The Devil of Pope-Fig Island  

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"Ainsi, pas n'est besoin d'être folkloriste pour être certain que des deux formes du trait obscène qui se rencontre dans Rabelais et le conte de Lafontaine «Le Diable de Papefiguière» et dans plusieurs des contes cosaques ci-après, c'est la forme populaire qui a précédé la forme littéraire. "--Kryptádia Vol. 1

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Le Diable de Papefiguière is a story by Jean de La Fontaine from his Contes et nouvelles en vers. It is alternatively translated as The Devil of Popefingerdom and The Devil of Pope-Fig Island. It is based on a chapter[1] in the fourth book of Rabelais. The story is AT 1095, "Contest in Scratching Each Other with the Nails". The story was illustrated by Charles Eisen, published in 1762.

Full French text

Maître François dit que Papimanie
Est un pays où les gens sont heureux.
Le vrai dormir ne fut fait que pour eux : 
Nous n’en avons ici que la copie.
Et par saint Jean, si Dieu me prête vie, 
Je le verrai ce pays où l’on dort : 
On y fait plus, on n’y fait nulle chose
C’est un emploi que je recherche encor.
Ajoutez-y quelque petite dose
D’amour honnête, et puis me voilà fort.
Tout au rebours il est une province
Où les gens sont haïs, maudits de Dieu.
On les connaît à leur visage mince, 
Le long dormir est exclu de ce lieu : 
Partant, lecteurs, si quelqu’un se présente
A vos regards, ayant face riante
Couleur vermeille, et visage replet, 
Taille non pas de quelque mingrelet, 
Dire pourrez, sans que l’on vous condamne, 
Cettui me semble à le voir Papimane.
Si d’autre part celui que vous verrez
N’a l’œil riant, le corps rond, le teint frais, 
Sans hésiter qualifiez cet homme
Papefiguier. Papefigue se nomme
L’île et province où les gens autrefois
Firent la figue au portrait du saint-père : 
Punis en sont ; rien chez eux ne prospère -
Ainsi nous l’a conté maître François.
L’île fut lors donnée en apanage
A Lucifer c’est sa maison des champs
On voit courir par tout cet héritage
Ses commensaux rudes à pauvres gens, 
Peuple ayant queue, ayant cornes et griffes
Si maints tableaux ne sont point apocryphes.
Avint un jour qu’un de ces beaux messieurs
Vit un manant rusé, des plus trompeurs
Verser ? un champ dans l’île dessus dite.
Bien paraissait la terre être maudite
Car Ie manant avec peine et sueur
La retournait, et faisait son labeur.
Survient un diable à titre de seigneur.
Ce diable était des gens de l’Evangile, 
Simple, ignorant à tromper très facile, 
Bon gentilhomme at qui, dans son courroux
N’avait encor tonné que sur les choux.
Plus ne savait apporter de dommage.
Vilain, dit-il, vaquer à nul ouvrage
N’est mon talent : je suis un diable issu
De noble race, et qui n’a jamais su
Se tourmenter ainsi que font les autres.
Tu sais vilain que tous ces champs sont nôtres : 
Ils sont à nous dévolus par l’édit
Qui mit jadis cette île en interdit.
Vous y vivez dessous notre police.
Partant, vilain, je puis avec justice
M’attribuer tout le fruit de ce champ : 
Mais je suis bon, et veux que dans un an
Nous partagions sans noise et sans querelle.
Quel grain veux-tu répandre dans ces lieux ?
Le manant dit : Monseigneur, pour le mieux
Je crois qu’il faut les couvrir de touselle
Car c’est un grain qui vient fort aisément.
Je ne connais ce grain-là nullement, 
Dit le lutin ; comment dis-tu ? touselle ?
Mémoire n’ai d’aucun grain qui s’appelle
De cette sorte or emplis-en ce lieu : 
Touselle soit, touselle de par Dieu, 
J’en suis content. Fais donc vite, et travaille ; 
Manant travaille et travaille vilain : 
Travailler est le fait de la canaille : 
Ne t’attends pas que je t’aide un seul brin, 
Ni que par moi ton labeur se consomme : 
Je t’ai déjà dit que j’étais gentilhomme, 
Né pour chommer et pour ne rien savoir.
Voici comment ira notre partage.
Deux lots seront ; dont l’un, c’est à savoir
Ce qui hors terre et dessus l’héritage
Aura poussé demeurera pour toi ; 
L’autre dans terre est réservé pour moi.
L’août arrivé, la touselle est sciée, 
Et tout d’un temps sa racine arrachée, 
Pour satisfaire au lot du diableteau.
Il y croyait la semence attachée, 
Et que l’épi non plus que le tuyau
N’était qu’une herbe inutile et séchée.
Le laboureur vous la serra très bien.
L’autre au marché porta son chaume vendre
On le. hua ; pas un n’en offrit rien : 
Le pauvre diable était prêt à se pendre.
II s’en alla chez son copartageant : 
Le drôle avait la touselle vendue, 
Pour le plus sûr, en gerbe et non battue, 
Ne manquant pas de bien cacher l’argent.
Bien le cacha ; le diable en fut la dupe.
Coquin, dit-il, tu m’as joué d’un tour.
C’est ton métier : je suis diable de cour
Qui comme vous à tromper ne m’occupe.
Quel grain veux-tu semer pour l’an prochain ?
Le manant dit : Je crois qu’au lieu de grain
Planter me faut ou navets ou carottes : 
Vous en aurez, Monseigneur, pleines hottes : 
Si mieux n’aimez raves dans la saison.
Raves, navets, carottes, tout est bon, 
Dit le lutin, mon lot sera hors terre
Le tien dedans. Je ne veux point de guerre
Avecque toi si tu ne m’y contrains.
Je vais tenter quelques jeunes nonnains.
L’auteur ne dit ce que firent les nonnes.
Le temps venu de recueillir encor, 
I.e manant prend raves belles et bonnes, 
Feuilles sans plus tombent pour tout trésor
Au diableteau, qui l’épaule chargée
Court au marché. Grande fut la risée : 
Chacun lui dit son mot cette fois-là.
Monsieur le diable, où croît cette denrée ?
Où mettrez-vous ce qu’on en donnera ?
Plein de courroux et vuide de pécune
Léger d’argent et chargé de rancune, 
Il va trouver le manant qui riait
Avec sa femme, et se solaciait
Ah par la mort, par le sang, par la tête, 
Dit le démon, il le payra par bieu.
Vous voici donc Phlipot la bonne bête ; 
Ca ; Ca, galons-le en enfant de bon lieu.
Mais il vaut mieux remettre la partie : 
J’ai sur les bras une dame jolie
A qui je dois faire franchir le pas
Elle Ie veut, et puis ne le veut pas.
L’époux n’aura dedans la confrérie
Sitôt un pied qu’à vous je reviendrai, 
Maitre Phlipot, et tant vous galerai
Que ne jouerez ces tours de votre vie.
A coups de griffe il faut que nous voyions
Lequel aura de nous deux belle amie, 
Et jouira du fruit de ces sillons.
Prendre pourrais d’autorité suprême
Touselle et grain, champ et rave, enfin tout.
Mais je les veux avoir par le bon bout.
N’espérez plus user de stratagème.
Dans huit jours d’hui, je suis à vous Phlipot, 
Et touchez là, ceci sera mon arme.
Le villageois étourdi du vacarme
Au fardadet ne put répondre un mot.
Perrette en rit ; c’était sa ménagère, 
Bonne galande en toutes les façons, 
Et qui sut plus que garder les moutons
Tant qu’elle fut en âge de bergère.
Elle lui dit : Phlipot, ne pleure point : 
Je veux d’ici renvoyer de tout point
Ce diableteau : c’est un jeune novice
Qui n’a rien vu : je t’en tirerai hors : 
Mon petit doigt saurait plus de malice, 
Si je voulais, que n’en sait tout son corps.
Le jour venu Phlipot qui n’était brave
Se va cacher, non point dans une cave, 
Trop bien va-t-il se plonger tout entier
Dans un profond et large bénitier
Aucun démon n’eût su par où le prendre, 
Tant fut subtil ; car d’étoles, dit-on, 
Il s’affubla le chef pour s’en défendre, 
S’étant plongé dans l’eau jusqu’au menton.
Or le laissons, il n’en viendra pas faute.
Tout le clergé chante autour à voix haute
Vade retro. Perrette cependant
Est au logis le lutin attendant.
Le lutin vient : Perrette échevelée
Sort, et se plaint de Phlipot, en criant : 
Ah le bourreau, le traître, le méchant
Il m’a perdue, il m’a toute affolée
Au nom de Dieu, Monseigneur, sauvez-vous.
A coup de griffe il m’a dit en courroux
Qu’il se devait contre Votre Excellence
Battre tantôt, et battre à toute outrance.
Pour s’éprouver le perfide m’a fait
Cette balafre. A ces mots au follet
Elle fait voir… Et quoi ? chose terrible.
Le diable en eut une peur tant horrible
Qu’il se signa, pensa presque tomber ; 
Onc n’avait vu, ne lu, n’ ouï conter
Que coups de griffe eussent semblable forme
Bref aussitôt qu’il aperçut l’énorme
Solution de continuité, 
Il demeura si fort épouvanté, 
Qu’il prit la fuite, et laissa là Perrette.
Tous les voisins chommèrent la defaite
De ce démon : le clergé ne fut pas
Des plus tardifs à prendre part au cas. 

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