Lélia  

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"Much more important, the true characteristic of all the authors of young Germany, appear to me the parts which self-analysis and reflection here for the first time play in love, visible beneath the influence of the offshoots of French romanticism, in which, however, we also encounter the same phenomenon, as in George Sand's "Lelia," in Alfred de Musset's "Confession d'un Enfant du Siècle," in Balzac's " Femme de Trente Ans"."--The Sexual Life of Our Time (1907) is a book by Iwan Bloch

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Lélia est un roman de George Sand paru en 1833 chez Henri Dupuy (Paris). Cette œuvre lyrique et symbolique fait partie des romans philosophiques et féministes de George Sand. Son personnage principal, Lélia, est une femme prématurément usée par la vie, en proie à des doutes métaphysiques. Poursuivie par les assiduités d'un jeune poète, Sténio, elle ne parvient pas à l'aimer et le pousse involontairement vers l'athéisme et le suicide. Le roman a fait scandale à sa parution. Une nouvelle édition remaniée et augmentée, rendant le récit moins désespéré, est parue en 1839 chez Félix Bonnaire (Paris).

Résumé de la version de 1833

Dans sa première version parue en 1833, le roman est divisé en cinq parties.

Première partie. La première partie commence par un échange épistolaire entre un jeune poète, Sténio, et une femme d'âge moyen, Lélia, dont on ne connaît ni les origines, ni l'histoire. Sténio est animé par un amour passionné pour Lélia, qu'il craint cependant et qu'il ne comprend pas, tant elle lui demeure mystérieuse. Lélia, malgré son âge, semble déjà revenue de tout. À certains moments, elle se montre froide, insensible, cynique et impie, tandis qu'à d'autres elle révèle une sensibilité très fine et une réelle capacité de compassion. Tantôt elle laisse espérer Sténio, tantôt elle le repousse, mais elle ne lui a jamais accordé ses faveurs et il ose à peine lui toucher la main. Bientôt, Sténio commence à apercevoir régulièrement Lélia en compagnie d'un homme d'âge mûr, Trenmor, qui lui inspire de la peur par son aspect pâle et encore plus insensible que Lélia ; le jeune poète ne dissimule pas sa jalousie. Lélia balaie cette jalousie comme hors de propos et raconte à Sténio, dans ses lettres, l'histoire de Trenmor, homme dont la vie et l'honneur ont été ruinés par la passion du jeu. Sténio et Trenmor font connaissance et la jalousie de Sténio s'apaise un peu. Lélia correspond également avec Trenmor, qui lui conseille d'épargner et d'aimer Sténio car elle risque de le tuer à force d'insensibilité. Lélia reste sceptique, mais lors d'une promenade avec Sténio elle le couvre de baisers avant de le repousser soudain, ce qui bouleverse le poète à la santé fragile. Quelque temps après, Lélia attrape le choléra. Le médecin supposé la soigner s'avère très sceptique sur le pouvoir de la médecine et conseille de ne rien faire. On convoque un prêtre, Magnus, qui s'avère avoir déjà vu plusieurs fois Lélia pendant ses prêches et en est fou amoureux. Il la confesse après de longues hésitations et part, persuadé que sa mort est inéluctable.

Deuxième partie. Sténio se promène dans les montagnes et y rencontre le prêtre Magnus, rendu fou par son amour impossible pour Lélia. Magnus est persuadé qu'elle est morte alors qu'elle a survécu. Sténio continue à correspondre avec Lélia. Ils ont d'amples discussions au sujet de Dieu et de l'avenir de l'humanité : Lélia développe une philosophie pessimiste selon laquelle l'humanité court à sa propre perte, tandis que Sténio défend l'idée d'un progrès possible et d'une Providence. Une promenade de Lélia et de Sténio dans les montagnes est l'occasion d'une conversation sur les mêmes sujets, où Sténio ne parvient pas à tirer Lélia de son scepticisme. Sténio finit par partir, laissant seule Lélia qui écrit à Trenmor : elle vit seule dans un chalet et tente de se consacrer à une vie solitaire, faite de réflexion et de sommeil. Mais son sommeil troublé et ses rêves pénibles finissent par la conduire à renoncer à la solitude. Elle regagne la ville de Monteverdor et prend part à une fête somptueuse donnée par le prince dei Bambucci et destinée à une élite de gens distingués et fortunés. Lélia participe à la fête avec recul et ironie. Elle y entend parler d'une courtisane qui rend tout le monde fou d'amour, la Zinzolina, qui n'est autre que sa sœur, Pulchérie. Bientôt, lassée par la fête, Lélia se retire à l'écart dans les jardins et se laisse aller à son ennui et à son désespoir. Pulchérie la trouve là et les deux sœurs conversent paisiblement. Elles ont passé plusieurs années sans se voir à cause du mépris que Lélia a témoigné à Pulchérie dans le passé à cause de son mode de vie. Lélia écoute à présent plus attentivement Pulchérie, qui lui fait l'éloge du choix d'une vie de plaisirs. Pulchérie lui révèle aussi qu'elle a ressenti du désir pour elle dans son adolescence. Lélia écoute tout cela sans se moquer de sa sœur, mais elle reste plongée dans la tristesse.

Troisième partie. Lélia fait à Pulchérie le récit des années qu'elle a passées depuis qu'elles s'étaient vues pour la dernière fois. Elle est allée de désillusions en désillusions, tant sur les plans intellectuel que religieux et amoureux. Une passion amoureuse dévorante pour un homme l'a laissée sceptique sur l'amour à l'âge où elle aurait dû s'y livrer le plus volontiers. Après avoir erré sans but, elle a tenté de vivre une vie de réclusion dans les ruines d'une abbaye, où elle a été frappée par le spectacle du corps d'un moine conservé presque intact dans une posture de prière par le salpêtre et les herbes poussant dans le bâtiment. Elle est restée là plusieurs mois seule à méditer sur Dieu et à rechercher une forme de pureté. Mais sa résolution se fragilise peu à peu sous la poussée de ses envies. Lors d'une tempête qui ravage le monastère, elle se persuade que Dieu l'a chassée à cause d'un vœu de piété et de réclusion trop ambitieux qu'elle vient de graver sur un mur. Tandis que les ruines s'écroulent, elle s'apprête à se laisser écraser par la chute des pierres, lorsqu'un jeune prêtre la sauve : Magnus. Lélia a alors entretenu une relation ambiguë avec Magnus, en jouant avec ses sentiments : elle l'a rendu amoureux d'elle avant de l'obliger à réprimer ses sentiments en se montrant toujours très froide avec lui en apparence. Elle a alors fini par hésiter à l'aimer, mais s'en est abstenue grâce ou à cause de la maîtrise très ferme qu'elle avait acquise sur ses propres sentiments. Depuis, elle vit une vie vague, faite d'imagination et de caprices, mais ne ressent plus qu'un ennui profond et est devenue incapable d'aimer.

[[Fichier:Celle-ci est bien Lélia! s’écria-t-il.png|vignette|droite|"Celle-ci est bien Lélia ! s'écria-t-il", illustration de Maurice Sand pour Lélia dans une réédition de 1867.]] Quatrième partie. Pulchérie tente de consoler Lélia en la persuadant de tenter elle aussi une vie de plaisirs. Toutes deux revêtent le même domino bleu et se mêlent à la foule, mais Lélia ne supporte pas longtemps les avances des convives qu'elle juge vulgaires et puants. Pulchérie conduit alors Lélia jusque dans un pavillon du parc du prince dei Bambucci réservé aux couples d'amants masqués qui s'y retrouvent en toute discrétion : Lélia y retrouve le poète Sténio, prostré dans un coin. Sténio repousse Pulchérie, toujours fou d'amour pour Lélia. Lélia se montre alors et, comme sa sœur l'y a invitée, elle tente d'aimer Sténio. Mais elle ne peut se résoudre à répondre à ses avances lorsqu'il désire faire l'amour avec elle et elle le repousse. Sténio, dévasté par le chagrin, finit par voir revenir Lélia qui le console et cède cette fois à son désir. Tous deux passent une nuit d'amour enivrante. Mais au petit matin, alors qu'ils se promènent près d'un cours d'eau sur lequel passent des gondoles, Sténio entend le chant d'une voix qui ne peut être que celle de Lélia. Il finit par s'apercevoir que Lélia l'a bien quitté et que Pulchérie s'est substitué à Lélia et que c'est avec Pulchérie qu'il a passé la nuit. Plein de rage et de dégoût, il s'enfuit. Sténio adresse alors une lettre de colère et de reproches à Lélia, qui s'explique dans sa réponse : elle ne l'a pas méprisé, elle s'est contentée de lui laisser assouvir ses désirs charnels auprès de quelqu'un qui puisse l'aimer, tandis qu'elle-même ne peut l'aimer que d'un amour pur et ne veut pas s'abaisser à partager sa couche. Sténio, désespéré et amer, adresse alors une dernière lettre à Lélia où il la hait et la maudit, et lui annonce qu'il va se vouer à une vie de plaisirs cyniques et débauchés.

Cinquième partie. Un étranger au visage à l'apparence austère se présente dans le palais de la Zinzolina : c'est Trenmor, qui vient s'enquérir de Sténio. Le jeune poète, méconnaissable, s'est livré à une vie d'orgies : il a épuisé son corps, désormais pâle et sans forces, et il a gaspillé les ressources de son esprit au point que son génie poétique n'est plus que l'ombre de ce qu'il était. Trenmor tente de tirer Sténio du palais où le poète est en butte à la rivalité des autres convives. La Zinzolina tente de le jeter dans les bras d'une jeune princesse, Claudia, la fille du prince dei Bambucchi, avec laquelle il doit avoir un rendez-vous. Sténio boit jusqu'à en perdre connaissance. Trenmor le traîne à l'extérieur. Le jeune poète, à son réveil, se rend au rendez-vous mais déploie une vertu austère face à Claudia à laquelle il fait la morale : Trenmor, ému, le félicite et croit le reconnaître tel qu'il était naguère, mais Sténio déclare aussitôt qu'il ne croyait pas à ses propres bonnes paroles. Trenmor emmène Sténio voyager parmi les paysages sauvages, mais Sténio est exsangue. Trenmor finit par le conduire jusqu'à un monastère tenu par des Camaldules. Ils y retrouvent Magnus, qui semble revenu à la raison mais a prématurément vieilli. Sténio provoque Magnus par son scepticisme et sa conviction que le prêtre n'a fait que fuir son désir pour Lélia et non pas le vaincre avec l'aide de Dieu, comme il en donne l'apparence. Trenmor tente de calmer Sténio et de lui redonner espoir. Il doit repartir pour un temps, mais arrache au poète la promesse de rester au monastère jusqu'à son retour.

En l'absence de Trenmor, Sténio semble pouvoir revenir vers la vie. Mais, la veille du retour de Trenmor, vers le soir, Sténio, assis au bord d'un ravin au fond duquel s'étend un lac, force Magnus à lui révéler s'il a réellement vaincu son désir pour Lélia. Le prêtre finit par avouer qu'il n'a effectivement fait que fuir. Sténio prononce alors une longue diatribe plaintive, en ses derniers élans poétiques et philosophiques : il évoque la figure de Don Juan, dont l'histoire l'a trompé en lui faisant miroiter la possibilité d'une vie de séducteur et de plaisirs dans laquelle il a échoué. Sténio finit par congédier le prêtre, qui retourne dans sa cellule. Poursuivi par des cauchemars, Magnus ne ferme pas l'œil de la nuit. Au matin, de retour sur la rive du lac, il trouve dans le sable une inscription de Sténio et des traces de pas montrant que le poète s'est suicidé pendant la nuit : le cadavre du noyé repose désormais dans le lac. Des bergers ramènent au monastère Sténio mort et Magnus hébété. Ce dernier subit les reproches de son supérieur. Dans l'intervalle, Trenmor, accompagné de Lélia, est en chemin vers le monastère, mais un accident de leur voiture à cheval blesse grièvement Trenmor, qui reste en arrière mais envoie Lélia retrouver Sténio au plus vite. Lélia arrive trop tard. Le soir, elle se recueille sur le cadavre de Sténio en monologuant : elle lui pardonne ses malédictions et tente de s'expliquer auprès de l'âme du mort. Magnus, qui se trouve non loin de là, la dévore des yeux et finit par l'aborder. Lélia le sermonne sur le fait qu'il a voulu être prêtre sans en avoir la force, mais que son état de déréliction est tel qu'il trouvera bientôt le repos dans la mort. Magnus, redevenu fou de désir, étrangle Lélia, puis s'enfuit en hurlant quand il comprend son crime. Sténio est enterré en dehors de la terre sacrée car le suicide est une faute grave dans la religion catholique, tandis que Lélia est enterrée sur la rive opposée. Trenmor arrive peu après et médite tristement près des deux tombes, dont émergent la nuit des lueurs qui semblent se réunir jusqu'au lever du soleil. Resté seul, Trenmor reprend tristement son errance.

Résumé de la version de 1839

La version remaniée publiée en 1839 commence de la même façon que celle de 1833. L'histoire personnelle de Trenmor a été modifiée : c'est un ancien homme d'action, il n'a pas la passion du jeu et son séjour au bagne est dû au meurtre de sa maîtresse, la Mantovana. Trenmor apparaît par la suite comme un repenti très croyant. Les circonstances de la vie de Lélia sont un peu précisées : elle est d'origine espagnole. Un passage ajouté dans la première partie relate une rencontre de Sténio avec un de ses amis, Edméo, qui a remis à Lélia une lettre de la part de Valmarina. Le récit se poursuit sans grand changement dans la deuxième partie. Dans la troisième partie, le récit de Lélia relatant son passé contient des interrogations moins osées dans leur remise en question de la religion et de la morale. La quatrième partie a été modifiée et augmentée : on y voit Lélia s'entretenir avec Valmarina, de vive voix et par lettre, pendant ses doutes métaphysiques. Lélia se rend alors au monastère des Camaldules.

Dans la cinquième partie, Trenmor tire Sténio d'une vie d'orgies (comme il le faisait dans la version de 1833), mais il l'emmène non pas directement aux Camaldules mais chez Valmarina, où Sténo assiste à une réunion de conjurés révolutionnaires que Valmarina dirige. Sténio se joint au groupe, où il retrouve Edméo. Un peu plus tard, Sténio retrouve Trenmor dont la tête est mise à prix et veut lui venir en aide, mais l'homme lui confie qu'il dispose d'un abri où se cacher non loin de là. Tous deux se rendent aux Camaldules, où ils retrouvent Magnus que Sténio provoque comme dans la version de 1833. Sténio, en proie au doute, quitte le monastère et retrouve Pulchérie, laquelle lui apprend que Lélia est morte : il feint d'en douter mais son esprit en est affecté. Sténio s'apaise un peu et retrouve l'inspiration. Pulchérie lui apprend que la fille du prince dei Bambucchi, Claudia, s'est retirée aux Camaldules après son entrevue avec Sténio pendant l'ordi chez Pulchérie. Sténio a la fantaisie de se déguiser en femme pour s'introduire auprès de Claudia. Mais en allant la trouver, il croit voir Lélia, prend peur et s'enfuit. Il se réfugie au matin chez Magnus, lequel est aussi persuadé que Lélia est morte ; Trenmor, qui les rencontre, leur reproche leur façon de parler d'elle, mais ne parvient pas à les détromper. La santé mentale de Sténio se fragilise. Quelque temps après, Trenmor et Trenmor assistent à l'intronisation d'une novice aux Camaldules : ils reconnaissent avec stupéfaction Lélia qui a repris foi en Dieu, et Sténio s'évanouit.

Commence alors une sixième partie entièrement nouvelle. À la mort de l'abbesse des Camaldules, Lélia devient l'abbesse du couvent sous le nom d'Anunziata avec l'aide d'un cardinal avec lequel elle correspond. Lélia écrit à Trenmor et à Pulchérie : elle semble avoir trouvé la paix de l'esprit. Sténio est parti dans le Nord, a replongé dans une vie de plaisirs et a réussi à s'enrichir. Lorsqu'il revient dans son pays près des Camaldules, il est frappé par le changement opéré par les religieux du monastère et par l'abbesse Lélia. Il retrouve Pulchérie tout aussi religieuse et se moque d'elle. Enragé et moqueur devant ces changements, Sténio se déguise en femme et s'introduit dans le couvent pour y provoquer Lélia avec des paroles pleines de doute et de cynisme. Lélia répond en condamnant le mode de vie de Sténio ainsi que la figure de Don Juan dont il se réclame. Sténio, réfuté, s'échappe discrètement. Il reste déterminé à mettre Lélia en échec. Il finit par parvenir à s'introduire dans sa cellule. Une longue conversation avec Lélia le trouble et il repart. Durant les mois suivants, Sténio est gagné par la tristesse et il finit par se suicider. Lélia se recueille près de son corps, observée par Magnus, qui l'aborde. Elle fustige ses désirs coupables et le persuade de rendre les derniers honneurs à Sténio. Quelque temps après, le cardinal ami de Lélia devient fou et meurt. L'Inquisition accuse l'abbesse Lélia d'avoir entretenu une relation avec le cardinal défunt et un scandale éclate. Lélia découvre que l'homme qui a orchestré la cabale n'est autre que Magnus. Déchue de son poste, Lélia est reléguée dans une chartreuse. Après une dernière conversation philosophique et mystique avec Trenmor, Lélia meurt et est enterrée en face de Sténio. Trenmor reprend son errance.




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