Les Phares  

From The Art and Popular Culture Encyclopedia

(Difference between revisions)
Jump to: navigation, search
Revision as of 10:23, 13 March 2008
Jahsonic (Talk | contribs)

← Previous diff
Current revision
Jahsonic (Talk | contribs)

Line 1: Line 1:
{{Template}} {{Template}}
-'''''Les Phares''''' is a poem by [[Baudelaire]] published in ''[[Les Fleurs du mal]]'', in the section [[Spleen et idéal]].+'''''Les Phares''''' (English: '''The Beacons''') is a poem by [[Baudelaire]] published in ''[[Les Fleurs du mal]]'', in the section [[Spleen et idéal]].
-[[« J’aime le souvenir de ces époques nues »|''J’aime le souvenir...'']]|[[La Muse malade]]}} 
-<poem><br> 
-<pre> 
'''VI. — Les Phares''' '''VI. — Les Phares'''
-Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse,+[[Rubens]], fleuve d’oubli, jardin de la paresse,<br>
-Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer,+Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer,<br>
-Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse,+Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse,<br>
-Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer ;+Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer ;<br>
- +<br>
-Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,+[[da Vinci|Léonard de Vinci]], miroir profond et sombre,<br>
-Où des anges charmants, avec un doux souris+Où des anges charmants, avec un doux souris<br>
-Tout chargé de mystère, apparaissent à l’ombre+Tout chargé de mystère, apparaissent à l’ombre<br>
-Des glaciers et des pins qui ferment leur pays,+Des glaciers et des pins qui ferment leur pays,<br>
- +<br>
-Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,+[[Rembrandt]], triste hôpital tout rempli de murmures,<br>
-Et d’un grand crucifix décoré seulement,+Et d’un grand crucifix décoré seulement,<br>
-Où la prière en pleurs s’exhale des ordures,+Où la prière en pleurs s’exhale des ordures,<br>
-Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement ;+Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement ;<br>
- +<br>
-Michel-Ange, lieu vague où l’on voit des Hercules+[[Michelangelo|Michel-Ange]], lieu vague où l’on voit des Hercules<br>
-Se mêler à des Christs, et se lever tout droits+Se mêler à des Christs, et se lever tout droits<br>
-Des fantômes puissants qui dans les crépuscules+Des fantômes puissants qui dans les crépuscules<br>
-Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;+Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;<br>
- +<br>
-Colère de boxeur, impudences de faune,+Colère de boxeur, impudences de faune,<br>
-Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,+Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,<br>
-Grand cœur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune,+Grand cœur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune,<br>
-Puget, mélancolique empereur des forçats,+[[Puget]], mélancolique empereur des forçats,<br>
- +<br>
-Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,+[[Watteau]], ce carnaval où bien des cœurs illustres,<br>
-Comme des papillons, errent en flamboyant,+Comme des papillons, errent en flamboyant,<br>
-Décors frais et léger éclairés par des lustres+Décors frais et léger éclairés par des lustres<br>
-Qui versent la folie à ce bal tournoyant,+Qui versent la folie à ce bal tournoyant,<br>
- +<br>
-Goya, cauchemar plein de choses inconnues,+[[Goya]], cauchemar plein de choses inconnues,<br>
-De fœtus qu’on fait cuire au milieu des sabbats,+De fœtus qu’on fait cuire au milieu des sabbats,<br>
-De vieilles au miroir et d’enfants toutes nues,+De vieilles au miroir et d’enfants toutes nues,<br>
-Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;+Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;<br>
- +<br>
-Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,+[[Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges]],<br>
-Ombragé par un bois de sapins toujours vert,+Ombragé par un bois de sapins toujours vert,<br>
-Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges+Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges<br>
-Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;+Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;<br>
- +<br>
-Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,+Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,<br>
-Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces ''Te Deum'',+Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces ''Te Deum'',<br>
-Sont un écho redit par mille labyrinthes ;+Sont un écho redit par mille labyrinthes ;<br>
-C’est pour les cœurs mortels un divin opium !+C’est pour les cœurs mortels un divin opium !<br>
- +<br>
-C’est un cri répété par mille sentinelles,+C’est un cri répété par mille sentinelles,<br>
-Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;+Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;<br>
-C’est un phare allumé sur mille citadelles,+C’est un phare allumé sur mille citadelles,<br>
-Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !+Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !<br>
- +
-Car c’est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage+
-Que nous puissions donner de notre dignité+
-Que cet ardent sanglot qui roule d’âge en âge+
-Et vient mourir au bord de votre éternité !+
-</pre>+
<br> <br>
 +Car c’est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage<br>
 +Que nous puissions donner de notre dignité<br>
 +Que cet ardent sanglot qui roule d’âge en âge<br>
 +Et vient mourir au bord de votre éternité !<br>
{{GFDL}} {{GFDL}}

Current revision

Related e

Wikipedia
Wiktionary
Shop


Featured:

Les Phares (English: The Beacons) is a poem by Baudelaire published in Les Fleurs du mal, in the section Spleen et idéal.

VI. — Les Phares

Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse,
Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer ;

Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l’ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays,

Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d’un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s’exhale des ordures,
Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement ;

Michel-Ange, lieu vague où l’on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;

Colère de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand cœur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats,

Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et léger éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant,

Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De fœtus qu’on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d’enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;

Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;

Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes ;
C’est pour les cœurs mortels un divin opium !

C’est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C’est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !

Car c’est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d’âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !



Unless indicated otherwise, the text in this article is either based on Wikipedia article "Les Phares" or another language Wikipedia page thereof used under the terms of the GNU Free Documentation License; or on research by Jahsonic and friends. See Art and Popular Culture's copyright notice.

Personal tools