Pierre-Joseph Redouté (André de Vos)  

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"En peignant des roses, Redouté reconnut qu'il saurait peindre les fleurs, non à la manière heurtée du peintre d'arabesques, mais en dessinateur et en coloriste attentif à donner aux plantes leurs formes, leurs poses et leur physionomie. Il abandonna peu de temps après la peinture à fresque pour s'adonner exclusivement à l'étude approfondie de la nature, le premier de tous les maîtres, disait- il , sans jamais perdre ce faire large et rapide que ses travaux antérieurs lui avaient fait acquérir."--Pierre-Joseph Redouté (André de Vos)

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Pierre-Joseph Redouté biography by André de Vos:

Full text

PIERRE-JOSEPH REDOUTÉ

Extrait de la Belgique horticole, 1873, page 5 .

Gand, imp. C. Annoot-Braeckman. て PJ, REDOUTÉ 1259-1840.


BIOGRAPHIE DE P. J. REDOUTÉ, 1759-1840, PAR ANDRÉ DE VOS , DE MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES DE LIÉGE . GAND, IMPRIMERIE C. ANNOOT-BRAECKMAN. 1873.

Comme peintre-iconographe, Pierre-Joseph Redouté, que ses contemporains ont surnommé le Raphaël des fleurs, a droit de figurer dans la galerie des hommes célèbres que la Belgique horticole fait paraître depuis sa création . Cet artiste de grand renom naquit le 10 juillet 1759, dans la petite ville de St- Hubert, au sein des Ardennes belges. Fils , petit-fils et arrière petit- fils de peintres plus ou moins habiles dont les tableaux et les fresques ornent encore divers édifices religieux de la Belgique, il apprit, dès le berceau , à esquisser, comme en jouant, tout ce qui frappait sa vue. Il fit des progrès si rapides , qu'à l'âge de six ans il ébauchait de petits tableaux de genre. Il apprit de son père les principes du dessin et depuis lors il n'eut plus d'autres maîtres que son génie et la nature. A 13 ans, il quitta sa famille , n'emportant avec lui pour toute fortune que sa palette et ses pinceaux , mais aussi la ferme volonté d'exceller dans son art . Il alla de ville en ville étudier les chefs - d'œuvre de l'ancienne Flandre et de la Hollande, pour s'approprier cette franchise de ton et cette touche délicate qui caractérisent les deux écoles . Il demeura un an à Vilvorde où il peignit des dessins de portes, des décors d'appartements et des tableaux d'église . A 16 ans, il était déjà connu dans le pays, puisqu'il fut demandé par le peintre André, pour l'aider dans ses travaux au château de Carlsbourg, près de Bouillon . Son père étant tombé dangereusement malade , il revint aussitôt auprès de lui pour le soigner et pour achever des œuvres commencées. A la mort de son père, le 23 décembre 1776, il reprit ses voyages en Flandre. Ce fut dans le cours de cette pérégrination que les gracieux tableaux de Van Huysem révélèrent au jeune Redouté que lui aussi était né pour peindre les fleurs , mais forcé de lutter contre la pénurie de ses moyens pécuniaires, le pauvre artiste se résigna à faire, comme ses ancêtres, des tableaux d'église , des portraits et des dessus de portes . Il travailla dans plusieurs villes et s'arrêta à Heyllissem près de Tirlemont, où il fut chargé de peindre quelques tableaux religieux . Aussitôt son retour à St-Hubert, il fut demandé à Luxembourg pour y faire plusieurs portraits , entr'autres ceux du général Bender, gouverneur de ville , du médecin Embinet et d'autres personnes marquantes. Ses talents lui valurent aussi la protection d'une femme, amie des arts, la princesse de Tornaco, qui l'engagea à aller à Paris et qui lui donna des lettres de recommandation , que le jeune peintre insouciant perdit en route . Après avoir revu son pays natal , il se rendit à Paris où les bienfaits de la protection sont si nécessaires, surtout lorsqu'on est jeune et inconnu . Il s'établit auprès de son frère aîné Antoine- Ferdinand ( 1756-1809) qui depuis 1776 exerçait avec distinction la peinture des décors au Théâtre italien . En ce temps-là, on aimait les charmes de la vie pastorale ; les bergers se produisaient sur la scène, au milieu des fleurs , dans de vastes bosquets . C'était le renouvellement de l'époque de Watteau, le peintre des fêtes galantes.

En peignant des roses , Redouté reconnut qu'il saurait peindre les fleurs , non à la manière heurtée du peintre d'arabesques , mais en dessinateur et en coloriste attentif à donner aux plantes leurs formes, leurs poses et leur physionomie. Il abandonna peu de temps après la peinture à fresque pour s'adonner exclusivement à l'étude approfondie de la nature, le premier de tous les maîtres , disait- il , sans jamais perdre ce faire large et rapide que ses travaux antérieurs lui avaient fait acquérir. Guidé par l'instinct du génie, il voulut pénétrer dans l'organisation de la plante, afin d'arriver à une imitation plus exacte de la nature ; et à l'instar du peintre d'histoire qui avant tout étudie l'analomie du corps humain , il disséqua la plante pour mieux peindre la fleur . Il la peignit non au hasard et en se contentant d'un à peu près gracieux et facile : il en fit au contraire , une étude sérieuse, voulant ainsi pénétrer les mystères de ces éblouissants et fragiles caprices de la nature. C'est par cette étude approfondie qu'il parvint à surprendre la toilette de Flore et qu'il devint son digne peintre . En s'appliquant à fixer sur la toile , les fleurs , ces fraîches et riantes parures des plantes qui veulent qu'on les aime, il s'éleva par des succès répétés, au-dessus de ses émules . Mais il avait beaucoup travaillé avant de parvenir à donner à ses couleurs cette transparence , cette vivacité d'éclat, cette fixité de durée si admirables dans ses œuvres et qui assurèrent plus tard tant de célébrité à ses iconographies botaniqués : il trouva tout le secret de cette science dans l'aquarelle . Bientôt le succès inattendu de ses bouquets de fleurs , exécutés avec une vérité d'imitation , un coloris diaphane et moelleux ignorés jusqu'alors, fit renoncer à l'usage où l'on était, de peindre les fleurs à la gouache , procédé dans lequel la peinture s'écaillait par le toucher et le frottement. Il fut en quelque sorte le créateur de cette manière de peindre par les perfectionnements qu'il y apporta . C'est à lui que l'aquarelle doit cette vigueur de ton , cette transparence de coloris qui semblent n'appartenir qu'à la peinture à l'huile . En 1784 il essaya de faire quelques branches de fleurs d'après nature , pour le compte de Chereau , marchand d'estampes , qui les fit graver comme principes de dessin . Le hasard les fit tomber dans les mains du botaniste L'Héritier et de Gérard Van Spaendonck, qui , frappés du talent de l'artiste le déterminèrent à s'y livrer exclusivement. Il commença par dessiner les figures des ouvrages de L'Héritier et les succès qu'il obtint furent d'autant plus remarquables qu'ils opérèrent une espèce de révolution dans l'iconographie botanique. Il accompagna L'Héritier à Londres et dessina une partie des figures du Sertum anglicum; il fit en outre pour le même savant plus de 500 dessins de plantes.

Van Spaendonck, en qualité de peintre du cabinet de Louis XVI, lui fit peindre les vingt plantes rares qu'il devait fournir chaque année à la collection des vélins , commencée en 1650 par ordre de Gaston d'Orléans . Redouté avait été admis par Marie-Antoinette au PetitTrianon. La jeune et infortunée princesse était alors l'objet de tous les hommages et l'éclat dont elle jouissait rejaillissait sur le trône. L'artiste eût le bonheur de lui plaire en - - reproduisant les fleurs des parterres qu'elle cultivait ellemême et qu'elle aimait passionnément . Cette retraite préférée au vain éclat des grandeurs de la Cour et de si augustes encouragements avaient mis le comble aux joies du jeune artiste et rempli au-delà de ses vœux la mesure de ses espérances. Malheureusement ses travaux, comme premier peintre de cette reine si vertueuse et si pleurée, restèrent inachevés, quand la tourmente révolutionnaire de 1792 vint renverser le roi et le trône de France. Sous le nouveau régime, Redouté fut nommé dessinateur en titre de la classe de physique et de mathématiques lors de la création de l'Institut. Le 2 septembre 1793, un décret de l'Assemblée nationale ordonna l'ouverture d'un concours à l'effet de choisir les artistes les plus habiles pour continuer la collection des plantes et des animaux peints d'après nature sur vélin et déposée à la bibliothèqne du Musée d'histoire naturelle . Conformément à la loi , le concours eut lieu dans la galerie du Musée et dura 48 heures . L'Assemblée, fit choix de P. J. Redouté, de son frère Henri-Joseph (1766-1846) et de Maréchal. En 1805, il reçut le brevet de peintre de fleurs de l'impératrice Joséphine, qui, juste appréciatrice de son caractère et de ses œuvres, lui adressa encore de touchantes paroles le jour même où cette princesse succombait au chagrin d'un funeste abandon. Après la mort de G. Van Spaendonck, le 11 mai 1822, la place de professeur- administrateur qu'il remplissait depuis l'organisation du Musée, fut supprimée par les professeurs . Ils partagèrent le cours d'iconographie entre Redouté et Huet, non quant au traitement de 5000 francs dont jouissait le titulaire , mais à raison de 2000 francs chacun et avec obligation de faire un cours annuel de 30 leçons , sous le titre 10 - modeste de maître de dessin du Musée d'histoire naturelle . Redouté, malgré la gravité de l'injure qui lui était faite , accepta néanmoins dans l'intérêt de l'art . Le premier cours fut commencé le 15 avril 1824 ; il eût lieu dans la grande galerie de Buffon et l'on y compta plus de 150 élèves des deux sexes . Redouté professa pendant 18 ans et dans la pléiade d'artistes qu'il forma , ceux qu'il aimait à reconnaître comme ses élèves étaient Poiteau , Baget, Prévost du jardin du roi ; Prévost, fleuriste au Palais- Royal ; Mesdames Panckoucke, l'un des peintres de la Flore médicale, de Chautereine , Bessin de la Porte, de Beaurepaire, la baronne Renaud, Janet et Olympe Arson . Redouté fut le peintre favori des reines. Il donna des leçons à Marie- Amélie, ainsi qu'à ses filles Marie et Louise d'Orléans , à Madame Adelaïde, sœur de Louis- Philippe, à la reine Hortense , à la Duchesse de Berri . Il n'y a pas un seul livre de botanique de quelque valeur, auquel il n'ait apporté son concours. Il n'y a pas une belle fleur de nos serres, de nos jardins, de nos prairies et de nos forêts ( 1) , que disons-nous il n'y a pas une seule plante exotique de cette période dont il n'ait été le peintre bienveillant et dévoué . Il était dans une contemplation muette et presque solennelle en présence de ces divins modèles ; il avait peur de les ternir même d'un souffle, il les appelait les étoiles de la terre ; à force de les voir , de les admirer, de les aimer, il en savait les noms, les parfums, les mœurs, les tristesses , les joies , les amours. Il était ainsi devenu un excellent botaniste , un jardinier accompli : son portefeuille (1) Redouté est, dit- on , le premier qui ait signalé dans les marécages et les tourbières de nos Ardennes le Trientalis europaea . Il a trouvé cette charmante Primulacée aux environs de St-Hubert où plusieurs de nos botanistes modernes la signalent encore. 11 -- lui servait d'herbier et dans cet herbier admirable, il plaçait la fleur, non pas mutilée, séchée, fanée, flétrie , comme cela se fait dans les herbiers ordinaires, mais , brillante et parée, entourée de son feuillage natif, de son innocente épine , de la mousse qui la recouvrait ; elle gardait même la goutte d'eau tombée du ciel ou l'insecte doré qui vivait dans sa corolle . Toutes les affections de l'artiste se concentraient sur les fleurs , il leur avait voué une espèce de culte ; il en avait fait comme des êtres animés, doués de sentiments ; il était heureux de les voir et les peignait con amore. Les ouvrages auxquels il attacha l'éclat de son pinceau sont tous remarquables par le fini de l'exécution , la hardiesse des tons et la douce flexibilité du dessin . Les principaux sont : La Flora atlantica de Desfontaines (2 vol. in f° , 261 pl . , 1798-1800) . Le Jardin de la Malmaison, par Ventenat (2 vol . in fº , 120 pl . , 1803-04) . Les Plantes rares du jardin de Cels, par Ventenat ( 1 vol . in 4º, 100 pl . , 1800) . Les Plantes rares du château de Navarre, par A. Bonpland (1 vol. in fo , 64 pl. col . , 1813). Les arbres et arbustes du nouveau Duhamel, par Loiseleur-Deslongchamps , ( 7 vol . in fº , 1801-1819 , dessins des 4 1ers vol . ) . La Botanique de J. J. Rousseau, (1 vol. in f° , 65 pl . col . 1805) . Les Plantes grasses d'A. P. De Candolle (31 fasc . in f° , 185 pl . col. , 1799-1829) . L'Astragalogia d'A. P. De Candolle (petit in-f° , 50 pl . , 1802) . La Flora boreali-americana, d'And . Michaux (2 vol . in- 8° , 51 pl . , 1803) . L'Histoire des chênes de l'Amériq. sept. , d'And . Michaux ( 1 vol . ` in- f³ , 36 pl . , 1801. ) L'Histoire des arbres forestiers de l'Amérique du Nord, d'A. F. Michaux fils (3 vol. in-4° , 145 pl. , 1810-1813) . L'Histoire naturelle du Maïs de Bonafous (1 vol . in-f° , 19 pl . , 1836) . - 12 — Redouté publia lui-même plusieurs ouvrages remarquables . Un des plus beaux sans contredit est celui qui a pour titre les Liliacées [ Paris, impr. F. Didot, 1802-1816 , 8 vol . in-f' , 486 pl . col. Texte d'A. P. De Candolle ( 1-4) , de Fr. De la Roche (5-6) et d'Alire Raffeneau- Delile (7-8) ] . Il parut sous la protection de l'impératrice Joséphine et sous les auspices de Chaptal, ministre de l'intérieur. Il fut mis par le gouvernement au nombre des productions de l'art qui pouvaient donner aux étrangers une haute idée de la supériorité de l'école française. En 1804, le ministre Chaptal souscrivait pour 80 exemplaires, qui furent envoyés en présent aux artistes et aux savants les plus distingués de l'Europe . Napoléon , qui se plaisait à protéger tout ce qui illustrait la France, fit souscrire par le prince de Talleyrand , son ministre des affaires étrangères , par une lettre des plus flatteuses , à un certain nombre d'exemplaires pour être envoyés aux souverains étrangers . Mais l'ouvrage qui mit le sceau à la réputation de Redouté, par l'exécution et le fini , est la Monographie des Roses dont le texte est dû au botaniste C. -Ant. Thory. Cette magnifique publication parue de 1817 à 1824, composée de 30 livraisons de 6 planches chacune, non compris la couronne de roses du frontispice , forma 3 vol . grand in-f' et fut imprimée sur papier vélin par Firmin Didot. Cet ouvrage fut réimprimé en 1824 et 1828. Dès que cette charmante collection parut, elle excita l'admiration générale. Les premières livraisons , recherchées avec empressement, firent l'ornement des salons et des boudoirs. On n'entendait parler que des Roses de Redouté : on voulait voir jusqu'où l'art peut imiter la nature dans une de ses productions les plus suaves. Le prestige de l'art était si grand, que l'œuvre de la nature semblait s'effacer devant les créations de ce magique pinceau. 13 ― Il fit également paraître en 36 livraisons in 4º : Choix des plus belles fleurs prises dans différentes familles du règne végétal, de quelques branches des plus beaux fruits, groupées quelque fois et souvent animées par des insectes et des papillons, gravées, imprimées en couleur et retouchées au pinceau avec un soin qui doit répondre de leur perfection . Cet ouvrage fut dédié aux princesses Louise et Marie d'Orléans . En 1835 et les années suivantes, il publia 12 livraisons in-4° de 4 planches chacune, sous le titre de Collection de jolies petites fleurs choisies parmi les plus gracieuses productions de ce genre, tant en Europe que dans les autres parties du monde. En 1836 , il mit au jour 15 livraisons in 4° chacune de 4 planches : Choix de 60 roses, dédiées à la reine des Belges avec une introduction de Jules Janin. Louise-Marie n'oublia jamais celui qu'elle appelait son bon maître . En 1832 , avant de quitter la France , la princesce lui remit un bouquet de fleurs peintes . Enfin le dernier travail de Redouté fut encore un choix de quelques roses, publié depuis sa mort, sous le titre de Bouquet royal et dédié, par sa veuve Marthe Gobert, à la famille régnante de France . Les bouquets de Redouté sont composés avec beaucoup d'art et pourtant l'art ne s'aperçoit pas : ils semblent sortir des mains de la nature. Comme toutes les fleurs s'y groupent avec grâce ! Comme les oppositions sont habilement ménagées ! Quelle harmonie au milieu de cette diversité de couleurs ! quelle savante combinaison dans la distribution des demi-teintes et des ombres ! L'éclat trop vif de certaines fleurs est amorti dans ces demi-teintes ; celles dont les tendres nuances seraient perdues dans l'ombre, ressortent -- 14 — au grand jour avec tous leurs avantages . Comme la lumière circule largement partout ! La vigueur du coloris n'ôte rien à la transparence des tons ; la couleur n'est pas moins suave que brillante. Sous la grosse main de Redouté qui peignait avec tant de légèreté , les fleurs ont conservé toute leur fraîcheur et on reconnaît que le goût le plus pur a présidé à la reproduction de leur physionomie. Les fleurs de Redouté sont admirables tout à la fois par une exactitude parfaite sous le rapport de la science botanique, par l'éclat des couleurs , par la délicatesse et la légèreté de la touche. C'était merveille de voir les mains qui créaient ces chefs-d'œuvre elles étaient épaisses et difformes comme celles d'un terrassier et, plus d'une fois , dit- on, des poëtes de province divertirent singulièrement notre artiste , en comparant ses doigts aux doigts de l'Aurore qui sème des roses . Toutes les gravures des plantes de Redouté étaient imprimées en couleurs par le procédé d'une seule planche. Cette méthode dont il est l'inventeur, date de 1796, par des essais faits sur l'histoire des Champignons, cités dans les mémoires de Brûun-Nerrgard, savant danois. Il commença par les Plantes grasses dont les premières figures furent imprimées de cette manière, bien avant la publication de l'ouvrage . Quoique son procédé paraisse simple au premier abord, il exige néanmoins beaucoup de soins dans son application . Il s'agit de mettre au pinceau sur la planche d'une gravure, les couleurs primitives sur chaque partie capitale , que l'on imprime ensuite en répétant le même procédé à chaque tirage ; les figures sont alors retouchées par des enluminures au moyen d'une teinte plate transparente qui laisse ressortir les ombres de la gravure et rend l'effet du coloris brillant et imitateur de la peinture . Depuis - 15 ce premier essai , Redouté perfectionna beaucoup ce nouveau genre d'impression . Plusieurs de ses ouvrages, exposés au Louvre en 1819 répondirent à ses détracteurs qui lui avaient contesté l'invention de ses procédés d'impression après s'en être servi . Une médaille d'or lui fut décernée à cette occasion par le jury artistique au concours des produits de l'industrie nationale. Le nombre d'aquarelles qu'il a peintes est prodigieux : on estime à plus de 6000 celles qu'il a faites pour le muséum. Ses travaux ont paru avec honneur aux salons de 1793, 1804, 1814, 1819 , 1822 et 1834. Il a fait également un grand nombre de tableaux à l'huile à l'occasion de l'un d'eux il reçut, le 14 janvier 1825, de la main de Charles X avec les paroles les plus gracieuses, les insignes de la Légion d'honneur et en 1836 il obtint la croix de l'ordre de Léopold. Son dernier disciple fut un jeune savoisien (Félix Rassat) que Bonafous lui avait confié dans le but d'importer en Italie les préceptes du célèbre iconographe . Redouté venait de donner dès la pointe du jour, une leçon à son élève de prédilection lorsque, frappé d'une congestion cérébrale , il mourut auprès de sa femme et de sa fille , le 19 juin 1840, tenant encore entre les mains un lis à corolle blanche que le jeune élève avait cueilli pour lui . Deux jours après, un grand nombre d'artistes et d'hommes de lettres accompagnèrent sa dépouille mortelle au cimetière du PèreLachaise. Une couronne de lis et de roses, enlacée aux insignes des ordres dont il avait été honoré , fut déposée sur son cercueil, près duquel Bonafous, un des amis du grand peintre, improvisa une courte élégie , terminée par ces deux vers : O peintre aimé de Flore et du riant empire ! Tu nous quittes le jour où le printemps expire ! - 16 Ventenat a consacré à Redouté sous le nom de Redoutea, un genre de la famille des Malvacées, originaire des Antilles , dont on connaît deux espèces : R. heterophylla et R. tripartita. Son portrait, peint par Gerard a été gravé en 1811 , par C. S. Pradier et nous en produisons ici la lithographie. Le gouvernement belge a fait élever en 1846 sur la place publique de St-Hubert une fontaine monumentale surmontée du buste du célèbre artiste . Redouté était pauvre, et, en effet, toute sa fortune consistait en quelques arpents de vieux bois que lui avait accordés en échange de quelques arpents de terre , dans sa munificence inépuisable, le roi Charles X, ce bienveillant gentilhomme que les arts ont perdu et qu'ils n'ont pas remplacé. Sur le bord de ce bois , Redouté s'était bâti , tant bien que mal, une maison et il y avait planté un jardin admirable Ce jardin-là , c'était sa caisse d'épargne, son trésor , trésor d'un printemps , caisse d'épargne d'un jour. Là il passait quelques mois de l'année , heureux et tranquille , travaillant comme un manœuvre et préparant ses chefsd'œuvre de l'avenir . Liége, le 15 janvier 1873. Sources. ANDRÉ DE VOS. Dictionnaire universel de Michaux : biographie par BONAFOUS. Archives du Nord de la France, t, III , nouv. série , 1841 : notice biographique, par A. DELSART. BECDELIEVRE- HAMAL, Biogr. liégeoise, II . Nouvelle biographie générale, publiée par F. DIDOT, 41e vol. L'Artiste, 1840. Annales de la Soc. d'hort. de Paris , 27e vol . , 1840 .












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