The Goncourts on French Rococo and the cult of beauty  

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The Goncourts on French Rococo and the cult of beauty:

"Lorsqu'au siècle de Louis XIV succède le siècle de Louis XV, quand la France galante sort de la France fastueuse et qu'autour de la royauté plus humaine les choses et les hommes deviennent plus petits, l'idéal de l'art demeure un idéal factice et de convention; mais de la majesté, cet idéal descend à l'agrément. Partout se répand un raffinement d'élégance, une délicatesse de volupté, ce que le temps appelle a « la quintessence de l'aimable, le coloris des charmes et des grâces, l'embellissement des fêtes et des amours ». Le théâtre, le livre, le tableau, la statue, la maison, l'appartement, rien n'échappe à la parure, à la coquetterie, à la gentillesse d'une décadence délicieuse. Le joli — voilà, à ces heures d'histoire légère, le signe et la séduction de la France. Le joli est l'essence et la formule de son génie. Le joli est le ton de ses mœurs. Le joli est l'école de ses modes. Le joli, c'est l'âme du temps, — et c'est le génie de Boucher. --Goncourt's art criticism in French Eighteenth Century Painters
L'amour est la lumière de ce monde. Il le pénètre et l'emplit. Il en est la jeunesse et la sérénité ; et passez les fleuves et les monts, les promenades et les jardins, les lacs et les fontaines, le paradis de Watteau s'ouvre: c'est Cythère. Sous un ciel peint des couleurs de l'été, la galère de Cléopâtre se balance à la rive. L'onde est morte. Le bois se tait. De l'herbe au firmament, battant l'air sans haleine de leurs ailes de papillon, un essaim de Cupidons vole, vole, qui se joue et danse, nouant ici avec des roses les couples nonchalants, nouant là-haut la ronde des baisers de la terre montés au ciel. Ici est le temple, ici est la fin de ce monde : «l'Amour paisible» du peintre, l'Amour désarmé, assis à l'ombre, que le poète de Téos voulait graver sur une douce coupe du printemps ; une Arcadie sourieuse ; un Décaméron de sentiments ; un recueillement tendre ; des attentions au regard vague ; des paroles qui bercent l'âme ; une galanterie platonique, un loisir occupé du cœur, une oisiveté de jeune compagnie ; une cour d'amoureuses pensées ; la courtoisie émue et badine de jeunes mariés penchés sur le bras qu'ils se donnent ; des yeux sans fièvre, des enlacements sans impatience, des désirs sans appétits, des voluptés sans désirs, des audaces de gestes réglées pour le spectacle comme un ballet, et des défenses tranquilles et dédaigneuses de hâte en leur sécurité le roman du corps et de la tête apaisé, pacifié, ressuscité, bienheureux; une paresse de passion dont rient d'un rire de bouc les satyres de pierre embusqués dans les coulisses vertes… Adieu les bacchanales que menait Gillot, ce dernier païen de la Renaissance, né des libations de la Pléiade aux dieux agrestes d'Arcueil! Adieu l'Olympe du Io Pæan, les chalumeaux enroués et les Dieux chèvre-pieds, le rire du Cyclope d'Euripide et de l'Evohé de Ronsard ; les licencieux triomphes, les joies couronnées de lierres,
«Et la libre cadence
«De leur danse.»

--French Eighteenth Century Painters



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