Jeanne Camus de Pontcarré, Madame d'Urfé  

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-'''Jeanne Camus de Pontcarré''', par son mariage '''Jeanne de la Rochefoucauld, marquise d’Urfé''' (1705 - {{Date|13|novembre|1775}}<ref name="mort"/>), était une veuve excentrique, férue d’occultisme et d’alchimie. Riche et crédule, elle est plus connue comme la '''Madame d’Urfé''' (parfois ''Madame Durfé'') de la biographie d’aventuriers du {{s-|XVIII|e|}} comme le [[comte de Saint-Germain]], le [[comte de Cagliostro]], et [[Giacomo Casanova|Casanova]].+
- +
-==Biographie==+
-===Vie===+
-Jeanne Camus de Pontcarré, née en 1705, est la fille de [[Nicolas Pierre Camus de Pontcarré]], premier président du [[Parlement de Rouen]].+
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-Elle se marie le {{Date|11|septembre|1724}} avec Louis-Christophe de Lascaris d’Urfé de la Rochefoucauld (1704-1734), marquis de Langeac<!--source Répertoire--> (aussi appelé Louis Christophe de la Rochefoucauld-Lascaris, marquis de Langeac et d’Urfé<!--source Marek--> ; ou Louis-Christophe de la Rochefoucaud de Lascaris d’Urfé, marquis d’Urfé et de Langeac). Ils ont trois enfants :+
-* Alexandre-François<!--Marek, Bernard--> (ou Jean-Antoine-François<!--Répertoire-->), marquis de Langeac (né en 1733 ; mort le {{Date|20|octobre|1742}})+
-* Adélaïde-Marie-Thérèse, marquise de Bagé et de Langeac, comtesse de Saint-Just (née le {{Date|6|août|1727}} ; mariée le {{Date|7|mai|1754}} avec Alexis-Jean, marquis du Châtelet-Fresnières (?-1761) ; morte en ?)+
-* Agnès-Marie de la Rochefoucaud de Lascaris d’Urfé (née le {{Date|27|février|1732}} ; mariée le {{Date|4|avril|1754}} avec Paul-Édouard Colbert, comte de Creuilly (?-1756) ou Paul-Édouard d’Estouteville ; morte le {{Date|1er|juillet|1756}}).+
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-En 1734 son mari meurt, la laissant à vingt-neuf-ans la maîtresse de consacrer à sa guise son temps et sa fortune à ses entreprises alchimiques (elle est décrite par la [[Marquise de Créquy]] comme {{Guil|la plus opiniâtre des alchimistes et la plus déterminée souffleuse de son temps}}<ref name="Créquy-I-VIII">Marquise de Créquy, t. I, chap. VIII</ref>), avant de la dilapider avec des aventuriers occultistes ({{Guil|C’est une femme perdue, nous dit ma tante la Baronne ; elle en a la tête à l’envers, et tout son bien s’en ira par le soufflet.}}, rapporte encore la Créquy<ref name="Créquy-I-VIII"/>).+
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-Madame d’Urfé rencontre ainsi le [[Comte de Saint-Germain]] (voir [[#Saint-Germain|section dédiée]]), puis le [[Comte de Cagliostro]] (voir [[#Cagliostro|section dédiée]]). En 1757, elle habite à Paris sur le quai des Théatins (quai Voltaire depuis 1791) à côté de l’hôtel de Bouillon (actuellement le 17 du quai Malaquais), où elle rencontre Casanova (voir [[#Casanova|section dédiée]]). En 1763, elle sera exploitée par [[Giacomo Passano]], ex-complice de Casanova qui les a brouillés pour la récupérer.+
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-En plus de ses recherches ésotériques, Madame d’Urfé entendait des voix et se croyait en communication régulière avec des esprits ; Casanova évoque plusieurs fois le fait dans ses Mémoires<ref>Par exemple : ''Histoire de ma vie'', éd. Laffont/Bouquins, 1993, t. III, vol. 9, chap. VI, p. 107.</ref>, ainsi que la Grande Landgrave, Caroline de Hesse (1721-1774, épouse de [[Louis IX de Hesse-Darmstadt]]), qui écrit le {{Date|7|avril|1758}} {{Guil|Il y a une Mme Durfé<!--Durfé, sic--> à Paris, femme d’esprit, mais qui se croit en commerce avec les Sylphes et les Génies.}}<ref>Répertoire, p. 935, citant Gugitz, ''Giacomo Casanova''.</ref>.+
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-Madame d’Urfé meurt le {{Date|13|novembre|1775}}<ref name="mort"+
->+
-Une ancienne source donne le {{Date|18|novembre|1770}} (Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, vol. 15 (1923), p. 100), mais toutes les autres sources donnent le {{Date|13|novembre|1775}} (Louis J. Courtois, ''Chronologie critique de la vie et des œuvres de Jean Jacques Rousseau'', 1924, p. 100[http://books.google.fr/books?q=%22Jeanne+Camus+de+Pontcarr%C3%A9%2C+17O5-13+novembre+1775%2C+%C3%A9tait+veuve%22] ; le « Répertoire » de l’éd. La Sirène des ''Mémoires de Casanova'', 1924-1933, repris pour l’éd. Bouquins de ''[[Histoire de ma vie]]'', 1993 ; Georges Martin, ''Histoire et généalogie de la maison de La Rochefoucauld'', 1975, p. 125[http://books.google.fr/books?q=%22La+marquise+de+La+Rochefoucauld-d%27Urf%C3%A9+mourut+le+13+novembre+1775+a+l%27%C3%A2ge+de+soixante-dix+ans.%22] ; André Vernet, ''Études médiévales'', 1981, p. 85[http://books.google.fr/books?q=%22La+marquise+d%27Urf%C3%A9+rendit+le+dernier+soupir+le+13+novembre+1775%22])+
-</ref+
-> à soixante-dix ans.+
- +
-===Saint-Germain===+
-{{...}}+
-{{Guil|Elle a travaillé pendant quatre ans sur la cabale et la pierre philosophale avec le prétendu Comte de Saint-Germain, ce qui n’a pas laissé de lui coûter cent mille écus.}} en dit la Créquy<ref name="Créquy-III-IV">Marquise de Créquy, t. III, chap. IV<!--pas coquille I--></ref>+
- +
-===Cagliostro===+
-{{...}}+
-{{Guil|Le signor Alessandro Cagliostro lui fit dépenser, quelques années après, quatre ou cinq cent mille francs pour opérer l’évocation des ombres de Paracelse et de Moïtomut, qui devaient lui révéler la dernière Arcane du Grand-œuvre.}} en dit la Créquy<ref name="Créquy-III-IV"/>+
- +
-===Casanova===+
-{{...}}+
-Vers la mi-1757, [[Giacomo Casanova|Casanova]] soigne avec succès la sciatique de Nicolas de la Tour d’Auvergne (1720-?) avec un pentagramme et quelques paroles magiques ; enthousiasmé, ce dernier le présente à sa tante férue d’occultisme, la marquise d’Urfé.+
- +
-D’après ses propres [[Histoire de ma vie (Casanova)|Mémoires]], Casanova lui fait croire qu’il a des pouvoirs et accepte de chercher le moyen de la faire renaître dans un nouveau corps ; Mme d’Urfé, par ailleurs son amante occasionnelle, financera ainsi ses voyages et ses recherches, lui donnant aussi des adresses et des lettres de recommandation ({{Guil|Elle a fini par tomber dans les mains d’un autre imposteur italien, nommé Casanova, lequel avait la délicatesse de ne jamais lui demander de l’argent, mais seulement de riches pierreries pour en former des ''constellations''.}} en dit la Créquy<ref name="Créquy-III-IV"/>).+
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-En 1763, elle presse Casanova d’effectuer enfin sa régénération ; ce dernier lui propose de la mettre enceinte d’elle-même durant une cérémonie de triolisme magique, afin qu’elle accouche d’un mâle (censé détenir plus de pouvoirs occultes) dans lequel son âme transmigrera à l’accouchement. La rupture aura lieu la même année quand un ancien complice de Casanova lui dénonce toutes ses supercheries afin de devenir son nouveau sorcier. (Dans ses Mémoires, Casanova dissimule cette rupture en alléguant de la mort de Mme d’Urfé cette année-là.)+
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-==Sources==+
-; Sources générales+
- +
-* [[Giacomo Casanova]], ''[[Histoire de ma vie (Casanova)|Histoire de ma vie]]'', éd. Robert Laffont, coll. Bouquins, 1993, pour les passages la concernant, plus :+
-** Répertoire, {{Guil|Urfé}}, in t. II, p. 935-936+
-** Index, {{Guil|d’Urfé, Jeanne}}, in t. III, p. 1407+
-* [[Marquise de Créquy]], ''Souvenirs de la Marquise de Créquy'', [http://penelope.uchicago.edu/crequy/chap108.html t. I, chap. VIII] et [http://penelope.uchicago.edu/crequy/chap304.html t. III, chap. IV<!--pas coquille I-->] en ligne+
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-; Généalogie et état-civil+
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-* Auguste Joseph Bernard, ''Les d’Urfé'', Paris, 1839, p. [http://books.google.fr/books?id=mX4EAAAAQAAJ&pg=PA81 81] et [http://books.google.fr/books?id=mX4EAAAAQAAJ&pg=PA82 82] en ligne+
-* Histoire Passion (Pierre), [http://www.histoirepassion.eu/spip.php?article694 {{Guil|1631-1765 - La famille La Rochefoucauld dans la Gazette de Th. Renaudot}}], www.histoirepassion.eu, révision du 19/11/2007, consulté en 2008+
-* Miroslav Marek, [http://genealogy.euweb.cz/rochef/rochef4.html {{Guil|La Rochefoucauld 4}}], genealogy.euweb.cz, révision du 6 novembre 2003, consulté en 2008+
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-; Sources non consultées (pistes indicatives)+
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-* A. Compigny des Bordes, ''Casanova et la Marquise d’Urfé'', éd. Champion, Paris, 1922+
-* Lorenzo da Ponte, ''Mémoires'', Jonquières, 1931, p. xx-xxi et 145+
-* [[Charles Samaran]], ''Jacques Casanova Vénitien'', chap. XIII+
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-{{GFDL}}+

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  1. REDIRECT Jeanne Camus de Pontcarré
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