Collection of Etruscan, Greek, and Roman Antiquities  

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Antiquités etrusques, grecques et romaines (text in French and English), 4 vols. Naples, 1766–7, fol.; 2nd edit. 4 vols. Florence, 1801–8.) was a text by D'Hancarville on Hamilton's collection. The prints included are said to have had an influence on Josiah Wedgwood

Contents

Full text

Volume 2

AVERTISSEMENT.

D u moment qu’un Auteur refolu a diftribuer dans quatre in-folio, ce qu’il se propofe d’ecrire, en a fait la confidence au Public, il ell; ( a ce qu’on m’ alTure ) oblige de lui rendre compte de tout fon temps ; & bien qu’allant tres vite , en raifon de ce qu’ il pent faire , il ira toujours trop lentement au grd de beaucoup de gens. Comrne je fuis malheureufement dans ce cas , je vais expofer id la maniere , dont )’ai employe le peu de loifir qui m’ eft refte , depuis que j’ ai laifse echapper le Premier Tome du livre , dont voici le Second . En an- noncant dans un Profpedus I’entreprife que je faifois , je nc m’enga- geai a donner que la feule Colledion deM^ Hamilton, elle doit fans doute alfez riche, pour remplir I’attente des curieux, 5c alfez nouvelle pour contenter les defirs des Amateurs . L’ objet que je m etois pro- pofe , line fois rempli , je rdolus d’ unir a ce Receuil , les principaux morceaux des trois Colledions les plus choifies qui foient a Naples ; Par ce moyen , au lieu des cent-dix-fept Planches promifes , j’ en pus donner cent-trente, enrichilfant , ou fi I’on veut, groftilfant en mdne temps chacun de mes Volumes de foixante Pages d’imprelfion , qui m’ont coute plus de temps que peut-etre elles ne valient ; Je pouvois alors m’en tenir a ce que j’avois fait , car mes foufcripteurs trouvant un tiers de plus qu’ils n’etoient en droit de prdendre, avoient a se louer des engagemens pris avec moi . Mais , comme je ne fuis pas rnoins am- bitieux de perfedionner , que de finir mon ouvrage ; a ces quatre pre- mieres Colledions , j’ ai joint les plus beaux Vafes du Vatican , 5c de la Gallerie de Florence ; quelques-uns de ceux qui font a Catane , dans le magnifique Receuil du Prince de Bifcari ; enfin ce que j’ai trouve de plus interelfant dans la belle Colledion, qui paflee des mains de VU le Comte Peralta , dans celles de de Caylus , a depuis et^ donnee au Roi de France . Quelque grande que foit cette augmentation , 5c la depenfe qu’elle a neceflairement emportee avec elle , je ne veux cepen- dant pas augmenter la foufcription de cet Ouvrage . Content de reti- rer les fonds immenfes qu’ il a exige , plutot fur la quantite qui s’en Fol. IL a debi-


z Avertissement.

debitera , que fur le prix auquel je pourrois le faire monter .

En faifant moins ou moins bien,il eft clair que j aurois - pu aller plus vite,& par confequent finir plutot: Cetoit le parti Ic plus avan- tageux pour moi , mais il ne m’a pas femble le plus convenable ; c eft pourquoi , perfuade que raon livre une fois termine , le Public fera plus d’attention a la maniere dont il fera execute , qu’ au temps que j’aurai mis a le faire ; j’ ai prefere f approbation de ceux qui n efti- raent , que ce qui eft bon , a celle du petit nombre de ces critiques , qui le fable a la main paroiffent ne s’ occuper qu’ a compter les in- ftans qui palfent , & n’avoir d’ approbation a donner qu’aux ouvrages qui font promptement faits. Cell par-la, que gagnant en valeur ce qu’ils auront perdu en temps , mes foufcripteurs , qui verront la ba- lance de leur cote , trouveront que j’ai fait a la fois mes affaires , les leurs , & cedes du Public .

Il y a des livres qui se rendent refpe£lables par le genie de leurs Auteurs , ou par I’importance des matieres qu’ ils traitent ; d’autres se font confiderer par la grandeur de leur maffe , 8c 1’ on en remarque quelques-uns par la richefle de leur execution : Sans pretendre faire valoir le mien par le premier de ces motifs, je crois qu’il fera recom- mandable par sa magnificence ; 8c comme , lorfqu’une fois fes quatre Vo- lumes bien dores feront mis les uns a cote des autres , dans quelque grande Bibliotheque ; ils doivent y occuper au moins tin demi-pied de terrain ; je ne doute pas , qu’en raifon de sa pefanteur il ne se diftingue parmi la foule ; il se pourroit auffi que par le moyen de fes Gravures, il attirat les yeux de la Pofterite curieufe de favoir ce qu’ont fait , 8c penfe les Antiquaires de notre fiecle . En ce cas , je veux lui apprendre ( ce qui lui ferablera peut-etre une chofe extraordinaire) que les anciens Auteurs de f annee mil-fept-cent-foixante-neuf , avoient de la gratitu- de pour le Public, 8c rappelle par I’avenir au temps prefent, je faifis cette occafion pour remercier mes contemporains , de 1’ acceuil favora- ble , qu’ ils ont bien voulu faire a mon premier Volume . Cependant , comme perfonne ne lit avant moi I’ouvrage que j’ecris , je fuis naturel- lement le premier a en porter mon fentiment , ou ma critique ; voici done une partie de ce que j’en penfe ; je fouhaiterois que 1’ Auteur eut


mis



Avertissement.


3


mis un peu plus de chaleiir , & de corre£lion dans fon ftile ; il fait fort bien , que quelques-uns lui ont reproche trop de reflexions ferieufes qui aflbupilfent , & pas afles de traits brillans qui rejouifl'ent un ledeur cnnuye : a quoi il repond , que s’il eut emploie ces traits faillans , que d’ailleurs sa matiere ne comportoit pas, il eut cru deroger a la cou- tume des Antiquaires . Il ajoute encore , non fans y avoir bien penfe, qu’aux rMexions pres, qui ne se trouvent gueres dans leurs livres, le fien ell ecrit comme tons les autres ; au relle , fi pour fe conformer a I’ufage , il ell: ennuyeux , il eft en regie : je defirerois neammoins que dans fa dilfertation fur lArchitedure , il eut ete plus court : car tout ce qu’il dit fur fon origine , quoique nouveau , curieux mdne pour quelques tins , paroitra furement trop long au plus grand nombre : je voudrois enfin que cet ecrivain devenu trop Etrufque, nous eut epargne deux mortels chapitres fur f origine de ces peuples qui ne font plus, & nous eut donne plus d’explications des Peintures, ou Tofcanes, ou Grecques , ou Romaines qu’il a ft bien fait executer ; cependant, il feroit poflible qu’il eut fes raifons, pour avoir ainfi conduit fon ouvrage , c’eft ce qu’il fera temps de decider , lorfque nous en verrons la fin . Quant a moi quoiqu’on dife de ce premier Volume , je me crois en droit de men etre pas fi content , que je le fuis de celui-ci , qui , ce me femble , lui eft fort fuperieur tant par la nature de fes Planches , que par la manie- re dont il eft medite : ce qui vient , de ce qu’ayant eu plus de temps a ma difpofition , j’ en ai pu mettre davantage a la compofition de mon Livre . Bien que je me fufie propofe de ne pas m’ engager dans r explication des Delfeins qu’ il contient ; elle m’ a ete demandee de tant de cotes , que je n’ai pu me deffendre de la donner telle que je I’entens, fans pretendre pourtant qu’elle foit la meilleure qu’on puifle faire , c’eft feulement la moins mauvaife de toutes cedes que je pouvois imaginer. Que fi I’on trouve ce Volume plus riche, & plus int6-ef- fant que le premier ; je puis afturer que le Troifidme , qui le furpaflera de beaucoup, fera neanmoins fort inferieur a celui qui doit le fuivre. Je pourrois encore faire remarquer cela comme une nouveaute qui n’ eft pas etrangere a mon fujet , fi j’avois envie de me faire valoir ici par un autre endroit , que par mon Ouvrage meme .


DI-


PRELIMINARY DISCOURSE


Upon Painting &c.


FTER having fpoken of thi Sculpture and Architedlure of the Ancients ; after having endeavour red to shew the road , they took to carry thofe Arts to that degree of perfedlion , of which they feemed fufceptibJe ; after having attempted to indicate thofe maxims , which we beJeive they propofed to them- felves , we shall now fay , what we think of Painting , That fu- blime Art , which , with Wri- ting and Navigation ought to be confidered as one of the mojl fplen-

did



DISCOURS PRELIMINAIRE


Sur la Peinture &c.


fublime , qui , de meme que I’Ecriture , Fol. II.


PRES avoir parle de la Scul- pture, & de I’Architefture des Anciens ; apres avoir effayti de montrer quels chemins ils out fuivis pour elever ces Arts a la perfedion dont ils paroif- fent fufceptibles ; apres avoir tente d’ indiquer les maximes que nous croyons qu’ils se font proposees : nous allons dire maintenant, ce que nous pen- fons de la Peinture , cet Art & la Navigation, doit etre re- b garde


6


Preliminary Discourse


did difco’verles of the human underflandin^ .

By Navigation , the moft dijlant Lands , thofe totally unknown , and feparated by the -vaft Ocean , ha^e now a communication , and, as one may fay , are joined to each other ; people of different Man- ners , Characlers , and Genius ha^e learnt to know one another , and connedled themfehes together. The produdlions of the Burning Sands un- der the Line have been carried even to the Frigid Zone ; the Riches

of all Countries, become publick , have been equally fcatterd over eve- ry part of the Globe , which we inhabit ; in short , the World it-

felf is no longer confidered , but , as a Country in common , to so

many Nations labouring one for the other, and contributing without their knowing it , to the publick Weal .

Writing has caufed in the Moral World , revolutions like tho-

fe , which Navigation has produced in the Phyfcal World j preferving the ideas of all Jges , it has tranfported thofe conceived upon the

banks of the Ganges , the Nile , and the Alphius , to the once unk- nown shores of a new Continent ; At the foot of the Cordilliers , in

thofe Countries governed by Incas , who imagined themfehes defeended from the Sun , the Philofophy , and the Errors of Ancient Greece are in the- fe days known , as well as that little we comprehend of the obfeure Dodlrine of the Ancient Egyptians , and of the Laws given to the Per- fans by Zoroafter . Every mind is in fame meafure become cotempora- ry ; and times , flopped as it were in their progrejflon , feem to he reunited .

Painting , by a fort of enchantment , natural to it , has gone ft ill further ; it has not only like Writing , preferved the Thoughts of men; but , has found the means of flxing the Lineaments of their Figures , which death effaces for ever ; of their Pajflons , which from their nature are of short duration ; of their Adlions , which time buries in the general oblivion of things paffed ; and of perpetuating even the Affedlions , and the fmallejl Emotions of the Soul . And , as by Navigation , we tranfport ourfelves into Climates entirely oppoflte to thefe we inhabit , and have communication with men , whom nature feemed to have feperated from us for ever ; so , by Painting , we live in the times , and with the


men



D I S C O U R S P R E L I M I N A I R E , 7

garde comme une des plus brillantes decouvertes de I’Efprit Iiumain .

Par la Navigation , les terres les plus eloignees, celles, qui tota- lement inconnues, etoient feparees par le valte Ocean, se font com- muniquees, & pour ainfi dire reunies les lines aux autres; des peuples, de Moeurs , de Caraderes , de Genies tons differens ont appris a se con- noitre, 6c a se lier enfemble; les Produdions des fables brulans de la Ligne , ont etc portces jufques fous la Zone Glaciale , les Richelfes de routes les Contrees devenus publiques , se font egallement repandues dans toutes les parties du Globe que nous habitons ; lui meme enfin n’ell plus regarde , que comme une Patrie commune a tant de Na- tions , qui toutes travaillent les unes pour les autres , 6c cherchant leurs Avantages particuliers , contribuent fans le favoir au Bien general .

L’Ecriture a caufe dans le Monde Moral , des revolutions fembla- bles a celles que la Navigation a occafione dans le Monde Phyfique; cell; elle qui confervant les idees de tous les Siecles, a tranfporte cel- les qui avoient etd con 9 ues fur les bords du Gauge , du Nil 6c de I’Alphee , jufqu’aux rivages autrefois ignores d’un nouveau Continent. Aux pieds des Cordillieres , dans ces pays que gouvernerent les Incas, qui se croyoient defcendus du Soleil , on connoit aujourd’hui la Philo- fophie, 6c les erreurs de la Savante Grece, le peu que nous favons de la dodrine obfcure des anciens Egyptiens, 6c les Sages Loix que Zo- roaftrc donna aux Perfes : tous les efprits font en quelque maniere devenus contemporains , 6c les temps comme arretes dans leur progref- fion femblent s’etre reunis .

Par une forte d’enchantement qui lui ell: propre, la Peinture en fuivant une route differente ell encore alle plus loin . Ainfi que I’Ecriture , elle a non feulement conferve les penfees des hommes , mais elle a encore trouve le moyen de fixer les traits de leur Figu- re , que la mort fait difparoitre pour toujours , leurs Palfions qui de leur nature font peu durables , leurs Adions, que le temps enfe- velit dans I’oubli commun des chofes palfees , 6c de perpetuer avec leurs Affedions , jufqu’ aux nioindres mouvemens de leur ame . Et comme par la Navigation nous nous tranfportons en des Climats tout oppofes a ceux que nous cultivons , 6c nous traitons avec des

horn-


mi



8 Preliminary Discourse

men themfehes , who hanie preceeded us : By her , whole Countries eri clofed in the narrow cornpafs of a Pidlure , are traced to our eye , as if they were prefent , and from one moment , to another , we find ourfehes tranfported into Countries^ whofe difiance is immenfe from that, which we inhabit . 0 Painting ! thou truly diojine airt , it is to

thee , I owe my comfort , that only comfort^ which I enjoy d in thofe

gloomy days , when , by the fport of capricious fortune , the low in'!- trigues of Courtiers ^ and the ambition of Princes ^ I f aw ^ like Damocles^ the fatal fword continually hanging oncer my head ; I fiept in the dif mal fear , which accompanied the prefent moment , and threatne d me

with a more unhappy lot hereafter . Phou , by pouring forth thy charms oncer so many inquietudes , didfl find out the means of letting me enjoy fame rejl , in the falutary obfcurity , that hid me from encery eye : and thou woudfi have taught me to defpife vain ambition , if, the heart , which has once given way to it , could have avoided the

heavy chains^ it impofes , By thee , from the ruins of Ancient Rome, I was tranfported to the Academy of Athens (i) ; there I faw Arif- totle , affirming with his hand , and with that air of authority which Royal favour difpenfeth ; the obfcure Dogmas of his Philofophy . More modefi 3 but , with an eloquence almoji Divine , Plato , firetched forth his arm , and with a finger pointing out the heaven , feem’d to indicate the unity of a God , which he had learned from his Mafler , and

propofed to his Difciples the fublime principles of his Metaphyficks : quite feperated from all , as having nothing in common , either in his ma- xims or actions , with the reji of the Philofophers ; Diogenes did not

feem to belong to them. He was lying in an indecent pofiure , upon the

fteps of the Portico , and feem’d to be fiudying , how to contradidl other Mens opinions; Prouder of bis Nakednefs and Indigence , than the others of their purple Robes and Riches : you faw , in him , the only Man to and from whom , Alexander all Powerfull as he was , knew,

be


(i) Les defcriptions quon va lire font celles de TEcoie d’Athenes, &: de TAtllla de Raphael. On les a mifes ici , pour faire fentir par des Exemples, ce qui doit entrer dans la compofition


d’un tableau d’hiftoire . J’eufle pu ajouter pref- qu autant de citations qu’ il y a de paroles dans la premiere de ces deux peintures : car il eft certain que le grand homme qui les a faites, avoir fous




9


Dl SCOURS Pr, ELIMINAIRE

hommes dont la nature ferabloit nous avoir fepares pour toujours ; Par la Peinture , nous vivons dans les temps & avec les Homines memes qui nous ont precedes ; par elle, des contrees entieres renf'er- mees dans le court efpace d’lm Tableau, font retracees fous nos yeux comme fi elles etoient prefentes , & nous nous trouvons tranfportes d’un moment a fautre , en des pays , dont la diftance eft immenfe dc celui que nous habitons . O Peinture Art vraiment Divin ! c’efl a toi que je dois la confolation , la feule confolation que j’ eprouvai dans ces trifles jours , ou jouet du caprice de la fortune , des baffes intri- gues des courtifans, 8c de I’ambition des Princes , je voyois comme Damocles I’epee fatale continuellement fufpendue fur ma tHe . Je m’en- dormois dans la fombre crainte , qui accompagnoit le prefent , 5c ne me laiffoit prevoir , qu’iin fort plus funefle pour I’avenir : tu fus en rcpandant tes charmes fur tant d’inquietudes , me fiire gouter quelque repos, dans la falutaire obfcurit^, qui me cachoit a tous les yeux, 8c tu m’aurois appris a m^prifer la vainc ambition; li le cceur qui s’y eft une fois livre pouvoit echapper aux chaines pefantes qu’elle impo- fe . C’efl par toi , que des ruines de I’Ancienne Rome , je fus tranfporte dans I’Academie d’Athenes; la, je vis Ariflote (i) affirmant de la main avec cet air d’autorite que donne la faveur des Rois , les Dogmes obfcurs de fa Philofophie : plus modefle , mais avec une Hoquence prefque divine Platon Hevoit le bras , 8c du doigt qui marquoit le Ciel, il fembloit indiquer I’unite d’un Dieu , qu’il avoit apprife de fon maitre ; 8c propofoit a fes difciples , les fublimes principes de sa Metaphyfique . Separe de tous , comme n’ayant rien de commun , ni dans fes maximes, ni dans fes aflions, avec le refle des Philofophes, Diogene leur paroilfoit etranger , il etoit couchd d’un air indecent, fur les degres du Portique , 8c Paroilfoit s’etudier a contredire les opi- nions du refle des hommes : plus orgueilleux de sa nudite 8c de fon indigence , que les autres ne le font , de leurs robes de Pourpre 8c. de Vol. IL c leurs


les yeux tout ce que ks anciens ont &rit du ca- fait, les reconnoitront aife'ment, les autres n’auront raflere & de la philofophie dcs hommes qu’ il point de regret de ne pas les trouver dans cet-

vouloit reprcfenter . J’ai clierchc a reunir tous ces te note .

paflages dans le dllcours meme. Ceux qui font au



lo Preliminary Discourse

he could neither give , nor take awaj . Near the odd Companion of Antifte- nes , the Immortal Archimedes bending towards the earth , feeks in the fgures which he has traced , the Quadrature of the Parabola , or the Relations of the fuperficies of a fphere , with that of a Cylin- der , in which it was to be infcribed . Abforbed in the depth of his Me- ditations , he neither fees , hears , or gives any attention to what is paf- fng arround him . Such he appear d , within the Walls of Captive Sy-

racufe , when the Roman Soldier enraged at his indifference for life ,

robb’d Marcellus of the pleafure of faving that of so great a Man . By the contentednefs , which shone upon his face ^ by a fort of voluptuous

and ajfable air , which fpread over his whole Countenance , by his head crown’d with leaves , as if juft come from a feaft , I knew the Mafter of the celebrated Leontium , the delicate Epicurus ; he was furrounded by his friends , among whom IWetrodorus held the firft place : you would

fay , that he had deduced the laws of his Philofophy , from his happy

temper : at this inftant he was occupied , with the care of explaining

the formation of this Univerfe , by the concourfe of Atoms , which he beli- ved to be fcatterd in the Foid : Lucretius his difciple , who looks upon him , as a God whofe intelligence extends itfelf beyond the limits of the

World , refolved to follow his fteps , adds to his reafoning , the beauties of the moft fublirne Poetry .

But , what pleafure did I feel in meeting Socrates , whom ,

Apollo himfelf declared the wifeft of Mortals 1 He was engaged in

difcourfmg with Alcibiades ; 1 bad no difficulty in diftinguishing him

by his Countenance , which refembled that of Silenus , by the colour

of his complexion very like what is generally given to Satyrs ; in- short , by the irony perceptible in his difcourfes . He was without a

Cloak , and his garment , almoft without a fold , feem’d to coincide

with the fmplicity of his Character ; with his thumb and fore finger of the right hand , he held the middle finger of the left ; as if he meant to fix that point of the queftion , to which he was arrived . Fhe two next fingers clofe together , marked evidently the propofitions , to

which he had gained the ajfent of his illuftrious hearer ; he was looking

fteadfaftly at him , as one endeavouring to find out another's thoughts , what

effedi



Discours Preliminaire


II


leurs Richeffes ; on reconnoIfToit en lui , le feul homme a qui , tout puiffant qu’il etoit, Alexandre se plaignoit de ne pouvoir ni rien don- ner, ni rien enlever. Pr^s du bizarre Compagnon d’Antiftenes , I’im- mortel Archimede courbe vers la terre, cherche dans les figures qu’il vient de tracer , la Quadrature de la Parabole , ou les rapports dc la fuperficie d’ une Sphere , avec celle d’un Cylindre , dans le quel elle feroit infcrite . Abforbe dans la profondeur de sa meditation , il ne voit , n’ecoute , ne fait attention a rien de ce qui se pafle autour de lui: tel il fut dans les murs di Syracufe Captive , quand irrite de fon indifference pour la vie , le foldat Romain priva Mar- cellus, du plaifir de la conferver a un fi grand homme. Au conten- tement qui brilloit fur fon vifage , a je ne fais quel air de vo- lupte , & d’affabilite repandu fur toute sa phyfionomie , a sa tete couronnde de verdure comme au fortir d’un feftin , je reconnus le maitre de la celebre Leontium, le delicat Epicure ; il etoit environne de fes amis , parmi lesquels Metrodore tenoit le premier rang ; vous diriez qu’il a pris dans fon heureux temperament les loix de sa Phi- lofophie : En ce moment , il cherchoit a expliquer la formation de ce Vafte Univers , par le concours fortuit des Atomes, qu’il croyoit repandus dans le Vuide. Lucrece fon difciple, qui le regarde comme un Dieu, dont I’lntelligence s’etend pardela les limites du Monde, re- folu de fuivre fes traces, prete a fes raifonemens, les agremens de la plus fublime Poefie .

Mais quel plaifir je reffentis-, a rencontrer Socrate , qu’ Apollon lui meme declara le plus fage des hommes! Il s’occupoit a difcourir avec Alcibiade ; je n’eus pas de peine a le reconnoitre , a sa phyfiono- mie qui reffembloit a celle de Silene, aux couleurs de fon tein, qui approchoient afles de celles, qu’on a coutume de donner aux fatyres; enfin a 1’ ironie qu’on voyoit inceffament fur fes levres , & que fouvent il meloit, dans fes difcours. Alors il etoit fans manteau, comme quel- qu’un qui feroit dans sa maifon , & sa robbe qui n’avoit prefqu’aucun plis , repondoit admirablement bien a la fimplicite de fon cara6lere : du Pouce , & de I’Index de sa main droite , il ferroit le doigt du mi- lieu de la gauche , comme pour etablir le point de la queftion oil il

etoit


12


Preliminary Discourse


effeSi hit argument had produced upon him , and in 'isohat opinion he ixias likely to remain . Decked with all the attraBions of ITouth rendered in- terejling , when accompanied with a mild difpojttion , and wiith that noble air , which gain'd him the love of all the Athenians , Alcibiades ( 2 ) , W)hofe features were very like thofe of the God Mercury , was drefs d as a War- riour ; one might perceive however , that nothing had been negleBed to render that drefs agreahle ; he feem’d as ambitious to pleafe , as to

command . By his unfteady pqfture , by the little inclination of his heady for which Archippus the Poet has reproached him ; by a fort of Effemina- cy , confpicuous in bis whole deportment {for tho’ upright , one leg crof fed the other , so that , his body which feem’d to be unfteady as his mind , bore upon one foot , one of his hands rejted upon the hilt of his

Sword , whilft the other held his Garment ) . You would imagine , that at

each queftion , be forefees the condemnation of his way of thinking , and that he would be oblised at lajt to reform his opinion , and adopt that of Socra- tes . Pbedon , who founded the School of Elis , wrapt up in his Cloak , was examining Alcibiades attentively , and feem’d pleafed at the progrefs , the reafoning of their common Friend, made upon him. It was plain to be feen, that it was not by vain Sophifms , that Socrates was endeavouring to

eftablish new ideas ; but that , by very firnple argument , tho’ well com- bined , and dependent upon one another , he fought with an art , pe- culiar to himfelf , to make the very perfon he was inJlruBing , unravell his ideas ; This brings to my mind , what he fiid of hinjfelf, that , be was the midwife of the mind , alluding to the Trade , his mother profejfed all her life . The thoughts and the opinions of thefe Philofopbers , their pe- culiar cbaraBers , and if I may be permitted to fay so , that of their Phi- lofophy , was so clearly exprejfed , by their employments , attitudes , and aBions , that , without hearing their voices , / thought I heard their very difeourfe . I faw likewife the Severe Zenon, the Doubtfull Arceftlaus , and many others whom 1 shall pafs over . However a few paces from this place,

manner , many ages down


(2) Les Sculptcurs des temps d’AIcibiade,& de fon vifkge , pour reprefenter le Dieu Mercure c qul vinrent apres lui , se lervirent des traits Clem. .Alex. Cohort, ad Gem. p. 47. Ub. - -



Discours Preliminaire I;^

etoit arrive; les deux doigts voifins en se rapprochant I’un de I’autre, marquoient evidemment les propofitions , qu’il venoit de faire accorder a Ion illuftre auditeur : il le regardoit fixemeut entre les yeux , comme un homme qui voudroit penetrer ce qu’un autre penfe,quel effet pro- duit fur lui ce qu’on vient de lui dire, enfin a quel parti il s’arrete- ra . Pare de tous les attraits de la jeunelle , avec cet interet qu’elle excite , lorfqu’elle eft accompagnee d’un beau naturel , & cet air de no- bleffe qui lui concilia I’amour de tous les Atheniens , Alcibiade dont les traits ( 2 ) relTembloient a ceux du Dieu Mercure , etoit habille en Guer- rier : on vo)^oit a sa pariire , que non moins flatte de plaire , que de commander, il n’ avoir rien neglige, de ce qui pouvoit le rendre agrea- ble 6c brillant tout a la fois . A fon attitude chancelante , a fa tete un peu inclinee , comme la lui reproche le Poete Archippus , a une forte de molelfe qu’on obfervoit dans tout fon maintien, ( car bien que droit, fes jambes etoient croifees I’une fur I’autre , de forte que fon corp qui paroilfoit vacillant comme fon efprit, ne portoit que fur un pied; 6c I’une de fes mains se repofoit fur la Poignee de fon epee, tandis que I’autre s’attachoit a fon vetement): Vous diriez qu’a chaque queftion qu’on lui fait , il prevoit la condamnation de ce qu’il penfe , 6c qu’en- fin oblige par degres de reformer fon opinion , il fera contraint d’adopter celle de Socrate . Phedon qui etablit I’ecole d’Elide , enveloppe de fon manteau, examinoit profondement Alcibiade, 6c se plaifoit a voir les progres , que les raifons de leur ami commun faifoient fur lui . Vous eufliez vu clairement , que ce n’ dtoit point par de vains Sophifmes que Socrates tentoit d’etablir des idees nouvelles ; mais que par des raifonemens tres fimples , quoiqu’intimement lies 6c dependans les uns des autres, il faifoit developper, avec un art qui lui etoit particulier, les propres idees de ceux memes qu’il inftruifoit . Ceci me rappella , qu’il se vantoit en badinant , d’etre I’accoucheur de I’efprit; faifant al- lufion au metier d’ accoucheufe que sa mere avoir fait route sa vie . Les penfees , les fentimens de ces philofophes , leur carafleres parti- culiers, 6c, fi j’ofe le dire, celui de leur philofophie, etoient fi clai- rement exprimes , dans leur maintien , 6c par leurs geftes , que fans en- tendre leurs voix , je croyois entendre leurs difcours . Je vis auffi le Vol. IL d Se-



14. Preliminary Discourse

down helow the time when the great men , I bad jufl feen , were living : Every thing was changed in our Europe this grand Theatre^ where nothing remains Jong in a fixed State , v)here revolutions fucceeding each other , feem to be ever preparing for more , where the rage for Glory and thirji for Com- mand fport with the lives of Men , and the repofe of Nations ; Grece , after having lofl her liberty , in defence of which she had adled with so much courage againjl the Perfians , very foon ftw her new Mafters bend themfel- ves to the yoke of their Pyrants ; Rome tranfported to the borders of the Elellefpont, and its Empire, a prey to fwarms of barbarians , who overan it, on every fide ( 3 ) ; It voas in thefe circumftances , that , I faw an Army falling into that diforder , which preceeds the moment of its being put to flight, and totally routed: by the countenances of the Soldiers, of which this army was compofed , by their horfes and arms , I diftinguished the inhabitants of the warlike shores of the Danube and Sava , fubdued by Tra- jan ; Fires lighted on the Mountains , where the People had retired , Fla- mes deflating the Country , an Amphitheatre half ruin’d , Aquedudls ower- thrown marked the Scene to be in Italy , a Land , once happy , and to which bounteous nature had granted the greateft fertility . What a change from that time , when giving the law to the three parts of the World , aftonished at the greatnefs of its power , nothing could refife it ! at this mo- ment unpeopled , uncultivated , abandoned by its Mafters and Citizens , equally unprovided with Soldiers and Commanders , she is defolated by the army of the fierce Attila , My eye carried itfelf diredlly upon the caufe of the prefent Event , and I endeavoured to find out , what it was that occa- fioned the confufion, which fpread itfelf throughout thefe Troops . I was fur- prifed to find in oppofition to so powerfull a Prince , a Pontif only , who with the mildeft air , but at the fame time moft majeftick , by the ftretching out of his hand alone , feemed to repulfe this whole numerous

Army :


( 3 ) Cette defcriptioti & la gravure qui I’ac- compagne,ont ete faltes d’apres un admirable def- lein de Raphael, qui a autrefois appartenu a la Reine Chriftine de Suede . Quoique 1’ original cn foit peint, on n’en a rendu que le contour; & fi on I’a fait tirer fur nn fond jaune , comme ceux des vales etrulques , c’eft pour des raifons que le


lefteur verra dans la fuite. On a pu s’etendre d’a- vantage dans cette defcription, parcequ’on avoir, pour ainfi dire,le Tableau meme fous les yeux; au- Iieu ^ue celle de 1 Ecole d Athenes , n*elt faite que d’apres les idees qu’elle a lailfee, & qui se font conlervces dans ma memoire, apres plus de neuf



Discours Prelim inaire 15

Severe Zenon, le Douteux Arcefilas & plufieurs autres aiixquels je ne m arreterai pas . Cependant a quelques pas de cet endroit que je quit- tai avec regret, je me trouvai, pour ainfi dire, a plufieurs Siecles au deflbus du temps dans lequel vivoient les grands hommes que je ve- nois de voir ; tout etoit change dans notre Europe vafte & fiinglant Theatre, oil rien n’efl: fixe pour long-temps , oil les revolutions qui se fuccedent, femblent toujours en preparer de nouvelles , oii I’infa- tiable fureur de la gloire , 6 c I’ardente foif de commander , se jouent de la vie des hommes 6 c du repos des nations . La Grece apres avoir perdu sa liberte, fi courageufement defendue contre les Perfes, bientot avoit vu fes nouveaux maitres , flechir eux memes fous le joug de leurs Tyrans, Rome tranfportee fur les bords de I’Hellefpont, 6 c fon Empire en proye a des Barbares qui I’inondoient de toute part ( 3 ). Dans ces circonftances , je vis une armee qui s ebranloit comme il arrive au moment, qui precede la fuite 6 c le defordre dune deroute. A la phyfionomie des foldats qui la compofoient, a leurs chevaux 6 c a leurs armes, je reconnus les habitans des rives belliqueufes du Danube 6 c de la Save , auxquels Trajan impofa des loix . Des feux allumes fur les montagnes oil les peuples s’etoient retires , des flamrnes qui defoloient tout le pays , un Amphiteatre a moiti^ ruine , des aqueducs renverfes me firent reconnoitre I’ltalie ; Terre autrefois heureufe , elle etoit cul- tivee par des mains vertueufes 6 c triomphantes ; fous uii ciel toujours ferein, avec un eternel printemps, la bienfaifante nature lui avoit ac- corde une fecondite fans bornes. Mais, quelle etoit differente de ces temps, oil dominant fur les trois parties du monde etonne de sa puif fance elle ne trouvoit rien qui lui refiftat ! en ce moment depeuplee, inculte , abandonnee de fes Princes 6 c de fes Citoyens , egalement de- pourvue de Capitaines 6 c de Soldats , elle eft devaftee par 1’ Armee du feroce Attila. Ma vue se porta d’abord fur la caufe de I’evene- ment prefent , 6 c cherchant ce qui pouvoit exciter le trouble re- pandu dans toutes ces troupes , je fus furpris de ne voir contre un Roi fi puilfant , qu’un Pontife , qui de f air le plus doux , mais en meme temps le plus majeftueux, en avancant feulement la main, pa- roilfoit repoulfer loin de lui toute cette nombreufe Armee. Sembla-

ble


i<5 Preliminary Discourse

Jmj: like unto the grains of Sand , nsehich Pron^idence has placed upon Pje shores, and againji _ 'ixhich the -waves of a tempeftous Sea, -were juft breaking. The final! number of thofe -who furrounded Leo (for , in theft unhappy times, it -was he that governed the Church , and Comforted his Country ) -were , like him , mounted on Mules , all of -which feemed to yield to his , in point of dignity , Strenght , and even goodnefs of temper : In the Men -who feemed to be of the moft diftinguished rank , you could perceive a calm con- tempt for their enemy , and a confidence in the po-wer of their chief , -which kept them almoft in a ftate of inaBion : An Aftonishment , ftrongly imprefted -with a fort of fear , mixed -with refpeB for so great a po-wer , -was vifible in the countenance of thofe , -who inferior in Rank to the firft , -were nevertheleft near eft the Pont if : as to the people of the lo-weft order , -who -were his attendants , you could perceive in the midft of their curiofity , that fort of pride , -which a man flatters himfelf -with , in belonging to one , on -whom many others depend, and -who appears on this occafion to have the command of Events . Above , in the air , you fa-w the Princes of the Apoftles going before the facred troop ; The firft lefts diftinguishable by the Keys , -which -were entrufted to him , than by the mildnefi of his cha- raBer , and the defire he had , not to punish , but correB , brandishing his f-word -with its points up-wards , and inclining his head , as one , -who had a compajjion at the fame time for the perfon , -whom he threaten’d , exhorts the King of the Huns , to defift from an enterprife difapproved of by Heaven . The fecond of the Apoftles, Paul, of a more violent temper, as if he re- colleBed his former profeffion , -warns -with an air of one , rather difpofed to punish , than to exhort ; His aBion , -which is more lively , his left arm ftretched out , his fore finger pointing -with an air of Authority and precee- ding the point of his f-word, commands the Colours of the Enemy to retire quickly : innanimate as they are , and altho’ the -wind carries them for-ward , as if they heard the -words of the Apoftle of the Gentils , as if they -were fenfible of their force , they do not fail obeying his commands ; agitated by t-wo contrary po-wers , they double hack , juft as if an impetuous -whirl-wind obliged them to take a direBion contrary to that prefiribed by the common order of Nature : their motion shevos , that , in all this , there is fomething fupernatural , Miraculous , Divine ; it is providence herfelf , that fiufpends

in



Discours Preliminaire 17

ble au grain de fable que la Providence a mis fur le rivage, & con- tre lequel viennent se rompre les vagues d’ une mer agitee par la Tempete, Comme Leon, (car c’etoit lui, qui, dans ces temps mal- heureux confoloit 1’ Eglife , & foutenoit sa patrie ) ; Le petit nom- bre de ceux qui f environnoient , etoit monte fur des mules , qui toutes le cedoient a la fienne en dignite , en force , & meme en bonte : dans ceux qui paroilfoient les plus eleves par leurs rangs, on voyoit un tranquille mepris de f ennemi , & une confiance dans la puilfance de leur Chef, qui les tenoit prefque fans adion. L’eton- nement le mieux marque, avec une forte de crainte, melee de refped pour un fi grand pouvoir , paroilfoient fur les vifages & dans la con- tenance de ceux , qui dans un etat inferieur a celui des premiers , ^toient neammoins les plus voifins du Pontife : quant aux gens du plus bas ordre, qui marchoient a fa fuite, a travers leur curiofite, on entrevoyoit cette forte d’orgueil, qui fait que I’on sc plait a ddpen- dre d’un homme , de qui feul dependent tons les autres, 8c qui dans cette occafion , femble commander aux evdiemens . On voioit dans les airs les Princes des Apotres , qui devan 9 oient la troupe Sacree : moins reconnoilfable aux clefs qui lui ont dte confiees , qua fon caradere de douceur , Sc a I’envie qu’il avoit , non de punir , mais de corri- ger, le Premier agitoit fon epee dont il tenoit la pointe elevee , 8c panchant la tete, comme quelqu’un qui prendroit en pitie la perfon- ne meme qu’il menace , il exhorte le Roy des Huns , a se defifter d’une entreprife que le Ciel defapprouve . Le fecond des Apotres , Paul, d’un caradere plus emporte , comme se relfentant du mdier , qu’ il a fait autrefois, avertit, avec fair de quelqu’un, qui pent employer la punition au lieu des avertiffemens ; fon adion qui eft plus vive, fon bras gauche qu’il porte en avant , avec le doigt index qu’ il allonge d’un air d’autorite, 8c qui precede la pointe de fon epee, ordonnent aux Enfeignes ennemies , de se retirer promptement : toutes inanimees qu’elles font , 8c quoique le vent les tourne vers la tete de I’armee , comme fi elles entendoient le difcours de 1’ envoye de Dieu , com- me ft elles y ^toient fenfibles, elles ne manquent pas d’obdr a fes com- mandemens . Agit^es par deux forces contraires , elles fe retournent Vol. IL e vous


i8 Preliminary Discourse

thh infiant, the ebe ha. cfiahlhh'd over the Univerfe , to frighten

the people , and throw confufion into the minds of Kings , which she has placed as nothing before her: it is in vain, that, one thofe^ carries thefe Standars, endeavours to keep firm, that which he has in his hand; fool as he is, in daring to ftruggle with the Almighty, he is not fenfible , that, his efforts can never anfwer his defires : His companion of a milder difpofi- tion, notwithftanding the defire he might have of flopping his Colours, velds to fuch an unforefeen Event , which leaves him only the fientiments of Admiration and grief at what is pafflng in the prefent moment; near him, the trumpeters who are crown d with laurel , as a mark, of their former Vidlories , inflead of founding a Charge or a March as they ought to do, have turned their backs to the head of the Army, and by that pofition shew clearly , that it is the retreat which they announce . 'The inflexible foul of Con- querors accuflomed to undertake, to dare, to do every thing, in the days of their profperity , raifes itfelf above remorfe ; it is , when, the fad reverfe co- mes to make them apprehend the unhappy lot , which . they have made so many others feel , that , they begin to be acquainted with humanity ; Con- flernation , the avenger of the unfortunate ; fear , which humbles the pride of powerfull men ; slow repentance , which follows them with trem-

bling fleps , take poffejfion of their hearts, and trouble their mind: that of Aftila is full of terror , he looks with fear upon the divine War- riors , he asks their pardon , but , in his pride , he feems to complain of Heaven itfelf , and would be ashamed to y'leld to any other po- wer , than that , which nothing can refifl . He turns back ; his trem- bling hands show the agitation of his mind, and the terror which has

feii{ed upon him ; they have quitted the bridle of the horfe under him

and which by his Si\e , Strength , and Spirit , feems to be fen- fible of his belonging to fuch a Mafler : near his Prince , one of the

Chiefs of the army flretches out a fuppliant hand towards the Pont if ; In the mediation , which he feems to offer , he raifes compajjion for Attila ; he shews him ready to obey : he makes his misfortune inte- refling , and feems to ask only a time fujficient to make the retreat, for which they were preparing , and to fufpend for fame moments at leafl , the effects of the abfolute power of which Leo feems to be pof-

feffed:




Discours Preliminaire

vous diriez qu un tourbillon impetueux les contraint a prendre une diredion , oppofee a celle que leur prefcrit 1’ Ordre commun de la Nature . Leur adion attefte , qu’en tout ceci il y a quelque chofe de Surnaturel , de Miraculeux , de Divin : c’eft la Providence elle iiie- ine qui fufpend en ce moment , les loix par elle etablies fur tout rUnivers, pour epouvanter les Peuples, 5c repandre la confufion dans r ame des Rois , qu elle a places comme le neant devant elle . C ell en vain que fun de ceux qui portent ces enfeignes, veut s’obltiner a retenir celle qu’il tient en main ; f infenfe qu’ il ell d’ ofer oppofer sa volonte a celle du Tout-puilfant , il ne s’ apper 9 oit pas qu’ il fait des efforts , qui jamais ne peuvent repondre a fes defirs ! D’un caradere moins audacieux , fon compagnon , malgre fenvie qu’il auroit d’arrd ter fon Drapeau, cede a un evdiement fi imprevu, qui ne lui lailfe que le fentiment de f Admiration , & de la Douleur de ce qui se palfe a prefent ; pres de lui , les Trompettes couronnes de laurier, marque de leurs precedentes vidoires , all lieu de fonner la charge , ou la marche qu’ ils doivent faire , ont le dos tourne a la tete de farmee, 6c par cette pofition, marc|uent clairement, que cell la re- traite qu’ils annoncent . Accoutumee a tout entreprendre , a tout ofer , a tout pouvoir , f ame inflexible des Conqudans , dans les jours de leurs profperites , s’ eleve au delfus des reraords : c’ell lorf- que les trifles reisers, viennent leur faire apprehender le fort malheu- reux qu’ ils ont fait eprouver a tant d’ autres , qu’ils commencent a connoitre I’humanite ; la conllernation qui venge les infortunes , la crainte qui brife la lierte des hommes puiflans, le tardil repentir qui les fuit a pas tremblans , viennent s’emparer de leur coeur 6c trou- bler leur efprit . Celui d’ Attila ell renipli d’ effroi , il regarde avec epouvante les Divins Guerriers , il leur demande grace . Mais dans fon orgueil , il paroit se plaindre du Ciel meme , 6c feroit honteux de ceder a une Puilfance , autre que celle a qui rien ne peut refiller : il se retourne, fes mains tremblantes montrent le trouble qui fagite 6c la terreur dont il ell faifi , elles ont abandonne les renes du cheval qui ell fous lui, 6c qui par sa grandeur , sa force, 6c sa ferocite paroit fentir a quel maitre il appartient . A cote de fon Prince , un des Chefs

de


20 Preliminary Discourse

fe^ec! : It is in this glorious moment , when he the delrverer ^ Country , commands the powers of the Earth and difpofeth of ’

of Heaven , that , he deferves the name of Great which Pofteritj

has confirmed to him ■' A Soldier on foot , near his King , him with as much compafion , as he is capable of , confidertng the horrible fright he is in , this fame fright ftampt upon every counte-

nance , has gone through every rank , which it has difordered ; it is perceptible in the aBions of all the men , and even of the horfes ,

■where it is exprejfed according to the difference of their ages , chara-

Bers and ftuations ; fuch , are the marvelous works of the Great Ra- phael , who by a fort of enchantment , makes us feel while we are

awake , the pleafures of an agreable dream , and deceives us as to

time and place , by interefting us , and by making us partake of the

pajftons , isohich he knows how to give with so much truth , to the

perfons , he brings into aBion . As I had diftinguished Socrates in thefe learned paintings , I likewife found out Anaximander , Democritus , Al- phonfus of Arragon , that Prince Philofopher , who preferred the quiet ^ which a love for the Sciences produces , to the glory of wearing the Imperial Crown , proffer’d him ; I faw there alfo , many other great men , whofe hiftory or writings I had read with admiration ; their tajle.,

their temper , their perceptions , were marked by features so ftrikingly

like , that , you could eafily diftinguish the one from the other ; Tho- fe who have examined with care the precious pieces , / have been def- cribing , muff have been ftruck with so noble a fight ; the impreffion of which , is ffronger , in proportion as it meets with a mind better

prepared to comprehend , and a foul more difpofed to receive the fen- timents , which fine things muff necejfarily infpire . How many are the- re , who have been even more ftruck with them , than I was ! if

they have not made that impreffion , they ought on fiome , it is , be-

caufe they have not ftudied ^ or underftood them fufficiently . I am led

to think alfo , that , Painting , like Poetry, is not calculated for tho- fe vulgar fouls , who are almoft unacquainted with the fiolid pleafures, which the heart and mind alone can procure ; humbled by the Virtues

Talents , or Happinefs , which they think they can never attain , the

moft






Bi





D ISCOURS PreLIMINAIRE 21

de rarmee avance vers le Pontife une main fuppliante ; dans la me- diation qu’il femble ofFrir, il excite la pitie pour Attila, il le mon- tre pret a obeir, il inta'effe pour fon infortune, & femble ne deman- der que le temps qu’il faut , pour faire une retraite a laquelle on se difpofe & de fufpendre au moins pour quelques inftans les effets dc fce pouvoir abfolu,dont Leon paroit le difpenfateur . C’eft en ce mo- ment glorieux, oil liberateur de fon pays, il en impofe aux Puilfances de la terre , & difpofe de celles du Ciel , qu’il eft digne du nom de Grand que la pofterite lui a confirme . Un foldat a pied pres de fon Roy , le regarde avec toute la compaftion dont il eft capable dans fhorrible frayeur dont il eft faift, cette meme frayeur qui s’imprime fur tous les vifages, a penetre dans tons les rangs qu’elle a confondus, elle se voit dans les a£tions de tous les hommes & des chevaux , par- tout elle eft exprimee fuivant I’age , le caraftere & I’etat , des perfon- nes ; tels font les miracles du Grand Raphael qui par une forte de preftige nous fait eprouver pendant le reveil , les plaifirs d’ un fonge agreable, & nous trompe fur le temps comme fur les lieux,en nous intereftant 8c nous faifant partager les paflions, qu’il fait donner avec tant de verite aux perfonages qu’il fait agir. Comme j’avois reconnu Socrates dans ces do£tes peintures, j’y retrouvai Anaximandre, Demo- crite, Alphonfe d’Arragon ce prince Philofophe, qui prefera le repos que font aimer les fciences , a la gloire de porter la Courone Impe- riale qu’on lui offfoit. J’y vis aufli beaucoup d’autres grands hommes dont j’avois lu les hiftoires ou les ecrits avec admiration ; leur gout, leur temperament , leur riianiere de voir, y etoient marques a des traits ft relfemblans que chacun d’eux se diftinguoit de tous les au- autres; ceux qui ont examine avec foin les precieux morceaux que je viens de decrire, n’ont pas manque d’etre touches d’un fi noble fpe- £tacle, qui frappe a mefure qu’il trouve I’efprit plus prepare a le com- prendre , 8c fame plus difpofee a s’ouvrir au fentiment qu’ infpirent neceffairement les belles chofes : combien de gens en ont encore ete plus touches que moi ! Que fi quelques-uns ont echappe a f impreffion qu’ il devoit leur faire , c’ eft faute de 1’ avoir etudie ou connu fuffi- fament . J’ofe croire aufli , que femblable a la Poefie , la Peinture Fo/. II, f 11 ’eft


2Z


Preliminary Discourse


mofl learned painting may trace in ‘vain the portraits , or adlions of illuflrious men : portraits , so capable of animating thofe , who are ma- de to imitate the Heroes , which they reprefent , will appear to fuch only , incitements to virtue , examples attejiing , that , one may

without prefumption attempt what they hanse accomplished , and are to them oljeBs of a praifeworthy Emulation . For , as we are fond of meeting with men who are illuftrious by any great things , they have either done or wrote ; so , in looking back upon the Hges , which have

preceeded us , we feel a fenfible pleafure in examining the images of thofe famous men , who have enlighten'd or governed the World : it is by this means , we extend in fome meafure the bounds of this life , which lafts so short a time , into ages , that are paffed away ; as

thofe who fay or do things worthy of the attention of pofierity , ex- tend their exiftance into a long futurity , whofe applaufe and fuff ages are the ambition of elevated Souls . We are not 'to wonder , then , at the eagernefs , which Cicero , who was so defirous of acquiring glory , shevo’d to Atticus , who was colleBing for him at Athens , monuments reprefenting the Pbilofophers or famous Captains , who had render'd it il- luftrious . Afinius PoUio ^ the learned Farro^ Julius Cefar bimfelf, and Au- guftus , according to Suetonius , were not lefts curious after them . Pliny the

older was so thoroughly perfuaded of the utility thefe fort of reprefen-

rations might be , in exciting mankind to be virtuous , that he reproaches the Romans of his time that ( 4 ) , with the love they had formerly for the images of great men , they bad loft the tafte of doing great things . Painting , fays he alfo ( 5 ) , that noble Art , which was at firfi fought after by Kings and by the People , as rendering illuftrious , thofe , whofe portraits it deign'd to tranfmit to Pofterity , has been in a man-

ner driven out of our houfes , by the frivolous maff'es of gilding and marble which shine in them on every fide . It was in the Reign of Claudius that the Romans following the corrupted tafte of their Prin-

ce,


(4) Plin. Hijl. Nat. lib. XXXV.

(5) Primumque dicemus ques Yeflant de Pifiipi- ra : am quondam nobili , qutim cxpmretur a


ins PopuUfque , illos nohilitantc , quos ejjet diinata pojims tradere ; mm -vero in totum mmmasibv.s pul- fa, jam quidem & aura idem. ^



Discours Preliminaire 23

n’eft pas faite pour ces ames vulgaires, qui ne connoiflent prefquaucun des folides plaifirs que les connoiflances reunies aux fentiments peu- vent feules procurer ; humiliees par les vertus,les talens ou le bonheur auxquels elles croyent ne pouvoir atteindre ; envain la peinture la plus favante leur tracera les portraits & les actions des hommes illuftres : ces images capables d’animer ceux , qui font faits pour imiter les He- ros qu’elles reprefentent , fembleront a eux feuls des encouragemens a la vertu , des temoins qui atteftent qu’on peut fans prefomption ofer ce qu’ils ont fait , 8c des objets d’une louable emulation . Car de me- nie que nous courons volontiers a la rencontre des hommes celebres par quelques grandes chofes, qu’ils ont faites ou ecrites, ainfi en par- courant les ages qui nous ont precede, nous fentons de la fatisfaftion a nous arreter, pour examiner a loifir les traits de ces hommes fa- meux , qui ont eclaire ou gouverne la terrej c’eft que parla, nous tranfportons en quelque fa^on , les homes de cette vie , qui dure li peu, dans les Siecles qui se font ^coules. Comme ceux qui difent ou font des chofes, dignes de I’attention de la pofterite, etendent leur exi- ftence dans un long avenir, dont les fuffrages 8c les applaudilfemens , font I’ambition & la recompenfe des ames devees . II ne faut done pas s’etonner de I’emprelfement que Ciceron , qui etoit fi fenfible au defir d’acquerir de la gloire, montroit a Atticus pour faire venir d’Athenes les monumens qui reprefentoient les Philofophes , ou les fameux Capi- taines qui I’avoient illuftr^e . Afinius Pollion,le dode Varron, Jules Ce- far , Augufte raeme , au rapporte de Suetone n’ en furent pas moins curieux: 8c Pline etoit fi perfuadd que ces fortes de reprefentations , fervoient a exciter les hommes a la Vertu , qu’il reproche aux Ro- mains de fon temps ( 4 ), qu’avec le gout pour les images des grands hommes , ils avoient perdu celui de faire des grandes chofes . La Peinture , dit-il encore ( 5 ) , cet art fi noble d’abord recherche des Rois 8c de Peuples , par ce qu’ il rendoit illuftres ceux dont il daignoit tranfmettre les portraits a la pofterite, a ete pour ainfi dire chafsee de nos maifons, par ce frivole amas d’or 8c de marbre qui y brillent de route part . Ce fut fous le Regne de Claude que les Remains fui- vant les inclinations corrompues de leur Prince , commencerent a

pre-


Preliminary Discourse


Z4

ce , he^an to prefer -what mts magnificent and rare , to what was only fimple and elegant ; that weak Emperour , owd his fafety alone to the contempt which his Uncle Tiberius and his Nephew Caligula

ever had for him ; and as he had been brought up in fear and Ser-

vitude , he carried with him upon the Throne the Servility and low Tafie of a Slave ; it was he who commanded the head of a Por- trait of Alexander painted by Apelles , to be rubbed out , in or- der to put in its place that of Auguftus , his predecejfor . It is then

to this Epoch , when Flattery and Euxury enervated all courage and

debafed all fpirit , that we muft attribute the decay of Painting at Ro- me , where its fall was so precipitate , as Petronius ajj'ures us , that

not the leaji trace of it remained at the time of his writing ; Al-

moft at the fame time with Painting , Poetry , Eloquence , Architeflu- re , and Sculpture fell , or at leaft followed another Syftem ; Langua- ge itfelf became lefs Copious and went of from that caradler of Sim-

plicity and Grandeur which Lucretius , Cicero , Salujl , Virgil , Livy\ and so many other great writers had given it . It is here that one

cannot help feeing the conneBion and fort of harmony which fubjlfts

among all the Arts , whofe objeB is the exprejjion of nature , as it feems that an attack upon one alone is in reality an attack upon all

the others , and a preparitive to their general deftruBion . One is fen- fible in Lucans Poems ^ in the Philofophick works of Seneca , and even in the Satyricon of Petronius , of a Jiudied Tape , a dejlre of shewing wit , and a fort of puerile Elegance totally different from the ftile of the Authors in the age of Auguftus ; at the fame . time that this new

manner of writing was introducing itfelf^ ArchiteBure loaded itfelf with ornaments which render’d it richer , more fingular and new , but much lefs noble , majeftick and impofing . Sculpture , more reftrained , did not yeild fo eafily to the caprice of the times , and was obliged not to

recede from its principles , for it can pleafe only by keeping to a

faithfull reprefentation of the moft agreable nature , however ambitious of being taken notice of , and of shewing what had not yet been feen, in imitation of its neighbouring Arts , it began to cut in the mar-

ble the circle of the pupils of the Eye , to encreafe the prominence




Discours Preliminaire 25

preferer ce qui etoit magnifique & rare , a ce qui n’ etoit que beau & fimple . Get imbecile Erapereur dut fon falut , au mepris que Tibere & Caligula fon neveu eurent toujours pour lui , & comme il flit eleve dans la fervitude Sc la crainte , il porta fur le trone la balfelfe , & le gout des efclaves ; cell: lui qui fit effacer la tete d’ Alexandre , d’ un portrait qu’ avoit peint Apelle , pour mettre ^ sa place celle d’ Augufle fon predeceffeur : c’ eft done a cette epoque oil la flatterie & le luxe avoient enerve tous les courages & avili tous les efprits , qu’il faut attribuer la decadence de la Peinture a Rome ; sa chute y fut fi precipitee, que Petrone alfure qu’il n’en etoit pas refte le moindre veftige au temps qu’ il ecrivoit . Prefqu’avec elle la Poefie , I’Eloquence , I’Architedlure , & la Sculpture tomberent ou prirent un fyfteme different, la langue meme devint moins nom- breufe , Sc s’eloigna du caraflere de firaplicite Sc de grandeur , que Lucrece, Ciceron, Salufte, Virgile, Tite Live, Sc tant d’autres grands Ecrivains lui avoient donne . C’ eft ici , oil f on ne pent s’ empecher de reconnoitre les Rapports, Sc I’intirae Harmonie qui regnent entre tous les Arts dont I’objet eft I’expreffion de la nature, puifqu’il femble, qu’en attaquer un feul , e’eft reellement off’enfer tous les autres & pre- parer leur deftrudion generale . On fent dans les Poemes de Lucain, dans les ouvrages philofophiques de Seneque, dans le Satyricon me- me de Petrone , un gout de recherche , une envie de montrer de I’ef- prit , & une forte d’degance puerile tout a fait differente de celle que I’on trouve dans les auteurs du fiecle d’Augufte . Dans le temps que cette nouvelle maniere d’ecrire s’introduifit , I’Architedure se cou- vrit de ces ornemens qui la rendirent plus riche, plus finguliere, plus nouvelle, mais bien moins noble, moins majeftueufe, moins impofan- te . Plus gdiee la Sculpture ne ceda pas ft facilement au caprice du temps, Sc fut contrainte a ne pas s’ecarter de fes principes; car elle ne pent jamais plaire, qu’en s’attachant a rendre avec fidelite la nature la plus agrdable : cependant , ambitieufe de se montrer Sc de faire voir ce qu’on n’avoit pas encore vu, a 1’ imitation des Arts qui I’avoili- noient, elle commenca a creufer dans le marbre le cercle des prunel- les de I’ceil , a augmenter la taille des figures de relief , Sc se fervit /'W. IL g du


SEnSiSiBiBllSU^^


Preliminary Discourse


p

p

H


of figures in relief , and to make ufe of a tool to itrork out the holloves that the Curls of the hair leanre between one another ; For- phiry , whofe colour is so improper to receive the effedls of light which Sculpture ftands in need of , ^labafter which from its nature is of short duration , Agate so dijficult to work , in short gilding so pro- per to fill up the light traces of a well managed Chijfel , were em-

ployed , and they learnt to give more attention to the materials , than to the Art itfelf which made ufe of them.

Thus Arts as well as men , feel the weaknefs of infancy , and

the weight of Age ; timid in their beginning they inftruB themfelves

by comparing with difficulty ; the Approbation of people , Emulation and

Genious , guide them on by degrees to perfeBion and as one may fay

to maturity ; foon Luxury like a fort of difeafe comes upon them , the abufe of the Arts themfelves , and the love for trifling things which takes from the greater that confideration which they deferve , drags them infenfibly to decrepitude , and as they began with learning

what they did not know , they end with forgetting what they have

known , and are buried in the Chafm which preceeded their Birth . So- metimes after having been lojl for many ages , they have been feen to make their appearance again , and after having experienced the like vi-

ciffitudes , they have fallen again for the fome reafons . It is thus , that caufes like thofe which deftroyed the Arts of the Greeks and Romans^

have unfortunately produced among us the very fame effeBs , and the

tafie for shining Trifles which knows not how to fix itfelf , the love

of Novelty which accompanies it , mufl neceffarily have extinguished the true Genious of the Arts ; for that having fixed principles from which

it cannot depart , it could not without debafing itfelf , yield to the tafie for Minutenefs which the Luxury of this Age feeks for .

It is not in the Magnificence of fumptuous Palaces , in the Splendour of their appartements , where gold and filk shine on every fide , where pain- ting is only an acceffory , where the finefi PiBures are confided d only as fur- niture of value which flatters the vanity of him who poffeffes them , in short it is not in the Satiety of piBures themfelves , that we can have the true tafie for Painting , or at leaf: an idea of the furprife which it

would



27


Discours Preliminaire

du foiet pour indiqiier les vuides que les boucles de cheveux laiflent entr’elles; le Porphire que sa couleur rend fi contraire aux effets de lumiere dont la Sculpture a befoin , 1’ Albatre , qui par sa nature eft ft peu durable, I’Agate dont le travail eft ft difficile, enfin la Doru- re ft propre a defigurer les traces legeres d’un cifeau bien menage , fu- rent mis en oeuvre , & Ton apprit a faire plus d’attention a la matie- re, qua I’art meme qui I’employoit.

Les Arts, ainfi que les hommes, connoiftent la foibleffe de I’en- fance & le poids de la vieillefle; timides dans leur principe, ils s’in- ftruifent en comparant avec peine ; I’eftime des peuples , 1’ emulation , le genie , les guident peu a peu vers la perfe6tion , & pour ainfi dire a leur maturite . Bientot le luxe , comme une forte de maladie , vient les attaquer , 1 abus des Arts memes , St I’amour des petites chofes , qui ote aux grandes la confideration qu’elles meritent , les entrainent infen- fiblement a la decrepitude i Sc comme ils out commence par appren- dre ce qu ils ne favoient pas , ils finiftent par oublier ce qu’ils on su. Sc s’enfevelilfent dans le neant,qui a precede leur naiffance . Quelque fois apres avoir ete perdus pendant plufieurs fiecles, on les a vu re- paroitre elTuier les memes viciffitudes Sc retomber par les memes rai- fons . Ceft ainfi que des caufes pareilles a cedes qui detruifirent les Arts des Grecs Sc des Romains , ont malheureufement produit chez nous des effets tous femblables. Sc le gout des eclatantes bagatelles qui ne fait se fixer, celui de la nouveaute qui I’accompagne, ont du necef fairement y etoufer le Genie des Arts ; car ceux-ci ayant des princi- pes ftables , desquels ils ne doivent pas s’ecarter , n’ont pu , fans s’avi- lir , se preter aux minuties , que le luxe recherche aujourd’hui .

Ce neft pas dans la magnificence des palais fomptueux, dans la fplendeur de ces appartemens , oii for Sc la foye brillent de toute part, ou la peintuie neft qu un acceffoire , oil les plus beaux tableaux ne font confideres que comme des meubles de prix, qui flattent la vanit^ de leur poflefleur, enfin dans la fatiete oil nous fommes des tableaux memes , que nous pouvons avoir le veritable amour de la peinture , ou du moins 1 idee de la furprife qu’elle feroit naitre , fi moins ac- couturaes a fes productions , nous confiderions pour la premiere fois

de


28


Preliminary Discourse

■mould occajion , if kfs accuftomed to thefe produBions ■we ^ ■were exarm- ning for the firft time a fine piece of a great Mafter like Raphael. What ■would it ' be , if the fuhjeB he intended to paint , prefented it- felf to our memory , if the mind arrived at comprehending all its de- tails , if the heart ■mas to give itfelf up to the fentiments ■which it infpires , in short if ■we could under fiand the ■whole of the exprejfion ■which the author knew how to give it ? I leleive that afthonished and fixed we should for fame time doubt whether fome Inchantement , ■whether fome vain Chimera was not leading ajiray our imagination , by

deceiving our eye fight , and like unto a blind man who has juft been reftored to light by an able hand having taken off thofe cataraBs which bid it from him , we should imagine that we were contempla. ting a new World of a nature different from our own , and we should make ufe of our hands, to convince ourf elves by the touch of the pof- fibility of Painting : if then it makes lefs impreffion upon us this day than it naturally should , it is perhaps that the great facility of en- joying , which takes so much from the pleafure of enjoyment , has ren- der d us almofi infenfible to thofe which an Art , so worthy of our admiration , would have procured us , had we not abufed of it . Thus it is that the great and magnificent Scene which bountifull Nature dif- plays to us daily , Thofe Stars flatter d in the vafi extent of the Heavens , their Motions which fueceed one another , in the alternate or- der of days and nights , This Earth which every year covers itfelf

with fresh verdure , are not flriking objeBs to men , from whom the tumultuous care of affairs , the arduous cares of fortune , the infatia-

ble defire of acquiring , and a difturbed mind , have taken almofi every

fort of feeling for what is fimple and natural . The Tumult of af-

fairs {fays Pliny ) is ever drawing of the attention ; and the admira- tion of Mafterpieces of Art requires filence and a tranquillity of mind , befides this facility of enjoying which in every thing deadens the feelings , and takes away all fort of defire , we are difgufted by

too great an abundance : I doubt if very great ColleBions are so pro- per as is generally imagined to keep up the tafte of Painting , but

I have often remarked in thofe we meet with more particularly in Ita- ly ■>



Discours Preliminaire zg

de notre vie un beau morceau d’ uii grand maitre comme Raphael . Que feroit ce, fi le fujet qu’il a voulu peindre se prefentoit a notre memoire, li lefprit venoit a en faifir tons les details , fi le coeiir se livioit aux fentimens qu’il infpireroit, fi enfin nous pouvions connoi- tre toute 1 expreffion que I’auteur y eut mife ? Je crois qu’etonnes , immobiles, nous douterions long-temps fi quelqiie preftige, fi une vai- ne chimere n’egareroit pas notre imagination en trompant notre vue, &: femblables a un aveugle a qui une main habile viendroit de ren- die la lumiere , en abattant la catara£le qui la lui cachoit, nous ima- ginerions contempler un monde nouveau , d’une nature toute differen- te du notre & nous emploirions nos mains , pour nous convaincre par le ta£l , de la poflibilite de la Peinture : Si done elle fait aujourd’hui moins d impreflion fur nous , qu’elle ne devroit naturellement en faire , c eft peut-etre parce que la trop grande facilite de jouir qui ote tant au plaifir de la jouiffance , nous a rendu prefqu’infenfibles a ceux que nous procureroit un art fi digne d’ admiration fi nous n’en euffions pas abuse . C’ eft ainfi , que le grand & magnifique Spefla- cle que la nature bienfaifahte met chaque jour fous nos yeux , ces aftres repandus dans la vafte etendue des Cieux , leurs moiivements qui se fuccedent dans I’ordre alternatif des jours, & des nuits , cette terre qui tous les ans se recouvre d’une verdure nouvelle , touchent pen des hommes , a qui 1’ inquietant embarras des affaires , les foins penibles de la fortune , I’infatiable envie d’acquerir & le trouble de leur ame , ont ote toute efpece de fentiment , pour ce qui eft fimple & naturel , Le tumulte des affaires (dit Pline) dhourne fans eejje notre attention , & T admiration des chefs-d’ auvre de /’ art a befoin du filence & de la tranquilite d'efprit . A cet facilite de jouir qui dans toutes les cho- fes aftbupit le fentiment , ote toute efpece de defir, se joint encore chez nous le degout que la trop grande abondance a coutume de pro- duire ■, je ne fais fi les colleftions nombreufes font aufli propres qu’on le croit commun^ment a foutenir le gout de la Peinture , mais j’ai fouvent obferve dans celles que I’on trouve plus particulierement en Italic, que la trop grande variete des Tableaux, & peut-etre la ma- niere de les arranger les uns fur les autres, detruifent une bonne par- Fol, II. h tie


go


Preliminary Discourse


Ij , that the too great ’variety of PiSlures , and perhaps the manner

of difpojlng them one abo’ve another , deftroy in great meafure their ef-

feB , as the difference of hands , files , and the continual change of SubjeBs , tire at lafl and quite wear out the attention , that ought to be managed . The Attention divided among a great number of ob- jeBs , has not time to fettle upon any one , by 'ixhicb means a cu- rious perfon rarely fxing to one piece , can have time to be acquain- ted with all the beauties it contains , and which by amufing him would

have given him a love for an Art from which he could draw both

pleafure and infiruBion ; Hence it happens that infiead of acquiring a

tafle for Painting , he loofes that which he could wish to have had for it , and ends by wondering how any body can be amufed with what appears to him so tirefome : this it is that leads me to think , that

thefe Galleries of PiBures may not be produBive of that utility and

pleafure to every body , as to Connoiffeurs and Artifis ; for it is cer- tain that it is only thofe who have a precife knowledge , that can

make jufl difiinBions ; I should he glad to know then , of what ufe

thefe coUeBions are to thofe who cannot difinguish the good from the

middling , and who often deceived by great Names , would imagine they were in an error if they did not admire fome produBions , which being

fometimes the early ones of an artifl , and therefore not the more va- luable for being his , and are only the firfi ejfays of the Art which

gave him reputation . But to fpeak my mind fairly upon the greatefl

part of the CoUeBions which I have feen , it appears to me , that a

middling piBure gains by being in a ColleBion , becaufe lofl in the

croud , it is fure of being lefs feen and of courfe lefs criticifed , when

on the other hand a good one which would gain upon a clofer exa- mination , mufl neceff irily loofe , by having that attention which was due

to it alone , divided among many others . / would therefore advife thofe who are deftrous of cultivating their rifing tafle for Painting , to aim lefs at feeing much , than at feeing Well ; to be perfuaded that the

reputation of many painters is much beneath their merit , and to hold

it as a certain maxim , that , at leaf: in point of Compofition , if

they will confult their own opinion and form their judgement upon that

alone




D IS C O U R S P R E L I M I N A I R E 3 !

tie de I’efFet qu’ils devroient faire , c’eft ainli que la difference des

mains, des fliles, 8c le changement continuel des fujets , enniiyent a la fin & fatiguent totalement I’attention qu’on devroit menager; cel- le-ci partagee fur une grande quantite d’ objets , n’ a le temps de se repofer fur aucun, ce qui fait, que rareraent le curieux en s’attachant a un feul morceau, peut avoir le loifir de connoitre toutes les beau- tes qu’il renferme, 8c qui en I’amufant , lui auroient donne de I’amour

pour un art , dont il tireroit du plaifir 8c de I’inftrudion . II arrive

de la que loin de prendre du gout pour la Peinture , il perd celui qu’il eut defire avoir par elle , 8c finit par ne pouvoir comprendre , comment on peut s’amufer d’ une cliofe qui lui paroit fi ennuyeufe . C’eft ce qui me porte a penfer, que ces Galeries pourroient bien n’a- voir pas pour tout le monde, le meme agrement 8c la meme utilite qu’elles ont pour les connoiffeurs 8c pour les Artiftes ; car il eft cer- tain , que ceux-la feuls qui ont des connoiffances precifes peuvent faire des diftindlions juftes ; Or je demande a quoi peuvent fervir ces colleflions , pour ceux qui ne font pas en etat de diftinguer le bon du mediocre , 8c qui fouvent trompes par des noms fameux , penferoient se meprendre , en n’admirant pas des cliofes , qui etant fouvent des commencemens d’un Artifte, n’en vaillent pas mieux pour etre de lui , 8c ne font que des effays de 1’ art , qui lui a donne de la reputation . Mais pour dire tout-a-fait mon fentiment fur la plus part des Colledions que j’ai vues , il me femble qu’un tableau mediocre gagne beaucoup a s’y trouver renferme , parcequ’etant con- fondu dans la foule , il eft affure d’etre moins vu & par confequent moins critique : au lieu qu’ un bon ouvrage a qui il eft avantageux d’etre confidere, dolt neceffairement perdre,en partageant avec beau- coup d’autres I’attention qu’il meritoit toute entiere . Fonde fur ces reflexions, je confeillerois done a ceux qui voudroient cultiver le gout naiffant qu’ils ont pour la Peinture, de s’attacher moins a voir beau- coup, qua bien voir^ d’etre perfuades que la reputation de bien des Peintres eft fort au deffus de leur merite, & de se tenir pour certains qu’au moins en fait de compofition , s’ils ne veuillent confulter que leur propre fentiment 6 c n’apprecier les chofes que d’apres lui, ils jugeront

pref-


gimum


U R

alone they will judge almoft always hetter than if they follow d the moft part of the received opinions , which are feldom founded upon any thing clfe than a blind prevention . It is alfo to this abundance , to the fa- ility of feeing which great colledlions give , that we muft attribute the great number Pretended Connoiffeurs , who having fometirnes hit upon the name of the Author of a piBure , perfuade themfelves that the fame chance which led them to guefs right entitles them to decide upon the merit and reputation of all the others , and who , not fatisfed with judging of the works of the greateft Painters without rule or principle , decide upon the very ground of the Art itfelf which has render'd tho- fe Painters famous , and imagine that nothing can be fine but what

they efteem , or well executed but what has their approbation ; it is by them that very indifferent painters have been pref err’d to thofe wbo- fe reputation is grounded upon the Art itfelf ; so that bringing them down upon a level with thofe who were so inferiour to them , they have in reality raffed the latter lefs than they degraded the Art and deflroyed the Good Pafle which was its fupport ; thus fuch Connoiffeurs by pre- ferring Belizyrius to Dominichino , Bernini to Donatelli , and Beromini to Bramante have greatly contributed to the ruin of the Arts , by in- clining young men rather to imitate the one than the other , and to rejeB models which would have taught them to avoid doing things which they are proud of , and which their partisans may praffe but which

Pofterity fuppofing it ever so little enlighten’d can never approve . But if on one hand the too great abundance of PiBures feems to have worm out the tafie of their poffefjors , it has not on the other had a lefs "ffeB upon the Artifts themfelves , for feeking new methods of giving

confideration to their works , to make themfelves remarkable and to aug- ment their eafe , they have totally abandon’d thofe which Raphael fol- low’d with so much glory , and have shewn fujficiently in the end how fare his method was , and how irreparable is his lofs . One thus , of faying in the time of that great man , that a piBure was^ without effeB , when it exhibited in a proper manner the fubjeB for

its perfonages expreffed the paffions

well dff- pofed



Discours Preliminaire 33

prefque toujours mieux, qu’en fuivant la plupart des opinions revues, car bien fouvent dies ne font fondees que fur une aveugle preven- tion . II faut encore attribuer a cette abondance , a cette facilite de voir que donnent les Colledions , ce grand nombre de pretendus Connoilfeurs qui pour avoir rencontre quelquefois le nom de I’auteur dun Tableau, se perfuadent que le hazard qui le leur a fait deviner, les met en droit d’apprecier le mddte & la reputation de tons les autres; &: qui non contents de juger fans principes & fans regies les ouvrages des plus fameux Peintres, decident du fond de I’Art qui les a 1 ‘endu celebres , s’imaginant qu’il ne peut y avoir de beau que ce qu ils eftiraent , ou de bien fait que ce qu’ils approuvent . Par eux , des hommes tres mediocres ont ete prtferes a ces Artilles du premier or- dre , dont la reputation eft attachee a celle de fart meme : mais en les rabailfant au niveau de gens dont les talents etoient fi fort inferieurs aux leurs , ils ont moins eleve ces derniers , qu’ils n’ont effedivement degrade la Peinture , Sc detruit le bon gout qui la foutient . Cell ainfi que des amateurs en pr^ferant Belifaire au Dominiquin, le Ber- nin au Donatelle , & le Boromini a Bramante ont infiniment contribue a la ruine des beaux Arts : car en cela , ils ont porte les jeunes gens a imiter les uns plutot que les autres, 6c a rejetter les modeles qui leur eulfent appris a eviter de faire les chofes dont ils se glorifient , que leurs partifans peuvent louer, mais que la pofterite pour peu qu’elle foit eclairee , n’aura garde d’approuver .

Si d’ une part , la trop grande abondance des tableaux fem- ble avoir use le gout de ceux qui les poftedent, elle n’a pas fait d’un autre cote une moindre impreffion fur les Artiftes memesj car ceux-ci cherchant des routes nouvelles, pour donner de la confideration a leurs ouvrages, pour se faire remarquer 6c augmenter leur aifance, ont to- talement abandonne celles que Raphael avoit fuivies avec tant de gloi- re , 6c ont bien montre combien sa methode etoit fure 6c sa perte irreparable . On n’ avoit garde de dire , au temps de ce grand homme, qu’un tableau etoit fans effet , lorsqu’il montroit d’une maniere con- venable le fujet pour lequel il doit compose , lorfque tous fes per- fonnages exprimoient ce qu’ils devoient , de la maniere dont ils le

Fol. II, i de-


34


Preliminary Discourse


pofed Concert , there noat no one part 'which did not unite 'with the

•whole , no one figure that did not fieem to be necejfiarj , nor one mo- tion but -what belonged to the general adiion , in short not one fienti- ment •which did not contribute to raifie a fientirnent of the like kind

in the foul of the afionish’d Spedlator . 7"his road "was a difficult one, it required much reafoning , intelligence , kno'wledge of the human heart,

tajie and feeling to paint a pidlure ; but new majiers are come , they have looked upon difficulties as ejfential to the objedl of the jirt , and that rather than a’void them, they ought to furmount them by their abi-

lity, as tea'fing objlacles •which slacken d the pace of their operations, and flopped their progrefs and •which it •was neceffary to conquer , not to be

al'ways under the necefjlty of keeping clear of them : so inftead of ac-

comodating their method to Nature they have render’d nature herfelf fub- jedi to their method ; they have no longer inquired if there •was great

expreffwn in a pidlure , but if it had a great effedl , and •whithout re- fledling that Painting is , as Simonides fays a mute Poem , as Poe- try is a fpeaking Pidlure they have loft fight of Horaces great prin- ciple , that •wil not allo'W fmoak to be produced from flame , but that

from the obfeurity of fmoak , a bright flame should be produced to en- lighten all the neighbouring objedls .

When the objedl of an Art is fixed and determin’d, the method

it should purfue is preferibed , for amidft the number one could imagi- ne , there is but one that can be the befl of all ; that method is com- pofed of different maxims •which muft be fubordinate one to another, ac- cording tho their degree of importance . It is the exprejfion that one

muft fearch for principally , •when the reprefentation of beings that have

fentiment is intended , as it is the effedl •which becomes effential , •when innanimate beings are the objedl : thus the reprefentation of a fadl •which Hiftory points out to a Painter , and that of a Landfeape , require being treated in a manner , •which •without being oppofite is ftill not the fame ; in the firft , •where every thing announces Beings , thinking, adling , an capable of feelling , the effedl should be fubordinate to the Expreffwn , which is the principle point , and is like the breath of Prometheus giving Soul and Life . In Landfeape on the contrary it is

the


D I s:c OUR S P R E L I M I N A I R E 35

devoient, lorfque comrae dans un concert bien ordonne, il n’y avoir point de parties qui ne se liat avec le tout , point de figure qui ne parut neceflaire, pas un mouvement qui ne fut relatif a l’a£lion, en- fin pas un fentiment , qui ne contribuat a en faire naitre un tout fem- blable dans Fame du fpedateur etonne. Cette marche etoit difficile, il falloit fans doute beaucoup de raifonnements , d’intelligence , de connoif- fance des affeflions de fame 8c des Paffions humaines pour faire un bon tableau ; 8c comme I’efprit 8c le cceur y contribuoient egallement , ils y trouvoient enfuite de quoi se contenter. Cependant des maitres nouveaux font venus , ils out regarde les difficult^ elfentielles a fob- jet de fart , 8c que celui-ci ne doit pas chercher a duder par adreffe, mais a furmonter a force d’habilete, comme des obftacles facheux qui rallentiffoient fes operations, arretoient fes progres , 8c qu’il conve- noit d’abattre pour n’etre pas toujours dans fembarras de les fran- chir : ainfi au lieu d’accommoder leur methode a la nature, ils ont affujetti la nature meme a leur methode ; d^s-lors on n’a plus demande li un Tableau exprimoit beaucoup, mais s’il faifoit beaucoup d’effet, 8c fans penfer que la Peinture eft comme dit Simonide une Poefie muette , comme la Poefie eft une Peinture parlante, on a perdu de vue le grand principe d’Horace , qui ne veut pas qu’ avec la flamme on produife de la fumee , mais qui exige que de f obfcurite de la fumee , on tire une lumiere eclatante , qui 6 claire 6c se rdpande fur tout ce qui fenvironne.

L’objet d’un art ^tant fixe 5c determine , la methode qu’il doit fuivre eft prefcrite ; car parmi routes celles qu’on pourroit imagi- ner, il n’y en a qu’une qu’on puilfe regarder comme la meilleure de routes ; celle-ci eft toujours compofee de diff^rentes maximes , dont les unes font fubordonnees aux autres , fuivant f importance dont dies font. C’eft f expreffion qu’ il faut principalement chercher lorsqu’il s’agit de rendre les etres capables de fentiment , comme c’ eft feffet qu’ il eft dfentiel de trouver lorfque fon peint dcs chofes inanim^s. Ainfi, la Reprefentation d’un fait que f Hiftoire propofe a la Peinture , 5c celle d’ un Payfage font deux chofes , dont f execution demande une ma- niere , qui Ians etre oppofee n’ eft cependant pas la meme ; dans la

pre-


^6 Preliminary Discourse

the effeB it f elf ’which is the foundation of Sentiment^ tt ts that^ -which animates filent Nature, and tranfports us to the very place -which the Jrtift meant to paint ; for let the Situation he may ha-ve chofen or compofed after Nature be e-ver so fine , it -will firike you only in

proportion as the Painter has had the art of colleBing together the moft interefling circumfiances -which make its merit ; has combined them •well, and gi-uen them their EffeB , of all thefe united parts, be ■will have , in a manner , made but one jingle objeB .

A ProfpeB enlightened by the rays of the rifing Sun , in thofe moments -where nature feems to receive a ne-w life , -will lofe a great deal by receiving them fiome hours later , and -will appear quite diffe-

rent to-wards the middle of the day or -when to-wards night the objeBs begin ■ to be mixed and confounded in a manner -with Darknefs . Ano-

ther fort of profpeB may give you greater pleafure , if you -was to fee it enlightened by the foft light of the Moon , -when rifing to-wards

the Meridian she is arrived only at about a third of her courfe :

then that Majeftick Planet feems to reign over all Nature -which it

renders more beautiful and touching : It pushes for-ward thofe objeBs that are bet-ween it and you , it marks out the maffes and the ge- neral forms , feeming to render them greater by not having diftin-

guished minutely any of their parts : its rays tinge -with a bright -white the Clouds under -which it appears , it fcatters them over one fide of the objeBs enlighten’d , and lets them after-wards lofe tbemfel-

ves , like a light vapour in the vacuum of the Heavens , -which upon the Horizon unites -with the -waters of a calm Sea , that inconflant

Element, -which in its very tranquility she-ws fame little agitation, breaks by its motion the tint of filverd light , -which shining over its -whole furface marks itfelf out more particularly in thofe places, -where she feems to trace an enlightened road on -which it refieBs itfelf and receives a ne-w fplendour . At the foot of thofe broken Cliffs , you fee a little Bafen which the Sea fills ; it brings with it the quiet boats of the

fatisfied Fishermen who return one after another to divide with their

families the fish they have taken in their nets . The drejfes of the

fishermen , the fort of fishing they are employ’d in , the Plants of the

place


Discours Prelim inaire 57

premiere oil tout annonce des etres penfans , agiffans , capables de fen- tir , 1 Effet fera fubordonne a 1’ Expreffion qui ert le but principal , & comme le foufle de Promethee qui donne I’ame & la vie; dans le Payfage au contraire, c’eft I’Effet meme qui eft le Principe du fenti- ment, ceft lui qui anime la nature muette, c’eft lui, qui menageant les lumieres avec ceconomie enveloppe dans I’ombre les objets les moins importans, & rappellant la vue fur le petit nombre de ceux qui font les plus agreables , nous tranfporte dans I’endroit meme que I’Artifte a voulu peindre . Car quelque beau que foit le fite qu’il aura choifi ou compofe dapres nature, il ne nous touchera qu’autant que pour nous le mettre fous les yeux , I’auteur aura eu fart de rapprocher les circon- ftances les plus interelfantes qui le font valoir, & qu’en les liant in- timeraent enfemble par feffet qu’il aura su leur donner; de toutes fes parties reunies , il n aura , pour ainfi parler , fait qu’un feul objet .

Eel endroit eclaire des rayons du Soldi levant, dans ces inftans oil la nature femble reprendre une vie nouvelle , perdra beaucoup a les recevoir quelques heures plus tard ; 8c paroitra tout different vers le milieu du jour , ou lorfqu’ a I’approche de la nuit les objets commencent a se confondre & a se meler , pour ainfi dire , avec les tenebres . Tel autre fite pourra vous faire eprouver le plus grand plai- fir , fi vous le voyez eclaire de cette douce lumiere que la Lune re- pand , lorfque s’devant vers le Meridien , elle n’eft encore parvenue que vers le tiers de fon cours; Alors cet Aftre majeftueux femble domi- ner fur toute la nature, qu’il embellit 8c rend plus touchante ; il pouffe en avant les objets qui font entre lui & vous , il en marque les maffes , en indique la forme generale , mais ne detaille aucune de leurs parties . De fes rayons il colore d’ un blanc eclatant les nuages a travers lesquels il paroit; il les etend fur la moitie des objets qu’il rend vifibles , & les laifi'e enfuite se pei'dre comme une vapeur legere dans le vague du Ciel , qui se reunit vers 1’ horizon aux eaux d’une mer tranquille ; cet element inconftant , qui dans fon repos meme eft toujours en quelqu’ agitation , brife par fon mouvement alternatif la couche de lumiere argentic qui etincellant fur toute sa furface y trace une route brillante , dans laquelle elle se reflechit 8c acquiert une fplen- IL k deur


ILnin^rr


Discourse

place , the air itfelf 'which you fee them breathe 'without conjlraint ,

call to your mind thofe fine fumrner nights iwhich fufpend the oner coming heats of the Dog days . In the majejlick filence of the night , in that profound folitude of nature , in that melancholy folemnity , the hfence of the Sun giiies to all the beings 'which furround you , at the foot of an old oak , 'which fpreds its crooked branches upon a Promon-

tory 'washed by the briny 'wa'ves , a Statue of bronity is placed upon a Pedejlal , it is without doubt that of fome Hero . Its immobility adds

lfo to the mifierious tranquility of thefe places , you would fay that

it contains the great Soul of fome illujlrious perfon , of whom nothing this day exifts . One feels a fort of Melancbolly rifmg in ones mind 'which comforts us, by calling us to ourfehes , and shews us the empti-

nefs of things prefent by the notbingnefs of things paft . Curiofty in- clines you immediately to approach this Statue to contemplate it nearer : Howe'ver fatisfied with the ProfpeB , or rather from the aBual pleafure you feel , you ft ay where you are , you do not defire more , your whole

life is center’d in the prefent moment , and fatisfted with your prefent

fenfations you wish for no other . This is the method of giving lan-

guage to the innanimate beings which are fcatterd over the Univerfe , for as Longinus fays , on one hand the Choice of Circumftances , and on

the other hand the Difpofttion of that Choice to produce a great ef-

feB , ftrike the mind ftrongly . The EffeB here is nothing more than

the expreffion of Nature , it is every thing .

After what I have been faying , I hope it will not be thought, that it is the effeB which I blame in Painting , but the ufe , or rather ftrange abufe that is made of it ; and which , having introduced among us a fort of new Art has given up that of Raphael to the laprice

and manner of the pooreft fcholar , and render’d Painting fubjeB to a fort of Mechanifm which dishonours it totally . In the low ft ate we have been reprefenting it , Painting become much left difficult , no longer required of thofe who profefs'd it the fame genious , the fame knowled- ge , and that great elevation of mind which it required formerly , by which means the number of Painters has increafed beyond meafure , and at once >we have had a great quantity of PiBures , but very few

good


Discours Prelim inair e

deur nouvelle. All pied de ces rochers inegalement tallies, vous trouvea: un petit Anfe que la Met vient remplir , elle y rapporte les barques pai- fibles des pecheurs fatisfaits , qui reviennent les uns apres les autres partager avec leur fainille les poilTons qu’ils out ralTernbles dans leur filets . Les liabillemens de ces pecheurs , la forte de peche qu ils pra- tiquent , les plantes du lieu , 1’ air meme que vous leur voyez refpi- rer fans contrainte , vous rappellent ces belles foirees de 1’ Etc , qui fufpendent les chaleurs accablantes de la Canicule . Dans le paifible filence de la nuit , dans cette profonde folitude de la nature , dans cette lugubre folemnite a la quelle participent tous les etres qui vous environnenti au pied d’un vieux chene qui couvre de fes bran- ches tortueufes , un Promontoire baigne de I’onde amere , on a place fur un Cippe, la Statue de bronze, fans doute de quelque Heros, fon immobilite ajoute encore au calme myllerieux de ces lieux ; vous di- riez qu’elle renferme fame augufte de quelqu’homme fameux dont il n’exihe plus rien aujourd’hui ; on fent naitre en fon ante une forte de melancolie qui nous confole , en nous rappellant a nous-memes , & nous decouvre le vuide des chofes prefentes dans le neant des cho- fes palfees ; la curiofite vous porte d’abord a vous approcher de cette ttatue pour la contempler de plus pres; cependant content du fpe£la- cle ou plutot de la jouilfance aduelle, vous reftez en place, vous ne fouhaitez pas une autre maniere d’exifter , toute votre vie eft reunie dans le moment prefent, & fatisfait du fentiment delicieux que vous ^prouvez , vous n’en defirez point d’autres . Telle eft la maniere de faire parler les etres muets qui font repandus dans funivers, car com- me dk Longin , d’un cote le Choix , & de I’autre I’Amas des circonftan- ces choifies pour faire un grand effet , attachent fortenient f efprit ; L’Effet n’eft autre chofe ici que I’expreflion de la Nature, il eft tout.

D’apres ce que je viens de dire , j’efpere que fon ne croira pas que c’eft f effet que je blame dans la Peinture ; mais femploi ou plu- tot f etrange abus que fon en fait , & qui ayant introduit chez nous une forte d’art nouveau , a foiimis celui de Raphael au caprice du moindre ecolier en le reduifant a une forte de Michanique qui le deshonore totalemcnt . Dans cet etat d’ avilifferaent que nous . avons

reprti-


40


Preliminary Discourse


good works ; then it was that thofe who were dejirous of implojing

Artifts equally difgufted with their Manner^ and with the Piclures whofe cornpofition feem’d to them infupportable , began to look upon Painting

as a trifling Art ; becaufle what they had before them was far from

being able to make them comprehend its difficulties ; they thought tbem- f elves capable of doing better^ by diredling the operations of an Art,

which above all others requires freedom . One has feen imprudent lo- vers of Painting diredlt themfelves the pidlures they wished to have ,

and as if it was not enough to chufe the fubjedis of them , have

the prefumption to decide as tho their execution . By this new kind of

fervitude , much greater than that they meant to avoid , Artifts have

no longer been the Authors of their works , and as one can never

exprefs the fentiments of others so well as ones own , every thing in

their produSlions has a fort of conftraint ; grace , freedom and flmpli- city have difappeard , and one may well fay that with exprejjion and

great Tafte , the Art has taken a new form , which has quite dif gul-

fed it .

Some very able Artifts , and fame true Lovers of the Art [truck

with this difafter , united themfelves , and fought for a remedy to an evil they could not but perceive . 'Their intention was good , but the

fuccefs did not answer it , and the means themfelves which they em- ployed , contributed to haften the fall which they wished to prevent ;

They made eftablishments which one cannot fay occaflond the fall of painting , as it preceeded them ; the neceffity of making up the num- ber , placed near men of merit , thofe who had none at all : to make up for their want of talents , to augment their credit , the latter

took to themfelves the title of Profeffbrs , which weighs with the Pu- blick , their houfes were filed with apprentices whom they called their pupils , they fet them their works for Models , their Manner by way

of example , and their Opinions as maxims . One faw with regret their voice regulate all diftinBions , and decide upon, the rewards defined for the encouragement of youth . Having the difpofition of thefe rewards, they procured the votes of their brethren in favour of their own di-

fciples , and gave theirs to the difciples of their brethren ; Favor ob- tained



Discours Preliminaire 41

reprefentd , 1’ Art devenu fans comparaifon plus facile n’ a plus de- mande de ceux qui le profeffoient le meme genie, la meme fcience & cette grande devation d’efprit qu’il exigeoit autrefois , ce qui a fait que les peintres se font multiplies a 1 ’ infini & que tout-a-coup Ton a eu beaucoup de tableaux , mais tres peu de bons ouvrages ; C’eft alors que ceux qui ont bien voulu faire travailler les Artiftes, egalement degoutes de leur maniere & des tableaux qu’ils trouvoient tout faits, dont la compofition leur paroiifoit infuportable , ont coni- mence a regarder la peinture comme un art frivole , parceque ce qu’ils avoient fous les yeux etoit bien eloigne de leur en faire com- prendre les difEcultes; des ce moment ils se font cm capables de fai- re mieux & de diriger les operations d’un art, qui fur tous les autres demande a etre libre. On a vu des amateurs imprudens conduire eux- meraes les tableaux qu’ils vouloient avoir, & comme fi ce n’eut pas ete alfez d’en choifir les fujets, avoir la prefomption de decider com- ment ils devoient etre executes ; contraints par ce nouveau genre de fervitude, bien plus grand que celui qu’ils avoient voulu dviter, les Peintres n’ ont plus ete les auteurs de leurs ouvrages , & comme on ne pent jamais rendre les fentiments des autres comme on pent ex- primer les fiens propres, tout a et 6 gen^ dans leurs produdions ; la grace, la naivete, la fimplicite ont difparu ; tout s’ eft reftenti de la gene dans laquelle on a tenu I’Artifte, & Ion pent bien dire, qu’avec I’expreftion 8 c le gout du grand , la Peinture a pris une forme nou- velle fous la quelle elle n’a plus ete reconnoiffable .

Cependant quelques Artiftes tres capables, 8 c quelques vrais Ama- teurs de I’art, frapp& d’un tel ddfordre , s’unirent pour chercher du remede a un mal qu’ on ne pouvoit s’empecher de fentir : leur inten- tion etoit bonne, mais le fucces n’y repondit pas, 8 c les moyens qu’ils employerent , contribuerent encore a hater la chute qu’ils auroient vou- lu prevenir . Ils imaginerent ces etabliffemens auxquels on ne pent pas attribuer la decadence de la peinture , uniquement parcequ’elle les avoir precedes . Bientot la neceflite de faire nombre , placa a cote de gens de mdrite des gens qui n’en avoient aucun 5 Ceux-ci pour ca- cher leur manque de talent, 8 c pour augmenter leur credit, se don-

Fb/. II. 1 nerent


42


Preliminary Discourse


tained the reward due to Capacity , and Intrigue took place of Ta- lent ; DiftinBions which would have animated Genious ferned only to swell up the pride of thofe who had none . Had they confulted the good of the Art they should have made choice of thofe , whofe man- ner differing mojl from that of their Mafer , came neareft to the true one , but thofe Mafters themfelves become judges turned the fcale on the fide of thofe who copied them moft faithfully , and one faw thofe crowned who furpajfed all the others in a manner in which the moft ignorant ought rather to have been chofen . Proud of having car- ried of the pri%e from their rivals , flatter’d with being the objeB of Publick choice , the Chofen thought as they had obtained it they had deferved it , and that they were able Artifts becaufe they were thought capable of becoming so , Inftead of judging of their works by compa- ring them with thofe of great Painters , they decided upon the merit of the Mafterpieces of theft great men , by comparing them with their own , and approved only as far as they reftmbled them ; and as they found that all theft Painters had done , was dhreBly oppoflte to what they had been taught and knew , they rather choft to blame the an- cient methods than to reform their own , and imagined that they would become great men by crying out againft fuch as were ready so , and by defpiflng what they were not able to imitate . Moft men , who decide only from the opinions of thofe in whom they have a confiden- ce and whom they beleive to have Ability , have adopted the tafte

of theft fame Artifts ; they thought becaufe they had been ftudying in

Italy , they muft of courft be more learned than others , but to what

purpoft is going in Italy if one does the fame there as one should

have done ftaying at > home , if one does not bring eyes capable of

feeing the beauties it contains , if one colleBs only ideas which we

are incapable of communicating ^ if in short what one fees there in- ftead of deftroying does but confirm us in the ideas which we have

brought with us from our own Country ! It is not but that in the Croud , men have been found , who , opening their eyes , were fenfl- ble of what was to be done , and who have even made efforts to

profit by what they thought the beft , but from that inftant their


con-



Discours Preliminaire 43

nerent a eux-memes le titre de Profeffeurs, qui en impofe au Vulgaire; leurs maifons se remplirent d’apprentifs , qu’ils appellerent leurs ele- ves, ils propoferent leurs propres ouvrages pour modeles , leur ma- niere pour exemple & leurs opinions pour maximes : on vit avec re- gret leur voix regler les diftinftions & decider des recompenfes defti- nees a I’encouragement de la jeuneffej ayant la difpofition de ces re- compenfes, ils obtinrent les fuffrages de leurs confreres en faveur de leurs difciples, &c donnerent les leurs aux difciples de leurs confreres; la Protedion diftribuant le prix qui n’etoit du qua la capacite, I’in- trigue tint lieu de talent , & les honneurs qui eulfent anime le Genie ne fervirent plus qua enorgueillir des gens qui en manquoient . Si I’on cut confulte le bien de I’Art, on eut toujours fait choix de celui dont la maniere difierant le plus de celle de fes maitres, s’approchoit d’avan- tage de celle de la nature : mais ces Maitres eux-memes devenus ju- ges , firent pancher la balance du cote des eleves qui les copioient le plus fervilement. Ainfi Ton vit couronner ceux qui furpalfoient tons les autres , dans une maniere cu le plus ignorant etoit precifement celui qui devoit 6tre choifi . Fiers de I’avoir emporte fur leurs rivaux, flattes d’etre I’objet d’un choix que le public fembloit approuver , ils penferent le meriter pour I’avoir obtenu , 6c parce qu’on les croyoit capables de devenir quelque jour des bons artiftes , ils s’ imaginerent I’etre deja . Deslors , au lieu de juger de leurs ouvrages par la compa- raifon de ceux des grands peintres, ils deciderent du merite des chefs- d’oeuvre des plus grands hommes, en les comparant a leurs propres ou- vrages, 6c ne les approuverent qu’autant qu’ils leurs relfembloient ; 6c comme ils trouverent que tout ce que ces peintres avoient fait, ^toit totalement oppofe a tout ce qu’ils avoient appris , ils aimerent mieux blamer les anciennes methodes que de reformer la leur, 6c s’imagine- rent devenir des gens habiles en critiquant ceux qui 1’ etoient reele- ment , 6c en meprifant ce qu’ils ne pouvoient imiter . Beaucoup de res perfonnes , qui ne se decident que fur 1’ opinion de ceux en qui elks ont mis leur confiance, parcequ’elles leur croyent de la capacity ont adopte le gout de ces memes Artiftes, penfant qu’ayant etudies en Italic , ils devoient neceftairement ette plus habiles que les autres .

Mais


44


Preliminary Discourse


conduB feeming to reproach that of their Brethren has made them their enemies , and as they are moji in number , and that their opinions muft hanse an ejfeSl upon the reputation of the former , they have obliged them to facrifice their advancement in the Art to their fortune , and to quit early a method 'which the tafie of their Country , and the necejji-

ty of ferving it , 'would have forced them to abandon ; One may fee the Apology •which PouJJin makes for his manner .

Such are , amongst us , the Principal , hut , not the foie cau- fes of the corruption of Pajle , •we fee , that the Admirers of the

Arts , and the Artifts themfelves , have almoft equaly contributed the-

reto : it •would be an important affair for each of them , •were they she'wn the means of repairing the Evil , that has been committed ; for , they are all particularly concern’d therein : "The frft , from the

love they have for painting , the fecond , from the pleafure they •would enjoy , in feeing an art , •which they exercife , honour’d , befides the advantage , •which •would , refult , in regard to their fortune .

I beleive after •what has been juft faid , that , there can be no

doubt , that Painting , fuch as it is in our days , muft be very

inferior , tho •what it •was in the days of Raphael : all the World kno'ws , that , this great man afcended so much , beyond •what •was doing before bis time , that he is fuperior to every thing , that is

doing at prefent ; Almoft alone •with Michael- Angelo , he kne'w ho'w

to ftrike out •ways for the Art unkno'wn in his Century , and car- ried it to the higheft perfeBion , that has happen’d in our modern times ; but , as it •was not barely by follo'wing the manner of tho-

fe , -who exifted before them , that thefe two immortal Artifts reform’d painting , and that , •we know befides , that , it was not only from

themfelves , but from the juft ftudy of the Works of the Antients ,

that they drew their principal refources , a fearch after thofe Maxims^ they had learnt from them , would be evidently reajfuming the thread

of thofe principles , which amongst the Antients and Moderns , have

conduBed the Art to that pitch , to which , Experience has shown us y it may arrive .

When we attentively examine the Works of Michael-Angelo , and

Ra-


Discours Preliminaire 45

Mais a quoi fert d’avoir vecu en Italic, fi Ton n’y a fait que ce que Ton cut pu faire fans fortir de chez foi, fi Ton n’y a pas porte des yeux capables de fentir les beaut& qu’elle renferme , li enfin ce que I’on y voit, au lieu de detruire les faulfes maximes qu’on y a apportees, ne fert qua les confirmer. Ce n’efl: pas que dans la foule il ne se foit trouve des hommes qui ouvrant les yeux a la verite , n’ayent vu ce qu’il convenoit de faire, & n’ayent fait des efforts pour arriver a ce qu’ils croyoient le meilleur : mais des-lors , leur conduite paroiffant un reproche a leurs confreres, ceux-ci font devenus leurs ennemis; & comme ils formoient le plus grand nombre, & que par la meme leur opinions decidoient de la reputation des premiers , ils les ont obliges de facrifier leur avancement a leur fortune, & de quitter de bonne heure vine methode , que d’ailleurs le gout de leur pays Sl la neceffite de le flatter , les auroit dans la fuite contraint de reformer . On pent voir fur ce que je viens de dire , I’Apologie que Nicolas Pouffin fut oblige de faire de sa maniere attaquee par des adverfaires tels que ceux dont je viens de parler.

Telles font chez nous les principales, mais non les feules caufes de la corruption dii gout, & Ton voit que les Amateurs & les Ar- tiftes y ont prefqu’egalement contribue: il feroit intereffant pour cha- cun d’eux , qu’ on leur montrat les moyens de reparer le mal qui s’eft fait : car ils y ont tons un intjiret particulier , les uns par I’amour qu’ils ont pour la Peinture , les autres par le plaifir qu’ils auroient de voir honorer I’art qu’ils exercent, 8c par I’avantage qui en reful- teroit pour leur fortune.

Je crois qu’apres ce que nous venons de dire, on ne pent gueres douter que la Peinture, telle qu’elle efl: aujourd’hui, ne foit fort infe- rieure a ce qu’elle etoit du temps de Raphael ; tout le monde fait que ce grand homme s’eleva autant au deffus de ce que Ton faifoit avant lui, qu’il efl fuperieur a tout ce que Ton fait a prefent; pref- que feul avec Michel- Ange , il fut frayer a I’Art des chemins incon- nus a fon fiecle , 8c le porta au plus haut point oil il foit arrive dans nos temps modernes ; mais comme ce ne fut pas en fuivant la maniere de ceux qui vivoient avant eux , que ces deux immortels rol. IL nt Ar-


^6 Preliminary Discourse

Raphael , it is eaftly perceivable , that one fiudied , the jintlque , like a grand Statuary , of that the other examin’d it , like a grand Painter : hence , the firfl drew that grand tafte in dejign , which no one has furpafs’d , and of which he made Raphael fenfible ; the other knew how , by that means , to find out the rules of that beautiful

compofition , wherein no one has equaTd him fince , together with tho- fe Graces , that Excellence of Character and fpirit , which appear ini-

mitable ; he did not merely attach himfelf to fame parts only of the Antique ; but convinc’d the more he faw , the more he could learn , not contented with examining Engrav’d Stones , Medals , Bafai Ri- lievi , Vafes , Stucco’s , the Paintings and Statues , which in his ti- me were in great abundance at Rome , he caus’d likewife to be co- pied , all over Italy and even in Greece , every thing that could

be found , amongst the moft beautiful vefliges of the Ancients . En- lighten’d , by the learned Cardinal Bembo , he read their books with

attention , and it was after all thefa ftudies , combin’d and perform’d with that Intelligence and difeernment which are remarkable in the pieces

done by his hand , that , he himfelf form’d thofe rules , which guided him , and which gave occafion to the reformation , in his fecond manner a few years before his death •• for the reft , we may be affur’d that he fallow’d thofe principles with fa much fidelity , that Good Judges find again in his works the fame fyfiem of things , which are admir’d amongst the beautiful monuments , he had examin’d with fa much care .

Hence it Js , that , there are fame , who have been induced to be-

lieve , that , he copied his Pfiche , one of his moft faholarlike com- pofitions from fame ancient paintings , he afterwards deftroy’d in order to attribute to himfelf , the honour of having been the original au-

thor of it . After what we have juft read it may be fairly conclu- ded , that , an examination of the Piklures of Raphael , muft he of infinite firvice to the ftudy of the Antique , as this , on the other part , teaches us to be more finfibly touch’d with the beauties of Raphael , whom we dare to infert amongst the number of the An- cients , of whom he has been the great admirer , and faithful Di-

fciple .

With


Discours Preliminaire 47

Artiftes reformerent la Peinture , & que nous favons aufli que ce u’eft pas d’eux-memes feuleraent, mals de I’etude raifonnee des ouvra- ges des Anciens qu’ils tirerent leurs principales reffources; rechercher les maximes qu’ils avoient apprifes d’eux , ce feroit evidemment re- prendre le fil des principes, qui chez les Anciens 8c les Modernes ont conduit I’Art ou I’expei'ience nous k montre qu’il pent arriver.

Lorfque Ton examine avec attention les ouvrages de Michel- Ange 8c de Raphael , on s’appei' 9 oit aifement que I’un etudia 1’ Antique en grand Statuaire , 8c que 1’ autre I’examina en grand Peintre ; le pre- mier en tira ce grand gout de deflein que perfonne n’ a furpafle , 8c qu’il fit fentir a Raphael ; 1’ autre y fut trouver les regies de cette belle compofition que perfonne n’a egalee depuis lui ; de merae que ces graces, cette nobleffe de caradere 8c cet efprit qui paroiffent ini- mitables ; il ne s’attacha pas feulement a quelques parties de I’Anti- que, mais perfuade que plus il verroit plus il apprendroit, non con- tent d’examiner les Pierres gravees , les Medailles , les Bas-reliefs , les Vafes , les Stucs , les Peintures 8c les Statues qui de fon temps doient a Rome en tres grande abondance , il fit encore copier dans rou- te ritalie 8c jufque dans la Grece, te que I’on put trouver des plus beaux reftes des Anciens . Eclaire par le dode Cardinal Bembo , il lut avec attention leurs livres ; c’ eft d’ apres routes ces etudes combinees 8c faites avec 1’ intelligence 8c le difcernement que Ton peut remar- quer dans les morceaux fortis de sa main , qu’ il se forma les regies qui le guiderent, 8c qui lui firent reformer sa feconde maniere, peu d’annees avant sa mort : au refte , on peut affurer qu’il fuivit ces prin- cipes avec une telle fidelite, que les connoiffeurs retrouvent dans fes ouvrages le meme fyfteme de choles, que I’on admire dans les beaux monumens qu’il avoir examine avec tant de foin; c’eft ce qui a fait croire a quelques-uns qu’il avoir copie sa Pfiche , 1 une de fes plus fa- vantes compofitions , des anciennes Peintures , qu il avoir enfuite de- truites , pour s’attribuer I’honneur d’en etre I’auteur original . D’apres ce qu’on vient de lire , on peut conclure , que I’examen des Tableaux de Raphael peut infiniment fervir a I’etude de I’Antique, comme ce- lui-ci de fon cote apprend a mieux fentir les beautes de Raphael , que

nous



48 Preliminary Discourse

Wi(h the PiBures of Pamphilus , of Apelles his lUuflrious dlfci- ple , of Euphranor , and Melantus , time has rohb’d us of the hooks

they had ‘written upon the principles of an Art , in 'which they had rendered themfehes so famous . “The lofs of thefe 'works cannot be fuf ficicntly regretted , but as fortunately 'we ha'ue fill many engraneed Sto- nes , Vafes , Bafsi rilie'vi and Antique Paintings , and as 'we have in Pbilojlrates , Atheneus , Paufanias , and Pliny , fame defcriptions of the pidlures of the mojl celebrated Painters of Antiquity , 'we may , by comparing thefe pieces one 'with another , difcover , 'which 'were the Maxims of the Ancients in Compofttion ; their Medals and their Sta- tues shew us thofe they have follow’d in deftgn ; and in fame pieces of their Painting remaining , with what they relate as to their co-

louring , we may nearly judge what it muft have been ; if we add the opinions fcatterd in Cicero , Quintilian , Pliny , and many other authors , upon the piElures they have fpoken of , or upon the talents

of thofe that painted them , we may in fame degree , guefs at the

contents of thefe precious books we have loft . In the courfe of this Work will be found , the materials prepared for this undertaking , and a fpecimen of what might be done upon this Article : but after ha-

ving [aid what I think of the Art and the Ability of the Ancients^

I shall finish this difeourfe , by owning that I believe they had means

of raifing themfehes , which our Artifts have been in want of , and which perhaps has prevented their equalling them . Born free they fear- cely worked for any hut their Equals , and had not the mortification of employing , in order to gain ProteBors , a time which they muft

have taken from their Study’s ; so that , Genious was not confined by dependance , debajfed by want , or deftroyed by the humiliating fuffra- ges of a Proud M.ecenas little capable of judging , and upon whom depends but too often with us, the fortune and reputation of an able

man ; A PiBure , fays Pliny , was not shut up within the Walls of a private houfe , Painting was not intended for the decoration of

a private habitation , but was confecrated to the decoration of City’s;

A good Painter then was the property of the whole Earth ; by this

means the mafterpiece of an Artift , buried in an appartment was


not


Discours Preliminaire


49


nous ne cralgnons pas de mettre au nombre des Anciens dont il a ete le grand admirateur & le difciple fidele.

Avec les Tableaux de Pamphile , d’ Apelles fon illuftre difciple, de Protogene, d’Euphranor & de Melante , le temps nous a enlev6 les livres qu’ils avoient ecrits fur les principes d’un Art dans lequel ils s’etoient rendus fi celebres. La perte de ces ouvrages ne pent etre trop regrettee ; mais comme il nous refte heureufement beaucoup de Pierres gravees, de Vafes, de Bas-reliefs & de Peintures antiques, & que nous avons dans Philoftrate , Athenee , Paufanias & Pline quel- ques defcriptions des Tableaux des plus fameux Peintres de 1’ Anti- quite , nous pouvons , en comparant ces morceaux les uns aux au- tres , entrevoir quelles etoient les maximes des Anciens fur la com- pofition . Leurs Medailles & leurs Statues nous font connoitre celles qu’ils ont fuivies pour le Delfein, & quelques unes des Peintures qui nous reftent , avec ce qu’ils rapportent eux memes de leur Colons,

nous aident a juger de ce qu’il a ete ; en joignant a tout cela les

fentiments repandus dans Ciceron , Quintilien , Pline & plufieurs autres Auteurs fur les Tableaux dont ils parlent , ou fur les talens de ceux qui les avoient peints , nous pourrions jufqu’ a un certain point deviner ce qu’ il devoit y avoir dans les livres precieux que

nous avons perdus . On trouvera dans le cours de cet Ouvrage les

materiaux prepari^s pour cette entreprife , 6c un elfai de ce que 1’ on pourroit faire fur cet article : mais apres avoir dit ce que je penfe de I’Art 8c de 1’ habilitd des Anciens , je finirai ce Difcours en avouant que je crois qu’ ils avoient des moyens de s’ Clever qui ont manque a nos Artiftes , ce qui peut-etre les a empeche de s’ egaler a eux . Nes libres ils ne travailloient gueres que pour leurs egaux, 6c n’avoient pas le defagrement d’ employer a se concilier des Pro- tedeurs , un temps enlevd a leurs etudes : ainli leur Genie n’ etoit pas retreci par la dependance, avili par le befoin, ou detruit par les fuffrages humilians d’un orgueilleux Mecene, quelquefois peu capable de juger, 6c de qui depend fouvent chez nous la fortune 6c la repu- tation d’un habile homme . Autrefois , dit Pline , un Tableau n’ etoit pas renfermd dans 1’ enceinte d’une maifon particuliere , 6c la Peinture

Vol. IL n n’etoit


Preliminary Discourse


50

not only known to the friends of the perfon who poffeffed it- , and

who took to himfelf , for having given his proteBion to that Artift ,

the praifes due to his talent , but it was the publick that decided ,

that compared thefe works , that fet the value upon their merit , and

one might be fure of a judgement regulated by its true fenfations , for the voice of the People is never any thing elfe ; it was the Pain- ters bufmefs to endeavour at moving them ; and as Athens efteemed talents more than riches , the Artift, to acquire them, had need only of cultivating the Art which made him shine and ranked him among the Citizens of the greateft credit in the Republick . Being to work

for the Public only , who is feldom in a hurry to enjoy , becaufe it

is fure to exift for ever , he was at liberty to employ as much ti- me as he pleafed in his compofitions ; he could fee , learn , examine and did not lofe his reputation and his time in executing slowly , but in executing ill : hence painting fewer pieces , the Artift did not exhauft his fpirit upon a multitude of different works , but employed his whole

ftrength upon a fmall number : he did left , but he did better.

We may alfo remark that the Greeks had the good fenfe to re- prefent nothing but their Hiftories , or Fables , which were a fort of

Hiftory ; as they inhabited a fmall Country , and as every one in- terefted himfelf in Publick Affairs , each Citi‘t^en had his eye upon the other , and their great men were known to them full as well as their

Gods . Sculpture preferved the remembrance of their features , the rela- tion of their aBions was in every mouth , and their memory in every heart , thus the Painter who was to reprefent the great aBions they

had done , was fure of engaging the attention of a People jealous of

the reputation of thofe who had ferved them well , and whofe glory

refleBed a luftre upon them .

At Athens the Cuftoms were as fixed as the language , the laws, and the way of thinking ; they were drejfed , they fpoke , they con-

duBed themftlves nearly by the fame principles , in the time of Peri- cles , as in that of Harmodius and Ariftogiton , so that Painting exe- cuted for one age loft none of its value in the fucceeding ages ,

whereas among us , a man dreffed as in the reigns of Charlemain , or

Edward




Discours Preliminaire 51

n etoit pas deftinde a decorer feulement un habitation privee , mais die etoit confacree a la decoration des Villes ; un bon Peintre etoit alors une chofe commune a toute la terre . Par la le chef-d’oeuvre d un Artifte enterre dans un appartement , ne le faifoit pas feulement connoitre aux amis d’un pofTelTeur, qui eut ofe prendre, des juftes louanges accordees a fon talent , le droit de le proteger : c’^toit le Public qui decidoit, c’etoit lui qui comparoit les ouvrages, c’etoit lui qui apprecioit le merite & Ton etoit fur d’etre juge par le fen- timent , car la voix du Peuple n’ eft jamais autre chofe ; c’ ^toit au Peintre a trouver les raoyens de 1’ emouvoir ; 8c comme Athenes eftimoit encore plus les talens que les richdfes , I’Artifte , pour les acquerir , n’avoit befoin que de cultiver I’Art qui le faifoit briller, & I’egaloit aux Citoyens les plus accredites de la Republique . N’ayant a travailler que pour le Public, qui eft rarement preffe de jouir, par- ce qu’il eft affure de vivre toujours, il etoit le maitre d’employer a fes compofitions tout le temps qu’il y jugeoit necelfaire ; il pouvoit voir , apprendre , s’inftruire , Sc ne perdoit pas fon credit ou fon temps en faifant lentement , mais en faifant mal : dela venoit que faifant inoins de Tableaux, le Peintre n’dpuifoit pas fon efprit dans une mul- titude d’ouvrages diffdrens , mais employoit toutes fes forces dans un petit nombre : il faifoit moins , mais il faifoit mieux .

On pent encore obferver que les Grecs avoient le bon fens de ne Peindre que leurs hiftoires ou leurs fables , qui dtoient elles me- mes une forte d’hiftoires. Comme ils habitoient un petit pais Sc que tout le Monde s’y interelfoit aux affaires publiques , tous les Citoyens avoient les yeux les uns fur les autres , Sc leurs grands hommes leur etoient tout au moins auffi connus que leurs Dieux: la Sculpture con- fervoit le fouvenir de leurs traits, le recit de leurs adions ^toit dans toutes les bouches , Sc leur memoire dans tous les cceurs ; ainfi le Peintre qui avoit a reprefenter les belles chofes qu’ils avoient faites, etoit affure d’ intereffer des Peuples, jaloux de la reputation de ceux qui I’avoient bien fervi Sc dont la gloire rejailliffoit fur lui .

Les Coutumes ne changoient pas plus dans Athenes que la lan- gue, les loix, Sc la fa^on de penfer. On y ^toit habillii , on parloit,


on



Preliminary Discourse


51

Edmird the firft , muU appear as ftrange to us as an mhahtant of the Indies or China , and by that alone eseould hfe much of the im-

preffion it -would have made upon us if they refemhled us more . A

part of our Laws , which depend upon thofe who govern or load us,

our fashions, liable to be alter’d by whomfoever has the talent of plea-

fmg us , contributes not a little in feparating us one from the other, and makes one Generation look upon the preceeding one as ridiculous ,

and expedi to be treated in the fame manner by the following : How then is it pojfible to make fuch fubjedts interefting , I do not fay to

a fmall number , but to the People in general , who furely will be ftruck only with the oddity of the Cuftoms , and Habits and will fee nothing elfe in a pidlure ; add to this that our Hiftorys are not near so interefting to us , as thofe of the Greeks were to them: they are

in effedl but the lives of our Mafters , the relation of our Calami- ties , and as they are written only by a fpirit of Party or by Flat- tery , they are only worthy of being read by Enthujlafts or Slaves . That of the Athenians was quite another thing , it was the Hiftory of their Liberty , of the generous efforts they had made to preferve

it , of the glory which they themfelves or their Anceftors had acqui- red in its defence . . ” Piteas , faid a Citizen to his fon , ftill an infant , this pidlure is by Panenus brother of Phydias , it reprefents „ the Vidlory which Midtiades gain’d over the Perfians commanded by „ Datis and Artaphernes ; I ferved under Cimon , who diftinguished „ himself here , and under Themiftocles , thefe are the wounds with which „ / was honour’d in combat at Salamine : my Father , who as well „ as myfelf , was wounded in the plains of Marathon had taught me „ that it is noble and glorious to die for ones Country ; My brothers „ have faught every where when the fervice of the Country call’d upon

„ them , Tou fee the images of the refpedlable chiefs who have com- 5 , manded them , learn , by imitating them , to become their equals , ,, and ftop not till by thy fervices , all the Athenians shall own that

„ thou haft out done theirs ” . Look over all our Hiftories , and the

names of all thofe who have lived in the two laft Ages , and shew ftngle allion which , painted by the moft flattering hand , can

make


me one


Discours Preliminaire


53


on se conduifoit a pen pres fur les memes principes au temps de Pe- ricles , qua celui d’Harmodius & d’Ariftogiton : ainfi la Peinture faite pour un fiecle , ne perdoit rien de fon interet pour les fiecles fui- vants: au lieu que chez nous, un homme vetu comme on I’etoit fous les regnes de Charle-Magne ou d’Edouard premier , nous paroitroit tout au moins aulfi etranger qu’un habitant des Indes ou de la Chine; & par la meme perdroit beaucoup de I’inter^t qu’il pourroit nous don- ner , s’il nous relfembloit d’avantage . Une partie de nos loix qui de- pend de ceux qui nous gouvernent ou qui nous conduifent, nos mo- des que ceux qui nous plaifent peuvent changer a leur gre, ne con- tribuent pas peu a nous feparer les uns des autres, & font qu’une ge- neration trouve ridicule celle qui fa precedee, & ,qu’elle s’ attend a etre traitee de meme par celle qui la fuivra : comment done rendre interelfans les fujets de cet efpece que Ton auroit a traiter, je ne dis pas pour un petit nombre d’hommes , mais pour le Peuple , qui fu- rement ne fera touche que de la bizarrie des coutumes 5c des habits, 5c ne verra rien autre chofe dans un Tableau ? Ajoutez a ceci , que nos hiftoires ne font pas a beaucoup pres auffi inti^relfantes pour nous, que celles des Grecs I’etoient pour eux: elles ne font en elfet que la vie de nos maitres , 5c le recit de nos calamit^s , 5c comme el- ks ne font ecrites que par I’efprit de parti ou par la flatterie , elk ne font dignes d’etre lues que par des entoufiaftes , ou par des efcla- ves. Celle des Atheniens etoit toute autre chofe, e’etoit I’hiftoire de leur liberte, des g^nereux efforts qu’ils avoient faits pour la mainte- nir, de la gloire qu’eux-memes ou kurs ancetres avoient acquife en la deffendant . ” Piteas , difoit un Cito 5 ^en a fon fils encore enfant , „ cette Peinture eft de Panenus frere de Phydias , elk reprefente la „ vidoire que Miltiade remporta fur les Perfes commandes par Datis 5c Artapherne : j’ai fervi fous Cimon qui s’y diftingua 5c fous The- miftocks; voici les bkffures dons je fus honnore en combattant a Salamine, monpere, qui de meme que moi , avoir dte bkfle dans le plaines de Marathon m’avoit appris qu’il eft beau 5c glorieux de mourir pour fon pays; mes freres ont combatu par tout oii le fecours de la Patrie les appelloit , tu vois les images refpedabks Vol. II, o des


9)


■iiwrrTirWiflr.i|ri^rr,i,riTr.^y^^.rffilJilffiltrrrrTtfn!t,T1I?^


MIN


U R


make upon a 'whole People that imprejjion ‘which the reprefentation of the battle of Marathon mujl have made upon the Athenians ; As it feems that the Greeks had the means of perfeBionating themfelves in


the Art of Painting , 'which thej should have furpafs’d us


'we


have not , it is not ‘WonderfuU that



CHAP-


( 6 ) On avolt deftine le fecond chapitre de ce Volume , a contenir les maximes des Anciens fur la peinture ; mals les queftions qui font le liijet du chapitre fuivant ayant lemblees plus im- 'portantes a traiter, comme ayant un rapport plus immediat aux monumens qui font le fiijet de cet


ouvrage,on a remis cette diflertation au troifieme Volume , oil elle fera accompagnee des principes fur lesquels il nous parolt que les Artiftes an- ciens ont fabrique leurs Vales, & des regies quiis ont fuivies , pour leur donner cette forte d’elegan- ce, que leur extreme fimplicite rend encore plus

re-



Discours Preliminaire


SS

„ des Chefs qui les ont commandes apprens en les imitant a devenir „ leurs egaux & ne t’arrete, que I’orfque par tes fervices, tons les „ Atheniens avoueront que tu as furpaffe les leurs ” . Qu’on parcoure routes nos hiftoires &. les noms de tous ceux qui ont vecus depuis deux fiecles, & que Ton me montre un feul fait, qui, peint par la main la plus flatteufe, puilfe faire fur tout un Peuple, I’effet que la feule reprefentation de cette bataille de Marathon devoir faire fur les Atheniens ; ainfi puifqu’il paroit que les Grecs ont eu pour se ren- dre habiles dans la Peinture , des moyens que nous n’ avons plus , il ne feroit done pas furprenant qu’ils nous y euffent furpalfes ( 6 ) .


CHA-


remarquable , que n’auroient pu le faire les orne- ont traite's. Et Ton s’efTorcera de faire voir que le mens les plus recherches & les mieux choifis. On meme efprit qui les a conduit dans ces trols arts, trouvera dans le dernier Tome une dilTertation a regie le choix. des formes qu’ils ont donnees a

flir le caraSere que les Anclens ont fi bien su don- leurs Vafes de quelque matlere qu'ils ayent ete

ner a leur architeflure , de meme qu’aux dlffe- faits. .

lens morceaux de peinture & de Iculpture qu’ ils





I. Of the General Ufes the Ancients made of their Vafes . 2. Where, When, and by whom, they were made. 3, How they are found . 4. Of the Manner of painting them.

N this Chapter It appears to us necejfary to examine , and colleSl under one point of ‘vie'W, the propofitions , which compo- fe its title , for they contain queftions , we have often heard people ask , who for the frft time fee a great ColleBion of 'Antique Vafes : Struek with so many forms , unlike thofe they are ufed to fee , they imme^ diately fearch after their feve^ ral ufes , and the reafons why fuch forms were chofen , in prefe- rence




I. Des ufages generaux aux quels les Anciens emphyoient lew Fafes ; 2. Oit, quand & par qui ils out ete faits ; 3 . Comment on les trouve ;

4 . De la manure de les peindre .



L nous paroit important d’exa- miner dans ce Chapitre & de raflembler fous un meme point de vue, les propolitions qui en font le titre ; car elles contiennent les deraandes que fouvent nous avons entendu faire a ceux qui pour la pre- miere fois voyent une grande Colleilion de Vales antiques : frapp^s d’y trouver tant de formes dilferentes de cel les


qu’ils font accoutumes de voir , ils recherchent d’abord quels ufages

P ufa-



58 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

thofe , employ . Tbe Elegance of the outline , remarka- ble in thefe Fafes , the CharaBer of their difiinguishing fmpheity , but , above all , the genius , isehich mufl be fuppofed in the Jrtifts, voho invented them and that Jlrange variety of Contours , foon create a defre of knowing the time , and place , where they were made , as well as thofe indufrious people , to whom we are indebted for

thefe Mafterpieces . Many , who are not ignorant of the great Anti-

quity of thefe monuments , find them the more interefting , on account of their fragility , and are defirous of knowing , how it is pojjible , that they could have been preferved so long in fpite of the extreme delicacy of their parts , through so many accidents , to which they have been expofed , and for so great a number of years ; In short ,

when the Curious or Artifts come to take a nearer view of the Pain-

tings , which adorn them , they endeavour to find out , how they were executed ; for , they feem the more extraordinary to them by their being better acquainted with the difficulty , there would be , in making the like upon Clay , necejfarily imbibed with water , and not cover’d over with any gla%ing .

In matters of Antiquity , the mojl fiimple queftions are fome times the moft difficult to anfwer , and as in Phyfical Sciences , experi- ments often repeated can alone account for certain Phenomena , which at firji fight , did not feem to require any , so , it is , that by

force of comparifons only , we can arrive at clearing up certain points

of Antiquity , which at the firft glance might have been imagin’d

very eafy to explain ; fueh are the preceeding queftions ; and without pretending to refolve them thoroughly , we shall only offer what , after the moft carefull examination , we have remarked upon their fubjeB .* Fhey are not difcoveries , but remarks that we intend to make , upon a matter , which , from the manner , in which it has hitherto been

treated , may ftill pafs , as quite new ,

It feems to us moft certain , that , the defire of giving beauty to their works has not alone multiplied the forms of the Ancients ; for , in the Art of Vafe making , as well as in their ArchiteBurCy they never fought after tbe agreable prior to the ufeful ; and it is

not



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 59

ufages elles peuvent indiquer, & pourquoi elles ont ete choifies par preference a celles que nous employons. L’^iegance du trait que Ton remarque dans ces Vafes, le caradere de fimplicite qui les diftingue, mais fur tout le genie que fuppofe dans les Artifles qui les ont in- ventes, cette etrange variete de contours , infpirent bientot le delir de connoitre les temps & les lieux oil on les a faits, de meme que les peuples induftrieux a qui nous devons ces beaux morceaux. Beau- coup de ceux qui n’ignorent pas la grande antiquite de ces monu- mens , les trouvent plus interelfans par leur fragilite meme , & vou- draient favoir comment il eft poftible qu’ils se foient conferves ft long- temps, malgre I’extreme ddicateffe de leurs parties, a travers tant d’ac- cidens aux quels ils ont ete expofes, 6c nonobftant un fi grand nom- bre d’annees : enfin quand les Amateurs ou les Artiftes viennent a confid^rer de plus pres les Peintures qui leur fervent d’ornement, ils cherchent a deviner comment elles ont ete executees , car elles leur paroiffent d’autant plus etonantes, qu’ils connoiffent mieux la difficul- te qu’il y auroit a en faire de femblables, fur une argille necelfaire- ment imbibee d’eau 6c qui ne feroit recouverte d’aucun email .

Les demandes les plus fimples font quelquefois, en fait d’antiqui- te , celles aux quelles il eft plus difficile de repondre ; 6c comrae dans les Sciences Phyfiques, des experiences fouvent _ reiterees peuvent feules rendre raifon de quelques Phenomenes qui d^s I’abord paroilfoient n’en exiger aucune, ce n’eft de meme qu’a force de comparaifons que Ton peut arriver a ^claircir certains points d antiquite qu’au premier coup d’ceil ont eut cru tres faciles a expliquer ; telles font les queftions precedentes , 6c fans pr^tendre les refoudre totalement , nous allons feulement expofer ce qu’apres les avoir examinees avec beaucoup de foin nous avons obfervd a leur fujet . Ce ne font pas des decouver- tes , mais des remarques que nous pretendons faire fur une matiere , qui , par la maniere dont elle a ete traitee jufqu’a prdfent , peut bien encore pafler pour toute nouvelle.

Il nous femble tr^s alfure que 1’ envie de donner de 1’ agrement a leurs ouvrages n’a pas feule multiplie les formes des Anciens; car dans I’art de faire des Vafes, ainfi que dans leur Architedure ils n’ont

jamais



6 o Collection of Etruscan , Greek, and Roman Antiquities

not to be doubted , as vse shall shew hereafter , but , that the dif- ferent ufes for which their Vafes were defied produced that ^variety

in the Shapes , they have given them ; from 'whence it muft be con- cluded , that , it is only in their end or purpofe itfelf , that we

muft feek after the reafon of thefe differences , which being always

calculated to anfwer their objeB , can never fail of having fame Jign to make themfelves known .

The Ancients , who made ufe of white , black and red earth

in the manufaBure of their Vafes , have alfo made ufe of that very

fine clay , with which we make our fineft earthen ware , and is

probably the fame , that Pliny calls Araetonium . Wood , the Horns

of animals , Ivory brought from India , Arabia , or the country of the Troglodites , Amber , inshort Brafs , Lead , Iron , and Silver ,

ferved them , as well as earth , far materials to make Vafes of all

forms . There are found fame of Glafs , to which they were able

to give opacity , and fuch thicknefs and colours , as they chafe : The- re are alfo a confiderable number , in Marble of all forts , Oriental

Alabafter , Granite , and even Porphiry brought from Egypt ; fame few exift , which they hollow'd with the turn , and with labour and intelligence have made out Plafms or precious Stones , fuch as the

Agate , Onyx , the Sardonyx , the Calcedonius and the Cornelians : It

is faid in Homer , that , as early as the time of the Trojan war ^ the Ancients had Vafes wrought in Gold , with great care and exaB-

nefs , which fuppofes , rather a great praBice in the Arts , than great riches ; for , with left Gold than we have , they coud more eajily

procure for themfelves certain furniture of great value : becaufe their luxury by being left extenfive and left diftruBive than ours , had not

like ours , rendered common to each people the vices and wants of

all others , and having in view but a fmall number of objeBs , did

not take in , as it now does , the produBions of all the Arts ,

Ages , and Climates , we are acquainted with .

The call for the different fort of Vafes , i have been fpeaking

of , the difficulty in their execution , but above all , the rarity of

the matter of their compofition , moft certainly determined their prices;

fo



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 6 l

jamais recherche I’agreable quapres Tutile ; &; 1’ on ne pent douter , comme nous le montrerons dans la fuite , que la difference des ufa- ges auxquels leurs Vafes etoient deftines, n’ait produit celle des for- mes qii ils leur ont donnees ; d’ oil I’on doit conclure que c’ efl dans leur deftination meme qu’il faut chercher la raifon de ces differences, qui devant toujours repondre a leur objet, ne peuvent jamais manquer d’ avoir quelque figne qui le fafle reconnoitre.

Les Anciens qui employoient les terres blanches, noires &; rou- ges dans la fabrique de leurs Vafes, ont aufli mis en oeuvre cette Ar- gille tres fine dont nous faifons nos plus belles fayances & qui eft vraifemblablement la meme que Pline appelle Jr^tonium . Les bois , les comes des animaux, I’yvoire qu’on apportoit de I’lnde, de 1’ Arabic oil dll pays des Troglodites, I’ambre, enfin le cuivre, le plomb, le fer & I'argent leur fervoient ainfi que la terre a executer des Vafes de toutes les formes . On en trouve quelques-uns de verre , auxquels ils ont eu fart de donner I’opacite , lepaifleur & les couleurs qu’ils ont vou- lus : II y en a encore un aflez grand nombre en marbre de toutes les efpeces , en albatre oriental, en granite & meme en porphire que Ton tiroit d’Egypte , il nous en refte quelques-uns qu’ ils ont creufes au Touret , §c qua force de travail &; d’ intelligence , ils ont tires des plafmes ou des pierres precieufes, comme I’Agathe-onix , la Sar- doine , la Calcedoine & la Cornaline : on lit dans les Poemes d’ Ho- mere que des le temps de la guerre de Troye , les Anciens avoient des Vafes travailles en or avec beaucoup de foin 5c de recherche; ce qui fuppofe plutot une grande pratique dans les arts que des gran- des richeffes ; car avec moins dor que nous n’en avons , ils pouvoient plus aifement que nous fe procurer quelques meubles de grand prix, ce qui vient de ce que leur luxe moins etendii 8c moins deftrudeur que le notre , comme lui n avoir pas fu rendre communs a chaque peuple les vices 5c les befoins de tons les autres , car ne portant que fur un petit nombre d’objets, il n’embraflbit pas, comme il fait au- jourd’hui, les produdions de tons les Arts, de tous les Siecles 5c de tous les Climats que nous connoiffbns .

Le befoin des differentes fortes de Vafes dont je viens de parler

Vol IL q la


riiiniriirr!iiTn>-!T^r-iy^ini^^Tr’ f,iffl[ar/Tiihfffnfii^rriHrTiij^ri'nTTiBniijnitirjiwnBniniTiniitni^niin^


6 % Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities


/o that , th moft expenftve muft have been the mofl rare , and the

'leaft in ufe , and on the contrary , tho^e that veere the cheapejl muft

have been at the fame time the moft in ufe , and the moft com- mon . From hence it is , that we rarely meet with the richeft forts,

that , few are known in Silver , and not one in Gold , whofe fi%e

or weight deferve attention ; on the other hand , a fuffiaent quantity

in bron%e , and a ftill greater in Clay are found daily .

Almoft all the different forms that can be feen in the Vafes of

Silver ; in thofe of precious Stones , all thofe upon engraved Stones,

upon medals , all forts of Marble , upon Baft reliefs , and in gene- .

ral , upon all the monuments of the Ancients , are repeated in their

Fafes of bronze ; and if we imagine , that we fee fome difference , it confifts only in the ornaments , which from their nature are diver- fified , without end , and ought to change , according to the variety

of the fubftances , on which they are employed ; but , whatever 'theft ornaments may be , in whatever manner they may be placed , provi- ded they have been executed by able Artifts , they ought not to al- ter , in the leaft , the form of the Faft , to which they are fub-

ftrvient , and merely acceffories . Fhus it is , that , the ornaments of Good Arcbitedlure may add to its beauty ; but , ought never to trouble the whole mafs , which is independent of them , and even

without any ornament , would be always more , or left beautiful , in

proportion , as the invention may have been better or worft , and

executed in juft proportions , which alone conftitute beauty , and fatisfy

the eye , that knows how to diftinguish it .

Clay , of all the materials known , being that , which by kee- ping the form impreffed on it , bends moft eafily to the will of

man , and moft common to be found , is alfo what he has worked upon , long before Marbles and Metals ; so that , the forms which they have given to the one , have been certainly the models for the others : And as for one vafe of Marble or Bronze , they made ,

thousands in . Clay , the great praBice , and the extreme facility in the execution by means of the wheel , muft have given the Artifts , who worked them , a deeper knowledge in the theory of the foi


arms






Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 6 l

la difficulte qu il y avoit a les executer , mais fur tout la rarete de leur matiere en out fans doute fixe les prix; de maniere que les plus couteux ont du etre les plus rates & les moins ufuels, 8c qu’au con- traire ceux qui etoient moins chers ont du etre a la fois les plus ufuels 8c les plus comrauns . De la vient que difficilement on en trou- ve des efpeces les plus riches , que 1’ on en connoit tres peu en ar- gent 8c pas un feul en or, dont le volume ou le poid merite atten- tion; au lieu qu’on en decouvre journellement une affes grande quan- tite en bronze, 8c plus encore en argille.

Prefque toutes les diverfes formes que Ton peut voir dans les Vafes d’argent, dans ceux de pierres precieufes , de marbres de tou- tes les efpeces , toutes celles que 1 on remarque fur les pierres gravees, fur les medailles , fiir les Bas-reliefs 8c en general fur tous les monu- mens des Anciens fe retrouvent dans les Vafes de Bronze qui nous reflent d eux ; 8c fi 1 on croit y entrevoir quelque difference , elle n’exiffe que dans les ornemens qui de leur nature fe diverfifient a I’infini , 8c qui doivent changer fuivant la variete des matieres fur lesquelles ils font employt^s ; mais quelsques foient ces ornemens , de quelque fafon qu’ils foient plac& , pourvu qu’ils aient dtc mis en oeuvre par des Artiftes intelligens , ils ne doivent rien alterer a la forme du Vafe a laquelle ils reflent foumis, 8c dont ils ne font que les acceffoires . Ainfi les ornemens de la belle Architecture, peuvent bien y ajouter quelqu’agrement , mais ne doivent jamais en troubler I’enfemble dont la nature eft d’etre independant d’eux , car merae dCnue de tout ornement il feroit toujours plus ou moins beau, felon qu’etant plus ou moins bien imagine , il feroit rendu dans les jufles proportions, qui feules produifent la beaute , 8c fatisfont I’oeil du connoiffeur Cclaire.

L’Argille Ctant de toutes les matieres connues, celle qui gardant la forme qu’on lui imprime , se plie plus facilement a la volonte de I’homme, 8c s’offre plus communement a lui , eft auffi celle qu’il a mife en oeuvre long-temps avant les marbres 8c les metaux; ainfi les fotmes qu’on a donndes a I’une ont affurement ete les modeles de cel- les que dans la fuite on donna aux autres : Et comme pour un Va- fe de marbre ou de bronze on en fit des milliers en argille , la gran- de


64 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

rM they >^ould have found great difficulty in acquiring , had they prafticed only upon richer materiah, -which they -woud have had much

feldomer an opportunity of employing ; far then from being jurprife , if , -izell ac the Vafes of Bronge , thofe of Earth which have been handed down to m , preferve almofl all the primitive and fun^ damental shapes ; We may be affiured that a feries of thefe ought

TO contain a greater number , than the others ; it is not ^ to be doubted , but , that they were the mojl common and the moft in ufe ;

hence it follows , that if we could flatter ourfelves with being able

to unite all the different forms , which the Ancients have executed in

Bronge and in ^ Clay , should find , / have often obferved , 4

primitive form in Bronge almoft always correfponding to another in Clay: the reafun of which is , that , the one and the other of thefe Vafes being deflgnd for the fame ufes , mufl have been nearly of the fame shapes . It should feem then , that , if to arrive at a more exabl knowledge of the ufes and forms of the Ancients , we had to chufe , either a colMion of the Precious Vafes they made , or one of their Earthen Ware , we should prefer the latter , which tho much lefs rich, and lefs ornamented than the other , furnishes our Artifls however ,

with a much greater number of forms , points out to us many more ufes , and inftruds us of courfe much more ; which may ferve to

determine the price and value to be fet upon Coimions of Vafes in

Clay and in Bronge ,

It follows then from this great affinity between the Vafes of

precious materials , with thofe of bronge , and of thefe again with

the Vafes of Earthen Ware , that , what has been faid by the An- cients relative to the ufes of the one, may be equally applied to the

others : Thus , paffages of Authors , who often fpeak only of Vafes

of the moft precious fort , being applied to P afes of the moft com- mon materials , will ferve to make us acquainted with the latter , and to give them their due appellations , which has not hitherto been done;

and reciprocally , this knowledge will be employed for the better under- ftanding fame paffages of Authors , and to the interpreting many Mo-

numents , hitherto unexplained . However , to throw at the fame time


more


Recueil p’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 55

de experience , 5c I’extreme facilite de I’execution , par le moyen du Tour, durent procurer aux Artiftes qui la travailloient une connoif- fance plus profonde de la Tlieorie des formes, qu’il leur eut ete bien difficile d acquerir , s’ils ne se fuffent exerc^s que fur des matieres plus riches, qu’ils auroient, eu bien moins d’occafions de mettre en oeuvre: ainli loin de s’etonner fi de meme que les Vafes de bronze, ceux qui nous reftent en terre confervent prefque routes les formes primitives 6c fondamentales , 1’ on peut etre alfure que la fuite de ceux-ci de- vroit en contenir un plus grand nombre que celle des autres , puif- quon ne fauroit douter qu’ils n’ayent ete les plus ufuels 6c les plus communs : D’oii il fuit que li nous pouvions nous flatter de reunir toutes les formes differentes que les Anciens ont executees en bronze 6c en terre , on trouveroit comme je I’ai fouvent obferve , une forme primitive en bronze prefque toujours correfpondante a un autre en terre; ce qui provient de ce que les uns 6c les autres de ces Vafes ayant ete deftinds a rendre les memes fervices , ont du etre de figures a peu pres femblables . Il paroit done que fi pour arriver a une con- noifface plus exafle des ufages 6c des formes des Anciens, on avoir a choifir entre la fuite des Vafes precieux qu’ ils ont fairs 6c celle de leurs Vafes d’argllle, on devroit preferer cette derniere, qui beaucoup moins riche 6c moins ornee que 1’ autre, fournit cependant a nos Ar- tifles un plus grand nombre de formes , nous marque un plus grand nombre d’ufages 6c nous infiruit par conffiquent davantage ; ce qui peut fervir a determiner le prix 6c I’eftime qu’on peut faire des Col- ledlions de Vafes en argille 6c en bronze .

Il refulte encore de cette intime correfpondance des Vafes de matieres precieufes avec ceux de bronze , 6c de ceux-ci avec les Va- fes de terre que ce qui a ete dit par les Anciens des ufages des uns, peut egalement s’attribuer aux autres. Ainfi les paflages des Auteurs qui fouvent ne parlent que des Vafes les plus precieux, pouvant s’ap- pliquer aux Vafes des matieres les plus communes , nous ferviront a reconnoitre ceux-ci 5c a leur donner les noms qui leur conviennent, ce qui n’ a pas encore ete fait jufqu’ a pr^fent ; 6c rdciproquement , cette connoiffance fera employee a mieux entendre quelques palfages

Vol. IL r des


66 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

more light upon thh fuhjeSl , and to draw letter concluftons from what the Ancients themfelwes fay of the Vafes , they bad before their EyeSy inshort , to recolleH with greater eafe the ufes they made of them , we shall diojide them into different Claffes , which may ferve at the fame time for their arrangement in Cabinets , in fuch a manner , that their ufes may be eafly known and the purpofe wanted fulfil d . Ehis order tho Ideal is ufeful , as it helps to enlighten , and create ideas , by the comparifon of adjacent objeBs , and fxing them in the memory , so as to be ready on occafion .

Among the ufes , the Ancients made of their Vafes , are to be diflinguish’ d thofe , appertaining to Sacred "Things , thofe , that belong d to Publick Ceremonies , and lafily , thofe which were for Domeftick Ufes; we imagine , there are none , but what are included in one or other

of thefe three Di-vifions ,

We shall Ukewife diflinguish the Vafes defignd for the ufe of

the Temples , the Lari ary s , and Tombs , from thofe , which ferved only in the Sacrifices and Pomps of the Gods y which were among the Ancients , what publick Procefflons are with us .

As the Temples of the Ancients , their jEdiculas their Fana ,

anfwered to our Churches , great or fmall , they had the fame objedl : the difference of our Ceremonies and theirs , the neceffary confequence of a difference in Worship , made a great one , in the difpofition of

our Churches , which were foon , more like the Courts of Juflice of

the Greeks and Romans , than their Temples ; From hence it is ,

that y the principal , and the mofl ancient Churches of Rome , retain

flill the name of Bafilicks . We have however flill fome Cufioms in

common with them , fuch , for example , as Exvotos of all kinds ,

which they placed againfl the Walls of their Chappels , and which ,

except in their materials y perfedlly refembled thofe in ufe to this day: The prodigious quantity dug up daily in Italy , shew plainly , that , the fear of difpleafing their Gods , or the hope of obtaining favours from them , upon which their Devotion was founded , were not lefs

among the Romans , than the Greeks : both the one and the other , confecrated Vafes in their Temples , which ferved there as ornaments ;

fuch




Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 6-j

des Auteurs , & a interpreter beaucoup de monumens qui ne Font pas ete jufqua prefent .

Cependant, pour repandre a la fois plus de clarte fur cette ma- tiere , & pour tirer un plus grand jour de ce que nous difent les Anciens eux memes des Vales qu’ils avoient fous les yeux, enfin, pour rappeller avec plus de facilite les ufages auxquels ils les employoient, nous les partagerons en differentes clalTes , ce qui fervira en meme temps a les arranger dans les cabinets, de telle forte que I’on puilfe aifement en reconnoitre les fon6Hons 6c retrouver ceux que Ton cher- che . Bien qu’id^al , cet ordre eft utile , en ce qu’il aide a eclaircir 6c a faire naitre les idees par la comparaifon des objets voifms , a les fixer dans la memoire , 6c a les lui reprefenter au befoin.

Parmi les ufages auxquels les anciens employoient leurs Vales , on peut diftinguer ceux qui regardent les chofes faeries , ceux qui ont rapport aux ceremonies publiques , enfin ceux qui etoient refer- v& pour le fervice des particuliers ; nous croyons qu’il n’y en a au- cun qui ne puilfe entrer dans I’une ou I’autre de ces trois divifions.

Nous diftinguerons encore les Vafes deftines a I’ufage des Tem- ples , des Laraires 6c des Tombeaux , de ceux qui ne fervoient que dans les facrifices 8c dans les Pompes des Dieux , qui etoient dans 1 antiquity , ce que font chez nous les Proceftions publiques .

Comme les Temples des anciens, leurs jEdkula, leurs Fanurn re- pondoient a nos Eglifes plus, oii moins grandes, ils avoient le meme objet : la difference de nos ceremonies 6c des leurs , fuite neceffaire de la diverfite du Culte, en mit une tres grande dans la difpofition de nos Eglifes, qui reffemblerent bien moins aux Temples des Grecs ou des Romains , qu’ aux Edifices oii ils rendoient la Juftice . C’ eft de la que les principales 6c les plus anciennes Eglifes de Rome retien- nent encore le nom de Bafiliques . Ce n’eft pas cependant que nous n’ayons quelques ufages communs avec eux , tel eft par exemple ce- lui des Ex-voto de toute efpece qu’ils attachoient aux murailles de leurs Chapelles 6c qui a la matiere pres reffemblent en tout a ceux que nous employons encore aujourd’hui . La prodigieufe quantite qu’on en deterre chaque jour en Italie montre bien que la crainte de de-

plaire


68 Ck)LLECTioN OF Etruscan , Greek and Roman Antiquities

fuch isere thofe of Earthen Ware , '^hich according to Pliny were de-

poftted in the Temple of Erjtre , at a proof of the ahlity of t e

Jrtifit , or the Cup and Glohet of Iron , given to Delphot , aceor-

ding to Paufaniat,, by Jlljates , one of the ancient Kings of Lydia,

fuch was alfo the Vafe with infcriptions , Poculum literatum , which

Atheneus mentions to haw feen in the Temple of Diana at^ Capua . When the votive Vafes are of bronze , they may be difiinguished with

great eafe , for there often are feen upon them , the attributes , or,

vjhat points them out fill ftronger , the images of the Gods, to whom they were confecrated ; thus , there is one fine Vafe with four hand

les , which , by having been confecrated to Jupiter , is ornamented with figures , reprefenting Leda with the Swan , which in this infiance is

the fymbol of the God himfelf . We likewife know of feveral Corin- thian pails offer’d to Bacchus , with heads of Fauns or Satyrs , fer-

ving at the fame time to decorate that part of the Vafe , from

whence the handles fpring , and to denote the God , to whom they

belonged . The Earthen Vafes confecrated to the Gods coud not , on ac-

count of their great fragility , carry fuch attributes , which mufi be executed in relief ; but perhaps they may be difiinguished by the beauty

of their varnish , by the goodnefs , and even the fubjefi of their

Paintings , and as I have feen in France , an Antique Cyfia my-

fiica of bronze , on which they had engraved the Trieteries of Bac-

chus , and as we have earthen Vafes reprefenting the fame fubjedl , 1 believe , that they may have been , as well as the Cyfia , dedi- cated to that God ; befides , we shall shew fome , which probably

have been offered to Ceres , to the Diofcures , to Hercules himfelf , whofe images and exploits , they reprefent . Thefe Vafes perhaps fer-

ved alfo for the prefentation of the firfi produBs of the Harvefi , the far , fruits , the Wine , the flowers &c, which we know they

ufed to offer , as a mark of the gratitude of the people , and pri-

vate perfons ; The Vafes , which contained thefe prefents , belonged , without doubt , to the Gods ; they were placed in a Cafe , on the

fiides of the Temple , as they woud have embaraffed the fervice , had their been fituated any where elfe . This Cafe was called Repofito-


rium


Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 6 g

plaire a leurs Dieux , ou I’efp^rance d’en obtenir quelque grace fur lesquelles fe fondoit leur devotion , n’etoient pas moindres chez les Romains que chez les Grecs: les uns 8c les autres conlacroient dans leurs Temples des Vafes qui y fervoient d’orneraent , tels etoient ceux de terre qu’au rapport de Pline on depofa dans le Temple d’ Erytre comme une preuve de 1’ habilete de ceux qui les avoient faits , ou la Coupe 8c le Goblet de fer donnas a Delphes fuivant Paufanias , par Allyate I’un des plus anciens Rois de Lydie , tel etoit aufli le vafe avec des Infcriptions , Poculum literatum, qu’Athenee dit avoir vu dans le temple de Diane a Capoue : Lorfque les Vafes vo- tifs font de bronze, on pent les reconnoitre avec alfez de facilite; car fouvent on y voit les attributs , ou , ce qui indique encore plus fure- ment, les images des Divinites a qui on les avoit voues; Ainfi I’on pent voir un beau Vafe a quatre anfes, qui, pour avoir ete confacre a Jupiter, eft orne de figures qui reprefen tent Leda avec le Cygne qui dans cette occafion eft le fymbole de ce Dieu . Nous connoiffons aulfi plufieurs fceaux Corinthiens , auxquels on a donne pour orne- mens des tetes de faunes ou de fatyi'es , qui fervent a la fois a de- corer la naiffance de leurs anfes 8c a marquer qu’ ils ont appartenus au fervice de Bacchus . Les Vafes .fidiles confacres aux Dieux n’ont pu, a caufe de leur trop grande fragilite, porter de tels attributs qui doivent etre executes en relief, on pourroit cependant les reconnoitre a la beaute de leur vernis , a la fineffe 8c meme au fujet de leurs Peintures , 8c comme j’ ai vu en France une ancienne Cyfte myfti- que de bronze , fur laquelle on a grave les Trieteries de Bacchus 8c que d’ailleurs nous avons des Vafes de terre , qui reprefen tent le meme fujet, je crois qu’ils pourroient bien ainfi que cette Cyfte avoir ete VOU& a ce Dieu; d’ailleurs nous en ferons voir qui probablement ont ete offerts a Ceres aux Diofcures, a Hercule meme dont ils re- prefentent les images ou les exploits . Cette forte de Vafes fervoit peut-etre aufli a pr^fenter les premices des recoltes , le far , les fruits , le vin , les fleurs 8cc. que nous favons que 1’ on avoit coutu- me d’offfir comme un tribut de la reconnoiflance des peuples 8c des particuliers ; les Vafes qui contenoient ces prefens, appartenoient fans FoL IL s doute


70


Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

rium . Such an arrangement: 'which feems neceffary , and taken from the nature of the things , shew us , <why , the -voti-ue Vafes are

fcarcely ever painted, but on one fide ; and 'when on both , the fide

turn’d to the 'wall is al'ways of an ordinary painting , and 'without comparifon done with lefs care and 'worfe executed , than the oppofite fide , defigned to be expofed to 'view .

jls the Lariary’s anfwered to our domejiick Oratory s , so , 'what they called Sacellum 'was precifely what we call Chappels in our Churches , and as the Author of the Helladi^ues rapports , according to tA-theneus , that , in the Chappel of the Metapontins at Olimpia , as well as in that of the Bygantins , and in the old Sacellum of

Juno , a great number of 'vothe Vafes were to be feen , we may believe , that the Ancients alfo confecrated fame in their Lariary’s , where the images of the Gods being very fmall , the Vafes offer’d to them muji have been much f mailer , tho’ of the fame form with

thofe they placed in their Temples . This accounts for fuch a num- ber of little vafes being found exa5lly alike in form to the great ones , and which hitherto , feemed to have been of no ufe whatever: But there were fome of thofe Lariary’s which muji have been much more confiderable , than the Domejiick Chappels of our Palaces at this prefent time : fuch muji have been that , in which according to Lam- prides , Alexander Severus preferved the images of all the Princes , who had been rank’d in the number of the Gods , and render d divi- ne honours to them , in the fame manner , as to the moji holy Souls , among whom he ranked Apollonius Tyaneus , Jefus Chriji , Abraham , Orpheus , Virgil and Cicero . The Lariary’s of private per- fons having fewer Gods to contain , were certainly much lefs , than thofe we have been fpeaking of ; As to thofe of the People , they cannot be compared to any thing fo well , as to the images of

Saints , which we meet with in almojt every houfe in Italy , and before which , it is the cujiom to light lamps. The Ancients not fa- tisfied with offering to their Houfchold Gods , flowers , fruits , far , Crowns , Fillets and woolen balls , anointed them alfo with precious ointment , offer’d them incence and even facrifices . They alfo burnt

lamps


i


Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 71

doute au culte des Gentils & on les placoit dans une armoire le long des murs du Temple dont partout ailleurs ils eufTent embaraffe le fer- vice : cette Armoii'e ctoit appellee Repofitorium . Une telle difpofition qui paroit neceffaire 8c prife dans la nature des chofes, nous indique pourquoi les Vafes votifs ne font prefque jamais peints que d’un cote 8c sils le font de tous les deux, la partie deftinee a regarder le mur eft toujours d une Peinture fouvent repetee , 8c fans comparaifon moins foignee 8c moins entendue que celle du devant du Vafe , qui ^tant faite pour etre vue demandoit plus d art 8c de recherche .

De meme que les Laraires repondoient a nos oratoires domefti- ques, ainfi ce qu’on nommoit Sacellum etoit pr^cifement ce que nous appellons Chapelle dans nos Eglifes, 8c comme I’auteur des helladi- ques rapportoit , fuivant Athenee , que dans la Ghapelle des Meta- pontins a Olyrapie , ainfi que dans celle des Byzantins 8c dans le vieux Sacellum de Junon, on voyoit un tres grand nombre de Vafes votifs, on peut croire que les Anciens en confacroient auffi dans les Laraires oii les Statues des Dieux etant tres petites, les Vafes qu’on leur offroit , devoient etre aulfi beaucoup plus petits , quoique de meme forme que ceux que Ton expofoit dans les Temples. Ceci ex- plique la raifon pour laquelle on trouve une tres grande quantite de petits Vafes de formes routes femblables a celles des grands, 8c qui jufqu’ a prefent paroiffoient n’ avoir etd d’ aucun ufage . Cepen- dant quelques-uns de ces Laraires devoient etre bien plus confidera- bles que les Chapelles domeftiques que Ton a coutume de faire dans les Palais d’ aujourd’hui , tel etoit celui, ou felon Lampride, Alexan- de Severe confervoit les images de tous les Princes qui avoient ete mis au nombre des Dieux, 8c ou il leur rendoit les honneurs divins , de meme qu’aux ames les plus Saintes , entre lesquelles il rangeoit Apollonius de Tyane , Jefus Chrift , Abraham , Orphee , Virgile 8c Cic^ron . Les Laraires des particuliers ayant bien moins de Dieux a contenir, etoient fans doute beaucoup moins vaftes que celui dont nous venons de parler: Pour ceux du peuple on ne peut mieux les comparer qu’aux Images des Saints que Ton trouve en Italie dans prefque routes les maifons 8c devant lesquelles on a coutume d’ allu-


mer


72 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

lamps to their honour , and Father Montfaucon publishes one mth an infcription , isohich leaves no room to doubt of its having been confe- crated to the Houfchold Gods . It is in thefe lajl fort of Lariarys that 'were confecrated thofe very fmall vafes found of filver , glafs , bron'zy , clay , and even of precious ftones , refembling toys that are now made to amufe children . It is probable , that there "was a ma-

nufallure of Vows , and particularly of this fort of Vafes , between Sorrento and Maff'a , where about three years ago , a prodigious quan- tity were foymd , all of the fame shape , and in the natural colour of the clay .

Fhe Ancients refpeBed the Fombs , as well as the Sacred 'Buildings , they fometimes ojfer’d there , Sacrifices to the Manes of the dead ; thus , it was , that Pirrhus facrificed Polixenes upon the Tomb of Achilles , but they fill oftner pour’d libations on them ,

which were in ftead of the prayers we fay over the tombs of our

friends , or Anceftors , they denominated both the one and the other

Ara : and as Architecture employed the fculls of Victims^ and Paterae to caraCterige in its ornaments , the Femples of the Gods , Sculpture placed upon the Sepulchral Urns , as well as upon the Altars , the

reprefentation of the Praferriculum , of the Sympulum , the Patere , and other inftruments of Sacrifice .

Fhe Etrufcans , Greeks and Romans had two different cuftoms with refpeCf to their dead , they burnt fome and buried others . Fhe Ashes of the firft were carried from the funeral pile into urns , ge- nerally fixed in niches made in the thicknefs of the walls of the Sepulchral Chambers , to which , this arrangement , gave the name of Columbaria : Fhe richer fort had their Ashes depofited in urns of marble , generally engraved , and fometimes inclofed with lead : Fbe

urns were often placed in Maufoleums like thofe of Auguftus , Adrian ,

and Metella , or in buildings of different forms , whofe appartments were decorated with paintings , ftucco’s , and other ornaments , like the infide of the Pyramid of C. Cejiius , the Tomb of the Nafo’s , and

thofe which we fee at Camp ana near Pogguolo , in fibterraneous fe- pulchres alfo , after the manner of the Greeks which are in this

fame


73


Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines

mer des lampes. Peu contens d’offrir a leurs Dieiix domeftiqiies des fleursjdes fruits, du far, des couronnes , des blandelettes &: des balles de laine, les Anciens les oignoient encore d’onguents precieux, leiir of- froient de I’encens & meme des facrifices . Ils faifoient aiiffi allumer des lampes en leur Iionneur, & le Pere Montfaucon en rapporte une dont 1 Infcription ne permet pas de douter qu’elle n’ait ete confacree aux Dieux Lares. Ceft dans les Laraires dont je viens de parler quetoient confacres ces tr^s petits Vafes que I’on troiive en argent, en verre, en bronze, en argille, meme en pierres precieufes. Sc qui relfemblent a ces petits meubles qu’on fait a prefent pour amufer les enfans . II eft probable qu’il y avoit une manufafture de voeux Sc furtout de cette forte de Vafes entre Sorriente Sc Maifa , ou il n’y a pas trois ans qu’ on en decouvrit un nombre prodigieux , qui tons etoient de forme femblable Sc de la couleur naturelle de la terre .

Les Anciens refpedoient les Tombeaux comme les edifices fa- cr&, quelque fois ils y offroient des facrifices aux manes des defunts; C’eft ainfi que Pirrus immola Polixene fur le tombeau dAchille : mais plus fouvent encore ils y repandoient des libations, qui tenoient lieu des prieres que nous faifons fur les Tombes de nos amis ou de nos ancetres; c’eft pour cela qu’ils donnerent egalement le nom d’Ara aux autels des Dieux Sc aux tombeaux des Morts, Sc comme I’Architeaure employa des tetes de Vi£limes & des Pateres pour caraderifer dans fes ornemens les Temples des Dieux , la Sculpture pla 9 a fur les urnes fe- pulcrales , de meme que fur les autels , la reprefentation du Prsferricu- lum, du Simpulum, de la Patere Sc des autres inftrumens de Sacrifice .

Les Etrufques, les Grecs Sc les Romains avoient deux ufages dif- ferents par rapport a leurs morts ^ ils bruloient les uns , ils inhumoient les autres : les cendres des premiers , etoient portees du bucher Sc depo- fees en des Vafes ordinairement enclaves dans des Niches prifes dans I’epaiffeur du mur des chambres Sepulcrales , auxquelles cet arrange- ment fit donner le nom de Columbaria . Ceux qui etoient plus riches faifoient enfermer leurs cendres dans des LFrnes de marbre ordinairement fculptees. Sc quelque fois fcellees en plomb; Souvent on plafoit ces Urnes dans I’interieur des Maufolees , comme ceux d’Augufte , dAdrien, roL IL t de


74 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

fame place , and ^he an Idea of the Hjpogea dfcoverd at Rome in the Villa Corfmi ; this curious monument had thirty four rooms 'well decorated , of nsohich Pietro Bartoli has left us the drawings : It was in thofe fort of tomhs , that , the greateft part of the Va~

fes we have of marble , alabafter , or porphiry , were difcovered ;

fome of glafs have alfo been found , thefe are generally cafed with

lead wich has preferved them . The Marble Urns contained fometimes

cinerary Vafes of very precious materials ; fuch is that , which be- longs to the Barberini’s , it is of a fort of pafte of two coats of

colours , of which , one detatching itfelf from the other , by the

difference of its tint , is worked with the turn , in the fame man- ner as the fineft Cameos . This fine Vafe , which , as fome pre-

tend , was found in the Urn of Metella , now at the Farnefe Pa- lace , and as others fay in that of Alexander Severus , preferved at the Capitol , is perhaps one of thofe , that the Ancients called

Murrhins : different from the Vafes which , according to Pliny were

engraved in the fame manner as the Silver Vafes , ( Al'genti modo

cselantur ) • The Vafes Murrhins had many coats of different colours ,

and it is to be feen by this , that they exaUly refembled thofe of precious ftones .

The bodies of fuch as were buried , were depofited in Sarcopha- gi of marble , lead , or baked earth : it was in one of thofe fort ,

that Cato the elder would he buried . The rooms , in which they placed thefe Sarcophagi , were built on purpofe . In fome , (^and the- fe , are the moft ancient of all ) the dead were fimply laid out upon the paviment , others were placed in a fort of a grave , whofe fi-

des were wall’d up , and whofe top was covered with a fingle tomb

fione , like Ours . Inshort , fome were shut up in niches , hollow’d in the earth , in tuff a , and in rocks , fuch as the Catacombs of

Rome , Naples , and the tombs which I have feen at Syracufa : It

is in thefe tombs where they buried their dead , that , the Earthen Ware Vafes , formerly confecrated to the Houfehold Gods , are founde

They ferved there perhaps to hold the liquors and provifions , which

they were accuftomed to prefent to the dead , according to thefe words

of



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 75

de Metella, ou bien dans des edifices de formes difF6‘entes, dont les appartemens etoient decores de peintures , de flues & d’autres orne- inens femblables, tels etoient ceux de I’interieur de la Pyramide de Gains Ceflius, le Tombeau des Nafons, les monumens que Ton voit a Campana pres de Pouzzol , enfin les fepultures fouterraines a la ma- niere des Grecs qui font dans ce merae endroit & qui donnent une idee de 1’ hypogee trouve a Rome dans la ville Corfmi : ce batiment fingulier etoit compofe de trente quatre chambres bien ornees qu’ on a malheureufement ruinees, mais dont Pietro Santi Bartoli nous a con- fervd le deffein . C eft dans les Tombeaux de cette efpece qu’ a ete ddcouvert le plus grand nombre des Vafes que nous avons en marbre, en albkre ou en porphire: & on y en trouve auffi qui font faits de verre , ceux-ci etoient ordinairement enfermes dans des caiffes de plomb qui en affuroient la confervation ; les times de Marbre renfermoient quelquefois des Vafes cineraires de matieres tres pr^cieufes : Comme celui qui appartient a la maifon Barberini ; 6c qui eft dune forte de pate de deux lits de couleurs dont fun, qui se detache de I’autre par la difference de fa teinte, eft travaille au Touret de meme que les plus beaux Camees. Ce Vafe que quelques-uns pretendent avoir 6t6 trouve dans I’urne de Metella qu’on voit au Palais Farnefe, 6c d’autres dans celle d’ Alexandre Severe que Ton conferve au Capitole, eft peut-etre tin de ceux que les Anciens appelloient Murrhins . Differens de ces Va- fes qui etoient comme le dit Pline, graves de meme que I’argenterie , ( Argenti modo edantur ) , les Vafes Murrhins avoient plufieurs fonds de diverfes couleurs , 6c I’on voit par celui-ci, qu’ils imitoient parfaite- ment ceux qui etoient travailles en pierres precieufes.

Les corps de ceux qu’on inhumoit, etoient depofes dans des Sar- cofages de marbre , de plomb ou de terre cuite : c’ eft dans un cercueil de cette derniere forte que Caton I’ancien voulut etre enfeveli . Les chambres oil 1’ on plafoit ces Sarcofages etoient baties tout expres ; Dans quelques-unes , 6c celles-ci font les plus anciennes de toutes, les morts etoient fimplement etendus fur le pave , d’autres ont etd mis dans tine forte de foffe mur^e par les cotes 6c recouverte d’une Tombe qui comme les notres eft faite d’une feule pierre ; enfin il y en a qti’on

enfer-




7<5 Collection of Etruscan , Greek, and Roman Antiquities

of an Author , quoted hy Atheneus . Defunais vero humi ftraris & expofitis in latis e gramine toris , admovit opiparum convivium pocula , & capitibus coronas : We shall have occafion to fpeak of thefe Vafes more particularly .

Engraved flones , Bafs reliefs , and the painthings upon the Ear- then Ware Vafes , often reprefent the ceremonies of the LeBiJiernium , as mil as the feafts , or Pomps of the Gods : they carried there Cyftes , and Vafes of forms , like fame m shall fee in this Col- ledlion , which induces us to believe , that , they might help to di- fcover , which were the votive V ifes , and determine what we ought to think of many forms , the ufe of which we could never explain ,

without their ajfifiance ; they teach us alfo the ufe they made of Vafes in their procejftons , in their Bacchanals , and publick ceremo- nies , and ferve to make us comprehend letter , what Atheneus fays

of the Pomps of Antiochus Epiphanes , and Ptolemy Philadelphus .

Vhe Ancients had , as well as us , Cuftomary Vafes which fer- ved for their Sacrifices , and the worship of their Gods ; We shall diftinguish them from the Votive , by the name of Sacred Vafes .

Polemon quoted by Atheneus , mentions having feen in one of the Chappels of Olympia a Calice of Silver , with a Guttus of the

fame metal , which the people of Bi'Z^ntium had confecrated to the fervice of Jupiter , this Calice , ufed upon the buffets and tables of

the Ancients , anfwers to that made ufe of in our Churches , and as the Guttus is the fame thing as our Ewer , the Patera which ferved them for their oblations , was for the fame ufe ^ of the fame shape , and had alrnofi the fame name as our Patera . Vhe Church eftablish’d at Rome , has from its beginning retained many Vafes , then

in ufe , and we have feen water given for the Pope to wash , when

he was officiating Pontifically , out of a Gilt Ewer , of the fame shape , with the Praferriculum of the Ancients , and in a Bafion like what they called Lances . The Ancients likewife made ufe of the Cy- borium , which according to Hermippus refembled the Globe of the World , its lower part as Dydimus defcribes it , was like the pod of the plant called fiba Egyptia by Diofcorides , and Cyborium by

the




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Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines

enfermoit dans des niches creufees dans la terre, dans le tuf on dans les rochers, tels font ceux qu’on voit dans les Catacombes de Rome, de Naples & les fepultures qui font pres de Syracufe ; Cell dans ces Tombeaux oh on inhumoit les morts qu on trouve des Vafes d’ ar- gille qu’ autrefois on a confacres aux Dieux Manes ; ils y fervoient peut-etre a contenir les liqueurs & les raets qu’on avoit coutume de prefenter aux morts, felon ces paroles d’un Auteur cit^ par Athenee. DefunBis niero huml firatis & expojitis in lath e pramine toris , admonjit opi- parum conviniium poculd , & capitibus coronas : nous aurons occafion de parler de ces Vafes d’une maniere plus particuliere .

Les pierres gravees, les bas-reliefs & les peintures confervees fur les Vafes fiftiles reprefent fouvent les ca'emonies du Ledifternium , de meme que les fetes ou Pompes des Dieux : on y portoit des Cyftes & des Vafes de formes femblables a quelques-unes de cedes que Ton verra dans ce recueil,- Ce qui nous fait croire que ceux-ci pourroient nous faire reconnoitre les Vafes votifs & determiner ce que nous de- vons penfer de beaucoup de formes dont nous ne pourrions jamais ex- pliquer I’ufage fans leur fecours ; ils nous apprennent encore I’emploi que Ton en faifoit dans les Procelfions, dans les Bacchanales, les fetes publiques, & fervent a faire mieux comprendre ce que dit Athenee des Pompes d’Antiochus Epiphanes 8c de Ptolomee Philadelphe.

Ainfi que nous , les Anciens avoient des Vafes ufuels qui fervpient pour leurs Sacrifices 8c le Culte de leurs Dieux : nous les diftingue- rons des Vafes Votifs, fous le nom de Vafes Sacres.

Polemon cite par Athenee dit avoir vu dans une des Chapelles d’Olympie un Calice d’argent, avec un Guttus de meme matiere, que le peuple de Byfance avoit confacre au fervice de Jupiter •, ce Cali- ce employ^ fur les buffets 8c fur les tables des Anciens , repond a celui dont on fe fert dans nos Eglifes ; 8c comme le Guttus eft la meme chofe que notre Burette, la Patere qui leur fervoit a faire des oblations , avoit le meme ufage , la meme forme 8c prefque le meme nom que notre Patene. Car I’Eglife etablie a Rome des fes commen- cemens a beaucoup retenu des Vafes qu’elle y a trouve en ufage , 8c nous avons vu donner a laver au Pape qui officioit pontificalement ,

Vol. II. u 8c avec


78 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

the Egyptians . The Aquaminarium or Vafe for holy water for pu- hlick and prineate fervice , the incenfe box Ac err a , Lamps , Candela- Iri all thefe were in ufe among the Ancients as with us . This

Conformity of Ufes , as well as the forms of the Sacred Vafes found at the foot of Fefunjius , will enable us to dijlinguish with greater eafe , thofe that are engraved in this work , and the attributes whieh allude to them in the bronges , will fix the names which we shall

hereafter give them .

Of the Vafes which we denominate publick ( not that they

were call’d so by the ancients , but meerly for the conveniency of

diftinguishing them ) , fome ferved at Trials , others were made ufe

of in the Thermes or in their private Baths , others in short we- re deftined as a reward to thofe , who excelled in the Gymnajlick

Exercifes .

It feems , that , at the time of the Trojan War , the lots for pajfing judgement were placed in a Helmet , from whence they drew them out to decide by the majority of votes ; but long before ^

they made ufe of oyfter shells , which gave their name to that fort of judgement called by the Athenians Oftracifm , they made ufe of

tokens of different colours , which they dropt into a vafe , from whence they were afterwards drawn to count the fentiments of the

Judges : Two figures of Minerva , upon lamps of earthen ware ,

prove what we have been faying . It is well known that this God-

defs proteBrefs of Athens , affifted at the judgement of Oreftes , who came before the areopagi to clear himfelf from the murder of his

mother , the opinions being equally divided , that of the Goddefs de-

cided in favour of the accufed ; She is reprefented upon thefe two lamps , in the aBion of giving her fuffrage , and the Vafes in

which she is placing the token , point out the forms of thofe ufed at Trials , and of courfie shew us the Vafes which the Pretors ufed for receiving the votes of thofe who were to judge with them , and which were written upon three different tablets . They call to our

mind alfo the shape of the Vafe named Caddos at Lacedemon , and which 5 according to Plutarch , fervd to contain the fuffrages of tho-

f >



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Recueil d’Antiquites Etrusques Gregques et Romaines

avec une Aiguiere de vermeil de la meme forme que le Pr^ferricu- lum des Anciens , & dans un Baffin pareil a ceux qu’ils appelloient Lances . Ils ont auffi fait ufage du Cyboire , qui , fuivant Herraippus reffembloit au Globe du monde , fa partie inferieure , au I'apport de Dydime , etoit femblable a la gouffe de la plante nommee Faba Egyptia par Diofcoride , & Cyhorium par les Egyptiens . Le Baiitier public & particulier Aquaminarium , la Navette qui fert a mettre I’en- cens Acerra , les Lampes , les Candelabres , le Goupillon , tout cela etoit chez les Anciens comme chez nous . Cette conformite d’ufages ainfi que les formes des Vafes facr(fs decouverts au pied du Vefuve nous ferviront a reconnoitre plus facilement ceux que nous avons faits graver dans cet ouvrage, 6c les attributs qui les defignent dans les bronzes affureront les noms que nous leur donnerons dans la fuite .

Des Vafes que nous appellons publics (non qu’ils aient ete nom- mes ainfi par les Anciens, mais uniquement pour la commodite de les diftinguer), il y en a qui fervoient dans les jugemens; d’autres etoient d’ufage dans les Thermes ou dans les Bains particuliers ; d’autres enfin etoient deftines pour recompenfer ceux qui excelloient dans les exer- cices de la Gymnaftique.

Il paroit par ce qu’on lit dans Homere, qu’au temps de la guerre de Troye le fort des jugemens fe mettoit dans un Cafque d’oii on le tiroit pour decider a la pluralite des fuffrages ; mais bien avant de fe fervir des ecailles d’huitres qui donnerent leur nom au jugement que les Atheniens appellerent Oftracifme ; ils employoient des fignes diver- fement colores , que Ton mettoit dans un vafe d’oii on les prenoit en- fuite pour compter les avis des juges . Deux figures de Minerve exe- cutees fur des lampes de terre prouvent ce que nous venons de dire: On fait que cette Deeffe prote£lrice d’Athenes , affifla au jugement d’Orefte qui vint fe juftifier devant I’Areopage du meurtre de fa mere , les fentimens fe trouvant egalement partages, celui de la Deeffe decida en faveur de I’accufe ; elle eft reprefent^e fur ces deux lampes dans I’adion de porter fon fuffrage 6c les vafes dans lesquels elle place le figne indiquent la forme de ceux qui fervoient dans les jugemens, 6c font par confequent reconnoitre ceux que les Preteurs employoient

pour


8o Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

fe , vsho 'voted for or againft him , -who wished to he admitted to

the publick talks inftituted Ij Lycurgus .

The difcoueries made within thefe twenty years in Campania , have given us an opportunity of feeing many Vafes of different sha- pes , belonging to the publick or private baths ; there are fome , which faften’d to a bra%en ringh with ftrygils , muft have necejfarily been made ufe of with them , and one may diftinguish the Unguen- tarium defgrid to hold the ejfences , the Ancients made ufe of after bathing , and Patera’s which ferved to throw water over the body ^ whilft they employed the Strygil or Scraper . Thefe known forms leave no room to doubt of the deftination of the earthen ware V tfes which are exadlly of the fame shape , and with what has been faid before , prove , that Naples is perhaps , of all the Cities in Europe , that , which affords the greateft helps for writing upon the fubjeBs I have

undertaken to explain .

A Paffage from Ariftodemus ~ preferved by Atheneus ' teaches us, that upon the road from Schiroos to Eleufls , they trained their youth to run from the temple of Bacchus to that of Minerva Schirrana ,

the conqueror received , inftead of a Crown , a fort of Cup called Pentaploe : this cuflom of giving pri^s to thofe who fucceeded befl in the publick Exercifes is proved alfo by a paffage in Sophocles ,

and by many engraved ftones ; for there are fome with a Circus ,

where is to be dijiinguish’d a Repofitorum , and fometimes a table ,

upon which there are Vafes of forms , like thofe in our colledlion ;

this leaves no doubt but that , thefe were given by particular towns ,

who favour’d the Gymnaftick Exercifes , and the more so , as all were ambitious of feeing their fellow Citizens gain the Crown at

Olympia , at Corinth or Delphos , where they celebrated the Pythian

Games . This Ambition was carried so far , that , according to Pau- fanias , the town of Agrigentum in Sicily offer’d to pay a very

conftderable fum to a Wrejiler , who had been crown’d , provided he

would fay he was their Citi%gn .

We will now fpeak of the Buffets of the Ancients ; A lamp , given in Beger , an engraved ftone , and what Atheneus has faid

about




Recueil b Antiquites Etrusqijes Grecques et Romaines 8 1

pour recevoir les voeux de ceux qui devoient juger avec lui & qui etoient cents fur trois differentes tablettes . Elies nous rappellent en- core la figure du Vafe qu’on appelloit Caddos a Lacedemone , il y fervoit, fuivant Plutarque , ^ contenir les fuffrages de ceux dont le droit etoit de les donner pour ou centre celui qui demandoit a etre adrais aux Tables publiques inflituees par Lycurgue .

Les decouvertes faites depuis une vingtaine d’annees dans la Cam- panie, nous ont remis fous les yeux plufieurs formes de Vafes qui fer- voient aux Bains publics & particuliers ; il y en a qui lies par un anneau de bronze avec des Strygiles ont necelfairement fervis avec eux , 6c Ion peut y remarquer 1 Unguent arium delline a contenir les ellences dont les Anciens uloient apres le bain , 6c les Pa teres em- ployees a repandre de I’eau fur le corps , tandis qu’ on faifoit ufage du Strygile ou frotoir , Ces formes connues ne permettent plus de douter de 1 ulage auquel etoient deftin& les Vales de terre qui leur font femblables 6c prouvent comme je I’ai dit cy-delfus que Naples ell peut-etre , de toiite les Villes de I’Europe , celle qui fournit plus de fecours pour ecrire fur les matieres que j’ai entrepris declaicir.

Un palfage d’ Arillodeme conferve par Athenee , nous apprend que fur le chemin de Schiroos a Eleufis, on exercoit les jeunes gens a courir depuis le Temple de Bacchus jufqu’a celui de Minerve Schir- rane, le vainqueur recevoit au lieu de couronne une forte de Calice appelle Pentaploe ; cet ufage de donner des prix a ceux qui reulfif- foient le mieux dans les exercices publics, fe prouve encore par un palfage de Sophocle 6c par diverfes pierres gravees, car on en voit avec un Cirque ou I’on dillingue un Repofitorium 6c quelque fois des table fur lesquelles il y a des Vafes de formes femblables a celles que nous avons dans notre cabinet, ce qui ne lailfe pas douter que ceux-ci n’aient ete donnes par des Villes particulieres , qui favorifoient les exercices de la Gymnallique, d’autant plus que toutes ambitionnoient de voir leurs citoyens remporter la couronne a Olympie , a Corinthe a Delphes ou on celebroit les Jeux Pythiens . Cette ambition etoit fi grande, que felon Paufanias, la Ville d’Agrigente en Sidle olfrit de payer un fomrae tres confidd'able a un Athelete qui avoit etd cou- Vol. II. X ronne.


8a Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

about them , isoas all that nxe knew upon that fuhjeB , before the difconiery of one a few years ago , and which perfectly refembles our Altars , that ha^e but two fteps ; the front of this Buffet , ts as all the reft of the machine , in compartments of marble of dif ferent colours , and thd fmall , « fufficient to give us an idea of thofe that were more confiderable : It was upon thefe Buffets that the ancients ufed to place their richeft Vafes , and there is no doubt , but thofe of Denys , Capo di Monte , and the fine Emerald Cup ,, which I have had in my hands , have been employed for this purpo- fe ; they placed upon them alfo , Fafes of Earthen Ware , for they

were not left precious than the others , and Pliny (7) affures us , that,

the Earthen Ware , fold ftill dearer than the Murrhine Fafes.

Some have thought , that the large ft Earthen Fafes known , have been employed to decorate the appartments of the ancients ; but after having refiedied much upon the difpofition of the rooms , that we

have feen in the houfe of Saluft , and of all thofe , that have been difcovered about the gulph of Naples and PoT^oli , they feem to us much too confined for vafes of so great a fi^e , which would rather

have embaraffed than ornamented them . Neither can we perfuade our-

felves , that they were defigned for the decoration of gardens , where the wind and weather would have contributed to deftroy them : Fhere would remain no other place , but the Bathing rooms , the Atria or Portico’s , where they could have flood , but all thefe fituations ap- pear to us , to have been too publick and too much frequented , for them to have risked fuch fragile furniture , which would have been

leable to accidents every moment .

As to the Fafes belonging to the Kitchen , it is among thofe

only which have been found at Herculaneum , one should feek for the

correfponding forms , which would not leave any doubt in regard to thofe in earthen Ware , that refemble them ; and it is from them ,

that every one may learn to fix his ideas upon that part of the

houshold furniture of the Ancients .

There


(7) Plin. Hiji . Nat, Lib. xxxv. cap. 4S .



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 83

lonne, pour qu’il fe dit en etre le citoyen.

II nous refte a parler des Buffets des anciens une Lampe rap- port^e dans Beget , une pierre gravee & ce qu’ en dit Athenee fon- doient tout ce que nous en favions, avant que Ton eut celui qui fiit decouvert il y a quelques annees a Pompeia & qui reffemble parfaite- ment a ceiix de nos autels qui n’ont que deux gradins ; le devant de ce Buffet eft conime tout le refte de la machine , a compartimens de de marbre de diff’erentes couleurs , & bien que petit il fuffit pour faire juger de ceux qui ^toient plus confiderables ; Cell fur leurs Buf- fets que les Anciens avoient coutume detaler leurs Vafes les plus ri- ches 8c r on ne pent douter que la coupe de Saint Denis , celle de Capo di Monte & quelques autres que j’ai pofledees n’ayent autrefois ete employees a cette ufage ; on y pla 9 oit aufli des Vafes de terre, car ils n etoient pas moins pr^cieux que les autres 8c Pline ( 7 ) affiire que de fon temps le luxe etoit parvenu a un tel degr^ que les Vafes fifliles fe vendoient encore plus chers que les Vafes Murrhins .

Quelques-uns ont cru que les plus grands Vafes de terre que I’on connoifle , ont ete employes a decorer les appartemens des Anciens ; mais apr^s avoir murement reflechi fur la difpofition des chambres que nous avons vues dans la maifon de Salufte , 8c de routes celles qui ont decouvertes autour des golphes de Naples 6 c de Pouzzol il nous lemble qu elles font de beaucoup trop etroites pour des Va- fes dun ft grand volume, qui Etoient plus propres a les embaraffer qua les orner . Nous ne pouvons encore nous perfuader qu’ils aient ete deftines a la decoration des Jardins, oh fair 8 c I’eau euffent ega- lement contribue a les detruire : Il ne rcfteroit plus que les Sales de Bain , les ou les Portiques dans lesquels on eut pu les pla-

cer; mais tous ces endroits nous paroilfent avoir et 6 trop publics 6 c trop frequentes pour que nous puiflions croire que Ton y eut mis des meubles ft fragiles 6 c qui euffent rifque d’etre endommages a tous momens .

Pour ce qui eft des Vafes qui fervoient a la Cuifme, ce n’eft que dans ceux qui ont ^te trouves a Herculanura que Ton doit chercher des formes correfpondantes , qui ne laifferont pas de doute fur celles

des



84 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

There are Fafee isohich , having been common to many of the

claffer I have pointed out , he faid to belong to one more

than another , for the Pentaploe , v^hich , as m have feen 'was ^ gi- roen at the races of Minerva Schirrana , may equally be ^ a Votive ^ , or a Table Vafe . It is then from circumftances only , m the pain- ting upon them , that axe may draax our conjedlure as to axhat clafs

they should properly belong .

As there are no more Votive Vafes in our Temples , as no

longer any are carried in our proceffwns , and that none are shut up

in our Tombs , axhich are much more fimple than thofe of the An- cients , as our Sacred Vafes are defined for ufes very different from

theirs , in short as axe no longer make ufe of any in Baths , in

Puhlick Games , and at Trials , and that even our Buffets and our

Table Vafes are very different from theirs , axe have fcarcely any ohjedts of comparifon axhich can help us to guefs at the ufes they

made of them ; hence it is that not being able to account for it , axe are naturally led to ask , axhat axere their ufes , efpecialy axhen

axe fee a great number colleBed together .

All that axe have hitherto faid , and the maxim axe have pro- pofed to folloax , tend only to sheax , that the furefl method of acqui- ring knoaxledge , relative to the Vafes of the Ancients , is to com- pare in a methodical manner axhat the Authors have faid upon them

axith the monuments that remain , so that by the help of the one

and the other , axe may affign the names , point out the ufes , and

account for the forms of the Vafes , that 'will be sheaxn hereafter .

II. Pliny reckon’d eight ManufaBures (8) of Earthen Ware Vafes in Italy , and fix in other Countries . He feems to fpeak only of the

moji celebrated , and of thofe exifting at the time of his axriting his

books . Are^\o , a toaxn in Tufcany axas , fays he , famous for the

table fervices , they made there , and axhich he compares in fame

meafure to thofe of Samos . Afti in Piedmont , Pollentia axhich axas

upon the banks of the Tanarus , and Sorrento exifting ftill upon the

Eaftern


(8) Plin. Hijl - Nat . Lib. xxxv. cap. 4C .




Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 85

des Vafes de terre qui leur reffemblent; & c’eft deux que chacun pent apprendre a fixer fes idees fur cette partie du menage des Anciens.

II y a des Vafes dont I’ufage ayant ete commun a plufieurs des Claffes que jai marquees, ne peuvent fe dire avoir appartenus a I’une plutot qua I’antre ; car les Pentaploe que, comme nous I’avons vu r on donnoit aux courfes de Minerve Schirrane , ont pu egalement faire des Vafes votifs, ou dcs Vafes de table, ce n’elf done que les circonftances rappellees dans leur Peinture qui peuvent faire conjedurer dans quelle clalfe il eft probable qu’ils doivent etre places.

Comme il n’y a plus de ces Vafes votifs dans nos Temples, comme on n’en porte plus dans nos Proceffions 8c qu’on n’en renfer- me pas dans nos Tombeaux qui font beaucoup plus fimples que ceux des Anciens, comme nos Vafes Sacres font deftines a des ufages tous differens des leurs , comme enfin nous n’ en employons plus dans les Bains, dans les Jeux publics 8c dans les Jugemens, que meme nos Buf- fets 8c nos Vafes de table font tres differens des leurs, nous n’avons prefque point d’objets de comparaifon qui puiffent nous aider a devi- ner I’ufage qu’ils en ont faits ; Dela vient que ne pouvant fe rendre compte a foi meme de ce qu’on cherche a ce fujet, on eft naturelle- ment porte a demander quels peuvent etre leurs ufages, ce qui arrive furtout, quand on en voit un grand nombre reunis enfemble.

Tout ce que nous avons dit jufqu’a prefent, 8c la maxime que nous nous fommes propofee de fuivre, ne tendent qu’a montrer que la voie la plus fure pour acquerir des connoiffances fur les Vafes des Anciens, c’eft de comparer avec methode ce que les Auteurs en ont dit avec les monumens qui nous reftent , pour fe fervir de ce que fun 8c I’autre auront appris afin d’affigner des noms a ces Vafes d’en indiquer les ufages & de rendre raifon des formes que nous aurons a montrer dans la fuite .

II. Pline comptoit huit Manufadures (8) de Vafes fidiles en Italie 6c fix autres en differens pays. Il paroit ne parler que des plus ce- lebres 6c feulement de celles qui exiftoient lorfqu’il ecidvoit fes livres. Arezzo ville de Tofeane etoit, dit-il, illuftre par les fervices de ta- ble qu’on y faifoit 6c qu’il compare en quelque forte a ceux de Sa- Fo/. IL y mos;



8 ^ Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

Eaftem Coaft of the Bay of Naples , famom for their drinking

Vafes . Modena made fame alfo , but , thefe of Adna were the moji durable : Cuma in Campania , as well as Reggto tn Calabria , were praifed for their manufadlures ; there were fome alfo at Saguntum in

Spain , at Pergamos in Afia , as well as in the ifland of Samos ,

at Erytrea a Eown of Ionia , and at Pralles manufaBures had flou~

risked ; but thofe of Coos furpaff’ed all the others .

thefe Vafes were become the objeB of a 'very great Commerce

{9) b b fuppofi^ ■> manufaBures from

whence they came , muft have been greatly employ’d , that of cour- fe , their Vafes were very common , in tfe almoft every where , and of a price purchafable in proportion to the very great number : thefe could not therefore be the manufaBures , that produced thofe Earthen

Vafes , which according to Pliny were dearer than even the Mur-

rhine Vafes (10) ; that which Petronius broke before he died , to pre-

vent its falling into the bands of Nero , had coft (ii) three hundred talents ; one may judge by the great nefs of the fum , that , thefe Vafes and thofe of Earthen Ware compared to them , could not have

born fo high a price , had they not been extremely . fcarce , which

could never have been at leaf with refpeB to the latter , if there

were fourteen manufaBures employed in the making them ; it is then certain , that Pliny means to fpeak of Earthen Ware E’afes , much more Ancient than thofe of his time but as their Antiquity alone would not have been fuffcient to have raifed them to fo exorbitant

a price , befides they would have been like thofe which they then

made , it is abfolutely to be beleivd , that , the one were far fupe- riour to the others ; that , the moft precious had fomething peculiar in their execution , which diflinguished them from thofe that were lefs fo , and inshort , that they were fuch , that however dejlrous people might be of gaining greatly by counterfeiting them , they could not arrive at the imitation of them ,

V


(9) Hi(c quoqm per maria eerrafim, ultra d- (10) Quoniam eo pervenit luxuria , ut etiam

troque portantur. Plin. Hift. Nat. lib. 35. cap. 46. fidilia pluris confiem quam Mmrbim. Idem.


Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 87

mos; Afti en Plemont , Pollentia qui etoit fur les bords du Tanaro, & Surrento qui exifte encore fur le rivage Oriental du Golphe de Naples, etoient renommees par leurs Vafes a boire . Modene en fai- foit auffi , mais ceux d’ Adria etoient les plus durables . Cumes en Campanie dememe que Reggio en Calabre tiroient beaucoup de gloire de leurs fabriqties; on trouvoit a Sagunte en Efpagne a Pergame en Afie , ainfi que dans I’isle de Samos , a Erytre ville d’ lonie & a Tralles des manufadures qui s’etoient rendues recommandables , mais c etoient celles de Coos qui I’emportoient fur routes les autres .

Ces Vafes etoient devenus I’objet d’un tres grand commerce (9) par terre & par mer , ce qui fuppofe que les manufadures d’oii ils fortoient devoient etre fort occup&s , que par confequent leurs produdions etoient fort communes, employees prefque par-tout & d’un prix qui put les faire achetter du plus grand nombre ; ce n’etoient done pas dies qui fabriquoient ces Vafes de terre, que felon Pline on payoit plus cher que les Vafes Murrhins memes (10) , car celui qu’avant de mourir Pdrone brifa pour I’oter aNeron avoir coute,(ii) jufqu’a trois cent talents : on peut juger par la grandeur d’ une pareille fomme , que ces Vafes & ceux de terre qu’on leur comparoit , ne pouvoient etre d’ un prix ft confiderable que parce qu’ ils etoient d’ un extreme rarete, ce qui ne devoir jamais etre, au moins a I’egard de ces der- niers , s’il y eut eu quatorze manufadures employees a les fabriquer : il eft done evident que Pline entend parler de Vafes fidiles beaucoup plus anciens que ceux de fon temps : mais comme leur antiquite fett- le n’eut pas fuffie pour les porter a ces prix exhorbitants ft d’ailleurs ils euffent ^te femblables a ceux qu’ on faifoit alors , il faut abfolti- ment croire que les uns etoient fort fupd'ieurs aux autres , que les plus precieux avoient quelque chofe de fmgulier dans leur execution qui les diftinguoit de ceux qui I’etoient moins, & qu’enfin ils etoient tels que , malgre I’envie de gagner beaucoup en les contrefaifant , on ne pouvoit parvenir a les imiter.

Si


(ii) T. Pemnius Confukris marituns , irrvi- trullam Mmrhmam treemis takntis emptam fregh .

dia Nei'onis Principis , m mmfam ejus exbmdaret , Plin. Hift. Na(. lib. ^6. cap. •p.plde tiot. Harduini .



88 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

If ixhat has heen read , isanted confirmation , ime might fnd in Pliny himfelf ; for fays he (12) amidji the riches '^e are in pof fejfwn of, we do not in the libations to the Gods make ufe of Murrhine Fafes , or thofe of Cryftal , but Sympulums of Earthen

Ware . As it is evident , that , he here puts the value of thefe

Earthen Ware Fafes , under -what the Murrhine Fafes Coft , it fol- lows , that they could not be the fame , as thofe they fold dearer than the latter , they would elfe have heen dearer and cheaper than

them ; One muft then conclude , that , the precious Earthen Ware

Fafes in queftion were necejfarily much more ancient and fcarcer , than thofe they made then .

The manuftSures mentioned by Pliny , tho' inferiour to thofe of former times , mufi alfo have decay’d in the few years from the time of his death , to that of Martial : It may be conceiv’d at

haft by the turn of one of his Epigrams , that , the Fafes made

in his time in Etruria were not in great eftimation among the Ro- mans ; for he exprefj'es himfelf thus , (13) haft you should defpife too

much the Fafes of Are^^o , / give you notice that Porfena was ferved at table in Fafes of Etrufcan Earthen Ware : is it probable, that , if thefe Fafes had been efteemed at Rome , Martial a man

of great wit , would have exhorted people , not to defpife them , whilft they were eager after them , and would have paid great fums for them ? inshort to prevent , their looking upon them with difdain , would he have given fo inftpid a reafon , as that which he offer’d ; for , in fadl , what fignifed the ufe , that King Porfena made of thefe Fafes , with refpeB to their Falue ? fo ftrange a reafon , far from making a bad caufe good , would have made a good one bad . However thefe Fafes teach us two remarkable circumftances , the firft , that in the time of Porfena , as well as in that of Martial , they

made table Services at Are-xgp ; the fecond , . that , thefe Fafes refem- lied one another , fince they were compared together , their price then

should


(12) In ficris quidem eitam inter haf epes pi-clibatur Sjmptiviis . Hm. Hiji. Natur. lib. 3<.

iodie , non Miirrhinis (ryfiallmifve , fed fiiilibus cap. 46. ^



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 89

Si ce qu on vient de lire avoit befoin d’etre confirme , il le fe- roit par Pline lui meme ; car , dit-il , (12) parmi tant de richeffes dont nous fommes en pofTelTion, on n’employe pas dans les libations que r on fait aux Dieux , des Vafes Murrhins on de Chriftal , inais des fimplums de terre: comnie il eft evident qu’il met ici la valeur des Vafes de terre ordjnaires an delfous de celle des Vafes Murrhins , il sen fuit qu’ils ne peuvent etre les memes que ceux qu’on vendoit plus chers que ces derniers , fans quoi ils eulfent ete a la fois plus & moins chers qu’eux , & comme cela impliqueroit contradiiftion , il faut en conclure que les precieux Vafes fidiles dont il s’agit etoient necelfairement beaucoup plus anciens & beaucoup plus recherches que ceux qu’ on faifoit alors .

Les Manufactures citees dans Pline, bien qu’inferieures a celles des temps precedens , devoient neam moins etre encore tombees dans le peu d’annees qui s’ecoulerent depuis fa mort jufqu’a celle de Martiah on pent juger au moins par le tour d’une Cpigramme de cet Auteur que les Vafes fabriques de fon temps en Etrurie n’etoient pas en gran- de eftime chez les Romains . Car void comme il s’exprime ” de peur „ que vous ne venies a trop meprifer les Vafes d’ Arezzo, je vous „ avertis que Porfena prenoit fes repas dans des Vafes de terre Etruf- „ que: eft il probable que fi ces Vafes eulfent etC eftimds a Rome, Martial homme de beaucoup d’ efprit eut exhorte des gens qui les eulfent recherches avec beaucoup d’emprelfement a ne pas les meprifer, tandis qu’il favoit qu’on depenfoit des fommes immenfes pour fe les procurer? enfin, pour empecher qu’on ne les regardat avec mepris , eut-il employe une aulfi platte raifon que celle dont il fe fert? car en effet qu’importoit a la valeur de ces Vafes I’ufage qu’en avoit fait le Roi Porfena; une raifon fi bizarre, loin de rendre bonne une mauvaife caufe , en eut rendu mauvaife une tres bonne . Toutefois ces vers nous apprennent deux chofes alfez remarquables ; la premiere que dans le temps de Porfena comme dans celui de Martial on faifoit des fervices de table a Arezzo , la feconde que les uns & les autres de ces Vafes fe

Fo/. II. z ref-


isimisimuiiLimmmisigais



Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

should have been the fame ; fo that the Fafet made at Jre^zp in Porfena’s time , tho’ very ancient , isere not however the fame , as

thofe in fuel high ejleem in Pliny’s time , and which fold for as

much , as the Murrhine Vafes .

Which were then the Vafes of Earthen Ware fo much fought after , fo fuperiour to the others , that they could neither be imita- ted ^ nor even etjuall’d in any refpedl ? their very extraordinary value

leads one far from thinking at JirJl fight , they could be the fame

we meet with at prefent , and if we were not well ajfured , that ,

the Ancients never knew what China was , that , none of their Au-

thors mention it , and that there never has been a fragment found , that , could lead one to think fuch a material was in ufe amongst

them , we should have imagined , that Pliny meant to fpeak of Chi- na under the name of fidlilia ; but as it is evident , that , in the

very Article in which he fixes the price of thefe Vafes , he men- tions only thofe of Eart and Plafiick , we are obliged to admit what

he ajfures , as faBs happen’d in his own time , that Vafes of a material refembling that made ufe of by the abovementioned ManufaBu- res , were in fill greater eftimation , than thofe of tloe moji precious

materials , and conclude , that they were Earthen Vafes , like thofe

we now publish , that he fpeaks of in his book : Vhe difficulty is ^ to know , what extraordinary circumftance could give them fo great a value , and how it is credibile , that , they could have ' become fo

rare , that it was fcarce pojfible to procure them .

All the Earthen Ware Vafes of the Ancients may be reduced to

thofe of white earth , which have little confifience , there are to be

feen fome of a black earth tho’ lefs frequent , and on which by means of a piece of Iron , ornaments of little confequence have been fiome- times traced ; they made ufe of a red Earth alfo , the Vafes of

which were fometimes plain , fiometimes with ornaments , and even fi- gures in a pretty good tafte , wich they model! d upon moijl clay , by means of a mould of wood or metal : In short the rnoft precious of all the Earthen Ware Vafes of the Ancients , thofe that were

without doubt the moji difficult to execute , were furely their painted



Recueil d Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 91

reffembloient puifqu’ils font compares enfemble, d’ou il fuit que leurs prix devoient etre les memes; Ainli, quoique tres anciens, les Vafes faits a Arezzo du temps de Porfena n’etoient cependant pas ceux qu’on eftimoit fi fort an temps de Pline Sc qui fe vendoient a 1’ egal des Vafes Murrhins .

Quels etoient done ces Vafes fidiles fi recherches , fi fort fupe- rieurs aux autres qu’on ne pouvoit ni les imiter ni meme en appro- cher ? Leurs prix extraordinaires ^loignent d’abord toute idee que ce puilfent etre ceux que nous avons aujourd’hui , Sc li nous n’ etions bien alfures que les anciens n’ ont jamais connu la Porcelaine , qu’au- cun de leurs Auteurs n’en a fait mention , Sc qu’il ne s’eft pas trouve un feul fragment qui put faire foup^onner que cette matiere eut ^te en ufage chez eux , nous euffions d’abord cru que e’etoit d’elle dont Pline entendoit parler fous le nom de fiBUia : mais comme il ell Evi- dent que dans I’article meme oix il etablit le prix de ces Vafes, il ne fait mention que de ceux de terre Sc de la Plallique , nous fommes obliges de convenir qu’ il alfure , comme des chofes arrivees de fon temps , que des Vafes de matiere toute femblable a celle qu’ em- ployoient les manufaSlures indiquees, etoient encore plus ellimes que ceux des matieres les plus precieufes; Sc que c’elt par confdquent des Vafes fiSliles pareils a ceux que nous montrons dans ce livre dont il parle dans le lien : ce qui reduit la difficulte a favoir qu’ elle efpe- ce de chofe extraordinaire pouvoit leur donner une fi grande valeur. Sc comment il ell croyable qu’ils ayent pu devenir fi rates qu’il fut prefqu’impoffible de s’en procurer.

Tous les Vafes fifliles des Anciens fe reduifent a ceux de terre blanche, qui ont peu de conliftance, on en voit, mais plus rarement, de terre noire fur lesquels au moyen des fers on imprimoit fouveat des ornemens de peu d’ importance j on s’ ell aulfi fervi des terres rouges ; les Vafes de cette efpece etoient quelquefois lilfes , quel- quefois ils avoient des ornements Sc meme des figures d’affez bon gout , que r on mettoit fur 1’ argille encore humide , par le moyen d’une forme de bois ou de metal : enfin les plus precieux de tous les Vafes fidiles des Anciens, ceux qui etoient fans contredit les plus

diffi-



Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

Fafes : In defcribing every fort of Painting in ufe in his time ,

Pliny fays not a fingle wrd of the Ceramick or Painting on Earth; ■which shews fufficiently that it was not known in the Age he wrote. Perhaps the fecret was loft in the time of the Romans , as it is in ours , which was the reafon , that nobody could imitate them ,

and thofe they had at that time , were undoubtedly looked upon as Ancient Fafes , where rarity was irreparable , which mufl have raifed

their value : as to their fmgular rarity , here follow fome obferva-

tions fuffcient alone to prove it , even had we not a faB men-

tion’d by an Ancient Author , which leaves us nothing further to wish for upon this fubjeB .

In the excavations of Herculanum , Pompeii , and Stabia , amidfl of a number of Fafes of a very courfc Earth , which in fpite of

their great delicacy are well preferved , but they have not difcover d

one painted ; aftonished at a faB that feemed to me almoft incredi- ble , having an idea , that , thefe Fafes mufl have been very com-

mon among the Ancients , I have often examined the refearches made in different parts by the removals of the Earth ^ I faw indeed many

fragments of Fafes with a black varnish , but not one that indica- ted a painted Fafe , which shews , that , at the time thefe Fowns

were buried under the Pumice Stones and Ashes of Fefuvius , that

is at the time of Pliny’s death , painted Fafes were very rare then,

if there were any , tho’ the Fafes of black varnish , which they ma- de in Italy , were very common .

Fhe Chriflians introduced at Rome in the reign of Claudius were

already multiplied exceedingly in the reign of Fefpaftan , it is well known that above all things they avoided having any thing in com- mon with the ceremonies of the Pagans the general fubjeBs of the

Painted Fafes ,■ one mufl then fuppofe , that, either the Chriflians never made ufe of them , which is not probable , or that thofe on which they had painted fome figns of Chriftianity , as they placed the monogram of J. Chrifl^ on their Lamps , have not been handed

down to us , or in short , that , they no longer painted any in their time , which is mofl likely as we shall see hereafter .


Of


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Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines

difficiles a executer , c’etoient affiirement leiirs Vafes peints . En decri- vant toiites les fortes de Peintures en ufage de fon temps, Pline ne dit pas un feul mot de la Ceramique on Peinture en terre ; ce qui feul montre aflez qu’elle n’etoit plus connue dans le fiecle ou il ecrivoit; Peut-etre le fecret en etoit il perdu pour les Romains, comme il left; pour nous , ce qui eut fait que perfonne n’eut pu iraiter les ouvra- ges peints de cette maniere & ceux que Ton confervoit alors fur des Vafes etoient fans doyte regardes comme des monumens anciens dont la rarete ne pouvoit fe reparer , ce qui devoit en avoir haulfe le prix : quant a leur rarete fmguliere, void quelques obfervations qui fuffiroient pour la prouver, fi nous n’avions d’ailleurs un fait, qui rap- porte par un Auteur ancien , laiffe peu a defirer la deffus .

Dans les excavations faites a Herculanum, a Pompeia & a Stab- bia parmi un trd grand nombre de Vafes d’une terre fort commune qu’on a negliges avec raifon , il sen eft trouve quelques-uns , qui mal- gre leur extreme delicatefle font neanmoins parfaitement bien confer- ves, mais on ny a pas decouvert un feul vafe peint. Etonne d’un fait qui m’a paru prefqu’incroyable , vu I’idee ou j’etois que ces Vafes de- voient avoir ete fort communs chez les Anciens , j’ ai trcs fouvent confidere les fouilles & les terres remuees dans tons ces endroits ; j’ y ai reconnu a la verite une trd grande quantite de fragmens de Vafes vernilfes de noir , mais pas un feul qui indiquat quelque Peinture , ce qui fait voir clairement , que dans le temps oii ces villes ont ete ren- verfees, c’eft a dire dans celui de la mort de Pline, les Vafes peints y etoient fort rares, en cas qu’il y en eut, quoique les Vafes a ver- nis noir qu’on faifoit en Italie y fuflent trd communs.

Les Chretiens introduits a Rome fous le regne de Claude y etoient deja trd multiplies fous I’Empire de Vefpafien ; on fait qu’iis evitoient par deffus tout, d’avoir rien de commun avec les cdemonies payennes , que reprefentent la plus part des vafes peints : il faut done fuppofer, ou que les Chretiens ne sen font jamais fervis, ce qui n’eft pas probable, ou que ceux fur lesquels ils auroient fait peindre quel- ques fignes dll Chriftianifme , comme ils mirent le Manograme de Jefus Chrift fur leurs lampes, ne font pas venus jufqu’a nous, ou qu’enfin Fo/. IL a a


on


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Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

Of all the places ’where Ancient Earthen Ware Vafes are found,

the territory from Capua to Nola is ’without doubt the fpot ’which

has produced the great eft number ; the Vafes of the Capua Manufadiu- re are diftinguisb’d above all others kno’wn , by the delicacy of their Earth , the beauty of their E^arnish , and the elegance of their Sha- pes , but particularly by the tafle of their paintings , in 'which the

file and manner of an excellent School are plainly to he difcovered ; as by comparing them to all exifing of that fort , even to the p^afes from the Greek Iflands , they al’ways feem to us to he fupe- riour to any thing ’we have feen , 'we should be tempted to believe ,

that , it ’was from thence they ’were in fuch repute , and that they

’were thofe very P'afes ’which Pliny points out , and were thought

equal to the richefl fort ; Here is a fadi , which confirming what

<we have already fiaid upon this fubjedl , feerns alfio to jufifiy our con- jediure , (14) ” Suetonius relates , that , the inhabitans of the Colony fient „ to Cdpua by Julius Cefar in building of Country Houfes deflrojed

„ fome very ancient Tombs , and were the more encouraged fo to do, „ as from time to time they found in them Vafes of Ancient Work-

„ manship ” : Tbefe Vafes could not be thofe calFd Murrbines , fince

the firfi of this fort feen in Italy were brought there by the Great Pompey (15), a short time before thofe, which Suetonius mentions were

found , fo that the appellation of Vafcula operis Antiqui was not fuitable to them ; neither were they p^afes , precious from their mate- rials ; for , the term Vafcula by which they are defcribed , convey quite another idea of them : but to determine with greater precifion , what

they could be , it would be neceff'ary to find fome tombs , that have manifejlly efcaped the refearches in the time of Julius Cafiar , and

afterwards prove them to be fuch , as combining with all the marks of thofe defcribed by Suetonius ; It is clear , that , by the Vafes

taken from the latter one might judge of thofe found in the others .

In


(14) Faucos ante menfes , quum in colonla facerent , quod aliquantum Vafculomm operis ^ntt-

Capua dcduBi lege Julia coloni , ad extruendas Villas qui fcrutantes refieriebant Suet, in C. Jul. Ctef.

'vetujiijfima Sepulcra disjicerent , idque eo jiudiojius Capit. 8i.



on n’eii peignoit plus de leur temps , ce qui eft le plus vraifembla- ble, comme on va le voir.

De tons les terreins oil Ton trouve des Vafes fidiles antiques, c’eft fans contredit celui qui de Capoue s’etend jufqu’a Nole dans lequel on en a decouvert un plus grand nombre . Le Vafes de la manufacture de Capoue fe diftinguent parmi tous les autres que nous connoiffons, par la finelfe de leurs terres , la beaute de leurs vernis & f elegance de leurs formes, mais furtout par le gout de leurs peintures dans lesquel- les on decouvre aifement le ftile & la maniere dune excellente ecole: comme en leur comparant tout ce que nous avons en ce genre , les vafes memes venus des isles de la Grece, ils nous paroiflent conftament fuperieurs a tout ce que nous avons vu, nous fommes portes a croire que par la raeme ils ont ete les plus reclierches, & qu’enfin ce font eux qui font indiques dans Pline & qu’on egalloit aux Vafes les plus riches; Void un fait qui en confirmant ce que nous avons deja dit a ce fujet femble encore juftifier la conjeCture que nous venons de faire: (14) ” Suetone rapporte que les habitans de la Colonie envoyee a Ca- „ poue par Jule Cefar, voulant conftruire des maifons de campagne, „ abattirent de tres anciens Tombeaux & fe porterent a cet ouvrage 5, avec d’autant plus d’ardeur que de temps a autre ils y trouvoient des „ Vafes d’un travail antique”. Ces Vafes ne pouvoient etre du genre de ceux que Ton appelloit Murrhins , puifque les premiers qu’on vit en Italie, y furent apportes par le grand Pompee (15) peu de temps avant celui oil on fit la recherche de ceux dont parle Suetone, ainfi I’indi- cation de Fafcula operis antiqui ne leur convenoit pas; ce n’Ctoient pas non plus des Vafes precieux par leur matiere, car fexpreffion de Fa- fcula qui les defigne , prefente une idee toute differente . Mais pour de- terminer avec plus de precifion ce qu’ils pouvoient etre, il faudroit trouver quelques Tombeaux raanifeftement echappes aux perquifitions qu’on en fit fous Jule Cefar, Sc prouver enfuite qu’ils feroient tels en ce qu’ils reuniroient tous les caraCteres de ceux que depeint Suetone;

II


(15) Eadm 'viBoria primum in urbem Mur- triumpbo Capholino Jorvi Seavit . Plin. Hift. Nan

rbina induxh : prhmfque Pompejus fex pocula ex eo Lib. xxxvii. Cap. 2.




Collection of Etruscan , Creek and Roman Antiquities

Jn order to get at this comparifon , i shall on the one hand give the

tokens by which one may know the tombs mentioned by this Author , and on the other hand the Jigns , which charadleri%e principally fame

of thofe , which have been difcovered in the very places he points

out .

T’hefe "Tombs fays Suetonius were found in the territory of Ca- pua , where they were building Country Houfes ; they were very an-

cient adds he , Vetuftiffima , even with refpedi to Cafars time . It is known , that , the rnofl ancient tombs , as thofe of (Enomaus and

Endymion , that were feen in the Stadium of Olympia , all thofe of

the Heroick Ages mention’d by Paufanias , in short that of Thefeus

which Cimon ( according to Plutarch ) difcovered in the JJland of Schi-

ros , were without any infcriptions , fo that , it was by tradition ,

that the names of the perfons they contained were known .

They found, fays Suetonius, (i5) in the Monument , which was faid to be that of Capys the founder of Capua a plate of brafs , on which were written thefe words in Greek CharaBers ; when the bones of Capys shall be difcovered , one of the defendants of Julius will be kill'd by his relations , and foon great evils will befall Italy .

As all this is a prophecy , and of courfe a falfity adapted to the

events which followed the death of Julius Cafar , it is evident ,

that , this infcription could not have been found in the tomb where

it was fuppofed to have been difcoverd . And if they had taken out

any thing that pointed out clearly the perfon to whom it belonged ,

Suetonius vould have faid pofitively , that , it was the Tomb of

Capys , and not that faid to have been fo . It rnujl be concluded from his narrative , that they meet with no infcription in this monu-

nument , which juftified the common opinion , and that fame of thefe

tombs were manifeftly without infcriptions , which affords us fill ano- ther fign , by which we may diftinguish thofe of that time .

Howe-


. (i(f) Talmh amit in mmumento , in nm S- gnifrjue mnx Italic dadihus vindicxretur . Cujus rei, cehxtur Cjirys , condito,- Cipue , fepu'tus , mventa ne quis fahulofrm aut commeneitiam putet auBw eji

eft , cmfiripm linefts njerhifyus G>-£i is , bar femen- Cormlim Bafbus , familiaritfmus cffaris . Suet, la

tin. (tuandojue oft a Capyts d-teBx eftent , fm , ut Jul. CsH Lib. I. Cap. 8i!

Julo progmtus nunu confanguimopum necamur ,




Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 97

II eft clair qu’alors on pourroit juger par les Vafes tires de ces der- mers de ceux qui fe trouvoient dans les autres . C eft afin d’ arriver a cette comparaifon que je vais rapporter dune part les indices aux- quels on peut reconnoitre les Tombeaux dont parle cet Auteur , & de 1 autre les fignes qui caraderifent fpecialeraent quelques-uns de ceux que Ton decouvre dans les endroits memes qu’il indique.

Ces Tombeaux , dit Suetone , fe trouvoient dans le territoire de Capoue oil Ton conftruifoit des maifons de campagne ; ils etoient , ajou- te-t-il, tr^s antiques Fetuftijfma, meme par rapport au temps de Jule Cefar . On fait que les tombeaux les plus anciens , comme ceux d’CEno- maus & d’Endymion qu’on voyoit dans le ftade d’Olympie , tous ceux des temps heroiques dont Paufanias fait mention , enfin celui de The- fee que Cimon , au rapport de Plutarque , d^couvrit dans I’isle de Schi- ros etoient fans aucune infcription; de forte que cetoit par tradition que Ton connoiffoit les noms de ceux qu’ils renfermoient .

On trouva, dit le meme Auteur, dans le monument qu’on difoit etre celui de Capys fondateur de Capoue, une lame d’airain fur laquel- le etoient ecrits ces mots en langue & en caraderes Grecs : ” lorqu’on „ decouvrira les os de Capys, un des defendants de Jule fera tue par „ fes proches , & bientot il arrivera de grands maux a I’ltalie , Com- me tout ceci eft une Prophetie &; par confequent une fauffet^ ajuft^e aux evenemens qui fuivirent la mort de Jule Cefar, il eft evident que cette infcription n’a pu fe trouver dans le Tombeau oil Ton fuppo- foit I’avoir decouverte, & comme, fi Ton en eut tire quelque chofe qui marquat clairement a qui il appartenoit, Suetone diroit pofitive- ment que c’etoit le Tombeau de Capys , & non pas celui qu’on difoit etre le Tombeau de Capys, on doit conclure de fa narration, qu’on n’avoit rencontre dans ce monument aucune infcription qui juftifiat I’opinion commune , Sc que quelques-uns de ces Tombeaux etoient ma- nifeftement fans infcriptions , ce qui nous donne encore un ligne auquel nous pouvons reconnoitre ceux de ces temps la .

Cependant , comme tous les bruits dvidemment abfurdes , tels que celui de cette decouverte, font toujours accompagnds de circon- ftances, qui s’accordant avec les ufages connus fervent a les rendre

FoL II, b b


vrai-



p8 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

Hoixever , as all reports , manifejllj ahfurd , as ixias that of this difcovery , are alviajs accompanied mtb circumftances , which agreeing with known cuftoms , ferve to render them probable , one may judge

from what Cornelius Balbus one of C^efar friends faid of it , that in fome of thefe tombs , they found infcriptions , and what is ‘very re-

markable , that they were in Greek CharaHers , which is another In- dication by which they may be difinguished .

From the time, of Numa Pompilius , the infcriptions were no longer placed in the infide of the tombs , but , on the outfide , for Livy mentions (17) , that , upon two great ftone chefs dug up at the foot of the Janiculum in the year of Rome fve hundred and feventy one , there were Greek and Latin Charadlers from whence it was inferr’d , that , in the one was the body of this Prince , as in the other were his books ; this cuflom of writing upon the Tombs confiantly follow’d by the Romans , shew that the tombs we have been fpeaking of , and of courfe tbofe that refemble them , were an-

teriour to the Reign of Numa .

The ancient Sepulchres of Capua were mofl affuredly without Doors and Windows ; for had there been any introduElion , as into tbofe of the Romans , it were ufelefs to have been at the trouble of defraying them , in order to take- out the Contents ; nor would Suetonius have employ’d the word disjicerent to exprefs the method made ufe of for entrance into them . This form particular to thefe Tombs , together with the manner of their building which muf ha- ‘ve refembled that of the mof difant times , are alfo two fgns ,

which may ferve to difinguish them .

There are found in thefe Tombs , not always , hut only fome- times Vafes , aliquantum Vafculorum and they were of an Ancient Workmanship , which made them to be much fcarched after , Operis Antiqui • this exprejfon merits obfervation , becaufe it determines what

render’d


(17) Eodem mmo , in agra L. PetiUii fcribit ijuatmios lat£, inventte fint; operculis plumho dmin- fub Janimh , dum mkores agri altius moHuntur tee- tiis . Lttteris Latinis Grrecifijue utraque ana inferi-

ram , dm lapidea ante otimos ferme pedes longue, pta erati in altera Plumam Porfipilmm, Pomponis fi-

Hum ,




99


Recueil d’Antiquites Etrusques Grecqijes et Romaines

vralfemblables ; par ce qu’en difoit Cornelius Balbus intime ami de Ce- far, on peut juger, que dans I’interieur de quelques-uns de ces Tom- beaux on trouvoit des infcriptions , 6c ce qui eft tres remarquable c’eft qu’elles etoient en caraderes Grecques , ce qui eft un autre indice auquel on peut reconnoitre ces tres anciens Tombeaux .

Du temps de Numa Pompilius ce n’dtoit plus dans I’intd'ieur, mais au dehors des Tombeaux , qu’on pla^oit des infcriptions ; Car Tite Live rapporte (17) que fur deux grands coffres de pierre deter- res au pied du Janicule, fan cinq cent foixante 6c onze de Rome, on trouva des caraderes Grecques 5 c Latins desquels on apprit que dans fun etoit enfeveli le corps de ce Prince, comme fes livres etoient ren- fermes dans I’autre; cet ufage decrire fur les Pierres Sepulcrales con- ftament fuivi par les Romains, montre que les Tombeaux dont nous avons parld cy delfus , 6c par confequent ceux qui leur relfemblent doivent 6tre anterieurs au regne de Numa.

Les Anciens Sepulcres de Capoue etoient affurement fans porte ni fenetres ; car ft on eut pu s’y introduire comme dans ceux des Romains, il eut et6 inutile de prendre la peine de les ddruire pour en tirer les chofes qu’ils renfermoient , 6c Suetone n’eut pas employ^ le mot disjicermt pour exprimer la fa^on dont on parvenoit a y en- trer . Cette forme particuliere a ces Tombeaux unie a la maniere dont ils etoient batis 6c qui doit relfembler a celle des temps les plus recules, font encore deux marques qui peuvent fervir a les diftinguer.

On trouvoit, non toujours, mais feulement quelques fois des Va- fes dans ces Tombeaux, aliquantum Fafculorum ; ces Vafes etoient d’un travail ancien qui les faifoit recherclier OpmV Antiqui : cette expref- fion mdrite d’ etre obfervee , en ce qu’ elle determine ce qui rendoit precieux les morceaux qu’elle deligne, 6c fait entendre que ce netoit pas la matiere , mais le travail qui leur donnoit la valeur qu’ils avoienL elle eft d’ailleurs la meme que Suetone employe pour marquer les

Pein-


Uum , regem Rommorum , fcpukum ejje : in altera, libros Numie Pompilii inejje . Eas areas qmm ex amicorum fententia domhms aperuijjet ; ejua titulum fepulti regis babuerat , inanis inventa , fine uUo ve~


Jiigh corporis humani , ut ullius rei ; per tabem tot annorum omnibus abfumtis . In altera dm fafees can- delis involuti , feptenos habuere libros , non integros modo , fed recentijfma fpecie . Liv. xl , zp.




lao Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

render’d thefe Fafes fo precious , and. prows , that it >was not the

matter , but the Workmanship , nohich gave them their Value : befides^

it is the fame , which Suetonius employs , in diftinguishing the Pain- tings of the Ancient Maflers , and as he fays elfewhere , (i8) Tabu- las Operis Antiqui , as he fays here , Vafcula opens antiqui , it may be underfiood thereby that he meant to fpeak of Vafes , as well as of Pidtures Anciently peinted , which would decide the qtieflion :

but , without infjling upon this Analogy in terms , which in other ref pedis would be attended with fome difficulty , I shall be fatisjied by

obferving , that , by what has been juft now fuggefted , we have eight

circumftances ftrongly denoted , which put us in a fair way of knowing the Ancient Vombs , which have been faught after , in the adjacen- cies of Capua , and of comparing them with thofe , that are found at prefent in the fame places .

Experience shows , that , between ancient Capua , Nola , Caia^- go which is the Calatia of the Ancients , and the Vulturnus , there

are difeoverd a pretty large quantity of Ancient Vornbs of very dif-

ferent conftrudlions : fome elevated out of the ground , have Walls made of Bricks or Stones of a midling Jl\e ; there are fome , whofe

Courfes are interupted by layers of Bricks , and often there are to he

feen others , wherein has been employ’d that fort of work in Mo-

faick , which Vitruvius calls Reticule , becaufe it has the form of Netting ; this Work' was introduc’d in Rome towards the end of the Republick , and all thefe "Tombs are evidently Roman , as may be

prov’d by the inferiptions taken from thence , and difperfed amongst the ColleBions , made upon thofe forts of Matters : It is then evi- dent , that it is not of thofe , that Suetonius means to fpeak , becaufe

they are either near or pofterior to the time of Julius Ctefar .

Some of thefe Tombs are interr’d after the manner of the Gre- cians , and conftruBed without any mortar , with large blocks of Sto- ne , that fcarcely two mules could draw : Thus ^ were built the walls

of Tirynthe , a City ruin’d by the Argiens , and alfo the Gate of the Ancient Mycenes which pajj'ed for the Work of the Cyclops : This

manner of building , originaly of the Etrufeans , is , as we have faid

elfewhere ,




Peintures des Anciens maitres , & comme il dit ailleurs (i8) Tabulas Operis Antiqui , de meme qu’il dit ici Vaj'cula Opens Antiqui , on pour- roit entendre par la des Vafes comme des Tableaux anciennement peints , ce qui decideroit la queftion : mais fans infifter fur cette analogic dans les termes qui ne feroit pas d’ ailleurs fans difficulte , je me contenterai d’obferver, que par ce qui vient d’etre expofe, nous avons huit circonftances bien marquees qui nous mettent a portee de connoitre les anciens Tombeaux que Ton cherchoit dans les environs de Capoue, & de leur comparer ceux qu’on trouve encore a prefent dans les memes endroits .

L’experience montre qu’entre I’ancienne Capoue, Nola, Caiazzo qui eft la Galatia des anciens & le Vulturne, on decouvre une alfez grande quantite de tombeaux antiques qui font de conftrudions fort diflferentes : les uns deves hors de terre ont des murs faits de briques oil de pierres dont la grandeur eft mediocre ; il y en a dont les af- fifes font interrompues par des cours de briques, & fouvent on en voit dans lesquels on a employe cette efpece d’ouvrage en Mofa'ique que Vitruve appelle RcftcuU , parcequ’il a la forme de Refeau . Cette maniere de conftruire s’introduifit a Rome vers la fin de la Republi- que , Sc tous ces tombeaux font dvidemment Romains , comme le prouvent les inferiptions qu’on en a tirees, Sc qui font repandues dans les recueils faits fur ces fortes de matieres . Il eft done evident que ce n’eft pas d’eux que Suetone entend parler , fous la denomination de Vetujlijjlma Sepukra , car ils font ou voifins ou pofterieurs au temps de Jule Cefar.

Quelques-uns de ces Tombeaux enterres a la maniere des Grecs, font conftruits fans aucun mortier, avec des gros quartiers de pier- re qu’a peine deux mulcts pourroient trainer ; C’eft ainfi qu’etoient batis les murs de Tirynthe, Ville ruinee par les Argiens, Sc la porte de r ancienne Mycenes qui paflbit pour 1’ ouvrage des Cyclopes . Cette forte de fabrique originaire des Etrufques eft , comme nous

Fol. II. cc I’avons





102 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

elfe’isahere (ip) , the moft ancient of all, it has been made ufe of in a Cave dug into Mount Capitolinus , isohich ferved as a retirement to the Nymph Carmenta , mother of E-vander : it is of this Grotto ,

that jimmianus M-arcellinus fpeaks , under the name of Habitaculuin Nim- phcE Carmentae . Ehe conjlrudlion alone of thefe 'Tombs showing the moft diftant times , and being found in the places cited by Suetonius , ought

to he fufficient to prove the Vetuftiffima Sepulcra of which be fpeaks;

but , what ftill further caufes them to approach nearer to thefe , is

that there have never been found any fort of Infcriptions , and that

the CharaBers painted upon the Vafes they inclofed , are Grecian;

and that , in fine , they are conftantly without Doors and Windows , fo that it is abfolutely neceffary to throw them down , for Entrance .

In thirteen of thefe Tombs , which as we shall show prefently have been opened exprefsly , there have been dif cover’d fame bra%gn

Tafes of rather an ordinary Workmanship , and a great many fmall Earthen Ware Tafes , amongst which there was but one only painted ,

which anfwers exablly to the exprejfion , aliquantum Vafculorum , of our Author .

The Vafe exhibited in the firft Volume of this Work , ( 20 ) repre- fenting a Hunt with Grecian CharaBers , like thofe at Amiclea in a Temple built by Eurotas , fifteen hundred years before Jefus Chrift ; a fragment of the times that preceeded thofe of Simonides , in fine feveral other Vafes with infcriptions in Ancient Attick CharaBers ,

have been difcoverd in the Tombs , like thofe we have juft quoted:

and as it is evident they are of a very ancient Workmanship in re- gard to the Reign of Julius C^efar , that moreover they are found

to be accompanied with the fame circumftances , propofed by Suetonius,

and that at length in all the Tombs difcoverd in the places he

indicates , there are found Vafes , that , apart from this , they are

the moft precious things to be met with in thefe monuments , and

that in fine , there is no difference betveen them , except that in

fome


(15) m I . Cbap . III .






Recueil d’Anti'quites Etrusques Grecques et Romaines 105

1 avons dit aillcurs la plus ancienne de toutes . Eile a ete prati- quee dans un antre creufe fous le mont Capitolin 8c qui fervoit de retraite a la Nymphe Carmenta mere d’Evandre . C’eft de cette grotte que parle Ammian Marcellin fous le nom d’ Habitaculum Njmphte Car- menu : la feule conftrudtion de ces Tombeaux anon^ant les temps les plus recules , 8c fe trouvant dans les endroits marques par Suetone ^ fuffiroit pour diftinguer les f'^etufiijjlma Sepulcra dont il parle . Mais ce qui les rapproche encore davantage de ceux-ci , c’ eft que jamais on ny a trouve aucune forte d’infcriptions , que les caradleres peints fur les Vafes quils renfermoient font Grecs, que ces monumens font conftament fans Fortes ni fenetres, 8c qu’enfin il faut abfolument les renverfer pour s’y introduire .

Dans treize de ces Tombeaux , qui , comme nous le dirons bientot, on etd ouverts tout expr8s, on a decouvert quelques Vafes de bron- ze d un travail affes groffier 8c beaucoup de petits Vales li£tiles par- mi lesquels il n’y en avoit qu’un feul qui fut peint ; ce qui repond exa£lement a fexpreffion, aliquanturn F'afculorum^ de notre Auteur.

Le Vafe dont nous avons donne la defcription dans le premier Volume de cet ouvrage( 2 o), 8c qui reprefente une chalfe avec des ca- raderes Grecs tels que ceux qui font 4 Arnicine dans un Temple bad par Eurotas quinze cents ans avant Jefus Chrlft , un fragment des temps qui ont precedes le fiecle oil vivoit Siraonide , enfin plufieurs autres Vafes avec des infcriptions en anciens caraderes Attiques on dte decouverts dans des Tombeaux pareils a ceux que nous venons de citer : 8c comme il eft Evident qu’ils font d’ un travail tres ancien par rapport au regne de Jule Cefar , que d’ailleurs ils fe trouvent avec toutes les circonftances rappellees par Suetone , 8c que dans tons les Tombeaux ddcouverts dans les endroits qu’il indique aupres de Capoue, on trouve des Vafes qui font alfurement les chofes les plus precieufes qu’on a placdes dans ces Monumens, 8c qu’enfin ils ne dif- ferent les uns des autres , qu’en ce que leurs peintures font meil-

leurs


(20) Planche 24. & 25. Explic. N. i. 2. 3. 4.


104 Collection of Etruscan , Greer, and Roman Antiquities

fame of the paintings are letter or of a kfs goodnef , juft ar they happen'd to haw been done in the times more or left contiguous to

the birth of the Art , or executed by hands more or left ingenious .

After all this , / leaw the Publick to judge 'whether one may con-

clude , that the Fafts found there at preftnt , are the fame , as thofe 'which “were fought after , anciently .

It folows then , by the combinations 'which produce the relations

I haw juft demonftrated j from the manifeft Antiquity of the Tombs, the nature of the things they inclofe , and by -what has been found in

them , -where the Soldiers of Cefar had been in fearch after the fa-

me , that , according to the DoHrine of probability’s , fourteen millions might be layd againft one , that the greateft part of thofe , -which haw been diftowrd fince half a Century back , may reckon’d among

the Tombs , -which at that time efcaped the refearch of the ne-w

Inhabitants of Capua .

The fingle infpeltion of theft Tombs further sho-ws one of the Caufes , that render’d theft painted Fafes fo difficult to be recowr’d ;

for , befides the fcruple there -was of touching the A-zjlums , that in- clos’d them , it is moreoneer certain , that as they -were conceal’d -wi-

thin the bo-wels of the Earth , nothing but mere chance could have occafiond the diftovery j and that , after a deal of trouble of feeking for them , it -was very uncertain , if any -would have been found

at laft .

Since , by the Analifes of fo many pajfages out of different Authors there derive the fame confequences , and that , theft agree in every thing -with the Monuments under our eyes , and even -with

the things , which experience made in different to-wns demonftrates , one

may reafonably believe , that , theft Fafes -were become very precious

and very rare , in ancient times , -whether that then no more of

them -were made in the manufaSiures of the Campania , or whether

the Art had been totaly loft -with theft manufaBures , or in fine -whether that by the total decadency of the other Fabricks , the works of theft -which preceeded them gre-w into greater eftimation . It will not be at all uf clefs here , to ftek after the true and fundamental




Recueil d’Antiquite's Etrusques Grecques et Romaines 105

leiires ou moins bonnes, felon qii’elles ont ete faites en des temps plus oil moins voifins de la naiffance de I’art , ou executees par des mains plus ou moins intelligentes : d’apres tout cela je laiffe a juger fi on peut conclure que les Vafes que Ton trouve a prefent dans ces terrains font les memes que ceux que Ton y recherchoit anciennement ,

II fuit des combinaifons que donnent les rapports que je viens de montrer , de I’antiquite manifefte de ces Tombeaux , de la nature de chofes qu’ils renferment & de ce qu’ils fe trouvent dans les memes endroits oii les foldats de Cefar en ont deterres de femblables , que fuivant la dodrine des Probabilites , il y a plus de quatorze millions a parier centre un , que la plupart des Tombeaux de cette efpece qu’on a decouvert depuis un demi fiecle , doit etre comptee parmi ceux qui echapperent alors a la recherche des nouveaux habitans de Capoue .

Le feule infpedion de ces Tombeaux dfoouvre encore une des caufes pour lesquelles les Vafes peints doient fi difficiles a recou- vrer : car , outre le fcrupule qu’on fe faifoit de toucher aux Afiles qui les enfermoient, il efi: encore certain, qu’etant caches dans le fein de la terre; ce ne pouvoit etre qu’un pur hazard qui les fit decouvrir & qu’apres s’etre donne bien de la peine a les chercher, on etoit fort in certain fi on parviendroit a en trouver.

Puifque par I’analyfe de tant de paffages d’ Auteurs differens on trouve les memes refultats, & que ceux-ci s’accordent en tout avec les monumens que nous avons fous les yeux , ainfi qu’avec les chofes que demontre 1’ experience faite en differentes Villes , on peut done croire que ces Vafes etoient anciennement devenus tres precieux & tres rarest foit qu’ alors on n’en fit plus dans les manufadures de la Campanie, foit pareeque cet Art s’ doit totalement perdu avec elles, foit enfin pareeque les autres fabriques etant totalement ddhues, les ouvrages de celles qui les avoient precedees en fuffent plus eftimees. Il ne fera pas inutile d’ examiner ici les caufes vditables & fonda- mentales de cette rarete , puifqii elles tiennent a 1’ hiftoire de 1’ art , qu’elles peuvent fervir a en indiquer la ddadence, & par confoquent a fixer le temps ou ces Vafes on ete faits.

VoL IL d d


Les


io 6 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

caufes of thh rarity , hecaufi , they appertain to the Hiftory of the

Art , may ferve to indicate the decay of it , and confequently to fix the time , 'when thefe Vafes 'were made.

The manufaBures of Greece , at 'well as thofe of Etruria pro- bably fell to ruin , or at leaft 'were much decay d , 'when thefe Coun-

try s 'were intirely fubmitted to the Romans ; for from thofe times , the Riches of the ‘whole Earth 'were , as <we. may in a manner fay, tranfported to Rome , and the Cities often oblifd to a divijion of

their Territory s 'with the Colony s 'which ‘were fent amongst them ,

torn to pieces by Civil and foreign Wars , and by thofe of their Aliys and Slaves , could not at the times of their Ruin , keep thefe

precious manufaBures , • ‘which once fo much flourish d , by their Opu- lence : This is confirmed by Hiftory , and it is to be obferved ,

that , the fine Arts 'were loft in all the Cities of 'which the Ro- mans made themfelves mafters . Syracufe and Capua ‘were fubjugated , and almoft deftroyd in the fpace of three years ; and as from that

Epoch , ‘lisf hear nothing more faid of the Arts ‘which once shin’d

in the former , thus ‘we fee no more of produBions of the fecond ,

of ‘whofe Inhabitants one part perish’d by the fiword , and the other

by being fold at AuBion , 'was reduced to slavery , The taking of

Capua , having happen’d about one hundred and t'welve years after

the death of Alexander , and hundred and fiixty mo years before

that of Julius C^far , 'we fee , that fame of the Vafes made in

this City before the deftruBion of its manufaBures , have been pain- ted in the Age of Appelles and Protogenes , and confequently in the

time , that , Greece , 'with ‘whom thefe people had a very great Com- merce , had carried the Arts to their higheft pitch : 'we ought not

then to be furpriged , if in the ancient Tombs of this City , <we find

Vafes , ‘which confldering the difficulties that fubfifted in order to make

them , and the intelligence neceffary to execute them in the manner

they are done , may be looked upon as Mafter pieces , that in all

times have realy merited the attention of men of tafte .

The plunder of Carthage , Syracufe , and above all of Co- rinth deftroyd fiixty eight years after the taking of Capua , fur-

nish’d


10/


Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines

Les manufa£lures de la Grece, ainfi que celles de I’Etrurie tom- berent vraifemblablement , ou du moins dechurent beaucoup quand ces pays furent entierement foumis aux Roraains ; car des-lors les richef- fes de toute la terre furent pour ainfi dire tranfportees dans Rome; & les Villes fouvent obligees de partager leur territoir avec les Co- lonies qu’on leur envoy oit , dechirees d’ailleurs par les guerres civiles ou etrangeres, par celles des allies & des efclaves, ne purent au temps de leur mine entretenir ces manufadures precieufes que leur opulence faifoit fleurir . Ceci eft confirme par I’Hiftoire , & Ton pent obferver que les beaux Arts fe perdirent dans toutes les Villes dont les Remains fe rendirent les maitres . Syracufe 8c Capoue furent fubjuguees 8c prefque detruites danis I’efpace de trois annees, 8c comme depuis lors on n’entend plus parler des arts qui brilloient auparavant dans la pre- miere , ainfi on ne voit plus de produdions de ceux de la feconde, dont une partie des habitans pdit par le fer, 8c I’autre vendue a Ten- can fut r^duite en efclavage . La prife de Capoue ^tant arrivee en- viron cent douze ans apres la mort d’ Alexandre, 8c cent foixante 8c deux ans avant celle de Jule Cdfar, on voit qu’une partie des Vafes faits dans cette Ville , avant la deftrudion de fes manufadures , a ete peinte dans le fiecle d’Appelles 8c de Protogene, 8c par confequent dans le temps que la Grece , avec qui elle avoit une tres grand com- merce , avoit porte les Arts a leur plus haut point . On ne doit done pas etre furpris, fi des Anciens Tombeaux de cette Ville, nous tirons des Vafes, qui, vu les difficultes que Ton a du furmonter pour les faire , 6c Tintelligence qu’ il a fallu pour les executer comme ils le font , peuvent etre regardes comme des chefs d’ ceuvre , qui de tous temps ont reellement merites Tattention des gens de gout.

Par le pillage de Carthage , de Syracufe , 8c furtout de Corin- the detruite foixante huit ans apres la prife de Capoue, les Romains acquirent une infinite de Vafes precieux , qui faifant negliger ceux qui dtoient peints en avilirent les manufadures ; Celles de TArgolide avoient deja fouffert de la guerre des Ach&ns, 8c lorsque les armes de Mitridate appellerent Silk dans la Grece , les fabriques d’Athenes 6c celles de B^otie eurent le mdtie fort. Bientot apres, avec les richef-

fes


io8 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

nish’d the Romans oxitb an infinite number of precious Fafes , izhicb occafioning the painted ones to fall into negledl , difparaged the Ma-

mfaBures of them : Tbofe of Argolides had already fufferd by the war of the Achaans , and when the arms of Mithridates call d Sjl-

la into Greece , the fabricks of Athens underwent foon afterwards the fame fate . Together with the Riches of Pontus , Armenia , and Afita: Cn. Manlius , Lucullus , and Pompey carried with them into Ro- me , the tajle for the Murrhine Fafes ; and that which they had

already for tbofe of Corinth , of Delos , and in general for all tbo- fe things of precious Falue , caus d the earthen JAare Fafes to be foon forgot , they began to be negledled , and in a short time weie

defiroyd gradualy ; It feems that , the lofs of them were not re- gretted , till there was no poffibility of procuring any more : It was probably , the difconsery of fiome few of thefe Fafes in the tombs of

Capua , which put them again in Credit , during the whole following

Century .

The Refult is , that there are to be difco’verd 4. or 5. Epochs

of the Hiftory of the Ceramick in Italy ; The fiirjl , which accor-

ding to the progrefs of all things , miijl have been fubjeB to the Imbecility of the Art in its Infancy , is almoft determin’d by the Fafe of the Hunt (21) which we shall foon demonfir ate to have been anterior by fiome Century’s to the foundation of Rome : The fecond , wherein the Art was carried to its perfeBion preceeded the taking of

Capua ; The third , when the painting of Fafes was left off , falls out about the time of the taking of Corinth : In the which

fiill exified under Fefpafian , the ManufaBures of Fafes were no lon- ger recommendable , but merely for their Shapes . This Epoch feems

to have been foon follow’d by the , which announc’d the total de-

cadency of the Art , began towards the Reign of Trajan , and ar- riv’d at its lafi period , about the time of the Antonines , and Se-

ptimius Severus : It was then that Atheneus was writing his Works;

the Ceramick was fo d if grac’d in his time , that in the book he com- pos’d upon the Fafes of the Ancients , he has not even condefcended,

to make mention of one fiingle ManufaBure exifiing in Italy .


Such



Recueil d Antiquites Etrusques Grecques et Romaines lop

fes du^ Pont , de 1’ Armenie & de I’ Afie . Cn. Manlius , Lucullus & Pomp^e apporterent dans Rome le godt des Vafes Murrhins & celui qu’on avoit deja pour ceux de Corinthe , de Delos & en general pour les chofes precieufes faifant bientot oublier les Vafes fidiles , on com- menfa par les n^gliger & bientot ils fe detruifirent peu a peu . II paroit qu’on ne vint a les regretter que lorfqu’il ne fut plus poffible de s en procurer , & que ce fut vraifeinblablement la decouverte de quelques-uns de ces Vales dans les Tombeaux de Capoue, qui les remit en credit pendant tout le fiecle fuivant.

II refulte de tout ceci , qu’ on pent entrevoir quatre ou cinq Epoques dans 1 hiftoire de la Ceramique en Italie . La premiere , qui felon la marche de toutes les chofes , a du fe relTentir de la foiblelfe 6c de I’enfance de I’art, eft prefque determinee par le Vafe de la Chalfe ( 21 ) que nous montrerons bientot devoir etre anterieur de quelques fiecles a la fondation de Rome ; La feconde oh fart a site porte a fa perfeflion a precede la prife de Capoue ; la troifieme ou Ton celfa de peindre les Vafes tombe vers le temps de la prife de Co- rinthe; dans la quatrieme qui exiftoit encore fous Vefpafien, les ma- nufadures de Vafes n’dtoient plus recommendables que par les formes qu’elles leur donnoient . Cette Epoque paroit avoir «fte bientot fui- vie de la cinquieme qui annonce la totale d&adence de I’art, cora- mencee vers le regne Trajan 6c arrivee a fon dernier periode vers celui des Antonins 6c de Septime Severe : c’eft alors qu’Athenee ecrivoit fes ouvrages ; la Ceramique etoit tellement avilie de fon temps que dans le livre qu’il a fait fur les Vafes de Anciens , il n’a pas meme daigne faire mention d’une feule manufadure exiftante en Italie .

Tels font les points qu’il nous a ete poffible de fixer fur le temps ou ces Vafes en general ont ete faits ; en voici d’autres qui femblent determiner avec un peu-plus de precifion I’antiquite de quelques-uns en particulier.

Fb/. II. ee Les


(21) Vol. I. Planche N. 22. & 25. Explic. N. i. 2. 3. 4.



loo Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

Such are the points , which we hanie been able to fix in re- gard to the time, when thefe Fafes in general were made ; there are others which feem to determine , with fame little more precijion ,

the Antiquity of fame of them in particular .

Fhe Monocromate paintings that are upon the Ancient Fafes , and wherein there is no diftinblion of the Sexes to be feen , may be trac’d up to the times of Hygienon , and Dynias : Thofe on the con- trary , which diftinguish one from the other , ought to be pofterior to the days of Charmades , who was the firji that obferm d this deflinBion (zz) (qui primus raarem foeminamque difcereverit . )

Eumarus, the Athenian (23), was the firft , who boldly imitated all the figures ; thus , the Fafe exhibited in the firft Folume (24) j where is to be feen at once the diftindlion of the Sexes , and an imitation , tho’ a 'very coarfe one , of Animals , muji have been in the times of Eumarus ; and the Letters be exhibits ; indicate pretly nearly the time,

when this Painter limed , which Pliny has not done .

We have Fafes , whereon are to be feen heads with the faces

in front , or of three quarters , where articulations feparate the Mem- bers , Draperies whofe folds are indicated are alfo remarkable the- re ; They are moft affured ly of a Contury pofterior to that of Ci- mon of C leone a (25), to whom thefe forts of inmentions are owing, hie catagrapha invenit, obliquas imagines 6c varise formarum vultus re- fpicientes fufcipientefque vel defpicientes , articulis membra diftinxit , venas protulit praeterque in vefte rugas 6c finus invenit.

The paintings of thefe Fafes , where there are draperies which show Nuditys corner’d omer again , are pofterior to Polygnotus of Fafus ; he limed before the Ninetieth Olympiad ; and was the firft , who heftow’d thefe kinds of drejfes upon the Women , qui primus mulieres lucida vefte pinxit 6cc.

If it is be true , that , Zeuxis of Heraclea were the firft who began to paint Moral CharaBers , it muft hame preceeded all the paintings , where the Art of thofe expreffions had been difplay’d . And thofe in which find a delicacy in the charaEters , elegance in the Hair , and beauty in the Faces , are probably perform’d by Men ,

who




Ill


Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines

Les Peintures Monocromates qui font fur les Vafes Anciens , & dans lesquelles on ne voit pas de diftin£lion entre les fexes, doivent remonter au temps d Hygienon & de Dynias : celles au contraire qui diftinguent 1 un de I’autre doivent etre pofterieures a celui de Char- mades qui le premier obferva cette diftin£tion (22) ( qui primus marem fieminamque difcereverit ) .

L’ Athenien Eumarus (23) ofa le premier imiter toutes les figu- res; ainfi le Vafe donne dans le premier Volume, (24) ou Ton voit a la fois la diftin£tion des fexes & 1’ imitation quoique groffiere des animaux , doit etre des temps de ce Pelntre ; les lettres qu il por- te indiquent a peu pres le temps ou il a vecu ce que Pline ne fait pas .

Nous avons des Vafes ou Ton voit des tetes de face & de trois quarts , oil des articulations feparent le membres ; on y remarque auffi des Draperies dont les plis font indiqu& , ils font alTur^ment d’ un temps pofterieur a celui de Cimon de Cleonee(25)a qui Ton doit ces fortes d’inventions , hie catagrapha invenit , obliquas imagines dr n^aria for- marum mult us refpicientes fufcipientefque mel defpicientes , articulis membra di- Jlinxit ; menas protulit , pr^eterque in mefte rugas & finus inmenit ,

Les Peintures de ces Vafes oil il y a des draperies qui lailfent entrevoir le nud qu’elles recouvrent, font poftdrieures a Polygnote de Tafe ; il vivoit avant la quatrevingt dixieme Olympiade , & fut le premier qui donna aux femmes ces fortes d’ habillemens : qui primus mulieres Jucida mefte pinxit &c.

S’il eft vrai que Zeuxis d’Heraclee ait commence a peindre les mceurs, il doit avoir precede toutes les peintures oil Ton a eu fart de les exprimer ; & celles oii Ton trouve de la finelfe dans les ca- rafleres , de I’dldgance dans les cheveux , de la beaute dans les vifa- ges font vraifemblablement faites par des hommes qui en cela avoient

cher-


(2z) puod jt recipi neceffe efl , fmul apparet multo vetujliora principia ejje, eofque qui Monochro- mata pinxemnt ( quorum £tas non tradkur ) aliqmnr to amt friJI't j Hp'gitenomem , Diniam , Charmam (S’


qui primus in piBura marem fominamque diferevh , (23) Eumarum ^thenienfem , figetras omnes imitari aufum (24) Plin. Hifl. Nat. xxxv. (25) Planches 22. 23. 24. & 25.



1 12 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

^ho in thofe refpeas hd endeavour’d to imitate Parrhafim or Apel Jes : Pliny fays of the one , primus argutias vultus, elegantiam ca- pilli , venuftatem oris confeffione artificium , in lineis extremis pal- mam adeptus . And of the other j praecipue ejus in arte venuftas fuit . Parrhaftus ’was the firft "who painted Obfeenitys ( libidines ) , thofe we have in this kind cannot afcend higher , than to the time of this Ancient Mafier .

Ar if ides of Thebes boldly attempted to exprefs the fenfes and the pajftons ; omnium primus animum pinxit & fenfus omnes expreffit, quos vocant Grsci HSrn , ideft perturbationes . He was contemporary with Apelles , and we have PiSlures which cannot pojjibly be anterior

to this Painter .

Since Nicomachus was the frfl , who bejiow’d a bonnet upon Ulijjes ; hie primus Ulixi addidit Pileum ; where there to be shown an Uliffes without a bonnet , we should he in the right to believe, that , it had been painted before the invention of Nicomachus was

admitted .

The Grilli , which we shall shew hereafter , being the invention of Antyphilus , cannot be anterior to him .

For fear of being too profufe here I flop , althd I could add much more , to what I have juft faid : I fpeak no further of the different files remarkable in the paintings , which are fo proper to prove the time an even the fchools , wherein they were done , as

I shall have occafton to show this hereafter , neverthelefs , there is

fill another manner , which appears to me very proper to determine

the time of theft paintings , nor do I believe it uftleft to call it

to mind here , becauft that , by comparing together all the methods we shall follow , and by feeing their conneBions together , we shall he more qualified , to form a Judgment of the truth of the conft- quences , they furnish .

Jfodorus teaches in the 35^^ Chapter of his book, that, Cli-

ftenes chang’d the form of the Poles of the Carrs , which ftrvd for the quadrige , before him they made ufe of thofe double Poles ,

which Sophocles mentions in his EleBra , Cliftenes reduced them to a

ftngle


ReCUEIL D AntIQUITES EtRUSQUES GrECQUES ET RomAINES 1 1 3

cherche a imiter Parrhafiiis ou Apelles : Pline dit de I’un , primus ar- gutias nsultus ehgantiam capilli , nsmuftatem oris confejjione artificum , in U- neis extremis pdmam adeptus; & de I’autre; pracipue ejus in arte njenuftas fmt . Parrhafius fut le premier qui peignit des chofes obcenes , ( lihi- ) celies que nous avons en ce genre ne peuvent done pas reraon- ter plus avant que le temps de cet Ancien maitre .

Ariftide de Thebes ofa eflayer de rendre les fens & les paflions, omnium primus animum pinxit & fenfus omnes exprejftt , quos vacant Gra- ci , ideft perturhationes ; II etoit conptemporain d’ Apelles , & nous avons des Peintures qui ne peuvent etre anterieures a cet Ar- tille .

Puifque Nicomaque donna le premier un Bonnet a UlilTe ; hie primus Ulixi addidit Pileum ; Si nous faifions voir un UlilTe fans bonnet, nous ferions on droit de croire qu il a ete peint, avant qu’on eut admis I’invention de Nicomaque .

Les Grilles que nous montrerons dans la fuite, etant de I’inven- tion d’Antyphile, ne peuvent lui etre anterieurs.

Dans la crainte d’etre trop long je m’arrete id , quoique j’aurois beaucoup de chofes a joindre a ce que je viens de dire: je ne parle pas non plus des differens ftiles qu’ on remarque dans les Peintures que nous donnons, & qui font fi propres a faire connoitre le temps & meme les Ecoles ou elles ont ete faites , comme j’ aurai occafion de le faire voir dans la fuite . Cependant il y a encore une autre maniere qui me femble tres propre a determiner les temps de ces Peintures, & je crois qu’il n’eft pas inutile de la rappeller id, parce qu’en comparant enfemble toutes les methodes que nous fuiverons, & en voyant comment elles fe rapportent , on fera plus en etat de juger de la verite des refultats qu’elles fournilfent .

Ifidore nous apprend dans le Chapitre trente dnquieme de fon dix feptieme livre que Cliftene changea la forme des Timons des Chars qui fervoient aux Quadrigesj avant lui on employoit ces dou- bles Timons dont Sophocles parle dans fon Eledre . Cliftene les re- duifit a un feul . Nous avons un Vafe dont la Peinture reprefente ces doubles Timons, il eft done d’un temps antdieur a celui de Cli- Vol. II. f f ftene ,


1 14 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

fingk one . We have a Fafe , 'v>=hofe painting reprefente thefe double Poles , confequentlj it is of a time anterior to that of Cliftenes , and thd ixe may be ignorant of the Age vihen he lived , could we know that of the painting of this Fafe , the time when this change in the Carrs employ’d at the Olympick Games was made , might niery nearly be ascertain’d .

Thus we shall obferve , that certain publick or particular Cu- foms , of which the beginning , and the end are known , and which are found in thefe paintings , show that they cannot poffibly be

anterior to that cuftom they reprefent , nor pofterior either to the

time , when the cuftom • ceafed ; of which here are one example . Masks having been invented by Fhefpis , or according to others by Efchilus , thofe Fafes which reprefent Theatrical Scenes , where Masks appear , cannot be anterior to one or to the other , the laft of

whom was contemporary with Themiftocles , and lived about the year 204. of Rome , and the other wrote 80. years before this ora .

III. After having fpoken of the ufes and the date of thefe

Fafes , we shall endeavour to find out by whom they were made . Ta- lus , the Nephew of Dedalus invented at Athens the Potters wheel:

This City was fo proud of this difcovery , that she feems to have

been defirous of commemorating for ever upon two of her Medals the

great value she fixed upon it; On one ^ was reprefented an Owl upon

a Fafe ( 26 ), on the other, there was likewife a Fafe ( 27 ) , but the Owl is perched upon an Olive branch ; as if she meant to shew

that the Athenians did not glory lefs in their difcovery of the Wheel,

than in their being protedled by Minerva ; or that the advantages

gained by the manufaBures of Fafes , were not inferiour to thofe of

the Olive Tree looked upon as a prefent of the Goddefs . Before

the ufe of the Wheel , the Workman fervilely attached to the Mould

on which he was obliged to fpread his Clay , could only give his

Fafes


{i 6 ~) Recueil de Medailles des Peuples & Medallion d’argent que Milord Fortrofe a nouvel- Villes , public par M. Pelerln Tom. i. Planch lement apporte de Sicile , & qui reprtfente la

XXIII. N. id. (,^7) N. 17. Idem. Je connois un chouette perchee fur un Vale couche liir le cote

pour




ReCUEIL d’AntIQUITES EtRUSQUES GrECQUES ET RoMAINES 1 1 5

ftene, 8c fi nous ignorions le fiecle oii il vivoit 5 c que nous fuffions celui de la peinture de ce Vafe , on pourroit trouver a peu-pres le temps oil Ion fit ce changement dans les Chars qu’on employoit aux Jeux Olympicjues.

Ainfi nous remarquerons que certains ufages publics ou par- ticuliers , dont on connoit le commencement ou la fin , 6 c que Ton trouve dans ces Peintures, montrent qu’elles ne peuvent pas etre an- terieures a cet ufage qu’elles reprefentent , ni pofterieures au temps oil cet ufage auroit celTe . En void un exemple ; les mafques ayant ete inventd par Thefpis , ou felon d’autres par Efchile , les Vafes qui reprefentent des Scenes de Theatre ou Ton voit des mafques ne peu- vent etre antdieurs a fun ou a I’autre , dont le dernier doit com- temporain de Themiftocle, 8 c vivoit vers fan deux cent quatre de Rome , 6 c f autre ecrivoit quatre vingt ans auparavant cette Epo- que .

III. Apres avoir parle des ufages 6 c du temps de ces Vafes, nous allons elfayer de chercher par qui ils ont de faits . Talus neveu de Dedale inventa dans Athenes le Tour a Potier , 6 c cette Ville fit un fi grand cas de fon invention, qu’elle femble avoir voulu eternifer fur deux de fes medailles le fentiment qu’ elle en avoit ; dans f une die fit reprefenter une Chouette fur un Vafe (z6 ) , dans I’autre on voit egalement un Vafe ( 27 ) mais la Chouette eft perchd fur une branche d’Olivier, comme pour montrer que les Athdiens ne fe glorifioient pas moins de la d^couverte du Tour que de la protedion de Miner- ve, ou que les avantages produits par les fabriques de Vafes n’etoient pas infdieurs a ceux que rapportoit I’Olivier regarde comme un pre- fent de la Ddlfe . Avant I’ufage du Tour , f ouvrier fervilement at- tache au moule fur lequel il etoit oblige d’ etendre fon Argille , n’etoit le maitre de donner a fes Vafes qu’ un trd petit nombre de formes peu compofees; mais des-que Talus I’eut mis en polfeffion de

ce


pour montrer la decouverte du Tour , cet oifeau tout le champ eft environne dune couronne d’Oli-

a pres de lui un trident avec un dauphin pour vier pour faire voir qu’Athenes appartenoit a Mi-

marque des pretenfions de Neptune fur I’attique , nerve.


ii6 Collection of Etruscan , Greek, and Roman Antiquities


a few forms , and thofe wry fimple ; but as foon as Talus

had put him in poffe/fion of this new Method , he was able to difplay his Genius , and make known thefe beauties which his Art crea- ted : It is then moft probably to the Athenians , who invented the

Wheel, and were the firft who made ufe of it , that we are indeb- ted for the greatejl part of the forms we admire , and in which one can eafily fee that tafte and elegance , which dijlinguishes this Peo- ple above all others .

Euchirus , a relation of Dedalus , according to Ariflotle (28) , invented Painting in Greece ; for what fay’s Plato , from the Works of Deda- lus , one may judge what one mujl think of the paintings of Euchi- rus , which rnuji, have been fill more barbarous than his Statues j he f peaks of them in this manner (29) ; ” Our Statuary’s af'ure us , that „ if Dedalus at this time was to produce works like unto thofe which

„ gave him fo much reputation , he would be turned into ridicule , and Paufanias , at the fame time (30) that he acknowledges there was

fomething divine in them , allow's them to have been monfrous . The

Attempts of Euchirus and of the Painters who imitated him , as we shall fee prefently , were not lefs deformed , and you faw in them

rather the defire of reprefenting the things , than the things they meant to reprefent .

It was in Corinth that the daughter of Dibutades of Sicyone, made the firfi portrait ; having obferved that the shadow of her Lo- ver was traced upon the Wall , when he was between it and the

lamp which lighted them , she tried and fucceeded in fixing that shadow' whofe outline she follow’d exadlly with a pencil , which pro- bably gave the idea of the firfi Monochromate . Dibutades was a Pot- ter , he contrived to fill this outline with the Clay of which he

made- his P~afes , and to put it into the fire with them to give

it more confifiance , which was the firfi model . As this ingenious

Artijl


(28) Euchir Dxdali cognatus , in Grtecia pi- Buram invetiit, ut ^rijioteli placet. Plin. Lib. vii. cap. 55.


(2p) Plato in Hipp. maj.

(30) Paufan. Lib. xi. pag. 92., 48.

(31) Terra fingere &• argilla jimilitudmes ,



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines i 17

ce nouveau moyen , il put diployer fon genie , & faire connoitre les beautes que fon Art pouvoit creer : c’ eft done probableraent aux Atheniens, qui inventerent le Tour & furent les premiers a le mettre en ufage , que nous devons la plus grande partie des for- mes que nous admirons a prefent , & dans lesquelles on reconnoit aifement le gout & 1 ’ elegance qui diftinguent ce Peuple par delfus tous les autres .

Euchir parent de Dedale inventa , fuivant Ariftote (28) , la Peintu- re en Grece : parce que dit Platon des ouvrages de Dedale on peut bien juger ce qu il faut penfer des Peintures d’ Euchir qui devoient etre encore bien plus barbares que les Statues de ce premier ; void comme il en parle (ip) ” nos Sculpteurs alfurent que fi Dedale fai- „ foit aujourd’hui des ouvrages pareils a ceux qui lui ont donn6 tant „ de reputation, il palferoit pour ridicule; 6c Paufanias (30) en y re- connoilfant quelque chofe de Divin avoue pourtant qu’ dies etoient monftreufes . Les elfais d’Euchir 8c des Peintres qui I’imiterent , ainfi que nous le verrons bientot, n’etoient pas moins difformes, 6c Ton y reconnoiffoit plutot I’envie de reprefenter les chofes, que les chofes qu’ils vouloient reprefenter.

Cell dans Corinthe (31) que la fille de Dibutades de Sicyone fit le premier portrait; ayant remarque que 1’ Ombre de fon amant fe pei- gnoir fur le mur, quand il etoit entre lui 6c la lampe qui les edairoit, elle dfaya 6c reuffit a fixer cette Ombre fugitive dont elle fuivit exade- ment tous les traits avec un crayon : ce qui donna vraifemblablement I’idee du premier Monochromate. Dibutades qui etoit Potier de ter- re, imagina de remplir ce contour avec I’argille dont il faifoit fes Vafes, 6c de le mettre au feu avec eux, afin de lui donner plus de confiflance ; ce qui fit le premier modele . Comme cet Artifte ingd IL nieux


Dibutades figulus primus invenit Corintbi filice opera', ^uce capta amore juvenis , illo abeunte peregre , um~ bram ex facie ejus ad lucernam in pariete lineis cir- cumferipfit : quibus pater ejus imprejja argilla typum


fecit , (s" cum c£teris fBilibus induratum igni propth fuit ; eumque fervatum in Nymphao , donee Corin- thum Mummius everteret , tradunt , PJinius Lib. XXXV. cap. 12.


1 18 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

A-tift added afterv^ards , ( 32 ) RMck to the earth -which he ^ made ufe of for his models , it feems probable that he made ufe of it alfo in his Vafes , and perhaps it is to him -we o-we the idea of that red

crduur -which is their ground. The profile of -which his daughter gave him the idea , -was probably placed upon thefe Fafes to -which it -was an ornament , hence it is that -we frequently find heads upon thefe fort of -works , and -which -was continued to mark the Origin of

the Art , as -we have have she-wn that the ancients made it a rule to preferve in all times the Types of Architedlure and Sculpture , be-

caufe they call’d to mind their Origin .

Ardice of Corinth and Telephanes of Sicyone introduced , as -we

have find elfe-where , fame more extenfiive lines in the tracing of the

figures -which had been invented before their time , and Cleophantes filled them up -with fome colours laid fiat . This lafl method mujl

have protradled greatly the progrefis of the art ^ for it took a-way all

idea of making shades , managing lights , and dijlinguishing the inte- fiour parts ^ as it defiroy d all the details . A fimple outline -would

have been better ; for , in painting , it is eafier to learn that of -which -we are ignorant , than to correB the bad maxims -we have learnt .

Ho-wever , they already felt that the fame art -which reprefented lAen^ could like-wife reprefent their ABions , and as Poetry and Hiftory ,

should chufe thofe -which deferve mojl to be kno-wn ; The Fables of

their Gods , the Exploits of their Heroes , -what had been done at the Siege of Troy , -were -what the Poets then fung , and indeed

-what -was greateft among the Grecians . But -what she-ws plainly their

Genius , and mujl al-ways furprife , is , that -with fio fe-w means to execute them , the Painters of thofe times should . have dared to un-

dertake the reprefentation of fuch fubjeBs : but they did neverthelefs , and Strabo ( 33 ) tells us , that in the Temple of Diana at the mouth of the Alpheus , Cleantes -who came a little after Cleophantes painted

that Goddefs carried up into the air by a Griffin ; the burning of

Troy


(32) Dibmadis invmtum efi nhrkam addere. Plin. Hip. Nat. xxxr.




Recueil d’Antiq.uites Etrusques Grecques et Romaines 1 19

nieiix ajouta dans la fuite la Rubrique a la terre (32) dont il fe fervoit pour faire fes modeles , il nous paroit vraifemblable qu’ il 1’ employa auffi dans fes Vafes , & cell peut-etre a lui que Ton doit I’idee de cette couleur rouge qui en fait le fond . Le Profil dont fa fille lui donna 1 idee , fut probablement place fur les Vafes auxquels il fer- voit d ornement : dela ces tetes que 1’ on trouve frequemment fur ces fortes douvrages, 6c que Ton conferva pour marquer I’Origine de I Art, Conime nous avons fait voir que les Anciens fe firent une re- gie de conferver dans tons les temps les Types de I’Architeaure 6c de la Sculpture , parce qu’ils en rappelloient I’Origine .

Ardice de Corinthe avec Tel^phanes de Sicyone jetterent, comme nous 1 avons dit ailleurs , quelques lignes un peu plus entendues dans les contours des figures inventees avant eux , 6c Cleophantes les rem- plit de quelques couleurs mifes a plat . Cette derniere pratique dut infiniment retarder les progres de 1’ art , car elle ota toute idee de placer des ombres, de menager des lumieres, 6c de diftinguer les par- ties interieures dont elle fupprima tons les d^ails . Un fimple con- tour eut mieux valu. Car, dans la Peinture, il eft plus facile d’ap- prendre ce que Ton ignore, que de corriger les mauvaifes maximes que I’on a apprifes . Cependant on fentoit deja , que fart qui repre- fentoit des hommes, en pouvoit aufli reprefenter les adions, 6c que comme le faifoient la Poefie 6c I’Hiftoire , il devoit choifir celles qui meritoient le plus d’etre connues. Les fables de leurs Dieux , les ex- ploits de leurs Heros, les chofes qui s’etoient faites au Siege de Tro- ye etoient ce que les Poetes chantoient alors , 6c ce qu’il y avoit en effet de plus grand parmi les Grecs . Mais ce qui montre bien leur genie 6c ce dont on ne pent affez s’etonner c’eft qu’ avec ft peu de moyens de les rendre , les Peintres de ces temps la ayent ofe entre- prendre de traiter de tels fujets: ils le firent pourtant, 6c Strabon (33) nous apprend que dans le Temple de Diane a I’emboucheure de I’Al- phee, Cleantes qui vint peu apres Cleophantes, peignit cette Deelfe

enlev^e


(33) Strab. Lib. xiii.



\io Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

Troy , and the birth of Jupiter , to •whom according to Jtheneus (34) Neptune •war offering a fprig of Thyme . We have already feen a publick chace executed after the manner of thofe timer ; and voe shall give in this colleBion many other fmilar examples: Such as Lams in

the voyage -where he -was met by (Rdipus , and Thefeus combatting the

Minotaur , -with Ariane •who taught him the -windings of the Laby- rinth . In that fate of barbarifm in -which Painting fill -was in

Homers time , it is not -wonderfull , accuftom’d as be -was to paint

-with the moft lively colours every objeEl of nature , that he should not have found that art fatisfallory enough to deferve his mention of it .

The firjl good paintings -which have been fpoken of fince the time of Euchirus , are thofe -which Pliny fay’s -were fill feen in his time at Cicre , at Ardea , and at Lanuvium ; they -were , fays he ,

more ancient than Rome . The fame Mafter had executed the pain- tings at Ardea , and at Lanuvium . An infcription of a much later

date ( as may be feen by the Latinity of it ) calls him M. Ludius plot as ^ and gives us to underfland that his origin (35) -was of yEtolia: His Atalanta and his Helen preferved at Lanuvium -were of exquifite beauty , but the latter -was reprefented as a Virgin ( Coiilinus pi 6 l 93

funt nudse, ab eodem artifice, utraque excellentiffima forma, fed al- tera ut Virgo ) admitting only that thefe piElures -were painted fifty

years before the foundation of Rome, the refult muft be V. that Pain- ting -was even then at a high pitch , fince in Caligula s time -when they had in Italy piElures of the great eft Painters of Grece , thefe could bear to be compared -with them , fo that this Prince -wanted to carry them off . that thefe Paintings -were Grecian , for this Elotas -who painted them -was not of Ardea , fince the infcription fay's that not only he received there the rights of a Citizen but that he -was originally from yEtolia . In effeEl the tafle of thefe paintings , the Naked , the ideal Beauty , the expreffton of Virginity

-which


(34) Athen. Lib. viii.



I2I


Recueil d Antiquites Etrusques Grecques et Romaines

en lair par im Griffon , I’lncendie de Troye 5 c I’Accouchement de Jupiter a qui , felon Athaiee ( 34 ) , Neptune offroit une plante de Thim. L on a deja vu une chaffe publique rendue a la maniere de ces teraps-la, 5c nous donnerons dans ce Recueil plufieurs autres exemples fembla- bles , comme Laius dans le voyage oii il fut rencontrd par (Edipe, & Thefee qui combat le Minotaure, avec Ariane qui lui fit connoi- tre les detours du Labyrintlie . Dans cet etat de barbaric oil la Pein- ture etoit encore au temps d’ Homere , il n’ eft pas etonnant qu ac- coutume comme il 1 etoit a peindre avec les couleurs les plus vives tous les objets de la nature , il n’ait pas trouve cet art aflez fatisfai- fant pour meriter qu’il en parlat.

Les premieres bonnes Peintures dont il foit parle depuis Euchir font celles que Pline dit quon voyoit encore de fon temps a Cere, a Ardee 5c a Lanuvium : elles dtoient , dit-il , plus anciennes que Rome. Un meme maitre avoit execute celles qu’on voyoit a Ard^e 5c a Lanuvium , une infcription d’un Siecle fort pofterieur ( com- me on le reconnoit a fa latinite) I’appelle M. Ludius Elotas, 5c nous apprend qu’il tiroit fon origine d’Etolie ( 35 ) : Son Atalante 5c fon Helene conferv& a Lanuvium etoient I’une 5c I’autre d’une excellen- te beaute , mais la feconde etoit reprefent^e comme une Vierge ( Co- minus PiEleC funt nudte ab eodem artijice utmc^ue excellentijjlma jvyma , fed altera ut Virgo ) . En admettant que ces Tableaux furent peints feu- lement cinquante ans avant la fondation de Rome, il en refulte 1 ° que des-lors la Peinture etoit arrivee a un tres haut point, puifque du temps de Caligula oil Ton poffedoit en Italie les tableaux des plus grands Peintres de la Grece, ces anciens morceaux pouvoient foutenir la comparaifon avec eux , de forte que ce Prince vouloit les enle- ver . 2 ° Que ces Peintures etoient Greques , car cet Elotas qui les avoit faites n’etoit pas dArdee, puifque I’infcription dit que non feu- lement il y re^ut le droit de Citoyen, mais qu’encore il etoit origi- naire d’Etolie : en effet le gout de ces Ouvrages , le nud , la beaut<i

Vol. II. h h ideale ,


(35) Pliii. Lib. XXXV. Cap. lo.







122 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

ixhich be had been capable of ghing , point out a Grecian painter •who had come to fettle in Latium , ‘where he ewas the beft , and perhaps the only one that exifted in his time : fo that Pliny s ajfer-

tion does not shew that painting was flourishing in Italy in the time of Elotas , but only that the Grecian Painters bad already long began

to paint there .

Whilji I am writing I have now before me a fragment of a

very ancient Fafe , which is the fame that is engraved on the Pla- te of the Dedication of this Folume , the Drawing , the Colours and

the little of the Ornaments remaining , are more corretl and finish d than thofe of the paintings on the Fafe of the Boar hunt (3^) , which

is fujficient to shew that the Fafe of which this fragment was a part muji have been of a later date : for the Art in the one feems to

have advanced fome few fteps further than in the other . But what proves it beyond a doubt are the letters on this fragment , and

•which , as thofe we have mentioned fo often , are Cadmean , but of

a period nearer to ours , flnce what is remaining of the word

Ktie of which fome letters is wanting , you fee the form of the

Theta , which was afterwards introduced into the Simonides Alphabet as is remarked in feveral ^Earble infcriptions at Athens by iV/, Stuart ^ and in Italy by the Abbe Winckelman . This letter being conneBed

with charaBers where one fees in the name of Foineus the Cadmean Fay^ Fy and Sigma , one cannot doubt but that it is of a period lefs di-

flant from Simonides , and confequently that the painting of this Fafe

is pojleriour to that of the flrft .

However if we compare this fame painting with the idea Pliny gives us of thofe reprefenting two naked women of perfeB beauty , if •we meafure the great diftance that there is between them and the

progrefs the arts muji have made to arrive from one to the other ,

we shall be eaflly perfuaded that it could not have been compafs’d in

lefs than two Centuries . It is evidently in that fpace of time , or

what


(35) Vol. I. Planch. 22. 24. 25.



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 123

ideale , 1 expreflion de la Virginite qu’on y avoit su rendre , montrent un Peintre Grec qui etoit venu s etablir dans le Latium , oii il etoit le meilleur & peut-etre le feul qui exiftat de fon temps j ainfi I’afler- tion de Pline ne montre pas que la Peinture fut florilTante en Italic au temps d’Elotas, mais feulement que les Peintres Grecs avoient deja depuis long-temps commences a y exercer la Peinture.

En ecrivant ceci j’ai devant moi le fragment d’un Vafe tres an- cien qui eft le meme que j’ai fait graver dans la Planche de la Dedi- cace de ce. Volume: le Delfein les Couleurs & le peu d’Ornemens qui reftent encore font plus fins Sc plus recherches que ne font les memes chofes dans les Peintures du Vafe de la chalfe de Sanglier (^ 6 ) , ce qui fuffiroit pour montrer, que celui dont ce fragment faifoit partie devoit etre pofterieur au Vafe fur lequel font les Peintures citees : car 1’ art paroit dans 1’ un avoir fait quelques pas de plus que ceux que 1’ on remarque dans I’autre: mais ce qui acheve de le prouver, ce font les lettres que Ton voit fur ce fragment. Sc qui, comme celles dont nous avons parle tant de fois, font Cadmeenes, mais d’un temps plus voi- fin de nousj puifque dans ce qui refte de la parole Ktid a la quelle il manque quelque lettre, on reconnoit la forme du Theta; qui dans la fuite entra dans I’Alphabet de Simonide, ainfi que le prouvent divers marbres obferves a Athenes par Mf Stuart, Sc en Italie par Mf L’Ab- be Winckelman . Cette lettre fe trouvant alliee avec des cara£teres oil Ton reconnoit dans le nom Foineus le Fay, le Ny, Sc le Sigma de Cadmus, on ne peut douter que le monument fur lequel elles fe trouvent ne foit d’un temps moins eloigne de Simonide, que ne I’eft celui que nous lui comparons, Sc que par confequent la peinture de ce Vafe ne foit pofterieure a celle du premier,

Cependant fi Ton compare cette meme Peinture avec I’idee que nous donne Pline de celles oh Ton voyoit deux femmes nues d’ une parfaite beaute, fi Ton mefure I’immenfe diftance qu’il y a entre elles. Sc le chemin que I’Art avoit a faire pour arriver de I’un a I’autre, on fe perfuadera aiftment qu’ il ne lui a pas fallu moins de deux fiecles pour y parvenir. C’eft evidemment dans cet efpace de temps, ou ce qui eft la meme chofe , dans les deux cent cinquante ans qui

pre-



124 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

isihat if the fame thing , in the two hundred and fifty years before the foundation of Rome , that one muft place Cimon of Cleonea ,

who firft underfiood the art of fioreshortning and <varied the attitudes

of the head as occafion required , who marked the articulations , the nreins , and know the manner of throwing his draperies , and of expref- fimg the folds : he follow'd , fays Pliny , the foot fteps of Eumarus who firft began to diftinguish the fiexes , and painted all forts of fi- gures . 'This Eumarus was evidently anteriour to the painting of the

boar hunt which we have given , for we fee thefe animals and the

fix is very evidently marked in the Hunters . It is then between the fpace of time when this Vafe was made and the time of Eu-

chir that we muft place Eumarus and thofi who painted Monochramates fuch as Cleantes , Hygiemon , Dinias and Charmades . In allowing only fifty years between the fragment and the Vafe we have compa- red with it , it would be of about fifty before Cimon and three

hundred years before Romulus or Bularche who lived in his time , and

of a hundred and thirty eight after Euchirus . Vhe little progrefs

the art had made shew plainly that this fpace is not too extenfive , and as there is perhaps a much greater difference between the pain- ting of Elotas and that of the hunt , than there is between the lat-

ter and that of Euchirus , there muft alfo have been a much greater interval between thofi times , which according to my calculation should

be fomething more than the double .

Euchirus who invented painting was contemporary with Thefeus

who lived about twelve hundred and fourteen years before the Vulgar /Era ; being related to Dedalus , he muft have been likewife to Valus to whom we owe the Potters Wheel , I am going to give here a fingular monument ( 37 ) which feems to unite the art of thefe three Jrtifts . It is a Vafe whofi form is of all thofi that we have, the

eafieji for execution , yet in that very point it is wanting , which being never feen in thefe fort of works fiems to mark the infancy

of


(37) Planche X.









Recueil d’Antiquites Etrusq.ues Grecques et Romaines 125

precedent la fondation de Rome qu’il faut placer Ciraon de Cleonee, qui le premier connut les raccourcis, &: varia les airs de tete felon le befoin quil en avoit , qui marqua les articulations, les veines & connut la raaniere de jetter les draperies, & d’en rendre les plis. II fuivit , dit Pline , les traces d’Eumarus qui le premier diftingua les fexes & peignit routes fortes de figures. Get Eumarus etoit evidem- ment anterieur a la Peinture de la Chalfe que nous avons rapportee; car on y voit des Animaux, 8c le Sexe eft tres bien marque dans les Chaffeurs. C’eft done entre I’efpace du temps oii a ete fait ce Vafe, Sc celui d Euchir qu il faut ranger Eumarus 8c ceux qui ont peint les Monochromates, comme Cleantes, Hygiemon, Dinias 8c Charmades. En ne mettant que cinquante ans de diftance entre le fragment dont nous avons parld, 8c le Vafe que nous lui avons compare, il feroit d environ cinquante avant Cimon & trois cent ans avant Romulus ou Bularche qui vivoit de fon temps, e’eft-a-dire, cent trente huit apres Euchir . Le peu de progres que I’art avoit fait , montre affur^ment que cet efpace n’eft pas trop etendu, 8c comme il y a certainement bien plus de difference entre la Peinture d’Elotas 8c celle d’Euchir, il doit auffi y avoir un beaucoup plus grand intervalle entre ces temps, qui, felon mon opinion , fe trouve etre d’un peu plus du double .

Euchir qui inventa la Peinture etoit contemporain de Thefee qui vivoit environ douze cent quatorze ans avant I’Ere vulgaire; comme parent de Dedale il letoit par confequent de Talus auquel nous de- vons le Tour a Potier . Je vais donner id un monument fingulier (37) qui femble reunir I’art de ces trois Artiftes . Cell: un Vafe dont la forme eft de routes celles que nous avons la plus facile a rendre, 8c qui malgre cela manque du cote de I’exdution ; ce qui ne fe voyant jamais dans ces fortes d’ouvrages femble marquer I’enfance de fart de Talus : on ignoroit alors la fafon de placer la teinte jaune fous la noire, ce qui paroit annoncer un temps antdieur a celui de Dibutades ; enfin les figures qui font exdutds a la maniere d’Euchir, ont prdedees la Peinture lineaire, car le fond en eft fait avec les contours, &; pour indiquer quelques parties on s’eft fervi de la Hampe du Pinceau md me, parce qu’on ne favoit pas faire des traits avec la pointe: enfin 0/. II. i i les



125 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

of the art of talus , they is^ere at that time ignorant of the man- ner of placing the yellow tint under the black , which feems to point out a time anteriour to Dibutades , laftly the figures which are pain- ted in Euchirus’s manner , haw preceeded the lineal painting , for the

ground of it is made with the outlines , and to mark fome parts

they haw made ufe of the wrong end of the pencil not knowing

how to make the lines with the point : the ornaments roughly drawn upon this Vafe , and which are of the fort which we call a la

Grecque , reprefent thofe fort of Labyrinths , which they pretend that Dedal us in'vented , and which one fees engraved upon fome ancient fiones . However barbarous this monument may be , it is neverthelefs

very Interejling and Curious , fince on one hand it shews the Infancy

or as one may the Cradle of the Hrt , and on the other shews us

in the clearefl manner a commerce between the Hrtifis of Great and

Little Grece which continues without interruption from the beginning of painting till the time that the former fubmitted to the Romans . For ,

as from the ornaments we have been fpeaking of , one difcovers the

traces of that commerce from the time of Euchir down to the Reign

of Romulus , fo , many other monuments of the fame nature shew its continuance from the reign of that Prince till the deftruBion of the

manufaBures of Capua . On a fine Cup made in the manufaBures of

Campania , and published by M\ Mai^occbi ( 38 ) , he has remarked the ancient cbaraBers made ufe of in Attica about five hundred years be- fore our Era , this Cup then , and the painting with which it is

adorned , mujl belong to the time when thefe charuBers were in ufe

among the Greeks , juft as a little Vafe which 1 defcribe , mujt be pojteriour to Alexander , and confequently near the and of the Arts ,

fince the letters on it are the fame that were made ufe of after the

Reign of that Conqueror . One can then by the means of a ColleBion of antique Vafes shew the whole progrefs of Painting from its begin- ning to its fall : for it muft be remarked that not only thofe they

executed in Clay , but even thofe they made on Wood , or by the

means of fire , were quite degenerated towards the end of the age

which follow’d the death of Alexander , and as the monuments on which

we




Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 127


les ornemens groffi(^rement deffines fur ce Vafe , font de cette efpece que 1 on appelle a la Grecque , & reprefentent ces fortes de Laby- nnthes dont on pretend que Dedale fut I’inventeur , & que I’on voit graves fur des pierres antiques : quelque barbare que foit ce Monument, il eft neanmoins tres intdreffant, &c tres curieux puifque dune part il montre I’Enfance , & pour ainfi dire le Berceau de I’Art, & que de 1 autre il nous fait voir d’ une maniere indubitable entre les Artiftes de la Grande & de la Petite Grece un commerce qui continua fans interruption depuis le commencement de la Peinture juf qu au temps ou toute 1 Italie fut foumife aux Romains . Car de meme que par les monumens dont nous avons parl^ ci deffus, on decouvre des traces de ce commerce depuis Euchir , jufques vers le Regne de Romulus , ainfi plufieurs autres monumens du meme genre en mon- tient la fuite dans 1 efpace qui secoula depuis la mort de ce Prince jufques a la deftrudion des Manufadures de Capoue . Sur une belle Coupe faite dans les manufadures de la Campanie &; publiee par Mr Mazocchi ( 38 ), il a remarque les anciens caraderes employes dans I’Attique environ cinq cent ans avant notre Ere , il faut done que cette Coupe & la Peinture dont elle eft orn^e , appartienent aux temps oil ces caraderes etoient en ufage chez les Grecs ; Comme il fiuit qu un petit Vafe que je decrirai dans la fuite foit pofterieur a Alexandre & par confequent voifm de la fin de I’art, puifque les let- tres que I’on y lit, font cedes que Ton employa apres le regne de ce Conqud-ant: on pent done par le moyen d’une fuite de Vafes anti- ques, faire voir toute la marche de la Peinture depuis fon commen- cement jufques a fa chute j car on doit obferver que non feulement les Peintures que I’on executoit en terre, mais meme cedes que I’on faifoit fur des Tables , ou par le moyen du feu , etoient totalement degenerees vers la fin du fiecle qui fuivit la mort d’ Alexandre , & comme les monumens fur lesquels nous fondons nos recherches appar- tiennent a des Epoques differentes qui font dderminees par les let-

tres


4


(38) Comment, in Tab. Herack'enfes Pag. 554.


iz8 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

found our refearcher belong to different Epoch, determined hj then Utters and paintings , by combining the files of thofe upon the other Pffes , -with the circumfiances pointed out by the fubjeBs t ey repre- fent and conneBing them mth the Epochs , one may fill up the intervals that are between them , and mark the times when thefe dif- ferent paintings were executed . This shews plainly that the examma-

tion of thefe Vafes ( that part of antiquity hitherto fio negledled ) is neverthelefs the only one that can shew , as in a Genealogical ^ Chart, the progrefs of human induflry in the finefi of the Arts of its in-

vention , which is furely a great exhibition for the Curious ^ and Phi- lofopbers : befides it is the only part of antiquity that is able to furnish fo great a number of Monuments, among which we find fiome of the mofi ancient and the mofi authentick that we know of.

To verify what has been faid , one mufl examine if it agrees

with the dates fixed by Hifiory , with its fadls , and with the mo- numents we poffefs ; in short if all that does not defiroy what the

ancient Authors fay , and ferves to clear up the obfcurities in them,

and even fometimes to refute what would be abfolutely falfe ; this is

what we are going to attempt .

The fall of the Pelafgians fpoken of in the firfl Chapter of this Work , append according to Denys of Halicarnaffus fiixty years

before the Siege of Troy ; Thefe People , fays he , did not defect

all at once , and it was ten years after the defiruBion of Ilion be-

fore they were all gone over to the Grecians or to the Barbarians . The method of their flight is a very natural one ; for how could a

whole Nation , who muft pafs the Sea , find in lefs time Boats and Seamen fujficient to tranfport themf elves to other Countries ? The inha- bitants of the Sea Coajls were undoubtedly thofe who , taking advan- tage of the convenience of their fiituation , could efcape firfl : The

Towns they abandoned becoming defects , the Etrufcans who lived there in common with them , and who remaining were obliged to fubmit

to the cruel Law of Sacrificing the tenth part of their men , were

fo weaken'd that they could fcarfely keep or defend them . We have

shewn that a part of the Pelafgians retired to Attica towards the

time



Recueil d’Antiquites Etrusq.ues Grecques et Romaines 125)

tres & les peintures dont ils font ovnts , en combinant les ftiles de celles qiii fe troiivent fur les autres Vafes , avec les circonftances indiquees par les fujets qu’elles reprefentent & les liant avec ces Epoques, on pent remplir les intervalles qui font entre ces dernieres, & marquer les rap- ports qui font entre les temps oil ces differentes peintures ont ete faites. Ceci montre bien que ces Vafes fi ndgligds jufqua prefent, font cepen- dant les feules moniimens qui puilfent faire voir comrae dans une Carte Genealogique les progr^s de finduftrie humaine dans le plus beau des Arts quelle ait invente, ce qui prefente alfurement un grand fpe£tacle aux curieux & aux Philofophes, qui voyent manifeftement que cette partie de 1 Antiquite eft la feule qui puiffe fournir un fi grand nombre de morceaux parfaitement bien conferves , parmi lesquels on trouve les plus anciens & les plus authentiques de tous ceux que nous connoiflbns.

Pour verifier la certitude de ce que 1 on vient de lire , il faut voir s il s accorde avec les Dates fixees par 1 Hiftoire , avec les Faits qu^elle rapporte , & avec les Monumens qui nous reftent ; enfin fi tout cela loin de detruire ce que difent les Auteurs Anciens , pent fervir au contraire a eclaircir ce que Ion y trouve d’obfcur, quelque fois meme a refuter ce qui feroit manifeftement faux , c’eft ce que nous allons elfayer de faire .

La Decadence des Pelalgues dont il eft parle dans le premier Cha- pitre de cet ouvrage arriva, fuivant Denis d’Halicarnalfe , foixante ans avant le Si^ge de Troye ; ces Peuples , dit-il , ne d^ferterent pas tous a la fois, & ce ne fut que dix ans apres la deftrudion d’llion qu’ils furent tous pafles chez les Grecs ou chez les Barbares . L’ordre de cette fuite eft fort naturel ; comment en effet un peuple tout entier qui devoit traverler la mer eut-il dans un moindre efpace de temps trou ve aflez de Barques 8c de Matelots pour fe tranfporter en d’ autres pais? les habitans des Plages mari times furent indubitablement ceux qui profitant de la commodite de leur pofition purent s’enfuir les premiers , les Villes qu’ils abandonnerent etant devenues des folitu- des , les Etrufques qui les partagoient avec eux , 8c qui en reftant furent obliges de fe foumetre a la loi cruelle qui ordonnoit de fa- crifier la dixieme partie des hommes refterent tellement alfoiblis qu’ils ne pouvoient prefque plus les garder ni les deffendre . Nous avons

FbL IL k k fait


1 30 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

time of Tbcfeus (39) . the inhaUtants of Chalch Neighbouring and Ori-

ginary (40) , of Attica , had naturally great ccnneBiom mth her , and might be informed by the Pelaf giant themfehes of the ftate of

affaire in Italy , and mth it^hat fafety they might lodge themfehes in tovens almoft defected and mthout defence ; upon that , united ‘with the Cumeans they determin’d to fet out under the conduit of Hippocles and Megaftenes . The Dow and noBurnal Sounds that gui- ded them in their wyage and nohich refemble thofe heard at the feafts of Ceres ; The hiftory of the Sybil itfelf , are Events of the He- roick ages , 'which alone -would point out the time of this tranfmi-

gration . Ho-wever there are t-wo opinions upon the time that Cuma

-was inhabited by the Grecians . E’elleius feems to fix their arrival

after the Trojan War : in this cafe the Chalcidians might very mil have introduced the Wheel invented by Talus , and tsihofe ufe voas at the fame time fo fimple and neceffary to people isoho mre going

to eftablish Colonies , than one can not doubt but that they brought

it -with them ; The paintings however on their Vafes could not be any longer fimilar to thofe of Euchir , for it is certain that they

muft have brought the Arts from Grece in the ftate in 'which they

' left it four fcore or a hundred years after Euchir . Painting which

had gain’d ground was rather like that of our Boar Elunt , than in the time of this firft Painter. The fecond opinion is of Strabo (41), a writer of much greater depth , and more learned in thefe matters than

Nelleius Paterculus . This Author was not ignorant that Salentum and Mctapontum had been built by the Greeks , two or three years after the taking of Troy ; and he hirnfelf fay’s , that in his time , there ' exifted ftill in the Daunian Apulia , the marks of the arrival of Dio- medes : however he affures us that Cuma is the moft ancient of all the Cities in Italy , and he manifeftly means to fpeak of Grecian

Cities by the exprejfion ( Cumsorum & Calcidentium sedificium ) . If

she


(39) Vol. I. Ch. I. & 3.

(40) jithenknfis in Eubcc^ Chakida , Eve- triam colonis occupa'vere j Lacedccmonii in Ma- gnefiam . Nee multo pojl Chakidenfes , oni , ut pYoi-


diximus , j^ttids , Hippocle (SE Aiegaphene ducihus 9 Cumas in Italid condiderunt. Hu jus clajfis curfum efi fe direBum alii columb<e antecedentis volatu ferunp; alii noBurno aris fono^ qualis Cerealibus facris cieri

foleP’



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 13 I

fait voir qu’une partie de ces Pelafgues (39) fe retira dans I’Attique vers le temps de Thefee; les habitans de Chalcis Voifins & Originaires (40) de lAttique conferverent naturellement de grandes liaifons avec elle & purent etre informes par les Pdafgues memes de letat des chofes d’ Italie , & de la Surete qu’ il y avoit de fe loger dans des Villes prefque defertes & depourves de deffenfeurs: fur cela unis aux Cumeens ils fe determinerent a partir fous la conduite d’Hippocles & de Megaftenes . La Colombe & les Sons no6lurnes qui les guide- rent de nuit dans leur voyage , 6c qui relfembloient a ceux qu’on en- tendoit dans les fetes de Ceres , 1 ’ Hiftoire meme de la Sybille font des evenemens des fiecles Heroiques , qui fuffiroient feuls pour indi- quer le temps de cette tranfmigration . Cependant il y a deux fen- timens fur celui oil Cumes fut habitee par les Grecs , Velleius fem- ble le fixer apres la guerre de Troye : en ce cas les Chalcidiens euf- fent bien pu introduire en Campanie le Tour invente par Talus 6c dont I’ufage etoit a la fois fi fimple 6c fi utile a des peuples qui al- loient fonder des Colonies, qu’on ne pent douter qu’ils ne I’ayent ap- porte avec eux; mais les peintures qu’on trouveroit fur leurs Vafes ne pourroient plus relfembler a celles d’Euchir , car il eft certain qu’ils durent tirer les Arts de la Grece tels qu’ ils y etoient lors qu’ils en partirent ce qui feroit felon Patercule quatre vingt ans ou cent ans apres I’invention d’Euchir, or il eft affure que la Peinture qui s’etoit fort avancee reffembloit alors plutot a celle de la Chalfe de Sanglier que nous avons , qu’a ce qu’ on faifoit du temps de ce premier Pein- tre. Le fecond fentiment eft de Strabon (41) ecrivain beaucoup plus profond 6c plus inftruit dans ces matieres que ne I’etoit Velleius Pa- tercule . Get Auteur n ignoroit pas que deux ou trois ans apres la prife de Troye , Salente 6c Metaponte avoient ete baties par des Grecs, 5 c il dit lui meme que de fon temps on voyoit encore dans I’Apulie Daunienne des marques de I’arrivee de Diomede, cependant il affure que Cumes , eft la plus ancienne de routes les Villes d’ Ita- lie,


folet . Veil. Pater. Hift. Rom. Lib. i. Cap. lo. mccorum adificium , antiqukate enim cmiHas & Ski- (41) Cumie -vetujtijjimmn Cbalcidmtium & Cu- lits & Jfalia Urbes antecdUt . Strab.


132 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

she is then , much more ancient than any of the others , hy making

her anteriour only by Pwehe years , the date of this eftahhshment

of the Greeks at Cuma in the Country of the Opicians , falls pre-

cifely a short time after the difcowries of Euchir and Talus ; Virgil is of the fame opinion asoith Strabo , and when Eneas arrives at Cuma he finds there , Grecians (42) that had been long fettled ; and what further proves that it was fo , is ^ that he does not look upon them to be of the number of thofe who had ruin d his Country . It is

then evident that it is by the means of this Colony , that we

have fome Monuments of the ftate of the Arts from its very ori- gin , and if the eftablishment of the Cumeans ferves to shew the

means by which we may have them , thefe monuments on their part confirm what Strabo and Virgil have thought about the time of this eftablishment , refute Velleius Paterculus , and agree with the Heroick faBs related in this Story .

Thefe Greeks of Cuma foon tranfported themfelves to Capua , and

perhaps to Nola , which they shared with their Ancient inhabitants ;

this is the reafon why medals are found whofe Ligends are in Ofcian and Greek CharaBers , hence it is alfo that thefe Medals are Jlamp’d

with the Hebon , the fame as the Medals of Pwxyjiole and Naples^

Colonies of Cuma , who had given it to them . It is well known that among the Ancients , the People who acknowledged one common

Origin , had alfo Sacrifices in common ; fuch was the Affembly of the AmphiBions in Grece , of the Etrufcans at Volfinium , and that of the Latins upon the Mount Albain ; fuch was alfo that , which in the time of Hannibal’s War , the Capuans had a mind to call , and to which they were to invite the reft of the people of Campa- nia ; fo thofe Sacrifices to which they invited the inhabitants of Cu- ma in orders to furprife them at Hama’s were family Sacrifices

( Gentilitia ) , which mark in them one common Origin .

It is almoft certain that thefe Cities thus divided , fpoke the

lan-


(42) iEneid. VI.




Recueil d’Antiquite's Etrusques Grecques et Romaines 133

lie, & il entend manifedement parler des Villes Grecques par I’ex- preffion ( Currutorum & C alcidentium adificium ) : li done elle eft beaucoup plus .ancienne que les autres, en la leur mettant anterieure feulement de douze ans , alors le temps de cet etabliflement des Grecs a Cumes dans le pays des Opiciens , tombe pri^cifement pen apres les decou- vertes d Euchir & de Talus . Virgile eft du meme fentiment que Stra- bon fur cet epoque , car lorfqu’Enee arrive a Cumes , il y trouve des Grecs (42) deja dtablis depuis long-temps , & ce qui prouve en- core que la chofe eft ainfi e’eft qu’il ne les regarde pas comme etant du nombre de ceux qui avoient ruine fa patrie . C’eft done evidem- ment par le moyen de cette colonie que nous avons quelques monu- mens de I’etat de I’art des fon origine , & ft f etabliflement des Cu- meens fert a monti'er par quelle voie nous pouvons les avoir , ces nio- numens de leur cdt6 confirment ce que Strabon Sc Virgile ont penfe du temps de cet etablilfement , aident a rtfuter Velleius Patercule , & s’accordent avec les faits Heroiques cont& dans cette aventure.

Ces Grecs de Cumes fe tranfporterent bientot a Capone & peut- etre a Nola qu’ils partagerent avec fes anciens habitans ; voila pourquoi on trouve des medailles de ces deux dernieres Villes dont les legendes font en caraderes Ofques & Grecques, c’eft aufli la raifon pour laquelle ces medailles portent I’empreinte de I’H^bon , de merae que celles de Pouzzol & de Naples colonies de Cumes . qui le leur avoit donne . On fait que chez les Anciens, les Peuples qui reconnoiflbient une origine commune avoient aufli des Alfembl^es & des facriftces en commun , telle etoit I’aflemblee des amphidions en Grece celle des Etrufques a Volft- nium Sc celle des Latins fur le Mont Albain, telle etoit aufli celle que dans les temps de la guerre d’Annibal , les Capouans voulurent convo- quer 6c a laquelle ils pretendoient appeller les autres peuples de la Cam- panie ; ainft les facriftces auxquels ils inviterent ceux de Cumes pour les furprendre, 5c qui devoient fe faire a Hamas etoient des facriftces de famille {Gentilitid) qui marquoient une Origine commune a tons les deux.

II eft prefque certain que ces Villes ainft partagees fe fervirent du language des deux nations qui les compofoient, comme Feftus dit que cela arriva aux peuples de I’Apulie qui etoient Bilangues ( hlUngues )

Vol. IL 1 1 cela



134 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

hnmage of the mo nations of M they mre compofed , as Feftus

fay’s that the fame thing happen’d to the people of Apulia who '^ere double tongued ( bilingues ) . this muft have neceffarily corrupted the two languages , and Velleius fa/s fo pofitively of the Cumeans ( Cumanos Ofca mutavit vicinia ) •• hence it is that upon a Vafe of the ColleBion I am defcribing , whofe charaBers are pofieriour to Ale- xander and which reprefents the rape of Dajanira by the Centaur Neffus , one is call’d Deianina and the other Anenifos ; Thefe two Languages were at laft blended together and formed one only , which was no longer Greek or Etrufcan , but made ufe of the charaBers of each , as shall be proved hereafter .

The ManufaBures of Vafes in the manner and with the Cha- raBers of the Grecians , which shew their origin , were eftablished at Cuma , Capua , and Nola ; fo that one muj} not think it extraor- dinary , if the painting on thefe Vafes reprefent only the Mythology ,

hijlory, Drefes and Cuftoms of the Greeks , and if the file of their

forms and their paintings have always a fmilitude to the fame things in Grece , with whom it feems they had always a great Commerce . For afterwards , according to Velleius , fame Athenians came to fettle at Naples ; This communication , proved by Hifiory , is not lefs pro- ved by the charaBers made ufe of upon thefe V ifes and which fuf-

fer’d the fame changes as thofe of the Greeks , what could not have

been without the intimate conneBion that united the Artifs of thefe People .

If fome Vafes are found on which Egyptian ceremonies are pain- ted , as thofe of the Vatican and in the colleBion of Count Cay- lus , it is , as he himfelf fay’s , that thefe Vafes have been made on purpofe to be exported to Egypt , in the fame manner that they

execute in China the defigns that we fend them from Europe , and which the Cbinefe return to us painted upon their China Ware .

One may then believe that it is to the Grecians of Campania ,

and to thofe of the Daunian Apulia , that we owe the Vafes found in thofe two Provinces ; however , tho’ I have not yet feen any with Etrufcan Infcriptions , fome fuch might be found even of the Manu-



Recueil d’A ntiquites Etrus^ues Grecques et Romaines 135

cela dut aflurement corrompre les deux idiomes & Velleius le dit pofi- tivement de celui des Cumeens (^Cumanos Ofca mutavit ' vicinia ^ ; voila pourquoi, fur un Vafe du Cabinet que je donne ici dont les carafleres font pofterieurs a Alexandre , & qui reprefente I’enleveraent de De- janire par le Centaure Nelfus , I’une eft appellee Deianina & f autre Anenifos ; ces deux langues fe gonfondirent a la fin 6c n en firent plus qu’une feule , qui ne fut ni Grecque ni Etrufque , mais fe fer- voit des caraderes de Tune 6c de I’autre ; ce que je prouverai dans la fuite.

Les Manufadures de Vafes, a la nianiere 6c avec les caraderes des Grecques qui en montrent I’origine, s’etablirent a Cumes, a Capoue, a Nola : ainfi on ne doit pas trouver etrange fi les Peintures dont ces Vafes font ornes ne reprefentent que la Mythologie, I’Hiftoire, les ha- billemens 6c les couturaes des Grecs, 6c ft le ftile de leurs formes 6c de leurs Deffeins fe reffentent toujours de letat oii les memes cho- fes etoient dans la Grece, avec laquelle il paroit que cette partie de ritalie conferva toujours un grand commerce. Car dans la fuite, au rapport de Velleius , des Ath^niens vinrent s’etablir a Naples ; cette communication prouvee par I’Hiftoire ne f eft pas moins par les ca- raderes employes fur les Vafes Campaniens, car on voit que ces ca- raderes furent foumis aux memes changemens qu’ affuyerent ceux de la Grece propre, ce qui n’eut pu etre fans I’intime liaifon qui uniffoit les Artiftes de ces Peuples.

Que ft Ton trouve quelques Vafes oil Ton a peint des Cerdno- nies Egyptiennes, comme ceux du Vatican 6c de de Caylus, c’eft, ainfi qu’il le dit , parce que ces Vafes ont ete faits pour etre tranf- portd en Egypte, de meme que I’on execute a la Chine les deffeins que I’on y envoye d’Europe , 6c que les Chinois nous renvoyent enfuite peints fur leurs Porcelaines.

On peut done croire que c’eft aux Grecs de la Campanie 6c a ceux de I’Apulie Daunienne que nous devons les Vafes trouves dans ces deux Provinces : cependant quoique je n’en aye encore vu aucun avec des inferiptions purement Etrufques , il pourroit pdmoins s’ en trouver, qui meme feroient faits en Campanie oii Ton parloit la lan-

gue




135 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

faBure of Campania 'where the Ofcian language 'was fpoken , as -well as the Grecian , and they rriight have made ufe of the firjl , on their Fafes as they did on their medals . Befides I do not douht hut that the Etrufcans profited of this fine invention brought from Grece into Italy ; knowing , as they •were , in ArchiteBure and De- fign , they -would certainly have fucceeded in this art letter than a more uncultivated people . If they have made Fafes in the fame fi- le as thofe of the Grecians , one mufi allo-w however that painting feems to have been more negleBed in Etruria than the other Arts , for in Pliny’s Catalogue of the mofl famous Painters , he mentions no one Etrufcan ; and I do not believe that any author can be

quoted who has mention’d any ; fio that , if it is [aid that they ex-

cell’ d in this Art, it is furely without any proof founded upon Mo- numents or Authors « I believe that the Eornans praBifed the Art of making Fafes , but I can shew that it is at leaf very doubtfull ,

if ever they knew how to paint them j it is however certain that

they made Fafes of different forms , for they had their ManufaBures upon the Fatican Mount , which is the reafon why I have made them come in to the title of this Work with the Greeks and Etru-

fcans .

IF, I am now going to write , what after long refieBion , I can difcern of the method the Ancients follow d in the making and

painting of their Fafes . Firfl they took a fort of Clay or decompo- fed find uncommonly fine , it is found in the neighbourhood of the

Fulturnus a river , which coming down from the Mountains of the

Samnium , waters the lands near ancient Capua to which it formerly

gave its name . They afterwards feparated from this Clay , by means of washing , not only all the Stones , which in the baking would

have become lime and have burft the P'afe , but the fcorice of Glafs

of which the fund is compofed , and which by interupting the con-

neBion of the homogeneous parts of the Clay , muji neceffarily have

caufed the Famish that cover’d their Fafes to fiy . Of this Famish

i shall foon have occafion to fpeak : they left the Clay thus prepared

in water , till it had fwell’d and extended it f elf fujficiently to shew

that




Recueil d’ Antiquites Etrusques Grecqu es et Romaines 137

gue Ofque comme la Grecque & oii fans doute on employoit la pre- miere fur les Vafes comme on le faifoit fur les Medailles. D’ailleurs je ne doute pas que les Etrufques n’ayent profite de cette belle inven- tion apportee de Grece in Italic , favants comme ils f etoient dans 1 Archite£lure & dans le Delfein , ils auroient fans doute mieux reulfi dans cet art que ne f euffent pu faire des peuples moins inftruits . Que sils ont fait des Vafes dont le ftile reffemble a celui des Grecs, il faut avouer cependant que la Peinture paroit avoir ete moins cul- tivee en Etrurie que les autres Arts 5 car dans I’enumeration que Pline a fait des Peintres fameux , il ne parle d’aucun Etrufque , & je ne crois pas que Ton puilfe citer aucun ancien ecrivain qui en falfe men- tion ; de forte que fi on aifure qu’ ils ont excelle dans cette partie , c’eR affurement fans aucune preuve fondee fur les Monumens ou fur les Auteurs anciens . Je crois auffi que les Romains ont exerce fart de faire des Vafes , mais je pourrois montrer qu’ il ell au moins fort douteux s’ils ont jamais fu les peindre; cependant il ell certain qu’ils ont travaille aux Vafes de forme, car ils avoient des fabriques fur le Mont Vatican , & c’ell la raifon pour laquelle je les ai fait entrer dans le titre de cet ouvrage avec les Grecs & les Etrufques.

IV. Je vais a prefent ecrire ce qu’apres y avoir long-temps re- fleclii j’ai pu entrevoir de la maniere employee par les Anciens pour fabriquer & peindre leurs Vafes . Ils ont d’abord pris une forte d’Ar- gille ou Sable decompofe , qui fe trouve d’ une linelfe fmguliere aux environs du Vulturne , lleuve qui defcendant des Montagnes du Samnium vient arrofer les terres voilines de f ancienne Capone , a laquelle autrefois il a donne fon nora . Ils ont enfuite fepare de cette Argille, au moyen du lavage, non feulement toutes les pierres que la cuilfon eut reduites en chaux ce qui eut indubitableraent fait crever le Vafe , mais encore les fcories de verre dont le fable ell forme & qui, en interrompant la liaifon des parties homogenes de I’Argille, auroient necelfairement fait eclater le Vernis dont on devoit la recouvrir; nous aurons bientot occafion de parler de ces vernis. On laiifoit lArgiile ainfi preparee dans I’eau , jufqu’a ce qu’elle s’y fut etendue & gonflee, au point qui montroit que fes parties glilfantes , unies & cubiques yol, //. m 111 etoient



138 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

that its Jlippery parts even and cubical , ‘were become compaB and glutinous enough to jeild to every form and impref/ion of the Wheel. Thefe forms as isoe shall hereafter explain , nwere all compofed of parts of difjerent EHptick Curves , ‘which by the lengthening or diminishing of their .Axis made thofe beautifull outlines , ‘we fee unite and melt , as one may fay , one into another . They "were founded upon princi- ples which ‘we 'will endeavour to difclofe in our third Volume , and

follo'w d rules , from ‘which they never departed becaufe they 'were foun- ded upon reafons taken from the nature of the things they reprefented; for one muft not think that thefe p afes reprefented nothing , and have not a type ‘which the Art of making them propofed to imitate .

Vhey applied to the P’^afe , whiljl it was fill ‘wet , a Coat

of Kubrick or Iron Ochre ( Ochra ferri lutea , Ochra flava ) which

lightly penetrated the furface of the Clay wbofe confiflance prevented its being totally imbibed with it : Vbis tint , by fre , took the colour ,

which makes the ground of the figures upon the Vafes whofe grounds

are black , or the ground itfilf of the Vafe whofe figures are black: this tint once applied , the Phife whofe clay had taken a colour

darker than its own , paffed into the hands of the Painters who

were to make its figures or ornaments ; and as it is their part that is the mnfi difficult , fur the better underfianding of the mechanifm and fingular merit of thefe paintings , / shall now explain the manner in which they were executed .

1° The Clay being much more compact , than the plaifler on which they paint in Frefca , it mufl have been kept more moifl

than that plaifler in order to admit of the Colour , and to become

one body with it , in this fate , the material of the Vafes ready for

painting being too fiuft , could not bear being laid upon their fides^

cr placed in an horizontal pofition paralcll to their Axis without

their own weights undoubtedly altering their shape . They mufl then have been painted in their upright fituation as they were form’d ; in this fituation , the hand of the Painter being at its eafe in one point

only of his figure , he was obliged to bend his knees , extend his legs , or raife himfelf on his feet to arrive at the highefl and lowefl parts

of



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 139

etoient devenues affes compares 5c glutineufes pour fe preter a rou- tes les formes que le Tour vouloit lui douner . Ces formes , ainfi que nous 1 expUquerons dans la fuite , etoient routes compofees de differentes Courbes Eliptiques qui, par fallongeraent ou la diminution de leurs axes, formoient ces beaux contours qu’on voit fe fondre pour ainfi dire 5c s’unir imperceptiblement les uns aux autres ; Elies etoient fondees fur des principes que nous tacherons de developper dans no- tre troifierae Volume , 5c fuivoient des regies dont on ne secartoit jamais, parce qu’elles etoient etablies fur des raifons prifes de la na- ture des chofes qu’on reprefentoit : car il ne faut pas s’imaginer que ces Vafes ne reprefentent rien, 5c n’ont pas un type que fart de les faire sell: propofe d’imiter.

Sur le Vafe encore humide, on mettoit une couche de Rubrique ou d Ochre de fer ( Ochra ferri lutea , Ochra jiava ) qui penetroit leg^- rement la fupcrficie de I’Argille, qu’a caufe de fa tenacite elle ne pou- voit imbiber route entiere : cette teinte prenoit au feu le ton qui conftitue le fond des figures fur les Vafes a fond noir, ou le fond du Vafe meme fur ceux qui ont des figures noires : lorfqu’elle ^toit une fois appliqiiee, le Vafe, dont la terre avoir pris une couleur encore plus foncee qu’elle ne fell: ordinairement , palfoit entre les mains des Peintres qui devoient en executer les figures ou les ornemens, 5c com- me c’eft dans ce qu’ils avoient a faire que confiftent les plus grandes difficultes, pour mieux comprendre le niechanifme 5c le merite fingu- lier de ces peintures , je vais expofer la maniere dont elle ont ete traitees .

If L’Argille etant beaucoup plus compare que I’enduit fur lequel on peint les fraifques a du fe conferver bien plus humide que Ton ne tient cet enduit , afin que la couleur s’y impregnat 5c ne devint enfuite qu’un meme corps avec elle ; en cet etat, la matiere des Vafes a peindre etant trop molle ne pouvoit fouff’rir qu’ ils fuf- fent appuyes fur leurs cotds, ou places dans une pofition horifontale 5c paralelle a leiir axe, fans quoi leur propre poid en eut indubita- blement altdr^ la forme . II faut done qu’ils ayent ete peints fur pied 5c dans la fituation oil on les avoir tournes . Dans cette pofition la


main


140 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

of bis isiork . the Sculptors ha^e a Stand on ‘i^hkh they work their

models , and which they can raife or lower as occafion may require;

the Painters on clay could not have fuch a convenience , for as I

shall shew prefently , they could not take their pencil of from a figu- re they had once began . One may eafitly imagine how much this

conjlraind pofture muft have taken from the facility of the execution , and have prevented the Artift shewing all that exaB precifion , which he might have given to his Works , had he been more at his eafe .

Add to this , fecondly , that in the neceffity of painting upon a

curved furface very moi/i and foft , they could neither make ufe of

a pencil or point to mark the places of the figures , and to sketch

their outlines ; they muft have been directed by the eye alone , and we may be affured that all the figures which are on the Pafes of

the Ancients were began and f nisbd juft as we fee them , without any other preparation than praBife and intelligence .

However thefe figures being compofed of fimple outlines , and

for the moft part without any colour to fill them up , the lines

ought to be very free , and the hand which traced it with fo much conftraint , always fearfull of leaning more than it ought , endeavour d to avoid marking too ftrongly tbofe parts which in nature are lefs fo than others , or to give the ftrong parts their proper exprejfion : this

is what we fee obferved with admirable Art upon many of the Va- fes , neverthelefs here are fome difficulties which make this operation alrnoft impraBicable ,

Phe firft is , that being obliged to defcribe lines upon a damp furface , the black colour inftantly was confounded with the tint of the earth , fo that thefe lines difappear’d , grew broad at firft and af- terwards contraHed tbemfelves , and left but a light trace , fo that the Artift with difficulty could difcern what he had been doing ; but, what is ftill more embarraffing , the lines once began could not be flop- ped except in the places where they meet with other lines which cut or terminate them ; as for example the profile of a head muft be

executed by one Jingle line which muft not be interrupted till it meets with the neck , and when the Painter has a thigh or a leg to

make.


Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques it Romaines 141

main du Peintre n’etant a fon aife que dans un feul point de fa fi- gure, il etoit oblige de plier les genoux, d’ecarter les jambes, ou de selever fur les pieds pour s’approcher & atteindre aux points les plus hauts les plus bas de fon ouvrage . Les Sculpteurs ont une felle fur laquelle ils travaillent leurs modeles , & qu’ils peuvent delcendre ou nionter felon le befoin , une telle coramodite etoit refufi^e aux peintres en Cdraraique, car ainfi que je le raontrerai tout a I’heure, leur pinceau ne pouvoit abandonner un moment la figure qu’il avoir commenc^e . L’on voit aifement corabien cette attitude contrainte de- voir oter a la facilite de I’execution & empecher I’Artifte de mon- trer route la precifion 5c 1’ exaditude qu’ il eut pu mettre dans fes ouvrages en travaillant plus a fon aife. Ajoutez a cela que dans la neceffite de peindre fur une furface courbe, tres molle 8c tres humi- de on ne pouvoit employer ni crayon ni ponfif pour marquer la place des figures 5c pour en arreter les contours , I’oeil feul devoir guider, 8c Ton pent affurer que toutes celles qui font delfiuees fur les Vafes des Anciens ont ete comraencees 5c finies telles que nous les voyons , fans autre preparation que celle que I’intelligence 5c la pra- tique ont pu fournir.

Cependant ces figures n’etant formees que de fimples contours, 5c pour la plu-part, fans aucune couleur qui les remplilfe, le trait en devoir etre extremement delie, ainfi la main qui les tra^oit avec tant de gene , toujours dans I’apprehenfion d’appuyer plus qu’elle ne de- voir, cherchoit a eviter de rendre trop relfenties les parties qui dans la nature le font moins que d’autres , 5c a donner a celle-ci tout le fentiment qu’elles exigent ; c eft ce que dans beaucoup de Vafes on trouve obferve avec un art admirable , neanmoins void quelques difficultes qui rendent cette execution prefqu’impraticable .

La premiere eft qu’ayant a decrire des traits fur une fuperficie humide, elle boit dans I’inftant la couleur noire qui fe confond avec la teinte de la terre, de forte que ces traits difparoiftent , s’aggrandif- fent d’abord pour fe reflerrer enfuite , 5c ne lailfent apres eux qu’une trace tres legere a travers laquelle I’Artifte entrevoit a grande peine ce qu’il vient de faire ; mais ce qui eft encore plus erabarraffant c’eft

FoL II. nn que


142 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

make , be muft finish the 'whole outline ‘without taking, ojf his pencil

•which going from the top do'wn'wards, muft make ufie of its point, ’when

it marks the hori'gantal lines and afiter'wards rife up'wards to finish the

fide oppojlte to that •were it firjl fiet ojf, I have before me the very

fadl I am defcrthing , and 'which fieems to me incredible not'withflanding

the prefence of the objedl that eaufes my admiration ,

,A circumfiance no lefis ajionishing is , that in fpite of the united

difficulties , the Ballance and la'ws of Equilibrium are obfierved in the

jlgures upon thefie p^afies 'with Jo much exadinefs ^ that you never percei- ve the eonfiraint ; it is to the great intelligence 'which this exaclnefs implies , and to the tajle of fiimplicity the Jrtijls fought for in their

figures , that 'we mujl attribute the Grace that is eonfipicuous in every

part of them ,

When one is acquainted 'with the eonfiraint to 'which the Painters of thefe f^afes 'were fiubjedt , one might furely forgive them if they

had not been fo expert in giving exprejfion , and making their figures

fpeak , but far from having any thing to reproach them with upon

this head , which , with grace , is perhaps the rnofi difficult , as is it furely the mofi important of all thofie , of which the Art of

Painting is cempofed , one can not fujficiently admire with what art they gave exprejfion in the midft of fo many dijficulties . One may

be convinced of what I have advanced , by looking at the lafi Plate

of the firjl Volume , where Aralanta at the end of her race is

flopp’d by Hippomene , you will fee in her face and in her head

which inclines upon her bofom , that she wished to hide the shame

of being conquer’d ; Hippomene lifts her up in the attitude perhaps of all others the mofi proper to shew a great velocity , he tenderly prejfes in his Arms the body of his beloved , and his join’d hands

agreeing with the exprejfion in his countenance , and adtion of his neck, feem to ask her pardon for the victory he has gained over her ; his body inclining backvoards fieems to be apprehenfive that the violent fiwiftnefs of At al ant a might carry him forward , and eccafion a fall

which would be dangerous for her whom he loves better than the life

which he bad jujl expofed to obtain her . / ask tbofe who have well


exa-



Recueil d Antiquites Etrusques Grecqjjes et Romaines 143

que les traits une fois commences ne peuveiit s’arreter que dans les endioits on ils rencontrent d’autres lignes qiii les coupent on les ter- minent: ainfi le profil d’une tete doit, par exemple, etre execute d’un feul tiait qui ne doit sinterrompre qu’a I’endroit oix il rencontre le cou , Sc lorfque le Peintre a une cuifle Sc une jambe a faire , il faut quil en determine tons les contours fans quitter le pinceau, qui def Cendant du haut en bas doit etre employe de pointe, lorfqu’il vient a tracer des traits horizontaux. Sc remonter enfuite de bas en haut pour achever le cote oppofe a celui qu’il a commence ; j’ ai a pre- fent fous les yeux le fait que je decris, 8c qui me paroit encore in- croyable , malgre la prefence de I’objet qui caufe mon admiration .

Une chofe qui n etonnera pas moins , c’eft que malgre tant d’obfta- cles reunis, la Ponderation 5c les loix de I’Equilibre font obfervees dans les figures peintes fur ces Vafes avec une telle jufteffe, que la contrain- te ne s’y remarque jamais ; Cell a la grande intelligence que fuppo- fe cette exaditude , Sc au gout de fimplicite que les Artiftes ont cherche dans leurs figures , qu’il faut attribuer les graces que par-tout on y trouve r^pandues .

Quand on connoit la contrainte a laquelle etoient alfujettis ceux qui ont fait les Peintures dont nous parlons , on leur pardonneroit fans doute de n’avoir pas et6 fort habiles a donner I’Exprelfion , Sc a faire parler les figures qu’ils avoient a rendre ; mais loin d’ avoir rien a leur reprocher fur cette partie qui , avec la Grace , eft peut-etre la plus difficile, corame elle eft furement la plus importante de toutes cedes qui compofent I’art de la Peinture , on ne pent alfez admirer avec corabien d’adrelfe ils ont fu la rendre, a travers les extrffines difficultes qu’ils ont eues a furmonter pour y reuffir. On fera convaincu de ce que j’avance , en jettant les yeux fur la derniere Planche de notre premier Volume, ou Atalante vers la fin de fa courfe eft arretee par Hippomene, vous voyes fur fon vifage, 5c dans fa tffie qui fe panche fur fon fein comme fi elle vouloit fe cacher, la honte qu’elle a d’ffire vaincue; Hippomene la faifit en fair, dans cede de toutes les attitu- des poffibles qui pouvoit peut-ffire le mieux indiquer une extreme vdocitej de fes bras il prelfe amoureufement le corps de fon aman-

te.



144 Collection of Etruscan , Greek, ano Roman Antiquities

examined thn llttU pieee , if if if pofibk to excecute it letter , or if one eould have expeBed more of Raphael himfelf , fuppofing one had given him two figures to compofe and execute , with all the difficul- ties we have shewn , and which om 4rtift rmft neceffarilj have over-

come .

It is worthy of our ohfervation that the paintings of thefe Fa-

fes , being executed upon Monocromate grounds , and unaffitjled by lights

and shades , which give the ejfeB , it was not pojfible to mark

out the plains as well as could be wished , nor confequently introduce

groups , as the fgures would have been confounded one with another ,

and the whole together would have made a red fpot which would

have fpoilt the ground of the Fafe , the 4rtifl intended to ornament, which shews why they were obliged to place their fgures in the air.,

for this praBice faulty as it was , had neverthelefs a double objeB ,

one was to mark the plans , which should be found in all fort of

Paintings except this , and the other , to enrich their Fafes without overloading them with majftve ornaments , which would in fame mea-

fure have deftroyed their forms , by drawing the eye too much to one part . Thus we fee that the paintings here are only made ufe of as

accejfories ,

The necejfity of avoiding groups , for fear of making fpots , obli- ged them to keep their fgures at a diftance one from another ; and

as a general converfation would loofe a great deal of its fpirit , be

lefs interefiing , and would even divide itfelf foon into fe par ate con-

verfations , if thofe who compofed it , inftead of being united ' were placed in fie or one befde the other , and could neither fee or be feen whilfi they were hearing or f peaking , fo the fgures of thefe

Fafes being neceff'arily placed afde or above one another , could not

pojfbly contribute equally in giving fpirit and motion to the aBion

the painter was reprefenting ; as for inflance , how could be contrive, to exprefs that the difcourfe of one fgure , feparated by the inter pc- ftion of feven or eight others , was addreffed to that which fuch a poftion prevented his feeing ? And what aBion could he ever make

ufe of to make two people talk together , when one is placed over

the




145


Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines

te, fes mains qui fe joignent, d’accord avec le fentinient peint fur fa phyfionomie 8c dans I’aftion de fon cou femblent lui demander par- don de la vidoire qu’il vient de remporter fur elle : enfin fon corps qui fe recourbe en arriere paroit craindre que la violence de la cour- fe dAtalante ne I’entraine en avant , 8c ne foit la caufe d’une chute qui pourroit etre perilleufe pour celle qu’il aime mieux que la vie quil vient d’expofer pour I’obtenir. Je demande a ceux qui auront bien examine ce petit morceau , s’ il eft poffible de le rendre avec plus d’art , 8c ft I’on eut pu s’attendre a davantage de Raphael rae- me , en fuppofant qu’on lui eut donne a compofer 8c a rendre ces deux figures , avec routes les difficultes qu’ a du neceffairement fur- monter I’Artifte qui les a faites.

Il eft bon d’obferver que les Peintures de ces Vafes etant exe- cutees fur des fonds Monocromes , 8c n’etant aidees, ni des ombres ni des lumieres qui donnent I’effet, on n’a pu y indiquer les Plans qu’on pourroit y fouhaiter , ni par conf^quent y faire des Grouppes , fans quoi les figures fe feroient confondues les unes avec les autres , 8c toutes enfemble n’auroient fait qu’ une forte de plaque rouge propre a gater le fond des Vafes que I’Artifte fe propofoit d’orner : ceci fait voir pourquoi ils ont ete obliges de prendre leurs figures en 1’ air ; car cette pratique, toute vicieufe qu’elle etoit , avoir neanmoins un double objet, fun etoit d’indiquer les Plans qui auroient du fe trou- ver dans toute forte de Peinture excepte celle-ci, 8c I’autre de Garnir leurs Vafes fans trop les charger d’ornemens maflifs, qui en eulfent en quelque fa 9 on detruit les formes en attachant trop I’oeil fur une feu- le partie : d’oii I’on voit que les Peintures ne font traitees ici que comme des acceflbires.

La neceffite d’dviter les Grouppes, de crainte de faire Plaque, a forc^ a tenir les figures doignees les unes des autres; 8c comme une converfation generale perdroit beaucoup de fa chaleur 8c de fon interet oil meme fe diviferoit bientot en differentes converfations particulieres, fi tons les aftiftans , aulieu d’etre rdunis , etoient places a la file ou a cote les uns des autres , fans pouvoir fe regarder Sc fe montrer mutuel- lement lorfqu’ils parlent ou qu’ils ecoutent; ainfi les figures de ces Va- Fol. IL oo fes



i4<5 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

the head of the other , and mtift necejfarily he fo placed not to lea-

nt e a ojoid isohich mis made on purpofe to be filled up? this difpo- fiition of things , obliged them to make almojl all their heads in pro- file , 'which at once fupprejfed all the attitudes that could have been

found in making figures of three quarters and Pwo thirds , inshort the almojl infinite number of thofe ‘which may be found between the half

and the ‘whole : it 'was evidently taking from the Painters as many

means of giving exprejfion and grace as there are attitudes in that

half , of 'which they could make no ufe ; and one mujl find it very

extraordinary , that they have neverthelefs , had the art of faving

very often both the one and the other , in fpite of this thorn 'which

came in their 'way at each flop . However upon fame occafions they

freed themfelves from this fiavery , and by what they have done of

this kind , one may plainly fee that they would have fucceeded very

well in making figures in front , if they had not been obliged to

facrifice their knowledge to the nature of the work they had in hand.

Phefe defeBs which mujl not he attributed to the Artijls , but to

the material on which they worked , have certainly taken much from

the merit of their compofitions , which they could not difpofe in the

manner they wished , and which indeed fometimes can not be feen at

one view , becaufe they furround , and wrap up as one may fay ,

the whole Vafe on which they are placed : but on the other hand

it mujl be acknowledged , that this dijlribution renders thefe Fafes very

pleafing , and makes them produce a great ejfeB by the contrajl of their fondamental tints ; for I believe that the black colour , which at firjl appears fingular , and requires the eyes being accujlom’d to it,

is of all others the mojl proper to fet off the forms and shew the

elegance and purity of their outline : and I have had occafion to re-

marck that a Fafe of a bad form can not bear the black colour , nor any dark colour without appearing fill more ridiculous , and on

the contrary that white is of all the tints' the moji proper to hide the defeBs in the compofirion of the forms .

A diffolution of Lead with the Lime of Magnefia united toge-

ther by a Magijler , have given the colour which ferves at the fa-


me



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 147

fes etant neceflairement mifes a cotd ou par deffus les unes des au- tres, n’ont abfolument pu contribuer routes egalement a donner de la chaleur 5c du mouvement a I’adion que le Peintre reprefentoit : car, par exemple, comment eut-il fait pour exprimer que le difcours d’une figure fepar^e par I’interpofition de fept a huit autres , devoit s’adrelTer a celle que cette pofition 1’ empechoit de voir ? Et de quel gefte eut-il pu jamais fe fervir , pour faire parler enfemble deux perfonnages , dont I’un paroit fur la tete de I’autre , 5c doit necefiai- rement occuper cette place pour ne pas lailTer un vuide qu’ il etoit fait tout expres pour remplir? Cette difpofition des chofes ayant far- ed a faire prefque toutes les tetes de profil , a tout d’un coup fup- prime toutes les attitudes que Ton pouvoit trouver en faifant des fi- gures de trois quarts, de deux tiers, enfin le nombre prefqu’infini de celles qui peuvent fe trouver entre la moitie 5c le tout; e’etoit ma- nifeftement oter aux Peintres autant de moyens de donner de I’ex- prelTion 5c de rendre la grace , qu’il y a d’attitudes comptees dans cet- te moitie dont ils ne pouvoient pas faire ufage , 5c Ton doit trouver extremement fingulier qu’ils ayent neanmoins tres fouvent eu 1’ habi- lete de fauver I’une 5c I’autre, malgre cette epine qui les arretoit a chaque pas . Cependant dans quelques occafions ils fe font delivre de cette fervitude , 5c par ce qu’ils ont fait en ce genre , on voit claire- ment qu’ils auroient trds bien reuffi a reprefenter des figures de face, s’ils n’eulfent pas dte contraints de facrifier leur favoir a la nature de I’ouvrage qu’ils avoient a rendre • Ces defauts qu il ne laut pas at- tribuer aux Artiftes, mais a la matiere fur laquelle ils travailloient , ont fans doute infiniment ote au merite de leurs corapofitions , qu’ils n’ont pas ete les maitres d’arranger comme ils reuffent voulu , 5c qui meme quelquefois ne peuvent fe voir toutes entieres , parce qu’elles entourent 5c enveloppent , pour ainfi dire , tout le Vafe fui lequel elle font placees: mais, d’un autre cote, il faut avouer que cette dif- tribution rend ces Vafes tr^s agreables, 5c leur fait produire un grand effet par le contrafte de fes teintes fondamentales . Car je crois que cette couleur noire qui a I’abord paroit fmguliere 5c demanderoit des yeux accoutumds a la voir, eft de toutes celles qu’on pourroit choi-



148 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

me time for the Ground , the Varnish and Outline of the f^ures that are on thefe Vafes ; one may obferve , efpecialj on thofe made at

Capua , that round each of their figures there is generally a continued Border nohich circumbfcribes them entirely , and there is no doubt but

that it was made to prevent the colour of the ground from fpr ending and running into the Outlines , which was the more to be feared , as

the Eliptick form of the Vafe prevented any one parts being on a

level with another , and the tint , by its fiuid nature inclind always to run down towards the loweft point , where it would certainly have

met with the figures and deftroy’d the work already done . To avoid

this inconveniency , they made the fecond Outline with a great pencil , taking care to pafs over the highefl point only , making the V ife

turn upon its foot or the machine which fupported it , and lajily

making ufe of a tint , not quite fo liquid as that which they com- monly ufed : when they had by this means fecured all the Outlines they filled up the rejl of the ground ; a proof that the earth was fill moifl . at the time of this operation , is , that the circle or border which furrounds the Outline , unites perfeBly with the rejl of

the tint , which could not have happen'd if the humidity of the ground had not prevented its drying too fajl . For , then , one should have feen lines of feparation , between the tint that was firft laid on,

and the lafl . One fees here again the very great difficulty there was

in following thefe outlines without altering them , and without the tints penetrating into the figures , which , notwithfianding their great

dexterity , the Ancients could not always compafs , as may be feen upon fame of thefe monuments . But to return to the lafl operations

which finished the Vafe ; after that the painting was finished they

placed it in the furnace with every poffible precaution ; and leaf its form should be alter’d , they made ufe of thofe Cylindrical Vafes that are in ufe to this day , and in which are placed thofe works that

we are defirous of preferving with the greateft care : thefe fort of Vafes are called Gatgttes . When the Vafe was baked to a certain degree , it was taken out , and they applied thofe white , red , yellow, and blue colours that we fee on fome of them , which have certainly

been



Recueil d’Antiquite's Etrusques Grecques et Romaines 149

i'ci la plus propre a faire valoir les formes & a marquer 1’ elegance &; la purete du trait : & j’ai eu l occafion de reconnoitre qu’un Vafe de mauvaife forme ne pent foutenir ni la couleur noire , ni nieme celles qui en approchent , fans paroitre encore plus ridicule, & que le blanc, au contraire, eft de routes les teintes la plus propre a faire palfer les deffauts de la compofition des formes.

Une diffolution de Plomb avec la chaux de Magnefie reunies enfemble par tin Magifter , ont donne la couleur qui a fervi tout a la fois a faire le fond , le vernis & le contour des figures qui font fur ces Vafes; on pent remarquer, fur tout dans ceux qui font faits a Capoue, qu’autour de chacune de leurs figures on voit ordinairement line fuite de bandes qui les circonfcrit entierement, & on ne pent douter quelle n’ait ete faite pour empecher la couleur du fond de setendre & d’entrer dans I’intA'ieur des contours, ce qui etoit d’autant plus a craindre , que la forme diptique du Vafe faifoit qu’aucune de fes parties ne pouvoit etre de niveau avec I’autre , & que la tein- te par fa nature de fluide tendoit toujours a defcendre vers le point le plus bas, ou Ton ^toit affiire qu’elle eut rencontre les figures & detruit I’ouvrage deja fait ; pour eviter cet inconvenient , on faifoit ce fecond contours avec un gros pinceau, obfervant de ne palfer que fur le point le plus eleve, & faifant tourner le Vafe fur fon pied ou fur la machine qui le foutenoit, enfin en employant une teinte un peu moins liquide que celle dont on fe fervoit ordinairement ; lorfqu’ on avoit par ce moyen affure tons les contours, on remplilfoit le refte du fond. Une preuve que la terre etoit encore humide dans le temps de cette operation , c’eft que le cercle ou la bande qui environne le contour exterieur, fe lie parfaitement avec le refte de la^teinte, ce qui n’eut pu fe faire, fi I’humidite du fond ne I’eut empeche de fe delfe- cher trop promptement, car alors on verroit des lignes de feparation entre la teinte mife la premiere & celle que Ton eut mife apres elle. On voit encore ici I’extreme difficulte qu’il y a eu a fuivre ces con- tours fans les alterer, & fans que la teinte penetrk dans les figures; ce que malgre toute leur dext^rite les anciens n’ont pas toujours reulfi a executer, comme on pent le voir fur quelques uns de ces f^ol. II. PP Monu-



150 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

been in the fire , but have not had the fame degree of heat , as

the black and red colours that make the ground of the general tint :

and becaufe the laft colours voere not placed upon the earth isohilft it

was moift , they did not incorporate with it , may be eafiily rubbed

off , and are fubjedl to fcale . The white which is compofed of lime

and tin mixed with lead , and all the other colours coming from me- tals , could certainly fiand the fire , as well as the other on which

they were employed , but the reafon why , it feems , the Ancients

did not burn them in at the fame time , is , that if they had

placed them on the moift earth and upon the colours whiljl they were

ftill fresh , or even upon the fimple black outlines , they would have

blended themfelves with them , and made irrecoverable fpots ; this alone is fujficient to prove , what we have- already faid , that the funda- mental colours have been placed upon the earth imbibed with water ,

and the others on the bifcuit ; when thefe laft colours were put on y

the Vafe was again placed in the Oven , till they had given it the

confiftance they thought proper .

It appears to me that the Painters employed in drawing the Fi-

gures of thefe P'afes were not the fame as thofe of the Ornaments , which I think I can perceive by the different management of the

Pencil in the figures and ornaments of the fame Vafe . Thefe Pain- ters of the fecond clafs , had certainly great dexterity in drawing pa-

rallel Circles which fame times incompafs the whole Vafe , and in making lines that reprefent ArchiteBure . But be this as it may , the one and the other muft have had models , or at leaft defigns to work after , as the nature of the operation did not permit them to interrupt what they had once began , to confult their original , they muft then , after having well examined it , have fo well imprinted ,

it on their mind , as to have been able to execute it as if they themfelves had been the inventours , or rather as if they had feen the original at the fame time ; which implices a very great capacity

in thefe Artifts ; and indeed M\ Pecheux one of the beft Painters at

prefent , after having well examined fome of thefe Vafes , found ,

that thofe who made them , muft have had much greater knowledge

than



Recueil d’ Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 1 5 1

Moniimens . Mais pour retourner aux dernieres operations qui ache- voient le Vafe , apres que la peinture en etoit faite, on le mettoit au four avec les plus grandes precautions polTibles , & afin que la forme nen fut pas alteree, on fe fervoit de ces Vafes Cylindriques qui font encore en ufage aujourd’hui & dans lesquels on place les ouvrages que Ton veut conferver avec le plus de foin; ces fortes de Vafes s’ appellent des Gazettes . Lorfque le Vafe etoit arrive a un certain degre de cuilfon , on le retiroit', & Ton appliquoit ces couleurs blanches, rouges, jaunes 8c bleues que Ton voit fur quelques-uns , qui ont alfurement palfe par le feu, mais qui n’en ont pas re^u le meme degre que les teintes noires 8c rouges qui font le fondement de cel- le du tout enfemble : c’eft parce que ces dernieres couleurs n’ont pas ete placees fur la terre humide, qu’elles n’ont pas fait corps avec elle, 8c qu’on pent les enlever fort aifiraent , ce qui fait qu’elles font fu- jettes a s’ ecailler . Le Wane qui eft fait de chaux d’etain amalgame avec du plomb, 8c toutes ces autres couleurs etant tirees des metaux, pouvoient alfurement foutenir le feu, comme la terre meme fur la- quelle on les employoit , mais la raifon pour laquelle il paroit que les Anciens ne les ont pas fait cuire en meme temps , c’eft que ft on les eut mifes fur la terre humide 8c fur les couleurs encore frai- ches, ou meme fur les fimples contours noirs , dies fe feroient md lees avec elles 8c auroient produit des taches irreparables ; ce qui feul fuffiroit a prouver ce que nous deja dit, que les couleurs fondamen- tales ont ete placds fur la terre imbibee d’eau, 8c que les autres ont du 1’ etre fur le bifeuit . Lorfque ces dernieres couleurs etoient po- fees, on remettoit le Vafe au four, enfuite on finiflbit de lui donner la confiftance que Ton jugeoit a propos de lui faire prendre .

Il me paroit que les Peintres employ<^s a defliner les figures de ces Vafes doient diffdens de ceux qui en contournoient les ornemens; ce que je crois entrevoir dans les ornemens & dans les figures d’un meme Vafe . Ces Peintres du fecond ordre avoient alfurement une prodigieu- fe dextdite a tirer des cercles paralelles qui quelquefois entourent les Vafes tout entiers, 8c a faire des lignes qui reprefentent farchitec- ture ; mais quoiqu’il , en foit de ce que je viens de dire , les uns 8c les

autres


152 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

than their Works feem to shew , as in truth the extreme difficulty

in the execution prevented their shewing what the could have done , and that it muft have been a very great Draughtfman to execute in this manner even an incorredi drawing . "Thus the moft able was not the perfon who was without incorredlions , which was impoffiible , hut

he who had the feweft , which is the reafon that the Admirers of

thefe fort of Works , fatisfed with their fpirit and tafie , fo diffi-

cult to be met with , paffied lightly over their incorredlions , that fi- gnify little and will never prevent , thofe Artifts who are willing to profit by thefe Works , from adding the corredtion which is wanting , to the grace , the fimplicity , the expreffion and intelligence that one fees in every part of them .

After having examined a great number of Antique Fafes , after having confiider’d in fragments of them , the manner of the colours being placed thereon , after having made many experiments at the Pot- ters and asked their opinion , this is what I could conceive as to the manner in which thefe Fafes were made .


153


Recueil d Antiquites Etrusques Grecques et Romaines

autres doh^ent affiirement avoir eu des modeles, ou au moins des def- feins dapr^s lesquels ils travailloient , raais la nature de 1’ operation qu ils avoient a faire ne leur permettant pas d’interrompre ce qu’ ils avoient uae fois commence pour aller confulter leur original , il fal- loit done , qu apres 1 avoir bien examine , ils fe rimprimaflent tellement dans la memoire , qu’ils fuflent enfuite capables de le rendre comme fi eux memes en eulTent ete les Auteurs , ou plutot comme 11 effeftn vement ils 1 eulTent eu fous les yeux ; ce qui fuppofe ime tres gran- de capacity dans ces Artiftes. En elFet Pecheux Tun des meilleurs Peintres qui foient a prefent, apres avoir bien conlidere quelques-uns de ces Vafes, trouva que ceux qui les ont faits devoient avoir encore bien plus de connoilTances que leur ouvrage ne femble en montrer ; ce qui vient de ce que les difficultes etranges de Texecution les empe- choient de montrer tout ce qu’ils eulTent pu Taire, & qu’il Talloit etre un tres grand delTinateur , pour rendre de cette maniere un delTein meme incon-e£l' ; ainli le plus habile iT etoit pas celui qui ne TaiToit aucune faute, raais celui qui en TaiToit le moins . Cell: pourquoi les admirateurs de ces Tortes d’ouvrages, contents de TeTprit Sc du gout qu’on y remarque Sc qui font li difficiles a faifir , palToient legere- ment fur les incorreflions qui ne Tignifient rien, Sc qui n’empecheront jamais les Artiftes , qui voudront proliter de ces ouvrages , d’ ajouter la corredion qui y manque, a la grace, a la nai’vete, a Texprelfion 6c a Tintelligence qu’on y rencontre par tout.

Voila ce qu’apres avoir examine une tr^s grande quantite de VaTes antiques, apres avoir conlidere dans leurs fragraens la maniere dont les couleurs y doient placees, apr^s avoir fait chez des Potiers de terre diverfes experiences , Sc avoir confulte leur fentiment , j’ai pu concevoir de la maniere dont ces Vafes ont it6 faits.


qq


Fof. IL


EX-



EXPLICATIONS.


T" IS needlefs to expedi here extenjlve Explications ; for , the shorteft Differtations having rtJ'wajs appear’d to me in the looks of others as the left , I hanse ufed my utmoft endea- vours to ahridpe them in mincy as much as pojfille ; leaving much to be fupplied by the Sagacity and Erudition of my Readers , as 1 promifed to doy in my Preface . I shall not at prefent give my remarks upon the forms of the Vafes , as they mil come better in my third Volume , in short , / shall in this fpeak only of the Paintings of the firfi , that by placing the Plate near its Explanation , one may mth greater eafe caft ones eye upon one and the other at the fame time : having already faid nsihat I thought

only



iss



EXPLICATIONS.


L ne faut pas s’ attendre a trouver ici des explications fort dtendues; car les Differta- tions les plus courtes m’ayant toujours femblees les meilleures dans les livres des autres , je me fuis efforce de les abreger le plus qu’il m’a ete poffible dans les miens , lailTant beau- coup a fuppleer a I’erudition & a la fagacite de mes Lec- teurs , comme j’ ai pro mis de irfairT danT ma Preface : teTIe^^nnerai pas a prefent les remarques que j’ai faites fur les formes des Vales ^ parce qu elles feront mieux placees dans mon troifieme Volume ; enfin je ne parlerai dans celui- ci que des Peintures du premier , afin que mettant la Planche a cote

de TExplication dont elle eft le fujet, on puiffe plus commodement

jeter



1 5 <5 Collection of Etruscan , Greek, and Roman Antiquities


of the Plates that are marls d N”f 24. 25- 25 . / pafs to the following N”. 32. if isohat I write about it , is longer than what I shall write upon the others , it is to shew with what cafe I could bane been

more prolix , and how eafj it is to fupply what I have not faid .

Phe Public will certainly be obliged to me for having placed in notes fame details , that appear’d to me too tedious to deferve a

translation ; perhaps indeed it may he thought that I should have done fill better to have fupprefs’d them altogether , and flood by the fim- pie indication of the things themfelves : and / should have taken this part , if I had not thought myfelf obliged to fupport the reafons upon

which I am founded to believe , that the Subjedis I endeavour to

explain , may very well be fuch as I imagine them to be . If

then any one should find fault with this arrangement , as I can not

difapprove of the principle that determined it , fince it is no other

than the refpedl I owe to the Public , and the Confideration that 1

have for the very perfon who would blame one for carrying it too

far , / promife him in return for is good opinion , to repent of ha-

ving yielded to the fear , that kept me from giving the translation of thefe notes ; the criticifm of which would be an elogy , that I am

far from flattering myfelf , that / shall ever deferve .

PL 32. Marriage of Paris and Helen .

PL 33. Nemefis or Defliny ordering the revenge of Agamemnon .

PL 38. Head reprefenting the profile of Dibutades ,

PL 40. Orgies of Bacchus .

PL 41. Symbol of Athens and Minerva .

PL 43. Scene of a Theatre .

PL 48. A Bacchanal ,

PL 51. A Gladiator with an unknown Weapon.

S 3 - ^ 3 ^- ^ Wow to Caflor , and the head of Leda or of

Helen .

PL 57. Prieflefs of Bacchus .

PL 58. A Danfe .

PL 52 . Combat of Eteocles and Polinice .

PL 53. Symbol of the fame Combat .


PL 5 s.



Recueil d Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 157

jeter 1 ceil fur 1 une & 1 ’autre a la fois . Ayant deja dit ce que je penfois des Planches qui font cotees N“ 24. 25. ^ 6 . je paffe a la fuivante N? 32. fi ce que j en dis eft un peu plus long que ce que j’ ecrirai des autres, c’eft pour montrer avec combien de facilite j’eulfe pu m’etendre d’avantage & comment il eft aife de fuppleer a ce que je ne dis pas .

On m aura fans doute obligation d’avoir mis en note des details, qui mont paru trop ennuyeux pour meriter d’etre traduits, peut-etre meme qu’on trouvera que j’aurois encore mieux fait de les fupprimer entierement , & de m en tenir a la limple indication des chofes : c’eft le parti que j’aurois pris , fi je ne me fulfe cru oblige de juftifier les raifons fur lesquelles je me fuis fonde, pour croire que les fujets que je tente d’expliquer pourroient bien etre tels que je les dis. Si done quelqu’un blamoit cet arrangement , comme je ne pourrois defapprou- ver le principe qui m’a determine, puifqu’il n’eft autre chofe que le refpe£l que j’ai pour le Public , & la Confideration que j’ai pour celui meme qui me blameroit de le poulfer trop loin , je lui promets , en reconnoiffance de fa bonne opinion , de me repentir d’avoir cede a la crainte qui m’a retenu, 6c de donner la tradudion de ces notes dont fa critique meme feroit un doge que je fuis bien eloign^ de me flat- ter de meriter jamais .

Pi. 32. Noces de Paris 8c d’Helene.

Pi . 35. Nemefis ou la Deftinee qui ordonne de venger Agamemnon.

PI. 38. Tete qui repr^fente le profil de Dibutades.

Pi. 40. Orgies de Bacchus.

Pi. 41. Le Symbole d’Athenes 8c de Minerve.

Pi. 43. Scene de Theatre.

PI. 45. Ceremonie des epoufailles.

PI. 48. Bacchanale .

Pi. 51. Gladiateur portant une arme inconnue.

Pi. 55. 8c 58. Voeux a Caftor, 8c tde de Leda ou d’Hdene.

PI. 57. Pretrefle de Bacchus.

Pi. 58. Danfe .

PL 62. Combat d’Eteocles 8c de Pol3mice.

PI. 63. Symbole du meme combat.

Fol. IL rr


PL 85.



158 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities

PI. 6$. The Genius of Iphigenia in Auhde .

PL 68. Sort of danfe mth the Tahot .

PL 71. Cajfandre foretelling the fate of Troy.

PL 74. Marriage Ceremony .

PL 77. Pylades and Oreftes upon their departure for the Court

of Strophius ,

PL 78. Indian Bacchus .

PL 84. Apollo and Daphne .

PL 88. Subject unknown .

PL 90. Offering made by a young Girl to the Gods .

PL 93. & 94. Both Subjedls , unknown .

PL 99. Syrens .

PL loi. SubjeB the fame as of Plate 3 ^*

PL 104. Bacchus with a Faun ,

PL 109. SubjeB unknown .

PL 1 12. Fulcan prefents to Thetis the arms forged for Achilles. PL 1 15. A Canephore .

PL 1 17. Danfe.

PL 1 19. Theatrical Scene , of the fort calTd fatyrical ,

PL 120. The Sphinx.

PL 122. A Sacrifice .

PL 124. Danfe.

PL 127. 128. 129. Hercules and his companions in the Garden of the Hefperides .

PL 130. The Race of Atalanta and Hippomenes .


PI. N. 32.



Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines 1

PI. 6 $. Le Genie d’lphigenie en Aulide.

PI. 6 %. Sorte de Danfe avec le Tambour de Bafque .

PI. 71. CalTandre predifant la deftinee de Troye.

PI. 74. Ceranonie du Mariage.

PI. 77. Orefte & Pylade prefts a partir de la Cour de Strophius. Pi. 78. Bacchus Indien.

PI. 84, Apollon & Daphne.

PI. 88. Sujet qui nous eft inconnu .

Pi. po, Offrande qu’une jeune fille fait aux Dieux .

PI. 93. & 94. Sujets qui nous font inconnus.

PI. 99. Syrenes .

PI. 10 1. Sujet pared a celui de la Planche 38.

Pi. 104. Bacchus avec un faune. ^

Pi. 109. Sujet inconnu.

Pi. 1 12. Vulcain prdfente a Thetis lesArmes forgees pourAchille. PI. 115. Un Canephore.

PI. 1 17. Danfe.

PI. 1 19. Scene de Theatre, du genre de cedes qu’on appelloit fatyriques .

Pi. 120. Le Sphinx.

PI. 122, Sacrifice.

PI. 124. Danfe.

PI. 127. 128. 129. Hercule & fes corapagnons dans le Jardins des Hefpdrides.

PI. 130. La Courfe d’Atalante &; d’Hippomenes .


PI. N. 32.


i 6 o Collection of Ete.uscan , Greek and Roman Antiquities


PI. N. 32. La Peinture de ce Vafe qui 3 etc trouve a Capoue, nous paroit reprefenter LES NOCES DE PARIS ET D’ HELENE ; Homero diilingiie fort clairement la conlbmmation de leur Adultere , de la ccremonie de leurs Mariage lorf- qu’il fait dire a Paris, Niiira tfEK Kpaw'i) efxiym (p‘‘ Xortiti X3.I fur? , & que d’une autre part Heftor Ibuhaite qu’il fut njort avant d’ avoir cclebre ces noces funeftes Iliad, iv. verf 40. Ainfi la Scene eft a Troye: Hecube qui aimait tendrement Paris eft afiife pres d’une colonne, c’e'toit alors la place la plus honorable , on la voit donner a Demodocus dans le Huitime Ihre de I’OdiU'ee verf 47 j. Hele- ne debout eft devant fa belle mere, elle porte une Couronne deVerveine dont , felon Feftus in voc. Co- rolla, on couronnoit les nouvelles mariees qui fai- foient elles-mtoes ces Couronnes, elles les portolent enliilte fous leurs habits juliju’ au moment qu’on les leur mettoit fur la tete . C’eft ainfi qu’Ariane etolt reprelentee fur le Coffre de Cyplelus Paufanias in FJid. a cote d’Hecube une femme porte une Caf fette dans laquelle on renferraoit les prefens que Julius Pollux appelle munera Sponfalitia', une autre liiivante d’ Helene porte aufli un Coftret , Pixis, c’eft ainfi, que dans Ibn tableau de Delphes, Po- lygnote reprelenta cette Princefle accompagnee de deux femmes . La premiere eft peut-etre cette Aftinax qui , fuivant Siiidas, prhna varios in coittt decubitus invenit , & de rerum venereamm fguris jormifque fcripfit . Paris eft alfts a cote de Caffan- dre qui tient un Genie, pour montrer qu’elle avoir reijiu d’Apollon le don de predire I'avcnir : ( voy. Homere, Efchyle, Lycophron, Euripide, VirgilefCe Genie touche le devant de la tete de Paris , & comme c’etoit un prefage finiftre de toucher cette partie, on trouve dans VJEtieide V. verf. bp 8., & dans I'Alcejie d'Euripide , que Prolefpine & Mer- cure coupoient aux hommes un toupet de Cheveux pen de temps avant leur mort . Ce qui nous por- te a croire que ce Genie eft id pour annoncer les malheurs qui doivent fuivre le Mariage de Paris , malheurs que Cafl’andre annonqoit toujours & que 1’ on ne croyoit jamais ; ceci rappelle ce qu’ Horace fait dire a Neree au fujet de ce fatal Hymenee.

Mala ducts avi domum Qu.tm multo repetet Grtecia milite Conjurata mas rumpere nuptias,

Et regnum Priami vetus.

Paris eft reprefentc tel qu’il eft peint dans Home- re Odif]. Lib, VIII. ver. 39. 40. remarquable par la beaute & par la moleffe de les habits qui rel- fembloient a ceux des femmes ; aulieu du bonnet Phrygien, il porte une coeffure qu’on appelloit Ca- lyptra-, celle qui fervoit aux hommes ctoit, comme on le peut voir, un peu diffe'rente de celle qu’em- ployoient les femmes, car cette derniere laiftoit pa- roitre le toupet de leurs cheveux. On ne doit pas etre liirpris de ne pas trouver id la Mitre Phrygienne; car r Orphee du Capitole & celui qu’avoit peint Polygnote ne partoient pas la Thiare ordinaire au


Traces, & dans les Pdntures antiques publieespar M.Tornbull, Paris eft aufli Ians bonnet, Ganime- de paroit de meme dans plufieucs pierres rappor- tees par Maffei . La Robe de Paris^ eft celle que les Anclens appelloient fiorida vefiis , les Rois de Perfe , au rapport d’Athenee , & .les habitans de Cumes portoient de ces fortes de Robes, mats Philarque, dans le 24. Uvre de fes Hifioires, difoit que ceux de Syracufe les avoient deffendues com- me trop voluptueufes & ne les permettoient qu aux Courtifannes . II etoit honteux de pa- roitre ainfi vdu chez les Atheniens, & fans doute que par cet habillement le Peintre a voulu indi- quer le caradere de celui qui le portoit . Paris tient un Sceptre , comme etant fouvent appelle Roi par Homere, Iliad, iv. verf, p 6 . La fleur qui le furmonte eft la meme que I’on peut voir liir le Sceptre de Jupiter, dans le Camee de Farnele grave par Athenion . Tel etoit fans doute le fa- meux Scepte de Pelops . Cet attribut convenoit a Paris , qui par Priam , Laomedon , Ilus , Tros & Eridonius delcendoit de Dardanus fils de Jupiter & d’Eledre . La figure qui eft derriere Caflandre reprefente Helenus reconnoilfable au bdton de lau- rier qu’il porte en main, comme etant infpire par Apollon; Quant aux deux femmes qu’on voit pres d’Hecube, elles font a la fuite de cette Princefle, I’une d’elles porte un Vale pour faire des Libations it peu-pres comme dans la Noce Aldobrandine . Les Marchepieds qui font dans cette peinture in- diquent prefque toujours des Dieux ou des He- ros; Helene & Paris etoient I’un & 1 ’ autre , car outre que tons deux defeendoient de Jupiter, I’une par Leda & I’autre par Elcdre, c’eft qu’encore on leur rendoit les honneurs dus aux Heros & aux Dieux : en effet Lucien nous alTure avoir vu dans le Temple de la Deefle de Syrie, les Statues d’He- lene , d’ Hecube , d’ Andromaque , celles de Paris, d’Heffor , d’Achille , de Niree &c. Herodote de fon cote ( Lib.yi . ) nous apprend qu’Helene avoir un Temple dans le quartier de Lacedemone appelle Tcrapnd, & lesRhodiens, au rapport de Paufanias, lui en eleverent une autre fous le nom d’ Helene Entitris . Les Atheniens pendant la ceremonie de Noces, avoient coutume de tenir des pains dans des Corbeilles, ce qui repondoit a la Confarre'ation en ufage chez les Remains , c’eft peut-etre ce qui eft indique par la Corbeille placee fous la figure de Paris, & qui pourroit blen auffi etre la. Simla con- facree a Bacchus , I’lm des Dieux , DU Genitales qui prefidoient aux epoufailles .

Les Couronnes qui font au delTus de la tete des nouveaux Epoux , marquent un ufage rappor- te par Claudien , m geminas , concordia , neBe coro- nas ; elles indiquent parfaltement bien le fujet de cette peinture qui ne pouvoit etre mieux choifi, puifqu’il rappelle un des cve'nemens les plus In- tereffans pour la Grece; car I’expeditlon de Troye a laquelle le Mariage d’Helene & de Paris donna lieu , eft, avec celle de Tebes & le Voyage des Argonautes, la plus fameufe de toutes celles dont

il





ReCUEIL D’AnII(>UITES ETRUSQ.UES GREC<iUES ET ROMA,NES iS,


ii eft parle dans I’hiftoire des temps Heroi'ques.

Les figures de cette Peinture font bien en- tendues & pleines de graces , on y defireroit ce- pendant un peu plus de variete dans les attitudes & de correaion dans le Defleln ; les Drapperles font en general bien jetees & rappellent plufieurs coutumes , que j’ ai cru inutile de rapporter id Je remarquerai leulement que I’liabillement d’ He- lene eft encore en ufage dans les environs de Na- ples, & felon Tournefbrt dans quelques-unes des Isles de I’Archipel . La Robe de Caflkndre, qul eft ouverte lur les cotes, eft celle que portoient les La- cedemonienes & dont Plutarque fait mention dans la vie de Lycurgue . On voit encore ici le Stro. pbiim ou fafcia PeSoralis dont parle Apule'e , cetoit une efpece de ceinture qui Ibutenoit le fein de fem- mes. On pourroit aufli remarquer la tunique de lin hcida -veps, que les Tarentins au rapport d’A the- nce , excelloient a fabriquer . Les bras de Paris Ibnt orncs de Bracelets fuivant la coutume des Orien- taux. Tite Live nous apprend que les Sabins en portoient aulfi, & Ton trouve dans Gruterus une inlcription qui rappelle que Fabius Quadratus fut deux fois honore par Tibere du don des Colliers & des Bracelets . L’aflion de Paris eft tres noble & rend bien la furprife oil le jete la prefence du Genie, dont I’attitude impofante a quelque chole de Solemnel qui exprinie bien ce qu’ il annonce ; on ne peut rien de plus fimple & a la fois de plus agreable que la figure d’ Helene; cependant on y obferve comme dans toutes les autres un air d’in- quietude, & une forte de triftefle qui lailTent voir que cet Hymen eft forme fous des aufpices malheu- reux ; ce lentiment eft celui qu’il me femble que I’Artifte a principalemcnt voulu exprimer.

Les connoifleurs admireront Ians doute la com- pofition des ornemcns qui decorent ce Vafe,ils me paroiflent ne pouvoir etre mieux place's , ni plus ingenieulement imagines , qu’ils le font .

PI. 35. Siilvant la Theogonie d’He'fiode, Ne- niefis fille de la Nmt etoit Ibeur du Deftin , des Parques, de la Mort , du .Someil , des Songes &c. die veilloit , dit Ammian Marcellin , a la puni- tion des crimes des Impies : les Habltans des Smyrne furent , felon Paufanias les premiers qui lui donnerent des ailes , parce qu’elle pourfuivoit incelTament les coupables : les Anciens font quel- quelbis confondue avec le Deftin , les Parques & memes les furies; Plutarque n’en connoit quime, qui comme Nemefis portoit le nom d’Adraftee & qui doit felon lui le feul Mlnlftre de la vengean- ge des Dieux ; c’eft cette J^emejis qui eft reprefen- te'e ici, ORDONNANT A ORESTE D’ALLER VENGER LA MORT D’ AGAMEMNON fur Egyfte & for Clytemneftre . Cette Peinture me rappelle I’idee de la magnifique Scene de I’Eleflre de Sopliocle , oil le Chceur dit , je •vois Nemejis ?«> s’ avance , die parte en fes mains la jafie pu- tiition qui Jkit le crime , oui rna Jaw , die s’ap- procbe , la voila , man efperame ne m abufe pas . Rien n’ eft plus Grand , plus Majeftueux , plus VoL IL


Impofant que la figure de la Deefle ; dans f air impeneux dont elle commande on reconnoit la peinture qu Efchyle fait de la force du Deftin dans Ion Promethee . La Statue de Ndmefis, que Phv- dias avoit Iculptee a Ramnus pres de Marathon, avoit for la tete une Couronne liirmonte'e de Cerfs, pour indiquer la force que cette Ddefte avoit de rendre tinudes ceux a qui die commandoit : c eft ce que le Pemtre a voulu faire fentir dans la fi- gure dOrefte , oil rien n’eft plus remarquable que 1 impreflion de terreur produite par la prefence de celle de toutes les Divinitds qui, felon Paufanias, sirrite le plus centre finfolence des Hommes : on 1 appelloit Adraftee parce que perfonne ne pouvoit lefouftraire a fes loix qui dtoient celles du Deftin meme . ce qui fait dire a Euripide dans fon Ion .

^ Dccreta fata priCterire quis queeat .

C eft pour cela que Nemefis eft reprelentee ici ordonnant d’un air a qui rien ne s’oppofc , elle paroit dominer for les elemens , fa figure eft en 1 air ; de la main elle marque la route que doit fuivre Orefte ; fon bras , qui eft enveloppe dans la tumque lui donne un air de gravite qui fait connoitre que la volonte eft la volonte meme des Deftinees ; Rien n’eft plus fevere que fa Phyfiono- mie & la Contenance . Bien que laite avec peu de traits je doute qu il y ait dans tout ce que nous connoillbns de I Antique une figure dont raftion foit plus fiere , plus vive & plus grande tout a la fois & qui reponde mieux a fon objet . Ce morceau eft bien propre a nous faire connoi- tre combien les Artiftes anciens; etoient remplis des plus foblimes idees de leurs Poetes : C’eft de la qu’ils tjroient, comme le laifoient les Orateurs fuivant Longin, ces traits de Genie qui les- ega- loient a ceux memes qui leur ayoient fervis de modeles .

Orefte porte le double juvelot comme c’e'toit 1’ ufage au temps de la guerre de Troye.

Etna marm lato crifpans HaJHIia ferro. Virg.

Nous avons une medaille de la Ville de Ma- ronec oil Ton voit un Bacchus avec le double ja- velot , F^oy. Mont-Fauc. VoL 1 . P. i4p. & Thele- maque eft ainfi dans TOdiflee d’Homere lorlquil part pour aller chez Eubee .

Le Petafe ou Chapeau qu’Orefte porte ici in- dique le voyage : il eft ratache avec des cordons comme le font ceux que portent encore les Car- dinaux & les Prelats a leur entree dans Rome ; ces Chapeaux avoient peu de fond, ils etoient plus propres a fervir d’abri centre le Solell & la pluye, qua couvrir la tete . L’habillement d’ Orefte etoit celui des voyageurs .

Pl.^S.CETTE TETE n’a rien de particulier, finon quiclle rappelle , comme nous I’avons dit , dans' le Chapitre precedent LE PROFIL INVEN- TE PAR LA FILLE DE DIBUTADES & les commencement de I’Art , La Coeffure & les Bou- cles d’oreille en font fmgulieres , & fbrit connoitre des formes & des ufages que les Amateurs de I’An* riquite ne feront pas fache de trouver ici .


PI. 40.


1(52 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities


PI. 40. Cette Peinture me paroit reprefenter LES ORGIES DE BACCHUS . La Pretrefle y ioue de la double flute inveiitce par Minerve ( Meurf. de Tib. ex Plutarch, de Mufica Pb. 2.) le Genie qu’on voit ici eft peut-etre Acratus Fun de ceux qui , fuivant Paufanias , accompagnoient Bacchus . L’Initie , qui eft derriere la Pretrefle , porte un panier avec la pomme de Pin confacre au Dieu dont il celebre les niyfteres . On re- connoit dans les Danfeurs les mouvemens de corps & les flambeaux employes dans ces ietes oil les hommes contrefailbient les infenfes . Fabretti nous a donne le Senatus Confulte qui deffendit fous les peines les plus graves la celebration' des Bachanales dans toute letendue de F Italic . Cet Edit etant de F an ^66. de Rome , il eft bien probable, que les Vafes qui reprelentent ces for- tes de ceremonies doivent etre antcrieurs a leur prolcription , qui tombe precifement 45. ans apres la prife de Capoue . Paculla Minia qui failbit les fonftions de Pretrefle , lorfque les Bachanales furent deferees au Senat , etoit Campanienne , & ce qui eft aflez remarquable , c’eft que les Va- fes faits dans la Campanie font ceux lur lesquels on trouve le plus frequemment la repre'fentation de ces Myfteres ; ce qui femble confirmer ce que nous avons dit que les Manufaflures de Vafes ceflerent de travailler peu de temps apres la ruine de Capoue, & que FHebon, Dieu tutelaire de plu- fieurs Villes de la Campanie , etoit le meme que Bacchus , en F honneur de qui on celebroit les f^tes , a I’ufage desquelles les Vales lemblables a celui-ci etoient confacres .

PI. 41. Une Chouette entre deux rameaux d’Olivier eft peinte fur ce Vafe , foit parce qu’ il etoit confacre a Minerve , dont FOlivier & la Chouette font le Symbole ; foit parce qu’ il etoit fait pour les Atheniens , foit peut-etre encore pour montrer que c’etoit a Athenes que , felon Crytias cite par Athenee Deypnofo|). 22, le tour & Fart de faire des Vafes avoient ete inventes. Dans plu- fieurs Medailles de Lacede'mone , rapportees par Meurfius, Oudinet & Pelerin , on voit des Vafes entre les bonets des Diofcures , parce que de m^- me qu’ Athenes, Lacedemone etoit fameufe par fes Vafes que I’on nommoit Laconiens. On fait d’ail- leurs que les Anciens gravoient fouvent fur leurs Medailles les produftions les plus importantes da leur pays .

PI. 43. Cette Peinture reprefente une SCENE DE COMEDIE; la pomme de Pin placee entre les deux figures eft peut-^tre la, pour indiquer que les jeux Sceniques etoient conlacres a Bacchus dans les fetes de qui ils avoient pris nailFance . L’Afleur qui danfe au fon des flutes eft en habit d’ efclave & porte deux flambeaux; Lucien dit que les fetes de Bacchus ne confiftoient qu’en jeux & en danfe: le mafque qu’on voit ici eft celui de Sofie : on fait qu’il fut forme fur la phyfionomie de Socra- te ; c’ eft le meme que Michel-Ange deflina dans la fuite pour les Arlequins de la Comedie Italien-


ne . Les mafques de Pantalon de Polichinelle & du Dofleur fe trouvent egalement chez les An- ciens ; quelques uns pretendent que Thefpis inven- ta les malques , mats Suidas donne 1 honneur de cette invention a Cherite d Athenes , & Ariftote attribue aux Megariens de Sicile & a ceux de FAttique Finvention de la Comedie . Quoique Plu- tarque afliire que Minerve inventa la double flute, & qu’Hygin dxfe qu’eile la fit des os de Cerf & qu’elle en joua aux Sacrifices des Dieux , Saumaife Conf. Salm. Exercie. in Solin , ne ^ lalfTe pas d afllirer que Marfias ou fon pere Hyagnis furent les inven- teurs de cet fnftruraent: Il etoit ordinalrement fait de Cuivre ou de petits morceaux d’os ou d’yvoire unis enfemble par un ame dairain ou de bois; jen ai vu plufieurs de Fune &: de 1 autre efpece . On pent remarquer ici que quelquefols les femmes ne por- toient point de malques fur le Theatre . Comme Suidas rapporte, que Phrynicus qui remporta le prlx dans la 67. Olympiade introduifit le premier des perfbnages de femme fur la Scene , il^ eft cer- tain que la peinture de ce Vafe eft pofterleure au temps de ce Poete que Fon croit eleye de Thef pis .

L’expreflion de ce petit morceau eft_ tres re- marquable : on voit clairement dans I’attitude des bras de la joueufe de flute, la gene que doit ne- celTairement caufer la difficulte qu’il y a de jouer en marchant : on lent dans fes joues & dans la pofition de fon cou la peine qu’elle fe donne pour ne pas laifler echapper de fes levres , F inftrument qu’elle a en mam ; la fituation de fes yeux mon- tre F attention qu’ elle prete a F air qu’ elle veut rendre , fes pas font en cadence avec ceux du Danfeur qui la precede & dans lequel on voit une certalne grace comique , qui saccorde fort bien avec le mafque qu’il porte .

PI. 45. Servius aPneid. If^. dit que c’etoit Fufage de conduire les nouvelles epoufes a la por- te de leur marl , mais qu’avant d’y entrer dies y attachoient des Bandelettes de laine & les oignoient d’huile. Catulle,dans fon Epitalame, nous apprend que c’etoit vers la nuit que fe faifoit cette cere'- monie, que reprefente la Peinture que nous expli- quons ici.

L’Epoufee eft reconnoiflable a {aKohe, Pephtm, qui n’a pas de ceinture comme celle de la Noce Aldobrandine , la Pronuba la couvre d’un Parafol, meuble fingulier pour le temps fuppofe dont il s’aglt; mais Bacchus eft ainfi reprefente dans fon mariage avec Ariane fur un bas-relief de la Ville Negroni qui eft cite dans Mont-Faucon Vol. i. Part. 2. fag. 240. on volt le meme Parafol dans une Peinture tiree des ruines du Palais des Gefars & qui reprefente Fenlevement d’Helene .

La Pronuba & FEpoufee tiennent des pelotons, qui paroiflent formes des Bandelettes qu’ dies doi- vent attacher a la porte : le Pronubus ou celui qui , felon Julius Pollux, conduifoit FEpoufee pa- roit repandre Fhulle devant le feuil de la porte avec le Guttm qu’il tient a la main ; il a le pled fur



Recueil D’ANTiquiTEs Etrusc^ues Grecq.ues et Romaines 1^3


line Cyfte qui devoit contenJr les prefents des epou- failles dent nous avons deja parlePlanche 32. der- riere lui on voit le Grenadier confacre a Bacchus r un des Dieux qui prefidoient aux Mariages . La couronne qui eft pres de I’Epoufee eft enrorc un autre figne nuptial ; enfin le Chapiteau fur lequel elle eft aflife montre que cette ceremonie fe fait dans la rue,& comme le dit Servlus, avant d’ea- trer dans la maifon du Mari.

PI. 48. Ce Vale confacre a Bacchus reprefente une fete de ce Dieu; les cuiralfes que I’on voit ici reftemblent a celles que portoient les conduifteurs des Chars qui devoient courir dans le Cirque . Cayl I. 187. le bouclier eft celui des Argiens; la couronne, la bandelette & les fleurs font des fym- boles de la fete; enfin le Rbitan & le Crater qui font a terre etoient des Vafes confacre's au fervice de Bacchus . On peut remarquer 1 ’ aftion qui eft tres egale dans les trots figures qui lautent enlem- ble & en cadence . Les hommes paroiflent dtre coeffe's avec des paniers , & celui qu’on voit fur la t^te de la femme eft dans un jufte equilibre par rapport a fon mouvement . Ce mouvement & la double pique portee par un des perfonages de ces tableau me rappellent que Xenophon exige que le cavalier foit arme de deux javelots, afin qu’ayant lance fun contre I’ennemi I’autre lui lerve pour fa defenfe, ou pour redoubler f attaque. On voit que cette maniere d’etre arme etoit aufli celle des gens de pied ; c’ eft ainfi que pret a combattre Agamemnon , dit Homere Iliad, xi. mrf. 43, prit en main deux fortes piques garnies d’airain & bien aigues .

PI. 51. Les Armes que porte ce Gladiateur femblent indiquer les premiers temps : on ne le ler- voit alors que de Mafliies & de Batons , la peau des Animaux, ou quelque piece d’etoffe tenoient lieu de Bouclier . Le Vale reprefente ici eft peut- ctre le prix du combat ; je lerois porte a croire que celui fur lequel eft place cette Peinture a Ae mis dans le tombeau d’un Athlete dont il re- prtfentoit quelque aflion memorable: le delTein de cette figure ne me femble pas de commencemens de f Art , mais paroit imiter ceux qu’on failbit alors .

PI. 55. Les Diofeures s’ etoient rendus cele- bres comme le dit Homere fun en domptant des Chevaux f autre au combat du Pugilat 6’ iTTo'dafioi; , y.n.1 dyaSdr IloXudwKcu , ils

etoient fils de Leda , & prefidoient aux exerci- ces des .Athletes & aux courfes des chevaux : on voit Caftor dans cette peinture , il y eft dans un temple qui paroit lui avoir cte' confacre , on le trouve dans la meme attitude oil on le voit ici fur plufieurs Medailles Confulaires, & fur deux pierres gtavees. Il eft reprefente avec la Clamide, qu’Ellen cite par Suidas, donne pour un des attributs des Diolcures; le bonnet qu’il porte, reprefente, felon Lucien, I’oeuf dont il etoit lbrti,enfin il tient en main la couronne que f on appelle Lemnifcata , parce qu’ il avoit ete couronne par Hercule pour


avoir remporte le prix de la courfe aux Jeux Olympiques, Voy. dEiid. VIII. Caftor porte le Petale , _ tient une lance, & a derriere lui une cunaffe entiere comme ayant afliftd i diverfes ex- peditions militaires , entre-autres a celle des Ar- gon'autes . Les ornemens ou fleurons qui font au iommet & fur les cotes du fronton font les mtoes que les Anciens employoient fouvent , comme on le voit fur plufieurs Medallions & au temple d’lfis decouvert a Pompeia;l’autel qui eft dans I’autre partie du Vale, & qu'on a mis a cote de lui dans cette gravure , eft enveloppd de Bandelettes fuivant un ulage dont il eft fouvent fait mention dans les Poe- tes : les figures voifines de cet autel , de meme que celles qui font pres du Heros tiennent en main les offrandes qu’on avoit coutume de porter aux Dieux, des Couronnes , des Bandelettes , des Cyftes , des Gateaux, des Fruits, enfin des Miroirs & des Pyra- rnides. Eyrar/iideSjGlomjyPlacetita uariis jignata inn- hilicis, dit Clement Alexandria. L’idee de routes les figures de cette Peinture & particulierement celle de Caftor eft de tres bon gout, les ornemens qui les accompagnent , & qui Ibrvent a remplir les dlffe- rentes parties du Vafe auxquelles les figures n’at- trignoient pas fe voyent . PI. 53. & 54. , & me paroiftbient admirablement bien diftribues pour rempfir les intervalles qui font entre fes milieux ; les tetes de Cygne en relief placees a cote des anles, na laiftent pas douter que ce ne loir la tete de Leda mere des Diofcures,ou celle d’Helene leur foeur qui eft repre'fente'e fur la gorge de ce beau Vafe; e’eft le liijet de la Planche 5^. Monfieur Pafteri a cru que les Anciens n’ ont pas employe le bleu dans les peintures de leurs Vafes, il aura fans doute plaifir a trouver id un morceau qui le de’trompera de cette idee. Il croit aulTi que les Vafes qui comme celui-ci etoient de plus d’un pled & demi de hauteur, Sefyuipedales , ceflbient d’etre ufuels: cependant, comme fur une Me'daille deCor- cyre rapporte'e par Monfieur Pelerin Rec. de Med. des Peupks & des Viltes Vol. 3. PI. py. N. ip. . On voit un Vafe manie par un homme qui s’en fert pour verfer quelque chofe dans un autre d’egale grandeur, quoique de forme differente , & que Fun comme I’autre a de hauteur la moltie d’un homme , & que d’ailleurs j’al vu fur plufieurs pierres gravees , mais particulierement fur une qui appartient a Monfieur Grcville, un V.afe ufuel place a cote d’un lit de table a qui il eft e'gal en hau- teur : de ces obfervations il femble qu’on doit con- clure que ce n’eft pas la grandeur Sefquipedale des Vafes, qui les empechoit d’etre ufuels , mais d’au- tres circonftances dont nous aurons occafion de parler dans la fuite, comme leroit par exemple celle, que ces Vafes n’euflenl; pas de fond ; car alors il eft clair que jamais ils n’auroient pu etre employes a contenir des llquides .

PI. 57. Comme la figure que I’on voit ici eft place'e fur un tres petit Vafe , je crois que e’eft la raifon du mouvement extraordinaire que le Peintre lui a donne , car elk devoit orner la

fur-



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furface d’une Elipfe fort alongee qui n’a pas plus de trois pouces de diametre. Je crois qiie c’eft une Bacchante, parce qu’elle porte la Baffaride ou Ro- be de Bacchus , comme on le verra par d’autres

Snonumens .

PI. 59. La Danfe qnon appelloit Stcmtits etoit au rapport d’Athenee tres violente, onlanommoit ainfi a caufe de la grande agitation qu’elle exi- geoit; c’eft elle qu’on voit dans cette Peinture oil la colonne marque la Scene d’un Theatre : i’lgnore ce que peut lignifier le corps rond qu’on voit id , mais il me Icmble que la figure de ce danfeur eft tres bien entendue, & que I’expreffion du faut en tournant eft trd bien rendue : I’habiL lenient qui eft fingulier eft fans doute celui des hyftrions qui executoient en public ces fortes de Danles .

PI. do. Les figures de cette Peinture, qui dans I’original font beaucoiip plus petites que je nc les ai fait graver ici , me femblent reprefonter Eteo- cle & Polynice fon frere qui combattent devant Tebes : la figure de femme, qui eft derriere eux, pourroit bien ctre I’Antigone de la Tragedie d’Ef- chyle dans les fopt Chefs de Thebes ; mais rien n’eft plus piquant que ce petit morceau dont le ftile quoique tres fingulier eft plein d’efprit & d’in- telligence . La Peinture d?. appartient au meme Vale, & comme elle reprelente deux chiens de md- me efpece dans I’aaion de combattre 1’ un contra I’autre , je crois qu’clle eft un embleme de 1 ’ Hif- toire que je viens de d&rire.

PI. dj. Les Monumens des Grecs & des E- trulques prouvent que les endroits publics & par- ticuliers , les Villes, les Fontaines, les Bains, les Carfours , les Saifons, les Hommes, les Femmes, lesDieux memes avoient leurs Genies: Horace pre- tendoit qu’il y en avoit qui prefidoient a I’Aftre de notre naiflance .

Scit Genius natak comes qui temper at ajlrum.

Naturie Deus humans .

Seneque Ejiift. no., nous apprend que les difei- ples de Zenon avoient adopte cette opinion : Les femmes lacrifioient a leur Genie Tutelaire. 7 "ibul. lib. IV. C. VI. Hefiode croyoit auffi que ceux qui avoient vecus dans le fiecle d’or etoient devenus les bons Genies & qu’ils habitoient fur la terre : ces idees myftiques fbndees fur le Dogme de I’lm- mortallte de I’Ame paflerent de Phenicie dans la Grece fit dans I’ltalie ; elles durent y augmenter la fuperftition des peuples, & multiplier a I’infinl les hiftoires des Apparitions des Ombres des morts, & des Dleux, qui par leur merveilleux attachent & intereffent les efprits credules , c’eft peut-etre une Apparition lemblable qui eft reprefentee fur le Vafe que I’on voit ici . Quelques-uns ont cru y voir Chrifotemis & Clitemneftre allant offrir des prefens au Tombeau d’ Agamemnon reprefente par la colonne fur laquelle I’une de ces femmes s’ap- puie ; le Genie feroit celui d’ Agamemnon qui se prefenteroit a Clitemneftre effraye'e , comme Sopho- cle dans Ion Eleftre & Echyle dans le Coephores


reprefentent le fonge de cette Prlncefle : quoiqu’ il en foit de cette explication qui eft bien eloignee de me fatisfaire , 11 eft certain que la peinture de ce petit morceau eft pleine d’exprelTion & de gra- ces , & Ton ne peut gueres voir une figure plus noble que celle du Genie dans lequel on recon- Hoit manifeftement les bons temps des Grecs. Peut- etre auffi eft ce , comme je 1 ai dit dans le texte de mes Explications , LE GENIE D IPHYGE- NIE EN TAURIDE & non pas en Aullde comme il eft imprlme . Ce morceau feroit alors pris du fonge d’ Iphygenie dans la premiere Scene d’Eurypide . Le Genie de cette malheureufe Prin- celTe lui apparoit, & lui fait voir dans la maifbn paternelle une colonne , avec une chevelure & une voix huraaine . Elle imagine que ce fonge lui an- nonce la mort d’Orefte , effrayee elle va rendre a fon frere les honneurs dus aux deffunts . Le Genie tient un Vafe pour les libations, Iphygenie paroit epouvantee de fa prefence, une de les femmes qui prend part a fon trouble , eft appuye’e fur une efpe- ce de tombeau . Le refte s’expllque aifement.

PI. 68. Cette Danfe de deux hommes nuds en prtfence du Pre’fident des Jeux ou Gymnafiar- que s’appelloit Gymnopedie . Les batons qu’on voit ici fervoient dans la danfe armee que les Grecs nommolent Enoplie : 1 ’ un des Danfeurs marque la mefure avec le Cymbalum, & I’autre tient cette forte d’inftrument fait de pieces de bois qu’on bat- toit I’une centre I’autre & qui s’appclloit e’etoit une forte de Caftagnettes dont on le lert encore dans le Royaume de Naples oil Ton a beau- coup retenii des Danfes des Anciens . Cette Pein- ture executee dans le gout des Monocromates des premiers temps, me paroit neanmolns en Hre affez eloignee, par I’efprit & I’intelligence qu’on voit dans fes figures .

PI. 71. r 'avois cru voir dans cette Peinture Caflandre predifant en pre/ence d’ Hecube qui eft affife, de deux de fts filles & de fon frere Helenus les malheurs de Troye. Mais je retrouve en ce mo- ment une lettre que m’cerivoit de Rome peu de temps avant fa mort funefte Monfieur VVinckelman, que je regrette avec tous les amateurs de I’anti- qulte. Us y verront avec plaifir le fentiment d’un homme bien plus capable que moi d’expliquer les monumens que je decris : ce favant appuie d’ une pierre tirce du Cabinet du Roi de France dont il parle dans la pag. 59. de fes Monumenti inediti & qui felon lui , reprtfente Hercule vendu a Ompha- le, croit decouvrir ici le meme fujet. Les Lydiens, dit-il s’ habilloient d’ une maniere toute oppofee a celle des Grecs , car 11 s couvrolent les parties du corps que ces derniers faifoient voir nues : On trou- ve dans notre peinture Omphale Relne de Lydle vollee jufqu’aux yeux, comme Left Hercule dans la pierre en queftion; ce heros reconnollTable a fa maffue fe prefente a la Reine & touche fes ge- noux de la main gauche, felon 1’ ufage des fup- plians . Eurip. Suppl. v. 272. le Genie aile , qui eft entre ces deux figures, marque I’Ame d’lphitus



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tue par Hercule , qui , pour expier cet homicide, fe foumit a I’efclavage : peut-etre auffi eft-ce le Ge- nic de I’amour, qui annonce a Omphale I’objet de fa paffion, en la detournant de I’entretien commen- ce avec une femme affife a fes pieds. Celle-ci cen- tre la coutume de fon fexe porte des cheveux courts ; ce qui , de meme que dans les figures d’E- le£lre, doit avoir une fignification particuliere : Je me figure , dlt Monfieur Winckelman , voir ici une de ces femmes a qui les Lydiens, peuple le plus voluptueux ^ui fut jamais , avoient , par un rafinement de debauche inconcevable , fait perdre leur lexe autant qu’il etoit en eux . Nous trou- Tons en effet dans un paffage d’Athenee , Ddf^no- foph. lib. XI. dont voici la traduftion latine . Ly- itorum Regem Adramytin feeminas prhmm cajiraviji fe , & Eumchorum loco ufum illis frijfe . Adra- mytis etoit le quatrieme des predecelTeurs d’Om- phale. Ce changement de- fexe fe trouveroit marque ici par les cheveux courts , qui chez les Anciens etoient le Symbole de rAdolefcence dans les jeunes GarponSjdont ces filles devoient tenir la place. La fuivante qui tient une evantail en main eft la pour marquer la moleffe extr^ne des Lydieiis . Je ne di- rai rien de la beaute de cette Peinture qni eft at lez recommandable par elle meme ; le Vale fur qui elle eft execute a etc trouve dans une Isle de I’Archipel .

PI. 74. Cette Peinture reprefente un fujet a peu pres femblable a celui de la Planche 45, dans telle cl , le Prombus porte en main VUnguentarium & le Strigile . Comme i’Epoufee tient un Miroir avec une Caflette dans laquelle font les prefens Niiptiaux,& la Prormba une Bandelette ou une Cein- ture , on volt clairement que tout ceci eft allufif au Bain Nuptial . Deux Genies, qui font peut-dtre ceux de I’Hymenee, ont en main des branches de Myrte au milieu desquelles il y a un pain, par al- lulion a la Confarreation ; Quia , dit Pline , & in Sieris nihil religiofms confaneationis •vincula erat, nor- Vieque nupM famum prteferebam. Les Gateaux divi- & en quatre parties, Quadvie, qu’on voit derriere les Genies & a cote du Prmubm & de la Pronuy hi , indiquent le Farreum qui , felon Feflus , etoit genus libi ex farre faSlum . Les points tdancs qui font a terre reprelentent les grains de Sefime con- facres, felon Clement Alexandrin, a Bacchus Pun des Dieux qui , comme nous 1 avons drt ailleurs^ prefidoient au Mariage : peut-crre ce Vafe^peint a 1 ’ occafion des Noces , a-t-il enfuite etc mis dans les Tombeaux des Epoux qui 1 ’ avoient fait faire. ,

PI. 77. Orefte & Pilade armtfs comme les Hcros des temps anciens , font prets a partir de Criffa pour venger le meurtre d’Agamemnon . La figure envelop- pee d’ un manteau paroit reprefenter le Gouverneur d’Orefte Pedagogus,cef\ lui,qui layant requ des mains de fa foeur, I’avoit porte a la Cour de Strophius. Ceci reffemble fort a la premiere Scene de 1 EleRre deSophocle. Orefte qui eft au milieu tient une forte de Cafqiie ou Bonnet appelle 'Putulus , tel que le

Vol. II.


portoient Ulifte & Vulcain : on y voit les bandes qui I’attachoient par deffous le menton . Le Bou- cher indique qu il s’agit ici d’une a£lion de guerre, & non dunfimple voyage: il fert encore, a mon gre, a diftinguer la figure du Governeur, & empeche qu’on ne le confonde avec un Agonothete , ce qui feroit regarder le fiijet de cette Peinture comme reprefen- tant des jeunes gens qui fe preparoicnt a quelque exer- cice de Gymnaftique ; la figure d’ Orefte eft d’ une belle cqmpofition & celle de Pilade tient beaucoup de 1 attitude du Meleagre ; on la voit auffi fur plu- fieurs Pierres gravees; car quand les Anciens avoient trouve une bonne pofition de figure, leurs Peintres, leurs Sculpteurs & leurs Graveurs s’empreflbient a la faire valoir en la traitant chacun a fa raaniere .

PI. 82. Bacchus Barbu, il porte la Robe des Indiens pour montrer qu’il les avoit domptes; c’eft la Baffaride . On I’a reprefente danfant avec une Bacchante, parce que c’eft ainfi, fuivant Ovide, qu’il conquit I’Inde. Le Vafe qu’il porte eft une de ces fortes de Calices qu’ on appelloit Auriculati . Ces deux figures font pleines de mouvement ; I’habille- ment de la Bacchante eft remarquable par fes fran- ges , fes ornemens & fa forme qui vient de I’O- rient . Dans la Phyfionomie du Bacchus, que j’ai fait deffiner avec route I’exaflitude poffible , on peut aifement reconnoitre celle de I’Hebon, dont j’ ai beaucoup parle dans le fecond Chapitre du premier Volume de cet Ouvrage .

PI. 84. Apollon qui pourfiilt Daphne , il eft dans I’c'quipage de Voyageur,avec le Petaie, \e Bi- na Haflitia & I’Epee fbus I’ailTelle comme dans les figures heroi'ques. Cet ordre de chofes feroit foup- qonner que ce Dieu ne fe montra a Daphne que fous la figure d’un fimple mortel .

PI. 88. Sujet qui m’ell inconnu.

PI. 90. Offrande qu’une jeune fille fait a fes Dieux Penates , la Bandelette qui eft derriere elle juftifie cette idee.

PI. 93. & 94. Sujets que je ne puis expliquer.

PI. 99. Une Sirene ailee jouant de la dou- ble flute : Cette Peinture n’ eft remarquable qu’ en ce qu’elle nous montre la forme que les Artiftes Anciens donnoient a leurs Sirenes

Plmna pedefque a-vium cum Virginis ora ge- ratis ?

dit Ovide en parlant d’elles. Elies etoient au nOm- bre de trois , Aiuxorriu Aiyuae & noep&evd-Tt! . qui donna fbn nom a Naples . Milord Fortrofe pofte- de une Pierre qui reprefente les Sirenes invitant Ulifte attache au mat de fon vaifteau a ecouter leurs Chants ; Ce fujet eft pris du 1 2. llv. de I’O- diffee .

PI. I or. Cette tete qui fait pendant a celle de la PI. 38. ne demande pas d’autre Explication: on y remarquera feulement la difference de 1’ aju- ftement, elle me paroit etre de meilleure maniere .

PI. 104. Ampelus fils de Silene & de la Ra- ce des Faunes etoit, dit Nonnius, le Genic de Bac- chus ; ce Dieu en avoir encore un autre que Pau- fanias nomme Acratus ; C’eft le premier de ces 1 1 Genies




i 66 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities


Genies qui eft reprefente ici en prtfence du Dleu qui tient le Tyrle & paroit vetu de la Robe triomphale qui etoit brodee , il eft aufli eouronne de Laurier ; rien n’eft mieux compofe que ce fujet, oil on reconnoit la meme elegance de Deftein & de Compofition qu on admire dans les plus beaux fuiets de I’Antique. ^ 1 1

PI. lot). CettePeinture me femble inexplicable.

PI. 1 1 2. Vulcain prefente a Thetis ou a Ve- nus les armes forg&s pour Achille ou pour En&. Au refte j’avoue que le Pegafe peint fur le Bou- clier rend mon explication fort douteufe,& je ne la donne, que faute de pouvoir imaginer quelque chofe de mieux.

PI. 1 1 5. Les Canephores etoient des jeunes Gar9ons ou des Vierges, qui portoient des Corbeil- les deftinees a contenir les chofes neceflaires auX Sacrifices. Ciceron,dans la quatrieme de les Orai- fons centre Verres , nous apprend que Polyclete avoir fait deux Statues de Bronze qui reprefen- toient des jeunes filles portant des Paniers ; Cme- pbone ipfr ■vocabantur . On voyoit , au rapport de Pline Itb. 3d. , dans les edifices d’ Afinius , un Canephore de la main de Scopas. Celul qui eft re- prelente ici , n’eft intereflant qu’en ce qu’il indique Paflion & I’habillement fous lesquels on avoir cqu- tume de peindre ces Miniftres confacres au fervice des Dieux . Voyez ce que dit Paufanlas des Cane- phores attachees au Temple de Minerve Poliade a Athenes ,

PI. 1 1 7. On peut voir dans Lucien I’idee que les Anciens avoient de la Danle : Platon & Xe- nophon nous affurent qu’elle etoit regardee comme une chofe importante pour les mceurs & meme pout- la guerre; & qu’en confe'quence elle meritoit 1’ at- tention des Legislateurs . Plutarque , vk des Ora- mrs , nous dit que les Atheniens diftribuoient des recompenfes aux meilleurs Danfeurs ; & Lycurgue ordonna qua certaines fotes les filles de Lacede- mone danleroient nues . On lit dans 1 ’ Anthologie Lib. 4. C. 25. Ep. 6 . que les Danfeufes tattachoient leurs Robes fur les flancs par le moyens d’ une Ceinture ; c’ etoit fans dome pour executer cette Danfe obcene que Ton appelloit Ko'pdal ou 2 «tu- ptxv. Quant a la Danfeufe qu’on voit ici , elle eft habillee modeftement, & femble e.xecuter une Danfe Grave dans laquelle on ne cherchoit que des atti- tudes gracieufes . Cette figure eft en effet remplie de Graces : elle laifTe tomber quelqu’inftrument que je ne connois pas ; mais je crois que la colonne , qu’ on voit ici , indique la Portique ou le Thea- tre fur lequel s’executoient ces fortes de Danfes .

PL up. Dans cette Scene de Theatre, qui eft peinte d’une maniere fort barbate , on voit une Faune, ce qui nous fait penfer qu’elle eft du gen- re de celles qu’on appelloit Satyriques parce qu’on y introduifoit des Faunes ou des Satyres: rien n’eft remarquable dans cette Peinture , que la forme , la couleur des habillemens , & celle des mafques qui paroiflent etre fairs d’etoffe.

PI. 1 20. Sur le Cafque de la Statue de Mi-


nerve que Phydias avoit fait pour le Parthenon ft-^thenes , on voyoit, dit Paufanias /w .Ttrrc. , la reprelentation du Sphinx ; Pline Lib. 3d. Ch.V. affure que cette meme reprefentation fe trouvoit en Bronze fous la Pique de la Deeffe ; on volt aulfi plufieurs Autels coufac res a Apollon avec des Sphinx ,& I’Em- pereur Augufte, au raport de Suetone, en avoit fait graver un fur fon cachet ; c’ etoit fans doute pout y reprefenter la Prudence, car Minerve dont, par- ce qu’ on vient de voir , le Sphinx paroit un at- trlbut, etoit la D&fle de la Sagefle . Cette Peintu- re me fait croire, que le Vafe fur lequel elle eft placee, etoit confacre a Minerve, peut-etre meme a Apollon ; au refte cette figure eft executee avec beaticoup d’efprit. J’obforverai encore id, que Ion trouve bcaucoup de pierres gravees a 1 imitation de celle d’Augufte que la Maifbn Ricardi de Flo- rence croit pofleder.

PI. 122. Le Sacrifice Domeftlque reprefente dans cette peinture merite attention; I’une de fes figures relTemble parfaitement bien a Platon; elle tient une Patere, & femble repandre de 1 ’ encens: le baton qu’elle porte dans 1’ autre main eft fur- monte d’ une fleur tres refl’emblante a ce que nous appellons fleur de Lis ; elle fe repde encore dans I’ornement qui eft fur la gorge de ce Vafe : la femme paroit verier quelque liqueur renfermfo dans un Prisferriculum , & 1 ’ on voit un noeud qui reprefente les Bandelettes qu’ on attachoit aux autels des Dieux. II y a beaucoup de noblefle, de gravite & de fimplicite dans ce petltmorceau .

PI, 1 24. La Danfe nue s’ appelloit Gymnope- dk , e’eft elle qu’on voit ici . La femme qui joue de la double flute a les joues entourees de cette bande qui fervoit a menager le foufle & qu’ on appelloit Bo/ 3/S/«5, le Danfeur tient des Caftagnet- tes de I’efpece de celles dont nous avons parle cy defliis . Ces deux figures font tres expreflives .

PI. 127. 128. & I2t). Diodore de Sidle Lib. IV. rapporte qu’ Atlas frere de Saturne & felon quelques Mythologues , d’ Hefperus , eut des fil- les appellees .Atlamides de fon nom , ou Hefpe- rides de celui d’Hefperis leur mere,Epoufe & Nie- ce d’.Tf/irr. Le Serpent Ladon, qui felon Appollonius etoit fils de la Terre, gardoit les pommes d’or qui crolftbient dans les Jardins des Hefperides . Com- me elles etoient , ajoute Diodore Trad, de ft Abb. Ter/ajjon , “ d’une beaute & d’une fagelTe finguliere, „ on dit que fur leur reputation Bufiris Roi d’E- „ gypte con^ut le deffein de s’en rendre le mai- „ tre ; & qu’ il commanda a des Pirates d’ entrer „ dans leur pays,de les enlever & de les lui ame- „ ner . Ces Pirates ayant trouve dans leurs Jardins „ les filles d’Atlas qui s’y divertiflbient , fe faifi- „ rent d’elles ; & s’etant enfuis au plus vlte dans „ leurs VaifTeaux, ils les embarquerent avec eux . „ Mais Hercule les ayant furprls pendant le temps ,, qu’ ils mangeoient pres du rivage , & ayant ,, appris de ces jeunes vierges le malheur qui „ leur e'toit arrive , 11 tua leurs raviffeurs & ren- „ dit enfuite les Atlantides a leur Pere “ . La

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Recueil d’Antiquites Etrusques Grecques et Romaines \ 6 'J


Planche 127- qui fur !e Vafe dont elb eft tire'e jie fait qu’un feul & meme fiijet avec les deux Suivantes iz8. & 129. qui avec elks I’entou- re tout entier , reprefente Hercule & fes Com- pagnons dans le Jardin des Helpw'ides . Recon- noiffable a fa malTue & a la peau du Lion de Nemk fur laquelle il eft aflis , Hercule eft pret a recevoir les pommes dor que vont lui donner les lilies d’Atlas ; ce Heros eft avec une partie des Argonautes qui il furent jetes fur la cote d’Afrique, le refte de les compagnons qui ne paroit pas ici eft fuppofe par le Peintre ctre refte litr le Navire Argo. Atlas FI.12S.&C Helperis P/.i zy.tiennent des Sceptres dont la Hear indique la famille d’ Uranus , & la Parente qui les lie avec Jupiter: leurs lilies font au nombre de fept,comme le dit Aratus in Hjironom. Apres leur mort elks furent placces parmi les Con- ftellations ; ce font les Pleiades qu’ on volt dans la tete du Taureau dont deux occupent les Cor- nes , deux font fur les yeux , une eft lur le front & les autres fur les narines Natalis Com. Lib. IV. comme on ne peut voir ordinairement que Six de ces etoiles , les Poetes ont feint que Merope la feptie- me d’entre elks & qui fut marik a Syliphe, s’etoit cachk de honte de n’ avoir epoufc qu’ un mprtel , tandis que routes fes feurs avoient eu des enfans de Mars, de Jupiter & de Neptune : Void ce qu’en dit Ovide , dans k quatrleme livre de fes Faftes .

Pleiades incipient humeros relevare Paternos ,

Quie feptem did , fex tamen effe folent.

Seu quod in amplexus fex bine "venere Dearum.,

Nam Steropen Marti concubuijje ferunt,

Neptuno Akyonem , & te formofa Celeno .

Maiam, atque EteBram , Taygetenque jemi .

Septima mortali Merope tibi Syfiphe nupftt

Pienitet : & faSii fola pudore latet.

Hygln qui rapporte la merae cliofe de Me'rope, ajoute , que d’ autres croyoient que c ctoit Eledre qui s’etoit cachee : inconlblable , dlt-il , de la rui- ne de Troye , ne pouvant dailkurs Ibutenir les malheurs arrives aux delcendans de Dardanus fon fils, & les danfes de fes foeurs, elk fe retira dans le Cercle Ardique , oil elk paroit depuis long- temps affiigee & les cheveux epars ce qui lui a fait donner le nom de Comete ; apres cela on^ne peut gueres douter que ce ne loit Eleblre qu on voit , dans la Planche 1 28 . Avec la tete pen- chee , comme quelqu’un qui feroit plonge dans une profonde trifteffe ; le voile qui la couvre & qui s’ etend le long de fon dos eft parfome d Etoi- les, par allufion a la chevelure des Cometes, qui cmhralTent les Aftres places dans la route qu’ elks parcourent. Celt Jafon qui me femble debout der- rlere Hercule , le Peintre peut I’avoir place dans cet endroit pour montrer qu il commanda les Ar- gonautes apres que ce Heros fe fut retire . Me- tope la plus ieune des filks d Atlas & qui^ fem- ble ici vouloir fe caclier , eft pres d Helperis la mere . Alcyone & Taygete paroiflent etre celks qui font voifines de P arbre qu’entoure le Serpent Ladon . Paufanias dit que Batycles de Magnefie


avolt Sculpte fur le Trbne d’ Amyclee Jupiter & Neptune qui enlevoient Taygete & Alcyone; Tay- gete fut mere de Lacedemon qui lucceda a Euro- tas petit fils de Lekx & fonda le Royaume de Sparte : Alcyone eut de Neptune deux fils qui batirent les Villes d’ Hyperee & d’Anthee , Pau- fanias Liv. II. . La gloire de leur pofterite fur- pafta celk de tous les defeendans de leurs foeurs , excepte neanmoins celle du fils de Ma'ia dont nous parkrons bientot , e’eft ce qui engagea fans doute Batycles a reprelenter Taygete &: Alcyone par pre- ference aux autres Hefperides fur le trbne d’Amy- clee ; un motif fomblable peut, je crois,, avoir deter- mine }e Peintre qui a fait le morceau que je decris a les mettre oil elks font placees car il eft precile- ment dans le milieu qui eft I’endrolr le plus apparent du Vafe . Neftor park a Hefperis & lemble lui raconter les avantures de fon voyage ; le Pein- tre r a fans doute mis dans cette ablion pour fe conformer au caraftere que lui donne Home- re . C’eft Orphee qui, dans la Planche 28, me pa- roit s’entretenir avec Atlas ; k gout qu’ils avoient r un & 1’ autre pour les chofes fublimes lemble fonder ma conjefture . On connoit la imputation d’Orphee , & Ton etoit ft perfuade de I’habikte & de I’amour d’Atlas pour les Sciences , que ceux de Tanagre montroient dans leur Ville , dit Paufa- nias , un lieu qu’ on appelloit Polofon , oil il avoir coutume de fe retirer pour y etudier la nature & obferver le Ciel , On dit qu’il donna it Hercule la connoilTance de la Sphere , que celul-ci communiqua dans la lulte aux Grecs. Sterope & Celeno font peut- etre les deux Helperides qui occupent k refte de cette Planche avec Eleflre . La femme affile dans la Planche 1 2p. me paroit btre Mala , on I’a dl- ftingue de les foeurs , parce qu’ elk fut mere du Dieu Mercure . Ce font peut-etre les fils de Leda qui font vis-a-vis de Mala . Quant au Heros aflis ici, je crois que c’eft: Typhis fils de Neptune ; il etoit Pilote du Navire Argo , c’ eft pourquol foul de tous fes compagnons il paroit fans armes . Pres de lui font Calais & Zetes qui devoient le jour a Boree & a Orithie , ils etoient 1 ’ un & 1 ’ autre fi fameux a la courfe qu’ on pretendoit qu’ ils avoient des Aiks ; le premier tient fes armes ren- verfees , dans 1’ etat de quelqu’un pret a partir : Le fecond femble entendre de Thyphis le Che- min qu’il doit prendre , ou les ordres qu’il doit porter : cecl fait peut-etre allufion a la chafle que, dans la fulte, ils donnerent aux Harpies en reconnoilfance de ce que Phinee avolt bien repu les Argonautes , & leur avoir promis un Guide pour les conduire a travers ks Synjplegades Sernj. oEneid. VI. 11 eft temps de palter a la Planche 130. dont la Peinture appartient encore au beau Vafe qui nous a fourni les trois precedentes ; el- le reprefente la Courfe d’Atalante & d’ Hypo- menes en prefence d’ Atlas & des Hefperides : le Peintre a feint qu’elks entroient ici , a cau- fe des Pommes d’or que Venus donna Hypome-, nes , ou par allufion a ce que dit Tlieocrite dans

fon


i68 Collection of Etruscan , Greek and Roman Antiquities


fon Amarlllis. L’ endroit clioifi pour la Courle eft d&ore comme le Stade de Piie, au milieu duquel on voyoit,dit Paufanias, un autel qui emit vis-a-vis la Statue d’Hippodamie . Quelques-imes des Helperides portent des Emiles fur leure habilkments pour mon- trer qu’elles brillent dans la conftellatlon des Pleia- des , & trois d’entre elks font dans des chars a quatre chevaux Quadriga pour exprimer la revolution journa- Here des Cieux: quant aMaia,elle guide un de ces chars avec la plus jeune de fes foeurs ce qui fert au Pemtre a faire voir qu’elles vont toujours unles : enfin Eleftre, qui eft fetilc, paroit s’eloigner de fes Compa^nes avec cette air d’aftliflion dont nous avons park toute a rheure . J’ai deja dlt vers la fin du Chapitre pre- cedent ce que je penfols du grouppe d’Atalante & d’Hypomenes , je ferois tort a mes Lefleurs d’en- trer dans un plus grand detail fur tout le refte , La forme des Habillemens , des Coefures , des Chars & rinteret different que chaque perlbnage prend a I’aflion , preteront fuffifament a kurs refleflions & alongeroient trop les miennes. J’obferverai feu- lement que les Broderies qu’on voit lur les habits, font les memes que celles qu’ ils employoient fur leurs Vafes ; on peut y remarquer les M&ndres , les Oves , les Poftes , les fleurons &c. Je con- nois une Statue de Diane de manierp Etrufque , dont la Robe peinte en blanc , quoique de mar- bre, a une bordure de coukur de pourpre avec des fleurons en broderie qui la relevent & qui font pareils a ceux ci . Cette Peinture eft le feul Monument Antique


fur lesquels au temps d’Homere on fufpendoit les brides des Chevaux; elk explique ce qu’on lit dans V Iliad. L. V. v. 728. Les Chars qu’on obferve id lont ceux que les Ancienr appelloient diip^oi dans lesquels on ne s’alTeyoit pas . L empreinte d une croix qui eft lur la cuilTe des Chevaux en marque la Ra- ce . Ces marques s’appliquoient avec un fer chaud comme nous le failons encore aujourd hui, louvent c’etoit un KophjCC qui faifbit appelkr ces Chevaux Korrarla.; . Ces Peintures font manifeftement les plus belles de mutes celks que 1 on connoit execu- tees fiir des Vales, & nous ne craignons pas daf furer, que celui qui les contlent eft le plus pre- cieux de tons ceux qui le font conferves julqu a nous. Dans le deffein de rendre ce livre aulli utile, qu’il m’eft polfible , j’ai engage Monfieur Pecheux a me laire le Deffein qu’on trouvera a la.Plat]che 21 de ce Volume , & qui eft pris de celui que je viens d’expliquer . A ma priere , il a defliiie plus correfilement les figures qu’ elks ne le Ibnt dans la peinture Antique, & les a arrangees de manie- re a faire voir quel parti un habile homme peut tirer de ces morceaux. II eut encore fiiit beaucoup davantage , fi je ne lui euffc demande de s’aftrein- dre le plus quil pourroit a la Compofition Origi- nak. C’eft au Public, qui a maintenant ces deux def feins fous les yeux , a voir comblen les artiftes peu- vent tirer de fecours des figures qui font dans eet ouvrage , des pofitions agreables qu’elles indiquent , & de cette noble limpllcite dont les plus grands Peintres modernes on etc les imitateurs ,


Imprime a Naples

Par. Francois Morelli.




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COLLECTION

OF ETRUSCAKGREEKAND ROMAN

ANTIQUITIES

FROM THE CABINET

OF THE HORW. HAMILTON

HIS BRITANNICK MAIESTYS

ENVOY EXTRAORDINARY

AND PLENIPOTENTIARY AT THE COURT OF NAPLES '


VOL SECOND,


MD. CCEXVII





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ANTIQUITElS

ETRUSQUES. GRECQUES ET RO MAINE S TIREES DU CABINET DE. M. HAMILTON

ENVOYE EXTRAORDINAIRE ET PLENIPOTENTIAIRE

DE.S.M. BRITANNIQUE

EN COUR DE NAPLES

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