Louise Augustine Gleizes  

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What do you know about medicine? ...I don’t want to feel you near me! ...I won’t uncross my legs! ...Oh! You really did hurt me ... no, you won’t manage! ... Help! ... Camel! Lout! Good-for-nothing! ... Pardon me! Pardon me, Monsieur! Leave me alone ... It’s impossible! ... You don’t want to anymore? Again! ... Get rid of that snake you have in your pants! ...You wanted me to sin before you, but you had already sinned...

(She opens her mouth, and introduces her hand as if to pull something out.)

I confide secrets in you ... Words fade, writing remains ... Listen, all that is turnstiles, that aren’t worth even one of them ... That means nothing at all ... The thing is fixed, in a word ... I think you’re trying to worm it out of me ... Insist as you will, but I say no ... I won’t uncross my legs ... It’s impossible ... I don’t have the time ... I don’t have the time ... --Augustine via Iconographie photographique de la Salpêtrière, tr. Invention of Hysteria.

Planche XXIII of Attitudes passionnelles, a series of ten photographs first published in the book Iconographie photographique de la Salpêtrière (1875 - 1879). The photo depicts Salpêtrière star patient Louise Augustine.
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Planche XXIII of Attitudes passionnelles, a series of ten photographs first published in the book Iconographie photographique de la Salpêtrière (1875 - 1879). The photo depicts Salpêtrière star patient Louise Augustine.

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Louise Augustine Gleizes (August 21, 1861 - ) was a patient at the Pitié-Salpêtrière Hospital from 1875 until 1880.

She is described in the second volume of Iconographie photographique de la Salpêtrière as "blonde, tall, and strong for her age, and gives every appearance of a pubescent girl. She is active, intelligent, affectionate, impressionable, but capricious, loving to attract attention. She is coquettish, takes a great deal of care with her toilette, and with fixing her hair, which is abundant, arranging it sometimes in one way, sometimes in another, with ribbons, bright ones, making her especially happy."[1]

She became known as "the pin-up girl of the French surrealists" after Louis Aragon and André Breton reproduced her "Attitudes passionnelles" photographs in "Le cinquantenaire de l'hystérie (1878-1928)" in which they celebrated the fiftieth anniversary of hysteria.

Louise attempted many escapes. The hospital's last entry concerning Augustine, dated September 9, 1880, notes that she “escaped from the Salpetriere, disguised as a man.”

See also

Journal entries from Salpetrière hospital from Iconographie photographique de la Salpêtrière: Volume 2

Louise Augustine est entrée à la Salpetrière (service de M. CHARCOT), le 21 octobre 1875, à l’âge de 15 ans et demi.

Renseignements fournis par sa mère. (2 novembre 1875). - Père, âgé de 45 ans, domestique, sobre, sujet à des céphalalgies; il est en convalescence d'une pleurésie. [Son père aurait eu une paralysie. - Aucun autre accident nerveux dans la famille.]

Mère, 41 ans, domestique, bien portante; étant jeune, elle a eu des migraines qui l'obligeaient à se coucher; elles ont disparu quand elle s'est mariée. [Père, meulier, mort de la poitrine ; il faisait des excès de boisson. - Mère, bonne santé. - Rien chez les autres parents].

Pas de consanguinité. Sept enfants: 1°, Louise - 2°un garçon, vivant, bien portant – 3°, un garçon mort du croup - 4° - 6°, une fille et deux garçons morts dans les 15 premiers mois, en nourrice, on ne sait trop de quoi – 7°, garçon né à 7 mois et demi qui n'a pas vécu.

Louise est née à terme, a été élevée en nourrice jusqu'à neuf mois; de là, jusqu'à 6 ans et demi, elle a été placée chez des parents à Bordeaux. Elle a marché et parlé assez tard, et aurait eu plusieurs ophtalmies.

De 6 ans et demi à 13 ans et demi, elle est resté dans un établissement de sœurs à la Ferté sous Jouarre., Là, on la mettait «à la pistole», c'est-à-dire en cellule, surtout parce que cela l'ennuyait de lire la Vie des Saints, au réfectoire. Parfois, les sœurs la souffletaient : «J'en avais souvent besoin» nous a avoué plus tard la jeune malade. Elle est intelligente, a bien appris à lire, à écrire, à coudre (lingère). Sauf une bronchite durant l'hiver de 1874-1875, elle n'aurait pas eu de maladie grave. Elle est d'un caractère doux, capricieuse, volontaire, et « trop hardie pour son âge. »

La mère de L... ne sait à quelle cause rattacher la maladie de sa fille. Nous verrons plus loin les motifs de ce silence. Elle dit que L... a toujours senti venir ses crises (douleurs dans le ventre à gauche) qui étaient très légères à l'origine, quoique sérielles, débutaient par de petits cris et se terminaient par des sauts sur le lit , des pleurs et sans miction involontaire, ni écume.

Plus tard, les attaques, qui étaient diurnes et nocturnes, ont augmenté d'intensité et se sont compliquées d'écume et de miction involontaire. Enfin au mois d'avril dernier, une série d'attaques aurait laissé après elle une paralysie du coté gauche du corps: L... ne pouvait pas se servir de son bras qui retombait, ni marcher parce que la jambe fléchissait et se pliait. Au bout de huit jours, L... aurait eu des attaques répétées et la paralysie, abandonnant le coté gauche, aurait passé à droite; les douleurs du ventre auraient également changé de coté.

Les attaques auraient, dit-on, coïncidé avec le développement des seins et du système pileux du pénil. L.. est grande, bien muselée, mais non encore réglée.

En raison de la multiplicité des attaques, L... fut conduite à l’hôpital des Enfants malades (14 mai 1875).

Voici la note qui nous a été remise par un de nos amis qui eut, à cette époque, l'occasion de souvent la voir.

L... est grande, bien développée (cou un peu fort, seins volumineux, aisselles et pénil couverts de poils), décidée de ton et d'allures, d'humeur mobile, bruyante. N'ayant plus rien des manières de l'enfant, elle a presque l'air d'une femme faite et pourtant jamais elle n'a été réglée.

Elle a été admise pour une paralysie de la sensibilité du bras droit et des attaques d'hystérie grave, précédées de douleurs dans le bas-ventre à droite. On arrête les crises convulsives par la compression ovarienne droite.

Louise quitta l’hôpital pour aller dans une maison de convalescence de la rue de Vaugirard d’ou elle fut envoyée à la Salpetrière.

Renseignements complémentaires. - Durant son séjour à la pension religieuse de la Ferté sous Jouarre, L... jouissant d'une liberté relative, se promenait dans le pays, se laissant volontiers embrasser pour avoir des bonbons. Elle visitait souvent la femme d'un ouvrier peintre, Jules. Celui-ci avait l'habitude de s'enivrer, et, alors, il y avait des discussions violentes dans le ménage : il battait sa femme, la traînait ou l'attachait par les cheveux. L... assistait parfois à ces scènes; un jour, Jules aurait essayé de l'embrasser, de la violenter même, ce qui lui occasionna une grande frayeur.

Pendant les vacances, elle venait à Paris et passait les journées avec son frère, Antonio, moins âgé d'un an, qui, très avancé, parait-il, lui apprenait beaucoup de choses qu’elle aurait du ignorer. il se moquait de sa naïveté, qui lui faisait accepter les explications qu'on lui donnait et lui expliquait, entre autres, comment se font les enfants.

Durant les vacances aussi, elle avait l'occasion de voir, dans la maison où servent ses parents, un monsieur C... qui était l'amant de sa mère.

Celle-ci obligeait L... à embrasser ce monsieur et voulait qu'elle l’appelât son père.

Revenue définitivement à Paris, L... fut placée chez C... sous prétexte d'apprendre à chanter, à coudre, etc., avec ses propres enfants. Elle couchait dans un petit cabinet isolé. C… , qui était en froid avec sa femme, profitait de ses absences pour essayer d'avoir des rapports avec L..., âgée de 13 ans et demi. Une première fois il échoua, il voulait la faire coucher devant lui. Une seconde tentative aboutit à des rapprochements incomplets, en raison de la résistance qu'elle lui opposait. Une troisième fois, C..., après avoir fait luire à ses yeux toutes sortes de promesses, lui avoir offert de belles robes, etc., voyant qu'elle ne voulait pas céder, la menaça d'un rasoir; profitant de sa frayeur, il lui fit boire une liqueur, la déshabilla, la jeta sur son lit et eut des rapports complets.

Le lendemain, L.. était souffrante, elle avait perdu un peu de sang, souffrait aux parties génitales et ne pouvait pas marcher. Le jour suivant, elle descendit, et comme elle avait refusé d'embrasser C... selon la coutume, et que, à sa vue, elle était devenue toute pale, madame C... eut des soupçons. Durant le repas, C... ne cessa de lui lancer des regards menaçants, afin de lui imposer silence.

Le malaise continuant, on crut qu'il s'agissait de la première apparition des règles. L... retourna chez ses parents. Elle vomissait, souffrait du ventre. Un médecin, appelé, crut aussi, sans examen, à l'apparition des règles. Quelques jours plus tard, L... étant couchée dans sa chambre eut peur, voyant les yeux verts d'un chat qui la regardaient; elle poussa des cris, sa mère vint et la trouva toute effrayée, saignant du nez. Puis ont éclaté les attaques qui ont duré plusieurs heures et se sont terminées par des rires. Pendant un mois et demi, L... aurait eu des attaques presque tous les jours. On lui appliqua des ventouses scarifiées le long de la colonne vertébrale.

Quelque temps après, allant faire une course, elle rencontra par hasard, M. C... qui la saisit par les cheveux; elle parvint à lui échapper: le soir, nouvelles attaques plus violentes

Ses parents la placèrent comme femme de chambre chez une vieille dame. A partir de là, elle eut une existence un peu aventureuse. Son frère lui fit faire la connaissance de deux amis, Emile et Georges. Bientôt des relations s'établirent régulièrement pendant six mois avec Emile; une fois avec Georges. Elle préférait le premier, qui eut vent des embrassements de Georges, ce qui amena des scènes que nous verrons se reproduire dans le délire.

Cette conduite irrégulière amena des discussions très vives entre la malade, sa mère, son père et son frère. Elle finit par s'apercevoir que sa mère était la maîtresse de C..., auquel celle-ci l'avait en quelque sorte livrée. Le père de L... est mal avec sa femme, ne veut pas qu'on lui parle de son fils, peut-être parce qu'il pense que ce n'est pas son enfant.

Les attaques, après s’être éloignées, se rapprochèrent. L... fut conduite, comme nous l'avons dit, en mai 1875 à l’hôpital (les Enfants Malades où elle resta environ cinq mois.

Etat actuel (Novembre - décembre). - L... est une blonde, grande et forte pour son âge, et offre tout l'aspect d'une fille pubère. Elle est active, intelligente, affectueuse, impressionnable, mais capricieuse, aimant beaucoup à attirer l'attention. Elle est coquette, met beaucoup de soin à sa toilette, à disposer ses cheveux, qui sont, abondants, tantôt d'une façon, tantôt de l'autre, les rubans de couleur vive surtout, font son bonheur. (PLANCHE XIV).

La motilité est diminuée à droite: cinq ou six épreuves avec le dynamomètre Mathieu out donné à la pression de la main 60 à gauche et 30 à droite. Aussi L... fait-elle plus souvent usage du bras gauche que de l'autre: « Je m'apprends à être gauchère, dit-elle. » Elle laisse fréquemment tomber les objets qu'elle tient dans la main droite, et traîne un peu la jambe correspondante qui lui parait lourde.

Aura. - Elle se compose des phénomènes suivants : 1°, douleur siégeant au niveau de l'ovaire droit (hyperesthésie ovarienne) ; 2°, sensation de boule qui monte à la région épigastrique (nœud épigastrique); 3°, palpitations cardiaques et constriction laryngienne (troisième nœud) ; 4°, enfin troubles céphaliques (battements au niveau de la tempe et de la partie antérieure du pariétal du coté droit, sifflements dans l'oreille droite). L'aura n’apparaîtrait que quelques minutes avant l'attaque ; la malade a toujours le temps de se coucher. Quelquefois, cependant, elle se figure que l'attaque va s’arrêter, que les phénomènes qu'elle éprouve ne vont pas aboutir et elle ne se couche pas; or, il lui arrive de se tromper et de tomber, sans se blesser sérieusement. La perte de connaissance serait complète: L.. n'a aucun souvenir de ce qui se dit ou se fait autour d'elle durant l'attaque. La terminaison serait annoncée soit par des pleurs, soit par des rires ou des chants. Revenue à elle, elle se remet à travailler comme si elle n'avait rien éprouvé ; elle ne conserve qu'un peu de contracture.

Après ses attaques, elle a des visions, se fait des peurs. Elle revoit l'ouvrier peintre, dont nous avons parlé ; un chien qui se jette sur son frère, le mord et se sauve emportant un morceau de chair à sa bouche; d'autres fois, elle s’imagine qu’elle va mettre les pieds dans l’eau; elle voit des bêtes noires, semblables à de gros rats, qui se promènent à 4 ou 5 mètres d'elle, ou des bêtes plates, noires, à coquilles.

Le sommeil est assez bon; elle s'endort facilement; elle rêve beaucoup, a des cauchemars: on veut la voler, la tuer l'étouffer entre des matelas etc., et souvent elle se réveillé en sursaut.

1876. – Janvier - février. - La compression de la région ovarienne droite arrête les attaques; mais, d'habitude, elles reprennent au bout d'un temps plus ou moins court. - Le nitrite d'amyle les arrête définitivement pour toute la journée. - Le valèrate d'amyle, administré maintes fois en inhalations, les suspend momentanément.

Mars - avril. - Le valérate d'amyle donné à l'intérieur à la dose do 15 à 45 gouttes n'a nullement modifié la marche des attaques. - Le 20 mars, nous observons une modification de l'anesthésie: elle affecte tout le coté droit et, de plus, tout le coté gauche, à l'exception du membre inférieur. L’hyperesthésie ovarienne est double et la compression de l'ovaire gauche suspend les attaques.

6 juin.- L... a eu plusieurs fois des états de mal hystéro-épileptique. Ce matin, elle a été prise à 7 heures et, à 10 heures, on a déjà compté 21 attaques. La compression ovarienne les fait cesser pour un instant, mais bientôt elles recommencent.

A 10 heures et demie, inhalation de valérate d’éthvle. L... revient vite à elle, mais moins vite qu'avec le nitrite d'amyle. La face, les lèvres, les conjonctives palpébrales prennent une couleur rouge vermillon et non pas rouge vineux, comme avec le nitrite d'amyle. Bientôt, L... ayant été reprise d'attaques, nous recommençons les inhalations de valérate d'éthyle à large dose. L'évaporation est rapide et la compresse devient poisseuse. La connaissance revenue, L... se plaint que le médicament la pique aux yeux et dans le nez et lui donne une sensation de resserrement à la gorge; elle a une toux sèche, fréquente et un goût de sucre.

L... s'endort pendant quelque temps. A son réveil, elle raconte qu'elle a rêvé : elle voyait de grandes buttes les unes sur les autres, beaucoup de monde, des flammèches, etc. Elle prétend que le valérate d'éthyle l'a rendue plus lourde que le nitrite d'amyle. - Peu après notre départ, nouvelles attaques. En tout, jusqu'à 3 heures, 39 attaques.

7 juin. - Les attaques ont reparu ce matin à 4 heures. A 14 heures, elle en avait déjà eu 26. Retour de la connaissance par la compression ovarienne droite. Les deux régions ovariennes sont douloureuses. - L'anesthésie est totale.

Dans un moment de répit, L... raconte ses visions : tantôt elle voit Jules (l'ouvrier peintre), qui tient un couteau d'une main, la menace et lui intime l'ordre de venir avec lui; il a sur les épaules des corbeaux qui appellent la malade; tantôt elle voit le chariot des morts traîné par six bêtes de la grosseur d'un chien de Terre-Neuve, ayant des oreilles toutes noires, longues et plates. Les morts sont décharnés - ils ouvrent la bouche et ont des lumières dans les yeux. Le chariot est accompagné d'une dizaine d'hommes qui l'appellent, entouré de flammes, de corbeaux et orné d'un drapeau tricolore.

Une nouvelle attaque, survenue après un repos de 20 minutes, est arrêtée par la compression ovarienne gauche.

14 juin. - Série d'attaques. ,L... a revu le chariot des morts. Quand les hommes qui l'entourent parlent, il sort des flammes de leur bouche. Elle a vu aussi de gros rats, avec de longues queues.

23 juin. - De 7 à 11 heures du soir, 18 attaques.

24 juin. - De 7 heures du matin à midi, 52 attaques.

4 juillet. - Pas d'attaques du 24 juin à ce jour. Depuis le 1er, elle se plaint de douleurs dans les reins et dans le bas-ventre, différentes de ses douleurs ovariennes. Hier, elles étaient si fortes, qu'elle s'est couchée. Elle a été agitée toute la nuit, s'est levée et promenée dans la salle. De 5 à 7 heures, elle a dormi, mais en rêvant qu'elle était dans un abattoir, voyait tuer des bêtes, couler le sang. En se réveillant, elle avait ses règles, pour la première fois.

A 9 heures , attaques. A 11 heures et demie, on en avait compté 35.

5 décembre. Les mouvements de déglutition, les mouvements du ventre, ou si l'on préfère les vagues abdominales, qui précèdent souvent les attaques, sont aujourd'hui très accusés.

Deux fois, à la période de délire, L... a offert des phénomènes extatiques. Elle riait aux éclats, s'asseyait, sa physionomie était souriante, exprimait un bonheur naïf; elle semblait voir un être imaginaire et bien aimé (PLANCHE XXII). - Parfois, la physionomie devient triste, comme si la vision s'éloignait. En revenant à elle, L... est toute désenchantée de se trouver où elle est et de ne plus apercevoir celui dont la vue lui faisait tant plaisir.

Les attaques ont continué (13 complètes et 6 incomplètes) jusqu'à trois heures. Nitrite d'amyle : arrêt définitif.

9 janvier. - L'hémianesthésie droite persiste toujours. - Application, sur l'avant- bras droit, des plaques d'une petite pile au sulfate de cuivre : au bout d'une heure, retour de la sensibilité.

En présence des phénomènes obtenus par l'application des plaques métalliques nous nous sommes demandé si les effets observés n'étaient pas dus à l'électricité. Notre ami, M. A. Joffroy, auquel nous fîmes part de notre hypothèse, eut l'obligeance de nous prêter la petite pile que nous avons appliquée dans ce cas. Les résultats de l'expérience, non seulement chez L..., mais encore chez toutes les autres hystériques, sont venus confirmer notre hypothèse. Plus tard, les expériences ont été reprises minutieusement par notre ami P. Regnard.

22 février. - L... s'est réveillée en sursaut plusieurs fois. - A 5 heures, secousses du tronc qui se fléchissait en avant, de la jambe et surtout du bras droit. Ces secousses étaient accompagnées de rires et d'une protraction de la langue dont la pointe venait toucher le menton.

De 6 à 9 heures, 21 attaques. Dans les premières attaques, le bras droit s'est placé en travers du dos et la langue s'est contracturée: elle était dure, recourbée, la pointe était collée contre la partie postérieure du palais. Dans les intervalles des attaques, la langue restait contracturée et la malade ne pouvait pas parler. A la suite de cinq attaques qui se sont succédé sans interruption, la contracture de la langue a disparu et le bras droit s'est contracturé dans l'extension : toutes les jointures sont rigides; l'avant-bras est dans la pronation exagérée, les doigts sont énergiquement fléchis sur la paume de la main, le pouce placé entre l'annulaire et le médius. - Le membre inférieur droit est toujours contracturé. (PLANCHES XXIX et XXX.)

Période de délire. - L... crachote, puis elle parle: « Cochon ! Cochon !... Je le dirai à papa... Cochon ! que tu es lourd... Tu me fais mal.» En même temps, elle a quelques petits mouvements du bassin.

Dans une autre attaque, elle s'asseoit, regarde de coté, sourit, donne des baisers. - Dans une autre, elle s'asseoit également, les mains sont jointes, elle est effrayée, suppliante : Pardon ! Pardon ! On voit que les hallucinations gaies et les hallucinations tristes se succèdent.

20 mars. - Les règles ont paru hier. - Accès de colère, à la suite d'une contrariété, L... est allée se promener en chemise, pieds nus, dans la cour, par une pluie battante. On a du la faire rentrer de force et lui mettre la camisole qu'elle a déchirée; elle jetait à la tète des gens tout ce qui était à sa portée.

9 avril. 4 attaques avortée3 ; 25 complètes. Arrêt par le nitrite d'amyle.

10 avril. - Attaques. - Période de délire : physionomie effrayée : « Oh la ! la ! Cochon ! » Je le dirai à papa ! Coquin ! Oh ! la ! la !... Papa ! à mon secours !,» La respiration est rapide, bruyante; puis L... pousse des cris aigus, se débat, se tortille comme pour échapper aux étreintes de quelqu'un.

Dans une attaque, après la période des grands mouvements, elle est restée, pendant quelques instants, les bras en croix (crucifiement). Puis délire : « Qu'est-ce que tu veux (bis)... Rien ? Rien ?... » (Physionomie souriante). « A la bonne heure... » (Regarde à gauche, se soulève à demi, fait signe de la main, donne des baisers). « Non ! non ! Je ne le veux pas... »(Nouveaux baisers... Elle sourit, exécute des mouvements du ventre, des jambes). « Tu recommences.. Ca n'y est pas (bis)... » (Elle se plaint, puis rit). « Tu t'en vas ! » La physionomie exprime le regret; L... pleure. - Sécrétion vaginale abondante,

On a pratiqué, dans ces derniers temps, un certain nombre d'injections sous cutanées de morphine et, depuis lors, L... présente des poussées d'urticaire, qui se développent davantage à droite. Elle assure avoir des démangeaisons aussi intenses d'un coté que de l'autre.

1er mai. - Applications de l'or à l'extérieur ; chlorure d'or à l'intérieur.

5 mai. - Règles; elles ont à peine coulé. L... passe la nuit dans le jardin.

6 mai. - 27 attaques.

7 juin. - Le chlorure d'or a été administré régulièrement, à la dose d'une, de 2, 3 et 4 pilules d'un centigramme. On remplace les pilules par une potion contenant 0 gr. 02 du médicament.

7 juillet. - La dose de chlorure d'or été élevée progressivement à huit centigrammes, dose actuelle. - Aujourd'hui, de 9 à 11 heures, 15 attaques.

8 juillet - Début de l'attaque. - La respiration est irrégulière, l'oppression évidente, la parole est entrecoupée; sentant l'attaque imminente, L... essaie de se comprimer: «J'ai... la... respiration... dif ..ficile. ne .... serai .... pas .... malade ... afin... de... ne ... pas... avoir... de nitrite d'amyle». Il y a des mouvements de soulèvement du ventre; un mâchonnement intermittent; les narines se relèvent, le front se plisse, les paupières palpitent rapidement, le regard devient fixe, les pupilles se dilatent, les yeux se portent en haut, la malade a perdu connaissance.

Première période (période épileptoïde). Phase tonique : Tout le corps devient rigide; les bras se roidissent, exécutant ou non un mouvement de circumduction plus ou moins parfait, puis se rapprochent souvent l'un de l'autre sur la ligne médiane, les poignets, se touchant par leur face dorsale (PLANCHE XVI). Les membres inférieurs sont allongés et rapprochés, les pieds en varus équin; - la face se porte à droite et se congestionne progressivement; - la bouche est tantòt ouverte, tantót, au contraire, fermée et les lèvres sont fortement serrées;

- la respiration est suspendue; - le pouls difficile à sentir; le ventre immobile. - A cette première phase, parfois, il y a déjà de l'écume, sortant, dans certaines attaques, sous forme de grosses bulles. (PLANCHE XVII.).

L.. ouvre largement la bouche, tire la langue, se porte rapidement du bord du lit an milieu en criant : « oue ! oue ! » Le corps se courbe en arc (FIGURE 4), ne repose plus que sur la nuque et les pieds; les cheveux sont en désordre, les jambes sont animés de grands mouvements cloniques de flexion et d'extension.

Nouveau repos.

Période de délire. L... s'asseoit à demi, un peu de coté, les cheveux rejetés en arrière; la physionomie exprime la joie; elle voit un être imaginaire qu'elle suit du regard, etc. (PLANCHE XXIII).

Dans l'intervalle des attaques, le corps est rigide, les membres sont dans l'extension et on observe la plupart des phénomènes que nous avons indiqués comme caractérisant les repos.

La reprise des attaques est annoncée par les phénomènes décrits plus haut : fixité du regard, plissement du front, etc.; quelquefois, la bouche s'ouvre largement (PLANCHE XV) et L... pousse des « ah ! ah !» étouffés.

En revenant à elle, ce jour là, L... pleure, se plaint de sa jambe droite « qui se retire. » Elle est, en effet, contracturée dans l'extension; il en est de mème du bras droit. - Les membres du coté gauche sont souples. La malade délivrée des liens qui la maintenaient, nous pratiquons la compression de la région ovarienne droite. L... reprend mieux connaissance; tous les petits symptômes, qui persistent d'ordinaire durant quelques minutes, se dissipent. L... demande à boire.

La douleur de la jambe droite reste aussi intense et la contracture des membres du coté droit est aussi complète que possible. (PLANCHE XXIX et XXX.) Nous reprenons la compression : L... pleure, dit que « ça tire davantage». Bientôt, le bras se détend, se fléchit, devient libre; puis la jambe se fléchit à son tour et exécute à cinq ou six reprises des mouvements rapides de flexion et d'extension. En un mot, il y a une sorte de folie de la jambe, semblable à celle que nous avons décrite pour la langue.

9 juillet. - L... a été tranquille hier et cette nuit; la contracture n'a pas reparu; mais les attaques ont recommencé à 9 heures et demie. Nous voyons L... à 11 heures : elle est dans le décubitus dorsal. Les cheveux sont rejetés en arrière; les paupières s'abaissent et se relèvent; la physionomie exprime le mépris, la colère ; L... se soulève à demi :

« Et je ne te vaux pas ?....,Tu n'étais pas digne d'être aimé !.. ». - Effroi: - « Les rats au derrière !... Ils me mordent!... Maman ! » - Elle rejette brusquement les bras, découvrant ainsi les fesses. – « Chameau ! Pignouf ! Vaurien ! » Elle reprend sa position primitive « Et tu continues ! ».

Nouvelle attaque ; puis le délire reparaît. L... croise les bras, semble réfléchir; puis elle les décroise, sa physionomie exprime la menace :

« Sale bête! Pignouf... Est-il permis ?... » - Elle se cache la figure avec les mains, croise les bras, menace de la tête : « Il m'en fait faire du mauvais sang ! J’irai sitôt que je pourrai... Tu m'envoies des grenouilles ». - Elle ouvre la bouche, y introduit la main comme pour en retirer quelque chose : - « Il ose encore ! En a-t il du toupet ? Prends garde !. Tu oses venir à la Salpetrière. La prochaine fois que tu viendras? (menace)... Pour moi, tu ne devrais pas y venir. . Infâme ! Láche !... Tu es un homme capricieux... Mes parents m'en ont dit... Tu qualifies les vices d'un voyou ».

Ant..., il est meilleur que toi, il te jouera des tours... Quand papa l'a souffleté parce qu’il l'avait trouvé avec une fille... Je ne coucherai pas ici ce soir ... Sois tranquille... Je lui apprendrai ... Je ne le dis pas à d'autres, pour ma réputation, mais sans cela !... Tu te figurais que je voulais rester novice toute ma vie !... Tu sais bien ce qui te pend au nez... S'il t'a fait noire à mes yeux, il n'a fait que son devoir....Maman ! Vas-tu finir ?... Il me met des rats dans le derrière ! ».

Effroi, elle se retourne ; repos.

« Ton garçon t’en fera des tours aussi... Tu crois que je n'ose pas te regarder en face?... Tu ne viens pas me voir... Si je ne me sauve pas, c'est pour papa, sans cela je sauterais les murs.… J'ai agi comme une innocente, dit papa... Toi, tu m'as donne l'exemple... Je ne comprends pas que tu dises que je tombe du haut mal... Je suis contente de te voir, pour avoir des nouvelles de papa; mais, au bout d'un quart d'heure !... Et tu ne veux pas qua je te dise tes vérités .. Chaque jour que tu viens, tu pleures... Tu crois que j'irai chez toi?... Flúte !... La police ?... Alors je raconterai tout... Tu as beau t'améliorer maintenant, il est trop tard ... Tu dis que je gáte le ménage ... Je te renie pour ma mère... Ne m'envoie pas des rats !... Des crapauds ! Des crapauds ! » L... a peur; elle pleure; demande qu'on retire ces animaux, se débat. Nous comprimons la région ovarienne droite; elle revient à elle, cause naturellement; mais, après un répit de 3 ou 4 minutes, les paupières palpitent, la malade devient immobile, le regard est fixe; les bras se croisent et sans avoir eu ni période épileptoïde ni période clonique, elle retombe dans la période du délire.


10 juillet - Elle s'arrête, regarde, soupire. Elle interpelle Emile, présent avec son frère et se disculpe des reproches qu'il lui adresse.

« Dis-le moi !... Veux-tu me le dire ! Pignouf ! Il faut que tu sois ignoble. Tu crois donc ce garçon plus que moi... Je te jure que ce garçon n'a jamais mis la main sur moi... Oh ! est-ce vrai ou pour me taquiner.,. Finis... Et quel jour ? Dis moi tous les détails. Il m'a embrassé, puis il m’a chatouillé... Je l'ai mis à sa place ».

« Je ne répondais pas à ses caresses... Nous étions dans un champ... Je t'assure que je n'en avais pas envie... Ah ! ce n'est pas ?... Appelle-les .. (Physionomie impérative.) - Eh bien ?- (Elle regarde brusquement à droite.) - Mais ce n'est pas ce que vous lui avez dit!... Antonio, tu vas répéter ce qu’il t’a dit.. . qu'il m'avait touchée... Mais je n'ai pas voulu. . . Antonio, tu mens !... C'est vrai, il avait un serpent dans sa culotte, il voulait le mettre dans mon ventre. mais il ne m'a même pas découverte... Finissons-en ; nous étions sur un banc... Vous m’avez embrassée plus de mille fois... je ne vous embrassais pas... Moi, je suis lunatique ? ».

« Antonio, tu ris. Je te fiche une gifle. (Elle se débat). Si tu ne finis, je te tire par quelque chose. .. Ah! vous montrez des choses comme cela. C'est du propre ! » (Air de mépris et de dégoût .)

« Vous m'en faites rougir... Georges, vous êtes trop cochon. Vous aimez une jeune fille, juste pour ça. Je ne vous aime pas tant que ça. Pourquoi l'avez-vous raconté à mon frère, qui répète tout... Emile n'irait pas le dire à Antonio; il garderait le secret pour lui ».

Repos. - Figure souriante, moqueuse.

Repos; regarde à gauche, sourit, fait de singuliers mouvements avec sa langue.

« Tu as un serpent dans ta culotte... ôte ça. . (Elle se débat, se tortille). - Je ne t'aime pas tant que tu ne l'auras pas remis dans ta culotte - Je ne veux pas de ça dans mon ventre. (Elle se débat, puis sourit) - J'aime encore mieux Emile que toi. .. Avec Emile, il y a temps pour tout... Je lui rendrai compte de mes lettres... je ne veux pas que tu viennes ici, tu me ferais avoir des désagréments.... je ne t’embrasserai pas, parce qua tu me taquines trop... Eh bien, tien-! (Elle donne des baisers), et puis va-t'en ; je ne t'aime pas, je n'ai pas eu de relations avec toi... Quel jour ! A quelle époque ? Oh ! je m’y attends bien avec un petit gamin comme toi... Tu n'es pas prudent dans ta manière... Tu ne pourrais pas te faire aimer... Mon Dieu que tu es désordonné…Oh ! mon pauvre Emile, c'est toi que j'aime le mieux, mon coco ! ... Ce que je trouve d'extraordinaire en toi, c'est que tu ris toujours ».

On a sondé la malade à 5 heures (10 juillet) et on a retiré une grande quantité d'urine. - La sécrétion vaginale est très-abondante, et très fétide.

De 6 à 7 heures du soir, L. a crié et a été très-agitée ; on a du la fixer dans son lit. A 7 heures, elle est revenue à elle et a demandé à boire.

11 juillet. - Garde-robes après lavement. L... est tranquille , cause raisonnablement, ne se souvient de rien. Elle n'est pas fatiguée, et si elle ne s'est pas levée c'est parce qu'elle sentait son cou se tordre.

21 août. - Il y a quelques jours, L... s'est sauvée de la division avec une de ses compagnes; elles ont rencontré deux jeunes gens avec lesquels elles sont restées plusieurs heures. Aujourd'hui, à la suite d'attaques, elle est prise de son délire de paroles dans lequel elle parle de son escapade et des scènes un peu légères qui paraissent avoir eu lieu. Puis, elle revient sur sa mère, sur Emile, etc. Elle fait allusion à des tentatives que celui-ci aurait faites sur elle, à l'hospice même; elle se débat, résiste: « Je ne décroiserai pas les jambes... » Cet Emile lui reproche de faire la cour aux hommes qu'elle voit; elle se défend, lui dit que Georges se tient mieux que lui quand il vient la voir :

« Mais George n’est jamais comme cela... Il se tient à la Salpetrière... Je n’aurais jamais du te céder... Je ne comprends pas que ça vous tienne tant qua ça. Moi, je puis me vaincre …pas tout à fait ... mais en partie... Tu as beau faire, tu ne m'embrasseras pas... c'est la deuxième fois que tu viens et tu veux absolument…. Mais il n'y a pas d'endroits pour cela à la Salpetrière... à moins de faire comme la jeune fille dont je te parlais tout à l'heure. (Elle se débat parce q’Emile ne veut pas entendre raison). Je ne sens pas ?... Oui, je ne sentais pas... . mais je sens maintenant, je m'en suis assurée moi- même. (Elle est mécontente ; Emile ne la croit pas; elle se débat, pleure, se secoue, grince des dents). - Tu n'y arriveras pas... Je ne veux pas de ces choses-là ici. Ah ! vrai, tu m'en fais… »

22 août- - Hier soir, L.. s’est levée, est allée se coucher dans une touffe de lierre. Reconduite dans la salle, elle s'est sauvée de nouveau, voulait voir Emile. Elle s'est laissé ramener comme une automate, on l'a couchée, et elle s'est endormie. Ce matin elle est retombée dans son délire de paroles :ce sont les mêmes scènes qui se reproduisent et cela dans un certain ordre.

23 août. - Ce matin, elle a quitté son lit et s'est couchée dans le lit voisin, placé contre le mur. Elle est assise; ses cheveux sont peignés, ornés d'un ruban rose, L... regarde le mur, voit quelqu'un; puis, cherche sous l'oreiller, etc. Dans l'après-midi, elle semblait parler en elle-même: tantôt elle riait, tantôt elle grinçait des dents, entrait dans une sorte de rage concentrée, d'autres fois, elle demeurait immobile, les yeux fixes, l'air ahuri. Plus tard, elle s'est levée et promenée avec un édredon dans les bras. Vers une heure, elle a sauté par la fenêtre, sous prétexte qu'Emile l'appelait. A trois heures, étant au jardin, elle a eu une attaque incomplète. Revenue à elle, L... est raisonnable.

24-25 août. - L... est tranquille. La sensibilité est normale à gauche.

Septembre.-Hydrothérapie. Amélioration.

Octobre. - Chlorure d'or et de sodium.

7 novembre. - Depuis le 1er novembre, chorée rythmique affectant la tète, le tronc et les membres du coté droit.

La tète et le tronc se portent en arrière et vont toucher le lit et l'oreiller ; en même temps: 1°, le bras se colle contre le tronc; l'avant- bras, qui était allongé, se fléchit; la main, qui était en supination, se met en pronation, se fléchit, et vient toucher l'épaule; - 2°, le membre inférieur, qui était allongé, se fléchit, la cuisse sur le bassin et la jambe sur la cuisse; dans ce mouvement, le talon seulement ou la plante du pied toute entière frotte sur le lit. (FIGURE 5)

Ceci constitue pour ainsi dire un premier temps. Alors, on note des grimaces limitées à la moitié droite de la face; les paupières droites se ferment, les muscles du cou, à droite, se convulsent; L.. se plaint de tiraillements dans la tempe droite et dans la moitié correspondante du cou. Après un court arrêt, survient un second temps. La tète se fléchit, le menton venant s'appliquer sur la région sternale; le tronc s'incline en avant, est vertical, puis s'infléchit de telle façon que le front arrive à quelques centimètres des genoux. Simultanément le bras et la jambe, du coté droit, s'allongent; le bras et la jambe du cote gauche demeurent tranquilles. (FIGURE 6).

La FIGURE 7 donne une idée générale des deux temps. (Ces trois figures, ainsi que les figures 4 et 8, sont dues à M. P. Richer, interne du service).

A six heures du soir, L.. prend une potion avec 0 gr. 05 de chlorhydrate de morphine; elle s'endort vers neuf heures et, pendant la nuit, on observe une immobilité complète.

2 décembre. - Hier, 154 attaques de six heures du matin à sept heures du soir, L... a été conduite au cours de M. Charcot, ayant ses attaques. A deux heures, arrêt par le chloroforme; elle avait eu déjà 45 attaques.

6 décembre. - L... avoue que M.C..., son ancien patron qui l'a violée, est venu deux fois aux cours de M. Charcot; elle lui a parlé la seconde fois et l'a menacé de le dénoncer s'il osait revenir.

30 décembre. - Depuis quinze jours, L... travaille à la lingerie de l'hospice; elle est plus raisonnable. Hier, de cinq à huit heures du soir, on a compté 32 attaques.

1878. 8 janvier. - De six à huit heures du soir, 18 attaques, chloroforme. Ce médicament n'arrête pas les attaques aussi bien que le nitrite d'amyle; souvent, il n'y a qu'une suspension momentanée; enfin, le chloroforme détermine toujours des vomissements.

12 janvier. Névralgie faciale, injection sous-cutanée de morphine.

20 janvier. - 38 attaques da cinq à dix heures da soir; chloroforme.

24 janvier. - 36 attaques de neuf heures et demie à onze heures du matin.

En février, L.. n'a pas eu d'attaques. - Le 3 mars, elle a respiré 125 gr. d'éther. Depuis ce jour, jusqu'au 8 mars, malaise, idées drôles dans la tète, nausées, etc. Hier soir, de sept à neuf heures, 17 attaques épileptiformes, suivies de 8 attaques hystéro-épileptiques. En se réveillant, ce matin, elle était, dit-elle, comme une femme ivre.

13 mars. - 15 attaques épileptiformes et 45 grandes attaques

14 mars. - En une heure, 12 attaques épileptiformes et 6 attaques hystéro-épileptiques.

10 juillet. - Séries d'attaques durant lesquelles ont été prises la plupart des PLANCHES.

Début. - Souvent les attaques éclatent sans que la malade pousse un cri; d'autres fois, elle pousse un cri étouffé; la bouche est largement ouverte ; tantôt la langue conserve sa position naturelle (PLANCHE XV), tantôt, au contraire, elle est allongée, en quelque sorte pendante (PLANCHE XXVIII). Avant le cri, on note parfois des secousses, du hoquet, de la suffocation.

Période épileptoïde. - En poussant le cri, la malade devient rigide (PLANCHE XVI) et porte d'ordinaire la tète à droite ; la bouche se ferme, les mâchoires se contractent, les muscles de la face sont contracturés, immobiles; les globes oculaires se dirigent en haut et à droite. (PLANCHES XVII et XVIII).

Presque toujours, les bras sont dans l'extension et la pronation, les poignets rapprochés (PLANCHE XVI), position qu'ils prennent soit d'emblée, soit après avoir décrit un mouvement de circumduction.

A la phase tétanique (15 secondes) succède la phase des secousses tétaniformes (10 secondes), puis le stertor avec ronflement, écume quelquefois sanguinolente et secousses isolées soit des épaules, soit des membres (20 secondes.)

Période de délire. - Cris d'effroi, de douleurs, pleurs étouffés; L... s'excite, se redresse, s'accroupit sur les talons, son attitude, sa physionomie expriment la menace; les PLANCHES XVII et XVIII représentent cette phase dans deux attaques différentes.

L'attitude change brusquement. L... fait : psitt; psitt; est assise à demi, voit un amant imaginaire qu'elle appelle (PLANCHE XIX). Il cède, L... se couche en se portant sur le coté gauche du lit en montrant la place libre qu'elle lui fait dans le lit. Elle ferme les yeux, la physionomie dénote la possession, le désir assouvi; les bras sont croisés, comme si elle pressait sur son sein l'amant de ses rêves. Quelque- fois, on observe de légers mouvements de bercement - d'autres fois, elle presse l'oreiller. Puis, petites plaintes, sourires, mouvements du bassin ; paroles de désir ou d'encouragement...

Au bout d'une minute à peine - on sait que tout va vite en rêve - L.. se soulève, s'asseoit, regarde en haut, joint les mains en suppliante (PLANCHE XX) et dit d'un ton plaintif : « Tu ne veux plus ? Encore !»

Dans certaines attaques, sa supplication est écoutée et elle reprend l'attitude figurée dans la PLANCHE XXI. D'autres fois elle échoue, retombe sur le lit et, après un court repos, elle a peur : « Vilaine bête... » Puis, elle s'asseoit de nouveau, la gaieté est peinte sur son visage, elle bat la mesure avec la main et le pied du coté droit; elle s'arrête, écoute très-attentivement; la main gauche repose sur le sein droit ; l'avant-bras droit est fléchi, l'index allongé, les autres doigts fléchis (PLANCHE XXIV) : Elle entend la musique militaire, ainsi qu'elle le raconte si, à cette phase, on la fait revenir à elle par la compression ovarienne.

Bientôt, L.. incline la tête, croise les bras, cache sa figure avec ses cheveux et ses mains, parle bas, fait avec la tète des signes affirmatifs et négatifs; enfin elle laisse retomber le tronc sur le lit et quelques instants après, reprend connaissance.

Après un repos de quelques secondes, attitude du crucifiement (PLANCHE XXV) que la malade conserve pendant 40 secondes environ. Elle se couche à demi sur le coté gauche du lit, les bras entre-croisés, la physionomie souriante (PLANCHE XXI) ; elle se relève rapidement, fait signe à son Invisible de venir; puis, attitude extatique (PLANCHE XXIII); bientôt, L... fait signe de venir, se recouche et reprend l'attitude de la possession ou de l'érotisme. (PLANCHE XXI).

Effroi : « Des rats ». L.. donne des coups violents à son lit. « Cette fois il nous laissera tranquille. » Ensuite, elle sourit, donne des baisers, se met debout, est suppliante. « Encore ! encore ! » Fait signe, supplie : « Tu ne veux plus... Je vais monter. » (On dirait que son amant est placé au-dessus d'elle, descend a coté, d'elle, remonte, etc.)

L... s'assied, allonge la langue, agite le pied gauche, place ses deux coudes l'un sur l'autre ; la physionomie est moqueuse (PLANCHE XXVI).

Nouvel effroi : « Pardon ! Pardon, Monsieur ! Laissez- moi... » Elle s'agenouille, les mains jointes, se plaint, se recourbe, tend le dos, est suppliante comme une personne menacée.

Enfin, elle écoute, entend la musique (PLANCHE XXIV) et au bout de quelques instants reprend connaissance.

Dans une autre attaque, après la période épileptoïde et la période clonique, nous observons l'attitude du crucifiement, l'attitude de la menace (PLANCHE XXVII), l'appel, l'érotisme, la supplication amoureuse, enfin la lutte contre M. C. - « Vous m'avez trop serré la gorge... ce foulard me serre... ma clef...Oh! je ne boirai pas ! (Elle serre les dents). Oh ! vous m'avez fait trop de mal... non, vous n'y arriverez pas. » (Elle croise énergiquement les jambes, résiste violemment à C.., qui veut la prendre de force; elle suffoque : « Au... secours » - Ensuite, elle s'assied : attitude de la moquerie :. « Il ne m'a pas attrapée. » Enfin, elle entend la musique (hallucinations de l'ouie),se relève, s'asseoit sur son oreiller, cache sa figure dans les mains, pleure, parle bas et se réveille : la série est terminée.

En juillet, août, septembre et octobre, L... a eu des attaques à maintes reprises, arrêtées soit par le courant d'une pile Trouvé, soit par le compresseur imaginé par M. Poirier, sur les indications de M. Charcot et les nôtres. C'est aussi durant cette période qu'ont été observés, chez elle, l'influence du magnétisme, du diapason, d'un bruit fort et soudain, de la 1umière électrique, de la lumière au magnésíum, l'hypnotisme , etc. Nous reviendrons dans le volume suivant sur tous ces phénomènes.

24 novembre. - A sa leçon, M. Charcot a provoqué une contracture artificielle des muscles de la langue et du larynx (hyperexcitabilité musculaire durant la somniation). On fait cesser la contracture de la langue, mais on ne parvient pas à détruire celles des muscles du larynx, de telle sorte, que la malade est aphone et se plaint de crampes au niveau du cou. Du 25 au 30 novembre, on essaie successivement . 1°, l'application d'un aimant puissant qui n'a d'autre effet que de la rendre sourde et de contracturer la langue; - 2°, de l'électricité; - 3°, de l'hypnotisme; - 4°, de l'éther : - l'aphonie et la contracture des muscles du larynx persistent. Le compresseur de l'ovaire demeure appliqué pendant trente-six heures sans plus de succès. Une attaque provoquée ne modifie en rien la situation (FIGURE 8).

1er décembre. - L.. a, ce matin, une série d'attaques qui ne changent pas l'aphonie. Inhalation de nitrite d'amyle; la voix revient; la malade dit qu'elle a éprouvé une sensation de décrochement; pendant l'inhalation, il lui semblait que quelque chose se décrochait et se raccrochait.

2 décembre. - L.. a perdu de nouveau la voix au bout d'une heure. - Inhalation de nitrite d'amyle; retour définitif de la voix.

7 décembre. - La sensibilité est revenue complètement.

31 décembre. - L... a conservé sa sensibilité Elle n'a pas eu d'attaques dans le courant du mois. Depuis quelques jours, elle remplace provisoirement une infirmière; elle s'acquitte bien de ces fonctions et est très désireuse d'avoir sa sortie. Cette amélioration sera-t- elle durable? c'est-ce que nous saurons plus tard.

Si nous entrons dans des détails minutieux sur l'enfance des malades dont nous rapportons l'observation, sur les circonstances qui ont produit l'hystérie convulsive, ce n'est certes pas dans le but de développer outre mesure des faits qui sont suffisamment intéressants pour qu'on en élague tout ce qui serait superflu. Mais c'est parce que nous désirons faire ressortir les caractères qui distinguent les hystériques, permettent de les reconnaître avant l'apparition des crises convulsives; c'est aussi afin de montrer, d'une façon évidente, les causes qui ont exercé une influence; c’est enfin pour que nos lecteurs puissent apprécier nettement les rapports qui existent entre les événements de la vie réelle et les différentes phases de la période de délire des attaques.

Les antécédents de L... nous font voir combien son enfance a été négligée. La conduite de la mère, les relations que le frère établit entre sa sœur et ses amis, expliquent en partie la conduite.... légère de la malade. Le fond, chez elle, était bon; elle a même conservé, malgré tout, une certaine naïveté, et, en réalité, elle est plus réservée, moins licencieuse, que sa vie et ses discours ne le feraient croire à un examen superficiel.

Tout en elle, du reste, annonce l'hystérique. Les soins qu'elle apporte à sa toilette; l'arrangement de ses cheveux, les rubans dont elle aime à se parer. Ce besoin d'ornement est si vif que quand elle est en attaques, s'il se produit une rémission elle en profite pour attacher un ruban à sa camisole; ceci la distrait, lui fait plaisir : «Quand je m'ennuie, dit-elle, je n'ai qu'à faire un nœud rouge et à le regarder... » Il va de soi que la vue des hommes lui est agréable, qu'elle aime à se montrer et désire qu'on s'occupe d'elle.

L'hystéro épilepsie a débuté, dans ce cas, plus de deux années avant l'apparition des règles et, dès les premiers temps, elle offrait les symptômes principaux que l'on rencontre chez les hystéro-épileptiques pubères. L'hyperesthésie ovarienne était présente et la compression de la région hyperesthésiée suffisait à arrêter les attaques. Les notes qui nous ont été remises sur son séjour à l'Hôpital des Enfants-Malades ne laissent aucun doute à cet égard. Ce n'est pas là, d'ailleurs, un cas isolé ; M. Charcot en a cité d'autres dans ses leçons et nous-même avons eu l'occasion d'en observer un certain nombre.

Les attaques de délire, dont nous avons signalé déjà l’existence- à l'état isolé, se sont présentées chez L…., sous une forme comparable jusqu'à un certain point à l'état de mal. On se rappelle que celui ci se compose, à son plus haut degré, d'attaques hystéro-épileptiques complètes, qui se succèdent pendant des heures; - à un degré moins accusé, d'attaques épileptiformes, survenant coup sur coup, également durant un long temps. - Le délire que nous avons décrit était lui-même constitué par des attaques se suivant pour ainsi dire sans intervalle, attaques dans lesquelles on voyait se reproduire les mêmes scènes, dans un ordre presque tout à fait régulier.

Dans ce cas, de même que dans les précédents, nous avons vu les hallucinations ou les visions gaies se substituer aux hallucinations tristes, ainsi que M. Charcot l'a fait remarquer. Celles -ci se rapportent à Jules, l'ouvrier peintre, à M. C..., son séducteur, au chariot des morts, aux scènes violentes qui ont eu lieu entre la malade et ses parents. Les hallucinations gaies ont trait à ses aventures galantes, elle revoit ses amants, des jardins avec beaucoup de fleurs, rouges surtout; elle entend la musique militaire, etc. (Quand l’éther est administré aux hystériques, en dehors des attaques, il ne paraît déterminer que l’hystérie gaie). La malade prend successivement toutes les attitudes en harmonie avec les scènes qui se déroulent devant elle.

Le délire hystérique, a trait, en définitive, aux ,différents événements qui ont marqué la vie de L... La seule particularité à relever c'est que son délire est plus expansif que celui des autres malades.

Soit avant, soit après leurs attaques, les hystériques se livrent à des actes extravagants : elles sautent par les fenêtres, grimpent dans les arbres, montent ,sur les toits, exécutant tout cela avec une agilité vraiment surprenante et semblant inconscientes des dangers auxquels elles s'exposent.



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