Lippa Ariosto  

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Lippa Ariosto was a courtesan who later married to Obizzo III d'Este, Marquis of Ferrara.

In a "footnote to an article about the courtesan Ariosta, Pierre Bayle quotes another author's musings about the absurdity of the institution of marriage, or rather the singular power of the Latin liturgical formula “ego conjugo vos”." (A Wicked Company)

Bayle's entry in the Dictionnaire Historique et Critique

  • ARiosTA {Lippa) , issue d'une noble famille de Ferrare, concubine d'Obizzon, marquis d'Este et de Ferrare, fortifia de telle sorte, par sa fidélité et par son habileté politique, les impresions que sa beauté avait faites sur le cœur de ce marquis, qu'il la reconnut enfin pour sa femme légitime l'an 1352. Obizzon mourut la même année, et lui laissa l'administration de ses États, dont Ariosta s'acquitta très-bien pendant la minorité de ses onze enfants. C'est d'elle qme descend la maison d'Esté, qui subsiste encore dans la branche des ducs de Modène. D'après la remarque judicieuse de M. le Laboureur, Lippa Ariosta rendit plus d'honneur à sa famille qu'elle ne lui en avait été.

Bayle's footnote on the absurdity of the words "Ego conjungo vos"

n ne fau-oit affez admirer l'efRcaee iinguliere du Mariag" : car enfin , elie fait chang;.r de nature les trois efpec«s

  • Art. Garmiehe.

t'^} iU.a.io;i du Voyage de Polggpe»


414 Analyse

de temps : le palTé ne relevé pas moins

de fes influences que le préfent , & que

l'avenir. » N'admirez - vous pas , dit

» BuJJi Rabutin , quelle force a l'ufa-

» ge , & quelle eiè fon autorité dans

» le monde ? Avec trois mots , qu'un

» homme dit , Ego conjungo vos , il

» fait coucher un garçon avec une fille,

» à la vue & du confentement de tout

» le monde ; & cela s'appelle un Sacre-

i> ment adminillré par une perfonne

» facrée. La même adion, fans ces trois

» mots , eft un crime énorme , qui dés-

T> honore une pauvre femme , & celui

» qui a conduit l'ahaire s'appelle, ne

» vous déplaife, un M Le père & la

7) mère , dans la première atïàire , fe » réjouilTcnt , danfent, & mènent eux- » mêmes leur flUe au lit ; & dans la fe- j> conde , ils font au défefpoir , ils la » font rafer , & ils la mettent dans un X» Couvent. Il faut avouer que les Loix » font bien plaifantes. » Ce n'eft point- là le merveilleux de l'affaire : la princi- pale fingularité confifte dans l'efrét ré- troadif. Notre Ariofla avoit été concu- bine : fes enfants étoient bâtards ; c'é- toit une tache à fon honreur , & à fa Maifon ; mais tout cela fut effacé, lavé, anéanti ^ par les trois paroles du Prêtre^


DE B A y L E. 41^

Ego conjungo vos. Le Marquis de Fer- rare , époufant cette Maîtreliè un peu avant que de partir de ce monde , la convertit en femme d'honneur , & don- na la qualité de légitimes à des enfants qui étoient dûement chargés de la qua- lité contraire. Une femblable métamor- phofe fe voit tous les jours , & il y a eu des gens qui ont prétendu que les en- fants mêmes, qui font nés dans un temps où les pères & les mères ne pouvoient pomt fe marier faute de difpenfe , doi- vent être légitimés par un fubfiqucnt mariage; mais le Parlement de Paris jugeacontre cette prétention, l'an 1664. On demandera peut-être pourquoi ce Marquis n'en vint là que l'année de fa morr. Je pourrois répondre qu'un concubinaire , qui fe fent proche de fa fin , eft beaucoup plus difpofé à tenir cette conduite , que s'il efpéroitde vivre encore long- temps. Les remords de la confcience excités d'eux-mêmes , ou par les difcours d'un Cafuifle , font plus vifs , quand on a peur de mourir ; on fait donc moins de difficulté de paffef par une cérémonie fàcheufe qui les ap- paife. Ajoutez à cela , qu'un homme follicité au mariage par une MaîtrelTe donc il jouit , peut s'imaginer qu'elle


é^i6 Analyse

fera mille fois plus complaifante , & plus fideîle , pendant qu'elle fe flatte de parvenir à la qualité de femme légi- time ; au lieu qu'y étant parvenue , elle feroit peut-être éclater fa fierté , fa mauvaife humeur , &: fes autres défauts. On trouve donc a propos de la tenir en haleine par une lïmple efpcrance ; mais quand on fe voit fans cfpoir de guéri- fon , on renonce à tous ces ménage- ments. Quoi qu il en foit , il fe trouve desperfonnes fi féveres , que la conduite de ce Marquis de Ferrare , & celle de fes imitateurs , ne leur plaît point : ils vou- droient qu'une fille , ou qu'une femme, qui s'eft déhonorée , & qui a long- temps été en fcandale k tout un pays , fût toute fa vie fous la flctrifîlire , & que l'exemple de fa réhabilitation ne put point îervir d'amorce à d'autres filles, & ne leur cachât pas, fous unefemblablc efpérance , l'infamie du concubinage. *.



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