Cabinet satirique  

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Le Cabinet satyrique ou recueil parfaict des vers piquans et gaillards de ce tem (Paris: Anthoine Estoc, 1618) is a collection of anonymous French erotic poetry consisting of the work of Berthelot, Sigogne, Mathurin Régnier, Motin, Maynard and others.

Le Cabinet satirique ... il s'agit ici de la première édition définitive de ce fameux recueil de "vers piquans et paillards". Publiée par Anthoine Estoc à Paris, le privilège date de 1618. Certains exemplaires (par exemple, celui de la Bibliothèque Mazarine, Rés. 36 798 in 12e) ont l'attribution facétieuse Au Mont Parnasse. De l'Imprimerie de messer Apollon. L'année satyrique. Nous citons celle de la Bibliothèque Nationale (RES P- YE- 115). Il est à noter que la plupart d'entre ces poètes publièrent des ouvrages plus sérieux en même temps que leur poésie comique. Il existe plusieurs autres éditions au XVIIe siècle (1620, 1623, 1632, 1634, 1666, 1697). Le texte de 1618 fut réimprimé en 1924, dans une édition procurée par F. Fleuret et L. Perceau (Paris, Librairie du bon vieux temps, 2 volumes).[1]

Full text

Full text of "Le cabinet satyrique; ou, Recueil parfaict des vers picquans [et] gaillards de ce temps; tiré des secrets cabinets des sieurs de Sygognes, Régnier, Motin, Berthelot, Maynard [et] autres des plus signalez poëtes de siècle"

CABINET

SATYRIQ.yE,

OV RECVEIL PARFAICT

des vers pic quans 6c gaillards ' de ce temps.

Tin des fecrets Cabinets des Sieurs de Sygognes-

Regnier^ Motin ^ Berthelct ^ Maynard^

^ autres des flu^ fignale^

Fo'ctes de CF siècle.

Dernière Edition^ rcucuë, corrigée, 2c ôc debéaucoaDauGmentceo




^ F ^ R I s ,

louxtela coppie imprimée à Rciieno

M. DC XXXIL



UIMPRIMEVR

AV LECTEVR.


'Estime que i'ay touf- jours ouy Elire de la Satyre, curieux & ayn^.able Lecteur, Se le bruit que i'ay veu le /îeur Régnier s'eftre acquis pour au ou* Il heurcufement rencon- tré en cette forte de vers , que l'on fait non feulement aller du pair auec Ho- race, Se luuenal, & tous les anciens S atyriqu es, mais encorcMesiurpaiîcr de beaucoup en naifuc- té , me firent l'année pailèe mettre ce liure liir la prelle : La matière duquel fut tirée partie dans vn petit liuret mal en ordre , qui s'eftoit imprimé peu auparauant , ôc la plus grande part dans les ctludes d'aucuns de mes Amis amateurs des lettres, & de la Poëiie,'aufquels ayant fait fçauoir ilncention que i'auois de r'aifembler en bon cftjre toute la poëfie' Françoife Satyrique, qui fe pouuoit re- couurer Se qui meritoit de voir le ioiir veu que fî long nombre de nos Poètes s'y ellans addon- nez il ne s'en trouuoit que fort peu en lumière, ils loiierent grandement mon deifeni , Se furent tres-aifes que celle occafîon fe prefentall pour doiuier au public vue infinité de bons vers des

a ij


'fcîus 'rares &: fignalez c/prits de no.flre fîecl#, qui font les Sieurs de Sigognes , Régnier , Mo- tin , Bcrchcloc , Mayiiard qu'autres dts plus re- leuez eiprits de ce tenips , tous remplis de plus belles Se hautes conceptions ,& de bonnes iub- tilles' pointes : Et yoyant que chacun luy auroit fait vn il bon accueil qu'en moins de trois moys vne imprefîîon s'en feroit diftribuee : Outre ce que ■ les pièces qui fefbnt trouuees , eftre vn peu vieilles ou plattes y ont efté retranchées , Se be- aucoup d'autres qui fe font faides ou recouuer- tes du depuis adiouftces Se mifc en leurs places, îe n'y ay point pourtant voulu inférer les Saty- res duditfieur Régnier j pour enauoirfait depuis peu vne impieiîicnleparée, 6cpourceauffi qii'ils eulTent par trop enflé ce volume. le t'aduertis auf- û , curieux Lcdeur, qu' ayant ce preient iiure tu n'as que fore de rechercher le recueil des vers Sa- tyres dudit iieur Régnier pour 'auoir ce meflange qui eft en fuitte , les mufco Gaillardes , ny les Saty- res Baftardes. Tu prencras s'il replaiftletout a gré , t'aifearant que le deiir de te plaire m'aplus pouifé à ce curieux trauail , qu'aucun profit <}uc l'en aye peu elperer 5 Adieu.



E P I G R A M M E.

"XTOm^ autres que C amour regarde de trau^rS:, ^ N'ayant rien que deflafqiie au dedans de^as cbauJfeSy PotiryoHs remettre en goufi '\'ene:^ lire ces yer$ Carcefi'^mfotpourry qui a de bonnes [au [f es.


L*VN DES AVTHEVRS

deceLiure,àces œuures.

PJ' Nfans d'yn e^rit clair & net,

^^ Beaux "^ers ou toute g-race abonde^

Tene::^'yous en mon Cabinet y

Et nalle:^p[us courir le mo^de:

autrement les Prédicateurs

Me mettront au. rang des ^utheurs ^

Dont les œuures font hérétiques^

Et les imao-ers du Palais

M 'eftaleront en leurs boutiques

Entre fretin (^ Rabelais,


~^VX JD^MES.


DlAniesqui tomhe:^à l'enuers, ^ujii tofiqpte l amour l^ous touche:, Nenie:^en lifantcesl>ers Quel'edunel/ous'yienne en la bouche , Ycuquilny a haïUe-lygouji, S^f'^^^Jf^ «^f^o/y Ifn tel ragouj},


G. V


D


A V T R E.

^mes de qui la yanite Eft d^eflrel' exemple des chajtes^ JPour faire que t éternité Graue yojlre çloi re en ces fades. Et qu aux yeux de tout l'yniuers Vos '^ertu/s foient^nemerueille 3 Garde:^ ^otis de lire ces y ers , ils f—tent les gens par l oreille ^

M.



^^^


TABLE

DV CABINET

SATYRIQVE. A

A Ce toEon ta main. i77

Adieu vous dis belle Marquifc, 54^^

Alizé ma chercmerucille. 6z

Alors que du Medols. 594

Amour eftvneaffedion. 54

A pleines mains verfez. 6yo

Apres auoir chez nous difnc. 46 1

A qui pluftoft dans noftre France, . 18^

Attendant que mon bon deftin, 32.

A toy Decfï'equiasfoin, îij

Au plus creux des ronces. 32,

Auoir vingt ou trente ans. 5?4

AumiUeu de mon bled. 145.

Au Ciel mon attente. 664

A voftre aduis fi celle-là. 705

B

T> elle remettant noftrc affaire. lop

  • ^ Bile dont les yeux. ^yt


TABLÉ.



Belle qui vcrcz rechercher.


• iSi


Belles de quiles yeux.


547


Beauté dont ie me ris.


362.


Beauté fans pair.


87


Binaut ce Procureur. C

•^Heualiersaduantureux. V^Ces grands C —


69s


114


50


Ces petits C— dont ion fait fefte.


49


Ceft donc maintenant.


3Î4


Ce beau fonnet.


77


Ccitc fille d amour.


96


Ce petit Diable Dieu


ii8


Ccftc vieille &: noire Corneille,


I6j


Cepouuoirinfiny.


lOO


C'citailc/.nabdle.


^47


Ce ialoux à barbe rafcc.


^75


C lie qui tient.


iy9


C sfaifciirsd'Almanachs*


3.99


C:f.iux garçon.


255


Celle petite Dame.


3^4


Cefte feaime à couleur de b


357


Cefte petite effrontée.


149


( 'efi en vain que vos artifices.


375


Cà çàpour le deffert.


lii


Cà çà m©n harnoispour.


' 454


Chariot 5c Margoton.


124


C'cfloit en la faifon que l'on boit.


935


Ce mignon fraifé.


419


Chagrin haletant morfondu


58^


TABLE

Comme durant difner l'on. ^98

Ci^iorps deiiguré. 382.

Cefe vieille aux yeux. ^ 378

C eftbicn faicdenes'eilonner. 4S5 Ce n'ell: point des galands de France, ^6^

Celle poudre de Cypre. ^57 Claude ces jours paflez. 60

Clcptondc Boèfmc. 704

Contente toy d'vn point. 2.44

Comme la corncd'Amathée. 472'

Contre toute loy naturelle. <^73

Commères mes voines. , ^16 Combien de iouipirs. 7?

Colin à beaux deniers. 170 Contemplez ce pourtrai«3:. 60

Cognoillant voftre humeur. Sl

Colin en gardant Ion trouppeaiL 139

Comme vn El'colier. 6^S

Cygiftougira. 732,

Cy gift vn Poète Satyrique. 75-4

Cy giftvn Pocre veau. 7^9

Cygiftlacquet. 7^8

Cygiftquifaifoitlemauuais. 7X7

Cygifl: vn Poète du temps. 749

Cy gift le gros Martin. 74c Ces petits V.defquelsrenfleure 39

Chacun— utàfaguife. ^79

D

DAns Vn chemin vn pays. 1 ^8

Dame vous pourriez trouuer.' zgS,


TABLE.



DaiTioifcau de la Cour.


417


Daine voicy bcauieu.


6y4


Dernièrement vn valet de


645


Dins le fond dVn lieu.


408


Daphnc vefue.


6yz


De deux malheurs.


Hl


De rhumeur folle &: frcnetiqwe.


30(^


Depuis que Mûdclon ma vcu.


Z50


De ici; s les fous.


305


Depuis cinq ansiay confulté.


644


De rou ces kslaideurs.


3^4


DeiTeinsau vent iettez.


475


Dcfporcesfansle iour.


611


Denife d'vn chacun.


7^5


Dieu vousgardlapucelic.


(^57


Dy pourquoy te vantes-tu tant.


^75


Doux antre ou mon ame.


4T


D où vient que tu t'enfuis.


\â,6


D'où vient que û fouuent.


249


Durant le iour Lize-


34


D'vn luperbe niefpris.


521


Des elcmcns ce corps.


87


De ce V.que tu vois


213


Déformais ny iagc ny fotte.

E T7 Lie a beaucoup de l'^it. XLtlle auoitconlacre.


2GJ


385

748


tljecft fo'irde coîTime vn fourd*


701


Elle vous ai.me bien.


<584


TABLE.

Enattendant queplain. 619

Entre deaxbcauxpilliers. 119

En fin il faut que f e dcfcoLiurc. - 181

En paiie^uivoud a. zy6

En fin mes vœux fonc exaucez. 36 j

Entre la piice Se la punaifc, yi 6

Et quoy Madame Fredeggndc. 6ê^

Efprir errant arne idolâtre. 587

Excrément du Parn 1 ffe . 4 > 3

Efprits gaidez d*:* 14

Etb;enFondicquCiC vouif— li^. 133

F Ace qiû voudra 6^:

Faiâe efîrciTir voirrc chofe. 53

Faites laaiour aux Chtarnbiieres. 69 z

Filis veut de ce roc. 1 11

fille du Ciei & de Tannée 339

Freîaux ctitc lotte pie, 3 (Si

Fr elaux ce porteur nVa proir^s. ^99

Fy de CCS bûcherons. 301

Fuyez Mufes deiTus Parnaffc. 52,5 G

GEntilIeD.a=moirelle. ^06

Guillaume ayant perdu. 311

Graueurvousdeuriez. 45>o H

HA ie le difois bien> , 47

Heureux cent fois, 1 1 5

Haie vous entcns bien. 105


TABLE,

Hercule defconficiadis. 41^7

Hé quoy nous faut-il eftonncr 47^

HicrLi langue me fourcha. ^ 58

I

IAnneton fcais tu point. 718

le tire les dents de la bouche ^o^

lacqiiet^Iaquinctte. - 6yo

ï'alcchois luernal. 509

I ay vefcu fans loucy. 7 ly

l'auois encore quelque ombreo 225

leanncron en la nuid. 1x7

1 aynie bien ces pourtraids. 3^

layfouftenufon honneur. yy

lamais plus ie ne m'y engage. 207

îamaisFredegonde ne celle. 48

le te faluc ô vermeillette fente. 44

le ne vis iauiais battcleur. 59

le nay rien peu voir. 61

le ne fçay pas quelle. 65

le croy que Marthe. 78

leannecaiolant ma franchifc. ^6

le l'ayme extrêmement. 5>5

le ne voy rien fi beau commet- 103

ïerecognolsqn'ch vous. 10 S

leanne li belle &:liiolie. 112

le croy que vous auez fait vœuo 199

ïe veux quitter ParnafTe. 6^0 leftois hier en attendant. ' 750

Icannequis'adon noitibuuentr yy


TABLE,

ïean tant qiie vous auez penricS. 2,74

le ncfuispointceliiy. 314

le la trouu?.y de gris vcl^ac. 32^

lepenfoislanuiôtendomiant. 348

leunc beauté qui en rougeur. 359

leannc tandis que tu fus b.^lle. 374

le la croy digne d dcuie. 378

le chante vne bdrbcpcb:rate. 4o

le ne fuis point excrément, 494

le ci'oy que celle femme- cy- 69^ le n'entends point ces beaux difcours. 67.9

le ne dors de toute la nuicl. 701

II neft rien plus beau. 583

Il faudroit pour faire vn tombeau, yzj

Iln^eftpasvray. 410

Iltranfit^ilfait. ^8i

Il n'a dites vous lafaçoa. éSj

Il cft temps que Tamour. 172»

Il apalîé fon meilleur temps.. 250

Iln'eftoitperfonne en la ville. 2,74

Il fe dit Gentil-homme. 717

Image de la mort. 370

Infâme baftard de Cythere* . 2rii

Infpire moy Mule. 5^*"

Irisdansleseauxdefesyeux. 2.00

l'eufle bien voulu drclfer. iio

Il y peut auoir quatre années. 104

letrauaille fans. ^^

Il mafembléquecefte. ^4^


TABLE.

Il eft donc vray ou elle. j%^

le n'ayrje point cesC — • ^ 5 ^

Icancefrotcur inuaincLî. ' I5>8 L

L /.litre iour Madame Franchon, 80

La Cour qui iadis. 3 8

La Roche mon parfai^l:. 5 4

La vertu d vr;! pcribnnagc* ^7

Lance au bout d'or, 44

L'autre iour à ma leannecon . 108

L amour le deiefpoir. i ij

La Dame aux grands yeux, 153

L'Almanachdit. 92

LaLunepaile. 314

Lafcmme^^lecheual. 315

Lafcmme&leprocez. ^iG

Lafemmeà: le Démons. 317

La compagnie ell. 415

Lamort qui dVn point. 713

LeCielencIein. 367

fcetourpuiirantlupiter. 35

Leviolct tant eft imé. 5(3

Le Dieu d'Amour. 34

Le bon Colin. 151

Le iour qu'André fut marié, 2,8

Le pot ou l'on mec. 588

Lize celle iniigne punaiie. 64

Lizetteiareaireutcinent. 5>3 LizeLteàquii'onfaiioitroru • iG)^


TABLE.

Lizeà quimes defirs firent. 34 &

Lizc vos beaux ioLirs. 370

Liiant vn iour à mon eftude. 70Q

Les;imis de l'heure preiente, 708

Les filles qui au temps. 705

Le Clerc d'vn Procureur. 69 6

L'on m'a dk que le plus 54

Lorsque la belle auoit. 57

L'on ne s'enquiert iamais. ^ 5

Lorsquei'elio'"S comme, innutiile 234

LucrciFe&Didon. 58

L'autre iour ce vilain de Gafcon 199 M

MAdame voftre C. 54

Madame ic yous donne 3Î

Mais amis en quelle boutique 4^8

Maisàquoyfert, ^78

Macetteon ne voit point. 1^

Mariez vous. 3^

Madelon n eftpoint. ^6

Margot feignoit d'eftre de fefte 169

Maudic foit la nuid. 214

Mais comment peut-il faire. 2^7

Madame il faut que ie le die. 344

Margot la vieille edcntée. 382

Manteau des manteau x. 426^

Madamoifellei'aypenfé. 60^

Ma foy ie fus bien de la fefte. 210

Margot s'endormit fur vnlic^ 710

Maitiiepourmoy ' / f-^


T AB LE.

Mignonne c'cftaflez. 17Î Mon Dieu qui l'a troiiLiée. . 76

Moregardieniply d unpofture. 70^

Monfieur s'en vint. 151

M?*rgot en vous peignant. '35g

îv4arquispuisquele(ort, 53 x

Mâdiimevoicy le carefme. 530

Mon aiïiy ne crains point. x^a^

Mon Clayon qui manque. 2.7 2^

Maintenant que du. 495,

Mon amour n'cfl: de ces^ 04

Mon cliofe veut çliofcr. 710

Monin enfante vers. \^G


N


N'Appeliez la parque. 73Î

Ne parler quauccgrauité. 10^

Neverray-ic iamais. 331

Ncft-ilpas bien ioly. 411

Ny pour bai(er ton bel o^il. 7 x

ISIoftre amy fi frais &: fi beau. 20.9r

Nousfommesdcktrouppe. 503

Nous ibmmcs fix ioueurs. 289

Nous fommesles batteurs. 19

Nous fommcs légers. ^82,

Nous fommes du pays d'Eriee. 294 o

ON dit à lean que 505

O le malheureux équipage. 32.^

On dit qu'A lis- rrp

OnmaditquvneRobinc. 204

.Ofez vous encore paroiftre>,' 44}


TABLE.

Oftez ce fard trompeur. 347.

O vous qui voyez, 6^9

Onditqu'vneRcinedeCrettc. i6j P

PEndantqiiedemoncoŒur, 106

Parmylcsaluuts. 541

Paqucttc Guand vous me. 6z

Pendant qucnoftre trouppeau. 136"

Paillards dignes de mal. yzo

Paupineaututeris, 2yy

Pcnles tu Procureur, 8a

PhilonfitanteÛ. 589.

Pcripatctifant. 593

Permettez moy ma belle Vranie. é 8 Peudezele. 117 [PerretteeftantdefTus. T25

Perrettelamortviuxpucelles. ^70

Pcrrotôclan^ncton. 184

-Petit rat de Brefîl. 421

Petite aridellearrafléc. 351

Petits Gentils-hommes. 486*

Peuples malheur fur vous. 597

Puisque vous mefprifez. 3^0

Puis que tout à propos. 122,

Puisque d'vn pas irreuocablc. 497

Puis qu'afin que chacun. 41P

Puis que defià Ton. 438

Plus luifantc que du verre. 7 ^

Plusinconftanteqifvnfufcau. 58

Pourquoy me dites vous. 12,

Polidor amoureux. 42»


Pourceau le pli^^ V


ip6


Pourquoy ne h^<-


Z2.0


Peintre que tous.


^75


Puis que l'a rn ou r-


3C^3


Pourqiioy perdez- vou:.


412


Fuis que le cordage*


70 ÎJ


Pour te bien chanter ônaucau.


é47


Pour vn houirac vu peu indigTsnt.


ii'8


Pourni'ciloigner.


80


Pompant tu as opinion.


490


Pourpoint des vieux pourpoints.


432.


Par mainte: maint clyftcrc.


696


Philon depuis t'auoit irrité


XI


Plufieurs craignent comme prifon


. ^5^


^ CL.



/^\ Vi vit iamais embrafemcnt


543


V^Quoy d'en demeurer de la.


448


Qu^on ne s'en moque.


xyi


Que vous fcrt de poffcder


X38


Que le mafque cft chetif


658


Que tous les amoureux du morde-


^^5


Quiconque dit que ma Nifriphecte.


66j


Quittez ce corps fi eure.


666


Quelqu vn vn iour a.ux tripots


683


Qu^ vn h cm me pau ..


7^2


QuclaLouylon;,


7,0


QiTcIqu Vnvoulan^ ' ^lci.


^5


Que Lize chante.


9^


C^uc t en (c:nbit m amoun


448


T A B L E.

Que i ayme ces petits riuagcs. t^ç

j^elqucmoyen qu'on efpiouue 178

Quand dVne colcrc efchauflfee. 1^6

Quelle cftrange rigueur. 201

Quelque defailre nouueau. 2Z9

Qui plus que moy. zj2,

Quoyqueibitcétcbarbé. 255

Quel horrible dcmon. 258

Quand MoniieurTAduocar. %6z

QUiind ie voy fa face eiracèe^ ^yr

Qif elle fureur trauaillant. 55 S

Qif autres que vous foienc dcfirees. 6^ c

Que te fcrt tant de fois par. 8ç

Qucfoitfaiarfigement, 310 R

RAr e honneur âù pont-neuf. 549

Retïreroy perfide Anianr, zoz

Remy leparcifeux. 6'9y

Rimeuràfefpritdej^raùers. 4^ir

Robin qui chaCfoit aux chenilles 39

Slleîourmonrrc » 52,8

Sivous auiezi -m.: 492

Seigneur Robon. 711

SitoftqueicvoymaMaiftieile. 41

Si les efprits font am^jfez 71

Sifeulàfeulfebaifant follement. 182

Si vous admirez. 8j

Si de fes maux qui vous font. 10^


TABLE.

Sifàiubaifer comme l'on dit. 6^q

Soit l'ignorance ou la malice. i

Soudain que i'eus Thonneur 264

Sortez du creux d'enfer. 3^^

Si voflre main blanche &: légère 3 3

Sous ce— tu tombeau. 7^3 T

TOn chofe me dis-tu. 53 Trois femmes vn jour clifputoict. 688

Tu te plains petite mauuaife. 63

Tu te mocque ieune ribaiide. 241

Tribouletrunefais. . 69s

Tu t'es donc marié) 251

Tupcuxviure, 75> V

V^Eftudutoutà^afrifcade, 578

Vniourd'Hiuer. 143

Venus n'eit plus mère d'amour. 215

Veu que ia la trifle vicillcfTe 375

Vieille medalledcdorée; 390

Vieille ha ha. • ' 405

Vne bande toute chofie. 53 Vn -hom.me eftoit près dVne Damc> 41

V-n Roy dans les Grecques. 43

Vn bon vieilbrd quin aiioit. 248 Vniour le bon vieillard Thibaut. ' 684

Vn chailré deuifant vn iour. 235

Vniourquc Madame dormoit. 6^6

Vn vieillard apprendre voulut, 249


TABLE.



Vieux corps tout efp?:iiié.


i6is


Voyez vn peu cemeCdiiiint.


704


VneDame allant en ion coche;


é^y


Vne trouppe de Damoiicilcs.


Zç^l


VnEfcollicr gaillard.


176


Yn galland le iit &: refit*


177


Vn Médecin brufque.


Z79


Vn franc pitaut.


41G


Vn vifage conpcrofé.


50J


Vn Amoureux prés de fa Dame.


6iz


Vn Médecin defiàfur laage.


697


Vn iour Margot prit.


719


Vn iour que i'acolois m'amie.


éi^


Vne bande toute choifîe.


19


Voftre beauté fans féconde.


6t


Vous eftes fort humble.


78


Vous auez bon temp5.


79


Vous qui portez delTus.


31»


Vous mettez chacun en ceruellc.


23^


Vous voie jr arriucz au iour.


IlO


Vous n'eiles ny graife.


511


Vous accouftrant de plaftre.


34Î


Voftre tefle reflemble.


385


Vous qui dans leficcle.


500


Vos yeux diuins Scieils.


551


Voyez la grande crahxfon.


171


Vous qui Harpocratcz.


591


Vous auez vn mary.


i5<î


Vous qui riez de mes.


71}


TABLE.



Vieille qui as les yeux.


38e


Vn mary frais die à fa femme.


70!


Voftre mal Se le mien.


119


Vous voulez que


683


Voicy leannc la bien peignée.


47


Vous le dites belle farouche.


59


Voyez vous auec quelle


418


Vrayemcm: vous ferez mariée.


yoy


Vn Confeiller plein decautelle


35


Vn bègue voulant dVne Dame


43


Vn ieune Amant


46


Vn bon mary.


1^0


Vn compagnon par charité.


  • 5i


Vn Médecin fameux.


zyz


Voflre Nobleffe.


4^6


Vne ieune femme efpoufée.


6yi


Vn Aduocat voulant aller.


^73


Vcu que ia la trille.


4^5


FIN,


LE CABINET

S A T Y R I QV E O V

RECVEIL PARFAIT, '

des vers picquans & gail- lards de ce temps.


L'HYMNE DV MACQ^VE- rellage^ par le Sieur Motin.

OIT l'ignorance ou ta malicç Qut nous cache la Mérité ^ Souuent Ihumaine impiété Penfeque la l^ertu foit Ifice,

Tenant pour aêie miferable

Le maquerellage honorable.

Sage mefiier fur qui fe fonda

L\Air , la Mer, la Terre^ ^ les Cieux,

F refent le plus délicieux ,

Que lupiter ait fait au monde:



2 le Cabinet des vers

Ce lufîtey qui tout honore y

Oui fut macquereaU' de Pandore,

Et fa femme k qui l'on immole J)es Paons L orguetUeufe beauté, Graue en pompeufe Dette;, Quand elle fut trouuer ^eole: ^pn qu il yengeafifa quarelle , S'offrit d'eflre fa maquerelle.

Le Soleil qui fait fa lumière» Tut hienmacquereau quelquesfois Mercure en inuenta les loix : Venm les cognent la première;, Elle c^ fon fils par cet office Burent & Temples ç^ Sacrifices,

De nos Ifieux pereSj la prudence Isl'apoint ce bel art limité, D'I^ ne feule diuinité , EUe en faifott y ne abondance: Et fous d' infinis Dieux l'image ^doroientfe maquerellage.

Ceux de qui la gloire immortelle Jlend les faits de gloire anime:^ Furent macquereaux renomme:^ Alexandre l'efloitd'^pelle, Hmf^ten fa y aleur hautaine, Macquereaucomme Capitaine,

Ces deux grands Çatons qui dans Ta^t Brauoient les plus for s accidens , Efioimtdmx macquereaux prudens:


Satyriqnes de ce ter^ps. Le letmelefut dejaferfime^ J. autre aux 'yatetspar auc.rke Vendrait l amoureux exercice,

^infiles Empereurs antiques Des Romains lUujires guerriers ^ Ceints de palmes ^ d: lauriers. De t amour ^endoient Us pratiques. Sans s ejlnmr eflre prof ânes. Tirant tribut des Court: fannes.

Mais '^oye':^ comme la nature Nom porte fouuent au bon-heur, Voye-^^ combien de gens d honneur Sont mac qu ère aux par auanturei Et par ~^n mouuement contraire Font le mal fans le penfer faire. Combien ^oit-on de Me&siirs chiches Qui pour leur ballets aduancer. Sont macquereaux fans y penfer, Sn leurtrouuant des femmes riches: Et de peur de leur fati s faire. Leur donnent 1/» lit pour falaire.

Ceux qui des loixmonjlnnt l Iffage^, Nomme^:^ O racles des Cite:^, Ces Dieux des Vmuerfite::^ ^doroient le concubinao-e. Si cefi mal, d amour i entremettre, Enl apprenant cefi le commettre , Les Médecins en leurs rece*)tes. Four efchaujfer pour ÇQnceuoiry


•;^ Le Cabinet des vers

Pour eflre^ir:, pour faire auoir Le teint fins beau Jes dents flu6 nettes Tant [oient ils de fourcds aujleres Seruant aux amoureux myfteres.

Les faincls FrefcheuYs de bons exemples Pratiquent cet art fanspefcher Donnant pour les ouyrprefcher Vn beaufuiet £ aller au Temple ^ Combien d'amant y 'y oit-on rendre, plufloftpour yoir que pour entendre.

Que font ceux qui des corps ce le [les Vont apprenant aux amoureux Les tours heureux^* malheureux. Les heures bonnes ou funefles^ Ceux qui par les mains ^ lafax:& Cognoiffent la haine ou la grace,^

L'^lchtmijle k la te fie folle Hui parle de multiplier Celuy qui nous monflreà lier Les coeurs d'yne belle parole^ Les hifloriens Rentables Sont tous macquereaux charitables»

Qui ne fç ait par expérience Que la peinture CL nud des corps ^ La mufique en fes doux accords. Et desfoeurs la belle fcience Qui d'amour efcrit les merites\ de Venus font les trois Carites?

Parfummrs^ Perruquiers^ OrfeiireSj,


Satyriques de ce temps! fdifeurs de miroirs j, EmailleurS;, Gantiers j Barbiers^ Brodeurs /Tailleurs, Tous arti fans qui par leurs oettures Seruent aux délices humaines, ^ ï amour consacrent leurs peines.

Le Cielnapoint fait la nuit fomhre Tour donner relafche a leurs bras , C'eft pour les amoureux combats Ç^il donne la faueur de l'ombre. Car de cent yeux il les regarde, JE^tfans dire mot il les garde»

Ce grand Ciel dont toufioursdegoujle ïcy bas tous germes dtuers, Macquereaux de tout l'Vntuers Deuroit auoir dedans fa l/oufle Des macquer eaux cent fois plus dignes Que des i>duphins,des Signes.

Le feu dont l'amour a fthraife Bfi macquereau comme Clément, jL'air l'efi auf^i affeurement De ce qui reïfire ^ qui baife. Quant fur ces léures demy clofes il Je tourne enfucre^ en rofes.

La Merdes macquereaux enferre j» La macquerelle humidité Caufe toute fécondité Et dans la Mer ^ fur la tçrret \Ainfi dit'On que la Ctprine EjljilU dçlondç marine^


é leC •^iner des vers

Ld terre ^^'^Jl" fi<;cmhragcs ^ l'h ^ -^uxama^js 'es lieux cache::^» Zes ^- "^ple^y ^ marche^,

I< Jiifr.v'i- r': ^' 7ïOS çouYap;ei Le:> D.^mes deb a^^té pourieuës Vy* *■■:.•■■ yoir 0* f'ur ejlre y eues, .en^ldir^enterre^enlonde, Lemacqi^'^reua^ a crédit^ Et s il (Jh dinfique [ on dit Qu^jne amegouuerne le monde Qui le yiuîjie & l'enflame^ Z e macquerellage ejl cefie ame,

Za ïiertu Deejfecduouee Par tout le terrejire feiour^ Za^ertu pYOUoque l amour, Hudndy ne femme ejl hienloiiee lia yertu qui U rend aimable eft fa macquerelle eftimable.

Bel art par qui yiuans notPS fommes, Oardant les raes dépérir ^uplt46 fainCi: d'entre tom les hommes S il le pratique ç^ qu'il le nie ^ Cefi menfonge ou plufiofi manie.

Qi^au front la couleur ne temonte , Toy qui lis ces y ers mefdifans. Car lelesdonnedux Courtifans, Qui Jansfoy, fans ame, ^ fans honte T^^macqUerellap-efont gloire ^okmeUs^llmans dehoirv.


Satyriques de ce temps.'

DIALOGVE DE PERETTE ET DE

Macerte, Parle fieur de Sygognes^

Perrette.

T)Lm luifante que du Ifery^e, ^ Seiche comme ^n pot de terrej Tondue comme '^n Prélat: le yiens des hors de Garonne ^ Profiituer maperfouue ^ ton lubrique combat. Macette.

Plus claire qu'y ne lanterne^ Faille en manche dé guiterne. Brillante comme lejour^ le yiens de courre les rues, laifant mille & mille y eues Pour le myjlere d'amour. Perrecte.

Je fuis la Samaritaine^ Qui nay n'y rente ny domaine Que le fruit de ma yertUy ^ujit ny a-il en France Cheualier qui à la lance , Nait contre moy combattul

Macette. Te fuis Vvgande l'antique Q^ ne yit que de pratique, ^ i^


Le Cabi net des vers

Inîmttahk en mon art^ ardente comme "y ne mèche, VoUillette comme flefche;, ^yantflu4 d'os que de lard» Perretre. '

le fuis cette grande fillcj Que le petit E rrefidcj Dans le bots dépucela De [fus la ro:^ nouuelle , Mats te n ejloîs pas pucelle. Comment donc cejitcela, Macette.

Et moy cejie femme file. Tant commune en cette yille, Qui perdit en ieu d'amours: Cela que chacun appelle Vafeur en toute pucelle, Etfi la garde toufiours. Perrette*

si yous me l'oye:^en mafque portant perruque fur cafque^ Et le fard fur le mufeau y E n cela telfous explique, Zesfecrets de ma boutique. Comme dedans l/n tableau: Macette.

le fuis pdrcji range 'yfdge Vneflle en [on l/eufuage, Quiafoui le bout du bu fa


Satyriqucsdecetemps. 9

Vn morceau de bonne frife, gardant chofe fi exquife Entre les rofes^ ^ le mufc, Perrerte. le porte ce cafque honnefle Pourn'auoirpoilà la teflej Et le yifage mafjuéj Efiant infiniment larde Le feu qui dedans excède m en a le dehors marqu e\

Macette. le fuis ce C'Y and 'Voeu de cire Que ton offroit k faim Cire Four l'enfleure des roignonsj Queieguerts fans piflache. Et fans i huile qu'on efcache Zors qu'on prejfe des oignons,

Perrette. ray les talons arme:^d'aiJîeSj Touuant attaindrepar elles ^ la yiflejfe du l^ent: J^ais en armant mon derrière. De différente manière le déforme mon deuant.

Macette. Mercure aux pieds a des aijles. Et moy deffous les effailles Comme les chaune-fourisj 2 ay la blancheur de lamçurc


10 LeCabinecdesvers

Jliant alors que ie fleuve y pleurant alors que ic ns . Perrecte. le fuis d'amour la deumej, Qui les arts de Celejline amplifie tous les lours^ Et celuy qui ce Dieu blejp^ Comme 'y ne c hafle DeeJJe M inuoquepourfonfccours. Macecte. le puis par mon éloquence Mettre Icïprit en balance , Et les armes manier^ Je puis amollir les roches j, Poulets trottent en mes poches ^injï que rats en grenier, Perrecte. Braue en lamoureufe guerre J) emoy-mefmeiem^ enferre ^ Et diïj^ofe cefie façon De nos amours homicide , Je fais perdre felle ^ bride , Eflriers ^ fangle ^ arçon.

Macette. Et moy lors que i entre au couple Mon mouuemeut efi fi fouple qu'il fait feu comme ynfuftl, Surpajfant l'arc qu on décoche. Mais moy ^ monpept coche, 2>le fefons qulfn grain de mil*


Satvriques de ce temps. n

Perrerre.

le yoTyîpsponail-ç;^ croupière Tanti ay la croupe légère^ Et le mouuemcnt foiidci'm : Mais ponant ra:^ la tejle Celuy qui piccjue la hcfie Ne lapent retenir au cram. Macecre.

Z Hyuer O* ' Ejléiefué:, Et qui me touche s englué Comme fourmis dans le miel : Jaydefer^ non de "yerre^ Toufiours le cul contre terre Et les yeux dedans le CieL Perrecce.

En face le repre fente Vne momie^mantC:, Vne ptcque fans fourreau Vne^ieiUej^ne lime, E t qui me y oit il m'efitme L 'ei^oufeedyn bourreau , Macetce.

Vans Pam te tiens efcole^ Et chacun cher^moy s'enrolk. Sous la bannière d'amour^ Tenant en mon art habille Et le bordel de la yille Bt la banque de la Cour»


i2 Le Cabinet des vers

Perrcrte. I*ay par impudtc 'yfi^e Veflourné maint fuceUge ^ la, Chajje du connin : Comme les mouches ^lannees n^ux teilles des arvei^nees JJont le porte le '^enin,

Macerre. lefemblel/nrat de gui née Vne rets quon a traînée Tout le long d'yn grand chemin^ Bifcours ^poulets , ^mhajfades^ Hufes^ remifes , cajjades y Sont les fleurs de mon iardin. Perrette. ^u cul me pendent fonnetteSj Et comme fers d' aiguillettes Mes nerfs flf fient par mon corps: Enfin toute te rejfemble ^ynguilledin hors d'amble. Ou à la branche i'^nmors, Macetre- Mais dépliant ^a boutique Tantiay loiiable pnatiqus Vnfeul ne y eut mon deuant : \Ainfi qu yn gueux de lioirie, IPaffant la rotijferie, 5£^y»^ humer que du,yenî.


Satyrîques de ce temps. 13 Perrecte.

Quelcjuesfois par art magique Grejjee en 'hoirie antique^ ^ chenal fur '^n ballay:, tallois j chofe effroyable ! Frayer aueclç diale^ Comme font ferpens enMayi Macetre. le ne fu{^ qu'écrit ^ yie^, Et quand mon art^ je déplie Tout me '\ient comme àfouhait^ legliffeainfi qul^nâ anguille j, Et par le trou d'y ne aiguille le paffe comme ^n fie t., Perrerte. Orme yoila deuenu'èy jM.aigre ^ laide , panure & nué. If ayant ny cheueu ny dent^ Et ce qui me met en peine, Je nay pas la pance pleine j Et ne happe'^ que du ^ent.

Macetre. Vouî me yoye:^ Vieille ç^ laide M4ts cejl ■>» mal fans remède ^ C'eft figne que i ay l^efcu. Voila la grande Perrette, Je fuis d aduts quon luy mette I^e la marjolaine au cuL


J4 le Cabinetdes vers

1


LOVANGE DV

Macquerellage.

STANCES.

E'Xpers ^uide:^ damour^ macqHereaux fe- cour allé s (cellent

Ceux qui hlajmenî l'honneur de 1/ofire art çx^ Sontmonflresde natum & fur tout punijjab les ^ Car îlefi ejiimé de tout homme galant,

Zegrand Mars le cheritj Ventes lefauorife^ Cuùîdon le pratique ^ c^ Mercure s en fert ^ Sans macquereaux fouuent dejjous 1/ne chemife, Le'^ferp-er de l amour neferoit qul/n defert.

Sans '^i/ojîre aide le germe oyfifdans la matrice De lafiïïe honteufe;, auroit 'Vn 'yatnpouuotr;, Mais quandl/ous l'aueç^l/eu'é 0* mifeenexer^

cice Duhicna deux contens yowsfai6tes receuoir,

T>e Cet accouplement fait par ^ofire induftriej Combien ^oit-on fortir de guerrier s généreux^ Qui pre férue du fac bien jouuent la patrie^ Et de fier i II té mille cons amoureux.

Le macquereau Salon difoit que le yif^ge^ Sans ne:^ cfioit difforme j il auoit bien ratfon^ Qtfainfi Venus efioit fans le macquerellaae;, £,t deuant que l>îeillir amour efiojtgrtfon.


Satyriqnes de ce temps. 15

lufiter defireux i embellir fa demeure , JDans l'efcharpe du Ciel f laça deux maquereaux^ Si l'homme ne l'ejl point aufarauant quilmeurej On le f unit là bas defupplices nouuèaux, Z'airjle Ciel;, ^ la Terre en ont grande abon^

dance^ Comme Hercule foujiient cepefantyniuerSj ^infi des macquer eaux l'utile l^igilance EJilefoufiien du monde & des peuples dm ers.


SENTENCE DE CABOCHE furie débat de deux macquerelles.

Parle ficur de Sygogne:,

A V plf^s creux des ronces fortes ^^Ou de mes dépouilles mortes Efileiour mcognsu O ! plaftrons de macquerelles^ Vieux or if ans de pue elle s ;, ' Vojlre difcord efi,'yenu,

le fuis le rouge Caboche^ \Au> ne:^plat à la dent croche^ Court ç^ ronds comme l/n bariL Qui de labaffe pratique Fdifons yn trafic antique^ Grinces des poiffonsd'^uril.

Mes chères foeurs ^ compagnes^


i6 Le Cabinet des vers

Qui comme Carpes brehai^nesj Fniye:^er^e — rt^;^p^^ Oh du moins fi '^om les faites Tene:^os couches fecrettes,, Je Ifeux finir yosdebas.

Qui peut fur route U terre ^ ^ousplti'S claire que l^erre-^ Grande [e::-arde porte fard, Guelledine détraquée ^ Vieille leureîte efïriquée:, Se comparer k'^oflre art,

Qudle or ace de nature , QU'i)d '^ofïre tefie en tonfure Pim ra":^ que cocques d'oeufs ^ Vomfert de carte à efcrire Cequii yousfaut taire oudire pour le commerce i oyeux.

Qui peut les 'Vertus comprendre > De la délicate cendre Qui de?i>os perruques fort: Quand'^os doigts en carbonnaàfy T rainent fur ^ os pelade Zes racleures d'I/n cuir mort.

Quiconque en yfi en bruuage perdfoudainfon pucelage j, Tout trou tant foit il bouché Par l effort de cefie poudre EJi comme au coup de la foudre^ Ou du canon débouché.


Maii


Satvriquesdeceremps, irj

Mais di6lesmoy grande jilli \A^eaii plus rude queflnUe^ Mtifeau de pomme de pin ^ Temtd orange c^T* d'efcarlatte Cuîfje maigre;, molle (^ platte. Idole de famct Crefpin,

Qiti '^feut i >oi artifices ^ J^.ufeSjfoupleJJes ^ malices» ^rt;, pratique s (J7* dcjfemsj Çonfeils ydifcours eTperances^ ^ttrai ts^ attaques j dejfenc-es^ Trouuer remèdes certains, C'efi chofe toute certaine, ^u lieu de bois de haleine^ Que 'yoftre yertugadirj> Bjl lardé de pucelages , Dont en toutes fortes ^d'aao'es Vous alle:^fatfant butin,

Ol Dame chafie ^ pudique^ Qui par yn art empirique Ti re'^comvne l^n alambic D'y ne douce yiolence Des Dames la quinte effence \ Queyousferue:^au public,

E t yous manche deguiterne^ Souple comme ">» chat quon berne ^ Guame à mettre des coufieaux , Embonpoint de foile fritte^ Vifage de trippe cuitte.


iS Le Cabinet des vers

Buandiereaux yieux drapeaux. L mage de la mort mefme j

JSIe rejjemhlant quct ^ous mefincj

Sorcière allant au fahatj

Malade dyne Sibile^

Poire, fomn^:, femme jy fille ,

Bette-rauej yieuxcabat. De yojlre peau ïldtfiiUe

Vne llaueur comme dhHîlle,

Gluante ainfi que la poix,

Songeant quiconque elle touche j

lut-ilmort comme ^ne fouchç

Sous les amoureufes lotx.

^ yotiâ tuyau d'efcritoire, ETpoucettte, defcrottoirC;, ^parement de bordeau;, Et les clefs ^ ç^ les ferrrures. Mais yos petites dorures N égalent pas ynfufeau.

Vous me dire:^ que Perrette, Sur foy ny dans fa caffette JV'a qu opales & grenats. Point de foy e,frife (^ laine^ Serge, eflamine^futaine. Camelot çjr» taffetas.

Il ejl ^ray, ie le crànjeffc pAlene fait plus la preffe ^ux eflojfes de haut pris : Mais lions aue^^pour parade


Saty riqùes de ce temps, i^

Xarchbe demy ûjldde^ Bn chambre le manteau gris.

Dame d'honneur fans exemflç VoHs aure^^utelc^ Tem^k Que de crofie on bajiira : Et la tout ce qm ranauda, ^ l/ous fainte Brunehaudc J^es bougies offrira,

^yousla Samaritaine Qui d'^nbrinde marjolaint Les fejjes l^ous couronne:^:, S'offriront à charrettees Des lettres empacquettées. JE.t des poulets furannc:^

Sus donc gentilles guemppe^ Prene^'yosplus belles nippes. Sans ifos attiffets laijfer Coiffe:^ yous de poire moUe ^, Vous aue:^ mine d'idoUj, Et y us faites enchajjer.

Bref y pour l^ous '\mr enfemblè Ne détraque:^ point "Vojlre amble, Et pour le faire plus court ^ Vous deux en l^alle:^ cent mille , Que l'y ne férue à la lille Et r autre feïMek la Cour.


20 Le Cabinet des verff


DE .L O V Y S O ÎN>

Stances par k fîeur de Mont-gaillardc

QVeia LouyfonfuY mer y ers Voile far tout cet Vniuers y Comme y ne M edee fçauante y Putains 'yenexpffnr des l/oeux ^u pied de ce bordeau fameux Dont Louyfon eji gouuerminte^

Louyfon a le cul crotté Toutainfi qulrn l^eau garrotte Que ion train e farmy la ruë^ Elle al oeil d"^/n chien enrao-é

o

Sonfein efide taigne mangé ^ Et j on haleine fent la rué.

Louyfon a des longues dents y Les morceaux qu on trouue dedans Vont nageant dedans lapoflumej Ceux qu'il/ ont fes leur es baifant Tour leur honneur les y ont taxfant Et en maudîffent l'amertume,

Louyfon a depuis 'yingt iours. Donné la'^ie à plus d^ amours Que famamna tué de puces» Bien que ces petits animaux ^ L op-ent co mmc en des hoï^itaux


Satyriques de ce temps^ 2,1

Ddns les replis de [es . prépuces. Louyfon en deux ans entiers j

^ plus exercé de mufliers

Quel'^retîn na de pojlures,

Hue l Eïpagne na de doublons >

H^e l'Afrique n'a de fablons.

Et que le diable d'impcjlures. Louyfon dedans fdin£t Germain ^

Va pratiquant de main en main ^

Bt çi»nme l^ne autre Celejiine , Zaproye neluypeutfaillîv, E lie fait la Yofe cueillir y Sans picquer les doigts à teSpinel

La Louyfons dedans Paris \A plws encorné de maris Que Sedan n ^a fait d'arquehufes j

Car auec ces magique tours ^ Les Bufes deuiennent Vautour fj, Et les aigles deitiennent Bufes.

La Louyfon fçait bien comment^ lit faut allécher y n amant Four le mettre tout en chemifè^ Quecefoit bien , pue ce foit maly De mettre^ l/n galant k chenal Ce font les traits de fa franchi fe,

Louyfon au iende Cyprvs Tait les leçons aux mieux appris , C'efiynebarbefaiSte à la éaguej Cejlyn dogue à prendre des loup s y


22 le Cabinet des ver$

%^n bouclier k parer les coups ^

Et pour l'efcrime^ e^ee ^ claque*

Louyfonkplm de lardons Que les plus hardis Cupidons l^'ont de feux ^ d'attrait s :, ny de féchei Maisfe trouuant fans ">» efcth Bienfouuent les poils defon cUj Luy feruent à faire des mèche f.


Difcours dVne vieille Mâcque^èll^i

SATYRE.

Par le (leur Regnîcr.

T)Hlton depuistduotr irrite),

le m 'en fuis allé deffttCj Voire auf^i reniply de choUre j^>» yoUeur qu'on meine engalierc. Dans >« lieu de mauuais renom , Outamaisfemme n a dit non : Et la te ne yis que Ihofleffe j Ce qui redoubla ma trifïeffe , Jlion amy., car tauoispour lors Beeucùup de graine dans le corps ? Cejle 'Vieille branflant latejle^ Me dit excufe:^:, c'efl ta fefle


Satyriqucs dc'ce tcmps^ 13

^Quî fait cjt^e l'on ne trounerten. Car tourt le monde ejl lean de hien., Et fi t^ay promis en mon ame ^ Qjtà ce tour ponr entrer en btajme Ce pèchent fer oit commis ^ MaU If QHS ejles de nos amUy Parm^endaie iGUsleture: Il faut pour ne yous faire iniure^ ^pres mefme auoir eu fomg V e yenir che:^nous de fi loing , Quand ma chambrière i'enuoye lufques à l'efcu de Sauoye, Là mon amy ^ tout d'y n plein faut On trouuera ce quil yous faut. Que layme les hommes de plume^ Quand ie les yots mon coeur iallumç^ ,^Htresfois ie parlots Latin: Difcourons >» peu du dejlin T eut-il forcer les Prophéties, Les pourceaux ont ils deux yefies ^ Dites nous quel autheur efcrit La najfance de l^ntechrifl, O ! le grand homme que Vir<rite, Jlme fouuient de l'Euangile Que le Prefireadifte aujourd'huy. Mais yous prene:^baucoup d'ennuy ^ Ma feruante efiyn peu tawliue^ Si faut'il yraiment qu'ellearriue Dans yn hon quart d'heure d'icy^

£ ii^


14 Le Cabinet des vers

Eilemenfait toufiours ainfi:,

En attendant prene:^nfiege:,

Vos efcitr pins n ont point de liege

Vojlre collet fait ^nbcau tour ;,

^ U guerre 4^ Montcontour

O n ne porto jt point de rotonde^

Vous ne 'youle^^point cjuon '^ous tonde^

Les chofes longs font defaifon : le fus autres foi s de tnaifon^ Doftej bien parlante & habille^ jutant ^ue fille delà yille , le me fat fois bien décréter > Et nul ne mentendoit petter y Que Ce ne fut dedans ma chambre, l'auois touftours '\ncolier d ambre Desgrands noeufs ^ des fouliers noircis^ J cujje peu captiuer Narcisy Mavs helas ! eflantainfi belle le n efus po/slon^ temps pucelle > Vn Cheualierd'authorité

^chepta ma Vi ro-inité :

j ■ t

Et depuis auecyne drogue

Jida mère quifaifoit la ro^ue

Quand on meparloit de cela^

^n' trois iours merepucela.

reflots fai 6 te k jon badtnage,

^pYcs pour fermr au mefnage

Vn Prélat me "Voulut auoir.

Son aro-ent me mit en deuoiy


Saryriqnes de ce temps, 2^

De leferuir , & de luy flaire , .

Toute peine requiert faldire.

Puis après "Voyant en ejfe^t

Mon pucelage tout refai Si-,

Ma mère en [on mejlierfçauame

Me mit l^ne autrefois en l/ente^

Sî bien cju^n ieune Threforier

Fut le troiftefme aduanturier^

Qui fit bouillir noftre marmite :,

rapris autrefois d'I/n Hermite^ ^

TenupoUY^n fçauant parleur ^

Qu'on peut defro ber "V» yoleur

Sansfe charger la confcienve^

Dieu m'a donné cejle fa encej,

Cet homme auf^i riche que laid me fit eTpouferfon l^alet^ Vn bon/ht qui fi nomme Bldifiy ' Je ne fus onc tant a mon ai fi

Qu a l'heure que ce^ros manant

^lioit les refies butinant

Non pas feulement de fin maiftre: •

Mais du Cheualier 0* du Preftre.

De ce cofié l'eus mille francs

Et tauots ia depuis deux ans

^uecma petite pratique,

Oaignédeqmy leuer boutique

DetauerneÀMonlehery

Ou nafquifl moe pauure mory ^

Hela^ que cefioit >» bon homme


z6 Lç Cabinet des vers

Jlauoit ejlé lufques d Rome y Il chantait comme 'Vn re^ignol^ lifçauoît parler ETpa^nol^ il ne recenoit point defçornes. Car il né fort oit f AS les cornes J>epuis qu'auecques luy ie fus^ jlauoirles membres toujfus ^ L e poil ejl 1/nfigne de Jo rce^ Etcef^nea beaucoup d'amorce farmy les femmes du mefiier j jUJloit bon arbalefirier ^ SdCuijJe efioitde belle marge ^ il auoît l'espdule l^ien large;, il ejloit ferme de roignons l\Î07i comme ces petits mignons Qui font la fainte mitouche ^ujlitofl que leur doigt y &US .touche^ ils n ofent pouffer qu (i demy: Celuy Ik fouffoitenamyy Et n'auoit ny nfufcle ^ ny l>eine Qui ne pouffa/} fans prendre haleine^ Mai^tant^ tant ilapoufié^ Qu^en pouffant il efitrejpajié:, Soudain que fon corps fut en terre JL enfant amour me fit la guerre. De façon que pour mon amant ^ le pris If n ^bateleur Normant^^ JLequel me donna la 'yeroUe j, Fujs luy prefiay fur fa parole


Satyriques de ce temps. 27

\Auant que ie fogneujfe rien

^fon malprepjue tout mon bien y

Maintenant nuldemoyna curcj,

Iffléchy aux loi X de nature ^

Je fuis aujii feiche quyn os^,

le ferais peur aux huguenots

jEn me "^/oyant ainfi ridee y

Sans dent ^ la gorge bridée ^

S'ils ne mettaient nos ^i fions

^urang de leurs déniions,

lefuis'Vendeufede chandelle^

Jlnes'en'yoitpomtde jidelle

En leurefïat^commeiefuhy le cognais bien ce que iepuU:, Je ne puis aimer la ieuneffe Qui 'Veut (Xuoir trop dejînejfe^

Car les plus fines de la Cour Ne me cachent point leur amour ^ Telle yafouuent alEgltfe T>e qui ie cognais la feinti Ce j Telle "^eutfon fait mer Dit que c'efi pour communier. Mats la chofe m'ejl indiquée ^ Cejipour efire communiquée ^ fesamis par monmoyen^ Cçmme Hçleine ft au Trojen, Q^and la vieille fans nulle hontç M eut acheuéfon petit conte^ Vn Commijfaire illecpaffa^


Le Cabinet des vers Vn Serp-ent la porte foujfa , Sans attendre la. chambrière Jvfortvs par l'huis de derri ere^ Et m en allay cheç^le yoiftn. Moitié jîgue;,moitié rai fin , l^^ ayant ny trtflejje^ ny ioye , De nauoi rpointtrouuélaproye^


PROVERBE D'AMOVR, .

 lafameufc Maccctc

"XÂi^cette on ne yoit point en l'amoureufe

^^^ affaire

lemme qui Ifousfurpajfe entrai fis d' agilité,

Meifrifequi'youdraceJledexterité\

Méprendre ejl bien ai fe\7nal aisé de mieux faire T

Si lefuvs trop lourdaut en cette mefme/^ffdirey Excufe:^ s'il Ifows ptaifi^mon imbécillité y Car le ne manque point de bonne Volonté ^ Jidais il ejl malaisé pouuoir à tous complaire^

Monplaifir dure autant comme ma force dure,

Suand on l'a fait 1/n coup, youle:^ yom que

tout la$ (bats.

Sans prendre fon haleine on retourne aux corn'-*

Jl ne faut pas d'I^nfac tirer double monture.

Vousaue\heau dreffer pour auoir plm de loye La tejle a mon court aut quant il l'a contre bas,^


Satniquesdecetemps. 25

Il a fait ce quiifeutiMacetteil nefaufpas^ ^mfi du cuir d'autruy faire large courroje.

Ne me blafme\attoir petite marchandife , En prenant le plus court le chemin fe fait mieux j, Souuent les petits os fe trouuentplus moilleux. Et les petits mcrceaux ont plus defriandife.

Z-e petit homme abbat bien Jouuentyn^rand chefne, V'^n petit aiguillon grande aneffe l'on point: Vuvs yous l'auet^petit^cela ^lentbicn k point ^ il faut que le coufteau fe rapporte k la gaine,

^Vn petit mercier ilfaut petite balle j Yn bon chartier fçait bien tourner en petit lieu. Dans >« petit fourneau fouuet on fait o-randfeu. Tout yamieux qucîd du pied la charrue efl é^alle.

Mais cefl trop fait l amour jjl faut faire ou^ uerture Des préceptes d'aimer aux autres maintenant. Ce nefl rien d'eflre riche ^ cacher fon talent, llfaut bien ioindre fart auecque la nature.

Jl ne faut en aimant du premier lour prétendre d'arriuer au doux point qui guarrit noflre feu ^ J?our^enir k ce point il faut attendre'Vnpe'^:, Car on dit que toutl^iet k point qui peut attendre» Quiconque 'y eut a'trner, ^ defire quon l'aime. Tant qu il ï aime premières il efi aimable k luy, ^Apres il fe pourra rendre aimable k autruy, il faut que chanté commence par foy-mefme,

Sil/ous 'yous méprife:^Jafe7nmeyous mépnfe.


-?; Le cabinet des vers

Pi'ifr::^'yous au contraire elle yous prifiray Tottt homme glorieux des femmes touyraj, ^u(Ji dit-on touftours qnileflfou quifefrije Jl l^ QHS faut en amour peu parler ^ bien f air e^ Le&fanmes n aiment pas lesplusgrads demfeurs^ Ceux Qui.parlent beaucoup font les moindres

faifeursj, Et les moindres parleur idépefchet plusi affaires, il ne faut qu'^n ^mxt du premier coup décoche Sd demdn defi tofl^ cenejlpas eftrefnj De you loir commencer fon amour par lafn, ^uant que de combattre tl faut f dire l'approche^

si ne poune^féchir pairpriere^neàrnie Vo»s larmes la Ifoincront^ la femme efl comifie

yn yent^ Les pleurs corne y ne pluie ^ on a y eu bienfouuent Vrs (grands y ents abbatus d'y ne petite pluye^

Maisfi yous rencontre^yne humeur trou contraire ^

^Hx délices d^ amour ne yous arrefte:^pas ^i prendre tant de peine k l'at traire en yo* lacs, Car on a beau prefcher qui na cure a bienfdire^

Si elle yom efcoute ejj)ere::^bonne iff^^' Jl ^^efaut qu'yn peu d'eau pour ejlemdre "V^

grandfeu^ L(i parole en amour comme ailleurs fait le ieti^ Vdle qui parlemente efi à demy rendue,

l'aut auec y os deuis la rendyc amadoiiee VdrfoUfires bai fers, & par doux maniement, ^'u toucher on pdVHien au furplm aisémeutj


Satyîriquesdecc temps. jî

Dame touchée auj?i dit'On dame louee. Et Cl en la h ai faut elle ne Ifous rejljlc Gaio-ne:^tout aujst tojl faneur en autre lieu , Etfource en deu allant tire^droît au milieu^ Ceji toufiours au mit an que la yertu conjijle. Pour 'yous mettre en humeur il faut emplir la pançe ., ^ans Cert:^ ^ Baccns Venus efi fans ponuoir^ Vn Centre bien guedé efl plus prompt au deuotr ^pres la ponce aufii ^ ce dit on '\îcnt la dance^ Encorque leplaifirdufeulhomm^ frocctif. Si peut'i l eftre aup d^ lafem?ne au o-mentef le yeux bien que l'homme ait le droit dejon cofiv, Maisfouuent le bon droit encore a befoin d'aidt. Si^ous aue:^dumalen la première attnnte':, Ne perde::^pa6 le coeur d^ndur commence?Kenr , Vient y ne heureufe fin^ nul plaifir fans tourmet:, Tou fours chère en amour efi la première pinte^

Mais auant queiouerau beau leu defirable Jlefi^ bon quelque s foi s pour fujrleha:i;iard De y if ter les lieux , car il feroit trop tard Les poulains efians pris de fermer fon eflahle. il n'y a point de mouffe auprès de la cauerne , Luy difoit *>« quidam en rembourant fin bas, le yous diray , dit^ellc aujii bien nefl-il pas Grand befojn de bouchon a commune tauerne,

I ay autrefois ouydyne autre bonne rofje Que tonna des chajlre:^ aucun contentement ^deguant pour rai fon ce qu ordinairement On dit que le pojjfon ne yaut rienfanslafauce


32 Le cabinet des vers

La femme pour tomber fouuent a larenuerfi N\ft fctsplm à b la/mer en matière d' amours :, Zcfexte a de nature ainfi les taloi^ cours :, Jlnefiji hon chartier que quelquefois ne 1/erfe,


EPIGRAMME.

A Ttendant quemonbondefiin "*" Fera que bien toft le te l^oye. Mon cher la Roche te tenuoye Zes poftures de l\Aretin r

Mais en contemplant les peintures^ OÙ tu y erras en cent poftures ' M ulti plier le genre humain^ Bmpcfche que ton V, ne dreffe^, Et quîlne te crache en la mair^ En tab/ence de ta maijlrejje.


AVTRE.

'\A'^rie:^l/ouscefichofehonneJle -*' ^ le nenferay jamais marry^ Mais nefoye^^iamaisfi befte Que d'ejpouferlfofiremary.

POVR


Satynquesûc ce temps. ss


POVR ESCRIRE D ESSVS le luth d*vne Damôifelle.

SONNE r

C / ^ojlre mûin b lanchf c!s^ légère ^ ^nime c^ donne au luth la ~)/oix^ Juge:^ce tju elle fourroit faire T> yn autre cjue de bois.

Croye^belle meneft'riere Tendant que 'Vous aue:^le choix Remue^^n feu le derrière:, Et nonpasjifouuent les bois. Le luth pour ">w temps youspeut pLv r^ ; Mais ceplaijïr ne dure guère ^^ llennuye (J7* lajfe par fois.

Mais ">» V, fait tout le contrai ti^j ^ Car/on entretien ordinaire Fait que des ans fimbkntd^smois'i;


•m ■ '.n3'-i'^i'T,-,


STANCES.'

  • ParleiîeurMocin-

£ tout puijfant Jupiter Sefert de l\Aigle a porter


C


'34; Le Cabinet des vers

Son foudre parmy Unu't, En lunon duhcLUt des Cieux Sur [es Faons audacieux £ji fûuuenticy'yenuë.

Saturne a pris le Corbeau Uoir mejfager du tombeau: Mars lEfpreuierfereferue , Thoebt^ les Cygnes a fr'iÂ^ Les pigeons font à Cyfrii, £.t la chouette k Minerue,

^infi les Dieux ont ejleu Tels oy féaux qui leur ont pieu j Triappe qm ne ^oit goutte Hauffant [on rouge mufeat^ ^ tarons pour fon oyfeau Prityn ^fe qmyous —te.


EPIGRAMME.

L[/^ Roche mon parfait amy^^ le te donne pour ton efireine VnVJe deux pieds ^ demy Qui — tfix coups tout d"yne haleine: Car pour dire la l'erité Yne telle félicité U'eft mei^ri fable ny ' commune j Mefmemement en l'aage ou Ion Ifit^ OÙ maint homme a de la fortune ^ la me fur e de fon V.


Satyqqqçs de ce temps. ^ 5


SONNET^


\X^dame ie "^ott^ donne ^n oyfeau pour

•^^-^ efireincy

piiquelon ne fçauroit efimer la'^aleHr,

s'il yows l^iet quelque ennuy^maladie ^ douleur

lllfous redrafoudain i Ifofireatfe 0* bienjaine.

li nefimal d'eflomach, colique ^ ny migraine Qu^ili^e fuijje guérir : mats fur tout il a l'heur Que contre l'accident de la pajle coftleurj il porte auec foy la drogue J'ouuerairte ,

Vne Dame le '^id dans ma maïn l'autre iour^ Qui me ditque cefioit "V» parroquet dt amour. Et dejlors m en offrît (fon nombre de rftonnoye. Des autres perroquets il diffère pourtant ^ Car euxfuyent la cage ^ ds^ luy il /• aime tant Qu'Un y eJUamapsmis qu fin en pleure de ioye,

EPI GRAMME.^

\7N Confeiller plein de cautelle

^ Fourny d'engin comme l^n mulet ^ Pour feduire '\ne Damoifelle Monjlroitau loinfon flao-eoUet.

Pridpe remply de cokre Vpyantquçceflyn^fnedon


3(^ Le Cabinet des vers

Profanoielc facré Myfleve Dont il fut jur tout honoré ?

// ^ffufla fon arbalefire ^ Et le chargeant dl'ngras ialet , Donna dotttement furlatefle De ce ^ros membre de mulet.

Le galant f liant fon bagage Dit de douleur en fouTptrant , Hifle 'yilainj cefiqu il enrage , De nauoirpas l engin fl grand.


Qjr A T R A I N.

LE yiolet tant efiimé Entre^os couleurs fingulieyes. Vous ne l'aueTjamais aimé Que tour les dettx lettres premières.


Stances ou vne Dame parie.

I'ayme bien ces portraits au blanc d'yne mu-» rallie. Dont feulement lobic El efmeut nos appétits :, Mais te ris de ces fous l o la grande 'Canaille^ Qah les peignent ft grands , ç^ les mt fi petits^ ils Veulent par l obieEl d'I^ne feinte peinture Fjire courre après eux, mais ils en font bien loing


Sâtvriques de ce temps. 37

Nos C. ne fument pas de façon la nature^ Ils ne'^iot f oint au Heure ils font oy féaux de f oing Qiielque faim qui lespreffe en leur humeur, o-ourmande^ Z'oifeaunefi point niaiS:, ilcognoifl fon gibier, il faut quilyoye au poing hiengarny de Viande, Sil'onyeut qu'ils'abhatte^ rende familier.

Les C. & les autours ont cette reffemhlance Qu^tlsfepaijfeut du cru^^auxyifs ils'^ot touSy Bnfemhle leur nature a. cejle différence, Qi^l y n fond fur laproye^^lautefond dejfous.


Sur le dijfferant appétit de c^uelques Dames.

EPIGRAMME.

in^ Vne hande toute choijie

^ De celles qui font courtoifie, Kon autrement que four plaifir, S^entretenoîent comme friandes. De ce qui plus à leur defir Se retrouuoît entre les "yiandes.

ïefiime ce dtfoit ^uoye, Excent les petits pieds doye , Le ronger en ejlfi platfant :. Et moy ref^ondit ifahellc,

C iii


3? Le cabinet des véri

Vn pied degnue ou defaifant QuonfditYojliràU chandelle y Jayme ynpieddehocufJItLienarai Et fauce dynpeu de mouftarée JDecaffreh V<jrinthe& pignons : Etiejiimç.repdrt Belife ^ ^uecl^ne fàuce à t'oîgnon^ Ceux de poùrceaugrand friandip^,

^lorsdit Cloris tout dlaigre Vnpied de mouton au ymatgre Efi bon felonmon appétit ! Mayi charlotte f es mots rehaujfe , Jayme mieux y n bon pied de K ilnj faut point cherher de faujjfè^,


AVTRE. Par le ficur Maynard*

ji Cour qui tadis me ratiit

  • ^€ejieheuyem'efi importune,

ie la quitte & de monfeul V^ Je "Veux attendre yna fortune : Car Alexis enfait tantdeçtis Qu'elle me promet des ducats Beaucoup f luis queierte fhuhattti SidtxfQis knuiBi^ia — ;^


Sâtyriqucsdecetcmps; 35

Belle y oflre affaire 'yautfaitCj, ConteÇK^anent 0* tYOujfe:^'yoHSp


jWTRE dv mesme.

'n Ohin qui chajfoit aux chenilles , -^Et en faifoit ^randpeuraux files j, ^uoitfon engin fort petit Vn iour eflant en af petit Deceiouerauec Clerice Il luy mit fon cas fur fa cuiffe^ Haï dit-elle auec l^n^rand cryl OfleT^moy celaie "Vous prie^ Hobin luy dit quiH^tu maflley Ceftmonctuque tu fens mon coeur 3 HgImI dit-elle i'auois peur ii^ce/ufi '\ne chenille^


S T A N C E S.

Pâricfîeurde Sygognes,

^ Es petits V. defquels tenjleure .^;;^ , ^ peine garnit touuerture ^*^^

Ths Croire des plm petits^ "^

$Qnt hays de nous autres f lies,

Ç iiij


40 Le Cabinet des vers

Et les efiimons inabtles ^chajloiiiller nos appétits.

Ces petits V. k la dou:^aine 2^e rendent L^ nature pleincj, Et ne donnent lufques au bout j, Jlfemble ]ue ton yoHffarfomlle Oud'Vn fejiu ou d")ine douille ^ jlfaut efgadtê pa r tout.

Les Nains montres enpetitejje Jsl*Qnt iat7iais garde defire en frejjc^ llfemble k l/oirces auortons JP 'y ne chetiue créature "Dans yn o-rand Palais k t^ifions.

Ils font^agahons par la place. Sans marquer ny chemin], ny trace. Les murs ri approchent nudemeut. Le plancher fur leur chef fe haujfe^ C efl y ne yolupte fansfauce , Le plaîfir~\>ient du frottement.

Je rht fuis nullement auide DupUifir quiprouient dul/uide. Qui yeut faire fortir du feu VescaïUous, il faut qu'il lesioigne , si le y. fes parois efloigne C'eft yn defagreable teu.

Nous aimons les; V, dont les rahks Bouchent tout k plain nos eflables. Mettant le ne:^ en chaque, coin, S!mls aiuancmt ^ qu'ils reculera


Satyriques de ce temps, 4X

Qi^ilss'afongent ^ qu'ils saculent Maintenant f ré S;, maintenant loing. Nos C.font Palais ma^mfiques^ il n'y faut d' ejlrpittes boutiqms, Z' ony 'Veut court (^o^randyerger. Salle j, cabinet ^cuifine^ chambre &" l'antichambre l'ai fine Vn petit tram ny peut lo^er.


EPIGRAMME.

Par le Sieur Mocin.

Cl tojl queie "^oy ma majjlrejje ^ Le V* me bande k '\'n moment^ X oin d'elle iamats ne fe drejje:, ^t n'en ay qu^n pied feulement y le penfe que ce V.femocque^ C'eji 'Vne efcargot dans fa cocque Qui meurt caché fous desfao-ots: Beaux yeux dont la flamme efi fi claire ^ux V.l'ous pouue:^autant faire Que le Soleil aux efcargots^


leCabinccdcsvcrs


A V T RE

par le fieur Motin,

'AT homme ejloitpres d'y ne Dameaps Surine faible cSt* mal feure efcabelle^ Btnefemhloitda toutefire raps Tant il branloit deuifant auec elle y Quoy Ifotis at^ni^fe^ d'oi-refi^ dit la belle. Dame, dit-il, cela me foit permis :, Car qui aurait entre y os iambes mis Cequetay^fi fermene yous croy Hue cet erreur de yous ne fut commis J>e remuer autant ou plus que moy.


A V T R E.

Par le fieur Motîn.

T)Olydor amoureux iynebeauté fauua^e •^ Fritfon V. en fa main rouge comme yn tyfon^ Puis il dit, heltu ! que ie meurs en feruage nAyant dedans ma main le chef de ma frifim


Sàtyriqucs de ce temps. 4J

A V T a E.

VNhePue 'Voulant d y ne t>ame Les bonnes grâces acquérir. Et luy monjlrer lardent e flamme Dont amour le faifoit mourir ,- Bfiant au bout de fa harangue Ne pouvant remuer la langucp il eujl recours i fon outil:, puis le monjlrant d'yeux ^ deg^Jie, Madame €XCufe:^moy dit^il Ce porteur '\oits dira le rejle.


SONNET.

N Roy dont les Grecques I^Jioircs Sçachant des fiensla trahi fon. Veut pour en tirer la raifdn Qi^on leurtouppe les gemtoirfs^

Leurs femmes font des confifïoires chacune quitte fa maifon^ Tour dire en temps i(^ en fat fon ^u Eoy fes paroles notoires:

Sire ^ s 'il efl ^ray qu 'on punijfè Nos maris :, fats que kurfupplict ^oit à quelqu autre compenfé.


44 ï-c Cabinet des vers

^fn (fu exercent td clémence i\ios cSqui n'ont f oint' offencé Nenfacent point la femtence.


I


SONGE.

Etefdlué:, S 'Vermeille fente^

Qui l>iuement entre ces flancs reluit. Je tejaluè^ o bien heureux fertuts , Qui rend mayie heureufement contente*

Cefitoy qui fait que plus ne me tourmete^ Z' archer Volant qui caufe mes ennuis ^ ^yant ^-^^tu feulement quatre nuits lefénsfafoHe en moy de fia flm lante.

O petit troUj, trou mignard trou yelu^, D'^n poil follet mollement crepelu Qui à tondre domptes les plus rebelles.

Tous les galans doiuentpour thonoret ^ deux genoux te Ifenir adorer j Tenant au poing leurs flambantes chandelles.


SONNET.

T ^nce auhaut d'or quifçais poindre ^(^ndrc;^ ^^De qui lamais la Valeur ne défaut.


Satyriques de ce temps» 45

Quand en camp clos bra^ à brm il me faut Toutes les nuits au doux combat me loindre,

Lancel^rayement qui ne fut iamais moindn \Aton dernier quti ton premier affaut. De qui le bout brauement drejje haut Efi toufiours prefi de choquer ^ de poindre^

Sans toy le monde 'yn calios fe fer oit, N ature manque inhabileferott Sans tes combats d'accomplir fis offices ?

Dontjï tu es linfirument de bon-heur Par qui l'on 1/it ^ combien k ton honneur Doit on de "yoeux^ combien de fàcrifcesf


ODE, Parle ficurMotin,


Oux antre ou mon ame guidée


M et fi n defir audacieux clos à mes mains clos a mes jeux. Et defcouucrî à mon idée ,

Tertre qu^n iys dore la Louche j De qui le dejjous enflammé Refemble >» oeillet my ferme ^lors que le Soleil fi couche,

Brunfijour ^ fier et arcade, ^ufond de "Vermeil efilatant. Et qui "^a le marbre imitant. Et le deffius i^ne grenade.


46 Le Cabinet des vers

Beau cre^c qui deffous h^ndoye Zeplui fin quonpuijjetrouuerj ^mouY luymefme en fit le Ifer^ Enluy me/me on fila la foye,

Toyfon dor d'amour enfeignee , Ou mon deftr ejl arrefié ^mfi qu^ne mouche en Ejfté Dans les filets d^ne areignee*

Veut ga';K^n fai 61 d^ l/ne roje Gros comme >» coin en fa couleur ^ Ne laijfe fd^feidier ta fleur ^ faute au aucun ne l'arrop^


fPÎ GRAMME/

Par lefieur Motin*

XT N ieune ^mdnt plein d'amoureufe flafnfn$

^ cherchant le bien du f lai fir amoureux ^ Le doux milieudemandoitàja Dame Poury trouuer fon repos hien^heureux? Elle luy dit:, fi efiant deJloydUe De mon milieu l 'ejlois fi liberatle ^ ^yn amy te le ^oudrois bailler Non pour repos mais pour y trauailleti


Saty riques de et tcmp$, 47

m- A V T R E*

Par leficur de Sygogncs.

'\T Oicy leanne la mal peignée

S^ ^^fi iamats fans corcelet , Bt qui faifant l'embefongnee Fait dyne bfgue '\n bracelet ^ Elle ejl feiche comme "^ne cruche^ Mal f utile comme'^ne gnent^hcy Eloquente comme yn Gafcon j ^dioufie^k tant de merueiUes Que la belle ejl pauure de C, Comme >« ^fne ejl pauure d oreilles,

SONNET.

TJu^jie le di foi s bien quelle a lafeffe mclU ^ ^La paillarde quelle ejlj, & que mon FV

Vainqueur ^ \A fon C, effondré ne fer oit point de peur, C qui y a di fi liant y ne motteufe colle.

Que te fert'il d'^fer d ^ne Vieille bricolle, D'yn mouuement fubtil , 0* dyn fouf^ir

trompeur. En difant que mon K te chamilU le coeur.


4S i'c Cabinet des vers

Veu qu il flotte dedans corne dedans '\ne.gOndoUe*

C ejll'ne efiable àV,ç;^ tout V, fajjager. Quelque grcià train qu'il att au large y peut logeV:, Et n'yejtbien '^enu silafetit bagage 3

Bref pour parler auyray des humeur s de ton C Il efiaujii dolent fans l/nV. de mefnage Qulfn aueugle ferait n ayant point de haflon^


E P I G R A M M E

Par le fieur Motin.

T^maU Fredegondene cefje^ "• Voulant augmenter mon ardeur ;t De me dire que fa grandeur L uy fait tenir rang de Vrinceffe: Pour croire '^n difcours'ft nouueau Il faudrait eflre Jean le 'y eau. Et n'auotr aucune ceruelle ^ Puis que nymoy ny fon cocu], Ne trouuons rien de grand en elle Que lafente d'auprès le eu.


ST^NCEà


Satyriques de[ce temps, 49


Stances par le fieur Motin,

jf'^ Es petits C, do7it ion fait fefiç ^^ Ou le^it ne met fm la tejle l^'(ilTouuiJïent point mon defir ^ l'ayme les C Je belles marges

Les grands cons q'uï fonto-yos c^ layo-e^

^ ■'^ , r -^ i r "^

Cu le m enfonce a mon plaijir.

Les C.fi efiroitsdedojlurç Mettent >» F. k U'torture Et le laijjènt fans mouuemcrit: ïaymerois mieux branler la picqu^ Que de — tre en parahtique Le plaifir gifl au remiiment,

Dans le ^rand C. de ma maiflrcffe Mon V. pour monfirerfon adreffe ^ ^ller le trot aller le pus ^ chercher par tout fon adùantao-e _, Etmonfler d'tflage en efao-e^, Maintenant haut maintenant bas.

Comme le Monarque des Perfes Jadis par les faifons diuerfes ^uoir des diuérfes maifons^ D'yn Vja maiejlé fuPréme Dans '^n grand C.peUt^ tout demeftnc: Se loa-er en toutP'i ùifons.


50 Le Cabinet des vers

F'-tre des C, de ces puccUe^, Scrre\^comme des efcarfelles^ On le V, n'ejl en liberté j ïdy dans le C. de ma "yoifine Ma chambre^ anti-chambre ^ cuijïnc L 0^16 d Hyuer ^ logvs d'£jle\


STANCES.

Par le fieur deSygognesj

Es grands C, dont 1/ous fa'iElcfeJle Qui ont oreilles C^ double crejle^ Ne me tiennent point à plaijïr ^ >.

tayme ces C. de jine farge Qui iefiendent quand on les charge^ Comme yn ^and quon donne à choijlr

Ces C. filaro-es d'auenture

ri Mettent 'yn V, en jepulture.

Comme >» corps en [on monument ^

ïaymerois mieux cfire Hérétique

Que cheuaucher^n C. étique. Dans 'yn petit C, de ieunejfe\

Qui n'entend rufe ny jinejje. Jamais te ne l/ay que le p(ps y Jenay à faire aucun parta^re^ le laboure toiftJJ^mtage


51 Le cabinet des vers

Encorne me fuf fit-il pas :,

Si l'on dit que le Roy de Perfé L'HyucYçy* l'sjlé ne i exerce Toufiours en femblable mat/on. le dis que ce n'ejl pas de mefme De ces grands C, à diadefme Qui font chaux en toute faifon^

Fy de ces C. a toutes felles^ Hu^on diuife en tant de parcelles Oui on ne ^oit iourny clarté:, le croy au en pareille machine Vn petit V. àfoihle efchine Se trouueroit bien efcarté.

le naym e point ces grandes fandaces Qui font fai ftes comme he faces Qu'on peut remplir des deuxcojte:^ Volontiers le malheur affemhle Le C, ^ le cul tout en femb le Quand les entredeux font efte:^

le hays ces majjes infectées ., To ufiours i'^n cjgouji hume£lees Ou tout ce qu'on iette fe fondy thays ces baueufes cloacques OÙ les gros bourdons defain6l Jacques Ne trouvent ny riue ny fond,

Tonjiours ces pauures cauernes Ont affe-^i^de fauffes poternes Qui n'ont ny route ny fentter^ ilm'ejiadHî^quemonV, entrç


52 Le Cabinet des vers

Tout debout en l/??- laro-e centre Comme ">» filon dans >» mortier.

Ne me parle:^de 'y os '\oj fines Qttiddns leurs cons ont des cuifines ^ Des chambres ^ des cabinets ^ Ce font e furie s oufalles^ Ou>ieux depaulmeSj ou lieux plu^ files Dont les trous ne font lamais riets.

Ces petits C, àgrojfe motte Surquilepoîlencorneflottej Sont bien de plus frians boucons Le monde s en iroit grand erre y Siieflois tout fui fur la terre Btqudny euftque de grands C

SONNET.

T £ nayme point ces C. dont la peau touche Vos, ^ Qui baillent comme y ne huijlre au Soleil deffeichee ( cheej,

Qui d 'yn chancre incurable ont la lippe esbre-^ Lippe oufe niche ^n camp de morpions efclos. le nayme point ces C. enfonce:^dans le dos^ Dont la falle landie^ au trou proche attacher EJl t ou fours de p^Jp^ ou de merde tachée. Tels C, pour ychitr do iuent fer uir dépôts. Mais i'ayme ">;> C. efroit dont U houchi ycrmcilie


Satvriques dece temps . 5^

Donne dp f et h de —tre c^ fitit dreffer l oreille ^u court duï cjui le [enty^ lemetcnçhalettrb

le ne pms fans d.rcer le refie tcy de fer ire ^ Er ejui pourron dujsi (juoy cjuil eyi ptaffe dire (exprimer d'^n hçau C. l incroyable '^>aleur.


EPIGRAMME SVR lEANNE , - ; IV. :i Pm le fieur M o t in .


T


On choficemedis'-m ^fi petite ouuerture:, Q^'^n'V, mmrhdre qulin fcjin Tferoit k la torture: le me Vts de ce difcours , L homme fous quitom les tours Tu donn'ès tant de fecouffes., Te fait^l f^ t accorder Qu^'yngros K de quin-:;^ pouces Te —ut fans t incommoder.


A V T R E-

^ liâtes ejl^recir yojlre chofe Co)' monl/it grojhr îç ne fuu

D iif


54 LeCabinecdcs vers

Qui du lieu oudi re te n ^oje C'efl l/ne corde dedans 'enfuit s.


A V T R E.

Par le fieur Reenien


iD


A Mour efi yne ajfection

i2^î parles yeux dans le coeuv cntre^ Puis far y ne defluftion S'escoule par le btudulf entre.


AVTRE DV MESME.

T E Dieu £ amour fepourroit peindre ■ ^^^uj?i grand comme 'y n autre Dit^u^ N'ejlûk quil luyfufjît d'atteindre iufqu'k la pièce du milieu ,


Gaudc Michy des filles. Par le fieur de Sygogncs*

  • 0 n m^a dit que le plus fouuent

'Z 'amour yous contraint en referuant


Satyriqnesdece temps. 55

ï)e faire à lenuers la grenouiUc;, Et (juefaiStes mille regrets Pour les doux myfieres fecrcts Vh mal caché qui '^ows chatouille,

Mavi ie me plains cjue tout le tour Fuyans mefme le nom i amour VouscontrefaiEiesla ioHcette\ --. ■ Cependant que toutes les n uns Vous prene:^denouueaux defdmfts ^uec yn manche d'ejpoucette. -Maisl/n cloud(jui fedejlacha Ces tours paJfe-:^ous cfcorcha Vont y ous faites fi trifie mine Que yous alle:^tout defdaignant ^ Pouuant à peine en rechignant jRetemr teaude^oflreyrine. Vne autrefois il faut choifir Le lieUj le temps ÇjT le loifir Pour li'ous refiouyr ci "Voflre aife ^ Vfans de ces baflons pohs Dont yous arrange:^ les gros plis ^ Et les bouillons de yoflre fraife. Ceux de ^elous ne coulent pds ^ Ceux de fat in deuienncnt o-r,ts ^ Et font rudes à la couflure^^^ Et ceux déferre en leur chaleur S^ilfe caffoit par >» malheur Vous pourr oient bleffer la nature. Si yous en prene:^ yn de fer


j6 Le Cabinet âc$ veirl

^udnt qnil fe.puiffe efchauffer, Jl ne fera rien qui yofiéplaifèy Mats ie me trompe en cet endroit , Car aujîî tojl ilfefondroit Comme dedans 'yne fournaiff. Maïs il yaut bien mjeux pratique^ L 'amour mcfmefansfe mocquer. Sans aimer l ombre de Jon .ombre , , Et fans par >» esbxxt nouueau 'y DUS iouer de quelque naueau. Ou d'ynatiortonde concombre.

Ce neft pits ainfi quiL^ous faut ^ - .; • ,. ^ ^ 3 Refroidir '\n endroit fi chaut y, -, ;^' ^vô^-^ - . : ; -:• Qui d"yne feinte ne sabufe St qui pourrait en ">» moment utji^^ro^i

'allumer dans '\n régiment ; 'v/,\

Toutes Us méche^s d'arquebufe, Nyfe tromper de la façon y. ^

De celle qui pour'^ngarçon ^^^,-^^

Embraffoit fouuenfymfemme y Et qui mourant de trop aimer

JSIetrouua qu aux flots de la mer

Vn remède à fa trîfic flame, >

Vous n attende^ qu l/n mary neuf

Queique'\eau pour deuemr boeuf

Qtn 'ycii^ ofle ce nom defUe^

"attenant clos 'yoflre'yallûn^

craignant l'enfleure du ballon.,

Votii '^oy.sesbate;;^ d'Z'ne quille.


Satvriques de ce temps, 57

Mais quiconque Joit le damné yojlremary predcjliné^ Bien quîlnes^oufe qu'une bejie ^ Heureux Û fera le cocu ^^^/?/ le^er çoynme la tefte.


E P IG R. AM ME,

V yf" ^rthepour moy te taduijs ^^ Durant tesfajles couleurs Ve portera tadeuife Eau de vie pour mes douleurs.


- - X

O R A C L E . D' A M O V il.,

portant fa recepteJ

T Ors que la belle auoit la pajîe maladie j, ^^Ellejît confulter ^oiix oracles dtu^rs Voir quel remède efloit pour garantir fa liV.'^ llluy fufl reTponduj, belle fille n}a mie^ Ton remède ejlefcm à cojlé de ces 1/ers,


5S Le Cabinet des vers


E P I G R A M M E.

T Vcrcjfe ^ Didon coriime onfçait

S'ocarent de mort Volontaire:, Mcvs Ce ftit après l'duoir fatt^ Voule:^'yQUS mourir fins le faire ^


EPIGRAMME. Par lefieur Rcgnien

"TjTer la lan^e me fourcha ^ Deuîfantauec ^nthoinette ^ Je dis -^'tre ^ cefle f nette ^ie fit la mine ^' fe fafcha:

le defcheus de tout mon crédit y lEt yis k fa couleur yermeilîe . Scelle aimoit ce que lauois dit^, Mais en autre part quen l oreille,

Autre^ Parle fieurMotin-

  • pZ^ inconflantc qu')>n fufeau ^

^ Et plus yola^e qul^n oyfeau j


— îr


SitYriquesdecetemps. $9

iumsne fcti^iesLi belle fiUc Jiien cjue (hncer (^ que fauter, îl faudrait pour 'Vous arrejler Vous mettre au eut 'yne cheuille.


AVTRE.

,v', - ■ • ■

Par le fleur de Sygagnes

'Xe ne y'vrianiais bt^fleleur^ "* Bohême^, ^duocdt , ^mbaUem-^ Ckillaumej Gautier^nyQargmUe:, Caufer comme fait cette fille : C'ejl'yn dip-ne appeau de cocu-, \ Mais fî quelque amoureux la tmchc" Elle repartira du eu ^ encore mieux que de la bouche.


A V T R È:

Parle fîeurde Sygog.ncs,

Ous le dites belle farouche ^ Que i amour ne 'Vous peut bruf^er :

Si l/ojlre C, pouuoit parler

Il démentirait y ofire bouche^


%b Le Cabinet des vers


c


SONNET.

^LdUde ces tours p^JJi::^cjlo'it au liSi couchée ■"^ atteinte d"Vn frijf on quïluy geloit les os: Quandyn 'yieil Aîedecin pour Juy donner repos Ne peut dire le mal dont elle efloit touchée.

Elle auoit le t ein tpajîej^ la langue fetchee;, Za douleur & tennuy dedans Fefj?rit enclos j, Zecerueau tout brouiUè^ toeihoufwurs décloh Bref elle alloit mourant la. tefie my-panchee* ...

Sans amou^r (jui méft dfon lici aduancer ^ Ou comme Médecin & prompt k la penfer le fentis àfon poux fa propremedecine.

Ce IfieilLtrda^aitdi.t qu'on la feignafl au 'hrASy Non^ difie, il faut ouurirla 'Veine '\>npeuplt46 ba^ CarcefldeLi d'op yientlaféme qui la mme.


E P I G_^R A M M E.

.-V J 1 ""v A

^^qN temple:^ ce portrait de mon coeur qui ^^ néVÏT^ (fire

Q^enpeineç^qtf'enfoucyparlari'^ueurau >o- £ n lîfant ce quatrain pour Jçauoir ce qu il dit., Frenons du premier yers'^ '^oîésynhouti^ moy d'autre, ' '^ '^-


Saryriques de ce cenipsi ^|


A V T R E


\T Ojlre heauté Jans féconde

^ Vous fait détours appeller La. Perte l/m(jue du monde ^ il yoii^faut Snc enjiler.


A V T K E.

Par le Sieur Mocin,

ALi:^ ma chère mer uci lie ^ ^fur mon ame^ te ne ments fHA Quand te Ifotis du (jue.'^os appa5 Font que lamais le ne fommeiUe Que fi malgré tous les propos Tejmoms de mon peu de repos j Vous croye^^quete dij^imute^ Couche:^cefte nui£lciuccmoy^ Et yous y erre':ijy elle incrédule i Commç je fuis d^gne defoj j


6i LeCabinet des vers


AVTRE DV MESME.

Ty^fQuette qucini^ommecontex, ^ Que '\>0K6 n'eftes pa4 ajje:^belle^ Pour l^oir ^os mentes chante:^ , Vous fcYve::^ le bec en puce lie j Et cognoijjant bien '^^os mentes y Irions pcnje:::;^f!us cjue '^ot^ ne diEîes -, ^ccGrdir^moy le dernier f oint , Car poîirmoy te ne femb le point ^ quelque tyompette efclatante Qii^on fait pjnneraucxnt le choc^ lùîjquetteie rcfjembleau coq, ^Lors que rt i ay fait te chante*


^ V T R E. Par le licur Régnier.


1


B n ay peu rien l^oir oui me plaifc Dedans les Pfeaumes de Aiarot ,

Mats i ayme bien mieux ceux-là de Be7;j ,

En Us chantant [ans dite mot.


Sacyriques de ce temps. 63

SVR^ LE P.EFVS D'VN BAISER.

O D E.

Par le fieurde l'Erpine.»

"I K te pLtins petite niciuucvfè

Que s il aduient que te te haife^ Toutaulli tojima Lin^uey court ^ Quoy donc le bai fer d'I^nejille Si la lano-ue ne me fret die Me femble trop fade ^ trop court, B aï fer 'y ne heuchc fermée^ Qui de (h la tjln'efl point animée j Sans goi^ft Jinmeur;, ny fentiment^ Et bai fer l'image muette:, Çue Vygmalion iefloit faicle j C efi affoler efgalement .

Tu permets que ma Icure touche Ze dîuin corail de ta boucha

  • A ma langue le refufant:

Mais ne crains'tu pA6 qu'elle penfe i^uon ne croit pus à fan filencr. Et fe l/en^e en nor.s accufant : Car la tienne petite folle , Q^auec la mienne elle fe colle , Et que par l'n fi doux lien


64. le Cabinet des vers

Mon coeur Auec ton coeur iciffonble j JPuis elles lureront cnjcmhle Tomes deux de n en dire rien. Penferois-tu bouche enmeufe :, Oue la manne delicieufe ^ D -ynbaiftrnefut que four toy^^ Tu ncsfaicie de la nature, Qîie pourejlre fa couuerture:» £t' le receler Jous la foy,

^lors que fur tes léures c lofes Jetafche de cueillir des rofes ., J'entens d >» murmure jaloux Ta langue qui te ditj, mauuaije Pourquoy ne fcrois-]e bien aife De haifer au(?t bien que l^ous, Ouure toy donc bouche mignardej, Et fi ma Unique fretiRarde .Afltîs d amour que de rdijon j iAu retou r ferme luy lapo rte^ Et fais fi bien quelle n en fort t I)l>ne bonne heure de prifon.


L


EPIGRAMME. Parlcfieurcîe Sygognes<

IX^e ccfli' info-ne pimaife

JMf Uit monflrede ces duc^.ts^


El


Satyriquésde ce temps:; $^

kt ceji afin que te la baife^, ^

Mais quelle ne teifere pas > Elle n'a charme qui me toucha. Fuis l'amais il n'ejl arriuç Que mon cul donna]} kma bouche La charge et aller an pyiué.


A V T R E. Par le fieur Motin.

QVdq^lfn Voulant pUifanter y n petit Dijoit 1/n tour à l/ne babilUrde ^ De yous baifer i aurais grand af petit : Mai6 yojlre nex.qm ejl fi long m' en garde La Dame alors fixement le reo-arde^, Fûts dtt^ Monfieur pour fi peu ne tene:^. Car fi cela feulement 'Vous retarde lay bien pour y ous ^n ^ifage fans ne:^


STANCES.

Sur la defence des gorges defcoa' uerces des Dames.

T£ we^.;îjv p^ qu'elle malice On dyitauiourdlmynuçc cfl 'yics


rff Le cabinet des vers

j)emonJireY fon [etnronidety Veu qu'au temps premier d'innocence, La femme neufi onc cognoijjance Ny de robe nyde colet. Elle cheminoit toute nuë Parles pre:^ fur (herbe fhénu'ê Parlant auec fan amoureux : Blafmerons-nous les femmes belles Qm commencent par leurs mamelles ^ ramener ce temps heureux'^ Il faut cacher la main fauuage Pleine de fang & de carnage:, Et couunr la bouche qui ment^ Mais y ne mamelle gentille Nefe doit cacher nullement. Il faut enfermer fans lumière ^u plus profond d'y ne tanière Leferpent & l'ours affamé:, Mais ynbeau feinquelondefcoHUt^ Na -le yenin d'yne couleuure Pour efireclos 0" "renferme. Folefll yfurier qui refferre Ses faculté:^ dedans la terre ^ Et tient fon or enfeucly : Mat6 lespucelles liberallt\^ Entré deux pommes bien ejo-alics^ Monflrent liuoire bien poly.

Tout auf^i tofl- que nos Veejjès Voulurent mofiftrer les richtjjes


Satyriques de ce temp5: 6f

De leurs beaux tétons preciCHXjt lAmour aueugle de nature Ne Ifola flus k Vaduanture, Ne fe desbanda les deux jeux*

il roU'git y ne double fraife Dedans le feu de fa fournaifè J>eux fouflets furent les tétons^ 'Qui de chaude tapeurs s^ enflèrent Et dedans nos âmes fouflerent^ Le peu d'amour que nous fentons :

Mavs que feruent cesiardinages^ Tant de couleurs ^ de fueillap-es ^^ Si ioeil humain en eflabfent. Et Ifoyons nousdeffiii l'eTpine fleurir '\'ne rofe pourprine Pour la cacher lor^ quelle fent. Quant aquilon par l'air o-alope F.t quen lanuier il enuelope La terre d'yn pafle bandeau ^ Tom ces plaifirs elle abandonne^ Elle gémit , elle frifonne , Comme 'yn prifonnier au cordeau.

Maïs quand Zephirela courtifi Luy débrouillant fa robe o-rifè, P leine de cent mille glaffons;, Elle efi du Soleil pénétrée^ Et enfante i'y ne Ifentrec;^ ' Mille fleurs de mille fifons.

Venus hontçufcmem traînée


^8 Le Cabinet dcsvèr^

Deuant [es Vieux fut garrottée ^necques Mars forhfauory, Promptement accourut leunejfe^ Qui yint defiacherfa maijlrejje En defpitdu cocu mary.

Pour éternelle recommence La mçre d'amour à louuence Def^ oui lia ce s deux monts charnus ^ De U yient que les Ddmoifelles Quand on leur tajle leurs mamelles Ont fouuenance de Venus.


Lui CH^SSB -DELA PVCB

fur la belle Vranie,

STANCES. Par le fieur Mothio


'pErmette:^moy belle Vrante^

^ Permet ee:^moy te "yousfupplie j

Quel' exerce ma cruauté

Defjws cefie importante puce

Qui auec tant de cruauté

Vou^ picquej yousmort ^^Vous jfkcce.

Bien que de femblahle nature Toutes deux '^luie^depointurCi


vS^atvriques de ipe temps. C^)

^t^ous pciipe:^du' fxngdUutruy: Pardonne:^moy ma douce "V/V Si pourtant te ne fuis amy jyynecjui '^'omejl ennemie.

Car te ne puis j ans laloufie La yotrrepaijlrefon enuie D Ifnbienquellenameritéj Etmoypour toute recompenfe Voir cjfencer cejle beauté j^ Et nen auoir la ioiiyjjance^

Voye:Kj'^ouâ comme la mauuaife Sur ce beau front court à fon aife^ Et y a fans crainte meurtriffant pi'y ne^i oient emorfur^ Ce marbre animé r-ougiffant Du coup de fayiue ficqueuYC,

le fenfoisl auoir attr'apee. Mais las l elle m'efl efc happed^ Je la yoy parmy y os cheueux , Qui ne craint point d'eftre furprife Dedans ces liens ^ ces noeuds^ Ou premier moname fut prife,

H^ la yoiLî fur yoflre bouche. NonyfyoM youle:^queiy touche lem'affeure quedynbaifer ardent de l amour qui m'enflame Je la feray tofl esbranltr Des y mes chaleurs de mon amc^

Or capotir m'eflre fi mauuaife

E ilj


70 Le Cabinet des ver|

Et ne fouffrir que te te kaije Vom en efi-il arriué mieux',

  • Vom endure^rnefme fupplîcet

Car pour auoir changé de lieux Elle n'a changé de malice.

La yoila qui fucce foUaJlre. Cefie belle gorge dalhaflre Et de teint la l^iue blancheur De ce chef d'oenure de nature;, Dont auparauant la couleur ^ajffoit tonte autre créature. ^ Si l/ous neuj?ie::^fait refifiance le la tenoïs en ma puijfance^ Elle efi entrée maintenant Dedans 1/oJlre fein la cruelle^, Four fuccer fans empefchement ZeneSiardeyoftre mamelle,

Cefi k ce coup belle Vranie^ Cefl à ce coup ma douce l^ie ,'

Que le yeux en faire l>ne fin : Permette:^donc que te la prenne^ Et foulant dans ce beau tetin Que ie l/om deliure de peine,

Qmy yous l'om mette^en cholçre Et m ' appelle ;^ yh téméraire De mettre ma maïnfi auant : jPardonneç^moy chère maijlrejfe , Car yojlre mal efi mon tourment j Et ne puis rienlioir qui l'ous blejje.


Sâtyriquesdecetemps. Garde:^yous bien qtir^ la friande Encore plus bas ne defcende Et comme, elle a fait du dehors Que le dedans elle ne mange ^ Sentc:^^ yous point dejïa le corps Vers le milieu qui l^ous démange , le difois bien ma grande amie^ Qu^a la fin de la maladie y Vous implorerie::^ mon fecours , Ck donC:, mon coeur , c^ ma rebelle? cà monamé^à mes amours , ilu^k ce coup le ^oiis dépucelle^


EPI GRAMME.

Par le fieur Motin.

C/ leseTprits font amufe^ ^ v// louer aux champs elife::^ Quand ils Veulent i ou er aux quilles Les boulles font tetins de filles ^ • // efibien ^ray qu'en cet es bat Xa boulle les quilles abbatj,

Mats icy c eji l^n autre affaire , Car aux quilles yient le contraire , Puis quau lieu de les renuerfer Les tetins les font redreffp\


Cilij


Ti le Cabiftec des vers


/


ParleCeur de la Ronce.

^^t Y pour baifer ton bel oeil ^ ^ Que tu remplie trop d orgueil^ isfy pour fuccevkmon aife JL (X fraife de ta n teto n^ Tout celd ^ ma Tanrtetofi y Ne peut efleindre ma braife»

^ïns au lieu de lefiouffer, tt la fens plus s 'ef chauffer, ^pres que te t'ay bdîfee y Z haleine qui fort de toy S^efcoule au profond de moy. Et la rend plus embrafee.

Mais aufi ne l/eux-tu points Que te paruienne à ce point j OÙ chdfqtk amoureux aiptre^ Croy quefi t 'attois cet heur y TauYOïs plm de ioye au coeur Çiie fi i auois '^n empire.

Tu dis melfouloir du bien^ Mais pourtant ie rien croy rien, Xay beau te crier k tayde y Tu me y 016 bien confommer y


Satyriquesdeceteaips. 73

Vrayement ce nejlmaimer De ne m offrir le remède,

C'efi bien loin de me l'offrir^ De me laiffer U fouffnr Sans te chaLir de mapeine.j Que tu as peu d'amiticj, Pour tejmouuoira ptie. Toute ma prière ejlyaine.

Fay moy 3 fay moy ce plaijïr j, De contenter mon de fir:, Et ie prier ay la Decjje Qui ^ouuerne lesamours^ Çu elle bien-heure toujïours L 'es bat de nojïre leunejje .


L^ BELLE ESCL^IRE . STANCES.

  • ParlefieurMocin.

^^ Omhicnde foujpirs efclatans ^^ Enfloient ce beau tetm dyuoire. Combien de penjers inconjlans lat fuient la guerre à fa mémoire Qiiandlabelleences trijles mctts Donnaient a fonmalenclos.


74 Le Cabinet des very

Huel malheur ohjliné ?vc fui tj si ce qui ejl plus defirablc^ St mefme la beauté me nuit ^ Beauté que tu m" ejl dommageable :, ^ ne feruir à mes beaux ans^ ^Que d'exercer les mepUfanr,

Les ingrats ^ les curieux DiTj^utent de mon innocence : Mau difoit leur bouche , &* leurs yeux, Bt leur téméraire licence Quid'aymer me 'X'oulant hlafmer Voudroient que ie lesfeujje aymer,

tay beau me tenir en frifon Seule en ma chambre affligée:, Ils enuirennoient ma maifon ils rnefuiuent^ ^ ie les fuis ^ jLeur fermant mon coeur ^ mon huis»

Mes l/oifins qui d'I^n feul regard ^ ïugent l'ojfenfe i rremifihle ^ Trenant tout enmauuaife part Meiugent bien plus accefible, Mefurans mes dejfortemens fleurs imparfaits iup-emens,

^ tous les amans que ie "^oy Je fats les doux yeux a leur dire y He ceux quipaffent deuantmoy^ Z'I/neJt content l autre fou jpm: JPeuple ennemy de Mérité S^e yoHs aue;^ d'oifiueté.


Satyriques de ce temps. 75

Mes parensfiifch eu x çVt* légers Dont le foin voufioursfur moy yeille F re fient â [es bruits menfono^ers Zafoyja créance ç;^ l'oreille ^ '^yant plus d'incommodité^ Queienay d'impudicité.

Si de quelqu autre on méfait j ^

Ilspenfent quon donne le cJ^nge^ Si(juel(]uyn mes grâces redit Que ie l'obl'ige à m^ louange^ Et s lien médit enfecretj ils penfent qu'il fait le difcret ,

Put6 le l^ietl tyran de mes iojtrs Qui nulautre en doute nejgalle Meprefiheen fèsmauua^s'difcours • ^ Xa fdelité coniu^ale^ Zii5 ie contrefais le femhlant P'aymercequi me'ya troublant,

^uec CCS aufi ères façons, fe fer OIS ait> l^'ice portée^ Si pa^myi ces ingrats foupçqns le nejlo'^ d"^n ^ngeapftee. Trop 1/ ne femme foupçor^ner <^u pe'çhélafait addonner, Qu^ejlt^ce que la 1/ertu mefert^ Si le ri en puis auoirejlime^ Et fi tout mon honneur fepert P^jfous [apparence d"yn crime ^ ^'■'^iinçmefçauroit ejlrefait


y6 LeCâbinet des vers

St te bruit auoit fon effeSi,

le nen aurots pits flws d'ennuyé E t mes plaifrsfero lent extrêmes , JL 'honneur deTpend du bien d'autruy , t^ojlre honneur n'ejlpds ànons mefme: MdU d'yn faux bruit l'allégement, Cefi en prendre l'esbdtement.

Faut'îl que farmy la rigueur De cejle contrainte molejle E [coûtant maieune ligueur Vn froid foulagement me rejle D 'auoir en ma iufte douleur , Moins de peçhé que de malheur.

Peut eflre en [es bruits inconflans , \/^uec le teu ïauray la mine^ Comme les "Dames de ce temps ^ Etquen fin te deuiendrayfne, Zemalneftpif^mal ejhant caché y Zf fcandalefait le péché.


S O N N E T.


^ky^ On Dieu qui Ik trouuee^helu ie layperduHl Labefle qui trois ans tour ^nuit m' a porté Celuyquiia cheuaucheilefcfort bien monté Car tamais au trauai l elle ne fufl recreuè.

Sortant des mains à"\'n Princç (Ue mç fut Rendue


SatyriquesJecetemps. 77

Et m a fort bienferuy pour ce qu'elle rna confié. Elle a, la taille belle, ^ bonne Volonté , Maisiamati iene yybefiefi bien fendue;,

Sa iambe efioùpetite, 07* fa tefle (^ fesyeuxs Elle efioit ^n peu mature Cp" »V» 'yalloit pas

mietix. Elle eufiletraingaillard^ lalleure fort bonne ^ Elle eut i amble bien franche , ^ toumoit À

fotihait , O yous qui la monte^.fi ^ous en aue\^fait, pourDieu donnt\ia moy^ou bien lel/ous la done.


E P 1 G R A M M E,

Par le Sieur Moriri.

1 ay foufienufon honneur ^fon fait ,

Et au contraire elle blamc le ^mien, D'oH 'y lent cela f certes le n'enfçay rien. Fors qu'elle y eut mentir comme iay fait.


A Pauline fur va Tonner quelle fe vantoit auoir faici.

^^^E- ^eau fonnet eflfi parfaict ^^ Q^ ic ne croy quelayj::!:^fai^:


7^ Le Cabinet des Vers

MdU te cyx)y Pauline au contraire. Que yous If QHS tejles laij?é faire.


A V T R E. De Bcrcheloc.


Te Croyol^ que Marthe deufiejlre ^Bienfaifle en tout ce quelle a y Mais a cequeiefutscognotjire Je me trompe bien k cela : Car bien farfaiCie elle neJlfaSj Toujïours on befongne à [on Gtj.


A V T R E.

T7 Om eflesfort humble 0* courtoife,'

^ le le confejfe auecqueques yous-, Voire '\>ous lyfies tant Françoife^, Que Ikow 'yous Joubmette;^ à tom.


Satyriques de ce temps. 79

\

A VT R E

■Par le fîeur de la Rofc,

/^ N dît qu^lex'îs efl arrogante \

^-^ E tie dis quelle ne fefi fci^^ Bien que fouuent elle Je yante^ Et conte en marchant tous fesp4s» Elle eji bien dyne autre nature Que ne difent les faux menteurs : Car fouuent elle prend pajlure y4u dejfous de [es fermteurs.


A V T RE' Parle lîcur Motin.

VOusaue':^:^ bon temps de me dire ^uec y os difcours importuns^ Que te face des lieux communs f^ur yous apprendre à bien è fer ire ^ Ceflyousfo bellefrede^onde Par qui toutdifcours ï embellit , Et qutfaiiies'de yofire lifi


go LeCabinctdes vers

L^ lieu commun de tout le monde.


^ V r R ^'

par le ficurDauity.

L'autre tour Madame Trançon^ Se Voyant efirefoupçonnec:, Cejlpar 1/ne ejtran^e façon TMiouement abandonnée ^jm c^u>'on rien eu^x^m de foufçon.


SONNET. Pât le ficur de la Ronce.

t3 Ènfes-tu Procureur mauoirfaiî de§f[aifirj

  • V\iUoir ejletnt ainfi et fie amour indifcrete^

Qu^auoit au coeur pour moy la petite Safrette, Qii^ tnfais maintenant Royne de ton defir. Nonjiroy moy ^ isyoudroîs d'autre beauté choifiry Pour nourrir dans mon ame^ne flamc fecrettc: Mats le l'ay cependant baifèe i mon plaifirj E t fii'eufje youlu la choje en feroltfaicic.

le ne


Satyfiquesdcce temps. Si

IcnepaJJois'yn tour fans '^oirdefesefcrits., Elle^alloitpour me "yoir rodant par tout ParU^ Comme fait en Hyuer 'yn crieur de moujlarde»

Vers elle mon amour pourtant nejloit quefard^ le nelaymayiamais le ten amtte ma part ^ Et prie Dieu Procureur ^u il te tiene enfagardeo


E P I G R A M M E.

Par lefieur Motin.

Xyourm'ejlo'igner^malsdites moy

^ Fallait 'il ~\>/er de menace? Je n'y penfeplm furmafôy^ ï enfuis saoule ^ l'en dis pr ouf ace : Laiffons tous propos fantafiic j, Jleifonde:^moy, à la fin quefi-ce ? Vous 'youle^^feruir au public ;, E t bien Catm le Ifou^y laiffe.


S T A N C E S>

Siirvne ieune Courtifanne» Parlelieurdc Lingcndes


S2 le Cabinet des vers

éT^ Go-noiRant ^ojire Immeurj, le '^feux bien ma ^•^ Qu'enpdJjant l^ofire temps (Sihùe, ^ucc tous les amarisdont ^ous efles fmuie

Votifs les rendieç^contensj Xa mode de la Courm'ejlantjibienco^neue^

P ourroîs- je auoir douté Quonpeutyiure en ce temps plmchajle ^ rete^

J[ucc tant de beauté . ^ (nuè

ïdppYOUue'yosphvfirs^ (^ quili^mpitloifible

D^eniouyr bien à point: Car donnant tant d'amour j, njeroit impo^iblc

Que yous rien eupc^point Mats puis que le poché pomt de blafme n apporte

Quand on le cache bien j , le youdrois feulement que^ousfij^ie^en forte

Que ie nen fçeuffe rien. Celle qui fait du mal fe peut dir^ innocente

Et le tenant Cci ch é : Mais quand on fait du mal j^ qu après on s' en O n fait dou b lepech é, ( y ente

Jsie 'yom l/ete^^doyic plus de ce quilfaudroit taire

De peur qu'^n mauuai6 omit) Vefcouurat en plain iour ce que'^uus nofeP^faire

Sinon en pleine nui et. En le difantainf'^'ous fcrc\ diffamée

Des contes delà CcuYj, ^u lieu qu en le taifant ^c us ferf:^eflimee

De bien faire l amour. Faites qu ^cn'^'os façons on puiffc reco^noiflre

Vn puis c!:.-jh entn-tnn^


Sàtyrfqnes de'ce tempsi 8/

Z'dpparenccyfHfjitj, tlfaut faindre de l'ejlrë

Et pptts rien faicies rien. Meceueç^toHs les tours ce plaifiv ordinaire*

De quelque ornant difcret. JEit cejjant de le dire ^ non p ,15 de le faire

Tene:^ le plm fe. ret. \A tous fales difcours que 1/os léuresfoient clofes^

E t par '\n ^ejle fei nt^, S'il enfant efcauter faites changer en rofes

Les lys de 'yoftre teint. Yn autre lieu requiert de ne faire P,vs conte

Des rapports d'yn lalouXj £t quittant cet honneur chajjer encor la honte

Bien loin d^ auprès de Ifons ^ Sous les rideaux ti re:^ces paroles làfciues ^

Ces ris de h Cl eu Xj Ces contes ajfete\^ ^ ces façons nayfues^

Vom fieroient beaucoup mieux :, Qu'alors autour de ^gus la chambre retenti ffé

De baifers amoureux., G ouftant ce que l amour en ce doux exercice

^déplus fauoureux, Qu^en ferrât ^n amant i^n, amoureufe eflreinte

Sur 'yoflrefein colé^

Vl^n mignard tremblement on l^oye a chaque

Voflreliciesbranlé, (atteinte

Pour lemoms.ma Siluic.en quittant l>Gfirecou^

Garde:^ que le pech c, ( che

F.n^'os libres difcoars pur yojlre propre bouche


84 i-e Cabinet des vers

Ne 'yous joit ref roche. J^ouruetiqu^onnela Jçache & que la renommée

Ne ~VoHi aille biafmant : Soye:^fi 'yous youle:^tout le tour enfermée

Setî^leauec "^n amant, Maisfei^ne:^dejlre chafie^^ne faites f(is gloire

De me jçduoirtrahtr y Me décelant ~Vn mal que te nel^eux^ croire

De peur de ^om hayr. ^\-

Car t enrage de l'oir qu ^n page y oui apporte

Si fouuent le bon iour. Pendant qu yn autre encor attend à^oflre porte

De yorn^oiràfontour, D^yn de y fit bien ardent il faut que ieladuoue^

lemefens embrafer^ Voyant tom les matins encorfur yoflre loiie

Lempraime d^n baijer. Voflre lici plus foulé quilne deuroit paroiflre

Pour '/lauoir que dormy ^ Etyoflre foilmcfé me fait trop reçognoiflre

Les marques d'^n amy, Hors yoyant loin de yom la honte eflre banni^

. le deuinsfiialoux

Que te youdrois mourir^ mais pourrons yoiv

Ne mourir qu auecycm, ( punie ^

Couure:^ bien y os amours ;, fans crainte que te^

Qu onfe doiue fafcher i (fiime

Que fut yous furprend me faifxnt cefle iniure.,

Vn iour a l tmpourueu ^ Soîîfl2ne::;^quîleffaiiXjiufqîit'fL tant que ieittre


S^tyriqne^de ce temps.' Sy

De n'en auoir nen'yeu. Car alors reputant pour des fonges f /moles

Tout ce qui fera f ai t^ Et démentant mes yeux pour croire a l'os paroles

Je feray fatisfa ici ,


EPIGRAMME. Avne Brehaigiie,

QVetefert tdnt de fois pari' oeuxfolUclter pSain£ie ^nne qui prefide mx couches ^^ Lucine y Que teferttant de fois les Temples l'ijïter Emhrajjantles pîRiers pour te mettre engejine. Tu ne dois ce mefemble à fis l/oeux tarrefler, St le bruit efl certain qui court parmy la 'ydle^ chacun dit quil neft poinf de femme plm fertile^ Et qui tous les moments tu ne fais que porter ^

A V T R E.

C / l^ous admire:^ fis doux y eu Xj ^ Ses deux gcoUiers délicieux^ ^dmire:^ aup tout le refie^ Son corps efi l^n ciel proprement^ Et pour monfirer quil efi c4ejle , il efi touftours en mouuement^


F


%6 Le cabinet des vers


A V T R. E.

Par le ficur Motin.

Ednne cao-eolant ma franchi fe- Dif court des humeurs d'\n chacun ^^ Et tranchant de la bien apprifc Fait deux morceaux d'If ne cerife. Mais d'yn V, elle n'en fait (^u^n


- — ^


I


A V T R E.

Par le fleur Régnier.

y^M^delonneflfoïnt diffcile y ^ Comme '^n tas de mi^nardes font^, Bourgeois ^ gens fans domicile Sans beaucoup marchander luy font, Vn chacun cjui'Veut laracoufire^ Tour raifon elle dit "^npoinft^ Qu^ilfaut eflre pàt a in tout outre:, Ou du tout ne lejlrèfoint.


Satvrioues de ce temps. gr


A V T R E. Sur vne femme.

T^E5 cléments ce corps eji compose : ^^ MdLS toutesfois d'^ne façon. efirangCy Car chacun d'eux fur fon fiegepûsé T>ifi'in6iement, ^ fans aucunmeflangCy Haïra choifi en la tefvefon lieu y . La terre aux pieds y ^ l'eau dans Lt poiclrîne. Le feu qui pr end j a par t'y ers le mi lieu ^ Brufle le cul 0* laplace y ai fine.


Stances faty riq nés, contre vne Dîimoifelle.

Par le fieiir Maynard.

TjEautéfans pair ç^ fans féconde^ "'

•*^ Suiuant l'abM^s ou l/it le?nonde

Quand i autre iour remply d'aydo^ir,

le Ifom preffois de court oi fie y

Vous repaipie:^ ma fantaifie

Des contes l/ains de Ifoftre honneur.

JF jiij


S8 Le Cabinet des vers

Pduurefte à l/om mefme contraire^

C'eJloitU bien loin de m'attraire,

Etfdr'^n dp petit glouton

^uieufne ou 'yojlre C.feh'euue^

Vouloir faire l>ne '\iue efpï^Uue

Site fuis bélier ou mouton j Vous eufiie:^ eu de la femence

jyyn V, dont la grandeur immenfe

n • • • ' r

Is/euftiamats de comparai] on y Et qui fçait en quelle foflure jlfaut chatouiller la nature ^ux femmes de bonne matfon.

Vous aue-;^ beau faire la froide > Vous fçaue:^ quil efi grand ^ roide^ E t qu'i Inejl femme i auiourd'huy y Ny deuotefi peu crédule Queja paillardife nacnle Quand elle entend parler de luy. Les plus belliqueufcs prouinces lurent parles ^laiues des Princes ^ qui le ciel les afferuit ^ Et dedans les bordeaux publiques Les putains les plus immdiques Ne font ferment que par mon V,

N'cfioit que 'y ou s efles guettée > Vous 1/ous ferie:^ defia iettee Sur quelque V. bien afforty^ Comme 'yn chat pou fié de famine Quand fer fonne neji en çuifine


Satvriquesdecete nps. 89

Se iette de [fus le rojly .

Sans le foupçon 0* la ch'Aers X>cccmcLry qm 'y ou s cfclairc Z>yn oeil défiant ^ 7nalin, Belle à qui mon ame ejl foubmife^ lefçaurois fi 'yojlre chemife Sfifai^e de chanure ou de lin, y

Cejle ialoufte importune Me fait plaindre de ma fortune^ Et couler mes tours fans douceur C'efl luyqui nosplaifirs diffère M. empefchant de '\>ous pouuoir faire Ce que lupin fait cl fa foem\

Mais non;, ccft 'yojlrehumeur craint Qr^il/ous défilent fi fan captiue y Quel>ous nofcr:;^pas'yous m.ouuoir, Vaj"ieche:^~VoHs le coeur "^ous tremble^ Et désaujii tcfl il^ous femhle y Que tout prend des yeux pour me '^•oir^

Quoy qu'yn ialoux '^>ous mette en gardf Jl ne faut p^ qu'il l^'ous retarde De courir après y os plaifirs y Su and l amour dans yn coeur habite Bft'il obfiacle qu'Un eui te Le m ouuement de fes defirs ?

Vous craignc^Kjque ce frénétique S'ilfçauoit la douce pratique Et nos fecrettes priuaute^ Zafchmt à fes fureurs la bride


50 Le cabinet des vers

jSJe fifi par ^n double Ipomici de Finir mayie & 'Vos bcdute:^, llejlde nature fi bonne Qu'Un a iama'js tué perfonne^. Et croy-ie d'auoir entendu;, X>e ceux qui fouuent le pratiquent Qu il par donne aux poux qui le piquant De crainte d'en ejlre mordu,

Silnoustrouuoit dansyojire couche Flanc deffm flanc &* bouche k bouche F — tredeux coups à qui mieux mieux, Jlefi fi bénin que tejïime Qu' îllaijferoit de nojire crime La "y engeance aul/ouloir des Dieux,

Puis du ciel il fait trop de conte,, Pour defirer qu'une mort prompte Sans repentir C^ fans remors De nos beaux tours coupaflles trames j si bien que pour fauuer nos âmes il pardonner oit à nos corpsi Tandis que la barbe dorée De Ifofïre C. efl adorée ^uec beaucoup de pafiion^ Jlece-ue:^pouletSj, ^ meffages, Enfumant l'aduvs des plus fafres Cheuaucher fans difcrcretion,

X 'infenfible cours des années Par qui les chofe s font bornées Vom reluira tous >oi appela


Satvriques de ce temps, VoiV^fere:^horretrr et 'Vous mcpr.C:, Et '\'oJlrefacefeiche >^ bl'efme Sera l'image itutréj^ns.

Par tout on 'yousfera la moue Vostetins moins frift:^que bouc Vous tomberont fur les o-çnoux ^ Vo îis fure:^fire QUe morue. Et fi yous mouche::*;^ df^ns la rue^ Les cnfans crieront après l^ous,

Vojlre C. de jeune fucelle :, Qui tient maintenant en cerucHe Tous les — tcurs de l y muer s , Réduit fous '^ine fepulture N'aura pds meilleure aduanture Que d eftre — chédes "^e^'s,

Quipert le temps fait trop de perte, T"tf^foute::^k porte ouucrt'e , E tfi yofire efpwrxfi deïpldijl ' JDe 'Voir fur fon front cornes naiftrCj JDiteS'luy (juonne peut pas ejlrc ^uft fobre i r-tre qu'il efr^,

Si yom ■ — te:^ a tout le monde;, Des malheurs dont le fade abonde L eger ^ousfera le fardeau ., Et quand 'Vous ceffere^^de Ifiure, Vousfere:^ ejleueeen cuiure ^u plus diG-ne endroit du bcrdeau, Banmfje:^dcnc toute 'Vergogne Et mette:^'Vo: reins en befongne^


pi LeC-'^hinetdes vers

S ans faire cas 'de mcdtfans , Heur ux cMî maigre toute enute ^raitcueiuir les fruits de U Vte, Selon la faifon defes ans.


E P I G R A M M E. > Paricfieurde Sygognes.

QVe Li\e chante comme 'y n ^nge fêla efl trop peu de loiiange j, Dîtes plujlojl pour dire tout y Z.i;^ chante i:omme elle ^'Utc


•^ '■"- ::—


A V T R E-

Bar le fieurDauity

T '^Imanach dit pour le certain y

^^ Qu^yn prompt rhume doit cette année

Mauir la plus grande putain,

Qui depuis que Venm eji née

^it mis fon corps k t abandon:

^lie:^à confeffe Renée


Satynquesdccetemps. ^t

Vepeur de mourir' fif^ pardon.


A VT R E

Par le fieur Motin.

T 'On ne ïencjuiert jamais d l^ne cho/ê certaine. •^^Pour Ifom '^/oiiS defire:^de fçanoir p9m' cer»-

tain, si ie fuis tQnfoursfoHj comme choje incertaine: Mais te nem'enauiers pas Ji 1/ous ejtes putain^


A V T R E^

T ifettc iureajfeurement 3

"^Qu^autrepart point ne s'abandonne Q^(t' Jes amis jidellcment : le le croy : car elle ejl fi bonne;, ïe m en rapporte k mon ferment ^ Qu^au monde elle ne hait perfonnc^


54- Le Cabinet des vers


SONNET.

Madame yojlre C ep>hraut ipStc ejcolle^ Vnehrefchc oh tcufioav^J^ionne quelque

dffdiit:,

C' cjl y n fameux PaLus "^'n public cfchaf an t CÙ chacun à pntcur ien'^'ient iGticrfonrolIe' C'efi^ntripot commun ou fans cefic on hricolle^ Vn manche ou chacun exerce fon couYtaut:, C^efl^n lieu bien four ny ^ bref rien ne hiy défaut Qui férue aupajjctemfs d 'Vne leuneffe Julie,

Iviats k l/raj: dire il eft '^n peu de trop haut pr:^^ Pour le tem.ps mal-heureux jOuure:^ le doc gratis ^infi 'yous le Y cndre-^^flivs fameux d^ exercice. Que le Lices famciy cjuc le rempart Troycn^ L 'aréopage Grec:^ le Cirque Ita // en , Le Brague jl Ippodromcy ^' laforeft d Ericci,


A V T R E,


A Voir ytngt ou trente ans n'agy.cté les iGr- '^ deaifx,

^4i'orv cfté cent fois dans la hcmllante fonte j

Contrejaircia Vierge ^ n'auoir point de hont.4:


Satyriques de ce temps. 95

Ve ce faire fourbir entre quatre rideaux.

Se parer. ">» beau tour d' afcouflyemens nou-^ ueauxj Puis chacun regarder fans de nul faire conte, ' f/^ chicaner lefcufort diligente & prompte, ^uant que d'endurer qu'on loue des confteaux, '

^uoir le feu au cul ^ faire la rebelle j Vendt'e y ne vierge à cent s' elle efl 'ynpeu pucelle^ Puis quand elle a dix \ ans l'abandonner à, tous., En donner aux faquins stls ont argent ^ fomme, , Vouloir autant d'efcm comme on le fait de coups Son^ lés perfections des Seigneur es de Rome.


A V T R E.


'1b l'ayme extrêmement ^da braue apparence, il efl^ fort honnefle homme infiniment difcret, le meure fil e n ay yn extrême reo-ret. Voir 1/nmal infny d'efloigncrfaprepnce. Cet autre ncfi qu'ynfat:, tout gonflé d'arro-


o-ance


Qui je croit fort fçauiï't^C^ ditplm quilnefçait'^ Jejus quilefl badin j o mon Dieu quilefl laid, Iltrenchefart dugrand .qu'il eft plein dimou-


aancf.


SatyriqUesdeceremps. 96

Que l'ous efies ioly^ mats te yopps prie Aîônfieffv, V}ajc9?it rail yousfiedbien;, l^ous faites le Sei-*


gneuY;,


Je ne'yous '^eux fliî6 yo'ir y os propos fontprO"

fanes j, DieH'yoïùs gdrdmoneïbrit )-hon iaur mon bien

aco^uts y Je'^oii'S baife les mains : Ce font les mots exquis Qu ont ordinairement les Dames Courtifanes.


S T x\ N C E S. Survne ieuneGourtifanne*

Par îeficur de Sygognes*

éf^Efïe file d'ameur ce germe de Cyprhy ^^Voye\comme elle fuit fes parans à la trace j ; C'efl yn corps en humeur qui charme les eïbrits: ^uft dit-on qu'yn chien fouuent chaffe de race*

Sa mère pour l honneur de ces plu^s ieunes ans T>e ce doux entretien auoit l ame rame ^ I^lle la y eut future en donne il tous 1/ehans ^ ^fn qu en ces combats elle honore fa 'Vie.

D'^Vn courage plus fer J'i/n brufqut maniement ^ux combats amoureux de iour en tour elle entre iS,ayaUurlamaintientj car en ce mouue?nent

Quand


Sàtyrûqnes de ce temps; 97

Quand on la touche au y if elle fare du 'Centre.

Bref en mi lie façons :, en pajjao-es diuers^ 'Ores à la moderne j& ores à l antique DedroiCiç^ decofiêydelon^^ detrauers ^ Elle monflre k l effay lamoureufe pratique, lamats de cet acce:^ le coeur ne luy défaut ^ Touftoursfort a propos on la trouueen poJlure Cefl bien pour fouflen'ir la fureur d^^n affau^ Q^andomtointC artifice auec la nature.


STANCES. L*amour mercenaire


T \A 'yertudynperfonr^age^ "^iVjy le printemps de fon aage-^ Sa beauté ny fon parler ^ NefertieM que de rifec ^lafanellerufee Qui nous^eutamieller.

En >f ri c'eflpeu de bien faire], il faut auec autre affaire Tenter l amoureux gu^erdo}^^ Que l'eut emporter la rofe ' Des Dames qu'ilfepropofe tçur faire quelque beau don. fadi^ amour poMr maiflreffe


98 Le Cabinet des vers

çhoifit madame richejje i/iyant les pûjlcs coîdturs j £t lura dés l heure mejme Qticciamats tl Jeroit blefme, Erl amant pUu n de paJleMrsi Lors ilaujttd tes i^ubades >" Z es dojcifer^ les mafquarades y jLa rmifique ^ lesfefiins. Et pli^ ^uy pUijl yne hourcG Que la murmurante fourc& Des ruifjelets argentins: Depuis tl apprit la cure De iaumrfa cheuelure^ Son arC:, fon arjle &/es traits^ M"jm0V€nm ï adorée Jut de ior annamouree Çhano-eant en or fe s attraits ^

■ r r

^ lupiter qui j e transforme , En mai nte i oy eufefo rmcj. Ne pouuant auoir crédit ^u giron d'ifne pucelle, M'dis pour iouyr de la belle En pluye d'or fe fondit

^yant donc ample notice Que l amour ç^ lauarice Ont enfemble coniuré. Sous lafaueur de Fortune le fis fonner la pecune. Tendant au but defiré.


Satyriques de ce temps. P9

Comme fotiddinlesausttes Sen^iennent fur les ruchettes Tofer aufon de lairainj ^ujii tofi ^ plus encore Venm auyenir de t auroY9 )^refia fonoeilferain.

Bile qui cour oit dépite jPIus que la tempefte yijle Se tient ferme près de moy , Bnfeufe tourna fa glace. y Sa rio-ueur en humble o-race Qm joulagea m(yn ejmo^, ikdefiacefle mignonne ]^infique lorterefonne Dans la main fans me mocquer. Entendant If nfi doux f no Me fit cognoijire kfa mine Scelle eufl bien l/ouluchoqueri

Jamais y ncheual dEîfagne Ne frapa mieux la campagne Des quatres pieds bondijiant, QuAnd fon oreille guerrière Ouyt la femonce première Du clairon retentiffant»

le la l/is toute fat fie D ^ ardeur ç^ de frenaific Sauter après ce metaih Futi rou^e, pups paltffantc


tôo Le cabinet des vers

Puis doucement languijjante Monfirerfonoeil de crifiaL

le la yis faine ^ malade^ le y'vs dedans [on oeillade Ilamhoyev ^ne liqueur y Comme la lumière blonde Qm frétille deffm tonde Quand la mer efi en douctm^

le l^auifaydemyfoUej Perdre lame ^ la parole , SouTpirante entre les draps ^ Ses belles mains me flattèrent^ Ses deux léures me fouflerent Et la 'yie O" '^ treïfas.

Point ne fallut de 'Vinaigre Pour me rendre plm alaigr^, Plm rçfai6l ou diligent ^ Je foulaymaconmiti/è. Je prvs de la marchandife Pour le pris de mon argent.

Mats lits ! yn nocher auarâ Courant a l'Inde barbare Quelquesfoïs fe trompe fort ^ Et charge tantfon nauire

Qi^ilne fçauroit le conduire l

Et s abifmç dans le port^ A

O 'Volonté tropgouluë! '|

O papon diJ?oluè ! O defordonné flambeaui


Satyriques de ce temps, loi ,Ptus thidropcjue met peine Pc tarir l/nefoyitaine^ plus tlcreufe [on tombeau.

Qui font les hommes fi délies Qui iurent aux D.dmoifelles JDe ce porter chajlemeut ^ Et nofent Ifenirauxprifes Quand elles font en chemifes Pour ne rompre leur ferment.

Homme déracine henijle^ Mace de Dieufauorite Vous mérite:^ P aradh' jt Siteujfefait en la forte j, JUa peau ne fut ainfi mortej Ny mes pieds tout eno-ourdis,

tay perdu ma force ^tue Perfqnne che::^ moy n'arriue Qui ne me donne friffo^;, ^infi priué de courage Se cache le ferf fauuage Sans corne dans le huiffon,

lly'agrand différence Entre Mars le forte lance Et Cupidon t amoureux j Mars enrichit fon gendarmcj^ ■ Cupidon le ften defarme De fon argent rigoureux.

Elle chant e la mauuaife^' Zt ie languis en maUjfe,^

G ia


lot LeCabinet des ver^

M ^approchant dupas dernicrj B lie rit ie me co nfvmme^ !

Elle a f bienfait eri fomnte Que ie nay pas le iernier,

N'ejl-ce pas grande mifere ^ Qu^ne befie pajjagere hJtjl point fans comparaifon Si digne aux champs d'aller paiftre^ Que [homme qui fe dît maijlre JDes animaux fans raifon,

Laiument dans la prairie ^^upromptcheual fe marie T>"yn amour fymb olifant y La 'yaché parmy fa trouppe ^u taureau donne fa crouppe Sans auoir .^ucun prcfent.

Mats la femme pins marafire De langueur ^ de defafire Son amoureux entretient]^ Etfi rend direie lofe. Dix mille fois y ne chofe Que t ou fours elle retient,

Ceft ynecofe co^neue S^u^onc elle ne diminué Pour la prendre i^ la ta fier, Toutesfohs la femme fctte Puu nous rend ^ puu nous ofle Ce qu'on ne peut qu'augmenter^

î^cUc luflice commande


Satvriqu*csdecet€tTifS, lo!

D'dchetcrkfomme grande Le bai fer cjhg^ nous defart y Puisque ht femme bdtfee D 'yne douceur dtuifee Reçoit la meilleure part,

Çrfçais tu doncmamignarde \A cjuoy mon difcours regefi-de^ Bien cju'il paroijfe efc^rte ^ Cejl que de forte tu face Que î'aye de toy par grâce Mon argent ou mafanté^


EPIGRAMME.

Par le Sieur Morin.

^E ne yoy rienfi beau comme cUe "* Ce ne font qu amoureux appiùSj, Danae^ Leda y ny Semele^ Jupiter nela^dloitpas: Et fi quand ma flamme efl plui foi'te. Sans efcheler tour ny maifon. Ny me transformer d\:iitrc forte ^uûsi'ë ejCHs enfant la raifon,

O iiif


r 5^4 te cabinet des vers


E P I G R. A M M E. Par le fieur Derportcs.

^Lypeutauoirqudtye années.

"*• Qiià Philts i'ay 'youlu conter^ '

Deux mille pièces couronneesy

Et plus haut leujie peu monter; l

Deux ans après elle me mande^ Que pour mille ellecondefcent^ le trouuay la fomme trop grande ^ le ntn Ifoulùs donner cjue cent, ^u bout de fixoufeptfepmainçs ^ cent efcus elle reuient ^ le 'dis quelle perdoit fes peines B'elle en prétendait plus de l^ingt,

L^ autre iour. elle fut contente De ^enir pour fix ducat ons le trouuay trop haut la y ente

S elle pajjoit cjuatre tejions^. Ce matmelleefl arriuee

Gratis 'Voulant s'abandonner y

Ou ie l'i^y pluscherc trouuee

Que quand i cn'^^oulus tant donner^


Satyriques de ce temps. 105


SONNET.

Par le mefme.

H^\ ie '^ous entem bien:, ces propos graci^ux^ Ces reo-ards defrohe:^, cet aimable foufnre. Sans mejîer des effeôis, jefçay quilsy^ulent dire^ Ç'eftpti'à mes ducatos 'yoHsfaites les doux yeux. Quand ie conte mes ans ^ Thiton n ejl f^isji 'yieux. Je ne fri^ déformais cjul'ne mort qui reTf^ire, Tout esf OIS 'yojlrecoeur demon^mour foufj^ire. Vous en faite la trifte i&* l'ous plaigne^, des Cteux, Le peintre efiok'^nfot dont ligmrant Caprice Nous peignit Cupidon '\n enfant fans malice, Garny d'arc j^;^ de traits^ mais nud d'accQuJ^re- menty il fallait pour carquois y ne bourfe luy pendre, 1 jShabdler richement , & lùy faire répandre JRubis A pleines mains, perle s & diamans.


io6 Le Cabinet des vers


AVTRE DV MESME.

TJ Endant que de mon coeur itluyfals p.crifce^ ^ Elle aime ^n efiranger tout remply de maitce, infi délie j inconfia nt ^ qui cruel n ^ en fait aUj Etfi aucunefovs il luy fait bon '^/ifao^e y Ce nefi pas que pourtant il laime dauantage^ Mm tlpenfe excroquer tousfes doubles ducats.


ODE.

Contre I-aiuricc d'vne Dame.

Par lefieur Motin#

^KIe parler quduecp-rauité y

Et dire qu'amour efi l^n^ice^, Ceflaux autres pudicitéj Eta^ouscenefi quauarice.

Carau fon de l'oramajié Vofire ame dément agitée ^ Comme Alexandre au temps pafsé \Au fon du luth de Timotee.

Si tofi quon l'omfai6t de ces dons L'amoureux p lai fir 'Vous deuore^


Satyriques de ce tçmps, 10/

. Ou yotf^ faites plus de fredyns Que FcHieYclle k la mardorc.

Comme au fonde quelque injlrument _Le diable quitte^neperjonne, y4u> jon de l or foudainement La cruautél/ous abandonne,

Qiulque yertu quon fiujfe auotr ^ Il faut qpe l'argent '\'OUs achette^ Jiienneftrt yaloir ne fçauoir ^ Xe mérite ejl dans la pochette.

^lorsque mon dcfir récent Vel/os faucurs la douce gloire y L^efboirde o-aio-ner yous dcceut. Et moy de o^arder mayi croire.

Nous percions tous deux te bon hcUr De yojlre amitié mutuelle, -Caryous me prene\pour donneur, Etie yous prmors pour f délie,

^uj^i depuis yous repentant ^ N ayant k moy point de rcJJourcCj Vous me youle:^ du mal autant , Q^e p l'auoispris yojlrebource.

Quittons nous doHc d'dffç{ttonj^ La yofireftfeu de tenue Meftmble ynefolution Qui m'efi en fonge furuenué.

Mais ie yous donne aduis certain Que pour fe monflrer genereufe On peut bien faire la futatn


ïo^ Le Cabinet des vers

SmspOHY cela faire Ugueufe.

_ E P I G R A M M E, Parlefieur delaRonce,

T '^utre iouf de ma lanneton. ^^ïallois baifotant le teton ^ JLuy fecouant 1/npeu fa crotte^ Mats de luy donner '\ne cotte ^ Elle mimfortunott toufiourSy Bnfn te luy dis^ mes amours Qi^aue:^'y(JUsfait delà première ^ Je yoy quîl yous en faut fouuent ^ C'efimon^ dit-elle en fe leuant^ Se les yfepar derrière : Et Vous les '^fe:^par deuant.


.^v ^ V T R E.

Te recQondu cjuen '^ous ie nefçay quoy d'idoine ^u bien plus qua l'honneur y ou s fait aban^ |l,' donner y Car yous n'aime::i^tamais l^bbê mieux que le

lAoyne Que cjuandï^n plus quç l autre adequoy y eus donner.


Satyfiques de ce temps^ /o^


.C H A N S O N. Par le fieur Motin*

T3Èlle Yemettant nojlre affaire ^^Toujlours du tour au lendemain ^ C\fl que l/ous ne 'yGule::^:;^ rien faire ^uant taro^ent dedans lamatné ^)Fj f de faire four le lucre Vn tel plaijïr plus doux que fucre,

Vrayement ^ous efies bien rebource ^fnoy qui fuis yoflre amygent^ Caryaus l^oule:^outant ma bource ^uoir leplaifir ^ l'argent. 3:>Ftjî de faire pour le lucre Vn tel plaifir plus doux que fticre^

Pourquoji cefle yolupté douce Qui doitefire commune k tons Tar noflre commune fecoujfe , Dois-ie achepter pluflofi que yous : ^:,Fi fi de faire pour le lucre ^Vn tel plaifir plus doux que fucre.

Pôurquoj! cefle Volupté grande^

Hui nous doit tous deux contenter^ Faut'ilqu'yn de nous deux la ycnde f)f iautre l'a doiue achepter;


lia Le Cabinetâes vers

y,Fi p de faire'four le lucre

■y.Vntel fldifir plus doux que fucre.

Ce nefi plus amour maïs cejl 'Vn yicc T>")/n coeur barbare ^ indigent ^ Car amour deuient auarice, ^uf?t tojï qu'on parle d argent : ^^Ti il de faire pour le lucre Vn t el plat fir plus doux que fncre.

lereffembleau coq qui s allège Tant plus il fe prend à ce bien^ Mais mon naturel de collège Veut que le le face four rien:^ j,yFi f défaire pour le lucr^

,yn tel plat fir plus doux quefucre.


C H A N S 0, R

T *£ uffe bien youlu dreffef ^ L'amour auec ifabelle^, Mais le craîgnois de^erfer L'argent de mon efca^rcelle,

Cejlàl^ray dire le point Quifeul empefche ma Cour fe. Sa bonne grâce me p oint ^ Malsiayme encore mieux ma, bourfe,

SouTpirant mille douleurs fouryne Dame Ci belle


Satyriquesdecetcmps. iif

te chanteray [es l/aleurs ^ Mais fans toucher tefcarceUe.

Vnfcu s'allume durent., Lefm d amour prend fa fource D'yn beau parler deceuant ^ Mats rien n ejitel que labourcc,

Elleprife j a beauté ^ Sonjein blanc ^ fa mamelle^ Et muy dt^n autre cojié Jeprife mon efcarceUe^

Stle s en fuit à l efcart Plus Jiere que nejl ^^ne ourfe^ Et me cache fan regard y Si te luy cache ma bourfe,

Plusteyoy que par argent On a iouyjfance délie, P lus ie me rends diligent ^garder mon efcarceUe.

Mignonne prene\^ ces.ifers Etneme foye:^rehourfej ' Si '\ous tombe:^à l*enuers\ le yeux foujlemr ma beurfe,

EPI GK AM ME.

Parle fieurBerchcIor. "Cllisl/eutdeceyoc efire précipitée ^ Si iamais k crédit Bvrger la culetec^


112 /le Cabin et des vers

t^lonpiis mefme Daphis quefon coeur àimoit tant le ne reuoque pas cefie ajfeurance doute j Elle a tant de Uideur (jui n'efi gueux qui U —te:, Stfhfiojïque le faire Un efi payé contant.


t A V T R E.

1/ Parlefieur de sygognes;

IEdnne jihelle ^ fi iolie ^ tout '"tu fors yn efcUj' -■[

Que ftfouuent ellemame^ Qu^îleflplusysequefon eu, *

Encore ne l employer à telle Comme lent ensila Vamoifellè^ ^ quelque ch ofe de f riant 3 Mais selle ^oy oit auprès d'elle ' ?

Quelque V>wyeux priant /\

Qui portafl fort haute fa tejlèy' Cejl bien pour luy quelle lapprefxc Le Centre qui meurt cependant -^ De malefaim en attendant Pette j, rechine ^ fe tempefle : Et Voyant du C le repas il fe djjforme ^ dénient hlefnic , T>efe'^Oîrtoi4fiours€nCar€fme L'autre toufwurs auMarJygn^*

\A VTR B


1


Sacyriq>uesdecetemps. ii>


A


A V T RE.

Vœu dVne Damea Venus.

Toy Deejfe qui as foin De nous Jecourirau befoin Mère des amours enfucree. Douce riante Cyterce, Si ce^ros Priape charnU:, Jepms 'yoir 'y ne fois tout nu^y jRoide fonder tufques au centre Le profond de mon lar^e ~\>entre , Etd\ne abondante liqueur M arr ou fer le flanc c^ le coeur y Tandis qu^ne froide impuiffance ^ Retient mon Vulcan en jïlence) I orner ay de beaux myrtes "^^ers Ton ^utel k iours tous diuersj Et là te fatfant humble hommao-e ^ux pieds de ta fi belle Imao-e le tapprendray fort humblement Zeportraiftde cet inflrumentj, Pour feruirdhon7ieur& d exemple ^ux fucrifces de ton Temple,


H


1X4 ^^ Cabinet cJes vers


C H ^ N S o N. Parle'fieur Berthelot,

CHeualiers aduantureux

Soushire:^apres les femmes Vene:^ejlemdre ')>os fiâmes Dans mon giron amoureux Car le feu qui l^ous martyre j^'eftqu'yneeauqueie defire^ t> Vene::^accoure:^y tous Et ïauray ptiéde^yous^ Vous preflant ynefournaije Qui receura'^oflrebraife, .Comme miel ou fucredoux. Carie feu,

Bcvs donc chauffes ^pourpointj Vene:^nus la torche au potngj Je ne fais ' que l^ows attendre ^ Tafche:^ de me mettre en cendre ^ Mai^ cela ne fera point. Car le feu,

O bons Dieux ! quelle liqueur Qui me coulant lufju 'au coeur


Satyriquesdece temps. Hj

iSIoye de plaifir mon ame . De l'appeller feuny flame Serait 'yndiremocqHeur. Car le feu.

Ceji'yn baufme precieu^» Vn neêtar délicieux, Vne celefte rofee. Dont pour en efire arroufie ï abandonnerais les Cieux» Car le feu,

Touffe:^ donc hardiment ^ Bt nie mouille:^ tellement Ç^ayant ef^uisé ^os '\eincs ' * Je ne fois rien que fontaines D'^n fi parfait élément : Car le feu qui l^ous martyre l^'efi qu'yne eau que ie defre.


STANCES.

XJEureux cent fois ceux dont la 'ViV ^ ^Ne doit iamapi eftre rauie Sans auoir pour dernier fecours Vemhrafement de y os amours, O mort des morts delici eu fe, 0\ mort mais pluflofi "yie heur eu fe^ Helin l que l on mepuijje ainfi

H


n6 X-e Cabinet des vers

Trouuerpns ma Vametranfi,

•^lors ijii à l ardeur de fa flume £ lie iroit de route mon ame ^uccques la fenne atri rant L e dern ' -r fotéfir en mourant ,

^inji > Il langmj^ante:, La fntii?YC Ij.- h elle pleurante En i-'aifant '^vQidoiî fecourir Son Zerbm ia prefi à mourir.

^lors (juefeiieuresl/ermeilles Suçaient Ips douceurs nompareilles De fa belle bouche ou couloit L eïprit qui au fien dtfiiloit.

^ivfi fnfetî eîperduë J)cjfiiifn\Achille eflendué ^Amoureufement lamentoit Lamort Us^, quelle regrettott,

^infi l amour eu fe pue elle > Tisbé à foy~mefme cruelle ^loit tendrement acolant Son cher Pyrame tout fanglant.

Qu^on ne reo-rette donc la "V/^ Des amans par cefortrauie. Qu'on ne les nomme mal-heureux Bn l'n point que ietrouue heureux^

O que 7na Vie infortunée Bjl contraire à'ieur dejlineej Carie meurs helds, pour nau oir De mourir de lujle pQuuoir,


Sâtyrlquesdece temps. U?


A V T R E. Sur la groftç Marioil.

T} Eu de \ele (^ molm defdence ^ Faifoit cjue Lai^Ye feffti Vrefchant les CA^ de confcieHCe N' efioit prefque pds apferçeu^

Quand Marion ladefolee Pajfant par les Prédicateurs ^ Mine baffe ^, tefie yoilee Fît grand fart de [es auditem'S

Le Moyne Ifoyant^ la don:^lle Fc'meufe far ces accidens Henforça fa >oix (^ fon :^le P enfant de fia cftre dedans.

Par trots fois touff a le bon Moyne ^ Fit taire ^es petits enfctns, ^

Zatffa là la coulpe ^ la peine ^ Et tes herettqUes du temps.

Puis entonne auec l'afjeurance Dyn Mmne cjui neftpa^ Latin^ Qu'il falloir croire en ccnftence Ce me difott famël ^uo-ujlm.

Que tout autant de fiis^ul/nhommc . Vnc fillette à desbaucké ^ Il n cjl p(i6 an Pape de Rome ■ > w^

H iy


iiZ LcCabinetdes verr^

Ve luy remettre [on péché,

S tl ne fe^oufe, ^ dauantage lAjfeuroit le frère fraf part, Tantilfemhioît farfonlangag^e Suilen^ouloit auoir fa part,

fautant de f oh ^ue la fillette Commettoitioeuurede la chair ^ La faute tombait fur latefie Deceluy qui la fit pécher,

Marion contente du frère. Dit lors en fon coeur obfliné, le me le If eux tant faire faire, Çue le me fichant en fioit damnée

Et dit Ihtfioire fhefdi/ânte , Quepourle Moyne^uerdonner Ils firent k theure'prefente Ce qu il fallait pour le damner^


EPIGRAMME. Par lefieur de Sygognes.

T)Our'yn homme^n peu indigent ^ Cent efcm lafomme efl trop grande» Tumonfires que tues d^ argent Çprrt^ede ^^tre trop gourmande :


Satyriques de ce temp*. u^

Mais y i et lie changeons de dejfe'i «, Tombons d'accord^ mets [à la main , Donne moy cejle mefme Comme y Et Quand nous aurons cheuauch^é Encor dirdA-tu quilnejl homme Qui te te à Jï bon marché.


SONNET,

ENtre deux beaux pilliers bajlis de mille rofeSj Ou d'yneagatte blanche^ ou d'y nyyi arbre animé. Ou dynlfinant porf^hir en Peines transformé^ Ou iyn morceau Vermeil de florettes efclofe-s.

Ou du lys ou d' oeillets y ou de plus belles choies^ Que trouuent les Indoisfur le bordrcnommé'.. Je recherchois ardant ce beau lieu tant aimé "Dont lepenfer me change en fes metamorphofes. Mes doigts glijfoient toujiours quand^ne belle

main laloufe de mon bien diuertit mon dejfeinj Et me rendit alors au Nocher comparable,

Qu^yn aquilon mutin par y n contraire ejfort Repoujfecn hautemer quand il cjl pur le fable y Et qu il penfe ficher fon ancre dans le port.


Iio Le Cabinet desverf


E P I T H ;a L A M E<

STANCES.;

"^Om l/oicy arrhie::::^au tour ^ Ve la grande fefie d'amour;, oh yous imrnïïi€re\^ tous deux Vos coeurs eTpris de mefme feux ^

L'^n dejjus fon autel [acre Se coi(chera de fon bongré^, L'autre oubliant f es maux receus Montera promptement dejfy^, ■ fit puis enremuant bien fort Vne agréable ç^ douce mort, "plus douce c^ueneflpM le miel Hduirâ i^n ç^ ï autre au CieL Que dé doux bai fer s feront pris En ce doux combat de Cyprk. Enfin en l^nfi doux defduit Tout fera fucre cefte nuiêt,

Quoy'youstremble^defiadepeur^ Non non pucelle a/)'e:^boncoenrj P^r yoflre foy l^oudrie^^yous bien Cejle nuUlcjuon ne yous fftrien. Vous aue^ beau pourlempejcher, Plwsfort contre luy '^Gi^fafcher j E t crier ma mère aufecours.


Satyriquesdecetemps. m

Cejle nuîci nous ferons tous fours,

H')men en rit dedans le çoeur. Et ce petit archer l^aincjHeuf^ Voi4^ attend de fa fur le li <^^ . "Pour yout animer au confît.

O couple choi fie tout exprès, loio-n e:^ '^'oii'5 tous deux defi près Q^i- fenihlek l/ous^oir ainjipri^ O/. •• ^efoit Aiars auec Çyprts,

^lic^Je faire tant de fois, Qifau hotit lufiement de neuf mots Nom 'Soyons de yojire façon Vne plie eu bien l^n garçon^


EPI G RAM ME. Par le Sieur Morin. Ourquoy me dites yous quand ie fuh en hu»


meur


T

Que de perdre Ihoneur la crainte me tran^ortel lorsque iehoucheray le trou del/ofre honneur Vous n aue\;pcufutet de cYdindre qu il en forte.


'làî Le Cabinet de$ vers


SONNET»

C\A ^ pour le dejfert troujje^ moy yojlre cotte j, Vifleychemije ^ tout.,(jutlny demeure rien. Qui me fuijfe empefcher de recognoijire bien , Du plus haut du nomhr'diufqu au bas de la motte.

Voyons ce traquenard qui fepicque fans botte, I Et me laijje:^ à part tout cegraue maintien, m SuîS'iepas l^ofire coeur ^ ejies 'Compas lemien,^ Ceji bien auec moy qu'il faut faire la fotte.

Mon coeur il efi bien '\ray ^mais'yous enpre* ne:^trop. Ilemette:^'yous au pds ç^ quitte:^ ce galopa Ma belle laiffè::^ moy, c'efi à 'Vous de 'yous taire,

Mafoy yous l/ous ^aJle:^enfortant du repas, Pelle 'yous dites l/ray :,mai6 fe pourroit-il fairç De yoir y n fi beau C ^ ne le — tre pas?


SONNET.

T)F/V que tout i propos te tetrome en ce coing, ^ Tune peuxm^efchapper que tune fois '-tuë^


Satyriquesdece temps. 123 jDuoy tu tremble de fia , crains-tu que ie te tu ë. Ou quilfuruunne'^n tiers qm férue de te fmoinJ

Non, non 3 ie fuis tout feul, mets toute craintt au Loin, Hàj i' enrage tout "yifde te l'o/V ahatu'é. Foin dufdfcheux tailleur qui tafi bien l^ejluë. Fautai lauoirainjï d'^nhabit tant de Join ?

• ïacheuois de parler quand ma belle efchau0€ Du haut iufques en bas ieflfoudain d^graffee Hetroujfaht fa chemife au deffus du nombriL

Cejle commodité j dit elle fera caufe Que faire i'oferay ce que dire ie no Je , Mais cejitout Ifn , fourueu queJcefpitfkns^eriL


STANCES.


TySrrette ejiant deffus Iherbetîi •* Colin leua fa chemifette, Efyidie nefçay quoy de noir. Ha dit-il ma douce Pcrrette le te prielaiffe moytout '\>oiry si tu lauois y eu i' en fui s feure. Tu f crois cela tout à l'heure. Non , dit-i /, ie te le promet s, Vrayemcnt, dit-elle^ietaffeure, Tu neU l/€YY^iamais,


J24 Le Cabinet des vers

Colin recognoijfant fi faute S^efcria ilfne 'yoixfi haute^ Et bien donc ie te le feray^ Zors ^dît-elle en leua^tfacottej Tour cela ie le monfireray.


D V E L A M O V RE V X

de chariot ^ Margotôn la

première naift de

leurs Nopccs.

n I ^ L O G V E.

Hdrlot ^ Mar^oton couche:^,, Lanui£tcju'ils furent attache:^ Par le noeuà d'Hymenee enfemble , chariot youlut '^enirau points Pour lequel il. ejloit enioint ^ Mais Margot le repouffe ç^ tremble.

Mon coeur patiente:^'ynpeu, Z uy difoît'il ie fuis en feu ^ Z (liffe^^ y fondre Ifofl re glace y Vofiremignard attouchement y Par y n ardent rauiffement Veut qua ce coup ie 1/ous embraffe,

M, Mais où efi-ce que^ows foiiille:^ Ma chemife '^ows me foiUlle:^ , Je n'entend point 'yojlre entreprifèj


Saryriques de ce temps. I25

Zaijp:^ ceia arrefie:^-'yoti^ y Offl ojfl quelieu te fuis dcffous. Vous me tue:^;, ojfl lefuisprife^ C. Vous eftes pnfe ^ iefuvsfris , Mon coeur y ous en auréole pris :, Frene^^l/n feu de boncourao-e^ Souffre:^cefre agréable ?nort ^ C'eft '\ture que mourir d accord En trcxuerfant ce doux f^J]<^^€' M. Beau charlot '^ous me rudoyé:^ , Demy morte l/ousme '^oye:^ l 'ay toute ma fo rce perdu èj - Offl offl mamour l^ous me blejfe:^^ Et tellement >ow5 mepreffe-i^^ Que morte'loHS m'aue:^ rendue. C.Ha l ha ! le meurs^ le meurs mon coeur Vaincu Ifous aucT^JVn 'Vainqueur , Ha l ha ! iefens nager mon ame ^u lac délicieux d\imoury ^infi mon coeur ^ k '\oftre têur Jlafraichijfe:^y '^ojlre flame. M.Ceplaifant ieudel^chcrot Vous fait oublier (mon- chariot) L e mal qu'en iceluy me faifte Maintenant '^ous efl es contant ^ Vous ne le ferie:^ejlre autant Comme jO mamour , le le fouha^ite^ C. O quelfos plaifirs doucereux Mefontplaifaijs (;j;-faucureux.


ii6 Le Cabinet des vers

O combien d amour ie leur forte? il faut doux yeux recommencer, Et mieux '^>n feu "Vo^ agencer. Vous nejlesfoint bien de la forte, M' Vous aUe':::j:ort de m^ accu fer. Je ne ^ous '^eux rien refufer, Mc^is te nefçay que le dois faire. Je fuis nouuelle en cet eu cy , Je me ranger ay tout ainfi Que yous 'youdre:^four l^ous ccmflairè C\ A cefïefois ne craigne:^ rien, J^ourons t n cefouueraïn bien Dont yous louyre:^ k cefte heure. J'y meurs ( mon coeur") ^ ie reuy , Jiioùrons tous deux^ cjua. lenuy chacun de nous reutue^ ç^ meure, jW. Mamouriefçay cequilyous flaift, le meurs ^ ne fçay comme c eji Que Ifojlre amour me donne '\ie , Nehafte:^fAi l'offre trefpas, Que'^ofire a.me dyn mefme fos De la mienne ne foit fuime. ^fresces mots^enans aux teux , t^oicy le fommeil ombrageux Qut fat fit leurs douces frunelles , JDieu Cueille:, o amans bien heureux, Quel/os faffetemfs[amturenx Soient des délices éternelles.,'


Satyri^ues de ce temps.' iij


SVR VNE lÉVNE

Erpoufee.

E P I G R A M M E« 

T^'nnetonenla nui St première, ■* Son mdry dejftis elle eftant Hemuoit des mieux le derrière ^ Et puis dtfoit ens'esbattantj Mon doux amy (juei'aymetant, Fay-ie pas bien de cette forte, Ze mary lors quïfe transporte, Zuy rej^ond de colère eipris, Ouy que le diable emporte Ceux qui tant yous en ont appris.


A V T R E.

Parlefieurde Sygognes,

T '^mourjedefeï^oirjorrage, •

agitent fonfoiblecourage. Par défi yiolents ejforts.,


liS le Cabinet des vers

Qu'elle en ejl toute forcenée :, Et ta fdHurctte cejl donnée Vl^n V, fdr le milieu du corps.


L ^ B b V Qjr I N ^ D E,

Par Pierre de Ronfard.

^E petit Viable I>ie% ce Bieufdsdefutain^ ^^ Fils deeejleVenHSquicoronnaVulcatn D 'yn chapeau de cocu d"\'npannache de cornes j, Non content de [on vegne outrepajjant les bornes ^ Voulut ambitieux ajjuiettir les bois. Et lesfubiets de Pan k [es paillardes loix.

De fia toquoit aux champs le ribaut la bague^e, Rengeant fous fon drapeau l incefiueufe prcjjej, Des foldats de Venus qui iattendoient hagardsj, Défaire reboucher cent mille braquemards ^u milieu du conflit la Lays plus hardie.

Serrant le croupion brandijjoit fa landie Meffaiine branloit , ç^ les ratns chaloureux Delà jalle Faufline aur courage amoureux CuUetoi t brufquement Li la putain d \Athenes, Tiroit '\'n f-permee e^fois d% profond de fes Peines Lors que le Pan cornu , Monarque des bero-ers ' Sentit c.cda&s ces bois l^enir tant deflrano-ers


Sàtyriqnes de ce terl-ips. I2<J

îlsejlonneen foy-niefme, (j;* penjifs'efmerualk ^Ve l'audace d'amour il fecoue l'or aile ^ Il fronce le four cil ;, ^ ne fe peut douter Qu'amour luy ait Ifouln Jon fccptre empiète)'^ C'eft donc à m^'j dit^l/efi donc à moy foRajire^ Que tu es adrej^é pour ma puiffanceabaflre j, Non^non^ie fuis trop fort :, mes Satyrcs.pelus, Et les fcadrons bouquins de mes Fàimes cornus Te fendront lefiomac, te ne l^eux que. Philante,^ Zuy feul te froiffera les 'membrerde^fa hante ^ Vhilantemon fupport quifuant ^ pantois ^Ante ft bien l^n coin en la 'Verne dyn bot^. îlfnit tous ces mots y ç^ toutfoudcwide^'hefche Vn l'ifle mcffdger qui dl^ne iambrfeiche Court par deuers Philante ^ ^ qat fcruoit de toit Vn^ied antre moîifju qui iaquiUon battait D'ynfouffle impétueux ,&. dont! eftroitte parte ^Heceuoitdes .Autant l'haleine humide ç^ fo7te, Za pointe d'ynrochvr par nature. creu Ce Defueilles de fi^uer Vertement tapif^é Luyjeruoitde grabat , .-^ les peaux heriffces Des fangliers enferr ;::^, des biches renuerfees Luyferuoient de rideaux ^ les caiUoUx aplatis Efloient fon porte plat :> fa table ^ fon tapis . ^u milieu de fon antre il la pointe affilée j Pendoityn croc chargé de yiande faite. Comme le meffager dans la ïfelonque entrait^ Il rencontre eftonné Ph liante demy droite philante qui. ^jioitU iambe difbofeej

I


I30 Le Cabinet des v^rs

pour façonner autour y ne chaire fermée, La kimbclu.y branloit ^ aUoit accordant ^ux cadances du piedfon long coin tremble tant Son coin rouo-ey orangé dont la perruque grajje pescheueux d'^bfalon UpefantaurfurpaJJey O î entre les. Bouquins y Bouquin tres^glorieuXj Luy dit le mcffao-er Fan Roy des demy Dieux j Qui hantent tes forefts outragé par hniure Vynpetjt Dieutelet de. paillarde nature M'cnuoye deuers toy pour auoir lefuppoxt JDe ce îienhraquemardy dontl ejloc roi de ^ fort ^tamt de fois percé les dures peni Hier es Des Nymphes des forefts j des monts ^ 0* des ri^

mères ^ Et '\eut ^u à ce befoïn tu delaiffes ton iour^ J?our braue ç^ courageux aller côbattre^mour^ Lors relouait . Philame 3 amotir ri a-ti point

crainte) Ve yoir de mesgrosbrAsfatedre chxtir eflrainte^ Ua! le tempo igneray ç!^ humer ay fan fanct Trempant mon coutelas au milieu defon flanc? I^ony,nony te m y enuots y mon fis dis à ton

maiftre Hue fetilen ce combat le me"\>eux entremettre j il s arme prompt ement ^ & allongeant fes hrm S endoffadyn plciflron entrempé d'hypocras, D vn plaflrongros (^ lourd dont l efloffe eïhic^ ^ut de eus d ardichaiix & pigeon s compofee. Les Ciiauds mirabolanS:, les lajàfspafjcreaux^


Satyriquesdecetemps. 13Ï

Les cailles^ les couillons des coqs ^ de lèuranx \ Ze o-imgemhre confitjamouche cantaride^ Nd^eoît de ce-plajiron^^ dansfafaulce humide^ Son'yifageilarma de rubis incarnats., i>e faphirs '^loiets ^ 0* des rouges grenats, il neujlrien fur [on chef^fon e^'pejje crinière^ Xe deftendoît ajje\de toute arme meurtrière:, Vu dejfus d'^n pajlé ilfejit l/n bouclier^ OÙ ejloit engrcwé cet amour j (jui premier BmhraT^ ïel^elu'defa dure poitrine^ Par l'oeilinceflueux d'yne 'yjeille bouquine. Puis comrHt >» ferrurier qm i>eut mettre ">»

gros clou Vans le creux entroùuert de quelque petit trot^^ Va la pointe grejfantdl;ne y teille chandelle^ Vhiiantetout ainjlyagraijjant l'alumelle VefonV. brife C. d If n crachat jaunijfant Qi^iltira du pourry de fa gorge en touffant ^ Bt fortani du logts enfilant fa moujlacbe * Il refchauffe fon coeur d^ne chaude pifiache ^rmédepied en cap, il arpenta les\hamps ^ Et'\a trouuer d'amour lefoldart brauachant^ Qutfremiffoit d'ardeur craignant dauoir >i-

^oire Sans ej^fouùer leurs nerfsj, fans trauail ^ farts

gloire Phdanteouurant les yeux ^ redrejfantfonhoi^ alentour de ce camp fe promena trots fois, Par trois fois îl^oHlut fau[fçr les barricades ^


j-^z Lecabinetdfsvers

Et par trois fois il yid repouffer ces braufadeS^ llcreue de deffitj Cj7* demy furieux ^ jliette parmyl air ces mots tniUYieux. poltrons '^uide:^ de coeur j, ^euf d'ame & de


courage^


Sortexla^fchesgueYYieYS y que ieface^n carnage De y os membres craintifs , ^toy^il Cupdon Vtent reffentir yn dard plus fort que ton hradon, Qui à y eu à Par 16 prés la chambre dorée Vnamitsd'^duocats quifepreffe k t'entres, attendant ouurir Ihmsfe tirer a Cefcart Peneux ^ yergogneux , lors qu'yn Huif^ier

criart Enyie7tt appetler yn entre toute la bande. Qui feulpour cefiefois la graue Cour demandep Enfermant rudement aux autres efionne:^ De n'auoirpAS entré, la rude porte au ne:^ , il y oit ces gens d'amour, qui d'y ne mine jiere S'auançoient a lenuy pour franchir labarriere^ Demeurer esbay s lors qu'^monr appella, Z' impudique Lay s, cJt* en ces mots paYla, Zays quelquesfois ces mtgnardes careffes Des yieiUards plus glace:^ o^ rejchauffé les

si tu 06 quclquefo s en yn tour terrajje:^ De mille champions les rains demy caj^e:^, . si toufiours de mes feux heureufement ferme Tu tes de mille Vg loutement affouuie , Ne fotfffreque ce bou^^ ce Satyre yainqueur


Satyriquesdecetemps. 153

Totale ^u pieds auiourd'huji nojlre immortel

honneur Oppop aux fiers efforts de fa lance ej^uifte De ton lar^e bouclier la lame nonfaujjee , ^ tant fet eut amour ^ Lays prûmptemcnt ^rma [es beaux attraits d^n foupU mouut"

ment Ses cheucnx esbyanle^ de la chaleur boiu Hante j Qu'attiraient en fon corps la nature béante Ne tenoient point de rang^:, ^ ains parles l^ents

eTpars Temoio-noient la fureur defes de firs paillards., Vn ^ent chaud ç^lafcifdans ces Peines fe pouffe Qui a^itefon fein dl^ne molle fec ou ffe ^ Comme d'^n doux :^phir le moite flot emply Hauffe ^ l^^ifp l^^ ^^^^ ^*"^^ tournoyant reply Vne albajlrine peau fur fon l'entre efienduç Sans rides , fans filions f ai foit arcer la '^eue Vn^entre ahoutiffant en 'ynpetitgafon^ Mollement duueté d"y ne blonde toi fon, Donties menus filets ao-ence\en panticre De tout V, p^Jfagers arrefioïent la Cariere^ La cime de ce mont chaude fe departoit En deux bords rougiffant y entre lefcjuels flotoit Vn empoix efcumeuxiiont la liqueur gluante ^uoît de mille V, noyélafuifardante:, Deux cmffes retettoient cet amoureux ruiffeaU:, Qui brufejues manioient cehiy qui de cet €au> Voulait go ujler le miel ^ saffeurantfurfes arme

/ ;^


iH LeCabinet des vers

Vont elle auoit fait freuue aux flm chaudes

dlarmeSy Elle approche ^hilante^^ Phtlanteàiinjlantj Qui auoit ià l^n coup chaut ^ impatient ^ Domtê dedans fa main attendant fa demeure Les fureurs de fon V, qui les prejjoit d Cheure , Zà ioint rthaudement & tous deux approche:^ De cuîffes ^ de bras rudement accroche':^ îlsseflreignentle corps ^ ils méfient ^confon^»

dent Les gluantes humeurs qui dans les bouches fon-"

dent, jls foufflentdes poulmons "^n fou^ir haletant^ Zeurs leur es de fureur fe "y ont entrechoquant. Preffhi&* efchauffe:^dyne exatiqueflame, ils If eul entamai s en "^ain s* entre fuccer leur ame^ ils trauaillent en ^ain, en yainfont leurs efforts De penfer faire entrer ')>n corps dedans l^w corps Bref leurs membres lte:^de la chai fne ferrée Dont auec le Dieu Mars Venus fut enferrée Ne fe defioîgmt point que du creux de leur flanc y ils neuffent fait couler ^n bon ruiffeau de fan^ Par quin::^ tours durant d'^ne ejgale balance Finit également le combat a outrance^ L'honneur en fut party k ces deux caualliers: Mats lefeifiefme tour des deux ejforts premiers^ Philante s'ajfoiblit :,& fa lance baiffee Sans efpoir de drejfer refia toute faujfee, Zes ^' lions luylfefoient fa tcfie chancella, ^


Satvriqnesdecetcmps. 135

Vn'^oîle ténébreux fil paup'ierejiildj Le fenouil luy "^arie:, ^ du fond defes Relues, Julien deîiede fano- les o- lac es inhumdims accourent à fin coeur fait' ure Uiy fdfity Et de ces os t>€rce':i^lk tout moiielle s'enfuit j, il fent faillir fon poux, ç^ tombant fur la. terre llgemit fous lefaixdyn funèbre caterre, Qm ore ajfoiblifjfant fes nerfs ^ fon cerueaUy Promet en peu de iours de le mettre au tombeau^ ^u bruit de ce malheur Pan abaiffa fes cornes D'ynlfifage Vaincu ^ fes yeux fombres ^ mor^

nés Se fondirent en pleurs ^ ^ enpiteufes yoix^ il faut ^ dit-il^ amour obeyr à tes loix, VepuU ce grand combat le Dieu Pan:, fes Sa^

tyres. Ses Faunes cheures^pieds _, plains d'amoureux

martyres Courent parmy les bois par fentiers incoo-neus. Tour les Nymphes renger au méfier de Venus 'Depuis lebergerot oubliant fa cojiduite De fon camus troupeau d'Inné chaude pour fuitte Treffe faGalatet ^depuis fes rameaux^ De U '^tgne lafciue embrajfant les ormeaux. Depuis le froid lierre ejlroittement enchefne, E-fchaujféde l amour ^ le riche tronc du chefne.

J iiij


136 LeCabinct des vers

tAM O VR CH^MP ESTRB. S T A N C KS,

T)Endant que nofire tY(>ufedii

De fon caj^iuftt mufeati Broute de cette herbe'^erte^ Et que nos doo'ues'yeilUns Deslouj^s (XJfame';::^faîUans Rembarrent la gueuUe ouuerte, allons ma mignonne 1/npeUj filons ejleindre le feu Courant en noftre mcuelle j filons modérer l'ajjaut ^ Hel^ d'yn brandon trop chaut S^i flambe en noftre ceruelle.

^Ainfi le berger difoit. Et tout gaillard atttfoit

Les amours de fon amante^ Lors que la bergère au dit De fon- amant ref^ondît Mignottantfa 'yoix tremblante,

allons doncques mon mi(rnon plions mon doux compa^non^ Enfuluant l^oflre compagne ^ V€nç:^dxinçques à cejh fo^s


Satyriquesdecetecnps. 137

Dans la frefcheur de ce bon

Fuyant la chaude campagne. Le bcro-erot tout humain

Lctjoujleue far la main

Pour ji mettre enfemhle en >oj)'^j

La berbère en le haifant

I>^fn bouquet luy fait frefent

Lié d'I/ne Inerte foje.

Elles 'a(?ied dans ^nfort

Et le faifijfant bien fort Parl^ndespUsdefa robe ZetireiufquesenbdSj Puis r enlaçant defes bKUj Ml lie bai fers luy defrobe.

Le foldat s*aduance après ^ Et la chargeant de pltispres Jl défit fon efguillett€j Et de peur d^eflre yaincu^ ^

il luy enfonce en fon dh Vne peignante facette.

La fille au fort du débat Courage ufe fe combat^ Et portée À la renuerfe, Pour^n coup quelle reçoit ^

Son afjfaillant l'apperçoit Jiendre dix k la trauerfe,

O fauourenfe doucenr^ O doucercufe liqueur


13? Le Cabinet des vers

O "yidnde ambroiftenne! O doux pajloral defir Qui Ifa pajjant le plaifir De la bande Eltfiçnne,

Lalematois amoureux Feignant d'ejlre Uno-oureux De fiel m emmielle fa langue^ Et là le pauure tranft KD^ntrop pénible foucy N'amadife fa haran^e, [^ Lkle prefent fuborneuY Du chafle^ pudique honneur D'y ne bague precieufe Xa\dame ardante ne point ^ Et lors ny affame point La femme auariaeufe, ' Làlecon:tYefait maintien. Laie piqueur entretien, D'ifne paillarde Yufee y Ses pleurs, fes plaintes^ fes cris. Ses mij^iues fes efcrits Isl'ont laieuneffe abufee

Mais d'^ne plus fainte amour. En ce champeflre fewtir On "V a bien heurtant fa y 16:, Et dyn gay chatouillement Se mignarde librement Onfe heigncfans enuie.

^infimon Fontantyiuonsj


f Scityriqiiesclecetenîps,' 1^9

'^t telles douceurs Jutuons y

I> "yne fimplicité amoure ufe^

rlujloft que [es faux regards

Et Ces caquets babillards

J>'yne autre fins cauteleufi.


La gucrifon de Colinette par CoJin.


Olln en gardant [on troupeau^. Sur le temps du gay. renouueau ^^upresd"yneonde claire ^riette Vid'\'enir parles beaux herbis Vn troupeau laineux de brebis^ Et derrière luyfa Colinette,

^ceJlobieBilfut fat fi Et d'ynplaifir ^ i'ynfoucy Qui luy fatfoient en femble guerre, Vnplaifirde l/oirfa beauté^ Vn foucy pour la cruauté Qui mettait fon efpoir en terre ^

En fin colinette arriua ^ Colïnaujii tofife leua Selon la coufiume ordinaire, Vms iyn joufris ^npeu loyeux


I40 LeCabinct des vers

Luy dît ^ te ^Voy bien k tes yeux Que tu es entré en colère. Samon^Cdr cejlquernon heher ^ paurfuiuy dans ce hallter La brebis que layfltis chêne y Et la heurtant ^ fourcha ffant S'en eft allé la harajfant lufqudu lieu de cefleprainey

Colinettetejionne-tu? (Luy dit Colin) s'efi la ^ertu Du beau printemps qui tonte chofe jj^nflamedu doux feu d'amour ^ Tefmoms ces moineaux l autre iour j Sut Je baifment fur'^ne rofe,

^inÇitonbelter refjentant Se doux ejfe£l de ce printemps Veut (Juiuantfa douce nature y amortir le chaud feu 'Vainqueur y Etdefonfang ç^ de [on coeur Vour rien aigrir point labrujîure.

Quoy luy dît Cohnette alors ^ C'efi donc luy qui fait qu'en mon corps lefens^nfeuqui me bourrelle Tour iauoir 'y eu dans cepre Couché fur monfem diapré De flambe 0* de rofe nouuelle ?

C'eflluy refpondit fur le champ Coltn y^ fice feu mefchant Teconfumera lap9i£lnnèy


Satyriques de ce temps. j^i

Vijte remède à cela ^

Tojl donc m amour couche îoy lÀ

Pour en goufier la médecine,

Cobnette alors à, genoux Dit k Colin j mon miel fins doux j Mon coeur j mon tout ^ ^ ma belle amcj Guaris silteflaijimon tourment. Fais que ie n aille confommant Vans l'ardeur dyne telle flame^

Colin tout aife & préparé Larenuerfatoji Çurle fré , Bt lefgmllette dejlacbee Ejlant Cûlinette deffous Et Colin dej^m y en deux Coups Rendit fa bergère embrochée. Coltnette en fon entre-deux Sentit ynoryos chofenerueux Qui luy farfouille le derrière ^ Et fuisje redreffant ^n peu JR ouge corr^me ^n tifon de feu S'enfonça dansfapeniliere.

Ha !(juejl-ce (dit-elle Colin) Qui m'entre long comme Ifn boudin ^ force au profond de mon Centre , Hx mon Dieu tu me fats douleur pluflojl nefieint point ma chaleur Et le retire quilny entre.

Mais toufiours Colin embrochoit Sa Coltnette ^ la hochoit.


i4i Lé Cabinet des vers

St bien quilU rendit fafmeej ^lors qu elle fentit au fond De fonfemltreux & frojon'd Vne eau de ^ie parfumée. Puis après que cela fut fat Ze membre de Colin defiitt Se retira panchant loreiltej Zors Colinette en reuenanh Du trans'^ort qui lalLoittenant^ Méprend fes eïprtt s ^ s'efueilie,

Efueiliee comme en fur faut :, Va fauter au col d'^n plain faut ^ De Colin do^t la tafche efrfaiâicj JEt luy entame ce di f cours j H^ Colin mon coeur tous les jours Exerce fur moy ta recepte,

vient demain en ce mefme lieu Vr omets-le deuant ton adieu Pour faire loeuuc toute entière^ Colin luy promit p uis s^enl^a, EtCûli nette fe leua Pour fonder a d autre matier^


Saty riques de ce temps, 14$


E P I T H ^ L ^ M E.

X 7 Niour (tffyuer Robin tout eîj^erdit^ ^ vint à Catin frefenter fa requefic. Pour déceler fonchofe morfondu :, Qui ne fouuoit quafileucr fa tejrej Incontinent Catin fut toute p-cjie^ Jlolinaufi prend courage C^ s accroche^ Onfe remué onfe iouë_, on fe Iiocbe^ Puis quand ce l^int au yiatureldeuoirj Hctl dit Catin ^ le grand dégel s approche;, Voire, dit -il , car il s'en y a pleuu ir.


L A P L ^Cl. VERTE, Par lefieur Motin.

A V milieu de mon bled en l^ne place '\erte ^^ D'oreille ^de plantain ef^aîf^ement cou- uerte ï'embrajiois doucement cefte ieune beauté , S^dij^ofe de moy félon fa 'Volonté: autour de cesreo-aràs comme autour des fleu- rettes


144- I-e Cabinet des vers

VoUntles papillons l^oioient les arnourettes^ Qu i de ris ct^ete^(^ d' attraits gracieux ^ Et des plus doux appas aut repaijjent les yeux ^Tent oient Ci toliment mon ame aÛangoitree JDesplaifirs (ju'ayme tant là belle Cytheree^ Q^a l léché de l'ejj) oi r du mefme pa radis , Dont ces chères Jaueurs bien heurerentiadU Lemio^ndrd d'^plmis ^ l ïndifcret ^nchife^, il me fallut tirer de dejjous ma chemife Cela de cjui dépend les accomplijjemehs Desfouhaits amoureux des plus loyaux amans^ Cecjue Voyant madame elle trou jja fa cotte :^ Etànudmemonfrafiduueteufe motte^ EtnefçayquoydepluSy queienofe nommer. Dont l'obiet gracieux '\'int fi fort allumer Mesejhrits de l'amour qued'^ne adrcfjeprùmpte Four allcntir mon feu deffus elle le monte, ^ux doux chatomllemens que mon roide ai»


p-uillonj


Luy donnoit coup a coup deffousfon cotillon

Elle fe manioit ainfi qu'y ne ca^^Ue

Fait fous yn Ejcuyer qui la y oit e en ou aile, ■>

Si que deffus le haut defon y entre marbrin-

lefautois comme fait deffns y n tahourin

Vnc houlle de buys y ou comme fur la terre

Vn ballon qui dans fey beaucoup de yent en^

ferre. Ou comnre "Vn efteufrond haut dans l'air efeué Saute quand il efl cheufur le dçs d'yn pané


Sacyriquesdecetemps X45

i/^HX rnouuemens gaillards (t^nejï belle dance Leslafcifs fajjereaux [autans a la cadance Par Us arbres fueiUm , ^ les petits fmfons Semblaient nous efforcer par leurs douces chan^

fons, Lesgays ropgnols auxplaifirs de nojlrt aife S^efchauff oient tellement de l'amoureufe braifij Que pour mieux rafrefchir leurs reims trop aU

lume:^ Sautaient, a bonds levers fur les dos emplumc:^ De leurs chères moitié:^, & Ushletieres cailles chant ans leurs courcaïUçts parmy les i aune s

pailles y S'entrefaifuient la Cour, ^ mefmes Us grillons ^e courtifant l Ifn f autre, animaient les filions, T> '>» haut bruit e flattant, Ci7^ les genre scio-aUes Hefonnoient à Lenuy leurs chanfons meo-alles, ' Là les :^phirs molets rodant tout à lentour D^ nos corps enlace:^dans les filets d'amour. Pouffaient fi fouefuement leurs haleines doucet'

tes Sur les lys enchame^ dans les rondes cuiffettes De ma belle Deeffe , ^ te lui fant Soleil T fichait tellement les reo-ards dç fon oeil, Q\ion eut dît qn il prenait les plaifrs incroya^^

blés ^ landraiginement de nos corps amiables^ M-tquileujideftré quitter en sesbattant

K


14S Le Cabinet des vers

Le ciel comme autres fois , ajîn d'en faire autant Si l'efiois y n grand Eoy ^^ te fer ois fur cefie herbe Erio^er k Venus ">» temple fort fuperbe., oh certains iours de tan la leuneffe de Tours Viendroitfolemniferfes mignardes amours, ^t tous les pajfetempSj ^ toutes les Ueffes, Les bai fers ^ les deuis„ les ris ^ les carejfes. Dont nous paradifons en ce lieu nos elhrits^ Trauaillans au meflter de la douce Cypris, Car 1/n lieu fifecret &* fi propre aux délices J)' amour ;, mente h en autel ^ ficnfceSé


D I^ LO GV B ^MOVREVX De Lifis ôc d' Amarante.


D


^Oul^ientquetu t enfuis ^mauuaife^ M* ayant charmé de tant d'appas

^, Tu If eux toufiours que te te baife , Et ce ieu là ne meplaiflpif^ ,

L.O la fauorable reproche y Qmyltutefafches de mon bien:

^. le necraindroispus ton approch" . Si tu ne defiroisplns rien: L . le defire ^n bien defirabte ^ tous les deux également,

^,Pour '\>oussil Ifous eft tant aimabffj llnemcplaifl aucunement.


Satyriques de ce temps. 147

L:Hd!qUeie t'aime foUîchonne Tu l'appelle en le refufant:

^. Qi^elle l/anitéta te don ne Qttoy tu te flatte en m'accufant,

Z,D'ok l/ièndrott donc que tu me baije '^uecqùes tant de paj^i on

^, Cefiafin d'augmenter ton ai fe ■Pourl>ne feinte opinion

L . Si ta bouche neft 'Méritai le^ Tesyeux confejient le fur plus.

^.Pour pouuoir eflre plus aimable l'en '\ oudr ois bien faire plps6

L, Ha yrayement trompeufe maijireffi i

^ cefle heure tefçauray :

^, Qffl ftlmes a?nours tu me blejfe, LdiSemoy le'tele dir^y.

JL.Mais dis moy donc ma mieux aimée Le fins tu bien quand il eJlLi? ■

^. le ferais bien fort enr humée si ie ne fentois point cela.

L . He bien ma petite aduer faire EJi'Cel^n plaifird'opinfàn f

^. Le bien efl trop o^rand pour le taire. Et pour l amour fans paRï on.

L.Vne autres foi s belle mignonne Ne me conteftepUts à tort .

"j4. Ma foy là querelle en ejl bonne^ Le combat l>aHt mieux que l'accord.


14S Le Cabinet des vers


DI^LOGVE \AMOVREVX de Miris & Phœnixe,

SONNET.

QVe ten femhle m amour , auoîS^ie pas ^ raifonj Te difant que lauois four les maux >» remède p. // ne mefert de rien que d '\'nfoible mtermedejr Car ma douleur reuient après ma guerifon. M.Quoy faut renoncer afin qu'il te fuccede? P. Pour yn coup Unnemy ne fort de la mai fin M » Sus fm donc défends toy te 'yeux qu il me

cède Jlfe tient trop long temps enfi belle prifon, JP» Hé mon coeur tu mehl^ffe^ arrejle ie te prie, M, le 'yeux rendre k ce coup ta colique guarie, P. Cefi fait' elle s en '^a ie me porte ajp::i^bien. M. Hé bien n efl ois -ie pus propre k ta maladie , P. Ouy(m'amourtH l'eftois^mais il faut queie

die Q^ f^ns le fçcondcoup le Premier nejtoit rien^


I


Satyriqiiesdecctemps, ^^ç


CHANSON-

f^EJie petite effrontée ^^Jiqui te faifoistamouY M' allô it dîfant l autre tour La couchant fur la montée , Ha MonfieuY la la la la Ha Vous me faites cela,

Pay fermé j di-ieja porte Nul n entendra mon difcours.^ Mats elle crieit tou fours Zaiffe:^moy lus iefuis morte, .

HaMonfeuTy^ J^Jles l^ous encorpucelle. Ce feroit If n grand défaut j Z 06 Mon fleur le eoeur me faUt\ Le fente^'^ou^pas^ dit -elle ,

Ha Monfieuré Hi(' y dit-elle ^ie me pafme Monfeur attende:^'yn peu> Vous memettr^touten feu Me youlei^l/ous ofler lame :

Ha Mon fleur. Voy iefuis toute fouillée^ La la la faites tout beau j le m ^efcoule tout en eaUj

K U


150 Le Cabinet des vex^^

Bt ma chemife efi mouillée : Ha. M on Cl eu y. Lds que dira mamaiJlyejTe si elle ff ait mes malheurs ^ 'Ma foy ces de^rex, font durs ^ ' ils m' ont efcorchéla fejfe. Ma Monsieur la la la la , Hd yousmfai^lçscela.


E P t T H ^ L ^ M E.

N bon mary des meilleurs que Ion fac^ Venu de loin flufiofi qu'il ne deuçit^ Sa femme ^oit dormant de bonne ^race^^ Que fes rains frais fur la plume couuoity il y prend goujl d^n mafque fe pouruoit ^ llîuche ^ ioUejelleletroHue doux^ Quand le bon lean eufi tiré ces. grands coups. Se demafqua lors le Voyant la belle Et quefi^cecy mon mary ! ( ce dit-elle ) lepenfois bien que fut autre que "Vous


Satyriques de ce temps» jji


A V T R E.

Sur le mefme fuict.'

\A On fleur s en "yint en mafque defguise ^^^ Sa femme prend lavette fur la couche Sans dire mot j^ fut bien aduisê P« teud^ amour luy donner '\' ne touche :, Quand H eufi fait foudainilfè deshouchf Dent fut cogneu lel^oyantala face, Etpu'ts luy dit , madame prou '^ousface^ Elle reîj^ond y entendant cejle'yoix Ho ! yous aue:^ ^ne marnai fe gracû Maudite fois-ie fi ie l^ous cognoiffoisy


AVTRE,

\rN compgnon far charité

^ FourbiJJoit le bas d'y ne Damel Bt la Dame de fon coflé Zeuoh le cul pour fauuer l'ame,

^-tlefe pafme de platfir. Quant elle euji fait mainte bncolci Et s'efcrieheLumon defir $a,uue2^moymon am^ senuole*

K iiij


ï^-- le Cabinet des vers

Luy qm lal/oy oit aux ' abois Immobile comme y ne fouche y Pour fermer deux trous a la fok Zuy mit la langue dans la bouche.

Beaux yeux dit-il remply d'appoô Jidette::^toute crainte en arrière Vojlre ame ne s'enfuyra fas Si 1/ous bouche:^ bien le derrierre.


A V T R E-

T E Ion Colin efioit au lift couché

^ttaint au l^if de fleure continué^ Et four auoir aux Dames trop touché ^u bon Colin la feure efioit '^^enuë^ il Je fcuuient du prouerbe qui dit ■Prene::^du poil au chien qui l^ous mQrdit ^ Sa garde il prend toute l^ieille edentee Çu'tl iette b(vs ^ de force tettee ^ Il la trauerfe 'y ne fois ou bien deux y Départ en part enfon lieu d'entredeuo^ Et tellement que par cet effort roide Donne la feure à la 'y let Hotte froide. Qui lors la fent , quoy Cefle guarefon Vous Jêmble eflrange ? hé! queufi. il ^peîf ^^thii

faire . ^ ^

S^e des D o ftèurs en fuiuant la raifon


Satyriques de ce temps. i^ j

Guérir le chaud par le froid fon contraire ?


CONTRE VNE VIEILLE

Çourtifanne cjui frayoït auec le Diable.

SATYRE.

Parlefieurde Sygognes*

T ^ dame aux grands yeux [àemy '.norte '

'*-' D u mal de ne le faire pas.

Se plaignoit l^niourenla fort^

Parlant à lanneton tout has

HcIas que fer ay- te m'amte

Ce mal me tourmente fi fort

Que te m'en 'Vois perdre la yie^

]Eit fuis à deux doigts de la mort, .

Lusheltn! tlefl fans remède, leVoy bien qu tl m'en faut mourir:'^- Car eflanthorriblement laide. Qui ça bas me ^oudroit guérir. Mon yifàgeefi fi effroyable T>ecoupé , brodé, moucheté, Q^tl feroit mefrne peur au diable ^i doncntnferoit defgouflé.


Î54 le Cabinet des vers

Mon^yandne::^par lequel iefoufflc V -odeur de chats tous pourris Bftfait comme la^rand' pantoufle J^u fauxbourgfatn6i laçc^ues a Paris-

Je fuis '^ne droitte furies. Et l'enfer toutpafle d'effroy^ Oncqueil ne porta de harpie Qui foit plus hideufe que moy.

jMon teint df fromage d\Auuergne Que les '^ers ont creusé par tout Etmonhumeurquitoufiours hargne Se font abhorrer iufjue s au bout,

si quelqu'un me baifê en la bouche Sous ce beau ne^i^ fi bien refaifty Ze fien fi prompt ement il bouche Que s il approchoît d^l^n retraiCt

Brefj i'ay l haine fi tres-forte Et putfi tres^yilamementy Qu'yne l/ietUe charon^ne morte Ne rend peu l/n tel fentiment,

si par la porte de derrière îe l/iens quelques fois de l'esbat On me prend pour y ne forci ère Qui renient tout frats du f abat.

Si te porte robe nouuellej Simon corps d'or efl reparé y Vn chacun tout foudain m'appelle JLA^teille mulle au frein doré.

Enfin ie fûts la grande paillards


Satyriquesdecetempsi. i^y

^u 'yifa^e plein de boutons.,

Car moy & 'Vne halebaràe

Somrties deux dangereux bdflons ^ le fuis la o-rande o-aro-ouillatide

Garce du fouuerain o-ao-oux

chaude futainjieYe ribaude y^ JP laine de^erolle^ de loups.

Ou bien te fuis la canicule \Auccques jes^ grandes fureurs Car s il adulent que je ne eu lie Ze corps me brufle de chaleur.

Non te fuis le grande hapuenee Sur quoy monte le palfremerj, iCar pour faire longue iournee T>és on^ ans t'en fçay le meflier^.

Que Ion me mette fur la tefie Vn cafcjue ou. bieri '\n cabaffet^ Et 1/n chauffepied fur la crefie^ Votla Ifn lanfquenet to^t fait.

Si^ous me donne:^autre armure: Z ^arc ou larbalefle à talet Vous yerre::^ y ne belle fleure Ze franÇ'harcher d,e Bao-nolet., Za mort ^ moy fommes de mefme^ Nous ne différons que d^n point: Car le fuis fapç^ elle efiblefme. Mais on me fent,^ elle point, ^up qui 'yienta me cognoiftre^ ^ Ileflfoudain defgouté.


15^ Le cabinet des vers

Eï nefi pasle 'yaTetdu Prejlre i2^î nenfoit de fia rebuté.

Orie ne trouue miferabU TantpuîJ^e efire indigent Quime'yueille ejlre fecourahle Ny four meubles ny pour ar^enU

Enjîn ie ne trouue fer fonne. Mes l^alets en font les rieux : Car ayant il aleine ft bonne. Le cul ne feutfoâ fentirmieux,

Cognoiffant ioncques cejle ch^fc ^ Dois- 'tefa6 me defeiperer^, ^ufi lanuiElie ne refofe Bt ne ceffe foint de plorer.

En ces mots pleins d^ alleo-reffe jPetite leanne doucement y JleTpond a fa Belle maijlreffe Pour mettre fn k fon tourment.

Madame il y a bon remède Pourquoy l>ous defconforte\-'yous , ^yous de toutes la f lus laide fl yous faut le flus laid de tous^ Vous enrage:^ce n efi mer u cille ^ lefens bien que le bas y pus cuit Maisyous aure:^b elle far eiUe Parauant quilfoit demain nuit y

Taife:^ ^ous donc faites -y ous belle ^ Cela s' entend Jïyous fouue:^^ DeuineT^comme il s appelle


Satyriqucs de ce temps. i^j

Muijlre ^Jiarot que ^ous fçaue:^» il a le Iftfage agréable Zes yeux noirs enfonce::^^ gros ^ Le teint de gueulé en champ de fable Et ejl tout aujsi fec qu'^n os,

lia la te fie de baleine Lene7:^camm ç^ enfoncé ^ Comme yous la puante haleine^ Et comme yous mal entafé.

On luyyoït brauement paroi fire Deux cornes au plus haut du front Fie d de crapaut ^ ^ le grand mai fire De tout tant que la b^ ils font.

En fin il a fort bonne tro^nc;, Il efi tel que le demande:^. Et fi fera bien la bsfogne^ Si tousjjdeux yous yous entende^;

Vous laimere:^plus que le prefirc si jamais efitsajfemble:^^ Car yous nefçaue:^peut efire Comme bien yous yous refjemhle\^,

il efi yray que yous efiés belle ^uecy os fards ^ yos fenteurs Mais habillons- le en damoifcUe^ Onyous prendra pour les deux fcurs, ' il efi mignom^ y dus mignonne Il efi'bon yons l efies aufiy il efi plus puant que perfonnc^ Et yous efit s puante a^iifi.


ij8 Le Cabinet des vers

Mais dites-moy '^npeu madame \AloYS que 'Vonsfere::^ au ii6ij Sere:^ yous le diable ou la femme Sera -il la femme ou l'efj^rit ?

Vous dire:^ce qUil^ôus^en femhle Mais four parler fans papon Eflant ç^ femme ç^ diable enfemhlè Zaiffons le à ladifcretion.

Petite Jeanne toute à l'heure Saute en place ^ foudainement: Sans faire trop longue demeure Defhouillefon babillement.

Puis belle comme fa maijhejje JFcuti '^n cerne auec mille croix y Et comme grande enchantereffe appelle te^f rit pà r trois fois.

Ces mots dits tous plains de merueillé, TuraX;, Erax ^ Qmntarut, Le diable qm prefloit l oreille Tout foudainement s'apparut.

Qui te Tneut ., ce dit maijhediablcj Pour quelfubie^lm^appelle-tUy O 'Vieille forci ère effroyable Que ïhonore pour ta'^'ertu^

Pourquoy l/iens-tudemes fenehres En ce beauiour me rap p e liant j, Et quelles complaintes funèbres VàA-tu dans ton coeur recelant,

Maiflre ^flarot dit la. bigoîtc,.


fi*


Satyriques de eé temps, Î5 J

Ma.iamequifnenuoyek'yous Enrage Quelle nebifcotte ^uecques yous cinq ou fix coup:, L(U ! elle meurt la famre damé Du mal dç ne le faire pA6 , £r ne trouue ny corps n'y afne Quiluy daigne emhoutYer [on h^. JSle laijJeTipource quelle efi laide ^uj^m'tjlesyouspas trop beau , Vous ejies d^ amour le remède Et elle efi d'amour le tombeau,

^jfemble:^yous tous deux enfemble Et l>oUs ioigne:^efiroittementj, Car lamaisrien qui fe reljemble Kefe rejjembla tellement,

D'ifn fi honnefie mariao-e Kaifiroîis de très-dignes enfansj, Qui feront mais qu ils foient en aage Plus qu'autres Diables triomphan-St, ils retiendront de '^ous Itur père Ze 'yifao-e laid ^ hideux , Xls auront les yeux de la me^-e ,, Et puront comme tous les deux.

^pres beaucoup de refifiance Si bien elleluy demanda , Qu'en l'ayant y ne telle infiancâ Maifire ^fiaret luy accorda. Mais toy foMufe Satyrique ^Qur n^' point manquer de difcouri


iGo Le Cabinet des wQtii

En yn dijcoursft bouf unique;,

^Jiijle moy de ton fecourSi Mufe fi iamciis la fityre

Contenta ton entendement ^

Fay que le fuîjfe bien ejcrirè

Cejl infernal accouplement,

La grand' chambre^ fut tafijjee

D)>n ouurage Vénitien ^ Dont la bordure efl r chauffée Des faux tours dl^n magicien.

Le li£i d' efloffe de hoirie ToutdeferpenspaffemcntCj Et la chambre fort bien garnie De ll^n'^ de l'autre coJie\

Bref fins en parler dauantage ,Ainfi que le m'en apperceu ^ Vn fi accomply pcrfonnage Kfe pouuoit eftre mieux receU,

La dame afin de mieux esbattnt . Ce beau diable fon amoureux. Voulut s efforcer ^ combat re' ^ qui f croit plus beau des deux.- \l E lie mit fa gente coiffure Et s^ agença fi proprement , Qtfappres y ne telle attoureure ,

Laide elle efloit parfait tement.

Car pour pdrler proprement d'elle ^injï que quelqu'une a cet heur D'ejire mer uei lieu fcment belle.


Ceji


Satyriquesdecé temps.' ^^i

C^efi la meirueilie de Raideur ^

Elle seftoit contr^aiBe Sur l'attente de l aduenir, jQu^elle Yejfembloit toute faille .Au Diable qui deuoit l'emr. On dit celuy nefire effroyable Qui f lus beau qu"yn Diable ejl d'y nf oint Mats plus laide elle ejioit cju'yn diable;, Itt i amant plus laid nefioit point.

Tandis les dix heures fonnerent ^ Le fommeil par touts'efpandoitj Quand Jeanne & le diable arriuerent^ Vers La dame a qui moult taraoït»-

Deuanteux premier font entrée Quatre pages bien équipe::^ Jieurs habits de noire liuree y Soubs^erten iaune découpe:^.

chacun portoit en fa main belle Comme celle d'yn ramonneur ^ Vne grande ^ Z^'^fj^ chandelle Qmtettoit ynfeu tout goumeux,

^pres march Oit i enchanter ejfe Menant le diable par ta main^ Qui pour mieux plaire a fa maifireffe S'ejloit mis enconful Romain,

Et puis la reuerencefaiSie \Afiarot tout foudainement ^uecfa mine contrefaisiez Zuj donna fon embraffemcnt^


i^i Le Cabinet des vers

T>"^neiiaholyqnefouflcJfe il faute au liSifrns point tarder . Et cheuauchatant la diablejfe Ou on nenfçauroitflîis demander^

Ce fendant ces Viables de pages Qui à ce mifiere efclairoient ^mfi que des finies en cages chacun leur grimace faifoient,

L'yn grimaçoit deuers l\Aurore, Z^ autre au Couchant ^ i autre au Midy Et l'autre grimaçait encore Deuerst endroit plus refroidy,

^jlarot ejloit fur la dame Faifoit grimace en la baifantj Et ainfigrimaçoit la femme Tant elle ejl aife en le haifant, La forctere qui femhloit yure En Itfant grimaçoitaufity Des grimaces f ai foit le Imrc ^ chiens^ chats grimaçoient ainjî, '

En fn il y eufl armonie Débouche ouuerte ^ yeux tourne:^ LÀ fe ouytla miaudcrie De tous les diables defchaifne:^ ALui ce qui fut infuportable Et dont ie f PIS tout injecté Cejloit que la femme ^ le Dlahle Vuouht chacun de leur cofie\


Satyriquesdecetemps, 163

De plaifiyellepette 0* y^Jfe j Luy fentoit le ffomagé l^ieux^ Le Diable auec la Diahlejfe Puoient à qui furoit le mieux, . Enfin pltts vienne m'en demande Olefieur ^ car /ans point mentir La puanteur ejloit p grande S^e i€ fus contraint a en fortir


c


S A T Y R E= Contre viie vieille.


Par le (leur de SV2:oSneî»


EJïè vieille ^ noire corneiLcj Des ans la honte, CS^ UmcrueiU^j Des K— l'honneur & le de^ûujl. Qui defiafroidejfeïche ^ ç^hlefmi l^brtonlafalhere an hahtefmt De la Sibille de Fanfoujl.

Cejle reTpirante momie Dont Ion co^noijl l anatomiè ^u trnuersd'^iin cuirtransparànt. Et dont le corps fec (<;« et i que Ilendroît dedans ^ne boutiQUC


1^4 L^ Cabinet des vcr^

^çauantyn harbier ignorant.

Folle d'dmour qtiil U transfporte Xe foit l'ient heurtera ma porte lalonfe du tour quelle fuit. Flattant l'ejfroy de fin 'y i fige Elle cherche fon ad'uantage X> edans les ombres, de la nut ft.

Or four dignement la defcrire lin efi nerf qui peut y fuffre, Ny ^fprtt qui n'y fut deçeu Ses yeux dont la clarté décline Sembloient deux flambeaux de refinf Dont la fumée efietnt le feu,

S.d prunelle louche ç^ lifirnc \Aînfi qu'Ain '^errede tauernc Lorgnant fous des four cils mouffus Brillotenfimorueefiincelle Corrnne^n moucheron de chandelle i^uand "V» page a marche deffta^

Sa leure dans le y m recuit te Tleine de peaux pafle 0* efiuitte Comme >w marc de fuc dénué, E-t fis dents^fay râteau d'fbeinc j Mendoient fi forte fon haleine, Hu^^n chien en eufl eternué.

Sa taille tout^ d'^ne ^enué ^infi qul/n'e andoiiille menue . Et fin corps comme elle ridé Fourryd^onguens (^ de'ycrûlle


Satyriquesdecetemps. 165

SemUoient "yn Iteure à, l'Ej^ct^nolle

Qt^on rojlit fans ejlre larfiê. Sa, motte 'y teille ^ furanme

\Auoitlafeau> flus ha fanée

Que le cuirâyn "yieil efcarpin:

Et fon C, fins troiiéqu^n crible

En fueilUts furpaj^oit la B-r^

f,e Vigejie ^ le Calepim

Ses cmjfes flafques 0* béantes Ilendoient des tapeurs fi puantes Que les morpions ejlonne::-;^ De l'odeur de cette ciuette JLngrondant fonnoicnt la retraittel Et fuyant ce bouchoient le ne:^

Et fa chair qui d'amour frétille Comme "Vue malle fous l'efirille JLuy^rend le coeur tout tramhlottant^ Et fembleyn façon de lubrique Vn marmot qui branjîe la picquç , ^ '.

Ou qui marmotte en fe grattant.

^infi cejleyiéille eshontee Sans frapper en haut ejl montée. Et fon amour ç^ mon malheur Zuy font troHuer la porte ouuerte Et enuenime:^ à nia perte Joignant fon aife a rflc^^ douleur, ^mouYquila fuit en édere, Commeynpoupart fait fagran^'tnere, C^riej rechine ^fe débat ^

Z iij .


l66 leCabinetrdcsver^

St femole k la 'Voir de la forte Vne fo rcUcre d\Aigu e morte Qui meine fon fils c^u fa bat. BUc s' approche ^ elle me touche Et f^ifant la petite bouche Dit quelque mot du temps jadis , Lors le luy dis tout plein de reio-e , le n'entends point y oftre lana-d^e Vous parle^^du temps d'^madis.

Car pour entendre fes harangues Il eufi fallu le don des langues De l'yn ^ l'autre tcftament. Ou tirer des fo (fes humides Nos grands Peyesles^ieux Druides T.our luy feruîY de truchement.

Ne fâchant au firplus que faire. Je fus forcé pour m' en défaire Sans parler l^eniraux ejfe£isy Ef^ousiureenmaconfcîence;, Que pour lors le fs pénitence De tous [es peche^que t 'ay fut s

le nefçay queldiahle de rage De laraifonm'oftal'yfage:, Et me reueilld l' appétit j, il faut que contraint de nature ^ Ou bien enyuré de luxure jçlafùurhjffepar àeïpit.

Depuis cefie vieille ridee ^drmon h ai fer ajfri^ndee


Satyriques de ce temps. i6j^

[Autour de ma couche hannit Bf^a tremoujptnt de la croup pe. Comme font les gueux a la Jouppe St les en.fd.ns au pain hemt* Mais lors que ie '^'oj cette yache Jlden V, dans mon 'y entre fe cache^ Tout le poil me dreffe d^ejfroy Mon defir efl mol comme laine j Bttoutdulono- delà fepmemej Zapai Hardi fe efl morte en m oj.


E P I G R A M M E: Parle fieurMavnard.

/^ N dit qu'y ne R cine de Crète ^^ Dont le Dédale fut Macquercatt jy^yne pajiion indtfcrette Brufla iadU pour yn Taurenu , Je le croy certes puis que Jeanne Souifire auiourihuy pour yn ^[ne.


Ulj


ïSS Le Cabinet des vers


E P I G R A M M E,

Par leficur Régnier.

Y\^^^ '^^ chemin "V» pays trauerjQint -*-^ Perrot tenait fa lannette accoUee , Ce que de loin aduifant >» pajfant le fus d^aduvsde quitter la méfiée^ 'Pourquoy fais 'tu dit la garce affolée ^ Trefue du cu^hal dit-iljaiffe moy le '^'oy quelqu'yn^ cefi le chemin du Moy ^ Mafoy Perret feu de caste desbauchcj il nefifasfai £i flujlofi comme ie \croy Pour yn piéton que fourynqui cheuamh.


A V ï R E, Sur Lizettc Se RobinJ

- Par le mefmc,

/^ffi^e a qui l'on faijhit tort 'Vint a Hobin toute eîj^loree ^:


Sâtvriqnesdeceter,îpsÇ lé?

Je te frie donne moy U mort Que tant de fois i'ay defiree^ Luy (juineU refufe en rten Tire Jon'yousmentendcTi^^hien Et du bout du Centre il U fraffc Elle 'qui Ifeut finir [es tours Tuy dinnon coeur fouffe-toufiouts De crainte qu€ ie rien réchappe: Mais Robin las de la feruir Craignant "Vwe* nouuelle plainte^ JLuy dit y hajle toy de mourir Car mon poignard n'a plus de ptinte*


A V T R E- Sur la belle Margoe.

Par le fieur dcSv^o2:nes,


D t>


'\K<^Ygo^ feignait d'ejire de fefle -*• */^ jinde tromper fon ialoux^ Et fit tant parhumblerecjuejle Qu^elle eujl des fouliers de Velours. Mais tandis <]u il l'a par la 1/iUe E lie fai6l l^enir fon Ifalet:, Qm l/ous Fempoîgne ^ lous CenfMc ^tnft juyngraindechappellet


I/O Le Cabinet des vers

T>€S iamhes [on col elle accolte , Et pendant cju'dubranJleducH Ses pieds pajjoient la calmollty Voicy reuemr [on cocu,

^lors il cria de la porte Voyant ce nouueaupajfetempSj si tu '^^touftours delà forte Tes fouUers dureront lon^ temps.


A V T R E,

Par lefieur Motin.

^Olin a beaux deniers contant Corrompit Ifne Chamhriere Qm entre celles de fan temps ^emiioit fort bien le derrière. Elle pour de fpefchcr matière Xaijfant à part tout entregent j E t remuant de la croupière JHonftroît les tours de fon corps o-ent ^lors lurant comme '^n S er o-ent Colin luydit tout en colère. Tuas le eu bien diligent. Et puis cjue ta cher^efifi chère Ménageons au moins mon argent ,


Satyriquesdececerpps. i/î


A V T R E.

Oye:^ lavande trahi fon Des jno-rats couillons ^ue te porte. Lors que leur maifire efl en prifort' Les palans dancent a la porte.


V


M*


Dl^LOCVE DE DEVX

Par le ficur duR.ié.

nonne cejl aJfe:^'youle:^'yous que ie meure

Demain ie reuiendray dés lapointe du jour. Four l'auotrfait deux coups enmoinsdedemy-^

heure C efl ajfe:^tvauaillé pour l'n homme de Cour, X). Mon amy ie '\oy bien que tu nm plus dha^ leinej Et que tu es trop lafche c^ délicat amant JaypQurtefoula^er la mokié delà peine y Et tu te rends defiapour deux coups feulement, ^.Pourl/n troifieme coup l/ous nefere:^defdite Je fuis iufqnk ce nombre expert & bien appris^


77« Le Cabinet des vers

Mtiis après ce coup Ix te defire ejlre quitte , Qni met trois fois dedans doit emporter le prix.

JD, Courage donc amy remporte la '^fiSloirey \/iu(?i l/ray cejluy-cy efi le meilleur de tous Encor If n petit coup pour auoir cefieglqtre: Vci'amr mytUotr peu faire quatre coup s^^


STANCES,

Contre vn ialoux :

Par le lîeur Mayqard,

XL eji temps que t amour iy ne belle Couronne Ve myrrhe & de laurier mes cheueux en^ uironney le tiens entre meshrxs après tant de ntejjiris La belle qui ma pris le tisns cefle beauté qui n a point de féconde. De qui les beaux cheuçux captiuent tout U

monde: Car quelle ameaffe:^forte aiamais suite Cattecaptiuité. Malgré tous les aguets d'yne trouppe impor^ tune, Vc yalets ennemis de ma bonne fortune.


Satyriqiiescîecctcmp^. lyi

Bt les cmpefchcmens d'y n frère ^ d'y ne foeur^ ïen fuis le poffeffeur. Cet ombrageux mary qui la tient enfermée, Etquila yafrefchant de bonne renommée , Sans quçdemesdefftînsil fefoît apperceu^ ^ ce fie heure ejl deceu. Sût ^ fimple quilefï^ il pénfe qu'y ne porte Dont il porte la clef , rend fa chambre afje:^

forte Pour fepouffer t amour, ^ qullnefipAibefoin D en prendre plus de foin. HeUi ! îlmonfire bien quilnapits côgnoif- fance De cefle dette nompareiUe en puiffance, Et que les tours d'airain û^euret rien d'affc^fort Pour dompter Ctfl ejfurt. Mais qui peut efïimer y ne femme m f délie Qui, yoHs baife k tous Coups, qui fon coeur yous

appelle, Çui fait mille fermens y ous çognoiffant ialoux De n^aymer rien que youâ. Qui dit que les briUans ne parent point fa tefle '^fn que la beauté quelque mignon arrefle ^. Mais pour yous cmpefcher d auoir iamais fuhiet De future yn autre obiet. Qui tout le long d^yn tour fer aU courroucée Et yous accufcra de P auoir delaijsee ,


r;4 I-C cabinet des vers

pour [etuîY a, "^n autre à qui 'yojire'^^alct ^ donné le donné le poulet. Madame a fcen fi bien par fes beaux artifices Tromper de fonfafcheux la rufes ^ lesmdLices^ Ou il l' a Croit maintenant unique en loyauté

Ve mefme qu'en beauté, il croit que toute la nuit dansfon lift elle pleure j, plaignant k tous propos fa trop longue demeure j Etles fccrets d'eftatdont le foin important L 'oblj^'e a Ifetller tant. Ce pendant ie la tiens ^ la haife ^rehodfe, Emhrajfant ce beau corps ^touche tout kl ai fe Sans que fa main s'oppofe kmonardant defjem

Les neiges de fon fein. Ses douces priuaute\font fi pleines de charmeS;^ Queie bénis monmal^ ^ condamne rnes larmes: Cartourroit- on payer au ec trop de tourment Vn tel contentement. ^ force de plaifirs fouucnt elle fepafme, ^lors par^n bai fer le luy redonne lame^ Et fais nue fon bel oeil qui fembloit endormy Se de fille à demy. Puis dés que mes dcfirsme donnent du relafche^ t admire les beauté:^ que fa robbe nous cache , Etais f nies Voyant nature na point fait ^ £ie» qui fait fi parfait. Mus tandis qu ii plaifir le beau corps ie def


couure


Voicy nojlrefafcheux qui s en renient dulouurc»


i7î Le Cabinet des vers

Bienmarry que le wur fiaroijfe dans les deux* Sans cjUîl ait dos Us yeux, "De peur d'eflre furpris foudainie me retire, le fuis fi fort prejlé^u'à peine puis te dire Beauté cjui tient ma yie & ma mort en la main:, ^dieHiufqua demain.


C H A xN S O N- ' ParleficurMotin.


QVe tayme ces petits riuao^es Scmc:^ de fleurettes fauuao-cs. Beaux yeux k l amour dejlinc:^ y le lecoznois'yous en^ene^^ ^

^ Ifoi r 'yojtre mine confufe ^ Vojïre oeil qui fon regard refufe Et y os pas y n peu dejlourne:^ Jelecognois^ous en yenez.

Vofire robbe par le derrière eJI toute pleine de pouRiere, Vos cheueux font mal atournez, le le cognois "Vous en ^ene:^,

Voflre front rouge comme brai)^ ^ux plis rompit de^oflrefrai:^, Bt y os yeux fi fort eflonne:^, le le co^nois yous en yene::^.


ïy6 Le Cabinet des vcfé'

En 'y<xmâ\'nc braue djfeurancc JPour nous ojlercejle créance Froidement l'Ousl^oUs pourmene:^ Je le co^nois '\ious en l/ene:^.

Mais nenfoyex, f^ f '^^ efineué ^ Pajpnt lay dejlaurné ma y eue De ce chemin que '^ous tene":^. Je le connais 1/ous en '^ferfe\.

L'heur près dcmoy youspt conduire i^onpres dl^n qui yous youlujlnmre^ Bt qui yous dit à yojire nci^ le le cognois yous en yene:^,

Nonieneiy p.i6 Idmeajfeç!^ dure Tour ejlre ennerny de nature:, Ny des eshats que yous prem:^^ Je le croy bien yous en yene:^ plions donc cnfemblcaux riuao-es ^ ScmeT!^ deflfurettesfauuao^es ^ Beaux yeîix à t amour dcpne:^ Je le xognois yoHs en yene:^.


EPIGRAMMEo

X^iV Efcoltergailard ^ dcrepoi

^pres dîfhey par forme d'exercice Entnt^enou tro^s autres de propos


En


Sarvriqiiesdecetemps- 177

ife nleur dijant cjul^ne icune nourricç JL auoit priédefoilrbiyfondeHant;, Phîs ri leuY dit fon difc'ôuys enfui uarif ^ ^mys treS'chers qu euJ^te:::i'^ous youlufairè^ Les deux Ont dît quils euffent pris la hajre^ Et que foudain eujjent quitté le lieu: Mats le dernier lura qu'il ieufl "-tué Lors lEfcolier, cejibien dit 'yertubtet^ E lie le fu t ou le di able me tu e.


A V T R E;

\T Ngdayidflt (^ refit

^ ^ ^ ne Dame en s eb Citant ^ Et puis après la fatisjit D'ynbel efcu d'or tout contant;^ jViafoy te nen auray point tunt Dît la fillette c eji beaucoup ^ Serre:^ cela :, dit-il^k coupj Lors ce ditlapUe au corps oent, Fai ctes-le cyicor '\n couù Pour lefurplus de yojlre aro-ent.


M


17s LeCabitteEdesvers


aymer par tout» Par le fîeur du Loyer,

/^ Velque moyen qu'on eïj^reuue' ^^^Pour fon amour ejlancber

le ne 1/oy point que Ion y treuuç

Choje qui dotue fafcher^

si la paillarde on court ifèy

Tins elle efi duitte & apprifi

Tour donner contentement j

plus pleine d"yne allegrejfe

EUebranjle mieux la fejfe.

Et les reins agillement. Si l'amour d ')>ne pucelle

Vient la poiSirinefaifirj

Quand on peut grimper fur elle^

N efi -ce pas "^in grand plaifir ?

L'homme n efl-ilpas'^ de marbre

T)e fer ^ ducoeurd'l^n arbre ^

Qui Voyant la fille ainfi

Se fléchît à fa friere^

Ne rauit fa fleur première

Sans des loix auotrfoucy.


Satyriquesde ce temps, 175^

Quand aux. files M bas aagç , N^eJi'Cefas yn paJfe-tempSj, Lors quonfreni leurfucclage Vn petit deuant le temps ? On ayme plus "^ne rofe Çui n'ejiqîi'à demy dedoje ^ Qur^ne qui eïj^anouyt ^ L 'y ne efi longuement Vermeille / Et l'autre quand on la cueille Se feiche ^ sefuanomt ,

N'eft'Ce pas chofe très-belle Et yn defirfans ennuy ^ Quand on peut a fa cordelle Tirer la femme dautruy ? On bafiit fous couuerture ., Et autrement on n a cure Si elle en^roJ?it ou non: Car^ aduienne quelle ajo-endre , Ceflau mary de s'attendre ^ porter tout fous fon nom, Quefi quelque^eufue freiche Nous a naure:^ à fon tour ^ T a-il rien qui empejche Qu^on ne luy face l'amour. Ou ft elle aime le cî?ano-e ^lors J on amant la ran^e ^ifement à fon defir. Et tant pk^ elle efi friande 'D^yne nomnlk ^landç

4/ ^


fSo Le Cabinet des vers

plus il y a de plat fr ;

M dis efi'Ce chofe indécents Quand ensahdijjantflusbas ^nec [a propre feruante On peut prendre fes esbdt s. Le fils de Pelée braue JS/'aima-ilpas [on efcUue ? Et le Talamonien L'honneur des Princes de Grèce ^ JDeJa feruante Teomejje Ne fut 'il pris au lien.

Quant à moyiene l^oysorej Que ce foit^n deshonneur JL> aymer la feruante encore Dont 'y n autre efilç Sei^neur^ La Loy de Claude Seuere par y ne autre loy contraire EJi abolie auiourd^huy ^ Et peut-on bien a fon aife Eftemdre fa l/iue braife Sur la feruante dautruy,

Cegrand Cynique efloit doncques Mauffadejgnare ç^ maudit :, Qui enuers les femmes onccjues Ne trouua aucun crédit. Qui d'^ne^oye effrontés Ceiebroitfun Hymenee , Etfeulfaifoit efcrimer Samain encontre fa hoKt:^


Satyriques de ce temps. i8i

Et Voyant le feu^ de conte Qu'elles fat [oient de laim^^*


STANCES,

Par le ficiir Motin.^

t N fin il faut que ie defcouure y •*^Ce que ie cache dans mon coeur ^ le fuis trop fouuent dans le Louure Pour n apprendre d'eflremocqueur^ legaigne le coeur des plus belles ^uec des fermens infdelles Et des yeux qui feignent les douxj Par après ie me mocque d'elles ^ Comme ie me mocque de yous.

C eflen yaïn que-ce bel oeil pleur ç En me priant d'eflre di/crct^ Deuffe-ie mourir tout k l'heure ï enjeux publier le fecret^ Et dire j celle qui caiolle Toute la Cour à tour de roUe ^ Et qui les plus galands de faut flfi rude aux autres de parole. Mais à moy fort douce deffe^l.

M iif


L^z Le Cabinet des vers


SONNET,

QT feul a feul fe haifant follement y ^ S'entre^mejlant les langues dans la bouche^ Prendre le V. ^ fans ejlre farouche Jloide en [on cAe couler genùmenu

Et fuis après ferrant accortement Tlanc dejfî46 flanc redoubler L'efcarmouchef^^ Mouuoit du cul ^ tant que defjm la couchç Onfoit faifi £yn doux Ymiffement,

Si faire ainfi n 'ejl pas ce qu'on appelle T—tre k Par 14 ie le quitte contffUej Et pourcerrainiene luyay rien f ai cl:

Mais iuge^en ^fi fous moy abhatuë Dedans fon Ctay mïsmon V, refait-^ Dites pouy l^ray ne l'ay-^ie pas -^tue*


Satyriques de ce temps. J83


P'VN COVnTIS^N V^RL^JSir à l>ne Dame fubliqtie.

Par lefieur Morin*

'C T bien on dit que ie l^ous — ^^ "^^ EJi. ce four me faire la mine ? ^afoy "^fous nèfles merejîne De l/ous arrejler à des fous.

Cefoyn de grandes nouueaute^ Qi^'yn majle foute en femelle;, Efl-C€ pas clwfe naturelle^ Veulent Als que y ou s me — -f/^;^? Ou cefl bien fai£l debefongner,^ Et de remplir le monde '\uide Ou naturemauuaife guide ^ failli de nous lenfeio-ner.

Les Dieux Apres nous auoirfai^ Z es outils de la . - trie^ Seroient dignes de mocquerle S'ils nous ennieffendoîent ieffeEt".

Vous neporte:^ pit^ furie front Ze^œu d'ynyoilefolitairej Four n'eflre futet à ne faire

uece que les Veflalles font.

M iiij


1S4 î-e CabincE des vers

\AuJii nejles-'yous d '^n Taureau. Z Semant tmpidtque ^ hyutalley Four qui lîngenieux Dédale Ft X)fJ7cede MacquereaU,

Ji faut que i c'y ous donne ^d^'^^y Que y OH s ^ moy ne faifins chofe. Que toute femme à portedofi Ne faee auccces amis.


^MOVRS nVSTIQJ^ES de Perrot 0* lanneton,

Tarie ficur Gauchetr.

XyEYYpt ^ lannetcn eftotent fix à l'omhrdo-e - jy^n chefnç bien muny de gland ^ de

fuciUage^ Tandis que ça ^ la leur hefiail grccelet Tondait des. frs\ riant h regrain nouuellet. Quand à Perrot agite d'amour eu fe fecoujje s haifoït de lanneton les belles leures douces, Luydifant lanneton j, mon coeur , mon amitié^ Ne ^euxtjii point auoir de moy quelque fitié ^ le meurs pour aimer trop ta facegracieufe , Tentes fois de mon mal tu nés point foucieufe : Penfs-tu qu >» bai/êr puiffe enrien foulager Cejle amour eu fe ardeur qui me fait enrao^er ;


Satyriquesdccetcmps. ig^

^u contraire mon tout ^ car la douleur extrême De ta bouche emmufquee augmente dans moy'^

fnefme Mon defir amoureux^ (^ plus af^re le rend;, Que 'de tes doux haifers le Nectarejl friand. Ou ne me balfe plus oupermets cjuetetouche ^uj?i facilement autre part q'uk ta bouche 3, Tu fçais quelle autre part te defire toucher. Je ne teri dairnerois dauantage prefcher.

Mais regarde comment cefle pafje-foUfire De mille deux regards fon amant idolafire^ Voye:^ comme or de laile ^ ore de fes yeux ^ eIU excite h amour fon amy gracieux, X^uj pour la contenter, a petits branjles d aille Se calle en ">» infiant mille fois deffws elle , Voy comme à l'ombre frai s de ce rcnceux hallier Vnede tes brebis mignarde mon bélier, St comme en cent façons pleine de mi^nardife Dedans fon efiomach le feu d'amour attife Voy au plus bm airs les cornus papillons Branlant deçà delà leurs beaux ifuantiUons, Se requérir d'amour ,^oy me fme ces fleurettes Ces arbres, ces fore f:s font pleine d'amourettes Tout sefchauffe d'amour, tout en eft ailumé. Et bref rien ne fe ^'C/f qui ne fait animé.

Ma belle leanneton ne me fois point farouche^ Fermet que fur ce pré doucement le te touche Tes baifers m'ont fi fort allume de l' amour, Qu^tl me faudra mourir fi ie p^.fje ce lour.


ÎSé LejCabinetdes vers

Ce tour non feulement .y 7nais cejle heure coh*

lante si couche fur ton fein'inon ardeur ie nallente: le naynerf deffusmoy^ny lieine ny tendron. Que ton oeil n ait remply du feu de Cupidon : Je fûts l^n Mongibel y '^fn Ve^^ue ^ ^n Lipare^ Qm hrujle inceffamment par ta beauté ji rare. Mes pleurs ne peuuent rien contre mon feu fi

plus te pleure dejfî46 , & plws fe rend àBif Semblable k celuy-la qui flambe en la fournaife, D'yn nerueux Marefchal, qui d'autant moins

appaife Sa violente ardeur qu'on luy iette ie leau, Emblent à fon contraire "V» poumir tout

nouueaUj Mien ne peut amortir cefie amoureufe flame y Qui hrujle inceffamment \ ç^ mon xoeur &>

mon amey Qup^ndoux recoUemeut qu'art plaifir mutuel^ Trins réciproquement en [ amoureux duel. Dont ma Nymphe aux yeux donx^fi tu *ts queUl

queenuie. D'allonger a Perrot les trames de la [yie,' Venons à ce duel feins tarder plmlon^ temps: Les duels amoureux ne font quepafjetemps, I, Perrot iet aimé tant que fi la Parque dure Te tuoîtpour le mal qu'en m aimant tu endure, ïemourrois à l'tnjlantpour te future là b^s:.


Satyriquescîecetemps.' Uy

Car de yiurefans toy lanneton ne f eut pas ^ L'amour ^ la pitié me forcent {ie te plaire Mais la loy de l'honneur me défend le contraire ^ Tuiisdeux champions qui combattent pour toy j;. Et len'ay quel honneur qm combatte pour moy VourrAy u refifler neflantfauorifee Que de la loy d'honneur qui efi t^nt mej^rifee D' entreprendre feulette un combat contre deux. Se fer oit')/ n danger pour moy trop ha':^rdeux i Mais changeons de propos ;, 0*mapprens ie te

prie Cet amoureux duelfaus nulle pippcrie : Car de tromper celuy qiKnefono-ek nul mal j C'efi eflre plusmefchantqu'^'nfauuageammatf Ha ! mon Dieu^ que fais -tu ? quoy Ferrot tu ma

troufje JP .lanneton mon amour de ce ne te courrouce, I. Ofie ta main de Lt ,^ i^^ me laiffe en repos, Kl'amais^nbraue chienn abandonne fon os, I. Efh ce lÀ le duel que tu me '^/eux apprendre, r. Ouy ce l'efl lanneton 3 ^ pcnfek te dejfen*

drey I. le nefçaurois m' aider efiantainÇi fous toy ^ ^.J^u es delà façon bien plus forte que m oy ,, On dît communément que de femme couchée ^^ Ou entre les linceux ou defpjus laionchee^ Et que d"\n tronc de bois efleué tout debout y Vn n'en peut iammsl^'oirnylafinny le bout,


i8S Le Cabinet des vers

/. Que fentay-je ^ o bon Dieu j hé l Perr&t te m t

pafme P. le m'en y ois en trois coup te redonner y ne

ame /. Hdl quelle dme ^Perrot irhanimes tuainfi* P. si te t dy fait du malj tet'enre qui ers mery» LTunem'as parfait mal, ie mepUinsde tarufes P. Tout offensé en amour facilement s' excufe , I, Sii'aydonc ojfencé en t aimant^ cejl tout yn P.Ouy dea^on ne t'en peut donner reproche an

cUn, J. S'ilefiainft Perrot recommence lafejle , P, le le y eux Janneton,* J. Mais mon Perrot arrefle^ ïentens ie nefçay quoy derrière ces huiffons y P. Hél Dieu ne yois-tupas que ce font deux

Pinçons. Qui forcené:^ d amour fuiuent par ces ramées pyn yol entrerompu leurs Dames emplumees, J. Hé Ibon Dieu ie me meurs y P. HcL te meurs aufi /. Qu'on mourroit doucement fî on mourrait

atnfi. De tçUe mort iamais ie ne ferots fouUee. P^Ieteyeuxdonc encor tremper y ne efculee: J, Couratre mon Perrot. p. Courao-e lanneton.

I. Tient pour te mettre en o-oufi bai fe mon teton. P. ^l homme d'appétit il ne faut point defaulce.


Satyriques de ce temps.' 189 /. Le généreux cheual ne dénient iamais rojfe. P. Penfe-tu qu'en ce len mes membres foient

lajfe^. /. Fais le donc mfquk tant que le te die ajfe:^ JP, Comment le dirns - tu quand tu perds la parole Lorsque dans taynoitté mamoitiéie recolle^ Fins tofi legay printemps fe fouleroit de fleurs Z'hjuer de [es frimât s ^ lefiéde [es chaleurs Qu^yne femme d'amour : lajcnet on ta tçprie^ ^ quelque temps d'icy remettons la partie^ ^infi ces deux amans fe leuerent de Li , E t chacun d eux aux lo^is s V» alla . .


STANCES S^TYRIQVSS furie cul dl/ne Countjanne ,

Au fieur Régnier,

A ' Q^pl^f^^f^ <^^^^ noflre France

  • ^Pour auoirmis maints culs en dance,

Pou)roit ce mien culeftre offert Qujk Régnier que l expérience ^cquife par pointe de lance jRend très -capable 0^ très-expert,

Régnier qui guide par nature, r^trlan & par la nourriture


I90 Le Cabinet des ver^

Ses ans enpUifirs dcoule:^, Bt qmfmuant [on aàuanture ^ ^ de f lus de culs fait monture Qjiilncfi de cheuaux de Yele7(j.

^Jjeîtré dejfou s fa franchi fe Je fuis content de lafcheyprife^ Et lexpofev k diuers gous S' il en apprenne l cntref ri fe y llluy faut haujjer fa chemifè , Et le laijjer fleurer à tous,

chante qui youdra de fa Vame^ \Attajnt d^ne ordinaire flamme Le poil:, ioeilj la bouche^ ou lefein^ T as yn d'eux le coeur ne m' entame ^ Ccftfon cul qui me charme lame^ Et me met la plume a la main,

Cefouple ^ courageux derrière D^ne mduftrieufe manière SubiHo-ue les plus hraues V, lé le loue ^ ne me puis taire: Car tuy ayant l'eu fi bien faire le le dois mettre en mes efcnts.

D'y ne ru fe toute nouutUej, il attire dau s fa cdr délie Touficurs quelque defir nouueau ^ Et d'yn branjlement qui excelle Il fait plusdyn bout de chandelle ^ Quf\n autre auccfon flambeau.

Lors que cefte amour eu fe enu'ie^ Q^ncjut ùncques afjouuie


Satyriqucsdecetémps.^ i$i

Zuy fait produire quelqu» effort Elleeflde tant de tours fmuie ^ Qu'aux V. morts ildonne la yjei Et aux yifs il donne lamort,

le nay que ce eu en la tejle, Cefi à ce eu que ie fats fefie ^ Et cefieefeul euquimeplaift. Mon ne:^ à beau faire thonnefte. Je luy f réfère la hrayette , Et fut^il plus propre qtiîlnejl»

Cefie partie fi aimable \Aicnefcay quoyd' agréable. Qui par tout le corps nous efmeut. Son abortefldoux ^ trmttahle Et plus que tout fi charitable Qu> il s abandonne cl qui le l'eut ^

Ce eu d'entre les culs le prime j Et de qui i embonpoint anime Rend les plus la fch es 'yigoureuXj, Lors qui pour entrer en ejlimc ^injiquynmaiflred'efcrime il rue des coups malheureux,

LafueiUepar les "yentspott^ée, 2Çy par eux la mer courroucée^ N'ont le mouuementjifubit, Nyy oire me/me la penfee De diuersobiets trauerfee )Quececulefiant furynlicts

Trop fixe efl l'negiromtç


i^i Le Cabinet des vers

Trop lente efiyneproiiette^

Et trof fiable rfi- le l^i fardent

^u fris y lachoj :plusflouettey

Za plus prompte 0* la plus adroitte,

E-fi comme yn rocher près du yent,

. Cecun eufi oncques de relafchc,

Dont ialleure tamais ne fajche ,

Tant lia de dmerfite':^,

Efi le plus do 6le que lefçache

De ceux qui pajjeç^par tortache

Vont lire aux Vniuerfiteç^.

Ce maifire en a co^noiffar,cç De ce fie nomhreufe cadence Qii i s efiudie en plain hordeau , jl en pratique lafcience^ Etcefie fienne fuffifance i<Ious confie du fan^ ç^ de l'eau. Beau eu riche de nos de (h ouille s ^ Beau eu la cal^^mité des —Uts Beau eu feul ornement du corpf^ Puis qu'à nos deîfens tu te mouilles De peur qu 'oififtu ne tefi)iiilles^ Continue ces deux ejforts. "^ Si iamais quelque honneur efir ange Permets qu autre part leme range Cu que ie nomme par honneur ^ Je yeux que pour punir ce change Vne yerolle ^ous en y ange y Et les culs nemefajjent feuVi


Ocu


Saty riques de ce temps. ip^

^ bcu> dont [agrace accomplie

pour toufiours ma mémoire lies

le m'aduoue 'yofire l/airKU, ^,

Mon l/onloir aul/ofire fe fUe^

B-t fi tamais ie 1>0HS oublie

ilu autres eu me tourne le eu. Cu plus rond que neft '^nehoule^

Cu plus blanc que n eft l oeuf d'I/ne pouUel

Cuplus léger que les defirs ^

Cu qui toufiours frétille ^rouUe^

Cu qui lajje plus qu'il nefoulle^ le ï/ous dedie mesplaiftrs.

Vne ame U haut dejlinee ^ N'aqulmeioje imaginée y ^upris d^ejlre en ce cabinet , OÙ toute en douceur confnee La mienne mainte après, dmee Fait de ce cu le n^oulinet,

Txjute fageffe au loin bannie ^ Mon coeur trahyporté de manie Seflaifltant k l'entretenir , 8^il préfère a Toute harmonie Chafque fois que ie le manie La l/Oîx qu ^ilm peut retenir.

C*efil'ne y ol$pté d'entendre Le fon que mata luy fait rendre ^uecques maints petits fouflett. Lors quefafchéie tant attandre Ce nerf qainefe y eut ejiendrc

N


î^4 ^^ Cabinet des vers

Mes appétits font prouoquex,' il me rauit qmnt te L'empoignei Etquepourhafier la hefongne Jeladuertis detondeuotr: Car il fait ^ne telle trongnej Qu^ il fait dés qneie m en efloigne Quel y retourne pour lal'oir.

(Lrrùs ad feul tefmoin de mon aife Sur qui mainte fur enr tappaife, Pardonne^^ à ma paf^ion ^ Si quelquefois plus chaut que braije : Durant les heures que te taife le picque fans difcretton.

Vous efies la pierre angulaire. Et la ha:KJ fondamentaire., Ouïaymesplaiftrsiefigne:^, si bon au refte^ 'yolontdtve, Q^auant que reculer arrière \ Vous tomberie^deffmle ne-;^

Sans ~yous il n'efi point de ddkes > Sansl'ous f de tous exercices\ Sans l^ous adieu toutes douceuts^ Ormïs'yomtomcusmefontn(Uices Et fcauent iuo-er les blandices Comme'yn aueugle des coulewrs.

Souuentpour entrer en efco Ut, Confirmant l'aCie ^ la paroie, Etchaffant les foins importms ,'i 4AUCC matnîc pofiure folle y Mon cifdîjjtés ce eu fe colles


Satyriqûesdecetemps.' Î9S.

Et ïetrauaille à frais communs.

Quinefçay quelle efi [on adrej^c. Lorsque penîblciele frejfc Et le manie k toute mains ^ Ignore outre mainte careffe \ \ \

Ce que tient amour ^ teunejje Infm dans de rohufie rains, 2 ■: . ' ;

// n ^efl point d' agréable foixe^ x. : . Jl

attraits 3 pojlures ^gejies ^ extorce] Dont yous n'efuei m e:^ l'appétit ;, ^uec ce fie lafciue amorce. Vous tirerie:^ius d '^'he efcorct. Et non pus feulement d^-n V.

Sçauant en^L Miikbemàtique ^ Or en ligne droitte/Qre oblique Vous faites tant d' angles dmers . Que yofirethamp ({cadfmiqut\ Se laffant de ce fie pratique , En tombe fouuent a l'enuers» ; ^^O

lin y a matelas ny plume.j Qui nenmaudiffe la coufiumç Et n'en gemiffe auec raifon^ Sir mefne defir you s allume j ^yant marteau deffous ienclufnç llfautefiayerla maifon,

^fn qfie chacun '^ouscontemplej Et yous dedie a mon exemple ^infi qu'à nos Cefars nouueaux ? ^H hordeau fera yofire temple

N ij


j^ô le Cabinet des vers

£t yojire autel ynliêi bien ample Ou nos V, feront les flambeaux» Je yeux bien que chacun entende ^ Queie feray le guide bande Bnce lieu peur l'amour de 'youSy Ne youlant qu autre me commande^ Deuot te yous yeux faire offrande La torche au point a deux genoux.


E P I G R A M M E,

QVand d'y ne colère tfcauffee Les dames tuèrent Orphée; Elles auoient quelques raifons y Quoy ( difoïent -elles fi les flammes ) Sodomites brujloient les âmes ^ On ne le fera qu'aux garçons j Et que feront les pauures femmes f


SATYRE.

Parle fieur de Sygognes.

TiOurceau le plus cherd Efpicure ^

    • • Qui contre les loix de nature


Satyriques de ce temps ï^7

TourneT^yos pages k l'enuers ^ Et qui fris eux chaînes des 'y ices Vous flonge::^dedans leurs déliées^ ïay du Lymhe çntendu 'yos '^ers.

Vous dites que i'ayfaît la poulie Et des Dames fendu la foule De mon maiftre le mejfager. Mais yoflre courage de lierre Vous rend y ne poulie en la guerre^ Et yn Heure dans le danger^ si tayfaitd'ameurle mejfage^ Je naypoinfyiolél'yfage Ny la coujiume de la Couy^ Mais yous alle^jquhtant Us Véimef^ Et brujlant d^ exécrables fiâmes ^ux hommes yous faites l' amour j

Quitte:i^yoflre innutile eTpee ^ Qui nefutoncques au fang trempée Dont le nom yous fait tant de peur ^ Suiue:^ le defiin de yoflre ame, Prene:^ la robe d'y ne femme Puis que yousenaue:^ le coeur ^

Valet aux gages de la pance^ Vous ramené:^ Sodome en France ^ Qui en doute yous fait grand tort. Vous tremble:^au feul bruit des armes Mourant de frayeur aux alarmes. Et yous braue:^ yn homme mort»

Du Lymbe toute Cafjemblee,


i^s LeCabinet des ver^

De y os luhricite:^ troublée ^ Vous prie de Ifous conuertiry sinon Dieu qui hrujla Gomorre Vous enferafentir encore Xe/uplice &* le repentir.

Dauphin des Cîte::^;;^ abifmee TdY l'ire de Dieu enflamees ^ux yieux Jlecles de iaaged'or^ Venex^aux maifons criminelles De t enfer régner dejjus elles Vous ^ nojire he^u Mellïjior,


E P I G R A M M E.


fEan ce froteurinuaincu ,

^u foirdansyne tauerne Trottoit Lt:^ à la moderne Cejl à dire par le eu y Elle qui ^eut que ton ienfik Selon fa necepité ^ Difoit d'yn coeur irrite Qu^n clyfiere eftinnutik u^quicrsHedcfanté.


Satyriques de ce tempsi 19^


A V T R E.

L*^utYe iour ce l/'ilain ' de C^fcon Emhrajioit l^nechamhrierrcj Et lafourbijpint par derrière Ne mettott f£U dans fon C. Za orarce dont lagrace accorte Tuyoït de femhlables apfM Zuydîfoitce n'eftp^ ma porte Monfieur te loge l^npeu plus b(is.


E P I G R A M M E.

Par lefieur Régnier.

^E CYoyciue'yous duex^faiêl yoeu ^ V' aimer ^ parent ^ parente^ Mais puis que 1/ous aime:^ la tante f^j^argneç^ atç moins le nepneu,

iN7 iiij


^o Le cabinet des vers

A V T R E,

P ar le fieurMaynard»


I


RU dans les eaux de fes yeux Submerge fes lis ^ fes rofes^ Et dit beaucoup d'ejlranges chofes Contre liniujiice des Cieux, l^e penfè:^ piU {ju elle fè plaigne j jy auoir perdu fa belle enfei^ne^ Son carquan ^ fes bracelets, Kfon non la caufe de fa peine , Cefi la mort d'yn de ces Galets ]Qui — toitfix coups dyne haleine ?


SONNET.

CONTRE VHÎ.LIS. Par le fîeur M aynard.

Epouuotr infinypav qui tout cegounerne, •^Jamais ne fera-il le but de ]tes amours ? Miferable^hilisl/eux-tu l/iuretoufiours j ,


Sacyriquesdcce temps. lot

Vn ped dans le bordel:, l'autre dans la tauerne^

Va dans la tr.ijie horreur d"\'ne f ombre caucrns Des ^nges bien-heureux implorer le Recours y Et met s entone^nt defi deuots dtfcours y Qu'ils puijfent arracher des griffes de t^uerne.

CaJJe de ton miroir linfidelle chriflaly De tes biens mal acquis enrichis l hoïpitalj Et que toufiours ton ame ait quelque finderefe.

Voila four inuiter les fureurs de ton Dieu \A te donner le Ciely 0*te marquer^nliea ^u dejfîi< du fUcet de la mère Therefe.


SONNET.

Velle ejlrano-e rio-ueur fe loge^Jianf ton amê .De chercher les combats amans audacieux y Et de yoir ta Maifirejfe arrouferfes be^ix yeu^\. Qui te difant adieu fifr ta bouche fe fafme.

Jamais tamats pariure yne amoureufeflammç ^'efchauffa tant foit peu ton coeuraynbitieuXy Ton coeur de diamant y puis que tu aime mieux Efire ferré de fer que des bnî6 d yne Dame,

^u moins affeure Li de ton proche retouvy Et remens pratiquer les alarmes d'amour Oi^ ton. n'a point de mal fi l'on Jt'a\ point^ J<r gloire. • ,


202 Le Cabinet des vers

Guerre gentille ç^ douce o^ l'on 'y oit k tpHS coups ^ue celuy qui a mis laduer faire deffous Ne laijfe fus pourtant de perdre la 'yi£ioire*


STANCES,

Vat le fieur Motin.

'n Etire toy perfide amant

-^^Je t'en donne y n pouuoir bien ample.

Fais le defdaigneux librement

Tu ne le fais qua mon exemple.

Sots de flame ou de çlace ejhrits , Tlein de franchi fe ou d'artifice le meTj^rife autant ton me^fris^ Çue ie defdaigne ton ferme e.

Si ma ieune crédulité En t aimant te la fait paroifire y JFais gloire de lauoir eflé , Tu n enfers iamats de lejlre.

Les faueurs qui 'tiennent de moy Hue retirer ie nedefire^ \Autrefois tefmoin de ma foy y Te foient les marques de mon ire* Neme'yient point fuiuredesyeu^


Sâtyriquesdecetemps. 203

Quant de mon logis ie m'abfente : Pûurquoy fais-tti le curieux Vyne ferfonne indifférente!

Pourquoy 'yiem^tu cent fols le louf Deuantmon hmsenmafrefence Ce que tu f ai fois far amour:, Tu h fais par accoutum.ance

Outule fais par Inanité '\/4fin qu'Ion enuieuxm'efclaire^ Pu par ton importunité Tu prens plaifir à me deîflaire.

La haine k tesme'sfris ofiant Donne la mefme pattençey Ton amour ne moblio-e tant Comme fera ton ouhliance.

Croy que iefuis au rang des mors Et défia pour rendre me lugC;, Jldoy iete tiendray pour ^n cor pi ^ui mourut du temps du déluge.


E P I G R A M M E.

^ Par le fleur Motin.

T^ E formais ny fage ny fottc ^^ N^ auront en mon ame départ , L'^ne leue trop tojl fa cotte. Et l'autre la Uue trop tard.


io4 le Cabinet des ver^

G ^ V S S B Jl 1 E.

far le fleur de Sygognes,

Ç\ N m'a dit qu'y ne Yohine

Concubine ^ lefprit reconfort Cj Croyant comme elle 'conte

^mahonte

jQue lay ejlé bien frotté:

Mats las quelle nefe ne

le laprie

De tous mes petits difcors

Par f es amis elle me/me

Seiche ç^ blefme S^ejt bien fait frotter le corpf^ Cefleflufle reuejluë Sefuertué ^uecques ces yeux charmans Qui font pleins d'amertume

En efcume attirer quelques amans s/^ujittofique ces cautères ^uxmyflercs Pes amoureux font produits ^


Satyriques de ce temp^? .10

upion qui fe débite

Prendfafuitte

>ar [es malheureux conduits, ^luy'yoir tant douuertures

^ux iaintures rn homme efi hienempefchc ^uidefa nature abhorre

JDe Gomorre le 4ete fiable péché. Bile a toufiours cjuelquc graine

De migraine 2uelle garde a fes amis ^t fa nature efi fi bonne

Qifelle en donne Plmquon n^i en efi promis Voila les fruit s de la quefie D'y ne befie Prifipartantde teneurs. Ses enfans deuant Faute

pleine de >/V Nefioient de fia plus mineurs. Vn tour '^'ne 'yicillee Fce Mal coiffée Zuy dit Voyant leportraiftr De cefie fafcheufe taupe ,

Cefiegaupe ?AourradeJJous ^n retraicv. Quelque fot qui la Court jfç Parfeintife


io§ Le Cabinet des vers

Mofi dduîs Yetetteray Mats le trouve en md Grmoirc Que Id foire

Jamais ne La cjuitteraô

De [es cuijjes de grenouille Quelle mouille \4ueC t honneur de ces trous ^^ Vne fanglanîe frejfure

Sdns hlejjure

Zuy prend dejjous les genoux»

Laijfons cejlé notre etique

iAu^tenùque Tarmy les chiens (^ les chats; Taire couler à Bauteres

Des riuieres Defueurs ^ de crachats. Quand à mojie lagourmande Et luy demande Tour mon dernier entretien Que ie fûts fur ma parole

Sans Iferolle Bt que ieme porte bien.


Satyriques de ce temps. 2^7

CONTRE VNE D^ME S^ L LE

S A r r T. E.

Parle fieurde Sygognc5.

1 entais fins te ne m y engage, ■*• Quant t'en deurois creuer de rao-c Parles appétits prouoqué^ Ou pourrir comme les cttrouiltes Za femence dedans les ---lies Far trop de — trefujfoqué, Qu^on me chajlre qu'on me chapponnt Non mon amy qu'on m^ef--. lionne •Ainji qu'yn homme de néant ^ Hi^on me coupe les triquehilles Si jamais ie trempe mes quille f En lieufifalle ^ fi puant,

Cenefioitque houe amajjee ï>ejjws fa cuijfe herijfee, Comme en ces fleuues dejuoye^ O u l'efcume en cent lieux bouillonne. Et du -^'trequi lenuironne Cent mille amours ejloient noyc:^.


zqS Le Cabinet des vers

Quelques-^ns fe fduuant à peine En nao-ta'/pt perdaient toute haleine :> Se deïhetYant comme 'Vw oyjeatc Trts k la o-lu dans l/n boccage , Cu comme ^netrouppe'^folage Depapillons tombe:^en l'eau.

Seulement la trouppe indifcrette De morpions f ai fant retraitte^ Ce boiieux déluge ejloignant, ^noient efqutgué la ^enue, "Et fur y ne motte l^eluè S' allaient [ 'y n l'autre befongnant^

Les rides defapeniliere : Leur feruoient comme de barrière Ou ils s'allaient entrechoquant Venues qui "y oit cejle canaille , Tirant [on fils de la bataille , S' enfuit au Ciel en ce mocquant.

^u h(i6 du Centre large ^ courbe ^ On Payait branler parla bourbe Quelques poils rarement plante;^ Comme longs dans ^n marefcage^ Qui ifl oient d'^n Venteux orage De pets fans relafches efuente:^ ,

L es ai fies de /* • tre relantes. Exaltaient des^apeurs puantes J Vejles de fens enuenime:^ Pleut au Ciel que contre nature l-ohY euitcrccfhe auanture.


Satyriques de cç temps^^ iôa

teujfe efiéjans V, ç^ fans ne:^ F — tre te creueq uani t'y penfe Je perds le coeur ^ la pmffance De corps ^ (ïâme tout perclus, N on mon amy qu'on, mechapponne Qu^on me chafire ie le pardonne . Stiamais i'yretouxnepli46.


E P I G R A M M E. i?âr le fîeur Regnierr

Cî des maux qui')/ ou s font laguerr$

  • ^ Vous youle:^ guarir de j'armais »

il faut aller en ^no^leterre Ou Les loups ne 'tiennent lamats^


SONNET.

Par le fleur deSygognesJ

  • ^To/?r£' amy fi frais ^ beau

fi^f Venu4 en efloit bleffee, \A couleur plus ejfacee


iTo le Cabinet des vers

Qtiynmort de trois tours au tombeau,

C eji l'eus Damoîfelle ifaheau Çui lef^oute^^de telle forte ^ Huant fous luy '^ous failles la morte j> Qu'il n'a que les os ^ la peau.

Quant de trop d'aifi il ^ous rauit Vou/s luy tir€:^l'amedu V. Et de Ifoflre main f admette

Vous le drejfe:^ l'eus le prejfe:^ ,' Et croy mafoyque yous penfe:^ Que mon V. foit^ne ef^inette.


O D E*

Par le fieur Régnier.

\^*^f^y i^f^^ hiende lafejle

Quand te jîs che:^ "Vous ce repM. le trouuay la. poudre a la tefle Et le poiurel'n bien plm biU,

Vous memonjlre^^ l>n Dieu propice Tortantl'narc (^"yn brandon^ .Appelle:^')/ ous la chaude-pifje Vne fteche de Cupidon,

Mon cas qui fe leue ^ quife hauffc Brauant d'^ne ejlran^e façon ^ Belle l/om fournifles de fiuce Lors q^ç ic fournis le poijfon.


SaEyriqiies de ce tèmps^ ïU

Z(t6 ! fi ce membre eufi [arrogance Ve fouiller trop les lieux jacre:^^ Qu^on luy pardonne fin ojfence^ Car îl fleure ^Jfe\,fis feche:^ •


LA C. Pô

Par le mefme.

T Nfame hajlardde Cythers ,

Fils ingrat dyne ingratte mère i ^uorton :,traijlre &* dejguisé ^ Si ie Vayferuy dés l enfance;, De quelque ingrate recompenfi ^S'tù mon feruice abusé? Mon OIS fer de mainte conquefle En Ej^agnol portoit fa tefie^ Triomphant fiperbe ^ Vainqueur ^ Que nul effort neuflfceurabbattre. Maintenant lafche ^ fans combattre Fait la cane &*naplt^decoeur.

T>e tes autels l/ne prefireffc La reduitte en telle dejlrejfe Le Voyant au coq obfliné Cubent ouréd'onguani 0* de linge ^ llm'efiaduis devoir ^nfinge Comme y n enfant embeguiné j .

O ff


2ïi Le cabinet des vers

Sa façon robufie & raillarde l^rend l'oreille ^ nejl pas gaillarde. Son teint Vermeil n 'a f oint d'efclat , De pleurs il/e noyé la face , Et fait aujii laide grimace Qî^yn boudin cr eue dans l/n plat ^uf?ipenaut qu^n chatquonchafire^ il demeure dansfon emplaftrê , Comme en fa cocque'yn limaçon. En fin d'arroufer il effaye En corde comme yne lamproye il obeyt au canneçon,

Vne faliue mordicante De fa narine dijhlante Z 'ylcerefi fort par dedans , Que crachant l'humeur qui lepicque , il baue comme ynpulmonique , Qm tient la mort entre f es dents»

Mk ! que cefte humeur languijiante Vu temps iadis efi différente^ Quand braue^ courageux & chaut j Tout paffoit au fil de la rage, Nejlant fi ieune pucelage Qu.ll n enfiilafl de prime affaut,

Apollon dés mon aage tendre Pouffé d'y n courage d'apprendre auprès du ruifeauParnafin, Si le t'inuoquay pour Poetc, Ore en ma douleur fccrcttc


Satyriquesdecc temps. ai}

le fintioque pour médecin. Seuere Roy des dejlinees Jliefure des Gifles années ^ Cœur du monde y oeil du firmaments ^ Toy qui prefides a la '^ie, Gueri s mon ca6 tetejupplte y Et-U conduis k fau uement.

Pour recompenfe dans yn Temple Seruant de mémorable exemple ^ux — teurs qui Ifiendront après ^, l'ztpprendray la mefme figure De mon cas malade en peinture Ombrage d'ache (^ de cyprès.


S O N N E To

Tr\E ceV. que tu^olx apprens ambitieux ^ ^^ Comme on traitte les V, fur la croupe iu-

mellcj Ce V. qu'ores tuyoisquiy a traînant de l'aille^ Eft exemple parfait des V. audacieux:

Grimpant fur Helion.'Vn Dieu malicieux Zuy arracha le ne:^^;^ creua la prunelle, ^ BtThalte efcriuant d'imelfieille allumelle. Le rendit fans oreille aup bien que fans yeux.

O iij


zo6 Le Cabinet des vers

Mais pHoy quefirofié d*yeuxj de ncx^ 0* ioreiUee , TdYtny ces neuf fut ains encorfit-ilmerueille^f acculant à deux doigts du Bordel Wyertu,

Et n eufi efié Medufe a. la laide grimajje Qui empierra ce V, de malheur combatu ^ fl f^'toît ^fQÏÏon:,^* Vegafe ^ farnajfe.


SONNET,

Contre vne mauuaifc nuift.

\M Nudité foit la nuiftpartrep hrunette:, ^^^ Et le troupeau des ajïres affemhleç^y Trop peuluifant alors que dans les bleds l'ejlocadois le Centre de Tienette.

Mieux ni euji ^alu qu'elle eufl ejlé Nonnette Et que mes yeux eujfent ejlé trouble:^, D'ynfort fommetl alors quejlions couple:^ Et queforkcas me feruoit de braguette»

le neujfe helas enduré tant de maux y Comme ïay fait ^ qui or comme animaux jP-ongent le frein dentiSt trtjie mentuUe,


Sstyriques de ce temps. 207

^f neujfe aupidans mes chauffes log4 Jene fçayquoy quima tant outragé u au lieu d aller en auantte recule.


V^MOVR VILAIN. SATYRE.

Parle fieurBerthelot.

'\TEnu6 nejl flu6 mère d'Amour^ ^ L'auariceCeftàfontour Qui de jour ^ de nui 61 lalaiCle Du laifl empejlé de fa tette Ce qui fait que rien À frefent il n exécute fans frefent Hetenant Vauare nature Ve fa maudite nourriture,

Vn homme pourroit ejlre beau 'Autant que cil qui dedans l'eau Remirant fa beauté fuprefme Mourut amoureux de foy-mefme Que les Dames trouueront laiCt» Jl neflen riche ffe parfait On pourroit eJlre autant habille En If ers que ledoâte Virgille, Ou qu Homère, ou que <:eluji'tà

O iiij


2i(j I e Cabinet des "^ers

Qui h eut àe l onde qui coula Tout fouddinde la pïerremorne Quelle récent du coup de cotne Du pied ducheudl emplume. Qu'on ne fera point ejltmé JDes Dames ft l'on nepojfede De [ OY autant qu'y n RoydeMede,

On pourrait ejlreentous ha':^Yds "^uj^i 'y aillant que les Ce fars ^ Voire mejme à coup d eifee ^ \Adr oit autant qu'ejloit Pompée s Ou fort autant que fut HeElor^^ Ou autant prudent que Neêior Que yous fire^reputç:^laJcJ7ej Couard^ poltron jfec ^ gauache^ Des Dames Ji 1/ous naue^^l'or DeCrofe ou de P olimnejlor.

On pourrait ejlre de ce monde jLe plus excellent en faconde. Et do£ie autant qu'eflott Platon Que Ji naue:^l'orde Pluton Zes Dames de ce tçmps auare Ne yousreputerons qu ignare: Car nul fçauoir nefl honoré Maintenant s il n'ejlbien doré»

^ucontraire'^ous pourrie:^ eJlre plus lourd qul^ne hefie champeflrcy ^lus laidqu'yn Ter fit e effronté^ EtmilUfois pluseshonté^


Satyriques de ce temps. ii7

ue celuy qui força Lucreffe^ Ot4> que celuy qui dedans Grèce Rauit Heleine à [on eTpoux : Vous fourrie::;^eftre plein de cloux^ De la lèpre , de farcin, de rongne^ Vous pourrie:^ efire l/n fale yurongnç Vn ordy'ynpunais.yn taigneuXj Vnfat,l;n laloux.'yn hargneux^ , Vnyilain,'ynfourd:,ynhetiquej,

Vn hebétte ) >» hérétique y Vn 'yeroUé tout emplajlréj, Vn tors y 'yn non font, yn chaftre^ ^Bref en fomme yntout innutilc tAuxieux démentis la o-entiUe^ il^efi l^ous aue\^ afotfon Des moyens en 'yofire maifon 3 Vous fere:^ réputé des Dames Ze parfait des parfaiâies âmes ^ Etlefeul accompli jjement Des corps de ce bus Elément,

Te/moins feront de ces paroles ^ Beaucoup de file s qui trop folles Four ejlre piaffantes ont choijt ppour marÏ6 de non font Entre toutes Ifr^e fe treuue Qui auoit fufffante preuue Que celuy quelle a eTpousé Ejioit froid &* mal dif^osé De l'ala?nbic ou difliUe


7ïo Le Cabinet des vers

J^ans les femmes l humeur Ifirillc,

Bile fçduo'it aJpHrément Qu'il duott mauudîs n^Jhument, Elle fçduoit bien que fa finç l^e fouuoît fermr de pdufine ^ fon coninqui four néant £fi toutes les nuits my-beant , Efferant auoir la bechee Quand la pauurefemmeefl couchée.

Elle fçauoit que ces outils Dénature efloient infertilsy Et que fin V. en fa braguette Ue fit iamais droitte efchauguette ^iris efloit îoufiours endormy Monfirant >» capuchon blefmy j Efynetefie rabaiffeey Qui iamais ne s efloit dreffee j, Fourfaireyn combat amoureux ^infi que font les généreux.

Ce neantmoîns plus curieufc D'eflrebraue ^imperieufe Elleejfouft cet autre ^tvs. Qui y eut d'amoureux appétits j> Et priué d'ardeur naturelle s'endort toute nui£t auprès d'elle.

On dit ie nefçay fi ion ment Qu^auiour de leur ej^oufement. Toutes les mules de Touraine , De Poittou^ d'^mou ^ du Maine


Satyriquesdecc temps.' ^i?

^efrindrent d s'enîYegratteYy /i braire, à chanuir, k fauter, oyeufes deqmy cefie fille Auo-mentoit leur bande flerille. On dit que proferpine aup, Abandoma l Orgue obfcurcy, Abandonna la vhlegetondide raie '^our s'en "^enir en mafcarade , Danfer ynbalet infernal In la falle ou ejloït le bal. De cette inepte mariage , Et dit-on encor dauantage , Que Berecinte au front pli jfe. Et au teint morne ^ ^ effacé, Vejlueen robhe Phrigienne Tint fe iourlafejle Orïgenne, Et ajfemblatous leschaftre:^ Qui furent d'elle rencontre'^. Et toutes les filles dont l'aage N^eft plus idoine au mariage , ^yant par trop de cruauté Enuieilly leur 'Virginité. Et rend leur face plm blefme \ Que celleM de la mort mefme. Elle inuoqua pareillement Celles qui nont aucunement Ces fleurs qui donnent tefmoignage V^n futur ^ plaifant l^J^g^g^ s Vous païens maricieux ,


210 Le Cabinet des vers

Parens feulement fouet eux ^ Des biens , ^ non de la ft^^effe Qui Jurpajp toute richeffe^ Vous ne deue:^ ejlre marris \j4ydnt donné de telsmarys ^ y os files fi la nature JLes force a chercher oAuanture ^utre part quen leur liH nufcier» Btne ieueCi^JVous foucter, St Selle fort y ne lio-nee jMufàrdej, lourde &u rechignee^ Sans efprit Q^ fans a^ion^ Sans ordre (^ fans perfeStion.

,^Car iamats d'y ne bonne engeance

pjNe fort de mauuaife femence.


SATYRE.

COJSrTRE L'^V^RICE d'If ne ^ame

Parle ficur Mo tin.


T) Ourcjuoy nefats-tu le tour

^ueugle enfant de la ttrre Moydes trefors quelle enferre


Satyrîques de ce teSipsI a^i

Tache dans ton creux feiour : Honjlre qui n as point d'^lcidej Des amoureux le tourment , y A ten régner feulement Sur la richejjfe homiode, Va t'en donner de la peur A ceux qui fouillent les mines, Cejl t empire où tu domines , Ejleue quelque tapeur Stdyne ialoufe enuie Fai t le treTjfos receuot r > A ceuxqul'nfoinde telfclr Priué de foin de leur l'/f .

Fais Isoler fous d'autres ci eux , Aux nouueaux mondes barbares , Contre les hommes auares Tes démons officieux j Pendant que loin des campagnes. Sont tes rochers maternels j E n des ruijfeaux éternels y D'or ç^ d'argent tu te baignes.

Si par la foy des dcjlins , La terre en yne cauerne Telo^e près del'^uerne Vans fes plus creux intcfïins , Bien loin de l'air oh nousfom.mes Pourquoy laiffe-tulelieu^ Pourqu ojjl tu fais le Dieu Zoo-eS'tuparmy les hommes^


2iz Le Cabinet des; vers

^mour quoh dit tout-fuiffdrtt

Cède k ta force incogneuè y

Et ia grâce ejl mai yem'ê

Sans ton fecours faroîjfant :^

Z a parole efi infertille ^

Zes dames ne l aimant point s

si comme on dit onnetoint

Ze deleStable er l'utile, ^infi £'^nfoin diligent ,

Tu rends ci mes '^>eux rebelle

Z^e^rit démon ifabelle,

Q m y eut au foin de taro-ent^

^ • n ^

Tar y ne auarice ejtrange

Quérir l'amoureux tourment^

Comme au [on de l'injlrument

<tî>nfait celuy de Phalange,

Et fuis l amant triomphant

Qui tartoyla toute entière^

Zuy manquer delà matière , .

Dequoy fe forme l enfant ,

Etpourmeyeno-er qu il entré

JEt leur plaifir deffenduj

Vne four ce d'or fondu

Tuute chaude en [on y entrer


Satyriques de ce tcmpsJ 'li^


Aegrets D'VNE ievnb

Couru fanne Grecque fur Itm-^ pti'ijjance d'yn'^ieiU Courtjjan Fran- çois.

f'^uois encor quelque ombre deieunefe Logée du corps defafoible '^ietUeJfe , Zt mon automne efioit près damner Dans [a maifon du froidureux hyuer^ 7ar laieuneffe ejl~)/nbienperdurab[e, £r la yieillt^jfe efi >w mal mcurable , Quand de mon Roy te receuscéthonnetir, eftre ^mbajfade entiers le o^rand Seigneur, Traittam de paix pour t^n ^ l'autre guerre^ le me braffay 'y ne immortelle gueyre^ Dedans mon coeur ^ mon corps &* mon esprit. Qui de t amour d"^f ne femme seï^rit. Soudainement cejleflame Gregcoife Vint allumer ma poi£irine Françoife, Par fon amour 0* par ces beaux apptvs, te fips fur pris que te ny penfois paSj Car fe feignant démon amour attainte^ Me jifi entrer en "^n amour non feinte. Dans la Cité que bajlit Conjlantin , Sur la fenejlre on toyoit le matin.


214 le Cabinet des vers

Qui d'yneymx doucement attrayante chantait tout bas y ne chanfon flaifante^ Ores pleurant ^ 0* ores palijfant ^ O Y fouîj^irant d^yn coeur fort languijfant Et bref y ayant en cent façons de faire Ce qui eftplus dyne feinte ordinaire, Enpenfantdonc appaifer par pitié Ze feu fccret de fa ^rand amitié j Voyant fes pleurs (^fon yifage blefme^, le me rendy pitoyable à moy-mefme ^ Car elle aUoit yn yifagepoly ^ L e front fer ain ^ de main tien i oly. Ses yeux briUans j ellefçauoit bien dire Et enchantant biçn loUer de la lire;, Z as comparant fés chants doux ^ diuins ^ifux Sirenois ^ Vliffe îe deuinsj Non toutesfois fi prudent (^Jï fage Et nepouuant gaignerce fort p^fj^g e Decontinenccy aueugle^ amoureux^ le fivs porté '\'ers cerocdano-ereux»

Q^(jt- il befoin de parler de fa grâce. De {.es attraits tous remplis defallace , Ses beaux cheueux tortille::^^ en de^re^ Ne fe pcuuoient afJe:^yoirà mon ^ré Sonejlomac ^ fapoiSirinenué^ Fort defcharp-ee ^ fa cuiffe charnue , Me rauiffoit fes tetins durs ç^ y ers Qui d yr/c main pouuoient eflre couuers, Et j'en v?^ardqtii briHoîtcommeyn aflre

Brnfloit


Sâtyriques de ce temps 225

ërujloit mes yeux jfes hnvi blancs comme alhaflré MembraJJoient tout ^ C^ fes emhrajfemens M'ejioient^helvsl autant d'einbra:^mens.

Cela trompa ma trop grande Jimplejje j ^y cognoijjant la Gregeoifepnejje , Maisfi par dol Troye à peufuccomber \ Vnfeul'^ieillardne pouuoit-iltomher ? Doncques àejlors ma charge s'abandonne), Et à i amour efclaueie me donne Ze premier ionr a [fe:^ fort ^ gaillard. Je fis deuoir 0* plus que de 'Vieillard. Fauoris de Venus lefcumiere : MaisfafaueUY^ heldil ne dura guère:. Car ie fenty à la féconde nuî£l Ma ftameefïainte inepte^ ce déduit^ £ Uepenfant auoir ^n tributaire, Ve ce deffaut ne fe youlut point taire ^ Etme fommoit criant à haut c'y oix De luy payef ce que ie luy deuois: Maî6 tous ces cris^ ny toutfon beau la^acé N'ont iamais peu me mettre en équipage, ' Car qui ponrroit fuppleer au refm jQuefait nature^ adoncques tout confus. Et tout honteux ie perdis del'ergongne Tout rhouuement ) lors'^npeuelle ^rongne Ellefé prend k mes membres tous froids. Et de fes doigts les '^^eut faire plus droits: Maïs rien pourtant , ma lancette non roide "Dedans famain demeura toufiours froide,

r


2i6 Le Cabinet des vers

Top^ fes efforts ne mont de rien feruy.

Quelle autrefemme eji-ce qui te rautt ^ Dit -elle alors ^ qui l'ayant embrajjee, Hend maintenant ta pcrfonne lajjee^ Je luy iuray que ïatw'ts des ennuis ., Etqu il fallait attendre d'autres nuits j Que lors teflots en quelque fafcherie , Mais elle a cr eu que cefioitmenterie.

Lors furleli6l ayant le corps tout nu- ^uecques fleurs enpropost'ayttnu^ ïe me fms contraint ( o necej?ite:^ dure ) De confcffer mon défaut de nature ^ Et dcfcouurirmon imbécillité , O ! moy chetifparma dthillitéy La 'Volonté efi affe:^ '^aleureufe y JUais ma yi^ieur n'eflplmft chaleureuffi Je fuis caffé ie nayplus de ~Vertu j St yienx foldat tay par trop combatu^ J'appans au croc des ieunesphantafies Mon Ifieilbao-a^e &* mes armes moi fies j Que le te trompe:, puis qu arrejte Jur eu Pour tout lamaistap-race m a^aincu, Lorslslaj\iue impudemment applique Sonfçauoir CreCjpour rcdreffermapicqne^ Elle crcyon auec fes efforts De redonner de la Ifie a mon corps Mais ccrnoiffant ma branche comme morte Semblable au corps qu au fepulchre l'on porte^ EjU'f(fd.refjeii^ enfesacccns Grecs ^


Satyriquesdecetemps.' 227

Dans le li£i If oeuf j fui et ainfifes regrets,

  • Lance ladis mon but ^ mes délices ,

Grand ornement des je jl es '0* des lie es, OÙ eji t ardeur dont tu foulois ferir Tout droit au '^/'ifjans cjuo en peut mourir, D'I^n coup fiai fant qui prolongeoit la'^ie. Et dont laplaye auoit encore enuie. Ores ton If ois nagueres s'ejleuant BJi tout penchant du' cofié d'Occident , Et ton 'Vaijjcau Lts de courir mes ondes ^ mouillé L' ancre aux rades infécondes Ue dreffant plus les Ifoiles 'y ers mon port. Ha pauure engin autresfots monfupport. Tuas chano'é ta couleur belle c^ y ou 2 e En laide ^ pafle^ ^ ton corps nefe bouge Non plus iju'^n roc Jes propos^ les chans La mignardife, ^ les ieux allechans, ^uant' coureurs de noftre iouyffance Ne peuuent riendejju^s tonimpuiffance

^injï chantoit fe plaignant (^ criant. Lors te luy dis doucement en riant j^ Fleurantjifort ma langueur engourdie, E t regrettant la faible inaladie De cet engin, innocent an iniM, Tu monfire bien efire attKiinte de mal plus dangereux jpo urce le te confeillc Depûurchcijjèr auanture pareille ^ton defir^. tu 7nerites auoir Vn pU-; y^îillant (^ de ^lus de pouuoir.


22% Le Cabinet des vers

Elle en fureur me respondn à l heufCji Que penfes-tîi defloyal que te fleuret le fleure ky non fa^ yn bienfrtué: Mats le pihlic dont tyniuers prtue: Ne jer Oit rien fans cejieherbe féconde. C'ejlce qui fait embellir tout le monde , Ceji ce qui créehommes^ beftcs^ oy féaux j Qui fait nager lespoiffons dans les eaux, C'efl ce qui caufe 'y ne loy coningale, Cefl ce qui fait la femelle ^ le majîe^ Nouant deux coeurs d'^n noeud coulant fi fort;, Qu^n corps des dtuxfe fait par Cet accord. Sans cet enn n la beauté de la femme N'a point de prix nonplt^ qu^n corps fans ame, O ! rare perle o ! exquife ynion, O Ibien qui plaift me/me en opinion j . O ! dîjmant jOprecieufe pierrej fluaht mife^n oeuure 'Mn Cte tient enferre^ O ! pris fans pair, opair non compare, Ze genre humain efl par toy réparé,'^

^yant ainfi fiit fes complaintes Grecques^ Eilefe taij}, ç^ fnit fes obfeques. Me laJjftntLi ç^ hayffantdu tout L ç V, qui meurt & qui faut par b bouti


Satyriquesdecetemps,' 219


IMPVISS^NCE DE REMT Beleau ^ non imprimée en Jes oeiiure^

QVel defajire nouuedu ^ quel ejiran^e msU ^ heur,

Mehraffeledefiin:, mebanniffant de l'heur Dont iepouuoisiouyr cefie nuttpres de cellcj Qui brujle comme moy d'^ne amour naturelle: né quoy tenant ma langue auprès lyuoire

blanc De fa bouche de bafme ^ entre flanc contre

flanc. Voyant du beau Printemps les richejfes efclofes^ Dejfus [on large fein les oeillets &* les rofes. Vn tetin ferme ^ rond en fraife abouti ffant, Vncrefpe d'or frisé fur'\'ntaintblanchif[ant^ Vn petit mont feutré de mouffe délicate. Tracé fur le milieu d'^n flet d'efcar latte. Sous yn Centre arondi,o-racct^ ^ potelé Vn petit pied mignard bienfait ^ bien moulé Vne greue ^ l^ngenoiiil, deux fermes rondes

cuiffes De l'amoureux plaifir les plus rares délices Vn doux embraffement de deux brui gros ^

longSy

Mille tremblans fouBirs, mille baifers mif^nom


p ,9


2^0 Le CaMnet des vers

Jidon V,faît le foltron ejlant en me/me forte i^^yn boyau replié de (jnelcjue cheure morte: Bref^ il refie perdus, morne , Ufche ^ fdcjuin^ Comme >» drapeau mouillé , ou 'yn yicil hrO"

dequin Baigné trempé de l'eau comme f la tùmpejle^ Euji'youlu triomper des honneurs de ma tejle^ Frappé d'yn mauuai siéent te demeure fans coeur, Flac^ecjuené;, tranfi, fans force ç^ fans "ligueur, Quef: deuenu ce V. a la pomteaceree? V, rougiffant dinfi fjue la tejle pourprée Quj couronne flottant le morion d'yn coc, M oide entrant tout ainfique la pointe d'^nfoc Qui fe plonge ^ fe cache en toute terre gy^ffe > lujcju aux coiiiïlons , ce V, ejtoit enflé daudace , E fumant de Colère ^ ^ de fumante ardeur. Ce V, comme 'Vnlimier qui de flairante odenr S muant le trac d'y n C. V.de bonne eîj^erance, T ou four s gonflé d' orgueil ^ gor^é de femence. Et qui pour ^alopper ne faifoh du rétif: Jj^ait maintenant o Dieux , efl couard ^ craintif Donc pour te faire arcer mon V, il te font ores Vne yieiUe k deux dens quife fouuienneencores Deleannela pucelle ^ à qui l entrefejfon Sans enflure y fans poilffpitgelédefriffon:, Etfi peu fréquenté qu'on fente de la porte Vn relant yermoulu , ynepeaudefa morte


Satyriquesdeceremps. 231

BntYQUurant tçut ainfi quyn Jepulchre cen~

dreuXy Beanî fur le portail tout rdnce ^ tout fou-

dreuXj, Ou fende four trophée ^ pour belles enfei-


o-nes

o


F>ï "yieux creïpe tijfu de leures des drei^nes. Vn CbaueuX;, rongneux , landieux ^ feaU"

treux Renfrono-né y découpe ^ mâ.rmlteux ç^ chan^

creux, ^

Tel C, fera pour toy, djin de mettre au plorge Dans l'abjjme profond ce nerf ^ui ne s allonge j Et qui ne drefje point glifjant comme onpotjjon Qui fret îUe goulu autour de lameçon Mars qui lamais ne prend amorce à la languette^ Vne trippêj'yne peau P^ne fauette infecte :, Hebouchaht, remouf?é ^ plient de frçcn , Que fan contre t acier '^ne lamt de pion, Braue fur le rempart ç^ coiiàrda la brèche, Vn canon démonte fans amorce^ fans mèche, Vn manche fans marteau^ '\-n mortier fans

pilon y Vn nauire fansmafl:, boucle fans ardillon Vn arc toufiours courbé ç^ qui jamais ne bande, Vn nerf toufiours lafché ^ qui jamais ne tende ^ Ilfaut donc pour ce V, Ifn grand C. '^lermouluj Vn C. demefuré y qui deuore goulu

P iiij


i^i I-c Cabinet des vers

XdL tefie^ les "lions pour le mettre en curée, Vn C. toufiours puant comme vieille marée. Tel C. fera pour toy , plus qu'yn autre pluir

beau lUe peut faire roidircefie couarde peau, ^dteu, ^ taman pltis ne taduienne entre*.

prendre Ve faire Uy aillant toy qui ne fçaurols tendre^ ^dieu contente toy ^ nçpouuant dreffer^ Que le boyau ridé te férue de pi fer.


pB LA FEMME V VN Heceueur.

E P I G R A M M E,

QVipIusqne moy cent fois heur eu fe An li£l d'yn '\ieiUardmelfoit hien^ Ne m^ appelle point Receueufe: Car mafoy te ne reçoy timy


gatyriquesdece temps. ajj


Q


A V T R E.

Par leiîeur Motin.

Ve 'Vous fert pojjèder I^yaumes ^ Pro lette :, Voir'^os coffres remplis de ioyaux précieux. Egaler la beauté du S oleil radieux , Four languir dans >» lit la nui it toute feu^letu


A V T R E»

T^ E deux malheurs dont fuis "^if attente' , "■-^ Nefçay duquel me dois plus lamenter i Car deux maris autheurs de ma complainte Bn diuers temps niontfçeu mal contenter, "De l^n n'ay peu les efforts fur monter Trop ieune eflant, l'autre dr froid courage Tient mes beaux ans fa^is fruit de mariap-e^ ^infices deux par contraire moyen ,


234 Le Cabinet des vers

M'ont ôjlérheur de /'>» 6^ ^^ l'autre dagç, Z'ynfdtfant thf l autre ne f m feint rien.


A V T K E. Parlefieur Régnier.

LOrscjuetefiois comme innutile ^u plus doux pajje-temps i^mouty tauois yn maryfi habile Huil mecarejfott nuit (^ iour.

Ores celuy qui me commande Comme "V» tronc gifl dedans le h êij Et maintenant que te fuis grande llfe repofe tour ^ nuift.

L'If n fut trop 1; aillant en courage Et l'autre trop alangoury ^ o4mour rend moy mon premier aage. Ou rendmoy mon premier mary^


Sàtyriquesde ce temps. 235


AVTRE.

'ParlefieurMotin.

QVoyquc cet esharU^ousCduÇe, lujles Dames /ilejl bien loing Detraio-ner deudnt^ows ficaûfe , Il n d ny pièce ny tefmoing Pour rien produire k yofire endroit : Or mo-e:!^donc s'il a bon droit, ^


AVTRE

D'vn'chaftré^

Par leficur Motin.

\7N Chajlré deuifant ^njour ^ ^uec yne troupe de Dames y Tafchoit de prouucr quen^mour Tout mal Benoit par ley femmes ; MaisAyne fe prit à fou frire j^. Etluy dit pour cela rien moins ^


Z$é Le Cabinet des vers

Jldonfleur nous croyons 'Vojlre dire , $i l>ûus le prouueTipar tejmoins


S A r r R E.

Contre '^n Çqurtyfan a harh^ fdjee.

Parie fieurde Sygogncs,

Ous tnettez^^ chacun en ceruelh Et tout le monde s'efmeruetlle ^Qurquoy yojire manton^fointUf- De lon^poîlneft point reuejlu^ Et aue yojire barbe If élue N'ejl d'aduantage crej^eluë j, JLes yns difent qu'il n'y a point De manches à yojlre pourpoint ^ Et que par faute d'attelage 2<Ie roule point yojlre bagage Zes]autres que pour preuçnir Le mal qui y ous peutfuruenir ] Et purger l'humeur qui domine ^ Vojlre barbe prend médecine y Et le tour mefme ^ le fuiuant Qu^ells n'ofe prendre le l/ent j JDe peur que fa truffe débile^,


Satyriques de ce temps* a?/

i) Ans U nue ne s'eTparpille:, Les autres qu'e7P<eJle faijon Oh ton l^oit régner à foifon^ Le mal fait pajfer la tefte^, OÙ les barbes font de requefle^ Votiâ la cdche:^ aïnfi de peur Que quelque affront eur oupipeut Tar emprunt ne l^ous la demande ^ Et que iamaisne la l^ous rende: Mats aumns mettent en auant , Qt£au renùuueau le plus fouuenti L habille "Vigneron retranche Le tronc de l'mnUtHe branche:, De crainte quiln aille fuccant L humeur que le fepg'>^of^ifp^nt ^ foy pour fe nourrir attire. Et que "y ous pour nous faire rire Depres^ofire barbe rongne\, "Vn autre ditque'^fous craigne:^» Que dans le toujfu de ces landes y. T>e mille morpions les bandes ^ JPoUr a leur aife fourrager Entreprenant de iy loger. Et qu'^ne'infè6te poinllerte Tbaflijfe 'y^ne hoffellerie : Car ces h cfles Lt y ont aimant Vofirepeau naturellettient, éAucuns difent pour 'yoits dépendre


23S Le Cabinet des vers

Que ce ^ydniz^cYrier Alexandre ;,

Ce coeur jans peur^ & qt^t ï^^/^ Jut la terreur des f lus hardis. Et que ce foudre de laguerre. Ce Ce far qm rua far terre Les rempars de mille cite:^ Et de mille peuples dompte:^ : Qui dcffus l autel de mémoire Immola fonnom &" fagloire, Eftimoient que cefloit abus . , De porter les menton barbus. Et que ces ejfoijjes f laces ;, Ces flocons ces longues barhaffis y JÇeferuoient parmy les combats Tour ruer les guerriers a bas : ^ins pour leur donner quelque prifs Surnoflre liberté conquife , Et pour nous traîner ejlonnc:^. Comme gros bu fies par lene^ Etque'^i'Oîis de qui la Vaillance S^aecompagne de preuoyance, F ourcfflecaufe tout exprès M o^ne:^ '^■cflre barbe de pres^ O uelqu^ n luo-eant à '^ofire -mine La froide humeur qui^ous dom tnc JSie luyl/oulut adwuflerfoyj Difant que ce n efl ik pourquoy Vojlre barbe fut efcourtee : Car 'y ofirc~\'^^ leur indomptée "


Saryriquesdecetcmps^ ^9

Plus Ifijle que Us cerfs légers ^ Qm ne craint rien que les dangers ^ Sifort au combat ne s'attache j Hue par le poil de la moufiachp ^uelqu'^n'Vous puijfe retenir ^ Sutofi que Us ^oye:^ yenir^, Par le deptt qui "yous a^ite^ O n dit qne l'ous prene:^la fuittCy \

Et qu au lieu d"yn front inuama^ Vous leur alU:::^tournant U eu. Certain difcoureur qui fe fonde Sur l^oftrefag'Jfe profonde Dit que cefï de peur de frotter ^ Ettom Us matins dorloter De yojire barbe fort crottée JLacheuelure^rin^ottee. Et de peur a eflre fumommé Vn Ganimede:, "^ ri parfumé;, Et que 'yoflre bartkfoit dite La barbe d'ifn hermaphrodite^ ^uf^i le mignard hameçon T>e yoflre galante façon Peut afjc^fxns fes bagatelles ^ttraire afoy le coeur des belles^ Et les charmes dey os beautez X Triomphent de leurs yolonte:^: I>e forte que pour Us cttraire DcbarbeyQm n'auc;^quefalre^


i^S ^^ tabinèt aesvers

Vn dUtY e touche "V» autre point. Et dit quelle ne fe^>ott point:, JD 'autant quelle efi en fent'melle Et que naguère elle eufi qutrellé ^uec lefteur de lieYolléy Qui 'VomtieîitpouY [on enYollé ^ Zuy donnant y ne camifade, Zamena'fOit dé la pelade^ Etcrajonant que ce fauxgaY^oji ^u(?i toji fonna la retraitte Et que depuis cette pauuYette^ De peuY de perdre fa toifon f^lfoulu tenir garnifon L^effiant touftours au pajfage Pour cel/enger de cet outrage, Vn autre qui afueiUeté Ze liure de l'antiquité, Ditque'^ojlre ceruelle'yuide Craint le crachat ^rjfttpide;, Et oue quelque 'yicil refuajjeur ; Quelque pulmomque foufcur J) 'X'ne barbe infère ^ puante j Concra che ta barbe relante. Et que ton menton [oit mon eux De maint crachat pitmt eux , Vn autre fçauant oecouome Dît que toîtfiours ^ngaland homme Et QUI '^àut des biens e^fargner Fait deî^^^ f^- barbe rengncr:


Satyriques de ce temps» t^i

l4up quifourroitfatis'faire ^ tous les ioursft barbe raire , Et i toufioursfe confeffer, Quoy que l homme pi^ijfe amajjer . Il ri y a denier ny maille ;, Que pour ce [met Une s en aille? Btceluy là fait fagement Qui feconfejfe rarement , Et qui fait peu fa barbe faidco Vn autre difoit au contraire Que cefl fait en homme rusé X)e porter le menton rasé Etquiyfantdecefiepratiqif'e ^^^

^epouuoit eftremecaniqtîi , Soit de "Vos amis conuieç^ Qulfn grand nombre yx)U6 fefioie:;^ Ou que le teu yous dejennuyt ^ C u foi t qu'y ne amour eu fe enui € ^ Vous face payer chèrement D'y ne Dame l embraffement Ne craigne^^pcint que yojlre teflc y laifjedupoîlde la hefle ^ Car de tous lieux yous fortirei^ Et barbe ra^e ^ pieds ferre:^: Vn autre dit que cefi dommao-ç Que nejlts Curé de 'Village : Car you6aue:^toutlemincis De quelque Curé yilageoïs, Etyoflremoufhache rono-nçip


2^z Le Cabinet des vers

Comme lafienne efi façonnée > Vn autre qui f aile plat fant y Va de 'yofire barbe difant Queceji "^ne barbe fecrettre^ Vne barbe k la 'Vinaigrette > Vne brojfe k feigner oyfeaUy JlamaJ^é defotl de pourceau y Etque^oflre barbe coupecy N'a rien que la cape ç^ l eT^ee^ Vn autre qui d'elle fait avs, La compare k du Velours ras : Qui la 'y a nommant barbe noire ^ Qui barbe faille endefcrotoire Qui la barbe d'^n papelard. Barbe de coilanne de lard Barbe de bouc y barbe de Heures Barbe de chat y barbe de cheure s ^infi chacun k fon youloir l/ousfait la barbe fans rafoir.


G ^ I L L ^ R V I S E,

Par Pierre de Ronfârd.

HP V temocqueieune ribaude, -*• si ictuois la tefte auf?t chauds Que tu es chaude fous ta cotte ,


Saty riques de ce temps. 24}

te nauYois befotn de calotte, Uonfltis quA ton^entre Une fdHt De peltjfons tant il ejl chaut. Tous les charbons ardans allument U dedans Le pltis chaut de leur bratfc Vn jeu couuert en fort fins fumeux (37* pl^^ fort Que tairi'^ne fournaife,

I ay la tefle froide &* gelée D'auoirma ceruelle efcoUee ^ ce limonier par l'eTpace De quatre ans fans m'e:% fçauoirgrac^j Et te '^'oulant Vaincre le eu j JMoy-mefme ie me fûts IfaincUo ^infi le fol frappeur ^u fondement trompeur D'yn bouleuar s'ari/'efle , Quand le fais tout foudain Esbranlé de fa main Luy efcrafe la tefle,

Sfcouttetu nés qu^ne fotte De te mocquer d"\'ne calotte:, Cefi bien afin que ma ceruelle Garde fa chaleur naturelle ^ Bt que mon double trifetné La fiffe deualer en b^is.

L 'eftomac mieux en cuit tal/iande ^ induit


544 LeCatinecdes yen

Que plus chaud il demeure. Or la concoBion FaiCie enperfeBion. jRend la fanté meilleure.

VeU le bon fang prend natjfance^ De Ik s engendre lafemence. Qui aux reins plus chaudes arrejle Tantplusondchaudela tefie, he là le iferme coule après , Plus bla?ic, plm chaud, &■ plus ei'j^als. Prend l"\fn e^T* l autre point Ounetemocquepoint De me Ifoir en la forte , Du. bien te rament oy Que pour l amour de toy Malgré moy te la porte.


Av T R E

Par le mefme.

Contente toy d'yn point. Tu es le nen mens point Trop chaude à la curée, Vn coup fufpt la nui£i^y Z^ordinaire cjui^fmt Ejttoujiours de dur^<^.


Saty riqties de ce temp§. 245

V e reins foibleie fuis ^ BeleuèrnemefuîS Vn cheualdehon ejlre Qui du- montoir fe plaijl^ Sans '^n nouueau furcroijh Porte toufwursfon maiflre^

Le nombre plus parfait Du premier Ifn fe faiSt Quiparfoyfe compofe La très fimple '^nite. Loin depluralité Conferue toute chofc.

Le monde fans pareil Ne porte qu'yn Soleil Qu'y ne mer qu'une terre y Quyn eau qu'yn Cielardant^ Le monde difcordant Bfi caufe de la guerre.

Ma mignonne croy moy^ Mon V, n'efi pas mon doy , Quand ie p uis ie le dreffe Tant de fois pigeonner ^ Bnçonner rencontrer. Se font tours de ieuneffe. Mon cheueu hldnchijjant , De mon V,ya chajfant Za force ^ le cou rage y L'hyuern'ejlpasl'eftéy tay autrefois ejlé ,


14^ le Cabinet des vers

Tu feriU de mon aagCr

Hier tu me hrdua^j Couchée entre mes hr lis j Jeleconfejfe bure: ïeuffe ejlé bien marry ^u règne de Henry D ^ endurer telle iniure.

Lors quyn^printemps defang M'efchauffoit le flanc ^gaigner la li>i£loire. Bien diîj^os te romfots Huit ou neuf fois mon bois. Maintenant il faut boire,

Ne rejfemble au goulu Qui font bien difjolu Tout klafoiseonfomme, cil qui frend peu à peu, Z' argent qui luy ejl deu JtJe peut toute la fomme.

Sots donc foulé de peu 3, De l'homme nefi repen, Celuy qui fans mefure Le fait i^ refait y lïiefnageril nefçait ZemalleHr de nature.


Satyriquçs de ce temps. ^47


rR^T>VCTlON

dMorace,

Par lefieur deSygognes.

/^'ejl afferma belle ilefltemfs^ ^^ Nous deuonsejlre ^Jje:^ contens^ Trefues de l'amoureufè guerre Xay mal au coeur :, lay mat aux reins^ Je fuis tout malade ^ ie crains T>'ejlrè'\n iour fuhiet k la fierre, pemain tecracheraydufangj Z haleine me bat dant leflanC;, Tajte:^ que le front me dégoutte :^

Il efl mal-aisé que lexce:^

jSfe me caufe y ne feure acce:^^

jEr ne me face auotr ta goutte. Fuis les o-atants injurieux.

Qui me "Verront rouges tes yeux

Ze front devait ^ la peau morte^

pourront bien demander fourquoy ^

Et facile a croire de moy ,

Sentiront mon haleine forte. ^ demain ma belle à demain^

le 'yôusprieajfe:^ l'ojlre main

Maintenant elle me dégoutte^


248 Le Cabinet desvers

Tout cela ne Ifous fert de rien, O fi e:^^-^ 0144 ma belle auj^t bien lem'en yats faire banqueroutte* le me fuis auiourd'hu^fafchéj Et dés (jue te me fuis couché Soudain tay fenty lamigraïne : Mais ce qui beaucoup plus mecuitj Cefiquefiant fans bonnet de nui El le crains qn^ n caterre me yienne^ Mais caufons encore >» petite Car pour me donner appétit §

Ilmefaudroit bien d'autros fiuffes J^ay froid aux pieds :,i'ayf raid aune:^. Et mafoyyoHsm'împortune:^:, ^dieu iç lia prendre mes choujfes^


EPIGRAMME.

\T N bon ylei [lard qui rHauoit que le bec

^ Se trouuant court près d'y ne belle Dame , Du defirprou ^ mais de cela toutfec , Ne fuis^tepii^ , ce dit-il^ bien infâme^ Tour tout dîfcours luy chante ccfie ^ame , Jltafiejfîlmonteafff^pour tefcacher Tlu6 de centfois^ ^ ne peut delafcher Dontfemocquant^ ditlaDamefafchee^


Sacyriqucsdecetemps. ^4.5

L'eTprh efi prompt, mats infirme eft la chair Nojïre )Çuré fouuent m^ en a frcjch ée.


AVTRE.

/ Par le fleur de la R o nce,

\TN yieillard apprendre '\>oulut ^

^ ^ttaint popble de folie Comme ilfalloit toucher le lut . IPourpaJfer fa melancholie : Son maijlre en guignant de trauers Lny dit, riant defes fimplej^es ^pprene:^ àiouer des airs , YqUs ne fçaune:^ toUer des pièces.


AVTRE.

"p\ 'Ou yient que fi fouuent ^-"^ Double lean ta femme s'e&are^ Cefi faute tecroy que ton far e Ne fltimbe aJfe:::;^pour fon deuant.


fijo Le Cabinet des ver^


A V T R E'

Tr\Epulf que Mdgdelonma^eH ^"^^ VoYter lunette ^ calotte ^ Klle a fecrettement pourueti De trouuer >« autre Pilote : Je ne lentrouue p^ trop fotte: Car ilfuutpour'yrdy confeffeY^ Que la nautre branjîe ^ flotte Sujindlemafinepeut plus drejfer^


A V T R E.

Par le ficur Motin.'

T / ^ pf^Jjéfo n met Heur temps.,

Et'\>on6 '^eut fairelfn adunntdge Etauec beaux deniers contens accepter ycjlre pucelage j Vom dites cju ^tl ejl partrop dadorg Etquil nauroit enfans de "Vo^ Alignonne '^om n 'cflespa^ fdoe^ Etou fuiS'ie 0^ ou Jommçs-nous^


Satyriques de ce temps. 251


A VN N OVVB^r Marié.

STANCES.

Par le fleur duRié.

nr Vf es donc rn^rié fans nous en dire mot , [* Pauure homme qu as-tu fai£t ie te penfoîs

plus ftge, Hefpond moy le beau fils ^ neflois'tnajp:^fot Sans te mettre en danger de l'ejlre dauantage.

Mais fuis quetti nos peueuitcr ton malheur^ Bncoresnefdut'tl pas que tutedefeïj^cres :, Combien y oit on d'enfans auoir ce déshonneur D hériter comme toy au malheur de leurs pères ^

JSi tu "^eux '^jiure en paix le rejle de tes iours^ Et faire maintenant le falut de ton ame, jl tefaut endurer , (^ s'iltefauttoufiours . ^uoir deuant tes yeux la crainte de ta femme.

T>e crainte d^auoirpis n'entre point en foup^ort


1 52 Le Cabinet des vers

Si tu y ois q%lfn amy deuant toy la carcjje: Car àyous^oirtous Jeux yous aue^lafaçon^ Toy iefirele^alet 0* elle la maijlrejje,

i Onmaditquetucherche'^n ejiat maintenant^ Et que yojire contrat porte exprés cejie claufe. Tu ne dois point quitter celuy de fainéant ^ i'ar ie croy que tu n'es capable d'autre, chofe.


S T A N C ES,

SVR L^ c R ^I NT B

du cocuage

Parlefieurde Sygognes,

X)LluJîeurs craignent comme prifon.

De yture aux loix de mariage Btn en fçait point d'autre rat fort Que la crainte du cocuage

Crainte dont teïprit eji attaint D'I/n trauatl prefque infuportable Car cejl bien en 1/am que l'on craint Sile mal ejl ineuttable.


Cefi alambiquer fin ccrue^'** :


Satyriques de ce temps] 2J3

Que d'empefcber U cours du Tthre^ ; Ccr U C.fait fajiageà leau. Et l'ean Ifeutpjnfaffagelibre^

Cefie crainte d'ejlre cocu- Hend l'homme fi fot (^fibejle^ Que te C. 'y a d'auprès du Oê Zuy porter le mal à la tefie,

il tremble il frémit de douleur ^

chaud comme feu ^ froid comme glace ^ Waifant fon Roy (<;*fon bon-heur De bienconferuercejle place.

Doute-il que quel^u'Vn la -"Ht Il met en garde fa femelle ^ Craint-il que l'on nen'yiennekbout:, Il place garde ^ feminelle.

La tient-il ore entre fes bras , Elle ne peut eflre plusfeure, lleftmefme ialoux des draps , Du li£l C^ de la couuerture.

Bref ie croy affeurément Quelhoynme en cefie refuerit Nepenfeenfon entendement Que C que K que —trie.


254- Le cabinet des vers

On ne fçaumt dire en ejfeft La caufe de [es craintes noftres ^ Tors qu'on dit qui [nous ferafai^ Comme nous auons fait aux autrel.

Mais fi cetafe peut prouuey Beaucoup courent mefme fortune^ Car à peine peut-on ttouuer Quelftl/nquî nait'^^tu quelqulmCé

Par là donc cjians conuaincus Sans chercher d'autres tefmoi^nao-es^ Ceux qm auront fan des cocus Seront [mets aux cocuages.


SONNET.


On amy ne crains point ce nom de cocuâgèi Marie tûyfi tu l^eux ou ne te marie pas,

L e dejlin ne fe peut euitericy bas ^

Etceluy qui senfauue cjlplus heureux quefage»


u


Tout ai nfi que le corps ejl fuiuy de l' ombrages Le hc^u iôur de la nuiB ^^ la yie du tyej^a^^ Le printemps de Ihyuer d'i^nmefurécompds Les cornes pour certain fuiucnt le mariage.


Satyriques de ce temps* 155

Voudrois tu four yn bien qui dure moins qng rien Perdre en demeurant feul le plaifir ^ le bien Que l on f eut receuoir desbeaute^d'^nefemme^

Ctoy moyquilfdut auoir moins (t jeux que de raifcn^ Car de ce mal commun qui trauaille nojire ame Mon amjn'en rien croire ejl en laquer ifon.


E P I G R A M M E.


jy^mpineau tute ris ^ ^ dis qu'en ton mef^

nage Tu 04 la me/me ioye empfamte fur le front j Bref 3 que tu ne crains peint le nom de cocua^s Car dis'tu les cocus fint ceux-là qui les font ^ Ha ! bien tu l£_Jmù ^ mats d'I'n nom remué 3. Non cocu cocuant j mais cocu coçué»


1^6 Le Cabinet des vers


SVR LA ÏALOVSIE SONNET.

\7 Otis fï«e;^ "V» mary (]ui entre en frenejîe ' Quand il'\ok que quelqu'un yeut de^oM . s'approcher. Dit qu on forte dehors ^ quilfe y eut coucher ^ Voulant ^ ne pouuant cacher fa ialoujîe.

Mais puis quil continue en cette refuerie j Et qWtl y eut fans fubtetyospldifirs empcjch^r. Sans plus tant fe fa fcher il fe faut defpefcher De le mettre au papier de lagrand' conjrame

il ne reffemhle piis à dix mille maris., Qui cocws de leur gré paroiffent dans Parhy Sont habille::^ de foye , ^ yiuent fi le^^r aife ^

Les femmes de ceux là ont meilleur temps que

yotis

Car tant s'en faut qu ils foient de leurs femmes

ialouXj Qn' eux -mefmes font le ^u et cjuant quelque amy les baife,

SONNET


Satyriquesdecetemps- 257


SONNET.

r

En Dialogue

Dcm. \/f^^ comment peut ■ i[ faire: onfçaii

^^ ^ bien qu>\ln arien,

Qti^ilna point £ exercice :,^ ncfaitpoim^d^af^

faire,

£î silnelaiffepA^ de faire h onne chère Et de pdroifïre amfiqîi'yn homme de moyen.

Et (juî plus efl encar l'on fçaît affeTi^jcomhien ly importuns créanciers pour comble de rnijQrfj Le tiennent obligé corps & biens par Notaire, t'tau partir de Ik fonmefnage '^>ainen,

il faut que quelque iour te l'aborde ^ le prie "De me 'Xvuloir monjrrer cefle belle in dufbyje ^ Veparoiflrefans charge ^ fans commodité,

fe-efp. Mon dmy te yoila en "^ne peine extrefniè

Si tu es ialoux de f.iproïj^erité,

Prens yne belle fefnme CT* tufents de mefme^


258 le Cabinet des vcr^


ÉPIGRAMME.

LE ioUY qu^ndré fut marie j Et qu il eujl toute nuit fuit rage ^ Sd femme du matin m' a prié Du rejie de fon fuceldge ^ le la — tus de grand courage Cent f oh fauourant ces beaux yeux > ^uis me dît i'^n ris gracieux , ^my ce que te yiens défaire Nefiqt^e pourfçauoir quel l^aut mieux Le mariage ou l adultère»


STANCES.

Contre vn cocuialoux .-

Par leTieur Motin.

Vel horrible de^o^^otis a lamé tentée Et fait qu aux trait s d'y n fol yosdifcQHn foient pareils f


SaÊyriquesdecetemps.' ij^

i^ous fenfe:^ "^oir deux corps comme faifoit

Penthee Qui troublé de fureurfenfoit l^oir deux Soleils, Vojlre femme efioit feule ^ne apparence e^

firange Vous a troublé les y eux ^ ^ cela n efioit rien^ Sefioient illufions'yenans du mauuats ano-e ^ f^e Ifous deue:^fuyr fixons efles chrcftien.

Père de tout menfonge esfritie texorafe De quitter ce pagure homme & ne troubler fôn

hfur :

Car efiant fait ainfi comme l'on peint Moyfe^ il croit tant il efl jotque c'efi yn deshonneur. Retire:^ ')^os p enfers loin 'de ce fie impofturej î)e crainte de punirl^ofire crédulité^ Croyant que l^ofire femme efldechafle nature^, Tant pour '^oflre repos que pour la 'écrite. Etji par auanture autre que 'Vous elle aime Et prenant tout au pis corne on fait auiourdhuy^ Penfe:^ que chacun doit reïpondre de foy-mcfme Et Quon nefl point damné pour le pcché d'aU'^

truy, te'yois bien que s' en efi yn nombre ima^inaircj, Vnhonneur y ous déçoit (^^ous rend glorieux^ Vous peche::^ mon amy comme fait le Vulgaire;, Car on n 'ejl point ialoux fans eflre ambitieux. Maisfi ce m.al fecret dont ^ofire coeur fouîhirf^ A des br dues guerriers autres fois furmontéj Et d'autres de ce temps que ie n 'ofe pas dire,

Rij


x6o Lt Cabinet des vers

£nduye:s^ par exemple ^ parnecejiite.

Cetilinfire Ce far qui dompta tout le mondis Sans l effort mer uei lieux de/on bras inùamcuy. Encore que fous luyfuffent la terre &* tonde Sa femme ny fut poà ^caril efloit coxu. £ len que ce braue enfant de Mare & del/i^ Gloire lut la peur ^ l'honneur des plus braues guer-*

tiers Sur fon front couronné par les mains de la gloire^ J^es cornes s'ejleuoient a l'enuy des lauriers. Vous nen aue:^ ptu plùs^ mais yopfs efles moins [âge J>ouren porter le faix &* pour nen dire mot. Vous aue::^moins de coeur j iieujlplus de courage £,tnefut moins cocu, mais yous efles plus fot. Bien-heureux toutesfois , car le Ciel debon* naire Vous donne belle femme à contenter y os ans. Si '^/ous l'eU'Jlïe:2^eu laide ïl efiott neceffaire Que pour fe faire aimer elle eufi fait des pre-* fns. Il ne If QHS coufle rien de la yoir bien feruir : F lie l'eut au repos l'oflre corps referuer, J^uis on dit que l'amour accourcit noftre yie : SluandcUe adesaynans, c'ejl pour yotis con-» feruer. Sa, douceur an contraire allumé ^fttflre du^ ilacc


Sâtyriquesdecetemps z^i

X>a CGulair de [on teint 'yom rend fajle 0*

dcsfiUt j ^La grâce de fes yeux "^ous ojle toute ^r^ce. Et j es perfections '^om rendent imparfait.

En la trait tant fimal l'ouseftes homtciiç. Par la "yaine contrainte on ne la doit doptptey Za femme efi comparable au cheual fort €n

bride il faut lafcherla main afn de larreflér. Je pardonne à l amant tente de ialoufie, SluantUyoit "V» riual les plaifrs retenant^ Encore s c^u^n plus fin nen ait Vame faifie ^caufe que l'amour eji-yn bien reuenant.

Ne l/otii en fa/che^pltiSj ceftàla l/ieille mode^ Suius:^la dejiinee & prene:^toutau mieux y Faut-il qu à >oj humeurs le défi m s accommode Pluflofl que y os humeurs saccemmodent aux

Dieux ? Coeur lafche & defantyene:^à youscognoi*

ftre. Et ne yous donne:^plus yows mefme de tourment Bien yous ejles cochSj, mais ne le penfe::^eflre Çarfejlre 0* U^enfer c'ejll ejlre doublement


R îi


2^i Le Cabinet des vers


CONTIIB VN VIEILLARD

ialoux.

Par le fieur Racan.

Jeux corps tout eï^uifé de fang (^dfmoiielle D'où Came fe départ ^ loU'yre^yoti^ toufiours d'yneflame Ci belle Sans nous en faire parto

Ces beaux yeux hors d^eîpoir d^efchaujfer pa,r

Vojlre froide amitié^ (les charriées

Mejprifant leurs attraits ont leur recours 'aux

pour l^ouâ faire pitié. (larmes

\Ainfil'on'\oit l'aurore en fortant de fa cou-»

Scufpirer ^ ^emtr (che

Quanji fon l/ieil impuiffant aufi mort qu*yne

N'a rien faift que dormir. (fouche

Noflre goffl fuit nos ans^ la^ieilleffe defirç Vn ùonyinjauoureux j l/iu lieu que la ieuneffe inceffdmmentfoufvire Les pldfirs amoureux»


Satyriquesdecetemps. z^i

Z'am our encor enfant chérit cefie '^'erdure j E» ces fleurs du printempSj fuyant fes yieux rochers eu l'on yoid la froidure Demeurer en tout tempi*

Puis donc (jue déformais y os '^le^x membres Ne luy font (ju ennuyeux j (déglace Ne luy dcffendexfoint de mettre en '\>oflré flacç Quelqu'un qm face niiçux.

Laijfe:^ en liberté cefle beauté celefle^

N^ en forte::^ point fit Hyfolite. ^ Didon ^ Medce , ^ Phili^j, La^ie eufl efléfrqlo ngee ^ si far ce fauoureux coulis Leur foit eufl eflé fou lagee ^

Défait belle il n'y a fiU \Au monde "Vne liqueur femblahl^ Qujsadminiflrç far corn f as], Bt d'yne hauteur conuenable. De lamfiefruiSl Demonien Onyoit enter fyr lafiflache.


2S4- LeCabinet'desvers

£t le légume S ami en *

^u centre de Pht lis fe cache.

L'encolure en efl proprement j, Tout ainjï qu'une chcinte-plemen Qui dtfiîlle plus proprement Que le Mire ^rabe ne pleure.

Tel ejloit iadlsje fafcin , Quel^s matrones plus feuer es ^ort oient au col ou dans leurfetn ^Qurplufioji en deuenir mères.

Tel fut le court fueillardque'yit ly^lcinoisla fille eflonnee , Et le rameau d'or qui feruit JDe paffe-temps pa/ tout k^Aenée, Tel fut le iauelot mutin pont Roger Vainquit Bradammte^ Qui par le fuperhe Martin Fut nommé la petite Mente.

Tel en lajlrefe prefenta Ze Dieu Far à la fere Ocrijey JPontynefclaue elle enfanta ^ Qui eufide Rome lamaiflrife>

^pres que Tiphon euji iettéj Far y ne cruauté farouche , Z'injlrument doux ^ ajfeté^ Dont Orifis dorinoitla Douche y

ifis de grand regret qu elle tut ^ En^ fit reprefenter lyfage, Pour porter en pompe ç^ Voulut


Satyriquesdecetemps. 1S5

Qu^enfon temple on luy fit hommage^ Tel image à huis clos flaifoit \Aux Dames de Rome 0* de Grèce ^ Quand lejacrijice onfatfott De nuit à la bonne Deejje.

Orcen'eflla tejle ou le dos Ou teJlomaCj,qui ~\>ous faut oindre:, Le mal ne 1/ous tient f as aux os, Voius ffaue::^où le fente:^ pomdrs

llyal^n certain endroit Entre lesiardins d'Himenee^, Ou la Dofiche coule tout droit Vnfeu dejfns le fermée.

Mais four ne reïj^andre ce laifî' Huîffelant aux mijfeaux internes. Ne faut chappeau ne mantelct , Ny autres appareils externes.

Vn peu de mouuement de corps j, Imitant la jijftgne dance, Tire par mutuels accords JL 'arroufement à la cadance. Deux petits globes audejîous Four fortifier ce myjlere , Donnent le contrepoids aux coups^ B t rendent lefuc moins àuftere.

Quelquefois plus quelquefois moins X 'afferfion eft auancee^ Et y touuours deux te/moins Vdr qui la doT^e ejl diï^enfee.


lès I é Cabinet des vers

Les anciens uont inutnté

Nj Dieu ny Vetjje à leur mode.

Qui nayent expérimenté

Combien la douche en ejl commode, Mincruemefme :,^ noeuf foeurs ^

Et Vej}e,& Cibelie, &* Lucine ,

En ont ejjayé les douceur^ ,

Par plailir ou par médecine, Vn Grec que la douche n'aimoit^

\4ycint[a canelle accourcie ^ N'enfouuant yfet fe nommoit

Vne petite Bpilepjie.

Sans farce elle ouure les conduits. Et fait fulpurer les î/lceres. Qui en/ont doucement enduits ^ En y appliquant de peJJereSé Elléfert aux ohjiru6iions Des rains dufbye i(^ delà rattts Et (ruant les oppressions Mieux qu'une draine attipocrati

Les nerfs tendu6 eue fléchit. Elle hume fie ^ niollit les roides , Ze fan^ chaud elle rafraîchit j, Er refchaujfe les humeurs froidcSi

Quelquesfois prifegloutement Elle entendra 1/ne hydropifie^ Qui neuf mots après iuftemenf Se termine enparalifie.

Elle perce les corps humains


Sâtyriques de ce tenlps^ 187

Ifyne faculté laxatiuej '

Se tournant en fieds ^ enmains Selon que l'influance arriue. Sans 'elle ï'^Vniuers perdus Seroit dejert en feu a années ^ Et les Dieux mefmes n auraient plus Sur qui "Sferfer leurs dejitnees.

C*ejile Moli quieufl'Vertu Contre tous tes charmes de Circe. ^ydédece glaïue pointu Que defgaina contre elle Vlijfe^

Cefile Nepente fmgulier Dont^eleneauoit lafcience^ Qui de tout mal particulier ^pporte'^ne douce ouhlianCe^ IS onguent enejl fi précieux. Quand de fon canal il découle, S^tlpajje celuy qui des deux Defcendit en la — - te ampoule^

Onnen peut prefcrire le pois Par liuredragme,ou fcrupule t Mais on le prend à plujteursfoîs En tout temps fans aucun fcrupule^

Mefmede nuit entre deux draps Penas,Duret, Diebaut l'ordonnent^ Ceux qui 'Voips mené fous les br»:^ Sçauent bien comment ils la donnent

Or aUe:^donc (^ ne perde:^ Z'occafio;nde telremedcj


a88 Le Cabinet des veiâ

D e peur que fiîYOp '^ous tdrde::^ On y fup^ofe^'n Ganymede.

Quelquefois y ne folle main Troublant la fource ^ la rimerez, Tait couler la liqueur en Ifam Tar ahonclançe de matière»

H'afiezj^oiis ^dêiicques beUe de peur Qu 1/nf grand threfornefeferde^ Et ne laiffe:^faner la fleur îPe 'Voftre ieunefje plus Iferde»

laicles place k [es meshaigne:^^ Qui '^/ ont en chaire ^ en potence j jEtàfes fourcils renfronrne:^ Qui font îcy leur pénitence.

Ces eaux ne font propres quà nous Tous deuenm '^ieux Capitaines j Qm nofent boire deuant l^o^ Quand 'yoMs paroijfe:^ aux fontaincsl

Z'I'-nfatt lagrtmace en heuuant, Z'aut^'e rotte ou fait quelque miné L 'autre tient à peine fon '\ent Ne pouuant porter l'eau démine.

JL^'^nefi graueleux ^goûteux ^ Mangé de loups^ ou hydropique. L'autre cflimpotent^ boiteux ^ De 'yeroÛe ou defchiatiquey

Bref de tous ceux que "^om 'yoye^ JP'^ ^n nefi fans traire ou fans l^ice , £'t en prendre:^ fi me croje^


D autm


Satyrîques de ce tempis» lî^

0' autre s pour 'Vous faire feruice.

Zes beaux &* ieunes Damoi féaux ^lui deffùus les brus Ifom foufiiennent Ne font point kboire fes eaux Que quelquemaux ne les y tiennent»

Silsen trouue "^n feut d'entre tousi Qui feigne efire Htfocondrtaque , le fuis d' adu'îs (ju aueclfous îUiile k la Douche en Lampfacquç^


IBS ÏOVEVRS VE P^VME^ aux Dames,

Parle fieur du Souhait.

NOmfommes ioueurs portant balles &*ra<^ quitte. Qui youlonsj, s 'il yousplaifl ioiier en Ifos tripots» Mes Dames '^^ouleç^'^om la partie en eJlfaiSte. Car qui If eut s'accorder il ne faut que deux mots':

Vousfçaue:^noJi-re ieu l/ous tafcbe^^dans la grille Et ne 'Voulons iamais mettre nos coups deffous^ ^j/am quarante cinq d'1/nedextrefubttle,

T


2t}D Le cabinet des vers

Ncu^ cJyerchons U moyen de mettre aux fetîtt trom

Nom ne ymcttQns fX'S la partie fur la chajje. Ce feroit follement tromper les attendansj Nou6 'yifons dans le trou ^ la nm6t ne noui

chàf: Car encor qu il foit nah nous mettons bien de^ dans,

. i

Et Cl du premier coup dans le trou 1 on ne haïUv JSJon^.vepouffons encor "X/ne fois nojlre efleu^ Euitant cjue nos coups ne fautent la muraille:, j^^joHs le faijons mourir doucement 'y ers le ieu»

Nous ne donnons iamais kperfonne aduantagCj Nom gaignons qmn:^j trente &* toufiours peH

a peu Nous tafchons d'auancer^ gaignons l'adua




tao-e


Et puis d yn coup de trou nous emportons le ie^^

l' Soudain du premier ieu nous Ifenonsaudeu-

.xiefmjej ^u tiers e^ puis au cuart, jouûent on ^lent a deux j I

Q^r '^uefoîs on met bien la partie aufixiefme: M-dvs la plus ordinaire (Jlfai fie en quatre leux.

Mes Dames 'Voulc:^'yous accorder la partie ^


Satyriqucsdecétemps.' 291

i^ojlre raquette efi bonne 0* le manche àJJeT

long y

\AfinqueJgalement la chofe foit partie

Nous prendrons la IfoUe^ ^ l/o%s ire::^ au bond.

Tene:^ donc '^os tripots arme::^ de couuerture, fit que les murs [oient hauts ^^qu ils foient ajje^

forts: Car cefi >» def^laifir^, quand par cas dauanture JL onlf eut mettre dedans^0* que ton met dehors^

Et nous ferons arme:^de nos fortes raquettes, Dont les boyaux font bons ^ les ners bien

tendus Et noHS tiendrons toufiours nos balles toutes

preftes l^findebficoUeyaux trous mieux deffendiH^


LE G^GE T0VCHB[ STANCES.

Parle ficur Cliauuec*

%J Ne trouppe de Damoifelles^ ^^ De pajfer le temps deui foit,

T ij


2^i le Cabinet des vers

Madame eftoit auec elles Qui dejfm toutes reluyfoit,

le yins Ik pour les ^oir esbattre, 'Jfmoury yint fareillement : Car il fp€ qmte opmiajlre Moy ny ma belie l>n feul moment ^

La place nom fut départie ^ Comme aux Dames ànojlre tom^ Et fallut que de la partie i'eujje demcfme qu^mouK

Quel ieu plairoit a cejle bande On y fut long temps empefché Jetais en fin Madame commandes Que ce fut au gage touché.

Soudain elle eufi cefl aduantagp Que dans fon giron gracieux , chacun de nous y mit fon gage, Cequila de plus précieux,

^mcur abandonnant Jes armes T letta fon brandon Vainqueur , Eflewt i demy de mes larmes y E.t moyiy mis mon pauurc coeur»

Ma dame auoit fa portraiture Dans yn efluy dor efmaillé. Qui luy p en doit a la ceinture , C (fi le gage quelle a baillé.

Lors dcjon efcharpe incarnate Les yeux d'amour die banda, Bt puis de fa main ddicate


SatyriquesdecetempSt ^9?

Touchant mon coeur luy demanda. ' Petit Gentilhomme , dit eOe, Qui aue::^ les deux y eux bouche:^ ^uquel de la troupe ou à quelle T>onne:!!^'\>om les ^agestouchep^^^^

^ la plus belle ie les donne j HeJ^ond amour tout affetéy 2da Dame rouo it (^ fou pfonnc: Q^îl ^ defcouuert fa beauté.

Et d^faitftyeuè traiftrelfey Hui fous le bandeau regardait ^ ^pperceut bien que ma maijlreffe Touchoit mon coeur auec fon doigta. Voulant donc faire fon partao-e. Il reprint pour luy fon b va ndon^ Belle il me donna '^ofir^ imuge 3 Et de mon coeur il yotuft don,

C'eft maintenant à yous Madame^ Ca ça que ie bande mes yeux , Le bandeau couurira la flamme Ve leurs efclairs l/iêlorieux.

Tandis que ^ous ny >eyf;> o-outte^ le prendray mon coeur que ie plains^ Mais non nentre^^point en ce doute ;, Il fe plaiji trop entre y os main s ^


^54 I-e Cabinet des vers


LE BALLET DES Macquerçaux. ^

r

>^ Omfommes du pays dErice^

  • ^ Bien cogneuspar nofi y e artifice

Da plus îUufires de la Cour-:, LegYdue ^moUY denoJlYeTfK^ijtre:, Et nousauons lagloiYe d'efiYe Zes ^mhaJJddeuYS de t\Amour, Nous fçauons fi bienfar'yfige

Comme il faut faj re le mejjctgej St rendre les petits poulets^, Qu'il faut que ton fe pevfuade Q^en Cfjle amoureufe ambaffade Nous fommes^ d'infignes yalcts.

Nous fçauonsfaÏYe des TneYUeilles Quand il faut charrner les oreilles Des eifritsmefmes tnuaincus:, Et Ion peut dire en affeurance Que nofire art fait en la France, Plusd'yn régiment de cocus.

Belles fi (juclquyne fbuhaite D'arborer la belle cornette Vu figne tuyfant des Taureaux y Nous fommes k yoftre feruice :


Satyriques de ce temps, 295

Car nous ne tiendrons fcu et yice De yous feruir (Le Mdcquereaux.


Les Fureteurs aux Dames* STANCES.


f^B faux gdrçon qui nous trauaillç ^^Le coeur ^ lame nuit ^ tour. Par nos furets ce faux ^monr Sera fris quelque fart qu il aille,

Bt m nefl fris en ces deferts , Que nous foyons fris four des dufeSy Fut'tl caché deffous yos iuffes j Si yos claficrs nous font ouuerts,

il fera frisfuft-ilfous terre, Z'euJ?te:^'yous recelé che:^yotî^ ,, Z'euJ^ie:^yous caché dans y os touri^ Pelles nous luy ferons la o-^erre. Nousauonsfoches ^furets Profres à faire cefle chafTe , Qui luy feront quiter U place Fujl'il au fonds de Ces fortjh.

T îiu


2^6 Le Cabinet des vers

Car ejlransfureteursj mes Darnes^ JS!oti6 "Voulons four yous attaquer. Trouucr moyen de fureter Çeluy qui furette nos âmes.

Ce mefiierque nous exerçons^ JSIousfut appris par la nature. Comme il nejl point de créature Qui nen retienne des leçons,

^tnjï depuis nojlre ieuneffe Nousauons toufiours fureté y Etnauons autre 'Volupté, sinon de fureter fans ceffe.

En furetant nous fumes fatals ] ^ Vous mejmes en fçaue^jque dire, Belles qui yous frene:^ à rire y Oyant parler de nos effe£ls,

si cefi quelque yieille tanière, Troux de çheureux ^ de renards^ Nos furets fe monfirent couards. Et 'Veulent retourner arrière.

Mais aux clapiers de qui les bords Sont couuers denouuelle mou/Je, F lus la chaj?e leur femhle douce, plus ils font '\igoureux ç^ f<jrt5^

Dans les toutes plus releuees ils '\ont efuenter le nbier. Et battent fi bien "Vw clapier. Qu'ils fuiuent toutes les coulées, Fourueus donc de furets fi f as


Satyriquesdece temps. 297

Nous ne fç aurions faillir k f rendre , Etfi l amour ne feut deffendre j Belles noifs prendrons 1/osconins.


Les Batcurs d'Amour aux Dames,

^^ Ou6 fommesles buteurs d'^mony^ •*^^ Soit c^ue la nuit tienne àjontour, Oîiqueleheau iourrenouuellej Jnceffamment nous befongnonsy Et fans que f AS y n traifne C ai fie Tant nous fommes bons comfagnans^

Nous allons de tefte ç^ de rems, Depîeds ^ de ïambes & de mains ;. Ore en auant ^ ore en arrière, ^t frappons en nous démenant Defi yigoureufe manière y Que le grain fort incontinent. ^ufsi nous auons entre nous. De bons fléaux par deffù s touSy Ils ont yne gloire accomplie f Et font tellement bien ^èrfeç^^ Que pluflofi la fortune plie. Que leurs grands bouts foient redreffe.


e^.


Belles Nymphes dont les beaux^'euXj, Efclairent ces champefïres lieux.


19^ Le Cabinet de$ vers

Slui l/ôus hentjfent de louayjges , Si y OMS les iuge:^motns parfaits , Pr<?/îf;^ nous feulement y os ^y<^n£eSj Bt yous en yerreT^ les effeCls.


LBSPIONNIERS

4aipou>r , aux Darnes^

  • T\^mcs yous pourrie:^ trouuer pis

•^•^ Que nospejles bien amanchees^ ^ous fommes bien fournis de pics Pour befongner à y os trenthees.

Sans pionniers on ne peut prendre Ny remparS:, ny yille^ ny tour. Et ieffeSl fi y ouleTiJ,' apprendre Nous fommes Pionniers d'i^mour-.

Nous fommes fi bons à laguerre Pour miner frapper & trancher ^ . Qu'en fn nous faifons rais de terre La fortereffe trçs-bucher.

Toufïours auec la befoche Levreuth^ le pic ^ ^ le hoyau y Nous frappons fi bieny ne approche . Que nous renuerfons le chafleau.

Nous portons deffous nos efchines. Nosferremms bien retrouf^e^i


Satyriquesdeceremps. ;p^

Car il faut degrojjes fafanes i*cur hîçn rçco?pbler'yos ejje::^


LES ^STROLOGVES, ^

f^Es faifeurs d'^lmanacs cognoijjent au^ ^^ ' efloillcs,- Huetous les amoureux ne feront f accent en s, Qu^on yerra des ialoux, des femmes wf délies, Des neiges en Hyuer ^ ^ des fleurs au Prin^ temps,

Voye:^ leur infirument tefmcin de leur fciençcy Tarquide tous les Oieux les ^flres font cogrmt Et leprene:^enmampour'yoir quelle influence Jupiter yous entioye ou Mercure ou Venus,

Vous fçaue:^ de y os tours lafatalle ad^ianture, Etfi Ion aimera cçt anfidellement : Maisfi l'art leur défaut ils prendront la nature:- Car ils ne Veulent pas y fer d' enchantement.

Et quand bifn ils feront furie dos de f^eptuncj Jlsfçauent le moyen de choiftr yn bon port , Puis qu'au fort de l'ora^e^ 0* contre la fortune Leur aiguille regardée mcefjammcnt le Nort,

Si doncyous defire:^fçauoir les deflinees "De y os ajfeSltons ^ tous tes accidens j En leur difant le pain ft auquel yous fujles neesj


300 Le Cabinet des vers

jls trouueront quels font "^os afcendanSy Et pour mieux yous mônjlrer des traits rfe leurfcîence ils laijjeront leurrohhe^ tous emfefchemens, ^jin que Ifous '^oye^^come on fait de naijfance, Bt du ciel de Venus les plus beaux mouuemens^

Nous auons employé la plus part de la >/V \/4^çoo-noiJiredes Çteux les diuers mouuemens. Et fur tous les fecrets qu apprend l\Afirolo^ie Dîfcourans de la caufe ^ des euenemens.

Mais Ifoyans les cUrîe\dont cejie cour abonde Surpris d ejlonnement parmy tant de flambeaux j Nous croyons fans mentir que ceji 'Vn autre

mondej £uis quon yoifynSoletlç^ des^Jlres nouueaux

Leurs rayons efclairans ont leurs flamesfi belles Que comme '\n plain midy ce fie folle reluit , Que qui 'y oit ce Soleil auecques tant d'eftoilles Ne peut bien ajfeurer que cefoit iour ou nuift,

De fia dedans nos coeurs leur lumière rayonne Qui doit bien mériter l' empire de V amour ^ E t que chacun de nous pour iamais abandonne JLes ejloiUes du Ciel pour celles de la Cour.

Beaux ajlres ')^ous pouue:^eaucoup plus fur les hommes. Que tous les Cieux enfemble (j?* les dejiins ialoux Fuis qu'*yn feuld'entreyous y de fx^es que nous

fommes j Nous ofie la raifon 0* nous fait ejlrefous»


Satyriqucs de ce temps. jor


Bufcherons aux Dames,

Le premier Buicheron parle.

T^yde ces Bufcherons , qui nais dans Umef»

Dubois fec ou tortuf6nt')fnetrifle guerre: Les arbres les plus beauxxUsforeJls de Cjpris Sont des bois glorieux que ie couche prar terre.

Le fécond Bufchcron.

Bien que ie fois pouji^é du dejîr de paroljlre Ne me fouhaitte:^pa6 que la faneur des Rois Me face quelque iour grand Veneur ou grand

Maijlrey Ceflajfea^jqueie fuis o-rand abbatteurde bois.

Le troifiefme Bufcheron.

Ce nefipas grand Trophée, Que la lyre d^ Orphée j Des plus fiers ammaux ait charmé le courroux:


lôz Lé Cabinet dés \refS

La douceur tcjmoî^nee Du fonde mu cognée Mauit tous les oyjeaux excepté le Coucoux,

Le quarHefme Bufcheron.

O heAUteT^jjtti >oj>t ;^ le meflier que te fdis^ Si yous me meïprije:^ Uyroit bien du yoftre «  Ma congnee autourd buy fait d' effranges effets^ Quand elle abbat du bois elle en fait '^enird'aU'^


Scieurs de bois. Le premier Scieur de bois.

IB trauaille fans ceffe auec >» tel effort ^ ^fcierdes beauté:^ la ritgueur endurcie. Que l amour eft ingrat fi quand ie feray mort Dansle Ciel de Venus il ne loge ma fcie.

Le fécond Scieur de bois.

Perfonne mes'yoeux ne reçoit Qui foudainne m en remercie:


Sàty riqucs decc temjps. 303

Car tout ce que loeil af perçoit ^a rien Ji doux que U fcie.

Le troificrmc Scieur de bois.

Ne meîprife:^ point mon outil ^ faduantage qu'il yous prefente^, Ceftqu il nefl rien defi fubtil ^ fe loger dans y ne fente.

le quatriefme Scieur de hoiîl

Je ne fuis point de ceux dont l outil mercenaire Sert indifféremment à toutes fortes d'arts si mes hr^s àfcier s^ occupent d ordinai re C'ejlpour les traits d'amour ^0* les lances de Mars .


LES S^GITt^lRESi aux Dames.

Le premier Sagitrairco

PVis nue l amour m^apelle du meftierde Bel- lonne. Que nay-ie comme ^ous le courage inhumain? Et que nay te,obeautt:^lepouuoir q^jl y ou


que nay te,o ocautc:^Lepouuoir q^ ji -yous donne ? Cèfl de bander yn arc fans y mettre la main.


304 le Cabinet des veri

Le Tecond Sagittaire.

Bien que rwn arc hande k caufe de "Vow/j E t qv. e ma flèche à nul autre ne cède Ne crjio^ne:^foint la rigueur de nos coups^ S' lis font dn mal ils donnent le remède.

Le troifîefme Sagittairc-

Ne cachex^foint les lj:s de If ojlr égorge oui uerte le fuis trop malheureux Jors que ie l^ife au blanc^ Surmoy fculj o beauté:::;^:, tombe toute lapertCj le ne tire '^nfeulcoup quaux demies de mon fan»

Lequatriefme Sagittaire.

Ne cratgneTi^folntlcstraitsquemon bras y^ tirer ^ Toute ame que ie blejfe en efi d'aife rauie^ Quel mal it me s amis pourrois-ie procurer j Fuis qui mes ennemis mes coups donnent la yief


IBS


Satyriqucsdecctcmps. 30 J


LE^S 10 V S.


D


Y. tous ksfousqu'on'yGitenFranccl Et de ceux qui font [esprudensj ' iVjy a point de différence

Hmde barbe & dhahiUemens: - Car tout le monde k [a folie

Qui le poffede & les manie^ L es l^ns défirent la richejfe, "^

Zes autres défirent les hd:^ards ^

Tel fait le 'yam de fa maiflreffe

Qui rien a rien qke des regards^

£ t cependant la ialoufie --«««'

Trouble le plaifirdefa yie,

'J.'yn aime les champs folitairei

Z' autre fe platft dejfus la ruer,

aucuns dedans les Monafteres

Se font pour lamais enfermer^

Fuis de leur ame repentie

isFaifl bienfouuent quelque filie; Tel fe confomme dans les fiâmes

d)'\n amour plain de yanité^

Bt à la Cour ^ pour Us dames

i^endfon bien ^ fa liberté j

Bt dans l erreur ^ la folie

^^affe le refie de fa yic,

r


xo6 LeCabinerdesvers

Tci '^'CUt cognoiflre lafcience. Tel autre l>è:^^tout ignorer. Tel autre four '^nè '.nconflancc EJi prejl i fe defefperer y Et tout enjîi} nefiquefolte^ Qu erreur:, que m en fange :, ^ mante.

Mais qui font f lus fous ou plus figes Dites Mefieurs les çritundm. Ou ces foii4 riants eu 'yolao-es > Ou ceux qui lesontattendws} Et qui pour '\oir "^ ne folie jéuront la rhume où la chafiie.

Ces fotis que ion y oit à la dance fsfefont pas des fous tout à fait , jls font plus figes quùn ne penfe y puîs qu'ils font fous quant il teurplaifi Et la fagejfe c^ lafoliej Leur tiennent bonne compagnie.


A V T R E-

Sur le mefme fuiet.

T^E l humeur foie ^ frenetiqté •*-^ Les fages deuiennent ialoux^ Et quittant leur robbe W antique


. Satyriquesdecetemps» S07

Tûtps a U fn ieuiennent fous , Car l^ pi^-Jp^ft accomplie De fçauoir feindre y ne folie» .

Mais ils mamjuenti letir cadance Belles ne "vous en mocqHCT^ pits , Voyant les beaute:!^^ deloi France :> ils ne fondent plus à leurs pds^ Etbrujled'amoureufeenuie De faire y ne belle folie,

Bsblouys de fiâmes jibellea Qui y ont leur ejpritdeceuantj, ils font encores plwsfom dettes Q^ils n'efloientpof auparànantj, Et fentent crotflre leur folie Qui les rend fous tourte leur^ie.

VousyoyeT^^comrfie ils fe refnuent ^ Et comme ils font guais ^ ioliSy Dites 3 toHS ceux quiles fou6 tuent Deuroient^îls pM eflrt punis? Tour perdre la melanch olie , Il faut ton fours ^f^")>n fous fe rie.

Ze fage an fo rt d '^ne batatlle Fuit le perd ^ le débat.

Ne crai^nei:;ip^s<]u'ynfotfs trejfaillc Vepeur au milieu du combat, La peur ^ le mal ildeffe^ ^ caufe de fa maladie. Vh fou toufiours plein dalle^rejp -


?oS le Cabinet des vers

Me^rife l'horreur & la mon , Et Çi tamais rien ne l'opprejfcj Xlfe peut direynfous très-fort."^ Et faut qne toute freuihommie Cède au pouuoîrde fa folte.

Ceux qui ne font pas de ces âmes , Qui courent errans nuift^ tour. Ils Veulent eftrefous des Dames, Et non des hommes de la Cour, E î n'ont point cefie maladie Oui reo-ne aux l^iUes d'Italie, Vous cognoîftre:^ ^ leurs '\ijages Qu'ils font François^ ^ par leurs moeurs Encoreshien qu à leur s langages On les prit pour efire fvùs-teUYS , Oouftex. '^^ fruiti de leur manie, Jls font plus douxqUel'amhrofie,

Des fous 1/ous offrent cesfornettes Qifyn fou bien fou 'Ment de f enfer - Si 'yous les tr otme:^ mal-honnejles Vnfou ne '^ous peut offencer ; Quandyous youdre:^ l^oir leur folié FeHt-eJlf^ çn mre^ l^ous enmej.


Satyriquesdecetemps.' 30 j


L'^RÎt^ CHEVR D B dents ^ aux Dames,

I Etire des dents de [abouche. Mais c'efi auec *>» telcompd^ ; Qi^aloYS que ie n'y touche p(U , Vous ne dirie:^ pas que ty touche. ^-^

ie fens mille feux ardents ÇuepourtYOp aimer i endure, ^^ \

Ma belle iel^ous le iure E^foy d'arracheur de dents.

pour recomp enfer mon mérite 'arrachant les dens bien x point :^ Permette:^queie^ous 1/ifitg Vûjlre bouehequinena point,,

lefaisquyne dent on crache Enfonnantduf flageolet y Oii décent pas ie t arrache , > ^Hec yn arc à ialet.

On y 'yiendroit commet lafejle^ Et i'enaurois bien plus d'efcus^ si ie tiroir hors de la tefle Les cornes de tous les cocus.

Les maux des dents font des furies IXont iefçay guarirpromptemçnt 9


yo Le Cabinet des vers

PlujteUYs'Damesen fvntgûaricsy ' Me/me en yoyant mon injl rumtnt.


E L E G I E. poNTRB Les femmes.

Parlefieur Mo tin.

QVe ceji faiSi fagement aux hommes d'ens^ pèfcher Zcf femmes de iuger , commander & prefcher 6àftiuant fous les loix cet animal fauu âge y JBuiche:iJ?s Mufulmans efttoufiours enferuage JRende:^Jt')i'OUS pOHUe::^de bonne heure arrejle. De la femme ç^ de l'eau le courroux indompté. De peur quel* y n CÎ7* l autre Iffant de '\îolance Sur')>oUstrop parejfcux neflendefa puîjfance. Malheureux eft celuy qui fe laijje ahufer : Mats bien plus malheureux quila 'Veut ejj^oufer^ tayme bien mieux ejire aux fers dyn Tartat^

feuere :, Xa femme nefï finon qu'une belle mi fer e , Perdant de nos parens le îhrefor amajié: Elle efi comme^ne poule en^n monceau de hle^ Sutfepaifitn riant ^fe tourmente (^ fe hajle


» Satvrjqr.eSae ce temps. 5U

4prj que de [es pieds tout lercfie elle ^^^fifj ^-iiitdra quel dti are cjl de fcs biens înâigcns^ ^ de peine ^ de foin d^ctmajjer de C argent , jutant elle trauaille a faire le contréiire., Le threfordeJJduld ny pyurroit farisfaire^ Nyk riche rançon du Roy ma! fccouru , Que le fer ETjjagnol rujna dans lePcrUj Bien qu elle foit prodigue elle eft auare enfemhle Vn contraire à. la femme au contraire taffemhle^ Bile mefme fe ^endj C^ la necefité Sert alors de prétexte à fa lubricititéy Mais quelle tour d'airain^ quelle porte ferrée? Çntpouuoir de tenir "y ne femme ferrée? Quel^rgus j quel Geollierpour tenir en prifon Celle de qui t amour furmonte la raifn? Efi.ilflarne impudique horrible i lapcvfcej Qui par elle ne foit fans refpeft exercée? Tefmoins Semiramisqu^n cheual enibraffa^ Et celle quau Toreau Vedallefuppofa ^ Leur impudicité de cruauté guidée lunefieaux innocens ,fait naiflre Ifne Medee^ Fait encontre 'Vn l>ieux Père >» filencc ani' mer^ Fait contre leurs maris les chelides armer , Le fer ^ laprifon exercent la Vengeance , Et de leur long courreux lefangefi l'allégeance, ^uxfunefles dejfeins de leur inimitié ^ il ne faut point iamais esferer de pitié,

V iilj


3T2 I e Cabinet des vei?s

$i quelqu'une en [on coeur quelque haineyo^s

porte Ne yousy jie:^ point encor quelle fut morte, La y engeance ejl foihlejje ^ les plus beaux

eîfrïts Surmontent 1/ne iniureauec lemej^ris, Zes femmes qui n'ont point les âmes genereufes De fe pouuoir "Venger font toufiours defireufes^ ^ limpudicîté de leur corps languijjant si iotnt de leurefprit le dïfcours impuifpint , ^ujii Licurgue ainjl ^ce fexe peu f<^gey Cognoiffant leur défaut , duyinofta l'^fàge. Vapeur qa^enleurcerueaufe tenant A méfier^ H tes mit en furie :, ^ les fit trop parler, ^A qup defïin fanglant tient-il que tu nef*

gales Ze bon-heur des mortels à celuy des Çygales? N'aya^nt donné la yoix quaux majles feule^

ment Des femmes fans raifon le foible entendement: Par la bouche exprimant fes images friucles > JÈ<^e pourrait nous tromper par de daines par oies y % Ne fçauYon p^6 mentir , reprocher ^ crier, I.^atç^y feindre j trahir jiurer.inturierj 1): Lt yient la feint ifc^ (^ la haine ^ laguerre^ Jjc tentes les fureurs qm faccagent la terre ^ fi^rt'j^it fe mal qui donne aux mortels du foucy» PrirJf^^n nom d y ne femme ^ fa nature auj^i Comme prfe ^ lano^ucurs^ feurcs , hjdropifie.


Sâtyriquesdecetenips. 3^5

\/éiiance^ trijiejfe , enuie, ialoufie , Crainte^ furie , horreur^, 'Vengeance, ambïtinn , Le nom de femme eft propre k toute paj?ton : La mort mefme des maux le dernier Çy* le pire eJI femme j (JT* comme telle à toutechofè alfiré. On dit yray qu entre l'homme^ U grandeur

de DieUy LeseTprits bien- heureux obtiennent te milieu. Et (jue des cor ps humains ^ l'animal inepte, La femme efiau milieu de l'homme ^ de la befii Elle eft plus dan^ereufe au felde fon courroux Que n 'efi le noir '\enin de l aj^ic leplus rc.ux, Ny (jue l'oeil du fetpent le plus grand que Sirène Nourriffe aux chanx deferts de fa mouuaf^t^

arenej E lie nefl iamais bonne ^ ou bien c 'efl feuleraient ^lors qu'elle apparoifi mauuaife o.uuextement Il faut quelle '^hous aime ou quelle Ifous hayffe, La tiède indifférence irrite fa malice j, Elle fonget ou fi ours ^ ^ nepenfequau mal. Et feule elle i entretient "^n mefchant animal, O ] femme dont l amour aux mortels dekëtable, jutant comme la haine efitoufiourj redoutable. Vous aime^^en Vipère , (^ ceux que l/ous baife:^ Sçauancent aufepulchre ou ')^ous les conduijc:^ Ou bien lapauureté, la douleur ^lahonte, accompagnent teufiours ceux dont 'yous faites

conte, Infenfe:^ (^ trop l/ains iembraffer les premiers^.


314 LeCabinet des vers

Vos corps oui ne font nen que des~yiuans fumiers^

Vcjlre trcffe en ferpens au tombeau font chan -


gees.


Et de 'Vojire oeilforaer les fleurs font outragées, L 'oyfeau qui du Soleilfent les pures ardeurs. Qui s'immole mourant fur 'y n li H plein d'odeurs^ Son plumage doré de cent couleurs sefmaillej ^pparoijl plus fouuent qu'une femme qui yaills


EPIGRAMME.

Te ne fuis point celuy quisefmerueille , Deyoti" les fots mieux que les aduife:^ Efire de yous ( Damesfauorife:^: Car chaque chofe efimefapareillej


COMPARAISON DES femmes ^ de la Lune*

T IA Lune pajleejlmoiteufe, ^^Etla rougeajlre ejll/enteufe Za blancheur aime le temps beau > Dont a bon droit (ce mefemble)


Satyriques de c£ temps. 315

Tout ^enre de Dames ftmb te oA ce nocturne flambean,

la Dame pu fie cji fijfcufe Et la rougeajlre efi yejjiufc, LabUnau aime le plaifir , Et toutes comme la Lune ^yment la -nu iB [ombre (^ hrune Pourtracajferaloifir.


COMP^n^ISON VE LA femme ^ du cheuaL

SONNET.

LA femme & lechef^ldoiuentfjlreftm* hlahl^s. Tons deux petite tcft-e y cçilgros.c^ large front, L^creille courte ^ droiîte Jecolhaut (^ long^. Les crétins el^ois^ beaux lesgcjles amiabUs.

L'efiomach releué Jes c(j:aules capables Le flanc *>» peu longuet le 'Centre droit en front. Les reins fors ^ croupe large j ^ le maniment prompt


Satyriquesdecetemps^ 3/6

Zacuijfe ferme &* ^^'^^Jp^ & les pteds amiables.

Tous deux fedoiuent rendre ^ l'homme oheyf* fanSy Façonne:^ k teSfron;, 0" fiers en ornement y ^uoir le montoir doux la defcente hemgne»

Z'emhoHcheure gaîUarde auec lin hrufque

Somme efire tous pareils^ hsrfmis en cefeul cas Qu^'yn forte fur lel/ entre ^ l'autre fur le fchine»


COMPARAISON DE LA

femme au proce::^;;^.

SONNET.


/


/--


T A femme ify le proce:^font d'yne mefme ',

effencc:, Z'yn feplaifl au cacjuet , l'autre parte tau fiours^ J Si ll^nfçait mille traits lautrefçait mille t ours ^ -l i '">» l/eni l'authoritéj autre ^end la pmffance.

Tous deux font importuns tous deux fans fuf*

fifance^ Tuas deux incanflamment rechan^ent tous Uf tours.


Sâtyriques de ce temps. 317

Tous deux difent beaucoup (^ font tout au y^-

bourSj, Tous deux ont pour leur fin enfin U repentance»

chacun d'eux na tamais rien de bien arrefle, chacun d'eux 'Veut auoir le droit defon coflé Z'ynfefafche pour rienj' autre fur ri en fe fonde*

Tous £ eux font dyne humeur de difficile acce:^ Qui courtife If ne femme ^ pomrfuït yn proce:^ Feai s'affeUrer qu'il fan fon purgatoire au» monde.


COMPARAISON DE LA femme au Démon,

, SONNET.


T A femme ^ les Démo fis ont beaucoup d'aU "*"^ liancej,

Z">» tente les pécheurs j l'autre les afftbfeuXy 1,'yn charme nos defirs j, l'autre enchante nos

yeux y L'y n nous paiftdepjn fard ^(j^ l'autre d'appa.-

rence.


5iiS Le Cabinet des vers

Tous deux trompent nos coeurs d'^jne heïïe ef> Ie^ fera.nce y Z'yn nous ùrtffic i p-cfent.l' autre ^drie [es feux), | f Les Démons ont toufwurs leur enfer nuec eux, les femmes î ont aujsi , ttuÙs auec différence,

Carl"\n cji pour Us liifsç^ t autre four les mcrts, JDe lyn plaift le dedans , de f* antre le dehors , L^yn afflige nos corps , l'autre afflige nos âmes.

H'^n brufe pour ^n temps ^ t autre Irufîe i ^amaisj Qui donccjues Iroudroit l/oirdes accors hienpar*

faits Il fandroit marier les démons 0* les femmes.


LE MIROIR DES D^MES CHANSON.

Parle fieurBérthelot,

\J Dus qui porte:^ fur le front

Tant d'oro-ueii ^ tant d'audace pour p. ire qu ejans a ffront ^ >^


Sacyriquesdecetemps 3^9

£,n haijfant loeil ^ la face Vous fort it::^ la tefte baffe ; Confiderc:^ en 'yofïreamt Que 'yous nèfles qul^ne femyne^

Q^fi cjuelque pourfuiuant Tarmille difcours eflrangcs ^ S' efforce en '^ous deceuant t>e y ous e égaler aux ^n^es. Su r laifle de '^os loiianges CoYjfidere^ en '\'ojlre ame Que 'yous nefies qu'y ne femme,

lefçay qiiyn amour trompeur Vous maintient en cefie ofoirej Mais cefi'yn petit pipeur Qui perd la blanche ^ la noire: O r afin de ne le croire j ^ Conjidere::^ en 'yojlre ame '• S^'^^^^ nefies qu'l^ne femme,

ie'yeux qu'amour d yn pinceaU yVou s ait peint fur le Ififa^e L'honneur au printemps nouuean Qui ne fleflrit auec auec [aa^e. Pour n'en ejlre pas moins fa^Cj Confidere^^en'yoflre ame Que yous nefies qu^ne femme,

Qifilditencor pardeffcin p' oeillets j de lys, ^ de rofes Parfumétoutyojlrefcin wu les places font e ne lofes


3^0 Le Cabinet des vers

Fburflcfrnr toutes ceschofas,

ConfdenCi:^ en 'yojlre ame

Que l^ous nèfles (ju^ne femme^

Croyex^ encore l/osyeu:!ç Efive tels an e le H r lum iere P our roi t redonner aux Cieux Vne lampe Journalière ) Vous nenfere^ piti flusjier^ Confidere:^ en '^ojlre ame Qu^ 'yous n'ejles qu^ne femme,,

Vn plumage bicarré Met l'n Paon en gloire extrême^ Mats fon corps bien remtré L e fai t cacher en luy mefine^ Pour en faire tout de me/me Confidere::^ en "Vofire ame Que'yous n efï es qu'une femmes

Brefilnejl rien de fi fort Pour dompter "yoftre arrop-ante ^pres le cb up de la mort ^ Sinon qHaye';^fouuenancè Deydui(^ de'^oftre ejjencej Vom remettant dans tame Qujlfousnefles qu'ynefemme;


EpigYdmm


Satyriqiies de ce temps. lix


G


E P I G R A M ]\î E,

uiUaume ayant ferdu fa femme ^ s'en encjuerant k, fon yoîfiJfj Exagérant fort le diffame Dont tlmenaçoit le defiin ^ Le l/oifin k ceftefemonce Fit cefie gentilie veî^once, Voîfin que lay lonj^ temps cognetf^ le reffens fi fort cejle i mure y • Que le 'youdroisie yott^s aj?eure Su£ ce mal me fut aduenu.


SONNET.


D' Vn fuperhe meSj^ris faire la courroucée Sur la l^aine rai fon d^nfuhiet médité^ I J)"y n propos mefdifantfaucement muent é^ ! Defdai^neufeparoijlre auoirlame offenfee^ ^uec la mine froide O" '^ ^^f^f abbatjfee^ feindre Ifne rnaladie^ ou 'ynefamSieté;,


3ié Le Cabinet dés vers

Et me hUfmatit toufiours de trop de î^dhitç

Faire nouueaux dejfeins de changer de penfee*

Me quitter de tout point puis reuenir à moy^ S'ejloi^ner , retourner jdonner^faucer fa foy^ Se faire quand on If eut ou de glace ou deflame .

Se feindre des amans ^ ^ puis n'en faire cas^ Enfaifant tout cela tu fais comme 1/ ne femme. Et te fais comme Iftt homme en ne le croyant pM^


S A T r K Ei

Contre vneieuneDairc.

Parlefîeurde Sygognes. -^

■* ■ '^^ Om n ef\:es graffe ny maigre ^ |

^ Vom nèfles douce ny aigre :, . Et fi lefles toutesfoisj Graffe aux cheueux ^maigre au refle Au meflier plus douce & prefle^ f

Quenefl'^ncheualdebou.

Mais pour tout cela , Aîarie Vom mette:^ quand on ^oiùsprie Calleço ns (jt* robbe a part Car cl tout heure on yous troutte Faifant la chatte ou la hmej,


Satyriquesdê ce-temps 323

]Ên pnblicouatefcart.

Z'on met les chenaux me femb le \Aux cordes four aller l amble cbe:^Laurens ou che'^ Mafcot: Che:^^ yous tous jeunes Nouicesl Sont mis aux cordes délices. Moyennant l'n bon efcot,

Vofire chambre ejl toufiours pleine lerefieen ba/i fe promeme^ Z'onioiie en y otps attendant, Za maifon ejl trop petite Jlenuoye:^de l>oJlre fuit te OU prene:^ logis plus ^r and.

Mais qui yom a iamals ^eu^ Sinon à pied par la rue , ! Et la crotte lufquau br^^ Marchant de façon agi 11^ I ^uec yn cul qui frétille Sans mefure 0* fans compas? •'>. ^^

i pour euiter ce reproche y ;~ i

\Ach et e:^'Vn petit coche S^X

Pour yacquer à y os amour i, : =

Qui courre ^galoppe , ^ trotte j Vans la fange ^ dans la crotte, ^\ U yille ^ aux fauxbourgSé


^ f


3^4 !•€ Cabinet des vers


STANCES,

Contre vne ieunc Damc^ Parle fieur deSygognes>

/"^ Ette petite Vdmedu yifage de ciye\ ^-^ Ce manche de couteau propre à "yows faire rire

Qui a U oeil ^ le port d'If n antiqHe'rèbec , Meritel^ncoupde bec. Elle a la bouche-^ t oeil d'y ne chatte rnaladc^ L' au^u fie mai ejlé dyne yteiUe falade. Sa petite perjonne^ fon corps de bjrochet R efjemble 1/n trehuchet, . La yojant pajîe 0^ trijle en fd blancheut coiffée Zes Dieux de nos ruijfeaux lejiimant y ne FeCj Les autres yn lappinreuenant du boiiillon. Ou bien yn papillon. Le moindre petit yentpourfoulagerfapeine. Comme yn yent de Lutins la porte à, lafontaine^ Car elle poife moins -, 'la Nymphe du iardin ^ Q^e Jon yertugadin, ■


.Satyriqnesdecetemps; 325

le confdcre en ces l'ers fa te fie de linotte y ^fin ciue tous les fols en faceht leur marotte^ Et ^eux que defon corps mifement damoifeat^ On en face l/nfufean.


SATYRE, Contre vneDame» Parle fieurde Sygognes^

IE l'ay tYOUUeeâe grisyefiuè Depuis la tejïeiufq^aupieds^ Guaye en fatejlede tortue: Comme lapins dans leurs clapier s :i. Et toufours nouuelle grimajfe Tourcontreminerfon rabat . flatte ^ frejfee en fa cuiraffe Comme ynejigue en fon cabat» kjLa mignarde ejifi toilette, Qu^elle lui de trois goutte d'eau> J)e la cuijfe d'ine alloûette , Ou bien du cold"\n pio^eonneOUr, Ses feffes ou rien ne s'affemblef. Et les deux pommes defonfein Sont telles qu'on peu t bien enfemble

X


^i6 Le Cabinet des vers

Mettre le tout dedans Umatn,

Sur [a folle petite tejle ^ Sa houppe du poids d'^n efcu, Bransloît C07nmela rouge crejle JD^lenmoyne au combat fur le eu.

Elle refjemhle dans la bande Ve fan petit yertugadin^ ^ux Vamoifelles de lauande "Dans les bordures dlfn iardin^

Elle hrauoit faifant la roiie Deuant legaland qui lafert , Comme-yn? mouche qui fe ioUe Dejjfm la nappe d'yn dejfert.


S ATT RE, Contre vnc Dame maigre Par le fieur deSygognes.

/ Le malheureux équipage Ve cette grande femme fauuage Des peljjfons de fon manchon L on feroît bien "Vw capuchopy Trois bonnes ^ deux mitaines^


o


Sâtyriqy.es de ce temps, 3?7

Je luy donne fourfes ejlreines yn mafjue couucrt de yelourS:, Puis queleCientous les jours De [on l/ieux fatinictte Ihuille^^ Comme pluye tombe fur tuiUe Vne biche qui du bols fort ^ fes aleures ^ fon port ^ Ef^frhfainSl chre^in de boutique Les traits de fa médaille ettque, JLesions defonl^ertu^adin^ Xes cheruisd^fon lardtn ^ Et les yifires de fa chaffeUe Ont autat d' embonpoint comme elle Sa robbe courte en liieux hallion;. Encore' plus foncQpiUon Ses calçons ponr la durée Sont de forte "yache paree^ Comme eî^oucepte de cheual EtnondetoiUe de Laual, Ve Cambray j Quintinj ou hoUandç Ses chemifes elle demande, L'é^uillettede fon calçon Ejicuré comme If n limaçon D*y n maroquin paffé en galle ^ ^u demeurant la forte o-alle, Efif^y elle en toute faifon^, Comme poux eri plume doyfon La malheureufe ne s'achctte Jamais ny chanjfon ny manchate \

X ilij


32? Le Cabinet des ver$

^uj parle de rie^prrfumé Vans fa mai fon a blafphemé. On la^ oit maigre^ rechignecx» chercher att^ plancher l'areignee^ Taire neuf tour s dans le loo^is, J>uî^ comme le forcter Maugis ^ux tours folemnels de l'année S 'en aller par la cheminée ^ Et fans patins ç^ fans rabat Tenir fon rang dans le Sabat Paroijlre en chat dans les goutîercs Snei prit dans les Cimetières^ J^uis en carcajfe toute d'os, T>e la Cour troubler le repos. Et de fe faire bailler finance Sans rai fon ny fans eiperance^ JLa Nymphe du charriuary ^trouu^l/Ti pauuremary, Qui l efiime auf^i bonne femme. Comme le Cerf fait le diSiame, Çhetifoù aue:^l>ou6 les yeux , Zamonterie:^'Voii6 fans efirieux ? Je mesbahis cheualde Brijfe., Que fon pcU bien fort ne '\ou5 blefji Maigre autourd huygrajjt demairp Elle atoufwursl^ '\entreplain Car ce cjui fait femme nourrice, C'cflfon maniable exercice. Ses erftns aux ne^^ d efcargQt fHa'îfjentauf^i longs qu'Ion fagot»



Satyriqqesdece temps. y^Ç(

Et comme cailles clcfnichecs

Soudain l'ont chercher leur bequees

bilans par toutes les maifons

Comme rats ou petits oyfons ,

Cette ima^e de lument morte,

S' en y a. par tout de porte en porte ^

Deffpi^ fa coiffe de cabdt

Tarée d'^n demy rabat ,

• Sans chefne ^ perle^ ny dorure 

' Comme '\n€ cappefdns fourrure, '" Zon^ue^droitte commet n ormeau

Elle entre à grands pas de ch urne cîP^

^ trois petites reu erence y

Comme payfanne qui dançe

Sansfçauoir ny quoy ny comment

Elle ajfeure fort fon ferment ^ Sur tabouret au bout d^^n cojfre.

Elle s'aj^ied fans qu'on luy offre y

Et d'ynpiednoniamais laué

En courfter frappe le paué.

Bafton de li6l longue efcabelle.

Des Ifieux fiecles degargamelle,

^igle ou chenet fait de métal,

EfcornifleufedHoïpitaf ^'

Je y eux quenFrance lon'^om croy^

Eemme au grand cheua l de Troye, ^ : Comme luy groffe de foldats , '^

De tabourins ^ d'efiendarts,

Etpartoutdepeurd'^mbufcad^

Contreyouslonfebarricadcj


3^0 Le Cabinet des vers

Que [es enfans en tous endrotts. Vous '\oycins ejleuentleur l^otx Comme les fages dans le Louure Quand maifire Guillaume ondefcouure

\y4injlforctere de hdut-lieu, JietiYe^s^^om dans le milieu JD'yn o-randgueret feméd'auoinej prene:i^l' aumujfe d'yn chanoine Pour yous faire yn cache mufeai^ j En bouche tene':^n fufeaUj Prene::^ y ne vohhe de faille^ ^rme:^yop^s dyniacquede maille Et couure\^yofire long ergot 3 Non d'yn fùulter j mais d yn fabot, La^ foye^ferrne ^ immobile y Comme le but d'yh iea de bille , Sinon qu'yen p-yos ç^ en détail Vom remuere:^ yojlre efuentail^ ^fin iemfefcher que la grue Sur le grain femé ne fe rue ^ Demeure:^ là biet% fagemenf* lufjues au bout du tugement.


Sacyriquesde ce temps. 351


STANCES S^TrRïQVBSi

Conçrç U fameufe Peretçc.

Par lefieur de Sygognes.

\rT£ yerrajfie iamais l'oUluâJîre Perrette -*"^ Sfiroittcment hee éLH culd^ne chavrette, Monfirer k nui le gYcain de [on y ml marro*^

(juin, ^Jjemhler de Paris le monde par l<x ruçj Ejlouffer les fuyans d'^ne odeur de morue. Plus aîj^re que le ^ent d^n Satyre bouquin?

Ne Iferray ie iamais '\n crocheteur degYçuc Qui deceupe la peau decejlefiïïe Ifeufue^ ^chaque carrefours en criant hautement^ Mafque de Calicut^ furie Vagabonde ^ Qui fais dans le bordel toutes les nuits U ronde ^ Voicy de tes forfaits le iufle chaftiment,

Qui^oudroit le fupplicc ef^aler aux mçrites. Pour les crimes fi grands fes peine^ font petites: L on doit corne auxforciers luy ra:^rles cheueux


333 LeGabinetdesvers

Jpuis >» tour Je marche fur la roueleflendre^ JLa rompre d'y ne havre ^ fuis après la pendre^ ^pres couper la corde (^ la ietter aux feux.

f il faut pour accomplir e ta noire deftinee Çue ion te traitte amfi Nymphe de la Guinée 3^ Seruant honteufement deioiiet au public^ ^fn que la rigueur les dtfferens fupplices , ^lUe expiant l horreur du nombre de tçs Ifices, J£.tl'impudicitéde tonfalle traffic,

Z' exécrable Mdedee efi moins que toy Sorcière^ Voulut du yieil Efon enfon aage dernière J)ans'yn bain enchanté raieunir fes 'yieux ans, St toy bru fiant de feu de i amour qui te bleffe. Tu cours lubriquement ^ corromps la ieunejfe ^arJoYce rauiffant la fleur de leur printemps»

Quiconqm ta hantée infâme maquerelle X'eiface defix moix ^ ç^ demeure pucelle , Bfi auf^i bien que Malthe àpreuue de canon : Car comme le Soleil ouure le fem des rofes y Yn pucelage ainfl:, quand tu peux ou tu fes, SediJ?ipe\ ^ fepert au feul bruit de ton nom,

Vn rabilleur de bits qui fert plufieurs mefnages^ N'en a tant rabilleç^ que toy de pucelages ^ pendant mille mans abufe:^ & cocus ;


Sâtyriquescîe ce temps. 3 y

panures o-ens qui fcnfoient de leurs femmes tu-^

celles • "Dedans >» cha^e lift prendre les fleurs non**

uellesj Mais ils n ont rencontré finon des o-ratte-cus.


Qui fut l'infortuné detefiabte forci ère , Quî cueillit le bouton de ta fleur printaniere ? Ileujlbien plusgaignéde cueillir "^n chardon^ Efioit'il gadouard yuideur de fojfe falle ? t>u arracheur de dents , pionnier sparte malle, Bourreau^rappetaffeur, non cefïoit yn Démon.

Mais exerçant l'amour ton Centre efi toufiours l'uide Comm e^Vn heureux foldart que la fort une guide Qui combat à toute heure^ n aiamais de coups: Cet oeuure ejl naturel j car eftantfifecheej Si tu euffe conceu tufufjes accouchée^ P'yn ardillon de boucle ou d'y n panier de clous,

Vn pendu furannéqui auroit endurée - Ve.deux brujlans efte:^ l'ardeur demefuree^ Et de deux grands hyuers fou ffert la cruauté , Réparé de lambeaux d'yn yieUx pauure dlr-*

lande j Qm cherche lauamure ^ ^ d% pain nous dc^ mande ,


354 Le Cabinet des vers

Serait leyray portraiftde ta piètre beauté.

Tu ^uide doucement tes yeuxhorde\de cire Comme l'w bouc ^ut fe plaint de L amoureux

martyre. Tu 04 le teint de fuif, ç^ la gueule d^nfour. Comme ynmulet galeux que leJiriUe chatoiliUe Le rire fort ainfi de ta bouche ^ quimouille, Depluje 0" de crachat ce qui ejià lenteur*

L'oeil du Ci et ne if oit rien quelque part quil regarde 3 si laid que ton Ififage encor que tu te farde, Et le rouge d'BJ^agne & le blanc fublimé Pdrôijfent fur ta peau comme fur l'nébotte De la Cl re fondue , ou lefclat de la crotte Ne pouuant embellir y n teint fi parfumé,

Vifdo^e de crotefque, "^n iambon de Mageance Broché de romarin^ a de ta reffemhlance , Quand fur ta teflc folle on plante le bouquet y Mefant Vefmail despre:^ à ta rude pelade: Car le mal eflr ange r d^'^ne chaude pelade En fuant fit tomber lepoil4eton cafjuet.

St tu "i'A5 du Palais , étique enchanter effe ^ Les marchands ejf rayent e fçachant larronneffe, Criront ferre bagage, au 'Colleur ie la yoy. Et fi tu "V^tî au camp , le payfan fe cache.


Satyriqnescleceteftips.' ^33^ Vepeur que ta luy 'Voile oufon boeuf ou fa 1/ache Car les chouettes font moins Urronnes quetoy,

situ >^ dans le Louure oit les Dames s'af^

femblent Venant ton oeil forcier les puceU^es tremblent^ Tant les filles ont peur des rufes de ton art , Là tu fais cent deffeins ç^ cent tours en '\ne

heure. Et lors que tu t'en 'VAs'Vnecenteur demeure. Comme quand le tonnerre eji tombé quelque parti

situ es courroucée j ^ que ton coche paffe Ou Ion If end des bouquets, le teint des fleurs s'ef-^

si au lieu eu la chair publiquement fe cuit, Ze regard enflambé que ton faux oeil décoche, Hûflit plws de cochons fans les mettre à la broche St^yn rotijfeur nen cuit 0* le iour ^ la nuiâlr^

Les cantons de Zuric , de Berne (^ de Soleure Sont bien moins renomme::^ que ton grand pot à

beurre. Q ui aligne parfois plu fleurs en "V« moment , M 'amour, ma fermeté, mon tout mon efferance, Des le beau premier lour tu fais y ne alliance : Mali ce que dit ton bec ton coeur penfe autrement

N^ efl'Cepits'\n grand CA6 ^odeuorante Harpie, Que les muentions dgtQ?tf!hrit impie


53^ 1 1 Cabinet des vers

Gijjletit les 1^0 [ont e:^ des plus chajles ejj^rlts? Ton fimple dttouchcment ^ ta parole ç^ tongejie Corrompent les humeurs comme feroit lapefte^ Etny a ri en fi fin ^uetun'aye fnrpris.

Fée de t Occident^ mnlle à Ifieille hojfette. Tes cheueuxfont pareils aux brins d >»e efpou-*

cettej Mais après quatre mots de ton magique fort, chacun deux s animant en rouge aTpicfemeuë, Et du yenin fecrei qui coule de leur y eue Gaftent tous les humains ^ leur donnent U mort,

^touteheun on tetrouue ayant tara:^etejle Çouuerte de la peau de quelque vflrange bejie, ^chenal en ballay Coller dcjjué Pans., Pcijjer dans le clocher j battre de porte en porte ^ Et au Moine bouru tenir fidelle efcorte, . - Faifant toute la nui il mille chariuaris»

Saunent poxtr exercer l'art de forceîage. Tu y as changée en louue au carrefour d >» >/•

lage. Cruelle deuoranfles petits ^ les grands, Hu tout inexorable aux pleurs ^à la plainte. Puis la pance remplie ^ la manchoire teinte Tu deï fouille ton charme ^ ta forme reprens.

on


^ Sâtyrîquesdece temps. 3^7

W bu hicn destreîj^aJfeT^ouurtintlesfepHltHres^ ^ Tu te formes l/ncorfs de leurs If aine s figures ^ JFuifant tout refonner d'eTpouuantahles cris , En mettant en frayeur la Ifeufue qui lamente:, Ouïe père attrifléqui la nuiftfe tourmente. Four la perte d'^n fis que la mort luy a pris^

TonfoytreharhotéfaiEh que la Lune pafe Se deflachedu Ciel^ enterre deuale, Terdant le fouuenir de toutes fe s amours ^ La part ou il te flaifi tu ajjemhles ton foudre^ S eichans fueiHes (<^ fleurs , tu mets les bleds eri

poudre^ Et des fleuues cour ans tu arrefles le cours ^

Les fHores de parfums pendus à tes oreiller , Et ton muffle bron:^ font trois teftes pareille Sz Mais ton enchantement les anime les foir s ^ Jnjpirant le parler à leurs lettres muettes , Four confulter après des ch ofes plus fecrettes l i ^H douteux entretien de fes oracles noirs ^

I Tes bracelets de nuiSl & tes chaînes encore^, I Ont le iour du Sabath du bouc que tu adore Les profanes autels mainte foi s parfumé, B t ton et i que corps dcffous ta robbe l^ague^ i^e porte diamant, attache , perle ^ ou bague Î4y o:rains ûktunetienneyn démon enfermej

•^ r V


Sjô Le Cabinet des vers

Monjlre de la Cité qui effrayes le monde > Vrgdnde inimitable en magie prof onde ^ -^ i.

De ta lubricité faffant Flore ^ Zays , Vauphine de Maroc, Celeflme nouuelle, ^fin que nous fauuions au moins ynepuceliéj Vafenyljle à la Chint ^ quitte le pays.

^ Tu ds djfe^^donné deleçons de Grimoire s, Do£ie en toute mufie^ , ^ la blanche (^ là

noires, SihiUe renaijfant du Vieux fîecle pajfé , lune de li Enfer qui teplatjldans les Ombr^sjj Hetire toy-de nous en tes demeures fombreSj Vans les creux du tonibean de quelque trcSpaJ?é

sinon on te fera ^ifage de marotte , '^^ccommoder pour bain ">» tombereau de crotté] Pour te plonger dedans iufquau col feulement, ', Et deux de tes démons la manche renuerfee^ Te laueront du ius dyne chaire percée , Et puis du bourrelet te coifferont mijlement.

Fuis crir^nt par trois fois en yoix demoniacle* Cye^^peuples j0ye::^yn èftran^e miracle , La Reine de Sabafi fuperbe en attraits, La gloire d' Orient fibtlle & fi pompeufe^ R efjufatee en fn en fôrniefi îdeure. Vient falement icy régner fur les attraits.


Satyriquesdcce temps. 335

Effroyable Megere^ Hermophrodite hfune^ Qui Ai ioeii a 'y ne trnje ^ le teint d'ynepnmej Zes mains cUlme guenon^ ^ la peau i^npendu^ Les tetins (^ lefein comme l/ne hource l^uide, X'efclat d"yn afne mort ^ Vamhonpoint d'^nç

h vide y Vafen dansies enfers , Paris fejldeffendu^


. STANCES,"

Contre 'y ne Dame qui fi fardoit^

Par le fieur de Sygognes»

X^lUe du Ciel &* de l'année:, '^ Vérité long temps condam^^ee ^ demeurer au fonds d"yn puis fi Enfn ta forme fe change , Et par la conduitte d'^n ^ngi Je te renconte en ">» pertuis.

lidelle pertuis d'y ne porte. Ce que l'apparence bien forte ^ Et que la raifon nepouuoity Ny du temps l'amoureufihijloire s t/< la fin tH meferiti croire '


54-0 I-^ Cabinet des verâ

QH^ïifkut cyolre ce (jt^e Ion .y oit.


r


ïdy If eu far ton heureux office Nays/dont l'oeil ^ t artifice M'ciuoient letugement blej^é y Naysy dont U froideur honnejlej ^uoit produit deJfUsma tejle Za froideur du grand hjuerpaj^e»

ïay yeUy mais helas quelle y eue: Nays de cent grâce fourueu'è^ Nonpa^ les youloir augmenter ^ ^tnspour îenconferuer l'yjage^* Reparer deffiis fon y ifagCj Ce que les anspeuuent ofter^

Tay y eu Nays la defdaigneufe ^ Non pas de fa beauté foigneufe Jiendurcirfon fein auaué. Ou cet autre endroit que ton celle i XsJy fe frotter defjous Yaiffelle ^ De iithare ou d'alun brujlé.

Ouy te la yisy ouy cefloit elle Cefie ieune parfai£te belles Dont les yeux qui furent mes^oix JMes dejlins ^ma feule enute, JMoJloient auj?i fouuent la y je flue ceux du loup oftoient U lioixi


Satyrîques cîe ce te-iaps. 34.1

Celle (]ui caufemonmartjrej » je lay y eue ^ ne lofe dire, le crains ce cju elle ne craint point ^ Za perte de fa renommée^ Honteux de l'auoir tantaimee, ^ Erdel'auoiryeuëencepoint, ^

Le ferment de quelcjUeDieumefme Ofant me lurer ce blajfheme^ Surmoyn 'euft point eu de crédit y Et fur yn erreur fi profonde, leuffe dementy tout le monde. Et lepertuis ne me leujl dit.

Si les penfees ^ lesgefles Des Dames efloient monifejles^ Verroit-cn tant de Caualiers JLes Dimanches en fcntineile^ ^Uer ioiier de la prunelle ^u temple contre les pi Hier s ?

Qmy Nays efles-'^ou^fijine De faire après fi bonne mine ? Tarle:::y\>ou5 de me rattrapper ? Guarïffant ce mal de parole. Ou quei'aye appris k l'efcole Que les fens fe peuuent tromper l

Zepertmsejltrop yeritabte,

T i!i


S4^ L(?Cabinetde$vers

Yojlte crime efi trop ieleEtahle , Et distrait qui m auoît dompté, Quelque hlejfure^que t'en aye, JMesyeux en fermeront la pbye. Mes yeux m'enrendront ma, feinte^


E P I G R A M M E.

Pâ.r le fieur Maynard.


D


Vrantle iour Zi:^e n'a point Faute et appiU ny d'embonpoint Mais la nui cl cefl/^n efquelettej Z e 'yiftge cjut F embellit , 'Demeure dejfous la toillette E t n'en a iamais dans h Ii£i.


AV T R E

Par le mefuie-


T ^^^ ^ q^i mes defirs firent iadii hommage, Quand le l^oy fous Iç fard ton l/tfagecachéj


Sâcyriques de ce tconps. 945

Je ils que ton mary commet l^n grand péché Comme Pjf^maleon ilemhraffe^ ^ne image.


SONNET,

^î7 Ous acconjlrantdefldjlnciinfiqueles fou- ^ fines ,

£t l/ous couurant de fard du front iufquau inen*

ton , Vous deceuet^les fots ^ comme d"Vn faux tejlon^ X^on trompe en '\n marché les perfonnes plus

firmes.

taimeroîs mieux éteindre Ifn fagot f ai £i d'ef-

fines y Siu^emhrapr yojlre corps fi chaud0^ fi glouton, i^oh de^chair de hoeuf cuitte, ou de chair de moU"

ton : Mais de celles qu on donne entre quatre cour-»

fines»

l^ujii bien tellement ta âge nous a fur fris, Que'yousne pouue:^plu6 emhrafernos eï^ritSj Si quelque gros l^alet au fort ne s en efchaude»

\4uec qui iç croy bien que liouspaffe:iJe temps

r tiij


)4-4- le Cabinet des vers

Car les petits charbons qui l/ous feruent de dentt Sont tefmoins naturels que l^ous ejles bien chaude.


IP-: I ,


STANCES.

Pour vn defdain.


Ml4dame il faut que ielc diç Je fuis exempt de maladie^ Et des feux que îioi^s allume:^ Mes payions ic congédie , JLt chante l^ne palinodie, Pournè m'en repentir iamais^

ledefdaigne la recompenfe Que t attends de mon espérance l Et ne puis plus fquffrir mes fers^ Blafhîâ qui Voudra l'inconjlancej, Veu la caufe de ma fouffrance ty gaigneplus que ie ny pers» ^

2'ay mçnty de '\qusdirehellcj fay tort d'auoir efiéfldelle , te» dis ma coulpe ^ m'en repens


Satyriquesdecc temps. 144

Vne cognoi (pince nomt elle

^ mis du plomb en ma ceruelle ^

Bt ma fait fage k mes defpens,

La blancheur de '\ojlre pelage^, Bt les plis de l'ojlre ^ifao^e , Ne font plus digne de mon '^oeu , p^ufi change ay-ie de langafyej Bt mets mon amour hors de page I et tant mes liuraes au feu.


Sidecejle humeuxlfagabonde , Qui fais qu autre partie mèfonde^ Vous '\oule:^la caufefçauoir Ofle:^ cejle perruque blonde ^ Btce fard qui trompe le monde ^ Fuis ^Vous '\oye7::J.ans le miroir,

La glace fera fort mauuaift , si yous tuge:^rien qui yous plaijè Sous cet artifice menteur y T>emoy plus te Ifoykmon aife. Ce qui fort hors de l^ofirefraife y Bt moins te pui$ eftre flatteur.

L e fard dont le confus mejlange , Methamorphofe 1/n Viable en ^nge Vous dfaiEi leng temps rechercher^ Jl cache '\nc laideur effrange :


cb -


34^ Le Cabinet des vers

Mais 'yoflre humeur fubiette au chants. Sjl-cequîlne fçauroit cacher.

Var'^n nouueau droit de régale^ Me^rifant la loy coniugale 'y eus conuoit€:^grands ^ petits j Et yojlregaillardgoujhs'eknle ^ cefie gloutonne faimgctle Qui augn^enteles appétits,

Tour faire encore la fillette y Jft l^ouloir tju'lfn chacun fueillet^e] Vojlre yieilbreuiaire d'amour, l^ien faudrait eflreflus douillette , Et nauoir couru lefguiUette Cinquante ans y a dans la Cour*

Tyde Ifos grQjiifrsmont-toye^ Vieille peau couuerte de foye, Carcajfepour ietter au loups, le neferaxplus yojlreproye, le fytis honteux que Ion me yoyt Efirire ny parler de 'y ou s.


Satyriqiies de ce rsmps. 347


Contre vne Dame fardée,

SONNET.

C^fi^K. ^^ fa^'^ trompeur qui cache "^ofire^ ^^ îoUe

Cefie tache Eïj^dgnole ojfenfe 'yojlre teint L'amour quoy qu'il fott braue t^ fecret nous

adtioiie Quileflmaialfenré quandynl'ifage on feint.

Ne 'y DUS attendt\;f.u que perfonne 'yous louej> Ny que d'i'n y^ray defirfour'yotts onfoit atteint Voftre lafctf regard en fin à '\>ous fejoué ^ Vnpipeurdefcouuert n'eji flusatmé ny craint.

^î^eifere:^'yous de prendre en cette glus te- nace:, Vont yoftre Qyfiue main le naturel eface. Si ce n'efi par ha^^ard quelque mouche en Ejl e*

Zet hommes auiourd'huy changent de tant de places. Qu^allant en plain m idy le mafquefur leurs faces Ils font prefque imprenable à la mefme'beauti\


$4^ Le Cabinet des vers


SONGE,

Parle fleur de Sygogncsî

IB fcnfois la nuift en dormant^ Que cefloit'yous ajjeurément, Sluj m'eflie:^ en fono-e apparue : i Carie phantofme quecefloit^ Hideux y ainjl que l^ows fentoit U' odeur de la yieille morue.

^infi le fort ainfile pas , Z^infi la iamhey ainfi les hr*is L'air du corps, la taille ^ la miney Et femhloit cejie image icy. Comme l^ous femble:^ bien aup, Vn bafionl/efiu d'efiamine.

Comme Ifous les yeux il auoit Zd me/me couleur s'y trouuojt X) ynferpentqui y Te donneront affe7:Jt amans. Et ne pQUuant plus que les plus belles Tupoumuplusquaux in f délies Donner des coeurs de di amans»

Car tu ndf garde de te rendre. Et le ciel ne te '^eut point prendra Tefaifanticy demeurer, ^Jin (iHlin chacun puiffevircm


^a


57b te Cabinet des vêts

Pf lioirce yieux flambeau fans aré^ Qui y oudr oit encore efdaïren


EPIGRAMMË<

contre '^ne l/ietlle^

Par le fieurMaynard;

T ï:^ 'y os heaux tours font finis ^ -^^ Vos yeux font caue:^^ ternis ^ JE.t fi quelque 11 alet 11 om offre La f délité de fes '^loeux, C'eft plus pour Cor de If ofire coffré Que pour celuy de lios cheueux.


CONTRE VNE VÎBILLB

riche»


^STANCES.;

't Mage delà mort "vieille fempiternelle , ^Que ')ioHS fert.tldyfer de tant de cruaUteç^j


SatyrîqueS de ce temps." ^{^

Mafoy 'yous'^fOHstYomfe:^de faire la cruelle^ far iayme y os efcus ^ non fus l/os beauté:^

Vos cheueuxU^rifons noircis par artifice. Vos yeux qui ds la cire empruntent leur ardeur, N'obli^eroient perfonne à l^ous faire feruice y Si 'yoùsnàùie:^deior autant que de laideur^

'ZesDieuxyous ont fait naiflre autant riche

que laide Voîîs f ai fans par de l'or dont le monde eflialokx^ ^fin qu'à y os laideurs lor férue de remède , Stque pourauoir ter on face cas de ^opt^^

St yous nauexj^cquoy pareflre entre les belles':^ Vom aue::i:^poîir le moins dequ oy'Vous faire aymer Sinon que y os laideurs rejierent immortelles j Et yoftre amour fe peut auec Vor confomm'er^

Ceux de qui yous auç:^la liberté ràuie. Sont remplis d'auance ^ non d' autre de fr] Que fi par le faf'é^ quelquyn yom a feruie t'efi pour l espoir diigàin ^ non pour leplaijir^

J^ audits joicnt pour ic^mais ceux qttife difent yojlres j pour moy ie ne fçauroîs yous le difimuler, Vows ne yale:^plus rien que pour les patenojlref;, Yn bois yieil î(^ tropfec n'ejlbo que pour brujler^


^jz Le Cabinet des ^érs


È^Tr R E.

Contre vne Damequohdifoitqiil n'en auoic point

Par le fîeur deSygognes^

T^yf ^^ cy^^ow qui mancjue degrace

Q^ilfaut pour J?îen peindre ynefdce Qite l'aage (jT» le fort a dompté), Mefuferoit de l'entreprendre^ Sîln efioit ajfeurê de rendre Zartlfatncuparla ^anitéj

Quand ie la yoy fi bien peignée] Et de parfums accompagnée, Tar qui fon poil ejl honoré Et quefon marcher dij^imule/ 2 e penfe alors yoir l^ne mule ^ qui l'on mef^nfraim doré.

Puis quand y ers fa bouche puante^ Et fa narine reniflante ), De fortune ie fûts tourné ^ Tout à i heure ie deuiens fade , Et fmsdeffai£icommélfn maUdi^^


Satyriquesdecetemps. 37î

^t aie coeur empoifonné

Etqueluy fertd'ejlreiolte; Nyfon ppil au en noeuds elle he^ ^y le fard fur fon front placé , Cela ne peut rendre idolafire , ^t quelque amant qui fait de pl^^Yf Et de qui le coeur efigUcé.

Encore laprefomptueufe^ Eflant du tdut defeElueufe y \Au fdi-6t d'amour & meilleur poinf Veutefirep¥ife& tafche à prendre Mais quel fit y l;oudroit entendre^ Puis quondit quelienena poinU i Cefl'Vnfoldat fans fin e^ee, Çefi y ne nef non équipée. Qui y eut tenir le large cnmeYy Çefi yn fort fans garde guerrier Çefllfn cheualfansfa croupière^ ' Çefiyn chaflréqui yet^tamer. f,Ue pourrait fans ialoufie Loger en quelque Moinerie^ Exernpte de tout mauuais britity^ Et pourrait difant fin breuiairç:i^ ^ueç quelque leune heaupere Sans reproche eftreiour & nuiêt.

Bref pour conclure fon hijloirc J^lteejlfort propre a ^ne foire, Nonfpurferuir aux gens de Cour ,

^a ijf


^74 ^^ Cûbinet des veri

jUiak pour garder y ne houtiqus ^ iD'amant queUeeji paralitique £t n'a rien de propre a l'amour.


P P I G R A M M E. Par le fleur Motifl,'


<


IEdnnetdndU quetu fm hell^ Tu le ftis fans comparai fon y • \Anne k ceji* heure efi de [ai [on ^ jEt ri y a nen fibeau comme elle^ Je fçay que les aths luy mettront Comme kîoyles rides ai^ front ^ Et feront k fa te fïe blonde Mefme iniure qu 'k tes cheueux y Mais quoy leanne ai^fiya le monde,


S^tyriques de ce temps. î75


A V T If E.

Par le fieur de] Sygognes.

^^^eJI en yain que'^ os artifices ^"^ Poudrent ^frifent Ifos çheueuX; ^tAtUeurs lay donne mesferuicts Etcenejlpoint yousque ie yeuxj Xe cours des ans Cjuttout moiffonne VoH^ fixîci fi laide que personne Ne y eut plus languir dans y os fers^ Croye:^moy Vieille dejjetchee Si ton ne cheuauche aux Enfers Vot46 nefere:^ plus cheuauche^^^


S A T Y R E.

Par le fieur de Sygognes.'

Vand te Ifoyfa face effacée:, Que les ans de me fme ont tracée ue les char ois, y n grand chemin ^

^a liif.


l7$ Le Cabinet dcsver?

Grandl/ifageoul'ejfroy refide Qul^n chaud brandon céichéluy ride^ CommelefeuleparcJêemin. jQuand te l'oy cejie tefie antée Serrant les eî^aules enfemhlee Ze col qui ne feutfe plier, Xong ^ charnu comme'yne^efche^ Je penfe Ifoir If ne cheuéche, Dans'ynefraic:^ de papier.

Quand ie^oy tout elle tremble ^ 'Serrant les e^j^aules enfemble^ le me figure auoirtroi^ué Vne leurette délai jjee , Galeafe defouffre graijfee^ jQui nofe aller fur le paue.

Quand te l/oy ce front de maladt^ Sopkiftique parla pommade. Jaune Verdir comme du fiel. Cet oeil qui ^a iettant fa goume, Qulfn cercle a l'entour enutronne ] De la couleur de tare en CieL

JLers que ie yoy ce teint etique, Terny^ bahu_, mélancolique. Ce cuir'^' se pendant ^ flacq Qui mi eux qui/ne epaSle commune Pour manquer la fin de la Lune, Sert de ycrirable jélmanach.

Qujind iel/oy ia:^urdeces leures. Je penfe à ceux qui ont lesfieures.


Satyr-iquesde ce temps yjj

Tremblans auxfrijjons dt lacce:!^ *

Etdefam'melwîctgey La, trifle noire y (^froide mine Di'l>n<juia perdue fonproce:^.

Quand ie^oy la laide grimace Non pas fa grâce mais fa glace , Ses pas racourcis ^ traifne:^. Et quand au cabinet elle entre, F enfant quelle ait lefiux de y entre ^ Soudain te me bouche le ne:^ Quand te penfe aux hemoyrojdes ^ Ve bourbe ^de fang noir humides ^ Qmluy bordent ejgalement Le fondement ^ la nature , Tout cela n'efique couuerture. Qui ioint auec le fondement.

En fn ie dis en mapenfee, Cefïe femme cicatricee Qu^yne peau noire ^ flafque enc^imt Si ce n'efila m ort elle mefme , effile portraiEl de la Catefne, Ou celuy du Vendredy fam£i:,

Mary tayieejliien heureufe Tafemmeneji-plus amoureufe. Qui d'y ne hecajfe aie eu j Et fans quyn martel t'importune^ Tu cours bienplufïofl la fortune V'yn ladreyert que dyn cocu^


17:8 ï-e Cabinet des vers


£ p. I G R A M M E,


1E la. crois digne d'excufi. Si parfois elle s'amufe T>e parler de La l/erïu Dont Platon fut reuefiu , Car à bien corner fon aage Elle peut anoir --tu^ rAuec ce graniperfonnage^


É ^ T r R E.

CONTRE VNE VIEILLE Courtilanne,


Par le (leur de SygognesJ

Ejie 'vieille aux yeux pleins degluXj ^(jui de'^tngt ans ou de pins ta galle dont ejl le gifle.


Sâtynquesdeccreuipç' 35i

Z es doux y les poulx gros ^ ^ moyens > ") Et tous les quatre mendiens Tiennent U chandelle bemfie,

Cejle-U:, dis-ic;, qui ladU ^ lut d'amour '^n yray Paradis Quand ces beauté:^ Vindrent à naijlri Ejlfi pleine d infirmité , Qu' elle efl ores l'extrémité Ve cela qu'elle foulait ejlre.

Elle n a plus ces blonds cheueux^ Ou Ion Ifoyoit en mille noeuds. Les amtes foudain prifonnieres: Car fon yieilpoilrude ^ blanchards Reffembleà ceflderichard Hequoy l'on fai6i des fouriçieres.

Sa belle gorge do7}t lal/oix Charmoit tant d'esprits autres fais. eJI de chancre fi dij^ipee. Que l organe de cestuyauXj ^u befoinferuiYoit d'appeaux Pour prendye'yn diable à lapipeCé Quant à ces yeux tadjs Solçils^ Pour le iourd'huy les nompareils^ L^'^n ejl caché dejfous labrune D 'y ne maille ou par fon malheur ^ il reprefente la couleur D "^>ne 'y raye eçlypfe de Lune.

L'autre fixe en^n petit coin , 1 y^ fai£lde quelque coup de poin*


SÎo te Cabinet desy^ff

Ne yoitfi le corps ne de^lacej, Kle pins ny moins a l'enuiron Qul>ne lanterne de Idrron jQuj nefclaire que d'yne facço

Sa belle bouche qui d'ejmad ^urpajjant mefme le çorat l » Sembloitde rofesîapijfee^ N'efiplus qu'yn ylcere puani; En plu fleur s endroits lagerfee.

^u lieu de ce baume odorant Que les coeurs alloient r^ïpirant^ p.elafaueur defon atteinte, il fort lin parfmnfi foytj Qu^on leprsndroitpour ce quifori J)'l^ne chandelle mal efïeinte.

^u rejleon nelf oit plus iedans Ce double y^^ng ^^ belles dents ^Rangées aueç tantiadreffe^ Car lapluîfart mal arrache:^, J^ejfemkledux créneaux ébreche:^ De quelque 'Vieille fortereffe.

^u^ refiecene:^dont les traits Waifoit l'honneur defon portraiii N'ejl maintenant qu'une peuplade De bourgeons l'If n fur l'autre ente;^ ^uj^ihrés à près rapporté:^ , S^e les pépins d"V ne grenade.

Bref ce ne:^ ^ros comme le poing ^<^ffj£ndfa bronche de fi lomgs


Satyricjuesdece temps, 38^

  • ^uec l'odeur puante ^fortej

T>'oti les deux na^^aux font retnflis^ Qi^il femhle difn marche couUi Qui dejfend k fueil d'y ne porte,

FcurlefurplUs quand k ce corps :, Fourty dedans comme dehors j Btde cjuilayeuëejlfunejlej Il infe£ie tellement l'air Que le Vouloir deuelopp'er C'ejl Vouloir engendrer lapefle^

^ins celle-là qui d'autrefois Tenoitfous fesfeueres lotx Les plus dignes coeurs en fëruàg^y Fait qu'ils font ores dej^age:^^^ Bt plus encore que y enge:^y ^ufeul regard de fon yifage.

Voila comme l'antiquité ^^ fait y air à fà cruauté Qu^au temps toiit oheyt ^ cède ^ Quetouteschofesontleurt'our, Et commel/n remède d\Amourj S' efl fait y n amour fans remède.

^u refle ie croy que le point JPourquoy l'amour fte la prend point Sfiant iafi laide (i;*fi blefme^ C'efi à mon aduis que la mort ^ peur de fe prendre k fon fortj

Comme a U mort de la mort me/me»


?h Le Cabinet des verè


M'


E P I G R. A M M E.

\/^y^ot la yieïlk edenteê Tient ton fours toeilfurCat3 Huand d'y ne main effrontée Je chatomlle fon tetin.

Elle fleure elle gourmeUa y Bile fronce le fonrcy Peut eflre dequoy fur elle le ne ^oudrois faire ainfi^

Taife::^yor.s Vieille haraffee Ne yous faittes plus la cour . Si ma yotx efi exaucée La mort l/ous fera l amour.


SONNET, par lefieur deSygognes.'

/^ È corps defguré hafly d'os &* de nerfs j ^^ Vouuertdyn parchemin ou l horreur efi cf^


Satyriques de ce tertips- 383

^m faiêl 'yoir au trautrs '\ne flamme ilîi cite Fourferuir de lanterne à defcendre aux E nfers»

Et ce cœur tout rongé de mille ç^ milk y ers. Que la y engeance fred lors que l'amour le quitte Où, l'incejïe, ou le meurtre , ^ la fureur habite, ^t lesforfai£is commis fe monjlrent defcouuerts.

Qui a y eu d*yh tel corps y ne telle ame hojlejfe Corps infe£l & defaïcl.amefaujfe & traitrejfe, Sans ejlre defunis yom pafere^^la bas.

' Etfi yows nous rejle:^fèmence de defordre^ 'C*efl que de you6 l Enfer ne y eut encore pOrS, ^t la mon fur y os os ne peut trouuer que mordrai,


l^VT JHE SONNET.

Contre vne vieille Courtifanne,

Par le mefme»

^ Ofire tejle reffemble au marmou:^et d'yn


3S4 Le cabinet des vers

Vos yeux au f oint d'I^n de 'yos doigts ^n chah^

mcauy Vojlre teint diapré l'efccYced"^/n ormedù Vofi repeaii de reuers d'I^n antique re^ifire^

Vcjlregorge pendant IfnHjjac de belifire^ Vojlregras embomfoint à celuy d'^^n rameaU Vojhe longue encoulure à celle d"Vn chameau , Vos bras au flofnb coupé qui Joujliennent 'Vrtff l^iflre.

Vous palJe:^oixante ans faux fourreau de haut

bois j Vous aUe^^l'eu régner neufPaqes f^cinq Mois Et l^ous efles Reflue à la moderne :

Trouf[e^'\'ofire paccpieî yieille^ cefi trop \ l/efcuj

bnlfous ferajeruir <i Paris de lanterne si yous pouue:^ fouffrir lin flambeau dans U


SONNET


Sar/riciùesdecetemps. 3É5


SONNET.

Parle fieurde Sygogrics,'

TJ Lîeabeaucoup de laird'yne antique Ma -;

rotte;, ■Son teint cfl délicat comme'^n Vieil hrodequin^ Son corps efien bon f oint autant qu'^n manne-

quin^ . Et chemine aupgay corne lin Heure qui trotte.

Elle parle en oyfon qui iai^dansla crotte^ Elle rit en (ruenon qui a [on Ifert coquin, Ellefent aup bon que fait ^n Veux bouquin Et tient fazrauité comme lin afnequ on frotte

Son chant approche fort d"yngeay pris k laglus \/imoureux de la Ifoir comme l>n flat de merlus. Gaillarde conisyn chat qmip-amhade engoutiere

Brefceft^n marmou:^t habillé dl/n rabat, ^ Vn ballay efcourté d'y ne yieille forciere : Car qui lamontcro'it i^oit droit au Sabat^


Eb


385 Le cabinet des vers

, - , - ■ ■ - ■ j - ,

^VT R B SONNET.

t

Par le fieur de Sygognes..

\7 leillequi 04 [es yeux plm drdans quynfou?-^ ^ nean

Ou Ion fait iourO* nuiét cuire ^fondre dn

lierre. Dont le regard cjl fis cjue lefclatr du tonnerre^ V'at'enfermrlkba^ aPlutonde flambeau.

le te condamne au feu j a la corde y ou à Ceau, . vieille qui fais horreur au Ciel ^ à la terre y pire que nefi lafaimlapejte (^ la çruerre. Qui peut t ont l' Vniuers eHuoyer au tombeau.

Vieille le feul malheur de cefiecle où nous somes^ Vieille qui a^ iuréla ruine des hommes , Or puisque tu n^vs peu\rouuer pour taffouuir^

Vnfenl qui ait l'oulu refroidir ta matrice ? Va t'en à. Mont faucon y exercer ton yice , Vû.rmy ces gros matins conternant ton dcfir.


Satyriques de ce temps," 387


s^rruB.

1

CONTRE VNE VIEILLE

Par le fiear Régnier;

ESfrit errant ame ido lajire^ Corps 'Vérole couuert iemplajlre ^ueuglé d'yn lafcifband^^^ ^ Grande Nymphe k la harle(]ntne Çui s' ejl brisé tout e\ tefchirJe Dejfus lepaué du hordeatu

i>y moy pourquoy '\i cille maudite j Desr ufiens la calamité^ ^S'tu fi tofl q Hîttél'E nJeYy Vieille à nos maux jî préparée^ Tu nous rauis l'aa^e doree^ Nous ramenans celle de fer.

Retourne donc ame fore i ère Des E nfers, ejire la portière:, Part ^fen '^afansmildelay^ Suiure ta noire dejlinee Te fauuant par la cheminée Sur tgn e^^aule ^vnl>ialbaUy.


358 Le Cabinet des vers

Je l/eux que par tout on t'appelle Louue , chienne, ourfe;, cruelle. Tant deçà que ielk les monts. Je If eux déplus quony adiouflcj^ Voila le grand diable qui îOufle\ Contre l Enfer ^ les Démons,

le Ifeuxquon crie emmyUrHe^ Peuples garde:^'yom de lagru'é Qui deflruit tous les ejgui lions ^ Demandant fi cefi aduanture, Oulnen'\n€ffe£i de nature Que d'accoucher des ardillons. De cent doux elle fut formée^ £t puis pour en efire animée O n la frotta de '^^if argent, Ze fer fut première matière^ Mais meilleure en fut la dernière ■ Quiftfon cul fi diligent.

Depuis honorant fon lignag^j E lie ft l'oir >» beau mefnags D^ ordure c^ d'impudicite-\^. Et puis par l'exce^^de fes flânes EJlea produit files ^ femmes j ^u champ de fes lubricité:^,

Demoy tu n'auras paix nytrefuiè ^.eie ne taye y eue engreue La peau paffee en maroquin, . Les os brije:^ la chair m^eurtriâp

Trèfle à Portera la l'oirie, '


Satyfiquesdecetçmps. 35a

Bt mife au fond d'yn mannequin.

Tu mérite bien dauantao-e , Serpent dont le maudit langage Nous perds yn autre Paradis : Car tu change leDiahle en^no-e, Nojire "yie en la mort tu en ange y Croyant cela que tu nom dis, H"i l Dieu que ie te Iferray fouple, Zor s que le bourreau couple à coupk Enfemble lira tes putains ^ Car alors tu diras au monde y Que malheureux efi qui fe fonde Peffws l'eTpoirde fes deffeins, ' Vieille fans dents grande halebardi vieil baril à mettre mouflarde^ Grand Marion y '\ieux pot caffé y Plaque de lift y corne à lanterncy Manche de luth y corps de guiterncy Hue nes'tu defiain pacé.

VoHS'tows qui malins de nature 3 jEw defire^i^fOir lapeinturey ^lle::^'yoH6 en che:^le bourreaUy Car s'iln efi touché d'inconjlancf Il la fait Ifo ir k la potence Ou dans la folle d^i bardeau.


Bh


90 Le Cabinet des vers


V'


SATYRE.

Contre vne vieille ridec]

Parle fieurMaynard.

leîUe médaille dedoree^

Qu'elle Ydge demefur'ee, "^uecques ce f(is fi hafié^ Vous fait 'yenir dedans ma chambre} Vous (juifente:^ le mufj ^ l ambre ^infi qul/n formage gafié, Proche ejpoir de lafèpulturej cherche^ ailleurs Ifojlre aduanture^ Et garde:^'yos mourans attraits ^ E t yojlre mine mal hafï te, Pourdesbaucherlamodejlie 1 X>e quelque porteur decotrets^ Sorte\^ de cear^s te l'ou^prie, autrement tout haut te m^efcrie ^u meurtre k la force au fecourSy Mon VJelicat ^ modefle Veut autre chofe que le refle Dubùrdel ^ des carrefours»


<;atyîiquesdec€temp5; 3?^

Tdî6i€ U belle ^ tdo^reable Vojlre cimitiê nejldefirable Qte'à qitelaue foUiat indigent y Qui tandis tjuU attend la monfiré Paliit de peur A la rencontre Du Commijfdtre ou dîi Sergent,

^uec y os mines refrongntcs Si Inus me donnie:^ ft poignées Les pijloles de y os ^- ^tçurs Voflre Ç. c efi chofe certaine , Serait 'l'ordinaire quintaine J)e nos Seigneurs les crochet eur s,

Vojlre laide ç^ hideiife trongne» Combien de honte (^ de Vergogne Zesamesdeyos fauoris Etiejhmequileji croyable^ pu ils trouuero'iet moins effroyable Le Moine bourrru de Paris.

Vous ejies fi fort charbonnee. Qu'il neftfi rfbire cheminée y Qm neut plus que^ows dehUcheUf Et yoflre y f fige de crottes ^ plus de rides que l&s bottes D'ynpofiillon ou d'yn pefcheur.

Vous ride:^'yoJlreface maigre \Ainfiquyn chien qui boityinaio-re Ou quidufoueîejlaccuçilly y Et yoflreplatte ^ large oreille. Me femblç efire toute pareille

Bb iiif


392 Le Cabinet des vet-s

Scelle d'yn yieUcuirbouilly* Vofirene:^en fot [on frétille y 'BJT 1« ^^ ^i^ii tOuflOUYS dijUlUf JLa rouf ie fur ^oi habits^ ' Onluy donnerait la \loUtxngc D'efirefaitfurle font au change \j4. leyoircouuertderuhts. Vos tetins dont la peau craquette Comme lauriers quau feu Von iette^ \/i toucher ne font point plus doux Hue ledeffus d'yn yieux re^ijtre^ Et comme ^nbiffac debeltflre Ils Ifous tombent fur lesgenouxé

  • ^ che^C^ous il n'eji point de murailles

j^ue la rhume qui ^ous trauaiU^ JSI'ait couuertedel(Os crachats ^^ Et dey oflre bouche edentee, il fort yne odeur infeâhe Çuifait eflernuer les chats. Et puk yoftre differiterie^ Qu^on ne y erra i ar^aii guarie] jQuoy qu ordonne le Médecin ^ Vous fait embrcner yoftre twgç_ J E t dyne grimace de finge , Vomir lame dansyn bapn,

Cefie aagenaura que des beftes^ ^ IPourcognoifire ce queyom ejtes Ou dans peu dé mois te mattens V^usyoir y n habit de tripière


Satyriquesdecetemps. 39?

Peint en 'Vn ejlendart de bière Boire kUfanté du bon temps.

On dit que yojhe pucelage:, JDe quelques ruflres de '^ilao-e, ^u temps iddisfut le butin. Et qu'auecquescefie canaille j ^ Vous exercie^^dejfti^ ta faille , ' Les pojlures de ï fretin, lefçay que l/ous ejles fendue D'yn C. de fi grande ejiendué:, Que quajl io fer ois iurer y Que lesjecréts 0* l'indujlrie Detoi^tela Qeometrie ^uroieik peine a lemefurer.

PxrUr bien remplir cette ouuertme^ Le bruit ejl que contre 7iature Vous "yous porte:^à des efforts Dignes des fiâmes du tonnerre j Vous donnant d'I^n en^m de y erre Droit dedans le milieu du corps, \

Ce n efi: que pour la feule crainte De yoir l^ofire chamure enfreinte Dumalque l'ongaigne au bordeau ^ Et que yous ejlfi fort nuifibic;, Qu^amour an coeur tedre ç^fenfihh Nepeutplm oflerfon bandeau.

Depuis la première iournee, Qu^au bordel y DUS fufies menée

^mrbranjler doux 0* fijfy blanc


9Ar] ^Le Cabinet des vers

Que yofire fouplefje lubricjue ^ de maint 'y a fe ^ermàînjue ^ienjouuent fait traire lefxng.

si du tombeau qm les enferre J^os pères reuenotent fur terre O! quils nousiroient haut '^^antant^ Zes Pijlaches qu'ils auojent prtfes, Pourajfouuir leurs cohuoitifes ^ Z'efiudient en^om ratant,

Quandlfous dites petite More due l'on ne y erra plus encore Yofiredage du printemps fortyj iîui croiroit à yojlre langage. Si yowsn 'aue^ n de au '^>ifage Qui neyou6 donne yndefmenty^

Voflre^ieilleffe ejl euidente^ Etl/ousefies fort impudente De (a meYJiconflamment, Vous efiie::^deuant le déluge , Et nefl homme cjuineyousiuo-e^ Seule efire du yieux tefïament.

Vos enfdns dignes de mémoire Pour bien manger^ pour bien boire Dont iamais ils ne furent liis^ Moururent AU fiege de Troye, Segourmans pour y n cartier d'oye^ Contre Vn laquais de Menela6. '

Sont^cepas qualite:^Yar€S? Vour obliger les plus barbares


Satyrîquesdc ce temps. 39J

\A yous foufincttre leur jiertéj

Nefont-cepus de puijfarjs charme^

Pour des mains m arracher les armes

Dont te de jf ends ma lïbcrt é,

O que Ifous^es importune,

D e me parleY de la fortune

E t des yertus de l'os ajeux ,

Croye:^-'yous que bien que leurgloire ^itl^ne place dans Ihifloire, Que mon coeur yous en aime mieux^

Pou? yous ie nay que dç laglace , E t les flambeaux de yoflrcface N'efchauffent point mes yolente:^ Monhumeur eft de telle forte. Que lamais elle ne m'emporte De rechercher des qualité:^* leferois pluflofl tdolaflre De quelque Bergère follaflrey ^upoil doré CL loeiL yeryneil. Que de tout ^oflre pa rentage , Euf?ie:^'yousmefmel'aduantage D'eflretayeule du Soleil.

Monflre aux monfires mefme horrible Vous aue:^plus de trous qul/n crible^ Et plus d'ans qu'ynfiecle de iourrS, Dont fans faij^e la plus îolie, Deporte::^yvus de la folie 'Dey 05 impudiques amours, Ceffe:^deferuir de rtfee ,


39^ LeCabinet des vers

j^tctynyjf repentir hrifee,, Dans Ifn doifire alle^}'^^ ^^^^^^ > Vos deshauches dinfi finies , JH enteront iju aux Litanies ZePape 'yonsface adioajier,

Ques'ilnejl rien qui 'yom excite, ^^ courir après le mérite ;» Et la gloire de la Ifertu^ , PutJ^ie:^'yous 'Vw iour rendre Vame^ IDans ^Vn lieUdehonte& de blafrns ^ournaucirajp:^ —tu,

SiyoflreyteilleJ/e ceurhee Dans l éternelle obfcurité y Sur 'Vos cendrés te y eux efcrirC:, Çesfix y ers pour les faire lire '^uxyeux de la pofierité.

F^jfans c'efile feiour funefis D^yne femme pire que pejie , X>u bordel le glaiue ^ l'efcu ^ Ne foules point fon maufole^^ Zapauure fut ajjè::^ foulée, IDwrantle temps quelle a liefcu^


Satyriquesdece temps. 397


s\a t r r e

Contre vne vieille Sorcière. Par le lieur de Sygognesa

SO rte'^ du creux d'enfer Aîegeve, Que l'ofireboucherfjenfongere M^n^fîre les '\'ers que iejcm ^ E tfi le hlejje de ma flume Vnfexe contre ma conjlums le n'en yeuxeftre re^rih

le ne fûts que le fecretaire Des^Vers que ie ne puis plus taire. Belles ne '\cm en picqueç^pa^s y Maintenant il faut que fefcriuè Encontre l>ne femme chetiue Quel hais phis que le trémas.

Suscfcoute:^queie la peigne Ce fie o-rande mulle brehaio-ne j lie'yais apprejter mes pinceaux Ce démon cefle femme antique, Cefle chimère fantafiiqu e ;, ^fle^ une à mille co ufiea uXj

-Mais qu elles couleurs infernales


39^ Le Cabinet des vers

Et cruelles douleurs fepulcrabies Seruiront fouY Ifn telfuiet. Je crains de rompre le filence^ viens doncinfecie mefdifance Pour en commencer Icportraici* Tout ce que tEJ^a^nohduare^ Tire de plus cher (^ déplus rare. De l'Inds & de [es riches bords ^ Ze brefiljiuoire^ tehene. Corail & <^^fi^ ^^ baleine > Tout cela'^iènt de yojlre corps,

Etyojlrcpeaufaite en efcorce Seruiroiî (^1/ne feiche amorce Zes^enoinls dl'nfufilbienfaift, " Les mains ^ les doigts d'alumttes g.es rudes cuijjes d'e^oucettes , Et le culd^n fort bon fouflet.

Tout ainfi que la pierre ponce ^ lamais*y fireccrps ne s enfonce ^ Vous pourrie:^ feruir de hatteau, J>e perche à guider la nacelle. Et qui "yous dur on fous l'cjfelle^ Js-e doit craindre d^ aller fous teau^^

Vojlrepenfe ton fours farfe T>e ^cra ainf qu'^'ne'^e[ïie^ Pourron bien fruirait bcfoin^ Ou de belle n, ou de nageoire, Pour p^ijj^y la Seine q u la L oire Ou pour c'j'ri feru^' du ^leux oin &■. "


Satyrique3ciece*temps ^ 399

Vojlre efnbonpODit efid'efcahelle , Vos bra^ de cajfe ^ de canelle. Vos dents de CYHt£ delaptn ^ Et l'Oi cheueux de regabjje Vojire ne:^fctn en efcreuijfe Et yofire oreille enejcarpin,

Vous eftes plus Jeiche que faille j Douce comme ï^nehuifireà l efcmllc Vous purle:^comme'^^nfanfonnet: Mais au lieu de ciuctte ^ d ambre Vous fentexfomme '\n pot de chambre Et rie:^ comme >« Simonnet.

Vous ejles propres x tous 'yfa^es, _ Vojlre corps à dauer s ^fages Pourrait feruir k tous mesliers^, éprendre les renards aux pièces

Mats non fi yous eftes de liege il ^ous faut yemdre aux Sauetieys* Vojlre peau qui fent la morue

Ne laijfepAS d'ejtrel'eluë j ^

i 0» yous jileroit comme lin ,

L'onl/ous cordeleroit comme leinc^

Mais yojlre peati laide ^ y Haine

EJI Comme du cuir de chagrin. Toufiours dynejaçon hrduinve

Et d'yne oeillade ejimcellante

Voftre bouche qui jent le bren y

F ron(jnce quelque orde fottife, ^Etbranjle\^furpied.s ou aj^ijs


%oo Le Cabihet des vers

Comme t efguiUe d"yn cadran.

Vos mams ^ yofire tejle folle Bran fiant comme '^nehanderoUe^ JEt tournant comme')' n moulinet ^ Vous mouche:^yerd comme ejmeraude Et quoy cjue toufoursfeiche & chaude Vous f7jfe:^comme l^n robinet.

Ctfiema'mlarge^ contrefaiCle Tourroitbienferu'ir de raquette ;, Ce ne font que noeuds^ que nerfs^ \^infi rjl la iamhe ^ la cuijje^ BfVos pieds faits en efireuice JFont yosalleuresdetrauers, •

Vos os fans entrer en difputCy Sont creux toutainfi qu'une flufie ^ Qui yoHs fcufercît dans le eu. Vous feroit jonner tomme y ne oro-ucs le yoiidrots bien 'Voir'Voftre mor^uej, M en dcuft'îlcoufle'r ^n efcu.

JDe Yofire corps fait enfirino-ue, ^infiquePan ft de S trinque , On fer oit plu fleurs chalumeaux , Lignes àpefcher:, & houfiines; href comme fur yn tas d'cfhines Vnchafftur tendait fes o^luaux. Encore aHe:^'Vous e^berance D' auoir quelque galand en France :t ^uec y os dij cours gracieux:


¥


ai


Sâty riques de ce tcmps^. ^oi

Àiatsfi de prés l'on yous regarde, Vonsfrene^i comme la moujiadt Far le ne2i&* non par les yeux^

Vieuxclauejiin de chapelle, VieiUeharpe fans chanterelle i Luth duquel on a creu le troum Et dont la table desbaree, ^ueclarofetteenfondree. Ne yautplus qui mettre en Ifn chuio

^ câufe de yofire Ifteille^e, Vous efies propre à mettre en pièces Onnelfous peut amender^ \^lle:ijlefomCai s ie débite, chenille qui ne foit petite Et nef qui nepuijfe bander.

Mais nefi-ceps chofe admirable J v^ yous Ifoir marcher fur le fable Sans latffer marque de ^ospAS ? Voflre corps fans poids ne fans nombres, Èfi beaucoup plus léger que i ombre p Ç^on y oit ^ qu'on ne touche pM^

le crains qu 'aufortir de la porte ^ Zelient yn iour ifie yous emporte. Ou que du Soleil les regards Vous ejleuent comme rofee^ Et après du chaud embrafee Vous tombie^i en foudres effars.

Vous alle:^courant par la y plie. Et comme l'argent y tf mobiles


401 Le Cabinet des verâ

Toufiours fur pieds j toufiours debout j On ne l'ous yit oncques fanchee. Jamais yous nefu^es couchée £i ce nefloit lors que ton yoUs — ut»

Siyn malheureux l/QUS terrajfcj Etfi de près il y eus embrajfe Vous i alle:^ foudain deceuant^ i ^

Vous gliKe:^(ùnfi qu'une nu'é. Et au iteu d'^rle femme nue, Xln'eftraint que l'air ^ le l/enf.

Encore pourrie:^ ^ous aux entrées l '" '^,

Tour entortiller les fueillees Bermr de monffe ou dorepeau. Et deffips le portail aJStfe^ Monflre quelque belle deuife Tenant en la main *V» rouleau»

Vous ejles d'^n mulet la houppe^ Et croy que cenefl rien quejlùuppe Qui l/ous bat le Centre ^ lefein. ■ Et fi yous entreT^dans la grange J e crains qu y n afne ne^ous manche Vn tour comme "Vw hotteau de foin,

Souuent y ou s fait es la farouche Et fuye:^ tournant y oflre bouche^ Mais par y ne ejlrange yertu leyoHs attire aucc de l'ambre Quct.nd yoHs efies au bout de la chambt Comme fi c'eftoitynfeflu^

Bjjion à faire la chandçile^



Satyrîqiies dece temps* 4^3

Celuy4k qui toufwurs fautelle.

On 'yom trouueroit finement

l\[on fus par art ny par le6iure.

Mais par l/ojlre feule nrtu rc.

Le perpétuel tnouuement. Voi^fonne::^ainfi que diquettiSj

Vous tinte^^comme des fhnnettes

si quelqu'un "Vous 'vient fecQv^er ^

Vous braye:^ainjï que ambales^ Vous au e:^au menton deebales^ JUdîs perjonne n'en yeutîoucr

Voflre efiomac fait en efirille Pourrait encoi' fermr de griUe^ Vos flancs de herfe ^ de rateat}^ Et de If os pendantes mamelles ^^ Vn hiffdc ou des efcarcelles Pour mettre l'argent du hordeau,

^u lieu defang dedans l^os yeines Defoujfre on les y oit toutes pleines Vn trou hruflcr comme ~\'n tilon^y Crachant du feu de [fous lajcendvéi Mavsf le Ifent la- latent e^andrei Gw ne 'y erra que le charbon. Quand on fouille a Voflre feyrure, ^uec la cltf de la nature., Vous fonne:::;^ par tout '"i'ejlre corps ^ O w If ou s entend en la campa o-ne. Comme fes coffres d' ^Altmarme Qm débandent mille r efforts.


'404 "^ LeCabinetdeivets

on dit de peur que ie ne mente , Quen U bataille de Le fente' Sur lagéilered'Ouchaly , Vous eft'îe:^fanal d'importance^ Et depuis encore qu'en France Vows lefujles de Lugolyo Mais par "^^n accident cajfee, T>^l;nrang l^ous l^ouâ efies ahai^cel changeant à tous les coups delieu. Comme miferahle lanterne , Vous ferùe:^ ore à la tauerne Et par année k l hojlel Dieu.

Que dis^ie cefl yn yray menfonge, Jerefuel^om efies'ynfonge, Vom nejles point fdi^ie de chair, E t dite moy 'Vieille marmotte , Çue. nejles y ou s dans y ne grotte^ Caryous eftes filles de l'atr, ^lleT^en exil yolonlaire^ Cherche:^qUelqu antre folitaire Pour dire les dernières yoix, Crai^ne::^ yous trouuer yn Narcict ^la Cour plus doux ^ propice^ Que celuy qui fut autresfois?


' S^tyriques de ç€ temps; 405


SATYRE.

(CONTRE VNE yiEIL^Li;^ decripicec»

\7 leille ha ha , vieille hou hou,

^ Vieille chouette .'^ieillehîbûUi yieille grimace de marotte , Vteillegiheciere de lu if. Vieux chandeliernoircy de fuif. Vieille rohhe pleine de crotte^

Vieille rapière de Sergent j Vieille panto ufle de R egen t y Vieux rouet mangé de rouille^ Vieille harcjuebu:^ de forefis^ Vieux barils de harangs forets ^ Vieille reuandeufe d'andouille, Vi eille barbe de 'yerolléj

Vieille trongne de cul pelé ^ Vieille chaudière À cmre trtppes. Vieille marchande d'^lmanachs^ Vieille tripière, yieille cabas. Vieille racleure de nippes.

Vieille ferpentine i amour Vieille CQurratiere de Cour,

Ce iîj


4o6 Le Cabinet des vers

Vieille eflrille toute edentee. Vieille porte malle dutemfs^ Vieille deïpouîUe deferpens^ Vieille carrojfe defmontee.

vieille marmitte de Conuent^, Vieille bourfe pleine décent; Vieille borgne 1/ieille tortue Vieille corne de lardpunais^ vieille qui mord auec le ne:^, vieille de qui le regard tue. Vieille o-riUe y yieux chauderon :, Vieille mulle l/ieux chaqperon , Vieille calotte de noutce, vieille mulle de médecin y vieux traquenard plein defarcin^ Vieille hrayette de Suijfe, Vieille ficque de râtelier ^ . Vieille braye de cordtlier y Vieille moujlache i empirique , Vieille çmpoifonneufe d^nfans ^ Vieille morue de dix ans y vieille mouftardede boutique. Vieille médaille de là nui^y Vieille idole à qui Coeil reluit. Vieille o-yejfe A oindre charrette y Vietlle'^areigne filant lefàiry Ut et lie croufte de bifcuit noir y Vieilleamancheure de raquette^ Vieille pcifan de fçorpîonu


S^tyrique^deceCismjps. 407

vieille forejl de morpions ^ Vieille chauue-;, vieille ridées vieille crieufe de balais ], vieille iument morte au relais j vieille monture de Med^e. vieille forciere aux blancs cheueux » Vieille breneufe à cul foireux. Vieille galeufe horrible ^ blefmes. Vieille lanterne d' oubli ejur, vieille "onguent fin aetriacleur, vieille 'hoirie de l^ Enfer mejyne^

Vieille fdite en deï^it du fort, vieille qui fait feur à la mort^ vieille charbonnière accroupie^ Veeille qui dors les yeux puuers^ vieille pefle de l'y niuers:, -

vieille aualeufe de.rQupje.

Les chiens , les tygres. (Jn les loup^ Les cirons Jçs ù^nçs^ lespoux. Les pun^ifes, les y et s., les puces ^ Les chauue fomis , ^ les chats^ LesfautereUes^^ rats y Tepuijpnt ronger les prepures..


Ce m


40S Le Cabinet des veri

LE DEMON. .STANCES.:

Par U fieur Motipo'


T^ ^ns le fonds d^n lieu tenehreux ^ •a^ ^f l'horreur du filence ombreux^ ^^uxfojfes des morts, héritier es. Le démon f atal eflnpurry^ Qui (Fyn corps relent &* fourry Se plaifi dedans les cimetières.

Sous les chdYongnes d alentour. De peaux d'orfraye ^ de y autour l llcouuritfof}^ épaule etique , ^my corps fortant du tombeau i £t pareil auchant du corbeau, I*oujJa cette yoix prophétique.

le t'entends monflre ie f entends, [/fmelijien'ejl^ilpiis temps, Sued'linbrdsfanglanttu détaches Pe" ton corps l'ejpritfurieftx, ^fin qu'en tonfangglo rieux , ietauemesfales moufiaches.


Saryriqucsdecetemps, 405

Que fais'tu fur terre ^finon Que rendre exécrable ton nom^ Far ta, yie a tamais maudite , Quefais'tuferfide anim al, Quefemer au monde le mal. Comme Cerberel aconit e, ^ttens'tuqu'1/n treî^AS tardif Saifffe ton corps maladif Ou qmifoit butte de tempe/le ? ^yant comme '^n mont ^acieux Le coeur-au feu , lapluye auxyenx^ Et la neige dejfus la tejle f

Ces oyfeauxquon appelle amours Te feront dedanspfudeiours Comme i leur cheueche laguerre. Et tes yeux en nuits conuertis , Var le froid ^ l'aage amortis Keluiront comme ^n cul de l^errci

Combien lors de foucis dtuers Seront en figures devers Bouureau de ton aage débite f Combien de regrets Juperflu4 D'auorr eflé^denejireplus Qu^'yne'Voix comme la, SibilU. Combien de puantes odeurs JReliques des /ailes ardeurs j, e-

Vefia te rendent homicide j, Pire que celle qui fortoit , Du pied de celuy qniportoit


4-^6 Le Cabinet <,içs vcrç

Les flèches fatales ct^lcidç.

Et sîlefi'yray queles démons Vluent d'air ayant les poulmons^ ils ne t'ont peu fentie encore^ Car tout l enfer t' trait fui uantj, Tour'yiure de l'air ^ du '\'ent Qui de ton corfsseuapore^ Ik de la forte puanteur X>€ toy^ me donnant la fenteur X'^Moit emprainte dans mon ame, ^ux autres l'amour o^racieux

o

Dans le coeur entre par les yeux , Matsparlene:^entra maflame.

ornant quiefioit le premier Chery de ce 'viuant fumw^ t Il faut que tu quittes la place, le y eux en la forme d^n lou y Oud"yne taupe ^ oud'^nhtbo^ ^Uer lioirfa laidç carcaffè,

le yeux aymer ce corps ideux, ' Et qu'yn fils forte de nous deux Ou d'elle ou du prince des moufches Qui prefide au point feulement Quyn homme rcndfon excrément > Comme Lucme fait aux couches, O bouches d'Enfer leiardinj, ^ qui l'oeil fert de mufcadin. Cent mille bat fer s ie t'aprefie, Emhafme:^ de parfums nouueau^


Satyriquesdecetemps, ^u

pour faire mourir les oy féaux , Qui y oie r ont fur noflre ttjle.

Ma Venus aux chc ueux ci airain ^ ^u front comme y n foudre feram j, Pour grâces prends les trois furies j Cerbère pour ton Cupidon^ Et pour Cypreietefais don^ De i Empire furies "^z bine s, "

le lieux (jue cent chauue-fouris^ De couleur d'ardotfe ^ degri^s ; ^ Portent en tous lieux fa litière :, Faicte en forme de monument, - De râteliers Et d'offemen s j Et des ais d'^n.e 1/ieille bière.

D '>» pendu les '"^olans* drapeaux [/^gitéd^n 'yent ç^ des eauXj D l^n corps enterré le fuatrç le te "^f eux pour ligne bailler , Ponr'^ne robbe t'habiller, le te donne ')fn drap mo rtuairel '

Terre, Enfer :, Ciel fur nous courans^ Lou€:^moy d^ aller adorant Ce corps fis aifnédu mérite j Car neflant ritn qu^infeSlionj Si tout rn^fî de corruption , Tout naifira du corps d\Amelite,

Ce corps f eut l'I'ni tiers re^n^lir» Et de famatiere accomplir Des chofes binantes fan f nombre.


411 Le Cabinet des vçrs

X air d'infinis démons femer^ JDentonfires la terre 0* la mer j, L^efhferdefantofmes 0* dombreSo

Jiinfi le démon difcourut , J^t porte d'amour accourut Pour enleuer la malheur eufe i Mais les dejiins au coeur d aimant s, JRefuferent à cet amant Zebaufmeàfdflaye amoureufe»

Car il efioit predefiiné Qu^meline ayant tout donnét IPauure laide aille du laid Rendre Sur fa tefte ynfot balançant , Bt qu'Ion laquais le renuerfant » I>e regret elle $^ aille fendre^


3 t ^ N C E S^

Contre vn amoureux tranfîc

Par lefîeur Régnier,

ip Ourquoyperde:^-'yous la parole "^ ^upitofique^ous rencontre^ Celle que Ifom idolajtre:^


Satyriques de ce temps; 4IS

X>euenant '\ous mefme y ne iaoU ? Vous efles Ufans dire mot y Et ne fdïEles rien que le fot.

Par la ^^oix amour yous fuffoque si yos fouf^irs y ont au deuant, jutant eh emporte le yent. Et yojtre Deejfe i enmocqucy Vous iugeant de mefme imparfai£t De la parole ^ de tejfe£l. Penfe^yons la rendeeahbatue SansyoJlrefaiSHuy déceler Faire les doux yeux fans parler ^ Ce^ faire ï amour er^ tortue La belle fait bien de garder Ce qui yaut bien le demander à Voule:^yous en la yiolencç * Dey oflre longue affeCiion, Monftrer y ne dtfcretion si on la y oit par le filence, Vn tableau d'amoureux tranjl. Le peut bien faire tout ainfi.

Souffrir mille (^ mille trauerfes ^ N'en dire mot prétendre moins, Jionnerfes tourmens pourtefinoins^ De toutes fss peines diuerfes Des coups n 'ejlre point abbattu , ^ C'efi d'yn afne auoir la yertu,

Zeforfiiftplus que le mérite j Car pour trop mériter yn bien


4l\ Le Cabinet dcsver« 

Ze plusfouuentnenamrij Et en l'amaureufe pourfuîtte , Quelquefois l importunité l'ait plus que là capacité.

l'ejfrouuebien la modefiie^ le hay les amans effronté:^ Buitons les extremite:^^ " Mais des Vaynes'yne partie :, Comme e fiant fans efleSiion , Juge en dîfco^rs IdjfeCiion.

Endifcourans kja Maiftrejje j Que ne promet l ar}ïant Jubtil: Car chacun tant panure foit-iL Deufl-eftre riche de promejfe ;, ..Les grands, les yto-nes les amans. ^jTrompent toujiours de leurs Jermens,

Mais yoH6 ne trompe:^ que yoHS-mefmç Bn faijant le froid k defjein j le croy que l^ous nèfles pasfein^ Vous auc:^ le yifage hlefme , Ou le fro nd a tant de fro ideu r /. f coeur n'a peu beaucoup d'ardcU Y,

Voflre belle qui neflpas lourde jRit de ce que'^i^ous en croye::^^ Qui^om'yoitpenfe quefoye\^ Cu^'ous muet oti elle four de j ^ Fdrle::^, ellé'yotis ouyra bien: Mais elle attend Çj^ n'entend nerf,

£. lie att^rnd d yn defir de femme ^


Sâtyriques de ce temps 415

V'ouyrde 1/ous quelque beaux mots Mais sîl efl 'Vray qu'a, nos propos Onreco^^noifi quelle eflnojlreante. Elle l^ous croit qu'à cette fois Mdnque\d' ej^rit comme de'^oix.

Qu^n heureux reffe£i ne l^ous touché Fortune aime >» auduaeux , Penfant 'Voyant amour fans yeux , Mais non pas fa main ny fa boucha i^u après ceux qui font desprefens j Z*^moureflpour les bien difans.


DEMANDE DVN COyR-

tifan au fieur de Sygognes, com*»

me il ioiiec à la paume,

T ^ Compagnie efl: fort en peine '^■^Et trouue le cas fort nouueaUj Qu^auec le pourpoint de f ut aine ^ Vous portte:^le bas de bureau.


41^ Le Cabinet des vers


Refponce du fîeur de Sygognes.

y \A Compagnie efi plus en peine ^^Et trouue le cas fi nouueau , g^auec la corpu Unce humaine Vous partie^ la tefie d'^n l/eam


EPI GRAMME.

iiTNn franc pitautyniour defefie

^ ^ lutrin par f redons chantoit. Tant qu'il pouuoit à pleine tefie, P enfant qu^nnettehfioittott. Mais ^4nne quiefioit derrière, Floroit attentiue àfon chant , t>e qui le Pitaut s approchant , Luy dit k qiioy cette riuiere, t>e pleurs , hkgros lean y ce dit elle^ le pleure 'Vn afne qui mefimort. Qui auoit la l^oix toute telle Que l'êi^ quand y oui chante^^iforti


^VTRE.


Satyriquesdecctemps." 417


A V T R Eo JPar le ficur Motiri^

HErcuIe dffcendit iadis Serfensy Geans & autres bejlei l ^ Roland;, Olimerj^madisj, Firent Isoler lances & tejlcs , Jiiais nen deffUife à leurs conqHeJles J Zi:^tto'ut fot ^ ignorant ^ fins fait que le demeurant. Des 'y eaux des nations quelconques ^ Car il fit mourir en mourant. Et f lus grand hefle qui fut oncques^


SONNE t;

Par le fieur dcSygognesj

T\^^oifeau de là Cour ^ dont les mains ïW '^ nutîlçsj

Ne rougiront iamais defang dans les combats^

Dd


4xâ tccabiîietdesvers

Fropyeàfouflenirle tour de y os rabat s^ jE^tUs inmntions de la chambre des plies,

iSon dit qué'VotU marche:^ en mariolet d^yiHâ Portant la tefie haute ^ le courage bas, Cefarde cabinet le Roy n*efperepas ZeJecoUrs de lejlat de yojlre ame débile ^

^ Muguéiomt ^ lij^ecomrneyn homme dtejiaîii ofle:^de yofire teint ces mouches de fatin , sinon maijlre Guillaume equippé dejonnette^

\Auecques la quenomlle S* tefetitfufeaU;, Ira les enjleuer dejfws ^ojlre mufeaUy Comme y ne efmerillon qui prend les aUouçttci


STANCES,

VOye:^'yous auec quelle audace llyousyient parler de fa race ^ pour aualler de bons morceaux j il nom yantefon parentage Cependant durant [on ieuneaage^ il alloit garder les pourceaux,

^louyr parler de laguerre ^ Jlde£lrun comme le tonnerre


Satyriques de ce temp^' 41^

JFors^ toursjtj^ontaignes, ^ Valons ^ Si yous l'attaque:^d'auanture Vous 'y€rre:^que comme MercHn lia des aijîes aux talons.


É P I G R A M M E.

Par le {IcurDauitya

jT^ E mignon frai fé que ie îfois ^^ Ejire de ce lien ta merueille^ \Amon aduis n'a plus de doigts ^ Puis qu'il a la bague à l'oreille


S ^ T r R E> Par le fieur de Sygognes.

p Vis quafin que chacun rie

Vous '\'oule:^que l'on ^ous marks Celuy qnifmt y ofire putain j> Qu^tlUyefUîs qu'il la demande^, Faut yne Dame de lauande, ^C€be^i^CheH<{lierdç Thim,


4ÎO Le Cabinet des vers

Crojlécomne'yne tarte en fomme^ Voye:^ le ioly p etit homme ; Comme dans [on trijle coller^ Superbe enfonfrai:^épiumage ^ Comme If n petit coq de hagage ï>ejjm la crouppe d'I/n mulet»

Vous fer e:i^ marié i en iur& ^ line Nymphe de mefnrc De taille ^ de poil comme l^otiS Et plant e:^comme ^ne carrotte , Vous en pourpoint ^ elle en crotte^ Dedans la bordure d '\n houx.

Lie:^ y os coeUrs (beau couple) d'herbà \Auec le lien d' ^f ne gerbe ^ Et £ofierfai£ies ~);os anneaux, ^pres taille:^ à coups de forcé. E'tpuisfrotte:^dyn peu d' amorce S ermre:^de perche aux oy féaux.


£ P I G R A M M E« 


I


L neflp/is l/rayj, ne yotis deî^la^j lamais la n^tne ne yoHsfsj ^^ Cars'ileftoityray te beau fils VôHS neLaune:^fi mauuaifip


Satytiques de çç temps,' 45 J


SONNET,

Parle fieurde Sygognes<»

N'efi îlfiU hien toly et page de litierf ^ Lors que yous l€')^oye:^monîé[uYfon argQt^ Cefl yn conin debout ^ mon Dieu qu'il cfl ragot ^ JPeut'O» bien faire Ifn home en JJpeu de matière}

Il dirmt hien le mot dans y ne rahouUere Jeté youdrois bien yoir à l'ombre d'^nfagot^ Danfèr ta canarie en robbe de Magot;, JEt ioiier aux pjxlets dans yne gibiciere.


Su^il prenne y ne arquebu:^ ou yn arc a ialetl Çuilface ynmorwn d'yn petit pot au taiitj Qu> il s arme de la peau d'y ne coque figrué,

Qu^on le botte de paille ^ quon celle ce dain Qu^on tuy baille pour lance yn ionchet k la maivt Ce fera Nabotinqui combattra Ugru'è,


Vd ils


425 Le Cabinet des v.m


^VT HB SONNET.


Vax le^eur deSygognes.

"p Etit mt de Ere fil qui Ifous a botine, ^ Ok aUe:^'yous ainfi en rohhe deguennchc^ Zes hr^fuY les Yongnons corne ceux d'^ne cruche y om fronce:^ le fçurçil ejies^yotts mutinée

Vom yejfemble^^hienfort au petit dominé^ 'jEt ioUrie^^hien tous deux au maildansyne huche, C'eji le moine du teu dejjous la coqueluche^ Si Je prépare au bal puis quilefi fattiné.

Tetit homme de plomb pour iamais ie "Vous loge Ze marteau dans la main a deuxpiU de l'orloge^ Mettei^la plume aul^ent gaillard & vebondy ?

Efcriuet^tous les loi^rs auecques les corneilles., Haut les bras lacquemart il faut fonner midy Si yom craigne:^le bruit bouche^jos oreilles.


§âcyriquesdecc£emps- 42Î


Defpit d'vnc vieille à vnvicilard qui lappelloit fa niarreine.

XTEnque ta la trifie 'yieillejjfe ^ De ton froid corps fe rend hojlejjcj i^eu que tes membres font perclus ^ Veu que ta tu ne mafcbes plus N'd}'ant aucune dent en bouche:,. Veu que ii le treffas te touche j Veuqueton front efl plus ridé, Que cil d*yn yieil afne b ridé Vetf qu'une incurable Vérole. Te fait na:^rder la pétrole , Veuquet€$yeuxjontchaf?ieux3, Veu que tu nés plus qu'^n chieuXj Veu qul^ne orde ^ o-luante baue

rr Ê '

IncefjammenttagueuleCauej V^u que ton corps efl plus cafic Que cil dyn yieil boetifaraj^é Veu que ton hxileine ejl puante, Veu que ta yoix eJi<okancellante^ Veu que tu ne peux plus marcher Veu que tu ne fais que cracher, Veu que ta main efidefcharnee^y Veu que ta for ce ejt toute arnee ,

Di iiij


4^4 Le Cabinet des verl

Veu (^ul^ne flegmatique toux jEsbranJletonjetnàtous coups ^ Veu que ton ne::^ morue fans cejfe^ Veu que plus le bout ne te drejjfe , Veu que tes — lions morfondm Sont îd des long temps morfondus Sur tes genoux qm les h^Jottent Quand en cheminant ils tremblottent^ Veu que tu es ik tout hargneux, Veu que tu es tout rechigneux , *" Veu bref que l'aao-s qui tout mangt Entre les plus Vieillards te range: lem'e/meruedle qui te fait O Ifieillard hideux ^ infe£t Dire que ie fms ta tparreine^ Moy qui le printemps laifjfe à peine. Moy qutfmsplmmigni^rdecn ris Qu'Vne poupine de Paris, JHoyqm fûts belle en cheuefure Moy qui fuis bragavde en alleure^ J\4oy qui ay le front bien poly ^ Moy qui ay [e gefte loij^ Moy qm ay laaentyuoiriney Moy qui porte la ronde poi^lrine, Moy qui ay toéilepinctUant , Moy qui ay k port excellent ^ Moy qui fuis beUefùus la cotte Moy qui ay ferme ^ g'^'^ff^ mott^à , Moy qui ay le deui s faconde


^T


S.itvriqnescle ce temps- 42 j

JMoy qui ay le '\' entre fécond ^ Moy qm ay la main delicatte ^ Moy en qui le 'yermeilefclatte^ Moy qui ay le. cul gros ^ rond y Moy qui ay le maniment prompt M oy q ui ay lafej^egrojjctte y Jlioy qui ay la tàmbe grafjette y Moy OUI ay le pied frétilla' d^ v Moy qui ay le corps tjout o-aïUardj Bref moy qm fuis toute remplie^ T> ^y ne grâce toute accomplie , D'yn €mhonî}GÎyjtQmde yino-tans Ne peut perdre fon pajje-temps y Ofes-tu doncyietl mtferabte, Vieillard fur tout autre effroyable^ VieiUard caduc ^ Iferrr^ineux y vieillard à demy chetronc^neux , Cfes*tu de ta yoix vilaine M 'appeUerpar tout ta marràne , O r ie t 'auifê quemesbras , Ny mes d:igîs m^^nonnement gra^^ ISIymamap^^ en blancheur extrême Ne porta iamcl'sau Laptejme Pour efivefaift enfant de ricy Vnfifot ^gros l/eau qui^ toy.




426 Le Cabinet des vers


S ^ T r R J^

$\\x le manteau d Vn Courtiran*

'^-' Par lefieur de Sygognes.

'ikA^nteau des manteaux lopins mincê

^ iamais exemp f de la pnce^ Four ta cruelle paHuretéj Et ton ejfeceincomparabkj Manteau neantmoins '^enerahle Four ton extrême antiquité,

Encorquela teigne te mangs Si yeuX'ie chanter ta lotiange Et quonfçachepar l'yniuçrs , Hue ta capacité petite y Fait que tonyieil haillon i^erite X>'auoir quelque place en mes If ers,

JDeeJfe au yifage effroyable ^ Far toute la terre habit ah le X>es humains la peur & leffroy. Qui règne dejfus la miCere, v

En ton gefie trifte &* aubère , Maigre Peeffem^ire ff^oj.


Satyriques de ce temp$. ^ly

Ce manteau qui n'a point au menât D autre manteau qui le féconde , Fut iadis d'^n drap ^f[e:K^jin , . Manteau ou Ion ne peut co^noijlre si c'efiferge ou drapdelimefirej Car le pauuret tire a, la fin,

il fut d'imefaçonhonncfle :, Premièrement manteau defcjie ^ Garny d'I/n collet de Velours ^ Et d'y ne doubleur e defri:^, Puis toft après changeant de gui je Vcuient manteau de tous les iourSo

il eujl y n compagnon pdeHe^ Qui dura tufques à la ficelle^ Bien qu'il fut débile ^floiiet , Manteau qui fit durant fa yie. Comme le Roy deuant Pauie^ [ Tir antiufqu au dernier filet, ^pres le temps de fon feruice. Cefiuy - cy fucceae à l'office E n luyferuant pourtom les de ux i Mais ynç chofe l'importune . Car il fé plaint de la fortune Qui le rtnd le manteau d'^n o-^eux^

Ilnyajaçon nyjorte:, Vontynhabîllement fe porte Que le panure n'ait pratiqué ■Il a ejiérohhe fans manches y Chano-eant deyifao-e auxDîmacheS


4Z8 Le Cabinet $les v^rs

^ toits yfages af^pliqué,

llfertfottuentf.ar. tnterualU So maijlre çn quelque fart q^d aille. Dans lesprifom ileflcognu j, ^ tfloftel jyieiiy k la tauerne jycnt U forttoujioursfans lanteyneJ^ Etlapluffartdutçmps tout nu, Seulemenfyne fois pour toute y Jl le laifia durant la routte Huimt la lîgne en fon tambeaUj Dont îlconceut telle rage Qt^îl retourna dans le i'^g^a^e J*res defonfldelle manteau, il a d'yne belle manière ^ Et de grâce particulier s La propriété d y n ferpent y Car autant de fois que l^fure l.uy donne quelque découpure • jutant de frols il reprend.

Ce manteau fe rend Ci ttat £labjej Qu'il ejî le tapie de la table Qutneferuit onc a manger j y ne chofe le reconforte., C'efique iamais on ne le porte ^ux batailles ny au danger.

Mais après tant de bons feruices.^ jl endu ra mille fuppl'ices Farlacruautéd'yn ^alct , Qui afin d c}'^ arguer fa peine


F


Sàtyriquss de ce temp^;. 41^

Pour la crotte rono-ne de la Uine* Et le rend petit mantelet,

Sonmaifirelefait par malice. Car comme fan bien s'appetijji îl^eut qu'il diminue auj?t, ^fin que de mefine cadencie Jl^oye finir fa cheuanchv, ^Etfonmanteiet racourcy,

lllfeut qu'on le referue encore Tant ce l/ejlement il honore i/ifon enjeuelijjement^ Mais comme Je pourroit-Ufairt^ Veu quilnefçaurott fat is faire ^fa tefle tant feulement.

Puces jpouxipunaifès ^ mouches Dreffe^^furluy '\os efcarmouches^, Faifant la guerre k CGUp ouuertj Loin d'ambufade 0* de montagne ^uplain d'y ne ra:^ campagne^ Et dans '^/n puis dejcouuert, . Mainte fois durant lafroidure^ îl aferuyde couuerture Contre iiniure delanuiSt^ Et dyne façon différente, De rideaux , de Ciel&Jepante, De fonds ^ de tour àfon li£i:

Il fut couf met pour la trou ffi Encore a tilferuyds houffe ^ quelque chmalcmpruntéf


^|ô Le Cabinet des verâ

Ceydkt allant en mejjdge:, Huineuflo'ncq pratique ny gage^ Sonnent fur [on dos la forte.

Diltorent &* f rompt à merueiUe^ Sanccejfepourfon maifireill/eilley ^jant ej^rit ^ lugement ^ S'il "Vo/f 1/» Sergent par laruë^ Tout aujSt toji îl fe remué jp'yn perpétuel mouuement.

Ce manteau fe font chofesfeures 'r^'^sédix^fept doubleures^ En thangeant maint ef ois de teint ^ Çujen mille couleurs fe change^ fommeyn caméléon ejlrange ^ toute heur éteint ^défteint*

Le gris fut fa couleur première^ Tcft après changeant de manière Ze yer^-'J-ay luy fut ordonné Ettofi après changeant de forte Jlreuint teint en fueille morte^ Puis on le taignit entamé.

Jl prit pour dernière teinture JLe noir la couleur la plus feure^ ^ouffleté.p'atté:, retourné ^ Et tofl après fon muahle eflrc Tour [indigence de fonmaifiref^ En fon mc/me ejlat retourné.

.AuJ^i fur lajînde fonaao-e Jlenpjrta cet aduantao-ç f


Sâtyriquescîeceteriips^ 4Î^

Par'Vn accident non commun^

Car à '\oirfes dents ^ fa corde ^

il femhle nu il eftprefl à mordre

Montrant fesgnjfes à chacun, , il tefmoigne bien que fans l'eftye 1 Descoufsdebaftonquefonmajlre r ^ recensa non pas donne:^

^Etd'auotr de façon nouuelie

Veufes retns aux pieds d'y ne échelk

De coups de pierre cotonneli;^» Manteau bien que ta^ieiile corde

Semble crier niiferieorde^

^u fecours d'yn autre manteau ,

£f que iufiethent tu dois efire

LaJ?€ dujeruicede tonmatftrf;.

Tu mérites bien ^n tableau . Fms que tu es pour recorhpencc

Dans yn temple de t indigènes

Vn reliquaire preieux y

/ Sois donc d'yn :^le charitable^

Vers la Deejfe miferable

ie médiateur pour les^euXo


43^ ' Le Cabinet des vers


SATYRE,

Sur !e pourpoint d*vn Courtifarii Par le Geur de Sygogneso

T) OUYpolnt des '^ieux pourpoints le Prlncej,

•* Puis que ta dent baueufe pince

i,a corde auxhonnefies manteau x^

Èfcoute yn manteau par merueiUe^

Qui rei'ette dans tes oreilles

Les coups de tes propres marteauXc,

si tu auois outre ta bauej Pourpoint quelque chofedehraue Pour t'appeller au heu d'honneur. On lairroit arrière les Carmes , Mais ton caquet ce font tes armes. Ne plus ne moin qux ton Seigneur.

Puis donc qu'il te faut redre'^nOdé Pourpoint fait itla'y teille mode le yeux en aide requérir , Z'adreffe fous qui tu chemine} Les puces Jes poux la^ermine , flojles quitte flaijide nourrir^


Saty riques de Ce temps^ ^5Î

Sus Deejfc aux dents yeneneafeSy Chantoru les louanges fameufe s ^ ^e ce pourpoint rapetaj^é, Pourpoint autre fjemble >» Vrothie^ changeant la forme rapportée ^ la façon du temps pajfc.

Ce pGurpointfutfaitd'yne cotte L ajje deferuir à la crotte^ Son eftojfe fut noir fatinj Bifn qutlfuft de Luque ou de GenneSy Le pautirèt à tant en de peines ^ Ç^uon luydôit pardonner fa fin.

Enc9relamefdifanteh^otfe Conte que cejle cotte noire ^ Fut d\Amour'ynefchantiliony Pourpoint que la femme à ton maiflrt^ Récent d'l>n muguet ^ qui peut eflre Luyrèhauffa le cotillon

Quoyquilenfoitcefïchofefèurc Que tu mis a fer uirk l'heure Que ce pourpoint de peau de fleur , •i)euint pourpoint de haute greffi. Depuis tu as ejléfans cefji Pauure four p9tnt fou ffre douleur.

Pourpoint de^iUe(ir* de parade. De Jeux, de cour/e ç^ mafcarade, Pourpoint (^ de chaffe ^ des champs'. Pourpoint d'hjueTj d*eflé, d'automnj^ i^uqueldu L^uHrCi la Lionne


4J4 Le Cabinet des vers

Qognoijiton maifire des ion^-temps.

Pourpoint de tom Us iours ^ feflù pourpoint repafre à maintes bejles, Onifaifans là leurs liiuendts , Rongent U craj/enfecharàngne i^m dépeint à ta rouge trogne Vn Silène dutempsindts,

S'ilejil/raycequon dit des çhefnes Qui de leurs fenoflleres plaines Engendrent les niivmidons , Dreux mue\enfolddts de garde Toius Us poux cjue ce pourp'omtgardf J?OHr repeupler nos efcadron,

. Mats non : carji la conie^ture, Qf^etout ce tourne en pourriture Eft y raye attendre ncfaudrctt ly'yncfi poltronne 'yi^nde , Qtt'^ncfort poltronnefque bandé Qu!^ au lefnn nous laijproit.

O r la jfons paifi re et tte trouppe Garmfjndepauure felouppe. En ce l'ieuxhailon dt pourpoint Quifu t ta u t plein à fa naijfance j Et fans autre magnipcênce» Qjied'^n toutjtmple arrière point;

Depuis cjue lagraijfe pwanté Eujl rendu fa peau reluifante, Jldemnt pour point wbuchetéf Puis ejirillé d'efgratigneures ,


Sâtyriqiics de temps . 4 jj

Et de nouuiiles decoufcureSy Toujïaurs cachant fa pauureté,

Enfin Us balaffres rrop^rand^ Forcèrent de le mettra 4 bandes, Qj^fu tfon dernier jacrementt , Car a Orléans les armories De luy pr'tndrent leur feigueuries. Les rendant Umheatix proprement.

Néant moin s Ceftojfe très -bonne % ^ttjuefon maijlre affeâlianne Comme ">« belifirejon bijjac , ^^fiojfe de longue durée De ptecefe y oit reparée Four nejlref tofl mift afaç. Vi€ce jur pièces on y boute. Tant dû fois qu on petit eftre en doute $ ilrefte rien du yieux pourpoint , Ainfi la nefVegafienne , JBten que chano-ée 4 ^ancienne, ^ la forme qui ne meurt point, Luitteur au mouuement agile. Que yows euf^te^cf^argné d'huiUc Vejlus dt ca::^qmns fi gyas> Mais quoy la coiiardefr o idure Vont ce pourpcintril couuerture Vous auYoit engeuray le bras. . Maintefois le maiftr^e brauachf,

fufi appelle la maltr tasbf > ourciii'sH^di^iidÉgr^r, .;


43^ Le Cabinet dlcs Vers

Mais faute cCyn qui Iny fuccede, îl ny a point eu de remède Que jon dos l'air '^oultit laijjèr.

Comme FeuJi^U fait Jï jQ pence Pour faire l>n iour\ma pénitence p(H4U0it en 'yn li£l fe cacher. Mais amy des tables fans ayde Sans fin pouy peint qui efi fans ^uide il nen eujl e/e approcher.

Ce pourpoint a fait mainte plainte "De quoy fin efioffe en noir tamte Nf 'loulou montrer fon reuers Sinon quand elle fe defchire y Mais helas l le dedans efl pire, ^r il efi tout mangé de '^ers,

Er tout mal aUtru qutl peut efire , Gras plu'i qu^n breuiere de Prejhe» Il efi neantmotns rentré Comme >w^ ^^^ff^ d'^uerne ^ux bordeaux 0* à la taucrne^ Et aux berlans prefque adoré.

Il fimble en quelque part qutl aille jQ^ les coquins ^ la canwlle Le fument par deuotîcn Et qnil lny 'Veulent rendre homam R €C 'gr, fjant ijue ce bagage ^ fur eux iurifdtcitên, i,

Pourpoint ce fut iniure grande , Quand pour ne payer la yiande


Satyriqaesdecctcmps. 437

Frlfe k ce rotijjctir fomllardx il ofa par mutinerie Fraffper dejjtts ta f ri f perte, Tu las dtt€orbe an bahnllard.

Qui eft tourmente de fis deltesc Ne cherche peint d'autre-^ receftes Que de ce pourpoint Uftnteur Qm^efl craintif aux canonnades Aux coup de pique ^ ^ moufquiudes Sous ce poifr point na point de peur y Pourpoint tes chiffes decouppeçs Gardent auj^i des coups d'ejféeSj Car tout rebours de Caymant y ""^

Celuy qui auec toy te trame, uinfera tant iuré de haine QuhI en cherge l'ejîoignement,

O l PalUdion de ton maifire 3 Pourpoint que le geux fut adtjîe 3 Qui te déroba y n matin y Comme Vlyjjes celuy de Troye^ . ^ •

Qm deuoit^ demeurer de ioye Heureux d\n fi riche butin»

Soit quai* Boefme ilte reuendçy Sjoit que pour feruir ilfne offranii^i Tu fois'^en Italie porté y h# BJiendart de nouuelle bride, ^Rendant en l'honnêur de la ligH§ ' ^ux pico reurs la liberté. ' .-\y^ Gueufes , putajnf (^^ mdtcquer elles.

Et il)


î


'43 s LcCâbinctdcs vers

Te fer ont drefjcr des chaff elles ^u huUu (^ au fort de foin 'Et là tu te rendras propice y "Enuers la Deejje Maliccy Vourteux qm en auront befoln.

Tous ceux (jui aurent lame ejprifi. TDece quon nomme coUardifej Tuyarts , trompeurs & ftjfraniex/^ Vténdr oient implorer tonfuffrage, Ef bienfouuentlecocuage Nt s'y rendrdpas des derniers.


SVR LE HAVT DE

chauffe dVn Courrifant,

Par le fiçur de la Boutcrouc.

PVifjue defik Con k defcrïtes L es louanges 0* les mérites D'yn manteau l^eil^ d'ynpoarpomtj Jl faut fue mon ftilefechaujje Tour dejcrireyn \iett haut de chaujfe Car fonj^areilnefe'yottpoint

C'eft bien yaifon que ie le diante Car l'eftoffelaplusmejchante ^m df drap , yçlours^ oufatin ,


Satyriqucs ck ce temps 415

îf^n hautdechoitjje eft '^eherahlc^ Et totifiours le premier en table. On lefaitajfeoir aufeftin.

Tant de beaux ouurao-es d'aio-uiUes, Que font les femmes & Us files. Dîners in couleurs ^façonsj Vour couvrir bancs , felles^ chaifes. Ce neft que pour mettre ^ leurs aijes Haut de chauffe, O* calleçons»

Ma plumeaux Mufes ne s*adrejj}. Au f t bî en aux files de Greffe, Les calleçonsfont dépendus , ^ins leur rohbe iufquk U hanche, DefcoHure au nudleur cîiiffe blanche» Var les c@fte:^cjui font fcndii^.

Vieillard (^ chetf haut de chauffe D^yn petit hoheaudeBeauffe, De 'Velours toutgrasç^tafché Jamais Samedy ne fe pafje Qu'onnetecoufe ^repetaffe Tandis que ton maiftre eft couché. Nous aucnsfjrtpeu de lumière De tan origine première ^ Qui^peut parler de jï^ long-temps. Mats il ny a marchandije defoye , TaïUeure ou Frippisrqmte If.oye, Q«/^ ne te donne cinru(iHteans. Tuferuis en premieryfagc

Ec iiif


'440 Le Cabîncf des vers

^ couufîr mulets de i>^^^^^> Efiant 'Velours tnçarnadin , Velours dcfti/iepour les beflcSy Jpcmy-apies auxfaujjès ttjles, Çuî n'a. point changé jon dejïtn,

Lcmultier C ayant mis en yentCs "y ne Damoïfclle [muante - s'en fit tailler Ifn cotillon, ^ms 9n en fit "^ne l/ali:^ ^porter route marchandife Sur la crouppe d'i/n pofttîion^ ^pres'^neieuneferuante ^tailler ou condrefçaHante UtournantUfoyeendedans^ £*enfitenguîfe defourure JDcs calçons pour la froidure JE:xpofe:^à mille accidens. Enfin te If ayant trop antique^ Elle tnuoye k la boutique, X>'ynfrîppier legrareur d'habits ^ OÙ l'on te frotta de lefciues. De tac terre blanche, 0* chaux l^lue^, Et de fiel de bœufs ^ brebis,

Vn morceau d'efiamine noire, Er la dent d'l>ne décrottoir e JPrefj ue tout le poil tarrach(i^ fiur tôy mainte place ancienne^ ^u lieu de la Nec otienne ^^r ['ej^uillçjcr^jbo^c^a^ .


Satyriqucs de ce temps. 441

LoYS ton cjïofferci oume^ , ly^nebraycttt forteornie QutfaïUoiî de my pied dehors Et la douhlans de deux rehefches '

On nânjit degrùfe^Hcro-Htfçhes udinficjuan les portait dors,

Th jeruïMono-i temps de parddt Tantojl .tfciire m^-'fjiMr-ade fvur les lOHYsgras c^T» carneualy Tanteflpour le Roy de ts/cùliç Qi» dl^n ambition plm folle Font L my'Carsfmc a cheuaL

Combien de fois ta belle foye ^ reueflu le R-ny de Troyây Et le Cheti aller ^rruadiSj Quand Kgnan k la laide trogne loiioit à tiofielde Bourgongnc Quelcjue Jnjimre dn temps ladis le ntfçay comment ce f eut efire Q«^i U fin tuf M à ton mdifirc, S oit mal pris où fait acheté il te fit odçr maintt tafche Et te mit Ifn lono- bas d'atache Que le marchant auoit freflé.

Long temps à la Cour on ne forte 3 Vn habit d'^n mefme forte En fix mois tu fus bien changé , in nouuelle taille ^ coufiure^ Ayant fris ddans la teinture


442^ LcCabiaeîdesvcn

Le^rts brun après Corcmgé

Enlono-ues chauffes bien enflées Comme les '^otlles bourfouf fiées y D'yn nature qui yanao-eant. Tu te changeas ^ ta poch ctte Diijarcicin lafcure cachette Futtrçis galons defauxargonU Er depuis cjuon fit la deffencs. De porter l'argent en la France Dejjus les habttsfuperflu s^ Vn haillon '\er<î a trois ran^éss Et les efguîllettes changées Font qu on ne te recogmijlplusi

Mais en cejie forme nouuelle > Tu f s en Cour mainte querelle jyeceux qni ^ageoie>^ t9us tes tours Que cejloitga:^ ou toille teinte Chacun tenans pour line feinte De dire que ce fut "yelours^

Le pourpoint de floy al & traifîrs Y n iour abandonna [on maiftre i ' Comme il for toit de la prtfon , Aiais toy noiié d^ne efgutUette, Suiuantaucul d'ynecharette Tu fus exempt de trahjfon.

Haut de chauffe "yietl^* malade Mangé degraiffe ^de pelade^ Donner If^confeiUe ff 'yeux


Satyriqucs de ce tcmp^. 4 45

  • Xu tsfeU comme ton mai jire.

Comme iuy fourne foint favoijire VoYXe If ne coijfe de cheueux. Il faut cjue ce maifire te latjje , Ne fouuatîtflus par ta yieillejfe Le p-uarantir de la froidure j Et faut cjue de che::^ luy tufortet Four feruir d'enfa^ne a la porte^ De quel(juc paUun rauaptdeur.


SATIRE,

SurlcChappeau dVn Courtîfan.

O Se:i^'^ou s encore paroiflre Cbappeauplus Ifteuxtjue ^ofire maifire EtprefjUe au^i pelé (]U€ luy ? Tour changer & déforme ^ d'efire. On ne yomfçauroism$fcognoifire^ il^ousa tropporre meshuy.

Cefiegande ^ If Haine tache OÙ l'on attage le panache Tour couurtr la itjformitc, Tefmoignefans que Confçache. Que ce bon Seigneur qui la cachç ^ fin argent fort limitée


444 Le Cabinet dcj vcr^

Grande efl l'amitié qu il yous fortc^^ Ou la necejTitebienfortç, F un quil \om confeYU€ficl}fYi Si tous en yfoient de la for te, Çatartpourroit fermer la forte Ou neflre déformai s Jï cher.

lefçay ch appeau de haute gr ai (Je ^ QuefiContirelanohleffe D'ifne moi fie antiquité, QuonysHspeut donnerdeFéttffé. Veu ta yenerable ^ietlleffe S^mmarcjne 1/oflre di^^nité.

On lit à yojire matricule Quau temps du premier Pape luh. Vous yint de Homme; k Paris, le fuis quelquefois mcredule^ Mais 'yojl e forme ridicule, Méfait croire ce que ie dis.

Vous eftes cechappeau antique ■ Le "vieil rebut d'Vne bou tique, Btplus fouflcté qul/n eft-euf. Que lioftre maiftre peu pratique^ En fijeuneffè magnifique Achepta pour eftre tout neuf. .

Cedit^on toutes foi s qua l heure VouspQrite:^l'on:^e/medoubleure Apres eftre on:^ fois reteint y Et depuis ce temps on ajjeure. Q«f yoftremai/ire'â l^ encolure


I


Satyrîqurtdccctcmps. 445

ïy-efire plf^fiofi fimple quefeinto Le mefcju m outre tindt^ence» Qui luyfait craindre la deifence l^'a dep-uts eu d'autre chappeau^. ^fin cjue l^ofire preminence, Fut l*a6ie de fa préférence

^ux caharefis ^ au bordçou. jflfne '\ieille metamorphofe , Vous le ferue:^en mainte chofe. Comme bon luyfemble ^7* luy dm£l:> Le tour eH '^^'euë tl yot^s expofe^ Et lors qu'au liff'dferepofe.

Vous ejlesfon bonnet de nui6ïr,

'- il ri a pour varier ny ejcrtre^

JJan de faliit ny de l'egire,

Nj du mille jime n>ouueau.

Car il eji co uftumier de dire

Pour exprimer ce qutl defire^

Depuis l'an que lay ce chappeau. Vous lui fertie:^de repetoire,

D'Almanach, d'Annale ^ d'Hiftoire

^nfis dijcours embrajjè:^.

Et fonuent dtuêc moins de gloire y

Ifhanap ^ de tajfe pour boire

Lors que les yersfontcaJp;i(. chappeau digne de grand loUange,

Puis que fouple au change <^ rechange^

Ses forces ne ¥efiftent points

foit carrfifoitpointe, oujofgnge,


44<f Le Cabiiict dcfcs vers

^u fly defon matjln ilfe range ^ Sam fe plaindre quand on le points ^lors ùue le yent lefecoiie , _^ fon matjlre dfrottelaioiie r^Ji^preittdice du rabat, E t lors quala pluye ilfe ioiie, ^inCi qu^nyieux chappên^ui nue Ses faibles aifies il rabat.

Ctji y eus de qui la tron^nefere], Sur yn homme de chençuierç Ej^ouuantoît les ojifelctSy Et qui reuenoient en lumière Fcii aies mentir maintefrippiere Sous les toutes du Chaflelet.

Se yojlre maijlre mal-hahilley Varfoîs yeus portepar la l^ilte , ^u^ind la pluye coule du toit ÎJeau yous dijfous ^ rcndUhiUe^ Et la teinture qui dijitlîè Sur les habiUem^ns par oit. On cognoifi bikn 4 yoftremini Que^ous fufies de laine fne En Ifofire première faifon, yMais le temps qui confomme ^ mine:, V 0146 paffant par foneftaminc. ^ fort pelé yoftretoifony

Lateigne qui prend nourriture )> De la lame y ^ de [a teinture , î^e^ouspeut déformais ronget


Satynqucsdccetcmpso 447

Dans ^oftre crijffe & fourrkHr^ , JE.llt trouHefcijtfHlture^ Ets\ftou^€ aM lieux de manger.

Les reorrateurs par leurs archmes. Les confirmes par tradittues TDepei'e en fils lufjues i nctus . ^ous monjlrant par rai fon fort lentes Les noms des droo-ues ^ lafanes J)0Kt ils tirent profit de l^oUs,

Voftre tacJv iamais n aequo: fe Car la vh^re humeur Françoife Vous monte ^ remontek tous coups. Tant oïl bas à la mode ^ngk ife , Etoreshaut a l'^lbanoife^ 'O n '^ous rend amiable k tous,

he cordon confiant ^fdclle, Isfe peut d'yneforme nouuelle changer felo n les acci denSg Hetas l aujsi la fn l'appelUi E t rongé iufcjues a ta f telle, il ne monfire plus cjue Us dents.

Ceux de cjUî la 'Pleine féconde Ont mis chauffe (^ pourpoint an monde Et'\n manteau fi houj^illé, fans ce cbappeau qui les féconde Oyroit maint Court ifant qui grcndt De fe 'yoirfi mal habillé,

F 0ur^ oui parer Ifniàur defefte^ Depuis les ^iedsiufqu à latefle^


448 Le Cabinet des vcrè

'Nobles (jui relui feç^ en Cour, Tous ces harnais ie '^>ohs fouhaitte » Ef Ce cbappsau fur 'yojire îejie ^ chacun de '^ous a Jon tour.


SATYRE.

Sarlcbss de foye dVn Coaitirart< Par le Sieur de Ja Rauce.

C^ Voy £ en demeurer de la forte ,. ^ La no-eur en fer oit trop forte S'ji.ffrir on ne le pourvoit pas ^ Et puis ce ïJtJl pas chiffe honnejle Diflre couvert corps, cuifje ^ ttjle. Et d'eftre toutriud par le bas, La mode nefi encore l^enue De cheminer la îatTibt nue , Si ce nefloit parmy le f gueux , \n Qourtifant na point de foye s'il ne fe dori'ne "V» bas de foye , Bien (ju il foit panure ^ fouffretemc, ïen 'yHx donc mettre l/n en têmicrè



Sàryriqucsdecctcmgl» ^4

Qmfoit tout en la manière Quecemanteêiufidefgmféi Ce '\ieiL haut de chaujje maujjadcj Cechappeau tvut^ras (& nulàudci Et ce pourpoint cttatricé.

ïelfeu xfur ma pU^groJfe corde chanter la façon J aile ^ orde Dl/n bas tout puant ç^ crottêf V^nhas de fimince natHre, Q^/ ne peutgtirder de froidure Nydes affres chaleurs d'sflcy

Pauurebasta minehideufe Tffait nommer bas a lagueufe.. Bas d'yn beliflre ou £^n lidet. Bas a traîner touJioursfauattCi Bas à ne chauffer que la patte. Ou d'^n Suifje oh il>n LanfjucneK Biemjuetafoye tant étique. Bien que tu fois fort phlcgmatique. Bien que ton pied foitfi punais , '^iujl fente auf^t mauuais que far^el h auras-tu (û ta loi^ano-c \u tableau que de toy te fais 9 Siiadis lesforefls ombreufes De façon par tropfcrupuleufcS ifioHntreuerées entre nous Zs^tupds autant y enerabli ^uis quainfiqu^n bois deleClail* "cufioiérstH retire des loups,

rf


'45® le Cabinet des vers

le ne fçayfi ceften eTpagne , A MtUn, OH en alUma^ne . Que Confit ton premier marche Mais fi ce fut en Angleterre, Tu nen demis quitter la terre, Lfi loups ne t*eujfentf 04 cherché.

Dedans tey toufioursds hahiterit^ le ne '^oy tamaîsqittls te quittent Tacculeureiecroy Us nourrit Bt tire o^foy l'humeur -puante \Au corps de ton marfire abondante Quj Los de ta ïambe pourrit,

'Nonjacouleuir nefeutefircy Car^paunre bas, bien queCemaiflre , De taunetan rendu tanné. Vert, Ifiollet, ^fmtle morte, Depmstout le temps quil te forte Les loups ne l*ont abandonné,

Pourfçauotr ta naijfance antique , Il faudrait l'ejf rit prophétique. Que Merlin recelait tadis. Mais pour eflre ton interpretg Qiijn rnejiime l>n mauuflitVrpphete, s'il nejipas yray ce que t'en dis.

s'il m' enfournent, l^n iour S . Cofmè Par yn yalet de lean^uilleaumet Tu fus en trois rajfesperdn lit auoit tiré pour fa peine D'ynfip^na'.é tireur de Icinc


Sacyriqncs de ce temps, .^ -jç

Qj^ilauoitU'y et lie pendu. . il efiyray que c^ premier maijlre Qui haut f» Pair tefir par otjîre Co mme au l^illa^e on prend l œjleuf, T>^ extrement tauoit fçeu mal prerdre D'>» crocheteur pour te 'Rendre Tepourmenoit furie Pont -neuf,

L' on dit bîenquanec ce rencontre Fort lonv -temps tu fer m s de monftrû DeffoHs la porte du Palais ^ Ç^'^riegroffefemme bùuruëy Moyennant dix fols parla rué 11' acheptdd'ynpauure laquais.

Tu yins entre les moins d^'^n Pagc^ Qm te mit au bordel en gage Pour le déduit qu il auoit pris j La file en fut bien contentée N^ p enfant pas dil>ne — tée Gaigner chofe de fi haut pris.

Mais comme "Vw lo^ r la Maquerclk ^uec lagarce eujl eu querelle Parde^it ellelachaffa> Et fit tant que pour recempenji De quin:^ iourdefadefpence ^

^u logis elletelaijfa. ^ ^

Tu fus de ce Iteu honnrable Le meuble le plus pr^f table * tar toutes kffilleid'jémoury Fmr^r^parmftremieii^^ehàùllwo


^,3^ ^ i-« Cabimct des vers

^lors quen les aurott trouj^tes» TcmittoiêntchacHnt ifcn tour.

Si bien que têus les plus hênnejies ^lujbailloitntyn efcupourtefic •Dtf l'eynbréi^menîamotl^reux. Si toji qu ils luirent en parade Tonlufire ^ tafoyede Grenade, ^u lieu d'i^n^ils en bailtoientdeux*

Ces pijfeufes de leur ^rine > iÇe te Utjfercn t de ta mine Nonplm iefclat cjU'^n '>îetÊkp4tlnp Elles te firent mainte t^fchcj Ou le'crieur de maletfche, ^ bien perdu tout fan Latin.

Tufusf^rt lonp-" ten ps ausc elles ^ Fartant lis ïambes de ces belles , Mais telles tefortoitfurfoy Qui^ atioit chofe ajjè::^ commune y Et qui confaloit ta fortune %on bas a$tp moiji qu t toy.

En fin la maijîrejfe s'adwfe^ pouranoir plusde chalandifèy j)tt€ donner pour beau prefent ^ celuy quitevoffedeore, £f qui te tienplus cher encore Çy^e tout [on or ç^fon Argent.

^uj^i na til demer ny mailli. Et fanttoybas de iaunc paille ^ Qui fut tapremijrç çohUhy,


SâtjTriqucs da ci tcmps^ 4^

çj^yolrfa morne contcfmnce^ VnCrieurdejildeflorence L'on le croyoït au tien d'honneur^

Tu lefertêis du moins ^n ludre Sans quV te fit changer de lujlre TontÂunefortlecoTftentoit: Car lors efioitfort en "V/i^e Cefymhole de cocuag^ La plupart dn monde en portoitj Il auoit de me/chantes bottes^ Siuepour te conferupr tes crottes , Il portait par le mauuais' temps ^ Etna pourtant fi bien fçeu faire Que le temps quifçait tout dejfaire^ 'tieVdye faitmonflrer les dents^.

Il te ft prendre dix teintures. Et du moins trente garnitures Bien que tufusfortflouety Mais ores il te faut changer d^èflrej Xunepeuxplusferuir ce maiftre Tu es au bout de ton rollet.

Ta iambe en cent lieux recoufuë Btta foyefiyermoluè Mon firent que tu ne peux jamais Seruir iours offuriers ny DimanchcJ^ Mais 4 faire des gard>emamches A 'Vn petit clerc du Valais.

Ceux qui nous ont mis en yfage ^(^r bien counrir ce beau corfage

ifUj


454 î-c Cabinet dei vers

Çhappoétu, poayyoint ^ métntelet, Au^cla^reuerebondtey Cebasaefoye on leurdedie, ^fin que l'héibitfoit complet.

Que fi {}UelqH')/n d'entre eux defircj S e faire au lit h raue qul^ nfire 'Et pdroijlre autant qu\/4nnihal Ç)ut pourpoint (^ chauffe ildefbloye, chapeau, man tel et , ha^ defoycr - Qui les Ifefle ç^ s en "Coiffe au baL


SATYRE.

SurrEfpéedVn Courtifan Par le fieur de la Ronce.

C^ çamonharnoîspouyparoijlre, Ca monyteuxpifhletdeJletflre, Ca PagCiÇa mon^rcelety Ca mes brafjarîs ^ ma rondache. Mon cafque j ma pique ^ ma hache, ^t mon arbalefire kialet,

^nne tambour 3 fonne i j

TranytranjtranjÇf^ -^


Satyriques de ce temps^ 4^5

Boudoujc Ifoicy^ te le >0jv, Ce Courtifan depuis naguère, Auec/a contenance fiere y Qui yientfurihond droit k moy.

S'ddmirant en fa taille belle De yoirfa If efiure nouvelle. Il yientcjuerclUntlfn chacun. Et taillant bien fort du hraukcW, Dejfous l'ombre de fonpannache Il 'yeut ranger tout le commun.

Mais dequoy frens^ie ainfi l' alarme { Quel befoin efi-il que ie m'arme ? chacun m'efiimerafafœur. Sa mine eft fi fort refroidie jy^n releuéde maladie Fait plus de pitié que de peur.

De loino- reo-ardant fan alleure le lugeoisfa mine meilleure y Et fan regard bien plm hautain, /

Ef n attendait de fon œillade^ Jlten moins que Rode-montade X) ' "^w Capitaine TSiap o ! itain .

Mais de plus près "^foyant fatro^ne^ Il ne cherche aucun qui le o-ronp-ne. Et "^^eut p aljerj ans dire moty

Aujîi quelqu'un m'a tilfçeudire Qindnaïamais brigué l' Empire Efiant moins effronté que fot.

Si quelqueinfrmttéfecrette

Ffiiil


45^ Le Cabinet des vers

La fait tenfy l/ne dî et te y

lin a pourtant r intention

( Erigent lesfujfrages des V rince s )

Ciue les allemandes Vfouinces

T>eliiyfacent tJleSHon.

Voje:^'yousfachetiue ej^ee T^cjjlis Jagre^tfe decoup ée, E-R^ée quî ne dément point, JSon mante ai^ ^^/o» haut de chaujjfè €on chappeaagras kfair$ fonce. Son bas dejoye^fon pourpoint,

^ propos e^ée tranchante Tu mente bien quon te chante BJlant l'ornement du coflé T>H chetifhomme qm te traîne Mais ny ta garde ny taguame N^ coHurentpasfa paut*retg*

^fin de renforcer ma yerucy le nmuQque point Minerue , Zefecoiirsy non plus que de Marf^: Mais toy Dette bien plus gï-ande Jnj^iremoy, toy qui commande .Contre la trouppc des couards^ Ej^ée tu nés de ces lames, Quî firent bien for tir milles amef X^e dedans leurs humides corps, Ny tu nés pas decese^ées, fifii ddns lefang toutes trempées ^ ùnchoicnt Uplajge dçs rnm0


Sacyriqucs de ce tcmp?, 457

' T« n\s cette henné rdpiere Qjj^ Thés éftt yoir ifo n père (Q^ui pour lû}'^ esloit incertain) QmndcC ^thmesiljhle 'Voyage ^^» qHlfnjl grand perfonnage ^ Ledeclarajijils defutam,

T» ne fus oncaues en ta *>;# ^ la b^ttaille de P^«zV, l)e celles qui deffendoient teprangs : N'y de celles (ju on y it reluire y-

^pres ceux cjm dirent du pirj ^ la tournée des harans.

Tu nés pc(^ durendal , nyceUâ Q^eportoit leanneUpucelle , Ny Celle que portott Regnaut , i\?>' celle au bon Roy Charlemagney Ny celle £lfngrHnd Duc de hrnagne. Ou d'yn yieux C&mte de Hayn^ut.

Mâts ejj)ée^ la trempe bonne , Ton mÂijire ejl y ne urne poltrdnns j Ç}uine ^it tamÀis 'incombât y Cet homme en fa mtnegrejlée. Dedans le fort d'^nemefée Nefrotfja lamatsfon rab^it. le nefçéiy £oh tirer ton ejlre, Mais lefçayfort bien^quà ce maijlre > Tu ne coûtas Qnc ^n denier , il te prit d'y ne main fuhtille


45*^ Le Cabinet des v^r^.

^u crochet dy n'y teuxratelicrt ' ^ ' ' l 'ay bien qifelqucfois ouy dtre ^

ilue Us Ayeuls de ce bon Stre ,

T) efcendoievt de ces yieux mutins^

E f qu ' ^n des plus l^ietix^ déjà race.

Te mdniQtent de benne oryacc

^ii tumultes des Matllotîns. Tu fus tout de fuis cejle année,

T)dns 1/n recoin de cheminé e^

Si'.ns'^jh aucun t an fait prendre l*aii^,

EtdrfiOrs iaccuet Ui t le roui lie y

'Et les ^ranj^nes de quenoMle

TefirentJerHîr à filer; *

Au bout d'y n temps pdrlapratijuvj

D'ynmifchar/t cGUrtau de bouti(jue.

Qui peu ta Valeur co^noijfoit, \ - ■

L'on te fit de mauuaffè forte,

Seruir aratfjjer lapcrtey

OÙ de Lt crotte s'amaffoit,

le fçaybim que Ce fut dommage

'De te mettre à ce y il '^p-ge-,

Toy qutfus l'effr oy des combat :

Mais quelquefois fortune abba^ffe

Qe quauj?i tofi elle redrefje

Mi en nejl permanent icy bas. Tu nepouuois en changeant d'efire

Trouuer au monde yn meilleur maiftrty

Combien quiparotffe l^npeugueux.

Tu ne peux mieux ejlre'afforticy


Satyriqucsdecctemps. aj9

Veu F admirable Jympathie

^ l'on l'oit eftre entre '^OHS deux,

V^cm ane^fi diofe rtmarquahle ^ Fous deux "Vwr marque femblable, ^ejjus toy tu porte >« '^leux loup, It le loup qui ton maijlre ^reucy itfifortluy ronge la rreuey ijt te croy pour durer h:a pxoup.

Si ton acier le romlle ^ mine^

'autf qued'^ne rrutm mut me j \'on ne tefacque hors duf^urcau, ^on maijïre i fa fortune egalle \uts que la l^eroUe & la o-alle , ont mine par taute la peau, ' Si l'argent ta garde a quitte e^ a bourte effort dcfargentée : ttonfoureaunapointde boutf ffien bien fort Je y^^ptiffe es chéinçres ^ la chaudepiffe Vn ont quafpriué du tout»

B-^ée en yertu admirable >« moins autant que CorpotabUy ow maijire affct^l'ejprouuelors, nr tant s' en faut que tu le bleffe uchaffe la faim qui l'opp^effe uy paffant à trauers le corps.

Mats en quelque part quil te mrtt^ ^ufioursdegageilterachepte) ms toy le leHrluyfcmbU laid.


4^0 Le Cabinet des vers

Er s\l nauoltdrp-ent en boHYCff il emplojeroîtpourrarecourfi Zaide cC >» ^^ * ;r co ujlelet ,

Hé bien^ous aae:^yj7e ej^ec ConrtiJAntk franche lif fée i Mette^Je bras fur leronmonj Carrc\-l/àué & leucTjia tefle^ Vn chacun dira que '^ous efles ^j^ucc yefln que neiï *>« Ognoviil

Sus admire';!;;^ yojlre l^êfime Vourtifant à platte couflurc Jlegarde:^jt y&us eftes beau , Vo us y lia fait tout dinjï comme, Uonfait de plomb Ifn petit homme 3 Qi^n met aufejte £lin chafleau^

Auec cefle bonne allumelley Prene::^en y ne autre auj?i belle. Et faites en lemolinet, Vomfemblere^^parfainile Marthe Vn petit m<xrmou:^et de carte A» boutc(yn petit haftonnet.


If


Saty tiques de ce tCnlp^ à^èî,


SATYRE.

Sur rinucntaîre d'vn Couaifait^ Par le ficuf Bartfaelot.

AFres auoir chet^yous difne lufjuk Centre déboutonna ^ Frié Dieu , curJ la mâchoire Auecl^n CHredentd'yt^oire Damafquinéfaitâ Milan, Que me donna l^our de l'an Vans [antichambre £yn Monarque^ Vn Gentilhomme de remarque» Vour auoir fait >» beau dtfcours Sur lefuiet defes amours: y/ipres 1/oHs auoir dit f rouf ac^, Vn leuantfon cul de la f lace y Vénérable matin &*foir, faifoittqus les VoéteM-affèoiry Vour boire a yous en Itoàre couffe Et pour mdnger de Ito^ïreÇouppe > £tfç,achant bieaquece/înimeur $ ^o»r fscelljns e^ornifi eu rh


46t Le Cabinet des vers

Ç^uefouuent leUr'^feru^dminç Sepert À faute de cul fine y E t mefme en çec aage peru^rs^ Ou ces pauures gens font des 1/ ers pour (juatre deniers la dcu:^we ' Car l'on les fait fans nulle peine, ^pres Çdft'ie') d^yn air nouueau Vous auoirféiit le pied de y eau y C&mme on fait à la court de Louure oit le point d'honneur fe defcouure ' Je m 'enfuis allé colère - ^u quartier de fainthlonore^ E t l'a lay y eu parr»y les rués Vne grande trouppe de grues. Que toutainfi Que le s humains -, ^uoient ne';!^oreilles ^ mains^ Et portaient de façon nouuelU Des plumes au Lieu de c'eruelle : Car le monde en ejl defhourueu, ( D'ailleurs lay y eu ce que lay y eu) l'ay y eu la minefurieufe^ Et la demarcheglorteujf D yn Sergent qui preno'^t:dU corps . ^uecques trois y ilatns recors, Vn cour ti fan de bflle taille^ -.. v Qjnnauoit ny denierny mailli Pourappaiferfes Créditeurs y . Flur tmportuns que de^ flatteurs» ■ Z es Laquais t'^ut cou uerts dcfoys


f ' SaîyriquesdGçe'tempk 4^5

Vayans ainfi leur maifire en froye ^

^uecfa hoiéjje ^ fin chcual

s'en font aueçs^joadaîn anal

Et f ai feint de la chcittcmite

Ont fouïj^iré four la marmite i

Lors quauec l^n petit roolUt

Décrété dans le Chaflelet^

Ces o-ens à ce fondre de o^uerre .

IPrcparoient ">« four point de f terre Il s'efcria tout flein d'ennuy y Que le Sergent allafl che:^ luy , Sans luy faire fins de fcafidale y .Ef là (juil trouueroit fa malle ^ OÙ des menhles il y auoit Pour pliis d'aro-ent qutl ne deuoit. Dont il fourroit faire faifie Sncor que la courtoifie ■i^'ahite foint cbe::^ ces gens U' Le Sergent iHcc s en alla , Et fit faire '\n bel inuentaire Duquel ejloit le Secrétaire Vn garçon de f ai n 61 Innocent^ Ef ne fera foint indécent De "^fous en dire les articles ,

Primo y deux patres de he:^cles Pour Ifn Procureur d*Alençon^ La co quille d'^n limaçon Px)ur bien Itjfer Ifne rotondt Vm carte entière du monde y


4^4 Le Cabinet desycfl

Dtfx grands nœuds de peau de/ùmnsj, Vne once de foudre d'Iris^ D'ynr'VLtme la pourriture Dont lartpéijjerottia naturs s' elle duott le don de la '^'oix^ La bo'ete ejlott faite de bois, • ^ueccjue bmticoup d^ artifices Comme y ne chajjt de Galice Qu^n Veéerin porte kfon col. Le petit collet in S'^'n foL Vn gobelet à font de cuue Vnfroteir quon porte a [efluue Vne paire de yieux chauffons, Vn répertoire de chanfonsy Des préceptes pour Ugrimaffèy Vnegroffetïompvdt chaffe, . Vn papier tout plein de ruban, Er ks deux manches d!'^n caban 3 Vn compas pour l'^Jlrologie ^ V lu fleurs fio-ures de Mao-ie^ Vn chapeau grust quatre boutons 3 "La rongneure de deux teftons , Jfn pognardt le fer d'yne picque^ ^uec^n difcour s fort antique De la grandeur defes oyeux J)efccndusdes Roys debdyeux, Vnfer pour f ri fer fa moustache» Desgaufres , ^npeigney ^n panache Dont tlfe pare quelquefois

Allant


Saryriqucs de ce temps. 4(^5

iéUcint k la mai] on des JloyS;, Vn petit alambic de cuiurc.

Deux chenilles de lut!?, >» liUre OÙ ton6 les tours kfon leuer

Il l^eut fa fortune trouuer

En la pierre Plnlofophâlé,

Vne ra<juette duec la haie ,

Vn ^Imana^h, '>» Chappelet,

Finalement >w bracelet ,

Outadisfurtnt quatre perles f

Greffes comme desyeux de m erleSf

Quyne ornant eauecqueferit^

L uy donna pour rarefaueur :

Mais il perdît cède Ifendange

Lespeolesfur le pont au cha/iTc,

Et pour metnoiredefes 'yeux y

N 'efi demeuré que les cheueux.

Quand on eujlfait cejle befono-n^

Comme tlfe tenottfurfa trongne^

Tout celai luy dit le Sergent y

Monfieurne'yaHt pas mon argent y

C'eft pourquoy quitteî^cede e^ecj , Lors de pleurs la face trempée, U dit ces motten defaroy^ Dequoyferuiray-ie le Roy. Mais tene^i;^ faite yojlre office. Il faut oheyr à iujliçey Zcs hommes font bienimprud^ Hmftf^nt arracher ks dents^

' 9s -


46 6 Le Cabinet des vers

Le Servent ojiantfa harangue Irotafa barbe auecfa langue ^fin £ animer ftnfrofoi^ Et re^ondfoye:^en repos. Te nefçauroîs par dieu mieux faire y Vousfçautx^que le Roy préfère Zaiufiice à y os payons, Nousjçauonsfts f hum ions > Cependant le If ai s faire ejlendre Vos meubles en GreUe pour "^cndri Adieu ajfe:^d'eftre ^ifflfgéy \ouî m eit bien fort obligé y ^u Iteêt de faire ceflc plainte, Encor deuritç^l/oUi payer painte : Car'^ous poHuant mettre en prifon le y ou s la ifjc enl^ o^re mai f on , Les cheualiers gaignent la port e. Le court! fdàtfe dejconforte. Et dit que nay-ie tout tué, Quenemefuis-ieefuertuéy D'empefcher leur effronterie, Qu'eue diable de batterie l 'eujfefaity neufl efié qu'on dit. Que pour conferuerfon crédit ^u Dioceffe de Vonthoifs Il ne faut point auoir de noiji Combien de meurtres leufje faits , Maisnoftre Vrmceaymer lapdix ,, P uis après l'Sglifit Momaim

mm»'


Satyriqucsdccctcmps. 4^7,

E w/o/nr k la prndence humaine ,

Vefouffrirfour la mour de Dieù,

Et de [honorer entons ltei4,

L'ors (ju'on reçoit cjttelques écornes

Fujfe mefmes celle des cornes:

le fuis Gentilhomme en ejfe£t.

Sans cela que Ti'eufje-tt fait

Po Ur e xttrpt r ' c 'ife ca natlk :

Cesregrateur dr (juinijuenailles^

Morbleu, i oui /' eau ! te nay n tdit

Ilejidejfindt j^arl^Eâic

De iurerilfani ^firtfa^e,

1 e m'en ^eu. < lUer au '\illage ,

^t la f air € les r aboi s

Entre mes f au ures yiUag^eis,

Qui m' efiiment autant cju^n Prince >

Ouqulfn Gounerneurde Prûuince ïe n y cour ray point de ha::^Yd» ïefms de l'humeur de Cefary Pour le moins comme on trouue au UuYS

i'aymerois mieux mille fois IfiUre .

Parmy les "Vendeurs de harahs, Ety tenir les premiers rans, Que d'abaiffer mon arrogance Parmy les plusgrans de la France,

Voicy laf n de l' argument ^ Qi^iefçay bienajfeurwtent. Parvenue le Sergent habille Mt Ifoyantaumondçhutitlc

9£Ï


4*6 8 Le Cabîn et des vers

Comme font beaucoup d'^uocats^ M'apris pour tejmoms de ce cas.


SATIRE. Contre le nez dVn Courtifan*

Par le ficur de Sygogncs.


MES amis en quelle boutique D'yne forte façon antique i Ce malheureux ne^i^fut-ilfait Neç^cét homme qm le porte. On nen "^eit ianrats de lafoytt Ha ! que t en fuis malfatis-jnit^ il reffemble "ynefarbacant^ £ tf tient >» peu du bec de tane^ Et parotjl'de mefme façon Deffusfon "^if^ge agréable^ Comme l/n compas deffus la table T>'ynmagifter qui fait leçon.

N^;^^/«5 long que.tout le ^ifige^ Ne\quifdit >» arpent d'ombrate 3 Ne:^Ray Me t^us Us autres nc^^


Satyriqucs de ce tcmpi ^si

i^e:^que cent mille couleurs/ardent^ Ne^dont toivs ceux qut le rliaràent Elans demeurent ejlonne:^

Nf ;^^ feindre ^ rie-:^n ejcrirc, NeT^qui méfait mourir de rire^ Ne:^ a mettre les quatre dot^t^ Et faire de façon gaillarde DtJ^utement y ne pommade » Comme Jur ^n cheual de bois.

Pour l&certain ce ne:^iliufire ^? oit dignement enfon lujire Sous U crouppiere d'yn mulletj Quîl aurait agréable meine Barbouillé £ltn peu de farine Y.tdu%aune£^n oeuf mollet,

llfemhle que ce ne^demandey Que l'on le perce à [allemande ^uec y ne broche a deux tours, l^uis que par tout Paris on aille Lefaifant Ifoir à la marmaille j Ainji que l'on fait ^oir les tours %


Çgiij.


47^ Le Cabinet desveçs


S A T Y K. E. Contre la barbe à\n Gourtifan.

Par le Sieur de Sygognes.

IE chante "Vne harb e ffig^ ic> De couleur de pieds d'araignées

Bien- faite C^ £ antique maifo n

Barbe de bonne nourriture^

Quttoutesfois contre nature,

A.creufapeaud*l'noyfon,

Sarbelfenerable ejloffîe

Soit d*yn bouc [oit d'^n Philofophe

Selon les iugemens diuers y llfauf^frayement que iela loué

ÇarPhœbusmeferoitlamou'é Sicile nefloit dedans mes 'Vers,

Vn Barbier do6le à la gunerne^ Tous frais "^enu de la tau erne Se courrouçant ifo n 'Valet , Tout ainfï quAUX barbes de far ces Te fit les moufiachef écartes ^


Sâtyrîques dcççtcpips. 4.71

Comme les aijles d^'^nfoulet,

lit en fitlffieretrouj^ée Jp attire de colère emhraj^ée , Comme la frange d'i^n ejfieu, Jllafitcon^eyne efcar celle Enfin ce Barbier fans ceruellc Te iaiffd comme il pleufl à Dieu.

Barbe mtflicjuemenrjalléej, ^u bourdeaufoféuentefl allée Barbe molle au poil délié, le yeux déformais au aux boutique ^ux coins ^aux plaiÈs pMiqaes Ton mérite foit publié.

Barbe des barbes lamerueiHc, Barbe (juin a point de pareille Hoyne des barbes en ejfeéty •

Je yeux que ma mujefeco nde, JFace coo'hoifire d tout le wonde^ Le bien que ton maiftre ma faïf^

^inficontans tes bons offices y Je y enx célébrer les faruice s Etlesfdueurs queieluyfus . JLeftifant marcher fur la terre E» bateleur en temps de guerre, it enfoldat en temps de paix.

Tes braches de yergongneeffrifes ÇoujurentfesleuresainpgrifeSi • Que tes oreilles d'ynmagQty Et fes dents qui font par meflange^

Gg tiij


47 2- Le Cabinet des vers

De couleur defcorce £ orange y ^tde coquille d'Jcargot,

Sans toy barbe en crajjefertille^ il fer oit au monde inmillc Et (]uel(]U€sfois il efijt prompt, '^ Qt^n Gouroux il troitfe pendre^ S\ln€ trouuoit a quoy fe prendre y Quand ilfe '\oit faire Ifn ajfront.

^lors il te mort, il te ronfe // te faut fer uir d'y ne c^onge > Bauantenfonenragem^t,^ Tu le remetsenpdtiente, En toy conjijle la fd en ce y Son ejprit ^ fon iugement.


JLES COMME^ET AIN S! lie la Cour

Comme la corne d'^lmathée Varmy les ajhes fait fiour, ^infi ma belle Vafithée , Il fait bien fafch eux i la Cour,

^infi que matns croiffans Je cache JDeflopis la carre d*yn bonnet , JPe mefrne Ifn Courttfan fe fafchç De nejlre point du cabinet.


If Satyrîqucs de temps. 473

Comme le o-rand Dieu de la o-ueyre^

n

Son nom aux cijrres l^eut gy^iuer ^ AîTîfi mcnfietir de 0*c. ^ befotn d'^,-n pourpoint d'hjt^r. Comme Jur le jleuue d' Euphrajiç ^nnibal fut d amour cïhotnt, Atnfi bien fouuent on je rratte ^u Ittu qiii ne manps poirit.

Comme il fi fit y fi grand carnage autrefois au mont de Sîon . ^mjj on cognoijl an ^ifiri^^e Ceux qui demandent penj^n. Comme de la Lune ccbpfce On l/oit for tir de grands tffeCls Ainfi de la îrene ene-rà(?ée Now5 pouuons efperer la paix.

Comme on ne '^eit lamais de botte^ Voler pour les chauues-fouris , ^wfi les galands pleins de crotte y viennent tom les iours de Paris. Comme on "^oit le front de l'aurore Porter les nouuelles du tour , De mefme le Moufcjue &le Ajore 9ont les plus heureux de ta Cour, Comme dcjfm le mont d'Epir^, luptter y donne la loy , ^infi main t Cour tifan fo ufhJre ^ui noferoît dire pourquoy, Cemmc cj bra^ç Dom-quixctç


474 Le Cabinet des vers

Fa>-fa y aleurfur renommé,

Atr/fionp orte la calo te Tour empefcher ctejlre enrhume,

^inji tomme le fon des cloche^. Fanaux Moines ^enirla toux. De me/mes qui na des galoches Porte des mules de '\elourt.

Comme le Dieu caufe tonnerre Efclatte en tourbillons e^ais, ^infi telle defire laguerre Qui ned 'baillant qu'en temps de f dix*

Comme de rmn ^ du non ejhe Cet If ni uer s fut compaj^é, Ainfipourfefmr bien fin malélre On eji enjïn reccmpenct.

Comme la matière des âmes Nefi pA^ de cire des flambeaux y Ainjl la for tune ^ les femmes, N^aymentpâs toufiours les plus beaux.

Comme lesgourmandes harpies ^notent leur retraitte aux enfersy ^inji la toux ^ les roupies Nous chafferons de cesdeferts. Comme Caflrequt nous domine Du deflin accomplifi le l/œuy ^tnfi tel k fort bonne mine Qui en effeUk mauuais ieiê,

Atnfique le Soleils* auancc Vans l' Qrientaudaciçux^


r Saryriqucsdccçtcmps 47S

îp^ mcfme l homme/ans finance ,

Wefeurauoir Ce^rtù^yeux

Cêmme le grand chaud de flaire, TutkMarc Aureiile iadtSs Ainfi belle cjueiidelatre La Cournefi point mon paradis.

Comme le blond Phœbus fe carrCt Kux Antipodes deualant , Kinfi la Guenon en Simare , Surprend les mouehes en yoLmr.

C^mme tant de Vieilles dejïruîrcs ISe'yont en leur porte ejîeuenty Kinfifur le canal des truites te Courtifantfepaijldeyen.


S O N N E Te Sur radicudcFonteinc-Blcau.

DEjfeins au Ifent tetteu^^ inutiles four- fmtteSy ^arSy ej^ars ^ yatns honneurs recherche::^ ^

rendus aueurs d^nfeulregardjpUifirs trop cheryen^

dus laT^rds mieux fortune^^ue Us /âges ccn^ duites.


47^ Le*. Cabinet des vers

lardms .^igncs y fatfans ,canardsj car^eSj,

(^ trunres le 'l'ous dis cefir adieux cjtie i^ay trop attendus ^dteti les Qompfins (jue T échoir a perdus :, Gens quîlfmn û.JJommerkccmds de pommes cmttes

Gens qtif les dejjeins naîtront iam%s dt

bout Bien- (jue l'ous')fo^ temç:^tejlenu'é ^^ debout Mandiat '^n regard ou quelque froid l^^gétge '^Comm e gueux ajfemblc:^ dedans '^n car-

rcjoury Vourfuire'^nfainSi de ^om tien faut d'a-r

ttcntao-c Que de houles de neiges k rechauffer Ifnfou^^


VEKS D'VN COVRTISANT

difgratié

Par le Sieur des Yueteaux.

HE ! cjuoy nousfaut-îleflonnert Pour ouyr Jupiter tonner Ef^ierfer fur nous fon orage ? "i^ on aux plus forts defes efclairs, Aujii redoutable que clairs, Q^ moins f^ meut efl le plus fage, .


^ Sat^yriquesctt ce temps. 477

le yoj couàfne at* temps flamcux Qui cachait : ^ C; cl à no s-ytux Succède nt les belles lO innées. Les ^Jlres nos P^oysfoHU€)\nnSy Font nos cœurs troubles ouferains^ Selon cjHil plaiji aux dtjiiné;:s,

Icj îQ'tt règne tour x tour i La nui^iyrMneineleîouYt Le crtme comme la tewptjle, La fanté prefao'e la mort. Le bon attire >» maiitiaisjort, ^icn enmcfme eflat nfe s' arrefle . Puis que la Loy dti temps léger.

Contraint toute chofe a chano-er ,

D efp) us lace le fie influence,

Aumilieu deces mouuemens,

F eut-on changer nos iugemens ?

Q^deffous la mepne t nconjlance ?

D^s 1 uetcaux le parle ainfi.

^ m on cœur remply de foucy ,

pour le refondre en ma difgrace,

L \nnuy tjui nou6 peut affliger

Quand nous 'flottions fouUager

En fin s amolit fy* fe paffe,

V^ien ne il plus grand q u&ms efj^ritM

ZmCrsqui "Veulent prendre a mefiris

Ce que le monde glorifie.

Et cju ils ne font point arrefie;^ ^îtx idoles des yanite:^.


4fS Le Cabinet des vers

^ cjui yoflre cœurfacrific.

Tant delfains dcfires (jue le yent Conçoit en nous le plus fou uent rJ'ous trompent en leurs ajjèurance £ t tandis cjue nous ej^erons Den&us agrandir j nous mourons ^u chemin de nos ej^erances, Toy mefme cjut de iour en tour V9t6 les miracles de la Cour^ OÙ ta fortune t'enueloppCi I^is-moy (juel homme as tu trouué Auotr lamdis paracheue Cefletoiile de Peneloppe. Déformais mon bien fouuerain^ Se rend plus facile^ certain. Et rien ne me fçauroit diftraire, Voicy le comble de mes '^œux Ne pouukntpas ce que te yeux le '^oudrois ce que te peux faire Qtfife contente efl grand affe:^ le ta: r^y faire aux infenfc:^ Des dejfeinsflusfoyts que durables cherchant (^ trouuâns m'iplaifir, Dedans >» 'Vertueux loifir le "Vdiiy tiendray tous miferaUeL Vlufieuï's Sages du temps fajfl; ^u bout de leur yie ^Jtpenfe Commencer feulement à yiurt Delors que d'y n courage fort


Sacyriqucs de ce temps. 479

Ven^e:^d€S tniures du fort

Ce corps ils ont liûulu future. '

Quelcjuyn longuement tourmente

Et du naufrage reiettéy

En paya des '^œux à Keptune,

En Je tenant fauorifé

De nefe l^oirplus abufe

Des Ifains threfors delà Fortune,

C\ji elle qut iette le dé. Non fi bon (jh il efl demandé Var les "Vœux de nofhre ej^erance. Elle nous tfompc i tous les coups ^ Il depent feulement de nous D e bien mefnagtr nofire chance

Le malcjuon ne peut corriger Var le tugement , doitfoulager Enta caufdant il procède. Et ces atteintes de douleur Que m' a fait ce dernier mal-heur les bienfouffrtr ceft mon remède,

La Ifertu Rej^nedes mortels. Qui doit feule auoir des autels , Dont le font de nodrepenfée , Comme la palme fous le fais ) ^ qui ert fa force enfesejfeEls ^lors quelle eftplus opprejféc.

te l/entpeut efteindre'yn flambea» Etleralumerdenouueau ^

ia/aum timdt U Ln^^'


478 Le Cabinet des vers

Accrois} ^ diminué auj?i.

Les plus grands la prennent ainfi

Subjtts aux loix de la Fortune.

Lors cjtte le Soleil eclipfoit , Le peuple groj^ier fremijjôit Creignant les éternelles ombres: Mais la maiflrejje des ejprits , L'expérience j a bien apris , Q«/ fait ces tnteruales JombreSo

Or Ji le temps ^ la raifon N'ameine point d'autre Jaffortj Il me faut [effarer de yiure ^ufii content ^ fattsfatt Que fi l'auols tout k fouhait En la Cour que lay '^'ottlu future. Pcf^iUe (juyn iour hiin-^heunux Ce Prince o-rand & généreux , Sans effort Je y erra contraindre De YHaymer ^ de me chérir ^ Qui me bltffe me peutguarir E f ?}7efai re ceffer de plaindre,

le nay point d'y n fol attentat, ^n(hiré contre fon sjlat, Ny trouble fes peuples tranquiUer D'effet ny de confentement > le riay iamais perfidement^ Ouuert À tEJj^agnefes ailles. Is nay point baflyfurfa mort^ Inuoquant labour mmte atif&rt


Comrt^


Saty riqucs de ce tempK ^ Sr

Comme font encore les traijirssj ^dmirahs [es faits triomphans. De long temps nefuffent mes maijlres J

Seulement ^ c'ej} mon regret j te nef m pas affcT^d! ifcret Bt ne peus temrtnon courage. Me monjlrant contre mon deuoir t .

jQuafi fans m'en apperceùoir Beaucoup plusfenfible cjue fao^e.

Mais l'honneur mon fécond Soleil^ De l'homme eji tendre com?ne l'œil ^yant les (jualite:^eJgaleSj, Ilfàut mourir ou le fauuerj ^ Et tout ainfi le conferuer QiConfatfoitlefeu des Veflaies ^

si donc fe prompt refjentiment, M 'a fait fans deffein franchement ^ parler auec trop d'innocence , Le Roy iugednt la 'Mérité E t ma grande fmcetité i^e doit garder aucune offence.

Cependant goufiant lespUifirs Des champs ç^ bornant mes defiH Dans ma famille bien-heureufe, ïejperede m'y porter mieux ^ Que parmy les bruits enuieux pela Cour légère ^ trompcufe.

Déformais ie "yeux nuiB^ iourf

Hh


4.st JLe L.abinet aes vers

Exempt des totmnens de l amour Sacrifier au bon Génie , Et furmontant [es faj^ions Qui troublent nos affections M' exempter de leur tyrannie.

^up bien Mercure ^nmatin Quand le 'Voudra nofire deflin, JSfous conduira dedans la barque ^ux lieux ou règne ce dit- on Vn noir ç^ terrible Plut on ^ Des ombres le pnijfant monarque,

C'ejlli que tous rendus ejgaux '^pres tant ç^ tantdetrauaux Dont en fin le nombre s' augmenti; Et les Rois ^ leurs Courtifans ^ujiibien que les pay fans auront pour iuge Hadamantt^

Cependant guery de fureurs y Et de lagloire&des honneurs, OÙ lej^rit des hommes fe fonde t adore les l^ertus du Roy, Et le tiens certes comme toy, J.Ç F rince te plus grand du mondel


Satyriques de ce temps 4H3


c


XBSPONCE ^VX VBÉS

du Court! fan dJJ^ratte,

Par lefieurdesYueteaux^

Efi bien fait de ne seftonner Tout omrlufîter tonner ^ Mais efire caufe de l orage JQu'ii'yerfe fur nous iuflementy Et puis l accufer lafchement Mji'Ce teffe£id"\n homme fage,

[a tort le regret que tu fens Te fait des aftres innocens Blafmer la feuere influence Ce n efi liniufiice du fort Sut fait contre toy fon effort ^ Tu n eus pas affe:^de prudence,

, Senfible aux traits de la douleur Tu nous deï^âns en ton malheur Des deflins tes rigueurs extrêmes: Mais fans tniurier le Ciel Tu ne deurois 1/erferton fel Sue pour te plaindre de toy-mefme.

Nos maux font oeuures de nos mains Et non des deflins inhumains^

Hh u


'A^i le Cabinet dés yCti

Mais toufiours nos légères teftes Pour ne fçatioir nous mefnagCYy l^ous précipitent au dangey" ^and moins nous craignons tes tmpfftes

Confejfe donc la yerité. Tu ne dois qu'à ta yanité Zadijg/ace de ton ahfencey Aios ejprits fe perdent fouuent Pour Vouloir embrajfer lèvent j Qui na point de folïdeejjence. NospYoiets non iudicieux Ont des ejfeSis pernicieux, \

Les hajliffans en nos colères Pour les fleurs que nous nous peignons ^^ t>es eTptnes nous efiraignons Qui laijfent des pointes ameres.

cherchant en lacaufe teffeâJ-^ TutrouUeras qu'à ton mejfe£t Ta pajiion donna la l/ie , Ou ejioient donc ces beaux difiours ^ufquels ta gloire donne cours Quefaifoit ta fhilofophie ?

CeftlàyCefiUquetudeuois ^ D efj^loyer ce que tu fçauois Pour te oruarantirde torao-e y Mais fuiuant les feux de Cypris Tu yins ahufer nos eïprits^ Pourteietter ence nauffra^Cé

pQurnaHotr qu ^nfol attentat


S^ty riques de ce temps^ 4S5

ConTpîré contre cet efiat ^

Tu fais efclater ta iujltce ^

Mais la gloire des premiers faits

Se fleflrit par d'autres effe£is

Ou Ion cognoijl de la malice,

Zes Princes ont diuersobie6ts jpour s'off enfer de leurs fuhiets, lins faut qu'une ialou fie :, Pour leur colère deflier^ Nous les lioyons tç^s oublier Quand ils ont i'ame foi fie.

si nofire honneur eji >» Soleil, Ze leur eJi tendre comme l'oeil^ ' ^

Z' image d'^ndeffein lesUefJij^ '*■

Et s'oppofer a leur ardeur Ceft les pigner fur la grandeur , ' Zesfages fuyent cefteprej?e,

le ne y eux pourtantï affliger JPluJlofi youdrois - iefoulager Ze defplaifir qui te tourmente, jM.ais quoy que Ion face peur toy l Jlny a que l'ajire du Eoy Qui puiffe appaifer la tourmente

Ce Prince ayant deuant les yeux Tous les feruices glorieux Qui commandent ton ^Achile , Cet orage reclamer^^ Et fa clémence reluyra^ jg«î rendra ton ame tranquille,

Hh iij


"4^ Le Cabinet dcsver^

Il ex eu fer a ton erreur ^ Difant qii"Vne ienne fureur Teftmonjlrer tant de courage^ Mais pour n'efirefans chafitment ^ il tadmrtira tout doucement ^Qu^yne autrefois tufoisflusfag€f


E P I G R A M M E-

'XToflre noblejfe eUminccy ^ Carce nejl pasdyn Prince^ Rompant que l/otisforte^^y Gentilhomme de y erre si y QHS tomhe^k ferre ^ ^dteu y os qualité:^.


Contre ces petits Gentilshommet Champejiyes^


ParlefîeurMaynard ,


Y) Etits Gentilshommes A Heure ^ ■* ^ qui mes yers comme la féurs citèrent lefang ^ kpoux^


Sacyriquesclecetemps; 48/

Sfiîche:^cjHe t'ay l\i,m.e trop 'y aine 3

Tour 'Vouloir me donner lafeine;,

De méditer rien contre 'yot^s. ^}?^'K.& ycli^K^^sjnes rimes :,

Et ne crai^ne:^p oint que y os crimes

T [oient feints en nulle façon;,

Certes '\'oJlre efprit'eJJ: malade^

S'il efi liray qu'il fe per/uade

Vejlre digne d"Vn telfoupçon, si mon iniurieux caprice

ilu;lquefois accufè le '\>îce.

Ce n efi p £is de "y oui quildif courte

JLes amhicieufes merueilles

Qui partent dç mes longues Veille s y N/enl^eulent qu'aux grands de la Corn-

C^ efi pour eux qu'il me plaifi defcrire j, Car ils tiennent que ma Satyre N^ a point de "Vulgaires appas , La gentiUeJfe de leurs étmes ^ S'ojfencent moins quand ie les hlafme^ Que quand le ne les hldfme pas y

Leslfersquemon eïprit fublime Si dextrement lime ^ relime. Ont te ne fçay quoy de fi net y Qu^tls font tous l entretien du Louurc £f la Royne y eut quon leur ouure Xa porte de fon Cabinet,

I).€ grâce petite nohlejfey

H h iiij


^^S teCaLinetdçs yçx$

Qu'elle nenfac? point de çds^ Ce mefpris leur eft fouha itable^ S cachant bien que pour 'Vojlye table ils font des mets plus délicats.

^ dire Ifos haut s^. faits de guçrrcj De tous les hommes de la terre le feray tcufiours le dernier, Ç'efi ïouurage de la, l^eix forte P •>» gueux qui deuant '^ôfjtre porte, chante deux iours pour yn denier.

Vofire nom (ie '\ouâ leprotejle) ^Ailleurs que dans ce mamfefie En mes 'Vers naura iamaisheu , Bfles-'yous ficqu€:s^dyne mouche 3^ Xes bla^hemes de yojlre bouche Ne trauai lient qu'à fafcher Dieu^ Vous 'Voila foudam en campagne^ Sur quelque roffed'^Ui magne:, MaigrefVieiile.^mal çnarroy^ lies exçe:^ d,^ 'Vojlre çolere ^ Dont le s gibet s font le falaire^ lont Unique aux Edits du Roy Emporte:!^ de l'extrauaganc^ De 'yojire brutale arrogance Vo us îure:^i applanir les mônts^ Et y ou s f ai fan t tenir â quatre. Vos hrcu menaffent de combattre Z^ Enfers 0* tous Ic^ DcmonSz


Satyriqucs de ce temps, 48^5

si iamais noso-ucrres ciuilles Comme autresfois brujloientnos ailles Et lonchoïent les pleines des morts , Que y os tnfolenres hrauachcf Contre les brebis 0^ Les Saches Feroient de généreux efforts.

Puijp le bon ^nge deFra72çe Ofier ynetelleejjferance De Ifos coump-e^ inhumains. Et yo.uâ contraindre enfin k dire Qi^ le bonheur de [on Empire N èfipa^ enfermé dans:yos mains.

De moy qui tous Us tours con fuite Comment ie yiur^y fans tumulte^ Fr^nç detousfdfcheux penfemens,^ Quel fain6i efl^ilqueieneprie Deme fauuer delà fuYie JPes tireurs defclaircifjemens.

Ce font gens de fac ^ de corde \/tuec qui fort matie m^ accorde ^^ _ . .

pt qui VK t^endent les filets , M-tpuis mon humeur pacif que, ^yme beaucoup mieux la mufqt^e IDesflufies que despifiolets.


49^0 Le Cabinçt des vers


STANCES.

T) Ompant tu oa opinion^

Q^^G '^(^^xen derîfion E fer ire de toy tu t'abufe y 1 ay le coeur trop noble ^ trop haut F ourefcrire contre ^nmaraut Qui à rien qu a mal ne s'amufe, Cejfe donc Pompant de p enfer -^ Queiedefired'abaijfer Si hits le doux Jondema yerue, Ze Cielennerny des larcins Tunijfantles traijlres dcjfeins Èûurmaifire pfi te re férue.


Sur le portraiSt d'yn Poète couronnée

Par le fîeur Régnier.

Rdueuryom deue^^ auoir foin De mettre deffm cejie tejle^

Voyant qu'elle ejloit If ne hejie I

Lç lîçn d'y ne botte de foin.


G


Satyriques de ce remps» 4^1


R E S P O N CE.


^Ehx qui mont de foin couronné M'ont fait f lu s d'honneur que d'imure, Sur dufoinlefHS-ChtiJifut né , Mais ils ignorotent l'Efcrituré,


REPLI Q^V


npK 45 "yne mauudîfe grâce -*- Le foin dont tu fais fi ^rand cas. Pour Dieu nejloit en cefle place > Car lefws. chrift nen mangeoit fUi : Mais hien pour feruir de repas ^u^prmier afnçde ta race»


49^ Le Cabinet des vers


Pour VnmauuaisPoëce dequivnc punaife eftoit la maiftrefle,

Parlefieur Mayi?afd*

Rlmeur ^ i leffrit detrauers^ Et qui n'efi rien qm ne deTpldifc, Tais-tu bien de mettre ces "^eYS Entre les mains d'y ne punaife , C'efimonflrerque t amanite, \Au temple de l éternité Ne prétend point ejire placée^ Stqueiouurage le plus net Qui ce lim£çnton cabinet l^ejl que pour la chaife percée l


EPiaRAMME,

Contre vn louche.

C J>o«jr aule:^l'ame aup belle, ^ Comme ^os yeux font de trauers^ Ma foy yom ferieT^ trop fdelle. Mais 'yousneleftesQuen yoslierin^


Satyriques de ce temps. 4^3

A" " , ,, , I I — ,m

SONNET.

De Maillet:, contre vn PoëteJ

T^ Xcremenîie Parnajfeernurdela nature y ^^ SculetTjmt î^nparfaicie en ce quelle-tajatÔi On ne la l^ott rougir que pourvoi'/ cet effeSl, Ny fe dejigîirYer qtie par ce fie figure.

Dieu (jîie c'efl à l'oreille "Vw^r trifte audfiture, D 'ouyr U >o;x qui fort ct^ngofur tant mfeS^, Et fa trace tp-norante ejl lointea tel mejfecl:, ilu'elle accHJe (l aigreur Us doux aïfs deMerctirs

Hibou pourtonfoible oeilie luys trop l'iuement. Z'exce:^ de ma lumière efi to?i aueuglement , Ouydonc la yeritéqui contre moy deTfitej,

T'apprend que Maillet parle atnfi qu'on fait aux Oeux 'Bt^que siln'cs^galoit enparlertous les Dieux, Mne deuroîtparUr de cejle Marguerite,


494 IcCabinecdesvers


I


(


Refponfe contre Maillet,

E ne fms point excrément:

mats 'yov.â efies If ne bejle , fMn ndufxjiedans la tejle Ceruelle ny lugcment.

Ou bien ie jui s feulement Excreme77t pouyyojlre bouche Car^otis nèfles qWyne mouche Qiiine yit cjued excrément,

l'outesfoîs je parle mal y Car à l^oir '^oflre fottife^ Vous aue:^ trop de beftife Tour fi petit animai

Ce jercjt morceau pour ^OitS;, St ie l'efloîs d'auanture : Car~\>n pourceau de nature Trouuc les excremens doux y

Mais pour eflre 'yngros pourceau^ Comme on~Voii5 lup-e k la troo-ne. Il ne s' enjmt pas yurougncy Qtfeiefoisl/oflre morceau,

Jlsenjuîtbien mieux yrayehient j4 yoir '^'oflre poejie Si relante ^ ji moi fie Que y os y ers font d' excrément


Sâtyriquesdece temps. 45)5


ODE B ^ C H L Q^V E,

A Monfieur Maynard Prelîaeqc û'Orillac

Par le iieur Racan.

\^^intcnaj7t que du Capricorne , ^^^ Le temps meUncolicjne ^ morne Tient au feu le monde aJ?ieo-é : Noyons nofire ennny dans le ^erre^ Sans nous foncier de la guerre Vu tîcrsiflat^ ny du Clero-é,

lefçay Muynardqu'e les merueilles Qui naiffent de tes longues y cilles , Viur ont autant quel Vniuers, Mais que te ftrt-tlque ta p-loire Ecclypfe du temple de mémoire;, Quand tu fercis mange des'^ers.

Quitte cette innutilepc!?:?;, Beuuons pinfloflk longue, haUine De ce doux ius délicieux,, Qui peur l'excellence précède Le hruuage que G.anrmede


49^ Le cabinet des Yen

Verfe dans la couppe des Dieux.

Cefi luy qui f dit que les années Nous durent moins que des iournces^ V'ejl luy qui nous fuit raieunir, E t qui bannit de nospenfees Le reo^Yet des chofes paffees Et la crainte de l'aduemy.

Beuuons M aynard^k pleine tajje^ X \tage infcnÇiblcment fe pajjcj Et nous meine i nos derniers iours^ L 'on a beau faire des prières y ^.es ans non plus que les riuieres * lamaia ne rebrouffe leur cours.

Le printemps "yeftu de '^erdure^ Chafferabientofï lafoidure^ Et la mer fonflus ^ refm : Mais depuis quenofireicunefje ^luittela place k la yieillejjej. Le temps ne la rametne plus.

Les làix de l amour font fat aies ^^ ^uf^i bien aux mai fons roy ailes Ou aux toids couuerts de ro féaux, i ousnos leurs sotjuiets auxparaues Ceux des bergers 0* des Monarques Sont cou pe:^de mefmes ci féaux.

Leurs rigueurs par qui tout s' effacé Jiauiffent en bien peu d^ejpace Ce qu'on a de mieux eflably. Et bien toftnous mèneront boire


Satyriques de ce te«nps. '4^^^ ^u delà de la rtue notre ï)itns lesçanx dufleuueionhlji^


ParleficurTonuent-

Xyvli qued'ynpits irreuocable ^ Le temps qui toutes chofes accahk S' efcoule fi foudainement , Que du Ciel l'irtiquefuijfance, X>és le f oint de nofire naijf^nce l>Ious fait courir du monument.

Ferons^nous lafuerrea nous ntefms^ De ieufne & de yeille tous hlejmes JD'innutilesfoinpoJJede:^? Faut'tl que pour y ne y ai ne ombre ^ i>Jous retranchions le petit nombre Des tours qui noHS font accorde:^ y Laifjons combattre en ,^emagm pour le fceptre de Charlemagnç Les courages ambitieux , Loin de nom toute fant ai fie ^ Leslysflortronten ^fie S' il efï ordonné dans les Cienx^

Bernons plftfiofi la taffe pleine.


498 Le Cabinet des vers

Pour ejletndrela chaude haleine ^ Qu'ejpand le ceUjie L%on Vynel'apeurinnejlîmablej ' faifans encor mieux à la table Qu'Achille deuant liions

Ces grottes de (jui la yerdui'c J)e iHyuer combat lafroidure, JSt de qui le crifial coulant , Du chaut ne rèjjent point [outrage l^ou/s deffendrons fous l ombrage Dei rayons du Soleil brujlant. Imitons les Veiteç^fatntes Pour no ws guarani ir des atteintes Des impitoyable s deftins Eli fans fans nul artifice Quelqu"^^n pour faire facrifice ^u Dî^uqui prefideauxfejiins^ CherR enéma yoix ie te donne ^ Mets fur ton chef y ne couronne De beaux y ers confacae le lieu. Puis au nom de toute la trouppe^ E^ansla liqueur d'y ne couppc D^fft^ l,AtUelde ce grand Dieu. D yn pied léger frappons la terre \/[rmons la main droitte d'yn y erre De pampre couurons nous le front , Et puis que la figure ronde Eft la plus parfaiCle du monde y Commençons tons de boire en rond»


Sâtyriquesdecetemps: 49^

Z' archer 'y ous menere:^ la bande

lesajjauts donne:^ contre ojlandç

Vous rendent expérimenté,

Mettexnoshojlesenhataille^

Tour aller forcer la muratUs,

De ce redoutable pajîé, Suiuons cet ^bhé'yenerahb

^ux bons Mojnes plus defirable

^ue ces rejueurs du temps tadis

Suj pour ieufner toutl^n Ca refmâ

Tenfoientgatg^ner 'V» diadefme

^u Royaume de 'Paradis^ Banon les Turcs font mifirables^

Qui par des loix l^itup érables

iDeffendoxent cettisfanoureux ,

Dreffons des beuueurs ^^neaj^nee^^

Qui l'ame de rage animée

jitllent dompter ces malheureux, Lafureur de Vieucjm m' insbire '^

De tout ce miferable Empire

Prompte yifioire nous promet.

Sus donc d"yne Valeur infigne ,

'^Uonsnotiâ-en planter lu'yigne

Dans le temple de Mah cmet^


li I


joo Le Cabinet des vers


V


STANCES,

Pour y n Roy de la f chue,

Om qui dans lefiecle ou néusfommes Vom efltmex^ beaucoup plus qu'hommes,^

Par les mains du fort agrandis j

Et qui de ')/os mains hommagereSy

Et mmns folîdcs que légères ,

^air^ie^ enterre ^n Paradis,

Prefumanstrop de^os mérites. Vous iu^e^^'yos grandeurs petites ^upnx delfoflre ambition, Tantofme qutjier importune Vofire ameejclaue a la fortune^ Etiaueugleenfapapon,

Harpies non iarUais faoulees. De tant degraces efcoulees Deuant qu tjire'yenws che^^om. Vous dejire^^fans les coo-noijire Des biens qui maijlrifent leur maijln Et le quitte a to^^ Us coups, _^


SaryriquGS de cetcmps. 5D l

'^fncjuen laprejfefuiuante. Qui court ajjyei lidole errante De yofire crédit courtife^ Onuirefar lesfacrifçes De tant d'honneurs & deferuîces Vûjlre mérite tant prtp,

Nefaicles plus les Tloisfur terre^ Vafespltis f refies cjut de "y erre j JSubiets au choc de tous les'^ents^ Tant plus haut le monde 1/otPSpoujfe Vous deue:^ craindre mafecoujfe , De la faueur & du temps.

Emhrajfe:^ plus dedans la nné De lunonl image incognu'é Contre lupiter irrité ^ De peur quetarddefahufee Pftnis bien plujlojl cju'acctrfee^ le chante Ifojlre Vanité

Le Romain cjui nomma lagra ce Table d attenta à la di [grâce ^ Sage a l ejjay de t^us les deux, ^^oit^eu fes pompes pajjees De tant de races aduancee^ P-ont lesplm grands ejloient decheus^

înfolente ou riche conquejle^

li iî4


joi Le Cabinet àe$v€^

Quelfûu4due:K^fansYijcjuefat6le, Ou cjue les^mndsyous ont commk JPoffeie:^ les comme frefiee^ Et pouuant ejiyetranj^ortee Vans les mains de l'os ennemis.

L 'efiat desgYands.nJl deplovahU^ Etflushonoveuxquemuable, fmijfant aujittojlijuîlefi, Vn mefme fort qui les ejleué Zes Idîfje ç^fait Rots de la fehue^ JDeRois qu ils ejloient enejfeit.

JHoy de^ouillcjen fers d'exemple^ Btmonjive'^ne f venue fort amf le Du changement qui l^a partout ^ ^yméj, craint ^ a tous yenerahle ^ufoiri'ejlois Roy de la table Oîi te fuis réduit au bas bout.

Ma chaire ejtd'^n autre occupée^ Et ma Royauté dif^îpee Dés le premier tour quon la liit ^ Ètdecechangeftfunefley Rien quelahonte'neme refle Zafouuenance 0* le défait ,


Satyriques de ce tempsi^ ^' joj


' L É B AL L ET {DES

des Biberons,

STANCES. Par le fleur Motin,

^r Om fommes la troipppe guerrier Çj, •*^^ Qm d"yne nouueUe manière Au lietidefloc (^ depauois Portons la bouteille ^ la '^erre^ Auec cjuoy nous fouuens en guetrt Imiter les plus yieux Gaulois.

Carfi ceux quon dit par le monde Cheualiers de la table ronde A table ont acquis tant de los, Nojlre l'aleur demefurce Fait qu'en table ronde ç^ quarree JSfousne tournons iam ai s le dos.

Que fi fes genereufes âmes Jadis pour t' honneur de leurs Dames Bxplotoient tant de beaux dejjeins. Nous ferions bien d'autres merueilles

Ji iiif^


504 I-c Cabinet des verâ

si on yenoh a nos bouteilles Pour tes enleuer de nos mains»

Que jî pour mieux fe faire craindra Xlsportoient leirouo^e tour feindre ï>' eflre plus au fang addonne^^y Nous nauospas de moindres charmer Car ils le port oient fur les armes I^om le portons deffus le nc:^

si lors des rencontres plus ferei Ze feu deîeursames plusaltiere^ Sembloit regorger k leurs y eux ^ Ce rouge qui fi btenefckitte Dans nos yeux borde:^d'efcarUtte Ne nous rend pas moins furieux^

S*ils fûuloient a V antique guiji porter des armes ^ deuijes , Ou fur la guerre ou fur l'amour:, Nous portons pour nos panfes feuliez Trois flacons d'orenchap degueuUes Et pins 'plein qne y idc alentour

Mais combien quemnoeurs ^yaïUancs Bux ^ npn^ayans reffemblanCe Dl'ne opimpo^ nousfommes difcordann Car au lieu que ces '^fieux gendarmes Par dehors endoff oient Us armes ,


Sacyriqiiesdecetemps, Je

Islmslesm'dojfsns ^ar dedans.

si donc quelqu~\n icyveu fctge^ Four efhYQUU-ernojire courage Veut de nous attendre le choc. Il '^erra comme à coups de lierre Nous mettons plm d'hommes par terra Qti'il n'en peut f dire a coups d'ejloc.


\ E P I G R A M M E.


'VTN '^ifage couperosé

Eflinc&Ue de hubeleîte Vis t autre tour tout arrojé Vefaphtrs ronds comme b ou In tes Vnne:::;^tout feméde rofcttes, ^ps furlfn rouffe mufeau.


A V T R E.


/^ A7 dît a lean que par wop hoirs ^"^ Il per droit k la fin les y en x.


5o6 Le Cabinet des vers.

D^auoir eu la beauté des Ci eux , ^dieu mes yeux ajfe^^i'ay y eu : Mais encore ajje:^ie naj heu,.


SATYRE.

Defcriptioacîe la Poire de faind Germain des Prcz.

GEntîUe Vamoifelle en beauté finguli ère ^ Qui demeure:^Ltbas auprès de la franùeres OÙ le fier Efha^noldefcend toutes les fois Qu il de fire brouiller cet Empire François , Et dont les beaux yeux l^ers amme:^ de blan*

dices Ne cogneurent iamais les extrêmes délices Dugrand Paris fans per , ou de tous les Cfijle;^ L^allegreffefe l'oit ç^les félicite:^, si iama'îs le deftr Ifous toucha le courage T>e le l^oir àfouhait auec plws d'auantage , C'efiore^Qîpiamais, carde tous les plaifirsi, i^i dedans fon contour efmeuuent lesdefirSj JMul yrayementne sefo-ale a ceux qui d'heure en

heure ^ S y 'yoyent maintenant d'yne fermeté feure y

Za foire fainêt Germain compagne des eshats^ \A cela 1^0116 mette ;,&le temps des iours gras


Saryriquesdece'temps 507

vu Je font les balets ^ force momerie.

Et puis Mctdamoift'Ue ,& puis le^ous en pris:

Mais ce medir :^-^'Ous la cruauté du- temps

Ne permet p^ d'aller aux filles par les champs ^

Le yentjefroidj, Ltpluye, '^ la neio^e & la glace

Sont fi fort importuns c^u^n leurs quitte la place ^

Les chemins font rompws, ç^t* pourrolt on ramer

^ufi facilement fur les flots de la mer,

^ il faut prendre aux cheueux l Occafïon glif^

fante^ Tarhn*efirien leflé^nchacuns'en abjente^» si yous la youle:^'yoiyauec contentement ^ En Ifoicy lafaifon "yene:^ donc promptement , Et ne craigne \^ du temps la rigueur nyliniurCj Vos beaute:^chci [feront l'orale ç^ la frojdure: ^uance:^ donc le pds quon bride 'Vos cheuaux, Mette:^'\>0îi6 en chemin ne craio^ne'^es trauaux Vene::^ ^Ot-r les balets ^ y^ne^yoïr la foire De fainft Germain des Pre:^ j ou yous nefçaH:*

rie-^ croire X-e peuple qui s y rend de toutes nations , Qui y a j qui court , qui l^ient comme proceJ?ions Qui bo7jdu qui murmure ainfi que les auettes Eont au bruit des bafUns autour àe leurruchet"

tes, La y a leRoy^, la Royne çjr* les V rinces aujsiy xi y ont les Coutifans quiyiuentfans foucy, Làfe trouuçnt les Clercs qa^- font de beaux faits

d'armes., Suèdes Efcoliers qui donnent forces ala^-mes^


5p8 Le Cabinet des vers

Et font comme cheuau^ qui fe font efchappe^ Et cjui yont boutîffant de peur d ejlre attrappe^i Zà maint grand bruit s'entend^^ des points l on^

tempejle Sur le ne:^yfuY les yeux ^fur le dos fur la tefle, Oîilfous yoye:^ courir le cheualierdu Guet , Qu^onpaye tous les ans pour y faire le guet, Zale coup de hajlon ^ auec la pertuifane Tombe furie Laquais que Ion hue ^qu'on^ane Quand il prend le chappeau^&lct maint Page fuit ^ugrandpas fefauuant du malheur qui le fuit:^ Zàon oyt le fouffletfur la ioiie de celle y Qui adonné du mal en fedifantpucelle, Qm fait "^ne rumeur ou tout le monde court'^ Za regarder au ne^^oir s' elle ejl delà Cour Ou bien fi ce nefi point quelqu'une delaydle, Qui fera quelquesfois d'Inné bonne famille : Ores on '^oitfifier &* faire le fignal^ Quilfaut pour appellert amant ou corriuaL ^pres '^fousy '\'oye:^madame la bourgeoife. Qui 'y a ferrant le cul, ^ qui fait plus de noifc Si quelqu'un 'Veutauoirce dont elle fait prix : Car elle luy dira qui cjl ce mA appris , Qui court furmonmarchéuln a mcre d'affaire Démonter d(jfmmoy^ïenfuisfi en cholere^ Que ji le me croyoïs ^ ce beau gaudelureau Suroît yn beau foufflet dejfusfongros mufeatt^ Vovi^y 'yoye:^parfoisIa Nonnaine ^leMo%rje,


Satyriqijes de ce temps. 50^

-^ !L\Ahbé ^ le Prieur j l Enefque cjT* l^ Cha^

noine, Ze vogue Financier , enflé, hrufque.mufqHéy Smuy defes Commis, qu onl>oitfoHdain jlan'^

que \Au coin à'\n carrefour , ou dans yne boutique j Nonfour y acheter , mais ^our faire pratique , De quelque bon tendron qu'il aura vecogneu Ejlre à fon appétit ^ fraifchtment l'cnu : Là le petit muguet qui je croit bonne trongne. Se ferre tant qu'il peut auprès de fa mignonne De peur de rencontrer quelque rudeioiieur ;, ' Qui fans aucun refpeêîluyface mal ou peur Lefire Pierre y l^ient auec la frejfe, JEt les petits firons qui rencontrans la pyeffe, Voudroient), tant ils ont peur eflre encor au logvs: chambrière , nourrice,^ jUle, ^ apprentis l'accourent aufi auecques l'ne ioye. Telle que s'ils auoicntgaigné quelque grand proye Et ne donneraient pa6 leur part de ce iour Iky Tour ce que Ifomfçaue:^, le n en dis rien holàj Je croy que m entende:^, (^ queie nay que faire De dire ce qu on fait en '\'ne telle araire .* J^etournons feulement 'Voir ce que font nos gens ^fin que yous fcachie:^ les plaifirs ^ îouY'

mens jQue Ion peut receuoirà^ne telle fefle, Jiuandonyefl'^enUj^ quelon s'y arrefte^, Xi on toue de Le^eron j ^ U confufçment


'5'0 . leCabinètdesvers

L ">??• contyrl autre foîijfe efmeùs brutalement a "Vw tombe, t autre ritj ^ cependant les Dames Sont fur les efchajfaux reltiyfantes de fiâmes y V^ perles ^de brillans , ^ de mille royaux , Jieo-ardent le combat ,0* font cas des plus beaux Xslobles ou Roturiers ^ car où le fort s'adreffe On ne s en chaut beaucoup du tiltrede nobleffe Ou le combat n ejl point yles ^aUnds kgrands Ci-is Za farbacane en bouche ^ ores haut ores bas, Gre-flent deçà delà de petites drap-ees , Sur les feins defcouuerts des fe mes moins a^ ees: i "yn jurey l'autre fait de l amoureux tranjî. l'autre'^' aide fa bource & d'yn oeil'adoucy prefente a famaiflrejfe ^ ou la chaude pifiache^ Ou le citron confit (;v^ troujjant fa moujiachc Ou le bord du chappeau , luy rejhand augiron^ Les beaux abriçosfecs auec le m.acayon: L à fefont des doux yeux , là Cupidon ne tire Les iauelots plombeç^imi la rigueur inj^ire.^ Jl tire les dore:^y i^ cjuant '^ quand par fois Se donne le quintinjl'ouurage Holandots, Et mÀlle affiquets que le dolent apporte. Qui fe repaiflfouuent d'y ne efperance morte, pilleurs comme en ">» pré bigarré de fe s fleurs , Ons'arefle aux portraits efmaille:^ de couleurs Ou bien pour contempler^ne ieune Mercière, Ou pour l'entretenir , ou luy dire en derrière Qucià^uemot chatouilleux, on feint de marchan-^ dey.


Sacyriquesdecetcmps. 5ir

Ou lefcharfe ou lesgans.^fourU rnieûx fonder ^ii long de fa boutique k main pleine on renuerfe V'or(^ d'argent glueux mainte pièce diuerfe. D'y ne part cependant le démentir s^ent end j, JDe l autre cependant quelque mutin Con prend, Icy y a la Sgaldrine en faifant la rehource^ La macquerelle auj^i ^ le coupeur de bource^ Sy rendent fans faillir pour faire leur profit ^ Icy le crocheteur ^ui efl chargé d"yn li6i ^ Ou bien^n cabinet fe fait large ainfi comme S'ilejioit 'Vn Hulfierj ou bien quelque honnejle

homme: Icy bhonnefte Dame auecfon Cheualier Marche d^ngraue pM y ayant legeflefcr , Grand ejl le bruit dmers qui. partout je l^ient

rendre^ On peut bien toutes fois k remifes entendre y Les amoureux deuis , ma belle ce dit l'y n J'enattefie '^os yeux mon feu n'eft point commun- Ponr ^'os grâces ie brujle ainfi qu'une fournatje jL.t ou forge Vulcan quant il l' emplit de braife ^ i^e me croye:^'yous pas ^'yoye:^yous pas em-^

praint Mon tourynent amoureux au milieu démon teint Oui ne mourroit pourliom y ^oftre beauté d'y ft

^nge Eft fansper auiourdhuy on ^o it '\oJlre louante Non feulement icy^ mais par tout l Vniuers, Inertes '\ou4 mcritet^yn bois de lauriers y ers:


JÎ2 Le Cabinet des vers '

La Vamefcfitiris , & lors scelle s efforce

D dccrvjjîre en fon départ fonattrJy are amorce.

Vous me g^vjj<-K^ dit-elle, heUs ^oti^ fçauc:^

hien. Vous fçauc^qt^'en attraits le ne mérite rien JsJe mentrtfrenc^flHS carie fçay qu'en yojlre


(?me


Vous nef ai clés pas cas d");ne petite flame^ Vouxefiesîvop accrrdj^trop braue ^ trop beat*


{ils


T cur feniir en haslieu^ '^>om'\'oir fi tojl prh, T>^ autre cojïé s efcrie '^nefotîeferuantëy Qt^efa cttrjjel on pince, & qu elle n'ejl contente^ T>l^)çeinJolcnce telle, ^ d'ailleurs tonne fort Vn fus, yn. les '\oicy, '^n las j'ynie fuis mert^ Mille autre paffe 'temps départe lOurnaliQ-e En tel lieu fe font 1/oirendîuevfemanierej, ^'u dehors maint car offe a l'enuiron circuit ^^/«f/ûwc/ïîf^^ C^ reclaque, ii^ toutVairs'e-^

pd'îSit ' Des l/vipeurs du bourbier que les cheuaux ef-

meuuent , Zes charlattans diuers Us enchanteurs fe trou-»

uent lAu grands cours d'alentour, le s blanques les

fauteurs j Zes monf^res differensjes farceurs ^ menteurs^ Z-c peuple sypourmeine, ^ parmy la froidure. Craque le pam d eïficcjÇ^ la gauffre moins dure^

ff


Satyrîquesde ce temps. $13

Z'ynfonne delaflujle;, ^ l'autre du tambour^, Z antre de la cheurette infirument du labour L'autre met [on argent aux chofes necejjaires Que le marchand débite aux fer formes Vulgaires Les plaifirs non communs aux fille s ne font '^'ains Cela rend les écrits tous plains de beaux deffeins^ Les cours ^ les cite:^ leur férue de coupelle , Cen'eji tout que de '\oir gentille Damoifelle y u^u leuant au couchant les troupeaux en leurs

parcs Et devoir f)us la brune en la campagne eTpar^ Les bergers à la dance auecque lamufette^ Et devoir desbufquer d'yne légère traitts Les dainspar les taillis, ce nefl tout que de yoir Les fauxcons dans les airs leur pannache mou-^

uoir Ore enplanejOres enpointe.^de yoir en la naffç attirer les poijjons que lepefc heur enlaffe^ Et de '^oir les lardins mefure:^par compai^ Lebelaage dore ne luit pA^ tcy ba^s : j4ur€:^'yous à la foire ejgajiéyojlre yeuëj Soudain te Carnaual dl^ne Icnge efienduè Vous remplira les yeux Ja penfee ^ lefenSy ^ toute heure > en tous lieux de cent contente^

mensy La^ous contemplere'^les belles compagnies JSui font par les maifons j de yiolon s garnies ^ Injirumens de la dance ^ ç^ ~\'erreç^les ballets J)es Princes, des Gallans.^ ceux desMariolçtà


jr4 ' Le Cabinet des vers ^infiyeuX'ie afpeller quelques mignons de ^ille Dont Ugrande deï^enfe &* l'exceç^innutille Qujls ont fait fans propos :, après telle fat fon Les meine bien fouuent au fonds d'i^ne prifon^ jieo-retter leur malheur au aucun nel^eut enten-

are : {are,

Zà 'Vom contempler e";^ les hrillans qu'ilfaut ren-» ^pres le iourpafféles loyaux contrefaits Les Ififages farde:^^ les nouueaux affiquets. Les tetïns ragence\^y les parlantes oeillades. Les deuis ^ les bai fer s j, les l/ifles accoUades , Et parmy tout cecy le bruit &le difcord De ceux qui de bien lo tn menacent de la mort : Vousy'yerre:^encor les carroufels des Princes^ ^uec les Seigneurs de toutes lesProuinces, Et le cours de la bague ç^ du faquin tournant-;, Et puis '\omy '^^erre^en habit confonanty En^ne, en harlequin^ en ^duocat^ en femme Lanoblejfeà cheualfur le pont noflre Dame, E t comme aflres luyfans d^n ^ d'autre cojle^ Defeneftre en fencjlre en braue matejié Les Dames à l'enuy dans leurs âmes attraittes Des Cheualiers courans ^ du fon des trompettes Des moumons tout de mefme aure:^'yous dt»

plaifir . E t des bouro-eois qui 'V ont d'yn extrême defir Trôttans parmy layille en différentes mines, Ictans du fon ^ dii noir, dans les yeux ^narines: ^uand t ont cela paffc, car rien ne dure icy^


Satyriques de ce temps, jo0

'P'ous en retoumere:^ & reuere:^ ainp, Vofire chère demeure auprès de la frontière^ Vous en racontere:^en diuerfe manière^ Detoutes les façons y ç^ lors fous l^oftre 'Voix, Detouslesenmrons ,^ Flamans ^ François Vous 'étendrons trouuer À celle fin d'entendre , Tout cola cjuà Pans '\ous aure:^peu apf rendre, lefçay bien quen ce lieu au temps de la froidure Ce nefitout que de l/otr la belle firu£iure ,' '

De nofire grande Cité.deyoïr ce p-r and Palais j, Dy yoir la Cour du Roy, la foire ^ le^ balets D y l^oir mille beauté:^ capables d'^n Empire^ D'y y oir mille Prélats ^ oui' Eglifefe mire: D'entendre les tambours^ de "^oir les morioni. Les pic que s ^le s harnoU ^ devoir les légions ^ Des coches, des cheuaux, & d'entendre la ronde^ ^rriuer les paquets de tous les coins du monde^ Les champs rient aux yeux au Printemps en Efiê Les champsi/rais Médecins augmentent lafantc, Mille contentemens par les champs fe reçoiuenty Les trauaux :, les ennuis ^ leefoucis ils deçoiuent^ St lefafcheux efpoirdes faneurs d'^ne Courte Tellement que ie dis ^& pour le faire court L'Hyuerdans la Cité J' Efté dans la Campagne» Ceflle fouuerain bien que nofire amç accomPa^

gne.


^^f


rjg Le Cabinet des vers

Scmoncedela grande lacqueline^

à toutes les courtières d' A-

niour, pourvenirfaire

lesbignets auec

elle-

I ommeres mes Ifoifines ^Qmfar'^'osyufes fines

'^ue:^F4^r^\[TÎ';r Tait fins trembler de feJJ es ^

Sue flore de nchejjes

IJ'eJiantenfonPrintemps.

Etyous^ui bien ru fées

T>euideX.^esMees

jPour faire des cocm.

Vous dignes MaquereUes^

Huifour eftre tnfidelles

^maJfeT^^des e[cm,

Etlfous quihien apprtfes ^^Ue:^farlesBgUfes Des chandelles 'Pendant , ^fin qîiyfmjftez^mettre Vne amour eufe lettre f Quelle "y a tendant y

Puis 1/om qui la'yeroUé Guar\jfe'i<ji€farollç


Sâtyriquesdecetemps. 51.7

pour le foulagement

pe ceux quï en Bamere

Portoient la bannière

Sans ce médicament, Vene:^ie I^qus inuite

^u fon de la marmttte

Que te fais apprejler^

Ç'eji la grande laqueltne

jMaquer elle fi fine

Qui '\>om 1/eut hien tvaiSler»

K(?»f ;^ donc fainCte bande Q 6troye7jna demande. Nous ferons les bignetSj LÀ où de nosfneffes Nous dirons lesproièêffès En faifans les plats nets.

accours-y la premiers Demes foeursla lumierf Seconde du Moulin» ^mene Catherine Des nojires la plus jînê '^donner l'npoulin.

Hue "Dame leanney 'tienne Mats que bien fe fouuienm De prendre de la Croix ^ ^fin qu* elles enfemble "^ ^u troupeau l on s' affemble '"'^

Elles Itfent nos loix

Toy la femme du Bvr^nt


5T8 Le Cabinet des vers

j2^/ ésfi honne trongne

Jiode moy ton quartiery

^fin que tout s'apprejlç

De l/enir à lafefte

Honorant le mejlier.

Et toy queie contemfU ]p resta porte du Temple Tenir ton beau Serail, viens y moy des premières ^^ Comme des plus guerrières De nofire doux trauaiL Toutes àfon de trompe. Comme par grande Pompe Je ')fOH6 appelle icy y Vn foupperie ')^ous donne ^ Dans lequel on ordonne T> ahhattretout foucy^ nier l après dinee Tar bonne dejlinee , Je p-aignis des tefions Tour auotr en "V» hommes Qi£îcy point ie ne nomme Donné chancre ^ boutonsl

Or maintenant te meure Si ie conclue dés l heure ^uiourd huy ^ous traiter t/^jin qu'en fes ioarnees v/f Bacchus ordonnées s On peut fe dele£iey»


Satyriquesde ce temps. j/p

le^om donner^y friandes

De fort bonnes ^jandes^

Etdîi'yin délicat.

Puis après befcarmouche

Pour faire bonne bouche

On boira du mufcat, le neigeux des Jallades j ,

Car elles font trop fades : ^ . \Mais bien des ceruelds j

Des langues enfumées >

Des tranches efiimeees

Seruies dans des plats,

le n'y "y eux de l'andoUillcj,

Cela toujours chatouille ^ Defondouxfouuenir , Et puis a cespucelles Qui n'ont point goufle d^ elles Doiuent appartenir.

Forces cuiffes ^riliees^ Force chofe f allée s j ^uec de^l'hypocrasj Feront cju en toute ioye jR échauffant nofire fçye Fafieronscesiours o-ras.

Puis après le fourmag^e Vray mander de mena(re Enjmura les marrons^ \Afinque parcaroujje chacune de nous troufje

KK ill'


52C Le Cabinet des Vers

Dix coups que nous boirons. £.t quand noftre ceruede j^ntfouuent nous chancelle Sentira le ptot:, Nous fortirons de tab[e\ Et la trouppe honorable Tranchera le bon mot»

^lors toutes en ronde Usions dirons comme au mondi ^uons fait de bons tours ^ Comm.e en toutes malices ^ Et dignes exercices ^uons pajiénos iours.

Comme par le langage y Sans herbe ny breuuage Nous auons furmonté Les jiUes qui niaifes N'amoient point denosaifes. Jamais le bien goufié

Comme d'ynpucelagej, jpaut jroufler l^paffage JR. appai fans les maris Et comme on peut la femme jR.eco2^no'flre dans lame pliant parmy Parts,

Q^ Ci litre s fois da ns la lice^ î)' amour lachaudepifje ^tris les amoureux :, Et combien de lieroUes


Sâtyriques dece tempsc

Ont o-afté de nos droites Soldats auantureiix. Combien de mariées De nom efians priées Ce fontUîJfeesgaigner, Et combien il fe trouue Qu'auons fçeud la 'yeufue L art d' amour eyifeigner.

En fin tant que nous [omnieÉ Combien de membres d'hommis Nous auons fait dreffer auprès ta moindre amorce^ Et après la moindre force Qu'on pouuoit addrejfer<»

^tnfi CL tour de roole En prenant la parole chacune redira Ses Valeurs manifejies _, Ses beaux f ai 61 s ^ [esgefles j Ou nulle mentira.

Et puis pour les nourrices Qm font aux exercices Ignorantes nojlre art:, Nous dirons nos digefies , Nos codes , nos pandecies : Sans fraude nyfans fard;.

I>"\ne façon gentille Et dyne yoix'Vtille Quelqu^'nc d entre nous ^


521 Le cabinet des vers

Leur dira ces reo-im'eSy Ses rehlcs ^ maximes^ D Ifn accent aigre C^ doux.

Premièrement qu'on [cache ^ Que four finir la tache D'y n diffamé renom^ Qu^ilconuientque nos filles Soient fines, ^ Jubtiles ^defguifer leur nom.

Qu^ilconuient quelahonte Zeur appétit furmontej En feignant ne youloir S' entacher de ce crime^ Qui les feroitl/i^iime Des pleurs 0* dedouloir,

Qu^ aucune face ejlité Du pris nydu mérite De celuy qui la fert : Car cefi la feule chofe Qui le plusfouuent caufe Que tout le gain fe pert, Qt^eiynel/iue feinte Leur face foit dépeinte Sans prendre de l'amour: JUavs bien que la parole ^ttrappe la pijiolle De l'amant chaque lour^

Nul n'affeStionne La beauté de perfonns


Satyriquesde ce temps. S^,J

Plufloflcjue de tardent;,

Etqtic félon la fomme

Elle cjrrejfe l homme,

C eji yn bon entregent^

Et lors que la pratique

Enflera la beutique ^ T>eleur ieunehordeau 3

Jemecharp-e d apprendre

Comme il conuîcntefiendre

Ou rejferrerlapeau, \ Puis féconde Medée,

X)"V« fam6l'youloïr guidée

^ toutes monjireray

La forme despoflures

De mefmes leurs mefures

^u longVenjeîgneray, Comme il faut en la couche

Eftre douce & farouche, I Et du ieufefouller ,

Ou comme à la cadance,

llconuient lafemence

Tûufiours faire, efcouler. Voila donc la méthode,

E t comme on s 'accommode

Entre gens d'^n meftier.

Dîtes moy mes '\oi fines

Si'Vosbelles poiftrines

Suiuent autre fentier. le y ois à 'yojtregejlç


J24 le Cabinet des ^ver^

Quedefid mdrequefle

Veyemraufefiin

EJi parlfom accordée

Bt toute concédée

î>és auiourdljuy matin.

Vene:^ la compagnie^ U^ qui L'orHfedefme Z es endroits flm reclm Car fans ')/ows lacqueline Macquerelle très 'fine Viureicy ne peut plus.

Faifons cefleiournee Vn fécond Hymenee JDe Venus ^ d'^don^ Et comme Thiaddes Ou comme des Menades 'adorons Cupidon^

Mais non k tour dey erre 'Qui le bon y in enferre^ Beuuonsiufqu'au tomlfeau^ Priant que ce Carefme Nenousofielecrefme y Ny le gain du bordeàu ,


Satyriqiies de ce temps* 5^^


O D E S. ^

AddrcffeesàplufieursMacquerelles,'

fur la befte nommée

Bourron.

T7 F)'^^ Mufes de fur Farnaffe^ ^ Puisqu'il faut icy queiembra/fe Vn y h d'^:^epour mon pinceau , Stquefur cepapiertemonjlre Ze plws falle ç^ plus puant monflre Hutiamais courut le bordeau,

^flres qui aux putains domine^ Venm "^ers toy ie ne m'incline Pourprefderàmes efcris , ^y '\ers '^^ousfeuffes antiques: Car toutes "^os 'Vieilles pratiques Ne^aUent plus rien dans Paris,

^dieu déformais pauure Romc^ Corrinthej Gomorre^ Sodome, jadis — toisfi trïomphans ^ Vos plus lafciues —tertes isie font que les friponneries "Des ieux de nos petits enfans. QueTai6;, Laisj0* Faufiine ^


5^6 le Cabinet des vers

O ni furent iadis la ruyne

J)e tous les beaux ^ns de leur temps-^

Viennent che:^Grauardou Elie^

Ou che\Paliis,iepey'5 la'^ie

S'ils ne leur font leçon dix ans,

tl'oudroient'yolontiers apprendre De nouueâux traits che:^ Alexandre Zd Croix :, la Bachet , la Regnaulty La Begmtr:, du Val:, la Font aine y L\AYchamh.aut y Buffet ^ du Chefne ^ Le Borgne y le Nonce ^ ^ Thibaut.

^fires luyfans dont l influence Tait naiflre des cornes en France plus lono-uesque celles d"Vn boeuf. Ce si: ')>ousfeùls de qui ie me "^auteê Laijfant ces eftoilles errantes Qui tracaffcnt fur le Font-neuf ^i y ans donc mères Màquerelles ^ Qui fçaueT^fairedes puccUes Par mille artifices diucrSy Qui apprene:^en l^oflreefcoUe Comme ilfaut gaigner la IferoHe^ le confacreces — tus ^ ers,

Bourron c'eflle nom de la befle Qui n'eus iamat6 iambe ny tefle^ Et (t lavoir fans mouuement j On la diroit comme y ne plante Nauotr^ti.'y ne ame Végétante ^ Mais pourtant elle a fentimenî*


Satyriquesdecetemps. 527

Nature dlfne feule bouche forma, cejle befie farouche:, Quil^it au deFpens du commun y Ltfe repatft de chair humaine , Qui luy rend fi mauuaife haleine^ Qu'elle empuante y n chacun,

Toufiours béante a la pafture, Jnfttiable outre mefure Q^Erifiîhon n efl rien au pris ^ £ille rend f fort indtgejle Son ejlomachj quelle reiette L.€ plu^ fouuent ce qu'elle a pris

lel^oudrois que tout ce qui entre chaque lour dansée l^ilain antre Medeufiynfol d'argent contant Toutes les fermes de l'entrée Dufeljubois.de la marée, Ny du "yin ne '\'allenî pa^ ta?it ^

Commel/n foldat parmy laprejfe Sans ffàuoirauqtfelil s'adrejje, Seiette dansleplmeïfatS:, ^infi IcBourronenfa rdgc y Blejfe ^n clerc aup tjifl quyn page Vn Gentilhomme qul/n laquais j

lecroy quil a dedans fa goro-e Vn fourneau ou le Diable forge, chancre j^chaudepifje ^ poulains^ ^u(?i natu re a despourueu ë l a tejle de n os V, h y^u^ ,


5i8 I-e Cabinet des vers

Pour ne Ivoire es cj^'rits malins. Ou eS'tu '^'dlcureux ^Icide f Om iadis (ïl^7i bnvs homicide ■^stantdemor/firesahatu, Vten combattre >« nou'uel ^nthée C^fr quand ccjle hefie efi iettee E n terre elk à plus de l'crtu, si tu notusfais ce bon office

Son corps bruUant en facnfice

Ne fuinera jur ton ^utel:,

Carnous aurions peur qu en fa cendré

L'on ne ^it encc rc reprendre

Quelqu autre Phoenixdu berdeL Mais en faueîèr delacônquefie ^

Bien-haut nous apprendrons la hefle^

Et cfcrironsd'aiferauis.

Vu Vieufc monflrant pitoyable^

Tua cefle bcfle effroyable

pour le repos des pauures V,


\ ydubade dl^n Dimanche gras ^ aU:iè Vam^s par les mafques,

STANCES,

Par le (leur Mocitl.

Slceioutmorflré^om aùe:^ Le douant aux tables fnandeè


Satyriques'de ce'tempè p^

Moins encorld nuiCl'yomMue:^ Tourner le derrière aux y landes^ Voicy le Carefme approcher , Belles nef^argne^pas la cher.

Le Dieu des feftins a demy Sert à nos plaifirsde matière: Mais le Dieud'^moureji l'arh) jQui nous fait chère entière, Voicy te Carefme approcher , Belles nef^argne:^pa4 la chair,

' Le y in ^ Veau me(le::^tous deux / Sot pour l/ojlre houche,mes Dames: Mais les bat fers ç^ les doux ieux Sont les breuuaw de nos âmes, Voîcy le Carefme approcher , Belles nej^arp-ne:^pits la chair»

si yous ne yoUle:^plus iôUyr \Auec nous de douceurs par eiUes\ PrefleT^nouâpQUr nous refiouyr ^u moins le trou ie y os oreilleSi Voicy le Carefme approcher Belles ne^argne:2:^(cvilA chair.

Et yous files quyn beau dejîr

Fait tant fonder en cet affaire, ^

Croyç'xjiue moindre eJiUplaiJir,

Zl


5?6 Le Cabinet des vers

De le f en fer que de le faire ^ Voicy le Carefme aff rocher BelUs n efj>ar^ne-;:^f(^ la chair.


REMONSTRANCE âux Dames.

Par le fîeur Mocin.

M^dame'yoyexte Catefnte^ Croye^rHoy mange':^de la chair ^ Xe foifon rendlafaceblefme^ Ne craigne:^fas tant de pécher y Vous aue:^ajfe'::^ de douceur I^ourappaiferyn Confejfeur.

Ne parlons doncplm desgroifelleSj Laijjo ns' les fur les groifeliers. Mettons en leu les cdrroufelles , E t mejiieurs leS Car^oufeliers ^ Leur f ait efl trop godelureaUj ^ Ponr nefiremisfurle bureau,

N'eJioît'Cepus'ynheau TfeClacle Que ces Dieux Marins hors des eaux Vulcan neft-ilpas miracle ^ Vifles '\-ous p£i6 de beaux oyfeaux^ L 'o n co^n ut bien, aux B lephans^


Sâty Hques de ce temps? )li

Que ce nefioitf^ leux d'enfans.

Les Dames aHineftoientpa^foulles PoHrnauoirpa^trop hienfouppé Le bec ferré comme des moules Faifoient monftre de foint couppé^ Etpenfoient efire en Paradis De yoirioujlercét ^madis.

Le galani^oyoit fa maijireffc Dedans ces beaux habtUemens Qui ne pouuoit parmy la prcjje Retenir fesfretillemens y Lagalande de fon cojlé Voyoït fon amoureux botté.

Jlfefit certaines querelles ^ Dont tout le monde ûarmottoitj J'en 'youliis fçauoir des nouuelles j St Con me conte que cejloit Vn iambon qu'on auoit frotté Contre l'ne croufie depafté.

Maispeut-eflreiemetranaille ^ Bn l/ain devons entretenir f ._ si mes 'y ers ne font rien qui 'faille l 'en feray pis à l'aduenir , Contente:^'yous que le maffon Ne prétend rimdefa fafon.


ti'j


,^35 i-C Cabinet des vefs


L'BSLQ^NGNEMENT de la Cour.

Parle fieurBerthelot-

\J(^rquîspUî^ (}ue le fort defre Q^€fourlin ternes te me retire D-e la Cour 3 ou prés de deux ans J'ay courtî fêles courtt fans 3 ^uec >w foin tnneji'imahle Quand tl s' efl fallu mettre k table ^ Je 'yeux auant mon partement Dire le mefcontentement Et la trtftcfe dont ma^ie ^fouuet ejiépQurfuiuie,

Sçache:^donc qu^n tas de faquin f M ^ejltmansfaifeur defafquins Onttous dît d^^'ne^oix inique, . Quema Mufeefvoit Satyrique, Encor qu"Vn tel cas ne foit point . Celam^afatt enmon pourpoint Plu^s de cent fois deuenir blefme:> Comm t ' vn qui tçufne le Ca refme, Q^e pour tout ienay point ieufné T>epHP$ quaumondeie fmsné.


Satyriquesdece temps- 535

si ie dis quelque mot four rire. Soudain on le fait tromierfire Mille fois que le ne l'ay dit ., Car mon nom a plus de crédit Sur les faifeurs de mefdifanceSy Que le Roy na fur les Finances,

Quand ie dors on méfait parler. Si quelque difcours ~\eîit '^oler Contre les Dames ou Vamoifelles^ Jldon nom luyfait auoir des arfles^ Sans m'en donner aucun aduts: . Ze diable emporte les dems Des caufeurs quim'ot en leur bouche Leur làgue efi tout ce qui leur touche

Berthe lot félon leur caquet \Afatt parler le Perroquet J)ont lin a lamais l'eu la ca^e. En effefl Berthelot fait ra^e^ llacquieH ce qui n'eft pus fien E tfait tout ^ s'il ne fait rien,

Z' autre tour leftoispar la rué '^yant lapoi£lrine feru'è Des trait s quel amour fait ftnttr . ,

^quùy tepanfotsfans mentir, Zors qu'yn o-rand bouo-ye mal habile Qui ne croit point en l'Euangile, Me dit cjii'au Louure tous les lours^ fefaifoisde mauuais difcours^

Zl iij


554 Le Cabinet des Ven

Et fort àfon defaduantage: le luy répons comme homme Ç^ge, Monfieur 1/ous mefren€\,fans l'ertj T>equoy le Louure eji-il couaert^ De plomb:, de thuilç ou bien d'ardoifei Pour Dieu delaijfons cefie noife , Et me dites s'il y fart bon , \Alors faifarit du furibond llmemitlepointfurlaioiie ^uj?i toft luy faifant la moile lefsfi bien (ju il fut batUy ^infi qu^yn homme de l/ertu : Mais pour ^enir k mon hifloire ^ Jamais de mapauure efcritoire X<fefontfortis des l/ers pcquans Contre Caualiers ou croquans y si lonm' en donne t'y renonce , luffe deuant Monfieur le Nonce.

Tour fuiuremon aduerfité ^ VnefUe delaCité ^ Belle comme'y ne belle opalie. Dont l'amour efl toute Royalle^ JWe^eutmal ^nefçay.fouptjuoy . Jlion coeur en cfi tout en efmoy y chacun foçirfhn fuiet me blafme y Et l'innocence de mon ame Fera "Voir l^n iour en effefty i^u^oncques ma plume na rien fait Contre elle qui nefoit honnefle j.


Satyriqucs'dece temps'. 535

Tout es foi s elle efl toufiours pefliy Comme on faifoit au temps i,adts j Vc rechercher quelque ^mddts y Ou quelque Palmerin d^Oliue:, ilut deyiureaumondeme^iuc j Vous deue:^CYoire qu'elle a tort : Car elle perdroit a ma mort ' Vn feruïteur de boff çourd^e Suj d'elle ne preyid aucurh ga^^, Vn grand nombre de rodomons '^ I>efireux d' es branler les mon s Tourynebeautefi dtutnej Tefmoi^nent foudain k leurmjne Que ce fera tofi fait de moy Qujind t'yn d'eux U yoit en efmoy^ Dont Dieu megard ^fainfte Lnce^ Zuy Voyant fauter 1,' ne pue Sous la gorge il la yafalfir ^ Et luy dit auecq^es plaifir y le nauray iamais dereiifchej. Que ce Berthelot qui l^ousfafche^ Et dont y ou s dites tant de mal^ J^efoit comme cet animai Entre mes mains afn qu'à l'heure Four plaire àlf os beaux yeux ilmeurâo L'autre fongeant ci;* méditant. Dit quil ne peut eftre content ^ Qu^ilne m'ait dans yne çimere:, Conduit iufquesdans la riuierey

Zl im


f^6 Le Cabinet des vers

pt là. par fon inimitié jMe rendre digne de pitié j

Mes amis fçachans ces yacarmes^ iV/V/î tettentf^ beaucoup de larmes Mats ils me difent Jeulement j Q^ c'efi faute de lugement , Oubiende bonté que Iç monde Çoyitre moy fa fureur abondé : Mais cependant il'nen eftrien^ Cctriefuisforthommedébien^ ^ £.tle malheur qui me talonne Me yient iauoirbametrûpbonnS Celuy que i'ay taM deffé y JE» qui le me fiiis trop fié Fouryn homme de Normandie j Ce grand j^ppoUon d'^rcadie Veut tefmotgner de ma bonté: Caualier au coeur indompté^ Vour le dejptt d'y ne Vo7i:^llc N'aye:^ pas larnefi cruelle JDeyouIoirmalà celuy- là jQui lamais de yoti6 neparla^ Si yomfaiEles quelques remarque j Dans les tUuftres dePlutarque, Vous trouuere:^ qu'ils ont aimé De y 01 r leur ejprit eftimé Taries Mufes ^ leur yaitlance^ Wranchir lefleuue £oubliance\ Et s'uuance par l'Vniuçrs j,


Saryriqucsdf ce temps. 537

Pour aimer les fdifcurs de "Vf rj. Ces couettes qui '\'om fiipoliênf En deux ioursl^os bip-fans ûublict Et donnept bien fouttent k tous Vn bi en que '^oiis croye^fi do ux j Quinejlbie qu'en t^ht quilé^Yare Si pour cela quelqu^l/ns^é^are Faifant y ne légèreté, lin en ejlpas fhirS repupé'- N'aye:^pomt au coeur tant aefîdrne y y L'on ne manque iatnais de femmes

^yEt tel'y eut pour toutes brujlerj,

Quilenjdutp§u pourfe fouler:,

Cariamais cejlen^àrchamife

Ne "yaut que ce ftie ton la p rife. Jldais dequoy me^eux-ie empêcher

L'on dira que lel^euxpyefcher

Les Seio^neurs de qui les moujïyxhes

Sont plus grandes que les pdunachc':s

il ne leur fati4: point ccnfeilltr

Dene fepxi emhorbomUcr

E.n amour ^ car la jantaiCie

Dont on')/ oit leur ame jaijie

N'tji point amour i par 'Vanité, si quelque Prince s*efifroriJ

^u lard de quelque Damoifelle^

Qui fou laide :, gentille ou belle.

Vn Marquis, ^n Comte /^'n^ Baron;,

Sera bien tojl i l'enuiron.


53S Le Cabinet des vers

l^on point pour Pamour quiHuy forte i Car i amour auec eux ejl morte: Mais fans eperer aucun fruit ^ Seulement pour anoir le bruit De s'eftre acquis la iouyffance jp^yne des plus rares de France^ Donfyn Prince efi defefp'eré Four rendre ce bruit aueré , Za nuiB: Us font mille paffadesi i JLeur pa^es font en embufcades JDeuant la porte d'i^n hoftel, Maldffubeçzjle leur maniely Et par leurs courfes importunes Inuoquent les bonnes fortunes De leur maiftred qui le fommeil ^uec le temps à fermé l'oeil Dans yn caroffe de la Greuçj Ou de repofer ilfe creue \

En attendant le point du iour : .^ Voila comment ils font l'amour^ Jene fçayfur ma confcience. S'ils auraient tant de patience D'efire^ne nui 61 fans fe moucher D éveiller trop j, de mal coucher Tour le feruice de fon^ Prince ^ Ou pour dépendre leur Proum.ce: ^ \Au moins diray-ie a tous ha'is^ars ^ Que ce ne font point des Ce fars y Et que UuY petites feintif s


5atvnquc?cîecetemps. 55i

K'cfont en ejfeêî que fottifes.

L(^ijrons les MarcjuiS:,cfJl c^ffe':^ -Quand il) [croient tous trefpdjje:^ Jen'enferoti pas pire chère, llfaudi'oit s'en prendre à !èurw^re:> Vêles auojrfl mal nourris :, Et s'ils Ce rendent f au Gris ^ U Cour eu clMCun ï effare C ejlque Idfo rtune efi higearre: Je quitté ce lieu mal-content , Hargneux , fafcheux , non q;iepourt:int Cejle demeure m^ deff>laife: . M dis le ne puis ^iure amon aifc y Farce que tout le mondecroit Que les P a fqutns 'tiennent tout ar oit De ma bouche fans nulle peine, r' Comme ['eau fort ilf ne fontaine : Etfimon Stile derouiilé N en fut jamais dépareillé Quel fup pli ce le Ciel me donr.e, l'aymela Cour., ie l'abandonne j le Itsfouucnt , ^ ma plaififort ^ ces y ers du fieur de Bon port: ^Heureux qui peutpafser fa ^lej Entre lesjiens exempt denuie F army les rochers ^ des bois Ejloîgne:^de ces grands ^ des Ilou Sonameiujlement contente ^yant dix mille efcus de ren te^


54<^ Le Cabinet des vers

Sans auoirtrauailny foucy^ Zcfaifoit caqueter ainfi : Mats moy ie dis tout au contraire Bten-heureux qui fe peut dijlratre JD'habjterles champs ^ les bois. Et qui peut approcher des Rois j C'ejl là que les '^ertm fleuriffent^, Cefi Li que les gueux s'enrichijjent^ C'ejllà dts- ie que les plaifirs Souuent furpajjent les defirs. Et tiens que tout homme efl fauuage ^ Sm ne peut gonfler ce hreuuage. Le bt€n dontie me puis "Ganter » Qm me faiSi encore arrefler ^ Efi Iheur de yoftre bien-l^eillancc : Car meS'huy toute eïperance Que prétend mon peu de yertu^ le la donne pour y nfefluj Seulement tedejire ^lure Vn iour de tous ennuis deliure Vous l'ayant des pro^erite:^ .^utant que yous en mérite^


Sa{ynques de ce tempsi 541


p


Lettre du fieur Bcrthelot enuoyçe a '^n Marauis,

à.

S A T Y R E.

^rmy les djfauis qnon me donne Et lesfupplices qu'on mordonnt Vire mille fois que U toux y Encore me fouuient- il démolis , BraueMarqùis quêtant tejlimej ^ qui m on coeur comme l'i^ime eJI ojfert en djfeStion Par mo y fans nuUefctton., Point ne ~yow$ en ejcris nouUelle : Car ie fens troubler ma ceruelle Par des marauds :, far des cornàrds, Çui portent h a fions ^ poignards. Par des fots portant des mouflaches. Par des gueux orne:^ de pannaches. Et autres nefçay qu elles o'ens Qui turent comme des Serp-ens. Mais j ans attendre Leur nieflao-c le fuis defia tout refolu , Adieu ceplaifirahfolu Q^autresfoisiay prix ù mefdire


f4<i 1^ Cabinet des ver|i^

l€ ne yeux déformais efcrire ^ucpme ftîîtc chdnfon Di^ne d '^n jimple mciudiffon^ JVj; qiiyne Sai^Ûe ne la Itfe Vans le coeur mefme ilfne E^glife^ Ori^el^eiix o- ai ^ner Paradis ]?ctr mes bien-faits , adieu yous dU: Efcrlt ayant l'a'/ne en fonjfrancè ^ Paris dans lljîe de France^ 'che:^n Seigneur quiparrfiafoy Ne'yoHS aime pas moins quemoy


A D I E V A V N E Marquife.

SATIRE.

t. -

Parle fiear de Sygogaes-»

A Vieu y DUS dis belle Marquife '^ Mon ame'yons ejl tant acquifè ^Me le croyfans ')fom que Pans . JN e fera qu'y n nid de four i s j, E t 'y 014^ le dis^ ie 'yous- leiurè^ /? neper/fe point faire iniurç


Sâcyriquesdece temps. 543

■^ux coquets ny aux cahots

Qui demeurent dans fon enclos ^

le fuis tojKrmentê dans mes yeines^

l'ay lesfensdefeu toutes pleines^

Mon eïprit nejl point i recoy^

lenefçay comment nypourquoy

Pource que "^om 'yoyant fi helle^

Je fais "V;îe prifon nouuelle y - Et faut queî'arrefemçs pci6 y

"Dans la grâce de mes appa^j

^ppa/ipourqm loin defon borne

Jupiter demande l aumofne j

Helas ! enco r ynr co up adieu ^

puis que l;0H6parte\^dece lieUy

Je 'yis au Jhir par infortune ^ Lareffemblance de la Lune :,

Qui de n'osmots me picota

Depuis que'yofire oeilme quitta y

t admire fort fa face entière y

Jldais qui poUrroit Ifoir fan derrière

-Dedans l^ne ca^e de fer y

jL 'on pourrait aux portes d'Enfer

Brauer les furies ^ les rages y

Et du ^cheron les Marefcao-es,

Sijon nom îe fie ^oas ejcrns ^

Srache:^le de monfieur d'efcrits

Mais cependant que lemamufé

«/f cefle idole de Serufy


fî*^» l^t Ociometdes vers

Jldcn coeur perce de pdrt en part Méfait plaindre l'ojlre départ;, Et maudire ma deiiineey Btld malheur eu je tourne e y Que lepers l aTpeft de 'yos^eux^ ficibcaux de la terre ^ des cieuxi


G:^ V S S E R I B.

d^mour, ,

STANCES.;

Var le fleur Motin;

QVî 'yitiamais emhrafem ent Efo^^alkmonjeu '^/ehcment , Dejfus tous les monts de Scnhiey Quand a moy te ne le Jens point Sans nommer en cjuelle partie. SiienenaypOîntdedonfeur. Cejl que L amoureufe chaleur' Dans mon arne effort tempérée y JMesfeux (ont beaux^ à'ejlre ainjl Unis Car s \ls ejhient trop ^jolens: Ils en auraient moins dediiree :^ lejui <\a merueille des coeurs]^ Tarn ic rcjiftc à l-'os rigueurs


Sâtyriquesdecctèmps; J4J

^2^/ ne m'ont point donné de peinç J'ypenfe alors que ie Ifous "Vojy, Et n en pms rire quand te hoy, Ny dormir quand ie me promeiiie^

le fuis à yot^ tant adonné (U^apres auoir ajjfè^^dîfné. Je ne pu is ny ma nger ny boire, ^Jits comme les Prefidents : Près de yous^ te cure mes dents ^ ^t ne peux dire que yoire.

Ne dîfaht rien ie pers ma yoixy Zes bntsplie:^ les mains en croix le monjlre mon inquiétude y JD'eJlre feul fi fort te me plais Quau Loùure, au Sermon j au Palaiy Je^ay chercher la fo lit ude^

PouryoHâ auprès d'y n monument Je n'ay point de contentement y Ny de beau temps pourueu quil pleuf^è Pour yoir en public me cachant. Je me yoisp ar tout recherchant^ Et par tout ainpiemetreuue.

Pour y QHS le Soleil m' efi Seleil^ "t^ou^ aueT^npouuoir pareil j^ cefte lumière ordinaire. Et tellement yoùs ?f/ allume:^ Qu'alors que lay lesyeuxferfne^ Vojlreoeil comme yn Soleil m'efclairel

Mapsjï parmy l'objcurité^

Mm


54<5 L e Cabihet des vers

I^yfe de quelqu autre clarté^, Belle nenfoye-i^foint efmeu'éy Tour efcrire au lourde ^osyeux^ Sans autre lumière que d'eux Jenayfcis ajjeç^honne y eue. le ne latjjepcis ajfe:^d adorer Leurs rets qui me font fouïj^irer ^ Pour eux la tejie la première Je me ferots précipité ^ Si nous auions dejia lE,fie^ Tout nud dedans '^f ne rimer e y Vos yeux mes ajlres tous puiJJfanS Sont caufe du mal que ie fens ^ si len ay cejl leur feule faute y Non des deux qui ny penfentptu , Sur moy qui najhiré qu'au bas. Qui peut 'y ne chofefi haute

I irois au milieu des dangers ^ \Au milieu des loups hocagers , Parmy les lyonneÈ Lybiques^ La mer entre deux m'expofers Enej^riî i'yrois m'oppoferj Tour eux au fer de mille piques.

Mais 1/ofire courage fi franc N aime point le fang s'il neft blanc ^ L 'homicide "yotis eft yn yice^ B t quand le me garde pour l/om Je you^ ^arde l'amant plus doux Qm lamais 1/om Jîtfacrijîce.


Sacyriquesdece temps» y/^-i

\^ymonS'nom donc iufqu'à Icimort^ le^oy bien ^ue yom l/ous aimeç^fort Je m aime d'amitié fort grande , ^Qur tout Jamais nous ynir bien;, lene'^OHS demandera^ rien Vousmaccorde:^ma demanda


Prefent d'I^n MiroUer a yne Vamc^

S A T Y R £•

Par le fieur Motin.

T^ElIe de qui les beaux yeux donnent mille ^ treïj^a^y

Et de qui le regard ejlyniourde bataille:, le'Vons donne y n miroir^ que pourtant ie nay

Vn miroir qui neflf oint fait de pierre de taille,

il faut pour l'attacher y ne chaifne depuitS; Ou defjm erkefmail on y erra monmartyre, 1.0, ie y eux en efcrit faire ^oir mes ennuis y Et que les quinç^-yinp-ts tousfeuls lespuijïet lire Les amans qui fondront remarquer mon foucy Plus grand que la douleur du feu lean de NiueUe^ p^uec ynflageolUt dont on ioiie à Nancy,

Mm U


54-^ Le Cabinet des vers

î)ir^ntenfoiiTpirant:, bon-tour la Perormtlle. Miroiier digne mevueille;, effoir de nos ne^ueux^ ^ïnfi qu>yn trébuche t tu fendoisfur l'es^aulc T>^'\'n fat ornant fé qui f aï [oit les cheueux £,t labarbe d Erafme ^ d'^madis de Gaule, Miroiier tu '^'/tstrouner l'Angélique beauté Qui remplit les Vocieurs d'amour eu fe furie , Des Magots la Venm y des grâces l'apte. Et pour qui Lucifer euft la diffentene . L'on y oit yiuement peint a l'entour de tes bords Tous les attraits de celle ci qui ie faits offrande. Et comme [on regard fait irefpafferles morts ^ Et pour qui ie m'en yais dan fer la farabande. L'on y 'y oit entajjéles ysuxde l'Horifon, Z'^ntartique^ kl^olei^ iHorofcopeiaune^ Vnemouche,'ynciron ,'\'n fagot , y n tifon. Et les cornes d'yn chat auf^i longue qu'y ne aulne

Miracles de nos iourSj rare espoir d'ifn cocu, ^eur qui fendent lé yentile^ grandes iumens

Turquefques, Vous nèfles pas Melon pouryomfentir au eu/ Vous nefiespas fournj pour auoir des guarguep que s. Receue'i^toîitesfoisyheUe Vame auxyeux dou:iè, Commeyn petit afnon décent grâces ornée , Ce miroiier dey apeurs pende:^le deuant y ous. Comme on fait yn lamboh à quelque chemine»


S^tyriques de ce temp s^ c ^^


PUlogue du lacquemard, Se ds Ta Samaritaine d^ Pont-neuf?

Par Icficur Mo tin J

lacquemard,

Ty \AYe honeur duP ont-neuf Ji elle Samaritaine ' ^^ Vojlre amylacquemard'yous donc le bon iour Jl^ous efcrtt ces^ers pourrons rendre certaine Cûhien depuis deux tours il a four '\'ous d'amour,

LaSamaricaine. JRoy de ce l^ieux donion oii les démons fe cachet y Veillant come'yn dra^onj lacqucmard monjoucy fel^eux que tous les Vieux ^ & tout le monde

fçachent '

si Ifou^ ni aimeT^yienfort qde ie '^om aime auRi^

lacquemard. Les '\ienstlmJrifott€\^cjuifortcnt de la Seine M'ont conté la grandeur d^^ os fcrfe^lions^, Depuis que tay yefcUjie nay '^efcu quenfeinÇj^ Vous dédiant ma >i^ ^ mes ajfections.

M m iij


5^5 (? Le Cabinet des vers

La Samaritaine. Depuis deux ou trois tours J'y ^e de ces corneille Que lon-yoit fi fouuent fur^os bras s'ahaijfer J)c y os rares Vertus ma conté la merueille ^ Bt depuis ce tempS'laienaj peu repofer,

I^cquemard. le yousgarde ^n heau ni 61 de Crécerelles (rrifes, Hujieshattent enfemhle, (^ Voleront demain^ Za nature defta les a fi bien apprifes, Qt^eUes Viennent fouuent hequeter en la main,

La Samaritaine le yousgarde ynprejent de mit aines fort bones, '^ rechaujfer ^os mains c^ui tiennent le bat ad:, Et lors que les chaleurs haleront les perfonneSy Vous aureçijie mon corps y n pareil efuentail, lacqucmard. le yeux que les grands yents yous donnerai pour aubades jLes ahoîs des matins ^ les crU des hibsus , Kt que miUe Démons facent des fer enades Dejguife:^ en corbeau tout a lentour de yom.

La Samaritaine. Mon coeuryoHS nentede:^quyne trifle mufiqm Zes crits duchat-huant^ les hurlemens du lou^ Et moy i'entensfifierles courtauts de boutique Et dix mille laquais qui chantent le flou, lacquemard. le ne fats rien icy que fonner^ne cloche, Zdu lieu de commander k quelque bataillon :


Satyriques de ce rem ps. 541

M^i^ iîlplaifiaudejlin c^u^yn iour je y ot44 ap- proche j, le m attends defonner 'Vn autr^ carillon,

La Samaritaine^ Inuinciblel/aleur dont te fuis ïdolaflre^ Que nepuis-ie le yol d'^n y autour emprunter, ■Oh que nay-ie'^'n '\' ai jjeau comme auoit Cleo- pâtre (tenter

Pour chercher mon Antoine & mes yeux con^ îacquemard. Bien que le Ciel cruel contre nous deux s irrite le ne yeuxp(ts pourtant céder à ta Valeur : Mais imitant les Rois j dont l orgueil ie dépite^ le yous yeux e^ ou fer comice eu>q par Pyocurenr^ La Samaritaine. O dio-ne Iacquemard lagloire yniuerfelle^ 2L* attente démon ame , ^ l'honneur des maris ^ ^yme7;^moy de bon coeur fi ie nejiiis puceUe ^ jNf'ef^ereç^piisiamaïs en trouuerdans Fans,


RegretsdeHarlequin, fùrçequiî vous plaira,

S ^ T r R E.

Parle fieurde Sygogncs-

'^Os yeuxdiuins Soleils d'amour y ■

  • Quint efclaivent commçyn tamiony^l


Mm îiij


552 Le Cabinet des yerf

Ont fi bien lanterne mon amcj S^uemes propos font tout de flame Ç eflpourquoy tremblant le "yous dis Î^He les pommes de Paradis NefieuriJJent comme l'ordonne Le chérubin delà Sorbonne : Sîlnefi l^ray tlnetïent quàliott^ Les chats font fubiets à la toux. Les potx guerifjfent la colique y Il peut efire en tout méthodique, l^efuffent qu à planter des choux 3 Il ejl fa^e qui n ^efipusfouXy Et tel (jlfoux qui n*eji pas fage. Les oy féaux portent ^n plumage Fort excellent auxparejjeux. Pour moy ie m en rapporte a ceux Q^fe bottent de peur de crottes: Bn yendange on fe fert débottés^ Cefipourquoymon coeur ej^erdu Efclaueâ y os pieds sejirendu: Carfuiuant le tram d Hypocyate^ Lerireprouient de la rate y Ma douleur prouient de 'y os y eux ^ lin efi rien qui pipe les Vieux Que les offrandes qu'on leurporte, L ejpotrde >o.ç (ryaces m emporte^ Comme fjît le fram du f a qui n^ ^^\'^^' le efi propre au Vert coquin , ^ijt-rc d'antidote aux caprices^


SatyriqucsdeceteiTîpî. 5^3

MontcT:^ dtjfii^ les efcrtuijTes ^ Comme les Scites 0* Gelons^ Et l^ous ntre:i^ (jù\i reculons : Car félon le dire d"yrgande L on alloit touCiours a l'offrande. Les Cure:^ontroient tout debout^ L argent far le plomb je dîfjout: Car les rnu [et S;, les a fie s Portent y Les ^ueux l >» l autre fc dorlottentj, Le Lundy plaifl aux Sductîcrs , Et le Carefme aux ÇQrdelierSj ^uj?t la Lurie ne s'efçlypfe Qu'on nefricafje ^ne faucijje: Voila comment amour m'ajjaut y Mon mal croit quxd le coeur me faut Faute d'auoir bonnçn^onturcy Mon derrière craint lençlcucure^ Comme le fin lie les pou rcç a ux. Page chant e:^des airs nouucàuXy le me plains autant a Lt table Comme Us cheu(îux i / eftable. Les hérons conuenien ce temps , Les fleurs s' efiàL!:nt au printemps E t cjuî. n en fer oit en colère ? C efi grand pitié du chien fans mcxe ^ux rabote'^ l amour [e '^ent , Voflre onguent doit fentirïc fient ^ Veu le long tcm.ps (juil cft en y ente Angélique cnçorfel^ante


554 , Le Cabinet des vers JDuUfche tour qu'a fait M ed or SiledefirdePolidor Jut en crédit dans le Conclaue y Mon coeur ne fut ainfi efclaue O u bien il meurt ajjuiettyj, ïeuffefi bien fait monparty. Que 'yous ferie\hurlucoquee^ ^infiquemoy d'amour piquée- \Ai-nfi chantoit auantfafn X'amouraJJe de Petrolin , fleurant de [on amy lapertej Ze cul fermé la bouche ouuerte»


J^cs inquiétudes d'Amour <,'

^stances:;;

Par le fîeur Motin^


%M o n amour nejîr de fe s amours]

Vont on "y oit tant de gens fe plaindre ^ JLemien efi bien tout au rebours y , Jeyoudrois lefçauoir depeinA'e , Il eflfaj^s querelles i^fans armesl


Satyriques de ce'cemps 5JJ

^tmoyfans ennuy <^ fans lcîrmei\

il n'a ny flèche ny carquois , llejidoux ^îlnemort ny rué^ il ne faut que four luy iefois La nuiEiny lefotr dans la rué, attendant qu 'on mefaffefejle., V'ynpot i pijferfur la te/îe.

llnefi defes monflr^s d'amour^ Qui contre ledroi6i de nature Sont aueuglc:^ muets ^ fourds Qui naiffent par y ne aduanture , Malo-ré ceux'lk qui les concoiuent^ £r qui trop tard s en apperçoiuent,

il ne m' a pris de la façon De ceux qui à leurs aduantages ^ Entre lahaye ^ Ubuijfon Surprenne y ne homme au p^ff^^^ T>etelsefl)ionsie me gaufje ^ L e mîeyi méprit en pleine B eaufje,

E n h eau pays bien defcouuert llmeprefente'yne maiflreffe ^ qui foudain le cq eur ouuert y Moy (^ mon feruice i'adreffe : Mais fçaue:^-y eus commc^tt ilneji ^u marché que. ce qu'on y met.

Offrant mon feruice l 'antends , Et elleauj^i comme le croy^ Qu^cL mes bons peints 0* aifemens Elle fefermradcr^iGy'j


55^ Le Cabinet des Vers

le tiens es marché fort & foidt, Vn chat efchc^udé craind teaufroidç ' le layme &* U fers Volontiers ToufiGurs conflamentmais au ref^Çy î'our'yn fécond ou entiers Je n'entendre martel en tefle ;, De mefme elle ne fe fonde si iefais ailleurs autre amie,

si ie me lafje de l'aimer , De lafermr i'ay bon courage : ^

Mais pour douceur j>renant l'amer ^ Jenefatsdamourl^nera^ey '^upî bien que f lu s s'y amufe , J> lus perd de temps ^* plu6 sahufe.

le ne l'ais point che:^^ mes amis Tar y ne forme de me f nage, E^fparme'xjnes menwsplaifirs. Et mefufjît d'I/n bon '^>îfage pilleurs pour argent fans prière iel'auray dry ne chambrière,

tayme mieux d^ amour recueillir Moins de plaifir ^ moins depeinei Que pour le ha:::^rd duplaiftr prendre y ne peine bien certaine , îl faut bien que d'amour l'yfage D'y ne autre façon te mefnage.

Vn plaifir qui rend obligé Qui le reçoit doit recompenfe ^ Vaudroit mieux eflant négligé


Sâtyriqucsde ce temps. jjj^^

"jiudnt qn'aprcs la louyjjancc. le nay dequoy te le confejfe M 'ixcqmter enuers ma mciijlreffe-,

le neveux rien qmfoitfecret , J c'y eux feulement luy complaire, par ce mojen iefuis dtfcret^ Et dis ce qui nefi point k taire y Jidoins de plaijir ^ moins de peinC;, Cejlma deuije pltps certaine.

De fa grâce i e me repais ^ le deuije en forme commune , ^uant quilm^ ennuyé lem'en ^ais De peur queie ne l'importune. Pour elle te ne m^ incommode. Et fiie la fers k fa mode, si dedans la rue te fuis pliant ou i'auray quelque affairé fapperçops ma maijlrejfe à thuiSy Droit là ie prendray ma carrière, t>ifant n'auoir affaire exprefje Que de yifiter ma maijlreffe. Et elle tenant au deuant Comme eUe a là façon gentille; Me reTfonden^fe Jôufriant Je ne fui', pdsfi malhabile^ jsjon ie ne fuis pas de ces folles Qm creyentfi tofl des para lies.

Mais yoùsfoye^^le bienvenu

Ei^ quelque façon ^ue puiffe ejlre


55S le Cabinet des Vers

^ujiibien nèfles '^ous tenu ^^ PourmaiftrtJJeme rccog?7oiftre sinon que'yoftrs humeur y otps tienne. ^t que me troHme-;^en la mienne.

JDefdîtpourneflreàfes bons foins "^^^Ueryifltermdînaiflyejfe y llm en coufta trots bons pourpoints Que me rompit ceflic diablejje y Et de là yient comme lepenfe Vejle dîublejfe d^alliance.


o


STANCES,

Contre r^mour ^ les amoureux.


VcUe fureur tr au aillant les esprits ;, ^ Fan triflcment defgorger tant de cri^s ^fesfots que l'amour trantforte Quel '^ainfoucy dont ils yontfouîfirant Enrager de douleur fi forte. Pauure aueugle j pduurejot amoureux ^ Pduure tranfijpauurefol langoureux, Pduure înfenfé) quelle furie Te fdîci ainfi Un^uifjant yatnement > Pajfcr en dueil ^ comblé de tourment


Saty riques de ce tempsj jj^

Tapauure ^miferableyie _

MctispauurefolUne tefuffitp^ , En '^fn moment fentir mille tre^a^ Pour l'amour qui te tyrannife^ Il faut encor barbouiller k miUt^y^, Et mille j & mille & millel'ains^aplers^ TeJmQtns de tagtandefottife.

Et puis tu dis qu'^n amoureux ne peut Se deïj^etrer librement quandil'^eut Des Ucs qui retiennent fon ame , Tu dis que ceji^n fiplaifant malhenr^ Qu^on nenfçauroit refufer la douleur 3 Quoy quenfoit cruelle la flame. On nefçauroît de ^ray la refufer y Quand de fon gré Ion ïy ^eut abufer Caufantfcy'mefmefonmartyrey Quepsutferuirau bief é le confetlj Quand defdaignant du barbier l'appareil ^ JL uy mefmefes playes empire ?

Efi- ce pus bienfe de jf aire d'^ lacs^ Quand s y mefant de ïambes ^ de brM Toufio urs plusfo rtons'y aduance, Ejl-cepit6 bien à fon port fe rangera Quand d'yn naufrage fuit tant de danger ^u milieu d'yngoujfre on fe lance ? '^ Tel en fon mal efi l'amoureux tranjî. Contre rai fon touf ours pies endurcy j Tant ^ lus la rai fon leconfuiy.


5^0 Le Cabinet des vers

ï>ep€ur de 'Voir il fi ferme les yeux. De peur d'otiyrfi"^ ^^^^ 'vicieux ^ Il bouche objuné fon oreille.

Remonfire luy que tous fis beaux efirits; Sesgrandsfcuypirs^fes regrets ^ fis cris^ Seruentàfit Dantedefiiblcj Plus que icimaîs d'antre tlgaflera Et de far/o-lots follejnent j cttera , i^infi fe rend plus me^^rifablei Jlemonfiyc luy qu'ilrieflrien qui firt tant Léger ^ à tous momens inconflant^ Qu efi '\'ncfimme en [on cour âge , De plus en plus il fe lairrapipery Étde^ourtteu de tous fcns^fe tromper:, Ne coo-no' ffcwt t nmour '^oUo-e.

Kemonjli luy cowrhe ilnejlplus afoy^ Et que pour pfcdrc enjon coeUr ta't d emoy jlfi'yoït fGUs'\'nc 'lutrc pujjjancey Déplus en plus de farnourtouf/n^te^, O n le y erra perdre fa li berté Flatte d^y ne l'aine esterance.

Toute la nuit ilncpeùtfommeîllèrj Et fi de tour ilnc fçduroit Veiller, Sans penfir a mille trifieffeS:, S il '^eu r aller il ne peut faire yn has^ E.t s'ils" arrefie on ehtcndmiUehclas Tefimoms de fis folles icuneffes.

Quand il faut rire il fi font tout en dueil, Xljuuleîcur ^ ycut efiye toutfieul


Se


Satyriques'decetèmpsà 5?i

Se hanniffant de compagnie , ïlmeurtdefaim &* nefçawroit manger. Il courbe au faix & ne 'y eut s'alléger JDupefant fardeau qui [ennuyé.

S'il y eut tenir fecrette fa douleur ^ <Vnregardtrifce y If ne hlefme couleur ^^ Vnec'^nt<:'na:Keefgaree f Vn parler froid ^ fort mal affeuréj MonflrantaJfe::^dupauure en amour e^ Z'ame d'amour alangouree.

Tantofi il ^eutfes cheueux frifotter S e parfumer four fe mieux mignotter ^ Pôlirfes mains ^ fonl>ifage Cefle façon tout foudain luy de^flaifl-^ JEide luy-mefme ennemy ne fe plaifi Q^à rauancei-^en fon coura^.

S il apperçoit qu'yn autre ait lafaueur Defes amours :, lors r::uge de yainqHeur Tout efcumant de frenaifie. llcreuera defon oeilenuieux^ Et martelant fon ceruf^au furieux il brujleradetaloujïe,

. Fuyons ^fuyons tous ces amours cuifans Oardons-noHS bien le meilleur ie nos ans En erreurs fi folles de^'^andre y Fuyons cesfots leurs larmes ç^ leurs cris Ettrauaillons kfairefesefcrits^ Oknos nepueux fuijfent apprendre.

Nn


503 Le Cabinet des vers


I


Ze combat de Régnier ç^;* de Bertheloî Poètes Sàtyriques.

S u^ T Y R E.

Nfpiremcy Mufe fantafjue _ Efcriuant l^ncombatfalot j Sur la peau d'yn tamh our de bafque ^ la gloire de Berthelcî j Et permets que d'I'n pieddegriue ^uec les orteils te tefirtue

En lafaifon que les cerifes ^ Combattent la liqueur de*^ yins y Régnier^ luy yindrent auxprifes Vers le quartier des Qujn:^'yingtSy Four ymder cette noife antique Vaillamment en place publique 3 Régnier ayant fur [es eïj^aules :, Satin, "yelours ^ taffetas , Meditoit pour le bien des Gaules Defireenuoyéyers les Efiats ., Et méditer de la couronne Zapenfion quelle luy donne. Il If Oit d yn oeil flam de rudejp


Sacyriquesdècecemps^ jSj

Semblable à celuy d'yn ialoux

■Regardant t amant qui carejjfç

Zafemmedont îleftefpOHX

Serthelot de qui l'équipage

Efl moindre que celuy d'I^n page- Vers luy defdaigneux il sauanct

[Ainfiqul/n Paniers l^n oyfon

^yant beaucoup plus défiance , En fal/aleurquen fa raifon,

Etd'abordluy dit plus dimures

i^'>w Greffier ne fait d'efcritures^ Berthelot auec patience ^

Souffre ce difcours effronté^

Soit qu'il le fit par confcience j

Ou qu'il craignit d'eflre frotté

Mais à la fin Régnier fe lou'é

1>' approcher fa main de fa iouti ;> ^ujii toft de colère hlefme

Berthelot le charge en f on II eu

ifaufii bon coeur que le Carefme,

Sortant du feruice de Dieu, .

Vn petit Cordelierferuë

Sur 'y ne pièce de morue. . Berthelot de qui la carcaffe

l^oife moins qul/npied de poulet ^

Prend foudain Régnier en la face ,

Etfeiettanr fur fon collet, , , .

Deffus cegranâ corps tl s accroche

y4infi qu'y ne anmillefous roche ,

Nn il


j64 Le Cabin-n des vers

De fureur [on ame homUonne Ses yeux font de feu tous a. dants ^4 chdcjue^romadc on il donne De dcfj?it il grince les dent s , Comme '^/n Magot a qui l on teîte Vn charbon fotir'y ne noifctte^

il four [tilt toujioursi^' le prejp L uy donnant du fol, -^fur le ne:^^ Et ceux qui Ifoyent iafoiblejfe De ce géant font eflonne:^^ Fenfant'yoir enceflt deffaitt'e Vn corbeau fous 'yne allouette

Ce Coliat platn de colère ^uccfes pleurs réTf and fon feU ■ Et fon fang luy fait le 'yifagt De la couleur de l'art en Ciel, Ou bien de cefie efioffefine Que ion apporte de la chine»

Jphœbus dont les o^races infufés Honorent ces druins cerueaux. Comment permets-tu que les Mu fe s Courmandent atnfi leurs mufeaux. Et qul'n peuple ignorant fe raille De "Vo/r tes enfans en bataille ?

JR ep-nier pour toute fa defenfè Alordit Berthelot en la main:, Et l' euft mangé comme l'on penfe y Si le bedeau defainct Germaifi Qui reuenoit dos Tmilenev


Sacvriqucs de cetemps. 5 ^5

^t 'Jl mil fin x leur batterie. McHS ce yencrable bon fere,

Preud^ homme conmte ^n PcLriny

Dît atl/nd'eux bonne G aller e ,

^lautrebonfairci Mathuvin^.

le yous ordonne ces '^'oya^es

Mes amis Pour deuen'ir fagcs y

^u bmit de ces grandes querelles

OÙ Régnier eujllesyeux poche:::^

Vne trouppe de M^cquerelles

Conduittesparlesjept peche:^

Pv^Jles de faire l^n bon offce

Ziiy yindrent offrir fan fcvuice

Soudain au elles yoyentfa face ^ Pleimdefang ^ de crachat ^ Biles font plus laides grimace Que la fouryprife du chat ^ Et leurs cris femblent aux oreilles Vne muficjue de corneilles

Mais Régnier en mordans fa lem*e ^ Leur promet quil nen mourra pus, Berthelot s'enfuit comme l/n heure:. Et le Bedeau haflefes p^ts ^ ^yant afpaifé cette efcrime Pouraller faire fonner Frime.


Nn


'f


6^ Le Cabinet dcsven


Combat iVrfine ^ de Perrette aux

SATYRE,

Par le fîeur dcSygognes^

^"^ B nejîr point desgalands de France ^^ Que lefcris icy Us combats , Zaijjfons le moufquet î^ la lance^ Et ne parlons de [es rabats ^ Uache::^ menm en pleine rué Par Vj-ftne qui mort (^ rué.

Moine bourudontonfemocque^ \A P arls l effroy desenfans, Eïprits bourbeux ie l^oiis inuoquej> ^nime:^l ardeur que lefens^ ^jin que l 'efcriue de crotte Ce dueil fur l>n cuir de botte,

Vrjinemeredela jilie ^ qui les maris ne font rien. Que ce que ce l^ieuxd' Efl répille ^u.ccfon mnfeau de chien:, Et fa barbe de coino- quigelle^


Satyriques de ce temp$. ^^y

Fatfoit à fa femme pu celle.

Vrfine qui a, ci 'Vn^ent larme Z'aipe^ le corfa^e 0* le port _, Qui fait fondre dans le 'Vacarme ^uj^i bien le droï 6i que le tort y Jet tant feu defon oeilfeuere. Courut tout Paris en colère. ^' Vne légion denouices^ \Augufttns crotte:^iufquau eu. Venant de chanter les fer m ces D "> w Jlre qui a trop ^efcu^ Tte:^enpatoufles^mains en poches JEt marmottant tuoiet leurs torches.

Sur le quay qui horde la Seine Oppofite au Palais Royale Vrjtne qu'^n 'Verd homme meine ^ pied fans mulleny cheual^ Voit propre comme Ifne areimee Perrette feule mal peignée,

Cemme les Sino-es map-nifiques Hors de leur tocque contourne^:, ^ux mouches font cent mille niches Qm leurpaffent deuant le ne:^j Elle ainfi grimace ^ balance Voyant Perrette qui s^aduance

Delà main enfacre qui l^ollcj, Elle partroide comme 1/n trait Efcumant ainjï qu'y nef oUe \A qui l'on ofie fen ioiiet,

Nn iiij


5$S Le Cabinet des vers

jLoYS qu'yn page froid comme glace D'A, cul luy fait paifey^^ place.

^u teint de prune de hrugnolle^ Tarée d'I^n petit collet , Terrette alloit à l'E^agnoUe:, Tenant au poing fon chappelet ^ Et au boutdefespatenoflres Penfoit auxaftes des^pojires, \

Peryette l'honneur des dénotes. De Par 16 la grande Cité, Hui ne fit tamais trouffer cottes , Si cenefiparnccefSité, Bt comme on fait ^ne efcarceUe y Faitd'ynefemme'Vnepucelle,

Vrfine la pr^ndpar derrière Sans parler "tenant aux effecls , JEtp?uis d'y ne bru f^ue manière Zuy fait ^olerfes attifai ùis, Coiffe^mafque ^ famantonniere. Frappant defim en lauandiere,

Perrette qui fe y oit furprife Decefleinnopiné combat y Ne fçait fi le Viable la prife Pour\l emporter enfon Sabat Btcn harlequin qui marmotte , D ynfinge dit la baffe yiote.

Soudain quelle neufl plus de mafque Son yifage parut ainfi Comme fan >« iambon de hafque.


Satvrîques de ce temps» 'J>^9

Coîiuertâe fdîtgf ç^r* defoucy

Oucomme^'ne 'Vieille efchi^nee

Qiion oublie k la cheminée. Couffserbe de pieds ^ de patte

Pleiiuent fur ce corps délicat ,

^lors la couleur d'efcarldte ^

Donne au teint noir^n belefclat ,

31 ejle d'eau de rue, ç^ defano;e

Qui la rend comme l^nmamiai s ^Ange i Kv Croy^:^(juellefut bujfetée

Sf lamak Don^^elle lafut^, - ]Mat.s à force dejlre frottée ■ Elle fentcomme^n houe en rut:

Et')'ne'\'0îx fort de fa bouche

^infi cjue d'y ne cheureen couche. ^ force de bnu (jt* defchine:

■ Elle tomba fur le pané y

Et dît-on a^'de la plus fine

Son bnmyifao-e fut laue\

Et qti elle imprima aa7is t ordure

^u y if les t ra its de fa fg u re. Ce tableau de bi:^arre 'yifage

Eftolt propre pourlefubieEi ^

Etiîifle^ digne l'affemhlage

Delanaturedel'obieftj

Et celle qui ftce mi fier e^

Seule capable de le faire, ^u plu s fort de cette bataille

peux femmes qui crient an lait ^


•5^0 Le Cabinet des vers ;

Trois Vendeurs d'hutjire <i lefcdilk Et fept porteurs de pain mollet Dans la mejléeje fourerent , Bt toutes deux les Jeparerent

La brebis noire ^ defolee Hu^on tire des pattes du loH, Demy morte ç^ demy felee^ Se'Va cacher dedans 'y n trou De mefme la, fmure Perrette Se fourra dans fa maifonnette.

Les nouices qui cecy "yirent En tnuocant monfieurJainciRoCj De dépit pleurent & foujhirent Et doucement troujfantleur froc 3 Vontdifant enlioix ^ugufime Ferretten'eflpas la plus fins.


Refj^onfe au combat d'Vrfine ^ dt Perrette,

S ^ T r R E.

Parleficur MotinJ

\Erretie la mort aux pucelles ^ Yfabeau l'heur des Macquer elles ^


Satyriquesdecetemps. 571

VrÇmehraue de renom, Et^'ous fubtile Frahàfquine, J[donte\toutes fur'monefchine. Comme les quatre fds d\Aymon,

^rme-i^lfous deuant lesfauajjes Et de brayettes de Suijfes Nous irons donner y n ajjaut ^^ fuperhe hofkelde Bouro-oo-ne Ou je y a percher la Sigenp-ne , Qui fait yoHer y os noms Ji haut»

le yeux y en^er y ojlre querelle j,

Tene:^yous ferme fur lafcelle^

Et mefoufflex, dedans le eu y

De peur-^que l'haleine me faille

Nous o-aip-nerons cette bataille .00

Et plumerons bien le cocu,

aillons marchons fonne trompette ToU'beau de grand peur ie m'arrejh Combatons feulement du bec, » Laguerrenefv plus en pratique, Tuisi' appréhende yn peu Urifque^ Detomberen mât ouéchct.

Charge^d.onc y os noires car:affes Tows infeSis , énormes creuaffes , Vieilles muUes de tows conuents Vene:^ouyr de grandes merueilUs, Prefle:^nous yn peu ycs oreilles Comme yous faiftes ^yos deuans.

Et bruflant de la chaleur faiU


^7^ Le Cabinet des vers

Vu rut ^ de la bacancille ^ Qne produit 'Vos pailles chaires^

I i,?pédu yent de y os haleines^, Z)e la auette de y^s aijnês

J' cnuoyray ma'^\'Cîx pay les aires»

chantant en '^oix de mullé ^rife ^ En y ers de mitaine de frtfe , D 'yn homme hefle^ oyjçau, foiffon j, ZesfaiStsj, le mérite j^t;* la gloire^ tefcrhfur la peau d-^ne poire Je la corne d'^n limafon. Homme formé d'y n coeur de poule JE';n marmou:^et qu'oniette en moule r^riçsjen beau fils de Paris, ^Ayant poil (ir- tejle de yache^ jD ^yn y eau la tefle (^ la de/marche JD'yneyieilleà dou:^e maris.

Vieille feulement quand à laao-ey Mais diïf'ofe en concubinage , T domptant maiflres ^ yallets Soldats, N oui ces j clercs ç^ Moyees Garçons de boutiques ^ Chanoines Crochcteurs ^ Lanfquenets. '

II efl yn bon oyfeau de proye , Ojfeau généreux comme y ne oye, Oyfeau qui chérit le P rintemps , Oyfeau qui ferepaifl deptilles, Oyfeau yraytrafqueur de filles j Qui donne k tous du pafjctemps.


Satyriquesdecetcmpc.' 545

Oyfedu l/niqueenton efpece, Oyfeau tout parfumé de '^ejje , le te flanque dedans m esters ^ le te fourre en capilotade Rofly boiii lly , en carhonnade De droit ^ de torts ^ de trauers.

Des hefles il ejl la plm hefle. Des cornus il cJl la cornette Des cocus le cheual leo-er^ ♦ Ses cornes fi haut encornées Sermront dar^s quelques années De crochets au garde manger.

Et cependant /6 beflr efiran^e ^ le'Veux rechanter ta louange, ^u fon du cornet à bouquin , ^uecla mufiqued'ynafne, chant du butor ^ d'oyfon de cane. En 'yoixduteunemarquafiin, lleflpoiffon de la marine Qui craint la fleur de l aube-efpine y Maquereaux frais Ifieux ^ fallé Traifnéj porté , l/endu aux halles j Far les harangeres plus falles Qui iamais ayent efiallé.

Tufçais que les macquerellages Z'ontfait manger de bons potages y Oreille fd^'t coiffer du pot Etmonterf r^ne gyenoiiille ,\ Portant çnmain'y ne quenomlk


^74 Lf Cabinet des vers

Comme'Vn petit ma'ijlre lunot.

Vcîla la forme différente Du double ojfeau quil^ot^ tourmete chères furies du Hulu JR.e double:^ le feu (jm me trouble ^ ^fn que ma l^oix fe redouble^ Peur haut louer ce mamelu.

Voye:^fa barbe bien couppee Du rafoir qui fer mt d'ej^ee ^ fire Pierre le barbier. Qui ladis efloit fongrandPere^ Dont fe célèbre la mémoire y Parmy les mdiftres du mefliero

J! tient encore de ce lignage X humeur:, le port (^ le lan^a^e jEJrant comme pet glorieux Trouvé comme ^;n mulet de houffe T)ifcret comme'yn coupeur de bource Effronté comme "Vw maifire guçux.

Braue comme '^in^alet de pique. Et noble courtaut de boutique, il s 'eflfait yotrparmy les gens Vaillant ^ hardy à la table, Dei faquins l'honneur 'yenerabte. Menteur en arracheur de dents. Maifire faffranier du haut ftil t/^ffronteur de Cour ^ de Ville, iif corni fleur comme If n tambour, M^rchandfourny de halmerrie »


Satyriques decetemps^ 575

ï>e fagots y bouteille ^ lanterne , Chetif cocu plumet de Cour,

Maquignon du teu dl^^iirettes t>o6teur en bourdes &^^nett€S , ^rtîfan du 1/ice ejlranger > le te donne pour ton falaire Stxpets trok ^effes à boire, E t quatre crettes a manger.

Pour cacher tes cornes fi grandes , Les peaux de cent chattes friandes , Btpourcouurirton^ilain corps Zal^ieille poche d'i^n belifire, Pourmaifon la coque d'yn huiflrel De peur que tu couche dehors,

si ce logis ne t accommode , Tais en bajlir l^n a ta mode Dans les bois de la trahifon, Soufienu d'^negroffe foUrche, ^u pied de quelque y teille fouche^ C'ejt les armes de ta maifon.

Dedans cefleforefï muette y Sur le haut fommet de ta crefie Tu chanteras l/nair nouueau, Zespajfanssyanston mejîange Dirons tretom cas ejlrange y cet homme efl poijfotij, befie ^ oyfea% Mais pour rendre à robinfesflujies le 'yeux appaifer les difputes Qui font cntn yousgens de bien^


5 - 6 Le Cabinet des veh

Que chacun de l'oi^s fe pardonne';, Demeure:^ 'Vms le l'ordonne Vlfn éternel &fojÉ^ j

Et PourmeiMert^Keritage ^ Prend d' ifabel le pucelage,, , Et enfaU ^n ItEttoîitgarny^ Four 'yjlancille de cm fine, Vrens celuy-lk de Francifqmne ^ Tu nenfer.iA point mal fou rny.

Fats de celuy de la Ferrette Linceuls rpapb es ^ fermettes ^ Coiffes ym..^nchett es ^ coufint- De celuyd' Vrfine la braue , Fats en remplir toute lacaue Cd r elle aimefo n le bon 'y in.

De peur que la fin ne taf aille, ^ Loge che:^toy cejle canaille;, Tu ne pourra manqiftrde rien. Et fer 06 penfé te te lure M î lie fois mieux (jue la monture D yn fot^ de Théologien.

Pendant que ta '\foix entonnée S entendra toute la tournée^ Ces trois belles ^ bonnes Joeurs Eenuerfees fur l'herbe nwlle ,, ^ tous pafans tiendront efcolle Deb'i r^ patllardantes h umeurs^

Vr fine de ligueur homaffe Ira brufcjuefnent à la chajfe


tour


Satyriquesdecetemps 577,

pour nous garnir de bon gibier^ Puis ayant deliuréfa fraye ^ Ira yoir le refte de Troye Du haut rempart de Montfelier,

Etmoy quint appelle Guillaume :,] \Ayant en tejle mon heaume Pardejfm mon petit bonnet, /

^rméde cocquei d'efcreuîjjfesy Seray prefl pour'^ofire feruice Dans i armoire iyn Cabinet.

Si quelqu'un 1)0116 y eut faire ojfenu X'arefieray [on arrrogance Luy donnant du ne:^ dans le eu Puis leferay des gringuenaudes lejïin à lousgrandes Ribaudes^ Et au compère le cocu,

^dieu p-ros marmot a o-uiterne Salles mines de chat qu'on berne . ^dieu cocus du bits mefiier^ ^ grand regret le me retire Je fuis prej^.é de l'ons le dire ^ Cefl qu'il me faut aller chier.


Oc


57^ Le Cabinet des vers


COMBAT DE D E^V X

Courtiiannes.

S AT r k B>

■^7 E^u du tout à lafrifcade

le 'Génois de lapourmenade Du Mail qui efi au bord de l'eau , Lors que gaffant far "y ne rué y le yis deuant l'huis d'I/n hordean Ze combat d'^nnon ^ Meruè,

^nnon ceflefollajire garce Qui fait toufîours 'y ne grimace ^ceux lefquels elle ayme mieux ^ Et de qui le dos forte malle ^ Jsie fe 'y oit lamais enuieux y De [on deuant far cy de galle.

Or pour drfcrirefa pojlurej Elle efi on lors contre nature. Car lettant le feu des nafeaux , Ellefembloità fes furies , Que l'onlf oit a ces tableaux :, Mtmplis de meurtres ^ de tunes,

^infi^mais non tant enragée , Tour je Jentir fort outragée.


Sâtyriques'dece tempsi 579

Su Y Mer H é aux yeux reho rde:^ , ^id> menton 'Velu comme ^ne ourje Et aux tetins noirs ^ ride:^^ De roideur'yint faire ^ne courje. Elle la prend droit par la tefte Za cognoijfant mauuaife hefle^, jPms ferrant les poings ^ les dents Elle'yoîis la frotte^ la cogne si bien que tous les regardans virent bientojl changer fa trongne]

Meruè qm fe 'Voit fnrprife Et qu^nnoh yfe de main-mt/e Sur elle pour la htenfrotter, le nejçayfi c'efïelle ou les Diables Qui la '^lenr^ent pour l emporter En leurs enfers plus effroyables.

Elle 'Voit fa coîjfe enuoUee, Ellefe 'Voit defcheuelee :, Et couchée an fonds d^n ruiffeaUy Elle l^oit auj?t dru que o-refe Zes coups de points fur f on mu fe au "Venir enfemble pefle mejle.

Elle 'Voit queflant altérée ;, Annon qui la tient en fer ee Sous ces genoux demy fangeux ] Veflrille de telle manière:, Qu'au port au foin l'on 'Voit 'Vn o-ueux Dourderfur 'Vne lauandiere.

Voyant cela donc elle tafche ,

Oo ij


^S& Le Cabinetdesvéfs

V' animer fon courage lafche j

Se qui fit quenfe dehatant.

Bile letta de dejjtvs elle

Cette Annon qui l alloit frottant

Mieux qulfn torchon fait y ne efcuelle^

Cela fdit elle fe releue^

Et commel'ncrocheteureno-reue

s'en '^int iurer lamercy Vteu,

E n difant a fon aduer faire

Qu^cUe la y ou loi t en ce>lieu ,

Ejirangler enlepouuantfaire.

Ces mots fort! s de fa grand bouche^ Pour commencer f on ejcarmouche Sur lapauure Annon fe ietta , Et pour fa première l>i6ioire Detels fouflets^ous tepoujld Qu^elle luj meurtrit la mâchoire^

Outre plus elle luydefchire Sa coiffe (^fon bandeau de cire Qui courut le mefme danger , Son moule mefme en la mejlee iliiife yit auj?i dejlogerj Monflra qu Annon ncfloit pellee.

Comme donc d'eftoc ^ de taille Ces garces fe donnoient bataille j Vn chercheur demefchans drappeaux^ Vn cneur de pommes pourries ^ Et^n Vendeur de or os naueaux. pic trouuenl en leur batteries.


Satvriquesdecetemps. {%ï

Et après eux l'n Commijfaire Qui nauoîtpits beaucoticoup d'affaire^ Vint d'ha:^ard i p^ff^^ ^^^ l^ ^ Ce qui ca ufa q u e ces deu x garces ^yant ouy parler de cela En fuyant finirent leurs farces


E P I S T R E.

Parle fieurde Sv2;oenes*

f'^ Hagrinhalelant moyfoi^dii> ^^ Couché de tr au ers eflendu Pajle comme les mains d'yn finge^ ^yant fur l'eflomach 'yn linge Çu^auec befoin Ion m'a chauffé^ Etm'efiant tuflement coiffé En femme qui bat la lefciue^^ le l/oils efcris cefle mifiue Madame pour yon^sfaire l^oir Queierecognois le deuoir Dont enuers '^ommon coeur s'oblige Et mon mai ce qui plm ynaffio^^e Cefique mon oeil ne 'yom l'oit plus, Car ie fuis dans mon li H reclus,

O O ii]


%


5Si Le Cabinet des yç^s,

OÙtout ainfi (jul'n fol qu'on lie le rauafTe mainte foliej, le 'yoy mon ^ojier s at tacher ^ux eaux qui coulent d'^n roçhei^. J'en boy dedans'^ne coquille 3 l'ay defrohé dans la BaJlîUe Zethrefoy dufieur de Rofny^ Fuis decratnîed'ejlrepuny), le bas tout foudain la campagne ^ le fais des chafteaux en E^fagne^ le 'y ois fouiUant dans '\n bajlin^, Vnquifaifoit le Médecin, Qui dit leanne la ranche^ie JDoitencor aller en furie ^ le >o>' fur'y'n beau petit mont Grand nombre de files qui font ^u temple de famcie Perrine Des trai fts de l'enfant de Cyprine le yoU le o-rand Turc qui n'ajpire Qi^kdeftruirele fain£i Empire, • le '^/oy des hommes en débat ^ Craignant de cafter leur rabat j - Ou d'auoir lecorpsenfoujfrance^ Tarie r des Marejchaux de France î^ay'^eud'yn Prélat les 'Vertus Ses pages font de gris 'ycfïpus E t Iny tout feulfai6i de fa band^ J^s ô-^Jles de la Sarabande, n'y ois en l'eftat où iç fuis


Satyriques de ce temps. 58 5

Vngros maroufle dans l'n puits Qui tenant le bout de la corde Demandée "Dieu miferic orde. le y ois les Rois comme Bero-çrs Se promener dans des Vergers Puis ïembrajfe nuds en chemi/e Tant de beauté:^ de la Marquife Qui pleine pour moy de defir , Me permet l'unique plaijïrj, Ou l'amant bien-aimé je plonge, Ileftl^ray que, ce nefi qu'en fonge ^ Oriedijlille de mes yeux Ma tefle fe porte ">» peu mieuXj, Mon ame nejlplus tnfenfee. Mais elleferoit ojfenfee^ StfVoHS ne ni ciccordie:^ihonn€UY D ejlre l^ofire humbk feruiteur^


E p I S T R e;

Par le fleur deSygognes.'

TZ nefi rien plus beau ny plus fiable -^ Qipn teint de iuppe de Confiable, Ny défi cruel deïflatfir

Où as


5^4 Le CaLinet des yçr$

Que de yoirfon 'yifage moifir^

Zes loiles plattes ^ ridées

Et les deux mains toutes fardées ^

Zeurerles coeurs tant feulement

Le Roy d'Inde pomptufeînent

Vefiu de bleu ^ de ^ris de laune,

^ iambe droiâle comme '^me aulne»

Tefle de manche de couftcan^

Et dos courbé comme Ifn battean ^

V'yne mine brauache&fombre

Far la rue mordue [ombre

Renàant le coeur fafe ^ tranji

De toutes les TDames d'icy y

Et bien toft fi on ne len retire

Il met tout fous fon brun Empire,

Le fot^fafcheux bruiEiqut court :

Que trente Nobles de la Cour

^ qui l'on donne l/n Capitaine

Ont dancéla Napolitaine,

Et qu'ainjï qu'^n Perroquet 1/ert ,

Tout nouueau ')/enu du.cof de '^ert

L'on les a fait entrer en cà^c

Tour apprendre nouueau langage :i ^

Le fale ^ ord bruit que'yôiU

je ne fins point de ces genS'-U

Encore que la Violette

Me face faire la diette.

Et le bon mon fleur cor nuty

Bien qu'ajfe:^fimpl€mem bafiy^ '


Sacyriquesdece temps* 58;

Sur le moule du fiecle antique :i Médecin k^eu de pratique ^ le fu'éenfin fuis q¥ il le faut. Mais non p>u auec yn rechaut ^ Comme Mejsieurs de la plus jinâ Qui ont pa(^é par l'eflamine^ On fai£i ajpoirjongros amour Qui a fi-x ou fept pieds de tour DtfftiS l>ne large efcabelle ^u beau milieu de la ruelle, chacun s' enya de peur de bruicij L'on luymet fonhonnetdenui6tj Large plat en pajie d'aj^tette Veux frottoirs y ne fermette Sont redouble:^ fur le bonnet Le coijfant comme ^n Simonnet'j Fuis trois grîtds laquais ^^n pû'^e Luy y ont fou fiant dans le yifage j Honflantj fou fiant ^ tout fumeux Brauement Ufoufle contreiix ^ fi n cefie a^rea ble exercice. De ces tetaces de nourrice, Defo n front ^defon mnfeau, L 'eau yiue court comme In ruiffeaH. La chambre efi chaude^ lauee. Comme ^me carpe ,\ l efluuee , Soudain le,^ regard enflamé D^n homme a demy confommé ^ Méfait ynpc'i de fueur rendre


586 Le Cabinet des vers

Comme celle-Iâ (t Alexandre y Qui tout en parfum fe refont ^ ^tfsi me '^oila debout:, Trijle pourtant:, aufi ie forte J\da rohbe de la mefme forte ^uefaifoit le grand Hanmbaly Za grand cappe le tour de baL En la faifon du feu Roy Charles^ Bt7nonbonnet enfirçd\Arle5: Ce font des gens bien eflonne:^ Que ceux -là qui n'ont point de ne^ Jay yeUy mais fans fortir de France^ Vn compagnon à large pance Coiffé en cuiffe d'efcargot , Qui efl de taille .^ de fagot y Et à bruit four d (^ fans fonnette Galoppe après '\ne cornette y Ny touche:^^ pas yO mes amis. Mon fleur '^lows nyaue:^rtenmtSj Maisfoit ou en profe eu en rime Vom n'entende:^pas mon Enigme^ Tay y eu "Vn homm^e de credt ty Qui meurt y 0* iamais ne le dit , Tenant fon ajjairefecrette Mds tout à coup de ft pochette Ttrel^ngros coeur percé à lour De cent mille flèches d'a»^our Immobile covy^me 'y ne fouchcy Ouurant ioeil ^fermant la bouche.


_ Satvrîqiies de ce temps,' {587

puis pour dire fon cimittéy Le montre aux dames far ^itie: Le Cat:^e fait de beaux miracles^ Ces Uifcours font de lirais oracles ^pres cela on m' a fait 'Voir Vnpied rond en couleur d; noivy Qm fueiUetanfVn l/tcux rep^tfirç Tir oit de la coque d'I^n hmftre , Perle S:, rubis ^ di amans ^ Se moquant des autres amans ïay "Veu encore leande Niuelle. simple comme la colombelle\ Faifant les chofes a demy Qui doucement a fon amy Donne fa race pour monture ^ Ses finances ^ fa dorure Perdu'épar iefc art d"yn flux. Qui pourtant ne le cognoiflplus ïay '\eu d'^ne façon nouuelle Deux mouches c^ '^^ne arondelle Conduits d'y n cheualiero-ris ^Uer en coche par Paris : ïayl/eu^n cul gros ^ allerte Marcher àfeffe defcouuerte Depuis le foir ^ le matin:, Puis porter mafque defatin. Fardé, frisé contre lyfage , Tenant la place d'i/n '^ifage: J ay yen y n plus ejlranp-e ca ?


588 LeCabinetdesvçrs

Jj>y ne manche detajfcta^ ^Jje::^ cogneuë fur année Troubler toute '^ne fdUgrtnee y £td"yn oeil qui neftf(vs diuin DîfiiUer la fire & le ')^in: Te>ne^cejle lettre fecrette Car^aus & moyfaifonsdiette


[M E S D I S A ISl C E

1

Par lefieur deSygognes.

T B pot oh l'on met les plumes^ '^Les lieux ou font les enclumes Zes cofl^resfeme:^ de doux y Zescheminsj les cimetières JLes monts 0* les fondrières Ont bien plm d'aife que l'oies. Zes caflalongnes les houppes^ 'les plumets ^ les eftouppes Zes oreillers de Velours ^ Zes heures ^ les mitaines Zes peaux de'y autour ^ les laines Sont bien plus ferme que yous, . Zes^ieils caques de morues. Zes tanmers ^ les rues:


SatyriquesdecetempsJ S^^

Les priue::^ communs à tous j tes dents à moitié pouries^ Les fumiers ^ les Moines Sentent bien meilleur que y ou/s, Vne chienne y ne tygrejje , Vne chate yl^ne fingejfey Ld femelle entre les loups , Vn macquereaupaf^émaiflre y Zes Nouiceshors au Cloijlre j Sont bien plus chafles que "youè, Vnel>eufu€ yl/ne nourrice y Za trippe d"yne faucijfe Za chauffe d'^n 'yieil talottx. Et les gainés roturières Des coufieaux de ces tripières Sont pucelles comme '^om


COQ A L'ASNE.

TiHilon fi tant cfl que l honneur

    • Vefohligetous les gens d'armes

Et que fur ^nhraue entonneur Mes marroquins iettent des larmes pliant en houffefur les Carmes ^ T accompagneray lefonneur Qui réduit enfouppc les charmes:


590 L"e Cabinet des vers

^ufquels Roland dans les allarmee londalefoinSi de fin bon-heur Jlejll'ïoyque fi les Marchans ^YY ach oient les dents (L lafoYce^, Comme ces tYOuppes de mechans Qui meurent faute de mémoire:, JLe o-alcmard d'y ne efcYitotre TeYoït tefte auxglaïues tranchans^, De ces guenons dont la "yiêioiYe Neconpfle fus tant à boire Q^uk nboyer farmy les champs ^ Jia ! quel efirange CYeue coeur De IfoiYles peuples de l\Auror'e Faire pYojît de ce moqueur Que toute la Vologne honore:, De ce Dieu qui debteur de Flore N en fut piufi tofl le 'Vainqueur Çu 'on ne 'ytt le riuage more JieduîYeen pafie dejlemorej Qui leur fit tant de mal au céeur.

Ce feYoit en l/ain de conter Les miracles des halebardes^ Le PcYfans'fflyeu furmonter D'yn cheual chargé de] fes hardes Puis lefang ruijTelant des gardes Sur lefquels ont l^oulu monter Toutes les pucelles vaiUardes Faifotentle proce\^aux paillardes Que la lufiicepcut dompter


Sàcyriquesdecetenigs^ 5$î llejibien l/ray quela'heauté Transformant la biereen'yendange N'efi encorde telle honte Que les tableaux de Michel ^nge. Et que le chaland qui fe mange ^u parc de la félicité, iSl'eJh point aux beurrier es eftrange^ Comme le Courtifan qui change Lesplaifirs enfeuerité.

Sur tout files Cauequmiers Euffent fefloyé les fontaines. On neufifiis 'y eu les^araniers Se laijjer frotter fans mitaines , Mais pour tirer k nos quintaines , Pour faire amoA de grands deniers Cefo n t des ch ofes Ul haut ai nés Çu^enmoins de quarante hui6iaines Onferoit toufiours des derniers,

lime fuffra donc icy De tejmoi^-nerque la 'Vaillance \Aux Voleurs Regens de Quercy N'apprend pus à courir la lance , Et que de toute l excellence Qui nous donne tant de foucyj

Kl en n'efl beau comme la hallance Qui d'y ne lame de Valence Fiji yn bourgeois de Commercy,


)^z Le Cabinet des vers


SONNET.

Om ^ui jFiarpocrate:^^n afne ^ui mordillé En ce cloijlre m'ondatn de toutes nations^ TremouJp::^~'yoii^ yn peu en "yosû^^echons^ ^jin de luy donner chacun '^n coup defirille.


V


Tuisperclm (de difcours fracdjp:^fayetille Par FhtlaEleres f oints fufumigat ions y Car ces Paladiens en leurs opinions , SincQpent bien fouuent fur Ifngrain de lantille*

^ufort antidate:^ le tiltrepojjejjoirey rAu lieu de fennguer life:^moy la grimoire Lors lierreç^les cadrans lunaires crouajjeri

Mais les mots empoul€:^de iahflrus ^Ibunee» JlS/^ayant bienpendoré l'heure predejlinee LepUmeteum'atloit rdifon de rimajjer.


^VTRB


Satyriques de ce temps^ 555


À V t R E-

T^Eripatetifantenfantelantextafe •*• l'endrojiois les corps democrititieuxl Quand le Cheare Eurtmide des Cieux M 'anathematifa y ne ^ntiperijiafe^

romiateleptéquau terrorgueil Caucafe Xe Cœliucle feu fajjoit prodigieux^ JCoifeau c ardiof âge ^ alors pr^fagieux J'enttthefe mesfens d'I/ne e£tiptiqnefraje;^

Ma Vaphnifage l/oix en Oraclijîant Fatidique ^^ma main Phoebumuffiant Irontt^icerent l art de ma Philantrope ame^

si qu'en cataflrophant V ancidiofitê \/iuec l'antipatie & l'Hermaphrodite i'endroginç mon front i'iin double epitalamit


fr


jp^ Le Cabinet des y^fi


A V T R E,

■ A Loré que du Medois l'efcrtt hierogliflqUe , "^ *" Combatit brduement les doSies Mamelus ^ Les brujlans citadins dn tres-altier Momu^y Z^HoroJcope afcendant preuient en Théorique^

Ze GouueYYieur du Ciel dé cefle grand fmniquè JSlefermet qu'autremet les métaux [oient cognmy. ^omb opprobre receupar ces Vieux incognus^ Grimpant comme démons auglobe phantajliquco

Z'a^ect desFrantaupins loignant a l'oppùjitf, Du> Dragon Vénéneux contre luyfe dépite > Tant qu'y n feu l^iolent en forme de GrenomlU,

lliettepar le ne":^, grondant ^ murmurant^ ViÙs bourfouflé a orgueil fe tournant ^ tirant Luy jît enfin du içn le ne^comme 1/ne andouiUfs


àaty riques dé ce témps7 55^


A V T R Eo

  • ^lechoÏ5 Htuernalyne cloche de laine

Qm tramait àfespieds trois tortillons fourchus Quand Cupidon benit d'aijlerons my-crocht^â Scmy tourna partout lefnjis de lareine.


I


Thîlis feule aiguifo'it icaufe de ma pane Et ce paume enf an f on par les mirthes hranchi^ Volçtoitçà ^ la cjuandlepauure Glaucus Mît Venus enfon li et par la liquide plaine^

JLe p'rand Dieu Jupiter de rao-e forcenott , Voyant qu ynjemoyjeau tous les Dieux retencit^ Defquelsîl ne pouuoitfunbonderl audace^

H>i ! dit-il , mal-heureux '\om f€7iîire:^le maU Que y us fait cet oy-fonflloW^ne heccace^ Vousfoumettat au loug d'y n plus ^rand animale


l'f ij


59 (^ Le Cabinet des vers


A V T R E.

\A Oninenfantéyers dont laVoixPharamode ^^^ Qmntejpnce la fur du four fris l/a^abond^ Et de qm le rimeUr futellemendfacond Oç^ contrefcarper la callotte du monde,

si le traque mes pas fur la patte féconde De ton enfante Hure alors d'oeil très -profond:, Les ori:^onS blafards de ce monde fécond Voufleront leurs pucots pour me lafcher la bonde ^

E tfi mon fang poudreux regimbe à letreceint Q^e tu as calfutré dans le croulant encetnt Mutin paffe-1/olant i arpenter ay l'exemple.

Du peuple efchelle Ciel, & rnon corps fracaffi Roulant fous Pelion dedans elle entafé Bnuojra mon e^rit au phare du grand Temple


Satyriques cîe ce temps. 55^

Prophétie en coq à lafne. Parlefieurde Sygognes.

YiBufle malheur fuY^ous qucid lefanghnt Ger^

    • Et le hleu limaçon m arry de U linotte^ (faut

Vers lePole ^ntaricq s'enl^iendra d'yn plain

faut , Zmfantcomme y n bonnet fait a la matelotte. Ce malheur aduiendra quand L' indompté guer--

rier V^flant 0* généreux ainfiqulm potde cham^

hre^ viendra fans diremot en furfaut sefcrter JPeUe ie fuis de paille (^ ^ous efles mon ambre, ^lors le grand Seigneur qui commande dt$

Leuant TfélLnchera d"Vn reuers tout te corps il^n fro^

mage^ Donnera d'yn eftoc dans les cheueux du ^ent^ Et mettra pour trophée yne poire fauuage.

Carie Vue Cafimir dç centmilU ^Uemari? atomes à ch eu al effroi r a la campagne ^ JLe Roy de Calicut n'efipas des Mufulmans, Comme il fut arrefié au grand Confeild'Eijagne


59â Le Cabinet des vers

Les Princes arrefie^ ^>« ^^^'^^ fff J^irent au^ Prefie-Iean tne belle ylmbajjade, Luy donnant four frefent-ynetejle de mort, Vne paire de ^ands auec ynefaiade, La Koyne ê: Angleterre &^nPrînceAUem ^t '^ufon du y mon danferont la courante . Fms ils iront coupperau^,^ ^Jgnes du ferment, OÙ ils feront enfembleynbouquetd Amarante.

• Lmcarnadind^Eîpagne& le Velours tanne, Vne coiffe orangée, -yne efcharfe.l^nernitre, Alors que Salomonfut aux luifs deftine Le Roy de Portugal prefidott auchapitre. • T>e papier -yntapis, de refuetl '^nflet, ^ ^ VnEuefyue^-ynGafcondonttameejïfourjmte V'-yn amoureux delird^auoirl^n flageolet , GrandPrincedePiedmondVteuconjerueta'yie.

Vne befie à long bec dans lefommet des tours Et aux liettx ennemis le pla^fouuentfeniche.

Sa femme an lieu de famÙs adore des amours Et plante à fa cclomne ^ne belle corniche. ' Voilâce que madîfyngrandne^toutcamus, mieyou^ deue:^tentr pour^ne prophétie. Ou de fainBe Brigide , ou de Nofiradamu^ , Efcrù en lettre d'ordeffui y ne ^ep^^


f


Sâfeyriques de ce temps. 59c)


COQ A L'ASNE-

FReldut ce porteur rn a promis . (Pourcequilejldemes amis) pemenuoyerky fa bejlc Four f aller yoir àcejiefejle^ ^infi qu'auectoy te conclus, oà iQ te monfcreray lefurplu^ ^ De torijfifoyage de fainci Jacques^ Ou lay trauaiHé appuis F-afqu es), ^yant touJiGU/s la plume en ynain^ Jeté fujje aller yojr demain Sans que tout citoyic préfère jp'ai^trepart les hrauesfo'otfairç^ Xeurs habits Jï hieridccottpe:^ S^ilsje trouuer^t fouuent trompe:^ £.npenfant hum^rle^r potage y Tellement que depuis quynpao-e N'ayme f^^'4ciffes tiy boudins^ Çarc'ejlle meilleur d'y ne far ce. Trelaut nefft me qu'une o-arcei change fon habit en ^n froç Depuis qu'elle fe plaift au chqc La raifon en efi manifefte ^ Sans lire Cod^ny Digefie,^

? p. îiif


éoo Le Cabinet des vej^

Quo n me dit fans ejlre requis Pource que tel n'a rien acquis flui toute sf ois fçait bien deïpendre Za^l Frelaut Ji l'on youloit pendre Tous les larrons ^macquereaux OÙ' enfrendroit'On les, bourreaux. Je ri entends fa^ comme On f eut fai'/e Car la Bible en tout cet affaire ^pprendà s'y bien gouuerner. Qi^ejl-ildonc befoin d'adiourner ^ucun fors que deuant fonlùgê si l'on eufifceu le f^bterfu^ge , On eut euitéles defpens Çroy hardim.ent quefix arpens Sont beaux ^ bons^ i'entensde teïye lîA que maudite foit la guerre , £.t yiue Carefme-prenant y Tourquoy ne fait-on maintenant Zongue table &*breueiuJHce Tource qu'à tout nejlpas propice^ Zc Roy y eut que par les forefls Z 'on pende les harangs forets Quigafïet les hlcds fruits ^auoines En Babilone fort des Moynes Qui fautent fi gaillardement y iQt^on rompoiti/n commandement Tluflofï que de manger des huijlres Hé quk Paris Von 1/ oit de liitre Et de beaux cJiaJiis de papier^


Satyriquesde'ce temps, éoi

Cejt '^n beau Hure qu^n Tfautier

PouYUeu que chacun ne l'entende,

Jleïponds moy a cefie demande,

Pûurcjuoy eft'Ce cjue dans Paris

Les chats mang-ent tant de Icurtr.

le t entends, car cefi que les femmes

Xfontflmmaijlrejjes^ Dames

Que les aha'îjfes au Moujiter ,

Dequoy diahte efioît'îlmejlier

De nous deffendre lanticaille

Veuque tous poijjons fans ejcadle

Sont bons à lajaulce à Robert,

îsten dej^aife au Roy Dagobert

Et au 'paillant Heâtor de Grèce ^

Car pour le feur fans leur proiiejfe

ThMT^es neufi lamais eflépris,

ils furent tous quatre repris

Pour seflre arrefte:^ au feul texte,

Toùtesfois ( Irelaut') teprbtefie

Contre l^glofe ç^ fi prétends. ;

Que tu en payeras les deipens

E n danger mefme de l amende ^

Orliiença ,disfiet€ demande

Efi-cebien dit mon feur allit

lltaimitçjj;* la conflit.

Je crey que cefi mauuais langage

E tfi tu le nie, dégage

Des pifloUes de gueux queji^

lefws que d'enfans fans foucy


éox Le Cabinet des vefi

St de C^dYdhins far le tnonie. Je '^'eVfX mdiniendnt (juon me tcnd^ S'ikitfenîlSn^^l qu'ils uontfa:t ^ il fut à Gentïlly defaiQ;^ Thatebot félon- les Croniqu.es ^ on point qu'il pdffa par lespicques ^ Se fut frère Oliuier Maillard j Feu Guerin eftoithon raillarJj lly en a peu de fon, nombre^ Car depuis Un y euftbefleà t'ombre Que le Soleil ne fut leué ^ Orâfçauotrfile paué , Te hleffeauec tes pantoufles Car par deçà tous les maroufles: Ont aux pieds des talions de bois ^ caufe qu'on oit des hauts bois l jPIus clairement fur la riuiére Que dans y n puits y ne chaudière^ C'efi pitié tant' de partis ^ MVeu les biens qui font départis rA "^n gif and tas de mécaniques , GroSj^ras^enfle:^^ tous etiques^ Dieu les remette au premier lieu y le ne te '^euxfa^dîreadim Sans t^aduertirdu o^rand mobile» Hçlas I qu'il feroic bien l^ttle ^plufieurs d'auoir mille efcus , si fuis, te fèur que le s cocus Ne chantent p^s tons i^'^.ne {oytt j


Sâtyriqpesdçceremp:i> fo3

EtcjuaprescjuynecheuYeeJimorte j\ye['àfaut plus mener aux €hd0s. 'Sont ils maudits ç^ mcfiham De muspaijlre def.arOLSS ^ Et ( qui pis efi) ces tefies folles Font les piteux i& les bigots y Ne turant que comme efca rgots^ Certes line faut les entendre ' le nefçay pM ou l'on peut prendre Tant de façons depaffem.ens, Cartopi^les loueurs dinfirumcns V.oment entendre la Mu f que ^ Outre f lus, fiquelq^yri s'applique, ^ trçncher l/npeu du Seigneur, Onlel/oitaufitofïrongncuY, Et donner fouUent, fur ta ;c/;e I)"yn qutluy fait faire la moue, ^uxpajfans de fotte façon. Situ yeux hrujlcr ta maifin Incontinent fermer la porte De peur que la fumée en forte. Car elle efi bonne au mal des y eux^ Maudits foient tou^, les enuieux, Etlesialoux quoyquonendie , Ceft y ne grande maladie Que yeroUe & faute d'argent ^ Etnencognmfi fifn Sergent Quiendonnafi cinq fols pour liure„ Mon Dieu que les Rois ont, beau yiuTf,


éo 4 Le Cabinet des vers ]

JMaispouryeniràm;OnpropoSy

Je tcfdii'erîïs que lesfippojls

T>€ Bacchus ^ de Hhethorique

Sont tantfahiets ^ la colique^

Que leur bmrfe ne tient plus rien^

Bt U caufe tu lafçats bien^

TourtSt ne m'en romps point la tefiç

Et mande moyfi la tempejie

^ fait grSd dommage aux nauedu^

Et Jï depuis les frm£is nouueaux

Tu neji point fort y de la chambv€j,

Je t'affeure que plus fort qu ambre

niais nonfi bon ^fent le bordeau,

Celuy mérite le cordeau

Qui durant lesfix mois de guerre

N'a point renuersé plat à terre

Vne légion de poulet S:,

Sus que Ion donne le relais

\A ces goujats qui nont peu faire

Durant ce temps ^ la leur affaire^

Mais reuenons a nos brebis,

Frelaut di sora pro nobis

\A la bonne ç^ di^^ne mémoire

Du Philou qui Voulant trop boire

t^Ua rauy d'entre les pots

Tout droit à l'éternel repos j,

Ce qui fait que t ou fours l'appelle

Xa mortmarafire & trop crueUe^

Qui fera pour faire ta fn


^ Satyrîquesdecetemps Soi

T>e laprefente k celle fin Vête donner la cognotffance :, Que maintenant dedans la France Tout le fiUage eft interdit : Mats tout ainfi quefi en crédit La lannetonparmy les garces^ jiinfi 'youlant tes bonnes grâces letedefire autant iefcus ^t^on remué à Paris deculsj, Et autant d'ans le te fouhaittç Qu'on y ioiie de la hrayette^ ^haut de chauffe deualé , Et fur cela Frelaut , Vale.


CO Q^ ^ VASlSiE Salut.'

MMamoxfeïïe ïay pcnfay Que leferois bien diî^enfe £iie^'Oi^ efcriuoisenhafle:, Car afin (jueie r^e 'y ous flatte Cefique ie ne fuis retourner Veuers l/om four y fewurner te qui m'a meu à laduanture JDebarbotullercefie efcriture


6oê t e Cabinet des ver§

Pour m acquitter en ^ofire endràit-, ■

Encore que l'on 'yoye y n froid

S'^p pe fer k tenir ma. plume

^uft te n'dy point de couflume

jDe monter iamais à chenal

Quand ie me trouue eh quelque ^àl^

^taufe que me': jarretières

J\d eferuentfo u uentd ejtriuteres.

Et d'autre fart on '^'hit fouuent

Boire deuaht Soleiileuant

Les Galoptns d'y ne cuifine^

Qui nous efl marque ^ 'yn grand finç

X>u redoutable m fixement,

CD

lomt qu'autant trott? ')>72e tument ^u plat pays qu'une c(rreutce~ Et fia Cour ny metpoitce^ Je me dof?t^ qu'^n temps Mendrd Qu^'\'n larron l'autre^foufîicndra: Mais quoy que foitic ^gîIs ccniure JDe reu aller ^oftre natu re Qmtndyoîi^ pajjeré:^, In ruiJfean. Ca r croye'^s^moy fjue dejjks l'^aU ' ^ 'on dance hien yhejraillarde ^ Mais }. Içauoiy s'il /je ^o^ tarde Qu 'yn mary yom tienne accol'èr ^Jp'/i de l/om depfrcclcrj, Et de ydr dans peu de négoces Leiou-'-defirédeyos nopceSy Plcufcd Dieu que cefufl defnain


Satyrîques de ce témjps^ ^^Z

^tquon'you^mendflpar lamain' ^ l Eglife eï^oufer '^n Comte ^ Je croy qu on^ ou s a dit le conte De mèncheualquil autre tour Se mit k genoux fr es Ifn four Droit fu'/ le chemin de Corneille , Vous ajjeurant que cejimerucille De la tour du Louure d Pans , E t qu'il fait bon l^oir les maris Cm fe laijjeni battre à leurs femmes ^ O quily a de gens infantes ^ faute d'aueir bien dequ'oy: Mais four >o/m dire fur ma foy On ne prend toufiours ce qu'on chajfe, Ettelainfi fouuentmenaffe Qui agrandfeur d'eflre battue Mais le tout au long débattu. le yopis ay bien youlu efcrire 3 Et les douleurs ^ le martyre De noftre petit f an taj?in ^ JLequel s' eft brufé fans defein Dedans 'Vnfeu qui peut plus nuire Queceluyqmfhîtle pot cuire ^ Dieu que '\ous ^uric^^deplaifn* Zuy'yoïr maudire fan defir Quand la lacquelme le penfe^ le 'y 014^5 îure en ma corffcience Que 'yom iugerie:^proprement Que ce n'eflpowt enchantement ^


4o% Le Cabinet des vers i

Voye:^ciue cesl chofe cruelle,

J)' aller au grenier fans chandelle,

Ylu le froid qmeJlpaY deça^

Car depuis quator:^ ans en çÀ ^

Bnyinnlonneft 'Vendanges ,

Jié\ (jiten Paradis l'on y oit d'^ngeSj

Bn cetfe yiUe de y eaux ^^

Xes premiers fruits font les nonueaux

Selon la carte gallicane,

jplu fleurs f rai je:^f ont bien la cane

'^uec leurs habits de tafetas,

jSfelfous fe:^point k l^n tas

De p-odlureaux abonne mine^

iV j i celuy-lct qui deuine, ,

MaisfeT^yo'^dutoutk Dieu^

Je f m l'autre tour enl/n lieu

Ou ie y h de belles Nouices,

Si y om naime^^plus les efpices ,'

Mdnde:^le moy par ce porteur

Car boire du matin porte heur

Selon les pa?Hagyuellijres ,

Or A propos des Sorbonijles,

Sçaue:^'yous le Dominas pars.

Car Venus a fe s gens ejfars

par tout le pays de Surie:

Mais que^aut la babiller le

Silonn ades efcus contens y

Ce n efrfinon perdre le temps

Qm: d'apprendre k dancer aux truyes

Nous


Satyriquesde cetemps. ^09

i^ous duons eu toufiours de la pluye , 'Depuis yn mots en ce quartier. Et fi me dit-on anant hier Qu'Inné bonne fefte s'approche^ Toutesf ois c efi'^'n grand reproche En [es amours d'ejïre'^n trompeur^ Ie[u6^ quel em belle peur Lorsqu'on me dit (mats par enuie) Nepen[e:^pius à l'ofireyie. Car le mal efi enracine, ^fln d ejlre médecine ^ C'efiyngrand mal que ialoufie , Nonobjlant en mafantaifie JMadamenemapa^'\enduy Penfe:^'you6 que ïeujje attendu Mon payement paj^é le terme ? Sain 61 lean ie nefu iipiujiferme^ Quepleujï à Dieu que les paillarde IQefuJJent point icy raïUards- Difoit l'autre iourlme mouche i Parente de fain£i Nitouche , ^jin de s^enfai re charg et, iAchepter^, l^endre, ne changer, Nepeuuent les mineurs de France, ^uj?i dit'On que la jinance fait engourdir (es plus déf os. Mais amjï qu'y n chien rongelfn os, \Ainfidenuî^ en plufieurs fortes


6i& Le Cabinet dès vèTi

Zes ûKwui'cHX rangent les portes^

Tefmomfoît >.>? maiftre Gcnin ;

,v/ la queue giji le yenin.

Et fi en bref chacun 72e l'ojlej,'

Tf,l difre auiourd huy che^fon hoj}^

Qui s'en ira fans le payer ,

Laijjex^crierç^ aboyer

Toiis les coqs marque:;^ fur la crejl^y

Et fîiyc^delamale bejle

Cm donne à^iure aux bajleleurs^

Car la fin d'amour nefi que pleui'Sj

Ce dît nia p-rand' mère Laurence ,

Quand ^onsfere^la reuerence

vloyc7:j-out bivs les deux genoux j

Dijant commentions fort e::^'yom ?

J^ien Dieu mercy , quelles nouu elles y

On Yono-nç du grand [acre les aijles

Dont les toups font fort eshahts

'Comme efïans frens de fon pays ^

Vous mocqucç^-^^Dus ^ non fur mon ame

Carîannette efi ores Madame

Si fon mary efi Cheualnr.

Four ce nul ne doittyauailUr

S'ilr eftije .t mdno.cr ou boi re,

^ujTiCi i ay courte mémoire.

Tour Dieu ncj?prçne::^poînt lejfroy

Site plains ywplus fot auc moy y

Car .% j^ji'tc d'yn Secret an e


Satyriqucs de ceteitipâ $i{

Vn enfant peut fonf^cret tdï r^

Sauf à fon propre Conjcffeuv',

Tout esf ois terne tiens fi feur

JDe yom ma belle cru elle^

Queyous fere:::iauiourdhuy cellç.

^ our OUI fans cfire point mocaueur ^ mleprieray Dieu de tout mon coeur

Voiis donner bonr^e ^ longue '^lie \ plaine de b^ens ^ fans enuie^

^dieu donc (attendant le temps ,

JDe rendre mes effrits contens

Qui ne reïhirent<jue cefle heure

peyoirejuedefftis yom ie meure.




M E s L\A N G E s, A MonfieurrAbbë ceTliiron* S A T Y R E.

DEj^jortes fans le iour le plus doux de ^^ -yie, Quj ie paffe en espoir d'accomplir mon eniilej Et de reuoir encore ce (jue t honore tant ^


6U Le Cabinet dcsvefs

Ve tout autre defir feins peine m exemptant ^ le m'ennuyrok enfin y0^ mon ame affligée Dejlrefi loin du nronde icy bas obliaee^ Vu ciel (jT" du- terroir prendrait la qualité, Etnepenfantàrienquàmon'ytilitéj Tuyerrois le premier contre ton efferance Q^ilnefaut aux mauuc^is mettre jon affeurancç „ Je fuis pourtant encor k toy lufques icy , Et fuyant le trauât lie fûts toufiours ainfi, L'Hyuer auprès du feu., l Efié deffom l ombrage^ Voyant finir les lours fans gain (^ fans dom^


magCy


Et fur y n mauuais liurè en riant ^ heuuant t attend au Samedyle Dimancge enfuiuant< ïayfecoiiéleioug des maijlreffes cruelles , Je ne puis plus durer cache dans les ruelles j, Ky dans le Cabinet , ou Ion efï à tranfir^ Sans cfer remiier^ ny cracher y ny toufir^ . J'eftois bon compagnon , mais ie cejje de l'ejlre ^ Bt quitte la partie aux fauteurs de fenejlre^ Non pus que tom mes 'yoeux foient encor at^

tombeaUj E t que le n \iime k "^'o ir quelque chofe de beatiy len'ay pa.s renom é f toft à lapeinture, Çjiandlaflecheale "yent i'enreçoy la pointure, E t dés cefïc heure encor , des cheueux/yn colet, V/7e robe , 'yn patin ^ me fcnt faire 'y n poulet j Ma/s Camour dl'n hdocilna pas plusd'auan-


I ^'Ji'


Sâcyriquesdecetemps. 61^

Qi^Uft comme Ha fait 'Rendre mon héritage. Que î en quitte mon li et pour ailleurs m engager, Ny qu 'auec le trauail te cherche le danger : ï adore les beauté:^, l'en ayme le commerce^ ^ceUfeulemeyJtde bon coeur le m exerce. Tout ce que ic requiers c 'ejl la félicité, jBt ma f lus grande amour cefi la commodité Je ne fuis plus entrer fi ce n ejl par la porte, Etcequete cherchois il faut qu'on me l'apporte. Sans quauec despa^ craintifs ^ mefure:^, raille a des rende:^')fous qui Jont malaffeurt:^. Je yeux que tout foit preft lors que ie le demande. Et Ji te nay me pM d'aller quand on me mande, Flm ie y ois en auantplus lefuis dejgoufïé, Bt auec mon plai fine cherche mafmté, St l'ejj?rit trop léger d'^ne femme vifidelle, Prefché pa^lemary me retient en ceruelle. Si le bruit d'yne porte ou d^^n chien aboyant, si leretour foudain d'yne homme deffant , St quelque bon ^alet aux autres en deuife. J'appréhende tou fours de m'en coure en chemife, Etmoy qui ne ^'eux point faire le moulinet , Je quitteroisleieu nuds pieds ^ fans bonnet, lelaifferois Madame a dcfuifer Ihifioire, ^uhaT^ard de plaider quelques i ours fondai au

re^ Jl efl temps a trente ans d'aimer par iagement, Et^aut mieux auotr jpoins 0* Cauoir feure^

ment.


'^î4 Le Cabinet des vers

Vefi "yn '^fdge 'yieux pris au fein 'de narurè , X>' aller ou noi^OHHO)%s chercher monaduantuyè Jlnoas tient dibien loing^ 0* n'eflfas xtuuiom'--

d'huy Hu^on foule fans refj^eEl lesmateLis d'autry^ Zesbsnsjlecles doye:^heureux ^ falutaires JLong temps d'cuant nos iours ont y eu des adulte*

resy Mais la coujlume a fait que te nyfenfef(ts , £f celuy que tu y ois marcher àfigrandfiis Se rnarira demain , d'autres fcachans la fefls iS'M l'Ont chç7:iprécontal four fe lauer la tcfl's É.'tm lairont iamais pdfjer le iour entier , Sans fonder À luy faire lin petit héritier ^ Qui peift-eflrefera comme ce fi t ordinaire j Le plus loly detom ^ ^ le mignon du père , Etforty de bon lieufe 'y erra fans raijon Vn iour , tauancement de toute la maifon > Bncore l'aut-il mieux haç^trder fa franchi fe^ Viuant félon les loix y qu'ayant la barbe grife Hjîreàlafin contraint d'eTpoufcr fa putain . Four laiffer aux enfànsl/nreucnu certain , Toute terre afs bixj chacunafadeuife ^ On ne peut trop pay er [abonne marchandife: Mais quand on ne peut plus de ff aire le marché^ Jl s'en faut preualoir ou le tenir cache':, Tant ae grands embarque:^ dans ce mcfme na^t-.

uire 'lont c^ue quand en efimattlne s'enfjiut que rirf.


ScityrR]iies de ce teinps.^ o:;

Si les mxnyrs font faints ^)OHr auoir endura , CfV homme aui ponrrienna inm^us m:irmn)^\ _ Mente biend'auoirjafefte folemnellej, Et luy fdut toiii les tours '^f ne ^yoffe chcindellcy Toy qui CY(j!i faire mieux que lescvutres ne font, jEr (juij?ô)te Saturne imprime fur le front , Qui pendant les Î3urs^r,i> fait ta femme ohampc^

Q^ f^is iir-e là Bible ^ l'en penfer repaiftre De danfer k fontour tu ne [cmpejcher^u

£t dl'n tHtit derono-nel/n chancre tu fer^j

r ' i"^ ■ r r • Rie'n nete jermrct de yntre jolitaire

Tqi4^s les lours en ton coeur puni ffint l'adultère^

Ne croy p.îs leftonnerpour faire le Caton ^

Car ton chien affamé ??îeTprif lebafto)f,

CecjHeJl tonde aux poiffons^ le Soleil aux for'*

famés y

Lçs hleds aux Léoureurs, le Landy aux Pédante s

Le beau temps aux Nochers, leVin aux ^IcmAs

^toutes les beautt:^font air.ji les amans

Celle qui y a fi droicti^^ fi doux par la '\ille

Q^on direk la Ifoyant que ceft ^n^ Sibille:

Nejait toute la nuit que defcenddre 0* monter y

Et cet home au oyand ne^ ne lajçauyoït dompter

Et rien fors que che^^foy nulle part ne s^ ennuyé y

Les choux planteç^en ^oufl-ont grand befoindc

plujey

Ccflc balance nue ayme qui quecefoit,

^tpanch'^d^ coflé que plus elle reçoit y


6i6 Le Cabinet des vers

Z^ autre far le deuoir de la loy naturelle y ^îeuant tout ^mour foin de la paternelle^ Et comme au fiecle d'or tant de fois regretté^ Sont trois en "y ne chair ^ en paix (^ charité ^ Ce fantofme 'yiuant ^ cefle antique médaille Cramt auiourd'huy fi fort que le pain ne luy

faille j Qu^elle offre à tout le monde & ne refufe rlen^ Et fa file en fon coeur trouue qu'elle fait hien^ Toute femme d'efprit fnement s^accommode^ lAats chacun yeutgrater fon ulcère à fa mode, Woy qm ne peux encore t' accommoder aux dons Tu quitte le fanoiiil pour prendre les chardons. Et ne ^a point chercher quand ta famme efprife Ny Venus y ny lunon fit utreuue Déni fe. Belle tu te la feins par les yeux du penfir Et telle que tul/e^x tu la crois emhraffer. L 'autre qui n'a plus rien de tout fon patrimoine. Contraire À ton honneur s'efl allé faire Moine ^ Etdefireux de'^/oir quelque monde nouueau. Va prefenter a Dieu le refie du bordeau: Mais afin d'acheuer de l^ous conter ma yie. Je fuis nay libre en toutj elle efi toute afferme, E t tandis que tefcris 'yoilà trente mefiiers, jpe Tailleurs , de Taneurs,de pauures Sauetiers Qui me font quitter l'oeuure oùr mon humeur

m'apelle. Et ne font en proce:^ que pour 'y ne aUumelle: Mais ils nç laijpnt pivs d'af?ieger ma maifon.


Satyriquesdecetemps. éi/

Et faut que mdhrémay te leur face ratjony autrement ils criroient que ma charge efifu^

hlique Et fuis incontinent ie perdrais ma pratique : ^u lieu defire aux fefiins 0* faire des Balets^ il fe faut préparer pour aller au Palais , Et moy qui me contraint & hay comme la peffe Lesproce\ 0* les facs^, le Code ç^ le Vigefte^ le murmure fouuent pour iuger ~^n défaut : Jiiais comme '\n 'yiolon que Ion ajiied bien hautj Jl faut que ie demeure & qukto'M te regarde;, Llfn demande ^ne'^olte & ï autre'y ne gaillarde L'i/n Ifient x la cadence^ O" l'^^tre a contre-.

tempSj, Et faut qu'ils dancent tous pour eflre bien cotensj^ Ce mejlier plein de bruit ne rna lamaisfçeu plaire Car i'ayme beaucoup moins l'eau trouble que là

claire;, Qui fe^ end au public ^ perd fa liberté ^ Vetifieflrequad &* quandtouthors depatmreté ^H moins on fe fait riche, ^bien tojlon s'auÀce;, Sans Grec ^fans Latin k fuiure lafnance, Onfeietteatix bureaux fans beaucoup trau ailles Comme fait >» renard dedans l^npouUdier , Celuy qu'on auoit^eu bien peu deuant la guerre Mourir prefque de faim ^ ç^ labourer la terre ;> ^chepte faict bafiir , mefcognoijlfes antis. Et ne fiant cependant qu'^n malheureux Cômis^ j^ifuinoit fans fouiller s le tram ^ le bagage ^


(SiS LeCcibinec des Vers '

Btcjtii fans lafopirmre eufl fer du le courage, .^ux banquets ^iiw-Hnifmy de tows ilejl co^ne^jj, Et foiiumT il à ffsur d'cjire trop fjdritenu^ il ne fçauyoif îromùrde ti^hlt^ djfe\ friande, jEr ne peut plus njano^ec deux fois d'y ne yiande-j Mercure ne le peut de parfi^n cont enter j Eï toutce^uonlîiy morijlre il le'^^etit dchepta^ ^luec tout cela fon orgueil importune^ Ccirildit trop fouuent qu'il ^ fait fu fortune y il 'y eut que parla gaine en cratgm leçoufleati^ Et toute fa '^ertu cdr?fif}e en fon manteau^ O n dit que leur fcitnce efl quafi reueléej, EtquiUne peuuent plus faire la gviuelée, le^oudrots bien fçaum r quels liures ils lifoicnt Quand tous en ^n ?7toment riches ils fe faifoieytt Et d'yn fard lo-yiorant counrant tant de rapines Eflonnoient le commun de barbes 0* de mnies^ Bien-henreux font ceux là qui de leurs premiers

ans * £çauent que la grandeur ç;^ les h ab.it s luyjans^ La fuittejes maifons.j les tutreSj^yles tables , Ne nous peuuent donner les plaiflrs yeritables.^ 'Fourmoy te ne fuis pas defflis l'ambition Je crains trop le trauail^ toute ma pajuon ■Se fcroit depouuoir obliger ma Prouince, Et fans faire la cour eflre aymc de mon Prince j Bien plus que les fçau.î's l'ayme les beaux ej^rits^ le detejîe les lours ou len'ay rien apris, ^■toutes les o-yanictirs fie préfère mon ajfe^ \


Sacyric^uesdeceremps. 619

Et nf fç Aurais aller e7i lieucjui ne me fluije. Tous ne me font pxs bons , ie '^>^y'>trop bhnmenrj Et fans fard le fuis bon aux effeçis feulement: I}e tout le resle après le ne me fais nue rire^ Zynaçquitrtj,tautre'^'endJ"^i':nit /autre foH-

Qui n'a o-îieredehois tncetimpsje morfond. Et qui ne fçait nactr bien tojl jexyroHueaufond^ l'ay l'esprit en vcpôs fans haine O* fans enuie, le fais ce que ie puis pourconferutr ma l^iej, Mais ï'den faut partir rn accordant au dcjlm. J'en partira^ caatent ccmme on fait d'ynfejlin.


LE S E N ATS V Pv TROMPE


par ici ijiiunc,.


S A T Y K E.

TC* N attendant que plain de loye, •*^^ Dans liojlre maifon ie 'lous ~)i')j^ ^infi que l'en ay le dtfir^ Je 'yous '^'eux conter par plaifir :, Belle Diime pour qui i'tnragCj Ce qiidu !?ay.s d: tladai>da7s


Ci^ LeCabinetdçsvers

Sfi urriu é dépuis huî8l iours, ^

Et pour commencer mon di [cours Vous (lçdpire::^s'il '^ous plaijl d'entendre (lu"\'7j Sénateur s'eji ^enu rendre En la yilleoîi nos dcjfuncls Rois Cognoijjans la rigueur desloix EJI le pouuoir de la nature j ' Ont fait bajltr leur [epulture. Or ce Docteur s en allant y oir Z e Landy j defireux d'auGiy*j ^infi que portoit la mémoire qu'à fon partement après boire ^uec fa femme il auoit fucL Vn efluy pour "^n attifaiôt , Deux tiers de toi lie d'araio-née^ Vne perruque bien paignée^ Le tableau de laFafsion^ Et lenpeys defcription J)u Royaume de Comiculle^ Deux onces des ono-les d'Hcrculte Pour faire engraiffer ^n piultt:, Vne halebarde À [on ^alet, La Légende de fain^ie Luce En la bfant lors qu'une puce Noue détient l'oreille en tourmenta Elle meurt tout foudainemçntj Quand on a bonne confcience ^ De Grifilidis la patience :, Et les hymnes de Rabelais


Satyriquesdecetémps.' eu ■ Sur lalfiftoirede CaUis,

Pour faire cette belle amplettej " ^ peu de frais toute complette.

Il iequippe de bon matin:,

il ^rino-otte '\n mot de Latin, Prenant congé de [on efpoufe

Pour comurer l'humeur lalouje

il fait par trois ou quatres fois

Z e petit figne de la Crois ^

Et luy ditj ma mignonne efcoutâ:,

De ta confiance ne doute^

Mais le Diable caut animal

En peu de temps fait bien du mal,

C'cfl donc pourquoy ie te fupplie Pa r celuy qui iamais n oublie

D'apjler la fidélité. Et mefme pour la dignité Du bonnet cornu que ie porte. Dont la puiffance efi ajjl:^ forte Pourmeyen^er de quelque affront. De faire en forte que ?non front ^uretour du Landy puiffe tflre ^ufsi lis que celuy d'^n prefire. Elle ne rcj pondit fin on, Puiffe-ie deuenir Gllenon Si lamais de foy ie ~\oûs manqUe ^^lors le bon hor)i;nc luy flanque ^uec des foufpirs bien ardcns , Certains bai fers entre les dentSj,


62i Le Cdhiner des vers

Qu^cUe Ycceut plern de fionte^ JEt puis ft^Y fon jnuict il monter

Tout aufsrrofi rttf'iljur jcrty^ La Dame et u on dcCid parîj ,Aucc ynjdccjifi tdUidnçe Lvy fdifnt mettre cp- CjtMuvnCe Ld foy prom'fje k [on e^joux Cent j GIS plus cor.dvd rjueidlouxt Cemio^no plew d^emujc (^ d d.mbzc ,Alld trouucY deddns fi chdr^^.bre. Ce fie femme nui l' attende; t ^ Kt la comme (lie prêt endetta jlftplem ddmourtiîfèfdnië Ce eju'l-n dr:idrJt (dit k fd Vdfàey ^lors ou-elle cfl dç bonne humeur ^ En attendant y ne rumeur Qui f prépare en fort mcfnd{^c^

Enfn ncfre f>-htnd perfonnao^ej Sur (on mulet îcs c^^r^ds en mdin Çontrefd/farff le l^reùx F.omdin ^(jin U'^dlet frr d efccrte^ Trouue tout auprès de la, porte ■ De la ~\-the l^n lir^mme de Cour, JDuquehi ri oit It;- bon iour^ M^an^ lercrdrenon point pd y o-Joir^i jlidjsc'cf iju'il fjut que tejcrîtoirc Se Wdîr-rienne en ja o^rdUité^ Le Couvtijdn tout drsfitc^ jJeUant jon '^'if-^e s'auance


Sâtyriques ctc ce reflips, u^j

^ S&n pied rudement il eJîa?iCe Contre le flanc de [on courrier. Gros ^ gr*ts comme l'n financier Ze chenal refjentant lattawtc De leïperon fans autre plainte. fit detres^mauuaije fcnteur Vn pet au ne^^ du Sénateur y ^pres cejle falle na7;;arde Enceluy plt46 Une retarde, T>u VoCieur les fens efionne:^, Firent quUltint lon^ temps fon ne:^ En fes mains j criant le perfide^ La mule qui fentoit la bride Tlm lafche qu 'elle ne fouloit ^Ua du cojlé qu'elle fouloit y En [on II eu le plws délectable Efioit fans doubte fon efiable: Car monficur le baudet y court y Tandis que fon rnaiftredifccurt.

Cependant auec l'iolence X' Orateur blafme l'info len ce Du Courti fan dont l'é'^eron Deuoit faire dite k lemiiron De fa pcrfonne magiflrallc;, Il tient la Cour toutebrutalle "Bref il s'efcria tellement , Qu'il dit ce nefi p.vs feulement Vn archipet mais'^n tonnerre Qui m'a prefque letté par terrç


624 le Cabinet des vers

'TariMs le mulet fe conduit Ou fa femme prend fon defdiiît. Et retenant m fa f en fée De ce pet t odeur ejlancée^ Il dit bon Dieu tout fmffant QuM les chiens yejfoient en pijfànt iK'oiisnamons pas tant demiferes^ Ou font les "yertm de nos pères ^ C u font les loix du temps jadis Dont le o-enereux ^madîs ^uoit fur tout autre notice? Ou font les veïpeSh quk iuflice^ JSIos ancefires firent porter, ^fin de la reconforter, Quant elle perdit fa callotte Bt-quon luy donna la marotte? Bn lanuierld terre yuernoit, L'aueugle a tâtons cheminoit, Ze pauure demandait taumofne. On trouuoit de i eau dans le Âofhey Et fur la Seine des bafïeaux. Le Marcfchal defes marteaux Sans péché hattoit ^ne enclume. Les Sero-ensl/jucient de la plume ^ L'onmetîoit les gens en crédit^ ^laB ochelle comme on dit C n ft prendre la mj^ Carcfme^ pourauotr mis fon diadefme Comme on fait yn fahot percé


SàtyriquesdecetcnlpSa ^z

Quand on a le talon irecé: Sur tout (judnd on allait au nmfle^ si bien qu'elle feruit d'exemple^ ^ toute la fofierité O Ciel n'eji tu point if rite Toute chofe ejl àla yenuerfe^ Contre la fortune dlu'çrfe. Les '^anddngeùrsde Gatinots Ont moins d*efcw5 que de tournoie Cejle orajfon ayant frins cejfe La frayeur du pet le delaijTe;^ Mais îlreferuedansfcn coeur Toufiours '\'ne forte rancoeur:, Qui luyfait promettre miracle. Le "^oyla dans fon tabernacle Faifant des regrets intimh De nauoirpas y eu fam6i Dem^ ToutesfoU comme on fe confole Mefme quand on a la^eroUe, Jl y eut fa trtfleffe dompter^ Bt dedans fa chambre monter, iAfn de dire fon Vacarme Tout ainft qu'une forte alarme^ Jfï celle qui l'ayme fur tout De iyniufques al'aûtrebouty Il la tronue /çaue:^yoti6 comme Defjus yn lit auprès d^n homme L'afe de la courfe d'amour y Qui n'attendoit pas fon retour ^


6i6 LeCabinetdesyèrs

Za fe?nme fut bien pnpefchécj,

Car eftant fur le liôt couchée^

La trauaîUott tout endormy

Très d' elle fon fdel amy ;

L € mary fe forfait admire ^

îl s^ en approche il ï en retire >,

^ peine croit -il ce quilyoïtj,

il tafle puis après il croit

Et luve Centre d^ne^ache

^quoy tient'ilque ie n arracha

Vos coeurs afin de les mano-er?

Tuye:^ €Uite:sJ.e danp-er

De ma colère foudroyante >

£ He luy refp ondlarm oyante^ Plujlofrque de y ous faire tort r aimer ois mieux fo ujfrtr la mort Ou bien efire mis en galère , JSle l/oui mette:^point en colère premier que d'ouyr ma raifon. Vous tene:^dans ^oflremaifon Vn gentilhomme de qui lame Ne meritepa^quonle blafme^ le nefçay p^s s'il efl menteur , Ill^ous nomme fon rapporteur Il dit qu'il a beaucoup d'affaire j Et que tout fon fait fe diffère Iufqu\i yojlre commodité llcfl homme de qualités, Four le moins fa min: le monfiye^


'Sâtyriquesdecetempil Szf Te ne foujiiens ny four ny contre , Il ejl monté tufcjues icy haut Endifant l haleine me faut ^ ' jPaJle y tremblant mélancolique :, Comme s'ileuji eu la colique ^ Etcefi qu'il a le cerfs atteint ^infi qu'on dit d'i^n maldefainSh Qm 1/eut qu 'a [on aife on le mette:, Qu^on deflachefon efguillette^ jQuo'n luyfroijje tout [fon collet ^ Et qu'on marmotte l^n chappellet., Dont^n chartreux donna li^faff^ Tout au plus près defon^ifao^e^ Ce que î'ayfai6l auec pitié. Sans autre forme d'amitié y C'eft chofe de Dieu commandee^y, E n dols'ie eflre '^>l lipandee? ^u temps qtie Saturne beuuoit chacun à fa mode yiuoit , L'heureuÇefaifoncemefemble^ Tout le monde couchoit enfemble Sans touteyfois en mal p en fer ^ Nulnf s'enpouuoit ojfencer^ Car chacun f ai f oit kfa^uife^ On neportoit point de chemife^ Et depuis ces bien-heureux iour^^ De moindre heureux plaindre leur cour^ Nomme:^ le fiecle d'or fauua^e ^ O u toute forte de breuua^e .


6z% Le Cabinet des vers

Sebeuuoit comme dn ^in doûx^ On ne parloit point de taloux, ^lors toute excufe ejlott bonne ^ On neujl peu yoirl^ne ferfonne En faijant la mefchanceté Que l on ne s en fut pas douté Tant ton n'auoît tame hemgncy O Ciecle heureux ^oficcle infigt^e. Maintenant le noftre eft peruers^ si tout le monde eft à lenuers le n'en fuis pas efmeruetUee^ L^honneur ma fi bien confeiUee^ Que tirait ou fiours chaflementj Tour le crime dont fauccment Voftre ianp-ue auiourdhuy m'acuffj, Je ne 'y eux point chef cher de rufe Mes pieds en telles aftiens offufauent 'yos detraEtions,

Orla'yoyant fi bien parlante 'lAuec fa face efïincelantej il fe repentit tout foudain^ D 'auoir eu le coeu tfi mondain,, Cartlluyditma papelarde., De qui l'oeil ma poitrine larde J) es trat Sis d 'am our ;,exc ufe'y moy si ieme fûts mis en efmoy, Z'amitié force la prudence^ ^ulîcu de croire ^uonm^offencç Je tiens à beaucoup de bon^hcur


Satyriquesdecetemps. 619

De ce au en ce temps fxns honneur Vojlre clocjuence me reco rde Les oeuures de mifericorde agréables au Roy des Cicîix^ Continue:^ ou failles tnieux^ Et luy faifantlfne accolade y Pe peur d\ojfcnC€r le malade:, Qui lors de tous maux eflott net Jl monta-dans fon cabinet j, Pour attendre iheur opportune De bien raconter l'infortune Qui l'a fait reuenir che\^ luj\, St tofl ^ fi comble d' ennuy ,

Voylà comment le panure drôle La Dame fçeut ioiier fon rooUej Et comme fon mary cocu jPar fes paroles fut Vaincu Fardonne:^-le moy te 'Voi*^ offre Il efi defafcheux entretient^ tAuJii Ifray que je fuis chrejlien^ E t que 'yoH< efles belle ^ braue^ Si prouient'H de yoflre efcUue^


jRr iij


^3Q le Cabinet des vers


X*0 Sf O S ^ N D It E , O V LA

crojance du Grojiîer ^

Par le fîeur Beautru..

IE yeux auhtey Paynajje & VondeFegafine four aller faire yntourtufques k TerraJ^ine^ DeCtreux de chanter les bufles au col tort s /Du Jîffler dans >» iong le Prince des Butors^ Bufes Bufes ^^ Ducs tene:^moy lieu de Mufe , Ce nefipAs la rai fan que fi ie yous amufe ■ Comfao^nes d' Helton ., dire les chanfons T>^ Onofandre le ^r and tnnemy de yosfqns: Onofandre occupfék ne croire qu^n ho>?î?ne ^mfç ait parler Latïn^futjfe efire Gentil hon-^^

me ^ Me^prifant ^ppolon &* [es celejles dons Qui font que les humains ne yiùent de chardons leyoHimuoque oy féaux dey os couches ifne lies Hafie:^you5 fromptement de m'apprefteryos

aijîes Que len prenne yn tuyau pour peindre cet efcrit cèluy quïyoùs rejfemble^ de nom 0* d'efpnt.

Silence par trot s fols en la trouppe ^rcadique, Que Ion ceffe auiourdhuy la hr ayante mufiquç


Sntyriquesdecetemps. g^i

Dans les champs ^uuergna,cs , ^ qu'on maille

chercher Sef^t afne semais desgrandslque îel^eux efccrcher Pour fur leur parchemin efcrire la crojance . D' O no Tandre le p-r and Prince de rip-ncrance Croyans Jans tumulte^ ^qui ne doit lamats Hemiier dans teftat que dans Alirehalais: Mats dont lesfens cache'^i^^fontl/n fécond miracle Qu'ils canoniferont >w i^ur dans le BaficU Monjleros d'^rcadie^ exemple de nos ans Ce^x que l'on deuroit yoir en nos moulins braySs Le bas dejfus le dos courhe':^fous la farine So'/itge7is de Cabinet ^ mefmes que l'on defline Pour les premiers honneurs ^^ quelle enrao^éfon> De\'yoir dansl/nconfetl y ne a/nef an s rai fon? £ui croit que le grand Caire ed >» homme :, (^

l'eTpline Vne IJle aujii foré loin comme les Philippines, Que l Euangile fut eforite dans le Civl y Mefmes d'yn des tuyaux de l'aiJlefainctMichet Et que Ik tous lesfaïnîs Ion cache ïout de mefme. Comme nous les Soyons aux tempUs de Carefme Quiiut que Mahomet,^ les Turcs, ^ lesGots, Confrères de Caluin ejioien thons Huo^uenots ^ Que le Pape reçoit touâ les iours des mfffa^es Des faints de Paradu 3 mefmes que les jcpt fao-es Efloient foi t bons Chrefttens^, que lu d as Macabé S' lime fut point mort ieuneeujï ejlébon^bbé Qui crott; que Parxxdts ejifait comme y 72e Eol/fe,


'5j2 Le Cabinetde3(yerj

Et que le Bufantor cji le Duc de Venife Qm ne tient de bons mots que ceux i^n^ouluety Et n arien à mépris comme '^yn homnie fçauantj Je l'ny If eu maint ef ois (ignorante Caprice) Citer monfieur fain£llean au Hure de l'ecliffe, Bt tout i^i^n mefme temps faire croire kfonfens Que Phifique & Phîtifique auoiçntyn mefme fens. ^ .

Mais après \celuy. U mene:^) mene:^ le boire Votre fans le licol ce raconteur d-HîJloire, jlmonjlre k [on difcoursnauoir point de rai/on. Et quiia le cerneau tjmhré comme l'n oifon Tuis qu'il croit que Paris par qui mourut Achille JFut tenu fur les fonds des Bourgeois de la l^iUe Qui porte ce nom U,(^ que le Ch eu aller jSle doit dire auoireu cet honneur le premier y Ejl'ilp^ bien plaifant^mais efr-il pas bien bu:^ De tuer Palamede aueç l^n arquebuft! ^'il parle de Brut us en fa grande achion, il je plaint que Çefar meurt fans confej^ion^ ' . / , Et dît la la rme à loeiljant de Preflre à R orne ' '\ 'Ont ils laif^é mourir fans co7%fefje'r cet homme? ^' De quelle herbe, quel fom.qttieltresfe.quelchardo Onofandre peut-on te faire l'n digne don:, si tu crois que iadis t Empereur dZ^lemagne^ Dés le iGur quil naquit s' appella charlemagne;, Et que le grand Pompée entre les l^ieux Romains Surpaffoit de deux pieds lerefledes humains ;, Si tu demande k tom fi le paillard iVHffe


Sacyriquesdecetefnps. éj,'

Qjncheuaucholt far tout n'eut point la chaude-

W' . . . • .

4$"/ tu crois >w piiracle ayan$ mille futâins

Que pourtant le grand Turc n'eut uir/i/is les

poulains Donne:^ luy des fonnets^Odes^ou Cenetaphcs^ Toutes fortes de l'ers tl appelle Epitaphes^ L* Efclauon/^rabicje Turc Je Bifaitam Tout lano-ao^e eftrano-er il le tient pour latin j Que s'il entend tonner ou faire de L orage. Il tient que t ^ntechrîfiyient;^cjuefjn bagage Tait tout ce tintamarre y on le '^yerroit alors P rier fo rt a propos dire l' ejp re des mo rtSj, chanter Ifn Te Deum fur \n chant pitoyable;, Non pasquîlayme Dtcu^mais ii craint fort le

diable, Peut^ejire auft quil fçait de iHifloire du teps^ il 'vit parmy la Cour yâef: Ici que te l'attend:^' Bonpicottn en rnain, dites-moy s'ilefl:hom?ne? Mais dites nejl-il pus Ifn c^nimal defommt^ Fuis quiliure tout haut que les fcpt EieCtairs^ Sont indignes de plm créer des Empereurs Vcu quils ont la 'VeroUe^^^ qàeVon leurapprejle ^Câ prochain Printemps 'yn exacte diette, Mefme que l'Empereur en ejl en fort ^randfotn^ Et que c efi auiourd'huy fon plus preffant befcin.

Cependant on le Iroit le gros limier qui trufls^ En pourpoint de fatin découpé fur du bufle Nous dire que les yeux.les fozrcils^i^ le front y


é34 LeCâbinet des vers '

Que [abouche le nec^ ^ Us oreilles font Za credtur^ji hoyitme, ahi0 ilfe mefconte , S^ il met Ikfon hennear ^ le monde y met la honte. ^ Tel forte la façon defire yn homme en effeSi, Et le confiderant c efl "Vw afne tout fiin,, Nature induftrieufe a mis dedans les plantes, Dans les eaux , dans iair^ çians Içs Moufles hnl^^

lanteSy Ze caractère humain , (juifour cela n'ont rien Du feu de Promette ce larcin ancien , Sans lequel on efihefle^ apprens gro^ier profane ^u' on peut en courte or ci lie eflre bien fort grani . afne. Or Bufes c efl ajfe:^P rinces de Betiffyy I\eclame:^'yos oy féaux quils s'en isolent d'tcy Jufquau y al de pendore ou ils feront entendra Ce que ie leur appris des 'Vertus d'Onofandre\ Saphon déifier par les oy féaux des bok*


pISCOVUS SVR ZE VOT^GB de S, Germain en Zaye.

^^ ^-flroit en Ijfaisoque l'o boit fous les treilles.

Et qu'on met dans les. puits zafraifchir les.

bouteilles ,

Cufyne enuie nousprit^'yoyant le temps fi beau,

D aller porter aux champs les fouris au tomheau»

Mais comme nom f ai fions ^n di [cours tmtille


Sâtyriques de ce temps. 655

Des plus beaux lieux qui font ejloi'rne:^de la'^'j.lle Pour faire efeftion d^l/n cjui plaife à nos. yeux, Sairjft Germatnfur tous les plus audacieux Veut eflre préféré .,fi bien eue ce "X'oya^e Seul demeure arrejlc dedans nr>Jire cour-'p-e, allons donc chev^trouppej efi-il temps de partir' Mats qtp efl'il de be foin detantfehien. lieftir Four çaptiuer nos coeurs f lios beauté:^ natu<

relies S ans y rientadioufrey nousfemhle affe:^ belles allons Un y a point de telle yolujjté Sl^e de partir matin enlafaifon d EJlé: Mais auant que fcrtir dcfieuyi-ons pour micifX

dire E fiant fur le chemin le petit mot pottr rire. Nous montons en carreffe , 0*nous mçttOip aux champs ^ Çontens ^ refolus de bien palier le temps ^ llnya ce iour là aucun fio^ne d^ orage ^ui fepuîffeoppofer au deffcin. du 'Voyage : JUais de quelque çofiéque nous tcti^rnons Us yeux Toute chofe nous rît ^ foit en bas^foit aux Ci eux. Mille amoureux Zephirs j feuU maifires de la

plaine Nous ytennet rafraifchir du "yet de leur halaine^ Et mille Rofignols s'en '\:iennent près de yious Nous endormir au fon de leur ramao^e doux. Quels plaifirs plus lafcifs ^ quelle plus belle f^in.ç


è}6 LeCabînet des vers

Que d'auolr des oy féaux & Zephirs pouf con-;'

dmtte :

Mats cobienfommes nous rauis £ ejlonnemeti Quand nous "yifmcs de loin ce royal bajliment^ Cejle façon [uperhe.,^ ceft autre merueillej Qui rend l oeil incrédule au fi bien que T oreille?

Qu^on ne me parle plus de ces Valais Rornains^ Pont la feule mémoire eftonne les humains^, S, Germain deffus eux n'a pas moin d'auanta^e Slu^l^n pin haut ef eue fur 'Vn petit boccao-e.

Nous yfufmes porte:^que nom n'y penfiont pas. Tant nous ejlionsrauisd'eflre plpi^icyb^j Jldais ce rauijpmet neuf point tant de puifsacej Que nous neufions encorde mAnger fouuenace» ^our repaifire ^ remplir le moule du pourpoint j Que de fes "^ains repris ne fe contente point.

Doncques n0us neufmespas fi tof mis pied 4

terre Que les '\ns y ont au pot,& les autres au l^err^^ l'ont du bruit au logis demandent du 1/in frais, Zes files cependant cherchent les lieux fecrets. Toutes de compagnies^^ nontpas la puiffance^ De retenir leur eau qui fort par Violence, Tout ainfi (ju'"yn torrent contraïrk ç^ retenu^ X) ^^n petit lieu efroit qui nous eft incognu, ' Mais moy qui fens de fa que la faim me domine le de [cens, ^ m en yay tout droit en la cuifine^. Ou laccofiay l hofieffe^çL qui ie tranche court j


Satyriqncsdecetemp^r G^j

^yant 'ycu que cefioit l^nremede d'amour^ Vne grande carcaffe, y ne 'vieille marmite, Vnembompoinr de feichc.ou bien de faute frite ^ t>ont le regard hideux me fit tant de frayeur. Que plus de quin-;^ iours len ay eu mal au coeur. Elle nous fait feruir^ fuis la troupe honorable ^pres auotrlaué enuironnela table. Ou les plus ajfame\^ donnant trefue au difcours Tefmoignet que les plats font leurs feule s amours. Et par leur appétit monflrent combien d'adrefïe Ils auroient à feruir auli^^ne maijircjje:

Bref durant le conflit qui dura longuement, chacun refiatfans l^oix^no point sas mouuemet, Qt^efi quelqu'un de nous If eut parler d'auature. Il tmite fo rt bt en lagra ce 0* la nature JDecehon COr délier, tout plein de :^le ardent, Qui re^ondoit k tous fans perdre In coup dent. Mats c efi affe:^difné , rendons tous à Diet^ ' grâces,

Etfàifons no s Galets héritiers de nos places Ils nous l/oudroient de fia '\>oir icy dejloger, JL'eau leurl^iet k la bouche en nous l'oyat mager, njépres duoir repeu, "Voyant l'heure opporune,- ÎQous fortons du logis ^chacun prit fa chacune Etalions au chajleau, où Monfieur le portier Hui Ifeut eftre flatté, & fe faire prier, lenAt dedus fes mains les clefs de la grand porte. Vint au deuant de nous, (j7* parle en cette forte, Mefsieurs contentc^^'yous de yoircebafiimet


^jS, te Cabinet des vers

Seulement far dehors , & non point autrement jy jly ab! tn àeq u oy > ojl re y eu é repaijl Ye, VotiS yentrerîe^ totiâ ji i en ejtois le maijire: Mdisie ne le fms faire, il ne m'efi pa^ permis^ JSIonfM quad yomferiekidemes meilleurs amisi Zors quelqul/n d'être nom qui recognoijï la rufe ' lait fonner de l'argent aujsi tofi Us 'excufe^ Et après qu'il nom euji pour financiers cognus^ X^oîiâ dit entre:^d€dans yous joye:^ bien yenm, jlmarchedeuant nom j^par tout ïlnompromeine^ X<Ious fit les faites yotr^des faites il nous meine Bnla chambre du Roy 0* en mille a utres lieuXj OU l'dry l'aT^ur ^ le marbre eshlouyffent nos yeux: Mais faifons ie yous prie j, pour faouler nojire

yeue Vans là chambre du Roy encore y ne remué. Voye^en cet ehdroit comme Mars ^ Venus Setiennej^t embraffe^Ja^^uiffant ^ tout nuds^ Voye:^ les a ce coin..- en y ne pLUtre pcfure^ ^utT'-yous lam-ars yen p lafctue peinture? Hauffe\^ y ri peu les y eux '& yoye\les encor Erfyne autre façon deffus ce plancher d'or. Voyeç^ lesicy pre\^ tous deux encor aux prifes, . Qmy tout cftplain d'amour j fp-^ défiâmes épnjei Dans cefle belle chambre allons fuyons ces feux: ' Sortons-en le'^ousprie^eu btèn faifons corne eux. Nous en forions rauis portas dedans nos amesj Imprime:y^ces portraiSis ^ ces lafciues fiâmes^ Et pour lès refroidir en bai nous deuallons.,


Satyriquêsdccetemps ëj>^

Et de fia tous craintifs aux grottes nous allons: Faut-il tant marchander quiïd on efl aupafftt^-e? Fuis que les grottes font le fuhjetdu yoyao-e^ plions quand leaUfdeuroit ^os calçonspenetrerj Vous aue:^beau fuyr j f faut-il y entrer: La crainte combat fort long teptp s auec lenuié. Mats la beauté du lieu qui nous fcitte ^ conuis Et femble nous 'Vouloir plus auant eno-ao-er^ Fit aux files en fn meî^r'ifer tout dano-er: Nous entrons, ^ de peur que perfonneneforte^ Hé dernier doucemeyit ferme après luy la porte».

Le maijlre cependant par^n fecret tuyau Tait fortir aufsi tofi mille feringue d'eau^ Qui detous les cofte:^nous déclarent la guerre^ Et mille autres encor qui fort ent deffous terre: Nous fommes tous trepe:^ ^ ^^fî^^-^ & deffous. Mais les files le font encores plus' que nous. L'eau fans aucu refpe6l do ne deffous leurs cottes. Elle en ont das le cul, & nous dedans nos bottes: Que ïeuffe bien youlu eftre en tuyau chan'o-e, (l'ay depuis ce temps là plus de cent fois fon ^é) Four aller chatouiller Celuyde lapins belle. Fuis reprendre fou dain ma forme naturelle.

Cet orage pafsé nous reprimes nosy eux De ce qui efl d'exquis ^ de rare, en ces lieux, Not^s yifmes mille oy féaux portraiSts en yn bo-»


cao-e

o


\Aq^i l'eau fait chanter ^n naturel ramap-es Nous yifmes le coucou qui '^véritablement Semble lions a^pelier ^ nonpomt fauffement:


64^ t-^ Cabihet des vers

Mais yiciis ^î fines cncor des orgues flm d'cftime, Ortti n ont pour tons fouflets que leau qui les uni"

VvÀs nGti:â 'yifmes ^enir le grand Dieu de là mer;, pour fiùre, mais trop tard les orages calmer y Et marcher deuant l'uy comme en ro^' aile pompé Veux tritons anime:^qui jonnent de la trompe: Nous Infmes Feau Je faire en forme d'efuentatl. En fleUr de lys ^ chères ^ en Ifafe de chrtfïal^ Et mille autre beautt^^dont iè làifje l hiftoirù Difficiles cl dire encor plus (i croire^,

Mais cefï trop demeuré dans ces grottes icy^ plions 'y otr maintenant les flics de Poijf}'^ jiUons tous nous feicher aux rayons ^ au)C

famés Qifefancent bs beaux yeux de ces honnefieè

Dames: Mak gardons que quelqu'un charmé de leUt

beauté Ny demeure en e^fntprifonnierarreflc^ Hue le fus en ce heu 'Véritable Prophète: Car le neusfi tofl l/eu cefle belle Nonnette^ Qm me faici maintenant foU^irernui6l & iour Que iefds tout foudainfurpris defon amour ^^ Laquelle a tellement ma pauure ame ojfenjee^ Qu^ elle efl depuis ce temps toufiours eh mapenfee Encore que te'^^oye en ces 1/ âmes amours j Qu^tl ne me faille point efpcrer de fecours,

Ilyadans Poijiy cent beauté:^ nompareiUes:

Que


Satyriquesdccetemps. (^41

Que dis-ie cent beaute^i^ mais fhfiofi cent mer-»

ueilles Qui ont cefte couflume alors cjuon les y a "Vo/V De latjfer dans nos coeurs plus d'amour que d'e^^

jpotr Toutes ces beaute:^înSgnes de ces yoilles ^ auprès de cefoleil ne font que des ejioilles : Heureux f quelque iour le temps ç^ mesfou^irs Pouuoient rendre fon coeur ployahle à mes dejïrsj, Mais cela nefepentfi ce nejlpar miracle y ^yantfa qualité ^ ^ le lieu pour ohfiaclf, J^e regret que l'en ay agite mon efpnt , Tellement que ïaylatj^é imparfait cet efcrito


I


S O N G E.

Z m'a femhlé cefïe nuiti ^mour anémie a petit bruit M'aconduictpresde yoflre couche^ OÙ yotts Ifoyant ainfifans yeux le dérobois tout glorieux Vn doux bai fer de '\ojire boucht^

Cehaifer fi doucement pris, Aauiffant d'aifemes efprits Meforçott depafer plus outre Et lors pour fuiure mon dejfein,

S s


G42 ^<^ Cabinet des vers

PaJJdHt la main fur '\oflre jein^ J'enrao-eois toutyifde yous ---tre.

Mais ia crainte de '^otîsfafcher • Çiti tout a coup me yint toucher. Ver fa dans mon feu tant de g^lace, Qucpriuédetoutjentiment le ne feus pas tant feulement Demarer ^npied de la f lace j

Ctpendéintlepefant fommeil Peu k peu fortoit de ^ofre oeil Chafé par fa douce lumière^ Et lors amour mon doux yainqueur Prenant place dans y^flre coeur. Vous fit exaucer ma prière,

L ors pour ma la n^ueu r appaifer, le yotispris ^n nouueau bai fer Quiralumama flame ejïeinte ♦ Et me (dijjunt entre^os aras Vous me receutes entre y os brM - Blef-édyne nouvelle atteinte ,

Que demignards emhraffemcns. Que damoîtreux rauijfemens Et <jue de dmerfes pointures, Rendirent heureux m.on deftin? Jamais lefobfire ^reftin. Ne le fit en tant de pojiures.

Je n'eus lamais tant de plaifir ^contenter ^rftre dcfir Que l'eus pendant ma rcfmrie.


Satyric^uèsdecetempsi

Car iefçay bien que de mes coups ^ Vowseujies dufucre plus doux Queceluyqui '^lentde Candie»

Mais te mefueiUay la deffm, BJionnéjpenaut ^ ^ confia ^infiqu'ynmatouqueïon chafirè Trouuant mon Hnceul tout foiiilté Et mon pauure V. barhomllé Defuccreplm blanc que l'alb<ijlre:

Et pour alléguer mon efmoy y Tafiant tout à tentourdemoy le yis que ceftott ^n menfonge Lors il me fembla que l amour. Me promet que iauroîs '^n tour En ejfe£i ce que t'eus enfonge.


ANAGRAMME, Par le fîeur MorboisJ


D


£ rnierement l^n yalet de Cypris ^uoit le foir prié quatre de fe s amis ^ Zeslfoyant arriuerleur fitlareuerence, lefm y fe dirent 'ils :, heiu l quelle deT^enfe^ Non ( ce dit-il alors "i des C. iefais bon pris»


Ss


é44 Le Cabinet des vers


LE CONSTIPE DE

la Coun

TS Epuis cinq ans tay confulté ^^ Des Médecins la faculté ils m ont fait prendre des chfiaires E t des bouillons appertatifs. Et ji aucc tous ces outils le n'ay peu faire mes affaires,

Z'I^n d'eux pour en donner raifon ^^ccufoitlairdela mai/on. Mes appétits trop Volontaires Et mille autres menus fatras \ Qui font ( dit-il) qu'on ne y a pd/ Si librement a fes affaires, \

Maison autre des plus barbus Me dît Monfieurce 'nefl quabus Non feulement les Sédentaires j Moî^rtotis ceux des autres mefiierfy Nepeuuentplusen nos quartiers Faire tant foit peu leurs affaires.

Quelque forcier fin ^ accord Peut-efire y a ietté fon ford charmant les Vertus ordinaires I)e nos remèdes la xatifs\, Car au lieu de nomefire ytilsj


Satyriquesdecetemps. " 64^

ils gardent d'aller. aux affaires.

Plufienrs ofjlciers conjiîfeT^ ^yant de nos 'Vieux recipe::^ Pillé tom les plus beaux myftereSj Bt pris quelque petit belpféy Y ont p-aio^nélfnyilain fluf^ ^u lieu dy faire leurs affaires,

C'eflpoilrquoy les tailleurs ne font \Aux chauffes qu'yn demy plein fond Pour les chofes accidentaires , ^quoyfouuent on efl contraint, Tefmoin la Dame en pafie teint j^uj fait en plein bal fes affaires. D'autres ont youlu fe lafcher , \A f'ne force de mafcher. Des racines de Commiffaires, Mais tels remèdes deceuan t Ne leur ont donné que des 'Vents, Et n'ont fçeu faire leurs affaires.

Quand à moy pour nen rien celer, le nefçaurois que confetUer Tant les pratiques font contraires. Et les remèdes incertains ^ux malades qui fe font plains De n aller point à leurs affaires»

le ne fçay quelques bons cerueaux ^pprenans des cornets nouueaux Inconnu aux portes clifieres , Mais l'yfa^e en ejl ha:^rdeux ,

S s ;jf


§4^ Le Cabinet des verf

£f iene coo-nois aucun d'eux jutait bienfait leurs affaires.

Quand aux ^fages d'interefis , pebtes., remhourfement deprefis^ £t le tout mis en inuentaires ^ On a deffendu d'ey^ bailler ^tom ceux qui fouloient aller ^ar ce moyen k leurs affaires, llefi l^ray que les lauemens Fais deflatsç^ d'appointemens Sont fur tout au malneceffaires : Mais ce font morceaux rcferue^^, Tour les Seigneurs que '^ous fçaue:^ Preffe:^ d'aller À leurs affaires.

Pour les coliques paf ions y IS on fait eftat desfenfions, Et aux douleurs plus mortifères^ Ces dos d'Extra non anciens ^ydent tres-bten lespatiens^ ' Qui Veulent faire leurs affaires

Toutes fois te n'en cognais point Qui fe foient guéris de tout point ^uec fes drogues falutaires ^ Tant on les baille rarement Si ce n'eft yn ^rand feulement Q^ifait quand il li eut fes affaires.


Satyriquesde cereirps. 647


L'origine d v p b t

CjT* dîi Nduct,

STANCES.

pPowr te bien chanter nanean

^ il ne faut point boire de ledU'

De cefie fontaine facree ,

Ny JuY Helkon j 'allono-cr » Bailler jfommei lier j ^ fonder ^ -, Comme fit ce refueur ^fcree ,

llnefdut point ^ nuit ^ tour Courtifer ^ faire l'amour "^ ^ux neuf manant es de Permeffc:, Mais pour bien chanter le nauetj Premier il faut faire '\ngros pet., Vnfou^ir & puisyne'yejTe^

On commence par lupiter Quand on a defir de chanter De quelcjue grand Boy. la puiffance , Mais pour bien chanter le nauet il faut commencer par^n pet

S s lîu


648 Le Cabinet des vers

l'ulsquedUn fetUfrit naijfanci^

Doncques après ^uoirfetç ^ Touj^ijy aillé, rûtéj chanté. Je 'yeux tçy faire faroijlre Xes trauaux ^ [enfantement De celuy qui premierentent ^u gentil nauea,u donna tejire»

Herculle auolt en mille lieux plante defes faits glorieux Maint ç^ maint trophée honovahU Et par tout on noyohpnon Quehruyre d Hercule le nom. Tant il fe rendit admirable,

Enfin couronné de lauriers Redoutable entre les guerriers > ^ Briarre il > int faire guerre Briare aux cent brtis 0* cent mains JLa feule terreur des humains , Infigne l^olleurfur la (erre.

Premier il le fit de f fier Puis^niourilyintl'ejpter, Sortant hors d\^ne grotte affreufe, Etde fes brcu roi des ç^ fort s. Hercule ~)>ous le printau corps J}' y ne agilité merueilleufe.


Satyr^ues dece temps. 649 Ce fut yn dangereux dnet: Car l"Vn ejioit aujSi cruel Que loutre ejloit plein- de finejp;, Et lors "yous eujite::^'yeu entr'eux * Combien chacun k qui mieux mieux Farcijjfoit en fa hardieffe.

Hercule à tous ce dit-on Zuy donnait le faut de Breton, Luy faifant quelque galantifç^ Et le ruoit fouuent en has^ Mais toufiours auec bras L' autre deffus luytrquuoit prifè.

De poing ^ de te fie ^ de genoux Jl fe donnait mairtt rudes coups ^ Quand Hercule printla maffuè Et le traiiia ji fièrement, St brauoment ^fi rudement, Qf^en fin à fes pieds il le tuè\

Briare en fe f entant mourir Voulut i fes pieds recourir. De cent bras cefie foy derrière, il embraffe , il ferre, il ejlréiinft si fort Hercule que contraint Il fut d'auoir l^ent par derrière.

il le ferra fi fort défait^


6^o X-Ç Cabinet des, vers

Hu Hercule fif^n fi gros pet D'ahan qu'il eut en cejle prejje;, Ce pet iufquau Ciel retentit ^ Le ciel eftonnésen fentit^ Et goujla fa delicatejfe.

Hercule fon ennemy mort ^ Honteux d'au ci r pet é fi fort ^ J?our eflouffer fa 'yilanie Printce pet de race des Vieux MaJ^if fumant (j;^ plantureux Et longtemps des mains le mania

' ^infi quelOurfeille Idfcha Et puis dans laterre il le cacha^ Ouhientofi ce pet print racine;, Zes Dieux font féconds tellernent Çue tout ce tout entièrement Des Dieux a prins origine.

Et entre petit ci. petit Cefle racine fe groJHt Hercule en eut efiouyffancej Zuy donna le nom de nauet;, Voulut qu 'il engendrafi le pet^ Tuisque d'yn pet il prit natjfance.

Et cefi pourquoy le plus fouucnt Lenauet engendre kl/ent^


Satyriquesd.eçeteLrps. 4p Force -fets dedans nous excite Le ncLuet attire Icpety Le pet attire lenauet^ Comme le fer la calamité.

Mais encore tout cole/é. Que dahan ce p et fut tiré Hors de fon antique demeure, ^^

Hercule a '%-oulu cfuk iamais Ce naueau de race les pets., Honteux dans la terre demeurée

Grand Suicide fi i'ay chanté Ce nauet par tes mains plante Cenauet ^uifutdetarace^ JReo-arde d'I'^ bon oeil mes 'y ers y Et fais querrans par IVniuers. ils puiffe partout tyottuer place»

Et puis cjuandi'auraj bien <^ beaii^ Mangé de ce bon fruit nouucaUj, De ce nouueau tant mav^mfiquej Fay que le ne fente lamafs^ La douleur à^ enfîinteYd: s pets Que l'on furnomme la colique.


^5^ Le Cabinet d es vers


S T A N OES.

QV^dutres que '^ous foient defirees, ^Qii autres que 1/ousfoienî adorées^ CeUfe fe peut facilement^ Mais qu'il Jott des heaute::^pareilles yA "y ou s merueille des merueilles^ Cela ne fe peut nullement,

Refponce. lAuoir le coeur toutplain de fiâmes Et faire les doux yeux aux Dames j. Cela fe peut facilement y Mais de pouuoir en fa '^îetllefje louj/r d"yne ieune maifïreffe f—^ Cela ne fe peut nullemmty Que chacun fous y ofire put ffance Captiue fon oheyffance ,

Cela fe peut facilement. Mais qu il fuit ^n amour fi forte Comme celle que ie^i^ous porte y

Cela ne fe peut nullement

Refponce. \Auoir quatre chauffons de laine ^ ^t trois qua:^^qutns defutaine. Cela fe feut facilement :


Satynquesdecetem^^: é^f

Mais dedancer 'ynehourée Sur If ne Dame bien parée^

Cela ne fe peut nullement, ^ecefafcheux nom de cruelles Semble doux à beaucoup dé belles^. Cela fe peut facilement. Mais quen leurametrouue place ^ Rien de fi froid que yoflreglace Cela ne fe peut nullement, Rcfponce. Efire contraint en fa parole '^yant dans les yeux la "veroUe, Cela fe peut facilement. MaU bien qu'il foit hors ie furie Que cefie^alle foit guérie

Cela ne fe peut nullement. Hu" autre s que moyfoient miferable^ Var '^os rigueurs inexorables, Celafe peut facilement: Mais que de fi y mes atteintes JPorte la caufe de leurs plaintes. Cela ne fe peut nullement. Refponce. Dire en tous lieux qu'il efl habite Reprenant Homère ç^ Virgile, Cela fe peut facilement: MaU qu il foit d'yn auis contraire De croire qu'il pu iffe mieux faire Cela ne fe peut Nullement.


éj4 î-^ Cabinet des verl

' Qu'on férue bten lors que lonpenfe jEf r..:c^'Uoiy l'a recompenfe

Cela fe peut facilement: JidMs fjiiynr autre foy que la mie ne N'ait point d'ejpoir^femaintienej, Cela ne' Je peut mdlement.

Kieponce.

Vanter en tous endroi Sis fa, race plus que celle des Rois de Trace Cela fe peut facilement. Mais que pour les anvc^ d'Hermine liait beaucoup meilleure mine.

Cela ne fe peut nullement, Qjfk la fn!a raijon cffaye Quelque (ruerffon à ma playe

Cela je peut facilement. Mais que d ynfi digne fcruage Sa rcmonjlrance medef^age.

Cela ne fe peut nullement, Refponce. L^ Espagnol en François traduire Pour faire fi'M'ertu reluire

Cela fe peut facilem.ent: Mais bien que fon efbrit trauaiUe Que fe^ fon pour tout rien qui y aille

Cela ne fe peut nuUcmenti Qu^cnma feule mOYt foient f mes Mes peines (^^-^ os tyrannies

Cela fe peut facilement:


Sacy riques de ce temps, 655

Maisquetamais four lemartyre> De l/OHs ajmer le me retire j Cela ne fe peut nullemenr,

Refponce. Ejlre fix mois à faire y ne Ode Et donner des lotx a fa mode.

Cela fe peut facilement. Mais de nous charmer les oreilles Far fes merueilles des merueiUes Cela ne fe peut nullement.


STANCES.

QVe tous les amoureux du monde '

^^Soient plus inconflans que neillonde lelecroybien. Mais qu'il foit rien de fi Volage Que yofire perfide courage, îeriencroy rien, Quamour 'yous donne du martyre^ Et que dans^ous il fe retire, le le croy bien» Mais que faye allume la f^me Ou ce Dieu fait bru fer yoftreame, le nen croy rien, Qifen ce maudit fiecle où nous fommes


é^6 Le Cabinet acsver5

Zes feintes f oient au coeur des homme s ^ le le croy bien. Ma'ps q naux damne^i ce foit yn ^ice t)e Ce farder deleurmalicey le n en croy rten. Que 'y cm tafchie:^ de me furpf'endre L ors que liom feigne';^ d'ejlre en cendre^ le le croy bien. Mais que f our tout y ojlre langage Ma liberté idmals s'eno-afe. Te n'en croy rien. Qu'en fin ^ous perdieT^ ydjtre peine Quelfojire e^erance foit y aine, le le croy bien. Mais que le mal qui ^ous pcjfede ^tt beaucoup be foin de remède, le nen ôroy rien. Qu^en fin l/oflre ame importunée I)es mains d' ^mour foit enchaifhée, le le croy bien. Mats quil yous foit bien difficile;, De rompreyn lien fi fragile, le nen croy rien. Qifyne ferfonne foit heureufe Qm meurt d'y ne mort amour eufe^ le le croy bien. Mats quil yous prenne quelque enutc JDefimrainfiyofireyie. If le n en croy rien.

EPIGRAM-


Satyriques de ce temps, Cjp

E P I G R A M M E,

En Dialogue.

ir\Ieu'yoti6gardlapucellej,atnJî comme iepénfé ^"^ Et 'you6\monJieur le borgne ainfi commets

yoy , Se font mes ennemis qui ni ont fait cefle offence^ Etfe font mes amis qui me l'ont fait *t moy.


B F I G R ^ M 2^ E.

Far k fieur Dauicy.

éT^ Bjle poudre de Çypre ornement de nostejles ^^ Qmcaufeên tant de coeurs de mortelles de^' failles y -, Sedeffend far nos Rois: car la poudre fans bruit Çu^on nomma foudre blanche efidejfendu'e en

France^ Voflrc foudre eft aufi comfrife en la dejfenccj, Fuis qu'elle fçait tirer des coufs fourds fur la nuit.

Tt


6p Le Cabinec des ver^

SONNET.

Par le fieurckSygognes

QVe lemafcjue efi chetif que cejle fille portes,- Ha mon Dieu que le hay cet attouret àené\^ Son teint d'efcailte dhmjlre ^ [es yeux farine:^ S attachant à fon front comme la colle forte,

il efl doublé de cuir d '^ne leurette morte y \Ainfi dans les enfers femafquent les damne:^ Cefl yn efcafignon ne "^om en efionneç^, Vncureur de retrat^ls tembrenade la forte» Que cehaîUon fied bien fur ce tolymufeaUy Je croy que c'eft yngand a porter ^n oyjeau, T>€ quelle efiojfe eJl'Ufde creï^e ou d'ejiaminej

C'efi camelot onde ^ c'eft damus^ c'eflfatin, Cefl du riCs de Millan^ c efl de la fargefinsy . C'efi tnfpe de Velours ^ non c'efi cmr de patin.


>


Satyriques de ce temps^ ^56


LA METAMORPHOSE

d'vne robbe ^ iuppe de iatin blanc.


^r\ Vous qui yoye\en ne ture ^^ La panure ç^ trijle couuerture JDecefie hourfe de Relais : Qm yoye-;^ lefloffe '^^i édite ^u lien d ejlre blanche (Spolie Toute battue à longs filets, Reuere:^ la fuijjance eflrange Du temps qui toutes chofes change ^ Qui du mal transforme le bien y En mal transformé de fortune ^ Ètparyne route commune y Doit en fin tontrednire k rien. Cecy qui Je defcouure à peine Eflre defoye ^ non de laine , Tutynfatina rayon d'or Et fut de blancheur nompareille . Sa bonté fut y ne merueillej De fin coeur yn rtchethrefor. Belle de qui la treffe blonde Retient le coeu^ de tout le monde 'Captif dynfubieclfiparfai6ty Permctte^^qu'encore méchante

Tt


6,60 Le Cabinet des vers

si la mémoire yojts contente Les feruîcûs qu'il yous afcùEi,

Bien qu'yne beauté tant extrême Semé d'ornement à foy-mefme Sans emprunter rien de nounean^ Si yom dtraj-iefans ojfence Qu^ecefatin ptain d'excellence Vous donnoit ^n luftreplus heau

Larohhequi ^om en fut faille :, Tut filuyfante ^ jiparfcatle^ Que quand fur ^om onlagençoity ^infi qui/ne Venm féconde Sur toutes les heauîe\du monde Voflreheau corps ap par oiffoit.

Les manches fi bien compajfeeSj Lesfronceurésfi hienplicees Et le o^ufi rond ^ fi beau , Taifoit que d ^n commun lano-ao-e chacun difoit que le plumage Efloit dio^ned'yn teloyfeau.

Mais quandlapieceyintyfee ' Etque larobbetantprifee

  • Monflra par endroit s le philon^

Prenant la partie meilleure X>e cette eftojfe tout fur l heure Vousenfifles^n cotiUon. ' L ong temps en cotillon fideUe^ Joyeux d'y ne char (Te nouuelle ConfeiHiafon luftre admiré


Satyriqiies dece cempsJ 66t

Et ft 'Voyant en fa'^ieiJlejJe

plus près du corps de fa maijirejfe , Sefen t autant p Ut shono ré. ( Q^'^f^ ryidijlrejje marche en hajte

lojeux en foneftre il fe flatte

Se trouuant battu doucement

De fa cuiffe fermette ^ douce:,

Etlo rs auprès d elle i Ifepoujfe

Comme iîlauoit fentiment. Mais bien cju'iltefoit agréable^

Deferuir en lieu tant aymable,

O beau cottiUon amoureux^,

Suis la defvinee propice,

La belle k qui tu fais fer ui ce ' Te preparelfn lieu plus heureux. Ta couleur cjui s'en '\a ternie;,

Tafoyedeftadef'ynie

Isï^ira point parmy les haillons

Car ta Dame qui tayme encore

Tranchant ce qui te deshonore

Te "ya transformer en calçons. O ^ayfatin point ne te chaïUe^

si le ci:^ea uqui te retaille

En prend a ^'n ^ a autre ccfle\

Tapertetefoitao-reable y

Sçachat qul'n bien tant fouhaitable

N'efi lamais trop cher achepté. De pu is logé fir fes deux cuijps ,

Jl a tant 0* tant de délices ^

T t iij


^66z Le Cabinet des ver$

Ettrouue le feiour fi douxj QuefdY 'yn miracle incroyable Homme qui ne fut raifonnable , lien efideuenu ialoux,

llembrajje fes belle s hanches Fermes potelées ^ blanches ^ Xes baife ^ fe colle a lentour^ llbaife la toifon dorée De cette motte defiree Battue à tous les traits d'amour^

Zorsqued'^ne main fret illarde Quelque ieune amant s'y ha^K^rds D'aller la cotte fou fieuant , Le cal f on promet kfon office , Pourgarder l'honneur de la cuijfç Setrouuetoufiours audeuant.

Son amour fi fort le maifirife ^ Qjui l efi ialo u x de fa ch emife ^ Et craint encor outre cela ^ JLes "yents des fenncttes loycufes Et des p en fées amour eu fes Qui fans honte 'yônt iufque là ^

Jamais ce o^ay cale on ne ceffe De rendre a fa belle maiflrefjfe NouueUepreuue defafojy E tfi rienfaiiiit defi charnure Soudain il n ofcf ordure Retenant U tàchcfurfoy,

Sitoftq-^ynepuces'arrefle


Satyriquesdeceteraps, 663

Pourpincetterfa peau douillette Lors il s'efmeut pour la frapper ^ Ou hienfe recule loin délie ^jinqueUmaindefa belle J?utjfe couler pour lattrapper, Jl luyafait tant defermces Et fous lafyaifcheur defes cutffes, llgoufie & tant ^ tant d^cshats Que le ne lefçaurois defcrire^ Bt quand mes "^ers le pourront dire ^uf?inele croirie::^-l'Ofi^pas,

Maiso trifles MetamorphofeSy Letemps'^^amqueur de belles chofes Les def^oUtUe defcm honneur Et la mefmefatalle teine Qui romps les filets de la trine Jlompt la trame de fon bon-heur.

Sa panure Dame qui foufj?ire Jlegardant comme ilfe déchire prend les endroits qui ^reflent bons y Et ne pouuant rien dauantao-e^ En fait encor pour fon ')/fa^e , Cefte bourfe (^fesp elc tons,

^ceuX'Cy après tant de peines^ Elle leur donne pour ejf reines Les eî^'ingles en fe couchant ^ la bourfe au coflé pendante , Fourneftre point mefcognoijfantej, Elle donne tout fon a r^ent.

T t tîif


664- LeCabinet des ver?

Eux long temps en ce fte manière Ont fer ny leurs Dames première, Jidais ou ils ne feruent de rien , Que s'ils j ont 1/ieux ^ miferables pourtant ne font-ils me^frifableS:, ^ceux qui les cogyioijfent bien.

fluand ils n aur oient aucune office Que le calço/i pour le feruice D ")^ne qui captiue à l'amour ^ Tous ceux à qui ce Dieu commande Deuroient endeuoîion grande Les 'Vemrbaifer chaque tour,

Vn bai fer eji chofe petite ^ous ceux qui fçauent leur mérité Le bafer leur iront donnant Tout le dnnger qui y peut eflre Cejl de bai fer fans le co^noijlrcj Ce qui fçruit pour le ponant.


POVR VN LIVRE DE SORT.

LaDeuotCo

A V ciel mon attente ie fonde j

"^ Cej}-la mon ejpoir^ mon but: Mats lefens des douceurs au monde li^ retardent jQxtfnonfalHt.


Satyriquesdecetemps» ^6^

L'Honnefte. Tefuisfihonnesîe ^fi bonne Que tout ce qu'on y eut le le y eux 3, Et pour yn ha^fer cjuon me àonne^ ^ptj^i tojl t'en redonne deux. L'Humble. Les moindres que moy iefurpajfe. En humilité hi en fouuent: Carentouttemefats Jïbajje ""

Que qui'yeut me prent le deuant. La Nonchalante. Quoy quon me face ^ qu^e ie fente Q^onfefertde moy f^ns prier j le juis tellement nonchalante Queie nendaî^nerois crier. L'ingrartc Mon honneur eft fi peu traiclahk Que qui plus me fait plusy pert^ Et m' aimant fans tablier ny table L'onpeutîouerau Quoquimbert. La Bizare. Vn rien quelquefois m' importune j, Mepique^m^ojfence 3 ^m'efmeutj. Et par foi s le fuisfi commune Qti on fait de moy ce que l'on yeut^ LaPaoureuie. Plujlojl que de coucher feu lettp le rendrais l/n amy content^ Contre la peur ccft la recette^


ôéé leGabineteds vers

Ma mcye^nfouloit faire autant. L'incertaine. le nefçay lequel 'le dois future De deux galands qui m'aiment bien pu le If i eux qui me donne à l^iurd Ou Uflus ieune qui na rien.


A VNE DAME aVI auoit la fleure.

QVitte^^ce corps feure inhumaine, Ç^efipour l/om >« trop beau feiouv^ Et s'il doitfouffrir quelque peine , Que ce foit la fleure d'amour.


R E S P O N C E

d'elle -m efme.

l^if o/^ jîe//)r & yoftre mal de dents ^-^ Requièrent deux diuers r effort s Z* Ifn defquels fe met au dedans^ Et l'autre fe tire au dehors.


Sacyriqucsde ce temps, 667


LOVANGE DE LA

bofle en faneur d'vne Maiftreffe.

QViconque dit que ma Nymphette Porte y ne cfchine contrefaiCÏe eJI '^nl/ray baudet (<?* nefçait En quoy confifle leparfaift. Se yott-ilrien en tout le monde Deparfaiciqtii naît forme ronde ? Ta-il rien dcjfom les Ci eux , Ny dans leur rond (])acieux Qm ne foit rond, 0* la nature ^ telle aucune crcature Qm n'ait en [oy quelque rondeur, Du Soleil ronde fjv la (hlendeur^, La Lune nefi point Jï lutfante , Si profitable ny plai jante EJlant en croijjant nouuelet Qî£elle ejl en fort plain rondelet ^ La terre eft ^Vne fronde bonite,, La mer qui autour d'elle roulle F.fl toute rond"" ^ tous les airs Volent rondemer-t jzrles mers y Le o-rand Cielronde^nent accolle Le tout de l'I^n k ï autre pôle ^


66^ Le Cabinet des vers

Xapluye en ces terrefires lieux Engomte^ rondes chef des Cieux Et poids tom ronds comme la, grejjej Mefmete caillou qui fe mcjle ' ' Farmy les tonnereux efclats , . Tombe tout rond en ce lieu bas , Les oy féaux qui par tairfe loiient Lesfoiffons qui en l'onde nouent ^ Zes cruels habit ans des boiS:, Et ceux qui reçbiuent les loixy Et qui '^luent dedans nos chambres Sont rods en chacun de leurs mebreSj Mefme?nent les arbres plante::::^ ^ E^~C€ monde de tous cofie';^^ Les 'yns/itr les hautes monta^nes^ Et les autres par les camùafrnes Croijfent enfembie ronds ^ lono-s En leurs b^aches (^ en leurs troncs j. Les herbes qui ça 0^ Ut naijjent ToufiQurs en forme ro?ide croiffent^ Toutcs*'lesefieces de fruits Qui font parnature produit s j Et toutes les fleurs que la terre De fon fécond "^'entre defferre^ Sont toutes rondes ^ tous ronds 'EtfoK'tles odoreux boutons j Les bleds y les oro-es^ ^ les auoints; ^ noslre mano-cv tant idoines 3 tïont'tUep.vs leurs aimes brin Sj


Satyriquesdecetemps -é^Çgi

arrondis fur les i au nés brins ,

JSI^ont-ellesf as leurs failles blondes

Bnfemblc longuettes ^ rondes ,

^ ou s n allons membre en nojlre corps

Oufoît dedans oufoit dehors , ^

Qui ne foient ronds^mefmes nos âmes

Sont rondes ^ des belles Dames

Xes membres plus beaux ^ parfaicts j

Et qui font des plus beaux e fie 61 s ^

Sont ronds comme bille d^uoircj

Et ceux de qui dépend la gloire

Des cupidons les plus hardis

Sont mignonnement arrondis ;,

T a-ilmarbrines boulettes

J?[us rondes que leurs mammelettes ,

Et leurycntrelet rebondy.

Que leur mentonnet arrondy.

Et leur mottelettes iolies ,

Et que leurs hanchettes polies :

Bref la 1/0 lontc du grand Dieu

N^a rien parfai6tencebi(4 lieu,

Ny dedans le celefle monde

Qui ne foit de figure ronde:

^pprene\donc esj^rits mouffm ^

Que ceux qui ont les dos bojfiis

^infi qu'yn limaçon énorme ,

Ou qu'Ion lapin qui eft en forme j

Sont plu6 parfaits que ne font p M

CeuxqiH les ont larges ^ plus ,


670 I^c Cabinétdes vers

£,tcjnc celles oui ont l'efchtne Cohiynecefie ronde Machine, Sont fluspdrfaiCres oue ne font Celles qui n ont fM le dos rond , Or donc, qui dit que ma Nymphette Porte yne t/chine contrtjmEhe, Ejll'n ^rdy baudet ^ nefçait JE n quoy confifle le parfai cL

DE DEVX BOSSVS mariez énfemble.

1 acquêt (^ Iticquinette neus monflreni ^* Q^ii ils feront mentir déformais Tous ceux qui d'trontque lamais Deux montao-nes ne fe rencù?Tir^ntj

TOMBE^V DE DBVJC

Bojfi4.

Parle fiéur Iviaynard.

A Pleines mains l^erfe rofes ^ lys, ^ ^ Sur les deux corps qui font enfeuelis^


Sâtyriques de ce tempsi dji

^^my fdffdnt au creux de cejiefojp. Et dis par tout qu'ils ont bien mente ^pres leur mort d'ejlre efieue:^en hoffe^ Puis qu en leurlfietls [ont toujïours ejlé


EPIGRAMME.

Par le mefme.

1t7iVf ieune femme ejfoufee ^ S'enquit d"yne 'Vieille rufee^, Dîtes ma mère à yojlre aduts I-es hommes font-ils Ci rauis Huand ils — tent & ont ils bien: autant que nous d'atfe ç^ de bien le croy refond la maquerelle Que leur douceur efi toute telle;, JMais elle paffe comme 'Vent, Jem'eftonne donc dit la belle, Qu^ilsnènoM --tent plus founerit^


6jz Le Cabinet des vers


C H A N S O N.

En faùeur des veufues

T> .Afné ^cufue corrMe yous ejles

^^ Dijoii mrtf que ^ouSj faijoit comme yoU^

faicics: Mais pudtrc ans jurer- 1 '"(ip^ffeX^? ^pres lijQjueL pri < hujc^at dfsamcfPircit'js^ S lie n m. mit les ti/f '^jj^^ ^u rarjo- des pabi'^^cffacf:^.

Ttnant yn iurièux lano<io-€ ^ fon pQily kfon fein elle faij oit outragée ^tnfi que font Us tnfenje:^^ M^if quatre ans feulement nom dura fan yeuf^

Mdge ^ T u ts elle mit les trefpaffe:^ ^u rang des peche:^€Jface':^,

Sï Ion doit lamais croire femnie^ Qm îure en fon^irant , qui blaf^heme & fe

pafme^ "Perdant Jon mary par exce::^, J aduoiic qu'on deuoit bi en p enfer en fon ame: IvU.is elle amis les treTpaffc\^ ^u rang des peche:^efface:^ d^e fiyom enfai£ies de mefmè

Du


Saty riqucs de ce temps. 6 7%

D^moins ne frene:^ pas pour Mardy ^as Ca^

refme On a toufiours du inalajfei;^ Tire:^yoJlre fçauoirde fon erreur extrc/me Si yous mette:^ les trefpajjè:^

Ati rang des peche
^ ^jfuce:^^^


EPIGRAMME,

f^ Ontre toute loy naturelle ^^ Vous renuerfe:^te droi£l humairi Xd plus ieune ejimaquerelle Et la plus yieille la putain^


A V T R E.

\T N^duocat Voulant aller aux champs^ t ^ Vifià. [on clerc quil luy gfeffafl [es bot^

tesy Qui au grenier auoient eflé long temps F laines de poudre ^ couverte de crottes^ ^lors [on clerc luy dit tout promptement^ Si l' on les yeut faire amoliren hafte Il les faut mettre au trou tant feulement Vie yoflre femme , oi hier mon inflrumeni L^ldeuint molcomrH^ Ifn morceau depafle,

vj •


É-ji - Le Cabinet des vers


L'A M O V RE V X yurongne.


S T ^ N C E S.

T> [Ames l/oicy beau îeu pourrircj ^^ Vene:^ accoure::^ ^ifiement le fuis prefi maintenant defcrire Le defafire d yn fol ornant.

Panfoulqui amittameej^rife Des yeux d^'^nefere beauté. Voulant recouunr fa franchi fs Inuoquala dimnité.

Grand Dieu k la rouge façé Ceflà toy quil a fon recours^ Et y eut afifié detagrace Dans le ^in noyer fe s amours,

D 'l^ne main habille ^ i oyeufe llyerje^reuerfeftnsfnj X>edans fa couplée Urçe (^ creufs La liqueur d ^n robujle '^tn.


Sacyriques dece temps^ ^75 Et tant il en hume ^ rehume ^ Qu'il efl'ymu iufqukce foin61r. Que ja furieux il efcume^ PreJ?é du^rand DieHquiFeJjjoinSî;

Bacchiis luy monflrefes merueilles il y oit deux Soleils dans les CteuXj Vn grSd bruit luy corne aux oreilles Et tout tourne dedans [es yeux,

il chancelle (37* tombe luy^mefmè Ores a droit yoreskl'enuers, admirant d"Vne face h le/me Ce o-randbranfle ds l'Vnmers,

^mou r qui s'en met .1 fou frire y le yeux^dit-ilj qu'on monfire au doj Ce fol apofiat qui defire Secouer le loug demàfoy»

Encore oycit-çn la parole, ■ Quand Panfoul fentit fon coem Heuenir la charmante idole Dubel oeil fon premier ^ainqueUYt

llbrujîe (^ forcené fur Iheurej L'amour agitant fes eSfr'tts, Et '^'eut aller yoir fa demeure Za beauté dont ileji efj^ri^s.


6/6 Le Cabinet des vers

pn pn Cejle majje ejr ourdie

lufqu'a [on logis Je traifnd:,

pèrmete:^ orequeiedie uel entretien il luy donna.


Ce qiulfoujfrit deuant fa fiere pour la peine de fon erreur: Mais crache:^ plujlojl en arrière j Car cecy '^ ou s ferait horreur»

^ulieu de parler auec elUy Za^l il commence à bégayer^ Et ilfne tremblante prunelle lirait la chambre tournoyer^

'^donc il tombe fur la pancfj Et ronflant comme furieux , il rend le bien en abondance pu ne:^de ta bouche 0* desyeuXc,

Vanfoulqui ce lieu deshonore Tandis que nul n'ofe approcher 3 ^uec le 'y in l^omifl encore Des morceaux tous entiers de chai f.

Sa face en efl toute fouillée j

Et dejfus fon rabat poupin , Ze poil de fa barbe moilillee Viftillc debane & de l'in.


Satyriques de ce temps. 77

silène b ancien yurogne '^qui Bdcchws doit [on fçauoir^ ^uoit îdiis plus belle tron^ne. Et n'ejloit fi hideux a l/oir.

Lorsque prejiédes douces leures jLu Nymphe dans l'autre profond Luy colora de rouges meures Zis temples j la ioue ^ le front.

Telle efloit la laide grimace Vece pauure amoureux nonu eau j, Comme s'il eufi hrouillé fa face^ Dans les fondrilles d'yn tonneau.

Mais la fenteur aigre ^ 'l'Haine Dulfinquîiallitdefon corps ^ fait que chacun retient l haleine. Et o-aio-ne en courant le dehors^

o o

Sa maîflreffe toute en colère Voyant le defajlre aduenu, Detejiant l'amour à fa mercy Se refend de tanoir cornu.

Etja d'yne parole altiere pleine d'horreur &* de defdain^ lure lunon lanopciere^ De naymeriamais le l'ilaJn.


éj^ Le Cabînet<îes vers

DepUîsVdnfaoul^itnnferahle^ E t comme les tri fie s hiboux Va cherchant la nuiêl effroyable:, jDe peur defire moqué de tous^


STANCES.

P^r îc fieur Motin*


  • kif ^/^ a quoy fert tant de finejje

Kiti ne tend rien qu'à ni ah u fer: Car après tant belle maijlrejje Mon V, nefl point a refufer.

Mefmement celuy que te porte Braue courageux ^ yaillant, il n ^en n 'efi point de telle forte ^ Ils 'endurcit en trauaillantj,

Tout ainfiqu y nballon qui faute Et qui s' ejîeue en lé touchant ^wfi porte la tefie haute. Et ne fait point le chien couchant. L e rouf in au fon des trompettes^ Hannifï, trépigne (J7* fe débats, Le drôle ainfi If a en courbette^ Et s'egaye autant au combat.


Satyriquesdecctemps. é/^ SoKefcrime efitotifiours g^i^<^^<^^^ . Il n 'eft iamais las ny perclus^ \ Et fait dire à la plus paillard^ Monfieur le V, te n en puis plu^.


E P î G R A M M E.

Par le fieur Mocin.'

T E n entends point ces beaux di [cours , "* Dont yous '^oule:^ qu'on "^ous caiclle: Car quand fe '^tçnt au leu d'amour^ Pour moy te nay qu'une parole, le fais desdifcoursme mocquant ^ux fleurs de bien dire la nicqucj Je ne fçay point la Rethorique: Mais mon V, eft fort éloquent.


BALLADE.

^Hacun — ut à faguife ^ le peuple de Rtce

  • Repeuple tous les tours tant de bouro-s defo-


6%o Le Cabinet des vers ^

Tout y "V^j, tout y-^'Ut^ tout y rit, tout y dance Tout fourmille en — teuys l'I/n à l'autre coUe:^: Vu Clelmefme ^ et amour ^Laymablegeniture Trauaillant au fecours de chaque créature. Ne ioint la vieille au ieune^ ç^ le yieil feulemet, ^ux tendrons délicats des pucelles ne fonge: Mais ce Démon — teur faitquinfenfiblement, V.molen C, aao^é.roide fumeux sallono-e.

Mais y la mort^ 0* la peur qm auoien; mis en France y Tat d'humains d infortune^^ de guerre affole';:^ Trembleront de lamtu des — teurs k outrance:^ Sous l'enfeigne d'amour jieip ai s enrolle:^ ^t "Vo^i du feu du Ciel influence tres-purcj Qui formex, de nos corps la belle architeElure^ Vous fourniffe:^ à peine à fi dru mouuement^ Ores tous C.font C.&* chaque V.fi plonge, Mefme en dépit des ans mi racuteufement V.molen Caao-éroide fumeux s allono^e.

Le plaifir chatouilleux qui picque dés l'en" fance lufquau lujlre neufefme en nos tours efcoule^, Quoy qu'on bride le V. dufrain de la prudence Hendd y nV. immobile C^ les membres foule::;^ Le bon-heur toutesf ois qui de nous eut la cure Dénonçant les fecrcts regle:^par la nature j Les reffors engourdis bandent 'virilement. Sans qu'y n C. affamé le delay luy prolonge. Et Priape s'eftonne aup qu'en y a moment.


Satyriquesdecetemps. é3i

V, mol en C aa^é roi de fumeux s^ allonge,

Vn illufire d'honneur j,de prix , de préférence L 'outre-pajfe des K. aux '\'ieilles immole:^. Comme '\n V, courageux itluftrement deuance Ces petits Vitelets (jut ne font rebouU;^, V, qui na defdatgné d'^nemajlc pointure Enfoncer les cachots de cefie ample leinturc Vy ne ieune 'ligueur allume nohièment si quelque fot me y eut arguer de mcnfonge^ V^Roy des Mois des V, l'anaorame ne mentj V. mol en Caao-éroide fumeux s'allonge.

le ne fais cas des V.quieniadole/cencej Pompeufement brauent^^ de gloire empoule:^^ De C. brtfe:^mouffus de C, fans apfiance Briftolent les recoins de cent ans faboule::^: Mais dyn V, qui mahré cefle mçme froidure De t'hyuer de nos ans.scjlance k l'aduanture. Quatre fois ^oirecinq enyn trou brufquement. Quoy que fiffeux , baueux^, troiié comme y ne


eîponge :


Et que pour dejjfoiiiller ce paillard inflrumentj, V. mol en Caao-éroide fuyneux s allonge.

Les — nies luy pendoientj^ ce V.d' importance Marquoit de cinquante ans les bragons aualle\^^ plein de— '~tre&* d' honneur toutesfci s ils'auxce. Ne redoutant les C, me/me plus yeroUex^, ^infi que ledeflrierque les coups (^ Itniure De la guerre confine auprès d' E^reuadure , S il oyt d'yn yieilairain le bruit tant feulement


6o^ Le Cabinet des vers

Frappe d"yn pied la terre, ^ ja le mors ilron^ey T>emefmeon recognoifiquencét accouplement ^ V.molen C.aao-éroide fumeux s' allono-e,

Trauaille:^,trauaïlle:^,f^fai£te allègrement; jQuc tandis qu'Apollon ira du manicon^e, JDans les flotsmextcjuatns yoftre aao-e confem"

mant V.molen Caageroide fameux s'allonge.


EPIGRAMME,

'^^Ousfommes légers ditesl>ous "*" ^ Et^om plaifè:^ â mefdire^ Tout bien conté de 'Vous'à nom Jlny a qu 'y ne ch ofe ci dire y Car nous changeons fouuent d'aduts^ Et Ifous change:^ fouuent de F—.


Eî IGR AMM E.

QLtranfit, il fait le fidcUe- Il fuit fa maijlreffe par tout : Mais il peut bien mourir debout S'il ne couche ailleurs quauec elle.


Satyriqiiesdeceterrjps. 6$$

A V T R E.

/^ Ve^cjul^n "Vw jour au tripot de foulas , ^-<^edans le trou deux fois fonefieufchajp^ Et le Tiers coup il fe trouua flaSj, Que contraint fut de cracher fur la place. JLa Dame alors qui ce beau teu pourchajje^ Zùy ditamy ijue l^ows efies l^ilain, Non fuis:,dit il:mah ie marque la chajfe Four acheuer la partie à demain.


p F I G R ^ M M E,

Par le fieur Motin.

'XT Ous 'youle:^ que ie l^ou^ falu'é ^ Quand ie 'Vous trouue parla rué Conduite par l^n Maquereau^ Four dire l>ray l'en aurons honte^ Et te ne puis faire de conte jD€ putains ailleurs quau bardeau.


684 Le Cabinet des vers


A V T R É.

Par le niefmc.

TJ Lie yous ayme bien ? mais qup^ ^^De'^ous eïjfoufer elle nofe: Car elle na que trop dequoy, EfyoHs aue:;^trop peu de chofe.


A V T R E.


"^TN iour le bon 'X'ietUdird Tihaut ^ Encore baillant de fa perfonne^, yAyant le V. ^ le cul chaut JFourbiJfoit la belle ^lifonne: Or comme le gallant lenconne^ Zuy dit d'ajje^^ bonne façon, Yrayement mignonne le m'eflonne Hue yous naue^^du poil au C. Lors en grondant comme >w cocbom La, belle rejppond toute ejmeuè


Satyriquesde ce temps. ^85

Hé! queji'il befoin de bouchon Oh ta taucrne eft bien cognent.


^ A V.T R E.

'ÏÏL nd diStes-'yous la façon -^Dejire enfemble chair ^ poijfon^ Vous l'eus trompe:;^ bien ceme/efnbU^ Ou bien i'ay faute de cerneau^ il efi chair & f^^ff^^ enfemble Sfiant cocu & ma^uereaUi


STANCES.

Contre vneCoLircifannc laide & publique.

Par le lîcur Motin.'

1P Tquoy Madame Fredegonde,

  • -^ Vous l/oudrie:^ auoir tout le mondée

Et najm€:^rien jideUement^


6^6 Le Cabinet des vers

Soye:::;^'yo!a^e à la bonne heurc^ Cecjue'VoiiS fereç^parnaturej le le feray far wgement.

Vous naue:^ny foy ny prudence J)'aiîoïr'\>ne telle abondance JDesfots cjiit font les amoureux :, Ngr^^aisfi l/ous mel^ouleç^croirei Vous afjnereç^ '^ne Galère De tant de forçats langoureux^ il nefi c'eluy qume Je f règne: Carl/opis tende:^ comme^ne areign'e^ , Vos fl et s en cent lieux diuer s: Mats '\ojlre peine ejlrinutîllej Car yofire toi lie efi fi dehille Que Ion palje tout au trauers,

chacun ^ou s offre fon feruice. ^rafi cju a la femrr.ed'Vlyffej Vous femble:::^ Lhulsd"\n garde^JiaU, Et fil amour ne me tranf^orte Semblable au recoin dl/ne porte,, Ou l'on ya pour piffer de le^u,

Voflre loo^îs efl ^ne foire ^ Vn p-rand au(r.e ou lon^a boire, Vn lac ou Ion ^oit fe trouuer Tout le Ion Q- du tour à la fJej Toutes ks bcfves de la y die Que IcH rneine pQurabreuuer. Quant À moy ic l/ous abandonna


Satyriques de ce temps 6%j

Et au premier diable l/ous donner S

N'eîj^ereç^plus me retenir. Comment fermr y ne momie j Vne efquellette l^ne Laye, ïaymeroîs mieux flujlojt mourir,

Hetourne::^ dedans l^ojlre hiere Taniofme alle\^ au cimetière^ Vous ejles lejfroy des enfdns, . Vos os nont point de couuertur-e Retourne:^ a la fepulture. Vous mourufies tlya long temps,

C'efi^n Sorcier cjui yous anime

  • rïré du profond de l'abijme

Far yn magique enchantement, le t'adiure eïjprit diabdique D'abandonner ce corps ettcjue. Et le laijfer au monument.


y


EPIGR^MME,


Ne Dame allant dans fon coche ^u champs auec fon ^mmntj


'6g^ Le Cabinet des vers

jHCorsdesfauxbourgs, tl'^ous l embroché

£,t Ifom l'enjille allègrement ^

Elle qui fe 'y oit détenue

Cne pendant >» jî doux ieu^ ' *

Jlà ! Dieu f cela continue '

Ze chemin nom durera feU,


A V T R E.


f^ Omme l^n Efcolier fe ioUoit ^^ ^uec y ne belle pucelle^ Tour luy plaire hautement lô'ùoit Sa grâce ^ beauté uaturelle. Ses tétons qui la rendaient helle^ E t fon petit cas qui tant Ifaùt^ Ha î ( Mo^fteur ) adonc ce dit^elte On y mettra ce qu il y faut.


t)V DEVIS DE TROIS

DamoifelI«s.

'^ Rots femmes i^n iour diïput aient •*■ Quels en l'amoureux exercice i

tes meilleurs inftrumens efloient '

Four fattourer plus de délice^

l'y ne


Satyriqucs de ce tcmpsi ggf

ï/lineprife cf-ffa^K^ U moyen. Et dit c ej} ce qu elle defire. L'autre qui enterUle combien Dit que le long neftpaslepirti La tierce (phsieune-des trois ) Vît au grosCay lafoy iuree: Car ilnejlfeu que de gros bois Et flamme degr&ffe bourrée.


CHANSON Par le fieur Bcrgeron^

a

VN iour que i^dccolois rnamie Voicy yenir quatre ou cinq fou ^uec y ne face blefmiei Criant hola, tout domcy tout doux:

Lors ie leurs dissous ejles des fous^, Fous taife^-^^ous, t^ife:^yoiisfous > Fous taife^T^^yous.

Puis youlans auec mamaifhejfe chanter ynegaye chanfin, Ces feus trouhlans nofire allegrejji M'ont dit hola quelejl le font Lars ie leur s dis.

Continuant nejire entrepri/cé Et en défait de ces fôus grognardf ^ i^ms amns la note reprife.


é^Os Le Cabinet des vcrsî.

Etjïfmesdes dccords mtgnards: Lors le leurs dis. Ma belle à ce concert gentille^ Ounrit fon Iture allègrement. Et moy neftant pas moins habille , le fredonne foudatnement : Lorsie laurs dis. Quûy que ces fou^ en fuijpnt dire» Nopps fifmes des accords plus doux ^ le pris le dejJiisHoh fans' rire. Et ma maiélreffe le deffous i Lors te leurs dis, NoM5 commençâmes far nature Koi fons ^ accords expre:^. Et las de battre lamefure , Lors te leurs .


EPI GRAMME Par le fîeur Motin.

S'il faut haifer comme Von dit. Ce qu aux grand' Bornes on pr^entd ïe ne fçaurols baifer mon V, ïayme mieux- --tre la femante.


Satyriquesdccctcnips é^t


DV PLAISIR D'VNE

feruamc,

F^cequi "Voudra l amour A ces maijlrejjes de Cours i>uant à moy te me contente De cdrrr.fjer nuiât ^ lour» Leîttonde ma feruante*

Elles nont rien d'arrejle^ St toupours fur leur beauté Çachantl>n amour inconftante , Mais Ifnue la fermeté ^ De ma petite fruante.

On dit cjue fous 1/n amant Elles ont du m^niment, La mienne ef fifçauantey Elle y "^a tout doucement ^ Comme '\nc fimple jeruantt,

C'cjl à force de prefens ,

Que ces pauures cour ii fans

Se conjeruent leur amante y

Et l>îngt efcus tous les ans

' Me conferue ma feruante.

Vous lan^uijje:^ (juelcjuesfois ^ la Cour plus de trcis mets Sans que l heure feprefente y Et moy ( htçn^hçf^reux )^ie'ymf


69^ Le Cabinec dfei vcn

Quand il meplaij} ma jeruante,

^ la Cour ynferuitdur. Le fait toufiouYS en frayeur , Le moindre hrmSh l'e^onuann 'M.ais de qui aurois-ie peur Le faifant k ma ftruante.


DE L' A M O V R D ES

Chambrières.

SATYRE.

F gicles iammr aux chambrières Voiis^ en aue^^fluftoftraifon Que fourjuiuant les Dahteâ jieres De prande & fuperbe maijon,

La beauté qui point ne fe farde T)onne plus de contentement Vne chambrière o-aillarde ^yme toujiôurs flusjermemento

le nay foucy de L'artifice, Nydes parfums, ny des odeurs, Pourueu quen C amour te touyjje Et puiffe foudain mes ardeurs»

Quand nojire bouche efi altérée Et que la foif nom fait fecher Faut-il y ne côupe dorét


s atyricjucs de ce tcm ps, é 95

Pôur noJlrechaUur ejhwcher.

Quand me fretiUe le courage» le me rue an premier morceau Sans me fouet er cCauantiige S'ilejttmparfaîft ou puceau,

Vnefdueur mes féru defrebe. Me iettant d'^n haut ejperon le nadutfe point à la rchhe , ^H collet nyau chapperon.

Mon amou)* fi prompt de nature Qud nejl ombrageux ny laloux > Se prend au cottiUon de bure ^infi quk l'habit de"^elours.

Non fans caufe ne rn-ej^ouuanîe Fourquoy ces amans dejgoute:^;;^. Ne 'Veulent point qulfne feruante Les ature par fes beaute^i

l'entens bien quen meilleure place Ils ont of?igné leur defir. Les "Dames de ctlejle grâce heur promettant plus de plaifir ^ Yenus ce dit-on eji Vecffe Cupidon eft du Ciel ')>enUy il neji €jue d' aymer la hautefp» Non le lieu bas (;^ incognu. Que nous auons la tefle jolie ^ Quel abus nous ferme les yeux. De croire que l'amoUr Jriuole Four noHspipptrytenne des Cieux

Vu vj


é94 Le Cabinet dc5 vers

Des lys d'or à l Impériale

'Ny des perles d'^n cottillon N'^ que faire la chadsar mdjie ^JJe\^pYomptefans aiguillon, fine faut point tant de blandiees : Tant bajïtney ou pc^r fumer , C^efi aux morfondus ^ nouices i^m ne font pas dignes d'aymer* ^ujùiedis bien que Macette DoHtiemeferts en mes eshaîs Ne fente le mu je ny la ciuette M^is elle a de meilleurs appas s:,

Eflant au 'Village nourte Elle fe iaiffe appriuoifeK

Et fans ne cauferfafcherie Me fai£i prés d'elle repofer» Folafl rement dedans m Ji couche

Depuis le foiriufquau matin

Je me rend matflrè de fa bouche^

'De je s fanes, ^ de [on tetin, ' Oredeffurs le ~)^erd kocage^

Ore dans l^n pré fleur ijjant ^

,^u fondu RoJ^ignol jauua^e

Za belle me 'y a cbenffant. - Demandc^^'Vous plus belles fiâmes^

^pres mille bai fers receus ^

Lors que traittant l'amour aux femmes

Vous ^^gnezjn fin le deffus ^


Satyriqucs de ce temps rmoity Mon fleur branflott la chambrieUj, Et elle qui U dame aymoit Memuott des mieux le derrière» En fin Lt::^tte qmalloit T ou four s fort bien à la cadence» Se fafchoit quelle ne parloit JDit à M&n fleur en confaence^ jQui le fai 6i mieux Madame ou moyl €\efi toyy dit-il Li:^ que ïaymçy Saint Uan , dit-elle j ie le croy, Car Ifn chacun rnen dit de mcfme.


S Q N N E T.

LE Ckrc £yn Procureur djp::^g€nti[ garfQ}7 Qjn^ de^ms^cnfaifoitU charge frimi^alti


Sarynqucs dc^ç tcrr^ps. 6 $,7

Macoujlroir cjuelijuefoisl'ne ajjs':x^ belle Calle^ Semante du lo^is dajje^^bonne façon.

Mats\omme ils tjl oient prejls de byinv^^.Utr lefon^ Qi^^mour faitrtjonneY de fa douce Çymbalic , Madame Cappella Pour aiUr a la hiuk^ Qupour porter louer le petit enfançon.

Chrijloflsi mor^ amy ^manjùijhejje m appelle. Pour Dieu lnujje^^moy Uj tout bas /»j dtjoit^elle^ Cûrbieu r^tboni le ÇUrc, tenefusiamais tel:

Q^n telle QceafiGn l'cvlU faifant la car,e; Tûy tellement aprts le jpejlier de chicane Q«f toujlours iep.^ljc eutrej ^ nQnohjxani l\^!ppeL


E PIGRAMME,

VN Medear^ defiàjlr /%.-, Commande Ifn tour k [on '^aUy Que^fans retarder d*auasta^c » 1/ alla briderfon mulet.

Le ^rçon fe tnonjlrant hAhilit Court à Cejlable de ce pas. Et Voulut prendre k la cheuitU- La bride quil ny trouua pas, lin y euflcoin^dejlourj ny plaçai Quilny taflonnade la main'! latfant Ifn horribU grimace ^ De y air fin Féibeur efire '^ain'. Il montgfnla chambre defon maiftrc.


^yg ♦ Le Cabinet des vers

£j}Qurdi comme'yn hanneton Qm yis k yts cC'^nefcnefirs Tajioitdefa femme le C.

Me tardant comme àfesbaye Sa Undte , ^ [es Carnbirons., M luy difoit\ helajm'amiey Voîcy bien des brimborions :

Ce garçon entrant de furie, Luy ditj ayant ouy cela ? Jle^arde:^, Monsieur le Ifous pries $1 ^.^•ojlre bride neji point la,

epïgramm;e

Comme durant difner l'on farloit d'i^ne affaire.» Quelquynquilafçauoitfittousies autres taire Jfjuis pour le contraire icyfprt à propos y Dm-il : mais en difnant le Ifoyantfi bien boire Je rejhendsileftl'ray, nous 'yousdeuonstoHs creire. Vous efies Ifrayement icyfert ajpre aux pots,

E PI G R AMM E,

Par le fieur Daiiity.


I


E cy^ ^ueceftefemmel icy^ N*ejiqu oignon oubiçn quef^mee


iaryriques de ce îemps, é 99

Car quand [on amoureux tranji Prts d'elle fc^jfe la tournée y Il pleure tonfiours fans m:rcy.

A V T R £-

VIV amoureux fr es de fa Dame 9 Ne difoïtmot de trop d'^ntmy^ Qu^nd jon cul prefi a rendre tame Frijt hJetne '(^ parla pour luj , Et le Ifilain.ce dit-elle, Oyant fon derrière eftiater y ^lors cet amoureux jidelle Mef^ondfe Voyant picoter Je refjemble au Lannere ma hellep le nepms brujler fans peter,

A V T R E.

MOnfieur Ifn iour demandait à Martifjj Qju 'Volontiers prenait bien fans mitaine, Dy moy combien faut £ aulnes de fat in Vourfxîre '^n faye k la mode ancienne y il en faut cinq aulnes toutes pleines. Sans quil en refieVn brin de demeurant ^ Cinq aulnes dea, "Va tes feures quartaines ^ far bieié Monfieur il Ifous enfant autant»


70C


Le Cabinet des vers


S Q N G E,

par le fleur de Sygongnes

ifant yn tour en mon ejlude^

La chaleur ^ la folitude Me trauaîlUnnî tant Ce^nty Que foudain le fommejlme prit j, En dormant il me ^mt "Vw /ô»r^ JDe y enté non de menfonge le yojoîs alors y ce me fembU ^ Desfouxqui combat oient enfemhU ^yanttou^des chap ferons ^ertSy De maintes fonnet tes couuerts, ^ufcjuels y auQit attachées Tieux grands oreilles panchees : Ore en ce per dieux combat ^ Qui Benoit d'^n maigre combat pas yn deux nefchappa fans pertes. Les 1/ns de leurs capuches Certes, Zes autres alloient regrettant \,euYS marottes quils aymoient tant. Ou fe plaignoient d'auotr perdues Quelques fonnettes dej^enduès, Vn grand bruit me Ifint reueiUer^ £t cognçus que pour cretller


Satyriqucs dccctcmpSo 7ot

Vauois monfac de fUiieries "^out remfly de chicanertesj Ve papiers, contrats ^ d'ojîers: De quelques bourgeois plaidajiiers Ces proceT^ en cejle praftujucj Caufoient mon fonge fantajtKpit Car ayant la tefte dejfus Dedans mon ceru€au4ereç£USi Les imao-es ^ les idées De tant de ceruelles 'Guidée s , Qui plaident lU^qiCk leur dece:^ Confommant leurs biens en prvce'. Puis ayant perdu leur fub fiance s Fontcej?iGny& parfentences Les luges déclarera ajp:^. Que ces plaideurs font inçenfe^. Jugeant cjue d'^ne îoccjue Iferte , ils auront U ttfie couuertt.


'\2


EPIGRA MME

Vbf mary frais dit a fi Damoifelle Souperons-nous ou ferons le déduit Faifons lequel qu'il yous pUifrn dit-elU» Mais lefouppet^ n'efi pas encore cuit.


7 01 Le Cabinet des vers

A V T R E, Parîeficui* Motin.

IE ne dors de toute la nui 61 , Et ce neft ny douleurny bruiél Qui dufommeil niojie l'yfxge^ C'efi que ie fonge ^ ornes amis ^ ' Ce que leanne ayfne d^auantagè O» mille efcus^ ou mille K—

A VTRE

E^ Lie ejlfourde ainji comme ynfourdj> ^A ceux qui luy f)arlent d'amour ^ Mais touche:^ luy fonf et it centre^ Cela s\ndure doucement. Et pour efcouter ">» ornant, Slh a l'oreille an boni du yentre,.


Satyrîqt!cs de ce temps. 7 c j

fm m w m w • w • r^'T^Ti T^i T^ fV'i r^^^ r^ir^

SVR LES FEMMES QVI monftrenclcur fcin.

EPIGRAMME.

LEs filles cjui au temps fajîé Sêulotent defcouurir leur 'yiftgei Qtji-e couflume ont deUtJfe Pour de leur fein nom faire hommagCy s' elle s continuent l'^fage Defcouuertes tufquk tarçon. Sus 3 fus ,enf ans prenons couragey Nous leur Verrons bien tofi le Ç,

Q^A T R AINS SVR LE

meûae fubie£t.

AVoflre aduis fi celle-li Qut^l^a la gorge de/couuertc. Ne fai£l pas figne par U Qu'ellelioudron efire defcouuerte.

Madame cache^i^ yoflrefein^ ^ueQ ce beau tettn de rofe Car Jî quel^u'ynj^ met la mair^


7 04 î-c Cabinet ^es vcrâ

il y youdra mettre autre chofe.

Les Dames tjùimonjirent leurs feins Leurs tettns, leurs foiElrmes nues:, Doit' on demander fi tels famêis i)emandent chandelles menues?


EPI G RAM ME

VOye\yn feu ce medifanty Qui plus yain qu^n ^ieux court ifant^ IDit cjue Phûiiau beau ccrfàge Zuy (t donne fon pftcekt^e y Mais Mepeurs ne le crqye:^^ pais Nul ne donne ce qudna fàs.


LA CASCARETTE. S A T y R E,

Par le iîeur dé Sygongncs..

CL^pton de Eoejme effronté Qogneu par fa fubtiUté, Habille teneur de la harpe» Qlepton aux cheueux noirs ^ gras Luy couurant l'ej^aule ^ U brus^ B< U tapis 1/erd en efcarpe^

Cage^nif


SatyriqiKS de ce temps. ^05

Ca^eant auec Ic^ imprud^ns, ^^il efldêhorSf^udfJl dedans, Trouua Cafcanne la brune ^ Cafca^ctteaubeed'eflournçaUj ^ax yeux tout noirs corne Ifnpruneak ^Hne:^tout rond comme '^nefrune 3

Ma fille y luy dit le matois ^ En lamam meîte:^ moy la croix Vojlre bonne aduanture eji^rande: \n fol lors elle luy bailla Çujlle auoitgatgné ce tour là , ^ctancer^ne Sarabande.

Petite (dît^îl ) te '^oybien Quhomme lamais ne yo^jiji rien , Bien qu'yn chaud de fir^ QHS confommê Mais '\ous aue:^'yn lour baiçi^ ' Vn ^randlftlainbarbier frt:^é, Qut^ous fitce queufifait l^n hommc^

Et ce fat Itom cjut de lios d$ms Le mijles en ces doux abois. puis l^ous Ifous îQîgniJies tout contrt» Remisant dejfous ce mafiin. Dru comme *>» reueille-matin Trappe le timbre dtl/ne monflre.

Mais yous aue:^ auparauant Mis Ifi^doigt dans yoftre deuant Et cela ne Ifous pouuant plaire ^uecque'é du cuir ^ du fil "^QHs Ifous fijles ymn^inyirtt.


7Cè Le Cabinet des vcri

Jl^*lfh des Ifiçuxgûnds de "Vofire mert^ Sounentlfous cbatomllant le bits,

Vêus yous phife:^ en ces eshas ,

^t attendant quon ^om marie,

Etquelfous lplt^t€:^delfos trai£is

Entre les cureurs de retraifts ,

Ze Concierge d'y ne yoirie. Lors yoHs 0" le mary quaure^

Bnfemble yeus yous légère:^

Dans le fond d'y ne y teille caue,

^uant qu il fuît le jour de Can,

Vojlre front fera de fafran.

Et y offre ne:^ de hefie^raUf.

Vos yeux de carpe morte en l eau,

Voftre cuir d'ours ou de hier eau >

Moucheté comme delafrtfe.

Vos te tins laids ç^ bafane:^,

Des flds de fain 61 Fiacre du «r;^,

T>u coti^nat dans la chemtfe,

Toufiours aux ïambes quelque loups,

^u cul des gales ^ des clous ,

auprès £'Vn egoisfl effroyable,

Toufiours puant ç^ difiillant

Sous yn grand y entre brinhlalant ,

Beau moulle à faire quelque Viable* ^uj?t lamais yofire mary

Ntf fera ialoux, ny marry,

Fdcie:^ yous la douceur la fiere,

Vn Ladrcy» Bourreau yoHsfuyra^


SatyriquGS de ce tcmpSc 7O7

Et s\l efi labux ce fera

De l'incube d'i^ne Sorcière,

Puis ayant fûfjé-ijuelque temfs s Vous hayjjcmt ^ lous hattans, ToHjiours en éternelle noyfe y ï> habit foiiiUeux & defchiré^ \

T>cjp)us le font S y Honoré Yotts moureT^en pauure Hirlandoi/èp


SATYRE.

Par le fieur de Sygogncs,.

VRayement yousenfere:^ marif Pc tite crphelmc d'honneur» JDe d:re que le lions marte, Ef tout autant four le Brodeur, Quijors du tour des tref^ajfe:^ V eigne:^£ aller "ycrs les Tournelles^ Car lay afris que >c^ frteres Four eux ne fe faifoient alors, Et les tombes 0* les Cimetières, Bfi'Ce des Ififs^ ^ non des morts : En fin f et i te amefubtile le yous yeux faire far la yille $ Cognoiflre à tous far cet efcrit. Et comme erjt chojè qui yous touche^ c^infi ip^e far x^$ y m cy^ .


70 g Le Cabinet des vers

Vojire marry & Ifoifs aufi Dépeindre auant quête ine couche,

« // ejioit grand mignon des Roy s S'il eji yray ce que Fon publie » " Qui areceudejià deux foîs y La fleur de lys fendant fa Vie. s'il pouuoit yn iour mériter Ld troifiefme pour recompence. Lors ilfe pour r oit ^îen Ganter De porter les armes de France,


EP I GR A MM E,


LEs amis de Cheure pre fente Ont le naturel du melon. Il en faute effayer cinquante iAuant quen rencontrer ^nhon.


P


S T A N O E S,

Pour vnc Courtifannc. Pat le iîéur Motin.

Vi s que le cordage ejl defdiEi

Çrui long-temps m'auoit peu contraindre.


Satyriqucsdecctcmps, 705

X(Xy Jl peur d'eflre fattsfatt. Que mejjne ic nofc mtn platndye.

Quoy me plaindre ou bien me fajiher C^eftauotr le gouft aujsi fade Q^^n qui fe plaindrait de cracher jJhumeur qui lefaifoit malade.

Car ce ne fut amour ^ny chois. Il nen faut point faire la fine, si ie yous ay y eue autrefois Ce ne fut que par médecine.

Et iouyr de yofire hedute *

Ce nefipoi fortune quil 1^ aille D'en tirer plus de Itanitéy Que cracher contre 'yne muraille .

Quiyojlre amour aura ^ai^né Ne m'en mettra point en coUre Non plus que s'il eftoit haigné ^pres moy dans Ifnertuiere.

^lle:^ aym€>: qutl >o»j plaira, Q^ yoÉlre amour Je manifefte , Mais celuy qui l'om^mera Ne fçauroit auoir que mon rejle.


E PI GR A MME.

M^uregardremply d'ifnpofiure Et les .Aflrologues yante:^^ Ont eSlé par toy fréquente?;^

X X il)


5^.10 Le Cabinet des vers

Pouy/çauolrta bonne aduenture,

Jls enr prédis cjue tu ferais

V» iourplus haut que tous les Rois^

îf "^otcy qu'on te meint pendre »

J^'o»r-/7 pa4 dit la 'Mérité,

Çdf tfê t'en l^afi haut monté

Que nul ne ye'ut fi hâta prétendre^


A V T R E.

M On chofe yeutchoferlfdjtre chôfe : mais choje Garde que iè ne puis chofgr If ojire choje : Or fi chofe i làfn ne yous lajffe en chofer» le le choferay tant quilen ira chofer^

E PI 3 R A MM E

Margot s'mdormit fur '\n li£i Vnenut£ltmtdeJ€ouuerte 3 Jlohinfans dire mot faillit, il trouuafa lanterne otfuerte , Mit fa chandelle au plus profond^ ^ohin tut chandelle fond. 'Non fait) dit-tli cefi- 1/ne goûte. Quen s' allumant elle dégoûte. Qui fait ta lanterne animer, Vten Rohm quand on ne yottgeute^ ^mi&t ta chandelle 4llume/^ '. . ■ ■ r ■■'■■■■■ ■ i -


Satyriqucs de ce temps. ^U;


DIALOGVE D'VN ROBON

Se d Vn pourpoint

SEtgneur Rohonfait de no^uueau y t

Oh aUc:^'\ous fi bien en^ point, Qnoy yous nemerel^onde:^poij%ir. ' L^Qr^-ueil Ifous trQuble le cerueaUo Refponcc du robon. Seigneur ie ^bus reqtttçrs pardon^ Uôrguetl C^rttneme defrohe. Mais par ce quhiertefiois robe Je n entends pits bien à robon. Le pourpoint. Que cela ^e Ifous fafche points Je cours toute telle aduenture. Car iefus roLbe de namrey Et maintenant te fus pourpoint. Le robon. Ce neflr pM ce qm mé martelle ^ Pour yn coup cejl peu de danger ^ Nais le crains de me^ oir changer ^ Tous les tours enferme ncHuelle.

Le poiirpoinc Tes frayeurs ne feront point f^jtjps ^ Car auant qutl fott longtsement le feray bord £ acçoufiremcnt , £ttoj ta doubleras mes chauffes.

Jf^iiij


fi% Le Cabinet des vcrs^

/ Le robon.

Nos mau^ de prés nous "^ont fuiuans; J^ais pm^ cjuil fefaut confolery ^ux autres nous pourrons parler^ Comme Us morts font auxl^iuans.

Tous deux enfcmble».

Vous (jui p<i(fx, ^^^^^ ^^^ hommes s iPleurc:^nob\ye caiamttiy Comme ^ous n(jU6 auons^ efié, Bt yopf^ fiye:^ comme nousfommes


S O N NET, Par le ficur Duricr*

QV^yn homme pauure efl enfemhle mpdrfaiât^ il ejl honteux [ot, ignorant, timide^ Muet^ fourdy infenfible^flupide^ Sait yiUinj contagieux, tnfeSi,

Ileflfongeard, trijley pajle ^ deffaiSt^ Et cjuipts tfl m^/ihant fouuent a IfidU' J4u demeurant ttnupmr yn perfide , fufl'il l;n homme enl>ertu tout à faiSf,

^ujii nefi-il recherche deperfonne, chacun le fuît, le quitte ip^t abandonne^ i'^j^'^fi^arfoiô 'ytfiîé d'i^n Scugcnt^


Satyriqucsdccctcmps. 71^

Qhï le confole au fort de [es fu^ltces, l^elas I lam.vs nauray^ie de C argent. Pour nauGir f>tus tant de fortes do- ~)>tce5.


SVR VN MAVVÂIS ■ logis.

O D E,

^ Par le ficur Racan.

/

Vous que rie\de mes douleur s y Beaux yeux qui lfouit:^qu€ mes fleurs Ne fnîffent quauecma 'y te : Voye:^ L'exce:^de mon tourment. Depuis que cefi eflotgnemtnt N'a '\oflre prefence rame.

Poue combler mon aduerjïte\ De tout ce que la pauureté^ ^ de rude-, ^ Hmfupor table , le fuis dans'^n logis dtfert^ De ItEhy de buffet ^ de table,

Noftre hofie auec fes feyuiteurs , Nous croyans des reformateurs , s'enfuit à travers de îa crotte , emportant ployé fous fes bras , S9n (ot ofon chaudron^ O*fo drafs^


7î 4 Le Cabinet des vers

lEtfes enfam dans y ne hotte

■ ^mfî plus mais 'qii If noyfon* le me Ifoisdans l^ne maijon, Sdnsyyoir hylfaUt nymaifircy Et ctj^eiiack'de malheurs , Four faife la niqus aux 'Voleurs , /V" 4 plus ny forte nyftncjire.

D'autant que l'orage efijïfort, Qujin Moitiés nauires du port Sauter comme l>n chat «jùe Ion berm-y Pour fauucr la lam^e du l^mt : Mon Ifalet a fait en refuant D'^n couure-chef ^ne lanterne.

Je près maint tour ^mamtretouf* Nojïre hofiès'en rement tout cour ' En Ifn fomptueux équipage^ Zepodcrajpux (^ mal peigne^. Et le front au^irenfrongni Ç^tiyn Efcuyer qui tance ynP^£e,

Quandcelfieillard d^jiicajiéy . if'yn compliment du temps pajié. J4 nous bien Peigner s' efuertué^ Ilmefemblequefonneç^tors, Se ployé iÇ^ s* allonge k rcjj^ors ^ Comme le col i'^ne tortue^,

Force '\fieux foldats affame:^, JUal habille:^, ^mal arme:^. Sont icy ccuche7!:^f^r du chaume^ Sjn racontçn^its grands exploits


Satyriquei de ce temps. 7^5^

Quil ont fait depuis peu de mois y

i/iusc Morjfieur Bapaume . ^rnCinous nous entretenons •

Sur te cul comme des guenons^

Four feHla^ernefire mifere »

chacun y parle en liberté,

l!^n de laprife de Pafiéy

L* autre du fiege de Fougère. T>\oJlrec]Uin arien gardé

Voyant nofire fuperbè fonde

Sur d' aJfe:^foibles eîfcrances^ Sans autr.ement fe tourmenter, EJl refolu de nous traiter, i>'excufes 0* de reuer^nces.

Etmoy que le fort d reduiSt De pajfer ^ne longue nut£Jr, ^u milieu de cejle canatUcy Regardant le Ciel de trauers , I^efcris mon infortune en l>ers, D'>» tifon contre yne muraillco

O beau Soleil le feul flambeau, Q«/ conduit mes tours au tombeau ^ Quand l^ous fçaure]^ ce quifepaffç le Ifons ajfeurejurmafoy , si lfOUsnaue:^,pitiédemoy, Qirr renejjferc point de grâce»


j\6 , Le Cabinet des vers

GAVSSERIE DV SIEVR de Sygogncs, ellaac à va Cabaret.

ENfKi" la puce ^ la ftmaifey Sani chair ny fans tabouret ^ lejuis icy mai k mon atfe Dsfjus le lia: d'i^n Cabaret.

Rciuît [ans befoin de diette ^ faire "Vn malheureux repas 4 T>e deux'œjfs en Ifne amelette i Et neantmoinsilefiiour^vasy

Mon hoftefje femme fauuage ^ > Ef (jui fe cognoifïmalengens , Méprend pour homme de baga^f. Ou qui fefanue des Sergens^

Et fans le 'Velours que porte le y&us~Mray bien en l^n moty Çl^Ue me mettrait hors à la porte, X>e peur de perdre fon efcot, . Trois pojlillons ç^ >» Notaire Sont h ae::^ ai n fi comme moy ^ Le Page d'^n ./ipoti quatre , Et le porte malle du Rojy. Vaymy tûHtc cefh canaille^


Satyriqucs de ce temps. 7 ^^

le reluis comme le Soleil ,

Compao-nons cemme rats en paille j

^frescela ">» bon œiL

. Qui^péiJJeroît entre ùux r?7d[lcs,

jftemtiimc comme >» t/ébuchtt^

Ou bien entre deux nappes fdUcs

La tejtc d'yn jeune brochet, Enfaueur delà mulle grife De l'y n des principaux de Schs^ Dit a la belle Marquife Qujlle pardonnne aux innocens.


\


EPIGRAMME.

I Banne qui s'adonnoit fouuentà la Ifertu^ Dit yn tour à quel ^u^nqu il auott petit membre JReiette^ala paille encore ce fefiuj £t ne prene:^îamais ma nature pour emhre,

A V T R E

D'VN FILS DE PVTAJN QVI

le difoit Gentilhomme.

IL fe dit Gentilhomme^ efiantfils de Putain^ Et^oicj/ le/uhie£l ou fa noblejfe il fonde. Car fa mere—ant auecque tout le monde L\a bien peu faire noblt aup tofi que vilain.


79 Ê Le Cabinet dei vers


A V T R E.

Vous élites (^Hau€:^confcience, Et le nen fttî6 f04 ignorant i Mats ie '\om laijfe la fctençe» Et me donne:^le demeurant.


EPIGRAMME.

Parle fleur Motin.

ir Ednneto»fçaîs~t4{ point pcurqueyj, X ^ficnt^fi belle (^fifendre^ Que Verim talouje de toy /

Ne trouueroit me/me à reprendre, S fais "tu point pourquoi tu dej^lais.^ C'eji lorsanenfai/ant lagrenmilley Et que le plaifiyttchatouilte^ Ton culdifcQUrt ^ tu te plais y ^mour comme enfant qui s'éflonne I>fs pettarades que tufaisy Au fart du plaifir t abandonne , Be peur de la foudre H s'ertfutt. Ton oeil efdaire ^ ton cul tonne Or itlefl ainfi quaux amours, ^*tx ornons tu l^uçilU plaira ^


Satyriqucs âc ce temps, 707

^pprens luy de plus beaux diji ours Ou bien parle &* Ufais tairç.

A V T R £ ♦

ViVT tour Margot frit la mefurs De l'm^rument de [on mary , Et four lors, k ce quelle ture , Xi €n> auoitfied (p* demy : Mais afres deux ou trois fec^ïijjes NV» fouuant trouùer cjue neuf pouces Zepauuret yotfs euft f ai ft pitié, jRende:i^moyj dif^it^il, mon conte ^ "Ne deuJiie:^'^^ous point auoir honte De m en retenir la monté.


E PIGRAMME.


VO^re mal ^ le mien ri ont point de fmpatic^ Lors qne^o^ yo flai^nçT^de '^ofiremaldedens En le mettant dehors Ifous en eftes guaric , Èf moy iefmsgHUry en le mettant dedans^


72-0 Le Cabinet des vers

LE TESTAMENT

dVn vcrolé.

Par le Sieur de Sygogncs.

P^illardsJîgnes du tnalqui yous rend defole:^ TreS'tlluftres bauturSy précieux "Verû/i^, ^ppYOcheç^de ce (i 61 oh la^alle me mange , FaiÛes ^eniriçy tout ce troupeau cho:Jiy le yeux léguer lé bien dont ie mcjensfaîjî. Puis que tejms forcé d'en faire la ^uidcnge.

Vieilles files d'amourquinauei^^plus dedentiy id aquarelle de nom qui m' allie:^furuendants, 'Co?nme ^n morceau f riant ^n refte de gendarmes^ ' ^pproche:^de(^ li6l rie craigne:^oint mon mal Vom nen moure^jamais : car Hyoï^cfi fatal Dépendre en *V» gtbet ou pafferpar Us armes.

Amene:^ai4ec ^ous ces morceaux reltue:^. Par qui iefens icy mes membres agraue:^y Cesphcelles de nom , ces files de MarolUy le les recognoijlray les Voyant feulement, i

Leur talon efi petit:, grand efl leur inflrumenty ^'

JEt la moms eHtachù fft pUinc de ftrole.

Turongnef


Satyriqucs de temps. 709

faron^ncs approche:^'^oti6 i^jies du complot % 'rAufeJlinappr'cfic^owidHre:^ ^foUre lotj Et Ifous pr€ndre:^flatjïr kgoudsr ceflefarce. Vous iàjlere:^du '^findontie '\ay m'abbruuanty Vous en dHe:^tafié on ne Ifoit pas fouuent Vn paillard fans boutcilleSy '^nyurongnefans garcesl

Laquais f ais feoiy ces gens j ayrenge:^')/ous autour Dtf ce lift emplajiréj laides filles d'amour i ^pprocbe:^'yous de moy y Maquereaux Maquerelles], Maquereaux ceftpour l/ousqueiecommcnceray^ Vos mouftache s auront Noli me tangeré. Et tout autour du col'yn bandeau £ecr Quelles

ïentens que fans repos lious cultiue^^ce don, Quon ^ous torde le col fans yousfaire pardon , Quà ce chancre malin ne fçhchie^flus que faire Que yos maux fans ce ffirfacentcroijire'^osmankj ^^ yous foye:^ toufioursgifansfous lestrauaux. Autant dignes du mal que de Capotiquatre^

le laiffe k celuy-là qui fut fi diligent jfk me frotter cinq fois au ec du l>ff argent y Tout ce que t'ay craché que lentens qu'il l'aualUj Afin que quelque iour onluygraiffe le corps y Et quau Itèu deyeroUe entaché par dehors^ Il foi t mangé dedans d'ynefafcheufe galle.

F âge allcKjyioy quérir ce barbier ïnfolent^


7 f o Le Cabhrerdcs vers

Quidiî que cetrauail n eftott potnt^iolent» Et qu'il leforteroitduecflti^de confiance , le yeux que pourfalatre liait part au butin. Et qu'yn chancre tout noir luy ronge Cintefiin , Et deux rou»^e s poulains luy pourrijjent lapance, ..

JFtUes ne pleure^^plus ceil f(fUr "Vous ce morceau^ Par 'yom te démens homme ^r* ne fus plus puceau. Il me doit fouuentr de ce grand bénéfice j l'en feray cognoijfant il fera gner donné. le 'yoîis lai [Je le bten que ^oits m'aueT:^ donné , Q^ efila chrifialine ou bien la chaude pice^

le ne fuis point ingrat ^ celle qui r;j^ priera Sera mon héritière > ^ parmoy receura Le gros ^ le menu du bien qui me trauaille , Elle aHY-afouuemrd'^njlrare bien-fai^l, Et le faifatJt accroi ftre ainfi que ie [ayfai£i^ En n^ elle mourra U drejfejur U paille^ ^

E ncore ay-ie des biem il m'en refie beaucoup y vieilles approche';:;j'^>ous le "^ous donne le loup. Qui gourmand ne l'eut p^is pardormer à ma ïambe : * C'eJlfffUpour tant degens qul>n prefentfi petite le '^feux pour contenter yofire ardent appétit. Que le feu S. Anthoine inceffamment Ifomfarrée,

^pproche:^lfous dicy , Mon fleurie Médecin» te yoa^garde Ifnepart ^ofu aure^ € farcin s


Satyriquesdccetemps. yu

jRarc ^^Ç^ au ^rnour me donna pour ejiro'iCi Et afin cjudinres tout on ne demande rien ^ le donne encore ~^)t loo-ts à mùn Chiruro^ien, Le ponlùin qui porta mon corps (ijaintle Heine,

le y OIS doactin icyeux-iaquais tte pleure pùtntj Tuas trop de richejje aux plis de mon pour poins , Cent rc^imens de poux fer ont fous ton erfjeigne > Tu mêles as laifftç^afn delesauoiri Je te les donne tous ^jtlon monpouuoiri le yeux que defurcroift on te donne la taigne.

Ore ie parie k '^bus malheureux chutmpions, V^ûftre o-ain eft a part^ cent mille morpions Uni m'ont mangé le poil ^ di^ipe la barbe ^ Vous nefl pas trop maUi ce coup partage:^ Et pour mettre dehors ces petits enrage^ ^rme\contre leurs corps lafureur d'l>n l>teux wic»;

Or fus ce^faicides bien s, il faut parler du corps; Si tofi que la chalewr fe poujjcra dehors^ Quù-y quîlfoit, le dejfens quon me couche fur terre^ Ventens que dedans l/owsietrouuemon tombeau^ Que ^ous l'aillîc\mangeant£')fngofier de corbeani Et buuie^k longs traiBs tout le fiel qu il enferre.

Vous frcnc€:i^ le four cil ^ feigne:^ne rnouyt ^manger ce morceau qui "^ous doigt efiouyr^ Tojl tofl chacH n sman ce d dreJJer/Qn potage.


7ii Le Cabinet des vers

Hé quoy ? les Sagotins k dmy déconfits

  • ^ppafjerent leurfaim en deuordnt leur fils

£^t Ji nej^o'oient point i>njî^rand héritage,

jdinfî chacun de If ou s en prenne fon lapin , fAicles-en rejjcntir lefrereJdCopiny Qui me ccnfejjeya , ^ cjue riennefe perde J^disien'ay point laij^e mon mal de fondement , Je le laijp k ccluy qui Lttmon Tefiament Et à ijut l'en te n dra ie Iny laijfe ma m t rde»


LE TESTAMENT (i\n Efcoflbis.

SATYRE.

Par le Sieur Sygognes

L^I mort qui d^n point de répit, Efi l'enu prendre foudainement Vu Coîffjis qui 'yapardepit, Moury dans fon li^ hardiment:, Crfî n'andpîtique ^ous oyra Qom il fera fon teftamen. Et >o>' in en que ')>ou en rtra Moque '\>ou de lagehenhcfi^ Efcriui prcmicrement


Satyriqucs de ce temps 7ÎJ

Pdrquoy le Roy rompî promptemen

Moary te ^f « bien yoy le confequa

Toufoy premier faire l^n bel tejlciment,

Tento moy mefm (^ auant mon trepa

^Uy Ifatenpmeti haut ^ ha

Vienfd Curiîete prieque mon dm,

Comilmefemhl ^ monftome ce fard ^

Itenpremya'Dt^ nojlre Da?n^

S. Michel tano-ç^ S.Tr^o-nade coff,

lelydonny t ont entier mon p auur e am.

si lafuitt encorlf nefoy pr^f^^o

Quandmorfn moy fte l'on '^^n.grandfoi

^H Cimettrrafihu de l'E.ghfe

Mette me ty tout du lo n de ma do s

Bien k mon afe ainfi cjuil ejl lag^fe

MafèruiteHrefl pourra* l^n ^ran per

Çham de mon arm crian yon hardimcn^

Sî quelque chos de bon coura^-s me prêt

Moy rendu tout au iour du 1 ugemen

Mon grand curas cheual ^ hillement Four ï^sflre corps o-uary bien de Uron» Quatre cen eu y ^ali bien Crament ^ Moy donekyouaue mes efperon Mon brigaudifarabra ^/alad. 'Dadlddelinhalebrad o-oro-eri Donne .t ma page qui ma fer ut malad Bien counoy li quefuti bien mary Maguiledin qui neti pagnert, Moy donne 4 ly monte corn '^ri S • Gm^o-c

Ty tîj


•14 Le Cabinet des vcri

JUa feratt >» ^mn domm^o-e à ly

' . ■=-> tri

FdYCin ijîétngi je pou tujijh afon^GWj, Item tordon t auray de la torche dfjit X)oufe chandelle à cujjan de mon arm, C'eji pour Cantour du grand Roy noftreSi Que laymeray gr^ndemcn fur mon am Vn ecu/ûn de leul tout fumé de o-rand larm Et pour montre que fut i ti moy gendarm J^eJJus mon f os planty '\ou "V» tçndar jMoy leu encore à yous feire >» beau don J01>n pat de ^in (s^ d'i^n cuel de potag ^ courouuert mon maifon habandon Fut cmporty mon chdujff^ ^^Z^S Item lordon moy rien donne à cogntn JHoy laijj encor ou champ ~^n heritag ^ mon parant qui fu l^ieu^ nonueaux Firent entre^eux comme yieux tu p^^tag Tau fois l' or d<>nne par ty point les '^feaux Z'herbci de pri manp-tyn les chenaux Ma quant au rejle ttifquk "^n fétu Comme bag d'oYy'^iaîffel d'argent ioyau ïenten fort bien quil en eji reuetu î^a gard cojsi croy fe trouuerti ^ la mcni mon corps en fepultur. Sa baqueton coHuert d'or fauert Tou deu à deu ccm çjr» bien la drojtus JEf puis apré qutl auront prtpatur le ne fçay oh di le deprofondi ^f ^V ^^<^^^f*i' fyé Dteu par (tuant ur


Satyriqucs de ce temps. 7 1 5

Priray que ton ailien Paradt

Et curi ditt bel oraifon

Incontinent que moy \ient à, C S^life

Vejhre & 'Vî^dU le grand querelifon

Mdi chanti haut ne ms ji point fçinttfe

chancre de R oy jiren t m ujic aujst

Tanto le croy ainfi quil leur flaira.

Et moy iordon qui le toint tout aj^y

Stir beau coreau Ci non au libéra

Ma tejlamen fati bien ie l'or don

Moy neyeuplu yiur au monde lur ne heur

Puus que fortun ainfitu ni abandon

Ha ieu de coffcfi biçn farttmur

Ni parli plumy : fi plu d^ demqHr Ta Cas perdu tout pointiment 'eft dam

le croy ma foy quil eft meilleur De rend À Vu mon ef^rit de corp & dam ^dy le Prince y Gouuerncur, compagnons ^ ^dymon day ,ady mon marmoufet, ^dy Archers qui la ficq enpougués, ^dy handtr , ady celi ^ cd, Q^ moury moy quant f^ti a lagHerrç^ ^dy a moy ajiis deffus mon fll^ ^dy fouyi mon logi ^ parriere^ Adn par tout le Royaume de France Premièrement ady le pay de Cojf, Mon parant Roy fu maryk outranjf Quand ly ferra que do ^ my en '^fn fos Son ploy ^ blejjiire , çatçr goutté ne hQ$„

Y y m


yi6 Le Gabmet des vers

Mariretjy fifauoitmon Vaillance ^ Vous en prt don f dire de fumes os, Vn bel Petaphe fans faire dejf alliance.


T O M B E A V.

IL faudrait pourf aire l>n tomheau Dont Yfabeau n en fait que rire^ Monter defjus elle ^ puis efcrire» Icy deffoHS gifi Yfabeatê.


EPI T A P H E.

I^^y yffcufansfoucy^ iefuis mort fans regrçt le ne fuis plains d'aucuns : car te ne plains perfonne^ Defçauoir ou ie l^ay ceji '^rkfrop grand fccr et le U latffe à iuger à mej?ieurs de S or bonne.


TOMBE A V,


Bar le fieur Maynard.

CYgift quifaifoit le mauuais, Vefiu defarge de Beauuais^ jOeptiis Içs pieds îufquk la eefïe^


Sacyriqnesdc cctcmps 7 [7

Ttsprieresypajjnnt.nonr point icydelien Faire des Oraifons four ramç£'yne bejh, J^Jl^cepas abujer des cre files dt Dieu,


E P I T A P H E.

CTgifilacquet le plus infcime , De tous les cocus du bordeauy Qui l^oulojt cjU'On —titfafemme Pomueu qud er^ fujlle macjuerem^

il fut a, chacun fduorahle. Tant (juil'yefcut par [yniuers» Ore <juil efi auec le diable , Il eji maquereau des enfers.

Il ejl mort non d'y n coup de lance Mais helas d'^n coup de patin En dijhutant la preferance u^uec Madame du moulin.

Les maquereaux trifies ^morms:, D^yn Ji piteux éuenement L'ont mis dedans yn tas de cornes lufques aubout duiu^ement.


7iS Le Cabinet des vers

REGRETS SVR LE TRES- pas d'vnedespIusfameufcsMa*- querelles de la Cour.

S AT y R E,

Par le fieur Motin.

IX ijldoncyray cjuellefoit mortcy Cefte ame àujii jine que forte ,. i^^luidans, les qmonreux combatSy Iditchdir des femmes ^ des filles 9 F lus (ju en Ejie mtllif faucilles N'ont fait tomber d'ej^ics en bas» F lus de cornes elle a fait naiflre Ç^uon y ott de branches barotflre Vans toutes les fer e fis de rets, Ef flus tirer démembres d'homm^s^. Quêtons les efcrimeurs deKome N'ont tire^^de coups de fleurets,

Elle a fait auec [on lano-^o^e ^n'^nwurfa.nsherbeoubreuuaçrey Nefecoursde piflacheou d'oeufs JPlus naiflre defemcncehumame^ Q^n ^n mots la Samaritaine Nelferfed/eaufiirlç Pont-neuf,


J


Satyriqucsdccc cemps, yi^

^ tal/oirfar toute la Beauce tes ^mansjans pourpoint ne chaujfe V'yn dru motiuement redouble , CoupU:^auec leurs ma:jtrijjes Sans autres fléaux que l eursfejjcs Ont hatu la paille ^ le bU

Cent fois plus j âges cjue Mcdéc , Et d'y» meilleur Demon^uidée ^ nie a peu forcer le dejli » Rendurar le fem fiac cjui tremble , JEt le 'Centre rid: ^jui fcmble, Za-boetcd'~ynyieil Médecin, Combien de fois à'i/ne parolle j ^-elle guary la '\erolle y Et combien a elle fouuent JDlfn re^a rdfech é les '\lccyes Et fan courir les CommiffaireSy Comme la tcmpefle ^ le Ifent.

Comme y n patron dans fon Namre^ Elle auoit 'y n parfait empirç , ^ux bordels qui la cognoiffoient , Q«f fesyeuxg-uîdoient corne ks (floilles Seschemffesferuans de loties Haut montant foudain s'abbaiffoient.

Elle fut d'attraits fi pourueue Qul^n Printemps far toit de fa l'eue Dont les traits d'amour s' augmentaient Et comme en la faïf on neuuellej Les animaux i Ccntonr d'ellcj


72-0 Xc Cabinet des vc!^

Les yns fur Us autres montoient. Son regard pcnetans les marbres Faifoîtlfemrlafcue aux arbres Sur l'ormeau de la yigne ramféc loindre les f aimes d'idumét Et dejfus la muraille aym^ie^ Zesfolaftres amoureux rrtmper

Telle ame fi rare ^ dimncy Bienfçauant en la médecine Durant ma fieure ma traitée^ EtpaJJantma main fir ma hanche En me tatans le poux au manche Elle predifoitmafanté.

Or la panure femme efi en terrs Ef le froid tombeau qutY enfer e Garde en repos fes ojfemens : Il efi yray que fon corps repofej Qut^yiuant ne fit autre chofe ^ Q«5 d[exater les mouuemens.

Ses héritiers pour l'amour i elle, Ny de proce:^ ny de querelles N'eurent point le cerueau tr»uble:^ N'ayant laifie" autre héritage, Q«£ le bruit d'auoir d'auantage^ Ds culs que iefcm damaf^e:^


7^'


SatyriqucJdc ce temps.

SATIRE.

Surletellamcnt dVnê Gourtifannea

CT gifiougîra (juelqueiour Vne fillette de la Cour, jutant impudique que bellcj Qui ne Voulant ferdre [on temps ^ Et craignant de mourir pucellc Se latjja faire k dix ans.

Vottee en fille de maifon, Ellepouuoit auoir raifon^ Ej^erer ^n farty for table. Si les aiguillons de la chair Qui la port oient au dele£iable Eujfent permis de la chercher.

Digne d'yn lubrique renom, Onquenefçeut dire que non Tant elle ejioit honnejle ^ bonne. Et peut ajjeurer paP^menty Qu^elle n a efconduit perfonne Qui ayme ceji esbattement,

Parmy mainte aymable Ifertu, Dont fonejf rit fut ireueflu. fauaricefefaifhitcratndre Rendant quelque fot indi^enti


712, Le Cabinet des vers

Qui pourtant ne s en ojott plaindre, ^yantchôifipQUrfôn nrgent.

Le tour cjue ce bon cœur mourut^ chacun k fort il ti accourut Jionr enrichir defacheuance : Maisfori tcftament reuenû Leur faire perdre ceéle ej^erances Sous jembiahlc s mots contenu.

P-J-sque du bon heur des humains Et de tous les pUijjrs mondai ns, Lamor^ '^eat priuermaieuneffe Bruflantdu ts^eleÛ^ defoy^ Il faitt quk cjuclqu autre le laifjé Ce cjuincfeut pim ejire a rfioy.

platfrso^oulumensfauoi^re:^ Trop tojlpar le temps deuore:s^ Dont lefouuenir me kourelle , Je l^ous refigne après mes louri ^ cefle compagnie fidelle, Qi^fauorifoitines amours.

Ses offices méritent bien, n'auoir ce légat fur nïon bien y Ils font dignes derecompencé Efians rcceu bien apropas, Ils luy feront en fer Upance ^ Et comme à moypiffei' des os ^

le -^om rends affiquets &fardy Puis quilfautlaiffer tofï ou tard. Toutes mesbeaute:^€mprûntéef^


Sâtyriqucscîecctcmps* 713

Etlapafte, la poudre ^ leau Par (jm de mes mains effrontées Vay conduit mes pieds au bordeau.

le donne i mes triftes par ens ha home de mes ieunsi ans Pour leur ahhaiffer le courage ^ ^ chargeant eux ^ leurs fucçejfeurs , De partager ceji herttagf ^uec le refte de mesfœurs.

le lègue toutes mesfenteurSy A celuy de mesfcruiteurf, Ç^ue^ie luge en auoir affaire. Et de pluscejlcrejledeauy Qj^we m'ejlantplus necejjaire, Luy blondira fon poil de y eau.

Item ma libérale humeur DonnedefensraJ?is (^ meur A magouuernante pipée. Tant d'yeux qutluyfoientfuperfluSf Afin (juefi ie l'ay trompée Vn autre ne la trompe plus.

Item ie donne amon tailleur A faute de rien de meilleur Letemboureures queteportey Sçachant quil feroitfafché Quon Ifit lors que ieferay morte , Le paquet quil a tant caché.

Apres toutie donne au Cure, Ce fils qu Amour m'a procuré


724 Le Cabinet des Vers

Sans lefçeuiemagouuerndnte . Craignant que farmy les damne:^ B n blaffhfme il neji lamente \Ainfi que [es frères aifne:^

E P I T A P H E.

DVNE DAMOISELLE

qui mourut de la pccuc VcroUc.

N'^ppelle^ la parque fhurtriere, O ! beaux écrits dedans Ifos l^eh:, De ce que la belle chatriere , Eji le repars de mille l^ers Que ctjh raifon uom c'onfole , Qnau moms lapetite 'ycrolle ^ mis ceft flambeau de^Fam our. Dedans le creux de ceftefojfe Puis que fans doute quelque lôur hllefut morte de l^^yojfè.


TOMBEAV


Saty riques de ce temps: 72}


TOMBEAV D\VNE lEVNE

Courtifanne.

Par le fleur Motin*

DEnife d'^n chacun floree Repofe dejfousce tombeati Qui du doux ieu de Cytheree 3 Confomma fon a^geflus beau. Et s' adonnant k lexerctce. Elle commença dés huit ans ^ ^uecl^ne douce malice. De rendre ces amans' contens , si toiiant toufiours cejle farce. Elle euft plus longuement yefcu: C'eujl efiélaflus ^do [ie Garce Qui xamats âonn^ cotiv de eu»


E P I T A,P H E.

Parle (leur de la Ronce.


i {^'^ X^fi le gros Martin^ ce n'efi poi grand


dommage^


i^z6 Le Cabinet des vers

lin eu fi piî^ fait grand fruit quand il eufJ: flué

Vefcu il eufl quand il liinoit tous les traits du l/ifaù-e^ T^efjemblant fi tres^fort k ceux-là. de fon cUj Que lors quil decedafon ame torte ^ louche S' enuo la far le cw le prenant pour la bouche


SONNET-

TJ Lie auoit confacré ^ fon corps ^ fin amé ^^^toy Roy de PerriapeJ toy chaude Venus, Et les iufies loyers qui leur enfonf^enm^ C'efl ceftemort infefiej ^ lefepulchre infâme.

Hê bon Dieu quù de pleurs fu? \cefle pauurè Dame Mille deffiîs fon corps elle auoit foufienusf" Sonmary lefçachant, ^ qui ne l'aimeitplwS:, S'en arracha le poil, &fa tefie dijfame.

O mary bonmary ;, '^ray portraiSi^aamitii:^ Ores que tu a^s perdu ta publique moitié Nujiime d'en trouuer y ne qui la féconde :

Car elle afei(leme7%t plus de chaleur au eu Que toutes les putains qui fe trouuent aumondf éAufii ta elle fait ynfublime cocu.


Satyriques de ce temps.' 717


E P I T A P H E. d'vn Poëce.

Par lefieur de la Ronce.

f^T gifl "V» Poète du temps ^^Dont [esters eurent tant de grâce Quil mérita comme aentens Vn bouquet de dejjîd^s Parnajje, JMaU au bout d'I^n temps ti prit femme Qui l'en \pourueut d'yn bien plus beau > Du premier il craignit le blafme Et Voulut porter le nouueau y Pajfant ^ à genoux fur fa tombe 3 Elle mérite yne Hécatombe.


T O M B E A V

d'vn Poetaftre.

IÇygifi '^n Poète 'y eau

Qui doit ejlre bien re^retable^ Car fans la parque fauoraole ^^ llferoit PoëtethoreaUj


7^8 Le Cabinet des vers

Quand il mourut te nefçaypas S'ilcrachoit les l^er^ par la bouche. Mais iefçay hien que du grimouche ies^ers prendront y n bon repars,

il trefpajja l'an quil mourut ^ Trie:^Dieu qu'en paix ilfommeille^ Car il'yuidoît l^ne bouteille Zors que laparque leferut.

Mais auant que rendre l'ejpritj Sefouuenant toufiours de boire, llcommanda que pour mémoire. Quelqu'un luygrauafi cet efcrit.

Sur ces osicy recueillis , prieçi^pajjans que ie ne tombe, St couure-:^de Pampre ma tombe, '^ulieuderofes^ de lys.


RENCONTRE,

Par le fieur Colleret»

T 'Ejlois hier en^ attendant ■* Celle qui' me l^a pojjedant Comme le bon-heur de ma yie. Quand d'y nfot afnefrifotté Tenant fes deux mains au coJ}é le reconnus l'effronterie


Satyriques de ce temps, 729

llmepenfoit quelque ydet Qui nefçeut iouerfbn roUet Kf ejiant 'Veftu que d'ejlamine Mais qu'il approuue ce ' badin Quei'ay dul^elours ^ fatin\ ÇuSdieméyeuxmetreenmamine^

Le l'Osant 'yenirpas a pas^ Présmoy qui ejioisfurfhnptvs^ Je lefalué en homme honnefie^ Etluy donne l^n coup de ch appeau 3 Maps grand diable fi ce 'y eau Ojla lefien hors de fa tefie»

'^fongejie prefomptueux^, le creus que cefiott quelque gueux Haut ejleué parla fortune^ il me demande en commun fliU Hola Garçon , quelle heure ejî'il^ Ta-iLchefeplu^ commune.

Outré d'yntreS'iuJle defflt Je fors de ce lieu fins reïj^it Marmot at toufiours quelque iniare Jlme dît tu nés pas content. Je ne leferay iufqua tant, Zuy dis 'je fot ie te le iure.

Quel ay c'y eu defchiquetê


730 Le Cabinet des vers

Ton dos d'yn ^ d'autre cojlé J^onfui à'ifné'mmce lancette Mais auecques yn court hafion ^ Comme yn infâme marmttton\ Que Ion fait aller à çourbefte,

le le laiffe auj?i eftonnê Qu^yn qui craint d'eftrebaflonns jl entre ^ renferme fa forte:, Jrrefolu fi ie deuois attendre encores i'apperçots, Vnfdelamy qui m'exorte^

"De laifftrlà cet animal . Vuide d'ejprit commey^ chenal, Bt m' entraine dans la BafiiUe Ou en heuuant cinq ou fix coups Sçeus nier que ceporteyelours rAutresfois porta la mandiUe,

Remply des Liqueurs de Bacus, Tourne manquera ma Venus le me range prés fainft ^nthoine. Ou me cachant dedans yn coin, le lapperceusyemrdelotn Et la bénis comme maRoyne^

De coucher icy nos dtfcourSj Çeft yn fecret de mes ^mours


Sdtyriqùes de ce ternes. 73

l


tÔMBEAV D'VNE

vieille Courtifanne.

C Ousce-'.tu tomhedugifl: l'impudique cendré

  • ^ De la plus grand putain qui iamais ait efié

Pluton pour s'en feruir l'a fait Ikb^defcendréc D'autant queUe-'-tott en afne deshaté,

O toy^^tupajfant fi quelque enuie lubrique Desplaifirs de Venustefmeut aucunement, ^rrefie l>n peu icy ^ l^iens branjler lapicque^ Ou bien à tout le moins pijjer au monument.


Q V A T R A I N.

Par lefieur de la Ronce.

npK peux yiure content fans redouter la -*• Parque,

Carde '\îure '^n lono^ temps cela tefl tout acquis. D'autant que ton renoneftde fi peu de marque^ Qu'elle ne fefomiientfiiamaistu nafquts.


tù^ Le Cabinet des vdrs


LENSEÎGNE DE TROIS Courtifannes.

dT^Eans ce tient U fapiente SihiUè: ^^ Céans ce tient tEmpefeufe Gentille. Près d'eux ce tient la rare Perfection Ou four mieux dire lafuceUe d'^ui^non.


EPITAPHE D'VN POETE Satyrique.

f^ Ygîji l/n Poète Satyrique ^^ Qw tart d'amour fç eut expliquer^ Dames garde\^ (ju^'ïl ne Ifom pique j Ou qu'il né l/otté face piquer


F I N.


I






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