Le Parnasse satyrique du XVe siècle  

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Le Parnasse satyrique du XVe siècle (Eng: The 15th century satirical poets) (1905) by French writer Marcel Schwob.

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Full text of "Le Parnasse satyrique du quinzieme siecle; anthologie de pieces libres"



LE

PARNASSE SATYRIQUE

DU QUINZIÈME SIÈCLE


Marcel Schwob avait donné avant de mourir le bon à tirer des dernières feuilles des textes publiés ici. Les notes aussi étaient déjà composées et en partie corrigées ; M. Pierre Champion a bien voulu se charger de les compléter et d'en surveiller les épreuves. Enfin, le Glossaire-Index, dû à l'obligeance de M. Léautaud, a passé sous les yeux de M. Schwob et a été envoyé par lui-même à l'imprimerie. Notre volume paraît donc tel qu'il aurait paru si la mort n'avait pas enlevé, trop tôt, hélas ! à la philologie et aux érudites recherches le distingué lettré qu'était Marcel Schwob.

L'Éditeur.


v^\^& ^ ^


LE

PARNASSE SATYRIQUE

DU

QUINZIÈME SIÈCLE

ANTHOLOGIE DE PIÈCES LIBRES

Publiée par

M. MARCEL SCHWOB


eJ^Vi.


PARIS H. WELTER, ÉDITEUR

4, RUE BERNARD -PALISSY, 4 1905



1305


TABLE DES POESIES


Pages

III A ce coup est venu le temps . 55

LXXX . . Adieu Venus et Mars de moy

est pic 161

II A l'appétit d'une putain ... 54

Cil .... Aminadab qui procréa Naason. 197

XX .... Apres que m'avez fait arser. . 76 CXXIV . . Aucunes gens se vont esmer-

veillant 226

LXXX VIL Au Roy de la pye 169

XXVIII . . Avant la main je la vous quicte. 84

CIX. . . . Beuvez à moy par delà . . . 207

CXIV . . . Beuvons et faisons bonne chère. 213

CXI. . . . Ce me semblent choses perdues, 210

CXIX ... Ce qu'on fait à catimini . . . 218

LXXXVI . Cette fillette à qui le tetin point. 168

CXIII . . . Chantons et faisons bonne chieref 2Ï3

ÇV .... Chantons trestous gaudeatnus . 201


TABLE DES POESIES


CXXII . XXXIX.

LXXXII. LXXXI . LXV . . LXXXIX LVI. . . XLIX. .

CI. . . .

LXXXIV U. . . . XXXII .

CXVII. . XIII. . . LXXVIII XLVI. . XLI. . . LXVIII .

XVI. . .

XXXIII .

cxv . .


Chascun se loue de mariage. . 222 Chose qui soit vous ne m'avez

mandé 95

Cons barbus rebondis et noirs. 164

Dame si j'ay les cheveulx gris . 163

De bren de foutre et de sang . 1 30

De forte fièvre soiez ointe . . 175

De ma dame ne dy nul bien . 112 Dictes le moy : qui m'a donné

le bont 105

Dieu nous gard' d'un tour de

Breton 195

Dites, Michellon 166

En actendant de vous secours . 107 En ce printemps tant doulx et

gracieux 88

En frequentantles basses marches 2 1 6

Entre vous qui avez amors . . 69

En pensant à la nompareille . 158

En voyant sa dame au matin . 102

Et on vous le fera, fera ... 97 Face meselle, a tout teste ten-

gneuse 134

Faictes le mieulx que vous

pourrez 72

Faictes vous de la rencherie. . 89

Faulte d'argent, Dieu te mauldie! 214


TABLE DES POESIES


III


XLV . . . Femme de bien, s'il en est point

au monde loi

(CXXXIII) Femme qui fait tetins paroir . 237

XXX . . . Fille de péché, vieul peneau. . 86 LXXVII. . Galant qui quiers la haulse des

monnoies 155

LU ... . Hanter ne puis chieux la my-

nonne 108

CXVIII . . Hau, compaignons, resvei lions- nous 217

XCIX . . . He, adieu, amours . , . . 192 LXIV . . . Hemy, compains, comment

amours s'aplicque ! . . . . 127 LIX .... Il est certain qu'un jour de la

sepmaine 117

CVI. ... Il fault que je vous dye. . . 202

XCI. ... Il n'est aise qu'avoir argent. . 177

XCIV ... Il n'est trésor, bien dire l'os. . 183 XCVIII . . Jamais ne m'est plus besoing

ne mestier 190

LX .... J'ay bien esté longuement amou- reux . . , 119

LV .... J'ay vestu ma robbe à l'envers. 1 1 1 XL .... Je meurs de soif auprès de la

fontaine 96

XXXI ... Je n'ayme de vous que le con . 87

L . . . . . Je ne me puis veoir à mon aise. 106


IV


TABLE DES POÉSIES


LXXI ... Je ne puis plus ainsy que je

souloye 141

XXXV. . . Je ne suis plus celluy que je

soulloye 91

CVII ... Je sçay que pour moins d'une

plaque 205

LXXII. . . Je souloie estre ung ramboreux

de bas 143

IV Je vouldroye bien faire cela. . 56

XVII ... La mercy Dieu je vys toujours. 73

VII .... L'autner en chemin rencontray. 59

XXVI. . . Lavoyez vous bien, cette noire. 82

CXXXI . . La teneur de cent mille escuz . 235

XLIII ... La voyez vous bien, ceste-là ? . 99 LXXIII . . Les gros vis qui sont de plain

poing 148

CXXIX . . Le trou du cul d'une nourrice. 232

CXXI . . . Madame, pour vous dire vérité. 220

LXXXV. . Ma dame qui mon cueur avez. 167

LXXXIII . Madame, vous plairoit il point. 165

XXIX. . . Mais est il vray, ma demoiselle. 85

XXII . . . M'appelez vous laydc et fardée. 78

V Ma moricaude, la plus noire. . $7

LXII. . . . Marque loffue^ gauppe, vieille

paillarde 123

CXVI . . . Mon mary s'emburelicoque . , 215

XLIV . . , Mon mignon, mon gentil varlet. 100


TABLE DES POESIES


CXXVI . . Moy qui fais chançons et ron-

deaulx 229

LIV .... N'est-ce pas pour rire son saoul. 1 10 CXXXV. . On a moult parlé des Anglois. 239 (CXXXIV) On ne peult con garder sans

coilles 238

LXXV. . . On parle des grans édifices . . 151 XV .... Ou vous m'aymez, ou vous ne

m'ayraez point 71

LXXIV . . Pluseurs gens demandent béné- fices 149

XXV . . . Plus vous n'aurez mon cueur

en garde 81

XCV . . . Pour joaye avoir, hier soir, à la

mynuit 185

CXXVIII . Pour passer temps ung jour

vouloye 231

XXI. . . . Pourtant, se le front vous reluyt. 77 LXXVI . . Pour tout soûlas je ne volroie . 153 CXXV. . . Pour vous guérir entièrement . 228 XLVIII . . Povre cueur, de tous poins es-

perdu 104

VI Prenés en gré du manche de

ma couille 58

IX Prenés le cueur de deux toto-

relles 65

XII .... Prestez moy encore cela. . . 68


VI


TABLE DES POÉSIES


XLII . .


. Quant ce viendra que nous as-




sembleron


98


LXVI. .


duant de foutre me souvyent .


131


CXXXII.


, Quant on te dira villenye . .


236


XXXVIII


. Quelque povre homme que je




soye


94


XXIV. .


. Qu'en dictes vous, de ces folz




amoureux. ......


80


XLVII. .


. Qu'en ont à faire Mallebouche.


103


LXX. . .


. Qui n'a joué à la paulme ou




aux dez


139


XCVII. .


. Qui n'a point d'argent . . .


188


XIV. . .


. Qui vouldra mesdire, mesdie .


70


XXXVI .


. Rien que cela ne vueil avoir. .


92


CIV. . .


. Robin, Robin, seuffre que l'en




te boute


200


I


. Sans point mentir, de mon




povre courtault


53


X. . . .


. Sans selle ou bast, atout le frain.


66


LVII . .


. Se je porte à ma devise coac. .


113


CXII . .


. Se vous laissiez la porte ouverte.


211


LUI. . .


. Se vous vouliez que je vous face.


109


LXXIX .


. S'il y a compaignon . , . .


160


C . . . .


. Si vous la baisés, comptés quinze


194


LXIX. .


. S'on ne me puet ou de taille




ou d'estoc


136


TABLE DES POÉSIES


VII


XCIII . . . Sur vieulx, pouri et deciré peu-

neau i8i

XXXVII . Tant qu'il souffit j'ay actendu. 93

XVIII. . . Tant qu'il souffist j'ay fait cela. 74 XXXIV. . Tant qu'il souffit je puis bien dire 90

XIX. . . . Tant qu'il souffist que veult on

mieulx. ...,,.. 75 CXXIII . . Tous ceulx qui sont tristes de

mon dommage 224

CVIII . . . Toutes les foiz que je vous voy. 206 CXX . . . Tout prestement qu'en la ville

seray 219

LXIII . . . Toy qui veulx d'amer . . . 125 LXXVIII . [Trois longz : long nez, long

bras ; long corsaige] . . . 158

LXVII. . . Ung compaignon galin gallant. 132

XXVII . . Ung con sentant le faguenas . 83 LXI .... Ung cuisinier qui veult dames

servir 121

XCVI. . . Une fille requis l'autryer. . . 187 LVIII . . . Ung jour pour prendre ma plai- sance 115

cm .... Une hacquenee a tout le doré

^raing 198

ex ... . Une meschinete servant . . . 208 XCII . . . Ung aveugle querant son pain

l'autrier 179


viir


TABLE DES POESIES


LXXXVIII Ung petit con apopiné . . . 17 j

XC .... Vielle piergne chasieuse . . . 176

XI Visage de mirouer ardant . . 67

CXXVII. . Vivent les gorgias de court. . 230

CXXX. . . Vostre flacon fermant à vis. . 234 VIII. . . . Vous avés couleur morisque,

visage tartarin 61

XXIII. . . Vous m'amiez mieulx sain que

malade 79



INTRODUCTION


La présente collection a pour but de réunir un certain nombre de pièces poétiques du quinzième siècle restées inédites jusqu'ici parcequ'elles sont pour la plupart anonymes et parcequ'elles pré- sentent un caractère commun qui devait les faire réserver pour une publication spéciale. Aucune d'elles ne dépasse d'ailleurs en liberté des pièces qui figurent dans le Recueil des Anciennes poésies Fran- çaises, ou dans les œuvres d'Eustache Deschamps ; mais MM. de Montaiglon et de Rothschild avaient résolu, la plupart du temps, de se limiter à repu- blier des pièces déjà imprimées et devenues rares. Quant aux éditeurs d'Eustache Deschamps ils ont


LE PARNASSE SATYRIQUE


systématiquement reproduit le manuscrit 833 de la Bibliothèque Nationale, avec tout ce qu'il contient.

L'intérêt de ce nouveau recueil est de faire voir ce que devint en France au quinzième siècle un genre dont les Carmina hurana présentent un dé- veloppement, tandis que les fableaux en offrent un assez différent. Dans les Carmina hurana la licence est le résultat d'un sentiment vif mais grossier de la nature et de ses forces en contraste avec un état social et religieux qui déjà présen- tait des caractères marqués de décadence. Les fableaux, au contraire, sont le produit d'une tra- dition qui remonte à Aristide de Milet, et à l'en- semble des récits dont VAne d'Apulée nous a conservé un certain nombre. Le fablcau licencieux est la forme du conte grivois au moyen-âge ; et l'évolution de ce genre est loin d'être terminée.

Les pièces qu'on trouvera ici diffèrent à la fois des poèmes hardis des Carmina hurana et des récits légers des fableaux. On peut y reconnaître un tour plus personnel et un accent plus indivi- duel. Quelques-uns de ces poèmes rappellent les pièces satiriques de Mathurin Régnier, et de son école, à la fin du seizième siècle. C'est là qu'il


DU aUINZlÈME SIÈCLE


faudra chercher la source de cette verve riche et exubérante dont les poésies de Marc de Papillon, le capitaine Lasphrise, ne sont pas un exemple isolé.

Ce groupe est représenté particulièrement par les poèmes xv, xx, xxi, xxii, xxiii, xxv, xxvi,

XXIX, XXX, XXXIII, XXXV, XL, XLI, XLIIl, LX, qui

se trouvent tous réunis dans le manuscrit français 1719 de la Bibliothèque Nationale.

€ Le manuscrit français 17 19 », dit M. Gas- ton Raynaud dans Rondeaux et autres poésies du xye siècle, (p. lxiv), « qui n'a été employé par aucun des éditeurs de Charles d'Orléans, mérite- rait d'être publié en entier et contient un grand nombre de pièces inédites, les unes purement ht- téraires, les autres d'un caractère plus libre dans le genre de certaines ballades de Villon. »

M. W. G. C. Byvanck a publié quelques vers de ce recueil, et en a tiré des indications intéres- santes dans Un poète inconnu de la Société de Fran- çois Villon (Paris, 1891) et M. Longnon a colla- tionné ce manuscrit qui contient quinze pièces de Villon, et une seizième que M. Byvanck a attri- bué à ce poète en raison de la place qu'elle occupe dans le manuscrit. (V. op, cit.).


LE PARNASSE SATYRIQUE


Le manuscrit 1719 paraît remonter à la fin du XV' siècle et comprend 182 feuillets. Il a été exé- cuté par différentes mains : un grand nombre de pièces y sont répétées plusieurs fois.

Ce recueil présente un si grand intérêt qu'on a jugé nécessaire de dresser ici le catalogue complet des pièces qu'il renferme, et que l'on trouvera à la suite de cette introduction. Il suffira de jeter un coup d'œil sur la liste des pièces du recueil pour s'apercevoir qu'il est composé de quatre col- lections assez distinctes.

Si on laisse de côté les 40 premiers feuillets, qui contiennent des pièces fréquemment recopiées à d'autres endroits du manuscrit, on trouve à partir du fo 4 1 une collection de poèmes très ana- logue^ parfois identique à celle qu'a publiée M. Gaston Raynaud dans les Rondeaux du XV' siècle, — c'est-à-dire des pièces de Blosseville, Fredet, Jammette de Nesson, Jehan de Lorraine, Antoine de Guise, Monbeton, de Torcy, René d'Orange, Vaillant, Jeucourt, Bridoré, Charles d'Orléans, Gilles des Ormes etc.

Cette série s'étend jusqu'aux f°s 67-70. Près d'ici, près de nos pièces xii (f° 70) et xiii (id), d'un rondeau de Villon (fo 71), commence un


DU aUINZIÈME SIÈCLE


nouveau choix (fo 74) qui s'étend jusqu'au 1° 119. Là se trouvent la plupart des poèmes publiés ici, depuis le n° xii jusqu'au no lv, et qu'on n'a pas signalés jusqu'à présent dans une autre collection. Leur style, comme on le verra, est singulièrement frappant. C'est évidemment celles que désigne M. Gaston Raynaud, quand il écrit « les autres, d*un caractère plus libre, dans le genre de cer- taines ballades de Villon ». Sans doute au fo 75 on trouve un rondeau de Charles d'Orléans ; mais au même feuillet on lit le rondeau La niercy Dieu , je vys tousjours (V. p. xvii) ; et si au fo 77 figure le no XXIV, dont la manière appartient sûrement au cercle de Blois, c'est à ce feuillet là même qu'on lit un rondeau « Vous m'afnie:^ mieulx sain que malade fait sur une ballade que M. Byvanck a attribuée à François Villon (V. p. xxiii). A partir du fo 86 les pièces de ce genre s'espacent et on trouve des poèmes de Roussellet et de Charles d'Orléans (fo 90) : le rondeau Je meurs de soif auprès de la fontaine paraît fait sur la ballade exé- cutée pour le concours sur ce refrain par Gilles des Ormes ; mais dès le fo 109 avec Femme de bien s'il en est point au monde, nous arrivons à des poèmes de Henri Baude, c'est-à-dire de l'école de


LE PARNASSE SATYRIQ.UE


Villon ; et si le beau rondeau Povre cueur de tous poins esperdu rappelle les meilleures pièces de Blosseville ou de Vaillant, le chef d'œuvre d'ironie et de perversité amoureuse du fo ii8 (V. p. liv) N'est-ce pas pour rire son saoul est d'une manière incontestablement différente et du cercle de Blos- seville, et d'ailleurs de celui de Villon.

Mais à partir de ce fo 119 le copiste du manus- crit 1719 a fait usage de nouveau d'un recueil de poésies du cercle de Charles d'Orléans (Antoine de Guise, Jehanne Filleul, Blosseville, Vaillant, Jeucourt, Le Sénéchal, Bridoré, Robertet, Martin Le Franc, Meschinot, Gilles des Ormes) jusqu'au f" 141 où nous nous trouvons en présence d'une nouvelle collection.

Cette fois-ci le scribe a transcrit un recueil de ballades. L'une d'elles au fo 143 ^/o, avec le refrain Je meurs de soif auprès de la fontaine semble établir un lien avec la collection qui précède : mais dès le fo 145 v/o^ on trouve deux ballades qui sont certainement de Pierre Danthe, et au fo 147 une sotte balade qui se classe parmi les imitations de la ballade de la Grosse Margot (V. p. lvii). Au fo 148 v/o la ballade qui a pour refrain Envers amours dont Ven ne peult joyr est acrostiche. Les


DU aUINZIÈME SIÈCLE


premières lettres des vers forment la phrase sui- vante : Marguerite donna pinte à Perrenot. Elle est du même a Perrenot » que la ballade acrostiche du 1° 173 v/^, qui a pour refrain Envers amours qui bien en scet jouyr, et dont l'acrostiche donne : Marguerite, donne pinte à Perrinot (manuscrit : Perrniot par une transposition erronée). Je ne connais pas au xve siècle d'autre exemple d'une phrase entière en acrostiche. Ce poète buveur de pintes appartenait-il au cercle de Georges Chas- tellain, dont suivent au f*» 149 des pièces à allu- sions politiques jusqu'au f" 151 v/^ où commen- cent des ballades de Villon ?

Enfin le manuscrit 1719 se termine par des ballades libres qu'on retrouvera ici, mais où il faut signaler particulièrement la pièce LX dont le ton rappelle beaucoup les pièces xxv, xxvi etc. Celles des fos 168, 169, 170, 171, 172, 175, 176 se retrouvent fréquemment dans d'autres manus- crits et copiées sur des feuillets de garde. C'étaient des pièces à succès. La sotte ballade du fo 177 et la sotte balade picarde du f° 178 se différencient fortement des pièces environnantes ; tandis qu'au i° 180 nous retrouvons une ballade de Pierre Danthe.


LE PARNASSE SATYRIQ.UE


Il est certain que la partie spécialement inté- ressante du manuscrit 17 19 est celle qui s'étend du f° 70 au fo 119. La manière des poèmes, les rapprochements que suggèrent le n** xvii et le n® XXIII, le voisinage des pièces de Henri Baude, autant d'indices qui nous montrent que nous sommes en présence de poésies appartenant au cercle de François Villon. Toute autre conclusion serait jusqu'ici hâtive et imprudente. La pièce x déjà, avec ses deux vers :

L'autrier chevauchoie une mulle Qui va mieulx quant elle reculle éclaire l'allusion obscène à coup sûr du h. xii du Tetit Testament et le legs à Blaru de VAsne rayé qui recule auprès de la Mule, léguée à Pierre de Saint- Amant. Au huitain lxxxvii du Grand Testament on voit que Villon songeait à la femme de Pierre de Saint Amant et qu'il change à celui-ci c la Miille à ung Asne Rouge », et le Cheval hîanc qui ne houge pour une « jument ». Jehan Blaru appartenait à l'en- tourage de Pierre de Saint Amant, ainsi que l'attestent les registres d'audience de la Prévôté de Paris. Quant à l'équivoque de la pièce x, il faut la rapprocher de celle de la pièce i, qui elle-


DU QUINZIÈME SIÈCLE


même évoque l'un des chefs d'œuvre libres de Mathurin Régnier, VOde à Ja Ch... Cf. aussi la p. XVIII, la p. Lxxi et la p. cm déjà publiée dans le vol. VIII des Anciennes poésies Françaises, où tous les sous-entendus sont développés dans la série : L'Escityrie des Dames. Le ton de la p. xiv est frappant ; cf. p. xv, xvi, xx, xxi et sa réponse XXII ; XXV, dont la vigueur rappelle l'épigramme de Catulle: Caeîi, LesUa ilîa...

Niinc in qnadriviis et in angiportis

Glubit magnanimos Rémi nepotes XXVI ; XXVII, d'une fantaisie surprenante; xxix, d'un remarquable mouvement avec son vers

Vous crocqueriés ceste groselle ? à rapprocher de

Qui me feist mascher ces groselles

(Villon Gr, Testam. cf. note ad loc.) XXX, très voisine de xxv et de xxxiii ; xxxv(cité par M Byvanck : Un poète de la Société de Fr. Vil- lon) ; XLiii. Cf. aussi la pièce lx.

Quelques-unes des pièces intermédiaires ont un caractère analogue : celles-là paraissent plus étroi- tement Hées entre elles. ,

Les pièces vu, lxxvi, xcvii, cv, cix, cxiii, cxiv, cxviii, représentent dans notre collection


LE PARNASSE SATYRIQ.UE


une tradition voisine de celle des Carmina Burana ; tandis que les pièces vu, lviii, lix, lxvii, xcv, ex, sont de véritables fableaux mis en scène et découpés selon la forme à la mode du xv* siècle, la ballade. (La pièce ex est faussement qualifiée au Jardin de plaisance de sote haîade).

Arrivons aux sottes ballades et sottes chansons proprement dites, et qui sont représentées dans le recueil par les nos viii, lvii, lxii, lxiv, lxviii, LXix (cf. p. Lxxx et aussi p. cxxi).

Les sottes chansons étaient très populaires dans le Nord de la France au commencement du quinzième siècle. La plupart de celles que nous connaissons ont été couronnées à Valenciennes, à Douai, à Arras. Amiens et Beau vais avaient aussi leurs concours. Quelques-unes ont été publiées par Hécart sous le titre Servenlois et sottes chansons (Valenciennes 1827). L'une des chansons couronnées à Valenciennes avait pour auteur Jehans Baillehaus. D'autres, plus anciennes, figurent au feuillet d'un manuscrit qui était en possession de M. Gaston Paris. Ce feuillet pro- vient des archives du chapitre de Beauvais et a été trouvé à Thérines, canton de Songeons (Oise). Ces pièces remontent au quatorzième siècle et la


DU QUINZIEME SIECLE


publication en a été préparée par MM. G. Paris et A. Thomas. L'une d'elles présente des rapports frappants avec notre no lxviii et la Ballade de la Grosse Margot. Il s'agit d'une dame ... ordeet punaise Torte bossue borgne naine et enquaise.

L'amant se plaint :

Mais a le fie pour ce que ne l'encroque De ses gros puings qu'elle a hideus et fors M'ahert....

Elle l'égratigne et le mord ; sitôt qu'il a du répit

Joyex m'en fui mucier dessoubz no haise Pour radouber ma cotclle mauvaise.

Tous deux mènent une triste existence :

En tel déduit m'a fait jusqu'à le cloque Vivre maint jour....

Elle a faim, et le poète a faim aussi : Elle ba [ajille et aussi je ba [a]il.

Lors me maudit, et dit que je la moque

Et je luy donne, ainsi que j'ay amors,

Du puing sur l'ueil et de mon panth à broque.


12 LE PARNASSE SATYRIQDE

Et quant je dy que c'est jeux et depors

Elle respont que c'est bien ses acors.

Lor [e]s me dit : « Doulx amis, or me baise. »

Et quant je l'oy, je suy tout aussi aise

Que s'un charron venoit à tout son mail

Qui me déist : « Deffens toy, je t'assail !

La dame agit évidemment comme celle de la

p. LXVIII

Mais quant à droit son ort pertuis ne plaque Elle me fiert sur le chief d'une maque Et je H dis : a Suer tu faiz bien et bel ».

L'amant de la Grosse Margot fait comme celui de la dame de Beauvais :

... Lors j'empongne ung esclat Dessus son nez lui en fais ung escript En ce bordeau où tenons nostre estât.

Incontestablement les pièces du manuscrit de Beauvais représentent la tradition de soties amoureuses où Villon a puisé l'idée de sa ballade, qui d'ailleurs s'adressait à un personnage réel, la Grosse Margot, qui figure dans une lettre du Trésor des Chartes. Mais les sottes chansons de la publication de M. Hécart, non plus que celles


DU QUINZIÈME SIÈCLE I3


du manuscrit de Beauvais ne sont des ballades. C'est M. Louis Thuasne qui attira mon attention sur le fait que le poème Lxviii présente un rapport encore plus direct avec la ballade de Villon. En eflfet, ce poème est une sotte ballade, elle-même suivie d'une sotte chanson. M. Byvanck (i) avait reconnu la parenté de la ballade de la Grosse Margot avec les sottes chansons et M. Gaston Paris dans son livre sur Villon a confirmé cette opinion. Mais la pièce lxviii apporte une preuve par sa forme même. Il est question dans cette ballade d'un « faux boiteux » qui reparaît dans la sotte chanson (p. lxix) empruntée au même ma- nuscrit. Or celle-ci est de Vuaiier Maqueau, de Douai. Ce serait une raison d'attribuer à Maqueau le poème précédent. Villon nomme Douai, à côté de Lille (G. Test. h. v). D'ordinaire il ne désigne que les endroits qu'il connaissait. Il a pu assister à un de ces concours de soties. Ou encore est-il plus probable qu'il a eu entre les mains un manuscrit semblable à ce manuscrit des n. a. fr. 4237, un traité de rhétorique, où on donnait en


(i) Un poète de la Soc. de Fr. Villon. Paris, 1891 Introditcticni .


14 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

exemple des rondeaux, des ballades, des sottes chansons etc. C'est ainsi que figure au manus- crit du fonds de la Reine n© 1468, à la Biblio- thèque du Vatican, la sotte chanson suivante citée par Bauldet Herenc dans son Doctrinal de la secundo %etorique (i).

F*» 107. Cy s'ensuit la taille d'une sotie amou- reuse, lesquelles se font à Amiens le jour de l'an neuf, où il y a tous les ans Prince d'icelles soties amoureuses et tant plus sont de sos mots et diverses et estranges rimes et mieux valent :

Sotie amoureuse (2)

Je suis de tous les sos amans qu'on s[ace] Le moins eurcux, et qui plus se traveil[le]. Pour dame amer qui fait faire grimace Quant je luy viens crier en son oreille Comment s'amour en mes boiaux s'avale : Dont follement me regarde et ravale Disant : « Va-t-en faire amye autre part, Car à m'amour jamais tu n'aras part. »


(i) Daremberg et Renan. Arch. des Miss. ScientiJ.

273.

(2) Le texte porte : Sotie.


DU QUINZIÈME SIÈCLE


Et de ses poings le visaige m'afolle. Mieulx me vaulsist combatre à ung liep[art] Que d'estre es mains d'une si faicte folle.

Hier le trouvay assie en une place

Où les porceaux vont coucher sans [paille ?]

Cornes avoit à guise de limace

Et par dessus une vielle touaille.

Là le menoit ung cayemant de balle

A la caroUe au son d'une cimbale

Auquel disoit : « Mon amy Jaquemart

Je te donrray plein un poz de briemart

Et des trypes que j'ay faites à l'oie :

Mais il te fault tout premier ton poupart

Venir bouter dedens mon capitole. (i)

(Etc.)

Ce Doctrinal contient un dictionnaire de rimes où on ne saurait négliger cette constatation qu'au fo 85 trois des cinq rimes en oise indiquées par le lexique ont été employées par François Villon dans son célèbre quatrain : Tonthoise — une thoise — françoise — gàloise — // m'en poise. Le


(i) 'Bouter le poupart dans k capitale est à remarquer comme locution erotique.


l6 LE PARNASSE SATYRIQUE

fait est frappant parceque les rimes en oise sont assez nombreuses en français : mais ce lexique ne donne que celles-là.

La pièce lvii appartient évidemment au même genre. M. Byvanck (V. note ad îoc.) croyait y dis- tinguer la manière d'André de la Vigne ; mais la pièce Lxxx qui paraît bien être de Jehan Molinet est faite sur des rimes très analogues ; et la pièce LXiv par son style et son langage appartient évi- demment au pays de prédilection des sottes chan- sons. La pièce lxii remplace les rimes en ic, aCy oc par des expressions violentes, parfois voisines du jargon. Elle n'appartient pas au même cercle que LXiv, Lxviii, lxix. Quant à la pièce viii, qui est un fragment de sotte chanson, elle est fort analogue à certains poèmes d'Eustache Deschamps, et il faut la classer dans ce cercle. Il est certain que les pièces du type de la p. lvii ne sont qu'une modification de ce genre dont les poésies d'Eus- tache Deschamps nous offrent plus d'un exemple. (Cf. Œuvres d'Eust. Desch. t.V. p. 22, 79, 133 etc.) Elles devinrent extrêmement populaires et les imitations de la ballade de la Grosse Margot déve- loppèrent encore cette popularité. On en trouve- rait l'influence jusqu'au xvi^ siècle, par exemple


DU aUINZIÈME SIÈCLE


dans les premiers vers de l'épitaphe de Badebec :

Elle en mourut, la noble Badebec

Du mal d'enfant, que tant me sembloit nice :

Car elle avoit visaige de rebec.

Corps d'Espaignole et ventre de Souïce

(Rabelais Pant. IL c. 4.)

D'ailleurs la pièce vi et notamment la pièce Lxxiii, qui devait être encore connue au temps de Rabelais, présente des rapports avec certaines plai- santeries de Gargantua (Cf. aussi p. cxxix.)

Notons les rapports entre les p. iv, xii, xviii, et par suite xix ; xi et xxiv semblent appartenir au cercle de Charles d'Orléans ; xxxiv et xxxvii sont de la même série, qui se rattache aussi à XIX ; LXiii, Lxv, Lxvi, Lxxix se rapprochent assez naturellement, de même que xxvii et lxxxviii.

Il reste à exposer la composition de ce recueil et à rendre compte rapidement des sources d'où il a été tiré.

En raison de l'importance du manuscrit 17 19, il a fallu adopter l'ordre indiqué par les manus- crits eux-mêmes : de sorte qu'on n'a pas tenté de classer par genres, et que les pièces se pré- sentent ici dans la même succession que dans les

2


LE PARNASSE SATYRIQ.UE


différents recueils où elles ont été puisées. Les soixante-sept premières pièces sont tirées du ma- nuscrit français 17 19 de la Bibliothèque Natio- nale. Le no IX, bien qu'en prose, en raison de son contenu et de l'intérêt du texte, a paru digne d'être recueilli ici. Les p. xliv et xlv appartien- nent au cercle de Henri Baude. La p. xliv figure au fo III v/o ; et au f" iio^/o on trouve une pièce qui est certainement de Henri Baude et qu'on va lire plus bas. Elle se trouve entre le rondeau Au gré du cueur et au choix de mes yeux {Trois cent cinquante rondeaux d'amour. Lyon, 01. ArnouUet, 153 1) et la pièce Le coeur la suyt et mon oeil la regrette (cf. Quicherat. Vers de H. Baude pp. 40 et 41). Elle complète les deux poèmes déjà publiés par M. Quicherat. (i)

Tous nobles cueurs qui mes regrez voyez Amassez dueil et vous en pourvoyez


(i) Manuscrit français 1719, f° 110 ^lo entre Au gré du cueur et au choix de mes yeux (cf. Trois cent cinquante rondeaux d'amour £"59 et Le coeur la suyt et mon oeil la regrette (pièce de Baude). Cette pièce fait évidemment partie de la série publiée par Quicherat (2 pièces p. 40 et 41).


DU (QUINZIÈME SIÈCLE I9

Pour moy aider à regretter la toute Parfaicte en biens qui est la passe routte Et le guidon de tous les fourvoyez.

A ce besoing parsieux ne soyez Affin que tous en lermes convoyez Celle qui a tousjours amé sans doubte Tous nobles cueurs.

Elle s'en va par sentiers desvoyez Et nous laisse les cueurs en pleurs noyez Sans plus avoir d'espérance une goûte : La paix nous a au mains laissé pour houste Dont bien dessert que à l'adieu lermoyez, Tous nobles cueurs.

Les pièces lxviii et lxix sont tirées du manus- crit fr. n. a. 4237, décrit au catalogue Amb. Firmin Didot 1881. Nous en avons déjà longue- ment parlé.

Les dix pièces suivantes appartiennent au ma- nuscrit français 2375 et doivent être classées dans le cercle du nord de la France, particulièrement de Jehan Molinet. Plusieurs d'entre elles sont iden- tiques à des pièces contenues au manuscrit lui


20 LE PARNASSE SATYRIQUE

de la bibliothèque de Stockholm ou présentent avec celles-ci les analogies les plus frappantes. L'influence des poèmes d'Eustache Deschamps peut se constater dans les poèmes de ce manuscrit qui d'ailleurs contient au fo 43 une pièce authen- tique de ce poète : Tieniede contre Vimpidetnie. La p. Lxxvii, qui se trouve également au ma- nuscrit français 1716 a paru digne d'être publiée ici en raison du nombre considérable de sous- entendus qu'elle éclaire dans les pièces facétieuses du xve siècle. Elle est certainement de Molinet. Quant à la p. lxxviii, elle vient s'ajouter aux textes publiés par M. Longnon (Villon, pp. 19S-199) et étudiés par MM. Piaget (Rom. XXI. 430) et R. Kôhler (Kîeinere Schriften m. Ber- lin 1900 p. 22-33).

Les manuscrits français 17 17 et 1721, dont les extraits suivent, sont les cahiers de Robertet qui nous ont fourni des pièces de Jehan Molinet et deux poèmes de Henri Baude que M. Quicherat n'avait pas pubUés.

Le manuscrit français 19.165 présente une grande pièce inédite de Jehan Molinet, d'une verve remarquable, parmi des pièces polémiques du même poète.


ou QUINZIEME SIECLE 21

Le manuscrit français 25.527 d'où sont tirées les trois pièces suivantes est la traduction du Phi- lostratc de Pétrarque par Louis de Beauvau, séné- chal d'Anjou, Les poèmes ont été copiés sur des feuillets de garde par une main postérieure.

La pièce xa est une parodie de la célèbre pièce d'Alain Chartier

n n'est dangier que de vilain

déjà parodiée par Villon. Elle nous a été fournie par le manuscrit français 24.442.

Les pièces xai à xcvi proviennent du manus- crit français 2264 qui contient des poèmes d'Eus- tache Deschamps. La p. xaii est évidemment une réplique de la bail, xxxrv du vol. x des Œuxrres d'Eustache Deschamps. J'inclinerais à attribuer les autres poèmes tirés de ce manuscrit au même cercle. Eustache Deschamps a eu sur les poètes du xV siècle une influence très consi- dérable. Il y a des rapports évidents entre la bail, xxxrv du vol. x et le h. cxiv du Grand Test, de Villon. De même la ballade des Langues Envieuses du même poète a été inspirée par la ballade xxv du vol. X des œuvres d'Eust. Deschamps.

Les pièces xcvn à xax, qui ont de la vivacité


22 LE PARNASSE SATYRIQjDE

t

et de la facilité, sont empruntées au manuscrit 3521 de la Bibliothèque de l'Arsenal, où elles figurent près de poésies authentiques de Michault Taillevent. Elles pourraient fort bien être de ce poète, dont le Passe-temps a influencé toute la poésie de son époque (notamment xcviii et xcix).

c, sur un feuillet de garde du manuscrit n. a. fr. 4237, est du seizième siècle, de même que ci et cii. Mais ce sont des plaisanteries tradition- nelles, plus anciennes à coup sûr.

cm figure ici en raison de ses rapports avec plusieurs pièces importantes du manuscrit 17 19.

Avec civ nous arrivons aux poèmes tirés du Jardin de Plaisance, édition d'Antoine Verard. Le recueil imprimé par Verard est d'une si insigne rareté et diff'ère à ce point des éditions suivantes, également très rares, qu'il a paru nécessaire de reproduire ici les pièces qui se rapportaient au sujet de cette publication.


DU QUINZIEME SIECLE 2$

Liste des pièces contenues au manuscrit français lyip de la Bibliothèque 'Njitionaîe, source princi- pale de ce volume.

f* I . — Sans point mentir de mon povre courtault

(i cf. f» 80)

A l'appétit d'une putain (11 cf. f» 81) ▼/o Au grey d'amours se veult brancher

(cf. f 78 Vo)

A toutes deulx, et chescune à par soy. f» 2 Fortune, tu me es trop perverse

Au temps qui court pour bien aymer

v/o Tant suys dolent et de douleur esprins

(cf. Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 15 51. f° 49.) Pour estre loyal à sa dame

f** 3 Le corps s'en va et le cueur vous demeure

(cf. i" 74 Vo) A ce coup est venu le temps, (m cf. f» 78)

▼/. A moins ne peult on que essayer (cf. f 78)

Je vouldroye bien faire cela (iv) Tou, belle, tou, vostre faulx coeur s'essore

fo 4 Maleureux cueur que veulx tu faire

(Le Roussellet. v. Rayn. p. 103. — n. a. fr. 7559- f" 66)

Retirés vous, ne faictes plus la ville

En la forest de longue actente

(Gilles des Ormes)


24 LE PARNASSE SATYRIQUE

v/o En la forest de longue actente

A mort helas

fo 5 Les douleurs dont me sens tel somme (Ant, de Guise, v. Ray. p. 6.)

Autant ou plus et il vous doit suffire (cf. Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 15^1. f° 7."^

v/o A l'eure que premier vous vis

C'est de boucan où la royne Marie

f° 6 A ceste foiz je me complains

J'ay un regret qui toux les aultres passe (cf. f° 115)

Vo Elle sçoit bien qu'ay ung deul ennuyeulx

(cf. f° iio)

Pourtant si je suys brodé (cf. f» 102) fo 7 Ma moricaude la plus noire (v. cf. f 106)

Prenés en gré du manche de ma couille(vi) v/o Sees vous à qui trop en voulés

Crion trestous tiron nous de plourer f o 8 A Louvyés quant je fu couché (cf. i" 114 Vo)

Dedens la ville et cité d'Orleens ^/o Dittes le moy, qui me donna le bont

(cf. foii4Vo)

Je porte plains en ma devise fo 9 Delà les mons en Lombardie

Joie me lesse et deul m'a espousee v/o Puys que je faulx à vous avoir


fo


10


'/o



fo


II


v/o



fo


12


Vo



fo


13


DU aUINZIÈME SIÈCLE 2$

Au lit de pleurs paré de plains

Les regrés, les douleurs parfont

A mal fait il n'y faut que amende

Infortunée

Ligierement vous m'avés guerdonné

Prince qui n'ayrae sa noblesse

Ha les doulleurs que sans cesser je porte

L'autrier en chemin rencontray. . .

Ce sont les hotines Gaultier (yn cf. f» 165 Vo)

fo 14 Vous avés couleur morisque, visage tartarin

(vra)

fo 16 v/o Perdre son bien et l'amy principal...

Ce n'est que sucre envers mes grans douleurs

fo 17 Quant je pense la grande abusion...

Quant vont toutes si souvent au change

(cf. f 163 Vo)

v/o Pour savoir en lisant ces vers

Qui gist en ceste sépulture...

fo 19 Pour vous faire aymer aux fammes (ix)

fo 20 De picque assez pour perdre vye Ung Dieu ; ung roy, et une dame

v/o L'Espaignol que je vous envoyé

Sans selle en bast a tout le frain (x cf. f» 85)

fo 21 Je ne prise point telz baisers

(cf. f» 96, Ch. d'Orl. éd. Guichard p. 215)


26 LE PARNASSE SATYRiaUE

v/o Cuydant estre amé de la belle

Doublant reffus, qui par trop fait à craindre, fo 22 C'esttempsperdu de servir sans congnoistre v/o Par contraincte d'amour très naturelle

Pas trop amer ma douller dire n'oze fo 23 En actendant la grâce souveraine v/o Quel réveil de monstrer par semblant

Aul partir de la noble cyté fo 24 Et (?) vous chief d'œuvre de nature v/o Veu que je suis de vivre las

Pren tes esbas

fo 25 Les douUeurs dont me sens tel somme (Ant. de Guise, v. Rayn. p. 6.) Son eur ne laisse de celle qui tant vault. v/o J'en ay congneu ce que j'en veul congnoistre fo 26 Hors de propos de raison séparé

v/o Là non ailleurs secrètement demeure

(cf. Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 153 1. f" 4 )

Je n'ay dueil que je ne suis morte fo 27 Ce n'est pas jeu d'eslongner ce qu'on ame

En m'en revenant de Monlouy v/o De vous amer follement m'assenty

De vous servir m'est prins envie

fo 28 Femme de bien s'il en est point au monde

(cf. f» 109)


DU QUINZIÈME SIÈCLE 27

v/o En actendant la grâce de ma dame

Penser à vous ne m'est point ennuyeux fo 29 En efiet se ne reprenez

C'est mal cherché vostre avantage, v/o Pour faire l'arquemye d'amours.

fo 30 C'est trop sus amours entrepris (réponse)

Venez, regretz, sourdez en habondance Vo Allez, regretz, vuidez de ma présence

Mon leal cueur a entrepris party fo 3 1 Tout mal me vient, Dieu mercy et fortune

Il n'est vivant tant soit savant ou sage v/o Serviteur soye de par vous retenu

fo 32 Nuyt et jour sans repos avoir

Je n'ay dueil qui de vous ne vyengne v/o Dames qui maintz cueurs asservez

Vostre hault bruyt lequel est tant parfaict fo 33 Le renvoy d'un cueur esgaré v/o Je ne vis oncques la pareille

Joye me fuyt et doulleur me court seure fo 34 Fors seuUement l'actente que je meure

(réponse)

v/o Amours, amours, trop me fiers de tes dars

Se je vous eslongne de l'oeil fo 3 5 Par voz sermens tous plains de decepvance

Vostre oeil c'est bientost repenty


28 LE PARNASSE SATYRIQUE

v/o Je VOUS quicte jeu et entente fo 36 Visage de mirouer ardant (xi)

Tant qu'il suffit dame [d'une) je me contente (Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 1531. f" 18) v/o Ennuyt en lieu de reposer

£037 A la mignonne de fortune

Soit loing ou près tousjours me souvendra v/o C'est bientost lasché vostre prise.

£038 Gardez vous bien de ce faulveau

(Ch. d'Orléans. — Au f" 6i du manuscrit fr. 172 1 : Rondeau par led. [Pierre] 'Danthe)

Pour obéir au plaisir de mes yeulx (Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 15 51. i° 37)

v/o Esse fait de lealle amye

fo 39 Quant je voy quelqu'ung qui vous baise (Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 15 51. f" 24) Je ne faiz plus, je ne diz ne escriptz Si mes sens ont aucuns doulx motz rescriptz v/o Bien m'en est pris d'avoir vostre acoinctance

Plus qu'oncques mais je me voy pris fo 40 Haa qui m'ennuye v/o Les grans regretz que sans cesser je porte

(cf. P 12 Vo) Mon cueur et moy n'avons voulloir fo 41 Je m'en vois faire ma demeure

v/o De mon fait las ne sçay que dire

(Blosseville. v. Rayn. p. 62)


DU Q.UINZIEME SIECLE 29

fo 42 Yeulx aveuglez par force de désir

(Blosseville. v. Rayn. p. 55) Mon bien ma dame et ma maistresse v/o L'une boute, l'autre requiert,

fo 43 Au fond d'un val garny d'adversité

J'actens l'aumosne de doulceur

(Fredet. v. Rayn, p. 41) v/o Helas j'ay tousjours loyaulté (cf. f» 134V0)

Avant que l'on vous sceust louer fo 44 Requiescant lors in pace

C'est pour me receler les biens

(Jammette de Nesson. v. Rayn. p. 59) v/o Amours je vous requier justice (cf. f» 1 3 5 '/„)

fo 45 Quelque jour il vous souvendra

Qui veult de dame à moy changer

(Jehan de Lorraine, v. Rayn. p. 53) v/o Je change à vous ce c'est vostre voulloir

(Blosseville. v. Rayn. p. 54) Je n'en vueil plus porter la charge

(Blosseville. cf. Rayn. p. i.) fo 46 Des amoureulx de l'observance.

Des amoureulx de l'observance

(Ch. d'Orléans, v. Rayn. p. 40) Vo Tu te brusles à la chandelle

(Ant. de Guise, v. Rayn. p. 66) En Testât où vous me voyez

(Monbeton. v. Rayn, p. 75) fo 47 Bien souvent quant je vous regarde


30 LÉ PARNASSE SATYRiaUE

v/o Celluy qui sy fort vous reprend

Pardieu, fortune, tu as tort

fo 48 Mon cueur m'est ycy venu dire

v/o N'ay-je pas esté bien party

(De Torcy. v. Rayn. p. 77)

Adieu mon cueur servez la belle

fo 49 Au port où jamais nul ne passe (cf. f° 120)

Quant l'amour de vous me fauldra

v/o dui est plus cause de mon dueil

(Monbeton. v. Rayn. p. $8)

fo 50 J'ay des semblans tant que je vueil

(Monbeton. v. Rayn. p. 62) Le plus malheureux par mon ame

(cf. f» 13870)

v/o Mort très cruelle et mauldicte

(René d'Orange, v. Rayn. p. 74)

fo 5 1 Mis en exil en la forest de dueil

(cf. f" 138'/.) S'en amours a ung paradis

(Blosseville. v. Rayn. p. 22)

v/o Bonnes gens, j'ay perdu ma dame

(Vaillant, v. Rayn. p. 15) Celle pour qui je porte lame (/'M)

(Blosseville, v. Rayn. p. 72) fo 52 Sot oeil trop estes voulentaire

(Vaillant, v. Rayn. p. 8) v/o Sot oeil fay ton fait pas compas

(Blosseville. v. Rayn. p. 26)


DU aUINZIEME SIECLE $1

Se vous allez faire demeure

(Ant. de Guise, v. Rayn, p. 20) {053 J'ay veu le débat de vos yeulx

(Vaillant, v. Rayn. p. 10)

Vo Lassé d'amours et des faiz de fortune

(Blosseville. v. Rayn. p. 2)

A cueur qu'as tu qui me reprens

(Blosseville, v. Rayn. p, 27)

fo 54 Le cueur troublé, le sens perdu

(Blosseville. v. Rayn. p, 64)

J'en ay le deuil et vous la joye

(Blosseville. v. Rayn. p. 97)

v/o De ma dame ne dy nul bien (lvii cf. £• 123)

£055 En espérant bonne respouse (cf. f» 123 '/.)

Ou que je soye n'en quelque place (cf. f" 124)

v/o Ce n'est pas par ypocrisie

(Ch. d'Orléans, v. Rayn, p, 48)

£056 A ce mur hau estes vous sourde (cf. f» 124)

En la montaigne de tristresse

(Jeucourt. v. Rayn, p. 78)

v/o En la montaigne de tristresse (cf. f° 125)

fo 57 Je le voy bien selon les vers

(Vaillant, v, Rayn. p. 18)

De ma joye n'est plus nouvelle

(Le Sénéchal, v. Rayn. p. 80)

"jo Gardez vous ent de l'oeil d'Artuse (cf f» 127)

Au mains que ce desconforté (cf. f» 127^/0)


32 LE PARNASSE SATYRIQUE

fo 58 Plus qu'onques mes je suis au bas

(Blosseville. v. Rayn. p. 51)

v/o Comme moy vous aurez voz gages

(cf. f" 128 Vo et Campaux, Villon, p. 347)

Quel adieu las qu'il l'actendra (cf. f" 128)

£059 Espérant d'avoir quelque bien (cf. f» 129)

v/o Assez ne me puis merveiller

(Bridoré. v. Rayn, p. 47)

Or mauldit soit il qui en ment

(Vaillant, v. Rayn. p. 14)

fo 60 Grant tort avez, par Nostre Dame

(Blosseville. v. Rayn. p, 61)

v/o Sot oeil rapporteur de nouvelles

(Ch. d'Orléans, v. Rayn. p. 9)

fo 61 Ma bouche rit et ma pensée pleure

(cf. f 132) v/o Les desloyaulx ont la saison (cf. f» 132)

Quant je vous vy de moy party fo 62 II est force que je m'en aille

En tous les lieux où j'ay esté

(Monseigneur Jaques, v. Rayn. p, 157)

v/o Pour vous aujourd'huy adieu dire

(cf. f 133) Je ne suis pas bien de fortune (cf. f* 133)

fo 63 En la forest de longue actente

(Fredet. v. Rayn. p. 33)

v/o En la forest de longue actente

(Ch. d'Orléans, v. Rayn. p. 34)


DU QUINZIEME SIECLE 33

fo 64 En la forest de longue actenie

(Gilles des Ormes, v. Rayn. p. 52) En la forest de longue actente

(Ch. d'Orléans, v. Rayn. p. 42) v/o En la forest de longue actente

(Mad, d'Orléans, v. Rayn. p. 43) fo 65 En la forest de longue actente

(Jeucourt. v. Rayn. p. 79) En la forest de longue actente

(Blosseville. v. Rayn. p. 30) Vo Comme ung homme desconforté

fo 66 Pour ung chef d'œuvre vous feist Dieux

(cf. Rayn. p. 114) v/o Pour contrefaire l'amoureux

(Blosseville. v. Rayn. p. 71) Qui mieulx ne peult il est bien à son aise {Trois cent cinquante rondeaux. Lyon, 1531. f° 38) f° 67 Le dyable vous puisse emporter Vo Je ne fais plus ne guect ne porte

Et n'estes vous pas marié fo 68 S'il me plaist j'en eschapperay Vo La peur que j'ay me tient en craincte

Mon amy tant fort m'a despieu fo 69 Est il fin que je sceusse mectre

Pensant avoir de tous les maulx le pire Vo Faictes le pirs que vous pourrez

fo yo Prestez raoy encore cela (xii)

Entre vous qui avez amors (xiii)


34 LE PARNASSE SATYRIQUE

v/o Serez vous jamais assouvy

Puis qu'ainsi est qu'il me fault donc laisser fo 71 Mort, j'appelle de ta rigueur (Villon)

J'ay tost changé le plaisir que j'avoye Vo Je n'ay que dueil qui me contrainct

Allez, regretz, et courez comme fouldre fo 72 Quant je me prens à resveiller v/o A l'assault, a l'assault, secours

Je ne vueil plus faire cela fo 73 Sans cesser mon cueur ediffie

Du tout me metz à vostre voulenté Vo Quel desplaisir, quel couroulx. quel destresse

Aymé chascun ce qu'il vouldra fo 74 Qui vouldra mesdire, mesdie (xiv) Ou vous m'aymez, ou vous ne m'aymez point (xv) v/o Faictes le mieulx que vous pourrez

(xvi cf. f° 69 Vo)

Le corps s'en va et le cueur vous demeure (cf. f» 2 '/.)

fo 75 Pour tous voz maulx d'amours guérir (Ch. d'Orléans, cf. n. a. fr. 7559. f" 68) La mercy Dieu, je vys tousjours (xvii) v/o Tant qu'il souffist j'ay fait cela (xviii)

Tant qu'il souffist que veult on mieulx (xix) fo 76 Apres que m'avez fait arser (xx)


DU QUINZIÈME SIÈCLE 35

v/o Pourtant se le front vous reluyt (xxi)

M'appelez- vous layde et fardée ï'xxii)

fo yy Vous m'amicz mieulx sain que malade (xxiii) Qu'en dictes vous de ses folz amoureux (xxiv cf. n. a. fr. 7$S9' f<» 50 '/o. Trois cent cinquante

rondeaux. Lyon, 1551. f" m)

v/o Navré d'amours par sy très grant oultrance Amours veult foy et loyaulté tenir

fo 78 Au mains ne peult on que assaier

(rayé cf. f» 3 '/o)

A ce coup est venu le temps {id. cf. f» 5)

v/o Au gré d'amours se veult brancher

{id. cf. f- I '/„) fo 79 Plus vous n'aurez mon cueur en garde (xxv)

La voyez vous bien celle noire (xxvi) v/o Ung con sentant le faguenas (xxvii)

fo 80 Avant la main je la vous quicte

(rayé, xxviii)

Mais est il vray ma damoiselle (xxiy) v/o File despeche vieul peneau (xxx)

Sans point mentir de mon povre courtault

(cf. f° I)

fo 81 A l'appétit d'une putain [rayé. cf. f> i) Vo Du traict d'un doulx et mygnot oeil

Dedens ung baing comblé de desplaisance fo 82 J'ay recouvert joye en lieu de tristresse ^/o Je n'ayme de vous que le con (xxxi)


36 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

fo 83 En ce printemps tant doulx et gracieux

(xxxii) Faictes vous de la rencherie (xxxiii) v/o Tant qu'il souffit je puis bien dire(xxxiv)

fo 84 Tout ira bien je m'y actendz

Corps contre corps sans penser convoitise (cf. n. a. fr. 7559. f» 48)

v/o Je ne suis plus celluy que je soulloye(xxxv)

Le Roi le veult car il a fait deffendre

fo 85 Sans scelle ou bas a tout le Irain

(rayé. cf. f** 20 '/o) v/o Rien que cela ne vueil avoir (xxxvi)

Tant qu'il souffit j'ai actendu (xxxvii)

f" 86 Malheureux cueur que veulx tu faire

(Le Rousselet. cf. f" 4) Haa mon cueur vous estes bien fol Pour vos péchez je porte penitance

v/o Au choiz de vostre cueur et oeil

(cf. f° IIO Vu)

due vouliez vous que j'en devise.

Quelque povre homme que je soye (xxx viii) f° 87 Se elle m'aymera je ne sçay

Le serviteur hault guerdonné v/o L'homme bany de sa plaisance

Trop m'est amer vostre service, Amours f° 88 Ce ne fust que je crains Dangier


DU QUINZIÈME SIÈCLE 37

^/o L'homme enragé hors du sens forcené

Chose qui soit vous ne m'avez mandé (xxxix)

fo 89 Je meurs de soif auprès de la fontaine (xl)

Vo Pour le mal qu'on vous fait porter

Je viens vers vous pour enquérir

f'^ 90 S'il vous plaist bien que je vous tiengne

Quant je fus prins au pavillon

(Ch. d'Orléans, éd. Guichard. p. 272) v/o Par souspirer, plourer gémir et plaindre.

£091 Ne je ne dors ne je ne veille

Vuydez dehors car vous estes trop chault v/o Bel Accueil le sergent d'Amours

Nul ne me doibt de ce blasmer

(d'Orvilier. v, Rayn. p. 21) P 92 Bien mauldire doibz la journée v/o Quand vous me ferez plus de bien

Escu d'ennuy semé de pleurs fo 93 Je quicte amours pour ceste année

En soustenant vostre querelle Vo Je n'ay povoir de vivre en joye

Nulle plus doUente que moy fo 94 Et on vous le fera, fera (xli) Vo Pardieu ma dame c'est à tort

fo 95 Se une foys me dictes ouy

(cf. Campaux. Villon, p. 337) Deffendez la voye et de fait


38 LE PARNASSE SATYRIQUE

v/o Le plus heureux qui soit en France

fo 96 Quant se viendra que nous assembleron(xLii)

Je ne prize point telz baisez

(Ch. d'Orléans, cf. f" 21) v/o Par dieu je n'aymeray que vous

Fortune mes que veulx tu faire fo 97 Sans nul espoir avoir jamais que dueii Vo Ce que pour rien je n'ose dire

A vous est que l'on doibt complaire

1° 98 Le plus doullent que jamais on peult dire

v/o En la forest de longue actende

Se pirs ne vient je m'y doibz contenter (cf. la réplique : Campaux. Villon, p. 345)

fo 99 Jusqu'à la fin, ja que luy n'aymeray

Fait elle pas bien Vo Vrai Dieu que amoureux ont de paine

fo 100 Mon cueur à vous se recommande

A vous servir entièrement Vo Au lit couché trop plus que mon souUas

Au choiz de chascun me rapporte

fo ICI La mienne voulenté seroit

(cf. Campaux. Villon, p. 3^7)

De quoy me cuidez vous nuire

v/o De mes joyes se sont ennuyz

Veu que tant de vous me souvient


DU aUINZIEME SIECLE 39

fo 102 Pour les biens qu'en vous apparçoy

Pourtant se je suis brodé (cf. f» 6 Vo) v/o Se vous vouliez que je couche

fo 103 Par tout le monde il est nouvelle

Ou je m'abuse à mon penser v/o Oncques puis que je me party

fo 104 Ja n'est besoin g que de ce je me vante

Gardez vous de l'œil de Louyse

(cf. f° 57 et 127 '/o) v/o Or regardez quel grant folie

Sur quant que me craingnez déplaire fo 105 Pour la doulleur qui est en moy Vo Ha mort pourquoy veulx tu deffaire

Puis qu'espoir s'est de moy party

(cf. f- 143 Vo) fo 106 Puisque les loyaux ont tousjours

Ma mauricaude la plus noire {rayé, cf. f° 7) Vo La voyez vous bien ceste là (xLiii)

Qui vostre beaulté compteroit fo 107 Puisque j'eslongne mon confort Vo Du regret que ay de vous laisser

Trestout ainsi qu'il vous plaira fo 108 Pour tous mes plaisirs desconfire

v/o Ravy d'amour, despourveu de bon sens

(cf. Campaux. Villon , p. 549) Pensez de faire gar[n]ison


40 LE PARNASSE SATYRIQUE

f" 109 J'ay mains de bien que s'il n'en estoit point

Là et ailleurs fait il bon assayer Vo Femme de bien s'il en est point au monde

(cf. f° 28 fo III v„)

fo 1 10 Elle scet bien que j'ay dueil ennuyeulx

(cf. f° 6 Vo) Au gré du cueur et au choix de mes yeulx (Trois cent cinquante rondeaux. Lyon 1531, f" 59)

Vo Tous nobles cueurs qui mes regrez voyez

(Henri Baude)

fo 1 1 1 Le cueur la suyt et mon oeil la regrecte

(Baude)

Tous les regretz qui les cueurs tourmentez

(Baude)

Vo Mon mignon mon gentil varlet (xLvi)

Femme de bien s'il en est point au monde (xLv. cf. f° 28. f° 109 V«)

fo 112 Jusques au bout j'ai mise mon entente

v/o Pour accomplir le vouloir de mon cueur

fo 1 1 3 En voyant sa dame au matin (xlvi)

A une dame j'ay fait veu Vo M'a vostre cueur mis en oubly

Qu'en ont à faire Malle Bouche (xlvii) fo 1 14 Povre cueur de tous poins esperdu (xlviii) v/o A Louvyés quant je fus couché (cf. f» 8)

Dictes le moy qui m'a donné le bont

(XLIX. cf. f 8)


DU aUlNZIEME SIÈCLE 4I

fo 1 1 5 J'ay ung regret qui tous les autres passe

(f. cf» 6) v/o Puisque plus ne suis amé de M

(cf. rondeau de Blosseville. f" 51)

Le dyable m'enport si j'en mens fo 1 1 6 J'avoye du bien mais on le m'a toUu

Je ne me puis veoir à mon aise (l) Vo En actendant de vous secours (li)

fo 117 Hanter ne puis chieux la my nonne (lu)

Se vous vouliez que je vous face (un) v/o Tous les regretz sont en moy à ceste heure fo 1 1 8 C'est vous seulle que chascun doibt amer

Le monde est tel pour le présent Vo N'esse pas pour rire son saoul (liv) fo 119 J'ay vestu ma robbe à Tenvers (lv)

Le cueur marry et de doulleurs tout plains Vo Je m'en tiens la plus désolée

Je porte la coulleur tennee fo 120 Au port où jamais nul ne passe (cf. f" 49)

Vo Pour tous voz maulz d'amours garir

(Ch. d'Orléans, cf. f" 75) Les doulleurs dont me sens tel somme (Ant. de Guise, cf. f° 5 et f° 2<y) fo 121 Helas mon amy et mon ame

(Jehanne Filleul, v. Rayn. p. 76)

Vo Qui est plus cause de mon dueil

(Monbeton. cf. f" 49 '/o)


42 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


Ce fait vostre oeil qui par si fort me maine fo 122 Le cueur troublé le sens perdu

(Blosseville. cf. f° 54) Vo J'en ai le deuil et vous la joye

(Blosseville. cf. f° 54^) J'en ay le deuil (Blosseville, v. Rayn. p. 69) fo 123 De ma dame ne dy nul bien (lvi) En la forest de longue actente

(Ch. d'Orléans, cf. f° 63 '/o) Vo En espérant bonne response (cf. f» 55) fo 124 Ou que je soye n'en quelque place

, (cf. f'^55)

^e n est pas pour ypocrisie

(Ch. d'Orléans, cf. f" 55 7^) Vo Ad ce mur hau estes vous sourde

(cf. f 56) C est pour vous que tant fort souspire (Messinot, v. Rayn. p. 28) fo 125 En lac de lermes très parfond

(Vaillant, v. Rayn. p. 13) Vo En la montaigne de tristresse

(Jeucourt cf. f° 56) fo 126 En la montaigne de tristresse Je le voy bien selon les vers

(Vaillant, cf. f" 57) Vo En la forest de longue actente

(Jeucourt. cf. f° 65) fo 127 De ma joye n'est plus nouvelle

(le Sénéchal, cf. f° 57)


DU aUINZlÈME SIÈCLE 43


Gardez vous bien de l'oeil d'Artuse

(cf. f° 57 Vo) v/o A mon cueur qui se desconforte ' (cf.f°57'/o)

Plus que oncques mais je suis au bas

(Blosseville. cf. f 58) fo 128 Quel adieu las qui l'actendra (cf. f $8) v/o Comme moy vous aurez voz gages

■ (cf. f°58'/o)

fo 129 Espérant d'avoir quelque bien (cf. P 59) En la torest de longue actente

(Mad. d'Orléans, cf. f" 64 ^o)

v/o Assez ne me puis merveiller

(du Bridoré. cf. f $9 Vo)

fo 1 30 Or mauldit soit il qui en ment

(Vaillant, cf. f° 59)

v/o En la forest de longue actente

(Blosseville. cf. f» 65)

Grant tort avez, par Nostre Dame

(Blosseville. cf. f° 60) fo 1 3 1 Le jour m'est nuyt

(Martin le Franc, v. Rayn. p. 52)

v/o Pour contrefaire l'amoureux

(Blosseville. v. Rayn. p. 71)

fo n2 Ma bouche rit et ma pensée pleure

(cf. f^ 61)

Les desloyaulx ont la saison

(cf. f 61 '/o)

▼/o Tout acomplis à mon advis

(Monseigneur Jaques, v. Rayn. p. 121)


44 LE PARNASSE SATYRiaDE

fo 133 Pour VOUS aujourduy adieu dire

(cf. f° 62 '/o)

Je ne suis pas bien de fortune

(cf. f 62 Vo) Vo En actendant garison ou la mort

(Robertet. v. Rayn. p. 56) fo 134 Yeulx aveuglez par force de désir

(Blosseville. cf. f° 42J v/o En une ville plaine d'adversité

Hélas j'ay toujours loyaulté

(cf. f 43 Vo) fo 1 3 5 En pensant à votre bonté

(Frcdet. V. Rayn. p. 31) Amours je vous requiers justice

(cf. fo 44 Vo) Vo Qui veult de dame à moy changer

(Jehan de Lorraine, cf. f" 45) Je change à vous ce s'est votre voulloir (Blosseville. cf. f° 45 '/o) fo 136 Doubtant de tous pointz l'escondire

v/o Des amoureux de l'observance

(Ch. d'Orléans, cf. f° 46)

En la montaigne de tristresse

(Blosseville. v. Rayn. p. 73)

fo 137 En la montaigne de tristresse

Celluy qui s'y fort vous reprend

Vo Pardieu, fortune, tu as tort

fo 138 Quelque chose qu'amours ordonne

(Monbeton. v. Rayn. p. 65)


DU aUINZIEME SIECLE 45

Et n'esse pas assez tenu

'/o Le plus malheureux par mon ame

(cf. f° 5o) Mis en exil en la forest de dueil

(cf.f^SO fo 139 S'en amours a ung paradis

(Blosseville, cf. i° $1) Bonnes gens j'ay perdu ma dame

(Vaillant, cf. f°5i '/o) Vo Celle pour qui je porte lame

(Blosseville. cf. f° 51) fo 140 Lassé d'amours et des fais de fortune

(Blosseville. cf. i° 55 '/o) "/o Ha cueur qu'as tu qui me reprends

(Blosseville. cf. f° 53 '/o) En la forest de longue actente

(Gilles des Ormes, cf. f*' 64)

fo 141 Mon cueur m'est icy venu dire

Oncques depuis vostre département...

Oncques depuis je n'eu^ au cueur plaisance fo 142 De vous avoir ma Valentine

Puisqu'il ne vous plaist que je soye ^/o De fortune à vous je me plains

Dangier a fait une saillie fo 143 Mon cueur m'a compté sa pensée

Puisque je vous laisse ""/o Puisqu'espoir est de moy party

(cf. fo 105 Vc)


46 LE PARNASSE SATYRIQUE

Du tout me metz en vostre obéissance... Je meurs de soif auprès de la fontaine fo 144 Royne des cieulx, de tout le monde dame fo 145 Amour me rend par mon vouloir subjecte...

Amour, désir, regret, espoir et douhte foi45Vo Une dame d'excellente beaulté...

Parfaicte en Mens serait la plus du monde

(Pierre Danthe. cf. ms.fr. 1721 f° 62 '/o ms. fr, 1719. 145 '/o 146 '/o. Lon- gnon Villon p. 195) £014670 Pour blasonnerung cheval proprement... Fier et puissant, c'est pour ung roy de France (P. Danthe, cf. ms. p. 1721 f" 61) fo 147 Se je porte à ma devise coac... (lvii) S'il n'y a gaing au moins il y ait peluc fo 1 48 Mes chiens couplés et mon harnoys tout prest . . .

Je Vay chassée et ung autre Va prinse. fo 148 Vo Mort très amere ou peste dangereuse... Envers amours dont l'en ne peult joyr

(Acrostiche) fo 149 Soufle, titon, en ta buse argentine... Lyon rampant en couppe de montaigne

(G. Chastellain, cf. ms. fr. 1717 f" i ou Molinet. cf. Œuvres de Chastellain id. Kervyn de Lettenhove. vol. viii, p. 208)

fo 14970 Soufle Vulcan, afin que ardant bruyne...


DU QUINZIÈME SIÈCLE 47

Le serj voilant sur royalle montaigne

(cf. ms. fr. 1717 f°' 3 et 4 les pièces de Gilles des Ormes et Tardif et Œuvres de Chastellain viii. p. 211)

fo 150 "(0 De malles dagues, de faulx de Lombardie Puisse mourir qui empesche la paix

£0151 De Dieu le père qui es chieulx a seigneurie Soit honnourè qui empesche la paix

fo i5i7oEn reagal, en archenic rochier (Villon)

Père Noé qui plantastes la vigne (Villon) Dictes moy ou ne en quel pays (Villon) Qui plus est le tiers Calixte (Villon)

Le myen seigneur et prince redoublé

(Villon) Se j'ayme et sers la belle de bon hait

(Villon) Tant grate chievre que mal gist (Villon) fo 156 Je congnois bien mouches en lait (Villon) fo 157 Chartreux aussi Célestins (Villon) ^/o Que vous semble de mon appel (Villon)

fo 158 Frères humains qui après nous vyvés (Villon)

fo 159 Qui est-ce que j'oy. Ce suis-je. Qui? Ton ceur

(Villon)

Vo Sur mol duvet assys ung gros chanoine

(Villon) foi6o7oJe vy le temps queaymé j'estoie... On rn'ayme mieulx sain que malade

(attr. à Villon par M. Byvanck)


lo


153


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fo


155


Vo



48 LE PARNASSE SATYRIQUE

fo i6i Fortune fus par clers jadis nommée (Villon)

Vo Tous mes cinq cens, yeulx, oreilles et bouche

(Villon)

foi62Vo Ung jour pour prendre ma plaisance...

Ce fut bien la pitié Foucquet (lviii) fo 163 II est certain q'un jour de la sepmaine...

Tenei-votis quoy, j'appelleray ma mère (lix) Vo Quant je pense la grant abusion...

Quant vont touttes sy très souvent au change (cf. f° 17 Vc) fo 164 Vo Le très bon jour et voz désirs entiers...

A tout menait ne gist que bonne amende fo 165 Vous qui en court royal servez...

Pour aller quant la court faudra Vo En mon chemin je rencontray...

Ce sont les botines Gaultier (vu. cf. £"13) foi66VoPour hault louer dame de grant renom...

Je tien plus belle sur toutes Anthoinette fo 167 J'ai bien esté longuement amoureux...

Le cul est sien, face en à sa guise (lx) fo 168 Ung cuisinier qui veult dames servir... (lxi)

Ung pié d'andouille entre les deux jambons fo 168 Vo Combien que homme soit de grande

[noblesse...

S'il n'a des biens y rien prisé ne sera.


DU aUINZlÈME SIÈCLE 49

fo 169 Par Fortune non prisant ung bouton...

Je prens congié de la court à ceste heure. "/o Tost est deceu cuider d'homme orgueilleux. . . Tost est détruit qui auîtruy veult deffaire (cf. Bib. Nat. ms. fr. 2206 P 118 Vo) fo 170 Deuil angoisseux, rage desmesuree... Et sy ne puis ne garir ne mourir

(cf. Œuvres de Villon, Paris, Denys Janot, s. d. Bib. de l'Institut. Q.. 325).

foiyi Vo Le ciel sera sans demonstrer nul signe... Oua7it les femmes ne voulâront plus parler

fo 172 Puisqu'ainsi est qu'Adam mordant la

[pomme... Qu'il est lien fol qui en femme se fye '/o Père et mère tous deux les veoir mourir...

D'un amoureux quant il est escondit fo 173^/0 Muguet fleurettes vyolettes sentir... Envers amours qui bien en scet jouyr

(Acrostiche)

fo 174 En la forest d'ennuyeuse tristresse...

L'otnme esgarê qui ne scet où il va fo 175 Estre trop franc et soy fyer...

Avoir toujours ung pie darrière

(cf. Campaux. Villoft, p. 360)

v/o D'une dague forte et ague...


50 LE PARNASSE SATYRIQUE

Qui aultruy hlasnie sans raison

(cf. Bib. nat. ms. fr. 2206. i° 182 7o et Campaux. Villon, p. 358) fo 176 D'un gect de dard, d'une lance asseree...

Les taverniers qui brouillent nostre vin

(Altr. à Villon)

fo 177 Marque loflue gauppe vielle paillarde...

Se sous les draps vous estes blanche ou brune

(lxii) fo 178 Toy qui veulx d'amer (lxiii)

Vo Hemycompains comment amours s'aplicque...

Froyer son trau qui est plus noir que meure

(lxiv) fo 179 De bren de foutre et de sang (lxv) fo 180 Argent prent villes et chasteaulx... Santé jeunesse et paradis

(P. Danthe. cf. ms. fr. 1721. f° 63 ; Joly, L'Epitaphe de Triboulet, Lyon 1867, p. 68). v/o Ung compaignon galingallant . . .

Restoupés car je n'en veiî plus (lxvi) fo 182 Le corps s'en va et le cueurvous demeure foi 82 Vo [Mémento de titres de poésies, parmi lesquels : Putain paillarde, puante, chacieuse. Sotte chanson qui ne figure pas au corps du ms.]


POÈMES



Sans point mentir de mon povre courtault Que j'ay longtemps abrevé froit et chault Et bien souvent logié en froide estable. Le povre, las ! est recreu sur le sable : 5 De servir plus en crouppe ne luy chault.

Las ! je l'ay veu porter la teste hault Et cloquer culz roidement en soursault, Bordez ou non de gueulles ou de sable Sans point mentir.

10 Aspre a esté et vif à ung assault.

Mais maintenant le douloureux marpault Devient rétif, percluz et misérable ; Sy a il dos assés ferme, et bon rable : Mais au travail la puissance luy fault

15 Sans point mentir.

Bib. nat. ms. fr. 1719 P i. — 3. ra^ : chaude. 5. crope II. Mes 12 deuyeut 13 corr : Sy a assez le dos. 14 Mes. f° 80 Vo 6. haulte 12. retiz perculz 13 assez.


54 LE PARNASSE SATYRiaUE


II


A l'appétit d'une putain Fault-il que je mette dehors Ce qui me doibt nourrir le corps Pour ung trou qui n'est jamais plain ?

5 Je tien celuy bien inhumain Qui pour telz faitz fait ces effors A l'appétit [d'une putain]

Pour quoy je concluz pour certain Que par telz tours puans et ors 10 II se rend du nombre des mors ^ Qui veult continuer ce train A l'appétit [d'une putain]

Bib, nat. Ms. fr. 1719. f° i. — 4 jamès. 9. corr. troux. II. se traing. f° 81. 5 celluy. 6. faiz 8 conclu.


DU QUINZIÈME SIÈCLE $$


III


A ce coup est venu le temps Que amours à beaulx deniers contens Qui se soulloient donner, se vendent : Et ceulx qui ce trippot n'entendent 5 Ils pourroient souppirer cent ans.

Tous pateliueurs bien disans N'y font riens s'ilz ne sont payans : De cela il fault qu'ilz entendent A ce coup.

10 Les mignons gorgias tringans, Les courraygeurs bons combatans, Si de ces grains d'or ne despendent, Les dames au croc les vous pendent, Et les font nommer expectans,

15 A ce coup.

Bib. nat. Ms. fr. 1719. f» 3 et 78. — (f" 3). 3 ce soullaint. 5. Il pouuaint. 6. Tans. Dissans. 7. Qui vouldront si. 8. De cella. Qui la tendent. 10. A mignons. 11. (f-^ 3) A courraygeurs. (f' 78) Et tous autres. 12. (f° 78) Se force escus d'or, (f" 3) il ne pendent, 13. crocq. 14. (f-^ 5) Et si font. (f° 78) actendans.


$6 LE PARNASSE SATYRIQUE


IV

Je vouldroye bien faire cela Mais que mon amy me le fist Car j'en feroye mieulx mon prouffit Que quant on me despucela.

5 Je vueil qu'on sache ça et là Que j'ay cueur en amours confît. Je vouldroye bien [faire cela]

Que je sceusse dire : « Holla ! » Comme ung courage desconfit 10 l'aymeroie mieulx qu'on me deffit Qu'il me fut reprouché : velà. Je vouldroye bien fere [cela]

Bib. nat. ms, fr. 1719 f" 3 ^o» — 6. rayé : cueur à mon auautage. 10 j'aymerés 11 qui

Jardin de plaisance, éd. Verard. f° 121. Titre : Autre ronde!, i. Je feroye voulentiers. 2 le me 3. feroies 4 qualors quon 5. Atfin qu'on die 6. j'aye 7. Je feroye etc. 8. hola 9. couraige. 10. j'aimcrois — deffist 11 fust reproché vecz la. 12. Je feroye etc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 57


Ma moricaude, la plus noire Qu'on peult en ce monde sçavoir. Je vous pry, gardez vous d'avoir Ainsi qu'ont ces aultres, la fouere.

Si vous mengés roisin ou poire Cela la vous fera avoir, Ma moricaude.

Ne, s'elle vous prend, d'ung clistoire J'en feray très bien mon debvoir Tant que n'airés besoing d'avoir Ne médecin n'apoticoire, Ma moricaude.


Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 7. — i rayé. : ma. 4, les 5. raisin 7. mouricaude 8 Ne si prenes 9. feroy f°» 106 et 106 */o I. mauricaude. 2. que Ion peult aujourduy sauoir 4 que ont ses. 5 roisins ne. 7 mauricaude. 8 Nés celle 10. Et ne sera besoing 11 n'appoticaire. 12. mau- ricaude.


58 LE PARNASSE SATYRIQUE


VI


Prenés en gré du manche de ma couille Si n'est si gros comme vous vousissés.

Il est tout fait en faczon d'une andouille. Prenés en gré[du manche de ma couille],

5 Puys que souuent ainsi il vous fretouille En vostre trou large par où pissés Prenés en gré.

Bib. nat. ms. fr, 1719 f° 7. — rayé : de ma couille


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 59


VII

L'autrier en chemin rencontray, Ainsi que je chassoie marée Une bourgeoise qui pour vray Cuidoit bien faire la serrée. 5 Si lui dy : « Ma seur, quel derree Portez-vous en vostre pennier ? ■ El respondit à la voilée : « Ce sont les botines Gaultier ! »

— Dame, s'il vous plait, j'essayray 10 S'ilz sont d'entrée assez serrée. »

— Hellas, dit-elle, non feray ; Car à mon mary pas n'agrée : Je seroye par lui dévorée

S'il les vous falloit essayer 1 15 Gardez bien d'agrandir l'entrée : Ce sont les botines Gaultier. »

Bib. nat. ms. fr. 1719. f°' 13, 165 '/o, 166, 166 Vo- f° 165 '/o et 166. — Titre : Balade. — i En mon che- min je rencontray. 2. chassoye. 5. Je luy dis mamye quel desree 7. Elle respond. 8. (f" 13). Se. 9. (f"" 166). plaist j'assayeray. 11. Ha dist elle je n'oseray. 13 deuouree 14 Si les vous couuient assayer. 15 Gardez vous. (f° 13). d'en grandir. 16. Se


60 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

Tout du premier coup y entray Tant estoit l'entrée cavee : A pou que je n'y demouray 20 Tant y fis longue demouree ; Je n'y trouvay fons ne ryvee, Moins qu'en ung houzeau tout entier : Ce fut donc vérité prouvée : Ce sont les botines Gaultier.

25 Prince, ma jambe y fust entrée De plain bont, et sans varier. Je lui dis, quant l'euz essayée : « Ce sont les botines Gaultier.

19. (f° 166) A bien pou que n'y 22 Mains — housel. 24. (f° 15) Se. 25. fut. 27 (f" 166 '/<)) Juy ditz — assayee 28. (f 15) Se. (f° 166 '/o) Gaulthier.


DU aUINZIÈME SIÈCLE 6l


VIII


Vous avés couleur morisque, visage tartarin, Nez de singesse, grant menton barbarin, Front lentilleux, riddé, long et menu, Gras coul rongneux, jaulne vert et velu, S Braz courts et plaz, rude main mal lavée. Qui est celuy dont vous estes amee. Qui a pour luy choisi ung tel déport, Puys qu'à luy estes du tout en tout donnée Il ne luy fault sans plus rien que la mort.

10 Vous ressemblés à ung tonneau de vin. Tant estes gente, gresle par les costés : Et si avés pour charger ung roussin Dedens vo sains tousjours de cher assés. Vos larges rains, qui sont gros et enflés,

15 Si ne sont nulz de fusiaulx soustenuz. Maindres pilliers on a aultres fois veuz

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 14. — 2. Nais. 13. sain 15. nue


62 LE PARNASSE SATYRiaUE

Qui d'ung moustier ont la voulte portée. Ceulx qui vous voient nue et eschevelee Si ont bien cause d'eulx resjouir fort. 20 Qui gist es braz d'une telle pouppee, Il ne luy fault sans plus rien que la mort.

17. voult 18. voist 19. rayé : bien


DU QUINZIÈME SIÈCLE 63


IX


Prenés le cueur de deux totorelles, du malle et de la femelle, et les mectez à seichier, et quant ilz seront presque seichez, prenés ung petit de pouldre blanche et la mectés dessus [et les trem- pez], et les essuyez bien d'ung linge blanc qu'il 5 n'y demeure point de la pouldre blanche, et puis les trempez en vostre sang, de quelque lieu que vous en puissiez avoir, et puis les lessez achever de seichier [ou tout sere sang] et en faictes pouldre quant ilz seront seichiez, et en donnez à

10 boire ou à mengier à une famme, et elle vous amera bien.

Et pour vous faire aussy amer à une famme, prenés les deux couillons d'un coq, et les mectez à seichier, et quant ilz seront presque secs, prenés

15 pareillement de vostre sang et les trempez ung petit, et puis les remectez au souleil et les faictes achever de seichier ; et au bout de huit jours

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 19. (Titre: Pour vous faire aymer aux fammes).

4. et les trempei, addition fautive de la 1. 6, — 7, les- siez achetez 8. sic. 14. says 17. acheues


./


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64 LE PARNASSE SATYRiaUE


mectés [dessus] ung peu de pouldre blanche des- sus, affin qu'ils ne puent, et puis en faictes

20 pouldre et en donnez à boire, et je vous aseure qu'elle vous amera terriblement.

Pour avoir l'amour d'une femme au vray, pre- nez ung gresset vert qui se tient sur les feuilles des arbres et a le ventre blanc, et la metez toute

25 vive en ung pot qui soit pertuisé, et le mectez dedens une formiere et qu'il y demeure tant que les formix l'ayent mengee ; et puis prenés les os et les mectez en eaue courant, et ceux qui cour- ront contremont l'eau sont les bons ; et cet os

30 qui yra contremont l'eau prenés le et le faictes bien pointir, et en picquez vostre famme jusques au sang, et vous tenés seur que vous en joyrés.

Et si vous avez jouy d'une famme et si vous vouliez qu'elle voies ame tousjours bien, prenés

35 la langue d'une arondelle, et la mecte:^ en vostre

bouche aucunes foiz quant vous la beserés, et je

vous asseure qu'^7/^ a ceste propriété qu'elle

n'amera jamais homme plus que vous.

Pour estre amé de tout le monde prenés du

18. dessus, erreur du scribe, 19 aiffin. 27. oax 29 sest os 34 ous mq.

3$. ectei en mq. 36. besseres 37 elle mq. 39. f" 19 Vo


DU QUINZIÈME SIÈCLE 65

.Q sang d'un coullon masle et d'une femelle quant ilz sont en amours, et les meslez ensemble et en escripvés les motz qui s'ensuyvent : -|- HELY + TOT + HELIC + OB et les portez tousjours avec vous. Et est vray et esprové.


66 LE PARNASSE SATYRIQUE


Sans selle ou bast, atout le frain, Avecques mon borgne poulain L'aultrier chevauchoie une muUe, Qui va mieulx quant elle recuUe 5 Que quant elle avance la main.

Elle a l'esperit sy souldain Qu'il ne luy fault paille ne grain, Mais que souvent on la baculle Sans selle.

10 Elle hait le picquer en vain, Mais à la chevaulcher son train Elle ne veult point qu'on l'aculle. Quant on la serre, elle s'aculle Puys sault et poicte comme ung dain

15 Sans selle.

Bib. nat. ms. fr, 1719. f°' 20 '/o, 21 et 8$. — i. f" 20 Vo selle en bast. f" 85 scelle ou bas.— 3. f" 85 cheuau- chay. 5. f° 85 quant on luy haulse. 9 — f" 21 sans selle en bast. f° 85 sans scelle. 14. — f" 21 pette (corr. de poicte) f* 85 Et poit et sault comment


DU aUINZlÈME SIÈCLE 67


XI


Visage de mirouer ardant De rouge alayé sur le noir, Vous faictes bien vostre debvoir D'aller tout le monde lardant.

5 Je croy que vous allez fardant De bon gros bis devers le soir, Visaige [de mirouer ardant]

Se vous n'estes contregardant A vostre fait, sachez de voir 10 Que clicquettes vous fault avoir Avant qu'il soit gueres tardant, Visage [de mirouer ardant]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f» 36.


68 LE PARNASSE SATYRiaUE


XII


Prestez moy encore cela, Je vous pry, ma qui fut pucelle, Se vous vouliez que je plus celle Ce qu'onques homme ne cela.

5 Je suis qui vous despucela,

Et pour tant que n'estes plus celle, Prestez moy [encore cela].

Se quelqu'un une pucelle a En son lict, pourquoy repuc'elle 10 S'el ne veult qu'on la despucelle : Mieulx vauldroit une puce là — Prestez moy [encore cela]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 70-

Jardin de plaisance, éd. Verard. f° 122 '/o- Titre : Autre rondel

Donnez moy encores cela

Si voulez que je plus celle

Je vous pry moy qui fut pucelle

Car jamais nul mieulx ne cela 5 Cil suis — depucella 6. Et pource que 7. Donnez- moy etc. 8. auant quelcun a une pucelle 10. Celle ne 12, Donnez moy etc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 69


XIII


Entre vous qui avez amors A mesdire des povres vis. Vous ferez bien, se m'est advis, D'avoir de conscience remors.

5 Se l'onneur d'autruy avez mors, Jamais ne verrez Dieu au vis Entre vous.

Pour tant cherchez quelque bon mors Qui vous embouche à devys 10 Affin qu'es cieulx soient ravys Voz âmes, mes que soiez mors Entre vous.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f 70. — 10. es sainctz cieulx soiez.


70 LE PARNASSE SATYRiaUE


XIV


Qui vouldra mesdire, mesdie : Je fais la figue aux mesdisans ; Car ains qu'il soit jamais dix ans Je les feray crever d'envye.

5 Et tousjours teray bonne vie, Quiconques en soit desplaisant : Qui vouldra [mesdire, mesdie.]

Pacience est de ma partie Encontre tous mes malvueillans : 10 Je ne compte deux petis blans A eulx, n'a toute leur lignye. Qui vouldra [mesdire, mesdie !]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 74


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 7I


XV


Ou vous m'aymez, ou vous ne m'aymez point : Se vous m'aymez, que ne le dictes vous ? Je suis tout prest de me mectre à genoulx Pour vous servir^ quant vous serez à point.

5 Se ne m'aymez, donnez moi sur ce point Congié de court : je le passeray doulx. Ou vous m'aymez [ou vous ne m'aymez point]

Je vous preste mon corps et mon pourpoint Pour vous couvrir : demandez tous les coups. 10 Et se jamais prunier fut mieulx escoutz Je pers le jeu, se ne vous metz en point. Ou vous m'aymez [ou vous ne m'aymez point].

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 74.


72 LE PARNASSE SATYRIQUE


XVI


Faictes le mieulx que vous pourrez, Quant vous vous trouverez à point. Abatez, ne l'espergnez point, Hardiment partout vous fourrez !

5 S'on se desjoue, vous jourrez :

N'entendez vous point bien ce point ? Faictes le mieulx [que vous pourrez]

Et s'on ne dit mot, sy serrez : Donnez dedens sur ce maijoingt, 10 Tant que l'environ en soit oingt. Et les gros gallemars quarrez Faictes le mieulx [que vous pourrez]

Bib. nat, ms. fr. 1719. f" 74 "/■>• — 5. Se on.


DU aUINZIÈME SIÈCLE 73

XVII

La mercy Dieu, je v}'s toujours, Quelque desplaisir que je porte. Bon vouUoir ma doulleur supporte Mais j'ay passé tous mes bons jours.

5 Sans avoir ayde ne secours

Doulcement mon temps je déporte, La mercy Dieu.

Je n'ay plus que faire d'amours. Désormais ne m'en plaist la sorte, 10 Car quanta moi, j'ay fait mon cours, La mercy Dieu.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 75. — Ce rondeau se trouve à la suite de la ballade Homme failîii, despourveui de raison, signée en acrostiche du nom de Villon et resti- tuée au poète par M. By\'anck. (Spécimen d'un essai cri- tiqtte sur les œuvres de François Villon. — Leyde 1882. p. 217) au dernier feuillet du ms. fr. 835 f° 195 (recueil des œuvres d'Alain Chartier) Cf. aussi l'édition d'Alain Chartier Galiod du Pré. Paris 1529. f° ccccx. « Le rondeau, dit M. Byvanck, n'est pas tout à fait indigne de Villon, quoiqu'il me semble plutôt une copie d'une chanson appartenant au cercle de Charles d'Or- léans. j> — La présence de ce rondeau dans le ms. 1719 au f° 75. après le rondeau de Villon Mort, j'appelle de ta rigueur au î° 71, et parmi des poésies qui pourraient lui être attribuées, ne nous permet pas de le négliger.

(Ms. fr. 833) I vis 3. ms. fr. 1719. Bien.


74 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


XVIII


Tant qu'il souffist j'ay fait cela. Quel besoing est-il que le celle ? On scet que plus ne suis pucelle Passé a longtemps. Mes vesla :

5 Alors qu'on me despucela Je le fis sans bat et sans selle, Tant qu'il suffist.

Toutesfois mon cas on cella. Aussi je valloye estre celle. 10 Maintenant j'ayme la vesselle Et boy jusqu'à dire : HoUa ! Tant qu'il souffist.

Bib. nat. ms, fr. 1719. f" 7$ Vo. 6 bas.


DU (QUINZIÈME SIÈCLE 7$


XIX


Tant qu'il souffist, que veult on mieulx Qu'en ung vert pré tenir sa dame Et sy bien joindre, par mon ame, Qij'on luy face tourner les yeulx.

5 A toutes heures et tous lieux

Qu'on n'espergne traveiller femme Tant qu'il souffit.

Aussi bien, quant nous serons vieulx, Les femmes nous donneront blasme, 10 S'en nostre temps on ne nous clame Confis en amours et joieux Tant qu'il souffit.

Bib. nat. ms. fr. 1719 f°'. 75 '/o et 76.


76 LE PARNASSE SATYRIQUE


XX


Après que m'avez fait arser Par vostre decepvant manière, Me faut à quelque chamberiere Ma povre fortune passer,

5 Pour ce que je ne puis penser D'expédient en la matière Après que m'avez [fait arser]

Ne cuidez-vous point offenser, D'estre tant rebelle et tant fiere 10 Qu'il faille que à quelque loudiere Je voise le ventre pousser, Après que m'avez [fait arser] Par vostre decepvant [manière ?]

Bib. nat. ms. fr. 1719. i" 76.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 77


XXI


Pourtant) se le front vous reluyt Ou qu'ayez la face pollye. Guidez vous de vostre follie En valloir mieulx pour le deduyt ?

5 Par courir de jour et de nuyt Vous estes du tout abolye Pour tant.

Donné avez maint sauf conduyt Lorsque fustes jeune et jolie. 10 Mais le tetin vous a mollie : Homme n'en sera plus seduyt Pour tant.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 76 7»


78 LE PARNASSE SATYRIQUE


XXII


M'appelez vous layde et fardée, Se ung peu la chère me pallist, Et mon visage n'embellist, En doy je estre en ce point lardée ?

5 Autresfoys fut tant souef gardée : Et maintenant on m'abolist. M'appelez vous [layde et fardée ?]

Quant sur une couche cordée En vos bras me tenyés au lit, o Vous y prenyés sy grant deduyt... Et maintenant suis raffardee. M'appelez vous [layde et fardée ?]

Bib. uat. ms. fr. 1719. f" 76 '/o


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 79


XXIII


Vous m'amiez mieulx sain que malade Car quant fortune me court seure Vous ne sçavez où je demeure Pour envoyer vostre embassade.

5 Et lorsque je fus sain et radde, J'avoys nouvelles d'heure en heure. Vous m'amiez [mieulx sain que malade]

Il vous part de courage fade Où amour ne fait son demeure. 10 Mais sachez, avant que je meure, Je me trouveray en brigade. Vous m'aymiez [mieulx sain que malade]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 77. — Ce rondeau a été fait sur la ballade Je vy le temps que aymè j'estoie qui figure au iBême ms. f° 160 ^/o entre deux ballades de François Villon, les Contredits de Franc Gantier et le Problème de Fortune. Cette ballade a été attribuée à Villon par M. Byvanck. (Un poète inconnu de la Société de François Villon. Paris. Champion 1891). Il faut remar- quer la présence de ce rondeau parmi des pièces qu'on pourrait attribuer à Villon. — 6. J'avoye.


80 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

XXIV

Qu'en dictes vous, de ces folz amoureux, Qui toujours sont tristres et douloureux, Tous malcontens (car nul ne s'en contempte) Et ne perdent seullement que l'attente 5 D'estre meschans, cocquins et malheureux.

Ils sont crainctifz, peu hardis et poureux Et ont sans plus acquis ce mal pour eulx : Car aucun bien vers eulx ne se présente ; Qu'en dictes vous ?

10 Et toutesfois sy me semblent heureux

Loyaulx amans, quant ilz sont langoureux, — Pour quelque temps — et puis ont leur entente. Mais aucuns n'ont, pour quelque vent qui vente. Les biens d'amours, ne leur sont plantureux.

1 5 Qu'en dictes vous, [de ces folz amoureux ?]

Bib. nat. ms. fr. f° 77 6177 '/o et n. a. fr. 7559. f 30 '/o- — Ms. fr. 1719 I. ses folz. N, a. fr. 7559 : 4. Hz ne. 6. Deuant leurs dames sont craintifz et pau- reux. 8. Deul et souscy ont tous les jours de rente. 10 et suiv.

Ils sont maigres, pensifz et langoureux Et entre eux il n'en a pas ung heureux Qui parvienne du tout à son entente. Et le surplus à l'oeul on leur présente Bien peu de joye et de doeul plantureux Qu'en dictes vous etc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE


XXV


Plus vous n'aurez mon cueur en garde Une autre sy l'aura que vous ; Gardé me l'avez à rebours : Le feu Saint Anthoine vous arde !

5 Vous serez gouge, quoy qu'il tarde, Comme je vous ay dit toujours. Plus vous n'aurez [mon cueur en garde.]

Enfans qui vont à la moustarde Chantent de vous aux carreffours, 10 Car jamais n'aurez en amours

Honneur ne bruyt, s'on ne vous farde. Plus vous n'aurez [mon cueur en garde]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 79. 2 Vng.


82 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


XXVI


La vo3'ez vous bien, celle noire Qui est assise sur ce banc ? Croyez, si elle a le cul blanc Qu'on peult bien dire qu'elle est vayre.

5 Elle se lairoit en une aire

Chevaulcher pour ung petit blanc. La voyez- vous ?

El ressemble bien à sa mère : Aussi ne peult mentir bon sang. S'on la chevaulche, elle dit franc : « Abrégez, j'ay ailleurs affaire ! » La voyez-vous ?

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 79 Vo


DU dUINZIÈME SIÈCLE 83


xxvu


Ung con sentant le faguenas Vy l'autre jour entre deux draps. Enveloppé pour la gellee. Il avoit la fesse avallee 5 De force d'aller l'entrepas.

De vitz il avoit à plains sacz, De couillons portoit plains carcas, Et sy crioit à gueulle baye Ung con !

10 Fendu estoit de hault en bas ;

Mais, par ma foy, je ne sçay pas Si c'estoit de hache ou d'espee : Car il gectoit sy grant fumée Q.ue c'estoit ung merveilleux cas,

1 5 Ung con.

Bib. nàt. ms. fr. 1719. f° 79 '/„. 12. s'estoit.


84 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


XXVIII


Avant la main je la vous quicte : Elle est trop habile à la luicte A gens qui n'ont pas grant puissance (J'entendz quant au cas de finance) ; 5 Car elle est à prendre trop vitte.

Mille bons motz elle vous gicte, Et baise bien à l'opposite Mais j'enrage quant je avance Avant la main.

10 Plus en mes papiers n'est escripte Et ne fait point la chatemitte, Et prend mieulx que femme de France, Et point n'oubliera ceste chance, Et pour ce je laisse la suicte

15 Avant la main.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 80.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 85


XXIX


Mais est il vray, ma demoiselle, Se vous estiés sans chandelle Dedans la venelle d'un lict, Et vous trouvessiés ung gros vit, 5 Vous crocqueriés ceste groselle ?

Pour avoir de longueur ung pié, Radde comme ung menche d'espié En vostre corps se logeroit. Qu'il vous fauldroit de tel brouoit ! 10 Quel lac à pescher sans fille !

Midieux ! vous estes assez belle ; Mais il me desplaist que estes telle. Maistre et varlet, chacun vous suyt Et puis, quant vous estes en ruyt, 15 Comme ung bouc puez de l'esselle. Mais est-il vray ?

Bib, nat. ms. fr. 1719. f 80 et 80 '/«.


7


LE PARNASSE SATYRIODE


XXX


Fille de péché, vieul peneau, Estes vous si pute à ceste heure Que chacun qui vient vous labeure, Et feust ung ladre ou ung meseau ?

Vous verray-je point au bourdeau Une foys avant que je meure, Fille [de péché, vieul peneau] ?


Puisque vous portez le fourreau Ouvert à chacun vit qui pleure 10 Ne cuidez que après vous je cueure : J'ay ailleurs ypocras pour eau, Fille Lde péché, vieul peneau.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 80 V» - l ^le despeche. 9. ploure.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 87


XXXI


Je n'ayme de vous que le con, La bouche, les piez et les mains, Et environ trois neux de rains Les plus prouchains du crouppion.

5 Cest endroit me semble très bon : Mais le surplus n'est que du mains ; Je n'ayme [de vous que le con.]

Qu'en vouldroit plus ung compaignon ? Je prometz à Dieu et ses sainctz, 10 Mais que vous et moy soyons sainctz, Tousjours seray vostre mignon : Je n'ayme [de vous que le con.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 82 '/o.


88 LÉ PARNASSE SATYRIOUE


XXXII


En ce printemps tant doulx et gracieux, Tout cuer gentil se doibt bien resjouir, Braire, estrader, chanter, danser, ouyr Doulx instrumens et sons armonieux.

5 Est-il plaisir autant sollacieux Qu'en ung pré verd de sa dame jouyr En ce printemps ?

Mourez, foingnars, mourez, faulx envieux, Qu'on vous voye bientost esvanouyr : 10 Car, si voz cueurs deb voient en feu brouyr, Sy aurons nous le plaisir de noz yeulx En ce printemps.

Bib. nat. ms. fr. 1719. i° 83.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE


XXXIII


Faictes vous de la rencherie Maintenant, et l'en vous charie Où l'en veult pour ung petit blanc ? En vosire moullin on meult franc 5 Pour ung pot de bière ensurye.

N'esse pas forte piperie

De bailler de la longuerie

Pour cuider pincher jusqu'au sanc ?

Faites vous [de la rencherie ?]

10 Vrayement, vostre perte parie. Se l'en vous treuve en fouterie, Vous aurez pour couster ung franc Le cul espany sur le banc Pour monstrer vostre mercerie.

15 Faictes vous [de la rencherie?]

Bib. nat. ms.fr. 1719. f° 83 et 83 '/,.


90 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


XXXIV


Tant qu'il souffit je puis bien dire : Apres vous ne vueil plus muser Car je n'y fais riens que me user Plain de mélancolie et d'ire.

5 Et de peur que mon mal n'empire, Adieu, dont sans plus m'abuser Tant qu'il souffit [je puis bien dire.]

Je croy qu'il n'en est pas de pire ; De cela vous puis acuser 10 Sans en riens vous en excuser : Vous m'avez fait trop de martire. Tant qu'il souffist [je puis bien dire :] Apres vous [ne veuil plus muser.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 83 Vo.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 9I


XXXV


Je ne suis plus celluy que je soulloye ; Je congnoys tout, se je me congnoissoye ; Mon savoir est en cuider eschangé ; De mon seul bien je me trouve estrangé, 5 J'ay plus d'ehen que celluy qui se noyé.

Qui me fendroit les pies comme à une oye Et me mectroit en ung pré, je pestroye. Puis que Danger et Reffus m'ont rangé. Je ne suis plus [celluy que je soulloye.

10 Se loyaulté, dont j'ay suyvy la voye Vers moy de bref bon reconfort n'envoyé Soyés tout seur que je suis vendangé : Car je me treuve en si bref temps changé Qu'en plain chemin en midi me fourvoyé.

15 Je ne suis plus [celluy que je soulloye.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 84 V». — 4. treuve eschangé. 8. rongé, 12. seul.


92 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


XXXVI


Rien que cela ne vueil avoir ; Mais que une fois y puisse actaindre, C'est assez pour mes maulx estaindre, Vous le povez assez savoir. / 5 Faictes doncques vostre debvoir

De le me prester sans plus craindre Rien que cela.

Amour me veult à ce mouvoir ; Penser à vous m'y fait contraindre. 10 Se entre mes bras vous peusse estraindre, Me souffiroit, sans autre avoir, Rien que cela.

Bib, uat. ms. fr. 1719. f° 85 V»« 


DU QUINZIÈME SIÈCLE 93


xxxvn


Tant qu'il souffit j'ay actendu. Ne vous doibt-il pas bien suffire ? Autresfois ne m'eussez sceu fuyre ; Mais je y veulx venir en temps deu.

5 Alors qu'il n'y a riens tendu

Vous venez pour me desconfire. Tant qu'il souffit [j'ay actendu.]

Se g'y ay assez entendu : Et la lance au poing le viens dire, 10 Vous me ferez enrager d'ire Se vostre corps n'est estendu. Tant qu'il souffit [j'ay actendu.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 85 '/o. — 8. assez actendu.


94 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


XXXVIII


Quelque povre homme que je soye Se ma dame tenir povoye Entre mes bras, dedens ung lit, J'abandonne qu'on me pendist 5 Si bien tost sa grâce n'avoye.

Mes cinq sens je travailleroye Par tel estât que je feroye La plus part de son appétit, Quelque povre homme [que je soye.]

10 S'elle a challeur, je l'estaindroye ;

S'elle a froit, je l'eschaufferoye

Par ung très gracieux delict.

Je sçay où le mal d'amours gist

Aussi bien que nul que je voye, 15 [Quelque povre homme que je soye.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 86 '/o- — 6. rayé : cens. 10. Celle. II. Celle. 15. mq.


DU aUINZlÈME SIÈCLE 95


XXXIX


Chose qui soit vous ne m'avez mandé Depuis le temps de mon adversité. Et si sçciy bien que on m'a recité Je ne sçay quoy sans l'avoir demandé.

5 A vous me suys cent foys recommandé Mais je ne sçay de vostre voulenté Chose qui soit.

Sy vous m'eussiez mandé ou commandé Chose qui soit, croyez de vérité 10 Je l'eusse fait, et joyeux eusse esté : Je n'ay rien fait pour estre retardé. Chose qui soit.

Bib. nat. ms. fr. 17 19. f°' 88 '/» et 89. — 11. rayé Je ne sçay quoy vous en a retardé.


96 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


XL


Je meurs de soif auprès de la fontaine, Tremblant de froit au feu des amoureux Et soeuffre fain prez morceaulx savoureux Dont chacun jour voy l'escuelle plaine.

5 Ma fièvre croist de sepmaine en sepmaine, En me faisant du mal très dangereux, Je meurs de soif [auprès de la fontaine.]

C'est grant pitié : la medicine humaine, Qui peult garir mon mal tant rigoureux, 10 Fault au besoing : dont je suis douloureux, En languissant en sy très dure paine. Je meurs de soif [auprès de la fontaine,] Tremblant de froit [au feu des amoureux.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 89. — 8. Ce grant.


DU aUINZIÈME SIÈCLE 97


xu


Et on vous le fera, fera, On fera la fièvre quartaine Qui vous puisse serrer la vaine Et à cellui qui ce fera.

5 Et puis, quant on vous en prira,

Vous serez en vostre sepmaine. Et on vous le fera, [fera.]

Quelque gallant s'y fourrera Qui sera de Metz, en Lourraine, 10 Qui en aura la boce en l'ayne :

Et velà qu'il y gaignera. Et on vous le fera, [fera ]

Bib. nat. ms. 1719. f" 94. — 4. qui se.


98 LE PARNASSE SATYRiaUE


XLII


Quant ce viendra que nous assembleron, Ma dame et moy, et priveement seron En sa chambre où nous debvons gésir, Est-il possible avoir plus grant plaisir 5 En ce monde que tous deux nous auron ?

Toute la nuyt d'amours deviseron Et de ses biens les meilleurs choisiron, Car adoncques auron nous beau choisir Quant ce vendra.

10 Maulgrc jaloux nous nous en aiseron, Par bonne amour l'un l'autre baiseron, Et puis après, se nous avons loisir Et nous sommes assailliz de désir, Or devinez que c'est que nous feron,

15 Quant ce vendra ?

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 96. — i. quant se. 4. dauoir. 9. Quant se. 12. on auon. 14. corr : A en Or. 15. Quant se.


DU QUINZIEME SIECLE 99


XLIII


La voyez-vous bien, ceste-là ? Je prens sur Dieu et sur mon ame Que c'est la plus tristresse femme Que oncques sur deux piez alla.

S El veult chacun entretenir

De son beau langage, sans plus : Je sçay bien à quoy m'en tenir — Par Dieu ! el ne m'en fera plus.

De son amour je dy : holà ! 10 Car el ne sera plus ma dame,

Et bien le scet, par Nostre Dame ! Longtemps a qu'à moy ne parla. La voyez-vous bien ?

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 106 '/». — $• EUe. lo. Elle.


lOO LE PARNASSE SATYRIQ.UE


XLIV


Mon mignon, mon gentil varlet, Gressez moy bien ma vielle bote Et secouez ma vielle cotte Et le tour ne sera pas let.

5 Et pour jouer au redoublet Prenez le ventre de Charlote, Mon mignon.

Il est jaune, ridé, mouUet ; Comme ung vieil cuyr tenné ribotte ; 10 Pour tant, s'elle fait la mygnotte, Par ma foy, son cas n'est pas net. Mon mignon.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f» m '/». — 2 me. [Cette pièce, qui se trouve à la suite de deux rondeaux de Henri Baude publiés par Quicherat (Les Vers de maître Henri Baude, Paris, 1856, pp. 40 et 41), doit sans doute lui être attribuée].


DU aUINZIÈME SIÈCLE lOI


XLV


Femme de bien, s'il en est point au monde, Commune à tous, tenant la Table ronde A tous foulteurs qui ont vit à commande. Disant : « Foultez, car je le vous commande ! 5 « Sy nul s'espergne, le dyable le confonde !

« Je vueil très bien que mon grant con on sonde « D'un grant vit d'asne, affin que tousjours fonde « Foultre en mon corps ; car c'est ce que demande a Femme de bien.

10 « L'on jugeroit à veoir à ma faconde « Que je seroye à merveille parfonde. « Taster y fault : car en foultant j'enmende « Jusques au fons ; nul n'en paye l'amende. « Ainsi je suis sans per et sans seconde

15 (f Femme de bien. »

Bib. nat. ms. fr. 1719. f°^ m Vo et 112. — 11. seroyes. 12. amende (?). 14. corr : sen — sen. [Cette pièce qui suit le rondeau Mon mignon, attribuable à Henri Baude, est évidemment la parodie du rondeau qu'on lit au f° 109 '/o du même ms. (V. note.)


102 LE PARNASSE SATYRICIDE


XLVI


En voyant sa dame au matin Près du feu où elle se lace, Où est lé cueur qui jà se lasse De regarder son beau tètiti ?

5 Alors se dit maint bon tatin

Quant on s'entretient face à face En voyant [sa dame au matin.]

En ung beau corset de satin Quant on la tient et on l'embrasse, 10 C'est ce qui tout ennuy efface,

Maulgré faulx Dangier, le mastin, En voyant [sa dame au matin.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 113. — 2. lassé. 11. matin.


DU aUINZlÈME SIÈCLE IO3


XLVII


Qu'en ont afaire Mallebouche, Maulvais bec et langue legiere, S'aucuns sont joieux et font chère Quant ce n'est de rien qui leur touche ?

5 S'on rit, s'on chante, s'on se couche, S'on va, s'on vient, n'avant, n'arriére, Qu'en ont affaire [Mallebouche, Maulvais bec et langue legiere ?]

Il fauldroit donc, comme une souche, 10 Estre reclus en sa tesniere

S'on s'esbat par bonne manière. Mais qu'il n'y ait mal ne reprouche ? Qu'en ont affaire [Mallebouche, Maulvais bec et langue legiere ?]

Bib. nat. ms. fr. 1719. £"* 115 Vo et 114. — 4. se. leur corr. de les. 7. ont corr. de a. 13. ont corr. de a.


104 LE PARNASSE SATYRIQUE


^.^


XLVIII

Povre cueur, de tous poins esperdu, Tu es trahi et faulcement vendu. Ne congnois-tu qu'on ne veult nullement Fors te faindre ung entretenement 5 Et tu demeures par le bec pendu ?

Demonstré as ta puissance et valleur, Ta loyaulté, tout ce que peulx avoir ; Point ne congnoys que plus en ayes grâce.

Je te le dy, et bien te fais savoir 10 Qu'on n'estudie fors qu'à te decepvoir. Déporte toy, cherche qui mieulx te face.

Tu as longuement mercy actendu Et tant souffert que l'en t'eust entendu, Qui t'eust voullu aymer aucunement. 15 Penses-y bien : tu verras clerement

Que mal pour bien partout on t'a rendu, Povre cueur !

Bib. nat. ms. fr. 1719. f* 114 et 114 7o. — S- bec la pendu. 10. estude.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 10 5


XLIX


Dictes le moy : qui m'a donné le bont En vostre endroit, sans desserte nez une ? Par vostre foy, ne fut-ce pas fortune Ou peu d'arrest, que pluseurs femmes ont ?

5 Vous ay-je fait comme les autres font ? Si je vous fis jamais faulte aucune, Dictes le moy.

Tant va le pot souvent à l'eau qu'il rompt. Vous estes trop en ce cas importune 10 D'ainsi changer plus souvent que la lune. due pensez-vous que les gens en diront, Dictes le moy ?

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 114 '/o et 115. — ^. fust se. 8. l'eau qui. 10. chancher.


I06 LE PARNASSE SATYRIQUE


Je ne me puis veoir à mon aise ; Je ne voys chose qui me plaise : J'ay ung mal, des autres le pire, Qui tous les jours croist et empire ; 5 Je ne sçay à qui je complaise.

Je me courroulce, je m'appaise, Et en parlant fault que me taise ; Je me plains, je ris, je souppire, Je ne me puis [veoir à mon aise.]

10 Je hay ce que fault que je baise

J'ayme à qui fault que je desplaise ; Je meurs d'ennuy, de dueil et d'ire. Et n'ose ne monstrer ne dire La moittié de mon gref malaise

15 Je ne me puis [veoir à mon aise.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 116 et I16 '/o- — 13. n'oses.


DU QUINZIÈME SIÈCLE IO7


u


En actendant de vous secours, Je ne soustiens ne plains ne plours ; Je n*ay espoir qui me conforte : Je porte doulleur trop plus forte 5 Que nul, tant soit ravy d'amours.

Je vois, je viens, je saulx, je cours. Je fais guect en chambres et tours ; Incessamment piétonne et trotte En actendant.

10 Je n'ay repos ne plus q'un ours ; J'espye par les carrefours, Je suis crotté d'un pié de crotte, Je suis contrainct de changer cotte, Pour ce qu'on me voit tous les jours

15 En actendant.


Bib.


nat. ms. fr. T719. f 116 '/o- — 7- le guect (rayé).


pictonne. 10. en plus.


I08 LE PARNASSE SATYRIQDE



Hanter ne puis chieux la mynonne Où voulentiers prendroye deduyt. Pourquoy ? Pour ce qu'elle me fuyt. La raison y est assez bonne.

5 Car j'apparçoy qu'on m'abandonne Et que mon amour ne luy duyt. Hanter ne puis [chieux la mynonne.]

Souvent entre gens la blasonne Et dis d'elle que c'est tout bruyt. 10 Mes veslà : fortune me nuyt.

Aussi son frès maintien m'estonne. Hanter ne puis [chieux la mynonne.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. (° 117. — 9. ditz.


DU dUINZIÈME SIÈCLE 109


un


Se vous vouliez que je vous face Cela (vous me entendez bien), Vous ne sentistes oncques rien Qui sy grant bien au cueur vous face.

5 Je vous esclarciray la face De cela, bien seur je me tien, Se vous vouliez.

N'ayez pas peur que mal vous face : Car je suis bon sirurgien ; 10 Et quant aurez sentu ce bien,

Je vous diray : « Bon preu vous face, « Se vous vouliez. »

Bib. nat. ms. fr. 1719. {° 117 et 117 '/o. - rayé.


IIO LE PARNASSE SATYRIQDE


uv


N'est-ce pas pour rire son saoul D'ouyr chanter emmy la rue, Prier celle qu'on a, toute nue, En ses bras couché, blanc et moul,

5 Et qui dance au son de ce foui Qui la chante, ainsi qu'on se jue, N'est-ce pas [pour rire son saoul ?]

Sy est, foy que doy à Saint Poul 1 Nous sommes bien ; ma dame sue, 10 Et ce povre amoureux se tue,

Tandis que autruy luy sault au coul. N'est-ce pas pour rire [son saoul ?]

Bib. nat. ms. fr. 1719, f^* 118 Vc — i- N'esse, 4. corr. de mol. 5. corr. de fol. 6. N'esse. 8. corr. de Pol. 10. Et se. II. corr. de col. 12. N'esse.


DU aVINZIEME SIECLE


Vi


J'ay vestu ma robbe à l'envers ; Je ris des yeulx, et mon cueur pleure, Et mon triste penser labeure, De mon semblant le droit revers.

5 Je racorapte ryraes et vers,

Je rys et m'esbas à toute heure : J'ay vestu ma robbe [à l'envers.J

Mes maulx sont mortelz et divers, Et n'est riens en quoy je m'asseure. 10 Prier n'ose qu'on me sequeure Pour doubte d'estre descouvers. J'ay vestu ma robbe à l'envers.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 119.


112 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


LVI

De ma dame ne dy nul bien :

Car quant vers elle vois ou vien, Et je luy compte mon martire, Elle se prent alors à rire 5 Et jure Dieu qu'el n'en croit rien.

Mais quel grant diable la conseille ? Quant je luy dy mon fait au plain, Elle me fait la sourde oreille Ou tourne ailleurs la truie au fain.

10 Elle fait mal, veu qu'el scet bien

Que cueur et corps et tout est sien. Pardieu, se je l'osoye dire, Elle est des maulvaises la pire, Saulvé son honneur et le mien.

15 De ma dame [ne dy nul bien.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f*' 54 et 123. — 2. voy. 5. croist. 7. Car quant luys dis mon cas à. 9. Ou treuue ailleurs atruie au sain. 13. mauuaise.

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 86 '/o. Titre : Autre rondel. — 5. Elle. 6. Et qui grant. lo. Elle. 13. EUest — mauluais.


DU QUINZIEME SIECLE II3


LVII


Se je porte à ma devise coac, Et que d'amours je frappe sur le pec, Et je despens tous les jors ung patac, Et se je suis fetis comme ung gros bec, 5 Ce sont amours qui par hic et par hec La4eur mercy m'ont sy bien pris au bruyc, Que j'ayme et sers la belle rie à rie, Qui mieulx me tient que à cord ne qu'à erocq, Et va tousjours hantant de blic en bloc. 10 Oncques n'oystes ung si terrible hue. Amours, amours, benoist soit ton afroc ! S'il n'y a gaing, au moins y a il plue.

Elle a le corps aussy uny qu'un sac, Et a le cul aussi plat comme ung hec, 15 Dedens son sain a des tripes plain bac, Et a la barbe longue comme ung Grec.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 147 et 147 '/o- — 12. asroc. 15. plain sac.

Bib. de Stockholm, ms. lui. f° 29. — Cf. Byvanck. Essai sur le Petit Testament, p. 50. Leyde 1883. — Ste- phens. Cat. des ms. de Stockholm, 1847, p. 163.

8


114 LE PARNASSE SATYRIQUE

Amy son trou se mucheroit l'espec : Car il est fait et de houe et de pic. Entre ses jambes a le chancre et le fie : ao L'on en feroit morceaulx de haricoc.

A les yeulx vers comme ung moyne le froc. Pour ce je di... prince ou duc En doibt estre content sur l'escaboc : S'il n'y a gaing au moins y a il plue.

25 Puis se rebrasse jusque amy l'estomac, Et voit son cuir d'escaloffes tout blec ; Puis va pisser ung grant desrlvé flac, Aussi fin cler comme l'eaue de rebec. Il me souvyent d'un visage ou d'un bec.

30 A ung vent sauge qui pust comme l'astic ; Quant elle a soif, la geulle baye à clic, Et vous y verse de servoise un^ plain broc ; Puis poist et roust et dit : « Eschic à roc, Beau doulx amy, ennuyt m'aurez au juc

35. rebasse. 30. sic.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 115


LVIII


Ung jour pouf prendre ma plaisance Soubz Cupîdo et sa banyere Allay veoir de ma congnoissance Quelque mignonne chamberiere. 5 Elle m'aymoit d'amour entière. Mais, à lever ung gros chouquet, Me fist choir en la cave arrière : Ce fut bien la pitié Fouquet.

Lors sans sens et sans contenance 10 Je m'escriay à voix planiere :

Et ceste mygnonne s'avance

De venir à moy sans lumyere,

Et me contrainct ceste ouvrière

De lui relyer son bacquet. 15 Je n'en sceuz trouver la manière :

Ce fut bien la pitié Foucquet.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 162 '/„ et 163. — 10. planie. 13. contraingnist.


Il6 LE PARNASSE SATYRiaUE

Ce non obstant mon impuissance De le rabiller je me ingère, Guidant de nul avoir nuysance. 20 Mais ceste paillarde loudiere Destouppa ung baril de bière Dont son maistre perdist l'acquest, Qui me mouilla chausse et brayere Ce fut bien la pitié Foucquet.

25 Prince, au partir feismes la chère. Mais sans faire plus de caquet, Là je perdis ma gibessiere : Ce fut bien la pitié Foucquet.


DU aUINZIÈME SIÈCLE II7


LIX

Il est certain q'un jour de la sepmaine M'est advenu très merveilleuse chose : Car j'estoye seul o la plus souveraine Entre deux draps sentans lavende et rose, 5 Couché tout nu ; mais quant je l'euz enclose Entre mes bras, trop me fut chose amere Quant el me dit en langage par glose : Tenez vous coy : j'appelleray ma mère.

Quant je l'ouys, mouh fus esmerveillé 10 Que envers moy elle es toit sy sauvaige. Riens ne me dist tant que je fus couché : Advis m'estoit qu'elle faisoit la sage. Mais j'apparceu pardessus son visage Lermes courans en diverse manière, 15 Disant tousjours tout bas en son langage : Tenez vous coy : j'appelleray ma mère.

Bib, nat. ms. fr. 1719. f° 163 et 163 Vc — Titre : Balade. 7. elle. 8, quoy. 9. l'ouy.

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 201. Titre : Autre balade. 3. Que j'estoye. 4. sentant. 5. nud. 6. me fist. 7. elle dist à la fin et par close. 9. fuz esmerveillez. 10. Et qu'envers — elle fut. 11. Mais riens ne dist tant que fusmes couchez. 13. Quant j'apperceuz que dessus. 14. couroient en diverses manières.


Il8 LE PARNASSE SATYRiaUE

Quant mon voulloir fut fait et accomply, Pour ceste heure fut la chose parfaicte. J'en euz le cueur de grant joye remply: 20 Car je vy bien que la chose luy haicte. Lors la baisay à sa doulce bouchette, Dont en riant me faisoit bonne chère, Et ne dist plus qu'en ce je me remecte : Tenez vous coy, j'appelleray ma mère.

25 Prince d'amours, sy belle godinette, Gente de corps, avecquez beau viaire. Ne doibt pas dire, tant soit orguilleusette : . Tenez vous coy, j'appelleray ma mère.

Ms. 1719. — 24. quoy. 28. quoy.

Jardin de Plaisance. 18. Pour celle fois est la. 20. viz — haitte. 21. baisay en. 22. belle chiere. 23. plus ce que je vous répète. 24. C03' etc. 25. si. 26. auecques. 27. doit — orguillousette. 28. coy etc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE II9


LX


J'ay bien esté longuement amoureux : Aussi estoit ma dame gente çt belle ; Mes au premier de l'amour de nouz deux, Trop bien je sceuz qu'el n'estoit pas pucelle. 5 Hanté avoit cbieux quelque mgcquerelle En mainct bourdeau, et en bas et en hault ; Esté avoit avec mainct beau ribault Dont je l'en ay par mainctes fois reprise. Mais à présent de tout ce ne me chault : 10 Le cul est sien : face en à sa guise.

Elle a tant fait que j'ay esté honteux De son estât et mis à sa çordelle, Trop bien tiré, et cuidoye estre seulx A son amour quant je fus amy d'elle.

15 Et me disoit que pour quelque nouvelle Que l'en luy dist, ne me feroit deffault. Mais puisqu'ainsy endurer le me fault, Puis qu'elle s'est ainsi à chacun mise, Foulte qui peult ! Le courouh rien n'y vault.

20 Le cul est sien : face en à sa guise.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f"' 167, 167 '/«, 168. — 3. noz. 8. reprinse. 16. inq ne.


120 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

J'aymeroye mieulx estre borgne ou boiteux Que à jamais retournasse vers elle : Car la retraire ne pourroient tous ceulx Qui sont d'icy jusques à la Rochelle.

25 II luy convient tous les jours char nouvelle Pour refifreschir le cul qu'elle a sy chault. S'elle peust faire ressusciter Michault Qui la foutist très bien à sa devise ! D'elle on se lasse ; plus à ame n'en chault.

30 Le cul est sien : face en à sa guise.

Prince, s'el fait souvent maint menu sault Pour soy faire rebrasser sa chemise, Elle est commune - au mains bien peu s'en fault. Le cul est sien : face en à sa guise.

22. retournasses. 31. cel.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 121


L^I


Ung cuisinier qui veult dames servir Fault qu'il soit prompt, diligent, non pas nice, De loyaument entendre et assouvir Ce qu'il leur fault, et viande propice. 5 Car l'une veult mengier d'une saulchisse, L'aultre boudins rôtis sur les charbons, Et l'autre veult mengier pour son service Ung pié d'andouille entre les deux jambons.

Et pour ce fault gouverner et tenir 10 Le cuisinier sagement, quoy qu'il puisse, De demander souvent et enquérir Aux damoiselles du mengier la police, Disant ainsi : « Vouliez vous qu'on rôtisse Pour le soupper ou perdris ou pingons ? 1 5 — Nous aymons mieulx, respond une nourrice, Ung pié d'andouille entre les deux jambons.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 168 et 168 '/o-


122 LE PARNASSP SATYRIQUE

Le cuisinier, pour en cuyder jouyr, Leur fist tantost ung grant brouet d'espice Et meist dedens, pour leurs cueurs resjouyr, 20 Chucre, safren, canelle et rigolice.

Se dist l'une : o Je n'ay point la jaunice

Et ne veult point de brouetz, tant soient bons,

Mais seullement, qui touche ton office,

Ung pié d'andouille entre les deux jambons. »

25 Prince, du tout je renonce à l'office, Et vous voyez apparentes raisons : Car trop souvent fauldroit que je fournisse Ung pié d'andouille entre les deux jambons.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 123

LXII

Marque bffue, gauppe, vieille paillarde,

Refus de ceulx qui gisent en clappier,

Qui par chemin faictes la papelarde,

Et en tous lieux, pour duppes espier, 5 II fauldroit bien une main de papier

Pour mectre au long la généalogie,

Vostre renom et la très orde vie

De vous, bourgolse au cabas reparé !

Qui vous mectroit le cul à l'esparé 10 Pour bien sçavoir en quel point est la hu[ne]

En sçavent bien sans fere longue...

Se soubz les draps vous estes blanch[e ou brune]

Quant l'on vous voyt marcher,..

En pourluant vostre viel bren à chi[er], 15 Que dit-on : « Quoy, qui est ceste coquarde

Qui se pourgaulde par les rues ainsi cher ? »

Vostre cul n'est ne de fer ne d'acher :

Il en est fait, il ne rend plus que lye ;

Car vostre fesse est sy fort amolye 20 De baculer ce poictron essoré.

Qu'un viel bordeau seroit bien estoré

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 177. — 11. lacune. 13. lacune.


124 LE PARNASSE SATYRIQJJE

De vostre corps pour servir la commune.

On en feroit ung beau conte doré,

Se soubz les draps vous estes blanche ou brune.

25 Vostre langue picque comme laisarde, Et sault ung vent de vostre cul broudier Qui put plus fort que pouldre de bonbarde. Rien ne vallés que pour ung ort loudier Qui vous estalle vostre breneux dadier.

30 Ne soyés jà pour autres gens jolye : Vostre bon bruict, je le vous certiffie, Ne pourroit estre en bordel esgaré. Car vostre bac est tousjours desmaré A tous passans, feussent de Pampelune.

35 [Q.]ue dirai-je de vostre corpore.

Se soubz les draps vous estes blanche ou brune ?

Prince, duquel, infâme dissolute. Nommée serés par nom plus pute, (Car vous avez sur toutes clicqueté 40 Vostre vieil trou qui ne vault une prune,) Savoir le doit qui nouveau l'a hurté. Se soubz les draps vous estes blanche ou brune.

23. compte. 33. dira-ge. 38. plume.


DU dUINZIÈME SIÈCLE 125


LXIII

Toy qui veulx d'amer Faire l'entreprise. Se veulz entamer Celle qu'as requise, 5 Tant qu'el soit esprise

De faire cela, Pour première prise, Abas la, fouz la.

Sans planter, ruser, 10 Joue de main mise.

Mieulx pourrois user

Une pierre brise.

Que l'avoir conquise,

Se force n'y va. 15 Se veulx qu'on te prise,

Abas la, fouz la.

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 178. — 2. l'entreprinse. 3. tu peulx. 4. ou a hantize. 5. elle soit enprise. 7. prinse. 8. abat — fou. 9. planter jouer, 10. te fault de. II. tu pourres. 12. pièce. 13. de l'auoir. 14. n'y a. 15. Pour première prinse. 16. abat — fou.

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f" 113. Titre : Autre rondel. 3. Se peuz. 5. surprise. 8. fou la. 9. plante.

10. jouer. II. pourroit. 16. fou la.

Bib. nat. ms. fr. 2575. f"" 131 '/,. — i. veulz. 4. telle ou a hantize. 5. que soit. 8. foula. 9. plante. 10. maint.

11. porrois. 12. bize, 13. que l'eusse. 15. Fais tant qu'on te prize.


126 LE PARNASSE SATYRIOUE

S'elle veult pleurer Ung peu, par faintise, Ne la laisse aller 20 Par ta conardise ;

Lieve sa chemise, Et tiens ce nota : Puisqu'elle est surprise, Abas la, fouz la.

25 Prince, d'eSt la guise :

Quant l'heure viendra, Soit droicte ou assise Abas la, fouz la.

Ms. fr. 1719. — 18. pour. 19. laisser. 20. couardise. 22. tient, 24. mq. 26. leure vendra. 28. abat fou.

Jardin de Plaisance. 20. couardise. 22. maintien. 25. Pour première prinse. 24 et 28. fou.

Ms. fr. 2575. 17. plourer. 20. cornadise. 22. tient se mota. 25. soupprise. 24, fouz là, 25, laguiz. 26. sitost qu'on vient là. 27. droite — ■ assiîé.

Cf. Bib. de Stockholm, ms. lui, f"' 20. Tour ahatre une gouge fine (Byvanck. — Essai sur le Petit Testament, p. 49. Leyde, 1883). — Stephens. Cat. des ms. de Stockholm, 1847, p. 163.


DU QUINZIEME SIECLE llj


LXIV


Hemy, compains, comment amours s'aplicque ! Eiz en men ceur, qui de trop bucquier locque, Cest pour Cuaignon, qui n'est belle ne fricque, Ains est bochue, et des deux jambes clocque. 5 J'en suy sy prins que ne sçay que je face. Quant je raouet sa reguignye face, Et je rouarde la trappaude enfroignie, Elle me saime sy très fort engaignye, Qu'é toudys paour qu'elle me queure seure. 10 Pour cheu me fault, pour eschever meslee, Froyer son trau^ qui est plus noir que meure.

[L]ors je luy tappe, inte le tambrelicque, Ens le poictron men amoureuse brocque. Mais de tout cheu elle me fait le nique,

Bib. nat. ms. fr. 1719. f" 178 "!„.


V


128 LE «ARNASSE SATYRIQUE

1 5 Cuydans toudis que d'elle je my mocque. Lors je suis suer et elle my racache De son brodier qui sant orde fumache. Puis, quant elle est de me queue esmoucquiee, Se panche sent le trippe rescauffee,

20 Et dit : Compains, que je monte desseure ! » Ainsi me fault comme s'est desrenee Froyer son treu qui est plus noir que meure.

Puis quant (el) voit que sy fort li berlique, Et nos brodiers sonnent hault comme clocque,

25 Elle my donne ung morcel de flammicque Et de bodin, qui est deles chy pocque, Et dyt : « Mygnen, je sens en me crevache Qui le fauldra reffaire cop à cache. » Puis me rassault celle vielle enfum...ie

30 Et me brandist sur ce panche pe

Disant : « Compains, tappes en a ceste he[ure] ! » Donq suis contrains, comme cose jurée, Froyer son trau qui est plus noir [que meure.]

Prinche, tant fut che g'rant lai

35 Chen bruar bouatier de me clocqu[e].....

Qu'elle me dist : a Compains, Dieu te s[equeure] !

21. c'est. 25. e/ mq.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 129


« Se tez haitiez, revyens la matinée

« Froyer sen trau qui est plus noir [que meure]. >

[Prinche paillart, quant j'eubz ainsi macq

40 De chen wrancel une grande gueullee

Je desmygnyay sur cen groing tau en l'eure,

Et se juray que n'iroie de l'année

Froyer son treu qui est plus noir que meure.]

58. Lire : men trau. 39. Second envoi.


130 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


LXV


De bren, de foutre et de sang

J'ay ma chemise gatee

Y en a}' honny no banc

De bren [de foutre et de sang.]

) Il (me) semble voir ung chanc

De mon crapault con quant il baye. De bren [de foutre et de sang J'ay ma chemise gatee.]

Bib. nat. ms. fr. 1719. f 179.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I3I


LXVI


Quant de foutre me souvyent ... me landye ce debave ... om que paulmee j'en dément, Quant de foutre [me souvyent].

Et du foutre qui en vient Mon puant poictron se lave Quant de foutre [me souvyent].

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 179.


132 LE PARNASSE SATYRIQUE


LXVII

Ung compaignon galin gallant A une fillete jolye Trouvay en ung celier parlant — Et si ne les y queroye mye. 5 Ne sçay que font, je vous affye : Mais le compains disoit : « Sus, sus, [Vostre] tonneau ne sent que lye : [Resto]upés, car je n'en veil plus. »

« [Le] treu du tonneau est trop grant, » 10 Dit le compains, « pour une fye.

« Qui le vous percha sy avant

« Petit vous fist de courtoisie. »

— Hé, laissés m'en paix, je vous prye, »

Dit-elle, « je vous ai vaincu : 15 a Q.ui m'ameroit ne diroit mye :

« Restoupés, car je n'en veil plus. »

Elle respond, ainsi disant : (( Che avez fait, je vous affye,

Bib. nat. ms. fr. 1719. f° 180 V». — 4- ne ly es. 7. Vostre niq. 8. resta mq. 13. me en. 14. vous a.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 133

« Qui l'avés troublé en hochant. 20 « Actendés qu'il se raclerchye. a Se en tirés pinte et demye « Maintenant et jà le sourplus... » — « Non feray, par Saincte Marie ; « Restoupés, car je n'en veil plus.

25 Prinche, regardés rusterie Du galin gallant et reff]^us], Disant : « Le baril sent [la lye], « Restoupés, car je n'en veil plus. »

19. holchant. 21. S'en. 26. us mq. 27. la lye mq.


134 LE PARNASSE SATYRiaOE


LXVIII


Face meselle, atout teste tengneuse, Yeux renversez et le menton rongneux, Les dens puans, la narine morveuse, Le col flestry, langaige desdaigneux, 5 Le sain ridé plus que tripe de baque Porte la dame en qui mon cuer se flaque, Et s'est encor maistraisse du bordel, Si m'est adviz que roy suis, par Saint Jaque, Quant je me puis logier en son hostel.

10 Car quant je suis empres sa pel raffleuse Et je remir son visage anguoisseux, La puanteur de sa char velimeuse Me fait avoir maint baisier savoureux.

Bib. nat. ms. fr. n. a. 4237. (cnv. de l'année 141 5. — Décrit au catal. Amb. Firmin Didot. 1881). Titre au f° 16. Une Sote 'Balade, f" 16 '/„. — i. L'enlumineur a par erreur tracé un S (Sace) ; mais le copiste avait indi- qué en marge la minuscule f (face). Cf. des confusions analogues au f 5 Car pour Par ; f° 19 ^U Marcisus pour Narcisus.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE I35

Mais quant à droit son ort pertuis ne plaque 1 5 Elle me fiert sur le chief d'une maque Et je li dis : « Suer, tu faiz bien et bel ! » Ainsi convient que d'amour la raplaque Quant je me puis logier en son hostel.

Or suis pour li en doubte merveilleuse : 20 Car prez de là demeure un faulz boiteux Qui amer vuelt madame la breneuse. Et si scet bien que j'en suis convoyteux. Mais, se li treuve, il en ara tel claque Que par santé ne verra jà la Pasque ! 25 Et si pendray à mon cul un coutel,

S'en deffendray le doulz corps dame Jaque Quant je me puis logier en son hostel.

Princes du Puy, quant ma dame s'endraque Et soullie est en fangier ou en flaque, 30 Je veulz gésir aussi loings de sa pel C'on met harens dedens un baril caque Quant je me puis logier en son hostel.


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136 LE PARNASSE SATYRiaUE

LXIX

S'on ne me puet ou de taille ou d'estoc Mettre à exsil tout con sy eureux, Je suiz d'amours com chilz qui sa paste a Toute pestrie, et puiz si chiet ly fours. 5 Car sanne et point je ne ly puiz celer : Chascun le scet en trestoute no rue. Or escoutez le grant eur de my : Devant ersoir ma dame alay veoir. Mais aussitost qu'elle me vit venir 10 Elle me dit : a Retourne, va ta voie. »

Quant je l'oys, je fiz là un aaoc,

Et m'apensay qu'en se rue un boiteux

Demeure, qui ouan ly présenta

Un vieux soufflet dont ell'ot grans secours :

15 Car il vouloit sa maison remeubler. Or m'est adviz que ly boiteux l'argue Et sy croy bien q'un peu de sa mercy Le boiteux a. Maiz se le puiz sçavoir Je le feray hors de l'ostel saillir

20 Ainsy q'un chien sauroit jus d'une cloye.

Bib. nat. ms. fr. n. a. 4237. f" 61. Titre : Soie chanson de Vuatier Maqueau de Douay. I. ms. pueton.


DD QUINZIÈME SIÈCLE I37


Car ly boiteux laronchiaux emble coc, Scet de piecha que je suiz convoiteux D'amer la dame où tout mal gré my va Et tout ades fait que s'il fust lours,

25 Car il se fait des enfans deschirer. Et ma dame est come sote tondue, S'ayme les sos ; et se puiz aussy Faire voulray ma sotie apparoir : Car sotement me voulray maintenir

30 Puiz que ma dame a de sotie soye.

Vecy comment : je vouldray à un bloc

Estre atachiez en no rue touz seulz.

Tant crieray qu'on me desvetira.

Car affluber voulray le pel d'un ours. 35 A un bassin feray gens assembler.

Tantost sera ma dame là venue.

Lors tumberay tout pour l'amour de ly

A guise d'ours, et me feray avoir

Coulz de baston pour ly en gré servir, 40 Et ly diray, affin qu'elle m'en croye :

€ Dame, diray-ge, fustes vous sur un noc En no rue hyer quant commenchay les gieux ? Veistes vous comment on me frapa D'un gros baston tant que j'en suiz sy sours


138 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


4 S Que je n'entens créature parler ?

Dame que j'ayme, assez mains qu'une grue Quant rostie est, vueilliez moy samedi Un peu amer : et se veulz remanoir Sos en abit et sos en vous servir

50 Pour y despendre une vielle couroye. »

Je n'em puiz maiz : sy m'en convient douloir. Prince, ma dame a esté sans mentir Plus de cent foiz où on les dervez loye.

53 (£• 62). rns. : C. foiz on ou.


DU aUINZIÈME SIÈCLE I39


LXX

Qui n'a joué à la paulme ou aux dez, Qui n'a du sien despendu ung grant tas, Qui n'a esté ung peu oultrecuidé, Qui n'a cuidé valoir cent mile mars, 5 Qui n'a hurté de pos et de hanaps, Qui n'a crocqué volentier bonne pie, Qui n'a tout fait cela, velà le cas, Il n'est digne d'aler en compaignie.

Qui n'a esté d'aucun jeu eschaudé, 10 Qui ne s'en est retrais, tant qu'il soit ars, Qui n'a esté aulcune fois lardé, Ou qui ne larde en disant : « Je m'esbatz ! » Qui n'a esté puis en hault, puis en bas, Qui n'a couché au vent ou à la pluye, 1 5 Qui n'a tout fait cela, velà le cas. Il n'est digne d'aler en compaignie.

Bib. nat. ms. fr. 237;,. f» 51 '/„. Titre : Balade.

Bib. de Stockholm, ms. lui. f*' 6. Stephens. Cat, des ms. de Stockholm. 1847. p. 158. Byvanck. Essai sur le Petit Testament, p. 50. Leyde, 1883.

4. cuidee. 9. crocquer. 14. couchet.


140 LE PARNASSE SATYRIQUE

Qui n'a servi ung visaige fardé, Qui n'a fourbi volentiers le harnas, Qui n'a de quoy il est mal abordé, 20 Qui n'a q'un oeul regardé du panas. Qui n'a sauté, il n'a joye ne soûlas, Qui n'a gardé son corps de villenie. Qui n'a tout fait cela, velà le cas, Il n'est digne d'aler en compaignie.

25 Prince je dis, qui n'a fait telz fatras, Qui n'a mené en son temps gaie vie, Qui n'a servi sergens et advocatz, Il n'est digne d'aler en compaignie.


DU aUINZIEME SIECLE I4I

LXXI

Je ne puis plus ainsy que je souloye Car vieillesse m'assault trop durement Dont me soussie bien souvent et esmoye, Cheveulx me cheent et la goûte me prent. 5 Se me demande aulcune fois la gent Dont ce me vient que la teste me pelle : Mais ce m'a fait, à parler proprement Boire sans soif et chevaucher sans selle.

Mais, qui pis est, et se dire l'osoie, 10 Je ne puis plus jouer de l'instrument

Duquel souvent les femmes ont grant joie :

Pour ce n'ont cure de mon approchement.

Dont j'ay perdu tout mon contenement ;

Se n'y a celle qui viellart ne m'appelle, 15 Pour ce que j'ay maintenu longuement

Boire sans soif et chevaucher sans selle.

Bib. nat. ms. fr. 2375, f" 54. Titre : Balade. 7. se. 10. des instrument.

Jardin de Plaisance, éd. Verard, f° 201 '/„. Titre : Autre balade. 3. soucie fort et esmaye. 4. Les dens me faillent. 5. Si me demandent. 7. ce me. 9. ce dire. 14. Si n'y. 16. Boire sans soif, etc.

Bib. de Stockholm, ms. lui. (Byvanck. — Essai sur le Petit Testament, p. 49. Leyde. 1883). — Stephens. Catal. des ms. de Stockholm. 1847. p. 162.


142 LE PARNASSE SATYRIQDE

Au dernier point je n'y retourneroye A chevaulcher sans selle nullement : Car tout le cul je m'y escorcheroie. 20 Boire sans soif fait on communément. Il y pert bien à mes yeux seullement Qui rouges sont comme charbons d'atelle. Tels les aront les aultres seurement Buvans sans soif et chevauchans sans selle.

25 Prince, je dis à mon bon essient

Que vauldroit mieulx, qui n'a bonne cervelle, Soy reposer que menu et souvent Boire sans soif et chevaucher sans selle.

17. m'eccriraeroye. 22. rouge. 23. arons. 24. chevau- hant — celle. 25. ensient. 28. boire (rayé) buvans che- vauchant.

Jardin de Plaisance, éd. Verard. 18. De chevaucher. 19. escorcheroye. 21. seulement. 22. charbon destoille. 23. auront. 24. Beuvans — chevauchans, etc. 25, Pour ce ie dis à mon essient. 26. Qu'il vauldroit. 28. soif, etc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I43

/

LXXII ^

Je souloie estre ung ramboreux de bas, Housseur de cuyr, fourbisseur de cuirasses ; Je me toulloye avecques vieulx cabas Plus affinés que deux vielles poitrasses : 5 Maintenant voy, de loingz sentant les trasses De ces chequars qui sont lours et cocquars, Puis je reviens, despouilliés et tous nudz, Plus rebouté que n'est ung chat foireux, Et voy couchant tout musant en ces culz : 10 Reposons nous entre nous amoureux.

Car vous et moy avons près de cent ans. Du bas mestier les plus grant coups sont oultre. Laissons bender ces archiers attendans : Leurs crennequins se passeront à monstre. 1 5 Je n'ay flajau qui vaille, grès ne ploustre, Pour esbranler ces josnes lavendiers ; Et si ne puis hochier ces vieulx dadiers^

Bib. nat. ms. fr. 2375. f" 123 7o. Titre : Balade et chanson. Cf. Bib. de Stockholm, ms. un. f° 18. Rein- bourreux d'enffume:^ cabas. (Byvanck. Essai sur le Felit Testament, p. 49. Leyde. 1883). 2. fourbisseurs. 3. avecq. 9. ses. 12, coux. 17. ses.


144 LE PARNASSE SATYRIQUE

Tant ay du dos la cruppe fort usée. Prenons congié aux cens et aux broudiers : 20 Du tamps jadis no saison est passée.

Ne nous bourdons jamais de cul sans braies ; Ne soubhaidons jamais vuide gringaulde ; Ne marchandons jamais ces vielles rayes ; Ne martelons jamais sur broude chaulde ; 25 Ne cacquettons jamais à femme baulde ; Ne nous meslons jamais d'escourre croye ; Ne contendons jamais à josne proie ; Ne nous logons jamais auprès de Roye ; Ne fréquentons jamais à la bassee.

30 II vorroit mieulx de chasser aux fruans, Ou fatrouillier dedans ces argilieres, Que de pesquier en ces viviers puans, Près de limon de fcmme(s) bordelieres. Ce sont gouffres, ce sont ordes craulieres,

35 Tant sont les traus horribles et parfons. Qui boute avant pour y trouver le fond, Il est confus, infâme et malheureux. Mieulx luy vaulroit estre entre deux griffons Car le retour est par trop dangereux.

19, congiet. 22. vuides. 31. fatrouilliers. 33. s 34. grouffre — ordres crauliers. 38. entfe ij.


DU QUINZIEME SIÈCLE 145

40 Coulions quarrés, vis à grosse maquette, Poltrons velus^ et coulles gruvollees, Qui, par devant les trous dont je caquette, Faites honneur, les braies avalées. Seront serrés en ces basses vallées,

45 De coupz de poingz ossy gros que deux fesses, En combatant cloistriers et professes. Crotés, matés serez et fameilleux. Je vous conseille, après toute(s) confesses, Fuions ces treux, passaiges périlleux.


50 Fol amour est doulx miel sûr que rage, C'est doeul joyeux, c'est plaisance dolente, C'est pleur riant, c'est ung très cler orage, C'est guerre en paix, c'est paisible tormente. C'est vive mort, c'est viellesse récente :

5 5 Et les sauldars, qui argent y despendent. Ce sont dévies, ce sont gens qui se pendent, Ce sont contifs, ce sont folz pour quarrees, Ce sont jaloux qui bras et testes fendent, Ou nuit et jour sont ces cachemarees.


49- ces passaige. 50. dulx. 54. cest une mort, 56. Se sont dévies se. 57. contif se sont fol.


146 LE PARNASSE SATYRIQUE

60 Se VOUS avez les harnas bien tendus, Cornez, privez, et esratez la beste, Busquiez, mailliez, usez de sens fendus, Perchiez, lanchiez et faites grans tempestes. Mon rochinet ne voeult lever la teste :

65 II tire envis, et tost il se desvoie. Se vous poés, plantés serés en roye. Soufflez, riffliez, et deschiriez linchieux : Je ay mon saoul, — plus avoir n'en voroye Tant qu'est à moy, de Venus suis preceux.


70 Se vous avez bruit es amoreux jus,

Comme une Persant ou ung Maistre Broiard, Ce n'ay-je pas, qui suy tout rue jus Et trebuchiés es mains Colin Ploiart. J'ay veu le temps que mon gentil bayart

75 Faisoit les saulz, joustes, courses et vaultes : Et maintenant (Dieu lay pardoint ses faultes !) Il a la pel aux loupz abandonnée. Jouster ne puis, n'emprendre chose haulte : Se me convient dormir grant matinée.

61 cornes — esrates. 63. busquies maillies uses. 64. perchies lanchies. 67. souflBles rifflies et deschiries. 68. saul et plus. 70. aves.


DU aUINZIEME SIECLE I47

80 Fy de brassin, de queutte et de bricmard, De fourdine, de cervoise et de let, Fy de galant, de miel, de hacquebart, D'amboursebier, de bière et citolet, De rippopé et de coqueplummet,

85 Fy de perré, d'ambours, de houppendalle. De cherdre, de cydre et de goudalle Et de fontaine à tous habandonnee : Car desormays, pour mieulx emplir ma dalle, Je me tiendray à la bonne vinee,

90 Le cul au baing, la bouche bien parée, Les yeulx au glay, le nés à la flouree, La robe en point, la chausse bien tirée, La main au plat, le vin en la buirette, Les bras croisiés, la dame en la chambrette,

95 L'anel au doy, le coursier en l'estable. Le piet au vert, la teste au sens notable, Le corps santieu, le coeur peu anoieux, Le dos au feu et le ventre à la table, Avec gallans, pour estre plus joieux.

94, croisiet. 98. et le dos à la table.


148 LE PARNASSE SATYRIClUE


LXXIII


Les gros vis qui sont de plain poing, Plains de vaines roides charnues Où sont-il ? Il n'en est plus nulz : II sont allez ailleurs au gaing. 5 Veu qui frapoient si bon coing, Sçavoir faut qu'ilz sont devenus, Les gros vis.

Dames qui en avés besoing, Se ne les avés retenus, 10 Passer vous faulra des menus

Car je pense qu'il sont bien loing [Les gros vis.]

Bib. nat. ms, fr. 2375. f° 126. Titre : Chanson. II. bien rayé.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I49


LXXIV


Pluseurs gens demandent bénéfices, Grans dignitez et grans honneurs avoir ; Gens de court ne demandent qu'offices Qui leur puist rendre grant somme d'avoir.

5 Pluseurs y a qui demandent sçavoir Tous les sept ars de la théologie. Mais je ne quiers richesse ne clergie, Fors que Venus et Juno, soeur Bacus, Me donnassent, par nature obligie, 10 Vit de vint ans et tousjours vint escus.

Je ne quiers pas jouster contre les liches, Rompre le bois, ne me faire valoir : Mais behourder entre les plus faitiches, Corps contre corps, par amoreux voloir. 1 5 Vit de vint ans en a bien le povoir :

Bib. nat. ms. fr. 2375. f 128 Vo- Titre : Balade. 3. gen. 4. gran. 5. demandant. 9. obligée.

Cf. Bib. de Stockholm, ms, Lm. Stephens. Cat. des ms. de Stockholm, 1847. p. 159. (V. note.)


150 LE PARNASSE SATYRiaUE

Car il a sang, force, chaleur et vie. Les dames ont de l'avoir grant envie Pour fere rons les traus qui sont cocqus. Bien appartient, pour dame estre servie, 20 Vit de vint ans et tousjours vint escus.

Je seroye le plus riche des riches

Se vint escus trouvoie en mon contoir.

Sans amenrir j'aroie vin et espicez,

Et tous les biens que corps peult recepvoir,

25 Puisque ce vit, qui feroit son debvoir, M'avanceroit à avoir belle amie. Mais vieillesse, qui est mon ennemie, Qui a soubmiz vit et couliez et eus. M'a tellement changié que je n'ay mie

30 Vit de vint ans et tousjours vint escus.

Prince, je suis plain de merancolie, Veu que j'ay ma brocquette amolie Et qu'argent fault : c'est pour estre mys jus. Mais je désire, soit ou sens ou folie, 35 Vit de vint ans et ^ousjours vint escus.

18. trans. 20. xx ans. 30. xx ans — xx escus. 35. XX ans — XX escus.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I5I


LXXV


On parle des grans édifices De palais et nobles maisons Ouvrés des maistres artifices, De charpentiers et de massons 5 Pour logier princes et barons : Mais il n'y a jusques en Barrois Plus nobles logiz que sont cons : Car on n'y poeult logier que roix.

Ceulx de Molain ne leur complisses 10 N'y poeulent en nulle saisons :

Car s'il y entrent les novissez

Il en wident à reculons.

Car des gardes qui (sont) au fons

Rués sont jusques aux parrois 15 Et ossy est-ce bien raison :

Car on n'y poeult logier que roix.

Bib. nat. ms. fr, 2375. f°^ 132, 132 '/o, 133. — Titre : Balade. 8. roigt, 12. widant. 13. sont mq. 14. au. 15. esse.


152 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

Puis donc que les cons sont propices A logier roix, nous les debvons Honorer en tous leurs offices ; Et pour tant nous qui en parlons Faisons tant que nous devenons Grans, gros, couronnés, longs et drois ; Ou aultremcnt nous n'y pourrons : Car on n'y poeult logier que roix.

25 Prince sachiés que les foulons Et les pifïres et les Hongrois Leur doibvent monstrer les talons : Car on n'y poeult logier que roix.

20, poutant. 22. long. 23. poruons.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 153


LXXVI


Pour tout soûlas je ne volroie Qu'avoir prou argent et santé Et astre quitte de ma roie Qui tant me fait d'aversité : 5 Vous me verriés, avant l'esté, (Mais qu'eussions paix et union) Despendre biens à grant plenté En menant la vie gaudium.

Ung seul jour estre ne sçaroye 10 Sans esbat et joieuseté.

De mes biens chacun partiroie

Selonc ma possibilité.

S'empleroye ma virilité

A servir filles de Syon 15 De grant courage et volenté,

En menant la vie gaudium.

Bib. nat. ms. fr. 2375. f° 133. Titre : Balade.


154 LE PARNASSE SATYRIQ.DE


Aultre chose ne penseroie Que d'estre tousjours bien monté ; A cela mon temps passeroie, 20 Ma jonesse et fatuité,

Et de logier mon v t

En quelque josne mansion, Pour passer ma fragilité, En menant la vie gaudium.

25 Prince par vostre urbanité Faite que j'aie fruicion. De tous biens sans calamité, En menant la vie gaudium.


DU QUINZIÈME SIÈCLE ISS


LXXVII

Galant qui quiers la haulse des monnoies Pour ton proufit singulier, tu te noies, Car elles sont tournées à l'empire. Argent est court : povres gens ont du pire. 5 Nobles de poix sont à la cour du roy ; Francs à cheval sont boutez au terroy De Therouenne et mors sur les sentiers. Les io:^ fins ont les riches pelletiers ; Saint André hruyt ; roy aulx Romains ont cours ; 10 Les électeurs nous donrront bons secours ; Les guillelmiis de Liège à barbe rese Ne les pairont ne prise on une freze ; Les croix voit on es plus haults des moustiers ; Les pilles ont gens d'armes voulentiers ;

Bib. nat. ms. fr. 2375. P 150 '/o. Titre: Pour les monnoies. i. haulte. 2. prouffit. 3. en leur pire. 6, son bouté. 7. Therowane — sus les Gantiers. 8. Les dos fins sont à l'hostel des pletiers. 9. ont le cours. 12. ne les peiron ne le priston. 13. ont — hault. 14. gendarmes voulan tiers.

Bib. nat. ms. fr. 1716. f* 93 '/o. Titre : Le cry des monnoyes composé par led. Molinet. 2. noyés, 5. nobles de nom. 9, 10, 11, 12. mq.


IS6 LE PARNASSE SATYRICLUE

1 5 Lyons treuve on es loingtaines provinces ;

Et les saîut:( aux piedz des noblez princes ;

Le pot, tu l'as au feu du potagier ;

Et V angelot au sac du fromagier ;

Les dw7^ cas sont au charroy de Calais ; 20 Les //;{ lippus en Lesdain ont palais ;

Cent mille saulx croissent sur le vert jon ;

Cent mailles font ung petit hauberjon ;

Tournois se font es cours des roys notables ;

Mais les lyars se treuvent aux estables ; 25 Florettes sont aux champs et aux vergiers ;

Les gras moutons gardent les bons bergiers ;

Targes, escus, sont clieulx les fourbisseurs ;

Gigos en hrocque es huis des rôtisseurs ;

Placques voit on sur gambes fort rongneuses, 30 Et Uans flourir sur testes non tigneuses ;

Peu de hardii desploient leurs cornettes ;

Ms. 2375. 15' Lions — en. 16, salus — pidz. 17. des potagiers. 18, des fromagiers. 19. au Roy duc dez Caslais. 22. haubregon. 23. Les tournois sont à cours. 25. Flourettes — auz champs. 26.vieulx moutons. 30. Les blans flouris. 31. pau, — hardi.

Ms. 1716. 15. estrangcs. 17. potager. 18. fromager. 20. Les Philippus en Lesdaing ou Palais. 24. Et les lyars. 25. ou es vergiers. 27. escutz — chez. 28. Gigotz en broche à l'huys. 29. en jambe fort roigneuse. 30. blaucs flouris — teste — ligneuse.


DU dUINZlÈME SIÈCLE 157

En Cambresis sont les marionnettes ;

On^e hains ont prins onze grans cabillaux ;

Testais mauvais rue on sur les caillaux ; 3$ Les bons aydans soubhaident les fillettes ;

Les rides sont pour vielles fammelettes ;

Doubles voit on affiner fines gouges ;

Les douhlettes affinent les plus rouges ;

Demy gros sont es braies des foulons ; 40 Mais les vieulx gros montent en reculons ;

Couronnes ont au plus haut de leurs testes

Gens de raoustier qui des sainctz font les festes ;

Vor de touche est au cul des foiratiers

Et le let ton au cul des brenatiers 45 Et cetera.

Ms. 2375. 33. Onze ains — priut — grant. 34. maul- vas. 3$. aidans — soubhaidetent. 38. Mais la doublette affine la plus rouges. 42. sains.

Ms. 1716. 33. pris. 35. souhaitent. 36. sont aux. 39, 40, 43, 44. 45- mq.


158 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


LXXVIII

En pensant à la nompareille De biaulté de tout ce pays, Me survint volenté nouvelle De vous exprimer par devis 5 Vingt trois beaultés que femme belle

Doit avoir, selonc mon advis : Et me soit pardonné par elle S'en ce de rien y ay mespris.

Trois longz : long nez ; long bras ; long corsaige. 10 Trois cours : courtes tettes ; courtes fessez ; cours talons.

Trois blans : blanche char ; blans dens ; blanc des yeulx.

Trois noirs : noirs surcil ; noire paulpiere ; noir pouil.

Trois gros : gros haterel ; grosses treschez ; gros con.

Trois gresles : graisles doigtz ; graisles bras ; gresle corps. 15 Trois molz : molez mains ; mol ventre ; mol genoux.

Trois durs : durz cheveux ; durez tettes ; dures fessez.

Trois haultz : hault chief ; hault sain ; haulte poitrine.

Trois bas : basse regardure ; basse risée ; bas eslun.

Bib. nat. ms. fr. 237$. f° 181 '/o. Titre : Biau dict pour 1< dames.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 159

Trois grans : grans yeulx ; grant front ; grant grefve. 20 Trois petis : petites oreillez ; petite bouche ; petiz piedz. Trois avant : avant pis ; avant pas ; avant boudiné. Trois arrière : arrière col ; arrière espaulez ; arrière rains. Trois cras : crassette gorge ; cras membrez ; crasset corps. Trois jointis : jointiz doitz ; jointiz ortaulz ; jointe entrée. 25 Trois larges : large entreoeul ; entre les mamellez ; entre

[les rains. Trois vaultez : vaultiz col ; vaultiz rains ; vaultiz piez. Trois fosselus : fosseluez mamellez ; fosselu menton ; fosselu

[jointe. Trois traittis : traittis yeulx ; traittis sourcilz ; traittis rains. Trois sanguins : sanguin viaire ; sanguins lèvres ; sanguins

[onglez. 30 Troys simples : simple maintien ; simple aleure ; simple

[responce. Trois dangereulx : dangereux regarder ; dangereux parler ;

[dangereux ottroyer.


[6o LE PARNASSE SATYRiaUE




LXXIX


S'il y a compaignon Qui sa femme mescroie : Face luy d'ung charbon Sur le cul une roie. 5 Si le cul est trop noir,

Se prengne de la croie ; Se la [c]roye se deffait Sache (c'est chose vroye) Qu'aultre cul que le sien 10 Au cul se femme froye.

Bib. nat. ms. fr. 2375. f 186. Titre : Aultre fatras. A la fin : espUcit.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE l6l


LXXX

Adieu Venus et Mars, de moy est pic. Je suis proscript et jà passé au bac : Car quant je veulx à bauldryer ou à cric Tendre l'engin, j'ay mai en l'esthomac ; 5 Les reins me tirent ; les nerfs me dient crac. Je décline par hic et hec et hoc. J'en lairray faire à Lancelot du Lac : Car plus ne puis de taille ne d'estoc.

Pour vous servir j'ay passé rie à rie 10 De maint dangier ; qui bien sçauroit mon trac,

Kt qui m'eust sceu, j'eusse esté pris au bric,

Et dépecé comme chair en boussac ;

Ores ne suis Bourguignon ne Armaignac.

Tout autant m'est Flandres que Languedoc : 1 5 J'en lairray faire à Lancelot du Lac

Car plus ne puis de taille ne d'estoc.

Bib. nat. ms. fr. 1717. f° 11. Titre : Ballade pour un vieil gaudisseur caducque. [Celte pièce se trouve parmi des pièces de Jehan Molinet, copiées par Robertet. Cf. Quicherat. Les vers de maître Henri 'Baude.]

5. tuent.


l62 LÉ PARNASSE SATYRIQ.UE

Plus je ne quiers q'un beau feu et le glic, Force bon vin, dragée et codoignac ; Car amour hait gens vieulx comme ung aspic, 20 Ainsi que dit maistre François Petrac. Je suis mouillé et retraict comme ung sac; Et n'y voy tour de hanche ne de croc : J'en lairray faire à Lancelot du Lac Car plus ne puis de taille ne d'estoc.

25 Prince d'amours, je ne compte ung patac : Car je voy bien selon mon armanac Que aage m'a ja donné eschec et roc. J'en lairray faire à Lancelot du Lac Car plus ne puis de taille ne d'estoc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 163


LXXXI


Dame, si j'ay les cheveulx gris Vous avez la pance ridée ; Si vieil suis, vous estes usée. Par ainsi chascun vault son pris.

5 Je le sceuz quant je le compris Dont me refusastes l'entrée, Dame.

Je fuz ne sçay comment surpris Par une soubdaine assemblée : 10 Mais quant vous veiz si avallee,

Autre courage je repris, Dame.

Bib. nat. ms. fr. 1721. f- 23 '/,. [Ensuivent aucuns rondcaulx faictz par M* Henry Baude.]


l64 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


LXXXII


Cons barbus rebondis et noirs, Aux estuves rez et lavez, Faictes, si fait vous ne l'avez, En temps et en lieu voz devoirs : 5 Acquitez vous et mains et soirs

De faire ce que vous sçavez, Cons barbuz.

N'espargnez chambres ne manoirs. Cependant que le temps avez : 10 * Ne vous feignez, mais observez Le plaisir de tous voz devoirs, Cons barbuz.

Bib. nat. ms. fr. 1721. f» 24 '/„. [Ensuivent aucuns rondeaulx faictz par M.' Henry Baude.]


DU aUINZIÈME SIÈCLE l6$


LXXXIII


Madame vous plairoit il — point Me prester vostre con — point Si vous voulez que je con — point Vostre cuyr'qui si fort vous — point

5 Je mettray bas robe et pour — point

Pour acteindre jusqu'à la — point Madame.

Et pour le faire à juste ■— point Il n'y fauldra que peu de — point 10 Afin que personne ne — point

Qu'on ait frayé que bien à — point Madame.

Bib. nat. ms. fr. 1721. f 25. [Ensuivent aucuns ron- deaulx faictz par Molinet.] II. qu'ont.


l66 LE PARNASSE SATYRIQUE


LXXXIV


— Dites, Michellon, Le trouvez vous bon, Si on le vous faict, Quant le jeu vous plaist

5 Et le compaignon ?

— Pardieu, mon mignon, J'en ay le renom

Aussi doulx que laict.

— Voulez-vous qu'allon, 10 Sans que reculon,

En ung lieu secret, Faire sans regret Ce que tant amon, Dites, Michellon ?

Bib. nat. ms. fr. 1721. f° 25 Vc [Ensuivent aucuns rondeaulx faictz par Molinet.]


DU dUINZIÈME SIÈCLE 167


LXXXV


Ma dame qui mon cueur avez, Vueillez vous de moy souvenir, Vous priant, avant que mourir, Prestez moy ce que vous sçavez.

5 A prester dommage n'aurez : Je ne le veulx pas retenir, Ma dame.

En ce faisant soubzmis m'aurez A tousjours mais de vous servir 10 Et s'il vous plaist me secourir

Je congnoistray que vous m'aymez, Ma dame.

Bib. nat. ms. fr, 1721. f» 25 '/o. [Ensuivent aucuns rondeaulx faictz par Molinet,]


l68 LE PARNASSE SATYRIQUE


LXXXVI

Geste fillette à qui le tetin point, Qui est tant gente et a les yeulx si vers, Ne luy soyez ne rude ne par vers, Mais la traitez doulcement et à point :

5 Despoullez vous et chemise et pourpoint Et la gectez sur ung lit à l'envers, Geste fillette.

Apres cela, si vous estes en point, Accoliez la de long et de travers ; 10 Et, si elle a les deux genoulx ou vers, Donnez dedans, et ne l'espargnez point, Geste fillette.

Bib. nat. ms. fr. 1721. f» 26. [Ensuivent aucuns ron- deaulx faictz par Molinet.] — 5. vous chemise.

Jardin de Plaisance. f° 120 7o. Titre : Autre rondel. — 2. si gente. 3. diuers. 4. traictez la. $. despoillez. 7. fillette à qui, etc. 8. Desserrez lui les genoulx bien à point En deuisant de plusieurs motz couuers Incontinent que les verres ouuers Donnez dedans et ne l'espargnez point Geste fillette à qui etc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 169


LXXXVII

Au Roy de la pye Doint Dieu la copie De bons champions, Affin qu'il pappie 5 Vin cler que rouppie

Par grans sapions. Archiers et pions, Fors que Scipions, Portans nouveaux gouges, 10 Ruez sur le fons

Des tonneaux parfons Vins frians et rouges.

Par le bon vin boire Engien et mémoire 15 Souvent aguison ;

La tasse et le voirre, Luysant comme yvoirre, A la foys brison.

Bib. nat. ms. fr. 19.165. f°24. Titre : Le chant de la pie. Cette pièce se trouve parmi des poésies de Jehan Molinet et doit lui être attribuée.


/

V


Î70 LE PARNASSE SATYRIQUE

En ceste saison Avons à foyson Vin friant sur lye, Fort comme Sansson : 20 Buvez par raison

Sans faire folye.

Grande narinee De bonne vinee Prouffite au matin ;

25 Mais s'eaue apurée

Duit avecq purée Au vilain mastin, Mieulx vault que brassin Le goust de roysin,

30 Fruict, fleur et foeullettes :

Car il faict enfin Chanter de cueur fin Les belles fillettes.

Paix nous eslumine ; Guerre ne domine Plus sur nos parens : Mais dure famine

25. sawe a purée. 27. matin.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I?^


35 Qui mines aminé


Trotte sur les rens,


Pour donner dedens


La gueule et les dens


Des Turcqz infidèles


40 Qui, comme j'entens,


Veullent par contens


Rompre noz cordelles.


La pye doulcette,


Happée en gorgette,


45 Fâict soir et matin


La fille doulchette


Ruer sur couchette


Et parler latin.


Quant au chérubin


50 Du très beau Robin


La pye est logye,


Il esmeult huttin,


Se faict grant tintin


Et grant rigaugie.


La pye bien forte


55 Tous cueurs resconforte,


40. j'entengz.


172 LE PARNASSE SATYRiaUE


Gens faict sommeillier, S'est de telle sorte Que geline morte Feroit papillier,

60 Billier, jambillier,

Et hurtebillier, Hennon et Jennette Choir et trebuchier, Renars escorchier,

65 Dont la peau n'est nette.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I73


LXXXVIII


Ung petit con apopiné Vis l'autre jour, par ung matin, Qui estoit très bien attoumé Et marchoit joint sur le patin. 5 Bien me sembloit estre guoudin, Sur mon ame, quant l'aparceu. Et si ne vis onc taint si fin De tous ceulx là c'onques congneu.

Il estoit si bien aourné 10 Dessoubz sa coste de satin,

Que sus ma foy nul autre né

Ne fut jamais si très popin.

Et par monsieur Saint Vallantin,

C'estoit le très plus gent teneu 15 Qui fut jamais dessoubz tetin

De tous ceulx là c'onques congneu.

Bib. nat. ms. fr. 25.527. (Traduction du Philostrate de Pétrarque (Troilus et Cressida), par Louis de Beauvau, sénéchal d'Anjou). f° 99. xv« s.


174 LE PARNASSE SATYRiaUE

Dieu sceit s'estoit embesongné De marcher tant sur le chemin ! Bien faisoit le pas ordonné 20 A s'en aller vers son jardin ; Nostre Dame, quel pèlerin ! Pour faire ce qu'il en est deu Certes c'estoit le plus sotin De tous ceulx là c'onques congneu .

25 Prince, qu'il soit donc ordonné Que par sur tous il soit esleu D'estre le plus hault coronné De tous ceulx là c'onques congneu.

17. s'il estoit en besongne. 22. ceu.


DU CLUINZIÈME SIÈCLE I7S


LXXXIX


De forte fièvre soiez [vous] ointe ! C'est à vous que je dis, madame. Savez pourquoy ? Par Nostre Dame, Car vous estes toute dejointe,

5 Tant avez eu de coups de pointe, Bas au dessoubz de votre lame ! De forte fièvre [soiez (vous) ointe C'est à vous que je dis^ madame.]

Vous vous tenez tousjours si cointe 10 Et cuidez que chaucun vous ame... Pardonnez moy si je vous blâme, Car j'en congnois qui vous ont pointe. De forte fièvre [soiez (vous) ointe C'est à vous que je dis, madame.]

Bib. nat. ms. fr. 25.527. f° 100 '/o. V. plus haut.


176 LE PARNASSE SATYRIQUE


xc


Vielle piergne chasieuse, Debifee, ridée, rongneuse, De tous biens mondains imparfette, Et de vielle tripe refette, 5 Ne faictes plus la gracieuse.

Mon Dieu, et qu'estes vous hideuse ! Bien auroit la panse joyeuse Qjii ameroit ceste doulcette ! Vielle piergne [chasieuse.]

10 Ne faictes plus la gracieuse Ne aussi de la précieuse ! Car quant je voy vostre bouchette, Baveuse, puante et mal nette, Je meurs que vous n'estes honteuse,

15 Vielle piergne [chasieuse.]

Bib. nat. ms. fr. 25.527. f" loi. V. plus haut. 9. piergne, etc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I77


XCI

Il n'est aise qu'avoir argent, Ne menger que bonnes viandes, Ne vesture que draps changeant, Ne corps traictis que de Flamandes, 5 Ne mamelles que de Normandes, Ne plaisir que de femme ensainte, Ne passe temps qu'entre truandes, Ne jeu que de cul et de pointe.

Ne plus envieux qu'un sergent, 10 Ne ceulx qui tiennent les amendes.

Ne si propre q'un homme gent,

Ne plus glot que ne sont gourmandes.

Ne lecherie que de friandes,

Ne trayson qu'en ame fainte, 1$ N'abus qu'en quoquinset quesmandes,

Ne jeu que de cul et de pointe.

Bib. nat. ms. fr. 24.442. f" 98. Entre le Temps perdu de M. Pierre Chastellain (explic. {° 97 7») et le Tasse Temps de Michault Taillevent, f" 99. Copie de la même main, xv* s.

10. admandes. 12. que sont.


178 LE PARNASSE SATYRIQUE

Ne prison que d'un esquart gent, Ne beau couriz qu'en plaines landes, Ne prescher que d'omme aleguant, 20 Ne fain que d'avoir les dens grandes, N'odeur que de flouries lavendes, Ne boire qu'ypocras et tainte. Ne laict sucré que d'Allemandes, Ne jeu que de cul et de pointe.

25 Prince qui avez froit aux plantes, N'espairgnez ne salle ne cointe : Il n'est challeur que de deux ventres, Ne jeu que de cul et de pointe.

22. que ypocras. 26. coientc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 179


XCII


Ung aveugle querant son pain l'au trier. En regretant veoir sa doulce amye, Femme d'un sourt qui fut de son mestier, Soueif marchoit sur l'erbe reverdie. 5 Le sourt l'oyt, qui ne s'en rioit mie : Hault s'escria : « Au secours, bonne gent ! Cil aveugle, qui n'est comte ne gent, A sa corde veult atirer ma femme Et l'amourer : gardez qu'il ne la voye ; 10 II s'est vanté qu'il en fera sa dame

Pour paix avoir et pour maintenir joaye. »

Bib. nat. ms. fr. 2264. f° 46 '/„. Titre : Ballade. 2. veir. 3. Famme. 4. SoueifF. 8. famme. 9. lamourez. 10. damme. 12. sont. 13. famme. 14. damme. 16. veille.


l80 LE PARNASSE SATYRiaUE

— Amours me font, dist l'aveugle, trader La femme au sourt, soit ou sens ou folie. Dame Venus, de bon cuer vous requier,

1 5 Livrez la moy : ce n'est pas moquerie. Elle est vieille, mes elle est bien jolie. Je luy donray une verge d'argent ; Qiii vieult amer doit estre diligent De faire dons et plaisirs : il n'est ame

20 Qui au jour d'uy ne désire monnoye : Le cuer l'attrait et enclôt en sa lame Pour paix avoir et pour maintenir joaye.

De luy faire plaisir ay grant mestier. Ja presteray très bien ma symphonie, 25 Pour mieulx chanter au long de ce vergier A voix fainte : si ne m'entendra mie Le pouvre sourt, tout plain de jalousie. Je suis trop plus habile que tel sent.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE l8l


XCIII

Sur vieulx, poùrî et dedré penneau Rempli de fain, en mains lieux recousu, Où il pendoit encore un paleteau D'un vieil arczon de boays tout vermoulu, 5 Mis sur pouvre, maigre, aveugle jument, Vi l'autre jour yssir moult fieblement Un vieulx routier hors d'un barle vilaige. Bien eust semblé provoust ou lieutenant Se il n'eust eu si jaune le visaige.

10 Affublé eut un vieulx usé manteau Qu'à ung vieulx moine avoit jadis tolu, Et si avoit un si crasseux chapeau De bievre noir qu'il sembloit cuir velu,

Bib. nat. ms, fr. 2264. f» 56 '/o. Titre : Ballade, 2. lieu. 7. rotier. 9. S'il. 10. eust, 11. due à.

Cette pièce paraît devoir être attribuée à Eustache Deschamps ; elle se trouve dans le ms, 2264 parmi d'autres pièces de cet auteur et elle est conçue sur le même type que la ballade XXXIV du vol. X des Œuvres d'Eustache Deschamps (Pièces attribuables à Deschamps):

Ung vielx prestre dessus un viel cheval — S'il n'eust eu les paupières si rouges. (Œuvres de Deschamps, X, p. xui).


l82 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

Ung vieulx cousteau d'Ancien Testament ; 1 5 Un esperon, la verge seulement Avoit chaussé ; et faisoit si le saige Que il eust eu grant voix en Parlement Se il n'eust eu si jaune le visaige.

Unes guestres avoit d'un vieulx houseau 20 D'un sien varlet, qui fut jadis pendu, Et si avoit si fade le museau, Les yeulx touz plains de fromage fondu. Je luy enquis de son gouvernement, Et il me dist en son contenement 25 Qu'il estoit chef d'un très pouvre mesnage Se il n'eust eu si jaune le visaige.

Prince, là vint d'un village ung paisant Tout effrayé et chargé de pillaige, Qui destroussé eust ce grant saquement, 30 Se il n'eust eu si jaune le visaige.

17. Qu'il — vouez. 18. S'il. 19. ouseau. 20. scien varloit. 2$. cheff. 26. Et eust eu. 29. se. 30. S'il.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 183


XCIV


Il n'est trésor, bien dire l'os Comme de mener bonne vie, Et avoir le pris et le los D'entrer en bonne compaignie, 5 Avoir le déduit de sa mie,

Chasser aux connilz et aux liepvres : Mes toute joaye m'est faillie, Sitoust que ma bource a les fièvres.

Ce me fait muer mon propos 10 Et entrer en merencolie.

Je ne puis avoir bon repos

Si ne boy de bon vin sur lie.

J'en engage, n'en doutez mie.

Chaperons et chapeaulx de bievre, 15 Et saincture d'argent garnie,

Sitoust que ma bource a les fièvres.

Bib. nàt. ms. fr. 2264. f-^ 57 '/„. Titre : Ballade. 2. mer. 6. Chasez — aulx — aulx.


l84 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

Je n'ouse entrer en bons escos Se je n'ay la bource fornie ; Toutes gens, Françoys et Escos, 20 Si renoyent ma compaignie. En leur faisant chiere marrie Broute mon pain sec, comme chèvres Huy la crouste, demain la mie, Sitoust que ma bource a les fièvres.

25 Prince, qui n'a bource garnie Si voyse quérir des genevres : Souvent y mets mon estudie Sitoust que ma bource a les fièvres.

9. m'a. 12. met.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE l8$


xcv


Pour joaye avoir, hier soir, à la mynuit, Quant on pense que Dangier plus ne nuyt, Je m'en alay veoir une meschine, Guidant jouir de l'amoureux deduyt : 5 Car son regart m'avoit à ce conduyt. Mes quant y fu,' comme un chien qui ne fine De rechignier et hérisser l'eschine Quant on luy ouste charbonnee ou lardon, Empres le four, derrière la cuysine, 10 Je la trouvay doulce comme un chardon.

— Va t'en d'icy, tu as moulu et cuit ! » Me dist-elle ; « ta venue m'ennuit ; Je cryeray ma mestresse Ameline ! » Dont je luy dis : « Ne faictes si grant bruit, 1 5 Ma doulce amour — helas — ilz dorment tuit


Bib. nat. ms. fr. 2264. f 58 '/o. Titre : Ballade. — 13. cayeray — Hameline.


î86 LE PARNASSE SATYRIQUE

Mon doulx désir, mon seul confort, Huline, Acolez moy et me donnez un don... » Rien n'y valu : pour toute medicine 20 Je la trouvay doulce comme un chardon.

Comme le cerf en amour et en ruit

La bische voit, et après elle fuit,

(Rage d'amours à ce plaisir l'encline)

Plus près m'aproche, et elle me dit : « Chine,

25 Ne me touche, revien demain ennuyt. Va-t-en : n'os-tu chanter coq et geline ? » Lors luyter cuide : mes elle m'esgratigne Si laidement qu'encor m'en regarde on. Comment doncques en eussé-je eu saisine ?

30 Je la trouvay doulce comme un chardon.

Prince du Puy, pour avoir la godine Je me cuidoye assez mignot fredon. Mes, se m'aist Dieu et sainte Katherine, Je la trouvay doulce comme un chardon.

I. serflF.


DU aUINZIÈME SIÈCLE 187


XCVI


Une fille requis l'autryer

De son amour, de cuer certain.

Mes elle m'a dit, sans targer :

« Baillez l'argent avant la main. »

5 — Dame, dis-ge, ne cuidez point Que destienge vostre loyer : J'en ferai vers vous sy à point Qu'à tort ne m'en saroit blâmer.

Adonc me prins à aproicher 10 Et mettre ma main en son seing. Mes elle m'a dist sans targer : « Baillez l'argent avant la main. »

Bib. nat. ms. fr. 2264. f° 169 '/o. 7. ferré — cy. 10. saing.


l88 LE PARNASSE SATi'RiaDE


XCVII


Qui n'a point d'argent. De malle heure est né, Povre et indigent, Et mal destiné. 5 Ung tel fortuné Ne se prise ne lo : Estre doit tyranné Coram populo.

Pour estre entre gcnt 10 Ung tel dominé,

N'est ne bel ne gent,

Ainsi d'or miné ;

En exil mené

Jusqu'à Saint Mallo 15 Soit, et puis vané

Coram populo.

Bib. de l'Arsenal, ms. 3521. f° 283 Vo. Titre : Bal- lade.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE


Comme négligent Soit tost condempné, Par fait dilligent 20 Prins et despité. Sans cas de pité Du Dieu Appollo, Et décapité Coram populo.

25 Prince cilz dampné Soit aveuc Pluto, Ou pardon donné Coram populo.


190 LE PARNASSE SATYRIQUE


XCVIII


Jamais ne m'est plus besoing ne mestier De desjuner ainsi que font les coqs, Ne de con batre ; ains me rens au mestier, Pour ce que trop je redoubte les cops : 5 Car bien souvent on s'y brise les cols. Ou goutte en vient, dont on garde les litz ; Et pour ce fait renonce à telz delitz : Mon testament fay en manière telle, Et à ma fin pour ma santé eslis 10 Mol lit, blans draps, et parfonde escuelle.

Je ne puis plus aller ne chevauchier :

Les rains me font mal, aussi fait le dos.

Je ne puis plus monter sur cheval chier ;

Je ne suy plus tel ne de char ne d'os 1 5 Que je souUoye : ainçois n'est que rados

De tout mon fait, dont je suy esbahis.

Ce nonobstant à viellesse obeys :

Car elle m'a atrait à sa cordelle.

Pour quoy requiers que j'aie en no pays 20 Mol lit, blans draps et parfonde escuelle.


DU QUINZIÈME SIÈCLE I9I

Contre viellesse on ne puet obviier.

Changier me fault et manière et propos :

Pour ce veul faire ainsy que fait Janvier

Qui siet au feu, et qui boit à deux potz. 25 Plus ne me fault que l'aise et le repos.

Les ruisseaux sont de ma joye taris ;

Il ne m'est plus, ne de jeux ne de ris ;

J'ay desjà mis soubx le banc ma vielle.

Assez m'est, se j'ay en mes jours flouris, 30 Mol lit, blans draps et parfonde escuelle.

Prince, en jeunesse ay passé maint perilz : Or m'est besoing d'avoir, au temps qui gelle, Pour reposer ung pou mes esperis Mol lit, blans draps et parfonde escuelle.

Bib. de l'Arsenal, ms. 3521. f 284. Titre : Ballade.


192 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


XCIX


He, adieu, amours, Adieu, dames belles, Tournois et behours, Et joustes sans selles, 5 Escus fais d'aisselles, Pains de maintes larmes ; Adieu, sans cautelles : Je me rens aux armes.

Adieu beaulx atours 10 D'armures nouvelles.

Adieu fors estours.

Batailles jumelles,

Masles et femelles,

Lances et guisarmes, 1 5 Couteaulx, alumelles !

Je me rens aux armes. Bib. de l'Arsenal, ms. 3521. £"285 '/o. Titre : Ballade.


DU QPINZIÈME SIÈCLE I93

Es amoureux tours Ay bien sans eschielles Prins chasteaulx et tours, 20 Fait, pour damoiselles,

Armes (Dieu scet quelles !) Sans les dire aux carmes : Mais pour les séquelles Je me rens aux armes.

25 Prince soubx les esles

De telles wacarmes N'aray plus querelles : Je me rens aux armes.

20. fais.


13


194 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


J


Si vous la baisés, comptés quinze ; Si vous touchés le tetin, trente ; Si vous avez la motte prinse, Quarante-cinq lors se présente. 5 Mais si vous metés en la fente Ce de quoy la dame a mestier, — Notés bien ce que je vous chante — Vous gaignés le jeu tout entier.

Bib. nat. ms. n. a. fr. 4237. f" 84 '/o- Ecriture ita- lienne du xvi" siècle. Cf. ms. 767. Fonds de la reine. Vatican. Ap.Langlois : Recueil d'arts de seconde rhétorique.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE I95


a


Dieu nous gard' d'un tour de Breton, D'un Messaire et de son boucon, De la loyaulté d'un Angloys, Et du logis d'ung Escossoys,

5 D'un gard' derrière d'Allemaigne Et aussy du secours d'Espaigne. (Nous) n'oublions ces mutins Flamens Et tous pellaiges de Normans, Et affin que je n'en oublye,

10 Du grand orgueil de Picardye ; Et pour entretenir justice D'ung Biemoys et d'ung Souysse, D'ung sens rassis de Gascongne, Et d'ung convers de Cathelongne ;

15 D'ung affiat de Lymosin

Couplé d'ung rouge Poytevin, De ces chevriers de Bourbonnoys Farciz d'oysons et de fenoys, Bib, nat. ms. fr. 2206. f° 119. Titre : Dicté joyeux.


196 LE PARNASSE SATYRiaUE

D'une très maulvaise hargne

20 D'ung monseigneur tyngre d'Auvergne, D'ung desjeuné toute saison D'ung pauvre noble Beausseron ; Et nous deffende nostre vin D'ung Manceau et d'ung Angevin,

25 Nos filles, femme, et notre reyne De ces grans coilles de Lorrayne.

2$. femmes. — reigne.


DU aUINZlÈME SIÈCLE I97


en


Aminadab, qui procréa Naason,

Et Ne quando, qui nasquist tosl après. Ne advertas, à la rouge toyson, Est asseuré, comme Ne revoces, 5 Menant la guerre aspre jusqu'au deces De Ne simul et Ne tardaveris. En ce conflict vint Ne tradideris Qui des harnoitz ouït très fort le son : Car d'andouilles, par nouvelle façon 10 Est oit armé. Lors Ne memineris Criant en l'ost de Ne elongeris

Et la baniere de Ne proicias, Ne extollas et Ne exilias, A ceste fin que Ne polluas, 1$ Ne pugnes et Ne derelinquas,

De leurs grans nez n'abastissent le lue à bas.

Bib. nat. ms. fr. 2206, i° 119 /o. Titre : Les noms de tous les nez.


LE PARNASSE SATYRIQ.UE


cm

Une hacquenee a tout le doré fraing Sur le pavé traquassant doulcement Belle et plaisante a regarder de loing Vey l'autre jour gouverner meschamment, 5 Laquelle estoit assez honnestement Entretenue et bien enharnachee Marchant souef du pied séurement Ainsi que dient ceulx qui l'ont chevauchée.

Mon compagnon vous en sera tesmoing,

10 Asseurera qu'elle va doulcement, Bonne a panser et n'a cure de foin, Aymé viarfde qui s'atrille autrement. Haulte à la main et très bien embouschee Tire a la bride et passe largement ;

15 Chacun se tient dessus joyeusement

Ainsi que dient ceulx qui l'ont chevauchée.

Bib. de Soissons. Mss. 189. f° 27 r° et f° 32. — Bib. de Stockholm, ms, lui. Le Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° cxiii. Ane. Poésies Fr. viii. p. 33$. Cf. ib. L'Escuyrie des Dames, p. 329. (Bib. de Soissons. mss. 189. f° 27 V, à 29 Vo.)


DU QUINZIEME SIECLE I99

Les entremetz a si durs que le poing, Grasses cuysses, blanches habondamment, Courtes oreilles, blancz sourciz et le groin, 20 Jambes et piedz bien faictz parfaitement, Très bien croysee a tout abondamment, De son devoir bien faire elle est taillée. Quant on la picque, elle sault hardement, Ainsi que dient ceulx qui l'ont chevauchée.

25 Prince, elle est bonne en chascune saison ; En nul endroit elle n'est escorchee. Et, sans faillir, mect son homme a raison, Ainsi que dient ceulx qui l'ont chevauchée.

19. Un ms. de Soissons : souri2.


2CX) LE PARNASSE SATYRiaUE


CIV


Robin, Robin, seuffre que l'en te boute. Se tu vois rien, musse-toy, clos les yeulx. S'on te dit mot, si te tais — c'est le mieulx ; S'on te huche, si dis que tu n'ois goûte.

5 Va beau chemin, laisse passer la route. Et prens tous hurs à bourdes et à jeux, Robin.

Le temps est tel qu'il fault que l'en escoute. Endure ung peu : c'est le plaisir des dieux ; 10 Car tu verras, avant que soyes vieulx. Manger pain bis en lieu de blanche crouste. [Robin.]

Jardin de Plaisance, ed, Verard. f° 6i '/o- Titre : Rondel moral. 6. bourde. lo que tu soyes.


DU QUINZIEME SIECLE 201


cv


Chantons trestous gaudeamus, Et ne soyons ne sours ne mus, Puisque la vinee est planiere, Et puis, par très bonne manière, 5 Disons te Deum îaudamus.

Mectons tous les brandons aux hus, Aussi la fueillee sur les rus, Et alons boyre sans prière, Chantons.

10 Mercions le Dieu de lassus

Qui nous envoyé des biens ça jus : Car nous ne beurons plus de bière. Cidre et cervoise sont arrière ! Ostez tout : nous n'en beurons plus !

1 5 Chantons I

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f" 63. Titre : Joyeux rondel.


202 LE PARNASSE SATYRIQUE


\J


CVI


Il fault que ie vous dye D'ung très gentil galoys Qui cuydoit son amye La femme d'ung bourgoys. 5 Mais elle fîst la fee,

En disant : « Amis doulx, Venez à la vespree, Faisant le loup garoux. »

— Voulentiers, dist-il, dame, 10 Viendray devers le soir,

Qu'homme n'aura ne femme Qui s*en puist parcevoir ; Bien me sçauray retraire Coyement devers vous. » 15 El dist : « Venez donc faire

De nuyt le loup garoux. »

II. Qpe homme. 15. Elle dist.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 203

A son mary va dire Tout le fait et conter. Il dist : « C'est bien poHr rire 20 S'on le peult attrapper. »

Dist-elle, sans attendre : — Affin qu'il soit escoux, Tantost vous feray prendre Céans le loup garoux. »

25 Tantost, sans demouree,

Le galant arriva,

D'une pel affublée.

Puis la dame hucha,

Disant : « Gorge polie, 30 Suis-je bien à vo goux ? »

Elle fist l'esbahie

Criant au loup garoux.

Le bourgois fut habile ^ De frapper d'ung baston,

35 Tant que ceulx de la ville

Vindrent à l'environ.

Il eut mainte cruppee :

Car ilz frappoient tous,

i8. compter. 37. couppee.


204 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

En faisant leur risée 40 Du povre loup garoux.

Puis dist : « Mercy vous prye, Vueillez moy pardonner, Et aussi je supplye Ceulx qui vouldront aymer 45 Que de moy leur souviengne

Comment j'en suis rassoux. Chascun bien le retiengne Qu'il ne soit loup garoux ! »

Jardin de Plaisance, éd. Veràrd. f° 65 et 63 '/o- Titre La balade du loup garoux.


DU QUINZIEME SIECLE 205


CVII


J


Je sçay que pour moins d'une plaque Qui veult^ il hurte à vostre caque, Et à chascun tendez la main. Maintenant vous avez du train :

5 L'ung vous boute, l'autre vous saque, Et vous tumbez comme une vaque, Puisque c'est en ung chemin plain. Je sçay que [pour moins d'une plaque Qui veult, il hurte à vostre caque].

10 Vous dansez à la boute saque.

Je n'ay plus de vous aymer fain.

Car, que d'argent vous baille grain,

Par ma foy vous n'en avez taque !

Je sçay que [pour moins d'une plaque 15 Qui veult, il hurte à vostre caque].

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 63 '/o. Titre %ondel.


206 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


CVIII


Toutes les foiz que je vous voy,

Ou qu'en vous pense sans roprouche,

Il me semble que vostre bouche

Si me dit : « Ho, tenez vous quoy ! »

5 Lors je désire à tout par moy Que fussions dedans une couche Toutes les foiz.

Je vous feroye je sçay bien quoy, Qui trop durement mon cueur touche. 10 Mais vo rigueur si près me touche. Que je ne sçay que faire doy

Toutes les foiz [que je vous voy].

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 64. Titre : Autre rondel.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 207


CIX


Beuvez à moy par delà De bon cueur, je vous en prie ; Et menons joyeuse vie, Tant que vin au pot aura.

5 Ne sçay comment il vous va :

Mais pour mener chère lie Beuvez à moy [par delà].

Et puis, quant le vin fauldra, Ne vous esbahissez mie. 10 Qui aura bourse garnie

Assez on en trouvera.

Beuvez à moy [par delà].

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 64. Titre : Rondel d'estuves.


208 LE PARNASSE SATYRiaUE


ex


Une meschinete servant Viz hier tart à la nuytie ; Et là vint à elle ung galant Lequel luy dist : « Ma doulce amie 5 Où allez-vous cy, je vous prie ? » Elle lui dist : « Par Saint Françoys, Quérir vois à la boucherie Une andouille à faire bons pois.

Le galant, qui fut moult sachant,

10 Dist à la fillete jolie :

« Par Dieu, doulce belle plaisant, Je vous vueil tenir compaignie. » Adonc l'a par la main saisie En estraingnant ung peu les dois,

15 Disant : Vous aurés, ceste fie, Une andouille à faire bons pois.

2. hier bien tart.


DU QUINZIÈME SIECLE 2O9

Adonc en sa chambre jouant La mena, faisant chère lie, Et là luy soubzleva le pant 20 De sa robe... Je vous affie,

Quant elle eut la doulceur sentie De ce doulx membre qui fut roys. Elle dist : « Vous m'avez baillie Une andouille à faire bons pois. »

25 Prince, elle fut bien resjouye.

— Tu m'as remis au corps la vie, » Dist-elle, « mon gentil gallois ; Ailleurs quérir je n'yray mie Une andouille à faire bons pois. »

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 64. Titre : SoU Balade.


14


210 LE PARNASSE SATYRIQUE


CXI


Ce me semblent choses perdues De vestir femmes richement : Car qui en veuh esbatement Avoir on les demande nues.

5 Quant ilz sont vieilles et chanues. Il ne leur chault de vestement Ce me semble.

Raison pourquoy : s'ilz sont vestues Ne chaussées mignotement, 10 Sur le nouvel habillement

Hz se vont monstrer par les rues, Ce me semble.

Jardin de Plaisance, ed, Verard. f" 64 '/o- Titre xAutre rondel.

7. semblent. 12. semblent.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 211


CXII


Se vous laissiez la porte ouverte De vostre chambre, en quelque nuyt, Je prendroye bien le conduit D'aler veoir s'estes bien couverte.

5 Je mettroye ma robe verte

Dessus vous (mais que riens n'y nuyst)

Se vous laissiez [la porte ouverte

De vostre chambre^ en quelque nuyt.]

Puis, au dessoubz de la couverte, 10 Je vous apprendroie le déduit

Que l'en fait à bien peu de bruit : Et si n'y auroit pas grant perte Se vous laissiez [la porte ouverte De vostre chambre, en quelque nuyt.]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f" 77. Titre : Autre rondel.

3. prendoye. 10. apprendoie.


212 LE PARNASSE SATYRIQjDE


cxin


Chantons et faisons bonne chiere, Beuvons d'autant, sans nul rapel ! De ce bon vin, vieil ou nouvel, Et laissons l'eaue en sa rivière.

5 Et faisons de godet visière

Tant qu'en aurons rouge musel I Chantons [et faisons bonne chiere I]

Je ne vous sçay d'autre prière Requérir, ne ne sçay plus bel : 10 Tant qu'est à moy, j'ay le cueur tel Qu'il veult qu'on mecte l'eaue arrière. Chantons [et faisons bonne chiere !]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f» 8o 7o. Titre Autre rondel.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 21 J


CXIV


Beuvons et faisons bonne chiere, Et ne soyons plus en soussy : Tristesse soit mise en oubly, Et envie soit mise en bière.

5 Bouté soit en une tanniere dui ne fera ce que je dy : Beuvons [et faisons bonne chiere !]

Despeschons ce vin qu'il n'empire. Donnez nous en : versez ycy ! 10 Et certes je beuray cecy

Car j'en prise bien la manière. Beuvons [et faisons bonne chiere.]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. {" 87 '/o. Titre ^Autre rontUL


214 LE PARNASSE SATYRiaUE


ex


Faulte d'argent, Dieu te mauldie ! Pourquoy me viens tu si souvent ? Va-t-en pisser contre le vent : Laisse ma bourse bien garnie.

5 Je n*ose aller entre la gent Si tu es en ma compaignie, Faulte d'argent, [Dieu te mauldie !]

J'ay la chère toute faillie, Triste suis, pensif et dolent : lo Tu me destourbes bien souvent D'avoir ce de quoy j'ay envie, Faulte d'argent !

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f" 88. Titre : Autre rondel. 6. n'es. 9. dolente.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 21 5


CXVI


Mon mary s'emburelicoque Et dit, par sa foy, que je troque A ung flagol son virely. Est-il pas fol ? Certes, oûy, 5 Combien que je croy qu'il se moque.

Puisque j'ay du tonneau la broque On n'a garde d'y mectre loque, Se ce n'est mon parfait amy : Mon mary [s'emburelicoque.]

10 Jalousie l'anniquenoque

Tant qu'il croit que face ma poque

Emplir par autre que par luy.

Je l'appaise bien, et luy dy :

« Pensez vous que telle noix croque,

1 5 Mon mary ? »

Jardin de Plaisance, éd. Verard. Titre : Autre rondel, 14. voix.


2l6 LE PARNASSE SATYRIODE


CXVII


En fréquentant les basses marches Et les maretz du bas pays, Nagueres, dont suis esbahys, Trouvay sentiers plains de crevaces, ^Puis après, par dessus, grans arches :

Bn ung effroy ravy me vis

En fréquentant [les basses marches.]

Lors, pensant que, pour aymer garces, En lieu obscur m'estoye mis, 10 Je dis : « Une autre foys, amys,

Prens-toy garde comment tu marches En fréquentant [les basses marches.]

Jardin de Plaisance, éd. Verard, f" 93 V». Titre ^Autre rondel.


QUINZIÈME SIÈCLE 217


CXVIII


Hau, compaignons, resveillons nous, Et ne soyons plus en soussy ! Tantost viendra le temps joly Que nous aurons du bien trestous.

5 Laissons dire ces faulx jaloux

Ce qu'ilz vouldront, je vous en pry — Hau, compaignons, [resveillons nous !]

Tant qu'est à moy, je boy à vous ! Huchons Ernoul, Trubert, Henry, 10 Jehan, Françoys, Hugue et Thierry ! Et Godeffroy dira à tous : Hau, compaignons, [resveillons nous !]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f» 96. Titre : Autre rondel.

II. Hugues.


2l8


LE PARNASSE SATYRIQ.UE


J


CXIX


Ce qu'on fait à catimini Touchant muîtipîicamini, (Mais qu'il soit bien fait en privé) Sera tenu pour excusé

5 In conspectu Altissimi

Ce qu'on fait [à catimini.']

Et se vous ingrossamini, Soit in nomine Domini Vous aurés à prouffit ouvré, 10 Et vous sera tout pardonné,

Mais que vous confitemini Ce qu'on fait [à catimini.]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f» 96. Titre : Autre rondeî.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 219


cxx


Tout prestement qu'en la ville seray Et je verray Olive, la plus belle, Moult doulcement je la saluèray, Et tant feray, s'elle n'est fort rebelle, 5 Que mon borgne logera en sa celle.

Du premier bond qu'à elle aborderay La baiseray, non pas en la mamelle, Et quanqu'elle a par dessoubz sa cotelle, Tout prestement.

10 Et le plus tost que seule la verray,

Je luy diray tant plus tost ma nouvelle. Finablement de si près la verray Et tasteray, que moy revenu d'elle, Vous diray bien s'elle est masle ou femelle, Tout prestement.

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 99. Titre : Autre rondel. 5. Borne.


220 LE PARNASSE SATYBIQUE


y


CXXI


Madame, pour vous dire vérité, Je m'esbahiz moult de vostre manière Ne qui vous peut ainsi avoir bouté En la teste de vous tenir si fiere : 5 Car maintenant n'y peut valoir prière Ne beau semblant qu'on face sans argent. Je croy que vous gardez moulin à vent, Ou que jadis vous en feustes meschine, Quant vous voulez vendre de vo froment 10 Autant ou plus le bran que la farine...

Ce n'est point certes marché de leaulté, Car farine se doit vendre plus chère Beaucoup que bran : aussi selon feaulté, C'est très mal fait d'en estre coustumiere. 1 5 Mieulx seroit se cent fois à lye chère

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 104. II. loyaulté. 12. la farine. 13. Beacoup. — le bran. 15. ce.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 221

Vous en donniez, comme au commencement, A ceulx, belle, qui bien et doulcement Ont belluté vo fleur à l'estamine Sans leur vendre si rigoreusement 20 Autant ou plus [le bran que la farine.]

Par exemple, prens qu'ayez achapté Lassus aux champs les pois d'une pesiere. Je vous demand : « Se les pois sont osté, « Sera vendu comme pour pois arrière

25 « Le vieil pesas qui ne fait que fumiere ? » Nenny, certes ; aussi, certainement. Ne cuidez pas que ceulx qui ont souvent Oingt vo moulin de blanche cameline Soient d'acord d'achapter à présent

30 Autant ou plus [le bran que la farine.]

18. bulleté. 23. demande.


222 LE PARNASSE SATYRiaOE


CXXII


Chas.cun se loue de mariage Mais je ne m'en sçaroye loer ; Je ne sçay tant faire le sage Qu'on ne me viengne ramponner. 5 A ma femme ne puis durer ; Et si ay d'elle une assemblée D'enfans, qui ne font que grousler Au feu, dessoubz la cheminée.

Les ungs barbouillent leur visage, 10 Et l'autre pisse en son soûler ;

Et ma femme a tousjours l'usage

De mauldire et de conjurer :

A elle je ne puis durer,

Je n'y euz oncq bonne journée. 15 A peine m'osé-je chauffer

Au feu [dessoubz la cheminée.]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 104 '/o. Titre Autre balade.


DU aUINZIÈME SIÈCLE


223


Se ma femme a au corps la rage, J'ay cause de douleur avoir. Ersoir, en mouvant le potage, De la cuiller fist tout verser. 20 Mais si fort me print à hurter Ma teste au pot de la poree, Qu'oncques puis n'osay retourner Au feu [dessoubz la cheminée.]

Prince, se Dieu vouloit oster 25 Ma femme hors de sa testée,

Bien me pourroye aller chauffer Au feu [dessoubz la cheminée.]


224 LE PARNASSE SATYRiaUE


CXXIII


Tous ceul xqui sont tristes de mon dommage, Et qui semblant montrent de moy aimer, Dient que j'aprins trop fol usaige Quant ne me vueil a ce amoderer 5 Que des tavernes me voulsisse garder, Pour mieulx valoir, et pour yssir de debte. Et je leur dy : « Pour Dieu, laissez m'ester ! Boire convient qui sa mère n'alaicte. »

Car des que j'en... mon premier aage 10 Amay je moult ce (bon ?) vin à gouster, Si que tous ceulx sont folz et plains d'oultraige Qui de ce... me veulent destourner Bon vin me fait... rire et jouer Pour le bon vin ay enhay... la tecte 15 Et pour ce dy, au vray considérer : Boire convient qui sa mère n'alaicte.

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f" 105 '/o. Titre : Autre balade.

3,5. Vers mutilés. 7. laissez moy, 9, 10. Vers mutilés. II. ceulx qui. 13, 14, 15. Vers mutilés.


DU Q.UINZIEME SIECLE 22 5

— Voyre. font ceulx, don: avez vous courage Tel que voulez qu'on vous puist reprouver Que le maire soyez de vo lignage ?

20 Certes c'est sens qui pou est à louer Que tavernes voulez tousjours hanter, Si qu'en vo tasse il ne remaint crocheté. >

— A hay, » dys-je, « laissez en le parler, « Boire convient qui sa mère n'alaicte. »

17. Boyre.


iS


226 LE PARNASSE SATYRIQ.UE


CXXIV

Aucunes gens se vont esmerveillant Comment celle que tant aymer souloie Ne fait de moy ne chère, ne semblant, N'a quoy il tient, et se la coulpe est moye, 5 Ou s'elle a fait chose qu'elle ne doye. Mais à tous ceulx respons et certifie : D'elle me loe et moult la remercie Des grans plaisirs qu'où temps passé m'a fais. D'ung pain manger, vous sçavez, il ennuyé : 10 Je n'en dy plus : du remenant me tais.

Que ne luy fis en jour de mon vivant Ne elle à moy, fors que plaisir et joye. Et si m'amoit, ce disoit elle, autant Com Helaine amoit Paris de Troye. 1 5 Et encor fait : s'autant ne le cuidoie, - Certainement ce seroit grant folie. Mais son vouloir présentement n'est mie De me monstrer qu'elle m'ayme jamais,

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f°ii2Vo.G. Raynaud. Œuvres d'Eustache Deschamps, vol. x, p. Lxxiv, 14. Comme — auoit. 1*5 . mq. 16. ma folie.


DU (QUINZIÈME SIÈCLE 227

Pour ce qu'elle est ailleurs embesongnie. 20 Je n'en dy plus : du remenant me tais.

Si ne sçavoit nulluy plus suffisant.

D'elle et de moy je congnois bien monnoye.

Et si ay veu autre foiz, de grant temps,

Qu'elle scet bien, la belle, simple et coye, 25 Quant il est temps que d'amour se pourvoye,

Et que souvent fault changer compaignie.

A dire voir, par si grant courtoisie

Complaire veult à tous, pour avoir paix.

Nul ne s'en va escondit, qui la prie. 30 Je n'en dy plus : du remenant me tais.

Prince, mande4.que chascun herault crie La grant largesse et l'amoureuse vie De la belle qi^i ne m'aymera mais. Ou se c'est voir, ou se c'est menterie, 35 Je n'en dy plus : du remenant me tais.

25. temps et. 27. pour. 28. veulx. 30. Pour ce man- dez, 34. vray.


228 LE PARNASSE SATYRIQUE


cxxv


Pour vous guérir entièrement L'aspreur de voz mains et l'arsure, Se le gouvernez par mesure Souffira ce peu d'oignement.

5 Et s'en brief, amendement

Vous n'y trouviez d'advanture. Pour vous guérir [entièrement]

J'en ay d'ung autre largement Pour crevaces et pour fendure, 10 Mais fort dangereux pour enfleure : A vostre bon commandement Pour vous guérir [entièrement.]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 117 ^/„. — litre Autre rondel.

2. iarsure. 4. souffrira a ce. 6. trouves.


DU CIUIS'ZIEME SIECLE 229


CXXVI


Moy qui faiz chançons et rondeaulx,

Midy est et n'ay desjeuné ;

De bon vin ay adès jeune,

Et ne suis, certes, que rons d'eaux.

5 Aux piedz ay de gros fers rondeaux Et ma chemise mis jus n'é, Moy qui faiz [chançons et rondeaulx.]

Plus ne veulx dancer aux rondeaux. Je suis, pour estre mis jus, né. 10 Saulce, moustarde, verjus n'é, Tartes, pigeons, ne arondeaulx, Moy qui faiz [chançons et rondeaulx.]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 117 '/„.


230 LE PARNASSE SATYRiaCE


CXXVII


Vivent les gorgias de court Qui au col portent les coliers ! Non pas ces lourdaulx escoliers Auxquieulx souvent l'argent est court.

5 L'ung va le pas et l'autre court ; L'autre tient termes singuliers. Vivent les gorgias [de court !]

Leur habit est un g peu trop lourt Pour contrefaire des galiers. 10 Gens de court sont les vrays colliers Des dames, et dont leur bien sourt. Vivent les [gorgias de court !]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f°' 122 Vo et 12}. Titre : Autre rondel. 5. le pas l'autre.


DU Q.DINZIÈME SIÈCLE 23 I


CXXVIII

Pour passer temps ung jour vouloye Nager en Tisle de Venus Avec m'amye que tant amoye [Et] qui de moy faisoit refus.

5 Le ventre je luy mis dessus

En luy disant : « Ma doulce amye Je vous prye, n'en parlez plus De ces... motz car il m'ennuye Pour passer [temps.] »

ÎO Apres qu'eusmes bien navigé Au long et large de ladicte isle, Le matz de la nef se trouva ployé Et le tendre n'estoit possible Pour le couraige qui estoit débile

15 Pour passer temps.

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f^ 123. Titre : Autre rondel.

3. auecques. 4, qui de. 8. de ses motz. 10. queeusmes. 12. Vers refait. 13. Et de le. 14. Vers refait.


\/'


232 LE PARNASSE SATYRIQUE


CXXIX

Le trou du cul d'une nourrice, C'est le plus beau rondeau qui soit : En quelque manière que soit Il n'y croist saffren ne espice.

5 Fors aucuneffois la jaunice Que elle mesme elle conçoit. Le trou du cul [d'une nourrice, C'est le plus beau rondeau qui soit.]

Son trou luy est tousjours propice 10 -wEt ne fut-ce que pour pisser. ^ Cella n'est point tenu pour vice : Ung ch.iscun ne s'en peult passer. . Devant qu'el se voise coucher --P- Son trou lave d'eau de melice 15 Et au matin, quant elle pisse, On n'a gard' de l'ouyr tousser.

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 124. Titre : Autre rondel.

3. que ce soit. 6. elle mesmes. 10, et ne fusse fors. 13. qu'elle. 14. de au. 16. garde.


DU QUINZIEME SIECLE 233

Tant va roide le jus de tisse Qui le trou rond lave au passer.

20 Puis va sa chemise amasser Et en essuyé les crevices. Puis le trou couvre de sa pellice. Que le feu saint puisse embraser Le trou du cul d'une nourrice !

21. l'escrevice. 22. Vers refait.


2 34 LE PARNASSE SATYRiaUE


cxxx


Vostre flacon fermant à vis, Ma dame, je le vous renvoyé, Et grant mercis : car je vouldroye

Qu'il fust com premier je le viz S Vostre flacon fermant à viz.

Je m'en serviroye bien enviz Se à mon plaisir me trouvoye Vostre flacon [fermant à vis.]

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f» 124. Titre : Autre rondel.

3. Et grant mercis. 4. Car je vouldroye qu'il fust tel. 5. Quant premier je le viz.


DU aUINZIÈME SIÈCLE 235


CXXXl


La teneur de cent mille escuz Et le dessur de ma maistresse. Je soubzhaitte pour prendre liesse, Et ne faire guerre que à culz.

5 Avoir mes ennemis vaincuz, Tousjours santé avec jeunesse, Je soubzhaitte pour prendre lyesse La teneur [de cent mille escuz.]

Lors lairrons lances et escus 10 Pour empoigner tetin et fesse. Jamais n'engendreroys tristesse Mais chanteroye avec Bacus La teneur [de cent mille escuz.]

Jardin de Plaisance, éd. Verard, f^ 124. Titre : Autre rondel.

9. lairrons je lances, n. Jamais je.


236 LE PARNASSE SATYRIQUE


V


CXXXII


Quant on te dira villenye

Mectz le en ton sac et le lye.

Et [puis] quant ce viendra le temps,

Deslie ton sac et le luy rens.


DU QUINZIEME SIECLE 237


(CXXXIII)


Femme qui fait tetins paroir Et cul par estroicte vesture, A tout homme fait apparoir Que son con demande pasture.


238 LE PARNASSE SATYRIQUE


^l


(CXXXIV)


On ne peult con garder sans coilles Ne que sans sel fresches andoilles. [Quant on etc.]


Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 12$. Titre : Rondel. cxxxii. Puis mq. cxxxiv. Quant on, répétition erron- née de l'ini^ rimeur.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 239


cxxxv

On a moult parlé des Anglois Qui ont esté en ce pais Piller villes à tous eslais, Destruit moustiers et crucifix, 5 Ravies femmes : c'est du pis. Mais Escot nous font pis assez Qui cy aval sont coulez. Ne sçay qui me tiendra pour sot : Mais je suis tout espoventez 10 Si tost comme on parle d'escot.

Le peuple d'Angloys est recrés : Mais Escos sont regnans tousdis Par tavernes, par cabarés, Les trouve on chascun jour assis. 1 5 Quant on a tous metz et ris Et quant on est bien saoulés, Aucuns dient : « Or, escoutez, Y a il plus de vin en pot ?

Jardin de Plaisance, éd. Verard. f° 205 Vo- Titre : Autre balade.

7. V. mutilé. 10. Si tost quon. 15. F. mutilé. 18. Y a plus.


240 LE PARNASSE SATYRIQUE

Comptons. » Là est maint cueur yrés, 20 Si tost comme on parle d'escot.

Avant qu'escos puissent estre faiz Vient à la foys mains grans estriz. Escot est ung si pesant fais Que plusieurs le portent envis.

25 Escot fait couart le hardis ; Escot n'est mie charité ; Escot est villain approuvé : Car desvestir fait maint surcot, Dont maint desduit est deseuré,

30 Si tost comme on parle d'escot.

20. Si tost com parle. 21. que escos. 30. Si tost quon.


NOTES


Page 14

L'introduction de ce livre était imprimée déjà quand parut l'ouvrage de M. Langlois sur les Aris de seconde Rhétorique. On y trouve le Doctrinal de Bauldet Herenc p. 176 et le texte de la sotie amou- reuse y figure en entier. M. Langlois a lu plus complètement que MM. Daremberg et Renan :

Où les porceaux vont coucher sans ch[andeille]. Voici la fin de la pièce :

Quant j'entendis la laide cicheface Courrucié fus et prins une bouteille Et l'en baillay au travers de sa face, Disant : « Pour toy mauvais sang me cateille,

16


242 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

Dont il convient que j'enfondre te dale,

Tant que jamais n'y entrera goudale

Car tu me fais loyaulté de Renart

Quant tu me velx cha[n]gier pour ung cornart,

Que de verges aux carrefours de Dole

Batre je vis, pour ce que par faulx art.

Faisoit parler latin à ung ydole. »

Puis je baillay une telle sifflace Au cayemant qu'en une grande seille Le fis tumber à toute sa besace ; Lors ^e brimbes emplie une corbeille Me présenta ma chiere dame Kale, Et pour faire sa paix, en ung escale Boire me fit hambours et waghebart, Et me mena vers l'ostel d'ung Lombart, En ung celier, et là en chaude cole Me fit baignier, et puis, quant il fu tart Couchie[r] me fit dedens une gayole.

Dame sans per, qui de relief pourchasse Assés pour tous les truans de Marse[i]lle, Pardonnes moy se vers vous mercy chasse, Car sotte amour ainsy le me conseille, Pour ce que vous estes femme de gale. Qui bien amés le jeu de l'espringale,


DU QUINZIÈME SIECLE 243

Et de qui j'ay ung aussy doulx regard Que d'ung viel singe, et puis, se Dieu me gard. Pour moy donner confort vous troeuve molle Comme pierre, pour quoy, par saint Lienard, Des rebelles vous estes le droit molle.

Prince, je suis d'elle appelé coquart D'entre mes bras souvent je ne l'acole.

Page 25 Ha les douUeurs que sans cesser je porte. Cf. avec la p. du fo 40 le rondeau du Ms. fr. 1701

(f° 47). Je prens en gré les douUeurs que je porte.

Page 28 Le rondeau « Gardez-vous bien de ce fauveau », qui est publié sous le nom de Charles d'Orléans, doit être restitué en réalité à Pierre Danthe sur l'autorité du ms. fr. 24.548 où les traces de ce nom sont encore visibles.

Page 53 Courtauît] Cf. pour ce mot employé au sens propre la Ballade d'un gorrier hragart de H. Baude et la note de Quicherat sur ce mot : « Cheval à qui on a coupé la queue et les oreilles. »


244 LE PARNASSE SATYRIOGE

Logié en froide estabîe,] Cf. p. cxx :

Que mon borgne logera en sa celle,

Marpault] an ill favoured scruh, a Utile ugly or swarty wretch ; also a lickorous or saucy fellow ; one that catches at whatsoever dainties cornes in lus vjay. Cotgrave, éd. 1611. adverh.

Page 55

Trippof] Plaisanterie ambiguë : cf. Recueil des Questions tahariniques, II, ch. 12 : Qui sont les meilleurs tripotiers de France.

Tab. ... Ceux qui à bon droict se peuvent qua- lifier de ce nom, ce sont les macquereaux.

Le m. Pour quelle raison les macquereaux ?

Tab. Parce qu'il n'y a personne qui sçache mieux addresser dans le petit trou, dans la belousc et dedans la grille qu'eux. Ils ont tousjours leur tripot ouvert ; mais il faut apporter les balles et les raquettes ; et bien davantage, on s'y eschauffe tellement que souvent en quatre coups ils vous font gaigner une partie qui vous contraint d'aller au Royaume de Suède pour vous raffraîchir et vous faire frotter.

Au huitain clxxii du Grant Test. Villon joue


DU (QUINZIEME SIECLE 245

aussi sur le mot, dans le legs au ■ jeune prestre » Thomas Tricot, sans doute inhabile à l'amour :

S'il sceust jouer à ung tripot Il eust de moy le Trou Perrete.

La plaisanterie est double ; car le Trou Perrette était vraiment un jeu de paume situé dans la rue aux Fèves vis-à-vis de la taverne de la Pomme de Pin.

Grains. Terme de jargon.

Page 56

Faire cela] cf. p. xviii. Expression erotique d'usage courant au xve siècle. Hoîîà] cf. p. XVIII.

Et boy jusqu'à dire : Hollà ! y. aussi p. xliii :

De son amour je dy : holà. Cf. Ane. Poés.Fr. II. iio : Du bas mestier me convient dire : Holà !

Le ms. fr. 1701 de la Bibliothèque Nationale contient un rondeau qui est peut-être la réponse à la p. IV, et qui en tous cas appartient au même cercle avec les pièces xii et xviii :


246 LE PARNASSE SATYRIQUE

Je ne veil plus faire cela. Ce que j'en ay fait me suffist. S'a faire l'eust, pas ne le feist. Celluy que poinct ne me cella. 5 Désormais je m'arreste là :

Tout n'est pas or ce qui reluist. Je ne veil plus [faire cela]. Je ne tiens femme heureuse s'elle a Son honneur, mais qu'elle tendist 10 A le garder et entendist,

Car, bien considéré cela. Je ne veil plus [faire cela]. B. N. ms. fr. 1701, P 43 v/o.

Page 59

Les hoHnes Gaultier.

Cf. p. XLiv :

Gressez moy bien ma vielle hôte.

Cette métaphore obscène, de laquelle on peut rapprocher la « house de basanne » léguée par Villon au h. cxxv du Gr. Test., s'explique facile- ment quand on la rapproche du mot « jambot » (Gr. Test. v. 16 14) mal interprété dans le glos- saire. V. plus bas, vers 2$, l'envoi). Les vers 21


DU QUINZIÈME SIÈCLE 247

et 22 doivent être rapprochés des « houseaux sans avant-piez » du h. xxiv (Pet. Test.). — Les hotines Gaultier sont également à rapprocher de l'expression « porter ses souliers chausser », pour coït, signalée par Pierre Champion d'après Arch. Nat. JJ, 180, to 34.

Page 61

Cf. à la pièce viii la sotte ballade d'Eustache Deschamps (Œuvres, V, p. 22).

Page 63

Pour des pratiques de magie analogues, au sujet de l'amour, cf. les Papyrus grecs publiés par Lee- mans. Leyde, 1885.

Page 66

Sans selle. Cf. le refrain de la pièce Lxxi.

Boire sans soif et chevaucher sans selle.

Il faut reconnaître la même allusion dans les vers du Testament de la Mule Barbeau :

Baude l'aura, qui dit par son serment Qu'il ne pourroit plus chevaucher sans selle. (^Les Vers de Maître Henri Baude, p. 24.)


248 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

C'était une plaisanterie tellement habituelle à cette époque qu'elle fait le fond d'une équivoque comique dans un « cause grasse » plaidée au Par- lement Civil le 28 février 147 1 (n. st.) et réclamée par maistre Pierre Fretel, avocat du Roi de la Basoche. Voici ces curieuses plaidoiries : Entre Colin Mesnart, appellant du prevost de Paris ou de son lieutenant d'une part, et Tho- masse la Moette, intimée, d'autre.

De Thou pour l'appellant dit que des son jeune aage il fut mis au mestier de sellier et tellement a aprins qu'il y est très expert. Dit que en no- vembre derrenier le mari de l'intimée trespassa, et à ceste cause s'enquist de trouver ung bon jeune homme qui peust entretenir l'ouvrouer ; et quant se fut bien enquise n'en peut trouver de meillieur que l'appellant ; pour quoy l'envoya quérir et contractèrent ensemble par tel que chacune sep- maine il auroit viij s. et pour ce qu'il se gouver- noit bien et qu'il faisoit bien la besongne, ladicte intimée le fist aler coucher en la couchete de sa chambre, pour ce que le temps estoit froit et couchoit bas ; en laquelle couchete il coucha iiij ou V jours, et veoit lors lad. intimée que aveoit


DU QUINZIEME SIECLE 249

encores une veine verte ; mais après, de la cou- chete le fist coucher ou grant lict ; et coucha en icellui grant lict l'espace de iiij mois voire et estoit si bon serviteur que tous les jours il embourroit iiij ou vj selles. Bien fut l'intimée contente d'avoir si especial serviteur et parla à lui de traictier ma- riage avec elle, qui en parla à ses parens et depuis fut le mariage contracté et passées lettres. Or vint Karesme et pour ce que le temps n'estoit tel qui souloit de l'embourreuse des vj selles il laissa deux et vint à iiij. L'intimée lui dist que cuidoit qu'il feust malade et qu'il ne besongnoit pas ainsi qu'il avoit acoustumé ; et trouva termes exquis de lui donner congié et mectre en la maison ung nommé Blanchefort qui avoit eu grant vouloir d'avoir l'intimée à femme, qui aussi fist son devoir de bailler le bont à l'appellant. L'appellant re- monstra à l'intimée le contract dessusdit et qu'il estoit aussi bon homme pour besongner et entre- tenir l'ouvrouer que Blanchefort et avoit aussi bon visaige. Mais neantmoins par ung tiers trouva moyen de le fere mectre prisonnier, voire, et le fist en hayne de ce pour ce que paravant avoit fait citer l'intimée devant l'official. Quand il fut oudit Chastellet, il fut adverti que Blanchefort


250 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

aloit et venoit en l'ostel de l'intimée, dont fut dolent, et demanda au lieutenant provision en lui offrant caucion, qui l'eslargist ; mais l'intimée, sans avoir regard aux especiaulx et merveilleux services que lui avoit faiz l'appellant, se ala oppo- ser à sa délivrance. L'appellant requist au lieute- nant que lui assignast jour pour dire les causes de son opposicion ; mais neantmoins en faveur de l'intimée l'a détenu xiij ou xiiij jours sans lui vouloir bailler provision ; dont il a appelle. Si conclud tout pertinent en cas d'appel et à despens dommages et interestz et qu'il soit réintégré en l'ostel, car il estoit possesseur.

Thiboust pour l'intimée défend et dit que l'ap- pellant se monstre tel qu'il est ; car combien qu'ilz ne soient que sur l'emprisonnement, s'efforce il de injurier soy et aultruy. Et comme tient Tulle in suo libro de Officiis : turpe est de seipso predicare falsa cum irrisione audienciutn. Et croit que quant on feroit informacion secrète, que l'appellant ne seroit trouvé avoir les pièces et instrumens pour rembourrer selles, comme il se vente.

Ce présupposé dit que l'intimée est notable femme et la congnoissent plusieurs des advocatz et procureurs de céans et sont assez informez de


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 25 I

sa bonne vie. Fut pieça mariée à son feu mary et avec lui s'est honnorablement gouvernée ; mais puis nagueres est trespassé, délaissez elle et deux petiz enflfans ; et se en son mariage s'est bien gou- vernée, l'a mieulx fait en sa viduité et avoit en- tendon de chastement vivre. Mais Franquetort(sic) qui est bon sellier la fist demander en mariage. Ses parens lui remonstrerent qu'encores elle estoit jeune et que d'une femme seuUe est peu de chose, et tellement que per verha de ftituro la fiança, et eust esté procédé plus avant au mariage se n'eust esté Tempeschement de l'appellant ; mais l'appel- lant qui de sa jeunesse a esté nourry avec Blan- chefort s'eiïorça les injurier ; et ung jour entre les autres, lui estant chez ung barbier où faisoit sa barbe, dist que l'intimée estoit une putain pail- larde, et qu'il en avoit fait ce qu'il avoit voulu, et led. Blanchefort ung ribault paillard, et autres 'plusieurs injures. Le barbier lui remonstra que c'estoit mal fait, mais il regnya Nostre Seigneur qu'il tueroit led. Blanchefort et fut force que le barbier lui laissast sa barbe demy faicte ; et lors saillit en plain quarrefour criant à haulte voix et proférant de rechief lesd. injures et plusieurs autres ; et après informacion faicte desd. injures


2 $2 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

fut constitué prisonnier à la requeste d'autrui pour bateures par lui faictes et aussi pour ce qu'il faict du jour la nuyt, et n'y a fille qui ne le con- gnoisse, et quant on a afFere de telles denrées et marchandises il en fournist ; et fut détenu prison- nier oud. Chastellet et pour ce que le lieutenant ne le délivra à son plaisir il se porte de lui appel- ant. Dit que l'appellacion n'est recevable : car de raison quant il y a informacion contre aucun pri- sonnier il ne doit estre eslargi jusques à ce qu'il ait esté interrogué ; or ne l'avoit esté l'appelant ; ainsi ne devoit estre eslargi : ymo s'il avoit esté î'nterrogué, si ne seroit il eslargi, quia pro gravi delicto et actroci injuria detinebatur ; et est actrox injuria racione loci, quia in quadrivio publiée profe- rebantur ; racione proferentis, quia famulus intimate et racione persone, quia est vidua vivens boneste. Et n'est pas peu de chose d'appeller une femme adultère : car comme recite Valere, que antiquitus tnuîier convicta de adulterio convincebatur omni cri- mine. A ce qu'elle le fist coucher en la couchette et ou grant lict etc. ne qu'elle s'abandonnast à lui, nichil est ; et de rembourrer tant de selles pour ung jour et continuer longtemps, comme se vente l'appellant, s'est chose trop excessive, et souffiroit


DU aUINZlÈME SIÈCLE 253

bien de la moitié ; mais quelque chose qu'il dye, il n'a. pas instrumens pour ce faire ; et quant lui, ses advocat et procureur seroient ensemble à rem- bourrer, eulx trois, n'en sauroient rembourrer la moitié de ce que l'appellant seul se vente de rem- bourrer. A ce qu'il y a promesse de mariage, nkhil est : et quant promesse y auroit, Symonne la Chappelleriere se y opposeroit : car elle dit que l'appellant lui a promis estre son mary et en pend le procès indeciz par devant l'official ; et quant lad. Simonne oït parler qu'on vouloit marier l'ap- pellant à l'intimée, elle dist d'icelle plusieurs in- jures, et que led. appellant seroit son mary, quiconque le voulsist veoir. A ce que au temps de l'opposicion faicte par lad. intimée il estoit eslargy, ntchil est. Gonclud que ne fait à recevoir ; qu'estoit prisonnier que soit mis en la Concierge- rie ; soit condemné à fere amende honnorable et prouffitable de Vc 1. et à tenir prison, etc.

Fretet (i) pour le Roy de la Bazoche, dit que puisqu'il est question de si grans excès comme de rembourrer six selles ou batz, la congnoissance

(i) Sans doute maistre Pierre Fretel, advocat en la court de céans (v. i° 91 '/o).


254 LE PARNASSE SATYRiaUE

doit appartenir au Roy de la Bazoche, et en de- mande le renvoy.

- De Thou réplique et dit qu'il est bien fondé ; il avoit esté constitué prisonnier à la requeste d'un tiers ; se venir opposer à sa délivrance et le détenir prisonnier a esté grevé. A ce que l'intimée s'est gouvernée honnestement, il ne la veult ca- lompnier. A ce qu'il n'est pas instrumenté, dit que du contrere appert par l'inspection de sa per- soime ; et a bonne barbe ; et est Thiboust contrere à soy mesmes ; car l'une foiz dit que l'appellant est mal instrumenté ; à l'autre fois qu'il va de nuyt et est un grant abateur. Conclud comme dessus et requiert estre réintégré, car il estoit pos- sesseur.

Appoincté est mettre par devers la court et au conseil.

{Arch. Nat. X^* 4813, f" 75 Vo. 28 février 147 -f-

Page 66

Baculle. Voyez sur ce mot la note de M. Bijvanck. Le grant garde derrière (Paris, Champion, 1891), p. 54.


DU QUINZIEME SIECLE 255

Page 67

Ci. Charles d'Orléans éd. Guichard, p. 157.

Visaige de baffe venu, Confit en composte de vin.

CHcquettes.] Cf. Aller toucher les clicquettes

Des huis de leur dame aveuglettes Et baiser seulement l'enseigne. (Confession de V Amant trespassè de deuil.)

Page 72

^batex. Cf. p. LXiii : abas-la.

Maljoin^t.]

V. Cotgrave, éd. 161 1 :

« Maujoinct : bose, gaping, ill joined, iîî couched, hadly set together.

« Maujoine : 'Barbier de viau. A barber of a vjomans, etc. r>

Cf. Rabelais :

1° « De ce me guerîz... me torchant des guands de ma mère bien parfumez de maujoin. » (Gar- gantua, c. 13.)

20 « Le pape Calixte estoit barbier de mau- joinct. » (Pantagruel, II, 30.)


256 LE PARNASSE SATYRIQUE

30 « Car je vous affie que plus me plaisent les guayes bergerottes eschevelees esquelles le cul sent le serpouUet que les dames des grandes cours avecques leurs riches atours et odorans perfums de mauljoinct. » (Tiers livre, c. 46.)

Cf. aussi Noël du Fail, Contes d'Eutrapel : « Nos chambrières sont condamnées doresnavant se cou- vrir et ne montrer leur maujoint. » (Ed. Courbet, II, p. 143.)

Et Marot : Rondeau des ^arUers,

Vous en irez besongner chaudement En quelque estuve, et là gaillardement Tondre Maujoinct ou raser Priapus, Povres Barbiers.

Sur l'expression Gands de ma mère cf.

Mais vous aviez auparavant

Mis le doigt dans votre devant

Et cela ne pouvant vous plaire,

Avecques du cuir et du fil

Vous files un engin viril

D'un des vieux gands de votre mère.

La Cascarettey Les Muses Gaillardes, éd. 1609.


DU aUINZIEME SIECLE 257


Page 76

Cf. Villon. Pet. Test., h. iv.

Et se j'ay prins en ma faveur Ces doulx regars et beaux semblans... Planter me fault autres complans Et frapper en ung autre coing.

^rser] incendier (F. Godefroy).

Loudiere : f. une grosse loudiere. xA fiîthy lasci- vious quean, a common hachney, or hed^e-whore. Cotgrave, éd. 1611.

Page 78 Ligne /, lire :

Autresfoys fus tant souef gardée.

Raffardee.']

Raffarder : To raile ; or scoff at (an old word). Cotgrave, éd. 161 1.

Page 80

On trouve encore une variante de la p. xxiv au fol. 3 des Trois cent cinquante rondeaux d'amour (Lyon, 153O :

Qu'en dictes vous de ces folz amoureulx Qui sans cesser sont tristes et douloureulx

17


258 LE PARNASSE SATYRIQUE

Tous mal contens (car nul ne s'en contente) Hz n'ont perdu seullement que l'attente D'estre meschans, coquins et malheureux. Devant leurs dames ilz se monstrent paoureux Et ont acquis sans plus ce mal pour eulx Dueil et soulcy tous les jours ont de rente Qu'en dictes vous.

Hz sont fascheulx pensifz et langoureulx Car entre cent n'en est ung si heureux Qui de tous poincts parvienne à son entente Et le surplus à l'oeil on leur présente Force regretz pleins d'ennuyt plantureulx Qu'en dictes vous.

Cf. Le vers 4 et le refrain

Vous n'y perdrez seulement que l'attente

(Villon. La requeste que Villon bailla à Monsei- gneur de Bourbon.)

C'était l'expression consacrée pour les retards aux paiement des pensions, ainsi qu'on le verra par le texte suivant :

« Nous savons que vous et les autres conseil- lers de nostre dit maistre avez aucunement cause de vous plaindre de voz pensions. Mais venu ung


DU QUINZIÈME SIÈCLE 259

messaige que avons envoyé devers nostredit mais- tre, espérons y donner provision par manière que tout sera content et n'y perdra chacun autre chose que l'actente, etc. (Lettres closes adressées par le Conseil du Roi de Sicile à maistre André Couraud. Angers, 22 mai 14S4). Arch. Nat. P. 1 334 fo 104^/0. Cette lettre est précisément adressée à l'un des légataires de François Villon, maître André Cou- raud, conseiller et procureur du roi René. Par un retour plaisant Villon emploie le même euphé- misme pour le paiement de sa dette au duc de Bourbon.

Page 81

Gouge] A Soldiours Pug or Punk ; a tuhore that followes the Camp. Cotgrave, éd. 161 1.

En/ans qui vont à la moustarde.] Cf. Villon, éd. Longnon, p. 97, et à ce sujet la note de M. Gaston Paris dans Romania (Villoniana). V. aussi le Jour- tiaï d'un Bourgeois de Paris, éd. Tuetey.

Bruyt.] Cf. dans cette acception Villon, Pet. Testament, h. ix.

Page 82

Vayre. Equivoque entre le sens de vair = de


26o LE PARNASSE SATYRiaUE

différentes couleurs, bigarré, et vair c= variable, changeant, mobile.

Page 83

Faguenas.] Faguenat : a fiUhy rammish stneîî. Cotgrave, éd. 161 1.

Cf. Les esponges que pourtoyent îesdictes muguetes.

Plusieurs esponges appourtoient aussi celles

Entre leurs cuysses et dessoubz les aycelles,

Ou soye-je bien batu d'ung baston,

Pour ne sentir l'espaulle de mouton,

L^faganas et telz senteurs infâmes :

Mais telz harnois pourtoient les grasses femmes.

(Gratian Du Pont. Les Controverses des sexes masculin et féminin. Toulouse, 1534, 1. II, f° 35. — V. pour Vespaulle de mouton, Rabelais : Panta- gruel, II, 14. « Et Dieu scet comment je sentois mon espaule de mouton. »)

Gousset, éc2i.^^non, jaguenas, cambouis Qui formez ce présent que mes yeux réjouis. Sous l'adveu de mon nez, lorgnent comme un

[fromage A qui la puanteur doit mesme rendre hommage : Que vous avez d'appas ! que vostre odeur me plaist :


DU QUINZIÈME SIÈCLE 261

(Ju Cantal, Œuvres de Saint-Amant, Paris, 1661.)

Fumée.'] Cf. Rabelais {Les Horribles Prouesses,., de Pantagruel, etc., Lyon, François Juste, 1533, fol. 68 v/o) :

« Il n'est umbre que de courtines, fumée que de con et clicquetys de collions. »

Page 85 Vous crocqueriés ceste groselle. Cf. Villon, Grant Testant., v. 660, et Guillaume Alexis, I, 113. Faut-il penser que le groseillier servait aux allu- sions erotiques ? Cf. le premier arrêt d'amour de Martial d'Auvergne : a Et oultre qu'il fust traîné sur une claye et battu par les carrefours de syons de verd osier et de branche de groseliers. »

Page 86

Peneau] ... also a rag, or tatter (and in some partes of France) also a slut, or slatterne. Cotgrave, éd. 1611.

Fourreau] Quoique le mot soit improprement appliqué ici, on doit sûrement y voir un terme péjoratif qui s'appuie sur le sens :

Le fourreau d'une beste : the thick skin wherein the yard, or pi^^le oj a beast is sheathed.


202 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

Page 88

Foingnars.]

Foigner : to powt, îozure, grumbîe, murmur or be offended at. Cotgrave, éd. 1611.

Brouyr. Cf. bruir : brûler, griller, rôtir (F. Godefroy).

Page 89

Cf. le rondeau publié par Campaux Villon, p. 347 et qui appartient au même cercle :

Hahay ! este vous rencherie Dieux y ait part, puis devant hier ? Ma dame, c'est pour enrager ! Le faictes vous par moquerie ?

Mais venez ça, je vous en prie : Est le cuir devenu si cher ? Hahay ! estes vous rencherie ?

Et dea ! et ne sçavez-vous mie Que mon père est cordouennier ? Vous voulez bazanne priser Plus que cordouen la moitié. Hahay ! estes-vous rencherie ?

Les équivoques sur le cuir, la basane et le


DU QUINZIÈME SIÈCLE 263

cordouen doivent être rapprochées de celles de la pièce VII et xliv. V. la note à la p. -vu. Les maî- tres jurés du métier de cordonnerie inspectaient les chaussures et faisaient détruire celles qui étaient confectionnées en basane, cuir inférieur. Rappro- cher aussi le geste obscène moderne, dont on dit en argot « tailler une basane ».

En vostre moullin on meult franc."]

Cf. la p. cxxi qui joue sur la même équivoque.

Bailler de la longtierie.]

Longiierie : as Longueur. Cotgrave, éd. 1611. L'expression est apparentée au jargon (cf. piperie) où le suffixe rie est fréquent au xve siècle.

Espany.] Espani : Spread ahroad ; stretched, dis- played. Cotgrave, éd. 161 1.

Page 91 Cf. la ballade de Villon : Je meurs de seuf auprès de la fontaine.

Ehen. Ahau] ... extream labour^ great travel, exceeding toyl oj body, niuch anguich, etc. Cotgrave, éd. 1611.

Vendangé.] Expression empruntée au jargon où « vendanger » signifie couper une bourse ; c'est-à-


264 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

dire « volé, perdu ». V. Glossaire du jargon {Œuvres de Villon, éd. Longnon) et Procès des Coquillars en 14s S (Mémoires de la Société de Linguistique, t. VII, p. 178).

Page 97

Qui sera de Met^^ en Lourraine. Equivoque : 1° Sur le mot mettre ; 2° Sur le proverbe traditionnel des c... de Lorraine.

Page 105

Dictes le moy : qui m'a donné le bon t.]

Locution empruntée au jeu de paume. Cf. Villon, Gr. Test., liv.

Tant va le pot à Veau qu'il rompt.]

Cf. Villon. "Ballade des Proverbes.

Tant va le pot à l'eau qu'il brise.

Page 109

Bon preu vous jace. Bon profit vous face. Locu- tion commune au xv® siècle.

Page I I I Je ris des yeulx et mon cueur pleure.]


DU QUINZIÈME SIÈCLE 265

Cf. « Je riz en pleurs >. Villon. Baîîade du concours d'Orléans.

Page 113

Bruyc = bric, engin à prendre les oiseaux.

A/roc (ras. asroc). Peut-être « frottement ». Cf. s'afroier^ se frotter à quelqu'un.

P/mc, argent (jargon).

Hec, porte à clairière.

Espec espic ?

Houe, hameçon.

Fie ou fîx. Cf. Villon, Ballade des Langues en- vieuses.

Haricoc, haricot, morceaux de viande coupés, ragoût. Cf. sens obscène en argot : parties sexuelles de la femme.

Page 115

Chouquet] a hlock. Cotgrave, éd. 1611.

Ce fut bien la pitié Fouquet], Il y a ici une équi- voque obscène sur le nom de Fouquet. Mais la plaisanterie demeure pourtant obscure. Est-ce une allusion au jeu de foucquet, cité parmi les jeux de Gargantua par Rabelais ?

Voici ce qu'en dit Cotgrave (éd. 16 11) :

Fouquet : the proper name of a man; àlso a certain


266 LE PARNASSE SATYRIQUE

gante îike ours, wherein one, setting a staffe against his nose, runs tilting af at candie.

Petit Fouquet. A hacherons, effeminate, licorous taiJrd feîlow ; a smeïl-stnock, wencîjer, mutton- monger.

Et puis adieu Fouquet. And then we niay even go hang ourselves ; or hid farewell to àll goodfel- lou>ship.

Cf. : « Il ne faut que un moins de rien ou demie cholere pour me casser, et puis, adieu Fou- quet. » (Contes d'Eutrapeî, éd. 1585, fo 17).

Page 116

Loudiere] V. p. xx à la note.

'Brayere] Braiere : ceinture (F. Godefroy).

Page 118

Godinette'] a pretty peart lasse ; a îoving or lovely girl. Cotgrave, éd. 161 1.

Page 119

Mis à sa cordeîle] Cf. p. xcii, v. 8.

A sa corde veult atirer ma femme.

Tirer en sa cordeîle : to ivin unto his faction ; allure, or draw unto his side. Cotgrave, éd. 161 1.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 267

Page 120

Vers 25 et ss. : Cf.

Plus n'en ay le cropion chault Si m'en desmetz aux hoirs Michault, etc. (Villon. Grand Testament, h. lxxxi.)

Voyez à ce sujet la note de M. Longnon sur Michaut. Il semble bien que les mots « ressusciter Michault » fassent allusion à ce texte de Villon. Cf. Xornania, XVIII, 443.

Maint menu sauît].

Cf. : Priez pour luy, faictes ung sault. (Id. ibid.)

Page 121

Ung pié d'andouille entre les deux jambons] Equi- voque très fréquente au xv^ siècle. Cf. p. ex et

Mais pour conjoindre culz et coettes Et couidre jambons et andoilles...

(Villon. Grand Testament, h. ci.)

A ce sujet il semble bien qu'on doive maintenir ce texte, adopté par M. Longnon, contre l'opinion de M. G. Paris (V. Romania : Vilîoniana), qui veut lire « culz en coettes » et dit que M. Longnon


268 LE PARNASSE SATYRiaUE

« donne au mot queue un sens que je ne lui ai jamais vu au moyen-âge ». Cette dernière asser- tion est tout à fait inexacte. Sans remonter au Testamentum porcélli, qui lègue puellis caudam, on trouve fréquemment le mot queue, pris sous cette acception, dans les poésies d'Eustache Deschai^ps.

Cf. : Je ne puis la queue mouvoir

{Œuvres d^Eustache Deschamps, VI, 226.)

Mole est ma queue et mes boyaulx (Ibid. VI, 229.)

Coèlte est alors le diminutif de couè : as queue ; a /a^e. Cotgrave, éd. 161 1. Ainsi est rétabli le parallélisme entre culz et coëttes », « jambons et andoilles ».

Page 123

La pièce lxii, malheureusement mutilée, et qui appartient à la série des sottes ballades, est remar- quable par un certain nombre de mots de jargon.

Marque] femme (jargon). Cf. Les ballades du ms. de Stockholm ap. Vitu, Le Jargon au XV^ siècle.

Loffue] Est-ce un exemple d'anagramme de jar- gon pour Jolie? Cf. dans le jargon de Pechon de Ruby en 1596 milogere pour limogere, dans le


DU aUINZlÈME SIÈCLE 269

jargon de Chereau en 1630 xerver pour t'^n^r, etc. Au xviii* siècle déjà l'argot présente lop et huffe pour fou et folle. Cf. : loufoque, louftique, etc.

irauppe] C'est une laide gaupe. She is a filthy ugly whore; or (aszve say) a Joui Scawpe. Cotgrave, éd. 161 I.

clappier] In old Urne Baiidy houses were aiso tearmed clapiers. Cotgrave, éd. 161 1.

duppes] Mot de jargon. V. Vitu, Le Jargon au XV^ siècle, 65, 254; Marcel Schwob, Le Jargon des Coqiiillars en 14^). (Mémoires de la Soc. de Linguistique, t. VII.)

cabas'] Allusion obscène.

à l'esparé] Esparer : to fling, or yerh out luith the heeles, as an horse in a high manage.

Pourluant] regarder (jargon). Cf. Les ballades en jargon du ms. de Stockholm — passitn (Vitu. Le Jargon au XV^ siècle).

Bren a chier] Villon joue sur cette expression :

Laisse mon hranc d'assier tranchant [Pet. Testant., h. xi.)

Ou il vaut mieux lire avec les ms. CI acier (achier). Cf. Gr. Testant., 1025.


270 LE PARNASSE SATYRIOUE

Mon branc... je me tais du fourreau. Au vers 971 le poète dit :

... maistre Ythier Marchant Auquel mon branc laissai jadis

Ici il transfère ce « bran d'achier » à Guillaume Charruau. (V. G, Paris. Villoniana dans Romania, 1902, p. 375.)

Cette allusion, trois fois répétée dans le texte de Villon, était sans doute traditionnelle parmi les écoliers où elle resta populaire pendant la pre- mière moitié du xvie siècle :

« Il n'y a point d'ordre que vous autres, qui, par raison, comme disoit Brandacier sur le 20^ ou 22* livre (que je ne mente) de la Truye Qui File, comme l'on va du Collège Sainte-Barbe à Mon- taigu, estes les plus bo. » (N. du Fail. Contes d'Eutrapel. Rennes, 1585, f" 57 v/o.)

Pourgauîde] Cf. pourîuer. Ce mot semble égale- ment appartenir au jargon.

bacuïer] Cf. p. x et la note. Baculer : to hump on the Posteriorums with a bat. Cotgrave, éd. 161 1,

Poictroîi] The arse, nockandroe, fundament. Cot- grave, éd. 161 I.


DU QPINZIÈME SIÈCLE 27 1

Estoré] ...furnishedy stored, garnished with, pro- vided of. G)tgrave.

Page 124

hroudier\'QxoÔitx '.the arse, hum, taile ; (Norm). Cotgrave, éd. 161 1. — Cf. lvii, v. 30.

loudier] V. p. xx et la note.

dadier] synonyme de hrodier.

Car vostre bac est tous jours dêsmaré] Cf. « dé- marrer velu » (Le grand garde derrière, h. 27) et la note de M. Bijvanck ad verb,

cîicqueté] expression erotique.

hurte"] id. Cf.

S'il est par quelc'un rapporté, Qu'en ceste nuict il n'ayt hurté.

(Sermon des Maux du Mariage. Ane. poés. fr., II, 10.)

Page 124

Brodicr. Cf. sur ce mot la pièce suivante publiée par M. Langlois.

Un compaignon d'entendement Et une femme de raison Entroïs n'a mye gramment, S'oys que celle au compaignon


272 LE PARNASSE SATYRIQUE

Disoit : « Il me faut présenter Poulain, pour mon car atteler, Car je voeul aler ou voyage Où on peult souvent encontrer Les broudes visaige à visaige. »

Cil respondi certainement : t< Dame, j'ay poulain de fason, Fouet à deux noux, dont souvent Le chasseray, mais que ou moilon Des limons le voeuUés mener. » Adonc vis le dame lever Les limons comme il est d'usaige, Disant : « Hastés vous de trouver Les broudes visaige à visaige. »

Lors le galoys apertement Fist entrer morel de randon Ou harnas, mais assés briefment Pu mas, et celle le crépon Du poulain vouloit galonner. « Ho », dit cieulx, « il fault reculer Vostre car, car en mol passage Suis, pour y souvent aborder. Les broudes visaige à visaige. »


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 273

Prince, pour en paix demeurer, Homme qui est en mariaige, Il luy fault souvent adjuster Les broudes visaige à visaige.

(^Ballade de pui d'école. — Baudet Herenc : Le Doctrinal de la Seconde Rhétorique, ap. E. Langlois. — Recueil d'Arts de Seconde Rhétorique. Paris, 1902, p. 184.)

Page 125

Abas la] Le mot ahatre a, au xv® siècle, un sens erotique. V. les Cent Nouvelles Nouvelles, passim.

planter] mot de jargon. V. Le Jargon des Coquil- lars en i4;s, Le Jargon au XV^ s. (loc. cit.).

Et qui vouldra planter, si plante.

(Villon. Pet. Testam., h. xix.)

Voir à ce sujet les deux notes très complètes de M. Bijvanck : Essai sur le Petit Testament, pp. 137 et 176.

Vers 12] lire : une pierre hise. — Pierre bise : a certain hard stone oj sundry colours, and hright asjlint, which it somewhat resemhks. Cotgrave, éd. 1611.

x8


274 LE PARNASSE SATYRiaUE

Page 126

conardise] sottise ; substantif formé sur comrd (V. Du Gange ad verh.) et qu'il ne faut pas con- fondre avec cornardise : cuckoîdrie (Cotgrave, éd. 161 1).

Page 127

La pièce lxiv est fortement teintée de dialecte picard ; elle a été copiée dans le ms. 1719 d'une détestable écriture, et de plus elle est très mutilée. Certaines lectures sont donc malheureusement incertaines. Il faut la rapprocher des sottes chan- sons du ms. de Beauvais (V. l'introduction).

tften] pour mon.

lucqider] battre, cf. hucqwir, marteau de porte (F. Godefroy).

locque] îochier, agiter, secouer (th.),

fricque] frische, élégant (ib.).

chèque] cloche.

saime] semble.

engaignye] fâchée. Gf. engaigne.

qu'elle me queure seure] qu'elle coure sur moi.

cheu] ce.

eschever] éviter.


DU QPIKZlèME SIÈCLE 275

froyer son trau]froiery frotter; trau, trou. Exp. erotique.

tappe] taper. Pic. aîsotostop. Cotgrave, éd. 161 1. Cf. to tap, mettre le tonneau en perce.

inte] entre. 0àÊ

poictron] V. plus haut.

hrocque] broche, exp. obscène. V. introd. p. 11.

Page 128 my] me.

racache] rachacier, poursuivre à son tour, re- pousser de nouveau (F. Godefroy).

hrodier] V. plus haut.

Jumache] Cf. p. xxvii, v. 1 3 et la note.

de me queue esmoucquiee] V. plus haut la note à la p. 121. Cf. Rabelais, Pant., 1.

"Brodiers^ V. plus haut.

chèque] cloche.

fiammicque] flamichCy gâteau cuit au four (F. Godefroy).

hodifi] boudin.

pocque] besace.

crevache] sens obscène.

cache] Pic. Aîso a hiding hole, etc. Cotgrave, éd. 1611.

tappes] V. plus haut.


276 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

Page 129 Se tes] Si tu es.

S'ilz paient bien, je leur dis : « Bene stat t Retournez cy quant vous serés en ruyt a... (Villon. Ballade de la Grosse Margot.)

Paillart] Paillard, lécherons, whorish, wenching, lascivious. Cotgrave, éd. 161 1. tati] tôt.

Page 130

landye] landille, lèvre (sens spécial). debave] debaver, souiller, salir. paulmeé] mot de jargon Cf. Vitu, Le Jargon au XV' siècle, poictroti] V. plus haut.

Page 132

Cf. la p. LViii.

galin gallant] Galin-galois ou Galin-galon : a merry scah, whoreson. Cotgrave, éd. 161 1.

Restoupès] Cf. p. lxiv tapper et p. lviii, v. 14 et 21.

pour unefye] fois. V. fie (F. Godefroy).

percha] perça.


DU QUINZIÈME SIÈCLE


277


Page 133

rusterie] Rustrerie : a roysting, swaggering ; ro- guery hnavery ; sauciness. Cotgrave, éd. 1611.

Page 134

La p. Lxviii a été publiée par M. Langlois (Recueil d'arts de seconde rhétorique), V. la note à la p. 15, et l'introduction pour les rapports qui existent entre cette pièce et la Ballade de la Grosse Margot.

V. j] lire : tripe de vaque,

rqffleuse] rqffleux, atteint de la gale (F. Godefroy).

Page 135 y- 23} M. Langlois lit : mais se l'i treuve. Page 136

La p, Lxix a été publiée également par M. Langlois (Jh.).

je fil là un aaoc] M. Langlois lit : ajoc. Aaoc serait formé sur le verbe aochier, suffoquer, étouf- fer (F. Godefroy).

çhye] semble une forme féminine de cloier, lieu fermé de claies (F. Godefroy).


278 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

Page 137

V. 27] M. Langlois complète : et se [je] puii aussy,

noc] réservoir en pierre pour recevoir l'eau de pluie (F. Godefroy).

Page 139

crocqué voîentier bonne pie] Ct. p. Lxxxvii et la note.

Page 140

visaige fardé] Cf. p. xi.

fourbi... le harnas] Equivoque obscène.

Page 141

Cf. pour la p. Lxxi, Eustache Deschamps p. Mccxxvi, Mccxxvii, Mccxxviii (Œuvres, VI, pp. 225 et s.).

chevaucher sans celle] V. la note à la p. 66,

Page 143 Cette pièce, si l'on en juge par de nombreuses équivoques qui reparaissent dans les œuvres de Jehan Molinet et par la place qu'elle occupe dans le ms., doit être attribuée à ce poète.


DD QPINZIÈME SIÈCLE 279

ramhoreux de bas, housseur de cuyr, fourhisseur de cuirasses] Equivoques obscènes. Cf. pour hous- seur la ballade du Jardin de Plaisance, éd. Vérard, publiée par Campaux : ...

Povres housseurs ont assez de peine... Ung gallant portant grosse masse Jeune et radde, sans estre usez, Jamais ne seroit refusez : Il luy fourhiroit sa cuirasse ; Si vous avez molle vitace Jamais ne luy ferez cela.

(Jehan Molinet. Dialogue du gendarme et de V amoureux.')

toulloye\ touiller : iltUly to mix or mingïe, etc. Cotgrave, éd. 1611.

vieuîx cabas] V. plus haut.

Je n'y fais tous] ours que penser A ces ords vieulx puans cabas.

(J. Molinet, ibid.)

affinés] affiner : to cou^en, deceive, beguile. Cot- grave, éd. 161 1.

poictrasses] péjoratif pour « femmes » ; paraît formé sur poictron. Cf. des formations sémantiques


280 LE PARNASSE SATYRiaUE

analogues en argot : pétasse {pétard), fesse, jambon, etc., dans le sens dQ femme, voy] vais.

has mestier] Plaisanterie courante pour désigner l'amour. monstre'] revue. flajau] métaphore obscène.

Je n'ay point trop grant flajolht. (J. Molinet, ihid.)

pîoustre'] Cf. dans Goàdroy ploustrer, etpîoustoir. Sans doute « cylindre de bois », métaphore obscène.

lavendiers] Equivoque obscure sur lavandiers, blanchisseurs.

dadiers'] V. plus haut.

Page 144

Tant ay du dos la cruppe fort usée] Cf. p. lxxi, V. 19 et le Testament de la muîle Barbeau de Baude, ïoc. cit.

broudiers] V. plus haut.

Vers 2i'^o] Suite d'équivoques.

hourdons] hourder : se charger de, se couvrir de (F. Godefroy).

gringauïde] Probablement terme erotique popu- laire pour coîeus.


DU CLUINZIÈME SIÈCLE 28 1

rayes] Cf. l'équivoque sur le nom Roye du vers 28.

hroude] V. plus haut.

hauîde] Cf. Grand Testament de Villon, h. ex.

escourre croye] Escoudre, secouer. Peut-être allu- sion à la plaisanterie de la p. Lxxix.

Roye] V. plus haut.

à la lassée] Cf. has niestier, lasses marches, etc.

fruans] Cf. frouer, mot de jargon, litt. sifflants. Chat-huants. V. Le Jargon des Coquillars en 14^ S > loc. cit.

fatrouilîier] Cotgrave donne le sens to trifle, toy fooî it... mais ici il faut QnXQnàxt patauger .

craulieres] croJieres, fondrières (F. Godefroy).

Page 145

Vers 40] Cf. p. XVI, v. 11.

maquette] Cf. moque, masse d'armes ; maquet, meule, tas de foin (F. Godefroy) ; sans doute la partie supérieure du pénis.

Ung gallant portant grosse masse Q. Molinet, Diaî. du gendarme et de V amoureux.)

poitrons] V. plus haut.

gruvoîlees] grivolé : pechled, speckled, meneVd


282 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

black and white, like the beîîy of a Snail, Cotgrave, éd. 1611.

Cuysses ne sont plus, mais cuyssettes

Griveîées comme saulcisses.

(Villon. Ballade de la belle Heaulmiere.)

basses vallées'] Cf. basses marches ^ etc. V. plus haut.

matés'] mater : ... to dead, amate, quell, subdtie, overcome. Cotgrave, éd. 161 1.

fameilleux] hungry, starvedj pinedy kept long fasting (Id. ibid.).

Vers so et j/] Cf. pour cette série de contra- dictions la ballade de Villon Je meurs de soif auprès de la jontaine.

dévies] Cf. dans le rondeau de Villon {Œuvres^ éd. Longnon, p. 98), corrigé par M. G. Paris {Romania, Villoniana).

Se si pleine est de desraison Qjie vueille que du tout dévie.,.

pour quarrees] Cf. pourquerre et angl. quarry, cachemarees] chasse-maree : a rippier. Cotgrave, éd. 161 1. Equivoque.

L'autrier en chemin rencontray

Ainsi que je chassoie marée.

(P. VII.)


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 283

Page 146 îes harnas bien tendus] Métaphore obscène : Q.ui n'a fourbi volentiers le harnas.

(P. LXX.)

Cornei, etc.] Expressions de vénerie.

Busquie^] busquer : ... catch by hook or crook. Cotgrave, éd. 1611.

mailîiei] mailler : frapper... avec une massue. (F. Godefroy). Métaphore obscène.

sens fendus] Sans doute plaisanterie qui s'appuie sur l'équivoque sens devant derrière.

Terchiez^, lanchie^} formes picardes.

Mon rochinet ne voeuît lever la teste]

Et mon roussin pas ne s'employe : Il a trop fort mors en la gueuUe.

(Jehan Molinet. Le Dialogue du Gendarme et de l'Amoureux.)

plantés serés en roye] V. sur planter les notes de M. Bijvanck loc. cit.

Planter me fault autre complant

(Villon. Pet. Testant, h. iv.) et plus haut

Ne nous logons jamais auprès de Roye


284 LE PARNASSE SATYRiaUE


Rifflie^] rifler: ... /o ransack, spoil, make havock or clean work, etc. Cotgrave, éd. 161 1.

Unchieux] forme picarde : draps de lit.

preceux] économe.

amoreux jus] jeux.

ung Persant] Equivoque sur percer.

Maistre "Broiart... Colin Plolart] Cf. pour ces personnifications obscènes :

Jehan Mauroyd et Collin MoUet L'occiront si n'y remédie.


J'ay tant jousté sur mon bayart Que j'ay trouvé Collin Ployart Qui luy a deffendu la feste...

Qehan Molinet. T)iaî. du gendarme et de Vamou- reux.)

mon gentil hayart] V. la citation qui précède. Vers j6] lire : Dieu luy pardoint...

Page 147

Vers 80 et ss.] Enumération de boissons du Nord. Cf. p. Lxxxvii, v. 25-30. hrassin] a brewing. Cotgrave, éd. 161 1.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 285

queutte] queute : smaîî drink ; small béer. Pic. (Id. ihid.).

hacquebart] bière faible (F. Godefroy).

amboursebier] ambours : espèce de bière (Ibid.).

citoîet] citoualet : liqueur aromatisée de citoual (zédoaire, graine aromatique (Ibid.).

Rippope] Ripopé. Vin ripope. %ascàlly, hedge wine... the droppings ofwine tàken out qfthe Bacquet, or Tub that stands under the sp^got, and mingled with water, by, or for poor folks. Cotgrave, éd. 1611.

coqtieplumfnet] V. Cotgrave ad verb ; mais ici c'est le nom d'une boisson.

perré] Poiré : Ferrie, drinke mode of Peares. Cotgrave, éd. 1611.

hottppendalle} Cf. Houppenbier {Hoppenbier) : sorte de bière fortement houblonnée (F. Godefroy).

goudalîe] Cf. Angl. good aïe.

emplir ma dalle] Locution populaire encore usi- tée. Métaph. Dalle : a sewer, or pity where into the washings, dishwater, and other such ordure of houses are conveyed. Cotgrave ad verb. Aujourd'hui terme technique maritime.

glay] glaïeul (« les yeux au glay d, pendant à < nés à la jlouree »). Cf. glagier, joncher de fleurs et voir plus bas le piet au vert. Peut-être les yeux


286 LE PARNASSE SATYRiaUE

fixés sur les fleurs répandues, les pieds sur les joncs dont on avait coutume de couvrir le sol des chambres.

santieu] saint (F. Godefroy).

Le dos au feu et le ventre à la tahle]

Cf. : Au feu la plante

(Villon. Pet. Testant., h. xix.)

Ce dernier dizain forme bien un tableau d'inté- rieur flamand à la Teniers.

Page 148

C'est à la p. lxxiii, qui porte dans le ms. fr. 237$ le titre de Chanson, que Rabelais fait allusion dans le passage suivant de Pantagruel où on trouve presque textuellement le vers :

Où sont-il ? Il n'en est plus nulz.

« Les aultres enfloyent en longueur par le membre, qu'on nomme le laboureur de nature : en sorte qu'ilz le avoyent merveilleusement long, grand, gras, gros, vert, et acresté à la mode an- ticque... Et d'yceulx est perdue la race ainsi comme disent les femmes. Car elles lamentent continuellement qu'il n'en est plus de ces gros etc.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 287

Vous sçavez le reste de la chanson. » (Pantagruely 1. I, c. I.) au gaing] Cf. :

Que les mignons ne soient au gaing Tout farcis d'un plumbis à coing...

(Villon. Jargon, Bail. li.)

Veu qui frapoient si hon coing] Equivoque ero- tique fréquente au xve s.

Si n'est-il que frapper en coing

(Ane. Poés. franc., vi, 200.)

Planter me fault autre complant Et frapper en un atiltre coing

(Villon, Pet. Testant., h. vi.)

Ung gentil gorgias de court Secourroit elle à son besoing

Qui luy /rapperoit sur son coing D'ung gros martel pesant et lourd

(Jehan Molinet. Diaî, du gendarme et de V amou- reux.)

V. à ce sujet la note très complète de M. Bijvanck {Essai critique sur les Œuvres de F. Villon, Le Petit Testament, p. 138).


288 LE PARNASSE SATYRIQUE

Page 149

Vers 4] Supprimer le blanc qui a été laissé entre les vers 4 et 5 .

Comparer à la pièce lxxiv la ballade du ms. de Stockholm dont Stephens cite le premier hui- tain :

Je fus l'autrier en une compaignie Où il avoit gens de plusieurs estas L'un souhaitoit honneur, chevalerie Et l'autre escus et florins à grans tas ; L'autre beaulté, l'autre belle loquence ; L'autre vouloit avoir toute science. Mais quant à moy je souhaitte sans plus Vit d'Orléans et tousjours dix escus.

Lectures de Stephens : i . compaignee. 4. agrans. 7. amoy. 8. vie dorleans — dixe sous.

(Ms. LUI de la Bib. de Stockholm. Cat. Stephens, 1847, p. 159).

Il est évident que la pièce du ms. 2375 et celle du ms. LUI de Stockholm appartiennent au même cycle que la ballade mcv d'Eustache Deschamps qu'il est nécessaire d'y comparer :


DU QUINZIÈME SIÈCLE 289


AUTRE BALADE

Des guerres, des mortalitez, Du mal de non argent avoir, D'estre en pluseurs lieux endebtez Et qu'om n'a de paier pouoir, 5 Du tempest de gens esmouvoir, D'estre sans cause prinsonnier, A ce ne comptasse un denier. Ne d'acquérir tous autres biens, Mais fusse riche a souhaidier 10 Se j'eusse mon vit d'Orliens.

Pour lequel je fu tant amez Pour ce qu'il fist bien son devoir, Qu'amoureux et amis clamez Estoie de toutes ; pour voir, 1 5 Jamais ne vouldroie autre avoir, Richesce, vin, bief en grenier ; Partout m'aloie esbanoier, Chascuns m'estoit Saint Juliens : Mais tele me hait, qui m'eust chier Se j'eusse mon vit d'Orliens,


ï9


290 LE PARNASSE SATYRIQUE

Qui grans fu et roide enhantez Gros et nervus, au dire voir, Bien venuz et bien hostelez En mains lieux ; or faiz a sçavoir Qia'il est muez de rouge en noir, Pale et destaint, sans lui drecier N'il ne sert mais que de picier, Dont je suis huez comme un chiens. Par Dieu, encor fusse escolier Se j'eusse mon vit d'Orliens.

l'envoy

Princes, de mes maulx confortez Fusse du tout et depportez, Riches, jolis, gais et riens. Bien venuz et bien honourez Et entre les dames louez, Se j'eusse mon vit d'Orliens.

(Œuvres d'Eustache Deschamps. Société des Anciens Textes, t. VI, p. 10.)

îiches... pitiches] formes picardes.

hehourder] Proprement combattre à la lance, jouter (terme de tournoi). Métaphore erotique. Cf. p. xcix, V. 3.


DU QUINZIEME SIÈCLE 29 1

Une fois avant que mourir Vous jousterei à la quintaim (J. Molinet. Diaî. du gendarme et de Vamouretix.)

Mon planchon à rouge vireuUe Ne vault rien à faire hehours.

(Id. ihid.)

Page 150

brocquette] V. plus haut.

Page 151

La pièce lxxv doit être attribuée à Jehan Mo- linet ; peut-être faut-il donner aussi à ce poète la p. Lxxiv où il aurait imité Eustache Deschamps.

Car on n'y poeut logier que roix] Equivoque entre le subst. roi, et l'adj. roide.

Molain] Equivoque sur mol.

Page 152

Grands, gros, coronnés, longs et drois]

Cf. Ung temps viendra que je l'auray Par le bon temps que je merray Grant et gros, vij, verd et veinu... (J. Molinet. Diaî. du gendarme et de l'amoureux.)


292 LE PARNASSE SATYPIQ.UE

Rabelais a certainement connu la p. Lxxv ou le Dialogue de Molinet. V. dans la citation de Pantagruel, plus haut : « long, grand, gras, gros, vert, et acresté à la mode anticque »...

Piffres] Cf. foulons et piffler, fouler aux pieds. Il y a aussi une équivoque sur pifle, hérétique, bougre (F. Godefroy), ainsi que l'indique le mot Hongrois qui suit et l'allusion à l'hérésie de Bohême.

Page 153

ma raie] Cf. p. Lxxn, v. 28 et la note. vie gaudium] V. p. cv, v. i. Syon] Equivoque sur le mot scion, rejeton, métaph. érot.

Page ISS

Cette pièce de Jehan Molinet doit être rappro- chée du passage suivant de sa Pronostication :

DES MONNOYES

Les royaulx, les nobles et les hardys (s'il en est) seront prisez et cher tenus de ceulx qui les con- gnoistront et monteront fort en valleur. Les salus seront fort requis pour dorer aucuns grans per- sonnages ; les lyons seront fort bas et aussi les testes rabaisseront environ la mi-karesme, mais


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 293

les griffons, les agaches et les couronnes seront aussi haultes qu'elles furent jamais ; les escus, les targes et les hallebardes seront fort recueillies en l'ost des princes. Mais aucuns doubles seront trouvez de mauvais alloy ; les gros, les demy gros et les vieulx gros seront fort desirez de gens d'église, chanoines et nonnettes ; les dublettes reviendront en cours, mais les gigotz seront jugez au feu. Les vieilles femmes feront grans assem- blées de riddes et les jeunes feront feste de bons aydans en reboutant la monnoye de Hongrie.

(Jehan Molinet. Faict:(^ et di^., Paris, 1537, fo 178.)

à l'empire] Equivoque sur la locution « tourner en pire » et la monnaie de l'Empire frappée par les « ouvriers de la monnoye au serment de l'Empire ».

doi fins] dauphins.

Page 156 dtic:( cas] ducats. fill lippus] Philippus.

Page 157 Pîacques voit on sur garnies fort rongneuses] Il


294 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

n'est pas impossible que la même équivoque se retrouve dans un huitain fort obscur du Grand Testament :

Item je donne à maistre Jaques Raguier le grant Godet de grève, Pourveu qu'il payera quatre plaques, Deust-il vendre, quoy qu'il luy griefve, Ce dont on cueuvre mol et grève, etc.

(Villon. Gr. Testant., h. xci.)

Maître Jacques Raguier, licencié en droit, fils de Lubin Raguier, premier queux du roi Charles VII, et en 1452 garde des fours de Champagne et de Brie (Arch. Nat., Xi* 4803, fo 189 v/o), est fré- quemment raillé par Villon sur ses habitudes d'ivrognerie. La maladie de la « rogne » paraît être un des accidents provoqués par l'intempérance — et il y a certainement ici une allusion empha- tique au mollet et à la jambe de maître Jacques Raguier en même temps que la désignation précise de cette grosse monnaie de cuivre qui portait le nom de plaques.

En Cambresis sont les marionnettes'] Allusion aux géants d'osier promenés annuellement à Cambrai et à Douâi.


DU aUINZlÈME SIECLE 295

onT^e hains] onze hameçons — uniains.

rides] riddres.

doubles] Equivoque sur double, un mot de jargon, voleur.

Cf. Doubleur, voleur ; doubkux de sorgue, voleurs de nuit (Vocabulaire d'argot de Halbert d'Angers).

affiner] V. plus haut.

gouges] Cf. p. XXV, V. 5 et la note à la page 8i.

doubletles] Equivoque sur le féminin de double.

rouges] rusés. Mot de jargon. Cf. :

Berard vous estes rouges gueux.

(Jargon de Villon.)

V. sur ce mot la note très complète de M. Gaston Paris, Chansons du XV^ siècle, p. 129. Il y a cer- tainement un rapport entre l'expression Rouge gueux et le terme de jargon allemand (rotwelsch) rot : der, ipelcher frei ist. v. sur rot Ave Lalle- mont Das Deutsche Gaunerthum.

foulons] Cf. p. LXxv, V. 25.

Page 158

V. pour la pièce lxxviii Introduction, p. 20. hatereï] partie postérieure du cou.


296 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

Page 159 hoîidine] ventre.

Page 160

rote] V. plus haut.

croie] Cf. p. lxxii, v. 26.

fraye] Cf. p. lxiv, v. ii et la note à la p. 127.

Page 161

La pièce lxxx est une sorte de sotte ballade dont il faut rapprocher la manière et les rimes de la p. Lvii.

Pic] il en est pic : c'est fait (F. Godefroy).

bcu:] peut-être allusion à la barque des Enfers.

Lancelot du Lac] Double équivoque erotique sur le mot lance (V. note à la p. 93).

Pour le mot lac (V. p. xxix. v. 10).

Quel lac a pescher sans fiUé.

trac] trace, piste (F. Godefroy).

hric] V. bruye, p. LVii et la note à la p. 113.

Page 169

Il ne sera pas sans intérêt de publier ici une curieuse pièce du xv* siècle, peut-être unique ;


DU aUINZlÈME SIÈCLE 297

— bulle de l'Abbé des Buveurs — c'est-à-dire l'équivalent exact du Roy de la Pye :

Nos Gorgias, ingurgitancium abbas, Bachan- cium antistes, tocius plage australis montis per Nasi et Caucasi summus pontifex, omnibus ac singulis religiosis conventualibus necnon conversis nostris salutem et sinistri cubiti amplissimam benedicionem,

Quemadmodum desiderat cervus montes aqua- rum sic semper sitivit pulmo meus. Vos, filii mei omnes apostolicum fontem Balaormitis more congregare, ut adimpleatur, quod per prophetam Balifrantem scriptum est : Deglutient filii jocundi- tatis lac ma^is amarum vielle et eoium pastorem somno sopitutn cum cymhalis veluti Cheruhini excita- hunt ; ibique, rore vinali aspersi, membra vestra, orationibus longis defessa irrigabitis ; et, spiritu pipionali repleti, cum lampadibus accensis preces immortali Deo reiciemus, qui nostri intellectus cecitatem tegat ad ea agitanda que nostre religionis emolumentum ac decus concernant.

Belii duces, caprinali toraca armatos, et ense castalino accinctos, in hostes fidei mittemus, qui punctim ac cesim in hereticos sevientes, omnes in terram prosternent ; predicatores bibulos mire


298 LE PARNASSE SATYRIQUE

sanctitatis inter Borboritas et Samaritas fidem Christi manifestare jubebimus, qui, a gente aqua- tica crudelibus delusi martiriis, tandem salva pelle ad vos remeabunt. Quam non vento quidem im- plebimus, qui de nostrorum predicatorum pellibus timpana fieri nolumus, sed medicos ypocraticos cure eorum adhibebimus, qui syrupos confortativos component et eorum capita, propter predicaciones attonita, solidiori cerebro luna crescente imple- bunt. Reformabimus preterea conventium nostro- rum guardianos ; priores novos regimini egregie vorancium preficiemus. ut sit nostra religio juste sancte et clementer regatur. Dabimus etiam theo- logis, hircorum pellibus infoderatis, potestatem absolvendi ab omnibus peccatis tam oblitis quam neglectis, reservata nobis prerogativa in eos qui nostris sororibus mercedem statutam non contri- buunt (eis nempe gravissimam penam intermina- mur et eos aliquando agnatos Moisi faciemus). In hoc etiam generali capitulo agitabitur de edificandis noris monasteriis : adeo enim post Beatuni Gulio- nem, nostre régule provincialem ac predicatorem egregium, monachorum et monialium numerus crevit ut omne pêne genus humanum nostris ins- titutis et vivere et mori cupiat, et, quod majus


DU QUINZIÈME SIÈCLE 299

est, multe mulieres lucubres, auditis supposicio- num divinis sermonibus, régule nostre se dedica- runt quibus providere et pium et necessarium esse duximus, ut habeant sorores nostre ubi capita et renés defessos reclinent. Sed eas intra claustra distringi nolumus : nam cum inopia laborent satius est eas libère, post complectorium, suos fratres visitare, quo possint opéra misericordie exercere, et piorum presidio inimicam pauperta- tem excutere. Scriptum est enim : Alternis onera portate ; et si non diîigiiis sorores, quas, semper vohiscum hahtis, quo modo diligetis me, quem non videtis. Predictis igitur excecati de causis manda- mus sub nostre indignacionis pena quatenus omnes nostri ordini agrégat! et nostram profecti pacien- ciam, prima luce mane in urbe nostra Vinacii copiam sui faciam (faciant), audituri et approba- turi quid super rébus tam arduis statuemus. Et quoniam propter longam profectionem defeci eritis, priscorum instituta recoUentes, majuma celebrabi- mus, quo recreari possitis, et inter tôt (h)ac tantas status nostri curas aliquantulum requierescere : legemus nempe frondes et serta capiti imponentes Chirie Christeîeison ululabimus et agros vineatos cum toto clerc lustrantes, preces superis efFunde-


300 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

mus, qui pocius grandinem, nebulas ant brumam in loca saposa atque invia, quam in nostras vineas detrudant. Et si fors fortuna aliquos cives tam démentes procreaverit ut religiosis nostris agnos commodent, titulo locati renunciantes, pro eorum salute requiem eternam cantabimus, et eorum animas veluti saxum in undas rejectum, ad Para- disi sedes ascendere cogemus, ut hoc pacto beneficii accepti memores simus. Verum quia, fratres ac filii mi, ob longas preces et hymnorum rugitus nostra intestina famé murmurabunt, gula hiante vento non saturabimini, sed opulentissimam cenam inter herbam ac frondes Teucrorum more devora- bimus. eritque illo die libéra vobis facultas berga- minems ante rostibolem, ante ceterosque jocundi- datis ludos, exercendi : modo memineritis prohi- bitum scambiatum scambiotum et sopersaldum, ne quispiam veluti limaca aut trium florenorum vos aéra poteris rupto crure aut costa irregulari- tatum penam incurrent et tonsorem binaschi (vocem) nocte solet accersiri. Datum in civitate nostra Burgiraci auno primo popuatus nostri,

(Bib. Nat. Ms. lat. 8635, xve siècle, i° 122 Vo à la suite des Gasparini Epistolae.) Cette pièce est d'une latinité incorrecte.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 3OI

Page 177

La pièce xci est une parodie de la ballade cé- lèbre d'Alain Chartier : // n'est dangier que de vilain, qui jouissait dans la seconde moitié du xve siècle d'une extrême popularité. Cf. Ballade des Contrevérités, restituée à Villon par M. Bijvanck. Villon : Œuvres (éd. Longnon).

Page 194

La pièce c est une équivoque obscène sur le jeu de paume, qui explique parfaitement le double sens de trippot. V. la note sur ce mot à la p. m (page 55).

Voici la variante qu'on trouve dans le ms. Reg. 767 (fonds de la reine Christine ; Bibliothèque du Vatican), t Au fol. 172, dit M. Ernest Langlois, l'espace laissé pour une de ces miniatures (non exécutées) a été rempli par les vers suivants ». (Cf. les mêmes vers au fol. 94.)

Jeunes espritz, qui ne sçavez comprendre Comment il fault gaigner le jeu d'aymer : Le jeu de paulme à tous vous peult apprendre Q.ue amour se doibt pour Testeuf estimer : Le premier coup, que qinze on veut nommer,


J02 LE PARNASSE SATYRIQ.UE

C'est le devys ; au baiser, c'est le trente ; Puis au toucher du tetin à la fente, Quarente cinq peut conter l'amoureux ; Mais pour gaigner le jeu qui tant contente Il faut fraper tout droit à l'entredeux.

(Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres bibliothèques. Paris, 1889, p. 51.)

Page 214

Cf. cette ballade transcrite au fo i du ms. fr. 5727 de la Bibliothèque nationale (Formulaire de chancellerie rédigé par un clerc de l'administration des finances vers 148$). V. aussi le ms. fr. 6142, fo 137.

BALADE

Faulte d'argent, la douleur nonpareille. Le destourbier de tout esbatement, A povreté m'a donné accointance Parquoy je pers tout mon avancement. 5 A moy deffault sens et entendement, Et de mon mal nuUy ne me conseille : Car chacun scet que j'ay communément, Faulte d'argent, la douleur nonpareille.


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE 303

Tout mon maintien, semblant et contenance 10 Sont incertains, et de nul hardement.

Mes jeux, mes dicts sont prins en desplaisance. Quant je m'esbaz, je le foiz fainctement Et tout me fault porter couvertement Et en grant dueil, dont ce n'est pas merveille : 1 5 De tout cecy est cause entièrement Faulte d'argent, la douleur nonpareille.

Presque à tous ceux à qui j'ay eu fiance Ay remonstré mon fait secrètement Ausquelz j'avoye ma parfaicte espérance 20 D'avoir secours et ayde aucunement. Nescio vos m'ont dit tout plainement : D'autres assez m'ont fait la sourde oreille. Ainsi reboute mon cas villainement Faulte d'argent, la douleur nonpareille.

25 A mon besoing j'ay bien eu congnoissance Lesquelz du monde m'amoient parfaictement : Aucuns qui sont me font belle semblance, Mais ne me font aucun secourement. Mon fait est bas ; car tout finablement

30 En dangier suis d'aler boire à la seille, Moy et tous ceulz qui ont semblablement Faulte d'argent, la douleur nonpareille.


304 LE PARNASSE SATYRIQUE

Riz, ditz et jeux mettray en obliance Si de quibus ne vient prouchainement.

3$ Tout, quant que j'ay, m'est baillé à créance. Point d'argent n'ay, et en doy largement. Pour dire vray, il advient bien souvent Que disner n'ay, ne qui le m'appareille : Par quoy je souffre impacientement

40 Faulte d'argent, la douleur nonpareille.

Se mon désir feult à mon ordonnance J'eusse des biens pour mon estorement. Mais, quant je puis^ je foiz à ma plaisance Aucunes foiz plus que commandement. 45 Fructus venir is en est le fondement C'est le soucy qui par nuyt me réveille. Pour ce que j'ay continuellement Faulte d'argent, la douleur nonpareille.

Cf. aussi Rabelais, liv. II, ch. XVI.

Le Du chat cîte à ce propos deux chansons, l'une imprimée à Anvers en 1576 et l'autre à Louvain, chez Pierre Phalèse, en 1554. Mais le vers

Faulte d'argent, c'est douleur non pareille s'y présente déjà comme une allusion. Rabelais


DU QUINZIÈME SIÈCLE 305

cite évidemment le rondeau suivant qu'on lit au fol. L. 2 d'un recueil faussement attribué à Pierre Gringore : Bons et très utiîks enseigneviens , proverbes, adages, auctorttei, pet. in-8° goth.

RONDEAU DE FAULTE d' ARGENT

Faulte d'argent : c'est douleur non pareille

Faulte d'argent : c'est ung ennuy parfaict

Faulte d'argent est par dict et par faict

Que bons pions de tristesse travaille :

Quant courroux dort, faulte d'argent l'éveille

Et pour soûlas nous l'envoyé par effect

Faulte d'argent, etc. [c'est douleur non pareille],

Faulte d'argent n'emplit point la boutaille Faulte d'argent rend l'homme tout deffaict Faulte d'argent homme gras et refFaict Rend maigre et sec, tremblant comme la fueille. Faulte d'argent, etc. [c'est douleur non pareille].

C'était d'ailleurs là une plaisanterie fort ancienne, si l'on en juge par la ballade d'Eustache Deschamps (Œuvres, V. 93) :

J'ay par cinq ans esté en maladie

Dont mire nul ne m'a voulu guérir

De pou d'argcut, on maint homme mendie, etc.


306 LE PARNASSE SATYRIQUE

Cf. encore :

Remonstrez, en vostre harangue Que faulte d'argent si m'assault.

{Villon, éd. Longnon, p. 131.)

Page 238

Ce prétendu rondel fait suite à un dictiè :

En povre loyaulté En clerc humilité etc. En advocat éloquence

En vin bonne saveur, En drap bonne couleur, En femme contenance. et. Bib. nat. ms. 5727 (v. plus haut) fo i,

En prince loyaulté En clerc humilité En prelai sapience.

En chevalier promesse En riche homme largesse En herauh congnoissance.

En marchant foy tenir En servant obéir En advocat loquence.


DU QUINZIÈME SIÈCLE 3O7

En vin bonne saveur En drap bonne couleur En femme contenance.

LES HEURES DES FEMMES

Et premièrement :

Ueure de matines Mal parler sur leurs voisins.

Prime Blasmer leurs maris.

Tierce Rire et mocquer des preudes gens.

Sixte et nonne Parler de leurs robes et habilleraens.

Vespres Parler de leur grant lignaige afin que les autres femmes les prisent plus.

Complie Entreprendre voyage pour talent d'aler.


INDEX

Par M. Paul Léautaud


[Le premier chiffre donne Vindication de la pa^e et le second celle de la ligne.']


aaoc 136, II. abas 125, 8. abattre 72, 3. Adam Intr. 49. ades 137, 4. adès 229, 3. advertas (Ne) 197, 3, affiat 195, 15. affinés 143, 4. affluber 137, 14. affublée 203, 11. afroc 113, II.


ahan Intr. 11.

Ainsi que dient ceulx qui

l'ont chevauchée 198. aisselles 192, 5. aleguant 178, 5. à l'esparé 123, 9. aleure 159, 12. Allemaigne 195, 5. Allemandes 178, 7. ^UissimiiiS, 5. alumelles 192, 15. ambours 147, 6.


310


LE PARNASSE SATYRIQIJE


amboursebier 147, 4.

Ameline 185, 13.

Amiens Intr. 10, 14.

Aminadab 197, i.

aminé 171, 3.

tAmour, désir, regret, es- poir et double Intr. 46.

amourer 179, 9.

amoureux de l'observance Intr. 29, 44.

amours Intr. 35, 36.

Ancien Testament 182, i .

andoiiles 238, 2.

andouille 121,8; 197, 9 ; 208, 8.

angelot 156, 4.

Angevin 196, 6.

Anglois 195, 3 ; 239, i.

Anjou (Sénéchal d') Intr.

2\.

anniquenoque 215, 10. aourné 173, 9. Apollo 189, 6. apopiné 173, i. Apulée Intr. 2.


apurée 170, 10. arches 216, 15. archiers 143, 13 ; 169, 7. arczon 181, 4. argentine Intr. 46. argilieres 144, 14. Aristide de Milet Intr. 2. Armaignac 161, 13. armanac 162, 10. ArnouUet (Ol.) Intr. 18. arondeaulx 229, 11. arquemye Intr. 27. Arras Intr. 10. Arsenal (Bibliothèque

de V) Intr. 22. arser 76, i. arsure 228, 2. Artuse Intr. 31, 43. aspic 162, 3. assenty Intr. 26. astie 114, 30. atelle 142, 6. atours 192, 9. c/4 tout meffait ne gist que

bonne amende Intr. 48.


DU Q.UINZ1EME SIECLE


311


atrille 198, 12.

attourné 173, 3.

Jlufeu dessouh:^ la chemi- née 222.

Auvergne 196, 2.

avallee 163, 10.

avant la main 187, 4.

^voir toujours ung pié darrière Intr. 49.

aydans 157, 4.

bac 161, 2.

bac (desmaré) 124, 12.

bacquet (relier son) 155,

14. bacquier 127, 2. baculer 123, 20. baculle 66, 8. Bacus 149, 8 ; 235, 12, Badebec Intr. 17. Baillehaus (Jehan) Intr.

10. baniere 197, 12. barbarin 61, 2. Barrois 151, 6.


bas (ramboreux de) 143 , i . bas pays (maretz du)

216, 2. bassee (à la) 144, 12. basses marches 216, i. basses vallées 145, 5. Baude (Henri) /«/r. 5,8,

18, 20, 40. baulde 144, 8. Bauldet Herenc intr. 14. bauldryer 161, 3. bayart 146, 15. Beausseron 196, 4. Beauvais Intr. 10. Beauvau (Louis de) Intr.

21. bec (maulvais) 103, 2. bec (pendu par le) 104, 5. behourder 149, 13. behours 192, 3. belluté 221, 3. berle 181, 7. berlique 128, 9. beuray 213, 10. Biernoys 195, 12.


312


LE PARNASSE SATYRIQ.UE


bievre i8i, 13 ; 183, 14.

billier 172, 7.

bis (gros) 67, 6.

bische 186, 6.

bise (pierre) 125, 12.

Mans 156, 16.

Blaru (Jehan de) Intr. 8.

blasonne 108, 8.

blic en bloc 113, 9.

bloc 137, II.

Blois Intr. 5.

Blosseville Intr. 4, 6, 28, 29, 30, 31, 32,33,41, 42, 43» 44, 45.

boce 97, 10.

Boire sans soif et chevau- cher sans selle 141,

bonbarde 124, 6.

bont (donna le) Intr, 24.

bordelieres 144, 16.

borgne (loger mon) 219, 5.

borgne (poulain) 66, 2.

bote (graisser la) 100, 2.

bouatier 128, 21.


boucan Intr. 24. boucon 195, 2. boudiné 159, 3. Bourbonnoys 195, 17. bourde 200, 6. Bourguignon 161, 13. boussac 161, 12. boute saque 205, 10. bouton Intr. 49. braies 144, 4 ; 145, 4. bran 220, 10. brandons 201, 6. brassin 147, i ; 170, 13. brayere 116, 7. brenatiers 157, 13. breneuse 135, 8. Breton 195, i. bren à chier 123, 14. bric 161, II. bricmard 147, i. Bridoré Intr. 4, 6, 32, 43. bricmart Intr. 1 5 . brocquei27, 12; 156, 14. brocquette 150, 17. brodé Ititr. 24; 39.


DU QUINZIEME SIECLE


313


brodiers 128, 10. Broiard (Maîstre) 146, 12. broque Intr. 11 ; 215, 6. broude 144, 7. broudier 124, 5 ; 144, 2. brouet 122, 2. brouoit 85, 9. brouyr 88, 10. bruar 128, 20. bruye 113, 5. bruyne Intr. 46, buirette 147, 14. buse Intr. 46. busquiez 146, 3. Byvanck(W.G. C.)/«/r. 3j s, 9, 13, 16, 47.

cabas 125, 8 ; 143, 3. cabillaux 157, 2. cachemarees 145, 20. Calais 156, 5, Cambresis 157, i. cameline 221, 13. Campaux (A.) Intr. 32, 37, 38, 39. 49» $0-


capitole (bouter le pou- part dans le) Intr. 15.

caque 135, 18 ; 205, 2.

carcas 83, i.

carmes 193, 6.

Carmina Burana Intr. 2 ; 10.

carolle Intr. 15.

Car on n'y poeult îogier que roix 151.

Car plus ne puis de taille ne d'estoc 161.

Cathelongne 195, 14.

catimini 218, i.

Catulle Intr. 9.

eau telles 192, 6.

cayemant 15, 8.

cayemant de balle /«^r. 1 5.

cela (faire) 56, i ; 74, i ; 125, 6.

cervoise 147, 2.

Ce sont Us hotines Gaultier 59' 8.

champions 169, 3.

chandelle Intr. 29.


3U


LE PARNASSE SATYRIQUE


chanues 210, 5. charbonnee 185, 8. chardon 185, 10. Charlote 100, 6. charron Intr. 12. Chartier (Alain) Intr. 21. chasieuse 176, i. Chastellain (G.) Intr. 7,

46. chatemite 84, 11. chequars 146, 6. cherdre 147, 7. chérubin 171, 17. cheu 127, 9. chevauchée 198, 16. chevauchier 190, 11. chèvres 184, 6. chevriers 195, 17. chiere 184, 5. Chine 186, 8. chouquet 115, 6. chucre 122, 14. cimbale Intr. 15. citolet 147, 4. clappier 123, 2.


claque 135, 10. clic 114, 31. clicqueté 124, 18. ciocque 127, 4 ; 128, 21. cloistriers 145, 7. cloque Intr. 11. cloye 136, 20. coac 113, I. cocquars 143, 6. codoignac 162, 2. coing 148, 5. cointe 175, 9 ; 178, 10. Colin Ploiart 146, 14. compris 163, 5. conardise 126, 4. con batre 190, 3. conduit 211, 3. confîtemini 218, 11. connilz 183, 6. contenement 182, 11. contifs 145, 18. convers 195, 14. copie 169, 2. coquarde 123, 15. coqueplummet 147, 5.


DU dUINZIÈME SIÈCLE


315


coram populo 188, 8.

corde 179, 8.

cordelle 119, 12; 171, 10;

190^ 18. cornettes 156, 17. cornez 146, 2. coronné 174, 11. corset 102, 8. coste 173, 10. cotelle 219, 8. coulpe 226. 4. couplé 195, 16. couriz 178, 2. couronnes 157, 10. courraygeurs 55, 11. courtault 53, i. crac 161, 5. crapault 130, 6. craulieres 144, 17. crennequhis 143, 14. crevaces 216, 4. crevache 128, 13. crevices 233, 4. cric 161, 3. croc 162, 6.


crocqué 139, 6. croie 160, 6. croix 155, 13. croque 215, 14. crouste 200, 11. croye 144, 9. cruppe 144, I. cruppee 203, 21. cuaignon 127, 3. cuit (moulu et) 185, 11. cydre 147, 7.

dadier 124, 8 ; 143, 17.

dagues Intr. 47.

dalle (emplir ma) 147, 9.

danger 91, 8.

dangier hitr. 36 ; 102,

II ; 185, 2. Danthe (Pierre) Intr. 6,

7, 28. 46, 50. dard /«fr. 30. Daremberg Intr, 14. debave 131, 2. debifee 176, 2. décapité 189, 7.


5i6


LE PARNASSE SATYRIQUE


deciré i8i, i. déduit 211, 10. dejointe 175, 4. demy gros 157, 8. dereîinquas (Né) 197, 15. dervez 138, 9. Deschamps (Eustache)

Intr. I, 16, 20, 21. deseuré 240, 11. desmygnyay 129, 5. dessur 235, 2. destienge 187, 6. destouppa 116, 5. destourbes 214, 10. desvoie 146, 6. "De tous ceulx là c'onques

congneu 173. T)eum laudamus 201, 5. dévies 145, 17. dez 139, I.

Didot (Catalogue Amb. Firmin)(i88i) Intr. 19. Dieu 186, 17. Dieux Intr. 33. dominé 188, 10.


Douai Intr. 10, 13. doubles 157, 6. doublettes 157, 7. doz fins 155, 8. dragée 162, 2. ducz cas 156, 5. D'un amoureux quand il

est escondit Intr. 49. duppes 123, 14. dyable Intr. 33, 41.

ehen 91, 5. eiz 127, 2. électeurs 155, 10. elongeris (Ne) 197, 11. embesongné 174, i. embesongnie 226, 18. emble-coc 137, i. embouschee 198, 13. emburelicoque 215, i. encroque Intr. 11. endraque 135, 15. enfroignie 127, 6. engaignye 127, 7. engien 169, 14.


DU Q.UIKZIÈME SIÈCLE


317


engin 161, 4. enhamachee 198, 6. En menant la vie gaudium

153

enmende loi, 13. enquaise Inîr. 11. ens 127, 12. ensainte 177, 6. entrée 159, 6. entreraetz 199, i. entreoeul 159, 7. Envers amours dont Von

ne peult joyr Intr. 46. Envers amours qui tien en

scet jouyr Intr. 49. en vis 146, 6 ; 240, 6. Epitaphe de Triboulet

(L') Intr. 50. Eraoul 217, 9. escaboc 114, 19. escalofFes 114, 26. eschec et roc 162, 11. esche ver 127, 9. eschic 114, 34. eschlelles 193, 2.


eschine 185, 7. escoliers 230, 3. Escos 184, 3. Escossoys 195, 4. escot 239, 6. escourre 144, 9. escoux 203, 6. escu Intr. 37 ; 156, 13, esles 193, 9. eslumine 170, 19. eslun 158, 18. Espaigne 195, 6. Espaignol Intr. 25. Espaignole Intr, 17. espany 89, 13. espec 114, I. esperon 182, 2. esquart 178, i. esratez 146, 2. essore Intr. 23. essoré 123, 20. estamine 221, 3. esthomac 161^ 4. estoc 136, I ; 161, 8. estoré 123, 21.


3i8


LE PARNASSE SATYRIQ.UE


estours 192^ 11.

estrader 88, 3.

estraingnant 208, 14.

estriz 240, 4.

estudie 184, 11.

estuves 164, 2.

Et s y ne puis ne garir ne

mourir Intr. 49. exilias (Ne) 197, 13. expectans 55, 14. extoîîas (Ne) 197, 13.

fade 182, 8. faguenas 83, i. faitiches 149, 13. fameilleux 145, 8. fangier 135, 16. fardé (visai ge) 140, i. fatras 140, 9. fatrouiilier 144, 14. faulte d'argent 214, i. faulveau Intr. 28. fée (fist la) 202, 5. fendure 228, 9. fendus 146, 5.


fenoys 195, 18.

fente 194, 5.

fetis 113, 4.

feu (Saint Anthoine)

233, 6. fie 114, 3. fie Intr. 1 1 .

Fier et puissant, c'est pour ung roy de France Intr. 46.

figue (faire la) 70, 2.

Filleul (Jehanne) Intr. 6, 41.

filz lippus 156, 6.

fine 185, 6.

flac 114, 27.

flacon (fermant à vis)

234, I. flagol2i5, 3. flajau 143, 15. Flamandes 177, 4. Flamens 195, 7. flammicque 128, 11. Flandres 161, 14. flaque 134, 6; 135, 16


DU Q.UINZIÈME SIÈCLE


319


florettes 156, 11. flouree 147, 12, fleuris (jours) 191, 9. fleuries 178, 5. foingnars 88, 8. foiratiers 157, 12. forest de dueil Intr. 30. forest de longue actente

Intr. 32,33,42,43,45. fosselu 159, 9. foulons 152, 9. Fouquet (la pitié) 115,8. fourbisseur (de cuirasses)

143, 2; 156, 13. fourdine 147, 2. fourreau 86, 8. fouterie 89, 11. fraing 198, I. France Intr. 38. Françoys 184, 3 ; 217, 10. Francs 155, 6. frayé 165, 11. Fredet Intr. 4, 29, 32, 44. fredon 186, 16. fricque 127, 3.


fromage 182, 9. fromagier 156^ 4. froye 160, 10. froyer (son trau) 127, 10. fruans 144, 13. fueillee 201, 7. fumée 81, 13. fuyre93, 3. fye 132, 10.

galant 147, 3. galiers 230, 9. galin gallant 132, i ;

133, 8. galine 172, 5. gallemars 72, 11. gallois 209, II. galoys 202, 2. garces 216, 8. gard'derriere 195, 5. garnison Intr. 39. Gascongne 195, 13. gaiideamus 201, i. gaudium (la vie) 153, 8. Gaultier (botines) 59.


320


LE PARNASSE SATYRIQUE


gaupe 123, I. geline 186, 10. genevres 184, 10. gigos 156, 14. glay 147, 12. glic 162, I. glot 177, 12. Godeffroy 217, 11. godet 212, 5. godine 186, 15. godinette 118, 9. gorge polie 203, 13. gorgias 55, 10; 230, i. goudalle 147, 7. gouge 81, 5 ; 157, 6;

169, 9. goux 203, 14. grain 205, 12. grains 55, H- gré Intr. 35. Grec 113, 16. grefve 159, i. grès 143, 15. gresset 64, 6. grey Intr. 23.


griffons 144, 21. gringaulde 144, 5. groin 199, 3. groing 129, 5. groselle 85, 5. grousler 222, 7. grue 138, 2. gru voilées 145, 2. guect/wfr. 33. guerdonné Intr. 25, 36. guestres 182, 6. gueollee 129, 4. Guichard Intr. 25. guillelmus 155, 11. guisarmes 192, 14. Guise (Antoine de) Intr. 4,6,24,26,29,31,41. guoudin 173, 5.

hacquebart 147, 3. hacquenee 198, i. haise Intr. 11. haitiez 129, i. hanaps 139, 5. hanche 162, 6.


DU QUINZIÈME SIÈCLE


321


happée 171, 12. hardiz 156, 17. harnas 140, 2 ; 146, i. harnoitz 197, 8. harnoys Litr. 46. haterel 158, 13. hauberjon 156, 8. hec 113, 14. Hécart Intr. 10, 12. Helaine 226, 14. Hennon 172, 9. Henry 217, 9. hérisser 185, 7. hochant 133, i. hochier 143, 17. holà 99, 9. Hongrois 152, 10. houe 114, 2. houppendalle 147, 6. hourdons 144, 4. houseau 182, 6. housseur de myr 143, 2. houste Intr. 19. Houzeau 60, 22. hue 113, 10.


hucha 203, 12. huche 200, 4. Hugue 217, 10. Huline 186, i. hune 123, 10. hurs 200, 6. hurte 205, 2. hurté 124, 20. hurtebillier 172, 8. hus 201, 6. huttin 171, 20.

// fie lui fault sans plus rien que la mort 61.

// n'est digne d'aler en compaignie 1 39.

ingrossamini 21S, 7.

instrument 141, 10.

inte 127, II.

jambiUier 172, 7. jambons 121, 8. Jammette de Nesson Intr.

4, 29. janvier 191, 3.


322


LE PARNASSE SATYRIQUE


Janot (Denys) Intr. 49. Jaque (Dame) 135, 13. Jaquemart Intr. 15. Jaques (Monseigneur)

Mr. 32, 43. Jardin de plaisance Intr.

10, 22. Jaunice 122, 5 ; 232, 5. Jehan 217, 10. Je la troiivay doulce comme

un chardon 18$. Je Vay chassée et ung autre

Va prinse Intr. 46. Je meurs de soif auprès de

la fontaine Intr. 46. Je n'en dy plus : du reme- nant me tais 226. Jennette 172, 9. Je prends congié de la court

à ceste heure Intr. 49. Je tien plus belle sur toutes

Anthoinette Intr. 48. Jaucourt Intr. 4,6,31,33. joaye 179, 11 ; 183, 7. joint 173, 4.


jointiz 159, 6. jon (vert) 156, 7. jouster 146, 19. juc 114, 35. Juno 149, 8. jus 146, II.

Katherine 186, 17. Kôhler Intr. 20.

lac de lermes Intr. 42.

laisarde 124, 4.

lame Intr. 30; 175, 6 ; 180, 10.

lance 93, 9.

Lancelot du Lac 161, 7.

landye 131, 2.

Languedoc 161, 14.

Langues envieuses (Bal- lade des) Intr. 21.

lardé 139, 11.

lardée 78, i.

laronchieux 137, i.

Lasphrise Intr. 3.

lassus 2CI, 10; 221, 7.


DU QUINZIEME SIECLE


323


latin (parler) 171, 16. lavendes 178, 5. lavendiers 143, 16. lecherie 177, 13. Le Franc (Martin) Intr.

6,43. lentilleux 61, 3. Le Roussellet Intr. 5,

23, 36. Lesdain 156, 6. Le Sénéchal Intr. 6, 31,

42. £« serf voilant sur royalle

montaigne Intr. 47. Les taverniers qui brouillent

nostre vin Intr. 30. let ton 157, 13. liches 149, II. Liège 155, 11. liepart Intr. 15. lignage 225, 3. Lille Intr. 13. limace Intr. 15. limon 144, 16. lo 188, 6.


locque 127, 2.

loffue 123, I.

logis 195, 4.

logye (la pye est) 171, 19.

Lombardie Intr. 24, 47.

Vomme esgaré qui ne scet

où il va Intr. 49, Longnon Intr. 3, 20, 46. longuevie (bailler de la)

89,7. loque 215, 7. Lorraine (Jehan de) Intr.

4, 29, 44. Lorrayne (coilles de)

196, 8. loudier 124, 7. loudiere 76, 10 ; 116, 4. loup garoux 202, 8. loupz 146, 18. Lourraine 97, 9. Louvyés Intr. 24. Louyse Intr. 39. lue 197, 16. luyter 186, 11. lyars 156, 10.


324


LE PARNASSE SATYRiaUE


lye T70, 3.

Lymosin 195, 15.

Lyon rampant en cruppe de

montaigne Intr, 46. Lyons 156, i.

macquerelle 119, 5. mail Intr. 12. mailles 156, 8. mailliez 146, 3. main (avant la) 84, i . maire 225, 3. maljoingt 72, 9. mallebouche 103, i. malle heure 188, 2. Manceau 196, 6. maque 135, 2. maquette 145, i. marée (chasser) 59, 2. Margot (Ballade de la

Grosse) Intr. 6, 11,

12, 13, 16. Marie (royne) Intr. 24. marionnettes 157, i. marpault 53, 11.


marque 123, i. mars 139, 4. mastin 170, 12. matés 145, 8. matz 231, 12. melice 232, 14. memineris (Ne) 197, 10. mercerie 89, 14. meschine 185, 3 ; 220, 8. meschinete 208, i. Meschinot Intr. 6. mescroie 160, 2. meselle 134, i. mesnage 182, 12. Messaire 195, 2. Messinot lutr. 42. Metz 97, 9. Michauh 130, 7. Michellon 166, i. midieux 85, 11. miné 188, 12. mines 171, 3. Molain 151, 9. Molinet (Jehan) /«/r. 16, 19, 20, 46.


DU QUINZIEME SIECLE


32s


Mol Ut, lianes draps, et

parfonde escuelh 190. Monbeton Intr. 4, 29,

30, 41, 44. Monlouy Intr. 26. monnoies 155, i. monstre 143, 14. Montaiglon (de) Intr. i. montaigne de tristesse

Intr. 31,42, 44. moricaude 57. morisque 61, i. motte 104, 3. moulin (moudre en votre)

89,4. moulin à vent 220, 7. moulu 185, II. moustarde 229, 10. moustarde (aller à la)

81, 8. moustiers 155, 13. moutons 156, 12. moye 226, 4. muguet Intr. 49. muîtiplîcamini 218, 2.


mus 201, 2. musant 143, 9. museau 182, 8. musel (rouge) 212, 6. muser 90, 2. musse 200, 2. my 128, I. my nonne 108, i.

Naason 197, i. narinee 170, 7. navigé 231, 10. Ne jeu que de cul et de

pointe 177 nique (faire le) 127, 13. Nobles 153, 5. noc 137, 21. Normandes 177, 5. Normans 195, 8. Nostre Dame 99, 11;

174, 5 ; 175. 3-

nourrice 232, i. novissez 151, 11. nulluy 227, I.


326


LE PARNASSE SATYRiaUE


oignement 228, 4. oingt (vo moulin) 22 1,13. ointe 175, I. oie Intr. 1 5 . Olive 219, 2. onie hains 157, 2. Orange (René d') Intr.

4, 30- or de touche 157, 12. ordonné 174, 3. Orléans (Charles d') Intr.

3, 4, 5, 6, 17, 25, 28, 29» 31, 32, 34, 37> 38, 41, 42, 44.

Orléans (Mad. d') Intr.

33, 43- Orleens Intr. 24. Ormes (Gilles des) Intr.

4, 5, 6,23, 33,45,47. ortaulz 159, 6. Orvilier (d') Intr. 37.

os 183, I. ottroyer 159, 13. ouan 136, 13. oysons 195, 18.


paillart 129, 3. paleteau 181, 3. Pampelune 124, 13. panas 140, 4. pance 163, 2. pant 209, 3. papelarde 125, 3. papillier 172, 6. Papillon (Marc àe)Intr. 3. pappie 169, 4. paradis /«/;-. 45. Paris 226, 14. Paris (Gaston) Intr. 10,

II, 13. Parlement 182, 4. Parfaicte en biens serait la

plus du monde Intr. 46. parsieux Intr, 19. Pasque 135, 11. Passe-temps Intr. 22. patac 113, 3 ; 162, 9. patelineurs $5, 6. patin 173, 4. paulme 139, i. paulmee 131, 3.


DU QUINZIEME SIECLE


327


pauth Intr. 1 1 . pavillon Intr. 37. pec 113, 2. pèlerin 174, 5» peilaiges 195, 8. pelletiers 155, 8. pellice 233, 5. peneau 86, i . perré 147, 6. Perrenot Intr. 7. Persant 146, 12. pertuis 135, i. pesas 221, 10. pesiere 221, 7. Pétrac (Maistre François)

162, 4. Pétrarque (Philostrate de)

Intr. 21. Piaget (A.) Intr. 20. pic 161, I. Picardye 195, 10. picque Intr. 25 ; 199, 7. piergne 176, i. piet au vert 147, 17. piétonne 107, 8.


piffres 152, 10. pigeons 229, 11. pilles 155, 14. pingon 121, 14. pions 169, 7. piperie 89, 6. pis 159, 3.

pisse en son soûler 2 22, 10. pisser contre le vent

214, 3. placques 156, 15. planiere 201, 3. planter 125, 9 ; 146, 7 ;

178, 9. plaque 12, 9; 135, i ;

205, I. ploustre 143, 15. plue 113, 12. Pluto 189, 10. pocque 128, 12. poictron 123, 20 ; 127,

12; 131, 6; 145, 2. pointe (coups de) 175, 5 ;

177,8. poist, 1 14, 34.


328


LE PARNASSE SATYRIQ.UE


poitrasses 143, 4.

police 121, 12.

polluas (Ne) 197, 14.

Ponthoise Intr. 15.

popin 173, 12.

poque 215, II.

poree 223, 6.

pot 156, 3.

pougier 156, 3.

pouil 158, 12.

poupart (Bouter ton pou- part dedans mon capi- tole) Intr. 15.

pouppee 62, 4.

Pour aller quant la court faudra Intr. 48.

pourgaulde 123, 16.

pourluant 123, 14.

Pour paix avoir et pour maintenir joaye 1 79.

pourpoint 168, 5.

Poytevin 195, 16.

preceux 146, 10.

preu (bon... vous face) 109, II.


Prévoté de Paris Intr. 8.

Prince de soties amou- reuses Intr. 14.

privez 146, 2.

proicias (Ne) 197, 12.

professes 145, 7.

pugnes(Né) 197, 1$.

Puisse mourir qui empesche la paix Intr. 47.

purée 1 70, 11.

pute 86, 2.

Puy 135, 15 ; 186, 15.

pye 169, I ; 171, 11.

Quand je me puis logier en son hostel 134.

Quand les femmes ne voul- dront plus parler Intr. 49,

quando (Ne) 197, 2.

quarrees 145, 18.

quesmandes 177, 15.

queure 127, 8.

queutte 147, I.

Qui aultruy blasme sans raison lutr. 50.

Quicherat Intr. 18, 20.


DU QUINZIÈME SIÈCLE


329


Qu'il est bien fol qui en

femme sefye Intr. 49. quoquins 177, 15.

Rabelais Intr. 17. raclerchye 133, 2. radde 79, 5. radouber bitr. 11. raflfardee 78, 11. raffleuse 134, 10. ramboreux 143, i. ramponner 222, 4. raouet 127, $. rapel 212, 2. raplaque 135, 4. rayes 144, 6. Raynaud (Gaston) Intr.

3» 4, 5- rebec 114, 28. rechignier 185, 7. redoublet 100, 5. reffus 91, 12. regardure 158, 18. Régnier (Mathurin) Intr.


reqmgnye 127, 5.

Renan Int. 14.

renars (escorchier) 172,

II. rencherie 89, 1. restoupés 132,8; 133,6. Restoupés, car je nen veil

plus 133. ren)oces (Ne) 197, 4. ribotte 100, 9. rie à rie 113, 6 ; 161, 9. rides 157, 5. riffliez 146, 8. rigaugie 171, 22. rigolice 122, 4. rippopé 147, 5. risée 158, 18. Robertet Intr. 6, 20, 44. Robin 171, 18. roc 114, 34. Rochelle (la) 130, 4. rochinet 146, 5. Roi (le) Intr. 36. roie 153, 3 ; 160, 4. roix 151, 8.


330


LE PARNASSE SATYRIQIJE


Romains 15$, 9. rondeaulx 229, i. rongneuses 156, 15. Rothschild (de) Intr. i . rouarde 127, 6. rouges 157, 7. rouppie 169, 5. roust 114, 34. Roy 169, I. royaulx 155, 9. roye 146, 7. Roye 144, II. roys 209, 6. rué jus 146, 13. ruez 169, 10. ruit 186, 5. rus 201, 7. rusterie 133, 7.


sace hitr. 14.

saint (le feu) 233, 5.

Saint- Amant (Pierre de)

Intr. 8. Saint- André 155, 9.


Saint-Anthoine (le feu)

81,4. Saint-Françoys 208, 6. Saint Jaque 134, 8. Saint Mallo 188, 14. Saint Poul iio, 8. Saint Vallantin 173, 13. saime 127, 7. saisine 186, 13. salle 178, 10. salutz 156, 2. Sansson 170, 4. Santé jeunesse et paradis

Intr. 50. santieu 147, 18. saoulés 239, 16. sapions 169, 6. saque 205, 5. saquement 182, 16. sauge 114, 30. saulce 229, 10. sauldars 145, 16. sault 199, 7. saulx 156, 7. Scipions 169, 8.


DU aUINZIÈME SIÈCLE


331


Se il n'eust eu si jaune le

visaige 181. seing 187, 10. selle (chevaucher sans)

141,8. sepmaine 97, 6. séquelles 193, 7. Serventois et sottes chansons

Intr. 10. servoise 114, 32. seulx 119, 13. S'il n'a des biens, rien

prise ne sera Intr. 48. simul (Ne) i<)'j, 6. Si tost comme on parle

d'escot 239. Sitoust que ma hource a les

fiezres 183. Soit honoré qui empesche la

paix Intr. 47. Songeons (Oise) /«^r. 10. sote balade Intr. 10. souef 78, 5 ; 198, 7. soufflez 146, 8. Souïce Intr. 17.


souUas Intr. 38. soullie 135, 16. Souysse 195, 12. Stockholm Intr. 20. sue no, 8. surcil 158, 12. surcot 240, 10. symphonie 180, 13. Syon 153, 14.

Table Ronde ici, 2. taille 136, I. Taillevent (Michault)

Intr. 22. taint 173, 7. tainte 178, 6. tambrelicque 127, 11. tanniere 213, 5. tappe 127, II. tappes 128, 16. taque 205, 13. tardaveris {Ne) 197, 6. Tardif Intr. 47. targer 187, 3. targes 156, 13.


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LE PARNASSE SATYRIQUE


tartarin 6i, i. tartes 229, 11. tatin 102, 5. tau 129, 5. tavernes 224, 5. teneur 235, i. tengneuse 134, i. tesniere 103, 10. testars 157, 3. testée 223, 10. Thérines Intr. 10. Therouenne 155, 7. Thierry 217, 10. Thomas (A.) Intr. 11. Thuasne (Louis) Intr. 1 3 . tigneuses 156, 16. tintin 171, 21. titon Intr. 46. tolu 181, II. Torcy (de) Intr. 4, 30. Tost est détruit qui aultruy veult défaire Intr. 49. tou aille Intr. 15. tournois 156, 9. tours (amoureux) 193, 1.


tousdis 239, 12. toyson 197, 3. trac 161, 10. trader 180, i. tradideris (Ne) 197, 7. train 205, 4. traittis 159, 10. trappaude 127, 6. trébuchier 172, 10. trébuchiés 146, 14. treschez 158, 13. Trésor des Chartes Intr.

12.

Triboulet (L'Epitaphe de) Intr. 50.

tripe 176, 4.

tripe de vaque 134, 5.

trippot 55, 4.

Trois cent cinquante ron- deaux d' amour Intr . 18» 23, 24, 26, 28, 33, 35,40.

troque 215, 2.

Troye 226, 14.

truandes 177, 7.


DU QUINZIÈME SIÈCLE


m


Trubert 217, 9. Turqz 171, 7. tyngre (monseigneur)

196, 2. tyranné 188, 7.

Une andouiV.e à faire bon pois 208.

Vaillant /;///•. 4, 6, 30, 31, 32, 42, 43» 45.

vaine (serrer la) 97, 3.

Valenciennes Intr. 10.

Valentine Intr. 45.

vaque 205, 6.

vaultes 146, 16.

vaultiz 159, 8.

vayre 182, 4.

velimeuse 134, 12.

Venus 146, 10 ; 149, 8 ; 180, 3.

Venus (l'isle de) 231, 2.

Vérard ( Antoine) /«fr. 22.

verge 180, 6.

verjus 229, 10.


vert 156, 7. vespree 202, 7. viaire 118, 10 ; 159, 11. vielle (mis sous le banc

ma) 191, 8. vieulx gros 157, 9. Vigne (André de la)

Intr. 16. villenye 236, i. Villon Intr. 3, 4, 6, 7, 8,

9, 13, 15, 21, 32, 34,

37, 38, 39. 47, 48, 49- vinee 201, 3. virely 215, 3. v...t 154, 5. viviers 144, 15. vo 221, 13.

Vuatier Maqueau Intr. 13. Vulcan Intr. 46.

wacarmes 193, 10. wrancel 129, 4.

ypocras 178, 6. yrés 240, I. yvoirre 169, 17.


En vente â la Librairie H. Welter â Paris. (Vl«)

KPïnXAAIA

Recueil de documents pour servir à l'étude des traditions populaires. Tomes I à IX. In-12, toile rouge. Heilbronn, 1883-1889. Paris, 1897-1905. Très rare 35o fr.

Sommaire :

— Tome I. In-i2, toile Net 5o fr.

Contient : Contes secrets traduits du russe. — Norwe- gische Mârchen und Schwànke. — Trois contes picards.

— Devinettes et formulettes bretonnes.

— Tome II. In-i2, toile Net 5o fr.

Folklore de la Haute-Bretagne. — Contes picards. — Schwedische Schwànke und Aberglauben aus Norland.

— Literatura popular erotica de Andalucia. — Some erotic folk-lore from Scotland. — Dictons et formulaires de la Basse-Bretagne. — An Erotic English dictionary, — Trois contes alsaciens. — Le poskocnika des Serbes. — Glossaire cr}'ptologique du breton. — Wesh .Edœology.

— Tome III. In-i2, toile Net 5o fr.

Contient : Le gai chansonnier français. — Welsh Folk- Rhymes. — Spigolature Siciliane. — Volksùberlieferun- gen aus Oesterreich. — Contes poitevins. — Contes de la Haute-Bretagne. — Blason erotique de la France. — Vasconicîe linguae erotici glossarii tentamen. — Amulet- tes antiques. — Bibliogr. des dictionnaires erotiques. — Piosenski polski. — Contes divers et Varia.

— Tome IV. In-12, toile Net 5o fr.

Folklore polski. — Contes polonais. — Vierzeilen aus den ôsterr. Alpen. — Novelli popolari umbre.— Novelli popolari toscane. — La tentation du Confesseur. — The Welshman's lament. — L'étron parlant. — Contes flamands de la Belgique. — Les testicules dans le langage familier flamand. — Contes du département d'Ille-et-Vilaine. — A schoolboy rhyme. — Varia.

— Tome V. In-12, toile Net 3o fr.

Contient : Folklore de l'Ukraine (usages, contes et


légendes, chansons lyriques et nuptiales, blason popul., proverbes, devinettes, jurons). Folklore de la Grande Russie. (Contes, chansons, proverbes et dictons). — Folklore polski. Folklore polonais. — Folklore slave de la vallée de Resia. — Folklore de la France (Hautes et Basses-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège, Gers, Tarn- et-Garonne, Charente, Corrèze, Vienne, Deux-Sèvres, Vendée, Lyon, Côte-d'Or, Jura, Doubs, Vosges, Pas-de- Calais, Seine-Inférieure, Loiret, Seine-et-Oise, Ille-et- Vilaine). — Paroles facétieuses mises sur des airs de chasse.

— Tome VI. In-i 2, toile Net 3o fr.

Glossaire cryptologique du breton. — Detti a mezza bocca raccolti nella provincia d'Alessandria. — Note allègre. — Mélanges de Bulgarie. — Die Zeugung in Sitte, Brauch und Glauben der Siidslaven. L — Varia

— Tome VII. In-i2, toile .... Net 3o fr.

Contes flamands de Belgique. — Mélanges polonais et russes. — Varia : i. Un usage de guerre; 2. Helle- nica ; 3. Italicum e latrina. — Die Zeugung in Sitte, Brauch und Glauben der Siidslaven, IL Lieder : erste Forisetzung. — Contes de la Croatie et du Monténégro. — Chistes y desverguenzas del Rio de la Plata.

— Tome VIII. In-i2, toile .... Net 3o fr.

Chez les Wallons de Belgique. — Die Zeugung in Sitte, Brauch und Glauben der Siidslaven. III. Lieder (Schluss). — Glossaire cryptologique du breton, 3° sup- plément. — Folklore de l'Ukraine. Usages, contes. — Epigraphie latrinale.

— Tome IX. In-i2, toile Net 3o fr.

Antliologie Satyrique du XV siècle , publié par

M. ScHwoB. — Sodom, by the Earl of Rochester. Zum

ersten Maie herausgegeben nach einer Handschrift in der

Stadtbibliothek zu Hamburg, von Dr. L. S. A .M. von

Romer.

En préparation pour paraître fin igo5 :

— Tome X. In-12, toile Net 3o fr.

Contiendra : Folklore et Contes de la Picardie, recueil- lis par M. A. Ledii:u.

Irap. A, Lemercier, Niort.






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