Sur la mort d'Adrienne Lecouvreur  

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"Sur la mort d'Adrienne Lecouvreur" is a poem by French writer Voltaire on the death of Adrienne Lecouvreur and the refusal of the Catholic Church to give her a Christian burial.

When her former lover tried to arrange for her funeral at the church of Saint-Sulpice, to which she left 1,000 livres in her will, the curé M. Languet de Gergy refused; she was an actress, and as such excommunicate. Placed in a cab and taken under police escort to a patch of wasteland at the corner of the rues de Grenelle et de Bourgogne, she was cast without ceremony into a pauper's grave and sprinkled with quicklime. Voltaire himself penned her eulogy delivered by Grandval at the Comédie française. Seven months later, to Voltaire’s eternal bitterness, her English equivalent, Ann Oldfield - whom he had seen and described as “Lecouvrier anglaise” - was buried with grand ceremony in Westminster Abbey.[1]

Full text of French original

Que vois-je ? Quel objet ! Quoi ! Ces lèvres charmantes,
Quoi ! Ces yeux d’où partaient ces flammes éloquentes,
Eprouvent du trépas les livides horreurs !
Muses, Grâces, Amours, dont elle fut l’image,
O mes dieux et les siens, secourez votre ouvrage !
Que vois-je ? C’en est fait, je t’embrasse, et tu meurs !
Tu meurs ! On sait déjà cette affreuse nouvelle ;
Tous les cœurs sont émus de ma douleur mortelle.
J’entends de tous côtés les Beaux-Arts éperdus
S’écrier en pleurant : « Melpomène n’est plus ! »
Que direz-vous, race future,
Lorsque vous apprendrez la flétrissure injure
Qu’à ces Arts désolés font des hommes cruels ?
Ils privent de la sépulture
Celle qui dans la Grèce aurait eu des autels.
Quand elle était au monde, ils soupiraient pour elle ;
Je les ai vus soumis, autour d’elle empressés :
Sitôt qu’elle n’est plus, elle est donc criminelle ?
Elle a charmé le monde, et vous l’en punissez !
Non, ces bords désormais ne seront plus profanes ;
Ils contiennent ta cendre ; et ce triste tombeau,
Honoré par nos chants, consacré par tes mânes,
Est pour nous un temple nouveau !
Voilà mon Saint-Denis ; oui ; c’est là que j’adore
Tes talents, ton esprit, tes grâces, tes appas :
Je les aimai vivants, je les encense encore
Malgré les horreurs du trépas,
Malgré l’erreur et les ingrats,
Que seuls de ce tombeau l’opprobre déshonore.
Ah ! Verrai-je toujours ma faible nation,
Incertaine en ses vœux, flétrir ce qu’elle admire,
Nos mœurs avec nos lois toujours se contredire,
Et le Français volage endormi sous l’empire
De la superstition ?
Quoi ! N’est-ce donc qu’en Angleterre
Que les mortels osent penser ?
O rivale d’Athènes, O Londres ! Heureuse terre !
Ainsi que les tyrans vous avez su chasser
Les préjugés honteux qui vous livraient la guerre.
C’est là qu’on sait tout dire, et tout récompenser ;
Nul art n’est méprisé, tout succès à sa gloire,
Le vainqueur (1) de Tallard, le fils de la victoire,
Le sublime Dryden et le sage Addison,
Et la charmante Ophils (2), et l’immortel Newton,
Ont part au temple de mémoire :
Et Lecouvreur à Londres aurait eu des tombeaux
Parmi les beaux esprits, les rois, et les héros.
Quiconque a des talents à Londres est un grand homme.
L’abondance et la liberté
Ont, après deux mille ans, chez vous ressuscité
L’esprit de la Grèce et de Rome (3).
Des lauriers d’Apollon dans nos stériles champs
La feuille négligée est-elle donc flétrie ?
Dieu ! Pourquoi mon pays n’est-il plus la patrie
Et de la gloire et des talents ?

English version

Incipit

HAT sight of woe thus harrows up my soul!
Must those love-darting eyes in anguish roll?
Shall ghastly death such charms divine invade?
You muses, graces, loves come to her aid.


This English translation by William F. Fleming

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