Antiquités d'Herculanum (Sylvain Maréchal)  

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"The pious Emperor Theodosius abstained from destroying the not very decent statues and other relics of the heathen, in order to perpetuate and expose all the absurdity and infamy of false religions, and to inspire contempt and hatred of them." --Sylvain Maréchal

Le pieux Empereur Théodose s'abstint de détruire les statues peu décentes et autres monu mens des Payens par un motif assez singulier. C'étoit pour perpétuer et montrer au grand jour toutle ridicule , toutes les infamies des fausses Religions, et pour en inspirer le mépris et l'abomination.

--Antiquités d'Herculaneum

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Les Antiquités d'Herculaneum, ou les plus belles Peintures antiques, et les Marbes, Bronzes, Meubles, etc. etc. Trouvés dans les excavations d'Herculaneum, Stabia et Pompeia, avec leurs explications en françois (1780) is a 9 vols book on the Herculaneum finds.

The text is by Pierre Sylvain Maréchal and the engravings by Francois-Anne David.

Full text of volume 1

PICTAV. S . J. FORT TO Bibliothèque de Pst ce 23 de Warenghien :


AK 177/ 44 ANTIQUITÉS D 'HERCULANUM . TOME PREMIE R . BIBLIOTHÈQUE S. J. Le Fontaine CHANTILLY WOG

. 5 N

11、全 - - - - 1: OP . NTIQUITEN D 'HERCULANUM GRATEES PAR FLX DATID Avec LEURSEXPLICATIONS Par P. Sylvam MA 11 TOME AGE RE PARIS 4 . David , huleen BIBLIOTHÈQUE S. J. Les Fontaines 60 - CHANTILLY

ANTIQUITÉS D 'HERCULANUM , Ou les plus belles Peintures antiques, et les ' Marbres , Bronzes , Meubles , etc. etc . trouvés dans les excavations d 'Herculanum , Stabia et Pompeia , GRAVÉES PAR F . A . DA VID , AVEC LEURS EXPLICATIONS , PAR P . S . MAR É CH A ' L . TO M E PREMIE R . A PARIS , Chez l’A UTEUR , F . A . D A VID , rue Pierre-Sarrazin , nº. 13. M . DCC. LXX X .

PR É ČIS HISTORIQUE SUR LA VILLE D 'HERCULANUM . HERCULE revenant d'Espagne, et son armée navale ayant touchéles bords du fleuve Sarno , il s'y arrêta pour faire aux Dieux un sacrifice , dans lequel il leur offrit la dime du butin qu' il avoit fait sur les brigands des Gaules. Au même endroit où sa flotte avoit relâché, il bâtit une ville de son nom , entre Naples et Pompéïa . Cette ville , située dans la Campanie , sur la côte de la Mer, vis-à -vis du Vésuve , entre deux rivières , fut donc appellée Urbs Herculea ou Herculanum ou Salinae Herculeae , en François Héraclée , Ville ou Salines d 'Hercule , Herculanum . L 'époque de sa fondation peut être fixée invariablement à l'année 60 avant la guerre de Troye , et conséquemment 1278 ans avant l'Ere Chrétienne, d 'après les marbresdeParos, Herculanum futsuccessivementhabitée par les Osques , les Etrusques, les Pelasges et les Samnites , quien ont été chassés à leur tour pour faire place aux Romains : ces derniers s'y établirent et l'occupèrent spécialementl'an 293 avant J. C . Cent ans avant l'Ere Chrétienne , Herculanum étant en trée dans la guerre sociale ou marsique contre les Romains, fut reprise par le Proconsul T . Didius , et quelque temsaprès Tome / fut faite Colonie Romaine; elle devint riche et considérable . Pline et Florus la placent parmi les villes principales de la Campanie . Herculanum , considérablement endommagée sous le règne de Néron , par le même tremblement de terre qui détruisit Pompéïa le 5 Février de l'an 63 de J. C ., fut abymée toute entière le 24 août de l'an 79 , ou la première année de l'Em pire de Titus, par une éruption du Vésuve. Cette ville sub sista donc 1417 ans, ou à -peu -près. On compte vingt-six éruptions du Vésuve , depuis celle qui causa la ruine de cette yille et la mortdu grand Pline. Le souvenir d'Herculanum étoit tellement éteint , qu'au commencement de ce siècle plusieurs Savans disputoient sur le lieu de son ancienne situation. Cependant on a trouvé, en creusant, des traces manifestes d 'une fouille quia précédé de beaucoup la découverte a 'Herculanum faite en dernier lieu . Voyez Winckelmann. L 'an 1706 , le Prince d' Elbeuf, Emmanuel de Lorraine , depuis Duc du même nom , étoit allé à Naples, à la tête de l'armée Impériale , envoyée contre Philippe V . Il y épousa en 1713 la fille du Prince de Salsa. Ce mariage lui fit desirer une maison de campagne aux environs de la Capitale ; il en bâtit une près de Portici, dans un emplacement nommé le Granatiello . En creusant un puits , on perça la voûte d 'un théâtre orné de morceaux précieux. Les découvertes impor tantes qu'on ne cessoit de faire chaque jour , excitèrent l'at tention du gouvernement Napolitain , qui forma opposition aux recherches du Prince d'Elbeuf; tout fut suspendu et oublié de nouveau . Don Carlos devenu Roi de Naples , voulut élever un château à Portici en 1736 . Emmanuel de Lorraine céda son terrein à Sa Majesté Sicilienne , qui fit creuser à quatre -vingts pieds de profondeur perpendiculaire ; et l'on découvrit bien tôt une ville entière qui avoit existé en cet endroit. · Il faut fouiller plus ou moins en avant pour arriver à Her ( 3 ) " culanum ; au -dessus de l'Amphithéâtre , il y a depuis le sol jusqu'aux bancs qui forment cet édifice public , quatre- vingts palmes (1) , ou près de onze toises de France . Toutes les rues d 'Herculanum , pavées de laves du Vésuve , étoient tirées au cordeau , et avoient de chaque côté des ban quettes ou parapets et trottoirs pour les gens de pied , tels qu'on en voit dans les rues de Londres. Les maisons parois sent d 'une architecture assez uniforme et les murs étoient peints à Fresque. Les fenêtres étoient ordinairement fermées de bois pendant la nuit , et ouvertespendant le jour. Le verre qu'on a trouvé à bien peu demaisons étoit très-épais. Il ne périt pas beaucoup de monde dans le désastre d'Her culanum ; car parmi les ruines , on rencontre rarement des squelettes. L 'entière destruction de cette ville a été occa sionnée principalement par des monceaux de sable , qui pro bablement l'auront ensevelie peu -à -peu. Les habitansauront eu le temsde prévoir ce terrible évènement, et en abandonnant leurs maisons, en auront emporté leurs effets les plus précieux. Tvut paroît avoir été enseveli par dégré sous uneespèce de mortier ou ciment très- solide , composé de terre et de cendre du Vésuve. Ce mélange , cette mixtion épaisse et visqueuse qui roule lentement comme feroit du verre fondu et qui en a toute la chaleur , en un mot cette lave a comblé non -seule ment les rues , les places et autres lieux ouverts; maisencore a pénétré dans l'intérieur de tous les édifices sans les endom mager , et en a rempli exactement toutes les parties sans y laisser le moindre vide ; ensorte que tout est plein dans Herculanum . Le cabinet d 'Antiques, situé à Portici , attenantle Palais royal, a été formédepuis 1750 , en conséquence des fouilles d'Herculanum , et par suite de Pompéïa et de Stabia ; on lui a donnéle nom de Museum Herculanense . (1) Le palme Napolitain , plus grand de deux pouces que le palmeRomain , est d 'environ dix pouces, pied de Roi. Aij ( 4 ) a Ce cabinet est composé d'une cour remplie de grands more ceaux , et de douze salles carrelées de marbres en mosaïque tirés de la ville souterraine. La première salle , qui a six armoires , est consacrée à tout ce qui a paru avoir quelque rapport aux sacrifices ; des trépieds, des vases , des coupes , des couteaux , des bassins, des aiguières. Dans la deuxième , on a déposé les lampes sépulcrales et autres divers instrumens de mathématiques , de chirurgie et de musique ; une boëte d'onguens , des ustensiles de fer et et sur- toutde cuivre , un miroir de métal , un parasol , un peigne , des dés , etc . On a rassemblé dans la troisième salle desoutils de maçons et de tailleurs de pierre , des briques et des tuiles , des fu seaux , des cuillers d 'yvoire , mais point de fourchettes ; des masques de caractères différens pour le Théâtre ; des me nottes pour les criminels , des bouteilles de verre et des go belets , un dé à coudre , des éguilles et des ciseaux . On voit dans la salle suivante des balances de l'espèce de nos romaines ou pesons ; mais on n 'en a point trouvé avec deux bassins (1) ; des poids et des mesures. Sur l'un des côtés des poids qui sontde plomb , on lit en relief : eme , achet tez , et sur l'autre , habebis ; et vous aurez . La cinquième salle est une des plus intéressantes : on y a placé un grand nombre de bustes de marbre et de bronze . C 'est-là aussi qu 'on a déposé des manuscrits antiques, écrits (1) On y remarque aussi des balances quiréunissoientà la fois le plateau et la romaine. Des critiques peu éclairés sur les Antiquités , n 'ont donc montré que leur ignorance, en faisant un crime à M . Robin , dansson Tableau pour la ville do Paris , d 'avoir représenté T'hémis avec des balances decette dernière forme. Ce Peintre es . timable n 'a pascru devoirmanquer à la vérité du costumepour plaire à ces demiAmateurs , qui font d 'autant plus de tort aux Arts, qu'ils découragent les Artistes par leurs fausses lumières ou leur injusto persiflage. ( 5 ) en deux colonnes et d'un seul côté ; les uns sur des écorces d 'arbre , les autres sur des feuilles de plante : ils sont deve nus très-noirs et très- cassans ; il faut bien des précautions pour ne les pas rompre en les déroulant, car ils sont tournés ou sur eux-mêmes , ou sur un cylindre de bois , ou sur deux rouleaux creux ; un Religieux a imaginé des moyens ingé. nieux et une machine très-commode pour les dérouler avec le moinsde dommages et de lacunes possibles. Dans cette même salle , on peut lire quatre de ces anciens manuscrits mis sur toile. Ils sont tous les quatre du mêmeauteur , Phi lodemus ; l'un traite de la Musique et l'autre de la Philoso phie ; le troisième de la Rhétorique , et un quatrième de la Morale. Puissent-ils devenir bientôt publics ! Dans la même armoire , on a placé l'encre et des tablettes avec leur stylet. On y remarque aussi des espèces d 'empreintes ou cachets de cuivre gravé. On a trouvé encore une espèce de plume de bois ou de roseau , dont le bec taillé comme celui des nôtres, n 'étoit point fendu . Une armoire entière de ce cabinet est destinée aux Priapes trouvés dans les fouilles d 'Herculanum : les uns servoient d'ornemens aux lampes et ailleurs ; ies Dames de ce tems portoient les autres à leur col, plusieurs sont ailés ; quel ques-uns représentent un animal dont chacune des parties seroit Priape elle-même , la tête , les pieds , etc. Des pré jugés religieux , autant que le libertinage , ont multiplié ces images , symbole de la génération etmême de la cause uni verselle qui donne la vie à tout ; tant les extrêmes se tou chent, ou plutôt tant les moeurs des hommes changent et different ! La simplicité et l'innocence de nos ancêtres ne trouvoient rien d 'indécent dans les objets qui aujourd 'hui font rougir la pudeur. Dans la sixième salle sont de grands landiers de fonte , propres à porter des lampes , et qui ressemblent à nos gué ridons modernes ; dans un retranchement on a réuni tout ce qui concerne la cuisine. ( 6 ) La septième contient deux grands bronzes représentant des Gladiateurs et quantité de petites figures ou divinités du paganisme. Près et dans la huitième salle , on voit un beau vase , une Vénus pudique de marbre blanc , de belles colonnes d'albâtre , de marbre verd , etc. Au milieu de la neuvième salle , est un faune. On y a aussi suspendu par son anneau un petit cadran solaire qui a la forme d'un jambon , la queue de l'animal sert de gnomon . Dans les fouilles de la ville souterraine on a trouvé aussi des camées bien gravées sur des pierres fines , mais point de diamans blancs; on a ramassé desmédailles , des monnoies , des ar neaux d 'or pour passer dans les bras , des bagues , des colliers , plaques d 'or et bracelets , de longues épingles d 'ar gent pour le chignon des femmes . Dans cette salle on a rassemblé aussi des denrées et des fruits de différentes plantes , des amandes encore dans leurs enveloppes , des figues , des noyaux de pêches et d ’abricots , des boutons et des fleurs de grenadiers . On conserve du vin qui ressemble à un morceau de verre noir et qui fut trouvé au fond d 'un vase de terre avec cette inscription : Herculani nonius. On y a aussi placé deux pains ronds, une bouteille d 'huile , de la poix , des semcllo . do souliers , des boutons d 'habit plus gros que les nôtres , un morceau de gaion d 'or pur , du rouge à l'usage des Dames , et des filets ou réseaux. Le dixième cabinet renferme plusieurs idoles en bronze. Dans celui qui suit , on a transporté des mosaïques et une figure demarbre blanc dontles draperies sont peintes en rouge; on y voit aussi deux dains en fonte , etc . Dans la douzième et dernière salle sont des instrumens de guerre , et un pavé ou parquet en marquetterie représentant l'enceinte d'une ville de guerre. De l'autre côté du palais royal de Portici sont les salles destinées uniquementaux peintures antiques d'Herculanum . ( 7 ) Dans un premier sallon , sont les enseignes ou écriteaux. Les tableaux sont peints sur une espèce de stuc. On dit que ceux qui représentent les fruits , les animaux et les oiseaux ont plus de mérite que les autres ; en général les proportions des figures sont régulières ,mais d 'une composition froide. La perspective et la gradation dans les teintes manquoient aux Artistes d'Herculanum , mais ils excelloient dans les dra peries. . Il faut convenir qu'ils avoient moins de secours que nous, puisqu'ils ne connoissoient pas la peinture à l'huile. Beau coup de leurs Tableaux sonten camayeux. Le fond sur lequel ils peignoient étoit blanc ; ils peignoient quelquefois sur le marbre , mais toujours en détrempe. Les peintures ne sont pas de la même beauté que les ouvrages des Sculpteurs dis tingués par une composition d 'un grand style , un excellent Caractère de dessin et une parfaite exécution . Le roi d'Espagne a fondé pour travailler à la description des monumens trouvés à Herculanum , une Académie com posée d'abord de quinze menibres , qui s'assembloient une fois par semaine , chez M . le marquis R . Tanucci de Flo rence , Secrétaire d' État. Nous avons déja 7 volumes grand in- fol. de leur travail ; le premier contient un catalogue de 738 Tableaux , 350 statues , 1647 vases ou meubles , etc . Ce Tome parut en 1755 ; le premier volume des peintures (car ce riche trésor d'antiquité débute par l'explication et la gravure des Tableaux ), fut publié en 1757. Cette superbe collection a été gravée et se continue aux frais de sa Majesté Sicilienne , qui a fait présent de la moi tié de l'édition . ( 8 ) PLAN G H I PREMIÈ R 2 . L 'agréable emplacement d 'Herculanum et des autres villes voisines, étoit plus qu'aucun autre endroit , le Théâtre ou les Romains déployoient leur somptuosité dans la construction de leurs maisons de plaisance , situées le plus souvent sur le bord de la mer. On n 'assure pointque dans ces peintures , les vues de ces maisons soient fidèlement représentées. Dans plus d 'une , on peut soupçonner avec quelque vraisemblance que l'Artiste a voulu transmettre quelques détails qui n 'aſ parte noient qu'à l'Egypte , qu'il s'est livré dans d 'autres morceaux à sa seule imagination , ou bien encore qu'il n'a voulu peindre tantôt quedes parties séparées,dont ces lieux d 'agrémentétoient composés , tantôt qu 'il les a dessinés dans tout leur ensemble. Les édifices qu'on voit dans ce premier fiontispice semblent nous donner une idée de trois corps de logis qui composoient ordinairement une maison de campagne. Columelle dit que le premier de ces trois bâtimens s'appel luit urbana , ou noble , désigné sous le mot de prétoire par Palladio et par d'autres ; Pline cependant le nomme casa ; cette partie étoit l'habitation du maître . La seconde rustica étoit occupée par le fermier et les autres laboureurs ; elle comprenoit encore les étables et écuries ; enfin la troisième partie fructuaria servoit à mettre les provisions nécessaires et les productions du territoire . Lucullus paroit être celui qui introduisit parmi les Ro mains la manie des maisons de campagne sises sur la Mer. C 'est pour cela que Paterculus dit qu'il fut appellé Xer cès togatus. Qui n 'a entendu parler des maisons de plai sance de Baïa , du lac Lucrin , de Pouzzole et de tout ce rivage ? Sénèque le Philosophe parle de la magnificence de celle que César possédoit près d'Herculanum . Consultez Grenius , qui a fait l'énuinération de presque toutes les maisons quiornoient ces beaux lieux . Strabon nous apprend que tous


N : 1. TAL TE Andersenam iento IRIDGE HET TREDISIBIL RO A BE N TURBEERITE E TIETEETTITOR SESSO GRILL Tom . I.

tous ces différens édifices et plantations étoient tellement près les uns des autres , que Baïa , Pouzzole , Naples , Pompéïa , Sorrento et Herculanum , ne sembloient faire qu'une seule et même ville .

  • Cette tour qui se voit sur le devantde notre gravure a exac tement la forme de nos colombiers : peut-être en étoit-ce un .

PLANCHE I I. Nous aimonsmieux garder le silence , ainsi que le fait ici le texte Italien , que de nous abandonner à des conjectures vagues qui n 'apprendroient rien à nos Lecteurs. РІАмснE III. Les Anciensappelloientmonochromata , monocrômes , les peinturés d 'une seule couleur ( camayeux ) , pour lesquelles. ils se servoient ordinairement de cinnabre ; telle semble être la nature du Tableau rendu dans cette planche ; c'est l'un des quatre monocrômes peints sur le marbre que possède le Museum royal : ils sont parfaits dans leur genre et inestimables par leur singularité. Celui-ci tient la première place dans la description des ruines d'Herculanum , parce qu'il a été découvert le premier dans les excavationsdeRésine, le 24 Mai 1746 . Ilest aussi plus précieux que lestrois autres , tant par les figures qui y sontre présentées , qu'à cause dunom de l'Artiste qu'ila eu soin denous transmettredansun coin deson Tableau : Alexandre Athénien l'a peint. Cesmots nous instruisent de la patrie de l'Auteuret même encore du tems où il viroit. Du moins la forme des caractères grecs ( 1 ) nous dénote qu 'il florissoit un peu aupa ravant l’Ere- Chrétienne ; ni Pline ni d'autres Auteurs n 'ont fait mention de cet Alexandre , qui méritoit d 'avoir part à leurs éloges. Quoique le Peintre ait eu le soin aussi de retracer le nom des héroïnes de son Tableau , savoir , Latone, Niobée , Phé bé , Illaire , ou Thelaire et Aglaé (2 ) ; ces renseignemens (1) L 'epsilon , le sigma, et le phi sont écrits à l'ancienne manière . ( 2) Voyez le dictionnaire de la Fable. Tome 1 . ( 10 ) ne peuvent suffire pour nous faire connoltre son intention , en les unissant dans ce groupe. L 'examètre de Sapho , Latone et Niobée étoient étroites amies, ne jette pas beaucoup de jour sur ce sujet , quoiqu 'il autorise la réunion de ces femmes Grecques. On a imaginé plusieurs conjectures pour en rendre raison : (mais comme elles sont toutes vagues et peu satisfaisantes , nous en ferons grace à nos lecteurs ; avec d 'autant moins de peine quelles ne jettent aucune lumière sur la marche et le progrès des Arts. ) Les deux personnes qu'on voit s'occuper agréablement à une espèce de jeu d 'osselets ; méritent particulièrement d 'être remarquées. Les Anciens appelloient ce jeu pentalitizzare (1) , parce qu'on avoit coutumede jouer ainsiavec cinq morceaux de pierre ou d'autre matière et quelquefois avec cinq petits os , ou os selets appellés astragales. Il est à présumer que ce sont de ces petits osselets qu'on voit ici dépeints. On en conserve beaucoup de vrais et de naturels dans le Museum royal. Pollux explique ce jeu des osseletsavec quelques détails.Le pentalita , dit- il , se jouoit ainsi : onjettoit en l'air cinq petites pierres ou calculs , ou osselets , qui étoient d 'abord dans la paumedela main , demanière qu'en la retournanton devoit les recevoir sur le dos de la même main ; et c'est là précisément ce que fait Ilaire dans cette peinture. Les osselets qu'on n 'a voit pu recevoir sur le dos de la main , se ramassoient ensuite à terre , comme il paroît que le fait ici Aglaé. Cejeu étoit plus à l'usage des femmes que des hommes. ( Les Écoliers le jouent encore aujourd 'hui) . L 'astragale des Grecs , etce que les Latins'appelloit talus, est le petit os tiré des agneaux ou d'autres petits animaux. Les Toscans le nommentaliossos , ou taloneou talon . Les Anciens parloient de ces petits os, quand ils disoient, ludere talis. L 'a (1) Ce motlatin estcomposé de deux mots grec : pente, cinq, et lithos , pierre . ( 11 ) liossas a six faces; mais il ne peutse reposer que sur quatre . Eustache , commentateur d 'Homère , a fait ex professo , un traité entier sur ce jeu ;maisil est bien différentde celuiquenous offrece Tableau .Il fautobserver quedans l'antiquité les Artistes représentèrent assez communément dans leurs Peintures et Sculptures de ces sortes de jeux. Pline cite un fameux simula cre de Policlète , représentant deux jeunes Garçonsjouant aux osselets , ce quia fait donner à cette peinture le nom d 'astra galizonies. Pausanias rapporte qu'on voyoit dansun Tableau de Polignote , les deux filles de Pindare , Camire etClitie , oc cupées à cet amusement; Séquino le représente dans unemé daille curieuse avec cette inscription qui ludit , arram det , quod satis est . Dans notre Tableau , on voit plusde cinq osselets , peut être pour rendre le jeu plus compliqué et plus intéressant. Probablement, le peintre du Tableau quinous occupe en ce moment , fut si content de son ouvrage , qu 'il y mit son nom . Sur les morceaux de Sculpture , il n 'est pas ordinaire d'y trou ver le nom de l'artiste; parmiles Tableaux , un seul est venu à notre connoissance avec le nom du Peintre. Les Anciens avoient coutumedemettre lenom des personnages qu'ils pei gnoient. Pausanias remarque que Polignote mettoit à ses pein tures un nom selon son caprice . Pline , dans l'Épître dédicatoire de son Histoire Naturelle à l'Empereur Titus , dit que les anciens Peintres et Sculp teurs mettoient ordinairement des noms à leurs ouvrages avant qu'ils fussent finis . Apelle et Policlète en agissoient ainsi , voulant que leurs ouvrages fussent toujours regardés commeseulement commencés et non pas amenés à leur point de perfection , afin que celui qui voudroit les critiquer , pensât d 'eux , qu'ayant été prévenus par la mort , ils n 'a voient pu mettre la dernière main à leur ouvrage. Mais Pline a ajouté , peut-être avec trop de confiance , qu'il n 'y avoit que trois personnes quieussent fait de pareilles inscriptions. Phidias a gravé celle -ci , sur sa fameuse statue Bij ( 12 ) de Jupiter Olympien : Phidias , fils de Carmide , Athé nien , m 'a fait. Nous avons encore en outre deux exemples de pareilles inscriptions, sur des ouvrages parfaitement finis , un dans le Museum Royal , où on lit sur un buste : Apollo nius m 'a fait. L 'autre est la peinture d 'un vase étrusque du Museum du célèbre Joseph Valetta : on y lit ces mots : Maximus m 'a peint. Quoique la peinture avec une seule couleur paroisse appar tenir aux commencemens grossiers de l'Art , cependant les plus grandsMaitres , dans leurs ouvrages les plus finis , se sontservi de cette manière de peindre. Quintillien l'assure de Polignote et Pline de Xeuxis. Du tems des Empereurs , au rapport de ce dernier Auteur , elle étoit encore en usage. Ces monocrômes sont les premières peintures sur marbre que nous ayons reçuesdes Anciens; on a disputé jusqu'à pré sent s'ils en avoient fait ou su faire : le lapidem pingere de Pline et tout autre passage , signifioit qu'on imitoit la pein ture avec les veines même du marbre, mais non qu'on pei gnoit sur le marbre. Voy. Caylus. PLANCHE I V . Plusieurs objets sont à remarquer dans ce frontispice ; d 'a bord , les caleçons ou culottes que portent visiblement deux des personnages qui y sont figures ; ensuite , la tour et ses fenêtres , qui paroit propre à servir d'habitation ; l'édifice majestueux élevé sur des arches construites dans l'eau , et enfin le pont. Dans le lointain , sont d 'autres édifices , entre lesquels on distingueune pyramide. L 'usagedes culottes n'est pas nouveau ; sansparler d 'Adam , les Perses , les Mèdes et les Scytes s'en servoient , et une partie de la Gaule (Narbonnoise ) , fut appellée Braccata , parce qu 'elle en portoit. Il paroît que dans les premiers tems, les Grecs et les Romains n 'en usèrent point. Il est vrai que Cicéron , dans les offices , Lib . I, dit que les Acteurs avoient t .nt de respect pour l'ancienne discipline , qu'aucun d 'eux


天津E | 一一一一一一 | - - - Tom. 1 .

( 13 ) ne paroissoit sur la scène , sine subligaculo , sans caleçons, ou culottes , et Athénée , Liv . XIII , rapporte que les dan seuses en Thessalie dansoient nues avec leur diazolfe ( cein ture) , suivant leur coutume. Mais Baïsius , dans son traité de re vestiarid , estime que le subligaculum , la diazolfa , la perizona , ne couvroient que les seules parties naturelles , et non pas les cuisses comme le faisoient les bracae , culoties. Suétone dit qu 'Auguste se servoit de caleçons; mais on prétend que ce n 'étoit que des bandages. Alexandre Sévère portoit des culottes. Voyez Saumaise. Honorius défendit de porter des caleçons dans les villes. Quoi qu'il en soit , il est évident d 'après ce paysage , qu'à la campagne on mettoit des culottes dès avant le règne de Titus. D 'après l'édifice que nous avons sous les yeux et bien d'au tres que nous verrons dans la suite , soit Bourgeois , Pré toriens , ou Nobles , il paroît que le goût des Romains dans la bâtisse de leurs maisons de campagne étoit de les construire sur une terrasse , laquelle étoit elle-même portée sur des arches ou arcades faites dans l'eau. Mais il ne faut point confondre avec ces bâtimens le scripto-porticus dont parle Pline : on apelloit ainsi un long portique destiné à la promenade , couvert et fermé par des fenêtres des deux côtés . Au reste , les Romains bâtissoient non -seulement sur la Mer , mais aussi sur les rivières et les lacs , et ils faisoient un grand usage d'eau . La pyramide qu'on voit ici sera , si l'on veut , un sé pulcre . Il y en avoit en effet dans les maisons des champs. Scipion fut enseveli dans sa campagne ; et Adrien dans celle de Cicéron , à Pouzzole . PLANCHE V . Ce beau Tableau a été parfaitement bien conservé. La vi vacité du geste du jeune homme assaillant fait l'éloge de la vive imagination de l'Artiste ; et la contenance du Centaure , assailli au moment même qu'il porte sa 'main hardie sur la ( 14 ) Nymphe effrayée qui le repousse , nous fait entrer dans l'idée du Compositeur habile. Il aura peut-être eu intention d'ex primer quelque scène de la guerre des Lapithes contre les Cen taures . La jeune femme sera donc Hippodamie , épouse de Pirithous , que le Centaure Euritus veut enlever , mais dont Thésée , ou quelqu'autre Héros , se dispose à punir par la mort le téméraire attentat. . Cemarbre peint, ainsi que deux autres gravés par la suite, et à - peu -près de la même grandeur , de la même touche et du plus grand merite , fut trouvé dans les excavations de Résine, le 24 Mai 1749. (Consultez les Mythologues sur le trait de la Fable , auquel ce Tableau paroit appartenir. ) Lisez aussi.Ovide, Métam . XIII , vers 210 et suiv. mais sur-tout Virgile , AEnéide XII, vers 301 et suiv. Il semble que le Poëte ait voulu lutter contre le Peintre , ou bien que celui- ci a tenté d 'imiter le premier. PLANCIE V I. Ce Frontispice est curieux , par rapportaux différens objets qui en occupent le champ. Entre les rochers , on apperçoit un Terme , et sur la porte on observe une roue dentelée . On saitque Numa ordonna aux Romains de distinguer leurs possessions par des bornes , et d'y mettre des pierres consa crées à Jupiter Terminal. On représentoit le Dieu Terme avec un visage barbu , ou par une simple pierre , une petite colonne de marbre ou de bois. On croit que cette roue dentelée servoit à tirer de l'eau , et c'est ce que les Latins appelloient aucla ou rota. Les Grecs se servoient aussi d 'une pareille machine dans leurs moulins à eau. Cependant, commeon a trouvé cette même roue dans - plusieurs peintures , dont les sujets étoient bien éloignés de l'eau , on pense que c'étoit plutôt unedigue, treillis , ou ba lustrade ,peut-être de bois , laquelle on plaçoit aux portes , ou el quelqu'autre ouverture .


R CHE Are REPREREBRARE SHERON N . BE CE BE 02 Tom . I .


Bila elegram T 03 32 CS 2227 R Tom . I.


РLАУсне у ІІ. 5 24-ныхаа Cette Peinture a été šimaltraitée par le temps, qu'on en sent à peine les contours, comme on peut le voir dans le dessin exact de la planche , ce qui ne contribue pas peu à en rendre l'explication encore plus difficile. Le Vieillard nu , en partie recouvert d 'une peau , semble être le gouverneur de cet én fant , ou de cette enfant qu'il tient entre ses jambes, et à qui tout le reste du Tableau paroît avoir rapport. La Bergère ou la Nymphe qui caresse l'enfant, pourroit en être regardée comme la nourrice ; et la femmo, au port majestieux , qui tient par la bride un poulain , en sera ou la mère , ou celle quien connoit toutes les aventures, comme on peutle conjec turer par le doigt index de cette femme, tourné vers l'enfant. On pourroit donc croire que le Peintre a voulu représenter ici ou l'éducation d 'Achille , ou Neptune caché dans sa retraite , ou l'accouchementmystérieux de Cérès , qui, transformée en jument, enſanta la Déesse Régina et le cheval Arion . Quoi qu'il en soit de nos conjectures , quelque soit le sensdu grouppe peint sur ce marbre , il n 'en est pas moins précieux . La pierre ronde ( en forme de cylindre ) avec l'autel posé dessus , comme on en trouve dans d'autres monumens, semble indiquer que le sujet traité ici appartient à quelque Divinité . Le Vieillard a le bras droit couvert ; chez les Grecs , la tu nique qui n'a qu'unemanche, étoit affectée aux esclaves. La peau qui le couvre semble indiquer un Berger ou un Héros . Pour le manteau , qui, montant à travers le col , ferme la bouche de la Nymphe penchée derrière le Vieillard , l'ingé nieuse imagination du Peintre aura peut- être voulu représen ter le secret ou le silence . PLANCHE VII I. Le texte Italien nous abandonne ici. Ce cul-de-lampe a quelque ressemblance pour la construction des bâtimens qui y ( 16 ) sont peints avec la planche quatrième , à laquelle nous ren voyons le Lecteur. РІлмснE L A N C H E I х . Cette Peinture représente unemagnifiquemaison deplaisan ce , ou plutôt un jardin . Près du rivage est une statue sur une haute base ; c'est peut-être un Hercule quiavoit un temple sur le bord de la Mer. Ce pourroit être aussi Glaucus, le Dieu des pêcheurs , ou bien Palémon ; ou Neptune lui-même, le temps ayant sans doute fait disparoître les pointes du trident, dont il ne reste que le manche. On pourroit aussi présumer que les autres figures sont des Laboureurs , dontle Fermier ou le Chef est celui qui tient des clefs. PLANCHE X :

  • (Les ruinesqui composent ce joli cul-de-lampe nous parois sent d'un dessin agréable . Nous n 'avons trouvéaucun rensei

gnement sur ce petit Tableau. ) PLANCHE X I. . Dans les autres peintures du Museum royal, on ne voit que des masquos seulement, ici on peut affirmer qu 'on distingue parfaitement les personnes elles-mèmesmasquées ; mais on ne peut décider avec la mêmecertitude du caractère de ces per sonnages. Il est vraisemblable pourtantque le Peintre a voulu exprimer ici une action tragique , si l'on fait.attention à la tristesse profonde, aux pleurs , et à leurs habits ( de ces trois figures longs et rayés qui , descendant jusques sur leurs pieds, couvrent encore une partie de leur chaussure. Il n'est pasdouteux que cestrois figures sont peintes masquées, puisqu'outrel'alluredeleur visage, qui certainement ne semble pasnaturelle, on di tingue visiblementqu 'elles portentdesmas ques , à cette grande ouverture , à travers laquelle on apperçoit leur


1 LE TILLE IYVO Tom . I.


H A NEBRANKUNRAUPIR SHARON RRUPAPADNUPPARIRINEORURRIRINIES A NAMUN Tom . I . ASSURERESIASINE ARKESABABIERRAINGELESE RSTRASSETTINARRIORITETERTISIA

( 19 ) leur bouche. Leurs chereux épars semblent postiches , tels que ceux dont se servent les Dames à leur toilette (1). On pourroit ranger ces trois femmesdans la classe de celles qu'on appelloit praefixae et qui alloientdevantle deuil, ou de celles quidans l'intérieurdesmaisons s'abandonnoient à toutes les démonstrations de la tristesse , en attendant la cérémonie des funérailles. On en rencontrede semblables sur plusieursmonumensan tiques; et Suétone, dans la Vie de l'Empereur Vespasien , dit que le mime portoit un masque représentant le mort et qu'il contrefaisoit ses dits et actions, commes'il étoitvivant; d'où l'on peut conclure que les masques quelquefois étoient en usage dans les funérailles ; mais il restera toujours une diffi culté à résoudre ; savoir comment ces femmes masquées pou voientimiterau naturel unevive et sincère douleur. D 'ailleurs , dans le Tableau quinous occupe en ce moment, on ne voit ni cadavre , ni pompe funèbre . On pourroit dire , il est vrai, que ces femmes paroissoient quelquefois sur la scène , et que dans notre peinture , on les a voulu représenter ainsi, ou bien peut- être sur la porte du défunt ; mais non autour du mort. Pollux appelle cothurnous etembadas ces chaussures com munes, ou cothurnes bas , que le Peintre sembleavoir voulu indiquer ici. La haute taille et peut- être mal proportionnée de la première des trois figures nous confirme dans la pensée qu 'il y a ici des personnages tragiques , dont le propre étoit d'imiter la grande et majestueuse taille des héros et des hé roïnes : ce qui cependant a fait croire à d'autres que les vé ritables et hauts cothurneo con cux qui , couverts par les vêtemens , ne paroissoientpas. Consultez l'article des masques dans l'élégant et savant ouvrage intitulé : Description des pierres gravées du cabinet de monseigneur le Duc d 'Orléans , par MM . Lachaud et le Blond . Tome premier , in -fol. ( 1) Cette dernière phraso est exactement traduite de l'Italien . Tome I . ( 18 ) PLANCHE XII. On voit ici plusieurs bâtimens qui forment un petit village. PLANCHE X II I . Cette Peinture , l'un des morceaux les plus considérables du Museum royal, peut aussi en être regardée comme l'un des plus beaux. Elle fut trouvée avec plusieurs autres, dans les excavations deRésine , lors des premièresdécouvertes , faites. en 1739. Ce tableau étoit placé dans un grand appartement qu'on a cru un temple. Au moment qu'on le mit au jour , il étoit parfaitement conservé ; les couleurs en étoient fraiches et vives ; mais le tems leur a fait perdre , depuis, beaucoup de leur vivacité . Les figures en sont très -bien disposées , et chaque partie de ce sujet appartient à un grand talent. Cette peinture représente la célèbre Fable de Thésée dans l'isle de Crète. Ce Héros est peint nu ; sa taille est celle d 'un géant; il porte une massue noueuse , et il a une bague au doigt an "mulaire de la main gauche (1). On y a peint aussi plusieurs jeunes Athéniens et plusieurs filles , grouppés dansdifférentes - attitudes convenables aux transports de leur reconnoissance. Ces Personnages paroissent sortir de la porte du labyrinte. - ( 1) Les Planches étantógravées du mêmesens que l'in -folio que nousréduisons , la bague se trouve à la main droite dans notre Es tampe. C 'est un léger inconvénient, qui cesse même d'en être un aussi-tôt qu 'on en a prévenu . Les plus habiles Artistes se le sont per mis ,mêmedans des gravuresoriginales. Voyez , par exemple , les Conseilses de Beauvarlet et les Musiciens ambulansdeWill, etc . à plus forte raison dans celles-ci qui ne sont que des réductions. Faire disparoître ce défaut, nousauroit pris trop de tems et depeine , et Dous eûtmis dansle casdene pouvoir répondre avec exactitude aux

  • engagemens contractés envers le public. * *

Quecette Note nousserve d 'excuse , et d 'avertissement à nos Lec. leurs , toutes les fois qu'ils rencontreront dans nos-Estampes un Şujet rendu en sens contraire à celuide l'original. . . ( 19 ) Etendu aux pieds da vainqueur , le Minotaure est d'une forme toute autre que celle qu'on remarque sur les médailles. La Déesse qu 'on apperçoit dans le haut du tableau , assise et tenant d'une main l'arc et la flèche , représente la Divinité

  • protectrice de Thésée.

Egée , Roi d 'Athènes, ayant fait tuer Androgée , fils de Minos, Roi de Créte , les Crétois , pour venger cette mort, déclarèrent la guerre aux Athéniens. Alors affligée de la peste , Athènes fut obligée de souscrire au traité du Roi de Crète , dont les conditions étoient que , dans un tems pres crit , elle fourniroit un nombre déterminéde jeunes garçons et de jeunes filles , pour servir de victimes au Minotaure. Ce monstre étoit le fruit de l'union infème de Pasiphaë , fille de Minos , avec un Taureau . Il étoit renfermé dans un la byrinthe , duquel il n 'étoit plus possible de sortir dès qu'une fois on se trouvoit perdu dans ses longs détours. Le tems ap prochoit où l'on devoit pour la troisième fois payer le tribut au monstre , lorsque Thésée , fils d 'Etra et d ’Egée , sorti de Trézène sa Patrie , où il avoit été élevé, vint à Athènes pour y retrouver son père. Il ne put voir la désolation de cette Ville sans en être touché , et s'offrit généreusement à être du nombre des malheureuses victimes. Arrivé en Crète , il devint amoureux d 'Ariadne , fille de Minos, et lui plut tellement qu 'elle lui enseigna le moyen de sortir du labyrinthe après qu'il auroit tué le monstre . Plutarque , dans la vie de Thésée , Diodore, Apollodore , Hyginus, Catulle et presque tous les Poëtes , ont fait mine . tion de ce trait , el l'ont tous nané d 'une façon différente. Plusieurs Savans ont expliqué cette Fable d'une manière assez naturelle.Minos étantinfirme ou éloigné de sa femme , Pa iphaë aina un jeune hommenomméTaurus , lequel , selon Plutarque , étoit Commandant de la flotte du Roi de Crète. La Reine en eut deux enfans , dontl'un ressembloit à Minos et l'autre à son père. Aimeroit-on mieux cette autre explication que nous devons Cij ( 20 ) encore à Plutarque ? Minos institua des jeux funèbres en l'honneur d'Androgée. Le prix du Vainqneur consistoit en esclaves Athéniens. Le premier qui le remporta fut Taurus , rival de Minos. Thésée , ayant combattu et tué ce Taurus qui déplaisoit au Roi de Crète , obtint la liberté de ses con citoyens et l'affranchissement du tribut. La figure de Thésée est nue . Pline nous apprend que parmi les Artistes Grecs , il étoit reçu que le nu convenoit généra lement aux Héros. C 'étoit le génie Grec de ne rien voiler. Philo trate ajoute qu'en particulier , la nudité des pieds étoit consacrée aux principaux personnages. Quant à la chevelure de Thésée elle ne diſfère en rien de celle des jeunes garçons qui l'environnent. Le Peintre aura voulu observer la coutume universellement en usage chez les Grecs. La taille qu'on donnoit ordinairement aux Héros , étoit de dix coudées , comme nous l'apprend Philostrate :or, pour rendre plus sensible la hauteur de celle de Thésée , le Peintre l'a représenté hors des proportions des autres figures qui l'ac compagnent: il a suivi l'exemple de Lisippe , qui, au rapport de Pline , a contribué beaucoup aux progrès de l'Art de la Sculpture en diminuantle volume des têtes , en rendant les corps moins colossals , plus grêles ; afin de faire ressortir davantage la figure principale. La massue avec laquelle Thésée tua le Minotaure, étoit de fer ou de bronze , suivant Pausanias et plusieurs autres Auteurs. Il sembleroit que notre Peintre se seroit trompé ici en la faisant de bois , couvert de noeuds, si Eustache , dans son Commentaire sur Homère , n 'avertissoit pas que cette massue étoit de bois , armée de fer à son extrémité. Pour rendre raison de la bague que Thésée porte à son doigt , il faut se rappeller que ce Héros se vantoit d 'avoir Neptune pour père . Le Minotaure , pour s'en moquer , jetta un anneau dans la mer , en lui disant , que s'il étoit vérita ble vient le fils du Dieu des mers , il lui seroit facile de re trouver la bague. Thésée sur le champ se plonge dans les ( 21 ) eaux , et protégé par Amphitrite , il revient avec l'anneau et une couronne qu'il donna à Ariadne. On soupçonneroitd 'abord que le Peintre n 'a pas ignoré cette Fable : mais quand nous remarquons un pareil anneau au doigt de la jeune fille qui tient la massue , cette conjecture ne peut plus être admise . Aulugèle écrit que les anciens Grecs portoient un anneau au doigt de la main gauche, qui est le plus voisin du plus petit. ( C 'est le doigt que nous appellons annulaire et que nous avons ainsi désigné, parce qu'encore aujourd 'hui nous le des tinons au même usage , sur-tout dans la cérémonie du ma riage ). Les Athéniens envoyoient en tribut au Minotaure sept jeunes filles et sept jeunes garçons, tous les neuf ans , suivant quelques Auteurs , et chaque année selon d'autres. Plusieurs ont cru que la jeune personne , qui tient la mas sue de Thésée et dont la main gauche est ornée d'un anneau et de son chaton , étoit cette même Ariadne qui facilita la victoire du Héros . D 'autres ont imaginé que c'étoit Péribée, la plus belle des sept jeunes Athéniennes , et celle queMinos aima : mais ce seroit se hasarder que de décider ce point. Elle est vêtue selon le costume Athénien et les monumens antiques , expliqués par le P . Montfaucon. On prétend que le fameux labyrinthe de Crète , où l'on en ferma le Minotaure , fut bâti par Dédale sur le modèle du cé lèbre labyrinthe d 'Egypte , qui servoit de retraite aux Cro codiles sacrés et dont la construction merveilleuse surpas soit celle même des Pyramides . Consultez Hérodote , livre d'Euterpe. Lisez aussi l' élégant descriptivu qu'en a fait Ovide, Métam . VIII. Nous ne dirons rien du fil qu 'Ariadnedonna à Thésée , pour ne point répéter ce que tout le monde connoît. Nous ajouterons seulement que Pausanias dit avoir vu un tableau de Thésée , portant le Minotaure enchainé. Notre Peintre a représenté le monstre étendu mort à la porte du la byrinthe : la position qu'il a donnéeà cette figure rappelle un passage de Pline, remarquable dans l'histoire des Arts : il dit , en parlant de Pausanias de Sicyone , I. XXXV. c. 11 : « Il fut l'inventeur d'une manière souvent imitée depuis , » sans pouvoir être égalée. Car pour exprimer la longueur » d 'un beuf ( dans un sacrifice qu'il peignit sur les por tiques de Pompée ), » il ne le présenta pas de côté , mais de » face, et n 'en réussit pas moins à l'exprimer » . Voyez l’es timable traduction de M . Poinsinet de Sivri. LaDivinité qui occupele hautdu Tableau , est-elle Vénusou Diane ? Plutarque et Callimaque penchent beaucoup pour la première , et en effet , si Thésée n 'eut point intéressé le cour d 'Ariadne dans son entreprise , il est douteux qu'ils'en fût bien tiré .Mais l'arc, les flèches et le carquois , sont des attributs af fectés à Diane , que Thésée honora d 'un temple à Trézène. Ce. pendant cette Déesse est toujoursreprésentéeavecun habit court et la jambe découverte ; et dansnotre tableau le vêtementde la figure en question tombe jusques sur ses pieds. On élève aussides doutes sur l'instrumentqu'elle porte : est ce un carquois ? est- ce une trompette ? Le tableau, dontnous venons de rendre compte , étoit peint surles murailles. Cependant, au rapportdePline , li' . XXXV, les Artistesmédiocres peignoient ordinairement sur les murs; les grands Peintres peignoienten tableau , comme un moyen de résister pluslong-temsà la lime du tems, aux fureursdes in cendies et aux accidens des transports. L 'usage antique de peindre sur les murailles s'est renouvellé du temsd 'Auguste ; et cette méthode est encore adoptée pour les édifices , tant publics que particuliers. On a cru que le lieu où l'on a trouvé ce tableau étoit un tem ple , d 'après ce principe de Vitruve , VII , 5 , que les édifices doiventavoir chacun le genre de peinture qui leur est propre . Les tableaux remp'isdefigures , représentantdes Dieux ou des Héros , étoientdésignés parles Ancienssous le nom de Mega logrophie; et différoient de ces autres peintures qui n 'offroient que des sujets de caprice , tels qu'une pêche , un paysage , un morceau d 'architecture , etc.


RE 909 AU 25 box 1 PUUVI BRESS E R BAUER M Tom . I.

( 23 ) N . B . Nous avons adopté cette nuance que les Anciens avoient grand soin de marquer parmi les Arts etmême entre les parties de chaque Art : nous appellons Peintres deGenre les Artistes qui se consacrent spécialement à peindre des ma rines , des paysages, des fruits , des fleurs , même des ba tailles ; et nous ne donnons le titre de Peintre d 'Histoire qu'à nos grands Maitres , qui n 'exercent leurs pinceaux que sur de grands sujets , tirés de l'Histoire ou de la Mythologie . Cependant , qu'on nous permette de hasarder ici une ré flexion ! N 'est- il point injurieux de reléguer dans la classe subalterne des Peintres de Genre, au rang de ceux qui bor nent tout leur talent à bien rendre une fleur ou un animal isolé , un Maitre qui, se livrant à toute la chaleur de son ima gination , à tous les élans du Génie , nous fera frémir en nous offrant le moment d 'une bataille , ou les horreurs d'une tempête et le désespoir d 'un naufrage ? Vernet ( qu 'on nous pardonne de citer ce nom , comme nous citerions celui d'un Peintre de l'antiquité ), Vernet doit-il être confondu avec ces Artistes qui ne sont jamais sortis de l'intérieur d'une ta verne ? etc. etc . PL A N CH Es XIV et X V . Ces Peintures n 'ont aucun rapport avec le Thésée du tableau précédent. Elles furent trouvées en divers lieux ; leur peu d'importance et leur extrême petitesse nous dispensent d 'en faire une explication particulière ; nous en donnons ici les Planches, pour ne point priver le Public du plaisir d'obser ver le goût des Anciens dans ce genre . Ces deux morceaux , représentant des poissons dans l'eau , ne laissent pas que d 'avoir leur prix , quoiqu'ils ne soient pas de la première beauté. Dansla Planche XIV , on voit trois poissons , dont l'un est un rouget , ayant la tête etles nageoires rouges. . La Planche XV offre aussi trois poissons , un rouget , un anchois , et une dorade. ( 24 ) Ce qui forme le carré, ou la bordure de ces deux tableaux , est de couleur violette . Ces deux morceaux étoient peints sur la muraille . PLANCHE X V I. Cette branche de chêne sur un fond noir , a été trouvée si belle qu'elle a étonné les savans et les gens de goût. PLANCHE X V I I. Cette Peinture , d 'une aussi belle manière que celle de Thé sée , et trouvée comme elle dans les excavations de Résine , est vraisemblablement du mêmemaître ; il y règne le même coloris , le même goût : mais le sujet n 'en est pas aussi in telligible . Il paroît dans ce tableau que toutes les autres figu resse rapportent au petit enfantquitette la biche et que l'on suppose être Télèphe. Hercule , son père , orné de ses attri buts caractéristiques , regarde attentivement l'enfant , tandis qu'une jeune fille , remarquable par ses ailes , sa couronne de feuilles d 'olivier sur la tête et par les épis de bled qu'elle porte , montre ce même enfant de la main gauche. Une femme majestueuse , couronnée de fleurs , assise près d 'une corbeille de fruits , semble prendre l'enfant sous sa protection Divine. Elle tient dans sa main gauche une espèce de branche d'arbre. Son air sérieux paroît annoncer qu'elle a quelques circonstances importantes à révéler. Le jeune Faune ou le Dieu Pan , qui se tient debout derrière elle et qui l'accom pagne, contribue beaucoup à la faire ressortir . L 'aigle et le lion apprivoisés ont été certainement placés-là par le Peintre pour rendre son sujet plus clair ; mais il n 'en est devenu que plus obscur pour nous. Diodore IV . 33 , dit que Télèphe fut nourri par une chè vre ; Apollodore III . 9 , Hyginius F . 99 , et Pausanias IX . 31 , rapportent que parmi tous les beaux ouvrages des plus fameux Artistes qu'ils ont vus sur l'Hélicon , ils ont distin gué une biche présentant ses mammelles au petit Télèphe. Herculo ( 25 ) Hercule victorieux , retiré en Arcadie près du Roi Aleus , devint l'Amant heureux d'Augé , fille de son hôte . Le père s 'appercevant des suitesde cette union , ordonna de jetter à la mer l 'enfant et celle qui le portoit encore dans son sein . La mère accoucha en route

le confident

, chargé des ordres cruels de son maitre , trompa le Roi. L 'enfant fut caché sous un gazon dans un bois , et la mère fut vendue à des passagers faisant voile pour l'Asie , et qui la revendirent au Roi do Misie . Cependant , un Berger troura l'enfant qu 'allaitoit une chèvre , et pour cette raison l'appella Téléphe , et le porta au même Prince . Les Auteurs ont donné plusieurs versions différentes de ce trait de la Mythologie . · Tous les Mythologues , ainsi que tous les monumens an tiques , s 'accordent à donner pourattributs à Hercule , l'arc , les flèches , le carquois , la peau de lion et une couronne

Hésiode le couvre même d'une armure . Les fruits qui sont dans la corbeille de notre tableau pa roissent être des raisins et des grenades . On doute beaucoup du nom qu' il faut donner à cette belle femme , assise près de la corbeille . Ne seroit - ce qu 'Augé , la maîtresse d 'Hercule ? Est- ce une Nymphe ou une Divinité ? Lucine ou Minerve ? ou plutôt la Déesse tutélairedela Grèce ? ou bien Flore que le Dieu Pan accompagnoit ordinairement ? Cette femme ne représenteroit -elle pas la Misie où devoit ré gner Télèphe adopté par le Roi de cette contrée et désigné par lui pour être son successeur

Pindare dit que

l'Arcadie étoit abondante en vignes , et que ce pays fertile reconnoissoit Pan pour sa Divinité principale. Les ailes , les épis et la couronne de fleurs ou de feuilles d 'olivier , que porte l'autre femme peinte dans ce tableau , feroient croire qu 'on a voulu représenter le Génie de la Paix et de l'Abondance qui en est la suite

ou celui de la fortune

, et d'une Providence divine qui veilla sur les destins du jeune Téléphe. Le bâton pastoral , les pipeaux et la peau du tigre , sont le D - - - - - - - - - - ( 26 ) attributs ordinaires du Dieu Pan , représentant la Nature . Cependant , dans notre peinture , il n 'a point de barbe , ni de cornes , autres signes caractéristiques de cette Divinité . Mais il ne faut point confondre le Pan des Grecs avec le Faune des Latins. On est bien plus embarrassé encore sur ce qu'on doit con jecturer de l'aigle et du lion apprivoisés. Nous n'entrerons point dans le détail des divers sentimens que cette peinture a fait naître parmiles Savans , entre lesquels quelques-uns ont cru entrevoir une.Allégorie de l'Empire Romain , N . B . Mais aucun Auteur ne s'est avisé de proposer ce tableau comme un sujet natioral , un trait de l'Histoire par ticulière de la ville d 'Herculanum : cependant la figure d 'Her cule , qui est un des principaux objets de cette peinture , auroit po donner quelques dégrés de probabilité à cette con jecture que nous ne faisons qu'indiquer en passant. . - Qu'on nous permette de hasarder encore une autre opinion qui nous paroit assez vraisemblable. Le Peintre philosophe n 'auroit- il pas voulu nous donner ici un emblèmede la Na ture , ou des principaux âgesde la vie de l'homme? L 'enfance , la jeunesse et l'âge viril y seroient alors visiblement expri més. Aucun des attributs qu'on donne à la Nature , quand on veut la personnifier , n 'a été oublié . Sous ce point de vue , ce tableau porte avec lui le plus grand intérêt et mériteroit peut- être de la part des Savans et des Suges l'examen le plus circonstancié. Nous laissons à nos Lecteurs le plaisir de faire ces différentes applications. PLAN G H E X V II I. Cette Frise , qui n 'a aucun rapport avec le tableau de Té lèphe et qui fut trouvée dans un autre endroit , faisoit partie , vraisemblablement, d 'un ornement d 'Architecture . Le Pein treaura voulu mettre, dans les ovales, de petites figures en place des feuilles de trèfle , et des têtes de nioutons entre deux . Si l'on vouloit rendre raison de chacune de ces petites figures , ce seroit une entreprise très-difficile ,


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- - - ( 27 ) PLANC Η Ε Χ Ι Χ . Cette petite peinture nous offre , dans le lointain , quelques fabriques au bord de l'eau , et un bâtiment assez grand. On remarque sur le premier plan une espèce de tour dont la cou verture , un peu élevée , est soutenue par de petites colonnes. L 'usage antique étoit de couvrir les lieux exposés à l'air , tels que les passages , les terrasses , etc. d 'une espèce de banne de toile . Il semble que le toît du temple , qui se trouve isolé au mi lieu de l'eau , soit fait de planches. Le tronc d 'arbre voisin de la tour produit l'effet le plus pite toresque , et suppose dans l'Auteur de ce tableau autant de goût que d 'intelligence. PLANCA E X X . Ce tableau représente une maison de campagne , sur le bord de la mer , ayant deux portiques converts , avec plusieurs grandes fenêtres. On voit à Portici une Peinture toute sembla bleà celle-ci, etnotammentce grand pilier soutenu sur sa bases PLANCHE X X I. Les deux palmiers que l'on voit dans ce tableau , aux deux côtés du bâtiment, pourroit bien indiquer que c'est un tem ple : mais comme tout ce qui est représenté ici est plutôtruines qu'autre chose , nous nous abstiendrons d'en dire davantage. PLANCHE X XI I. Ce petit paysage nous offre encore unemaison de campa ►gne, toujours sur le bord de la mer. La petite barque à voiles qui s'y trouve , rend cette peinture intéressante et variée. PLANCHE X X II I. Ce tableau , d 'une grande beauté dans toutes ses parties, représente le premier des travaux d'Hercule . Ce Héros , à peine né, étouffa deux serpens que Junon avoit envoyéscontre lụi pour le tuer : ce que voyant Alcmène , elle ne putse dém Dij ( 28 ) fendre d 'un mouvement d 'effroi et d 'indignation . D 'une part , assis sur un trône, on voit un homme qui porte la main à son épée , comme pour en frapper les serpens ; de sa gauche (1) il tient un sceptre. D 'un autre côté , Amphytrion porte dans ses bras Iphiclus effrayé . Si l'on confronte cette peinture avec celle de Zeuxis, décrite dans Pline , XXXV. 9 , on pourroit présumer que notre Peintre a imité en partie cet excellent ori ginal. La manière singulière dont Amphytrion est habillé mérite qu 'on examine avec une attention particulière sa tuni que , son épomide, son manteau , son chapeau et ses espèces de bottes. Le collier que porte Hercule enfant, et qui est de couleur d'argent , est digne aussi de remarque. Revenu vainqueur de Thèbes , Amphytrion trouva chez lui Jupiter qui, revêtu de sa figure , avoit pendant son absence séjourné auprès d 'Alcmène son épouse. Les froides care ses de sa femme , à son arrivée , l'inquiét rent ; il aila consulter le Devin Tyrésias, qui lui expliqra tout le my těre . Alcmène , dans le temps prescrit , accoucha de deux enfans ; savoir , d 'Hercule , fils de Jupiter , et d 'I phiclus , sis d 'Am phytrion. Les Poëtes Grecs et Latins se sont fort égayés sur cette aventure , qui a fourni à Plaute età Molière le sujet d 'une Comédie très- plaisante. Selon Apollodore , Hercule n 'avoit que huit mois quand il étouffa les deux serpens. Théocrite lui en donne dix ; cette dernière variante est plus vraisemblable et un peu plus con forme à notre tableau . Phérécide, très-ancien Historien , cité par Apollodore , pr' tend qu'Amphytrion cacha les serpens dans le berceau des eng fans pour reconnoître son véritable fils. La tête d ’Alcmene , dans notre tableau , est tellement en dommagée , qu'on en distingue à peine les contours. Le trône , qu 'on voit représenté ici, est tel que l'offrent les médailles et les bas-reliefs. Le sceptre aussi est conformeà (2) Voyez la Note de la Planche No. XII , page 17. ,


BERGARTENECESESREPRINDERSITATEARERIA - - - - - - - - - - - - - -1 - - - - - - - 1 - - - - റ്റേറ്റ് - - -- - - - 'Tom . I. , - - .1 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - | - - - - - - - - - - ഗ - ം BEENS NEESSINA 2


| | ما / با مسرور انور اور ابراهیم زاده بنام مسیر داده و دو مه . 26 ها | وت aمت بمزززز و ز مزم زمزم アンンンンンン از مرز میز میز من بز بر ن سر اگر کسی میر محرم کر کے Tom . .


( 29 ) ceux qu 'on rencontre sur les monumens antiques , et désigne assez que celui qui le porte est un Dieu ; Jupiter lui-mêine, auquel il étoit particulièrement affecté , sur-tout quand on l' invoquoit pour la paix . On appelloit épomide la tunique et la veste de dessus qui couvre les épaules ; le manteau quirecouvre le tout, ressemble à ceux qui étoient en usage chez les Grecs. Le chapeau , chez les Anciens , servant sur- tout aux voya geurs , convenoit parfaitement à Amphytrion . En Grèce , on avoit coutume, quand on voyageoit , de porter des especes de bottes de cuir , garnies depapyrus ou de liége . Sur le devantde la jambe étoit une ouverture qu'on fer moit avec de petites bandesd 'étoffes ou de cuir. PLANCHE X X I V . Sur un fond noir , on voit une Frise dans toute sa lone gueur; on y remarque trois têtes , dont deux sont peintes de profil : l'autre tête , qu’on a représentée isolée , paroît avoir comme des perles autour de son bonnet. Deux oiseaux cher chentà becqueterdeux papillons . Sur la bande inférieure est le hautd'un fûtde colonne, dont l'ordre d'Architecture n'appartient à aucun des cinq connus et adoptés ; il approche cependant un peu du Corinthien . Letoutn 'estvraisemblablement qu 'un pur capricedu Peintre. P L A N G H E x x V . Ce petit paysage représente , commebeaucoup d'autres , de jolies habitations sises sur le bord de la mer. PLANCHE X X V I. Cette peinture offre dans l'éloignement une grandemaison de campagne sur le bord de la mer ; aux deuxextrêmités sont deux tours ; l'une , ornée d 'un feston , a plusieurs ouvertures pareilles et est fermée par des balustrades. Un pont joint ces deux tours. Leur hauteur est remarquable. Cicéron déclame: ( 30 ) beaucoup contre le luxe de ces maisons de plaisance , quoique lui-mêmeen possédât dix -Inuit. PLANCHE XXVII. Cette admirable peinture, trouvée dans les excavations de Résine en 1739 , semble représenter le jeune Achille qui ap prend du Centaure Chiron à toucher de la harpe ou de la lyre : tout y est digne d'attention ; le beau mouvement du Centaure , la peau dont il est couvert et quiest ajustée d 'un excellentgoût; la plante qui le couronne , et sur-tout ce qui lui sert d 'archet et qu'il tient de la main droite ( 1). Dans Achille , il faut obser ver les brodoquins et le manteau qui forment tout son costume, mais principalement sa manière de toucher les cordes de l'ins trument ; ce quine contribue pas peu à la beauté de cette figure . Les ornemens qui serventde fonds à cette peinture , n 'y répon dont point. On raconte diversement l'origine monstrueuse du Centaure. Les uns disent que Saturne , devenu amoureux de Phylire , fille de l'Océan , se métamorphosa en cheval pour en jouir , et pour éviter d 'être surpris par sa femmeRhée. Phylire , ayant pris la fuite sur le mont Pélion , y accoucha de Chiron moitié homme , moitié cheval. On ajoute que le père fut si pénétré de douleur , à la vue d'un enfantement aussi étrange , qu 'il ne voulutpoint y survivre , et obtint de Jupiter d'être changé en tourterelle. Lisez Apollonius et Hyginus . D 'autres veulent qu'Ixion épris de Junon , cette Déesse pour se soustraire à ses importunités trop vives , ne lui laissa embrasser qu'une nue . Lemonstre en question naquit de cette bizarre union . Consultez Natalis -Comes. Chiron fut très-savant ; il inventa la Botanique , et devint très-expert en Chirurgie ; il fut le maître d 'Esculape pour la médecine, celui d'Hercule pour Þ'Astronomie ; il enseigna aussi la Musique à Achille qui y excella . Voyeż Philostrate , Her. IX . Suidas dit que Chiron Adressa au jeune Héros des préceptes en vers , et qu'il inventa (1) Voyez la Note du No. XIII , p. 17. 5 ( 31 ) la médecine vétérinaire. Quelques Auteurs:prétendent qu 'il fut blessé par une flèche d'Hercule , et que , ne pouvant gué rir la plaie , il vouloit mourir ; mais on ajoute qu'il y appli qua la plante nommée Centaures', et qu'il lui dut sa guéri son. Consultez aussi Pline XXV . 6 . Le Centaure Chiron fut aussi le premier Chasseur ; c'est pourquoi la peau de bête sauvage est un de ses attributs. On ne distingue pas trop bien l'herbe dont le Centaure est couronné. Le Peintre a peut-être voulu représenter celle quo Pline décrit, Liv . XXIV . 14 et XXV. 4 . Sur deux bas- reliefs gravés dans les Antiquités du P . Montfaucon , on voit un petit archet de jonit , semblable à ce lui de Chiron , dans notre planche. Quand à la naissance d 'Achille fils de Thétis , laquelle étoit fille de Chiron , consultez Homère, le Poëte Epičarme, la Mythologie de Fulgence, le Commentaire de Servius sur l' Enéide, et le dictionnaire de Bayle . Voyez sur-tout l'Has . mericus Achilles de Drélincourt. Les opinions sont beaucoup partagées sur l'invention de la harpe et de la lyre , et sur la forme de ces instrumens. Pau sanias éerit que c'étoit une tradition chez les Grecs d 'attri buer l'invention de la lyre à Mercure , et celle de la harpe à Apollon . Mais Plutarque , dans son traité sur la Musique , rapporte qu 'Héraclideattribue à Orphée l'origine de la harpe. Macrobe au contraire , et Fulgence , ainsi que tous les Poëtes, confondant l'un et l'autre instrument, en font honneur indis. tinctement à Apollon. On est dans une incertitude égale si quand il s'agit de déterminer le nombre des cordes. Diodorex écrit que Mercure mit trois cordes a la lyre , dont il fut Pauteur , par allusion aux trois saisons de l'année : celle qui : rendoit un son aigu , pour VEté , celle du sontgrave pour l'Hiver , etcelle qui tenoit le milieu , pour le Printems. Ni comanus, cité par Boëce dans son ouvrage sur la Musique , donned 'abord quatre cordes à lalyre. Corebusen ajouta une cin quième, et Jagnide une sixième. Hoinère , Virgile , Horace et presque tous les Auteurs prétendent que la lyre étoit com posée de sept cordes. Orphée lui en donna neuf, dit-on , en lionneur des neufMuses. Pline VII. 56 , dit qu'Amphion , ou Orphée , ou Linus , suivant d'autres Auteurs , inventa la harpe ; que Terpandre fit monter le nombre des cordes à sept ; que Simonide ajouta la huitième, et Timothée la neu . vième. Fulgence dit au contraire que la lyre d 'Apollon avoit dix cordes. Enfin Pausanias raconte que Timothée le Milé sien fut puni , à Lacédémone , pour avoir osé ajouter sur sa harpe quatre autres cordes , aux sept des Anciens. L 'instru ment représenté dans notre Tableau én a onze. Quand à sa forme, plusieurs Auteurs soutiennent qu'il y en avoit aussi de triangulaires . Outre le beau mouvement que le Peintre a donné au Cen taure , la tête de cette figure est admirable pourl'expression . Dans celle d'Achille , la draperie qui couvre une partie du' nu , est savamment ajustée. La perfection de cette peinture donne la plus grande idée du Maitre qui l'a exécutée : mais nous'ne sommes plus à mêmed 'en apprécier toutes les beautés. La finesse de goût , qui règne dans ce tableau , pourroit faire conjecturer que les deux superbes figures en ont été co piées d'après des statues Grecques ; leur grandeuret l'étendue du lieu où elles ont été trouvées , confirmeroient encore dans cette opinion : plusieurs analogies rapprocheroient notre pein tured 'Achille et de Chiron , du grouppe de Pan et d 'Olimpe , décrit au liv . XXXVI. 5 . de Pline. Dans le Museum floren tinum , on voitune pierre gravéeparfaitement conformeà notre tableau. Notre Peintre voulant y ajouter le coloris , aura été obligé d 'y 'mettre un fonds d'ornemens d 'Architecture , pour en détacher les deux figures , par la distribution de la lumière etdes ombres qu 'il a su y répandre avec intelligence. . PLANCH IS


பாலாபாயமாயையாயமயமா HD JUUUUUUUUT LENTRE சாமானை tre பாவாயாயமாபாபாபாபாப்பாயாயாயாயாயா ! tale - TET - - TEA SAI TtTHEN சார் THE சா SRHIATRISHITAL * - - hành động DHEE GHSI Earts U ROHTHU - PANIRe me n Hitha R EIH VERIபட SERIDEL 2 - Tom . I .


- 多 ,有一日 - - , 已 ? ?

 : : : 六人行/ / -

用量 - : 。 C - - - - 尤其是它? :- 受 。 Tom . I. ( 33 ) PLANCHES X XVIII et X X I X . Ces deux tableaux ronds, qui n 'ont rien de commun avec celui du Centaure et du jeune Achille , ont été trouvés dans des endroits de peu d ' étendue. Ils paroissent représenter des Bacchantes. Celle de la Planche' XXVIII, tient d 'une main un flam beau et de l'autre une sorte d 'instrument dont il n 'est soit aisé de déterminer la nature et l'usage ; il sert peut-e : attiser la torche enflammée . La Bacchante de la Planche XXIX tient un tyrse d 'une main , et de l'autre une espèce de ruban rayé et de plusieurs couleurs. La draperie est jettée avec beaucoup de grace . Cesdeux figures et leurs attributs conviennent parfaitement aux mystères de Bacchus. PLANCIE X X X . On voit dans cette peinture , une partie seulement d 'un ves tibule , de ce que les Anciens appelloient Criptoporticus, Gestationes , Ambulationes ou Tecta Ambulatiuncula , C 'est une espèce de portique , un passage long , droit , cou vert par le haut, mais dont les côtés ne sont point fermés. Des cyprès ou d 'autres arbres semblables accompagnoient ordinairement ces bâtimens. PLANCHE X X X I. Outre les édifices qui sont sur le devant de ce tableau , on remarque dans le lointain un bâtiment qui paroît au milieu de la mer , un pont et deux tours hautes , l'une desquelles est ornée de festons, à - peu -près comme à la Planche XXVI. P LANCI e X X X II. Pausanias, X . 30 , en donnant la description des beaux tableaux de Polignote , rapporte qu'il en a trouvé un digne de toute son admiration. C 'est celui qui représente le Satyre Marsias, assis sur une pierre , apprenant à jouer de la flûte au jeune Olympe qu' il a tout près de lui. Sansdoute que notre Tome I . ( 34 ) peintre n 'a pas voulu représenter autre chose ici , ou qu'il s'est rencontré avec l'Artiste de Pausanias. Nous retrouvons dans cette peinture de Marsias et d'Olympe , les mêmes or nemens d 'architecture que dans le tableau de Chiron et d ’A chille ; ce qui prouve une correspondance entre ces deux morceaux recommandables . Les mythologues ne sont point d'accord sur le père de Marsias. Hyginus , F . 165 , le fait naître d'Eagre. Plutarque dans son traité sur la Musique , veut qu'il soit le fils d'Ia gnide, et Apollodore, Bib . 1 , d 'Olympe. Quoiqu'il en soit , ils conviennent tous que Marsias naquit en Phrygie , qu'il devint un excellent joueur de flûte , qu' il osa défier Apollon , et qu'il en fut écorché tout vif. Diodore , III. 58 , dit qu'il fut le compagnon inséparable de Cybelle , et qu'il observa toute sa vie les loix de la continence avec une exactitude édi fiante dans un Satyre . N . B . Est-ce à cause de cette particularité , que l'Auteur du tableau qui nous occupe en ce moment, a vrapé d 'une peau de tigre la figure de Marsias , avec une nodestie qui ne s'observe guère dans le costumedes Satyres? seroit-ce aussi à cette circonstance qu'il faudroit faire remonter l'origine de la coutume des Prêtres de Cybelle , qui se rendoient eunu ques en entrant au service de cette Divinité ? Suidas fait mention de plusieurs Olympes. Il dit que l'O lympe de notre peinture étoit fils de Méon et de Misias , qu'il étoit joueur de flûte , Poëte et élève du Satyre Marsias , fils d'Iagnide ; qu'il vivoit du tems de la première guerre de Troye. Il ajoute que la musique fut la cause de sa disgrace , étant devenu aussi célèbre que son maître . Tous les autres conviennent qu'Olympe fut disciple de Marsias. Philostrates I. Imm . 20 . v . 21 , dit assez vaguement qu 'Olympe s'exer çoit à chanter et à célébrer la troupe amoureuse des Satyres, et que pendant l'absence de Marsias on venoit en foule pour l'entedre . On n 'est point d 'accord sur le premier inventeur dela flûte ,


her 33 SSS < ? UWING . 2 El ALA Tom I .

. ( 35 ) Hyginus , Fab . 165 , dit que Mine ve fut la première qui imagina cet instrument avec un os de cºrf ; mais Junon et Vénus s'étantmoquécs d'elle , Minerve fo’ t en colère en jetta les morceaux , qui furent trouvés par Marsias. Dio:lore III. 58 , attribue à Cybellc l'invention de l'instrument ap pellé Fistula , composé de plusieurs petits roscaux liés er semble ; ce qu'ayant observéMarsias , il en transporta toute l'harmonie sur la flûte. Pline distingue plusieurs inventeurs et plusieurs instrumens , voyez Liv . VII. 56 . Strabon X , ne fait pas honneur à Olympe seul de l'invention de la flûte , mais il dit qu 'il en a étendu et familiarisé l'usage; qu 'il en trouva les modulations , qu'il les varia et donna des règles sûres pour jouer de cet instrument. Pour l'intelligence de notre tableau , nous ajouterons seu lement que les flûtes qui y sont représentées , sont des instru mens à vent, semblables à nos flûtes ; mais qui dans leur pre mière origine n'avoient que trois ou quatre trous. Voyez l'élégante description qu'en a fait Ovide. La partie principale de la flûte se nommoit en Grec comme en Latin linguetta , parce qu'elle a en effet la forme d 'une langue ; elle sert à in troduire avec justesse le vent dans l'instrument. On la dis tingue assez bien dans notre peinture. D 'après un passage de Pline XXXVI, 5, qui nous apprend que parmi les belles statuesGrecques que l'on voyoit à Rome, on distinguoit Achille et Chiron , Olympe et Pan ; on pour roit conjecturer que l'Auteur de notre tableau a voulu y re présenter ce dernier au lieu de Marsias. Mais outre que Pline lui-même confoud en plusieurs endioits de son Histoire natu . relle , le Dieu Pan avec le Satyre Marsias , ainsi que d'autres Auteurs nomment indistinctement Sylène et Marsias, notre Satyre n 'a ni les oreilles de bouc, ni les autres difformités qu 'on donne ordinairement à Pan et à Sylène : au contraire , le Peintre a mis beaucoup de goût et d 'expression dans cette belle figure. On voit clairement aussi qu'il a voulu faire de ce tableau un pendant digne du précédent. Les mouvemens Eij ( 36 ) qu'il a donnés aux deux grouppes sont bien étudiés ; la tête du Centaure et celle du Satyre sont d'un caractère excellent; l'Achille et l'Olympe ont une très-grande perfection . Cette peinture , ainsi que celle de Chiron et d 'Achille , furent découvertes dans un lieu vaste , surdes murailles. Il paroit vraisemblable que dans tous les appartemens, comme dans tous les édifices , les murs étoient ornés d ' Architecture Arabesque , telle que nous en rencontrons de tems en tems dans les peintures , où sont représentés des figures seules et des grouppes qui n 'ont aucune autre analogie avec ces mor ceaux d 'Architecture , que de faire symmétrie et servir d 'or nement à la muraille . Cependant on nepourroitpas dire pré cisément que dans nos deux tableaux cn question , les fonds d 'Architecture n 'aient aucun rapport avec les sujets repré sentés. PLANCIE X X X I I I. La composition de ce petit paysage est très-variée et très- , agréable , malgré le peu d 'espace qu'elle renferme. Elle nous offre plusieurs maisons , un arbre sur le bord d 'un fleuve ; l'horison est terminé par une montagne assez pittoresque. PLANCHE X X X I V . Ce petit tableau représente de jolies maisons de campagne , situées agréablement sur le bord de l'eau . On y voit aussi un pêcheur qui retire ses filets. PLANCHE X X X V . Cette Peinture nous offre une vuede la mer avec deux pe tites barques à rames. Dans le milieu est un antre , avec un édifice qui a de l'apparence : dans le lointain sont d 'autres bâtimens. On y observe aussi une Nymphe ou Déesse , que les uns croient être Circé , d'autres Diane ou Minerve , et alors l'edifice voisin en pourra être regardé comme le temple.


ZZZSA AA F HERRER SPORT GE CNN 20Z . Tom . I.

(37 ) Le Priape , que l'on voit à l'extrémité de ce tableau , est visiblement le Dieu tutélaire des jardins. On prend quelque fois cependant cette figure pour l'emblême de la fécondité , et pour le génie des femmes honnêtes qui portoient l'image de cette Divinité singulière , en or, en argent et en bronze , suspendue à leur col et à leurs anneaux. On présume aussi que ce Priape peut faire allusion aux infâmes plaisirs de Ti bère ; voyez Suétone. D 'autres y voient aussi le Dieu de la mer . D 'autres encore ne reconnoissent dans cette statue qu'un Therme; et on en rencontre dans les monumens antiques plusieurs fois de semblables.

PLANCHE X X X V I. Cette petite Planche nous offre , ainsi que le No. XXXIV , de petites maisons des champs, accompagnées de jardins , et sises toujours au bord de l'eau. PLAN CI E X X X V I I. Nous ne nous flattons pas d 'entendre et d 'expliquer par faitement le sujet de ce tableau , trouvé dans les excavations de Résine. Cependant, d 'après l'examen de chacun des objets qui le composent, on y trouve quelque ressemblance avec une aventure , sur laquelle la tradition a beaucoup varié. De tous les Cyclopes , Poliphême est le plus connu et le plus fa meux . On connoît son amour pour Galathée ; on connoit aus si son habileté à chanter et à jouer de la flûte . Il paroît que l'Auteur de notre peinture s'est approprié toutes ces circons tances : il a représenté ce Cyclope , non pas d 'une figure dif forme; mais avec trois yeux , dont un au front ; pour être fidèle au costume de la Mythologie , il lui a mis une lyre å la main : il tend l'autre pour recevoir une lettre d 'amour , que lui apporte un Génie , assis sur un dauphin , que Gala thée lui a vraisemblablement expédié . Les Cyclopes furent les premiers habitansde la Sicile ; ils habitvient les montagnes , et ne vivoient que de ce que la ( 38 ) terre sans culture leur offroit. Ce genre de vie étoit celuides hommes après le déluge , si l'on en croit Platon . Voyez Stra bon XIII ; Cluverii Sicilia Antiqua , II. 15, et Bochard in Chan . I. 30 . Mais les Poëtes , d'après llomère , ontrepré senté les Cyclopes , méprisant les · Dieux , dévorant les hommes , sans loix et sans humanité . Consultez la Théogenie d 'Hésiode , V . 140 et suivans. Apollodore et plusieurs Au teurs , d 'accord avec ce Poëte ancien , ont dit que les Cy clspes habitoient une ile , près de l'Etna , où sous les ordres de Vulcain , ils travailloientà la fabrique des armesdes Dieux et des Héros. Ouvrez l'Enéide de Virgile , VIII . 416 . etc . On dit encore qu'Apollon ne pourant vengerla mortde son fils , tua les Cyclopes qui avoient fourni à Jupiter le foudre avec lequel il extermina Fsoulape. On varie beaucoup sur la naissance de Polyphème: voyez l'Odyssée d 'Homère I. Aumilieu de toutes les contradictions des Auteurs à ce sujet , toujours est-il vrai de dire que Po lyphême fut le plus fameux des Cyclopes , mais non leur père , comme le veutNatalis-Comes. Voyez aussi une Tra gédie d’ Euripide , dont il est le Héros principal. Ni Homère , ni Euripide ne parlent des amours de Poly phême et de Galathée. Le Scoliaste de Théocrite , au sujet de l' Idylle VII de ce Poëte aimable , rapporte que Polyphême , attiré par la bonté des pâturages et l'abondance du lait , ve noit souvent près de l'Etna , où étoit un temple båti sous le nom de Galathée . Voyez aussi l'Idylle VIdu même Buco lique , et la Métam . XIII. d'Ovide. Tous les Auteurs ont écrit que Polyphême étoit difforme, hideux ; en un mot , un monstre . Théocrite , Idylle XI, et Virgile , Enéïde , Liv . III. v . 658 , tuu . Mais Hesiode , ci té ci-dessus , justifie assez notre Artiste , en comparant son Héros à un Dieu . Pour justifier aussi l'amour de Galathée pource Cyclope , l'Auteur de notre tableau n 'a point voulu lui donner une taille colossale et hors de proportion , avec la figure du petit Génie et du Dauphin qui lui sert de monture ; (39 ) le contraste auroit été trop fort. D 'ailleurs , l'artifice du Pein tre a été mis en usage dans un bas-relief , gravé parmi les Antiquités Romaines , Planche LXVI, où l'on voit un Cy clope endormi, dont la taille diffère peu de celle de Vulcain , qui est sur le mêmemonument. La tradition que les Cyclopes n 'ont qu'un oeil , n 'est ap-' puyée sur aucune autre autorité quel'aventure d'Ulysse dans l'antre de Polyphême. Servius, le commentateur de l' Enéïde , nous a conservé cette note quidécide assez en faveurde notre Peintre , qui a donné trois yeux à son Cyclope : « plusieurs » Auteurs prétendent que Polyphême n 'avoit qu'un wil ; » d'autres qu'il en avoit deux , et d'autres qu'il en avoit trois » . Pausanias II. 24 , rapporte que l'image de Jupiter Erceus, placé dans le Palais Royalde Priam , avoit trois yeux , deux comme ceux de tous les hommes , et le troisièmesur le front; et la raison qu 'il en donne, c'est parce qu'on croyoit que Ju piter régnoit au ciel , sur la terre et dans la mer. D 'après les deux témoignages de Servius et de Pausanias, notre Cyclope pourroit bien être un Jupiter ; la lyre , le génie , le dauphin et la branche d'arbre qui accompagnent cette figure dans notre tableau ne s'opposent point à cette conjecture plausible et Vraisemblable. . Le Génie porteur d 'une lettre , est peintassis sur un dau phin , parce qu'il est envoyé de Galathée , Nymphe de la mer , et à laquelle par conséquent les dauphins doivent obéir. Dans un des tableaux de Philostrate , cet Auteur nous offre cette Nymphe sur une conque tirée par quatre dauphins. Le Scoliaste de Théocrite , Idylle XI, nous représente le Cy clope parlant de l'amour qu'il a pour Galathée , et chargeant un dauphin de lui faire passer ces tendres plaintes . Deux conjectures , tout aussi vraisemblables l'une que l'autre , peuvent être proposées sur le sujet de notre pein ture : ou bien Galathée a chargé un Génie de faire passer un billet au Cyclope ; ou mieux encore , Polyphême invite ( 40 ) l'amour à porter une lettre à la Nymphe dont il est épris . · Cependant Théocrite ( et il est le seul ) rend Galathée amoureuse de Polyphème, qui , selon ce Poëte , eut decette Nymphe un fils noſméGalatus. Nous reviendrons à dire qu 'il est presque évident que le Cyclope tend la main pour recevoir un billet qu 'on lui envoie . PLANCHE X X V . I I I. On y voit un jeune enfantailé et nu jusqu 'à la ceinture , le reste de son corps est terminé par une espèce d'Arabesque. Il tient d 'une main une verge Pastorale , et de l'autre , cou verte d 'une draperie , un vase plat dans lequel on croit apper cevoir des fruits de différentes grosseurs. Le tout est peint sur un fond noir. PLANCI E X X XIX . Sur un fond noir , on voit un petit char , dont la forme ast å - peu-près celle de la conque de Vénus dont cette Déesse se servoit ordinairement pour naviger , trainée par des co lombes. Le char de notre petit tableau est tiré par deux ci gnes et guidé par un Amour , qui d 'une main dirige les rênes et de l'autre tient un petit fouet levé en l'air . . . PLANCHE X L . Sur un petit socle est un vase à deux anses ; de la plus grande pend une espèce de ruban ou dedraperie. Ce vase d 'une belle forme antique , est peint comme les deux sujets précé dens sur un fond noir. PLANCHE XL I . Ce tableau trouvé à Résine en 1740 , paroît très-curieux. De beaucoupde conjectures que le sujet qu'il représente peut faire naître , la moins incertaine paroît être l'aventure d'Oreste re connu ; il semble que le Peintre a rendu ce sujet de la même manière


ر ام . . T و ما بال . ولا " بزبز کل ومن مار کر ےکر . I . Tomشنبه بلاک

( 41 ) manière qu' Euripide, dans sa Tragédie d 'Iphigénie en Tau - - ride. Au caractère du jeune homme, qui est assis , pensif et mélancoliqne , on reconnoît Oreste . La figure de la fille , qui est penchée , exprime bien Iphigénie dans le mo mentoù elle reconnoît son frère. L 'autre jeune homme, assis vis-à -vis d'elle , qui lit un papier écrit et tout ouvert dans sa main , son bras étendu , est certainement Pilade qui dé couvre son ami Oreste à sa sæur ; pour l'autre jeune femme, témoin attentive de la reconnoissance d'Iphigénie et d'Oreste , elle paroit recommander le silence à une figure de vieille ; et l'une et l'autre représentent, sans doute, le cheur; le vieil lard qui écoute avec un air de surprise , ne sait s'il ira en prévenir le Roi Thoas. Enfin la Déité , couverte d 'une casa que verte , portant un carquois sur l'épaule et qui est comme dans la niche d 'un temple , sera la statue de Diane qu'Oreste et Pilade doivent enlever. ' · Tout le monde connoît les atrocités qui se commirentdans; la maison d 'Agamemnon : qui n 'a entendu parler de Clytema nestre et de son amant Egiste , qui assassinèrent son époux revenu vainqueur du siége de Troye ? d 'Oreste qui tua sa , mère pour venger son père ? des furies vengeresses qui tour mentèrent la conscience de ce Matricide ? de la piété filiale d 'Electre , de l'héroïsme de Pilade, ami d 'Oreste ? etc. etc . Relisez les Tragiques Grecs, sur-tout les Eumenides d 'Es-, chyle , l'Electre de Sophocle , l'Oreste et l'Iphigénie d 'Euri pide ; sans oublier l'Electre de Crébillon et les deux Iphigé nits de Racine et de Latouche. Qui ne connoît pas non plus l'Histoire de la malheureuse Iphigénie , son sacrifice en Aulide, et la manière dont elle reconnut son frère en Tauride ? Le costume que lui a donné ici le Peintre convient parfaitement à une Vierge ou à une Prêtresse . Outre la reconnoissance d 'Oreste , il se présente encore trois autres conjectures dignes d 'attention . 1°. Le Roi Admète : Apollon luiobtient des Parques la Tome I. F ( 42 ) vie , à condition qu'un autre s'offriroit au trépas à sa place. - Sur le refus de son vieux père , de sa mère et de sa seur, sa femme Alceste se dévoue pour lui à la mort. Lisez l’Al. ceste d'Euripide. 2º. Etéocle assis : il refuse toute proposition et ne veut point céder le trône à son frère Polinice , faisant valoir , de vant la statue d'Apollon , l'accord fait entr'eux de régner tour-d - tour : tandis que Créon son oncle , sa mère Jocaste , Antigone et Ismène , ses sæurs , s'efforcent en vain deles faire vivre en paix . Voyez l'OElipe à Colone de Sophocle , les Chefs devant Thèbes d'Eschyle , et les Phéniciennes d 'Euripide. Mais dans cette conjecture , entre plusieurs au tres difficultés , on ne peut donner une explication plau sible du papier écrit , que lit le personnage assis et presque nu. 30. Le jugementd'Oreste dansl'Aréopage . Le jeune homme rêveur et triste sera donc Oreste , à qui on fait la lecture de sa sentence , et que Minerve absoutd 'un geste ; le Vieillard repré sentera un des Juges du Tribunal. Lesdeux femmes qui parois sent satisfaites , passeront pourdeux Eumenides, habillées de blanc et dépouillées de leurs attributs de vengeance , etc . etc . Voyez les Eumenides d 'Eschyle . Par la même raison que le Peintre a représenté Oreste assis , il a donné à Pilade la mêmeattitude. Les Victimes destinées aux sacrifices , étoientplacées sur la table sacrée , sur celle pré cisément où les deux amis sont assis. ( Dans notre première hypothèse ). La statue de Diane, peinte dans notre tableau , est parfaite ment semblable à celle qu'on trouve gravée dans l'Antiquité expliquéedu P .Montfaucon, T . III. Pl. 78 . Voyez encore dans lemême ouvragedu même Auteur, T . III. Ch . XVI. Pl. 84, le sacrifice d 'Iphigénie .Lemouvementdela figurede Pilade, dans notre peinture , estbeau etbien exprimé. Le nu en est d 'une belle couleur. Il semble encore que notre Peintre ait voulu ex primer, d'après l'Iphigénie en Tauride d'Euripide , le moment

7 TE . NESEN ERLIN 22EURO 2 USA TAR G BA 22 N ORDLY W OS AAAAA 22 22 ASENSIESENSOR QO 22 Tom . I .


( 43 ) 4 . où la soeur d 'Oreste annonce à son frère qu'elle lui accorde la vie. | Peut- être que le Peintre aura voulu représenter la lettre qu verte , afin d'y écrire le nom d 'Iphigénie et d 'Oreste, mais le tems a presque tout effacé : à peine y soupçonne-t-on les traces du pinceau. Euripide introduit sur la scène Iphigénie ayant une feuille de papier à la main. On remarquera que la lettre n 'est pas re présentée pliée à angles , mais en forme de rouleau . La casaque verte , le carquois et l'arc conviennent parfai tementà la Déesse des bois . Cette Divinité paroît dans le fond de notre tableau qui représente l'intérieur du temple . Les au tres figures semblenten occuper le devant. La Diane d 'Ephèse étoit couverte d'un voile quidescendoitjusqu'à terre , et comme dans notre peinture , elle étoit élevée sur unebase. Au terri toire de l'ancienne ville de Pompée, dans un petit Temple, ou espèce de Chapelle , on trouva , il y a déja long-temps, une sta tue de Diane , ouvrage étrusque', qui a quelque rapportavec la Diane denotre tableau. Elle n 'a que cinq palmesde hauteur, un peu plus de la moitie de la grandeur'naturelle . Sa draperie est peinte en blanc. Elle a de plus que la nôtre , un diadème en formede cercle , surmonté de huit roses rouges. Vinckel mann , première section , chap. III , de la première partie de son excellente Histoire de l'art. PLANCI E XLII Elle représente deux figues et une grappederaisins posées à terre. PLA NICH XLIII. C 'est un Arabesque sur un fond blanc ; le milieu offre une tête de vieillard , couronnéedefeuilles.Cette sorte d 'ornement semble être le commencement d 'un vêtement brodé. . . . PLANCHE X LI V . On y voit un oiseau becquetant deux pommes près d 'une F ij ( 44 ) fenêtre. Lucien rapporte que Zeuxis excelloit à peindre des sujets de ce gerre . Ces trois petits morceaux sont pleins de goût et d 'un fini très-soigné , sur- tout celuidu Nº. XLIII . PLANCHE X L V . On voit sur le devant de cette peinture une maison en rui nes , sise sur une espèce de rocher , au bord de la mer: plus loin eșt une barque à voile. Sur un plan plus reculé est un petit bâtiment presque carré , ce qui fait sentir la distance qu 'il y a jusques aux montagnes qui bornent l'horison . PLANCHE X L V I. Les deux figures qu 'on voit dans ce petit tableau , sont re marquables par la lumière qui est autourde leurs tètes , sem blable à cette auréole que la Théologie des Peintres consacre aux Saints ot aux Saintes Les Anciens n 'employoient ordi nairement cette couronne brillante , que pour orner la tête de leur Apollon . Les rayons du Soleil dont Phoebus étoit l'em blème, leur en avoit fait naitre l'idéc . Les deux figures de ce Nº. sont- elles des Déesses , sont elles des Nymphes ? Les édifices , à l'entrée desquelles on apperçoit des figures posées sur des piles , seroient-ils des tentes ? ; ; PLANCHE XOL V II. Ce tableau nous offre une petite maison et une espèce de tour , élevée sur une roche , près de la mer. Après une bar que à voile , on apperçoit dans le lointain un bâtiment long avec des fenêtres . Il est composé à - peu- près dans le style du Nº. XLII. ii : ; i i


GA . 1 No 11 TE ER

111 ES TE Tom . I .

( 45 ) PLANC I e X L V II I . Si le Tableau de la planche 41 représente Oreste reconnu par sa soeur, celui de la planche 48 pourra en être regardé comme la continuation ; ces deux peintures s'expliqueront l'une par l'autre , et n 'en deviendront que plus intéressantes. Euripide , qui nous a fourni l'argument de la première dans son Iphigénie en Tauride , nous procurera par conséquent aussi les lumières nécessaires pour saisir l'intention du Peintre , dans ce second tableau . Il représente donc Oreste et Pilade , avec un soldat du Roi Thoas qui les conduit à la mer pour être purifiés ; ils ont les mains liées derrière le dos et la tête ceinte de petites banileleftes et d 'une couronne , à la manière des victimes deja destinées an sacrifice. On voit aussi la statue de la Déesse sur une table , non loin de deux vases sacrés . Iphigénie , par son attitode, semble recommander aux cit vyens de se tenir éloignés de ses angustes fonctions; elle paroit aussi faire à la Déesse le voeu secret de l' enlever. On voit encore le Ministre de la Prêtresse qui porte la lampe allumée et tous les autres instrumens nécessaires , lesquels sont représentés comme sortant d 'une espèce de coffre. Les habitansde la Tauridene furentnilesseuls , ni les premiers qui sacrifièrent aux Dieux des victimes humaines ; en vain voudroit -on trouver l'origine d 'une superstition aussi affreuse ; ce délire barbare régna dans l'Orient et l'Occident. Les Phé niciens, ainsi qne toutes les innombrables Colonies de Tyr , de Carthage et des autres Villes ; Chio , Tenedos , Lesbos, Sparte , Laodicée , les Messéniens , et presque tous les habi tans de la Grèce ; les Alorigènes , les Romains , et encore de nos jours, les Peuples de l'Amérique , ont pratiqué les sacri fices humains. Mais les Insulaires de la Tauride étoient tellement connus par cette férocité , qu'on les avoit chargés ( 46 ) de l'odieux surnom inhospitales , ennemis , ou infracteurs de l'Hospitalité. Hérodote IV ., 103 , dit que les Habitans de la Tauride ( dont la ville principale s'appelloit Tauropolis ) , instituèrent un culte de sang humain en l'honneur d 'une Vierge , qu 'ils croyoient être Iphigénie , fille d'Agamemnon. Pausanias II , 35 , fait mention d'un Temple de Diane sur nommée Iphigénie . Consultez Strabon XII, p . 537 , VII , p . 460 ; Ovide, trist. IV , éleg. IV , 55 et suiv . Diodore IV , 40 , etc . Pomp-Mela I , 19 ; Solinus Cap. XXIII; Eusébe IV , 16 ; Kipping ant. Rom . I, 6 , §. II. Nous avons déja parlé de la Tragédie d 'Euripide sur ce sujet. En examinant chaque partie de ce tableau , on remar queun très- grand accord entre le Peintre et le Poète . Ils ont représenté tous deux Iplugénie voulant sauver Oreste et Pila de, et cherchant à eu imper à Thoas. Pausanias III, 16 , rapporte que les Lacédémoniens pré tendoient posséder la véritable statue de Diane , enlevée par Oreste et Iphigénie , etc. Lade cription qu'il en donne, con vient assez bien à notre tableau. Le mêmePausanias , liv . 1 , cap. 33 , dit aussi avoir vu dans un endroit de l'Attique , une ancienne statue de Diane, qu'on préter doit être la même que celle en question . Ignius , fab. 261 , et Servius, rapportent qu'Oreste la transporta près de Romedans un Temple où l'on versoit le sang humain , etc . La table sacrée sur laquelle le Peintre a posé la statue te noit lieu d 'Autel. РідхснE XLI Х . Ce Tableau oblong n 'est pas un des plus importans; néan moins, il mérite notre attention et des éloges : il représente une agréable campagne enrichie d'édifices et de quelques per sonnages.


I' wot ANONS SONINAMSCAST NENENAN NAREN ANTISTRERT INTERESSER SESSISSESNISSE ESSA WELLEASSASSIN CIT 18+ NOCELOS .

( 49 ') Ces deux morceaux numéros 48 et 49, furent trouvés en différens temps et en divers lieux. PLANCI E L . is Dansce Tableau , trouvé dans les excavations de Résine , l'instrumentque cette femme tient dans les mains, au pre mier coup-d 'œil est embarrassant à désigner ; mais certaine ment , c'est une épée dans sa gaîne , dont l'extrêmité ressem ble à un champignon ; ce qui, joint au grand désespoir ex primé sur la figure du personnage , peut faire conjecturer qu 'on a voulu représenter une amante abandonnée , une Didon prête à se donner la mort. Les bandelettes qui sont autour de sa chevelure en désordre , son habit à longues manches et de couleur rousse , ainsique le vêtement de dessous , son âge , sa taille , la tristesse et la noble fierté qui caractérisent son visa ge , son regard farouche , l'épée renfermée encore dans son fourreau , et jusqu'à l'escalier et la porte que l'artiste a peints dans son tableau , toutes ces circonstances réunies nous portent à croire qu'on a voulu représenter l'infortunée Didon . On peut remarquer des épées toutes pareilles à celle de notre tableau , sur le bouclier d 'argent qui représente l'action généreuse de Scipion l'Africain , rendant à son fiancé sa belle prisonnière Carthaginoise , et queSpon a publié. misc . erud. antiq . sect. IV . p . 132 ; et sur d'autres monumensde l'anti quité expliquée , du P . Montfaucon , tom . I , p . 11 , pl. CXCIV , et pl. CCX. ; quant à l'espèce de champignon qui termine le fourreau , consultez un passage d 'Hérodote , liv . III , cap. 64 , et un autre de Pausanias II , 16. Les amours d'Énée et de Didon sont trop connus pour qu'il nous soit nécessaire d'entrer ici dans de plus grands détails . Nous renvoyons le Lecteur au liv . IV de Virgile . Les bandelettes autourdes cheveux désignoient chez les An 48 ) ciens les Rois et les Reines , et leur servoient de Diadême; to. tes les femmes se servent aujourd 'hui d 'une pareille coëf fure pour assujettir leurs cheveux. L 'habit à manches longues étoitaffecté aux Carthaginoises. Sa couleur rousse désigne la pourpre de Tyr, ce qui convient parfaitement à Didon et au costume Phénicien . La taille majestueuse de notre figure étoit toujours réservée pour les Héroïnes et les personnages célèbres. PLANCI E LI et L I I. Cesdeuxsujets sontdeux tableaux d 'ornemenspeints sur mur parcompartimens, et selon le caprice del'Artiste , quiayantob-, servé la situation des lieux, y aura adoptécesdeuxsymbolesen formesdebandes, et se correspondant parfaitement. Quelques Auteurs prétendentque ces espèces d 'arabesques allégoriques appartiennentà la mythologie de Bacchus etde Vénus, ou aux mystèresd ' Isis, commeon peut levoir , en examinant en détail ces fest: ns, ces deux vases , les trois écussons oblongs où sont exprimées trois têtes qui semblent être des têtes de chats , telles qu' il s'en trouve à la table d 'Isis , divinité qui avoit un culte particulier en Egypte . Hérodote , au livre d ’Euterpe ; Eusebe , præpar. evang. II , I , et Athénée , lib . V , cap . 7 , veulent que ce soit des têtes de lion . Le premier écusson ou bouclier est soutenu par deux Colombes. On sait qu'elles sont les attributs de Vénus; laquelle , selon A pulée , est la même qu'Isis. Sous les Colombes, dans un feston , on voit sus- , pendue une corne; cet attribut est très-propre à Bacchus ; dans les antiques , cet instrument lui sert pour boire. Sous le second écusson , pendent des espèces de Cymbales , instrumens dont les Bacchantes faisoient usage. Viennent ensuite deux Sphinx , autre symbole de Bacchus , qu'on ren contre sur les monumens. Voyez Buonarotti, trionfo di Вqcco,


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ما ت ! نما وا مر ht . اس و l . . ن دارد 10 دارن د ززززز زور پر کرم مزم مممم . I . Tom م م :

( 49 ) Bacco . p. 429 ; sous ces Sphinx , dans une espècede cadre, on distingue deux masques , ou petites images que les Bacchantes avoient coutume de consacrerà leur divinité , et qu 'elles suspendoient à des arbres : voyez Virgile , Georg . II. Les Anciens en offroient aussi de pareilles à Saturne, en expiation de leurs fautes , et ils les appelloient quelque fois brandilloires ou escarpolettes. Enfin , on voit deux Griffons , animaux de la fable et symboliques de Bac chus. Ces deux bandes d'arabesque sont terminées chacune par une figuredifférente. L 'une est une femme coëffée d 'une espèce de calotte , tenant de la main droite un petit vase et portant de la gauche une petite cassette couverte d 'un voile , ou d 'un linge . L 'autre représente un homme ailé tenant de ses deux mains une petite mesure à deux anses. On conjec ture que c'est Isis et Osiris , ou bien Bacchus et Vénus , ce qui revient au même. Ces deux figures ou cariatides , sont terminées , l'une par quantité de feuilles , l'autre comme une espèce de terme. PIAsua e LIII. Ce petit tableau , en forme carrée-oblongue, représente , d'une manière gracieuse , une branche de pommier avec son fruit , dont on voit plusieurs pommes à terre . Il n 'a aucun rapport avec les deux arabesques que nous venons de décrire , ni avec la peinture de Didon délaissée; ces trois morceaux ayant été trouvés dans des endroits différens. PLANCHE LI V . Sur le premier plan , est un petit temple , avec un autel , et une colonne carrée ornée de quelques symboles de divinité . Sur l'autre plan , sont des portiques qui cachent un bois , une barque à rameoccupe le milieu du champ du Tableau . On a élevé plusieurs conjectures sur les diverses fabriques de cette peinture ; mais elles sont trop vagues pour nous y arrêter. Tome I . ( 50 ) PLANCHE L V . Ce Tableau semble nous offrir encore un petit Temple , ac-. compagné de quelques autres édifices , sur le bord de la mer. On y distingue aussi très-bien un pêcheur, et deux autres personnages qui gravissent sur une espèce de roc. Cette petite vue est agréable par son site , l'arbre qui ombrage le premier bâtiment contribue beaucoup à donner de l'effet à la perspec tive. PLANC I ELV I . Tout , dans ce Tableau découvert à Résine, nous porte à croire qu'on a voulu y représenter une Scène domestique : tout aussimérite d 'être obseryé avec attention ; le lit couvert d 'une courte- pointe blanche ; le'vêtementdu jeune homme couché dessus, et appuyé sur son coude, le vase en forme de corne qu'il tient dans sa main en action de boire ; la jeune dame assise au bord du lit , son vêtement , le réseau de cou leur d 'or quilui couve la tere ; le coffie que lui présente une servante ; la table ronde aux trois piedsde biche , sur laquelle sont une passoire et trois vases de forme et de grandeur diffé rentes , et enfin les fleurs éparses sur le plancher. Dans les monumensantiques , expliqués par le P . Mont faucon , on rencontre des scènes donfestiques pareilles. Tom . HII, part. I , liv . III, chap. VII, pl. LVII et LVIII : on en rapporte aussi dans plusieurs autres Auteurs ; voyez Hérodote , Mela , Strabon , Plutarque , etc. Non-seule ment chez les Égyptiens , les Indiens, les Lacédémoniens; mais encore chez les Romains, il étoit reçu invariablement de manger , les portes ouvertes ; anciennement on mangeoit assis , dans la suite on fit usage de lits . Quand on étoit rac sasié , on s'y couchoit , la tête sur un'oreiller. Plutare ue prém férait ce dervier-parti à Þautre . Les formes étoient assises avec les hommes sur les mêmes lits. On sait aussi que le - M

NNNNNNNNNNNNNNNNNIS 2 22 Tom . I.

( 51 ) bain chez les Anciens précédoit toujours leut'repaði La courte • pointe paroit être de pourpre . Les Anciens-se -servoient d 'une corne d 'animal pour boire . Athénée XI, 7 , en parle , et'veut que pendant un tempo , ils buvoient dans des commes de bois , et méloient l'eau avec le vin . Les Thraces , les Arabes , les Patagons et d'autres Peuples font usage de cornes pour boire ; les Indiens adoptent celles d 'ânes sauvages. Ctesius dit , indic. que les Orientaux boivent dans du bois . Pline XI, 37, donne à Bacchus une corne pour attribut particulier , c'est pour cela qu'il l'appelle Tauros . Le luxe introduisit des vases à boire qui avoient la forme d 'une corne d'argent, d 'or et encore de verre ; on en conserve un de cette dernière sorte dans le Museum royal Les Anciens se faisoient aussi une gloire de vider d 'une haleine une grande tasse pleine de vin . Voyez Athénée , liv . X , et Aristophane , in acharn . art. V . g., II , v. 39. : les Thraces sur-tout étoient de grands buveurs: Les lits qui servoientaux repas , s'appelloient Tricliniaros ; ( ceux destinés à se reposer avoient nom , Cubilares ) parce qu'on adoptoitordinairement trois lits d une table ; mais quand on ne faisoit umge que de deux lits , on les appelloit alors biclinium . La petite cassette , représentée dans ce tableau , peutdonner lieu à plusieurs conjectures : chez les Anciens, quand on étoit à la fin des repas , on buvoit alors sans mesure ; et dans co cas , on faisoit grand usage de parfums, ou d 'onguens odoriférans, auxquels on attribuoit la vertu d 'empêcher les vapeurs du vin de monter au cerveau. On avoit même coutume de mêler le vin avec les parfums. Consultez AElien , var. Hist. XII, 31 ; Pline XIII , 1 , 3 , VII , 30 ; Juvénal , sat. VI. Cette cassette représentera donc une boëte de myrrhe ; ou bien encore , le Peintre aura peut-être voulu désigner ici une particularité que Casaubon remarque dans Suétone , au cha pitre II de Vitellius : le père de cet Empereur ( au rapport de l'Historien ), portoit toujours attachée à sa poitrine , une pan Gij (52 ) toufle de Messaline. Le Commentateur ajoute à cet endroit , que les Dames avoient tant de soin de leurs chaussures, que pour les conserver , elles les faisoient porter par leurs Servan tes dans une cassette. Les Anciens avoient coutume d'ôter leurs souliers avant de se mettre à table , ils les donnoient à garder à leurs Valets , et les leur redemandoient après le re pas. Notre Tableau pourroit donc représenter une femmedé chaussée , en action de se lever , et redemandantsa chaussure. La forme primitive et ordinaire des tables chez les Anciens étoit carrée et à quatre pieds ; Homère ne les décrit pas au trement. Eustache , son Commentateur, dans ses remarques sur l'Odyssée 1 , v . 138 , dit cependant que les tables n 'avoient seulement que trois pieds , et s'appelloient tripodes (1). Hé siode, Xénophon , Aristophanes , Horace, Casaubon et beau coup d'autres encore , appuient le sentiment d 'Eustache. Il y avoit aussi des tables quin 'étoient posées que sur un pied ; on les appelloit monopodia . Les Anciens donnoient assez sou ventaussi la forme ronde à leurs tables , comme pour repré senter le Monde, ou l'Univers qu 'ils croyoient sphérique à

  • l'exemple du Soleil et de la Lune. La table ronde étoit parti

culièrement en usage, quand les lits formoient ledemi-cercle , afin depouvoir les adapter l'un à l'autre. Voyez MartialXIV , épigr. 77. Consultez aussi le traité de Bulengerus de conviv . lib . 1 , cap. 38 . Les Anciens raffraîchissoient et tempéroient leur vin avec de la neige. Ils se servoient pour cela d 'un petit instrument semblable à celui qui est représenté dans notre tableau , sur la table , à côté des trois vases. Il étoit quelquefois de cuivre , quelquefois d 'argent ; on en conserve un an Museum royal. Martial XIV , épig. 102 , et quelques Auteurs en ont fait mention . Les trois vases qu'on remarque ici , et qui à la couleur (1) Ce nom Latin pourroit servir d' étymologie au mot françois Tripot,


Tom . I . E22A وانات گرززز ز زب بزرگ معزز ززززز زززز زی نمبر است گر م 2. موتور مزززز زه titttttttttttttttttttttt . مه برزو برگر |

Ⓡ 53 ) qu'ils portent paroissentremplis de vin , pourroient bien avoir rapport à la coutume des Anciens, qui dans les repas solem nels vidoient un pareil nombre de verres en l'honneur de Mercure, des Graces , de Jupiter conservateur et des autres Dieux. Ils terminoient ordinairement leur banquet par des libations , et la dernière étoit consacrée sur-tout à Mercure ; comme on lit dans Homère, Odyss . VII , 137 . Voyez aussi Bulengerus III , 15 , et Stukius II , cap . ult. p . 440. et sui- . vantes. Dans notre tableau , on n 'a représenté-sur la table aucune sorte de nourriture ; mais toutes chosespropres à boire ; il semble quel'Artiste ait voulu noustransmettre un repas sur sa fin et au moment des libations. Les fleurs qui ornent cette scène , éparses au milieu des vases et jonchées sur le parquet , sont là pour prévenir par leur odeur les effets du vin . Voyez Plutarque III , sympos. qu . 1 . Les Anciens, ajoute le même Auteur, 1. symp. prob. I , aspergeoient le plancher d 'eau de senteur. PLANCIE Ł VII . Ce tableau oblong représente un petit Temple et d 'autres Edifices situés dans un lieu marécageux . Sur une arcade à travers laquelle l'eau semble passer , on voit un vase et une couronne de fleurs. Sur uneautre table de pierre est la statue de quelque divinité . Ce pourroit être la Déesse des Lacs , l'Inturna des Latins. PLANCHE L VI I I. Cette Peinture trouvée dans les excavations de Résine, est d 'un excellent coloris et d'une assez bonne manière . Elle représente on ne peut plus ingénieusement et avec beaucoup d'intelligence un jeune Faune en action de renverser à terre une Bacchante. Lelieu de cette scène voluptueuse paroit so litaire et éloigné. LeDieu champêtre aura sans doute surpris cette jeune femme consacrée à Bacchus au moment qu 'elle se 0.54 ) disposoit à monter sur la pente voisine d 'eux. Le costume est parfaitement observé. Près du Faune ardent on voit le bâton pastoral , et la fldte faite avec des cannes ou roseaux. Aux pieds de sa maitresse presque nue est un týrse ornéde lière et d 'unruban decouleurrousse, semblableau vêtement du Faune. On voit aussi une cymbale ( 1) , sur le fond de laquelle est peint un cistre ; tout autout sont des grelots ( c'est presque notre tambonr de basque). A quelque distance on observe · encore un autre cercle sans fond ; lequel instrument, dont on Bopeut certifier l'usage, peut appartenir également à l'un ou à l'autre personnage de ce tableau . · Les Anciens aimoient avec passion ces sortes de sujets ; on on rencontre sur-tout sur leurs pierres gravées. On a souvent confondu les Satyres et les Faunes ; on donne indistinctement à ces Dieux sauvages de la campagne un cá ragtère lascif et ardent. Cependant les antiquaires sont con venus d 'appeller Faunes ceux qui ne diſfèrent de la figure humaine que par des oreilles de chèvre et une queue ; le Faune de notre tableau n 'a quece dernier attribut. Les Satyres sont ceux qu'on désigne avec ces deux particularités ; mais qui en outre portent des cornes , et dont la moitié du corps ( la partie inférieure ) appartient à la constitution physique du bouc. ' Si l'on souhaite de lus grands détails , on peut consulter les Mythologies ; ainsi que pour les Bacchantes . Les cheveux de celle peinte avec tant de vérité dans notre tableau sont blonds , et son vêtement d 'un roux coupé ou de couleur de renard , convient aux lètes de Bacchus. + Il est très-difficile , pour ne pas dire impossible , de re (1) La Cymbale chez les Anciens, étoit un cercle avec une peau tendue par-dessus. Le cercle ou espèce de rombe, qu 'on voit non loin de cette cymbale , pourroit être regardé comme le même ins trúment auquel il manque une peau.


2 ALLAH 24 NA tit Kuitititti EEKENSENNINK 6A 224 2 42 CA PAA WS 22 PERSON 46AA Tom . I.

( 55 ) trouver le fil, le vrai sens des allégories sansnombre que ren ferme l'histoire si incertaine etnarrée sidiversement des Fau nes, des Satyres et des Bacchantes. Les Auteurs sont loin de s'accorder sur ce point d 'antiquité. PLANCIE LI X , Cette planche représente des ruines , tant sur le bord qu 'au milieu de la mer. La grandemasse informe de pierres qui est sur ledevantdu tableau paroit avoir serviautrefois à quelques édifices. On remarque aussi deux figures. PIANCH E L X . Cette peinture trouvée dans les excavationsde Résine , égale celle du nº. 58 , pour l'excellence du coloris ; elle est - d 'une aussi bonne manière , et l'une et l'autre semblent être de la mêmemain ; toutes deux , recommandables par la belle simplicité de leur composition , concourrent à la même per fection de l'artetrépondent avec succès à l'intention de l'Ar tiste , qui aura voulu dans ces deux morceaux déployer et faire admirer toutes les ressources de son talent. Ce tableau représente un Faune nu et barbu , s'eſforçant d 'embrasser une Nymphe nue aussi , laquelle se défend comme elle peut et le repousse avec ses mains. . . De semblables Faunes et Satyres a longue barbe se rencon trent sur beaucoup de monumens antiques : et sont appellés proprement Sylèpes. Consultez Montſaucon , tom . 1 , part. II, liv , I , ch . XXIII et XXIV ; Eusébe , prép . évang . lib . III , cap . XI; Bochard , Hieroz. part. II , liv. VI, cap. VII, X ; un passage remarquable dans la Cité de Dieu de Saint-Augustin , XV , 23. Voyez encore ee que Paysanias raconte I, 23, d 'une ile ;de Satyres , où un bon naturaliste n 'eut rencontré que des Singes. Les Poëteset les Philosophes, chez les Anciens, n 'ont sans doute , voulu exprimer que les effets d 'un amour,porté à l'excès , sous ces, emblèmes et ces . ( 56 ) attributs emprunités des animaux lascifs , tels que le bouc , etc. is

  • Les Nymphes proprement dites sont celles qui présidoient à la végétation des plantes et autres productions. C 'est pour cela qu'on les appelloit filles de l'Océan , mères des fleuves ,

habitantes des fontaines , nourricesde Bacchus et de Cérès ; et c'est de là que sont venus les nomsdivers et les diverses espèces de Nymphes , telles que les Orcades pour les mion tagnes , les Hamadriades pour les bois , les Nayades pour les fleuves , les Néréides pour la mer , etc. ce qui aura fait ima giner aux Poëtes et aux Artistes un Dieu Pan , des Satyres , des Faunes , des Sylvains et ces autres Divinités que les Gau lois appelloient Dusii : cette agréable Mythologie , fille de lá riante imagination , se sera plu à décrire les scènes les plus variées et les plus voluptueuses entre ces Dieux et ces Déesses , dansdes lieux où tout invitoit à l'amour. En donnant du sen timent aux êtresqui en étoient le moins susceptibles , en per sonnifiant chaque attribut de la nature , les Anciens avoient le cerveau trop exalté et le goût trop délicat pour ne point chercher à la peindre dans ce qu'elle a de plus aimable et de plus énergiqne ; aussi la rendirent- ils , pour ainsi dire , com plice de tous leurs excès , et chacune de leurs passions avoit une Divinité pour modèle ou pour excuse. Peut- être aussi que les Poëtes , pour plaire aux femmes, et les Prêtres pour gouverner le peuple , ont-ils abusé des profondes allégories , des sublimes Hyérogliphes sous le voile desquelles les sages Egyptiens et les premiers Philosophes de la Grèce dérobèrent au vulgaire les opérations de la nature , dont ils avoient sur pris les secrets . La Nymphe de notre tableau est peut- être ce que les An ciens appelloient Hermaphrodite : à la première inspection , on lui croiroit les deux sexes ; mais on sait aujourd 'hui à quoi s'en tenir sur une pareille conformation. Les Peintres et les SculpteursGrecs aimoient beaucoup à re présenter des figures nues ; la Venus de Chypre , celle mêmede Gaide


اوراسکی موت مرور اور . رز مزز ومن گز بز مزے و ول ززززززبوز از بروزززز جزیره ملازم مم Tom I .

( 57 ) Gnide , etc. étoient sans vêtement quelconque. Pline XXXVI. 5 et XXXV , 10 et 7 , rapporte que Zeuxis vou lant donner l'idée d'une beauté parfaite , peignit cinq vierges nues ; le même Auteur ajoute que de tout tems à Rome, il fut reçu de peindre toute sorte de nudités dans les lieux pu blics ; il dit encore avoir vu de son tems, sur les vieux murs d 'un Temple ruiné , à Lanuvio , un tableau bien conservé d'Hélène et d 'Atalante peintes d'une belle forme , mais nues et animées de tous les feux du plaisir. Voyez Properce , liv . II , élég. V , vers 19 , et suivans; Martial XII , épig . 43 , et Suétone , in Tiber . XLIII , 2 not. 12 et 13. Tousles appar temens , chez les Anciens , et sur- tout la chambre nuptiale , étoient ornés des sujets les plus lubriques , et très-souvent les Artistes peu religieux peignoient leurs propres maîtresses sous la figure des Divinités. Le pieux Empereur Théodose s'abstint de détruire les statues peu décentes et autres monu mens des Payens par un motif assez singulier. C'étoit pour perpétuer et montrer au grand jour toutle ridicule , toutes les infamies des fausses Religions, et pour en inspirer le mépris et l'abomination . Sozomène VII , 15 , Socrate V , 16 , et la Chausse , Thes. ér. ant. tom . II , sect. VII , s'appuient de cette respectable autorité. Leonard Agostini dédia au Pape Alexandre VII , son recueil des pierres gravées antiques , lesquelles pour la plupart représentent des Priapes et des Vénus sans voile . Tout le monde sait qu'en France l'Auteur du Poëme de la Callipedie , ou la manière de faire de beaux enfans , est l'Abbé Quillet : et qu 'un Cardinal ( Mazarin ) , en agréa la dédicace. Les moeurs et les convenances ne sont jamais blessées de ce qui peut contribuer aux progrès des arts et à la gloire des hommes de génie. PLANCHE L X I . Ce sont deux tableaux semblables représentant de petits • Tome 1. H . ( 58 ) herbages et des fleurs croissantdans l'eau , avec des canards. PLANCHE LX II. Ce somptueux édifice à plusieurs portiques pourroit bien être une espèce de couvent , ou de communauté à l'usage des P . êtres Egyptiens. Les longs vêtemens et les rameaux que portent les figures confirment encore notre conjecture . Strabon XVII , p . 806 , rapporte avoir vu à Héliopolis en Egypte un édifice d -peu -près semblable , habité par des Prêtres , avec qui conversèrent Platon et Eudoxe . Voyez aussi Hérodote II , 37 , et Diodore de Sicile , 1. 80 et 81. PLANCRE L XII I. On voit une espèce de tour sur un roc . Dans l'enfoncement on remarque encore un bâtiment , au milieu de la mer. Les deux troncs d'arbres qui occupent les deux extrêmités du premier plan , font assez voir que le Peintre ne les a ainsi placés que pour rendre plus sensible la distance du premier bâtiment à ceux qui remplissent le fond du tableau . Les quatre figures qui ornent ce paysage sont presqu'effa cées , et ont beaucoup souffert. PLANET E L X I V . Ce tableau et les onze suivans , furent trouvés tous dans le mêmeendroit ; ils ontla même perfection ; tous sontde même genre et d 'une grande beauté , et leur explication pourroit être réduite à un seul argument : ilo méritent cependant un exa men particulier . Ce premier morceau de peinture représente deux Danseuses qui fontun gracieux détour et semblent exé cuter une contre -danse . La couleur , la finesse et la légèreté de leur vêtement conviennent parfaitementà leur caractère. Les deux Tigres qui semblent flairer les deux cymbales , sont dignes d 'être observés par leur expression pittoresque. Ces douze tableaux furent trouvés le 18 Janvier 1749, dans, re ,

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( 59 ) les excavations de la tour de l'Annonciation , en un lieu ap pellé Civita , où l'on croit qu'étoit située l'ancienne ville de Pompeïa. Ils étoient peints dans le mêmeappartement sur le mur, avec treize morceaux qui servoient d'arabesques , et au milieu desquels étoit un Cupidon . Il y avoit aussi sept danseuses de corde , le tout peint sur un fond noir . . On a imaginé plusieurs conjectures pour rendre raison de ces douze morceaux trouvés ensemble. Mais elles sont trop vagues pour nous y arrêter. On pratiquoit plusieurs sortes de danses chez les Anciens ; il y en avoit de légères et peu fatigantes , pendant lesquelles celles qui s'y amusoient chantoient en même tems. Il y en avoit d 'autres plus expressives , et qui demandoient plus de force et d'adresse ; et alors les Danseuses tenoient leurbouche fermée. Il leur eût été impossible de bien chanter en même tems ; et il eût été désagréable de rompre la mesure ou de fausserla voix . Dansce cas, les unes chantoient , les autres. dansoient alternativement. Voyez Plutarque et Lucien , de Saltatione . Il paroît que les deux figures de ce nº . exécutent cette dernière sorte de danse. Rien de plus gracieux que leur attitude ; l'une avec l'index et le pouce , prend délica tement le doigt du milieu à sa compagne , et toutes deux de leur autre main s'entrelacent les doigts avec beaucoup de souplesse et d'intelligence. L 'une des deux est habillée en jaune , l'autre en verd avec un ourlet de couleur pourpre. C 'étoit le costume le plus galant ou le plus efféminé chez les Anciens ; leurs vêtemens semblent être transparens ; leur légèreté et leur finesse con viennent parfaitement à l'agilité nécessaire pour la danse. Pollux IV , Segm . 104 , nous apprend que les Danseuses ne faisoient usage que de vêtemens diaphanes , tissus peut être avec cette laine , ou poil follet , dont on se sert encore aujourd'hui dans plusieurs Villes, et qu'on appelle lana. penna . L 'unede nos Danseuses a sur la tête , en place de bonnet, H 2 ( 60 ) ( une espècede Turban ) un large voile qui fait plusieurs tours au -dessus de ses tempes. La grandeur et la grosseur de cetto coëffure pourroient faire conjecturer que c'est une couronne. Les Anciens a voient coutume de se ceindre la tête avec de la laine. PLAN CHE L X V . On ne peut trop admirer cette peinture . La grande beauté du dessin , le charme du coloris , la légèreté de l'attitude , toutmontre ici l'art porté à son plus grand fini et à sa plus grande perfection . Cette figure si belle , d 'un pinceau si dé licat , semble en effet être en mouvement et danser. Ce qui augmente encore sa grace , ce sont ses bracelets d 'or , son collier et cet autre rang de perles qui attache ses cheveux blonds avec un ruban blanc : son vêtement léger , mince , de couleurjaune , bordé d 'une autre couleurd 'hyacinte bleu , flottant en l'air , recouvre une petite partie du nu , et laisse sentir la chair . . Lesunssoutiennent que c'est une Vénus; les autresunede ces Danseuses complaisantes qui se montroient quelquefois nues. Ces deux conjectures peuvent être reçues également. Dans le second cas , ces douze tableaux représenteront ces figu res dont on ornoit les salles à manger ; ce qui ne s'éloigne pas beaucoup de la coutume des Toscans , qui se faisoient servir à table , eux et leurs convives , par des filles toutes nues. Il existe des marbres antiques qui attestent cet usage. Les femmes s'exposoientsans voile , non-seulement dans les orgies à huis-clos ; mais encore sur les théâtres publics pendantles fêtes de Flore ; les courtisannes se dépouilloientde leurs habits sur la scène , et en présence du Peuple , pratiquoient tous les gestes , toutes les attitudes que l'Arétin n 'a pas craintdans la suite de décrire. Ouvrez Valère Maxime, au liv . II, ch . X , nº. 8 , et Lactance , l. 12 . La danse convient parfaitement à Vénus ; Lucien , dans son traité de Saltatione , n . 10 et 11, atteste que les Spar


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( 61 ) tiates dansoient en chantant de petits airs pour inviter Vénus et les Amours à venir folâtrer avec eux. Relisez Horace , Ode IV , liv. I , il ne se faisoit point de repas solemnels sans danse . Voyez Homère. Dans tous les festins , excepté aux banquets des Sages et des Savans , on introduisoit des femmes qui par leurs chants et leurs danses égayoient la compagnie : après le choeur des Musiciens, les Danseuses entroient les unes en habits de Néréides, les autres déguisées en Nym phes. Le Museum royal conserve une statue de bronze , d'une beauté extrême, représentant une Vénus nue. Elle porte un bracelet d 'or, non au poignet , mais aux jointures des braset des pieds. Les perles sont un ornement consacré spécialement à Venus, qui est née de la mer et en est sortie sur une riche coquille gar nie de belles perles. C 'estpour cela qu 'on choisissoit les perles les plus précieuses pour les offrir à sa statue. Pline IX , 35 , et Macrobe, Saturn . III, 17 , assurentque cette perle si fameuse, qui n 'avoit pointsa pareille et que possédoit Cléopâtre , fut dé posée par elle dans un vase de vinaigre et divisée en deux parts pouren faire des pendansd 'oreille à la statue de Vénus. Lampri dius ditque l'EmpereurAlexandre Sévère faisoit porter devant cette mêmestatuedeux grosses perles quiavoientété donnéesà la Déesse par l'impératrice sa femme. Aussicellesquis'adonnoient tout entières au doux métier de Vénus, aimoient à se couvrir de perles. Properce , liv . III , élég . X , et Martial IX , épig. III , Pline IX , 35, pour prouver à quelpoint les Dames Roinaines portoientle luxe, dit avoir vu ent:'autresfeinmes, une certaine Lollią Paolino chargée de pierres précieuses et de perles; elle en avoit plusieurs rangsdans ses cheveux , elle en avoit à ses • oreilles , à son col , et à tous ses doigts. Ordinairementon représentoit aussi Vénusavec des cheveux blonds ceints d 'uneguirlande de roses blanches ct rouges. Ser vius,dans son commentaire sur l'Ené de de Virgile, vauceque la chevelure blonde désiguoit toujours une courtisanne ; mais ( 62 ) qu'on ne donnoit toujours des cheveux noirs qu'aux femmes honnêtes ,aux matrônes; eten effet, Juvénal, danssa sixièmeSa tyre, en faisant le portrait de l'Impératrice Messaline, la peint blonde : Clytemnestre , coupable d 'adultère , dans Euripide ; Didon , passionnée pour Enée , dans Virgile ; Ariane , se lais sant consoler par Bacchus dans Catulle ; Pirrha , femme d 'une vertu épuivoque , dans l'Ode 5 du liv . I , d'Horace ; en general toutes celles qui étoient nées trop foibles en amour, les Poëtes les peignent blondes ; mais quelques Savans ont observé que la remarque de Serviusne s'est pas toujours trouvée vraie.Ovide assure que la chaste Lucrèce étoit blonde ; Virgile en dit au tantde la modeste Lavinie. Si nous osions intervenir dans ce procès délicat à juger , nous dirions que l'expérience , quand on la consulte , nous apprend ordinairement que les blondes aiment plutôt et les brunes plus long-tems. L 'ail exercé du naturaliste impartial pourroit chercher une raison de cette différence morale dans la constitution physique de la blonde et de la brune.Mais cette question ainsi approfondie s'écarteroit trop de notre but. Terminons ici cette digression et rentrons dans notre snjet , en disant que l'antiquité n 'a point décidé quels étoient les plus beaux cheveux , des blonds , ou des noirs. Cependant Anacréon et Horace ( connoisseurs en cette partie ) célèbrent beaucoup une chevelure et des yeux noirs . Quand à la sorte de danse que paroit exécuter notre figare , consultez Plutarque, conv. qu. IX , prob. 17;mais son attitude ( il semble qu'elle se mette en devoir dese couvrir ) , nous rap pelle un usage pratiquéen Perse : les femmes venoientaux repas vêtues modestement; pendant le banquet, elles commen coient à se dépouiller de leurs vêtemens extérieurs , et d 'une partie de leur modestie ; mais sur la fin , échauffées par le vin , elles se déshabilloient entièrement ; et cette mode n' étoit pas seulement celle des courtisannes ; mais les matrônes elles mêmes , mais les filles , vierges encore , en usoientainsi pour se rendre plusagréables , pour plaire davantagé, et ne croyojens ( 63 ) nullement blesser en rien l'honnêteté et la réserve qu'elles exi geoient, et dont elles se montroient jalouses. PLANCA E L X V I. Ce sujet représente un lac , un endroit marécageux , en vironné de plusieurs tours , deux desquelles à créneaux pa. roissentdéfendre un petit pont. On remarque plusieurs espèces de plantes et divers oiseaux aquatiques. PLANCHE L X V I I. La jeune femme représentée dans ce tableau , d'un dessin rare , est également belle danstoutesses parties ; ses cheveux sont encore blonds ( voyez le n° 65 . ) et son habillement léger est jaune aussi ; la draperie en est jettée avec beaucoup d'art ; le voile , qu'elle tient élevé au-dessus de sa tête au bout de son bras développé avec grace , couvre quelques par ties du corps , laissant à nu le milieu , depuis l'endroit de la ceinture , ainsi que sa main et ses pieds. Le ruban ou la bandelette qui assujettit sur son front ses cheveux divisés en deux portions égales , est de couleur céleste ; le mouvement de cette figure est celui de la danse , et le disque d 'argent qu'elle soutient à l'un de ses côtés pourroit bien y avoir rap port ; le Peintre se sera servi de ce renseignement pour dé terminer davantage le caractère de son personnage . La danse est un exercice qui caractérise autant les Graces que Vénus. Les habitans de la Béotie furent les premiers qui leur instituèrent un culte ; mais Pausanias IX , 35 , dit qu'on ignore quel fut le premier qui les représenta nues ; les Anciens Sculpteurs et Peintres les ayanttoujours habillées. On peut conjecturer que la danse des Graces étoit désignée par plusieurs filles nues qui se tenoient en santant et fais vient des gestes aimables. Les Danselises de nos tableaux peuvent en donner un exemple . Les Graces avoient un voile tel que celui de la figure isolée que nous expliquons en ce moment ; et portoient des vêtemens transparens et quin 'étoient fermés go ( 64 ) par aucune ceinture. Sénèque , de benef. 1 , 3 ; Horace , lib . IX , Ode VII , et Ovide , fast. V , ne les peignent pas autrement , incinotae , nudae , vestibus solutis. Notre figure pourroitbien être encore une Vénus , ou bien une des Gracesses compagnes , ou peut-être encore une des Heures , ou des Nymphes que les Anciens avoientcoutumede leur as socier , quand ils décrivoient un festin agréable. Voyez le Banquet de Xénophon et celui d 'Apulée , Métam . X . Con sultez aussi les Graces deWieland. LesNymphes, les Graces et les Heures , et sur- tout Vénus, étoienttoujours représentées déchaussées et remarquables par la blancheur de leurs pieds. Les Pères de l'église ontmis au nombre des trois sortes de danses qu'ils reprochoient aux Payens, celle de Vénus; Arnobe, IV , adv. Gentil. Saint-Augustin , de Civ. D . VII, 16 , etc . Juv. in ad epist. ad Mars, et epist. , de Hilar. Macrope , Saturn. 11, 10 , a écrit que de son tems ( sous Théodose le jeune ), l'usage n 'existoit plus d'amener aux repas de jeunesDanseusesetchanteuses nues,ou immodestement ha billées : ce qui dura jusqu'à la fin du règne de Théodose le Grand , qui l'avoit défendu . Pollux IV , leg 103 , dit avoir vu une certaine danse où les Danseurs et les Danseuses portoient dans la main un plat ou disque. : i Cette dernière circonstance appuyeroit la conjecture de ceux qui prétendent que ces sortes de personnages figuroient dans les repas , et servoient d 'officiers pour porter les mets : l'action de danser ne s'oppose point à ces fonctions qu 'ils remplissoient en cadence et au son des instrumens , au rapport de Pétrone , cap . XXXVI. Voyez aussi la Satyre V . de Juvénal , v. 121 et seq. Voyez aussi les mots Chi ronomonta , Chironomus dans l'Etymologicon de Vossius; ces officiers de bouche étoient instruits à couper lesviandes , à les servir , en observant certains signes de mains, et à l'u nisson de la musique. Consultez aussi l'excellent traité de Poëmat, . . . 在“

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Poëmat. Cantu , et viribus Rythmi, par Vossius. Sénèque le Philosophe , et Martial; parlent aussi de cette sorte de luxe re cherché, dont les Romains faisoient usage dans leurs repas. PLANCA E L XV II I. Lesdeux objets qu'on remarque à côté des deux Paons, cou chés en travers sur la fenêtre , sont des espècesde sacs de cuir , ou bien deux de ces mesures anciennes qui, au rapport de Pline, contenoientdeux boisseaux et demi, ou quarante-deux pots de vin . Ces deux objets pouvoient donc servir à mesurer ou à transporter des graines , de l'huile , ou du vin ; d 'autres y voient des boudins noirs , en formede cervelas ou de saucis ses , que lesAnciens aimoientbeaucoup . Lessaucissesde Paons tenoient le premier rang sur leur table ; celles de Faişans en suite , et celles de Lapins après ; on leur préféroit les deux précédentes sortes de boudins ou cervelas. PLANC N 2 L XI X . Cette peinture n 'est pasmoins belle que les deux précédentes du même genre , nos 67 et65 : la jeunefemmequi y est repré sentée , et qui n 'est point drapée plus décemment que ses au tres compagnes , peut exprimerune espèce de Bacchante. C 'est pour cela qu'elle est nue jusqu'au milieu du corps ; elle a ses cheveux déliés et en désordre ; d'unemain elle tient une cym bale entourée de petits grelots et élevée en l'air ; l'autre main est peinte en action de frapper cet instrument comme pour s'accompagner à la danse ; son col est orné d 'un superbe et large collier ; à chaque bras , elle porte un bracelet , ou duuble rang de perles ; ce qui termine son vêtementléger etblanc , est un ourlet, ou espèce de falbalas roux : sa draperie est d 'une belle intention ; ses sandales sont liées avec des rubans de couleur rousse. Si ces douze figures peintes que nous décrivons, appartien pent aux repas , commeon le conjecture , on pourroit ajouter que chacune avoit sa besogne à remplir ; l'une étoit pour les cymbales ; l'autre pour le tympanon : et que plusieurs étoient Tome 1. I ( 66 ) : déguisées en Bacchantes. Sidonius Appollin . epist. XIII , en décrivant un repas, met au nombre des personnages destinés à faire le divertissementdes convives , des femmes qui imitoient les Bacchantes par leurs habits et par leurs actions ou panto mimes. Dans les monumensanciens , les Baccbantes sont resrésen tées presque nueset à peine couvertes sur quelques parties d'une peau , ou d 'un vêtement extrêmementdélié . L 'instrument dont se sert notre Bacchante étoit appellé par les Ancienstympanum , et répond au cymbales des Toscans , qu 'on désigne ordinairementsous le nom Italien tumpurcello ; Suidas dit que cet instrument étoit fait avec une peau , que les Bacchantes frappoient avec leurs mains. Les Savans dis tinguent deux sortes de tympanon , le grave et le léger. Ceux de bronze , couverts avec une peau , servoient à la guerre ; tels sont aujourd'hui le tambour et les tymbales ; les cym . bales légères étoient formées d 'un cercle de bois recouvert d 'une peau et ressembloient à un crible , tel est le cymbalum de notre estampe. Suidas, d'après le Scholiaste d ’Aristophane, au sujet de la Comédie de ce dernier , intitulée Pluton , fait dériver tumpanon , du verbe tuptein , percutere en Latin , en François frapper, parce que le tambour léger , ou tambour de basque, se frappe avec la main , et le tambour grave , ou celui qui sert à la guerre , se frappe avec des baguettes , ou petits bâtons. D 'autres vont chercher l'étymologie de cemot daris le Syriaque, prétendant que les peuples qui parloient cette langne introduisirent à Romel'usage de cet instrument. Quantaux dan es des Bacchantes, consultez Sidonius Appol lin . IX , epist. 13 , Plutarque IX , symp. qu . 14 , déjà cités : Platon VII , de legibus, Lucien de sat. Euripide in Bacchis , V . 377 et 78 , Aristophanes in acharn. act. IV , sc. VII , v . 23. Saint Clément d 'Alexandrie pæd. II , 4 ; Arnobe re proche aux Gentils les obscénités que ces femmes danseuses commettoient, portantdans leurs mains ces sortes d'instru mens , ainsi que ceux qu'on appelloit Crotales.


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( 67 ) Passonsà la couleurdu vêtementdenotre figure ; il existoit à Athènes une loi , dont on étoit redevable à Zaleucus , qui ordonnoit aux femmes honnêtes seulement d 'être habillées de blanc, et les Courtisannes devoient l'être en couleur; con sultez Plutarque , quest. Rom . probl. XXVI; observez sur tout deux passagės , l'un de Porphire , au sujet du trente sixième vers de la seconde Sat. du liv . premier d 'Horace , et l'autre de Servius, dans son Commentaire surles Georgiques de Virgile , au sujet du vers quatre - vingt-troisième du troi sième livre. Ces deux Auteurs établissent une distinction ingénieuse entre ces deux mots latins , album et candidum , par rapport à la couleur des vêtemens des femmes chez les Ro mains. Voyez aussi Ferrari p . I , de Re vestiariâ III , 17. Tertulien , apolog. cap. 6 et de cultu fæminarum , cap. 12 , dit que de son temson ne pouvoit distinguer les femmes honnêtes , les Dames, d'avec les Courtisannes , leur manière de se mettre confondant tous les états. Ce passage pourroit avoir son application pour d 'autres tems , et dans d 'autres pays. Le Grand Théodose réprima cet abus , PLANC I L X X . Parmi tous ces poissons , les unsaccrochés, d 'autres sor tant d 'un petit cabat renversé , d 'autres posés tout uniment sur une table de pierre , on en distingue une espèce appellée murène. Cette sorte de poisson étoit très - estimée ; et encore aujourd 'hui, on en sert, sur les tables dans le Royaume de Naples. PLANCHE L X X I. Cette peinture représente encore une jeune femme, qui danse et joue . Elle est d 'une belle forme; la couronne de lierre qui assujettit ses cheveux et les empêche de flotter , la peau de Panthère , ou d 'un autre animal qui pend de son épaule gauche , et qui en voltigeant traverse toute la figure et vient passer sous son épaule droite , les cymbales ( ou crotales ) qu 'elle tientdans les mains , en action de les battre I ij ( 6S l'une contre l'autre , tous ces détails désignent une Bacchante ; ses bracelets redoublés sont de couleur d'or ; sa chaussure est jaune et fermée avec des liens pareils à ceux de nos pan toufles ; son habillement demande à être observé. Cette couronne de lierre que porte notre figure , nous fe . roit croire qu'elle célèbre la fête de Bacchus. Lucien , in tra . gopodag. prétend que les Prêtres de ce Dieu n 'étoient distin gués des autres que par le lierre. Pline XVII, 4 , dit que Bacchus ( patrem liberum ) fut le premier qui ceignit sa tête de lierre ; que dans la haute antiquité , on pe donnoit de couronne qu'à Dieu , antiquitas corona nulli , nisi Deo da batur. Ovide , dans ses Fastes , III , 767e vers et suivans , rapporte ainsi l'origine de ces sortes de couronnes , en nous apprenant que la Nymphe qui éleva Bacchus , le cacha sous des feuilles de lierre , pour le soustraire aux recherches de la jalouse Junon . D 'autres Auteurs allèguent des raisons diffé rentes de cet usage. Voyez le Sympos. III de Plutarque. Bacchus et ses Nymphes se couvroient d 'une peau de Pan thère , ou parce que la nourrice fut changée en Panthère , ou parce que cet animalaimebeaucoup le vin . Ils portoient aussi des peaux de jeunes cerfs et de daims , et même de chèvres. Anciennement les bracelets se portoient seulement à un bras ; ils étoient en usage chez les Sabins qui lesmettoient au bras gauche ; les Orientaux au contraire à droite : dans l'origine de cette coutume, les hommes seuls en portoient ; c'étoit pour les Guerriers , le prix , la marque de leur valeur. Les femmes, dans la suite , commencèrent à s'en parer ; elles n 'en chargerent d 'abord qu'un seul bras , puis l'un et l'autre à la fois ; enfin elles en portèrent à leur pieds , et à chaque doigt , mème au pouce . Les bracelets qu'on mettoit aux pieds eurent leur dénomination particulière de compedes, ceux qu'on plaç it au bras et spécialement à la jointure , s'appel toient brachilia , le nom générique étoit monilia . Ferrarı dans son ouvrage déja cité de Re vest. liv . III , cap . 18 et 19 , témoigne sa surprise de ce que les Danseuses avoient པ ༡༠ པཨ་ ༠༠ *

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( 69 ) des habits si longe qu'ils descendoient jusque sur le pied , elles qui ne devroient en porter quede courts et de légers. Quant à la chaussure , nous en parlerons dans la suite , lorsque nous rendrons compte d'une antiquité d 'Herculanum représentant une boutique de cordonnier. PL A N C H I L X X II. Cette Planche représente des fruits dans une corbeille , et des Saucisses attachées contre le mur , et pour la forme sem blables à celles de nos Chaircuitiers. Consultez Varron de LL , lib . IV ; Arnob. lib . VII ; Isidore XX , 2 , et le traité d 'Ap picius. On prétend que l'Empereur Héliogabale fut l'inven teur des Saucisses dePoisson . Lampridi in Heliog. cap. 19 , et Casaubon . Le Trône du Monde n 'étoit pas la vocation de ce Prince ; Héliogabale se seroit peut-être fait estimer , én se bornantau comestible . Tel brille au dernier rang, qui s'éclipse au premier. PLANCHE L XXII I. Cette agréable Figure, moins animée que celle du nº. 71, mais dans le même goût , est couverte d 'on vêtementlong , très-fin , et d'une couleur violette ; elle a l'épaule et le bras droit niis ; un voile jaune et vaguement jetté , tourne en s'éle vantsur l'épaule gauche , et passe par derrière elle : desfeuilles fines et longuesceignentses cheveux blonds: de la main droite , elle tient un vase par s 'n anse ; sur sa main gauche est un bas bin où sont trois Figues, que l'on distingué par leur forme; eller porte un bracelet de couleur d 'or , et des sandales à ses pieds . La couleur violette ne le cédoit qu 'à celle de pourpre chez les Anciens, et étoit un objetde luxe. Consultez l' Aulularia de Plante , act. III , se . V ; le Traité de Ferrari I , de Revesse tiaria , HI , 21 ; et Plise le Naturaliste , liv . XXI, ch . VI. Ge dernier Auteur nous apprend que de son tems on imitoit le pourpre avec le bleu et le violet , XXXIII , 13 : ce passage . ( 70 ) a fait commettre une erreur à Saint Jérôme; ce Péro de l'Egli se , meilleur Théologien que Naturaliste , confondit la cou leur violette avec l'azur. Virgile au contraire appelle noir le violet foncé. Sans rapporter tout ce que les Poëtes ont ima. giné sur cette couleur, et la fleur qui lui a donné son nom au sujet d'Io métamorphosée en Vache , nous dirons seulement , d'après Martial , Epigramme XXXIX , liv. II , que le vête mentviolet étoit spécialement consacré aux Femmes galantes . Quant à la partie découverte de l' épaule et du bras, pour juger de l'intention voluptueuse de l'Artiste , dans la manière de draper sa Figure, nous renvoyonsau 307e vers et suivansdu troisième liv. de l'Art d'aimer d'Ovide. Une semblable auto rité n 'est point suspecte en pareille matière. Nous ne nous arrêterons pas plus long- tems sur le voile et les autres parties du vêtement de la Figure que nousdécrivons ici ; il paroit qu'autrefois les Femmes ne le cédoient point à nos modernes dans l'art d 'inventer tous les ans des modes nou velleset de nouvelles dénominations; elles ne pensèrent point dès -lors aux tourmens qu'elles préparoient aux Savans, qui ont tout confondu , et n 'ont donné aucune explication cer .. tạine : nos descendans nous feront, sans doute , un jour le même reproche. Puissions- nous n 'en point mériter de plus graves de leur part ! - La couronne de notre Figure pourroit bien être de feuilles de roseau ou de canne , ou de quelqu'autre plante aquatique. Cette conjecture a fait dire que ce Tableau représentoit une Nayade ou uneNymphede la suitedeBacchus; et on a cité pour , autorité deux jolis vers latinsdu tendre Tibulle, 1. III, élég;VI, vers 7 ; mais cette opinion rencontreroit plusd'une difficulté . Le Vase de notre gravure est connu parmiles Antiquaires sous le nom italier de Prefericolo . Voyez la Chausse , T . II , sect. III, Fig . III , et Montfaucon, T . II , lib . III, chap. IV ., On dit que Bacchus trouva le premier les Figues ;.Pausanias. I , rapporte que Cérés en donna des pepins à Fitalus son Hôte , D 'après tout ce que nous venons d 'exposer ,, on pourroit

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( 71 ) conjecturer que cette Figure a beaucoup de rapport aux Bac chanales. Pendant les Fêtes de ce nom , on se déguisoit sous diverses formes ; on prenoitdivers caractères. Etdans cetto supposition , notre Tableau représentera une offrande à Bac chusdes premièresFigues. Consultez la pag. 200 et suivantes du second vol. 8° des Lettres de Coxe sur la Suisse , élé gamment traduites et enrichies des plus intéressantes Obser vations par le traducteur , M . Ramond. D 'autres ne reconnoissent dans cette Figure qu'une de ces femmesquiservoientdans les repas , etcostumée pourcet usage . Quelques-uns n 'y voyent qu 'une Danseuse . Nous aurons encore occasion d'en parler dans la suite . Nous avons déja dit plusieurs choses au sujet des bracelets. Voyez Buonaroti , ne'vasi di vetro , pag. 199 . Quant à la chaussure , consultez Saumaise , dans son Commentaire , de Pallio , de Tertulien , et Aulugelle XIII , 20 . PLANCHES LXXIV , LXXV, LXXV I. Ces trois petits Tableaux méritent quelqu'attention : le premier représente un Oiseau prêt à becqueter une grappe de raisin . Le second deux Poissons ; et le troisième deux Rou · gets posés sur une fenêtre . Varron , de re rustica III , 17 , nous apprend que cette dernière espèce de Poissons étoit du goûtdes Romains , et Sénèque assure dans ses questions na turelles III, 18 , et dans sa lettre 95€ , qu'un seul Rouget fut vendu 5000 Sesterces ; le prix d 'un autre alla jusqu'à 8000 : ce quirevient à 200 ducats , environ 2200 l. de notre monnoie . Consultez Pline IX , 17 ; Juvénal , Satyre IV , vers 15 ; Lampridius, Heliog. ch. 10 ; Bulengerus, de conviv . II , 26 ; et Meursius, Rom . Luxur. ch . 14. , PLANCHE LXXV I I. . Cette Femme semble être la Compagne de celle de la Planche LXXIII ; sa couronne , qui paroit la mêmeau pre mier coup-d 'oil, est composée de tiges debled , consacré aux ( 72 ) Fêtes de Cérès. Ovide , liv . III , de ses Amours , élégie X , vers 36 ; qnelques Sayans ont cru y reconnoître la plante appellée Fillirą , destinée aux couronnes en usage dans les repas. Cette Figure est représentée tenant de sa main droite un panier , et un plat de l'autre. Elle n 'a point de sandales à ses pieds;, mais une espèce de pantoufles. Ainsi que la Figure précédente , elle a l'épaule droite et le bras découverts ; on lui voit , de plus , une partie du sein ; elle porte aussi un bracelet au bras droit ; son voile , drapé de même , est d 'un verd foncé ; et son vêtement, quin 'est pasmoins fin et délié , est blanc. Dans les Fêtes solemnelles de Cérés , les babille mensblancs étoientd'étiquette . Ovide , liv . IV de ses Fastes , vers 619. Ce costume étuit encore celui des Femmes élégantes et recherchées , contemporaines de ce Poëte aimable . Voyez son Art d ’Aimer III , vers 183 et 191, Albentes Rosas... etc. . Consultez sur-tout Stukius convivialium ... II , 26 , in - fol. En général, pendant les jours d'alégresse , ou les Fêtes cho mées , les Anciens faisoient usage d 'habits blancs ; aux ban quets des Empereurs Romains et des Grands , ceux qui les servoient à table étoient vêtus de blanc. Voyez la première Elégie du quatrième livre de Tibule. Voyez aussi Suétone , à l'article de Domitien . La couleur du voile répond à celle du porreau , ou bien au verd des bleds qui sont encore surpied . Cette diver -ité de couleur en usage chez les Anciens, et au moyen de laquelle ils se faisoientdistinguer avec grand soin aux jeux du Cirque , sur le théâtre, et dans leurs festins , pourroit être regardée comme l'origine de la livrée parmiles modernes , et peut- être aussi des uniformesmilitaires. Nousrenvoyons à Cassiodore, liv. I, ep . 2 , 27 et33 ; à Bulengerus , dans son traitédu Cirque , ch . 4 et 40, à Sénèque, EpitreXCV , etdansson Traité de la brièveté de la vie , ch . VII , età Pétrone chap . XXVIII; et encore à Ferrari 1 , de re vestiarid , III, 4 : cette passion de faire porter ses cou leurs à ses Domestiquesalla siloin , queles Empereurs secrurent obligés de faire des Loix pourréprimer celuxe , qui étoitdevenu d 'une


LA Tom . I.

d'unedépense excessive. Voyez les titres V , VII , et IX du liv . XV . du code Théodosien . Mais ces Loix somptuaires furent un frein trop foible : on continua denourrir et d 'habiller avec magnificence les acteurs du Cirque et les femmes de théâtre ; et comme l'ont remarqué les Historiens , Marcien fut élevé à l’Empire , au milieu mêmedu Cirque , peut-être à cause de la dépense qu 'il y faisoit'. ' Quelques -uns prétendent que cette Figure et la précédente sont deux Danseuses , de l'espèce de celles qu'on appelloit Cernophori. Voyez Pollux IV , 103 , et Athenee XI, 7 . Nos deux Figures sont couvertes d 'un vêtement léger , mais très- long, et on pourroit trouver une apparente contradiction à en faire en même tems des Danseuses , ou des Ministres em ployés au service de la table : ceux qui servent à un banquet devant être halsillés très-court; mais il n'en étoit pas toujours ainsi dansl'Antiquité : on pourroit citer en preuve les Diacres quidansnos Templesassistentle Célébrant à la Sainte - Table , et auxquels la primitive Eglise a conservé quelque chose de l'ancien costume; ils portent une casaque ou tunique qui leur tombe presque sur les pieds; peut- être même que les cordons et glands qui dans leurs habillemens ne leur servent plus au jourd'hui que d 'ornement, étoient jadis destinés à les relever et à les assujettir ; et c'étoit à- peu -près ainsi que pendant les sacrifices et aux repas sacrés qui les terminoienttoujours dans le Paganisme, on habilloit les Ministres qui accompagnoient le Pontife. Outre cela on a remarqué que les Femmes , de plaisir seulement, portoient une robe ou tunique très -courte , ou relevée très- haut. Chez les Anciens, les états étoientmieux caractérisés qu'aujourd'hui; et ils n 'aimoient pas à les con fondre ; ils étoient demeilleuro foi que nous surcet article . Consultez au reste Stuckius, ant. conviv . II , 22 ; Apulée. mét. II , p. 53 ; Plaute , paen . act. V , sc. V ; Ovide, art. III , 301. Quant à la chaussure de notre Figure , consultez Balduin , de Calceam , chap. XIV , pag. 139 , chap. XVI, pag. 264. Tome I. ( 74 ) PLANCHE L X X V II I . On voit dans cette Peinture différens Poissons; une espèce de frise termine le bas du cadre. PLANCHE L X XI X . Cette Peinture , d 'une grande beauté et d'une grande per fection , n 'est inférieure en aucune partie aux Figures qui pré cèdent : elle représente une Femme, vue de profil , et vêtue d 'une tunique blanche , et par-dessus d'un autre vêtement bleu dont le bord ourlé est de couleur de rose ou rousse ; deux perles en forme de poires pendentà ses oreilles. On observera la bandelette aussi de couleur de rose , qui ceint son front et assujettit son voile jaune , dans lequel sont enfermés ses cheveux blonds; elle tient de la main droite une branche d 'arbre où pendent deux fruits , qui paroissentêtre des pommes ou des bayes de cèdre ; dans sa main gauche est un sceptre. de couleur d 'or et parfaitement distinct ; ses pieds ont pour chaussure des sandales. Cette Figure bien composée et modestement vêtue, ne doit point être rangée dans la classe des deux précédentes : plu sieurs Savans soutiennent cependant le contraire , et veulent que ce soit encore une Vénus. Les Femmes ont trouvé plus d 'une manière d 'orner leur tête , d 'arranger leur chevelure sous des voiles : ici , le lien noué sur le milieu du front de notre Figure , paroît être un simple ruban . Dans plusieurs de nos Provinces , cette sorte de coëffure , peu recherchée , est encore en usage : mais pourmontrer combien l' Artiste a été fidèle au costume , tra duisons un passage d 'un traité sur la Toilette des Vierges , et dont l’Auteur est un grave Père del'Eglise , ou du m ins qui eûtmérité d 'en être un , s'il eût toujours été aussi ortodoxe dans ses autres écrits , que dans son livre de veland . Virgin

. OIL st infés 17 . 4 22222 444 24244 ra 22214 4 Tom . I.

( 75 ) cap : 17 : l'austère Tertulien nous apprend dans ce passage ; que les Vierges , ou les Femmes , avoient de son tems deux manières de se coëffer : ou bien leur tête , privée de bonnet etde coëffe , restoit nue ; le front étantseulement ceint d'une espèce de bandelette. Ou bien tout le derrière de leur tête étoit couvert de voiles légers qui descendoient sur leurs oreilles , mais sans les cacher. Dans la première toilette , on voyoit du moins tous les cheveux noués élégamment. Mais dans notre Tableau , on a préféré la seconde mode : ensorte qu'on ne voit qu 'unetrès-petite partie dela chevelure , séparée en deux, et avec beaucoup degrace sur le devant du front. Consultez Rainaud de pileo , et cet. cap . teg : sect. VI : lisez aussi la savante Lettre latine de Saumaise sur le chapitre XI de la première Epitre de Saint-Paul aux Corinthiens , de Caesarie virorum et mulicrum coma , imprimée chez les Elzevirs , en 1646 , 89. Quelques- uns veulent que la coëffure de notre aimable Figure appartienne à une Reine , ou à quelque Déesse. Nous avons déja parlé , et en pluo d 'uu'endroit , de la di versité de couleurs en usage dans le costume des femmes. Toutes les Figures que nous avons décrites jusqu'à présent , et celle- ci particulièrement, ont la chevelure blonde. Nous ne devons peut-être cette uniformité qu'au fond noir , sur lequel sont peintes ces huit Femmes , et qui aura empêché l'Artiste de leur donner des cheveux noirs. . . Le fruit du cèdre étoit appellé par les Peuples de la Libie , pommes des Hespérides :Hercule , comme on sait , en trans porta dans la Grèce : on les appelloitaussi pommes d'or , à cause de leur couleur et de leur rareté; dans les premiers tems, on s'en servoit comme d'alimens. Athenée assure que chez les Anciens on avoit coutume d 'en servir à leurs repas. Plutarque ajoute , qu'on en placoit dans les garde- robes, pour donner une bonne odeur aux vêtemens, et pour les préserver des vers. Les Spartiates en offroientaux Dieux en sacrifice : et ce fruit faisoit partie du culte particulier qu 'on rendoit à кij ( 76 ) Bacchus, commeauteur de tous les fruits. Voyez Spanheim , de V et P . numism . dissert. IV . La partie supérieure du sceptre d 'or de notre Tableau , est ornée d 'une moulure semblable à un chapiteau , au haut duquel on voit un globe. Dans les monumens antiques , on en rencontre qui ont beaucoup d 'analogie avec celui-ci. Le sceptre de Jupiter avoit à sa cime un Aigle ; ethol étoit celui que les Toscans donnèrentau Roi Tarquin , lequeldepuis est passé dans les mains des Consuls. ( Juvénal , Satyre X , vers 38 ) , le sceptre de Junon , au rapportdePausan . II , 17 , avoit à sa pointe un Coucou. On sait que c'est sous cemasque peu galant , que Jupiter , pour la première fois , fit sa femme de sa soeur. Sur la fameuse table d'Isis et d’Osiris , le sceptre de ce dernier est de couleur d 'or et terminé en tête d'Épervier . Celuide l'autre personnage a pour omnement une fleur dite loto : enfin , Antoine Augustin nous a conservé dans son dial. V , unemédaille représentant une Cyhelle , qui porte un sceptre en tout pareilau nôtre. Le sceptre , dans les pre miers tems, étoit l'attribut-non -seulement des Dieux et des Rois , mais encore des Triomphateurs , commeon peutl'ob server sur plusieurs médailles antiques. C' est d 'après cela qu'on a prétendu que notre Figure a quelque rapport avec Bacchus. Eten effet, dans la Pompe bachiquerécrite dans Athenée V , 6 , on voit une femme , qui d'une main tient une couronne , et de l'autre un instrument qu'on pourroit appeller un sceptre . Dans plusieurs autres monumens , on rencontre des Bacchus tenant à la main un bâton oni a la formed'un sceptre. Voyez Suétone , chap. 24 , dansla viede Néron. Ce sceptre et l'habillement blanc de noire Figure la fe roient regirder comme la Paix personnifle , si elle tenoit à la main un rameau d 'olivier ; mais les pommesd 'orqu 'on voit ici, l'ont fait passer aux yeux des Savans Antiquaires pour Junon , on pour Vénus. La raison qu'on allAgne en faveur de la pre mière conjecture , est tirée d 'Athenée . cit. cap . 7 , p . 83 ; ( 77 ) la terre , dit-on ; aux noces de Jupiter et de sa soeur , en fanta subitement l'arbre qui donne de telles pommes. Con sultez encore les Miythologues. Quant à la secondeopinion , les pommes d 'or sont , dit-on aussi , un attribut de Vénus , ainsi que le voile d 'azur , qui rappelle qu'elle est née de la mer. Le sceptre convientau moinsautantà Vénus qu 'à Junon. L 'empire de la beauté ne le cède point à celui de la grandeur ; mais pour une Vénus, notre Figure est bien modeste. D 'autres Savans prétendent qu'on faisoit des voeux indistinctement à Vénus ou à Junon , quand il s'agissoitde nốces, et que cette Figure porte les attributs de l'une et de l'autre à la fois ; et en effet , les mères de famille , jadis , offroient des sacrifices à Vénus pour obtenir ét procurer de bons maris à leurs filles . Vénus présidoit autant au mariage que Junon , et le sceptre lui convient en signe du pouvoir que les femmes ont dans les affaires domestiques. C'est pour cela que la jeune épouse , chez les Anciens , en entrant dans la maison de son mari , en recevoit un paquet de clefs. Chez les Egyptiens, c'étoit bien pire ; non-seulement les femmes présidoient aux détails de l'intérieur du ménage ; mais encore les maris promettoient aux Fiançailles, d 'obéir à leurs nouvelles épousées . Nous n 'assurons point l'authenticité de cette tradition , qui n 'est appuyée d 'aucuns monumens , et qui est venue jusqu'à nous de si loin et à travers tant de siècles . V . Apulée métam . X , Orphée, Hymne à Junon , Lorenzi de spons. et nupt. cap. II. Il y en a d'autres qui veulent que cette figure représente une Danseuse ; mais on leur répond que , quoiqu'elle ait du mouvement et de la légèreté , on ne doit y voir que le génie du Peintre habile ; ayant à exprimer une femme seule , pour lui donner plus de grace et la rendre plus agréable , l'Artiste se sera étudié à lui communiquer de l'action etde la sie ; ses gestes délicats ne sont pas assez pron: srcés , assez animés pour rendre une femme exécutantune danise . Quoi qu'il en soit de toutes ces différentes conjectures , ( 78 ) peut- être ne faut-il voir dans ce Tableau qu'un caprice , qu 'une fantaisie aimable , sortie du cerveau du peintre, PLANC I EL X X X . On voit encore ici des poissons de diverses espèces , PLANCHE L X X X I. Vue d 'un Temple avec des festons et des figures symbo liques ; près de la mer , dans le lointain , sur la rive , et sur une colline, on voit une maison etquelquesautres habitations ou fabriques. On peut remarquer dans plusieurs peintures anciennes ces festons , ou guirlandes de verveine , qu'on atta choit aux statues des Dieux , et sur le fronton des Edifices sacrés ou autres, à l'occasion des fêtes et autres sujets d 'ale gresse. Vitruve , IV , 1. Les griffons figures sur le portail du Temple , pourroient bien indiquer qu'il étoit dédié au So leil ; le griffon lui étant consacré . Cependant la plupart des Temples du Solcil étoient découverts. Quelquefois aussi les Anciens se promenoient pendant les jours chomés , la tête couronnée . Cette circonstance n 'a point lieu pour les figures qu'on apperçoit ici assez peu distincte ment. PLANCHE L X X X I I . Un buste de femme d 'un aspect majestueux ; elle a la tête couronnée de feuilles ; à son côté , on apperçoit une partie d 'une autre tête d 'enfant. PLANCHE LX X XI I I. ' Le Centaure , ici représenté , a la partie humaine d 'une carnation bronzée , et la partie de cheval d'une couleur gris cendrée. Il a les mains liées derrière le dos et est en action de courir, portant sursa crouppeune Bacchante presque nue; elle


ΤΕΕ ΕΕΕΙΕΙΝ ΜΕΕΝ Tom . I . ΑΝ ΣΗ ΝΙΚΑΝΙΚΑ NN


21 2 . ITom .

( 79 ) le tient par les cheveux avec la main gauche , etsemble voit loir le frapper avec le bout du manche d 'un tyrse , qu'elle agite de la main droite : on remarquera que les Centaures jouent un très-grand rôle dans l'Hist. ire de Vénus , ainsi que dans celle de Bacchus. Les monumensantiques nous fournis sent des scènes pareilles à celle de notre Tableau , lequel est des plus expressifs. Les cheveux du Centaure et de la Bacchante sont blonds ; il est vrai que le fond du Tableau est noir ; ils sont épars et déliés ; poussés au gré du vent, ils correspondentparfaitement au mouvement rapide des deux figures. Un certain Ixion eut l'audace deporter des vues charnelles jusque sur la Reine des Cieux ; d 'après le conseil des deux époux , il fut arrêté que Jupiter feroit paroître aux yeux du téméraire unenue toute semblable à la chaste Junon. Trompé par les apparences , Ixion brusqua la conclusion du roman ; mais quoiqu 'il n 'embrassât qu'une nuée ses plaisirs d 'une es pèce nouvelle ne furent pourtant jas stériles : il en naquit un fils beau coinme les Anges de lumière ; mais superbe comme les enfansdes ténèbres; il futélevé par uneNymphe ; et ce qui ne fait pas beaucoup d 'honneur à son éducation , c'est qu'il contracta bientôt après un mariage plus étrange encore et moins pardonnable que celui de son père ; il devint l'époux d 'une jument , et donna le jour aux monstres moitié hoinmes et moitié chevaux, qu'on appelle Centaures. V . Dio dore de Sicile , IV , 69 , 70 , et Pindare , Od . Pith . II. Le Docteur Galien , dans son Traité deusu partium , de l'usage des parties de l'hommeetde la femme , nº III , se donnela peine de prouver qu 'un tel accouplement ( il ne parle sans doute que du second ) n 'est point dans la nature , et il prend de là occasion d 'invectiver les Poëtes qui se sont tout permis. Lebon Galien auroitdù plutôtse délasser de se . Observations Anatomiques , en lisant les beaux ver, qu 'une telle aventure a inspirés aux anciens Mythologues , ou bien chercher dana. ( 80 ) cette ingénieuse aHézorie , le trait d'histoire ou le butmoral päe la rianie Antiquiié a voulu nous tránsnetére . Quantaux amours d 'Ixion , on réduit cette fable à ceci: une Reine d 'E gypte , pour se soust,aire aux importunités d 'un Hôte , que son Epoux avoit conduit dans son Palais , et qui probable mentne lui convenoit pas , litmettre à sa place , dans sa cou che , une de ses Suivantes appellée Aura , . vent, brouillard , nuée . On s'est déja servi de ce moyen , d'un jeu de mot , pour déchiffrer les énigmes de la Mythologie profane ; mais si cette explication étoit commode à trouver , elle n 'est point satisfaisante ... Les Poëtes Moralistes ( et ces deux mots ne devroient jamais être désunis ) se seront plu tout bonnement à mettre en image et en action un point d 'instructin bien essentiel ; vraisemblablement ils auront voulu nous apprendre qu 'il ne faut point s'adresser aux Grands , aux Maitres du Monde; que de l'attachement qu'on leur porte il n 'en revient presque toujours que du vent , et qu'on n 'apprend dans leur commerce qu'à devenir vains , superbes et orgueilleux , et à couvrir ces vices d 'un vernis flatteur : et enfin qu'en dernier analyse , ils nous rendent des monstres , ou nous excitent à des actions dignes de ce nom . Pour les Centaures , le premier Cavalier qui de loin parut ne faire qu'un avec l'animalqu'ilmonta , aura donnél'idéede cette espèce imaginaire de monstres ; et quoiqu'il y en ait déja asse z dans la nature etdansla société, les Poëtes aurontvoulu donner un corps au fruit de leur imagination , et aux illusions de leurs sens, sûrs deplaire , toutes les fois qu'ils offrirontdes Tableaux étonnansou bizares. Sil'on veut des détails savanssurcette ma tière , qu'on lise Bochart, Hieroz. , pag. 11 , lib . VI, cap. 10 , p . 35 , 40 . Jusqu ’où n 'a -t on pas compté surla crédulité des lec teurs ? on n 'a pas craint d'affirmer que le cheval de César avoit les deux piedsde devant faits comme ceux des hommes ; V . Pline , VIII ,42 ;etSuétone, caes. c.61. Pausanias V ,19, fait mention d'un morceau de sculpture antique où étoit figuré un Centaure ( 81 ) Centaure semblable au cheval de César. Cependant , dans les monumens qui nous restent, on observe constammentque les Centaures y sont désignés tels que celui que nous avons sous les yeux. A pulée les appelle demi-bétes , semi-bestiae . V . l'âne d 'or , liv . V . Sur les monumens antiques qui appartiennent à Bacchus , on rencontre quelquefois ce Dieu dans un char traîné par des Centaures; Buonarotti donne deux raisons principales de cet attelage ; 1º, parce que les Centaures aiment beaucoup le vin : témoin le vers 367 , du liv. XIV des Dionysiaques de Nonnus : Horace en parle aussi dans une de ses Odes. 2º . Parce que Bacchus étoit dunombre des nourrissons de Chiron le Centaure . Mais l'amour du vin n 'est pas la seule passion qui caractérise les Centaures : à l'exemple des Faunes , des Sylvains , etc. ils sont conņus par les embûches qu'ils dres soient aux Nymphes, On sait les excès auxquels ils se sont portés dans leur double ivresse , aux noces de Pyrithoüs , avec les Lapithes. On sait que le Centaure Nessus tenta d 'en lever Déjanire à Hercule , qui le perça d'un coup de flèche ; Diodore IV , 12 , raconte que le même Hercule tua Omède , autre Centaure qui faisoit violence à Alcione , soeur d ’Earistée . Apollodorenousapprend que la Vierge Atalante , seule contre les deux Centaures Retus et Ileus , leur vendit cher l'injure qu'ils firent à son honneur , ils la payèrent de leur vie . On n 'ignore pas qu'il y eutdes Syrènes appellées Centauricides , à cause du massacre de plusieurs Centaures qui prétendoient les épouser malgré elles. Toutes ces scènes expliquent celle de notre Tableau. V . Buonarotti, V . Maſfei, Statue , Tav. LXXII – IV : et de la Chausse , Thes. ev. ant. To. I , sect. I , Tab . LI; Tibulle I , el. 9 , et Properce III , 24. Pline, XXXVI, nous apprend qu'entr'autres merveilles de la sculpture , on voyoit à Rome des Centaures portant des Nymphes. Ils avoient soin de guetter les femmes sur le bord des fleuves , pour les enlever à travers les flots et en abuser sur l'autre rive ; sans inquiétude et à loisir. Tome I . ( 82 ) Quelques fins observateurs prétendent que la scène de notre Tableau n 'est rien moins qu’un rapt. Cette Bacchante , di sent- ils , amie du Centaure , ne lui prend les cheveux que pour le guider plus sûrement. Elle fait usage de son tyrse , non pour le frapper , mais pour exciter et diriger sa marche. Ils ajoutent, que toutes les Nymphes ne fuyoient pas à l'as pect de pareils Monstres ; qu'il pouvoit y en avoir de très aimables , et remplis de talens. Nous avons vu que le Cen taure Chiron enseigna la Médecine et la Musique au jeune Achille ; et c'est sous un tel maître qu 'il apprit à plaire à la belle Déidamie. Mais si la tradition et les Poëtes ne nous ont transmis que leurs querelles et les mauvais traitemens qu'ils essuyèrent, c'est parce que les Amans heureux , ou qui cher chent à le devenir , sont discrets et s'enveloppent du man teau du mystère , et parce que les Belles d 'autrefois , qui fai soient sonner si haut leur belle résistance et leur triomphe sur des Centaures maussades et gauches, taisoient avec grand soin leurs foiblesses et leurs défaites auprès de ceux qui n 'a voient conservé de leur monstruosité que l'organisation . D 'autres Moralistes , vieux et chagrins sans doute , n 'ont vu dans notre sujet qu'une allégorie de l'ascendant que les femmes aimées prennent sur leurs adorateurs serviles , et à ce trait de la fable, ils ne manquent pas de rapporter l'humiliante aventure du grave Aristote , qui se laisse seller , brider et monter par la Maitresse de son jeune Maître . Voyez à la Co médie Italienne , la jolie Pièce en Vaudevilles , que MM . Auguste de Piis et Barré ont fait représenter à ce théâtre sur ce trait d'Histoire : peut-être ces Auteurs pleins de goût ont-ils chargé un peu trop le caractère du Philosophe ; ensorte que cet Opéra-Comique devientdu plusmauvais exemple; ceux qui se chargent des devoirs pénibles de l'éducation n 'étant déja pas beaucoup considérés, de charmans couplets dans la bou che des Femmes et des jeunes- gens, ne contribueront que trop à décrier tout-à -fait un état d 'où dépendent tous les autres ,

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( 83 ) ' PLANCHE L X X X I V . Cette belle Centauresse , peinte courant , porte sur sa croupe une jeune fille couverte d 'un vêtement jaune , et te nant de sa main gauche un tyrse , ce qui ne peut être qu 'une Bacchante ; elle a les cheveux partie déliés , et partie entor tillés derrière la tête en forme de noud : la draperie de la Centauresse , qui est de couleur verte , descend de l'épaule gauche sur les reins. On remarquera qu'elle a des oreilles pointues , comme celles d 'une Jument. La partie de son corps non humaine , est d 'une grande blancheur , ainsi que son col lier : de la main gauche elle tient élevée une guirlande qui semble se terminer par deux boutons, dont l'un est dans cette même main , tandis que de la droite elle semble avoir passé l'autre par -dessous le bras de la jeune fille , et être parvenue avec ce bouton jusqu'à son épaule ; il paroît qu'elle veut lui en faire une espèce de bandoulière. On ne sait si le grouppe deces deux figures estun caprice badin du Peintre : autrement il ne seroit pas aisé de saisir son intention . Le premier Artiste qui représenta une Centauresse , fut Zeuxis ; c'est à cet excellent Peintre qu 'on est redevable de cette nouveauté ; mais son pinceau ne traita pas souventde pareils sujets. C 'est le témoignage qu'en porte Lucien , en décrivant avec une scrupuleuse exactitude une Centauresse allaitant son fils ; il assure que ce Tableau fut admiré à cause

de sa nouveauté etde la finesse des délails qu'on ne connoissoit

pas encore dans ce tems : on peut conclurede ce passage, que Zeuxis fut non - seulement le premier à peindre , mais encore à imaginer de telsobjets.Philostrate ne dément pasce passage, imag. II , liv . II . Les premiers Poëtesne connoissoientpoint de femmes aux Centaures. Ovide est le premier parmi les Latins qui les ait chantées. Métam . XII , vers 404 et suiyans. Lij ( 84 ) Nous avons déja dit que la couleur jaune étoit consacrée aux Bacchantes. Voyez le vers 150 des Dionysiaques de Nonnus , liv . XIV . Sénèque, ép . 124, nous apprend que les chereux entortillés en formede neuds, tels queles porte la jeune Bacchante dans notre Tableau , étoient la coëffure affectée anx Germains ; les Parthes au contraire étoient distingués par une chevelure flottante : voyez Tacite : de mor. Germanorum , cap. 38. Juvénal vante beaucoup dans sa 13e Satyre , vers 164 , 65 , les yeux bleus, et les cheveux blords et nouésdes Tudesques . Consultez encore Sénèque , de ira III , 26 ; et Martial , in amphith . ép . III. LesBacchantes tressoientdonc leurs cheveux en næudsdevipères; quelquefoiselles loo laissoient épars;mais le plus souvent ils tomboient en tresses autour de leur col et sur leur sein . Relisez Horace , liv. II , Ode XIX ; maissur. tout Ovide , epist. IX , 86 , et particulièrement vers 139 , liv. III , de son Art d ’ Aimer ; il n 'a eu garde de passer sous silence un des grands moyensde la science qu 'il traite . Cas tellan de fest. graec. et les médailles de Buonarotti , p . 55 , donnerontaussi des détails curieux sur cette importante ma tière. Les Menades, autres femmes dignesd 'êtreassociéesaux Bacchantes furieuses , sont toujours peintes échevelées ; Eu ripide , Virgile et Ovide n 'ont jamais manqué à ce costume. Consultez encore le Mus. Rom . To. I , sect. II , To. IX et XI. Lucien , dans sa description du Tableau de Zeuxis , dit que la Centauresse représentoit en sa partie inférieure une très-belle Jument ; et que la partie supérieure offroit une très- belle femme , exceptées les oreilles , lesquelles étoient semblablos à cellos dec Saryros · cependant , n 'en déplaise au galant Auteur des dialogues des morts , des oreilles de jument doivent accompagner très-mal un beau visage ; encore si les Centauresses avoient su imaginer un genre de coëffure qui en eût caché le bout ; mais bien au contraire , il paroit qu'elles avoient grand soin de les ( 85 ) laisser à découvert, et qu'elles les regardoient commeun orne ment. Philostrate de son côté ne craint pas d 'ajouter que les Centauresses avoient beaucoup de ressemblance avec les Nayades. Ce mêmeAuteur nous apprend qu'il y avoit trois sortes de manteaux à l'usage des Jumens blanches , blondes , ou noires. Les premières Jumens étoientles plus estimées, on s'en servoit pour les triomphes. Les colliers se portoientde différentes manières , ou serrés , où lâches comme le porte notre Centauresse ; ou en bandou lière , ainsi qu'elle veut placer sa guirlande autour de sa jeune amie la Bacchante ; les chainesdont les guerriers et les femmes à leur exemple faisoient usage , se portoient toujours en sautoir. Şinous voulions rapprocher les anciens usages des modernes, sur-touten ce qui concerne la toilette des femmes, nous verrions que la sage Antiquité , dans ses modes , sacri fioit quelquefois aussi le goût au caprice ; mais unemodeque Sapho , Aspasie et Levontium n 'auroient pas désavouée , et dont elles se seroient montré jalouses , c'est cette espèce de collier qui suspend sur le sein de nos beautés modernes le portrait des personnes quileur sont chères , placés jadis sur un braceletou dans des boëtes ; malheureusementcette aimable invention ne fut point distinguéedes autres modes puériles ou bizarres , et en a subi le sort ; au bout de quelques mois, on lui substitua des croix et des cours d 'or ; bijoux plus riches peut-être , mais quine signifient rien . On nous pardonnera , sans doute , ces petites digressions , qui ne sont point étrangères aux différens objets qui nous passent sous les yeux. Eh ! pourquoi ne proposerions-nous pas les femmes Grecques et Romaines pour modèles , ou pour contrastes à nos Concitoyennes ? Le đirai-je ? ... Les Anciens, nos Maitres au Barreau , sur le Théâtre , ou dans les Camps , le sont peut- être encore à leur toilette et au fond de leur boudoir . Un Centaure , dit-on , naquitde l'union de Neptune trans formé en cheval, avec Cérés : une Centauresse , épouse d 'un ( 86 ) mortel qui n 'auroit subi aucune métamorphose , ne pouvoit elle pas bien mettre au jour un Foetus d'une forme toute hu maine? Qui pourroit donc nous empêcher de conjecturer que la jeune femme que notre Centauresse porte en croupe , ne soit sa propre fille ? Son tyrse nous indiquera en même tems qu'elle eut pour père Bacchus , ou quelque compagnon de sa suite . Le tableau de Zeuxis nous confirme encore dans notre opinion. Lucien dit que la Centauresse peinte par ce grand Maitre , tenoit un de ses enfans dans ses bras et lui donnoit sa maminelle , a la manière accoutumée : tandis que son autre fils , placé sous elle comme un poulain , suçoit le lait de ses mammelles de jument ; et il ajoute que cet enfant étoit sauvage et déja terrible comme son pèro . PLANCHE L X X X V . Le Centaure qui a l'air de courir à l'aventure , paroît, quoi que sans barbe , plutôt vieux que jeune ; ses cheveux sont hérissés etmêlés ; le tyrse qu'il porte sur son épaule , et auquel pend une cymbale attachée avec un lacet noué , fait reconnoître aisément les attributs d'une Bacchante ; sa partie de cheval est de couleur de bai. clair , en tirant sur le roux : il est en action d 'enseigner à toucher la lyre á un beau jeune homme, qu'il soutient légèrement ; la draperie qui tombe de l'épaule gauche du Centaure , et celle de son jeune élève , sont violettes . Ordinairement les Centaures sont représentés barbus ; ce pendant entr'autres monumens, une Cornaline du Museum Royal, tom . I , sect. I. t. LII , nous offre un jeune Cen taure un bâton sur l'épaulo , un casqut en tête , mais n 'ayant point de barbe ; ce qui feroit croire que c'est un Centaure hermaphrodite ( confrontez à ceci un passage de Pline, XI, 49) , ainsi que le nôtre , dont le visage est maigre et presque vieux. Relisez aussi Galien , liv. II , de usu pare tium .


85 Tom .I

( 87 ) On doute encore si les Centaures ont des cornes à la tête , les cheveux hérissés de notre Figure nous empêchant de lever ces doutes. Quant aux attributs de notre Figure , consultez le Centaure céleste d'Hyginus , Astron . poët. III , XXXVII , II , 32 ; Ovide , Fastor. vers 139 , et suiv . Nous pourrions conjecturer que l'Auteur de notre Tableau , par un caprice de son imagi nation , a voulu représenter sous l'emblême d 'une Bacchante le sage Chiron , et nous insinuer par ces attributs que les Philosophes peuvent être , ou sont quelquefois , amis de Bacchus et de la joie. Cette idéc étoit digne et dans le genre d 'Anacréon ; ce Poëte ainable aimoit beaucoup à marier en semble la philosophie et les plaisirs : on sait que les Egyp tiens plaçoient un squelette sur la table dans leurs festins . Pour avoir une idée de la vraie teinte de la couleur de la croupe de notre Centaure , on pourroit lui donner celle du miel ; cette couleur que les Latins expriment par le mot ful vusou flavus , les Italiens par celui de falbo , et par le mot Tudesque falb . C 'est le jaune obscur qui colore le Lion , ou cette teinte entre le roux et le noir qui répond à la nuance du fruit du châtaignier , ou bien encore à celui du palmier , c 'est- à -dire , aux dattes. V . la description du Centaure Chi ron par Ovide : en général, les chevaux bais étoient très estimés. Voustrouvez dansl'Hieroz . deBochart , p . I , lib . II , cap. VII , de longues et de savantes dissertations sur la peau des chevaux. Nousavonsdéja parlé de la lyre de Chiron , à l'occasion de l'éducation d'Achille ; revoyez l'estampe XXVII : mais ne doit-il pas paroître étrange de voir entre les mains d'une Bac chante un instrument inventé et mis en usage par Orphée, lequel fut la victime du ressentiment des femmes consacrées à Bacchus ? Ovide,Métam . XI; Hyginus rapporte autrement la cause première du supplice du Chantre de la Thrace , et prétend in astron. poët. II , 7 , que Bacchus en ordonna lui même les apprêts , parce que l'époux infortuné d'Euridice lui ( 88 ) refusa des louanges. Le sentiment d'Ovide Met. XI, fab . II , est plus vraisemblable; il prétend que Bacchus au contraire vengea sa mort en métamorphosant en arbres de diverses espèces les Bacchantes qui en étoient les Auteurs, Diodore de Sicile I , 23 , et ailleurs , nous apprend que les orgies de Bacchus et les vers d'Orphée ont passé ensemble de la même manière d 'Egypte en Grèce ; d'ailleurs , d 'après plusieurs beaux monumens rapportés par Montfaucon tom . II , part. I , II , III , c. 17 , pl. 85 — 86 , est-il étonnant de voir la lyre indistinctement entre les mains des Bacchantes et des Centaures , puisqu'on les voit attelés ensemble au même char de Bacchus? Quoi qu'il en soit de toutes ces autorités graves et savantes , ne pourroit-on pas conjecturer, d'après le géniedes Anciens , qu'ils ont voulu dans ce morceau précieux nous laisser une ingénieuse allégorie . En plaçant dans le même Tableau une lyre et un tyrse , ils ont prétendu sans doute nous avertir qu'on ne fait point de beaux vers à jeun ; que, chez eux du moins , pour être bon poëte , il falloit être buveur; et qu'un buveur étoitmaussade , s'il ne justifioit son ivresse par d'heu , reuses saillies . . La lyre de notre Tableau , n'a que quatre cordes. PLANCHE L X X V I. . Ce Tableau est supérieur de beaucoup aux trois autres pré cédens, lesquels pourtant sont beaux et agréables ; tous quatre semblent l'ouvrage du même pinceau . Tout dans cette Centauresse , peinte de profil , est gracieux et délicat, etmérite une attention particulière ; l'union dela partie humaine avec la nature du cheval , est certainementad mirable ; on distingue la blancheur de la carnation dela femme d 'avec la netteté de la peau blanche de la jument. Le geste de la main gauche quitouche les quatre cordes de la lyre , est plein de graces; la main droite est égalementlégère, et désigne visi blem ent


Tom 1

( 89 ) blement qu 'elle veut frapper la cymbale . La position du jeune homme qui tient l'autre cymbale de la main droite est noble et pittoresque : de sa main gauche passée sous le bras droit de la femme , il lui tient l'épaule en la serrant étroitement: le vêtement du jeune-homme est violet , et la draperie qui flotte au bras gauche de la Centauresse est jaune. Il faut encore observer l'ajustement de sa tête , ses bracelets , son collier et sa lyre . L 'auteur de ce morceau de peinture ne peut être qu'un très grand maitre ; il a su mettre en usage toutes les finesses de son art , pour rendre insensible à l'ail le passage de la car nation de la femme à la peau de la jument. Voyez ce que dit Lucien, Zeuxis , . 6 , sur les difficultés qu 'il y avoit à vaincre dans un semblable sujet . Voyez aussi Philostrate , lib . II , imag. II. La lyre de notre Centauresse est absolument semblable à celle du Centaure précédent , elle a aussi le mêmenombre de cordes. Les cymbales de notre Tableau sont telles que celles que nous avons déja rencontrées précédemment ; elles sont de couleur d 'or , c'est- à- dire de ,bronze doré. Cet instrument étoit en usage dans les danses et pour accompagner ou soute nir le chant des femmes. Frappées l'une contre l'autre , les cymbales rendoient le son le plusagréable. On les a quelque fois confondues avec les castagnettes , etpar fois encore avec le tympanon. Isydore nous apprend qu'on faisoit des cymbales avec divers métaux fondus ensemble , pour les rendre plus harmonieuses. Consultez Athenée XIV , 9 , p . 636 , et Spon, miss. ev. ant. sect. I , art. VIII , tab . XLIV . Les Centauresses aimoient beaucoup la toilette , ettous les autres moyens de plaire : celle de notre Tableau a eu la pru derite précaution de cacher la partie supérieure de ses oreilles. Voyez dans Ovide , Métam . XII , 409 et 411 , tous les soins que prenoit l'amoureuse Centauresse Ilonome pour pa soitre belle aux yeux du volage Cillarus. Tome 1 . ( 90 ) N . B . A l'occasion du collier qui tombe assez négligem ment sur le sein de notre Centauresse , les savans Auteurs du texte Italien des Antiquités d 'Herculanum , que nousprenons la liberté de réduire , et quelquefois de refondre , ne craignent pas de dire que cet ornement ( les colliers ) étoit jadis con sacréaux jumens etaux femmes : et ils s'appuyentdu suffrage de plusieurs Auteurs Latins, anciens et modernes , que nous ne citerons pas après eux ; mais nos lecteurs sauront que nous ne sommes ici que copistes des Savans deNaples; etque l'hon nêteté et la galanterie françoise ne nous auroient jamais per mis d 'accoller ainsi des objets qui ne sont pas faits pour être confondus d 'une manière aussi crue. Du reste voyez Virgile , Enéide VII , 278 vers ; V . Juste Lipse , de Militia Romanorum ; V . Dial. 27 , Juvénal , Sat. XVI, V . ult. et enfin , filius italicus XV , 255 – 56. PLANCHE L X X X V I I. Cette Peinture admirable peut être comparée à celle de la Planche LXXXI; on y voit plusieurs Figures portant dans la main des branches d'arbres ; deux autres branches sontplacées en travers d 'une espèce de trépied ou colonne , élevés surune base . Plusieurs édifices avoisinent ces différens grourpes ; et dans le lointain , sur le bord de la mer , on remarque une superbe Ville. On observera la grosse clef que porte à la main l'unedes Fi gures du premier plan , et qui est une femme accompagnée d'une petite fille : on pourroit conjecturer que c 'est une mai tresse demaison qui revient de la Ville à la tête de plusieurs Ouvriers. Les deux branches qui sont dans le trépied , ou colonne à jour, sont de laurier. L 'arbre noueux , quisemble protéger l'habitation qu'il om brage encore de quelques-unsde ses rameaux , produitici le plus bel effet , et repousse avec beaucoup d'art les Fabriques du fond du Tableau.


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( 91 ) PLANCI E L X X X VIII. Deux petits Paons posent chacun leurs pattes sur des tiges de fleurs blanches ; ils sont d 'un grand fini et peints au naturel. Ce petit Tableau a beaucoup souffert. PLANCHES L X X XI X et X C . Cesdeux Peintures , trouvées danslesexcavationsdeRésine, le 31 Août 1758 , sont extrêmementgracieuses et belles , d' une assez bonne manière pour leur genre , et d'unexcellentcoloris ; elles représententdeux espècesde Trðnesmajestueux etnobles , dont le bois doré est travaillé avec beaucoup de délicatesse et d'art ; ils sont accompagnés de leurspetits marche-pieds. Le premier appartient à Vénus ; la colombe placée sur le coussin en est un indice certain , ainsi que le feston demyrthe qu'attache l'un des deux Génies ou Amours , qui font comme sentinelle aux côtés du siége , et le sceptre en formede que nouille que porte l'autre enfant ; la draperie qui couvre le dos et le bras du fauteuil , est d 'un verd changeant; le traversin est de couleur de rose transparente ou d 'un roux coupé. Le casque, avec son cimieret son panache, posé surl'oreiller de l'autre Trône, indique assez qu'il ne peut convenir à d 'autre qu'au Dieu Mars ; le bouclier , qu'un des deux Génies soutient de la main droite , et la guirlande de chiendent que l'autre arrange , confirment encore cette assertion . On observera que les quatre Génies ont chacun un collier et quatre bracelets aux bras , ainsi qu 'un cercle à leurs pieds ; tous ces bijoux sont d 'or. Le mouvement de ces Figures est beau et gracieux . Homère distingue trois sortes principales de siéges , parmi lesquels le Trône tient lepremier rang. Voyez l'Odyssée XVII . V . 330 et suivans , ainsi que le Commentaire d’Eustathe, Mij ( 92 ) . Voyez l’Illiade , VIIet XXIV ; Athenée, lib . V , cap. 4 , pag. 192 ; l'Etimologicon et Pollux III , 90 , X , 47, en par - lent aussi. Les Dieux et les Déesses , les Rois , les Héros , les femmes , chacun dans l'Antiquité avoit son siége d’éti quette , à - peu - près comme aujourd 'hui à la Cour des Rois ; c'est- là qu 'il faut bien se garder de confondre un fauteuilavec un tabouret. Au sujet de ces siéges modernes , si l'on veut en savoir quelque chose de plus positif et de plus circons tancié , qu 'on se transporte à l'endroit du Palais de Versailles appellé l'æil de bouf : le dernier des courtisans est en état de fournir les mémoires nécessaires pour posséder à fund cette importante matière. Sur un bas-relief du supplément aux An tiquités de Montfaucon , t. I , L . II , ch. VII , Pl. XXVI, on remarque un Trône semblable aux nôtres ; mais dont les accessoires , tel que le trident, le font reconnoître pour ap partenir à Neptune . Sur plusieurs médailles , on peut voir aussi un Trône, sur lequel est un Paon ; on y lit pour lé gendre ces mots Latins : Junoni Reginae, à la Reine Junon ; consultez aussi les belles médailles de Louis XIV , en y joi gnant un passage de Pausanias VIII , 30 . Lemarche- pied accompagnoit toujours ces sortes de siéges , et n 'a point étéoublié desAuteurs qui ont disserté sur la forme et l'usage des Trônes. Quine sait que la Colombe est l'oiseau de Vénus ? Ovide , Métam .XV , 86 ; Martial VIII , épig . 38 . On en donne pour raison , que cette espèce est très-portéeaux plaisirs del'Amour. Voyez dans l'Histoire Naturelle de Buffon , tous lesmanèges , toutes les ruses usités parmiles Tourterelles ; leurs agaceries , leurs combats , leurs raccommodemens. C 'est, sans doute , en étudiant les moeurs et les douces habitudes de ces oiseaux , qu'Ovide a conçu son Art d ' Aimer. La Coquette la plus raf finée prendroit des leçons d 'eux : mais le besoin seul d 'aimer est leur excuse ; et la Coquette n 'a pour motif que l'envie de plaire,'et de régnersur des rivales ou sur des esclaves. Quant aux coussins , ils étoient destinés jadis aux mêmes ( 93 ) usages qu'à présent ; on s'en servoit également pour reposer la tête , pour s'y asseoir , ou bien encore pourmettre sous les genoux et sous les pieds. Personne non plus n 'ignore que le myrthe étoit consacré à Vénus ; on en trouve la raison chez tous les Mythologues et les Poëtes. A Romeon adoroit une Vénus Murtia ou Myrtia , Vénus au Myrthe. On trouve sur les monumens Grecset Romains , des scep tres de toutes les formes et de toute grandeur. Montfaucon supplément, tom . I , Plin . XXIet XXVIII , etc. etc. Nous avonsdéja dit combien le sceptre convenoit à la Déesse de la Beauté . Le sublime Homère, qui n 'en est pas moins galant, dans son Hymne à Vénus , lui donne l’Empire sur toutes les plantes , sur les Animaux , les Hommes et jusques sur les Dieux . Voyez ce qu 'en dit Lucrèce , ce Poëte philosophe, au commencementde son Poëme de la nature . Alma Venus ,. ... etc. On sait aussi que la rose étoit sous la protection spéciale de Vénus. Saint Jérôme, plus Philosophe que galant, en donne la raison dans une de ses lettres : c'est , dit -il , parce que les feuilles tendres de cette fleur , cachent des épines aiguës. S'il eût été le contemporain d 'Anacréon , le Patriarchedes Amours eût répondu au Père de l'Eglise , dans des vers Grees plus élégans que sa prose , que l'aiguillon de la rose est le sel des plaisirs , et qu 'une main adroite etdélicate cueille la fleur sans toucher aux piquans. D 'ailleurs , les Naturalistes Amateurs nous apprennent qu'il existe des roses sans épines , et ils en cultivent dans leurs Jardins. Diodore V , 74 , assure qu'on attribuoit à Mars l'invention des armes offensives et défensives. Pline VII , 56 , veut au contraire que les Lacédémoniens soient les inventeurs du casque. Appollodore I, 4 , prétend que les Cyclopes fabri quèrent les premiers une armure pour Pluton. La panache du casque de notre tableau est rouge , ou de la 194 ) couleur du sang : Virgile , Eneid . IX , vers 50 et 271 : les premiers qui firent usage de casque sont, dit-on , les Habi tansde la Carie . Pline VII , 56 , nous apprend que dans les commencemens on se servoit de la peau des animaux pour se garantir la tête , et c'est de-là que le cimier fut imaginé et fait avec du crin , lequel on orna ensuite de trois plumes ou ai grettes plus élevées que le reste de cette coëffure martiale . Dans les armées modernes , les simples Dragons portent un bonnet qui nous rappelle parfaitement la forme primitive des casques. Ce panache , au rapport de Polybe VI, 21 , servoit à rendre le Guerrier qui le portoit d 'une taille plus haute , et à luidonner un air plus terrible . Les boucliers étoient ovales ou ronds , bombés ou conca ves. Ovide fait dire au géant Poliphême, que son oil ressem ble à un grand bouclier. Les Habitans d'Argos furent les pre miers qui portèrent ces armes défensives , dans la guerre en tre Pretus et Acritius. Pausanias , II , 23 . Voici pourquoi la plante appellée chiendent, est un attri but du Dieu Mars : Ovide, fast. V . vers 231 et suiv. sera notre garant, quoiqu'Hésiode , dans sa Théogonie , lui soit contraire. Junon piquée de ce que Jupiter avoit mis au monde Minerve , sans la participation de son Epouse , etap préhendant qu'une telle méthode de faire des enfans, n 'eût des conséquences fâcheuses pour les femmes , voulut tenter à son tour de donner le jour à un fils , sans l'oeuvre de son mari. Une certaine Nymphe, nommée Cloris , plus savante qu'il ne convenoit peut-être à son état de Nymphe , lui dé couvrit une fleur ( c'est apparemment notre Gramen appelle Chiendent, ) qui avoit la vertu singulière de rendre encein tes les femmes qui la touchoient seulement : Junon la toucha et accoucha deMars. Il existe des herbes , malheureusement trop connues , qui ou la veriu wntrafre. . . Peut-être pour roit-on trouver le sens caché de cette plaisante fiction . Jupi ter , maître des Dieux , ne l'étoit pas toujours de ses passions ; ( 95 ) et il fit comme on sait plus d'un voyage incognito parmi les hommes pour leur enlever leurs femmes , etc. Junon , l'aigre Junon , aura voulu faire porter la peine du Talion à son mari trop peu sage , qui devenoit le père d'enfans dont elle n 'étoit pas la mère , et enfin une rusée et habile sage-femme aura procuré à Junon les moyens les plus expéditifs et les plus secrets de mettre au jour le petit Dieu Mars , à l'insu de Jupiter , quiméritoitbien que sa femme à son tour devint mère , sans recourir aux bontés trop rares de son auguste , mais volage époux. On observera dans les deux Peintures que nous expliquons qu'il y règne une opposition de mouvement, entre les Génies du premier trône et ceux du second. On sait l'aventure plaisante arrivée à Marsetà Vénus, et ' racontée par Homère avec tant de grace , au liv. VIII de son Odyssée , et dans la suite par Ovide, Métam . IV , vers 171 , 189, de Arte Amundi, vers 561 – 90 ; dans les Antiquités Romaines , il existe deux beaux monumous qui représentent aussi cette scène comique. Tom . I , p . I , liv . III , pag; XLVII et XLVIII , de Montfaucon . Le même Savant rap porte encore plu ieurs pierres précieuses où ce fait est con signé. Cette aventure n 'est plus dansnos meurs : un Vulcain moderne qui auroit surpris sa belle moitié entre les bras de Mars , ne les eût point enveloppés dans un réseau de fer lé gèrementtravaillé , et sur-tout n 'eût point rendu le Soleil et toute la Cour céleste témoin de son accident. Mais ce qui est encore dans nos meurs , et qui y sera pro bablementlong-temsencore , c'est la préférence que les Belles ont toujours accordée aux Guerriers sur tous les autres états de la vie civile . L 'air entreprenant qui caractérise ordinaire mentles gens de guerre , leur costume léger , ce panache qui ombrage leur tête , les armes qui jettent tant d 'éclat entre leurs mains, tout en eux flatte l'amour propre d'une belle , etlui promet des plaisirs plus prompts et plus nombreux. ( 96 ) Quel triomphe pour une femme , qui n 'est point brate , de désarmer la bravoure même, de badiner avec le fer d'un héros redoutable , de voir tremblantà ses pieds celui qui vient de faire trembler tout un peuple , de faire répandre des larmes de plaisir à celui qui vient de faire couler du sang ! Il est encore une victoire plus noble et qui doit flatter davantage le coeur d'une femme sensible : un guerrier farouche perd bientôt sa férocité auprès de celle qu'il aime ; un vainqueur qu'ennivre la gloire , apprend auprès d 'elle à devenir plus humain , à pardonner aux Vaincus ; ses moeurs sauvages s'adoucissent, et son courage tempéré par la douceur, devenu moins fougueux , n 'en devient aussi que plus éclairé. Il exis toit à ce sujet une tradition chez les Athéniens ; on disoit parmi eux , que Mars souillé de meurtres et se voyant en horreur , s'associa Vénus , afin de regagner les cours, et pour faire supporter sa présence trop redoutée. C 'est Lactantius Firmianus quinous l'a conservée . D 'un autre côté Plutarque assure que leo Lacedemoniensadoroient une Vénus armée : c'étoit sans doute une ingénieuse précaution de leur législa teur qui , craignant que ses 'concitoyens ne devinssent effé minés et lâches , voulut qu'au sein même du plaisir , ils eussent toujours devant les yeux l'image de la valeur ; ou bien encore pour leur derober la foiblesse et l'élégance volup teuse des formes de la Beauté , écueil où ce Peuple de héros auroit échoué, comme tant d 'autres. On voit par -là combien les Anciens étoient habiles à fondre les nuances, à exciter ou arrêter les passions l'une par l'autre, et sur -tout à mettre en sentiment et en image leurmorale et leur métaphysique . L 'expérience justifioit leurs procédés , et cette heureuse association de Mars et de Vénus, leur valut une foule de héros en amour comme en guerre. Ilsnenégligeoient même pas les plus petits détails , les attributs les moins importans. Nous avons vu dansla planche précédente , le soin qu'ils pre noient d'unir la lyre au thyrse ; ici c'est le myrthe qu'ils ont rapproché

BE L 91ZELLE Fit 12 22 TIVES MINNI BE Tom . I.


( 97 ) rapproché del'arbre consacréà Mars. Qu'on nous permette de rapporter ici quelques vers composés d 'après leurs principes. L 'Amour n 'est pas toujours Berger ; Il s'endort près de la bergère : Cet Enfant, né pour le danger Se réveille au bruit de la Guerre. On doit le feu de la valeur A la flamme de la tendresse : Un Guerrier est toujours vainqueur , Quand il combat pour sa Maîtresse . LeMyrthecroît près du Laurier ; Séparé, leur tige est rampante : Un amantquand il est guerrier , En est plus cher à son Amante. Les François ont pour étendaris L 'heureuse écharpe de leurs Belles : Et souvent le casque de Mars Servit de nid aux Tourterelles, Une autre raison tirée de l'histoire avoit fait imaginer aux Anciens leurs emblèmes , et l'association de Vénus et de Mars : les annales du monde leur avoient appris qu'il y a peu de guerre où les femmes n 'ayent joué quelque rôle ; elles en sont presque toujours la causė vu lo but. Les femmes étant la propriété la plus chère à l'homme, le premier combat qui se donna fut sans doute entre deux Sauvages rivaux . Si l'on vouloit des autorités , il faudroit citer presque tous les Poëtes et tous les Historiens de l'antiquité , à commencer par Ho mère et Hérodote . PLANCHes X CI et X CII. Les Peintures de ces deux Tableaux , trouvés dans les exca vations de Resine le 7 Sept. 1748 , ainsi que plusieurs des suivans , sont d 'un goût particulier. Elles représentent des petits enfans ailés , ou desGénies qui s'exercent à la danse et à d 'autres jeux . Quelques- uns s'appliquent à divers arts : Tome I . ( 98 ) on en voit aussi quichassent et qui pêchent. Dans la première de ces deux Planches , l'un des deux enfans y paroît en action de danser , tenant d 'une main un roseau fendu ; l'autre avec sesmains accommodesur sa tête une couronne de myrthe ; le premier est couronné de même. Le second Tableau offre aussi deux petits enfans ; l'un a pareillement dans sa main un roseau fendu ; et l'autre tient sur son épaule gauche un long bâton , vers la pointe duquel on remarque une pomme ou boule : de sa main droite il soutient un petit instrument de forme ronde , suspendu à un lacet ou cordon . Ces quatre Figures sont drapées d'une espèce de manteau flottant quine les couvre presque point. On présume que le Peintre a voulu représenter ici l'éduca tion des enfans et leurs différens exercices. D 'autres préten dent que ces génies ont diverses significations que nous expli querons à leur article . La danse chez presque toutes les Nations a été dans une grande considération et d 'un usage universel. On connoît les danses et les repas sacrés des Hébreux : le Roi David ne crut pointdéroger, on dansant devant l'Arche. Ouvrez la Bible , exod . XXII , 19 , et XXIII , 6 : lisez Spanheim et Callima que , dans son Hymne à Apollon , vers 12 , et dans celui à Diane vers 266. Lucien , de saltatione , nous apprend que les Indiens, le matin , au sortir de leur lit, vontadorer le so leil levant, et exécutent en son honneur des danses qni imi tent la marche ou révolution de quelques planètes, ce qu'ils répètent le soir au coucher du même astre. Le même Auteur ajoute que les Ethiopiens n 'alloient jamais aux combats qu'en dansant ; à chaque javelot qu'ils lançoient, ils faisoient un saut , et en faisoient faire un à l'ennemiqu'ils terrassoient. Les Grecs , Nation si savante et si polie , mettoient la danse au nombre des exercices les plus louables , et des insti tutions qui font le plus d 'honneur aux hommes. Aussi Pindare remercie Apollon de nous avoir enseigné la danse, comme ( 99 ) d 'un très-beau présent. La danse , dit un Poëte Grec , nous vient des Dieux. Athenée I , 18 et 19 , en pense aussi favora blement, et croit que ce bel art est né avec l'amour , son premier auteur. Cemême Ecrivain n 'est pas aussi heureux en conjectures , quand il ajoute que les corps célestes savent danser , et qu'ils servirent de modèle en cela aux Hommes . Au reste Pythagore leur avoit bien accordé la science de l'har monie , et le divin Platon alla plus loin : car il crutentendre leurs accords ; seroit-ce à cause de la finesse de son organe de l'ouie , qu 'on luidonna le surnom de Divin ?Mais revenons : les Dieux , dit- on , s'introduisoient , au commencement du monde, parmi les danses des hommes : n 'avoient-ils toujours d 'autres motifs que le goût de la danse ? c'est ce que la pieuse Antiquité n 'ose décider . Consultez Meursius , ad Aristo . Elem . Harm . et le savant Bénédictin Averoni, in Anthol. dissertat. XVIII. Quoi qu'il en soit , les premières et les principales sciences queles Anciens étoient jaloux defaire apprendre à leurs enfans, étoient la musique et la danse. Ils prétendoient par-là leur former le jugement , les habituer à penser juste et à ne rien faire , pour ainsi dire , qu'en mesure; la Musique étoit chez eux, non - seulement un Artagréable , mais encoreune science utile et profonde , unebrancheimportantedes Mathématiques. La danse contribuoit à rendre leurs corps plus agiles et plus robustes , à en régler tous les mouvemens, à le contenir dans. une assiette ferme. Ensorte que toute l'éducation , dans ces premiers temps , en se bornant pour ainsi dire à la Danse et à la Musique, paroissoit remplir parfaitement son objet , mens sana in corpore sano : le sage Socrate pensoit ainsi ; non seulement il donnoit beaucoup d 'éloges à la danse et à ceux qui s'y livroient , mais encore il voulut lui-même , quoique. vieux , apprendre à danser. V . Xénophon , dans son banquet;. Diogène Laërce, vie de Socrate ; Plutarque, sur la conserva tion de la santé ; Athenee I , 17 et XIV , 5 , pag. 628 ; Lu cien I. L 'exercice de la danse disposoit aussi les Anciens à Nij ( 100 ) ceux de la Guerre . Homère loue beaucoup l'adresse d'un cer tain Mérion , lequel sut éviter la pique d 'Enée , parce qu'il étoit bon danseur. Le Prince des Poëtes vante beaucoup aussi , dans ses Héros , leur habileté pour la danse : entr'autres , Pyrrhus , fils d 'Achille , cultiva tant cet art, qu'il fut l'in venteur d'une danse qui porte son nom ( Pyrrique ). Athenée et Lucien ne sont pas de ce sentiment, et prétendent que cette danse eut pour premier Auteur un Lacédémonien nommé Pirricus. On connoît toute la sévérité de l'éducation qu'on re cevoit à Lacédémone : la danse cependant en faisoit une partie essentielle : Les enfans de cette République avoient à peine at teintl'âge de cinq ans , qu'ils apprenoient en premier lieu la danse Pyrrique, etensuite les autres dansesen usage parmieux. Les Romains , ainsi que quelquescantons de la Grèce, pen soient bien autrement. La Danse à leurs yeux n 'étoit qu 'une espèce de chasse insensée, honteuse , et indigne d 'un homme et des femmes honnêtes. Cicéron , dans son plaidoyer pour Murena , prétend que personne à jeun ne danse , à moins qu 'on nesoit attaquéde folie. On ne danse point, dit ce grand Orateur, dans une solitude , ou à un repas modéré. Cette Sentence , dans la bouche d'un grave Sénateur , et prononcée dans une Cause intéressante , au milicu du Barroau , ne tire point à conséquence : ce n 'étoit pointdansla Tribuneaux Harangues, et devant les pères Conscripts , qu 'on devoit espérer un éloge de la danse. Aussi cela n 'empêcha pas que dans des temspos térieurs, la danse ne devint tellement en vogue , qu'on établit des Chaires etdes Ecolespubliques pour l'apprendre aux jeunes Demoiselles de bonne maison , et aux enfans nobles. On pré tend que les gens graves désapprouvèrent beaucoup une telle institution , qu'ils traitèrent d 'abus et de relâchementdans les mæurs. Macrobe , sat. II , 10 , d 'après Cicéron , déplore à cesujet la perte de l'ancienne discipline. Relisez l'Ode VI, du liv . III, d'Horace . Ondistinguoit plusieurs sortes de Danses . Les Danses graves et sérieuses caractérisoient les Lacédémoniens. Les Danses ( 101 ) molles et efféminées étoient en règne parmi les Ioniens , et quelques autres Peuples. Voyez Homère , Iliade XXIV , vers 261. Les danses dégénérèrent de plus en plus , et se ré duisirent aux Bacchanales : aussi les Saints-Pères de l'Eglise , et notamment S . Ambroise , de jejun . cap. 18 . , les con damnèrent et les proscrivirent- ils. Encore aujourd'hui dans nos Campagnes , on sait toutes les querelles que les Curés Jansénistes se font avec leurs ouailles à ce sujet ; quoiqu'il y ait loin d 'une fête champêtre , d 'un bal rustique , aux danses lascives des Pilades sur un théâtre où tout étoit piége pour l'innocence et pour lesmoeurs. . L 'instrument que portent à la main les Enfans de notre peinture , est sans doute une crotale , ou roseau fendu , et arrangéde façon qu'il puisse produire un son et faire du bruit quand on le secoue avec la main . V . le Scoliaste d ’Aristo phane , in nubibus , et avec lui Suidas in Crotal. Denos jours , les enfansdu Peuple se font une sorte d'ins trument qui a beaucoup derapport avec la Crotale ; ils choi sissentdeux morceaux debois dur, ou deux os lices , plats , du moins d 'un côté , etoblongs ; ils passent ces deux morceaux entre les doigts de la main , en sorte qu 'il y ait un doigt entre , puis en remuant légèrement la main , ils font heurter ces deux os l’un contre l'autre et à chaque bout ; ce qui produit un bruit qui, ménagé en tems égaux , peut rendre sensibles plusieursairs simples , tels que des marches de tambour. S 'il est vrai que les Crotales n 'étoient d 'usage que pour les danses obscènes , il faudra croire que nos petits Génies se disposent à une telle danse . Mais ce nom de Crotale s'entend de beaucoup d'instrumens , quoique S . Clément d 'Alexan drie les distingue des cymbales et du tympanon . Cet instru ment étoit employé dans les danses simples , folâtres , telles que celles que des femmes gaies ou des enfans exécutent en tr'eux sans prétention et sans mauvaise intention . On attri bue aux Siciliens l'invention de la Crotale. Celles qu'on re marque entre lesmains de plusieurs femmes sur un monument ( 102 ) rapporté par Spon , Miscellan . erudit. ant. tab . XLIII. I , po 21 , different des Crotales de notre Planche. L 'Enfant qui se couronne dans notre Tableau , paroit se disposer à la danse , tandis que son petit compagnon le pro voque et lui porte le défi arec la main tendue vers lui. Les jeunes gens dansoient nus , et imitoient par leurs gestes et le mouvement de leurs bras , les exercices de la lutte , etc . Les couronnes de myrthe étoient affectées aux Amours , fils de Vénus. Le myrthe , chez les Anciens, étoit le sym bole des plaisirs et de la joie : on lui croyoit entr'autres pro priétés, celle de faire rire ceux même qui y étoient le moins disposés. C 'est Aristophane qui nous a conservé cette tradi tion . Aussi ceux qui vouloientmener une vie chaste et in tègre , abhorroient le myrtle ; de nos jours encore , dans les petites Paroisses de nos Provinces éloignées , on conserve toute l'année une branche de buis , de laurier , ou d'olivier , bénie aux fêtes de Pâques , comme un préservatif contre les tentations du démon de la chair . Le long båton que porte un des Enfans , a paru à quelques Savans devoir servir à maintenir l'équilibre , et à faire l'office de ce que parminos Danseurs de corde on appelle un balancier: d 'autres n 'y voyent qu'un instrument propre à lancer au loin de petits objets : c'est ainsi que nos Bergers dans les Campa gnes s'étudient à jetter des pierres ou cailloux à une très grande distance , avec le fer de leur houlette . Quant à ce que ce même enfant tient suspendu de l'autre main , les uns veulent que ce soit un disque ; les autres un contre-poids , ou bien encore une espèce de Crotale . PLANCHES XCIII. et XCIV. Le premier Tableau représente deux petits Enfans , dont l'un porte à la bouche deux flûtes «;u'il tient chacune d'une main : et dont il joue à la fois. Les plumes qui garnissent ces deux flûtes sont à observer : il n 'est pas ordinaire d 'en voir à


0 . 3 Tom . I .

( 103. ) de tels instrumens. L 'autre saute ou danse sur un seul pied ; il a sur l'épaule un long bâton mince , ou roseau . L 'un des deux petits Enfansde la seconde Peinture , porte aussi sur l'épaule un long båton plus gros que celui de l'En fant précédent; il semble être fendu à son extrémité supé rieure , comme la tête d 'une aiguille ; plus bas est une espèce d'anneau ou de moulure , qui n 'est peut-être là que pour l'ornement. L 'autre Génie s'accompagne à la danse , en tou chant gracieusement d 'une lyre à six cordes : lui seul est sans draperie ; mais il a des ailes ainsi que les trois autres . Ces deux morceaux ont été trouvés au même endroit et à la mêmeépoque que les deux précédens. Nousavonsdeja disserté ailleurs sur l'invention de la flûte , et de la haute opinion que les Auteurs anciens en avoient; l'art d 'en jouer étoit connu de tous les Peuples de la Grèce . Athenée IV , 25 , pag. 184, XIV , 2 , p. 617 ; un ancien Poëte Grec donne à cet Art l'épithète de divin , Ars divi nissima ; sans doute parce que la flûte étoit admise aussi bien dans les Fêtes sacrées , et aux cérémonies graves et sé rieuses , que dans les parties de plaisir , et dans les jeux pro fanes. Les Lacédémoniens s'en servoient à la guerre , à la place des trompettes et des autres instrumensmilitaires. Po lybe , Plutarque, Athenée , Thucydides V , de la guerre du Peloponèse , et Aulugelle , d 'après eux , Noctes atticae I , 11 , nous attestent ce fait. Aristote prétend que les Tyrrheniens , non-seulement combattoient, mais encore donnoient la disci pline et faisoientla cuisine au son de la flûte . Le même Phi losophe , dans son traité de Republica VIII , 6 , et le sage Platon , dans son dialogue d ’Alcibiade, nous apprennent que l'Art de jouer de la flûte entroit dans l'éducation des Enfans nobles. Aulugelle XV , 17 , nous a conservé à ce sujet une anecdote curieuse : Périclès , chargé d'élever son neveu Alci biade d'Athènes , roulut lui faire apprendre à jouer de la flate , comme il étoit d'usage alors dans les maisons les plus distinguées. Le Jeune Homme n'eut pas plutôt approché l'ing ( 104 ) trument de ses lèvres , que voyantson visage tout défiguré et ses joues enflées pour y introduire de l'air , il le brisa aussi tôt. Depuis cette époque, on abandonna la flûte , et on la retrancha des exercices ordinaires de l'éducation . Ce trait caractérise celui qui en est le héros , et dut faire pressentir dès lors ce que le galant Alcibiade devoit être un jour. Les Mythologues racontent la même chose de Minerve; doit-on leur préférer la leçon d'Aristote , qui prétend que Mi. nerve rejetta la flûte , non pas tant à cause de la difformité du visage qu'elle occasionnoit quand on en jouoit, que parce qu'elle vit que cet instrument ne contenoit aucune vertu : mais qu'elle vertu la sage Minerve espéroit-elle y rencontrer ? Platon liv . III , proscrit la flûte de sa République , parce qu'elle transporte l'amehors d 'elle-même , et excite des pas sions violentes : nous n 'appréhendons pas aujourd 'hui les mêmes eſſets de nos joueurs de flûte. Les Romains en géné ral , ne s'en servoient ni dans leurs chants , ni dans leurs danses , et en faisoientassez peu de cas , parce qu'ils ne la trouvoient pas digne d 'un homme sérieux et grave. Peut-être n 'étoit-ce en eux qu'un défait de goût. Dans Théocrite et Martial , on trouve des passages qui attestent le jeu de deux flûtes à la fois. Un autre passage fort singulier , pris dans S . Augustin , tract. 19 , in Joann. le confirme encore : s'il ne faut dit ce Père Latin de l'Eglise , s'il ne faut que l'haleine d 'une bouche seule pour faire jouer deux flûtes , un seul et même esprit ne peut animer et remplir deux cours en même tems. On rencontre fréquem ment sur des monumens antiques des joueurs à deux flûtes. Ces doubles flûtes étoient employées aussi pour le théatre . V . Bartholin , de Tib . veter. I , 6 , 5 ; Athenée IV , pag. 276 , et 182 ; Maufaucon tom . III, page 11 , liv: V , ch. II ; Pier. Vittori, var. Lect. lib. 38 , cap. 22 , et Averani in Anthol. diss . LX . Les plumes qu'on remarque sur certaines flûtes ,servoient à varier les modulations, à modifier les tons ; on fermoit au be soin ( 105 ) soin avec elles les ouvertures de l'instrument, commeon les bouche à présentavec les doigts. Le bâton que tient l'un de ces enfans, peut être consi déré, ou comme un balancier pour tenir le corps en équilibre ; nousavonsdéja dit unmotdansl'explication dela Planche pré cédente ; ou bien encore , commeun bâton pastoral, en usage dans la danse des Paysans. L 'autre båton plus épais et ouvert par le haut , est peut- être uneespèce de crotale ; le cercle alors servira à assujettir et à tenir fermeles deux parties du bois , et à empêcher le bâton de se fendre plus avant; peut-être est-ce un balancier d 'une nouvelle forme : on pourroit conjecturer aussi que c'est un thyrse , pour feindre la danse des Bacchantes . Les Anciens avoient trois sortes d'instrumens de Musique; ceux à vent , ceux à cordes , et ceux dont on jouoit en les frappant. Vossius , de quat. art. pop. cap . IV .Dece troisième genre étoient les tympanons , les cymballes , et en général toute espèce de Crotales . Mais la lyre et la flûte étoient plus estimées ; et c'étoient aussi les seuls instrumens que les Grecs faisoient ordinairement apprendre à leurs enfans. Platon rap porte que Socrate disoit à Alcibiade : tu apprends à lire , à écrire , à toucher la lyre; mais tu ne veux pointt'appliquer à jouer de la flûte . Les instrumens de Musique entroient dans l'éducation des Héros. L 'habileté d 'Achille pour la lyre est connue. Le Poëte des Bergers , Théoorite , nous apprend Idyll. XXXI, 103 , et suiv . qu'Hercule comptoit parmises Maîtres , un certain Eumolpe Filammonide qui lui enseignoit la lyre . Cet instrument étoit aussi en usageetaussi recomman dable que la flûte . Nous avons déja vu que les courageux La cédémoniens combattoient au son de la flûte. Athenée XIV , pag.627 , dit que les Crétois alloient aussi à la guerre aux ac cords de la lyre. Le Chantre des Héros , Homère , Iliade XVIII , 526 , 569 , et suiv. nous avertit que la lyre n'étoit jamais oubliée parmi les armes, quand on se disposoit à ouvrir une campagne , ou parmiles ustensiles d 'un festin , quand les Rois donnoient un banquet. Voyez encore le liv . III, 54, le liv. Tome I . ( 106 ) IX , 189 de l'Iliade , et l'Odyssée, liv. XVII , 270 , et ailleurs. Onchantoit sur la lyreles hauts faits desGuerriers , ou le tendre délire, les douces foiblesses des Amans. On sait, et Quintilien nous l'atteste IX , 4 , que Pythagore rouloit qu'on le réveillåt au son de la lyre , pour le préparer plus efficacement aux di verses actions quidevoientremplir sa journée ; il vouloit encore le soir qu'une harmonie suave et tranquille mit le calme dans ses sens agités , et les disposåtà un sommeil paisible. Non -seulement les Pythagoriciens , mais encore des nations entières , sur- toutles Grecs , ont cru que la flûte , et spéciale ment la lyre , avoit la vertu de guérir de la peste et debeaucoup d 'autres maladies ; que cesinstrumens étoient propresà adoucir les hommes et même les animaux férocés . Platon , Plutarque , Athenee , Cicéron et d 'autres Auteurs , en fournissent des exempleseten donnent les raisons.La Bible nous apprend que la harpe du jeune David adoucissoitles transports néphrétiques de Saül : et plus bas, lib . II , Regum : David saltabat totis Viribusante Dominum ; David sautoit de toutes ses forces devantl'Arche du Seigneur. Lisez aussi ce qu 'on raconte de la Tarantule. · La danse faisoit autrefois une partie essentielle de la musi que qu'on divisoiten vocale et instrumentale : aujourd 'hui elle n 'en est plus que la compagne : toutes deux furent en grand honneur de tous tems et chez toutes les Nations savantes et polies . Au rapport de Polybe, lib . IV , les Arcadiens se van toient d'être le plus ancien peuple quiles ait cultivées .Quoique demeurs sévères dans toutes les autres parties de leurs usages , ils faisoient apprendre la musique à leurs enfans dès leur pre mière jeunesse : l'éducation ne finissoit qu'à la trentième année. Tousles ans, lesjeunes gens célébroient au Théâtre les Bacchanales , accompagnées de cantiques, de danses et au son des flûtes. Aussi étoit- il honteux et malhonnête parmieux de ne savoir point danser , jouer , et chanter. Les convives apa pertvient leur lyre , et couronnoient les repas par des chants . CorneliusNepcsrapporte que Thémistocle futdéshonoré dece ( 107 ) qu'il ne savoit jouer d'aucun instrument: il ditaussi qu'entre les belles qualités d'Epaminondas, on comptoit son habileté à danser , à chanter et à jouer de la lyre ou de la flûte ; le même Auteur ajoute que dans la Grèce on donnoit beaucoup de prix à ces choses de peu de valeur , et presque méprisées chez les Romains. Cependantdans les premiers temasdela République , au rapport deCicéron IV , Tusoul. quæst. dans les repas on célébroit les louanges et les vertus des hommes fameux . Les dames Romaines enseignoientaussi des talens agréables à leurs filles. V . Plutarque, vie de Pompée ; Saluste , in Catilin . et Macrobe Saturn . III 10 . Mais cette éducation nolle ne fut jamais généralement reçue et approuvée par les Sages de ce grand peuple. Probablement ce reproche ne tombe que sur l'abus, et non sur l'usage qu'on en fit à Rome. V . Averani in anth . diss. XVIII, et Ciceron II , de legibus. Ovide Fas torum VI, 657 , et suiv. Numa lui-mêmeavoit institué deux Collèges pour les joueurs de flûtes , ( Tibicini Fidicini, ) parmilesautres Collèges des Arts . Il est vrai que cesMucisiens servoient aux sacrifices , aux fêtes publiques , etc. Mais ils se conduisirentmal, et ne firent pas assez oublier leur origine ; caron les tiroit ordinairement de chez l' Etrangèr , ou parmiles esclaves , oude la classe la plus vile du Peuple . Ensorte qu 'ils donnèrent lieu au proverbe Tibicinis vitam vivere , mener la vie d'un Musicien . Ce proverbe a été francisé , et reçut aussi parminous la mêmeapplication . V . Bartholin de tib . II , 7 et III , I; les Romains ne croyoient pas aux effets miraculeux de la Musique. Polybe nous apprend que les Cinetesiens, peuple de l'Arca die , n'avoient point demusique ; le climat et leur indolence s'y opposoient . : : . . " ' i iiiiii Diodore I, 80 . prétend aussi que les Egyptiensn'étoientpas Musiciens , etne connoissoient point la flûte... Mais la Bible et Moïse,infirment le témoignage de l'Historien profane. ... Sous les Empereurs Romains , la Musique étoit un objet de luxe et de débauche; aussi , non -seulement les Saints O ij · ( 108 ) Pères , mais encore les Savans , et même les Payens eux mêmes, en ont parlé avec beaucoup de mépris et d 'indigna tion . PLAN C 1 ,ES X CV et X C V I. Les deux petites figures représentées dans le premier Ta bleau sont véritablement gracieuses , délicates , et nullement inférieures à celles qui les accompagnent. Elles ont un mou vement des plus agréables . L 'un de ces deux petits enfanssou tientsur l'épaule gauche un instrument triangulaire à plusieurs cordes ; il danse , en même tems qu'il en touche de la main droite. L 'autre petit enfant danse aussi au son de ce même instrument; mais il tient dans chacune de ses mains deux cloux , lesquels frappés l'un contre l'autre , ajoutent encore au son que produit l'espèce de harpe que porte l'autre Génie. La seconde Peinture offre trois autres Enfans occupés à jouer; l'un tient avec ses deux mains, comme pour l'attirer à lui , une corde attachée par le bout en forme de noud à un clou fiché en terre . L 'autre enfant , qui semble vouloir con trarier le premier , d'une main tire aussi la même corde , et tient de l'autre main une verge ; tandis qu 'un troisième , arméd 'une baguette , paroît en vouloir frapper l'Enfant du milieu . Ces cinq petites Figures sont ailées. . Ces deux Tableaux furent trouvés dans les excavations de Résine, mais non au même endroit : le premier le 7 de sep tembre, le second le 13 d 'août 1748. . Athenée IV , 25 , p . 182- 183, et Pollux , liv . IV , ch . IX , sect. 59 et suivantes , dissertent assez longuement sur les instrumens deMusique de forme triangulaire. Nous renvoyons aussi à Bullengerus, de theat 11 , 46 , 47 , et à Spanheim . Calliin . hymn. in del. v . 253 : dans les Miscellanea erudita antiqua de Spon , pag . 21 , Planch . XLVIII , on voit une femmequiporte à la main un instrument à corde, triangulaire et fermé des trois côtés.


en SA e 2224 Tom . I .

( 109 ) Lemême auteur , Spon , cite un passage fort singulier tiré d 'une Epître attribuée à Saint Jérôme, et qui a pour titre : De generibus Musicorum : la sainte Eglise (y dit-on ) res semble à une harpe; les vingt-quatre Dogmes des Pères en sont comme les cordes , et elle a pris pour base la Trinité , figurée par la forme triangulaire de l'instrument, ou par le delta A , troisième lettre de l'AlphabetGrec . La simplicité des Fidèles de la primitive Eglise ne trouvoit sansdoute rien à desirer dans cette comparaison , qui aujourd'hui nous pa roîtroit étrange et peu satisfaisante . On touchoit ordinairement les instrumens à corde avec un archet; nousen avons vu la preuve dans notre Planche du Cen taure Chiron . Tous les Poëtes Grecs et Latins l'attestent , ainsi que la figure decette Femmereprésentée dans les mo numens de Spon . Plutarque, dans son Livre des Bons Mots des Lacédémoniens, nous apprend que ce Peuple , religieux observateur des anciens usages , punit un joueur de harpe , parce qu'il ne se servoit point d 'archet pour en toucher les cordes , mais qu'il y mettoit seulement les mains. Cette manière de jouer , qui supposoit dans le Musicien plus de talentetdedélicatesse , et qui devoit produire de plus douces sensasions sur l'oreille de ses Auditeurs, ne put trouver grace devant eux : accoutumés à une discipline sévère , ils y sou mettoient jusqu'à leurs plaisirs. Chez nous, qui ne sommes pas des Spartiates , on sait tout ce qu'un grand Phi losophe eut à souffrir pour avoir osé malparler de notre Mu sique. On a soupçonné que les cloux que tient dans ses mains une de nos Figures sont symboliques , qu'ils étoient l'emblême de quelques mystères d 'amour , ou de quelqu'autres secrets plus élevés et plus cachés encore : mais c'est vouloir mettre du mystère par-tout. D 'autres ne veulent point que ce soit des cloux , mais des os , dont le choc rend un son , et opi nent qu'on doit les classer dans l'espèce appellée Crumati, Tels sont ceux qu ’oa _ m9.1 qu . dans la main d 'un jeune ( 110 ) homme figuré dans la Planche XLIV , pag. 21 des monu mens de Spon . Ils diffèrent cependant des nôtres. · Pollux IX , cap. VIII , segn . 112 et 116 , décrit diffé rens jeux des Anciens qui ont quelqae rapport à celui qui occupe les trois Enfans de notre seconde Planche ; ils l'ap pelloient Dielcistinda , et Scaperda. Homère , dans l'Iliade , en décrivantle combat desGrecs et des Troyenssur le cadavre de Patrocle , qu'ils se disputoient et attiroient chacun de leur côté , les compare à ceux qui jouent à ce jeu . Consultez deux Traités sur les jeux des Enfans, chez les Anciens , l'un du savant Jésuite Bullengerus, et l'autre du jeune Meursius . · Plutarque , dans son Traité de l'Education des Enfans , observe très -sagement qu 'on ne doit leur permettre que des jeux qui, par leur différente application , aient quelque rap port avec l'état auquel on les destine. Les Anciens n 'avoient pas seulement pour but , dans les jeux de leurs Enfans , de leur former un corps robuste , mais encore d 'exercer leur esprit. Un Gouverneur prudent doit veiller autant sur les récréations de son élève que sur ses études ; relisez l'Emile de J. J . Rousseau. PLANCHES XCVII et XCVIII. On voit encore ici des jeux d'enfans, Dans le premier de ces deux petits sujeto , cyl uu chariot porté sur deux roues pleines avec un timon debois , mince et long , au bout duquel sont attachés sous un petit joug , deux enfans remplissant la place de chevaux. Ils sont guidés par un troisième enfant aile commeeux; lequel tient les rênes avec ses deux mains, et fait l'office de cocher . L'autre petit Tableau représente trois autres enſans qui se divertissent au jeu vulgairement appellé cache-cache, Deux de ces figures ont une draperie. Toutes trois sont ailées . . Ces deux morceaux sont d 'une légèreté de dessin et d 'une expressiop peu communes. Le premier fut trouvé dans les


1 SES LE ERLER H ULUP LL FER MELLETT HE ARTS ALEGES 192 ches FREE Tom . I .

( 111 ) fouilles de Resine , le 31 Août, et le second , le 7 Septembre de l'année 1748. La forme du chariot est en tout semblable aux chars en usage dans les jeux du Cirque , ainsi que l'on peut s'en con vaincre d'après les marbres et les monnoies du tems. Ces chars différoient des autres qui étoient fermés sur les côtés : il y en avoit aussi qui avoient la figure d 'une botte ; les mé dailles en offrent plusieurs exemples . On se servoit ordinai rement des chars à deux roues , appellés en latin Birota ou Birotum ; lesquels ne faisoientque la moitié des chars à quatre roues, appellés Currus , Rheda , Pilentum , Petorritum , Carpentum . C 'étoitdes voitures pour la ville ; on y étoit plus à son aise , et on pouvoit s'y reposer : elles se rapprochoient beaucoup de nos Calèches. On peut remarquer sur les monu mens antiques des chariots semblables à celui-ci , avec leur barre ou petit joug. Consultez Scheffer , de hicularid sur tout , Livre 11 , 17 et 18 . Les Anciens adaptoient des timons à leurs voitures en pro portion des animaux qu 'ils atteloient. Un char à quatre che vaux , ou un quadrige avoit un double timon. Dans la Cyro pédie de Xenophon , VI. il est dit que le char d ’Abradate avoit quatre timons et huit coursiers. Le même Auteur nous apprend qu'on tnit jusqu'à seize chevaux au char de Cyrus , lequel par conséquent devoit avoir huit timons. Quelquefois'. aussi une corde au bout de laquelle étoit le joug , tenoit lieu du timon . Les jeux du Cirque eurent beaucoup de vogue chez les An ciens , et les pères y envoyoiem volontiers leurs enfans. Voyez Rodiginus, lib . 18 , cap. 26 ; le Nomocamone de Forius, tit, XII ; Pollux X , segm . 168. · Le sujet de la seconde planche s'explique assez de lui même. Il n 'est personne de nos lecteurs qui n'ait joué dans son enfance aux petits jeux de cet âge , et sur-tout à celui-ci , dont la denomination populaire et cache , cache Nicolas : cet amusement est ici désigné si clairement , et en même tems ( 112 ) avec tant d 'esprit , qu'il seroit superflu d 'en donner une ex plication ; il est vrai que les anciens Scoliastes auroient saisi cette occasion d'étaler leur érudition. Nous n 'userons pas du privilége des Commentateurs , et nous nous contenterons de renvoyer à Pollux , lib . IX , cap . VII, seg. 117 et suiv . et à un joli petit Poëme Hollandois , intitulé : les jeux d 'en . fans. Nous hasarderons seulement une observation qui tient aux mæurs. C 'est que l'homme , à quelques nuances près , est le même presque par- tout et dans tous les tems ; nous aurons plus d 'une fois occasion de remarquer que nous avons con servé les habitudes que nos prédécesseurs avoient contractées il y a deux mille années ; l'enfance sur - tout , comme étant plus près de la nature , est l'âge où l'hommede tous les pays se ressemble davantage , mêmedans ses plus petits jeux. P LANCIES XCIX et C . L 'un des trois petits enfans figurés dans la planche XCIX , tiententre sesmains un masque ; à la vuedece masque ( qui n 'est cependant pas aussi difforme et aussi hideux que la plu part de ceux en usage chez les Anciens ) , un autre enfant effrayé le renverse à terre ; tandis qu'un troisième paroit en action de gronder le premier et de secourir le second : celui ci est d'un mouvement beau et gracieux , et son expression est pleine de naturel . Le petit Tableau représente deux Génies qui s'exercentau métier demenuiserit ; luus les ustensiles de la boutique sont à observer : on y voit la scie , l'établi avec le fer crochu pour assujettir et tenir ferme la pièce de bois , qui est sur le métier ; sous l'établi est le marteau , et une cassette destinée à renfer mer tous ces différens outils , ainsi que cela se pratique chez nos menuisiers. Contre le mur , est une espèce demodillon , et dessus un vase , qui probablement contient l'huile pour oindre les fers et les rendre plus tranchans. Le


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( 13 ) Le premier Tableau fut trouvé à Résine le 24 Août 1748 , et le second au même endroit , le 13 du même mois de la même année. On prétend queles paysansdonnèrentles premiersl'idée des masques, en se colorant le visage avec du marc de vendange : Peruncti fæcibus ora , Dit Horace dans son Art poétique ; ou bien encore en so couvrant la facesousuneécorce d'arbre, selon Virgile , Georg. II , v . 387. Oraque Corticibus sumant horrenda Cavatis. . Les uns en attribuent l'invention à Tespis , les autres à Chérile ; les uns à Eschile et les autres à Meson . Voy. la Poétique de Scaliger , 1 , 13 ; Bullengerus de theatr. 0 . I , 2 ,, et Marescotti , de pers. et larv . cap . 2 . Nous parlerons plus au long de l'origine des Masques quand nous explique ronsles Tableaux où il s'en trouve beaucoup , tant tragiques que comiques . . . Les Masques des Gorgones étoient les plus horribles chez les Anciens ; Eschile , qui les introduisit sur la scène , fit accoucher de peur plusieurs femmes enceintes. Comme toutes nos petites Figures sont ailées , on pourroit les prendre pour des Génįes. On sait que les Génies jouoient un grand rôle dans la Mithologie ancienne. L'étymologic seule de leur nom indiquoit leurs fonctions : on croyoit en effet qu'ils présidoient à la naioaanço do l'homme , ou bien qu'ils naissoient en même tems que l'homme, ou bien encore qu'ils s'emparoientde lui, au moment qu 'il venoit au monde , pour ne le plus quitter qu'à la mort ; toutes nos actions leur étoient subordonnées , et leur correspondoient : on en a même donné deux à la fois à chaque individa , l'un bon , l'autre mauvais. On prétendoit que dans chaque maison ha bitée par le mari et par la femme veilloientaussi deux Génies; Tome 1. P ( 114 ) mais on ne nous a pas transmis auquel de l'homme ou de sa compagne appartenoit le bon ou lemauvaisGénie . Quoi qu 'il en soit , cette fiction ingénieuse fut sansdoute imaginée pour expliquer les contradictions qui earactérisent la conduite des mortels ; c'étoit un emblême heureux que les Poëtes et les Philosophes du tems passé avoient trouvé pour rendre plus sensibles les opérations de l'esprit et du coeur. Cette théorie en imagesąvoit ses inconvépiens: n 'étoit-il pas à craindre que l'homme déja né paresseux , ne s'endormit sur la foi de son Génie , et ne fit aucun effort pour repousser le vice ou s'ap procher de la vertu ? Il ne lui étoit alors que trop aisé de justi fier ses excès , en les mettant sur le compte d'un être invisible et puissant , dont il n 'étoit que l'agent. Cette doctrine pou voit aussi avoir des avantages : elle nécessitoit l' indulgence ; et si les hommes agissoient toujours d'après leur croyance , les Anciens devoient connoître le pardon des injures , et plaindre plutôt que punir leurs semblables infortunés poussés au crimepar leur Génie. . Chez les Anciens , les Colleges des Artistes avoient leurs Génies ou Dieux particuliers. Les corps des métiers avoient leurs Divinités protectrices : plusieurs inscriptions en font foi; celle-ci par exemple : Genio Collegii tibicinum Romanorum . Q . S. P . P . c'est-à -dire, qui sacris publicis praest. sunt. Sylvain étoit le Dieu des Menuisiers , témoin cette autre . inscription : Sylvano Dendrophoro , sans doute parce que Sylvain étoit le Dieu des bois , et que les Menuisiers ne travaillent quo oui le bois. " . Lycurgue , par une de ses Loix , avoit interdit aux Lace démoniens tout artmécanique , tout métier servile , même l'agriculture , dont on laissoit le soin aux Esclaves , où à la · Colonie des Ilotes. Les autres Peuples de la Grèce , plus sages dans l'éducation de leurs enfans , leur faisoient apprendre un, métier quelconque , s'ils étoient pauvres. S'ils étoientriches , ils les appliquoient à l'agriculture , au commerce', ou à quel ( 115 ) qu'autre état de ce genre . Il existoit à Athènes une Loi très judicieuse : il étoit défendu à tous les citoyens derester oisifs , et chacun d'eux devoit rendre compte de sa conduite au Ma gistrat. Mais il n 'étoit permis à aucun d 'exercer deux profes sions à la fois ; par cette raison que, qui entreprend beaucoup fait tout mal. Les Artistes célèbres étoientnourris aux dépens du Public , et occupoient les premières places au Théâtre et dans les Assemblées.Les plus savans dansles arts mécaniques furentles Egyptiens : chez eux , le fils étoit obligé par la loi d 'embrasser le métier de son père , ou de ses parens , et n 'étudioit les Lettres qu'autant qu'il étoit nécessaire pour exercer son état. Diodore 1 . 80. 82. Voyez aussi Hérodote , II. 42. Romulus défendit aux Romains habitansdes villes la profession des arts mécaniques etmanuels , comme pouvant dégrader leur esprit , et s'opposant au but qu 'il se proposoit d 'en faire un peuple guerrier. Il ne permit les métiers qu'aux Esclaves et aux Etrangers. Denis d 'Halicarnasse , ant. Rom . lib . U . Numa Pompilius , au contraire , préférant à l'ardeur guerrière une manière de vivre civile et paisible , et voulant polir par les Arts le caractèreféroce et la rudesse des premiers Ci toyensRomains, fonda divers Colleges pouryexercer lesmétiers les plus nécessaires , entre lesquels on nomme celui des me nuisiers. Plutarque, vie de Numa. Ces différens corps ayant subi plusieurs révolutions sous les Rois , les Consuls et les Empereurs, furent supprimés , puis remis. Les raisons poli tiques de ces vicissitudes sont détaillées dans Cinerecio , cit. eser. decoll. et corp. opif. Les Colléges des Artisans, malgré l'avilissement où ils furent presque toujours chez une Nation qui n 'estimoit que l'art de vaincre , jouirent cependant de beaucoup d 'exemptions et de priviléges. On avoit trop besoin d 'eux pour les négliger tout-à -fait. Hors deRome, dans toutle reste de l'Italie , et particulièrementdans les villesdela Grèce, les Communautés des Ouvriers et des Artistes fleurirent et fu rent très-estimés. Lisez l'Oratio pro Archia poëtd Ciceronis. Pij ( 116 ) L 'Orateur parle beaucoup du collége desMenuisiers, quiétoit l'un des plus considérables à Rome et ailleurs ; et il com prend dans ce nombre les autres Ouvriers appellés Tignarii , Centonarii , Dendrofori, Dolabrarii , Scalarii. Gruter , Reineisius, et d'autres Auteurs en font aussimention d'après plusieurs marbres. On y voit que les Menuisiers avoient un Temple où ils tenoient leurs Assemblées , où ils discutoient sur leur profession , et agitoient les affaires de leur Collége. Pancirole , in append . ad not. imp. occid . - Pollux X , 146 , nomme beaucoup d'instrumens de me nuiserie ; ils sont presque tous graves, d'après les marbres an tiques, dans Gruter et Montfaucon , tom . III , pag. 11 , Pl. CLXXIX . i . Pline, VII , 56 , attribue à Dédale l'invention de la scie ; mais Iginus Fab. 174 , prétend que Perdicas , neveu de Dé dale , imagina la scie sur le modèle de l'épine dudos d'un poisson . ". Outre l'établi , les anciens Menuisiers faisoient usage du chevalet , sous lequel ils fixoient le bois qu'ils vouloient scier.

    • Le marteau convient non -seulement aux Serruriers , mais ·

également encore aux autres ouvriers en fer. On voit souvent dans les monumens antiques, Vulcain tenant cet instrument dans sa main , avec cette inscription : Malleatores moneta . Consultez Vellius , et Plineaussi , XVI, 40 et 43. PLANC I ES C I et CI I. Le premier de ces deux Tableaux est d 'un grand prix. Il nous met sous les yeux plusieurs objets dont il n 'est fait au cune mention dans tous les anciens Auteurs qui onttraité des travaux de la campagne. Le pressoir ici représenté mérite d 'être observé avec une attention particulière. Cette machine est composée de deux grosses poutres de bois carrées et fi chées en terre perpendiculairement ; la partie supérieure est


Tom . I . ΑΑ . 7 ΕΤΗΣΗ Ε ΚΑ ΕΠΙΣΤΗ . το πτη Ο Γ ΚΑΙ ΓΙΑΤΗ 102 ΕΠΙΤΕΙΙΒΕΙΙΕΙΕΙΙΙΕ ΗΤΑ ΕΕΤΑΑ . Η Π THE ΓΗ Η Ηττα INNANENAN . THE Η ΠΗΓΗ : ΗΓΗ -ΗΕ ΗΤΗΤΗ ΕΕΗ ΕΠΕΕ Η Ε

( 117 ) fermée par une troisième pièce de bois également grosse et posée dessus en travers . Il y a aussi quelques traverses paral lèles et plusieurs coins de bois. Lemarteau que portent à leur main les deux Génies représentés en action de frapper en sens contraire , désigne assez le jeu et l'usage de ces traverses et de ces coins. Dans le petit espace que laissent ces pièces de bois , on distingue parfaitement le raisin ; la liqueur rouge qui coule par le canal, dans le vase placé dessous, est le vin doux . On apperçoit à l'écart un autre vase sur un fourneau allumé ; un Génie remue la liqueur qui y est contenue , avec une espèce de cuillier qu 'il tient des deux mains : tous ces détails ont beaucoup de rapport avec la manière de faire cuire le vin nouveau. . · L'autre Peinture , quin 'est nimoinsbelle ni moinsintéres sante , offre une boutique de cordonnier , et deux Génies as sis sur des escabeaux ou siéges sans dossier ; ils sont occupés à faire leur métier autour d 'une table sur laquelle on voit un petit instrument rond. Contre la muraille est une planche et des souliers dessus. De l'autre part on observe une armoire dontles deux volets sontouverts ; elle contientdiverses choses concernant le métier , entre lesquelles on distingue deux formes de bois et des vases avec différentes couleurs propres à teindre les souliers. Les petites Figures de l'un et de l'autre Tableau ont des ailes ; mais les deux petits enfans de la seconde planche sont les seuls qui aient une draperie , qui ne les couvre presque point. Ces deux morceaux furent trouvés dans les excavations de Résine en 1748 , le premier le 13 Auật , lo second le 17 du ' même mois . . On sait combien les Anciens faisoient cas de l'agriculture . Sans parler des Hébreux , presque dans tout l'orient les Rois eux-mêmes prenoient part aux travaux des champs. Nous ap prenons d'Hérodote et d ’AElien que celui qui sa voit le mieux ( 118 ) cultirer la terre avoit la préférence sur les autres concurs rens , pour être élevé à la dignité Royale. Les choses ont bien changé de face depuis ce tems ; mais du moins on devrait s'en souvenir davantage , et il est bon de le rappeller . Romulus lui-même, qui défendit à tout Citadin les Arts manuels , pers mit cependant l'agriculture . Denis d'Halicarnasse , liv . it . rapporte la raison qu'en donnoit Caton. Les hommes les plus robustes , dit-il , les Soldats les plus infatigables, sont fils de laboureurs. Personne n'ignore que les premiers Romains pasa soient alternativement de la charrue à la dictature , et de la dictature à leur charrue.Les exemples en sont fréquens et con, pus. Varron , Columele et Pline ont donné la liste de tous les Auteurs Latins , Grecs, etdes autres Nations , qui ont traite de l'agriculture ; et ils n 'ont pas oublié les deux grands Poëtes Hésiade et Virgile , les deux célèbres Généraux Xenophon et Magon , et les Rois Geron , Philometor , Attale et Archelaus; et ces Rois n 'ont pas été des tyrans . Un Auteur moderne a dit : Si l'on m 'eutconfié les jeunes ans d'un Prince , Lui taisant sa naissance , au fond d'une Province ; Parmi les Laboureurs , confondu près de moi, « J' en aurois fait un homme avant d'en faire un Roi. ' Le collège des Capulatores étoit très- célèbre à Rome et dans les Provinces de l'Empire. Caton , Columelle et Pline présumentqu'on appelloit ainsi ceux qui étoient préposés aux pressoirs des olives. Il en est fait mention sur des marbres an tiques rapportés par Gruter etReinésius. Dansune autre ins cription , il est parlé du Collège des Vignerons, Vinarii. Lam pridius , chap .33 , rapporte que l'Empereur Alexandre Sevère rassembla en corps tous les Vignerons. Les Ecrivains latins appellent torcularet torcularium pres soir , à torquendo , du verbe presser , 'non -seulement la . ( 119 ) machine à faire le vin , mais encore le lieu où l'on fait la vendange. Quant aux dénominations grecques , con sultez Popma , de instr. fundi , cap . XI. Chez les Grecs , aux Fêtes de Bacchus , on exécutoit un ballet , dont les figures représentoientles travaux dela vendange. V . Meur sius. . Il y avoitdeux sortes de pressoits; les uns à vis , les autres avec des poids. Vitruve VI. 9. n'en connoit point d'autres . Rapprochez aussi ce qu'en a écrit Pline XVIII. 31. Caton de re rustica , cap . 18 , a décrit la manière de faire des pres soirs antiques , mais sa description est si obscure , que Tur nebe avertit qu 'on auroit besoin d 'un savantet ingénieux archi tecte pour l'entendre. Le pressoir représenté dans notre planche, paroît avoir quelque rapport avec ceux dont Vitruve et Caton nous ont laissé l'explication ; mais il est beaucoup plus simple , beaucoup moins compliqué. Les pressoirs dont encore aujourd'hui on fait usage aux environs de Portici , ressemblent beaucoup à celui- ci. La forme du maillet dontse serventnos deux petits Génies, . fait penser qu'il servoit à couper le marc de la vendange , comme le font encore les Vignerons sur le pressoir. Varron , de re rustica , I. 54. Mais le mouvement , l'attitude que ÞArtiste a donné à ces enfaus , prouvent assez qu'ils en font un autre usage. A la seule inspection , le mécanisme de notre pressoir est aisé à saisir. Quant aux différens termes qui désignent chaque pièce de cette machine , consultez l'index script. rei rusticae de Gessner. . - . - - . Voyez aussi Columelle , de re rusticd XII. 18 et 29 ; Pline , XIV . 9 . Les Grecs et les Romains faisoient onire leur vin en y mêlantde l'eau demer ; ce qu'il ne faut pointconfondre avec 5 ( 120 ; l'hydromel , qui est une mixtion de vin et de miel. Athenee, 1 , p . 31 ; Caton , eap. XXIV . et CV ; Pline , XIV . 8 et 9 ; Palladio , XI. 14 et 18 ; Pollux , VI, 17. La manière defaire cuire le vin nouveau est décrite dans Columelle , XII . 19 . et suiv . Les petits siéges sans dossier , ou les escabeaux sur lesquels sont assis dans leurs boutiques les deux petits enfans de la Planche 102 , sont encore en usage chez nos.modernes cor donniers. · Le premier de ces deux Génies éteod avec la main droite sur la forme , le cuir du soulier qu' il tient ferme de sa main gauche. Martial , en un seul vers , a très -bien peint ce mé tier. Dentibus antiquassolitusproducere pelles. Epigr. IX . 5. · Pline en parle aussi , XXXV. 10 . Parmi les Colléges fondés à Rome par Numa Pompilius, Plutarquenommeceluides Cordonniers , quia subi lesmêmes vicissitudes que les autres. Sous l'Empereur Alexandre Sé vère , les Gordonniers furent réunis aux autres Ouvriers qui avoient quelques rapports avec eux. Voyez Lampridius , dans l'Ouvrage déja cité , cap . 33. Ils habitoient à Rome, le 4°. quartier , in vico sandaliario ; comme on peut le voir sur une inscription rapportée par Pancirole et le Guide. Voyez encore Aulugelle , XVIII. 4 , et Senèque, Epist. 113 . Pline , VII. 56. attribue l'invention de ce Métier à un nomméBoezius. Au reste , l'usage des souliers remonte très-haut. Moïse et Ho mère en fint mention. Balduinus , de calc . cap. 1 , le sup posemêmeétabli déja du tems d 'Adam . Cet Auteur convient , il est vrai, que cette chaussure n 'avoit pas encore une forme déterminée. C 'étoit une précaution quelconque, un rempart contre les épines qui, sans çela , aurvient pu blesser le pied . Les souliers , chez les Anciens, étoientde diverses sortes ;

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కవులు Title 7 121 ) il y en avoit pour les hommes , pour les femmes, etc. Horaco décrit ainsi les souliers d 'un Sénateur Romain . Utquisque insanusnigrismedium impediit crus Pellibus. Satyre VI. Voyez Tertulien , de pallio , cap . 4 . Les guêtres étoient la chaussure affectée aux Paysans. Les Romains s'en servoient quand ils alloient à la campagne , et les Plébéiens en portoient dans la Ville. Elles montoient jusqu'au milieu de la jambe. Sidonius Apollinaris , lib . IV . ep . 20. Les Grecs avoient une chaussure appellée fecasii , d 'une forme toute opposée. Le cothurne étoit d 'usage non seulement parmi les Acteurs Tragiques , mais encore hors de la Scène. Les Chasseurs le chaussoient. Virgile , AEn . 1 , v . 341. Balduinus , de calc . cap. 15 , veut que cette espèce de chaussure , remontant fort haut en forme de bottines, soit spécialement consacrée pour la chasse. Les souliers ou bro dequins représentés dans notre Planche , y ont quelque rap port , ainsi qu'à plusieurs autres chaussures désignées par Pollux . VII . C . 22 . Les Cordonniers teignoient en noir leurs souliers , avec une composition que Pline appelle atramentum sutorium , l' encre des Cordonniers. On peignoit aussi les chaussures de différentes couleurs. Consultez Saint Jean Chrysostome , Homel. XXVII. PLANCHES CIII et CIV. Il n 'est pas facile de déterminer à quel métier sont appli qués les trois Génios représentés ioi. Lamachine carrée ob longue autour de laquelle ils sont occupés , semble à la pre mière vue un chassis de Tisserand . Mais , outre qu 'ils ne se servent point des outils nécessaires à cette profession méca nique , l'un d 'eux paroît plutôt vouloir filer que tramer. Tome I. ( 122 ) L 'autre petit enfant paroît ourdir unemême trame suspendue à de petits crochets ajustés aux traverses supérieures. La troi sième Figure , qui a été fort maltraitée et a beaucoup perdu , se tient d 'une main au métier de ses petits compagnons, et il porte de l'autre une longue baguette fort droite . La corbeille que l'on voit de l'autre côté , servoit probablement à conte nir les pelotons de fil , dont nos jeunes ouvriers font usage pour leur travail. L ’action qui se passe dans l'autre morceau de Peinture est gracieuse et point équivoque. On y voit deux Amours pê cheurs ; l'un est assis , l'autre est debout. Leur ligne paroit être de roseau : plusieurs poissons déja sont pris à l'hameçon , etd 'autres paroissentmonter à la surface de l'eau , pour subir le même sort à leur tour. Le premier de ces deux sujets fut trouvé le 13 Août et l'autre le 24 du même mois , en 1748 , dans les excavations de Résine. D 'après un examen réfléchi de tous les détails qui entrent dans la composition de la Planche 103 , on pourroit conjec turer que nos petits Tisserands sontoccupés à faire des vête mens de campagne , ou des rets. Pline , VIII. 48. et XIX . I . donne plusieurs éclaircissemens sur cette matière . Voyez aussi Ferrari , anal. de Revestiar. cap. 13. Bruan. de vest. saled. hebr. etc . Les outils dont se servent les Tisserands sont décrits dans Pollux , VII. 36 . Sénèque, Ep. 90 , et Pline , VII. 56. attri buent l'invention de faire un tissu aux Egyptiens. Communé ment on en fait honneur à Minerve , à qui on se croyoit re devable de beaucoup d 'autres Arts encore. Parmi les occupa tions des femmes des Héros de l'Antiquité , on leur recom mandoit , sur- tout , de faire de la toile. Eustache , Commen taire de l'Iliade , I. 31. pag. 30. Dans Honière , ellesmettent leur vanité à bien filer. Theocrite , Idylle XVIII, vers 32 et suivans , pour donner une grande idée de la fameuse Hé ( 123 ) lène , dit qu 'elle filoit mieux que toutes ses compagnes . Au rapport de Varron , Pline, Suétonne et Plutarque , les Ro mains avoient beaucoup de considération pour les Dames Romaines qui savoient filer parfaitement. Voyez Tira quello , de 11 . Conn. 1. 10 . n° 38. Il n'en est pas ainsi chez les Modernes. Mais peut-être suffiroit-il, pour inspirer à nos Dames comme il faut du goût pour les soins domestiques , de leur rappeller , ou de leur apprendre que Pénélope, An dromaque , Lucrèce , etc. etc . , ne dédaignoient pas de prési der elles-mêmes à tous les détails de leur ménage. Autrefois c' étoient les femmes qui filoient les habits de leurs époux : aujourd'hui elles ne les habillent plus , elles se contentent de les coëffer (1 ). Qu'on me permette ce jeu demots , qui n 'est peut- être qu'une traduction paraphrasée de cette ancienne Epitaphe latine : ITAPUIU IN E AMALASUNTHAE . Casta virit . Lanam fecit. Domum servavit, Quam muliis laus istu deest ! Nous laissonsaux maris le plaisir de comnienter cette ins cription funéraire à leurs dignes moitiés. Hérodote II. 35 , entr'autres Coutumes des Egyptiens , en rapporte une bien étrange . Chez ce Peuple , c'étoit les femmes qui négocioient au marché , qui tenoient les cabarets ; les hommes sédentaires s'occupoient à faire de la toile . Nous avons , en cela dumoins, imité les sages Egyptiens. Il n 'est pas rare de voir quelques -uns de nos simples Soldats frisés , poudrés comme des petits -Maîtres , après leur léger exercice du matin , passer le reste du jour assis dans leur ca - (1) Encore aujourd'hui , parmiles Bourgeois , le père de famille , chez lui , pendant l'été, est coëffé d 'un léger bonnet de bazin, brodé avec beaucoup de complaisance par sa femme. Qij ( 124 ) serne, et occupés à ce qu 'on appelle du filet. Ils font courir la navette aussi adroitement qu'ils présentent le mousquet, et ils pourroient avoir le pas sur nos plus habiles Ouvrières . On rencontre assez souvent dans les Carrefours de Paris de ces Soldats sans armes , portant à leur main des cartonsremplisde cette sorte de besogne qu'ils vont vendre dans des Magasins de Modes.Le prix qu 'ils en retirent sert à payer leur tour de garde. Mais au premier cride guerre , ils ont bientôt expié les doux loisirs de la paix . Quelques-uns prétendent que notre petit Tableau repré sente la manière de filer , ou de mélanger avec de la laine des petites paillettes d 'or. Pline nousapprend XXXIII , 3 , qu ’ou tre la nouvelle invention de faire des draps tissus d'or pur , on voyoit de son temsdes anciennes étoffes ornées de fils d 'or qui paroisoient arrangés commeavec lamain . Ce passage est con firmé par Sidonius Apollinaris , carm . 22. 9. 199 . Les éche veaux de fil divisés etmouchetésen plusieurs endroits , comme si les uns étoient d 'or , les autres de laine , le poids qui les assujettit , le petit métier ou tambour de toile placé à dessein de retenir les petits brins d'or qui pourroient tomber à terre ; tout cela tonfirme cette ingénieuse conjecture, qui d 'ailleurs souffriroit bien des difficultés. Relisez le Poëme de Catulle in nupt. Pel. et Thet, sur les noces de Thétis et de Pélée . Il y décrit avec élégance les Par ques qui filent la destinée de ces Héros. Ajoutons à ce que nous avons dit que les Poëtes attribuent à Minerve l'invention de filer la laine. Pline , au mêmeendroit déja cité , cap. 56 . veut que l'inventeur du fuseau soit Clostère, fils d ’Arachné , et que la première filasse ait été de lin . . Notre Planche 104 représento doux potits Pêchcurs. Plu tarque , dans son Traité de sollert. anim . rapporte les raisons qu’on alléguoit de son temspour ou contre la pêche , et dis cute si c'est un exercice louable ou non. Et ce qui est digne de remarque, c'est que Platon , liv . VII. de ses Loix , invite ( 125 ) les jeunes gens à prendre le plaisir de la chasse , et leur dé fend d'aller pêcher , probablementparce que ce paisible exer cice n ’exige point de forces , et est peu propre à en donner .Les Ictiophages ou mangeurs de poissons, ne sont point aussi aguerris que les autres Peuples. Athenée 1. p . 13. observe que dans Homère , il n 'est pointdu tout parle de la Pêche. V . Feizius III , cap. 5 et IV . cap . II . 4 . Platon , III.desa République; Plutarque, simp. VIII . 8 . , et Athenée , I. p .25 , nous apprennent que les Héros ne man geoient point de poissons : parce quo ( disent-ils ontr'autres choses) c'est une viande trop délicate et qui ne convientqu'aux Héros de la table. Athenée nous a conservé VI. p . 225. plu sieurs jolis vers deDiphius, Senarcus, Filotebeus, et d 'autres Poëtes quimaudissoient les pécheurs , parce qu'ils vendoient très- cher des poissonsde la plus mauvaise odeur. Pollux , X . 132 et 133 , compte tous les instrumens propres à la pêche, entre lesquels on distingue la canne de roseau et les hameçons.Plutarque, desollert. animal.,décrit comment doit être préparé le roseau ou jonc du Pêcheur, son hameçon et ses filets. DansMontfaucon , tom . III , pag. 332 , Planche 185 , on voit un petit Antique représentant une pêche ; mais quine ressemble point du tout à notre Tableau . Pollux déja cité , Philostrate I. , imag. 13 et XIII ; Elien , H . A . XII. 43, et beaucoup d 'autres Auteurs,nousonttransmis les différentes manières de pêcher chez les Anciens. On connoît ces deux vers d 'Ovide : Hijaculo pisces , illi capiuntur ab hamis Hos cava contexto retia fune trahunt. Relisez aussi l'Idylle XIdu pre:nier Recueil des Idylles de M . Berquin . Cette espèce de Romance , intitulée le Pécheur, est uneheureuse imitation d 'une très-jolie Barcarolle Italienne . ( 126 ) PLANCHES CV et CVI. Tout est beau , naturel et expressif dans le premier de ces deux Tableaux , trouvés dans les excavations de Résine , le 6 d'Août 1748. Il représente une chasse : l'attitude du Génie est vive et gracieuse . La Draperie qui voltige autour de son bras a beaucoup de légèreté , et le mouvement de ses ailes ré pond parfaitement à l'action dans laquelle le Peintre l'a saisi; de la main droite il lance un dard , de la gauche il tient deux autres flèches. La forme et le mouvement des deux cerfs qui fuyent, et des deux chiens qui les atteignent par derrière , ontbeaucoup de vérité . Rien de plus rapide que leur attitude . L 'autre Peinture est pleine de grace et de goût ; ce n 'est qu'une fantaisie , qu'un caprice de l'Artiste ; mais on ne peut mettre plus d'expression qu 'il en a mis dans les deux Génies placés sur un des chars tirés par des Dauphins, qui bondissent sous un joug , et dirigés par les rênes de leur conducteur. Cette composition est aussi pittoresque qu 'agréa ble . L 'un des deux Enfans ailés est représenté endormi , prêt à tomber dans l'eau , et laissant échapper son fouet. L'autre , au contraire , tient son fouet levé et a beaucoup de vivacité . Leur propre défense et le besoin d 'alimens furent l'origine parmiles hommesde la chasse et de la guerre. Lucrèce , l. V , v . 964 et suiv. ; Aristote, Polit. 1 , 8 . Les premiers Héros n ’ac quirent leur gloire et le titre de bienfaiteurs du genre -humain , qu'en détruisant les bêtes féroces qui dévast ient les campa gnes. Pausanias, I , 27 . Strabon , XV , p . 704 , nous apprend que chez les Indiensles cha-seurs étoient nourris par le Roi.On ne tarda pas à réduire en Art un caercice utileautantqu'agréa ble . Virgile,Géorgiques. liv . I. v . 139 et40 . L ' invention en fut attribuéeà Diane en même temsqu'à Apollon .Xenophon ,dans son Traité de la Chasse ; maison s'accorde à en laisser la gloire à Diane. Chiron l'apprit d 'elle ou de son frère , etl'enseigna á


21 N VININ LAN HEaga ADRESSERIA PERSA 106 AREN 1242 91 VA BUENO URL MARGARETE IN Tom . I.

( 127 ) son tour à beaucoup d 'autres . Oppian , Cyn . 11 , v . 10 à 29 , distingue les inventeurs par les différentes manières de chas ser. Il n 'est point de Nations où cet exercice n 'ait été en grande considération . Sans faire ici mention des Peuples les moins connus et les moins policés , Strabon XV , p . 734 , en parlant de l'éducation des Perses , dit qu 'ils s'y exerçoient de puis cinq jusqu'à vingt- quatre ans , sans qu'ils pussent man ger de leur gibier. Xénophon , Cyropédie 1 , ajoute que les Rois de ce Peuple devoient être d'excellens chasseurs , étant ses conducteurs à la guerre ainsi qu 'à la chasse. Tacite , Liv. II de ses Annales , rapporte que Vonone , Roi des Parthes, en courutla haine de ses Sujets, parce que , contre leur coutume, il voulut leur interdire l'usage fréquent de la chasse . Les Grecs , jusqu 'au tems d 'Homère , regardoient la chasse comme une partie principale de l'éducation de la jeunesse. Athenée I , p . 24 ; et Plutarque , dans son traité de l'éduca tion des Enfans. Les anciens Peuples d 'Italie aimoient beau coup aussi ce violent exercice. Virgile , AEnéide, liv. VII et IX . Les Romains en faisoient grand cas. Horace, liv . I , ep : XVIII , la désigne ainsi · Romanis solemne viris opus, utile famæ Vitæ que et membris. Platon , Polibe, Cicéron , Plutarque, Euripide, tousles grands Hommes de l'antiquité en ont parléde même. Pline, sur -tout, en s'adressantà Trajan. La chasse étoitun spectacle public pour la jeunesse deRome. Voyez Bullengerus,de Venatione Circi. Pollux , Oppian , et beaucoup d'autres Auteurs , particu lièrement ceux qui ont écrit des Traités ex professo sur la chasse , ontdécrit les différens instrumens nécessaires pour ce noble exercice , ou plutôt pour lemétier des nobles. Les cerfs étoientparticulièrement consacrés à Diane. Calli maque , dans son hynine adresséo à vette Divinité , v. 99 d 196 , dit que son char étoit trainé par quatre cerfs , dont les ( 128 ) bois étoient d'or. Voyez Spanheim et les autres Commenta teurs , ainsi que les autres Ecrivains cités ci-dessus. · Consultez Sénèque , X , ep. 77. sur les qualités qu' on exi geoit d 'un chien de chasse . Lisez le joli Poëmede Fracastor , de Curd Canum , et le Traité de J . Caius , de Canibus Bri tannicis. Parminous, la chasse n 'a rien perdu de ses attraits. C 'est presque l'unique occupation desriches et desGrands; un équi pagede chasse est devenu un objetde luxetrès-important. Dans les Provinces la chasse est la seule occasion que les Seigneurs aient de connoître leurs Vassaux, et de leur en imposer ; mais nos Hérosmodernes ne ressemblent plus à ceux du temspassé, leurs plaisirs ne sont plus des bienfaits pour les Habitans de la campagne. Le Codedes Chasses est par-tout très- rigoureux; le meurtre d 'un levreau coûte souvent la vie , ou du moins la li berté et une flétrissure au chasseur indigentquil'a tué sans per mission. De nos jours aussi , les femmes partagentavec les hommes cet exercice sanguinaire , qui leur étoitinterdit jadis ; les Amazones et quelques Héroïnes faisant seules exception à cette loi sage , dictée par la naturti mus Dames portent main tenantle fusil avec plus d'adresse qu'ellesne tiennentl'aiguille , et sont devenues tellement aguerries qu'ellespeuventvoir sans pitié la tourterelle innocente , atteinte du plombmeurtrier , palpiter sous leurs mainscruelles . Les pleurs du cerfaux abois ne les attendrissent plus ; je doute fort que ce courage féroce puisse les dédommager des vertus paisibles de leur état , des graces aimables de leur sexe dont elles commencent à rougir . On rencontre plusieurs marbres et plusieurs pierres fines an tiques , où le sujet de notre No. 106 est exécuté .On pourroit conjecturer que ces sortesde compositions étoient une manière de rendre sensible l'extrême légèreté de ceux qui disputoient le prix à la course des chars. Les Dauphins, commenousl'avonsdéjadit plushaut, étoient particulièrementconsacrés à Vénus. Dansl'Antologieonlitque l'amour

SNES LONSO DA 108 RED Tom . I .


( 129 ) l'amour se fit conducteurde Dauphins, pour marquer son em . pire sur la mer , demême qu 'on le représente assis surun lion docile au frein de cet enfunt , emblèmede son pouvoir sur la terre. Aussi les Dauphinspassoient chez les Anciens pour être amis de l'homme, sur - tout des enfans et spécialement des vierges. Voyez Plutarque , de industria animalium . Sur un Jaspe rouge rapporté par Agostini , p . 11, Pl. 59, on voit un char tiré par des Dauphins , monté par un Amour qui tient les rênes et le fouet ; mais on n 'y voit point de joug , commeà l'attelage de notre pelit Tableau . PLANCHES C VII et CV II I . On ne sauroit voir rien de plus fini , d 'un meilleur coloris et d 'un plus beau dessin que le Tableau de notre Planche 107 , trouvé dans les excavationsde Resine le 7 Septembre 1748 . Cette composition est d 'une grace infinie ; la molesse et la légè reté règnentdans la disposition et le mouvementde ses figures. On y voit un petitamour touchant de la lyre avec le doigt. Il estassis surun char tiré par deux Griffons, dont un autre petit Amour tient les guides d 'unemain , et de sa gauche porte un bassin rempli de fruits. Le fond du Tableau offre une grande draperie verte avec deuxbouts de draperies jaunesau milieu . Pausanias II, 27 , fait mention d 'une Peinture antique de Pausias, où l'on voyoit l'Amour jettant l'arc et la flèche, et tenantune lyreà la main. Sur un beau camée quiporte le nom de l'Artiste Grec , etqui est imprimédans AgostiniGemm . ant. p . 11. Planche 55, on voit aussi un Amour sur un lion , et une lyre à la main . Bergerus , thes. pal. sel. sect. 1 , c . 1, n . xvj, rapporte une pierre fine qui contient le mêmesujet. , Les Payens croyoient que la musique calmoit la colère des Dieux et les rendoit favorables . Censorinus, de die Natali cap. 13 ; Arnobe, lib . VII , udversusGentilos. Eusorte que, chez les Grecs , etmême chez les autres Peuples étrangers , on ne célébroit pointde Fêtes religieuses sans musiqueinstrumentale , Tome I. I R ( 130 ) Strabon X , p . 467. Plutarque observe dans son Traité sur la Musique, que dans le Temple d 'Apollon , à Délos , on voyoit les trois Graces qui portoient à leurs mainsles pipeaux , la flute et la harpe, les trois principaux etles plusanciens instrumens. Le plus simple et le plusantique sont les pipeaux. Callimaque, Hymne à Diare, v . 244 , 45: aprèseux vint la flûte . La harpe , plus composée , plusdifficile et aussiplus noble , leur succéda bientôt. Athenée IV , pag. 184. Le Poëte Aristophane appelle la harpe , la mère des Hymnes, parce qu 'elle étoit particuliè rement consacrée à accompagner les louanges des Dieux . Pla ton , dans le troisième livre de sa République, interdit dans sa ville imaginaire la flûte , et y retint la harpe , comme un ins trument utile dont les accords måles , harmonieux et nobles , portoient à la vertu . Eschile , dans Athenée XIV , p . 632 , appelle Sages les joueurs de harpe. Le Philosophe Athenee , lui-même ajoute 1 , p . 14, d'après Homère, qu'Agamemnon , en partant pour l'expédition de Troye , laissa auprès de sa femme un joueur de harpe pour la maintenir chaste , en lui chantant l'éloge des femmes fidelles et honnêtes . Aujourd 'hui les maris , en pareil cas , prendraient des précautions toutes contraires. Chez les Anciens , la harpe n 'étoit pas seulement un ins trument religieux etutile aux mours , elle servoit encore d' in terprète à l'Amour. La lyre d 'Anacréon , d'après l'aveu de ce Poëte aimable , n 'étoit propre qu 'à chanter le plaisir.Le beau Päris accompagnoit sur sa harpe des chansons voluptueuses , qui luigagnoient le cæurdes belles. La harpe étoit un instru ment d 'amour : Cassiodore va plus loin , il ne craint pas de conjecturer que les cordes de la harpe sont appellées ainsi , parce qu 'elles touchent le čæur. AElien , 1 . 5 , IV , 17 , donne une description du Griffon , qui pourroit convenir à ceux de notre planche . Voyez aussi Pline , X , 49. Hérodote , 111 , 116 , IV , 13 , croit cet ani. mal fabuleux . Bochart , Hieroz. , p . 11 , liv . VI, c . 2 , dit queMoïse défendit aux Hébreux de manger de la chair de ( 131 ) Griffon , qu'il compare aux Aigles de la grande espèce. Phi lostrate , dans la vie d 'Apollonius de Thiane , III ; 48 , pense que cette espèce imaginaire étoit consacrée au Soleil , et que c' est pour cela que les Peintres indiens représentent le Soleil monté sur un quadrige attelé par des Griffons. Des marbres, et des médailles nous en ont transmis de pareils ; et Fabretti a gravé un tableau antique , représentant Apollon entre un griffon et une lyre , l'un à sa droite , l'autre à sa gauche. On en rencontre aussi accompagnant Nemesis , Diane , Bacchus et Minerve . Buonarotti , dans ses médailles , p. 136 , 142 , et au sujet d 'un camée de Bacchus , p. 429 , a recueilli et enrichi de judicieuses réflexions tout ce qui regarde ces monstres. Le Tableau que nous décrivons est précieux en ce qu 'il nous offre des griffons unis avec l'amour , et en ce que celui qui est attelé à la droite paroît être commele måle , du moins sa crinière autorise cette conjecture. Ce qui faisoit croire que ces animaux venoient de l'Inde , c'est que les tapis et tapisseries qu 'on exécutoit dans ce pays étoient couverts de pareilles figures bizarres et fantasques. Les tapis d 'Alexan drie et de Babylone étoient sur-tout célèbres. Onen couvroit lesmurailles, on en ornoit les lits ; et telles sont les draperies qu'on remarque dans la Peinture dont il est ici question . On présụme aussi que les fruits que porte l'autre enfant ailé sur un bassin sont des pommes. Ce fruit , chez les Anciens, étoit consacré à l'amour , et passoit pour renfermer en lui quelque chose demystérieux et d 'emblématique. Philostrate sera notre garant , Imag. VI, liv. I , où il décrit les jeux d 'une troupe de petits Amours nus et ailés , qui se jettoient des pommes les uns aux autres , et se donnoient autant de baisers qu'ils attrapoient de pommes. Relisez les Poésies de Théocrite , de Virgile , d 'Ovide , etc. ; c'est ce fruit qui animoit les diver tissemens des Nymphes, des Bergères et de leurs Bergers , et les provoquoit à de plus doux plaisirs. On trouve à ce sujet un très- beau passage dans Aristophane , acte III , scène III , vers 35 et suivans de sa comédie des puées, . Rij ( 132 ) Nos petits enfans sont probablement des Amoúrs. Chez les Grecs , de cinq ansen cinq ans on célébroit la Fête de l'Amour, qu'on appelloit Erotin . Quelques Auteurs croient que cette Fête étoit commune aux Muses ainsi qu'à l'Amour : et quoi qu'en diseMeursius , cela devroitêtre ainsi ; ilne falloit point séparer ces Divinités aimables qui vont rarement l' une sans l'autre : Des Vers la touchante harmonie Disposa au plus tendre retour ; Bien souvent le feu du Génie S'allume au flambeau de l'Amour. Ces Fètes étoient sur-tout consacrées au raccommodement des Epoux brouillés , et les Musiciens y faisoient entendre à l'envi des accords de harpe. Nous aurions grand besoin de pareilles Fêtes aujourd 'hui, mais il falloit être les Grecs pour les inventer ; peut-être parmiles Peuples modernes , seroit- ce aux François d 'imiter les Athéniens. Ce que les Anciens pensoient sur.Vorigine de l'Amourmé rite d 'être observé. Voyez Platon , de Conviv , et Plutarque , de Placitis Philosophorum , 1 , 4 , et de Genio Socratis , etc. La belle Vénus étoit , selon eux , l'emblêmede l'ordre , de la symétrie et de la beauté de l'univers ; l'Amour en signi fioit la cause et la force. Ils faisoient Vénus fille du jour, et l'Amour fils du chaos. D 'aprèsles anciens Poëtes, le Soleil et l'Amour étoientla même chose ; l'un et l'autre passoient éga lement pour l'auteur de tout , pour le père des Dieux et des hommes: on leuraccordoit le gouvernementdes choses célestes . On pourroit appliquer ici ce passage sur l'Amour , tiré d 'un Poëme philosophique moderne : C 'est lui qui du néautfirjaillir l'existence ; Lamatière par lui reçutl'intelligence : Par lui lemouvementremplaça le repos ; L 'harmonie à sa voix régna dans le chaos ( 133 ) Sa main qui régit tout , et par qui toutcommence , Tient le premier anneau de cette chaîne immenso , Où l'un à l'autre unis , tous les êtres divers Observent sous ses loix l'ordre del'Univers. Fragment XVII , pag. 33 . · Quelques Commentateurs ont cru reconnoître dans notre Planche tous les emblèmes de l'Amour, tel que les Anciens le concevoient. Nous ne les suivrons pas dans leurs conjec tures trop vagues et trop peu satisfaisantes. La Peinture du nº. 108 , fut trouvée dans les excavations de Résine en 1749 : on y voit un autel rond sur une base carrée : un énormeserpent forme autour de cet autel plusieurs anneaux ; sa tête est d 'une couleur blanchâtre , avec quel ques taches obscures ; il a une partie du ventre d'un bleu clair , l'autre moitié est jaune ; ce reptile est peintmangeant quelques fruits qui sont sur l'autel ; dans l'angle du câté du serpent , sont écrits ces mots : Genius hujus loci montis. De l'autre côté de l'autel , ou semarque un jeune homme couronné de feuilles , tenant une branche d 'arbre dans sa main droite ; il est en action de porter la gauche à sa bouche. La singularité de ce Tableau le rend l'un des objets les plus précieux du Museum Royal. Noë , chez les Hébreux ( Genèse , chapitre VIII , verg. 20 , ) Cécrops , chez les Grecs , ( Eusebe , chron. lib . 11. ) furent ceux qui , dit-on , élevèrent les premiers autels. Dans l'origine , les autels se dressoient sur les montagnes ; c'étoit là , ajoute-t-on , que les hommes sacrifioient et faisoient leurs prières ; sans doute croyant s'approcher davantage du Ciel , et se faire mieux entendre de la Divinité. Les Auteurs Payens ne sont pas bien d 'accord sur toutcela . La formedes autels antiques n 'étoit pas la même par-tout ; il y en avoitde triangulaires , de longs, de carrés , et de ronds; tel est celui de notre Planche : on en rencontre beaucoup de ces derniers ( 334 ) sur les médailles et les marbres. Ces autels varioientaussi pour la hauteur. C 'est ce que les Grecs , peuple religieux , distinguoient très-scrupuleusement. V . Pottero . Archæol. 11 , 2 : les Latins non moins superstitieux que les Grecs , au rapport de Varron , faisoient usage de trois sortes d'autels : aux Dieux du Ciel , Superis , ils consacroient ceux qu'ils appelloient Altaria ; les Dieux de la Terre , Terrestri , en avoient de moindres , Aras ; et il falloit que les Dieux des Enfers , Inferi , se contentassent des autels désignés sous le nom de Foci. La hauteurde l'autel étoit proportionnée à la grandeur du Dieu auquel il étoit dédié. Pour l'ordinaire , les autels n 'étoient pas élevés plus haut que le nombril du Sacrificateur. V . Vitruve , et Saubert. de Sacrific . cap . 15 . Beaucoup de Savans ont prodigué leur érudition sur la na ture des serpens , 'sur les vertus miraculeuses qu 'on leur at tribuoit , et sur les raisons mystérieuses qu'on alléguoit pour prouver qu'ils étoient des objets sacrés , des ètres divins. Après beaucoup de recherches , ils ont conclu qu'ils n 'avoient trouvé que des conjectures incertaines , et ont avoué leur ignorance . Nous ne nous arrêterons donc qu'à un passage d 'Eusebe , I. 7 , de praeparatione Evangelica . Il est remarquable : les mouvemens rapides , la marche préci pitée des serpens, quoiqu'ils soient privés de pieds et de tout autre membre dont les autres animaux sont pourvus , pour aller d 'un lieu dans un autre , auront fait croire au peuple , qui n 'est point naturaliste , que ce reptile avoit en lui quel que chose de surnaturel. Salomon , le sage Salomon lui-même , proverbia , caput XXX , vers. 19 , s'en étonnoit , lui qui connoissoit tout , depuis le cèdre jusqu'à l'hysope. Bochart , Hieroz. p . 11 , lib. III , cap. 14 , prétend que les Dragons n 'ont aussi ni pieds , ni ailes , et qu'ils ne dif fèrent des autres serpens , que par le volume et par quelques particularités , telle qu 'une grande bouche , un col couvert d 'écailles , ou de poils , etdela barbe, ou unecertaine excrois sance la mâchoire inférieure. La description qu'en donne ( 135 ) Avicenne est la même. A ces traits , le reptile de notre pein ture pourroit bien être un Dragon . Les Dragons qui habi toientla Grèce et l'Arabie , malgré leur grandeur, portoient sur eux quelque chose qui les garantissoit d 'être vus de huit mille. Avicenne écrit que dans certains lieux , leur plus grande longueur n 'excédoit pas quatre coudées. On remar quera que Lucain prétend , livre IX de sa Pharsale , que les Dragons n'avoient de venin qu 'en Afrique ; et que c'étoit dans cette contrée qu'ils devenoient venimeux . Ordinaire ment les Dragons décrits chez les Aulcurs , sont vu noirs , ou de couleur jaune , plus ou moins foncée , ou bien encore cendrés. Tel étoit le serpent consacré à Epidaure , et dont fait mention Pausanias II , 28 ; cet Ecrivain ajoute que cette éspèce étoit familière avec les hommes . Pline XXIX , 4 , en parlant de cette même famille de reptile , nous apprend que le serpent d 'Esculape , Anguis Esculapius , fut amené d'Epidaure où il étoit adoré , à Rome, vers Pan 462 ou 463 ; qu 'on en nourrissoit sans peine dans les maisons , et qu 'on n 'auroit pu résister à la fécondité , si l'on n 'eût pris le soin de brûleroa ocmence . Consultce Ovide, Metam . XV , v . 630 , et suiv. Tite-Live , lib . X , cap. ult. et Valère Maxime 1 , 8 , g . 2 . On est en doute de savoir si le serpent de notre tableau est de la race de ceux d'Esculape , sous la forme desquels Esculape étoit adoré : car Lampridius , dans la vie d 'Hé liogabale , dit que ce Prince avoit à Romedespetits Dragons d'Egypte , appellés Agathodaemon , ou bons Génies : or ceux -ci sontdifférens des serpens d 'Esculape ou d 'Epidaure . Les serpens sont très-friandsdemiel , et autre alimentdoux ou sucré. On nourrissoit les serpens sacrés avec des figues et des dattes. Et tels paroissent être les fruits qui couvrent l'au tel que nous décrivons. Enée , danó Virgile , ayant tué nn serpent sur le tombeau d'Anchise , doute si ce n'étoit pas leGéniede ce lieu , ou le Mi nistre des månes de son père. Ce passage de l'Enéide, V . v . 97, paroit expliquer asseznaturellementl'inscription gravéesur ( 136 ) notre Tableau : Genius hujus loci montis', Génie de ce lieu de la montagne. Mais il faut remarquer que notre serpent embrasse l'autel ou la colonne des anneaux de son corps ( circonstance qu 'on rencontre rarement sur les monu juens ) , ce qui pourroit faire conjecturer qu'il représente ou bien un emblêmedu dieu Esculape , ou le véritable serpent d 'Esculape mangeant les fruits d'un sacrifice , en présence même de celui qui le lui offre . D 'après ces détails , voici nos conjectures : les Anciens ( presque tous Spinosistes ) croyoient que non oculement le monde entier avoit une ame universelle ; mais encore que chaque partie de ce grand tout avoit son ame particulière , son Génie , principe intelligent du mouvement , de la chaleur , de la conservation ; en un mot, de la vie : ainsi l'homme n'étoit point le seul qu'on croyoit doué d 'une amepour gouverner son corps. Les corps célestes , les élémens ainsi que les plus petits individus , eurent aussi leur Génie. On entendoit par ce mot , la nature elle-même , dont la force expansive agissoit souverainement sur toutesles parties de l'univers, et leur assignoit une forme certaine , une organisation détorminée et distincte . Le ser pent fut l'animal qui parut le mieux rendre sensible aux yeux du vulgaire , cette théorie ingénieuse. Ce reptile est plein de vivacité : coupé en morceaux , chacun de ses tronçons con serve long- tems le mouvement de vibration qui lui étoit im primé; il s'agite , se débat, et paroit animéd 'une vie qui lui est propre . Les hommes parla suite reconnurent de quelle im portance ilétoit pour leur santé , de s'assurer de la température du climat sous lequel ils respiroient, de la qualité des eaux et du terrein qu'ils habitoient , et d 'où ils tiroient leurs alimens; ils crurent voir encore dans le serpent, l'emblême du Génie qui présidoit au sol sur lequel ils séjournoient ; ce reptile étant presque toujours cachédans les entrailles (1 ) do la terre, (1) Vitruve, 1, v. semble justifier lemétier d 'Auspices et de San crificateurs. Du moins selon lui, leurs fonctions , quidégénérèrent ( 137 ) y étant né et s'en nourrissant. Aussi l'appelloit-on autoc tone , in genitus, indigena, et enfin pour tout exprimer d'un mot, genium , génie. Aussi Esculape adopta -t-il le ser pent comme le symbole de la guérison , l'animal hyéro gliphique de la santé. Ajoutons à cela qu'Esculape lui même est un Dieu de la Mythologie , qui chez les Anciens désignoit l'Air , de la bonté duquel dépend la santé de l'homme et des autres animaux. V . Pausanias VII , 23. La Religion des Égyptiens etle Culte prescrit par Zoroastre paroissent avoir eu pour base la théorie des Génios . Leur em pire s'est étendu par-tout. Hésiode est le premier parmi les Grecs qui en ait parlé et qui les ait classés. Voici l'échelle des êtres , selon lui : il distingue la uature intelligente en Dieu , en Génies , en Héros , en Hommes. Les Génies sont des Puissancesmédiatrices entre les Divinités et les mortels , ce sont des messagers fidèles qui portent dans les Cieux nos voeux , nos prières , nos bonnes oeuvres , ou nos crimes , et qui font descendre sur la terre , les oracles , les châtimens et les récompenses. Chaque Dieu avoit son Génie , par le minis tère duquel il agissoit. Chaque Ilumme avoit aussi le sien pour lui servir de conseil et de sauve- garde. Trois principaux emplois étoient confiés aux Génies : les uns prenoient soin des astres, les autres de l'air , et d 'autres encore de la terre . C 'est pour cela que les Grecs appelloient les Génies Daimo nas , peut- être du mot sapere , parce qu'ils étoient comme les Inspecteurs , les Censeurs du monde. Les Latins les appel en fraudes pieuses , n 'avoient rien dans leur origine que de très louable et de très-utile. Les hommes ( dit notre Architecte phile Bopbe ), en entrant dans le pays où ils vouloient fixer leur demeure , commençoientpar faireexaminer avec attention les viscères des ani maux qu'ils y rencontroient, afin de juger de la nature des alimens et de la boisson , ainsi que de l'influence du climatsur les corps vi vans. Cette précaution sage se réduisit bientôt à des sacrifices d 'ap pareil , où l'on immoloit en pure perte des victimes qui ne servoient qu'à engraisser leurs bourreaux sacrés, Tome I. ( 138 ) loientGenii ; parce que praesunt gerundis ou genundis re bus omnibus. Nous en avons déja parlé. Mais demêmequ'on croyoit qu 'il y avoit un Génie univer sel , un grand Génie , Megalodemon , qui veilloit à l'en semble de la nature , les Anciens ne pouvoient se refuser à croire qu'il existoit aussi de petits Génies qui habitoientl'in térieur de la terre , et en gouvernoient les parties cachées. Les serpens qu 'on voyoit sortir des trous, et qui nourrissoient leurs petits dans les flancs ténébreux de la terre , leurs paru rent propres à donner une idée de ces Génies subalternes. Et ce sont ceux- ci qu'ils appelloient encore Mani, Dii Patrii, etc. qu' ils confondoient alors très - souvent avec l'ame des morts , du tombeau desquels ils voyoient sortir ces serpens. Pour en revenir à notre inscription , il n 'est pas rare d 'en trouver de semblables. V . Grutter , p. IX et p .LXXIV. Boissard nous a conservé l'inscription d 'un petit Autel votif à l'Eau , ou à la Lymphe , ou à la Nymphe : Nymphis quae sub colle sunt, Arulam , etc. Consultez aussi Montfaucon , tom . II , p . 11 . Pl. XLIX ._ _ Les hommes adressèrent leurs premiers sacrifices et leurs prières aux Dieux sur la cime des montagnes. Nos bons Ayeux ( comme nous l'avons déja remarqué ) avoient la simplicité de croire qu'en se plaçant plus près du Ciel et en poussant de grands cris , ils se feroientmieux entendre . Ils jugeoient leurs Divinités d 'après eux-mêmes : mais ils n'avoient souvent que trop de raisons de soupçonner leurs Dieux sourds. Epicure aima mieux les faire insoucians. Tacite , pour donner une idée de la hauteur d 'une montagne qu 'il décrit , ajoute ces mots : preces Mortalium à Deo nusquam propiùs audiri. Xenophon , en parlant de Cyrus , liv. VIII , dit que ce Prince sacrifioit à Jupiter, le Père de Dieux , au Soleil et aux autres déités , sur te sommot des montagnes , à la manière des Perses . C'est à cause de cela que le Scoliaste de Sophocle , in Trachin . remarque que toutes les montagnes étoient con sacrées à Jupiter . Voyez Homère , hymn. in Appolin . Les ( 139 ) premiers Temples furent aussi élevés sur les montagnes . Spanheim , au sujet de l'Hymnede Callimaque , in del. , V. 70 . observe que dans la Bible les Dieux étrangers sont appellés les Dieux des montagnes. Voyez le Pseaume CXXI. de Da vid . La Sainte Ecriture va mêmeplus loin , et ne craintpas de reprocher aux Idolâtres qu 'ils adoroient jusqu'aux montagnes. Lucien , de sacrificiis. Si quelques montagnes méritèrent de participer aux honneurs divins , le Vésuve devoit être du nombre : la fertilité de son terrein , la bonté du climat justi fioient cot excés de reconnoissance. Vitruve II. 6 , Strabon V . p . 247 ; Varron , de re rustica, I , 6 ; Tacite , Pline , Stace , Martial et Galien ont beaucoup vanté la salubrité de l'air qu'on y respire . Procope , bel. goth. lib . II , nous apprend que les médecins y envoyoient leurs malades. Strabon , déja cité , dit que la Ville d 'Herculanum offroit un séjour des plus sains. Nous concluerons que notre Tableau représente une offrande au Génie de la santé de quelque endroit voisin du Vésuve et d 'Herculanum . Il s'offre donc trois conjectures à faire sur le sujet qui nous occupe. 1° . Ce peut être un sacrifice à la santé. Le Dragon sera l'un des serpens d 'Esculape : les fruits tiendront la place des libations sacrées , et le jeune homme sera le sacrificateur; ou bien le malade qui a été guéri et qui sacrifie , et appelle par ses sifflemens le divin serpent et l'enchante avec sa verge. Car le mouvement de la verge et le sifflement étoient deux cir constances que les Anciens croyoient propres à commander aux serpens en pareil cas. 2º. On pourroit penser que ceserpent est le bon Génie , le Cnef des Egyptiens. Dans cette supposi tion , il faudra voir dans le jeune homme un Harpocrate. On le représente ordinairement ainsi ; c'est- à -dire , une couronne sur la tête , unebranche à la main , et debout devant un autel entortillé d'un serpent. 3º . Enfin , d'autres se contentent de penser que ce serpent représente le Génie de quelque endroit de la montagne , comme l'inscription semble le confirmer . La Sij ( 140 ) couronne et la branche étoient nécessaires à ceux qui vouloient sacrifier , et spécialement aux Sacrificateurs de la Déesse de la Santé , et aux Prêtres d'Esculape. V . le Mus. Rom . tom . I. sect. 1. t. IX et X . Le geste de notre Figure exprime le silence. On représente toujours Harpocrate , et mêmela Déesse Angerona , dans cette attitude. Voyez encore le Museum Romanum , tom . 1. sect. II. Pl. XXXIII, IV , V . L 'inscription conservée dans notre Tableau le rend d 'un prix inestimable. Ce n 'est pas le seul antique du Museum royal où on en rencontre . Nous en rapporterons encore de très-rares et de très-singulières . PLANCH ES EI X et C X . Le Nº. 109 représente un grand Coq jaunâtre; ila le ventre blanc et le col verd . La terrasse sur laquelle il est posé est de couleur jaune. Le fond de ce petit Tableau est blanc. Comme vraisemblablementildevoit y avoir ici un autel, on peutcon jecturer que ce sujet étoit relatif au Dieu Esculape. No. 110. Sur une Terrasse rousse , et un fond blanc dans un cadre roux , on voit encore un Coq qui va pour becqueter deux superbes grappes de raisins qui tiennent ensemble. PLANCA E CX I. Sur une base fort haute est une Statue qui semble pincer une guittare . On croit que c'est la Fortune. Dans le lointain est une espèce de Ville . Le Navire qu 'on distingue parfaite ment, n'a visiblement qu'un seul rang de rames. Ce petit Tableau est parfaitement rond et a un joli cadrc . -


109 9 11 . IN NUENCES Tom . I.


NIX 03 DIA Tom . I.


22 XANXANA 1037 HP FATA Tom . I.


( 141 ) PLANCHE CX I I. Ce Tableau carré oblong représente un Paysage assez nu , et dont les arbres n 'ont point de feuilles ni de rameaux ; mais il est enrichi de troisanimaux d'espèce différente : un tigre , une biche et un chevreuil. PLANCHES CXIII et CXIV. Ces deux petits Sujets carrés oblongs offrent chacun deux Oiseaux. Dans le No. 113 , ces Oiseaux sont de couleur verte , et ont la poitrine rousse . Au Nº. 114 , on voit une Perdrix quibecquète de l'herbe ; et un autre Volatil peint en action de prendre un papillon . PLANCHE CX V et C X V I . Deux Tritons d'une couleur rouge foncée sont posés chacun sur un fragment de corniche ; tousdeux jouent d 'une espèce de trompe marine , et tiennentde l'autre main un panier de fruits. Ils so ressemblentparfaitement à très-peu de chose près ; et paroissent être les rostes de quelques Peintures plus con sidérables . Ovide et Apollonius décrivent les Triwns , tels que ceux que nousavons ici sous les yeux : ils ont la même forme et le même coloris. A Rome, sur le faite du Temple de Saturne , étoitun très- grand Triton , lequel quand il faisoit du vent, jouoit de la trompette . Natalis comes. PLANCIB CX V I I . Ce Tableau fort endommagé représonte des figues très-belles , deux grappes de raisins , et d'autres fruits. ( 142 ) PLANCHE CXVIII. Cette Peinture représente une espèce de vestibule , ou bien un de ces bâtimens que les Latins appelloient Tholus , ou quelqu'autre léger édifice de fantaisie. Les colonnes sont d 'un bon goût ionique et sans base. Elles soutiennent la cou verture et la corniche , laquelle paroît de l'ordre dorique , par ses trigliffes et ses modillons. La lionne , ou un autre animal féroce , la guirlande et ces festons entrelacés avec des rubans rouges , le plat ou disque de couleur d 'argent, tous ces ornemens ne semblent ici que pour remplir le vide. Au-dessus est un petit Tableau représentant une Marine. Il mérite attention . Servius , dans son Commentaire sur l'Énéide , IX , donne plusieurs éclaircissemens sur le Tholus des Anciens. D 'autres ne voyent ici qu 'une Tribune, ou le fond d 'une perspective de Jardin . Consultez Vitruve , V . 7 . VI. 10 . P L ANCNE CXIX. Les vues qu'offre ce Tableau sont très - variées et trés-agréa bles . Le premier Plan est occupé par un grand édifice sur le rivage. C 'est peut-être un temple : derrière sont plusieurs arbres. A gaucheest un grand pilier très-mince : on conjecture que c'estunautel , etmieux encore un phare . On voitdevantun homme qui porte ses regards vers la mer. Les quatre navires chargés de Soldats etde différens bagages pris sur les ennemis , méritentd'être examinés. Toutes les proues ont la forme d 'un visage humain , ou de quelque chose d 'approchant. Dans la proue de la galère qui occupe le devant, on distingue par faitement les bouts de deux poutres qui saillent , et qui ser voient probablement à défendre le navire et à percer l'ennemi, V . Scheſfer. de mil. nav . II , etc. IV . 2 . III. 3. On y voit aussi s'élever une espèce de col d'oie . A la poupe du même


NINEN LAIN NED Tom I.


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120 ς τα ΑΠΕ ΗΠΑΤ ΗΤΗ Η ΕΠΙΓΕΙ CE - α - ΠιάνιτΙοτετ e κι li . σελ Α Οι 2 - . : - ΕτηςΕ , ΤΙ - Α . - - TomI.


( 143 ) bâtiment , , on peut remarquer aussi une branche de laurier ; et tout le long des parapets de ce navire , ainsi que des autres , sont suspendus des boucliers. La plage présente une char mante perspective enrichie de plusieurs édifices épars sur des collines, Un d'entr'eux , sur-tout , exige une attention par ticulière : c'est un long portique, soutenu par nombre de co lonnes , et devant lequel sont posées deux statues sur leur base . Peut-être est-ce un prétoire. Pline, VII , 56 , d'après Thucidide , attribue à Ami nocle l'invention des galères ou navires à trois rangs de rames, Mais Thucidide, ' lib. 1 , ss. 13 , dit seulement que les Corinthiens , les premiers , en firent usage . V . Salmasius, ad jus , at. et Rom . p . 693. Les Anciens peignoient ou sculptoient toutes sortes de figures d 'hommes ou d 'animaux sur la proue de leurs vais seaux ; ce qui servoit à les distinguer et à leur donner un nom . C 'est pour cela qu'on en a trouvés qui étoient appellés Taureau , Bouc , Mouton , Chimére , Centaure , Tigre , Scylla , Triton , etc . V . Virgile , AEneid . V , et X , lib . Montfaucon rapporte plusieurs monumens de vaisseaux an ciens , dont les proues étoient semblables aux nôtres . On avoit le soin aussi de mettre à la poupe l'image de quelque Divinité , sous la protection de laquelle le navire étoit con sacré. Demêmeque chez les Anciens, chaque corps de métier avoit son Dieu tutélaire , Mars pour les Soldats , Mercure pour lesMarchands et les Voleurs , il y avoit aussi des Dieux qui avoient en garde les vaisseaux. V . Ovide , Tr. I , el. IX ; Paris dit à Hélène que son navire étoit sous la tutelle de Vénus. Ρ Ι Α Ν Ε Ι C χ Χ . . Ce Tableau ainsi que les suivans ( trouvés en différens endroits des excavationsde Résine ), représente un morceau d 'architecture de fantaisie. Nous avons déja fait une obser vation générale sur ces sortes de sujets . C 'est que les Peiutres , ( 144 ) en ornemens ; ou décorateurs ( V . Vitruve , liv . VII , ch . 5 , ) couvroient selon leur caprice les murs qu'on leur don noit à peindre , d'objets vagues et sansliaison ; ils peignoient les premières choses qui leur venoient à l'esprit , sans se donner la peine de mettre de la véritédans leurs idées , etsans s'embarrasser beaucoup de suivre les règles de la perspec tive : aussi dans toutes leurs compositions faites à plaisir , on y remarque toujours le mêmehorison , lesmêmes points de vue , la même distance ; cependant , quoiqu 'il paroisse mal-aisé , au premier abord , de rendre raison de ces peintures et d'en trouver le véritable sujet , en les examinantdans leurs détails , on y trouvera une grande connoissance de l'art etde ses règles ; et tout en convenant que ce ne sontque des caprices de l'imagi nation de l'Artiste , nous ne pouvons nous empêcher de leur accorder un très- grand mérite. Ils renfermentmême plusieurs points d 'instruction très-importans , et principalement dans le Tableau que nous avons en ce moment sous les yeux . L 'Edifice qu 'il représente ne semble pas complet ; tout ce qu 'on voit à droite , manque du côté opposé. Tel qu'il est , le tout forme un amas de colonnes de différens styles , d 'une composition très- gracieuse ; mais qui tient plutôt du génie d 'un Peintre que de celui d'un Architecte . Il y a beaucoup de grâce dans ces festons , entrelacés et attachés à l'Edifice qu 'on pourroit présumer d 'ordre ionique ; mais il y a tant d 'irrégularités , qu'il est presqueméconnoissable : ces délaute même rendent ce Tableau d 'un très-grand prix , en ce qu'il nous offre les différentes manières de peindre du tems de Vitruve , et contre lesquelles cet Architecte Philosophe s'est élevé. Les proportions des colonnes les font dégénérer en candélabres , coudamnés par les savans Architectes. Les deux cloisons , qui sont par compartimens, méritent encore d' être observées. Au rapportde PlineXXXV, 4 , ce genre de Peinture fut re nouvellé à Rome, sous Auguste , par un certain Ludius.Mais il étoit connu très-anciennement en Grèce et mêmeen Italie. Il étoit ( 145 ) étoit bien dégénéré et on en abusoit sous Vitruve. Lisez l'endroit déja cité. Nous connoissons aussi cette manière de peindre . Saint Bernard tansa vivement les Moines de Clugny de ce qu'ils - scandalisoientceux qui fréquentoient leurMonastère , par les Peintures grotesques ( 1 ) dont les murs de leur Cloître étoient couyerts. Que n 'eussent- ils jamais donné d 'autres sujets de scandale ! Mais si nos Peintres d 'ornement sont plus fidèles aux règlesdela perspective , il fautavouer qu'ils sont inférieurs aux anciens Artistes dans beaucoup d 'autres parties. Nos Peintres modernes montrent beaucoup d 'intelligence , sur tout à cacher leurs défauts.Mais les irrégularités des Anciens tiennent moins à l'ignorance des vrais principes , qu'à leur insouciance dans ces sortes de compositions. On ne peut reſu ser à ces derniers une grande fraîcheur dans leurs idées , un faire soigneux et fini , une franchise de pincean peu com mune, une touche spirituelle qui plaît à tout le monde. C 'esti ce que Vitruve accorde au lalent d 'un certain Apatarius , Peintre de ce genre. Sil'on desiroit faire ressembler à quelque chose , le caprice quifait le sujet de notre Tableau , on pourroit y voir l'une de ces perspectives qui terminent nos jardins, et que nous appellons treillage. Les plantes qui occupent tous les vuides de cette composition confirmeroient encore notre conjecture . Voyez la Planche IV , du T . II , du supplément à l'anti quité expliquéedu P .Montfaucon . Les colonnes des ruines de Palmire , présentent des irrégularités qu'il seroit bon de rap procher de notre Peinture. Nous avons dit que Vitruve trouvoit fort à redire à ce goût ( 1) L'étymologie de cette épithète vient, dit-on , de ce qu'on re trouva cette anciennemanière de peindre sur les murailles dans une grotte à Rome. V .Phylander sur Vitruve. Le Morto , peintre célèbre , né à Feltro , fut le premier , parmi les modernes, qui peignit des grotesques, à l'imitation de ces Peintures trouvéesdans desgrottes anciennes. Consultez Vasari , vie de ce peintre Tome I . ( 146 ) grotesque d 'après lequel on peignoit des colonnes en forme de roseau , ou de chandelier. Et voici la raison qu'il donne de sa juste critique : comment un roseau peut-il soutenir le toît d 'un édifice ? comment un frêle candélabre peut- il suffire à la charge des ornemens du faîte d 'unemaison ? On remarque dans le Muséum Royal un grand nombre de ces candélabres sveltes et légers. Ils sont tous de bronze et composés de trois parties. La base est posée sur trois pieds. Le fût s'élève à la hauteur de la poitrine d'un homme , et porte une jatte ou platine. Les deux extrémités, c'est-à -dire la jatte et la base , sont très- peu de chose . Mais le fût est tra vaillé en formede colonne cannelée , d'une grande légèreté. Ces chandeliers se faisoient à Tarente dans une grande per fection ; et c'est là que s'en fournissoient les autres cantons de l'Italie . C 'està ces sortes de candélabres que Vitruve com paroit les colonnes qu'on peignoit de son tems sur les mu railles , pour en faire sentir le mauvais goût et le peu dejus tesse . y . Pline , XXXIV . 3 . - PIANCHI CX X I. Cette Peinture est dans le même goût et aussi irrégulière que la précédente. Sur une bande ( 1) est une espèce de cor niche qui a presque la forme d 'un relais (2). Cette bande est divisée en trois parties . La première qui a son architrave , est ornée d'ailes. Celle de dessus qui semble être la corniche ( ou pour mieux dire une simple gouttière ) , est encore agréable ment travaillée . La partie moyenne plus large que les deux autres , pourroit être appellée avec beaucoup de justesse frise . ( V . Phylander au chap. 3 . du liv. 3 . de Vitruve. ) Cette pare tie , ordinairement , étoit enrichie d 'animaux : on y figuroit (1) Terme d'Architecture. Bossages dont on orne un édifice d'ordre rustique. (2) Terme de fortification


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( 147 ) quelques têtes , ou masques disposés avec symétrie entre d 'autres ornemens formant des modillons. On y représentoit des oiseaux , tels que des colombes , ou des cygnes. Suivant le caprice du décorateur , on y plaçoit aussi des petites cou ronnes ou des coquilles A gauche du Tableau , on distingue trois pavillons. Celui du milieu est carré , plus haut et plus grand que les deux au tres qui sont à ses côtés , triangulaires , et pareils l'un à l'autre . Celui du milieu offre seul cinq colonnes. Mais comme il est vu en angle , on peut conjecturer que derrière la couverture , il doit s'en trouver trois autres. Les colonnes , toujours dans la formede Candélabres , indiquentl'ordre ionique. (Selon les principes de la véritable Architecture , on ne distingue ici que l'ordre dorique.) Ces colonnes n 'ont point de base . Elles portent sur un soubassement qui se termine en corniche , avec une frise ornée demodillons, vuede côté, laquelle s'étend sous la gouttière. Le Portique quadri-latéral doit être considéré comme le centre de tout le Tableau ; parce que les parties de la droite et de la gauche lui correspondent. Et en effet les Portiques triangulaires de chaque côté sont en tout semblables , en sup posant encore qu' ils sont une continuation de ce même pre mier soubassemement, où l'on voitde petits modillons pareils à ceux des côtés . Dans la distance de ces trois Portiques , on apperçoit le commencement d'un autre avec une colonne et un contre- pilastre posés sur un soubassement un peu différent du premier , mais qui a trois ouvertures , ou fenêtres ver ticales. Le haut du pavillon est orné d'un petit cadre , avec la figure d 'un animalmarin . On apperçoit aussi un griffon sur l'angle du bâtiment voisin . Le tout est entrelacé de festons , et d 'au tres ornemens peu connus. Cette composition n 'est sans doute qu'un caprice du Peintre . Quelques Savans y voient le Por, tique d 'un Temple consacré à Isis , ou à Vénus. Tij ( 148 ) PLANCI E C X X I I. Ce Tableau n 'est encore qu'un caprice de l' Artiste. A la première inspection , on diroit qu'il représente un Edifice bien ordonné. Mais en donnant une attention plus suivie aux différentes parties qui le composent, et si on lui appli que les règles de la symmétrie , il n 'offre qu'un Portique à quatre colonnes , ou candélabres , qu 'on jugera être d 'ordre composite , eu égard à la forme et aux proportions du chapi teau . Les bases sont attiques , et posent sur un relais , ou soubassement orné en partie en façon de piedestal , avec une grande ouverture (1) horisontale. Au milieu , entre les colonnes du Portique , eșt un parapet (2 ) de bois demédiocre hauteur. Les parapets étoient quelquefoisdemarbre. Vitruve , IV , 4 . Varron , de re rusticá , III. 1. A l'autre Portique règne l'ordre ionique. La corniche , quoique d'un goût gro tesque , tient plutôt du dorique , étant ornée d 'une espèce de Triglyphc (3 ) et de Métope (4 ). A toutes les colonnes est liê comme à l'ordinaire un feston à droite et à gauche ; ce feston est attaché aussi au Portique postérieur , et sert de couronnement à une espèce de bouclier ou de coupe . ( C'étoit la coutume d'en suspendre aux portes des Temples ). ( 1) C 'est une espèce de soupirail de cave. ( 2 ) Petit mur à hauteur d 'appui, celui de notre Planche res . semble assez à nos paravents de chambre . (3) Espèce de bossage de l'entablement , dorique; c'est une saillie qui a deux glyphes ( petit canal creusé en angle, ou en demi-cond ), séparé par trois côtés ou cuisses avec les deux demi glyphes des côtés. (4) Intervalle carrée entre les triglyphes de la frise de l'ordre derique. Danscet espace , on plaçoit ordinairementdes têtes de bæufs. .


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( 149 ) Il y a dans tout ceci beaucoup d 'ignorance ou de négligence; la hauteur des colonnes ne répondant point du tout ni à l'architrave , ni aux corniches. On pourroit soupçonner que le Peintre a voulu représenter le vestibule d 'un Temple , avec une portion de la Place publique , qui accompagnoit ordinairement ces sortes d'édifices. V . Vitruve et Palladio , liv . IV . chap . 8 et 9 . Cette Peinture est endommagée en plus d 'un endroit. PLANCHES CXXIII et CXXIV. De ces deux petites Peintures , diverses entr 'elles , et toutes deux endonimagées , la première pourroit bien figurer un ma gnifique vestibule d 'unemaison noble : car la première colonne isolée est grande et ornée d 'un monstre marin , et autres ca prices du Peintre. On y voit à droite trois colonnes ( dont la plusavancée ressemble à un Terme, ou à une Cariatide ), les quelles en supposent autant à gauche. Toutes sont cannelées, ou en faisceaux , et paroissent destinées à soutenir un grand plancher. Le chapiteau , la corniche , et sur-tout la très-belle frise du vestibule , méritent attention. Le vuide de la porte laisse entrevoir une colonnade d 'ordre ionique qui donne l'idée d 'un Porche, ou Cavedio ( 1 ). V . Vitruve, VI. 3. 8 . Ce Tableau nous apprend que les Anciens entendoientmieux que nous ne pensons l'art de faire dégrader les objets , et de faire correspondre les teintes les unes avec les autres. : ? L 'autre Tableau a trois parties très-distinctes entr'elles i car les trois colonnes qui sont en avant, et qui se corresponu dent par leur symmétrie , ne peuvent être considérées comme faisant partie de l'édifice intérieur ; mais elles semblent déta chées du tout. C 'est une artdu Peintre pour laisser voir le bon effet de sa composition . Au milieu de l'édifice est une espèce (1) Cayedio., cara ædium . ( 150 ) de părapét composé de trois dégrés , avec une cloison ou porte , laquelle mérite d'être remarquée . Les Anciens n 'étoient point d'accord sur la différence du porche et du vestibule dans la maison d'un Grand. V . Vitruve , VI. 8 . etencore I. cap . 2. Il s'est élevé aussi une controverseparmides Jurisconsultes , pour savoir si le vestibule faisoit partie de la maison. Voyez Aulugelle. N . a . XVI. 5 . et Gronovius. Il est certain que le vestibule étoit hors de la porte, vers le grand chemin . Quelquefois aussi le Portique en tenoit lieu . Les statues et les colonnes du vestibule étoient placées avant la porte des grands Palais. V . Suétone , in Ne ronem , cap . 31. Le vestibule précédoit la porte ; le porche étoit après. Vitruve , lib . III. 3. donne la raison pour laquelle les dégrés qui conduisoient à la principale entrée devoientêtre en nombre impair. C 'est que le pied droit franchissant le pre mier dégré , arrivé à la porte du Temple , ce sera encore lui qui y fera le premier pas. Vitruve remarque encore IV . 6 . que les portes d 'un Tem ple sur- tout devoient s'ouvrir en dehors. . . Cujas observe, Obs. XIII. 27. tom . III . p . 378 , que les Romains ouvroient la porte de leurs maisons en dedans ; et les Grecs, au contraire , en dehors, PILANOA E CX X V , Sur un portique d 'ordre ionique dont on voit seulement le chapiteau et la corniche avec une frise ornée de Dauphins, de Tritons , et de quelqu 'autre monstre Marin , est élevé un édifice de bois , moitié fermé , moitié ouvert , qu 'on pourroit prendre pour une galerie. V . Vitruve , liv . II. chap . 8 . Le chapiteau tient du Corinthien . La corniche , le fronton et le toît sont indéterminés et de pure fantaisie. Sur le flanc or Toit deux pilastres du même travail et de bois. A l'extérieur est un vase. De l'autre part , est un autre édifice avec une colonne cannelée et très-longue sur laquelle est aussi un


12 .

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( 151 ) vase pour ornement. D 'après tous les détails , on pourrait présumer que le Peintre a voulu représenter une salle à man ger ; ou bien une tour qui domine une maison des champs. Les arbres dont l'Artiste a embelli sa composition , con firmervient la seconde conjecture. V . Vitruve , lib. V . 2 . 8 . et 9 . VI. cap. 8 . Pline , epist. 17. lib . II. et V . ep. 6 . Quelques- uns ont crú y voir un théâtre situé à la campagne. On observera aussi un feston suspendu à une petite roue. PLANCHES CXXVI et CXXVII. Ces deux Morceaux furent trouvés dans les excavations de Civita , le premier le 13 Juillet 1748 , le second ‘le 6 du mêmemois et an . Le No. 126 offre deux vaisseaux deguerre sur lesquelles on combat à outrance. Un autre navire mis en déroute , et sur le point d'être submergé , est tellement incerdié , qu'à la lueur de la flamme on distingue une Figure qni paroît être une femme. Du milieu d'une petite Isle s'élève un Autel et un petit Temple entre deux arbres. Neptune y est représenté avec son trident. Peu loin du rivage est un jeune homme armé d'une pique , d 'un bouclier , et le heaume sur la tête . Près de lui est un autre personnage qu'on ne distingue pas bien . On voit cependant qu'il porte un bou lior et qu'il paroit s'avancer vers la mer. Cette Peinture n'a pas été bien conser vée , mais elle n 'annonce pas un pinceau des plus habiles , néanmoins elle mérite d'être observée avec soin . On remar quera que les rames de ces trois vaisseaux paroissent se mou yoir sur une même ligne : les bouclirss semblent être sus pendus aux flancs des navires . Les diverses machines et les armes des combattans veule 'it être examinés. Au navire du milieu , outre la tour qui est sur la rouse , la proue est armée de deux lor gues por tres. On prendra gaire encore à l'ai zle qui sert d 'enseigne , au pavillon , et à quelques femmus. ( 152 ) Le second Tableau , No. 127 , offre des Poissons de diver: ses espèces. ,. On peut réduire à deux sortes les navires des Anciens. Les uns étoient destinés pour le Commerce , les autres étoient con sacrés à la guerre. Les premiers beaucoup plus larges , n 'é toient fournis que d'une seule voile ; on les appelloit naves onerariae. Les autres beaucoup plus longs , et pour cette rai son désignés sous le mot longae , n 'alloient qu'à force de rames. Pline , VII. 56. , rapporte les différentes opi nions sur l'invention des vaisseaux de guerre. Les uns en faisoient honneur à Jason , d 'autres à Sémiramis , etc. Les bâtimens de transport furent , dit-on , inventés par Ippus , de ytor : ' . . ' Depuis long - tems on agite la question de savoir si les An ciens avoient des navires à plusieurs rangs de rames. Les opi nions des Savans à ce sujetpeuvent être divisées en deux clas ses. Les uns (et le nombre en est grand ) croyent que les vais seaux appellés Birèmes avoientdeux rangs de rameurs , l'un placé au- dessus de l'autre ; les Trirèmes en avoient trois ; qu'on en voyoit même qui offroient jusqu'à cinquante bancs de rameurs . Les anciens Auteurs en font mention. Quelques Antiquaires n 'ont voulu admettre que seize rangs au plus . Et peu d 'entr'eux s'accordent sur la manière dont les rameurs étoient placés pour la manouvre, : ils les disposent , chacun à sa guise , en triangle , en diagonale , etc. La seconde classe des Savans est celle qui , d'après les prin cipes de la Mécanique, et d 'après la longueur sans mesure desra mes quela hauteur des vaisseaux exigeoit , a nié la possibilité de cette manæuvre , et tient pour un rang unique de rameurs. D 'après leurs sentimens, le birème signifie un vaisseau conduit par deux hommes ; le trirême, par trois hommes : enfin il y en avoit qui en exigeoient quarante , même seize cents et jus qu'à quatre mille: V . Pline, Athenee , etc. Quoi qu 'il en soit, il est un fait.qu'on ne peut révoquer. Le témoignage

198 KURORIA NIRERERAR RUPESTRENOSIOSENSTEENURUTERORULARUSORA CERUI ARRIBAROBARENESACASSUNUNAINENSE Tom.I

to .. . . . .. ... ( 153 ) témoignage des Auteurs est trop clair et trop décisif pour permettre de douter que les Anciens avoient des vaisseaux à deux , à trois , à quatre , et jusqu'à cinquante rangs de rax meurs posés les uns sur les autres. On peutvoir un trirème sur la colonne trajanne. Des médailles et d 'autres bas-reliefs nous en fournissent des exemples. V . le P . Montfaucon , tom . IV , p . 2 . lib . II , cap. IV et XI, depuis la Pl. CXXXVI à CXXXVIII, tom . II, pag. 11, Pl. CXLII. Consultez sur-tout l'excellent Traité de Deslandes , Essai sur la Marine des Anciens, pag. 116 . V . aussi Plutarque , Vie d 'Antoine. Vegèce IV . 53 et 57 , etc . , etc . Les vaisseaux de guerre avoient un plancher sous lequel les rameurs maneuvroient à l'abri de tous dangers , tandis que les soldats combattoient dessus. Quelques érudits conjecturent que le sujetdenotre Tableau pourroit bien être la fameuse bataille navale qui s'est donnée entre Sextus Pompée et Agrippa , près Melazzo , et le Pro montoire Pelorus. D 'autres personnes n 'y voient qu'un jeu de l'imagination de l'Artiste . Il se trouve quelquefois des femmes sur les vaisseaux de guerre. PLANC I ES CXXVIII et C XXI X . LeNº. 128 , trouvé dans les excavations de Résine , le 10 Octobre 1745 , n 'a pas besoin d 'explication . Cette composi tion délicate et pleine de goût , représente un Perroquet qui tire un petit char guidé parune Sauterelle , laquelle tientles rênes dans sa bouche. Il n 'est pas rare de rencontrer de telles allégories sur des pierres gravées , ou sur desmédailles. Les Anciens ne connoissoient d 'autres perroquets que ceux de l'Inde. Aussi Ctesias , Aristote , AElien , Pausanias, et d 'autres, ne les appellent pas autrement que les oiseaux de l'Inde. V . Pline VI. 29. X . 42. et Bochart, Hieroz . pag. 11 , ( 154 )

lib . II . cap. XXX. pag . 342. Diodore , II. pag . 95 , dit qu'on voyoit des Perroquets dans la Syrie. On lit dans Athé née , IX . p . 347 , que du temsde Ptolomée Philadelphe , on montra d Alexandrie , commeune grandemerveille , des Per roquets , des Paons, des Faisans , et autres oiseaux rares. On les connoissoit à Rome du tems de Varron ; mais ils n'étoient pas communs. De re rustica , lib. III . cap. 9. On les associe aux merles blancs. Le galantOvide plaint la mortdu Perro quet desa chère Corinne , Amor. II. el. 6 : Extremomunus ab orbe datum . Mais sous Auguste ils n ' étoient plus si rares . Voyez ce que dit Bochartdes sauterelles , Hieroz . lib . IV , cap. I , VIII. Pline , XXIX , XXXV. 4 . Agostini rapporte une pierre , p . 2 . tav . 143 , où l'on voit tin char tiré par deux coqs , conduits par un renard qui tient les rênes entre ses pattes. Quelques personnes croient que ce petit sujet est une Sa tyre allégorique , qui a rapport à quelqne fait particulier ; ou bien une allusion à quelques nomsconnusdu tems de l'Ar tiste . Le Nº. 129 représente quelques Poissons dediverses sortes , et plusieurs espèces de fruits. PLAxсне сxxx. Le champde ce Tableau , trouvé dans les excavations de Résine , est divisé en deux compartimens. Au haut du pre mier est suspendu, avec un ruban dont on voit les deux bouts, un bouclier de firme ronde et concave , et de couleur d 'or , au centre duquel est une tête de Méduse coëffée de serpens. Au-dessous s' élève un chêne ; au pied de ce bel arbre est une Nymphe toute nue , tenant une hache entre ses mains. La moitié inférieure de cette gracieuse Figure se termine en une sorte d'arabesque., exprimant par ses contours allongés un 本書是一部 1 . . 那時的P學 , 沒有 - . … . . . .

130 Tom . I .

( 155 ) tronc et les racines d 'un arbre. Aux deux côtés du chêne , croissent deux arbrisseaux de la classe des palmiers . L 'autre partie de ce Tableau est un carré long où l'on ob serve d'abord un Temple . On y monte par cinq (1) dégrés , dont le premier seul est circulaire. La porte est ornée d 'une double guirlande : sur l'architrave , au milieu de la frise , est un buste , et sur le faite un serpent de couleur de bronze . Aux deux côtés de la porte une base longue soutient un cro codile bronzé aussi. Derrière le crocodile , à la gauche laté rale du Temple, sur une base plus hante , on distingue, de bout, dans une niche , une Idole égyptienne : au dos de cette Chapelle , est eneore un autre édifice ( qui paroît faire partie du Temple ). Le comble a la forme d'un dôme, ou colombier : in ( 2 ) Annbis est assis sur le cordon de pierre qui règne au bas. Plusieurs Figures vivantes animent cette scène gracieuse par sa variété et par les objets peu com muns qu'elle offre . Il y a beaucoup d'expression dans le con ducteur quiretient de toutes ses forces par la queue son âne , qui s'obstine à aller au-devantd 'un crocodile sortant d'un fleuve qu'on pourroit conjecturer être le Nil. L 'âne est chargé de plusieurs vases de verre qui paroissentcontenir une liqueur rousse . De l'autre côté , près du Temple , on voit deux autres personnages couverts d 'une ample draperie et coëffés d'un casque. Sur le second plan , est une habitation vaste , avec un enclos considérable . Les Anciens étoient dans l'usage de suspendre aux portes de leurs Temples les boucliers et les armes des vaincus. En core aujourd 'hui on arbore dans l'intérieur de nos Eglises les drapeaux arrachés à l'ennemi. (1). Voyez Do. 123 , la raison que donne Vitruve du nombre im pair afiecré aus dégrés qui conduisent à un Temple. ( 2) Virgile l'appelle : latrator anubis. V ij ( 1565 Toutes les Nations ont observé cette coutume consacrée par l'amour- propre , autant que par leur piété , en vers un Dieu de paix quine devroit pas souffrir dans ses Temples de misé ricorde et de clémence des monumensdevengeance et d'in justice. Les Prêtres ont toujours fait cause commune avec les gens de guerre ; et dans toutes les Religions ( nous ne parlon , ici que des fausses ) l'encensoir a consacré les fu reursdu glaive , afin que le glaive défendit les droits de l'en censoir . Les Anciens avoient coutumeaussi de suspendre à la voûte de leurs Temples des boucliers , où étoient empreintes les images de leurs Ancêtres et d 'autres Personnages célèbres. V . les Médailles de Buonarotti , p . 9 . et suiv . Ce n 'étoit pas seulement dans les Temples ; mais encore dans les autres édi fices publics et dans leurs maisons privées , ils appendoient pour ornemens des boucliers d 'or , d'argent etc , où étoient gravés les portraits de leurs Ayeux ou de quelque Divinité. Auguste avoit orné son Palais de boucliers semblables , re pré entant les plus belles actions qui l'avoient illustré tant en guerre qu'en paix . Ces sortes de boucliers avoient un côté nu et sans aucune Figure. Mais de l'autre part , ils contenoient , outre le Portrait , le nom du grand homme auquel il étoit consacré. Nos armoiries ( qu'on dit être un foible reste des boucliers antiques ) contiennent par fois aussi quelques allusions aux grands exploits ou aux belles qualités de celui qui le premier a donnédes armes à sa maison. Le Docteur Quesnay , ceMé decin Philosophe , ce Penseur profond , Auteur de la physio. cratie , mérita que Louis XV lui donnât pour blason la fleur qu'on appelle Pensée. Les armes de Voltaire étoicut trvis flammes , symbole du Génie de ce grand Écrivain . Pausanias , V . 10 . rapporte qu 'on voyoit dans le Temple de Jupiter Olympien un bouclier d 'or, où étuit gravé la tête de Méduse , et qu'on y lisuit quatre vers grecs, ( 157 ) Ön pourroit ranger la Nymphe de notre Tableau dans la classe des Driades et des Amadriades , ainsi appellées du motGrec Apues qui veut dire chêne : parce qu'on croyoit qu'elles naissoient, croissoient et mourroient avec cet arbre . V . Callimaque , Hymn. in pall. v . 81. 83. Le savant Span heim prétend que ce mot grec Apues s'entendoit générale ment de toutes sortes d'arbres. Consultez encore Athenée III, P : 78 . Ce n 'est pas sans intention et sans art , que le Peintre a placé une hache entre les mains de la Nymphe. Il voulut ap prendre par cet attribut que les Driades étoient préposées à la garde des arbres qu'elles avoient adoptés, et qu'elles punis soient les outrages qu'on pourroit leur faire . Voyez dans le Livre II du Poëme des Argonautes par Apollonius, com ment une Nymphe se vengea en pareille occasion ; et dans son Scholiaste , v . 478 , commentune autre Nymphe témoi gna sa reconnoissance envers celui qui lui conserva le chêne où elle faisoit son séjour. (Nous avons déja eu occasion de nous récrier sur les riantes images de la Mythologie profane : ce Tableau nous en offre un nouvel exemple. Notre Code des Eaux et Forêts est deja très -sévère , et tous les jours néanmoins on enfreint ses Ordon nances plus ou moins sages. Les Anciens avoient trouvé le se cret de faire respecter leurs possessions , sans l'appareil hon teux desgibets. Ils avoientmis leurs Forêts sous la sauve- garde de Divinités aimables, très - propres à repousser le dommage qu 'on méditoit sur leurs plantations. Chaque arbre cathoit une Nymphe. Et quel bûcheron eût été assez insensible pour oser porter la hache sur les appas naissans d 'une tendre Ha madriade ? Rempli de ces idées consacrées par la religion et l'amour, il auroit cru sentir la chair palpiter , il auroit cru voir le sang ruisseler suus son fer meurtrier et coupable ; il se seroit exposé à la disgrace et au courroux de ces Divinités champêtres et attendrissantes. D 'ailieurs , il eûtmanqué de ( 158 ) reconnoissance , en mutilant une Dryade bienfaisante ; qui tous les ans renouvelloit pour lui śön feuillage hospitalier ; qui chaque printemś se couvroit de fleurs pour le récréer , et chaque automne se chargeoit de fruits pour le nourrit. Ce Code religieux faisoit plus d'impression que tous nos Régle mens civils. Un arbre dereñvit uñé chosé sacrée. C 'étoit le sanctuaire d'une Divinité , protectrice des générations pieu ses qui ne l'avoient point violé . Le père de famille comptoit au nombre de ses enfans l'arbrë qu 'il avoit plánté ; et ses ar rières-neveux mettoient ce même arbre au rang de leurs An cêtres. Le plus brillantmorceau d 'imagination denotre Poésie moderne, l'épisode de la forêt enchantée , dans la Jérusalem délivrée , est un hommage que le Tasse à rendu aux Ancieris , en les imitant. Le Théocrite de l'Allemagne, Gessñer a bien su aussi tirer parti de l'ancienne Mythologie , sur les Dryades , dans sa charmante Idylle intitulée Amyntas. 1 Quant aux deux jeunes palmiers , voyez Pliné Xffl. 4 . Le serpentqu 'on remarque au faite du Temple de la seconde partie de ce Tableau désigne le génie de l'endroit. Voyez à ce sujet , l'explication du No. 108 . La liqueur que le Mulet de notre Tableau porte dans des flacons n 'est point du vin . Les Egyp' iens ne cultivoient point la vigne .Mais ce Peuple aussi industrieux que sage ,substituoit au jus de la treille d'autres liqueurs qu'ils avoient l'art de rendre spiritueuses. Herodote , liv II. Diodore , 1 . 34. Le sujet de notre petit Tableau est tout entier dans Pline XXXV . 2 . Un certain Nealces ayant à peindre un combat naval entre les Egyptiens et les Perses, désespéroit de pouvoir indiquer que ce combat se donna sur le Nil, parce que les eaux de ce fleuve ressembloient à la mer. Que fit-ij ? Asellum in littore bibentem pinrit , et crocodillum insidiantem éi. « Il représenta un àne s'abreuiant sur les bords , et un cro » codile venant à sa renc ntre pour le dévorer » . D 'après un texte aussi précis , on peut présumer que le Temple de notre

Tom . I.


( 259 ) Peinture est consacré à Osiris et à Isis . Hérodote II , 42 , 91. Nous bornerons-là nos conjectures, sans rapporter celles quien font honneur à Persée , à cause de la tête de Méduse qu'il porta de Lybie en Egypte , et à cause du chêne dédié à Jupiter , père de ce Héros , etc . PLANCHE C X X X I. Ce Tableau , trouvé au mêmeendroit et en même tems que celui qui précède, en fait le pendant, et est divisé aussi en deux compartimens. Celui de dessus est encore plus simple que la Peinture du Nº. 130, à laquelle il ressemble parfaitement. On y voit la même tête deMéduse au centre d ' un bouclier demême formeet attaché pareillement avec un ruban dont on voit éga ·lement les deux bouts , et de plus une rosetto à la partie supé rieure .On y voit aussi les deux jeunes palmiers et le chêne : mais la Driade n 'y est point. Dans la partie inférieure , les ob jets sontun peu plus vagues que dans la même partie du Nº, précédent. On y observe en premier lieu un réservoir d 'eau ren fermé par une palissade , avec unemachine propre à puiser de l'eau . L 'homme qui se procure ainsi de l'eau est placé entre deuxmurailles à hauteur d'appui, sousune grande tente formée de différentes pièces cousues en formede carreaux ou lozanges, suspendue derrière à une croix , et attachée par les autres bouts à une branche d 'arbre . On voit aussi sur plusieurs plans divers édifices avec des tours , dont l'une est carrée et les autres ron des, etplacées à différentes distances ; le tout est clos par des murailles unies ou à crénaux, et formedes jardins particuliers. Enfin , dans le lointain , est une petite cabanneavec une roue. Plusieurs Personnages y sontaussi représentés dansdifférentes attitudes. Celui sur- tout, qui, armé d 'unelance etmuni d 'un bouclier , fait la chasse à un crocodile sur le bord du fleuve , mérite attention . Les Égyptiens exposés souyent i manquer d 'equ , recueil ( 160 ) loient celle des citernes dans des canaux ; leur manière de puiser de l'eau est encore aujourd 'hui en usage dans quelques pays. Fabretti, colonnetrajanne, chap . VII , p. 214, prétend que les tentes des Anciens étoient composées de plusieurs piècesde cuir cousues ensemble. Pline XIII. 4 , dit que les feuilles de palmier servoientà faire des cordages , ou bien encore de légers chapeaux ( sem blables apparemment à nos chapeaux de paille que nos Dames portent avec tant d 'élégance ) ; on en fabriquoit aussides vê temens. Quant à la croix , consultez un passage de Tertulien , apol. cap . XVI; sur plusieurs bas-reliefs etmédailles , on rencontre assez souvent des croix servant d 'enseigne , ainsi que des tentes ou bannesattachées comme celle de notre Tableau. Cette petite cabane, accompagnée d 'une roue , est peut-être une machine propre à tirer de l'eau. Lucrèce , 15, v. 517 , ou un moulin à eau . Le peintre l'a représentée très-petite et peu distincte; sansdoute pour en faire mieux sentir l'éloignement, Les moulins à eau étoient connus des Anciens. Vitruve , X . 10. Pline , XVIII. 10 ; Strabon , liv . 12 , p . 834 , édit.Casau bon ; et Palladio , liv .42 , en parlent. Procope rapporte que Bélisaire , Généraldel'Empereur Justinien , étantdans Rome, assiégé par les Goths, se procura de la farine , en faisant re vivre l'usage des moulins à eau. Hérodote 11, cap . 70 , p . 115 , parle de la chasse aux cro codiles. Diodore de Sicile I. 35 , en rapporte trois différentes manières. Les voyageurs modernes attestent qu 'aujourd 'hui cette chasse se fait encore à la pique. Voyez la Description de l'Égypte , par Maillet , lett. IX , p . 32. Antipater de Thessalunique , qui fleurissoit du tems de Cicéron , au rapport de Saumaise ( 1 ) , a consacré dans une (1) V . Saum . sur l'Heliozabale de Lampridius , dansl'Historiæ Augustæ Scriptores , pag 193 , A. 27 , A , B , C , Par. 1620. Epigramme ( 161 ) EpigrammeGrecque l'utilité des moulins à eau . En voici la traduction : Femmes occupées à moudre le bled , cessez de fatiguer vos bras. Vous pouvez dormir à votre aise , et lais ser chanter les oiseaux dont le gazouillement annonce le retour de l'aurore . Cérès ordonne aux Nayades de faire ce que faisoient vos mains. Elles obéissent, elles s'élancent jusqu 'au haut d 'une roue , et font tourner un essieu . L ' essieu , par le moyen des rayons qui l'entourent , fait tourner avec violence la pesanteur des meules creuses qu 'il entraîne . Nous voilà revenus à la vie heureuse et tranquille de nos premiers pères . Nous apprenous à nous faire des repas, et à receuillir sans peine le fruit des travaux de Cé res. In analectis veter : Poëtar : Graecor. Editore Brunk , tom . 3. p . 119 Epig . 39. Cette Epigrammenous apprend aussi que chez les Romains comme en Grèce , c 'étoient les femmes qui étoient chargées du travail pénible de faire tourner la meule. Plutarque nous a conservé dans le banquet des sept Sages , un refrain qu 'on chantoit en tournant la meule. Le voici : Moulez, meule , moulez ; car Pittacus , qui règne dans l'auguste Mytilène, aime à moudre . Voyez AElien Hist. div. liv. 7 , chap. 4 . Cet usage de chanter en tournant la meule , se retrouve encore chez les femmes des Bedouins . Voyages de Shawh. trad . de l'Anglois , tom . 1. c . 3 . p . 385. Lesmoulins à eau etoient connus en France dès le commen cement de la Monarchie. Il en est fait mention dans la Loi salique. Tit. 25. tom . 4 . de l'Hist. de Fr. de D . Bouquet, pag. 137. Unechose queles Anciensn 'ont certainementpoint connue, c'est les moulins à vent. Nous avons extrait la plupart de ces remarques sur les moulins, d' une lettre de M . le Prince le jeune, de la Bibliothè que du Roi , insérée dans le Journal des Savans, ann . 1779, pages 504. et 505 , mois de Juillet. Tome 1. ( 162 ) PLANCHE C X X XII. . Ce Tableau , trouvédans les fouilles de Résine , en l'année 1748 , ainsi que les deux suivans , offre sansdoute la vue d'un bâtiment rustiquesur la rive du Nil. Les animaux qui animent ce Paysage , appartiennent certainementà ce fleuve; le croco dile et l'hyr popotame y sont parfaitement désignés . Près dece dernier , est une canne ou une oie . Les arbres que l'Artiste a figurés selon son caprice approchent beaucoup du palmier . Le petit édifice et l'espèce de tour qui l'accompagnent pa roissent être de bois , et couverts de roscau , ainsi que ce qui forme son enclos. Quelques Savans y voient un Temple de Campagne. Diodore, 1. 36. Le Niln 'est pasle seul fleuveque fréquententles crododiles. Pausanias IV . 34 . en place dans l'Inde. Strabon XX . p . 696 et XVII . p . 826 , prétend qu'on en voit aussi sur les bordsdes rivières de la Mauritanie . AElien, H . an . XII. 41. en donne au Gange , et Pline sur d'autres fleuves encore. Néanmoins, les Peintres et les Sculpteurs s'accordent à faire du crocodile un attribut caractéristique du Nil. On voit cet animal servir sur les médailles d 'emblêmes à l'Egypte ; sur-tout sur celles qu'Auguste fit frapper avec cesmots AEgypto capta . . L 'Hyppopotame, ainsi que le crocodile , servoient aussi à désigner le Nil. Philostrate I. im . 5. Hérodote II . 71. Dio dore I. 35 . Pline VIII. 25 . Spanheim met une différence entre l'hyppopotameet le chevalmarin .Pline nousapprend VIII. 26. que les Egyptiens prirent de cet animal l'usage de la saignée . Aurarportde l’Historien dela Nature , l'hyppopotamese sent.. il malade et sans appétit , il gagne le fleuve du Nil, se choisit un éclat de roseau bien aigu , en presse la pointe sur une cera taine veine de la cuisse , et après avoir purgé son corps de l'humeur morbifique entrainée par son sang ; il referme las piqûre avec du limon , et se trouve soulagé.


ROSA menanti I.Tom


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( 163 ) On a prétendu de même que nous sommes redevables à la cigogne de l'usage des lavemens. La canne passoit pour être le symbole de l'hiver. La Chausse , tom . 2 . sect. V . Tab. XX. Le Peintre ne l'aura peut-être placée ici auprès du crocodile que pour exprimer que ce dernier passoit les quatre mois de l'hiver sans rien manger du tout. Pline VIII. 25. sera notre garant, ainsi qu'Hérodote II . 68 . On veut que ce soit plutôt une oie , laquelle il n 'est pas rare de rencontrer sur la table d'Isis et sur quantité d'autres monumens Égyptiens. Dans les sacrifices que ce Peuple sage célébroit en l'honneur des crocodiles et des hippopotames qu' il mettoit au rang de ses Dieux , illeur immoloit une oie. Hérodote assure I. 45. que l'Égypte offroit pour victimesà ses Dieux , des porcs, des bæufs , des génisses et des oies . PLANCHES CXXXIII et CXXXIV. Ces deux Planches représentent chacune les deux princi pales Divinités de l'Égypte , Isis et Osiris , avec quelques uns de leurs attributs. Dans la première , on voit Osiris avec la tête d'un épervier , ornée de la fleur dite Loto . Il tient à la main un bâton ou une lance . Isis a aussi sur la tête un bouquet de Loto , et un serpent à la main . A son visage , qui a les traits de celuid 'un homme, pend une longue barbe. Tous deux ont le col et les épaules couverts d 'une espèce de longue fraise rabattue . Au milieu d 'eux est un Autel et un vase dessus. Dans le second Tableau , Nº. 134 , Osiris a la tête barbue d 'un vieillard. Il est couronné de lierre , Isis porte un visage de femme. Tous deux portent un bâton d 'une main ; de l'autre quelque chose qu'on ne peut trop distinguer. Ils sont vêtus de même que dans le Nº. précédent , et tels qu'on les représente ordinairement sur la table d 'Isis et sur les autres monumens du même genre. Entr 'eux est une table sur la quelle on voit une colombe aux ailes étendues. X ij . ( 164 ) Si l'on desiroit quelques détails sur la Mythologie Égyp tienne , on peut consulter Hérodote II. 42. Diodore , I. 13 , et Plutarque , Traité d'Isis et d 'Osiris . L 'épervier étoit du nombre des animaux sacrés parmi les Égyptiens. Elien , Hist. Animalium X . 14 et 24. Osiris étoit pour eux le même que le soleil , et ils l'adoroient sous l'image de l'épervier ; quelquefois ils se contentoient d 'en figurer la tête . La Plante appellée Loto , passoit pour mystérieuse en Égypte et servoit à en caractériser les principaux Dienx ; on l'avoit consacrée aux mêmes usages que le laurier et la feuille du chêne chez les Grecs et les Romains. Les habitans du Nil en couronnoient leurs Divinités , leurs Héros , leurs Rois et Reines , et leurs Magistrats. Consultez Prosper Alpin et Spanheim . Le bâton que tiennent à la main nos figures , est peut-être une espèce de roseau , une sorte de plante très- commune en Égypte et qui croissoit à une hauteur prodigieuse ; Pline XIII , 22 , Bacchus , qu'on sait être le même qu'Osiris , n 'a point d 'autre attribut , pour se faire reconnoître , que ce bâton de roseau , qui lui tient lieu de pique. Il étoit aussi d 'usage de représenter avec des fouets et un long bâton les Génies bienfaisans , les Dieux Avverrunci , dont la douce fonction étoit d 'éloigner , de chasser les maux . Les Mythologies an ciennes étoient remplies de ces images consolantes. Isis , Osiris , Anubis et les autres Dieux bienfaiteurs des Égyp tiens, ne sont jamais sans ces attributs. Voyez la Chausse ; tom . I , sect. I , Tab . 33 , ét sect. II , Tab. XI, et XLII . Les Égyptiens couronnoient aussi leur Isis avec des ser pens : Elien de R . XVII, 5 , le serpentavoit aussi sa place dans les cérémonies et aux mystères d 'Isis.' Le serpent étoit le symbole de la santé : et peut- être notre peinture n 'est qu'un ex - voto : voyez Tibulle et Juvenal, quand ils parlent d 'Isis. Isis étoit représentée sous tant de formes , qu'on lui donna ( 165 ) ris , pour épithète , Myrionyma, qui a mille noms. Voyez Vos sius , de Idolol. II , 56 ; Apulée , mét. XI. Par la raison que le lierre est consacré à Bacchus, il l'est aussi à Osiris. Diodore I, 17., nous apprend qu'Osiris trouva le premier cette Plante , et en montra l'usage; c'est pour cela qu'en Egypte on l'appelloit la Plante d ’ Osiris. On pourroit conjecturer que ce qu'Osiris et Isis tiennent à la main est la croix hermétique connue sous les noms d ’Isiaca et Ansata . Les Egyptiens attribuoient beaucoup de vertu à ce Talisman. Peut-être aussi est-ce un sceau , tel qu'on le voit surles anciensmonumens d ’Egypte. Voyez la Chausse, tom . I , sect. II , tab . 42. Cette Table , qui tient le milieu entre Osiris et Isis , paroit être d'argent sur l'original; elle en a du moins la couleur. Non -seulement la Colombe étoit consacrée à Isis , mais encore l'Hirondelle. Quant aux vêtemens de nos figures , Montfaucon en donne beaucoup de détails dans son Antiquité expliquée , tom , II , part. II , et tom . II du supplément. La Chausse , tom . I , sect. II , tab . 33 , a rapporté une pierre gravée , représentant une Isis avec de tels habits , en forme de réseau . Il prétend que c'est un emblême de la liaison et de l'enchainement de tous les êtres qui composent la Nature : il. paroît que les Sages Egyptiens l'avoient beaucoup étudiée ;' et peut- être la connoitrions-nous mieux , sinous possédions la clef de leurs hiéroglyphes . ; . . is · Notre lsis est barbue , par allusion sans doute å la Lune ou à Vénus , sous le nom desquelles on l'adoroit. Or da Lune étoit représentée également sous une figure de femme ou d'homme, ce qui la fit appeller' Lunus. Voyez Spon , misc , er. A . p . a. et dans l'Isle de Chypre , on invoquoit une Venus Barbata . Servius, æn. II , 632. Suidas remarque in ophrodit. que Venus quelquefois étoit représentéea tec un masque barbu qui lui cachoit son visage de femme. (Une Vénus avec de la barbe , feroit aujourd'hui un er ( 166 ) blême peu galant pour orner nos boudoirs. Les Anciens. moins efféminés que nous , ne rougissoient point du signe de la virilité. Ils mettoient de la philosophie jusques dans leurs plaisirs et dans leur culte ; ils donncient une longue barbe pour attribut à la Déesse de la fécondité , pour avertir , sans doute , que ceux -là seuls étoient dignes d 'approcher des autels de l'Hymenée , qui avoient su par une sage modération se former un tempéramentmâle , propre à ne mettre au jour que des enfans robustes.) 4 Table de la grandeur des Tableaux contenus dans ce premier Volume. Nos hauteur. , largeur. i . . 1 pied 10 p , et d . 1 pied i pouce . 2 . . . . . i piedi pouce. i pied 6 pouces . 3 . . . . i pied 8 pouces. ' i pied 6 pouces . 10 p . et d . 1 pied 9 p . et d . • 1 pied 5 pouces. 2 pieds. 6 pouces. i pied 6 pouces. i pied 4 pouces. 1 pied 8 pouces. 6 pouces . i piedi p . et d , 9 . . . 1 pied 6 pouces. 5 pieds. 10 . . . . i pied 6 pouces. i pied 6 pouces. 11 . . . . 1 pied 4 pouces. ' pied ' 9 pouces. 12 · · · . . , 6 pouces. i pied 6 pouces. 13 . . . . 7 pieds 6 pouces. 6 pieds 2 pouces. 14 15 . . . 7 pouces. 1 pied 4 p . et d . 16 . . . . 3 pouces. 10 p . et d . • ; 8 pieds 2 pouces. 7 pieds 2 pouces. 18 . . . 6 pouces. 1 pied 6 pouces . 19 . : 2 pieds pouces. 3 pieds 10 p . et d . RO . i 10 pouces. 1 pied p. et d . 21. . . . . 5 pouces. 11 p . et d , 22 · · · . . 10 pouces. i pied 1 p . et d . 23 . . . . 4 pieds 9 pouces. ' 5 pieds 11 pouces. 24 . . . ; i pied i pouče . 3 pieds 11 pouces. 25 . i . 10 p . et d . 4 pieds 10 pouces. i pied 4 pouces. 4 pieds 10 pouces . 4 pieds 8 p . et da • • • • • • ••••••••••••• .••••• • .are • •. .. . . . . . 26 • • Nos . 38 ã.: . 7 p . et d . 43 . ( 267 )

hauteur. largeur:

28 29 i 9 poucesi • 8 pouces . 30 . pied 5 pouces. 2 pieds 4 pouces . 31 . . 10 poucesi ' i pied 4 pouces, 32 · · · · 4 pieds 11 pouces. 4 pieds 3 pouces . 33 . . . . 6 pouces. : i pied 34 . . . . . 6 pouces. · h1 pouces. 6 p . et d . 3 pieds 6 pouces. 11 pouces . 37 . . . . 7 pouces . · 12 p . et d . 9 pouces. 39 · · · •· 1 pied 2 pouces. 1 pied 9 poučes . 40 . . . . 9 pouces. 6p, et d . 41 . . . . - 7 pieds 6 pouces. 6 pieds 3 p . et d . 42 . . . . 6 p . et d . : 13 pe et d , 13 pouces. 3 pieds 1 pouce . 44 . . . . 6 p . et d . 13 pouces. 45 46 47 . •. i pied 6 pouces. 2 pieds 11 pouces . 48 . . . . 8 p . et d . 2 pieds 9 p . et d . 49 . . . 13 p . et d ., 6 picds 3 pouces, 50 . . . . 5 pieds 3 pi et d . 2 pieds op. ct d . 51 52 · · • 8 pieds 2 pouces. ; ; . 10 pouces, 3 pouces. . . 10 p , et de 7 pouces. : 3 pieds 6 pouces , 56 . . . • 2 pieds 4 pouces. 2 pieds 4 pouces. 57 . . . • 1 pied 3 pouces. 2 pieds 6 pouces. • i pied 7 pouces.. ' 1 pied 5 pouces, 59 . . . . 3 pouces. . . 9 pouces . 60 • • • • 1 pied 7 pouces. : i pied 5 pouces, 61 · · · · 3 pouces. 9 pouces , 62 63 7 pouces. i pied 4 pouces 64 65 • 1 pied 1 pied 6 pouces. 66 . . . . . 2 p . et d . 1 pied 4 pouces, 67 . . ' . •. 1 pied 3 p . et d . . i pied 1 p . et de 68 . . . . 2 p . et d . 14 pieds . . ing pied 3 pouces . - I pied 1 poucer 70 . : . : 3 pouces. 4 pieds : • 1 pied 3 pouces. i pied 1 pouces 72 . i : : : 3 p . et d . 4 pieds : : : ó i pied 3 pouces. 1 pied 1 pouce. 74 75 76 " 4 5 pouces. . . 6 poucese • 1 pied 3 pouces. I pied 1 pouce. i * * : 3 pouces. 4 gied's . . pied 3 pouces. i pied 1 pouce. 80 3 pouces. 3 pieds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iiiiiii iiiil 58 . • · 1 pied . . , : : : : : : . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . ! ! . , ici,. ( 168 ) 5 pieds 5 pieds .

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. . . . . . . . . . Nos . hauteur. largeur. 81 . . . . 2 pieds 2 pouces. 2 pieds 2 pouces. 82 . . . . . 10 p . et d . . . 10. p . et d . 83 it . . i pied 84 . ; . . i pied 85 86 . ri pied 5 pieds . . · · · 2 pieds 2 pouces. 2 pieds 2 pouces . 88 . . . . . . 10 p . et d . . 10 p . . et . 89 90 . . . . 11 p . et d . 3 pieds - 91 92 . . . it p . et d . 3 pieds 93 94 . . . 11 p . et d . 3 pieds ni p . et d . 3 pieds 97 98 . . . 11 p . et d . 3 pieds .

  • 99 100 lip. et d . 3 pieds 101 102 . . . ' ) ri p . et d . 3 pieds 103 104 . '. : . u p . et d . 3 pieds 105 106 . . . . : up, et d . 3 pieds 107 ' . : . . 11 p . et d . 3 pieds 108 : . . . . : i pied 8 pouces. 2 pieds 109 . i n ^ i pied . 5 pouces. 3 pieds 110 . i : . . : . i 11 poučes. ", 1 pied. 7 pouces .

ni . . . . i pied pouce. i pied . 6 pouces . 112 . . . . 3 pouces. 4 pieds 113 114 : iii pied 6 pouces. 2 pieds . 115 116 . . . , 1 13 pouces. 2 pieds 117 . . : i pied . 3 pieds 118 of . . 13 pieds i pouce . 3 pieds 3 pouces. 119 . . . 5 pieds 3 pieds 120 . . 3 pieds 8 pouces. 8 pieds 5 pouces. 121 . . 1 pied 3 p . et d . 4 pieds 4 pouces. 122 . . . 4 pieds 8 pouces. 3 pieds 8 pouces . 123 . . i 2 pieds 2 pouces. 3 pieds 2 pouces . 124 · ; . i 2 pieds 9 p . et d . , 4 pieds 125 . . . i ' 4 pieds . 3 pouces. 3 pieds 11 pouces . 126 . . i . i pied 10 pouces, 12 pieds 4 p . et d . 127 : : i i i pied: -10 pouces. 12 pieds 4 p . et d . 128 . . . . . . . 9 p . et d . 8 pouces. 129 . ' . . i . . 6 p . et d . 3 pieds . 5 pouces, . . :: 4 pieds 6 pouces . 3 pieds 2 pouces. 132 . . . . : i pied 3 pouces. : 3 pieds 11 pouces. 133 134 . . . 2 pieds 9 pouces. 3 pieds 4 pouces . •.:·, من ویدر و . . .. . . . .. . . . . . . . . . . Fin de la Table du premier volume. : chat it hal






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