Encyclopédie d'histoire naturelle  

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"il semble plutôt nager que voler"

{{Template}} Encyclopédie d'histoire naturelle is an encyclopedia of natural history by Jean-Charles Chenu first published during 1861. It is from this book that parts of Les Chants de Maldoror were plagiarized.

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ENCYCLOPÉDIE D'HISTOIRE NATURELLE OU TRAITÉ COMPLET DE CETTE SCIENCE d'après LES TRAVAUX DES NATURALISTES LES PLUS ÉMINENTS DE TOUS LES PAYS ET DE TOUTES LES ÉPOQUES BUFFON , DAUBENTON , LACEPEDE , G. CUVIER , F. CUVIER , GEOFFROY SAINT - HILAIRE , LATREILLE , DE JUSSIEU . BRONGNIART , ETC .. ETC. Cuvrage resumant les Observations des Auteurs anciens et comprenant toutes les Decouvertes modernes jusqu'à nos jours PAR LE D" CHENU CHIRURGIEN MAJOR A L'HOPITAL MILITAIRE DU VAL . DE -GRACE, PROFESSEUR D'HISTOIRE NATURELLE, ETC. OISEAUX Avec la collaboration de M. DES MURS, membre de plusieurs Sociétés savantes NADOS VETE PLUTEGA o PARIS CHEZ MARESCQ ET COMPAGNIE , ÉDITEURS DE L'ENCICLOPÉDIE, Ö , PUE DU PONT - DE - LODI ( PRÈS LE PONT - NEJF) . CHEZ GUSTAVE HAVARD, LIBRAIRE , 15 RUE GUÉNÉGAUD ( PRÈS LA MONNAIE ) . EDOPE UNIVERSIDAD COMPLUTENSE PERATUM

Ce volume comprend la première partie de l’Histoire naturelle des 01 SEAUX : les Rapaces diurnes et nocturnes , et presque tous les Grimpeurs jusqu'au genre Scythrops inclusivement . La plupart des figures des diverses espèces ont été faites d'après les beaux dessins de M. Gould sur les Oiseaux d'Europe et de la Nouvelle- Hollande ; quelques-unes d'après le grand ouvrage d'Audubon sur les Oiseaux d'Amé rique ; et les planches de caractères ont été copiées sur celles du Genera of Birds de M. Gray . Ces trois ouvrages bien connus ne sont malheureusement pas assez répandus et subissent le sort de tous les livres précieux et d'un prix élevé . 1i 1 AVIS AURELIEUR Les planches tirées hors texte sont au nombre de quarante. Chaque planche doit être placée en regard de la page indiquée . Pages Planches. . 15 Pages . 58 17 | 59 21 60 23 61 24 62 25 97 28 101 29 113 31 23. Balbuzard . 24. Pygargue de Washington . 25. Aigle impérial . 26 Aigle royal. . 27. Aigle pygargue . 28. Faucon gerfaut. 29. Faucon rayé. 30 . Faucon à queue fourchue . 31. Chouette effraie . 32 Grand Duc de Virginie . 33. Calocéphale à casque, et Platycerque couleur de feu . 34. Trichoglosse versicolore, et Platycerque de Brown 35. Euphême splendide, et Aprosmicte à ailes rouges. 36. Trichoglosse porphyre, et Trichoglosse à col 129 141 Planches. 1. Vautour occipital. 2. Vautour oricou . 3. Vautour de Kolbe . 4. Vautour d'Angola . 5. Condor . 6 Sarcoramphe papa . 7. Catharte de la Californie . 8 Catharte noir . 9. Buse Blanchet. 10. Faucon polyzonal . 11. Serpentaire reptilivore. 12 Milvago chimango . 13. Polybore du Brésil. 14. Buse commune, var . 15. Buse rayée. 16. Buse rayée . 17. Harpie. 18. Aigle de Verreaux . 19. Aigle fauve . . 20. Aigle bateleur. 21. Aigle à tête blanche . 22 Aigle à tête blanche (jeune). . 37 34 40 149 41 42 . 153 46 47 161 49 52 lier rouge . 185 54 . 55 37 . Lathame discolore, et Coryphile Dryas . 189 38. Chouette harfang. 131 39. Effraie flambé ( jeune ) . Introduction . 40 . Balaniceps roi . Titre . 56 57 DE PROb722953 FETERA OM LOR VITADES 111 H1 !!!3 0

fara Effraie flambé jeune. PL 39. ہرہ ENCYCLOPEDIE NATURELLE o'Histoja . OISEAUX. UJACIN Les Oiseaux constituent la deuxième classe des animaux vertébrés. Ils sont caractérisés par des organes spéciaux ( plumes) couvrant le corps, et favorisant la locomotion dans les airs ; par une disposition particulière des membres supérieurs conformés pour le vol ; par des poumons sans lobes , une respiration et une circulation doubles; enfin , par un mode de reproduction ovipare . L'histoire des Oiseaux , ou Ornithologie (opves , opythos, oiseau ; logos, discours ), comprend l'étude de l'organisation de ces animaux, leur classification, la connaissance de leurs moeurs ou habitudes, celle de leurs fonc tions , et surtout celle des avantages que nous pouvons obtenir de leur présence dans les di verses parties du globe , soit comme aliment, soit comme vêtement, soit , enfin , comme moyen employé par la nature pour limiter le nombre des animaux nuisibles ou pour nettoyer le sol des cadavres et des ordures qui l'encombreraient. Placés près des Mammifères par l'ensemble et le degré de perfec tion de leurs organes, les Oiseaux, dit Lesson, naissent, comme ceux- ci, dans un cuf; mais, chez les Mammifères, l'æuf n'a que des enveloppes Martin pêcheur . molles , qui se déchirent dans le sein de la mère , tandis, que chez les Alcedo hispida . Oiseaux , cet æuf est protégé par un test calcaire qui exige, pour le Fig. 1 . 1 1 2 HISTOIRE NATURELLE . développement des germes fécondés , une élévation de température pendant l'incubation . Débiles, faibles et souvent nus en naissant , les petits ont besoin d'être abrités par des corps moelleux et chauds, bien que dans quelques familles (Gallinacés , Palmipèdes) les petits puissent , à leur sortie de l'auf, vivre dirigés par leur mère, et sans autre abri que son aile protectrice . Les organes se façonnent bientôt aux fonctions qu'ils sont appelés à remplir ; à une nourriture d'abord préparée par les père et mère, succèdent des aliments qu'ils triturent eux-mêmes ; la livrée du jeune âge, qui n'est, le plus souvent, qu'un duvet, fait place à des plumes; en peu de temps, les ailes ont pris leur Fig. 2. - Effraie jeune. développement, et les petits se hâtent de prendre leur volée. L'âge adulte , toujours précoce, arrive, et , depuis longtemps déjà, les liens de parenté sont rompus. Les jeunes ne tardent pas à devenir chefs de familles, et continuent à de nouvelles générations les soins qu'ils ont reçus de leurs parents , qu'ils ne connaissent plus . ( Lesson . ) La charpente osseuse des Oiseaux ne diffère pas considérablement de celle des Mammifères, et les modifications qu'elle a reçues sont toutes dans les détails , et ont eu principalement pour but de l'accommoder à la locomotion dans l'air, dans l'eau ou sur le sol , et, par conséquent, de varier le jeu de ses leviers suivant les milieux sur lesquels ils doivent agir . Destinés à exercer la plus grande partie de leurs mouvements dans un fluide peu dense , leur système osseux devait unir à un moin dre volume et à la solidité une pesanteur relative peu considérable pour exiger des muscles une moins grande somme d'énergie . On a même remarqué à ce sujet que l'air pénètre abondamment dans les poumons, le jabot , etc. , et Camper a dit le premier que leurs os étaient poreux, afin de donner passage à l'air, dont la masse se trouvait ainsi diminuer de beaucoup la pesanteur spécifique du corps de l'Oiseau , relativement à la quantité du fluide aérien qu'il doit déplacer. OISEAUX . Le squelette des Oiseaux est allongé et disposé en carène , de manière que les bras semblent faire le contre- poids du corps entier, tant par leur développement que par les pennes dont leur extrémité Fig 3. - Squelelte du Paon est recouverte. Les Oiseaux marcheurs seuls présentent des exceptions graves à cette tendance gé nérale des formes du squelette ; aussi se trouvent-ils, par leur organisation, former une sorte de chainon naturel entre les Mammifères et les Oiseaux . aussi les os des Oiseaux ont une forme cylindrique assez constante, et que la couche mince de phosphate calcaire qui les enveloppe est d'une densité peu commune. La couleur de ces os est d'un blanc mat chez les oiseaux terrestres, et d'un blanc huileux chez les aquatiques . On remarque que 4 HISTOIRE NATURELLE. 1 Le nombre des vertèbres cervicales varie singulièrement chez les Oiseaux, le Moineau en a neuf (deux de plus que l'homme) ; la plupart des Oiseaux de proie et des Passereaux en présentent onze ou douze, et le Cygne vingt-trois; et la longueur du cou est généralement assez proportionnée à la hau teur des jambes. Les vertèbres dorsales varient de sept à dix ; elles sont réunies entre elles par de forts ligaments, et, le plus ordinairement, leurs facettes articulaires sont solidement soudées . La rectitude de cette portion de la colonne vertébrale , son impuissance absolue d'aider les mouvements, a pour but de résister à la violence de la force musculaire, qui devient nécessaire pour le vol . Aussi la seule excep tion que présentent les Oiseaux à cette loi à peu près générale de leur organisation s'offre - t-elle dans les Brévipennes, dont les ailes rudimentaires sont absolument impropres à la locomotion dans l'air, et chez lesquels, par suite de leur analogie générale avec les Mammifères, les vertèbres dor sales sont mobiles sur elles-mêmes. Enfin , le nombre des vertèbres coccygiennes varie aussi singulièrement, suivant la nature du vol des Oiseaux, et , par conséquent, suivant l'ampleur de la queue, qu'elles doivent supporter. On en compte ordinairement de cinq à sept, sans y comprendre un petit os nommé caudal . Les vraies côtes , au nombre de quatre à neuf, suivant les espèces, s'articulent , d'une part, aux vertèbres, et, de l'autre , au sternum . Recourbées en arc , et divisées vers le milieu par un cartilage , elles permettent la dilatation du thorax d'avant en arrière , et non de droite à gauche, ainsi que cela a lieu chez les Mammifères. Les fausses côtes sont simplement articulées aux vertèbres, et leur nombre est très- restreint. La fourchette est un os particulier aux Oiseaux ; il occupe la partie antérieure et supérieure du corps, et se compose de deux branches réunies à leur partie inférieure. 1 7 a Fig. 4. — Fourchette du Paon, Le sternum , composé d'une seule pièce, recouvre toute la partie antérieure du thorax et le haut de l'abdomen . Sa forme générale est celle d'un quadrilatère allongé, convexe en dehors, concave en dedans . Sur la face antérieure et convexe s'élève une lame plus ou moins saillante nommée bréchet, lame qui manque complétement au sternum de l'Autruche et du Casoar; ce qui est d'autant OISEAUX . 5 moins surprenant que la dimension de ce bréchet correspond assez généralement à la puissance du vol des Oiseaux . En examinant le sternum d'un Oiseau, on peut apprécier avec assez de justesse son aptitude au vol . En général, plus le sternum est osseux et développé, plus l'animal auquel il appartient a de fortes ailes; plus il est membraneus , et plus il annonce un vol court. Les Oiseaux de proie, les Oi seaux mouches, les Martinets, les Pétrels, etc. , d'une part ; de l'autre , les Gallinacés, les Poules d'eau, les Tinamous, nous offrent les deux extrêmes à cet égard . (Lesson . ) NS Fig . 5 . Sternum d'Autruclic. Fig . 6 . Sternnm de Faisan . Fig. 7. — Sternum d'Engoulevent. - Fig. 8. — Sternum d'Aigle à tête blanche. 6 MIISTOIRE NATURELLE . 1 5 Les plumes qui couvrent le corps des Oiseaux sont de nature cornée , et formées d'une tige et de barbes, ayant elles-mêmes des rangées de barbules. La forme des plumes varie suivant les diverses parties du corps : on nomme rémiges les pennes longues et roides qui garnissent les membres su périenrs et les rendent propres au vol ; on les distingue en primaires et secondaires, suivant la dis position qu'elles affectent, soit sur le bord de la main, soit sur le bord de l'avant-bras, tandis que le nom de rectrices est affecté aux pennes implantées à l'extrémité du croupion, et qui servent en quelque sorte de gouvernail pour diriger le vol des Oiseaux. Les pennes caudales sont toujours en nombre fixe à la queue, et elles se trouvent rangées sur une ligne qui décrit une courbe transversale à l'extrémité du corps . La paire moyenne ou coccygienne acquiert souvent des développements très- remarquables . Lorsque les pennes sont égales, on dit la queue carrée; si les externes sont plus courtes que les moyennes, on la dit arrondie; échancrée ou fourchue dans le cas diametralement opposé et suivant le degré de ce raccourcissement. Enfin, on la dit étagée , quand les rectrices externes sont notablement raccourcies . Les plumes axillaires oc cupent le bord postérieur du bras ou de l'aile . Les couvertures alaires abritent les grandes pennes qui bordent la main et l'avant- bras à leur origine . Les couvertures de la queue sont les plumes qui , implantées sur le croupion, s'avancent sur les rectrices ; enfin , on désigne par divers termes les plumes de certaines parties du corps; c'est ainsi qu'on en reconnait de cervicales, de scapulaires, de dorsales, de subalaires, etc. Les plumesallongées de la tête forment des aigrettes, des oreilles; celles du bas du cou, des fanons; celles des flancs , des parures , etc. Le développement de certaines plumes, leur coloration même, dependent de l'âge et du sexe de l'Oiseau, et , fréquemment, les parures de luxe apparaissent, chez les mâles , à l'époque des amours. L'ensemble des plumes constitue ce que les ornithologistes nomment la livrée ou la robe; et , chez un grand nombre d'Oiseaux, on remarque que les femelles ont des livrées sans agrément, lorsque celles des mâles brillent du plus vif éclat . Les jeunes, dans les premiers mois de leur naissance, ressemblent communément à leurs mères, et ce n'est qu'en devenant adultes que le plumage du jeuue åge fait place à la robe de noces. Audebert s'est beaucoup occupé de rechercher les causes de la coloration si remarquable du plu mage . Il a essayé de démontrer, par des principes mathématiques , qu'elle était due à l'organisa tion des plumes elles-mêmes, et à la manière dont les rayons lumineux étaient diversement réfléchis en les frappant. Cette coloration parait due , dit- on , aux éléments contenus dans le sang, en même temps que la texture des plumes joue un grand rôle par la manière dont la lumière en traverse les innombrables facettes pour être décomposée par elles commepar un prisme . Toutes les plumes écail leuses qu'on remarque sur la tête et la gorge des Épimaques, des Paradisiers, des Oiseaux mou ches, etc. , se ressemblent par le principe uniforme qui a présidé à leur formation . Toutes sont composées de barbules cylindriques, roides, bordées de barbules régulières qui en supportent elles mêmes des rangées plus petites, et toutes ces barbules sont creusées, à leur partie centrale , d'un sillon profond, de manière que, quand la lumière glisse dans le sens vertical , il en résulte que les rayons lumineux, en les traversant, sont absorbés, ét font naitre la sensation du noir . Il n'en est plus de même lorsque la lumière est renvoyée par ces mêmes facettes , qui font chacune l'office d'un réflecteur. C'est alors que nait , par l'arrangement moléculaire des barbules, l'aspect de l'émeraude, du rubis , etc. , chatoyant très- diversement sous les incidences des rayons qui les frappent. Mais les Oiseaux le plus richement dotés par la nature ne se présentent point constamment avec leur parure de fête. Jeunes , leur livrée est , le plus souvent, sombre et sans élégance . A la deuxième année de leur vie , quelques parties de leur livrée apparaissent çà et là , et contrastent singulièrement avec la grande simplicité de leur premier âge. Vers la troisième année, à cette simplicité succèdent de brillantes couleurs ; c'est l'époque des amours , de la coquetterie , du désir de plaire. Les mâles volent aux conquêtes, se choisissent des épouses, et se consacrent, pendant un temps, aux soins que réclame leur famille. D'ordinaire , les femelles n'ont que les atours les plus modestes, lorsque leurs époux étalent tout le luxe d'un riche et élégant plumage. La coloration des plumes est d'au tant plus éclatante et plus vive , que l'espèce habite les contrées les plus chaudes . On ne peut même citer qu’un très-petit nombre d'Oiseaux des régions polaires ou tempérées qui aient quelques parties brillantes. Il n'en est pas de même sous la zone torride , ou les plumages ternes forment les cas 1 1 rares , OISEAUX 7 On a remarqué que les Oiseaux sont d'autant plus chaudement vêtus , qu'ils habitent des climats plus froids, et que ceux des régions chaudes ont des plumes à barbes molles et lâches. On en peut dire autant du duvet, sorte de feutre destiné à ir : tercepter la chaleur du corps et à ne pas la laisser se dégager. Les Oiseaux des glaces polaires en sont abondamment fournis , de même que les jeunes de la plupart des espèces. Quelques Palmipèdes nageurs ont des plumes tenant de la nature des poils , et une huile qui s'échappe de la peau parait avoir pour but de les lubrifier, de manière à les rendre imperméables pendant leur séjour dans l'eau . Certaines plumes , enfin , sont arrondies, et imitent des poils , de manière à ce qu'implantées sur les narines elles y simulent des soies, ou que, garnissant le pourtour des paupières, elles jouent le rôle de cils. ( LESSON . ) Il y a des animaux mammifères organisés pour vivre et se soutenir dans l'air et voler ( les Chauves Souris) ; d'autres habitent les eaux de la mer (Cétacés). Quelques Oiseaux présentent aussi une sorte d'organisation mixte, car il en est plusieurs qui ne peuvent voler (Autruches, Casoars, Aptéryx) , et d'autres qui , peu propres à vivre sur le sol , sont organisés presque exclusivement pour la natation (Manchots, Gorfous). Certains enfin , puissants et robustes , semblent planer sans cesse dans les airs et n'avoir que de courts instants de repos sur la terre ( Albatros, Pétrels , Phaétons). Entre ces limites extrêmes existe un grand nombre de nuances qui viennent remplir l'intervalle . Ainsi , l'Océan a ses Oiseaux comme la terre . Forcés d'en parcourir sans cesse les solitudes pour y trouver leur subsistance , ils furent doués d'une puissance de vol extraordinaire, afin de pouvoir, en quelques heures, franchir des espaces immenses et se porter où l'instinct les appelle ; et l'on a remarqué depuis longtemps déjà que , dans les longues traversées, alors que le navigateur n'a pour récréer sa vue que le spectacle majestueux, mais toujours monotone, d'une mer et d'un horizon sans bornes, et celui des êtres qui peuplent l'air et l'eau des solitudes de l'Océan, on a remarqué, dis -je , que les Oiseaux marins paraissent plus rarement dans les temps calmes , et qu'ils s'approcheni plus diſticilement des navires ; tandis qu'il semble que l'agitation des vagues leur convient davan lage et que , dans les grandes perturbations de l'atmosphère, ils éprouvent un plaisir instinctif par ticulier à lutter contre les tempêtes, et à se jouer des flots en courroux . ( Lesson .) En histoire naturelle , et particulièrement en zoologie , il est d'usage de procéder, dans l'ordre de classification des espèces, du plus parfait à ce qui l'est moins. Peut- être cette marche est- elle illogique , car il est positif qu'elle est l'inverse de celle suivie par la nature dans l'æuvre admirable de la création . Peut - être même est- elle irrationnelle , car elle est contraire au mode pratiqué dans l'enseignement , ou , pour mieux dire , aux règles qui ont présidé à l'organisation de notre intelli gence , laquelle ne conçoit bien qu'autant qu'elle procède du simple au composé . Il y aurait donc plus d'un motif suffisant pour nous autoriser à retourner le mode suivi jusqu'à ce jour dans l'initiation de nos lecteurs aux mystères de cette branche de la science , si nous ne savions que ce qui , sous l'influence d'un nom faisant autorité , serait au moins admis à la discussion , pren drait, venant de notre obscure initiative, la couleur d'une innovation de pur caprice et de fantaisie . Quoi qu'il en soit , et nous en tenant aux systèmes généralement suivis par ceux de nos illustres maitres et devanciers sous l'invocation et le patronage desquels a été placé cet ouvrage, nous com mencerons la série ornithologique , ou l'exposé de l'histoire naturelle des Oiseaux, par celles des familles de ces Vertébrés les mieux organisées, en finissant par celles qui le sont moins . Mais, ici encore , une objection se présente . Que peut- on entendre par les mieux organisés des Oiseaux ? Sont-ce ceux dont les sens et les organes seront en général le plus développés ? ou ceux dont l'aptitude au vol , caractère distinctif de cette classe zoologique , sera le mieux constatée ? Nous pensons que ni l'une ni l'autre de ces deux propositions ne saurait être posée ou résolue d'une manière absolue dans l'intérêt même de la propagation de la science. Ainsi , sous le rapport du perſectionnement de l'ensemble des sens, nul doute que la tribu des Psittaciens ou Perroquets ne soit la plus remarquable. Mais, quoique par ce côté elle puisse , jusqu'à un certain point , servir de lien ou de rapprochement entre les Mammifères et les Oiseaux, par un autre côté elle descend considérablement du degré qu'elle doit occuper dans l'échelle de ces der niers , car l'organe le plus caractéristique, le vol , est , chez cette tribu, sinon le moins développé, peut-être le moins remarquable. HISTOIRE NATURELLE. Fig. 9. — Accipitre. Nauclère à queue fourchue. - Fig. 10. — Accipitre. Grand duc. Fig . 11. — Passereau . Pie grièche grise. Fig . 12. – Grimpeur. Perruche à collier. Fig. 13. – Grimpeur. Pic velu . Fig. 14. - Passereau . Chardonneret. Fin. 15 Passereau Hirondelle conimune Fig. 16. – Passercau Oiscau mouche. - OISEAUX . 9 Fig . 18. –- Colombe. Tourterelle Fig. 19. — Gallinacé. Dindon . Fig. 17. – Gallinacé. Hocco. Fig . 22. — Echassier . Fig. 20. —- Echassier Fig. 21. - Struthion . Autruche . Fig . 24. – Palmipede. Cygne. - Fig. 23 . Echassier . Héron pourpré. 2 10 HISTOIRE NATURELLE. Si , d'autre part, on réfléchit que la disposition des doigts de ces Oiseaux et une grande partie de leurs habitudes, de même que leur mode de nidification, les confondent essentiellement avec les Grimpeurs, on verra que ce serait outrer étrangement le principe du perfectionnement des sens, comme système de classification méthodique, que vouloir placer en tête et comme type de la classe des Oiseaux la tribu des Perroquets. Une classe , en effet, ne peut être exactement repré sentée que par son type le plus complet. Or, les Perroquets, préhenseurs et tout à la fois grimpeurs, ne sauraient rationnellement figurer en tête des Marcheurs ou Insessores ( car c'est forcément à cette division que les rattachent ceux qui les isolent des Grimpeurs proprement dits). Il faut remarquer ensuite que la conséquence forcée, pour ceux des ornithologistes qui inclinent à commencer la série des Oiseaux par les Perroquets, serait de les faire suivre immédiatement, non pas des Vautours, mais bien des Aigles. Ceux-ci seuls , en effet, ont conservé quelques-uns des ca ractères et facultés des Perroquets : ils ont le bec organisé de même, quant à la forme extérieure , et , comme eux , ils sont préhenseurs, en ce sens qu'ils saisissent à terre leur proie avec leurs serres , la portent et la maintiennent avec leur patte à la hauteur du bec, et la déchiquettent dans cette position . A cet égard et sous tous ces rapports, il n'y a , selon nous, quant à présent, que l'ordre des Acci pitres ou Oiseaux de proie , qui réunisse vraiment, et d'une manière satisfaisante, toutes les condi tions requises pour être placé au premier rang dans la classe des Oiseaux . C'est donc par cet ordre que nous commencerons, contrairement aux précédents déjà fournis par Lacépède d'abord , Iliger et de Blainville , et tout récemment par l'infatigable savant M. Charles Bonaparte . On a longtemps partagé les Oiseaux, et cela depuis près de deux cents ans, en cinq grandes coupes : 1 ° Accipitres ou Rapaces ; 20 Passereaux ; 3º Gallinacés ; 4° Échassiers ; 5° Palmipedes. Cuvier admit six ordres : 1 ° Accipitres ou Oiseaux de proie; 2° Passereaux ; 3° Grimpeurs; 4° Gallinacés ; 5° Echassiers ; 6 ° Palmipedes. En 1830, Lesson proposa une classification nouvelle , et forma dans la classe des Oiseaux deux divisions : 1re DIVISION . OISEAUX ANOMAUX. Brévipennes et Nullipennes . Autruche, Casoar, Apteryx. - 2me DIVISION . OISEAUX NORMAUX. 1 ° Accipitres; 2° Passereaux; 3º Gallinacés: 4 ° Échassiers ; 5° Palmipedes. Cependanı , arrivé à une époque où l'on croit nécessaire de multiplier les genres ornithologi ques dans une classe qui se compose d'un si grand nombre d'espèces , on a senti cette autre néces. OISEAUX. 11 sité lout aussi démontrée d'augmenter le nombre des ordres, seule manière de grouper et de relier par intervalles cette infinie subdivision , qui , sans ce secours mnémonique, eût conduit la science ornithologique à une entière confusion . Dès 1840, en effet, l'un des plus habiles ornithologistes anglais , M. G. R. Gray, proposa de porter le nombre des ordres parmi les Oiseaux à huit et de les disposer ainsi : 1 ° Accipitres ; 2° Grimpeut " ; 3 ° Passereaux 4º Colombes ; 5° Gallinacés ; 6° Struthions ( Anomaux de Lesson ) ; 70 Gralles ou Échassiers ; 8° Ansères ou Palmipedes . Ce même nombre d'ordres vient tout récemment d'être conservé par M. Charles Bonaparte, dans le tableau de son Système d'ornithologie , publié à La Haye; seulement il élève la tribu des Perro quets, qu'il sépare des Grimpeurs, au rang d'ordre, en en faisant le point de départ et la tête de toute la classe des Oiseaux , laissant les vrais Grimpeurs confondus avec les Passereaux propre ment dits . Ce changement ne nous paraît pas heureux; aussi est- ce la division de M. G. R. Gray que nous nous proposons de suivre dans cours de ce travail . M. de Blainville , dans un savant Mémoire publié en mars 1821 ( 1 ) , a cherché à faire servir l'em ploi de la forme du sternum et de ses annexes pour l'établissement ou la confirmation des familles naturelles parmi les Oiseaux, et est arrivé par là aux résultats les plus utiles et les plus curieux pour aider au classement naturel de ces Vertébrés . Le passage suivant , que nous en extrayons, fera suf fisamment connaître et l'idée qui l'a dirigé et le but qu'il a voulu atteindre . Bien pénétré, dit-il , de ce principe , comme la plupart des zoologistes modernes, que, dans la classification méthodique des animaux, ou dans leur séparation en différents groupes, d'après le plus grand nombre de leurs affinités, l'anatomie seule doit servir de base aux caractères extérieurs employés par la zoologie, dont ceux -ci ne doivent être, pour ainsi dire, que la traduction, j'ai cherché depuis longtemps, dans l'étude de l'organisation des Oiseaux, quel serait l'organe qui , influant davantage sur leur ensemble, et par conséquent sur leurs habitudes essentielles, pourrait servir à faire cesser un assez grand nombre de vacillations qui existent dans les différentes classifications que l'on a proposées jusqu'ici pour cette classe d'animaux. On sait , en effet, qu'autant il est aisé de séparer, par des caractères anatomiques et zoologiques, ce grand groupe d'animaux vertébrés de tous les autres, et cela d'une manière si tranchée, que c'est peut-être une des plus fortes objec tions et des plus spécieuses à faire aux personnes qui croient à une série presque non interrompue dans le règne animal , autant il est difficile de le subdiviser d'une manière précise en groupes secon daires ou ordres, et cela par le peu de prise que donnent ces animaux. Construits en effet sur un plan beaucoup plus uniforme que les Mammifères mêmes, les Oiseaux ne laissent pour ainsi dire à considérer que le bec et les pattes . Aussi est -ce sur la scule considération de ces organes que repo sent entièrement les méthodes ornithologiques . Il était donc de quelque importance de trouver, dans l'intérieur de ces animaux, un moyen ou de vérifier les classifications établics, ou d'en établir une nouvelle : c'est ce que je crois avoir trouvé dans le sternum et ses annexes, c'est- à -dire dans ce qu'on nomme vulgairement la clavicule, l'os furculaire et les côtes. Ajoutons que, suivi d'une manière absolue, ce système, qui renferme les indications les plus im portantes et les vues les plus neuves, quant à certains groupes, porterait la plus grande confusion dans le classement méthodique en ornithologie, dont la puissance plus ou moins grande des or ganes du vol deviendrait dès lors la seule et unique base. . ( 1 ) Journal de Physique, de Chimie, d'llistoire Natur : lle et d's Iris, 1021 T. XCXII . 12 HISTOIRE NATURELLE Cette forme des plumes, surlout de celles des ailes , a même été la base d'un travail remarquable de M. Isidore Geoffroy Saint -Hilaire, dans lequel ce savant zoologiste , que nous aimons toujours à citer, cherchant aussi à trouver quelques caractères nouveaux pouvant entrer comme éléments de classification ornithologique, a rapporté les diverses variations de la forme de l'aile à deux groupes principaux dont il a exprimé les conditions par les noms d'aile aiguë et d'aile obtuse. et qu'il a divisés de la manière suivante : 1 ° Aile sur-aiguë: la première penne égalant ou surpassant la seconde; 2° Aile aiguë : la seconde penne la plus longue de toutes; 3° Aile sub-aiguë : la troisième penne égalant la seconde, toutes deux les plus longues; 4 ° Aile sub -obtuse: la troisième penne égale ou supérieure à la quatrième; 5° Aile obtuse : la première penne très- courte , la quatrième la plus longue ; 6 ° Aile sub- obtuse : la cinquième égale à la quatrième ou la surpassant. 1 222 LESESTRE. 9 EVALET Fig. 25. – Notornis. OISEAUX. 13 PREMIER ORDRE. – ACCIPITRES. - Cet ordre se compose de tous les Oiseaux de proie ou Rapaces, Ravisseurs. Le premier de ces trois termes, il est bon de le noter, ne saurait s'appliquer d'une manière absolument exacte et exclusive ; les Palmipedes ayant aussi leurs Oiseaux de proie , qui saisissent leur butin et l'enlè vent à l'aide seulement de leur bec , tandis que le nom de Ravisseurs exprime chez les Accipitres la faculté qu'ils ont au contraire de saisir et d'enlever leur proie à l'aide de leurs serres , ce qui n'exclut pourtant pas toujours l'usage du bec Caractères généraux . Les Accipitres sont ceux qui possèdent au plus haut degré, dans la série , la puissance du vol , la force musculaire, la finesse exquise de l'ouïe , de la vue et de l'odorat , la rétractilité des ongles ou serres , et l'habitude d'enlever, de dépecer et déchirer leur proie vivante ou morte . Tous sont monogames ; les uns vont par paires, les autres en bandes nombreuses, soit pour dévo rer les charognes, soit pour chasser de menus animaux . Ils vivent , en raison de ces habitudes, et nichent, ou dans les régions les plus élevées et les plus montueuses, ou dans les forêts, ou dans les plaines, ou même dans les ruines, et presque toujours dans les lieux les plus retirés et les moins ac cessibles. Leur bec est fort et crochu; leurs serres sont acérées et puissantes; leurs doigts se divisent , trois en avant, un quatrième en arrière ; le doigt externe est versatile, et , dès lors, nécessairement uni au doigt médian par une courte membrane souple et extensible . Ils se divisent en deux sous- ordres : Accipitres diurnes et Accipitres nocturnes. Fig . 26. -- Gypaete barbu . Fig . 27. – Effruie. HISTOIRE NATURELLE . PREMIER SOUS - ORDRE.. – ACCIPITRES ACCIPITRES DIURNES. - Ce qui les distingue, ce sont : les yeux placés sur les côtés de la tête ; la base du bec enveloppée d'une membrane appelée cire , au milieu ou à la base de laquelle s'ouvrent les narines; les tarses souvent emplumés jusqu'à l'origine des doigts , mais jamais les doigts; un plumage rigide ; les plu mes parfaitement distinctes les unes des autres, et à barbules serrées , d'un aspect généralement mat , et de couleur noire , blanche, brune ou plus ou moins ocracée. Presque tous chassent en plein jour; quelques-uns au crépuscule. Buffon présente les Oiseaux de proie diurnes dans l'ordre où il parait concevoir leurs rapports naturels : les Aigles avant les Vautours, parce qu'ils sont plus généreux, moins bassement cruels; les Vautours ensuite, caractérisés par leur instinct de basse gourmandise et de voracité ; puis les Milans, les Buses, les Éperviers, les Autours, oiseaux immondes, ignobles et lâches, comme les pré cédents; enfin les Faucons , essentiellement nobles dans le sens que Buffon donne à ce mot, c'est-à dire hardis et courageux; cependant il ne dit pas pourquoi il les place à la queue plutôt qu'à la tète de ses Oiseaux de proie diurnes . Nous ferons remarquer combien ces mots, dont le sens est tout moral , noble , généreux , cruel , etc. , font naitre d'idées fausses, lorsqu'on les applique aux animaux . En vain l'on prétexterait qu'ils n'ont été employés el ne doivent être pris que dans un sens figuré, que poétiquement; l'erreur qui en résulte n'en existerait pas moins, el , quoi qu'on en puisse dire, la poésie n'embellit l'erreur qu'aux yeux de ceux qui ne connaissent pas le charme de la vérité . Un sentiment de faveur ou de défaveur est intimement lié en nous à ces mots qui expriment des penchants pour lesquels nous avons de l'es time ou du mépris, et ce sentiment, nous le reportons sur les êtres que ces mots désignent . Or , rien ne serait plus faux que de haïr les Vautours parce qu'ils seraient bassement cruels; que de mépriser les Milans ou les Buses parce qu'on les croirait immondes et laches; que d'estimer les Aigles et les Faucons parce qu'on jugerait que la noblesse est leur partage ! Les uns comme les autres remplissent fatalement, sans liberté, le rôle qui leur a été imposé par la nature ; ils travaillent au maintien de l'ordre et de l'harmonie sur notre terre , et cette tâche est assez belle . Au surplus, s'il fallait absolument se prononcer sur la part que ces Oiseaux prennent à l'économie de ce monde, sur l'utilité du rôle qu'ils y jouent , sur les services qu'ils rendent à l'homme, je ne sais si les Aigles et les Faucons l'emporteraient sur les Vautours ou les Buses . Les ornithologistes modernes n'ont pas suivi Buffon dans leur classification des Oiseaux de proie diurnes . Depuis Linné, la plupart commencent la série par les Vautours, pour ne décrire qu'ensuite les Aigles , les Buses et les Faucons . Nous ne pourrions point indiquer les motifs de la préférence qu'on a accordée à cet ordre sur tout autre ; car les Faucons et les Aigles nous paraissent avoir plus de droits à la prééminence que les Vautours : leur organisation est plus développée, et , destinés à vivre de chasse, à poursuivre une proie vivante , qui peut les fuir ou se défendre , ils ont été pourvus d'une intelligence qui semble devoir l'emporter sur celle d'Oiseaux qui , comme les Vautours, vivent de proie morte et ne combattent qu'entre eux . ( FRÉDÉRIC Cuvier .) La plus grande taille des Oiseaux de proie diurnes est celle du Condor ou du Vautour brun, et la plus petite celle du Faucon moineau : les premiers ont une envergure de douze à quinze pieds, celle du dernier n'est que de dix pouces ; et , entre ces limites , se trouvent tous les intermédiaires. On voit par là que le même système général d'organes est susceptible de tous les degrés de déve loppement ; et , dans tous les climats , près des pôles comme sous l'équateur, on rencontre des Oiseaux de proie de grande et de petite espèce . Les proportions des différentes parties de ces Oiseaux annoncent leur force et leur légèreté . Tous ont le bec crochu propre à déchirer, un estomac simple et inembraneux, de courts intestins et un i!1 CONTRA HARLOTECT M408 ! = 3 Vimlour occipital. Vultur occipitalis. P. 1 . OISEAUX 15 cæcum rudimentaire; leur sternum sans échancrure présente aux muscles qui s'y attachent une large surface osseuse et une forte crète . Ils nichent, selon les familles et les genres , dans les rochers, sur les arbres , au milieu des buis sons et même à terre . Il y a peu de familles d'oiseaux dont on connaisse autant d'espèces ovographiques que celles qui composent le sous- ordre des Rapaces diurnes. Et pourtant il serait difficile d'établir entre elles des catégories qui offrissent des rapports satisfaisants avec le classement méthodique adopté en orni thologie . Ce qui est remarquable dans les oiseaux de ce sous - genre, c'est , à part la forme de leur æuf, qui છે de varie que de la figure ovalaire à la figure ovée , et, dans un ou deux genres, à la figure ovoï conique, l'unité constante de la couleur, qui , sous des nuances diverses de brun , en décore la coquille constamment d'un blanc légèrement bleuâtre . Tout ce que , du reste , on peut dire d'une manière générale, c'est que celte couleur, toujours brune, mais variant du brun de bistre , à la terre de Sienne, souvent mêmeà l'ocre rouge, est plus abondante chez les Caracaras, les Bondrées et le plus grand nombre des Faucons, et l'est beaucoup moins chez tous les autres genres , dont quelques-uns n'en présentent souvent pas la moindre trace Les Rapaces diurnes se subdivisent en trois tribus : Vulturides, Serpentarides et Falconidés . PREMIÈRE TRIBU. VULTURIDÉS . Les Vulturidés ou Vautourins ont pour caractères : Bec recourbé seulement à l'extrémité , droit à partir de sa base ; tête et col nus, tantôt recou verts de membranes charnues ou caroncules plus ou moins développées, tantôt seulement d'un léger duvet, rarement de véritables plumes; ongles faibles, peu crochus ou à pointe mousse; queue courte , le plus souvent dépassée par l'allongement des ailes . Ils recherchent plus ordinairement les bêtes mortes que celles vivantes : cette habitude, presque constante , leur donne même une odeur infecte . Ils se servent plus du bec que de leurs serres , vėri tablement réduites à de simples ongles chez la plupart, pour dépecer leur proie , qu'ils déchireni toujours en la maintenant à terre avec leurs partes . 11 résulte de cette habitude de se nourrir de chairs mortes et en putrefaction, qu'ils accomplis sent, au profit de l'homme, une véritable mission providentielle , celle de purger les lieux habitės , surtout dans les régions tropicales, des immondices et des matières impures qui , sans leur secours , rendraient l'air pestilentiel ; car, tout en fréquentant, dans leur locomotion aérienne, les zones les plus élevées , ils ne sont nulle part plus abondants ni plus nombreux que dans les pays chauds. Ils ont des représentants dans l'ancien et le nouveau continent ; mais ils n'en ont aucun dans l'Australie . Ils vivent généralement en troupes et par bandes. Si les Aigles se nourrissent de proie vivante , attaquent leur victime avec impétuosité , la dé chirent et la dévorent toute palpitante , et , confiants par instinct dans leur force , ne paraissent con naitre que très-faiblement le sentiment de la crainte , les Vautours, au contraire , ne se nourrissent que de proie morte ; quelques espèces, mais seulement quand elles sont poussées par la faim , al taquent les animaux les plus faibles, et toutes fuient à la moindre apparence de danger. Ces différences de mæurs, associées dans notre esprit aux différences de physionomie qui caractérisent les Oiseaux de ces deux familles, font que les Aigles sont généralement devenus pour nous les emblèmes de la force et du courage , tandis que les Vautours ne nous représentent que la faiblesse et la lâcheté . Les Aigles, il est vrai, sont portés par leur instinct à attaquer les animaux vivants qui pourraient se défendre; mais ils sont tellement supérieurs à ces animaux par leur force, ils courent si peu de dan gers dans la lutte , que quelquefois ils peuvent avoir à soutenir, même quand ces dangers existeraient , ils sont si peu capables de les prévoir, et , s'ils les connaissent, si peu portés à les braver, que > 16 IHISTOIRE NATURELLE . jamais estime ne fut plus injustement acquise que celle que nous leur accordons. Il est également vrai que les Vautours vivent au milieu de tous les autres Oiseaux sans jamais les attaquer ; mais c'est par instinct qu'ils le font, parce qu'ils n'ont aucun goût pour la chair vivante , et que c'est de la chair morte surtout qu'il leur faut . Il n'y a donc pas plus de lâcheté au Vautour brun , au Condor, au Lemmergeyer, qui sont des oiseaux de dix à quinze pieds d'envergure, à ne pas attaquer un Merle ou un Lapin , qu'il n'y a de courage à un Aigle royal ou à une Harpie, armés deleur bec crochu et de leurs griffes acérées , à se jeter sur ces animaux . Les uns et les autres obéissent à leur na ture . Ils remplissent aveuglément leur destinée ; et les sentiments qui les animent ne ressemblent pas plus à ceux que nous éprouvons, lorsque nous bravons ou que nous fuyons un danger dont nous avons apprécié l'étendue , que leurs facultés morales et intellectuelles ne ressemblent aux nôtres . (FRÉDÉRIC CUVIER . ) La destinée des Vautours est une des plus importantes qu'il soit donné aux Oiseaux de remplir ; ils contribuent puissamment à débarrasser la terre des cadavres qui l’empuanteraient et qui pour raient la rendre inhabitable partout où la main de l'homme ne viendrait pas suppléer la nature . Un des besoins les plus pressants des sociétés humaines, c'est de se soustraire aux émanations que répandent, en se décomposant , les corps morts des hommes et des animaux , d'éloigner de la vue le triste spectacle de ces êtres sans vie prêts à vicier l'air de leur infecte odeur. Eh bien ! ce besoin ne paraît pas être moins impérieux pour la nature que pour l'espèce humaine; rien n'est plus merveilleux que les moyens qu'elle a mis en usage pour le satisfaire, que la variété de secours qu'elle a su tirer de ses çuvres pour atteindre ce but: que la prévoyance qui dans cette vue l'a dirigée lorsqu'elle les créa. Un animal n'a pas plutôt cessé de vivre qu'à l'instant arrivent de toutes parts des milliers d'autres animaux pour le dévorer, des Insectes de tout ordre, des Oiseaux de tous genres, et enfin des Mammifères de plusieurs espèces; mais, de tous ces animaux, c'est sur les Vau tours que la nature semble avoir le plus compté, surtout dans les pays chauds ; car , avertis de très loin de l'existence d'un cadavre, par leur vue ou par leur odorat, et vivant en troupes, ils arrivent promptement et en grand nombre à la place qu'il occupe . On ne s'étonnera donc pas de la tection que ces animaux ont trouvée chez tous les peuples : ils furent déifiés chez les Égyptiens ; plusieurs nations punissent encore leur mort comme un crime, et partout ils vivent familièrement au milieu des hommes, qui leur rendent en bienveillance ce qu'ils en reçoivent en utilité. ( FRÉDÉRIC CUVIER .) On est dans l'habitude d'attribuer la sphéricité comme caractère ovologique principal commun à tous les Rapaces diurnes . C'est une erreur quant à l'æuf des Vulturinés, dont les caractères géné raux sont les suivants : Forme plus constamment ovalaire , parfois ovée ; coquille d'un grain épais , dur et rude au tou cher, blanche et légèrement bleuâtre , surtout dans la transparence de son épaisseur, irrégulière ment poreuse , quoique unie , mate et sans reflet; couleur d'un blanc très-légèrement bleuâtre, qui est celui de la matière calcaire même ; tantôt unie et sans taches, tantôt clair- semée, surlout au gros bout , de taches de brun de Sienne, généralement dessinées en forme de points plus ou moins arron dis; souvent recouverts irrégulièrement de larges taches de cette couleur. Cette tribu comprend trois familles : de la pro 1 ° Les Vulturinės; 2° Les Sarcoramphiués; 3° Les Gypaétinés . ! 그 t다. 11 Vautour oricou Otogyps auricularis. P. 2 OISEAUX 17 PREMIÈRE FAMILLE. VULTURINÉS. > Les Oiseaux de cette famille ont le bec long, vigoureux , légèrement comprimé sur les côtés , ar rondi transversalement dans son milieu , et recourbé seulement à son extrémité ; la base du bec enve loppée d'une cire recouvrant la moitié ou les deux tiers de sa longueur; les narines percées latéra lement dans cette cire , et généralement découvertes; les ailes allongées, de même que leurs grandes couvertures; les jambes robustes, écaillées sur le devant du tarse , qui est de même longueur que le doigt médian; les deux latéraux beaucoup plus courts et égaux entre eux ; le pouce articulé avec le tarse sur le même plan d'insertion que les doigts antérieurs; les ongles faibles; le cou garni , à sa base, d'une espèce de fraise ou collerette composée tantôt de plumes allongées et lancéolées, tan tôt seulement d'un épais duvet dans lequel , à l'état de repos, le cou peut rentrer et se replier à volonté jusqu'à la tête exclusivement . Quatre geores composent cette famille. fer GENRE . VAUTOUR . VULTUR. ( Linné.) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec gros et fort, droit et élevé à la base, comprimé et aplati sur les côtés, recourbé à la pointe . Narines percées dans la cire , nues et arrondies. Ailes longues, obtuses, la première rémige la plus courte, les troisième et quatrième les plus longues; les grandes couverlures s'étendant jusqu'aux deux tiers de leur longueur. // Fig. 28. — Vautour arrian . Queue médiocre, et plutôt courle, arrondie ; la tige de chacune des rectrices qui la composent, robuste, et dépassant presque toujours les barbules latérales, en forme de piquants. Jambes emplumées jusqu'au genou; tarse plus court que le doigt médian, qui est soudé à sa base, par une membrane, aux latéraux beaucoup plus courts et égaux entre eux; ces derniers recou 2 3 18 HISTOIRE NATURELLE . reris de quatre à cinq squamelles dans toute leur longueur, le premier n'en portant que quatre à son extrémité; le surplus recouvert irrégulièrement d'écailles octogones et rugueuses; ongles lé gèrement recourbés, robustes et aigus, principalemen! au doigt interne et au pouce. Têle couverte d'un rare duvet , l'occiput généralement plus garni, el ce duvel y formant , an sommet, comme une espèce de petite huppe ou crête transversale . Les espèces de ce genre sont répandues en Europe, en Asie et en Afrique, et se trouvent repré sentées, dans la première de ces contrées et en France , par le Vautour arrian (Vultur monachus, Linné) . 1. VAUTOUR ARRIAN . VULTUR MONACHUS. ( Linné. ) Le Vautour arrian måle adulte a généralement le plumage d'un brun tirant sur le noir, passant parfois au fauve ; la tête et la nuque sont couvertes d'une peau nue et bleuâtre ; un duvet court revêt le cou , dont la partie inférieure est entourée d'une collerette de plumes longues , étroites , à barbes déliées , remontant très-baut . La cire est violâtre, l'iris brun foncé , les tarses grisâtres. Fig . 29. — Vautour arrian . La femelle, plus grosse que le måle , a les teintes de son plumage plus sombre ; les jeunes ont toutes leurs plumes colorées de brun clair à l'extrémité . L'Arrian , ainsi nommé dans quelques cantons des Pyrénées, se trouve sur toutes les montagnes élevées de l'Europe, en Hongrie , dans le Tyrol , en Suisse , en Espagne et en Italie ; et les individus tués en Égypte et dans l'Inde ne different point de ceux de nos contrées . ( Lesson . ) Cet Oiseau est connu aussi sous les noms de grand Vautour, Buffon ; Vautour noir, Vultur cinereus, Gmelin ; Vultur niger, Vieillot ; Vautour d'Arabie, Brisson ; Ægypius niger, Savigny . Sa taille est de 1m , 20 . Cette espèce niche sur les rochers les plus escarpés ; son aire, composée de branches et de bu chettes, est plate , et a plus d'un mètre de largeur. Elle yу pond deux aufs, rarement trois, d'une forme presque constamment ovalaire , à coquille OISEAUX 19 d'un grain assez épais , blanche et légèrement bleuâtre dans son épaisseur, ou , pour mieux dire , dans sa transparence; le plus ordinairement d'un blanc très légèrement bleuâtre et sans taches ; quel quefois plus ou moins marquée de taches ou de points rougeâtres ; dimensions : grand diamètre, 0", 095; petit diamètre, 0", 074 . 2me GENRE . OTOGYPS. OTOGYPS. ( G R. Gray . ) - Ous, wTo ;, oreille ; quy, vautour. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Narines percées perpendiculairement à la longueur du bec, elliptiques . Tête et cou dénués de plumes et de duvet , àà peau nue; les côtés de la partie postérieure garnis d'une membrane ou développement charnu enveloppant le méat auditif, et s'allongeant au -dessous de cette région. Les Otogyps se trouvent seulement dans la partie méridionale de l'Asie et de l'Afrique. Fig. 30. — Otoyyps oricou . - 2. OTOGYPS ORICOU . OTOGYPS AURICULARIS. ( Daudin. ) L'espèce type de ce genre est l'Otogyps oricou ( Ologyps auricularis). Sa taille est de 1 ", 50; son envergure de 3“ , 40 . Le plumage de l'Oricou est d'un brun clair ; les plumes qui recouvrent la poitrine et les flancs sont contournées, pointues, assez longues ; des poils roides et noirs sont implantés sur le milieu du thorax ; la tête et le cou sont nus; la peau est rougeâtre, nuancée de bleu , de violet et de blanc; l'oreille est circonscrite à son ouverture extérieure par une peau relevée , simulant une sorte de conque arrondie , qui se prolonge de quelques pouces sur.le cou ; de là le nom d'Oricou , que lui a donné Le Vaillant . Cet Oiseau a la cire jaunâtre; la fraise remonte vers la nuque et se compose de plumes frisées et contournées . La queue est comme étagée, et se trouve dépassée par les ailes ; les ongles sont larges , recourbés , de couleur de corne ; les jeunes ont les plumes d'un brun clair bordé de roussâtre . C'est à Le Vaillant qu'on doit la connaissance de cette espèce, et nous croyons devoir citer ici la description qu'il en donne . « Sur le cadavre d'un hippopotame, dit le célèbre voyageur, était un 20 HISTOIRE NATURELLE . magnifique Vautour, occupé à le dévorer avec empressement. Jamais je n'en avais vu un si grand ... Je le blessai ... Quoique déjà gorgé d'une grande quantité de chair , puisque son gésier en renfermait six livres et demie lorsque je le disséquai, cependant son acharnement était tel , qu'en cherchant à s'envoler il arrachait encore un lambeau de sa proie , comme s'il eût voulu l'enlever tout entière avec lui . D'un autre côté , le poids des viandes qu'il venait de dévorer l'appesantissait et ne lui permettait pas de prendre son vol si facilement. Nous eûmes le temps d'arriver avant qu'il se fût enlevé , et nous cherchâmes å l'assommer à coups de crosse . Il se défendit longtemps avec toute l'intrépidité possible . Il mordait nos fusils ou les frappait du bec . Sa force était si grande encore , qu'à chaque coup il éraflait les canons. Il succomba pourtant. » L'Oricou habite l'Afrique australe , où les Hottentots le nomment Ghaip . (Lesson .) On lui donne aussi les noms de Vautour d'Égypte et Vautour de Nubie. Il niche , dit Le Vaillant, dans les cavernes des rochers, où il pond de deux à trois æufs. Mais ces aufs ne sont pas blancs , ainsi que l'indiquent ce voyageur et d'autres zoologistes. Nous en avons reçu un de M. le docteur A. Smith, au retour de ses voyages dans l'Afrique australe. En voici la description : Forme ovalaire ; coquille à fond blanc bleuâtre ; abondamment recouvert, surtout dans la moitié de sa hauteur à partir du gros bout, de larges taches ou bavures d'un brun rouge : grand diamètre, 0", 091 ; petit diamètre , 0", 071 . > 3. OTOGYPS FAUVE , OTOGYPS CALVUS. ( Gray. ) а . Une autre espèce du même genre est connue sous le nom de l'autour de Pondichéry , Otogyps Ponticerianus, Gray . Elle est des Indes orientales . Le Vautour fauve adulte a toute la tête et le cou nus . Ces parties sont colorées d'une teinte couleur de chair, et la peau est parsemée de quelques poils assez courts et rares. Le petit lambeau ou ap pendice membraneux, placé de chaque côté du cou, est également nu ; le jabot est couvert d'un petit duvet brun ; autour de cette partie règne un duvet blanc plus long . Toute la partie inférieure du cou, ainsi que les côtés , sont entourés d'une fraise de plumes courtes, arrondies; le plumage est généralement coloré d'une teinte brune, noirâtre ; les rémiges sont noires ; le bec est d'un noir bleuâtre , la cire jaunâtre , et les pieds d'un jaune foncé. Longueur, 0^ , 80. 3me GENRE. - GYPS . GYPS. ( Savigny. ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec moins aplati et plus renflé sur les côtés que celui des Vautours . Narines percées perpendiculairement à la longueur du bec, allongées et elliptiques . Tête et cou recouverts d'un court duvet. Les espèces de ce genre se trouvent en Europe, en Asie ou en Afrique. Cinq espèces. 1. GYPS OCCIDENTAL, GYPS OCCIDENTALIS. Le genre est représenté, en Europe et en France , par l'espèce aujourd'hui nommée Vautour occi dental ( Vultur occidentalis, Schlegel) , longtemps considérée comme le Vautour fauve ( Vultur ful vus, Linné) , particulier à l'Europe orientale, surtout à la Dalmatie . Cette espèce se rencontre fréquemment dans les Pyrénées et en Sardaigne.

! Vautour de Kolbe. Gyps kolbii. OISEAUX . 21 En voici la description : Tête et cou couverts d'un duvet blanchâtre, plus ou moins épais ; partie inférieure du cou garnie , en arrière et sur les côtés , de plumes touffues, très - blanches, à barbes soyeuses, décomposées, disposées en forme de collerette ; dessus du corps, y compris les couver . tures caudales, d'un gris tirant sur l'isabelle , souvent varié de quelques plumes cendrées, la tige el le bout des plumes blauchâtres ; dessous du corps d'une teinte un peu plus vive que celle des parties supérieures, avec l'extrémité des plumes arrondies et leur tige noirâtre ; rémiges et rec trices d'un noir brun ; bec livide à pointe noirâtre ; cire couleur de chair, iris brun, pieds gris. Fig. 31 – Gyps occidental. Sa taille est de 1 " , 20. Niche comme le Vautour; aufs au nombre de deux ou trois . Leur forme varie de l'ovale parfait, c'est-à- dire avec les deux extrémités également obtuses, ce qui est la forme normale , à l'ovoïde quelque peu allongé, forme accidentelle ; la coquille, d'un grain assez épais, blanche et légèrement bleuâtre dans son épaisseur, à couleur d'un blanc très- légèrement bleuâtre; tantót tachetée de quelques points d'un brun jaunâtre assez rares sur la plus grande partie de la co quille , mais plus nombreux vers le gros bout ; tantot seulement teintée en quelques endroits de légères taches rouge de Sienne ; tantôt, enfin , sans aucune tache . Ceux pondus en captivité sont presque tous de forme ovoïde allongée . Grand diamètre, 0" , 095 ; petit diamètre, 0,070. 2. GYPS GRIFFON. GYPS FULVUS. ( Gray. ) Ce Vautour se distingue difficilement du précédent . Cependant il est d'une teinte générale fauve, foncé en dessus, roussâtre en dessous; et les plumes de cette dernière partie sont de forme allongée et acuminée . Ce Vautour est le Skania des Grecs modernes, le Griffone des Italiens , et le T'amisié des habi tants de Nice. Il est commun dans les Alpes, en Turquie , et dans l’Archipel . Les æufs du Vautour fauve, particulier à l'Europe orientale et à la Grèce, ont la même forme, sont plus petits, et en different par les nuances suivantes : Le plus souvent recouverts presque entièrement d'une teinte de rouge- brun procédant par écla boussures superposées et ne formant plus qu'une masse laissant à peine entrevoir le fond blanc de la coquille , ce qui leur donne la plus grande ressemblance avec l'æuf du Vautour à oreillons; tan tôt clair- semés de taches larges et rares de même couleur et de même forme, sans que dans l'un et l'autre de ces cas apparaisse la moindre macule grise ou violette; tantôt d'un blanc - gris justifiant parfaitement l'expression d'ardoisé de Buffon , que l'on a souvent reproduite sans bien s'en rendre 22 DISTOIRE NATURELLE . compte , car les taches et les macules de cette couleur fausse, tenant autant du gris que du lilas ou violet clair, sont tellement abondantes, qu'elles ne permettent plus d'apercevoir le blanc de la matière Fig . 32. — Gyps fulvus. Le Griffon . calcaire ; et, dans ce cas, ces taches sont recouvertes et entremêlées d'autres taches et couches lé gères de brun sous forme de points et de mouchetures. 3. GYPS CHASSE- FIENTE . GYPS KOLBII . ( Daudin . ) Ce Vautour, un peu moins gros que l'Oricou , a la tête d'un bleu clair , et couverte d'un duvet fin , ainsi que le cou, qui est jaunâtre ; les yeux sont d'un brun foncé; le bec est noirâtre; le plumage d'un fauve clair ; les plumes humérales sont plus foncées , celles de la nuque longues, effilées et contournées; les ailes sont presque aussi longues que la queue , et les rémiges sont noirâtres; les pieds et les ongles sont bruns . La tête , le cou et la poitrine sont nus, d'une couleur roussâtre ; la lète est recouverte d'un petit duvet séparé qui ressemble à du poil ; le cou est très -long pour le corps : il est garni, de distance en distance , de plumes très- fines placées par petits paquets; les plumes de la poitrine sont courtes, rudes et ressemblent à un poil ras ; celles du bas du cou en ar rière sont longues, étroites , terminées en pointes, et d'un roux presque mordoré ; les petites plumes des ailes , celles du dos et du croupion , sont couleur de terre d'Ombre , terminées par une bande d'une couleur plus claire; les remiges et la queue sont noires, l'iris est rouge, le bec et les pieds sont noirs . Le Chasse- fiente habite le pays des Hottentots et est très- commun aux environs du cap de Bonne Espérance. Il se nourrit indifféremment de charognes, d'immondices, de coquillages, de crabes, de tortues et même de sauterelles . Ses æufs sont d'un blanc bleuâtre, et au nombre de deux . ( LESSON .) e ! 1 ! Virutour d'Angola . ( ypohiirar Angulensis. II.4. OISEAUX. 23 4me GENRE. GYPOHIÉRAX. GYPOHIERAX. ( Rüppell . ) Tuy, Vautour ; lepas, Faucon . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec plus court, très-comprimé sur les côtés, cire s'étendant dans le tiers de sa longueur, à arête arrondie jusqu'à la pointe, qui est crochue. Narines percées perpendiculairement à l'arête du bec, sur le bord de la cire, et ovalaires. Ailes longues et obtuses ; les troisième et quatrième rémiges les plus longues. کے Fig. 33. – Gypohiérax d'Angola . Fig . 34. –Gypohiérax d'Angola Queue courte et arrondie. Jambes emplumées jusqu'au genou ; tarse égal au doigt médian, robuste et recouvert de squa melles réticulées; doigts assez longs, forts, réticulés : l'interne dans le tiers, l'externe dans la moi tié, le médian dans les deux tiers de sa longueur, et garnis de quatre à six écailles; les latéraux égaux; le pouce aussi long que le doigt interne, qui est uni au médian par une membrane; ongles robustes, mais peu acérés. Tour des yeux et les deux côtés de la mandibule inférieure nus et sans plumes. Une seule espèce, de l'Afrique occidentale, sert de type à ce genre, que de savants ornitholo gistes ont élevé au rang de famille . 1. GYPOHIÉRAX CATHARTOIDE. GYPOHIERAX ANGOLENSIS. (Gray.) Ce Vautour, considéré par quelques auteurs comme une espèce très-douteuse , a le tour des yeux nu dans une assez grande étendue, et de couleur de chair , avec l'iris jaunâtre. Le bec est allongé, blanchâtre , crochu seulement à son extrémité et muni à sa base d'une cire bleuâtre . Le plumage est blanc avec les pennes des ailes et de la queue noires. Le dessous du cou est comme gonflé et les pieds sont comme écailleux et blanchâtres. Ce Vautour a été découvert à Angola par Pennant et indiqué depuis par Rüppell comme un Oiseau d'Afrique. (Lesson .) 24 HISTOIRE NATURELLE . DEUXIÈME FAMILLE . SARCORAMPHINÉS. Les Oiseaux de cette famille ont le bec allongé et très-mince, fort peu élevé , presque membra neux , recouvert de cire dans les deux premiers tiers de sa longueur, et robuste dans sa portion apicale et cornée , qui est recourbée et crochue; bords de la mandibule supérieure légèrement fes tonnés; les narines placées dans la cire , à ouverture découverte, oblongue ou ovalaire , percée parallèlement à l'arète du bec, sans cloison cartilagineuse qui les sépare ; les ailes longues et poin tues ; les tarses assez longs, réticulés ; à doigt médian le plus long; les latéraux presque égaux et unis à la base par une membrane ; le pouce généralement court et faible, et le plus souvent articulé, selon la remarque de M. de la Fresnaye, au- dessus du point d'insertion des doigts antérieurs . Cette famille se compose de trois genres . 1 er GENRE. – SARCORAMPHE. SARCORAMPHUS. ( Duméril ) Exp5, 62pxos , chair ; paucos, bec, bec charnu . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre, recouvert de cire plus ou moins caronculée dans le premier tiers de sa longueur, renflé dans le dernier tiers, et fortement recourbė à la pointe, qui est crochue . Narines percées dans le milieu de la cire , larges, urrondies et découvertes. Ailes allongées, pointues , les troisième et quatrième rémiges égales, les plus longues. Queue médiocre, égale et presque carrée. Jambes emplumées jusqu'au genou , le tarse de la longueur du doigt médian, et garni d'écailles réticulées ou arrondies. lay Fig. 35. — Sarcoramphe condor. - Fig . 36. – Sarcoramphe condor. - SEVALCI LESESTRE Condor, Sarcoramphus condor. I'l . j .

II. 6 . Sarcoramphe papa . Sarcoramphus papa. 11 OISEAUX . 25 Doigts médiocres, les latéraux courts et presque égaux, unis au médian par une membrane et recouverts dans toute leur longueur d'écailles régulières; pouce beaucoup plus court que les autres doigts ; ongles forts, mais légèrement recourbés, et peu acérés. Têle, cou et front dénués de plumes et de duvet; les narines, chez les mâles, surmontées en général de caroncules. Deux espèces seulement , mais des plus célèbres et des plus remarquables , de l'Amérique inter tropicale . 1. SARCORAMPHE PAPA SARCORAMPHUS PAPA , ( Duméril.) > Ces Oiseaux s'élèvent dans l'air à une hauteur si considérable , qu'on les perd de vue , et , malgré une si grande élévation , ils découvrent aisément leur proie sur la terre . Ils vivent dans les savanes, dont la température est chaude et sèche, et leurs excursions ne s'étendent point au delà de cinq à six lieues de l'endroit où ils font leur résidence habituelle; ils déposent leurs aufs dans les cre vasses des montagnes ; et on les voit quelquefois se rassembler en grand nombre dans les endroits peu éloignés des villes , des villages ou des routes fréquentées. ( MACKLEAY. ) Cet Oiseau habite une grande partie de l'Amérique méridionale, entre les deux tropiques, dont il dépasse un peu les limites , soit au nord , soit au sud . On le trouve communément à la Guyane, au Brésil , au Paraguay, au Mexique et au Pérou . Il se nourrit de reptiles , d'immondices et de charo gnes . En été , il mange les poissons morts, que les lacs desséchés par le soleil laissent à découvert. Sa chair exhale une odeur tellement fétide, que les sauvages n'ont jamais été tentés d'en manger. On ne voit guère ces Oiseaux dans les Florides que lorsque les herbes des plaines ont été brûlées, ce qui arrive fort souvent, tantôt en un lieu , tantôt en un autre , soit par le tonnerre, soit par le fait des Indiens, qui y mettent le feu pour forcer le gibier à sortir de ses retraites . On voit alors ces Vautours arriver de fort loin, se rassembler de tous côtés, s'approcher par degrés des plaines en feu, et descendre sur la terre encore couverte de cendres chaudes. Ils ramassent les serpents grillés , les grenouilles, les lézards , et en remplissent leur jabot . Il est alors aisé de les tuer, car ils sont si occupés de leur repas, qu'ils bravent tout danger et ne s'épouvantent de rien . ( Lesson , d'après Vieillot. ) Connu depuis longtemps sous le nom de Roi des Vautours, ou Vautour .papa ( Sarcoramphus papa ) , cet Oiseau est très- remarquable par l'éclat et la vivacité des couleurs que revêtent les caron cules et les replis membraneux qui garnissent la base de son bec , sa tête et son cou : ces peaux étant violâtres sur la face, d'un orangé vif sur la tête et derrière les yeux , rouge de feu et jaune doré à la gorge . Du reste , le bec, noir à la base, est rouge dans le surplus de sa longueur; l'ail à iris blanc est cerclé de rouge ; la crête qui le surmonte , charnue et denticulée , est de couleur orangée ; enfin le plumage , de couleur isabelle en dessus, est blanc de neige en dessous; les tarses et les pattes sont bleuâtres . Cette espèce vit par paires , et ne se réunit en troupes qu'à l'aspect d'un animal mort ou d'une charogne, pour s'en partager les lambeaux . Ce Sarcoramphe paraît , sinon redouté , au moins respecté des Cathartes. Ainsi, d'après M. A. d'Orbigny , lorsqu'une bande de Cathartes urubus est réunie autour du cadavre d'un animal dont ils se disputent entre eux la jouissance, un Sarcoramphe papa vient- il s'abattre auprès , de suite les Urubus se retirent à quelques pas . > 2. SARCORAMPHE CONDOR . SARCORAMPHUS GRYPHUS. ( Duméril . ) Le nom de Condor, dit M. de Humboldt, est tiré de la langue Oquichua, qui était celle des Incas : on devrait l'écrire Cuntur. Le jeune Condor n'a pas de plumes; son corps, pendant plusieurs mois, n'est couvert que d'un duvet très -fin. A l'âge de deux ans, le plumage des mâles et des femelles est d'un beau fauve , et , jusqu'à cette époque , ils n'ont pas le collier blanc qui caractérise les adultes ; 3 26 IIISTOIRE NATURELLE . la femelle est toujours privée de la crête nasale, qui distingue les måles; cette crête charnue occupe la sommité de la tête et un quart de la longueur du bec; elle repose sur le front et sur la partie posté rieure du bec ; mais, à la base de celui-ci , elle est libre et échancrée, et c'est dans ce vide que sont placées les narines . La peau de la tête du måle forme, derrière l'ail , des plis rugueux qui descen dent vers le cou et se réunissent dans une membrane lâche que l'animal peut rendre plus ou moins visible en la gonflant à son gré ; son oreille est grande, et cachée sous les plis de la membrane tem porale . Fig. 37 Sarcoramphe condor. Dans le Condor adulte , le dos et la queue sont d'un noir un peu grisâtre , et il en est de même des couvertures et des grandes pennes des ailes ; mais les pennes intermédiaires ont beaucoup de blanc ; la queue est assez courte ; les pieds, très - robustes , sont d'un bleu cendré, et les ongles sont noirâtres , peu crochus, mais très-longs ; les quatre doigts sont réunis, à leur base, par une petite membrane très-lâche . La longueur d'une femelle , du bout du bec au bout de la queue, était de trois pieds deux pouces, et son envergure de huit pieds un pouce . La longueur d'un mâle était de trois pieds trois pouces, et son envergure de huit pieds neuf pouces ; et il ajoute qu'on lui a assuré qu'on n'en avait jamais tué dont l'envergure dépassat onze pieds ; ce qui se rapporte exactement à ce que nous apprend le père Feuillée. Cet animal est particulier à la grande chaine des Andes, dont il habite les hauteurs, à trois , quatre et cinq mille mètres au- dessus du niveau de la mer; on assure même qu'il peut s'élever plus haut encore dans son vol puissant et rapide. Comme tous les Oiseaux qui ne connaissent point d'ennemis, les Condors, qui se tiennent presque constamment loin des régions habitables, ne fuient pas à la vue des hommes ; et la faim en fait des cendre quelquefois jusque sur les bords de la mer . Ils vivent en petites troupes, et , lorsqu'ils sont avertis d'une proie morte, ils arrivent en très- grand nombre . Debout alors sur le sol , ils ont peine à reprendre leur vol , comme tous les Oiseaux dont les jambes sont courtes et les ailes très-longues; dans cette situation , on les prend , dit- on , facilement . Quoique peu courageux, ils attaquent quel quefois, pressés par le besoin , des animaux vivants, comme vaches , cerfs, moutons, etc. , auxquels ils commencent par crever les yeux, et dont ils arrachent ensuite les entrailles . Le Condor, ajoute Frédéric Cuvier, est un Oiseau timide et inoffensif, qui n'a d'arme que son bec, et qui , privé des serres des Aigles, l'est en même temps des moyens d'attaque et de défense les plus puissants que la nature ait donnés aux Oiseaux de proie ; il est même à remarquer qu'à cet égard la nature a semblé plus avare pour le Condor que pour tous les autres Vautours, car il n'en est aucun qui ait le doigt postérieur aussi petit , aussi rudimentaire; les autres doigts et les tarses plus minces, et les ongles plus faibles. Cet Oiseau paraît être sans voix. ( FRÉDÉRIC CUVIER . ) Cette espèce remarquable est connue encore sous le nom de grand Vautour des Andes ( Sarcoram OISEAUX 31 La femelle et les jeunes ont le plumage brunâtre, maculé de roussâtre , et la peau de la gorge est livide . Le Percnoptère est un des Vautours les plus communs, et se trouve répandu dans un grand nombre de contrées. On le rencontre dans les parties les plus froides de l'Europe comme dans les régions les plus chaudes de l'Afrique et de l'Asie , mais il est beaucoup plus rare cependant dans les pays du Nord , tandis qu'il n'est nulle part plus abondant que dans l'Arabie, l'Egypte et la Grèce ; on le trouve en Norwege, en Espagne, en Sardaigne , a Malte, aux îles Canaries et dans l'Inde . Dans le pays des Namaquois, il est, dit-on , peu farouche; il va toujours par paires, et ne se réunit en trou pes que pour dévorer les cadavres TROISIÈME FAMILLE . · GYPAÉTINÉS. Les Gypaétinés ont la tête et le cou entièrement emplumės, et la cire entourant la base du bec recouverte de longues soies ou poils qui la cachent tout à fait. Un seul genre commun à l'Europe, à l'Asie et à l'Afrique. GENRE . GYPAÈTE . GYPAETUS. ( G. R. Gray. ) Gray n'a fait que latiniser la désinence grecque de Gypaetos . nom que lui a , le premier, donné Storr . luy , vautour ; LETO :, aigle. CARĄCTERES GENÉRIQUES. Bec robuste, très - comprimé, à mandibule inférieure garnie d'un faisceau de poils roides et di rigés en avant en guise de barbe. Narines ovalaires, percées obliquement dans la cire et cachées, de même que celle - ci, par des poils semblables, qui recouvrent la base de la mandibule supérieure. Ailes subobtuses, la troisième rémige la plus longue. DOMIERS Fig . 43. - Gypaete barbu . Fig . 44. — Gypaete barbu . 32 HISTOIRE NATURELLE. Tarses courts , emplumés, doigts réticulés en partie et garnis au bout de quatre à six écailles; ongles forts et plus crochus que chez les autres Vulturidés, surtout celui du pouce . Queue assez allongée et en forme de coin, chacune des rectrices latérales allant en augmentant de longueur jusqu'aux deux médianes, qui sont les plus longues. Habite l'Europe (Alpes suisses , Pyrénées et Sardaigne), l'Asie (Altaï , monts Himalaya et Caucase) , l'Afrique (Algérie , Abyssinie , cap de Bonne- Espérance) . > Les caractères de ce genre l'éloignent , de même que ses habitudes, des Vulturidés, pour le rap procher des Falconidés ; aussi ne doit- il rationnellement figurer qu'à la fin de ceux-ci . Ce ne sont plus des charognes qu'il recherche, il lui faut une proie vivante qu'il puisse poursuivre , attaquer et terrasser . > GYPAETE BARBU ou LAEMMER-GEYER. GYPAETUS BARBATUS. Jusqu'à ces derniers temps, on a été unanimement d'accord pour n'en reconnaître qu'une seule espèce variant, selon les diverses localités , en taille et en intensité de couleurs. Fig . 45 – Gypaete barbu. Depuis peu cependant quelques ornithologistes , le docteur Brehm, MM. Keysserling et Blasius, Rüppell, Gebler, Schlegel , et tout récemment M. Charles Bonaparte, émettent une opinion qui ne tendrait à rien moins qu'à faire de ces diverses variétés quatre espèces, dont : « La première plus grande, à tarses emplumés, à plumage terne , qui se retrouve parfaitement identique sur les Alpes suisses , au Caucase, en Algérie et jusque sur les monts Himalaya . « La deuxième , plus petite, à couleurs plus vives , à tarses emplumés, qui vit en Sardaigne et sur les Pyrénées, et que M. Schlegel, qui l'a le premier distinguée , du moins avec quelque assu rance, a nommée Gypaete occidental (Gypaelus occidentalis). « La troisième , bien plus distincte , de l'Afrique méridionale , à tarses nus dans la partie inférieure: c'est le Gypaete à pieds nus ( Gypaetus nudipes) du docteur Brehm (Gypaelus meridionalis, Keysserling et Blasius) . OISEAUX 27 phus gryphus), c'est le géant de tous les Oiseaux de proie , mesurant communement de longueur près de quatre pieds, et plus de huit d'envergure. Le condor a le plumage d'un noir foncé à reflets violets ou bleuâtres, sur lequel ressort le ton gris de perle des moyennes remiges et des grandes couvertures alaires, ainsi qu'un demi- collier composé de duvet soyeux d'un blanc de neige, entou rant la base postérieure du cou. Cette partie , de même que le jabot , qui se termine par deux espèces de pandeloques, et la tête, sont nus, d'une couleur plutôt lie de vin tournant au noirâtre que rou geâtre ; la tête est ornée , de plus , d'une crète aplatie , charnue, cartilagineuse et bilobée de même couleur. On a , depuis quelque temps et avec raison , réduit à leur juste proportion les fables traditionnelles que les anciens voyageurs et quelques naturalistes avaient débitées au sujet de cet Oiseau . Les détails les plus exacts après ceux donnés par M. de Humboldt se retrouvent dans la partie ornithologique du Voyage dans l'Amérique du Sud , de M. A. d'Orbigny , 1835, et dans celle de l'Histoire du Chili ( Historia fisica y politica de Chile ) , de M. CI . Gay , 1847 . Ainsi , les Condors ne sont de force ni à enlever un mouton , ni à manger un veau , selon le P. d’Acosta , ni à attaquer à deux une vache et un taureau et à les manger , pas plus qu'à tuer des jeunes gens de quinze à seize ans, selon Garcilaso de la Vega ; ni à enlever un cerf, selon Desmarchais; ni même à enlever un agneau ou le moindre Mammifère, selon Stevenson et de la Condamine. Ce qui est aujourd'hui avéré , c'est que le Condor, pas plus que les Vautours, ne peut se servir de ses serres pour enlever ou déchirer la moindre proie ; c'est que très - rarement il attaqué un animal vivant . Mais ce qui rend les Condors redoutables pour les nombreux propriétaires des immenses troupeaux qui séjournent et pâturent dans les vallées et sur les plateaux des Cordilières, c'est l'énorme destruction qu'ils font des jeunes animaux que leurs mères mettent bas dans ces pâturages, attirés qu'ils sont par l'odeur du sang, par leur goût pour le cordon ombilical et pour le placenta , et sans doute aussi par l'appåt d'une proie facile à dépecer et sans défense. Aussi les habitants leur font-ils une chasse assidue . « La plupart du temps , dit M. d'Orbigny, ils les guettent , cachés près d'un lieu «« garni par eux d'un appåt propre à les attirer , et les tuent à coups de fusil; ou bien , attendant « qu'ils soient repus,ils les poursuivent à cheval, les enveloppant le plus souvent de leur terrible « lazo ; d'autres fois, enfin , ils les surprennent, gorgés de nourriture, dans un cercle de palissades « formé d'avance autour de la proie tentatrice , et les assomment à coups de bâton , sans qu'ils puis « sent fuir, faute d'espace, ni s'envoler , par suite de la gloutonnerie qui vient appesantir leurs ailes « en surchargeant leur estomac . » Le Condor ne fait point de nid ; il se contente de choisir, dans les rochers , des concavités assez larges pour recevoir ses eufs, au nombre de deux , préférant toujours, pour faire sa ponte, les points inaccessibles, moins par leur élévation que par l'âpreté de leur pente . Les naturels de la Patagonie , consultés par M. d'Orbigny sur la couleur de ces æufs, lui ont dit qu'ils étaient blancs; mais, d'après un fragment qu'il en aurait vu , ce voyageur penserait que le blanc est couvert de taches espacées d'un brun rougeâtre. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que nous avons vu un euf rapporté du Chili comme æuf authentique de Condor, par M. Claude Gay , qui l'a déposé au Muséum d'histoire naturelle de Paris : or, cet auf est de forme ovale allongée à pointe assez prononcée, à coquille un peu rude au toucher , d'un blanc sale sans aucune tache, et mesure de grand diamètre 0" , 13, et de petit diamètre 0 " , 06 et demi. 2me GENRE . CATHARTE . CATHARTES. ( Illiger . ) Kalapins, qui purge. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long , mince, peu elevé , recouvert de cire dans les deux tiers de sa longueur, légèrement renflé au-dessus des narines, comprimé sur les côtés, renſlé seulement à la base de sa portion cornée apicale, qui se termine en pointe recourbée. Narines percées dans le milieu de la cire parallèlement à la longueur du bee, et longitudinales. 28 HISTOIRE NATURELLE. Ailes allongées , obluses, la troisième et la quatrième rémige égales et les plus longues. Queue médiocre, égale ou arrondie . Jambes emplumées jusqu'au genou ; le tarse de la même longueur que le doigt médian , et cou vert d'écailles irrégulières ou réticulé sur le devant; les doigts latéraux médiocres, égaux, unis au médian par une membrane ; pouce très -court et faible; ongles peu forts, légèrement recourbés et à pointe mousse . La tête, l'occiput et la gorge dénués de plumes , sans caroncules et recouverts seulement d'une peau membraneuse à replis, clair - semée de poils rares. Particulier aux deux Amériques MMM Fig. 38. Catharte urubu. Fig . 39. – Catharte urubu . Jusqu'à ce jour on n'en a compte que trois espèces bien authentiques, parmi lesquelles nous cite rons l'Urubu ou le Gallinazo des colonies espagnoles, et l'Aura ou le Jote. Tout récemment seulement M. Ch, Bonaparte eri a ajouté deux autres, qu'il croit avoir été constamment confondues avec elles . Ce genre d'Oiseaux, quel que soit le nombre de ses espèces, peut être considéré comme le plus utile des Vulfuridés, aux contrées habitées des deux Amériques, car on voit ces Oiseaux en nombre considérable s'abattre sur les voiries et assainir les villes qu'elles avoisinent . Or, si l'on considère qu'une des principales branches de commerce de ces pays, où l'on élève une si grande quantité de bêtes à cornes, est le commerce des cuirs et des viandes boucanées, qui entraine un abattage considérable de ces animaux, on comprendra de quelle inappréciable utilité , dans ces régions chaudes, doivent être de pareils auxiliaires . Aussi au Chili , au Pérou, par exemple, comme partout où les animaux rendent quelques services à l'humanité, y sont- ils en grande vénération et est-il défendu de les tuer sous peine de fortes amendes ; à Cuba , d'après M. d'Orbigny, l'on va jusqu'à excommunier celui qui détruit ces agents de la police sanitaire du pays ; par suite de ces lois protectrices, ils se multiplient prodigieusement , et encombrent les places publiques et les marchés des principales villes de ces républiques, dans lesquels ils circulent en pleine sécurité et plus libre ment en quelque sorte que les chiens dans nos pays . Leur familiarité , dit le même voyageur, est extrême. Nous en avons vu ( des Urubus ) , dans la province de Mojos, lors des distributions de viande faites aux Indiens , leur en enlever des morceaux au moment même où ils venaient de les recevoir . Azara cite plusieurs exemples d'Urubus qui avaient même pris de l'attachement pour leurs maîtres, et qui répondaient à leur appel , Le nom de Gallinaze appliqué à ces Oiseaux , mais plus spécialement à l'un d'eux , aux colonies espagnoles , vient de la ressemblance que les premiers colons leur trouvèrent avec nos Oiseaux de basse - cour MADRID 31 PERLITECT TENTE STI 1 so lahko Citharte de la Californie Calharia Californianns. M. 7 1 1 O . I 1 1 ! hage 1 ESTEA ! Catharte noir PIX cathartes lulus MADRID 1 OISEAUX. 29 1. CATHARTE DE LA CALIFORNIE. CATHARTES CALIFORNIANUS. ( Latham . ) Ce Catharte aurait, dit-on à tort, la taille du Condor, et un plumage généralement noir. Les rémiges secondaires sont blanches à leur extrémité, et les couvertures sont brunes; la tête et le cou sont entièrement nus, lisses et de couleur rougeâtre ; une raje noire traverse le front, et deux autres l'occiput; le bas du cou est entouré par des plumes noires , étroites ; les ailes sont aiguës, et plus longues que la queue; les tarses sont noirs , et en partie couverts par les plumes des jambes. Il habite la Californie. 2. CATHARTE URUBU, CATHARTES FOETENS. Cet oiseau a 0” 7, 65 de longueur; il ne fait pas de nid , dépose ses eufs dans les anfractuosités des rochers . Ses aufs sont de forme ovée , à coquille d'un blanc bleuâtre , tantôt recouverts de points de brun- rouge entremêlés de points lilacés plus nombreux au gros bout, tantôt marqués de rares mouchetures brunes, mais recouverts de larges taches violacées , et , dans ce cas , la coquille emprunte une espèce d'aspect carminé : leurs dimensions sont, pour le grand diamètre , de 0 " ,070, et varient , pour le petit diamètre, de 0", 043 à 0º, 045 . Ceux du Catharte Aura ont les plus grands rapports de forme et de couleur : ainsi ils sont égale ment de forme ovée, mais bien plus allongée, de couleur blanc bleuâtre avec des taches arrondies clair - semées et plus nombreuses au gros bout d'un brun de Sienne ; grand diamètre , 0", 077; petit diamètre de 0,048 à 07,050 . zme GENRE . NÉOPHRON ou PERCNOPTÈRE. NEOPARON . ( Savigny . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long, grêle, muni d'une cire dans les deux tiers de sa longueur; comprimé sur les côtés, à arêle plus renflée que dans le genre Catharte; la partie apicale cornée, relativement plus longue et moins brusquement recourbée. Narines percées dans le milieu de la cire, longitudinales et ouvertes. BBM Fig . 40. — Néophron percnoplère. Fig. 41. – Néophron percnoptère. 30 HISTOIRE NATURELLE. Ailes longues, subobtuses, la troisième rémige seule la plus longue. Queue médiocre, en forme de coin . Jambes emplumées jusqu'au genou, tarse de la longueur du doigt médian, recouvert d'écailles réticulées; doigts longs et minces, les latéraux égaux entre eux , l'interne robuste et recouvert de fortes écailles jusqu'au bout , l'interne n'en ayant que dans la dernière moitié de sa longueur, et le médian que trois près de l'ongle; le pouce aussi long et aussi fort que l'interne; les ongles médiocres, forts et assez recourbés, surtout celui de ce dernier. Devant de la tête , joues et gorge nus et sans plumes. Composé de deux espèces de l'Europe , de l'Asie et de l'Afrique méridionale. NÉOPARON PERCNOPTÈRE . NEOPARON PERCNOPTERUS. ( Savigny. ) 1 Ce genre est représenté en Europe et en France par le Percnoptère des anciens, Neophron perc nopterus ( Savigny), appelé aussi Poule de Pharaon par les Européens du Levant et en Égypte. Cet Oiseau est assez commun et sédentaire dans quelques parties du midi de la France, principalement dans les environs d'Arles et de Nimes . Sa taille est om , 70 à 0 , 80 . Il niche dans les rochers et pond de trois à quatre aufs de forme ovalaire à coquille, à fond blanc, recouverte le plus souvent de nombreuses taches ou mouchetures brun- rouge, cachant une partie du blanc de la coquille, et entremêlées de quelques taches d'un gris lilas ou violacé ; quelquefois d'un blanc pur piqueté seulement de légères mouchetures d'un brun jaunâtre ; grand diamètre de 0", 066 à 0º ,070; petit diamètre de 0" , 051 à 0", 055. Fiy. 42. - Néophiro: percnoptère. 1 Connu encore sous les noms de petit Vautour, de Vautour de Norwege, d'Alimoche, etc. , cet Oiseau a le plumage blanc ; la peau nue de la gorge est safranée; les plumes de la tête et du derrière du cou sont longues, étroites , pointues, désunies et très -effilées ; le bec est gris de plomb ; les tarses sont jaunes , et les ongles noirs . La queue étagée est arrondie . 1 G che 11. 9 . Buse Blanchel. Poliornis liventer . OISEAUX. 33 > > • A ces trois races il faudra peut- être en ajouter une quatrième, le Gypaete de l'Altaï (Gypaelus Altaïcus , Gebler ) , si tous les individus offrent dans l'Altaï des teintes aussi pâles que le seul indi vidu qu'il nous a été donné d'examiner. n (Ch. BONAPARTE, Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, séance du 11 mars 1850 , tom . 30 , p . 272 , et Revue et Magus. de zoologie, septembre 1850, p . 178. ) Nous pensons, quant à nous, que ces quatre espèces doivent tout au plus se réduire à deux : le Gypaete barbu ( Gypaetus barbalus, Cuvier ) et le Gypaete à pieds nus qui se distingue par un bec pius court et plus renflé à la pointe, et que les autres espèces, jusqu'à plus ample observation, ne doivent être considérées que comme purement nominales et le résultat de simples variations locales. Ainsi, il est hors de doute que le Gypaete , nichant sur les rochers à nu , et n'y faisant, pour ainsi dire , pas d'aire ou de nid pour déposer ses æufs , empreint de la poussière de ces rochers ses plumes pectorales et abdominales, qui , par suite , présentent à l'æil une couleur d'emprunt, surtout quand cette poussière est colorante.et ocracée, ce qui a lieu principalement sur certains plateaux de l'Afrique septentrionale et de l`Abyssinie . La plupart des individus de ces contrées ont en effet le dessous du corps d'un roux ferrugineux très-prononcé ; mais , si l'on vient à secouer les plumes de cette partie ou à les laver, on les débar rasse peu à peu de cette matière colorante , qui s'en va en poussière, et on les rend à peu près à un blanc terne, qui est leur couleur véritable . C'est ce que nous avons été souvent à même d'observer. C'est en cela surtout qu'une remarque de Bruce, relative à un de ces individus qu'il avait observé en Abyssinie a plus d'importance qu'elle n'en a l'air , malgré l'exagération et le ton merveilleux dont sont empreints tous les récits de ce voyageur : « Quand j'allai ramasser ce monstrueux Oiseau ( qu'il appelle Aigle d'Or ou Nisser de son nom abyssinien ), je ne fus pas peu surpris , dit- il, de trouver mes mains couvertes d'une poudre jaune. Je le retournai , et je vis que les plumes de son dos rendaient aussi de la poudre brune, c'est-à dire de la couleur dont elles étaient. Il y avait abondamment de cette poudre; et, pour peu qu'on secouật les plumes , la poudre volait comme si on l'avait jetée avec la houppe d'un coiffeur. Les plumes de la gorge et du ventre étaient d'une belle couleur dorée, el. ne paraissaient avoir rien d'extraordinaire en elles : mais les grandes plumes de dessus les ailes et du haut du dos étaient formées en petits tubes ; de manière que, quand on les pressait , il en sortait de la poudre qui se répandait sur la partie la plus fine de la plume, et cette poudre , ainsi que je l'ai déjà fait remar quer, était brune. « Il est impossible de dire avec certitude pourquoi la nature a pourvu cet Oiseau d'une si grande quantité de poudre . Tout ce qu'on peut faire , c'est de conjecturer qu'elle lui a donné, ainsi qu'aux autres habitants ailés de ces hautes montagnes, comme un moyen nécessaire de résister aux pluies abondantes qui y tombent six mois de l'année. » (Voyage en Nubie et en Abyssinie, tra duction française de Castera , tom . 9 , p . 316. Paris , 1791. ) Nous rappelons ce passage aux savants ornithologistes que nous venons de citer . Il est bien vrai que chez plusieurs individus cette couleur brune persiste , et la circonstance que nous avons citée n'expliquerait plus le ton brun de Sienne des plumes occipitales et d'une partie du cou . Mais nous croyons que ce n'est plus alors qu'une question d'âge , et que ce brun disparaît complétement chez les vieux adultes. Un bel individu , rapporté du cap de Bonne -Espérance par MM . Verreaux frères, et qui se voit au Musée de Douai , semble autoriser cette conjecture, car il est presque entièrement blanc en dessous et représente exactement, tant par la couleur de son plumage et par ses tarses emplumés jusqu'aux doigts, le type de l'espèce appelée Gypaete barbu et continée, par les ornithologistes cités plus haut, dans les Alpes suisses , le Caucase, l'Algérie et les monts Himalaya. Et puis les principes de géographie et de climatologie zoologiques se trouveraient singulièrement compromis et confondus par l'admission de la circonscription de ces espèces encore douteuses pour nous, telle que l'entendent et la fixent ces savants. Comment, par exemple, expliquer cette différence si bien marquée, selon eux , entre les individus provenant des Alpes suisses, de l'Algérie et de l’Afrique méridionale , et par suite cette conformité de coloration entre ceux- ci et ceux des Alpes suisses que nous venons de signaler ? car on est au moins forcé de reconnaitre que le aux Alpes suisses se retrouve dans les mêmes conditions et avec les mêmes caractères au cap de Bonne -Espérance. type attribué 4 3 34 HISTOIRE NATURELLE . Quoi qu'il en soit , le Gypaete barbu, en tant qu'Oiseau d'Europe , est le Laëmmer-Geyer des Allemands, ou Vautour des agneaux. Ses habitudes sont celles des Aigles véritables, ne se nourrissant exclusivement, comme eux , que de proie vivante, et ne se rabattant que poussé par la faim sur les charognes . Sa taille est de 1 " , 10 à 1,20. Il niche dans les rochers escarpés et pond de deux à trois mufs, qui ont une forme ovalaire avec un bout plus aigu que l'autre; la coquille d'un beau blanc bleuâtre dans son épaisseur, d'un grain poreux et rude au toucher ; de couleur blanc bleuâtre , parsemé de petites taches, les unes en forme de petits points ou mouchetures, les autres en forme d'éclaboussures ; les premiers d'un brun-rouge foncé, les autres d'un ton ocracé jaunâtre ; grand diamètre , 0" , 096 ; petit diamètre, 0", 074. DEUXIÈME TRIBU. SERPENTARIDÉS. Les Serpentaridés ont le bec recourbé à la pointe ; le tour des yeux nu ; de longs cils aux pau pières ; les jambes grêles et longues . Ils se nourrissent presque exclusivement de Reptiles . Leur structure particulière et surtout la conformation ostéologique du sternum, privé en quelque sorte de bréchet , ont fait elever au rang supérieur d'une tribu les Serpentarides, qui ne reposent que sur un seul genre établi lui-même sur un seul type spécifique. FAMILLE UNIQUE. SERPENTARINÉS. Les Serpentarinés ont le bec fort, recourbé à la pointe ; les ailes médiocres, armées de trois épe rons bien prononcés, mais obtus, qui leur servent à étourdir les Reptiles , dont ils font leur unique nourriture; la queue longue et étagée; les jambes emplumées jusqu'au genou ; les tarses et les doigts fortement scutellés jusqu'aux ongles qui sont forts , pouce inséré un peu au -dessus du plan d'arti culation des doigts antérieurs . Les paupières garnies de longs cils . Un seul genre, de l'Afrique méridionale . GENRE SERPENTAIRE . SERPENTARIUS. ( Cuvier. ) Mangeur de Serpents. CARACTERES GENÉRIQUES. Bec robuste, élevé et droit à la base et recourbé vers la pointe , qui est crochue; à bords comprimés. arines basales , percées obliquement dans la cire, découvertes. Ailes longues, subobtuses, les troisième, quatrième et cinquième rémiges les plus longues, égales. l'arses très-allongés, minces , recouverts, sur le devant , d'écailles dans toute leur longueur; doigts également écailles, courts; les antérieurs unis entre eux par une membrane; le pouce remarquable menl court, et un eu relevé. Tour des yeux nu ; arcade orbitaire saillante . 1 1 . الاسلا Torty ECOSURE Serpentaire reptilivore . Serpentarius. P 11 OISEAUX. 35 Ce genre est représenté par une seule espèce appelée Messager, de la gravité de son port quand elle marche; Serpentaire, de son habitude de ne manger et de ne chasser que des Reptiles , et prin cipalement des Serpents; et Secrétaire, de la forme qu'offrent les plumes occipitales, qui , par leur le Fig . 46. — Serpentaire reptilivorc . - allongement en arrière , surtout celles de côté , simulent assez bien la plume que les commis aux écritures , dans les maisons de commerce, ont l'habitude de mettre et de porter derrière l'oreille . Son plumage est d'un cendré bleuâtre en dessus, et d'un grisâtre presque blanc en dessous; les cuisses sont noires , bordées d'un beau liseré blanc. Ce qui le distingue , c'est une élégante huppe composée de pluines allongées , retombant derrière la nuque , érectiles , roides , de couleur noire terminée par quelques raies transversales blanches; ces plumes sont tantôt , et c'est le cas le plus ordinaire , disposées régulièrement dans toute la largeur de l'occiput ; tantôt disposées longitudina lement , et , alors , elles sont implantées sur chaque côté des pariétaux et de la nuque, de manière que , s'écartant à la volonté de l'animal , à droite et à gauche , elles forment une espèce de double crinière encadrant la partie postérieure du cou jusqu'à près de la moitié de sa longueur. C'est en se fondant sur cette différence de disposition des plumes occipitales que les ornithologistes anglais ont voulu établir trois espèces de Serpentaires , dont une sous le nom d'Occidental. Mais ces légères différences, pour être plus fréquentes chez les individus de la Gambie et de l'Abyssinie que chez ceux du cap de Bonne- Espérance , ne sauraient être un caractère spécifique suffisant. Aussi M. Ch. Bonaparte les repousse- t- il pour n'en admettre qu'une seule . Le reste de la description de cet Oiseau ne mérite pas moins d'attention; la cire de son bec est d'un jaune orangé, et la peau du tour des yeux et du lorum d'un beau rouge vermillon . Sa queue est composée de pennes longues , flexibles, et étagées à grand espace; les deux médianes excédant les latérales de la moitié de leur longueur, et retombant presque à terre . Ses jambes sont minces et al longées comme celles des Grues, d'où l'un de ses noms scientifiques , Gypogeranos, Illiger , de quy, Vautour , et yepzvos,, Grue . Il a , en effet, les plus grands rapports de conformation, comme on le voit , avec cette famille. Ajoutons que ses moeurs viennent encore confirmer ce rapprochement. Seulement, muni d'armes plus puissantes par son bec et par ses serres de Rapace, ainsi que par les tubercules osseux de ses ailes , il attaque les plus forts et les plus gros Reptiles . Dans ces sortes de combats, il frappe les 36 IIISTOIRE NATURELLE . Serpents dont il veut s'emparer de coups d'ailes violemment redoublés pour les étourdir, puis il les saisit avec son bec, les jette en l'air , et , par ce manège souvent répété , il finit par les réduire à un état de torpeur et d'anéantissement tel , qu'il lui devient alors facile de les déchirer de son bec et de ses ongles, et d'en faire sa nourriture. DUIN Fig . 47 . - Serpentaire . 1 . Cet Oiseau , qui ne mesure pas moins de trois pieds de hauteur, marche plus qu'il ne vole ; il place , le plus ordinairement, son nid , en forme d'aire , dans les buissons les plus fourrés, quelquefois sur les arbres, et toujours de manière à le rendre difficilement accessible. Il s'apprivoise aisément, et cette disposition à la domesticité l'a fait introduire, avec quelque succès, dit-on, dans quelques iles ( Antilles françaises ), où l'on a utilisé les facultés qui dirigent son instinct vers la destruction des Reptiles pour combattre la trop grande multiplication du Serpent trigonocéphale, l'une des espèces les plus redoutables de ces iles. Beaucoup de personnes, au cap de Bonne -Espérance, dit Le Vaillant, élèvent de ces oiseaux dans leur basse- cour, autant pour y maintenir la paix que pour détruire les Lézards, les Serpents et les Rats , qui souvent s'y introduisent pour dévorer la volaille et les aufs. Ces essais de domestication du Serpentaire par nos colons américains des Antilles n'ont même eu lieu que d'après ce qui se passe depuis longtemps au cap de Bonne-Espérance, où presque chaque maison a le sien . Le nid du Serpentaire est plat , comme celui de l'Aigle ; il est placé dans un lieu élevé et le plus touffu du canton qu'ils ont choisi pour leur domaine; ce nid est garni, intérieurement , de laine et de plumes; sa dimension est au moins de trois pieds de diamètre; il est arrangé dans le milieu d'un buisson, dont ils ont l'art d'écarter si artistement les branches, qu'elles servent de fondement à tout l'éditice; ces mêmes branches, poussant sur les côtés des jets qui montent après plus haut que le nid , forment tout autour une espèce de rempart qui le dérobe à la vue et le met à même de n'être découvert que très difficilement . Leur ponte est de deux ou trois aufs. La forme de l'auf, chez les Oiseaux, est presque toujours en rapport avec l'ensemble général des formes de l'individu dont il provient . L'auf du Serpentaire vient confirmer cette proposition; il offre, en effet, les mêmes rapports relatifs , en ovologie , que l'Oiseau lui- même en ornithologie ; l'un et l'autre se rapprochant éminemment des Échassiers , quant à la forme, et présentant les mêmes difficultés de classification . Ainsi, la forme de cet auf est ovoïdale, et se rapproche beaucoup de la forme ovoïconique , ca ractère distinctif de l'auf des Échassiers ; sa coquille est assez épaisse, d'un grain serré , d'un blanc bleuâtre dans sa transparence, régulièrement poreuse , mais mate , unie et sans reflet ; sa couleur est d'un blanc bleuâtre , en certains endroits tiqueté, en d'autres ondé de points et de taches rares d'un ton légèrement brunâtre , souvent vaporeux, quelquefois, d'après Jules Verreaux, de qui nous en avons reçu plusieurs, et qui est toujours exact dans ses observations, d'un brun plus fortement ac cusé, parfois sans aucune tache; grand diamètre, 0m ,081; petit diamètre, 0 " ,059. 1 ?

Faucon polyzonal. Melierax . PL 10 . OISEAUX . 37 TROISIÈME TRIBU. FALCONIDÉS. Les Falconidés ont le bec recouvert de cire à la base, comprimé sur les côtés , à arête recourbée d'une manière continue, et plus ou moins brusque depuis la cire jusqu'à la pointe, qui est très-cro chue et très-aiguë, à bords mandibulaires ou festonnés ou dentelés ; la tête et le cou emplumés; un très-petit nombre seulement ayant , exceptionnellement, la face ou la gorge nues ; les ailes aiguës, subaiguës ou obtuses; la queue généralement plutôt longue que courte, et assez large; les ongles très- rétractiles , forts, crochus et acérés, surtout ceux du pouce et du doigt interne; les yeux sur montés d'un rebord ou arcade orbitaire très -saillant. Ils sont chasseurs et carnassiers, préférant les animaux en vie aux animaux morts et aux charo gnes, dont plusieurs familles, cependant , font leur nourriture la plus habituelle. Les femelles sont communément plus grosses que les mâles, et cette différence que l'on a dit longtemps, par erreur, varier du quart au tiers , semble expliquer le nom de Tiercelet, qui , au moyen âge, était donné aux måles de cette tribu. La différence de taille ne se trouve être réellement, ainsi que l'a démontré Schlegel, que d'un huitième et même d'un dixième . Un seul cas tout exceptionnel , au dire de M. Ch . Bonaparte , existerait cependant pour l'Astur melanoleucus d'Afrique, dont le måle serait, en effet, d'un tiers plus petit que la femelle. Les Falconidés se trouvent dans toutes les parties du globe ; ils vivent isolés et par paires, et se réunissent quelquefois pour émigrer d'une contrée dans une autre et pour chasser. Les caractères généraux de l'auf de cette tribu sont les suivants : Forme généralement sphérique ou ovalaire, l'un des bouts parfois faiblement moins obtus que l'autre ; coquille d'un grain épais et dur, blanche, et légèrement bleuâtre, surtout dans sa transpa rence, irrégulièrement poreuse , quoique unie , male et sans reflet; ' couleur d'un blanc très-légère ment bleuâtre, tantôt uni et sans taches, tantôt clair - semé, tantôt entièrement couvert de taches d'un brun plus ou moins jaunâtre, rougeâtre , verdâtre ou noirâtre , sous forme de points ou de lar ges nuages, ou marbrures irrégulières, ou même de couche uniforme. Jusqu'à aujourd'hui, les Falconidés ne comprenaient que six familles , que les auteurs avaient toujours admises d'un commun accord , savoir . 1 ° Les Caracaras ou Polyboriens ; 2 ° Les Buses; 3° Les Aigles ; 4° Les Faucons ; ſº Les Milans; 6° les Autours ou Éperviers . Ces six familles varient dans l'ordre d'énumération que nous venons de leur donner, selon les idées ou la méthode de chaque ornithologiste . Tout récemment, M. Ch . Bonaparte vient judicieusement d'augmenter ce nombre, en élevant au rang de famille les Busards ou Circinés , que les uns plaçaient parmi les Autours, et les autres parmi les Buses. Les Falconidés forment sept familles bien distinctes nommées : 1 ° Polyborinės; 2° Butéoninės; Jº Aquilinės; 4° Falconinės; 5° Milvinés ; 6 ° Accipitrines; 7 ° Circinés . 38 HISTOIRE NATURELLE . PREMIÈRE FAMILLE. - POLYBORINÉS Les Polyborinés ont le bec comprimé sur les côtés , légèrement crochu vers la pointe ; à bords de la mandibule supérieure munis d'un léger feston ; les ailes longues , atteignant presque l'extrémité de la queue ; celle -ci égale ou arrondie; les tarses allongés, nus, écussonnés ; les doigts médiocres, recouverts d'écailles dans toute leur longueur, et armés d'ongles robustes et aigus; tantôt la face, tantôt la gorge, nues, mais constamment l'une ou l'autre , et souvent les deux à la fois. Cette famille, par ses habitudes plus terrestres qu’aériennes, et mieux encore par son genre de nourriture, et surtout par les nudités de la face et de la gorge, fait le passage le plus naturel des Vulturidés aux Falconidés, dont ils ont , du reste , toute l'organisation . Elle renferme quatre genres particuliers à l'Amérique et à l'Afrique méridionales . 1 er GENRE . – POLYBOROIDE. POLYBOROIDES. ( A. Smith .) Bec court et élevé à la base , comprimé sur les côtés, faiblement recourbé vers la pointe . Narines placées sur le bord de la cire, ouvertes, et de forme longitudinale. Ailes longues, subobtuses , à troisième , quatrième el cinquième rémiges les plus longues, allei gnant presque le bout de la queue. Queue longue, très -large et arrondie. Tarses grêles, entièrement réticulés; doigts minces, l'externe aussi court que le pouce,, muni d'un très - petit ongle. Face et tour des ycux nus, sans plumes ni poils. Fig . 48. – Polyboroide rayć . Fig 49 – Polyboroide rayé. OISEAUX . 39 Deux espèces : l'une de Madagascar, et dont on ne possède encore qu'un seul individu rapporté par Sonneral , et déposé au Muséum d'histoire naturelle de Paris ; l'autre espèce du cap de Bonne Espérance , et que beaucoup d'ornithologistes persistent à confondre avec la première en une seule espèce . Il est étonnant que Lesson, qui, le premier, avait reconnu les rapports de ce genre, auquel il don nait le nom de Gymnogenys ( menton nu) ou d'Épervier à joues nues, par son facies et par la nature et la couleur de son plumage, avec le Serpentaire, l'ait néanmoins relégué entre les Éperviers et les Autours. MM. G. B. Gray et Ch . Bonaparte sont, depuis peu, les seuls qui l'aient mis à sa véritable place , que nous lui conservons. Faisons observer cependant que le premier de ces naturalistes en fait, avec le Serpentaire, la tête de la série de ses Circinés , qui terminent les Falconidés, tandis que M. Ch. Bonaparte, dont nous partageons les vues , le met, comme nous le faisons, à la tête de cette tribu. On en ignore les meurs. 2me GENRE. RANCANCA . IBYCTER . ( Vieillot . ) Ibuxine, aboyeur, vociferator de la force et de la dissonance de son cri ) . Bec médiocre, mince, droit, convexe et à arête graduellement recourbée jusqu'à la pointe , qui est crochue, à bords comprimés et légèrement festonnés sur la tranche. Narines latérales, percées dans la cire, qui est plus ou moins poilue, large et arrondie. Ailes longues, obtuses, la quatrième rémige la plus longue. Queue allongée, large et arrondie. Tarses presque aussi longs que le doigi médian, réticulés ou scutellés; doigts allongés, écaillés, l'interne et l'externe robustes et armés d'ongles crochus. Les lorums ( intervalle existant entre le bec et l'angle interne de l'oeil), les côtés de la téle et le devant de la gorge nus. De l'Amérique méridionale . Trois espèces. Fig. 50 . Rancanca noir . Fig. 51. Rancanca noir . Ces Oiseaux, qui n'ont de leurs congénères que les caractères extérieurs, ont les mæurs des vrais Passereaux; comme ceux- ci ils ne se nourrissent que de fruits, de baies, et parfois de petits Insectes . 40 HISTOIRE NATURELLE. M. d'Orbigny, dans ses voyages, a remarqué qu'ils ont l'habitude de suivre les rives des fleuves, et qu'ils se perchent assez volontiers. zme GENRE. MILVAGO . MILVAGO. ( Spix . ) Bec médiocre, à arête convexe et graduellement recourbée, à bords comprimés. Narines découvertes, arrondies, offrant au centre une espèce de tubercule plus ou moins mem braneux. Ailes allongées, subobtuses, les troisième et quatrième rémiges les plus longues. Queue allongée et arrondie. T'arses de la longueur du doigt médian, emplumés sur un tiers de leur longueur, dans le reste réticulés; les doigts médiocres, écaillés, les latéraux égaux entre eux; ongles forls, très -peu arqués, déprimés et élargis, toujours obtus ou usés à la pointe . Lorums couverts de poils. De l'Amérique méridionale . Trois espèces . Les Milvagos fréquentent tantôt les pays de montagnes, tantôt ceux de plaines ; ils font leur principale nourriture de charognes, de larves et d'insectes , et courent à terre avec la même célérité que les Poules ; ne perchent jamais sur les arbres, auxquels ils préfèrent les rochers nus. Ils n'attaquent aucuns Mammifères ou Oiseaux pour les manger. Mais une de ces espèces particu lièrement , le Milvago chimachima , a cet instinct singulier de s'attacher aux bêtes de somme sur lesquelles il aperçoit des plaies ou blessures, et de s'acharner après ces plaies jusqu'à forcer l'animal à se rouler à terre ou à fuir éperdu de douleur, en traînant avec lui l'instrument de son supplice . w Fig. 52. — Milvago chimachima. - Fig . 53. — Milvago chimachima. Ils nichent en général dans les anfractuosités des rochers abruptes, ou sur des arbustes touffus et même des arbres; dans ce cas , le nid est volumineux, composé d'épines et de ronces ; ou bien même sur la terre . Leurs eufs sont au nombre de cinq ou six . Ceux du Milvago chimango rappellent, par la forme, les dimensions et la couleur, ceux de notre Crécerelle ; ils sont de forme ovalaire, presque entièrement couverts du brun- rouge, sur lequel ressortent d'autres rares taches d'un brun- rouge noir, laissant à peine entrevoir le fond blanchâtre de APA CHIGO Milvago chimango. PI. 12 11 1.1 1 1 1 I 1 1 us l'olybore du Brésil. Polyborus Brusiliensis . M.13 OISEAUX la coquille; parfois ils sont d'un fond blanc bleuâtre marqué au gros bout de largos taches et dans41 le reste de petits points d'un brun de bistre : leur grand diamètre varie de 0,040 à 0 " , 046; leur petit de 0" , 031 à 0 " ,034 . 4me GENRE . CARACARA . POLYBORUS. ( Vieillot . ) 1o).u6cpos, multworax , mangeant de tout. Bec droit, épais, allongé, élevé à la base, comprimé sur les côtés, à bords festonnés ou ondulés sur la tranche, Narines percées obliquement dans la partie supérieure de la cire et elliptiques. Ailes allongées, subobluses, la troisième rémige la plus longue. Queue médiocre large, et légèrement arrondie . T'arses de la longueur du doigt médian ; réticulés sur le devant , à doigts médiocres, écaillés, les deux latéraux d'égale longueur; ongles légèrement courbés, ceux du doigt interne et du pouce les plus forts. La face nue, avec quelques poils; jabol saillant. Une seule espèce , de l'Amérique méridionale . Vit par paires, a le vol rapide des Aigles; se nourrit de charognes, de Mollusques, d'Insectes, de menus Reptiles, etc .; parfois cependant, attaque les jeunes Agneaux que leurs mères viennent de mettre bas et les jeunes Oiseaux ; niche indifféremment à terre , dans les halliers, ou sur les arbres les plus louffus et les plus enlaces de lianes . Le nid se compose, à l'extérieur, de branchages secs et épineux ; quelquefois il est tapissé de crins à l'intérieur . Il y dépose deux æufs de forme ovalaire , presque entièrement recouverts de brun-rouge sous forme d'éclaboussures, laissant entrevoir un fond plus clair; d'autres sont couverts des mêmes taches plus sombres , sur un fond d'un violacé rougeâtre ; grand diamètre, 0%, 063 ; petit diamètre , 0º ,048 . Le Caracara, selon M. d'Orbigny, remplacerait même en Amérique le Secrétaire du cap de Bonne Espérance , quant à la préférence qu'il donnerait aux Reptiles ophidiens, parmi les Vertébrés . m MIV wwwww Fig. 54 - Caracara du Brésil . Fig. 55. — Caracara du Brésil. 42 HISTOIRE NATURELLE « Jamais, dit ce voyageur, le Caracara ne chasse aux Oiseaux dans la campagne, quoique, dans certaines contrées , il ne puisse voler sans se voir incessamment poursuivi par des troupes de Gobe Mouches surtout , qui le harcèlent pendant longtemps, sûrs qu'il ne cherchera pas à se défendre ; mais plus hardi parmi les Oiseaux domestiques, et vivant quelquefois prés d'une couvée de Poulets, on le voit descendre inopinément dans une basse - cour , et enlever dans ses serres, malgré la pauvre mère accourue à la défense de ses poussins, un Poulet qu'il va dépecer au loin . Ce corsaire de la gent volatile accompagne quelquefois le chasseur, sans que ce dernier s'en doute; et, dès que le chasseur a touché un Oiseau , s'il n'est prompt à le relever, plus alerte que lui , le Caracara lui enlève son gibier avec une effronterie sans exemple L'Oiseau blessé par le chasseur est de suite achevé par le Caracara, qui pourtant n'attaquerait jamais le plus petit Oisean plein de vie . Le voya geur a pu se croire entièrement seul au sein des vastes solitudes ... erreur; des hôtes cachés l'y accompagnent. Qu'il suspende sa marche, et soudain il verra plusieurs Caracaras paraitre aux en virons , se percher sur les arbres voisins , ou attendre à peu de distance les restes de son repas Eux repus , et le voyageur endormi , plus de Caracaras jusqu'au lendemain ... mais ils partent avec lui , le suivent toujours sans se montrer, et ne reparaîtront de nouveau qu'à sa halte prochaine. Met-on, enfin , le feu à la campagne, pour renouveler les pâturages , le Caracara, le premier, plane sur ce théâtre de destruction, et vient y saisir au passage tous les pauvres animaux qu'une fuite rapide allait dérober à leur perte . » Les Caracaras se réunissent souvent pour poursuivre au vol le Catharte urubu . Ils semblent presque toujours deviner le moment où celui- ci vient de se repaître , car, aussitôt qu'il se voit poursuivi par eux, il dégorge immédiatement sa nourriture, dont ceux-ci s'emparent de suite . Le nom de Caracara a été donné à cette espèce , type du genre , par imitation de son cri le plus habituel, qu'il pousse en renversant sa tête sur son dos , de manière à avoir son bec perpendiculaire pour en faciliter l'émission . Cet Oiseau prend alors la même pose que certains Échassiers, tels que les Cigognes et les Marabous lorsqu'ils font claquer les deux mandibules de leur bec l'une contre l'autre ; et , il faut l'avouer , ce cri ne ressemble en rien à ceux des autres Oiseaux de proie . DEUXIÈME FAMILLE. BUTÉONINÉS. Les Butéoninés ont le bec recourbé dès la base; les ailes presque aussi longues que la queue ; les jambes fortes; les tarses plus ou moins emplumés; les doigts robustes, surtout le pouce ; l'intervalle entre l'ail et les narines couvert de poils . Nous comprenons mieux le passage des Polyborinés aux Butéoninés qu'aux Aquilinés , comme l'ont fait Lesson et quelques autres ornithologistes . Il est évident qu'il n'existe aucun lien de transition entre eux et les derniers, tandis que tout, dans l'organisation et surtout dans les habitudes, les rapproche des premiers. Les Butéoninés, par contre , conduisent aux Aquilinés de la manière la plus naturelle , ainsi qu'on le verra bientôt . Cette famille ne renferme réellement que deux genres bien tranchés, quoique MM. Kaup et Charles Bonaparte en établissent sept ! 1 er GENRE . BUSE . BUTEO . ( Cuvier. ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, large , courbé dès la base, à arête arrondie, comprimé sur les côtés, à bords mandi bulaires festonnés TESTER Buse commune. Buteo rulgaris . MEUNIER 1. li . bi OISEAUX 43 Narines larges, ouvertes , arrondies, percées au milieu de la cire Ailes très -longues, obtuses, atteignant presque l'extrémité de la queue. Queue médiocre, arrondie.. Tarses allongés, robustes, écaillés sur le devant dans toute leur longueur, de même que les doigts, et cachés, en partie, par l'allongement des plumes du tibia; les doigts antérieurs unis entre eux par une membrane; le pouce aussi long que l'interne; tous deux vigoureux, armés de serres puissantes, crochues et acérées. L'intervalle entre l'ail et les narines couvert de poils. Fig. 56. — Buse commune. - Fig . 57. · Buse commune Ce genre se compose de vingt-huit espèces réparties dans les diverses contrées du globe, dont une seule, la Buse ordinaire (Buteo vulgaris, Bechstein) , appartient à l'Europe et à la France. BUSE COMMUNE. BUTEO VULGARIS La Buse a les parties supérieures, le cou et la poitrine , d'un brun foncé; la gorge et le ventre d'un gris brun, mais varié de taches d'un brun plus sombre ; la queue faiblement arrondie, portant douze bandes transversales ; le bec couleur de plomb ; la cire , les iris et les pieds, jaunes. Taille : 09,55 à 0" , 60; envergure : 1 ", 30 à 1" , 40 Habite l'Europe Les individus de cette espèce varient considérablement . Ils diffèrent particulièrement dans les nuances brunes plus ou moins foncées des parties supérieures; tandis que les inférieures varient pour le plus ou le moins de taches blanches, et pour leur forme et leur distribution. Les vieux ont souvent tout le plumage d'un brun très- foncé; la gorge blanchâtre , avec de petites raies longi 44 HISTOIRE NATURELLE .

> tudinales brunes ; sur le milieu du ventre , quelques bandes transversales blanches; des bandes jaunâtres vers l'abdomen . Les jeunes de l'année ont le fond du plumage d'un brun clair , varié de blanchâtre ou de jaunâtre ; la gorge blanche, avec des taches longitudinales; les plumes de la poitrine bordées de blanc ; le mi lieu du ventre blanchâtre, avec de grandes taches longitudinales, ovales ou cordiformes. . Parmi les variétés , on doit placer le Busardet des auteurs ; je puis assurer que cette espèce pré tendue n'est qu'une variété plus ou moins blanche de la Buse commune; elle a , le plus souvent, le corps blane, marque de grandes taches brunes, et la queue de couleur obscure, rayée et tachée de roux et de brun . ( TEMMINCK .) Cette espèce est très-répandue en Europe : on l'a vue en Barbarie, et elle se trouve vraisemblable ment dans d'autres contrées de l'Afrique . Les Cailles, les Perdreaux, les jeunes Lièvres , les Lapins, sont, en été , sa proie la plus ordinaire , et , dans la mème saison , elle dévaste les nids des autres Oiseaux. A défaut de gibier , les Taupes, les Mulots, les Grenouilles , les Sauterelles et d'autres Insectes , assou vissent sa faim . La Buse rend , sous ce rapport, des services à l'agriculture, et de jeunes Buses, éle vées avec de la viande hachée, pourraient aussi être employées à la destruction des Vers et des In sectes nuisibles dans les jardins, si elles n'a :taquaient de même les petits Oiseaux qui les égayent par leur chant . La Buse plane quelquefois, sans agilité , au -dessus des petits taillis pour découvrir le menu gibier; mais, dans les champs, elle aime à se poser sur un arbre , un buisson , une moite de terre , où elle attend le moment de se jeter sur la proie qui passe à sa portée . C'est sur les arbres élevés qu'elle construit son aire , qui est composée de petites branches, et garnie de laine ou d'autres matières molles ; souvent elle s'empare d’un nid de Corneille , qu'elle agrandit. Elle nourrit ses petits plus longtemps que les autres Accipitres; et Ray prétend même que, si la mère est tuée , le mâle leur con tinue ses soins jusqu'au moment où ils peuvent s'en passer . Lorsque ceux- ci ont pris leur essor , on leur entend sans cesse jeter des cris aigres et plaintifs. ( DUMONT .) Les Buses ont une forme trapue , l'air indolent, le vol lourd et pesant ; elles fréquentent les bois plutôt que les plaines ou les montagnes. Elles se réunissent parfois en bandes , dans certaines contrées désertes de la Champagne, par exemple , vers le milieu de l'automne, et peu avant le coucher du soleil , pour chasser de petits Oj seaux, tels que Pitpits et Alouettes . Après les avoir rabattus au vol vers la terre , et les avoir en quelque sorte étourdis , elles se disposent circulairement, en vrais rabatteurs, sur les différentes roches ou aspérités entourant la localité ; puis, rétrécissant progressivement leur cercle , elles finis sent par s'en emparer, et il en est toujours fort peu qui parviennent à se soustraire à cette chasso d'un genre tout particulier. Elles nichent tantôt sur les arbres, tantôt sur les rochers ou au bord des ravins et dans les buis sons . Leur nid est souvent garni , à l'intérieur, de plumes et de duvet. Elles pondent trois ou quatre eufs, dont la forme est généralement d'un ovale presque parfait, plus ou moins renflé vers le centre , et ayant rarement l'un de leurs bouts sensiblement plus aigu quel'autre ; la coquille d'un grain assez fin , légèrement bleuâtre dans son épaisseur, et extérieurement peu poreuse, unie, mate et presque sans aucun reflet, la couleur d'un blanc très-légèrement bleuâtre , fort souvent uni et sans la moindre tache : c'est alors le premier, et plus souvent le dernier pondu d'une couvée. Tantôt maculé de quelques taches rares d'un brun de rouille très- léger, et d'autres d'un gris lilas , ressemblant à des gouttes tombées du sommet de l'auf vers sa base , et augmentant graduellement de densité dans le même sens. Tantôt légèrement rosé vers le gros bout , et clair- semé de nombreux petits points d'un brun rou geâtre et de quelques gouttes plus rares d'un gris lilas vaporeux, et se perdant insensiblement dans le fond blanc de la coquille ; les unes et les autres plus fréquentes au gros bout qu'à la pointe. Tantôt présentant relativement les mêmes caractères que chacune de ces deux dernières descrip tions ; mais , dans l'une et dans l'autre, beaucoup plus faibles et bien moins prononcées : c'est alors i'auf de la Buse changeante ( Buteo mutans) de Vieillot , variété non admise comme espèce par les ornithologistes . Tantôt légèrement ondé de brunâtre, et maculé , dans le premier tiers de la longueur de l'euf, de taches rares d'un brun rougeâtre , qui vont en se rapprochant graduellement les unes des autres > > OISEAUX 45 > en descendant vers la base, où elles finissent par ne plus figurer qu'une seule teinte uniformément brune . Tantôt, enfin , plus ou moins régulièrement et uniformément maculé de taches d'un brun légère ment rougeâtre, en forme de gouttes partant ( verticalement au grand axe de l'æuf) du sommet vers la base, et augmentant dans ce sens en nombre et en densité au point de donner à cette dernière portion de l'æuf, par leur réunion , l'apparence d'une teinte uniformément brune : c'est encore alors la Buse à poitrine barrée (Buteo fasciatus) de Vieillot , variété également rejetée de la science comme espèce . Grand diamètre, de 0", 057 à 0" , 058 ; petit diamètre, de 0" , 045 à 0" , 047 . Nous n'avons pas besoin d'ajouter que ces descriptions, auxquelles nous venons de nous livrer sans y attacher aucune importance spécifique, ne constituent et n'établissent que des variétés de la même espèce , la Buse commune, résultant uniquement, d'après les noms mêmes qu'il a plu à Vieil lot de donner aux individus dont ils proviennent, de l'âge auquel ces individus les ont pondus . L'æuf de la Buse rounoir (Buteo jackal) offre, presque identiquement , les mêmes caractères. Fig 58. — Busc commune. - 1 7 Buffon , à l'appui de ses réflexions sur l'instinct ou l'éducabilité des Oiseaux , cite le fait suivant, relatif à une Buse commune. On m'apporta, dit M. Fontaine, curé de Saint-Pierre de Belesme ( dans une lettre adressée à l'il lustre naturaliste , en date du 28 janvier 1778) , une Buse prise au piége ; elle était d'abord extré mement farouche, et même cruelle ; j'entrepris de l'apprivoiser, et j'en vins à bout en la laissant jeûner et la contraignant de venir prendre sa nourriture dans ma main; je parvins, par ce moyen, a la rendre très-familière, et, après l'avoir tenue enfermée pendant environ six semaines, je commen çai à lui laisser un peu de liberté , avec la précaution de lui lier ensemble les deux fouets de l'aile ; dans cet état , elle se promenait dans mon jardin, et revenait quand je l'appelais pour prendre sa nourriture. Au bout de quelque temps, lorsque je me crus assuré de sa fidélité, je lui ôtai ses liens , je lui attachai un grelot d'un pouce et demi de diamètre au-dessus de la serre , et je lui appliquai une plaque de cuivre sur le jabot, où était gravé mon nom ; avec cette précaution , je lui donnai toute 46 TIISTOIRE NATURELLE . > liberté, et elle ne fut pas longtemps sans en abuser, car elle prit son essor et son vol jusque dans la forêt de Belesme ; je la crus perdue, mais , quatre heures après, je la vis fondre dans ma salle, qui était ouverte , poursuivie par cinq autres Buses qui lui avaient donné la chasse , et qui l'avaient con trainte à venir chercher son asile . Depuis ce temps, elle m'a toujours gardė fidélité, venant tous les soirs coucher sur ma fenêtre; elle devint si familière avec moi , qu'elle paraissait avoir un singulier plaisir dans ma compagnie ; elle assistait à tous mes diners sans y manquer, se mettait sur un coin de la table et me caressait très- souvent avec sa tête et son bec, en jetant un petit cri aigu , qu'elle savait pourtant quelquefois adoucir. Il est vrai que j'avais seul ce privilége ; elle me suivit un jour, étant à cheval , à plus de deux lieues de chemin en planant. Elle n'aimait ni les Chiens ni les Chats; elle ne les redoutait aucunement ; elle a eu souvent, vis- à- vis de ceux-ci , de rudes combats à soute nir, elle en sortait toujours victorieuse ; j'avais quatre Chats très-forts que je faisais assembler dans mon jardin en présence de ma Buse ; je leur jetais un morceau de chair crue ; le Chat qui était le plus prompt s'en saisissait , les autres couraient après, mais l'Oiseau fondait sur le corps du Chat qui avait le morceau , et , avec son bec, lui pinçait les oreilles , et , avec ses serres, lui pétrissait les reins de telle force, que le Chat était forcé de lâcher sa proie ; souvent un autre Chat s'en emparait dans le même instant, mais il éprouvait aussitôt le même sort , jusqu'à ce qu'enfin la Buse , qui avait tou jours l'avantage , s'en saisit pour ne pas la céder; elle savait si bien se défendre, que , quand elle se voyait assaillie par les quatre Chats à la fois, elle prenait alors son vol avec sa proie dans ses serres, et annonçait par son cri le gain de la victoire ; enfin, les Chats, dégoûtés d’être dupes, ont refusé de se prêter au combat . Cette Buse avait une aversion singulière; elle n'a jamais voulu souffrir de bonnets rouges sur la tête d'aucun paysan ; elle avait l'art de le leur enlever si adroitement, qu'ils se trouvaient tête nue sans savoir qui leur avait enlevé le bonnet; elle enlevait aussi les perruques sans faire aucun mal . et portait ces bonnets et ses perruques sur l'arbre le plus élevé d'un parc voisin , qui était le dépôt ordinaire de tous ces larcins . Elle ne souffrait aucun autre Oiseau de proie dans le canton ; elle les attaquait avec beaucoup de hardiesse, et les mettait en fuite; elle ne faisait aucun mal dans ma basse-cour; les volailles , qui , dans le commencement, la redoutaient , s'accoutumaient insensiblement avec elle : Jes Poulets et les petits Canards n'ont jamais éprouvé, de sa part, la moindre insulte ; elle se baignait au milieu de ces derniers ; mais, ce qu'il y a de singulier, c'est qu'elle n'avait pas cette même modération chez les voisins . Je fus obligé de faire publier que je payerais les dommages qu'elle pourrait leur causer; cependant elle fut fusillée bien des fois, et a reçu plus de quinze coups de fu sil sans avoir aucune fracture; mais, un jour, il arriva que , planant dès le grand matin an bord de la forêt, elle osa attaquer un Renard . Le garde de ce bois la voyant sur les épaules du Renard , leur tira deux coups de fusil; le Renard fut tué , et ma Buse eut le gros de l'aile cassé ; malgré cette frac lure, elle s'échappa des yeux du chasseur, et fut perdue pendant sept jours ; cet homme, s'étant aperçu , par le bruit du grelot, que c'étaitmon Oiseau , vint le lendemain m'en avertir ; j'envoyai sur les lieux en faire la recherche ; on ne put le trouver, et ce ne fut qu'au bout de sept jours qu'il se retrouva ; j'avais coutume de l'appeler tous les soirs par un coup de sifflet auquel elle ne répondit pas pendant six jours , mais, le septième , j'entendis un petit cri dans le lointain , que je crus être celui de ma Buse ; je le répélai alors une seconde fois, et j'entendis le même cri ; j'allai du côté où je l'avais entendu, et je trouvai enfin ma pauvre Buse qui avait l'aile cassée, et qui avait fait plus d'une demi-lieue à pied pour regagner son asile , dont elle n'était pour lors éloignée que de cent vingt pas ; quoiqu'elle fût extrêmement exténuée, elle me fit cependant beaucoup de caresses . Elle fut près de six semaines à se refaire et à se guérir de ses blessures, après quoi elle recommença à voler comme auparavant, et à suivre ses anciennes allures pendant environ un an , après quoi elle disparut pour toujours. Je suis très -persuadé qu'elle fut tuée par méprise, elle ne m'aurait pas aban donné par sa propre volonté .

7 7 ? AW me Buse rayée. Buteo lineatus. P. 15. 1 !111! i. 1! 1 11. 1 M. ic . Buse rayée. Buteo lineatus. Vieillot OISEAUX 47 2me GENRE . ARCHIBUSE. ARCHIBUTEO . ( Brehm .) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Genre présentant les mêmes caractères que le genre Buse, dont il ne se distingue que par des tarses généralement emplumés jusqu'à la naissance des doigts, ou au moins aux deux tiers de leur longueur sur le devant. Même genre de vie et mênie mode de nidification . Ce genre renferme cinq espèces cosmopolites, représentées , en Europe et en France, par la Buse pattue (Archibuteo lagopus) dont la longueur est de 0,60 environ. Les æufs de cette espèce ont leur forme généralement d'un ovale presque parfait; l'un des bouts très- faiblement moins obtus que l'autre; la coquille d'un grain assez serré , légèrement bleuâtre dans son épaisseur et à sa surface, poreuse , unie , mate et sans reflet; leur couleur est d'un blanc très légèrement bleuâtre ; chez quelques-uns, clair- semée de fortes taches rares d'un brun de rouille ayant leur point de départ du sommet de l'æuf; chez d'autres, grivelée de taches plus nombreuses et plus fines, de la même couleur, mais d'un ton beaucoup plus clair. Grand diamètre, de 0" , 055 à 0" , 056 1/2 ; petit diamètre, 0m, 044 . BUSE PATTUE . BUTEO LAGOPUS. Cet Oiseau a les pieds emplumés jusqu'aux doigts; un large plastron brun sur le ventre, et une grande partie de la queue blanche depuis sa base . Habite le nord de l'Europe. Fig . 59. — Buse pattuc. Fig. 60. – Buse pallue. Chez les individus adultes, la tête , la partie supérieure du cou, la gorge, la poitrine et les cuisses , sont d'un blanc jaunâtre , varié de larges raies oblongues et brunes; le manteau, les couvertures des 48 HISTOIRE NATURELLE. ailes et du dos, sont d'un brun noirâtre, chaque plume étant bordée de jaune roussâtre ; un grand espace d'un brun foncé ceint le bas- ventre ; l'abdomen , le croupion et les couvertures inférieures de la queue, sont d'un blanc jaunâtre; la queue , blanchâtre à sa base, est d'un brun uniforme, et toutes BEVALET , LESESTRS . Fig. 61 . Buse pallue. > > les pennes sont terminées de blanc terne ; les pieds et l'iris sont bruns ; la cire est jaune , et le bec noir . Taille : 0m , 65 à 0m , 75 ; envergure : 1 " , 10 à 11,50 . La femelle a plus de blauc à la tête , au cou, à la queue , sur les cuisses et sur les tarses, et plus de brun sur les côtés et sur le ventre ; des bordures d'un jaune blanchâtre aux plumes du manteau Cette espèce varie suivant l'âge , et présente souvent plus ou moins de taches brunes ; les parties supérieures sont plus ou moins variées de blanc ; on remarque quelquefois, une raie blanche au-des sus des yeux ; du brun et du blanc irrégulièrement disposé sur la poitrine ; souvent le ventre est , en grande partie , blanchâtre , et varié de quelques petites taches brunes, et le ceinturon du bas- ventre se trouve indiqué, sur les côtés, par de grandes taches brunes; les plumes des cuisses sont aussi parfois rayées transversalement; la queue porte , vers le bout , trois bandes, dont l'inférieure est la plus large . ( TEMMINCK . ) Cet Oiseau habite la lisière des bois, dans le voisinage des marais ou des rivières ; il se nourrit de menu gibier , de Rats, de Taupes et de petits Reptiles. Souvent il vit isolé , et ne se laisse point poursuivre, comme d'autres Oiseaux de la même famille , par des Corbeaux , des Pies -Grièches et d'autres Passereaux; son vol est vif et facile . ( Dumont . ) Fig. 62. - Mésange charbonnière.

LESESTRE llarpie. Thrasaetus harpyia . Pl. 17 OISEAUX. 49 TROISIÈME FAMILLE. - AQUILINÉS. Les Aquilinés ont le bec généralement fort, élevé et presque droit à la base, très -recourbé à la pointe, qui est crochue et aiguë, comprimé sur les côtés, à bords plus ou moins festonnés, mais ioujours sans échancrure; les narines placées au bord de la cire, larges et généralement ovalaires ; les ailes longues et subobtuses , à troisième , qualrième et cinquième rémiges les plus longues; la queue également longue , ample et plus ou moins arrondie ou conique ; les tarses robustes, plus ou moins longs, emplumés tantôt jusqu'à la naissance des doigts , tantot seulement à la moitié deleur longueur ou un peu au-dessus de l'articulation . Les divers genres composant cette famille ont souvent été ballottés d'une famille à une autre, et, par suite , le nombre en a varié au gré des auteurs . Ainsi , Cuvier n'admettait que huit tribus ou genres d'Aquilinés : 1. Pygargue ou Aigle- Pêcheur, 5. Harpie, 2. Balbuzard, 6. Aigle , 3. Circaete , 7. Autour, 4. Caracara , 8. Cymindis . Lesson , en retirant avec raison de cette famille les Caracaras , comptait neuf genres, dont les deux derniers, ainsi que nous le verrons, doivent évidemment être reportés plus loin . Ces genres sont : 1. Aigle , 6. Harpie, 2. Pygargue, 7. Spizaète, 3. Balbuzard , 8. Cymindis , 4. Bateleur, 9. Rosthrame. 5. Circaete , M. G. R. Gray, en 1845 , a élevé ce nombre à onze : 1. Aigle , 2. Spizaete, 3. Urubitinga , 4. Harpie, 5. Macagua, 6. Circaete , 7. Balbuzard , 8. Pygargue, 9. Pontoaète, 10. Bateleur, 11. Haliastur . Enfin,9 M Ch . Bonaparte a tout récemment réduit ces onze genres à six : 1. Aigle, 4. Haliastur, 2. Pygargue, 5. Balbuzard , 3. Geranoaète ou Aguia, 6. Bateleur ; Et les cing qu'il en élague sont reportés par lui , savoir, un ( Circaete ) , dans les Butéoninės; un (Macagua ), dans les Milvinés ; et trois (Spizaète, Morphnus et Harpie), dans les Accipitrinés . C'est au système de M. G. R. Gray que nous nous rallierons de préférence quant au nombre de genres, dont nous retrancherons cependant le genre Poutoaète, créé par M. Kaup aux dépens du 5 7 50 HISTOIRE NATURELLE . genre Pygargue , et dont les caractères sont identiques, et sans nous astreindre à l'ordre dans le quel il les a placés ; nous en dirons les motifs lors de la description de chacun des genres de la fa mille qui nous occupe, réduits ainsi à dix . - jer GENRE . – URUBITINGA MORPHNUS. ( Cuvier . ) Urubitinga, nom brésilien de l'une des espèces de ce genre. Mopovas, nom donné par les Grecs à un Oiseau de proie qui nous est resté inconnu . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec allongé et inciiné, depuis la base jusqu'à la pointe, qui est recourbée et crochue , comprimé sur les côtés, à bords mandibulaires festonnés. Narines arrondics, percées sur le bord de la cire. Fig . 63 - Vrubitings. Fig . 64. – Urubitinga. Ailes atteignant généralement l'extrémité de la queue, subobluses; les troisième, quatrième ct cinquième rémiges les plus longues. Queue allongée, ample. Tarses du double de la longueur du doigt médian , recouverts d'une rangée d'écailles devant et derrière, réticulés sur les côtés; doigts courts , forts, recouverts d'écailles dans presque toute leur longueur; ongles recourbés, aigus et très-courts. L'intervalle entre l'ail et les narines couvert de poils, comme chez les Buses. Ce genre, qui ne compte que trois espèces, est particulier à l'Amérique du Sud . Les Urubitingas у habitent les pays plats , entrecoupés de forêts, de marais étendus, plus encore d'eaux stagnanles et de petites plaines . « Jamais, dit M. A. d'Orbigny, nous ne l'avons rencontré, ni sur les monta gnes, ni dans les forêts épaisses, pas plus que dans les grandes plaines. Nous l'avons toujours re marqué au bord des lacs , des marais ou des rivières, perché sur le plus haut des arbres morts des environs, lorsqu'il chasse ; ou bien sur les branches inférieures des gros arbres, lorsqu'il veut dormir . Taciturne, toujours seul, il reste immobile des heures entières, regardant avec attention autour de lui pour découvrir une proie quelconque, un Reptile , un petit Mammifère ou un Oiseau mort . Alors il descend avec rapidité , dévore sa proie et revient gravement à son poste . Bien ra rement l'avons-nous vu voler; car , le plus souvent, il chasse tout en étant posé . Le matin seule ment, il se donne la peine de parcourir les environs du lieu où il a couché pour prendre son premier repas; ou bien le soir, lorsque inutilement il a attendu tout le jour. Alors il vole lente ment à une assez grande hauteur, se reposant souvent sur des arbres isolés , afin de mieux obser ver ; repartant de nouveau pour se reposer bientôt encore et attendre sans prolonger son vol, OISEAUX . 51 1 1 L'Urubitinga se nourrit principalement de Reptiles , de petits Mammifères, d'Oiseaux morts, et peut- être aussi de Poissons; il ne paraît pas chasser aux Oiseaux, et nous croyons qu'il n'attaque que ceux qu'il rencontre déjà blessés dans la campagne. Il reste peu sur le sol ; cependant, lors qu'il s'y pose, c'est de préférence dans les lieux fangeux; ce que nous avons supposé, d'après la terre qui couvre toujours ses pieds . « Nous avons été à portée de le voir à l'état domestique; il s'apprivoise assez bien . » ( Voyage dans l'Amérique méridionale, 1835.) Fig . 65. – Vrubitinga roussâtre. Morphnus urubitinga . Cette citation sur les mæurs d'une des espèces, l'Urubitinga proprement dit (Morphnus urubi tinga) , suffira pour donner une idée de celles du genre . Ce genre relie beaucoup mieux ( avec les Spizaètes , qui le suivent , et dont il n'est qu'un démem brement) les Butéoninés aux Aquilinés, que le genre Aigle. Les Urubitingas se rapprochent en effet des Buses , dont ils ont l'aspect lourd et trapu, par la forme des tarses et la longueur relative des ailes et de la queue , ainsi que par les poils du lorum, qui a l'air presque nu . Aussi Lesson , avec ce coup d'oeil si juste , appréciant ces rapports , avait- il placé l'une de ces es pèces, l’Urubitinga de Spix , ou Morphnus Buson , qu'il élevait au rang de sous-genre, à la suite des Buses, entre le genre Buse et le genre Archibuse . 52 HISTOIRE NATURELLE . MORPHNUS URUBITINGA . Cette espèce est l'Aigle du Brésil de Brisson , et le Falco urubitinga de Linné. Son bec est grand, épais et noir; la cire est jaune ; le corps de cet Oiseau est couvert de plumes d'un brun noirâtre, avec un mélange de cendré sur les ailes ; les pennes de la queue sont blanches, et ont le bout noir, terminé de blanc; le bas des jambes et les pieds sont nus . L'Urubitinga ( de Lacépède) a la peau or bitaire , et celle qui se trouve entre le bec et l'ạil , nue avec quelques poils courts et roides . Le bec est de couleur de corne; les plumes occipitales forment une huppe courte, noire , et marquée, dans son milieu , d'une tache blanche; les plumes caudales sont noires au milieu, et blanches à leur base et vers le bout. ( Dumont . ) 2me GENRE SPIZAÈTE. SPIZAETUS. ( Vieillot . ) Etita , accipitre; 2e70s, aigle. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec presque droit, convexe et crochu à la pointe, comprimé sur les côtés, à bords festonnés. Narines larges, plutôt ovalaires qu'elliptiques. Fig 66 . - Spizaète orné. Ailes plus courtes que la queue, dont elles recouvrent le tiers au plus. Queue longue, légèrement arrondie. Tarses forts, mais élevés, beaucoup plus longs que le. doigt médian ; doigts allongés, robustes, l'interne un peu plus long que l'externe, couverts d'écailles dans la moitié de leur longueur à partir de l'ongle; celui du doigt postérieur, le plus long, celui du doigt externe le plus court; tous très arqués et aigus. Fig. 67. -Spizaète orné. grand. irâtre, . t noir, an or Le bec . dans er base ESPECT Aigle de Verreaux Aquila Varreauxii. P. 18 OISEAUX . 53 Les Spizaètes tiennent véritablement, ainsi que l'indique leur nom scientifique, des Accipitrinės par les proportions relatives de leur corps, de leurs pattes et de leur queue, et des Aigles propre ment dits par leurs autres caractères et par leurs mæurs, ce qui explique comment M. Ch. Bona parte , seul de tous les naturalistes, a pu en faire la tête des Accipitrinés . Seulement, tandis que les Aigles habitent de préférence les pays de montagnes, qu'ils ne quittent qu'accidentellement, et ne perchent presque jamais , les Spizaètes, eux , ne fréquentent que les hautes forêts, où ils séjournent continuellement, et au milieu desquelles ils nichent sur les arbres les plus élevés . Leur nid , qui est volumineux, se compose d'un amas de bûchettes ; leurs aufs sont ou tout blancs, ou blancs tache tés de brun , ou de couleur rouge-brun foncé. Comme les Aigles, ils ne se nourrissent que de me nus Mammifères et Oiseaux qu'ils chassent, tels que Lièvres , Canards, Faisans, Perdrix ou Tina mous, etc. Ils ne se trouvent que dans les régions chaudes de l'Afrique, de l'Inde , surtout de l'archipel in dien et de l'Amérique. On en compte douze espèces. La taille de ces Oiseaux varie de 0,70 à 0,90. Fig . 68. — Spizaèle à calotte noire. - SPIZAÈTE ORNÉ. SPIZAETUS ORNATUS. Le Spizaète orné, connu aussi sous le nom d'Urutaurana, a le sommet de la tête et la huppe noirs; le cou blanc à la partie antérieure , et d'un roux vif à la partie postérieure: le tour des yeux 54 IIISTOIRE NATURELLE. neigeux ; les ailes et le manteau bruns, chaque plume bordée de blanc; les parties inférieures sont blanches, bordées de noir; la queue est rayée de noir sur un fond gris en dessus, et de noir sur du blanchâtre en dessous ; les tarses blancs, rayés de brun ; les doigts et la cire jaunes; le bec noir. Habite la Guyane . gme GENRE . – AIGLE . AQUILA . ( Mæhring . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec fori, droit à la base, très-recourbé à la pointe, comprimé sur les côtés, à bords festonnés. Narines percées obliquement dans la cire, qui est légèrement poilue, larges et elliptiques. Fig . 69. – Aigle faure. Ailes allongées et obtuses, les quatrième et cinquième rémiges les plus longues, atteignant pres que toujours et dépassant quelquefois l'extrémité de la queue. Queue longue, étagée, et terminée en forme de coin . T'arses courts, de la longueur du doigt médian, robustes et entièrement recouverts de plumes jusqu'à la naissance des doigts; ceux - ci médiocres, forts, les latéraux égaux et armés d'ongles vi goureux, recourbés et acérés, l'interne le plus fort. Fig. 70. — Aigle fauve. On compte plusieurs espèces d'Aigles, toutes cosmopolites, dont cinq observées en Europe ; ce sont : L'Aigle impérial (Aquila heliaca, Savigny), 1 mètre , L'Aigle fauve ( Aquila chrysaelos, G. Cuvier, Linné), 1 " , 15, Aigle lauve . Aquila chrysucios. l ' 19 . 1 MADRID | 1 1 i ESPERO MADE Aiglu bateleur. Eluutarsus ecuudatus. M ' . 20 . OISEAUX 55 L'Aigle Bonelli (Aquila Bonellii, Temminck) , 0m , 70>, L'Aigle criard ( Aquila nevia , Brisson ) , 0m , 65, Et l’Aigle boité (Aquila pennata, G. Cuvier), 0m, 47 . Les Aigles, remarquables par leur force musculaire et la puissance de leur vol , sont la terreur des Mammifères et des Oiseaux , dont ils font leur unique nourriture . Mais, pour s'en emparer, ils ne comptent pas seulement sur leur force ni sur la finesse extraordinaire de leur vue ; ils emploient aussi la ruse. C'est presque toujours du haut des airs, ou l'il les distingue à peine, qu'ils épient leur proie . Lorsqu'ils l'ont ainsi découverte et qu'ils ont reconnu sa direction , ils s'abattent sur le sommet des rochers les plus abruptes du voisinage , d'où ils ne la quittent pas de vue ; puis, quand ils aperçoivent l'animal à leur portée, ils s'élancent et se précipitent comme la foudre sur leur victime, qu'ils enlèvent à l'aide de leurs serres et emportent au point d'où ils sont partis , pour la dévorer à leur aise. C'est ce que fait particulièrement le bel Aigle Verreaux que les naturalistes persistent à vouloir confondre avec le Caffre de Le Vaillant, et qui se nourrit presque exclusivement de l'espèce de Mam mifère du cap de Bonne- Espérance appelée Daman ( Hierax Capensis). Les Aigles fréquentent presque exclusivement les régions montueuses. Leur accouplement, s'il faut en juger d'après ce qui se passe pour l'Aigle impérial, et ce dont M. le professeur russe Nord man a été témoin , serait assez curieux . « Le mâle , dit cet observateur ( reproduit par M. Degland dans son Ornithologie européenne, 1849) , vint d'une grande distance voler immédiatement sur le dos de la femelle, qui faisait des mouvements tout particuliers . L'acte dura longtemps, et fut consommé moitié à terre moitié dans l'air, les deux époux se levant en même temps et se tenant suspendus. » Comme tous leurs congénères, ils placent leur nid , auquel son mode de construction , composé de bûchettes, et son ampleur ont fait donner le nom d'aire, dans les lieux les plus retirés et les plus inaccessibles . Mais, par le fait même de leurs dimensions énormes, et surtout par le fait de la gloutonnerie des Aiglons lorsqu'ils commencent à grossir , ces aires deviennent une grande ressource pour les habitants des montagnes que fréquentent ces Oiseaux . Les allées et venues du mâle et de la femelle pourvoyant à la nourriture de leur jeune famille ne laissent pas d'être remarquées par les habitants , qui mettraient, dit-on , à profit cette circonstance . Lorsqu'ils ont connaissance d'un nid d'Aigles , ils épient le moment de l'absence simultanée du père et de la mère , enchaînent les jeunes Aiglons dans leur nid pour y prolonger le temps de leur séjour, et pour s'approvisionner à leurs dépens de tout le butin que les parents apportent quotidiennement à ces jeunes Oiseaux . Voici la deseription que donne Le Vaillant d'une des plus fortes espèces d'Aigles d'Afrique, le Griffard (Aquila bellicosa, Vieillot ) : « C'est sur la cime des plus grands arbres ou entre les rochers escarpés et inaccessibles qu'ils établissent leur aire, qui est toujours plate en manière de plancher. Celle du Griffard est si solide , qu'un homme peut s'y tenir sans crainte de l'enfoncer; aussi lui sert- elle nombre d'années . Elle est composée d'abord de plusieurs perches plus ou moins longues, suivant la distance des enfourchures des branches sur lesquelles elles doivent porter. Ces derniè res traverses sont enlacées en tous sens par des branches flexibles qui les lient fortement ensem ble, et servent de fondement à cet édifice, qui est ensuite surmonté d'une grande quantité de menu bois , de mousse , de feuilles sèches, de bruyère, et même de feuilles de plantes liliacées ou de roseaux, s'il s'en trouve dans les environs . Ce plancher est recouvert d'une couche de petits morceaux de bois sec ; et c'est sur ce dernier lit , où il n'entre rien de douillet , que la femelle dé pose ses aufs. Cette aire , ainsi construite , peut avoir quatre ou cinq pieds de diamètre et deux pieds d'épaisseur ; sa forme est irrégulière. Elle dure, comme je l'ai remarqué, nombre d'années, et peut- être mème toute la vie du couple, quand aucun danger ne les oblige de s'éloigner d'un premier établissement. » Le plumage des Aigles est rigide ; les plumes de la tête et du cou particulièrement sont roides, effilées et pointues. Les Aigles pondent de trois à quatre aufs. Leur forme est généralement ovalaire à bout aussi oblus l'un que l'autre , à peu d'exceptions près ; leur coquille , d'un grain moins épais que celle des Vautours, blanche et légèrement bleuâtre dans son épaisseur, et extérieurement poreuse quoique unie , mate et sans reflet. 56 HISTOIRE NATURELLE. La couleur de l'auf de l'Aigle fauve est d'un blanc très-légèrement teinté de bleuâtre, et presque toujours maculé de nombreuses taches variant du brun violacé au brun jaunâtre , et de quelques taches d'un gris lilas , ressemblant le plus souvent les unes et les autres à des éclaboussures dirigées du gros bout vers le petit et partie clair- semées distinctement , partie réunies en larges plaques ; parfois le blanc de la coquille parait teinté de jaune sale et simplement moucheté par intervalles de teintes de cette couleur. Grand diamètre , de 0", 075 à 0m, 076 ; petit diamètre, de 0", 055 à 0m, 057 . L'euf de l'Aigle criard est d'une couleur blanc bleuâtre, tantôt n'offrant qu'une ou deux larges taches en forme d'éclaboussures, le reste de la coquille simplement moucheté de quelques fins points de brun- bistre, tantôt finement marqué de petites taches rares de mème couleur. Grand diamètre, 07,061 ; petit diamètre, 0m, 050. La forme en est , comme on voit , presque sphérique . Celui de l’Aigle Bonelli est tantôt uniformément d'un brun roux laissant à peine apercevoir quel que trace du blanc de la coquille vers son centre, tantôt régulièrement moucheté de taches de la même couleur, plus nombreuses à l'une ou à l'autre des deux extrémités indifféremment. 1. AIGLE ROYAL. AQUILA CHRYSAETOS L'Aigle royal a le sommet de la tête et la nuque garnis de plumes acuminées, d'un roux vif et doré ; toutes les autres parties du corps sont d'un brun obscur plus ou moins noirâtre, suivant l'âge ; la partie intérieure des cuisses et les plumes du tarse sont d'un brun clair ; jamais on ne voit de plumes blanches aux scapulaires; la queue, plus longue que les ailes et très-arrondie, est d'un gris foncé; elle est assez régulièrement rayée de brun noirâtre , et terminée, jusqu'à la pointe, par une large bande de cette couleur; le bec est de couleur de corne, l'iris brun, la cire et les pieds jaunes . Cet Oiseau a environ un mètre de longueur. rig . 71. – Aigle royal. Les jeunés, d'un ou deux ans, se distinguent facilement des vieux; tout leur plumage est d'un brun ferrugineux ou roussâtre assez clair et uniforme sur toutes les parties du corps ; les couvertures du dessous de la queue sont blanchâtres; la partie intérieure des cuisses et les plumes du tarse sont d'un blanc pur, ainsi que la queue, depuis la base jusqu'aux trois quarts de sa longueur, et brune dans le reste de son étendue; les barbes intérieures des rémiges et des pennes caudales sont d'un blanc pur; cette même couleur occupe aussi la plus grande partie de toutes les plumes du M. 21 . Aigle à tête blanche Falco leucocephalus. i BU ODOSIS de Aigle à téle blanche, jeune. Falco leucocephalus PL 22 5 OISEAUX . 57 9 corps depuis leur base . A mesure que le jeune Oiseau prend de l'age , les couleurs du plumage de viennent plus foncées ; le blanc de la queue occupe moins d'espace, et les bandes transversales commencent à se former. Ce n'est qu'à la troisième année que cet Oiseau prend la livrée de l'adulte . On cite quelques variétés blondes ou albines . ( TEMMINCK . ) L'Aigle royal adulte, ou grand Aigle , est le Falco chrysaetos de Linné, et , jeune, c'est l'Aigle commun de Buffon . On trouve cet Aigle , dit Dumont, dans tout l'ancien continent . Il vit , solitaire , dans les contrées montueuses de la France et de l'Europe , telles que les Pyrénées, les montagnes de Silésie et d'Ir lande , en Tartarie , dans les diverses parties de l'Asie , dans la Russie occidentale, au Kamtschatka, en Sibérie.On le rencontre aussi en Barbarie , dans les chaines de l'Atlas , et nous verrons qu'il se trouve aussi dans l'Amérique du Nord . Par la hardiesse de son regard, par la fierté de son maintien , par la force de ses membres et par l'élévation de son vol , cet Oiseau parut tellement redoutable aux anciens poëtes , qu'ils le consacré rent à Jupiter , et en firent, en quelque sorte , le second maître de la foudre. On l'appela l'Oiseau céleste , et les augures le considérèrent comme le messager des dieux . Sous les rapports physiques et moraux, on a aussi comparé avec raison cet Oiseau au Lion . Plein du sentiment de sa force, il dé daigne les petits animaux, et méprise leurs insultes ; il ne veut d'autre bien que celui qu'il a conquis, d'autre proie que celle qu'il prend lui-même. D'une extrême tempérance , il ne mange presque jamais sa proie en entier ; il en abandonne les débris aux autres animaux, et , quelque affamé qu'il soit , il ne se jette jamais sur les cadavres . Retiré , comme le Lion , dans un désert, il en banoit tous les Oi seaux; et, lorsque deux paires de la même espèce se fixent dans une forêt, elles se tiennent assez loin l'une de l'autre pour trouver, sans se nuire , une ample subsistance dans l'espace qu'elles se sont départi. La couleur du vêtement, la forme des ongles, le cri effrayant, la férocité du caractère , l'at titude droite et imposante , sont encore autant de qualités qui le rapprochent du premier des Mam mifères. On n'a point employé le grand Aigle en fauconnerie; ses caprices et ses moments de colère , ajoutés à son indocilité , auraient exposé sans doute à trop de dangers. Il ne chasse qu'à vue, et , quoiqu'il s'élève dans les airs plus que tous les autres Oiseaux, il parait avoir de la peine à quitter la terre , surtout lorsqu'il est chargé, parce que ses jambes ont peu de souplesse. Il emporte néanmoins une Oie , une Grue , un Lièvre , un Agneau même . On prétend avoir trouvé en Écosse des débris d'enfants dans un nid d'Aigle ; cependant, lorsque cet Oiseau attaque une proie un peu lourde , comme un petit Veau ou un Faon , c'est pour se rassasier sur place , et il n'en emporte que des lam beaux dans son aire . On dit que lorsqu'un habitant des montagnes du Nord a fait la découverte d'un nid dans lequel il y a des Aiglons, il se procure pendant longtemps une ample provision de gibier en grimpant au nid pendant l'absence des père et mère. On cite même un pauvre habitant du comté de Kerry , qui pourvut abondamment à la subsistance de sa famille pendant un été entier , en prenant dans le nid d'un grand Aigle la nourriture qu'y portaient les père et mère, et que, pour faire durer leurs soins et leurs secours au delà du terme ordinaire, il s'était contenté de retarder le départ volontaire des Aiglons en leur coupant les ailes . ( Dumont. ) a 2. AIGLE IMPÉRIAL. AQUILA AELIACA . L'Aigle impérial a les ailes à peu près de même longueur que la queue, qui est presque carrée . Le sommet de la tête et l'occiput sont garnis de plumes acuminées, roussâtres, bordées de roux vif; tout le dessous du corps est d'un brun noir, très - foncé; l'abdomen , cependant, est d'un roux jau nåtre ; les parties supérieures sont d'un brun très- foncé et lustré ; mais quelques plumes scapulaires d'un blanc pur forment de grandes taches sur le manteau . La queue est d'un gris cendré très -foncé, avec des bandes noires irrégulières; toutes les pennes ont une large bande noire vers leur extrémité, et elles sont lerminées de jaunâtre . L'iris est jaune blanchâtre et la cire et les doigts sont jaunes. Longueur de 0" , 85 à peu près. ( TEMMINCK. ) 1 с 8 58 HISTOIRE NATURELLE Cet Oiseau , rare dans le centre de l'Europe, est plus commun en Turquie, en Égypte et sur les cotes de Barbarie. Fig . 72 et 73. – Aigle impérial. ( Mâle et femelle.) 3. AIGLE DE VERREAUX. AQUILA VERREAUXII. Cet Aigle a les plumes de la tête étroites , légèrement rigides, et le tour des yeux est nu . Un noir lustré et foncé colore la tête , le cou , le haut du corps et toutes les parties inférieures; en un mot, cette espèce est d'un noir intense que relève un blanc neigeux qui règne sur le dos, le croupion et les couvertures supérieures de la queue; les ailes , dont les remiges sont puissantes et recourbées, sont noires, mais les plumes scapulaires supérieures sont blanches, et les pennes primaires et bå tardes sont d'un gris roussàtre que rayent en travers des stries de cette dernière couleur, à teinte beaucoup plus foncée; les rectrices rigides et amples donnent à la queue une forme un peu arrondie, que l'extrémité des ailes n'atteint pas tout à fait : elles sont noires et rayées transversalement en dessous , Les plumes duveteuses qui recouvrent les tarses jusqu'aux doigts sont également brunes. Le bec est bleuâtre plombé ; la cire et les doigts sont jaunes, et les ongles bruns. ( Lesson . ) L'Aigle de Verreaux ou Aigle -Vautour habite le sud de l'Afrique. Taille , 0m, 82 , 4. AIGLE BOTTÉ. AQUILA PENNATA. L'Aigle botté a les pieds couverts de plumes jusqu'aux doigts ; on remarque un bouquet de plumes blanches à l'insertion des ailes, et la queue est toute brune en dessus. Cet Oiseau a le front blanchâtre; les joues et le sinciput d'un brun très- foncé; l'occiput et la nuque d’un jaune roussâtre, marqué de taches brunes ; le dos, les couvertures des ailes et les scapu laires, d'un brun sombre, bordé souvent de brun plus clair ; à l'insertion des ailes, se trouvent huit ou dix plumés d'un blanc pur, sans aucune tache ; les pennes des ailes et de la queue d'un brun noir dans toute leur étendue; sur ces dernières se distinguent, faiblement, quelques bandes trans versales très -étroites ; toutes les plumes des parties inférieures sont d'un blanc pur, marquées, le CORDIER Balbuzard . Falco haliætus . M.2 ) . 1 | .

1 CTESPECT L'ygargue de Washington . Haliuelus Washingloniensis. P. 23 . ble OISEAUX 59 1 long des baguettes, par une raie étroite d'un brun foncé; les plumes des cuisses présentent de pe tites bandes transversales d'un roux peu distinct ; les pieds, la cire et les iris, sont jaunes Cette espèce se trouve particulièrement dans les régions orientales de l'Europe Fig . 74 – Aigle bottć. 5. AIGLE CRIARD. AQUILA NÆVIA . 1 Cet Oiseau 1 , nommé aussi Aigle tacheté, petit Aigle et Canardier, est de la taille d'un gros Coq . Son plumage est , en général, d’un brun obscur, mais d'un blanc sale sur la gorge; le bec est noira tre ; la cire et l'iris sont jaunes ; les plumes des jambes et celles des côtés, sous les ailes , sont parse mées de plusieurs taches blanches , ovales; les pennes des ailes sont rayées, transversalement, de CEVALETI LESESTRE Fig. 75. –Aigle criard. - 1 1 brun , et blanchâtres à leur extrémité; celles de la queue sont blanches à leur origine et à leur pointe; les tarses sont laineux. les doigts jaunes, et les ongles noirs . H 1 2 . 1 , 60 HISTOIRE NATURELLE. 6. AIGLE BONELLI. AQUILA BONELLII. Cet Oiseau , de l'ancien continent, est assez rare partout; les bois de plaine sont ceux qu'il pré ſère. Il se nourrit, le plus ordinairement, d'Oiseaux, surtout de Canards, mais il ne dédaigne pas les petits Mammifères. Continuellement il pousse des cris plaintifs, et c'est le plus faible et le moins courageux des Aigles ; c'est aussi celui qui s'apprivoise le plus facilement. ( DUMONT. ) LESESTRE Fig . 76 – Aigle Bonelli. - Cet Aigle , décrit par de la Marmora dans les Mémoires de l'Académie de Turin, a le plumage brun noirâtre en dessus; les plumes du cou et des parties inférieures sont de couleur de rouille flammulée de blanchâtre et de brun; la poitrine présente une tache blanche; les tarses sont velus jusqu'aux doigts, qui sont olivåtres ; la queue est légèrement inégale. L'Aigle Bonelli se rencontre particulièrement dans les marais boisés de la Sardaigne, en Sicile et dans le midi de la France . 4me GENRE. BATELEUR . HELOTARSUS. ( A. Smith . ) Eww, je retourne ; rapoos, tarse. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec droit à la base, à mandibule supérieure très- élargie au milieu , recourbée jusqu'à la pointe, qui est crochue, à bords lisses et à peine festonnés. Narines ovalaires et obliques. Ailes allongées, surobtuses, les quatrième et cinquième rémiges les plus grandes, dépassant l'extrémité de la queue. Queue rectiligne , très -courte, tronquee. Tarses robustes, courts , recouverts dans la moitié de leur longueur par l'allongement des plu mes du tibia, largement réticulés ; une rangée d'écailles sur le dos du doigt médian et du pouce TENE Aizle impérial. Aquila heliwa. wwww . 以 ), ! SPECIAL DETRTERET MADRID an Aigle royal Aquila chrisaetos. PL. 26 . 11 OISEAUX. 61 dans toute leur longueur, les deux autres doigts n'en ayant que trois ou quatre à partir de l'on gle, et étant réticulés dans tout le reste ; l'externe uni au médian par une membrane. le tour de l'oil nus et recouverts d'une peau d'un rouge vif, qui est aussi la couleur de la cire, parsemée de quelques poils rares . La face Fig. 77. – Bateleur. Helotarsus ecaudatus. Fig . 78. — Bateleur. Helotarsus ecaudatus. Nous plaçons ce genre immédiatement après les Aigles , avec lesquels il parait avoir les rapports les plus intimes , malgré la nudité de ses tarses. Nous comprenons peu , en effet, qu'on le renvoie à la fin des Aquilinés : la nudité du tour des yeux seule explique cette place que lui assigne M. G.-R. Gray , pour en faire le passage aux Falconinés, qui offrent en petit ce même caractère . Mais la forme et l'aspect du Bateleur, de même que ses habitudes, en font trop essentiellement un Aigle pour qu'on l'éloigne à un tel point de ce genre. Il ne repose que sur une espèce unique des parties chaudes de l'Afrique, découverte au cap de Bonne- Espérance par Le Vaillant, qui lui donna le nom de Bateleur, en raison de certains de ses mouvements dont il parle en ces termes : De toutes les espèces d'Oiseaux de proie connues jusqu'à ce jour, dit le célèbre voyageur, il n'en est aucune à laquelle on puisse comparer ni rapporter l'Oiseau dont il est ici question . Sa queue , extraordinairement courte, le distingue et le caractérise d'une manière toute particulière , car elle dépasse à peine les plumes du croupion , qui en recouvrent plus de la moitié, et dans toute sa dimension elle atteint au plus six pouces de longueur , ce qui prête à l'Oiseau peu de grâce , surtout en volant , et contraste mal avec ses grandes ailes, dont l'envergure paraît plus ample à cause du peu d'étendue de cette queue . Quand je vis voler le Bateleur pour la première fois, je crus apercevoir un Oiseau que quelque accident avait privé de sa queue; et l'on serait d'autant plus porté à le présumer, que dans son yol 62 HISTOIRE NATURELLE . il a effectivement un mouvement très-extraordinaire , et que j'attribuai d'abord au défaut de la queue , laquelle, tenant lieu de gouvernail , sert si bien aux Oiseaux de proie pour se diriger avec agilité et grâce dans les plaines de l'air . Mes observations me prouvèrent par la suite que la queue écourtée de cet Oiseau est un caractère constant de l'espèce , et sa manière de voler un jeu dont il s'amuse en provoquant sa femelle , qui lui répond de la même manière . Le Bateleur plane en tournoyant en rond, et laisse échapper de temps en temps deux sons très rauques, dont l'un est chanté d'une octave plus haut que l'autre; souvent il rabat tout à coup son vol et descend à une certaine distance , en battant l'air de ses ailes, de manière que l'on croirait qu'il s'en est cassé une et qu'il va tomber jusqu'à terre . Sa femelle ne manque jamais alors de répéter le même jeu . On peut entendre ces coups d'ailes à une très-grande distance; je ne puis mieux comparer le bruit qui en résulte, et qui n'est qu'un froissement dans l'air, qu'à celui que fait une voile dont un des coins s'est détaché, et qu'un grand vent agite violemment. J'ai tiré le nom de cet Oiseau de sa manière de se jouer dans les airs : on dirait, en effet, un bateleur qui fait des tours de force pour amuser les spectateurs. Le Bateleur bâtit son nid sur les arbres . Il se repait , comme les Vautours, de toutes sortes de charognes; cependant il attaque souvent les jeunes Gazelles; il rôde dans les environs des habita tions, où il cherche à surprendre les Agneaux ou les Moutons malades ; les jeunes Autruches, quand elles sont encore petites , deviennent aussi sa proie, surtout quand quelques accidents les ont séparées de leurs père et mère . Le Bateleur, dit encore le même observateur, båtit son nid sur les arbres; la femelle pond trois ou quatre eufs qui sont entièrement blancs : c'est du moins ce que m'ont assuré les colons des cantons qu'habitent ces Oiseaux, car je n'en ai jamais vu la ponte . Le fait, quant aux œufs, est exact ; nous en avons possédé un qui nous avait été rapporté par le savant docteur A. Smith . Sa couleur est d'un blanc bleuâtre parfait, avec une quinzaine de petites mouchetures d'un brun clair; la forme en est d'un ovale régulier : grand diamètre, 0", 081 ; petit diamètre, 07,063. 5me GENRE. PYGARGUE. HALIAETUS. ( Savigny . ) - Αλς, αλιος , mer ; αετος, aigle. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec élevé à la base, recourbé à la pointe, robuste dans toutes ses parties, plus court relativement à son épaisseur que celui de l'Aigle, et plus comprimé sur les côtés, à bords mandibulaires légère ment festonnés. Narines linéaires, ouvertes obliquement sur le bord de la cire. Fig . 79. – Pygargue leucocéphale. queue , çilité et Courtée juse en 8 très up son oirait peter parer dont t, un de ita ies, les ois les le es it !1 1 1 . 1 1 1 ! Aigle l'ygargue. llalisetus M. 27 . OISEAUX . 63 1 Ailes allongées et aiguës, à troisième, quatrième et cinquième rémiges les plus longues, atteignant généralement l'extrémité, rarement la moitié de la queue. Queue ample et arrondie. Tarses courts et trapus, robustes, de la longueur du doigt médian, revêtus de plumes seulement dans leur moitié supérieure, à demi écussonnés dans le reste sur le devant; à doigts longs, recou verts d'écailles dans toute leur longueur; ongles longs, épais, redoutables, très- recourbés et aigus; celui du pouce le plus long de tous et égalant la longueur de ce doigt. 1 Fig . 80. — Pygargue leucocéphale. > Huit espèces composent aujourd'hui ce genre . Presque toutes ces espèces, réparties en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique et en Océanie, non-seulement rivalisent avec les Aigles par leur taille , qui est d'un mètre de longueur et plus, mais l'emportent sur eux par leur vigueur et la force de leurs armes, qui leur permettent, malgré leur préférence bien marquée pour le Poisson, de faire leur proie de jeunes Cerfs, de Daims et de Che vreuils, ce qui n'a lieu, il est vrai , que lorsque le Poisson leur manque, ou qu'ils sont pressés par la faim ; c'est alors aussi qu'ils ne dédaignent même pas les corps morts . Le genre de vie de ces Oiseaux, comme celui de tous leurs congénères, parait varier selon les lieux où ils se trouvent transportés ; ainsi , en général, ils fréquentent les pays montueux qui bordent les côtes de la mer, ou les forêts qui avoisinent les lacs et les rivières ; et alors ils ne se nourrissent que d'Oiseaux d'eau ou de Poissons, dont ils sont très -friands. Se trouvent-ils arrêtés dans des pays plats , comme les steppes de la Russie méridionale, où M. Nordmann a observé l'espèce d'Europe, ils se contentent de menus Mammifères, de Rongeurs et même de Lézards. Une des espèces les plus remarquables de ce genre est le Pygargue à tête blanche (Falco (Ha liaetus) albicilla, Linné) . « C'est, dit Girardin dans son Tableau élémentaire d'ornithologie, un grand destructeur de nos rivières , de nos lacs et de nos étangs ; on le voit souyent rồder sur leurs bords, qu'il parcourt en volant , l'æil toujours fixé sur la proie qu'il guette . S'il aperçoit un gros Poisson, il se précipite dessus en plongeant quelquefois à plusieurs pieds de profondeur; il le saisit avec ses serres et l'emporte à quelque distance de là pour le dévorer. Non- seulement il chasse plus volon tiers au crépuscule, mais il pêche aussi pendant la nuit ... Nous avions, continue cet observateur, contracté l'habitude, étant à la chasse des Oies et des Canards sauvages, pendant des soirées obscures, de juger, même d'assez loin , ses larcins au seul bruit qu'il faisait en plongeant, et que l'on aurait pris volontiers pour celui de quelque gros Quadrupède qui serait tombé dans l'eau ino pinément. Sa taille est de 0" , 85 à 0%, 90. » Ces Oiseaux paraîtraient être , parmi les Aquilinés, ceux qui mettent le plus de temps à atteindre leur complet accroissement et à revêtir leur plumage définitif. Ainsi , selon un consciencieux obser vateur, M. le comte de Tyzenhauz, qui a conservé en captivité chez lui , en Lithuanie, une femelle de Pygargue à tête blanche pendant vingt- quatre ans , cet Oiseau n'aurait complété son plumage qu'après plus de vingt ans . Ce qui, en tenant compte des retards qui peuvent résulter de la privation de sa liberté , pour un Oiseau si essentiellement voyageur, doit donner la mesure de la durée probable de leur existence M. Kaup>, en 1844 , imité en cela tout récemment par M. Ch . Bonaparte, a fait un genre, sous le 64 HISTOIRE NATURELLE . nom de Geranoaëte, ou Aigle des Grues, d'une de ces espèces propre à l'Amérique méridionale , le Pygargue aguia ( H. melanoleucus, Vieillot) . Les caractères de cet Oiseau sont cependant les mêmes que ceux des Pygargues, et ils n'en différeraient quelque peu que quant à sa manière de vivre ; il ne se nourrit, en effet, qu'exceptionnellement de Poisson, et fait sa principale nourriture de menus Mammifères et d'Oiseaux, tels que Perdrix et Tinamous qu'il prend à la chasse . Fig. 81. — Pygargue leucocéphale. Le Pygargue à tête blanche niche indifféremment à terre , sur les rochers escarpés, parfois même sur les arbres. Sa ponte est de deux à trois aufs, de forme ovalaire , à coquille d'un blanc bleuâtre sans aucune tache ; grand diamètre , 0" , 075 ; petit diamètre, 0", 059 . L'œuf du Pygargue icthyaëte (Haliaetus icthyaetus) de l'Inde et du Bengale est de forme plus aiguë, d'un blanc bleuâtre presque toujours sans taches, mais fréquemment sali de macules jaunâtres provenant du contact de la matière calcaire encore fraiche avec les matériaux humidifiés sur les quels l'Oiseau a l'habitude de déposer ses eufs, souvent même de ce contact avec ses plumes abdo minales, constamment empreintes de la matière visqueuse des Poissons dont il fait sa principale nour riture ; grand diamètre, 0", 063 ; petit diamètre , 0", 051 . a > 6me GENRE . BALBUZARD. PANDION . ( Savigny .) - CARACTERES GÉNÉRIQUES. Bec presque droit à la base , à arête renflée, à bords festonnés, à cire velue et lobée au -dessus des narines, qui sont lunulées et obliques. Ailes dépassant presque toujours la longueur de la queue, à deuxième et troisième rémiges les plus longues. Queue médiocre, à rectrices égales. Tarses courls, musculeux, garnis de plumes courtes seulement un peu au-dessous de l'articula tion , et couverts, dans le reste de leur étendue, d'écailles épaisses et rugueuses, imbriquées de haul en bas sur le devant , comme chez lous les Rapaces, de bas en haut en arrière, ce qui ne s'observe chez aucun autre Rapace; les doigts, chose remarquable, dénués de membrane à leur base, l'intérieur OISEAUX. 65 excédant à peine les deux autres, et l'extérieur entièrement versatile, c'est -à -dire susceptible de se diriger en arrière et en avant ; les ongles arrondis, lisses en dessous, et non creusés en gouttières, comme chez ses congénères; les doigts pourvus, en dessous, de pelotes rugueuses; chacune des gra nulations de la plante des pieds se terminant en une saillie plus ou moins pointue ou épineuse; plu sieurs d'entre elles formant, au pouce et au doigt externe, de véritables aiguillons longs de 0m , 002 à 0,004. 1 Fig. 82 Balbuzard. Fig . R 83. — Balbuzard , Les espèces de ce genre, au nombre de cinq, toutes cosmopolites, sont, de tous les Oiseaux de proie, les mieux organisés pour la pêche, qui est leur seul et unique moyen de subsistance . Ainsi qu'on vient de le voir, d'une part, la conformation de leur instrument principal , la patte, la dispo sition des écailles du tarse et du dessous des doigts, s'oppose à l'action de la viscosité du Poisson, qui ne peut s'échapper des serres qui l'étreignent; et, d'une autre part, l'absence de toute mem brane interdigitale, qui ne pourrait que faire obstacle et donner de la résistance à l'eau lorsqu'ils y plongent leurs pattes pour saisir le Poisson, leur donne plus de facilité à le retenir par l'extrême versatilité de leur doigt externe. Ils ne dédaignent pourtant pas, à l'occasion , les Oiseaux d'eau . M. Degland dit avoir vu tuer un Balbuzard, l'espèce la plus commune en France (Pandion haliaetus), au moment où il poursuivait un Canard qu'il était sur le point de saisir . Sa taille est de 0", 60 . Ces Oiseaux, qui émigrent d'un lieu à un autre chaque année, passent, par bandes, dans nos con trées, au printemps et à l'automne . C'est à cette dernière époque, surtout, qu'ils font le plus de ra vages dans les étangs, du moins les individus de notre espèce d'Europe. Aussi emploie- l-on tous les moyens pour les détruire . Le plus usité est un piége à ressort qu'on établit sur un poteau placé un peu avant dans l'eau , et dépassant sa surface de un à trois pieds; l'Oiseau cherchant un point d'appui , lorsqu'il a retiré un Poisson de l'eau , choisit le plus proche, et s'abat sur le poteau pour y dépecer sa proie : c'est à ce moment qu'il se prend au piège par une de ses pattes . Ils nichent, en général, dans les crevasses des rochers les plus élevés ou sur de grands arbres; et pondent trois ou quatre cufs d'un ovale un peu allongé . La couleur de l'oeuf du Balbuzard d'Europe est d'un beau blanc légèrement bleuâtre , élégamment moucheté de taches assez larges d'un brun de bistre , entremêlées de quelques autres taches plus ra res d'un gris bleuâtre très-vaporeux ; grand diamètre, O" , 065 ; petit diamètre, 0 " ,049 . L'æuf du Balbuzard à tête blanche, de l'Océanie et de la Nouvelle-Hollande , a les plus grands rap ports de forme et de coloration avec le précédent, quant à la distribution des taches; le blanc est teinté de rosé, et les taches sont d'un beau brun violet , entremêlées de taches d'un brillant gris-li las ; grand diamètre, 0", 059 ; petit diamètre, 0m , 044. > 7 9 66 IIISTOIRE NATURELLE. BALBUZARD ORFRAIE. PANDION FLUVIALIS. ( Vieillot . ) Le Balbuzard a le bec noir et la cire bleue ; les plumes du sommet de la tête sont brunes dans leur milieu et blanches vers leurs bords ; le derrière de la tête, la gorge et le cou sont blancs, avec une grande tache brune à la partie supérieure du cou . Une longue bande d'un brun foncé descend de chaque wil sur les côtés du cou jusqu'aux ailes . Le dessus du corps est brun et le dessous blanc. Les pennes des ailes et de la queue sont brunes avec des raies blanches du côté intérieur : le tarse et les doigts sont couverts d'écailles bleuâtres : les ongles sont noirs , celui de derrière est le plus court,

BEVALET. LESESTRE Fig. 84 - - Balbuzard . Cette espèce est assez généralement répandue en France, en Allemagne et dans loute l'Europe . Les lieux que le Balbuzard fréquente de préférence ne sont pas les rivages de la mer, mais bien les terres basses et voisines des étangs et des rivières . Perché sur un arbre élevé , et quelquefois du haut des airs, il guette au loin le Poisson , fond dessus avec la rapidité de la foudre, le saisit au moment où il parait à la surface de l'eau , ou même en plongeant, et l'emporte dans ses serres . Mais cette proie, dont la pesanteur rend le vol de l'Oiseau plus lent et plus pénible, n'est pas toujours son partage. Sur les bords de l'Ohio , où il vient se livrer à la pêche quand certains Poissons quittent l'Océan pour entrer dans le fleuve, habite aussi l'Aigle pygargue. Quand celui -ci voit le Balbuzard parvenu à la hauteur de son aire, il quitte le sien et le poursuit jusqu'à ce que l'Oiseau pêcheur, convaincu de son infériorité, abandonne sa proie . Alors le Pygargue, les ailes repliées, s'élance comme un trait et avec une inconcevable adresse ressaisit le Poisson avant qu'il ait atteint la rivière. Arbitre souverain des grands comme des petits événements, le droit du plus fort régit tout dans l'univers , au haut des airs comme sur la terre et sous les eaux ; mais de même que le corsaire, à qu un ennemi enlève sa proie à la vue du port, entreprend une nouvelle croisière dans l'espoir d'être plus heureux, le Balbuzard recommence son exercice, et , maitre d'une nouvelle proie , il parvient OISEAUX . 67 enfin à la soustraire à la voracité du Pygargue, surtout lorsqu'elle est moins pesante . Ces pêches et ces combats durent jusqu'au retour du Poisson du fleuve à la mer; alors l'Aigle pygargue se retire dans les montagnes, où il chasse le gibier, et le Balbuzard se rend sur les bords de l'Océan , où il n'a plus de tribut à payer. Ces Oiseaux vivent presque toujours par paires ; mais lorsque les eaux sont glacées, ils se séparent et vont au loin chercher des climats plus doux et une nourriture plus facile. Ils sont ordinairement très - gras et leur chair a une forte odeur de Poisson . (DUMONT.) 7me GENRE. HARPIE . THRASAETUS. ( G.-R. Gray. ) - Opaou ;, audacieux ; Qetes, aigle. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec grand, très-fort, droit à la base, comprimé sur les côtés, à bords mandibulaires fortement ondulés, surtout vers la pointe, qui est plus crochue que dans aucun Aquiliné, en ce sens que le cro chet, au lieu de lomber perpendiculairement au bec, continue sa courbure en se dirigeant vers le dessous de la mandibule inférieure. Fig . 85 . - - Harpie. Fig . 86. – Harpie. 68 JISTOIRE NATURELLE . Narines ovalaires, transversales. Ailes courtes, atteignant à peine la naissance de la queue, la quatrième rémige la plus longue . Queue longue , large et arrondie. Tarses très-gros , trapus, robustes, emplumés au -dessous du genou , et réticutės dans le reste de leur élendue, plus largement en avant qu'en arrière ; doigts proportionnés au tarse, couverts d'écail les dans toute leur longueur, excepté à la base; à ongles longs, robustes et fortement recourbés. Les plumes de la tête et de l'occiput allongées et arrondies à leur extrémité, se hérissant à la vo lonté de l'Oiseau , et se relevant en forme de huppe. Ce genre ne repose que sur une seule espèce , particulière à l'Amérique du Sud, et l'une des plus remarquables parmi les Aquilinés : c'est la Harpie, nommée aussi Aigle destructeur ( Thrasaetus Har pyin ), dont nous donnons la figure. C'est dans les forêts inondées des contrées intertropicales de cette partie du monde que la Harpie se rencontre et fait sa principale résidence , surtout dans celles de ces forêts situées sur le bord des fleuves . Mauduyt prétend que la force de cet Oiseau est telle , qu'il peut fendre le crâne d'un homme à coups de bec . Ce qui est certain , c'est qu'attaqué et blessé par l'homme, il ne craint pas de se dé fendre en se ruant sur lui . Voici dans quels termes M. d'Orbigny cite un exemple de ce fait : « Dans une reconnaissance géographique, nous naviguions sur le Rio- Securi; notre pirogue était conduite par trois sauvages yuracarès , grands admirateurs de la Harpie; et , justement, nous en aper çûmes une, perchée sur les branches basses d'un arbre . Nous voulions débarquer pour la tirer ; mais le terrain était fangeux, et nos Indiens , plus alertes , sautèrent les premiers à terre avec leur arc et leurs flèches, la tirèrent et la blessèrent avant que nous eussions pu descendre; elle s'envola , quoique percée d'une flèche, et alla reposer à peu de distance . Les Indiens la tirèrent encore ; elle tomba enfin ; ils l'étourdirent en lui donnant des coups sur la tête , se partagèrent , sur le lieu même, toutes les plumes des ailes , de la queue et de la tête , qu'ils estiment beaucoup, et commencèrent même à la dépouiller de son duvet ( dont ils se servent , comme nous des toiles d'Araignées, pour mettre sur les écorchures ou les coupures) ; ils la rapportèrent ainsi toute mutilée, ce qui nous contraria d'autant plus, que c'était un sujet d'une taille extraordinaire. Regardé comme mort, l'Oiseau fut placé dans la pirogue, en face de nous ; et nous ne remarquames pas que , revenu de son étourdissement, il revivait peu à peu ; nous ne nous en rçûmes que lorsque, furieux et voulant sans doute se venger, il s'élança violemment sur nous, ne pouvant, par bonheur, se servir avec avantage que d'une seule de ses serres ; pourtant, il nous traversa l'avant-bras de part en part, entre le cubitus et le radius, des formidables ongles du point de la partie intacte , tandis que de l'autre il nous déchirait le reste du bras. En même temps, il faisait des efforts, heureusement inutiles , pour nous percer de son bec ; et , malgré ses blessures , il fallut deux personnes pour lui faire lâcher prise . Au milieu de forêts sauvages, loin de tout secours , et par les grandes chaleurs auxquelles nous étions exposé tout le jour, nous faillimes rester estropié par suite de la forte déchirure que les tendons avaient éprouvée . « On nous a assuré, continue M. d'Orbigny , que la Harpie ne chasse jamais aux Oiseaux ; que les Mammifères seuls font sa nourriture ; qu'elle préfère les Singes à tous les autres animaux; que, cependant, elle mange aussi fréquemment les jeunes Cabiais , et même les jeunes de quelques autres Mammifères. « Nous avons été à portée d'en examiner deux à l'état domestique . » gme GENRE . CIRCAETE . CIRCAETUS. ( Vieillot . ) Kipxes , buse ; QETOS, aigle . CARACTÈRES GENERIQUES. Bec robusle, épais , à base convexe, à pointe crochue, comprimé sur les côtés , à bords à peine festonnés. Narines ovalaires, percées au bord de la cire, qui est velue. OISEAUX. 69 Ailes allongées, aiguës, les troisième et quatrième rémiges les plus grandes, atteignant l'extrémité de la queue. Queue longue, large, plus ou moins arrondie. Tarses plus longs que le doigt médian, emplumés un peu au -dessous du genou, et entièrement réticulés; à doigts courts, presque égaux, robustes, couverts d'écailles dans la dernière moitié de leur longueur, l'externe uni au médian par une membrane; ongles courts, peu crochus. 1Fig. 87. - Circaete Jean - le - Blanc. - Fig . 88. – Circaète Jean - le - Blanc. . Huit espèces réparties dans toutes les contrées du globe, dont une seule européenne, le Circaete Jean - le - Blanc (Circaetus gallicus). Sa taille est de 0", 66. Les espèces de ce genre fréquentent indifféremment la lisière des bois, les plaines et le bord des lacs et des rivières. Elles se nourrissent de Rongeurs, de Lièvres, de Perdrix, de Volailles de basse cour, et même de Reptiles et d'Insectes à élytres . Leur ponte est de deux ou trois æufs. L'æuf du Circaète Jean- le-Blanc est de forme presque toujours parfaitement ovale , les deux extré mités étant égales ; d'une coquille à grain semblable à celui del'Aigle fauve ou royal , d'un blanc lé gèrement teinté de bleuâtre plus sensible dans sa transparence, et extérieurement poreuse, quoique unie et sans reflet ; d'une couleur toujours blanche et faiblement bleuâtre, généralement sans taches, mais ondée par places d'une nuance jaunâtre à peine sensible , dégénérant quelquefois en taches plus rembrunies assez marquées. Grand diamètre , 0", 075 ; petit diamètre, 0m, 59. CIRCAHTE JEAN-LE- BLANC. CIRCAETUS GALLICUS. ( Vicillot . ) Cet Oiseau a la tête très-grosse ; au-dessous des yeux , on remarque un espace garni d'un duvet blanc ; le sommet de la tête, les joues, la gorge, la poitrine et le ventre, sont blancs, mais variés de taches peu nombreuses et d'un brun clair . Le manteau et les couvertures alaires brunes, toutes ces plumes d'un blanc pur à leur origine ; queue carrée, d'un gris-brun rayé de brun plus foncé, blanche en dessous; tarses longs, ceux- ci et les doigts d'un gris bleu ; bec noir ; cire bleuâtre ; iris jaune. La femelle a moins de blanc ; la tête , le cou, la poitrine et le ventre sont marqués de nombreuses taches brunes, très-rapprochées. Les jeunes ont les parties supérieures plus foncées, mais l'origine des plumes est d'un blanc pur; la gorge, la poitrine et le ventre sont d'un brun roux, peu ou point taché de blanc ; les bandes sur la queue presque imperceptibles ; le bec bleuâtre ; les pieds grisâtres . 70 HISTOIRE NATURELLE . Le Jean - le - Blanc habite les grandes forêts de sapin des parties orientales du nord de l'Europe, et il est rare de le rencontrer en France. (TEMMINCK . ) Fig. 89. —Circaete Jean -le -Blanc. - gme GENRE . HALIAUTOUR. HALIASTUR. ( Selby . ) Ads, anos, mer ; astur, Autour ( mot lybride ). CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre, presque droit à la base, incliné jusqu'à la pointe, qui est crochue, mais peu rc courbée; comprimé sur les côtés, à bords légèrement festonnés. Narines arrondies. Tarses recouverts, sur le devant, d'une rangée de larges écussons sexagones ; à doigts écaillés dans toute leur longueur; ongles faibles. Fig. 90. —- Haliautour à poitrine blanche. Fig . 91 . - Haliautour à poitrine blanche. Ce genre, composé de trois espèces, est particulier aux continents de l'Inde et de l'Australie. Les Haliautours fréquentent le bord des eaux ou les lieux marécageux; ils se nourrissent indistinc tement de Poissons, de Reptiles , de Crabes, d'Oiseaux, parfois même de charognes. OISEAUX 71 10m6 GENRE . MACAGUA . HERPETOTHERES. ( Vieillot . ) Eprietcv, serpent ; Onpaw, je chasse. 1CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec très- court, comprimé sur les côtés, à mandibule supérieure subitement recourbée dès la base jusqu'à la pointe, qui se termine brusquement en crochet peu allongé, à bords festonnés; l'inférieure arrondie, échancrée à sa pointe, qui reçoit la partie crochue de la première. Narines larges, arrondies. Ailes médiocres; les troisième, quatrième et cinquième rémiges les plus longues, dépassant à peine la naissance de la queue. Queue allongée et arrondie . Tarses de la longueur du doigt médian, réticulés; doigts épais. Fig . 92. Macagua rieur. Fig. 93. Macagua rieur. Ce genre repose sur une espèce unique, particulière à l'Amérique du Sud, connue sous le nom de Macagua rieur (Herpetotheres cachinnans, Vieillot) . C'est un Oiseau qui fréquente le bord des savanes noyées, où il vit de Poissons et où il chasse les Reptiles, qu'il étourdit à coups d'ailes, et dont il se nourrit également. Il s'établit, dit M. d'Orbigny, au dire des habitants , sur la lisière des bois, au sommet de très hauts arbres, y construit un nid énorme, dans lequel il dépose de quatre à cinq @ufs. Le couple છે alors semble devenir plus ricaneur que jamais, et poursuit longtemps les importuns, répétant avec plus de force encore ses cris aigus, sans doute pour mieux les éloigner de sa nichée. Son nom de Macagua vient de la langue guarani Ce genre clôt heureusement la série des Aquilinés par ses rapports d’aspect avec les Falconinės , dont il a la tête carrée , le même bec court et ramassé , sur lequel on remarque en quelque sorte le rudiment de la dentelure rostrale de ceux- ci , tant est prononcé le feston de son bord mandibulaire. Il devient dès lors , de tous les genres des Aquilinés, le lien le plus naturel de ceux - ci à la famille des Falconinés. 72 HISTOIRE NATURELLE. QUATRIÈME FAMILLE. — FALCONINÉS. > Les Falconinés ont le bec court, à arête recourbée dès la base jusqu'à la pointe , qui est crochue, à mandibule supérieure armée d'une ou plusieurs dents, la mandibule inférieure échancrée au bout pour recevoir la portion crochue de la première ; la cire couverte de poils ; les narines arrondies, offrant au centre de leur ouverture un tubercule membraneux, lisse et isolé ; les ailes longues et plus aiguës que celles des autres Accipitres ou Rapaces, car les deuxième et troisième rémiges sont généralement les plus longues, et atteignent l'extrémité de la queue, qui est allongée et plus ou moins arrondie ; les tarses plus ou moins longs, de la même longueur que le doigt médian, et les doigts toujours longs et déliés ; les antérieurs unis à leur base par une membrane ; les ongles longs, courbés et très acérés, le postérieur le plus fort; le dessous des doigts ( ou plante des pieds) fortement mamelonné dans l'intervalle des articulations , ce qui semble être le caractère particulier des espèces d'Accipitres vraiment chasseurs et ravisseurs; le tour des yeux nu . Cette famille renferme les seuls Accipitres que les anciens auteurs étaient convenus d'appeler nobles, soit à cause de leur courage , soit à cause de leur éducabilité pour la chasse dite de fau connerie, par opposition au mot ignoble, sous lequel ces naturalistes confondaient toutes les autres familles d'Accipitres. Le nombre des genres de cette famille a varié au gré des auteurs, et il n'en pouvait être autre ment alors que , du premier jusqu'au dernier genre, les caractères sont exactement les mêmes. Lesson, n'élevant les Falconinés qu'au simple rang de genre, les divisait en quatre sous-genres : 1 • Faucon ( dans lequel il comprenait sous le nom de races les Faucons pro prement dits , les Hobereaux, les Crécerelles et les Émérillons) ; 2º Diodon ; 3° Lophote ; 4° Gerfaut. M. G.-R. Gray, leur restituant leur véritable rang de famille , les a divisés en six genres : 1 ° Faucon ( Falco); 2° Hobereau ( Hypotriorchis) ; 3 ° leracide ( Ieracidea ); 4° Crécerelle ( Tinnunculus) ; 5° lérax ( lerax '; 6º Diodon (Harpagus). M. Ch . Bonaparte, tout récemment, vient d'élever ce nombre des genres à huit: 1 ° lėracide ( Ieracidea ) ; 2° Faucon ( Falco ); 30 Hobereau ( Hypotriorchis ); 4° Polihiérax ( Polihierax, d'une espèce qu'il a démembrée du genre Cré cerelle) ; 5° Érythrope ( Erythropus, formé également d'une seule espèce retirée du même genre ) ; 6° Crécerelle ( Tinnunculus) ; 7º Diodon ( Harpagus) ; 80 lerax Ierax ). OISEAUX . 73 > 9 Quoi qu'il en soit du fondement de ces diverses diſtinctions, toujours est-il que les caractères de cette famille sont tellement tranchés et homogènes, qu'il est impossible à l'oeil le moins exercé de la confondre avec aucune autre . Mais aussi , par la même raison , toute division systématique a- t-elle échoué, par l'absence de caractères assez nets pour en faciliter une coupe mnémonique. Tout ce que les ornithologistes ont pu faire, c'est de régler les divisions qu'ils ont admises, plutôt , en réalité , sur des différences de taille ou de plumage que sur des caractères d'une valeur vrai ment générique. C'est ce dont on va juger. Le genre Faucon proprement dit, dans lequel doit se confondre le genre léracide, dont le double feston mandibulaire équivaut à une dent obtuse, se compose de toutes les espèces les plus fortes de la famille, et mesurant de 0“, 40 à 0 " , 10 ; Le genre Hobereau, de toutes les espèces à plumage brun ou foncé, mesurant de 0" , 30 à 0" , 40 ; Le genre Crécerelle , de toutes celles de même dimension , à plumage brun - rouge ou ocre-rouge, flamméché de noir ; Le genre lérax ou Faucon-Moineau , des petites espèces de 0" , 16 à 0", 18 . Du reste, identité parfaite de caractères . Quant à nous, qui cherchons à faciliter à nos lecteurs l'étude de l'ornithologie, et qui n'avons au cun intérêt à faire ce qu'on appelle de la science à leurs dépens, ni à revêtir de simples apparences du caractère de la réalité , dans l'impossibilité où nous sommes, en conscience, de leur présenter pour genres des réunions arbitraires d'espèces dont la valeur générique est tout à fait nulle et rentre dans les caractères de la famille, nous nous bornerons à diviser les Falconinés en trois genres : Faucon, Diodon et Baza , car les coupes ci - dessus peuvent bien à la rigueur être maintenues, en prenant les bases que nous avons indiquées ; mais , dans ce cas, ce ne serait plus simplement qu'à titre de races, comme le comprenait Lesson, mais sans aucune dénomination générique. fer GENRE . FAUCON. FALCO . ( Linné.) CARACTERES GENERIQUES. Bec court , robuste, recourbé dès la base jusqu'à la pointe, qui est aignë, comprimé latéralement, à bords de la mandibule supérieure munis d'une échancrure profonde en forme de dent. Narines percées dans la cire, nues et arrondies, avec un lubercule au centre. )۱( Fig. 94 . - Faucon pèlerin . Ailes longues et aiguës, les deuxième et troisième rémiges les plus longues, la première et la deuxième échancrées à la pointe . 7 10 74 HISTOIRE NATURELLE . Queue large et arrondie. Tarses courts , robustes, couverts d'écailles hexagonales irrégulièrement disposées ; jambes em plumées jusqu'au genou ; les plumes du tibia venant cacher la moitié supérieure du tarse ; doigts longs et robustes, les latéraux égaux, le pouce long, armés, surtout ce dernier, d'ongles vigoureux, fortement recourbés et acérés. Fig. 95. – Faucon pèlerin . > Ce genre ainsi compris renferme cinquante -trois espèces, réparties dans toutes les contrées du globe, dont douze espèces propres à l'Europe, sur lesquelles six s'observent et se reproduisent en France. Nous donnons les figures du Faucon gerfaut ( Falco Gyrfalco, Schlegel), taille de 0" , 50 ; du F. lanier ( F. lanarius, Schlegel) , taille de 0 ” ,53; du F. pèlerin (F. communis, Brisson et Gmelin) , taille de 0,38; du F. hobereau ( F. subbuteo, Linné) ; type du genre Hypotriorchis de Boié, taille de 0 " , 30; du F. émérillon. ( F. lithofalco, Gmelin) , taille de 0" , 26 ; du F. Kobez ( F. vespertinus, Linné) ; type du genre Erythropus de Brehm , taille de 0", 28; du F. crėcerelle ( F. tinnunculus, Linné ; type du genre Tinnunculus de Vieillot , taille de 0m , 35 ; du F. crécerellette ( F. cenchris Nauman ) , taille de 0m , 32 ; et du F. concolore ( F. concolor, Temminck) , taille de 0", 34 . G. Cuvier et d'autres naturalistes, à son exemple, préoccupés avec juste raison de la valeur rela tive des types zoologiques par rapport à leurs aptitudes, avaient placé les Falconinés à la tête des Rapaces nobles. Ce sont, en effet, les meilleurs voiliers de tout le sous- ordre, et les Oiseaux de proie par excellence ; ne dévorant leur proie que palpitante ; ne chassant jamais qu'au vol ; suivant même, pendant leurs migrations, les bandes de certains Oiseaux voyageurs, au milieu desquels ils choisissent chaque jour leur victime , se mettant ainsi à leur poursuite, ou, pour mieux dire , les ac compagnant, comme plusieurs Cétacés ou certains gros Poissons accompagnent les innombrables bandes émigrantes de Harengs, etc. Leur vol soutenu et rapide se plie à toutes les exigences des diverses circonstances dans lesquelles ils se trouvent. Ainsi, le plus souvent , c'est en planant long temps, et en décrivant des cercles du haut des airs, au- dessus de l'Oiseau objet de leur convoitise , qu'ils le forcent à s'abaisser graduellement, en rétrécissant insensiblement le cercle de leurs cir convolutions ou spirales, jusqu'à ce que , l'animal étourdi et réfugié timidement vers la terre, ils s'abattent comme un trait sur lui et l'enlèvent . Ils nichent indiſféremment, et suivant les localités, dans les fentes des falaises au bord de la mer, dans les creux des rochers, dans les trous des ruines et des masures, même dans le baut des vieilles tours et des clochers, ou bien sur les arbres : bien rarement, lorsqu'ils s'établissent dans des rui nes ou sur des rochers, préparent -ils un lit pour y déposer leurs aufs, dont le nombre varie de trois à six . L'uniformité de caractères organiques , qui rend les Falconinės si remarquables, se retrouve d'une manière constante et toute particulière dans la forme et la coloration de leurs @ufs. Cette unifor mité est telle, qu'à moins de les prendre au nid , il y a presque impossibilité de les distinguer spé cifiquement les uns des autres autrement que par leurs dimensions. OISEAUX 75 Fig. 96. — Ieracide Berigora . Fig . 97. — llobereau , Hypotriorchis. Fig . 98 - Ierax azuré. Fig. 99. — Ieracide Bérigora. Fig . 100. — Ierax azurć. Fig. 101.- Hobereau .Hypotriorchis. m Fig . 102. – Crécerelle Tinnunculus . 76 DISTOIRE NATURELLE 7 7 que Ces auſs sont généralement d'une forme ovalaire parfaite , à coquille d'un grain ordinairement assez serré , recouverte d'un brun variant du brun- bistre au brun-rouge et au brun de Sienne, ré parti uniformément sur la coquille , tantôt par une série continue de grivelures , tantôt par larges taches, dans tous les cas laissant très-rarement apercevoir le blanc de la coquille . Tels sont , à notre connaissance , ceux des Faucons Gerfaut, mesurant Om , 057 à 0m, 060 sur (m , 044 à Om , 047 ; Pèlerin , Om , 053 à 0" , 055 sur 0m 040 à 0,041 ; Éléonore, Om , 043 sur 0 " , 034 ; Crécerelle , 0" , 034 à 0 " , 044 sur Om , 029 à 0" , 034 ; Hobereau , 0", 037 à 0,040 sur 0" , 031 à 0 " ,032; de l'Émérillon , Om , 036 å 0 " , 038 sur 0 " ,029 à 0" , 050 ; et de la Crécerellette , 0m , 034 à 0,036 sur 0,027 à 07,030 ; tels sont encore ceux du Faucon Bérigore ( Ieracidea ( Falco) Berigora, Gould ) , de la Nouvelle-Hollande, mesurant 04,050 sur 0 , 033 ; ainsi que ceux du Faucon montagnard , ou Rupicole ( Falco rupicolus, Daudin ) , mesurant 0", 042 sur 0" , 033, et du F. rupi coloïde ( F. rupicoloides , A. Smith ) , mesurant 0" , 043 sur 0" , 034 ; ces deux derniers du cap de Bonne-Espérance. En observant seulement, ce qu'indiquent suffisamment leurs mesures relatives , que ceux des Faucons d'Islande, Gerfaut, Pèlerin et Bérigore sont de forme plus ovoïde et plus allongée les autres . Nous nous bornerons, entre toutes ces espèces , à donner en détail la description des æufs de la Crécerelle , du Hobereau et de l'Émérillon , les trois plus communes de notre France. L'æuf de la Crécerelle est ordinairement d'un ton de terre de Sienne clair, rehaussé assez irré gulièrement , et surtout vers les deux extrémités , de taches arrondies ou points, très- fréquentes mais peu tranchées, d'un ton plus foncé de même couleur, fréquemment du même ton de terre de Sienne, clair- semé , sur la plus grande partie de sa surface, de petits points ou grivelures plus foncés, mais réunis au sommet en une seule masse de la même teinte , tirant alors sur la terre de Sienne brûlée , terminée irrégulièrement sur ses bords, et laissant rarement apparaître quelque trace du blanc de la coquille , presque toujours imperceptible, quelquefois d'un ton de terre de Sienne si léger qu'il tire sur le rose, et alors très- finement tiqueté de quelques points foncés entremêlés de taches rares irrégulières de la même couleur; enfin , plus rarement, présentant les mêmes dispositions de colo ration , mais la teinte rosée passant au violet léger . Cette nuance est alors le résultat d'une altéra lion survenue dans la constitution de la coquille à la suite de l'incubation . L'æuf du Hobereau est ordinairement d'un beau blanc recouvert de nombreuses taches irrégn lières et de quelques points d'un ton de terre de Sienne brûlée , parfois transparent; souvent uni formément de la même nuance interrompue par quelques grivelures à peine sensibles, plus foncées; quelquefois d'un blanc sale , recouvert irrégulièrement de nombreuses taches d'un brun de bistre léger qui finit parfois même par recouvrir uniformément la coquille ; plus rarement du même blanc sale, marqué de quelques taches rares de bistre, et même ne portant que des taches à peine percep tibles de la même nuance . Un caractère différentiel assez constant qui peut servir à distinguer les aufs si semblables, du reste , de ces deux espèces, c'est que le blanc de la coquille, chez le Hobereau , apparait fréquem ment par portions ou masses plus ou moins étendues et plus ou moins pures , tandis que, chez la Crécerelle, ce même blanc n'apparaît jamais qu'accidentellement et par brisures ou échappées . L'euf de l'Émérillon est ordinairement d'un ton de terre de Sienne foncé uniforme, et dont les grivelures sont à peine sensibles ; quelquefois d’un ton de même couleur fort léger et tirant sur le rose, mais tiqueté de points beaucoup plus foncés , dont les plus gros se réunissent en groupe , tantôt au sommet, tantôt à la base de l'æuf, et se perdent sur les bords de leur contour comme en s'imbibant dans la nuance du fond . 3 1. FAUCON GERFAUT. FALCO ISLANDICUS. ( Latham .) Tout le fond du plumage blanc, rayé , sur les parties supérieures et sur la queue, d'étroites ban des brunes; parties inférieures également blanches, marquées de petites taches brunes en forme de larmes; ces taches plus nombreuses et plus grandes sur les flancs; bec jaunâtre; circ et tour des OISEAUX 77 yeux d'un jaune livide ; iris brun ; pieds d'un beau jaune. Plus les males sont vieux , plus le blanc de leur plumage est pur, moins il y a de taches sur les parties inférieures, tandis que les raies trans versales des parties supérieures ne présentent point autant de largeur. La femelle, plus grande que le mâle, en diffère encore par un plus grand nombre de taches d'un brun foncé sur les parties inférieures; ces taches se présentent, sur les flancs, en bandes transver sales; les raies des parties supérieures sont plus larges et en plus grand nombre, ce qui fait que le blanc n'occupe point une aussi grande étendue que dans le måle. Les jeunes de l'année n'ont presque point de blanc ; tout leur plumage supérieur est d'un cendré brun , uniforme, seulement varié par de très -petites taches blanchâtres au bout de toutes les plumes; les pennes de la queue , également d'un brun cendré, portent douze petites bandes interrompues d'un blanc isabelle ; sommet de la tête , nuque, cou et toutes les parties inférieures, marqués de grandes et larges taches brunes, disposées longitudinalement et bordées, sur chaque côté, par des espaces plus ou moins grands, d'un blanc pur; pieds d’un plombé légèrement nuancé de jaunâtre; cire et tour des yeux d'un bleuâtre clair. Cette espèce se trouve particulièrement en Islande ; elle se nourrit d'Oiseaux et de Quadrupèdes, sur lesquels elle s'élance avec une rapidité étonnante, et, le plus souvent, en se faisant tomber en ligne perpendiculaire. ( TEMMINCK . ) 2. FAUCON LANIER. FALCO LANARIUS ( Linné. Ailes aboutissant aux deux tiers de la queue ; doigt du milieu plus court que le tarse ; une mous tache très- étroite qui disparait presque totalement avec l'âge ; pieds bleuâtres; les deux premières rémiges à barbes tronquées vers le bout. ATE Fig . 103 et 104. - Faucon lanier . ( Mâle et femelle.) Sommet de la tête d'un roux clair, marqué de taches oblongues, brunes; au -dessus des yeux , un large sourcil blanc qui aboutit à l'occiput , et se trouve rayé de brun ; toutes les autres parties supé rieures d'un brun cendré, toutes ces plumes étant frangées de roux clair ; une moustache très -étroite et peu marquée à la racine du bec ; toutes les parties inférieures d'un blanc pur. marquées de petites 78 HISTOIRE NATURELLE . taches lancéolées d'un brun clair ; ces taches s'élargissent et deviennent plus longues en approchant des cuisses ; couvertures du dessous de la queue et gorge sans taches ; sur les barbes intérieures des pennes caudales sont des taches ovoïdes d'un blanc roussåtre ; tour des yeux, cire et iris jaunes; bec et pieds bleuâtres. La vieille femelle , plus grande que le mâle , s'en distingue encore par le sommet de la tête , qui est d'un brun foncé , par les franges plus étroites qui entourent toutes les plumes du manteau et des ailes , par des taches lancéolées plus larges sur les parties inférieures, et par les stries très- étroites à la gorge et sur les couvertures inférieures de la queue . Les jeunes de l'année ressemblent tellement aux jeunes du Faucon pèlerin, qu'on ne saurait les distinguer facilement par une description ; les teintes et les légères différences dans les taches ne peuvent être bien rendues que par le pinceau . On les reconnaitra très-aisément à leur plus forte taille . Le Faucon lanier habite plus particulièrement les contrées orientales et septentrionales de l'Eu rope . Il est assez commun en Hongrie, en Pologne et en Russie ; il se montre souvent en Autriche et en Styrie ; il est très-rare en Allemagne et encore plus en France , Il se nourrit d'Oiseaux, sur lesquels il se laisse tomber du haut des airs, rarement de petits Mam mifères. (TEMMINCK ) 3. FAUCON PÈLERIN . FALCO PEREGRINUS. ( Linné . ) Ailes aboutissant à l'extrémité de la queue ; doigt du milieu aussi long que le tarse ; une mous tache noire très- large, et qui se dilate encore avec l'age; pieds jaunes ; une seule rémige à barbe tronquée vers le bout . Fig . 105 et 106. — Faucon pèlerin . ( Mâle et femelle. ) Tête, partie supérieure du cou et une large raie latérale ou moustache qui prend son origine à la racine du bec d'un bleu noirâtre, les autres parties supérieures d'un bleu cendré avec des bandes d'une teinte plus foncée; queue à bandes étroites , alternativement cendrées et noirâtres ; gorge et poitrine d'un blanc pur avec un petit nombre de raies longitudinales , fines ; les autres parties infé rieures d'un blanc sale , avec de petites bandes transversales brunes ; un grand nombre de taches roussâtres ou blanchâtres, disposées régulièrement sur les barbes intérieures des rémiges; bec bleu , armé d'une seule dent; tour des yeux, iris et pieds d'un beau jaune . > OISEAUX. 79 La femelle adulte , toujours plus grande que le måle, s'en distingue encore par le cendré bleuâtre moins pur et moins clair des parties supérieures, et par le blanc roussâtre des parties inférieures . Les jeunes de l'année ont le front, la nuque et les joues d'un blanc jaunâtre, avec quelques taches noirâtres; la région des yeux et la bande longitudinale ou moustache des côtés du cou noirâtres ; les parties supérieures d'un noir cendré , toutes les plumes de ces parties bordées et terminées de brun clair ; sur la queue, des bandes irrégulières rousses, et toutes les pennes terminées de blanchâtre; la gorge blanchâtre, ainsi que toutes les autres parties inférieures, mais ces dernières avec de très grandes taches longitudinales brunes ; ces taches occupent le centre des plumes. Iris brun, bec bleuâtre et noir à sa pointe; cire et tour des yeux d'un bleu jaunâtre ou livide ; pieds d'un jaune mat . Cet Oiseau , qui, à tous les âges, se distingue par une bande brune ou moustache placée à la partic latérale du haut du cou , se trouve dans toutes les contrées montueuses de l'Europe , et particulière ment sur les rochers; il est très-rare dans les pays de plaine, et ne se rencontre jamais dans les pays marécageux. Il est commun en Allemagne et en France, un peu moins en Angleterre et en Hollande, et il est rare en Suisse . Il se nourrit particulièrement de Perdrix , de Faisans, d'Oies et de Canards ou de Pigeons. ( TEMMINCK .) 4. FAUCON HOBEREAU. FALCO SUBBUTEO. ( Linné.) Gorge blanche; depuis les yeux , s'étend , sur la partie blanche des côtés du cou , une large bande noire; parties supérieures d'un noir bleuâtre, avec des bordures claires ; parties inférieures blan châtres avec des taches longitudinales noires ; croupion et cuisses d'un roux rougeâtre; pennes laté Fig. 107 et 108. - Faucon hobereau. ( Mâle et femelle.) rales de la queue rayées en dessus de noirâtre, en dessous de blanchâtre, avec des bandes brunes; 1 bec bleuâtre ; cire, paupières et pieds jaunes; iris brun ; partie supérieure des rémiges rayée de roux sur les barbes intérieures; la première rémige plus longue ou de la même longueur que la troisième. 1 .

i 80 HISTOIRE NATURELLE. La femelle a les parties supérieures d'un brun noirâtre ; le blanc des parties inférieures est moins pur, les taches sont plus brunes et le roux du croupion et des cuisses est moins vif. Les jeunes de l'année ont plus de noir sur les parties supérieures, et les plumes sont toutes bor dées de jaune roussâtre; le sommet de la tête est fortement teint de cette couleur : deux grandes taches jaunâtres couvrent la nuque; gorge et côtés du cou d'un blanc jaunâtre ; les autres parties inférieures d'un jaune roussâtre, tachées longitudinalement de brun clair ; pennes de la queue ter minées d'une bande roussâtre; cire d'un vert jaunâtre, puis d'un jaune mat . Cet Oiseau habite les bois dans le voisinage des plaines ; il est commun dans plusieurs parties de l'Europe , qu'il quitte pendant l'hiver . Il se nourrit de petits Oiseaux et d'Insectes . (TEMMINCK . ) 5. FAUCON ÉMERILLON. FALCO LITHOFALCO . ( Gmelin .) Ailes aboutissant vers les deux tiers de la longueur de la queue. Parties supérieures du corps et queue d'un cendré bleuâtre ; marqué sur le centre de chaque plume de taches longitudinales noires; cinq raies irrégulières, formées de taches noires, isolées sur la queue , qui a vers son extrémité une bande très-large, noire et est terminée de blanchâtre; gorge blanche; parties inférieures d'un jaune roussâtre, avec des taches oblongues en forme de larmes ; bec bleuâtre ; cire , tour des yeux et pieds jaunes ; iris brun , rémiges rayées intérieurement de blanc; la première plus courte ou de même longueur que la quatrième. Fig . 109. et 110 . - Faucon émérillon . ( Mâle et femelle.) La femelle adulte est plus forte ; le cendré bleuâtre des parties supérieures est plus foncé; elle se distingue encore facilement du vieux måle par les teintes des parties inférieures; tout ce qui est roussâtre chez ce dernier est d'un blanc jaunâtre chez la femelle; les taches oblongues en forme de larmes sont plus grandes et plus nombreuses . Les jeunes de l'année ont le dessus du corps d'un brun foncé, à plumes bordées de roux ; queue noirâtre , portant cinq bandes étroites d'un brun roussâtre et terminée de roux ; rémiges rayées inté rieurement et sur toute leur longueur de roux foncé; parties inférieures d'un blanc jaunâtre avec de grandes taches longitudinales brunes. L'Émerillon habite les forêts et se nourrit de petits Oiseaux . ( Temminck . ) OISEAUX . 81 6. FAUCON CRÉCERELLE. PALCO TINNUNCULUS. ( Linné. ) Ailes aboutissant aux trois quarts de la longueur de la queue ; plumage supérieur du male varié de nombreuses taches noires; rémiges rayées intérieurement; ongles constamment noirs. Sommet de la tête d'un gris bleuâtre , parties supérieures d'un brun rougeâtre, régulièrement parsemé de taches angulaires noires; parties inférieures d'un blanc légèrement teint de rougeâtre, avec des taches oblongues, brunes; queue cendrée, portant une large bande noire vers son extrémité, et terminée de blanc ; bec bleuâtre ; cire , tour des yeux , iris et pieds jaunes. Fig . 111 et 112. — Faucon crécerelle. ( Mâle et femelle .) > La femelle est plus grande ; toutes les parties supérieures sont d'un rougeâtre plus clair , rayées transversalement de brun noirâtre ; les parties inférieures d'un roux jaunâtre avec des taches oblon gues noires ; la queue roussâtre avec neuf ou dix bandes étraites, noires; une large bande de cette couleur vers son extrémité, qui est terminée de blanc roussâtre . Les jeunes ont le sommet de la tête, la nuque et le manteau d'un brun roux, rayé de noir; ces raies forment des angles sur le dos; sur les premières pennes des ailes , sept taches roussåtres et blanchâtres ; queue roussâtre , ondée de gris cendré et transversalement rayée comme dans la femelle; gorge d'un blanc roussâtre ; à l'ouverture du bec une petite raie noire qui se prolonge sur le haut du cou ; le reste des parties inférieures d'un roux blanchâtre , avec des taches oblongues, noires; iris brun ; cire d'un vert jaunâtre . Le Faucon crécerelle habite les vieilles tourelles et les clochers, souvent aussi les bois . Il se nourrit de Souris, de Mulots, de Grenouilles , de petits Oiseaux, de Lézards et même d'Insectes. Il est très- commun dans toute l'Europe . (TEMMINCK . ) 8 11 82 HISTOIRE NATURELLE. 7. FAUCON CRÉCERELLETTE . FALCO TINNUNCULOIDES. ( Natterer.) FALCO CENCHRIS. ( Naumann. ) > Ailes aboutissant a l'extrémité de la queue ; plumage supérieur et rémiges du mâle sans aucune tache ; ongles constamment d'un blanc pur. Sommet de la tête , côtés du cou et nuque d'un cendré clair, sans taches ; dos , scapulaires et la plus grande partie des couvertures alaires d'un roux rougeâtre, foncé, sans aucune tache ; quelques unes des grandes couvertures des ailes , les pennes secondaires , le croupion et presque toute la queue d'un cendré bleuâtre ; une large bande noire à l'extrémité des pennes caudales, qui sont terminées de blanc; gorge claire; les autres parties inférieures d'un roux rougeâtre clair, parsemé de petites taches et de raies longitudinales noires ; pieds jaunes, ongles d'un blanc pur; bec bleuâtre; cire et tour des yeux jaunes . Fig. 113. Crécerellette La femelle vieille est un peu plus grande: elle ressemble tellement , par les couleurs du plumage, à la femelle du Faucor crécerelle, qu'il est impossible de les bien distinguer par une description; on les reconnait cependant au premier coup d'æil : 1 ° par la taille plus petite ; 2° par la longueur des rémiges, qui aboutissent à l'extrémité de la queue ; et 3° par la blancheur parfaite des ongles , caractères propres à la femelle du Faucon crécerellette . Les jeunes de l'année different peu de la femelle , et leurs ongles sont toujours blancs . (TEMMINCK . ) Cet Oiseau se nourrit d'Insectes et de petits Oiseaux . 8. FAUCON PIEDS ROUGES ou KOBEZ. FALCO VESPERTINUS. ( Linné . ) Couleurs principales d'un bleuâtre plus ou moins foncé ; cire et pieds rouges ; ongles jaunes; la tête , le cou , la poitrine , le ventre , et généralement toutes les parties supérieures, d'un gris couleur de plomb, sans aucune tache , les cuisses, l'abdomen et les couvertures inférieures de la queue, d'un beau roux foncé; la cire , le tour des yeux et les pieds, d'un rouge cramoisi ; les ongles jaunes, à pointes brunes; les ailes aboutissant à l'extrémité de la queue . La femelle est plus grande que le mâle ; la tête porte des raies longitudinales noires; le derrière du cou est roussâtre, à bordures noires ; les autres parties supérieures sont d'un bleu noirâtre; tou OISEAUX . 83 tes les plumes, les réniges exceptées, sont bordées de noir bleuâtre; côtés de la tête et gorge d'un roux clair ; cette couleur est plus foncée sur les autres parties inférieures, qui sont rayées de brun noirâtre; cuisses rousses; queue d'un gris bleu, marquée de six ou sept bandes noirâtres, et terminée par une large bande de cette couleur; la cire , le tour des yeux et les pieds d'un rouge orange. Fig. 111 et 115. - Faucon pieds rouges . ( Mâle ct femelle .) Les jeunes mâles ressemblent aux femelles jusqu'à leur seconde mue . Les jeunes de l'année ont le sommet de la tête brun, avec des stries noirâtres ; gorge et joues blanches; une tache noire au-des sus des yeux, et une autre qui s'étend au- dessous; toutes les autres parties inférieures d'un blanc jaunâtre ; sur la poitrine , des taches longitudinales brunes ; ces taches prennent une forme carrée vers les cuisses , et manquent totalement sur l'abdomen ; le dos et les autres parties supérieures d'un brun foncé , bordé de roux- brun ; queue d'un roux blanchâtre , marqué depuis dix jusqu'à douze bandes brunes, dont l'inférieure est la plus large; paupières, cire et pieds, d'un jaune rougeâtre; on yles d'un blanc jaunâtre. Cet Oiseau , assez rare en France, se nourrit particulièrement d'Insectes, qu'il poursuit au crépus cule. ( TEMMINCK . ) On voit le Faucon kobez, immobile pendant des heures entières au même endroit, ne le quitter momentanément que pour se précipiter sur les Insectes qu'il aperçoit . Il est très-habile à saisir au vol les grandes espèces de Sauterelles ; et il fouille , dit- on , dans la fiente des bêtes à cornes , pour en extraire les Scarabées qui s'y cachent. ( Décland .) 9. FAUCON CONCOLORE . FALCO CONCOLOR. ( Temminck. ) Cette espèce , plus particulière à l'Afrique , mais qu'on rencontre quelquefois en Sardaigne et en Grèce, a les ailes très-longues,car elles atteignent presque l'extrémité de la queue; la rémige la plus externe est échancrée en dedans ; le bec est muni d'une forte dent; et les tarses sont grêles , et de longueur moyenne . Tout le plumage du mâle adulte est , sans exception, d'une seule nuance bleuâtre clair , tirant au gris cendré; mais toutes les plumes et les pennes portent une raie noirâtre sur leur ligne moyenne; 84 HISTOIRE NATURELLE . les remiges sont noires, ainsi que le bec; mais la cire, le tour des yeux et les pieds, sont jaules. (LESSON.) REVALET LESESTRO Fig . 116 Faucon concolore. 2me GENRE . DIODON . HARPAGUS. ( Vigors . ) Αρπαξ, rapace . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, épais , comprimé latéralement, à mandibule supéricure à peine plus longue que l'infé rieure, munie de deux dents, dont l'une forte et plus saillante que l'autre . Narines ovales, peu apparentes. Ailes courtes, à troisième, quatrième et cinquième rémiges les plus longues, dépassant à peine la naissance de la qucue. Queue longue, arrondie. Tarses minces, de la longueur du doigt médian , recouverts de larges écailles ou scutelles sur le devant; les doigts médiocres, les latéraux égaux entre eux. Fig . 117 - Diodon bidenté. Fig. 118. – Diodon bidenté . OISEAUX 89 Ce genre ne renferme que deux espèces particulières à l'Amérique du Sud , et que l'on a long temps confondues en une seule . Tout ce que l'on sait des Oiseaux de ce petit genre , c'est qu'ils se tiennent sur la lisière des bois, où ils chassent aux petits Oiseaux . DIODON BIDENTÉ . HARPAGUS BIDENTATUS. ( Vigors. ) Cet Oiseau est brun en dessus ; il a la gorge blanche, le ventre gris clair cendré et les cuisses rougeâtres. Le jeune a le manteau et les ailes bruns, la gorge blanche, rayée de traits noirs; les parties inférieures blanches, flammées de brun léger sur la poitrine , et la queue largement barrée de noir. La femelle a la tête , le dos, le manteau et les ailes , d'un brun ardoise ; la gorge blanche, divisée par un trait longitudinal noir; la poitrine et l'abdomen d'un roux vif, parfois mélange de blancha tre ; la région anale et les couvertures inférieures blanches; la queue brune , barrée de blanc; les tarses jaunes; le bec plombé et corné. Le Diodon bidenté habite le Brésil et la Guyane . ( LESSON .) zme GENRE . BAZA . BAZA . (Hodgson. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec élevé à la base, qui est large ; comprimé latéralement, à mandibule supérieure un peu al longée, recourbée, munie de deux dents aiguës à la pointe, la mandibule inférieure courte, offrant deux échancrures correspondantes, et coupée plus ou moins carrément à son extrémité. 174 po Fig . 119. — Raza lophote . Narines percées à la base de la cire en scissure très- étroite et oblique. Ailes allongées, s'étendant presque jusqu'à l'extrémité de la queue, à troisième et quatrième ré miges les plus longues. Queue longue, ample et faiblement échancrée. Tarses courts, épais, de la longueur du doigt médian, emplumés jusqu'au -dessous de l'arti culation , recouverts dans le reste d'écailles ou scutelles ; à doigts libres, les latéraux égaux ; les ongles plus ou moins crochus, faibles et comprimés. Lorums garnis de petites plumes ; tête huppée. 86 HISTOIRE NATURELLE . Ce genre renferme cinq espèces communes à l'Asie méridionale, à l'archipel indien, à l'Afrique et à l'Océanie . Fig. 120. —Avicide de Ver reaux . Fig . 121. — - Avicide de l'erreaux T La double dentelure du bec des Oiseaux de ce genre, à part l'allongement de cet organe, les rap proche trop des Diodons, et leur aspect général des Falconinés, ainsi que l'avait parfaitement senti Lesson , pour qu'on ne les comprenne pas au moins au dernier degré des genres de cette famille. Ils servent ainsi de passage naturel aux Milvinés , dont pas une espèce ne porte de dentelure ros trale, et dont le premier genre a les mêmes habitudes de pêche ; cette dentelure étant et devant rester l'apanage distinctif de la famille des Falconinés . On prétend que, sur ces cinq espèces, quatre, les moins connues , ne vivraient que de miel et de larves d'Insectes . Voici ce que dit Le Vaillant du Baza ( Faucon ) huppé : « Le Faucon huppé fréquente les lacs , les bords de la mer et les rivières poissonneuses ; il ne chasse point , mais pèche et se nourrit de tous les petits Poissons et Crabes qu'il peut attraper; il s'accommode aussi d'Oursins , de Moules et d'autres coquillages , dont il brise l'enveloppe avec son bec , qui est très -fort. Je l'ai vu poursuivre avec acharnement les Mouettes , les flirondelles de mer, et même les Albatros et les Pelicans , Oiseaux dont la grosseur et la force auraient dù lui en imposer; mais tous le fuyaient également; les llirondelles de mer paraissaient même moins le re douter que ces grands lâches Palmipèdes. « Quand le Faucon huppé s'est habitué à vivre sur les bords de la mer , c'est sur les rochers qu'il fait alors son nid ; dans les terres, il le construit sur les arbres qui bordent les rivières qu'il fré quente et qui lui procurent le plus abondamment sa nourriture . La ponte est de quatre eufs en tièrement d'un blanc roussâtre . » CINQUIÈME FAMILLE . MILVINÉS. Les Milvinés ont généralement le bec plutôt long que court, faible, inclinė dès la base, à pointe crochue et aiguë , à bords mandibulaires droits ou légèrement festonnés; les narines tantôt basales, tantôt marginales, plus ou moins ovales ou elliptiques ; les ailes très- longues et pointues; la queue toujours longue , le plus souvent échancrée; les tarses courts , peu robustes, à peine aussi longs que le doigt médian; les doigts faibles, allongés ; les ongles minces. Cette famille, on ne peut se le dissimuler, telle qu'elle est composée aujourd'hui , est une des moins homogènes de tous les Accipitres, surtout si l'on ne s'arrête qu'au seul caractère de la forme OISEAUX. 87 ? du bec . Aussi les ornithologistes ont-ils plus varié dans le mode de composition des Milvinés que pour aucune autre famille : le seul caractère vraiment remarquable chez celle -ci , et dont les éléments soient uniformes , étant le développement considérable de leurs ailes , qui ne manqua pas de frapper l'æil et l'imagination de Buffon, car ses réflexions à cet égard sur le vol du Milan royal peuvent s'appliquer à toute la famille. « Il a , dit l'élégant écrivain , les ailes proportionnellement plus lon gues que les Buses , et le vol bien plus aisé : aussi passe- t-il sa vie dans l'air. Il ne se repose pres que jamais et parcourt chaque jour des espaces immenses ; et ce grand mouvement n'est point un exercice de chasse ni de poursuite de proie , ni même de découverte, car il ne chasse pas ; mais il semble que le vol soit son état naturel , sa situation favorite . L'on ne peut s'empêcher d'admirer la manière dont il l'exécute . Ses ailes longues et étroites paraissent immobiles; c'est la queue qui semble diriger toutes ses évolutions, et elle agit sans cesse ; il s'élève sans effort, il s'abaisse comme s'il glissait sur un plan incliné ; il semble plutôt nager que voler; il précipite sa course , il la ralentit, s'arrête et reste comme suspendu ou fixé à la même place pendant des heures entières , sans qu'on puisse s'apercevoir d'aucun mouvement dans ses ailes . >>

Ce sont, parmi les Falconidés, les Oiseaux les plus sociables , en ce sens qu'ils se réunissent géné ralement en grand nombre, surtout pour voyager.

Lesson n'y faisait entrer que quatre genres, parfaitement caractérisés, constituant à eux seuls le vrai type des Milvinés : 1 ° Milan (Milrus) ; 2° Couhyeh ( Elanus); 3° Naucler (Nauclerus); 4° Ictinie ( Ictinia ); tous quatre conservés encore aujourd'hui, et auxquels il serait à désirer qu'on put trouver moyen de restreindre la famille .

M. G.-R. Gray y ajouta six autres genres, combinés avec ceux-ci dans l'ordre suivant : 1º Baza ( Baza) ; 2° Avicide ( Avicidaa));; ces genres ne constituant tous deux pour Lesson qu'un seul genre, Lophote ( Lopholes ) , qu'il avait compris , comme nous l'avons fait, sous le nom de Baza, parmi les Falconinės ; 3 ° Bondrée ( Pernis) , laissé par Lesson dans les Butéoninės ; 4° Milan Milvus ) ; 5° Naucler (Nauclerus); 6. Rosthrame ( Rosthramus ); 7° Cymindis ( Cymindis), compris par Lesson dans les Aquilinės ; gº Couhyeh ( Elanus) ; gº Gampsonyx (Gampsonyx ), genre nouvellement créé sur une espèce dont Lesson faisait un Couhyeh ; 10° Ictinie( Ictinia ). M. Ch . Bonaparte , réunissant en un seul>, comme nous, les genres Baza et Avicide, en réduit le nombre à neuf, en commençant la série par le genre Bondrée, et la terminant par le genre Ictinie . Nous conservons huit de ces genres, par suite de la réunion que nous avons faite du genre Baza aux Aquilinés, sans nous astreindre à l'ordre suivi pour leur filiation par ces deux ornithologistes. 88 HISTOIRE NATURELLE . 1 er GENRE . ROSTRHAME. ROSTRHAMUS. (Lesson .) Rostrum, bec ; hamus, hameçon . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long, mince, latéralement comprimé, d'abord un peu droit, et se terminant en véritable croc allongé, à mandibule inférieure mince, courte et tronquée comme dans le genre Baza . Narines basales, nues, arrondies. > Fig . 122 - Rostrhame sociable . Ailes longues et aiguës, la troisième et la quatrième rémiges les plus longues. Queue moyenne, échancrée . Tarses courts, minces, à peine de la longueur du doigt médian , finement emplumés dans la moi tié de leur étendue, et recouverts, dans tout le reste, de larges scutelles; à doigts et ongles minces et allongés , ceux -ci finement aigus; l'ongle du pouce de la longueur de celui du doigt médian ; les doigts recouverts d'écailles dans toute leur longueur, et isolés; les latéraux égaux. Devant de l'ail nu. Fig. 123. – Rostrhame sociable. Ce genre ne repose que sur une espèce unique, particulière à l'Amérique du Sud , le Rostrhame à bec en hameçon (Falco [ Rostrhamus ] hamatus, Illiger) . Les mæurs de cet Oiseau ne sont bien connues que depuis les observations de M. d'Orbigny, qui s'exprime ainsi au sujet du Rostrhame , auquel il donne le nom de Sociable ( Rostrhamus sociabilis), à cause de ses habitudes : > OISEAUX . 89 « Nous avons, dit-il , plusieurs fois rencontré cette espèce auprès des lacs et des marais. Elle était toujours par troupes nombreuses, composées de plus de trente individus perchés sur les buis sons ou sur les arbres baignés des bords des eaux ; ces Oiseaux sont tellement rapprochés les uns des autres, qu'une douzaine d'entre eux se trouvent souvent réunis sur le même buisson . Là , fa rouches , moitié posés, moitié volant, ils jettent des cris aigus , en tournoyant, un instant, au- des sus des eaux près des rivières, et se reposant ensuite pour s'envoler de nouveau une minute après, et chercher à découvrir des Poissons et des Reptiles aquatiques, dont ils se nourrissent. « Ils voyagent d'un marais à l'autre , sans être , néanmoins, aussi inconstants que les autres Oi seaux de proie ; on les trouve quelquefois une demi-journée de suite dans les environs du même lieu . Quoique sociables, ils sont on ne peut plus craintifs, et ils prennent tant de précautions pour n'être pas surpris , que nous n'avons jamais pu en approcher sans être bien favorisé par les localités . On sent que leur genre de vie les oblige à se tenir souvent à terre , afin d'y saisir leur proie; aussi les voit- on quelquefois se jeter tout à coup, du haut de leur perchoir ou en volant , sur un Poisson ou sur un Reptile aquatique, les retenir, malgré la viscosité dont ils sont généralement recouverts, au moyen du long croc de leur bec ou de leurs ongles, et les transporter dans un lieu plus sûr, pour les dépecer et s'en repaitre, puis s'envoler et revenir faire la digestion auprès des leurs, perchés sur une branche, où ils restent immobiles, jusqu'à ce qu'il plaise à la troupe de prendre son vol . Alors ils l'accompagnent aussi, la suivent partout et s'arrêtent toujours avec elle . » 2me GENRE. CYMİNDIS. CYMINDIS. ( Cuvier. ) Kuperdes, nom donné par les Grecs à un Oiseau resté inconnu . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES . Bec élevé, long, très -comprimé sur les côtés, à mandibule supéricure graduellement inclinée vers la pointe, qui est très -crochue. الله Fig . 124 - Cyminidis à bec en croc. Fig. 125. — Cymindis à bec en croc . Narines basales, en forme de scissure, et à moitié engagées dans les plumes du front . Ailes longues, à troisième, quatrième et cinquième rémiges les plus grandes, mais n'alleignant pas l'extrémité de la queue. Tarses courts, épais, à moitié recouverts de plumes, et scutellés dans le reste de leur étendue, de la longueur du doigt médian; à doigts ordinaires, isolés, entièrement recouverts d'écailles; les latéraux égaux; ongles courts et arquès . Trois espèces, ayant les mæurs des Buses; toutes de l'Amérique tropicale . 9 12 90 HISTOIRE NATURELLE . Hie 3e GENRE - . BONDRÉE. PERNIS. ( Cuvier. ) (lepens ou Trépuis , nom donné par les Grecs å un Oiseau de proie demeuré inconnu. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES . Bec un peu allongé, recourbé depuis la base jusqu'à la pointe , qui est crochue, à bord marginal droit, très -comprimé sur les côtés, et à arête vive . Narines elliptiques, percées au bord de la cire. Fig . 126. — Bondrée apivore . Ailes longues, à troisième, quatrième et cinquième rémiges les plus grandes. Queue longue, large et un peu arrondie. Tarses courts, robustes, à demi emplumés, réticulés dans tout le reste de leur surface, à doigts écaillés dans la dernière moitié de leur longueur jusqu'à l'ongle, épais; ongles réticulés et acérés, celui du pouce le plus fort de tou Fig . 127 . – Bondrée ap vore. Ne renferme que deux espèces, une commune à l'Europe, à l'Asie et à l'Afrique ; l'autre particu lière à l'archipel indien . Nous donnons la figure de la première : Bondrée apivore (Falco ( Pernis] apivorus, Linné) . Taille de 0", 50 à 0” , 55 . Les Bondrées se nourrissent d'Insectes , principalement de Guêpes et de leurs larves, parfois aussi de petits Mammifères et de petits Reptiles . On pourrait ajouter que les soins de leurs petits leur donnent accidentellement l'instinct de la chasse et de la pêche : car un des meilleurs observateurs des Oiseaux d'Europe, M. Gerbes, a trouvé sur le bord d'un nid de Bondrée d'Europe , renfermant OISEAUX . 91 des eufs, au milieu d'un assez grand approvisionnement de toute sorte , un jeune Canard et un Poisson encore entiers . Les Boudrées nichent sur les arbres élevés . Le nid de celle d'Europe compose de bûchettes et de feuilles sèches ; ses eufs sont au nombre de trois ou quatre, généralement recouverts en entier d'une épaisse couche de brun variant du bistre au brun -rouge, paraissant comme effacé par trace , laissant à peine apercevoir le fond blanc de la coquille ; parfois, mais très -rarement, simplement maculé de points brun de bistre en forme de couronne sur un fond d'un beau blanc mat ; grand diamètre, de Om, 048 à 0m , 056; petit diamètre , de 0 , 040 a 0m , 044 . BONDRÉE APIVORE. PERNIS APIVORUS. ( Cuvier. ) Cet Oiseau , plus connu sous le nom de Buse bondrée, a l'espace compris entre l'ail et le bec couvert de petites plumes serrées ; sommet de la tête d'un bleu cendré très- pur; parties supérieures du corps d'un brun plus ou moins cendré ; les pennes secondaires des ailes rayées alternativement de brun noirâtre et de gris -bleu ; queue portant trois bandes d'un brun noirâtre, placées à distan ces inégales; gorge d'un blanc jaunâtre, avec des taches brunes; cou et ventre marqués de taches triangulaires brunes, sur un fond blanchâtre ; cire d'un cendré foncé; intérieur du bec, iris et pieds, jaunes . Fig . 128. — Bondrée apivore. - La femelle et les jeunes ont seulement du bleu cendre sur le front; devant du cou marqué de grandes taches d'un brun clair ; poitrine et ventre d'un roux jaunâtre , avec des taches d'un brun foncé; parties supérieures d'un brun roussâtre, avec des taches plus foncées; souvent le dessous du corps blanchâtre, avec des taches d'un brun roussâtre . Les jeunes de l'année ont la cire jaune, et l'iris d'un brun clair ; la tête tachée de brun et de blanc; le dessous du corps d'un blanc roussâtre , avec de grandes taches brunes; les plumes des parties supérieures bordées de roussâtre . ( TEMMINCK. ) Cet Oiseau est assez commun en France, et particulièrement dans les Vosges ; il se nourrit de pe tits Mammifères, d'Oiseaux, de Reptiles, et même d'Insectes. 92 HISTOIRE NATURELLE. 4m* GENRE . MILAN . MILVUS. ( Cuvier. ) CARACTERES GÉNÉRIQUES. Bec assez fort, élevé, comprimé latéralement, à arête vive, à bords festonnés. Narines ovales, ouvertes obliquement sur la marge de la cire. ( 71 Fig . 129. -- Milan royal. - Ailes très - longues et très - étroites, à troisième et quatrième rémiges les plus longues . Queue longue, deltoïdale, plus ou moins échancrée ou étagée. Tarses courts, emplumés un peu au -dessous de l'articulation , et dans le reste largement écusson nés en -dessus ; à doigts également courts, le médian uni à l'externe par un repli membraneux; ongles longs, faibles et pointus . Fig. 130. Milan royal. We genre ne renferme que six espèces, réparties en Europe , en Asie, en Afrique et en Océanie. Nous figurons le Milan royal (Milvus regalis, Brisson) , taille de 0", 65, l'espèce la plus commune en Europe et en France; et le Milan noir ( Milvus niger, Brisson) , qui y paraît assez fréquemment, et dont la taille est de om, 55. Les Milans se nourrissent de Mammifères, de petits Oiseaux , de menus Reptiles , parfois même de Poissons, et , enfin, au besoin , de charognes . Ils ne passent pas pour les plus braves et les plus in trépides des Rapaces , mais ils sont assurément , après les Cathartes, les plus hardis et les plus effrontés voleurs. Les voyageurs en citent mille exemples . Voici ce que dit Le Vaillant à propos du Milan parasite (Falco ( Milvus ] parasitus, Daudin) . « Le Parasite a dans le caractère plus de hardiesse que notre Milan ; la vue des hommes ne l'em pêche pas de fondre sur les jeunes Oiseaux domestiques; il n'y a point d'habitation où , à cer a OISEAUX 93 taine heure du jour, il ne paraisse quelques-uns de ces Oiseaux voleurs . Dans mes voyages, lorsque j'étais campé, il en arrivait toujours plusieurs qui se posaient sur mes chariots , d'où ils nous en levaient souvent quelques morceaux de viande. Chassés par mes Hottentots, ils revenaient a l'in stant avec une voracité et une hardiesse toujours incommodes ; les coups de fusil ne nous déli vraient point de ces Parasites; ils reparaissaient , quoique blessés . Invinciblement attirés par la chair qu'ils nous voyaient préparer, et qu'ils nous arrachaient pour ainsi dire des mains , notre cuisine, a l'air et sous la voûte du ciel , les nourrissait malgré nous . « Sur les bords des rivières , j'ai vu ce Milan s'abattre du haut des airs et se plonger dans l'eau , comme le nôtre, pour en tirer un Poisson, nourriture dont il est très- friand . ) Le docteur Petit et Quartin -Dillon, dans leur voyage en Abyssinie de 1838 a 1841 , qui a eu pour eux un si fatal résultat, ne sont pas moins explicites ; voici , en effet, ce que nous avons retrouvé dans les notes de leurs manuscrits : « Au Caire , dit M. le docteur Petit , je vis un jour, a la porte de M. Linant , un Milan enlever brus quement, des mains d'une femme arabe, un morceau de pain couvert de fromage, au moment où elle le portait à sa bouche. « Au Chiré ( en Abyssinie ), un autre enleva, sous le nez de mon Chien qui les gardait el s'élança en aboyant après lui , les débris d'un Mouton que l'on venait de tuer. « Maintes fois ils le firent aussi sous les yeux de mes gens . « Mais le plus fort de tout est ce qui eut lieu à Adoua , le 4 juin 1841. Leusoua, mon petit prépa rateur noir, finissait d'arranger, assis à terre dans ma cour, un Pigeon dont il avait enlevé le corps la veille , il n'y avait plus de chair qu'à la tête . Au moment où il allait la retourner et tenait cette peau dans ses mains, un Milan fondit sur lui , lui griffa les doigts , et , saisissant la tête , se sauva avec tandis que le surplus de la peau restait aux mains du pauvre enfant consterne et furieux; peu d'ins tants après, il revint à la charge et vola des poivres rouges qui séchaient au soleil , sans craindre le moins du monde d'être puni de sa témérité. « Ils planent sur les villes, les villages et les camps, en aussi grand nombre que le Percnoptère au Caire . A Addonfito, j'en ai vu plus de quatre mille planer ensemble au-dessus des grands daros voisins de l'église . » Les Milans font leur nid sur les arbres élevés , rarement sur les rochers , plus rarement encore sur les buissons ou dans les roseaux; ils y déposent de trois à quatre eufs, presque toujours d'un ovale parfait. La couleur de ceux du Milan royal est d'un blanc très - légèrement bleuâtre , parsemé de quelques taches rares d'un brun de Sienne léger, répandues assez uniformément, mais un peu plus nom breuses , et plus larges, vers le sommet de l'auf ; grand diamètre, 0m , 055 a 0m, 056; petit diamètre , Om, 047 à 0m , 048 . Ceux du Milan noir n'en different, quant a la couleur, que par un brun un peu plus rougeâtre ; grand diamètre , 0 " , 052 ; petit diamètre , 0m ,013. Il en est de même de ceux du Milan parasite , qui n'en diffèrent que par un brun rougeâtre encore plus foncé, et par des taches plus larges et plus accusées se montrant plus nombreuses, tantôt au sommet, tantôt à la base de l'euf ; grand diamètre, 0m , 052 ; petit diamètre , 09,042. Ceux du Milan australien (Milvus isurus, Gould ) ont leurs taches d'un brun rouge très - clair , répandues agréablement sur toute la surface de l'oeuf et a de rares distances; le plus souvent en forme de larmes ou de gouttes , quelquefois en forme d'éclaboussures irrégulières ; grand diamètre, 0", 048 ; pelit diamètre, 0m, 039 . 1. MILAN NOIR ou PARASITE. MILVUS ATER ( FALCO ). ( Linné . ) M. le docteur Degland établit deux espèces sous les deux noms que nous réunissons : la pre mière , Milan noir (Milvus niger ); la deuxième, Milan parasite ( Milvus ægyptius ); qui se dis tingue du Milan noir par son bec jaune et sa queue plus longue et plus fourchue . Tète et gorge rayées, longitudinalement, de blanchâtre et de brun; parties supérieures d'un gris brun très-foncé; parties inférieures d'un brun roussâtre , avec des taches longitudinales sur le centre 94 HISTOIRE NATURELLE. des plumes; cuisses d'un roux foncé; les rémiges d'un brun foncé; queue très-peu fourchue , d'un gris brun et transversalement rayée de neuf ou dix bandes d'un brun plus clair; cire et pieds d'un jaune orange; iris d'un gris noirâtre; bec noir, sans feston . Fig . 131. – Milan noir ou Parasite . queue Les jeunes sont d'un brun plus foncé, tirant au noirâtre ; les plumes de la tête sont plus arron dies, leur extrémité est d'un blanc jaunâtre ; celles du manteau ont des bordures rousses ; la n'a que des bandes peu distinctes ; la cire et les pieds ne sont point aussi vivement colorés . ( Teu MINCK. ) Cet Oiseau , très- rare en France, est assez commun dans le midi de l'Europe et en Afrique ; on dit qu'il préfère le Poisson à toute autre nourriture. 2. MILAN ROYAL . MILVUS REGALIS. ( Brisson .) La queue très-fourchue; toutes les parties supérieures d'un brun roux ; les plumes bordées d'une couleur plus claire ; parties inférieures d'un roux de rouille , varié de bandes longitudinales brunes; les plumes de la tête et du cou longues et effilées, blanchâtres, rayées, longitudinalement , de brun , la queue roussâtre , portant des bandes brunes peu distinctes ; à la mandibule supérieure du bec, un feston peu marqué. La femelle est d'un brun plus foncé en dessus, avec l'extrémité des plumes plus claire ; souvent toutes les plumes bordées de blanchâtre ; la tête et le cou ont plus de blanc . Les jeunes de l'année ont les plumes de la tête moins allongées et plus arrondies, sans raies lon gitudinales; ces plumes sont d'un roux clair , terminées de blanc ; les parties supérieures ont plus de roux que chez les adultes ; le centre des plumes du dos et des ailes est noirâtre , et leur bord est d'un jaune roussâtre ; sur le bas du cou, sont de grandes taches blanches . ( Temminck . ) Le Milan royal se trouve en France et dans plusieurs parties de l'Europe ; il se nourrit de petits > OISEAUX. 95 Mammifères, de Reptiles , d'Insectes , de jeunes Oiseaux et de Poissons morts, qu'il prend à la sur face de l'eau . 1 Fig . 132. Milan royal. 5me GENRE . - COUHYEH . ELANUS. ( Savigny . ) - Le premier non est celui donné par les Arabes à l'espèce type ; le second vient du grec eh zvo ;, Milan . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, à base élargie, comprimé jusqu'à la pointe, à arête vive , à bords mandibulaires gar nis d'un feston très-prononcé et presque aigu . Narines ovalaires; cire étroile . Ailes allongées, pointues, alleignant et dépassant même l'extrémité de la queue, à deuxième ré mige la plus longue . Queue longue, légèrement échancrée. Tarses plus courts que le doigt médian, à moitié emplumés, et , du reste , entièrement réticulés, de même que les doigts, qui sont allongés, épais; l'externe beaucoup plus court que l'interne; les ongles robustes el recourbés; celui du pouce le plus fort. - Fig . 133. – Couhych axillaire . Fig. 134. — Couhyeh axillaire . Ce genre se compose de cinq espèces cosmopolites , dont une seule se montre en Europe : c'est le Couhyeh blac ou mélanoptère ( Falco [ Elanus) melanopterus, Daudin ) , que nous avons fait figurer, et dont la taille est de 0" , 32 à 0,35. - 96 DISTOIRE NATURELLE .

On ne sait , des mæurs de ces Oiseaux , que ce que Le Vaillant en a observé . Voici comme il s'ex prime à cet égard : « Le Blac est toujours perché sur le sommet des arbres ou des plus hauts buissons, d'où on peut l'apercevoir de très- loin par son ventre blanc , très -brillant au soleil . Son cri est des plus perçants , et il se plait même à le répéter souvent , et plus particulièrement lorsqu'il vole , ce qui le décèle et avertit de sa présence . Je n'ai jamais vu le Blac faire de mal aux petits Oiseaux , quoique souventil poursuive les Pies-Grieches, seulement pour les éloigner du lieu de sa chasse, qui se réduit à celle des In sectes , des Sauterelles et des Mantes surtout, dont il fait un grand dégât . Il est hardi et courageux. Je l'ai vu s'acharner à poursuivre les Corbeaux , les Milans, et obliger ces Oiseaux , beaucoup plus forts que lui , à quitter les lieux qu'il s'est choisi, et où on le voit continuellement. Il est très-farou che et singulièrement difticile à approcher . « Ces Oiseaux, continue notre voyageur, nichent dans l'enfourchure des arbres : le nid , assez spacieux , est très- évasé ; de la mousse et des plumes en garnissent l'intérieur. La ponle est de quatre ou cinq aufs blancs. » Il y a ici une erreur que nous sommes à même de rectifier. Nous avons reçu du cap de Bonne Espérance, par Édouard Verreaux, deux wufs de cette espèce , dont la forme et la couleur sont exac tement celles de l'æuf de la Crécerelle , et n'en diffèrent que par la dimension : le grand diamètre étant de 0" , 042 , et le petit de 0,034. M. d'Orbigny , de son côté , donne les détails suivants sur le Couhyeh à queue blanche (Milvus [ Elanus) leucurus, Vieillot ) : « Cette espèce parait , dit- il , habiter indistinctement tous les lieux où se présente à elle , de loin en loin , de quoi percher ; aussi la trouve - t-on , tantôt à la lisière des plaines des Pampas, au bord des rivières, tantôt sur les collines buissonneuses du Chili . Partout nous l'avons vue voler longtemps avant de se reposer, et planer en tournoyant pour saisir, à l'occasion , de petits Mammifères et de petits Oiseaux, dont elle parait faire sa nourriture. ) > . BEVALET . SESTRE Fig. 135. — Couhyeh blac. COUAYEH BLAC ou ELANION. ELANUS MELANOPTERUS. Sommet de la tête , nuque, dos , scapulaires et croupion d'un beau gris cendré, plus clair à la tête que sur le dos ; front, joues , toutes les parties inférieures et couvertures intérieures des ailes 1 until Faucon Gerliul, Falco Islandicus . D. 28 . OISEAUX . 97 d'un blanc parfait; un petit cercle noirâtre autour de l'orbite, accompagné d'une tache noire en avant des yeux ; ailes d'un cendré foncé, qui prend une teinte noirâtre vers le bout des rémiges, mais les barbes de toutes les pennes d'un blanc pur; queue légèrement échancrée, les deux pennes du milieu cendrées, les autres blanches, à bout terminal cendré el à barbes intérieures d'un blanc sale ; toutes les petites couvertures des ailes et une partie des grandes d'un noir parfait, mais le poignet et le bord de l'aile d'un blanc pur. Bec et ongles noirs ; iris et pieds de couleur orange . Les jeunes ont toutes les parties supérieures d'un brun cendré terne , à bordure des plumes plus ou moins roussâtre ; les ailes couleur ardoise et toutes les pennes et couvertures terminées de blanc ; les petites couvertures noirâtres et terminées de blanc roussâtre ; les parties inférieures d'un blanc terne ou grisâtre , et chaque plume marquée longitudinalement par de larges mèches brunes; ces mèches prennent la forme de stries plus ou moins larges, suivant l'âge des individus; toutes les pennes de la queue d'un cendré foncé, mais leurs barbes intérieures toujours blanchâtres ; les pennes latérales d'un cendré très - foncé vers le bout , dont la pointe terminale est d'un blanc pur. ( TEMMINCK.) L'Élanion blac est très-rare en Europe , où peut- être il n'est que de passage , il est commun en Afrique et se nourrit particulièrement d'Insectes . 6me GENRE . NAUCLER . NAUCLERUS. ( Vigors .) Nauxanpos, qui gouverne ; par rapport à la queue des Oiseaux de ce genre dont ils se servent, en guise de gouvernail, d'une manière remarquable. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, faible, élevé à la base, comprimé latéralement, à bords mandibulaires sinueux. Narines ovales, garnies de poils ou soies à la base; cire plus développée que dans le genre pré cédent. Ailes très- longues et pointues; les deuxième et troisième rémiges les plus allongées. Queue excessivement longue, profondément fourchue, et taillée comme celle des Hirondelles. Tarses courts, emplumés au- dessous de l'articulation , réticulés dans le reste de leur étendue. Doigts recouverts d'écailles dans toute leur longueur; ongles faibles, celui du pouce le plus fort de tous , étant du double de longueur. Fig. 136. - Naucler å queue fourchuc. Fig . 137. – Naucler à queue fourchue. Ce genre ne compte que deux espèces : une d'Afrique, l'autre d'Amérique ; cette dernière se montrant accidentellement en Europe. C'est le Naucler à queue fourchue ( Falco [ Nauclerus) furcatus, Linné) que nous figurons et dont la taille est de 0,55 à 0m, 57 : son vol seul a 1,17. 10 13 98 UISTOIRE NATURELLE. M. d'Orbigny donne de cet Oiseau les détails de maurs suivants , que l'on peut considérer comme communs aux deux espèces du genre : « Nous n'avons jamais vu cette espèce que près des eaux . Dans la province de Chiquitos (répu blique de Bolivia ), elle était quelquefois par troupes, d'autres fois par paires , voyageant d'un lac à l'autre; restant près de l'un d'eux quelques jours ; puis l'abandonnant pour en aller visiter un autre. Pendant tout le temps qu'elle ne donne pas aux amours, elle voyage ainsi , occupée des heures entiè res à tournoyer au -dessus des eaux , tantôt près de la surface, tantôt très - haut dans les airs ; car elle ne commence à monter que quand on l'inquiète. Son genre de vie nous porte à croire qu'elle rase aussi la surface des fleuves , afin d'y saisir les Poissons morts qui y surnagent Nous croyons, toutefois, que les Insectes sont la base de sa nourriture habituelle, surtout les Orthoptères , qui abondent au bord des eaux. Vers le mois de décembre , les couples abandonnent les pays de plaines et se rapprochent des forêts, afin de s'occuper de leur nichée ; nous les avons rencontrés, en cette saison , au milieu des forêts qui séparent les provinces de Chiquitos et de Moxos, dans le pays des Guarayos, vivant autour des lacs de ces lieux ou sur les bords des rivières . Les Indiens Guarayos nous ont assuré qu'ils y nichent au sommet des plus hauts arbres . » Fig. 138. Naucler de la Caroline. NAUCLER DE LA CAROLINE . NAUCLERUS FURCATUS. ( Vigors . ) Le Naucler ou Milan de la Caroline , nommé aussi , par Catesby, Épervier à queue d'Hirondelle, a la queue profondément fourchue, et cette disposition est due à ce que les rectrices latérales sont beaucoup plus longues que les moyenues, qui sont graduellement et successivenient étagées. La tête , le cou , la poitrine et le ventre sont d'un blanc de neige : le manteau , les ailes et la queue sont d'un noir (ustré, à reflets noirs et bleus. La cire est bleue ct l'iris rouge . OISEAUX . 99 Cet Oiseau ne fréquente la Caroline que pendant l'élé ; il vole à la manière des llirondelles pour attraper en l'air les Insectes dont il se nourrit. Il dévore aussi les Lézards et les Serpents, d'on lui est resté dans quelques districts le nom d'Épervier à Serpent. Il est très- répandu dans la Louisiane, aux Florides , dans la Géorgie et dans la Guyane, mais jamais il ne va dans le nord des États -Unis. Cet Oiseau, dit d'Azara, qui le désigne sous le nom de Yétapa, arrive au Paraguay au printemps, en troupes de dis à vingt individus. Son vol est circulaire , et il s'élève assez pour se tenir le plus ordinairement hors de la portée du fusil, bien qu'il s'abaisse fréquemment vers la terre. S'il voit approcher quelqu'un, son naturel farouche le fait remonter à une grande hauteur. ( Lesson . ) Il se nourrit particulièrement de petits Reptiles et de Sauterelles. 7mne GENRE . GAMPSONYX . GAMPSONYX. ( Vigors .) rau.yes, recourbé ; cvuz , ongle CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec très -court, élevé à la base, comprimé sur les côtés, brusquement incliné vers la pointe . Narines basales ovalaires, percécs dans une cire très- élroile, et en parlie cachées dans les plumes sériformes du froni. Ailes longues et pointues, à deuxième et troisième rémiges les plus grandes, arrivant aux deux liers de la queue . Queue longue et légèrement arrondie. Tarses plus courts que le doigt médian , robustes, légèrement emplumés au -dessous de l'articula lion , et réticulés dans le reste de leur étendue; doigts longs, épais ; les latéraux presque égaux ; le pouce aussi long que ceux - ci; ongles longs et aigus, celui du pouce de la longueur de celui du doigt médian. Fig .139. – Gampsonyx de Swainson. Ce genre n'est établi que sur une seule espèce, démembrée par Vigors du genre Couhyeh, dans lequel on la comprenait depuis Cuvier. C'est le Gampsonyx de Swainson ( Gampsonyx Swainsonii, Vigors) . Cet Oiseau habite les régions tropicales de l'Amérique du Sud , et l'on ne connait rien de ses mours . gme GENRE . ICTINIE . ICTINIA . ( Vieillot .) IXTIV , Milan . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES . Bec court, élargi à la base, comprimé sur les côtés , feston de la mandibule supérieure dilaté et suillant, presque en forme de dent; la mandibule inférieure droite obluse et échancrée à son extrémité. 100 HISTOIRE NATURELLE . Narines latérales lunulées. Ailes très-longues, à troisième rémige la plus grande, et dépassant de beaucoup la queue. Queue ordinaire, un peu fourchue. Tarses de la longueur du doigt médian , épais, à moitié emplumés, scutellés dans le reste de leur surface, réticulés en dessous; doigts courts et épais, couverts d'écailles dans toute leur longueur; les latéraux égaux, le pouce assez long; ongles courts, comprimés et aigus. Fig , 140. -- Ictinie plombée. Fig . 141. - Ictinie plombéc. Ce genre renferme deux espècesde l'Amérique . Nous citerons l'Ictinie plombée ( Falco ( Ictinia ) plumbeus, Gmelin ) . Taille : 0,32. Ces Oiseaux vivent , dit-on , d'Insectes , de Serpents et de Lézards. Le peu que l'on connait de leurs habitudes résulte du passage suivant de M. d'Orbigny, relatif à l'espèce dont nous parlons : « Nous l'avons , dit ce voyageur, assez fréquemment rencontrée dans la province de Chiquitos, toujours observée à la lisière des bois, près des marais, sur les collines , ou même au bord des rivières qui traversent les immenses forêts étendues entre cette province et celle de Moxos . On trouve en elle un véritable instinct de société , comme chez les Rostrhames , qui consiste dans la réunion d'un grand nombre d'individus voyageant de concert, se posant sur le même arbre, restant unis des mois entiers , ne se divisant par couples que dans la saison des amours ; et encore ces couples res tent-ils dans le voisinage, prêts à se rejoindre dès que les jeunes sont assez grands pour accompa gner leurs parents . C'est du moins ainsi que nous avons toujours vu se comporter cette espèce : chaque fois que nous en apercevions un individu , nous le suivions des yeux , et nous le voyions se réunir , non loin de là , à beaucoup d'autres , perchés et immobiles sur la partie la plus élevée d'un grand arbre mort; souvent ils étaient associés au moins au nombre de trente ; alors la plupart s'en volaient en tournoyant à une grande hauteur; ou , séparément , parcouraient tous les environs d'une manière peu ordinaire aux Oiseaux de proie, et analogue au vol de certains Pigeons ; puis revenaient se poser de nouveau sur le même arbre, que quelques autres abandonnaient à leur tour, où ils re paraissaient quelque temps après . Ils ont, quelquefois, tellement l'habitude d'un arbre, qu'il nous est arrivé d'en tirer à plusieurs reprises, dans la même journée, sur le même , avant de voir la troupe renoncer à cet asile . Ils sont , d'ailleurs , si peu sauvages , que , dans le jardin de la mission de San Xavier , nos coups de fusil réitérés ne les empêchaient pas de s'y poser cinq ou six fois, ne l'aban donnant que le lendemain . « Nous ne les avons jamais vus à terre : leur vol , parfois élevé , a , dans son tournoiement, quelque chose d'analogue à celui des Milans ; ils semblent chasser aux Insectes , sans paraître se plaire à poursuivre les Oiseaux . Ils arrivent , sans doute , dans la province de Chiquitos à l'approche de la saison des amours; nous les y avons aperçus , par troupes, de septembre à décembre ; en janvier, ils étaient au milieu des forêts qui séparent les provinces de Chiquitos et de Moxos, sur le bord des rivières , divisés par couples, occupés de leur nichée, placée, à ce que nous assurent les Indiens Gua rayos, au sommet des plus hauts arbres des rives de Rio de San -Miguel, ou à la lisière extérieure de ces forêts. ) !1 1 be 11 1' 29 . Faucon rayé. Falco sparverius. OISEAUX 101 SIXIÈME FAMILLE. ACCIPITRINÉS. Les Accipitrinés ont le bec court , recourbé dès la base jusqu'à la pointe, qui est crochue, à bords mandibulaires festonnés, comprimés sur les côtés ; les narines rondes ou ovalaires; les ailes géné ralement longues, mais toujours plus courtes que la queue ; celle - ci ample, plus ou moins carrée ou arrondie ; les tarses généralement longs, grèles , élevés , légèrement emplumés au-dessous de l'arti culation , les doigts minces et allongés ; les ongles larges, longs, très- recourbés et aigus. Des Milvinés aux Accipitrinés, tels que nous les présentons, la transition est amenée de la manière la plus naturelle , au moyen du genre milvinien Gampsonyx, dont l'unique espèce offre le faciès et l'ensemble des vrais Accipitrinés , tant par sa couleur que par sa conformation générale . Cette famille se compose de tous les Oiseaux de proie diurnes qui , au bec court et subitement in cliné , joignent les jambes grêles et élevées , et qui sont le plus souvent barrés aux parties inférieures. Lesson faisait de cette famille une tribu sous le nom d'Autours , et il la divisait en quatre sous tribus : Éperviers ( Nisus ) Cuvier ; Éperviers à joues nues (Gymnogenys ) genre qui appartient aux Polyborinés, auxquels nous l'avons réuni sous le nom de Polyboroïdes ; Autours ( Astur ) Lacépède ; Macaguas (Herpelotheres ), que nous avons joints aux Aquilinés. Plus tard , en 1837 ( 1 ) et en 1839 ( 2 ) , il éleva ce nombre à neuf, en en faisant autant de genres : 1 ° Macagua ( Herpetotheres ); 2° Autour ( Astur ) ; 3º Asturine ( Asturina ), formé par Vieillot aux dépens des vrais Autours; 4° Épervier ( Accipiter) ; 5° Brachyptère ( Brachypterus) ; 6º Diodon ( Harpagus ), appartenant aux Falconinės ; 7° Lophote ( Lopholes i que nous avons rangé parmi les Milvinés sous le nom de Baza ; 8º Avicide ( Avicida ); 9º Gampsonyx, tous deux aussi de la même famille . Vers la même époque , M. le baron de la Fresnaye ( 3) réduisait les Accipitrinés , sous le titre de sous- famille, à leur plus simple expression , n'en formant que trois genres : Herpétothère ( Herpetolheres) ; Autour ( Astur ) ; Épervier ( Accipiter) . Il est bien certain qu'il eût mieux valu , à l'exception du premier de ces genres , que la science s'en tỉnt aux deux derniers purement et simplement. Car, ainsi qu'on va le voir, lous les genres ( 1 ) Suites à Buffon . ( 2) Revue Zoolog., p . 132. Juiu . (3) Revue Zoolog , p . 196 Juillet . 102 HISTOIRE NATURELLE . admis depuis daus les Accipitrinės ne sont que des démembrements des genres Autours et Éperviers, fondés sur de légères différences dans la longueur des pattes, et dans l'aspect et la conformation de la cire du bec . M. G. R. Gray , lui , admit six genres . 1 ° Autour. ( Astur ) ; 2° Géranospize (Geranospiza ), Kaup ; 3 Micrastur ( Micrastur ) , le même que Brachypterus de Lesson ; 4° Épervier ( Accipiter ) ; 5° Poliornis ( Poliornis ), Kaup ; 6° Méliérax (Melierax ). Mais M. Charles Bonaparte vient de l'élever a douze , en y comprenant, il est vrai, cinq genres que nous avons considérés comme appartenant aux Aquilinės; ce sont : 1 ° Spizaèle ; 2° Harpye; 3 ° Urubitinga ; 4° Morphnus ; 5° Herpétothère, auxquels il a joint les suivants : 6° Micrastur; 7° Géranospize; 8º Asturine ; 9° Autour ; 10 ° Épervier; 11 ° Micronise (Micronisus), formé par M. G. R.Gray, qui y a renoncé depuis, aux dépens de son genre Accipiter ; 12° Méliérax. 1 Nous comprenons cette famille telle que l'a comprise le méthodiste anglais , c'est- à-dire que nous la divisons en six genres . je GENRE AUTOUR . ASTUR. ( Lacépède. ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, large et élevé à la base, comprimé sur les côtés, très -arqué jusqu'à la pointe, qui est aigui, à tranche profondément festonnée . Narines basales, ovalaires. Ailes longues , ne recouvrant que la moitié de la longueur de la queue, à lroisième , quatrième el , cinquième rémiges les plus grandes. Queue longue, élargie, arrondie ou légèrement échancrée. Tarses de la longueur du doigt médian , scutellés en avant et en arrière : doigts allongés, vigoureux, le médian et l'interne unis à leur base par une légère membrane; le pouce et l'interne d'égale longueur, munis d'ongles longs, robustes et fortement arqués et acérés. Ce genre renferme treize espèces cosmopolites ou de tous pays , dont une seule est commune en Europe , l'Autour des Pigeons ( Falco (Astur] palumbarius, Linné) , que nous figurons, et qui est de la taille de 0,51. OISEAUX . : 103 Les Autours se nourrissent de menus Oiseaux et Mammifères, de volailles de basse- cour et même d'Insectes . Ils fréquentent indifféremment les bois de plaines ou de montagnes. Ceux d'Amérique ne vivent qu'à la lisière des bois, n'y pénètrent jamais et ne volent qu'en rase campagne auprès des eaux . M. d'Orbigny tua , dans ses voyages, un Autour à gros bec (Astur magnirostris) , pendant qu'il dévorait un Poisson mort . Buffon, qui avait fait nourrir pendant longtemps chez lui un måle et une femelle de l'espèce eu ropéenne, en décrit ainsi les habitudes : « On a remarqué que, quoique le mâle fùt beaucoup plus petit que la femelle, il était plus féroce et plus méchant. Ils sont tous deux assez difficiles à priver ; ils se battaient souvent, mais plus des griffes que du bec , dont ils ne se servent guère que pour dépecer les Oiseaux ou autres petits ani maux, ou pour blesser et mordre ceux qui les veulent saisir . Ils commencent par se défendre de la griffe, se renversent sur le dos en ouvrant le bec, et cherchent beaucoup plus à déchirer avec les serres qu’à mordre avec le bec . Jamais on ne s'est aperçu que ces Oiseaux , quoique seuls dans la même volière, aient pris de l'affection l'un pour l'autre ; ils y ont cependant passé la saison entière de l'été, depuis le commencement de mai jusqu'à la fin de novembre , où la femelle, dans un accès de fureur, tua le mâle dans le silence de la nuit , à neuf ou dix heures du soir , tandis que tous les autres Oiseaux étaient endormis . Leur naturel est si sanguinaire , que , quand on laisse un Autour en liberté avec plusieurs Faucons, il les égorge tous les uns après les autres; cependant il semble manger de préférence les Souris, les Mulots et les petits Oiseaux. Il se jette avidement sur la chair saignante, et refuse assez constamment la viande cuite ; mais, en le faisant jeûner, on peut le forcer de s'en nourrir. Il plume les Oiseaux fort proprement , et ensuite les dépèce avant de les manger, au lieu qu'il avale les Souris tout entières. Ses excréments sont blanchâtres et humides : il rejette souvent par le vomissement les peaux roulées des Souris qu'il a avalées . » L'espèce d'Europe fréquente de préférence les bois de montagnes et y niche sur les plus vieux et les plus élevés des hêtres et des chênes . Ses eufs, au nombre de quatre, sont de forme ovale presque parfaite, l'un des deux bouts à peine moins obtus que l'autre , à coquille d'un grain assez fin , d'un blanc légèrement bleuâtre dans son épaisseur, et extérieurement peu poreuse, mate et presque sans reflet; d'une couleur d'un blanc très-légèrement bleuâtre, le plus souvent uni et sans lache; assez fréquemment ondé , d'une manière à peine sensible , de tons brun jaunâtre fort clairs ; grand diamètre, 0m, 059 ; petit diamètre, Om , 045 . Ceux de l'Autour de la Nouvelle- Hollande ( Falco (Astur ] Novve Hollandiæ, Gmelin) , exactement de même forme, sont d'un blanc très légèrement bleuâtre, ondé d'une manière assez sensible d'un ton brun rosacé , sous lequel disparait presque entièrement le ton bleuâtre de la coquille , et légè rement maculé de quelques points brun foncé et de petites taches grisâtres généralement assez rares , souvent plus nombreux et beaucoup plus larges au sommet de l'œuf; grand diamètre , 0", 064 ; petit diamètre, Om , 049 .

7 > AUTOUR. ASTUR PALUMBARIUS. ( Temminck .) a Cet Oiseau a les parties supérieures du corps d'un cendré bleuâtre ; au -dessus des yeux , un large sourcil blanc; les parties inférieures portent, sur un fond blanc , des raies transversales et des ban des étroites longitudinales d'un brun foncé; queue cendrée, rayée de quatre ou cinq bandes d'un brun noirâtre ; bec d'un noir bleuâtre ; cire d'un vert jaunâtre ; iris et pieds jaunes . La femelle a le dessus du corps moins nuancé de bleuâtre , mais plus coloré de brun; elle a un plus grand nombre de petites bandes brunes sous la gorge . Les jeunes de l'année different considérablement; la cire et les pieds sont d'un jaune livide , l'i ris d'un gris blanchâtre; la tête , les côtés et le cou , roussâtres avec des taches longitudinales d'un brun foncé; la nuque variée de larges taches de la même couleur ; parties inférieures d'un roux blanchâtre, varié de longues taches lancéolées d'un brun foncé; queue d'un gris brun, avec quatre bandes très-larges d'un brun plus foncé, et toutes les pennes terminées de blanc. (TEMMINCK .) 104 HISTOIRE NATURELLE. L'Autour se nourrit de petits Mammifères et d'Oiseaux; il poursuit le Lièvre et l'Écureuil. On le rencontre , en France, dans les bois de sapins , et préférablement dans ceux des montagues. Fig. 142 et 143. — Autour ( Mâle et femelle.) 2me GENRE. GÉRANOSPIZE. GERANOSPIZA. ( Kaup . ) Tepxvos, Grue ; T152, Épervier. Épervier à jambes de Grue. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre, moins élevé, incliné dès la base, comprimé latéralement et à bords mandibulaires moins profondément festonnés. Narines marginales, subovales. Fig. 144. — Géranospize hémidactyle Ailes longues, les quatrième et cinquième rémiges les plus grandes. Queue longue et arrondic. OISEAUX 105 Tarses du double de longueur du doigt médian, très -grêles, recouverts en devant et en arrière de larges scutelles; doigis très-courts et minces; ongles courts, aigus et peu arqués . Fig. 145 – Göranospize hémidactyle . Ce genre ne repose que sur deux espèces de l'Amérique méridionale , qui fréquentent les lieux inondés sur les bords des grandes rivières, et se nourrissent principalement, dit- on , de Reptiles et de Poissons. Voici ce que dit M. d'Orbigny de la principale de ces deux espèces, le Géranospize grêle ( Falco [Geranospiza ) gracilis, Temminck ), dont la taille est de 0m , 55 å 0m , 57 . « Si nous en jugeons par nos propres observations, cette espèce choisirait seulement les endroits les plus marécageux et les plus retirés; car nous ne l'avons vue qu'au sein des marais ou à la lisière de ces immenses plaines de joncs inondées qui occupent le lit des rivières dont le cours est peu sensible , ou dans les grands Esteros qui caractérisent toutes les plaines du centre de l'Amérique méridionale . C'est toujours sur les palmiers ou sur les grands arbres de la lisière de ces lieux hu mides qu'elle perchait, d'abord le long des rives du Rio-Batel , et puis dans les marais de San - Jose de Chiquitos : elle était par couples , même au mois de juin , qui est un des mois d'hiver dans ce pays, ce qui ferait croire qu'elle reste accouplée toute l'année . Ordinairement elle vole peu , reste perchée en attendant sa proie , et , si elle prend son essor, ce n'est que pour se poser à peu છે de distance; son vol est aisé et assez rapide . Quant à sa nourriture, nous ne la connaissons pas au juste ; mais l'habitude qu'elle a d'être toujours près des eaux nous donnerait lieu de penser qu'elle vit de Reptiles aquatiques ou même de Poissons. gme GENRE. – MICRASTUR . MICRASTUR.. ( Gray. )) BRACUYPTÈRE . BRACHYPTERUS. (Lesson .) Bpayur , court; itteçcv , aile . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, élevé à la base et très-arqué jusqu'à la pointe, qui est aiguë , comprimé sur les côtés , à bords mandibulaires ondulés . Narines rondes et largement ouvertes . Ailes courtes et arrondes, à quatrième, cinquième et sixième rémiges les plus longues. Queue longue et arrondie. Tarses unpeu plus longs que le doigt médian, grêles, largement scutellés en dessus; doigts longs et minces, les latéraux égaux, le pouce aussi long que le doigt interne, tous deux munis des ongles les plus forts et les plus crochus . Cire presque entièrement recouverte de poils ; lorums nus . 10* 14 106 HISTOIRE NATURELLE. M. G. R. Gray, suivi en cela par M. Ch . Bonaparte, considérant comme synonyme de Brachyplerus, nom donné à ce genre par Lesson , celui de Brachypteryx donné par Vigors et Horsfield , en 1820 , à un genre de Passereaux ( Myiothère) , a cru devoir y substituer le nom de Micrastur. Fig . 146. - - Micrastur brachyptère . Fig. 147. – Micrastur brachyptère. Le genre Micrastur ne renferme que quatre espèces, toutes de l'Amérique méridionale, qui ont les mêmes mieurs et les mêmes habitudes que celles du genre précédent . M. d'Orbigny , décrivant l'une de ces espèces, le Brachyptère à quatre lignes (Falco (Brachypterus) concentricus, Illiger) , dit que ce Rapace « parait aimer la lisière des bois, où il chasse aux petits Oiseaux et aux petits Mammifères . » 4me GENRE . ÉPERVIER . ACCIPITER. ( Brisson . ) - CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, incliné depuis la base jusqu'à la pointe , qui est plus crochue, comprimé latéralement et à bords festonnés . Fig . 148. — Épervier nisus . Fig. 149. — Épervier nisus. OISEAUX. 107 Narines médianes, elliptiques, en partie engagées dans les plumes sétiformes du front. Ailes médiocres, à quatrième et cinquième réniges les plus longues, dépassant le croupion . Queue longue, ample, plus ou moins arrondie ou carrée Tarses de la longueur du doigt médian, minces, très -grêles, scutellés sur le devant; doigts éga lement longs et minces; l'ongle du doigt interne et celuidu pouce égaux et les plus forts. Formes minces, sveltes et élancées. Vingt et une espèces cosmopolites, dont une seule d'Europe et commune en France, composent ce genre. Nous figurons cette dernière espèce, l'Épervier commun ou d'Europe ( Falco (Accipiter) nisus, Linné), qui mesure (m , 35 . Les Éperviers proprement dits sont intrépides et courageux ; leur nourriture consiste presque exclusivement en petits Mammifères et Oiseaux ; ils attaquent jusqu'aux Perdrix et aux Pigeons. Le Vaillant cite le fait suivant de hardiesse, au sujet de la plus petite espèce du genre, l'Épervier mi nule (Falco (Accipiter] minulus, Daudin) : « Le trait suivant, que je ne puis m'empêcher de rapporter, dit - il , prouvera ce que j'ai dit de la hardiesse de ce petit Oiseau de proie , dont la grandeur du mâle est à peu près celle de notre Merle commun . Un jour que j'étais occupé , comme de coutume, à écorcher devant ma tente les Oiseaux que j'avais tués , il passa au-dessus de ma tête un de ces Éperviers, qui , ayant remarqué sur ma table plusieurs Oiseaux, s'y abattit tout à coup, malgré ma présence, et m'en enleva un qui était déjà prépare; il l'emporta dans ses serres , et fut bien étonné, après l'avoir plumé sur un arbre å trente pas de nous, de n'y trouver, au lieu de chair, que de la mousse et du coton ; cela ne l'em pêcha pas, après avoir déchiré la peau en pièces , de manger le crâne tont entier , seule partie que je laisse dans mes Oiseaux préparés. Comme j'examinais avec plaisir cet Oiseau arracher de dépit tout ce qui emplissait la peau bourrée qu'il m'avait dérobée, je le vis revenir planer au- dessus de moi à différentes reprises , mais il ne s'abattit plus, quoique j'eusse laissé exprès quelques Oiseaux à sa portée . Je suis persuadé que si , à sa première tentative , il avait eu le bonheur de tomber sur un des Oiseaux non préparés, il aurait infailliblement réitéré cette chasse, si facile et si commode pour lui ; mais, ayant été attrapé, il ne daigna probablement pas recommencer une seconde fois. » Les Oiseaux de ce genre nichent en général sur les arbres et pondent de cinq à six æufs. Les aufs de l'espèce européenne varient de la forme ovale à la forme ovée, c'est- à - dire qu'ils ont souvent l'un de leurs deux bouts un peu moins oblus que l'autre . Leur coquille est d'un grain ordi naire assez serré, d'un blanc légèrement bleuâtre dans son épaisseur, et un peu poreuse, unie, male et sans retlet . Leur couleur, d'un blanc plus ou moins sale ou jaunâtre, ondé et maculé de taches d'un brun olivâtre , irrégulières, mais plutôt arrondies qu'anguleuses, largement appliquées, et se perdant fréquemment , sur une partie de leurs contours, d'une manière insensible dans le fond blanc de la coquille; fréquemment d'un beau blanc très- finement bleuâtre , marque de quelques taches fort rares , en forme de gouttes ou de points arrondis, d'un beau brun de bistre , quelquefois rougeâtre , réunis en une seule masse, tantôt au sommet, tantôt à la base de l'euf; à ces taches viennent souvent s'en joindre d'autres d'un ton vaporeux gris-lilas ; d'autres fois, du même blanc plus ou moins bleuâtre, maculé de taches et marbrures concentrées et groupées en forme de zone vers le tiers de la longueur de l'auf, de couleur de brun- rouge sang, mélange de quelques autres taches violacées , plus rarement d'un blanc assez bleuâtre, nuancé et maculé de taches d'un brun isabelle plus ou moins foncé, tantôt irrégulièrement répandues sur toute la surface de la coquille , tantôt seulement réduites en une seule masse à son sommet ; plus rarement encore d'un ton léger uniformément isa belle , tiqueté de petits points de couleur de rouille , réunis , dans quelques parties de la coquille , en trois ou quatre masses irrégulièrement dessinées, de la même couleur. Enfin, quelquefois presque entièrement d'un blanc bleuâtre pur, et à peine tiqueté ou marqué de quelques points ou veines d'un brun rougeâtre très-léger. C'est alors la livrée des eufs derniers pondus ; ou bien dn même blanc bleuâtre , maculé de quelques taches irrégulières d'un ton de terre de Sienne brûlée , et d'une dimension de beaucoup plus petite que les œufs ordinaires de cette es pèce . C'est alors un auf dégénéré et presque toujours privé d'un germe. Grand diamètre, 0" , 037 ; petit diamètre Om , 031 . > 108 HISTOIRE NATURELLE . Ceux de l'Épervier -Autour de la Nouvelle -Hollande ( Astur (Accipiter) approximans, Vigors et Horsfield ) sont de même forme, d'un blanc bleuâtre clair- semé de petits points rares, en forme de piqûres, d'un brun plus ou moins rougeâtre . Grand diamètre, 0m , 045 ; petit diamètre, 0º ,034 . ÉPERVIER. ACCIPITER NISUS. ( Brisson . ) L'Épervier a les parties supérieures d'un cendré bleuâtre ; une tache blanche a la nuque ; parties inférieures blanches, avec des raies longitudinales sous la gorge, et des raies transversales sur les autres parties inférieures; sur la queue, qui est d'un gris cendré, sont cinq bandes d'un cendré noi râtre; bec noirâtre ; cire d'une jaune verdâtre ; pieds et iris jaunes . Fig . 150 et 151. – Épervier nisus . ( Mâle et femelle .) 1 La femelle adulte ressemble au mâle ; elle a les sourcils blancs et la même couleur sur la nuque , quelques individus ont le plumage supérieur d'un gris brun , à bordures rousses , et quelques taches blanches sur les épaules . On trouve même des variétés entièrement blanches. ( Temminck . ) Les jeunes de l'année ont les parties supérieures brunes , avec les bordures des plumes rousses; les parties inférieures roussâtres , avec des taches roux foncé, sous forme de fer de lance à la poi trine , à l'abdomen et aux jambes ; les joues variées de brun et de roussâtre; une raie sourcilière roux blanchâtre ; queue terminée de cendré. L'Épervier fait une chasse continuelle aux petits Oiseaux, aux petits Mammifères et aux Insectes . La faim le rend audacieux . Un mâle adulte , poursuivant un Moineau , entra avec lui dans une maison habitée, et fut pris au moment où il saisissait sa proie . On prend souvent cet Oiseau au filet, au mo ment où il s'élance avec impétuosité sur les moquettes, que les oiseleurs font remụer. ( DEGLAND. ) OISEAUX . 109 - 5me GENRE . – POLIORNIS. POLIORNIS. ( Kaup . ) llohus, blanchâtre, pâle ; opvis , Oiseau. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec courl, élevé à la base, comprimé sur les côtés, à bords festonnés. Narines ovalaires, marginales. Fig. 152. – Poliornis teesa - Ailes longues, les troisième et quatrième rémiges les plus grandes. Queue longue, ample et arrondie. Tarses presque de la longueur du doigt médian , réticulés, à doigts courls, ainsi que les ongles, qui sont lous de la même grandeur. Fig 153. — Poliornis teesa . Ce genre est , de tous ceux de cette famille, celui qui rappelle le plus les Buses par ses formes lourdes et ramassées : aussi M. Temminck rangeait- il les espèces de ce genre nouveau parmi les Butéoninés, ce que vient encore récemment de faire M. Ch . Bonaparte . C'est le même motif qui avait fait donner au groupe, par M. le major Hodgson , le nom de Buse-Autour (Butastur). 11 renferme quatre espèces, toutes des Indes et de l'archipel indien On en ignore les mœurs . 110 HISTOIRE NATURELLE . 6me GENRE . MÉLIÉRAX. MELIERAX. ( G. R. Gray . ) Me.cz, chant ( 1 ) ; lep2e , Faucon. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec élevé à la base, plus allongé et moins arqué que celui des genres précédents, décrivant une ligne plutôt inclinée que courbe jusqu'à la pointe , qui est crochue, comprimée latéralement, à bords mandibulaires à peine festonnés. Narines arrondies, largement couverles, et en partie cachées dans les poils de la cire . 1 Fig . 154 - Melierax chanteur. Ailes lonyues, les troisième, quatrième el cinquième réniges les plus gran :les. Queue longue el ample. Tarses du double plus longs que le doigt médian , couverls , sur le devant, de larges scutelles; doigts proportionnellement courts; les latéraux égaux, le pouce aussi long que le doigt interne; lous arnués d'ongles longs et crochus; ceux des derniers doigts les plus forts. > Fig. 155 . - Méliérax chanteur. Ce genre a été établi sur deux espèces particulières à l'Afrique; d'un grand courage , attaquant des animaux beaucoup plus forts, vivant dans les forêts situées le long des torrents ou des rivières. 11 ; Et non pas de pell , niel, comme l'indique M. L Agassiz . OISEAUX All Leur nom spécifique, comme leur nom générique , leur vient de l'espèce de chant que reproduit leur voix , contrairement à ce qui s'observe chez tous les Oiseaux de proie , dont le cri est générale ment aigu et strident. Le Vaillant , qui a découvert la première de ces deux espèces, à laquelle il a donné le nom de Faucon chanteur, s'exprime ainsi : « C'est principalement dans le temps des amours qu'il chante, ainsi que la plupart des autres es pèces d'Oiseaux chanteurs. Perché sur le sommet d'un arbre , auprès de sa femelle , qu'il ne quitte pas de toute l'année, ou bien dans le voisinage du nid où elle couve , il chante des heures entières , et d'une manière particulière ; comme notre Rossignol , on l'entend le matin au lever du soleil , le soir au déclin du jour, et quelquefois durant toute la nuit . C'est lorsqu'il chante d'une voix forte qu'on peut facilement l'approcher pour le tirer; mais il faut que le chasseur qui s'avance sur lui s'arrête, demeure immobile, et ne fasse aucun mouvement dans l'instant où l'Oiseau se tait pour reprendre haleine; parce que , dans ces intervalles, il part et s'éloigne au moindre bruit ; mais, comme tous les Oiseaux chanteurs, il semble s'écouter avec une sorte de complaisance, et n'entend plus ce qui se passe autour de lui , toute sa sûreté étant alors confiée à ses yeux , qui sont très- clairvoyants. Assez généralement, cet Oiseau se perche sur un arbre isolé . « Le Faucon chanteur fait une guerre cruelle et sanglante aux Lièvres, aux Perdrix , aux Cailles , et généralement à tout le menu gibier ; il prend aussi les Taupes, les Souris , les Rats . La rapine et le carnage sont des fonctions nécessitées , chez lui , par le besoin de satisfaire un appétit démesuré; j'en ai élevé un jeune que nous ne pouvions rassasier que difficilement. « La femelle construit son nid dans l'enfourchure des arbres ou dans les gros buissons touffus; sa ponte est de quatre aufs entièrement blancs, et presque ronds . ) Un euf de cette même espèce de Méliérax ( Falco (Melierax] musicus, Daudin), que nous avons reçu du docteur A. Smith, qui se l’était procuré dans ses voyages au cap de Bonne-Espérance, au lieu d'être rond, comme l'indique Le Vaillant, est de même forme et de même grosseur que celui du Faucon gerfault, c'est -à -dire de forme ovée, presque ovale , d'un blanc bleuâtre, uniforme et sans taches . Fig . 156 et 157. – Aigle à tête blanche ( Mâle et femelle.) i12 HISTOIRE NATURELLE . SEPTIÈME FAMILLE. CIRCINÉS OU BUSARDS. Les Oiseaux de cette famille ont le bec court , mince , élevé à la base, comprimé sur les côtés , à bords mandibulaires légèrement ondulés ; les narines ovalaires, longitudinales, percées parallèle ment à l'arête du bec, cachées par les longs poils qui recouvrent entièrement la cire et se dirigent en avant ; les ailes longues, à quatrième et cinquième rémiges les plus grandes; la queue longue , aniple et arrondie; les tarses longs , grêles , comprimés , scutellés en avant et réticulés en arrière, plus longs que doigt médian ; les doigts médiocres; les latéraux égaux entre eux; les ongles or dinaires et très-aigus. 5 Fig . 158 . Busard Saint - Martin . 1 1 Fig . 159. — Bus.ird Stint -Martin . Le caractère le plus distinctif de cette famille,> surtout chez plusieurs de ses espèces, est une sorie de collerette demi- circulaire de plumes s'étendant des deux côtés de la face, depuis le menton jus qu'aux oreilles , formée des plumes de ces parties : ce qui donne à ces espèces, quant à la tête , un faux air de parenté avec le sous-ordre des Accipitres nocturnes . Aussi forment-ils le passage le plus naturel des Oiseaux de proie diurnes à ces derniers, surtout lorsqu'ils sont précédés de la famille des Accipitrinés, dont ils ont les formes grêles et élancées , et les tarses longs et grêles . Lesson , en 1839 comme en 1831 , a compris les Busards dans les Butéoninés, qu il faisait suivre des Milvinés, par lesquels il terminait le sous- ordre des Accipitres diurnes. M. G. R. Gray, qui les a placés, comme nous`le faisons, à la suite des Éperviers, les compose de trois genres quelque peu hétéroclites : 1 ° Polyboroïde, que nous avons placé dans les Polyborinės; 2º Serpentaire ou Messager, dont nous avons fait une tribu ; 3° Busard . 7

P. 30 . Faucon i queue fourchue Falco furculus OISEAUX. 013 M. Ch . Bonaparte en a également fait trois genres, mais à un autre point de vue : 1 ° Cranirex, établi par Gould sur une espèce qui nous parait être une véri table Buse ; 2° Busard; 3° Strigiceps, formé par M. Bonaparte des espèces dont la collerette discole est le plus prononcée. Pour nous, les Busards se réduisent à un seul genre, que nous ne voyons ni possibilité ni néces sité de diviser. Une espèce, découverte par Le Vaillant , et nommée par lui Grenouillard (Falco (Circus) ranivorus, Daudin) , fait sa principale nourriture de Grenouilles . « Les colons du Cap et les Hottentots, dit-il, voyant continuellement ce Busard planer sur les ma rais et se percher sur les buissons ou sur les arbres qui les avoisinent , d'où il fond sur les Gre nouilles qu'il aperçoit , et qu'il dévore dans l'épaisseur des roseaux, lui ont donné le nom de Kikvors vanger ( attrapeur de Grenouilles), d'où j'ai tiré celui de Grenouillard . Cet Oiseau ne se contente pas seulement de la chasse des Grenouilles, car il fait encore la guerre à tous les Oiseaux aquatiques, particulièrement quand ils sont jeunes . « C'est en planant avec grâce et adresse, au- dessus des marais , que son æil , toujours attentif, guette sa proie, sur laquelle il fond impétueusement . S'il sort des roseaux à l'instant même qu'il s'y est abattu, c'est une preuve qu'il a manqué son coup ; sinon il ne reparaît que quand il a mangé sa proie, qu'il dévore sur la place même où il l'a saisie . J'ai trouvé dans son estomac des débris de Poisson ; ainsi , il pêche aussi bien qu'il chasse . C'est dans les maraís, et parmi les roseaux , que le Grenouillard établit son nid , qu'il construit avec des tiges et des feuilles amoncelées de ces plantes aquatiques . J'ai trouvé plusieurs fois leurs couvées, où j'ai vu trois ou quatre eufs entièrement blancs. » Les aufs des Busards sont en effet d'un blanc bleuâtre, sans taches dans le plus grand nombre des espèces . Pourtant, le Muséum d'histoire naturelle de Paris, qui a hérité de la collection ovologique de l'abbé Manesse, possède deux aufs faisant partie de la collection de cet observateur, et étiquetés par lui sous le nom de Busard sous- Buse , notre Busard Saint- Martin par conséquent, qui ont une coloration et des dimensions remarquables . Ils sont d'une forme presque ovoïde, c'est - à -dire acuminée à leur petit bout ; d'un blanc légère ment bleuâtre , grivelé d'un assez grand nombre de taches tantôt arrondies, tantôt en forme de pe tits traits irrégulièrement jetés , d’un brun de Sienne léger , plus rapprochés au gros bout : grand diamètre, de 0,055 à 07,060 ; petit diamètre, de 0,043 à 0", 044. Ceux du Buzard de marais sont d'un blanc légèrement bleuâtre, uni et sans taches ; quelquefois ondés d'une nuance brun jaunâtre fort légère , avec quelques grivelures et des nuages de la même teinte à peine perceptibles ; assez fréquemment marqués de quelques points et taches rares d'un brun de bistre clair, irrégulièrement réparties tantôt au sommet, tantôt à la base de l’auf; dans ce cas, ils figurent souvent dans les cabinets des amateurs, et sont ramassés, par les dénicheurs, comme provenant du Busard harpaye, qu'ils distinguent spécialement du Busard de marais, comme l'ont fait plusieurs naturalistes, notamment Lesson : grand diamètre , de 0" , 045 à 0m , 050 ; petit diamètre , de 0,037 à 0,040. Ceux du Busard Montagu et du Busard maure sont d'un blanc bleuâtre sans taches, parfois ondés d'une nuance jaunâtre fort légère, presque toujours accidentelle : le grand diamètre des premiers est de 0m, 041 ; le petit, de Om, 034 : le grand diamètre des seconds est de 0%, 045 à 0", 047; et le petit , de 0,038.

> 11 15 114 HISTOIRE NATURELLE . GENRE UNIQUE . BUSARD. CIRCUS. ( Lacépède .) - CARACTÉRES GÉNÉRIQUES. Ceux de la famille. Les Busards, qui sont cosmopolites, vivent partout dans le voisinage des marais et des plaines, et presque toujours loin des bois : leur nourriture consiste en petits Mammifères et Oiseaux, parfois en Reptiles aquatiques et en Mollusques . Quatre espèces sont communes en Europe et en France ; ce sont : le Busard harpaye ou de marais ( Falco (Circus) æruginosus, Linné) , de 0m, 50 à 0m , 55 ; le Busard Saint- Martin ( Falco ( Circus ] cyaneus, Linné), de 0 ,45; le Busard Montagu ( Falco ( Circus) cineraceus, Montagu ), de 0 ",41 à 06,43 ; et le Busard påle ( Circus pallidus ,, Sikes ) , de Om, 45 . 1. BUSARD HARPAYE ou DE MARAIS. CIRCUS ERUGINOSUS. ( Linné. ) Le Busard de marais a la tête, le cou et la poitrine, d'un blanc jaunâtre, avec de nombreuses ta ches longitudinales brunes; celles- ci occupent le centre de chaque plume ; les scapulaires et les couvertures des ailes d'un brun roussàtre ; rémiges blanches à leur origine et noires sur le reste de leur longueur; pennes secondaires et pennes de la queue d'un gris cendré; partie interne des ailes d'un blanc pur ; ventre , flancs, cuisses et abdomen, d'un roux de rouille , marqués de quelques taches jaunâtres ; bec noir ; cire d'un jaune verdâtre; iris d'un jaune rougeâtre ; pieds jaunes. Fig 160 et 161. - Busard des Marais. ( Mâle et femelle.) Cet Oiseau , très -commun dans tous les marais de la Hollande , et dont j'ai suivi le changement de livrée sur plusieurs individus élevés en captivité, éprouve, aux diverses époques de l'âge, des diffé rences très-marquées dans les couleurs du plumage ; ces différences ont fait présenter l'espèce sous plusieurs noms différents par les auteurs. ( TEMMINCK .) Cet Oiseau , assez commun en France, établit son nid a terre , et le cache dans les roseaux ou sous les buissons . Il se nourrit de Mammifères, d'Oiseaux aquatiques, de petits Reptiles, d'aufs d'Oiseaux, et il vit dans les marais et les prairies au voisinage des rivières . OISEAUX 115 2 BUSARD SAINT-MARTIN. CIRCUS CYANEUS. ( Linné. ) Cet Oiseau a la tête , le cou, le dos, les ailes et le croupion d'un gris bleuâtre ; rémiges blanches à leur origine, et noires sur le reste de leur longueur; partie interne de la base des ailes, croupion, ventre, flancs, cuisses, abdomen, et dessous de la queue d'un blanc pur, sans aucune tache ; partie supérieure de la queue d'un gris cendré , avec le bout des pennes blanchâtre ; iris et pieds jaunes. La femelle a toutes les parties supérieures d'un brun terne ; les plumes de la tête , du cou et du haut du dos bordées de roux ; toutes les parties inférieures d'un jaune roussâtre, avec de grandes taches longitudinales brunes , les rémiges rayées extérieurement de brun foncé et de noir, mais intérieurement de blanc et de noir; croupion blanc, avec des taches rousses ; les deux pennes du milieu de la queue rayées de noirâtre et de cendré très - foncé; les latérales rayées de roux jaunâtre et de noirâtre. Les jeunes ressemblent beaucoup à la femelle : le Busard Saint-Martin niche à terre, dans les bois marécageux et les joncs; il se nourrit de Mammifères, d'Oiseaux et de Reptiles . ( TEMMINCK . ) On connait cette espèce sous les noms d'Oiseau Saint -Martin, de Soubuse, de Busard- Grenouillard , de Faucon à collier, de Busard varié, Busard à croupion blanc, Busard roux, etc., etc. BCWLET LESESTRE Fig. 162 ct 163. — Busard Saint-Martin ( Mâle et femelle.) 3. BUSARD MONTAGƯ. CIRCUS CINERACEUS. ( Montagu . ) Ce Busard a toutes les parties supérieures d'un cendré bleuâtre très-foncé; deux bandes noires transversales sur les pennes secondaires des ailes ( une seule de ces bandes est visible lorsque l'aile est au repos) ; partie interne de la base des rémiges noire ; gorge et poitrine d'un cendré bleuâtre clair ; ventre, flancs, cuisses et abdomen blancs, mais toutes ces parties variées de raies longitudi nales d'un beau roux , qui suivent toute la direction des baguettes ; queue cendrée, le plus souvent rayée de nombreuses bandes roussâtres ; iris et pieds d'un beau jaune La femelle adulte ressemble presque à s'y méprendre à celle du Busard Saint-Martin ; on ne à peut les distinguer que par la taille plus petite , par les ailes plus longues et dont la troisième rémige excède toutes les autres; par le blanchâtre du tour de l'æil et par les nombreuses taches longitudi nales d'un roux vif sur le ventre et sur les cuisses ; caractères qu'on n'observe pas chez la femelle du Saint- Martin . Les jeunes différent beaucoup des femelles : ils ont le sommet de la tête et toutes les parties supérieures d'un brun foncé ; chaque plume étant bordée et terminée de roux clair; sur l'occiput, 116 HISTOIRE NATURELLE . un grand espace d'un roux jaunâtre, marqué de taches brunes ; région des yeux et des oreilles d'un brun foncé ; au milieu de cet espace , une grande tache blanche. Toutes les parties inférieures, depuis la gorge jusqu'aux couvertures inférieures de la queue , d'une seule nuance de roux rougeâtre, sans aucune tache ; iris brun. ( TEMMJNCK . ) Le Busard Saint -Martin se nourrit de petits Oiseaux et de Reptiles . LESESTAS Fig. 164 et 165. Rusard Montagu. ( Mâle et ſemelle.) 4. BUSARD PALE . CIRCUS PALLIDUS. ( Sykes . ) Le Busard påle est gris bleuâtre , tirant sur le brun au dos, plus ou moins varié de brun au vertex; joues, cou et poitrine d'un cendré tirant sur le bleuâtre , avec quelques stries longitudinales d'un brun peu foncé; abdomen et cuisses blancs ; couvertures des ailes pareilles au dos ; rémiges brunes, les trois premières variées de cendré ; queue cendrée bleuâtre, avec des bandes transversales brunes peu apparentes, au nombre de six ; bec noir tirant sur le bleu : iris jaune verdâtre ; pied d'un jaune peu foncé . ( DEGLAND .) Cette espèce se montre accidentellement de passage en Europe et en France ; on dit qu'elle se nourrit principalement de Reptiles , mais il est certain qu'elle ne dédaigne pas les petits Oiseaux . Fis 160 Pusard pâle . OISEAUX . 117 DEUXIÈME SOUS -ORDRE. – ACCIPITRES NOCTURNES. Ils se distinguent des Accipitres diurnes par des yeux gros, à fleur de tête , dirigés en avant et entourés d'un cercle de plumes sétacées , décomposées, rigides, formant, par leur rayonnement cir culaire autour de la face, ce que l'on est convenu d'appeler disque facial, ayant le bec pour centre et point de départ ; par l'absence de cire à la base du bec , cette cire étant remplacée par une simple peau recouverte de poils allongés et dirigés en avant ; par des tarses et des doigts généralement courts , et le plus souvent emplumés jusqu'aux ongles , qui sont rétractiles et acérés ; par un plumage épais , abondant, soyeux , augmentant considérablement par sa masse l'aspect du volume du corps et de la tête , qui est aussi plus développée et plus grosse que chez les Accipitres diurnes . Destinés à arrêter la trop grande multiplication des gros et des petits Mammifères rongeurs ou fouisseurs, qui ne sortent de leurs retraites que la nuit pour causer les ravages dont se plaignent si justement nos laboureurs, la nature a doué ces Oiseaux de toutes les facultés qui pouvaient favoriser cette chasse nocturne . D'abord d'une vue d'une sensibilité si grande , ainsi que l'a remarqué Buffon, « qu'ils paraissent ètre éblouis par la clarté du jour, et entièrement offusqués par les rayons du soleil ; il leur faut une lumière plus douce , telle que celle de l'aurore naissante ou du crépuscule tombant. » Ensuite d'une ouïe d'une finesse extrême : « Il parait, dit l'éloquent naturaliste , que ces Oiseaux de proie nocturnes ont ce sens supérieur à tous les autres Oiseaux, et peut- être même à lous les animaux ; car ils ont , toute proportion gardée , les conques des oreilles bien plus grandes qu'aucun des animaux ; il y a aussi plus d'appareil et de mouvement dans cet organe , qu'ils sont maitres de fermer et d'ouvrir à volonté , ce qui n'est donné à aucun animal .... De plus, ils ont le bec court et mobile dans ses deux parties , comme le bec des Perroquets ; et c'est par la facilité de ces deux mou vements qu'ils font si souvent craquer leur be« , et qu'ils peuvent aussi l'ouvrir assez pour prendre de très-gros morceaux que leur gosier, aussi ample, et aussi large que l'ouverture de leur bec, leur permet d'avaler en entier . » Ils ont tous la faculté de rejeter, à un très - court intervalle de leur absorption , et sous forme de pelotes plus ou moins allongées, les os , les poils ou les plumes des animaux dont ils font leur nourriture . Enfin , une conformation de leurs premières pennes alaires telle , que, n'offrant aucune résistance à l'air par leur bord , il ne résulte aucun bruit , appréciable à l'oreille, du mouvement de leurs ailes , et leur vol en devient complétement silencieux . C'est un fait très- remarquable en effet et sur lequel on insiste trop rarement, que cette conformation de leurs rémiges primaires , conformation qui n'est pas exclusivement propre aux Accipitres nocturnes , car ils la partagent avec une autre famille d'Oi seaux crépusculaires. Ainsi , indépendamment de la mollesse de leurs plumes, qui offrent peu de résistance au contact de l'air, chacune des barbules extérieures de leurs preniières pennes, au lieu d'être adhérentes l'une à l'autre , sont rebroussées et hérissées en forme de scie , ce qui en rompi l'adhérence si nécessaire pour le vol chez les Oiseaux grands voiliers , et facilite le passage de l'air au travers de l'espace que ces barbules détachées et isolées laissent entre elles : aussi leur vol est-il des moins soutenus et des plus saccadés . Les Oiseaux de ce sous- ordre forment un groupe si éminemment naturel , qu'on a bien pu arriver à en faire plusieurs familles, mais non plusieurs tribus . Elles n'en forment qu'une seule sous le nom de Strigidés, ayant pour base étymologique le mot Strix , que Linné a appliqué à toute la série . L'homogénéité de cette famille se retrouve , ainsi que cela existe toujours, pour les familles or nithologiques naturelles , jusque dans la forme et même la couleur de leurs aufs , qui sont : De forme constamment sphérique, excepté chez l'Effraye, qui affecte la forme ovée; > 118 HISTOIRE NATURELLE . De coquille d'un grain peu épais et peu dur, d'un blanc de lait tournant au blanc légèrement jaunâtre , surtout dans sa transparence assez irrégulièrement poreuse, mais unie et quelque peu luisante, excepté chez l'Effraye, dont la coquille est mate et sans reflet; De couleur blanche et sans aucune nuance ni tache . Nous venons de dire que cette famille est une des plus naturelles . c'est aussi une de celles dans lesquelles on peut le mieux se convaincre du rapport parfait qui existe entre la forme de l'oeuf et l'organisation de l'Oiseau , et par conséquent de la convenance de l'application de la forme sphérique aux oeufs de cette tribu , dont l'appareil cervical est des plus développés. Nous insistons d'autant plus sur ce fait, qu'il donne la mesure de la valeur de la forme comme caractère ovologique. Ainsi , en examinant le cerveau de chacune des espèces de Strigidés , on le reconnait chez toutes d'un développement, comparativement à ce qu'il est dans tous les autres Oiseaux, extraordinaire et in verse du développement des jambes, chez tous fort courtes, à l'exception de l'Effraye. BLAST Fig. 167 et 168. — Surnie harfang. ( Adulte et jeune. ) - TRIBU UNIQUE. - STRIGIDÉS. Les Strigidés ont le bec droit à la base , recourbé seulement à la pointe ; la tête volumineuse , tantôt munie de deux aigrettes de plumes en forme d'oreilles , droites de chaque côté , érectiles , tantôt sans aigrettes et sans aucune plume proéminente ; le doigt externe versatile , pouvant se re tourner en arrière , « ce qui leur donne, observe encore Buffon, plus de fermeté et de facilité qu'au plus grand nombre des Oiseaux pour se tenir perchés sur un pied ; » les ongles rétractiles puissants. Ces Oiseaux sont cosmopolites, vivent isolés et par paires , se réunissent souvent en grand nombre pour voyager ou émigrer, mais très- rarement pour chasser. Linné ne faisait qu'une famille des Strigides, et Buffon, malgré son antipathie pour les méthodes, en admettait cependant deux, qu'il ne qualifiait que du nom de genres, « le genre des Hibous , dit -il, et celui de la Chouette, qui contiennent chacun plusieurs espèces différentes, » et qu'il caractérisait ainsi : « Le caractère distinctif de ces deux genres, c'est que tous les Hibous ont deux aigrettes de plumes en forme d'oreilles, droites de chaque côté de la tête , tandis que les Chouettes ont la tête arrondie , sans aigrettes et sans aucunes plumes proéminentes. » M. Temminck, suivant la même division , distingue les Chouettes en Chouettes accipitrines cu épervières ( Chouettes de jour), et en Chouettes nocturnes . OISEAUX . 119 M. G. Cuvier, respectant l'unité de famille établi par Linné , n'en formait qu'un seul genre, qu'il divisait en six sous-genres : 1 ° Hibou ( Otus ); 2° Effraye ( Strix ) ; 3 ° Chat-Huant ( Syrnium ) 4° Duc ( Bubo ) ; 5° Chevêche ( Noctua ); 6 ° Scops ( Scops ). 1 M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire les divisait en deux groupes, composés chacun de trois genres, au total six : 1 ° Chevêche ( Noctua ); 2° Duc ( Bubo ) ; 3 ° Phodile ( Phodilus ) ; 4 ° Chat-Huant ( Syrnium ); 5 ° Chouette ( Ulula ) ; 6° Effraye ( Strix ). Lesson, tout en disant, en 1831 ( Traité d'ornithologie ), que la section des Accipitres nocturnes formait une famille éminemment naturelle, qu'on essayerait vainement de séparer en genres dis tincts, ne la divise pas moins immédiatement en dix sous-genres : 1 ° Surnie ( Surnia ), Duméril ; 2° Chevêche ( Noctua ), Cuvier; 3° Scops ( Scops ), Savigny ; 4° Chouette ( Ulula ), Cuvier ; 5° Hibou ( Olus ), Cuvier; 6 ° Effraye ( Strix ), Cuvier; 7º Chat- Huant ( Syrnium ), Savigny ; gº Chouettes à aigrettes , Le Vaillant ; ( Lophostrix ) Lesson ; gº Ketupu ( Ketupa ) Lesson ; 10° Duc (Bubo ), Cuvier, > qu'il éleva , en 1839, a treize , en en variant les dénominations et en adoptant de nouveaux genres, tels que : Scotiaplex , Swainson ; Heliaptex, Swainson ; Ascalaphe ( Ascalaphus), Isidore Geoffroy ; Asion ( Asio) , Brissor ; Phodyle ( Phodilus ), Isidore Geoffroy, ce qui était évidemment outrepasser les bornes de la subdivision pour une tribu aussi homogène. M. G. R. Gray, se renfermant dans les limites d'une sage raison , a divisé cette tribu en quatre familles, que nous adoptons de préférence aux trois divisions de M. Ch. Bonaparte, qui a réuni les Grands-Ducs dans sa famille des Surninés, à laquelle il aurait da donner le nom plus important de Buboninés. Ces familles sont : 1 ° Surninés; 2° Buboninés , 3 ° Ululinés , 4° Striginés . 120 HISTOIRE NATURELLE . PREMIÈRE FAMILLE. - SURNINÉS. Les Surninés ont la tête arrondie, sans conque évasée , sans aigrette; les tarses et les doigts em plumés jusqu'aux ongles. Cette famille, qui renferme les espèces appelées ordinairement Chouettes épervières, fait le pas sage véritable des Accipitres diurnes aux nocturnes; elles participent en effet des meurs des unes et des autres , comme elles volant, plutôt que chassant, même pendant le jour. M. G. R. Gray la compose de trois genres : Surnia et Nyctea, que nous réunissons en un seul , et Athene. M. Ch . Bonaparte, réunissant les vrais Ducs aux Surninés, en fait onze genres! dont il nous parait difficile de donner la caractéristique différentielle . jer GENRE . - SURNIE . SURNIA. ( Duméril.) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court , le plus souvent caché en grande partie par les plumes sétiformes projetées en avant, qui en garnissent la base, et qui arrivent jusqu'à sa pointe; comprimé sur les côtés, parfois légère ment ondulé sur ses bords mandibulaires, à arête très-arquée jusqu'à la pointe , qui est crochue et aiguë. Fig . 169. — Surnie ulula . Fig . 170. — Surnie ulula OISEAUX . 121 Narines basales, ovalaires, entièrement cachées par les poils. Ailes longues, les trois premières rémiges échancrées profondément à leurs barbes internes, la troisième la plus longue. Qucue plus ou moins longue, large, quelque peu cunéiforme ou carrée. Tarses courts, de la longueur du doigt médian , entièrement couverts de plumes épaisses, de même que les doigts, jusqu'à l'origine des ongles, qui sont allongés, plus ou moins arqués et très aigus . Disque facial complet; tête sans aigrettes. Fig . 171 Surnie harfang. Nyctea nivea . Fig. 172 Surnie barfang Nyclea nivea , Les espèces de ce genre, au nombre de six , habitent les latitudes boréales et australes de l'Eu rope, de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique . Les plus remarquables sont : la Surnie caparacoch ( Strix ( Surnia) ulula , Linné) , de 0", 38 ; la Surnie harfang ( Strix ( Surnia ] nyclea, Linné) , de 0m, 54, et la Surnie de l'Oural (Strix ( Surnia] uralensis, Pallas) , de 0 ",57, que nous figurons, et qui habitent presque exclusivement les régions du cercle arctique. Elles se nourrissent de Mammifères, d'Oiseaux et d'Insectes . La Caparacoch parait même faire une grande destruction de Tétras dans les latitudes boréales, qu'elle ne quitte que très-acciden tellement ; elles nichent dans des trous de rochers ou d'arbres et y pondent de deux à trois aufs. Ceux de la Surnie harfang ont, de grand diamètre , 0" , 052; de petit diamètre, 0m, 045. 12 16 122 HISTOIRE NATURELLE . 1. SURNIE HARFANG . SURNIA NYCTEA . ( Keyserling . ) La Surnie ou Chouette harfang a la tête proportionnée ; le bec noir ; le plumage d'un blanc de neige , mais plus ou moins bigarré de taches ou de raies transversales brunes; plus l'Oiseau est jeune , plus ces taches et ces raies sont grandes et nombreuses. Les vieux individus sont d'un blanc pur, sans aucune tache brune ; iris d'un beau jaune orange ; pieds très -laineux jusqu'aux ongles ; queue arrondie , ne dépassant pas de beaucoup l'extrémité des ailes . ( TEMMINCK.) Fig . 173 et 174. - Surnie barfang. ( Adulte et jeune ) La Chouette harfang habite les régions septentrionales de l'Europe et de l'Amérique; on la trouve assez communément en Islande , et ce n'est que poussée par quelque accident qu'elle s'est montrée sur le continent d'Europe . Elle se nourrit de gibier et détruit beaucoup de Gelinotes et de Lapins. 2. SURNIE CAPARACOCH . SURNIA FUNEREA . ( Ch. Bonaparte. ) Cet Oiseau a le front pointillé de blanc et de brun; une bande noire prend son origine derrière les yeux , encadre les oreilles et se termine sur les côtés du cou; parties supérieures marquées de taches de formes variées , brunes et blanches; sur le bord des ailes, de semblables taches blanches disposées sur un fond brun ; gorge blanchâtre ; les autres parties inférieures blanches, rayées trans OISEAUX 123 versalement de brun cendré ; à l'insertion des ailes , une grande tache de brun noirâtre ; pennes de la queue d'un brun cendré, présentant des bandes étroites , transversales et en zigzag. Bec jaune , varié de taches noires suivant l'âge ; iris jaune clair ; pieds emplumés jusqu'aux ongles ; queue longue. Fig . 175. – Surnie caparacoch . La femelle ne diffère que par des teintes moins pures et par des dimensions un peu plus fortes. Cet Oiseau se nourrit de petits Rongeurs et d'Insectes ; il habite les régions arctiques, se montre quelquefois comme Oiseau de passage en Allemagne et plus rarement en France , mais jamais dans les provinces méridionales . ( TEMMINCK . ) 3. SURNIE DE L'OURAL . SURNIA URALENSIS ( Lesson .) La Surnie de l'Oural a la tête très-grande ; la face large , très-emplumée, d'un gris blanchâtre, marqué de quelques poils noirs ; un large cercle de plumes blanches, tachées de noir, prend son origine au front et encadre toute la face; sommet de la tête , nuque, dos et couvertures des ailes marqués de graudes taches longitudinales, qui sont disposées sur un fond blanchâtre; gorge, de . vant du cou et toutes les autres parties inférieures blanchâtres , marquées sur le milieu de chaque plume par une large raie longitudinale brune ; pennes des ailes et de la queue rayées alternativement 124 HISTOIRE NATURELLE de bandes brunes et d'un blanc sale ; on compte sept de ces bandes sur la queue; bec jaune, entière. ment caché dans les longs poils de la face; iris brun ; tarses et doigts couverts de poils blancs , marqués de petits points bruns ; ongles très-longs, jaunâtres; queue très- étagée et longue. LESESTRE BEVALET Fig . 176. – Surnie de l'Oural. Les jeunes de l'année ont tout le fond du plumage d'un gris brun clair ; sur toutes les parties intérieures, des taches et des raies longitudinales d'un brun cendré ; les parties supérieures irrégu lièrement maculées de brun cendré el de roux clair , et variées par des taches blanches de forme ovoïde; ailes et queue transversalement rayées de gris ; sur les pennes de cette dernière , sept bandes transversales d'un cendré blanchâtre. Cet Oiseau habite les régions arctiques, et ne se rencontre qu'accidentellement partout ailleurs. Il se nourrit de Rongeurs et d'Oiseaux . ( TemminCK . ) 2me GENRE . CHEVÊCHE. ATHENE. ( Boie . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, en partie caché dans les plumes sétiformes qui en garnissent la base, comprimé sur les côtés, à arête recourbée jusqu'à la pointe, qui est crochue et aiguë. Narines marginales, elliptiques, tubulaires, c'est-à-dire percées dans un renflement formé aux dépens de la base du bec , et entièrement recouvertes par les poils de celle partie. Ailes plus ou moins allongées ou arrondies , les troisième et qualrième rémiges les plus longues. Queue médiocre, variable. Tarses plus longs que le doigt médian , el recouverts de plumes, mais moins épaisses, courtes el sétiformes ou effilées; les doigts recouverts également de la même nature de plumes ou de poils, mais seulement en dessus; les ongles longs, assez recourbés et très -aigus. OISEAUX . 125 Ce genre , le plus nombreux de tous ceux de la tribu , ne renferme pas moins de quarante - quatre espèces cosmopolites, dont deux seules, que nous figurons, fréquentent l'Europe : ce sont, la Che véche noctuelle ( Strix (Athene) noctua , Retzius), de 0“ , 24 ; et la Chouelle passerine ( Strix (Athene] passerina, Linné ), de (), 16. Fig. 177 - Chevêche Brama Fig . 178. — Chevêche Brama. Leur nourriture consiste en Mammifères et Oiscaux, tels que Lièvres, Rats, Souris, Canards, Per drix , etc. Quelques espèces, surtout de l'Amérique méridionale, volent en plein jour avec presque autant de facilité, dit M. d'Orbigny, que les Oiseaux diurnes . Elles nichent, en général, dans des trous de rochers ou dans des trous d'arbres ; quelques-unes s'emparent des trous faits dans la terre par des Mammifères rongeurs ou fouisseurs, tels que Tatous, Rats, Renards, etc. C'est le cas de la Chevêche à terrier ou Chevêche Lapin du père Feuillée (Strix ( Athene) cunicularia, Say) . Les eufs de notre Chouelle passerine ont, de grand diamètre, 0m , 034 1,2 ; et , de petit diamètre, Om, 029 1/2. > 1. CHEVÊCHE NOCTUELLE, ATHENE NOCTUA. (Ch. Bonaparte. ) Cet Oiseau , connu aussi sous le nom de Chouette chevêche, a les parties supérieures gris -brun tirant sur le roussâtre, variées de taches blanches et blanchâtres , petites , oblongues et lavées très légèrement de roussâtre sur la tête , grandes, plus ou moins arrondies, quelques- unes comme effa cées sur le manteau ; face variée de brun , de roussâtre et de blanc , avec un demi - collier blanc et noir sur les côtés, roussâtre et marqué de zigzags bruns sous la gorge ; celle-ci blanche; poitrine, abdomen , blancs, tachetés, par mèches longitudinales, de brun et d'un peu de roussâtre; sous-cau dales et pieds blancs ; couvertures alaires de la même teinte que le dos, avec un plus grand nombre de taches d'un blanc plus pur; rémiges gris-brun marqué de taches triangulaires blanc roussâtre sur les barbes externes des primaires, de bandes transversales de même nuance sur leurs barbes internes et sur toutes les secondaires; queue marquée comme les rémiges primaires, excepté les deux pennes médianes, qui portent des bandes transversales comme les secondaires; bec brun jau nâtre ; iris jaune citron brillant La femelle est un peu plus forte que le mâle ; sans blanc à la gorge, et sans demi-collier blanc et noir sous la face; celle- ci cendrée et rayonnée de brunâtre et de roussâtre ; teintes générales un peu moins vives; un peu plus de roussâtre sur les parties supérieures; plus de blanc sur les parties inférieures, surtout à la poitrine . Les jeunes de l'année ressemblent à la femelle; mais ils ont les bords des plumes des parties supérieures d'une teinte plus rousse . 126 HISTOIRE NATURELLE . Cet Oiseau se trouve dans toute l'Europe; il habite les vieilles tourelles , les murailles anciennes et les crevasses des vieux arbres ; il se nourrit de petits Mammifères, d'Oiseaux et d'Insectes . ( DEGLAND .) CEYALET Fig . 179. Chevêche nocluelle . 2. CHEVÊCHE PASSERINE. ATHENE PASSERINA . ( Gould . ) Connue plus généralement sous le nom de Chouette chevêchette ou d'Arcadie , cette espèce a les parties supérieures d'un cendré brun parsemé de petits points blanc lerne à la tête et à la nuque, LESESTRE Fig 180 . Chevêche chevêchette. de points roux påle plus grands au bas de la nuque, de points blanc roussåtre , en lignes transver OISEAUX. 127 sales sur le dos, les scapulaires et les sous-caudales; parties inférieures d'un blanc éclatant, avec des taches longitudinales brunes, confluentes et rayées de roussâtre sur les côtés de la poitrine, moins nombreuses au bas -ventre et aux sous- caudales ; face variée de noiråtre et de petites taches blanches ; gorge et côtés du cou avec un grand espace blanc, sous forme de demi-collier; et de petits points de même couleur sur la dernière de ces parties ; ailes pareilles au manteau, avec les taches et les points en raies plus blancs ; queue de la même teinte que celles-ci , portant quatre bandes blanches , transversales et étroites ; tarses et doigts blancs, tachetés de roussâtre ; bec plombé, jau nâtre à la pointe; iris jaune. La femelle est sensiblement plus forte que le mâle ; teintes moins nettes; taches plus nombreuses, plus grandes et plus roussâtres en dessus; moins de taches brunes à la poitrine; plus de blanc à la face; raies transversales de la queue plus larges, au nombre de trois seulement . (DEGLAND.) Cet Oiseau habite les régions froides de l'Europe ( la Laponie) et de l'Amérique ; il vit dans les forels de sapins et se nourrit de petits Mammifères et d'Insectes . DEUXIÈME FAMILLE. BUBONINÉS. Les Buboninés ont la tête aplatie , ornée de plumes formant deux aigrettes latérales, prenant vaissance au- dessus de chaque sourcil , et se projetant en arrière ; le disque complet, mais peu large; les conques petites ; les tarses de la longueur du doigt médian ou nus ou emplumés. M. G. R. Gray ne compose ses Buboninés que de trois genres : 1 ° Duc (Bubo ); 2 ° Scops Ephialies); 3° Kétupa ( Kelupa ), Et renvoie le genre Hibou (Olus) dans sa troisième famille des Ululines. Ne comprenant pas le motif de cette exclusion pour un genre à aigrettes comme les trois autres, tout en adoptant sa division , nous y réunissons le genre Hibou; ce qui nous donne pour cette fa mille les quatre genres suivants . 1er GENRE . DUC . BUBO. ( Brisson .) . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES . Bec fort, aux deux tiers caché dans les plumes discales, épais à la base, comprimé sur les côtés, recourbé jusqu'à la pointe, qui est crochue; à bords mandibulaires légèrement festonnés. Narines marginales, larges, arrondies, recouvertes en entier par les plumes de la base du bec. Ailes médiocres, à deuxième, troisième et quatrième rémiges les plus longues. Queue courte et arrondie . Tarses courts, robustes, recouverts de plumes épaisses, de même que les doigts, dont la der nière écaille seule apparaît près des ongles, qui sont vigoureux, longs, forlenient recourbés et aigus. 128 HISTOIRE NATURELLE Ce genre renferme dix-sept espèces cosmopolites, dont deux seules se trouvent en Europe; c'est le grand Duc d'Europe ou athénien ( Bubo Atheniensis, Aldrovande), de 0,60 , que nous figurons; et le grand Duc ascalaphe ( Bubo ascalaphus, Savigny) , de 07,47 . Fig . 181. – Graud Duc. - Fig . 182. – Grand Duc. - Ces Oiseaux préfèrent les vieux arbres et les anfractuosités des rochers inaccessibles pour s'y retirer pendant la plus grande partie du jour. Ils font leur principale nourriture de Mammifères, d'Oiseaux, de Reptiles et même d'Insectes ; parfois, mais plus rarement , de Poissons. Leur nid , qu'ils établissent en forme d'aire sur les gros arbres ou dans des trous de rochers, ferme de deux à trois aufs. Les dimensions de ceux de l'espèce européenne sont, pour le grand diamètre, de om, 060 à 0,066; et , pour le petit diamètre , de 0,050 à 0m ,052. Ceux du Duc ta cheté , de l'Afrique (Strix ( Bubo] maculosa, Vieillot ) , ont 07,049 sur 0,042. ren 1. GRAND DUC. BUBO MAXIMUS. ( Ch. Bonaparte.) Cet Oiseau , connu aussi sous le nom de grand Duc athénien , a le dessous du corps varié et onde de noir et de jaune d'ocre; les parties inférieures de cette dernière couleur avec des taches longi

WTA !! MiGOS Chouclte Effraye. Strix flammeu . I'I . 31 . OISEAUX . 129 tudinales noires; la gorge blanche ; les pieds couverts , jusqu'aux ongles , de plumes d'un roux jau nâtre ; bec et ongles couleur de corne ; iris orange vif. La femelle est constamment plus grande, et a le plumage d'une teinte généralement plus claire : elle n'a pas la gorge blanche . ( Temminck . ) Le grand Duc se trouve dans presque toute l'Europe , et dans le nord et le midi de la France. Cet Oiseau est , dit -on, fort courageux , et ne craint pas le Chien. Lorsqu'il est attaqué et pressé de trop près, il se place sur le dos et se défend avec ses ongles. Un auteur rapporte qu'il a été té moin d'un combat entre un Aigle et un grand Duc , et que celui-ci fut vainqueur . Il s'était si for tement attaché, avec ses serres, au corps de son adversaire, qu'on put les prendre vivants . (DE GLAND . ) Fig . 183 - Grand Duc. Le grand Duc se nourrit de Lièvres , de Lapins, de Perdrix , etc., et , au besoin , de Rats et d'In sectes . 2. DUC ASCALAPHE. BUBO ASCALAPHUS. ( Savigny . ) Cet Oiseau, connu aussi sous le nom de Hibou ascalaphe, a la tête assez proportionnée ; le bec grêle et caché ; le disque facial incomplet ; deux aigrettes très - courtes en arrière des yeux ; tarses longs, vêtus ainsi que les doigts ; deux écailles glabres à l'extrémité de ces derniers . Son plumage est d'un roux blanchâtre, varié de différentes nuances, avec des teintes et des raies d'un brun noir, lancéolées à la tête et à la nuque, par grandes masses sur les ailes , en bandes larges ou en zigzags étroits sur les rémiges et les rectrices , en mèches allongées sur les côtés de la poitrine, et en zigzags transversaux très-fins sur le reste des parties inférieures , gorge et milieu de la poitrine blancs , 13 17 130 HISTOIRE NATURELLE. sous- caudales blanches, barrées de cinq ou six raies d'un brun noirâtre; plumes duveteuses des pieds blanchâtres ; bec noir ; iris jaune. Fig . 184 . Duc ascalaphe. Cet Oiseau , originaire d'Afrique, se trouve accidentellement en Sicile et en Sardaigne . ( DEGLAND ) 2me GENRE . SCOPS . EPHIALTES. (Keyserling et Blasius . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, presque entièrement caché par les plumes discales, comprimé sur les côtés, assez élevé à la base, recourbé vers la pointe, sans ondulation au feston mandibulaire, les bords étant simple ment arqués dans le sens de la voussure supérieure du bec . Fig. 183. —- Scops pelit Duc, Fig. 180 – Scops pelit Duc. 1 es des t. 2 .

HA ومم Chouette harfang. . 58. OISEAUX . 131

Narines marginales, ovalaires, tout à fait cachées dans les plumes basales . Ailes allongées, les deuxième, troisième et quatrième rémiges les plus grandes. Queue courte, carrée . Tarses courts , recouverts deplumes serrées jusqu'aux doigts; ceux-ci réticulés dans presque toute leur longueur, ne portant chacun que deux ou trois écailles ou squamelles près des ongles, qui sont assez forts et recourbés. Ce genre compte vingt espèces cosmopolites, dont une seule d'Europe , que nous figurons : le Scops vulgaire ( Strix ( Ephialtes) zorca , Gmelin ) , de 0,18 à 0,19. La nourriture des espèces de ce genre est la même que celle de leurs congénères. Les Scops ha bitent de préférence les endroits élevés ; ils se tiennent tout le jour à l'ombre des bois, juchés sur une branche, ou dans les trous de quelque roche ou de quelque vieil édifice. « Ce qu'il y a de remarquable, dit à cet égard un savant observateur des Oiseaux de notre Eu rope, M. le docteur 2. Gerbes ( 1 ) , c'est que, lorsque le Scops choisit un arbre pour le lieu de son repos , on ne l'y voit pas perché dans le sens transversal d'une branche, mais presque toujours dans un sens longitudinal . Il y reste ainsi toute la journée , dans une immobilité parfaite, et ses aigrettes dressées en l'air . Si on le force à prendre sa volée , ce à quoi il ne se décide qu'alors qu'on est très près de lui , il se jette dans un arbre voisin et dans le plus épais du feuillage. » « Quoique les Scops , dit Buffon . habitent de préférence les terrains élevés, ils se rassemblent vo lontiers dans ceux où les Mulots se sont le plus multipliés , et y font un grand bien par la destruc tion de ces animaux, qui se multiplient toujours trop , et qui , dans de certaines années, pullulent à un tel point, qu'ils dévorent toutes les graines et toutes les racines des plantes les plus nécessaires à la nourriture et à l'usage de l'homme . On a souvent vu , dans les temps de cette espèce de fléau, les petits Ducs arriver en troupes, et faire si bonne guerre aux Mulots, qu'en peu de jours ils en pur gent la terre . Le Scops peut s'élever assez facilement en domesticité , et , alors , il fait utilement la chasse aux Souris . Le Scops d'Europe niche dans des creux d'arbres, dans des trous de murailles , sans se donner la peine de faire un lit de mousse , de feuilles ou d'herbes sèches : sa ponte est de trois à cinq aufs, dont le grand diamètre est de 0" , 033, et le petit diamètre , de 0m , 027 . SCOPS PETIT DUC. EPHTALTES ZORCA . ( Keyserling .) Le petit Duc a les parties supérieures brunâtres , variées de gris , de roux, de blanchâtre, avec des traits longitudinaux noirâtres au centre des plumes ; des raies vermiculées transversales et des taches irrégulières noires, cendrées ou rousses, sur les scapulaires ; parties inférieures d'une seule teinte moins foncée , rayées transversalement de cendré, de roussâtre , et marquées en long de larges Laches brun-noir plus vif qu'en dessus ; ailes colorées comme le manteau; queue pareille au dos , avec six ou sept bandes transversales roussâtres , accompagnées d'une autre bande étroite brune; bec noir; iris jaune . Cel Oiseau , qui émigre en automne, habite toutes les parties de l'Europe; il se nourrit de petits Mammifères , de Chenilles et d'Insectes . De tous les Rapaces nocturnes, le Scops est celui qui devient le plus familier. Il arrive à la voix de celui qui l'élève . Nourri en liberté , il revient fidèlement au lieu où l'on a fait son éducation. Mais , aussitôt les époques des migrations arrivées , il n'est plus possible de le retenir ; ni l'abondance de nourriture qu'on lui fournit , ni les caresses et les soins qu'on lui prodigue, ne peuvent le déterminer ( 1 ) Dictionn . pillor, döllist. natur . Guérin, 1839, 1. VIII , p . 6156. 132 IIISTOIRE NATURELLE. à rester . Il faut alors l'enfermer si l'on veut le conserver. Son départ a régulièrement lieu en sep tembre. ( DEGLAND . ) Fig 187 . Scops petit Duc. zme GENRE . KETUPU . KETUPA. ( Lesson. ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES . Bec large et épais à la base, droit dans la première moitié de sa longueur, recourbé à la pointe, qui est crochne et aiguë; comprimé sur les côtés, à bords mandibulaires légèrement ondulés, à moi lié caché dans les plumes du disque. Narines marginales, ovalaires, et recouvertes par les poils de la base du bec . Fig. 188. - Kétupu de Ceylan Ailes médiocres , à troisième et quatrième rémiges les plus longues. Queuc courle et élargie OISEAUX 133 Tarses emplumés seulement un peu au -dessous de l'articulation , complétement nus dans le reste , et réliculés; de la longueur du doigt médian ; doigts robustes, épais, recouverts d'écailles irrégulières dans toute leur longueur, excepté près des ongles, où ils présentent trois larges et fortes écailles; ongles longs, vigoureux, recourbés et tranchants. Fig . 189. – Kétupu de Ceylan. Ce genre ne compte que trois espèces, appartenant exclusivement aux continents de l'Inde et de l'archipel indien . Elles habitent de préférence les régions montagneuses de ces contrées; mais elles fréquentent assez souvent, d'après les observations du major Hodgson , les bords des rivières; aussi les Poissons et les Crabes entrent- ils pour une grande part dans leur nourriture . 4me GENRE HJBOU . OTUS ( Cuvier.) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, entièrement caché dans les plumes discales, qui n'en laissent apparaître que la pointe; comprimé sur les côtés, recourbé dès la base. Narines médianes, tout à fait recouvertes par les poils de la base du bec et par les plumes du disque . Fig . 190. — Hibou commun . Ailes longues, les deuxième et troisième rémiges les plus grandes Queue médiocre. Tarses de la longueur du doigt médian, recouverts de plumes, ainsi que les doigts, à l'exception 134 DISTOIRE NATURELLE. de l'extrémité de ceux- ci, qui est munie de deux écailles apparentes à la naissance des ongles, qui sont longs, arqués el aigus. La conque de l'oreille dessine un demi- cercle s'étendant depuis le bec jusque vers le sommet de la tête . اور می Fig 191 Hiboil commun Ce genre , ainsi que nous l'avons dit tout à l'heure, a été réuni , par M. G. R. Gray , aux Ulu linés, d'où nous le retirons pour le mettre avec les genres à aigrettes . Le motif de cette séparation , pour l'honorable méthodiste anglais, est tiré de ce que le mâle, dans les espèces de ce genre, a seul , en général , la tête surmontée de deux aigrettes; les femelles en étant presque toujours privées. On sait aussi qu'un professeur du Muséum , M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire, dans un Mémoire qu'il a publié sur les Oiseaux de proie nocturnes ( 1 ) , en faisant le premier valoir ce motif, a combattu l'opinion des naturalistes qui , pour la classification de ce groupe, font un caractère d'une certaine valeur de la présence ou de l'absence d'aigrettes à la tête d'un grand nombre d'espèces de ces Oiseaux , « Ces parties , dit ce savant zoologiste , ne sont pas susceptibles de fournir des caractères aussi importants qu'on l'a pensé, et il arrive souvent que, parmi des espèces évidemment voisines , quel ques -unes sont privées d'aigrettes, tandis que d'autres n'en ont que de petites ou en manquent tout à fait; bien plus, il est une espèce, la Chouette commune ou moyen Duc ( Strix brachyolus), dans laquelle le måle seul a des aigrettes; la femelle en étant privée . Rigoureusement parlant, chacun de ces Oiseaux devrait entrer dans deux groupes différents, le mâle ferait alors partie du genre Hibou, et la femelle serait classée dans le genre Chouette ( 2 ) . Les ornithologistes, on le pense bien, ont reponssé cette absurde combinaison ; mais , comme s'ils eussent voulu lui emprunter quelque chose , ils ont placé cette Chouette parmi les Ducs, et donné son nom au genre voisin , de sorte qu'ils ont fait un genre Chouette dont la Chouette ne fait pas partie . » Mais, comme notre but, dans cet ouvrage, est de nous éloigner des abstractions de la science pour nous renfermer exclusivement dans les faits, nous nous bornerons à indiquer à nos lecteurs l'objec lion avec son argument, sans chercher à la discuter; et nous rétablissons notre classification, mal gré la censure de l'auteur cité , selon les analogies naturelles , toujours faciles à saisir . Ce genre repose sur neuf espèces cosmopolites , dont deux sont d'Europe : le Hibou d'Europe ou vulgaire ( Strix otus, Linné; Olus vulgaris, Fleming) , et le libou brachyote ( Strix (Olus] brachyo lus, Gmelin) ; tous deux de 0 " , 55 , que nous figurons. Les lliboux voyagent et émigrent par petites bandes . On se sert de nos deux espèces européennes pour attirer les Oiseaux à la pipée. Ils nichent dans des trous d'arbres , dans des fentes de rochers, souvent dans des nids abandonnés d'Écureuils, de Pigeons-Ramiers, de Corneilles et de Pies; par fois à terre , ou dans les nids abandonnés de Busards . Les aufs du libou commun mesurent, de grand diamètre , 0m, 045 à 0,048, et , de petit diamè tre , 0m,038 1 2 . ( 1 ) Annales des Sciences naturelles, t . XXI . ( 2) D'après M. Degland , M. Is . Geoffroy Saint -Hilaire se trompe en avançant que le måle seul a de petites aigreltes. Je possède, dit-il , une femelle qui en a également, et j'en connais d'autres qui soni entièrement semblables à la mienne et dont j'ai pu moi-même constater le sexe . OISEAUX. 135 1. UIBOU MOYEN DUC . OTUS VULGARIS. ( Ch . Bonaparte. ) Cel Oiseau , désigné souvent sous le nom de Chat -huant dans les campagnes , est répandu dans loute l'Europe . Il a les parties supérieures d'un roux jaunâtre , varié irrrégulièrement de gris et de brun, avec des taches longitudinales et des raies ondulées transversales; parties inférieures d'un roux plus ou moins foncé, avec des taches brunes allongées au centre des plunes, coupées par quelques raies ondulées d'une teinte plus claire; face variée de gris , de roussâtre et de brun près des yeux ; queue rousse en dessus, avec des bandes brunes ; grise, rayée de brun en dessous; plu mes des pieds roussâtres ; bec brun de corne ; iris jaune orange . ( DEGLAND.) CEVALE Fig. 192. Hibou moyen Duc . La femelle a la gorge blanche , la face de la même couleur, mais marquée de taches brunes sur les bords ; tout son plumage a plus de gris -blanc; les aigrettes sont composées de dix plumes noires, bordées de couleur d'ocre et de blanchâtre. ( TEMMINCK . ) Le moyen Duc produit des petits de très-bonne heure, et il n'est pas rare de trouver des jeunes à la fin de mars et en avril . Il niche dans les fentes de rochers, dans les trous d'arbre et dans les nids abandonnés . Il se nourrit de petits Mammifères, Rats, Taupes, Souris , Mulots, et même d'In sectes . Cet Oiseau habite les bois et les vieux bâtiments ; il sort de sa retraite , pour aller aux provi sions , quelque temps après le coucher du soleil . On se sert du moyen Duc pour attirer les Oiseaux à la pipée; son cri , pendant la nuit, est grave, et représenté par le mot cloud, répété fréquemment. 2. HIBOU BRACHYOTE . OTUS BRACHYOTUS. ( Gmelin . ) Le Hibou brachyote a la tête petite ; deux aigrettes peu distinctes au milieu du front, et formées de deux ou trois plumes; disque facial arrondi ; deux écailles nues à l'extrémité des doigts. Cet Oiseau a le plumage d'un jaune d'ocre en dessus, varié de taches brunes au centre des plumes, longitudinales à la tête et au cou , irrégulières au dos ; d'autres taches blanches, de différentes for 136 HISTOIRE NATURELLE . > mes, occupent les ailes ; parties inférieures d'un blanc plus ou moins roussâtre ou isabelle , flammé de brun au cou, à la poitrine , et rayé de la même couleur à l'abdomen et sur les flancs ; plumes rayonnantes du disque facial variées de gris, de roux et de brun , tirant sur le noir autour des yeux ; queue rousse, avec des taches et quatre ou cinq bandes brunâtres ; tarses, et la plus grande partie des doigts, couverts de plumes soyeuses, qui deviennent de plus en plus courtes en approchant des ongles ; bec noir; iris jaune brillant . Fig . 193. – Hibou brachyote . La femelle, un peu plus forte que le mâle , a les teintes un peu plus claires . Le Hibou brachyote est de passage en France dans les mois d'octobre et de novembre ; il niche à terre, et se nourrit particulièrement de petits Mammifères ( DEGLAND . ) TROISIÈME FAMILLE. - ULULINÉS. Les Ululinés ont la tête arrondie , sans aigrettes ; la conque , réduite à une cavité ovalaire, n'occu pant, en général, que la moitié de la hauteur du crâne; le disque largement développé et complet; les tarses et les doigts revêtus de plumes jusqu'aux ongles ; le doigt externe presque toujours placé de côté, en dehors, et perpendiculairement à la direction des deux autres doigts antérieurs. M. G. R. Gray avait composé cette famille de trois genres, à savoir . 1 ° Chat-huant ( Syrnium , Savigny) ; 2° Hibou (Olus) , que nous en avons déjà retiré ; 3° Nyctale (Nyctale, Brehm) . Ce qui ne fait, au résumé , que deux genres pour la famille. OISEAUX 137 M. Ch . Bonaparte en a élevé le nombre à six : 1 ° Hibou iOtus); 2º Brachyote ( Brachyotus, Gould) ; zº Chat -Huant (Syrnium ); 4° Ptynce (Ptynx, Blyth ), qui ne saurait de toute manière être admis sous ce nom , la même dénomination ayant déjà anciennement été créée par Mæhring pour un genre de Pélécanidés; 5° Hulotte ( Ulula , Cuvier) ; Et 6° Nyctale (Nyctale ). Nous les réduisons à trois genres : Chat-Huant, Hulotte et Nyctale . jer GENRE. - CHAT- HUANT. SYRNIUM . ( Savigny . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre, court, large à la base, à deni caché dans les plumes du front, à côtés comprimés, courbé dès son origine jusqu'à la pointe , qui est aiguë . Narines basales, ovalaires. Ailes arrondies, les quatrième et cinquième rémiges les plus longues . Queue courte, plus ou moins arrondie. Tarses courts, robustes, courerts, ainsi que les doigts, de plumes épaisses; ongles longs, minces, fortement recourbés et aigus. Tête généralement grosse et comme aplatie en arrière. wwum Fig. 194. Chat -Huant. Syrnium aluco. Fig . 195 . - Chat-Huant. Syrnium aluco. Ce genre renferme quinze espèces cosmopolites, dont une seule d'Europe, le Chat -Huant hulotte ( Strix (Syrnium) aluco, Linné) , de 0,40 de longueur, que nous figurons. Les Chat-Huants fréquentent les grandes forêts, où ils se tiennent le plus habituellement; ils nichent dans des trous d'arbres, ou dans des nids abandonnés par d'autres Oiseaux, tels que Cor neilles ou Pies ; leur nourriture est la même que celle des autres Accipitres nocturnes. Leur ponte est de trois ou quatre @ufs. La dimension de ceux du Chat-Huant commun ou Hulotte sont de 0", 048 1/2 pour le grand dia mètre, et , pour le petit , de 0 " , 043 . 13 : 18 138 HISTOIRE NATURELLE . CHOUETTE HULOTTE . SYRNIUM ALUCO . ( Savigny .) La Chouette hulotte a le fond du plumage grisâtre , flammé de brun sur les tiges des plumes, et à dentelures transversales , avec des taches blanches et rousses dessus ; varié et rayé transversalement de brun foncé dessous, avec des taches plus foncées qui suivent la direction des tiges des plumes, face gris bleuâtre , avec des raies circulaires brunes; remiges et rectrices rayées transversalement de brun et de roux ; iris d'un brun roussâtre . Fig . 196. — Chouette hulotte. La femelle est un peu plus grosse que le mâle, avec le fond du plumage roux ferrugineux; la face rousse, variée de brun , et l'iris de cette dernière couleur. La Chouette hulotte habite les grandes forêts de toute l'Europe ; elle pond dans les trous d'arbres , et souvent dans les nids abandonnés des Buses, des Corneilles et des Pies . Elle se nourrit de pe tits Rongeurs, d'Ecureuils et de Chauves -Souris . Cet Oiseau a été désigné sous les noms de Hulotte et de Chat-Huant par Buffon, qui croyait à l'existence de deux espèces ; le premier nom s'appliquait aux individus adultes , et le second aux individus jeunes ou aux femelles . Il est certain que la Hulotte et le Chat-Huant, dont beaucoup d'au leurs ont fait deux espèces , n'en constituent qu'une seule. M. le professeur Schinz les a pris dans le même nid . ( DEGLAND.) 2me GENRE . HULOTTE. ULULA . ( Cuvier. ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec court, large à la base, presque tout à fait caché dans les plumes frontales, comprimé latéra ement, incliné dès son origine jusqu'à la pointe , qui est crochue el aiguë OISEAUX . 139 Narines basale , ovalaires ou ellipliques. Ailes assez longues. Queue plus ou moins courte, égale. Tarses courts, robustes, recouverls en entier de plumes; doigts tantôt complétement emplumés, tantôt seulement à moitié, et , dans ce cas , recouverts d'écailles dans la dernière moitié attenant aux ongles, ceux - ci vigoureux, crochus ct acérés La tête est grosse, le disque facial large et arronili Ce genre comprend six espèces seulement, d'Europe, d'Asie et d'Amérique, dont une d'Europe, la Hulotte cendree ( Strix [ Ulula) cinerea, Gmelin ), de 0m ,60 de longueur, que nous figurons; nous donnons également la figure de la Hulotte nébuleuse ( Strix ( Olula) nebulosa, Gmelin, de 0" , 49 , que l'on a crue longtemps de l'Europe, et qui appartient exclusivement à l'Amérique septentrionale . Les mæurs des espèces de ce genre, presque toutes arctiques, sont peu connues; on sait cependant que quelques-unes d'entre elles nichent dans des trous d'arbres ou dans des anfractuosités de rochers, et qu'elles y pondent de deux à trois ceufs. Ceux de la Hulotte nébuleuse mesurent, de grand diamètre, 0m , 050, et , de petit diamètre, 0º, 045 , 1. CHOUETTE NÉBULEUSE. ULULA NEBULOSA. (( Ch . Bonaparte. ) Cet Oiseau est d’un brun roussâtre en dessus , avec des raies blanchâtres et une suite de taches de cette dernière couleur, placées les unes au-dessus des autres, sur les côtés du manteau ; face Fig. 197. – Chouette nébuleuse. cendrée, avec des raies circulaires brunes plus foncées sur les côtés et inférieurement; devant du cou et poitrine rayés transversalement de brun ; abdomen , flancs et sous- caudales flammes longitu 140 HISTOIRE NATURELLE . dinalement, de même couleur sur un fond blanc roussâtre ; tarses avec des mouchetures brunâtres ; bec jaune; iris brun , suivant Temminck , et jaune, suivant Vieillot . La femelle est un peu plus forte que le mâle , avec plus de blanc, et des teintes plus foncées en dessous. Cet Oiseau , qu'on trouve plus particulièrement dans l'Amérique septentrionale, se montre acci dentellement, dit- on , dans le nord de l'Europe . ( DEGLAND . ) Temminck dit que cet Oiseau ne s'éloigne pas des régions du cercle arctique , qu'il se trouve en Suède, en Norwege, et qu'il se nourrit de petits Mammifères rongeurs et d'Oiseaux. 2. CHOUETTE LAPONE . ULULA CINEREA ( Ch Bonaparte . ) La Chouette lapone a la tête très- grande, la face large, toute couverte de longues plumes, d'un gris pur, rayées de bandes brunes; un large cercle de plumes noirâtres encadre la face . Toutes les parties supérieures, les ailes et la queue , sont d'un gris pur , marqué de beaucoup de taches et de nombreux zigzags d'un bruu terne ; les remiges et les pennes de la queue portent de larges bandes d'un brun terne et d'un brun plus foncé en zigzag; les parties inférieures sontirrégulièrement mar quées de mèches brunes sur un fond blanchâtre; les cuisses , l'abdomen, les couvertures inférieures de la queue et les plumes des tarses et des doigts sont rayės transversalement de zigzags blancs et bruns; le bec est jaune, et presque entièrement caché dans les plumes de la face, et les pieds sont emplumés jusqu'aux ongles . PEVA Fig . 198 . Chouelle lapone. Cette espèce est la plus grande de toutes les Chouettes connues; elle vit , dit- on , dans les climals les plus septentrionaux de l'Europe , et plus certainement aussi de l'Amérique. On ne connait rien encore des habitudes de cet Oiseau , dont l'apparition dans les contrées civilisées du nord de l'Europe est extraordinairement rare . ( Temminck . ) 1 1 1 1 1 1 1 1 11 1 SPECIAL DE TRTERIT MADRID Grand Duc de Virginie. Strir Virginiana. CORDIER 1' 32 . OISEAUX 141 zme GENRE . - NYCTALE . NYCTALE . ( Brehm . ) - > CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec petit , à moitié caché dans les plumes du disque, à arête recourbée dès la base jusqu'à la pointe , qui est crochue, comprimé sur les côtés . Narines petites, transversales, marginales et de forme ovalaire. Ailes médiocres, arrondies, à troisième et quatrième réniges les plus longues. Queue assez longue et arrondie. Tarses courts, de la longueur du doigt médian , recouverts de plumes épaisscs, de même que les doigts, qui sont emplumés jusqu'aux ongles; ceux- ci minces, arqués et aigus. La tête est grosse, le disque facial assez large et presque complet. Fig . 199. – Nyctale Tengmalm . Fig. 200. – Nyctale Tenzmalm . - Ce genre compte six espèces, de l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique septentrionale. Nous figurons l'unique espèce d'Europe , la Nyctale funèbre ( Strix ( Nyctale) funerea, Linné), connue plus com munément sous le nom de Chouette de Tengmalm, et qui a 0 " , 21 de taille . Ces espèces se tiennent habituellement dans les bois, principalement dans ceux de sapins, où elles nichent : leur ponte est de deux ou trois æufs; ceux de l'espèce européenne ont 0" , 036 de grand diamètre , et 0,025 de petit diamètre CHOUETTE TENGJALM . NYCTALE TENGMALMI. ( Ch. Bonaparte .) Cette espèce , connue aussi sous le nom de Chevèche à pie: ls cmplumés, a les parties supérieures d'un roux brun nuancé de noirâtre , avec des taches blanches, comme chez la Chevéche, arrondies à la tête et au cou , moins nombreuses , plus grandes et moins régulières sur le corps ; les parties inférieures sont d'un blanc tacheté, longitudinalement , de roux- brun ; larses et doigts blancs ; face cendrée, nuancée de blanchâtre, avec la collerette brun roussâtre et blanche; ailes pareilles au manteau, tachetées de blanc; les taches des remiges en raies transversales ; queue de mème couleur, avec quatre raies transversales blanches, interrompues au centre des plumes; bec nuancé de jaune et de noir; iris jaune brillant . La femelle est plus forte que le mâle ; d'un brun grisâtre en dessus, avec plus de taches blan ches à la tête , au cou , sur les scapulaires les plus externes et aux ailes ; d'un blanc pur, et plus étendu en dessous, avec des taches longitudinales moins nombreuses et d'un brun roux ; une tache noire entre le bec et l'æil . 2 142 HISTOIRE NATURELLE, La Chouette Tengmalm jeune est d'un brun roux en dessus, avec les taches d'un blanc moins pur; blanche en dessous, marquée de taches longitudinales d'un roux assez vif, moins nombreuses au bas ventre et aux sous-caudales, formant au bas du cou une sorte de demi-collier varié de blanc; face blanchâtre, nuancée de brunâtre à l'extrémité des plumes sétacées, avec le tour des yeux noir ; tarses et doigts blanc sale , varié de roussâtre ( DEGLAND .) DEVALIT . SESTRE Fig. 201. – Chouette Tengmalm . Cette espèce se trouve dans le nord de l'Europe , quelquefois en Suisse , dans les Vosges, le Dau phiné, et plus rarement en Lorraine; elle se nourrit de petits Mammifères, d'Oiseaux et d'Insectes . QUATRIÈME FAMILLE . - STRIGINÉS . Les Striginés ont la tête arrondie, sans aigrettes , le disque facial très-marqué, complet , presque triangulaire par son rétrécissement au- dessous du menton; la conque auditive évasée , munie d'un large opercule ; les jambes grêles , entièrement ou à demi emplumées, les doigts mus. Pendant longtemps cette famille n'a reposé que sur un genre unique, le genre Effraye ( Strix, Lioné), lorsque M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire établit un deuxième genre pour une espèce de Java , sous le nom de Phodile (Photlilus), genre toujours maintenu depuis . Nous croyons qu'un troisième genre est encore à établir , dans cette famille, pour des espèces auxquelles on n'a pas assez fait attention et dont le tarse est à demi emplumé, et la queue plus longue : nous donnerons à ce genre nouveau le nom de Strigymnhémipe. jer GENRE . EFFRAYE . STRIX. ( Linné .) - CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long, droit à la base, comprimé latéralement, recourbé à la pointe, qui est crochue, à bords mandibulaires presque droits, à moitié caché dans les plumes du disque. OISEAUX 143 + Narines larges, en partie recouvertes d'une membrane operculaire, à demi cachées par les plumes ou poils de la base du bec, linéaires ou longitudinales et parallèles à la direction de cet organe. Fig . 202. – Effraye flambée . Ailes allongées, les deuxième et troisième rémiges les plus grandes . Queue très -courte et ample. Tarses beaucoup plus longs que le doigt médian , minces, comprimés, couverts de plumes duve teuses dans toute leur étendue jusqu'à la naissance des doigts : ceux - ci longs, garnis de poils rares , réticulés et recouverts d'écailles ou squamelles allant en augmentant jusqu'à l'origine des ongles, qui sont fortement arqués, tranchants, aigus et cannelés inférieurement des deux côtés de leur surface. Le cercle de plumes sétacées de la face ou disque facial énormément développé, mais fortement échancré dans sa partie supérieure. Fig . 203. Effraye flambée Ce genre renferme dix espèces cosmopolites, dont une seule d'Europe, que nous figurons, l'Effraye flambée ( Strix flammea , Linné) , de 0" , 36 . Les Effrayes se rapprochent presque toujours des lieux habités, tout en ne se logeant que de la manière la moins accessible. Le plus ordinairement c'est dans les trous de rochers, de murs et de vieilles masures, souvent aussi dans les vieilles tours et les clochers qu'elles se retirent pour pondre , mais sans jamais faire de nids. Celles d'Europe s'emparent fréquemment des trous dontles Martinets font leur retraite , pendant leur séjour dans nos latitudes , et elles en détruisent un grand nombre, 144 HISTOIRE NATURELLE . sans que ceux - ci s'éloignent de ce dangereux voisinage. Les Effrayes font leur nourriture d'Oiscaux , mais surtout de petits Rongeurs, tels que Mulots, Loirs et Souris . Elles pondent de trois à quatre æufs, dont la forme s'éloigne de celle si remarquablement globu laire de tous les aufs d'Accipitres nocturnes. Ainsi les aufs de cette famille , si distincte de toutes les autres familles d'Accipitres nocturnes , se ressentent de cette différence de formes et de caractères : car les mêmes raisons de différences se retrouvent parfaitement établies dans les caractères ovologiques de cette famille . La forme en est exactement ovée : ceux de l'espèce d'Europe mesurent 0,040 1/2 de grand diamètre , et 0" , 031 de petit diamètre. CHOUETTE EFFRAYE. STRIX FLAMEA. ( Linné ) a L'Effraye a les parties supérieures d'un fauve très- clair, variées de lignes grises et brunes en zig zag , et parsemées d'une multitude de petits points blanchâtres ; face et gorge blanches ; parties inférieures d'un blanc roussâtre ou d'un blanc éclatant , marqué de petits points brunâtres ou sans la moindre apparence de taches ; tarses et doigts couverts d'un duvet très -court, plus rare sur les der piers ; iris jaune. La femelle a les teintes plus claires et mieux prononcées . Cet Oiseau , très-commun en Europe, en Asie, et dans l'Amérique du Nord , habite les vieilles ma sures , les tours des églises et les grandes forêts de sapins , et se nourrit de petits Mammifères et d'Insectes . ( TEYMUNCK .) L'Effraye, qu'on appelle communément la Chouette des clochers, effraye en effet par ses cris acres et lugubres et sa voix entrecoupée, qu'elle fait souvent entendre dans le silence de la nuit . Elle est pour ainsi dire domestique , et habite au milieu des villes les mieux peuplées . Les tours , les clochers, les toits des églises et des autres bâtiments élevés, lui servent de retraite pendant le jour, et elle en sort à l'heure du crépuscule. Son soufflement, qu'elle réitère sans cesse , ressemble à celui d'uo homme qui dort la bouche ouverte ; elle pousse aussi, en volant et en se reposant, différents sons aigus , tous si désagréables, que cela , joint à l'idée du voisinage des cimetières et des églises, et encore à l'obscurité de la nuit , inspire de l'horreur et de la crainte aux enfants, aux femmes, et même aux hommes soumis aux mêmes préjugés, et qui croient aux revenants, aux sor ciers, etc .; ils regardent l'Effraye comme l'Oiseau funèbre, comme le messager de la mort ; ils croient que , quand il se fixe sur une maison , et qu'il y fait retentir une voix différente de ses cris ordinaires, c'est pour appeler quelqu'un au cimetière . (Buffon . ) Fig . 204. – Chouelle effraye . OISEAUX . 145 200 GENRE . – PHODILE. PHODILUS. ( I. Geoffroy Saint-Hilaire .) . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES Bec médiocre, en partie caché par les poils de la base mandibulaire, plus court que dans le genre précédent, à arête recourbée jusqu'à la pointe, qui est crochue et aiguë, comprimé sur les côtés. Narines percées à la base du bec, ovalaires. Ailes arrondies, à quatrième, cinquième et sixième rémiges les plus longues. Queue courte et arrondie. w Fig . 205. – Effraye Calong. T Turses courts , aussi longs que le doigt médian , recouverts de plumes duveleuses jusque près de l'origine des doigts : ceux- ci nus, sans plumes ni poils, réticulés, et recouverts en dessus , dans toute leur longueur, d'une série d'écailles allant en augmentant de grandeur jusqu'aux ongles, qui sont longs, robustes, fortement recourbés, cunnelés en -dessous et acérés. Le disque facial ne s'élevant que jusqu'à la hauteur de la paupière supérieure ou du sourcil, et par conséquent de moitié moins développé que celui des Effrayes proprement dites, et qui donne au Phodile un aspect tout étrange. En outre, l'angle interne de l'oeil est garni de poils longs el durs , presque cornés, s'étendant en avant sur loute la longueur du bec, contre lequel ils se resser rent et s'appliquent. Fig . 206. – Elfraye Calong. Ce genre a été établi sur une seule espèce de Java , l’Effraye Calong (Strix ( Pholilus] badia , Horsfield ), que nous figurons. Taille 0m , 32. 19 146 HISTOIRE NATURELLE . Elle habite, dit Horsfield ( 1 ) , les forêts des districts de Puger et de Surakarta , dans l'ile de Java , où elle est peu connue . Son habitation favorite, loin des demeures et des villages , est loujours dans l'intérieur des forêts les plus touffues, dont elle abandonne rarement l'ombrage protecteur . Fig . 207. – Effraye Calong . Phodilus badius. On croit qu'elle préfère à toute autre demeure le repaire du Tigre royal , et le peuple pretend qu'elle approche impunément de cet animal de la même manière que le Martin- Jalla ( Pastor Jalla ) se pose sans crainte sur le dos des Buffles. zme GENRE . - STRIGYMNHÉMIPE . STRIGYMNHEMIPUS. Espiye, Chouette, Effraye ; quu.vgs , nu ; mi, demi ; Trous, pied . CARACTÈRES GÉNERIQUES. Bec fort, crochu , engagé en grande partie dans les plumes du disque, Narines ovalaires, légèrement cachées par les poils de la base mandibulaire. Ailes longues, atteignant les trois quarts de la queue. Queue longue, fourchue ou arrondie . Tarses très-longs, revêtus de duvet seulement à claire-voie, dans leur première moitié supé rieure, et totalement nus et réticulés dans le surplus jusqu'aux doigts, qui sont également nus, réli culés et à peine parsemés de quelques poils; ils portent de plus trois fortes squamelles à leur extré milé près des ongles, qui sont forts, crochus el acérés. ( 1 ) Zool Res. in Java OISEAUX. 147 Ce genre n'est établi que sur deux espèces, l'unc du Mexique et des Antilles , le Strigymnhémipe perlé ( Strix ( Strigyminhemipus) perlata , Lichtenstein) , de 0“, 39 , et le Strigymnhémipe de Java ( Strix ( Sirigymnhemipus] Javanica, Gmelin) . Les meurs des espèces de ce genre sont les mêmes que celles des genres précédents; seulement, et selon les lieux qu'elles fréquentent, ces espèces paraitraient se nourrir parfois de Crustacés Fig . 208. — Strigymubémipe de Java . 148 HISTOIRE NATURELLE. 1 Fig . 209 Petit Duc. Scops . 1 uwarto Fig . 210. — Moyen Duc. Strix otus. Fig. 1 - Callocephal à casque, d'après Gould . Fig . 2. – Plalycerquc couleur de feu , d'après Gould . P. 33 . | OISEAUX . 149 DEUXIÈME ORDRE. – GRIMPEURS OU ZYGODACTYLES. Zuges , paiie ; Soxtul:, doigt . Les Grimpeurs ont sou nt été rangės au nombre des Passereaux. Lionė divisail ceux ci en deux classes , dont une était placée immédiatement à la suite des Accipitres , sous le nom de Pics ( Pice) , et l'autre à la fin de toute la série ornithologique, sous le nom de Passereaux (Passeres). Il mettait les Grimpeurs dans la première classe , et à titre de deuxième sous- classe . Lacépède et Iliger, d'après lui, les plaçaient en tête de tous les Oiseaux ; Duméril, Cuvier, Latreille et de Blainville en formaient leur troisième ordre; seulement ce dernier détachait des vrais Grimpeurs les Psittacides, qu'il mettait avant les Accipitres, et en tête , ce que vient de faire encore tout récemment M. Charles Bonaparte. Vieillot , nommant les Passereanx Sylvains , faisait des Grimpeurs son deuxième ordre , sous le nom de ZYGODACTYLES, division que conservait Lesson, en leur restituant le nom de Grimpeurs. Enfin , M. Temminck , imité par M. G. R. Gray, maintenant la même dénomination , et en faisant son cin pobede پلار Fig. 211. - Chalcopsitta rubiginosa. quième ordre , les mettait tout à la fin des Passereaux Au milieu de la complication de ces nombreux systèmes , le seul qui rentre dans notre manière de voir étant le système de Vieillot , c'est celui que nous suivrons, en conservant à l'ordre la dénomi nation de ZYGODACTYLES qu'il lui a donnée le premier 150 HISTOIRE NATURELLE . Cette dénomination , en effet, convenait à un ordre composé généralement, il est vrai, d'espèces à quatre doigts séparés, deux en avant et deux en arrière , mais n'ayant pas toutes, sinon la même faculté, du moins la même manière de grimper : les unes se servant de leurs pattes comme moyen de préhension ou de station , et c'est le plus grand nombre; les autres s'en servant coinne moyen de gradation verticale. Il est vrai que beaucoup, parmi les premières , font entrer leur bec comme organe nécessaire daus leur mode d'action, tandis que les secondes se servent de leur queue. Fig . 212 et 213 l'ic épeiche. Picus major. Pourtant, comme il faut tenir compte de la particularité si remarquable des Psittacidés , laquelle consiste dans une véritable préhension à l'aide de leur bec et de leurs pattes, plutôt que dans une véritable action de grimper, ielle qu'on l'entend pour les Picidés, nous croyons qu'il est convenable , tout en maintenant le nom ordinal de Zygodactyles , qui exprime le mieux la conformation de leurs pattes à tous , de faire de cet ordre ainsi nommé deux divisions ou sous- ordres, l'un sous le nom de Zygodactyles préhenseurs, l'autre sous celui de Zygodactyles grimpeurs. Sans doute que quelques espèces qui sont tridactyles , c'est - à -dire n'ont que trois doigts , échappent à la portée de cette expression ; mais celle conformation étant exceptionnelle et tout anormale, l'ensemble de l'organisation de ces espèces restreintes se rapportant parfaitement à celle de tous les genres de l'ordre, il n'en résulte méthodiquement aucun inconvenient. Les Zygodactyles seront donc pour nous les Oiseaux dont le caractère principal est d'avoir quatre doigts , disposés deux en avant, deux en arrière ( les deux doigts antérieurs réunis et soudés à leur base par une petite membrane, et les deux postérieurs absolument séparés) , ou mieux encore , pour nous servir de l'expression fort juste de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, d'avoir le doige externe dirigé en arrière, et qu'à cause de ce caractère on a cru devoir toujours désigner sous le nom de Grimpeurs, parce qu'on a remarqué que ceux des Oiseaux qui se suspendaient le mieux aux branches et qui couraient ou marchaient le mieux le long des troncs d'arbres ou de leurs branches, dans la station verticale , étaient ceux dont les pieds offraient ce type d'organisation . Non que la marche et la station verticale leur soient exclusivement propres , car ils partagent cette faculté avec d'autres familles de l'ordre des vrais l'assereaux ; mais parce qu'un des plus nombreux des groupes dont se composent les Zygodactyles, et des plus anciennement connus ( les l'ics) , avait le plus fréquemment été l'objet de remarques et d'observations à cet égard. OISEAUX . 151 Cette concordance d'habitudes entre les vraisGrimpeurs et certains Passereaux Synilactyles ( 'ont le doigt externe est soudé dans une partie de sa longueur avec le doigt médian) a même fait sou lever la question de savoir si la modification qui caractérise les Zygodactyles avait une importance de beaucoup supérieure à celles qui caractérisent les Syndactyles, et par conséquent si les fails confirment l'opinion d'un grand nombre d'auteurs et de Cuvier lui-même, qui établissent, ainsi que nous venons de le dire , pour les Zygodactyles, un ordre à part , et qui ne font des Syndactyles qu'une simple division de l'ordre des Passereaux . Cette question a été savamment traitée dans le mémoire que nous avons déjà cité , par II . Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, qui en est arrivé à exprimer cette opinion, que la valeur du groupe des Zygodactyles avait été exagérée, et celle des Syndactyles appréciée au contraire beaucoup trop bas ; el à conclure que le groupe des Zygodactyles ou Grimpeurs ne constituait pas un ordre distinct, et devait être réuni aux Passereaux , Quoi qu'il en soit de cette opinion, appuyée d'arguments dont nous sommes loin de contester l'importance et la valeur, nous nous bornons à l'indiquer, pour ne rien omettre de ce qui peut placer notre travail au niveau de la science ; mais nous ne saurions encore l'adopter dans un ouvrage aussi élémentaire que celui-ci . Pour en revenir donc à nos Zygodactyles ou Grimpeurs, nous terminerons ce que nous avions à dire de leurs généralités en ajoutant que ce sont du reste tous Oiseaux pratiquant le plus ordinai rement le même mode de nidification, c'est-à -dire n'établissant leurs nids que dans des troncs d'ar bres, quoique leur nourriture varie infiniment, les uns étant baccivores, les autres insectivores . Fig . 214. Eos semilarvata . 152 HISTOIRE NATURELLE. PREMIER SOUS- ORDRE. - - ZYGODACTYLES PRÉHENSEURS. ! Ces Oiseaux sont remarquables par un bec gros, court , épais , solide, toujours recourbé et le plus ordinairement crochu et aigu, presque autant que celui des Accipitres , entouré à la base d'une peau membraneuse assez semblable, par sa nature , à celle des Accipitres diurnes, dans laquelle sont percées les narines, et par une langue ( pour nous servir des termes de Desmarest ( 1 ) , trop sou vent copié , de même que Mauduyt , pour l'exactitude de leurs descriptions, sans jamais être ni l'un l'autre cités par les compilateurs qui s'en sont servis) le plus souveni épaisse , charnue et arrondie . quelquefois terniinée par un faisceau de fibres cartilagineuses, ou formée par un petit gland corné, et placée à l'extrémité d'un support cylindrique et assez mince. BEVAL LESESTRE Fig. 215 el 216 Kakatoes huppé . Galerita . ( Màle etl'emelle.) La mandibule supérieure est toujours la plus forte,9 et souvent elle cache lout à fait l'inférieure. Elle est articulée d'une manière assez mobile sur le front pour qu'on la voie sensiblement former avec lui un angle rentrant, lorsque ces Oiseaux bâillent. En général, son dos est arrondi ; mais dans une espèce, néanmoins, il est carėnė; sa pointe est fort aiguë, quoiqu'elle le soit moins que celle du bec des Oiseaux de proie , et elle se prolonge plus ou moins en dessous ; ses bords sont tranchants, el quelquefois munis d'une sinuosité ou d'une dent qui rappelle celle du bec des Faucons; la face infe rieure de cette même partie est en voûte , légèrement arquée d'arrière en avant, et sa superficie est (1 ) Dictionnaire des Sciences naturelles, 1826 , 1. XXXIX , v . Perroquels. 1 i 11 LESSST . BIVALET lig. 1. – Trichoglosse versicolore, d'après Gould . Fig . 2 - Platycerque de Browni, d'après Goulet M 34. OISEAUX . 153 munie de stries nombreuses. parallèles entre elles , et dont la forme est celle d'un V ou d'un chevron , dont la pointe est en avant , stries dont l'usage parait être de rendre moins glissante cette surface , sur laquelle les aliments sont appuyés, lorsque la mandibule inférieure les divise: celle- ci , courte et même ne joignant quelquefois que la base de la supérieure et ne pouvant fermer le bec entièrement, est arrondie ou proclive , très- légèrement comprimée, un peu tranchante à son bout , qui seul est employé à la division des aliments Ces deux parties du bec , généralement formées d'une corne très- dure et très- épaisse, sont mises en action par des muscles plus nombreux que chez les autres Oiseaux. Fig . 217 et 218 . Platycercus splendidus. ( Mâle et femelle .) Leurs tarses sont en général courts , trapus, à peau écailleuse , de même que les doigts . Leur tête volumineuse et la forme de leur bec , ainsi qu'on vient de le voir, les rapprochent émi nemment des Rapaces nocturnes, de même que la versatilité si remarquable du doigt externe de ces derniers les lie assez intimement à ce sous- ordre de Grimpeurs . Les yeux sont placés latéralement et à fleur de tête . Uue particularité propre aux Zygodactyles préhenseurs, et rappelée par Desmarest, c'est , dit-il , de pouvoir plus ou moins contracter leur pupille , indépendamment de l'action de la luinière, lorsqu'ils portent leur attention sur quelque objet, lorsqu'ils éprouvent quelque mouvement intérieur subit, tel que la peur ou la colère, ou même quand ils jouent . Ce sont, à une ou deux exceptions près, des Oiseaux éminemment diurnes , Leurs ailes sont courtes et dépassent rarement la moitié de leur queue, ce qui n'est qu'une briè . veté relative , car leur type de configuration les rapproche assez de celui des ailes des Accipitres ; et parmi les Zygodactyles, il en est qui se transportent à de grandes distances, et , qui , une fois élevés dans l'air , s'y soutiennent assez longtemps. Dans ces animaux , le sternum , considéré en général, est étroit , allongé, ou beaucoup plus long que large, et convexe dans les deux sens; la fosse sous-clavière est petite , assez profonde; la fosse pectorale est , au contraire, très- grande , puisqu'elle occupe la plus grande partie de chaque portion latérale du sternum et de sa crète , en se prolongeant jusqu'à l'extrémité. La crête sternale est très-baute ; son bord inférieur est légèrement convexe; l'antérieur , concave dans la moitié supéricure seulement , cst convexe dans l'autre ; son angle est fort arrondi. > 15 20 154 HISTOIRE NATURELLE . Le bord antérieur du sternum a son apophyse médiane peu saillante , triquetrr , transverse, el comme tronquée à son extrémité; les apophyses latérales nulles . Le bord postérieur, concave ou arrondi , est quelquefois entier ; d'autres fois il offre, de chaque côté, un petit trou ovalaire ou une échancrure peu profonde. Le bord costal est presque droit , ou légèrement excavé ; il est presque aussi long que la ligne médiane du sternum ; la portion articulaire commence avant la fosse sous-clavière , et finit au delà de la moitié de la longueur totale . Le nombre des côtes est de six sternales et de deux asternales, l'une antérieure et l'autre posté rieure . La clavicule est courte , représente les deux tiers du sternum environ, mais elle est assez forte ; il y a une petite apophyse au côté externe de sa base . L'os furculaire est faible, médiocrement ouvert , légèrement concave en avant ; ce est le con traire de ce qui a lieu dans la plupart des Oiseaux ; assez éloignée de toucher au sternum , chaque branche est comprimée d'avant en arrière . Il n'y a pas d'appendice à l'endroit de la symphyse. Les variations que l'on peut trouver dans le bord postérieur du sternum paraissent le résultat de l'âge. ( DE BLAINVILLE. ) Mais ce qui distingue par-dessus tout les Oiseaux de ce sous- ordre de celui des Grimpeurs pro prement dits , et ce qui leur a valu le nom de Préhenseurs, c'est la manière dont ils se servent de leurs pattes et de leur bec , soit pour manger, soit pour marcher. Ainsi , veulent-ils attaquer un noyau ou un corps dur analogue, renfermant une pulpe ou une amande, dit M. Gerbes ( 1 ) , ils se servent très - adroitement d'un de leurs pieds, soit pour faire pren dre au corps saisi par le bec une position convenable, surtout lorsque ce corps a un certain volume , soit pour retenir la masse alimentaire pendant qu'ils triturent le fragment qu'ils viennent d'en déta cher; alors , posés sur un seul pied , l'autre leur tient lieu de main , ils l'avancent à l'aide du bec , le retirent , le ramènent de nouveau avec une adresse et une facilité admirables, et de manière à ce que l'objet saisi se présente de côté , pour que le bec puisse le déchirer plus facilement. Lorsque l'aliment est trop petit, l'un des pieds devenant inutile, les mandibules seules fonctionnent . a LEVAL ۲۰۱۹ ت ا Fig . 219 et 220. – Trichoglossus chlorolepidotus. ( Måle et femelle .) Les Perroquets, sans être des Oiseaux éminemment grimpeurs, ainsi qu'on le dit communément. par suite d'une fausse habitude, n'en sont pas moins les plus mauvais marcheurs de tous les Oi 1) Dictionnaire Pittoresque d'Histoire naturelle . OISEAUX 155 seaux , à part quelques familles à tarses un peu plus développés. On ne peut mieux, sous le rapport de cette imperfection , les comparer qu'aux Quadrumanes, ou Singes, comme l'a fait de Blainville. Lorsque les Perroquets marchent à terre, c'est avec une lenteur qui est due au mouvement de balancement de leur corps, occasionné par la brièveté et l'écartement de leurs pattes , dont la base de sustentation est fort large. Il leur arrive alors de poser très- fréquemment à terre la pointe ou le dessus de leur bec, qui leur sert de point d'appui , mouvement exactement analogue à celui que font les Singes en s'appuyant, quand ils marchent verticalement , sur leurs doigts ou sur le revers de leurs mains antérieures. Quand ils grimpent, le crochet que forme leur bec leur est encore très utile , et souvent aussi , quand ils tiennent quelque objet dans ce bec , ils s'appuient sur les branches par le dessous de leur mandibule inférieure . Quand ils descendent, ils se soutiennent sur celle de dessus. (DESMAREST .) t'ig . 221 et 222 Cacatua Leadbeateri ( Mâle el femclle .) Les Psittacidés , en général, se posent rarement à terre, où ils ont peu d'avantage, à cause de la conformation de leurs pattes ; mais ils se perchent sur les arbres, où ils passent les nuits réunis en grand nombre ; au lever de l'aurore , ils poussent tous ensemble des cris aigus et perçants, car les Psit tacidés ont , en général, la voix haute, forte et aigre ; ils prennent ensuite leur vol en commun pour chercher les aliments qui leur conviennent, et , vers les neuf à dix heures, quand la chaleur devient forte , ils regagnent les arbres touffus, et passent sur leurs branches, à l'ombre de leur feuil lage, les heures de la plus forte chaleur. On en voit qui jouent , se tenant suspendus aux branches par le bec ou par les pieds. Quelques heures avant le coucher du soleil , ils retournent en bandes aux endroits où ils trouvent l'espèce de nourriture qui leur convient le mieux . ( MAUDUYT . ) Au total , les Oiseaux de ce sous-ordre varient de forme et de facies à l'infini; les uns par le dé veloppement de leur tête , l'épaisseur de leur corps , la brièveté de leur cou et de leur queue , ayant l'aspect on ne peut plus lourd et plus disgracieux; les autres, au contraire, par l'allongement de plusieurs de ces diverses parties , surtout des ailes et de la queue , offrant, comme le dit M. Gerbes, un véritable type de finesse et d'élégance . Ce sont, parmi les Oiseaux privés de reflets métalliques , ceux dont le plumage revêt les plus éclatantes couleurs, qui ne varient, à très-peu d'exceptions près, que du vert au bleu , et du jaune au rouge; mais, en général, si bien et si agréablement distri buées, que, pour exprimer leur incroyable variété , ainsi que le brillant de leurs couleurs , et toute 156 HISTOIRE NATURELLE . leur beauté , il faudrait quitter la plume et prendre le pinceau . Et cependant leur système de plu mage est le même que celui des Accipitres diurnes, en ce sens que leurs plumes sont rigides et parfaitement distinctes les unes des autres, et que leur peau est recouverte , au-dessous de ces plumes, d'un duvet presque aussi dense que celui de ces derniers Oiseaux . F EEVALET LIC.TRE : Fig. 223. Trichoglossus pusillus . Les Psittacidés sont , en général, d'une forme pleine et massive ; ils ont la tête grosse ; leur bec , quoique très-crochu et beaucoup plus gros que ne l'est celui des Oiseaux de proie , n'est cepen dant pas propre à entamer et à déchirer ; sa pointe est obtuse ; les deux mandibules sont mobiles ; l'inférieure est beaucoup plus courte que la supérieure, dont la courbure la couvre en partie ; elle est évasée , d'une forme demi- circulaire, tranchante sur les bords, et son articulation est telle qu'elle peut s'avancer et reculer sous la supérieure d'environ deux lignes , suivant le besoin et la volonté de l'Oiseau ; leurs jambes sont courtes ; leurs doigts gros et longs ; les ongles peu courbés, et souvent obtus ; leur langue est épaisse , large et arrondie . ( MAUDUYT . ) Les Zygodactyles préhenseurs, tels que nous les comprenons, ne forment qu'une tribu parfaite ment homogène, sous le nom de Psittacidés ou Perroquets . TRIBU UNIQUE . PSITTACIDÉS . Caractères et habitudes du sous ordre . Les Psittacidės sont monogames; ils vivent et voyagent en troupes plus ou moins nombreuses. Ils possèdent à un suprême degré l'instinct d'imitation de tous les bruits et de tous les sons que perçoit leur oreille . Mais cet instinct, que par une babitude pour ainsi dire traditionnelle on a appli. OISEAUX. 157 qué à toute la tribu et par trop généralisé , n'appartient véritablement qu'à une seule famille, dont nous aurons occasion de parler. Cette facilité, du reste , s'explique par la complication de structure de leur larynx inférieur, qui est garni, de chaque côté, de trois muscles spéciaux, par la mobilité et la force de leur langue , ainsi que par la forme arrondie de la cavité de leur bec . Une singularité de l'organisation de ces Oiseaux est la poussière blanche et comme farineuse qui recouvre toutes les parties de leur peau , celles qui sont dénudées et à découvert comme celles qui sont garnies et revêtues de plumes. Cette poussière dont l'origine véritable ou l'utilité réelle , quant à l'économie purement animale, paraissent encore inconnues, semble être une production de l'épiderme . Cette tribu est , parmi les groupes ornithologiques naturels , une de celles qui ont le plus varié dans leur composition et leur distribution méthodiques; ce qui tient autant à la multiplicité des espèces qu'au grand nombre de celles qui ont été successivement découvertes, depuis un quart de siècle surtout. Linné, Frisch , Scopoli , Brisson , comprenaient, sous la dénomination générique de Perroquels, tous les types de ce groupe , si différenciés qu'ils fussent. Buffon , fidèle à son système de comparaison des produits zoologiques de l'ancien continent à ceux du nouveau, les a divisés, comme il l'avait fait pour les Singes , en Perroquets de l'ancien con tinent et en Perroquets du nouveau continent, subdivisant sa première section en cinq familles , à savoir, ainsi qu'il le dit lui- même ( 1 ) : les Kakatoès, les Perroquets proprement dits , les Loris , les Perruches à longue queue et les Perruches à queue courte; et sa seconde section en six autres fa milles, à savoir : les Aras , les Amazones, les Criks, les Papegais, les Perruches à queue longue , el, enfin, les Perruches à queue courte. Fig . 224 – l'erroquet à dos bleu . - Latham et Lacépède, sans faire acception de leur distribution géographique, en formaient égale ment deux sections , d'après les seules considérations tirées de la forme de la queue, et selon qu'elle était égale ou étagée . ( 1 ) Histoire naturelle des Oiseaux . 158 TISTOIRE NATURELLE .

Le Vaillant , imité par G. Cuvier, les divisait en quatre groupes : Aras, Kakatoes , Perroquels el Perruches, celles- ci subdivisées , par le premier, en Perruches aras, Perruches proprement dites , Perruches à queue en flèche et Perruches à large queue . Seulement, il y ajoutait deux groupes nou veaux, un pour l’Ara á trompe ( devenu le genre Microglosse de Geoffroy Saint-Hilaire) et un pour la Perruche à longues jambes ou ingambe, dont llliger faisait plus tard le type de son genre Pezo porus . Illiger n'en formait que deux groupes : Perroquets ( Psittacus) et Pezopore ( Pezoporus); Vieillot , trois genres principaux : Perroquets, Aras, qu'il nommait Macrocercus, et Kakatoes. Kuhl , un de ceux qui ont jeté le plus de jour dans la distribution méthodique des Psittacidės , formait deux groupes des espèces dont il traitait , selon qu'il les avait vues en nature (et il en comp tait deux cent neuf!), et selon qu'il ne les avait pas vues ou que leur existence lui paraissait dou teuse ; puis il partageait le premier de ces groupes en six divisions :

1 " Ara (Macrocercus); 2° Perruche (Conurus ; 3° Psittacule ( Psittacula ) : 4° Perroquet ( Psittacus); 5° Kakatoes ( Kakatoes); 6° Proboscigère ( Probosciger) ( ou Ara à trompe, Le Vaillant; Microglosse, Geoffroy Saint- Hilaire ) ; Et le second groupe , en espèces à longue queue, ou Macrures ( Macruri ) , et en espèces .à queue courte , ou Brachyures ( Brachyuri) . Latreille en formait deux groupes renfermant, i'un les genres Ara , Perruche , Pézopore el Kaka toès ; l'autre , un seul genre, pour le Microglosse , qu'il nommait Eurhynque (Eurhynchus ). Vigors, perfectionnant le beau travail de Kuhl, et aidé des connaissances de Horsfield, y établit cinq familles bien caractérisées et bien distinctes sous les dénominations de :

Psittacines , Plyctolophinés ou Kakatoes, Macrocercines, Paléorninés, Psittaculinés. Enfin , Lesson, ne reconnaissant qu'une famille et qu'un genre dans les Psittacidés , les divisait en dix - sept sous- genres : 1 • Banksien ( Banksianus); 2 ° Kakatoes (Cacatua ), Brisson ; 3° Microglosse (Microglossus), Geoffroy Saint-Nilaire; 4° Ara (Macrocercus), Vieillot ; 5º Arara ( Arara) , Spix ; 6° Mascarin ( Mascarinus) ; 7º Amazone ( Amazona ); 8. Nestor ( Nestor); 9° Lori ( Lorius), Vigors; 10° Perroquet ( Psittacus) , Linné ; 11 ° Psittacule ( Psittacula ), Kuhl; 12° Latham ( Lathamus) ; 15 " Pézopore (Pezoporus), Illiger ; 14° Platycerque ( Platycercus) , Vigors; 15 ° Australasie ( Australasia ); 16 ° Guarouba (Guarouba ); 17 ° Perruche (Conurus), Kuhl . OISEAUX . 159 Depuis un n'a fait que rectifier, en les résumant, les diverses méthodes de huhl, de Vigors et de Lesson. C'est ainsi que M. G. R. Gray , de son côté , à l'instar de Vigors , partage les Psittacidés en cinq grandes familles, mais ne correspondant qu'imparfaitement à celles de ce dernier, sans en avoir les défauts : po Pézoporinės, formant neuf genres ; 2º Araînés , trois genres; 3 ° Loriines, cinq genres; 4o Psittacines, cinq genres ; 5° Cacatuinés, sept genres ; Et, en dernier lieu , M. Charles Bonaparte ayant, à l'instar de Lacépède, d'Illiger et de Blainville , ainsi qu'on l'a vu , placé les Psittacidés en tête de la série ornithologique, les a divisés en familles, Psittacidés et Strigopidés. La première, composée de sept sous-familles : Macrocercinés, renfermant trois genres; Pézoporinés, un genre ; Platycercines, Trichoglossinės, Loriinės, quatre genres , Psittacines , Plectoloplines, La seconde composée de deux : Nestorinės, renfermant deux genres, Strigopinés, un genre ; huit genres ; six genres ; Treize genres ; huit genres ; On voit ainsi que M. G. R. Gray établit vingt-neuf genres, tandis que M. Charles Bonaparte en élève le nombre à quarante-six. Seulement, depuis ce travail , qui date du mois d'avril 1850, ce dernier aurait réformé cette divi sion , en renvoyant, avec juste raison , les Pézoporinės près des Strigopinés. Nous nous sommes étendu sur la nomenclature méthodique de cette tribu plus que le plan de cet ouvrage ne le comportait, et bien au delà des limites que nous nous étions fixées. Mais, d'après l'importance que l'on semble mettre à replacer de nouveau les Psittacidés en tête de la classe des Oiseaux, nous avons jugé qu'il pouvait être bon de faire connaitre toutes les combinaisons auxquelles on a comme pris à tàche de les soumettre , et que c'était la meilleure manière de démontrer les inconvénients de cette tentative nouvelle, dont le résultat semble devoir être d'enrayer plutôt que de faire progresser la science qui , avant tout, doit être simple et accessible à toutes les mémoires comme à toutes les intelligences, en distinguant avec soin ce qui n'est que d'application de ce qui est de théorie ou de philosophie zoologique. Nous avons , au début de ce travail et avant de traiter des Oiseaux de proie , indiqué notre ma nière de voir à ce sujet Le fait du Conspectus de M. Charles Bonaparte, le plus saillant pour notre époque, est bien cer tainement le placement des Psittacidés en tête de la série ornithologique. C'est un essai dont on peut sans doute lui savoir gré , non pas tant comme innovation que comme reproduction d'une idée savante et judicieuse en principe, mais qui semblait abaudonnée depuis longtemps, et reléguée dans les abstractions de la science ; non pas que nous ne concevions parfaitement que l'on ait hésité longtemps et que l'on puisse même encore varier sur le rang à assigner à ces Oiseaux, soit à titre de . famille, soit à titre de tribu , soit à titre d'ordre. Lacépède est le premier qui , en 1799, ait eu l'idée de placer en tète des Oiseaux les Psittacidés ( Psittaci), non à part, mais comme Grimpeurs (Scansores), et avec ces derniers à leur suite pour arriver aux Oiseaux de proie . 160 IIISTOIRE NATURELLE . Iliger l'imita en 1811 , sauf pour les Oiseaux de proie , qu'il renvoya à la fin des Passereaux , en les faisant suivre immédiatement des Gallinacés, auxquels , pour lui , les Cathartes formaient une transition naturelle , par les Méléagridés. De 1815 à 1821 , de Blainville reproduisit la même idée ; mais alors , du rang de simple famille dans l'ordre des Grimpeurs, il fit monter les Psittacidés au rang d'ordre , en dehors de ces derniers, et sous le nom de Préhenseurs ( Prehensores ). Il se fondait en cela sur de puissants motifs tirés sur tout du développement remarquable de leur intelligence , qui devait leur valoir la première place dans la classe des Oiseaux, et aussi de liens d'organisation anatomique qui devaient de plus les rapprocher des Oiseaux de proie qu'il mettait à leur suite . Les Perroquets, et nous l'avons déjà démontré, ne sont pas à proprement parler des Grimpeurs; s'ils s'élèvent , ce n'est qu'à l'aide de leur bec assez fort pour les tenir suspendus, mais non à l'aide de leurs pattes , trop molles et destinées seulement par leur conformation même à la préhension. Nous ne savons pas cependant ce qu'aurait fait Lacépède , auteur de cette idée de classification , ou même de Blainville , si l'existence du Strigops leur eût été révélée . Mais il est permis de croire que ces deux éminents naturalistes eussent peut- être hésité, et que leur opinion en eût été quelque peu ébranlée , sinon modifiée. Il est bien évident que , dans le système uni-linéaire, ainsi que l'établissent ces savants, le Strigops devient une grande difficulté; et qu'en terminant par ce genre tout nouveau l'ordre de ; Psittaci, si on ne le fait pas suivre immédiatement des Strigides , la transition manque brusquement pour établir le passage des Perroquets aux Accipitres diurnes, dont le Strigops, ni de loin , ni de près, n'offre aucun des caractères , à moins qu'on ne s'en serve , et peut- être avec un certain avantage , pour établir le passage des Psittacides aux véritables Grimpeurs, tels que les Pics. Quoi qu'il en soit de ces considérations, et pour en revenir à notre objet, entre le système de M. G. R. Gray, qui semble avoir résumé dans ce qu'ils ont de meilleur , sur les Psittacidés , les tra vaux de Kuhl et de Vigors, et celui de M. Charles Bonaparte , qui , pour être plus savant peut-être , nous parait par trop compliqué , nous n'hésitons pas à nous ranger au premier, sauf cependant une importante modification nécessitée par la place que nous assignons aux Psittacidés , si différente de celle que leur donne le naturaliste anglais , qui , à l'instar de plusieurs auteurs, les met à la fin de l'ordre des Passereaux . Et, tout en évitant les complications du système générique de M. Charles Bonaparle , nous nous empressons de lui emprunter sa sous - famille des Strigopidés , que nous con servons telle qu'il l'a établie . Voici donc l'ordre que nous nous proposons de suivre pour cette riche tribu que nous divisons en six familles : 1 ° Araïnès , composés de trois genres ; 2° Pezoporinés , 3° Loriinés , cinq genres ; 4° Psittacinés, cinq genres ; 5° Cacatuinés, quatre genres ; 6 ° Strigopinés , neuf genres; trois genres ; Au total , vingt-neuf genres . Ajoutons, pour terminer les considérations qui précèdent, que, de même que les Strigidés, les Psittacidés se distinguent par l'uniformité de leurs caractères ovologiques, celui surtout de l'absence de tout reflet, de toute couleur à la surface de la coquille de leur æuf. Ainsi leur æuf, s'il varie de la forme ovale à la forme ovée , mais plus généralement ovale chez les Aras et les Perruches proprement dites , ovée dans les Kakatoès et les Perroquets, seulement plus allongée et plus obtuse dans ces derniers, n'en est pas moins , chez tous , d'un grain très - fin , d'un blanc pur, irrégulièrement poreux , quoique uni, mat et sans reflet, et enfin de couleur blanche et sans aucune nuance ni tache. > i 1 I 1 1 1 si Fig . 1.- Euphème splendide , d'après Gould . CA SI l'ig . 2. – Aprosniicte à ailes rouges, d'après Gould . P.35 . OISEAUX 161 ? PREMIÈRE FAMILLE . ARAINÉS. Les Araïnés , à une seule exception près , ont le bec large, à arête fortement convexe et arrondie jusqu'à la pointe, qui est prolongée et aiguë , à bords mandibulaires un peu renflés et comme rou lés sur eux-mêmes intérieurement, et échancrés à leur tranche ; la base du bec recouverte d'une peau membraneuse et plissée qui l'enveloppe'en dessus comme en dessous, et qui n'est qu'une expansion de celle qui occupe les joues et le tour des yeux , laquelle , en ces deux régions , est généralement que ou recouverte de quelques plumes rares ; les tarses plus courts que le doigt externe antérieur; la queue très -longue, et composée de plumes étroites et étagées . Les espèces de cette famille surpassent en taille et en beauté les autres Psittacidés ; leur plumage est varié des couleurs les plus vives et les plus brillantes . Cuvier, Lacépède et Vieillot ont séparé des Perroquets les Araînés, dont les deux derniers firent même un genre distinct . Ce genre, depuis, a été élevé au rang de famille par M. G. R. Gray , qui la compose des trois genres suivants, généralement adoptés. 1 ° Ara ( Ara ), Brisson; 2° Psittacara (Conurus). Kuhl , 3° Énicognathe (Enicognalhus), G. R. Gray . 1er GENRE . ARA. ARA . ( Brisson . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES Bec garni d'une membrane à la base des deux mandibules, très -robuste, comprimé à son articu lation , conveac dessus el dessous, incliné dès l'origine; mandibule supérieure à bords très-angu > fig . 225. — Ara Rauna . - leux, crochue; l'inférieure plus courte , retroussée, obtuse , avec un cran transversal sur le voul, dans lequel entre la pointe de la partie supérieure. 15 21 162 HISTOIRE NATURELLE . 1 Narines orbiculaires, ouvertes, situées dans la membrane et cachées par les plumes du front. Ailes pointues, les deuxième et troisième rémiges les plus longues. Tarses robustes, plus courts que le doigt externe antérieur, écaillés; les deux doigts internes plus courts que les externes; ongles crochus. Queue à rectrices étroites, très-longues el très-étagées. Tour des yeux et joues nus, parsemés seulement de quelques plumes rares , étroites et comme ciliées : celle nudité absolue des joues leur donne même un aspect étrange, sévère et presque sauvage. Ce genre renferme seize espèces , toutes de l'Amérique du Sud . Nous figurons l'Ara Rauna. Le nom de Ara ou Araraca leur a été donné par les Guaranis ( indigènes du Paraguay et du Brésil) du cri aigre , fort incommode et désagréable, que ces Oiseaux semblent articuler. Les Aras habitent les bois, dont ils fréquentent plus volontiers les lisières. « Ils aiment, dit Mau duyt ( 1 ) , les terrains humides ; ils se nourrissent principalement des fruits du palmier latanier;-vo lent ordinairement par paires ; jettent leur cri lorsqu'ils sont surpris et effrayés, et le font entendre Fig . 226. Ara Rauna . aussi en volant . Ils se perchent sur les branches les plus élevées ; s'éloignent à environ une lieue pendant le jour pour chercher leur nourriture, et reviennent le soir pour passer la nuit au même en droit où ils ont choisi leur retraite . Ils font leur nid dans des trous de vieux arbres qui tombent de vétusté , et le garnissent de plumes. La femelle fait deux pontes par an, chacune de deux aufs; ie mâle et la femelle les couvent alternativement. » D’Azara (2 ) complète ces détails de mæurs par les suivants : « Je n'en ai jamais vu que six à huit ensemble . Ils ne vont jamais à terre . Noséda en rencontra un , et il le prit , parce qu'il ne put s'en (1 ) D'Azara, Voyage dans l’Am mér ., 1809. (2) Encyclopédie méthod ., Ornithologie, p. 296. OISEAUX . 163 1 lever ; en effet, ses ailes , excessivement longues , et ses jambes , très- courtes, durent l'en empêcher : c'est pour cela que, pour prendre leur volée , les Aras s'élancent de dessus les arbres , et qu'ils ne sautent point comme la plupart des Oiseaux. Ils ne s'abattent pas dans les plantations d'orangers, de goyaviers, etc. , et ils ne se nourrissent que de fruits de palmiers et des autres arbres des forêts dans lesquelles ils font leur demeure habituelle . Leur vol est horizontal, médiocrement élevé . « Le fait suivant prouve combien ces Oiseaux ont d'affection l'un pour l'autre . Au mois d'avril 1788 , Manuel Palomares alla chasser à une lieue de distance de la ville qu'il habitait ; il tua un Ara , qu'il altacha sur la croupe de son cheval . Un autre Oiseau de la même espèce suivit Palomares jusqu'à sa maison, située au centre de la capitale du Paraguay, et , arrivé dans la cour, il se jeta sur l'Oiseau mort. On le vit le lendemain et plusieurs jours de suite sur le mur ; enfin les domestiques le trou vèrent à terre à côté de son compagnon ; il se laissa prendre , et il resta dans la maison . « Les Aras, continue Mauduyt , n'ont de sauvage que l'apparence , et leur extérieur les fait plus craindre qu'ils ne sont dangereux , en effet; ils ont, au contraire , en général, des habitudes assez douces; ils s'apprivoisent aisément; ils sont même susceptibles de connaissance et d'attachement; ils usent de la liberté qu'on leur accorde , regagnent d'eux-mêmes les lieux auxquels ils sont accou tumés, reçoivent avec plaisir les caresses qu'on leur fait, et en rendent, surtout lorsqu'ils sont habitués, aux personnes qui les approchent . Ils n'apprennent guère à parler, et ne répètent ja mais que quelques mots, qu'ils articulent mal . Leur cri , trop fort, déchirant, qu'ils font entendre fort souvent, porte à les éloigner, malgré leur beauté et leur aptitude à la domesticité . Ils ne sont bien placés que dans les lieux vastes, à l'entrée des vestibules , où on les voit en passant ; ils font souvent un bel effet à l'entrée des parcs et des jardins, dont ils ornent les grilles ou les avenues . Ils passent pour vivre longtemps ; ils craignent le froid rigoureux de l'hiver, et ils ont besoin d'être tenus dans des lieux fermés et échauffés, même pendant le jour. » 2me GENRE . MARACANA . MARACANA . ( Azara . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre, comprimé sur les côtés, très- large et déprimé à la base de la mandibule supérieure, qui est légèrement carénée, et à arête arquée jusqu'à la pointe , qui est crochue et aiguë, sans mem brane à la mandibule inférieure. Fig. 227. – Maracana noble . Narines percées à la base du bec, le plus ordinairement cachées dans les plumes du front, par fois à découvert et arrondies. Ailes assez aiguës, les trois premières rémiges généralement les plus longues . 164 HISTOIRE NATURELLE . Qucue allongée et gravluée, et plus large que dans le genre précédent. Tarses comme ceux de ce même genre. Tour des yeux nu , sur un espace plus ou moins restreint. Ce genre renferme quarante espèces, toutes de l'Amérique . Les Maracanas sont plus petits , plus communs et plus sociables que les Aras , ont les ailes plus longues à proportion, et la queue plus courte , quoique de la même forme, ainsi que le remarque Azara , qui , le premier , a distrait judicieusement les diverses espèces de ce groupe par lui obser vées de celui des Aras , et dont nous conservons , par cette raison , le nom générique de Maracana , qui doit avoir la priorité sur celui de Conurus, fondé plus récemment par Kubl . 1820 . Fig. 228. -- Maracana de Wagler. Les Maracanas, d'après d'Azara, volent, en général, par bandes très- nombreuses, en faisant enten dre fréquemment leurs cris aigus et perçants . Ce sont, du reste , des Oiseaux sédentaires qui font leur demeure babituelle dans les bois plus ou moins humides ou marécageux . Ils se nourrissent de graines, surtout de maïs et de fruits. Ils causent, en général, d'assez grands ravages dans les plan tations ; ils s'y rassemblent en troupes considérables; et , tandis qu'ils sont à terre , occupés à manger et à boire, l'un d'eux reste en sentinelle pour veiller à leur sûreté et les avertir du danger. Ils mar chent plus volontiers que les Aras, et s'aident souvent de leur bec en marchant. Ils nichent, suivant les espèces , les uns dans des trous d'arbres , les autres dans des trous qu'ils pratiquent à de vieux murs en terre ou à la partie antérieure des fours à brique . Voici ce que dit de cette espèce, le Maracana moine , d’Azara , qui lui conserve le nom de Jeuro Veuve, qu'on lui donne au Paraguay , à cause de la coiffe dont son front et son cou sont enve loppés : « C'est presque le seul Maracana qui fasse sa ponte en état de domesticité ; il n'est point délicat. Je n'ai point vu d'Oiseau aussi coquet : dès qu'une Jeune-Veuve arrive dans quelque maison, si elle n'y rencontre pas un compagnon de son espèce , elle en cherche un autre , et elle s'efforce de le ren dre amoureux . Pour y parvenir, elle met en æuvre toutes sortes de caresses et d'agaceries; elle le baise , le gratte , le provoque sans cesse par ses cris , ses soupirs et ses mouvements, jusqu'à ce qu'au OISEAUX 165 bout de quinze jours l'Oiseau prenne le flux de sang et périsse . La Jeune- Veuve ne paraît point attristée d'une mort dont elle est la cause, car elle ne condescend jamais aux désirs violents de celui qu'elle a enflammé d'amour. Mais si le mâle et la femelle de cette espèce sont nourris ensemble , leurs amours ne sont pas aussi inutiles , ils s'apparient, et , quelquefois ,pla femelle dépose des eufs qu'elle ne couve point . « Ces Oiseaux se réunissent en troupes assez nombreuses au Paraguay , et jusqu'aux pampas de Buenos-Ayres. Ils ne font pas leurs nids dans des trous , mais ils les construisent sur les arbres, avec une grande quantité de rameaux épineux . C'est un globe hérissé de piquants, de trois pieds et demi de diamètre extérieur; son entrée est sur le côté, et l'intérieur est garni d'herbes vertes . « Toute la bande niche sur des arbres rapprochés les uns des autres, et quelquefois sur le même arbre , de manière que les nids se touchent . On assure même qu'un seul nid sert à la ponte de plu sieurs familles. » zme GENRE . ÉNICOGNATHE. ENICOGNATHUS. ( G. R. Gray .) Evixes, simple ; quales, mâchoire . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec très-allongé, mince et comprimé sur les côtés, à bords mandibulaires supérieurs ondulés, à arêle légèremeni inclinée, et non recourbée, jusqu'à la pointe , qui est très-aiguë, et du double de longueur de la mandibule inférieure, dont les bords sont échancrés. Narines basales et cachées dans les plumes du front . Co 2013] دلار الموارد در را با در پارلمانی Will be Fig . 229. – Énicognathe à bec mince. Fig . 230, - Énicognathe à bec mince, Ailes allongées et pointues, les aeu.xième et troisième rémiges les plus grandes. Queue longue et graduée, à rectrices rigides à leur pointe. T'arses plus courts que le doigt externe antérieur, réticulés, à doigts recouverts de squamelles dans toute leur étendue, à ongles allongės , médiocrement arqués et aigus . Une seule espèce, particulière au Chili, constitue ce genre : c'est l'Énicognathe à bec mince ou de Byron ( Psittacus leptorhynchus, King) , que nous figurons. Ce qui distinguera toujours cette espèce , c'est la faible courbure et le développement excessif de sa mandibule supérieure, caractères qui l'avaient fait justement appeler génériquement Leplorhynque, c'est- à - dire , à bec effilé. Une autre particularité non moins remarquable, c'est que, dans ses migrations, elle représente et fait descendre la tribu des Psittacidés jusqu'au détroit de Magellan, vers le 52 ou 530 degré de lati 166 HISTOIRE NATURELLE . tude australe, puisque l'espèce y a été rencontrée par le commodore Byron, qui l'en a rapportée lors de son voyage de circumnavigation exécuté dans les années 1764, 1765 , el 1766; et que c'est à ce navigateur que les Anglais avaient originairement dédié ce Psittacien . Or, l'on sait que Buffon avait positivement nié la possibilité de l'existence des Oiseaux de cette tribu sous cette latitude . i 1 } ! Fig. 231. – Énicognathe de Byron. - En dessus, vert bronzé ; en dessous, gris verdâtre, surtout au ventre ; région anale d'un rouge sanguin ; rectrices rouge brique avec la pointe verte ; un bandeau rouge écarlate, occupant la base du bec, s'étend d'un oil à l'autre ; bec blanchâtre ; pieds grisâtres . Longueur totale : 16 pouces . DEUXIÈME FAMILLE. PÉZOPORINÉS. Les Pézoporinés ont le bec médiocrement arqué , court, à pointe retombante et aiguë , à bords den telés ou festonnés, la tranche de la mandibule supérieure dessinant presque toujours une courbe inverse de celle de l'arête du bec, ne s'arrêtant qu'à la naissance de la pointe , dont la courbure est au contraire et naturellement parallèle à celle-ci ; les narines lunulées, percées dans une cire plus ou moins poilue , mais formant toujours relief ou bourrelet à la base du bec ; les larses plutôt longs et élevés que courts ; les ongles plus ou moins arqués ; la queue large, allongée et plus ou moins graduée. M. G. R. Gray a composé cette famille de neuf genres, que nous réduisons à huit par la réunion des septième et huitième en un seul , sous le nom de Euphema, Wagler. Ce sont : 1° Nymphique (Nymphicus), Wagler ; 2° Coracopsis (Coracopsis ), Wagler ; gº Platycerque (Platycercus), Vigors ; 4 ° Prioniture (Prioniturus), Wagler ; 5° Pezopore (Pezoporus), Illiger ; OISEAUX. 167 6 ° Palæornis (Palæornis), Vigors; Euphème 7• Mélopsitte (Melopsittacus), Gould ; 8° Euphème (Euphema), Wagler; 9° Trichoglosse ( Tricoglossus), Vigors et Horsfield . M. Charles Bonaparte, en y ajoutant quatre ou cinq autres genres enlevés aux Loriinés, en a fait trois sous- familles sous les noms de Pézoporinés, Platycercinés et Trichoglossinés. LESESTRE EEVALET Fig . 232 et 233. Platycerque de Bauer. ( Måle et femelle .) Les Pézoporinés sont en général des Oiseaux à formes effilées et gracieuses . Dans la plupart des espèces de cette famille, la langue est terminée par un faisceau , en couronne, de sortes de poils ou filaments cartilagineux que l'on est d'accord pour considérer, dans les Oiseaux qui en présentent de pareils (car ils ne sont pas les seuls) , comme des papilles, à cause de la grosseur des nerfs qui y aboutissent. Du reste , ce sont des Psittacidés plus terrestres et Marcheurs que véritablement Préhenseurs ou Grimpeurs. > 1er GENRE . - NYMPHIQUE,8 NYMPHICUS. ( Wagler. ) Num.Qixos, époux ou jeune marié. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre, comprimé sur les côtés, à mandibule supérieure légèrement convexe et crochue à la pointe, qui est munie, sur le côté, d'une échancrure profonde, à mandibule inférieure épaisse et courte, mais profondément entaillée sur les côtés et en avant . Narines basales, percées dans une cire formant bourrelet au sommet du bec, et arrondies. Ailes longues, dépassant le milieu de la queue, à deuxième rémige la plus grande. Queue allongée, mince, formée de douze rectrices pointues, roides, dont les deux médianes sont plus longues que les latérales. Tarses courts, grêles, réticulés, à doigts longs et minces, à ongles peu robustes. 168 HISTOIRE NATURELLE . La tête est surmontée d'une huppe formée par l'allongement des plumes occipitales, qui sont grêles et effilées à leur sommet; un espace dénudé circonscrit les yeux . Fig . 234. – Nymphique de la Nouvelle- Hollande . Ce genre est fondé sur une seule espèce particulière à l'Australie , le Nymphique de la Nouvelle Hollande ( Psittacus Novae Hollandiæ , Gmelin) , 0", 30 de longueur. M. Gould rapporte que les individus de cette espèce sont en si grand nombre, qu'il en a vu quel quefois la terre couverte , lorsqu'ils y cherchent leur nourriture ; qu'ils se réunissent souvent par centaines sur les arbres qui avoisinent les eaux, et qu'ils paraissent parfaitement organisés pour la marche . DEVALT Losrstne Fig . 235 et 236. — Nymphique de la Nouvelle -Hollande. ( Mâle et femelle . OISEAUX 169 2me GENRE . CORACOPSE . CORACOPSIS. ( Wagler. ) K98zę . Corbeau ; eyes , visage, face . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec gros, bombé, élevé, très- convexe jusqu'à la pointe, qui est recourbée et aiguë, à arête pro noncée seulement à sa naissance, très -dilatée sur les côtés, à bords mandibulaires supérieurs entiers et dessinant une courbe parfaite jusqu'à l'extrémité de la pointe, à mandibule inférieure échancrée latéralement, arrondie au bout . Fig. 237. – Coracopse noir . t'ig. 238. – Cɔracopsc uoir. Fij . 239. – Caracopsis personnata . . 16 * 22 170 HISTOIRE NATURELLE . Nurines basalcs, latérales, arrondies, percées à découvert dans la cire el sur le haut du bec . Ailes longues, à leuxième rémige dépassant les autres. Queue allongée, légèrement arrondie . Tarses de la longueur du doigt externe antérieur, finement écussonnés, à doigts proportionnés se terminant par trois ou quatre grandes squamelles près des ongles, qui sont robustes, courts , crochus et aigns. Ce genre se compose de deux espèces, de l'intérieur de Madagascar et du sud de l'Afrique. gme GENRE . PLATYCERQUE . PLATYCERCUS. ( Vigors .) 117.ZTU ;, large ; xepxe , queue. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre, assez robuste, à bords sinueux et largement dentés , à arête arrondie et convexe jusqu'à la pointe . qui est légèrement obluse, à mandibule inférieure échancrée sur les côtés et à son cxtrémité, élargie el carénée en dessous. Narines basales, latérales arrondies, percées dans la cire et plus ou moins apparentes ou cachées par les plumes du front. 13 w Fig. 240 - Plalycer que Adélaïde. Fig. 241. Platycerque Adélaide. Ailes généralement pointues, mais amples et concaves, à deuxième el Troisiène rémiges les plus longues. Queue longue, étagée , arrondie à son extrémité, composée de rectrices larges, et s'ouvrant en éventail. Tarses généralement plus courts que le doigt externe antérieur, scutellés, assez grêles. à doigts médiocres, mamelonnés en dessous el recouverts de squamelles dans loute leur étendue, à ongles médiocres, comprimés, recourbés et aigus . > Ce genre renferme trente - cinq espèces très - riches en couleurs , de l'Australie , de la Nouvelle Zélande ct de la Nouvelle -Guinée, se distinguant des autres Psittacidés par la mollesse de leur plumage très souple . Les Platycerques, comme presque tous les Psittacidés , émigrent de cantops en cantons, selon les nécessités de leur subsistance . Ils descendent fréquemment à terre pour y chercher leur nourriture, qui consiste en semences d'herbacées, en graines, baies et fruits ) OISEAUX. 171 Nous figurons le Platycerque à dos bleu ( Psittacus dorsalis ), Quoy et Gaimard, d'environ 0" , 45 de longueur, et le Platycerque cornu ( Psittacus cornutus) , Gmelin , de (m , 33. Fig. 242. — Platycerque cornu. - 4me GENRE. PRIONITURE. PRIONITURUS. ( Wagler. ) Mpecvitas, en forme de scie ; cupa, queue. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec arrondi , à arêle comprinuée, à mandibule supérieure plus longue que l'inférieure; celle -ci Ironquée et échancrée sur les côtés. Narines basales, arrondies et tubulaires. امیر Fig. 243. – Prionilure à raquelte. Fig . 244. – Prioniture à raquette. - Ailes aiguës, arrivant au liers de la longueur de la queue, à première et deuxième rémiges les plus longues. 172 HISTOIRE NATURELLE . Queue carrée, les deux rectrices médianes dépassant les latérales du double de la longueur de celles - ci, dénuées de barbules dans tout cet excédant de longueur, au ras de leur tige , ou ne s'y montrant qu'à l'état rudimentaire et formant véritablement scie , et offrant, par leur réunion à l'extrémité de ces rectrices, comme une petite palette. Fig . 245. – Prioniture à raquette . Deux espèces, des Philippines et de la Nouvelle - Calédonie, composent ce genre. Nous figurons l'une d'elles, le Prioniture à palette ( Psittacus platurus), Vieillot , de 0" , 24 de longueur; la queue, y compris les deux rectrices médianes, en a douze. 5me GENRE . PÉZOPORE . PEZOPORUS. ( Illiger .) Descriepas, marcheur. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre, peu élevé, convexe, à bords manilibulaires légèrement ondulés, à pointe entière, la mandibule supérieure, par la convexité de sa courbure, ne recouvrant pas entièrement l'inſé. ricure, et laissant un léger intervalle entre elle et la concavilé latérale de celle - ci. Narines tubulaires percées dans une espèce de saillie que forme la cire et arrondies. Ailes pointues, les deuxième et troisième rémiges les plus longues. Queue allongée, étagée, à rectrices pointues. Tarses longs, très - grêles, de la longueur du doigt externe antérieur, qui est le plus long des quatre, minces el réticulés; doigts finement et régulièrement écaillés dans toute leur élenilue; ongles très-longs, fort peu courbés, presque droits et très-aigus. Ce genre ne repose que sur une espèce unique de l'Australie, le Pézopore ingambe ( Psittacus formosus), Latham , de 0m , 35 , que nous figurons . CISEAUX 173 Le Pézopore se tient rarement ailleurs qu'à lerre, et spécialement dans les lieux humides et re couverts d'herbes hautes ou épaisses . « Ses pieds et ses doigts, dit Vieillot , ne paraissent point destinés au même usage que ceux des autres Perroquets, aussi ne l'a - t -on jamais vu perché ; il reste Fig . 246. – Pézopore ingambe. Fig. 247. – Pézopore ingambe. ) constamment à terre . Si on le fait lever , ce n'est point sur les arbres qu'il se réfugie , mais toujours dans les berbes. » C'est ce que rapportait , il y a trente ans, Labillardière, de cet Oiseau singulier qu'il avait observé et tué dans son voyage à la Nouvelle -Hollande. M. Gould , qui aurait pu mieux étudier ses meurs, ne nous en apprend pas davantage , sinon que le Pézopore court avec ya vitesse ICSIC DALET Fig . 248. - Pézopore ingambe. ces des autres Gallinacés . La similitude même de son avec celle rs Oiseaux, tels que les Perdrix ou les Cailles , est telle , à ce que nous affirme J. Verreaux, que les Chiens tombent en arrêt sur les Pezopores comme sur un vrai gibier. 6me GENRE . PALÉORNIS. PALÆORNIS. ( Vigors . ) liu...c;, ancien ; $ , Oiseau . Ce genre ayant pour type l'un des Psittacidés le plus anciennement connus . Ia Perruche d'Alexandre. CARACTÉRES GÉNÉRIQUES. Bec large, très -arqué, à pointe aiguë el crochue, à bords comprimés, à mandibule inférieure moilié plus courle que la supérieure. 174 HISTOIRE NATURELLE . Narines basales arrondies. Ailes niédiocres , à deuxième rémige la plus longue. Queue longue et graduée; les deux rectrices médianes dépassant de beaucoup les latérales, el s'allongeant considérablement en forme de lanières étroites. Tarses très- courts , robustes, réticulés, à doigts médiocres, à ongles comprimés et arqués. i Fig. 249. – Palæornis malaccensis. Ce genre se compose de quinze espèces, de l'Inde, de l'Océanie et de l'Australie ; ce sont les Sagitlifères de Le Vaillant, ou les Perruches à queue en flèche des auteurs anglais . Ces Oiseaux fréquentent habituellement les jungles , les terres cultivées et les jardins, où ils com mettent les plus grands dégâts lls ' ne procèdent jamais à leurs dévastations sans se réunir en Fig. 250 Palæornis à tête bleue . troupes nombreuses, et sans disposer aux alentours des sentinelles chargées de faire retentir un bruyant cri d’alarme, auquel les pillards répondent en fuyant. Ils volent avec rapidité. Nous figurons le Paléornis à tête bleue (Psittacus cyanocephalus), Gmelin . OISEAUX. 175 7me GENRE . EUPHÈME ou EUPHÉMIE . EUPHEMA. ( Wagler.) Euomipos, qui parle bien ou agréablement . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec petit , court , mince, à arête courbe , mais presque sur un plan perpendiculaire el nullement horizontal, à pointe aiguë et dentelée, à mandibule inférieure arrondie. Narines basales arrondies, percées dans une cire épaisse et bilobée, formant comme deux lu bercules en relief ایسے اور Fig. 251. – Euphème Edwards. . Fig . 232 – Euphème Edwards. Ailes aiguës, les trois premières rémiges les plus longues . Queue composée de rectrices inégales, étagées, étroiles, roides, pointues et affectant une dispo sition cuneiforme. Tarses grêles , courts , réticulés, à doigts médiocres, minces, écaillés dans toute leur longueur, à ongles très - courts, recourbés el assez aigus, celui du doigt interne le plus long. Fig . 253. – Euphème ondulée. Fig . 254. – Euphème ondulée. Ce genre renferme huit espèces de l'Australie . — Ces Oiseaux fréquentent les lieux marécageux, sont plus souvent à terre que perchés, et dans un mouvement continuel : leur chant consiste en un petit gazouillement ressemblant, par sa douceur et ses inflexions, à une véritable conversation qu'ils échangent sans cesse entre eux . Nous figurons l'Euphème Edwards ( Psittacus pulchellus) , Shaw, de 0 ", 20 de longueur; l'Eu phème ondulée ( P. undulatus), Shaw , et l'Euphème pétrophile ( Euphema petrophila ), Gould . Ce genre est remarquable par le peu de développement de la mandibule inférieure et le peu de saillie de la supérieure, dont la brièveté et la déclivité sont telles , que c'est à peine si l'on aperçoit l'apparence d'un bec , la presque totalité de l'appareil extérieur de cet organe étant presque entiè l'ement cachée par les plumes des joues et de l'ouverture mandibulaire. L'Euphème Edwards a les parties supérieures du corps vertes; le front , la face et les ailes bleu 176 HISTOIRE NATURELLE . d'azur ; les épaulettes rouge pourpre ; les parties inférieures jaunes; la queue verte en dessus, noire en dessous ; les deux rectrices externes jaunes ; le bec noir . Fig . 255 et 256 – Euphème Pétrophile . ( Måle et femelle.) Le jeune est en dessous d'un jaune verdâtre , légèrement orangé au ventre, el sans rouge aux épaulettes . L'Euphème onululée , type du genre Mélopsittacus , est un des plus beaux Oiseaux du genre . 8me GENRE . TRICHOGLOSSE . TRICHOGLOSSUS. ( Vigors et Horsfield .) Opię, soie ; gwood, lingue. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre et mince, à arête arquée jusqu'à la pointe, qui est allongée et crochue, très-com primé sur les côtés, à bords marginaux ondulés, mais lisses; la mandibule inférieure très - rentrée en deçà de la pointe de la mandibule supérieure. Narines basales, ovalaires, percées dans une cire très étroite, sur le dos du bec même, el presque engagées dans les plumes du front. Fig. 257. — Trichoglosse multicolore . - Fig. 258. – Trichoglosse multicolore. Ailes médiocres, les trois premières rémiges les plus longues. Queue assez longue et étagée, chacune des rectrices terminée en pointe . OISEAUX. 177 Tarses très - courts. robustes, réticulés et à moitié emplumés, à doigts longs, écaillés dans toute leur étendue, à ongles courts, épais, très -recourbés et très-aigus. Ce genre renferme douze espèces, toutes appartenant à l'Océanie et à l'Australie . Nous figurons le Trichoglosse de Swainson . Fig . 239 et 260. — Trichoglosse de Swainson . ( Måle et temelle . ) Ces petites espèces, riches en couleurs, vivent en société au milieu des forêts d'Eucalyptus, dont la fleur et le fruit font leur principale nourriture : on les voit voler par bandes d'une centaine d'in dividus. . TROISIÈME FAMILLE. LORIINÉS. Les Loriinés ont le bec large , à arèie recourbée jusqu'à la pointe , à bords sinueux ou légèrement échancrés; la mandibule supérieure enveloppant et recouvrant largement de toutes parts la mandi bule inférieure. M. G. R. Gray a admis cinq genres dans la composition de cette famille : 1º Charmosyne ( Charmosyna ), Wagler; 2 " Lori ( Lorius ), Brisson ; 3º Eos ( Eos) , Wagler; 4° Coryphile ( Coryphilus ), Wagler; 5° Eclectus (Eclectus), Wagler . M. Charles Bonaparte n'en admet que quatre : 1 ° Lori ; 2° Eclectus; 3 ° Stavorinien (Stavorinius), Charles Bonaparte ; 4" Psittacode ( Psittacodis), Wagler . 17 23 173 IISTOIRE NATURELLE. Il est vrai qu'il renvoie les genres Eos et Coryphile dans sa sous- famille des Troglossinés, qui ne sont autres qu'une grande fraction des Pézoporines de M. G. R. Gray , dont nous adoptons la com position générique. 1 1 1er GENRE . - CHARMOSYNE CHARMOSYNA. (Wagler.) XX.p.63 ;, rieur . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec mince, aussi haul que large, à courbure déclive et très - courte de saillie, très -peu bombée; à bords mandibulaires ondulés et dentelés à l'origine de la pointe. Narines ovalaires , basales, et en partie engagées dans les plumes du front. Ailes longues et pointues, les première et deuxième rémiges les plus longues. Queue allongée et en forme de coin, les deux plumes médianes dépassant du double la longueur de la queue. Tarses et doigts courts, ces derniers scutellés à leur base , à ongles très -crochus et aigus. Fig . 261. Charmosyne des Papous. Fig . 262 Charmosyne des Papous. Une seule espèce de la Nouvelle -Guinée, la Charmosyne des Papous, Psittacus [ Charmosyna] papua) , de Scopoli , que nous figurons, et qui a 0,44 de longueur. Fig . 263. R– Charnjosyne Lori l'apou OISEAUX 179 2m6 GENRE LORI. LORIUS. ( Brisson . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES . Bec aussi haut que large à la base, très -arqué, à arête prononcée à son point de départ seule ment, à pointe aiguë et prolongée, comprimée, à bords mandibulaires ondulés et sans échancrure. Narines basales, arrondies et découvertes. > All, Fig . 264. Lori garrulus Fig. 265 - Lori garrulus. Ailes médiocres et pointues, la deuxième rémige la plus longue. Queue ordinaire , annelée et arrondie à son extrémité . Tarses courls , réticulés; doigts longs, ongles crochus et aigus. Fig . 266. – Lori grand Lori. Cinq espèces, des Moluques, de Bornéo et de la Nouvelle-Guinée . « Ces Oiseaux , dit Sonnerat, ont le regard vif, la voix perçante ; ils sont prompts et agiles dans leurs mouvements ; ils sont en général délicats , difficiles à transporter et sujets à des spasmes convulsifs qui les font mourir en peu de temps . » 180 IIISTOIRE NATURELLE . « Il parait, dit Desmarest, que c'est du Lori tricolore ( Lorius tricolor ), Stephens, que l'on a pris la dénomination générale de Lori, mot que cette espèce prononce facilement, pour l'appliquer à toutes les espèces de Perroquets chez lesquelles le rouge domine. » Le Lori grand Lori de Le Vaillant a la tête , le cou , le dos, les scapulaires, toutes les couvertures des ailes, le croupion et le ventre , d'un rouge cramoisi ; la poitrine et les flancs, couverts d'un plas Iron violet , qui , passant par les côtés du cou , en embrasse la partie postérieure et semble y être suspendu . Les petites couvertures qui bordent le pli des ailes , et les grandes peones de celles -ci, sont d'un bleu violet ; leurs dernières plumes, les plus rapprochées du dos, sont du cramoisi de cette dernière partie . Le dessus de la queue est aussi cramoisi dans les deux tiers de sa loogueur, et le reste , c'est - à -dire le bas , est d'un beau jaune d'or ; les couvertures du dessous et le revers de la queue sont de ce même jaune ; le bec, qui est d'une grosseur remarquable, est tout noir ; les pieds et les ongles sont noirs aussi . Une variété d'âge, décrite et figurée par Le Vaillant, est généralement rouge , avec les plumes de la poitrine et du ventre bordées de vert ; la bordure entière des ailes et leurs grandes pennes bleues; le bas- ventre et le bout des peunes caudales jaunes. Quant au jeune âge , décrit par le même naturaliste , il formerait une seconde variété , rouge sur les parties supérieures du corps, avec la poitrine et le ventre couverts d'une grande quantité de plumes vertes , entremêlées de plumes bleues sur le haut, et de plumes rouges sur le bas , avec la bordure de l'aile bleue , ainsi que les pennes ; les couvertures inférieures et le bout des pennes de la queue étant jaunes. Le grand Lori habite les Moluques . (DESMAREST . ) zme GENRE . EOS. EOS ( Wagler . ) Hw,, aurore . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec large et évasé à la base , très -arqué, à pointe aiguë, à arête arrondie, comprimé sur les côtés , à bords mandibulaires ondulés, et portant une échancrure. Narines basales, ovalaires. Fig . 267. - · Eos rubra . Ailes longues, la troisième rémige la plus grande de loutes Queue allongée, largement étagée. Tarses courts et scutellés; doigts allongés . OISEAUX 181 Se compose de huit espèces de l'Océanie , habitant le centre des forêts les plus épaisses . Nous figurons le Lori (Eos ), de Borneo ( Eos cyanirostrata ), G. R. Gray , de 0 " ,22. Fig. 268 . - . Eos de Bornéo. 4me GENRE . CORYPHILE . CORYPAILUS. ( Wagler . ) Koçuí , casque ; quaew , j'aime . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec mince, Irès -arqué jusqu'à la pointe, qui est allongée et aiguë, à arête légèrement prononcée à la base, comprimé latéralement, à bords ondulés, ne formant une dent qu'à la naissance de la pointe, et recouvrant de beaucoup la mandibule inférieure . Narines arrondies, basales, légèrement engagées dans les plumes du front. Fig . 269. – Coryphile pipilans. Fig. 270. – Corypbile pupilans . - 182 HISTOIRE NATURELLE . Ailes longues, la troisième rémige dépassant les autres . Queue assez ample et étagée, composée de plumes larges d'abord et rétrécies à leur extrémité . Tarses médiocres, minces, réticulés; les doigts revêtus de quatre à cinq squamelles près des on gles, qui sont recourbés et aigus. Ce genre se compose de dix espèces, toutes de la Polynésie. Ce sont les plus gracieux et les plus jolis de tous les Psittacidés , ayant, le plus ordinairement, les plumes de l'occiput plus ou moins effilées et érectiles . Ils sont très-irritables, très-colériques et difficiles à apprivoiser. Leur nourri ture consiste en fruits, tels que bananes et cocos; « et leur existence, dit Lesson ( 1 ) , se termine toujours, en captivité, par des crampes qui se succèdent rapidement, et dont le terme est la mort. L'une de ces espèces porte, dans les iles de la Société, le nom de Vini, mais surtout, et plus parti culièrement, celui d'Ari-manou, qui veut dire Oiseau des cocotiers, parce qu'elle se tient constam ment dans ces palmiers . 5me GENRE . ÉCLECTUS . ECLECTUS. (Wagler .) Ex.ex :: s , remarquable, brillant . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec large, épais et développé à la base, très -arqué, sans arêle appréciable, comprimé latérale ment à partir de la base, à bords marginaux denticulés et comme déchirés. Narines basales, ovalaires, à peine visibles, et presque entièrement cachées dans les plumes du front. - 241/1 11111 Fig. 271 . Eclectus de Linné. ! Fig . 272 Eclectus de Linné . ( 1 ) Miustralions de Zoologie OISEAUX . 183 Ailes longues et pointues, les deuxième et troisième rémiges les plus longues. Queue médiocre, presque égale et élargie à son extrémité Tarses très-courls, et déprimés; doigtstrès-longs, recouverts d'écailles régulières; ongles forts et aigus. Ce genre renferme sept espèces des Moluques et de la Malaisie . On ne possède sur leur mæurs aucuns renseignements particuliers . Fig . 273. – Eclectus Cornélie . 184 NIISTOIRE NATURELLE . QUATRIÈME FAMILLE . PSITTACINÉS. Les Psittacinés ont le bec épais, bombé, large à la base, à côtés légèrement comprimés, a bords généralement dentés ou festonnés, à pointe prolongée, aiguë, et équivalant au tiers de la longueur totale du bec ; à mandibule inférieure échancrée sur ses bords, légèrement carénée en dessous; les narines basales, arrondies, larges et ouvertes ; les ailes , en général, longues et pointues; la queue courte et carrée. La langue est charnue, épaisse, revêtue d'une épiderme mince . Cette famille se distingue des autres Psittacidés par des formes plus robustes et plus massives. M. G. R. Gray en a fait cinq genres : 1 ° Tanygnathe ( Tanygnathus) , Wagler; 2° Perroquet ( Psittacus), Linné; 3° Chrysotis (Chrysotis), Swainson; 4° Psittacule ( Psittacula ), Brisson ; 5° Nasiterne (Nasiterna ), Wagler. > M. Ch . Bonaparte, qui en fait sa sixième sous-famille , la compose de treize genres : 1 ° Tanygnathe; 2° Chrysotis; 3 ° Pionus ( Pionus), Wagler ; 4º Dérotype ( Derotypus), Wagler, 5° Caica ( Caïca) , Lesson ; 6º Poiocéphale (Poïocephalus), Swainson , 7° Perroquet; 8° Triclarie ( Triclaria ), Wagler; gº Prioniture ( Prioniturus), Wagler ; 10 " Geoffroy (Geoffroyus), Lesson , 11 ° Psittacule ; 12° Loricule (Loriculus), Blyth ; 13º Agapornis ( Agapornis), Selby , qui ne sont , à proprement parler, que des démembrements des cinq genres admis par M. G. R. Gray, que nous adoptons . 1er GENRE . - TANYGNATHE. TANYGNATHUS. (Wagler ) - Tavuw , je saisis , je serre ; gu2004, mâchoire. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec large, gros, bombé, très- convexe, élevé, sans arête , Irès -dilaté sur les côtés, qui sont renflés, mais non deniés ou échancrés, terminé en pointe recourbée et aiguë. Narines basales, arrondics, mais entièrement cachées par les plumes du bord du front. Ailes longues et pointues, la deuxième rémige la plus grande.

Fig . 1. – Trichoglosse porphyre, d'après Gould . ESPECIAL 1 Fig . 2. —Trichoglosse à collier rouge , d'après Gould . PI . 36 OISEAUX. 185 Queue longue, légèrement arrondie, proportionnée. Tarses très-courts, réticulés ; ongles médiocres, comprimés et aigus. Fig. 274. – Tanygnathe macrorhynchus.. Fig . 275. — Tanygnathe macrorhynchus. - Ce genre se réduit à trois espèces, des Moluques et de la Nouvelle- Guinée . Le Tanygnathe aux ailes chamarrées, ou Perroquet de Luçon, a le plumage vert , seulement il est Fig . 276. Tunygnathc aux ailes chamarrées. plus foncé en dessus qu'en dessous ; un large bandeau bleu s'étend d'un æil à l'autre;les couvertures et les dernières pennes des ailes sont bleues, et bordées de jaune d'or. 2me GENRE . PERROQUET . PSITTACUS. ( Linné.) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec large, légèrement comprimé, à arête arquée et arrondie, sans rainure ou saillie , à bords festonnés, à mandibule inférieure creusée dans son milieu, à pointe aiguë. Narines médianes, arrondies. Ailes beaucoup plus courtes que la queue, à deuxième et troisième rémiges plus longues. Queue courle et carrée. Tarses courts, réticulés; ongles crochus. 18 24 186 HISTOIRE NATURELLE . Ce genre renferme trente -huit espèces, de l'Afrique et de l'Amérique méridionales, auxquelles on a pris l'habitude , à défaut d'autres observations, d'appliquer ce que dit Le Vaillant des meurs d'une des espèces qu'il a le mieux étudiées, et à laquelle on a , en conséquence , donné son nom, le Perroquet de Le Vaillant ( Psittacus le Vaillantii) , Latham . Fig. 277. – Perroquet cendré. Fig. 278. Perroquet cendré. Cet Oiseau est la seule espèce de Perroquets, proprement dits , que Le Vaillant ait trouvée dans les forêts de la côte de l'est du cap de Bonne-Espérance, à une quarantaine de lieues environ de ce cap, et de la jusque chez les Cafres. « Il vit , selon ce naturaliste voyageur, en grandes bandes, et émigre, du nord au sud et du sud au nord, deux fois l'année, de façon à serapprocher de la ligne dans le temps des moussons pluvieuses, et à passer la belle saison, c'est-à-dire celle des chaleurs, dans les forêts des environs du Cap. Il vit en état de monogamie, fait son nid dans un trou d'arbre ou un creux de rocher, et le compose de feuilles sèches, de mousse et de poussière de bois vermoulu ; pond quatre cufs blancs , presque ronds, de la grosseur de ceux de nos Pigeons domestiques, et qui sont alternativement couvés par le mâle et la femelle. Ces Oiseaux mangent à des heures réglées, et ont grand soin de se laver cha que jour deux fois. Tous les matins , ceux d'un même canton s'assemblent sur un ou deux arbres morts , et font entendre leurs cris au moment du lever du soleil , et , pendant la chaleur du jour, ils se tiennent dans l'épaisseur des forêts, perchés tranquillement sur les branches des arbres, et en gardant le plus profond silence . » « Ces Oiseaux, dit aussi Vieillot, à propos du Perroquet à tête blanche (Psittacus leucocephalus), Linné, naturellement très-criards, ne font jamais autant de bruit que lorsqu'ils sont réunis en ban des, surtout vers le soir ; ils annoncent leur présence sur les arbres quand ils se rendent d'une forêt dans une autre , non-seulement par plusieurs cris aigus, mais encore par les débris des jeunes ra meaux, qu'ils se plaisent à tailler . Aussi défiants que méchants, on les approche difficilement; ils ne peuvent s'accoutumer à l'esclavage ; mais, pris dans le nid , ils s'apprivoisent facilement, et de viennent très -familiers. Ils ont une grande aptitude à rendre, d'un ton doux et agréable, les accents de la voix articulée. » Une des espèces de ce genre que l'on élève le plus communément est le Perroquet cendré ou Jaco ( Psittacus erythacus), Linné . « On en fait cas , dit Mauduyt, pour sa docilité en général, pour son aptitude , et même son penchant à apprendre à parler , et la facilité qu'il a de contrefaire cer tains gestes; car non - seulement il répète et retient en peu de temps les mots qu'on a prononcés plu sieurs fois devant lui sans dessein d'en charger sa mémoire, mais c'est, dans certaines circonstances, un témoin et un babillard indiscret : en général , il se plait à écouter, il parait attentif, et il s'exerce à répéter ce qu'il a entendu ; il n'a pas moins de facilité à contrefaire le cri des animaux, surtout le Chien et le Chat, qu'à imiter le son de la voix humaine, soit pour chanter, soit pour siffler, soit pour des éclats de rire , soit pour des accents plaintifs ; il se plaît au tapage , aux sons bruyants; il imite très -bien ceux du tambour . On peut aussi , " sans beaucoup de peine , le former à certains mou vements pantomimes et à des gestes analogues au sens et au ton des paroles qu'on lui a apprises ; > OISEAUX. 187 son talent se prête a l'imitation de tout ce qu'on exige. Il n'est personne qui ne confirmat, par quel ques traits particuliers, ce que nous venons d'avancer sur les facultés de ce Perroquet en général, Fig. 279. – Perroquet de Ruppell. tant elles sont reconnues et vantées, même souvent exagérées . Le Jaco est , comme les autres Perro quets, et peut- être tous les animaux que l'homme s'associe, susceptible de certains attachements et de sentiments d'aversion . ) - zme GENRE . - CHRYSOTIS. CHRYSOTIS . ( Swainson . ) Χρυσος , or ; ους , ωτος , oreille . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec robuste , épais, renflé sur les côtés , à arête presque triangulaire , formant comme une dépres sion étroite qui accompagne la courbure du bec, à bords si fortement festonnés qu'ils présentent une espèce d'échancrure qui existe aussi en avant de la mandibule inférieure. Fig. 280 - Chrysotis de Dufresne. Fig. 281. Chrysotis de Dufresne. 188 HISTOIRE NATURELLE . Narines arrondies, très -ouvertes, percées dans la cire, et à rebord plus ou moins saillant. Ailes s'étendant ou jusqu'au milieu ou jusqu'au tiers seulement de la queue, à troisième rémige la plus longue. Queue variable, large et arrondie. Tarses très -courts, robustes et réliculés, de même que les doigts; ongles longs et crochus. Dix- sept espèces, toutes des régions tropicales de l'Amérique, entrent dans ce genre. Ce sont des Oiseaux qui causent généralement de grands dégâts dans les plantations ; ils nichent dans des trous d'arbres. Ils sont de ceux qui s'élèvent aisément, et apprennent à parler. On les com prend , dans le commerce, sous le nom d'Amazones. Nous devons faire observer que , comme ces Oiseaux sont les Perroquets les plus communs, et en même temps ceux qui parlent le mieux, les sauvages se sont amusés à les nourrir et à faire des expériences pour varier leur plumage : ils se servent, pour cette opération, du sang d'une petite Grenouille ( 1 ) dont l'espèce est bien différente de celle de nos Grenouilles d’Europe; elle est de moitié plus petite et d'un beau bleu d'azur, avec des bandes longitudinales de couleur d'or; c'est la plus jolie Grenouille du monde : elle se tient rarement dans les marécages, mais toujours dans les forêts éloignées des habitations . Les sauvages commencent par prendre un de ces jeunes Perroquets au nid , et lui arrachent quelques-unes des plumes scapulaires, et quelques autres plumes du dos; EN Fig. 282. – Chrysotis Auguste. ensuite ils frottent du sang de cette Grenouille le Perroquet à demi plumé : les plumes qui renais sent après cette opération , au lien de vertes qu'elles étaient, deviennent d'un beau jaune ou d'un beau rouge ; c'est ce qu'on appelle, en France , Perroquets tapirés. C'est un usage ancien chez les (1 ) Serait - cc la même espèce de Grenouille rapportée par Goudot de la Nouvelle-Grenade, et dont , suivant lui , les nalurels de ces contrées se serviraient pour l'empoisonnement de leurs flèches, après lui avoir fait subir une certaine préparation au feu ? 2 5 Fix 1 - Lathame discolore, d'après Gould . UR A Fig . 2. –Coryphile Dryas Pl . 37 OISEAUX 189 sauvages, car Marcgrave en parle . Ceux de la Guyane, comme ceux de l’Amazone, pratiquent cet art de tapirer le plumage des Perroquets. Au reste , l'opération d'arracher les plumes fait beaucoup de mal à ces Oiseaux, et même ils en meurent si souvent , que ces Perroquets tapirés sont fort rares, quoique les sauvages les vendent beaucoup plus cher que les autres. ( Buffon, d'après des notes de Sonnini.) Les naturels des contrées septentrionales du Paraguay apportent quelquefois des Perroquets, en tre autres le Perroquet à tête jaune ( Chrysotis ochrocephalus), entièrement jaune , à l'exceptien du bleu de la tête et du rouge qui caractérisent l'espèce . Ils disent qu'ils achètent ces Oiseaux d'autres indigènes qui sont plus au nord, et qui , après avoir arraché les plumes aux endroits qu'ils veulent, frottent la chair avec la couleur rouge de l'Urucu ( le Rocou , Bina orellana ), ce qui fait pousser les plumes jaunes . Mais, ce qu'il y a de certain , c'est qu'on ignore le procédé qu'emploient les In diens, et que ces Perroquets, dont le plumage est dénaturé, sont silencieux , tristes , et si délicats , qu'ils exigent beaucoup de soins pour les conserver. On les reconnait en ce que toutes les plumes ne sont pas jaunes, et qu'elles sont mêlées avec d'autres qui ont conservé leur couleur naturelle ; quelques-uns ont aussi , d'un côté ou de l'autre, des plumes tortillées . ( D'Azara, Voyage dans l'A mérique méridionale.) Tapiré, dit Sonnini dans une note sur d'Azara, est un mot de la langue des Galibis, naturels de la Guyane ; il signifie rouge, et quelquefois jaune. Le fait de ce changement artificiel de plumage, que l'on peut considérer à présent comme constant , quel que soit l'agent employé , a été longuement contesté par Le Vaillant et par quelques autres orni thologistes , sans argument ni preuve bien solides. 4 me GENRE. PSITTACULE . PSITTACULA. ( Brisson. ) CARACTERES GÉNÉRIQUES. Bec large, à mandibule supérieure déprimée, à arête peu vive, à bords festonnés Narines basales, arrondies, presque percées dans les plumes frontales. Ailes atteignant généralement la longueur de la queue, à première et deuxième rémiges les plus longues. Queue toujours notablement brève, régulièrement carrée ou terminée en pointe aiguë. Tarses courts , réticulés; ongles crochus. Fig. 283 - Psittacule pullaria . Fig . 284. – Psittacule pullaria. - Ce genre renferme vingt-six espèces, de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique méridionales, et de l'Océanie; toutes de petite taille ; vivant par couple ou par bandes, ne quitiant pas les arbres ou elles se réunissent toujours. Elles vivent de fruits et de graines, qu'elles ramassent souvent à terre , aiment à se suspendre aux branches. « Ces petits Perroquets, dit M. Gerbes ( 1 ) , pour la plupart ( 1 ) Dictionnaire pittoresque d ' llistoire naturelle. 190 HISTOIRE NATURELLE . appelés, indistinctement, inséparables, semblent motiver cette dénomination en ce sens que le male CE Fig . 285. – Psittacule double wil. et la femelle demeurent non -seulement constamment unis , mais constamment aussi rapprochés l'un de l'autre . » Ils nichent dans des trous d'arbres ou dans des nids abandonnés par d'autres Oiseaux . 5 me GENRE . - NASITERNE . NASITERNA. ( Wagler. ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec gros , court , à mandibule supérieure profondément échancrée, à arêle prononcée, arrondie, el lerminée par une pointe aiguë; l'inférieure également échancrée, à pointe relevée verticalement el s'emboîtant assez en arrière de la mandibule supérieure, rubanée et carénée en devant. Narines basales et arrondies. Fig . 286 . Nasiterne pygmée. Fig . 287. – Nasiterne pygméc. Ailes aiguës, arrivant presque à l'extrémité de la queue, la première rémige la plus longue. Queue courte, large, très - légèrement arrondie, tenant de celle des Grimpereaux, selon la com paraison de Quoy et Gaimard, par la force de ses pennes, leur courbure et leur extrémité usée, sans barbules, et pointue ou épineuse. OISEAUX 191 Tarses ordinaires; doigts grêles et allongés, le postérieur externe surtout, qui dépasse de beau coup les autres, et qui est pourvu d'un ongle très-fort Ce genre est établi sur une espèce unique, que nous figurons, la Nasiterne pygmée ( Psittacula [Nasiterna) pygmæea , Quoy et Gaimard ) , de 0,07 1/2 . Fig. 288. – Nasiterne pygmée. « Cette Perruche , disent ces voyageurs ( 1 ) , la plus petite de toutes les espèces connues, provient du havre de Dorey, à la Nouvelle-Guinée. Le mâle et la femelle furent tués, par hasard , par un de nos chasseurs, qui tirait sur un autre Oiseau ; ils tombèrent en même temps . » CINQUIÈME FAMILLE. - CACATUINÉS. > Les Cacatuinés ont le bec généralement large , plus ou moins épais ou comprimé, à arête très arquée ou busquée jusqu'à la pointe , qui est crochue et aiguë ; les ailes assez longues et pointues , la queue variable , le plus souvent courte et carrée ; les tarses courts, robustes et recouverts d'é cailles . La tête fréquemment ornée d'une huppe de plumes plus ou moins larges ou effilées, érectile . C'est M. G. R. Gray qui le premier a réuni les éléments de cette famille , qu'il a composée ainsi : 1 ° Dasyptile ( Dasyplilus), Wagler; 2° Strigops (Strigops), G. R. Gray ; 3° Nestor (Nestor), Wagler ; 4º Calyptorhynque (Calyplorhynchus), Vigors et Horsfield; ( 1 ) Zoologie de l'Astrolabe , lome II , p . 234. 192 HISTOIRE NATURELLE . 5° Licmète (Licmetis), Wagler ; 6. Kakatoes (Cacatua) , Brisson ; 7º Microglosse (Microglossum ), Geoffroy Saint-Hilaire M. Ch . Bonaparte , distrayant de cette famille les trois derniers genres , dont il a formé les Stri sopinés , ainsi qu'on va le voir , l'a composée , sous le titre de sous- famille, de huit genres, qui sont : 1 ° Nasiterne (Nasiterna ), Wagler ; 2º Mascarin (Mascarinus), Lesson , 3º Coracopse (Coracopsis), Wagler; 1 ° Microglosse ; 5° Calyptorhynque, 6º Callocéphale (Callocephalus), Lesson ; 7º Kakatoès ( Plyctolophus), Vieillot ; 8° Licméte. Adoptant cette division , nous réduisons les Cacatuinés aux quatre genres suivants : 1 ° Microglosse; 2° Kakatoės ; 3° Licméte ; 4° Calyptorhynque. 1er GENRE . - MICROGLOSSE . MICROGLOSSUM (Geoffroy Saint -Ililaire . ) Mixpcs , petit ; głogoa , langue CARACTÉRES GENÉRIQUES. Bec ayant de hauteur le triple de sa largeur, très - long, très -comprimé, fortement arqué, à bords mandibulaires garnis d'une dent très-large, terminé en pointe aiguë et très-acérée, dépassant de près de la moitié de sa hauteur la mandibule inférieure : celle - ci large, carénée, creusée sur son bord latéral, et s'avançant en biseau sur le bord terminal. Fig . 289. – Microglosse aterrimum . - OISEAUX. 193 Narines percées dans la cire et cachées par les plumes courtes de la base du bec, dont celle cire est recouverle . Ailes allongées. Queue assez longue, élargie et carrée. Tarses très- courts et réticulés, doigts écaillés . O Fig. 290. Microglosse noir à trompe. La tèle est surmontée d'une huppe de plumes effilées. Les joues et le tour des yeux sont nus jus qu'aux oreilles , ce qui a fait rapprocher ce genre des Aras par plusieurs naturalistes. Ce genre se distingue particulièrement de tous les Psittacidés par la conformation de sa langue , qui n'a aucune anologie dans toute la classe des Oiseaux. Le Vaillant ( 1 ) , le premier, attira l'attention sur la conformation de cet organe, chez le Microglosse , qu'il fit connaitre sous le nom d’Ara à trompe , car c'est avec une trompe d'Éléphant que, dans sa manière de voir, il trouvait le plus de rapports dans la forme de la langue de cet Oiseau, et l'utilité qu'il lui semblait en tirer . J'ai remarqué, dit-il, que les Aras à trompe prennent leur nourriture d'une manière qui leur est particulière , et par un mécanisme tout à fait singulier .. La nature a placé sur le palais de l'Oiseau une petite saillie qui sert à détacher du bout de la trompe ce qui s'y trouve engagé. Lorsque l'Oiseau veut donc prendre sa nourriture , il commence par la réduire en petits morceaux , en la décomposant ou en la brisant, suivant sa nature, par le moyen de ses mandibules. Allongeant ensuite la trompe, il la promène et en appuie le bout à plusieurs reprises sur les aliments qu'il a préparés . Dès qu'une parcelle s'est engagée dans le petit vide que l'on remarque à l'extrémité de cet organe, il retire aussitôt sa trompe dans le bec, en la raccourcissant le plus possible ; puis, la repoussant au dehors, il a soin de la faire glisser contre le palais , dont la saillie détache sans peine la parcelle de nourriture , et la fait tomber directement dans le gosier... J'ai observé aussi quelquefois que le morceau qui s'était engagé au bout de la trompe, se déta chant tout seul , avant qu'il ne fût détaché par le contaci de la petite saillie du palais , tombail dans le bec , ce qui obligeait l'Oiseau de baisser soudain la tête et de la secouer, pour le faire retomber par terre et le reprendre ensuite à sa manière accoutumée. G. Cuvier , examinant l'ensemble des caractères particuliers à ces Oiseaux , entrevit bientôt après la possibilité d'en faire un nouveau genre . Ces Oiseaux , dit-il , offrent de bons caractères pour être détachés des autres Perroquets : leur queue courte et carrée, leur huppe composée de plumes longues et étroites, les font ressembler aux Kakatoes . Ils ont les joues nues comme les Aras; mais leur bec supérieur énorme , l'inférieur très court, ne pouvant se fermer entièrement ; leur langue cylindrique , terminée par un petit gland corné , fendu au bout et susceptible d'être fort prolongé hors de la bouche; leurs jambes nues un peu au -des sus du talon ; enfin , leurs tarses courts et plats , sur lesquels ils s'appuient souvent en marchant, les distinguent de tous les Perroquets . > ( 1 ) Histoire des Perroquets, tome 1 , p . 38 19 23 194 UISTOIRE NATURELLE. Enfin , le genre ne fut créé que par Geoffroy Saint-Hilaire ( 1 ) qui analyse de la manière suivante les diverses modifications de la langue chez ce singulier Psittacidé, et son mode d'opération dans certains actes de la nianducation non indiqués par Le Vaillant . La langue, dit ce savant , est très- petite pour un si gros bec , sa forme est cylindrique et allongée ; sa couleur est rouge jusqu'à son extrémité, où elle se termine par un bout noir nommé gland , et qui est creusé en cupule. Ce gland , tout petit qu'il est , représente la vraie langue de l'Oiseau , et la partie cylindrique et allongée qui la précède , et qui n'en est que le support , est une dépendance de l'appareil hyoidien, non visible dans les autres Psittacidés . Fig . 291. – Microglosse noir à trompe. Cette langue , ainsi réduite aux plus petites dimensions, ne perd rien de son efticacité comme or gane du goût . Les Oiseaux qui en sont pourvus émiettent tout ce qu'on leur donne et recueillent chaque parcelle sur le centre de cette langue, qui prend alors la forme d'un cuilleron , évidemment pour en goûter la saveur. Ils brisent , comme les autres Perroquets, sans aucune difficulté, les noix , noisettes et toute espèce de noyaux , mais c'avalent les amandes qu'après les avoir grugées et avoir porté l'extrémité de leur langue sur chaque partie détachée , en la saisissant au moyen du creux qui termine cet organe, et dont les bords sont susceptibles de s'ouvrir et de se resserrer à volonté . Ce genre ne renferme que deux espèces, des parties les plus chaudes et les plus reculées de la Malaisie, telles que la Nouvelle -Guinée et l'ile de Waigion . On en ignore les meurs et les habitudes ( 1 ) Mémoires du Museum d'Histoire naturelle, tome VI , p . 186 . OISEAUX 195 2me GENRE . KAKATOÈS. CACATUA. ( Brisson . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES Bec fort, épais, très -recourbé, peu comprimé, un peu plus haut que large, à arête élargie, à bords sinueux, renflé à son milieu , terminé en pointe crochue, mais courle, à mandibule inférieure épaisse, carénée, un peu échancrée au bout . Narines larges, arrondies , entièrement cachées par les plumes du front. Ailes atteignant l'extrémité de la queue, à deuxième, troisième et quatrième rémiges les plus longues. Queue courle , carrée, égale. Tarses courts, assez forts, réticulés; ongles longs , robustes et recourbés. Fig . 292 . Kakatoès des Philippines, Le tour de l'ail est nu; la tête surmontée d'une crête ou aigrette de plumes allongées, susceptibles de se dresser à la volonté de l'Oiseau . Ce genre renferme treize espèces, toutes des Moluques et de l'Australie , qui habitent les forêts épaisses de ces contrées, situées au bord des rivières et des marécages. Ils se nourrissent de graines et semences de toutes sortes , et même de plantes ou racines bulbeuses. Ces Oiseaux sont les destructeurs les plus ardents et les plus redoutables des rizières, dans les lieux qu'ils habitent . « On dirait , observe Mauduyt, qu'ils éprouvent un besoin de se servir de leur bec pour rompre et pour briser : ils dévastent les arbres , ils les dépouillent de feuilles et de fruits en pure perte et par une sorte de divertissement ou d'occupation , tandis qu'ils consomment peu pour leurs vrais besoins. » Ils s'abattent , nous a dit Jules Verreaux, si bon observateur, quelquefois au nombre de six cents à huit cents dans un seul champ . Alors une vingtaine d'entre eux se répand en vedettes ou sentinelles sur les arbres d'alentour; et, à la première apparence de danger, un cri si multané poussé par ceux- ci fait envoler toute la bande . Ils nichent dans des trous d'arbres. Les espèces de ce genre sont intelligentes , des plus éducables, et apprennent facilement à parler Plusieurs même, dans leurs moments de gaieté , se livrent à des gestes et à des contorsions qui sont de véritables singeries. Le Kakatoès des Philippines , ou Kakatoès à bec couleur de chair, a le plumage d'un beau blanc , si l'on en excepte la région anale et les couvertures inférieures de la queue, qui sont rougeâtres ; une7 196 HISTOIRE NATURELLE . teinte rougeâtre se remarque aussi vers la région des oreilles ; sa huppe , jaune clair à sa base, blanche au bout, n'est pas comprimée , et peut se redresser à la volonté de l'Oiseau ; la base des E SESTRE RE :\ ܕܙܬܛ܂ Fig . 293 et 294 - - Kakatoès Eos. ( Mâle et femelle .) plumes scapulaires, le dessous de la queue et les barbes internes des pennes alaires sont d'un jaune de soufre , le bec est couleur de chair ( DESMAREST ) . gme GENRE . LICMÉTIS . LICMETIS. ( Wagler. ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES . Bec très - allongé, à arèle très - peu courbée, mais ayant une déclivité des plus prononcées depuis sa base jusqu'à la pointe, qui fait la moitié de sa longueur, comprimé latéralement à sa Fig 295. — Licmétis tenuirostris Fig. 296 . Licmétis tenuirostris. OISEAUX . 197 naissance ; à bords mundibulaires largement échancrés, la mandibule inférieure simplement con cave dans toute son étendue. Narines percées dans la cire et recouvertes par les petites plumes frontales qui garnissent celle - ci. Ailes allongées, les deuxième, troisième et quatrième rémiges les plus longues. Queue courle et ample. Tarses courts et réticulės; doigts longs, recouverts d'écailles irrégulières; ongles longs, forts et arqués. BEVALET Fig. 297 et 298. Licmétis nasicus. ( Mâle et femelle .) Ce genre ne renferme que deux espèces, du sud de l'Australie . Ces Oiseaux fréquentent les bois situés sur le bord des rivières et des endroits marécageux ; ils s'y nourrissent de plantes bulbeuses et surtout de larves d'Insectes, qu'ils saisissent en enlevant l'écorce des vieux arbres, à l'aide de la pointe allongée de leur bec, dont ils se servent comme de pesée pour faire sauter le morceau d'écorce qui les sépare de l'Insecte qu'ils convoitent . Mais cette industrie , ne se bornant pas aux seuls arbres vieux , il en résulte qu'ils deviennent de dangereux destructeurs pour les bois 4** GENRE. - CALYPTORHYNQUE. CALYPTORYNCHUS. ( Vigors et Horsfield .) KIUTTW , je cache; purxos, bec . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec deux fois plus haut que large, robuste, comprimé, à arête si convexe et si recourbée, que, vue de profil, elle décrit un tiers de cercle, dont la corde serait perpendiculaire; du reste crochu à la pointe, qui emboîte , dans sa voussure , la courbe de la mandibule inférieure, laquelle est élargie et très-obluse, et s'adaple à une échancrure de l'extrémité de cette dernière. Narines invisibles, entièrement cachées dans les petites plumes de la base du bec . Ailes médiocres, à deuxième, troisième et quatrième rémiges les plus longues 198 HISTOIRE NATURELLE . Quene assez longue, ample, s'élargissant à son extrémité, qui est presque égale ou arrondie Tarses très-courts, robustes et réticulés; doigts allongés; ongles longs, forts et crochus. Fig. 299. – Calyptorhynque noir. Calyptorhynchus funereus. Ce genre renferme dix espèces, de l'Australie et de la Nouvelle-Guinée . Ce sont des Oiseaux très sauvages , très- défiants, volant en troupes dans les bois d'Eucalyptus, surtout dans les environs de Palamatta , en Australie . Ils se nourrissent généralement de larves d'Insectes, qu'ils prennent sous l'écorce des vieux arbres , presque à la manière des Licmèles . Leur tête est souvent ornée d'une huppe occipitale plus ou moins longue. BEVALST. LESESIRE . Fig . 300 et 301. - Calyptorhynchus macrorhynchus. ( Måle et femelle.) OISEAUX. 199 SIXIÈME FAMILLE. STRIGOPINÉS. > Les Strigopinés sont remarquables par la décomposition que subissent les plumes de la face et de la base du bec, lesquelles sont rigides, sétacées, et à barbules décomposées, dégénérant parfois en de véritables poils. Ils ont , du reste , le bec généralement allongé , et sillonné longitudinalement ; les narines percées dans la cire , et à découvert ; les ailes plus ou moins aiguës ou arrondies; la queue courte; les tarses relativement allongés . Cette famille, établie tout récemment par M. Ch. Bonaparte , doit sa création à la découverte, faite en 1845 , d'une espèce si extraordinaire par ses habitudes et ses caractères, le Strigops, qu'on s'est trouvé forcé d'en faire le type d'un genre . C'est M. G. R. Gray qui l'a créé en décrivant , le premier, l'individu unique alors connu, et l'a place dans sa famille des Cacatuinés. M. Ch . Bonaparte a sorti ce genre de cette famille, et, groupant autour de ce type deux ou trois des genres qui paraissaient s'en rapprocher le plus , il en a composé la famille dont nous nous oc cupons, qu'il constitue en quatre genres : 1 ° Dasyptile (Dasyptilus), Wagler; 2 ° Nestor (Nestor), Wagler; 3° Pézopore (Pezoporus), Illiger; 4° Strigops ( Strigops), G. R. Gray. Nous conservons cette famille ( en en renversant l'ordre) , moins le genre Pézopore, qui , selon nous, n'en a aucun des caractères essentiels , n'offrant qu'un seul rapport d'aspect, de coloration et de conformation d'ongles avec le Strigops, et dont l'affinité avec celui-ci ne parait pas dès lors suffi samment justifiée. 1 er GENRE. DASYPTILE . DASYPTILUS. ( Wagler. ) Aaou ;, poilu ; Tilav , plume. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec plus long que haut , crochu , peu épais, comprimé sur les côtés, à mandibule supérieure sur montée, el formant un angle rentrant avec le bord de la cire , beaucoup plus longue que l'inférieure, > Fig. 302. – Dasyplile de Pesquet. - 200 HISTOIRE NATURELLE. > très -crochue, terminée en pointe recourbée, arguë, à bords munis d'un feston ; mandibule infé rieure courte, convexe, carénée en dessous, mince à l'extrémité, qui est échancrée, et porte une forte dentelure de chaque côté . Narines ovalaires, marginales, nues . Ailes allongées, robustes, obtuses, la quatrième rémige la plus longue. Queue moyenne, large et arrondie. Tarses courls , gros , réticulės; ongles robustes. OM Fig. 303. Dasyptile de Pesquet. Base de l'ouverture mandibulaire garnie d'une peau nue ; la tête et le haut du cou en partie dé nudés, recouverts d'une peau revêtue de poils simples et rigides autour des yeux ou sur les joues ; plumes de l'occiput et du cou roides , étroites , couchées ; plumage généralement rigide, sec, à bar bes très-finement barbelées. (Lesson , Centurie zoologique.) Ce genre, formant, au moyen de ces divers caractères, le passage naturel des Cacatuinés aux Stri gopinés par le genre Microglosse, n'est fondé que sur une seule espèce de la Nouvelle- Galles du Sud, et que Lesson a, le premier, fait connaitre, en 1831 , sous le nom de Psittrichas de Pesquet ( Psittrichas ( Dasyptilus] Pesquetii), dont nous donnons la figure : il a 0”, 58 de longueur. 2me GENRE . NESTOR. NESTOR. (Wagler.) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec très grand, très arqué, la mandibule supérieure du double plus longue que l'inférieure, à arête disposée en courbe allongée, mince , et sillonnée sur les côtés, très-comprimée; la mandibule inférieure allongée, mince, oblique, non arquée, et taillée en biseau à son extrémité. Narines médianes, arrondies. Ailes longues, subobtuses, les troisième et quatrième rémiges les plus grandes. Queue médiocre, égale. OISEAUX . 201 Tarses plus courts que les deux doigts externes, réticulés; doigts écaillés et debordés par les té guments plantaires; ongles peu courbés et assez courts. Fig . 304. – Nestor d'Australie La base du bec est garnie de plumes effilées , décomposées en forme de poils . ou plus ou moins acuminées, s'étendant jusqu'aux oreilles . Elles affectent , d'une manière plus restreinte, la mème disposition que l'on va voir dans le genre suivant ; et c'est un point de contact entre ces deux genres qui n'a pas échappé à la sagacité du docteur Pucheran , et qui a probablement déterminé le classe ment de ce genre, par M. Ch . Bonaparte, dans les Strigopinés. Ce genre ne renferme que deux espèces appartenant à la Nouvelle-Zélande. C'est une espèce que les naturels apprivoisent aisément , et qui apprend facilement à parler. Les Nestors se nourrissent de noix et de graines capsulaires; n'ont point les allures des autres Psittacidés , et sautent en marchant. LESESTRE, a EVALET Fig . 303 et 306. – Nestor a long bec. Vestor produclus . (Mac el femelle .) 19 26 202 HISTOIRE NATURELLE. zme GENRE . - STRYGOPS . STRYGOPS. ( G. R. Gray .) py , chouette; wy, visage. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec gros, infléchi dès sa base, qui est garnie de poils allongés ou plumes décomposées en dépas sant la pointe , tout à fait convexe, arrondi, et sans arête , et à pointe fort peu crochue ou presque obtuse; la mandibule supérieure, qui est festonnée à sa tranche , dépassant cependant de beaucoup l'inférieure, qui est à arête aiguë, très - vive et largement cannelée ou sillonnée longitudinalement des deux côtés . Narines ovalaires , basules, creusées dans la cire, et découvertes; quelques poils s'étendanı jus qu'à leurs borils supérieurs. Ailes arrondies, ne dépassant pas les couvertures caudales, surobtuses , les quatrième et cinquième rémiges les plus longues. Queue médiocre, très-peu étagée , convexe, faisant le tiers de la longueur de l'Oiseau , représen tant véritablement une queue de Pic , c'est - à -dire à baguettes dures et flexibles, à barbules apicales également flexibles et résistantes . T'arses gros et courts, mais non pas, comme l'a dit le docteur Puchcran ( du moins dans lrois individus que nous avons examinés ), allongés par rapport aux caractères de ces parties chez les Psittacidos , car ils sont de près d'un tiers moins longs que les doigis externes, recouverts d'é cailles arrondics; le pouce moitié de la longueur du doigt externe postérieur; les ongles longs, forts, faiblement recourbés et assez acérés. Fig. 507. Strigops abroplyle. Les plumes ciliées et les poils allongés garnissant la face, le lorum et la base du bec , dessiuent, dans l'espèce lypique, un véritable disque facial s'arrêtant au sommet de l'æil , comme dans le genre Phodile des Strigidés , sauf que ce disque est spécial à chaque côté de la face, par suite de la posi tion latérale des yeux , et est d'une forme convexe et non concave quant à son centre de rayonne ment. Ce genre , ainsi que nous l'avons dit , ne repose que sur une seule espèce , dont cinq à six indi vidus existent à peine en Europe , provenant de la Nouvelle-Zélande et des iles adjacentes, entre autres de l'ile Steward . OISEAUX 203 Si , par certaines formes particulières de ses organes, dit le docteur Pucheran ( 1 ) , cette espèce s'isole de presque tous les Psittacides , les caractères de ptilose , qui lui sont inhérents, ne sont guère moins dignes d'attention . Son plumage est très-abondant, touffu , assez uniforme, comme c'est la coutume chez les espèces nocturnes . Mis à côté de certaines espèces de Strigidés , on re trouve, dans les unes comme dans les autres, de grandes analogies dans la disposition générale des taches et des raies; mais le fond de la coloration est resté celui du Perroquet, de la Perruche in gambe ( Pezoporus formosus, Vigors et Horsfield ) particulièrement. Ce qui l'éloigne, au contraire, des Psittacides, c'est la présence des plumes écailleuses de la face. Il se rapproche de nouveau , par ce caractère , des espèces nocturnes, et ce rapprochement est complété encore par la présence des longues soies qui couvrent les narines et dépassent le bec . Fig . 508. - Strigops abroptyle . Lorsque Jules Verreaux , qui a rapporté au Muséum d'histoire naturelle de Paris l'unique indi vidu qui y figure aujourd'hui, le reçut à la Nouvelle -Zélande, il l'assimila aussitôt aux espèces de Rapaces nocturnes dont M. Duméril a composé le genre Surnie . (1 ) Revue zoologique, décembre 1847 , p 385 . 204 IIISTOIRE NATURELLE . í.es mæurs du Strigops à plumage soyeux sont malheureusement encore fort peu connues; mais , quelque imparfaites qu'elles soient , les notions que nous possédons à ce sujet suffisent pour donner une grande vraisemblance aux déductions physiologiques que suggère l'examen des formes exté ricures de cette espèce. ( PUCHERAN .) L'individu qui l'a capturé, nous apprend Jules Verreaux dans ses notes si précieuses, m'a assuré que cette espèce vit dans des terriers creusés au pied des arbres, et que ces terriers ont une pro fondeur de quatre à cinq pieds. Le Strigops se nourrit de racines de diverses plantes. Il ne sort de son trou que pendant la nuit, et , au lieu de choisir le séjour des arbres, il a des habitudes terrestres , mais dans les forêts humides et profondes, qui l'abritent de l'éclat du jour . Au dire des naturels, quoique d'une nature peu farouche , puisqu'il ne s'envole jamais à leur approche, il ne se trouve cependant qu'isolé. Il grimpe parfois parmi des lianes épaisses, et c'est de là qu'il fait en tendre un gémissement lugubre qui amène souvent son compagnon , que l'on n'entend pas venir, tant son vol est léger . D'après d'autres observations des indigènes, le son de sa voix change lorsque Tobscurité est plus grande; devenue alors plus sonore, elle ressemble à celui de l'espèce de Chouette originaire de ces contrées. Le nid est composé de fougères, el placé dans le fond du terrier. La chair de cet Oiseau exhale une forte odeur désagréable , comme celle de la Fourmi . Le nom de pays , suivant M. Gray, gouverneur des possessions anglaises dans cette partie de la Polynésie, est Kakapa, ce qui veut dire Perroquet de nuit. Depuis que les Chats ont été indroduits daris l'ile , ajoute le même observateur, les individus de cette espèce ont disparu de plus en plus, de sorte que, dans certaines parties de l'ile , cet Oiseau est regardé comme fabuleux, opinion que partagent beaucoup d'Européens . Sans contester , en aucune manière, l'exactitude des analogies si savamment signalées entre le Strigops et les Strigidés, nous croyons que les déductions que l'on a cru pouvoir en tirer ont peut être élé par trop exagérées dans un sens . On ne peut nier que l'idée de placer le Strigops comme le trait d'union ou le lien de transition des Accipitres nocturnes aux Psittacidés ne soit née du premier jel , si l'on peut s'exprimer ainsi , à l'as pect de ce caractère de décomposition des plumes faciales si analogue chez lui à ce qui se voit chez les Sirigides; puis , à celle première impression , est venue se joindre la révélation de ce fait, rapporté par J. Verreaux, d'après le dire des naturels du pays , que les habitudes de ce Psittacien seraient crépusculaires et même nocturnes . Comme tous les animaux de transition , il est bien clair que le Strigops doit perdre ou gag quant à sa place dans la classe des Oiseaux et quant à la nature de ses caractères comme Psitta cien, suivant que la valeur de ses caractères transitionnels le rapprocheront de la tribu supérieure ou de la tribu inférieure . Or, le caractère de décomposition des plumes faciales, le seul qui présente de l'analogie avec la conformation de ces plumes chez les Strigidés , vient- il s'ajouter, chez lui , aux caractères constitu tifs des Psittacidės , et sans leur porter atteinte ? Aucunement; car presque tous ces caractères sont affaiblis, non au profit des Accipitres , mais au profit des vrais Grimpeurs , comme les Pics . Il est une remarque bien importante dans l'organisation de cet Oiseau, qui nous parait avoir échappé à la sagacité d'observation et à la finesse de déduction de M. le docteur Pucheran ; c'est celle relative à la conformation de la queue. Ainsi, le Strigops possède exactement, à nos yeux, une vraie queue de Pic , à baguettes dures et flexibles, à barbules apicales également flexibles ou elastiques, usées et résistantes , et d'une proportion relative à celle du corps , de même que chez les Picidés : c'est , en un mot , une queue de Grimpeur et non une queue de Psittacidé . Considéré sous ce rapport, le Strigops nous semblerait pouvoir établir, plus naturellement et plus avantageusement , le passage des Psittacidés aux vrais Grimpeurs que celui des Rapaces nocturnes aus Psittacidés, ainsi que l'ont proposé et établi MM. Isid . Geoffroy Saint-Hilaire et Pucheran dans 12 classement de la riche collection ornithologique du Muséum d'histoire naturelle . En effet, à ce caractère prononcé d'un Grimpeur se joint l'affaiblissement d'un des caractères principaux du bec chez les Psittacidés , c'est - à -dire de cette forme crochue de la pointe ou partie apicale de cet organe, devenue, dans le Strigops, presque tout à fait obtuse , ou du moins manquant de son véritable crochet, à l'aide duquel ils arrivent à se suspendre aux branches pour grimper de l'une à l'autre au moyen de la préhension qu'excrcent alternativement leurs pattes . Il est évident, OISEAUX. 205 cn l'examinant avec attention , que le bec, ainsi constitué , ne peut être , au Strigops, d'aucune uti lité pour son ascension ou sa progression sur les arbres , ou d'une utilité relativement bien bornée et quelque peu contestable . Enfin , la conformation des ailes , devenues obtuses et arrondies ; celle des tarses, de moitié plus courts que les doigts antérieurs ; celle du doigt externe postérieur, de moitié moins long que le doigt interne ; celle des ongles, plus pleins , plus solides de contexture , quoique en apparence moins forts que chez les autres Psittacidės , achèvent de nous former, à cet égard , une conviction qui nous mène à adopter celte idée pour le classement de la tribu qui nous occupe. BEVALET. LESESTRE , Fig . 309. – Calyplorhynque Wy-la Calyptorhinchus funereus. 206 IIISTOIRE NATURELLE. DEUXIÈME SOUS -ORDRE. ZYGODACTYLES GRIMPEURS. Les Zygodactyles grimpeurs ne sont pas tous exactement grimpeurs dans le sens rigoureux du mot, car, sur sept tribus dont se compose ce sous- ordre , une seule, celle des Picidés ou Pics, pos sède presque exclusivement la faculté de courir verticalement le long des arbres , ce qui autorise rait peut- être la formation d'un troisième sous- ordre qui comprendrait tout le reste des Zygodac Lyles, à l'exception des Pics, sous le nom de Percheurs. Mais aussi , toutes ont besoin de la confor mation binaire de leurs pieds, comme disait Aldrovande , pour entrer dans les trous profonds des arbres, où nichent presque tous ces Oiseaux , et pour en sortir. C'est donc déjà un caractère de mæurs, conforme à celui de leur organisation , suffisant pour motiver la réunion en un seul groupe des Oiseaux que nous nommons Zygodactyles grimpeurs ; réunion sur la classification et la compo sition de laquelle sont loin d'avoir été d'accord les méthodistes modernes . G. Cuvier faisait des Grimpeurs son troisième ordre , qu'il composait des genres suivants : 1 ° Jacamar ( Galbula) , Brisson ; 2° Pic ( Picus), Linné ; 3 ° Torcol ( Yunx) , Linné ; 4° Coucou (Cuculus), Linné; 5° Malcoha ( Phoenicophæus), Vieillot ; 6° Scythrops (Scythrops), Lath .; 7 ° Couroucou ( Trogon ), Linné; 8° Toucan ( Ramphastos), Linné; 9º Ani (Crolophaga ), Linné; 10° Perroquet ( Psittacus); Lioné ; 11 ° Musophage (Musophagn ), Isert ; 12° Touraco ( Corythaix) , Illiger . M. Temminck, en faisant son cinquième ordre sous le nom de Zygodactyles, le composait de dix neuf genres, prenant à l'inverse la classification de Cuvier, c'est-à -dire commençant par les Tou racos , et terminant par les Jacamars . Récemment , sans se préoccuper des idées philosophiques de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire , qui n'admet pas que le groupe des Grimpeurs puisse constituer un ordre distinct dans la classe des Oiseaux, M. G. R. Gray en avait distrait trois tribus : celle des Trogonidés ( Couroucous) , des Bucco nidés, qui , pour lui , étaient les Tamatias, et des Galbulidés ( Jacamars) , qu'il plaçait toutes trois dans ses Fissirostres , en tête des Passereaux . Mais il renvoyait à la fin de ceux-ci ses Grimpeurs, dont il constituait, malgré ce démembrement, un ordre distinct qu'il réduisait à quatre familles : 1 ° Ramphastides ( Toucans) ; 2° Psittacidés ; 3° Picidés ( Pics et Barbus); 4° Cuculidés ( Coucous) . Agissant au contraire sous l'influence des principes émis par le savant membre de l'Institut , M. Ch . Bonaparte , ainsi qu'on l'a vu , isolant des Zygodactyles les Psittacidés, qu'il a placés en tête de la classe des Oiseaux , a groupé, mais sans en faire un ordre distinct , et au milieu des Pas sereaux : 1 ° Rampbastides; 2º Cuculidés; OISEAUX . 207 > 3 ° Picides ; 4° Bucconidés ( qui , pour lui , sont restés , et avec raison , les Barbus ; 5° Capitonidés ( Tamatias); 6° Leptosomidés ( genre de Coucou élevé par lui au rang de famille ) ; 7 ° Trogonidés; 8: Galbulidés, y établissant ainsi, dans son système, huit divisions ou sous - familles. Enfin M. Eyton, dans une savante note sur l'ostéologie des Grimpeurs, se basant sur des obser vations exclusivement anatomiques, divise l'ordre des Grimpeurs en cinq groupes principaux dans le rang que voici : 1 ° Psiltacidés; 2º Cuculidés ; 3° Rhamphastides; 4° Picidés ; 5° Turacidés (genre Touraco, dont il fait une tribu ou famille). (Contribu tions of ornithology by S. W. Jardin pari. 3, 1850. ) Quant à vous, n'ayant pour but que de simplifier la science, puisque ce n'est pas pour les savants , autrement dit pour ceux qui savent , que vous écrivons, mais pour ceux qui aspirent à avoir une idée de l'ornithologie, et à en posséder les éléments, nous préférons présenter intact à nos lecteurs l'ordre entier des Zygodactyles dans toute sa simplicité , tel que l'ont compris G. Cuvier, Vieillot et M. Temminck, et tel que nous le comprenons, en nous basant sur la conformation organique du pied . Sans doute que de cette manière nous nous privons de grandes facilités de classification, mais nous croyons notre marche plus conforme à la nature , à la méthode et à la raison . Nos Zygodactyles grimpeurs se composeront donc des tribus suivantes : 1 ° Picides , 2º Cuculidés; 3° Ramphastides; 4° Bucconidés; 5° Capitonidés ; 6° Galbulidés; 7° Trogonidés . Il serait difficile, en raison du grand nombre et de la variété d'éléments dont se compose ce sous ordre , d'en assigner les caractères zoologiques constitutifs, dont l'indication se fera au fur et à mesure que nous nous occuperons de chacune des tribus qu'il renferme . > PREMIÈRE TRIBU. - PICIDÉS. . . Les Picidés ont le bec généralement droit , en forme de coin, carré à sa base, qui est garnie, en dessus, de poils dirigés en avant, et couchés ou collés à plat , cannelé dans sa longueur, aplati et taillé verticalement à sa pointe comme un ciseau , ou plus ou moins incliné , et, dans ce cas , à peine cannelé, et terminé en pointe aiguë , d'une substance compacte , dense et très-solide ; la tête fort grosse; les muscles du cou épais et très - forts; la langue longue, effilée, arrondie, semblable à un ver de terre , armée d'une pointe dure , osseuse ; les tarses très- courts , fortement musclés, ou entièrement nus, ou à demiemplumés ; les doigts longs, épais et nerveux , divisés , deux en avant, deux en arrière , rarement deux en avant et un seul en arrière ; dans le premier cas , l'externe postérieur générale ment le plus allongé et le plus robuste, armés de gros ongles arqués , pointus, comprimés et fort solides ; la queue composée de dix pennes fléchies en dedans, étagée du centre sur les côtés , à 203 TIISTOIRE NATURELLE . barbes courtes, grossières et peu flexibles, à tiges grosses, un peu aplaties , dures et roides. ( Une seule petite famille de cette tribu ( les Torcols) a les pennes de la queue mousses et flexibles, comme chez tous les autres Oiseaux. ) Miha LEVALET ESESTRE Fig . 310. – Pic épeichette. Picus minor. ( Màle et femelle . ) Le mécanisme de la langue de ces Oiseaux a été un sujet d'admiration pour tous les natura listes . Borelli et Aldrovande ont décrit la forme et le jeu de cet organe; Olaus Jacobæus, dans les Actes ile Copenhague, et Méry, dans les Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris, en ont donné la curieuse anatomie . La langue des Pics, proprement dits , n'est que cette pointe osseuse qui ne parait en faire que l'extrémité : ce que l'on prend pour la langue est l'os hyoïde lui -même engagé dans un fourreau membraneux, et prolongé en arrière en deux longs rameaux d'abord osseux, puis cartilagineux, lesquels , après avoir embrassé la trachée- artère, fléchissent, se courbent sur la tête , se couchent dans une rainure tracée sur le crâne , et vont s'implanter dans le front à la racine du bec . Ce sont ces deux rameaux ou filets élastiques, garnis d'un appareil de ligaments et de muscles extenseurs et rétracteurs, qui fournissent à l'allongement et au jeu de celle espèce de langue . Tout le faisceau de cet appareil est enveloppé, comme dans une gaine, d'une membrane, qui est le prolongement de celle dont la mandibule inférieure du bec est tapissée, de manière qu'elle s'étend et se débile comme un ver lorsque l'os hyoide s'élance, et qu'elle se ride et se replisse en anneaux quand cet os se retire. La pointe osseuse , qui tient seule la place de la véritable langue , est implantée immédiatement sur l'extrémité de cet os hyoide, et recouverte d'un cornet écailleux , hérissé de petits crochets lournés en arrière; et , afin qu'il ne manque rien à cette espèce d'aiguil lon pour retenir comme pour percer la proie , il est naturellement enduit d'une glu que distillent, dans le fond du bec , deux canaux excréteurs venant d'une double glande . ( Buffon . ) C'est donc avec raison que l'on peut dire , comine M. Gerbes, que la langue, chez les Picides , parait ètre ( conformée ainsi que nous venons de le voir, moins un organe de goût que de toucher . Presque tous les Oiseaux de cette tribu habitent les bois, et ont la faculté de grimper, ou , pour mieux dire , de marcher, et même de courir verticalement le long du tronc des arbres, sur les quels, ou sous l'écorce desquels , la plupart cherchent leur nourriture; ceux- là ont les pennes de la queue roides et résistantes ; d'autres trouvent leur nourriture à terre , et , quoique avec des doigts conformés de même. ne jouissent pas de cette faculté de grimper, et perchent simplement comme les autres Oiseaux . Ils vivent indistinctement de larves , d'Insectes ou de baies et de fruits, el nichent généralement dans des trous d'arbres. OISEAUX . 209 Celle tribu , de récente création , est due à M. G. R. Gray, qui , en 1841 d'abord ,> sauf quelques modifications, puis en 1845, en indiquait ainsi la composition en sept sous- familles : 1 ° Capitoninės ( les vrais Barbus) ; 2° Picumninės ; 3° Picinės ; 4° Gécininės ; vrais Pics . 5° Melanerpinės; 6º Colaptinės ; 7° Yungines ( Torcols) . M. Ch . Bonaparte réduit ces sept sous- familles à quatre, en en élaguant les Capitoninés, el en réduisant les vrais Pics à deux coupes : 1 ° Yunginés ( Torcols) ; 2º Colaptinés; I 3° Picines; ſ vrais Pics. . 4° Picumninés. Pour nous, ne faisant des vrais Pics qu'une seule famille, notre tribu des Picidés se trouve com posée ainsi : 1 ° Picinės ; 2° Picumninės ; 3° Yunginės . 1 PREMIÈRE FAMILLE. PICINÉS OU PICS. Les Picines ont le bec le plus ordinairement droit , conique et sillonné longitudinalement sur le côté, mais souvent aussi légèrement courbe ou infléchi et lisse , et sans sillons bien apparents. Les yeux de ces Oiseaux , dit d’Azara , sont entourés d'un espace dénué de plumes ( ce qui n'est pas toujours fort apparent) . Ils ont les épaules étroites et le cou gros et court ; leur vol est rapide el sinueux ; leurs mouvements sont prompts, et leur instinct, ainsi que leur physionomie, sont fa rouches. Ils se tiennent dans les bois , et , quoiqu'ils puissent se percher comme les autres Oiseaux, ils ne le sont cependant pas pour l'ordinaire; ils se cramponnent aux trones des arbres et les parcourent de bas en haut, et jamais de haut en bas, en tenant toujours le corps verticalement et rarement en travers . Pour cet exercice , la nature leur a donné des jambes et des pieds courts et robustes, des doigts vigoureux, des ongles très-crochus, forts, pointus et plus épais que larges ; deux doigts en devant, joints par une phalange commune , et deux autres derrière; le croupion gros et musculeux; les pennes de la queue concaves, avec leurs tiges comme usées à l'extrémité , très- fortes et élastiques , et leurs barbes décomposées aussi roides que du crin ( dans les grosses espèces) , et formant au bout de chaque penne la figure d'un fer de lance; de sorte que les Charpentiers ( comme les appellent les habitants des colonies espagnoles en Amérique) s'accrochent aux arbres avec leurs pieds et s'ap puient avec leur queue. ( D'Azara . Voy . au Paraguay .) Le sternum , dans les Picinés , est assez grand et assez élargi en arrière ; le brechet, peu saillant , triangulaire , a son bord inférieur presque droit , et l'antérieur fuyant en arrière , sans trace d'exca vation ; l'angle qui réunit les deux bords est comme tronqué . L'apophyse médiane antérieure est la continuation de la crête ; elle s'élargit et se bifurque, à peu près comme dans les véritables Passe reaux. Les apophyses latérales sont fort longues et recourbées en avant ; leur bord sert à l'articula 20 27 210 UISTOIRE NATURELLE. tion de trois des côtes sternales , qui ne sont qu'au nombre de six . Le bord postérieur présente deux échancrures profondes, dont l'inférieure est essentiellement plus grande que la supérieure ; les deux apophyses latérales sont dilatées en fer de hache à leur extrémité . Les clavicules sont également fort longues, droites et assez faibles. L'os furculaire grêle a une double courbure assez prononcée, et ne touche pas au sternum . ( De BLAISVILLE .) Les Pics sont, de tous les Oiseaux de l'ordre auquel ils appartiennent, ceux qui jouissent au plus haut degré de la faculté de grimper. Ils peuvent parcourir en tous sens un tronc d'arbre , avec la même facilité. Quelquefois on les voit se dirigeant du haut en bas , tantôt horizontalement, et plus souvent de bas en haut; mais ils ne grimpent pas, comme nous avons vu que le font les Perro quets, en posant un pied après l'autre ; c'est par de petits sauts brusques et saccadés qu'ils avan cent . Leur queue leur sert à cet effet : elle est , avons- nous dit , formée de pennes résistantes et Jégèrement recourbées ; or, dans l'action de grimper, ces pennes s'appliquent par leur extrémité contre le tronc de l'arbre que l'Oiseau parcourt , s'y arc -boutent et paraissent destinées à soutenir en partie le poids du corps dans les mouvements d'ascension . ( Z. GERBES. ) Elle a encore un autre usage que l'on n'a pas assez remarque : c'est de tenir lieu de contre-poids au mouvement de la tête de l'Oiseau lorsqu'il la relève brusquement pour frapper l'arbre ou l'écorce de l'arbre contre lequel il est posé , mouvement auquel ne sauraient seuls résister ses ongles , si cro chus et si vigoureux qu'ils soient . Aussi ceux d'entre eux qui cherchent leur nourriture à terre, ou qui ne se nourrissent que de baies ou de fruits, ont-ils les pennes de leur queue et beaucoup moins roides et beaucoup moins usées Fig. 312 et 313. – Pic Mar. Picus medius. ( Måle et femelle .) - On a quelquefois attribué la courbure qu'offre la queue et l'espèce d'usure qui a lieu àà l'extrémité des pennes qui la composent au frottement continuel qu'elle exerce sur les troncs d'arbres ; mais il n'en est rien : les rectrices , en naissant, offrent la disposition qu'elles conserveront durant toute la vie de l'individu ; leur extrémité, terminée en pointe , est garnie de barbules qui diminuent insen siblement , et la courbure dont nous avons parlé s'y manifeste déjà. Si l'Oiseau, pris à un age fort peu avancé et seulement quelques jours après son éclosion , ne nous rendait témoins de ce fait et ne venait en preuve contre cette opinion , qui veut que l'état de la queue de l'Oiseau adulte soit le ré sultat du frottement qu'elle exerce continuellement , le simple raisonnement suffirait pour faire re OISEAUX. 211 jeler cette opinion . En effet, s'il était vrai que le frottement fût pour quelque chose dans la dispo sition des rectrices , il s'ensuivrait que tous les ans l'usure et la courbure de ces mêmes rectrices devrait être beaucoup plus sensible quelques jours avant qu'après la mue. Or, il n'en est rien ; la plume qui tombe diffère si peu de celle qui la remplace , qu'il serait bien difficile de distinguer l'une de l'autre, si ce n'était l'intensité de couleur qui se remarque sur celle de remplacement. ( Z. GERBES . ) Ces Oiseaux ont le vol court et rapide, les mouvements brusques, l'aspect farouche, la voix rauque, aiguë et perçante. Ils s'attachent , à l'aide de leurs pieds, au tronc des arbres, ils y montent ou ils en descendent, ainsi que le long des principales branches, en s'appuyant sur leur queue , et en frappant, de distance en distance , avec leur bec , des coups redoublés et si forts, que souvent on les entend de loin au milieu du silence qui règne dans les forêts; car elles sont le séjour des Pics, qui , à très-peu d'exceptions près, ne fréquentent ni les plaines, ni les taillis , et qui ne peuvent trouver à vivre que parmi les haules futaies. Ce genre de vie des Pics, appelés aussi Charpentiers dans les colonies espagnoles, si naturel et en même temps si bien adapté à leur organisation, a paru aux yeux du vulgaire entouré de difficultés pour ainsi dire exceptionnelles , et le merveilleux , dont on aime tant à parer les choses les plus simples, a fini , à ce sujet, par exercer un certain empire sur les naturalistes les plus éminents qui ont eu à parler des mæurs des Pics. Fig . 314 et 315. - Chloropic cendré. Chloropicos canus. ( Mâle et femelle.) 9 De tous les Oiseaux , dit Buffon, répété en cela par beaucoup d'autres ornithologistes, que la na ture force à vivre de la grande ou de la petite chasse , il n'en est aucun dont elle ait rendu la vie plus laborieuse , plus dure que celle du Pic : elle l'a condamné au travail, et pour ainsi dire à la galère perpétuelle, tandis que les autres ont pour moyens la course, le vol , l'embuscade , l'attaque : exercices libres, ou le courage et l'adresse prévalent . Le Pic , assujetti à une lâche pénible, ne peut trouver sa nourriture qu'en perçant les écorces et la fibre dure des arbres qui la recèlent; occupé sans relâche à ce travail de nécessité, il ne connait ni délassement, ni repos ; souvent même il dort et passe la nuit dans l'attitude contrainte de la besogne du jour; il ne partage pas les doux ébats des autres habitants de l'air ; il n'entre point dans leurs concerts , et n'a que des cris sauvages, dont l'accent plaintif , en troublant le silence des bois , semble exprimer ses efforts et sa peine . Lorsque les Pics, dit à son tour Mauduyt, reproduit en grande partie par d'Azara , ont frappé dans une partie d'un arbre , ils se portent précipitamment à la partie opposée, pour y saisir les vers, que le bruit et l'ébranlement ont mis en mouvement , qui se présentent à l'entrée des troncs dans lesquels ils vivent , et qui cherchent dans cette circonstance à en sortir; mais celte manière de chasser ne 212 HISTOIRE NATURELLE . fournit qu'en partie à la subsistance des Pics , et peut- être à celle des plus petites espèces; les larves des grands Insectes , retirées plus profondément à l'intérieur des arbres, sont moins sensibles à l'ébranlement que causent les coups dont leur retraite est frappée ; elles ne sortent pas aisément; les Pics , qui apparemment savent reconnaitre les points qui les recèlent , et qui peut- être en jugent par la trace que le Ver né à la surface de l'écorce a formée pour pénétrer à l'intérieur ( 1 ) , se décident à atteindre jusqu'à lui , en rompant les enveloppes qui le couvrent; c'est alors que ces Oiseaux, à force de coups redoublés, entament la substance du bois, la brisent , la réduisent en fragments, et percent jusqu'à la retraite du Ver, qu'ils ont découvert sous les fibres qui le cachaient; ils dardent dans le trou qu'ils ont creusé leur langue acérée; ils en percent le Ver, le retirent et en font leur proie . Cette manière de vivre exige , comme on vient de le voir , une activité sans relâche et des travaux rudes et continuels. Aussi les Pics ne cessent - ils de passer d'un arbre à un autre ; ils sondent, pour ainsi dire , ou ils interrogent , si l'on veut, le tronc et les principales branches de chaque arbre au quel ils se sont accrochés, et , leur examen fait, ils volent à un arbre peu éloigné, en poussant leur cri rauque, qu'ils ne manquent jamais de faire entendre dans cette occasion. Il est bien évident que tout le passage de Buffon, de même que la dernière partie de celui de Mauduyt, sont empreints de la plus grande exagération , que l'imagination, toujours si vive et si élégante du premier de ces auteurs , peut seule excuser . Rien de plus simple . au contraire, que manière dont le Pic pourvoit à sa subsistance . Toutes les larves d'Insectes lui sont bonnes, mais surtout et principalement celles déposées ou sous l'écorce des arbres ou dans leur épaisseur . Ajou. tons - y les Insectes de ces larves . Or, pas ne lui est besoin de ces efforts et de cette peine de galérien . Pour les larves existant dans l'épaisseur des arbres, l'instinct el la vue perçante du Pic lui font aisément découvrir, dans sa locomotion verticale , l'orifice du trou qui la renferme ; il n'a qu'à y allonger celte langue , dont nous avons vu l'admirable mécanisme, pour y darder ou piquer la proie qu'il convoite; les crochets latéraux dont est hérissée l'extrémité cornée de cet organe ont pour objet de retenir cette proie , une fois percée , comme le crochet terminal du hameçon retient le Poisson , lorsque la pointe a traversé la mâchoire de celui - ci . Si l'Oiseau juge la larve trop enfoncée pour l'extensibilité ou la longueur de sa langue, il a recours alors à ce manège, jusqu'à présent si mal interprété, de donner un coup de son bec à un des côtés de l'arbre , et de recourir de suite à l'autre côté et d'y regarder : le coup qu'il donne ainsi , c'est après la tentative infructueuse dont nous venons de parler, à l'opposé de l'orifice du trou de la larve, qui , en ressentant l'ébranle . ment, se porte naturellement et remonte aussitôt du côté par lequel elle est entrée et par lequel seul elle peut sortir lisecte parfait; c'est aussi là que l'Oiseau vient la guetter et la saisir au passage; et ce n'est pas seulement la larve qu'il fait sortir de la sorte , mais le plus souvent l'Insecte : procédé du reste bien connu des entomologistes ou collecteurs d'Insectes, qui l'emploient fréquemment dans leurs chasses. Mais jamais, au grand jamais, les Pics ne se donnent la peine de passer un tiers ou un quart de jour à creuser un arbre à coups de bec , pour y chercher... quoi? un misérable et unique Insecte ! Ils mourraient à la peine et d'efforts et de faim . Quant aux larves ou aux Insectes logés sous l'écorce , la souplesse de la langue du Pic , et les crochets dont nous venons de parler, faisant dans ce cas l'office de petits råteaux , lui suffisent et au delà pour les atteindre et les prendre. La destruction des arbres tant reprochée aux pics est donc quelque peu exagérée. Le mal que ces Oiseaux font aux arbres est encore dans une certaine limite ; c'est lorsque vient la saison de l'accouplement et qu'ils s'occupent de leur pid . A ce moment, ils se servent véritablement de leur bec pour pratiquer ou agrandir des trous , non pas, comme on l'a prétendu, ceux qu'ils ont déjà com mencés en cherchant des Insectes , mais ceux qu'une branche morle détachée du tronc , ou un chancre survenu à l'arbre, y ont ébauchés, à l'aide de l'infiltration des eaus ou des progrès de la pourriture . Sans doute qu'il y a là un vrai travail , mais qui ne ressemble à rien de ce qu'on a avancé à cel égard , et dont, on le voit , il y a beaucoup à rabattre . Tous les Oiseaux de cette tribu vivent de larves et d'Insecles . Mais il en est qui joignent à ces aliments des baies et des fruits tendres. Quelques -uns, dit Vieillot , se tiennent en familles à l'ar ( 1 ) Ou mieux encore ( comme l'observe Vieillot dans ses Oiscaur de l'Amér . septenir . ), par la finesse de leur ouíc, qui leur permet d'entendre le bruit que fait la larve. OISEAUX. 213 rière -saison, d'autres isolément ou par paires , et plusieurs en troupes, à la même époque, el tou jours à une certaine distance les uns des autres . Il en est qui ne grimpent point , qui ne font que s'accrocher au tronc de l'arbre, et qu'on voit presque toujours perchés. Ils nichent, ainsi que nous l'avons déjà dit , tous, sans exception , dans des trous d'arbres assez profonds ; et leurs aufs sont déposés sur les débris du bois, plus ou moins réduits en pous sière . Fig . 316 ct 317. – l'ic à lète roure. Picus erythrocephalus. ( Mâle et femelle ) Cette famille , de même que la tribu des Psittacidés, des plus naturelles par les caractères phy siologiques des Oiseaux qui la composent, l’est également par ses caractères orologiques, si constam ment uniformes chez tous, que les caractères généraux que nous allons indiquer de leurs æufs nous dispenseront d'une description détaillée à chacune des espèces dont nous pourrons avoir à nous occuper. Forme ovéc; l'un des bouts parfois plus ou moins aign ; coquille d'un grain si fiu et si lustré que ies pores en sont invisibles à l'æil nu , d'un blanc pur, et , par son reflet, offrant l'aspect brillant de la porcelaine ; couleur, celle du grain de la coquille, blanche et sans aucune tache. Linné, de même que Brisson, Gmelin , Latham , Illiger , Vieillot , Latreille , Wagler , Temminck et Lesson, ne faisait des Pics qu'un seul genre, sous le nom de Picus. Lacépède , imité par Cuvier, les divisa en Pic ( Picus ), ceux ayant deux doigts devant et deux doigts derrière ; et Picoïde ( Picoïdes ) , ceux n'ayant que trois doigts au lieu de quatre, dont un derrière. 214 HISTOIRE NATURELLE . 0 Swainson , le premier ( 1837) , fit des Pics une famille , qu'il divisa en vingt genres réunis en cing groupes : 1 ° Pic (Picus), Linné; 2° Hemicerque (Hemicercus), Swainson ; zº Dendrobate (Denulrobates), Swainson; 4º Apterne ( Apternus), Swainson; 5º Dendrocope ( Dendrocopus), Swainson ; 6. Dendrome (Dendromus), Swainson ; 7 ° Chloronerpe ( Chloronerpes) , Swainson; 8 ° Dryotome (Dryotomus), Swainson ; 9° Chrysoptile ( Chrysoptilus ' , Swainson ; 10° Brachylophe ( Brachylophus ), Swainson ; 11 ° Hémilophe (Hemiilophus), Swainson; 12º Malacolophe (Malacolophus', Swainson ; 13º Meiglypte (Mciglyples), Swainson ; 14° Chrysonote (Chrysonolus), Swainson ; 15° Géocolapte (Geocolaples), Burch ; 16° Colapte ( Colaples) , Burch : 17° Centure (Centurus ), Burch; 18° Leur onerpe ( Leucoucrpes , Burch ; 19 ° Melanerpe (Melanerpes ), Bureli; 20 ° Tripsure (Tripsurus), Burch. > M. G R. Gray, adoptant, sinon les mêmes noms, du moins le même nombre de genres, en a fait quatre sous -familles : Première sous-famille . - Picini's . Composée de sept genres : Picoïde ( Picoïdes) , Lacépède; Pic ; Campéphile (Campephilus), G. R. Gray ; Dryocope ( Dryocopus ), Boie; Cbrysocolapte ( Chrysocolaplex) , Blyth ; Dendrobate ;. Ilémicerque. Deuxième sous- famille . – Gécininés. Composée de sept genres : Gécine (Gecinus ), Boie ; Campéthère ( Campethera ', G. R. Gray ; Hémilophe; Céléus ( Celeus), Boiė ; Chrysoptile ; Brachypterne (Brachyplernus), Strickland; Tiga ( T'iga ) , kaup. Troisième sous- famille. - Melanerpinés. Composée de quatre genres : Centure ; Chloronerpe; Melanerpe ; Leuconerpe. Quatrième sous-famille . - Colaprinés. Composée de deux genres : Colapte; Meiglypte . OISEAUX . 215 > Un habile et consciencieux ornithologiste , M. Alfred Malherbe, qui s'occupe en ce moment de publier une Monographie complète , avec planches, des Picidés, a eu la lumineuse idée de profiter de son travail pour mettre à exécution un système de terminaison générique qui nous semble des plus heureux et des plus féconds en améliorations pour cette partie de la science. Nous reprodui sons textuellement cette portion de l'ouvrage de M. Malherbe comme un exemple de ce que l'on aurait pu faire depuis longtemps , et de ce qu'on doit attendre de cette application du langage étymologi que ou typique, si l'on peut s'exprimer ainsi , à la classification, car c'est un des éléments les plus propres à la diffusion de la science . Ce qui le prouve, c'est qu'à peine émise ainsi par M. Malherbe ( 1849) , cette idée vient d'être appliquée avec bonheur, par M. Ch. Bonaparte , à la création de nouveaux genres dans plusieurs de ses sous-familles, celles que les Bucconinės, les Piprinés ( Manakins) , etc. , etc. Pour éviter, dit M. Malherbe , la confusion qu’occasionne la création des genres nouveaux, peut être trop nombreux en ornithologie, j'ai cru utile d'adopter une terminaison qui a le grand avan tage de rappeler le genre Linnéen , dont ces genres sont un démembrement; ainsi , tous mes genres de Picinés à quatre doigts sont indiqués par les terminaisons picos ou picus, et ceux à trois doigts par la terminaison picoïdes . Je crois que c'eût été faciliter singulièrement l'étude de l'ornithologie en général que de ne créer , pour désigner les nouveaux genres, qui sont la division d'un genre Linnéen , que des mots compo sés rappelant, autant que possible , le genre ancien ou primitif. On eût pu alors , sans inconvénient grave, transformer un genre en une famille composée de nombreux genres, ainsi que l'ont fait récemment beaucoup d'ornithologistes distingués . Faute de ce correctif, il est à craindre que , dans quelques années, la nomenclature ne devienne un chaos, par excès d'ordre, la plupart des genres ne se composant plus que d'une ou deux espèces, et qu'il n'y ait presque autant de noms de genres que de noms d'espèces . M. Malherbe, sans nous donner la clef de son système de classification ornithologique, en ce qui concerne la tribu entière des Picides, fait des Pics proprement dits une sous -famille ( ce qui en laisse supposer au moins deux pour la tribu ) sous le nom de Picinés, qu'il divise en dix -huit genres : 1 ° Mégapic (Megapicos); 2º Dryopic ( Dryopicos); 39 Pic ; 4° Picoïde ; 5° Micropic (Micropicos); 6º Celéopic ( Celeopicos) ; 7 ° Phaiopic ( Phaiopicos); 8° Dendropic ( Dendropicos); 9° Mésopic ( Mesopicos) ; 10 ° Indopic ( Indopicus); 11° Brabmapic ( Brahmapicus); 12° Chloropicoïde (Chloropicoïtles); 13° Chloropic (Chloropicos); 14° Chrysopic (Chrysopicos); 15° Colombpic (Colombpicus); 16° Mélanopic (Melanopic 8 ; 17° Zebrapic (Zebrapicus); 18° Géopic (Geopicos). Enfin , M. Ch . Bonaparte en fait deux sous - familles sous les noms de Colaptinės et de Picines, comprenant vingt et un genres : 1 ° Meiglypte ; 5° Mélanerpe; 2° Géocolapte ; 6 Chloronerpe ; zº Colaple ; 8 ° Centure; 4° Leucocer,1 e ; 7° Tiga; 216 JIJSTOIRE NATURELLE. 9. Brachypterne; 15° Vénilie (Venilia ), Ch . Bonaparte; 10 " Chrysocolapte; 16 Hémicerque; 11 ° Chrysoptile ; 17° Céléus ; 12. Dendrobate; 18° Hémilophe; 13 ° Gécine; 19º Dryocope ; 14° Chrysophlegme (Chrysophlegmal, 200 Pic ; Gould ; 21. Apterne . 0 C'est la division générique de M. Malherbe que nous adoptons , lout en regrettant que ce mono graphe, se préoccupant trop exclusivement de la forme du bec , ait peut-être trop négligé les affini tés de mæurs, si importantes en général, et particulièrement dans cette tribu . fer GENRE . MÉGAPIC . MEGAPICOS. (Malherbe.) Mayas, grand; TlXC , Pic. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec fort, allongé, parfaitement conique et droit; la base étant plus large que haute; les sillons latéraux bien marqués et plus rapprochés des bords que du sommet de la mandibule supérieure. Narines basales latérales, cachées par des plumes roides et rebroussées. Ailes longues et surobtuses, les rémiges les plus longues étant la quatrième, la cinquième, la sixième et la troisième, ou quelquefois la quatrième, la cinquième, la troisième et la sixième, la qualrième étant toujours la plus longue. Fig. 318. Mégapic de Malherbe. Queue longue, étagée, et à baguettes roiles el aiguës . Tarses courts et scutellés. Qualre doigts inégaux; le doigt postérieur externe bien plus long que le doigt antérieur externe . Ongles longs et très -recourbés. OISEAUX . 217 Une huppe généralement longue . Le menton couvert de plumes serrées et s'avançant sous la man dibule inférieure, sur une étendue du quart au tiers de la longueur totale du bec, depuis la com missure . Après le menton , des touffes de plumes roides et rebroussées recouvrent une partie des gonys ou de la mandibule inférieure. Plumage généralement noir ou noirâtre sur la totalité ou la majeure partie des régions supérieures. Les males n'ont pas de bande ou moustache rouge près la mandibule inférieure, et se distinguent , soit en ayant tout le dessus et les côtés de la tête rouges, soit en ayant seulement la huppe occipitale rouge, lorsque les femelles ont toute la tête et une longue huppe noires. Ce genre comprend les Géants des Picides ; toutes les espèces sont d'une forte taille et babitent l'Amérique et les iles de la Sonde. On en compte onze espèces . Nous citerons le Mégapic de Magellan ( Picus (Meg .) Magellanicus, King) , et le Mégapic de Malherbe ( Campephilus (Meg .] Malherbii, G. R. Gray), dont nous donnons la description . MÉGAPIC DE MALHERBE. > Tète , face , joues, huppe et occiput d'un beau rouge ponceau , les plumes de ces parties d'un aspect soyeux et brillant: le milieu de la joue occupé par une tache horizontale de forme ovalaire, divisé dans le sens de sa longueur, la moitié supérieure noire, celle inférieure blanche ; tout le dessous du men ton , gorge , cou , dos, queue et ailes, d'un noir intense , à l'exception de l'extrémité des grandes rémiges portant une tache apicale d'un fauve clair ; du dessous des oreilles et à l'endroit même où finit le rouge de la tête , partent deux lignes blanches coupant en deux la partie latérale du cou, occupant le dessus des épaules et venant presque se réunir au milieu du dos vers la naissance des ailes ; tout le dessous du corps, à partir du cou, d'un fauve clair zonė, régulièrement et de la manière la plus agréable à l'ail , de raies ou bandes noires; bec, pieds et ongles d'un brun noirâtre ; les . poils ou plumes décomposés, recouvrant la base de chacune des deux mandibules , jaunes . Ce Pic , à part la couleur du bec , a de grands rapports avec le Mégapic à bec blanc . 2me GENRE . DRYOPIC . DRYOPICOS. ( Malherbe . ) Apvi , Spuco , arbre ; Trixos , pic. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec plus ou moins droit, la base plus large qu'élevée ; sillons latéraux toujours plus près du sommet que des bords de la manulibule supérieure. Fig . 319 . Driopic noir . 21 28 218 JIISTOIRE NATURELLE . Narines basales et latérales recouvertes par un bouquet de plumes roides et rebroussées . Ailes longues et surobtuses; les quatre plus longues réniges sont la troisième, la quatrième, la cinquième et la sixième, ces rémiges étant ordinairement pour leur longueur dans l'ordre cing, quatre el six, trois, et quelquefois dans l'ordre quatre, trois, cing, six . Fig. 320. — Driopic noir. Queue longue, étagée, et composée de baguettes roides. Tarses courts et scutellés. Quatre doigts inégaux; le doigt antérieur externe bien plus long quc le doigt postérieur externe. Ongles assez forts, recourbés et aigus. Fig . 321. – Driopic à ventre blanc. Iluppe occipitale variant de longueur et manquant chez quelques espèces . Menton garni de plumes serrées et s'avançant sous la mandibule inférieure à près de moitié de la longueur totale du bec , depuis la commissure . Plumage généralement noir ou brun foncé sur les parties supérieures . Les mâles, à l'exception de l'espèce européenne, ont une bande rouge auprès de la mandibule inférieure. (MALHERBE.) Ce genre se divise en deux sections , dont nous donnons le caractère différentiel. Toutes les espèces de ce groupe, d'une taille assez forte, sont de l'Europe, de l'Asie et de l'Amé . rique . On en compte douze espèces. Nous figurons l'espèce européenne, le Pic noir (Picus martius, Linné) , de 0", 45 à 0" ,46 de lon gueur, et nous donnons la description du Dryopic à ventre fauve des Célèbes. 1. DRYOPIC NOIR . DRYOPICOS MARTIUS. ( Linné, Malherbe. ) Mâle adulte. Entièrement d'un noir profond, avec le dessus de la tête d'un beau rouge , et l'abdomen nuancé de roussâtre dans les très-vieux sujets ; bec noir en dessus et à la pointe, avec le reste blanc bleuâtre ; iris blanc jaunâtre, pieds noirs. OISEAUX . 219 Femelle adulte. – Semblable au male, mais avec une tache rouge seulement à l'occiput. Fig. 322 et 323. — Driopic noir. Driopicos martius . ( Mâle et femelle .) Varie accidentellement; on a vu des sujets plus ou moins tapirés de blanc , et d'autres avec le dessus de la tête d'un rouge orangé . Habite l'Europe et la France . ( DEGLAND . ) Eufs blanc lustré; grand diainètre , 0m , 3 ; petit diamètre, 0m , 2 . - 2. DRYOPIC A VENTRE FAUVE , DRYOPICOS FULVUS. ( Quoy, Gaimard et Malherbe.) Le front, les côtés du bec et le contour de l'æil sont d'un rouge cramoisi . La tête et le cou en dessus, sur un fond d'un joli brun ardoisé, sont couverts de très -petits points blancs qui occupent l'extrémité de chaque plume . Le dos et les ailes sont d'un beau brun un peu clair. La gorge et le devant du cou sont fauves, avec des points blancs comme ceux de la tête . La poitrine et le ventre sont d'un fauve uniforme. Le dessus et le dessous de la queue sont d'un brun jaunâtre sale ; celle- ci pointue, avec les pennes moyennes très - fortes et disposées en gouttière; les pieds sont très- forts, de couleur noire, ainsi que le bec . Habite l'ile Célèbes . ( Quor et GAYMARD, Voyage de l'Astrolabe. Zoologie, tom . II . ) 220 HISTOIRE NATURELLE . zme GENRE . PIC . PICUS . ( Linné . ) - 1 CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec droit, au -dessus, de moyenne longueur, la base aussi large qu'élevée, les côtés échancrés et arrondis au dessous de la mandibule inférieure, sillons latéraux bien plus rapprochés des bords que du sommet de la mandibule supérieure. Narines basales latérales, cachées par un bouquet de plumes effilées et roides. Ailes plutôt courtes , mais toujours surobtuses : les rémiges les plus longues étant la troisième, la quatrième et la cinquième, tantôt dans l'ordre quatre, cinq, trois , tantôt dans l'ordre trois , quatre et cing. Queue assez longue et arrondie. Tarses plus courts que le doigt antérieur externe; quatre doigts inégaux ; le doigt postérieur externe toujours plus long et généralement beaucoup plus long que l'antérieur externe; ongles assez forts. ! 1 Fig . 324 . - l'ic épeiche. - Fig . 325 – Pic épeiche . Généralement pas de huppe, mais dans quelques espèces les plumes de l'occiput un peu plus allongées et recouvrant en partie la nuque . Menton garni de plumes touffues et s'avançant sous la mandibule sur une étendue du quart, quelquefois du tiers de la longueur totale du bec, depuis la commissure. Plumage des parties supérieures généralement noir, taché ou rayé de blanc . Les males n'ont pas de bandes ou de moustache rouge près la mandibule inférieure. Ce genre, très-nombreux et formant deux sections, se compose d'espèces à taille moyenne et de petites espèces, au nombre de cinquante et une , cosmopolites, dont quatre seulement communes à l'Europe, et que nous citerons ; ce sont : le Pic épeiche (Picus major, Linné); le Pic leuconote ( Picus leuconolus, Meyer et Wolf) ; le Pic mar ( Picus medius, Linné); et le Pic épeichette (Picus minor, Linné) 1. PIC ÉPEICHE. PICUS MAJOR, ( Linné.) - Male. – Dessus du corps d'un noir lustré , avec une plaque rouge cramoisi à l'occiput; dessous du corps d'un gris roussâtre jusqu'au ventre : cette partie et les sous- caudales rouges; plumes du capistrum noires; front blanc roussâtre; région parotique, côtés de la tête et du cou , d'un blanc plus ou moins pur; une bande noire , qui prend son origine à la base du bec , passe au-dessous des joues, se divise ensuite pour se rendre au dos et sur les côtés de la poitrine , en laissant un espace OISEAUX . 221 blanc entre sa division ; scapulaires d'un blanc pur ; rémiges tachetées de cette couleur ; rectrices latérales tachetées, en bandes transversales , de noir , sur un fond blanc ; les autres entière Fig . 326 et 327. – Pic épeiche. Picus major. ( Mále et femelle .) ment noires ; bec et pieds d'un brun plombé ; paupières nues , de la couleur du bec ; iris brun rougeâtre . La femelle ne diffère du måle que par l'absence de rouge à la nuque Se trouve dans toute l'Europe Taille : 0m 24 environ . ( DEGLAND.) Eufs : grand diamètre , de Om , 022 à 0m , 023; petit diamètre , 0m , 018 2. PIC LEUCONOTE. PICUS LEUCONOTUS. ( Meyer et Wolf .) - Mâle. Dessus de la tête et nuque rouges; dos, croupion , front, joues et devant du cou , blancs ; poitrine , abdomen , également blancs au milieu, roses, et flammés de noir sur les côtés ; régions anale et sous- caudale d'un rouge cramoisi ; moustaches noires, passant , en s'élargissant, sur les oreilles , pour aller d'une part au dos, et de l'autre sur les côtés de la poitrine ; couvertures des ailes et rémiges noires, avec des bandes blanches sur les premières, et de petites taches de même 222 HISTOIRE NATURELLE. couleur sur les secondes; rectrices latérales tachées de noir sur fond blanc; les autres noires : bec brun bleuâtre ; pieds brun cendré ; iris orange. Fig. 328 et 329. Pıc leuconote . Picus leuconotus. ( Mâle et femelle.) - Femelle. — Pas de rouge à la tête ; les taches longitudinales noires des parties inferieures plus foncées et plus nombreuses Habite l'Europe; rare en France Taille : 0m 28 environ . (DEGLAND. 3. PIC MAR. PICUS MEDIUS. ( Linné.) Måle. – Dessus du corps d'un noir lustré , avec les scapulaires blanches ; les rémiges tachetées de cette couleur ; le front cendré, roussâtre ; le vertex et l'occiput d'un beau rouge ; dessous du corps d'un blanc roussâtre, avec les joues d'un cendré brunâtre ; les côtés du cou et de la poitrine bor dés d'une bande noire ; les flancs roses , et rayés longitudinalement de brun noirâtre ; l'abdomen et les sous-caudales rouge cramoisi ; rectrices médianes noires ; les latérales bordées et tachetées plus ou moins de blanc sale ; bec d'un brun de plomb ; iris brun OISEAUX 223 Habite l'Europe et la France. Taille : 0m, 22. ( DEGLAND .) Eufs : grand diamètre, 0,022 à 0,023, petit diamètre, 0,019. 4. PIC ÉPEICIIETTE . PICUS MINOR. ( Linné . ) Màle - Front, joues et côtés du cou , d'un blanc terne, avec le vertex rouge, et une bande noire qui , de la base du bec, descend sur la poitrine; parties supérieures du corps d'un noir profond, avec des bandes blanches irrégulières; parties inférieures d'un blanc terne ou gris , rayées finement de noir suivant la longueur des plumes; pennes latérales de la queue blanches, terminées et rayées de noir ; les autres de cette dernière couleur; bec et pieds brun de plomb : iris rouge. Habite l'Europe; commun en France . Taille : 0m , 15 environ . ( DEGLAND. ) Eufs : grand diamètre , 0m , 019 ; petit diamètre, 0 ,014 ou 0,015 . 4e GENRE . me PICOIDE . PICOIDES. (Lacépède .) - CARACTERES GÉNÉRIQUES. Bec droit, plus courl que la tête , la base plus large qu'élevéc; côtés comprimés vers l'extrémité, qui est assez pointue; les sillons latéraux très -près des bords de la mandibule supérieure. Narines basales, entièrement cachées par une touffe très - épaisse de plumes longues, (léliées et rebroussées, qui recouvrent loute la base du bec sur une assez grande étendue. Ailes mo: ennes et pointues, mais surobtuses : les rémiges les plus longues, tantôt dans l'ordre quatre, trois, cing, tantôt dans l'ordre trois, qualre et cing. Queue de moyenne longueur, étagée, composée de baguettes roides. T'arses recouverts en partie de plumes; trois doigts seulement; les deux doigts antérieurs presque égaux; le doigt postérieur externe plus long que le doigt antérieur cxlerne; le doigt postérieur in terne manquant; ongles longs.

Fig. 330. Picoide tridactyle . - Fig. 551. - Picoïde tridactyle . Pas de huppe; le menton ou l'échancrure, sous la mandibule inférieure, est couvert de plumes, et ne s'étend qu'à un quart à peine de la moitié de la longueur totale du bec depuis la commissure, et les gonys paraitraient beaucoup plus allongés s'ils n'étaient aussi recouverts à la base par une toufle de plumes longues, fines et rebroussées . 224 IIISTOIRE NATURELLE . Le noir et le blanc formant la couleur générale du plumage . Les måles ont le sommet de la tête jaune . (MALHERBE .) Ce genre , peu nombreux , se compose d'espèces de taille moyenne, de l'Europe et de l'Asie sep tentrionale, au nombre de quatre espèces Une seule se trouve en Europe et en France, c'est le Pi coïde tridactyle ( Picus (Pic) tridactylus ), Linné. PICOIDE TRIDACTYLE. PICOIDES TRIDACTYLUS. ( Lacépède.) . Måle . — Front noir; sommet de la tête d'un jaune d'or, varié de lignes d'un blanc argenté; occi put et joues noirs, moustaches également noires, se prolongeant en bande sur les côtés du cou et de la poitrine; parties supérieures du corps noires, variées de blanc sur le dos et les rémiges ; par ties inférieures du corps blanches, avec des raies plus ou moins nombreuses à l'abdomen et sur les flancs; bec et pieds noirâtres; iris bleu . iera Fig . 332 et 333. Picoïde tridactile . Picordes tridactylis. ( Mâle et femelle .) Le très -vieux mâle a les parties inférieures plus blanches, et le jaune de la tête plus vif, plus étendu. llabite l'Europe, accidentellement la France. ( DEGLAND . ) OISEAUX 225 5me GENRE. MICROPIC . MICROPICOS.. ( Malherbe . ) - Mexpos, petit ; Tolmes , Pic. CARACTÈRES GÉNERIQUES. Bec droit au-dessus, moyen , très -comprimé sur les côtés , surtout vers l'extrémité ; sillons laté raux peu saillants et plutôl rapprochés des bords que du sommet de la mandibule supérieure. Narines basales, latérales, cachées par une petite touffe de plumes effilées. Ailes longues, atteignant à l'extrémité de la queue, surobluses, les quatrième, cinquième et troi sième rémiges les plus longues. Queue très-courte, large, égale; l'extrémité de chaque plume étant arrondie. Tarses courts : quatre doigts longs et inégaux ; le doigt postérieur externe toujours plus long que le doigt antérieur correspondant. Zuzanne Fig . 334 Micropic concret Fig. 335 Micropic concret 1 Huppe plus ou moins longue . Menton non entièrement garnı de plumes et s'avançant sous la man dibule inférieure du tiers au quart de la longueur totale du bec , depuis la commissure . Les males n'ont pas de bande rouge à la mandibule inférieure. Ce genre, peu nombreux, se compose d'espèces de très-petite taille , de l'Asie et de l'archipel indien . ( MALHERBE . ) LAISE Fig . 336. – Micropic blanchâtre . Micropicos canens . - 22 29 226 HISTOIRE NATURELLE. On en compte quatre espèces. Nous citerons le Micropic blanchâtre ( Picus (Mic . canens, Lesson ), et le Micropic cordé (Picus (Micr. ] cordatus, Jerdon) , et nous donnons la description de l'espèce la plus rare et la plus intéressante, le Micropic rubigineux, MICROPIC RUBIGINEUX. HEMICERCUS ( MICROPICOS ) RUBIGINOSUS. (Swainson ) Tête, front, menton, gorge et devant du cou bruns, ces deux dernières parties d'un ton plus clair; derrière du cou, et tout le dessus du reste du corps, de même que la page externe des rémiges se condaires et tertiaires, d'une couleur de sang obscure et brunâtre , les rectrices d'un brun noirâtre; une tache couleur cochenille à la région parotique , en dessous d'un brun noirâtre uniforme . Taille : 0m , 22. Cette espèce , que MM. Blyth et Swainson, imités en cela par M. G. R. Gray, avaient fait connaitre comme étant de l'Afrique occidentale , provient au contraire de l'Inde , c'est-à -dire du détroit de Malacca , ainsi que l'a constaté M. le docteur Hartlaub ((Revue zoologique de la Société Cuvier. 1844 , p . 402 ). 6me GENRE . CÉLÉOPIC. CELEOPICOS. ( Malherbe. ) Κηλειος , caustique ; πικός , Pic. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec fori, large à la base; l'arête de la mandibule supérieure saillante ; les côtés comprimés vers l'extrémité; le sommet plus ou moins recourbé au-dessus; sillons latéraux plus rapprochés du sommet que des bords de la mandibule supérieure, et quelquefois à peine apparents; la mandibule inférieure formant un angle saillant au milieu . Narines basales, latérales, et non entièrement recouvertes par les plumes frontales. Fig. 337. Céléopic jaunâtre. Ailes longues et arrondies, surobtuses, la cinquième rémige la plus longue. Tarses courts; quatre doigts; le doigt antérieur externe plus long que le doigt postérieur corres pondant; rarement presque égal. ( MALHERBE. ) OISEAUX. 227 Huppe quelquefois très - longue et très- touffue, composée de plumes soyeuses; d'autres fois moyenne, et complétement nulle chez plusieurs espèces, ce qui a engagé M. Malherbe à faire de ce genre trois sections Fig . 338. – Céléopic jaunâtre. Menton plus ou moins couvert de plumes serrées et s'avançant sous la mandibule inférieure, tantôt à un tiers , tantôt à moitié au moins de la longueur totale du bec, depuis la commissure. Le bec blanc, jaunâtre de corne, et quelquefois la mandibule inférieure seule de cette couleur. Се genre renferme quinze espèces, de l'Inde et de ses archipels , et de l'Amérique méridionale . On peut citer le Céléopic jaunâtre (Picus ( Cel. ] flavescens, Linné) ; le Céléopic du Mexique à huppe jaunâtre ( Picus (Cel.] badioïdes, Lesson) , dont nous donnons la description , et le Céléopic multicolore (Picus ( Cel.] multicolor, Gmelin) . CÉLÉOPIC DU MEXIQUE A HUPPE JAUNATRE, PICUS ( CELEOPICOS) BADIOIDES. ( Lesson ) Tête et huppe d'un jaune roussâtre, celle- ci composée de plumes entières et allongées; corps en dessus et en dessous d'un brun cannelle ; chaque plume du dessous du corps, ainsi que chacune de celles du dos et des couvertures alaires , bordée de noir, formant croissant ; rectrices el extrémité des grandes rémiges noires ; bec d'un blanc de corne jaunâtre ; pieds d’un plombé noirâtre . 7me GENRE. PHAIOPIC . PHAIOPICOS. (Malherbe ) 02105 , obscur ; TEIXOS, Pic. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec fort, large et élevé à la base; le sommet très - recourbé et les côtés comprimés vers l'extrémité , qui est aiguë; la mandibule inférieure formant en dessous un angle plus ou moins saillant; sillons latéraux manquant, ou à peine visibles, et rapprochés du sommetde la mandibule supérieure. Narines basales, latérales, ovales, et jamais entièrement recouvertes par les plumes frontales. Ailes longues, surobtuses; la quatrième, la cinquième et la troisième rémigcs égales entre elles, les plus longues Queue généralement moyenne, étagée , à pennes aiguës à leur extrémité. Tarses courts; quatre doigts , les deux doigts externes presque égaux, mais le doigt antérieur externe plutôt plus long; le doigt postérieur interne excessivement court . Menton couvert de plumes serrées et s'avançant à moitié environ de la longueur :tale du bec depuis la commissure; plumage brun - roux chocolat, ou brun noirâtre ; bec bleu noirâtre; angle de 228 HISTOIRE NATURELLE . la mandibule inférieure couleur jaune de corne ; le måle se distinguant de la femelle par une légère bande ou moustache rouge près la mandibule inférieure; pas de huppe proprement dite , mais les plumes de l'occiput et de la nuque étant quelquefois allongées et touffues, ce qui forme une sorte de huppe pendante, de la couleur générale du plumage . (MALHERBE .) i1 Fig . 339. Phaiopic triste . Fig . 340. - Phaiopic triste . Ce genre renferme six espèces, toutes de l'Inde ou de ses archipels. Nous citerons le Phaiopic triste ( Picus (Ph . ] tristis, Horsfield) , et nous décrivons le Phaiopic de Blyth , que M. Malherbe a fait connaitre en 1849 . PHAIOPIC DE BLYTH . PAAIOPICOS BLYTHII. |.Malherbe. ) En entier d'une couleur chocolat foncé, rayé de noir, d'une manière plus large sur le dos, les ailes et la queue, plus étroite et d'un ton påle sur les flancs; la huppe occipitale de même couleur que le corps; le menton et la gorge variés d'un brun påle ; un point rouge derrière l'æil . Longueur totale de 0m , 27 à 0" , 28. Habite , d'après M. Malherbe, l'Hymalaia, l'Arracan , le Ténasserim , le Népaul et quelques autres parties de l'Inde . gme GENRE . DENDROPIC. DENDROPICOS. ( Malherbe . ) Δενδρος , arbre ; πικος , Pic. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec droit et assez fort; côtés très- comprimés; la base large; sillons latéraux bien plus rappro chés des bords que du sommet de la mandibule supérieure. Narines basales, latérales, cachées par une petite touffe de plumes déliées et rebroussées. Ailes surobtuses ; les rémiges les plus longues étant la troisième, la quatrième et la cinquième, rangées quelquefois dans cet ordre, mais le plus souvent dans l'ordre quatre, trois et cinq. Queue médiocre, étagée et rigide . Tarses courls; quatre doigts; le doigt postérieur externe ordinairement plus long que l'antérieur correspondant. Huppe très- courte ou nulle; plumage entièrement rayé ou lacheté ; tiges des pennes caudales d'un 1 OISEAUX. 229 jaune vif; celles des pennes alaires sont aussi de la même couleur dans presque toutes les espèces Les males se distinguent des femelles en ayant l'occiput rouge. ( Malherbe . ) Fig. 341. Dendropicos fulviscapus. Fig. 342. Dendropicos fulviscapus. Huit espèces appartenant exclusivement à l'Afrique. Parmi ces espèces, nous citerons le Dendropic du Shoa ( Picus (Dend .) shoensis ), Ruppell; et le Dendropic minule ( Picus ( Dend .] minulus) , Temminck ; et nous donnons la description du Dendro pic de Hartlaub, découvert en 1849 . DENDROPIC DE HARTLAUB. DENDROPICOS HARTLAUBII. ( Malherbe. ) Huppe et sinciput ornés d'une huppe rouge; front et vertex d'un roussâtre obscur ; dos, couver ' tures alaires et croupion , d’un olivâtre plus ou moins clair , ondulé de bandes transversales d'un blanc jaunâtre ; remiges tachetées, extérieurement, de jaunâtre, et de blanc intérieurement , avec leurs tiges d'un jaune d'or; couvertures supérieures de la queue jaunâtres dans toute leur étendue, et rouges seulement à leur bout; queue noirâtre; tachetée, en dessous, de blanc jaunâtre , avec les tiges de chaque rectrice d'un jaune d'or ; côtés de la tête et de la gorge blancs; région parotique striée de brun; de chaque côté de la gorge part une ligne noire longeant la région latérale du cou; le bas du cou , blanchâtre, est parsemé de petites taches jaunâtres ; d'autres petites taches noirâtres occu pent le milieu de plusieurs des plumes de cette partie . Longueur totale , 0m , 15 . Cette espèce, dit M. Malherbe, qui provient de Zanzibar (côtes orientales d'Afrique), a quelques rapports avec le Pic d'Hemprich d'Ehrenberg. gme GENRE . MÉSOPIC . MESOPICOS. ( Malherbe . ) - Megos, moyen ; TlXCS, Pic. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec fort, généralement droit et conique, large à la base , comprimé sur les côtés; sillons latéraux saillants, et bien plus rapprochés des bords que du sommet de la mandibule supérieure. Narines latérales, basales, et cachées parune petite touffe de plumes rebroussées. Ailes longues, surobtuses; les quatrième , cinquième et troisième rémiges, presque égales entre elles, les plus longues. Queue médiocre, étagée et rigide. Tarses de la longueur du doigt antérieur externe : celui-ci égal au postérieur corresponulant, souvent un peu plus long. 230 HISTOIRE NATURELLE. Pas de huppe, ou seulement les plumes de l'occiput un peu plus allongées; menton couvert de plumes serrées et rebroussées, s'avançant sous la mandibule inférieure à environ moitié de la lon gueur totale du bec depuis la commissure. Fig. 343. Mésopic goertan . Fig . 344. — Mésopic goertan. Plumage généralement teint de vert olivâtre ou de brun olivâtre , et quelquefois de rouge sur les parties supérieures. Les måles n'ont pas de bande ou moustache rouge près de la mandibule infé rieure , et se distinguent ordinairement des femelles en ayant tout le dessus de la tête rouge . ( MALHERBE. ) Ce genre est assez nombreux ; il se compose de dix-huit espèces, toutes de l'Afrique et de l'Amé rique . Les plus remarquables sont : le Mésopic goertan ( Picus [Mes .) goertan ), Gmelin; et le Mésopic enfumé ( Picus [Mes .] fumigatus ), d'Orbigny; nous donnons la description du Mésopic de Cécile, connu seulement depuis 1849. MÉSOPIC DE CÉCILE. MESOPICOS CECILII. (Malherbe .) Pas de huppe ; la tête et le croupion rouges ; côtés de la tête roussâtres ; nuque olivâtre>, entourée d'une bande jaune ; menton et gorge blancs, striés de brun obscur ; tout le corps, en dessous, d'un verdâtre obscur, barré, transversalement, de blanc roussâtre ; région interscapulaire et dos d'un olivâtre parsemé de petits traits d'un doré rougeâtre ; les rémiges, extérieurement olivåtres, sont , intérieurement, parsemées de points blancs peu marqués; queue d'un brun noirâtre; bec couleur de corne blanchâtre . Longueur totale : 0m , 15 . Cette espèce nouvelle , de la Colombie, dit M. Malherbe, a la plus grande ressemblance avec le Mésopic de Kirch, qui est de Tabago ; mais elle en diffère par ses proportions, qui sont toujours plus petites. OISEAUX . 231 10m0 GENRE INDOPIC. INDOPICUS. ( Malherbe . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec très-fori, allongé, conique, à sommet droit, large à la base, comprimé vers l'extrémité; sil lons latéraux saillants, plutôt rapprochés du sommet que des bords du bec. Narines latérales, non entièrement cachées par les plumes frontales. Fig. 345. Indopic à bandes étroites. Ailes longues et pointues, surobtuses; les rémiges les plus grandes étant la quatrième, la cin quième, la sixième et la troisième. Queue longue, arrondie , à baguettes roides; Tarses courts ; quatre doigts; le doigt postérieur externe le plus long; ongles longs, aigus et re courbés. 7 DHCETES Fig . 346. — Indopic à bandes étroites. - Huppe occipitale assez courte ; menton ou échancrure du dessous de la mandibule inférieure garni de plumes à l'extrémité, et s'avançant sous cette mandibule des deux cinquièmes environ de la lon gueur totale du bec depuis la commissure. Plumage des parties supérieures généralement vert orangé , et quelquefois rouge; parties infé rieures variées de brun noirâtre ou de brun roussâtre , avec de nombreuses taches blanches , ou , le plus souvent, ces mêmes parties blanches , et variées de stries noirâtres . Les mâles n'ont point de bande ou moustache rouge près la mandibule inférieure, et ils se distinguent à l'état adulte des 232 HISTOIRE NATURELLE. > femelles en ce qu'ils ont tout le dessus de la tête rouge; celles -ci n'ont jamais de rouge sur la tête , qui est tantôt jaune , tantôt brun foncé, et souvent mouchetée de blanc . ( MALHERBE . ) Ce genre renferme six espèces de l'Inde et de ses archipels . Nous nous bornons à citer l'Indopic de Goa (Picus ( Ind .) goensis), Linné; et à décrire l'Indopic à bandes étroites . INDOPIC A BANDES ÉTROITES. INDOPICUS STRICTUS. ( Horsfield, Malherbe . ) Joues et gorge blanches, rayées, longitudinalement, de cinq lignes noires, droites et étroites ; côtés de la tête et derrière du cou d'un blanc pur, à l'exception d'une bande d'un noir fuligineux descendant de l'angle externe de l'oeil jusque sur le côté du cou; une bande noire , formant sourcil, passe du côté du front, et s'étend jusqu'au côté de la tête , où elle prend un ton moins tranché; milieu du front, tout le dessus de la tête , la huppe occipitale , le bas du dos et le croupion, rouge foncé; le haut du dos et les scapulaires d'un jaune d'or ; rémiges secondaires de cette dernière cou leur à l'extérieur, mais teintes d'olivâtre ; les rémiges primaires, extérieurement , d'un noir fuligineux; les unes et les autres de cette même couleur à l'intérieur, mais parsemées de grandes taches circu laires blanches ; tout le dessus du corps , depuis le bas de la gorge jusqu'à la région anale, d'un beau blanc, chaque plume encadrée de noir ; queue et ses couvertures supérieures d'un noir uniforme; bec couleur de corne noir plombé ; pieds d’un plombé olivâtre . Longueur totale : 0m ,28. Habite la côte de Malabar et Java . Cet Indopic a tant de rapports avec l'Indopic de Goa ( Pic vert de Goa de Buffon ), que nous figu rons, que Wagler les regardait comme de la même espèce , tout en reconnaissant le peu de confor mité de la planche 696 de Buffon avec l'Oiseau que lui , Wagler, décrivait . 11 me GENRE BRAHMAPIC. BRAHMAPICUS. ( Malherbe . ) Pic de Brahma. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES . Bec long et fort, à base large; sommet un peu courbe, côtés comprimés vers l'extrémité, qui est aiguë; sillons latéraux presque nuls et très-rapprochés du sommet; mandibule inférieure formant un angle saillant vers son milieu, en -dessous. Narines basales, latérales, et non entièrement recouvertes par les plumes frontales Fig. 347. Brahmapic à dos rouge . OISEAUX. 233 Ailes longues, obtuses; les rémiges les plus longues étant généralement la quatrième, la cinquiènie, la troisième et la sixième; la quatrième toujours la plus longue, la cinquième et la troisième presque égales. Queue longue et étagée, à baguettes roides et pointues. Tarses courts; le doigt antérieur externe le plus long; le doigt postérieur interne à l’étal ruli mentaire; ongles longs et aigus. Fig. 348 Brahniapic à dos rouge. Huppe moyenne; menton non entièrement garni de plumes vers l'extrémité , et avançant sous la mandibule inférieure de plus de moitié de la longueur totale du bec, depuis la commissure . Plumage du dos et des rémiges secondaires généralement vert olivåtre ou orangé, quelquefois rouge . Bec, noir . Ce genre renferme six espèces, toutes de l'Inde ou de l'archipel indien . PRAHYAPIC A DOS ROUGE . PICUS ( BRAHMAPICUS ) ERYTHRONOTUS ( Vieillut ) Le dessus de la tête et la gorge sont noirs et pointilles de blanc ; les plumes de l'occiput sont longues, rouges, et forment une huppe pendante sur la nuque; une ligne blanche se fait remarquer sur chaque côté du cou ; les plumes de la poitrine et du ventre ont, sur un fond noir, une tache blanche longitudinale ; le haut du dos est d'un rouge incarnat ; les grandes couvertures des ailes sont d'un rouge rembruni à l'extérieur, noires en dedans, et tachetées de blanc ; le croupion est varié de rouge , de vert et de noir; la queue de cette dernière couleur est très étagée : le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale , 0m , 25. (Vieillot, Nouv. Diction . d'Hist. nat . , tom . XXVI , p . 73. ) 12me GENRE . CHLOROPICOIDE. CHLOROPICOIDES. ( Malherbe . ) X7w765, jaune verdålre ; Tlm , lic. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bcc long et fort, plus ou moins droit, à côtés très-comprimés vers l'extrémité; sillons latéraux plus ou moins apparents et rapprochés du sommet de la mandibule supérieure . Narines basales et cachées en partie seulement par les plumes frontales. Ailes longues, surobtuses ; les rémiges les plus longues étant la quatrième et la cinquième, les quelles sont égales ou presque égales. Queue tantôt longue, aiguë et étagée, tantôt large et arrondie. 22 30 234 HISTOIRE NATURELLE. Tarses courts ; trois doigts; le cloigt antérieur externe le plus long; le doigt postérieur interne manquant entièrement. lis. 349. - Chloropicoide tridactylc . Fig. 550. – Chloropicəīde tridactyle . - Iluppe tantôt plus ou moins longue , tantôt nulle. Les males n'ont généralement pas de moustache ou de bande rouge partant de la mandibule inférieure . Menton couvert de plumes serrées jusque vers l'extrémité, et s'avançant sous la mandibule inférieure à plus de moitié de la longueur totale du bec depuis la commissure. Cinq espèces de l'Inde et de ses archipels. Nous citerons Picus (Chlor.) Shorii, Vigors, et Chlo ropicoides liga ( Tiga tridactyla ) , Gray . CHLOROPICOIDE DE RIFFLES. PICUS ( CULOROPICOIDES) RAFFLESII. ( Vigors. ) Ilabite l'ile de Sumatra . Il mesure 0M,25 de longueur totale ; son bec et ses tarses sont noirs; le bec est droit , comprimé sur les côtés , sans sillons , et les narines sont cachées par les plumes du front; une longue huppe d'un rouge de feu couvre tout le dessus de la tête, et s'étend jusque sur le dos, en se terminant en pointe . Le cou , le dos, les ailes, sont d'un jaune mordoré et olivâtre sur ces dernières ; le thorax , le ventre et les flancs sont d'un brun olivâtre foncé, avec des larmes blanchâtres et arrondies sur les côtés ; les couvertures de la queue, en dessus comme en dessous, sont d'un brun olivâtre assez intense . La tête , caractérisée par sa longue huppe rouge , présente la coloration suivante : les côtés des joues et du cou sont d'un noir intense , mais deux bandelettes blanc pur partent de derrière les yeux , l'une en dessus et l'autre en dessous ; celle-ci de manière à traverser la région auriculaire et joindre l'épaule ; une large plaque occupe la gorge à partir du menton, et est jaune ferrugineux. Les ailes ont leurs pennes d'un jaune mordoré à l'extérieur, et sont brunes en dedans ; mais les pennes primaires les plus extérieures sont entièrement noires, leur sommet excepté, qui tire au blanchâtre; en dedans, elles sont d'un noir brunâtre émaillé de larmes blanches ; les trois premières pennes sont à peu près égales; la queue est noir vif en dessus, noir brun en dessous, et ses pennes sont très - rigides. Les tarses sont courts , à trois doigts, armés d'ongles très comprimés et très -acérés . (LESSON, Description d'Oiscaux récemment découverls, 1847, p. 199 , nº 27. ) OISEAUX . 235 13me GENRE. - CHLOROPIC. CHLOROPICOS. ( Malherbe. ) X ).cço ;, verdâtre, Tolles, l'ic . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec généralement large à la base; à côtés comprimés, sommet légèrement recourbé, l'extrémité généralement aiguë; sillons latéraux très -rapprochés du sommet de la mandibule supérieure, ct généralement saillants. Narines basales, recouverles par une touffe de plumes cffilécs, longues el rebroussécs. Fig. 351. - Chloropic vert. Ailes longues, surobtuses ; les rémiges les plus longues étant la quatrième et la cinquième, qui different peu entre elles. Queue moyenne et étagée , l'extrémité des pennes étant aiguë. Tarses courts; quatre doigts : le doigt antérieur externe plus long et quelquefois différant à peine du doigt postérieur exlerne.

Fig . 352 . Chloropic vert Plumage généralement vert ou olivâtre sur les parties supérieures, et sans raies ni bandes trans versales. Les måles se distinguant des femelles tantôt par une moustache ou bande rouge près de la mandibule inférieure, tantôt en ayant le front, tout le dessus de la tête ou seulement l'occiput rouge, tantôt , enfin , par une coloration différente, soit de la gorge, soit des parties supérieures. lluppe plus ou moins longue ou nulle . Le menton ou l'échancrure du dessous de la mandibule in férieure excède la moitié de la longueur totale du bec , et n'est couvert que de plumes courtes ei assez rares vers l'extrémité. 236 HISTOIRE NATURELLE. Ce genre , renfermant vingt - huit espèces, habite l'Europe, l'Asie , l'Afrique et l'Amérique. Nous citerons le Chloropic à nuque jaune (Gecinus (Chlor.] flavinucha), Gould ; le Chloropic vert ( Picus à ] Chlor.) viridis) , Linné, et le Chloropic poignardé ( Picus (Chlor .) percussus), Temminck. Fig . 353. – Chiloropic polyzone. Fig . 354. — Chloropic polyzone. - Il se divise en trois sections ; nous figurons les caractères différentiels des deux principales, 1 COLOROPIC VEKT. PICUS ( CHLOROPICOS ) VIRIDIS. ( Linné.) Front , vertex, occiput et moustaches d'un rouge brillant ; dessus du cou et du corps d'un vert jaunâtre , avec le croupion et les sous-caudales jaunes ; dessous du corps vert olivâtre clair ; région ophthalmique et joues noires ; rémiges marquées sur les barbes externes de taches quadrilatères i BEVALET LESESTRE Fig 335 et 356. — Chloropic vert. Chloropicos viridis . ( Mâle et femelle ) OISEAUX 237 blanches; queue brunâtre en dessus, et rayée transversalement d'olivâtre ; bec noirâtre en dessus , jaune sur les côtés et en dessous vers la base ; iris blanc ; pieds bruns . La femelle ressemble au mâle ; elle n'en diffère que par les moustaches, qui sont noires au lieu d'être rouges. Taille de 0", 31 à Om , 32 . Ilabile l'Europe et la France . – ( DEGLAND :) 2. CULOROPIC CENDRÉ. PICUS (CHLOROPICOS ) CANUS. ( Gmelin . ) Parties supérieures d'un vert jaunâtre, avec nuance cendrée à la tête , et le croupion jaune ; parties inférieures d'un gris verdâtre, tirant sur le blanc au cou ; front rouge, cramoisi ; lorums noirs; mous taches étroites de même couleur et partant de la base du bec ; grandes couvertures alaires traver sées de bandes brunâtres peu apparentes; remiges marquées de taches d'un blanc grisâtre ; queue brune , avec les deux rectrices médianes rayées transversalement de gris jaunâtre; bec brun de corne, plus coloré en dessus qu'en dessous; iris d'un rouge pâle; pieds noirs . La femelle n'a point de rouge au front, a le noir des lorums et des moustaches moins étendu , la tète et le cou cendrés; chez les très -vieilles femelles, quelquefois, mais très - rarement , quelques plumes rouges ou jaunes sur la lète . Longueur totale , 0:n, 26 á Um,27 . Habite le nord de l'Europe et de la France. – (DEGLAND .) 14 me GENRE. CHRYSOPIC . CHRYSOPICOS. (Malherbe.) X puo : , or ; Tolxo ;, Pic. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long et fort, à base large; sonimel légèrement recourbé; côtés comprimés vers l'extrémité, qui est aiguë; sillons latéraux très-rapprochés du sommet de la mandibule supéricure. Narines basales, latérales, et recouvertes par une petite touffe de plumes rebroussées. Fig . 557. – Chrysopic mélanochlore. - Ailes longues, surobtuses; les rémiges les plus longues étant la quatrième et la cinquième, qui sont presque égales, puis la troisième et la sixième, qui ne different presque pas entre elles. Queue étagée, avec l'extrémité de chaque penne roile et pointuc. Tarses courts et scutelli's; doigts longs; le doigt antérieur externe plus long que le doigt posté ricur correspondant , rarement presque égal . Huppe occipitale courte , et quelquefois nulle ; menton couvert de plumes, et s'avançant sous la mandibule inférieure à un peu plus de moitié de la longueur totale du bec , depuis la commissure 258 HISTOIRE NATURELLE . tiges des pennes alaires et caudales jaune-citron en dessous, et souvent en outre jaunes en dessus. Les mâles se distinguent des femelles en ayant une moustache ou bande rouge près de la mandi bule inférieure . Plumage des parties inférieures rayé ou tacheté ; il en est de même des parties supé rieures dans le plus grand nombre des espèces . Parties supérieures d'un vert plus ou moins foncé. Fig. 358. — Chrysopic de Bennell. Dix- sept espèces , toutes d'Afrique ou d'Amérique ; parmi tesquelles le Chrysopic tigré ( Picus [Chrys. ) notatus), Lichtenstein ; et le Chrysopic de Cayenne ( Picus ( Chrys. ] Cayennensis), Gmelin; nous donnons les caractères différentiels des deux sections dont il se compose. CHRYSOPIC A COL NOIR . CHRYSOPICOS ATRICOLLIS. ( Malherbe.) Rev. et Mag de Zo l . Le mâle a le front et le vertex d'un gris bleuâtre , avec l'extrémité de quelques plumes rouges , et peut- être toutes les plumes de ces mêmes parties ont- elles leur extrémité rouge dans les sujets adultes et non en mue; une ligne rouge étroite part du front, et , passant au -dessus des yeux, vient couvrir, en s'élargissant, tout l'occiput et la nuque; les plumes de ces dernières parties sont plus allongées, et d'un beau rouge sanguin . Côtés de la tète , depuis la mandibule supérieure jusqu'au cou , et un peu au- dessus de l'æil , d'un blanc jaunâtre. Les touffes de plumes roides et effilées qui recouvrent les narines , le menton , la gorge , et un large plastron couvrant le devant du cou et le haut de la poitrine , d'un noir profond ; une large bande rouge, partant de la mandibule inférieure, sèpare en partie le jaunâtre des côtés de la tête du noir du devant du cou . Le dos et les rectrices alaires sont d'un vert olive , chaque plume ayant deux ou trois bandes trans versales noires ; remiges primaires et partie des rémiges secondaires du même vert olive , rayé de noir du côté externe , et d'un brun foncé vers l'extrémité. Ces rémiges sont brun foncé et frangées de blanc sur leur côté interne. Les dernières rémiges secondaires sont d'un vert olive , rayé de noir des deux côtés. Les rémiges les plus longues sont la quatrième, la cinquième et la troisième, lesquelles sont égales ou presque égales.Toutes les tiges des rémiges sont d'un jaune d'or en des sus et en dessous. Le croupion et les couvertures supérieures de la queue d'un blanc olivâtre , chaque plume ayant de nombreuses bandes transversales ; les rectrices latérales rayées de bandes noires et de bandes d'un roux jaunâtre; les autres rectrices noires, et portant, dans les deux tiers de leur longueur, des bandes transversales peu apparentes d'un brun roussâtre. Toutes les tiges des rectrices sont jaune d'or en dessus et en dessous, si ce n'est vers l'extrémité des baguettes, la tige devenant alors d'un noir roussâtre. Poitrine , flancs et couvertures inférieures de la queue, d'un blanc olivâtre , avec des bandes noires transversales. Le milieu de l'abdomen est d'un blanc jaunâtre lavé d'olivâtre , et l'on y voit à peine quelques vestiges de bandes noires. Bec d'un brun foncé, aigu et très-renflé vers le milieu de la mandibule inférieure; sillons latéraux très-rapprochés du sommet de la mandibule supérieure. OISEAUX 239 Longueur totale , Om, 27 à 0m,28. Du Pérou . (MALHENDE , Revue ut Magasin zoologique, 1850, p . 156.) 1510 GENRE. – LEUCOPIC . LEUCOPICUS. (Malherbe .) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long, fort, large à la base, légèrement courbé au -dessus dans toute son étendue, et très-com primé vers l'extrémité; sillons latéraux plus rapprochés du sommet de la mandibule supérieure que des bords. Narines arrondies, et à peine recouvertes par quelques petites plumes roides et déliées. Ailes longues et pointues, mais subobtuses ; la quatrième et la troisième rémiges étant les plus longues, et différant peu de la cinquième rémige. Queue longue et étagée, avec l'extrémité des rectrices allongée et aiguë. Tarses couris et scutellés; quatre doigts; le doigt antérieur externe bien plus long que le doigi postérieur correspondant; ongles forts et aigus. Fig . 359. — Leucopic dominicain . Fig . 360. — Leucopic dominicain . Pas de huppe; mais les plumes de l'occiput sont assez touſfues; menton rarement couvert de plumes jusqu'à l'échancrure, et s'avançant sous la mandibule inférieure à plus du tiers et à moins de moitié de la longueur totale du bec depuis la commissure . Le mâle n'ayant pas, sur le côté de la tête , de hande ou de moustache qui le distingue de la femelle. Ce genre ne se compose, jusqu'ici, que d'une seule espèce , de l'Amérique méridionale , le Leuco pic dominicain (Picus ( Leuc.] dominicanus), Vieillot . Les habitudes de l'espèce qui constitue ce genre diffèrent un peu de celles des Picidės . Ainsi , dit d'Azara , quoique le Pic dominicain s'attache aux arbres et aux murailles, il les par court rarement en grimpant ; il se perche souvent comme la plupart des Oiseaux . Du reste , il vit en famille, est fort criard , et sa voix rauque et désagréable s'entend de très - loin . Les individus de cette espèce n'entrent jamais dans les bois, et ne tirent point les vers des trous des arbres; ils se tien nent dans les cantons plantes de palmiers, et dans les lieux un peu boisés ; ils se posent horizonta lement sur les bois et sur les arbres; et se nourrissent ordinairement de Guêpes et de larves, d'oranges douces, de raisin et d'autres fruits. 240 DISTOIRE NATURELLE . LEUCOPIC DOMINICAIN . PICUS ( LEUCOPICUS) DOMINICANUS. ( Vieillot . ) Le dessus du cou , la moitié du dos et les ailes , noirs ; un trait de cette couleur, qui va de l'angle postérieur de l'ail à la nuque; le derrière de la tête , le tour des yeux et le ventre, jaunes ; les pennes de la queue noires, avec des bandes brunes; le reste du plumage d'un beau blanc ; le tarse vert ; l'iris blanc; et le bec d'un brun plus clair en dessous qu'en dessus. Longueur totale , de 0m, 29 a ( m 30. ( Vieillot, d'après d'AZARA .) 16me GENRE . MELANOPIC . MELANOPICOS. (Malherbe.) - Μελας, μελανος , noir ; πικος, Pic . CARACTERES GÉNÉRIQUES . Brc long, large à la base, le sommet plus ou moins recourbé, à côtés comprimés vers l'extrémité, qui est aiguë; sillons latéraux généralement peu saillants , plus rapprochés du sommet de la man dibule supérieure que des bords, el ne s'avançant jamais qu'à la moitié ou aux trois quarts du ber, à partir de la base Narines arrondies, et plus ou moins recouvertes par des plumes rebroussées. Ailes longues, surobtuses; les rémiges les plus longues sont la troisième, la quatriène et la cin quième; ces penncs étant tantôt dans l'ordre trois, quatre, cing. tantól dans l'ordre cinq, quatre , trois , et le plus souvent, enfin , dans celui quatre, trois et cinq. Queue plus ou moins longue, étagée, avec l'extrémité des rectrices très- aiguë . Tarses plus courts que les doigts externes, el scutellés; quatre doigts; le doigt antérieur externe plus long que le doigt postérieur correspondant , mais quelquefois différant à peine; ongles aigus el comprimés. Fig . 361. Mélanopic à collier. Fig . 362. — Mélanopic à collier. Pas de huppe ; mais , dans quelques espèces, les plumes de l'occiput sont assez touffues; menton rarement couvert de plumes jusqu'à l'échancrure, et s'avançant sous la mandibule inférieure à plus du tiers et à moins de la moitié de la longueur totale du bec, depuis la commissure . Plumage géné ralement noir ou noirâtre sur les parties supérieures. Le mâle n'ayant pas de bande ou de mous tache rouge près la mandibule inférieure. OISEAUX . 241 Dix espèces de l'Amérique et des Antilles . On peut citer le Mélanopic à barbe noire ( Picus (Mel.] melanopogon ), Lichtenstein ; et le Mélanopic à front jaune ( Picus (Mel.] flavifrons), Vieillot . Plusieurs espèces de ce genre se nourrissent autant et plus de baies et de fruits que de Vers ou d'Insectes , entre autres le Mélanopic à tête rouge ou tricolore . Buffon, dit Vieillot , en s'occupant de cette dernière espèce, ne pouvait croire que des Pics vécus sent de fruits et de graines; cependant celui -ci et le Pic doré s'en nourrissent. Cet auteur ajoute que, s'ils en mangent, ce ne peut être qu'une ressource de disette et non un aliment de choix; cette assertion n'est pas mieux fondée, puisque ces deux Pics préfèrent les cerises , les baies molles, aux Insectes, qui sont encore en abondance lors de leur maturité . Le Pic tricolore , ou à tête rouge, perce et déchire l'enveloppe du mais pour prendre le grain lorsqu'il est encore tendre ; et il aime beaucoup les pommes, dont il mange la pulpe et dont il ne laisse que la peau ; enfin , il vit aussi de glands, qu'il avale entiers . C'est un si grand destructeur de fruits, que, pendant un temps, sa tête a été mise à prix aux États- Unis . MÉLANOPIC A COLLIER . PICUS ( MELANOPICOS ] TORQUATUS ( Wilson . ) Pas de huppe ; une partie du front, toute la face, les joues, le bas de la poitrine , le ventre et le milieu de l'abdomen, d'un rouge écarlate ; le sinciput , tout l'occiput , le dos, le croupion, les ailes et la queue, d'un noir profond à reflets d'acier bruni; le devant du cou , une large raie derrière et le haut de la poitrine d'un blanc grisâtre ; bec noir ; pieds d'un noir verdâtre . Longueur totale , 0m, 30. 17me GENRE. PICZÈBRE . ZEBRAPICUS ( Malherbe . ) - CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long, à mandibule supérieure un peu recourbée, à côtés comprimés vers l'extrémité, qui est aiguë, à bords du bec un peu courbés; sillons latéraux très-rapprochés du sommet de la mandibule supérieure, et cessant d'étre visibles vers la partie antérieure du bec . Narines basales, en partie recouvertes par quelques plumes rebroussées. Fig. 363. – Piczèbre de la Caroline . Fig . 364 Piczèbre de la Caroline. Ailes longues, obtuses; la quatrième rémige est la plus longue, et se trouve généralement presque égale à la cinquième; la troisième et la sixième en different très-peu; très rarement, la troisième 31 23 242 HISTOIRE NATURELLE . rémige se trouve presque égale à la quatrième, et alors la cinquième et la sixième rémiges different peu en longueur des deux précédentes. Queue moyenne; l'extrémité des baguelles pointue . T'arses courls; quatre doigts; le doigt antérieur externe généralement plus long que le doigt pos téricur correspondant. Pas de huppe ; mais seulement les plumes de la nuque quelquefois plus fournies ou un peu plus longues ; menton couvert de plumes , et s'étendant sous la mandibule inférieure à plus du tiers de la longueur totale du bec depuis la commissure . Plumage des parties supérieures , moins la tête , noir, rayé , transversalement, de bandes blanches, et rarement d'un olivâtre clair ; parties inférieures d'un cendré blanchâtre ou d'un brun plus ou moins roussâtre, quelquefois mélangé d'olivâtre , sans raies ni bandes ; le ventre et l'abdomen ordi nairement plus ou moins colorés de rouge ou de jaune ; le bec noir . Les mâles n'ont pas de mous lache ou bande rouge près la mandibule inférieure. Ils se distinguent des femelles en ayant plus de rouge sur la tête : celles- ci n'ont que l'occiput rouge, ou quelquefois n'ont aucune partie de la tète de cette couleur .

Treize espèces, de l'Amérique et des îles de la mer des Antilles . Une belle espèce à citer est le Piczèbre à sourcils ( Picus (Zebr.) superciliaris ), Vigors, et sa variété albine . PICZÈBRE DE PUCUERAN . ZEBRAPICUS PUCHERANI. ( Malherbe . ) Mag. et Rev. Zool. 1839 p . 542 . Tout le vertex , le sinciput , la nuque et le milieu du ventre rouge sanguin ; une large teinte noire au-dessus de la région ophthalmique et parotique, s'étendant jusqu'aux épaules, et une autre tache d'un blanc sale derrière les yeux , bordée de noir ; le derrière de la tête , tout le dos, noirs, striés transversalement de blanc ; couvertures des ailes et rémiges secondaires noires , tachetées de blanc ; rémiges primaires noires , ponctuées intérieurement de blanc ; croupion et couvertures de la queue blancs ; queue noire ; rectrices médianes et l'interne de chaque côté fasciées de blanc; menton et gorge d'un gris olivâtre ; tout le devant du cou et la poitrine d'un roux olivâtre ; abdomen , région anale et flancs d'un gris olivâtre strié transversalement de noir. La femelle a le front d'un jaune d'or et le dessus de la tête d'un brun jaunâtre bordé de noir ; occiput rouge. Longueur totale , 0m , 192. De l'ile de Tabago. (MALHERBE, Rev. et Mag. zool. , 1849 , p . 542. ) a 2 > 19me GENRE . - GÉOPIC . GEOPICOS. ( Malherbe . ) l'ex , terre; Tilkos, Pic . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long plus ou moins fort, large à la base, à sommel recourbé; sillons latéraux faibles, souvent à peine visibles, très-rapprochés du sommet de la mandibule supérieure. Narines basales, latérales, plus ou moins recouvertes par quelques plumes rebroussées . Ailes généralement longues , surobtuses ; la cinquième et la quatrième rémiges les plus longues. Queue longue, étagée , à baguettes roides . Tarses un peu moins courts et moins robustes que chez les autres Pics : quatre doigts; le doigt antérieur externe plus long que le doigt postérieur correspondant. OISEAUX . 243 Pas de huppe. Menton couvert de plumes qui s'étendent rarement jusqu'à l'extrémité de l'échan crure formée sous la mandibule inférieure : cette échancrure étant quelquefois de plus du tiers , et tantôt de beaucoup plus de moitié de la longueur totale du bec depuis la commissure. Les tiges des rémiges jaunes ou d'un orangé rougeâtre en dessous. Chez plusieurs espèces , les tiges des rémiges sont aussi de la même couleur en dessus ; chez d'autres espèces, les tiges de la queue sont aussi jaunes ou d'un orange rougeâtre en dessous. Les parties supérieures ne sont jamais vertes . Les males se distinguent notamment des femelles par la couleur de la moustache ou bande située près de la mandibule inférieure. Cette bande, le plus souvent rouge chez le male, n'existe quelquefois point chez la femelle . Fig. 365. — Géopic doré . Fig . 366. Géopic doré . Onze espèces , de l'Amérique et de l'Afrique ; le Géopic doré ( Picus [Geop . ) auratus) , Linné, et le Géopic laboureur ( Picus (Geop . ] arator), G. Cuvier. Ce genre se compose exclusivement d'espèces marchant à terre plus aisément et plus souvent qu'elles ne grimpent après les arbres, et se nourrissent autant de baies que de Vers ou d'Insectes . Voici ce que d'Azara dit du Pic doré auquel il donnait le nom de Pic des champs. Quoique cette dénomination paraisse ne pouvoir s'accorder avec l'idée d'un Pic , aucune ne peut cependant mieux caractériser l'espèce dont il s'agit. En effet, on ne voit jamais ces Oiseaux pé nétrer dans les bois, ni grimper contre les arbres, ni rechercher les Vers qui sont sous l'écorce ; ils saisissent les petites proies, dont ils se nourrissent dans les campagnes découvertes qu'ils parcourent à pas précipités ; c'est par cette raison qu'ils ont les jambes plus longues que les autres. à Ils frappent avec force de leur bec sur le gazon , où ils connaissent que se réfugient les Vers de terre et d'autres Insectes : un seul coup ou deux suffisent : quand les fourmilières sont humides, ils y enfoncent aussi leur bec pour prendre les fourmis ou leurs larves . Ils ne laissent pas pour cela de se poser sur les arbres , leurs troncs et les branches , et sur les pierres , s'y tenant tantôt horizonta Jement, tantôt verticalement , tantôt accrochés pour grimper, tantôt à la manière des autres Oiseaux . Soit qu'ils volent , soit qu'ils courent à terre , ils jettent fréquemment un cri fort. Ils se tiennent par paires ou en famille. Ils nichent au fond des trous, qu'ils creusent dans les murs abandonnés et faits en terre ou en briques crues, ou sur les bords escarpés des ruisseaux. D'après Vieillot , au contraire, cette espèce s'emparerait, pour faire son nid , des troncs d'arbres percés par d'autres Pics ; car, ajoute-t- il, il est privé de la faculté de les creuser lui-même. Voici du reste ce qu'en dit cet habile observateur : La dénomination de Pic- Coucou conviendrait très- bien à cet Oiseau, car il fait la nuance entre les deux familles. Il a du Pic la conformation des pennes de la queue, et du Coucou le bec arrondi, un peu arqué, et plus pointu que ses congénères . Il diffère du premier par sa langue très - peu exten sible et par la plupart de ses habitudes naturelles; car il se tient très - souvent à terre, et ne grimpe 241 HISTOIRE NATURELLE . point sur les arbres ; s'il se tient cramponné quelquefois contre le tronc, c'est sans changer d'atti tude . Il se perche sur les branches même les plus faibles, saute avec facilité de l'une à l'autre; on le voit même assez souvent sur les plantes fortes et élevées , telle que la morelle à grappes (solanum Carolinensis), dont il mange les baies ; ce ne sont pas les seules dont il se nourrit : toutes celles qui sont molles lui conviennent , ainsi que les graines du cèdre rouge ; cependant les Insectes et les Vers sont sa principale nourriture . Il est peu farouche, fréquente les taillis , s'approche des habitations pendant l'hiver et se retire au printemps dans les grands bois . ( Oiseaux de l'Amerique septen trionale ) GÉOPIC CAMPESTROIDE . GEOPICOS CAMPESTROIDES. ( Malherbe.) Rev. et Mag. zool. 1819 , p . 311 . Front , vertex et occiput d'un noir profond ; menton et gorge blancs; région ophthalmique blan châtre ; côtés , derrière et bas du devant du cou d'un beau jaune d'or; une tache noire à la joue , semée de blanchâtre, et ombrée de rouge obscur; tout le corps en dessous blanchâtre , lave de jau nâtre , et parsemé de petites taches nombreuses , interrompues, noirâtres el de forme anguleuse ; nuque, dos et ailes d'un brun terreux, semé de petites taches ocracées , croupion blanc ; les remiges , qui ont leurs baguettes ou tiges de couleur jaune d'or, sont noirâtres , et couvertes sur leur marge extérieure, depuis la base jusqu'au milieu , de petites taches ocracées; couvertures inférieures des ailes jaunâtres ; rectrices noires, les médianes et les latérales bordées à leur pointe de jaunâtre; bec couleur de corne noirâtre . La femelle ressemble au mâle ; elle a les joues noires, variées de blanchâtre, mais sans aucune trace de rouge obscur. Longueur totale , 0,32 à 0,33. Cette espèce , de l'Amérique méridionale , est tellement voisine du Picus campestris, Lichtenstein , que dans les collections elle est étiquetée : Cumpestris femelle . (MALHERBE, Revue zoologique, 1849, p . 541. ) > DEUXIÈME FAMILLE . - PICUMNINÉS. Les Picumninés sont, de tous les Oiseaux, ceux qui >, par leur extérieur, leur plumage et leur or ganisation , en petit , ressemblent le plus aux Pics . Ils ont le bec de la longueur de la tête , le plus généralement droit , parfois légèrement incliné , plus ou moins comprimé sur le côté vers la pointe, qui est aiguë ; la queue courte, avec le bout de chacune des rémiges ample et arrondi , et à tige molle et flexible . Cette famille , composée par M. G.-R. Gray, a été maintenue par M. Charles Bonaparte. Le dernier de ces auteurs la divise en trois > genres : Sasia , Hodgson ; Vivia , Hodgson; Picumnus, Temminck Le premier n'en admet que deux, que nous adoptons : Picumne. Sasia . OISEAUX. 245 jer GENRE . PICUMNE . PICUMNUS. ( Temminck .) > CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec plus haut que large , conique, à arête très -aiguë ct très -prononcée, de la longueur de la tête; mandibule supérieure presque droite, large à la base, comprimée dans toute sa longueur jusqu'à la pointe, qui est aiguë, mais aplatie latéralement; mandibule inférieure anguleuse, à carène tran chante; des traces de sillon se remarquent partant du dessus de la narine et venant s'arrêter au bord mandibulaire, vers le milieu de la longueur du bec . Un sillon semblable et correspondant existe à la mandibule inférieure, en sens inverse; quelques poils fins el souples existent au milieu des plumes qui entourent la base des deux mandibules, qui sont d'égale hauteur à leur commissure, et à bords intacts et unis; ceux de la mandibule inférieure quelque peu infléchis ou ondulés ; Narines basales, latérales, plus rapprochées de la commissure que du sommet du bec , arrondies et en partie cachées et recouvertes par les plumes en forme de poils garnissant la base du bec . Ailes ordinaires , surobtuses , dépassant un peu la naissance de la queue; les rémiges secondaires presque de la même longueur que les primaires, et les troisième, quatrième et cinquième de celles- ci les plus longues. Queue assez courte , à rectrices arrondies à leur extrémité, à baguettes droites , flexibles, ordi naires , à barbules à peu près égales de chaque côté , et molles, ne pouvant servir à l'Oiseau de point d'appui . Tarses courts , de la longueur du doigt externe antérieur, et squameux sur le devant ; quatre doigts, deux devant, deux derrière : les deux antérieurs unis entre eux jusqu'à la première phalange, les deux externes d'égale longueur, l'interne postérieur beaucoup plus court que l'antérieur; ongles crochus, aigus et très - comprimés. Une légère nudité autour de l'ail; les plumes dumenton s'avançant en dessous de la mandibule jusqu'au milieu de sa longueur, la mandibule étant droite dans cette première portion, et à partir du point où finit le menton formant un angle ou une ligne brisée pour rejoindre la pointe . C'est à M. Temminck que l'on doit la création de ce genre , dont les espèces , jusqu'à lui , avaient toujours été confondues avec les Pics, les Torcols et même les Manakins ( Pipra) ; mais à M. de la Fresnaye est due la rectification synonymique et l'élucidation des espèces qui composent ce genre, dont il a présenté une monographie complète ( Revue zool . , 1845) , reproduite , quant à l'ordre et a la distribution des espèces, dans le Conspectus de M. Charles Bonaparte . On en connaît aujourd'hui douze espèces , toutes de l'Amérique méridionale . Nous citerons le Picumne minule ( Picus ( Picumnus] minutissimus) , Gmelin , et le Picumne écaillé ( Picumnus albo squamalus), d'Orbigny et de la Fresnaye. Presque identiquement conformes aux Pics, et n'en différant que par le défaut d'élasticité des pennes de la queue, qui ne peut dès lors leur offrir le même support, et la soudure partielle de leurs deux doigts antérieurs, les Picumnes, sans être aussi grimpeurs, se cramponnent cependant con stamment aux branches des arbrisseaux et arbustes , et les parcourent ainsi plus en travers que ver ticalement , pour y chercher leur nourriture . Ils nichent, au reste , comme les Pics, dans des trous d'arbres, et leurs cufs sont également blancs et luisants . PICUMNE DE LA NOUVELLE -GRENADE . PICUMNUS GRANADENSIS. ( D'Orbigny et de la Fresnaye. ) Rev Zoolog-, 1847. En dessus, d'un gris -souris olivåtre ; bas du croupion d'un blanc soufré; lète et haut du cou noirs, tachetés de petits points blancs ; queue noire ; les rectrices latérales d'un blanc soufré dans 246 HISTOIRE NATURELLE . la moitié de leur longueur; ailes d'un brun obscur, à rémiges secondaires et tertiaires, finement bor dées d'olivâtre : en dessous, d'un gris sale ; ventre et abdomen tachetés de stries d'un ton plus pale, et à peine distinctes ; bec et pieds noirs . Longueur totale , 0m ,9. De la Colombie, où l'espèce a été découverte par M. d'Orbigny. . 2me GENRE . SASIE . SASIA . ( Hodgson . ) Journal of Soc. As. Berg . , 1836 . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec de la longueur de la tête, presque conique, sans arête, arrondi en dessus; mandibule supé rieure inclinée graduellement depuis la base jusqu'à la pointe, qui est aiguë, et légèrement aplatie latéralement, élargie à la base, coinprimée dans la dernière moitié de sa longueur; mandibule infé rieure également élargie à la base, arrondie en dessous; toutes deux garnies de poils fins et souples, allongés; quelques traces de sillon , bien moins sensibles que dans le genre Picumne, se remarquent, partant de la fosse nasale et s'arrêtant au bord mandibulaire, vers le milieu de la longueur du bec. Narines percées en fissure étroite et linéaire à la base du bec, et engagées à moitié dans les plumes et les poils du front. Ailes atteignant presque l'extrémité de la queue, surobtuses; les troisième, quatrième el cinquième rémiges les plus longues; les secondaires au niveau des primaires, ce qui donne à l'aile une forme exceptionnelle et anormale. Queue courte , arrondie, molle, et en quelque sorte nulle par sa brièveté. Tarses de la longueur du doigt externe antérieur, écaillés sur le devant; trois doigts, deux devant , un derrière : ce dernier un peu plus long que l'externe , l'interne le plus court; les ongles des doigts postérieur et externe les plus longs : celui du doigt interne le plus court, du reste, allon gés, minces, très -arqués et aigus. Tout le lorum et le tour des yeux nus : les plumes du menton s'avancent, en dessous de la mandi bule , presque jusqu'au milieu de sa longueur. Ce genre ne renferme que deux espèces de l'Asie méridionale et de l'Océanie . Nous citerons la Sasie de Temminck ( Picumnus (Sasia) abnormis), Temminck. Ce sont des Oiseaux qui vivent dans les forêts, mais dont on ignore encore les meurs. SASIE . PICUMNUS ( SASIA ) ABNORMIS . ( Temminck .) En dessus, vert olive brillant ; en dessous, couleur cannelle claire , à reflets jaunâtres sous l'abdo men , selon les incidences de la lumière ; front jaune jonquille ; sourcils , joues et région parotique, couleur cannelle foncée; bas du croupion d'un fauve jaunâtre ; queue d'un beau noir mat ; peau nue du lorum et du tour des yeux , d'un rose vif ; mandibule supérieure noire , l'inférieure jaune; pieds roses ou couleur de chair ; ongles jaunes . Taille : 0m , 8 . OISEAUX. 247 TROISIÈME FAMILLE. - YUNGINÉS ou TORCOLS: Les Yunginés ont le bec droit et pointu ; les ailes médiocres et pointues ; la queue arrondie et composée de plumes molles et flexibles; les tarses courts ; et quatre doigts divisés, deux devant, deux derrière . Leur langue est très- longue , ressemblant à un Ver de terre et fort extensible, à pointe aiguë et cornée . Cette famille, établie par M. G. R. Gray, a été maintenue par M. Ch. Bonaparte. Elle ne se compose que d'un genre unique, créé par Linné. GENRE UNIQUE . TORCOL . YUNX. ( Linné . ) > CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec à peu près droit, conique, presque rond, sans arête distincte, pointu, moitié de la longueur de la tête , emplumé à la base; l'arête de la mandibule supérieure légèrement renflée, et rétrécie vers la moitié de sa longueur. Narines basales, nues, en partie fermées par une membrane, et à demi recouvertes par les plu mes du front. Ailes médiocres, pointues (aiguës ); la première rémige la plus courte ; la seconde la plus longuc de toutes. Queue arrondie, à pennes assez longues et flexibles, impropres à servir d'arc - boutant ou de point ďappui. Tarses courts, squameux , en partie recouverts par les plumes du talon; deux doigts devant, deux derrière : les deux antérieurs soudés à leur base, et les deux externes les plus longs; les ongles courts et arqués. Fig. 367. – Torcol verticille . - Fig. 368. – Torcol verticille. Ce genre se compose de cinq espèces, toutes de l'ancien monde, c'est-à -dire de l'Europe , de l'Asie et de l'Afrique. Nous figurons le Torcol d'Europe ( Yunx torquilla ), Linné. Quoique conformés à peu près comme les Pics, les Torcols ne grimpent pas aux arbres comme ceux-ci ; mais ils s'y cramponnent pour y chercher leur nourriture à l'aide de leur langue extensible, 248 HISTOIRE NATURELLE. qu'ils introduisent dans les ientes et au-dessous de l'écorce ; ils ne se perchent même que raremeni, et pour dormir . Mais le plus souvent, dit Mauduyt, ils sont à terre ; ils se nourrissent de Fourmis, qu'ils prennent en dardant leur langue dans les fourmilieres, et en la retirant chargée des Fourmis qui se sont prises à l'humeur visqueuse dont elle est enduite . La femelle pond dans des trous d'arbres, sans construire de nid , et sur la poussière de bois vermoulus : la ponte est de huit ou dix aufs d'un blanc d'ivoire . Le Torcol est remarquable par l'habitude dont il a pris son nom , celle de tourner le cou, d'un mouvement lent, ondulant, semblable à celui d'un Serpent, en renversant la tête au point de relever le bec du côté du dos, et en fermant en même temps les yeux : lorsqu'il est pris , et qu'on le tient , il ne cesse pas de se donner ce mouvement; mais il l'exécute aussi très- souvent en liberté , et les petits ont déjà la même habitude dans le nid . Un Torcol renfermé dans une cage , lorsqu'on s'en approche , hérisse et relève les plumes de sa tête , étale celles de la queue et les relève , s'avance en avant, puis se retire en arrière , en frappant du bec le fond de sa cage : ce manège ou cette menace dure tout le temps qu'on se tient en présence de l'Oiseau captif. ( Mauduit. ) TORCOL VERTICILLE . YUNX TORQUILLA. ( Linné. ) Måle. - Parties supérieures brunes, grivelées de roussâtre et variées de roux, de noir et de gris blanchâtre, avec une bande noire sur le milieu de la nuque , et des mèches longitudinales de même couleur sur le dos; gorge , devant du cou , haut de la poitrine et flancs roux, rayés transversalement de brun ; le reste des parties inférieures blanchâtres, couvertes de petites taches triangulaires brunes; remiges brunes, marquées , comme un damier, de taches rousses, quadrilatères; queue d'un gris cendré, pointillée de brun et de roussâtre , avec des raies transversales en zigzag, plus foncées et plus larges vers le bout; bec couleur de corne ; pieds gris - jaune verdâtre ; iris gris roussâtre . Fig. 369 et 370. – Torcol verticille 介 . ( Mâle et femelle .) Femelle. Ne diffère du måle que par des teintes un peu moins foncées. Il faut avoir en même temps les deux sexes sous les yeux pour saisir la différence. ( DEGLAND. ) OISEAUX. 249 Se trouve en Europe, en Asie et en Afrique. Taille : 0m, 17 . En Europe et en France surtout , le Torcol est de passage ; il arrive en mai et part en septembre; il voyage et vit seul ; il ne contracte de société qu'avec sa femelle. Il a pour cri un sifflement aigu et prolongé. ( MAUDUYT . ) DEUXIÈME TRIBU. CUCULIDES . De tous les Grimpeurs, les Cuculidés ou Coucous , en tant que tribu , sont des plus difficiles à caractériser, par le fait même de l'extrême variété de leurs caractères organiques. Le seul qui soit fixe et constant dans chacune des familles qui composent aujourd'hui cette tribu , c'est celui de la conformation des doigts au nombre de quatre , divisés deux en avant, deux en arrière, dont l'interne postérieur souvent versatile, et presque toujours les deux antérieurs soudés à leur base . Quant au bec , il varie de la forme la plus faible à la plus épaisse , et de la plus régulière à la plus anormale; pourtant il y a le plus ordinairement absence complète d'ébréchure ou de dent à l'extrémité apicale de la mandibule supérieure, qui se termine en pointe rarement crochue; mais l'ouverture de la com missure est toujours fort large . Une observation faite par de Montbeillard semblerait démontrer que le doigt externe postérieur, chez les Coucous, n'acquérait cette fixité au derrière du tarse que par le temps et avec l'usage . Un jeune Coucou du mois de juin , que j'ai eu occasion d'observer, dit cet ornithologiste, ne fai sait aucun usage de ses pieds pour marcher, mais il se servait de son bec pour se trainer sur son ventre , à peu près comme le Perroquet s'en sert pour grimper; et , lorsqu'il grimpait dans sa cage, છે j'ai pris garde que le plus gros des doigts postérieurs se dirigeait en avant, mais qu'ilservait moins que les deux autres antérieurs ; dans son mouvement progressif, il agitait ses ailes pour s'en aider. Cette observation acquerrait de l'importance si elle confirmait le fait dans la généralité des Zy godactyles. Pour ce qui est de leurs mæurs et de leurs habitudes, elles varient en raison même de leurs dif férences organiques, les uns vivant exclusivement de menus Reptiles ou Sauriens , les autres de Mol lusques et d'Insectes , plusieurs de baies et de végétaux ; un grand nombre enfin participe également à la nourriture animale et à la nourriture végétale . Il ne faut pas croire que les habitudes si exceptionnelles et si contre nature de notre Coucou d'Europe soient communes à toutes les familles que l'on est convenu de ranger dans les Cuculidés . Plusieurs sont remarquables par une inaptitude telle à l'acte de l'incubation, que la nature leur suggère l'instinct de déposer leurs propres aufs au milieu de ceux et dans le nid d'un autre Oiseau d'un genre tout différent du leur, et d'abandonner ainsi à celui-ci , et les soins de l'incubation , et en grande partie ceux de l'éducation de leurs petits . Le plus grand nombre, au contraire, pondent et nichent à la manière des autres Oiseaux. Comme toutes les tribus ornithologiques, celle-ci n'a composé longtemps, pour quelques auteurs, qu'une simple famille offrant la réunion de plusieurs genres; pour d'autres , un grand genre divisé en plusieurs sous- genres. La tribu , telle qu'elle est aujourd'hui constituée, n'en représente pas moins la grande coupe établie par Linné, sous le nom générique de Cuculus, Coucou , Cuvier, ne la considérant que comme genre , la divisdit en six sous-genres : Coucou ( Cuculus) , Linné ; Coua ( Coccyzus) , Vieillot , Coucal ( Centropus), Illiger; Courol (Leptosomus), Vieillot ; Indicateur ( Indicator), Vieillot ; 24 Barbacou ( Monasa) , Vieillot , 32 250 IIISTOIRE NATURELLE . 1 à la suite desquels il plaçait deux autres genres : Malcoha ( Phænicophous) , Vieillot , et Scythrops ( Scythrops), Latham . Vieillot, sous le nom d'Imberbes, en a fait une famille composée de huit genres : Tacco ( Saurothera ), Vieillot ; Scythrops; Vouroudriou , ou Courol ; Coulicou , ou Coua ; Coucou ; Indicateur; Toulou , ou Coucal ; Ani ( Crotophaga) , Linné . Le genre Malcoha faisait partie de la famille des Barbus, qu'il plaçait en tête de ses Imberbes. Comme Vieillot, mais sous le nom de Cuculés , Lesson en a composé aussi une famille qu'il a rendue plus complète par la réunion des treize genres suivants : Scythrops; Ani; Malcoha ; Vouroudriou ou Courol; Coucal ; Coua ou Coulicou ; Piaye ( Piaya) , Lesson ; Coucoua (Coccycua), Lesson ; Boubou ( Bubutus), id .; Taccoïde ( l'accocua ), id .; Tacco ou Saurothère ; Coucou ; Indicateur . M. le professeur Isidore Geoffroy Saint- Hilaire, sous le nom de Cuculidés, tout en ajoutant le genre Barbacou, a réduit ce nombre de genres à dix , en en supprimant : Piaye , Coucoua et Tac coïde . M. G. R. Gray , lui conservant le même nom, l'a divisée en cinq sous- familles, sous les dénomi nations de : Indicatorince ; Saurotherine ; Coccyzince ; Crotophagince ; Cuculince. M. Charles Bonaparte, enfin , élève ce nombre de sous-familles à huit : Scythropinæ ; Phoenicophænice ; Crotophagince; Centropoæince ; Saurotherince ; Coccyzinæ; Cuculince ; Indicatorine, renvoyant le Courul, sous le titre de sous- famille , à la suite des Barbus. > OISEAUX 251 Pour nous, élevant , d'après notre système, la famille des Cuculidés au rang de tribu , et leurs diverses sous- familles à celui de familles, nous y reconnaitrons neuf familles : Indicatorinés, Leptosoniinės; Cuculinés ; Coccyzines ; Saurothérinés, Centropodinės; Phænicophæinės; Crotophaginés ; Scythropinés . PREMIÈRE FAMILLE. INDICATORINÉS. Les Indicatorinés ont le bec court , moins long, conique, arqué , à bords comprimés vers la pointe , qui est entière et sans échancrure; les narines latérales ovalaires ; les ailes longues et pointues; la queue médiocre et échancrée; les tarses plus courts que le doigt le plus long, recouverts d'écailles transversales ; quatre doigts , deux devant, deux derrière; les ongles robustes et recourbés ; enfin , la langue aplatie , courte et triangulaire. Ne se compose que d'un seul genre, Indicateur (Indicator) , Vieillot , dont toutes les espèces couvent elles- mêmes leurs eufs. GENRE UNIQUE . INDICATEUR . INDICATOR. ( Vieillot.) CARACTÉRES GÉNÉRIQUES. Bec plus court que la lète , un peu fléchi en arc, dilaté à sa base, convexe en dessus, entier, un peu rétréci vers le boul; mandibule supérieure inclinée à la pointe; l'inféricure retroussée à l'ex trémité, Narines petites, concaves, à demi couvertes par les plumes du front; assez rapprochées du som met du bec, et linéaires ou ovalaires, placées dans un enfoncement très-marqué. Ailes longues et pointues, subaiguës, la deuxième et la troisième rémiges les plus longues de Toutes , atteignant le milieu de la queue. Queue médiocre, échancrée au milieu , arrondie et étagée sur le côté. Tarses écaillés, nus, plus courts que le doigt externe antérieur; celui-ci et son correspondani postérieur les plus longs, le pouce le plus court; les deux antérieurs unis à leur base jusqu'à la pre mière articulation , les postérieurs totalement séparés; ongles propres, dit Le Vaillant, à soutenir l'Oiseau cramponné, forts et taillés absolument comme ceux des Pics, et de tous les Oiseaux qui grimpent ou s'accrochent seulement aux arbres. Neuf espèces, dont quatre au moins douteuses, toutes de l'Afrique et de l'Asie . Nous figurons l'espèce type du genre et celle dont les meurs sont le mieux connues : l'Indicateur de Sparrmann ( Indicator Sparrmanni, Stéphens; Cuculus indicator, Gmelin) . Sparrmann est le premier qui ait fait connaitre l'instinct tout particulier de ces Oiseaux , qui con siste à indiquer aux naturels les nids des abeilles sauvages. 252 HISTOIRE NATURELLE. C'est, dit ce docteur ( Lettres à Forster sur le Coucou indicateur, Trans . phil. de Londres), re produit par Montbeillard , dans l'intérieur de l'Afrique , à quelque distance du cap de Bonne-Espé rance , que se trouve cet Oiseau . Le matin et le soir sont les deux temps de la journée où il fait en tendre son cri : chirs, chirs ( selon d'autres voyageurs : wicki, wicki, qui signifierait miel dans cer taines tribus cafres ou hottentotes), qui est fort aigu, et semble appeler les chasseurs et autres personnes qui cherchent le miel dans le désert; ceux- ci lui répondent d’un ton plus grave en s'ap prochant toujours; dès qu'il les aperçoit , il va planer sur l'arbre creux où il connait une ruche , et , si les chasseurs tardent de s'y rendre , il redouble ses cris , vient au- devant d'eux, retourne à son arbre , sur lequel il s'arrête et voltige , et qu'il leur indique d'une manière très-marquée; il n'oublie rien pour les exciter à profiter du petit trésor qu'il a découvert, et dont il ne peut apparemment jouir qu'avec l'aide de l'homme, soit parce que l'entrée de la ruche est trop étroite , soit par d'au tres circonstances que le relateur ne nous apprend pas . Tandis qu'on travaille à se saisir du miel , il se tient dans quelque buisson peu éloigné , observant avec intérêt ce qui se passe, et attendant sa part de butin , qu'on ne manque jamais de lui laisser, mais point assez considérable , comme on le pense bien , pour le rassasier, et par conséquent risquer d'éteindre ou d'affaiblir son ardeur pour cette espèce de chasse . ( De MontbeillARD.) On conçoit que le merveilleux s'empare, aux dépens de leur jugement, de l'imagination des voya geurs témoins de pareils instincts chez un Oiseau , et qu'ils se laissent facilement entrainer à attri buer à ces instincts un tout autre mobile que le véritable . Aussi Mauduyt, se plaçant à un point de vue plus philosophique que Sparrmann, croit-il pouvoir s'expliquer ainsi : Le docteur Sparrmann semble croire que le Coucou indicateur a l'intention d'avertir l'homme, par son cri , qu'il le cherche pour profiter de sa puissance , et s'emparer avec lui d'un trésor qui ne peut tomber autrement en son pouvoir . Cette combinaison d'idées n'est guère admissible dans aucun animal , et surtout dans un Oiseau qui vit loin de la société de l'homme, dans les déserts de l'Afrique . Il est bien plus naturel de penser que le Coucou indicateur suit un instinct qui ti'a de relation qu'à lui ; qu'accoutumé à dévorer peut-être les Abeilles à la sortie et à la rentrée du nid , il se plait à rôder autour de la ruche, que c'est d'effroi qu'il crie à la vue de l'homme; que , plus il approche, plus l'Oiseau redouble ses sons, parce qu'il craint davantage ; qu'il finit par se percher sur l'arbre, comme par un instinct naturel , pour défendre le nid ; qu'il se trahit dans cet acte , où il n'est animé que par sa crainte pour un objet qui lui est cher, et sans autre sentiment, à l'égard de l'homme , que celui du danger dont sa vue menace l'objet qu'il chérit. Ainsi plusieurs Oiseaux , à la vue de l'homme, voltigent en criant autour de leur propre nid , et , se posant dessus ou auprès, comme pour être plus à portée de le défendre, se trahissent sur l'endroit où il est placé . Le Vaillant développe également fort au long, à l'encontre du docteur Sparrmann, la même idée, en l'appuyant sur des raisons qui ne manquent pas d'une certaine justesse. Il est bien vrai , dit ce voyageur, que les colons d'Afrique et les Hottentots particulièrement , ayant reconnu une fois que l'indicateur se nourrissait de miel, se sont imaginés de suivre cet Oiseau pour découvrir les ruches sauvages auxquelles il se rend nécessairement chaque jour plusieurs fois pour subvenir à ses propres besoins , et que son instinct lui indique bien mieux que les recherches de l'homme . Il est encore vrai de dire que l'Indicateur étant de son naturel fort criard , il donne par là beaucoup de facilité pour le découvrir, et mieux encore pour le suivre sans le perdre de vue , jusqu'à ce qu'il soit arrivé au but de sa course , qui n'est rien autre que celui de prendre son repas accou tumé, et non , certes, celui de déceler à l'homme un trésor dans l'espoir que celui-ci le partagera avec lui . S'il fallait que chaque Indicateur conduisit, ou entrainât, pour ainsi dire malgré lui , un homme vers une ruche, pour que celui-ci l'aidát , à son tour, à s'emparer du miel qu'il aurait décou vert, on doit facilement concevoir que les Indicateurs risqueraient fort de mourir de faim . Comment vivent donc tous les individus de cette espèce qui pullulent dans ces vastes contrées de l'Afrique, où l'on ne voit pas un homme, et qui ne s'en nourrissent pas moins du miel qu'ils ont trouvé? En core , dans les cantons habités, pour un homme qui s'avise de suivre un Indicateur afin de découvrir une ruche , n'est-il pas des centaines, des milliers de ces Oiseaux, qui non -seulenient savent bien se passer de ce secours étranger, mais qui , disons-le , ne voient probablement pas sans effroi un être absolument étranger à eux dévaster et vider en un moment le garde -manger, où chaque jour l'un d'eux trouvait sa nourriture favorite : effroi qu'expriment au reste très -distinctement ces Oi 9 OISEAUX. 253 a seaux par les cris redoublés et les inquiétudes marquées dont ils sont agités pendant la dévastation de leur ruche nourricière , et que Sparrmann a bien voulu prendre pour des signes de joie, et l'ex pression du contentement. Il est évident, ce me semble, d'après tout ce que nous avons dit, que ce n'est pas l'Indicateur qui , comme on l'a raconté, appelle les hommes, dont il est bien certain qu'il n'a pas besoin , pour s'approprier le miel qu'il aurait découvert lui -même, mais que c'est l'homme, au contraire , qui , ayant reconnu l'habitude qu'a cet Oiseau de se rendre aux ruches, le suit tout naturellement pour les trouver plus facilement; comme lorsque, après avoir remarqué en Afrique l'habitude qu'ont les Gelinotes de se rendre, à certaines heures fixes, à l'abreuvoir , je m'avisai aussi de les suivre pour découvrir l'eau à laquelle elles se rendaient toutes . L'affluence des Vautours dans un lieu quelconque n'indique-t- elle pas aussi aux Africains une proie terrassée par un animal féroce, et ces peuples ne savent-ils pas de même profiter de cet avertissement ? Enfin, ces pratiques des peuples sauvages sont si naturelles, que , si l'on suivait de même chez nous un Héron il est certain qu'on arriverait à une rivière , un bassin ou un étang empoissonné, comme, en suivant une bande d'Étourneaux, on parviendrait à une prairie où l'on trouverait des bestiaux paissants; que, si on sui vait les Corbeaux, on trouverait une charogne ; comme, en un mot , celui qui suit les pas d'un åne, risque fort de ne trouver que des chardons à recueillir . Au reste, Sparrmann a redit en Europe ce qu'on lui a raconté au Cap sur l'Indicateur, car l'histoire qu'il rapporte est , en effet, dans toute la colonie , la fable dont on berce les hommes crédules au sujet de cet Oiseau ..... Les plumes des Indicateurs sont pleines, courtes , dures , serrées au corps . La peau de l'Oiseau est épaisse , et les fibres en sont tellement serrées, que j'avais de la peine à la piquer d'une épingle avant qu'elle ne fût sèche : admirable précaution de la nature , qui , ayant destiné l'Indicateur à dis puter sa subsistance aux Abeilles , l'a revêtu d'une cuirasse impénétrable qui le préserve de l'ai guillon acéré du plus industrieux des Insectes. Les Indicateurs vivent dans les pays boisés . Ils nichent dans des trous d'arbres et pondent leurs æufs sur le bois vermoulu . Ils sont d'un naturel peu farouche, quoique très- remuant; on les entend sans cesse crier, ce qui les fait aisément découvrir par le chasseur; et , comme ils ont le vol lourd , et qu'ils se portent à de petites distances, il est très - facile de les suivre lorsqu'on veut arriver aux ruches où ils ont l'habitude d'aller prendre leur nourriture , car ils vivent principalement de miel et de la cire qui le contient ; mais ils ne mangent point les Abeilles , quoiqu'ils en détruisent beaucoup en se défendant des piqûres de celles- ci, qui , s'attachant de préférence aux yeux de l'Oiseau , lui font quelquefois payer chèrement sa témérité . Les Hottentots m'ont assuré que plusieurs fois ils avaient trouvé , au bas des ruches sauvages, des cadavres d'Indicateurs qui avaient été tués par les Abeilles , ce qui peut assurément bien arriver , puisqu'en Europe on a souvent trouvé dans nos ru ches des Souris , des Mulots, mis à mort par les Abeilles , et ensevelis sous une voûte de cire : celles- ci ne pouvant trainer leurs cadavres hors des ruches les couvrent ainsi, pour ne pas en être incom modées . ( Hist. nat. des Oiseaux d'Afrique.) Partant de la supposition de ce fait qu'il n'eut pas l'occasion de vérifier) que les Indicateurs nichaient dans des trous d'arbres , Le Vaillant ne voulut jamais comprendre ces Oiseaux, dont il reconnut lui-même le premier la nécessité de faire un genre à part , au nombre des Coucous, avec lesquels il ne leur reconnaissait aucun rapport , soit par leur forme, soit par leurs mæurs, tandis qu'il les considérait comme bien plus voisins des Barbus, avec lesquels il leur trouvait , bien à tort , des traits de ressemblance frappants par toute leur structure extérieure . Quoique la plupart des naturalistes, avant comme depuis Le Vaillant, n'aient pas attendu la rec tification de ce fait pour classer les Indicateurs au rang des Coucous, cette rectification ne peut que sanctionner davantage la classification qu'on en a faite parmi ces derniers. Or, d'après les observations de MM . Alexis , Jules et Édouard Verreaux, il parait hors de doute, aujourd'hui, que les Indicateurs, loin de nicher dans des trous d'arbres , pour y déposer leurs aufs, les pondent, au contraire, et les introduisent, à la manière de notre Coucou d'Europe , dans des nids d'Oiseaux étrangers. Voici , au sujet de l'Indicateur, une note des plus intéressantes, que nous avons extraite du jour nal rédigé par l'un de ces laborieux voyageurs, pendant son séjour au cap de Bonne- Espérance . L'instinct de ces Oiseaux, dit Jules Verreaux, partageant l'illusion du docteur Sparrmann, surpasse toute imagination , car ils ont la faculté de reconnaitre l'homme ou les animaux qui peuvent leur 254 HISTOIRE NATURELLE . être utiles pour découvrir les ruches d'Abeilles, dont les nymphes leur servent de nourriture . Aussi sont- ils on ne peut plus estimés, non-seulement des colons de l'intérieur , mais plus encore des sau vages, qui semblent avoir pour eux un respect très-grand : c'est au point que ceux-ci ressentent beaucoup de peine lorsqu'on tue un de ces Oiseaux. C'est donc avec assez de difficulté que moi d'abord, et depuis mes frères, sommes arrivés à nous en procurer. Pour en revenir à leur instinct , il suffira de dire que, lorsqu'un de ces Oiseaux vous aperçoit , il semble venir à vous et vous attirer par son cri de kyi- kyi-kyi-kit , souvent répété, c'est- à- dire jusqu'à ce qu'il voie que l'on s'occupe de lui . Alors, voltigeant de buisson en buisson , et battant des ailes , il parait vous prouver sa satisfac tion . C'est à ce moment qu'il vous conduit parfois à de grandes distances : je dirai mème que j'en ai suivi ainsi l'espace de plus de sept à huit milles . Mais si , pendant la route , ou à cause de sa longueur, vous avez l'air distrait , il s'approche de plus près et redouble son cri ; et , si vous déviez de la route, il ne cesse de vous harceler en vous poursuivant . Pourtant, dans le cas contraire, si vous avez eu la patience de le suivre , quand il arrive près de la ruche, il recommence de plus fort ses cris, et bat des ailes avec beaucoup plus de vivacité . Si la ruche est sur un arbre, il y vole et continue son manége jusqu'à ce que vous ayez l'air de vous en occuper, tandis que, quand elle est en dessous du sol ou dans les crevasses de rochers, il s'y rend également en voltigeant autour. Ce n'est que lors que cette ruche est détruite ou altérée que l'Oiseau s'en approche pour en extraire les nymphes, qui paraissent être sa nourriture favorite . Dans cette attitude , rien ne peut l'émouvoir, pas même les Abeilles, qui bourdonnent souvent autour de lui , et qui certainement ne manquent pas de le piquer. Du reste , sa peau est si dure , qu'elle parait à l'épreuve de leur aiguillon , ce qui a lieu pour toutes les espèces d'Indicateurs . Je dois ajouter que , dans le nombre d'individus que moi ou mes frères avons préparés, nous n'avons pas trouvé exclusivement de ces Insectes, mais encore des Insectes mous , et principalement des larves et des Chenilles . Cet Oiseau , ou pour mieux dire ces Oiseaux , qui , jusqu'à présent ( 1830) , forment trois espèces bien distinctes sur cette partie de l'Afrique, se rapprochent beaucoup des Coucous , sous le rapport du mode par eux employé pour la ponte et l'incubation de leurs eufs. Il m'est arrivé de trouver les aufs de ces Oiseaux , et plus particulièrement les jeunes, dans les nids de diverses espèces . Ainsi, de même que les Coucous , la femelle pond son æuf à terre , puis s'élance dans le nid qu'elle a choisi pour l'y déposer, en dérobe un de ce même nid , qu'elle brise ou qu'elle mange, puis vient rechercher le sien . qu'elle y substitue à l'aide de son bec , et en fait autant pour les trois eufs qu'elle pond généralement à deux jours d'intervalle . Je pourrais citer comme un fait positif, qu'ayant suivi la même femelle pendant toute la période de sa ponte , je l'ai vue déposer de la même manière les trois aufs qu'elle avait pondus; je dirai même que les trois eufs se trouvaient placés chacun dans le nid de trois espèces distinctes d'Oiseaux , et dans la distance de sept à huit cents pas l'un de l'autre. Ce fut dans les premiers jours d'octobre que j'observai le premier, qui fut déposé dans un nid de Cubla (laniarius Cubla) ; le second dans celui d'un Merle à cul d'or; et le troisième dans celui d'un Importun ( Andropadus importunus). Le lendemain de la dernière ponte, la femelle, accompagnée de son måle , qui se tenait toujours à distance, disparut avec lui , et ce ne fut que dans les premiers jours de novembre que je les vis reparaitre tous deux. Il ne restait à cette époque, dans le nid du Cubla , que le jeune Indicateur, qui , en grossissant, avait fini par jeter en dehors les deux petits Cubla; et cependant le père et la mère de ceux - ci continuaient à le nourrir, comme ils l'avaient fait pour leurs propres enfants. C'est le 2 novembre que la femelle de l'Indicateur, en approchant du nid , appela son jeune, qui commençait à voler , et qui ne tarda pas à venir la rejoin dre , au grand désappointement des deux pauvres Oiseaux . Je remarquai alors que les rôles chan gèrent , et que le måle prit soin du jeune, tandis que la femelle se rendit au second nid et en ramena le second jeune, puis enfin le troisième . Ces jeunes paraissent rester avec leurs parents jusqu'à l'époque assignée par la nature à chacun de ces êtres pour leur reproduction : car , dès l'année sui vante, ces Oiseaux s'accouplent. Les Indicateurs , comme les Pics , se servent de leurs doigts pour grimper le long des arbres, et même des branches, afin d'y chercher les larves ou les Insectes qui s'y réfugient. J'ai eu occasion , à plusieurs reprises , depuis plus de douze ans de séjour, de renouveler ces mêmes observations, non-seulement pour le petit Indicateur, mais encore pour les deux autres es pèces dont les noms sont analogues. OISEAUX . 255 > Tous les Indicateurs se retirent dans les cavités des arbres pour y passer la nuit ; et il m'est arrivé de trouver, dans les nids des Picus nubicus et Picus chrysopterus, des jeunes des Indicator major et Indicator albirostris, ainsi que dans les nids des Oriolus larvatus et laniarius Boulboul. Ce qui est plus curieux, c'est que cet instinct des Indicateurs, dont l'industrie de l'homme tire un si grand parti, vient également en aide à un Mammifère, connu sous le nom de Ratel . Les mæurs ci-dessus décrites, ajoute J. Verreaux, s'appliquent également, quant à la recherche des ruches, au Ratellus typicus, Smith , qui se nourrit lui-même, non- seulement des nymphes , mais encore du miel , et qui , par conséquent, est souvent, ou , pour mieux dire, toujours à leur recherche. Aussi cet animal suit- il l'Oiseau , qui le dirige avec la même sagacité que l'homme . Mais j'ai remar qué aussi que, dans cette occasion , l'Oiseau volait plus bas, et s'éloignait moins, afin que l'animal pût le suivre à la vue : car alors son cri n'est pas aussi souvent répété, et ce n'est que lorsqu'il ap proche qu'il le produit plus aigu . Nous ajouterons à ces détails la note suivante de l'infortuné docteur Petit , extraite du journal de son voyage en Abyssinie pendant les années 1839, 1840 , 1841 et 1842 , au sujet du grand Indica teur, qu'il appelle Indicateur grimpeur. Les chasseurs d'Éléphants le connaissent bien , et lui accordent la propriété d'indiquer les ru ches, et aussi de conduire les Lions et les Éléphants : j'en ai vérifié l'exactitude pendant mon séjour au Mareube, en le suivant moi- même . Il était venu se percher sur le sommet d'un petit arbre ; et tourné vers nous, il nous appelait par un petit cri : cuic-cuic, en gesticulant et agitant la queue, jusqu'à ce que nous nous levámes pour le suivre. Alors il s'envola ; mais il n'alla pas loin , et , se perchant sur un arbre voisin , il se tourna de nouveau vers nous en continuant de nous appeler . Il répéta ce manége plusieurs fois, jusqu'à ce qu'étant arrivés à l'arbre qui contenait le miel , il se percha dessus et chanta plus fort, redoublant son cri , mais différent du premier, pendant que nous enlevions le miel de la ruche : c'était comme pour nous exciter, et comme un chant de triomphe . Il alla après nous jouir à son aise des restes que nous laissions . Quoiqu'il ne soit pas très- rare , il n'est pas non plus très- commun ; et les habitants, chasseurs d'Éléphants , ou chercheurs de miel sauvage, ont toujours quelque peine à le laisser tuer. Pour ne pas trop indisposer mes gens eux -mêmes, en tuant leurs pourvoyeurs , je n'en tirai qu'un seul pour échantillon Son estomac renfermait de la cire , du miel et des Insectes . (Voyage en Abyssinie, de M. Th. Le febvre, tome VI . ) 3

INDICATEUR A BEC BLANC INDICATOR ALBIROSTRIS. ( Temminck .) ? Un cendré brun , de couleur de terre , couvre les parties supérieures; la gorge est noire, plus ou moins encadrée par une bande blanchâtre assez distinctement marquée vers le méat auditif; tout le dessous du corps est d'un blanc grisâtre, les seules plumes de l'abdomen portent des taches brunes longitudinales; les ailes ont la couleur du dos, mais toutes les couvertures sont liserées de blanc pur; du jaune vif forme, sur le haut de l'aile , une bande longitudinale ; les deux pennes du milieu de la queue sont brunes; les deux suivantes de chaque côté brunes à l'extérieur et blanches sur les barbes intérieures; les trois latérales sont blanches, à bouts bruns; le bec est blanc, et les pieds sont bruns. Longueur totale , 0m, 21. Du Sénégal, de l'Égypte et du cap de Bonne-Espérance . ( Temminck . ) 256 HISTOIRE NATURELLE . DEUXIÈME FAMILLE. CUCULINÉS. Les Cuculinés ont le bec large, très- pointu , et assez déprimé à la base , à sommet argué , à bords comprimés jusqu'à la pointe, qui est plus ou moins entière ou émarginée; les narines basales, mem braneuses et découvertes; les ailes longues, et généralement pointues; la queue longue , le plus ordinairement étagée; les tarses courts , en partie recouverts de plumes, et en partie de larges écailles ou plaques squammeuses; les deux doigts antérieurs généralement soudés à leur base. Huppe plus ou moins longue ou nulle ; tour de l'ail plus ou moins nu . Lesson distinguait , dans son genre Coucou , élevé depuis au rang de famille , six races bien distinctes , qu'il désignait sous les noms suivants : 1 ° Coucou ( Cuculus) , Linné; 2 ° Édolio ( Edolius) , Lesson; 3º Guira ( Guira) , Lesson ; 4° Coucou gros bec ( Eudynamis ), Vigors et Horsfield; 5° Surnicou ( Surniculus), Lesson; 69 Chalcite (Chalcites ), Lesson. M. G. R. Gray , faisant une famille du même genre , réduisit ces six races à trois : 1 ° Cuculus: 2° Oxylophus, Swainson, le même que Edolius; 3° Eudynamis. Enfin M. Ch . Bonaparte en a élevé le nombre des genres à sept : 1 ° Eudynamis; 2° Oxylophus; 3º Cuculus; 4° Cacomantis, Muller, 5° Hierococcyx, Muller; 6 ° Surniculus; 7 ° Chrysococcyx, Boié , le même que Chalcites . C'est à la division de Lesson que nous nous rattacherons , moins son genre Guira , que nous ren voyons dans la famille des Crotophaginés. Les Cuculidés, pour nous, se composeront donc des cinq genres : 1 ° Coucou gros bec ; 2º Édolio ; 3 ° Coucou; 4. Surnicou , 5º Chalcite. Tous les Cuculidés vivent presque exclusivement d'Insectes, et ne font pas de nid , se bornant à déposer leurs aufs dans les nids d'autres Oiseaux. Il n'est pas de fables ou de contes qui n'aient été inventés ou débités sur les habitudes si singu lières des Oiseaux de cette famille, habitudes ou instincts qui les portent à se servir du nid d'Oi seaux étrangers, non comme certains Oiseaux , par paresse et pour s'en emparer à leur profit, y pondre et y couver, mais pour y déposer subrepticement, parfois même, au risque d'une lutte avec les propriétaires , leurs propres cufs, et à abandonner ainsi à ces derniers, et le soin de les couver, et celui d'élever les petits qui en doivent naître . > OISEAUX . 257 de Depuis les siècles les plus reculés jusqu'à ces derniers temps, mille questions ont été soulevées à ce sujet; et l'on formerait une bibliothèque des traités , des mémoires et des ouvrages sans nom bre faits et publiés pour et contre. La lutte , en un mot, a été tellement prolongée et tellement pas sionnée , que l'on peut dire que la conviction n'est pas encore généralement établie; pour certains zoologistes , malgré les efforts de M. Isidore Geoffroy Saint -Hilaire, et ceux de M. Arago , parce qu'il leur répugne parfois d'admettre comme constants des faits parfaitement vérifiés du reste , mais dont ils ne peuvent assigner la cause d'une manière satisfaisante , et dont ils voudraient en quelque sorte trouver la preuve à la pointe de leur scalpel; pour beaucoup d'hommes du monde, parce que les faits paraissent tellement en dehors des lois générales, qu'ils aiment mieux rester dans le doute que croire à ce qu'ifs n'ont point vu ou vérifié par eux-mêmes. On a prétendu , premièrement, que le Coucou, dans un certain âge , et sous une certaine livrée , n était qu'un jeune Oiseau de proie ( préjugé qui règne encore dans les campagnes), et qu'au bout d'un certain temps il se transformait en Épervier. Était- ce pour expliquer la disparition ( peu absolue du reste) des æufs et des petits étrangers du nid dans leque! éclôt le Coucou, et en induire une voracité sans exemple chez un Oiseau nouvellement né ? Nous l'ignorons : toujours est- il que des auteurs modernes sont restés persuadés, sinon de la métamorphose, du moins de sanguinaire du jeune Coucou , jusqu'en 1823, époque à laquelle on retrouve des traces de cette croyance dans le Dictionnaire d'histoire naturelle publié à cette époque; et ce , nonobstant les as sertions et les démonstrations contraires du collaborateur de Buffon, Guéneau de Montbeillard , Lothinger, contemporain et antagoniste de ce dernier, de Mauduyt, de Le Vaillant et de Vieillot ; Secondement, que la constitution anatomique de ces Oiseaux était la cause qui mettait obstacle à ce qu'ils pussent, comme les autres, se livrer à l'incubation de leurs aufs; Troisièmement, on est allé jusqu'à soutenir que c'était par le bec qu'il pondait ; Quatrièmement, que la petitesse de l'orifice des nids, parfois même la profondeur des emplace ments où ils se trouvent, formaient une impossibilité matérielle à ce que le Coucou y pondit ou déposât sès aufs lui-même; Cinquièmement, que la femelle s'emparait tout simplement du nid d'un autre Oiseau pour y pondre et couver elle -même, ce dont certains observateurs prétendent avoir été les témoins. Nous pensons que toutes ces questions , si longtemps débattues, sont aujourd'hui par trop éluci dées pour qu'il ne devienne pas oiseux , à l'heure qu'il est , de reproduire en détail , et comme de mandant encore à être constatées ou vérifiées de nouveau , toutes les discussions , toutes les expé riences et toutes les observations dont les Coucous ont été l'objet, et que nous regardons comme définitivement concluantes . Si nous revenons sur quelques - uns de ces détails , ce sera au fur et à mesure que, nous occupant de chacun des genres de la famille , ils se présenteront naturellement sous notre plume comme se rattachant intimement à l'histoire des espèces dont nous aurons à nous occuper. Disons ici , et quant aà présent , pour ce qui concerne les Cuculinés en général , qu'ils ne font pas trace de nid ; qu'ils pondent leurs aufs comme tous les Oiseaux , seulement à terre, le plus ordinai rement ; que chaque auf ainsi produit , ils le prennent à l'aide de leur bec, le résorbent dans la par tie la plus large de l'ouverture amplement fendue de leur gosier, et le portent ainsi , soit dans un nid de petit Oiseau insectivore , dont ils ont eu soin de faire préalablement la recherche ou la recon naissance, soit dans le premier nid venu qu'ils rencontrent, lorsque le besoin d'exclusion de l'œuf s'est fait sentir trop à l'improviste ; que fort souvent la mère reste dans le voisinage des nids qu'elle a choisis pour y recéler sa progéniture; que, dans ce cas , ou bien elle nourrit ses petits après leur éclosion aussi souvent qu'elle le peut , et à la dérobée, de même qu'à l'insu et en l'absence des propriétaires du nid ; ou bien elle se borne à guetter le moment où ils sont en état de prendre leur volée , et les y aide , et les y provoque par ses cris d'appel pour les entrainer après elle dans leurs longs voyages d'émigration; qu'enfin, il y aurait lieu de croire que la couleur de l'auf des vérita bles Coucous varierait selon celle des aufs de l'espèce dans le nid de laquelle ils ont l'intention de de le déposer . Telles sont les conclusions auxquelles arriveront tout naturellement nos lecteurs lorsqu'ils auront parcouru les détails dans lesquels nous nous proposons d'entrer à cet égard , en traitant des divers genres de Cuculinés . > 2 25 33 258 HISTOIRE NATURELLE. Il faut, en définitive , se dire , comme l'auteur trop incrédule, ou tout au moins pas assez con vaincu , de l'article Coucou du Dictionnaire universel d'histoire naturelle : que les mæurs des Cou cous présentent , il est vrai, des anomalies, en nous plaçant au point de vue d'où nous apprécions toutes choses; mais qu'il n'y a pas d'anomalies dans la nature , et que chaque étre , quelque bizarre qu'il paraisse, quelque irrégulières que soient ses habitudes, n'en vit pas moins d'une manière con forme aux lois qui régissent l'ensemble des êtres; les exceptions n'existent que dans nos méthodes . (GÉRARD, Diction . univ . d'histoire naturelle .) Et puis , n'y a -t - il pas lieu de s'étonner que toutes les expériences dont nous parlerons tout à l'heure n'aient encore porté que sur les Coucous en général, et particulièrement sur le Coucou chan teur d'Europe, lorsque l'on connait, depuis plus de soixante ans, un Oiseau granivore de l'Améri que septentrionale, le Molotrus pecoris (Quiscale des troupeaux ), privé, comme notre Coucou, du bonheur d'élever lui-même ses petits, et contraint d'abandonner ce soin à une espèce étrangère, dans le nid de laquelle il introduit aussi furtivement son cuf? Les Coucous, qui ont le doigt externe postérieur versatile , dit M. de Blainville , ont cependant un sternum différent de ce que nous avons vu dans la plupart des Oiseaux qui ont cette disposition de doigts . Il est large , surtout en arrière, et plus étroit au milieu ; la fosse sous-clavière est médiocre ; la crète , assez peu saillante , est excavée un peu dans le milieu de sa ligne antérieure ; son bord antérieur est très -excavé par la grande saillie del'angle antérieur du brechet, ainsi que celle de l'apo physe médiane du bord antérieur, qui est assez étroit , et dont la plus grande partie de l'étendue est occupée par l'articulation de la clavicule ; l'angle latéral externe est aussi assez aigu et assez prononcé. Quant au bord postérieur, il est beaucoup plus large que l'antérieur , et il n'offre qu'une seule échancrure médiocre formée par une apophyse médiane fort large, et par une externe qui se déjette fortement en dehors, en s'élargissant en fer de hache à son extrémité. Le bord postérieur latéral en devient alors fort concave dans toute son étendue ; l'articulation des côtes , qui sont au nombre de cinq sternales, se fait dans la moitié antérieure de ce bord , et corres pond en grande partie à la fosse sous -clavière. Les clavicules sont médiocres en longueur et en force; elles sont assez dilatées à leur base par une apophyse externe . L'os furculaire est grand , en fer à cheval , assez serré ; ses branches sont cylindriques , grêles; elles offrent, au point de leur symphyse, une apophyse assez peu considérable, quoique bien dis tincte, et qui s'applique au -dessus de l'angle saillant et un peu recourbé du brechet. M. de Blainville, qui ignorait alors la similitude des meurs du Coucou oriental ( Eudynamis orientalis) et de celles de notre Coucou chanteur, similiunde qui devait entrainer celle de leurs ster nums, ajoutait que sa description ostéologique avait été prise d'après le sternum du Coucou orien ta ', mais que celui du Colicou commun offrirait sans doute des différences notables. 1er GENRE . - COUCOU GROS BEC . EUDYNAMIS. ( Vigors et Horsfield . ) Ev, bien ; durgues, force, puissance. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec de la longueur de la tête , robuste, large et très -fendu, à mandibule supérieure très - recourbée el comprimée latéralement vers la pointe, qui est très- crochuc; la carène de la mandibule inférieure n'ayant que le tiers de la longueur de la mandibule supérieure. Narines basales , latérales , percées dans une espèce de membrane, arrondies et largemert ou Vorles. Ailes allongées, arrivant à la moitié de la longueur de la queue, obtuses, la quatrième rémige la plus longue. Qrcue assez longue, ample et arrondic. OISEAUX . 259 Tarses assez courls, de la longueur du doigt antérieur externe, qui est le plus long, robusles, recouverts de larges écailles; ongles courts , forts, arqués et aigus. Fig. 371. –Eudynamis oriental. Tour de l'ail nu . Pas de huppe. Neuf espèces, toutes de l'Asie méridionale et de l'Océanie ; entre autres le Coucou gros bec de Flinders (Eudynamis Flindersii ), Latham . Fig . 572 . - Eudynamis oriental . Comme notre Coucou d'Europe , les espèces de ce genre paraissent abandonner l'incubation de leurs aufs aux soins d'un autre Oiseau, si l'on en juge du moins d'après les habitudes de l'espèce type, le Coucou gros bec oriental (Eudynamis orientalis ). Le Coucou , dit M. Blyth dans ses notes précieuses sur les habitudes des Coucous de l'Inde durant la saison de l'incubation , est peu méfiant; il se laisse assez facilement approcher et de très-près , surtout lorsqu'il est occupé sur un arbre à chercher sa nourriture ; il est alors aisé de s'en mettre à portée du fusil. Mais il est bon pour cela d'attendre qu'ils soient sur un des arbres dont ils pré fèrent les fruits , tels que le bananier, ou mieux encore le mimusops elengi , dont ils ne quittent pas l'épais feuillage tant que son fruit mûrit ; dans les autres saisons , ce Coucou se nourrit de di verses baies qu'il avale en entier, et dont il rejette par le bec les noyaux parfaitement dépouillés de leur pulpe. Ils ne se réunissent pas , et volent isolément les uns des autrus . Quand approche la sai son de la ponte , ces Coucous deviennent plus agités , et ne cessent pas de pousser leurs cris d'appel Ce cri , qui n'est pas sans mélodie, se compose de la répétition continuelle du son kuil, avec une intonation mouillée de l’l , et une légère variation . Mais il demande à être entendu à une certaine 260 ISTOIRE NATURELLE. a distance et pas trop longtemps . Autrement sa répétition monotone, à toutes les heures du jour et de la nuit , devient fatigante et finit même par incommoder. Les naturels cependant semblent beau coup apprécier cette espèce de chant, el fréquemment ils conservent cet Oiseau en cage, le nour rissant presque uniquement de riz bouilli, mélé quelquefois de plantain; et sa voix , entendue ainsi de trop près, n'en devient pas moins insupportable pour une oreille européenne. Le mâle a aussi un autre cri : ho-a-o, correspondant au chant du Coucou ( Canorus) , et qui est poussé de la même manière. La femelle paraît déposer invariablement ses aufs dans les nids des véritables Corbeaux, princi palement du Corbeau à bec élevé (Corvus culminatus) et du Corbeau resplendissant (Corvus splen cleus), et si abondamment, que nous avons su que cinq à six æufs de ce Coucou avaient été apportés par une personne qui , en détruisant des nids de Corbeaux, en avait pris un dans chaque nid .L'euf c'st si souvent trouvé ainsi tout seul, qu'on ne saurait dire si , en déposant le sien , le Coucou ne dé. truit pas ceux du Corbeau ; mais on ne sait pas si le jeune Coucou a l'instinct de rejeter lui-même quelques compagnonsde son nid ; il ne paraît pas qu'il y soit porté ,mais le fait demande à être vé rilié . M. Frith nous informe qu'il n'a jamais trouvé plus d'un euf de ce Coucou dans un même nid ; pi , dans sa longue expérience, il n'en a rencontré que dans les nids des deux espèces de Corbeaux indiens que nous venons de nommer. Il a souvent vu le Corbeau resplendissant attaquer la femelle du Coucou et la chasser de son voisinage; et même , dans une circonstance , il a vu cette dernière se soustraire à cette poursuite avec tant de précipitation , qu'elle se heurta violemment la tête contre une fenêtre et lomba morte du coup . L'opinion des naturels est que le Corbeau découvre bientôt que le jeune Coucou est étranger å son nid et y a été introduit furtivement, et l'en chasse avant l'âge , pour qu'il ait à pourvoir lui même à sa nourriture, ce qui n'a certainement pas lieu comme le démontre une anecdote racontée par le major Davidson, qui s'exprime ainsi : « Me trouvant par hasard dans une varandah, j'entendis des cris bruyants dans la campagne, et , pensant qu'un jeune Corbeau était tombé de son nid , je m'a vançai pour le sauver. Au lieu d'un jeune Corbeau, je fus bien étonné de trouver un jeune Oiseau qu’un vieux Corbeau était en train de nourrir, et cet Oiseau était d'un brun noir barré transversa lement de couleur cendrée . En demandant son nom à un naturel qui le vit aussi , il me répondit que c'était un jeune Coucou . Je fis quelques pas, et je vis qu'il recevait de la nourriture du bec du Cor. beau , dans la position habituelle , avec les ailes étendues et de petits mouvements. » Cet Indien , entrant dans plus de détails , assura au major Davidson que le Coucou était loujours ainsi élevé par le Corbeau, qui continuait invariablement à nourrir son petit adoptif jusqu'à ce qu'il puisse pourvoir lui - même à ses besoins. L'observation suivante , adressée à M. Blyth par un voyageur, vient confirmer celle de M. David son : Après que le Coucou a déposé ses aufs dans le nid du Corbeau, il vient fréquemment observer le nid à une petite distance pour voir quand son petit en est expulsé; ce qui arrive dès qu'il est revêtu de ses plumes. Aussitôt qu'il est chassé du nid , la mère le prend à sa charge et le nourrit. J'ai souvent observé ce fait moi-même . Le petit , quoique entièrement repu et gorgé, se tient tranquille ment dans un trou d'arbre, tandis que sa mère est à la recherche de fruits, et j'ai vu plusieurs fois la mère lui donner à manger devant moi . (Contrib. to ornithol. by . S. W. Jardine.) Ce qui est remarquable, c'est l'analogie complète qui existe entre les aufs de ce Coucou , pour le fond de la couleur et pour la teinte des taches, et ceux des Corbeaux en général , et principale ment des deux espèces indiennes . Les aufs du Coucou gros bec oriental sont d'un vert olive påle recouvert de nombreuses taches brunes ou noirâtres, en forme d'éclaboussures , et généralenient réunies en forme de couronne vers le sommet de l'æuſ; ils sont, du reste, proportionnés à la taille de l'Oiseau dont ils proviennent. COUCOU GROS BEC ORIENTAL . EUDYNAMIS ORIENTALIS. ( Linné , Ch. Bonaparte.) Tout le plumage est , en général, d'un noir glacé d'une riche teinte bleue sur le dos, les ailes et la queue : le bec est d'un jaune vert ; les pieds sont robustes, courts, et , comme chez tous les Cou OISEAUX 261 cous proprement dits , couverts de larges écailles d'un brun jaunâtre ; les ongles sont noirs, et les yeux marron foncé. La femelle diffère du mâle en ce que chez elle le noir brunit sur le devant du cou , la poitrine et tout le dessous du corps, et que le refiet bleu du dessus de ses ailes n'est pas aussi beau que chez ce dernier. ( LE VAILLANT .) Longueur totale , 0m , 30. Du cap de Bonne- Espérance et du Bengale. me GENRE . EDOLIO. O.XTLOPIIUS. ( Swainson .) 06w ;, pointu, aigu ; 7.00 € , crète. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec de la longueur de la tête , mince, aussi haut que large, convexe, comprimé sur les côtés vers la pointe, qui est entière et un peu crochuc. Narines basales , latérales, en scissure ovalaire, percées dans une sorte de membrane découverte. Ailes longues, atteignant la moitié de la longueur de la queuc, subobtuses; la troisième rénige la plus longue. Queue longue, arrondic et étagée. Tarses courts, presque de la longueur du doigt externe antéricur, épais, robustes, vêtus de plu mes seulement à leur origine, recourerts, en devanı, dle larges écailles transversales; les cleux doigts externes les plus longs; le pouce le plus court; les deux antérieurs soudés à leur base; ongles gros, courts, et faiblement arqués DOT - 1 Fig. 373. - Édolio de Le Vaillant. - Fig. 374 - Édolio dc Lc Vaillant. 1 Derrière de l'æil nu; lète surmontée d'une huppe occipitale composée de plumes roides et al longées . Quatre espèces de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique. Nous figurons l'Édolio Geai ( Cuculus (Oxy. lophus) glandarius) , Linné; et nous citons l'Édolio de Le Vaillant ( Cuculus (Oxylophus) serratus), Sparmann. Toutes les espèces de ce genre , àà part celle d'Europe, dont les mæurs sont encore peu connues, ont l'habitude, comme notre Coucou d’Europe, de déposer leurs aufs dans les nids d'Oiseaux étran gers, qui les couvent avec les leurs. Voici du moins ce que Le Vaillant nous apprend de l'une d'elles, l'Édolio (Oxylophus serratus ) . Ce Coucou est la seule espèce du genre, que j'ai trouvée aux environs du cap deBonne-Espérance , où on lui donne le nom d'Edolio, qu'il exprime très -distinctement par son cri . On l'y nomme aussi Oiseau de la nouvelle année ou du jour de l'an, Niuwe jaars voogel; et on raconte de lui , sous ce 262 HISTOIRE NATURELLE . dernier nom, dans tous les lieux où on le connait, nombre de merveilles , dont les moins absurdes sont qu'il ne parait que vers le jour de l'an ; que , lorsqu'il a faim , il se met à crier, et qu'aussitôt tous les petits Oiseaux d'alentour qui l'entendent accourent et s'empressent à l'envi de lui donner à manger. Il est aisé de voir ce qui a donné lieu à cette fable, qui , à quelques égards, n'en est pas une . Cet Oiseau , ainsi que toute espèce de Coucous, confiant ses aufs à d'autres Oiseaux, quelques colons, sujets à s'émerveiller, auront surpris hors du nid un jeune Édolio criant la faim , et, voyant à l'instant le père et la mère nourriciers accourir aux cris du glouton pour lui donner la becquée, ils n'auront pas manqué de raconter ce fait très -simple dans l'histoire des Coucous, et de l'accom pagner de circonstances étrangères dont on aura , dans la suite , composé les contes absurdes dont on a orné celle de l'Édolio , contes dont je fais gråce au lecteur . Mais ce qu'il est bon de lui faire observer ici , de peur de méprise, c'est qu'au Cap les habitants sont loin de croire que leur Édolio et leur Oiseau de la nouvelle année soient de même espèce , comme j'ai vainement tenté de le prou ver à quelques-uns d'entre eux, qui me riaient franchement au nez lorsque je leur disais que l'Édo lio , ainsi que toute espèce de Coucou quelconque, pondait ses eufs dans les nids des autres Oi seaux ; que ceux-ci couvaient ces eufs, qu'ils élevaient les petits qui eu provenaient, et qu'enfin leur Niuwe jaars voogel était un jeune Édolio . Quant à l'apparition au Cap de ce même Oiseau le jour de l'an , elle n'a rien de surprenant. Cette époque est , dans tout le sud de l'Afrique, celle à peu près où tous les jeunes Oiseaux ont pris leur essor, la saison des amours, de la ponte et de l'éducation des petits de toutes les espèces d'Oiseaux en général, étant en novembre , décembre et janvier, qui y sont les mois les plus chauds de l'année . i Fig. 375. — Édolio ( Coucou ) geai. Les aufs du Coucou Édolio sont absolument blancs , sans tache aucune; ils ont six lignes de long sur quatre de haut , et un de leurs bouts plus effilé que l'autre . Je les ai trouvés dans les nids de la Fauvette rousse- lète , de la Bergeronette brune , du Coryphée , de la Fauvette citrin , du Gobemouche mantelé. J'en ai trouvé , enfin , vingt -huit dans autant de nids d'Oiseaux tous insectivores . Il était déjà éclos quelques petits parmi ces vingt -huit derniers @ufs . On voit de suite le rapport qui existe entre le conte rapporté par Le Vaillant, sur la réunion des autres Oiseaux accourant auprès du jeune Édolio, et ce que rapporte M. Blyth au sujet du Coucou gros bec oriental . Cette similitude de croyance, au cap de Bonne-Espérance et au Bengale , relativc ment à deux Oiseaux de meurs si étranges, est une chose remarquable. OISEAUX. 263 EDOLIO OU COUCOU GEAI D'EUROPE, OXYLOPHUS GLANDARIUS. ( Liuné, Ch. Bonaparte .) Mâle el femelle adultes . — Dessus et côtés de la tête d'un cendré plus ou moins foncé , avec la tige des plumes noire ; nuque, dos, croupion , et une partie des sous-caudales, gris- brun, légèrement lustré de verdâtre , avec la pointe des scapulaires, et une partie des sus -caudales latérales, blanches; parties antérieures et latérales du cou , inférieures du corps, jambes et sous caudales, d'un blanc plus ou moins pur, lavé très-légèrement de jaunâtre sur les côtés du cou , au bas des jambes , et de cendré aux flancs; région parotique , côtés de la nuque, d'une teinte plus rembrunie que la tête ; ailes pareilles au manteau , avec les couverlures terminées de blanc , et le bout des rėmiges liseré de gris ; rectrices noirâtres , terminées de blanc , excepté les deux médianes , qui n'offrent à leur pointe qu'un petit liseré blanchâtre; bec noir , avec la base de la mandibule inférieure rougeâtre ; iris jaune ; pieds verdâtres. Longueur totale, 0m , 43 . Il habite le nord de l'Afrique et la Syrie ; sc inontre accidentellement dans le midi de la France, en Italie , en Sicile et en Allemagne. Il n'est pas rare dans le midi de l'Espagne. ( Degland . ) D'après ce que nous avons cité tout à l'heure des meurs de ce Coucou, on voit qu'il est temps de supprimer de son histoire le fait très -problématique qu'un couple de ces Oiseaux aurait niché aux environs de Pise en 1739 , fait rapporté par de Montbeillard , et que nous regrellons de voir citer de nouveau par M. Degland . > zme GENRE . - COUCOU. CUCULUS. ( Linne ) - CARACTÈRES GÉNÉRIQUES Bec large, assez déprimé à la base, moins long ou aussi long que la tête , arqué, peu robuste, et presque arrondi en dessus, comprimé graduellement sur les côlés jusqu'à la pointe, qui est aiguë et entière. Narines basales, à moitié engagées dans les petites plumes du front , latérales, percées dans une sorte de membrane, et rondes ته منت Fig 376 - - Coucou chanteur. Fig. 377 . - Coucou chanteur, Ailes longues, subobtuses; la troisième penne la plus longue. Queue longue, arrondie et étagée . Tarses très - courts, tantôt à moitié, parfois même presque entièrement emplumés, du tiers à peine de la longueur du doigt externe antérieur, qui est le plus long des quatre, puis le postérieur 264 TIISTOIRE NATURELLE , correspondant, l'interne du même côté, ou pouce le plus court; les deux antérieurs légèrement sou ciés à la base; ongles proportionnés, arqués et aigus. Pas de huppe; nudité du tour de l'ail à peine visible . Dix espèces de l'Europe, de l'Asie, de l'Afrique et de l'Océanie . Nous figurons le Coucou chap leur (Cuculis canorus), Linné, type du genre; et nous citons le Coucou désiré ou australien (Cneu lus oplatus), Gould , de l'Australie. Nous avons indiqué, en parlant de la femelle des Cuculinés, les principales questions, entre mille, soulevées par leurs næurs et leurs habitudes si extraordinaires. Il était tout naturel que les obser vations , de même que les expériences, se portassent de préférence sur l'espèce la plus répandue en Europe, le Coucou chanteur. C'est en effet ce qui a eu lieu. Les meurs singulières et tout à fait anomales de cet Oiseau , dit le rédacteur du journal" l'Institut, ont été l'objet de l'attention et des recherches d'un grand nombre de naturalistes anciens et moder nes. Mais ces recherches, soit qu'elles ne fussent que de simples observations, soit que leurs auteurs eussent employé le secours de l'anatomie et de la physiologie, n'ont point expliqué d'une manière satisfaisante l'instinct bizarre qui porte la femelle à déposer ses aufs dans le nid d'autres Oiseaux, et seule, entre tous les animaux des classes supérieures , à abandonner à des soins étrangers le sort de sa progéniture. ( L'Instill, 1824. ) Une des principales questions que se posèrent les observateurs, une fois admis le fait du dépôt des aufs du Coucou dans des nids étrangers, presque toujours d'un Oiseau très-petit relativement à lui, ce fut celle de savoir comment s'y prenait le Coucou pour opérer ce dépôt clandestin . Le pon dait-il directement dans le nid ? ou bien, du lieu où il le pondait, l'y transportait-il . et par quel moyen ? Voici comment, sur ce sujet, s'exprime Le Vaillant, le naturaliste voyageur qui a jeté le plus de lumière sur les mystérieuses habitudes des Coucous, à l'occasion du Coucou criard (Cucu ius clamosus), Latham ; il est curieux de suivre la série de recherches et d'expériences auxquelles il s'est livré arriver à un résultat. Au reste, dit- il, la contrée était pleine de ces Coucous criards ; chaque jour nous en rencontrions à mesure que nous étendions et varions nos courses; et , comme nous étions alors dans la saison de la ponte, nous trouvâmes aussi plusieurs nids où des femelles de ces Coucous avaient déposé leurs Quis ; nous en découvrimes un entre autres du Capocier, dont la femelle couvait un de ces aufs : découverte vraiment étonnante, puisque le nid du Capocier est entièrement fermé , à la réserve d'un très-petit trou par où pénètre l'Oiseau , très- petit lui-même, qui le fait. Or ce nid, qui contenait un auf de Coucou , n'étant absolument point déformé, il est évident qu'un Oiseau d'un tiers seulement moins fort que notre Concou d'Europe n'a pu s'y introduire et y pondre ses @ufs . Si en même temps nous considérons qu'en général tous les nids dans lesquels pondent les Coucous sont ceux des plus petits Oiseaux; que ces nids sont la plupart si peu spacieux, et même posés sur des branches si fai bles, qu'il doit être très difficile, et peut- être absolument impossible , à un Oiseau d'un certain vo lume de s'y tenir renfermé pour pondre; à moins qu'on ne veuille que, perché sur une branche tout juste au -dessus du nid , le Coucou y laisse de la tomber son auf, ce qui , ainsi que j'y ai bien fait attention, devient impraticable par la position de quelques -uns de ces petits nids dans lesquels je n'en ai pas moins trouvé l'euf du grand Coucou : comparant ensuite quelques faits semblables de notre Coucou d'Europe, dont j'avais trouvé plusieurs fois l'auf dans le nid du Roitelet huppé, nid presque entièrement fermé comme celui du Capocier d'Afrique ; et depuis, ayant encore trouvé en Afrique plusieurs uids de Pincpinc, nids fermės aussi, dont l'entrée est une gorge fort étroite, et où il aurait été physiquement impossible à un Coucou de pondre son œuf, quand on supposerail qu'il pondit en volant; tous ces faits et considérations, joints à ce que les Coucous font tous des @ufs très-petits relativement à leur taille, que tous ils ont la bouche large, le gosier ample , m'ont paturellement conduit à penser que les Coucous pondaient partout ailleurs que dans les nids où ils se proposaient de déposer leurs aufs, et qu'ils les y transportaient ensuite, soit dans leur bec, soit dans Icurs serres . En effet, m'étant avisé d'essayer tous les aufs de Coucous, dont j'avais une assez grande quantité, dans les becs et dans les serres de tous les Coucous que je tuais , en ayant soin , comme on le pense bien , d'essayer les eufs de chaque espèce aux individus de l'espèce correspon pour OISEAUX 265 dante , à mesure que je pouvais me les procurer, j'ai trouvé que l'æuf d'un Coucou quelconque tient très-bien dans ses serres , mais encore mieux dans sa bouche , sans qu'il empêche aucunement le bec de se fermer; essai qui , fait sur beaucoup d'autres Oiseaux avec leurs propres eufs, a été loin de me donner le même résultat . Cependant il s'en fallait de beaucoup que tout cela satisfit au désir que j'avais de savoir la vérité : je voulais être convaincu : ce n'était pas assez pour moi que des conjectu res ; et , toutes raisonnables qu'elles fussent, est- ce bien dans ses serres ou dans sa bouche, me disais -je souvent, qu'un Coucou transporte son auf dans le nid d'un autre Oiseau ? J'avoue bonnement qu'une chose qui paraitra sans doute futile à bien des gens ne laissait pas que de me tourmenter l'imagi nation . Je voyais bien des difficultés dans le moyen des serres ; car, l'Oiseau ayant besoin de se per cher aux environs du nid où il aurait prétendu déposer son auf, le pied qui aurait porté cet auf en aurait été gêné, embarrassé. D'ailleurs, le tarse est si court chez les Coucous, les vrais Coucous, qu'il devrait être souvent impossible à l'Oiseau d'étendre assez le pied pour arriver , de l'endroitoù il se trouverait perché, à l'ouverture du nid où il voudrait déposer son auf . Comment ferait -il si ce nid était fermé ? Mais je me rappelais très bien que j'avais été témoin un jour du transport que fit un couple d'Engoulevents de ses eufs, qu'il emporta dans sa bouche : c'était une probabilité pour que les Coucous pussent bien en faire autant, ayant pour cela les mêmes moyens que les Engoule vents , c'est- à -dire un gosier ample et une large bouche , quoiqu'à beaucoup près moins bien parta gės à cet égard que ces derniers. Mais tout cela n'était encore que du domaine des conjectures ou des probabilités . Je mis tout mon monde à la recherche des nids, et je défendis de tirer les Coucous . Mon projet était de si bien guetter ces derniers, caché non loin d'un nid , que j'espérais y en sur prendre un ; mais toutes mes tentatives furent inutiles . J'avais beau , lorsque j'avais trouvé un nid de ceux que les Coucous recherchent, me blottir dans les environs de ce nid pendant des journées en tières, et dans des cantons où il y avait beaucoup de Coucous, je n'eus jamais le bonheur de satis faire ma curiosité sur la manière dont ces Oiseaux auraient transporté leurs æufs; car il me parais sait certain alors , évident même, qu'au moins, dans beaucoup de cas, ils ne pouvaient s'y prendre autrement. Cependant, tous les moyens que je pris pour m'en convaincre par moi-même furent en core inutiles , tellement inutiles , que je renonçais à tous, lorsque le hasard vint me donner la solu tion du problème TETUIMM Fig . 378. – Coucou chanteur. On a vu , lorsque nous nous sommes occupés du genre Chalcite , quel fut le hasard qui procura à Le Vaillant la solution du problème tant cherché , et vint fournir la preuve irrécusable que c'est dans sa bouche que le Coucou transporte son auf, de l'endroit où il l'a pondu dans le nid où il doit être couvė. C'est même ainsi que Naumann expliquait la présence d'æufs de Coucous par terre . Le mène fait a été observé depuis, sur notre Coucou chanteur d'Europe, par M. Florent Prévost , 34 266 HISTOIRE NATURELLE. 1 aujourd'hui chef des travaux zoologiques au Muséum d'histoire naturelle de Paris, et c'est même de lui que Vieillot tenait , sans le nommer, la mème observation dont il parle . On sait , dit M. Florent Prévost , que les Coucous arrivent dans notre climat isolément et successi vement dans le courant du premier mois du printemps, et vivent solitaires , occupant chacun une sorte de canton , un espace assez circonscrit , dans lequel ils restent l'été . J'ai reconnu que cela n'est vrai qu'à l'égard des mâles; la femelle , au contraire , parcourt un espace beaucoup plus con sidérable , comprenant plusieurs cantons, fait choix d'un måle avec lequel elle s'accouple, et, aussitôt qu'elle a pondu le produit de cet accouplement et qu'elle s'est assurée que les Oiseaux dans le nid desquels elle l'a déposé en prennent soin , elle va chercher un nouveau mâle pour l'abandonner bientôt comme le premier. Ce fait est d'accord avec la remarque qu'ont faite plusieurs auteurs, mais sans en tirer aucune autre conclusion, que les måles de cette espèce d'Oiseaux sont plus nombreux que les femelles. Parmi les observations qui m'ont conduit à le constater, je ne citerai que la suivante , la plus com plète que j'aie eu occasion de faire. Il y a quelques années, vers la fin d'avril , je réussis à prendre au filet, dans un bois des environs de Paris , un Coucou femelle que je venais de voir retirer d'un nid , et déposer sur l'herbe un auf de Bergeronnette. Pour le rendre reconnaissable, je lui colorai les ailes avec de la teinture écarlate , et je fixai sur sa tête un morceau de drap rouge; puis je lui rendis la liberté. Le lendemain , m'étant placé de manière à pouvoir l'observer , je la vis au point du jour s'abattre auprès du même nid de Bergeronnette et y enfoncer sa tête . Dès qu'elle fut éloignée , je m'approchai du nid et vis qu'elle venait de déposer son auf. Dans l'espace de quatre heures environ , elle revint plus de cinquante fois dans le même endroit, tantot s'y arrêtant, tantôt passant avec rapidité . Trois jours après, je la vis dans un autre canton, et pendant plus de six semaines je la suivis et la retrouvai successivement dans les cantons de cinq ou six måles, avec deux desquels je la vis s'accoupler. Les Coucous sont très- ardents pour l'accouplement . Lorsque la femelle a choisi un mâle , elle demeure avec lui un jour ou deux, et se livre avec fureur aux plaisirs de l'amour; l'accouplement est souvent répété trente fois et davantage dans le même jour. Mais cet excès dure peu , et dès le troi sième jour les deux amis commencent à se négliger ; la femelle quitte son privilégié de la veille pour en choisir un nouveau . C'est dans l'attente de la femelle que le Coucou mâle s'agite et change à chaque instant de place pendant la saison des amours ; c'est pour l'appeler et l'inciter à le choisir qu'il répète incessamment son cri ; et lorsqu'à son tour elle fait entendre son gloussement, il se pré cipite vers elle et la poursuit avec rapidité. On voit souvent une femelle entraîner ainsi à sa suite plusieurs mâles à la fois, qui se disputent sa possession par de violents combats. (Journal l'Institut, 24 décembre 1834 . Ce fait vient confirmer l'assertion d'Edwards , qui disait que les Coucous ne s'appariaient pas, el que, quand la femelle volait, elle était, au temps des amours, escortée par deux ou trois måles ; et , au dire de Vieillot , contraire à celui de Naumann, que les måles sont six fois plus nombreux que les femelles. J'ai ouvert, dit encore Florent Prévost , plusieurs femelles de Coucous à l'époque des amours , et je ne leur ai jamais trouvé que deux @ufs , l'un dans l'oviductus, et prêt à sortir, l'autre encore attaché à l'ovaire , ou un seul euf à l'entrée de l'oviductus, et , à l'ovaire , l'enveloppe déchirée d'un aut récemment sorti . Dans l'un et l'autre cas , ses ovules étaient toujours àà peu près égaux en gros seur . Lorsque la femelle doit pondre, elle ne quitte pas le canton du male chez lequel elle se trouve alors ; elle ne pond ses aufs qu'en un très- long espace de temps, plus de deux mois . Elle pond ordinairement deux aufs en un petit espace de temps, en deux ou trois jours par exemple. (L'Institut.) Après que le Coucou ſemelle est sûr que ses æufs seront soignés, il abandonne le canton où il s'était tenu pendant quelque jours et passe chez un autre mâle , avec lequel il s'adonne de nouveau à l'amour. Il fait assez souvent , dans le petit domaine de celui-ci , sa deuxième ponte, et ce n'est qu'après deux mois environ qu'il a pondu tous ses aufs; c'est ce qui explique pourquoi on trouve de jeunes Coucous, non-seulement en mai et en juin, mais aussi aux mois de juillet et d'août . Les @ uſs que les femelles pondent dans la saison sont au nombre de six et même huit ou dix . ( Ft . Pré vost, Dict . pilloresque d'llist. nat.) 2 9 OISEAUX. 267 Ces observations ont suffi à M. Florent Prévost pour lui indiquer la cause qui empêche les femelles de Coucou de couver et d'élever leurs petits , et pour l'amener à en tirer les conclusions suivantes : 1 ° Que la femelle du Coucou est essentiellement polygame; 2 ° Que l'action du måle ne féconde qu'un ou deux aufs seulement; 5° Que chaque accouplement est suivi d'une ponte; 4° Que le nombre de ces accouplements successifs ne permet conséquemment pas à la femelle de couver ses aufs et d'élever ses petits , puisque ces deux fonctions contraires, dont l'une l'oblige à rester dans le nid, tandis que l'autre l'en éloigne , devaient alors avoir lieu en même temps; 5 ° Que c'est pour que cet Oiseau puisse obéir librement à l'instinct impérieux qui détermine ses nombreux accouplements, qu'il est pourvu de celui qui le dispense de prendre soin de ses petits . ( Flor . Prévost, Lettres au président de l'Académie des sciences, le 22 décembre 1834.) Ces conclusions, ainsi que les observations dont elles sont déduites , viennent quelque peu con tredire , en les élucidant, celles auxquelles serait arrivé un savant chimiste belge , M. Van Mons, dans un mémoire lu , en 1833 , à l'Académie des sciences de Bruxelles . D'après lui , les Coucous sont bien polygames , mais à la manière des autres Oiseaux ; c'est- à-dire qu'un mâle suffit à plusieurs femelles. Ce måle se perche ordinairement sur le sommet de quelque arbre , et , sans changer de place , il chante pour appeler les femelles, qui s'empressent de venir se disputer ses faveurs. Ces femelles, après qu'elles ont été fécondées, ne pouvant à elles seules se charger de l'éducation de leurs petits , par les mêmes raisons que l'on a vues, sont obligées d'en charger les étrangers . Les Oiseaux dans le nid desquels on a trouvé en Europe des aufs de Coucou chanteur sont : 1 ° La Fauvette ordinaire ; 2º la Fauvette à tête noire; 3º la Fauvette babillarde ; 4° le Rouge-Gorge; 5° la Fauvette des roseaux; 6° le Rossignol des murailles; 7º le Pouillot chantre ; 8° le Troglodyte; 9° la Mésange ; 10° la Bergeronnette grise ; 11 ° le Traine- Buisson ; 12 ° le Traquet- Stapazin ; 13° le Pipit des buissons; 14° le Pipit- Rousseline ; 15° la Linotte ; 16° le Verdier ; 17 ° le Bouvreuil ; 18 " la Pie -Grieche ; 19° le Geai ; 20 ° la Grive ; 21 ° le Merle, et plus rarement la Pie , la Tourterelle et le Ra mier . C'est toujours furtivement et en prenant les plus grandes précautions pour ne pas être vu des propriétaires, par conséquent en leur absence , que le Coucou dépose ses æufs dans ces nids , sur d'être repoussé par eux s'il en était aperçu . Ainsi , quoique , dit Vieillot , la femelle dépose ses eufs dans le nid de ces Oiseaux , ce n'est pas sans avoir quelquefois éprouvé de leur part une résistance opiniâtre ; et même il en est qui la forcent à renoncer à leur nid : telle est une femelle Rouge- Gorge qui , étant fort échauffée à couver, se réunit avec son male pour en défendre l'entrée à un de ces Oiseaux qui s'en était approché de fort près . Tandis que l'un des opposants donnait au Coucou des coups de bec dans le bas- ventre , celle ci avait dans les ailes un trémoussement presque insensible , ouvrait le bec fort large, et si large, que l'autre Rouge-Gorge qui l'attaquait au front s'y jeta plusieurs fois et y cacha sa tête tout en tière, mais toujours impunément . Bientôt le Coucou accablé chancela , perdit l'équilibre et tourna sur sa branche, à laquelle il demeura suspendu les pieds en haut, les yeux à demi fermés, le bec ouvert et les ailes étendues; étant resté environ deux minutes dans cette attitude , et toujours pressé par les deux Rouges-Gorges, il quitta sa branche, alla se percher plus loin , et ne reparut plus. L'on cite encore un Coucou repoussé par des Bruants . (Observations sur l'instinct des Animaux , tom . I , p . 67 , note 32.) Ce qui doit paraitre étonnant, c'est la complaisance de la nourrice du Coucou, qui oublie si fa cilement ses propres cufs et ses petits pour se livrer tout entière aux soins qu'exige cet étranger . Ce sacrifice, qui la fait renoncer aux affections les plus naturelles , et qui n'a lieu dans tous les Oiseaux que pour le Coucou seul, est donc commandé par une loi impérieuse de la nature, puisque la plupart d'entre eux refusent de couver d'autres aufs que celui - ci ? L'on ne peut guère en douter, d'après les quarantc expériences de Lothinger. (Vieillot, Nouv. dict . d'Hist, nat.) Lothinger a expérimenté, en mettant un euf de Roitelet dans un nid de Fauvette commune , un auf de Merle dans un nid de Bruant de haie, et un autre dans un nid de Verdier, un æuf de Pie Grieche- Écorcheur dans un nid de Rouge-Gorge, pour voir si chacun de ces Oiseaux couverait l'auf étranger à leur espèce introduit dans son nid . Des essais semblables furent faits depuis sur des nids de Gobe- Mouche, de Roitelet , de Chardon neret , de Bouvreuil , de Pinson , de Farlouse , de Pouillot chantre, de Grive , de Merle, et même de > 268 HISTOIRE NATURELLE . 7 Chouette et de Vaucan : tous ces Oiseaux couvaient , et à peine leur eut-on enlevé leurs æufs, quoiqu'on en eût mis d'autres en place , qu'ils quittèrent leur nid pour n'y plus revenir. Dans la trente et unième expérience, reprend Vieillot , cet ornithologiste nous communique des observations d'autant plus intéressantes, qu'elles sont difficiles à faire, sur la conduite que tiennent les Pouillots à l'égard du jeune Coucou, et sur le nourrisson lui - même . C'est ainsi qu'il en donne les détails : Arrivé sur les lieux dès le matin , je me postai avantageusement pour observer les père et mère nourriciers d'un jeune Coucou ; mais ceux - ci usèrent longtemps de prudence, et ils ne s'appro chèrent qu'avec beaucoup de circonspection; cependant, comme leur nourrisson faisait des cris fré quents, de besoin sans doute , attendu que l'intervalle depuis la dernière becquetée était déjà con sidérable, ils furent obligés de se montrer ; je reconnus alors que ces Oiseaux secourables étaient des Pouillots chantre . Plus familiarisés avec moi , ils parurent fort souvent, et plus d'une fois je les vis approvisionnés de la nourriture qu'ils apportaient à leur élève , laquelle n'était autre qu'un Insecte plus ou moins gros . Alors il me vint à l'idée de mettre à profit une si belle occasion de découvrir si les père et mère , en livrant leurs aufs et les jeunes qui en devaient provenir à des Oiseaux étrangers, les abandonneraient pour ne plus s'en mêler ; et dans peu j'eus lieu de me con vaincre de ce qu'il en était . En effet, m'étant caché sous des feuillages, de façon à ne pas être aperçu , et y étant resté en silence , bientôt après vint un Coucou , chantant et rodant aux environs du jeune Oiseau, lequel , pour mieux remplir mon objet, je plaçai dans une clairière à peu de dis tance du nid , après l'avoir excité à faire quelques cris qui pussent efficacement attirer ses parents; mais ce fut en vain , ils n'approchèrent pas davantage ; cependant j'eus lieu d'observer que le vieux Coucou redoublait son chant , à raison des cris du jeune, et que tous deux paraissaient se préler la plus grande attention . ( LOTHINGER , Discours apologétique, ou Mémoire sur le Coucou d'Europe .) De tous les Oiseaux sur lesquels Lothinger a fait ses expériences, le Bruant et le Pouillot chantre sont ceux qui ont tenu le plus longtemps; après avoir été privés de leurs aufs, ils sont retournés à leurs nids, et ils ont couvé l'æuf étranger pendant près de vingt-quatre heures . Lothinger a conclu de ces différents faits : • Que l'opinion du vulgaire, au sujet du Coucou , est très - erronée, et que plusieurs naturalistes paraissent l'avoir peu connu ; 2° Que toui Oiseau qui a des eufs quille son nid , si on les lui ôte pour mettre en place un auf seul et provenant d'espèces différentes; 3° Que cet abandon est assez prompt, et qu'il a lieu même quand l'Oiseau , privé de ses euſs , couvait ; 4° Que , par une distinction fort extraordinaire, il en est tout autrement lorsque le Coucou est le ravisseur ; 5° Qu'il est très - assuré que le Coucou ne couve pas , qu'il ne fait point de nid , et qu'il pond dans celui de quelque petit Oiseau , dont il a auparavant jeté les cufs; 6° Que ce petit Oiseau , ainsi maltraité , ne fait aucune difficulté de retourner à son nid , et d'y couver l'oeuf que le Coucou a substitué aux siens, quoique unique et bien différent; 7° Entin, que ce n'est nullement par indifférence ou par paresse que le Coucou ne fait pas de nid, et qu'il ne couve pas, mais que, formé comme il l'est , et peut- être pour d'autres causes encore, il est nécessaire que d'autres que lui travaillent et coopèrent à la multiplication de son espèce ; que les singularités qu'il présente ne sont point une bizarrerie ni un désordre de la nature , mais l'effet d'une volonté suprême . On voit, quant à cette dernière conclusion, que Lothinger était loin encore de la solution trouvée છે par Florent Prévost. Guéneau de Montbeillard , qui , à la même époque, travaillait à l'ouvre immortelle de Buffon, n'adopta pas les résultats de Lothinger, et objecta qu'on ne peut conclure, de ce qu'un Oiseau a renoncé à ses eufs qui avaient été mis dans son nid par la main de l'homme, qu'il y aurait aussi renoncé si un autre Oiseau les y eût déposés lui-même ou plutôt pondus; que ce renoncement dépend du plus ou moins de finesse du tact, de l'odorat ou de la passion de couver plus ou moins vive A cette objection , qui ne manquait pas de portée , Lothinger a opposé de nouvelles expériences qui se peuvent résumer ainsi : 1 ° Des changements d'æufs faits de main d'homme dans des nids de Chardonneret, de Pinson, de OISEAUX . 269 7

> Verdier, etc. , mais des aufs de mèmes races ; ces œufs ont été couvės par ces Oiseaux comme si c'étaient les leurs, et ils ont nourri les petits qui en sont provenus; 2. Des changements d'oeufs étrangers, sans les toucher en aucune manière , et placés dans divers nids, et dont les résultats ont été les mêmes que ceux des premières expériences . Enfin , les eufs propres de l'Oiseau , retirés et remis à la main, ne furent point abandonnés. Montbeillard a clos cette série d'expériences par dix observations , desquelles il résulte , dit- il : 1. Que les femelles de plusieurs espèces de petits Oiseaux, qui se chargent de couver l'æuf du Coucou , se chargent aussi de couver d'autres æufs étrangers avec les leurs propres; 2° Qu'elles couvent quelquefois ces æufs étrangers par préférence aux leurs propres, et qu'elles détruisent quelquefois ceux- ci sans en garder un seul ; 30 Qu'elles couvent et font éclore un auf unique autre que celui du Coucou ; 4. Qu'elles repoussent avec courage la femelle Coucou lorsqu'elles la surprennent venant déposer son œuf dans leur nid . 5° Enfin , qu'elles mangent quelquefois cet auf privilégié , même dans le cas où il est unique ; mais un résultat plus important et plus général , c'est que la passion de couver, qui parait quelque fois si forte dans les Oiseaux, semble n'être point déterminée à tels ou tels æufs, ni à des aufs féconds, puisque souvent ils les mangent ou ils les cassent, et que plus souvent encore ils en cou vent de clairs ; ni à des aufs réels , puisqu'ils couvent des æufs de craie, de bois, etc .; ni même à ces vains simulacres , puisqu'ils couvent quelquefois à vide ; que, par conséquent, une couveuse qui fait éclore , soit un euf de Coucou , soit tout autre æuf substitué aux siens , ne fait en cela que suivre un instinct commun à tous les Oiseaux , et , par une dernière conséquence, qu'il est au moins inutile de recourir à un décret particulier de l'auteur de la nature pour expliquer le pro cédé de la femelle Coucou . ( Histoire naturelle du Coucou .) Il est juste d'observer que , sur ces dix expériences , huit ont été faites sur des Serins, et par con- . séquent sur des Oiseaux réduits à l'état de domesticité . Mais nous ne pensons pas, comme Vieillot, que cela en infirme les résultats au point de mettre exclusivement, ainsi qu'il le proclame, la raison et la vérité du côté de Lothinger. Peut- être aujourd'hui ne serait- il pas besoin de ces expériences pour trouver l'explication d'un fait dont la persévérance même des consciencieux expérimentateurs qui l'ont étudié indique l'impor tance et la gravité scientifiques . Les Coucous proprement dits , si extraordinaires dans leur mode de reproduction , le seraient- ils tout autant dans les phénomènes qui accompagnent leur ponte ? En un mot, la nature, qui a entouré ce genre d'Oiseaux de tant d'apparences merveilleuses , sous le premier rapport, aurait- elle , sous le second , accompli en leur faveur une autre merveille tout aussi exceptionnelle ? On sait , en ce qui concerne la ponte , que la couleur des aufs , dans chaque espèce, est constamment la même , en prin cipe, et ne varie qu'exceptionnellement et par dégradation de teinte seulement (et non par substi tution d'une teinte à une autre teinte) , selon que l'auf est le premier ou le dernier pondu ; en d'au tres termes , qu'il y a constance et fixité de coloration dans les aufs d'une même espèce . Les æufs des Coucous feraient-ils exception à cette règle ? et leur couleur, dans la même espèce , varierait- elle de manière à leur faire emprunter celle qui distingue l'œuf de l'espèce d'Oiseau dans le nid duquel la femelle Coucou a l'intention de déposer ou d'introduire le sien ? C'est une question qui n'a jamais été soulevée , et que nous nous plaisons à poser, tans cette pré હૈ caution de la nature nous semble admirable. Ce qui rendrait la chose sinon possible , au moins vraisemblable , c'est que , d'une part, on n'a jamais été bien fixé sur la couleur réelle ou constante de l’auf du Coucou chanteur. Ainsi , sans remonter bien haut dans les citations à cet égard, voici la description la plus récente que M. Degland , d'accord en cela avec M Gerbes, donne de l'æuf de notre Coucou : « Ces aufs sont très-petits relativement à la taille de l'Oiseau , et varient beaucoup pour la couleur. Ils sont, ou cendrés, ou roussâtres, ou verdâtres, ou bleuâtres, avec des taches petites et grandes , rares ou nombreuses , d'un cendré foncé, vineuses, olivâtres ou brunes, avec quelques points , et parfois des traits déliés noirâtres . » Or, d'après les principes que nous avons rappelés tout à l'heure , s'il en est ainsi ( et le fait est constant) , il est bien clair que cet Oiseau est le seul dont l'æuſ puisse varier ainsi d'une teinte à l'autre , et surtout d'un blanc sale plus ou moins cendré au brunâtre, au verdâtre, au bleuâtre . Il est donc pour le moins étonnant qu'on se soit > > ៖ 270 HISTOIRE NATURELLE . > > borné à constater ces variations, sans chercher à les expliquer autrement que par l'influence de la couleur de la localité dans laquelle ces aufs ont été pondus, comme l'a dit M. Tenminck, ou par l'âge , l'état de santé de l'Oiseau , l'abondance de la ponte et la nature des aliments , comme l'a avancé M. Moquin - Tandon. C'est d'une autre part que , d'après le plus grand nombre des observations, les aufs de couleur cendrée , plus ou moins brunåtre ou roussâtre , se sont , à notre connaissance, rencontrés le plus fréquemment dans les nids de Fauvette de jardin , de Rouge- Gorge ou de Bruant; et que ceux d une teinte verte ou bleuâtre uniforme ont été presque toujours retirés de nids de Rossignol de muraille ou de Traquet, témoiu celui d'une teinte bleu verdâtre uniforme que possède M. Gerbes, et qui a été pris dans un nid de Traquet- Stapazin . Or, on sait que les aufs de Traquet, surtout de cette dernière espèce , comme ceux de Rossignol de muraille, sont positivement de cette couleur. Si maintenant nous rapprochons de cette remarque celle de M. Blyth ( 1 ) , au sujet des æufs du Coucou à gros bec , du Bengale, qui sont exactement de la même couleur que ceux du Corbeau res plendissant et du Corbeau à gros bec , dans le nid desquels ce Coucou introduit ordinairement et presque exclusivement ses æufs, on conviendra que cette question , telle que nous l'avons présentée, cst loin d'être oiseuse ou de reposer sur une simple hypothèse. Il est donc à penser, si les æufs étrangers trouvés dans le nid de divers Oiseaux, en Europe, pro viennent véritablement de la même espèce de Coucou, que ce changement , ou , pour mieux dire , cette appropriation de couleur, dépendait en quelque sorte de la volonté de l'Oiseau ; et que les @ufs, en vue de la ponte desquels le Coucou vient de visiter à l'avance tel ou tel nid renfermant les @ufs de son propriétaire , revêtent , presque aussitôt qu'ils sont pondus, ou au moment où ils vont l'ètre , la couleur propre aux oeufs de l'espèce qui les doit couver; que c'est uniquement à cette simi litude de coloration que serait due la facilité avec laquelle ces petites espèces d'Oiseaux se laisse raient aller à les couver comme les leurs propres . Si la conséquence parait quelque peu forcée, le fait vaut au moins la peine d’être étudié . Ce qui n'est pas connu non plus, et mériterait d'être observé, c'est , ainsi que l'a judicieusement remarqué M. Gérard , la durée de l'incubation de l'euf du Coucou , relativemeut à ce qu'elle est dans chacune des espèces à qui est confié cet ouf, car cette durée doit varier suivant les Oiseaux . Ainsi , à dit ce naturaliste , tandis que la Lavandière couve douze jours, le Troglodyte couve treize, et d'au tres jusqu'à quinze et dix- sept. Les femelles couvent donc l'æuf du Coucou jusqu'à éclosion , sans que la longueur du temps, si elle l'emporte sur celle qui lui est habituelle , la rebute et la lasse. Je n'ai trouvé nulle part de renseignements sur ce sujet. On a constamment remarqué que rarement les petits des Oiseaux dans le nid desquels est intro duit uri æuf de Coucou venaient à point ; ou les eufs et leurs débris apparaissaient au-dessous du nid , ou même tous ou quelques-uns des petits du propriétaire . On en avait conclu pendant long temps, les uns que les mères tuaient leurs propres enfants pour suffire à la voracité de leur nourris. sou étranger ; les autres, et c'est le plus grand nombre, forts de l'autorité de Linnė, que la mère Coucou, ou même le jeune Coucou , une fois éclos , dévoraient eux-mêmes, soit les aufs avant qu'ils eussent été couvés , soit les petits aussitôt leur éclosion . Il n'y a dans tous ces récits , ainsi qu'il arrive presque toujours, qu'une fausse interprétation d'un fait vrai en lui - même, à savoir : que les petits disparaissent, même quand ce sont des espèces qui nichent à terre ou dans des trous dont l'orifice est étroit , sans qu'on sache au juste , dit M. Gérard , malgré les assertions contraires, si c'est de la part du Coucou un acte volontaire ou non ; et qu'au bout de quelques jours les petits ont disparu , laissant le jeune Coucou , délivré de ses compétiteurs, recevoir seul tous les soins de ses parents forcément adoptifs. Ainsi, quant à la prétendue voracité du Coucou , voici l'expérience qu'a faite Guéneau de Mont beillard en 1783 . Le 27 juin , dit- il, ayant mis un jeune Coucou de l'année , qui avait déjà neuf pouces de longueur totale , dans une cage ouverte , avec trois jeunes Fauvettes, qui n'avaient pas le quart de leurs plu mes, et ne mangeaient point encore seules, ce Coucou , loin de les dévorer ou de les menacer, sem blait vouloir reconnaitre les obligations qu'il avait à l'espèce ; il souffrait avec complaisance que ces ( 1 ) III . of Ornith ., eu Contrib . Ornith. Jard . , 1849 . OISEAUX . 271 > avec

petits Oiseaux , qui ne paraissaient point du tout avoir peur de lui , cherchassent un asile sous ses ailes , et s'y réchauffassent, comme ils eussent fait sous les ailes de leur mère; tandis que dans le temps une jeune Chouette de l'année , et qui n'avait encore vécu que de la becquée qu'on lui donnait, apprit à manger seule , en dévorant toute vivante une quatrième Fauvelte que l'on avait attachée au près d'elle . ( Histoire naturelle des Oiseaux , tome VI , éd . in - fº . ) Quant au fait en lui-même, ce n'est , dit Ch . Dumont , qu'au moment où les propres eufs de la couveuse sont près d'éclore , ou à celui où les petits viennent de naitre, que les Coucous expulsent ou les uns ou les autres , probablement afin de ne pas exposer leurs petits à manquer de nourriture; et même, d'après les expériences rapportées par Edw. Jenner ( Transactions linnéennes de Londres), l'expulsion de ces æufs ou de ces petits serait faite par le jeune Coucou lui- même . Voici . suivant lui, la manœuvre que le jeune Coucou emploie : en se glissant sous l'un des Oiseaux , dont le berceau est par lui partagé , il tåche de le placer sur son dos, où il le retient à l'aide de ses ailes , et se traine à reculons jusqu'au bout du nid , par- dessus lequel il jette la charge ; lorsqu'il l'a laissé tom . ber , il recommence son travail , et ne le discontinue pas jusqu'à ce qu'il soit venu à bout de son entreprise . Il suit le même procédé pour les altres petits et pour les œufs, et l'obligation dans laquelle doit se trouver le jeune Coucou pourrait être un des motifs qui déterminent la mère dans le choix du nid des Oiseaux de petite taille pour le dépôt de son auf. Le même observateur a fait une autre expérience, dont il résulterait que l'instinct qui porte le jeune Coucou à en agir ainsi est tout simplement celui de son bien- être et de sa conservation per sonnelle ; car, ayant trouvé dans le même nid une Fauvette et deux Coucous nouvellement éclos , un euf de la première espèce , il vit les deux Coucous se disputer longtemps la possession du nid : chacun d'eux portait successivement son antagoniste jusqu'au bord et retombait au fond , accable sous le poids de sa charge; mais le plus gros parvint, après beaucoup d'efforts, à jeter dehors son compétiteur, ainsi que la petite Fauvette et l'æuf, et il fut seul élevé . Comment, ajoute Dumont , cette manæuvre pourrait-elle s'opérer dans un nid de Mésange, toujours placé au fond d'un trou d'arbre , et dont l'entrée est le plus souvent très - étroite ? (Dictionnaire des sciences naturelles .) Enfin , Naumann père dit avoir vu une femelle de Coucou jeter elle- même hors du nid les petits de l'Oiseau à qui elle avait donné la charge de sa progéniture . Il est affirmé par plusieurs auteurs que la femelle du Coucou visite souvent le nid où elle a déposé son æuf, et il serait d'autant moins éton nant que parfois elle exécutåt elle- même cette œuvre d'ingratitude , que nous avons vu Florent Pré vost surprendre un Coucou femelle retirant du nid , et déposant sur l'herbe, un euf de Bergeron nette . L'instinct fait néanmoins défaut bien souvent à la femelle du Coucou dans le choix du nid auquel elle veut confier son dépôt. Ainsi , Brehm dit s'être emparé d'une femelle de Coucou qui avait dé posé son æuf dans un trou d'arbre servant de nid à une Bergeronnette grise , et d'où elle n'avait pu s'échapper assez vite ; et , d'un autre côté , il est arrivé à Florent Prévost de trouver vivant un jeune Coucou dans un nid placé au fond d'un trou d'arbre dont l'ouverture était trop étroite pour lui per mettre de sortir; il en a également trouvé un dans le trou d'un bouleau qui venait d'être abattu. L'observation a démontré que c'est le plus ordinairement dans des nids d'Oiseaux exclusivement insectivores que sont déposés les aufs de Coucou : on cite cependant de nombreuses exceptions, au sujet desquelles Guéneau de Montbeillard s'exprime ainsi : On sera peut- être surpris de trouver plusieurs Oiseaux granivores dans la liste des nourrices du Coucou ; mais , dit- il , il faut se souvenir que plusieurs Granivores nourrissent leurs petits avec des Insectes , et que d'ailleurs les matières végétales macérées dans le jabot de ces petits Oiseaux peu vent convenir au jeune Coucou à un certain point, et jusqu'à ce qu'il soit en état de trouver lui même les Chenilles, les Araignées , les Coléoptères et autres Insectes dont il est friand , et qui, le plus souvent, fourmillent autour de son habitation. Les jeunes Coucous, au surplus, ne dédaignent pas les baies , et recherchent surtout celles du ner prun . Dans l'estomac des jeunes, on a trouvé des substances alimentaires bien différentes, suivant l'Oiseau qui les a nourris : ce sont des Mouches , des Insectes , des Sauterelles , de petits Mollusques lerrestres ; et l'on prétend avoir trouvé une fois dans l'estomac du Coucou du blé et des vesces , ce qui est sans doute un fait assez rare . Les Coucous mangent fort tard seuls, et ont besoin , jusqu'au départ , des soins de leur mère adop 272 HISTOIRE NATURELLE. > live . On a vo , entre autres exemples singuliers de la tendresse avec laquelle elles élèvent les petits Oiseaux qu'elles ont fait éclore , une Bergeronnette qui négligea de partir avec ses compagnes pour ne pas abandonner son nourrisson, qui était devenu trop gros pour sortir par le trou où il avait été déposé en auf. On fut même obligé d'avoir recours à la bache pour délivrer le prisonnier. On cite en revanche des exemples du contraire : ainsi, l'on a vu des Fauvettes et des Lavandières laisser mourir de faim le jeune Coucou après la perte de leurs petits ; et quelquefois aussi on trouve des Coucous , dėjà forts, morts dans le nid . Les Coucous muent deux fois par an : une fois dans nos climats , avec une lenteur extraordinaire , et la seconde fois pendant leur émigration . (M. Temminck dit une fois seulement.) Les jeunes par lent toujours avec leur première livrée; mais quand, par hasard , ils ont perdu quelques plumes, celles qui repoussent ont la couleur de la livrée suivante. Beaucoup partent avant la fin de leur mue; et on a trouvé quelquefois. l'hiver, dans des trous d'arbre, des Coucous encore dans une complète mue, et tout à fait dépourvus de plumes; mais ils sont loin de passer l'hiver dans cette situation , et sont destinés sans doute à succomber à la faim et au froid ; peut- être aussi u'étaient- ce que des malades. (GÉRARD, Dictionnaire universel d'histoire naturelle.) C'est sur ces faits, et d'autres du même genre , que l'on s'était fondé pour soutenir que le Cou. cou n'émigrait pas , mais s'engourdissait par le froid dans nos climats, comme les animaux dormeurs. On a depuis longtemps fait justice de ces assertions , et le docteur Gaspard, dans ses Recherches sur le Coucou d'Europe, après avoir infructueusement essayé à cinq reprises d'élever de jeunes Cou cous pris au nid, s'exprime ainsi : J'ajouterai que ces Oiseaux m'ont paru ètre tous d'un naturel très méchant, qu'ils se battent à outrance ensemble ou avec les autres Oiseaux qu'on place dans leur société ; qu'ils ne s'apprivoisent pas , et ne deviennent pas doux, même à l'égard des personnes qui en ont soin . Je conclus de mes expériences que cet Oiseau ne s'engourdit pas l'hiver à la manière des animaux à sang froid, et de quelques Mammifères que l'on appelle hivernants; au moins je n'ai jamais rien pu observer d'analogue sur les cinq Coucous que j'ai toujours eus sous mes yeux, et qui pourtant ont été exposés , quelquefois, à un froid assez vif. ( Journal de physiologie, 1824 , lonie IV . ) Bien avant ces expériences, Montbeillard citait en ces termes des exemples reproduits par Vieil lot , qui , selon son habitude, ne nomme pas son auteur, qui font exception à la règle posée par le docteur Gaspard. Quoique rusés , quoique solitaires, dit le collaborateur de Buffon, les Coucous sont capables d'une sorte d'éducation; plusieurs personnes de ma connaissance en ont élevé et apprivoisé : on les nour rit avec de la viande hachée, cuite ou crue , des Insectes, des eufs , du pain mouillé, des fruits, etc. Un de ces Coucous apprivoisés reconnaissait son maitre, venait à sa voix , le suivait à la chasse, perché sur son fusil; et , lorsqu'il trouvait en chemin un griottier ( merisier sauvage) , il y volait , el ne revenait qu'après s'être rassasié pleinement; quelquefois il ne revenait point à son maitre de toute la journée, mais le suivait à vue, en voltigeant d'arbre en arbre , dans la maison , il avait toute liberté de courir; il passait la nuit sur un juchoir. Tout le monde connait le chant du Coucou, du moins son chant le plus ordinaire ; il est si bien articulé, et repété si souvent , que , dans presque toutes les langues, il a influé sur la dénomination de l'Oiseau : ce chant appartient exclusivement av måle , et c'est au printemps, c'est- à-dire au temps de l'amour, que ce mâle le fait entendre, tantôt perché sur une branche sèche et tantôt en volant; il l'interrompt quelquefois par un râlement sourd, tel , à peu près, que celui d'une personne qui cra che, et comme s'il prononçait : crou - crou , d'une voix enrouée et en grasseyant : outre ces cris, on en entend quelquefois un autre assez sonore , quoique un peu tremblé, composé de plusieurs potes : go-go- guel -guel- guet; cela arrive lorsque les måles et les femelles se cherchent et se poursuivent. Quelques-uns soupçonnent que c'est le cri de la femelle ; celle- ci , lorsqu'elle est bien animée , a en core un gloussement : glou glou , qu'elle répète cinq à six fois d'une voix forte et assez claire en vo lant d'un arbre à un autre; il semble que ce soit son cri d'appel, ou plutôt d'agacerie vis- à - vis de son måle ; car , dès que ce mâle l'entend , il s'approche d'elle avec ardeur en répétant son 10u-cou cou . (MONTBEJLLARD, Histoire naturelle du Coucou . ) Les Coucous sont répandus presque partout sans distinction : on les trouve dans les forêts, en plaines et en montagnes dans les buissons, près des étangs et des cours d'eau. En général, ils af >

1 1 OISEAUX. 273 fectionnent les hautes futaies entremêlées de clairières comme les lieux les plus favorables à leur genre de vie . 9 >

> C'est dans la partie supérieure des arbres les plus touffus qu'ils se recèlent ; mais on les voit aussi se percher sur les haies , sur les pierres, les meules de foin, etc. , pour y épier le passage d'une proie . Le Coucou bat des ailes en partant , et file ensuite avec une même allure . Son vol est léger , mais il est accompagné de violents battements d'ailes, et , quand le vent est fort, il vole mal . Aussi , dans leurs migrations, les Coucous sont-ils obligés de faire des poses fréquentes , et ne peuvent-ils faire une longue traite . Quoique volant à tire d'ailes, ils sont assez maitres de leur direction pour passer sans embarras à travers le réseau irrégulier formé par les branches des buissons. Autant ils sont légers dans les airs , autant ils sont maladroits sur le sol , où ils n'avancent qu'en sautillant . Aussi parcourent-ils en volant les plus petites distances . Lorsqu'ils traversent un champ, ils prennent leur essor et s'élèvent dans les airs ; mais, en se rapprochant de leurs demeures, ils changent d'allure , ct rasent presque le sol . (GÉRARD, d'après Vieillot .) Le Coucou est presque exclusivement insectivore, et , comme tel , cet Oiseau a droit à notre respect , car il nous rend de grands services , et devrait être respecté à l'égal de l'Hirondelle. Placés sur une motte de terre, sur la branche d'un buisson ou d'un arbre, les Coucous y épient patiemment le passage d'une proie ; mais c'est toujours en volant qu'ils la saisissent, et rarement en courant sur le sol : la brièveté de leurs jambes ne leur donne qu'une démarche sautillante et mal assurée . Ils s'attachent aussi , comme le Pic , au tronc des arbres pour y saisir les Insectes , mais toujours de biais , et non pas parallèlement à l'axe de l'arbre , comme ce dernier Oiseau ; ils ne grim pent également pas autour, ni en montant, ni de côté . Les plaines non encore fauchées, les champs de colzas, leur offrent une ample moisson , et ils font une énorme consommation d'Insectes , car leur voracité est fort grande . Ils rejettent par le bec , comme les Chouettes, des pelotes composées des parties non digestibles des Insectes qu'ils ont mangés. (GÉRARD, Dictionnaire universel d'histoire naturelle .) Ce qu'ils rejettent le plus souvent, ce sont les pelotons formés dans leur estomac par les poils des Chenilles velues , qu'ils affectionnent particulièrement. De là vient l'observation faite par Wil son , que , chez les Coulicous américains et aux yeux rouges, les parois de l'estomac étaient complé tement revêtues d'un poil fin et duveteux . Cet ornithologiste a pensé que ce revêtement était destiné à empêcher l'irritation decette partie par les poils des Chenilles velues dont ils se nourrissent, et il a cru que ce fait physiologique était particulier aux Coucous américains. Mais le même fait a été constaté dans l'estomac des Coucous d'Europe par Naumann , et il aurait sa cause , suivant ce der nier auteur, dans les mêmes Chenilles velues qu'ils ont mangées, et dont les poils , en s'implantant dans la tunique intérieure de cet organe , la rendent velue comme une toison . Pour manger ces Chenilles, dit Eritch , cité par de Montbeillard , ils les prennent par la tête , et : les faisant passer dans leur bec, ils en expriment et font sortir tout le suc par l'anus ; après quo ils les agitent encore, et les secouent plusieurs fois avant de les avaler . Ils prennent de même les Phalènes et les Papillons par la tête , et , les pressant dans leur bec, ils les crèvent vers le corselet , et les avalent avec leurs ailes . Les Coucous, surtout en Europe, sont Oiseaux de passage . Nous terminerons cet article , déjà trop long , et qui aurait pu l’être encore davantage, par cette réſlexion dont Montbeillard accompagne son histoire du Coucou d’Europe . Je demande pardon au lecteur , dit- il, de m'être arrêté sur un sujet dont peut- être l'importance ne lui sera pas bien démontrée; mais l'Oiseau dont il s'agit a donné lieu à tant d'erreurs , que j'ai cru devoir, non- seulement m'attacher à en purger l'histoire naturelle , mais encore m'opposer à l'en treprise de ceux qui les voulaient faire passer dans la métaphysique. Rien de plus contraire à la saine métaphysique que d'avoir recours à tant de prétendues lois particulières qu'il y a de phéno mènes dont nous ne voyons point les rapports avec les lois générales; un phénomène n'est isolé que parce qu'il n'est point assez connu; il faut donc tàcher de le bien connaitre avant d'oser l'expliquer; il faut, au lieu de prêter nos petites idées à la nature , nous efforcer d'atteindre à ses grandes vues par la comparaison attentive de ses ouvrages , et par l'étude approfondie de leurs rapports. 26 35 274 HISTOIRE NATURELLE . COUCOU CHANTEUR , CUCULUS CANORUS. ( Linné ) - Mâle. Tête , cou , poitrine et parties supérieures du corps, d'un cendré bleuâtre, plus foncé sur les ailes ; abdomen et cuisses blancs, rayés, transversalement, de brun- noir; queue noire , avec des taches blanches à l'extrémité , sur les baguettes et le long des barbes internes ; bec noir de corne, avec la base des commissures jaune ; paupières, iris et pieds , jaunes . Taille , 0m , 30 . Femelle. — Elle ressemble au mâle ; seulement, elle est un peu plus petite . Il y en a qui sont roux aux parties supérieures , avec des bandes transversales noirâtres à la tête , au cou , au dos et aux ailes ; de petites taches irrégulières sur le croupion ; et des raies diago nales noires, ressemblant à des V retournés , sur les barbes des pennes de la queue, qui se termine par une bande de même couleur et une autre blanche; enfin , sur les tiges des plumes, de petits points blancs alternant avec les raies diagonales ; la gorge , la poitrine , les côtés et le devant du cou, roussâtres ; l'abdomen , les cuisses et les jambes blancs , avec des raies transversales comme sur les parties supérieures . ( DEGLAND . ) Le Coucou chanteur habite l'Europe pendant l'été , et l'Asie occidentale , ainsi que l'Afrique sep tentrionale, pendant l'hiver. Essentiellement de passage , le Coucou arrive dans l'ile de Malte et dans celles de l'archipel grec en même temps que les Tourterelles , et , dit Sonnini , comme il voyage isolément , et qu'on n'en voit qu’un au milieu d'une troupe de ces Oiseaux, les habitants de ces iles l'appellent Conducteur des Tourterelles. 4me GENRE . SURNICOU . SURNICOU. ( Lesson . ) Surnia, genre de Strigidés ; Cuculus. > CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec de la longueur de la tête, arqué depuis la base jusqu'à la pointe, qui est presque crochue, comprimé, faible, à bords mandibulaires entiers , à sommet tout à fait lisse , sans arête, et arrondi. Narines basales, percées dans une membrane leur servant d'apercule, el ne les laissant appa raître que comme une fissure linéaire, presque horizontale, très-rapprochée de la tranche du bec . Ailes médiocres, pointues, subaiguës, à troisième rémige la plus longue, arrivant à la moitié de la longueur de la queue. Queue longue, arrondie , et très -médiocrement étagée . Tarses courts, de la longucur du doigt externe antérieur, grêles, emplumés au-dessous du genou; le doigt externe antérieur le plus long, puis le postérieur correspondant, le pouce le plus court; ongles courts, faibles et arqués. Quatre espèces de l'Afrique , de l'Asie et de l'Océanie. Type : le Surnicou lugubre (Cuculus (Surni culus) lugubris) , Horsfield. SURNICOU LUGUBRE . SURNICULUS LUGUBRIS. ( Horsfield, Lesson . ) > Plumage noir - bleu lustré ; bec et tarses noirs; queue noire, avec des raies blanches imparfaites. La femelle est noire , avec des larmes arrondies , blanches, cerclées de noir vif, nombreuses, se mées sur la tête , les ailes et sur tout le dessous du corps. ( Lesson . ) Longueur : 0,28. De Java . OISEAUX . 275 5 me GENRE . CHALCITE .. CHRYSOCOCCYS. ( Boie .. )) Xpuros , or ; xoxxuž, coucou . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES, Bec court, moitié de la longueur de la tête, élargi et déprimé à la base, légèrement arqué jusqu'à la pointe, qui est peu aiguë. Ailes longues, subaiguës ; la troisième rémige la plus longue, arrivant à la moitié de la longueur de la queue. Narines recouvertes d'une membrane basale, en forme de fissure , rapprochées du bord mandi bulaire. Queue allongée, arrondie. T'arses à demi emplumés, scutellés dans le reste , égaux en longueur au doigt externe antérieur, qui est le plus long de tous; les deux antérieurs soudés à la base, le pouce le plus court; ongles fai bles, comprimés et arqués. Toutes les espèces de ce genre,de l'Afrique, de l'Asie et de l'Océanie, ont leur plumage, princi palement en dessus , à reflets métalliques cuivrés ou dorés . Une seule fait exception, et sous ce rap port,, ainsi que l'observe M. Ch . Bonaparte, fait à peine partie du genre; elles sont en outre remar quables par la gracieuseté de leurs formes. Type : le Chalcite brillant , de la Nouvelle-Hollande (Cuculus (Chrysococcyx ] lucidus), Gmelin . Comme le Coucou d'Europe, ces espèces paraissent abandonner leurs aufs à l'incubation et aux soins d'espèces étrangères. Voici ce que Le Vaillant dit d'une des espèces de ce genre , qu'il a le plus et le mieux observée, le Chalcite didric ( Cuculus (Chrysococcyx) auratus) , Gmelin. J'avais toujours espéré , par cette belle espèce, de m'assurer, en cherchant à surprendre une de ses femelles déposant son auf dans le nid d'un autre Oiseau , de la manière dont toutes les femelles de Coucous s'y prennent pour en faire autant , malgré les difficultés apparentes.Mais, voyant que rien ne me réussissait à cet égard , j'avais à peu près renoncé à sortir de mon ignorance, lorsqu'un jour ayant tué une femelle de cette espèce, et voulantlui introduire dans la gorge un tampon de filasse, comme je le pratiquais toujours lorsque j'avais abattu uz Oiseau, afin d'empêcher le sang de sortir par le bec, et de se répandre sur les plumes (ce qui ne manque presque jamais d'arriver aux Oiseaux iués à coup de fusil ) , je ne fus pas peu surpris, en ouvrant le bec de cette femelle pour y introduire le bouchon usité, de lui trouver dans la gorge un æuf entier , que je reconnus tout de suite, à sa forme ainsi qu'à sa grosseur et à sa belle blancheur, pour appartenir à l'espèce de l'Oiseau même qui le portait. Ravi cette fois d'avoir enfin acquis la conviction entière de ce que je n'avais encore fait que soupçonner après bien d'inutiles efforts, j'appelai à grands cris mon fidèle compagnon Klaas, qui n'était qu'à quelques pas de moi , et à qui j'avais d'autant plus de plaisir à faire part de mes découvertes, qu'il en prenait un extrême à seconder mes vues . Klaas , en voyant l'æuf dans le gosier de l'Oiseau , me dit qu'il lui était plusieurs fois arrivé de tuer des femelles Coucous qui transpor taient ainsi le leur , c'est - à- dire que souvent, en ramassant ces femelles , il avait vu près d'elles un æuf cassé tout nouvellement , et qu'il avait toujours cru que , prêtes à pondre au moment où il les avait tirées , elles l'avaient laissé tomber en tombant elles -mêmes. Je me rappelai alors très bien que lorsque ce bon Hottentot m'apportait les pièces de sa chasse, il lui était bien des fois arrivé de me dire , en me montrant un Coucou : « En voilà un qui a pondu son auf en tombant de l'arbre. » Quoique ceci me donnåt la conviction que la femelle Coucou dépose son auf dans le nid d'un autre Oiseau en l'y transportant avec son bec, je voulais sur ce point rassembler des faits. En conséquence, Klaas et moi nous nous mîmes à tuer autant de Coucous didric que nous pûmes en rencontrer; ce qui nous en fit faire une grande destruction ; cependant, dans le grand nombre des tués, nous n'eûmes qu'un à 9 276 IJISTOIRE NATURELLE .

autre fait semblable à celui que j'ai cité , c'est- à - dire qu'une seconde femelle portant son cuf dans le bec comme la première. Ces Oiseaux sont peu difficiles à découvrir : on entend sans cesse les mâles , perchés à la cime des arbres , chanter d'un ton égal et trainant les syllabes di - di-di-didric, et quelquefois, dans des mo ments d'effervescence, moments où on les voit épanouir leur queue et tenir leurs ailes à demi ou vertes , celles- ci : diwi-diwi-diwi-diwic. La femelle n'a qu'un cri : wic -wic, qu'elle répond lorsque le mâle l'invite à s'approcher de lui . Lorsque c'est elle , au contraire , qui appelle son mále, on voit celui-ci accourir en traversant les airs , et en chantant : di- di- di-di , jusqu'à ce que , arrivé au-dessus de l'arbre où sa femelle l'attend dans une amoureuse posture , il s'arrête et se soutient au- dessus d'elle par un battement d'ailes précipité , et des signes non équivoques du plaisir qui l'attend , et qu'il exprime de la maniire la plus passionnée par le ton langoureux avec lequel , en finissant sa phrase : wi-wi- wi, il se laisse aller voluptueusement sur elle . Les cufs du Coucou didric sont d'un beau blanc luisant : je les ai toujours trouvés dans les nids des plus petits Oiseaux insectivores; jamais dans ceux des granivores, quoique bien plus nombreux que les autres, et plus faciles à découvrir ; car, en Afrique, les granivores, en général , vivent en bandes, et on trouve tous leurs nids réunis dans un même endroit. CHALCITE DE KLAAS. CHRYSOCOCCYS KLAASI. ((Cuvier, Lesson . ) Tout le dessus de la tête , le derrière du cou , le manteau , les scapulaires , les couvertures des ailes , le croupion et les couvertures du dessus de la queue sont d'un beau vert cuivreux et brillant , sans aucun mélange que le blanc de deux petits sourcils . Les grandes pennes sont d'un vert bronzi uniforme extérieurement, et noirâtres , tachées de blanc en dessous; la gorge , le devant du cou , la poitrine , les plumes du sternum , celles du ventre , des flancs et les couvertures du dessous de la queue , tout le dessous de l'Oiseau , en un mot, est d'un blanc pur, si ce n'est que sur le bas du ventre et sur les cuisses on remarque quelques bandes longitudinales d'un vert bronzė ; les quatre pennes du milieu de la queue sont d'un vert comme sablé de rougeâtre, cuivre rosetle ; les trois extérieures sont blanches, et ont chacune une tache oblongue cuivreuse vers leur pointe , et leur côté extérieur, tandis qu'intérieurement elles portent des lignes noirâtres, transversales et fort es pacées; le bec et les pieds sont brun- noir; les yeux jaunes . ( Le VAILLANT . ) Du cap de Bonne-Espérance . Longueur totale , 0m , 16 à 0m , 17. TROISIÈME FAMILLE. COCCYZINÉS. Les Coccyzinés ont le bec généralement élevé à la base , arqué au sommet, et très- comprimé sur les côtés jusqu'à la pointe, qui est entière ; les narines basales de forme ordinairement linéaire , et en partie munies d'un opercule; les ailes médiocres, et , le plus souvent , assez arrondies ; la queue longue et graduée ; les tarses allongés , et recouverts de larges écailles ; les doigts inégaux. Cette famille a été établie par M. G. R. Gray, qui , en 1846, la composait des sept genres suivants : 1 ° Coua (Coua ), Cuvier; 2° Coucal (Centropus), Illiger ; 3º Cultride (Cultrides), Pucheran ; 4º Couroll (Leptosomus); OISEAUX . 277 5 ° Diploptère ( Diplopterus), Boie; 6° Piaye ( Piaya) , Lesson ; 7 ° Coulicou ( Coccyzus), Vieillot . M. Ch . Bonaparte a conservé la même division , moins le genre Coucal , qu'il a élevé au rang de famille sous la dénomination de Centropodinés . Nous adoptons sa manière de voir , en intervertis sant toutefois l'ordre de classement de ses cinq genres, dont nous nous occuperons dans l'ordre qui suit , en y ajoutant le genre Dromococcyx : 1 ° Coulicou; 2° Piaye; 3 ° Dromococcyx ; 4° Diploptère ; 5° Cultride ; 6 ° Coua . Tous les Coccyzinés font un nid , couvent leurs cufs, et élèvent leurs petits eux- mêmes. 1er GENRE . COULICOU . COCCYZUS. ( Vieillot . ) 2 1 CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long et assez mince, large à la base, convexe en dessus, très - comprimé dans toute sa lon gueur, entier, arqué e ' aigu; mandibules d'égale longueur. Narines basales, ovalaires, percées dans une espèce de membrane. Ailes longues, pointues, recouvrant la moitié de la queue, subobtuses; la troisième rémige la plus longue. Queue longue, large et étagée . Tarses de la longueur du doigi externe antéricur, qui :st le plus long,très- iégèrement emplumės au -dessous de l'articulation, recouverts, dans le reste, de fortes écailles; doigts courts , épais, peu arqués et peu aigus. Une très- petile nudité autour de l'æil ; plumage doux et soyeux . On en compte cinq espèces de l'Amérique septentrionale et de l'Amérique centrale. Nous figurons le Coulicou américain (Cuculus ( Coccyzus) americanus), Wilson. Dans ce genre , Vieillot comprenait les Couas de Le Vaillant , dont Cuvier a fait un genre distinct , que nous décrirons tout à l'heure . Les Coulicous construisent un nid , soit dans les arbres creux, soit sur les branches; ils couvent leurs eufs, et ils élèvent leurs petits . Ils se tiennent très - souvent dans les grandes forêts, quelque fois dans les bosquets voisins des habitations, et très - rarement dans les lieux découverts. Ils se cachent dans les grands halliers les plus sombres et sur les arbres les plus louffus, dont ils par courent les branches pour y chercher les Insectes et les Chenilles, leur principale nourriture. Cepen dant , si ces aliments cessent d'être dans une certaine abondance, ils mangent des baies , qu'ils avalent entières ; du moins , c'est ainsi que se comportent les deux espèces qui se trouvent , pendant l'été , dans le nord de l'Amérique. Les Coulicous sont vifs et alertes , et ne descendent que très rarement à terre . ( Vieillot . ) COULICOU AMÉRICAIN . COCCYZUS AMERICANUS. ( Linné, Vicillot . ) En dessus , d'un gris uniforme brunâtre , se changeant en verdatre, en roux, en bleuâtre, suivant les jeux de la lumière; en dessous, blanc d'argent; toute la page intérieure des remiges rousse ; les 278 HISTOIRE NATURELLE . deux rectrices médianes d'un brun fauve léger, plus foncé vers le bout; les autres rectrices d'un noir à reflets bleuâtres , la pointe de chacune d'elles terminée de blanc ; moitié supérieure de la max dibule et portion apicale du bec noires; tout le reste jaune orange; pattes noires. Longueur : 0m , 28 . Fig . 379. – Coulicou américain . Cette espèce est répandue dans l'Amérique depuis la Jamaïque jusqu'au Canada ; mais elle ne passe que l'été dans le nord , où elle arrive au mois de mai, et d'où elle part au mois d'octobre pour passer l'hiver aux Grandes-Antilles . Elle se plail dans les bois les plus fourrés; mais elle s'en écarte et s'approche des habitations à l'époque de la maturité des fruits; elle fréquente alors les vergers et les bosquets, où l'attirent diverses baies dont elle se nourrit, surtout à l'automne, et dans lesquels elle cause beaucoup de dégâts. Ces Coulicous vivent isolément, et rarement on voit le male et la femelle ensemble, même à l'époque des amours. D'un naturel défiant, ils se cachent presque toujours au centre des arbres les plus feuillés. Leur nid , qu'ils placent sur les arbres, est composé de plusieurs branches sèches et de racines en dehors, d'herbes fines et de poils en dedans . (Vieillot . ) Ce nid, dit M. Nuttall , est fait d'une manière si grossière et si négligée , que c'est à peine s'il est assez concave pour retenir soit les aufs, soit les petits . Leurs aufs, au nombre de deux ou quatre , sont d'un vert bleuâtre tendre , tantôt sans taches , tantôt maculés de taches brunâtres ou jaunâtres . ( Leur grand diamètre varie de (m , 034 à (" , 036, et leur petit , de (m , 023 à 0m , 025 . ) Le père et la mère les couvent assidûment, et se montrent fort attachés à leur progéniture , qu'ils défendent avec acharnement contre toutes les attaques du dehors . Ainsi , lorsqu'on s'en approche , comme pour prendre , soit le nid , soit ce qu'il contient , le måle se laisse choir du nid à terre , où il se traine en voltigeant avec peine , comme s'il était blessé , à la manière de certains Oiseaux attachés à leurs petits , telle que la Perdrix, jusqu'à ce qu'il ait éloigné son ennemi . Pendant ce temps , la mère pousse un cri d'alarme : qua-quah - gwaih, et se laisse à son tour glisser à terre . Alors le mâle revient à une petite distance du nid , et sonne à son tour l'alarme à chaque fois qu'il craint l'approche de son ennemi . Aussitôt que les petits sont éclos , les parents s'occupent avec assiduité de pourvoir à leur nourriture , laquelle consiste principalement en Chenilles velues , que dédaignent ordinairement les autres Oiseaux, et qui abondent sur les arbres qu'ils fréquentent. Ils dévorent aussi de gros Insectes lamelligères, tels que le Melolontha lanigera, et d'autres Carabiques; mais ils ont la mauvaise habitude de manger les aufs des autres Oiseaux, et de répandre la désolation et l'épouvante par tout où ils se trouvent . C'est le plus ordinairement au printemps qu'ils couvent; j'ai pourtant vu un nid avec ses eufs vers la fin du mois d'août, quoique le mois de septembre soit l'époque de leur départ. Quand on considère le temps qu'il leur fautpour nourrir et élever leurs petits, ceci semble > OISEAUX. 279 accuser une bien grande imprévoyance de la part des parents dans la construction de leurs nids, car ce retard expose une grande partie de leur progéniture à mourir ou de faim ou de froid . Cette circonstance toute providentielle met seule obstacle à leur trop grande multiplication , ainsi qu'aux désastres qui en seraient la conséquence inévitable. Ils adoptent de préférence les cantons qui ren ferment le plus de petites espèces d'Oiseaux , dont ils guettent les nids pour en manger et détruire les æufs. Ceux- ci , de leur côté, semblent vouloir prendre leurs précautions et se mettre sur leurs gardes; ils recommencent plusieurs fois, et en divers endroits , le même nid , puis , au lieu de le placer sur les branches basses d'un arbre , ils le mettent sur les branches les plus élevées, et quel quefois même à cinquante pieds du sol . Lorsque ces petits Oiseaux sont ainsi chassés de leurs nids, ou ont perdu leurs aufs, le mâle crie d'un ton plaintif pendant des jours entiers , comme pour pleu rer la misère à laquelle le réduisent d'audacieux ravisseurs . Confiant dans les secours de la Providence, le Coucou d'Amérique, de même que celui d'Europe, abandonne parfois le soin d'élever sa progéniture à d'autres Oiseaux . Ainsi , il m'est arrivé un jour de trouver un æuf de Coucou dans un nid de Merle miauleur ( Turdus felivox ), et bien certaine ment cet æuf y avait été introduit par le Coucou lui -même. Une autre fois, en juin 1830, j'ai trouvé un nid de Merle erratique ( Turdus migratorius) contenant deux cufs de cette espèce, avec lesquels se trouvait également un auf de Coucou qui ne pouvait y avoir été introduit par celui - ci qu'au moyen de son bec . Je ne saurais assurer que ces deux Merles n'aient pas renoncé à couver des eufs ainsi frauduleusement introduits dans leurs domiciles, mais le fait seul de leur présence dans ces nids démontre suffisamment l'intention du Coucou . Nous avons dit que cet Oiseau aimait à se retirer au milieu des bois ou dans l'épaisseur des hal liers . Le mâle , cependant , trahit fréquemment le lieu de sa retraite par un chant monotone et gut tural : kow-kow-kow, proféré d'un ton plutôt bas et plaintif, semblable au son d'un appeau . D'autres fois il fait suivre ce premier cri d'un ' tk- ' tk-' tk , prononcé lentement, comme une espèce de rire , et ressemblant parfois au son rude et criard de la crécelle d'un garde de nuit. Son cri, dit- on, an nonce la pluie , ce qui l'a fait nommer , dans la Virginie , Corbeau de pluie , et Oiseau kou . Daus les diverses saisons, la veille d'un jour d'orage ou de tempête, on l'entend prononcer : kaw -kaw -kaw , que le mâle répète exactement aux mêmes heures, et pendant toute la nuit . Le même chant est éga lement prononcé avec une grande régularité tout le jour, et continue pendant toute la durée de l'in cubation . Lorsque la nuit approche, il surveille les alentours , comme pour éviter toute surprise , et rarement on le voit alors endormi , ou ce n'est qu'accidentellement qu'il se laisse aller au som meil , et encore est- ce sur un arbre voisin , d'où il semble épier ce qui se passe autour de sa proge niture , sur laquelle il est impossible de veiller avec plus d'assiduité. ( Manual of the ornith . of the Unit. St. and of Canada , 1832. ) 2me GENRE . PIAYE . PIAYA. ( Lesson . ) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec médiocre, de la longueur de la téle , peu élevé , très-convexe, très -comprimé, et courbé dans toute sa longueur jusqu'à la pointe, qui est entière. Narines longitudinales, ouvertes, basales, très-rapprochées du bord mandibulaire, percées dans une membrane qui en occupe la plus grande partie. Ailes arrivant à la naissance de la queue, arrondies, concaves , plus que subobtuses, la sixième rénige étant la plus longue de toutes , puis la cinquième et la septième. Queue allongée, très- étagée. Tarses de la longueur du doigt externe antérieur, qui est le plus long, assez forts, garnis de larges scutelles; ongles médiocres, faibles, arqués et aigus. La paupière supérieure est ciliée , et une nudité se remarque derrière l’æil . Les Piayes, dit Lesson , sont des Coucous gracieux dans leurs formes, et dont le plumage est doux comme de la soie, et n'a rien de rigide , comme celui des Coucals et des Couas . Piaye est le 280 HISTOIRE NATURELLE. nom que les créoles de la Guyane donnent à l'espèce type de Coulicou de Cayenne (Cuculus [Piaya) Cayanus), Linné . Neuf espèces de l'Amérique tropicale . Type : le Piaye à croupion rouge ( Piaya erythropygia) , Lesson , dont nous donnons la description . Les Piayes se montrent à la lisière des bois; mais on ne les rencontre presque jamais dans les lieux découverts , ni à terre : ils sautent avec agilité de branche en branche pour y chercher les Vers et les Chenilles dont ils se nourrissent . Ils vont presque toujours par paires , volent bas et horizon talement. Quoiqu'ils restent assez longtemps au repos, ils ne laissent pas que d'être vifs et alertes . ( D'AZARA )

PIAYE A CROUPION ROUGE . PIAYA ERYTHROPYGIA ( Lesson .) Iconogr . ornith . 0. DXscas, pl . 67. Tète , devant du cou et sommet du dos d'un brun olivâtre , flamméché de noir sur le front et le haut de la tête ; ailes d'un vert brunåtre, à reflets métalliques bronzés et pourprés; la queue de même couleur, avec les mêmes reflets, mais où domine un violacé rosé ; les deux rectrices latérales terminées à leur pointe par une tache blanche; tout le dessous du corps d'un brun- roux clair , de même que le crou pion ; le tour des yeux noirs, ce noir se prolongeant en forme de moustaches, depuis l'angle externe de l’æil jusqu'au méat auditif ; bec jaune, à arête noire ; peau du tour des yeux jaune ; pieds rouges. Longueur totale de 0m, 26 à 0m ,27 . Habite San-Carlos ( Centre-Amérique), où cet Oiseau a été découvert par M. Adolphe Lesson . zme GENRE . DROMOCOCCYX. DROMOCOCCYX. ((Pr..Neuwied . )) Ascu.eu ;, coureur ; %.cxxvĘ, Coucou. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec triangulaire, grêle, mince , allongé, plus long que la tête , subulé et arrondi dans la dernière moitié de son étendue jusqu'à la pointe , qui est légèrement infléchie , aussi haut que large, déprimė seulement à la base , des deux côtés de l'arête de la mandibule supérieure, dans la première moitié de sa longueur, à partir de la commissure. Narines latérales, linéaires , en forme de fissure étroite , parallèles au bord mandibulaire dont elles sont très-rapprochées. Ailes allongées , amples, arrivant à moitié de la longueur de la queue, surobtuses, la cinquième rémige la plus longue. Queue allongée , ample, molle et pendante, étagée et inégale, à couvertures supérieures souples, molles, décomposées cl égales en longueur aux rectrices, dont elles atteignent l'extrémité. Tarses élevés , largement scutellés; doigts grêlés et allongés, l'externe antérieur de la longueur du tarse . Nudité de l'ceil à peine visible ; huppe occipitale . Ce genre ne repose jusqu'à ce jour que sur une seule espèce bien déterminée, le Dromococcyx phasianelle , du Brésil. C'est cette espèce qui , dans l'origine , a servi de type à Spix qui l'avait découverte , pour son genre Macropus, dénomination que l'on n'a pu conserver à la science , puisqu'elle avait été déjà appliquée à une autre classe zoologique . Depuis, M. G. R. Gray a compris dans ce même genre, en en changeant le nom en celui de Diplopterus, plusieurs espèces dont les caractères nous semblent tellement différer de ceux de notre Dromococcyx phasianelle , qu'il ne nous est pas possible de laisser subsister cette classification hétérogène. > OISEAUX . 281 Ainsi , malgré l'opinion contraire de M. Ch . Bonaparte, nous ne pouvons apercevoir le lien qui motive la réunion dans un même genre de notre Oiseau Dromococcyx phasianelle, dont le bec est mince, allongé , en alène , et représente en grand le bec d'un véritable Bec- Fin ( Sylvia ), avec le Di ploptère tacheté ( Diplopterus nævius), dont le bec est court, bombé, comprimé, et comme aplati. Nous avons donc cru , tout en conservant le genre Diplopterus et le restreignant à son véritable objet, devoir rétablir le genre de Spix dans toute sa pureté , en y adaptant le nom le plus ancien nement créé après le sien , celui de Dromococcyx du prince Max. de Neuwied . DROMOCOCCYX PHASIANELLE . DROMOCOCCYX PHASIANELLUS. ( Spix . , Pr. Max . ) En dessus, brun ; rectrices et couvertures alaires bordées finement de fauve, le fouet de l'aile écaillé , et le bout des rémiges ponctué de cette dernière couleur ; front et dessus de la tête marron ; les plumes de ces parties allongées en forme de huppe; une tache postoculaire et un demi-collier sur le côté du cou , d'un blanc fauve; région parotique noire ; joues blanches, entourées raje noire ; en dessous, blanc, devant du cou et haut de la poitrine flamméchés de brun ; queue acu minée, ample, allongée ; les tectrices supérieures atteignant presque l'extrémité des rectrices . 4me GENRE. DIPLOPTÈRE . DIPLOPTERUS. ( Boié . ) A1T) .ccs , double ; notepox , aile . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec aussi long que la tête, robuste, triangulaire et beaucoup plus haut qu'épais à la base, très comprimé sur les côtés , médiocrement courbé. Narines basales , en scissure longitudinale percée au centre d'une membrane placée au milieu de la mandibule, et un peu engagée dans les plumes du front . Ailes longues, obtuses, recouvrant le quart de la longueur de la queue, la quatrième rémige la plus longue. Qucue longue, étroite et arrondie. T'arses de la longueur du doigt externe antérieur, épais, recouverts de larges scutelles; ongles petits , minces, arqués et très - aigus . Tour de l'æil nu; une huppe occipitale. On en compte quatre espèces de l'Amérique méridionale. Type : le Diploptère tacheté (Cuculus [ Diplopterus) novius), Linné . Les Diploptères , dit d’Azara, ont un cri , qu'à l'époque des amours ils répètent souvent dans la journée, et même pendant la nuit , d'un son de voix clair , sifflant, triste et assez fort pour être en lendu à un mille de distance . Le reste de l'année , ils sont presque silencieux , et je ne crois pas que la femelle ait un cri , car je n'ai jamais oui qu'elle répondit à celui du mâle . Les Diploptères sont solitaires ; ils changent peu de canton , et ils ne se rapprochent jamais l'un de l'autre de plus d'une demi- lieue . Ils sont farouches et ils se cachent dans les endroits des bois et des halliers les plus touffus, de sorte qu'il est très - difficile de les tuer, même quand leur cri indique où ils sont . J'ai élevé chez moi , continue le même observateur, quelques jeunes Chiriris ( Diploptère à casque , Cuculus (Diplopterus) galeritus, Illiger) , prêts à voler , que je nourrissais à la buchette avec de la viande hachée , et , lorsque je n'enfonçais pas assez avant les petits morceaux dans leur gosier, ils les rejetaient et me becquetaient les doigts, comme pour me punir de ma négligence . Jamais ils n'ont voulu de pain , et, quoiqu'ils eussent faim , ils ne prenaient point la viande de ma main, même lorsqu'ils furent adultes , mais ils me la demandaient, la bouche fort ouverte , et en prononçant sans cesse leur nom Chiriri . Pour leur donner à manger , il fallait le faire d'un seul coup et avec promp 3 27 36 282 DISTOIRE NATURELLE . I 1 I titude ; car, si on leur laissait le temps, ils poussaient les morceaux avec la langue et les rejetaient. Ils n'aimaient point non plus le maïs ni les mouches. Ils prenaient beaucoup de plaisir à se baigner tous les jours ; mais, si je ne les plongeais pas moi - même dans l'eau , ils ne cherchaient pas à y en trer, et jamais ils ne buvaient . Ils étaient fort doux et gais ; et si quelque Oiseau entrait dans mon habitation , où les Chiriris vivaient en toute liberté , ils allaient sur- le - champ vers lui , se blotis saient et montraient beaucoup d'envie de jouer; mais comme l'étranger ne répondait pas à leurs agaceries , ils le frappaient à coups de bec . Ils passaient la plus grande partie du jour entre deux livres inclinés et ils y dormaient. Ils couraient en sautant sur la table et les chaises, quelquefois à terre ; ils se rendaient très- incommodes par leurs cris , qu'ils ne cessaient de faire entendre , en ren flant leur gosier . On les voyait souvent se tourner de côté et d'autre, et , lorsqu'ils étaient effrayés, ils faisaient craqueter leur bec. Ces Oiseaux, pour l'ordinaire , ont la queue un peu étalée , et la fausse aile ou aile bâtarde très souvent poussée en avant ; ils l'avancent vers la tête jusqu'à lui faire toucher l'oreille , sans que pour cela on aperçoive de mouvement dans l'aile , ou dans quelque autre partie . Leur attitude ordinaire est de se tenir un peu courbés , et le cou un peu retiré ; les pennes de la queue tombent les pre mières dans la mue. Ils ne sont point laids , et peu d'Oiseaux les égalent en vitesse et en gaieté . L'on dit qu'ils ne quittent jamais le bord de l'eau . 1 7 DIPLOPTÈRE DU BRÉSIL. DIPLOPTERUS BRASILIANUS. ( G. R. Gray , Lesson . ) Gris en dessus, blanc roussâtre en dessous; huppe rousse , flammée de noir; joues grises , verge tées de petites mèches brunes, et ornées, dans leur milieu , d'un miroir violet . ( Lesson . ) 5me GENRE . CULTRIDES . CULTRIDES. ( Pucheran .) 1 > CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec long, élevé à la base, très-arqué dans son dernier tiers, comprimé sur les côtés jusqu'à la pointe, sans être crochu; la mandibule supérieure ayant en un mot la forme d'une lame de couteau . Narines comme lunulées , percées , obliquement, dans une membrane, basales, formant comme opercule, et très-rapprochées du bord mandibulaire . Ailes courtes, concaves et très- arrondies, plus que surobtuses; les six premières rémiges étagées; la septième, la huitième et la neuvième, égales, les plus longues. Queue longue, large et étagée . Tarses très-longs, du double de la longueur du doigt externe antérieur, garnis de larges scu telles; les doigts et les ongles courts : ceux - ci comprimés, peu courbés et peu aigus. Le lour de l'æil nu ; la tête surniontée d'une huppe. Ce genre a été créé , en 1845 , par M. le docteur Pucheran , pour une espèce qui avait toujours été confondue avec le Coua (Coccyzus ( Cultrides] Geoffroyi), Temminck. Ses mours sont celles des Couas. CULTRIDES DE GEOFFROY, CULTRIDES GEOFFROYI. ( Temmink , Pucheran .) 1 1 Ce bel Oiseau a la tête ornée d'une huppe composée de plumes assez larges et rudes; les plus longues sont arrondies au bout, et d'une couleur bleuâtre, à reflets d'acier poli ; le front , les joues, le devant du cou et la poitrine , sont converts de plumes courtes, peu duvetées, et couchées les unes OISEAUX . 283 i sur les autres comme les écailles des Poissons; elles sont brunes au milieu , et terminées par des croissants d'un blanc roussâtre ou couleur isabelle ; la poitrine est ceinte par une bande d'un noir bronzé; cette bande, ou ceinturon , n'est bien marquée que sur le plumage des adultes; les jeunes en manquent totalement, ou bien elle est faiblement indiquée; quelques individus ont aussi les taches écaillées du devant du cou moins distinctes; tout le ventre est fauve; l'abdomen est d'un roux plus ou moins vif selon l'âge; le dos et les ailes sont d'une belle couleur vert bronzé, relevée par des reflets dorés; la queue, composée de douze pennes larges et rudes, est longue et très -éta gée; mais les deux pennes latérales de chaque côté sont d'un vert bronzé; le tour des yeux est nu , le bec est fort gros et jaunâtre, sa base se nuance un peu en verdâtre; les pieds ont une teinte cendrée verdâtre, et les ongles sont jaunes. La huppe des jeunes est moins longue; la couleur d'acier poli est distribuée par taches sur les plumes qui la composent, et tout le plumage a moins d'éclat : les sexes paraissent n'offrir aucune différence très -marquée. ( Temminck . ) De l'Amérique méridionale. Longueur totale , 0“ , 50 à 0m , 51 . 6 me GENRE . - COUA. COUA . ( Cuvier.) CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec voûté, à arêle convexe, ſort , très-élevé, pointu , à bords peu recourbés, triangulaire et épais à la base, comprimé sur les côtés jusqu'à la pointe, qui est entière. Narines basales, percées dans une membrane, en scissure linéaire et oblique. Ailes courtes, concaves, surobtuses; les quatrième, cinquième et sixième remiges, les plus iongues. Queue longue, large et étagée . Tarses de la longueur du doigt externe antéricur, garnis de larges scutelles peu adhérentes; ongles médiocres, comprimés, courbés et aigus. OSTRO CELU Fig. 380. — Coua ruficeps. Le tour de l'ail nu; parfois une huppe . C'est encore Le Vaillant qui a détaché des Coucous les espèces de ce genre pour en faire une division à part , sous la dénomination de Coua , adoptée et latinisée par G. Cuvier . 284 HISTOIRE NATURELLE . Les Coucous-Couas, dit Le Vaillant, se distinguent , au premier coup d'oeil, des Coucous propre ment dits par les tarses , qu'ils ont beaucoup plus allongés que ces derniers; ils ont aussi les doigts plus forts , plus longs, mais les ailes plus courtes, celles- ci étant coupées, chez eux, différemment. Ainsi, les pennes du milieu des ailes sont un peu plus longues que les premières et que les der nières , de sorte qu'en les déployant ces Oiseaux décrivent avec leurs ailes une portion de cercle. Cette conformation des ailes , chez les Couas , est la même que chez les Pics, Oiseaux pour lesquels on prendrait tous les Coucous-Couas, s'ils n'en différaient pas par leurs doigts disposés deux par deux par paires , comme chez tous les Coucous . Leur corps est robuste , et le sternum court, moins cependant que celui des Coucous . On compte six espèces de Madagascar et de l'Afrique orientale . Type , le Coua de Reynaud (Coua Raynaudi), Pucheran. Les Couas posent leurs nids dans les trous sur la tête des vieux troncs d'arbres . Lorsqu'on a tué une femelle de Coua , continue Le Vaillant , on entend le mâle la rappeler d'une voix forte : côha -côha- côha , d'où est probablement venu le nom de Coua , que les habitants de Ma dagascar ont donné à l'espèce type que nous allons décrire, qui se trouve aussi dans quelques par ties de l'Inde et du Sénégal . Les Couas se nourrissent presque exclusivement de Mollusques terrestres , principalement de celui de l'Agathine. Un d'eux, le Coua de Delalande ( Goccyzus ( Coua ] Delalandii ), Temminck, au dire du docteur Ackerman , chirurgien de la marine française, aurait reçu des Malgaches le nom local de Famac acora , hache Escargot ( traduction littérale ) ou casseur d'Escargots. Voici en effet ce que dit cet observateur dans une note insérée dans la Revue zoologique de 1841 . Au nombre des Oiseaux que j'ai été à même d'observer pendant un séjour de trois ans à Mada gascar , je citerai le Coua comme l'animal dont la vivacité , le caractère et le genre de vie m'out le plus frappé. Le Coua n'a rien de remarquable dans sa parure . Son plumage, d'un noir métallique sur toute la partie supérieure du corps, blanc à la gorge et à la poitrine , est d'un roux clair à l'abdomen ; ses yeux , d'un brun foncé, sont viſs ; sa longue queue étagée , souvent en mouvement comme celle de la Pie , donne à cet Oiseau un air de vivacité, je dirai même d'impatience , qui caractérise encore sa marche saccadée en sautant souvent des deux pattes à la fois. Il va ainsi dans les bois, de branche en branche, de roche en roche, pour chercher les Agathines , qui forment sa principale nourriture . Lorsqu'il en trouve une , quelle qu'en soit la grosseur, il l’em porte près d'une grosse pierre, sur laquelle il monte , en tenant avec le bout de son bec la coquille par l'extrémité de son ouverture ; il frappe avec sur la pierre en tournant et levant la tête tantôt à droite , tantôt à gauche ; lorsque , par le bruit du choc, il reconnait que la coquille est cassée , il met une patte dessus, et , avec son bec il retire le Mollusque, qu'il avale aussitôt . Si l'ouverture n'est pas assez grande pour laisser passer le corps entier de la limace, le Coua frappe de nouveau jusqu'à ce que la coquille soit suffisamment brisée. J'ai reconnu jusqu'à quel point cet Oiseau était friand des Agathines par le fait suivant . Je possédais un Coua depuis quelques mois dans une assez grande volière , où il vivait en bonne intelligence avec les autres Oiseaux , et était devenu presque familier. Il distinguait assez bien ma voix pour venir lorsque je l'appelais; si à travers le grillage je lui montrais une Agathine, il volti geait danstous les sens et chantait comme dans les bois . Ce chant se bornait à un : crou- ou modulé en descendant, et qu'il répétait d'autant plus souvent qu'il était plus content ou plus impatient . Après lui avoir bien fait désirer l'Agathine , je la lui donnais , et alors il se promenait en la tenant au bec , proférait son crou -ou plusieurs fois de suite , après quoi il cassait la coquille . En mangeant le Mollusque , il chantait encore un peu, et , lorsqu'il n'avait plus rien , il venait voir à travers les grillages si je n'en avais pas d'autres à lui donner. J'oubliais de dire que l'Oiseau essuyait son bec chaque fois qu'il était sali par la matière gluante que rendait l'Agathine. > OISEAUX. 285 li COUA HUPPE . COUA CRISTATA. ( Linné , G. R. Gray . ) > ! Le Coua porte sur la tête une huppe composée de plumes déliées qui se rabattent par derrière , et que l'Oiseau gonfle et hérisse lorsqu'il est animé par quelque passion ; on le voit aussi, dans ces moments, étaler sa belle queue largement barbée , légèrement étagée , et qu'il ramène sur son dos . Toute la tête , y compris la huppe , le derrière du cou , le manteau , les couvertures des ailes , le dos, le croupion et les couvertures du dessus de l'Oiseau , sont d'un joli gris glacé de vert d'eau , de sorte que ces parties paraissent ou plus vertes ou plus grises , suivant les incidences de la lumière; la gorge et le devant du cou sont d'un gris vert beaucoup plus clair que celui des autres parties , et qui se charge toujours davantage d'une teinte de roux vineux à mesure qu'il descend sur la poi trine , où cette teinte est plus foncée. Le reste du dessous de l'Oiseau est d'un blanc gris. Les pennes des ailes sont d'un bleu violâtre glacé de vert, ainsi que celles de la queue , dont les latérales sont largement terminées par du blanc . Les yeux sont rougeâtres, et le bec, les pieds et les ongles, noirs. La femelle est plus petite que le mâle : elle en a en général les couleurs , mais moins brillantes ; sa huppe est aussi moins ample que celle de ce dernier. Nous avons trouvé une nichée de Couas dans un grand trou sur la tête d'un tronc d'arbre cassé et creusé par les eaux : il y avait quatre petits d'éclos . Quelques débris de coquilles , que nous trou vâmes au pied de l'arbre , nous firent voir une couleur gris de lin . J'avais pris les quatre petits , que je voulais élever; mais, n'acceptant rien de ce que nous leur présentions, ils moururent le second jour. Ils étaient couverts d'un duvet gris- roux ; les pennes de leurs ailes et de leur queue , qui avaient déjà un pouce à peu près de longueur, étaient d'un joli vert de mer glacé ; leurs yeux étaient gris- brun ; leur bec, brun , était , dans toute sa base , entouré d'un bourrelet jaune . ( Le VAILLANT ) Longueur : 0m, 35 à Om , 38 . QUATRIÈME FAMILLE . --- SAUROTHÉRINÉS. Les Oiseaux de cette famille ont le bec long, à sommet presque entièrement droit jusqu'à la pointe, qui se recourbe brusquement, très- comprimé sur les côtés ; les narines latérales et plus ou moins nues; les ailes médiocres et arrondies ; la queue longue et étagée ; les tarses très-longs, recouverts de larges squamelles ; les doigts et les ongles courts . M. G. R. Gray a composé cette famille de la réunion des deux genres : Saurothera ( Saurothère) , Vieillot , et Geococcyx ( Géococcyx) , Wagler , généralement adoptés . Les Saurothérinės se nourrissent d'Insectes, de Lézards, et nichent sur les arbres . GENRE UNIQUE . - TACCO . SAUROTHERA . ( Vieillot . ) Szupes , Lézard ; 0999w , je chasse. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec allongé, de la longueur de la tête , glabre à sa base , lisse , arrondi en dessus, presque droil dans loute son étendue, comprimé sur les côtés , à mandibule supérieure, dans l'espèce type , dentelée sur les bords, courbée et crochue seulement à son extrémité. 286 HISTOIRE NATURELLE . 3 . Narines basales, oblongues, couvertes par une membrane. Ailes concaves, subaiguës, arrondies, à penne bâtarde, courle ; les deuxième et troisième rémiges les plus longues. Queue très-longue el très -étagée. Tarses courts, grêles, légèrement emplumés au -dessous du talon , garnis de larges scutelles de la longueur du doigt externe antérieur; ongles courts , comprimés, très-arqués et aigus. Paupière ciliée , tour de l'eil nu . On en compte quatre espèces de l'Amérique tropicale. Type : le Saurothère de Vieillot ( Sau rothera Vieilloti, Ch . Bonaparte) , espèce que Vieillot , qui l'avait observée lui- même aux Antilles, a confondue avec le Cuculus ( Saurothera) velula, Gmelin , et qu'il appelait en conséquence Tacco Vieillard . Voici , pour les meurs des Oiseaux de ce genre , ce que Montbeillard , copié littéralement par Vieillot , rapporte au sujet de cette espèce : Tacco est le cri babituel de cet Oiseau , d'où son nom que je lui ai conservé; on l'appelle aussi Oiseau de pluie, attendu qu'il crie plus souvent lorsqu'il doit pleuvoir . L'épithète de Vieillard , qu'on lui a encore imposée, vient de ce qu'il a les plumes du menton blanches, mais ce ne sont pas les seules dénominations qu'on lui ait appliquées : on l'appelle Rieur, parce qu'il semble faire des éclats de rire lorsqu'il prononce les syllabes qua -qua -qua, ou cra - cra - cra , cri qu'il jette en volant , et quand il voit un animal qui lui porte ombrage. Les nègres de Saint- Domingue le nomment Tacra Bayo, mais j'en ignore le motif : enfin , il est connu des habitants sous le nom de Pie , parce qu'il a , comme la nôtre , les pennes caudales très-longues, le vol lent, et qu'ils trouvent, dans le cri si gnalé ci - dessus , des rapports avec celui de cet Oiseau d'Europe . Lorsqu'il prononce tacco , il arti cule lentement la première syllabe , et descend d’une octave pleine sur la seconde . Il ne fait jamais entendre ce mot qu'après avoir remué la queue de bas en haut, et il répète ce mouvement chaque fois qu'il se déplace. Il fréquente indifféremment les terrains cultivés, les savanes, les grands bois et les buissons . Sa nourriture principale consiste en Chenilles, gros Insectes et très-petits Lézards, que l'on ap pelle Anolis. On dit qu'il mange encore les jeunes Rats , les Couleuvres , les Grenouilles, et même les petits Oiseaux ; mais il me parait qu'on fait du Tacco un animal carnassier, aussi mal à propos que de notre Coucou , car il n'a pas de serres propres à saisir une semblable proie ; son bec n'est pas conformé de manière à pouvoir les déchirer, et son gosier est trop étroit pour les avaler en entier, comme font certains carnivores . Le Tacco parcourt les arbres dans toute leur étendue, avec une légèreté étonnante pour sa taille . Toujours l'ail aux aguets pour épier les petits Anolis qui se jouent sur les branches, et découvrir les Chenilles qui se cachent sous les feuilles; il pénètre , avec une adresse et une activité vraiment admirables, dans l'intérieur des buissons les plus épais et les plus feuillés. Sa chasse l'occupe telle ment , qu'il se laisse approcher à portée de la main ; c'est au point qu'on peut aisément le frapper avec un båton, surtout au moment où , immobile sur une branche, il est prêt à fondre sur sa proie , et particulièrement sur les Anolis , qu'il ne pourrait attraper sans cette immobilité , puisque au moin dre bruit , au moindre mouvement, ces petits animaux disparaissent avec la rapidité de l'éclair . Le bruit du fusil n'est point, pour cet Oiseau , un motif de crainte ; il se contente de changer de place sans s'éloigner. Son vol est peu élevé ; il bat des ailes en partant , et fait alors entendre son cri qua. qua- qua , puis il file et semble glisser sur un plan incliné . Ces Oiseaux se retirent , au temps de la ponte , dans la profondeur des forêts, et ils s'y cachent si bien , que jamais, jusqu'au moment où Montbeillard recevait les renseignements qui précèdent, per sonne n'avait vu leur nid ; ce qui lui fait dire qu'on serait tenté de croire qu'ils n'en font point, et qu'à l'instar du Coucou d'Europe ils pondent dans le nid des autres Oiseaux ; mais, ajoute-t-il aussitôt , ils différeraient en cela des Coucous d'Amérique, qui font un nid et couvent eux -mêmes leurs @ufs. Vieillot nous apprend, en effet, que cette espèce, que l'on trouve à Saint-Domingue, à Porto-Rico, à la Jamaïque et dans toutes les grandes Antilles, fait son nid sur les arbres , le place dans la fourche des grosses branches, et le compose de petites racines sèches, de mousse et de feuilles. Sa ponte est de quatre à cinq aufs, d'un blanc sale tacheté de noir . > OISEAUX . 287 TACCO DE MERLIN . SAUROTAERA MERLINI. ( D'Orbigny . ) Dessus du corps brun- roux antérieurement, brun olivâtre au derrière ; front gris ; tectrices des ailes et les rémiges secondaires brun olivâtre clair, à reflets métalliques ; remiges primaires d'un beau roux vif, leur extrémité olivâtre , brillant comme les tectrices; rectrices moyennes olivâtre brun à reflets, toutes les autres de la même teinte , mais terminées de deux taches , l'une blanche à l'extré mité , l'autre large , noire , placée transversalement à un pouce de l'extrémité , dessous de la queue grisâtre ; la gorge et la poitrine gris blanchâtre; ventre et derrière d'un beau roux vif. Le tour des yeux du rouge le plus ardent; yeux brun clair ; pieds bleus ; bec bleuâtre . Particulier à l'ile de Cuba . Longueur totale, 01,54 . de la queue ,, 0m, 30 . CINQUIÈME FAMILLE . PHOENICOPHÉINÉS. Ont en général le bec de la longueur de la tête , parfois un peu plus long ; les narines basales , linéaires, ou découvertes, ou plus ou moins cachées par les plumes du front, et le plus souvent rap prochées du bord de la mandibule ; les ailes arrondies, courtes et surobtuses ; la queue longue et étagée ; les tarses de la longueur du doigt externe antérieur. La tête avec ou sans aigrette ; le tour des yeux nu , et le plumage assez soyeux. Cette famille , créée en 1849 par M. Ch . Bonaparte , dans son Conspectus, avait été composée par lui à cette époque des genres suivants : Scythrops (Scythrops), Latham ; Carpococcyx ( Carpococcyx) , G. R. Gray ; Rhinortha ( Boubou) , Vigors ; Dasylophus ( Dasylophe), Swainson ; Phænicopheus (Malcoha ), Vieillot ; Zanclostomus ( Zanclostome) , Swainson . Depuis, si nous en jugeons d'après un tableau rectificatif deson Conspecius, publié en 1850 , à la suite d'une Revue critique de l'ornithologie européenne de M. Degland, le savant ornithologiste aurait modifié cette composition de la famille des Phænicophéinés, en en retranchant le genre Scy throps, dont il fait le type ou la base d'une famille sous le nom de Scythropinés. Nous adoptons cette nouvelle refonte de la famille des Phænicophéinés, ainsi que les genres qui la composent, sauf leur ordre de classement, qui sera celui-ci, en y ajoutant toutefois le genre Courol : Zanclostome Malcola; Dasylophc; Boubou : Courol ; Carpococcyx. 288 HISTOIRE NATURELLE. Ce sont du reste, à l'exception du genre Courol, les mêmes genres qu'avait conservés à la science , dans son Genera de 1845, M. G. R. Gray; seulement, au lieu d'en faire la famille des Phænicophéi nés, il les groupait avec le genre Crotophaga ani, dont nous parlerons tout à l'heure , pour en com poser sa famille des Crotophaginés, qui renfermait ainsi les éléments les plus disparates . Tous nichent et couvent , et sont tout autant , si ce n'est plus, frugivores qu'insectivores . yer GENRE . - ZANCLOSTOME. ZANCLOSTOMUS. ( Swainson .) Zayxin, faux ou forme de faux; crop.m. , bouche. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec de la longueur de la tête , à sommel et bords mandibulaires courbés jusqu'à la pointe, qui ne dépasse pas la mandibule inférieure, et est sans échancrure, très-comprimé sur les côtés, très dilaté à la base supérieure, les bords de la commissure dépassant et emboîtant ceux de la mandibule inférieure. Narines basales, latérales, linéaires, légèrement obliques, percées dans une espèce de membrane. Ailes médiocres, arrondies, arrivant au quart à peine de la longueur de la queue, surobtuses, cinquième et sixième rémiges les plus longues de toutes . Queue longue et graduée . Tarses de la longueur du doigt externe antérieur, recouverts de larges écailles, doigts et ongles courts, ceux - ci comprimés, très-arqués et aigus. Fig . 381. — Zanclostome triste. Tour de l'æil nu ; paupière ciliée ; plumage doux et soyeux . Six espèces de l'Afrique , de l'Asie méridionale et de l'Océanie . Type : le Cuculus [Zanclostomus] Sumatranus, Raffles, le Zanclostome de Sumatra . ZANCLOSTOME DE SUMATRA . CUCULUSSZANCLOSTOMUS) SUMATRANUS. ( Raſſes.) En dessus vert bleuâtre ; en dessous gris ardoisé foncé; queue d'un beau vert bleuâtre, les deux rectrices médianes ayant un reflet de bleu indigo ; chacune des rectrices largement terminée de blanc; toute la tête gris foncé, noire à la base des deux mandibules,qui sont d'un jaune verdâtre: peau du tour de l'ail orangée ; yeux jaunes; pied noir plombé . Habite Java . Taille de 0m,36 à 0,37. OISEAUX 289 2me GENRE . GÉOCOCCYX. GEOCOCCYX ( Wagler. ) rea, terre ; xcxxub, Coucou. CARACTERES GÉNÉRIQUES. Bec égal à la tête en longueur, légèrement comprimé, à arête mousse, diminuant insensiblement, et presque droit, à partir de sa base jusqu'auprès de sa pointe, où il se recourbe ; bords des man dibules sans dentelures, l'inférieure se recourbant très-peu sur le bas à sa pointe, tandis que la su périeure forme un crochet assez prononcé. Narines ouvertes longitudinalement, un peu avant la naissance des plumes, el près du bord de la mandibule. Ailes courtes et arrondies, plus que surobtuses; les rémiges primaires au nombre de dix , dont la longueur va en augmentant, depuis la première, qui est la plus courte , jusqu'à la sixième, qui est la plus longue, la cinquième d'ailleurs l'égalant presque ainsi que la septième et les suivantes; les rémiges secondaires, au nombre de douze, diminuant insensiblement. Queue aussi longue que l'Oiseau, y compris le bec, étagée, arrondie, composée de dix pennes, dont la paire externe n'a que les deux tiers de la longueur de la paire médiane. Tarses élevés, beaucoup plus longs que le doigt externe antérieur, assez robustes, recouverts en avant de larges scutes qui les entourent presque en entier ; leur face postérieure recouverte d'un double rang de scutelles; deux doigts en avant, longs et forts, surtout l'externe, deux en arrière, faibles et grêles; les ongles assez forts et plus aigus quene semblent le comporter les habitudes de l'Oiseau. Fig . 382. – Géococcyx affinis. L'oeil et les côtés de la tête entourés d'une peau nue et colorée, les paupières garnies de cils roides, surtout la paupière supérieure; une huppe occipitale . La nature du plumage est låche et peu unie ; les plumes sont en général un pen décomposées à leurs bords et comme usées ; celles du ventre sont molles, décomposées et presque semblables à du duvet . La forme générale du corps est assez semblable à celle du Coucal , mais plus élancée . La seule particularité anatomique que présente l'espèce type de ce genre , est un troisième cæ cum au milieu de l'intestin , outre deux très-longs à sa fin , caractère qui ne se trouve ordinairement que dans les Échassiers. ( BOTTA . ) Quoique les méthodistes admettent jusqu'à quatre espèces de Géococcyx , dont deux de la Ca lifornie , et deux de Mexico , nous croyons que ces espèces sont plus nominales que réelles, et se 28 37 200 HISTOIRE NATURELLE . rednisent à l'espèce type de Géococcyx marcheur (Cuculus (Geococcy.x] viaticus), Lichtenstein, le même que le Tacco de Botta ( Saurothera Botte ), de Blainville, Il est remarquable que toutes les fois que l'on a eu à parler des mæurs de cet Oiseau ( comme, depuis sa découverte par M. Botta , il avait toujours été rangé, jusqu'à ces derniers temps, dans le genre Tacco (Saurothera ), créé par Vieillot pour les espèces de véritables Taccos, de la Jamaïque ) , on lui a constamment appliqué les observations de cel ornithologiste au sujet de ces dernières espèces, lorsque au contraire ses habitudes , sans parler de ses caractères, en sont tel lement différentes, que les unes comme les autres ont suffi pour en faire le type d'un genre à part . Tous les dictionnaires d'histoire naturelle , sans exception , sont tombés dans la même er reur, ou plutôt dans la même omission ; car on semble avoir toujours oublié la note bien courte, mais précise et intéressante à tous égards, insérée sur cet Oiseau , qu'il venait de découvrir, par M. Botia lui-même, dans les Annales du Muséum d ' llistoire naturelle de Paris llom . IV , ze série, 1835) , note dont est extrait ce qui précède, et à laquelle nous nous plaisons de restituer toute la publicité qu'elle mérite . Cet Oiseau , continue M Botta, comme il est facile d'en juger par la petitesse de ses ailes , a le vol très-faible ; au contraire , il court avec beaucoup de rapidité, en portant sa queue relevée , ce qui lui donne un aspect assez singulier ; ce n'est que lorsqu'il rencontre un obstacle dans sa marche, comme un ravin ou un buisson, qu'il fait momentanément usage de ses ailes pour s'élancer au -dessus. Au delà , il recommence à courir . La faiblesse de son vol fait que lorsqu'on le rencontre dans un endroit découvert , on peut le prendre vivant, soit à pied , soit à cheval . Cel Oiseau se tient ordinairement dans les endroits secs, couverts de broussailles , sous lesquelles il aime à se cacher, et parini les quelles il disparait promptement dès qu'il aperçoit le moindre danger. Il ne se perche jamais, et je ne me souviens pas de l'avoir jamais rencontré dans les bois . Les colons espagnols assurent qu'il détruit les serpents à sonnette, et font beaucoup de contes sur la manière dont il s'y prend pour les tuer . Toutes les fois que j'ai pris de ces Oiseaux , j'ai tou jours trouvé dans leur estomac des débris d'Insectes , de Reptiles, et mème de petits Mammifères, tels que des Écureuils . 2 1 2 1 9 GÉOCOCCYX MARCHEUR . GEOCOCCYX VIATICUS. ( Lichtenstein , Wagler. ) La couleur générale du corps est bronzée, lachetée de blanc et de roux . L'æil est entouré d'une peau qui , ainsi que celle des côtés de la tête , présente une couleur violette , traversée par une bande longitudinale d'un bleu très - clair . De chaque côté de l'occiput, la peau , sous les plumes, est vive ment colorée en rouge orangé . Sur la tête est une petite huppe de plumes d'un bleu foncé qui peu vent se relever . Les plumes du dos sont bronzées dans leur partie centrale, et bordées de blanc et de roux surtout autour du cou. Le ventre et les cuisses sont blancs . Les rémiges sont bronzées, bordées de blanc à leur extrémité, avec une tache blanche au milieu de leur bord externe , ce qui , avec tache terminale, forme sur l'aile une double ligne blanche. Les couvertures sont bronzées , bordées de blanc. Les quatre rectrices externes sont d'un bleu mé tallique, tachées de blanc à la pointe . La paire interne est roux bronzé, ainsi que les couvertures de la queue. La couleur générale du bec est gris verdâtre , noircissant vers le dos de la mandibule supérieure ; l'iris est de couleur jaune. La couleur des tarses et des doigts est gris verdâtre , celle des ongles est noire. Sa longueur totale , depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue , est de 0w , 50 ; Celle de la queue de . 0,25 ; Celle de la tête , y compris le bec , de ( m.09 ; Celle du bec seul de . 0" , 04 ; Enfin , celle des tarses , de . Om.06 1/2 . Cet Oiseau existe dans toute l'étendue de la Californie , depuis le cap Saint-Lucas jusqu'au port San -Francisco . Les colons espagnols le nomment Churca . ( Botta .) 1 . 1 OISEAUX. 291 Zine GENRE . MALCOHA. PHOENICOPHÆUS. ( Vieillot . ) POLvixovans , paraissant couleur de pourpre. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec plus long que la tête , large à la base , qui est garnie de soies divergentes, épais, très - élevé, à dos lisse, convexe, aminci brusquement, et arqué vers le bout; à bords entiers, fortement ondulés vers la commissure, la mandibule supérieure du double de hauteur de l'inférieure. Narines le plus ordinairement linéaires, longitudinales ou orbiculaires, basales, latérales, per cées sur le rebord de la mandibule, parallèlement à sa tranche, et dans un sillon qui vient souvent y mourir, vers le milieu de sa longueur . Ailes très - courtes, arrondies, surobtuses, les quatrième et cinquième rémiges les plus longues, arrivant à l'origine de la queue . Queue très -longue, arrondie par le bout et étagée sur les côtés. Tarses de la longueur du doigt externe antérieur, recouverts de larges scutelles, épais ; doigts et ongles longs; ceux -ci comprimés, très-arqués et aigus. Fig . 383 – Malcoha curvirostre. Orbites et une portion de la joue nus et recouverts d'une реаи mamelonnée. Quatre espèces de l'Asie méridionale et de l'Océanie . Type : le Malcoha à bec peint ( Phoenico phæus callirhynchus), Temminck . Les Malcohas se nourrissent presque exclusivement de baies et de fruits. MALCOHA ROUX- VERT. PHOENICOPHÆUS VIRIDI-RUFUS. (Vieillot ) En dessus, depuis le derrière du cou jusques et y compris les ailes , d'un beau vert bronzé à reflets bleuâtres ; tête noire ; menton, bas des joues et derrière du cou , gris; gorge, poitrine et ventre d'un beau roux- cannelle ; abdomen et région anale d'un brun noirâtre; queue du même beau vert , à reflets bleuâtres, que le dessus du corps , dans les deux premiers tiers de sa longueur, et roux-cannelle dans le dernier tiers jusqu'à la pointe des rémiges ; peau mamelonnée de la région or bitaire d'un beau rouge-vermillon ; mandibule supérieure verdâtre, plus claire à la pointe; l'infe rieure noire ; pieds d'un plombé verdâtre. Habite la Malaisie Taille : 0" , 45 292 HISTOIRE NATURELLE. 1 4me GENRE . - DASYLOPHE. DASYLOPHUS. (Swainson .) - Acous; poilu ; 2000s , huppe. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec assez large, de la longueur de la tête , arrondi en dessus, arqué graduellement de la base jusqu'à la pointe; les deux mandibules égales, et leur tranche exactement parallèle dans leur cour bure; le bord de la mandibule supérieure plus ou moins festonné. Narines basales, latérales, entièrement cachées par une louffe de plumes sétiformes qui vient em piéter sur elles et occuper leur emplacement. Fig. 384 - Dasylophe de Cumming. . Ailes courtes , surobtuses, arrondies, la cinquième rémige la plus longue, arrivant au liers de la queue. Queue longue et étagée . Tarses de la longueur du doigt externe antérieur recouverts de larges écailles ; doigts longs, recouverts de squammelles fortes et rugueuses; ongles très- comprimés, médiocres, arqués et pointus. Fig . 385. Dasylophe de Cumming. Tour des yeux et lorums nus ; la tête ornée , soit de plumes sétiformes allongées, formant ai . grettes au- dessus de chaque sourcil , soit de plumes écailleuses et comme recoquillées ou frisées, formant un bandeau ou une huppe continue depuis le front jusqu'au bas de la nuque, et parfois même se reproduisant en forme de barbe sous le menton et à la gorge. OISEAUX 293 Ce genre ne repose que sur deux espèces fort curieuses des iles Philippines . Type : le Dasylophe de Cumming ( Dasylophus Cummingii), Fraser. Ce sont des Oiseaux qui se tiennent toujours cachés au milieu des forêts où ils vivent. DASYLOPHE A SOURCILS. DASYLOPHUS SUPERCILIOSUS. ( Cuvier , Swainson .) Iconogr. du règn. anim ., pl . 33, f. 1 . En dessus, en entier d'un noir brillant, à reflets bleuâtres; en dessous, d'un noir fuligineux; les sourcils surmontés, à partir de l'angle interne de l'ail , de plumes sétiformes, ou véritables poils . Fig. 386. – Dasylophe à sourcils . Dasylophus superciliosus. 9 ou soies allongées, d'un beau rouge de feu , s'étendant en forme de longues aigrettes jusque der rière la nuque; extrémité apicale des rectrices blanche ; bec vert , noirâtre à la mandibule supérieure, blanchâtre à l'inférieure; tour des yeux et pattes jaunes . Habite les Philippines. Longueur totale , 0m , 38 . 294 HISTOIRE NATURELLE . 5re GENRE . BOUBOU . RHINORTHA. ( Vigors . ) Pav , bec ; cp00 , élevé. CARACTERES GÉNÉRIQUES. Bec de la longueur de la tête , aussi haut que large, tout autant arrondi en dessus qu'en dessous, et peu ou point comprimé, sans courbure appréciable, et descendant presque en ligne droite depuis la base jusqu'à la pointe, qui se recourbe brusquement en forme de petit crochet. Narines basales percées en scissure droite, linéaire, parallèle au bord mandibulaire, dont elle est très- rapprochée. Ailes courtes, arrondies, concaves, surobluses ; les quatrième , cinquième et sixième rémiges les plus longues, dépassant à peine le croupion . à Queue longue et étagée. Tarses courls, épais, de la longueur du doigt externe antérieur, largement scutellés; doigts courts, faibles; le pouce presque rudimentaire et réduit à une seule articulation ; les deux antérieurs soudés à la base; ongles grêles, peu comprimés, faiblement arqués et aigus . 2 Fig . 387. – Buubou à face verte. Fig. 388 Boubou à face verte , Tour de l'eil nu . Une seule espèce de l'Océanie , le Boubou à face verte (Cuculus ( Rhinortha) chlorophæus), Raf fles, et dont nous donnons la description . BOUBOU A FACE VERTE . RHINORTHA CHLOROPHÆUS. ( Raflles, Vigors .) Voy. de Bélanger , pl . 2 . En entier, roux - cannelle en dessus , plus clair et jaunâtre en dessous ; abdomen et région anale d'un gris fuligineux; extrémité de chaque rémige noire ; queue longue, étagée , noire, rayée, en tra vers , de traits ou bandes plus clairs, et comme grisâtres , chaque rectrice terminée de blanc; bec vert , plus foncé à la mandibule supérieure, plus clair à l'inférieure ; tarses plombés; tour des yeux noirâtres . Habite Java , Sumatra et Bornéo . Taille : 0m , 30 . OISEAUX. 29: 6 me GENRE . - COUROLL. LEPTOSOMUS. Vieillot .) ASTIC5 , faible ; 50u . , corps. a > CARACTÈRES GÉNÉRIQUES . Bec un peu plus long que la tête , robuste, comprimé latéralement, un peu trigone, à dos étroit . et légèrement aploti ou déprimé, sans arête; mandibules à bords droits, la supérieure crochuc el échancrée vers le boul . Narines oblongues, à bords saillants, en scissure oblique, et couvrant transversalement la moitié de la mandibule. Ailes allongées , suraiguës; les première et deuxième rémiges les plus longues, atteignant le tiers de la longueur de la queue. Queue longue, presque égale, de la longueur du corps. Tarses épais, courts , réticulés, Irès -légèrement emplumés à leur jonction avec les tibias ; doigts scutellés; les deux antérieurs soudés dans leur première articulation ; les deux externes égaux entre eux, et de la longueur du larse . Pas de nudité à l'æil . Ce genre , qui ne repose que sur une seule espèce de Madagascar, où elle est appelée Vourong driou, et qui se trouverait aussi en Cafrerie , a été créé par Le Vaillant, d'après les rapports qu'il lui trouvait avec les Rolles ou Rolliers et les Coucous , rapports qu'il appuyait des considérations sui vantes . Le Vouroug -driou, dit-il, dont nous établissons ici le nom , tel du moins que l'a écrit Brisson , semble , par son port, par ses habitudes , par son vol et même par toutes ses formes , si nous en exceptons celle de ses doigts, disposés par paire, deux par devant, deux par derrière, semble, dis -je, se rapprocher beaucoup du genre des Geais ou des Rolliers , tandis que , par ses pieds, il tiendrait plutôt, je ne dirai pas des Coucous, mais de tous ces autres Oiseaux qui doivent être compris dans l'ordre de ces derniers ; c'est- -dire qu'ayant les doigts plus forts et plus séparés, les tarses plus longs et plus robustes que les Coucous proprement dits , il participe moins d'eux que des Coucals, des Couas et des Touracos; il a enfin d'autant plus d'analogie avec ceux- ci , même avec les Rolliers , et d'autant moins avec les vrais Coucous, qu'il est frugivore , et qu'il ne se repose pas , comme le font ces derniers, sur les autres Oiseaux , du soin de couver ses wufs et d'élever ses petits . Ainsi, quoique dans l'état actuel de nos connaissances en ornithologie le Vouroug-driou se trouve isolé , cet Oiseau n'en doit pas moins former un genre à part dont il est la seule espèce connue jus qu'à ce jour, mais à laquelle plusieurs autres viendront peut-être se réunir... Je propose donc aux naturalistes le nom de Couroll pour celui du genre du Vourong-driou. Malgré ces considérations , les naturalistes n'en ont pas moins continué à placer le Couroll parmi les Cuculıdés. M. G. R. Gray l'a placé entre le genre Coua et le genre Diploptère, dans les Coccyzinés. C'est au simple rang de genre que nous le maintenons également, car nous ne voyons pas ce qui peut autoriser son élévation au rang de famille, sous le nom de Leptosomidés, ainsi que vient de le faire M. Ch . Bonaparte; et nous comprenons encore moins le renvoi que ce naturaliste en a fait de la place qu'il lui avait assignée en tête de la famille des Cuculidés, pour le reporter ensuite entre les Barbus et les Couroucous. Ce dernier rapprochement nous parait à peine motivé par la disposi tion des plumes du front et de la base du bec , qui, sans former précisément une huppe, se redres sent verticalement des deux côtés de la base mandibulaire , et s'appliquent les unes contre les autres en forme de crète, ainsi que cela se voit chez plusieurs espèces de Touracos, et d'autres Oiseaux de différents genres . Les Vouroug -urioux, d'après Le Vaillant, habitent les grands bois, et font leur principale nour riture de fruits ; cependant je leur ai trouvé dans l'estomac des debris de Mantes, de Sauterelles et છે 7 296 HISTOIRE NATURELLE. 1 de Cigales. Ils ont le vol et l'attitude des Geais; ils en ont même le cri grasseyant, au point que , lors que je les aperçus pour la première fois sur les arbres , je crus fermement que j'allais avoir affaire à des Geais . C'est dans les grandes forêts du pays des Cafres que j'ai rencontré les Vouroug drioux, que je n'ai pas revus ailleurs dans tout le cours de mes voyages . J'en ai vu plusieurs que M. Poivre avait apportés de Madagascar, et que , comparaison faite, j'ai trouvés absolument sem blables à ceux que j'avais apportés du continent, si ce n'est qu'ils étaient un peu plus forts de taille que ces derniers. Je n'ai pu me procurer les œufs de l'espèce Vouroug-driou, n'ayant trouvé cet Oiseau que dans un temps où les petits étaient déjà éclos > > ! COUROLL VERT. LEPTOSOMUS AFER Gmelin , Vieillot.) - Les Vouroug- drioux ont la tête fort grosse relativement à leur taille : la bouche est grande , la gorge ample, et le cou gros, le corps musculeux et très -fourni en chair. ( Hist . des Ois. d'Afrique. Mâle. Bec noir, et pieds de couleur carnée ; une calotte brune avec des reflets bronzés sur l’oc ciput ; un trait noir de la commissure de la bouche à l'ail ; les joues, la gorge, le cou en entier , jus qu'au haut de la poitrine, d'un gris ardoisé tendre: la poitrine, le ventre et les couvertures infé rieures, d'un blanc plus ou moins mėlé de gris clair ; le dos est d'un vert glacé teinté de cuivre de rosette , qui s'étend sur les moyennes rémiges : les grandes sont d'un noir verdâtre . Longueur totale , 0m, 47 . Femelle. Taille plus forte. Son plumage est d'un roux assez vif sur l'occiput , et rayé , sur la tête et sur le cou , de brun , disposé par raies fines et légères ; tout le dessus du corps est d'un brun roux tacheté de brun ; tout le dessous est d'un roux clair varié de noirâtre , chaque plume étant terminée par un rebord noir; les petites couvertures alaires sont brunes et æillées de roux ; les rémiges secondaires sont brunâtres et bordées de roux ; les primaires sont d'un brun verdâtre lustré ; les rémiges sont égales et d'un brun roux uniforme. Ces deux descriptions, que nous avons, pour leur exactitude , empruntées à Lesson, et qui ne con cernent que la même espèce, ont été appliquées par lui à ce qu'il considérait comme deux espèces bien distinctes , la différence de plumage et de taille entre le mâle et la femelle l'empêchant de les regarder comme de la même espèce , et lui ayant fait appeler l'un Couroll verdâtre ; l'autre Couroll Cromber, un des noms du Couroll à Madagascar. 7 me GENRE. CARPOCOCCYX. CARPOCOCCYX ( Gray ) K aptic ;, fruit, xoxzu , Coucou. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec plus long que la tête , plus haut que large, robuste , comprimé, pointu , en cône, graduelle ment incliné depuis la base jusqu'à la pointe, qui est légèrement dentelée, et dépasse le bout de la mandibule inférieure. Narines placées au milieu de la mandibule, éloignées de sa base, et percées, longitudinalement, dans un sillon formé par une espèce de membrane ou plaque cartilagineuse. Ailes médiocres, arrondies, surobtuses; les cinq premières rémiges étagées; la sixième un peu plus courte que la septième, qui est plus longue. Queue longue et étagée. Tarses longs, couverts de larges écailles; doigts courts . Tour de l'æil entièrement nu . Une seule espèce de Sumatra : le Carpococcyx radieux ( Calobates ( Carpococcyx] radiatus) , Tem minck. OISEAUX 297 Le Carpococcyx, d'après M. Diard , qui l'a découvert, diffère des Malcohas, non - seulement par la forme du bec et la longueur très-remarquable du tarse, mais aussi par les habitudes et le genre de nourriture. Les Malcohas vivent toujours sur les arbres, à la recherche des Insectes ; le Carpococ cyx se tient constamment à terre , où il guette les Vers, et fuit le danger à la manière des Fourmi Jiers , par une course sautillante , très-rapide, sans jamais se tenir sur les arbres . ( TEMMINCK. ) Fig . 389. — Carpococcyx radieux. D'après des indications de mæurs aussi précises , données par le voyageur même qui a découvert ce genre , d'après le nom qu’avait cru devoir lui donner le savant M. Temminck, Calobates , ou Mar cheur, nous nous demandons comment il a pu venir à l'idée de M. G. R. Gray de remplacer ce nom, il est vrai déjà appliqué dans une autre branche de la science, par un nom indicatif d'habi tudes toutes contraires, qui fait croire à des habitudes exclusivement frugivores, lorsqu'elles sont exclusivement insectivores , et comment la science a pu adopter un nom si fautif et si erronė ? CARPOCOCCYX RADIEUX. CARPOCOCCYX RADIATUS. ( Temminck, G.-R. Gray . ) Pl . col . 539 . Le sommet de la tête est couvert d'une espèce de calotte d'un violet changeant en vert métalli que; toute la gorge est d'un noir parfait; le cou et le dos d'un gris violet glacé de vert métallique ; les ailes et la queue d'un bronze éclatant , jouant, selon les incidences de la lumière , en teintes ver tes et pourprées d'un éclat radieux ; le dos est marqué de bandes brunes et noires; les parties infé rieures et les longues plumes des cuisses sont rayées , a large distance , de bandes noirâtres, dispo sées sur un fond blanc; toute la partie ophthalmique est nue et rouge; le bec , les tarses et les doigts, sont d'un beau vert . ( Temminck. ) Longueur totale , 0m , 52 à 0m , 55 . SIXIÈME FAMILLE . CENTROPODINÉS. Le caractère principal des Centropodinés est d'avoir, en général , les plumes de la tête et de toute la moitié antérieure du corps, en dessous comme en dessus, d'une nature rude comme du crin . Ce qui tient à l'élargissement inaccoutumé du rachis ou de la tige de chaque plume de cette partie , la quelle est plate , luisante , prenant d'autant plus de corps et de dureté qu'elle arrive vers la pointe, et conserve sa portion apicale dénuée de barbules, et paraissant dès lors plus longue que la plume 28" 38 298 HISTOIRE NATURELLE , elle- même. Il est évident qu'un caractère de ptilose aussi singulier a sa cause dans certaines des habitudes de l'Oiseau qui ont encore échappé à l'ail des observateurs. Quelques traces de ce ca ractère se retrouvent bien cependant chez une autre famille de Cuculidés , mais à un degré si faible qu'il devient à peine sensible . Du reste , les Centropodinés on le bec fort, de la longueur de la tête ; la paupière supérieure ciliée; les narines étroites et prolongées: les ailes courtes et arrondies; les tarses plus longs que le doigt externe antérieur, forts, robustes et dénués de plumes, et, le plus souvent, l'angle du pouce droit et allongé comme celui des Alouettes et des Jacanas . Jusqu'en 1840, cette famille était constamment restée à l'état de genre, ballotté d'une famille à une autre depuis le moment où Le Vaillant en avait distingué les espèces, à l'exception d'une, qu'il ne connaissait pas encore sous le nom de Coucals, des autres Coucous . A cette époque , M. G. R. Gray avait eu l'heureuse idée, qu'il abandonna bientôt en 1845 , d'élever ce genre si curieux au rang de famille. Ce n'est que depuis peu, et en 1850, que, grâce à M. Ch . Bonaparte , ce genre a reconquis définitivement, nous l'espérons, le rang qu'il n'aurait jamais dû perdre , et que nous lui conservons . Mais nous réunissons à cette famille une espèce rangée, par M. Ch . Bonaparte, dans les Phæni cophæinés avec le genre Malcoha, et dont Lesson avait avec raison fait un genre sous le nom de Tac coïde, qui fera pour nous le second de la famille . Nos Centropodinés se composeront donc des deux genres suivants : 1 ° Coucal ( Centropus) , Illiger; 2º Taccoïde ( Taccocoua ), Lesson . jer GENRE . COUCAL . CENTROPUS. ( Illiger . ) Kartpos, aiguillon ; TeCU ;, pied . CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec robuste, de la longueur de la tête , plus haut que large, élevé à la base, très -arqué, et recourbé voûte, surtout de son milieu à son extrémité, très-comprimé sur les côtés, terminé en pointe tom bant presque perpendiculairement à l'extrémité apicale de la mandibule inférieure, laquelle est pres que droite et très-peu concave; les bords mandibulaires entiers. Narines étroites, obliques et longitudinales, percées, au milieu et à la base du bec , dans une large membrane occupant le tiers de la hauteur de la mandibule supérieure, qui est fortement déprimée et concave en ceite partie, et engagée dans le rebord des pluies du front . Ailes courtes, arrondies , concaves, surobtuses ; les quatrième, cinquième et sixième rémiges les plus longues, égales entre elles; la première la plus courte, arrivant au tiers de la longueur de la queue. Queue longue et arrondie. Tarses allongés, plus longs que le doigt externe antérieur, forts, robustes, nus, garnis de très larges scutelles minces; deux doigts , en avant, soudés à la base jusqu'à la première articulation; deux postérieurs libres; l'externe de ces derniers versatile; ongle du pouce plus long que ce doigt lui-même, presque droit, subulé et très -aigu; les autres proportionnés, arqués et aigus. Les espèces qui composent ce genre, dit Vieillot, étaient restées confondues avec les autres Cou cous jusqu'au moment où Le Vaillant les a distraites pour en faire une division particulière sous le nom de Coucal, composé de l'élision partielle des deux mots Coucou et Alouette. On en compte vingt espèces de l'Afrique, de l'Asie et de l'Océanie. Type : le Coucal Ménébiki ( Centropus Menebiki) , Lesson et Garnot. Les mæurs d'une espèce, le Coucal Houhou ( Cuculus ( Centropus) Senegalensis) , Linné, donne ront une idée suffisante de celles du genre . 1 OISEAUX. 299 Dès le point du jour, dit Le Vaillant , et dans toutes les parties de la forêt, on entend les Houhous commencer leur chant, qu'ils font durer une grande partie de la matinée, qu'ils recommencent le soir une heure ou deux avant le coucher du soleil , et qu'ils continuent très-avant dans la nuit, lors . que le temps est calme. Comme tous les Oiseaux chanteurs, les Houhous sont très- faciles à appro cher pendant qu'ils chantent : dans tout autre moment, ils sont tellement méfiants, qu'il ne faut pas espérer de les surprendre; mais , comme on est toujours sûr de retrouver tous les jours chaque couple dans le même canton qu'il a adopté, et que c'est aussi toujours sur le même arbre que le måle se perche pour se mettre à chanter , il ne s'agit que de reconnaitre cet arbre, et de se cacher aux envi. rons pour pouvoir le tirer avec la plus grande facilité. Si on est curieux d'avoir la femelle, il ne faut pas manquer de la tirer la première, car du moment qu'elle n'entend plus son måle elle disparait , soit qu'elle quitte le canton, soit qu'elle se tienne sur ses gardes de manière à ne plus permettre au chasseur de la découvrir . Lorsqu'au contraire la femelle est tuée la première, le måle se montre par tout autour des lieux , et on l'entend continuellement l'appeler par des cris perçants : coura- coura how-coura-how, ce qui ne l'empêche pas de chanter comme de coutume matin et soir . En contrefai sant la Couette ou en soufflant sur le tranchant d'une lame ou sur le bord d'une feuille, ce que les oiseleurs appellent frouer, on fait aussi approcher les Houhous; cependant , il faut, dans ce cas , être bien caché, car , dès l'instant qu'ils vous aperçoivent, ils se jettent si impétueusement dans le fourré qu'il devient impossible de les tirer. C'est dans un grand trou , sur la tête d'un arbre ou dans une grosse branche cassée et vermoulue (ce qui ne manque pas dans les forêts de l'Afrique), que le couple fait sa nichée. La femelle pond quatre aufs d'un blanc roux, qu'elle dépose sur des brins de bois dont elle remplit le fond du trou . Le mâle les couve tout aussi bien que la femelle. Une fois appariés , le mâle et la femelle se quittent rarement; ils se nourrissent principalement de Sauterelles , et mangent aussi les Grillons et les Criquets ; ils volent mal , ne peuvent s'élever ni même traverser un espace de quelque étendue; si dans l'intervalle ils ne rencontrent pas un arbrisseau pour se poser, ils sont bientôt obligés de se laisser pour ainsi dire tomber à terre . Ils ne sont pas farouches , et se laissent approcher de très- près; ils ne craignent pas le voisinage de l'homme : mo destes par leur plumage, par le ton de leur voix, par la douceur de leurs habitudes, ils s'occupent à rendre aux hommes des services importants en faisant continuellement la guerre aux Insectes dé vastateurs des moissons. ( VIEILLOT , d'après SONNINI . ) Une observation, faite par Le Vaillant sur une autre espèce, le Coucal noirou (Cuculus (Centro pus) nigro - rufus), Cuvier, prouve à quel point ces Oiseaux sont exclusivement insectivores, puis qu'ils iraient même rechercher les Insectes jusque sur les charognes . Je n'ai tué , dit ce voyageur, qu'un mâle et une femelle de l'espèce . Ce couple vint s'abattre sur les débris d'un Buffle que j'avais fait trainer à l'écart pour y attirer les Oiseaux de proie . Caché dans un buisson à portée du cadavre , je vis mes deux Coucals rôder plus d'une demi-heure autour de moi , voltigeant d'arbre en arbre sans oser descendre , quoiqu'ils vissent plus de vingt Corbeaux occupés à dévorer le Buffle. A la fin ils descendirent; mais les Corbeaux , forts de leur nombre, eurent l'audace d'empêcher les Coucals d'approcher. Moi, pendant tout ce temps, immobile dans ma cachette , d'où j'avais bien remarqué que les deux nouveaux hôtes n'étaient pas des Corbeaux d'aucune des espèces du moins que je connusse encore, j'attendais le moment favorable pour tuer d'un seul coup ces deux Oiseaux ; ce que j'eus le plaisir de faire dans un moment heureux où ils s'étaient rapprochés l'un de l'autre pour se défendre ensemble contre les voraces Corbeaux . Serait- ce qu'au besoin les Coucals se nourriraient aussi de chair ? C'est une question que s'est faite Le Vaillant , et à laquelle il répond négativement, n'ayant trouvé que des débris d'Insectes dans l'estomac des Coucals qu'il a tués .

COUCAL HOUHOU. CUCULUS ( CENTROPUS) SENEGALENSIS. ( Linné . ) Tout le dessus de la tête, la face jusqu'au bas des joues, le derrière du cou et le haut du dos, d'un noir profond à reflets métalliques bleuâtres; la tige de chacune des plumes de ces parties , épaisse , dure, pointue et brillante , le manteau, les ailes et leurs couvertures, d'un roux- cannello 300 HISTOIRE NATURELLE . uniforme; croupion et couvertures supérieures de la queue d'un noir brunâtre, rayés finement en travers de fauve clair : les rectrices noir brunatre, uniforme dans leur dernière moitié jusqu'à la pointe, et barré en travers de fines raies d'un fauve clair , plus espacées que celles du croupion; tout le dessous du corps d'un blanc sale , légèrement teinté de fauve; les tiges de chaque plume, depuis le menton jusqu'au milieu du ventre, dures et brillantes comme celles du dessus de la tête ; bec et pieds noirs ; iris d'un rouge vif . Longueur totale , 0 , 39 . Habite l’Afrique, l'Égypte, le Sénégal et la Cafrerie. > 2me GENRE . TACCOIDE. TACCOCOUA. (Lesson .) 1 CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec un peu moins long que la tête , plus haut que large, très -comprimé sur les côtés, dans toute sa longueur, à mandibule supérieure lisse et convexe, recourbée et crochue au bout . Narines ovalaires , basales, rapprochées du bord mandibulaire, et en partie cachées par les plunies du front, ou , pour mieux dire, par les plumes qui , dépassant le capistrum , envahissent la plus grande partie de la fosse na ale. Ailes courtes, recouvrant le croupion , surobtuses, à quatrième, cinquième et sixième rémiges les plus longues, les secondaires égalant presque les primaires. Queue longue, arrondie et étagée . Tarses plus longs que le doigi externe antérieur, robustes, scutellés; doigts proportionnellement courts, les deux antérieurs soudés à leur base; ongles très-petits, épais, un peu courbés et pointus. Une seule espèce de l'Inde , le Taccoïde Sirke ( Cuculus ( Taccocoua) Sirkei ), J. Gray . Ce genre est , ainsi que nous l'avons déjà observé, remarquable par la même rigidité rachydienne des plumes de la portion antérieure du corps et leur conformation exactement identique à celle des Coucals proprement dits . Aussi C. Will . Smith en avait - il fait son Centropus cuculoïdes. TACCOIDE SIRKE . TACCOCOUA SIRKEI ( J. Gray, Lesson .) Plumage gris cendré en dessus et sur le devant du cou , chaque plume de la partie antérieure du corps, en dessus comme en dessous, et surtout en dessous, à tige noire , dure , élastique et piquante, beaucoup plus encore que dans l'espèce précédente ; gorge d'un gris plus pâle ; ventre , abdomen et région anale d'un roussâtre ferrugineux ; queue longue , étagée ; remiges et rectrices d'un brun cen dre uniforme, à légers reflets métalliques bleuatres et verdâtres : ces dernières, à l'exception des deux médianes, terminées de blanc ; bec rouge , noir au milieu et au bord ; tarses olivåtres . Longueur totale : 0 " ,37. SEPTIÈME FAMILLE. CROTOPHAGINÉS. Les Crotophaginés ont le bec de la longueur de la tête , plus épais que large , à mandibule infé rieure droite , la supérieure le plus souvent élevée en demi- cercle à son origine , et cette convexité remarquable s'étend alors sur toute la partie supérieure du bec , jusqu'à peu de distance de son extrémité, qui est crochue; cette convexité comprimée sur les côtés , et formant une espèce d'arète . OISEAUX. 301 9 Tout le long du sommet de la mandibule supérieure , au- dessus et tout autour s'élèvent de petites plumes effilées, aussi roides que des soies de Cochon , longues de 09,01 , et qui toutes se dirigent en avant . ( De MontbeiLLARD . ) Ils ont , en outre , les narines basales , ouvertes, le tour de l'ail nu, la langue étroite , un peu aplatie , acuminée ; les ailes courtes, la queue longue. Cette famille, composée par M. G. R. Gray en 1845 , renfermait alors , on l'a vu tout à l'heure , outre le genre Crotophaga de Linné, tous les genres de la famille précédente, plus le genre Scy throps. M. Ch . Bonaparte ayant, de ces mêmes genres, constitué sa famille de Phænicophæinés, a réduit les Crotophaginés à ce seul genre de Crotophaga, que nous maintenons également . Nous y joignons, avec d'Azara et Vieillot , le genre Guira de Lesson , qu'à cause de certaine ana logie de forme du bec on a toujours isolé , en le confondant, tantôt avec les vrais Coucous, tantot avec le genre Diploplère , malgré l'identité de ses mæurs et de ses habitudes avec celles des Croto phaginés, identité si bien constatée par d'Azara, et que nul témoignage contraire n'est venu depuis détruire . Ces Oiseaux ont de remarquable la conformation du rachis des plumes dorsales , gutturales et pectorales , qui rappelle tout à fait, surtout chez le Guira, mais à un degré plus faible, le système singulier de puilose de ces parties chez les Coucals, c'est- à - dire la rigidité , l'élasticité , l'aplatisse ment et l'élargissement , vers la pointe , de la tige de chacune des plumes de ces parties . Pourtant, nous le répétons, ces caractères sont peut- être plus appréciables encore dans le genre Guira que dans le genre Ani . Cette remarque, du reste , qui a échappé àà presque tous les méthodistes, n'avait pour tant pas échappé à d'Azara , qui en parle ainsi : « Les plumes de la tête et du cou sont étroites, ( serrées et rudes, parce que leurs tiges sont dégarnies de plumes à leur pointe . ) Ce voyageur, qui ne connaissait et n'avait observé que deux espèces d'Anis , celui des savanes, qu'il appelait Anno, et celui des palétuviers , qu'il appelait Anno-Guazu, leur réunissait une troi sième espèce, sous le nom de Pirigua, qui n'est autre que notre Guira- Cantara, et s'exprime, en effet, ainsi, au sujet de ces trois espèces, sous cette rubrique : Caractères communs aux Piriguas et aux Annos. Ce sont trois espèces d'Oiseaux, que leur conformation et leurs habitudes rapprochent. Ils sont sédentaires , ils vivent en familles et en bandes de huit å trente individus ; ils se tiennent dans les plantations , dans les bosquets, et à la lisière des forêts, sans y pénétrer, ni rechercher les grands arbres; ils sautillent , se réfugient et dorment sur les buissons les plus élevés et les plus fourrés. Leur queue est longue et formée de huit pennes égales, un peu plus larges vers leurs bouts, pres que dégarnies de leurs barbes à leur origine , et toujours un peu étalées en éventail . Les ailes ont dix -neuf pennes faibles, desquelles la première est très - courte et la quatrième la plus longue . La tête est un peu petite , et les plumes qui la couvrent , ainsi que celles d'une partie du cou , sont très étroites , luisantes et rudes. L'æil est entouré d'un large espace dénué de plumes, qui s'étend jus qu'au bec; les cils supérieurs sont gros, durs, longs et noirs . Les pieds ont deux doigts devant et deux en arrière . Le cou est un peu court . Le vol de ces Oiseaux est bas , droit , horizontal et de peu de durée ; dans le vol , leurs ailes for. ment avec leur corps une véritable croix , parce qu'ils les étendent beaucoup et les élèvent un peu plus que le corps . Le Pirigua et l'Anno ne sont point farouches, et ils cherchent leur nourriture de côté et d'autre , sans néanmoins se poser à terre , dans les plantations , les enclos et les bosquets ; ils tournent aussi autour des bæufs, dans les pâturages , mais ils ne se posent jamais sur ces animaux . ( On verra tout à l'heure que d'Azara a eu tort d'affirmer ce fait, qui peut être vrai pour le Guira, mais que des ob servations ultérieures sont venues détruire , quant aux Anis . ) L'Anno-Guazu, au contraire, est si défiant , qu'il ne se montre jamais dans les lieux découverts ; il se tient toujours dans les cantons et les halliers les plus fourrés et les plus sombres, où il se nourrit d'Insectes et de Vers. Le Pirigua et l'Anno , qui sont vingt fois plus communs, mangent les Grillons , les Sauterelles, les petits Lézards et les petites Couleuvres. Quoique ces trois Oiseaux se tiennent en bandes près l'un de l'autre, l'Anno et le Pirigua se 9 27 302 HISTOIRE NATURELLE . serrent tellement les uns contre les autres, sur quelques branches, pour se mettre à l'abri du vent, lorsqu'il fait froid, que l'on peut en tuer un grand nombre d'un seul coup de fusil. Ces deux espèces sont si amies, que leurs troupes se mêlent fréquemment et qu'elles travaillent de concert, comme si elles étaient de la même famille. Ce n'est pas tout : ces mêmes bandes, composées d'espèces diffé rentes, travaillent souvent ensemble à la construction d'un grand nid , où toutes les femelles dépo sent leurs cufs, les couvent jusqu'à ce qu'ils soient éclos , nourrissent et élèvent les petits , comme s'ils étaient de la même espèce . J'ai vu plusieurs de ces nids, dans lesquels étaient les aufs de ces deux espèces. Cependant il arrive plus ordinairement que chaque troupe de Piriguas et d’Annos fait un nid assez spacieux pour contenir les aufs de toutes les femelles de la bande. On dit la même chose de l'Anno- Guazu , mais je ne l'ai pas vu . Les Crotophagidés , comme toutes les familles naturelles dont nous nous sommes déjà occupés, sont remarquables par l'homogénéité des caractères que présentent leurs aufs. Ainsi , dans toutes les espèces, la forme de l'æuf est exactement ovalaire . La coquille d'un grain très fin et très - serré , à pores peu sensibles, d'un blanc légèrement bleuâtre dans son épaisseur ; le plus ordinairement plus ou moins entièrement recouverte d'une couche sédi menteuse , crayeuse ou demi- calcaire , qui se peut facilement enlever par le frottement ou le grattage ; dans tous les cas, mate et sans reflet. La couleur le plus souvent d'une apparence de blanc de lait pur, nuancé parfois de nuages jau nåtres , qui ne sont qu'accidentels et le résultat du contact de la matière encore fraiche pondue avec des corps étrangers et humides de cette couleur, tels que de la terre ou du limon , ou des herbes marécageuses fanées et à l'état de décomposition . Ce blanc de lait pur n'est alors que la couleur de la couche crayeuse accessoire à la matière calcaire de la coquille . De temps à autre , cette même couche laisse apercevoir, dans ses solutions de continuité naturelles, et au milieu de l'espèce de réseau ou de maillé qu'elle y dessine souvent, et sous forme de points, de losanges et de raies plus ou moins nombreux et plus ou moins larges, la surface même de la co quille et sa véritable couleur d'un beau bleu d'aigue-marine. C'est cette double enveloppe qui a fait dire à quelques observateurs, qui avaient mal examiné ces @ufs, qu'ils étaient blancs, avec des points et des raies bleus . D'autres fois, même, mais rarement, et sur les aufs derniers pondus, la couche crayeuse disparait totalement , et l'œuf se montre en entier de cette belle couleur . Il n'est pas inutile de dire quel est l'usage probable de cette couche additionnelle , que nous ver rons se reproduire plus tard dans quelques familles des Oiseaux d'eau ou Palmipedes, mais qui est unique et sans exemple dans l'ordre des Passereaux . Les Crotophagidés exposés aux inconvénients résultant des climats qu'ils habitent , et où l'évapo ration des liquides renfermés dans l'auf est si active et si prompte, mais ayant de plus à lutter contre l'humidité brulante des localités qu'ils fréquentent pour couver, telles que les savanes et les forêts de palėtuviers , ont subi , dans la structure de la coquille de leurs cufs, une modification particulière qui , ainsi que nous venons de le dire, spéciale à plusieurs familles de Palmipèdes, est exceptionnelle ici dans toutes les familles si nombreuses des Oiseaux non aquatiques . Leur coquille a été revêtue d'une couche crayeuse et sédimenteuse , de même nature que celle qui se trouve surles æufs de certains genres de Palmipèdes, laquelle , en obstruant, comme dans ceux-ci , les pores de la coquille mate par lesquels s'effectue l'évaporation , et en retardant l'effet destructeur d'une perte trop active de calorique , procure le même avantage que le pouvoir réfléchissant, et n'en a pas les inconvénients ; nous disons les inconvénients, car la faculté de réfléchir s'acquérant aux dépens de l'épaisseur et de la solidité de la coquille , il en résulte que cette enveloppe, dans ce cas , devient plus accessible aux atteintes de l'humidité , et plus fragile. Rien n'eût donc été plus nuisible, pour les aufs de Crotophagidés , que d'être pourvus d'une coquille luisante : une coquille mate les pré serve beaucoup mieux de cet inconvénient grave, et la couche sédimenteuse dont elle est munie s'oppose à une évaporation abondante que ne manquerait pas d'exciter l'ardeur brûlante de ces climats . L'instinct de ces Oiseaux semble même avoir si bien prévu ces inconvénients, qu'il les porte , quand les femelles, forcées de pourvoir à leur nourriture, sont obligées de s'absenter du nid , et à interrompre l'oeuvre de l'incubation , à recouvrir les cufs qu'elles quittent ainsi momentanément de feuilles et d'herbes sèches. 7 OISEAUX. 303 1er GENRE . - ANI . CROTOPHAGA . ( Linné . ) - Kpotos, vermine ; gayw , je mange. CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Bec de la longueur de la tête ou un peu plus long, très -élevé, beaucoup plus haut que large, très arqué, très- comprimé, de manière à finir, au sommet de la mandibule supérieure, par une crêle dépassant le niveau du front, tout à fait lamelleuse et tranchante, largement et profondément sil lonnée parallèlement à l'arête supérieure; bords mandibulaires entiers; ceux de la mandibule su périeure emboîtant profondément ceux de la mandibule inférieure ; plumes du montant arrivant jusqu'à la moitié de la longueur du bec . Narines basales, ovalaires, découvertes, percées au milieu de la hauteur de la mandibule et sur le rebord des plumes du front. Ailes allongées, surobtuses, recouvrant le liers de la queue, à quatrième et cinquième rémiges les plus longues. Queue longue, large et arrondie . Tarses allongés, de la longueur du doigt externe antérieur , couverts de larges scutelles, doigts longs et grêles, de même que les ongles, qui sont fort comprimés, arqués et très-aigus : les deux doigts antérieurs soudés jusqu'à la première articulation . Fig. 390. - - Ani major. 1 Six espèces de l'Amérique tropicale . Type : l'Ani des palétuviers (Crotophaga major), Linné . Ani est le nom que les naturels du Brésil donnent à ces Oiseaux, et que tous les ornithologistes français leur ont conservé depuis de Montbeillard . Avant ce naturaliste, les voyageurs français et les nomenclateurs les appelaient Bout de petun ou Bout de tabac, dont l'étymologie toute locale fut, à cette époque , longtemps controversée . Le père du Tertre prétendait que ce nom était donné par les créoleset les nègres aux Anis, parce que leur ramage prononçait : petit bout de petun. Montbeillard, ne trouvant cette explication ni vraie , ni probable, pensait que ce nom ridicule n'avait pu être imaginé que par la ressemblance de leur plumage ( qui est , disait- il, d'un noir brunåtre) à la couleur d'une carotte de tabac , interprétation qui n'était guère plus heureuse que la première. Ce n'est que depuis peu , en 1847 , et par M. Gosse ( 1 ) , que l'on a été fixé au sujet de ce singulier surnom . Cet ornithologiste nous apprend , en effet, que les nègres de Haïti (Saint-Domingue) surnomment une des espèces d'Ani, qui y est très-commune, Bout de tabac, à cause de la ressemblance de son bec avec le fourneau d'une pipe . Et nous supposons que cette ressemblance s'applique tout autant à la forme (1) Brids of Jamaica . 304 HISTOIRE NATURELLE . a > de cet organe, ainsi que l'affirme M. Gosse , qu'à sa couleur, qui a les plus grands rapports avec celle d'une terre noirâtre dont on se sert dans cette ile pour fabriquer les pipes. Les créoles de Cayenne leur ont donné une dénomination plus appropriée à leur ramage ordinaire , en les appelant Bouilleurs de Canari, ce qui veut dire qu'ils imitent le bruit que fait l'eau bouillante dans une mar mite, et c'est , en effet, dit Montbeillard , leur vrai ramage ou gazouillis, très - différent, comme on le voit , de l'expression de la parole que leur suppose le P. du Tertre . On leur a aussi donné le nom d'Oiseau diable , et l'on a même appelé l'une des espèces Diable des savanes , et l'autre Diable des palétuviers, parce qu'en effet les uns se tiennent constamment dans les savanes , et les autres fré quentent les bords de la mer et des marais d'eau salée , où croissent les palétuviers . Enfin, les nè gres leur donneraient encore les noms de Perroquet noir, d'Amungoua , etc. Les Anis forment un des genres d'Oiseaux des plus curieux par l'habitude presque constante où sont les femelles d'un même canton de se réunir pour la confection en commun d'un même nid , dans lequel elles pondent toutes leurs eufs, les couvent , et nourrissent indistinctement les petits qui en naissent . Voici à ce sujet les détails que renferme une lettre adressée, de Saint-Domingue, par le chevalier Lefebvre-Deshayes à Buffon, citée par Guéneau de Montbeillard , et dont tous les ouvrages publiés depuis ne sont que la reproduction plus ou moins paraphrasée. Lorsqu'ils volent, les Anis étendent et élargissent leur queue ; mais ils volent moins vite et moins longtemps que les'Perroquets ... Ils ne peuvent soutenir le vent, et les ouragans font périr beaucoup de ces Oiseaux . Ils habitent les endroits cultivés , ou ceux qui l'ont été anciennement; on n'en rencontre jamais dans les bois de haute futaie. Ils se nourrissent de diverses espèces de graines et de fruits; ils man gent des grains du pays, tels que le petit mil , le maïs, le riz , etc. Dans la disette , ils font la guerre aux Chenilles et à quelques autres Insectes . Nous ne dirons pas qu'ils aient un chant ou un ramage , c'est plutôt un sifflement ou un piaule ment assez simple . Il y a pourtant des occasions où sa façon de s'exprimer est plus variée : elle est toujours aigre et désagréable; elle change suivant les diverses passions qui agitent l'Oiseau . Aper çoit - il quelque chat ou un autre animal capable de nuire, il en avertit aussitôt tous ses semblables par un cri très-distinct , qui est prolongé et répété tant que le péril dure . Son épouvante est surtout remarquable lorsqu'il a des petits , car il ne cesse de s'agiter et de voler autour de son nid . Ces Oiseaux vivent en société , sans être en aussi grandes bandes que les Étourneaux; ils ne s'é loignent guère les uns des autres, et même , dans le temps qui précède la ponte, on voit plusieurs femelles et måles travailler ensemble à la construction du nid , et ensuite plusieurs femelles couver ensemble chacune leurs eufs, et y élever leurs petits . Cette bonne intelligence est d'autant plus admirable, que l'amour rompt presque toujours dans les animaux les liens qui les attachaient à d'autres individus de leur espèce . Ils entrent en amour de bonne heure : dès le mois de février les máles cherchent les femelles avec ardeur; et , dans le mois suivant, le couple amoureux s'occupe de concert à ramasser les matériaux pour la construction du nid . Je dis amoureux , parce que ces 0; seaux paraissent l'être autant que les Moineaux; et , pendant toute la saison que dure leur ardeur, ils sont beaucoup plus vifs et plus gais que dans tout autre temps. Ils nichent sur les arbrisseaux, dans les cafiers , dans les buissons et dans les haies; ils posent leur nid sur l'endroit où la tige se divise en plusieurs branches . Lorsque les femelles se mettent plusieurs ensemble dans le même nid , la plus pressée de pondre n'attend pas les autres, qui agrandissent le nid pendant qu'elle couve ses @ufs. Ces femelles usent d'une précaution qui n'est point ordinaire aux Oiseaux, c'est de couvrir leurs aufs avec des feuilles et des brins d'herbe à mesure qu'elles pondent . Elles couvrent égale ment leurs eufs pendant l'incubation lorsqu'elles sont obligées de les quitter pour aller chercher leur nourriture. Les femelles qui couvent dans le même nid ne se chicanent pas comme font les Poules lorsqu'on leur donne un panier commun ; elles s'arrangent les unes auprès des autres; quel ques- unes cependant, avant de pondre, font, avec des brins d'herbe, une séparation dans le nid , afin de contenir en particulier leurs enfs; et , s'il arrive que les aufs se trouvent mêlés ou réunis ensemble , une seule femelle fait éclore tous les æufs des autres avec les siens ; elle les rassemble, les entasse , et les entoure de feuilles : par ce moyen , la chaleur se répartit dans toute la masse, et ne peut se dissiper. Cependant chaque femelle fait plusieurs aufs par ponte . OISEAUX . 505 9 Ces Oiseaux construisent leur nid très -solidement, quoique grossièrement, avec de petites tiges de plantes filamenteuses, des branches de citronnier ou d'autres arbrisseaux : le dedans est seulement lapissé et couvert de feuilles tendres qui se fanent bientôt ; c'est sur ce lit de feuilles que sont dé posés les aufs. Ces nids sont fort évasés et fort élevés des bords; il уy en a dont le diamètre a plus de dix-huit pouces; la grandeur du nid dépend du nombre de femelles qui doivent y pondre. Il serait assez difficile de dire au juste si toutes les femelles qui pondent dans le même nid ont cha cune leur mâle; il se peut faire qu'un seul måle suffise à plusieurs femelles, et qu'ainsi elles soient en quelque façon obligées de s'entendre lorsqu'il s'agit de construire les nids; alors il ne faudrait plus attribuer leur union à l'amitié , mais au besoin qu'elles ont les unes des autres dans cet ouvrage . Ces eufs sont de la grosseur de ceux de Pigeon ; ils sont de couleur d'aigue-marine. Il y a appa rence que les femelles font deux ou trois pontes par an ; cela dépend de ce qui arrive à la première ; quand elle réussit, elles attendent l'arrière-saison avant d'en faire une autre; si la ponte manque, ou si les œufs sont enlevés , mangés par les Couleuvres ou les Rats, elles en font une seconde peu de lemps après la première ; vers la fin de juillet ou dans le courant d'août , elles commencent la troi sième . Ce qu'il y a de certain , c'est qu'en mars, en mai et en août , on trouve des nids de ces Oiseaux. Au reste , ils sont doux et faciles à apprivoiser; et on prétend qu'en les prenant jeunes on peut leur donner la même éducation qu'aux Perroquets, et leur apprendre à parler, quoiqu'ils aient la langue aplatie et terminée en pointe, au lieu que celle du Perroquet est charnue, épaisse et ar rondie . La même amitié, le même accord , qui ne s'est point démenti pendant le temps de l'incubation, continue après que les petits sont éclos : lorsque les mères ont couvé ensemble , elles donnent suc cessivement à manger à toute la petite famille. Les mâles aident à fournir les aliments . Mais, lorsque les femelles ont couvé séparément , elles élèvent leurs petits à part, cependant saus jalousie et sans colère ; elles leur portent la becquée à tour de rôle , et les petits la prennent de toutes les mères . La nourriture qu'elles leur donnent dépend de la saison : tantôt ce sont des Chenilles, des Vers, des Insectes; tantôt des fruits; tantôt des grains, comme le mil , le maïs, le riz, l'avoine sauvage , etc. Au bout de quelques semaines, les petits ont acquis assez de force pour essayer leurs ailes ; mais ils ne s'aventurent pas au loin : peu de temps après, ils vont se percher, auprès de leurs père et mère, sur les arbrisseaux , et c'est là que les Oiseaux de proie les saisissent pour les emporter. L'Ani n'est point un Oiseau nuisible : il ne désole point les plantations de riz, comme le Merle; il ne mange pas les amandes du cocotier, comme le Charpentier (le Pic) ; il ne détruit pas les pièces de mil , comme les Perroquets et les Perruches. Cet instinct d'association, ajoute Montbeillard , qui serait fort utile à ces Oiseaux dans les climals froids, parait au moins superflu dans les pays méridionaux , où il n'est pas à craindre que chaleur du nid ne se conserve pas : cela vient donc uniquement de l'impulsion de leur naturel sociable ; car ils sont toujours ensemble, soit en volant, soit en se reposant, et ils se tiennent sur les branches des arbres tout le plus près qu'il leur est possible les uns des autres . Ils ramagent aussi tous en semble presque à toutes les heures du jour ; et leurs moindres troupes sont de huit ou dix , et quel quefois de vingt-cinq ou trente . Ils ont le vol court et peu élevé ; aussi se posent-ils plus souvent sur les buissons et dans les halliers que sur les grands arbres . Ils ne sont ni craintifs ni farouches, et ne fuient jamais bien loin . Le bruit des armes à feu ne les épouvante guère ; il est aisé d'en tirer plu sieurs de suite : mais on ne les recherche pas, parce que leur chair ne peut se manger, et qu'ils ont même une mauvaise odeur lorsqu'ils sont vivants . Ils se nourrissent de graines, et aussi de petits Serpents, Lézards, et autres Reptiles ; ils se posent aussi sur les Bæufs et sur les Vaches pour man ger les Tiques , les Vers et les Insectes nichés dans le poil de ces animaux . ( MONTBEILLARD.) Il est probable que c'est faute d'avoir été témoin de ce fait que d’Azara l'a formellement nié, car il est confirmé par tous les voyageurs, notamment par M. d'Orbigny. Il y a même plus , c'est que la forme si extraordinaire du bec de ces Oiseaux ne leur aurait été donnée que pour les mettre plus à même de se livrer à cette chasse d’Insectes parasites . J'ignorais complétement, dit M. Gosse, dans son Histoire de l'Ani des Savanes , dont les détails sont également applicables à toutes les espèces d’Anis , à quoi pouvait lui servir la forme en lame de couteau de son bec , lorsque , pour m'en instruire , m'étant adressé à M. Hill ( auteur d'une Orni > > . 29 39 306 HISTOIRE NATURELLE. thologie de la Jamaïque) , il me fit cette réponse : « Je vous observerai que cette forme de bec lui donne les plus grandes facilités, non- seulement pour chercher les Insectes sur la terre , mais surtout pour trouver et saisir ceux qui se retirent sous le poil des animaux . Je vous dirai même qu'ayanı examiné attentivement un tas de bouse de Vache, où des Anis venaient de chercher des larves et des Insectes , je le trou : Ti aussi finement et aussi régulièrement sillonné que si une petite charrue en mi niature y eût passé . » Un jour, je vis une Vache couchée, sur laquelle étaient quatre ou cinq Anis montés sur son dos, et cherchant avec ardeur les Insectes attachés à sa peau , service qu'elle paraissait recevoir avec plaisir . Ils se perchent tantôt sur le dos des Bæufs, tantôt sur celui des Chevaux, pendant que ceux-ci sont en train de paître ; j'en ai vu parfois même s'attacher à la queue de ces animaux , s'y suspendre et y rechercher les Insectes jusque dans la touffe de poils ou de crins qui la termine. Ils fréquen tent en général de préférence les endroits où les bestiaux se réunissent en plus grand nombre . Mais les Insectes parasites ne sont pas l'unique nourriture des Anis , quoiqu'ils en soient le fond essentiel . Ainsi , j'ai vu souvent des petits groupes d'Anis se réunir le soir , et voltiger dans l'air après des Insectes ailés et des Lépidoptères . Leur estomac renferme souvent des Chenilles, des Tei gnes, des Sauterelles et d'autres Insectes, que j'y ai fort souvent trouvés mélangés avec des baies de cytharaxylon; et , dans ce cas , toutes les parois de l'estomac étaient recouvertes d'une vive cou leur rouge. Les bandes de ces Oiseaux font une énorme dėstruction des essaims d'Abeilles, qui sont à profusion sur les arbres . C'est probablement en raison de cette chasse , et pour garantir leurs yeux de la piqûre de ces Insectes , que leurs paupières sont garnies de cils ayant la roideur de vraies soies de Sanglier . Lorsqu'ils sont en train de chasser à la surface de la terre ou dans les herbes, ils ont toujours une ou deux sentinelles de postées, qui , à la moindre apparence de danger, jettent un cri d’alarme, lequel fait partir toute la bande . Leur mode le plus usuel de progression à terre est de sauter ; parfois ils marchent en élevant cha que pied l'un après l'autre ; souvent même ils courent ainsi très - vite , mais à de courtes distances . Ils aiment à se reposer le matin sur les branches basses , les ailes étendues, restant ainsi pendant assez longtemps dans la plus complète immobilité. ANI DE LAS - CASAS. CROTOPHAGA LASCASII. ( Lesson .) Cet Ani a les plus grands rapports avec l'Ani des Savanes; mais sa taille est plus grèle , plus mince, et il en diffère aussi par son bec à arête recourbée sans saccade tranchante, garni , sur les deux mandibules , de sillons réguliers profonds; le bec est noir, ainsi que les tarses ; son plumage est noir mat , avec des reflets bleus , plus sensibles sur le dos , où ils forment des zones arrondies ; les plumes du cou sont minces, étroites , pointues; les ailes sont brunes, teintées de roussâtre; les rectrices , au nombre de huit , sont d'un noir pourpre foncé; leurs tiges sont fortes, robustes, lui santes , de même que les rachis de toutes les autres plumes . ( Lesson . ) Il a trente -trois centimètres de la pointe du bec à l'extrémité de la queue ; celle-ci en a dix- neuf et demi . 2me GENRE . GUIRA. GUIRA. (Lesson .) CARACTERES GÉNÉRIQUES. Bec aussi long que la tête , aussi haut que large, robuste, à arête et à bords recourbés, très-com primé sur le côté , à sommet lisse et arrondi. Narines basales , en scissure longitudinale, percée au centre d'une membrane placée au milieu de l'élévation de la manulibule. Miles allongées,pointues, obtuses; la quatrième rémige la plus longue ile loules, alteignant le tiers de la queue. OISEAUX. 507 Queue longue, étroite, étagé . Tarses forts, assez longs , de la longueur du doigi externe antéricur, recouverts de larges écail les; doigts longs; les deux antérieurs sans soudure, et entièrement séparés; ongles peu comprimés, peu arqués et aigus . Tour des yeux nu ; une huppe formée de l'allongement des plumes occipitales . Une seule espèce de l'Amérique tropicale , le Guira - cantara (Guira -piririgua ), Lesson. Les Oiseaux de ce genre , dont les babitudes sont les mêmes que celles du genre Ani, préfèrent les plantations voisines des habitations; ils entrent même dans les lieux habités . Ils placent leur nid sur des buissons hauts et épais ; ils le composent de rameaux , et ils en garnissent l'intérieur de feuilles sèches; la forme de ce nid est assez aplatie . ( d'Azara . ) Ce que l'on peut reprocher à Lesson , c'est d'avoir choisi pour nom de ce genre un nom appliqué par les Brésiliens à un grand nombre d'Oiseaux de genres tout différents; ainsi , ils en font le nom générique d'une espèce de Mot-Mot. GUIRA -CANTARA. GUTRA PIRIRIGUA ( Vieillot, Lesson ) Bec rougeâtre ; des cils autour de l'ail ; plumage mélange de roux , de flammettes longitudinales brunes sur un fond blanc ; plumes de la huppe pointues , rousses au sommet, blanchâtres à la base ; ailes brunes, variées de brun et de blanc ; queue blanche en dessous, traversée en son milieu par une très-large barre noire ; tarses jaunes . ( Lesson . ) La huppe n'est jamais couchée, et l'Oiseau la relève un peu , surtout quand il est en colore . ( d'Azaka .) HUITIÈME FAMILLE. SCYTHROPINÉS. Cette famille ne reposant que sur un seul genre, et ce genre lui -même ne comprenant qu'une es pèce , nous nous bornerons à indiquer les caractères de ce genre . La famille des Scythropinés doit sa création toute récente ( 1850) à M Ch . Bonaparte. Jusque-là les Scythropinés, véritable passage des Cuculidés aux Ramphastidés, et réduits au simple rang de genre par tous les naturalistes, y compris ce savant ornithologiste lui - même , avaient été bal lottés des Phænicophæinés aux Crotophaginés. GENRE UNIQUE SCYTROPS. SCYTROPS. ( Latham .) £ 2004, avant im aspect more CARACTERES GENERIQUES, Bec plus long que la tête, plus haut que large, tris -comprimé, in large et profond sillon le long de la mandibule supérieure, convexe , courbé et crochu à la pointe , déprimé à la base, dilaté sur les côtés, à bords mandibulaires tris- finement dentelés. Narines basales , latérales , arrondies, percées derrière la masse cornée, ouvertes du côté des joues, à moitié fermées en dessus par une membrane nue . Ailes longues, subobtuses, les deux premières rémiges ólagées, la troisième rémige la plus longue. 308 HISTOIRE NATURELLE. Queue très -longue et arrondie. Tarses courls, forts, scutellés, moins longs que le doigt externe antérieur; lequel est soudé à sa base avec l'interne . > Fig. 391. – Scythrops présageux. - Tour des yeux nu ; langue cartilagineuse , épaisse à son origine, bifide å son extrémité . Améaro (Oiseau qui présage la pluie ) est le nom que l'espèce unique , sur laquelle reposent le genre et la famille, d'après M. Reinwardt, porte aux Célèbes, où les habitants en font un grand cas , par les indices certains qu'ils peuvent tirer du cri et des mouvements brusques et inquiets de cet Oiseau, lorsque le temps va changer . Cette particularité se trouve également consignée dans le Journal de White et dans l'Histoire de Botany- Bay par Philipp. Ces auteurs disent que les habitants de la Nouvelle -Hollande reconnaissent à l'apparition et aux cris de ces Oiseaux un in Fig. 392. – Scythrops présageux. dice de vent ou d'orage, ce qui porte à présumer que le nom de Goe-reee -gang ( 1 ) a peut être la même signification, chez les peuplades de l'Océanie , que celui d'Améaro pour les Malais du Grand Archipel . Le même voyageur anglais nous apprend encore que ces Oiseaux paraissent en octobre au Port-Jakson , par troupes de sept ou de huit , mais plus souvent par paires : on les voit le matin et le soir ; ils sont probablement de passage dans quelques parties de la Grande - Terre, et ils nichent vers le nord de la Nouvelle- Hollande , ce qui est d'autant plus vraisemblable, qu'ils se reproduisent aussi aux Célèbes . Leur naturel est sauvage , et ils se tiennent cachés lorsque le temps est beau ; mais (1 ) Ou Curriang-ung , d'après Lesson. OISEAUX 309 ils font entendre des cris sonores et très-perçants lorsque la température annonce des pluies ou des ouragans. On dit qu'ils se nourrissent de piments; ils mangent aussi des Insectes et principalement de gros Scarabées, des Menthes et même des Hélices, qu'ils brisent pour en manger le mollusque, à la manière des Couas, d'après ce que nous a dit Jules Verreaux . Dans le vol et au repos, ils étendent souvent la queue en éventail , et font entendre un cri fort aigu et vraiment effroyable, tel que celui du Coq, lorsqu'il aperçoit un Oiseau de proie. ( TEMMINCK , Texte des planch. color . ) M. Gould , de qui l'on aurait pu attendre quelques faits nouveaux sur les meurs de cet Oiseau , ne fait que reproduire ce qu'en ont dit White et Latham . Ses observations, du reste , confirment l'opi nion des naturalistes, qui considèrent le Scythrops comme un véritable Cuculidé. Mais on ignore s'il couve ses aufs lui -même, ou s'il abandonne ce soin à d'autres espèces . SCYTHROPS PRÉSAGEUX. SCYTHROPS NOVIE - HOLLANDIÆ . (Latham .) La tête , le cou et tout le dessous du corps ont une teinte gris clair ; le dos , les ailes et la queue d'un gris couleur de plomb ou bleuâtre ; et toutes les plumes et les pennes terminées de noir ; la queue est très- étagée; toutes les pennes marquées vers l'extrémité d'une bande noire et lerminées de blanc; à l'exception des deux intermédiaires, elles ont toutes des raies blanches sur les barbes intérieures; les pieds sont d'un bleu noirâtre, et le bec est couleur de corne grisâtre ( TEMMINCK) , dans sa première moitié, à partir de la base ; jaune dans sa dernière moitié jusqu'à la pointe ; la peau des narines et celle garnissant le tour des yeux, rouge. Longueur totale , 0m,68 à 0,60. Fig 393. — Diploplerus Guira. Fig . 394 - Piaya Cayana Fig . 395. – Culirides Geoffroyr. 510 HISTOIRE NATURELLE , 11 Fig. 396 . Tacco l'erula . Dolly the NEJ Fig . 338 Susiu vchruve Fig . 397. —Picuin :rus minutissimus Inn 11 zen Fig . 399 – Picumnus minulissimus. Fim. 400 Tacco l'erula . Fig 101 . Sasia ochraceu . Fig . 402. – Coccyzus Americanus, Fig . 403 Indicator major. Tia 104 --- ( ocryzny Imenientities, FIN DU VOLUME RESPECIA.DEVE IT! I'T DUDUTTI GUA DSI

5 Mot TABLE DES MATIÈRES Généralités . 1 PREMIER ORDRE . ACCIPITRES.. 13 SOUS - ORDRE . 14 15 17 17 18 19 1920 20 20 62 64 64 66 67 68 69 70 71 72 73 76 77 78 79 80 81 82 23 24 24 25 25 pygargue . leucocéphale .. Balbuzard ..orfraie. Harpie . Circaete ..Jean - le - blanc . Haliaulour.. Macagua . FALCONINÉS. Faucon .. gerfaut. lanier .. pèlerin. hobereau . émerillon . crécerelle . crécerellette . pieds rouges.. concolore . Diodon ..bidente .. Baza . MILVINÉS . Rosthrame . Cymindis . Bondrée .. apivore . Milan ..noir . royal . Couhyeh . blac . Naucler .. de la Caroline . Gampsonyx. Ictinie . ACCIPITRINÉS Aulour . des palombes .. Géranospize. Micrastur . Épervier . nisus . Poliornis . Melierax . CIRCINÉS OU BUSARDS . Busards .. 29 88 89 90 91 92 93 29 30 3131 94 ACCIPITRES DIURNES .. VULTURIDÉS. VULTURINÉS . Vautour ..arrian . Ologyps... oricou . fauve . Gyps . . occidental . griffon ... chasse - fiente.. Gypohierax. cathartoïdes . SARCORAMPHINÉS. Sarcoramphe..рара . condor . Catharte..de la Californic . urubu .. Néophron ..percnoptère. GYPAÉTINÉS ." Gypaete . barbu .. SERPENTARIDÉS.. SERPENTARINES . Serpentaire. reptilivore.. FALCONIDÉS. POLYBORINÉS . Polyboroīde. Rancanca . Milvago .. Polyborus .. BUTEONINÉS . Buse .. commune . Archibuse..patlue . AQUILINÉS. Urubitinga ..roussâtre . Spizaete ..

à calotte noire . Aigle . . royal.

impérial . de Verreaux . botté .. criard . Bonelli. Bateleur.. 32 34 34 35 35 38 39 40 41 42 95 96 97 98 99 99 101 102 103 104 105 106 108 109 110 112 114 114 115 116 116 43 研 历历仍 仍 仍 仍 如幻 幻 幻 幻 幻 幻 幻 的 引见 仍 站 的 初级 % 的 如 de marais . Saint - Martin .. montagu pâle . 495051 52 53 54 56 57 58 58 SOUS - ORDRE . ACCIPITRES NOCTURNES.. STRIGIDÉS. SURNINÉS . Surnie . harfang . caparacoch . de l'Oural .. 117 118 120 120 122 123 123 312 HISTOIRE NATURELLE ... Chevêche. noctuelle . passerine. chevêchette . BUBONINÉS.. Duc . grand duc .. ascalaphe. Scops..petit duc . Kétupu. Nasiterne . CACATUINÉS . Microglosse. Kakatoès . Licmitis . Calyptorhynque. STRIGOPINËS.. Dasyptile . Nestor. Strygops. 190 191 192 195 196 197 199 199 200 202 Hibou . SOL'S . ORDRE. moyen duc. brachyote . ULULINÉS . Chat - huant. hulotte . Hulotte nébuleuse . lapone . Nyctale . lengmalm . STRIGINÉS. Effraye. flambé. Phodile .. 124 125 126 126 127 127 128 129 130 131 132 133 135 135 136 137 138 138 139 140 141 141 142 142 144 145 146 146 147 calong. Strigymnhémipe. de Java . 149 152 206 207 209 216 217 220 223 225 226 227 228 229 231 232 233 235 237 239 240 241 242 244 245 246 247 247 249 251 251 256 258 261 263 274 275 276 277 279 280 281 156 161 161 162 163 164 165 166 167 168 169 ZYGODACTYLES GRIMPEURS PICIDÉS. PICINÉS Mégapic. . Dryopic. Pic .. Picoide .. Micropic. Céléopic.. Phaiopic. Dendropic .. Mésopic .. Indopic .. Brahmapic.. Chloropicoide. Chloropic. Chrysopic. Leucopic . Mélanopic .. Pic zèbre . Géopic . PICUMNINÉS Picumne . Sasie. YNGINÉS. Yunx .. CUCULIDÉS. INDICATORINÉS. Indicator . CUCULINÉS.. Eudynamis. Edolio . Coucou. Surnicou . Chalcite .. COCCYZINÉS: Coulicou . Piaye.. Dromococcyx. Diploptère .. Cultrides. Coua . SAUROTHERINÉS. Tacco . PHOENICOPHÉINÉS. Zinclostome.. Géococcyx .. Malcoha.. Dasylophe .. Boubou.. Couroll. Carpococcyx . CENTROPODINÉS Coucal. Taccoide . CROTOPHAGINÉS. Ani .. Guira SCYTHROPINÉS. Seythrops. . DĖUXIÈME ORDRE. GRIMPEURS ou ZYGODACTYLES.. . SOUS - ORDRE . ZYGODACTYLES PRÉHENSEURS. PSITTACIDÉS. ARAINÉS .. Ara . rauna .. Maracana . de Wagler . Énicognathe . PEZOPORINÉS . Nympbique . de la Nouvelle -Hollande .. Coracopse .. personata . Platycerque. cornu. Prioniture .. à raquettc .. Pézopore. ingambe . Paléornis Euphème..pétrophile . Trichoglosse ..de Swainson . LORJINÉS.. Charmosyne.. Lori . Eos .. de Bornéo.. Coryphile .. Eclectus . Cornélie PSITTACINÉS .. Tanygnathe . Perroquet .. Chrysotis . Psittacule , 169 282 283 170 171 171 172 172 173 173 175 176 176 177 177 178 179 180 181 181 182 183 184 184 185 186 189 - 289 291 292 294 295 296 297 298 300 300 303 306 307 508 FESTO ) PRAT ELA PRO BA FIN DE LA TABLE. liit 20: DORT

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Full text of volume on coléoptères [1]

ENCYCOLl'ÉDIE


D'HISTOIHK NATURELLE



PAUIS. - IMPIllMERlE SCHNEIDRIi, RUE D'ERFlRTll, 1.



IriliMdiKiinn.


ri;: I. — I.nivc ihi Cnlosonio svcophnrilo dans un nul île Oheniilts IHOtessioniinires.


ENCYCLOPÉDIE


DfrTSTOIRE NATl RELLE


TRAITÉ COMPLET DE CETTE SCIENCE

d'après r.ES TRAVADX nES NATUBAMSTRS les plus ÉMl^E^iTS DE TOUS LES l'AVS ET UE TOUTES LES ÉPOQUES

BUFFON, DAUBENTON, LACÈPÈBE,

G. CUVIER, F. CUVIER, GEOFFROY SAINT-HILAIRE, LATREILIE, DE JUSSIEU,

BRONGNIART, ne, etc

Ouvrage répumant \es Observations des Auteurs anciens et comprenant toutes les Découvertes modernes

jusqu'à nos jours

PAU LE D" CHENU

ClIIRllRCIES-SUJOR A L'HOPITAL MILITAIUB PU \ AL-UE-GIIAOE, PKOFF.SSEIIR D'HISTOIRE NAllIHEM.E. ETC.


.COLÉOPTÈRES


CICINLELÊTES, CABAEIQUES, DYTISCIEN3, KYCROPHILIENS, SYLPHALES ET NITlDULAiBES,

Avec 1» rollKhorution de M. E. DESMAREST^ secrétaire de la Société F,nt(imnloRi«,u<'



i.ir.



PAKIS

CIIKZ MÂRESCQ ET COMPAGNIE, * CHEZ GUSTAVE HAVAKl),


ÉDITEURS DE L'ENCYCLOPÉDIE,


5. ItUK DU PnNT-DE-LOni (TRES LE PONT-NEUF). i 15, HUK GUÊNtCAUD ( PKES LA MO>[MAIL


AVIS Al UELlEli;


Les planches tirées hors texte sont au nombre de quarante. Ces planches doivent toujours être en regard de la page indiquée.


PLASCHES d'iSTBODUCTION.

Fig. 1 TUn.

— 2 et 3 1

— 4 et 5 6

— 6 et 7 10

— 8 et 9 11

— 10 et 11 16

— 12 et 13 U

— 14 et 15 28

— 16 29

— 17 à 21 30

— 22 ei 26 35

— 27 à 51 4.".

l'Ianclies 1 55

— 2 64

— 5 84

— 4 86

— 5 91

— 6 95

— 7 109


Planches 8 131

— 9 157

— 10 166

— 11. . 169

— 12 183

— 13 188

— 14 194

— 15 205

— 16 216

— 17 228

— 18 232

— 19 245

— 20 256

— 21 265

— 22 269

— 23 281

— 24 287

— 25 289

— 26 290

— 27 291

_ 28 292


2904*^


1^



Ii" 2. — Lucauus Delesaertt,



liili oducltuii


Fi;^. 5. — TncltHiitoniu rhildrcmi




iUES.


Cet oriire d'insrrte.s, iiiili((iii' |i:ii' Arislolc et ci-éé par Ijiriiié. en 1755, dans son Sifslciiui iiiiiiinr, esi le plus nombi'enx et le mieux connu. C'est eelui dont les entonudoi^istes s'occupent le plus, parce que les animaux qu'il comprend sont ornés des plus belles couleurs, ont des formes très-remarquables, et que leur corps, de consistance solide, permet de les conserver plus facilement en collection.

Les coléoptères (mXeo;, étui, gaine; TTTcpov, aile) sont des insectes à quatre ailes; les supérieures, nommées ('hj- rrcj, sont plus ou moins dures et coriaces, et servent comme d'étuis aux inférieures, qui sont minces, trans- parentes, veinées et repliées en travers. Tous sont pourvus de mandibules et de mâcboires libres, et non terminées en galète; ils subissent une métamorphose com- plète. Us se distinguent, au premier coiqi d'œil, parce que des quatre ailes qu'ils possèdent, deux, les supé- rieures, sont crustacées, en forme d'écaillés, et se joignent le plus souvent au bord interne {siititrc), pour recouvrir les inférieures, qui sont membra- neuses et repliées en travers. Ces ailes supérieures, ou étuis, ont reçu le riom d'éliftics, tandis que les ailes inférieures n'ont pas de nom particu- lier, ou sont indiquées seulement sous le nom d'ai/cv membraneuses.



1 — Melolonlhn vuhiarîa.


2 IIISTOIHR NATURE LI-E.

Le corps «le ces insectes est de forme trcs-variabU-, cont]iosè d'iiiic Icle, d'iin tlwrnx ou poitrine, portant les organes du mouvement, et d'un abdomen ou ventre.

La tète porte les ifcnx, les antennes généralement composées de onze articulations, et la bouche modifiée suivant le genre de nourriture.

La boui'he est composée de six pièces principales : deux impaires, le Uibre ou lèvre supérieure et la lèvre inférieure, et quatre latérales (mandibules et mâelioires).

Le lliorax ou poitrine est formé de trois parties qui portent chacune en dessous une paire de pâlies. La première partie a reçu plus spécialement le nom de corselet, et n'a aucune appendice en dessus. Les deux autres donnent attache aux éhitres et aux ailes. Les pattes sont terminées par des articulations auxquelles on donne le nom de tarses.

Les sexes se distinguent à l'extérieur par des différences dans la forme des antennes, des pattes, des segments de l'abdomen, etc. Les femelles déposent leurs œufs dans les endroits ou sur les sub- stances où les larves qui en naîtront doivent vivre. Ces larves diffèrent beaucoup entre elles : en gé- néral, elles .sont comparables à des vers; leur tète est écaillense, et elles sont ordinairement munies de six pattes. Il n'y a qu'un petit nombre d'entre elles qui soient dépourvues de pattes, encore ont- elles en avant de petits mamelons qui en tiennent lieu.

Les métaniorplioscs de ces insectes sont complètes, c'esi-à-dire que les larves provenant d'œufs se changent, après un temps plus ou moins long, en nymphes inactives qui ne continuent pas à prendre de nourriture, comme celles des Orthoptères, par exemple, avant de se transformer en insectes parfaits.



Fig. 2. — Larve du Meloïontlia vulfjarif.



Fig. 3. — Nymphe du Cerambyx héros.


Le rôle que les Coléoptères jouent dans la nature est très-important et très-varié; un grand nom- bre d'entre eux, et surtout ceux de la famille des Carabiques, sont destinés à détruire des quanti- tés considérables d'insectes qui attaquent les végétaux; d'autres, les Nécrophages, contribuent à débarrasser le sol des animaux morts. Les uns n'ont pour mission que de hâter la décomposi- tion des végétaux; les autres doivent limiter la reproduction de ces végétaux en attaquant leurs feuilles, leurs tiges, et surtout leurs graines, si nombreuses dans certaines espèces. On verra, quand nous Iraitei'ons des grou])es naturels qui composent cet ordre, que certaines sous-divisions se composent d'espèces destinées à détruire le bois mort; que d'autres n'attaquent que les végétaux languissants et malades; que certaines familles ne vivent qu'aux dépens de groupes analogues des végétaux, tels sont les Bruches, par exemple, qui n'attaquent, en général, que les légumineuses.

Les (^.oléoptères sont très-nondireux en espèces, ce qui a nécessité, dans ces derniers temps sur- tout, la création d'un assez grand nombre de subdivisions pour en faciliter l'étude, .\ussi la multi- plicité de ces divisions et subdivisions est-elle un sujet de plaintes continuelles de la part de ceux qui n'étudient pas sérieusement ces animaux innombrables. Ils disent que Linné était beaucoup plus facile à comprendre que Latreille et les entomologistes modernes, el ils ajoutent ([ue la science est embrouillée, et qu'il serait à désirer ([u'on en revint à la simplicité primitive, a la classilicalion lin- néenne. Malheureusement ces désirs ne peuvent être exaucés, car le nombre des Coléoptères tend tous les jours à s'accroître, et, plus il y a d'espèces ù enregistrer, plus il est nécessaire de faire de


COLEOPTI'RES



Fiij. 4 — (jraphii)terus serratus.



Vï". 7. — Monlelhi onmfa.



Kl- 10. — Kniclii hiienh



/ ^

V\'^. l'J — Sistip/ius Scli'i'/I'en



Fiil. 5 — Brachifrerus sucer



Fig. 8, — Ldiiipi/n.s l,alreHlfi



Fig. tj. — Vurcuiiu mipcriati'^



Fig. 9. — lliiincslis mucorvn.




Fi;i, I," — l'rinims nhscur


Fi.^- I i. — lli/daticu^ hiliiic'ttii


■i


IllSTOIHE NATLlRELLi;


(livi'iidMs iKiiif iiiTiver facileiiit'iit el sûrt'iiu'iil :'i isoler, à séparer, ii distinguer ees nombreuses espèces les unes des autres.

Du temps de Liiuié, on n'avait décrit que iiuit cent quatre-vingt-onze espèces, que ce célèbre na- turaliste avait fa<:ilement et nettement réparties en vingt-neuf genres. Aujourd'hui on en connaît plus de quarante mille, car chacun des genres du catalogue de Dejean, par exemple, qui mentionne vingt- deux mille trois cent quatre-vingt-dix-neuf espèces, est plus que doublé depuis qu'il a été publié. Toutefois, il est juste de faire observer que dans ces derniers temps on a trop souvent présenté comme génériques des caractères qui ne sont que spécifiques, et l'on pourrait réduire assez notable- ment le nombre des genres créés, sans nuire pour cela aux exigences de la précision classique.

Aussi n'est-il pas nécessaire d'ajouter que nous n'adoptons pas tous les genres dont, nous donne- rons la caractéristique. En indiquant ces genres, nous avons pensé rendre notre travail plus com- plet. Nous n'avons pas cru devoir imiter quelques entomologistes, qui démembrent certains grands genres très-naturels, tels que les Cicindela, Carabus, Feron'ta, Amara, etc., el si nous y avons rap- porté les coupes génériques des auteurs, ce n'est qu'à titre de sous-genres.

Beaucoup de Coléoptères sont trés-nuisibles à l'homme en attaquant les végétaux dont il se nour- rit ou qui sont employés aux usages de la vie. C'est surtout à l'état de larves que ces insectes com- mettent leurs plus grands ravages; mais quelques espèces continuent à nuire encore à l'état parfait, comme le Charançon du blé, les Altises, etc.

Quelques-uns ont servi et pourraient encore être employés ^ la nourriture de l'homme. Ainsi, on cite plusieurs larves que les habitants de la Nouvelle-Hollande recherchent beancou|i. Aux Antilles, on mange le ver palmiste, larve d'un gros Charançon, et M. Mulsant pense que le Cossus, si recher- ché des Romains, n'est pas la larve du Papillon, auquel on a donné ce nom générique, mais bien celle d'un grand Capricorne d'Europe, que l'on connaît sous le nom de Cerambijx lieras.



Fij;. 15. — Lat've du Cerambyx hcrn^.

Les Coléoptères, comme les animaux plus élevés dans la série animale, vivent plus ou moins en société, quand ils ne sont pas obligés de pourvoir à leur existence par la chasse et la rapine. Cepen- dant on ne trouve pas chez eux de ces associations organisées en républiques ou en monarchies, comme on en voit des exemples si curieux dans d'autres ordres, tels que les Abeilles, les Termites, les Fourmis, les Guêpes, etc. Ceux qui se réunissent en grand nondire jMiur vivre ensemble appartien- nent aux groupes qui se nourrissent de végétaux, et qui, ;\ l'exenqde des mammifères herbivores, paissent tran(piillenient et sans combat. Du reste, comme ces animaux concourent aussi au même but final, au maintien de cette belle harmonie qui se remarque dans toute la nature, et qui est la seule garantie d'un ordre de choses perpétuel, leur l'ole est tout iî lait analogue à celui que jouent les ani- maux plus grands. I^es carnassiers, et princi|ialement les Carabes, Ciciudéles et quelques autres groupes, peuvent être comparés aux Lions, aux Loups, aux Aigles, etc., qui, dans les animaux supé- rieurs, ne se nourrissent que d'animaux vivants ou morts.

Il y a dans les Coléoptères, comme nous l'avons déjà dit, des groupes entiers destinés à faire dis- paraître les cadavres, à élre les fossoyeurs de la naltire (Néerophores, Sylphes, elc ), comme on en trouve dans les mammifères el les oiseaux (Hyènes, Vautours, etc.).


COLÉOPTÈRES.



T\^. 1(i — Ni'îcropliorcs fossoyeurs se disposant à enterrer une Musaraigne.


D'autres nettoient le sol eu divisant les fientes et les exerémcnts des autres animaux; quelques-uns façonnent, avec ces matières, des boules dans lesquelles ils déposent leurs œufs, et qu'ils roulent, à l'aide de leurs pattes, dans des trous creusés par eux; ils mettent ainsi leurs œufs à l'abri et assu- rent la nourriture nécessaire aux petites larves qui en naîtront.



Fi-.'. 17.


.\leULliiti's on pilnUiires


Nous trouvons aussi dans les Coléoptères des quantités d'espèces qui représentent ces nombreux animaux de toutes les classes, destinés à vivre de végétaux, et qui doivent devenir la nourriture des carnassiers. Sans les animaux herbivores, les carnassiers ne pourraient pas exister; sans les carnas- siers, qui maintiennent ré([uilibre, les herbivores mourraient bicnlùt de faim; car ils finiraient par dépouiller la terre de tous ses végétaux.

Les Coléoptères se trouvent sur la terre, dans l'air et dans les eaux. Us sont répandus sur toutes les parties du globe, mais inégalement, comme tous les êtres.

Les lieux seuls qui sont privés de végétaux sont aussi privés d'insectes, en sorte qu'on peut dire qu'ils sont .subordonnés i\ la végétation.


6


HISTOIRE NATURELLE


Reauroup de Col(Optt'i'es passent l'hiver sous forme de larve; il y a même un j,'rand nombre d'es- pèces qui vivent ainsi plusieurs années, comme les Hannetons, les Cerfs-Volants, et plusieurs Longi- cornes. Un grand nombre d'autres passent l'hiver à l'état d'insectes paifaits, et apparaissent au printemps, et même quelquefois en hiver, quand il survient quelques beaux jours.

Les Coléoptères carnassiers et lignivores sont surtout dans ce cas, parce qu'ils peuvent encore trouver quelque nourriture dans cette saison. Cependant l'anatomie a montré que ces individus doi- vent avoir beaucoup souffert d'abstinence, car leur tissu graisseux a complètement disparu à la lin de l'hiver, et ils sont réellement très-maigres.

En général, les Coléoptères de grande taille habitent les contrées les plus chaudes du globe. La taille de ceux qui vivent de végétaux ou de leurs débris est, en général, pro|iortionnée à la dimen- sion de ces végétaux.

Ainsi, les contrées intertropicales, où le règne végétal est dans toute sa splendeur, donnent ces gigantesques Coléoptères, si recherchés des amateurs, tels que les grandes espèces de Scarabées, les Coliaths, ces grands Capricornes et ces Ruprestes, qui font l'ornement de nos collections.



Fig. 18. — Dyiiastrs fkphas.


Jus(|u'ici on n'a ginrp étudié les Coléoptères que pour en dresser l'inventaire, et l'arranger d'une manière plus ou moins naturelle.

Toutefois, quelques entomologistes, et surtout M. Léon Dufour, ont fait l'anatomie d'un certain nombre d'espèces dans la plupart des groupes naturels. D'autres se sont appliqués :'! connaître leurs moçurs, leur utilité et le tort qu'ils [leuvent nous faire. C'est en définitive pour arriver à ces der- nières connaissances que les naturalistes travaillent; c'est vers ce but utile (pu' doivent tendre tontes leurs recherches.



\-'\o 4 — {'iichrus rutiatu^



liiliuiliicliu


Fig. 5. — yhcomrilw'H huphaijus.


COLÉOPTÈRES 7

En cffcl, si nous connaissions mieux Icsiiiuonibrables insectes qui nous entourent, si nous avions des notions plus exactes et plus détaillées sur leur organisation, sur leur manière de vivre, etc., nous pourrions peut-être tirer parti de beaucoup d'espèces qui nous nuisent ou qui vivent dans les champs sans aucune utilité pour nous. Nous avons itien profité des Abeilles, des Vers à soie, des Cantharides, des Cochenilles, pourquoi n'arriverions-nous pas à augmenter le nombre de ces espèces utiles? Mais si l'homme est intéressé à bien connaître les insectes pour obtenir d'eux des substances utiles, il est encore bien plus intéressé à trouver dans cette connaissance des moyens de se débar- rasser d'un grand nombre d'espèces, qui lui nuisent en dévastant ses récoltes et ses provisions. A une époque où nous demandons à la science de nous être immédiatement utile, l'agriculture et l'in- dustrie ne cessent de signaler les dommages que leur font subir les insectes; elles demandent aux entomologistes des moyens de préserver leurs produits de ces ennemis, comme elles ont demandé à la chimie'et à la jiliysique des moyens d'obtenir ces produits, plus facilement, en plus grande quan- tité et de meilleure qualité.

L'organisation intérieure des Coléoptères a été, ainsi que nous l'avons déjà dit, étudiée avec soin par M. Léon Dufour; nous allons en dire quelques mots d'après le résumé même qui en a été donné par ce savant zoologiste, dans la 1" série du tome VIII'" des Annales des sciences nalurellcs.

L'appareil nutritif des Coléoptères se compose d'organes manducatoires, quelquefois de glandes salivaires, du tube digestif et des vaisseaux biliaires.

Ces insectes sont broyeurs, et, par conséquent, leur bouche est munie d'une paire de mandibules cornées, tranchantes ou dentelées, de deux mâchoires, d'une lèvre, rarement d'une langue, enfin de quatre ou de six palpes, qui sont en quelque sorte des organes de dégustation. Les glandes salivaires, qui ne se présentent que dans quelques groupes, sont à l'état rudimentaire; elles consistent en vaisseaux pairs, filiformes, plus ou moins repliés, libres à une de leurs extrémités, insérés par l'autre dans l'arrière-bouche, et essentiellement formés d'un canal inclus, envc- lojipé d'une tunique contractile et renfermant une salive incolore. Le tube di- gestif a une étendue qui varie singulièrement suivant le genre de vie, et, consé- quemment, suivant les familles de ces insectes; dans les carnassiers, il ne dé- passe pas de beaucoup la longueur du corps, tandis que dans les herbivores il est beaucoup plus long. On y distingue un œsophage, souvent court, un jabot plus ou moins prononcé, et, dans quelques groupes, un gésier garni intérieun- ment de pièces de trituration, un ventricule chylifique d'une ampleur variable, un intestin grêle consistant le plus ordinairement en un cœcum dilatable que suit un rectum plus ou moins allongé : ce tube digestif a une structure musculo- membraneuse. Les vaisseaux biliaires ou hépatiques s'insèrent toujours a l'extré- mité du ventricule chylifique; ils sont longs, très-déliés, repliés .sur eux-mêmes et d'une texture celluloso-musculeuse. Leur nombre et leur mode de connexion va- rient suivant les familles et les genres; mais ils sont constamment pairs; la bile qu'ils contiennent varie, pour sa couleur, depuis le Violet foncé et le brun, jus- qu'au jaune, au blanc et au diaphane.

Chez les Coléoptères, l'acte de la génération est un véritable accouplement. L'organe générateur mâle se compose : 1° de deux organes sécréteurs; 2" de deux canaux déférents variables |)our leur longueur et jiarfois repliés en épididyme; 5° de vésicules séminales plus ou moins nond)reuses: A" d'un conduit éjaculateur, tantôt très-long ou au contraire très-court; h" d'un organe principal rétractile, renfermé dans une armure disposée (■onvenaiilement pour les fondions qu'il doit rem- plir.

Dans l'organe générateur femelle, on distingue : 1" deux ovaires composés chacun d'un calice et d'un nombre variable de gaines ovigères; 2° d'une glande; 5° d'un oviductc plus ou moins long qui se termine par une poche vaginale; 4° d'une vulve; o" d'(Eufs globuleux, ovales ou allonges; (>" dans quelques cas rares, d'un appareil sécréteur particulier propre à former une enveloppe commune ou une coque aux oeufs.

En outre, chez quelques espèces on rencontre, au voisinage- de l'anus, un appareil des sécré- tions excrémenliliellcs. L'organe respiratoire consiste en stigmates placés dans les parties lalé-



Fis;. 19. — Organes

(llgestils (ortemoiit grossis lie l;i Cicin- dùlo des cliiinips.


8


HISTOIRE NATURELLE.


raies du rorps, et dont l'oisjanisatioii varie suivant les genres, et de trachées, tanlôl lulinlaires, tantôt ulricnlaires, qui distrilmein l'aii' dans toutes les parties du corps.

Le système nerveux se compose d'un cerveau et de ganglions placés dans la ligne médiane, va- riables pour le nombre, communiquant entre eux et le cerveau au moyen d'au cordon à deux tiges contigués; enfin de nerfs proprement dits qui émanent des ganglions.

L'abdomen de ces insectes renferme toujours tni tissu adipeux splanrliniqiu' dont l'abondance et la couleur varient suivant les genres, et qui ne parait pas étranger au but de la nutrition.

Indépendamment du travail de M. Léon Dufour, plusieurs travaux anatomiques importants ont été publiés sur divers genres d'insectes, et nous aurons soin de les citer.

11 nous reste maintenant à dire quelques mots de la classification des Coléoptères avant de passer à l'élude de leurs nombreux genres. 11 serait trop long d'exposer les diverses méthodes de classifi- cation qui ont été proposées par un grand nonibie d'auteurs, et ce travail ne servirait guère qu'à jeter de la confusion dans l'esprit de nos lecteurs : aussi nous bornerons-nous à indiquer la méthode de Latreille {Ucrinc (niimal de Georges Cuvier, 2° éd., 1829), qui, pendant fort longtemps, a été.presque universellement suivie.

Dans la classification de Latreille, les Coléoptères sont divisés en quatre sections ou sous-ordres, d après la considération du nombre apparent des articulations mobiles de leurs tarses. On voit :

1° Les Pentamères (mvi-e, cinq; [Aepo;, partie), qui ont cinq articles mobiles il tous les tarses: cette section se compose de six familles. Carnassiers (1), Bracliélytres, Serricornes, Clavicornes, Palpi- cornes et Lamellicornes.



Fii;. tiO. — Scaritea où


gigus.



Fig. 22 — Lmxophtlus varieijatus.


Fig. 21. — GoUdt/nts torquatus


2" Les Ilétéromères (sT-epo;, différent; (Aspoç, partie), ,ui ont cinq articles aux tarses des première et


(1) Lfs Carnassiers se uoniposeiil île ramilles liieii .lislunles . Ciermlélùles, Caraiiitiiies, Uylisciens el Gyi-iiiieiis.


COLÉOPTÈRRS. ' !'

socoiidc paires de pit'cls, et quatre arlick's sculciiuMil aux tarses de la troisième paire (Jiialre la- milles : Mélasomes, Taxicornes, Slénélytres, Traeliélydes (1).



\ \ / /


Fis- 2^ — Ailesmid camlidipennis. Fiii'i-i. — Pitiieliabarham.



7," Les Tétraméres (rEtfa, quatre; u.eço;, partie), (|ui oui quatre articles mobiles à tdus les tarses. Sept familles ; liliyncopliorcs, Xylopliages, l'Ialysomes (2), Longicornes, Eupodes, Cyeliiiues et t'.lavipalpes (r»].



l'tg 21) — Criii'lncoiihiilii



Fi;i. 21. — ricutt'itt'h'i (hirrritiius.



F'ig. '28. — ficonemiis Ciimni


4° Les Trimères (-ptt;, trois; (j-sr,;, partie), qui n'ont que trois articles mobiles à tous les tarses. Trois familles : Fongieoles, A|)lii(lipliayes, l'selapliiens (i).


(1) Ces diverses r.iniillos sont généralement peu naliirellcs.

(2) Les Xylo|ili;ises et les l'iatysonjes forment îles divisions peu naturelles, et les insectes qui y enlrent sciaient mieux répartis dans d'autres groupes.

(5) Les Eupodes, Cycliques et Clavipalpes sont souvent réunis sous la dénomination générale de Clii ysoniélines. (4) Par l'ensemble de leurs carjctères, les Psélaphiens doivent être placés à la suite des Brachélytres.


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HISTOIRE NATURELLE.




Fi 20 — i; coccmeus.


Fig. 50. — /:. viarffinatiis.


Fis. 31.


C seplempunclata.


Celle classificalion reposant exclusivement sur un caraclère artificiel, unique, et non sur un en- semble de caraclères, n'est pas naturelle, et rompt à cliaque in.stanl les afiinités les plus grandes.

Vue autre méliiode a été pruposée dans ces derniers temps; el, dans celle-là, que l'on peut ap- peler véritablement naturelle, les Coléoptères sont groupés par familles, comprenant chacune tous les genres el espèces qui présentent un grand nombre de caractères analogues. C'est en entomolo- gie quelque chose de comparable aux familles botaniques de de Jussieu. MM. Westwood, en Angle- fi'rre, Redienbacker, en Allemagne, Molschoulsky, en Russie, E. Blanchard, en France, ainsi que ]ihisieurs autres entomologistes, ont suivi cette tlerniére méthode de classiiication, que nous adop- terons a notie tour dans cet ouvrage. Neainnoins nous conserverons les familles et tribus de La- ireille toutes les l'ois que nous le pourrons, el, quand nous parlerons de divisions qu'il n'a pas fon- dées, nous aurons soin d'établir la concordance.

Nous ne cioyons pas devoir donner maintenant les noms des principaux groupes que nous adop- tons; nous commencerons donc immcdiaten.enl l'etinle des diverses familles el des genres qu'elles renfeimeni. I,e tableau de notre classiiication nous semble mieux placé à la lin de l'ouvrage, qu'il lesnniera complètement; il nous servira en même lemiis de table de tous les genres que nous au- rons cités.



Fi;j. S'i — Cctuuia aiirala.



Kiu. 6. — Oinus CaUfornictis.



tnlrodiidion.


Ki'fï. 7 — Scarabceus Jupiter



Fig 8. — Procuras Olivieri.



Iniruiluctioti.


Fi;;. 9. — Scarabo'tts llcrculf


COLKOl'TÈltKS. H


PREMIER R FAMILLE.


CICINDÉLÈTES. CK^INDEUD.^. Lalreille, 1802.

I1I.-.1IMII' iinluielli' ilfs liisi'Cies.


Les Coléoptères de cette famille se reconnaissent à leurs mâchoires terminées par un onglet arti- culé et mobile, à leur languette dépourvue de paraglosses, très-courte et ne dépassant pas le bord antérieur de l'échancrure du menton; à leurs palpes labiaux quadriarticulés, leur support étant al- longé et libre; à leurs mandibules allongées, courbées, trés-aigués et fortement dentées au côté in- terne; à leurs yeux grands et saillants; à leurs antennes pres((ue toujours simples, liliformes; à leurs pattes longues, grêles, ayant constaninient iesjand)es antérieures dépourvues d'échancrure, insérées sur les cotés d'un sternum assez comprimé, et portées sur une grande rotule; enfin à leurs tarses toujours de cinq articles.

De tous ces caractères, la brièveté de la languette et le nombre insolite des artic-les des palpes la- biaux sont les seuls qui soient constants : tous les autres présentent des exceptions, ou se retrou- vent chez un plus ou moins grand nombre d'espèces de la famille des Carabiqnes.

Cependant, malgré ces rapports nombreux et incontestables avec les Carabi(ines, les Ciciiidélètes ont un faciès particulier, des habitudes tellement caractérisées, surtout en ce qui concerne la rapi- dité de leur course, et la facilité avec laquelle celles qui sont ailées prennent leur vol, qu'à partir de Linné, inclusivement, tous les entomologistes n'ont jamais hésite a en faire un groupe à part, et à lui donner, à peu d'exceptions près, la même valeur qu'à celui des Carabiques.

On ne connaît les métamorphoses que d'un petit nombre d'espèces de Cicindélètes, et l'on a pu constater que les larves, aussi bien que les insectes parfaits, sont essentiellement carnassiers. Quel- ques points de l'aiiatomie de ces Coléoptères ont été étudies, ainsi que nous le dirons en parlant du genre Cicindéle, et nous compléterons alors nos généralités sur les insectes de celte famille.

Les Cicindélètes, qui originairement ne formaient que le seul genre Cicindcln de Linné, comprennent plus de cinq cents espèces, une trentaine de genres, et ont été partagées en plusieurs tribus dis- tinctes.

M. Lacordaire, dans un travail assez récent sur ces insectes {Mémoires de la Suc'ulé de Linie, 1842), admet cinq tribus que nous adopterons.


PREMIEHE TRIBU.

MANTICORIDES. MÀNriCORlD.li:. Caslehiau, 1854.

EludfS ciiloiiiuio^liiues.


Tète grosse; palpes égaux en longueur : le premier article des labiaux ne dépassant pas ou ne dépassant que très-légèrement l'échancrure du menton, celle-ci munie d'une forte dent; yeux i»elils, arrondis; les trois premiers articles des tarses antérieurs, tantôt simples dans les deux sexes, tan- tôt dilatés dans les mâles; jamais d'ailes membraneuses sous les élylres.

Cette tribu ne se compose que de quatre genres.


IJ


IIISTOmi'] NATURELLE.


1" GLiMiE. — MANTICORE. MANTICORA. Fabricius, 1791.

Specii'S In.'ircloruin. Mavnx.wpa;, anim:il hiliul.iiv .irnu' de protscs ilonls.



Tète grande, aplatie sur le front ; palpes grands, à der- nier article un peu sécuriforme; mandibules fortes, arquées, plus longues cfue la tète; antennes minces, filiformes, à troi- sième article allongé et anguleux; veux petits, arrondis et peu saillants; corselet de même longueur à peu prés que la tète, et comme divisé par un sillon transversal; éljtres sou- dés , larges, plans en dessus , fortement cbagrinés , à bords latéraux carénés et légèrement dentelés; pattes grandes et couvertes de poils roides, serrés; les trois premiers articles des tarses antérieurs sini])Ies dans les deux sexes.

Les Manticores ont, au premier aspect, quelque ressem- blance avec les grosses Araignées du genre Mygale, ou plutôt avec la plupart des espèces de Coléoptères du genre Anlliia. Ces insectes sont d'ailleurs remarquables pour leur grande taille; ils sont entièrement noirs, courent avec assez de viva- cité sur le sable, se cachent sous les pierres, et se nourrissent d'insectes. On n'en connaît que cinq espèces : le Manùvora maxiUom de Fabricius, le Miinlicora hilipauiis décrit, en 1iS37, par M, Waterhouse; enfin depuis peu M. Kliig a fait con- naître trois espèces nouvelles, les MmUicora cjramdalu, scabra et Ilcrcukana ; toutes sont de l'.\frique australe.


FiK. 53


M. masillusa



¥i'j. o5.


nuldta.


Fii: 5-4. — M. icaOra.


COLÉOPTÈRES.


Jo



.U. Uercnlcana.


Fig. 57. — M. latipennis.


2""= GENI'.E. — PLATYCIIILE. PLATVCHILE. Mac Leay, 1825.

Aiinulo:-a Javjiiicj. nXaT'j;, large; y.îi-;, Icvre.


Tête enfoncée jusqu'aux yeux et de forme presque carrée; palpes la- Ih;iux à premier article prcs(pic éyal au suivant; mandibules n'ayant que lieux fortes dents situées à la base; yeux arrondis; corselet à ani;les saillants ; élytres non soudés ; les trois premiers articles des tarses dilatés chez les mâles.

Ce genre, confondu par Faliricius avec les Manticores, en diffère peu; il a les mêmes habitudes, et se trouve dans les mêmes localités. La seule espèce connue est le Plaiijcliilc puUïdu (Mac Leay), qui se trouve au cap de Bonne-Espérance.


S"" GENRE. — AMDLYCIIEILE. AMBLYCIIEILA. Say, 18ôi.

TraiisacLiuiis american |'liiIosu|ilial socK'ly. A[j.ê).'j/_£i).T,;, qui a les lèvres obtuses.


Tête forte, un peu plus longue que le corps; palpes à dernier article sécuriforme : les labiaux n'atteignant pas la longueur des maxillaires, le premier article caché entièrement par le menton, et le second ne dé- passant pas la dent de l'échanerure du menton, le troisième très-allongé, et le quatrième presque aussi long; mandibules grandes, arquées, à trois dents très-fortes ; labre en arc de cercle , fortement sinué ou èchancré dans son milieu; les bords de l'échanerure avancés en deux petits lobes; antennes fdifornies assez longues; pattes allongées, ro- bustes, à tarses moins longs (jne les jambes; élylres ovales, carénés latéralement aux deux cinquièmes de leur largeur, soudés; pas d'ailes.



l*'iLÎ ô8 — IHal'jchtle palluhl.



— Àiithlifclu (h ifunins.


da cijlii:-


14


HISTOIRE NATURELLE.


Les Amblycheiles, ainsi que les Omus, représentent, dans l'Amérique du Nord, les Manlicores de l'Afrique australe, et ont avec eux quelques rapports; toutefois, leur forme générale est aussi allon- gée que celle des insectes de ce dernier genre est large et courte. La seule espère qui entre dans ce groupe est VAtnblijchcila ajliiuhiformis de Say; car, ainsi que l'a démontré M. Lacordaire, on doit réunir à cette espèce V Amblijclieiln Piccolominii de M. Reiche.


4"-° GENRE. — OMUS. OMUS. Eschscholtz, 182!».

Z(jul(ii,'isclirr alliis.

fif.^;, crutl.



Fig. 40. — owi/< Dejanii.


Tête presque carrée; palpes égaux, les labiaux à premiers articles très-courts, le troisième long, sécuriforme; mandibules très-longues, pointues, la droite avec denx dents, la gauche avec trois; lèvres tridentées; antennes insérées sous un prolongement en avant des yeux, fdiformes, de onze articles; pattes peu allon- gées, fortes, les postérieures plus longues que les antérieures; tarses allongés, fdiformes, à crochets grands et arqués; élytres bombés, ovalaires, embrassant l'abdomen, et soudés.

Ce genre, avec lequel celui des Amblycheiles a été longtemps confondu, éta- blit le passage sériai des Manticores aux Mégacépliales : il comprend trois es- pèces, toutes propres à l'Amérique du Nord, VOmus Californiens Eschscholtz en est le type.


DEUXIEME TRIBU.

MÉGACÉPUALIDES. MEGACEPfULID.E. rnslelii.-in. 183'(.

Eiudi'S I nlomologiciues.


Tête grosse ou médiocre; palpes labiaux plus longs que les maxillaires, leur premier article dépassant tonjours fortement l'échancrure du menton, celle-ci munie d'une dent pins ou moins forte; yeux petits chez les uns, grands chez les autres; les premiers articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles; des ailes sous les élytres chez presque tous.

Peu de genres entrent dans cette tribu; les deux principaux sont ceux des Oxycheiles et des Mé- gacéphales.

1" r.KNRE. — OXYCIIEILE. UXYCIIEILA. Dejean, 1825.

Spociès eéiicral ilcs Coli^opiirfs. Oç'j--, ai|,'U ; 7.si>.o;, lèvre.


Tète moyenne, un peu allongée; palpes labiaux aussi longs que les maxillaires, les pi'emier et Iroisième ailicles allongés, le deuxième court, le (luatriéme sécuriforme ; lèvre supérieure très-grande avancée en pointe et recouvrant les mandibules; antennes fdiformes, grêles; yeux sailhints latéralement, mais nullement en dessus; corselet de la largeur de la tèie, recouvrant l'écusson, dont la pointe dépasse à peine la ba.se des élylres ; ceux-ci un peu allongés , beauioup plus larges (|ue le cor- selet, dilatés poslérieni'emenl ; pattes grandes; les trois premiers ar- ticles des tarses des mâles dilatés, allongés, ciliés également des deux colés, les deux premiers grossissant vers l'exlrémilé, le troisième pres- ipie en cœui-.



l-'i. .41. — Oxyc/ici/u Insltx.


COLÉOPTÈRES


15


On connaît dix espèces de ce genre, toutes propres à l'Amérique méridionale, et principalement au Brésil.

L'OtijcIinlii tiislis Fabricius en est le type. Une espèce, VOxijcIidla aqualica, décrite par M. Giiérin-Meiieville, se plaît sur le bord des eaux, et, quand elle est poursuivie, elle court avec une grande facilité sur Teau et va gagner d'autres abris : elle habite les plateaux élevés des Cordillères; les habitudes des Oxycheiles sont, du reste, les mêmes que celles des Cicindèles; seulement leur vol est plus lourd et leur course moins rapide. Enfin, elles se tiennent sous les pierres pendant les grandes chaleurs; et, quand on les saisit, elles font un bruit aigu, causé par le frottement des cuisses postérieures contre le bord des élytres. M. Chaudoir [Bulki'm soc. de Moscou, 18i8) a fait récen.- nient connaître une nouvelle espèce de ce genre, YOxijchc'Ua oxijçionia de l'intérieur du Brésil.


2""- GENRE. — PSEUDOXYCIIEILE. PSEUDOXYCHEILA. Guérin-Méneville, 1858,


DicUonn.iiie pilldicsque d'iiisioiie naiurelle. Oxycheila, fl.\yclieile; l'euro;, faux.


Tête notablement plus grosse que celle des Oxijclicila, un peu renflée sur les cotés, eu avant; labre très-grand, rétréci dans sa moitié antérieure, qui forme une épine très-forte, dentelée sur les bords; yeux très-petits; les trois premiers articles des tarses antérieurs plus fortement dilatés, plus ciliés à leur côté interne qu'en dehors.

Le genre Pscnilo.niclic'tlii, créé par M. Guérin-Meneville comme subdivision des U.rijclmla, a été caiactérisé d'une manière complète par M. Lacordaire, qui lui a assigné la dénomination de Centrocbeila {zEvrpcv, aiguillon; yaio;, lèvre) {Mémoire soc. Licfie, 1842). Une seule espèce entre dans ce groupe, la Ckimkla lupusinlaia Latreille, qui se trouve sur les bords du fleuve des Amazones, et en Colombie.



Fig. 42. — Pseudoxycltcila bipustulata.


■ô"" GENRE. — EURYMORPIIE. ErRYMORPHA. Hope, 1840.

CuU'optL'i'isr* iiiaiiual. E'jfj;. large; fJ'^po'i'i, lornic.


Tète grosse, velue, rétrécie en avant des yeux, à peine un peu plus large que le thorax; labre transversal, très-court; mandibules plus longues que la tète, très-aiguës, quadrideutèes intérieurement; palpes maxillaires un peu plus courts que les labiaux : leur dernier article légèrement dilaté à son ex- trémité, plus court que l'avant-dernier ; une forte dent au milieu de l'échan- crure du menton ; antennes un peu plus longues que la moitié du corps; yeux grands, saillants; corselet transversal, parallèle sur les côtés; écusson triangulaire; èlytres courts, fortement élargis en arrière; pattes longues; tarses de la longueur des jambes.

La patrie de \' Eiirijmorpha cijanipes, seule espèce placée dans ce genre, est inconnue. M. Hope suppose qu'elle est originaire de Madagascar.



Fig. 45 — Curymorpha

cijnanipes

(gros>icd'un tiers).


4- GEiNBE — MÊGACÉPIIALE. MEGACEPIIALA. Latreille, 1805.

Uisioiri' iialuicllo lit's liisccies. Mî-)'-;, grand; xt'faXï), tiMo.


Télé grosse ; palpes labiaux allongés. |ilus longs que les maxillaires : le premier article allongé, le


Ifi


IIISTOIIiF NATITiELLE.


sccoiiil livs-coui'l, le troisii'iîie très-loiii?, tjliiuliiqiu', cl k; dernier sécuriforme ; lèvre supérieure transversale ou peu avancée, laissant les mandibules à découvert ; yeux assez grands, arrondis ; ély(res à peu près de la largeur de la lête, plus ou moins allongés; pattes fortes, allongées; les trois premieis articles des tarses des mâles dilatés, courts, presque en forme de triangle renversé, ciliés plus fortement en dedans (|ii'en dehors.



Fig. 44 — ,)/. quadrixinnaln.



Fi;;. 4(5 — M Seneijaknsis


Vis. i5. — .V. leslitudiiitn.


Les Mégacépliales étaient anciennement confondus avec les Cicindèles, dont ils sont distingués facilement par la grosseur de leur tête. On en connaît environ quarante espèces, presque toutes d'Amérique, deux du Sénégal, et une, M. cupUralii-n (Dejean), qui, d'abord trouvée en Orient, a été rencontrée sur le bord du Nil, puis en Algérie, et enfin assez ré<;emment en Espagne, au bord d'un lac salé.

Ces insectes ont des habitudes nocturnes; et, pendant le jour, ils se réfugient dans les trous, au pied des herbes qui bordent les marais salants ou les rivières; ils volent peu ou sont même aptères; mais ils courent avec assez tl'agilitè sur le sable pour rendre leur capture très-diflicile.

De même que les Cicindèles, les Mégacèphales rè])andent une odeur de rose, et, |iar le frottement de leurs cuisses contre leurs élytres, ils produisent un petit bruit aigu. D'après M. Laeoidaire, une espèce de ce genre, M. Lacorduir'ù (Gory), jiarticulière à Cayenne, se réfugie dans les bouses dessé- chées ou dans les trous cieusés par des l'haucits, et cherche à en défendre l'entrée lors(|n'elle est attaquée; dès qu'elle reconnail que sa résistance est inutile, elle gagne le fond de sa retraite, et le seul moyen qu'on a de s'en emparer consiste à introduire jusqu'au fond du trou (pi'elle s'est creusé une longue paille qu'elle saisit avec ses mandibules et qu'elle ne lâche [ihis ; aussi la tire-t-on facile- ment au dehors.

Dans ces derniers lenijis, ce genre a été démembre |ionr former de nou- velles divisions génériques, plus ou moins fondées, telles sont : 1" les Mé- gacèphales proprement dits, o[iA])tcina(x privatif; -Tr.u.%, vol) (Lepellelier de Saint-Fargeau et Serville, Encijc. nu'ili.). qui ne renferment qu'une seule es])èce de Mégacéphale , privée d'ailes. Mnjuccpluda ScHcçjalcnsis (La- treille); 2° les Tclraclia (tETfaya, |)ar quart) (Westwoiid, Iulroil. cliiss. Ins.), qui ont ordinairement des mandibules avec quatre dents apicales, et des elytres subparallèles, peu convexes, plus larges que le eoi'selet à leur base; cl 5" les Aiiinni (-«ixio;, triste) (llope, Cokopt. manual), chez lesquelles le labre recouvre eu partie les mandibules; les antennes, assez courtes, ont à peine la moitié de la longueur du corps; on n'en connaît (pi'une espèce, la CAcindcla scimUralis (Fabricius), propre à Cayenne.

Illiger {Mdiiiinni (1er hisccini. 1807) désignait le genre Mégaeéphalc Vi.^.Vi. — !U. sepuicraits. sous la dénomination de linallio (-[viO'-;, mâchoirei.



Fiy. lu — Cictndehi leituipes.



Inli iiiliicdoii.


Fiiî. 11. — ijohathus cavicu^.


COLÉdPTK.KES.


17


5°" GENRE. — IRÉSIE. IRESIA. Dejean, 1829.

Iconographie dus Coloo|)tt'rcs d Europe. IpVi^ ('porvior.


Palpes labiaux Irès-allongés, plus longs que les maxillaires, à dernier


article plus grand que le pénultiémp;


lèvre


supérieure très-grande, en


demi-ovale, et recouvrant les mandibules; les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés, allongés, ciliés également des deux côtés; les deux premiers grossissant très-légèrement vers l'extrémité et presque cylindriques; le troisième plus court, presque triangulaire.

Ces insectes, qui sont très-rares dans les collections, ressemblent, pour le faciès, aux Thérates : on les trouve sur les arbres; ils volent avec faci- lité de feuille en feuille. On n'en a décrit que cinq espèces, dont Vlresia Lacordn'irii, Dejean, est le type, et toutes proviennent du Brésil.



TROISIEME TRIBU.

CIClNDÉLinES. CICJNDELIDyE. Sicplicns. 18-27.


Uliis[r:ilii)iis tirit;iiin. cnloninl.


Tète médiocre; palpes maxillaires un peu plus longs que les labiaux ou au moins aussi longs ; le premier article de ces derniers dépassant en général l'échancrure du menton ; celle-ci munie d'une dent plus ou moins forle; yeux grands, allongés ou réniformes; les trois premici's articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles ; corps le plus souvent ailé.

Cette tribu, excepté les genres Callidema et Myrmecoptera, est entièrement formée avec le genre CÀchidda de Linné, dans lequel nous indiquerons, comme sous-genres, un grand nombre de groupes génériques créés par des entomologistes modernes.


1" GENRE. — C.\LL1DÈME. CALLIDEMA Guérin-Meneville,

Ut'ViiL' /.ndliigifiiir. KaX&ç, be;iu; 'Îeu,?.;, taille, corp?.


184:


Corps allongé, cylindrique, ailé ; tète grosse; palpes égaux en longueur, ter- minés par un article légèrement renflé; labre avancé, triangulaire; antennes courtes; yeux gros, saillants; pattes de longueur moyenne; tarses à peine un peu plus longs que la jambe, simples; cuisses postérieures ne dépassant pas le bout des èlytres.

On connaît la larve de la Callidema Boussinyaultii de Guérin-Méneville. seule espèce placée dans ce genre, et qui a été rapportée de la Nouvelle-Grenade par M. Goudot. Cette larve se distingue de celle de la (ac. canipc.slris par le nombre des tubercules placés de chaque côté de la tète et servant d'yeux. La Cic. cam- peslris en a trois de chaque côté; la Callidème n'en a que deux; mais ils sont beaucoup plus gros, lisses et luisants comme ceux des araignées, et bordés d'un cercle jaune; du reste cette larve est aussi très-carnassière, et vit à la manière de celle des Cicindèles; l'insecte parfait ne vole pas, quoiqu'il ail des ailes. 2



ulilc).


i8


1IISTo1I;K NATLliUlLM.:.



a-"' GRNRE. - CICINDÈLE. CICINDELA Lin ne,

Sysiema n^tiira;. Cicindela, moiulie Mu'tairu|ur. 'Pline. )


Tèle fïraiule, plus large que le corselet; palpes à peu près de la même longueur, le dernier article des labiaux grossissant un peu vers l'exlrémité; mandibules allongées, quadridentées au côté interne; an- tennes longues, filiformes; corselet presque carré; écusson triangulaire, elylres arrondis à l'extrémilé; pattes longues, cuisses inermes, tarses filiformes, non sillonnés en dessus. Cbez les mâles, les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés, allongés, presque cylindriques, ou en forme de quadrilatère très-allongé.

Le genre Cicindèle est le plus nombreux en espèces de tous i'c\i\ de l'ette famille; car on en connail près de trois cents, qui sont rcpaiHJiics dans toutes les régions du globe.




Vl'^ 51 — C sijlvdtica.


li^. 53. — C. Iriluniiris.


Fi". 5'i. — C. hernx.


En général, ces insectes sont ornés de couleurs nièlalliques très-brillantes, avec des tacbes d'une teinte beaucoup plus claire et trancliant sur le fond. Us ont la téic forte, plus large que le corselet, de gros yeux, des antennes presque filiformes , des mandibules allongées, terminées par un crocbel aigu et quadridenté au côté interne; des palpes velus, des ailes propres au vol. cacbées sous les elylres; des pattes grêles et longues avec des tarses très-déliés. Ces insectes sont carnas- siers et voraces, leur démarcbe est vive et légère et leur vol court, mais rapide. On les rencontre le plus souvent dans les lieux sablonneux, exposés au soleil; la cbaleur augmente leur vivacité, tandis que le froid les engourdit et leur ôte en quelque sorte la faculté de voler; telles sont les (L lujbr'ida cl sijlvdùco, Linné, assez communes aux environs de Paris. Quel([ues espèces cependant ne se ti'oiivent ipie dans les cbamps, où elles courent entre les licrbes sans jamais faire usage de leurs ailes; euiin, il en est qui, comme la C campcstris, Fabricius, vivent aussi bien dans les jardins, les cbamps, les sables et le bord des rivières.

M. (;h Coquer.'l a annoncé qu'une espèce propre à Madaga.scar (C. irititiKtris, Kliig) pouvait marclier sur l'eau de la mer, et qu'elle devait traverser un bras de mer assez large pour se rendre dans le lieu où on l'observa.

Plusieurs espèces de Cicindèles ie|iaii(lciit une légère odeur musquée ou de rose.

Les larves de quelques espèces indigènes ont ete décrites avec soin, et Hesmarest {Biillcl'ni sor. pliil, iSdl, I8l}")ia t'ait principalement connailrc celle de h(l. vanipcslris. Cette larve est longue


COLEOl'TKKES. I<)

de vinyt à vinyl-deux milliiiu'tres, forsqn'i'lk' a pris tout son accruissement; son corps csl allongé, linéaire, formé de douze anneaux; il est mou et d'un blanc sale; la tète, le premier anneau du corps ou le prothorax, et les six pattes, ont seuls une consistance cornée; la tête est beaucoup plus large que le <'orps; elle a la forme d'un trapèze dont le côté le plus large est placé en arriére




Fig. 54 — C. tinetciiHis (grossie].


Fi;;. 5ô. — C. minibilis (Rrossie).


Fig. ÔC. — C. lur/ubris (grossie).




l^'ig. ô7 — C. faùiUca (grossie).


Fig. 58. — C. iT,(;<r/i: (grossie).


Fig. 59 — C. octn-ttotittii.


Les trois premiers anneaux du corps donnent altaclie aux pattes; ils sont dépouivus de siii^inates Le premier anneau ou le protliora.v est très-remarquable; sa forme est celle d'un bouclier grec; il est plus large que la tète et légèrement rebordé, sa couleur est d'un vert métallique assez brillant. Les anneaux qui suivent ne présentent rien de remarquable jusqu'au huitième; celui-ci est beaucoup plus reidlé que les autres. Il présente à sa partie supérieure un organe fort singulier, consistant en deux lubercides cbarnus dont le sommet est couvert île poils roides, de couleur roussàtre, au milieu desquels on voit, sur chaque tubercule, un petit crochet corné, dirigé en avant et recourbé légère- ment en dehors. C'est à l'aide de ces deux crochets que la larve de la Cicindèle prend du repos, et s'arrête à l'endroit qu'elle choisit dans le long conduit perpendiculaire et souterrain qu'elle habite , ce sont, pour ainsi dire, les ancres dont elle se sert pour se fixer. Cette saillie du huitième anneau donne au corps de cette larve la forme d'un Z , parce qu'elle en relève le milieu, et cette courbure du corps procure à l'animal la faculté de monter dans son puits avec la plus grande facilité: le dernier segment du corps est très-petit, et terminé par un léger prolongement qui présente l'ouver- ture du canal intestinal. Les pattes sont courtes et faibles; les tarses sont fijrmès de deux articles


9n IllSTOlUE NATURELLE.

et termines par un petit crochet. Telle est l'organisation reitiarquable de celte larve, non moins curieuse par ses habitudes.



Fig. 60. — Larve de la Cicindela campeslris — Fig Cl.


En elïet, elle pratique des trous verticaux dans le sable, et place sa large tète près de l'embou- chure, de manière à la masquer. Un insecte vient-il à passer sur cette espèce de pont, elle retire brusquement la télé, fait tomber sa victime dans le piège, et la dévore aussitôt.

Au moindre danger, cette larve se retranche au fond de sa retraite, et, lorsque l'époque de sa transformation en nymphe est arrivée, elle ferme complètement l'entrée de son souterrain.

Aucune nymphe de ce genre n'avait encore été décrite, et ce n'est que dernièrement que M. Blisson (Soc. ciiloiiii)loijifiHi\ \S-ll) a fait, le premier, connaître celle de la C. campcslris; cette nymphe est luisante, légèrement arquée, d'un jaune-paille, très-clair en dessous, plus foncé en dessus sur le thorax et les cinq premiers segments de l'abdomen ; les pattes sont blanchâtres, très-aigués, et présentent un aspect cristallin. Elle se trouve dans des galeries creusées plus ou moins profondé- ment en terre, d'où sort, vers la fin de juillet ou le commencement d'aoï'it, l'insecte parfait. On a aussi signalé (PiruUé et Audouin, Hist. imcct. cul., t. I, pi. ti) la larve de la Cichidclu notlicoriiis, qui habite le Brésil.

L'anatomie des Cincidèles a été étudiée par plusieurs zoologistes, et surtout par M. Léon Dufour. Leur canal intestinal est assez analogue à celui des Carabiques en général; sa longueur excède de très-peu celle du corps de l'insecte : le gésier est plus oblong, garni intérieurement de quatre pointes cornées, conniventes; les papilles de l'estomac qui le suit sont un peu moins prononcées et plus obtuses que dans les Carabes ; les vaisseaux biliaires et les organes génitaux mâles ont aussi la plus grande analogie avec les mêmes parties dans les Carabiques.

Le grand nombre d'espèces placées dans le genre Ckimlcla a engagé plusieurs entomologistes à créer plusieurs genres, que nous ne considérons que comme de simples sous-genres; tels sont :



C2. — c. amlis


1" SOUS-GEiNUK. — lll■l^T.\l)O^T.\ llope, 1838.

Coleoplerisi's maiiiial.

E-TTa, sept; c^cu;, dent.

Ce genre est aussi nommé Kurijoila (euju;, large; orîcu;, dent.) (Mc- moircsSoc. L'icçjc, M^à'i).

Corps allongé; labre muni de cinq ou de sept dents, dont les trois médianes sont plus ou moins saillantes; prothorax presque aussi large que long:; élytres suhcylindri([ues; ])attes médiocres La C. annl'ix. Ea- bricius, de .lava en est le Iviie.


COLEOPTERES,


2™' SOUS-GENRE. — CIIEILONYCIIA. L.conlairc, 18i'2.

Mémoires Soc. Lu'gi'.

XE'.Xor, lùvre; cvuÇ ongle


Corps médiocrement allongé, assez épais; labre avancé, cachant en Jurande partie les mandibules, à trois dents; prothorax aussi large que long-; éljtres notablement plus larges que le corselet à la base, subcylin- driques; pattes médiocres. Une seule espèce de Cayenne, h ChcUony- clia clialijbea, Dejean.



Fig. G3, — C. chahjbea.


S""" SOUS-GKN'RK. — ODONTOCUEILA Caslelnau, 1834.

Ri'vue Sillti'iniaii.

O'îou;, dont; '/.siXo;. lèvre.


Corps allongé, cylindrique; labre plus ou moins ovale, très-avancé, et muni, en général, de sept dents; corselet allongé; pattes très-grêles, longues; tarses sillonnés. Ce grouoe renferme un assez



Fig. 64. — C. Cayennensis


Fin;. 05 — C. venlraUs.


grand nombre d'espèces américaines, dont les unes vivent dans les bois, et se trouvent surles feuilles des arbres (C. Caijcnnms'is, Fabricius), et les autres au bord des eaux (C. ventralis, Fabricius). llope {Coleopt. man., 1858) désigne ces ir.secles sous le nom de Plocitiocera (itXoxio;, touffu; xEça;, an- tenne).


4'"' SOL'S-Gl£^'IÎE. — flIYLI.OimoMA. Lacurduirc, 1842.

Mfmniiuà Soc. Lii'ge.

«tuXXov, feuille; ^pojAc;, demeure


Mêmes caractères que les Odoiitoclieilcs, si ce n'est que le labre est fortement transversal et muni d'une à trois petites dents, C. cylindri- coUis, Dejean, du Brésil.



Fia. 60. — C. ciUndricoUit.


'2'i


lllSTOlUli NATLUliLLF



5""= SOUS-GENUE. - VISTII'Sinnn.i. Wc-lwiHwl. I8Ô7. Ai:, (1. iix fois; OTiTîTor, con](>nmt' ; (5'=pr,, cou.

Palprs iiKixilLiii'os courts, ainsi (|iie les laliiaiix; labre U'ès-yraiid , couvrant les mandibules, celles-ci arquées, robustes, aiguës; antennes à peine plus longues que la tète et le corselet réunis; él\lres subparallèles; pattes allongées ; tarses simples. Une espèce de la .Nouvelle-Uollandi'. D. unduUila. Westwood.


Fig. 67.


C. un4ul(Ua.


G""' SOUS-GtîNRE. — Mi:i:\IMlM.\ Wesiwon.l, tSii!. Mî-[a;, gniii,! ; cy.u.a, œil.

Tète très-grande; labre grand; mandilmles à deux dents; antennes très-longues; corselet plus étroit que la tête; elytres assez raccourcis; pattes longues; les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles revêtus de soies en massue.

Le M. Vhi'ilans, Westwood, de l'Ile-de-France entre seul dans ce groupe, (pii rejujud a celui des Plujsoilctitcra, Lacordaire (ipusao), l'enlle; 'hj-i-^<.;, deuxièniej.



Fig. 68. — A. grossa.


l'^" SOL'S-GI^MiE. — M'TI-liOESSÀ. Ilop,'. IS'8.

Colioptciisi's tii:iiiu,il.

Atit^p'.;, sans :iilcs; esoa, ûlar.L

Corps apicre; tète assez forte; palpes égaux; labre court, un peu ar- rondi eu avant, et muni de sept dents; antennes de la longnciirdc la nmi- lié du corps; yeux assez grands; corselet plus large que long; élytres al- longés; pattes longues, grêles; tarses un i)eu jilus cimrls (pie leurs jandx s respectives.

Une seule espèce, la ('. (jrossa, Fabricius, qui a qnehpic lapporl avec le Mcfiacrpliala qnadris'ifinala, Dejean. Cette figure, copiée d'après celle de Hope, laisse beaucoup à désirer ; nous n'avons pu la faire dessiner d'a- près nature.


8"" SOUS-GENIÎE. — EVl.AMPRA Cliim.loir, ISiS.

liiillcliiis i-'or. Mosniii.

K'j, bien; Xcu.-px, res|ili:niliss;!nl.


Mandibules de la longueur de la tète, grêles, légèrement arquées, avec une denl liidi niée, grande à la base; antennes très-grêles, égalant la longueur de la moitié du corps; menton plus court que dans les Ciciudèles; lobes tr;insverses, élevés vers l;i base, presque obtus, prèse[il;int nue dent (rourte, mince, très-pointue, dentée; élytres presque cylindriques, parallèles.

Une seule espèce, Ckiiulclu mimiula, Chaudoir, entre dans ce genre; elle habite le Brésil.

Nous ])onrrions indi(pier encore |)lusieurs autres divisions; nous nous bornerons à citer :

1" Les Cithclnou, llupe H'.ulcojX. iitaii.. iSÔS, /.xU:, beau; ■/_}'.'/., couleur), (pii ne diffèrent <|ur


COI.KOPTI'RF.S


'2"


|!;ir li'iii' liiliiT avanci' cl iiiiiiii de cinq dcnis. leur onrps snliilc|);imc cl leurs cuisses de iniii;iiciii' me- diotrc; le type est la Cic. ('.Iiinaisis, Fabricius.

2" Les .4/»rocf/is, Ilope {Colcopt. iiiaii.. 1858, aCp;.-, mince; -'.u,-. pied), chez lescpicls les p;ilics sont déniesurcmeiU longues; le type est la Cic tcmi'ipes, Guérin-MéneviUe.

ô° Les Cylindera, Weslwood (Iiilrod , 1859, zjj.ivJpo:, cylindre), dont le corps est pins cylin- drique que dans les autres espèces; le type est la Cic. Geriuniiica, Fabricius.

4° Les Prniliiimn, l\ope (Colcopt. nian , 1858, irooeuM:, ardent), ayant ])Our type la Cic. r/»^- ilripiniclnlu. Fabricius, propre à l'île de Java.

5" Les Lapliijra, Dupont (/.7.ou;',v, butiuj; Dejean [Cat., 2' édit., 1S57). Ce sou.s-içenre comprend une espèce de Barbarie, la Cic. Andouimi, Bartbélemy, qui doit probablement rentrer dans le genre Cichulcln, car les caractères qu'on lui avait attribués ne sont réellement que sexuels, comme l'a dè- nioutré M. Reicbe.



Fiil. 09. — C. Cfnnensis.




Fig "I. — C. Geimamca. V'v^. 12 — C. Amloiimii


FiiT. 70. — C. tcnriîppx.


S"*" GENRE. — nR(1MIC.\ nnOMIC.\ Dejean, 182fi.

S|H"Cù'S gcni'ial des Col 'opIèiTS : CaiMlmiiics. Apo(/.w,;, coureur.


Tèle moyenne; une dent à peine visible dans récliancrure du menton; palpes maxillaires de la longueur des labiaux, à dernier article court, mince et grossissant peu vers l'extrémité; antennes semblables à celles des Cicindèles; corselet allongé et un peu rétréci en arriére; élylres ovalaires,



V:g. 75,


Dromica giganlea.



Fig. 74. — Dromica coarctala ('çrossie -m floublc).


n


HISTOIRE NATURELLE.


très-alloni;i's, liès-rijlrèfis en arri^'i-e; paltes longues et grêles; tarses antérieurs des niAles à trois premiers articles un peu dilatés.

Le genre Dromica, créé aux dépens des Cicindèles, habile l'Afrique australe, principalement le cap de Ronne-Espérance. On n'en connaît que sept espèces, dont le D. coairlaia, Lalreille et Dejean, est le type.

Les Aptcrocs.ia, llope, que nous avons indiqués comme sous-genre des Cicindèles, sont très-voi- sins des Dromica, et pourraient peut-être bien formtr un genre distinct.


4"= GENRE. — MYRMÉCOPTÈRE. MYIiMECOPTERA Germar, 1845.

Guorin-Mcneville, Magasin de zuolngie. Mjf(j.Y,5, fourmi; TTTifcv, aile.


Labre avancé; antennes fortement dilatées et comprimées à partir du cinquième article; corps dépourvu d'ailes sous les élytres.

Une seule espèce entre dans ce genre, M. rijrcfj'ia, Germar, ra|)- portée de Nubie.



Fig. "."). — lUyrmecoptera egregia (grossie forlementl.


— EUPROSOl'E. EUPROSOPi'S. latreiUe, iS^:,.

Dfjean, Species géni'ral des Coléoptères : Carabi>|ues. EuTTpoawTTO;, d'une fi|;ure .T;;réable.



Fig. 7li. — E. quadrinotatus (grossi).


Tête assez forte; [lalpes maxillaires de la longueur des labiaux, les deux premiers articles de ceux-ci irè.s-courts, le troisième ren- flé, le dernier étroit, court, un peu renflé à l'exti'émilè; antennes grêles; yeux très-saillants; corselet arrondi laleralement ; écusson situé au-dessus de la base des élytres, ces derniers longs et pa- rallèles; pattes très-longues; tarses antérieurs des mâles dilatés dans leurs trois premiers articles, assez courts, avec une carène lon- gitudinale en dessus, ciliée latéi'alenient, le troisième en cœur.

Les Euprosupes, établis aux dépens des (.icindèles, volent sur les feuilles, et grimpent le long du tronc des arbres avec la plus grande rapidité, et produisent, comme les Oxycheiles, un bruit aigu, par le frottement de leurs cuisses postérieures contre le bord des ély- tres. L'espèce unique placée dans ce genre, /'.'. (jiKulniiDlaliis. La- treille et Uejean, provient du Brésil.



Ki.ir li! — Teflus Meyerhi.



iiilioiliicLiuii


Kiu. 15 — Vrocerus Audouinn.


COLEOPTERES


25


6"" GENRE. — OXYGONE. OXYGONIA MniHioiheim, 1837.

Bu^eiiiis de la Sucieiù de Moscou. Ovj;, aig;; -, -jMvia, angle.


Tête non dilatée; palprs filiformes, allongés, à articles cylindriqnes : les maxillaires très-longs, tandis que les labiaux sont assez courts; labre r.ourt, transversal, muni de cinq dents; mandibules allongées, arquées au bout, avec cinq dents à rinlcrieur; Iborax à peine plus court que la tète; élytrcs plus de deux fois plus larges que le tliorax, et quatre fois plus longs; pattes grêles, allongées; cuisses antérieures munies d'une épine aiguë à leur extrémité.

Deux espèces entrent dans ce genre, (jne l'on a rapproclié des Eupro- ■sopcs, mais qui semble plus voisin des /n'.vic.v; le type est l'O. Scliocnliœri, Mannerlieim, de Colombie.



I"ig. 77. — Oxijgoni dentipennis.


QUATHIE.WE THIBU.

COLLYRIDES. COIJAItlD.E. Lacordaire, 1R42.

Méiniiircs di' la Socii-k' di' Lirge.


Labre très-grand, voûté, cachant entièrement les mandibules; palpes égaux, courts, robustes et redressés : le premier article des labiaux dépassant fortement l'échancrure du menton; celle-ci dé- pourvue de dent; yeux très-grands, très saillants, pourvus d'une orbite supérieure très-prononcée; tai'ses de forme variable; le quatrième des patles antérieures an moins bilobé; corps étroit, allongé.

Outre le genre Collijr'is, cette tribu comprend les deux génies fort singuliers des TliciaUs et des Tricondijlcs.


1" GENUE. - TIIÉRATES. TIIERATES. Lalreille, 1817.

ij. Cuvior, Ri'giic animal. ©/■.jiT/,:, chasseur.


Tête forte; palpes maxillaires internes, petits et d'un seul article; lèvre supérieure grande, très-avancée, et recouvrant presque entièrement les mandibules; menton sans dents à son écbancrure, antennes assez courtes : yeux très-saillants; corselet globuleux; élytres élevés à la base, échancrés et pointus à l'extrèmilè; tarses à troisième article un peu èchancré à l'ex- trémité, et plus court que les précédents, le dernier cordiforme.

Les Tliérates, confondus autrefois avec les Cicindèles, s'en distinguent facilement par leur corps plus large et plus long; ils ont quelque ressem- blance avec les Eiiprosopcs. On en connaît environ quinze espèces qui semblent toutes propres aux Iles de l'Océanie et de l'archipel indien ; le type est le Tluralcs labiata, Fabricius, qui répand une forte odeur de rose musquée.

Ce genre correspond à celui des Eunjcltiks (tupu:, large; x^o.o;, lèvre), de Donclli {Mcm. Acad. rurbi, 1817).



FiK. 78


26


HISTOIRE NATURELLE.


2""- GENRE. — TRICONDYLE, TRICONDYLA. Laircillc, 18t>-.

Icoiiiigrapliie îles ColenpU^rcs d'I-^iimpL'. TfixcvJuXc;, qui a trois nrlirnl;iLioiis.


Tcte assez grande; palpes pctils : ravant-ilfiniiT article des labiaux dilaté» lèvre inférieure recouvrant entièrenienl les mandibules; l'échan- crure du menlon sans dents; antennes (llifornies et assez longues; eor- selet formant une espèee de bourrelet en avant et en arrière; él\tres élevés et bossus en aTrière; patios longues; tarses antérieurs à trois pre- miers articles dilatés dans les mâles, le troisième prolongé en dedans.

Au premier aspect, les Trieondyles ont la physionomie générale de grosses fourmis. Ce sont des insectes allongés, noirâtres. Leur patrie est l'arcliipel indien. On ne connaît pas leurs liabiludes tl'une manière com- plète; toutefois, leurs élytres soudés et l'absence d'ailes membraneuses prouvent qu'ils vivent essentiellement à terre ; ils sont organisés pour la course, et sont doués d'une très-grande agilité. On en avait décrit cinq espèces, et M. Chaudoir (Bull. Moscou, 1845) en fait connaître trois nou- velles. Ces insectes étaient anciennement réunis aux Ci<'indèles et aux Collyris.

L'espèce la plus connue est le T. aplera, Dejean, quiliabile les troncs des arbres, et qui fait entendre un petit bruit par le frottement de son Sa patrie est la Nouvelle-Guinée.



Tricondyla apteru.



Fig. 80. — Colhjns /oiijicoiii5(grossi).


5"^ GENRE. - GOLLYRIS. COLLYRIS. Fabricius, 1801

Sj'slenia EteulhrnttoruiM. KoXX'jpt;, petit pain.


Gorps allongé et presque cylindrique; tcle assez grosse, arrondie, très-ré- trécie en arriére, et tenant au corselet par un col court et beaucoup plus étroit qu'elle; palpes courts : pénidtième article des labiaux dilaté; antennes assez courtes, renflées plus ou moins vers l'extréinité; pattes longues et déliées; tarses à quatrième article prolongé en dedans.

Gcs insectes, que Latreille nomme CnUhir'is (d-ncra. Crus, cl lux., 1806), dénomination généralement adoptée, quoique postérieure à celle de Collyris, sont ornés de couleurs métalliques assez brillantes, tirant sur le bleu ou le vert; ils paraissent tous pourvus d'ailes, et sont propres aux parties méridio- nales de l'Asie, ainsi qu'aux îles de l'arcbipel indien. On en connaît une qua- rantaine d'espèces, dont le C inoilcsia. Itcjean, peut être pris pour type. Oli- vier en faisait des Cic'nuU'lci.


CIIVOITIÈ.VIE TRmr.

CTÉNOSTOMIDES. CTESOSTOMID.V:. C-isleInan. 1851.

I-llUdiS l'l)loii;ol(i;^iiitlrs.


L(»l)(' interne des inàrlioiivs (i)'|ioiirvu d'uiii^lel articule; palpc^s Irè^-iongs, pendants : le premier


COLEOPTERES.


27


article des labiaux dépassaiit t'oiliMiieiil rccliaiiri-uic du iiK'iilou; celle-ci iiiei'iue ou luuuie d'une très-petite dent; les <r(iis premieis articles des lai'ses antérieurs dilatés chez les mâles; corps al-, longé, étroit.

Quatre genres, [larini l('S(|uels on peut citer primipalenient les Clciiusloma et les l'.iilon'ra, si re marquables par leurs longues pattes et leur corps très-tnince.


[" r.E.MSE. — PSILOCÈUE. PSILOŒIU. Ijrullé, 1854.

fiistoire ii.iluirllc lics liiscL-lescoloop't'ii's. Ti).o;, iiti; /.izy;, iinli'iino.


Tète assez grosse, rétrécie en ari'ière; antennes trés-grèles, atteignant eu longueur, et quelque-


fois même dépassant l'extrémité du corps; pas d'onglet aux mâchoires; et globuleux; corselet long, cylindrique, étranglé en avant et en ar- l'iére, en forme de bourrelet; écussun à peine visible; élylres allongés, liaralléles, épineux à l'extrémité; pattes très-longues et grêles.

Le genre Psiloccm, qui avait été primitivement créé par M. Drullé, sous le nom de Stciwccra (ttevc;, mince; icefa;, antenne, llist. nul. Ins., 1804), nom que l'on ne peut conserver comme ayant été déjà enqiloyé pour un autre groupe d'insectes, et auquel M. Klug a assigné, depuis, la dénomination de Potiuiio.iiotna (-w-^wv, barbe; iTou.a, bouche, Wiegniann, Arcli., 18Ô5), comprend une douzaine d'espèces, toutes propres à l'ile de Madagascar, et dont le P. ca-ntlca, Gory et Cas- telnau, est le type. Ces insectes courent avec rapidité sur les feuilles des arbres et volent avec facilité, ce qui leur avait fait donner, par M. Dupont, d'après Dejean {Cal. col., 2' édit., 1857), le nom de Tacliij- Ikioiiis (ra/_u,-, rapide; Satvu, je marche).


veux assez irrands, arrondis



Fig 81. — Psilocera ntra


2""' GEiMlE. — l'ROCÉPHALE. PliOCEPllALiS. Caslelnau, 1854.

Siibeim.inii, lîi-vtie. Hpo, dovani ; xr^aî.ïi, (cle.

Lèvre supérieure plus courte et plus transversale que celle des Ctniosloma. recouvrant moins les mandibules; celles-ci fortes, avec deux dents bien marquées à leur base; palpes un peu jilus ova- laires à l'extrémité : les maxillaires à deuxième article renflé dans une bonne partie de la lon- gueur, depuis la base jusqu'au delà du milieu, où il s'amincit très-brusquement : ce renflement est un peu comprimé et garni en dedans de sept dentelures fortement épineuses; élytres presque paral- lèles, non élevés en arrière et recouvrant les ailes.



l'ig. S'J. — irucci'lidlu.s oniutii.s


l*"iji. 83 — Vroceiihaliu niucih'iil'is


28 JIISTUIRE NATLREI.LF;.

Les I'id(i'|ih;iles, qui sont un ilémembrement des Clénostomes, semblent représenler, en Amérique, les Pstlodrc.i, exelusivement propres à Madagascar. Un en connaît cinq espèces, doiil le P. Jacqu'icri, Dejean, est le type.

M. Fischer de Waldlieim dé3ii,^nait les Procrphuks sons le nom de Caris (/.api;, crevette) (Ento- mol (jcn. Ins., 1821), d'après MM. Brullé et Lacordaire, tandis que, selon M. Cliaudoir, le genre Caris doit rentrer dans celui des Cténostomes, dont il ne diffère pas notablement.



rij'. 84. — Cli'noduinatvinolata


S"-' GENRE. — CTÉNOSTOME. CTENOSTOMA. Klug, 1821.

Ni)va .\iia tiiilufa^ ('uiiusiiiiiiii. t. \iX. Ktei;, |ii>igno. crcu.a , liouclie.


Tète grosse; antennes presque aussi longues que le corps, séta- cces; palpes extérieurs très-saillants et terminés par un article plus gros, en forme de poire allongée; le pénultième article des palpes maxillaires externes plus court que le suivant; les deux premiers des labiaux très-courts; pattes longues et déliées; élylres allongés, ren- fles en arrière.

Les insectes de ce genre, placés par Fabricius avec les Collyris, sont propres au Brésil et à Cayenne; ils sont a])lèrcs, de moyenne taille, à corps étroit et allongé et à corselet cordil'orme.

On les trouve dans les bois à terre et le ])lus souvent sur le tronc des arbres et sur les clôtures des plantations, courant avec une excessive rapidité, pendant la plus grande chaleur du jour. Le type est le C. fiirmhiniiis, Fabricius.


4"' GENRE. — MYRMECILLE. MYIIMECILI A La-ordaire, 18W.

Mi'iuDtros lie l.i Si)iiétiï de Lii'i;e. M-j2u-r.^, loiirmi; /.î'.>.w, jo cours xitu.


Palpes très-allongés, les maxillaires d'un tiers plus courts que les labiaux; labre fortement trans- versal, et muni de quatre petites dents obtuses en avant; antennes de la longueur de la moitié du corps, subcylindriques, légèrement rétiécies à leur base; pattes plus courtes que celles des Cténo.s- tomcs; cuisses antérieures ovoïdes, renflées : les postérieures ne dépassant pas l'extrémité des élytres.

Une seule espèce, Mijrmcnlla pinpiurd, Lacordaire, entre dans ce genre; elle se trouve an Rrésil. Il nous a été impossible de nous procurer celte espèce, qui n'a pas été figurée.


M (itiéiiii-MiMicvillu [Itcvm cl Mnijnstn de /.uiitmjie, 1S40, iiuliiiiip, sons lo niini A' F.iiTtjaTlhron (rjfj;, large; ctpricv, arlitli') :

1" Un [groupe (le Ciciiidôles princijalcnienl romarqiialilcs par des antennes li'gèrcmiint ililalik>s au milii'u. Ci' iiroiipe compreml plusieurs espèces dont le lyp; est la Cicindela Bocjndei, trouvée dans la Guinée portui;aise, et ipii se lient lia- bilnctlcnient pai-nii les herlies nouvellement pou sées dans les clnnips de riz ;

1° Un s;roupe du même ;;enrc, .ions le nom de nnpahitr.es (;c7:7./.cv, massue; Tspr., tcrniinai.son] et earnctéiisé par de.s miennes courics, à neuvième, dixième et onzième arlicKs chez les mâles, plus courts (pie les pnk'édcnis, épais, un peu dilatés en dedans, par un corps allonp;é et à coU'a parallèles I.e type est la Cicindela villnla, Fal)r(( ius, (pie M. liocindé a Irouvée dans le même pays, sur les clieniins, aussiUH après l'apparilion des preniières pluies et d ins les plaines, parmi les jeunes pousses de graminées, dont les nègres se servent pour couvrir leurs maisons.



Fijï. 14. — Meijaccpliahi Ciirolhiensif!



[nhn.lii. lion


Fit;, 15- — Mariofl'ititia fifjinin.



Illdniliii linii


l"'iu. H). — Acructuu.^ Um


fjnnnnn.s


COLÉOPTÈRES. 'iO


DEUXIÈME FAMILLE.


CARABIQUES. CAIlABICl. L;itidlle, 180G.

Gpm rj Criislacronun el liiscclûruiii, 1. I.


Les insectes de celle fiimille oiU |iotii' piiiiciiiaiix caractères une tète ordinairement plus étroite que le corselet, ou tout au plus de sa largeur; leurs mandibules, à l'exception d'un petit nombre d'espèces, n'ont pas ou n'ont que très-peu de dentelures; la languette est habituellement saillante elles palpes labiaux, presque complètement semblables aux maxillaires, n'offrent que trois articles libres. Beaucoup sont privés d'ailes membraneuses el n'ont que des èlyires. Leurs antennes sont presque toujours simples et liliformes, et leurs pattes conformées pour la marche sur la terre : les antérieures insérées sur les cotés d'un sternum assez comprimé et portées sur une grande rotule et les deux postérieures ayant un fort Irochanler :\ leur naissance.

M. Léon Dufour sest occupé de l'anatomie des Carabiques, et le résultat de ses reclierclies a été publié dans les Aiin. ilcs se naliir. (1824). Ces insectes ont un tube digestif dont la longueur ne dépasse pas deux fois celle du corps et offre souvent même moins d'étendue ; un œsophage court, ordinairement rugueux, un jabot et un estomac musculeux qui paraît n'être qu'un renflement de l'œsophage; un gésier ou second estomac oblong ou sphérique, lisse, glabre et sé|)aré du jabot et de l'eslomac par un étranglement. La surface interne de l'intestin est armée de pièces cornées pointues et dentées, propres ù la Iriiuration. Le ventricule cliyiifique, de forme et de volume varia- bles, a une consistance molle et délicate ; il est rcnllé à son orilice, plus ou moins long, et terminé postérieurement par un bourrelet autour duquel se présentent les vaisseaux hépatiques au nombre de deux, simples, grêles, très-longs et repliés sur eux-mêmes. L'intestin commence après le bour- relet; il varie de longueur suivant les genres; mais en général il ne dépasse guère celle du corps de l'insecte : cet intestin est renflé à sa partie postérieure, et forme un cœcum sillonné et plissé intérieurement. Le rectum est très-court. Les organes de la génération se composent, dans les mules, de deux organes sécréteurs et de deux vésicules séminales formant chacune une bourse filiforme un peu plus longue que l'abdomen. Les femelles présentent, le long des cïilés de l'abdomen, un faisceau de gaines ovigères enveloppées dans une membrane commune très-fine et diaphane ; l'oviducte est musculo-membraneux, tantôt droit, tantôt courbé ou flécdii. Dans toutes les femelles on remarque deux appendices palpiformes, l'un à droite, l'autre à gauche de l'extrémité abdomi- nale; ce sont des crochets destinés à favoriser les divers actes de la reproduction. Les œufs sont blanchâtres el leur forme est ovale-ohlongue. L'organe respiratoire a des stigmates en boutons bivalves et des trachées toutes tubulaires.

Un ne connaît qu'un assez petit nombre de larves de Carabiques; elles sont en général molles ; leur corps est formé de douze anneaux; la tête offre deux courtes antennes et une bouche armée de fortes niandilniles; le premier anneau du corps est recouvert d'une pièce écailleuse, et le dernier présente deux appendices coniques de forme et de consistance variables : ces larves vivent presque toutes en terre. Les nymphes n'offrent rien de remarquable, et l'on en connaît encore moins que de larves.

Ces insectes forment une des plus nombreuses familles de l'ordre des Coléoptères; ils répan- dent souvent une odeur fétide, et, quand on les saisit, ils dégorgent par la bouche et lancent quel- quefois par l'anus une liqueur ûcre et caustique qui peut causer momentanément une douleur très- vive, semblable à celle que produit l'aciion du feu.

Les Carabiques jouent, dans la classe des insectes, le même rôle que les carnassiers parmi les


50 HISTOIRE NATllRELLK.

inaniniirt'rcs; oliligés, par leur oi'i;anisation, de vivre de matières animales, tantôt ils se tiennent en embuscade pour surprendre leur proie, mais plus rarement ils attaquent les petits animaux; ils so:it au reste très-voraces, mais ne chassent guère que la nuit.

Ces insectes se tiennent sous les pierres, les ècorces des arbres, et se cachent même dans la terre, sous le sable, sous les racines des plantes, et ne se rencontrent que très-rarement sur les feuilles des arbres. Les Carabiques sont loin d'avoir la même agilité que les Cicindèles; ils font peu usage de leurs ailes, quand ils ne sont pas privés complélcment de ces organes; mais, par compen- sation, ils sont très-agiles à la course. Us n'ont pas les formes légères et sveltes des Cicindèles; ils sont au contraire assez lourds et assez grands.

Les Carabiques sont très-communs, suilout au printemps et en automne; cependant un eu prend en toute saison et même pendant l'hiver ; ils sont répandus dans toutes les parties du monde, mais l'Europe et surtout les régions du nord en fournissent un très-grand nombre.

Aujourd'hui, on a établi plus de deux cents groupes génériques dans cette famille, qui n'était for- mée que du seul genre Qtiahits de Linné, et elle comprend un très-grand nombre d'espèces.

Nous adopterons ici en partie la classification de Dejean; ainsi nous pailagerons les Carabiques en huit tribus : les Troncatipennes, Bipartiti (Scarilides), Simplicipèdes, Patellimanes, Simplicima- nes (Féroniens), Quadrimanes (llarpaliens), et Subulipalpes, de Dejean; nous y joindrons seulement une huitième tribu, celle des .\canthognallies, que .M. Brullé indique sous le nom d'Ela|dirides. Cependant l'ordre que nous suivrons dans la disposition de ces diverses tribus est différent de celui intlique par Dejean.


PREMIERE TRIBU.

ACANTDOGNATHES. ÀCANTHOGNATHES. Nobis, ISoO.

A/.îCiôx, épine; 7 a6o;, niàthuiro.


Comme chez les Simplicipèdes, les insectes de celle Iriliii oui les jambes de devant sans échan- crure apparente au côté interne, si ce n'est dans un petit nombre de genres, où elle se montre en bas de hi jambe; les mandibules sont de même saillantes et dépourvues de dénis. Le dessous des articles des tarses, quand ils sont élar,;^is dans les mfdes, est garni d'une brosse de poils très-serrés, comme chez les Sim]ilici])èdcs, les Patellimanes et une partie même des Quadrimanes. Mais deux caractères sont tout à fait propres aux Acanthognalhes, et les distinguent des autres tribus : le pre- mier consiste dans l'élargissement de la ba.se des mandibules en dehors, ainsi Tf|ue de la base des mâchoires : cet élargissement diminuant de plus en plus à mesure que l'on arrive aux derniers genres. Le second c;iractère est tiré de la présence de plusieurs poils qui naissent de la partie élargie des mâchoires, qui sont pendants et qui souvent même sont convertis en véritables épines, d'où nous avons tiré le nom de la tribu, que M. Brullé (Histoire nriliircllc des Iiiseeles : Coléoptères, 1. L 1855) a créée sous la dénomination d'Kliiiilnidc.s.

Les Acanthognalhes sont des insectes de taille moyenne, se plaisant en gênerai dans les lieux humides, et qui, par l'ensemble de leurs formes et de leurs habitudes, établissent le passage (les Cicindélètes à la tribu des Simplicipèdes dans la famille des Carabiques. Un genre, celui des Omophrons, habite con.stammeiit le sable des rivages; les autres n'aiment jias autant le bord des eaux. On les rencontre ordinairement dans les terres qui ont été inondées par les pluies de l'hiver. C'est en creusant un peu le sol que l'on parvient â se les procurer. Quelques espèces, les Notio- philes, par exenqile, se prennent sous les feuilles humides, dans les bois; d'autres, telles que les Nébries et les Leistes, se rencontrent dans les bois, sous les écorces humides et décomposées, sous les feuilles tombées et sous les détritus de diverse nature, et une espèce du genre Nébrie habite les bords de la mer. Ou trouve les insectes de celle li'ibn dans toutes les |iarlies du monde.

On connaît bien la larve de l'une des espèces d'Acanthognalhes : celle de VOmophron limlmlum, cl nous en dotuicrons la (lescri|)lion quand nous nous occuperons de ce genre, qui, par la forme plaie



Pig. 1'. — Stenocera clcifaits


Fig^. 18 — Aijru o^lr^oltJs^l



Fiff. 19 — Ponogostoma Klugii.



Fit;. 20. — Carabm Creut-zert.


Fig. 21. — Aristus cajnlo.


Introduction.


!


COLEOPTKUES.


51


et arruiitlie des insectes qui le eomposent, est l'un des plus remarquables de l'ordre des ("(déoptères. Une autre larve, qui se rapporte au genre Nebria, a été également décrite. Nous formons dans cette triliu liTiis divisions : les Elaplirides, les Omoplininides et les Nébriides.


ÉI>APHRIDES. ELAPIIRID.B. Slcplicns, 1827 niiistr.Tliiiiis lirii. eiitnni


Mà{dioires à poils moins Lien marqués que dans les Nébriides ; antennes un peu plus grosses vers l'exlrémité, plus courtes que la nioilié du corps; palpes à dernier article peu clnri;! ; lèvre très-peu écbancrée.

Ces insectes rccbcrclient les lieux frais et bumides, et ne comprennent qu'un ]ielit mmibre de genres.

I" GENRE. — ÉLAPIlltE. ELAPIinUS. Fabricius, d775.

Sybti'ina ciUonuilogia'. lîXaçpc;, agile.


Tète retrécie postérieurement; palpes à dernier article presque ovalaire, tronqué à l'extrémité; lèvre supérieure entière; mandibules non déniées à l'intérieur ; menton avec une dent bilide au milieu de l'écliancrure; antennes plus courtes que la moitié du corps, grossissant un peu vers l'extrémilé; yeux très-gros, trés-saillanls; corselet convexe, arrondi, réti'éci postérieurement et à peu près de la longueur de la tète; élylres assez convexes, allongés, presque parallèles; pattes assez grêles; jand)es antérieures présentant une éebancrure en dessous et remontant un peu sur les côtés; tarses anté- rieurs des mâles à quatre derniers articles Irès-légèrenu'nt dilatés.

Les'Élaplircs, pai' leurs babitudes, ont de l'analogie avec les Bcmbidiiuu, et, par quelques-uns de leurs caractères, ils se rapprochent aussi des Cicin- dèles. Cette dernière considération nous a engagé à les placer en tête de la famille des Carabiques, à côté des Cicindélètes.

Ils sont très-agiles et ne volent pas; se trouvent en grand nombre sur le bord des étangs, des mares, des fossés à moitié desséchés; ils se ca- chent dans les herbes, dans les fissures de la vase, d'où on les fait sortir, soit en y jetant de l'eau, soit en pressant le terrain avec les pieds. On ne connaît qu'un petit nombre d'espèces de ce genre; la plupart sont euro- péenties, et l'on peut prendre pour type Y Elaplints ulifiinosiis, Fabricius, qui se rencontre dans presque toutes les parties de l'Iùirope; une espèce est indiquée comme de la Sibérie asiatique, et une autre se trouve dans r.\mérique septentrionale.

C'est à côté de ce genre que viennent se placer les Opisthics, Opislltius (oTCioSio;, Strié par derrière, Kirby, Faiina hor. americana, 1857). Le type en est VO. Richardsonii, originaire du Canada.



Flg. »4 6i.s — Llnphrus ri/iari"'.


2""^ GENUE. - BLETIII.se BLETIIISA. Bonelli, 181Ô.

Mciiiuiri'S lie l'AcaiIcmie des sciciin's de Tuiiii. BXy.ôS'.:, (|ni l.inrr on iiui frapuc-


l'alpes à dernier article ovalaire, allonge, troiuiué à l'extrémité; lèvre supérieure entière; mandi-


52


HISTOIRE NATIJRFXLE.



Fig. 85 — Bkthisa muUipunclala.


billes non dentées à l'intérieur; nicntuii aver une ileU an milieu de sou eclian- crure; antennes courtes, grossissant i)ar l'extrémité ; yeux i;ros, saillants; corse- let plan, carré, rebordé, plus large que la tète; élytres peu convexes, assez al- longés, presque parallèles; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles légèrement dilatés.

Les Bletliises ont l'aspect général des Elaplircs, et n'en diflerent pas généii- quemeut d'une manière bien tranchée. L'espèce la mieux connue est la ?td)rin inuliii)iuuUttfi, Gyllienliai, qui se trouve dans les parties méridionales de la l'rance, et i[ue l'on a jiri.se une fois aux environs de Paris. Cet insecte se trouve sur le bord des fossés, des étangs et des mares à moitié desséchées; il se cache dans la boue et sous les roseaux; les autres espèces, en petit nombre, habitent le nord de l'Europe


5""' GENRE. — PÉLOPIllLE. PELOPHILA. Dejean, 182C.

Siiecies général des Colcopiôrcs : Carabitjurs ri/iÀ'-;, t)ouc; œi/.eoi, j'aime.



Fig. 86. — Pelophila borcalis.


Palpes à dernier article allongé, ovalaire, tronqué à l'extrémilé: lèvre su- périeure entière; mandibules sans dénis à l'intérieur; menton avec une dent au milieu de son échancrure; antennes d'égale grosseur partout, et moins longues que la moitié du corps; corselet court, carré, rétréci en arrière; clytres allongés, ovalaires; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles trés-dilatés, cordifornies.

Ce genre, qui a beaucoup de rapport avec ceux des BIclliisa et IS'vhiiit, ne comprend réellement qu'une espèce, le P. borcalis, Fabricius, qui habile exclusivement les contrées les pins boréales de l'Europe: il est assez commun sous les pierres en Suéde, en Laponie, en Sibérie, au Kamschatka et dans les iles Aleutienncs ; on le trouve également en Suisse. M. Humniel forme cirq espèces avec le P. borcalis; mais Dejean croit qu'il distingue spéciliquemcnt de simples variétés.


/r" GENRE. — NOTIOPIllLE. NOTIOPIIIU S. Dnméril, 1806.

Zi>olOi;ie analytiiiuc. IVcTi»., liumidilé; (fi5.£ra, j'aiinLV


Palpes à dernier article peu allongé, un peu renflé, presque ovalaire, tronqué à l'extrémilé; lèvre

supérieure entière, arrondie, recouvrant presque tout à fait les mandiliules : celles-ci non déniées

û l'intérieur; menton avec une dent bilide ; antennes assez courtes; yeux Irès-grands, peu saillants;

corselet presque plan, carré, de la largeur de la tète; élytres peu convexes,

allongés, presque parallèles; tarses semblables dans les deux sexes.

Les Notioiihiles sont de petits insectes vifs cl agiles qui paraissent se rap- procher un peu ;1 la première vue des Snbulipalpcs; mais, eu les examinant attentivement, on reconnaît qu'ils appartiennent aux .\canliiogiiallies, et qu'ils sont très-voisins, par leurs caractères génériques, des Elaplircs, avec lesquels ils étaient anciennement confondus. Les espèces de ce genre se ressemblent beaucoup; leur corps est allongé; on les trouve Irès-comniunè- ment sous les piei'rcs, dans les endroits humides et au pied des arbres, ainsi que sous les feuilles dans les bois. Toutes sont européennes, et le type FjjT. 87. — yi:iiophila.i est VEIaplirns aqiialiciis, Fabricius, qui n'est pas rare dans les environs de uijuuticus (ijrossi). Paris.



COLEOPTERES.


OMOPHRON'IDES. OMOPIIItONIDA!. Kirby, 1837. Fauiia borcalis AraiMicara.

Mâchoires constituées à peu près comme chez les Nébriides; corps presque entièrement arrondi.

Les habitudes des insectes de cette division sont encore pUis aquatiques que ceHes des autres di- visions de la même tribu.

Cette division ne comprend qu'un seul genre, Omophron, qui, par l'ensemble de ses caractères, semble intermédiaire aux Carabiques et aux Dytisciens (Ilydrocanlhares). Quelques naturalistes ont placé les Omoiilirons, peut-être avec juste raison, à la fin des Carabiques, et conséquemment immédiatement avant les Dytisciens.

GENRE OMOPHRON. OMOPHRON. LalreiUe, 1802.

Histoire naturclie des Insecics. nacœjtov, cruel.


Tète assez largue, presque transversale, comme emboilée dans le corselet; palpes à dernier article allont;é, presque ovalairc, tron([ué à l'extrémité; lèvre supérieure entière ou légèrement échancrée; mandibules un peu avancées, non dentées intérieurement; menton avec une dent bifide au milieu de l'éehancrure; antennes filiformes, à peu près de la loni;ueur de la moitié du corps ; corselet court, s'élariiissant postérieurement; corps plat, presque orbiculaire, élytres courts, en demi-ovale; pattes assez longues; tarses antérieurs à premier article en forme de carré allongé, légèrement dilalés dans les niàles.

Les Oraophrons, auxquels Ceoffroy et Fabricius appliquaient le nom de Scohitiis, ont une forme arrondie qui se rapproche assez de celle de certains Dytiques; ils vivent dans le sable fin qui borde les îles et les fleuves, et, pour se les procurer, il suffit de piétiner sur ce sable pour les faire sortir. Sans cela, il est assez rare de les rencontrer; mais, quand on les découvre, on les prend en nombre. L'espèce qui habile les environs de Paris, et que M. II. Lucas a retrouvée une fois près de Bône, en Algérie, VO. liinbatum, Fabricius, que nous prendrons pour type du genre, se montre presque constamment en compagnie du Chhrnhis rcliitiiiiis. Cet insecte est très-carnassier, et l'on a plusieurs fois constaté qu'il mangeait certains mollusques llnviatiles qui avaient été jetés sur la rive.

On connaît une dizaine d'espèces de ce genre propres à l'Europe, à l'Amérique boréale et à di- verses régions de l'Afrique.

A. G. Desmarest (Cil//. Soc pliilomaiifiiic, 1812) a fait connaître la larve de VO. rniilmlum; celle larve semble tenir le milieu entre celle des Carabiques et celle des Dyliques; elle est longue de cinq lignes environ, composée de douze segments, allongée, plus épaisse vers la tête, à partir de laquelle elle va en diminuant jusqu'à l'extrémité, ce qui lui donne une forme conique; les mandibules sont très-grosses, très-longues, dentées au côlé interne; les antennes ont cinq articles; et les pattes sont terminées par deux petits crochets. Le dernier segment du corps est terminé par un tube ou ap- |iendice relevé, composé de quatre articles; la couleur de cette larve est ferrugineuse, avec la moi- lié du premier segment et tous les suivants d'un gris obscur.




Larve.


Fi?. 80. — Omophron hmhalui


Fisr. 00. — Oniopliro?! grossi.


54


HISTOIRE NATlRELLi: .


La laivc (.le \'(Jm(ij)hr(m linihalnm se trouve sur les bords de lu Seine, dans un espace très-cii-cou- scril; elle se lient dans les parties sablonneuses et humides de la rive, où croissent prineipalement le Pulnitilla auseiiita et le l'olijfionum pcrsicaria; c'est aussi en arrachant ces plantes, et en secouant leurs racines, que Von trouve l'insecte parfait dans le courant de l'été. La larve est bien plus rare, mais se rencontre dans la même saison, ce qui est sans doute déterminé par son genre de nourri- ture, qui consiste en petits insectes vivants qu'elle ne pourrait se procurer en d'autres temps. Il est lirobable qu'elle passe l'hiver sous la forme de nymphe; cette larve est très-agile, et, lorsqu'un la touche, elle relève l'extrémité postérieure de son corps, à la manière des Staphylins.

L'anatomie de \' Omopliron limlialmu a été faite par L. Dufour; il a démontré, ce que l'on avait avancé sans preuve, que cet insecte a des caractères qui participent à la fois de ceux des ^'arabiques et des I)jtisciens.

X-VOuneiiic iiuntnoii.

MiBRIIDES. yEBItlID.E. Cnstulnau, 1834. Kiudcs eiiloiuolusiqucs.

Mâchoires garnies, à leur base en dehors, de poils roidcs. au nombre de quatre, insérés sur un pédicule presque aussi long qu'eux-mêmes, et qui semble inarticulé. La partie des mâchoires qui supporte ces poils est large et fortement aplatie; le corps est plus ou moins allongé.

Ces insectes recherchent l'humidité : on n'en connaît qu'un petit nombre de genres, dont les deux plus remarquables sont ceux des Mcbria et Lchiiis.


1" GEiMlE. — NÉDRIE. JSEBBIA Latreille, 1805.

Hi>toirc naturelle des Inseclcs. Necpi^, pcou de f.ion.

Tête assez grande, plane, presque triangulaire; palpes à dernier article plus ou moins allongé, très-légèrement sécuriforme; lèvre supérieure entière ou très-légèrement échancrée; mandibules peu saillantes, non dentées intérieurement; menton avec une dent au milieu de son échancrure; antennes illiformes, au moins de la longueur de la moitié du corps; corselet cordiforme; élytres allongés, plus ou moins ovales; pattes assez allongées; tarses triangulaires ou cordiformes : les trois premiers articles antérieurs dilatés plus ou moins chez les mâles.

Insectes de moyenne taille, offrant un système de coloration noirâtre, ou bien des teintes plus ou moins pâles; les uns ont des ailes, et les autres, qui en sont privés, constituent le genre Aljxvus, qui n'a pas été généralement adopté.



Fig. 91 . — yebria arenaria. Fi?;. 92. — Kebria hrevicoUis.

LesISébries se rencontrent dans les pays de montagnes, ainsi que dans les bois, sous les écorces



rig. 2:*. — Otoj>/i.inis },ciil!iloiiiei


Fif;. 25 — Melolnntha vuhjaris (l.irvc).



Kifi. 24 — Iîticirric< Melli/i.



Ki- i>r. - Apho'Uns af/hu.


{•\. 20 — U/in-sMnu.'i Ahjciicii-s


Inlrniliiclion


COLEOPTEllES. 35

des ai'hri's liuinides cl dùcomiioses, sous les rciiillcs tombées et sous toutes sortes de détritus. La plupart des espèces se trouvent non loin des cours d'eau douce; et une espèce, Ncbriu compl<amtu, Linné, propre au midi de la France, se tient en ifrand nombre sur les bords de la mer, tant de la Méditerranée que de l'Océan, et se réunit même par milliers sous les planches des navires naufragés ([ue les vai^ues poussent vers la terre. On a publié des descriptions de plus de soixante espèces de Nebries; et ces espèces sont lèpandncs sur une grande étendue de pays; néanmoins le midi de l'Europe est la partie où l'on en rencontre le plus. (Juebiues-unes se trouvent en .\méri([ue, à Téné- riffe et dans le nord de l'Afrique.

On connaît les mètamorplioses d'une espèce de ce genre, la ,Yc/»ci(i brcvicoUis, l'aliricius, et M. liiissiin a jinbliè sur ce sujet, dans les .ho/ii/ci- i/c ht Socictc citloinoloifuiuc de Fnntrc, '2 série, I. VI, l(S.i8, un travail important.

La larve est allongée, à tête a]ilalie, un peu cordiforme, de couleur terre d'omlire ])lus ou moins foncée. Celte larve habile les champs et les jardins dont la terre est sablonneuse; elle est très- agile, et se nictamorphose dès le mois de février; et, pour accomplir cet acte de sa vie, elle l'ccherche probablement, dans un but de conservation, les endroits battus. Ou ne l'aperçoit jamais pendant le jour; c'est toujours pendant la luiit qu'elle commence :i creuser son terrier, et ses travaux sont assez avancés, lorsque le jour arrive, pour qu'elle n'ait plus besoin de sortir à la surface du sol; une fois que la larve a terminé la construction de sa demeure, elle reste en repos pendant quelques jours, faisant de temps en temps un tour dans son terrier, connue si elle était fatiguée de l'état d'inaction qu'elle est obligée de supporter, et elle attend ainsi le moment critique de sa métamorphose. Ce moment arrivé, elle tombe dans une espèce de sommeil léthargi- que, demeurant quelquefois renversée sur le dos ou sur le côté ; son corps se gonfle; de tenqts en temps elle se tourne convulsivement sur elle-même , et, après être ainsi resiée pendant quatre à ciijq jours, elle passe à l'état de njniphe. Ce passage s'effectue ainsi : la nym|)lie, déjà fornu'c, mais cachée sous la peau, fend celle enveloppe en se gonflant, et s'échappe par une ouverture longitudi- nale qui se fait sur le milieu des trois premiers segments. D'abord aussi longue que la larve, elle se retire sur elle-même dans l'espace d'une demi-heuic, gagnant en largeur ce qu'elle perd en lon- gueur, et elle pi'cnd en dernier lieu la forme qu'elle doit avoir. Cette nymphe est alors courte, ar- quée, luisante, d'un blanc jaunâtre, avec les pattes et les antennes d'un blanc diaphane.

L'insecte demeure à l'étal de nymphe une vingtaine de jours, puis arrrive à l'état parfait. Lors- (|u'il vient d'éclore, il est blanc; bientôt il ]Kiralt légèrement ferrugineux; cette couleur brunit promptcment : au bout de cinq à six jours, il est d'un brun assez foncé; toutes les parties de son corps sont encore très-molles; toutefois il peut déjà prendre son essor; mais ce n'est qu'après avoir passé quelque temps à l'air qu'il devient entièrement noir, et que ses èlylres et ses téguments ac- quièrent la consistance qu'ils doivent avoir.

Nous avons dit qu'un genix' avait élé formé par Donelli aux dépens des Nébries. M. Slephens en a proposé un second; aueun des deux n'a été adopté, et nous allons les indiquer ici comme sous- genres.

l'-f SOUS-GE.MUi. — ALPÉE. M.V.EVS. Rocielli, 1S09.

Memoiirs ilc l'Afailù.iiio Je Turin.

Alpes, Alpes.

Espèces aptères, tandis que les Nébries vraies sont ailées; élytres longs, étroits à la liase. Type Ncbrid castiuica, Donelli, des Alpes et des Pyrénées.

■O." SOUS-GEM'.i:. — 111';LUI;IE, IIULOUIA. Stopliens, 183-4. Illasiraliuns luit, cm., i V.

E).c;, marais; [ji^>Ç, vie.

Lèvre supérieure plus étroite que celle des Nébries vraies; palpes maxillaires internes d'égale longueur, assez courts.

Type Ncbria brevicollis, Fabricius; espèce que l'on trouve (■ommunéinent dans les bois humides et


r.fi


HISTOIRE NATURELLE.


mùnliiciix (K's environs tie Paris, et particulièrenu'iit dans le parc de Saint-Gloud, où on la rentonlre en compaynio du Lcislus sphtiharbis.


'2°"= GENRE. — NOTIOBIE. NOTIOBIA Perty, 1850.

Dclc'ft.i; ;niitii;iligm arlictil. IS-.Tio;, liiiunilo; p:o;, vie.


l'alpcs à dernier article eylindrii|ne ou ovalaire; lèvre supérieure transversale, rétrécie en avant; menton sans dent au milieu de son e(-lianerure; tai'ses antérieurs pou élargis. Une seule espèce, N. néhrioulc, l'erty, qui se rapproche beaucoup des Ncbr'ia.


5-"= GENRE. — LEISTIJS. Froehlich, 1799.

Niilurforsrlier Insoricii. Aeio;, uni.


Tête rétrécie postérieurement; palpes très-allongés, à dernier article s"élargissant insensible- ment vers l'extrémité; lèvre supérieure entière, presque arrondie; mandibules peu saillantes, non dentées à l'intérieur, dilatées extérieurement à leur base; menton avec une dent au milieu de son échancrure; antennes sétacées; corselet cordiforme; élytres en carré ou ovale allongé; pattes assez allongées; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés en carré plus ou moins al- longé.



Fijr. 05. — Lcistus spinibarbis.


Kig. 9i. — LeUlus spiuiluhr


Les Leistes, que Latreille {llist. mil. Ins., 1802) nommait, dans plusieurs de ses ouvrages, Pogo- nopluires (-m-jwv, barbe; <fE?w, je porte), sont des insectes de petite taille, vivant sous les pieri'cs et les écorces, dans les lieux humides, et parés de couleurs unies et souvent agréables. On en connail une vingtaine d'espèces, et toutes, sauf deux de rAmèri(pie, sont exclusivement propres à l'Europe.

Le type est le L. spïnïbarbu, Fabricius, (pii n'est pas rare aux environs de Paris.


/r" GENRE. — PTÉROLOME. PTEROLOMA. Schonheer, Gyllenh., IS;:>7.

Iitsccta siicfirii. I17Î3CV, aile; ).wu.a, frange.


Palpes à dernier article lègèremenl ovalaire, termine en pciinle; lèvre supérieure, courte, traii.s-


COLEOl'TERES.

versale, un peu échancrée en avant; mandibules peu saillantes, non den- tées iulérieurenient; menton sans dent; eorselel presque eofdiibrme; ély- tres en ovale peu allongé; pattes assez longues; tarses presque eylindri- qucs, semblables dans les deux sexes.

Les rtéloronies qu'Esehscholtz, dans Fiseher de Waldheim (Enlomo- (jniiihic (k lu Ilii.ss'ic, 1858), nomme Adole, Adoliis (aSoXo;, sincère), sont des insectes qui se rapprochent des Lcislus et des Mchrid par leni' faciès. Ou n'eu connaît qu'une espèce propre au Kamseliatka, V lliiipulus For- slraiii, Gyllcnbal; Adoliis brunneus, Eschschollz.



Fig. 95. — Pterolomabrimnea (Irès-gi'ossi).


U"" GENRE. — MÉTUIUS. METBIUS. Esclischoltz, 1828

ZdoIdgiSflK'r AUys


Palpes ;\ dernier article peu allongé, très-sècuriforme; lèvre supé- l'ieure courte, presque transversale; mandibules peu saillantes, non den- tées à l'intérieur; menton avec une dent bilide au milieu de son éclian- crure; antennes un peu plus courtes que la moitié du corps, assez fortes, allant un jieu en grossissant vers l' extrémité.

Une seule espèce, M. coniraclits, Esebscliciltz, de la Californie, entre dans ce genre. Cet insecte, par sou faciès, s'éloigne uolablenjent de tous ceux de la même tribu, et rcssendjle, à [ireniière vue, à une espèce d'IIé- téromère.



Fig. 90. — Melrius contraclus (Si'ossi au double).


DEUXIÈME TRimi.

SIJIPLICIPÈDES. SlMVLlCll'EDES. Drjcui, 182G.

Spccici î;i'1k'i;iI des (lulroiiU'ics ; (;:iijbi(iucs


Cette Iribn comprend les insectes dont les jambes antérieures n'ont pas d'écliancrure au côlé in- terne, et ceux qui en (d'frrut une, mais commençant lrès-])rès de l'exlrémilé de ces jand)es, ou ne s'avanvant pas sur leur face antérieure, et ne formant (lu'iiii canal oblique et linéaire. La iauguetle est souvent très-courte, terminée en pointe au milieu de son sommet, et accompagnée de para- glosses allant aussi en pointe. Les mandibules sont robustes. Le dernier article des palpes e\lc- ricurs est ordinairement grand, comprimé en forme de triangle renversé, ou de baehe dans les uns, presque en forme de cuiller dans les autres. Les yeux sont saillanls. Les élytres sont entiers ou sinq)lement sinués à leur extrémité postérieure. L'abdomen est habituellement volumi- neux, en con)paraison des autres parties du corps.

Les Carabi([ues de celte division sont, pour la (dupart, de grande taille, ornés de couleurs métal- liques brillantes, ou bien présentant une coloration sombre. Ils courent très-vite, sont très-carna.s- siers, et se cachent sous les pierres ou sons les mousses au pied des arbres. On en connaît un assez grand nombre de genres dont le principal et le type de toute la famille est celui des Carabes, sur lequel nous donnerons des détails de mœurs; nous ferons aussi connaître les métamorphoses de plusieurs espèces et nous dirons également quelques mots des larves et des nymphes d'espèces des genres l'ron-iisics, CmIosodui, (Ujclirus. etc., elc.

La tribu des .*^implicipèdes, telle que nous l'adoptons ici, et (pii correspond aux Cai'abides


58


IIISTOIRK NATURELLE.


(le M. ISrullé (Uisl. nat. lux., t. Il, 18")û) et iii parlii' aux divisions tk's Aluloiiiiiiaiix t-l (Iraii- (lilialpes, de Lalrciile {Pàupu' (iiiiin.. de Cuvier, 1817 et 1829), ne contient pins les Éiaplifides, que nous distinguons sous la dénonjination d'Acanthoynates. Elle est prineijialeniiMit eai'aetérisée par l'absenee apparente d'éehancrure aux jambes, et par la saillie des palpes qui sont avancés, et pres- que toujours élargis à l'extrémité. .Nous y formons deux divisions : celle des (Ijeljrides et relie des Carabidcs.


Âxciuicxc i^u'unoii .

CYCIIIUHES. cycnillD.E Cislcliinu, 1S34. KtuJfs oiilomukiiîii[Ui'S.

Palpes extérieurs à dernier article très-large, surtout dans les mâles, de forme concave : les labiaux grêles, allongés, et les maxillaires les plus longs; lèvre supérieure allongée, partagée en deux lobes étroits par une èchancrure très-])rolonde; mandibules grêles, très-saillantes, courbées seulement vers le bout, aiguës, armées de dents acérées.

Les Pmnborus et les Tcfjhis ne jirésentent pas tous les caractères que nous venons d'indiquer; aussi a-t-on essayé de les placer dans d'autres divisions, ainsi que nous le dirons.

tVesque tous les genres de cette tribu sont fondés aux dépens des Cijcliius.


1" GEMiE. - CYCilRE. CYCHliiS. l'abricius, 1794.

S}slcni:i ciiioitiuloijiu}. K'jyvj;, iiotii nivIIioloi:iinic.


Palpes à dernier article ti'é.s-1'ortement securil'drmc, presque eu forme de cuiller, plus dihiiès dans les mâles que dans les femelles ; lèvre supérieure dentée ; mandibules étroites, avancées, den- tées intérieurement; menton Irès-fortenient écliancré; antennes sétacées; yeux petits, peu saillants: corselet cordiforme, relevé sur les côtés, non prolongé postérieurement; élytres soudés, carénés latéralement, embrassant une grande partie de l'abdomen; pattes longues, minces; tarses TH'esiine cylindriques, légèrement ti'iangulaires, semblables dans les deux sexes.

Linné plaçait les Cijihrus parmi les Tcncbrio, et Olivier avec les Carabes; mais ils doivent former un genre bien distinct. Ce sont des insectes de moyenne taille, d'une couleur noire ou légèrement brune, qui, par leur faciès, rappel- lent un peu les Tcnebr'to; ils habitent les parties froides et humides des forêts. ])articulièrement celles des uKintagnes; ils se tiennent cachés pendant le jour sous la mousse, les feuilles tombées, les pierres, et paraissent piefercr â l'Europe la Russie asiali([ne et rAmèri(pie se|)lentrionale ; ils sont rares par- tout.

Lue particularité assez remarquable que présentent ces insectes est la sui- vante : ils fiint entendre un petit bruil assez aigu, ou une espèce de sifllement qui semble dû au frottement des bords tranchants de leur abdomen contre deux petites rainures inlérieures du repli latéral de leurs élvires. M. Heer {Obscrvnhuncs cnimuoUxj'tnr Loiiilini, I8.")li) a fait connaître les nu'laniorphoses d'une espèce de ce genre, le Cijrhrux ro.straïus. La larve a imc forme plus ovalaire que celb- des Carabes: ,sa tête est également ai'mée de foi'tes mandibules, avec les antennes courtes, et de ((uatre articles; leurs pattes sont un peu plus longues. Elle est brune et ponctuée en dessus, et d'un gris jaunâlre en dessous, avec l'abdomen terminé par cinq angles aigus. La nymphe est pâle, ovalaire, ci semblable â celle des Carabes. C'est an milieu de juin, d'après M. Ileer, ([ne celte larve subit la première Irail.sformatioii. La nvmplic reste un mais dans cet elal; au Inml de ce lenqis scjrl l'insecle parfait.



J

Iig. 97. — Cychrus rostratus.


COLEOPTERES.


59


Celle larve n'a encore, à notre connaissance, été trouvée qu'une seule fois; c'est au mont Pilât, à environ 0,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, sous une pierre et dans une fossette comme celles des Carabes, que sa découverte a été faite.

On connaît plus de vingt espèces de ce genre, et, parmi elles, douze sont européennes. Le type est le Ciirlinis (iiiciiiialiis, que l'on trouve quc!qnefi)is. mais rarement, dans la forêt de Compiégne, prés de Paris.

heCilclinis nmcolor (Kiiock) de l'Amérique septentrionale est devenu, pour M. Newmann (Eulom. M(Kj., i8.'cS), le Ivpe d'un genre particulier, celui des Ir'uhrnux (ipi;, iris; -/.jo;, couleur).

Le genre Crnxin-dnjiliorns ( zja^-^îov, frange; oiy.^- porteur, llope, Colcop. Matinal , 1858) est voisin des Ciichrus, et en même temps des l'aiiuiiciis Le type est le Ciiclinis ri-flcriis, Laliricius, qui habite la cùte de Coromandel.


2""- GENRE. - DAMASTEU. DAMASTER. Kollar, 18.30.

Annales du Miisriiin de ViiMuie. A «II. 51^(1), je lue

Lèvre supérieure non avancée, et n'étant pas bilide; mandibules légèrement arquées, plus ou moins aiguës, lisses, et n'ayant qu'une dent à leur base; palpes maxillaires allongés, à dernier article infundibuliforme; menton carré, profondément sinué au bord antérieur; tète plus étroite que le corselet et plus large que le col; corselet oblong. presque carré; pattes longues, grêles, à articles allongés ; tarses antérieurs semblables dans les deux sexes.

Le genre Damaster a un peu le faciès des Ciiclirus, et n'en diffère pas bien notablement par ses caractères génériques principaux, quoiqu'il soit beaucoup plus allongé que lui. On n'y place qu'une espèce provenant du .lapon, le D. blapslohlcs, Kollar.



Diitfiasler btdpsfnides.


40


HISTOIRE NATURELLE,


5""= GENRE. - DISPIIËRIQUE. DISPfLEnfCUS. Waterlioiisc, 1840.

Société éiitûimiltigiijuc (le LoiidiéP. A'.;, deux fois ; ooiiotxo;, spliéiiquc.

Tête allongée; lahrc très-petit, échancré; lèvres presque éeliancn'es ; palpes à dernier article anguli'ux; antennes langues, légèrement épaisses; eorselet globuleux ; alidunien spliériipie ; ])attes antérieures épaisses; jambes éehancrées en dedans.

Les Displurnnis sont remarquables par leur forme spbérique très-prononcée ; ce genre tient à la fois, dit M. Waterliouse, du genre Cijclirus et de celui des Potainopliilim. L'espèce type, qui provient des burds de la Gambie, en Afrique, a reçu le nom de D Gambiamis.


.4""^ GENRE. — SPIIÉRODÈRE. SPILERODErd'S. Dejean, 1820.

Siifcles général des Colénpiércs : Caraijiqués. Scpaipa, sphère; Sifr,, col.


\ /^ Palpes à dernier article fortement séeuriforme, plus dilaté dans les mâles; lèvre

"N W ^ supérieure bifide; mandibules étroites, avancées, dentées à l'intérieur; menton

^Jc' très-fortement éebancré; antennes filiformes; corselet arrondi, nullement relevé

r^J^Ê^^, S'"'" Ifs côtés; elytres soudés, carénés latéralement, embrassant une partie de

\ l l'abdomen; pattes moyennes, assez fortes; tarses antérieurs des mâles à trois pre-

^ miers articles dilatés : les deux premiers très-fortement, le troisième beaucoup

moins.

Les Spbérodéres, que Weber réunissait aux ('.ijdints, liabiteiil rAineii([ue mé- ridionale; on n'en connaît que trois espèces, dont le .S siciiosloiuus. Weber, est e type. Peu d'espèces ont été décrites.


V\g.0'3 —Sphœro deriis Lecontei.


5°"= GENRE. — SCAPIIINOTE. SCAPUrNOTUS. Latreille,

loonograpliic des ColéopiéiTS d'ICiiroiie. ^ix'^r,, nacelle; vi.jtc;, dos.


1822.



F g. 100. — Scaphhinlus eki'iUus.


Pal])es à dernier article foi'tenienl séeuriforme, presque en cuiller, [ilus dilaté dans les mâles; lèvre supérieure bifide; mandibules étroites avancées, dentées en dedans; menton trés-écbancré; aniennes .sétacées; corselet à bords latéraux Irés-deprimès, relevés, prolongés en arrière; élvires sou- dés, Irès-forlement carénés laléralemenl, embras.sant une ])artie "de l'abdo- men; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles lé;;èreinent di- latés.

Le genre Scaiddnote .se distingue de celui des Cyclires par la forme du corselet et par celle des élytres, dont la carène latérale est beaucoup plus relevée et plus tramliante, surtout près de la base. Le type est le S. ele- valtis, Eabricius, de l'Amérique septentrionale, (^n doit très-])r(diablemeni y joindre le Cijciirits unholur de Tabricins, type du genre Jr'itliiuu.s.


COLÉOnEIiES


G"" GENRE. - l'AMIior.E. PAMDORi'S. Latreille, 1817.

!.c>x>.w.o;, li'és-beau; 7w[j.a, corps), et M. de Casteinau (Etnd. enl., 185-4) pi'opose d'en former un genre particulier caractérisé par son corselet, très- grand, arrondi sur les côtés, un peu échancrè en avant et en arrière, et ses élytres courts, convexes et ovales Fig. 101. — pamhorusaiit



7"' GENUE — TKEFLUS. TEFILVS. Leacli, Dejean, 1820.

S[n'cii'S gùiifiiil ili's Co1l'ii|iilti'S : tlarabiques Klymolu'^'ie incertaine.


Palpes à dernier article très-fortement sécuriforme, pres- que ovale et un peu concave; lèvre supérieure entière; mandi- bules légèrement arquées, aiguës, lisses, non dentées à l'in- térieur; menlon avec une dent un peu avancée au milieu de son échancrure; anteunes Iiliformes plus courtes que la moi- tié du corps; corselet presque hexagonal; élytres convexes, en ovale allongé; pattes grandes, fortes; tarses antérieurs à peu près sendilables dans les deux sexes : les deux premiers articles paraissant toutefois irés-légérement dilatés dans les mâles.

Ce genre, formé sur le Carabiis Mcycrki, Fabricius, pro- pre au Sénégal et à la côte de la Guinée, parait, à la première vue, se raïqirocher un peu des Painborus, Pruccius, Pru- crusles et Camlnis; mais il en diffère notablement par ses ca- ractères- Uécemment, M.Guérin-Méneville en a fait connaître une seconde espèce, le T. Delcyoryuei de l'.Xfrique australe.

M. Brullé (iTist. nat. des Ins., t. V, 1855) fait remarquer que le genre Te(jlus a les plus grands rapports avec celui des Pumujeus. surtout avec les espèces de grande taille

étrangères à l'Euroiie. Le dernier article des palpes, dans ces deux genres, est en forme de 4' (j



Fi;;. lO'i, — nf/Jus Meijcrlti.


hache


45


HISTOIRE NATURELLE.


l'I s'insère sur l'arliclc qui le piécèiie par un des côtés do sa base; la dent de l'échancrure du menton est simple dans les Te((lus comme dans les Panageus, mais elle est pointue et non pas arrondie comme dans ces derniers, etc.


(^


<?iia-iciiit'


."1


Kn«»ioii.


C.ARABIDES. CARABID,£ Leacli. 1817. Encyrion(>iIie brllanitique

Palpes à dernier article simplement élargi en forme de triangle, et quelquefois {Calosoma) pres- que aussi étroit que les articles précédents; lèvre supérieure plus large que longue, échancrée au milieu; cette écliancrure étant peu profonde, ordinairement anguleuse; mandibules peu arquées, peu .saillantes, sans dents visibles : une seule dent existant à leur base et étant presque cachw par la lè- vre supérieure.

Cette division est essentiellement formée avec le seul genre Carrif'H.s, car les genres Proccrw.?, Prorrustcs, (mIos(»iiii. Callisllicncs, etc., qui en font également partie, n'en diffèrent pas d'une ma- nière bien notable.


1" r.ENRE. — PROCÈRE. PROCERCS. Megerle, Dejean, 1SS2C).

Species gi'iiéial ries Clllênftl^^es ; Carabiquef. Hpc, en avant; /-epaç, corne.


Palpes à dernier article très-fortement sécuriforme, et plus dilaté dans les mâles; lèvre supé- rieure bilobée; mandibules légèrement arquées, très-aiguës, lisses, n'offrant qu'une dent à leur base; menton avec une forte dent au milieu de son écliancrure ; antennes liliformes; corselet presque

cordiforme; éljtres en ovale allongé; tarses sem- blables dans les deux sexes.

Les insectes qui forment ce genre ont été pen- dant longtemps confondus avec hadaralius, mais ils en diffèrent essentiellement par le dernier ar- ticle de leur palpe, plus fortement sécuriforme et visiblement plus dilaté dans les mâles, et par leurs tarses, semblables dans les deux sexes.

Les Proccrus sont de très-grands insectes, et les géants des Carabiques européens, car ils at- teignent presque tous, plus de cinq centimètres de longueur et deux de largeur. On connaît aujour- d'Iiui huit espèces de ce gcnri'; elles sont propres aux contrées les plus orientales de l'Europe méri- dionale, à l'Asie Mineure, et une, P. AUgypi'mcnii, est |)ropre à l'Afrique. Le type est le Proccrus (liijiis, Ijreulzer, P. ncuhrosiis, Fabricius, qui se trouve dans les montagnes de la Carniole et des provinces voisines, dans les bois, sous les feuilles sèches, et qui répand une odeur particulière assez douce, cl iliffèrente de celle des Caruhii.i. M. Mot- sclioulski en a publie une mnnograpbie dans les Bulleri)i.i (le la Soricir 'iiiiprriiih' des )iiiliiritlislrs lie Moscou. ISif).



Fis. lie.


l'roccrus scabrosu$.


COLEOPTERES.


'r' GENRE. — PROCRUSTE. PROCIWSrES Bonelli.

Mémoires de l'Académie de ïui-irj. Nom mytliol(r4ii|ue.


1809.



— Proci'usU's


Palpes à dernier article fortement sécuriforme, plus dilaté dans les mâles que dans les femelles; lèvre supérieure trilobée; mandibules lé£;èrement arquées, très-aii^uës, lisses, n'ayant qu'une dent à leur base; menton un peu échancré, muni d'un lobe inlei'médiaire très-grand, large, tronqué, pres- que bifide, aussi avancé que les lobes latéraux; antennes filiformes; cor- selet cordiforme; élytres en ovale, allongé; pattes assez fortes; tarses an- térieurs des mâles à quatre premiers articles dilatés, les trois premiers très- fortement et garnis de poils serrés en dessous, le quatrième beaucoiqi moins.

Le genre Procruslcx, fondé ^\\\'\e Carubus coriaccus, de Fabricius, a été adopté par tous les entomologistes; il a toutefois les plus grands rapports avec les Carabes, mais il en diffère essentiellement par la lèvre supérieure, qui est distinctement trilobée, tandis qu'elle est bifide dans les Carabes, et par la dent qui se trouve au milieu de Iccbaiicrure du menton, qui est bifide, tandis qu'elle est simple dans les Carabes. Les Prociustes sont des insectes d'assez grande taille, de couleur noire, luisante en dessous, vivant sous les pierres, dans les bois, les champs, les jardins, et très-souvent dans les vignes. D'après une observation communiquée récemment à la Société entomologique de France, séance du 24 octobre llSil), l'accouplement de l'espèce de notre pays, P. coriaccus, aurait lieu en automne, principale- ment vers la fin de septembre, et il paraîtrait qu'à cette époque la liqueur que lance- cet insecte, de même que les Carabes, est ])luscorrosive que pen- dant les autres périodes de l'année : le mâle seul semblerait lancer ce li- quide, et la femelle n'aurait pas la même facidlè.

M. Boisgiraud, dans V Histoire naltirelle des Insectes, de M. BruUé, t. V, iS/iS, a fait connaître la larve de l'espèce que nous venons de citer, et qu'il a été à même d'observer avec soin. Cette larve est cylindrique et ressemble beaucoup à celle du Calosoma sijcoplianta; elle est d'un noir brillant; sa longueur est de trois centimètres environ; elle a la tête concave en dehors et pouvant se relever aisément, et la partie inférieure est convexe et divisée en deux par une suture profonde; ses mandi- bules sont étroites, arquées, très-aiguës et se croisent, dans le repos; ses antennes, composées de peu d'articles (quatre environ), sont terminées par un article pointu; ses palpes ont le même nombre d'articles que dans l'insecte parfait, et les labiaux seulement sont plus larges à l'extrémité; tout le corps est de consistance cornée, et les segments qui le composent sont entourés d'un rebord bien marqué : leur surface est finement ridée en dehors. En dessus le corps est brun, et les segments qui forment le ventre sont divisés en deux par une suture li'ansversale profonde et garnie sur les côtés de deux gros tubercules ovalaires qui en occupent toute la longueur; le rebord de la partie supé- rieure des segments s'étend au delà de ces tubercules; le dernier segment du corps se termine, en dessus, par deux fortes épines un peu arquées, dirigées en haut, et chacune d'elles est munie, supé- rieurement, d'une autre épine, plus courte, placée à peu près vers son milieu; les pdttes sont armées de quelques épines et se terminent par deux petits crochets comme dans l'insecte parfait. On trouve cette larve depuis le mois de février jusqu'à celui de mai; elle vit dans les bois, sous les mousses et dans presque tous les lieux frais où elle dévore les limaces et les escargots; elle a beaucoup de peine à les tuer et n'y parvient qu'après un long temps. Elle attaque les plus grosses limaces et les llelix po- malia et adspersa. M. Boisgiraiid a pu étudier toutes les métamor|)hoses d'un individu du ]b-ocriistcs coriaceus; il a vu la larve, après être restée assez longtemps à cet état et s'être nourrie de m;itières animales qu'elle semblait préférer putréfiées, quitter son enveloppe noire et se métamorphoser en nymphe. Plusieurs jours après, la pellicule blanche dont elle était revêtue s'entr'ouvrit, et, en peu d'instants, laissa sortir l'insecte parfait. Sa couleur était brune et son corps semblait n'avoir aucune


4't


HISTOIRE NATURELLE.


consistance; mais il devint bientôt noir, et ses élytres se durcirent peu à peu; il avait la grosseur or- dinaire des autres individus de son espèce, et répandait cette odeur infecte qu'on lui connaît et que n'n jamais sa larve : peu après son éelosion, il dévora des limaces avec avidité.

On connaît plus de vingt espèces de Procrustes, originaires, pour la plupart, de l'Europe, mais dont quelques-uns se rencontrent dans l'Asie Mineure et en Afiique.

Le type est le Procriislcs coriaccus, Faljricius, qui se trouve communément en France, en Alle- magne et en Suède.


r."'^ GENRE. - CARARE. CAIiABUS Linné. 17r.5.

Sysicma n!iii]r,T. KasaSp;, insecte.


Tèle grande, plus ou moins allongée; palpes fi dernier article plus ou moins sécuriforme. plus ou moins dilaté; lèvre supérieure bilobée; mandibules légèrement arquées, plus ou moins aiguës, lis- ses et n'ayant qu'une dent à leur base; menton avec une forte dent au milieu de son échancrure; an- tennes fdiformes, à troisième article cylindrique, un peu plus long que les autres; yeux arrondis, plus ou moins saillants; corselet allongé, plus ou moins cordiforme; élytres en ovale plus ou moins allongé; pas d'ailes propres au vol; pattes plus ou moins grandes, plus ou moins allongées; jam- bes antérieures simples, à échancrure terminale en dessous, droite et ne remontant pas sur le côté interne : intermédiaires et postérieures toujours droites; tarses antérieurs des mâles à quatre pre- miers articles dilatés ■ les trois premiers très-fortement et le quatrième souvent un peu moins.

Le genre Carnhuf:, tel que le comprenait Linné, renferme toute la famille des ("arabiques et corres- pond, en partie, au genre Tachypits (-^.-/y-,, prompt; muç, pied) de Weber, dénomination qui n'a été adoptée par aucun entomologiste moderne, non plus que la dénomination de Buprestes que leur ap- |iliqiiait Cieoffroy.



Fig. 100. — C. Fabricii.



Fi". 105. — C. r.ehleri.


Fig. 107. — C. Lnfos.ier.


Les Carabes sont des Coléoptères, tous d'une grande taille, de forme tantôt allongée, tantôt courte. le plus souvent convexe cl quelquefois très-aplalie : plusieurs sont parés de couleurs métalliques, surtout ceux qui habitent les montagnes; mais il en est un grand nombre qui ne présentent que des couleurs sombres et noirâtres. Ils sont éminemment carnassiers, se nourrissent de larves et d'in- sectes ])arfaits plus faibles qu'eux, poursuivent leur proie avec opiniâtreté, et ils sont tellement vo-



Pirr_ 27 — Meloloutlia Mauritanica .


rip;. 28. — Hymen fipha cinctiiiennis



Vi'^. 2'.t — Colifitfm-i oinriii,.



Kiji. T^) — lloplia nulplntren. liilniiliKlinn



i'ilJ. .'I. — lihizotrogus amijhytus.


COLEOPTERES /^r.

races qu'ils se dévorenl quelquefois entre eux. Les Carabes exhalent une odeur très-forte qui ap- proche de celle du tabac, et, lorsqu'on les prend, ils répandent par la bouche ou par l'anus une liqueur noirfltre, très-ftcre, très-irritanté et nauséabonde. Ils sont très-communs dans les forêts et dans les montagnes, où ils se tiennent, pendant le jour, sous les pierres, la mousse, les feuilles sèches et dans les vieux troncs d'arbres. Toutefois, on en trouve aussi plusieurs espèces dans les champs, les jardins et même près des habitations.

On sait que leurs larves vivent dans la terre, et, grâce aux travaux de M. le docteur Ileer {Ohscr- vai'wns c.niomoloqjqncx, 18ÔG), l'on connaît celle de plusieurs espèces.

La larve du Canihns (Iqnrssns est longue d'un pouce, noire, luisante, avec les antennes et les pieds brun noirâtre ; sa tête est carrée, avec de grandes maudibides arquées et les palpes maxil- laires externes de quatre articles allongés et cylindriques ; les antennes sont à peine plus longues que les palpes maxillaires externes de quatre articles cylindriques, allant en diminuant d'épaisseur vers le haut; les pieds sont courts avec les tarses d'un seid article armé de deux petits crochets; l'abdomen est composé de neuf segments aplatis et terminés par deux cornes divergentes assez al- longées. M. Heer a trouvé cette larve assez communément dans les Alpes rhénanes, dans la vallée de l'Ours, de Rheinsvald et d'Engal, où le Carabus dcprcssus n'est pas rare; jamais elle ne s'est pré- sentée dans les Alpes de Claris, où ce Carabe ne se trouve que rarement. On la rencontre sous les pierres, dans de petites fossettes qu'elle se construit en terre. La larve du Carnbus auroniicns, également étudiée par M. Heer, a la même forme que celle du dcprcssus, mais elle est seulement un peu plus étroite; sa couleur est très-noire et son abdomen est terminé par deux cornes ou épines biraineuses; sa tête est de forme carrée, armée de deux fortes mandibules; elle a été trouvée sous une pierre le 1«^ juin; le 5, elle se transforma en nymphe et subit différentes modifications de cou- leur, depuis le jaune blanchâtre jusqu'au brun foncé, et enfin, le 15 du même mois, elle subit sa métamorpiiose dernière en se fendant sur le dos et en laissant sortir le Carabe à l'état parfait; le premier jour, ce Carabe conserva une couleur jaunâtre sale, mais au bout de deux ou trois jours il acquit les belles couleurs métalliques propres à son espèce.

La larve du C. Iiorlcnsis a été décrite, selon M. Westwood (Introd. to ibe modem, cl. Ins., t. \, 1849); elle ne diffère pas beaucoup des deux que qous venons de citer.

Ces larves, ainsi que celle du Carabus auralus, que M. E. Blanchard [Uïst. des Ins., t. I, 1845, éd. Didot) dit avoir plusieurs fois observée, mais qu'il ne décrit pas parce qu'il n'en connaît pas la nymphe, sont très-carnassières et détruisent un très-grand nombre d'insectes parfaits et de larves; dans les pays où il y a beaucoup de Hannetons, on a remarqué que les Carabes étaient peu abon- dants. Dès lors, au lieu de détruire les Carabes, comme on le fait généralement, on devrait plutôt les conserver et s'en servir comme moyen propre à protéger l'agriculture en détruisant les êtres qui lui sont nuisibles.

On connaît aujourd'hui plus de deux cent cinquante espèces de Carabes. La plus grande partie de ces espèces (au moins cent cinquante) habitent l'Europe, le Caucase et la Sibérie; on en trouve aussi quelques-uns dans l'Amérique, l'Asie Mineure, la Syrie, les côtes de Barbarie, etc., mais on n'en a jamais découveit au Cap de Bonne-Espérance, ni à la Nouvelle-Hollande. On conçoit qu'un genre aussi nombreux en espèces a dû être partagé en plusieurs coupes génériques distinctes, par cer- tains entomologistes qui semblent se plaire, quelquefois inutilement, à partager à l'infini les anciens genres linnéens et â arriver à établir autant de genres qu'il y a d'espèces. Nous indiquerons quel- ques-uns de ces genres, proposés principalement par MM. Fischer de Waldheim {Enlomogr. de In Russie) et Solier {Slndi cntomoL. pnblicat'i pcr cura dï Fbtmino Bandï et di Ençf. Truqiii, t. I, fasc. 1; Turin, 1848); mais auparavant nous citerons les groupes proposés par Dejean {Spccies, Col. cnrab., t. H, 182r)), divisions systématiques qui sont basées sur la forme du corps et sur les dessins des élytres; et qui, il faut le dire, établi.ssent d'une manière in.sensible le passage de l'une â l'autre.


4f) HISTOIRE NATURELLE.


1" GROUPE. .

Élyties couverts de points irrégiilieis et sans stries distinctes. Peu d'espèces. Type : Carabus cœ- latus, Fabriciiis, de h Carniole et des montagnes du Jura.


2"" liROUPE.

Élytres à stries élevées, plus ou moins interrompues. Une trentaine d'espèces. Type : C. Illufcri, Dejean, montagnes de la Croatie.

5"= GROUPE.

Élytres avec trois rangées de points oldongs élevés, et des stries élevées entre elles. Une ving- taine d'espèces. Type : C. ailcnnldliis, Fabriclus, qui se trouve dans les grands bois des environs de Paris, sous la mousse, au pied des arbres; et C. monilis, Fabriiius, que l'on rencontre presque partout dans les cbamps.

4°"- GROUPE.

Élytres avec trois rangées de points oblongs élevés, et stries élevées entre elles; tète très-grosse, renflée en arrière. (Juelques espèces, qui semblent appartenir exclusivement à la péninsule ibérique. Type : C. macrvcepludus. Dejean, d'Espagne.


GROUPE.


Élytres avec trois rangées de points oblongs élevés, et une côte élevée entre elles. Une dizaine d'espèces. Type: C ((//c)»i«)is, lîeaudet-Lafarge, propre au niiili de la France et à l'Algérie; (t C. granulatiix, Linné, que l'un prend parfois auprès de Paris, dans les lieux marécageux.


GROUPE.


Élytres à côtes élevées et à larges fossettes entre elles. Deux espèces seidement. Type : (l. dn- lliriiliis. Fabricius, qui habile la Suède, la Sibérie, la Hongrie, l'Italie et le midi de la France.


GROUPE.


Élytres à côtes élevées. Une quinzaine d'espèces. Type : C. anraliis. Fabricius, connu dans toute la France; se trouve dans les champs et les jardins, et, à l'étal parlait connue à (-elui de larve, est trè.s-carnassier; et le C. nuronitcus, Fabricius, espèce ornée de brillantes couleurs métalliques; particulière au midi de la France et que l'un de nous a rencontrée une seule fois dans la foret de Montmorency.


S""' GROUPE.


Élytres à stries fines oX crénelées, (hi |ietit nombre d'espèces. Type ; (]. piirpiinixcnis. Fabricius. ([ue l'on rencontre assez commuiicment dans Icmic la France, dans les bois et les champs, cduranl sur les chemins.


•l"'- l-.VMVfK.


coLKorTiaiES.


.i7


5""' uuoiiPi:.




l'i^ K.K». — r iihif^ininlus


Kl- 1(»8 — r. (-«'/a/Ks,


Fi"-. ilO. — C. va'ciiiilatus


o"" Gitoui't:.



n^- 111. — '-'. macrucrplialf lî""' i.noiir'i-:-


/'" i.i'.oni-!


V\<^. 11'2 — r. iidiTinins.

iinir'iceits.


48 IIISTUIRE NATURELLK


GllOL'l'l:.


Ëlytres presque lisses, iinement yraiiulés un ponctués, ft sans stries distinctes. Une dizaine d'espèces. Type : C. viulacetis, Fabricius, du nord de l'Allemagne et de la Suède.


tO""- GllOUPE.

Khli-es plus ou moins ponctués, sans stries distinctes, et avec trois rangées de points enfonces, plus ou moins marques. Dix espèces. Type : C. cribratus, Bœber, du Caucase.

H"" GUOUPE.

Elytres presque striés, et avec trois rangées de points enfoncés, plus ou moius marques. Lhii' vingtaine d'espèces. Type : C. horiensi.s, Fabricius, commun dans les environs de Paris, et C. cou- vcxus, que l'on trouve dans les mêmes localités, sous les pierres, dans des endroits arides.

M'^" CKOUPE.

Flytrcs striés, et avec trois rangées de points enfoncés, très-marques. Une dizaine d'i'spéces, habitant les hautes montagnes ou les contrées les plus septentrionales. Type : C. Aliiinus, peu rare sur les hautes montagnes de la Suisse et de l'Italie.


15"" GROUPE.

Elytres lisses, ou avec trois rangées de points enfoncés. Un ])etit nombre d'es|iéc('s. Type ; C. .si)lcitilcn.s et rulilam, Fabricius, magnifiques espèces, pro[>res aux l'yréiiees.

li""' GUOUPE.

F]lylres presque plans et un [leu rugueux, l'eu d'espèces. Type : <',. Ilisiniiiiis. Fabricius, ipii se trouve sous les pierres, près des ruisseaux qui descendent des montagnes dans les départements (hi Tarn, de l'Aveyron et de la Lozère, en mai et septembre {le nom qu'il porte est très-inq)ropre, car il n'a jamais été pris en Espagne); et le C. cyaneus, belle espèce qiu' l'on |)rend quelquefois au pied (les grands arbres dans les bois des environs de Paris, priiici|)alt'ment à Fontainebleau.


io'"' GIIUUPE.

F-lytres plans, plus ou moins striés, et avec trois rangées de points enfoncés; corselet cordi l'orme. Près de dix espèces : les Plecles de M. Fischer de Waldhciin. Type : 6'. depirsuiis, Ijonelli, i-oniniun en Suisse et en l'ieiuunt, dans les Alpes et les Apennins.


lO""' GltûUPE.

Elytres plans, plus ou moins striés, et avec trois range es de points enfoncés; corselet cordi- forme; léle renflée. Un petit nondirc d'espèces : les Céphhies de M. Fischer de Waldhcim. Type : ('.. inriiuliiris. Fabricius, (pii iialiitc la Suisse, l'Allemagne et les parties orientales de la France


COLEOPTEHGS.


'lit


'J'""' nnoui'E.



1 1""' i.[;niin-:.



Flu^ IIG. — r. violdceiis


Fi,'. 117. — C iribriilus


FiLi. I 18 — C /lurlni'nfi


lô'"*' (illûUI'E.


14'" liHOUPR.



Fi^. 120. — C. riililniis.


Fi" 121. — r. Ilisiiniius.


15""' niioorE.


12'"" (NiOUI.F-.


1(3"" i;ii(iui'i^.




Fi<!. 122. — r tiepmms 5


Fig. 1 19. — C. Mpiiiii.i.


Fin. 125. — r. infi]ularis.


50 HISTOIRE NATURELLE.

I.cs ( ûiii)es .subgonériques admises dans le genre Carabe, et que nous nous bornerons à indiquer ici, en ne fig-urant que les types qui ne correspondent pas aux groupes de Dejean, sont les suivantes :

\" SOUS-GENRE. — CÉPHÈNE. CEPIIEM'S. Fiscliei- de W,ilrllicini. 183G.

Eiiloiiiogiaplile de la lîussic.

Kext.vw;, bâillant.

Correspondant au seizième groupe de Dejean, et dont le type est le C. roclicri, .\dams, trouvé dans le Caucase.

2""^ SOUS-GENRE. — Pl.ECTES. PLECTES. Fisclier de Waldlieim, 1830.

Eiilomosraphie <lc li Uu«ii'.

nXuxTT,;, qui aime à se I)jU i e.

Répondant au quinzième groupe de Dejean. Type : C. dcprcssits, Bonelii.

S"' SOUS-GEKRE. — APOTOMOPTÈRE. ÀPOTOMOPTERUS. Hopo, 1838.

Colcopk'iisi's rnaiiujl.

.\770Tcu.o;, coiipi'; Tïvapcv, aile.

Espèce unique, le C. prodïçfiis, Krichson, beau Carabe de la Chine, et qui se distingue dos autres par la base du corselet à peine ciliée, et surtout par une profonde échancrure à l'extrémité de chacun de ses élytres.

4'">' SOUS-GENRE. — COPTOL.NBRE. COPTOLABRVS. Solicr, 1848.

Sludi cnlumologici.

KcTTTc:, li-omiué; J.cëpoî, labre.

Labre tronqué carrément au bord antérieur, ainsi que l'épistome; tète notablement étroite, sub- parallèle en avant des yeux. Type : C. smaraijdinns, Fischer de Waldlieim, Sibérie.

Cette division est placée par M. Solier entre les Prm iit'iics et les Proccnis, et pourrait bien constituer un genre distinct.

5""= SOUS-GENRE. — MÉGODONTE. MEGODOXTIS. Solier, ISi8.

Sludi ci)loii)i)logioj.

M'.yj.:, grand; cSt-j;, denl.

Antennes à deuxième article à peu près de la largeur du quatrième; pattes robustes; paraglosses très-courtes, obtuses, à peine saillantes ; tarses extérieurs des mâles à ([uatre premiers articles dilatés. Type : C. cœlalns, Fabiieius, de la Carniole.

C"" SOUS-GENRE. — C1?R0GL0SSE. CEROGLOSSA S.iljer, ISiS.

Stiiili niinniiilngici

Kïijc;, clie; f/.waoa, l.in^Mic.

Antennes à deuxième article notablement plus court (|ue le quatrième; corps très-ciranglé à la


COLÉOPTÈRES.


51


5""-" sous-i;eshe ; Ainitomopleru



[■'in Iti-i - '" prodiijus


V"^' .s()iis-i;i:.Ni(i!: ' Cuiil'thhiu.s.


r»""' saiis-GF.MiE : Cero^losm.



Fi'j,. hi5. — Sinaroiidin


l'iji. l'20. — liidicoiiotu^


r>'i HISTOIRE NATURELLE.

I)nsL' dt's flylrt's; paraglosses Irès-éiroiles, très-longues; pattes grêles; tarses extérieurs des mâles à ((uatre premiers articles dilatés. Type : C. CliUiensis. Quelques espèces américaines se trouvent aussi dans ce genre.

Les espèces de cette division ont un faciès particulier, et pourraient bien former un genre séparé de celui des Carabes.


•7""' SOUS-GENdO: — PACHYCRANION, PACnrCRANION. Solier, 1848. Sludi cnloiuoloKlci.

na/u;^ épais; xpavicv, tête.

Tète épaisse et comme renflée derrière les yeux, qui sont peu ou point saillants; corps convexe; menton avec une dent robuste ù son sinus. Type : C. Scliœnlicri, Fischer de Waldheim, Sibérie.

8'"" SOUS-GENRE — INIOP.\GHUS. INIOPACUVS. Solier. 1848. Sludi eiiloniologici.

Iviov, occipul; ««x'-i;, épais.

Menton avec la dent médiane du sinus épaisse, sublinéaire ; mandibules à dents internes ro- bustes; corps déprimé.

Type : C. Pijrcncus, L. Dufour, des Pyrénées.

A ces divisions nous ajouterons encore les deux suivantes :

9™= SOUS-GENRE. — APLOTHORAX. APLOTBORAX. Watcrhousse, 1842.

Transaclions Soc. etit. Londres. AitXoç, simple; ôupa:, corselel.

Tète assez grande; antennes longues, épaisses; mandibules courtes, robustes; labre entier, Iran.s- versal, émarginé en avant; menton fortement écliancré, avec une dent forte au centre; corselet très- petit; élytres oblongs, allongés, subdéprimés, arrondis à la base; pattes longues.

Une seule espèce, VA. Barchclii. Waterhousse, particulier à l'île de Sainte-Hélène.

lO"" SOUS-GENRE. — MAGROTHORAX MACROTHORAX. Nobis, 1850 Moocfo;, Jong; ôeopaE, corselet.

Tcte allongée, rétrécie en arrière; palpes à dernier article très-élargi, concave; menton avec la dent médiane à peine visible; antennes filiformes, médiocrement longues, à quatrième article éga- lant en longueur le second ; corselet allongé, dépourvu de saillies représentant les côtés latéro-anté- lii'urs; |iatles longues; tarses antérieurs des mâles à quatrième article dilaté et dépourvu de brosse en dessous.

Ce groupe ne renferme i|u'une seule espèce, le C. Ainnoutii, propre aux provinces de l'ouest de l'Algérie, et que M. H. Lucas a fait récemment connaître dans le Rulkùn de la Sociétr cnlomolofjiquc (le J'rauve. li^ii), et (pi'il vient de figurer dans la licriic de Zoûlotfic {numéro de se|ilembri' IS50). Cet insecte est reniai'((ualile par sa grande taille et surtout par la l'ornie j)aili( idière de sa tète et de son corselet, qui sont étroits et très-allongés, rappelant ceux des Crirliriis, tandis ipie la disposi-


COLÉOPTÈRES.


55


lO""-' soui-iiENli: : Miwriilhonur.



V'v2. l'i'J. — . .UniKHlttl


7""' sous-GENUE : !'av/ii/craiiii>ii.


S""' sous-GiiNnt ; iinniKivfm--



Fi^ lti7. — . Sclio'iihcrii


Ki^. 1*28 — Pi/rened'i


5i HISTOIRK N.VriJllELLE

lion yénéiale des él\ties jiièsciUe de grands rapports avec les (Mmhim. quoique tepeiulaut tes or- ganes semblent un peu plus dilatés avant leurs bords latéro-poslérieurs. \in résumé, par rensemble des caractères, le C. Aiiniontii établit le passage des Cychres aux Carabes, et il doit former un groupe distinct de ce dernier genre.


4"'^ GENRE. - C.VLOSOME. CALOSOMA. Weber, 1801.

oliscrv.'itiitns ( miinji)liiï,Miitit'^". K.:'/-: , iiiMii ; Toj'j.a, corps.

Palpes à dernier article très-légèrement sécurit'orme; lèvre supérieure bilobee: iiiMiidiliulcs larges, très-légèrement arquées, plus ou moins aiguës, striées transversalement et n'ayant pas de dents sensibles intérieurement; menton avec une forte dent au milieu de sou échancrure; antennes fili- formes à troisième article légèrement comprimé, trancbant extérieurement et un peu plus long que les autres; corselet court, presque transversal, plus ou moins arrondi ; élytres ordinairement en carré plus ou moins allongé, rarement ovales ou arrondis: des ailes propres au vol; jambes intermédiaires et postérieures souvent arquées, principalement dans les mâles; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles dilatés, les trois premiers très-fortement, le quatrième souvent un peu moins.




Fig. 150. — Larve ilii Calosoma aurofiuiu'tattt.


Ki^. lot. — Nymphe ttu Calosoma auropunctata.


Vi'^ iô2. — Calosoma sycoiilianUt.


Les Calosomes ne se distinguent guère des Carabes, aux dépens desquels leur genre a été formé, que pai' leur faciès; car les caracléres, on i)lulùl les dilTérences qui les séparent, sont très-légères, et ne sont même pas toujours constantes. Ces insectes sont encore plus agiles et plus voraces que les Carabes; pourvus d'ailes, ils volent bien dans l'occasion, et se tiennent habituellement sur les arbres, où ils font la chasse aux autres insectes, et principalement aux chenilles. Parfois, pendant les plus fortes chaleurs de l'été, on les trouve réunis en très-grand nombre sur les feuilles de chêne, mais, du reste, le plus ordinairemenl, ils restent cachés pendant le jour, et ne vûiil à la chas.se que |ii'nd:int la iHiil. Ils exilaient une odeur tres-forte, Irès-ilesagreable et très-dirferenle de celle des Carabes.

(in eonnail aujourd'luii les uu'lauiorplidses de deux espèces de ce genre, liéaumur tMciii. sui- tes liiscclcs, t. Il) donne de nombreux détails .sur les mœurs de la larve du (mIusiidki sijcoiilKtiiKi Cette larve atteint euviniu un pouce et demi de longueur; le dessus de son corps est d'un beau imii' lustré ([ni domie à ses anneaux un aspect corne, bien qu'ils soient mous : elle a six [lattes ècail- lenses, et sa bouche est armée de deux fortes mantlibide.s ri'courbèes en croissant l'une sur l'antre. Celle larve .scndtle avoir été créée pour diminuer la trop grande (|uantilé des chenilles dites procès-



Fig. ! . — tiniilhocera vûrinn^


Fier. 2. — Cijchdius c/oiif/a/t/.s-.



Fip. 5. — [tothrorhina reflexa .



Fi^. 4. — hurifoma artjcntea.


Fifï, 5- — Macroma coynata.


FM. I.


COLÉOPTIÎRES. hr,

sionnaires; ces chenilles vivent en nombreuse société, et se métamorphosent sous une toile com- miuie; très-souvent une ou plusieurs larves du Cnlosonia sijcoplianta pénètrent dans ces nids, fai- sant un grand carnage des chenilles, et continuant d'y vivre même après que celles ayant échappé à leur voracité ont pu se changer en chrysalides, car ces larves font également leur nourriture de ces nymphes. Leur gloutonnerie est telle, qu'elles ne cessent de manger que lorsque la peau distendue (le leur ventre est sur le point de crever; alors elles tombent dans un état de torpeur qui ne cesse qu'après que leur digestion est faite et qu'elles se sont entièrement vidées ; et si pendant cet état, qui ne leur permet pas de se mouvoir, elles se laissent surprendre par les jeunes larves de leur espèce, elles sont à leur tour dévorées. C'est principalement sur le chêne que l'on rencontre cette larve; mais, d'après l'observation de M. Boisgiraud , elle ne serait pas rare parfois, dans le midi delà France, sur les peupliers, où elle se nourrirait de chenilles du Bombyx dispar. Ce qui senililerait confirmer cette observation, c'est que M. R. Uesmarest, secrétaire de la Société entomologique de France, et l'un de mes collaborateurs, a trouvé également un insecte parfait de la même espèce au pie I d'un peuplier, à la Glacière, près Pans, et que M. Rrullé en a vu sur des bouleaux. La larve s'enfonce, dit-on, en terre pour se transformer en nymphe, et l'insecte parfait met peu de temps à sortir.

Les métamorphoses du Calosoma aiiropunclala ont été observées, en Algérie, par M. Lucas (hueclcs de l'cxp. de l'Algérie, 1. 1, p. 2, 1844). La larve, qui n'est pas très-rare aux environs d'O- ran pendant les mois de janvier, février et mars, est d'un noir brillant, et d'une longueur de vingt- cinq millimètres; elle est irès-carnassière, et s'établit dans les coquilles des//c/i.r cariosula et Injc- roijliipliiculn, après en avoir mangé l'animal. Ces larves, une fois repues, doublent de grosseur, el, dans cet état, on aperçoit facilement, sur les côtés et en dessous, la membrane d'un jaune sale qui se trouve très-distendue et qui relient les segments : d'agiles qu'elles étaient, elles deviennent alors immobiles; on peut les toucher impunément sans craindre d'avoir les doigts salis par cette liqueur épaisse, d'un gris clair, qu'elles lancent avec force lorsqu'elles sont dans leur état normal. La nymphe est de couleur jaune clair, sa forme affecte celle d'un croissant, et l'on peut déjà y distinguer les diverses parties que l'on retrouvera dans l'insecte parfait.

On connaît une trentaine d'espèces de CAtlosoiiui; et elles sont répandues dans toutes les parties du monde, l'Océanie exceptée; l'Europe et l'Amérique principalement en fournissent le plus.

Nous citerons trois espèces, toutes trois propres à la Faune parisienne ;

1° Le Calosoma siicophanla. Linné, un des plus beaux de nos Coléoptères européens, présentant les reflets métalliques de la plupart des espèces des régions tropicales; il est souvent assez commun, surtout sur les chênes aux environs de Paris, et M. H. Lucas l'a vu dans no possessions du nord de l'Afrique;

2° Le C. iiuiuhitor, Linné, qui est d'un noir bronzé, et se trouve assez abondamment par terre dans les bois sablonneux;

5° Le C. uuropunctala, noirâtre, avec des points dorés; on l'a pris plusieurs fois aux environs de Sainl-Ouen, dans les champs de pommes de terre, à l'époque où l'on vient d'arracher ces tuber- cules.

Plusieurs coupes génériques ont été formées aux dépens des Calosoma; l'une d'elles, celle des Cal- listhénes, étant généralement adoptée, nous en parlei'ons séparément; mais nous nous bornerons à citer le genre Chrijsosùçima (xpuoo;, or; c;Tifu.a, stigmate; Kirby, Fanmi borcalh amcricami, 18i5), qui comprend plusieurs espèces de l'Amérique septentrionale, dont le Calosoma calida, Fabri- cius, est le type, et qui ne diffère pas essentiellement des vrais Calosomes.


r." GENRE. - CALLISTHÈNES. CALLISTHENES Fischer de Waldheim, 1825.

Eiiioraosi-.i|ili!c (le \.\ Uussic. Ka/.XiaOîvï,;, njbuste.

Palpes fort courts, à dernier article légèrement dilalé, tronqué; menton beaucoup |ilus large (pu- dans les Calosoma, à lobes latéraux longs, dilatés; mâchoires dentées; corselet orl)iculaire; élytres


5G


HISTOIRE NATURELLE.


soudés, ayant un bord large et recourbé, entourant \m peu les côtés de l'abdomen; pas d'ailes mem- braneuses.

Ce genre, que Dejean et le plus grand nombre des entomologistes français réunissait à celui des Calosoma, en diffère principalement par la forme des élytres, et parce qu'il est privé d'ailes. MM. Ménétries {Rev. zool., 1842) et Fiscber de Waldbcim {Bull. Soc. Moscou, 1846) ont donné des travaux mo- nographiques sur les Callisthènes. On en connaît aujourd'hui huit espèces y ■IB \^ propres à l'Orient, la Perse et les confins de la Chine. Le type est le C. Pan- dcri, Fischer de Waldlieim, trouvé par le docteur Pander dans les sables des déserts des Kirguises, au midi d'Orembourg. On décrit, en outre, deux autres espèces européennes : le C. orbiculalus, Motschoulsky, cl amralicus, Erich-

Fig. 133 — Callisthènes son, du Caucase.

Vanderi.



TROISIEME TRIBU.

TRONCATIPENNES. TRONCATIPEXAES. Lnlreiile, 1825.

Familles naturellrs. TruuCiitus, tronqué; peniia, aile.


Comprenant des Carabiques chez lesquels les élytres sont presque toujours tronqués à leur extré- mité postérieure, caractère qui se retrouve constamment, excepté dans le genre Clcnodaclijln, chez lequel les élytres paraissent plutôt arrondis que tronqués à l'extrémité.

La tête et le cocselet sont plus étroits que l'abdomen ; la languette est le plus souvent ovale ou carrée, et rarement accompagnée, sur les côtés, de ]iaraglosses saillantes.

Une soixantaine de genres entrent dans cette division; et ces genres ne comprennent généralement qu'un petit nombre d'espèces, dont quelques-unes, par leur forme et leurs habitudes, peuvent aussi établir un passage sériai des Cicindélètes aux Carabes proprement dits.

Les divisions que nous formons dans cette tribu sont celles îles Trigonodactylides, Odacanthides, Mormolycides, Zuphides, Libiides, lirachinides et Graphiptérides.


À-teixncxo î^wwiOR.


TRIGONODACTYLIDES. TltiaOKODACmiD/E. Biullé, 18ÔÔ IlisloiiL' iiaiuri'lle îles Iiiscclcs.


(jorselet en carré, un peu plus étroit en arrière; premier article des antennes très-court. Un genre, celui des Trigonodactyles, auquel on peut réunir plusieurs coupes génériques créées nouvellement.


1" C.ESWK. — TRir.ONlIMCTYLE. TRIGONODACTYLA Pejeau, 1821.

Spi'fies gi;'iiôral (les CoU'0|ilèies : > aiabi(|iu's. T:t-|W/o;, à li'Dis angles; 5axTU).o;, doi^l.


Ti'le aplatie, presque carrée; palpes grêles; antennes courtes, ;'i premier article as.?ez grand, le second court, les suivants égaux, serrés, piibesceiils, un peu comprimés; corselet cordiforiiie, plan;


COLEOPTERES.


57


élytres non tronqués à rcxtrcmité; pattes fortes, courtes; tarses ;\ trois premiers articles larges, triangulaires ; le pénultième très-fortement bilobè.



Fiç. 15-4. — Trigonodactyla melnnura.


Fi};. 155. — Miscelus Jnvatim.


Trois espèces, l'une des Indes oientales, T ccplinlolcs, Dejean, et deux du Sénégal, entrent dans ce genre.

On y réunit les Mlsccins (jakjxeXu;, qui rejette les aliments. Kltig, Jnlirh. d. Iiixrci., \i<7y'i-), on Lcplodacl]ila (xettto;, mince; ^mtoXo?, doigt, BruUé, Hist. nat. Ins., 185.^), qui en diffèrent par leurs mâchoires fortement arquées, et par leurs tarses composés d'articles courts, cylindriques; type: T. Jiivaiiiis, Khig; elles Pacliijtcks (ita/.u,-, épais; rào;, bout, Perty, Dckct.miun. nrùc. 18'>0), dont les antennes vont en grossissant vers le bout; deux espèces propres au Brésil : P l(vv'i(jnUni et P. siriolit, Perty

L/t'i'iuri<;iii6 (livwioii-

ODAGANTHIDES. ODACANTUIDM. Ca.-itelnau. IS5/i.

Ktudes pmomoliigiques.

OJouç, (leni; ixavOa, ('pinc.

Corselet en forme de cylindre, dont le bout postérieur est souvent plus gros que l'antérieur; pre- mier article des antennes court.

Cette tribu renferme une dizaine de genres, dont les principaux sont ceux des Cnstionia, Odacan- tlia, Ctitwddciijla et Agra.


1" GENRE. — CÂSNONIE. CASNONIA. Lalreille, 1825.

Familles natiirollps. Étymoloyie incertaine.


Tête presque en forme de losange, prolongée et trés-rétrécie en arrière; palpes à dernier article ovalaire et terminé presque en pointe; antennes beau- coup plus eoui'tes que le corps, à articles égaux, le premier toujours plus court que la tête; corselet en forme de col allongé, cylindrique, très-rétréci anté- rieurement; tarses fdiformes, à pénultième article bifide.

Ce genre, qui avait été placé primitivement parmi les Curcuiionidcs, à côté des Apodcrns, dont il rappelle un peu le faciès, avait reçu de dedéer le nom de (]()llinris et comprend des espèces que Fabricius classait avec les Oda- faiillics.

On connaît près de trente espèces di' f.iisnoma. et elles sont propres à l'A-



Fi-, lôG,


■ Casnnnia.


r>8


HISTOIRE NATUREIJJ'


iiK'i'iiiiic, à I Afiiqia- fl aux (oiiUrcs les plus oiicnlales de l'Asie. Ces insectes, qui sont parés de couleurs métalliques, vivent dans les endroits marécageux, au\ bords des ruisseaux, où ils courent avec vitesse et prennent leur vol fréquemment pour aller se reposer à peu de distance; on les trouve aussi quelquefois sons les feuilles. I-e type est le C. Sttr'iimmcnsi.s, Linné.

Le genre Eulraclièle, Eulnulirhis (Kirby, Inlrod. lo entoiii., t. lY, 1800, i-,, bien; Tpa/.inXo;, eol), correspond à ce groupe.

M. Chaudoir (Bnll. Soc. Moscou, 18i8) s'est occupé d'une révision générale des espèces de Cas- iioiiifi, et il y forme i)lnsienrs subdivisions génériques que nous ne citerons ici que comme sous- genres, en v joignant les Opliiiicn de Klug, et il en rapproche les Aifru que nous plaçons dans la liilin (les Subulipalpes.

1" SOUS-GENRE — l'LAGlORllVTlS t'LAGIORlIÏTlS. Cliau.loir, 1848.

liulii'tins de la Suciété de Mcscou.

n).a"jio;, trniisversal; fU"i;, lide.

Palpes laliianx grêles, à second article mince, très-long, le troisième très-court, mince, subcy- liiidriqni'; niàclmires très-grêles, assez allongées; élytres présentant une rugosité très-marquée au milieu.

Une espèce de Cayenne, le /' (Inro-macuUtla, Cbaudoir.



2""^ SOUS-GENtiF,. — APIODÈUE. APIOVERA. Cliaudoir, 1848.

lîiilli'iiiis di' In S{irit'lc de Mo-Wiiu.

A~iov, poire; '^£p/., coi.

Paraglosses dépassant de beaucoup l'extrémité de la languette, dont elles sont séparées par une échancrure très-profonde, le fond arrondi; mâchoires étroites; palpes très-grèles, à dernier article al- longé, grêle et aminci à l'extrémité; antennes, jambes et tarses, for- tement pubescents en dessus; élytres subcarrés, assez allongés.

Ce sou.s-genre, dont VA. riuficoll'is de Cayenne est le type, com- prend seize espèces, et M. Cliaudoir dit qu'on i)ùiirrait former deux sous-divisions, selon que la tête est lisse ou rugueuse.


I"i- 157.


■ r. Ludovicmiui.


5"« SOUS-GENRE. — OnilO.MÎE. OPUIONEA. Klu;;, IS'iT

l-jiloiiiido'^i.i li:isilieii5is

OotovEo;, qui tient (lu soi peut.

Tarses à quatrième ailiclc |iiiis large qiu' le précèdent, un peu plus court, à angle terminé en lobe allonge trés-aigii.

Celle suhdivisidu, (pii ((irrispoiid an genre Cusuohlca de M. Castelnau, comprend trois espèces, (Idiit le type est l'O. njnnini-pltida, Labricius, de Cayenne.

/«'"<■ SOUS-GENRE. — CASNOME. r.l.V.VOA/.l. Latreillc, 182."..

Fanùlles niiturelle!;.

l^tyrïioloEîie irieerlaiiuî.


Caractères in(li(piès prècédemnicnt.


COLÉOPTÈRES.


59


M. Chaiidoir y laisse une douzaine d'espèces, et le type est la C. Senegatensis, Lepelletier de Saint-Fariieau et Serville


2""' GENRE. — STÉNOCHEILE. STEiSOCllElLA. Casteinau, 1852.

Magasin de zoologie de Giieriii-Méneville. ïrevoç, élroil; '/.s:'.'.:, lèvre.

Tète assez forte, rétrécie en arrière, mais non étranglée comme dans les Casnonia; mandibules assez longues, avancées, assez fortes , droites, légè- rement arquées à l'extrémité et échancrées inlérieurement dans cette parlie; corselet pentagonal , à côtés presque parallèles, un peu élargi en avant, convexe et rebordé latéralement; élytres allongés, convexes, fortement échancrés à l'extrémité.

Une seule espèce, ^'. Larordnircï. Casteinau, particulière à Cayenne, ,

entre dans ce genre. Fi?; 138



5. ï.acordairti.


GENRE.


LASIOCÈRE. LASIOCEBA. Dejean, 1851.


Specics geik'r.il des Colcopli res : lliiiiiliinurs. \%mçi, velu; x£f»;, antenne.


Tète presque triangulaire ; dernier article des palpes de forme ovalaire et terminé presque en pointe; antennes hérissées de poils, beaucoup plus courtes que le corps; yeux Irès-saillants; corselet globuleux, un peu prolongé postérieurement; tarses presque cylindriques.

Ce genre, propre au Sénégal, ne renferme qu'une espèce, L nïûdula, De- jean.



Fiï. 1j9 — L. niûdula.


it'"" GENRE. - ODACANTHE. ODACANTUA. Paykuhl, 1798.

Fauiia suecica. oJcu;, (lent; ax7.vOx, épine.


Tête ovale, rétrécie en arrière, mais nullement prolongée; dernier article des palpes ovalaire, terminé presque en pointe; antennes beaucoup plus courtes que le corps, à articles presque égaux, le premier plus court que la tête; corselet en ovale allongé, presque cylindrique; élytres allongés, paral- lèles, tronqués à l'extrémité; tarses filiformes; le pénultième article légère- ment bilobé.

Les insectes de ce genre fréquentent les lieux humides, et se trouvent sur les tiges, à la base de certaines plantes, et particulièrement des joncs. L'es- pèce la plus connue est l'O. mclamira, Fabricius, que l'on trouve parfois auprès de Paris. On en connaît deux autres espèces, l'une du Sénégal et l'autre de l'Amérique méridionale.



00


HISTOIRE NATURELLE.



5""^ GENRE. — TRICHIS. TRICIIIS KIuk, iS'il.

Symbulse pliysirse. ©pi^, poil.


Tête non rétrécie en arrière, comme chez les Odacanthes; cor- selet un peu en cœur; tarses courts, triangulaires et ciliés.

Les Trichis ont le corps entièrement velu; on en a décrit deux espèces : l'une d'Arabie, T. patiida, K\ug, et l'autre d'Alexan- drie, T. maculala, Klug', et toutes deux ne diffèrent pas très- notablement des Odacanthes.


[■'ijr. 141 — r maculala


fi"" GENRE — LEPTOTRACHÈLE. LEPTOTRACIIELUS. Latreille, 18'29.

a. Cuvier, Rcgiie animal. A.£7VTo;, étroit; Tpa-^/./.c.;, cou.


Tête ovale, rétrécie en arrière, mais non prolongée; palpes à dernier article ovalaire et presque pointu à l'extrémité; antennes à articles presque égaux entre eux, le premier plus court que la tête; corselet allongé, cylindroide; élytres très-allongés, parallèles, à extrémité ovalaire et sans échan- crure; pattes de longueur moyenne; jambes antérieures échancrées; tarses presque cylindriques, le pénultième article trè.s-fortenient bilobé.

Les Leptotrachèles sont des insectes américains que l'on rencontre sur les feuilles, où ils se tien- nent immobiles, s'enfuyanl rapidement quand on veut les saisir. Le type est le L. dorsalis, Fabri- cius, du Brésil.



Fiir. 142. — L. marginatus.


Fig. 143. — Sienidia tmicolor.


MM. Vasselet et Salle ont pris une espèce Ae Lcpioiradidiis sur les fleurs d'un cactus du Mexique, et M. Salilberg a obtenu le L. Brasilicnsis en fauchant sur les prairies des environs de Rio-Janeiro. M. Chaudoir fait observer, avec juste raison, que l'organisation des tarses, dans les deux sexes de ces insectes, ainsi que dans les Açira, CnllcMa et beaucoup d'autres Troncatipennes, de même que dans les nij.scolus et OnyjUerijgïa, est en rapport intime avec le genre de vie de ces insectes qui, tous, au dire des voyageurs, se tiennent sur diverses plantes : cette organisation des tarses rappelle celle des Curculionites. On en connaît une dizaine d'espèces.


COLEOPTEUES.


fil


Le genre Rliagocrépis, Escl.schollz {Zoot. allas, IS'i'J, pa-yosi;, crevassé; xavim;, sandale), qui ne renferme également qu'une espèce américaine, R. Ricdcln, ne diffère de celui des Lcplulrailwlits que par la forme du corselet, qui est très-allongé et très-rétréci en avant. On doit également y réunir les Sicuidia, Brullé [Hisl. nal. Ins., 1855, <jt£vo;, étroit; i^aa, forme), chez lesquels les élytres sont plus larges, moins allongés, moins parallèles, et qui ne comprennent qu'une espèce, S. unicolor, Brullé, du Sénégal. Le genre indiqué par Say {Soc. pltil. amer., 1854) sous le nom de Splicracra ((jçaipa, sphère; axpov, extrémité) correspond entièrement à celui des Leptotrachèles. ^

7"" GENRE. — PIONYQUE. PIONYCIIA. Chaudoir, 1848.

Bulletins de la Société de Jloscou. IIis;, épais; ovu^, oiiglu.


Palpes à articles assez courts, allongés, épais; menton sans dent au milieu de son échancrure; mandibules courtes : la droite avec une dent aiguë, allongée, au lieu d'une légère saillie qu'on remarque dans les genres voisins; languette arrondie, nullement tronquée ni échancrée à l'extrémité; élytres courts, élargis postérieurement; crochets tarsiens simples, ayant le côté interne de leur base très-dilaté et tronqué à angle droit, presque aigu, mais non prolongé en dent aiguë comme chez les Scliidonyques,

Deux espèces entrent dans ce genre; elles proviennent de Cayenne, " et étaient placées par M. Gory dans le genre Cteiwdactijla. Ces deux es- pèces, que M. Gory désigne sous les noms de C. maculata et trisùs, et que Dejean nommeC Lacordairci et Lobscura, vivent sur les fleurs d'une plante aqiiatitpie de la famille des Pontédériacées, et ne se rencontrent que dans les savanes noyées de l'Affronoque, au mois d'avril, pendant la saison des pluies; leur vol est très-agile, et le moindre mouvement imprimé à la fleur suffit pour les faire envoler. Ces habitudes sont des plus ri'marquables, car ces insectes sont peut-être les seuls parmi les Carabiques qui fiéquentent les fleurs.



144. — P. Lacordairei.


8°"' GENRE. — CTÉNODACTYLE. CTENODACTYLA. Dejean, 1825.

Species général des Coléo(jlèies : Carabiques. Ktsi;, pei;,'ne; iS'axTuXoç, doigt.

Tête arrondie, rétrécie en arrière pour former un col; palpes terminés par un article ovalaire et un peu pointu; antennes filiformes; corselet plan; élytres allongés, élargis à l'extrémité; tarses à trois premiers articles triangulaires, le pénultième fortement bilobé; crochets tarsiens dentelés.



[•"ii;. 145 — C. ClieorululU.


Fig. 146. — C. maculata.


02


IHSTOIRE NATURKLLi: .


On ne connaît que trois espèces de ce genre; toutes trois proviennent de rAmérique méridionale; ce sont les C. Chcvrolaln, Dejean, Drapiezii, Gory, et Langsdorfii, Klug; d'autres espèces qu'y avait placées M. Gory forment le genre Pionycha, Chaudoir.


9"' GENBE. — SCHIDONYQUE. SCHIDONYCUS Khig, 1854.

lalirb. (Ut Insccifii. i'X'i^w, je fends; cvj^, onglu.

Tarses à quatrième article long, bilobé; crochets tarsiens non pectines, mais armés d'une dent unique, longue, pointue; les autres caractères comme chez les Cténodactyles.

Une seule espèce, 5. BrasHiensis, Klug.


Kig. 147. — S. Bra- ■iiliensis


10""= GENRE. — AGRA. AGRA. Fahricius. 1801.

Sysiema Eli>utlii'ralherum. Â-jrpa, proie.



Tête ovalaire, très-rétréeie en arrière et formant un col; dernier article des palpes labiaux très- fortement sécuriforme; antennes fdiformes; corselet cylindrique, allongé, plus ou moins rétréci an- térieurement; élytres longs, étroits; les trois premiers articles des tarses plus ou moins larges, trian- gulaires ou cordiformes; les crochets tarsiens dentelés en dessous.

On connaît aujourd'hui plus d'une cinquantaine d'espèces de ce joli genre, qui a quelque ressemblance, au premier aspect, avec les Brenllius, et toutes proviennent des contrées intertropicales de l'Amérique. On les rencontre toujours sur les arbres, où elles choisissent de préférence les feuilles rou- lées en cornets par d'autres insectes; elles .s'y blottis'sent et restent dans une immobilité complète, portant en avant leurs antennes et les deux pattes antérieures, tandis que les autres pattes sont appliquées contre le corps : si l'on vient à toucher à leur retraite, elles s'en échappent aussitôt avec rapi- dité, et se laissent tomber à terre; il paraît même que la forme allongée de leur tête et de leur corselet gène un peu leur démarche, et que ces parties se heurtent contre les corps sur lesquels elles se trouvent. En général, les Agras sont rares, et on ne les rencontre jamais réunis en grand nombre : on peut prendie pour type VA. Caiicmieiisi.s, Olivier.

M. Klug a publié une monographie, et récemment M. Chaudoir (Ch//. Soc. Moscou, 1847) a donné un travail sur les insectes de ce genre, qu'il propose de rapprocher des CaUcida.



Fig. 148. — A variO' Idsa.


MORMOLYCIDES. UORMOLTCIDS:. Desmarcst, 1850.


Corselet très-dilaté sur les bords; antennes longues; corps plat: élytres considérablement aplatis, membraneux.



\'lf I — ll.ihilolis 1,11-1.1.


Tlg. '2. — i'Inhiluh,! Ihiriiifulhil.i



FiR. ■'( — lni,i iliillnalus



Vvi. 4 — liiiilirrlla Siiiillni


Fig. 5 — llirniniK-eiiliiihis Wnlhikii


l'I '2


COLEOPTERES. f.3

Tout en plaçant le genre Mormolyce dans la tribu des Troncatipennes, nous n'avons pas cru pou- voir le laisser dans la même division que les Gakrhn, et nous en avons fait une division particu- lière.

1" GENRE. — MORMOLYCE. MORMOLYCE. Ilagenbach, 182:^.

Oi'scriiilion du yeiiri' Mitriniilycc ; Nurciiiliei"!;. Mcpu.o>.uxy), spci:lre.

Tète longue, déprimée ; palpes maxillaires internes grêles et de deux articles , les externes de quatre; mandibules furies, arquées, dentées au milieu, à l'intérieur; mâchoires lobées, pointues, ci- liées; antennes lilifornies, très-longues, de douze articles; yeux saillants; corselet long, dilaté sur les bords; écusson long, pointu, en partie caché; élytres presque membraneux, leurs bords laté- raux très-dilatés et fortement échancrés en arrière, prolongés au delà du corps, enveloppant en dessous l'abdomen par l'extension delà dilatation latérale; abdomen déprimé, ovale, cylindrique; pattes longues, grêles; cuisses comprimées, presque linéaires; jambes également comprimées, pres- que droites : les antérieures fortement èchancrées avant leur extrémité, ciliées et dilatées; tarses li- néaires, le premier article grand, les autres égaux entre eux; crochets tarsiens, menus, recourbés.

Le genre Mormolyce, surtout remarquable par l'élargissement de ses élytres, dont le bord an- térieur se dilate dans toute sa longueur, et se prolonge même au delà de l'extrémité, de manière à donner à celle-ci l'aspect d'une échancrure, ne se compose que d'une seule espèce, Mormohjcc flujllodvs, Ilagenbach, qui provient des vastes forêts de Java. Le corps est d'un brun foncé, luisant, ainsi que les antennes et les pattes; les côtés de l'abdomen sont plus pûles et d'un jaune-roux; la membrane élargie des élytres est brune, plus claire que le corps, couverte d'inégalités qui forment comme des ondes obliques , les élytres sont striés, et le corselet est denté sur les côtés d'une ma- nière irrégulière.



Fij;. 14'j. — M. fihiillodes.


Ce n'est qu'en Ihi'ib que le Mormolyce a été signalé à l'attention des naturalistes par M. Ilagen- bach (Mormohjce. novum Colcopicrorum yemis descriplitm, Nuremberg), qui en devait la découverte aux recherches de MM. Kuhl et Van Ha.sfeldl.

Ce Coléoptère resta pendant quelques années très-recherché des amateurs; cependant les exem- pldres se multiplièrent bientôt, de sorte qu'il est aujourd'hui assez répandu dans les collections.

La place que doit occuper ce genre dans la série des Carabiques n'est pas déterminée d'une ma- nière certaine.

Latreiile (Iroii. CmIc<i}i. il'Kni.]. se basant sur la considération delà longueur du troisième article des antennes, dont on ne r(aioiive l'analogue que dans les Fcroiiicus, crut devoir le placer à côté des


64 mSTOIRE NATURELLE.

Spliuilrim. qui ont aussi un autre point d'aualoL,ne : le corps assez aplati. LepcUetier de Sainl-Farg;eau {Ennjvl. Inscct.]. et la plupart des entonioloi,'isles modernes, ne suivirent pas l'exemple de La- treille, et ils placèrent cet insecte à côté des Galérites, avec lesquels ils ont quelques rapports dans la longueur du corselet et du premier article des antennes. Nous avons adopté dans cet ouvrage l'o- pinion de Lepelletier de Saint-Fargeau, tout en faisant des Mormolyces une division particulière; ce- pendant nous croyons devoir indiquer l'opinion émise assez récemment (Bull. Soc. Moscou. 184S) par M. Cliaudùir sur la place que doit occuper le Mormolyce dans la tribu des Troucatipennes. D'a- près cet auteur, les parties de la bouche de cet insecte, la forme de ses pattes, et surtout de ses tarses, celle de sa tète, du rebord latéral du corselet, et même la dilatation extraordinaire du rebord latéral des élytres qui recouvre les bords de l'abdomen, ainsi que l'épine qui termine les élytres, le rapprochent des Eunfdcra. Il ajoute encore que son genre Lalmcphahis offre des caractères appar- tenant aux Mormolyces et aux Eunjdcra, et lie intimement ces deux genres.



Kig. 150. — Nymplie du Mormolyce. Fig. 151. — Larve rtu Mormolyce.


M.\evUue\\{An]ialcs sc.mii.. ;(jo/o(/ic, 5° série, t. Vlletpl. 7, fig. I à G, 1847) a donné la descrip- tion et la figure de la larve et de la nymphe du Mormolyce, qui ont été découvertes à, lava par M. C. Van Ovendyk. Cette larve, ainsi que sa nymphe et l'insecte parfait, habitent les forêts, et se ren- contrent principalement sur les troncs ou les racines d'arbres de haute futaie, et plus particulière- ment sur le Poliiporus fontcnlarhis.

La larve du Mormolyce est assez aplatie; la tète et le corselet sont d'un brun foncé luisant; les deux segments suivants plus clairs, et le reste du corps avec des taches orangées; le tout séparé par un espace longitudinal de la couleur de la larve, d'un jaune vert mat. Les segments sont échan- crés, garnis de quelques poils; la tête est ovale; les mandibules d'un brun foncé, les njàchoires cor- nées, cylindroïdes, à bord interne garni de poils fauves; les palpes ont le second ailicle plus allongé que les autres, le troisième court, le quatrième assez grand et arrondi au bout; les palpes labiaux sont composés de deux articles seulement; la lèvre inférieure est trapézo'idale, plus large en haut; les antennes de quatre articles à peu près égaux, arrondis, allongés, garnis de poils; les yeux, à peine visibles, sont très-])etits; la hanche est grosse et arrondie; le tibia |)résentc, en dessous, la forme d'un hexagone allongé; le fémur est allongé; le trochanter grand; et les tarses terminés en crochets. Sur le côté des segments, on remarque deux mamelons; le dernier segment postérieur est armé d'une fourche dont les branches ont deux articles et sont entourées de poils. Dans le jeune âge de la larve, la tête est assez grande pro|iiirti(innellcment au corps, et cette jimportion disparait avec l'âge. Les pattes, d'abord très-fortes, semblent devenir plus tard un peu plus grêles.

La nymphe est également jaunâtre, d'une coloration plus foncée dans les femelles que dans les mâles; la tête est plièe en avant entre les premières paires de pattes; les antennes, courbées au bout en forme d'S, passent en arrière et reviennent entre les plis des étuis des élytres et des ailes |)Our se réunir avec les étuis des dernières pattes; les segments de l'alidomen sont plus légère- ment écliancrés que ceux de la larve. A chaque côté, on voit mi petit nianielon garni de poils; sur


COLKOPTERES.


C5


le iTiilii."ii, s'ckve un luborcule parsemé d'un 1,'roupe de poils brunâtres; les derniers segments pos- térieurs ont deux mamelons garnis de poils.

Après avoir donné celte description, que son importance nous a forcé de reproduire presque en entier, M. Ver Iluell donne longuement les caractères distinetifs du mâle et de la femelle à l'etal d'in- secte parfait.

Il est aujourd'hui démontré que la larve provenant de Java, et décrite par Uerbst et Perly (/»- sectes (le l Inde), et que M. de Castelnau rapportait avec doute au Mormohjec jilujlloiks, est une larve de Lampyrides.


«SCualtieiuc Diowioit-


o«£.u


ZUPHIDES. ZUPIIIDJI Brullû, 1834 Histoire iialurelle des Iiisecles.


Corselet le plus souvent cordiforme, quelquefois étroit; antennes à premier article long et tou- jours plus long que les deux suivants.

Une dizaine de genres forment cette tribu; les plus importants sont ceux des Galerita, Urijpla, Zuphhtm et Polijsliclnis.


\" GENRE. — GALÉRITE. GALERITA. Fabricius, 1801.

Sjsieiiia Eleuilicratiiruni. Galerita, nom d'un oiseau dans Pline.

Tète ovalaire, assez allongée, très-rétrècie en arrière; palpes très-avancés, à dernier article for- tement sécuriforme; antennes aussi longues que le corps, à premier article presque de la longueur de la tête; mandibules courtes, fortes; corselet en forme de cœur tronqué; élytres ovales, allongés, plans; pattes fortes, très-longues; tarses antérieurs des mules à trois premiers articles dilatés.




Fig- 152. — G. cijaiiipen


Fig. i53 — Galerita Africma


Fig. 154. — Nymphe de la G. Lecontei


Les Galérites sont, en général, d'assez grande taille; leur corps est bleuâtre et leur tète rouge;

presque toutes les espèces connues proviennent de l'Amérique méridionale; deux, toutefois, sont

africaines. Le type est la G- Amcricana, Linné. Ces insectes se remcontrent dans les vieux troncs

décomposés et au pied des arlircs, où ils sont rassemblés avec d'autres Carabiques; leur déniarclie

•3 9


or,


HISTOIRE NATURELLE.


est agilr, ni;iis ils ne paniissciil pas se servir de leurs ailes pour voler. On en cnniiaii imr dizaine d'espaces.

Tout réeemmeiil (Annalrs de la Sniii'té cntomolofi'xiiw de France, 2 série, l VU, 1849), M. Salle a donné la deseripliim el la iijînie de la larve et de la nymplie d'une espèee de ce genre, Ga- Iciita Leconlci, Dejean, propre à l'Amérique du Nord. Celte larve a le eorps allongé, d'un liruii noirâtre, couvert de poils espacés et roides; la tète est courte, de la largeur du corselet, creusée dans son milieu, hrune, armée d'une corne fourchue sur le front, et de fortes mandiliules; les yeux, au nombre de cinq, sont groupés en arrière des antennes; les antennes sont une fois aussi longues que la tète, de quatre articles : le premier long, le deuxième court, plus gros à l'extiéniité (pi'à la base; le troisième long et grêle; le quatrième très-petit, en losange et pointu; les palpes

maxillaires sont formés d'un gros et d'un petit article, numis d'une épine el de quelques poils, et sur ce premier article sont deux palpes : l'un de deux articles, l'autre de quatre; les labiaux n'ont que trois aiticles; le prolliorax est rouge, écailleux, long, cylindrique, élargi postérieure- ment ; le mésothorax noir, moins long et plus élargi que le prothorax. bombé et arrondi en arrière; l'abdomen est noir en dessus, com]iosé de neuf segments, recouverts cliacun par une pièce transverse ovale, éeail- leuse : le dernier terminé par un tube servant d'amis, et ayant, de chaque côté, deux longs filets. En général, cette larve rappelle un peu celles des Sliipliiilius. La nymphe est testacée, brillante, avec deux séries de liiiuppes de poils, placées vers le milieu de l'abdomen, en dessus: cin<| appendices sur les cùlés; la tète est repliée en dessous; les tarses pos- térieurs dépassent le dernier segment de l'abdomen. Les insectes par- faits, les larves et les nymphes ont été trouvés sur des bûches fortement enfoncées dans des terres .sablonneuses, au bord du Mississipi. près de la Nouvelle-Orléans; on les rencontre depuis juillet jusqu'en ortobre Les larves marchent à reculons, lorsqu'on leur présente un obstacle en avant ; elles se construisent une faible coque avec des fils et de la terre pour se métamorphoser. M. Salle en a conserve dans des boites, mais les métamorphoses se sont toujours mal effectuées; toutefois quelques nymiihes lui ont donné des insectes parfaits.

Fi^. 155. — Liirvi; do la Leconlei.



2"" GENRE. - COUDISTES. COIWISTFS. Latreille. 182t>.

Iconograplue clos ColO(i|ili'R's d'Euriipe Cor, conlis, cœur.



ri" lôlj — C acumuiatus.


Corps généralement aplati; tête assez grande, trés-rctrecie en arrière; antennes très-longues, à jiremier article presque aussi long que la tète, le suivant très-court ; corselet presque en conir; élylres plans, allongés; pattes assi z longues; tarses ayant leurs quatre premiers articles élargis, en forme de triangle renversé et muni en dessous d'un duvet assez long.

Ce genre, peu nombreux en espèces, est exclusivement propre à l'Amérique méridionale, et le C. /»i/'((.sfi«f)(.s,'Fabricius, est très-com- mun à C.ayenne. Ces iu.secles ne vivent que sous les feuilles; leur vol esi tellement prompt et rapide, qu'il est dil'licile de les saisir auliemenl qu'avec nn lilei. Les (lordislcs correspondent aux Caloplnruci, Klug (/.!«:, beau; v'."<j, je brille. A'or. acia. mit. ciir , 1821), et se rappro- chent un peu do.s Casvouin et des Odacatillia.


COLEOf'TEUKS.


67


5"" GENRE. - TRICHOGNATIIE. TIUCUOGNATA Lati cille

C. Cuvier, Ki'giio uiimiiil. W?i5. (joil; fvaOc,;, n];uliciiru


Tète presque carrée, plus large que longue; iii;i(^lioire preseiilaiil un tubercule oblong', revêtu de poils et inséré à la base et au côté iiiieriie; antennes à premier article long, très-gros vers le bout et arqué.

Ce genre, qui diflere très-peu des Gukr'Ua, ne renferme que deux espèces de l'Amérique méridionale; type : T. muriiïiiipcnuïs, Latreille; M. Chaudoir en décrit une troisième, T.*:iiuUi, du même pays.


1829.



157. — T. marginipenni».


i"" GENRE. - EUNOSTUS. EUNOSTUS. Casteluau, 1835.

Kiiiili s ('iiiiti!io!o};unics. Eu, vile; vcotc;, voyage


Les insectes de ce genre, li'ès-voisins des Tricliognales, s'en distinguent ;'i première vue par leur tète plus large en arrière, leui' corselet plus étranglé et leur.s antennes plus courtes. Type et espèce uni([ne : E. Litlrcilki, de Ma- dagascar.



F. Lalrtlllei


W"' GENRE. — DRYPTE. DRYPTA. Fabricius, 1801.

S)>leina Kleutlit'uiloruin. AjUTvÔD, je ili'chii'c.


Tète triangulaire; palpes i\ dernier article fortement sécnriforme; antennes lilil'ormes, A premiei' article long et à second très-court; corselet allongé, cylindrique; élytres ovalaires; pattes longues; les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles dilatés : l'avant-dernier de tous bilobé.

Ce genre, peu nombreux en espèces, et qu'Olivier réunissait aux Cichukia, est remarquable par h forme allongée et gracieuse des insectes (jui le com- posent; on en trouve des représentants dans presque toutes les parties du monde. Deux babitent la France, et l'une d'elles, D. emarginata, Fabricius, se rencontre même assez fréquemment aux environs de Versailles.

LesDeséres, Descra, Leach ((/«cco, je coupe), correspondent aux /Jri/pm. Le type de cette division est le D. ciiliiulricoUis, Fabricius, du midi de la France, auquel Dejean réunit \e. Drijpla loncjïcoUis, Megerle, des Indes orien- tales.



. — D. emargi nala


08


HISTOIRE NATURELLE.


C"" GENRE. — ZUPHIE. ZUPHIUM LatreiUe. ISnfi.

GencrJ Cruslaceorum el liisecorum. Zuucpiov, aniiiialoiile.



Tôle triangulaire, rétrécie postérieurement en forme de col; palpes à derni.-r article assez allongé et séeuriforme; antennes filiformes, longues, à second ar- ticle court; corselet aplati, cordiforme; élytres allongés, plans; pattes moyennes; tarses à articles cylindriques très-faiblement dilatés dans les mâles.

Insectes de petite taille, se rencontrant sous les pierres et répandant une odeur assez forte On en connaît un petit nombre d'espèces propres à r.\m( - rique, à l'Afrique et à l'Europe. Le type est le Z. olem, Fabricius, du midi de la France. Une autre espèce, que l'on a découverte récemment auprès de Bor- deaux et en Sicile, est le Z Clievrolalu, que M. H. Lucas a également pris en Algérie, et qu'il a désigné sous la dénomination de Z Maiiritanicum. Ce genre rentrait dans les Galerka, d'après Fabricius.



Fiï. 1*31. — unicolor.


GENRE. — POLYSTIQUE. POLYSTICHUS Bonelli, 1813.

Mémoires (le l'Arailérak' de Tuiiii. IIoXu;, beaucoup; <i"'"/.t?, rang.


Tète triangulaire; palpes à dernier article fortement sécurifornie; an- tennes longues, presque moniliformes, à premier article moins long que la tête; corselet en coeur et aplati; élytres allongés, parallèles; tarses à articles courts et bifides, ceux de devant légèrement dilatés chez les mâles.

Les Polystiques sont peu nombreux en e.spèces, et de petite taille. On en trouve une espèce, P. Fasc'wlatus, Rossi, aux environs de Paris : cette espèce vit en société sous les pierres dans les endroits humides. Fabricius classait les Polystiques avec les Galérites, Latreille avec les Zupiiies, et Olivier avec les Carabes.



Fis IG'2. — D. (lorsalis


8"" GENRE. — DIAPIIORE. DIAPIIORUS. Dejean, I8Ô1.

Spefies gi^nt^ral des Coléopltrcs : Carabiqui's. itaipofjo;, (tiflurcnl.


Palpes labiaux à dernier article à peu près cylindrique; antennes gros- sissant légèrement vers le bout, leurs articles étant très-courts et très- larges.

Les Diaphores ont le port des Polystiques; mais ils sont un peu plus longs et jdus étroits, et leur corselet est plus rétréci et plus étranglé en arriére. On n'en connaît qu'un très-pelit nombre d'espèces, presque toutes de l'Amérique méridionale, et dont le type est le D. Lcconici, Dejean.


COLÉOPTÈRES.


69


t^^UiClUICIllC DlOWtOll.

LÉBIIDF.S. LEBllUM. Castcln;iu, 1834. Éludes eiiloiiiologiquc's.

Corselet plus long que large et rétréei en arrière, ou moins long que large, étant, dans ce dernier cas, tronqué brusquement en arrière, ou quelquefois prolongé à son milieu; corps aplati; élylres en carré long, leur extrémité se prolongeant parfois en forme d'épines.

De nombreux genres entrent dans cette division; les plus importants sont ceux des Uromiiis, Dc- mcinas, Callcida, Cijmindis, Lcbia, Coptodera, Plocliionns, Tlujreopterus, Catascopits, etc., etc.


1" GENRE. — DROMIE. DROMIUS. Bonelli, 1833.

Méraoiros de l'Académie des seieiices de Turin. Apcfieu;, coureur.

Tête ovale, peu rétrécie en arrière; dernier article des palpes labiaux cy- lindrique; corselet en cœur; éhtres assez plans, allongés; antennes assez courtes, filiformes; articles des tarses presque cylindriques; crochets tar- siens dentelés en dessous.

Les Dromies, dont Lalreille faisait des Lébies, sont des insectes, pour la plupart européens, dont on connaît une cinquantaine d'espèces, et qui vivent sous lesécorces ou sous les pierres au commencement du printemps : on les rencontre surtout dans les ei\droits humides; ils sont très-agiles; leur couleur générale est brunâtre ou d'un noir légèrement métallique. Le D. agïlïs, Fabricius, de Paris peut être indiqué comme type. Plusieurs groupes sub- génériques ont été créés aux dépens des Dtoui'ius: nous indiquerons les principaux :



Fig. \('7> — D. alho- tnaculalus.


1" SOUS-GENItE. — LYOMQUE. LYOMCUUS. Wismann 1840

Sleiiin Zeil.

Aeic;. lisse; ovu^, ongle.

Menton avec une dent entière au milieu de son échancrure, cette dent presque aussi longue que les lobes latéraux et non séparée par une suture; palpes à dernier article presque pointu; tarses ;\ quatrième article entier; crochets tarsiens simples.

Cette division, dont le D. quadrillits Dul'tmidt, de presque toute l'Europe peut être pris pour type, est elle-même partagée par .M. Chaudoir {liiill. Soc. Moscou, 1848) en deux groupes : les Aprislus {% privatif; tt^i'ito;, coupé), et les CcowoHi/c/iHS (/.fcoac;. frange; cvjÇ, ongle), qui renferment le D. cordicollis, Chaudoir, du Chili, et quelques espèces du même pays.

On doit probablement aussi en rapprocher ks Axinopalptis (x^.-^r.. hache; tcoAeo,-, palpe), Lecontc, caractérisés par leurs palpes labiaux sécuriformes et leur menton avec une dent étroite, et qui com- prennent des espèces américaines.


'2"" SOUS-GENRE — MÉTM51-ÈTE. MÉTABLETVS. Schmid-Gœbel, 1840. Slcllin Zeil.

McT-a, ;ivcc; P>.YiTei;, acliou de lancer.

Menton avec une dent unique, Irés-pelile, au milieu de l'éihaiicrurc, ou avec des vosliges de doux


70 mSTOlRE NATUIŒLLE.

])flilf.s dt'iils (le diiKHit' (ùUs pulpes à derniei- arliele i)resqiie ]ioinUi; inrsesa (iii;itriènie luticle en- tier; (Toeliels tarsiens, déniés. Quelques espt'ces euroiiéennes, dont les jilus e.jiinues sont les U. /o- reola, Gyllenhal. /). triincaU'tlus, Fabrieius. et D. fuUipes, Fabrieius.


5"" SOUS-GENUK, — lil.KClllUi. BLECllUiS Molsclioul^ky, 1847 BulkMiiis i\c la Sitoiéu^ de Mo^foii.

B>.y;/_:',;, faible.

Menton présenlaiU, dans son échanerure, deux dents très-petites ou une simple éniargination; lanijuette élargie, arrondie, émarginée à la base; palpes à dernier article presque ovale, tronqué; larses à quatriènift article entier; crocbets tarsiens simples.

Trois espèces, dont le type est le D. fjhdiratits, Dejean, qui se trouve en France, principalement dans le Midi.

Un autre sous-j,'enre, que nous pouvons encore citer, est celui des Syntomes, Siiiitomiis (trjvTcao:, raccourci), qui a pour type le D. trnncahllns, Fabrieius, delà Suède, et que M. Hope a créé dans son Coleopt. nianual, 1838.

Fniin nous indiquerons aussi le genre Philuriuis, Hope {Colcopterisi' s »(«»»«/, 1848; çiXem, j'aime ; fiC^, racine), qui diffère' du genre Dromius par des élytres non brusquement tronqués A l'ex- trémité, et dont le type est le Ihoiniux fdscialus, Fiibricius, du midi de la France.


•i"" GENRE. — RHYTIDÈRE. RUYTIDEIWS. Chaudoir, 184i

UiilletiiiS de lii Sociole de .Mo.m-ou. P'jTi;, riilc; 'îsfîr, col.

Palpes labiaux courts, membraneux, à premier article épais; maxillaires plus courts, à premier aiticle petit; menton profondément émarginé ; mâchoires grêles, aiguës, recourbées, ciliées en dedans, droites; labre transverse; antennes grêles, plus longues (pie la tèle et le corselet réunis; corselet subtransverse, plan; élytres amples, subparallèles; pattes grêles, médiocres; tarses trian- gulaires.

Ce genre est formé sur le Uromius tleccmpmictatus. Duquel, de Colombie, qui se distingue des Diviuies par la forme de son corps et par les crochets non dentés de ses tarses. Ce genre corres- pond à celui des Scricoila (Kirby, Richardson, Fauna borctd'is (ftiicr, 1 837; oï.pixw^r,;, soyeux) Cette dénomination doit être préférée à celle de Ithijlidcrn.s ; et le genre Scriruda, que M. Guérin- Méneville propose de placer ù côté des Açioiium, ne renferme ([u'nne esjièce, le S. bembidionides (In Canada.

S"" GENRE. - COPTOTilRE. COPTOTERA Chaudoir, 1837.

Dullellns do la Sorieto de Moscou. KcTTîo;, coupd; uTefcv, aile.

Palpes avancés, à dernier article ovalaire. légèrement tronqué ; tête en ovale allongé, unie au cor- selet par un col peu maïqué ; menton avec une dent pointue, forte, au milieu di! l'écliancruie; antennes lilifornii's, minces, à deux premiers articles courts; corselet carré; élytres allongés, tron- qués et écliancrés à l'cvlrémité ; patles fortes; tarses cylindriques; cruchels tarsiens dentelés en dessous.

Une espèce, II. briDinfit, Ciiaudoir, du cap de Ronne-Espérancc.


COI.F.nPTKRES


71


i"' CEMM:. - DEMEÏRIAS. DEMETRIAS. Boiiclli. 1X1."

Mémoires de l'Académie îles scioiices de Turin. A>iu.r,Tpio;, qui concerne Cérès.

Tète ovale, peu réirécie en arrière; dernier article des palpes labiaux cylindrique; corselet pres- que cordiforme; élytres allongés; dernier article des tarses cylindriques, le pénulliéme bilobé; cro- chets tarsiens dentel(!'s en dessous.

Les Demclrias volent parfois à la cbule du jour, et sont de couleur jaiinàlre, de petite taille; leur forme est allongée; on les trouve sur les broussailles; on en connaît peu d'espèces, la plupart eu- ropéennes, et dont la plus commune partout est le D. elomintiilnx. Zeuker. Le nom de Ptilie, P(i/i!/« (7irri),ov, duvet), leur a été également appliqué par Bonelli (Mnn. Acad xc. Tin'ni. 1817), ainsi que celui de Piisopliile, nisaphilnx (pi^a racine; (fO.ta, j'aimeV



V\'^. 104. — b. eh'iijiUuUt!!.


Fi^'. 10.5 — /'. utiipunclatiis (pros-^i).


On peut admettre comme sim|ile subdivision des Driuclrias les sous-genres suivants


1" SOUS-GEiNRE. — ^ETOntORE. JiWI'llonUS. Stlimid-Gœbler, 1847. SicUin Zen. cm.

Aêtoî, aiglo; tftfo), je porto.


Palpes à dei'iiier article arrondi, légèrement troii([ue; menton sans dent an milieu de son écbnn-

crure; larscs à (puilrième article liilobé; crochets tarsiens simples.

Les Acloplionis se font princijialement distinguer des Devicliius pai' leurs palpes labiaux simples,

couris. plus forts et plus pointus extérieurement. On n'y place qu'une espèce, D. inipcriallf, Mc- ^ — 1.^ r..„ . — ;„ * ■.„ ,1., n„-;..


gerle, que l'on trouve, mais rarement, auprès de Paris.


2'" SOUS-GErsUE. — DEM TRIDE. DEMETItlDA. Wliile, 1847.

Voyage de l'Ereliu^.

AyiuYirptGC, qui concerne Cérès ; Etr^o:, forme.


Tête aussi large que le thorax; palpes à dernier article ovale, pointu; corselet plus long que large, plus étroit que les élvtres, ceux-ci étroits à la base, s'élargissant graduellement vers l'cvlré- milé, aplatis; tarses à trois premiers articles triangulaires, le quatrième bilobé; crochets tarsiens petits, dentés.


72


HISTOIRE NATURELLE.


L'espère type, D. Uneella, White, est du port Nicliolson, à la Nouvelle-Zélande; une autre est signalée par M. White. et M. Chaudoir en décrit une troisième, D. picca.

Les Pcliociipax, Schmid-Gœbler («/t.:, noir; xuira;, manteau, Stellht Zcit. eut., 1847), qui com- prennent des espèces provenant exclusivement de l'Inde, rentrent encore dans ce genre, etne dif- fèrent des Dromius, avec lesquels ils étaient anciennement réunis, que par la forme de leurs tarses.


5'"' GENRE. — CALLEIDA. CALLEIDA. Dejean, 1825.

Specios général dos Coloopltircs : Caraliiqups. KaXXc;, beau ; e'.oc;, forme.


Tête ovale, peu rètrécie en arrière; palpes labiaux à dernier article fortement sécurifornie; an- tennes filiformes; cor.selet allongé, cordiforme; èljtres longs, parallèles, tronqués A l'extrémilé; tarses à trois premiers articles triangulaires, le pénultième bilobé, les crochets tarsiens dentelés en dessous.

Les Cnlkula sont de gracieux insectes, ornés le plus souvent de couleurs métalliques; leurs mou- vements sont peu agiles, et ils vivent sons les pierres ou sous les écorces des arbres. On en a décrit une trentaine d'espèces, qui, pour la plupart, se rencontrent dans l'Amérique méridionale; le type est la C. decorn, Fabricius.



Fig. 1G6 — C. 7ngrofasaala (^ïrossio)


Fig. IGT. — C. rffcora (grossie) .


Les espèces de ce genre étaient confondues avec les Cymimlis, les Dromïes et les Lébïcs; mais elles se distinguent facilement des premiers par leurs tarses, dont le pénultième article est forte- ment dilaté, et des deux autres par leurs palpes labiaux, dont le dernier article est fortement sécu- riforme.

&"' GENRE. — XANTROPllŒA. XANTROPHOEA. Chaudoir, 1848.

Rulk'liiis (le la Sooiplc de Moscou. l'Uvmoloiîie inconnue.



F]2. lOS, — .V. filiulii.


Palpes maxillaires à dernier article ovalaire, un peu renflé, tronque et comprimé à l'extrémité; labiaux à dernier article renflé fortement; languette arrondie au sommet, munie de quatre poils; corselet cordi- forme, peu l'acconrci, à angles postérieurs plus ou moins saillants; corps très-comprimé, étroit, allongé, avec la tète plate; èlytrcs longs, paral- lèles, tronqués carrément à l'extrémité; tarses couverts en dessus de poils assez serrés, non sillonnés, à articles courts.

Ce genre, qui se rapproche beaucoup de celui des Callcidn, ren- ferme trois espères de la Nouvelle-Hollande, doni le A', (iramlis. Chau- doir, est le type.


COLEOPTERES.


73


1'^' GENRE. — ACTENONYX. ACTENONYX. Wliite, 1847.

Voyage de l'Iirebus et icrror. L. Fairmairo, liev. zool. AxTEV/i;, qui n'est pas peigné; C'^uÇ, ongle.


Tête presque aussi large que le corselet; antennes longues, à articles oblong;s; yeux grands, peu proéniinenls; corselet presque aussi large que long; élylres très-larges, iléprimés, tron(iués oblique- ment à l'extrémité; crochets tarsiens grêles, non crénelés.

Les caractères génériques de ce genre le rapprochent de celui des Callchla ; l'espèce unique qui y entre est VA. hcmb'nliodcs, White, de la Nouvelle-Zélande.

C'est avec doute que nous rapprocherons de ce genre : 1° les Sllphomorphes, Silplwiiwrphii. Westwood {.silplut, silphe; y-an-n, forme, Trans. Soc. Ihm. Londres, 18il), dont le type est le S. falla.v de la Nouvelle-Hollande.

'2° Les Sphallomorphes, Splndloinorplia, Westwood (rjçaXXw, je doute; ,u.'-f'-ifi, forme, Trans. Soc. iinn. Londres, t. XVllI, 1840), dont le type est le S. decipiens de la Nouvelle-Hollande.


8'"' GENRE. — GLYCIE. GLYCH. Chaudoir, 1842.

Bullflins de la Sociélé ije Moscou, 1. XV. D.'Mu;, doux.

Tête allongée, jointe au corselet par un col égal en largeur à la tète; palpes labiaux à dernier ar- ticle très-fortement sécuriforme; maxillaires courts; menton fortement échancré, avec une dent forte dans l'échancrure; mandibules grandes, courtes, arquées, aiguës; lèvre supérieure trés-plane; an- tennes minces, filiformes, longues; corselet cordiforme; écusson allongé; pattes minces, longues; tarses à articles coniques et longs.

Une espèce, Cipnhidh -ornata, Klug, habitant la Russie, constituait seule ce genre; mais depuis, M. Chaudoir en a décrit une seconde, la G. nnicolor de la Haute-Egypte.

M. Motschoulsky {Bull. Soc. Mo.hvu, 1845) désigne, sous la déiiominalion d'.l(/(((//)(.s- (-x-j-aOo,-, cou- rageux), un genre qui se rapproche beaucoup de celui des Glijcïa par la disposition des parties de la bouche et par la denticulation des tarses, mais qui s'en éloigne par la sculpture des élytres, du corselet et de la tête. Le type est la Glijcia fasciatn, Motschoulsky, de Sibérie.

Enfin la Glipia vircjuUt, Motschoulsky, de Sibérie, ne doit pas rentrer dans ce genre; car il faut la mettre dans celui des Onudomorpha {(hiudiis, Omalus; p.'.pçvi, forme), dans lequel ([uelques espèces ont l'avant-dernicr article des tarses de forme triangulaire, avec une excavation très-sensible en avant.


9""^ GENRE. - CYMINDIS. CYMINUIS. LatreiUe, 180G

(Sonera Ciiisl. ei Ins. Kujj-'.vot;. oiseau tic proie nocturne.


Tète ovale, peu rètrécie en arriére; dernier article des palpes labiaux sé- curiforme, plus dilaté dans les mâles; antennes assez courtes, filiformes; cor- selet en cœur; élytres allongés, aplatis; articles des tarses presque cylindri- ques : les antérieurs très-lègèrement dilates dans les mâles, crochets des tarses dentelés en dessous.

IjCS Cymindis sont des insectes de couleur sombre, de petite taille, d'un brun fauve, ayant le corps constamment pointillé en dessus , passant une grande partie de leur vie sous les pierres ou sous les écorces des arbres; ils



7i iiisKuiiK nmu[{i;li,i:.

sont rqniiidiis sur loute la surface du glubi', cl l'on en connaît près d'une ( enlainc d'espèces; la plus grande partie d'entre elles se rencontre dans les contrées méridionales de l'iMiropc : nue seule espèce se trouve auprès de Paris, C. liumrrnU.i, Fabricius.

Le nom de Tanis (Taro, rivière de Lombardie) a été substitué à celui de (jjiii'inili.'i pur Chiirvillc

M. de Casteluau {Aun. Soc. eut. fr., t. 1, 1^" série, 1852) a créé, sous le nom de Cijm'mdoidm {Ciiinindis, Cjmindis; euÎo,-, aspect), un genre qui ne diffère de celui des (hiniind'is cpie par sa téti ovale, son corselet plus élargi, très-fortement rebordé, peu rétréci en arrière; ses élytres plans et larges; ses pattes assez fortes; ses tarses, dont les crocliets ne sont pas dilatés en dessus; et ses palpes labiaux à dernier article très-fortement sécurifornie. Le type est le C. liHupialti. Dejean. du Sénégal; une autre espèce, C. liilcrDia, l!u(pu'l, du même pays, peut également y rentrer.

M. L. Fairmaire a indiqué, sous le nom de Plalijlarus (-\y.T-j:, aplati; (ariis, synonyme de Cy- mindis, Ihtll. Soc. cnlomolo(j\qm\ 1S50), un genre qui se distingue des Cymindis par l'absence de dentelures aux crocbets des tarses, ainsi que parla brièveté des antennes et la forme particulière de la léle et du corselet. Un y place la (]iji]i'nidis Faniinii. Dejcan, du midi de la France, et quel- ques espèces propres à l'Espagne et au nord de l'Afrique.

Lutin Scbouheer {iii ruieris) applique la dénomination de 7//i/o(cf)n<.'î (^i/.o;, ami; ts/.-/',v, bour- geon) à un groupe d'espèces américaines du genre Cymindis, espèces qui .se distinguent des autres par les crochets des tarses simples. Le type est le Pli'ilolccitiis lii.s'iiinalu.i. du Brésil.


lO"- GENRE. - ANOM΃. AiSOMOEUS Fischer de Waldheim. lS2i.

Kiilom. ili; la Ilussic. \v&p.cic;, dissciiiblublL'.

Lèvre supérieure prolongée, subcarree, ciliée; mandibules arquées, très-aiguès, tridenlèes à la base; mâchoires à crochet pointu, ciliées intérieurement; palpes à articles libres; lèvre inférieure dé- bordant les lobes latéraux du menton, soutenant le premier article des palpes dans toute sa lon- gueur; menton très-écbancré, à dent iuteruu'diaire courte, à lobes latéraux arrondis.

M. Fischer de Waldbeim place dans ce genre trois espèces de la Russie méridionale : les ,4. crii- cialus, Inicraiis et dor-inlis, que Dejean range dans le genre C\pnh\d'ix.


Il"" GENRE — SINGILE. SINGILIS Rambur, 1858.

faune lie l'Andiiluiisic. Nom (l'une rivière qui pnsso à Gronailc.

Palpes maxillaires à dernier article cylindrique; le même article des palpes labiaux sécurifornie; tarses à quatrième ai'ticle bilobe et à crochets den- telés.

Ce genre, voisin de celui des Ciimiinli.s, ne renferme que deux espèces européennes, iS'. hirolnr et S. .loror, liambiir, propres à r.\ndalousie. M. 11. Lucas (711.?. <lc l'AUjci-ic, t. I. I8ii) fait connaître nue nouvelle es- .170 —siurpiin pèce, le S. MaurUamcn des envinuis d'Iiran. et annonce que le S. soror

IHaurilanica. se trouve en .Mirèi'ic.


12""= GENRE. - PIIILOPIIL.'EUS. PlULOPllLALUS. Chaudoir, 184i.

I '.li'lilis lie la Soriclt' de Moscou. 'lH'/,E(i), j'iiimc; if'Àcic;, ccorrc

Palpes labiaux trè.s-courts, a base épaisse, à second article pelil: menton profondément émarginé;



COLEOPTKUliS.


75


lèvre droite; mandibules eoiirles, minces, couvertes par le labre, labre dioil, plus large que long; aiileimes grêles, liliforiiies, longues; tête très-large, presque carrée; corselet plan, Iransverse; ély- tres amples, plans, courts, tronqués à la base; pattes peu allongées; tarses antérieurs triangu- laires, larges; crocliets tarsiens légèrement dentés.

Ce genre est forme sur le Cynûmiis austvalis, espèce de la Nouvelle-Hollande, qui ililïéie des véritables Ciiiiiimlis par sa forme, par les caractères généiiques déjà indiqués et pai' snn genre de vie. Les C.iiiuiiitlis vivent le plus liabiluellcnient sons les pierres, tandis que les l'Iiiloplihm ne se trouvent que sous les écorees des arbres; ils ont i|ucliin('s rapports avec les Tliyreai>lrres. Deux autres espèces sont connues.


lô""' GlîNUE. - SCOruUKS. SCOt'ODKS. Ericlison, 1842.

Arcliiv. lurNjUiii;. Sicw'j/. sco|)s, oisenu iiocUiine.


f'alpi's lilifornu's; labre allongé, atteignant les mandibules; menton sans dent, ù lobes latéraux très-courts; tarses postérieurs allongés.

Une espèce propre à l' Allemagne, le S. boops, Eiiclison, que l'on rap- proche des Cijmindis.



Fifc. 171.


■ S. hoops.


IV" GE^^ÎE. — CORSYnA. CORSVIiA. Steven; Dejcan, 1825.

Spccii'S gi'ii. Citli'oiilêirs : (ijirjbiqut's. Noiii mylholiigiinie.


Tête presque triangulaire; palpes à dernier article cylindrique; mandi- bules découvertes; une dent faible et peu avancée dans l'écliancrure du menton; antennes liliformes, assez courtes; corselet large, convexe; élytres larges, plans, ovalaiies; pattes moyennes; tarses cylindriques, les anté- rieurs dilatés légèrement dans les mâles.

Une espèce, C. fiisiila, Fisclier, de Sibérie.



C. cniiflttetis.


15"" GENRE. — LÉIUE. LEBIA Latreille, 1802.


Hisl. ilal. Ins., I. III. Atêïi;, urne.


Tête petite, ovalaire, rélrécie postérieurement; le dernii;^ article des palpes filiforme ou presque ovalaire, et jamais sécnriforme; antennes courtes, liliformes; corselet court, transversal, plus large que la tête, prolongé en arriére dans son milieu; élytres larges, presque carrés; articles des tarses pre.sque triangulaires : le pénultième bifide; crochets tai'siens dentelés en dessous.

Les Lébies sont de jolis insectes, parés ordinairement de couleurs tranchantes, métalliques, où le


76


UISrUHlE NATUliELLE.


Itlou cl le brun clumincnt. On en connaît près de cent esiicces, qu'on trouve sous les écorces el quel- quefois sous les pierres; presque toutes les' espèces connues sont d'Europe ou d'Amérique. La L. hœmorrlioïdulïs, Dufsmidt, qui se trouve assez communément en France, peut élre prise pour type.



Fii^ 173. — I. crtix-minor.


Fig. 174. — L. fuhicoUis (grossie).


Ces insectes, que Bonelli {Mcm. Acad. Tiir'ni, 1815) désignait sous les noms de Lctia et de Lampnas (xsp.-pc;, brillant), et Leach (Edimb. EiinjcL, 1818) sous celui d'Ecliimantlius, ont été partagés en plusieurs genres distincts, tels que ceux des Lia. Eschscholtz {Zool. Atlas, 1829), et Pliijsodera. Castelnau (outj.M, j'enfle ; Si-.r,, cou; Hisioirc des Ins., 1840).

10"" GEiNRE. — LOXOCRÉPIS. LOXOCREPIS. Eschscholtz, 1829.

Zoologisrher Allas. AcÇo;, oblique; xpïiw.;. chaussure.

Tarses des deux dernières pattes à avant-dernier article se prolongeant en dehors beaucoup plus qu'en dedans; menton avec une dent dans son échancrure.

Ce genre, formé par Eschscholtz sur un insecte que M. Mac Leay avait placé avec les Lébies dans la subdivision des Lnmprius, Bonelli, ne comprend qu'une espèce propre à Java.

17"»- GENRE. — CllÉLONODEME. CHELONODEMA. Castelnau, 1854.

Éludes entoiiiologiqucs. XO.atr,, tortue; Jeu.»?, corps.

Tète petite, ovalaire ; antennes assez longues, fdiformes ; corselet transversal, plus large en arrière ([u'cn avant; cljtres très-grands, convexes, larges, plus de deux fois de la longueur de la tète et du corselet réunis, tronqués obliquement, sinués à l'extrémité; pattes longues; jambes antérieures UN peu échancrées intérieurement.

(Jualre esj)èces habitant le Brésil, el dont le lype est la Ixhiu tcstucca, Dejean.



- CRYPTOBATIS. CHYPTOBATIS. Eschscholtz, 1829.

ZoolDgisi'licr Allas. KjunTw, je cache; êaivw, je ni.nnlic

Tête ovalaire; palpes maxillaires à dernier article cylindrique et tronqué ù l'extrémité; corselet transversal; élytres larges, presque carrés; tarses

i arlicles triangulaires, l'avanl-dernier fortement bilobé.

lue espèce, 'du Brésil, que Dejean indique sous le nom û'Asjxis'ki ciimw- plcm. Le genre Aspasie {Aspusin, nom historique), créé par llejean {Spc- ticf: Cokopt.. (jindiUiucs, 1851), correspond à celui des Cnjplobalis, créé iirécédemmenl.


t'i^'. 175. — r. ci/mirjicmiij.


COLÉOPTÈRES. 77

19"" GENRE. — COPTODÈRE. COPTODERA Dejean, 18'25.

.^pi'ciesgên. Colt'oniêies : Carabiques. RoiTTM, je coupe ; f^sp'i col.

Tête ovale; palpes à dernier article cylindrique; antennes monilifornies; corselet court et trans- versal; élytres plans, presque carrés, un peu allongés, tarses à avant-dernier article bifide, les autres filiformes; crochets tarsiens dentelés en dessous.

Les Copiodcres sont ornés de jolies couleurs; on n'en connaît que peu d'es- pèces, dont la plupart proviennent de l'Amérique méridionale. Type C. supiuta, Dejean, du Brésil. Plusieurs des espèces que Dejean rangeait dans ce genre sont devenues des types de genres distincts, et nous en citerons quelques-uns. Tout nouvellement {Soc. ait. de France, 4° irhmstrc de 1849) M. L. Fairmaire a fait connaître une nouvelle espèce de ce genre, C. Masùlïensïs, trouvée aux environs Fig. 176.— Cemm-- de Marseille, où elle avait probablement été importée des pays étrangers. giimta.

20""' GENRE. — STÉNOGLOSSE. STENOGLOSSA. Chaudoir, 1848.

Bullcliiis delà Suciéic de Moscou. Stevo;, aigu; j'hannci., langue.

Languette très-longue, très-pointue, de la longueur du labre; menton avec une èchancrure arron- die; labre droit, aigu; mâchoires très-longues; mandibules longues, minces, droites ou à peine arquées, comme dans les BiionoynuUies.

Le genre Slcuoglossa ne diffère que faiblement de celui des Copludera ; et le type est le 5. va- ricgata, Chaudoir, de Venezuela.


Sl-n» GENRE. - AGONOCllEILE. AGONOCHEILA. Chaudoir, 1848.

Bulletins de la Socieléde Moscou. Afcuv, combat; yjO.ci, lèvre. •

Menton présentant, au milieu de son èchancrure, une dent grande, tronquée; labre assez court, arrondi en avant, tronqué vers le milieu; antennes courtes, épaisses à la base et à derniers articles presque carrés.

Ce genre, qui ne diffère de celui des Copiodcres que par les caractères que nous venons d'indi- quer, ne renferme qu'une espèce, A (jullata, Chaudoir, qui ressemble un peu à une petite Lelna, et provient des environs de la rivière des Cygnes, à la Nouvelle-Hollande.


22""= GENRE. — APRISTE. APIUSTUS. Chaudoir, 184G.

Eimm. Carab. et Hydr. du Caucase. A privatif; îtokiti;, scie.

Palpes labiaux courts, à dernier article ovalaire : maxillaires également courts, à dernier article plus long; lèvre supérieure très-courte; menton un peu sinuè, mais sans dent; mandibules courtes, larges à la base; antennes et pattes comme chez les Dromiii-^: tarses garnis de poils en dessous ; crochets tarsiens non dentelés.


78 HISTOIRE NATURELLE.

Ce genre ne renfeiine qu'une espèce, A. sutnvncus, Cliaucloir, propre au Caucase, et duiil le faciès rappelle celui des Coptodcra et Catascopus.


2ù">^' GENRE. — EURYCOLEUS. EURYCOLEUS. Cliaudoir, 1848.

Bullelins de I3 Socielé de Muscou. E'jp'j;, large; xoXeo;, élytre.

Menton court, tronqué à la base, presque transversc. à bords externes dilatés; mandibules courtes, comprimées, à peine aussi longues que larges; labre plan, moins lony que large, ti'onqué ;i la base, cilié, à angles arrondis; languette droite, épaisse; crochets tarsiens pectines.

Ce genre, fondé sur le Coploilci-u fascialo-puncliilu, Reiclie, de Colombie, présente une grande analogie avec les Tliijrcoplcrus.


2/r^ GENRE. - ÂPLOAS. APWAS. Ilope, 1855.

■frans. Soc. liiiiiei'iino de LoJidres. AvT/.oc;, simple.

Palpes à articles cylindriques; corselet sans prolongement sur son bord postérieur; tarses à qua- trième article simple; crochets tarsiens sans dentelure, à quatrième article simple. VA.pktu, Flope, entre seul dans ce genre.


GENRE. — PLOCHIONE. PLOCIIIOMJS. Dejean, 1825.

Specù'S gênenil de^ (^oléofitere? : Ciii.iLnijues. nXoKtov, eollicr.



,177.


■ r Banfilsii.


Tête ovale, presque triangulaire; le dernier article des palpes labiaux presque entièrement sècuriforme; antennes plus courtes que le corps, mo- niliformes; corselet plus large que la tète, coupé carrément en arrière; ely- Ires plans, en carré allongé; artrcles des tarses courts, cordiformes, pro- fondément écliancrés; les crochets tarsiens dentelés en dessous.

Ces insectes sont assez grands, on n'en connaît qu'un petit nombre d'es- pèces répandues dans toutes les parties du monde ; l'une d'elles, P. Bon- fihït, Uejean, trouvée aux environs de liordeaux, dans les forêts de pins. D'après l'opinion de la plupart des naturalistes, elle serait cosmopolite. M. L. Fairmaire (Rev. zoo/ , 1849) dit, d'après M. Vesco, que celte espèce se rencontre dans les îles de la Polynésie, où elle vole le soir, et pénètre dans les appartements éclairés.


2r,"" GENRE. — ORTHOGONE. OnTllOGONIVS Dejean, 1823.

Spceies général des Coléoiiiere^ : C.irabiiitic.s. OfOiç. drull ; ^wvia, angle.


Tcle ovalaire; pal|)es ;'i dernier article cylindrique; antennes assez courtes, un peu comprimées, plus fortes ;i la base que vers l'extrémité; corselet transversal, tronqué carrément en arriére; ély-


COLÉorTEnES.


79


liiliilj(


très larges, très-légèrcmont convexes; tarses à articles triangulaires, lavaiil-derniei chefs tarsiens dentelés en dessous.

Ces insectes, de grande taille comparalivement aux Lébies, semblent propres à l'ancien continent, et principalement aux Indes orientales. On en a décrit une dizaine d'espèces, dont Yi). dufitcalus. Wiedniann, est le type.

M. Cliaudoir croit que l'on a complélenienl méconnu les afiinités de ces insectes, et il dit que leur place dans le système le plus naturel est auprès des Zabrus et des Rullujnmn . A l'ajipni de son opinion, il cite les caractères qui tendent à rapprocher ces di- vers insectes, et à éloigner, au contraire, les (hllidijniiiit.s des divers genres de la tribu desTroncatipennes, dans laquelle ils avaient toujours été placés.

C'est près du genre Orlho/ionins que l'on place le genre Actciia ( -/. privalif, z"iç, peigne), type : A. (ilrala, Duquel, de Java, indiqué dîns le catalogue de Dejcan; mais on n'en a pas publié les caractères.



Tr' GENRE. — IIEXÂGONIE. IIKXAGOMA. Kirby, 1825.

TnlK. Sur. iMiii., I. \IV. F4, six; -^(ovia, nn;.:li'.

Tète pres(|ue aussi grande que le corselet, en forme de col en arrière; palpes labiaux à dernier article gros et arqué; corselet rétréci en arrière, avec un angle obtus de chaque côlé, de manière à figurer une sorle d'hexagone; élytres non raccourcis, presque échancrés à l'extrémité et exlerienrc- nienl; jambes antérieures échancrées.

Une espèce, des Indes orientales, 1'//, iciiiiniiiiu, Kirby.


2S""- GENRE. - PROMtCOPTÈRE. PROMECOPTERA. Dejean, 1829.

S|ii'Cies goNcral îles CoIco|iU'1ts ! Oaraliiiiues. TifOj).r,AXi, oblonj; ; titsjov, aile.

Têle triangulaire; palpes à dernier article allongé, ovalaire, un peu pointu; menton avec une forte dent ;\ l'échancrure; antennes filiformes; corselet légèrement cordiforme; élytres allongés, parallèles, réunis obliipiement à l'extrémité; tarses cylindriques.

Une espèce, P. marçfinali.t, Wiedmann, dn Dengale.


•^f)™» GENRE. — TIIYRÉOPTÈRE. TIIYREOPTERUS. Dejean, 1820.

Specics gi'iii'i'.il (les CoU'dplércs : Cariilmiues. fi'jpïo;, bouclier; TtTEfCv, aile.


Tétc triangulaire; palpes à dernier article allongé et cylindrique; labre recouvrant presque entiément les mandibules, presque carré; menton avec une forte dent au milieu de l'échancrure; antennes filiformes; tarses à ar- ticles presque cylindriques.

Les Thyréoptères sont peu nombreux en espèces; ils sont d'assez grande taille : nous citerons le 7". unditlatiis, Dejean, du Sénégal.



Fi". 179. — T. undulalm.


80


HISTOIRE NATURELLE.


SO-"" GENRE. — EURYDÈRE. EUBYDERA. Castelnau, 1851.

Magasin zool. Guérin. E'jp;, hirijc; îsfT., col.


Tète assez large, rétrécie postérieui'ement en forme de col; palpes assez longs, le dernier article ovalaire, allongé; mandibules fortes, arquées; une dent légère au milieu de l'échancrure du menton; antennes grêles, dont les sept derniers articles sont pubcscents; corselet en forme de cœur, tron- qué en arrière; écusson pelit; éljtres presque plans, larges, tronqués en avant; pattes moyennes; tarses allongés, grêles, les premier et cinquième longs.

Les Eurydères, qui étaient confondus avec les Thyréoptères, sont de taille moyenne, tous habi- tent Madagascar, où on les rencontre sous les pierres et sous les troncs d'arbres abattus. On en connaît une dizaine d'espèces, dont \'E. armata, Caslelnau, est le type.



FiiT- ISO- — E. armata.


Fi-. 181. — E. lalicolka


M. Chaudoir (Bull. Soc. Moscou, 1848) adopte non-seulement le genre Eurijdcra, mais encore il en extrait deux espèces pour en former doux genres distincts. Ainsi, XE. anchomcno'ules, Gory et Castelnau, forme un genre, Thij.tmwlus (Oj^oivwtcç, garni d'une fi-ange), chez Iccpiel les crochets des tarses sont dentelés, et dont la forme de la languette semble devoii- le rapprociicr des Dulidius; \'E. striala, Guèi'iii-Mèneville, est le type du genre Ldlmrpluiius {/.x'ir,, manche; xstpiÀïi, tète), ca- ractèi-isé par la dent bilide du menton, par les mandibules courtes, épaisses, très-convexes, et par le prolongement postérieur de la tête. A l'occasion de ce genre Laboceplmlus, M. Chaudoir dit qu'il établit le passage bien tranché des Eurydères aux Mormolyces.

Le nom d'Euriiilcrus a été employé par M. Leconte (Amène, plùl. intns., 187)7) ponr indiquer un genre américain de la tribu des (Juadrimanes; cette dénomination devi-a être changée, puisque M. Castelnau avait créé précédemment le genre Eurijdcra.


r' GENRE. - LOnODONTE. LOIiOnOMl S. Chaudoir, 1812.


lîulliMins (le la Sdciété ilo Mdsrnii, i. W. Acgoç, kilif; f.<5cu;, dcnl.


Tête carrée; palpes labiaux peu sailhuils, à premier article très-court; nieiilon plan, moins long que large; mandibules fortes, peu aiguës, très-arquées; labre un peu moins long que large; antennes filiformes, courtes, les sept premiers articles puhe.scenis; corsi'let transversal; élyti'es plans, courts, truniiues; |)atles grêles, médiocres; tarses cyliiidri(jues, à iii'eniier article long.


COLÉOPTÈRES. 81

Le L. irisignatus, Chaiidoir, peut-être le Coptodcm postica, Klag, du cap de Bonne-Espérance, est le type de ce genre, qui est voisin de celui des Tliyrcoptères. Une seconde espèce est le Copio- dera flavo-signata, Gory, et l'on peut encore regarder comme troisième espèce le C. irisUinata, L. Buquet; et, si celte dernière supposition se confirmait, il faudrait donner un nouveau nom, L. tr'nnaculatus, Chaudoir, à l'espèce type du genre.


52™= GENRE. — COLPODES. COLPODES. Mac Leay, 1825.

Anijul(»a Javjiiica. KoÀTTW^rj;, sinueux.

Tête de la longueur du corselet; labre en carré; pas de dent au milieu de l'échancrure du menton; corselet arrondi et un peu rebordé sur les côtés; èlytres légèrement écliancrés; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles larges : le pénullième bilobé.

Parmi les espèces peu nombreuses, toutes des Indes orientales, qui entrent dans ce genre, nous citerons le C. brunnens, Mac Leay, et une espèce, qui a reçu ie nom de C. sitbnictaUicus, White, provenant de la Nouvelle-Zélande.

Ce genre, par son faciès général, se rapproche un peu des Calascopus; mais il a également des rapports nombreux avec les Anclioincnus et les Spitrudrus. Toutefois, il se distingue des Ancbo- mènes par la forme du corselet, et des Sphodres par celle des antennes. Du reste, sa place dans la série des Carabiques n'est pas déterminée d'une manière Lien certaine.

oS-"' GENRE. — CÂTASCOPE. CATASCOPUS. Kirby.

Transact. Soc. linn. de Londres. Kotra, en bas; axouEM, je regarde.

Tête forte; palpes à dernier article cylindrique; une dent arrondie dans l'échancrure du menton; mandibules recouvertes par la lèvre; antennes fdiformes, courtes; corselet en cœur, court; élvtres assez larges, plans, en carré, avec une échancrure à l'extrémité; tarses à articles cylindriques; crochets tarsiens simples.

Une quinzaine d'espèces, propres aux Indes et à la côte occidentale de l'Afrique, et revêtues de brillantes couleurs métalliques, entrent dans ce genre. Le type est le C. elegans, Fabricius.



^



\


Fig. 182 — C. Deauvoisii Fig. 183. — f . Uardwick,,.

U-"^ GENRE — NYCTEIS. NYCTEIS. Castelnau, 1855.

ICtudes enloiiologiques Nu/.Tio;, miclurnc.

Tète presque triangulaire; palpes à pénultième article triangulaire; menton sans dent; yeu\ assez S 11


Si»


HISTOIRE NATURELLE.


saillants; antennes filiformes, courtes; corselet court, à peine plus large que la tète, rétréci en ar- rière, et rebordé sur les côtés; élytres lartçes, très-fortement échancrés en arrière ; tarses cylin- driques.

Ce genre était réuni à celui des Catascoptis. dont il diffère peu. On y place des espèces toutes pro|ires à Madagascar, et dont le ^V. brevkoltis est le type. M. Klug lui a assigné le nom de Bé- Icoplèrc, Bclcoplcrus (êeXo^, trait; TCTEpcv, aile), et Dejean le réunit aux Coptodères.



Fi". 184


iVfc/. brevicollis


Fig. 185. — Beleopl. cyampemm


55""^ GENRE - ItÉLONOGNATIlE. DELONOGNATHA. Cliaudoir, 1845.

n illrlins lie la Société de Moscou Be/ov/i, pointe; fvaOo;, niôclioirc.

Palpes labiaux à pieiiiier article subcylindrique, épais; maxillaires de médiocre taille; menton piosque transverse, un peu excavé: mandibules arquées, terminées presque en pointe; labre très- liing; antennes très-courtes, filiformes; pattes grêles, longues; tarses minces, ciliés en dessous.

Une espèce, B. pusttilala, Cliaudoir, provenant de Madagascar.


se-"' GENRE. — CÉLOPROSOPE. CELOPROSOPiS. Chaudoir, 1842.

Bulletin.s de l.i Sociclt' de Moscou, I. XV. KciXo;, enfoncé ; TrptaùjTTOv, face


Tête déprimée entre les yeux; palpes labiaux do deux articles, le dernier pointu, un peu arqué; maxillaires de quatre articles, le qua- trième long, cylindrique, mince, tronqué; menton court; mandibules fortes, tii's-arquées, aiguës, croisées, planes; labre moins long que large; anleuiu's longues, minces; élytres convexes, brusquement dilatés dans leur moitié postérieure, tronqués obliquement, avec une dent à chaque extrémité de la troncature; pattes minces, assez courtes.

Le Calascopiis (jundri-iiiaciilalns, Mac Leay, de Java, forme le type de ce genre; on en indique (piatre autres, dont le ]ilus connu est le C. ciciiulcluidcs. Mac Leay, de Java.

Mac Leay avait créé ce genre (Annulosa Javanica, 1825) sous le nom de Péricalle, Pcricallns (mpixaXXïi:, très-beau); mais nous avons cru devoir employer la dénomination de Céloprosope, parce que le licalhis clail déjà crée pour un genre d'Elalérides



COLÉOPTÈUES. 8.'


57°" GENRE. - EUCHEILA. EUCHEILA Dejean, 1829.

Icoiiogr, Ins. d'Euroiu. Eu, beau ; x^'-^"-' lièvre.

Tète allongée, légèrement triangulaire ; palpes maxillaires ù dernier article cylindrique, tandis que le correspondant des labiaux est presque sécuriforme; lèvre grande, pas de dent au menton; an- tennes filiformes; corselet un peu cordiforme; élytres en carré long, échancrés légèrement à l'extré- mité; crochets tarsiens fortement dentés.

Une seule espèce, E. llavUabris, Dejean, du Brésil, qui, par la forme de la languette, se rapproche des Calkida et des Dromuis.


r> . . . .

G' ixicine î>ioi<uoit

DnACIlIMOKS BIIACHIMIKE. Mac Leiiy, ISi'i. Aniiuliisa Javatiica.

Corselet cordiforme, étroit en arrière, tantôt plus long que large, et tantôt, au contraire, la lar- geur l'emportant sur la longueur; corps épais.

Une quinzaine de genres, dont les plus importants sont les Bracliinus, Difscolus et Ozœna. Le genre Masoreus, que nous plaçons dans la tribu des Simplicimanes, est rany;é, par quelques au- teurs, à coté des Bnuhinits.


\" GENHE. — Bn.\CIllN. BRACHINUS. Weber, 1801.

observations entomologiques. Bpaxu;, court.

Palpes maxillaires et labiaux grêles, allongés, à dernier article ovalaire, légèrement tronqué à l'extrémité; menton grand, fortement échancré. mais sans dent à l'échancrure ; labre transverse, trian- gulaire; antennes à articles cylirjdriques, grêles, à troisième article plus long que les autres; les quatre premiers articles des tarses antérieurs, chez les femelles, courts, triangulaires; et, dans les mâles, les trois premiers articles de ces tarses légèrement dilatés, tandis que le quatrième ne l'est quelquefois pas; dans les quatre autres tarses, ces mêmes articles sont grêles; subcylindriques dans les deux sexes; des ailes sous les élytres, l'abdomen n'étant pas entièrement recouvert par les élytres.


/■




Fig, 187. — B. scloptla. Fig- 188- — »■ "uccnctus

On connaît plus de cent espèces de Brachhws. Les unes sont d'assez grande t.-ùUe, et les autres


8i


HISTOIRE NATURELLE


sont peliles. Ils se. trouvent ordinairement, en sociétés composées quelquefois d'un grand nombre d'individus, sous les pierres, et paraissent répandus sur toute la surface du globe; ils ont la sin- gulière propriété de lancer, par l'anus, lorsqu'ils sont inquiétés, une vapeur blanchâtre, avec déto- nation, et qui laisse après elle une odeur forte et pénétrante, analogue à celle de l'acide nitrique. D'après l'expérience qu'on en a faile, cette vapeur est en effet très-caustique, rougit le bleu de tournesol, et produit sur la peau la sensation d'une brûlure. Les taches rouges qu'elle y forme pas- sent promptement au brun, et durent plusieurs jours, malgré de fréquentes lotions.



Fig, 189. — B. explodeiia.


M. Léon Lufonr a publié un mémoire sur l'anatomie de l'organe d'explosion , qu'il a étu- dié sur une espèce de ce groupe, le B. displosor {Aplimis balisla, Illiger), qui, lorsqu'il est in- quiété, peut produire jusqu'à douze décharges avec détonation. Cet appareil est situé dans la ca- viiô abdominale, et consiste en deux organes très-distincts, dont un est l'organe préparateur et l'autre l'organe conservateur ; le premier, pins iiilcrieur, se présente sous deux aspects différents, suivant qu'il est contracté ou dilaté ; dans le premier cas, c'est un corps blanchâtre, irrégulièrement arrondi, mou, paraissant glanduleux, placé sous les derniers anneaux de l'abdomen, s'abouchant par un bout dans le réservoir et se terminant constamment par l'autre en un lilet très-long et très-grèle; dans le second cas. c'est-à-dire quand il est dilaté, il ressemble à un sac oblong, membraneux, diaphane, rempli d'air, occupant alors toute l'étendue de l'abdomen et paraissant libre, à l'exception de 1 extrémité, qui s'abouche dans le réservoir. Le second organe, le conservateur ou réservoir, se pré- sente sous la forme d'un corps spherique de la grosseur d'une graine de navet brun ou rougeâtre, d'une consistance jiapyracce, constant dans sa forme, creux intérieurement et placé sous le dernier anneau dorsal, justement au-dessus du rectum; il s'ouvre par un pore de chaque côté de l'anus. Un tube membraneux très-court, mù par le sphincter, sert à expulser la fumée. Kirby dit qu'une petite espèce européenne de ce genre, B. crcpitans, peut, par ses détonations successives, échapper aux poursuites de son ennemi acharné, le Calosouin imitiis'iior. Cette particularité a valu aux insectes qui nous occu])eiit la dénomination viilgaiic de Canonniers.

1) après des oliservalions rècciiiment présentées à la Société cntomologique, 1849, il paraîtrait qu'en même temps (|ue ces insectes crépitent, ils répandent une lueur plios])liorcscente ; mais ce lait a besoin d'clri^ conlirmé de nouveau avant d'être admis dans la science. Les Brachins sont très- carnassiers; toutefois, d'après l'observation de M. Clievrolat, ils ne .semblent pas se dévorer entre eux.

On connait dans ce genre un liès-graiid nombre d'espèces propres à toutes les parties du inonde;



Kin^, \. — l'rotœcm alboijuttattt .


Fiji 2. — Slalat/mosuma ulhi'Ua .



Più. 3. — Cfiflorrhiiia putyphemitb.



Fit;, 't — Cchtiula Stephnisii.



l^iM. 5 — ltisn>iiclti^ cnuninia.


PI, 5


COLÉOPTÈRES.


85


les espèces des pays étrang;ers sont de beaucoup plus grandes que celles de nos contrées. Nous ne citerons qu'une espèce, que l'on trouve dans toute l'Europe, et qui est très-commune aux environs de Paris pendant toute l'année, c'est le Brachinus crepitans, Linné


2"" GENRE. - PHÉROPSOPIIE. PIIEROPSOPIIUS. Solier, 1833.

Annales do la Société enloiuologique. <î>£pw, je porte; 'j*^?^?, bruit

Palpes à articles plus épais que dans les Aptines, à dernier article sécuriforme, allongé surtout pour les labiaux; menton grand, fortement écbancré, sans dent dans l'échancrure ; labre transver- sal rétréci en avant; les quatre premiers articles des deux premiers tarses étroits, triangulaires dans les femelles, et subiriangulaifes dans les mâles; dans les deux sexes,Mes quatre tarses posté- rieurs allongés et cylindriques; abdjjmen très-rentlé dans les femelles.

Ce genre, qui doit reniier dans celui des Brachbius, comprend des espèces de grande taille, de toutes les parties du monde, excepté l'Europe, et a pour type le P. Madmjascarkmïs, Dejean.

Une autre division des Jiracliinus. que nous nous bornerons à citer, est celle des Mastax (ulmtoiÇ, mâchoire) de M. Fischer de Waldbeini


S-"^' GENRE. - APTINE. APTINUS Bonelli, 1813.

Ménioirrs de l'Ai-ailérine de Turin. Attt/.v, sans ;nlos.


Palpes maxillaires de quatre articles : le premier court, le second allongé, le troisième plus court que le précédent, et le dernier déprimé, fortement tronqué à l'extrémité; labiaux de trois articles, le premier plus court que les deux autres; mandibules aiguës, tranchantes au bord interne; antennes de onze articles; le premier court, les deux autres allongés, corselet allongé, cordiforme, tronqué en arrière; pas d'ailes sous les élytres; les quatre premiers articles des tarses triangulaires dans les antérieurs, et subcylindriques dans les postérieurs.

Ce genre, qui, comme le suivant, a été démembré des Brachinus, offre les mêmes habitudes, et comprend un plus petit nombre d'espèces, pour la plupart propres à l'Europe. On peut indiquer comme type VA. Pyrcnaicus, Fabricius.



4""^ GENRE. — PSEUDAPTINE. PSEUDAPTINUS. Castelnau, 1835.

Éludes entomologiques. ^'é-ji^o;, faux; aptiitus, .nptine.


Palpes maxillaires très-longs, à dernier article s' élargissant beaucoup à l' ex- trémité; labiaux à articles presque cylindriques; lèvre supérieure avancée, cachée presque entièrement par les mandibules; corselet très-allongé, cordiforme; ély- tres tronqués obliquement à l'extrémité.

Une seule e.«pèce, P. albicornis, Castelnau, propre au Brésil. Le genre Pseiida- ptinus et celui des Aiiiinus peuvent être considérés comme de simples sous-


genres des Dracliimis



Fig. toi. — p. albi- corn is .


86 HISTOIRE NATURELLE

b"" GENRE. — DYSCOLE. DYSCOLUS. Dcjeaii, 18Ô1.

Specics [jéiieral des Colèopltros : CaralnijUL's àua>tG>xç^ irKommode.

Tête triangulaire; palpes à dernier article allongé, un peu cylindrique, légèrement pointu à l'ex- trémité ; menton avec une dent au milieu de son échancrure ; corselet cordiforme ; élytres ovalaires, allongés; tarses allongés, assez grêles, les antérieurs triangulaires, et garnis de poils en dessous.

Ce genre, presque exclusivement américain, car une seule espèce, D. wneipennis, Dejean, provient de Java, renferme une vingtaine d'espèces

fi" GENRE. - OPIIRYODACTYLE. OPHRYODACTYLUS. Chaudoir, 1842.

Bulleliiis de la Société de Mosiwu. 0«ppuç, sourcil ; ^axtuXoç, doigt

Tête oblongue, allongée; palpes labiaux à articles longs, minces; menton avancé, peu concave; mandibules avancées, un peu parallèles, crochues à l'extrémité, aiguës, assez fortes, tranchantes au côté interne; labre en rectangle transversal; antennes minces, à premier article court, aminci à la base; corselet en cœur, tronqué en arrière ; pattes minces, allongées; tarses sillonnés sur les côtés; crochets tarsiens simples; élytres en ovale très-allongé, terminés en pointe arrondie.

Une espèce, O. subviolacetts, Chevrolat, du Brésil.

7"" GENRE. - PARANOME. PARANOMUS. Chaudoir, 1842.

Bulletins de la Société de Moscou, t. XV. tlapa, auprès, en dehors ; vojjtcç, règle.

Tête allongée; menton court, peu convexe, coupé en carré à la base; palpes maxillaires à pre- mier article très-court, caché par les mandibules : labiaux à deux articles; mandibules avancées, un peu arquées, croisées à l'extrémité; labre à triangle transversal; antennes iiliformes, longues; élytres presque plans, ovalaires, rebordés sur les côtés antérieurement; pattes moyennes; tarses antérieurs assez courts.

Une espèce, P. Lcrminieri, Chevrolat, de la Guadeloupe.


S"" GENRE. — DREPANE. DREPANUS. IlligiM-.

Mag. dcr Iiisecten. Apeiravov, faux, cimeterre.

Tête assez grande; palpes maxillaires à dernier article presque cylindrique; palpes labiaux à dernier article fortement sécuriforme; menton avec une très-forte dent au milieu de son échan- crure; aiili'iincs Iiliformes, coiirlcs; ciirselel ])res(|ue transversal, rétréci en avant; élytres en carré long; pattes très-courtes; tarses cyliiiilriqiies

Ce genre, dont le I). Lacordaïrà, Dejean, est le type, se compose d'un petit nombre d'espèces propres à rAiiièri([ue, et a reçu les noms de Pscudomorphits {<\t\}'fo;. (aux; u.(,(<fn, forme, Linu. irati\., 1825); Ilelcnnuorplius (tTEpo;, différent ; |j.op9y:, forme, Kirby, Linn. Iran.i., 1825).



\ v_.



b'fj.. I — Tfli'iiiiili>r/iiiiti v'ifnmn.


Imu,2.— Unrhiun h



Fin'. -5 — Ihcrininr/iinit Iturhijmia.



|-'|M_ 4 — llhij.vi^ihhva CMVlicitina.



V\% 5. — llëiinjifuirii kitiulinn


JM. 4


COLÉOPTÈRES.


87


9"" GENRE. — IIOLOLISSE. HOLOLISSUS. Mannerheim, 1837.

Itiillflhis dp h Société de Moscou O>.o;, tout eiilicr; ).ioao5, lisse.

Tête large; palpes à dernier article allongé, cylindrique; labre en carré court; mandibules fortes, arquées, pointues au bout; antennes courtes à premier article grand; corselet plus large que la tête, transversal, tronqué à la base; êlylrcs oblongs, un peu rétrécis en arriére, tronqués à l'extrémité; pattes courtes, fortes; tarses à quatre premiers articles trés-courls, conoïdes; le dernier article plus long que les autres, épais.

Le genre Ilololisse, par la forme aplatie à peu près comme le.s Hololeptes, et par la structure très-polie et bien lisse des espèces, a, en quelque sorte, le faciès d'un Lucanide; mais les antennes liliformes et les pattes indiquent de suite les caractères d'un véritable Carabique. On n'en connaît qu'une espèce, 17/. Iiicaiwiilcs, Mannerheim, qui habite le Brésil. Les Uololisses ont aussi des rapports avec les Drcpnnns et les Discolus.

Les genres Axinophorc, Axhioplioriis {alm., scie; tpispoç, porteur, Gray, Anim. Kincj-Dom., 182(5), Basoleia, DasoUtn, Westswood (paai;. pied; iiw,, léger. Magasin de zooL, 1855), ainsi que le Catapiesis n'aida, BruUô et Solier, semblent à M. Chevrolat être identiques à YHololissus luca- noides.

\0'"' GENRE. — ARSINOE. ARSINOE. Castelnau, 1834.

itludes ('ntomolo^ii]ues. Arsinol, nom mythologique.


Tête grande; palpes à dernier article fort; antennes de longueur moyenne, à premier article grand, le second très-court, les autres égaux; yeux saillants; corselet transversal, court, cordiforme, tronqué en arriére, largement rebordé sur les côtés; élytres allongés, plus courts que l'abdomen; pattes fortes; tarses antérieurs à deux premiers articles égaux.

Une seule espèce particulière à Madagascar, A. quadriciitttata, Castelnau, entre dans ce genre, qui, d'après M. Chevrolat, correspond à celui des Axi- nopsophes, Axinopsoplius, Chaudoir {Bull. soc. Moscou, 1837, o^^m,, scie; f.^oç, bruit).



. 192. — A.quadri- guttata.


11°" GENRE. — OZÈNE. OZENA. Olivier, 1811.

Iîiic)clo|iédie niclhodique. OÎ^Eiv, sentir, rî'pandre nne odcnr.


Tête assez grande; palpes maxillaires à dernier article grand ou peu arqué; mâchoires assez grandes, recourbées et pointues à l'extrémilé; antennes fortes, grandes, à dernier article renflé, plus large que tous les autres; yeux saillants; corselet court, en cœur, largement rebordé latéra- lement; élytres parallèles, étroits; pattes fortes; tarses à quatre premiers articles égaux, courts, un peu transverses, le dernier long.

Dejean n'a pas connu l'espèce type 0. dcnlipes, décrite par Olivier, et il a placé avec elle plu- sieurs insectes qui en diffèrent tous par l'échancrure de la lèvre supérieure.

La forme des Ozènes et celle des trois genres suivants, qui n'en sont que des démembrements, n'est plus la même que celle des Brachins; leurs élytres entiers, et aussi longs que le ventre, leur donnent un aspect différent; toutefois, ils s'en rapprochent tout à fait par la propriété qu'ils


88


HISTOIRE NATURELLE.


partagent avec eux d'émettre par l'anus des jets d'une vapeur caustique qui sert à éloigner leurs ennemis.

On a décrit un assez grand nombre d'Ozena, et l'on n'en avait cependant découvert, jusque dans ces derniers temps, qu'en Amérique, dans les Indes orientales et ù Mada- gascar. M. L. Buquet en a, en i847, signalé une espèce propre à la Guinée.

Le genre Goniotrope, Coniotropis, Gray (-jwvm, angle; xpoTri;, carène, Anim Kinç/., 1832), ne diffère des Ozcmi que par sa lèvre inférieure, qui porte deux petites dents saillantes.

Une seule espèce, G. Brasiliensis, Gray, propre à l'Amérique méridio- nale, entre dans ce groupe.

M. Schmid-Gœbel a créé, sous les noms d'Eiislra et d' Italiens, deux genres voisins de celui des Ozcnn. M. Cinuidoir indique aussi deux sous- genres d'après Mac Leay [llorœ cniomoL, 1855) ; 1" les Oplognaihus, dont les mandibules sont armées intérieurement de plusieurs fortes dents; type : O. orientalis, Klug (c->.o;, armé; y-iOc;, mandibule); et 2° les SplKcroslijIus (ucpiipa, sphère; otuXo;, style), dont le labre est avancé, la dent de l'érhan- crure du menton arrondie, et les antennes à premier article court, gros et ovalaire. Type : S. Gonj'i, Casteinau.



Fis,


193. — 0. d,to- motdes.


l^""» GENRE. — MYSTROPOME. MYSTROPOMUS Chaudoir, 1848.

Bullciinsdi' la Sociéle de Moscou. M'jiTpcv, cuiller; "tuax, couvercle

Menton subtransverse, profondément échancrè; labre très-court, émargiiié; antennes presque fili- formes, un peu plus courtes que la moitié du corps ; pattes allongées, grêles; tarses courts, à ar- ticles cylindriques.

Les Mysiroponies ont un faciès tout particulier; leur tète et leur corselet rappellent ceux des Prislontjchns; les élytres, un peu sineux à la base, ont quelque chose de ceux des Cijclirus; enfin, l'ensemble de leurs caractères génériques est semblable à ceux des Ozena. Autant ce genre se rap- proche des Ozcna par ses dispositions génériques, autant son apparence extérieure l'en éloigne. Le type est le M. subcostalus, Chaudoir, de la Nouvelle-Hollande.


13"'= GENRE. — ICTINE. ICTINUS. Casteinau, 1834.

Éludes enloniologiiiue.«. Nom niytlïologique.


Tète assez allongée; palpes courts, assez gros, les labiaux à dernier article élargi, tronqué; lèvre échancrée; mandibules courtes; antennes courtes, à articles serrés; corselet presque carré; élytres allongés; pattes moyennes; tarses filiformes.



l'ig. 194. — I tenebrîoides.


Fig. 195. — ; IcnebrwiJes.


COLEOPTIERES.


89


Quelques espèces américaines, dont 17. /îo^eri, Dejean, propre à Cayenne, et placée anléiieure- nient dans le genre Ozana, est la plus connue.


14"" GEMŒ. — TRACIIÉLIZE. TRACHELYZUS. Solier, 1836.

Aim;iles Je la Société eiilumologiquc. 'r|!7.x,ïi>.i!;w, je tords, je l'LMiverse la tète.


Lèvre su])érieurc ccliancrée ; corselet très-large, très-échaiicrè au bord antérieur, arrondi sur les côtés et un peu prolongé au milieu en arrière; élytres renflés, offrant une saillie vers l'extrémité; cuisses antérieures avec une échancrure.

Ce genre, qui correspond à celui des Phijsea (ojsr,, ampoule), BruUé {Hïsl. liai. Ins., 1835), ne comprend que le T. Icsliidinea, Klug, du Bré- sil.



Fig. 196. —T. rufns.


lo"' GENRE. — NOMIE. NOMliS Casteinau, 183-4.

Études enloniologiques. Nou.10;, qui protège les troupeaux.


Tète grande; palpes grêles; yeux ronds; antennes fortes, à premier article assez épais; corselet court, en cœur; écusson petit, triangulaire; élytres allongés, parallèles; pattes moyennes; tarses allongés, à premier et cinquième article les plus longs, les autres épais, triangulaires.

Une espèce provenant probablement d'Orient, N. Grœcits, Casteinau.


n . > C^epltemc itivUttioii


GRAPllIPTÉRIDES. GRAPUIPTERW/E. Latreiile, 1802. Hisloiro naturelle des Insectes.


Corselet plus long que large; corps tantôt plat, avec des élytres tronqués, tantôt épais et les ély- tres ovales, entiers; lèvre supérieure atteignant presque toujours un grand développement; languette faisant saillie enire les palpes, tandis que cet organe est caché sous le menton dans les autres tribus.

Les Grapbiptérides, que l'on pourrait subdiviser en deux groupes : les Ilelluonides et les Graphi- ptérides proprement dits, ne renferment qu'un petit nombre de genres, dont les trois principaux sont ceux des //f//((o, Aiitliia et Giaphiplcrus.


1" GENRE. - 0.MP11RE. OMPIIRA Leach; Latreiile, 1817.

Cuvier, Régne animal Klymologie incertaine.


Palpes maxillaires ;\ deuxième article aussi long que le quatrième ; palpes laliiaux à avanl-der- nier article subcylindricpie moins long que le dernier; labre transversal; aniennes à premier article aussi long que 1rs deux suivants réunis; tête peu rétrécie postérieurement; élytres soudés, ovalaires; pattes fortes, robustes; tarses de la longueur des jambes, à pénultième arlicle bifide.


90 IlISTOinE NATLIHELLE.

Quatre cs])è(c'S de l'Asie ronlinentale intertropicale. et (Innt la plus connue est l'O. [lirKi, Falni- cius.

2">= GElNHE. — IIELLUO. IIELLUO fionelli, 1815.

Méinuires de l'Aciitlémie lie Turin. llelluo, STOS mangeur.


Palpes m:i\ill;iiies à dernier article plus long que le quatrième : labiaux à pénultième article sub-

cvlindriqiu' plus loiiirquele terminal, celui-ci aplati, subtriangulaire; antennes à premier article un peu moins long que les deux suivants réunis; les deuxième, troisième et quatriètjie presque égaux, cylin- driques; tète peu rétrécie postérieurement; élytres soudés, en carré allonge, forts; tarses de la longueur des jambes, à pénultième article écbancré.

Les Helluo, dont Fabricius faisait des Galérites, et Lalreille des Lébies, se trouvent sous le.-; pierres, et ils exhalent une odeur analogue à celle de la plupart des Carabiques, mais beaucoup plus forte. M. Reiche, qui a publié une révision des genres voisins des Helluo, n'y place plus qu'une espèce, H. costattts, Bonelli, propre ;\ la Nouvi'lle-Hollande; mais, depuis, M. Chaudoir {Bull. Soc. Moscou, 18i8) en a décrit une seconde, l'IIclluo cnrinaliis, trouvé aux environs de Melbourne, sur les bords de la rivière des Cygnes, à la Nouvelle-Hollande, et il indique une troisième espèce de M. Germar, YH. longipennis. Comme synonyme de ce genre, on peut citer les Aspistomes, Asphtomiis. Schœnlierr (a^-i:, bouclier; i-'.u.y., bouche, 197. — II. costatu.i. Calalo(jue de Dejean, 185")).



S"» GENRE. - HELLUODES. UELLVODES Westwood. lSi7.

Traiis. Soc. eiitmii. de Londres. En forme iYHelhio.

Tète grande, droite; labre droit, grêle, plus large que long; mandibules pointues; menton élargi; antennes grêles, de longueur médiocre; corselet en cœur tronqué, presque aussi large que la tête; élytres déprimés; pattes médiocres; tarses simples.

Ce genre, qui a quelques afiinités avec ceux des Morïo et IIcUiio, ne comprend qu'une seule espèce, 1'//. Tfiiirobauir. Westwood, qui, ainsi que l'indique son nom, habite l'Ile de Taprobane.

/f"" GEMRE. — ^NIGMA. JiMGMA Newmann, 1836.

EntomnI. mafa^ni, l. II. Mni(jma, énigme.

Palpes maxillaires à deuxième article allongé, le troisième plus court que le terminal; labiaux à pénultième article plus long que le terminal; tète presque trigone; corselet cordiforme; élytres libres, allongés, linéaires; pattes courtes; tarses courts, sinqiles, cylindriques.

Une espèce de l'Australie, \'A£nï(jma ïr'is, Newmann.

5""- GE.NRE. — MACROCHEILE. MACIiOCHEILUS Kirby, 1838.

lloi'e, Culi'opierisrs nuimial. Mxicpo;, gr.mil ; z,îi"'.o;, lèvre


Palpes maxillaires ù deuxième article un peu plus long que le quatrième : labiaux à article termi- nal cylindrique, tronqué ;■! l'extrémité; lèvre inférieure carrée; antennes A premier article aussi long



II;:. I — I tiili/niis cuiHiiliiiial w


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IM.


nOLÉOPTKRES. !)I

que les lieux suivants réunis; lèle peu réli'éeie postérieurement; corselet peu eonvexe, reiiordé; élytres en carré allongé; pattes courtes, fortes; tarses de la longueur des jambes, à premier article presque aussi long que les deux suivants réunis.

Une espèce, .1/. iripiislnlalus, Dejean, de l'Asie intertropieale.


G"" GENRE — ACANTIIOGENIE. ACANTIIOGEMIS. P.eielie, 1S42.

Annales Je 1g Société entoniologique de Fiance. AxxvOa, épine; -jt-jv.ci, nicnloii.

Palpes maxillaires à deuxième article presque aussi long que les troisième et quatrième réunis : labiaux à pénultième article de la longueur du terminal; menton à lobes égaux en longueur; antennes il premier article aussi long que les deux suivants réunis ; léte rétrécie en arrière en un col ; corselet peu convexe; élytres libres, en carré allongé; pattes courtes, robustes; tarses de la longueur des jambes, à premier article presque aussi long que les deux suivants réunis.

On place dans ce genre une dizaine d'espèces propres à l'Asie et à l'Afrique, et VA. (jrandïs, Dejean, en est le type.


1"" GENRE. - PLANÈTES PLANETES. Mac Leay, 1825.

Annulosa Javaiilca. n>.7.vïiTïif, errant.

Palpes maxillaires à deuxième article aussi long que les troisième et quatrième réunis; labiaux à pénultième article cylindrique, aussi long que le terminal, qui est triangulaire; antennes à premier article aussi long que les deux suivants réunis; tète peu rétrécie en arrière; corselet transversal presque plan; èlylres libres, en carré allongé; pattes moyennes, assez fortes; tarses un peu plus longs que les jambes, l'antérieur à articles allant en décroissant du premier au quatrième.

Deux espèces de l'archipel Indien, et dont le type est le P. bimaculatus, Mac Leay.


S"'" GENRE - DAILODONTE. DAILODONTUS Reiche, 1842.

Annales de la Suciélé enloinologique de France. 4-fl),oç, apparent; ojcur, dont.

Palpes maxillaires allongés, à second article un peu moins long que les deux suivants réunis ; labiaux à pénultième article aussi long que le dernier; antennes cylindriques, à premier article aussi long que les deux suivants réunis ; tête un peu rétrécie en col en arrière ; corselet déiirinié, rebordé; élytres libres, olilongs; pattes moyennes, fortes ; tarses de la longueur des jambes, à pénultième article écliancré, bilide.

Deux espèces de l'Amérique méridionale, dont le D. Caijctnieiisis, Dejean, est le type.


O"" GENRE — PLEURACANTHE. PLEURACANTIIUS. Gray, 1852.

Aninj.Kingd. Il>.£Upov, celé ; axavOa, épine.

Palpes maxillaires à deuxième article un peu moins long que les deux suivants réunis : labiaux à lènnltième arlicle un ]»eu moins long que le terminal, non séeuriforme ; antennes à premier arliclt


92 lllSTOlRi' NATURELLE.

presque nussi long que lus deux suivants réunis, cylinJiiquc ; tète peu létiécie en arrière; corselet peu convexe; elvtres libres, en carré long; pattes courtes, fortes; tarses un peu plus courts que les jambes, à pcnulliènie article profondèuieiil bilobé.

Une dizaine d'espèces entrent dans ce genre, dont la patrie est l'Amérique méridionale, et qui a pour type le P. Bras'dicnsis, Dejcan.


lO"" GENRE. - IIELLUOMORPIIE. IlELLUOMOIiPHA. Gastelnau, 1854.

Éludes eritomologiqucs. Ilrlluo, llelluo ; f-'^'îf', forme.

Palpes maxillaires à deuxième article plus long que le quatrième : labiaux à dernier article plus grand que le pénultième, en cylindre aplati, tronqué; antennes à premier article aussi long que les deux suivants réunis; tête légèrement rétrécie en col en arrière; corselet peu convexe, rebordé; élytres en carré long, à troncature peu sensible; pattes courtes, fortes ; tarses à pénultième article échancré, bifide.

Une vingtaine d'espèces, toutes américaines, forment ce genre, et Vil. (cmorata, Dejean. en est le type.

Il""- GENRE. — ANTIIIE. ANTHIA. Weber, 1801.

Observations eiitoiiioliigrquo.s. Nom mylliologiquc.

Tête grande, dégagée; lèvre supérieure arrondie, avancée; palpes à dernier article presque cylindrique ; languette longue, avancée entre les palpes, cornée en entier ; antennes filiformes ; man- dibules en grande j)arlie cachées par la lèvre ; yeux saillants ; corselet en cœur, assez étroit; élytres ovales, convexes; pattes fortes; antennes un peu dilatées dans les mâles.

Les Anthies sont de grands Carabiques noirs (Carabes pour Olivier), ornés pour la plu|)art de taches blanches, formées par une espèce de duvet; ils paraissent exclusivement propres aux con- trées sablonneuses de l'Afrique, principalement aux environs du cap de Ronne-Espérance; une seule espèce provient du Bengale. Les mœurs de ces insectes sont peu connues; on les trouve dans le sable, ordinairement non loin des étangs salés ou des rivières, près des monuments en ruines, sous les pierres ; lorsqu'on les inquiète, ils répandent par l'anus une liqueur caustique ; ils sont très-car- nassiers, ainsi que l'indiquent toutes les parties de la bouche disposées de manière à leur permettre (le broyer facilement une proie vivante.

Une larve indi(iuèe ciunmc se rapjiorlant à VAnlliia scxfiitilala , Eabricius, a été décrite : elle est d'un brun-noir luisant, avec les segments bordés de rouge inférieuremenl. et munie de deux fortes mandibules. Cette larve a la forme d'un ver allongé; elle est cylindroide, et seulement un peu plus épaisse eu avant qu'en arrière; on ignore sa manière de vivre. Cette larve, que Lalreille (Jean, des Coliopl. irEuropc) a fait connaître pour la première fois, n'offre pas les caractères des larves des Carabiques, et nous sommes de l'avis de M. Westwood (liilrod. to llic mod cl. Ins.). qui pense que l'on doit probablement la rapporter à Y Elater fnscipcs, Fabricius.

Une monographie de ce genre a été donnée par M. Lequin dans le Mcujnsin de zoologie.

On connait aujourd'hui plus de quarante espèces de ce groupe naturel. Nous indiquerons seule- ment r,l. dcccmijuiutta. Linné, qui provient du cap de Bonne-Espérance.

Plusieurs coupes génériques ont été formées aux dépens des Anlliia; nous citerons les :

Pachymorphe, Paclnjinorplia, Ilopc (:ri/.u:, épais; |xoo(fïi, forme, Coleopl. maïuial.);

Gouûgénie, Gono(jenin, Cliaudoir (-yravo;, angle; -yîvacv, menton, Bull. Soc. Mo.icoii. ISVi). indi- qué, mais non caractérisé

Thermopliile, Tlicntiopliilii.'!. Leach (ôepu.o;, chaud; cft),'..:, ami. Coleopl. minutai , IS,"8j.


COLÊOPTKRRS.


93



V'i'J. 1*JS. — i , fhiodei'HVjtunrfnlti.


F|o. Ii)9. — r. nrienhilf



Flf. 2(i0. — A. riir/os<l;)i/HC/ri



l'i^, '201 — .4 Mdbji


Fi» 202. — A. tih-tuhlu


94


HISTOIRE NATURELLE


i^"» GENRE. - riÉZIE. l'IEZIA. Biullé, 1833. ,

Histoire naturelle des Insectes. Iliîîit.;, pressé (à cause des nnlennes compriiiiéos)

Antennes comprimées, dont les articles vont en s'élargissant à mesure qu'ils approclient de l'ex- trémité; élytres aplatis, à forme ovale, allongée. Ce genre, qui c abiit le pass:igc des Grapliiptères aux Antilles, ne comprend qu'une espèce, P. axillaris. Dupont, provenant du cap de Boiuie-Espé- rance.

lô"" GENRE. — GRAPHIPTÈRE. GRAPHIPTKRUS. Laiiville, 1802.

Histoire miurclle des Insectes. Tpatpw, j'ociis; — vepcv, aile.

Télé ovale; palpes à dernier article cylindrique; lèvre supérieure avancée, et radiant presque en- tièrement les mandibules; languette en partie membraneuse; antennes liliformes; corselet en cœur; élytres plans, cylindriques, larges, arrondis; tarses antérieurs dilatés dans les mâles.

Insectes de taille moyenne, aptères, babitant les contrées les plus chaudes de l'Asie et de l'Afrique, et que l'on réunissait aux Aulhia. D'après M. Alex. Lefebvre, qui en a étudié une espèce en Egypte. G. vdriccjaius, les Grapbiptères ne sont pas nocturnes comme on l'a dit; ils courent au contraire sur le sable pendant le moment de la plus forte chaleur du jour : ils semblent n'habiter que les ré- gions non cultivées, et font entendre un bruit particulier, que l'on peut comparer au mot xcxr, ]>lusieurs fois répété, et qui est produit par le frottement de la partie interne des cuisses posté- rieures contre le bord des élytres, qui débordent l'abihimen; ils sont très-carnassiers, et réunis plu- sieurs ensemble, ils s'entre-dévorent. On en connaît plus de vingt espèces, qui, pour la plupart, sont ornées de taches ou de lignes cendrées, sur un fond brun et quelquefois jaunâtre; quelques-unes ont le corps tout noir avec des taches blanches plus ou moins nombreuses, qui leur dùnncnt un asp>^'ct des plus agréables.




Fi^. 203. — G. iMtuoius.


FiiT. 204 — G exclani'itionis.


Fig. 205. — a. Westwood,,



I'"ii; I — ii/jifriis nlti i




l'iy .">.


■ ÎHtirtiv.lih(lnu>' .\lj>e\rri.-i.



l'in- ■'(. — l'iaiinilrrus l'.inzcri



Kiii. r> — <tilfi'tmu.\ IltsiKDms


i-i r.


CULÉOI'TKIIKS. 95


QUATRIÈME ! IISIUI.

CIPAI\TIS. BIPAIiTITl. UilieiUc, 18-25. Faniilk'S niilun-lle-.

Cii', deux ; pars, pniiic.


Les Bipartis comprennent des insectes chez lesquels les élytres sont entiers ou légèrement sinués i leur extrémité postérieure; la tête est large, à antennes souvent grenues et coudées; le corse- let est grand, ordinairement en forme de coupe ou presque demi-orbiculaire, séparé de l'abdomen par un intervalle, ce ((ui fait paraître celui-ci pédicule; les pieds sont habituellement peu allongés; les tarses le plus souvent courts, semblables ou peu différents dans les deux sexes, sans brosse en dessous, et simplement garnis de poils ou de cils ordinaires; les deux jambes antérieures sont dentées extérieurement, comme palmées ou digitées dans plusieurs groupes; et les mandibules sont souvent fortes et dentées; l'échancrure du menton offre une dent.

Les insectes de cette division, qui représentent les Searitides, de Dejean [Spccics çjcn. Col. Ca- rab., 1826), habitent ordinairement les pays chauds, et ont reçu les noms vulgaires de Fouisseurs ou Fossoyeurs, à cause de l'habitude qu'ils ont de creuser le sol; ils se trouvent tous à terre, se cachent, soit dans des trous qu'ils s'y creusent, soit sous des pierres, et souvent ne quittent leur retraite que pendant la nuit; leur couleur est généralement d'un noir unifoime.

On place dans cette tribu une quarantaine de genres, répartis dans quatre divisions : celles des Siagonides, Searitides, Morionides et Ditomides.


Jixeimcxe ()iouMoii.

SIAGONIDES. SIAGOXIVES. Cistelnaii, 1834. EliuU's OMlomologiques.

Corps plat et souvent parsemé de poils; l'articulation du menton se fait par deux sutures longitu- dinales, prolongées jusqu'à la base tle la tète; lèvre supérieuie courte, marquée de plusieur.-, gros points sur le bord antérieur; menton très-développé, cachant presque toute la face inférieure de la léte; palpes labiaux à pénultième article avec quelques poils au côté interne; jambes antérieures n'ayant au côté extérieur que de légères dentelures.

Deux genres, Siayonn et Encelailits.


1" GENRE. - SL\GO>'E. SIAGONA. Latreille, 1806.

Gcnera Crust. el Ins. Iia-jMv, mâdioire.

Dernier article des palpes labiaux fortement sécuriforme; menton inarticulé et sans suture, recou- vrant presque tout le dessous de la léte, très-forlenient èchancré, avec une dent bilide au milieu ; an- tennes filiformes, grossissant à l'extrémité, à premier article plus grand que les autres; corselet très- rétréci postérieurement; corps aplati; jambes de devant non palmées.

Les Siagones sont remarquables par leur corps aplati; ce sont des insectes d'assez grande laille, et à couleur sombre. On ne connaît qu'un petit nomjjre d'espèces de ce genre; elles sont mèiliterr:i-


96


IIISTOIUE NATUUl'LLE.


néennes, c'esl-à-diie propres au midi de l'Europe, à l'Orient, à l'ATrique; cependanl on en a aussi trouvé au Sénégal et jusqu'aux Indes orientales. Le type est le S. ritlipcs, Fabricius, qui liabile l'extrémité méridionale de l'Espagne.



FI". 206.


S. Gerardii.


Fis. 907


S. ru/lpes.


M. de Caslelnau (Eiud. eiilom., 1854) a proposé de former, sous le nom de Lnpcrca (/.utt/jio,-, triste), un genre avec le S. Etiropœa, Dejean; mais cette coupe générique n'a pas été généralement adoptée.

S"' GENRE. - ENCELADE. ENCELADUS. Bonelli, 1813.

Mémoires de l'Académie <lc Turin. Nom mylliologiqiie.

Palpes à dernier article court, presque triangulaire; lèvre supérieure courte, bilobée; menton à une échancrure, avec une dent bilide; corselet court, tronqué en avant et en arrière, et plus étroit à la base; élylres ova- laires; corps trés-aplati; jambes antérieures ayant une échancrure en ar- rière, où l'on remarque également deux éperons.

Les Encelades comprennent deux espèces américaines de l'ancien genre Siagone. Le type est \'E. (jujus, Bonelli, propre à Cayenne.



Fis. '20S. — E. (jUjas (rcduit de muitiû).


SCARITIUES. SCAIIITIDLS. Mac Llmv, iSi".. Atiiiulos.) Javaiiica.


Lèvre supérieure très-courte, plus ou moins dentée, ayant sur les côtés de son bord aniérienr une loufrc de poils disposés circulairement cl dirigés en dedans; palpes labiaux à pénultième article présentant en dedans des poils roides, nombreux; jambes antérieures palmées en dehors ou divi- sées en plusieurs digitations qui s'affaiblissent dans quelques genres, mais dont on voit toujours la trace.

Une vingtaine de genres entrent dans cette division : les trois principaux sont ceux des Scarilcs, Pas'nniuliiis et Cliviiiii.


COLEOPTERES


97


1" GENRE. — SCARITE. SCAItlTES Fabricius, 1775.


S>slenia eiitomologiaî. S;caçiT-^;, pierre précieuse.


tète grande; antennes à premier article beaucoup plus grand que les autres : ceux-ci presque mo- niliformes; palpes labiaux à dernier article cylindrique; menton trilobé, concave ou articulé; man- dibules grandes, dentées en dedans; corselet en forme de dcnii-cerclc, échancré en avant; élytres assez aplatis, arrondis en arrière; pattes fortes; jambes antérieures palmées; tarses filiformes.

Ce sont des Coléoptères d'assez grande taille, de couleur noire, qui vivent dans les terrains sa- blonneux près de la mer, et dans les creux imprégnés de substances salines; ils se trouvent dans le.s zones chaudes des deux mondes, et creusent le sol, où ils se forment des espèces de terriers pour éviter la lumière du jour, et d'où ils ne sortent que la nuit pour attaquer d'autres insectes dont ils se nourrissent. Toutefois, quelques espèces, le S. lœvigaïus, par exemple, ne redoutent pas l'action du soleil, et on peut les voir souvent marchant sur le sable en plein jour. En Amérique, M. Lacor- daire a remarqué que les Scarites se trouvent quelquefois sur le bord de la mer, mais plus sou- vent dans les bois, courant à terre ou blottis sous des arbres abattus; d'après le même naturaliste, une espèce particulière, le S. unlliraihius, Dejean, de Buenos-Ayres, se distingue des autres en ce qu'elle se rencontre sous les cadavres à demi desséchés, en compagnie des Nécrophores; sa démar- che est lourde, et elle fait rarement usage de ses ailes, de même que les autres espèces du même groupe.



Fis 209. — S. arenariiis.


Fi'f '210. — S. Gnudotii.



On connaît près de cent espèces de Scarites; nous donnerons comme type le S. pyracmon, Rossi, qui est de grande taille, et se rencontre assez communément dans le midi de la France.

A côté des Scarites, viennent se placer le genre Lislropus (xiaT-pov, râteau; mu,-, pied), Audouin, qui ne comprend qu'une espèce, L. brcvkornis, de Bolivie, et celui des Gnatlw.rys^ (-{vaeo;, mûchoire; oÇu;, aigu), Westwood {Trans. Soc. linn. Londres. 1842), créé pour deux espèces, G. irregiilaris et granularis de la Nouvelle-Hollande : deux autres espèces de la même contrée ont aussi été dé- crites par M. Reiche. M. Motschoulsky {Bull. Suc. Moscou, 1819) indique, sous la dénomination de Parallelomorplius (TvapaXXrAoç, parallèle; ij.sptf>ï), forme), une subdivision des Scarites, dans laquelle le corps est plus parallèle, la forme des jambes un peu différente, et les ailes propres au vol; deux espèces propres à l'Espagne, P. arenar'ms, Bonelli, et Hispanus, Motschoulsky, entrent dans ce groupe.

10 13


4)8


HISTOIRE NATUHELLi:.


2"" GENRE. — RIIOMBODERÂ. BIIOMBODERA. Reiche, 1842.

Rcvae zoolo;iqiie,

Pojiêo;, rhomboïde ; 5'Epn, col.

Tète orbirulaire, manifestement séparée du corselet par un col distinct; labre grand; antennes fili- formes, à premier article épais, subcylindrique; palpes ù dernier article pointu; corselet rliomlioï- dal; élytres larges; pattes grêles; tarses à articles cylindriques; crochets tarsiens ayant une seule dent à la base.

Deux espèces de Colombie, R. vir(jala eXntroriifa, Reiche, entrent dans ce genre.



Fig. 212. — .1. ruficornis.


5™' GENRE. — ACANTHOSCELE. ACANTIIOSCELIS. Lalreille, 1825.

F.imillc nalurflle. Axav6a, épine ; oïeao;, jombf.


Corps court et convexe; menton articulé, presque plan, trilobé; lèvre su- périeure courte, à trois dents; antennes monilifornies; corselet convexe; élytres courts, très-convexes; jambes de devant très- fortement palmées; celles de derrière courtes, larges; trochanters presque aussi grands que les cuisses postérieures.

Formé aux dépens des Scarites, le genre Acanllioscdis renferme le S. ru- ficornis, Fabricius, du cap de lionne-Espérance.


4"'= GENRE. — PASIMAQUE. PASIMACHUS. Bonelli, 1815.

Mi'iiuiins tlp TAradémie de Turin. lia;, tout; u.a//.u.xi, coiiilKiltre.


Menton



à lobe intermédiaire paraissant bilide à cause de deux bourrelets latéraux an delà des- quels son extrémité est cachée ; palpes à dernier article un peu élargi, tron- qué; lèvre supérieure sinueuse, inégale; antennes atteignant presque la base du corselet; corps plat; élytres en ovale tronqué à la base et presque pointu à l'extrémité; jambes de devant avec deux digitations en dehors.

Les espèces de ce groupe sont de grande taille, et habitent l'Amérique septentrionale. Le type est le P. dcprrssus, Fabricius.

On peut réunir aux l'asimaqucs les deux genres suivants : {" Molohrus (|j.&),cefio;, gourmand), Pulzcys {Méni. Soc. Lk'ge, 1847), comprenant des espèces dont le dernier article des palpes maxillaires est plus long que le pénultième; 2" Scampliiic!, Mac Leay (Aiinulosa Javanica, 182.")), compre- nant ceux chez les((uels le dernier article des paljies maxillaires est aussi long que le précèdent.


COLEOPTEllES.


99


h'"" GENRE. - CÂRtNIE. CAlîENUM. Bonelli, 181^.

M -moires de l'Acailémie de Turin. Élymologie incertaine

Palpes labiaux à dernier article large et triangulaire ; l'article correspon- dant des palpes maxillaires presque cylindrique; antennes n'atteignant pas la base du corselet, à premier article à peine plus long que le suivant; corselet presque carré; élytres ovalaires, soudés et sans ailes en dessous; jambes anté- rieures avec deux digitations en dehors.

Le C. ajancum, Fabricius, de la Nouvelle-Hollande, entre seul dans ce genre. Leach indique ce genre sous la dénomination t\' Arn'uims (ajvo;, agneau; EiJoç, forme).



Fig. 214. — C.cyaneum.


0"'= GEiNIŒ. - SCAPTÈRE. SCAPTERUS. Dejean, 1826.

S,,ccies général des Coléopiéres : Carabiques. îciTiTc;, (|ni Iniiillu \n IciTe.


Menton couvert de rides transversales; antennes très-courtes, en grains de collier ; mandibules jiresque sans dents; corselet à peu près carré; jambes antérieures offrant quatre dentelures au côté extérieur; corps long et cylindrique.

Une espèce, S. Gucnnii, Dejean, des Indes orientales.


GENRE. — OXYSTOME. OXYSTOMUS. Latreille, 1825.

Familles naturelles. 0;u;, pointu; oto^i, bouclie.


Palpes labiaux à derniers articles aplatis, pointus; lobe intermédiaire du menton bifide; mandi- bules très-saillantes, aiguës et sans dents, si ce n'est près de la base, où elles en ont deux ou trois, antennes moins longues que les mandibules; corselet presque carré; élytres longs, cylindriques.

Les Oxystomes sont particuliers au Brésil. Le type en est l'O. ciilindrkus, Dejean.


8^'= GENRE. - OXYGNATIIE. OXYGNATHUS. Dejean, 1826.

Species général des Coléopiéres : Caraliiques. 0;'j;, pointu; piôiç, mâclioiie


Palpes labiaux à dernier article cylindrique, tronqué; mandibules tout à fait dépourvues de dents, à premier article gros vers le bout; antennes moins longues que la tête.

Une seule espèce, 0. elonçjcitus, Wiedmann, du Brésil.

Le genre Arpephore, Arpcpliorus (apitïi, faux; (fofo;, porteur, Hope, Inlrod. Ins., 18il), est sy- nonyme de celui des Oxygnathes.


100


IIISTOIKE NATURELLE.



Fig. 215. — C. Cayen- itensis.


9"'" GENUE. — CAMI'TODUNTE. CAMPTODLL\TUS. Dejean, 1826.

Species géuéral di-s (Coléoptères : Carabiques. Katj.77Tfj>, jii- courbe ; -^t-'J^^ dent.


{'alpus labiaux à JeniiiT arlklc cyliinliiqiie ; lube iiitennédiairo du menton plus long que les latéraux, et accompagné jusqu'à la base de deux lignes éle- vées; antennes plus longues que la tète; les mandibules à premier article cy- lindrique; corselet cordiforme; elytres un peu ovalaires.

Les Camplodontes, dont le C. LavorUnirci. Dejean, est l'espèce la plus connue, Jiabitent l'Amérique méridionale.


10""^ GENRE. — STRATIOTES STIUTIOTES. Putzeys, 1849.

Mémiiiros de la Sociélé de Liège. Slraliule, geiH'e (le plantes île la l'aniille des ilydrocliaridées.

Menton très-étroit, avec une dent au milieu, plus courte que les lobes latéraux, dont le sommet figure un angle aigu; palpes à troisième article plus court que le précédent; mâchoire à pointe très-aiguë; mandibules longues, grêles, pointues; antennes assez grêles; corselet carré; écusson cordiforme; élytres en ovale allongé, plans; pattes courtes et épaisses.

Une seule espèce, S. clivinoïiles, Castelnau, de Cayenne, placée antérieurement dans le genre Camplodoutus.

H"'^ GENRE. — CLIVINE. CLIVINA Latreille, 1802.

HÎÂioire naturelle des Insectes. Nom d'un oi.'seau.



Fig. 2IC — C. fossor.


Menton large, médiocrement élevé, parfois très-court; languette cornée, élevée, libre entre les paraglosses ; mâchoires allongées, étroites, arquées, pointues â l'extrémité; palpes labiaux â dernier article allongé; labre trans- versal, allongé; mandibules courtes, planes, larges à la base; antennes courtes, épaisses à l'extrémité ; yeux plus ou moins proéminents, hémisphériques, ses- siles; corselet carré, plus ou moins allongé, un peu rétréci ordinairement en avant ; écusson cordiforme, oblong; élytres plus larges que le corselet, allon- gés, cylindriques, la base tronquée et l'extrémité arrondie; pattes antérieures courtes et fortes. Les Clivines sont des insectes de petite taille, de forme allongée, qui se rencontrent sous les pierres ou les mottes de terre, au pied des arbres, et toujours sur les bords des eaux douces; de même que les Scariles, ils savent se creuser des trous en terre, au moyen de leurs pattes de devant très-propres à fouir la terre. On en connaît un grand nombre d'espèces; aussi les entomologistes ont-ils formé, aux dépens de ce genre, plusieurs groupes distincts, parmi lesquels nous indiquerons les sept principaux, créés principalement dans la monographie que M. Putzeys a donnée de ces Co- léoptères, et nous nous bornerons â citer seulement le groupe àes Entonia (evTtjAov, insecte), indiqué par M. Nevvmann [Knlomoij. miuj., 1808).

La couleur ordinaire de ces insectes est le noir brillant ou le brun de poix; plusieurs sont ferru- gineux ou testacés; qtielques autres ont une tache de cette dernière couleur à l'extrémité ou à la base des élytres. On n'y place plus que quatre-vingts espèces environ, propres à toutes les parties du monde, et dont trois seulement sont européennes : nous indiquerons comme type le C. fossor, Linné, C. arcniirin. Fabricius, qui se trouve communément dans toute l'Europe.


COLÉOPTÈHES.


101


12-°= GENRE. — DISCIIIRIUS. DISCIIIRIUS. Bonelli, 1815.

Mêmoiirs de r.^cailéiiiii; de Turin. Ai;, deux; "/.£'?, main.


Menton plus large que long, portant une dent courte, pointue; lan- guette cornée; mâchoires allongées, presque droites; labre court; man- dibules petites, planes; antennes courtes, élargies vers l'extrémité; corse- let du double plus large que la tète, très-convexe; écusson triangulaire; élytres arrondis à l'extrémité; jambes courtes et fortes; tibias sans éperon externe.

On connaît une soixantaine d'espèces de Disçliirius, presque toutes propres à l'Europe; quelques espèces américaines ont aussi été décrites. Ce sont des insectes de très-petite taille, dont la couleur dominante est le bronzé plus ou moins foncé. On les trouve au bord des eaux ; ils y courent en plein soleil ou s'enfoncent dans le sol, d'où la moindre pres- sion les fait sortir. Le D. globosus, Ilerbst, D. çfibbus, Fabricius, très- commun à Paris, peut être pris comme type.



î\l. — l>. obso- letus.


lô"'" GENRE. — CRYl'TOMMA. (RYPTOMMA. Putzeys, 1849.

Mniiniics de la Sociélé de Liège. KpuîTTo;, caclic; t'H-,"-', œil.

Dent du menton et ses lobes simplement tronqués à leur sommet; antennes ne dépassant pas le milieu du corselet; yeux noirs, visibles en dessus, petits; corselet presque carré; élytres soudés, <djlongs ; tarses à articles larges.

Une espèce, C. inulùstriaiiiDi, Buquet. de la Nouvelle Grenade.


14""' GENRE. - LACIIÈNE. LACIIEMJS. Putzeys, 1849.

Mémoires de la SociiSie de Liège. AaxvT.E'ç, couvcrl de duvel.'

Menton presque carré; palpes courts, épais; lobe transversal, sinué antérieurement; antennes à premier article long; corselet en carré allongé; élytres en ovale allongé; tarses courts, à articles à peine élargis à leur extrémité.

\]m espèce, L. impunctipcmiis, Putzeys, de l'Amérique centrale.


15°" GENRE. — PYRAMIS. PYIUMIS. Putzeys, 1849.

itleiiioires de la Société de Liego. n'jp7.fi.i;, pyramide.


Languette cornée, pyramidale; palpes courts; menton transversal avec la dent du milieu en fer de lance; mandibules larges; antennes courtes ; yeux enfoncés profondément; corselet en carré allongé ; élytres cylindriques.

Une espèce, P. crasskornis, Putzeys, de la Nouvelle-Grenade.


102 HISTOIRE NATURELLE.

lO'"" GENRE. - ASPIDOGLOSSE. ASPWOGWSSA. Puizeys, 1849.

Mémoires de la Société île Lié^e. AîTT'.;. bouclier; "yÀMUacr., langui;

Menton transversal, plus larE;e ;\ la base qu'à l'extrémité; latij^uette très-étroite. allonj;ée, coria- cée; mandibules courtes, arquées, planes, peu aiguës; antennes courtes; labre transversal; corselet très-convexe; élytres avec des stries profondes. .

Une vingtaine d'espèces de l'Amérique méridionale, dont VA. submeiaHica. Riiqnel, est le type, entrent dans ce genre.

rr' GENRE. — ARDIST0.M1S. ARDISTOMIS Putzeys, 1849

Mémoires ilc la Sociélé de Liépe. Aooiç, pointe: arcu.a, hniiclie.

Menton globuleux, à lobes latéraux aigus; languette cornée, terminée par une pointe membra- neuse; mâchoires allongées, étroites; mandibules longues, étroites; labre arrondi; antennes lili- formes, atteignant la base du corselet; élytres plus larges que le corselet, ovales.

Une trentaine d'espèces, toutes américaines, forment ce genre; le type est VA . fasciolnln. Chevro- lat, du Rrésil

18""= GENRE. - .^CIIIZOGÉME. SCIIIZOGE.MUS. l'utzeys, 1849.

Mémoires de la Sociélé de Liège. -'/.'■•'■']<' (tivisfl: fîvjf, menton.

Menton avec une dent au milieu ; lobes latéraux profondément échancrés et comme divisés; lan- guette cornée, allongée; mandibules larges, trè.s-arquées; labre court, sinué en avant; antennes cylindriques; élytres étroits et allongés.

Les espèces de ce genre, au nombre de dix environ, habitent particulièrement les contrées les plus chaudes de l'Amérique centrale; cependant on en trouve une au Pérou, et une autre dans l'Amé- rique boréale. Le type est le S. siruikollh, Dejean, du Mexique.

Un genre placé par Sturm {Cal. 1843) dans la tribu des Scaritides, et que nous croyons devoir indiquer ici, est celui des Axinidiiim (a|ivuUv, petite hache); toutefois, M. Chaudoir croit que sa vé- ritable place serait plutôt dans la tribu desFérouiens, division des Stomides; l'espèce type est VAxi- nhliiitii Africanuw, Slurm.


C '(Oi.iic'iiie c^ioi«'ioii.

MinunMDKS. Molilii.Mli.n. Ilope, 1838.

roltnpterist's Maiiiial.


Corps aplati et lisse; lèvre supérieure tout a fait lisse, et peu ou point garnie de poils à son bord antérieur; palpes labiaux ayant ft leur pénultième arlicle deux ou trois petits |iûils placés au coté in- terne; jambes antérieures élargies au bout, mais non palmées; aucune saillie ù l'extrémité, et quelques poils roides.

Les genres .WorJo. Ciil/ipir^i.i. et quelques autres assez peu connus, forment cette division,


COLÉOPTÈRES


lO.I


1" GENRE. — MORION. MOBIO. LatreiUe, 1810.

Considérations gi'iiéralcs sur les Iiisecle';. Mcçig:, lupilcr pruloclPiir ilos arbres.

Palpes à dernier article cyliiidiiqne ou ovalaire; dent du menton presque bifide, et beaucoup plus courte que les lobes latéraux; lèvre supérieure à peu près carrée avec une échancrure profonde et des angles aigus; antennes grossissant un peu vers le bout, à articles comprimés, en carré plus long que large; corselet carré plus long que large; corps presque plat; èlytres longs, parallèles.

Ces insectes vivent sous les ècorces des arbres, et sont exclusivement améri- cains; le type est le M. nxmiru-oni'is, Latreille



Fig. 218. —M.mo- nîUcornis.


2"^ GENRE. — PLATÏNODE. PLATïiWnES. Westwood, 1827.

Tians. Soc. cnloiii. Lundi es. nXaTu:, large; vw'îs--, sansdcnl

Ce genre a la plupart des caractères des Morions, et en diffère principalement par sa forme plu.s large, très-aplatie, et par son corselet en coeur tronqué. Une espèce, P. lKe,?/cr»irt)î»îi, Westwood, de la Guinée


o"" GENRE. — IIYPÉRION. IIYPERION. Casteliiau, 1834.

Etudes eiiloiiioloyliiuos. T^ùm mythologique.

Lèvre siîpérieure plus large que longue, profondément échancrée et arrondie sur les côtés; mandi- bules offrant à leur base et en dehors une saillie obtuse, beaucoup plus forte que celle des Morions ; dent du menton très-forte, plus longue que les lobes latéraux et bifide; corps tout à fait plat en dessus.

Type : Une espèce de la Nouvelle-Hollande, II. Sclirotteri, Schréber, qui est de grande taille.

Ce genre correspond à celui des [Icicroscdis (i^epo;, diffèrent; m-.u;, jambe) de M. Roisduval (Faune de l'Océanie, 18j'(), et à celui des Camjnjlocucnûs [ao.\j.t:mu!;, recourbé; xv/i|j.ïi, cuisse), West- wood (hiir. moil. cinss. Ins., t. I, 1829).


i"" GENRE. - CAT.\riLSIS. CATAPIESIS. Solier, 1855.

Grallé, Histoire iialurelle des Insectes KxT-a77tEa'.;, oppresseur.

Lèvre supérieure plus large que lotigue, à peine écliancrée; palpes à dernier article ovale, très-allongé; dent du menton tronquée, plus courte que les lobes latéraux; corselet plus large que long, arrondi sur les côtés; élytres tronqués au bout; jambes antérieures sans prolongement à l'extrémité interne; tarses de devant semblant garnis en dessous d'une simple houppe de poils.

Une espèce du Rrèsil, C. iiilida, Solier.

Les noms A'A.Thiophorus, Gray (alivri, bâche; tp'.po.-, porteur), et Baankin. Westwood (élymologie inconnue, Maçi. loo/., Guérin. ISri.'i), ont été appliqués à ce genre.



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ik'\


— r. nUida.


10-i


HlSTOiriE NATURELl.n.


5°" GENRE. — MÉLISODÈUE. MELISODEllA. Westwood, 1837.

Guérin-Méneville, Magasin de zoologie. MsAtao;, blaireau; ^ef:, col.

Menton unidenté, à lobes aigus; labre un peu écliancré; bords des élytres entiers; corselet irès- rétréci en arrière ; jambes antérieures échancrées vers le milieu. Une espèce, M. picipcnnis, Westwood, de la Nouvelle-Hollande.


6"" GENRE. — IIEMITELES. IIEMITELES. Brullé, 1854.

Histoire naturelle des Insectes. Hu.tre).ïi;, à moitié formé.

Lèvre supérieure moins longue que large; palpes filiformes; dent du menton simple et obtuse; antennes composées d'articles grêles, cylindriques, un peu amincis à la base; corselet moins long que large, étroit en arrière; élytres en ovale; jambes antérieures garnies d'épines sur les côtés; tarses antérieurs avec une double série de petites écailles chez les mâles.

Une espèce, //. inleniipius, Brullé, de Madagascar.



Fig.220. — U. uUenuplus.


T"' GENRE. - H0MAL0M0RPI1.\. HOMALOMORPIIA. Riullé, 1834.

H'Stoire naturelle des Inserles. Ou.a).c;, plal; ".opO/T,, forme-

Lèvre supérieure très-courte, à échancrure profonde; mandibules presque droites; dent du men- ton courte et bifide; palpes cylindriques; antennes trop courtes pour atteindre la base du corselet, composées d'articles à peu près carrés; jambes de devant légèrement crénelées en dehors; deuxième et troisième article des tarses triangulaires, revêtus de petites écailles; corselet aussi long que large, corps en carré long.

Une espèce de Gayenne, //. ranimim, Buquci.


8°" GENRE. - PÉRIGONE. PERIGONA. Castelnau, 1855.

Études enlomologiquts. tljpi, tout autour; ■javio, angle.


Corps plan; tête grande; palpes longs, à dernier article pointu; lèvre transversale, tronquée anté- rieurement; antennes courtes; mandibules fortes, aiguës; corselet élargi en avant; écusson triangu- laire; pattes fortes; tarses antérieurs à trois premiers articles élargis.

Une espèce, P. pallitla, Castelnau, du Sénégal.


COLEOPTERES.


lor.


WTOMIDES. DITOMID.S. Casteinau. 1834. Kludes eiiloniologiqiies.


Lèvre supérieure très-courle, simplement couverte de points; palpes labiaux à pénultième arliele ]ieii cilié en dehors; lèvi-e supérieure garnie do poils dans toute rétciidne de son liord; mandilinles courtes, très-arquées, presque obtuses; jambes antérieures non palmées, mais leur extrémité élar- gie formant en dehors une saillie; corps tout couvert de points enfoncés, que l'on peut même voir sur les pattes.

Parmi les douze ou quinze gimres de cette division, deux sont principalement im])ortants : ce sont les DiloiiiHs et les Ai)oIoiuuk


\" GENRE. - DITOME. DITOMIS. Bonelli , 1815.

Ménioiri'S de l'Acidéniic tle Turin. i';, deux; "0(j.o;, pièce.


Tète phis ou moins grosse; antennes filiformes, à articles allongés et pres([ue cylindriques; palpes filiformes, terminés par un article ovale, les labiaux plus courts que les maxillaires; labre assez avancé, Irès-échancré; élylres déprimés; corps court; corselet élargi en avant; pattes moyennes; jambes antérieures assez fortement é<'bancrées au côté interne; tarses filiformes.

Les Ditomes sont des insectes de taille moyenne, de ciinleur sombre, et pres([ue toujours noire; ils recherchent les endroits chauds et sablonneux, y creusent des trous assez profonds et s'y tiennent cachés. Ces insectes, à l'état parfait, se trouvent assez souvent sur les plantes. |irincipalement les Graminées, et ce fait doit être noté, car c'est une exception presque unique dans la grande famille des Carabiques. La démarche des Dilomus n'est pas très-vive; la couleur de leur corps est tonjmiis noiràlie; quelques mâles sont trés-remarquabUs par leur tète et leurs mandibules cornues.



Fig. 2'21 — V. Calydonicus.


Fj};. 2'22 — D. vinlaceu.s.


Lalreille {Rég. anim., 2« édil., t. IV, 1S29) dit que la larve d'une espèce de ce genre, />. Intcc- phiihis, Olivier, la seule que l'on connaisse jusqu'ici, et encore imparfaitement, ressemble beaucunp â celle des Cicindéles, et qu'elle vit de la même manière. Les Ditomus, dont on a décrit une quin zaine d'espèces, sont propres à l'Europe et aux parties septentrionales de l'Afrique et à l'.Xsie. Une espèce, que l'on trouve parfois au.\ environs de Paris, est le l>. fiilvijh's, Latreille.

M. Solier [Annales de la Suciélc enlomokxj'ufuc, 1854) forme dans ce genre deux subdivisions : 1" les Odnnlomrc's (o-S'o'j;, dent; /.acr, tète): 2" les Diinniits pro]iremrnt dits.

Kl- t/;


lOG


HISTOIRE NATURELLE.


Labre



Fig. 223. -

pito.


2"" GENRE. - AIUSTE. AIUSTUS. Ziégler, Latreille, 1825.

rontillfs iKilurelles. ApiiTC;, courageux.

peu avant;c, très-peu éeliaiicré; tète ti'ès-grosse, nuiliqiie dans les deux sexes, aussi bien que les mandibules; yeux peu saillants, eoiselet eourt, presque en eroissant, ti'è.s- échancré en avant; corps assez court.

Quelques espèces, anciennement placées avec lesDitomes, et dont elles diffèrent très-peu, entrent dans ce genre; toutes babilenl les parties méridionales de l'Eu- rope; elles sont éminemment phytophages, et Latreille a obsenè une espèce de ce genre dans les champs grimpant sur des Graminées, et en arrachant les balles pour les emporter.

LM. Cajùto, Illiger, du midi de la France, en est le type. l'abricius avait fait un Scaiinis de l'.l. sitlcaliis, (\\\v l'on trouve auprès de l'aris.


.4.ca-


5""' GENRE. — ODOGÉNIE. (WOOFaMUS. Solier, 18Ô4.

Annales de la Sociélé culiiiiiologique de France, i'<' série, t. III. OJous, doul ; ■^■evîit.v, menlon.

Menton à ccbancrure tié.s-profonde; la dent du milieu non tronquée; léte non trilobée en dessous, .1 angles saillants antérieurement; épistome tronqué ou légèrement écbancrè ; tarses antérieurs à ar- ticles intermédiaires courts, transversaux, légèrement dilatés dans les mâles.

Ce genre, démembré probablement à tort des Ditomes, comprend quelques espèces, dont le D. Bar- bnriis, Solier, du nord de l'Afrique, peut être pris pour type.

/r' GENRE. - PACHYCARE. PACHYCiniS Solier, 1854.

Annales île la Siicieié enloniolnglpe ilc France, I" série, l. 111. tla/^u;, épais; xapi, tête.

Tète réirècie vers sa base, plus ou moins arrondie sur les côtés, et non prolongée en arrière en saillie rectangulaire; menton s'i écliancriire dont la bordure est étroite, et avec une dent peu pronon- cée ou nulle; èlytres soudés.

Ce genre, qui peut parfailenieiil renirer dans celui des Diltmin.i. a pour type le P. Lalirillci, So- lier, de Smyrne.

5"'^ GENRE. — MYSTROPTÈRE. MYSTRUPTEIWS. Chaudoir, 1842.

nulU'Inis (le la Snriclé ilc Moscou. I. XV. M'jTTpcv, cailler; irTepov, aile.


Tète en carré, plus longue iiuc lari;f; menldii ir.insvcrsal, l'ortement échancré en avani et sans dent, •mandiliules fortes, déprimées, striées en dessus; palpes maxillaires saillants; antennes fortes, courtes; corselet ;i angles postérieurs très-arrondis; elytres snudés, ;i peine plus larges que le cor- selet; pattes fortes, allongées; tarses ciliés, à articles triangulaires.

M. Chaudoir ne place dans ce genre que le Pacluicarna nirulciis, Soliei'. (|ni apparteM:iit anté- rieurement au genre IHloniits, et qui provient de Moiée.


COI-ÉOPTriUES.


107


GENRE. — CIIILOTOME. (JIILOTOMUS. Cliaudoir, 1842.

Bulletins de la Société de Moscou, i. XV. XtiXo;, lèvre; TEfivM, je coupe


Tèlc rari'i'e, plus longue que large; palpes maxillaires saillants, à premier article Irès-rourl; menton fortement écliancré ; mandibnles fortes, très-avaneées, arquées à l'extrémité, aiguës, striées et earéiiées en dessus; labre moins long que large; antennes de la longueur de la tète et du corse- lot l'éunis; corselet cordiforme; écusson triangulaiiT ; élytres sondés, un peu rebordés; pattes mé- diocres, longues; tarses ciliés, à articles triangulaires s'allongeant aux paires postérieures, un peu échancrés à l'extrémité.

Ce genre ne comprend qu'une espèce, le C. clKtlijIxrus, Faldermann, de Perse, et qui entrait pré- cédemment dans le nenie Diluiinis.


GENRE. — PENTIIE. PENTHVS. Cliaudoir,

Bulleiins de la Sociélé di' Moscou. risvOti;, deuil.


iUl


Tète cariée; palpes maxillaires petits, à premier article court; menton transverse; mandibnles très-fortes; labre semi-circulaire; antennes filiformes, plus courtes que la tète et le corselet réunis; corselet cordiforme, coupé presque carrément en avant et en arrière; élytres parallèles; pattes médiocres; tarses triangulaires, presque coniques.

Une espèce, P. tcncbricosiis, Klug, provenant de Constantiiiople, et qui précédemment faisait partie du genre Dïlomus.


S-"^ GENRE. — CARTERUS. CARTEBUS. Dejean, 1826.

Species geiitral des Co'icoplcres : Carabiiiuos. KapTEfo;, robuste.

Palpes labiaux courts, à dernier article cylindrique; tète assez grande ; menton convexe et trilobé; antennes filiformes, à articles presque cylindri- ques; corselet cordiforme; élytres peu convexes; jambes de devant non pal- mées; tarses antérieurs des nii'iles à quatre premiers articles dilatés.

Une espèce, C. inlernipins, Dejean, particulière au Portugal. Fig. 224. — c. ™A/'«»-



y°"' GENRE. — GLYPTUS. GLYPTUS. Brullé,

Hisloire naturelle des Iiisccics. Tauitto:, sculpté.


1834.


Palpes maxillaires, à dernier article court, ovale, et celui des labiaux plus long, cylindioïde; menton ayant une dent aiguë; mandibules trè.s-arquées, sail- lantes, peu épaisses, sans dents; lèvre supérieure courte, faiblement éclian- crée; antennes très-courtes, n'atteignant pas le milieu du corselet, monilifor- mes; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles élargis, leur face inférieure garnie de deux rangées de papilles nombreuses disposées comme dans les llarpales.

Une espèce, G. sciilpiilis. Brullé, des Indes orientales. Fig. 12:



G. sculplilis.


108


IIISTOIBF. NATIT.ELLE.


U)"" GENRE. — MÊL.ENE. MEL.ENVS. Dejean, 1826.

Spcrios goneral des Col^oplères: Ciir:il)iqiies Ms).aî, noir

Tèle ovale; palpes icrmini's par un article renflé; menton court; antennes longues, à articles cy- lindriques; corselet cordilorme; èlytrcs alloni;cs, (ivalaiies; pattes moyennes; tarses longs, grêles, à articles liiifornies.

Une espèce du Sénégal, .1/ cU-ijinis. llcjtMii.


11'"^- GENRE. — COSCINIE. COSCIMA. Dejean, I82C.

Species général des Coléoplères : C.nrahiiiues. Kcaxivov, ciiljlu

Palpes maxillaires à dernier article cylindricpie et tronqué à l'extrémité; lèvre carrée; menton large, court ; antennes assez fortes, à articles obconiques; lète grande; mandibules peu avancées, non dentées en dedans; corselet cordiforme; janiJH's de devant non palmées; tarses antérieurs à ar- ticles eylindroïdes.

On place dans ce genre une espèce d'Egypte, C. Scliiippellii . Dejean, et quelques espèces du Sé- négal.

M. K\vi<^ (Sijmbolif ])lnis\cii\ 1832) désigne le même genre sous la dénuniiiialion de Tnjclihw, Trycliine (Tpux.ivoç, dé(diiré).


la-"" GENRE. — .^PdidME. APdTimVS. Illiner.

Mag. dii- Insici. Aitot',u.g;. coupé



Fi-, 220. — .1. r.ifm [lui (criicnl gi'ossi).


Palpes maxillaires minces et lililormes, dépassant de beaucoup la tète : les labiaux à dernier article ialcifurnie; tète petite; labre peu avance, iéy;è- rement écliancré; mandibules courtes: antennes lililurnies, à articles iiilon- gés; yeux saillants; corselet globuleux; élyli'cs allongés, convexes; j)altes moyennes; tarses allongés, liiifornies.

Les .\potùmes l'orment un genre bien naturel, cl par leurs caractères, qui sont distincts de ceux de l(ins les autres grcmpcs de la même ti'ibu. et par leui's habitudes, qui sont différentes. En effet, on ne les trouve pas isolés sui' les plages sablonneuses ou dans les lieux humides; mais ils se rencon- trent en société sous les pierres. Les Aputomes, d'abord places par Lilreillc dans la tribu des Subidip:dpes, près des llciiiliidiiiiu, ont été plus lard ran- gés, par le luénic entoniologisle, à la place que nous leur assignons.

(*n n'en connaît ([ii'un Irès-pclil nombre d'espèces, toutes d'Europ(^, et dont le type est l'.l. iiifus, dlivici', de la Provence.



l'in I. —SInii.niuri'Inis .nniu.l.i


l'i... 'J _ ,iiirlliitHiiliii 11^ rniirilllIlK



l"l^. 7> — Cnr<h Ullfr<t tifin-l.



l'i^. 'l — /.(ihru.s j>ni*iiil\.



|.|._, .-p — Tirillli\ nil-fll^


l'I 7


COLKOPTÈUKS. lO'J


CINQUIEME TRIBU.

OUADRIMANES. QUADIllMAM. LnliciUc, fS2f». Ci. Cuvicr, lït'gne animal.

Quadrimanus, à cjualrc mains ou palpes


Chez les insectes de celte tribu, les (iu:ili-e tarses antérieurs uni les articles dilatés dans les mâ- les, ou au moins les deux premiers ; les trois ou quatre premiers articles sont triangulaires ou cur- diformes, mais jamais carrés ou arrondis. Les jambes antérieures sont toujours assez fortement écbancrées. Le dernier article des palpes n'est jamais terminé en alêne, et les élylres ne sont ])as tronqués à l'extrémilé.

Les Qnadrimaues, que llejeau désignait sons le nom de Ilnrpal'um, tiré du genre principal de la tribu, Ihn-fudus, ont généralement le corps plat, en carré allongé, et un peu ovalaire; le corselet plus large ([ue long; et les élytres sinueux à l'exlrémité; leurs patt(!S sont robustes et propres à la niarebe, quoique assez courtes. Pres({ue Uiutes les espèces sont (b^ couleur terne, souvent noire, et il en est peu qui présentent (piebpies couleurs un peu vives; mais un certain nombre est revêtu de poils nombreux à l'instar des Ckhvmus, tandis ([ue les autres ont le corps uu et lisse, ayant quel- quefois un aspect irisé, comme dans certains Slaioloplius .

On ne connaît pas de larves d'IIariialiens d'une manière bien certaine; mais, d'après toutes les |)rùb,ibililés, elles doivent se rapprocii.'r de celles des Zalires et des .\mares, et se tenir eiironcécs tiaiis la teii'c.

Ces insectes paraissent plus l'épandus dans l'aiH'ien continent que dans le nouveau; toutefois, on en a (rouvé partout; et Ion en connaît un très-grand nombre; aussi ces espèces, que l'on compre- nait aulicfois dans le seul genre Ilarpuliis. sont-elles reparties anjourd'bni dans uu nomlire assez l'onsidéiable de genres. Toutes vivent ,i terre; on les reneonire au milieu des cliam|)s, sur les cbe- udns, au pied des arbres, et sni'toui sons les pieires, où elles se tiennent à l'abri pendani la mau- vaise saison.

Cette li'iliu, ipii est encore l'une des moins bien ccinnues de la l'amiUe des Carabiipies, ne com- prend que di'ux divisions : les .\(inopides el les llai'palides.


.A U'IUU'YC l^KHtlIOK.

ACINOPIDES. ACimVID.E. Castel.iaii. \»U I-'Uiiii's C(il()moliiyi(]ues

Télé grosse, presque toujours aussi large au moins que le corselet, tarses des n.àles loujours presque aussi étroits que ceux des femelles : ces organes étant en dessous simplemeni garnis de quelques poils.

Tous les genres compris dans celte division n'ont pas l'ensendjle des caractères que nous venons d'indiquer, et quelques-uns mieux étudiés devront probablement rentrer dans les llarpalides; cer- lains d'entre eux, et cela s'a|i]dique également aux llarpalides, formeront aussi pndjablement des divisions distinctes; mais udus n'avons pas voulu en indiquer pour ne pas encore augmenter la con- l'usiou (pn règne dans la hibu des Ouadrimanes.


110


HISTOIRR NATURELLE.


1" GENRE. - ANISOCNE.ME. Ai^lSOCNEMUS. Cliaudoir, 1848.

Bulletins de la Sociélé de Moscou. Avtoi;;, inégal ; xvr,(ir„ jambe.

Tète carrée; palpes courts; menton court; niandiliulcs très-fortes; antennes s^rèles, filiformes, les deux premiers articles glabres, et les suivants garnis de poils; corselet quadrilatère, un |ieu trans- versal; élytres presque parallèles; pattes fortes; tarses à articles coniques, le premier le plus long de tous.

Cl' genre, remariiiiahle par la conformation parliculière des jambes, offre quelques i'a|iporls avec ce qui a lieu chez les Dilomiis, et constitue évidemment le passage des Biparliti aux (juadrimanes : aussi ue le plaçons-nous ici qu'avec doute.

Une seule espèce, A. vaiulus, Klug, de Colombie, entre dans ce genre.

S"" GENRE. - ÂCINOPE. ACINOPUS. Ziegler. Latreille, 18^25.

Familk's naturelles. A.HIV0;, grain de raisin ; itou;, pied.


Palpes à dernier article assez allongé, légèrement ovalaiie, presque cylindrique et tronqué à l'extrénnlé; lèvre supérieure carrée, écliancrée en avant; mandibules fortes, avancées, aiguës; men- ton avec une dent simple au milieu de l'écliancrure; tête grosse, presque carrée, renflée en arrière; corselet et corps plus ou moins carrés; élytres presque parallèles, plus ou moins allongés; tarses antérieurs des mftles à quatre i)reniiers articles forlenient dilatés, triangulaires ou cordiformes.

Les Acinopes sont principalement remarquables par leur grosse tète et par leur aspect général assez semblable à celui des Scarites, ce qui les a fait placer pendant lougtenqis dans ce groupe naturel. Ce sont des insectes ]ieu agiles, au-dessus de la taille moyenne, de couleur noire; leur corps est épais, peu al- longé et assez convexe. On les trouve ordinairement sous les pierres, dans les (errains secs et arides. On n'en connaît qu'un assez petit nombre d'espèces qui semblent exclusivement appartenir au midi de l'Europe, à l'occident de l'Asie et au nord de l'Africpie. L'espèce type est l'.i. picipcs, Olivier, qui se rencontre dans le midi de la France, et (pielquefois, mais rarement, aux eiiviiuiis de l'aris.



Fi« . <221 . — A. mcga- cep/ialus.


o"" GENRE. - AMBLYGNATIIE. AMBLYGNATHUS Dejean,

Species général des diliopiéres : C.araliiques. Au.êXu;, émoussé; -(vaôoç, mâclioii'f


1829.



Fig.2"28. — A. inijn-cssua (grossi au double).


Tète plus grosse que le corselet; palpes à dernier ariiele allongé, peu ova- laire, presque terminé en pointe; lèvre supérieure ([iiadrilalère; maiulilniles fortes, ar(|uées, obtuses, |>resque cachées parla lèvre su])érieure; uieiitoii édiancrè en arc de cercle; antennes liliformes; yeux non saillants; corselet l)lus ou moins carré, rétréci en arrière; corps oblong, peu convexe; élytres un peu ovalaires, presque parallèles; pattes fortes; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles un peu dilatés, triangulaires ou cordiformes.

Les Ambljgnallu's, dont l'.l. (rphiilolrs, Itejean, est le type, oui beaucoup de rapport avec les llarpales; ou en coniiait une dizaine d'espèces iloiil la patrie est Caycnnc.


COLÉOPTÈRES.


m


4""- GENRE. - PLATYMÉTOPE. PLATYMETOPUS Dejean, 1829.

SpeciesgùiKiMiil des Coléo|ilcics : faiabiqucs. nXaTuç, npl-Ui; (/.etmtvsv, front.


Tête arrondie, plane aiilérieiirenu'nt, létréeie postérieurement; palpes à dernier article allong:é, ovalaire, légèrement rentlé; lèvre supérieure trapézoï- dale, légèrement arrondie en arrière; mandibules peu avancées, assez aiguës; menton édianeré eu arc de cercle, sans dent; antennes lijiformes; yeux plus ou moins saillants; corselet carré, rétréci en arrière; corps assez allongé, peu convexe; élytrcs allongés, un peu ovalaires, presque parallèles; pattes peu fortes; tarses antérieurs des mâles à c[uaire premiers articles un peu dilatés, triangulaires on cnrdifornies.

Les Platyniètopes sont tons au-dessous de la laille moyenne, entièrement ponctués et ordinairemcTit recouverts d'un duvet plus ou moins serré; ils se rapprochent beaucoup des Ilarpales par leur faciès, mais ils s'en distinguent facilement par leur tète aplatie, plus large que le corselet. On en connaît une quinzaine d'espèces provenant du Sénégal et des parties orientales de l'.\sie. La plus connue est le P. vcsntus, Dejean, du Sénégal.



Fi:


229. — P. qiimlri maculatus (loi'lcment grossi).


S-"' GENRE. — ORTIIOGENIUM. ORTIIOGENIVM. Chaudoir, 1855.

Aimalosdo lii Suciélé L'inomiiloguiue de t'rani'e, l""*^ série, t. IV. OfO'jÇ, droit; -j'svei'yv, menton.

Tête carrée; mandibules assez avancées, peu arquées, très-obluses; menton coupé carrément à son échancrure, sans dent; lèvre supérieure transverse; antennes filiformes, de la longueur de la tète et du corselet; yeux arrondis, très-saillants; corselet transverse; élylies allongés, convexes; tarses an- térieurs des mâles à quatre premiers articles dilatés.

Ce genre est voisin des l'hilyinètopes et ties Selenii|iliurcs; il ne comprend qn'tine seule es- pèce, 0. fcmorale, de Saint-Domingue.


G'" GENRE. - lURYSOME. BARYSOMUS. Dejean, 1829.

Species général des Coli'0|iléres : Caraliiques. Bafu;, loiirJ ; (jojf/.a, corps.


Tète courte, large, presque transversale, non rétrécie en arrière; palpes à dernier article ova laire, cylinilrique, tronqué au bout; lèvre supérieure courte, presque trans- versale; mandibules courtes, obtuses; menton écbancré en arc de cercle, sans dent; chaperon fortement écbancré en arc de cercle, corselet en carré moins long que large; corps épais, court; élytres courts, ovalaires, presque paral- lèles; pattes très-courtes; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers ar- ticles légèrement dilatés, courts, serrés, triangulaires ou cordiformes.

Les Barysomes sont des insectes au-dessous de la taille moyenne, ressem- blant un peu aux Amares par le faciès et ayant, comme la ])ltipart d'entre eux, des reflets métalliques; leur forme est plus carrée et moins ovale. On en (ton- nait des espèces des Indes orientales et du Mexique. Le type est le H. Ifœpf- neri, Dejean, provenant de ce dernier pays.



Fig. 230 —B. Ilœjifiieri (grossi au tlouljle).


II'J


I1IST(»1RE NATliRELlR.


C'est ù cùié (lu "(Miir liarysmiic (|uc viciil se placer celui des Éricatcs, Encnliis fiioiu inylliolu- i^iquc), l»ii|iiiiit, (|ui esl indique dans la troisième édiiion du ealaloi^ue de M. llejean. mais dmit les earaclèies n'ont pas été formulés : il n'j enlfe (ju'une espéoe, \'E. tcsiiimis. Dupont, du Sénégal.


GE^riE. - CRAI'OGNATIIE. ClUTOGNAriILS. Dejeau, 18^29.

Spi'cici général des Coléopléres : Carabiques. KpaTu;, liii'l; -yvaôcç, mâchoire.



Fiii. '25! — r. mninh- (grossi Mil double).


Tête assez grosse; palpes à dernier article assez long-, légèrement ovalaire, tronqué à l'extrémité; lèvre inférieure presque earrce, écliancrée antérieure- ment; mandiliules fortes, avancées, arquées, aiguës; menton sans dent au mi- lieu de l'échancrure; corselet presque eordiforme; corps court, épais; élytres presque parallèles, peu allongés; tarses antérieurs des mâles a (|uatre pre- miers articles un peu dilatés, assez courts, triangulaires ou cordifornies; pattes courtes, peu fortes.

Une espèce, C. nintiilihiildr'is, Kcjeau, (pie cet auteur iiidi(iue comme pro- venant de Buénos-Ayres, et que M. RruUé dit avoir été rapportée du cap de lionne-Espérance par Delalaude. C'est le même que le Ciiplioncuiiis pidlipcs, Chaudoir (ttç'..-, tubercule; -jeveiov, menton, BiilliUins de la Sociclé de Museoti, 1S45).


8""' GENRE. - MPTOMORIMIE. nAPr<>ï\l(tni>IIVS Chaudoir, 1857.

[iulIcLiiis (le la Sdcielé de Moscou, t. X. DapfiM, daplus; y-^^f^, loi me.



Fis.2r)'2.-T l>. Ca- pensis.


Tête large; pal]ies peu saillants, a di'ruier article ovalaire, lri)ii(|uè au hout; lèvre supérieure fortement échaucrée; maudilmlcs fortes, ar(|uées, aiguës; menton sans dent; antennes liliformes; corselet transversal rétréci à la base; élylres assez larges, peu allonges, pres(|ue parallèles; pattes moyennes; tarses triangulaiies dans les femelles.

Une espèce, D.C.dpensix. Cliaudoir, du cap de Riuiiie-Esperauce. Ce genre correspond à celui des Eneeplmlns (ej. bien; Xi^a/r,, tête), Casieinau, nom (|ui doit être préféré connue ayant ranlèriorilé. M. Erichson (Wiegmann, Arelùv., 1844) réunit ce genre à celui des ('.laUKjmillins, et ipielipies auteurs à celui des Ae'inopua.


l»'"" GENRE. - MPTE. DM'TVS Fischer de Waldlieiin. 18tir).

Kiiloniogra[ilii(; de la Itiissic. Aa—Td), je dévore.


Tète pres(pie triangulaire, non léli'écie en arrière; palpes à dei'uier ailicle leucremeiit ovalaii'e, presque cylin(lri(pie, lron(|ué à l'extrémilè; lèvre supérieure en carré moins long (pu' large; man- dibules peu avancées, assez artpièes; menton s:nis dent ;iu milieu de l'échancrure; aulennes courtes, moniliformes; eorselet plus large (pn> la léle, (dnliforme; elytres allongés, presque parallèles; pattes


COLEOPTERES.


iir.


courtes; tarses antérieurs des niàles à quatre premiers arlieles à peine dilatés, courts, serrés, triangulaires ou cordifornies.

Les Daptes semblent rechercher les endroits sablonneux et humides; on n'en a décrit que deux espèces : l'une, propre à diverses régions de l'Europe, I). vittaliis, Geblcr, et l'autre particulière à l'Amérique boréale. Germar les plaçait dans le genre Diionnis.

Le genre Broscosoma (giëpo)™!.), je mange; awu.a, corps), Pulzeys (Sociétc de L'u'rjc, 1849), est voisin de celui des Daptes; il ne comprend que deux espèces, dont le type est le B. haldcnsc, propre à la Russie.

On doit rapprocher des Daptes les Microdères (umoc:, petit; Si^r,, col), Faldermann {Mrmoires de l'Académie de Moscou, 1855), dont le type est le y)/, robiisiits, de la Russie méridionale.



V\'^. '235. — />. vitlatus.


10-"= GENRE. — AGOiNODÈRE. AGONODERUS. Dejean, 1829.


S|i(i'ios yfili'i':ii (les tjili'iiptfn's ; (;:ir;ilii(|il('S.


A pnv.illr;


li-lr; Hiyr,, roi


Tête presque triangulaire, non rétrécie en arrière; palpes à dernier ar- ticle ovalairc, cylindroide, tron(|ué an bout; lèvre supérieure en carré; mandibules peu avancées, arquées, peu aiguës; menton sans dent au milieu de l'écbancrure; antennes courtes, liliformes; corselet ovalaire ou en carré, dont les angles sont arrondis; corps cylindrique; élytres allongés, presque parallèles; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles légère- ment dilates, triangulaires.

Un petit nombre d'espèces, toutes propres à l'Amérique boréale, et dont VA. liiicola, Fabricius, est le type, entre dans ce genre.


v\a^'^^



Fig. tioi. — A. liiieûfn (urussi).


N-"" GENRE. - BATOSCELIS. BATOSCELIS. Dejean, Reiclie

U7.T&;, buisson; GAî>.i:, t'iiisso.


Mandibules saillantes, très-arquées; corselet presque carré, très-légèrement rétréci postérieure- ment; corps cylindrique; pattes courtes, robustes, les antérieures fortement échancrées intérieure- ment, et armées antérieurement de si\ dents spiniformes; intermédiaires et postérieures hérissées d'épines au côté externe.

Ce genre, qui a quelque rapport avec celui des Agonodères, Dejean, a pour type le B. Bcicliei, Dejean, des Indes orientales. Cette espèce a tout à fait l'aspect d'une Clivine; mais M. Reiclie pense que Dejean a eu tort de lui donner pour congénères les Aijunodcriis obloncjus et ducijmum, qui n'ont que deux dents au côté interne des pattes antérieures au lieu de six, qui caractérisent le genre Batoscclis .





\u


mSTdlUE NATUIŒLLR.



Fig. 255. — P. (fortement


\'i-' GENRE. - l'AUAMEQliE. l'AliAMECLS. Dejean, 1829.

Sliec.cs général dos Ciileo|ilères ; Carabiiiues. Uo.zy.\j.r:Ar,;, Mon".


Tête assez ifiaiiilo, presque carrée; palpes à dernier artiele très-légère- ment ovalaire, t\liii(lii(iiie, lioiitpié; iiKiiulil)iiles assez fortes; labre trans- versal; antennes courtes, tiliformes; corselet presque carré, rétréci en ar- rière; écusson triangulaire, court; élytres courts, presque parallèles; pattes courtes; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles légèrement dilatés, cordifornies.

On ne place dans ce genre que deux espèces, dont le type est le P. lœ- viqalus, Ilcjean, provenant de Buénos-Ayres.


lô""' GINRE - TRlCflOPSÉUrilE. TniCtlOPSELAPIIVS. Chaudoir, 1845.

Bullclins (le la Snriele de Moscou. &fi\, poil; ij/ùaçc;, palpe.

Tête grande, carrée; palpes labiaux â premier article épais, cylindrique, plus grand que le se- cond; menton transversal; mandibules fortes, presque droites, peu arquées; labre presque conique; antennes filiformes, courtes; corselet trapézoïdal, rétréci à la base; élytres convexes, parallèles, tronqués à la base; pattes médiocres; tarses à articles triangulaires, poilus en dessous.

Une espèce, 7". sdftirii/esccii.s. Cliaudoir, du Brésil.



rig.2ôii.-

(rorlen


li-' GENRE. - CR.VIACA.MIIE. CRATACANTHVS. Dejean, IS'i'.t

Specics général des Coleopleres : Carabiques. ' KpaToç, l'iiljuste; ot/.avOa, épine.


Tète grosse, presque carrée, mais non retrecie en arrière; palpes à der- nier article peu ovalaire, tronqué à l'extrémité; lèvre supérieure en carré moins long que large; mandibules fortes, peu avancées, arquées, aiguës; menton avec une forte dent en épine au milieu de l'écliancrure; antennes tiliformes, courtes; corselet presque carré; corps court, épais; élytres courts, presque parallèles, arrondis en arrière ; tarses antérieurs des mâles légèremeut dilatés, assez courts, cordifornies.

Une espèce, de l'Aniéri([ne boréale. (,'. Pnixiilraii'iciis, Dejean.


C. Pctnitlrniiictis ni L^rossi).


I.V"- GENRE. - CYLLOSCELIS. CYLLOSCELIS Gurtis. 1841.

Tranvadioiis Snr. liiin. Londres, I. Wlll. K-j>.Xo;, courbé; a/.s).t;, euis.«:e.


Tète large; pal()es maxillaires à second et troisième articles presque égaux, quatrième allongé, snblinéaire; labiaux à troisième article long, subfnsiforme, tronqué; nieiilon avec une dent tiigone; yeux petits; corselet en cn'iir: elylrcs |U'es(|iie linéaires: pâlies antérieures dilatées, un peu einargi-


COLKOPTRP.ES.


ii;


nées; postérieures longues, grêles, recourbées; tarses :iii\ér'eui's à quatre premiers articles lordi- f ormes.

Une espèce, C. c//i/)(ir«.y, (liirtis, que l'on (loil plarer à coté îles Aciiitipiis.


le."" (M'N'nE - Cr.ATOGÈRE. CIlATOCEIiUS. Dejean, IX'2',)

Species général des Colôoptôres : Caraliiiiues KoaTo<, robuste; xEpa;. niitiMino.


Tète presque triangulaire; palpes maxillaires à dernier article allongé, terminé en pointe; celui des labiaux ovalaire, plus court; lèvre supérieure carrée; mandibules un peu arquées, fortes, aiguës; menton avec une dent assez forte au milieu de l'écliancrure; antennes fortes, courtes, nionili- formes; yeux saillants; corselet presque carré, arrondi sur les côtés; ély- tres ovales, convexes; pattes fortes, courtes; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles légèrement dilatés, courts, serrés, un peu trian gulaires ou ovalaires.

Une espèce, C. iiioiiiliconiis. Dejean, du Brésil.



Fiïï:. -57, — c . mcintlicwiiis.


17""' GEMiE. - nt!.\CllYCÈLE. DnACllYCOElÂS. Chaudoir, \SA2.

liulleliiis de iy Sociclé iIl' Moscku, l \V, Bp7y;j;, court ; zcùxç, creux.

Tète rétvècie en avant; palpes labiaux à premier article court; menton transversal, peu écbancré; mandibules non avancées, presque couvertes par le labre, peu arquées, aiguës, lisses; labre plein, transversal; antennes filiformes, longues, à premier article médiocrement allongé; corselet rétréci légèrement en avant, rebordé en dessous sous les côtés; élytres amples, peu convexes; pattes moyennes; tarses antérieurs à quatre premiers articles dilatés.

Une espèce, B. Onfionlit, Cbaudoir. du détroit de Magellan, et qui. ])ar sa forme, se rapproclie des Cratoceriis.


IS'-MiE.NHE. — AXl.NOTOME. AMNOTOMA Dejean, 18^2

Sprries géiieriil des Coléoi'it'res ; C;n';ilMqucs Ativn, li.Tche; tcu.ï,, divisiuu.


Télé presque arrondie; palpes peu allonges, dernier arlicle un peu se- curiforme; lèvre supérieure quadrilatère; mandibules peu avancées, légè- rement arquées, aiguës; menton avec une forte dent au milieu de l'échan- crure; antennes liliformes; corselet presque carré; élytres assez allongés, un peu ovalaires, presque parallèles; pattes courtes; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles fortement dilates, triangulaires ou cordi- formes.

VA. fallax, Dejean, du Sénégal, est le type de ce genre, qui doit pro- bablement rentrer dans la division des Harnalidcs.


20.



Fis. 2j8


na


IIISTOIKE NATURELLE.


19'" GENRE — SOMOPLÂTE. SOMOPLATUS. Dejean, 1820

SpeciL'S j^étiôrai ili's (loli'oplerrs : Cnraliiqncs. Srou.a, corp^; "/.arj;, np!;ili.



i-\"


■ s. subslriitns


Tête |)resque triaiii^iilaii'c; palpes à dernier arlicle cylindrique, tronqué à l'extrémité; lèvre supérieure transversale; mandibules assez arquées, aiguës; menton avee une forte dent au milieu de l'échancrure; yeux sail- lants; antennes courtes, nioniliformcs; corselet court, transversal; corps court, aplati; élytres courts, presque plans et carrés; tarses antéi'ieurs de.s mâles à quatre premiers articles légèrement dilatés, assez courts, un peu triangulaires ou cordii'ormes.

Le .S. subslrialus, Dejean, du Sénégal, est la seule espèce connue.

La place de ce genre, ainsi que celle des deux précédents, n'est pas en- core bien déterminée dans la tribu des (Juadrinianes.


20"'^ GENRE. — MAGR.\CANniE. MACUACANTHUS Cbaudoir, I84C..

niilleliiis (le la Sucicli' de Mdsriin. Mx/,jC;. 1(111^; 7./.r'Ay., l'piiic


ral]ies courts, grêles, à jirciiiiei' article court ; tête droite, carrée; menton court; mandibules lar- ges, arquées, aiguës; labre très-court, plan, en carré; antennes très-courtes, monilit'ormes, à pre- mier article long, ovalaires; corselet transversal; élytres oblongs, convexes; abdomen très-court: pattes grêles, médiocres; jambes postérieures linéaires, ciliées en dessous, avec une épine antérieu- rement.

Ce genre, (lui a l'aspect général des Uarpuhi.s, ne renferme qu'une espèce, M. sct'icatiis, Chau- diiir, tlu lirésil.


21"'- GENRE. - LOXUMÊRE. LOXOMEltiS Cbaudidr. 1842.

Itullclllis de h Socielé de Mum .1 ■, I X\ . Ao?'-;, ol)l'u|iie; (J-=?o:, (jaiiii', arlicle.


Tète carrée; chaperon non échancré; palpes labiaux de tiois articles, ie premier le plus court; menton transversal, très-èchaneré en avant; mandibules larges, arquées, aiguës, lisses, planes, min- ces à l'extrémité, à rebord inférieur de la fossette antennaire très-avancé, tranchant dans toute la longueur des mandibules, tandis (|ue le supérieur est caché par la lèvre supérieure, et s'oblitère près de la base; antennes de moyenne grandeui'; corselet en co-ur; élvtres amples, longs, convexes, ar- rondis à l'extrémité; pattes assez allongées; tarses à articles dilatés, principalement aux [lattes an- térieures.

l/espèce type et unique de ce genre, le A. iirlir'idulrx, tlliauiloir, des iles Saloninii. a le faciès «l'une Kchrid ; mais ses caractères génériques le placent ]irès des llarjKihis.


COLÉOrTÈRES.


117


Ue/eiuriciiu' D


lOWlOII..


HARPiVLlDES. UÀItl'ALID.E. Mac Leay, 1825. Aiitiulosa javauiea.


Tête de grosseur moyenne, plus étroite en général que le corselet ; tarses de devant chez les mâ- les, et parfois aussi ceux du milieu, plus larijcs que chez les femelles : ces organes, dans les mâles, garnis en dessous d'une double rangée de petites écailles placées en travers et insérées dans un axe unique ; mais également, dans quelques espèces, ne présentant ([u'une brosse de poils serrés.

Beaucoup de genres entrent dans cette division, et nous rappelons à leur égard ce que nous avons dit des Âcinopides.


i" GENRE. — PROMÉCODÈRE. PROMECODEBUS. Dejean, 1829.

Spi'cies général t\fA Coléoptères : Carabtques. npc[i-/i/.T,;, oblong; Stfn, col.


Tète allongée, presque renflée derrière les yeux ; palpes allongés ; lèvre supérieure presque car- rée; mandibules fortes, arquées, aiguës; menton très-fortement échancré, légèrement bilide au milieu de son échancrure ; antennes filiformes; corps allongé; corselet ovalaire; élytres en o\'jt)c trè.s-allongé ; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers ai'ticles assez dilatés, triangulaires ou cordi- formes, les deux premiers un peu plus grands que les autres : ces organes garnis en dessous de poils très-seriés qui forment une espèce de brosse.

Les Promécodéres sont propres à la Nouvelle-Hollande, et offrent cette particularité remarquable de ne pouvoir, ainsi que pliLsieurs espèces de cette contrée, entrer facilement dans les cadres de nos classilications ; car, effectivement, ils seraient presque aussi bien placés parmi les Simplici- nianes qu'avec les Quadrimanes. On n'en connaît que deux espèces, dont le type est le P. Iinniit'icornis, Dejean ; une troisième espèce, P. acrcus, White, que l'on rapporte avec doute à ce genre, habite le port Nicolson, à


la Nouvelle-Zélande. Ce genre correspond â celui des Cnémacanthes, de Gray, mais non au genre Cnémacanthe, tel qu'il est adopté aujourd'hui.



. 240. — P. bruunicornts "rossi au double


2'"'- GENRE. — MÉTÉRODACTYLE. HETERODACTYLUS. Guérin-Méneville, 1841.

lU'VLii' zoologiqiK'. Et£;oç, dilTéi-enl ; Jax.rjlo;, tarse, doigt.


Palpes allongés, liliformes, à dernier article cylindrique, peu renflé au milieu, tronqué au bout; labre transversal, entier; mandibules peu saillantes, arquées, sans dent à l'intérieur; menton avec une échancrure présentant une saillie au milieu; languette large; aatennes filiformes; jambes anté- rieures fortement échancrécs en dessous seulement; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles dilatés, arrondis sur les côtés, un peu cordiformes : intermédiaires à articles triangulaires, peu dilatés : tous ces tarses ayant leur quatrième article très-prolongé en dehors; corselet cordi- forme; corps aplati.

Les Héterodactyles, par leur faciès général cl par les caractères fournis par leur bouche, se rap-


M8


lllSTOmE NATURELLl'l.


prochenl beaucoup des Alpwits et des Nehria, tandis que, par la disposition dos quatre premiers articles des tarses antérieurs chez les mâles, ils doivent rentrer dans la trilni des Quadrimanes et être placés à côté des l'roniccoderus.

On n'en connaît qu'une espèce, provenant des iles Auckland. //. nchrioides, Guériu-Ménevillc.


3"'" GENRK. - CYCLOSOME. CVCLOSOM \. licjcan, 1829.

Species général des Colêoplércs : CiiMbiipios. KuxXo;, cercle; <joi|^.îi, corps.


Tète presque triangulaire; palpes à dernier article allont;è, légèrement ovalaire, presque cylin- drique et tronqué au bout: lèvre supérieure transversale, échanci'ée en avant; mandibules peu avan- cées, arquées, aiguës; menton avec une forte dent au milieu de l'échancrure; antennes iiliformcs; corps plat, arrondi; corselet court, trapézoïde, écbancré fortement en avant; élytres en demi-ovale; tarses antérieurs des mâles à quatre preniiers articles légèrement dilates en triangle ou en creiir : le premier article des antérieurs plus grand que les autres et plus saillant en dehors qu'en dedans, dans les deux sexes.

Nous répéterons, pour ce genre, ce que nous avons dit pciur le ])récé- dent : sa place, dans la série, n'est pas déterminée d'une manière certaine, et on le rapproche quelquefois des i\eliria.

On en connaît deux espèces : l'une du Sénégal, C. BiKfueit'n, Dejean, et l'autre des Indes orientales, C, flc.ruosiis, que Fabricius plaçait dans le genre Scolijius.

Dejean attribue la création de ce genre à Latreille, mais nous n'avons pu le retrouver dans aucun des ouvrages de ce savant entomologiste.



l'ig. 241. — c. Buquellii (rorleineiit grossi).


4"" GENRE. - ANISODACTYLE, ANISODACTVLUS l)eie;in, 1829.


Speeies général des ColéopU'ics : CaiMliiijurs. AviTo;, inégal: ^axTUÀs;, doigl.


Tète plus ou moins arrondie, rétrécie en arrière; pal[ies à dernier article assez allongé, ovalaire. presque cylindrique, tronqué au bout; lèvre supérieure carrée; mandibules peu avancées, arquées, peu aiguès; menton sans dent au milieu de l'échancrure; corselet trapézoïde ou carré; élytres plus ou moins allongés, souvent parallèles, quelquefois en demi-ovale; tarses antérieurs des màlcs à deuxième, troisième et (pialrième articles dilatés : les deuxiénu' et troisième articles des tarses antérieurs moins longs que larges, cordiformes, et le qua- trième presque bilobé.

Les Anisodactyles ont un faciès paiticulier cpii les fait reconnaître aisé- ment à la ])remière vue; mais, toutefois, leurs (•;iractères dislinclifs sont ]ieu saillants, aui^si quelques auteurs les réunissent-ils aux Scicnopliores. Ces insectes se trouvent courant à terre ou cachés sous les pierres : on eu a décrit une trentaine d'espèces particulièrement propres à l'Europe et à l'Aiiirrique méridionale Nous prendrons pour lv]ie l'.l. h'nioldlKx. Latreille, (jui haliile les environs de l'aris.

M. Leconte a formé avec l'.l. lucluoxiis, Dejean, et avec ipielques autres espèces de l'Amérique septentrionale, un genre partiiidier au((uel il doinie le nom de Triiilcclriis (Tfô.;, trois; w.r.JiTp'.v, lanière).



tig. 'i4'i. — A. Vejunii (gros.-!).


COLEOPTRRES


H9


S-^" GENRE. — ANISOTARSE. ANISOTARSUS Chaudoir, 1857.

Uullclins de la Socielc de Muscoii, t. X. A privatif; toc;, égal; TOipooç, tarse.

Meiilon convexe avec une dent simple au milieu de l'écliancrure, ce qui le distingue des Anisodac- tyles avec lesquels il a beaucoup de rapport; tarses dilatés dans les mâles aux quatre pattes anté- rieures, à premier article très-petit, proportionnellement aux autres.

Deux espèces du Mexi([ue, A . brci'icoHi.H et Id'viiiscKliis, Cliaudoir.

r)'a]ii'ès M. r.lievrolat, ce genre ne diffère des Anisodactyles que par la dent de l'échancrure du menton, et des autres llarpalides que par la forme des tarses, qui le rapproche du premier genre cité.


C"" GEiNRE. — GYNANDROMORPIIE. GYNANDIiOMORPHUS. Dejean, 1829.

S|iL'Cii'S i;ênérul dos (iolt'UiitiTi'S : C;iriibiques. Tuv/i, femelle ; avjjo;, mâle; "•o?9'^, forme.


Tête triangulaire; palpes à dernier article allongé, un peu ovalaire, cy- lindrique; lèvre supérieure carrée; maiuliliulcs peu avancées, assez ar- quées, aiguës; menton avec une dent ;i l'échancrure; antennes filiformes; corselet un peu cordiforme; corps oblong; él'^tres allongés, parallèles; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles dilatés fortement : le premier article des tarses antérieurs des femelles triangulaire et forte- ment dilaté.

Une espèce, G. Etriiscus, Schoenlierr, du midi de la France. Le mâle de cette espèce est, par tous ses caractères, un véritable Opiionus; la femelle seule fournit des différences caractéristiques.



7""^ GENRE. — GYN.\NDROTARSE. GYNANDROTARSUS. Laferté, 1841

Annales de la Société cntoiiiologiinie de France. Tuvï;, femelle; avSfo;, nijle; Tapco;, tarse.

Lèvre supérieure en carré moitié moins long que large; menton long; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles dilalés : le premier article des tarses antérieurs des femelles en forme de trapèze allongé, â angles arrondis, une fois et demie au.ssi large pt deux fois aussi long que l'article correspondant des mâles, garni d'une semelle qui se prolonge en dessous jusqu'au troisième article, de manière à envelopper et cacher entièrement le second, qui n'est visible qu'en dessus.

On ne connaît qu'une espèce de ce genre, G. harpalo'uks, Laferté; elle provient du Texas. Les Gjnandrotarses mâles sont de véritables llarpales.


S-"^ GENRE. - GÉORÈNE. GEORiENUS. Dejean, 1829.

Spccies général des Culéo|itéres : Caiabiqucs. Tï;, terre; paivw, je marche.


Tête presque triangulaire , palpes â dernier article allongé , ovalaire, tronqué au bout; lèvre su-


120


HISTOIRE NATURELLE.



Fig Ui.— G.Auslra- lasiœ.


périeure en carré; mandibules peu avancées, assez arquées, aiiçues; menton avec une dent simple et obtuse au milieu de l'échancrure; antennes filiformes; cor- selet quadrilatère; corps ovale, allongé; élytres ovales, assez allongés; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles assez fortement dilatés, triangu- laires ou cordifurmes; ceux des tarses intermédiaires trés-légérement dilatés et presque cylindriques.

Une espèce du cap de Bonne-Espérance, G. Inlcialis, Dejean, entre dans ce genre ; elle présente quchpies ressemblances avec certains Calatbes ; aussi Eschscholtz lui avait-il appliqué le nom de Calullms n'uiruiiumtiiliis


T" GENRE. — EUCAMPTOGN.\TIIE. F.VCAMPTOGNAmUS. Chaudoir, 1857.

lîullfiiiis (le la Sdiii'li' <k' .Miisi-iiii, I. X. Eu, lilcr ; y-'J.u.--c;, comliL' ; yi'jMt:, mrulioirc

Tête assez grosse, carrée; palpes maxillaires forts, saillants, à dernier arlicle aiilali : labiaux courts, à dernier article sécuriforme et tronqué obliquement; lèvre supérieure plane, moins large que longue; mandibules fortes, convexes en dessus, avancées, arquées, aiguës, recourbées en bas, l'extrémité formant presque un crochet; menton avec une dent bifide; antennes filiformes, assez courtes; cor- selet presque carré, plus large que la tète ; élytres peu allongés, peu convexes, presqu.' parallèles; pattes très-fortes; tarses coniques, allongés; crochets tarsiens sans dentelures.

Ce genre est l'un des plus remarquables de la famille des ("arabiques. On n'y jdace qu'une seule espèce : E. Chcvrolalii, Chaudoir, de Madagascar; la taille de cet insecte égale celle des espèces moyennes du genre Carabus ; il se distingue d'ailleurs par de belles couleurs et des caractères qui le rapprochent du genre Trigonotomn.



■ 245. — L. lan- thinus.


10"- GENRE. — LESTIQUE. LESTICUS. Dejean. 1829.

Specii'S géiii'i'al ilrs l'.cili'ii|>:ércs : Caiabiqiic*. Ay.gti/.c?. v')!cur.


Palpes labiaux à dernier arlicle allonge, un peu sécuriforme; lèvre supérieure transversale, un peu ecliancrée en avant; mandibules peu avancées, très-arquées. .ligik's; menton Irilobe; antennes allongées, lilifurmcs; cdrselet cordiforme; ély- tres allongés, ûvalaires; tarses antérieurs des niàles à li'ois premiers articles di- latés, moins longs que larges, très-cordiformes.

Une espèce, YOniasus liDiiliiiiiis. de llanii. de .lava. Ce genre diffère peu du préi-édent.



Vis. 2iG.— Ji;.(if/)n ■sicollts.


ir^ GENRE. — MICROCÉPHALE. MICIIOŒPHALIS. Laireille, 1825.

Kainillfiç iKUuri'IlL'-. '

M'.y.y.c, pc'lil ; /.l'Ji'ix, li'li>.


Tète allongée, petite; palpes a deinier arlicle allongé, séi'urif(iriiie; lèvre su- périeure CM carré; menton Irilobe: niaiidiliulcs peu avancées, légèrement arquées, assez aiguës; antennes longues, lilil'ornies: cor.selel pres([ue carre, au.ssi large (juc les élytres à sa base; élytres allongés; larscs antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, aussi longs que larges, foricmeni triangulaires ou oor- iliformes. L'espèce type est le M. tlrpirssicoUis, du lircsil


COLEOPTERES.


I'2I


Ce genre correspond A celui des CAjnllna, Laticille (Kuvfii», nom niytliologique, Ilh/nc (uiinitil, t. IV, 1829].


12""= GENRE. — EUCHROA. EUCIJItOA Biullo, 1831.

Hisloire iiatiirt'lle tli'S IiiSfClus. Eu, beau; XP"'? couleur.


Palpes maxillaires tout ;'i fait cylindi'iqucs; lèvre supéfii'ui'i' cariée, un peu plus large que longue, divisée en deux par unt^ liyiie lon^iiiidiiiale.

Le geni'e Eiicliron ne renferme qu'une seule espèce, l'J. n'ithiicoU'i^, BruUé, reniar([iialjle par l'éclat de ses couleurs.


Fi^'. 247. — E. nilidicoUis



lo"'« GENRE. — MICP.OCllEILE. MICROCIIEILA Rrulle, 1834

llisiuiie iiaiurolle des lii.scitos Mixpoç, pclit; yjOu:, lèvre


Palpes labiaux terminés par un article élargi, triangulaire; lèvi'e supé- rieure laissant à découvert les mandibules, qui sont très-saillantes, et alors la lèvre u'a|qKiraissaut que comme une petite ligne en travers; menton ayant dans .son èclianci'Lire une dent simple en forme de saillie aiguë; télé ovalaire; corselet plus large que long, avec un bord assez large et un peu anguleux en arrière; élytres oblongs. Une seule espèce, .1/. picru, l'rullè, propre à Madagascar.

Ce genre et le prccéilent, Enchroa, sont très-voisins de celui des M'i- croccplialus, et M. de Castelnau les place tous trois dans la tribu des Patel- limanes.



Fig. '248. — M. picen.


W" GENRE. — DISTRIGUE. DISriUGUS. Dejean, 18'29.

Siiecics général des (luléopltres : Caraliiqiies. Aiç, deux fois; irpt-jE, cannelure.


Palpes à dernier article allongé, cylindrique; lèvre supérieure plane, quadri- latère; mandibules peu avancées, légèrement arquées, assez aiguës; menton très-legèrcment écliancré, sans dent au milieu de son échancrure; antennes lili- fornies. allongées; corselet un peu convexe; élytres en ov;de allongé, convexes; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, plus longs que larges, légèrement triangulaires.

Ces insectes, qui ressemblent aiwArtjiUor, sont propres aux Indes orientales et à Madagascar. Le type est le D. iniprcssicoUis, Dejean.



Fig. 24'J. — [>. im- jn-essicollis.


12


IG


]<22


HISTOIRE NATURELLf;.


lij"" GENRE. — AlîACÈTE. ABACETUS. Dejean, 1829.

Spt'cies géiii'r.il di s ColcopltTi's : Ciipliiqut-s. Aëay./i;, Irisle.


I':il|)es à tlcrnifr .'irlicle allcinijé, pre.s([iie cyliiiilriqiie. ;roiK[iié à l'cxtrétiiile; lèvre supéripiire en carre; riMndilmli'.s ]ii'ii avaiirées, léyèrenu'iit ar(|ii('es, assez aiguës; menton trilobé; antennes ionL;iies, comprimées iei;èren)ent; corselet trapézoïde; élyircs courts, arrondis en arriére; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, moins longs que Isrges, fortement triangulaires. Quatre espèces du Sénégal, dont VA. (jiuiatcs, Dejean, est le type.

C'est à côté des Abacètes que viennent se placer le genre Oxycrépe, Orij- crcj}is (o^j; aigu; xpy,-i;, base), dont le type est \'0. kiicocerii, La<'ordaire, de Cayenne, et le genre Adrime, Ailrimus (a privatif; i'pijj.u;, aigre), comprenant trois espèces de Cayenne; type : .1. fuiin.r, l>acordaire, indiqué par Dejean dans son Catalogue, mais dont la caracleristi(jue n'a pas été publite.


-M

Iig.250— yl.ffff-

gale^.



Fig.251.— 0.

colle.


Ur'- CENRE. — DRIMOSTOME. DRIMOSTOMA Dejean, 1829.

SprciL's m'riéi;il des ('oléiiptcTcs ; ("ar;tlit(]iit's. A31U.U;, .ligro; (i7C(/.a, liouflie.

Palpes extérieurs à dernier article cylindiique, allongé : celui des maxillaires lerminé en pointe, et celui des labiaux tr.uKpie à l'exlrémilé; lèvre supérieure carrée, trilobée; aniennes courtes, prescpie nimiilirormes; corselet qiKidi'ilatére; elytres en ovale [leu allongé, assez convexe; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, aussi longs que larges, cordiformes. aïo- Six espèces d'Afrique et d'Amérique, dont le type est le l). Silionlicni, De- jean, de Sierra-Leone.


17"" GENRE. - DYSCIIROME. DYSCimOMUS. 1855.

Annali's de la Sociili' eiUiiiniilosii|uc de Fniiu'P, !"■ siMie, l. IV. 4u-, fàcliccix; x?"-! couleur.

Pal])es labiaux à dernier article déprimé, sécuriforme, ou allongé; lèvre supérieure plane, carrée moins longin' que large; mandibules obtuses, très-peu arquées, peu avancées; nicntdu tril(d>é; an- tennes grenues, assez courtes ; corselet aplati, un peu moins long que large; élytres en ovale allongé, un peu rebordes; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, assez courts, cordi- formes.

Ce genre se rapproche de ceux des Disinijus et Dniimsionin. Une seule espèce, I) opaciix, Chaudoir, de Java.


18"" GENRE. - SIMODONTE. SIMODONTIIS. Cb.nudoir. 184Ô

Bulli'liiis de la Socielé de Moscou, ïif-oç, relrnus.si'; oicu;, Hcnl.


Télé cni'iée, mcdicK're; paljies fibjaux à premier article pins long ([ue le second; premier article


COLEOPTERES.


12."


des maxillaires petit; menton excavé, prssf[iie transversal; niamliliules fortes, un peu arquées, le!>è- remeiit obtuses; antennes médioeres, filiformes; corselet pres(|ne carré ; pattes niédiorres; tarses glabres. Iriani;ulaires, eonits, poikis en d;'ssous.

Une espèce, S. wncipcnnis, Chaudoir, de la iNouvelle-Mollaiide.


19""^ GENRE. — DIAPHOROMÈRE. DIAPIIORO.MERUS Chaudoir, 1843.

fîlillclllis ili' l;i SiK-irlc lit' Miisoou. Aii'jJip',-:, .iilïï-i-eiil ; JJ.JJ'-:, partie.

Tète carrée; palpes labiaux à premier article presque cylindrique ; maxillaires droits, le premier article petit; menton transversal, excave; mandibules très-courtes, fortes, recourbées; labre Iraiis- verse, subconique; antennes llliformes, assez loni^^ues; corselet carré; ély très ovalaires; pâlies me^ diocres; tarses linéaires à premier article le plus long de tous, le quatrième tronqué; onj^les simples.

Une espèce, que M. Chaudoir nomme /). hidii>cniih, de la Nouvelle-Hollande, et qui esi proba- blement le llurpaliis iiiclimaiius, Dejean.


20°" GENRE. - IIARPALE. IIARPALUS Latreille, 1S02.

HlSlilirc luilrlli'llc lli's lllSlTll'S. A2Tta>.&;, VOIMCC.



Tète plus ou moins arrondie, rétrécie en arrière ; palpes ;1 dernier article allongé, un peu ovalaire, cylindrique, tronqué au bout; lèvre supérieure en carré moins long que large; mandibules peu avancées, artpiées, peu aiguës; menton avec une dent simple au milieu de récbancrnre; corselet plus ou moins carré, cordiforme, ou trapèzoitle; ciir|is oblong, plus on moins allongé; élytres plus ou moins allongés, ])res(|ue |iarallèles; pattes fortes, peu allongées; tarses antérieurs des niàles ù quatre premiers ar- ticles fortement dilatés, moins longs que larges, et très-fortement cor- diformes ou triangulaires.

Les Ilarpales sont des insectes en général de taille moyenne on petite, à corps idiliiiig, A tète arrondie et rétrécie postèrieiiremeul, ;1 corselel trr,- pézoide, et à élytres presque parallèles, et toujuiirs plus ou moins striés.

La plupart des espèces sont noires ou d'un brun noirâtre luisant : quelcpies unes sont d'un vert cuivreux ou bronzé; d'autres, d'un bleu métallique. Les mâles sont toujours nu peu |ilns brillaiils que les femelles. Ces insectes préfèrent les endroits arides ou sablonneux on ils se lieniient sous les pierres, lor,>qu'ils ne (ourentpas après leur jiroie ; (pieUpies-iiiis grimpent à cet effet sur les liges des graminées, mais ils ne sont nullement herbivores coniine s^'iiddent l'èliv les Anuirii et les Znhrits.

(Juaiid on soulève des pierres, on voit souvi-nt des iuserles de ce genre renirer prècipilamiiient dans la terre, et les épines dont leurs jambes sont pourvues les ;iiilent sans doiile pour se ereiiser les retraites où ils se réfugient.

Les larves des Ilarpales, que l'on ne connaît pas d'une manière complète, se tiennent quebpiefois aussi dans les pierres, mais bien plus souvent dans la terre : leur forme est cylindrique, un peu aplatie; leur corps, composé de treize segments, non compris la tête, est couvert d'une peau écail- leuse, légèrement velue; le dernier segment est ralioteux, avec quel([ues éniiiiences sur les coles, et se terminant par deux appendices charnus, articulés, assez longs; l'auiis est miiiii iVnu liibe mem- braneux, saillant; les trois premiers segments du corps poiient cliacnii en dessous nue pane de pattes dont l'c-xlrèmité s(^ couche en avant; la tète est grosse, armée de deux mandiliules pre>que semblables à celles de l'iusecle parlait, et elle présente deux antennes courtes, tiliformes. arlieulers


^-2\


lUSTOIliE iNATLiUliLLt.


Les llarpak's paraissent ripaiulus sur toute la surfare du globe; ils sont toutefois plus com- muns dans les parties tempérées et boréales de riiémisphère septentrional que dans les régions équinoxiales et dans l'iiéniisplu're méridional. On en connaît un grand nombre d'espèces. Origi- nairement le genre llarpale comiirenait non-senlement toute la tribu actuelle des Onadrimanes, mais encore entièrement celle des Siniplicinianes, et une partie de celle des Palellimanes. On comprend dès lors qu'on a dû y former de nombreuses coupes génériques; mais, comme on avait affaire à un genre très-naturel, il en est résulté que ces coupes sont peu distinctes les unes des autres, et que leurs caractères différentiels sont très-pm marqués.

Tel qu'il est restreint par les entomologistes modernes, le genre llarjuiliis comprend encore plus de cent cinquante espèces, qui sont répandues dans toutes les parties du globe, mais qui se rencontrent plus communément en Europe et en Amérique. Nous indiquerons comme type 1'//. cenens, Fabricius, qui n'est pas rare aux environs de Paris.



Fig. 253. — II. sabuHcola (grossi).


Fif. 254. — //. ruficorrus (srussi).


L'//. riificartiis, Fabricius, couHnun dans presque toute l'Europe, est le type du genre Pseu- (lonplioitns (v^u-Vo:, faux; opiwniis, oplionus), qui est admis par les entomologistes russes.

Nous indiquerons aussi, comme voisin des llarpales, le genre .S'/joj(//<)/))(.s (iT'.^-fc;, éponge; mur, pied), créé par M. Lccontc {Aimais nfllic Lijc. af mil. Iiisi. of Xcw-ïorl;} pour une espèce, le 5. vcrt'icalis, Leconte des Etats-Unis.

2r« GENRE. — llYi'OLlTIIE. IIYPOLITIUS Dejcan. 1820.

Sprcics géiKTal des Coléoiniros : Ciiraliiiiius. TiTC, $0115 ; ).i6oç, piarru.



Fig. 255. — //, saponiirmi (grossi).


Tèle plus ou moins arrondie on trianglaire; palpes fi dernier article légè- rement ovabire, cylindrique, tronqué au boni; lèvre supérieure en carré [lins long (jue large; niandiliides peu avancées, arquées, peu aiguës; menton avec une dent simple au milieu de l'écliancrure; corselet plus ou moins carré; corps oblong; élytres plus on moins allongés, jiresque parallèles; liirscs aniérieurs des mâles à quatre premiers articles fortement dilatés, an uHiiiis aussi longs que larges, légèrement triangulaires et bifides an bunl.

I.cs Ilvpiditbes ont les plus grands rapports avec les llarpales, dont ils ne (lilïéi'ciil qtu' par la forme des quatre tarses antérieurs des mâles; ils sniii idus de laille moyenne, souvent même assez petits; leur corps est cn- lièrenient pniiclué, souvent légèrement pnbescent et pres(pn' toujours de couleurs sombres ou brunâtres. Un en connaît une vingtaine d'espèces


COLEOPTERES.


125


propres à l'Afrique et :'i l'Amérique méridionale. Le tjpe est 1'//. saponarhis, Olivier, qui est telle- ment eomnuin au Sénégal, que les nègres s'en serveul pour fabriquer une espèce de savon, d'où lui est venu le nom qu'il porte.


22'"^' GENRE. — BATRACHION. BATRACIIION Clievrolai, IS'iI.

DiclioiiiwiiT uiiiversi'l d'Iiisioiir iwlurellc. BaTpc/.y_o;, grenouille.

Palpes labiaux à deuxième article arqué et renflé à l'extrémité, pénultième aminci par le bas. der- nier ûblong, mince; menton échancré en demi-cen^le, avec une dent; yeux saillants, grands, arron- dis, latéraux; corps large, aplati; élytres courts, sinueux près de l'extrémité; tarses postérieurs à premier arliile allongé, le deuxième d'un quart plus couit.

Trois espèces de Mexico, dont le U. runu, (llievrolal, est le type.


25"'^ GENRE. — OPIIONE. OPIIONUS. Ziégler, Latreille, 1829.

Cuvicr, r.i'siieaiiiiii.il. O'^iwveu.-, nom iiiytliologi iiio


Tète arrondie, rélrècie en arriére; palpes à dernier article allongé, un peu ovalaire, presque cylindrique, tronqué; antennes filiformes; corselet cordiforme ou trapézoïde; élytres allongés, presque parallèles; pattes assez fortes; jambes antérieures trè.s-échancrées; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles fortement dilatés et garnis en dessous de poils serrés.

Les Opliones n'ont pas de caractères qui puissent les faire distinguer facilement des flarpales; aussi réunit-on souvent ces deux genres; touti'- fois, leur faciès n'est pas le ménu'. Ces insectes sont ornés de couleurs ve- loutées et soyeuses; tous ont les élytres ponctués; ils habitent les champs, et se tiennent cachés sous les pierres et les mottes de terre. On doit re- marquer (pu' les ('[liiones sont ])!us répandus pendant l'été que les llar- pales, vi qu'ils semhleul affectionner davantage les terrains sablonneux.

On en a décrit plus de cent espèces, la plupart propres à l'Europe; Y(>. snlmlicola, .Siurm, ([ue l'on rencontre parfois aux environs de Paris, peut être pris pour type.

Le genre llia<-lirome, Diadironiiis (.^laypwvvu.j.!, je colore), Erielison, 1837, qui ne comprend <pie \'0. gci'iniDius, Linné, est créé aux déoens des O|iliones.



iôG — 0. uhscurits


24"" GENRE. - CTÉNOMÈRE. CTEmtHIElWS. Cliaudoir, 1840

Bullrtilis de la Six-lclL- di' >Iiisiini. Ktci;, |ioi;.;ne; (J.£?o.-, iKiriio, ailicle.


Tèle médiocre, presque carrée, pal|ies labiaux petits, à premier article épais, subcylindriipie, grand : maxillaires à premier article petit; menton transverse, légèrement excavé; mandibules courtes, légèrement arqiu'cs, obtuses; antennes lilifornies, de la longueur de la tête et du corselet réunis; corselet orbieulaire, largement tronqué eu avant; écusson grand, triangidaire; pattes très- courtes; tarses aulèi'i(>urs des mâles à quatre premiers articles un peu dilatés; ongles siniples

Une espèce, C. cirnulaliis, Cliaudoir, du Kordafan.


126


HISTOIRE NATURELLE.


25">» GENRE. — DICIIEIRE. DICIIKIIWS. Eschs(:lioll/., Maim.'.ilieiiii, 1843.

Uulleiiiis de la Socuie de Miiseoii. Aie, deux; y.etp, nmin.

Palpes à dernier article subcylindriqne; nu'iiton avec une dciil ohlusc an milieu de son ('■ciuin- crure; tarses anli^rieurs des mâles dilatés, puilus en dessous, le iiremiei' article triangulaire; jambes antérieures épaisses.

Ce genre comprend deux espèces (type : Oplioniis dilalalus, Dejean, de Californie) remarquahles par leur tète et leur corselet profondément ponctués, et par les séries de petits points disposés en liyne sur les élytres. Dejean avait, dans son Spccies, réuni ce geni'e à celui des Uplioncs, et, dans la troi- sième édition de son catalogue, A celui des Harpalus.

ae-»" GENRE. - MÉTIUS. METIUS. Curtis, 1857.

Transactions de la SciciéW linn. de Londres, t. XVIII.

Tête orbiculaire; palpes à avani-deriiier article court, elliptique, tronqué; menton simple, large- ment émarginé; labre profondément écliancré; antennes grêles; corselet cordiforme; élytres ellip- tiques.

Ce genre, placé par Curtis dans la tribu des Troncatipennes, est adopté par M. Guérin-Méneville {Rev. zooi., 1831)), qui le raiiporte à la tribu des Quadrimanes; l'espèce type est le i>/. /ku'/w- lo'idcs, Curtis, du détroit de Mau'ellan.


27-"= GENRE. - ARROPE. ABROPUS. Waterhouse, 1842.


.^^



Vï'^ '257. — .1 . fijilmidi'lus (IbrlL'mi'iit p:rûssi.]


Annals aiid Magasine of natural liisiory. ASpo;, simple ; i^tuît pied.

Tête allongée, amincie en avant et en arriére ; labre presque carré; mandibules pointues; menton profondcnient émarginé; palpes A dernier article allonge, snl)c\lindri(pif, un peu épaissi au milieu, tronque à l'extrémité; antennes assez longues, corselet presque carre, plus large (|ue la tète; , élytres oblongs, ovalaires; pattes longues; tarses A iiemil- lièmc article bilobé; les antennes dilatées dans les mâles.

Ce genre, dont le faciès rappelle un peu celui des Aiulio- nioiiis, ne comprend qu'une seule espèce, 1.1. splciuridiis, Waterhouse, du détroit tie Magellan, ([ue M. Guérin-Méne- ville {Revue zooloijiquc, 1839) réunit au genre jI/c/ùls.

Les Abriipes sont de jolis insectes ([ui représentent dans l'Amérique nièritlioiiale nos .\iicliomènes d'Europe, à cùlé desquels on les place quebpiefois ; mais ils ne doivent |ias être eloii'nés des Mcliiis.


28»» GENRE. — CASCELLIE. CASCELLIUS Curtis, 1811.

ïransacUonsdi' hi Sooit'U' tinii. (ie Lotnlri's. Nom pi'iipro.


Ti'lr (['(S-pclilc, iiriniidic; p.il|M's iii;i\il!itiit s à druxii-ini' iii'ticlc ti'rs-Uiiii;, lioisiriiir cdurt, .|ii;i-


COLÉOPTF.riKS.


1-27


trit'nie é])ais, filitnrme : labiaux à Iroisième ailicle long, filiforme; menton trilolié; antcnnc-s à se- cond article court; corselet arrondi, tronqué; clytres si"inds, convexes, ovales; pattes aiilérienres fortement écliancrées, denticnlées exlérieurenienl. Tarses antérieurs des mâles à trois iireniiers articles dilatés, cordiformes; les intermédiaires pres(|ue dilatés à leur dernier article surtout.



Fig. 2ô8. — C. Kiiiç/ii.


Fig. 25!) — C. Gravesit.


Ce genre, voisin de celui des Baripiis, se rapproche cependant davantage des Scariies, quoi(|iie apparleiiani à la tribu des Ouadrinianes, et renferme deux espèces, dont le type est le C. luiufii. Curtis, (lu Ciiili.

Les Cascellies correspondent aux Crco/»n(s {»p£a;, chair; pio;, vie), Guériu-Méneville (Voii. de In Favorite, Maçi zooL, 187)8); mais comme le C. Eijdoux'û, Guérin-Méneville, qui ressend)le aux Caiabus suiumlis et rut'ilans, Fabricius, offre quelques caractères différents de ceux des Cascel- lies, Dnponchel (Dici. unir., t. IV, dSii) propose de conserver les deux tfenres.


29™« GENRE. — BRADYBÂblNE. liRADYIiAE.WS. Dejean, 1829.

Spc'Cies général des Coléoptères : Carabiques. Bpafu;, loni; (îaivm, je nmrclie.


Tète presque arrondie, le£;èrement rétrécie en iirrière; palpes à dernier article un peu ovalaire, cylindrique, tronqué an bout: lèvre supérieure presque carrée; mandibules peu avancées, arquées, peu aii;uës; menton échancré eu arc de cercle, sans dent au milieu de l'échaucrure; corselet presque carré; <'orps court, peu convexe; élytres courts, parallèles; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles légèrement dilatés, courts, serrés, triangulaires et cordiformes; ceux des intermédiaires plus allon- gés, un peu Iriaiigiilaires.

Le genre linuUjUncims ne renferme qu'un pelil iiomlire il'espèces pro- pres au Sénégal, et dont le type est le B. scalaris, Olivier. M. deCasteluan réunit ce genre à celui des Banjsomus, Dejean.



'2(jO. — B. scalans (grossi).


ÔO""- GENRE. - PTÉROGLOSSE. PTEBOC.WSSUS. Chaudoir, 1845.

Eulleliiis de la Sociele de Mu.'ieou. IlTEpov, aile; fÀwoosL. langue.


Tète carrée, rétrécie en avant; palpes labiaux médiocres, à second arlicle petit ; maxillaires pres- que droits, ayant le second article long; mandibules courtes, fortes, arquées; labre presque tfans- versal; antennes filiformes, grêles, courtes; corselet élargi, transversal; élytres ovalaires, un peu


128 IllSTOlIlli NAïURELLi:.

convexes; pattes médiocres; tarses cylindriques à trois premiers articles égaux : le quatrième pins

petit, tronqué, et le dernier plus long.

Une esjwce, P. siUuralis, Chaudoir, du Kordafan.

Ce nom ayant été employé en ornithologie, M. Chaudoir (Obs. Moscou, 1846) propose de le changer en celui à'Ooidins (wcEuïr,;, ovale). ^

SI"'" GENRE. — lllPrOLŒTIS. IIIPPOWETIS. Castelnau, 185i.

Éludes riitoniiilogiques. ?iom propre.

Tète très-grande, arrondie; palpes à dernier article long, cylindrique, très-légèrement arrondi à l'extrémité; "lèvre supérieure courte, arrondie; menton éclianoré, sans dent; mandibules fortes. arquées, aiguës; yeux ronds; corselet très-large; écusson petit; antennes courtes, très-grèles, fdi- formes; élylrcs grands, convexes; pattes fortes; 'tarses des deux premières paires de pattes à quatre premiers articles un peu dilatés dans les mâles : les antérieurs à articles courts, serrés.

Une espèce, //. riifa, Castelnau, du Sénégal.


52"'<' GENRE. — SÉLÉNOPIIOl'.E. SELENOPIIORUS Dejean, 1829.

Spcciesij'éniral lies Coléoptères: Carabiiiuos. 2t/.T,vT,, luiiu, eroi.isant; «fspw, je porte.

Tète arrondie, un peu rétrécie en arrière; palpes à dernier article ovalaire, presque cylindrique,

tronqué au bout; lèvre supérieure quadrilatère; mandibules peu avancées; menton échancré en arc

de cercle, sans dent au milieu de son échancrure; antennes courtes, fdiformes; corselet plus ou

moins carré; corps oblong, allongé; élytres allongés, légèrement ovalaires,

presque parallèles; tarses antérieurs des mâles â ([uatre premiers articles assez

fortement dilatés, triangulaires ou cordiformes.

Les Sclénophores ont quelque rapport avec les Ilarpales, genre avec lequel ils étaient anciennement confondus. Ce sont des insectes présentant quelque- fois l'éclat métallique, mais dont un certain nombre sont noirâtres. On en connaît une centaine d'espèces, dont le plus grand nombre provient de l'Amé- rique du Nord. On peut prendre pour type le iî. pallialiis, Fabricius.

Le genre Panguc, PiuKjits, Ziégler (/)«»(yo, j'enfonce), qui avait été adopté par Dejean (Cal., lS2'.lj dans l'une des ijreniières éditions de son Catalogue, et que M. Ilope mentionne dans son CukopUrisl'n Maniinl, rentre dans le l'iii.sni.— S. «m^iressus genre Sdciiopliorits. Le type est le S. cuhjtfinosus, l'abricius, de l'Amérique

(l'ortemenl grossi.) boréale.



li!.'.£(j'.2. — G. Oumohnii (grossi an ilouMc)


55™= GENRE. - GÉODROME. GEODROMVS. Dejean, 182!).

/ S|iecies ftHéial des Coléoptères : Cai aliit|iies.

Tï;, terre; S^c^vk, coiireiir..


Tète presque triangulaire, rétrécie en arrière; pal|)es â dernier article allongé, un peu ovalaire, cylindrique, tronqué au bout; lèvre supérieure quadrilatère; mandibules avancées, arquées, assez aiguës, menton avec une (lent simple au milieu de l'échancrure; antennes courtes, filiformes; cor- selet transversal, presqin^ carré; corps peu r.llongè, large, légèrement con- vexe; élytres peu allongés, ovalaires, prcstpie ]uiralièles, pattes courtes, fortes; tarses antérieurs des mâles â quatre jirriniers articles fiu-tement di- latés, courts, carres, triangulaires ou cordifurnies.

Une espèce, G. fhtmol'mu, Dejean, rapportée Irèqnenimeiil du Sénégal.


COI.KOI'TKItKS.


129


54"« GENRE - GYNANDROPE. GYNANDIÎOPVS. l)eje;in, 1829.

Specii'S i;t'ncr3l dis Coléo|ilt'ros = Car:iliii]iics. Pjvr, iV'Htcllc* ; avf.:, avf5"f;c", mâle; — cj:, pied.


Tète ovale; palpes extérieurs à dernier article allongé; lèvre supérieure courte; mandibules courtes, arquées, aiguës; menton sans dent dans l'e- chancrure; antennes fdiformes; corselet carré, arrondi sur les côtés; corps oblong; élytres allongés, parallèles; tarses antérieurs des mAles à cpiatre premiers articles dilatés : le premier des tarses antérieurs un peu trian- gulaire, les trois suivants beaucoup plus petits, triangulaires ou cordi- formes; le premier article des tarses antérieurs des femelles fortement di- laté et très-légèrement triangulaire.

Une seule espèce, G. Amcricmius. Dejean, de l'Amérique septentrio- nale.



Fi;:. 205. — G. A mcricanv^ (forleiiicnl gro.ssi).


55"«' GENRE — RIIAGODACTYLE RHAGODACTYLUS Cluuiddir. isr.:>

Ami.ilcs (le l:i Société eiitiininlii.-ii|iie de Fr;iiice. 1'^ série, t. IV. Pi-j'.M, je l'omis •^a/.7'j>.c;, doipl.


Palpes à dernier article allongé, cylindrique, tronqué a l'extrémité; lèvre supérieure comte, pres- ([ue transverse; mandibules peu avancées, trè.s-arqLiées, assez algues; menton avec une forte dent au milieu de l'échancrure; antennes fdiformes, courtes; yeux très-saillants; tête carrée; corselet trans- versal, à bords latéraux relevés; élytres en ovale très-allongé, assez convexes; pattes moyennes; tarses antérieurs des mâles à deuxième, troisième et quatrième articles fortement dilatés; deuxième et troisième cordiformes, quatrième bilobé; premier court, triangulaire peu dilaté.

M. Cliaudoir fait observer que la forme générale des espèces de ce genre les rapproche beau- coup des fta'iittidlopii-i, tandis que les caractères distinctifs les placent près des Sténolopbes.

Une seule espèce, le D. Biasiliciisis. Ijliaudoir


ÔG-"^ GENRE — STÉNOLOPllE. STEyOLOPHUS Megerle. Latreil

l;iiliili<'S iialiircllcs. Stevs;, eflllé; /ct|i(;-, cn'le.


1825


Tcte presque triangulaire, rètrécie en arrière; palpes à dernier article allonge, un peu ovalaiic, presque cylindrique, tronqué au bout; lèvre supérieure en carré plus large que long; mandibules peu avancées; menton sans dent dans l'échancrure; antennes filiformes; corselet en carré, à angles arrondis; corps oblong; élytres assez allongés, presque pai'allèles; tarses antérieurs des nniles a ([uatre premiers articles fortement dilatés : les trois premiers triangulaires ou cordiformes et le quatrième irè.s-fortement bilobé.

Les Sténolopbes sont des insectes ailés, au-dessous de la taille moyenne, pleins de vivacité et d'agilité; ils vivent sous les pierres, dans les endroits liuniides, ainsi qu'au bord des eaux. Parmi les trente espèces environ qu'on connaît, plus de quinze habitent l'Europe, et l'espèce la plus com- mune est le S. vaporafwrum, Fabricius.

Les Braihicclliis (?jf'-.^'j;, lent; xeXXm, je cours, Erichson, Kaf. der Mardi. Brnnil., 1857), fon- dés avec le llarpahis placiilu.i, Gyllenlial, sont voisins des Sténolopbes.

15 17


150


IIISKtIllK .NATLIil^LLl-:.


57™" GENRE. — ACUl'ALl'E. ACil>ALPL<S Latreille, 1829

CuvK-r, llogiio aininal. Ariix, :ti;;iiiIlo; piilpiix, pnlpc.


Tète souvoiit triangulaire, quclquefuis armiidic; palpes à dernier article allongé, un peu ovalaire, lerniiné en pointe; lèvre supérieure en carré; mandibules peu avancées; menton avec une dent simple dans son écliancrure; antennes filiformes; corselet plus ou moins carré, cordiforme; corps ubldiig, ]ilus ou moins allongé; élvtrcs allongés, ]iresque parallèles; tarses antérieurs des mâles à (Uiatre pri-niicrs articles dilatés, triangulaires, ou cordiformes.

Les Acupalpes sont des insectes de petite taille; ils sont ordinairement de couleur brune, rarement. noirâtres; on les trouve communément dans les endroits humides et sur le bord des rivières, dans le sable, sous les pierres et les débris de végétan.^ ; on en ..connaît une soixantaine d'espèces, dont la iiioitié, au moins, propres â l'Europe. L'A. dorsalis. Fabricius, de Paris, en est le tjpe.

Le genre llispale, llispalis (nom propre), est un démembrement de celui

des Acupalpes; il a été créé par M. i'iumbur (Faune de l'Andalousie, 1858),

et il correspond â celui des Ainblystomes, Anihliistomiis (mg/.'j;, obtus;

aTt,aa, bouclie), Erichsou {Kaf. dcr Mardi. BramL, 1857), nom qui doit

.x.iiuii'juiiiiu.s. être préféré.



",8""= (JE.MSE — TÉTUAGONODÈUE. TKTHAGOAODERUS. Dejean, 18^20.

SpociL'S gcnéial des Culéu|iit'ies : Carabiques. Taxpa-^'wvtç, t-arit.'; o£f.ri, col.


Tête Iriaugulaii'e. presque cylindii(pic



Fit'. 265. — r. viridicolh (t'uLiuinciil grossi.


Il peine rétrécie en arrière; palpes à dernier article légèrement ovalaire ou lèvre supérieure en carré moins long que large; mandibules peu avancées; menton avec une forte dent simple au milieu de l'écliancrure; antennes tiliformes; corselet court, presque transversal, plus ou moins carré; corps assez aplati; élytres presque carrés, légèrement échancrés à l'extrémité; tarses antérieurs des mâles â quatre premiers articles fortement dilatés; ceux des tarses antérieurs triangulaires ou cordiformes, et le premier des inlermédiaii'cs un peu triangulaire; les deuxième, troisième et quatrièm(> prescjue carrés.

Les Tétragonodèrcs sont de petits Carabiques ayant au premier aspect ((uel([ue rapport avec les Dromics, les Lébies et certains Bembidions. (In en connaît une vingtaine d'espèces propres â toutes -les parties du monde, excepté à l'Europe, et duni l'.l. iinadrum, Fabricius, du Sénégal, est le type. Dans la classilicatiun de Dejean, ces insectes servent à établir le pas- sage des vrais Ilarpalcs aux Trcclius et autres genres de Subniipalpes; nous conviendrons que, dans la niétbode que nous avons adoptée, leur rap- prochement à côté des Pogones Ti'est pas aussi heureux.



Km, I . — rieiiiniix lindlnnu^


l-'ljr — Cixci/iioy.d/iM '.rc/.'(/M.



I*'iil. 5. — ('(tliijttcru'i l'n'cvilh






l'I S


CnLKci'TKliliS. ir,l


QUAI'IXIEAIE TIUUIJ.


SIMI'LICIMANES. SIMPUCIMANI. Lalicille, 1825.

Kaiiiilk's ii.ilurcl'.es. Sifitplex simplu ; nianua, inaiil, L.ii'sc.


Celte tribu oompreiid tics insectes que Dejeaii (.S'/zec/cs iiriin-nl tirs Colcopt'cirs : Carnh'ujucs. 1837) désii^niait sous la dénoniinatiou de Féroitims ; ils ont les tarses intermédiaires et le quatrième article des tarses antérieurs non dilatés cliez les mâles : les tarses antérieurs ayant les deux ou trois premiers articles plus ou moins triangulaires ou cordiformes et garnis en dessous de poils peu serrés qui ne forment pas une espèce de brosse. Les jambes antérieures sont toujours assez forte- ment échancrées. Les élytres ne sont jamais tronqués à l'extrémité. Le dernier article des palpes n'est jamais terminé en alêne.

Tous les Simplicimancs vivent à terre, sous les pierres ou les décombres, et beaucou[i d'entre eux se rencontrent au milieu des cbamps, ou dans les chemins qui traversent les bois. Quebpics-uns son; ornés de couleurs métalliques assez belles, et ceux-là surtout se livrent, en plein jour, à la chasse des autres insectes; mais le plus grand nombre, vêtus d'une livrée toute noire, ne se distinguent spécitiqueinent que parquchpies légères variations de forme, et parles stries et les points dont ils sont marqués, ce qui rend leur détermination trés-diflicile.

Les seules larves que l'on connaisse plus ou moins complètement se rapportent aux génies J»«uv( et Zahriis; elles ont la forme d'un ver blanc, assez court et épais; elles vivent dans la terre, à peu de profondeur, et s'y fabriquent une coque avant de se Iransl'ormer en nymphe.

Une larve, que Goëdart {Hisl. Ins.) a fait connaître, et qu'il nomme ver destructeur des chenilles, ou le mange-œufs des Grillons, a été rapportée par Latreille ;\ une espèce de Féroniens. Ce ver est l'ennemi des chenilles, dont il se rend aisément le maître; portant au devant de la tête deux man- dibules qui forment, lorsqu'elles sont fermées, une sorte d'anneau dont il se sert pour attraper adroitement les chenilles qu'il saisit parle ventre, de manière à y rester attaché. Celles-ci, se sen- tant blessées, se tourmentent beaucoup, se tournent de côté et d'autre, pendant que le ver reste tout à fait immobile, et ne se donne pas plus de mouvement que s'il était mort. Plus les chenilles s'agitent, plus elles ouvrent leur plaie, et, quand la larve a lâché prise, l'endroit qu'elle a sucé s'enlle aussitôt, ce qui parait di'i au venin qu'elle y a laissé. Ce ver est, dit-oii, d'un jaune luisant; sorti de terre, il ne vit que peu de jours; aussi, est-on obligé de l'y remettre, et il ne tarde pas à re- prendre ses forces. Il endure aisément le froid, et se rencontre dans la terre par la température la plus basse. Ce n'est qu'au bout de deux ans qu'il arrive â l'état parfait. Pendant la première année, sa couleur est verte et blafarde, plus vive sur la tête et pourprée sur le reste du corps. L'aniice suivante, il devient noir comme de la poix, et semble encore plus carnassier que précédemment; il saisit avidement les œufs de Taupes-Grillons, et en suce toute la substance. .\rrivé à l'époque de sa transformation en nymphe, le ver change de peau pour la première fois seulement, et devient de couleur blanchâtre; ce qui est dû à la pellicule qui recouvre les organes déjà indiqués de l'insecte parfait. Picstant alors sans mouvement pendant près de deux mois, il se tient solidement fixé à une petite motte de terre qu'il a formée lui-même. Autant qu'il est permis d'en juger parles figures trè.s- imparfaites qui accompagnent la relation de Goëdart, la larve a six petites pattes attachées, comme d'ordinaire, aux trois premiers segments du corps qui suivent le premier ou la tète; le dernier seg- ment est bifurqué, ou muni de deux appendices assez courts. Ses mandibules sont fortes, son corps est de consistance cornée et de couleur jaunâtre; la tète seule est foncée et presque brune. Nous avons cru utile de rapporter presque textuellement ce que dit Goëdart de cette larve, qui, très- probablement, se rapporte aux Féroniens, peut-être même aux Féronies, sous-genre Abax, comme l'indique Latreille. ou au Spliodnis Iciicoplitluilniii.s, ainsi que l'indique M. .\crel, insectes qui sont essentiellement carnivores, tandis que nous verrons qu'une larve de la même division, appartenant au genre Zabre, est, au contraire, phytophage.


fy2 mSTUIIil': iNATlJHELLE

Une autre larve, que l'un raiiporte au Fcroma mntiulns, du sous-genre Stcropiis, ou au Feioma mclamimts, ilu sousgenre Omnseus, est représentée parWcstwood {ht. totlie modem class. Ins., t. 1, p. C7, f. 24, 1859).

Les nireurs des Simplicimanes suut très-intéressantes à étudier; la plupart des espèces sont car- nassières; mais quelques-unes, des genres Amam et Zabrus, faisant exception dans la famille des (larabiques, ne se nourrissent, assure-t-on, que de végétaux.

On 'jonnail un nombre immense de Simplicimanes qui ont été placés dans prés de cent divi- sions, dont l'une, ('elle des I'\'ronin, est également très-nombreuse en espèces. Ces insectes se trouvent dans toutes les parties du monde.

Cette tribu est partagée en sept divisions : Pogonides, Calathides, Anchoménides, Caladromides l'éronides, Amarides et Stomides.


POGONIDES. l'0(!Oi\IU.€. Caslulnnu, 1834. Kludos pnutnioliigiques.

Corps aplati; élytres plats, en carré long, avec l'extrémité arrondie : quelquefois leur base étant plus étroite leur donne une figure ovalaire; corselet en général cordiforme, il peine plus long que large, et à partie postérieure plus ou moins rétrécie; tarses antérieurs des mâles n'ayant que deux et parfois même qu'un seul article dilaté.

Parmi les genres de cette division, nous indiquerons les Patrobits, Pofioniix, etc.


1" GENRE. — PATRUBE. PATROBUS Megerle, Dejean, 1828.

Spccies général des ColéoiMères : Carabiques. risTpc:, pu.pre; ptow, je vis.



Tête triangulaire; palpes à dernier article allongé, cylindrique, tronqué au bout; lèvre supérieure courte, coupée carrément; mandibules peu avancées; menton présentant une dent bifide; antennes filiformes, allongées; corselet plan, un peu cordiforme; élytres en ovale allongé, presque plans, un peu con- vexes; tarses antérieurs des mâles à deux premiers articles dilatés.

Ces insectes sont propres aux contrées septentrionales de l'Europe. Deux seulement se rencontrent aux États-Unis; nous citerons comme type le P. exca- vnliis, Paykull, de France. Les Patrobus se trouvent sous les mousses, les débris de végétaux, au pied des arbres; ils sont peu agiles, de couleur noire ou brune.



Tig. 2U7. — B. speciosus


2'" GENRE. — RARYPE. BARYPUS Dejean. 1,S28.

Specics gcnéial des Colcnplcres : Caraliiciues. Bufu;, lourd; scu;. picH.

Palpes â dernier article presque cylindricpie, trûn([ué à l'extrémité; an- tennes courtes, presque nioniliformes; menton avec une dent bifide; corselet convexe, assez grand, pres(iue ovalaire; élytres convexes, en ovale allongé; larses antérieurs des mâles à deux premiers articles dilatés.

Le type de ce genre est le Molopx nrnlis. Germar, insecte des plus bril- lants, propre à Buénos-Ayres.


COLÉOPTÈRES.


137)


3"" GENRE. — POGONE. POGONUS. Ziegler, Dejean, 1828.

Specics généial des Cnléoiilères; : Carabiqiies. IIwj-wv^ iiarbe.

Tèle assez avancée, presque triangulaire; palpes à dernier artinle allongé, un peu ovalaire, terminé CM pointe; lèvre supérieure courte, transversale, coupée carrément; mandibules peu avancées, légè- rement arquées; menton avec une dent liiiide au milieu de l'écliancrure; antennes courtes, presque liiiformes; corselet court, transversal, un peu convexe, presque carré; élylres allongés, parallèles, peu convexes; tarses antérieurs des mâles à deux premiers articles un peu dilatés.

Ces insectes sont de petite taille; ils sont assez agiles, toujours allongés, assez plats, de forme pa- rallèle, ce qui est dû en partie au peu de rétrécissement du corselet en arrière; leurs couleurs les plus ordinaires sont le vert et le bronzé; mais quelques-uns sont en tout ou en partie jaunâtres. Us ap|Kirtiennent presque exclusivement à l'Europe, et se rencontrent ordinaire- ment sur les bords de la mer ou dans le voisinage de certains lacs de l'Allé- magne et de la Sibérie.

Les espèces européennes, dont le type est le P pallidipcnnis, Itejean, sont

iu nombre de vingt environ.

Megerlea appliqué à ce genre le nom de Raptor (rap<o?% ravageur), et Ziegler [in Luieris) lui donne celui de Sirdène, Sirdoiiis {vj^Sr.-,, impétueusement).

Le genre Osimiis, Motschoulsky (Mcin. Soc. imp. Moscou, 1845), qui com- prend deux espèces de la Russie méridionale, les 0. niuiwphUus, Stevens, et Fig. 268. — p.patiuU- 0. grandis, Faldermann, doit être rapproché de celui des Poijomts. penms.



GENRE. - CARDIADÈRE. CAliDlADERUS. Dejean, 1828

Species général des Coleopleres : Caraliiques. Kap^ia, cœur; ^Efï), cou.


Mandibules assez avancées, un peu arquées et aiguës; menton avec une dent bifide au milieu de l'écliancrure; antennes filiformes, assez al- longées; corselet cordifornie, convexe, assez fortement rétréci en ar- rière; élytres allongés, parallèles, peu convexes; tarses antérieurs des mâles à deux premiers articles dilatés.

Une espèce, placée par Gebler dans le genre Dapte, le C. chloroticiis, de Sibérie, entre dans ce genre; elle vit sur les bords de la mer, parmi les Fucus.



Fig. 269. — C. cliloroticus (forlcmcnt grossi).


5""^ GENRE. — MÉLÂNOTE. MELANOTVS. Dejean, 1828.

Species général des Coléoplùres : Carabiques. MtXa;, noir; vidtoç, dos.

Palpes à dernier article allongé, cylindrique, tronqué au bout; lèvre supé- rieure quadrilatère; mandibules peu avancées, un peu arquées et aiguës; men- ton avec une dent simple; antennes moniliformes, courtes; corselet court, presque transversal; élytres courts; tarses antérieurs des mâles à deux pre- miers articles un peu dilatés.

Un petit nombre d'espèces, dont le M. flavipes, Dejean, de Buenos-Âyres, entrent dans ce genre, qui serait peut-être mieux placé dans la tribu des Qua- f drimanes.



27U. — M. tiiipres^ sifrons.


134


HISTOIRE naturelm;.


6°" GENRE. — OMPllRÉ. OMPHREUS. Paiieyss, Dejean, 1828.

Species général des Coléoptères : C^rabinues.

Palpes à dernier article sécuriforme; lèvre supérieure transversale, ('oupée carrément; mandibu- les légèrement arquées, très-aiguës; menton sans dent au milieu de son échancrure ; antennes al- longées, cylindriques; corselet légèrement cordiforme; élytres en ovale très-allongé; tarses anté- rieurs ayant les deux premiers articles un peu dilatés.

Une espèce, O. morio, Parreyss, de Monténégro

7°" GENRE. — STÉNOMORPIIE. STENOMORPIIUS. Dejean, 1828.

ISpecies géuéral des Coléopieres ; Carabiqiies. Stevo;, L'iroil; fj.c-p'^vî, fornte.

Palpes maxillaires à dernier article cylindrique; celui des labiaux presque ovalaire, plus couit; lèvre supérieure en carré moins long que large; mandibules courtes, arquées, obtuses; menton sans dent dans son échancrure; antennes filiformes; corselet très-allongé; élytres allongés, parallèles ; tarses à premier article très-dilaté.

Une seule espèce, S. ançiustatus, Dejean, de Carthagène, a été décrite par Dejean. M. Chaudoir en a fait connaître deux autres, de Colombie et de Californie.

Ce genre correspond :\ celui des Agaasome, Agaasoma (a^œaoç, admirable; arafia, corps), créé par M. Ménestries (Bu//. Acad. Pi'lersb., 1843).


(JtJeivxieuie î^i


OUI OH •

CALATHIDES. CALATBID.E. Castelnau, l8Âi ICludes oniomologiques.


Tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés; crochets tarsiens dentelés en des- sous, quelquefois ces dentelures disposées comme les dents d'un peigne.

Un assez grand nombre de genres, dont les principaux sont ceux des Doliclius, Onijpteriigia, l'iistonijcims, Calallius, Taphria, etc.



Fig. 271. — [). flancorms .


ï" GENRE. — DOLIQUE. DOLICIWS Ronelli, 1813.

Mémoires de l'Acadéiiiie île Turin. Ao>.iy_o;, long.

Palpes à dernier article allongé, cylindrique, ou un peu sécuriforme; lèvre supérieure en carré; mandibules un peu arquées; menton avec une dent simple; antennes allongées, presque sétacées; élytres allongés; tarses antérieurs des niàles à trois premiers articles dilatés, et leurs crochets dentelés en dessous.

Insectes allongés, aplatis, dont les couleurs sont noires on fauves. Le corselet souvent presque carre ; élytres ornés de stries dans le plus grand nombre des cas.

La plupart des espèces pruvienncnt du cap de Ronne-Espèrance. Une est d'Europe : c'est le I). Ilavuurnix, l'abricius. (|ui habite l'Italie.


COLÉOPTÈRES.


135


2""= GENRE. — GLYPHODAGTYLE. GLVPHODACTYLA. Chaudoir, 1837.

Bullelins de la Société de Moscou. rXucpo), je creuse; <5'a)cTuXo;, doif^t.

Tête ovale; palpes saillants, à dernier article ovalaire; lèvre supérieure carrée; menton presque plan, fortement échancré ; antennes filiformes, de la longueur du corselet et de la tête réunis ; cor- selet presque rond; corps déprimé; élytres allongés, plans, coupes obliquement, sinués à l'extré- mité; pattes médiocres; tarses déprimés : crochets tarsiens dentelés.

Ce genre, qui a le faciès des Doliques, ne renferme qu'une espèce, G. fciuoralis, du cap de Bonne-Espérance.

0"" GENRE. - ONYPTÉRYGIE. ONVPTERYGIA. Chevrolat, Dejean, 1851.

S|iccies général des Coleopiéres : Carabiques. OvuÇ, ongle; TirEoufiov, petile aile.


Tête ovale, rétrécie derrière les yeux ; palpes à dernier article presque cylindrique; antennes filiformes, assez longues; corselet presque carré, très-arrondi sur les côtés ; élytres allongés, habituellement terminés par une pointe sur la suture; tarses à trois premiers articles presque triangulaires et garnis de poils en dessus, l'avant-dernier fortement bifide.

Coléoptères de couleur sombre avec des reflets métalliques, de taille assez grande, provenant tous du Mexique, et ayant pour type \'0. fulcjcns, Dejean. Les tarses de ces insectes, garnis en dessous de poils nombreux, semblent indiquer des habitudes différentes de celles des Doliques, qui fuient la lumière et vivent constamment sur la terre; il en est de même de leurs couleurs plus ou moins éclatantes. Tout porte à croire que ces in- sectes courent sur les plantes ou sur les arbres.

Les Onyptérygies étaient placées par Dejean dans la tribu des Troncati- pennes; mais l'ensemble de leurs caractères doit plutôt les faire ranger dans la tribu des Simpliciraanes, et ils semblent se rapprocher des Pristonychus.



FIg. Ili. — 0. fulgms

(•grossi)


4"'^ GENRE. - STËNOCNEME. STENOCNEMUS. Mannerheim, 18".7.

Bulletitis de la Société de Moscou. -"Evo;, éli'oil; K'ir,u.-n. jambe.

Palpes allongés, à dernier article non excavé, en ovale allongé; labre quadrilatère, tronqué; men- ton à trois dents; mandibules allongées, pointues au bout; antennes longues, minces, à premier ar- ticle épais; tête arrondie; corselet rétréci en avant, à bords plais ; élytres deux fois plus larges que le corselet, linéaires; pattes minces, allongées; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, courts, triangulaires : crochets tarsiens non dentelés en dessous.

Type et espèce unique, le S. Jœger'i, Mannerheim, de Saint-Domingue.

Ce genre, ainsi que le précèdeni, était placé antérieurement dans la tribu des Troncatipennes, mais il parait plus naturel de le mettre à côté des Doliques et des Ânchomènes.

5"" GENRE. - PRISTONYQUE. PRISTONYCHUS. Dejean, 1828.

Species générai des Coléoptères : Carabiqaes. riptOTOç, scie; ovu^, ongle


Tête allongée, ovalaire, à dernier article cylindiiqiie. tronqué au bout; lèvre supérieure nn peu


156


IIISTOIUE NATURELLE.


échancrée en avant; mandibules légèrement arquées; menton avec une dent bifide; antennes assez longues, filiformes; corselet cordiforme, rétréci en arrière; élytres plus ou moins ovalaires; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés avec leurs crochets dentelés en dessous.

Les Prislonyques sont assez grands, de couleur bleue ou noire; ils se trouvent sous les pierres, dans les endroits arides ou dans les lieux humides, on en prend sous les écorces des arbres.

Quelques espèces sont particulières aux pays de montagnes, et, d'après Dejean, ces insectes ont les crochets des tarses plus fortement dentelés que les autres.

On en connaît plus de trente espèces, toutes propres à l'Europe. La plus commune est le P. subcyancus, llliger {tcrricola, Olivier), qui se trouve communément.

Le genre Lémosthène, Le>nosllicniis(p.vM;, gourmandise, rf:,'.;, courage, de Bonelli, Mcni. Acad. Turin, 1815), formé uniquement avec le P. vcluslus, Clairville, du midi de la France, n'est généralement pas adopté.



Fig.275. — Pristonycfius terricola.


(i'"^ GENRE. — CTÉNIPE CTENIPUS. Latreillc, 1829.

CiiviiT, Règne animal, t. IV. Kiei;, peigne; mu;, pied.


Antennes ;> troisième article allongé; corselet cordiforme. rétréci, ironqué postérieurement, corps droit, allongé.

Ce genre, que Dejean réunit à celui desPristonyques, est adopté par M. de Castelnau, qui y place huit espèces, dont le Splwdnis janlliimis, du midi de la France, est le type.


7"-^ GENRE. — LESTIGNATUE. LKSTIGNATfJUS. Erichson, 1841

Aiïliiv fur N^iliirg , I. XV. Ar.oTr,;, voliMir: -j'vaOc;, n.jeliuiro.


Labre transverse, un peu éniarginé; meulon à bord simple, sans dent; mandibules à base dilatée, l'une convexe, l'aulii' l'oncave; languette nue, membraneuse; tarses simples, les trois premiers, chez les mSles, un |ieu dilatés, tous légèrement tomenteux eii dessous.

Lliu' espèce d'Allemagne, le L. ciiisor, Erichsiin, q\ii se l'approche des Pristonychus.


8""^ GENRE. — tlALATIIE. CALATIIIS. lloMclli, 18 T..

.Mémoires île i',\r;uleniie de luiui Ka/.dO'.;, corlicille.


Tète ovale, plus ou moins allongéi', rètrécie en arrière; palpes à derniers articles allongés, cy- lindriques, tronqués au bout; lèvre siipèi'iciire en carré moins long que large; mandiliules peu avancées; menton avec une dent bifide au milieu de l'échancrure; antennes allongés, lilifornies, une



l"i^. î — .iuonitnfists dtosrfin(l("i.


y\it o — (}}}tiioi)li(iif'i^ niaurus



V\'J.. ~>. — M(rc}-asi)i.s rUtnidi.



V\'^. 4 --- liltip/ioccm hitrUitra.



riu. r> — Urarluiitfi'll'i lj>iihnru.


l'I


COLEOPTERES.

peu Pomprimées : corselet presque carré; élytres allongés, légèrement ovales, peu rétrécis en avant et arrondis à l'extrémité; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, leurs crochets dentelés en dessous.

Insectes de moyenne taille, très-vifs, généralement de couleur sombre, se trouvant sous les pierres, au pied des arbres, dans les endroits froiils et humides, et parfois dans les forets.

Ils paraissent propres à l'Europe et au nord de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. Le type est le C. lattts, Linné, qui se trouve dans toute l'Eu- rope. On compte dans ce genre près de trente espèces. Stephens [Itlusi. Br'n. cul., 1828) désigne les Calathes ainsi que les Pœeiles (sous-genre de Fcroma) sous la dénomination do Plalijdi'rns (ri.aTur, large; St(r„ eol).

Le même auteur a formé avec le C. rolundicoUis , Dejean, de Paris, le type d'un genre distinct, celui des Odonlontjx (oJcu-, dent; ovu?, ongle). Ce genre, qui n'est généralement pas adopté, se rapprocherait de celui des Oli.stliopiis.


i7,l



Fig. 274 — C. meïaiinceithdlu^ (îirossi).


r' GENRE. — TAl'illilE. TAPIllUA lîonclli, 1815

Mi-nioires de l'Acailémîp do Turin. Ty.tffia, fosscllp

Tête triangulaire; palpes labiaux à dernier article fortement sécnriforme dans les deux sexes; lèvre supérieure en carré moins long que large; mandibules peu avancées; menton avec une échan- crure; antennes allongées, filiformes; corselet ovalaire, arrondi en arrière; élytres un peu con- vexes, ovalaires; tarses antérieurs des mAles à trois premiers articles dilatés, leurs crochets den- telés en dessous.

Ce genre, synonyme de celui des Synuques, Shuirlius (o-jv, avec; «uE, ongle, Gyllenhal, lus Suce, 1810), ne comprend qu'une petite espèce, T. niralis, llliger, que l'on rencontre, mais ra- rement, en France dans les bois et les montagnes, sous les pierres, les mousses, etc.



Fig. 275 — T nivahs.


Fi;;. 276 — P. Americana.


Le genre Pristodac'tyle, l'risiodnclijln (r^^i'i-r-.;, scie; ùNayuXc;, doigt. Dejean, Spccics qcn. Col. Carab., 1828), qui ne comprend qu'une seule espèce, P. Awcriraïui, Dejean, ne diffère de celui des Taplnin que par ses palpes allongés, à dernier article presque cylindrique et tronqué à l'cx- trémilé.


15*


IS


LIS


lllST(iiriE NATIIP.ELLE.


C„ ïOHU'Iltt' cllv'l.ilOlt

ANCIIOMÉNIDES. AMIWMEMDM. Caslclnau, 1854 Éludes enloniologiqui'S.

l'jlylrcs très-aj)latis, iiyiMtint ini uvale plus du iiiuiiis troii(|ii( ;i l'un îles houls, celui qui Pst ap- pliqué au corselet ; ce dernier carré avec un linrd assez lai-e, les angles plus ou moins émoussés; larses antérieurs des mâles à trois derniers articles de forme allongée.

Un grand nombre de genres cntient dans cette division. Les plus connus sont ceux des Spho- drus, Anclioninut)!, Afionnm. Pliinjuns, Ciinliomcm. OUslIiopiis.


1" CEM'.i:. — SPIIODIIE. Sl'UOniWS ClairviUe, ISOO.

Eiiloiiiol. helte ica. ïtfoJpoç, vil.


Tète plus ou moins allongée; palpes :\ dernier arlicle allonge, cylindrique, Inimpie au boni; lèvre supérieure presciuc transversale, coupée carrenunt; mandibules avancées, plus ou moins arquées; menton avec une dent bilîdc au milieu de son écliancrure; antennes filiformes, assez allongées ; cor- ,^elel cordiforme ; élytres en ovale allongé; tarses antérieurs des mâles aussi longs que larges, for- tement cordiformes, à trois premiers articles dilatés.

Les Sphodres sont des insectes d'as.sez grande taille qui bahiteiil les endroits obscurs; une espèce, S. IcncophllKilmiis, Linné, .S', plitnii.s, Fa- bricius, qui se trouve aux environs de Paris, vil dans les caves, où elle se nourrit de Cloportes.

(In n'eu connaît qu'un nombre assez restreint d'espèces, réparties principalement dans l'Europe septentrionale et la Sibérie.

C'est à c(jlé des S|)lio(lres ([ue quelques entomologistes placent encore aujourd'hui le genre si remarquable des Mormolyces. que nous avons fait connaître précédemment.

C'est également auprès de ce genre que vient se ranger celui des Crii- locerus (/.s7.t'.;, force; xepir, (orne), créé par M. Iln|)e {Colroj). mmitiali. pour un insecte, C. hruntiicorvis, de la Nouvelle-Hollande; ilu reste, si ,^ ce genre était conservé, on ne pourrait employer la dénomination de

'■ >. (Imtoccnts, parce (pie Dejean l'a appliqiiéi' précédemment â un autre

Vf^.Tn.—s.ieucoiiiiihalmus. genre de Carabiqnes.



>'"' GENRE. — SCAPHIODACTYLE. SCAPHIODACTYLUS l'.liandoir, 1858.

lîuUcliiis ilo 1.1 Siu'iiMé de Moscou.


Tétecarre(^; menton pi'u iiiii<ase, cdiut, C4jii|ie carrément à sa base; langiietle peu avancée, 'obée; mâchoires minces, assez droites; palpes labiaux biarticulés, à dernier article plus grand ( le premier : maxillaires peu saillants; mandibules cornées, assez avancées; labre transversal;

tenues minces, plus longues que la tête et le corselet réunis; pattes moyennes; tarses de la p

«,:.■...„ ....;„„ ,i:i.,i.'... .1 i„„ .„.-.i ...„:„ „ ;....„ ;..!„„ „,„;.. i,-,.,.\..,..„..,,t ,.;i;.-,. ,.„ ,lncc-.,


Tctecarre(^; menton pi'u iiiii<ase, cdiut, C4jii|ie carrément à sa base; langiietle peu avancée, tri-

' que an- pattes moyennes; tarses de la pre- mière paire dilatés, dans les mâles, aux trois premiers articles, mais légèrement ciliés en dessous. Trois espèces du Mexiipie, dont le type est la Fciouia Hio'.vfd, llejc:i


ejcaii.


(^OLKOI'TÈHES. I">'J

o"" GENRE. - STÉNOGNATIIE. STENOGNATUIS. Chaiuluir, 1843.

Bulleliiis lit Kl Sociéié de Moscou. ÏTEvo;, ûlroil; yicOoi, iiiàclioirc.

Tête allongée; palpes labiaux à second article liès-etnicl : niaxillaiies petits, le premier aitiric court; menton transversal; niaiiilibules allongées, très-mimes à la base; antennes grêles, liiit'or- nies, pubescentes; élytres pres([ue oblongs; pattes grêles, un peu allongées; tarses presque linéai- res, pubeseents en dessous, ayant les trois premiers articles tronqués.

Le tj|ie est VAnclionu'iius inclioianus, Dejean, du Urésil.

4"'^ GEiMlE. - ANCHOMÈNE. ANCHOMENUS. bonelli, 1815.

Mémoires de rAc;idetiiie de Tuijii. A"|X,(j|i£vo:, étianglé


Tête légèrement triangulaire, palpes a dernier article allongé, cylindrique, un peu cvalaire; lèvre supérieure plane; mandibules un peu arquées; menton avec une dent simple au milieu de l'échan- crure; antennes filiformes, assez allongées; corselet plus ou moins eordiforme, à angles postérieurs toujours marques; élytres légèrement convexes, à angles antérieurs arrondis; le plus souvent des ailes propres au vol; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, phis longs que larges, légèrement triangulaires.

Ces Carabiques sont assez petits; ils sont rarement parés de couleurs brillantes; on les trouve dans les endroits humides, au bord des eaux, sous les pieires et les débris de végétaux, ou bien sous les écorces d'arbres.

On en connaît une soixantaine d'espèces propres, en général, à l'Amérique et à l'Europe. Toute- fois, M. L. Fairmaire (Rcviœ zoolog., 1849) en signale quatre espèces comme propies aux îles de la Polynésie. L'espèce type, et que l'on trouve communément dans les environs de l'aris, est 1'^. prasiiius, qui se rencontre .souvent en compagnie du ili-acliinu.scfciiitans. M. II. Lucas a trouvé un seul individu de cette espèce en Algérie, sur les bords de la Boudjima.

Les genres Plalijpus et Àfjoimm sont considérés par quelques entomolo- gistes comme de simples subdivisions de celui des Aiirliomcnus, dont ils ne diffèrent [las d'une manière bien notable.

M. Léon l'airmaire a indiipié (An. Soc. ent. Fr., 1845, 2" série, t. I"), sous la dénomination de Cténognathe , Ctcnocjuallius (xtei;, peigne; ^vaDo;, mû- eiioire), un genre qui ne diffère de celui des Anchomènes que par ses palpes lilifornies à dernier article aigu, ses mâchoires peetinées, et son cor])s dé- piime et privé d'ailes. 11 n'entre dans ce groupe qu'une seule espèce, C. Nuvii; Zclaiidiœ, de l'Océanie.!

On peut aussi rapprocher des Anchomciuis le genre Tniiiisloiua{TrLwrj.o;, tendu; (iTO(ia. bouche, Mriii. Amd. Moscou), Esehscholtz, dont on ne décrit qu'une espèce, le T. sirintiiut, di' (lalifurnic.



Fig.278. — .1.;,™


5-°' GENRE. - ANCIIONODÈRE. A^CHONODERUS Reicbe, 18-4:

Revue zouloi;i(iue, t. VI. A7-/,'-vt/;, étranglé; Sifr,, cou.


Tète oblongne; palpes albnigés, grêles : maxillaires à deuxième article grand ; mâchoires eilices


uo


HISTOIRE NATURELLE.


l'intérieur; inaiidilniles recotirbées, pruciirineiitcs ; menton avec une dent obtuse; labre transversal; antennes allongées, filiformes, à articles cylindriques; yeux saillants; corselet cordiforme; éljtres


ovalaires, allongés.


Ce genre, qui, ainsi que le suivant, se rapproche beaucoup des.4)i(7/o))/c)U(s, renferme une dizaine d'espèces propres à l'Amérique méridionale, et dont le type est l'.l. eji:uniu>>, Dejean.



G"^ GENRE. - AMBLYTELE. AMBLYTELIS. Ericbson, 1842.

Archiv. fur Naluig , t. XV. Ap.êÂij;, obtus; teXo;, terniinaison-

Palpes liliformes; menton bisinué, avec une dent simple, égale aux bords latéraux; tous les tarses ù quatrième article bilobé.

Ce genre, qu'Erichson place à côté des Aiuliomcnus, et dans lequel il place uniquement le Cambtts curlns, Fabricius, propre à l'Allemagne, est peu connu.


Fi". 279. — .1. curtus.


7""= GENRE. — CAMPTOTOME. CAMPTOTOMA Reiche, 1842.

Revue zoologique, t. VI. Ka(j.T7To;, lloxible; tojay;, article.

Tète oblongue; palpes ciliés, grands, épais; mâchoires droites, ciliées en dedans; mandibules arquées; labre presque carré; menton avec une dent obtuse; antennes monilifornies, à premier ar- ticle long; yeux proéminents; corselet arrondi; élytres ovalaires, striés.

Ce genre renferme deux espèces de l'Amérique, et le type est le C. Lcbasii, Reiche, de la Nou- velle-Grenade.


8°" GENRE. — OXYGLOSSE. OXYGLOSSUS. Chaudoir, 1843.

Bulletins lie la Société de Moscou. OÇu;, aigu; -^Xuaisa, langue.


Tète ovalaire ; palpes labiaux médiocres, à second article petit, obliquement tronqué: maxillaires droits, le premier le plus court de tous ; menton transversal un peu excavé; mandibules très-aigues, arquées ;\ la base; languette trés-aiguè; labre droit, aplati; antennes grêles, pubescentes, de moyenne longueur; coiselet arrondi, tronqué antérieurement; pattes grêles à fémurs moyens épais; tarses légèrement linéaires ; crochets tarsiens ou ongles dentelés.

Une seule espèce, O subciiancns, Chaudoir, du Brésil, qui correspond à \'0. convexus, Klug.


9"'" GENRE. - AGONE. AGONUM. Bonelli, 1813.

Mémoires de l'Académie de Turin. AfMv, combat.


l'alpcs a dernier ailicle allongé, un peu ovalaire; lèvre supérieure convexe, assez courte, presque



COLEOFfECES. iil

transversale; corselet plus ou moins arioudi, à auyles postérieurs ii'iitant jamais sensiblement marqués.

Ces insectes sont au-dessous de la taille moyenne; leur démarche est assez agile et leur couleur est souvent métallique et brillante, quelquefois sombre. On les trouve dans les endroits humides et au bord des eau.\, courant sur la vase.

On en connaît une centaine d'espèces, la moitié environ d'Europe.

L'A. manjhuiium, Fabricius, est l'une des plus communes dans toute la / \^

France. Fig. 280.— J . maryinatum.


10""= GENRE. - PLATYNE. PLATYNUS. Bonelli, 1813.

Mémoires de l'Académie de Tutiu. nXaTuç, aplali.

Tète allongée; palpes allongés, à dernier article cylindrique; antennes longues, minces, presque sétacées ; yeux peu saillants; corselet plan, cordiforme, rétréci en arrière; élytres plans, ova- laires, rétrécis antérieurement, l'angle de la base jamais marqué, extrémité sinuée; pattes longues, assez fortes.

Ces insectes sont aptères, plus grands et plus plats que les Anchomènes, et ayant quelques rap- ports avec les Cymindis. Ils sont généralement noirs, vivent sous les pierres, au pied des ar- bres, etc. Ils paraissent propres à l'Europe et à l'Amérique du Nord. Parmi les espèces peu nom- breuses de ce genre, nous citerons le P. complanatus, Bonelli, qui habite le Piémont.


11-» GENRE. — OXYSÉLAPHE. OXYSELAPHUS. Chaudoir, 1845.

Bulletins de la Sucielc de Moscuu. .

OÇu;, aigu; '^■ft'Koitfo;, palpe.

Tête ovale, allongée; palpes labiaux à premier article cylindroïde : maxillaires courts, à premier article petit; menton transversal en carré ; mandibules cornées, arquées, pointues; labre trans- verse, tronqué en avant, poilu; antennes courtes, liliformcs; écusson cordiforme; élytres ovalaires, légèrement convexes, pubescents, à second article court ; pattes médiocres; ongles simples.

Une espèce, 0. fttriçiiuosits, Chaudoir, de la Turconiénie.


12""- GENRE. — MEGALONYQUE. MEGALONYCHUS. Chaudoir, 1845.

Bullelins de la Société de Moscou. ME-jaî, grand; tvu^, ongle.

Tète un peu allongée ; palpes labiaux grêles, à second article court : maxillaires à second article long; menton un peu transversal; mandibules légèrement arquées, un peu aiguës; labre transversal, déprimé; antennes filiformes, grêles, pubescentes, plus longues que la tête et le corselet réunis; corselet et élytres comme dans les Aijonum; pattes grêles, très-longues; tarses linéaires.

Une seule espèce entre dans ce genre, c'est le M. Madacjascuncnsis , Chaudoir, qui rcsscinblc un peu à VAgonum triste.


142


HISTOIRE NATURELLE.


13°"^ GENRE. — CARDIOMÈRE. CAItDIOMERA. Ba.ssy, 1854.

Annales île la Sucii'lé enloiiioloyiqiie de Krancf.

Palpes cjlindi'iqui-s iciitlùs à l'extiémité : les maxillaires plus longs que les labiaux; lèvre supé- rieure courte ; niaiulibules allongées, aiguës, un pou arquées ; menton avec une tient bifide dans son échancrure; antennes surpassant un peu la longueur de la moitié du corps; tête avancée, grande; corselet court, carré, légèrement rétréci à la base; élytres ovales; pas d'ailes; pieds al- longés, tarses à premier article allongé, le second et le troisième eordiformes, le (|uatrième très- bifide et le dernier, le plus grand de tous, portant des crochets sans dentelures.

Une espèce, C. Genci, Bassy, des environs de Paierme, et dont on ne connaît encore que la fe- melle.

K'après M. BruUé, les Dijscolus, que nous avons placés ailleurs, devraient être ranges à côté des Qnd'iomera .

l'4"" GENRE. — EULEPTE. EULEPTVS. Klug, 1853.

CoIéO|tUTes Je .M.i(iai;asfai". Eu, beau; Xetcto;, délicat.

Menton tout à fait dépourvu de dent au milieu de son échancrure; corps de forme allongée ; les autres caractères connue chez les Anclioiiiciiiis. Une espèce, E. (jcnkitlaltts, Klug, de Madagascar.


15""= GENRE. — OLISTHOPE. OLISTHOPUS. Dejean, 1828.

Sjji'Cies général des Coliopièies ; Caialiigues. OXiaOoç, glissant; tccu;, pied.


Tète presque triangulaire; palpes à dernier article allongé, ovalaire. terminé en pointe; lèvre su-

jiérieure lè^'èrement convexe, en carré; mandibules peu avancées, légèrement aiguës; menton sans

dent au milieu de l'èchaucrure; corselet presque orbiculaire, échancré en avant; élytres en ovale

allongé, presque plans; pattes allongées; tarses antérieurs des mâles à trois

premiers articles dilates, plus longs que larges, légèrement triangulaires

ou eordiformes.

Les Olisthopes sont de ])eiits Coléoptères vifs et agiles, que l'on ren- contre ordinairement sous les pierres; ils s" échappent facilement lorsqu'on veut les saisir, et c'est à cette particid:irité qu'on a voulu faire allusion en leur donnant leur nom générique.

Ils étaient réunis aux Afiomim, mais ils en diffèrent notablement par l'absence d'une dent au milieu de l'échancrure du menton, et par le der- nier article des palpes maxillaires pointu à l'extremilé.

Parmi les dix espè(U's qu'on connaît, deux seulement sont étrangères à \ l'Europe. Celle (|iie l'on trouve dans plusieurs parties de la Krancc est

Im?;. 281. — o jmiwiicuUis. VU. iiiiitiiiliilns. Pavknll.



COLEOl'TKRES.


CATAimOMIUES. CATADItOMIlKli. Biiillr. IK35. Hisioii'o !i;Uiirt'llo des Uisi'cles.


Mpnlon ;'i écliancniiv ju'ii prulbiKlc, ce f|ui (ail (liiv ((u'il c>si trilolie, i|iuiiiil il existe une tient :iii milieu lie celle écliaiicrure, parce qu'alors la saillie appelée dent est aussi avani:ée que les labres laté- raux; tarses antérieurs des niftles à trois premiers articles de forme triangulaire.

Deu^ genres seulement, h'.^ l'.diadnmiiis vl Tv'i- (jonotonm .


i" GENRE. - CATADRiiME. CATADROMUS Mac Lcay, 1825.

Aonulosj Jaivnnica. K7.roiîa'jU.t;, carrière que pirciiLirciU les cliars.

l'alpes labiaux à dernier article allongé, forte- ment sécuriforme; lèvre supérieure transversale, un peu écbancrée en avant; mandibules avancées, un peu arquées; menton trilobé; antennes fili- formes, courtes; corselet carié; élytres allongés, parallMes; tarses antérieurs des mâles à trois pre- miers ariicles dilatés, moins longs que larges, for- tement triangulaires.

Trois espèces, dont le type est le f.ambus Iciic- hrioidcs, Olivier, de Java.



2S2, — C. tmebriuiJcs.


2'"- GENRE. - TRIGONOTOME. miGONOTOMA. Dejean, 1

Spetics général des Coléoplcrcs : Carabiiiucs. Tpfjfwvc;. triaiiftiilaire; tcu.ï;, .irliile.

Palpes labiaux des mâles à dernier article lurlenieiil iiiangulaire ; lèvre supérieure presque transversale; menton trilobé; mandibules très-arquées, très-aiguès; antennes courtes, iiliformes; corselet cordiforme; élytres assez longs, ovalaires, presque parallèles; tarses antérieurs des mâles à trois pre- miers articles moins longs que larges, fortement cordiformes.

FjCS Trigonotonies sont de grande taille et ornes de couleurs métalliques plus ou moins brillantes; ils habitent les Indes orientales et la Nouvelle- Hollande. On en eonnait environ quinze espèces, dont le type est le T. v'irt- ilicoUis, Mac l.eav, de Java.


828.



Im-, '285 —


lu HISTOIRE NATURELLE.


t^inqmcmc ()ioui


MOll.

FÉRONIDES. FEnn.MD.E. C.istclnnii, 1&"4. Études ciiloiuoIogiQDes.


Mi'ntnn prést'iitaiil une échancrure profonde; tarses des paltes antérieures des mâles ayant les ar- ticles de forme triangulaire; corps plus ou moins allongé, peu épais.

Cette division est très-nombreuse en genres, surtout si l'on adapte les quarante ou cinquante coupes génériques que nous indiquerons au mot Feronïa. Les genres principaux sont ceux des Fc- rouifi, Camaraynallius. Mijan, Cncmncanllitis, Crplialolcs, etc.


1" GENRE — FÉROME. FEBONIA. Latreille, 1SI7.

G. Cuvicr, Ri'gne animal. Féronie, déesse des bois.

Tèle ovalaire; palpes à dernier article plus ou moins allongé, cylindrique ou légèrement sécnri- forme; lèvre supérieure en carré moins long que large, quelquefois presque transversale, coupée carrément en avant ou lègèremeTit échancrée; mandiiniles plus ou moins avancées, plus on moins ar- quées, plus ou moins aiguës; menton avec une dent bifide an milieu de l'écbancrure ; antennes fili- formes, plus ou moins allongées; corselet plus ou moins cordiforme, arrondi, trapézoïde ou carré, jamais transversal; élytres plus ou moins allongés; jambes intermédiaires toujours droites; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, moins longs que larges, forlemenl Iriangu- laires ou cordiformes.

Le genre Féronie, auquel Erichson et la plupart des auteurs allemaïuls appliquent le nom de Pleroslkhus, comprend un très-grand nombre d'espèces, différant assez notablement entre elles parleur faciès; aussi Megerle, Bonelli, Ziegler, etc., avaient-ils formé avec elles plusieurs gen- res distincts; mais tous ces groupes n'ayant pas de caractères ^différentiels bien marqués, La- treille a cru devoir les réunir tons en un seul. L'aspect général, les formes, la disposition des stries, des impressions et des points, donnent aux diverses divisions dont nous venons de parler l'appa- rence d'autant de divisions particulières bien distinctes entre elles; mais si l'on vient â examiner un certain nombre d'espèces, on reconnaît aisément, d'une juirt, que les formes passent d'une di- vision à l'autre par une transition presque insensible, et, de plus, que cbacune de ces divisions présente des caractères que l'on retrouve aussi dans les divisions voisines.

Le plus saillant de ces caractères, celui qui est presque uniquement propre aux Féronies, c'est d'avoir, au milieu de l'écrancrure du menton, une dent liilidc â l'exlrèmilé, en outre, la forme cy- lini'ri([ue et quelquefois même un peu élargie des articles de leurs palpes, et leurs mandibules arquées, peu saillantes et lisses, servent encore â les éloigner des genres que l'on place â leur suite.

Depuis que le genre Feroiiia a été généralement ado])lé en France avec les modilicalions qu'y ont apjiortées les travaux successifs de MM. Dejean, Brullé et de Casteinau, M. Cliaudoir, qui réside â Kiew, en Russie, a publié, dans le Bnllelin de In Soriétr impériale des yiilii7-((Usles de Moscou, n" I, ISrtS, !"■ série, t. XI, sons forme de tableau synoptique, une nouvelle division de ce même genre, qu'il élève au rang de tribu ou de famille; aussi le divise-t-il en quarante-deux genres, dont vingt-neuf de sa création, les autres appartenant à divers auteurs.

Noire rôle d'historien nous (d)lige à donner dans cet ouvrage ces diverses subdivisions; nous ferons seulement observer qu'elles nous paraissent reposer, pour la plupart, sur des différences de formes presque insaisissables, et nous ajouterons, avec Duponcbel, qu'il est assez singulier que les entomologistes français suppriment comme inutiles les dix genres établis par Ronelli, Ziegler, Me-


COLÉOPTÈRES.


145


gerle et Sturm, et les remplacent par un seul, celui de Latreillc, légèrement modilié par l)ejean, tandis que rentomoloniste russe trouve au contraire qu'il est utile non-seulement de les conserver, mais d'y en ajouter trente-deux. Que conclure de cette divergence d'opinion, sinon qu(^ l'éiablis- sement des genres sera toujours une chose arbitraire tant qu'on ne sera pas d'accord sur les par- ties de l'organisme qui doivent seules en fournir les caractères?

Les Féronies vivent à terre, sous les pierres ou les décombres, et beaucoup d'entre elles se ren- contrent au milieu des campagnes ou des chemins dans les bois.

Presque toutes les espèces, et l'on en a décrit aujourd'hui près de quatre cents, sont noirâtres; quelques-unes, toutefois, ont des couleurs métalliques.

Toutes les parties du monde fournissent des Féronies, mais il y en a un plus grand nombre eu Europe que partout ailleurs.

On ne connaît pas d'une manière bien positive les métamorphoses des Féronies; cependant La- ircille rapporte, comme appartenant à la Feroiiiu (sous-genre Aliax) siriola, la description d'une larve carnassière que Goëdart fait connaître sous la dénomination de ver destructeur des chenilles, et dont nous avons parlé précédemment. M. Brullé croit que cette larve se rapporte à quelque in- secte de la tribu des Quadrimanes; ce qui, du reste, pourrait faire présumer que la larve de Goëdart est bien réellement celle d'une Féronie, c'est qu'elle est très-carnassière, et que, même à leur état parfait, les Fcronia se nourrissent essentiellement de chair.

Une larve, du sous-genre Pœcile, a été également indiquée.

.\près ces considérations générales, nous signalerons les diverses divisions adoptées par M. Chau- doir, tout en insistant plus particulièrement sur les groupes les plus anciennement créés, et qui son! beaucoup mieux connus que les autres.


§1".


TARSES ANTEKIEUliS DES MALES A DEUXIEME AKTICLE XOiN TllAKSVERSAl..


A. Féronies présentant une carène sur les articles basilaires des antennes.

1" .S0US-G1:NRE. — SOGINES. SOGIXES. Leach, Stepliens, 1828.

Mlastr. eiiloni. bril.

Klymologie incertaine.

Carène sur les trois premiers articles des antennes; troisième article antennaire égal en longueur au premier.

Une seule espèce, Pœcilits pttttctulaïus, Fabricins. propre à l'Europe et à l'Asie, était indiquée comme entrant dans ce genre. M. Chevrolat y place aussi le Pœciliis Barbnnis, Lucas, d'.\lgérie.


•2°'<= SOUS-GENUK. — PŒCILE. ['ŒCILUS. Bonelli, 1813. Mémoires de l'Aradi-niie de Turin.

llciz'.Xo;, varié.


Carène sur les trois premiers articles des antennes; troisième article anten- naire plus long que le premier.

Chez les Pwcilu.s, les palpes sont assez minces, à dernier article cylindrique; les articles des aniennes sont comprimés; le corselet cordiforme, presque carré; le corps assez allongé.

Ces insectes sont de taille moyenne, ordinairement ailés, quelquefois aptères, de couleur verte ou métalli([ue, parfois bleue ou noire, très-agiles, et courant Vi'^.lSi.—i' cuimus. rapidement en plein jour, pendant la plus grande chaleur. On en a décrit une (luaranlaine d'espèces, dont plus de vingt sont européennes.

Le type est le P. ciipirus, Linné, que l'on rencontre très-communément dans



14


toute la Fr; 19


140


HISTOIUE NATUHKLLE.



5"" SOUS-GENRE— CARÉlNOSTVLE. CAREyOSTnVS. Chau,\o\r,iSûH.

lidllctiiis de la Suriclé de Moscou.

Kapr.vcv, carcnc; ot'j/.c;, soutien, liase dos antennes.


('arène sur le premier article des antennes seulement. Une seule espèce, P. bifitscalus, Iloffmansegg, de France


V\'i. '283. — C. iiifiiscaliis


4"" SOUS-GENRE. — iMÉGAI.OSTYLE. MEGALOSTÏLl'S. Cliaudoir, 1842.

BulleiiKS (ie la Sociélé de Moscnu.

Ms-yc.:, grand; a7'».6:, soutien.

Tête en carré allongé; palpes labiaux à premier article court; menton èchancré, moins long que large; mandibules peu avancées; antennes moyennes, minces; corselet carré, court; pattes grandes.

Cinq espèces, de la Nouvelle-Orléans. Les deux plus connues sont les Argiilor lucidida et crratica, llejean.

li. Ki'ronies sans carène sur les antennes, ff. Aiileiiiiosà premlir article au.ssi loiij; nu lUi peu plus couil que le iruisiciiie.

n™" SOUS-GENRE. — TRIRAMMATE. — THIftAlUMATUS. Esclisclioltz, Chaudoir, 1858

Bulleiiiis de la Sociélé de Moscou.

Tf£i;, trois; pœ,a,u.a, suture.

Palpes peu saillants; antennes à premier article cylindrique ou ovalaire; tarses écliancrés forte- ment.

(Jeux espèces, dont le type est le T. niihiriaiiis, Eschschollz, du Chili

6""^ SOUS-GENRE. — IIYSHERPES. IIÏSIIERPES. Esclisclioltz, Chaudoir, 1838.

Ruilelins de la Sociélé de Muscnu.

Ya)=p-(o, je nrinsiiiue.

Palpes très-saillants; antennes à premier article cylindrique ou ovalaire; jambes postérieures ci- liées à l'intérieur; tarses écliancrés fortement; yeux peu saillants.

Trois espères américaines, dont le type est le PUilijsma amcllnjsùnnm, Eschschollz.


7""' SOI'S-l.lùNliU. — IIAI'I.OCEl.K. IIAPI.OCQELVS. Cliandoir, 1838. itiilli-lins de la Société de Moscou.

A-Xo:, simple; «iXcç, creux.

Palpes très-saillants; antennes à premier article cylindrique ou ovalaire; jambes postérieures ci- lices à l'inlérieiir; tarses écliancrés l'oiMeiuenl ; yeux bien saillants.

Le Plaliisinii Irisiix. Dejcan, de r.\iiiéii([ue boréale, en est le type et l'espèce unique.


COLÉOPTÈRES


117


8""^ SOUS-GENRE. — UYSIDIE. DÏSIDIl'S. Clinuduir, 1838.

liullLluis de l.i Socit'lc (le Miisi'uii.

A'j:, li'isle; £^5*0:, aiipiirûiice.

P;ilpes ti'ès-saillaiit.s; aiiloiiiies à premier article evlimlrique un ovalaire; jambes postérieures ve- lues à l'intérieur; tarses éehancrés fortement.

Une espèce, VOniascus inorosus, Dejean, de l'Amérique horeale.

!)""■ SÛI'S-GE.MIE. — CYCI.OMl-:. rmoMlS. Cliiinl..ir, 18ô8.

Bulli'iiiis do la Sociélé de Miiscou.

KuzÀo;, cercle; io|ji.o;, ép.iule.

Antennes à premier article cylindrique ou ovalaire ; arti(tles antennaires trè.s-allouyés; tarses très-faiblement éeliancrés.

Une espèce, Pœcilus <oiif(innis, Dejean, d'Egypte.

10"" S0US-GI;M;E. — AUGLT01\. AltauruR. Me^eile, Cliau.loir, 1838.

Itulli'iins de la Société de Moscou.

lîlymologic inccrlaine.

Antennes à premier article cylindrique ou ovalaire ; les articles antennaires peu allongés; corse- let carré ou rétréci postérieurement; tarses faiblement très-écliancrés.

Insectes presque toujours an-dessous de la taille moyenne, ordinairement ailés, quelquefois ap- tères, de couleur noire ou brunâtre, très-rarement métallique, assez agiles, mais moins que les Pœ- c'iltis, dont ils ont d'ailleurs les caractères, excepté quelques espèces, qui ont le corps large et déprimé. Ils se trouvent babituellement sous les pierres, au bord des eaux, et ils habitent plus par- ticulièrement les montagnes. On en connaît une soixantaine d'espèces, dont près de quarante sont européennes.

Le type est l'/l rf/ii/oi- .s//-c/ii(î(.s-, Ituftmidt, qui se trouve en Europe.


11""- SOl'S-r.EMUE. — OllTllOME. VIITIIOMUS. Cliamtoir, 1838.

Bulleliiis (le la Sucielo de Moscou.

OvOo;, droit; rou.o;, (^piidlc.

Antennes à premier aiticle cylindrique ou ovalaire : articles antennaires peu allongés; corselet large postérieurement; tarses très-faiblement éehancrés.

Quelques espèces de l'Europe méridionale, dont le type est l'.lyv/iKor Uixpanicus, Dejean.


12"" SOUS-GEÎSRE. — BUTRlOl'TÊttE. lIoTIllol'TEliUS. Gliauiloir, 1858.

Bulleiiiis (le la Socicle do Moscou.

B'.Spiov, fosselle; TtTipov, aile.

Palpes à dernier article un peu ovalaire; antennes à premier article gros- sissant insensiblement vers l'extrémilé.

Cinq espèces, dont le PUtttjsma obloufio-pitmialii. Fabricius, de Paris,

est le type. . Fig. 28t;. — ll. nhhmijn-

jtunclatus.



148


HISTOIRE NATURELLE.


15" SOUS-GENRE. — PTÉROSTKJUE. PTEItOSTlCnUS. Bonelli, 1815. Mémoires de l'Acadômie de Tuiin. riTspov, aile; otiÇ, continualion


Palpes ù dernier article cylindrique ou aplati à l'extrémité; antennes à premier article "rossissant vers l'extrémité; pattes minces; tarses antérieurs des mâles à premier article court, élargi à l'extré- mité.

Chez les Ptérostiques, le corps est plat et quelquefois assez court; le dernier segment de l'abdo- men des mâles présente une petite crête ou élévation longitudinale.

Les Plerosliclius comprennent les espèces les plus brillantes du genre Fcronia, si l'on en excepte toutefois un petit nombre, dont la livrée est toute noire. Les élytres sont parsemés de points pro- fonds et diversement disposés, qui les font paraître comme guillochés dans quelques espèces. Ces points varient de forme et de position presque sur chaque individu, ce qui rend très-dil'ficile la dé- termination des espèces; aussi est-il plus que probable qu'il existe beaucoup d'erreurs ou de doubles emplois dans leur nomenclature. On trouve ces insectes sous les pierres, sur les bords des ruis- seaux et des torrents, particulièrement dans les pays de montagnes. On en connaît une cinquantaine d'espèces, qui, â cinq ou six exceptions près, appartiennent toutes à l'Europe.

Le type est le Picrosticlms paritm-punclatus, Dejean, du midi de la France.



Fig. 287. — /' ixirtiin-inmctalus.


Fig. 288. — P. fîiivu-femoralus.


14""= SOUS-GESRE. — MÉTALLOPIIILK. METALLOP}IILVS. Chaudolr, 1838. Rulletins de la Sociélé de Moscou. MsTaXXov, mine ; <pO>s<i), j'aime.

Palpes â dernier article cylindrique ou aplati â l'extrémité; antennes à dernier ariiclc grossis-



Fig. 28',l —M. i»/n)'i(;i(ii<.


l'i^. -i'.HI — M I h, -SI- h ni.


COLÉOPTÈRES.


149


sant insensiblement vers le bont; pattes très-fortes; tarses antérieurs des mâles à premier article eourt. Une espèce, Aha.v hiierrujHus, Gebler, de Sibérie.


15™" SOUS-GENRE. ORliOPlIILE. onEOPHII.VS. Ctiaiutoir, 1858.

Bulleliiis df la Société de Moscou.

Opo;, montagne; œi>.su, j'aime.

Palpes i\ dernier article eylindriqne ou aplati à l'extrémité; antennes à dernier article grossissant insensiblement au bout; tarses antérieurs des mâles à premier article allongé.

Ouelques Ptérostiques forment ee groupe, dont le P. cxternc-pimctatiis, Dejean, des .Mpes franvaises, est le type.



Fig. 291. — n.exlcnie- puHCtatus,


IG™' SOUS-GEN'RE. — PSYCIIOWE. PSYClloniUS. Chaiuloir, 1838.

Bulletins de la Société de Moscou.

1'uy_oç, froid ; piooi, je vis.


Palpes à dernier article presque séeuiiforme.

Ce groupe est formé avec quelques Plcrosikliiis. Le type est le P. Sinnoln\ Di-ji'an, d'Italie


>. Antennes à premier article |ilus long que le Iroisième.

17"" SOUS-GENRE. — PlÎTROPHILE. PETROPHILVS. Cliaudoir, 1858.

Bulletins de la Société de Moscou.

riETjœ, roclier; (fi'.etoj j'aime.


Palpes très-peu saillants; antennes à premier article grossissant à l'ex- trémité d'une manière insensible.

Une espèce, Plaliisma Findelii. Dabi, de Hongrie.



Fis. 292. — P. l'iiuhUi.


18""= SOUS-GENRE. — .•\RACliN01WE. ARACUiyomiUS. Cliaudoir, 1853.

Bulletins de la Société de Moscou.

Apay_vTi, araignée ; uSo;, opparonce.

Palpes très-saillants; antennes à premier article grossissant au bout; pattes très-allongées; tarses antérieurs des mâles à quatrième article étroit et allongé.

Une seule espèce, P. fasciato-pimclaliis, Fabricius, d'Autricbe.



Fig- 295 — P. fmciato-


150


lIlSTOiUE NATLIŒLLK.


lO""^ SÛUS-GENHE. — AGONODEJIK. AGOXODEMVS. Cliauduir, ISHS.

lîulleliiis (le la Sociêlé de Moscou.

A privalif; fwvo;, angle; ^Viu-i, forme.

I';ilpe.s très-.saillant.s; antennes à premier ai'ticle grossissant au bont, et à quatrième presque cy- lindrique; labre avancé; pattes médiocres; tarses antérieurs des mâles à quutriéme article étroit, allongé.

Ce sous-genre, qui doit très-probablement être réuni à celui des Platijsmu, ne comprend que deux espèces, dont le type est la Plaiijsiim (h-aia, Bonelli, du Piémont

20""- SOUS-GENRE — LYROTllORAX LYROTIIORAX. Cliaudoir, 1S3S. liullctins lie la Sofiété de Moscou. Auça, lyre; Omî».?, corselet.

Palpes très-saillants; antennes à premier article grossissant au bout, et à quatrième renflé depuis le tiers de sa longueur jusqu'à l'extrémité; labre avancé; pattes médiocres; tarses antérieurs des mâles à quatrième article allongé, étroit.

Une espèce, le Plalusma Cuspiiaii.

21""^ SOUS-GENRE. — PSEUDOSTIÎP.OPE. PSEVDOSTEROl'VS. Chaiul.jlr, 1838.

BuUeliiisde la Société de Moscou.

1'£'jiîo;, faux; S/ero;)uï, Stéi'ope.

Palpes très-saillants; antennes à pi'emier article grossissant au bout; labre court; tarses anté- rieurs des mftles à quatrième article étroit, allongé. Une espèce, Slcropiis Scliiuidlii, Parreyss.



FiL'. 204. — S. maâidus


22""= SOUS-GENRE. STÉROPE. STEROPUS. Mugecle, Cliaudou-, 1858.

Bulletins de la Société de Moscou.

ÏTSîEo;, ferme; ircj,-, pied.

Palpes très-saillants; antennes à premier article grossissant au bout; labre court; tarses antérieurs des mâles à quatrième article court et large.

Insectes au-dessus de la taille moyenne, toujours aptères, de couleur noire et luisante, rarement brune ou métallique, ressemblant beaucoup aux Vinaxœus, mais ayant le corselet arrondi postérieurement et les élytres plus ovales, plus convexes.

On en connaît vingt espèces, la plupart d'Europe. Le ty])e est le Slcroiiiis maiVdns, Fabricius. de Paris.



25"" SOUS-GENRE. — PSEULtO.MASÉE. l'SEllUOMASŒVS. ni.aii,l..ir-, ISriS.

tîullctins de la Société de Moscou.

M îuoo;, fiiix ; Omasrpiis. Omasée.

Palpes à pénultième arlicle égal au dernier; aiitcnni's à premier article cylindri((iie ou ovalaire.

(Juclques Omasées, dont le t_\pc est r(^ iiiiiiur, llcjc.in, de Paris.


— p. miitor.


COLEOPTI'RES.


151


24'"" SOUS-GENRE. LAGARE, LAGARVS Cliuiidoir, I8Ô8.

IîuIIlIiiis lie lii Sni'UMe (le Moscou.

Ax-)[a3',;, gièle.

Palpes à pénultième article plus court que le deniier, qui est c\ lincli-ique; antennes à premier ar- ticle cjiiiHJrique ou ovalaire; tarses antérieurs des mâles à ti'ois premiers articles striés longitudina- lenient.

Type : y Arijulur vcnKills, l'abrieius, d Europe.


'iô""' SOUS-GE.MIE. — LlSSOTATiSE. LlSSOTMtSLS. Chaudoii-, 1838.

liulletins de la Sociélé ile Moscou.

A'.dot;, lisse; rapoc;, larse.

Mêmes caractères que les Lagares. si ce n'est que les trois premiers ar- ticles des tarses antérieurs des niAles ne sont pas striés.

Le type est VArçiiilor dipressus, Dejean, du midi de la France.


26™' SOUS-GENHE. — HAPTOllÈliE. HAPTODERIS. Cliau.loi., 1838

Biilli'iiiis de la Sociele de iMosiou

AûTW, j'iiUaclic; Si-yo, col.

Palpes à dernier article ovalaire, presque subule : le |ienulliènie plus court que le dernier; antennes ovalaires ou cylindriques. Type, Argutor siiailiccm, Dejean, de Fi'ance.



FFg. 297. — Siiadiceii.s


•i —


TARSES AMERIEURS DES MAI.ES A DEUX ARTICLES TRANSVERSES.


a. Dessus des iurses non ciliés

27™' SOÎ-IS-GE.NRE. — BRACIIYSTILE. BRACIIiSTIl.l'S Cliaudoir, 1838. liulleiins de la Sociéle de Moscou.


.\nlennes à premier article plus couri que le troisième.

Deux espèces de l'Amérique boréale, le Pœciliis Culifornicus et le IHnlijsma vnl'idum, Es- chscholtz.

28"" SOUS-GENRE. — BRYOBIE. BRYOBIUS Chaudoic, 1858

BuUeiinsde la Sociélé de Moscou.

Bp'jov, mousse; Pio;, vie.

Antennes à premier article grossissant vers l'extrémité, plus long que le troisième; quatrième ailiile cylindroide; tarses antérieurs à quatrième ar- ticle étroit, allonge.

On place dans ce groui)e plusieurs l'urosiklius, et le ty|)e est le /'. Jii- ririn, Panzer, des Alpe.s suisses.

Fi^.«'.l8 — Jaiiuei.



152


HISTOIRE NATURELLE.


aO""" SOUS-GENRE. — GLYPTOrTÈRE. OLYPTOPTERVS. Chaudoir, 1838.

Bulleliiis de la Société de Moscou.

rXuçw, je creuse ; iiref ov, aile.

Mêmes caractères que les Bryobies; ce sous-genre n'en diffère que par le quatrième article des tarses antérieurs, qui est large et assez court.

Type, Ptcrosdcinis scrobiculaliis, Adams, de l'Europe septentrionale.

50""' SOUS-GEl\'l»E. — TLATYrTl^RE. PLATYPTERUS. Chaudoir. 183S.

Diiilclins de la Sociélé tie Moscou.

nXa™;, aplati ; itteçov, aile.

Antennes à premier article plus long que le troisième, et grossissant à l'extrémité : le quatrième article renfle; corps aplati; élytres à rebord antérieur bien marqué; tarses antérieurs ù troisième article court.

Type, le Ptcrostkluis Pamcri, Dejean, d'Autriche.

ôl"^ SOUS-GEKRE. — COSCINIOPTÈRE. COSCINIOPTERUS. Chaudoir, 18Ô8.

Bulletins de la Société de Mowou.

Koaxiviov, crible; ic-tfci, aile.

Caractères du groupe précédent, excepté que les tarses antérieurs ont leur troisième ariiclc aussi lono' nue lartre.

Type, le l'iciosticliux Wcicnsi'i, de l'Europe septentrionale.

32""= SOUS-GENRE. — CALOPTÈRE. CALOPTERl'S. Chaudoir, 1838. Bulletins de la Société de Moscou.

Mêmes caractères que dans les groupes précédents; élytres à rebord antérieur effacé, riusieurs Ptéiostiques, dont le P. Prevostii, Dejean, variété Duvalii, du midi de la France, est le type.

ôô"" SOUS-GENRE. — COPllOSE. COPHOSUS. Ziégler, Chaudoir, 1838.

liulktins de la Société de Moscou.

Kwcpo;, ohtus.

(Caractères des Platyptéres, avec le corps cylindrique.

Insectes au-dessus de la taille moyenne, toujours aptères, de couleur noire et luisante, ressem-



Fi|;. 209. — ^fagnus,


l'if. 500. — Duponchelii.


COLÉOPTÈRES.


15")


hlanl aux Omasœiis, mais ayant le corps plus alloni;ô et cylindrique, les antennes un peu plus cnurles, et les palpes plus forts.

On n'en a décrit que quatre espèces, dont le type est le C. mnçinns, Megerle, de Hongrie. Ziegler (Ddhl., cat. 1822) désigne ce sous-genre sous le nom de i\om)dus (-.jam,-, plat).

34""^ SOUS-GENRE. — PERQUE. PERÇUS. Bonelli, 1815

Mi'nioires de rAcaiii'iiiie de Turin.

ncsxo;, noirôlre.

Palpes à dernier article cylindrique, aplati à l'extrémité; antennes à premier article ovalaire ou cylindrique, égal au troisième.

Insectes au-dessus delà taille moyenne, parfois assez grands, toujours aptères, d'un noir luisant mat, peu agiles, se trouvant sous les pierres, dans les parties méridionales de l'Europe; ressem-



Fiff. 301. — P. siuiius.


Fis. 502. — P. navaricus.


lilant aux Abax, pour la forme, mais étant toujours plus allongés, et quelquefois aux Sien>i)iis, mais n'ayant jamais de rebord à la base des elytres.

On en décrit plus de vingt espèces, toutes européennes, et dont le Perçus Corsuiis, Latreille, propre à la Corse, est le type.

ôj""- SOUS-GENRE. ~ CRYOBIE. CltiOBIVS. Cliautloir.

Bulietiiis de la Société de .Moscou.

Kj;y^;, froid; pic;, vie.

Palpes à dernier article ovalaire, renflé et ti'onquè a l'extrémité; les autres caractères comme chez les Perçus.

Quelques espèces de Plaliisma, propres au nord de l'Eurojie, et dont le PL vcnirico.min, Dejeau, est le type, entrent dans ce genre.

ZG"'- SOUS-GEKRE. — DlORYCtlODÈRE. DIORYCUODERUS. Cli.uifloir. Bullciiiis de la Sociéle de Moscou,

A'.;, deux; op'j/.-o, fosse; 'h^n, col.


Antennes à premier article plus long que le troisième; menton avec une dent étroite; palpes ;"i dernier arlicle cylindrique; tarses antérieurs des mâles peu échancrés, il quatrième article élroil; tarses en général très-courts.

Une seule espèce, le Molops Alpcsiiix, Dejean, de Hongrie.

15 20


154


HISTOIRE NATURELLE.



Fig. 303 — o. mêlas (grossi).


S'jme SOI'S-GENHE. — U51.\SÉE. OMASCEVS. Zicglci-, Chaudoir.

Bullf lius de la Sociélé de Moscou.

Ou.%^, sommet.


Tarses assez courts; les autres caractères comme dans le sous-genre pré- cédent.

Insectes au-dessus de la taille moyenne, ordinairement aptères, quelque- fois ailés, de couleur noire et luisaule, peu agiles, se tenant habiluellemenl sous les pierres; leur corps est assez allongé; leur corselet presque carré, tronqué en arrière; les élytres sont légèrement ovales, et presque paral- lèles; les pattes fortes, assez allongées; les antennes fortes, filiformes; le dernier article des palpes presque cylindrique.

On en connaît environ soixante espèces, dont moitié propres à l'Eu- rope; la plus commune est VO. mclannriiis, lUiger.

Bonelli nomme ce sous-genre Mchinius {u.iXci;, noir).


SS"»" SOUS-GEKRE. — l'ACllYMOUniE. PACIIÏMOnriIVS. Ch.iucloir.

BulleUns de la Sociélé de Mo.^cau

riayO;, épais; (Ji'-fçri, forme.


Antennes à premier article plus long que le troisième; menton avec une dent étroite; palpes à dernier article cylindrique; tarses antérieurs à quatrième article assez large.

Type, Omnsœus œreiis, Eschsclioltz, du Chili.

Si ce sous-genre est adopté, on devra en changer le nom, car M. Hope a créé précédemment, sous le même nom, un autre genre de Carabiques.


û9"= SOUS-GENRE. — l.YPÈRE. LYPERUS. Cliaudoir.

Bullelins de la Sociélé de Moscou.

Auitr.fc;, triste.

Ces insectes diffèrent de ceux des groupes précédents, en ce que les (arses antérieurs des mâles sont forlemeul échancrès.

Espèce unique, VOmasœus alcrrimus, Fabricius, commun aux environs de Paris.


40""' SOUS-GENRE. — VSEUDORTHOME. PSEVDORTBOMUS. Chaudoir.

Bulletins de la Société de Moscou.

Me'jJc;, faux; Orthomus, Orlliomc.


l'alpes à dernier arlide un peu ovalaire; menton avec une dent étroite; antennes à premier article plus long que le troisième. Une seule espèce, VArgulor amaroidcs, des Pyrénées.


COLEOPTERES.


155


41'"= SOUS-GENRE — ABAX. AIIAX. BoncUi, 1815.

Mi'moircs de l'Académie de Turin.

Aëa^, ari'usolr.

Menton avec une dent large; les autres caractères comme dans le sous- geiire précédent.

Espèces à forme large, aplatie, de taille moyenne, toujours aptères, d'un noir luisant.

Ce sont des insectes peu agiles, se tenant ordinairement sons les pierres, dans les endroits luiniides; leur corselet, presque carré ou tra- pézoïdal, est aussi large que les élytres à la base; ceux-ci sont presque parallèles, peu allongés.

On connaît une vingtaine d'espèces de ce sons-genre, et quinze envi- ron sont particulières à rKiii'ope.

Le type est ['Abax slriulii, Fabricius, qui n'est pas rare aux environs de Paris.



Fi|;. 50-4. — A. sirioli (gross


II. Dessus des larses oilié.


42"»' SOUS-GENHE. — Cltbil'OUE. CIIEHIRUS. Mcgeile, Chaïaduir. Bulletins de la Socielé de Moscou.


XîM, je fonds; iropo;, pore.


Labre échancré, ainsi que le cliapcron.

Une espèce, C. striolalits, Fabricius, de Carniole, que l'on réunit gé- néralement à la division suivante.



ri". 503 — C. iiielallicu.i.


43'"f SOUS-GENRE. — MOLOPS. MOLOPS Roiiclli, 1815. Mémoires de l'Acadéiiiie de Turin.

Labre non écbancré.

Insectes assez petits, toujours aptères, d'un noir luisant, quelquefois tirant sur le brun ; très peu agiles, et se tenant sous les pierres.

Leur^corps est court, assez épais, avec les pattes fortes, courtes, et le corselet cordiforme ou presque carré.

On en connaît une dizaine d'espèces, toutes européennes : le type est le jV. terricola, Fabricius, que l'on rencontre quelquefois aux environs de Paris.

Un sous-genre que nous citerons encore, quoique M. Cliaudoir en ait réparti les espèces dans plusieurs groupes distincts dont nous avons parlé, est celui des Pliitijsma.



M. tenicnla


156


HISTOIRE NATURELLE.



Fig. 507. — P. Duponchelii (grossi).


44™ SOUS-GENRE. — PLATYSME. PLATÏSilA. Bonelli, 1815.

Mémoires de l'Acacicniie de Turin.

IlÀaTutraa, élargi.


Corselet cordiforme ou rétréci postérieurement.

Insectes de différentes grandeurs, aptères ou ailés, ordinairement de cou- leur métallique ou noire, et quelquefois brune.

Ou en décrit une cinquantaine d'espèces, dont vingt environ sont euro- péennes ; le type est le P. picimana, Creutzer, qui se trouve en France et en Allemagne, mais est assez rare partout.

Megerle {Dalil. cal.) l'indique sous le nom de Sijmotlicliis (ai(/.o:, bossu;

6£T!,;, posé).


45"' SOUS-GENRE. — ACTÉPHILE. ACTLVUILVS. StC|)liens, 1822. Kniuiiiol. Dm. Ins., •!' idil.

k-/.Tf\^ rivage; 9i?.o;,ami.


Établi aux dépens du groupe des Anjulor, de Megerle, et qui a pour caractères : corselet trans- verse, ik angles postérieurs arrondis; jambes antérieures fortes; antennes courtes; palpes à dernier article très-long. Le type est X'Arcjxilor vcrnulïs, Fabricius, commun dans tonte l'Europe, que nous avons placé dans le sous-genre Ijifiarus.


iC""" .SOLS-GENRE. — ADELOSIE. ADELOSIA Slepliens, 1822.

Emomul. Brit. Ins., 2= édU.

A-î/.Ào;, oljscur.

Palpes très-grêles; antennes courtes; corselet Irès-rcireci postérieurement; corps très-déprimé. Ce groupe, formé aux dépens des Pterostkltus, de Bouelli, a pour lyjie le P. ntaro-, Marsham, d'An- gleterre.

47""^ SOUS-GENRE. — ASTIGIS. ASTIUIS. li.iinlmr, 1835.

Faim. Eiiiom. de IWitdaluusie.

Ancien nom do la ville d'Ecija, en Espagne.



(grossi


Palpes ù (leriiier article en fiiscan, nu'ntou Iriiidc ; labre très-peu éclian- cré; mandibules un peu denticulées à la base au côté interne; antennes un peu comprimées; corselet cordiforme ; tarses antérieurs des mâles à trois pre- miers articles dilatés.

Le type est r.lrr/d/or ruhr'ipcs. Iluffniansc.ng, trouvé aboudainnicut dans le lit des torrents et des ri\ières, aux environs de ilalaga, de (ireuade, et sur divers points de l'Espagne.

Indiquons encore le sous-genre Rotbrioptère, Bollirioplerus (PiOfcov, troué;" ^TEfov, aile), que M. Cliaudoir cite, en désignant comme type le B. clndijbko- lor, Esclischoltz.


COLÉOPTÈRES. 157

C'est avec doute que nous plaçons à côté des Fcrunia les genres :

«. _ IKJMOTHES. HOMOTIIES. Newniann, 1842.

Tlie eiuoiuograpli. 0(j.:y.ôr,ç, qui a les mûmes habitudes.

Ne comprenant qu'une espèce, //. elcçiaus, de la Nouvelle-Hollande.


p. — MÉCODÈME. MECODEMA. llombron et Jacquinot.

AUas t\u Voyage au |>ôle sud.

Une seule espèce de la Nouvelle-Zélande, le M. sculpinralnm , llombron et Jacquinot, figurée, mais non encore décrite.


7. - M.\RSY.\S. MARSYAS. Putzeys, 1845.

Prémices eiiloniologiques. Nom myliiolofîiquc.

Fondé pour une seule espèce, le M. œneus, trouvé dans la province des Mines du Brésil.

5. - STÉUÉOCÈRE. STEREOCERUS. lurby, 1837.

Fauna borealis anici'icaua.

ÏTepEc;, soliJe; xepaç, antenne.

Comprenant trois espèces de l'Amérique septentrionale. Le S. camkdis, Sav. en est le tjpo. 2"= GENRE. — OMALOSOME. OMALOSOMA Mac Leay, 1855.

• l'aune de l'Océanie. Op.aXo;, plat; aœp.a, corjis

Lèvre supérieure saillante, en carré plus large que long; palpes à dernier article élargi à l'extré- mité; corselet sinueux sur les côtés, en forme de cœur tronqué aux deux bouts; élytres plats, sur- montés de côtes ou de lignes élevées assez saillantes.

Ce genre renferme de magnifiques espèces ayant quelques rapports avec les Abax, et qui se trouvent à la Nouvelle-Hollande et à Madagascar. Citons comme type l'O. strialocollis, BruUé.


3-°= GENRE. - LISSOPTÈRE. LISSOPTERUS. Waterhousc.

Mag. liai. Hislory, t. Xt. Aiddor, lisse; HTSfov, aile.

Corps déprimé, allongé; labre transversal tronqué à la base; palpes filiformes, à dernier artici


158


HISTOIRE NATURELLE.


tronqué; mandibules médiocres, pointues; antennes assez courtes, à articles égaux; pieds courls; tarses antérieurs à quatre premiers articles dilatés.

Ce genre ne comprend qu'une .seule espèce assez voisine des Feronia, le L. (juadrhiolalus , Wa- lerhouse, provenant de la NouvelleTlslande, et qui se fait remarquer par l'absence de stries sur les ilytres.

4 = GENRE. — CAMAR.'\GNâTHE. CAMARACyATUVS Cooandé. 1849.

lii'vue zoolosique. Kîtu.apx, voùlc; -yvoiOo;, màdioirc

Palpes maxillaires des mâles à dernier article très-large, fortement sécuriforme, celui des fe- melles terminé par un arlicle allongé, à peine un peu élargi au bout, obliquement tronqué; labre transversal; mandibules très-larges, arquées en dehors en dedans; mâchoires composées de pièces basilaires cornées, supportant à leur extrémité une large membrane voûtée qui suit la forme des mandibules sous lesquelles elle est logée ; menton large, fortement échancrô au milieu ; antennes comme chez les Scarites; corselet subcordiforme; éljtres assez allongés, presque parallèles, recou- vrant les ailes; tarses courls, simples : ceux des mâles à trois premiers articles dans les antérieurs et intermédiaires un peu dilatés.

Ce genre, qui, ainsi que l'observe M. Lacordaire, a déjà été décrit, est assez voisin de celui des Feronia. Il comprend deux espèces propres à la Guinée portugaise; elles vivent dans les bois hu- mides, sous les feuilles tombées, et paraissent assez rares; le type est le C Gho-jhjj, deCas- telnau.

S-"" GENRE. — CAMPTOSCÈLE. CAMPTOSCELIS. Dejean, 1828.

Species général des Coléoiiiêii's : Caiabiques. Ka[j.TtTcç, flexible; a/.eXt;, j.-itnbe.


Tête grosse, presque carrée, tronquée en arrière ; palpes à premier ar- ticle presque cylindrique, tronqué â l'extréniilé; lèvre supérieure en carré moins long que large; mandibules peu avancées, fortement arquées, presque obtuses; menton avec une dent bifide au milieu de son écliancrure; antennes peu allongées, iiliformes; corselet tronqué en avant, arrondi en arrière; élytres longs, ovalaires, parallèles; jambes intermédiaires fortement ar- quées; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles plus longs que larges, fortement cordiformes.

Quelques espèces du cap de Bonne-Espérance, et dont le Scarites Hoi- tcntula, Olivier, est le type.

Dejean, dans la troisième édition de son Calaloçjue, place auprès de ce genre le groupe des Knchinmifs (sj, bien ; x^mo;, bouclier), dont les carac- tères n'ont pas été publiés, et qui comprend une espèce, E. fiilgidipcn- nis, Dupont, propre à Madagascar.



Fis. 309. — C. Hollentola.


('."" GENRE. - CHALCOCIIROUS. CIIALCOCIIROIS. Chaudoir, 1838.

liulIcliDS (le la Société de Moscou. XaXxc;, airain; Xf°*i couleur.


Tête carrée, légèrement renflée en arrière; palpes maxillaires plus grands que les labiaux; menton court, peu convexe, trilobé; languette épaisse, fortement avancée, trilobée ; mandibules fortes, avan- cées, anpiées. aiguës; labre presque transversal; antennes minces, un peu plus courtes ipie la tète


COLEOPTERES.


159


et le coiselet réunis; corselet ovalaiie, tronqué; élytres assez convexes, en ovale allonti;é; pâlies de moyenne longueur; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, cordiformes, échancrés. ■•

Une seule espèce entre dans ce genre, c'est le Sleropus Icvis, lUiger, qui a été découvert au cap de Bonne-Espérance.


7"f GENRE. — MYAS. MYAS. Ziegler, Dejean, 1828

Species général des Coléoplêrcs : Carabiqucs. Mu;, rat.


Tête triangulaire, assez avancée, palpes labiaux à dernier article peu allongé, fortement sécuriforme; lèvre supérieure transversale, coupée presque carrément; mandibules peu avancées, un peu arquées, assez aiguës; antennes peu allongées, un peu moniliformes; menton avec une dent bifide au milieu de l'échancrure; corselet presque carré; élytres ovales ou parallèles; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, moins longs que larges, fortement cordiformes.

L'espèce type est le M. cIkiIiiIiciis, Palliardi, de Hongrie, auquel on doit pro- bablement joindre le M. rugoskoUis, Brullé, de Morée.

Dejean indique deux autres espèces propres à l'.Aniérique boréale.



Fig. otn. — 3/. c,7m- bjbeus.


%'"" GENRE. - CNÉMACANTHE. CNEMACANIHUS Gray, 1852.

Aiiini. Kiiigiloni. Ins. Kvnu.ïi, jambe; oxavOx, épine.


Tête ovale, palpes labiaux à dernier article ovalaire. tronqué : maxillaires à dernier article fusi- forme; labre court, transversal, presque bilobè; mandibules saillantes, légèrement dentées; menton avec une dent simple, aiguë ; antennes courtes, presque moniliformes ; corselet globuleux ; élytres ovales, convexes; jambes antérieures dilatées, avec deux fortes épines au côté interne.



FiK. 311. — C. Darvimi.


Fig. 312. — C. cyaneus


La plupart des espèces sont américaines, toutefois une provient d'Afrique. Tous les Cnémacantlies sont de grande taille, de couleur noire. On en coniiail sept d'après M. Waterhouse, qui en a public une monographie dans le t. IV (1840) du Mayai'mc of mitiiral llhlonj. Nous citerons comme types les Ch. Darrinii, Waterhouse, de la Palagonie, et Dcsmareslii. Castelnau, de Cordova, dont


ICO


IIISTOIRE NATURELLE.


M. Giiéi'in-MéneviUe a fait son sous-tfenre Cnémalobe , Cnemalobits (/.vr.u.r, , jambe ; >'.ë'-; . lobe), Giicrin- Méneville, Magasin dv zoologie, 18j8.

Originairement M. Gray ne pLiçait dans ce genre qu'une espèce, C. gibbosiis, propre à la Nou- velle-Hollande. M. Guérin-Méneville {ficviiezool., ISIl) a démontré l'identité de ce genre avec celui établi trois ans auparavant, par Dejean, sous le nom de Proinccodcnis, genre fondé sur une seule espèce de la Nouvelle-Hollande et très-voisine de la précédente, et nommée par lui P. biiDuiicomis. Ainsi le nom générique de Dejean, ajant pour lui l'antériorité, doit remplacer celui de M Gray re- lativement aux deux'espèces que nous venons d'indiquer. Toutefois M. Brullé ayant adopté le nom de (nanacanilius pour l'appliquer non-seulement au (fibbonus de Gray, mais encore à deux autres espèces qui en diffèrent génèriqucment et qui sont toutes deux du Chili, savoir : C. cijancus et obscitrits, M. Guérin-Méneville pense qu'on doit le conserver pour ces deux espèces et quelques autres nouvelles, au lieu d'adopter pour elles, comme l'a fait M. Waterhouse, le nom i' Odonloscelis (cJou;, dent; cs/.th.;, cuisse), créé par M. Curlis (ï'cfi/i.v. Soc. Lin. Londres, t. XVIII, 1841 , type 0. len- iijroiiks de Valparaiso), d'autant mieux que ce dernier nom a déjà été employé en 180^2 par M. de Castelnau pour désigner un genre d'Hémiptères.

H en résulte donc que le genre Cncntacantlnis dont il a été question ici n'est pas celui de M. Gray, mais bien celui de M. Brullé.


d"' GENRE.



V\<J.. olô. — C. cîivhioidcs.


C.\RI)10PHT1IALME. CABDIOPIITHALMUS Curiis. 1841.

TiMiis. Sec linriotMiiU' de Londres, 1. XVIII. Kap'^ta, cœur; o(ûôaXf/.or, œil.

Tcle un peu rrtrecie, arrondie; palpes a articles terminaux ellipti- ques, tronqués; menton un peu émarginé, avec la dent du milieu pro- fondément tronquée; yeux cordifornies; corselet convexe, large, cor- diforme, tronqué; élyircs larges, ovales; pattes antérieures émarginées, armées de deux longues épines; tarses antérieurs des mâles à article basilaire allongé, un peu dilaté : les trois suivants petits, presque tri- angulaires.

M. Curtis n'indique qu'une espèce de ce genre, C. clivinoidcs, pro- venant du port Fhimine, et qui a quelque rapport avec les Scarites, et M. Waterhouse {(lie Magazine ofnatural Historij, t. IV, 1840) en dé- crit deux autres, les C longiinrsi.i et Sleplicnsii.


10"" GENRE. — CÉPIIALOTE. CEPIIALOTES. Bonelli, 1815.


Méinoires de rAi-:idêniie de 'liiriii. KïOï/.MTo;, ù £rrossc tùte.


Tête assez grande, ovalaire, non retrécie en arrière; palpes labiaux à dernier article allongé, lé- gèrement sécuriforme; lèvre supérieure en carré moins long que large, presque transversale; man- dibules légèrement arquées, assez aiguës ; menton avec une dent simple au milieu de son écbancrure; antennes tiliformcs, peu allongées; corselet c^ordifniine, convexe, fortement rétiéci en arrière; élytres allongés, ovalaires, parallèles, tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, moins longs que larges, fortement cordiformes.

Ce genre, qui a reçu de Panzer le nom de lirosciis, sous lequel on le désigne quelquefois, pré- sente quelques analogies avec les Scarites et les Slcropus, et il est surtout remarquable par la gros- seur de la tète des cs]ièces qui le composent.

On n'en connait qu'un petit nombre d'espèces. Le type est le C. vulgaris (Carabus ccplialoles, Linné), qui se trouve sous les pierres, dans toute l'Europe.

Une autre espèce, C. nobilis, Dejean, d'Orient, est remarquable par sa coloration d'un vert bronzé assez hiisaiit, toutes les autres espèces étant généralement noires.


COLEOPTERES.


ICI


11-" GENRE. — MISCODÈRE. MISCODEHA. Eschscholtz, 1850.


Bulletins de la Sociclé do Moscmi.


Menton ayant une dent simple au milieu de son échancrure; corselet globuleux; jambes antérieu- res pourvues de doux faibles épines.

Ce genre, qui, d'après M. Blanchard, correspond à celui des Leiocliiton (xtio;, poli; ytTwv, tuni- que, Curtis, Biit. eut., 1850), ne comprend qu'une espèce, M. arclïca, propre à la Suède, et ayant le faciès des CUvina.


12-"' GENRE — CYCLOTRACHELE. CYCLOTRACIIELUS. Cliaudoir, 1838.

Bullelins de la Société de Moscou. Ku/.Xc;, cercle; TfoLyrilc:, cou.

Tête en carré allongé; palpes labiaux biarticulés : les maxillaires saillants; menton convexe, tri- lobé; languette avancée, à trois dents; mandibules avancées, très-arquées à l'extrémité; labre un peu moins long que large ; épistome trapézoïdal ; antennes minces, de la longueur du corselet et de la tête réunis; corselet arrondi, échancré antérieurement; élytres convexes avec un rebord latéral très-relevé; pattes assez fines, de moyenne longueur ; tarses antérieurs des mâles cordiformes, à trois premiers articles un peu dilatés et assez échancrés.

Le type et espèce unique de ce genre est le Slcropus lenchncosus, Dejean, provenant de l'Amé- rique septentrionale et du Mexique.


p. . V . .

AMARIDES. AMAniDyE. Caslolnau. 18Ô4. ÉWdos cnloniologiqucs.

Corps plus large que dans les Féronides, jambes de devant à éperon inférieur pins court et plus épais; tarses des pattes de devant des mâles à trois premiers arii,^!es dilatés, triangulaires.

Mais ce qui distingue plus particulièrement cette division de la précédente, ce sont les habitudes des insectes qui la composent; en effet, ceux des grands genres Zabre et Aniare, et probablement ceux des genres exotiques dont nous ne connaissons pas les mœurs, semblent être tous heiliivores, tandis que les espèces des auti'es tribus de la niênie famille sont essentiellement carnassières.

Parmi les genres assez nombreux de cette division, nous indiquerons seulement ceux des Ahuris, Zabrtts, Pelor, Amara, Anlarclia et Mazoreus, subdivisés en plusieurs groupes sous-génériques.


i" GENRE. - ABARIS. ABAPJS. Dejean, 1831

Spccies général des Coléoptères : Carabiiiues. A privatif; pîtf'j;, lourd.

Tête triangulaire; palpes ;i dernier article cylindrique, tronqué au bout; lèvre supérieure quadrilatère; mandibules peu avancées; menton avec une dent simple et presque obtuse; yeux gros, saillants; antennes courtes, filiformes, un peu comprimées; corselet carré; élytres en ovale peu allongé; tarses antérieurs des mâles à trois articles dilatés, _aussi longs que larges, triangulaires.

Une espèce, .4. œnca, Dejean, _^de Carthag'ène.

16



Fi,?. 514 — A. (Fnca. 21


16i!


iiisToinr: naturelU'


2""^ GENRE. — liAillY.MUS. nATllYMIS. Dcj.an, IS'l.

S|)'.'Cios i;t'iR'i;il (1rs CiiU'itpirrs : ("iiraliiiiues. raOju.cr, p:irt'ssoiJX.



Fig. 315. — fi. carbmiartr


Palpes labiaux à cieinicr artitlc alloni^é, .sériiriforme; relui des maxil- laires court, peu sécurifornie ; lèvre supérieure courte, transversale, ccliaiurée en avant; menton avec une dent simple; mandibules saillantes. Iari;es, planes, arquées, aiguës; corselet transversal, carré; corps large, épais; élytres convexes, eu ovale peu allongé; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, presque aussi longs que larges, triangu- laires ou cordiformes.

Une seule espèce, /»*. ciirboiudiits. llejean, du Sénégal, entre dans ce genre.



Fig. 51 G. — S. maxillaris.


rr^ GENRE. — STRIGIR. STIIICIA. l'.ndlr. IS'i

llisuiirc iialiirt'ile des liiscctos, I. 1"^. -Ts:-^-^,.slriL', c.ilinrliirc.


Palpes à dernier article élargi; mandibules grandes, épaisses, arquées, striées; lèvre supérieure courte, entière ; menton avec une dent dans son échancrure; antennes comprimées, plus grosses vers le bout; corselet court, pins large q4u^ long; les autres caractères des lliillniitnis.

Type : 6\ iiin.rillaris, des Indes orientales.



i""-- GENRK — IlÉTÉRACANTHE, HETERACANTIIA. lirnlle, 187.4.

HisliiirL' iijilurt'ilc (les InscclfS. Etej',:. iIHÎi'tcmiI ; y.y.y.-iDy. , é|iinp.


l'alpes longs et grêles; lèvre supérieure coiirle, bilobée; mandibules fortes, avancées; corselet cordiforaie; corps plat; èlylres larges et courts, jambes antérieures dont l'éperon inl'érieur, ou l'une des deux grandes épines terminales, est placé tout ;\ fait à l'extérieur, et élargi de manière à pouvoir creuser la terre.

Une espèce, //. tlcprcsxa, Brullé, d'Egypte, entre dans ce genre


Fig. 517. — a. ilapi-e.s.ifi .


5""" GENRE. — ZABRE. ZADP.US. Clairvil

Kiitnmiilo};U' liclvéli(|iic. t. II. Ltymolo^ic inccrliiinc.


1800.


Tête assez grosse, presque triangulaire, un peu rciillèe en arriére; palpes à dernier arlicle presque cylindrique, tronqué à l'exlrémile; lèvre supi lieiii'e en carre moins long qiu^ large, légèrement


COLEOPTERES.


163


échani'i'ée e\\ ;ivaiU; mandibules peu avaiicei's, roitcmcnt arquées, presque obtuses; menton avec une dent au milieu de l'éeliancrure; antennes liliformes, peu allongées; yeux peu saillants; corselet transversal, carré, trapézoïde ou arrondi sur les côtés; corps épais, convexe; élytres convexes, ra- rement allongés, souvent très-courts, presque parallèles, arrondis à l'extrémité; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, moins longs que larges, fortement cordil'ormes; des ailes dans quelques espèces : pas d'ailes dans les autres.

Les Zabres sont des insectes de taille moyenne; leur corps est large et lourd, aussi sont-ils peu agiles; ils vivent habituellement sous les pierres.

On trouve souvent les Zabres à l'état parfait sur les graminées. Pendant longtemps on avait cru que ces insectes ne montaient sur les tiges d'bcrbes que pour y dévorer de |)etils animaux de la même classe qu'eux; mais aujonrd'liui que l'on connaît mieux leurs liabitndes et que l'on sait ([ue leurs larves vivent de végétaux, on doit admettre qu'ils sont bien réellement berbivores.

M. (]ermar a observé que lorsque l'on renferme ensemble plusieurs individus de diverses espèces de ce genre, et qu'on les nourrit avec des grains, ils ne s'attaquent pas entre eux; mais si on les laisse manquer de nourriture, ils s'entre-dévorent. Ils ne sont donc carnassiers que lorsqu'ils ne peuvent se nourrir de substances végétales. Dès lors, les craintes qu'éprouvent les cultivateurs, quand ils voient un grand nombre d'insectes de ce genre sur leurs céréales, ne sont pas aussi dé- nuées de fondement que l'avaient supposé plusieurs entomologistes, et particulièrement M. Stepliens.

M. Germar a fait connaître, dans son Magasin d'cinoniolo(jïe, t. \, pi. 1, la larve d'une espèce de Zubrus (/. (jiblnis).

Cette larve vit dans la terre, où elle se creuse des tuyaux assez profonds, et se cache pendant le jour ; elle ne sort que la nuit, et alors elle recherche sa nourriture, qui est exclusivement herbacée, composée de graminées, surtout de blé, d'orge et de froment. Elle est d'un jaune-brun, avec les côtés pâles; elle est allongée, et sa tète est munie de deux fortes mandibules; six patles écailhuises sont attachées aux trois premiers anneaux du corps, et les côtés de chacun des segments de son corps garnis d'une touffe de poils; le dernier segment est divisé en deux dans une partie de sa hn\- gueur; on voit à la têle les rudiments des différentes jiarties de la bouche de l'insecte parfait Cette larve met, assure-l-on, trois ans avant de se métamorphoser; c'est dans une cavité ovalaire située au bout d'une espèce de tuyau qu'elle passe à l'état de nymphe. Elle y reste environ pendant trois ou quatre semaines; au bout de ce temps, elle en sort sous la forme d'insecte parfait, qui, ainsi que nous l'avons dit, continue à se nourrir de végétaux, comme dans la première période de sa vie. I^a femelle pond un très-grand nombre d'œufs, et a soin de les placer sur les tiges des graminées, ce qui occasionne les ravages considérables qui sont quelquefois produits par cet insecte.



Fig. 318, — Z. femoratus.


Fij. 319. — Z. gibbus.


Ce fait d'un genre d'insectes essentiellement herbivores, et nous en aurons bientôt un second exemple en parlant des Amares, au milieu d'une famille qui, tout au contraire, est très-carnassière, nous a paru de la plus haute importance, et c'est ]iourcela que nous avons cru devoir nous étendre


164 HISTOIRE NATURELLE.

iiussi longuement sur ce sujet. Nous avons signalé le mal causé à notre agriculture par les Zabres; peut-être, en étudiant les mœurs de cet insecte d'une manière complète, parviendra-t-on à trouver un moyen de le détruire. Tel est le problème que l'entomologie a]ipliquée doit chercher à résoudre, et il faut malheureusement avouer que jusqu'ici elle n'y est que bien rarement parvenue. On connaît une cinquantaine d'espèces de Zabres qui appartiennent à l'Europe, à l'Asie et à l'Afrique septen- trionale.

Le type, le Z. fcinoratus, Uejean, est originaire de la Grèce; deux espèces seulement se rencon- trent aux environs de Paris, les Z. (fibbiis, Fabricius, eXcurlus, Latreille. M. Zimmermann [Monoçjr. (1er Carab., 1851) a publié un travail intéressant sur ces insectes; il a créé, aux dépens de ce genre, trois groupes dislincis que nous allons indiquer, et qui devraient n'être considérés que comme des sous-genres, de même que les Pelor, de Ronelli.


e-'^ GENRE. — rOLYSlTE. POLYSITUS. Zimmermann, 1851

Mouogr. der Carabiden. IloÀuotTo;, vorace.

Menton avec une dent simple au milieu de l'échancrure ; tarses antérieurs à trois premiers articles triangulaires ; jambes postérieures sans dent chez les mftles.

Ce genre, ainsi que le suivant, sont réunis par quelques auteurs aux Zabres, dont ils ne diffèrent ])as très-notablement. Le type est le P. vcniricosus, Zimmermann, d'Orient.



Fis. 520. — i'- iturîcliakeus.


7"= GENRE. - EUTROCTES. EUTROCTES. Zimmermann, 1831.

Moiiogr. der Caiabldeii. Eu, bien ; TpMXTT,;, qui ronge.

Mêmes caractères que le genre Polijsilus, mais les mâles ayant une dent aux quatre jambes postérieures.

Ce genre, qui correspond à celui des Pélobates, Pelobatus {-kmo;, boue, vase; Pitew, je marche, Fischer de Waldlicim, Mcm. Soc. Moscon, 1837), comprend huit espèces, toutes originaires des provinces méridionales de la Russie.

Le type est \'E. auriclialccus, Adams


«■»» GENRE. — ACOiUE. ACORIiS. Zimmermann, 1831.

Muiiogr. der Carahidi'n. Axcsc;, insatiable


Menton avec une dent bilide au milieu de l'échancrure; les quatre jambes postérieures des mâles n'ayant pas de dent ; tarses artérieurs à trois premiers articles triangulaires.

Le genre Acorius, qui se rapproche beaucoup des Zabrus, et que Uejean réunissait aux Amares, ne renferme qu'une espèce, l'.'l. mctallcscens, Zimmermann, d'Egypte.


COLEOPTERES.


165


9"" GENRE. — PÉLOR. PELOR. Bonelli, 1815.

Mémoires de l'Académie de Turin. neXwpo;, monstrueux.


Palpes à dernier article peu allongé, presque cylindrique, tronqué au bout; lèvre supérieure en carré moins long que large, légèrement échan- crée en avant ; mandibules avancées, fortement arquées, presque ob- tuses; menton avec une dent bifide; antennes fdiformes, peu allongées, corselet transversal, arrondi vers les côtés; corps épais, convexe; élytres convexes, peu allongés, presque parallèles, arrondis au bout ; tarses an- térieurs des mâles à trois premiers articles moins longs que larges, for- tement cordiformcs.

Le type est le Carabiis blapstohlcs, Creutzer, que l'on trouve assez communément sous les pierres dans presque toute 1 Autriclie et une partie de l'Allemagne et de la Russie. On en connaît deux autres espèces éga- lement européennes.



Fig. 521. — p. blapstoxdei.


lO-"' GENRE. — CRYPTODÈRE. CRYPTODERUS. Hope, 1842.

Trjiis.Soc.cnlomoI, Londres. KpuTiTc;, cacliû; Jtpr,, col.


Antennes de onze articles, le premier très-grand; mandibules recourbées; labre carré; menton transverse: palpes maxillaires à dernier article sécuriforme, tronqué : les labiaux à dernier article presque trigone; corselet carré; corps gibbeux; pieds forts.

Une seule espèce, le C. Ausindusiœ, Hope, propre à la Nouvelle-Hollande, constitue ce genre et doit être placée auprès des Zabriis, avec lesquels elle a quelque analogie.


11">« GENRE. — AMARE. AMARA. Bonelli, 1813.

Mémoires de l'Académie de Turin. XiJ.y.yj., fusse, ngolc.


Télé triangulaire, peu ou point rétrécie en arrière ; palpes à dernier article allongé, légèrement ovalaire, tronqué à l'extrémité; menton grand, convexe, fortement échancré, avec une dent bifide bien marquée^ lèvre supérieure en carré moins long que large, coupée carrément ou un peu échancrée antérieure- ment; mandibules peu avancées, plus ou moins arquées, légèrement aiguës; an- tennes filiformes, corselet transversal, le plus souvent irapézoïde, quelquefois carré ou rétréci en arrière et presque cordiforme ; élytres légèrement convexes, peu allongés, presque parallèles ou très-légèrement ovalaires, arrondis à l'extré- mité : tarses antérieurs des inàles à trois premiers articles dilates, moins longs que larges, fortement cordiformes.

Les Amares sont des Carabiques de taille moyenne, presque tous ailés, de couleur métallique ou brune, rarement noire, souvent très-agiles, parfois au contraire très-lourds; ils ont beaucoup de raiiporis avec les Zabres, mais s'en distinguent principalement en ce qu'ils sont beaucoup plus jilats, tandis que les autres sont bombés.



Fiir. ô'22.


■ .1 . fu-


rijnota.


16C IllSTOlUK NATURELLE.

L'a])parition de ces inserles coïiifiile en général avec l'arrivée de la saison chaude; en automne, ils disparaissent et prennent leurs qiiarliers d'hiver. Ils se montrent dans les pays méridionaux l)lutôt que dans le Nord. Toutefois, M. Zelterstedt assure qu'il les a vus courir gaiement sur la neige, même avant les chaleurs de l'été.

Les substances végétales forment la principale nourriture des Amares : plusieurs semblent préfé- rer les blés; elles se nourrissent presque toutes de la moelle des graminées; quelques-unes sont i-e[)endant trés-voraces, et se nourrissent, dit-on, de larves d'insectes. Les espèces ailées se servent quelquefois, mais rarement, de leurs ailes. Les Amares se tiennent ordinairement pendant le jour dans la terre, sous la mousse, sous l'herbe et sous les pierres; elles quittent leur retraite à l'en- trée de la nuit pour se livrer à la recherche de leur nourriture. Il est vrai qu'on les voit aussi cou- rir au soleil; mais il parait qu'il faut plutôt en attribuer la cause au hasard qu'aux habitudes de ces insectes. Une forte pluie les chasse aussi de leur retraite, et on les voit alors quelquefois s'agiter dans des flaques d'eau avec d'autres insectes. Il est des espèces qui préfèrent des contrées sèches et sablonneuses; d'autres des terrains argileux et humides : de là vient qu'on en trouve plusieurs ré- jiandues au loin, mais toujours dans des localités appropriées à leur genre de vie; d'autres, enlin, se tiennent indistinctement dans des endroits secs ou humides. Ces insectes sont généralement agi- les et courent avec assez de rapidité; cependant quelques espèces sont lentes.

L'accouplement a lieu au printemps; la durée de leur vie, depuis la sortie de l'œuf jusqu'à l'épo- que de la mort, ne dépasse guère l'espace d'une année, et souvent elle est moindre. Les œufs ne parviennent à leur maturité que plusieurs jours après l'accouplement. Us font alors gonfler le ventre de la femelle; celle-ci les dépose sous des pierres ou dans la terre à peu de profondeur. Les larves en sortent bientôt, changent de peau une fois, et atteignent ordinairement, avant leur métamor- phose, une longueur double de celle de l'insecte parfait. Mais toutes ces larves se ressemblent telle- ment, qu'il est trés-difiicile de distinguer les espèces; elles ont la même forme générale que celle des Zabres. Le développement de la plupart de ces espèces, depuis l'état d'œuf jusqu'à celui de nymphe, ne dure guère que six à huit semaines; elles ne restent que la moitié de ce temps à l'étal de nymphe; mais les insectes parfaits peuvent vivre plus longtemps, surtout si l'accouplement est retardé; de même que dans la plupart des classes des animaux inférieurs, ils meurent bientôt après avoir rem- pli cette fonction.

Les Amares ne se rencontrent guère que dans l'hémisphère septentrional et seulement dans les zones tempérées et froides. On ne connaît aucune espèce qui vienne des contrées méridionales. A peine trouvc-i-on quelques espèces dans les parties septentrionales de la zone torride, et, dans ces cas, le climat des pays qu'elles habitent se rapproche de ceux de la zone tempérée ; telles sont les plaines élevées des montagnes du Mexique, sous une latitude de dix-huit à dix-neuf degrés. Du reste, la patrie des Amares est très-étendue; car on les prend dans toute l'Europe et dans le nord de l'.A- l'iique, de l'Asie et de l'Amérique. Quelques espèces sont extrêmement répandues, et se trouvent, non-seulement en Europe, mais aussi dans le Maroc et en Asie, sur une étendue de mille milles géo- graphiques; telle est, par exemple, VAmara trivialis, Gyllenhall.

On a donné la description de plus de cent espèces du genre Amara. Plusieurs entomologistes se sont occupés de ce groupe naturel, et nous devons plus particulièrement citer Dejean {Spcrics de Colcopt., t. m, 1828); Germar {Magasin d'enioiiiologic, t. I, 1855); Zimmermann {Gisil. Faimn. 1832);MacLeay(^n»!(/oM Jaraniea, 1826);Drullé(7iJs/. nal. des Ins., t. I et 11, 1834, 1855, etc.).

Un nombre assez considérable de sous-genres a été formé aux dépens de ce groupe naturel; nous les indiquerons.



l i'j, i — l.iimi'i intd œtiid


\',., '2. — Vh„Uil<>his n,u„h'>l,lln



Kl;;. .) — lAicdims cintntiiKjttieu-s



\'\-. 't. - VhnhA.dus Hrirhr


Kl-;. 5, — Sniicurhnid S'iiji.


ri 10


COLÉOPTÈRES. {Cû


MEiMOÎI AVEC UNE DENT BIFIDE AU «III.IEU DE SON ECHANCRUIIE.


i" SOUS-GENRE. — CURTONOTE. CURTOSOTUS. Stephens, 1828.

Illuslrutioiis Lirilaim. eniomol.

KupTO;, convexe; vo)TO{, dos.

Palpes maxillaires à pénultième article plus long- que le suivant; menton avec une dent légère- ment bilide dans le milieu de son écliancrure; corselet élargi sur les côtés et rétréci postérieure- ment; jambes postérieures lisses dans les mâles.

Ce sous-genre, qui correspond au genre Leire, Leirtis (/e'.oo;, léger), de Megerle (datalogue), renferme cinq espèces européennes, dont le type est le C. spinïpcs, Linné; Amava aulïca, lUiger, de Paris.

2""- SOUS-GENRE. — BRADYTE. BRADYTVS. Stepliens, 1828. Illiisiraliiins liili.inn. cnlomol. Bpa.îu;, qui est lent.

Palpes labiaux à troisième article plus court que le dernier; menton avec une dent bifide; corse- let assez semblable à celui des (Airtonolux, mais moins rétréci en arrière, transversal; élytres con- vexes; jambes postérieures velues intérieurement dans les mules.

Une dizaine d'espèces, provenant d'Europe, et dont le type est le B. consularis, Duftscbmidt, que l'on rencontre en France.


ô""" SOUS-GENRE. AMARE. AMARA. Ronelli, 1817.. MéraoirfS de l'Académit' de Turin.

A(ji.apo(, rigole.

Palpes maxillaires à deux derniers articles égaux; menton aven une dent bifide au milieu de l'échancrure; corselet plus large en arrière qu'en avant; corps déprimé.

Ce sous-genre, qui a pour type VA. coiwmmis, Fabricius, de Paris, et renferme encore un très- grand nombre d'espèces, parmi lesquelles plusieurs sont étrangères à l'Europe, est lui-même partagé en plusieurs groupes, tels que :


t" GROUPE. — CELOSTOME. CELOSTOMUS. M,w Leav. 4S2.-..

Aniiulosa Javanica.

Kci).o;, profond ; arçuM, bouclie.

Palpes très-courts : le dernier article des maxillaires long, subulé; lèvre très-petite; menton à dents très-petites, aiguës; labre transversal; antennes à articles presque égaux, le second le plus court de tous; corselet écliancré, bordé, convexe, presque orbiculaire, tronqué au bord antérieur- élytres striés, sinués à l'extrémité.

Une espèce, C. picipcs, Mac Leay, de Java, que M. Brullé rapproche des Badistcr, placés par Mac Leav à côté des Féroniens.


168 HISTOIRE NATURELLE.


î"» CnOUPE. — /EI'HMDIE. ^PHUIDIUS Mac Leay, 1825. Àiinutosa Javanica.

Palpes maxillaires à dernier article allongé, grêle, subulé; menton à dent simple; mandibules larges, triangulaires, courbées au côté externe; labre en carré transversal, à peine éihancré en avant; antennes moniliformes plus grosses à l'extrémité, deux fois plus longues que la tète; corselet bordé, deux fois plus large que long, lobé en arrière ; corps oblong, déprimé ; élytres striés, un peu échancrés.

Une seule espèce, JE. adelîoides, Mac Leay, provenant de Java.

'(,'"' GliOUPE. — AN.\LXAQUE. ANAViAClS. Mac Leay, 1823. Horîc enlorantogiL'œ.

A privalif; auXaÇ, siHon.

Palpes maxillaires à dernier article court, cylindrique, à peine plus grêle à l'extrémité; labre court, large, en carré transversal; mandibules larges, triangulaires, courbées au côté externe; men- ton trilobé; corselet deux fois plus large que long, échancré en avant, à peine convexe en arrière; écusson non dilaté; corps un peu déprimé, large; élytres un peu échancrés.

Une espèce, A. sericipeimis, Mac Leay, de Java

4°"' GROUPE. — Ifi'PHARPAX. HYPHARPAX. Mac l.eiy, (823. Antiulosa Javanica.

X'f3.}-o.^iû, j'emporte.

Palpes maxillaires à troisième article allongé, grêle : labiaux à dernier article court, subulé; men- ton tridcnlé; labre court; mandibules un peu allongées, pointues; antennes de la longueur du corse- let, plus grosses à l'extrémité; corselet court, un peu convexe, en carré transversal, arrondi sur les côtés; élytres striés.

Type, //. lalcmlis, Mac Leay, de Java.

5""= GROUPE — DIORYCHE. DIORYCHVS. Mac Leay, 1823.

Annuinsa Javanica.

Ai;, deux; cif'J/_r,, fosse.

Palpes maxillaires à quatrième article subulé : le précèdent plus court, presque conique : labiaux à dernier article aigu, presque subulé; lèvre en carré transversal avec les angles arrondis; mandi- bules courtes; menton avec une dent simple, grêle; antennes linéaires, pubescentes, à troisième article plus court que les deux précédents pris ensemble; corselet large, pointu, bordé, en cœur uti peu carré, échancré en avant; élytres striés, sinuès à l'extrémité, à peine échancrés.

Type, le D. lorla, Mac Leay, de Java.


4">' SOUS-GENRE — PliRCOSIE. PERCOSIA Zimmcrmann, 185-2. Fauna von Gistl. riïsxc;, noii'âlro.

Corselet plus large en arrière qu'en avant; jambes postérieures des mâles lisses en dedans, ou seulement un peu velues; tarses antérieurs des mrdes à trois piemiers articles larges. Quelques espèces européennes, dont le type est le P. pntriiiii, Creulzer, de France.


i



Ki^ I ■ — Colims miitiihilii


Kl ;i ti — <*■ '/ )}iu et i s it n(l ti lata .



Fii;. o — Ayi-atrdfii .s/j/c/k/i'^u



(.'j^ 4 — Mfiin'oiiit'it Ih iiihr


\'\ii. r> — CUntirid hîlaris.


ri II


COLEOPTERES. 1 r.O

5""' SOUS-GENRE — CÉLIE. CELIA. Zimtïrermann, 1832.

Knuna von Gistl. IveXXoû), j'.irraclic.

Tarses antérieurs des mules à trois premiers articles allongés; jambes postérieures des mâles ve- lues à l'intérieur.

Une douzaine d'espèces provenant d'Europe, et dont la plus connue est le C. infima, Duftsclimidi, de France.

lj'«<- SOUS-GENRE. — LÉIOCNÈME. LEWCNCBMIS. ZimmtTm.iiin, 1832.

Kaiina voii Gisil.

Asie;, léger; xvïiu.ïi, jambe

Corselet élargi avant le milieu, étroit en arrière; jambes intermédiaires sans dents. L'Europe en compte environ quinze espèces, dont le L. crcnulain, Dejean, de Provence, est le type.

,^ 2. MENTON AVF.C UNE DENT SIMPLE AU MILIEU DE SON ÉCllVNCnURR,

T""» SOUS-GENRE. — AMATHITE. AMATHITIS. Zimmeimann, 1852.

Kauna voii Gisll.

Au.».6ïi;, in;norant

Corselet très-rétréci en arrière, en cœur; menton avec une dent simple.

Un petit nombre d'espèces entrent dans ce sous-genre, dont le type est l'A. j-Egiipiiacn, Klug, d'Egypte

S"» SOUS-GENRE. — ACRODON. ACRODON. Zimmermann, 1832. Fauna von Gisll.

A/.poç, ai[;u; ojou;, dent

Corselet très-élargi postérieurement.

Une seule espèce, A. brmmca, Gyllenhall, provenant de la Suisse.


I^""» GENRE. — TRACHYPAQUE. TRACHYPACHVS Motschoulsky, 1846.

Momoires de l'Académie de Sainl-rélersbourg. Tpa^u;, raboteux; tay,»;, épais.

Palp'es à dernier article court, ovale, tronqué à l'extrémité; antennes courtes; mandibules cour- tes, peu visibles; tête large; yeux peu saillants; corselet carré, large; élytres courts.

Ce genre, qui vient se placer assez naturellcmeut auprès des Amarn, ne comprend que deux es- jièces particulières à la Sibérie, les T. irunsversicolor, Motschoulsky, et Btelbiza Zetlersdiii, Gyllenliall.

IC- 22


170


IlISTOIIil' NATURELLE.


\:r- GENRE - ANTAUCTIA. ANTARCTIA. Dejean, 1828.

Sproios griuTd! lies Culéoiilères : Car.iliiqucs. .\»Tjpx.Ti«:, aiilarclic|UO.



l'alpes à dernier arlirie allongé, eylindrokle, trnnqné à l'extrémilé; lèvre supérieure en carré moins long que large, un peu érliancrée en avanl; nian- iliijules peu avancées,. Irès-arquées, aiguës; menton sans dent; antennes liiirormes, longues; corselet presque carré, un peu cordiforme; élylres al- longés, presque parallèles, sinués au bout; tarses antérieurs des mâles à trois derniers articles dilatés, aussi longs que larges, trés-cordiformes.

On connaît une quinzaine d'espèces d'Antarclin, et toutes proviennent de l'Amérique méiidionale.

Le type est r,4. caritifcx, Dejean, de Buénos-Ajres, et qui, ainsi que les autres espèces, a beaucoup de rapport avec les Amares.


ÎT" GENRE. — LOPHIDIE. WPIIIDIUS. Dejean, 182S.

S]iecies géru'iMl des (^ilcopièics : C;ualiiiiu('.s. A'.oiotcv, i|iij a iiiip nrlL'



l'i". ô2i. — /.. /?s((ici


Palpes à dernier article allongé, cylindrique, tronqué à l'extrémité; lèvre supérieure en carré moins long que large; mandibules peu avancées, arquées, très-aigucs; menton avec une dent au milieu de l'ecliancrure; an- tennes filiformes; corselet transversal; élytres en ovale plus ou moins al- longé, tronqués au bout; tarses antérieurs des mâles à trois derniers arli- I les trés-dilatés, aussi longs que larges, triangulaires, garnis en dessous d'appendices dentelés.

On place dans ce genre deux espèces, L. tc.Haccits et L. brcvicoUis, De- jean, de Sierra-Leone.


1:.""- GENRE. - MASORÉE. MASOIiEUS. Ziegler, Dejean, 1828.

Spi'cies général des Coléoptères : Caralilques. ,. Mlytriolojïîo incerlainc.


Palpes à dernier article allongé, cylindrique, tronqué au bout; lèvre supérieure transversale ; mandibules peu avancées, ai'quèes, aigiiés; menton sans dent; antennes filiformes, courtes; corselet écliancré en avanl, arrondi sur les eûtes, légèrement prolongé dans sou milieu postérieurement, et séparé des élytres par un étranglement; élytres en ovale allongé, presque tronqués à l'extrémité; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés, aussi longs que larges, triangulaires.

Trois espèces entrent dans ce genre : la première, Badistcr liuralus, Creutzer, habile une grande ]>arlie de l'Europe, mais elle y est rare; la deuxième, M. Jùjtjpnanis, Dejean, est propre à l'E- gypte, et la Iniisième, M. onciilalis, Dejean, aux Indes orientales.

M. Drullé place ce genre dans la tribu des Subnlipalpes, à côté des Trcrliu.'i, et M. Rcdtembacher le rapproche des Brachins dans la tribu des Troncatii>ennes.

(l'est à côté de ce genre qiu^ l'on place les Amphasia (au.cpsioir-,, difficulté â s'expliquer), de M. Ncwmann {Kiil. Mtuj., tS2S), ddul l'.l, fiilr'inillis, de l'Amérique septentrionale, est le type.


COLEOPTERES.


171


o . > ...

STOMIDES. STOMlbM Cli:iuJoir, l8iG lîiillptiiis (le 1:1 Sorii té do .Mgscou.


Palpes maxillaires droits à troisième ailitle très-court; mâchoires allongées, tilirormes, grêles, menton transversal, à trois lobes; antennes plus ou moins allongées, liliformes on nioiiilit'ormes; pattes médiocres; corps allongé.

Celte division, que nous formons d'après l'indication qu'en a donnée M. Ciiaudoii', renferme, non-seulement le genre Stomis et quelques groupes qu'on pourrait y faire rentrer, mais encore les genres Eriptis et Pclec'mm, que Dejean classait avec les Sinqilicipèdes.

Cette division est peu nombreuse.


1" GENRE. - IDIOMORPHE. iniOMORPIllS. Cliaudoir, 184(1

Bull. Uns de la Soiirli' de Miisrim. I^îioç, parti; iilicj': u.r.o'^Tt, iiiriiir.


Palpes maxillaires grêles, ;\ premier article très-petit : labiaux à dernier article très-grand; mâ- choires cornées, droites, épaisses; menton transversal; mandibules fortes, longues, recourbées; labre court; antennes moniliformes; tète recourbée, épaisse; corselet épais, presque carré, à peine plus large que la tète; pattes médiocres, épaisses; tarses courts, à articles presque coniques, le der- nier court; crochets tarsiens simples; élytres peu allongés, subeylindriqnes, carrés à la base.

Une espèce, /. Gner'mii, Chaudoir, trouvée par M. Delessert sur le plateau des Néelghéries, dans les Indes orientales.


%""' GENRE. — STOMIS. STOMIS.

ÏTCa»., liniiclio.


Tête assez allongée, presque triangidairc, un peu rrtrécie en arrière ; palpes allongés : labiaux à dernier aiticle un peu sécuriforme; lèvre supérieure courte, échancrée en arc de cercle; mandibules avancées, un peu arquées, aiguës; men- ton avec une dent; antennes fil formes, allongées; corselet cordiforme, allongé; élytres en ovale trè.s-allongé, assez convexes; tarses antérieurs des niàles à trois premiers articles dilatés, au moins aussi longs que larges, légèrement triangu- laires ou cordiformes.

Insectes de forme allongée, de petite taille, proni'es à l'Europe, et se trou- vant presque toujours réunis en petite société sous les pierres et les débris des végétaux, au bord des eaux et dans les endroits humides.

Le type est le S. puiincalus, Clairville, qui se trouve, mais rarement, dans France.



l'ig. ô'25. — .S', prtmi-


presque toute la


r.-"' GENRE. — AGELLEA. ÀGELL.EA. Gêné, 1838.

Méiiioil'L'S lit' l'Ac:nl.-mii' de Ttiiiii A-^-eXatoç, qui vit en troiipi,'


Palpes maxillaires comme dans les Slomis, moins droits : labiaux un pou pins loni^s; menton


\li


HISTOIRE NATURELLE.


moins transversal; les lobes externes plus longs; labre carré, entier, moins court, cilié en avant; antennes pubescentes, un peu plus épaisses que dans les Slomh; corselet moins déprimé; élytres moins convexes; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés; le premier triangu- laire, le second carré, le troisième presque transversal, le quatrième tout à fait transversal; cro- chets tarsiens très-longs.

Ce genre ne comprend qu'une seule espèce, 1'^. fulva, Gêné, qui a été trouvée en Sardaigne.


4"" GEiNRE. - PROMÉCOGNATHE. PROMECOGNATHUS. Chaudoir, 1846.

Bulletins de la Société de Moscou. lli'.u.ïiCTç, avancé; fva6o;, mâchoire

Tête droite, carrée; palpes maxillaires plus longs que les labiaux, et dépassant les mandibules; â premier article obconique : second le plus long de tous, courbé : troisième très-court, ayant à peine la moitié de la longueur du suivant, conique : quatrième déprimé, tronqué au bout; menton transversal; mandibules très-longues, arquées; labre excessivement court; antennes fdiformes, peu grêles, peu allongées, pubescentes, à premier article le plus court de tous; pattes de moyenne grandeur; tarses semblables dans les deux sexes, peu allongés, triangulaires; corselet en cœur iillongé; êlytres ovalaires, convexes.

Ce genre est formé avec VEripus lœvissimus, Esclischollz, de Californie; il diffère surtout des Éripes par les tarses plus allongés et les antennes filiformes, et il a quelques points de ressemblance avec les Sloniis .


b-"' GEiNRE. — ÉRIPE. ElilPUS. ilœpfner, Dejean, 1829.

S|»'cics gênerai îles Coli'optiTcs : Caraliiqucs. Ept, .uigmeiitntioH; ttcu;, pied.

Palpes à dernier article ovalaiie; menton trilobé; lèvre supérieure très-courte, transversale; mandibules aiguës, plus ou moins avancées; antennes longues, moniliformes; tête oblongue, plus ou moins rètrècie derrière les yeux; corselet allongé, rétréci antérieurement; corps plus ou moins allongé; élytres en ovale allongé; tarses antérieurs à quatre premiers articles fortement dilatés, au moins dans les mâles, moins longs que larges : ceux des autres pattes assez fortement dilatés : les trois premiers triangulaires, le quatrième en cœur.

Une seule espèce, excessivement rare, \'E. scyilmcuoidcs, Hœpfner, propre au Mexique, entre dans ce genre.

|j""= GENRE. — PÉLÉCIE. PELECIUM. Kirby, 1817.

Ci'iuui ie ol' Insects. llïXsx'j;, hiulie.



Fig. 520 — P ri/iiinpe'i


Tête ovale, rèliecie derrière les yeux; palpes à dernier article très-fortement sécurifornie; lèvre supérieure très-courte, fortement ècliancrée; menton légère- ment cordiforme; corps oblong, épais; élytres en ovale allongé; tarses comme chez les Eripiis.

On connaît six espèces de ce genre, et elles semblent habiter exclusivement les régions les plus chaudes de l'Amérique méridionale. M. Goudert eu a ob- servé une espèce sous des bois abattus, ilans une localité sablonneuse et riche. Le tvpc est le P. ninn'ipcs, Kirbv. du Rrésil.


COLÉOPTÈRES. 175

7°" GENRE. — AUGASMOSOME. AUGASMOSOMUS. Chaudoir, 184(1.

Bulk'lins de la Société de Moscou. Au-)^5'.(ju.o;, éclnl; (iwp.a, corp.s

Palpes à dernier article séciiriforme; mandibules courtes, peu arquées, peu obtuses; antennes plus courtes que le corselet : le premier article £frand, le deuxième et le troisième éy;iux, plus longs; les autres caractères comme dans les Pélécies

Une espèce, de Rio-Janeiro, nommée par M. Chaudoir Anyasmosomits Falilcrmanni, et que Fuldermann désignait dans sa collection sous le nom de Petecium Cliaiuloirci, entre dans ce genre.

M. Chaudoir place ici le genre Microcheila, Brullé, dont nous nous sommes déjà occupé. Voyez tribu des Quadrimanes, division des Harpalides, page 121.


SIXIEME TRIBU.

PATELLIMANES. PATELLIMANES. Lalrcille, 1820.

Ciivicr, Uegiie animni. fatelUts, patelle; inanus, main, tarse.


(]h(z les insectes de cette tribu, que M. lîrullé désigne sous la dénomination de Clilœnides, les premiers articles des tarses, ordinairement les trois premiers, le quatrième en sus ou les deux pre- miers dans d'autres, sont tantôt carrés, tantôt en partie de cette forme, et les autres en forme de cœur et de triangle renversé, mais toujours arrondis à leur extrémité et point terminés, comme dans les divisions précédentes et suivantes, par des angles aigus; ils forment une palette orbicuiaire ou un carré long dont le dessous est le plus souvent garni de brosses ou de papilles serrées sans vide au milieu. Dans les femelles il n'y a pas de caractères apparents, et ce n'est que parla comparaison de leurs formes avec celles des mâles que l'on parvient à déterminer leur véritable place.

Presque tous les Patellimanes sont ornés de couleurs agréables, disposées en forme de bandes ou de taches sur un fond plus obscur et orné d'un reflet velouté. En effet, presque tous ont le corps revêtu d'un duvet court et doré qui leur donne un aspect soyeux. Un très-petit nombre d'entre eux est revêtu d'une livrée obscure qui devient quelquefois métallique. Tous se trouvent dans le voisi- nage des eaux et dans les lieux Inimitiés, au pied des arbres et souvent au-dessous de la surface du sol. On les trouve depuis les premiers jours du printemps jusqu'à la lin de la belle saison. On n'en connaît pas un grand minibre de genres. Nous admettons dans cette tribu trois divisions : les Lici- nides, les Chlaenides et les Panagéides.


J>x.eiiuexc tiuM.Moit.

LICINIDES. UCIXWM. Ilope, 1838 Coléoplcrisi's Maiiua'.

Corps aplati; tète très-grosse ; lèvre supérieure petite, très-éebancrée ; mandibules courtes, peu arquées, souvent obtuses. Les insectes de cette division sont noirs ou quelquefois bronzés. Une dizaine de genres, dont les principaux sont ceux des L'uinus. Ilndhtcr, Itciiilnis, (hilcs, etc.


174


IIISTOIRK NATLIHKLLE


1" GENRE. — LICINE. LICINUS. Lalieille, 1802.

Histoire iiaiurelle îles lnsecles. Licinu-i, qui est tourné en haut



Tête arrondie, déprimée, échancrée antérieurement; palpes à dernier ar- ticle légèrement sécuriforme ; lèvre supérieure courte, étroite, échancrée ; man- dibules courtes, arrondies, très-obtuses, dentées intérieurement; menton sans dent au milieu de l'échancrure; antennes filiformes; corselet arrondi ou cordi- forme; ély Ires grands, plans, un peu ovales, allongés; pattes assez grandes; tarses à articles triangulaires, cylindriques, bifides à l'extrémité : les deux premiers articles antérieurs chez les mâles très-dilatés.

Les Licines sont des insectes de couleur sombre, affectionnant les terrains

calcaires et élevés de l'Euiope et du nord de l'Afrique. Nous indiquerons

comme type le L. silplwides, Fabricius, qui habite les environs de Paris, cl

qui, ainsi que la plupart des espèces qu'on place dans le même genre, a l'aspect général des Har-

pales, mais avec une forme plus aplatie.

Le genre Scalcs, Fischer de Waldheini {(j/.a),£j.:, fossoyeur, Mcm. de l'Acad. de Moscou, 1825), correspond à celui des Lkiiius.


Fiï. 327. — C. casxideus.


2"" GENRE. - BADISTER. BADISTEU Cdairville. 1808

ICilliiiiio'oLiiL' lii'lviliquc H^SiGTOi, coureur.



Kig. 328. — B. bipuslu latus.


Tête arrondie, déprimée antérieurement; palpes à dernier article allongé, ov^aire, terminé presque en pointe; lèvre supérieure courte, étroite, échan- crée; mandibules courtes, arrondies, très-obtuses; menton sans dent au milieu de l'échancrure; antennes filiformes; corselet cordiforme; clytres en ovale plus ou moins allongé; tarses à articles cylindriques, allongés, bifides au bout : les trois premiers articles antérieurs, chez les mâles, dilatés.

Insectes de petite taille, de couleurs mélangées, se rencontrant sous les pierres et les débris des végétaux, dans les endroits humides. Toutes les es- pèces, au nombre d'une dizaine, sont européennes; leurs couleurs sont le noir et le roux.

Le type est le />'. Iiipuaiiiluliis, Fabricius, de Paris. Ce genre correspond à celui des Amhlyques, AmbUjcIms (ajj.e/,u;, obtus, Gyllenhall, Ins. Siiccicn, 1810). Latreille réunissait les espèces de ce genre aux Licines.

M. Stephens a créé, sous la dénoniinatidU de Trimorphe, Trimorplius (roei;, trois; f/.opcpvi. forme, ///. Uril. i:\iluiH., 18'i8), un groupe dans lei[iiel le dernier arlicle des palpes maxillaires externes est beaucoup plus long que les précédents, lanilis ipi'il est ])lus court que le troisième chez les vérita- bles Badisters. Le type de ce groupe est le II. pcltalus, Sturm, qui se trouve dans plusieurs par- ties de l'Europe.


5""= GENRE. - REMBLS. REMBiS. Latreille, 1817.

C.uvii'r, Ui'iïîic animal. l'îftSo;, vagabond.


Télé triangulaire, rétrecie en arrière; palpes i dernier article allongé, ovalaire, tronqué à l'cx-


COLEOPTERES.


175


Iréniité; l(>vi'e supérieure forteinenl échanerée; mandibules légèrement avaneées. peu arquées, pointues; menton sans dent; antennes filiformes; corselet légèrement cordiforme, ])lus étroit que les élytres; ceux-ci al- longés, presque parallèles; pattes proportionnellement courtes; tarses à articles longs, triangulaires, bifides au bout; les trois premiers articles antérieurs, cbez les niAles, dilatés.

Insectes ayant le faciès des Eeronies, des groupes des Omascus et Plerostirliu'i. Le type est le R. polilits, Fabricius, des Indes orientales.

M. Brullé {Uisi. nul. des Ins., Coi, 1854), se basant sur l'emploi pré- cédemment fait du nom de liembiis pour désigner un groupe de Curcu- lionides, qui d'ailleurs n'a pas été admis et qui rentre dans le genre Enlhijiis, ap|ilique à ce genre la dénomination de lliplocliéile, Diplo- clicila (îiTT/o,-, double; -/.siXo;, lèvre), qui n'a pas été adoptée.



Fig. 329. — fi. poHtus.


i"» GENRE. — DIROTE. DinOTUS. Mac Leay, 1835.

Alllllllns;! Jiivailion. A-;, deux l'ois; fJ*:;, ride.

l'alpcs maxillaires internes à second article court : maxillaires externes à deuxième article gros, ovalaire, et labiaux à premier article gros, court, cylindrique ; antennes à premier article obconique, plus gros que les autres; labre carré ; mandibules avancées, étroites, pointues; lèvre presque car- rée, tronquée à l'extrèniité ; menton tridcnté; corselet plus long que large, bordé, convexe.

Ce genre, voisin de celui des Itcnilnis, ne renferme qu'une espèce, le D. subiridescens, Mac Leay, de Java.

r.n»^ GE>T.E. — DICŒLE. DICOELUS. Ronelli, 1813,

M>■m^N■e^ d' l"jVi;Hleiiiii:' de Turin. i:;. deux luis ; «iXo;, creux.


Tête ovale ou arrondie; palpes à dernier article plus ou moins sécurlforme; lèvre supérieure étroite, assez avancée, échancrée et ayant une impression lon- gitudinale dans son milieu; mandibales peu avancées, non dentées intérieure- ment, légèrement arquées et pointues; menon sans dent au milieu de l'échan- crure; corselet carré ou trapézoïde, presque aussi large que les élytres à la base; élytres larges, peu allongés; pattes fortes; tarses à articles allongés, triangu- laires, bilides au bout; les trois premiers articles antérieurs, chez les mules, di- latés.

Ce genre, qui comprend une vingtaine d'espèces, toutes de l'Amérique mé- ridionale, a le faciès genre Feronid. Le type est le D. chalijbœus, Dejean,

C'est auprès de ce genre que viennent se placer les Dicœtiiidiis (Dicœlus, Dlcœlus; uJo:, forme), de M. Mac Leay {Annut. Javan., 1825), groupe qui ne comprend qu'une es- pèce propre à .Ia\a.



hiéral des Cdlntlius et des Abax, subdivisions du grand


330. — D. vio-

laccits.


176


HISTOIRE NATURELLE.



Fis. 551.


C"' GENRE. — ÂSPORINE. ASPORINA. Castelnau, 1854.

Kiudes entoiuoIogi(]ues. /' AoTïopo;, stérile.


Tête grande, ovalaire; palpes à premier article court, le second le plus long de tous, le dernier un peu échancré il" extrémité; labre transversal, denté sur le bord antérieur, garni de poils longs ; mandibules courtes ; menton avec une dent bifide au milieu de l'échancrure; antennes fili- formes à premier article grand; corselet grand, carré, arrondi sur les côtés; élytres grands, ovalaires, convexes; pattes moyennes; tarses avec des poils épineux et nombreux, les antérieurs plus courts que les autres triangulaires.

Une espèce du Brésil, ,1. yiganica, Castelnau, que Dejean rangeait dans le srenre Clilœnius, sous la dénomination de C. anlhracimis .


- Asporina gigantea (grossi).


7°"- GENRE. — OODES. OODES. Bonelli, 1815.

Mémoires de l'Académie de Turin. QntiSr,;. en lorme il'œiil'.



Fij;. 532. — 0. helopioidcs (grossi).


Tète triangulaire, rétrécie en arrière; palpes à dernier article allongé, ovalaire, tronqué au bout; lèvre supérieure transverse; mandibules peu avancées, légèrement arquées, assez aiguës; menton avec une dent simple dans son échancrure; antennes filiformes; corselet trapézoide, rétréci en avant, aussi large que les élytres à sa base; ceux-ci allongés, presque pa- rallèles; pattes courtes ; tarses à articles cylindriques, bifides à l'extré- mité ; les trois premiers articles antérieurs dilatés ciiez les mftles.

Les Godes se rapprochent beaucoup, par leur faciès, de certaines espèces tïAninra, et surtout des ,1. vuUjarïs et communis ; mais ils en diffèrent beaucoup par leurs caractères génériques.

Oïl en connaît une trentaine d'espèces propres ;i tous les pays; peu se trouvent en Europe, mais une y est trè.s-rèpandue; c'est l'O. Iielopioides, Fatricius, qui se rencontre, mais rarement, auprès de Paris, et qui se trouve sous l'^s pierres et les plantes pourries.


C/JciI.\IClllC' r*lvMeMCll .

Cni,/ENIDh;S CUL.EMD.E. liniilé, 1834. Ilistnire TUtinrlle des Inscctps.


(^orps moins aplati que ciiez Us lÀchûdcs; tète peu volumineuse; corselet plus étroit que les ély- tres; lèvre supérieure courte, très-peu échaucrée; mandibules acérées au bout.

Os insectes, ainsi que les l'immjridcs, sont ornés de jolies couleurs disposées sur un fond noir, liiiin, et la plii|i:iit du temps vert.

doiil les (piiilre ]iriii(i|iriii\ sciiit ceux des (lliUfiiiiis. Diiioilcn. (jiUislus et Kt'»'-


Peu de genres


inijiis.


COLKOlTr.IlKS


177


1" GENRE. - CIILEiNlE. CIIL.ENILS. Huiu'lli, 1813.

Mt'nmircs de rAi;;Mli'iiiiL' df Turin. X>.7.iva, iii:inlo;m.



Fig, 553. — f . l'cluliniis.


Palpes à dernici' article plus ou moins allongé; UHre supérieure presfpui Iransverse, coupée carrément, ou plus ou moins éclianerée; mandibules le plus souvent peu avancées, plus ou moins arquées, assez aiguës; men- ton avec une dent bifide au milieu de son échancrure; antennes fili- formes; tète presque triangulaire, rétrccie plus ou moins postérieure- ment; corselet souvent cordifornie, quelquefois irapézoide; élylres en ovale plus ou moins allongé; pattes plus ou moins longues; jambes an- térieures assez fortement écbancrées; tarses plus ou moins allongés, les antérieurs, chez les mâles, à trois premiers articles dilatés.

Insectes de moyenne taille, parés ordinairement de couleurs métal- liques trés-brillantes, souvent ponctués ou granulés, et la plupart cou- verts d'un duvet court et serré; ils se tiennent habituellement sous les ]iiei'res et les débris des végétaux en décomposition, au bord des rivières et dans les endroits humides. Presque tous exhalent une odeui' alcaline très-forte et désagréable. On eu connaît environ cent cinquante espèces, qui sont répandues sur presque toute la surface du globe. L'Europe, 1 A- mérique septentrionale, l'Afrique, et surtout les parties méridionales de l'Asie, eu nourrissent un grand nombre. Elles sont beaucoup plus rares dans l'Amérique nieridiouale, et l'on n'eu a pas en- core signalé comme propres à la Nouvelle-llollaude.

Ce genre Clihrmitn étant trés-nond)reux en espèces, Dejean y a foruié quali'e divisions, que nons allons indiquer ;

1" Espèces de graude taille, dont les éhlres sont ornés de taches jaunâtres, et propres aux Indes orientales, à l'Ile-dc-Erance, au Sénégal, etc.

Type, C. riitadiiiiolaliis, Dejean, du Sénégal.

2° Espèces assez giandes, dont les élytres sans taches ont une bordure jaune ou seulement une marque de cette couleur à l'extrémité ; particulières à l'Asie et à l'Europe.

Type, C. l'cluliiins, Duftsehmid, des environs de Paris.

5° Espèces de moyenne taille, dont les élytres n'ont ni taches ni bordure; elles habitent Java, le cap de Bonne-Espérance, l'Amérique septentrionale, l'Europe, etc.

Un très-grand nombre d'espèces, parmi lesquelles nons citerons -le C. holoscricciis, Slurm, et iiH-lanoconiis, Slurm, tontes deux de Paris, la première entièrement noirâtre, et la seconde parée de couleurs métalliques, et rappelant les brillantes espèces étrangères i l'Europe.

4° Espèces à lèvre su|iérieure furlement échanerée, et â mandibules très-avancées.

Il est probable que ces espèces, qui ont le faciès des Clilwniiis, devront en être génériqusmcnt distinguées; on en indique trois espèces, deux de l'Amérique septentrioiMle, C. cmurtj'malus, Say, et cicgantiilus, Dejean, et l'autre des Indes orientales, C. clilorodius. Megerle.


•■2"" GEM'.E. - EPOMIS. EPOMIS. Bonelli, ISlô.

Mémoires de IWcadeniic de Turin. E-wu.'.;, épaule.


Tète presque tri*ingulaii'e, un peu l'étrècie postérieurement ; palpes à dernier arlicle forlement


17


178



Fig. 534. — E. circum- scriptus.


HISTOIRE NATURELLE.

séciiriforme. plus dilaté clans les mâles; lèvre supérieure transverse, lé- gèrement èchancrée; mandibules courtes, légèrement arquées; menton avec une dent bifide au milieu de l'éebancrure; antennes filiformes; cor- selet presque carré; tarses antérieurs des mules à trois premiers articles dilatés.

Ce genre, dont la forme est semblable à celle des Chlœnius, n'en dif- fère que par la forme du dernier article des palpes. On n'en connaît qu'une dizaine d'espèces propres à l'Europe et à l'.Xfrique. Le type est le Carubus circwnscriptus, Duftschmid, propre à l'Italie et aux provinces méridionales de la France, et que l'un des auteurs de cet ouvrage a trouvé une seule fois auprès de Paris, dans une ile voisine des carrières de Cha- renton.


I


5"'« GENRE. — LISS.4UCHÈNE. LISSALCIIEMS. Curtis, 1852.

Kiil. l)i;ig. AtafTor, lis^p ; auy/,v, cou.

Palpes maxillaires allongés, à quatrième article conique, tronqué à l'extrémité : labiaux à dernier article grand, sécuriforme ; menton ayant une dent simple dans son échancrure ; mandibules aiguës, la gaucbe la plus grande; labre transversal.

Ce genre, qui ne renferme qu'une espèce, L. rufifcniortitiis, Mac Leay, de Java, est placé par cet entomologiste comme sous-genre des Panaijciis, et par Latreille à côté des Epomis.


i"" GENRE. - rtlNODE. DINODES. Ronelli, 1813

Mcmiiires iv l'Ai'.iilniiic de Turin AivwJ»i;, toui'ljillunnant.



Fig. 555. — D. rufipes


Tête presque triangulaire, un i)cu rétrécie postérieurement; palpes à dernier article peu allongé et légèrement sécuriforme; lèvre supérieure transverse, coupée carrément; mandibules peu avancées, légèrement ar- quées, assez aiguës; menton avec une dent bilide au milieu de l'écbaii- crure; antennes filiformes, légèrement comprimées; corselet presque carré ou arrondi; élylres convexes, parallèles; pattes grêles; tarses an- térieurs des mâles à trois premiers articles dilatés.

Très-voisin des Clila-iiius, ce genre s'y trouve réuni par quelques au- teurs. On en connaît quatre e.spèees; la plus remarquable est le D. ru- fipes, Bonelli, qu'on trouve dans le midi de la France, en Espagne, en Grèce, et dont on a constaté également la présence au cap de Bonne- Espérance.


S-"» GENRE. - CALLISTE. CALLISTUS. Bonelli, 1815

Méiuoires île l'Académie de Turin. KaXXtdTo;, 1res -beau.


Tête presque triangulaire, un peu rétrécie en arrière; palpes à dernier article allongé, un peu valaire, terminé en pointe; lèvre supérieure transversale, légèrement écliancrée; mandibules peu


COLEOPTERES.


170


avancées, un peu arquées, étroites, aiguës; menton avec une dent au milieu de l'échancrure; anten- nes filiformes, légèrement comprimées; corselet cordifornie; éljtres en ovale allongé; tarses anté- rieurs des mâles à trois premiers articles dilatés.



FiR. 5Ô6 — C. lunatus (fortement grossi)


Fig. 357 — i-puslulatus. (grossi).


Ce genre, l'un des plus élégants de la famille des Carabiques, est composé de quelques espèces de petite taille, de couleurs variées et assez vives. Le type est le Carubus lunalns, Fabricius, que l'on trouve aussi très-rarement aux environs de Paris, et qui semble vivre en société sous les pier- res et au pied des arbres.


GEiNRE. — VERTAGUS. VERTAGVS. Dejean, 18ii7

Siiecies général des Colcopléres : Carabiques. Vertagus, lévrier.


Tète en losange; palpes à dernier article sécuriforme; lèvre supérieure presque transversale, courte; mandibules courtes, un peu arquées, ai- guës; menton avec une dent simple; antennes filiformes; corselet très- allongé, légèrement ovalaire ; élytres allongés, un peu plus larges vers l'extrémité; tarses antérieurs des niàles à trois premiers articles dilatés.

Ce genre, formé sur deux insectes, V. Ihtquciii et Schœnlicrri, De- jean, des parties équinoxiales de l'.^frique, a reçu le nom de Vertagus, lévrier, à cause de sa forme svclte et élégante.

C'est à côté de ce genre que Dejean (Cat. Col., 3« éd., 1857) range le* genre Octydiome, Ociiidromus {om;, prompt; Sfo^vj;, coureur), qui ne renferme qu'une espèce, 0. Reiclià, du cap de Bonne-Espérance, et dont les caractères génériques n'ont pas été publiés.



Fig. 358. — V. Buquelii.


180


IIISTOIIU': NATLUKI.Li:


PANAGÉIDI-.S. rA.\.ir,i;i[).E nrulli', 1SÔ4. Hislniro ri.iluiclle ik's lîisoctfs.


Corps légi'renu'nt bombé, t-omparativenifiit à ce qu'il est chez les Licinides; antennes à premier article gros, toujours épais et souvent plus lon^;,' que chacun de ceu\ qui le suivent; mandibules très-fortes, arquées, dentées, terminées par une pointe Irés-acéréc.

Cette division, sur laquelle M. de Lal'erté-Sénectére a présenté dernièrement à la Siieiété enlo- nioloyiijue de France un travail encore inédit, cl dont nous n'avons conséquemment pas pu prnliiei', ne renferme qu'un petit nombre de genres, dont le principal est celui des Pamçjcus, à coté duquel viennent se ranger les Geobius, Lorkera, etc.


1" GENRE — BR.\CI1YGN.\T1IE. DRACIiyaSAriIUS. Perty. IRr^O.

Dclt'i'l anim. art. B3a-/;j:, coiiil ; -jvxô',;, niàclioire.


Palpes antérieurs à dernier article fortement sécuriforme ; lèvre supérieure courte, ])rcs(pie trans- versale, coupée carrément ou légèrement échancrée aiilérieurcment; mandibules un peu arquées, courtes, peu saillantes; menton avec une dent au milieu de l'échancrure; antennes filiformes; télé assez petite; corselet ovalairc ; éljtrcs courts, ovales, plus ou moins convexes.

Ce genre, auquel M. Ohcricitner a donné le nom d'Enrjsonie, Eurijwmii (sufu;, large; ow.u.»., corps), qui a été adopté par Dejean (Spcc, ISS-i), est formé sur des insectes très-brillants, d'assez grande taille, provenant de l'Amérique méridionale, et qui, par leurs caractères et leur forme, se rap- prochent biMucoUji des grandes espèces exotiques de Pundijcns. I,e type est le B. fiit(j'ulniii, Dejean, de la province de Saint-Paul, dans l'intérieur du Brésil. Le nom A'Eurijsoma, ayant l'antériorité, devrait être préféré à celui l'ig. ûô'J— /;■/■«/ iiii m. de Bmcliiifiuiilliiis, mais ce dernier est assez généralement adopté.



2""- GENRE. - PLEliROSOME. PLEUIIOSOMA Guériu-Méneville, ISii.

M.iyasin (le ziiolnt;it'.


Palpes i\ dernier article allongé. cyliudri([ne ; antennes (iliformes, plus courtes que le corps; lèvre supérieure carrée, plus longue que large; menton avec une forte dent au milieu de son échan- crure; tête petite ; corselet cordiforme, plus large que long; élytres allongés, à peine sinués à l'ex- trémité; corps ovalairc; tarses antérieurs ù quatre premiers articles triangulaires et garnis de poils eu dessous : le pénultième article très-curdifnrme.

Une seule espèce, le P. sulcainiii. Gnérin-Méneville, propre à la Nouvelle-Grenade, entre dans ce genre et offre de grands rapports avec les l>racli]j(pmllius, tout en ayant quelque analogie avec les Dijsvolns.


COLEOPTERES.


181


5"' GENRE. - PANACÉE. PANAGEUS. Latreille, 1802.

Histoire naturelle des Insectes. nava-)ta, sainteté.


Palpes à dernier article séeuriforme; lèvre supérietire transverse, très-courte, coupée carrément ou légèrement éciiancrée; mandibules arquées, courtes, très-peu saillantes; menton avec une dent bifide au milieu de son échancrure; anteiuies filiformes; tète petite, souvent l'étrécie derrière les yeux; corselet plus ou moins arrondi; élytres un peu convexes, presque parallèles, assez allongés; pattes grêles; tarses antérieurs des mâles à deux premiers articles dilatés.

Les insectes de ce genre, qui se trouvent dans toutes les parties du monde, sont noirs, ornés de taches rouges ou jaunâtres et quelquefois d'une espèce de croix que l'on remarque sur les élytres. On n'en connaît pas un grand nombre d'espèces et ils sont rares partout. Les espèces étrangères à l'Eu- rope, provenant du Sénégal, du cap de Bonne-Espérance, etc., sont d'assez grande taille, tandis que les espèces européennes sont généraloiuent petites, et leurs élytres offrent constaiument quatre taches régulières, rougeâtres, habituellement arrondies, formant un quadrille ou une espèce de croix dont l'effet est très-agréable à l'œil. Nous citerons comme type le P. crux-major , Sturni, qui se trouve souvent aux environs de Paris. Fig.SâO.— P./omcn(o5us.



4'"= GENRE. — DERCYLE. DEltCïLUS. Castelnau, 1834.

lïiuJes entoraologiqucs. I']lyinoIogic incertaine.


Palpes à premier article renflé, le dernier court, légèrement dilaté en hache; tarses antérieurs à deuxième et troisième articles très-dilatés, tous carrés.

Ce genre, fondé sur une espèce brésilienne, /). atcr, Castelnau, ne diffère pas très-notablement des Panagées. M. de Castelnau n'en a vu que deux individus en mauvais état.


5"" GENRE. - COPTIE. COPTIA. Brullè, 1854.

Histoire naturelle des Insectes. KtTrru, je coupe.


Palpes maxillaires â dernier article ovalaire, tronqué très-obliquement à l'extrémité, .semblant être terminé en pointe ; labiaux â dernier article plus large, coupé pres([ue transversalement ; labre court, peu sensiblement échancré; tarses antérieurs des mâles â trois premiers articles dilatés.

Ce genre, qui a beaucoup de rapport avec les Panagées, ne contient qu'une espèce, le Pa»af/cH.v armatus, Castelnau, provenant de Cayenne.


I8i>


HISTOIRE NATURELLE.



Fig. 341. — C. pubescens


6"-= GENRE. - GÉOBIE. GEOBIUS Latreille, 1850.

Icoiiograjihie des Colcopitres d'Euio|ie. ri\, terre; piow, je vis.


Palpes maxillaires à dernier article allongé, ovalaire, celui des la- biaux manifestement sécuriforme ; lèvre supérieure étroite, presque carrée; mandibules arquées, courtes, aiguës; menton avec une dent simple, presque arrondie au milieu de l'échancrurc; tète assez petite; corselet ovalaire; élytres allongés, parallèles; tarses à articles simples probablement dans les deux genres.

Une espèce, C. pubescens, Dejean, de Buéuos-Ayres, qui se rap- proche un peu des Pamujcus.

M. E. Blanchard (//i.s/. nat. des Ins., Didot, 1845) applique à ce genre la dénomination de Philogée, Phïlocjeus (cjjiUu, j'aime; -^t,, terre).



Fig. 342. — L. fih- cornis.


T' GENRE. — LORICÈRE. LORICERA. Latreille, iSOii.

Histoire naturelle des Insectes Awpov, lanière ; xtpaç, antenne.

Palpes à dernier article ovalaire, allongé, tronqué à l'extrémité; lèvre supé- rieure arrondie, très-courte; mandibules arquées, courtes; menton avec utie dent; antennes filiformes, hérissées de soies roides, assez longues; tête arrondie, très-rétrécie derrière les yeux; corselet arrondi; élytres allongés, presque pa- r.iUèles, arrondis à l'extrémité; tarses antérieurs des mâles à trois premiers ar- ticles dilatés.

Ce genre ne comprend qu'une espèce, le Carabus piticorn'is, l'abricius, que l'on trouve, mais rarement, aux environs de Paris, et qui, à première vue, a quelques rapports avec les Leistns.


HUITIEME TRIBU.

SUBULIPALPES. SUliULIl'ALPES. Latieillo, 182,).

Familles naturelles. SubuH, suhulcs; palpi, palpes.


Chez les insectes de cette division, l'avanl-dernier article des palpes extérieurs, en forme de cône renversé, se réunit avec le suivant et compose avec lui un corps commun, ovalaire ou en fuseau. Icniiiné, soit sensiblement, soit subitement, en pointe ou en manièic d'alêne. Les deux janduvs anlc- rieiiies sont toujours échancrécs au côté interne.

Les Subulipalpes sont des insectes de très-petite taille, tré.s-agiles, vivant dans le .sable, sur le bord des eaux douces ou salées. On les trouve en général sous les pierres au bord des rivières, dans les parties où ces pierres sont recouvertes d'eau, et ce fait a été observé non-seulement dans les eaux douces, mais encore dans les eaux de la mer, ainsi ipii' ikuis le dirons bienlôl. Celte division



KÎl' I — l.msiracn lolii.


\:'\v.."l. — Vijijora conjuncta.



Ki:^. Ô — Itorifsreh-i calcnrafa .



Kiji. 4. — niijiloscvlis hf/la.r.


Fiir. 5. — Siiili>i)iiorui filinjosu^.


l'i 1-2.


COLÉOrTKRES. 185

se compose d'un grand nombre d'espi'ces dont les couleurs, liahituellemcnt sombres, sont quel- quefois métalliques et variées de taches et de lignes plus claires. Malgré la petitesse de leur corps, elles présentent des formes très-appréciables, et les dispositions des taches, dont la plupart sont ornées, aident encore à les distinguer; aussi peut-on dire que cette division est une des plus jo- lies et des plus agréables de tout le groupe des Carabiques. Presque toutes les espèces se trouvent dans le continent européen; les autres parties du monde n'en présentent qu'un nombre fort res- treint. Partout leur manière de vivre semble la même, et, malgré les nombreuses espèces que l'on connaît, leurs larves, à une exception près, sont encore à découvrir.

Une particularité remarquable, et que nous devons signaler ici, a été étudiée à l'égard de quel- ques Subulipalpes; c'est que plusieurs espèces de celte tribu vivent submergées pendant plus ou moins longtemps et principalement sous l'eau de la mer.

En général, les insectes qui vivent dans l'eau sont peu nombreux, si on les compare à l'immense quantité de ceux qui respirent librement l'air atniosphéri(|ue, et c'est à peine si parmi les premiers on compte quelques es]ièces niarilimos. Celle rareté les a fait remarquer des observateurs, et cepen- dant on ne trouve mentionnés comme vivant sous la mer, pendant un temps variable du jour, que la Cicindela inaritima, les Slnphiliniis marinus et tricoruis, quelques Dlcdius et Pogomis, des Bein- bidittm, des JEjms et CÀlknum, le M'icralijimnu Julinxioni, et enfin V AcIinrijWs nmiilbnus, Guérin- Méneville. Un fait qui attire tout d'abord l'altenlion quand on examine ces insectes sous-marins, c'est qu'au lieu des pattes natatoires postérieures fortes, ciliées, aplaties en forme de rame desDy.s- liques et des Hydrophiles, ils ne présentent que des pieds ambulatoires simples, remarquables seu- lement par le développement de leurs ongles terminaux. 11 est facile, par conséquent, de dire « priori que ces insectes ne nagent pas, mais il ne l'est pas autant de savoir comment ils vivent quand la mer les recouvre. Ce qui embarrasse le plus, c'est de connaître leur mode de respiration, lors- qu'on se rappelle que des espèces voisines vivent constamment à l'air libre et que ces insectes ma- rins, eux-mêmes, respirent l'air atmosphérique en courant sur le sable du rivage ou dans les fentes des rochers laissés à découvert par la marée basse. Audouin {Nouvelles Amidles du Muscitm, 1851) a publié un mémoire sur les mœurs de WEpiis fulvcsccns. Il avait gardé inédites pendant dix ans, tant il les trouvait extraordinaires, les observations qu'il avait faites sur cet yEpiis dans l'île de Noir- moutiers. Ce naturaliste avait remarqué le séjour de ce petit insecte très-loin du rivage (200 toises environ), au milieu des fucus et sous les pierres; il avait de plus constaté l'absence des ailes sous les élytres, vu l'accouplement et la fuite rapide, sous un abri quelionque, devant la marée montante; en- fin, et c'est principalement ce que nous voulons indiquer, il signale la couche d'air brillant qui entoure l'animal submergé en s' attachant à ses poils, et il explique par l'endosmose et lexosmose le mode respiratoire de cet insecte pendant qu'il est sous la mer. M. Alexandre Laboulbène a donné, dans les Annales de la Société entomolofjiijue de France Ci' série, t. Vil , 1849), à l'occasion de la des- cription d'une nouvelle espèce d\Epus {^'E. Robinii), une autre explication qui semble assez natu- relle, et qui est basée sur ce que la plupart des insectes que l'on a trouvés, lorsque la mer ve- nait de se retirer, étaient engourdis, et que ce n'était qu'après un certain laps de temps qu'ils re- prenaient leurs mouvements réguliers.

L'explication parait simple à M. Alexandre Laboulbène et découle de ce fait observé, l'engourdis- sement et la perte du mouvement des insectes qui ont été submergés. D'après lui, ces JLpus vivent sous l'eau pendant une grande partie du jour, entourés d'une bulle d'air, et placés sous quelque abri. Si leur immersion se prolonge pendant longtemps, il admet que, respirant un air moins riche en oxygène, leurs mouvements respiratoires vont s'amoindrissant, qu'ils restent engourdis dans une atmosphère d'azote et qu'ils sont alors immobiles, ce qui a été observé ; mais il ajoute à l'appui de son hypothèse, et il est prouvé aujourd'hui par de nombreuses expériences, que les ani- maux supérieurs, les mammifères et les oiseaux, vivent très-longtemps dans un air qui ne renferme qu'une très-petite quantité d'oxygène, quand on a le soin d'enlever l'acide carbonique produit con- tinuellement par la respiration. Or, telle est la condition dans laquelle les insectes sous-marins se trouvent placés ; car l'eau dissout l'acide carbonique de l'air qui les environne aussitôt que le pre- mier gaz s'est formé. Il est très-probable aussi que la température de la mer, ordinairement diffé- rente de celle de l'air ambiant, doit ralentir la fonction respiratoire. Enfin, en terminant cette di- gression, que l'on me pardonnera en raison du sujet physiologique important qui eu est l'objet, ajou-


18i HISTOIRE NATURELLE.

luiis que M. Ericlison, en parlant de la lespiralion des Painiis el Elniis, qui vivent aussi sous l'eau, est d'un avis analoi,'ue à celui de M. Ai. Laboulbène.

Depuis que ces observations ont été faites, M. Ch. Coquerel a été à même de trouver un très-grand nombre d'yEpus liobhui aux environs de Brest, et il a recueilli de nouvelles remarques sur les habi- tudes de ce Cûléoptère. Quand la mer vient de se retirer et que le sable est encore détrempé, on ne voit pas un seul insecte de cette espèce, car ils sont alors cachés dans de petits trous et à une assez grande profondeur, et ils n'en sortent que lorsque le sol commence à être moins humide : on les aperçoit alors courant avec la plus grande vitesse dès qu'on enlève la pierre sous laquelle ils se tiennent constamment. Placés dans un vase rempli d'eau de mer, le uEpits Rohimi, après avoir été se cacher sous un abri qu'on leur avait préparé, sont restés pendant plus de dix-huit heures sans donner aucun signe de vie, et cependant, placés ensuite au soleil, ils ont bientôt après repris la vie et se sont mis à courir avec la plus grande vitesse. D'après cela, l'existence de ces curieux insectes est entièrement dépendante du phénomène de la marée, et on ne les rencontre que dans les lieux qui, à la haute mer, sont entièrement submergés. Quant à l'acte de la respiration, M. Ch. Coquerel pense que CCS JEpus respirent de la même manière que les autres insectes, et qu'ils peuvent emporter avec eux une assez grande quantité d'air : 1° au moyen des poils assez longs dont leur corps est revêtu, et 2° au-dessous de leurs ailes. Si celte provision d'air ne suflisait pas, l'insecte demeurerait dans un état de torpeur et d'engourdissement qui ne cesserait qu'au moment où la mer se retirerait.

Ce qui a lieu sur les bords de la mer pour les /Epiis el pour le Cillenitm Inlerak, que l'un des membres de la Société entoniologique de France, M. Ch. .lavet , a été ;\ même d'étudier en Ecosse, a lieu également dans les rivières, où les Pefijplius et autres sous-genres de Benibidhnn se tiennent blottis sous les pierres. M. Crnllé dit qu'il lui est souvent arrivé de les surprendre accro- chés à la face inférieure d'une pierre qu'il retirait du courant de l'eau.

Ces insectes courent-ils sous l'eau et y prennent-ils leur nourriture? Cela parait peu probable; il faut plutôt croire que leur submersion répond chez eux au repos nocturne ou diurne de leurs congénères terrestres; et, de plus, lactivité des Subulipapes, leur situation à proximité d'une proie succulente et inhabile à fuir, expliquent pourquoi ils ont à peine besoin de quelques heures par jour pour butiner et s'accoupler. On connaît d'ailleurs le jeûne prolongé que supportent certaines espèces, et l'animal placé dans des conditions aussi spéciales a peu besoin de réparer ses forces.

La plupart des entomologistes placent les Subuli])alpes, ainsi que nous l'avons fait, à la fin de la famille des Carabiques; mais quelques auteurs, se basant sur l'analogie qu'un grand nombre d'es- pèces présentent avec les Elaplinis, les mettent après notre tribu des Acniillioiinallics.

Peu de genres sont admis dans la tribu des Subulipalpes, que nous partageons en deux divisions, les Tréchides et les Bembidionides.


Jricmiexe Î^k'i.'iou'.

TRÉCIIIUES. TliECniltM. C:isU'ln:ui, 18:i4. tttudc's cnioiiuilogii;ui'S.

Palpes labiaux à dernier article au moins de la longueur du précèdent.

Un petit nombre de genres entrent dans cette division, et les principaux sont ceux des Tmliiis, partagés eux-mêmes en plusieuis sous-genres : Oopicrii.s, Calijlic, Eija, Ijuliiioplianis, elc


\-' GENRE. - TRÉCllUS. TnECIliS. Clairville, 1800.

Eiiionm'iigii' hc^véïi'iiie Tseyio, je cour*.

Têle i)resqne triangulaire; palpes labiaux à dernier article alhuigé, terminé en pdinle : maxillaires


COLÉOPTÈRES.


185


à pénultième arliclc aussi lon^ que le dernier, aussi gros que lui à son extrémité, mince à la base; lèvre supérieure courte, transversale, plus ou moins échancrée; mandibules pou avaucées, arquées, aiguës; menton avec une dent simple ou bifide au milieu de son écbancrure; corselet carré ou cor- diforme, quelquefois arrondi ; corps oblong, plus ou moins allongé ; élytres en ovale allongé ; pattes grandes; jambes antérieures fortement échancrées; tarses antérieurs des mâles à deux premiers ar- ticles fortement dilatés, le premier presque trapézoïde, le second triangulaire ou cordiforme, les deux derniers plus saillants en dedans qu'en dehors.

Les Trechus sont de petits Carabiques ordinairement d'une couleur roussâtre, ayant entre eux beaucoup de ressemblance; ils se tiennent ordinairement sous les pierres dans les endroits humides, et quelquefois peuvent même rester pendant plusieurs heures sous l'eau de la mer et des rivières. Les espèces que l'on trouve dans les montagnes sont presque toujours aptères, et leurs élytres sont proportionnellement plus courts et plus ovales.

Le genre Trechus comprend plus de cinquante espèces, presque exclusivement propres à l'Eu- rope; car, si l'on doit également en trouver dans les pays étrangers, et cela est très-probable, elles n'ont pas encore été étudiées avec assez de soin par les naturalistes voyageurs. Plusieurs genres ont été formés aux dépens des Trechus, ou peuvent rentrer dans ce groupe; tels sont ceux que nous allons indiquer, et que nous ne considérerons que comme des sous-genres.


1" SOUS-GENRE. — TRECHUS. TRECHUS. Clairville, 1800.

Enloniologic liclit'tiquc

Tpeyf.', je onur.'î.


Antennes à premier article gros; tète ovale; corselet presque carré, très- peu rétréci en arrière; écusson triangulaire; élytres assez larges, aplatis.

Un assez grand nombre d'espèces entrent dans ce sous-genre, et le type est le Trechus rubcns Fabricius, qui se trouve communément aux envi- rons de Paris.



Fi". 345.


■ T, rubens.


a-"» SOUS-GENRE. EPAPHIE. EVM'IIIUS. Le.nh, ISl'J.

Compendium liiseci.

ETraçpv;, tact.

Palpes labiaux à deux derniers articles à peu près égaux : maxillaires à dernier article conique, gros, plus grand que les autres; menton avec une seule dent au milieu de son échancrure; mandi- bules peu allongées; yeux petits; antennes à premier article grand ; tète grande, triangulaire; corse- let transversal, cordiforme, arniiidi en arrière; élytres larges, ovalaires, ne recouvrant pas d'ailes; tarses antérieurs des mules à deux iiremiers articles dilatés

L'espèce type est VE. sccalis, Olivier, qui n'est pas rare auprès de Paris.


û""' SOUS-GENRE. — RLÈME BLEMVS. Zicglur. BXïirj.a, trait.

Mandibules grandes; corselet très-rétréci en arrière; élytres allongés, presque parallèles. Les insectes de ce sous-genre sont de petite taille, de forme allongée; ils habitent les bords de la mer, en France, en Angleterre, etc. Le type est le B. arcohitus, Creutzer, du midi de la France.


\!i


24


I8ti


HISTOIRE NATURELLE


4"= SOUS-GENRE. — OCYS. OCYS Slcplicns, 1828. Illustnilioiis briunii. onlomol.

nxuç, v'te.


Ce sous-genre a élc fondé par Stephens, pour un Sulinlipalpe européen, VOns icmpcsiivns, Panzer, que Dejean ne regarde que comme une simple variété du Trechus rnbcns.

Enfin, le groupe des Lhnnœum (xcu.vïi, marais), Stephens, dont le type est le (Au-iibus ii'Kjiopi- (CHs-, Miirsliam, doit rentrer dans ce genre, que queli[iies auteurs regardent comme synonyme de celui des lilcnins.

M. Brullé réunit les Ocijs et les Lijiinunuti aux Tdiliijs, sous-gcnre des Dcinliidiiim.


2""- GENRE. — yEPE. JEPUS Leadi, 1819.

A privnlif; etîcç, parole



AU. Ro'jitm.


Palpes à dernier article grêle, alienué; maiidiluiles avancées, den- tées; menton avec une dent simple au milieu de réchancrure; yeux petits; tête large; corselet obcordiforme, tronqué; élytres déprimés; pas d'ailes; corps hérissé de poils; tarses avec mw épine courbée sous l'avant-dernier article.

Le caractère qui distingue essentiellement ce genre de celui des TrccliHS, avec lequel la plupart des entomologistes le réunissent, con- siste dans leur épine sous-tarsienne antérieure courbée On en décrit aujourd'iuii deux espèces, WEpits fiilvcscais, Leaeii, et WEfins Ro- binii, Laboulhène, qui a été découvert assez récennnent par M. le doc- teur Ch. Robin aux environs de Dieppe. L'yE. Boh'm'n vit dans les fentes des rochers, recouverts à chaque marée, et (pu^lqucfois placés assez avant pour n'élre à sec que pendant deux ou Irciis heures. On le rencontre toujours dans les fentes larges et remplies de gravier gros- sier laissant des intervalles qui lui permettent de courir; on ne le trouve pas dans les fentes remplies de sable fin; il est très-agile, et se met à fuir rapidement dès qu'il est mis à découvert, et il se cac he entre les pierres. Quand un le saisit, il cherche à mordre avec ses mandibules. Jamais M. Cli. Robin ne l'a vu lent et engourdi; la température variait de dix à seize degrés à l'époque où il a été observé, et c'est prés d'une demi-heure après le retrait de la mer qu'on le cherchait. Les endroits où il vit sont remplis de Néniertes de plusieurs espèces, de di- verses Annélides, Scyllécs. Phyllodoces, Néréis, etc., ainsi qne de plusieurs Helminthes sabulicoles; souvent on trouve cet insecte au milieu de Gamasus, toujours réunis eu nombrenses familles. Rare- ment il est seul, et il y en a ordinairement de quatre à dix dans chaque fente de rocher; mais jamais il n'est réuni en troupe et aggloméré comme le Gamasus.

Tout récemment M. Ch. Coquercl vient de communiquer a la Société entomologique de France [séavcc (In 11 scpicmbrc ISôO) la description de la larve de Y^Epiis lîobinii. (pi'il a trouvée en assez grande abondance aux environs de Brest (1). Cette larve se trouve dans les mêmes localités que l'insecte parfait, et vit de la même manière; comme ce dernier, elle ne présente aucun appareil respiialoire aquatiipie; mais les longs poils dont elle est couverte font supposer qu'elle respire.


(I) Noii.s (levons à l'ol)ligc.incc cU; M- Cli. Coiiiiorcl île pouvoir pul>lier la ligure, encore inédile, de celte larve, et c'esl éjîaleruerU à son antilié ijue nous sommes redevables de la eonimunicalion de notes nondjreuses concernant les niétamor- pliri.ses des Coléo|itùres, dont il se propose de publier une histoire. Nous lui en oflrons l'expression de notre vive recon- naissance.


COLKOPTÈUES. 187

coninie lui, à l'uidc de bulles d'air qui s'y atlacheut. Elle est très-ai^ile et ti'ès-i'eiuar([uable par la dimension de sa tète, qui égale plus du quart de la longueur totale, et par ses mandibules très-fortes, pointues, recourbées, traiieliantes, armées d'une dent pointue, Irès-forte à leur ])artie interne. Le corselet est aplati, corné, èchancrè pour recevoir la tète, un peu rtigiumx, avec ses angles arrondis. Les pattes sont robustes, armées de forts crochets, L'alidomen est composé de neuf segments, Ijjus blanciiàtres, rebordés, garnis de longs poils; le dernier présentant une plaque coupée transversa- lement et s'avançant au milieu de deux appendices assez consistants, un peu recourbés, garnis de longs poils. Les stigmates du derniei' segment abdominal sont remarquables par leur grandeur. Cette larve, qui, à sa partie supérieure, de même qu'à l'inférieure, offre une coloration blanchâtre, est un peu plus grandie ipie l'insecte parfait.

Dejean indi([uece genre {fdt., â'édit), probablement par erreur, sous la dénomination d'/E.ssita, Leach.

'V'" GEMiE. — FJL\LODÈUE. EMALODERA Hombron et Jacquinot, 1850.

C.ay et Sulior, lstori;i lisica e jiolitica dfl Chili.

Menton non ailiculé avec la tète; labre plus long que les paraglosses; tous les palpes à dernier article conique et à base légèrement tronquée; corps déprimé, oblong, ovale; èljtres atténués au sommet et légèrement tioiiquès ù la base.

Ce genre, qui appartient bien réellement à la tribu des Subulipalpes, offre de nombreux i^iiporls avec le genre Vuv\oi>idp'is, de la tribu des Troncatipennes; il présente aussi de l'analogie avi'c le genre Tlialas.wlius. Un en connaît deux espèces, les jE. dcuiuiiiacitlalu, Gay et Solier, et lïmbuta, Uombron et Jacquinot ((«/(((yc du l'.Vslrolabe au pôle sud, vol. i, lig. 10), propres au Chili.

4'"= GENRE. — HÉLŒTRÉCHUS. HELOETRECHUS. White

lus. voyage de l'Krolius el IVrroi'. Haeo;, fou; J"?fc/iUijTréclius.

Tèle plus large que le corselet; yeux très-grands, proéminents; corselet arrondi en avant, ré- tréci en arrière; élytres plus larges postérieurement qu'antérieurement, tronqués obliquement en arrière.

On n'en connaît qu'une espèce, H.clapliroidcs, White, de la Nouvelle-Zélande, qui a une grande ressemblance avec le Scopodcs boops, Erichson {Arch., 1842), et qui se rencontre dans les navs marécageux.

5-"' GENRE.— OOPTÈRE. OOPTERUS. Guérin-Ménevilie, 1841.

Ueviie zoologique iiûv, œiit"; -iTTspov, aile.

Palpes terminés par un article conique, aigu au bout : maxillaires à pénultième article aussi long que le dernier; anteimfs courtes, presque grenues, à sept derniers articles à peine un peu plus longs que larges; corps épais, ovalaire; tarses antérieurs des mâles à quatre pit'miers articles dila- tés : les deux premiers plus larges, un peu prolongés au côté interne.

Les Ooplères diffèrent des Trcclius par la disposition des tarses; ils se rapprochent des Aciipal- piis par leur bouche, et ont de grandes afiinitès avec les Miscodères; mais dans ce genre le dernier article des palpes est ovalaire, allongé, tronqué au bout.

L'espèce type est X'Ooplerus clivinoides, Guérin-Ménevilie, provenant des îles Auckland. Une autre . espèce du même ])ays, et qui a été figurée par M.M. Hombron et .huquinot, mais non encore décrite, est l'O. iirintl'iioUis; eiiliii M. Wliile en cite une tioisième, <> rolniidiiullis, de la baie des lies.


488 HISTOIRE NATURELLE.

«"" GENRE. - GNATH.\PI1ANE. GNArUAPÏÏAlWS. Mac Leay, 1855.

Annuliisa Javanica rvaôof, màclioire; atpavn;, invisible.

Palpes maxillaires à dernier article subulé, le troisième court, obconique : labiaux à dernier ar- ticle aigu, plus court que le précédent; labre transverse, carré; mandibules presque cachées sous le chaperon; menton court avec une dent très-petite, simple; tète transverse, presque carrée, plus large que longue, tronquée en avant; corselet avec une petite fossette linéaire, courte ; corps oblong; élytres découpés à l'extrémité, striés irrégulièrement avec quelques points sur le centre.

Ce n'est qu'avec doute que nous plaçons ici ce genre. L'espèce type est le G. volveripennîs . Mac Leay, de .Java, qui pourrait bien se rapporter à VHarpalus Tliumbergi . Schoënherr.

ï"" GENRE - CALYRE CALYBE. Castelnau. 1854.

Études i'iilonioloi;i(iues. Ka/uêy., chiuiniicne.

Tète ovalaire; palpes labiaux ;\ |)remier article long : le second court : le troisième grand, renflé, ovalaire : le quatrième pointu, à peine visible : maxillaires grêles, filiformes; mandibules longues, droites, pointues; labre carré, inégal; yeux très-gros; antennes longues, filiformes, à premier article grand; corselet étroit, beaucoup moins large que la tète, un peu en cœur, très-allongé; élytres en carré long; pattes moyennes; tarses filiformes, à premier article plus long que fes autres.

Une espèce, de Cayenne, le (J. Lepricurli, Castelnau, qui a quelques rapports avec celles des Ta- cliypus, dans le grand genre Bau'ndium, mais qui en diffère par ses mandibules avancées, son labre carré et son corselet beaucoup plus étroit que la tète, etc.

8""^ GENRE. - .EGA. ^GA. Castelnau, 1834.

Éludes entomologiques. Afyïi, nom mytholof^ique.

Tête grande, ovalaire; palpes épais, à pénultième article large, un peu dilaté et anguleux inté- rieurement; le dernier très-petit et pointu; labre court, transversal; mandibules longues, grêles, arquées; yeux petits, ronds; antennes assez longues, h premier article fort; corselet très-petil, beaucoup moins large que la tête, globuleux, rebordé en arrière; élytres en carré long, élevés à la base, en arrière; pattes assez grêles; tarses grêles, filiformes, à premier article plus long que les autres; crochets tarsiens très-grêles.

L'espèce type de ce genre est VEga formicaria, Castelnau, de Cayenne. Une seconde espèce esi dé.signée sous le nom de E. anlliracoides, Solier, du Rrésil; elle est indiquée sous la dénomination générique de Psclaphopelius (i|;nXa(fc,;, aigu; TVE-eu, je trouve), Solier (Ann. Soc. cnlom., 1850), mais ce genre n'est généralement pas adopté.



Fii;. 1. — l'iluiurf/us /itrlii


Ki^. ti — f'djchojifiorus .s pi m renier



i'"if!. 5 — Valifus hi'inti>lt'rus



Fig. 4. — l'hihjgrni't hnrli<i(ii.


Fiii. 5 — f.rpili tx luicdhi


v\ i:


COLEOPTIÎRES.


J8'J


9""- GENRE. — LACIINOPIIORE. LACHNOPHORUS. Dejean, 1829.

Sjiecies ytMiéial tics CoiéoptîiTs : Cai.ibiqucs. A7./_vïi, duvet; tpcfo;, porteur.


Tête presque triangulaire; palpes labiaux à dernier article allongé, renflé vers la base, terminé en pointe : maxillaires à pénultième article moins long que le dernier, assez mince à sa base, en triangle allongé; lèvre supérieure presque transversale, courte; mandibules peu avancées, arquées, assez aiguës; menton avec une dent simple au milieu de l'échan- crure; antennes liliformcs; corps oblong et pubescent; corselet fortement cordiforme; élytres presque parallèles.

Ce genre, qui comprend quelques espèces américaines, dont le type est le L. pilosus, Dejean, du Brésil, se rapproche beaucoup des Dcinb'ulinm, surtout des sons-genres Lcia et Lopitu: mais ses palpes sont presque dis- posés comme dans les Tmliiis.



Fig. 345. — L. rugosu).


iù-"" GENRE. — MOLOPSIDE. MOLOPSIDA. White.

lus. voy. (le l'Erelius el Terror. Élymologie iiiceiliùiie.

Tète large; palpes à dernier article aigu; antennes un peu moniliformes, poilues; corselet sans rebord, plus large en arrière qu'en avant, avec les côtés fortement arrondis, presque droits der- rière, à angles postérieurs, presque rectangulaires; élytres ovales, fortement convexes.

Ce genre de Subulipalpes, qui n'est peut-être pas placé ici à sa véritable place, ne contient qu'une espèce, le M. polka, While, propre à l'Océanie.


('e'eii.Ticme i^ioi.woii.

BEMBIDIO.MIIES. BHMBlUlomD/E. Cnstelniui, 1834. i:iuile.s cnlomologiques.

Palpes labiaux à pémdlième article grand, en forme de toupie; le dernier plus petit el conique; tarses antèiieurs à premier article dilaté dans les mâles.

On connaît un grand nombre d'espèces de cette division, et elles sont essentiellement réunies en un seul genre, celui des Bemb'idium , qui est partagé en plusieurs sous-genres.


1- GENRE. - THALÂSSOBIE. THALASSOBIUS. Gay et Solier, 1850.

Isloiia lisii j e polilica dcl Cliili. RaXacia, mer; pioç, vie.


Menton presque réniforme, avec une dent bifide, presque courte, au milieu de son échancrure; palpes à dernier article pointu ou cylindrique : l'avanl-dernier étroit; (ète ovale, grande, avec des yeux trè,s-petits ; labre profondément émarginé; corps oblong, parallèle.

La seule espèce qui entre dans ce genre, le T. tcslaccus. Gay et Solier, propre au Chili, est re- marquable en ce que, de même que certaines espèces de Subulipalpes de nos pays, on la trouve :'i marée basse sous des pierres oui seront ioLMitùt recouvertes par les Ilots.


190


mSTOIUE NATURELLE.


2"' GENRE. — REMRIDION. BEMBWWM. Latreille, 1802.

Hisloire iiiitiirelli' des liiseotes. hi)i&r!i„ guêpe; s'.tJo:, forme.


T('tc pre.sqiie Iriantfulaire; palpes laljiatix à pénultième article très-grand, renflé vers l'exlrémité, et presque en forme de massue, le dernier petit, pointu; lèvre supérieure courte, presque trans- versale; mandibules en général peu avancées, arquées, assez aiguës; menton avec une dent au mi- lieu de son éelianrrure; corselet plus ou moins cordiforme ou carré, très-rarement arrondi; corps obloug, plus on moins allongé; clytres en ovale plus ou moins allongé; pattes assez grandes; jambes antérieures fortement échancrées; tarses antérieurs des mâles à deux ])remiers articles assez fortement dilatés; le premier grand, trapézoide, en carré long, et le second beaucoup plus petit, triangulaire ou cordiforme.

Les Bcmlndium sont des Coléoptères en général très-petits qui vivent presque tous au bord des eaux, dans le sable, sous les débris des végétaux, ou courant sur la vase; on en trouve aussi com- munément sous les pierres, dans les endroits humides. Quelques espèces, au contraire, ne se ren- contrent que dans les montagnes, et il en est qui se logent sous les écorces. C'est principalement au printenqis qu'on les rencontre. On en connaît plus de deux cents espèces; aussi a t-on cliercbé à y former des coupes génériques, ]H'incipalement Megerle, Ziegler, Leach et Stephens {Tableau ilct Insectes d' Aiujlelcrre), qui a donné la caractéristique de la plupart de ces groupes, qui n'avaient été qu'indiqués nominativement auparavant; mais ces genres ne reposant que sur des caractères se- condaires, nous ne les considérerons, avec Latreille, Ronelli, Dejean, etc., que comme des sous-genres du grand genre Bcmbuinim. Ainsi compris, le genre Bemb'id'uim renferme des espères presque tontes exclusivement propres à l'Europe; un petit nombre d'entre elles seulement liabitent principa- lement l'Amérique septentrionale, et quelques-unes l'Afrique et l'Asie.

M, Jacquelin-Duval prépare en ce moment une monographie de tous les Bcmbid'iiiiii d'Europe, et, d'après lui, on ne pourrait même pas admettre de subdivisions bien tranchées dans ce genre natu- l'cl. D'un autre côté, M. Motschoulsky, dans un catalogue encore inédit des Colé(q)tères propres à la lUissie et aux diverses possessions de ce vaste empire, indique plusieurs coupes géi;ériques nouvel- les dans ce groupe, et crée un grand nombre de genres nouveaux dans la famille des Carabiques.



Fij;. 340. — Cillenuii latérale.


1 " SOUS-GliNRH. — ClLLliNUM. CILLEM'M. Leacli, Stephens Taljt. Iiisecl. Angld. KeXXt.», qui remue.


Corps allongé; antennes assez courtes, presque moniliformes ; mandibu- les fortes et arquées; yeux peu saillants; corselet cordiforme; élytrcs presque parallèles, à stries entières.

Lue seule espèce, le Cillenuiii hitcralc, Samouelle, que l'on trouve dans le nord de la France et en Angleterre, forme ce sous-genre, qui pourrait peut-être être distingué génériquement. Dejean applique ;\ cet insecte le nom de Leach'ii. M. Ch. Javet, qui a obseivé cet insecte, a vu qu'il se liouvait à chaque marée sous l'eau de la nier, et il a pu remarquer que quand il venait de sortir de l'onde il était comme engourdi et privé de mouvement, état ipii, an leste, ne durait que peu de temps.


COLEOPTERES.


i91


2"»" SOrS-GENUE. — TACIIYS. TACIIYS Megerle, Stephens. Talil. lûst'cl. Anglol


Coisrlct plus nu moins cane; élytres en ovale peu allongé, souvent assez rourls; stries cxléiieures le plus souvent complètement effacées, la pre- mière se recourbant à l'extrémité, ù peu près comme dans les Tnriuts.

Les Taclujx sont de très-petits insectes de couleur souvent brune ou noi- râtre, et n'ayant jamais ni reflets métalliques, ni tacbes, ni couleurs éda- lantes. Par ces caractères it par leur forme générale, ils se rapprochent un peu des Trccliiis.

On en connaît prés de quarante espèces, parmi lesquelles trente environ habitent l'Europe; les autres proviennent de l'Amérique septentrionale et du Sénégal. Le type est le T. nifcscciis, Dcjean, qui n'est pas rare aux en- virons de Paris. Une espèce des îles de la Polynésie, B. sexçiutlaUim, est décrite par M. Léon Fairmaire.



— Tachxjs qua- Hiijnatum.


3""' SOUS-GENRE. — NOTAl'IlE SOTAPHVS. Mep-rle, Stephens.

Tabl. Iiisi'ct Aiislel.

Etymolnsic incfrt.iino.

Corps ordinairement \in peu déprimé, assez large; corselet presque tou- jours plus ou moins carré, rarement cordiforme, avec deux stries de chaque côté de la base; celte dernière coupée carrément; stries des élylres entières ou presque entières.

Les Nolapbus représentent en petit les Pogonus par leur forme générale; on en connaît plus de dix espèces en Europe, et le N. usiiitatus, Latreille, qui est commun partout, en est le type. On en indique des espèces comme provenant de Siiièrie. de i'.\mérique septentrionale, de l'Egypte, etc.


\./



Fig. 348. — N. iKfulalm


4'»'- SOnS-GENRE. — BEJlBltlIOiN. DEMBIDIVM. LATREILLE, 1831.

Spccles général des CoIéO|iiéri's : Carabiques.

BEU.êï,^, giièpL- ; £uV.;, foriDC.


r.orps ordinairement un peu déprimé, assez large; tète large; yeux gros, assez saillants; corse- let plus ou moins carré, souvent transversal, ayant une strie de chaque côté de la base : cette der- nière coupée plus ou moins obliquement sur les côtés; sincs des élytres entières, souvent deux fos- settes plus ou moins marquées.

Les Bcmbiilinm étaient placés par Linné avec les Cic'indela, et Latreille les classait, dans ses premiers ouvrages, avec les Ê/rt/j/o-».';, "insectes qui en ont le faciès général. Ces Subulipalpes sont de taille moyenne, c'est-à-dire que ce sont, avec les r'cnjplnis, les plus grands du genre, et ils sont ornés de couleurs métalliques peu brillantes. On en connaît un petit nombre d'espèces propres à l'Europe et à 1' .Amérique méridionale, etc. Le type est le B. paltidosiin, Panzer, commun dans les endroits marécageux des environs de Paris. Plusieurs espèces nouvelles, propres à l'Algérie, ont été décrites par M. H. Lucas.

Un sous-genre, que nous reunirons avec celni-ri, parce que les espèces qui le forment rentrent


1!)2


IlISTOinE NATURELLE.


dans le genre Bcmindhtm, tel que le restreint Megerle, est indiqué sans dénomination particulière par Dejean. C'est la sixième division de ses Bcmbidium.



Fig, 349. — Bembidïum Andreœ.


Fig. 350 — Dembidium dives.


Les insectes de ce groupe ont la tète ponctuée au mo ns en partie; le corselet cordiforme sans stries ou fossettes de chaque côté de la base, ou au moins sans stries très-apparentes; les élytres . sont peu allongés, à stries entières ou effacées vers l'exlrcmité. On en connaît une dizaine d'es- pèces européennes. Type, B. stnalum, Fahricius, de Paris. Une espèce provient du Brésil


S-"" SOUS-GENRE. — PÉBYPHE. PERTPHVS. Mfgorlc, Slepl.ons. Tabl. înscct. Anglet.

Ilepi, autour; uifio), je consliui.'.



Fig. 351.-


Corselet presque toujours cordiforme, assez plan, au moins un enfoncement de chaque côté de la base; élytres ayant les sept premières stries ordinairement presque entières.

Les Periipluis, par leur corps déprimé et l'ensemble de leur aspect, ont beau<oup de rapports avec les Ancltomciiiis. Ce sont des insectes élégants, d'assez grande, taille, ornés de couleurs unies, parfois tranchantes. L'Europe en fournit plus de soixante espèces; on en a signalé quelques-unes de la Sibérie et de l'Amérique septentrionale. Nous indiquerons comme type le P. cques. Sturm, qui a été trouvé en France, dans les Basses Alpes; comme espèce pari- sienne, nous citerons le P. carulciis, Pejean.


G»» SOrS-GENRE. — LiiJA. LIiJA. Jlegerle. Sleplicns. Tabl. Insccl Anglci.

Aao; , léger.


Corselet souvent cordiforme, rarement earré ou arrondi, assez court, convexe, arrondi antéiieu- rement, assez fortement rétréci postérieurement, ayant au moins un enfoncement de chaque côté delà iiase; élytres à stries, surtout les extérieures, plus ou moins effacées vers l'extrémité.

Les Lcja, selon Hejean, renferment non-seulement les Leja de Megerle, mais encore une partie des Tacluipus et des Loplui. Ce sont des insectes remarquables par leur très-petite taille, par les dessins ou les taches dont quelques-uns sont ornés, et j)ar leur grande agilité; on en connaît plus (II' .soixante espèces européennes, dont le type est le /.. n/cc. Fabricius, (pii .se rencontre com- munément aux environs di' Taris.


COLÉOPTÈRES


193


On doit lapproiher de ce sous-genre les Oniales, Omalits (opiaXo?, égal), que M. Motschoulsky a indiqués dans les Bitllcliiis ilc la Société de Moscou. 1840, ainsi que les Pliiila et Campa, du même auteur.

7">« SOUS-GIÎKRE. — PIIILOCUTIIÈS. PHILOCIITHES. Stcpliens. Tahl, Ins. Anglrl,

<^ >■£!'!, j'aime; C)(,6/i, rive.

Corselet très-court, en forme de cœur très-évasé; antennes grossissant un peu vers l'extrémité; le premier article assez grand, les autres courts, épais.

Ce sous-genre, exclusivement européen, et que Dejean réunit à celui des Leja, est peu nombreux en espèces. Le type est le P. doris, llliger, qui est excessivement commun dans presque toute l'Eu- rope.


8"" SOUS-Gfc;^Rli. — LOPIIA. LOPIIA. Slo-crle, Slophcns.

Talil. 1ns. .^nslel.

Ao'fiaç, col g.iriii d'une ci'inici'e.

Corselet cordiforme, assez allongé, l'enfoncement de chaque côté de la base le plus souvent à peine distinct; éljtres présentant ordinairement quatre taches blanchâtres; antennes un peu plus grosses vers le haut.

Insectes petits; on en connaît une dizaine d'espèces européennes, dont le type est le L. fjuadriçiullaïa. Fahri<ius, qui n'est pas rare dans les en- virons de Paris; on en signale une de r.Vmériqnc méridionale.



. 55'2. — L. quadripu3- tulala.


'J"" SUUS-GENRli. — TACllYPE. TACUYPVS. Jlcgcrlc, Stcpliens.

'\'M. 1ns Aiigli'l.

Ta/'j;, rapide; tou;, pn'il.

Corps légèrement pube.scent, entièrement ponctué; yeux gros, saillants; corselet fortement cor- diforme; élytics sans stries distinctes.

Les Tacliypes sont de petits Carabiques rappelant la forme générale des Elaphrus, et s'en rap- prochant également par leurs yeux très-saillants. Ou n'en connaît que trois espèces, toutes euro- péennes: les T. picipcs, lUiftschniidt, pallipcs, Duftschmidi, el flaripcx. Linné; ce dernier se trou- vant, mais assez rarement, aux enviions de l'aris.

Sturm {DcHischl. Ins., 1840) indique, sous la dénomination d' Anopliilialinus (\, privatif, o!p07.>(j.',;, œil), un genre qui rentre dans le grand groupe naturel des Bcinhidiiiin.

Un genre voisin de celui des Beiiibidiiim, mais qui toutefois en est distinct, est celui des Eitdro- niits (ïj, bien: '^f.y.vj;. coureur, Kirliy, Faiiiia Bor. Amer., 1837), qui ne comprend qu'une seule es- pèce, YE. nitidiis , particulière ;i r.Vnièrique du Nord. 11 en est de même du genre Tacliiila (Ta/jTr,;, rapidité), du même auteur, qui n'y place qu'une seule espèce, le T. picipes, Kirby, de l'A- mérique septentrionale

C'est avec doute que nous plaçons ici le genre hopkiiiits, Kirby [Fuumi Boicul. Americima. 1837), dontce savant entomologiste fait une division nouvelle sous le nom de Isopktirhlcs. L'espèce /. niiiilus, rapportée à ce genre, est originaire du Canada.


19


25


\M


IIISTOIIIE NATURELLE.


2""- GENRE — ARÉTHARÉA. ARETHAREA. Say, 1834.

Descripl. or new spec. »f norih Amer. ApsTTi, force; aEijw, j'élcve.


Palpes maxillaires pointus; mandibules dentées; élytres tronqués; jambes de devant sans échan- crure; crochets (arsiens antérieurs simples, postérieurs pectines.

Ce genre, qui ne renferme qu'une espèce américaine, est placé par Say à côté des Bcmbidium. M. Brullé dit qu'on pourrait peut-être le classer avec plus de raison dans la tribu des Troucaiipeiincs, à cùié des /.,e/)in. Ce genre présente, en effet, plusieurs caractères qui l'éloignent des Subulipalpes;


toutefois son faciès tend à l'en rapprocher.


/<^**='^,



Fig. 553. — Euârùinm altcrtiaiis.



Vi'd. 1. — Perttnchiii iliniulitihi .


Fig. 2. — Slefi<>i>tcriis iillulu



Kiu. 5 — P>iihi/rii


ifriifimi crassijK^



Fii;. -i. — Tr>iiunnj,vlta(a^ >lrll'i.


FiU. 5 — Osmo'li'rinn erettiihi.


V\. 14


COLÉOPTÈRES. 193


TROISIÈME FAMILLE.


DYTISCIENS. DYTISCIDyE. Leach.


Corps ordinairement ovalaire, déprimé, quelquefois cependant presque globuleux, tête petite, en partie recouverte par le corselet; antennes sétacées ou filiformes, composées de onze articles; la- bre pelit, court, généralement échancré et garni de poils; menton trilobé, le lobe du milieu souvent écliancré; palpes au nombre de six: les maxillaires externes composés de quatre articles, les inter- nes de deux, et les labiaux de trois ; languette légèrement élargie à son extrémité et coupée pres- que en carré; mandibules courtes, très-robustes, dentées à l'extrémité ; mûchoires très-aiguës, ar- quées, ciliées intérieurement ; corselet plus large que long, ordinairement prolongé en pointe en arrière, recouvrant parfois l'écusson, qui alors est invisible; élytres larges, recouvrant entièrement l'abdomen, quelquefois sillonnés ou chagrinés dans les femelles; ailes constantes; proslernum très- prolongé en arrière ; hanches postérieures soudées aux pièces sternales, offrant en arrière et sur la ligne médiane un prolongement plus ou moins considérable nommé par quelques entomologistes métasternum; pattes antérieures et moyennes très-rapproehées, les postérieures en général longues, larges, aplaties, disposées pour la natation et ne pouvant se mouvoir que latérah^ment; tarses de cinq articles: dans quelques genres les antérieurs et les intermédiaires paraissant au premier coup d'œil n'être que quadriarticulés, le quatrième article étant très-petit et caché dans l'échancrure du troisième; les paltes antérieures, et souvent les intermédiaires, en partie garnies de petites cupules péliolécs.

Ces insectes, que Latreille {Hisl. nai. des Ins., 1802) désignait sous le nom d'Hiidrocautliares, vivent dans l'eau, sont éminemment carnassiers et ont la plus grande analogie avec les Carabiques; leur organisation est, à très-peu de chose près, la même, et les modifications que la nature y a apportées sont dues à la différence du milieu dans lequel ils sont destinés à vivre. Ils sont communs toute l'année; mais c'est principalement en automne qu'on les rencontre le plus fréquemment.

Destinés à se mouvoir dans un milieu plus résistant que l'air, les Dytisciens, et ce que nous al- lons en dire peut s'appliquer également aux Gyriniens, ont reçu la structure la plus propre à la lo- comotion aquatique. Ainsi que dans les poissons et les cétacés, la partie antérieure de leur corps est la plus épaisse, sans être toujours la plus large ; leur forme est une ellipse ou un ovale plus ou moins allongé, que nulle saillie ne rend inégale, si ce n'est chez quelques femelles, dont les élytres, ainsi que nous l'avons déjà dit, sont sillonnés ou chagrinés. Les nageoires, chez eux, sont rempla- cées par leurs pattes postérieures aplaties en forme de rames, et dont le mouvement latéral imprime à leur corps une forte impulsion dans la natation; aussi nagent-ils avec la plus grande facilité. Ils se tiennent de préférence dans les eaux stagnantes des lacs, des étangs et des marais, à la surface desquels ils remontent de temps en temps pour respirer; tandis que les Gyriniens se trouvent dans l'eau courante des ruisseaux et même à la surface de la mer. Ils sont Irès-voraces, et se nourrissent de petits animaux qui font, comme eux, leur séjour dans l'eau. De Geer rapporte qu'il a nourri des Cybhtcr Rœsclii avec des mouches et des araignées, et qu'il a vu un individu de cette espèce dé- vorer une grande sangsue ; d'après Esper, on peut nourrir des Djiiiscus marfjimdis avec des mor- ceaux de bœuf cru gros comme une noisette. L'on a remarqué des individus attaquant de petits poissons.

Ces insectes se servent des ailes qu'ils ont sous les élytres chaque fois qu'ils veulent se trans- porter d'un étang à un autre; mais ils attendent pour cela le couciier du soleil ; leur vol est lourd


\'M HISTOIRE NATURELLE.

et bouTcloniiant comme celui des hannelons. Dans quelques cas, pour se transporter d'un lieu à un aulre, ils n)arclu'nt sur le sol.

Pendant l'hiver ils s'enfoncent souvent dans la vase, et quelques petites espèces, au moins dans certains cas, se réfugient sous des mousses très-humides.

Les Dytisciens sont des insectes à forme lourde et peu élégante, à couleur peu variée et toujours noirâtre. Leur taille varie beaucoup : dans quelques genres elle s'élève jusqu'à trois ou quatre cen- timètres, tandis que dans d'autres, en plus grand nombre, elle est à peine d'un ou deux millimèlres. On voit, d'après cela, que dans certains cas ce sont des Coléoptères d'assez grande taille , tandis que dans d'autres cas ils sont au contraire de très-petite taille.

Leur anatomie a été étudiée par M. Léon Dufour : le tube digestif de ces insectes ressemble à celui des Carabiques ; mais le jabot se termine en arrière par un bourrelet annulaire que produit la saillie de l'orifice du gésier : celui-ci est armé en avant de quatre pièces cornées, prismatiques, et de membranes charnues; l'intestin grêle est plus long que dans les Carabiques, filiforme et replié ; le cœcum est terminé par un appendice vermiculaire, contourné en spirale, et s'insère à l'origine du rectum par un rétrécissement en forme de col, susceptible de se gonfler par l'air; c'est pour ces insectes une véritable vessie natatoire qui sert à les élever du fond de l'eau à la surface. Deux vais- seaux biliaires semblables à ceux des Carabiques ont quatre insertions isolées autour de l'extré- mité du ventricule chylifère. Les ovaires sont deux faisceaux d'une trentaine de gaines chacun. L'o- viducte est cylindrique. 11 n'y a point de crochets vulvaires, mais un labre corné, composé de deux lames contigués.

On connait les métamorphoses de plusieurs espèces, et plus particulièrement celles des Cijbislcr liœsdii, Dijliscus marcjhudis, Acilïus sulcalus, Noterus crasskoniis et Laccopliilus niinutns. Ces larves, et principalement celles des grandes espèces, qui se trouvent communément dans l'eau des étangs, sont toujours longues, renflées au milieu ; les derniers anneaux forment un c6ne allongé, garni latéralement de poils flottants. Deux petits corps cylindriques, placés à l'extrémité, servent à l'introduction de l'air dans les trachées; on distingue aussi des stigmates sur les côtés de l'ab- domen. La tête est grande, armée de mandibules fortes, arquées, avec six yeux sur les côtés, dis- posés à peu près sur deux rangées transversales. Les palpes et les antennes sont déjà bien déve- loppés; mais on n'aperçoit pas de traces de mâchoires; ces organes, en effet, sont cachés dans l'ouverture buccale, et pendant longtemps on a cru que ces larves n'avaient pas de bouche; les mandibules étant percées en dessous et avant leur extrémité d'une petite ouverture ovalaire, on sup- posait que la larve faisait pénétrer par ces ouvertures la substance qu'elle puisait dans le coi ps de sa proie. Les six patles écailleuses, assez longues, garnies de poils depuis et y compris la jambe jusqu'à l'extrémité du tarse, sont attachées par paires aux trois premiers segments : le ])remier de ceux-ci est protégé, tant en dessus qu'en dessous, par une plaque écailleuse. Ces larves se dépla- cent dans l'eau par des mouvements verraiculaires très-rapides, et en frappant le liquide avec la partie postérieure de leur corps. Elles sont encore plus voraces que tes insectes à l'étal parfait, et se nourrissent de larves plus faibles qu'elles, telles que celles de Libellules, de Tipules, de Cou- sins, etc. Elles ont quelques rapports avec les larves des Carabiques.

Quand le temps de leur transformation est venu, elles quittent l'eau, s'enfoncent dans la lerre qui borde le rivage, s'y pratiquent une cavité ovale et s'y renferment pour se changer en nymphe, puis en insecte parfait. Les nymphes sont d'un blanc sale, et lerniinées par deux seules pointes. L'épn(|ue de racc(juplenH'nt de ces insectes dure i)en(lant tout le printemps.

Tous les insectes forniant la famille des Dytisciens, ainsi que ceux composant celle des Gyriniens, c'est à-dire tous les Ilydrocantliarcs de Latreille, et en outre certains Ilydrophiliens, rentraient dans le genre Dijtiscu.i de Liiiné, qui, par son homogénéité, est l'un des plus naturels que nous ayons en entomologie. Les données qui ont servi pour arriver à la classification de ces insectes et pour létabljssemenl de plusieurs genres spéciaux reposent toutes sur la forme des palpes et des an- tennes, sur la présence ou l'absence apparente d'un ccusson, et quelquefois aussi sur la proportion des deux crochets qui terminent les pattes postérieures. Depuis Linné, et presque à la même époque, Fabricius et Illiger créèrent les deux genres Hijtliachim et Cncmidoln.i, tandis que Geof- froy fondait celui des (iiiiiuiis, type de notre famille des Gyriniens; mais, dans les temps modernes, l'ancien genre Dijùscus i\ été entièrement démembré par les travaux de Lalreille, Clairville, l.each,


COLÉOPTÈRRS.


107


Esdischollz, Aube, r.;il>ii;lon, llopc, vU\, qui ont |ieul-(lic poussé un peu loin li'uis divisions yeiié- riques.

Ces insectes sont répamlus (hiiis toutes les régions du glolie, et leurs espèces sont trés-cosniopo- lites. On en connaît aujourd'iiui plus de quatre cents espèces.

M. Aube (Species fiéncral îles Ihjdrocanlluurs cl Gijrhticiu, 1838) admet dans cette famille trois tribus distinctes : celles des Ilaliplides, Dytiscides et llydroporides, que nous adopterons dans cet


PREMIERE TRIBU.

UALIPLIDES. HALIPLIDES. Aube, 1838.

Species des Hydrocanlliares.

Haliphts, llaliple.


Corps ovalaire, convexe, recouvert de points enfoncés, ordinairement placés sans ordre sur la tête, le corselet et le dessous du corps, et disposés en stries longitudinales sur les élylres, qui sont presque toujours sinueux, et terminés eu pointe à leur extrémité; écusson non visible; lianclies postérieures avec un prolongement lamelleux énorme, recouvrant presque entièrement les cuisses, et empêchant tout-mouvement de haut en bas

Les Ilaliplides sont des insectes de petite taille. On n'y admet généralement que deux genres, ceux des Halipliis et Cncmhlolus.


V GENRE. - llALiriE. IIALIPLUS. Latreille, 1806.

(Mènera Crusl. el tns. A.),ntXco;, qui nage en mer.


Corps ovale, allongé, bombé; léte petite, étroite; antennes i"» premier article très-petit; labre couit, large, échancré, cilié; menton trilobé; palpes maxillaires ;\ avant-dernier article le plus grand de tous, et à dernier article très-petit, aciculaire : labiaux à dernier article petit; corselet légèrement plus étroit que les élytres, court, rétréci en avant, prolongé en pointe en arrière; écusson invisible; élylres ovales, allongés, sinués au bout, et terminés en pointe, couverts destries de points plus ou moins enfoncés; hanches postérieures à prolongement lamelleux arrondi ; tarses à dernier ai licle plus grand que les autres : les trois premiers antérieurs un peu dilatés, garnis de brosses saillantes dans les mules; crochets tarsiens égaux, mobiles à tous les tarses.

Le genre Halipltis correspond à celui des HopHlits (gtcXitti;, armé, Clairville, Enlom. Iiclvctique, 1806), ainsi qu'à celui des Cncm'nloliis (wy;u.i.Wo,-, qui a des bottes); llliger, Mag. (1er Ins., 1807), et a été formé aux dépens de celui des Ihniscus.

Les Ilaliples sont des insectes de petite taille, qui, vivant dans l'eau comme les espèces des autres genres de la même famille, l'abandonnent cependant assez souvent pour voltiger aux alentours et grimper après les herbes aquatiques, où ils se trouvent quelquefois réunis en très-grand nombre; ils nagent avec facilité et volent également bien. Ils sont peu nombreux, car l'on n'en a encore décrit qu'une vingtaine d'espèces, et ils paraissent propres à l'Europe, ainsi qu'au nord de l'Amérique. On en connaît néanmoins un du Brésil, et un aulre du cap de Conne-Espérance. Le type est 1'//. elevalus, Panzer, qui habite presque toute l'Europe. Fis. 354. — H. fulv



198


HISTOIRE NATURELLE.


2"" GENRE. — CNÊMIDOTE. CNEMIDOTUS.

Mag. (1er liiscclen. Kv>1|jiiSmto;, qui a des boites.


1807.



Ki;.;. 355 — C. rotundatus.


Corps moins ovalairp que celui des Haliplus; palpes maxillaires à dernier arliele le pins long de tons, conique; hanches postérieures présentant un prolongement lamelleux, arrondi et garni d'une petite dent très-mousse.

Illiger comprenait, sous le nom de Cncmidotus, le genre qui nous oc- cupe, ainsi que celui des Haliplus; c'est Erichson {Gcner. Dijlisccortnn, 1832) qui les a distingués tous deux d'une manière positive. Les Cnémi- dotes ont la même manière de vivre que les Haliplus; l'on n'en connaît en('ore que trois espèces, deux propres à toute l'Eurojie, et principalement à la France, C. cœsus, Duftschmidt, et rotundatus, Dahl, Auhé, et l'autre particulier à l'Amérique septentrionale.


DEUXIEME TRIBU.

DYTISCIDES. DYTfSCIUES. Aube, 1858.

Species des Hjdrocanthares.


Corps généralement ovalaire, aplati, avec les élytres offrant chez les femelles, dans un assez grand nombre de cas, des stries longitudinales plus ou moins marquées; tarses ayant toujours cinq articles bien apparents; hanches supérieures sans prolongement lamelleux, et conséquemment les cuisses étant libres : mais, toutefois, d'après leur mode d'articulation, ne pouvant se mouvoir que latéralement.

Les Dytiscides, dont on connaît une vingtaine de genres, ont une grosseur relative très-variable; ainsi, quelques genres sont composés d'insectes de trois ou quatre centimètres, tandis (|ue d'autres ne contiennent que des espèces de quelques millimètres de longueur.

Celte tribu offre deux divisions bien caractérisées : la première comprend les genres chez lesquels l'éciisson est très-apparent, tels que ceux des Ptcloliius. Dijiiscus, Cijbislcr. Agabus, Acilius, Co- tijmbclcs, llifdaticus, et la seconde ceux beaucoup moins nombreux dont l'écusson est caché, et nullement perceptible sans écarter les élytres, comme ceux des Laccoptiilus, Nnterns, etc.



Fi^. o."iO. ~- P. Ilermanvi.


1" GENRE, - PyELORIE. PMLOBIVS Schoënherr, 1808.

Sysicma Insectoruiii. rir,>,&:, mar.lis; (jic(i), je vis.


Corps ovale, é|)ais, à abdomen très-saillant; tète forte, non enfoncée dans le corselet; yeux saillants; antennes courtes, robustes, presque mo- niliformes, à premier article plus grand et plus gros que les autres; épislome largement échancré; labre court, échancré ; mandibules ro- bustes, bidentées à l'extrémité; palpes maxillaires de quatre articles courts : labiaux à articles plus longs; menton trilobé; iirostenium for- tement ai'què, arrondi en arrière; corselet court, transversal; écusson apparent; hanches postérieures offrant un prolongement à quatre divisions distinctes: les externes seules libres; jambes armées à l'extrémité de deux" épines; tarses postérieurs à articles très-allongés, à peine com- primés, ciliés en dehors.


COLEOPTRRES


1i1!)


Ce genre, qui ne leni'enrK^ (|u'iine seule espèce, P. ILiiiuuini, rabiirius, de tuule 1 Kiii(i|ie et de la eùte de Barbarie, a re(,ni trois noms différents : celui iV llijdraclina (l]>jilr(uluia, Araii;néi' d'eau, Fabrieius, Sijsl. Eleutli., 1801), appliqué précédemment à un yenre irun autre ordre d'inseeles; celui d'Iljifiiobia (j-jpor, humide; piow, je vis, Latreille, Cuvier, Règ. aniin., 1817), et enlin celui de Pœhbuis, Selioënherr, dénomination qui a prévalu.

Les Pœlobiiis sont des insectes de moyenne taille, ailes, et vivant quelquefois en i;rande abnn- dance dans les eaux stagnantes. M. Blanchard fait remarquer (|ue les insectes de ce genre font en- tendre un bruit plus fort que la plupart des autres Dytisciens.

2-"= GENRE. — CYBISTER. CYBISTEP,. Curtis, 1827.

Enloiu Orit. KuÊiTTriTYip, ijiii l'ail la culbute.

Corps déprimé, elli|ilii|ue, plus large en arriére; antennes sétacées, ù deuxième article petit; épistome coupé carrément; labre court, transversal, éehancré et cilié au milieu; menton trilobé, mandibules très-robustes, bidentées à l'extrémité; mâchoires très-aiguës, dentées en dedans; palpes à dernier article le plus long de tous; prosternum droit, terminé en arrière, en pointe Irès-aiguè: corselet très-cour! , transversal; écusson apparent; èlytres aplatis, lisses dans les mâles, sonvenl couverts en totalité ou en partie de très-petites stries irrègniiéres dans les i'emelles; bancbes |)oslé- rieures à prolongement court, arrondi; pattes postérieures très-robustes, aplaties, à jambes très- courtes, garnies en dedans de deux fortes épines, et à tarses aplatis, ciliés en dedans, et terminés par un seul crochel ininudiile; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles forlement dilatés, formant une palette ciliée anierieurement, et garnie en dessous et en avant de quatre rangées de cu- pules, et en arrière de poils courts disposés en brosse.




Vl'^. 537. — C- Senefjalf'ii.s


. 5ô«.


• C. Ikesdn'


Vv' 559. — C. lali'rith'i


Le nom de Ctjbistcr a ])iévalu dans la science, quoique Curtis ne l'ait crée qu'en 1827, et que, antérieurement, Leacli {Zool. MiscclL, 1817) ail fondé le même genre sous la dénomination de Trogus (TfM-jM, je ronge). Eschscholtz {Pcjcn», Cat. Col., ISâô) lin applique le nom de Tioclta- Ins (rpoyaXo;, arrondi).

Les Qjbister, qui anciennement étaient tous compris dans le genre Dijûscns, sont des insectes de grande taille, dont on connaît une quarantaine d'esjsèces propres à toutes les parties du monde; deux seulement appartiennent à l'Europe : ce sont les C. Rœsclii, Fabrieius (C. virens, Muller), qui n'est pas rare aux environs de Paris, et C. Africaiins, Gastelnan {C. mciidJonalis), Gêné, que l'on a pris en Italie, et qui n'est également pas rare en Algérie.

Rœsel, et, depuis, M. Westwond ilitir. lo ihc niodnn c/n.w. Insi.. 1. 1, p. ',)•%, f. 5, n° 15), ont donné la description et la ligure de la larve du Cybislcr Piw.sitii. (!etle larve est plus longue et plus luince que celle du Dijtiscus margumlis ; sa tète présente une pointe obtuse; l'extrémité de son corps est dépourvue en dessus des deux a]ipendices garnis di' |:oils La !]yiii|ilii' n'a pas de tubercules sur


200


HISTOIRE NATL1RI':LLE.


sa partie caiidalp; sa tète est garnie d'une émiiience transversale, offrant plusieurs petites dents sur son bord. Les œufs éclosent dix à douze jours après la ponte. Au liout de quatre à cinq jours, la larve a déjà près de einq lignes de long, et se meut pour la première fois après un intervalle de même durée, et, après avoir subi un second changement de peau, elle est une fois plus grande ; enlin, quand elle a pris tout son accroissement, sa longueur est à peu près de deux pouces. En été, on en a vu se changer en nymphe au bout de quinze jours, et devenir insecte parfait après un pareil laps de temps. Les derniers faits que nous venons de développer peuvent d'ailleurs aussi bien s'appliquer au Cijbislcr Rœsclii qu'au Dytiscus marginalis.


rr" (JENRE. - DYTIQUE. DYTISCUS. Linné, 1755.

Systeiiia nalura'. AuTixo;, qui aiiiio à se plonger dans 1 eau.

Corps elliptique, peu déprimé, à peine dilaté en arrière; antennes sétacées, à deuxième article court; èpistonie coupé carrément; labre court, transversal, échancré a» milieu; menton trilobé; mandibules très-robustes, bidentées au bout; mâchoires très-aiguës, ciliées au dedans; palpes maxillaires internes de deux articles : les externes de quatre et tous à dernier article, de même que celui des labiaux, le plus petit de tous, tronqué à l'extrémité; prosternuni droit, spatulifornie en arrière; corselet court; ècussoii très-apparent; élytres elliptiques, lisses dans les mâles, le plus sou- vent sillonnés dans les femelles; hanches postérieures à prolongement assez saillant, très-souvent pointu à l'extrémité; pattes antérieures des mâles à trois premiers articles dilatés en une palette arrondie, ciliée en aiivre, et garnie en dessous de cupules très-petites en avant; pattes intermé- diaires des mâles â trois premiers articles dilatés carrément : pattes postérieures robustes, dilatées; jambes garnies en dedans de deux fortes épines; tarses allongés, aplatis, ciliés, terminés par deux crochets égaux, mobiles.

Les insectes de ce genre, créé par Linné, que Geoffroy nommait Dj//i(H.v, et qui originairement renfermait toute la famille qui nous occupe, sont de grande taille; on les trouve assez communément dany les mares, priiicipalenuMit dans les eaux stagnantes. Les tarses antérieurs des mâles sont dilatés en palette, et garnis en dessous de corps spongieux formant ventouse. C'est â l'aide de ces ventouses que le mâle retient la femelle par le col au moment de l'accouplement, en même temps que les sillons des élytres de celle-ci empêchent le corps du mâle de glisser pendant la durée de l'acte de la repro- duction.



Fig. îiOO — D margi7inlis (mâle).


l'ig. 501 . — O. maryinatis {femelle).


Les métamorphoses d'une espèce de ce genre ont été décrites avec soin par Uœsel (Hisl. nal), et Weslwood {liilrod. lo tlic moilcni. class. lus., t. 1", p. 95, f. 5, n° 1). Celte espèce est le r)yliscH.i mtirfihmlh. Fabricius. La larve est brune, longue, renflée au milieu; ses derniers anneaux fornicnl un côiu' allongé, garni laléralcmenl de poil> lliillanls: deux petits corps cylindriques, placés


COLÉOPTÈRES. 201

à l'exlrémilé, servent à l'inlroduction de l'air dans les trachées. On distingue aussi des stigmates sur les côtés de l'abdomen. La tête est grande, ornée de mandibules arquées; la bouche, d'après M. Westwood, est remarquable en ce que l'ouverture ordinaire n'est pas visible, de sorte qu'on pourrait dire que cette larve n'a pas de bouche, et elle est d'une couleur brune tirant sur la feuille morte; une raie plus claire, bordée de brun foncé, couvre les lignes supérieures et latérales; six pattes écailleuses assez longues, garnies de poils depuis et y compris la jambe jusqu'à l'extré- mité du tarse, sont attachées par paires aux trois premiers segments; le premier de ceux-ci est pro- tégé, tant en dessus qu'en dessous, par une plaque écailleuse. Ces larves se déplacent dans l'eau par des mouvements vermiculaires très-rapides, et en frappant le liquide avec la partie postérieure de leur corps; elles se nourrissent de larves plus faibles qu'elles, telles que celles de Libellules, de Tipules, de Cousins; et, quand le temps de leur transformation est venu, elles quittent l'eau, s'en- foncent dans la terre qui borde les mares, s'y pratiquent une cavité ovale, et s'y renferment pour se changer en nymphe, puis en insecte parfait.

Quoique nageant avec autant de vitesse que de facilité, quoique vivant le plus habituellement dans l'eau, les Dytiques peuvent voler à l'air libre dans certains cas; c'est ordinairement à l'ap- proche de la nuit qu'ils sortent de l'eau pour se transporter, à l'aide de leurs ailes, d'un marais ou d'un étang à un autre. Cela explique la présence de ces insectes dans des flaques d'eau pro- duites accidentellement par les pluies, et où bien certainement ils n'ont pu naître. Leur vol produit un bourdonnement semblable à celui des Hannetons. Dans l'eau, leur séjour habituel, ils font une chasse continuelle aux autres insectes aquatiques pour .s'en nourrir; ils les saisissent avec leurs pattes antérieures comme avec des mains, et les portent ensuite à la bouche pour les dévorer. Bien qu'ils puissent vivre longtemps sous l'eau, ils sont pourtant obligés de remonter assez souvent à sa surface pour respirer. Il leur siifllt pour cela de cesser tout mouvement; alors leur corps, spécifi- quement plus léger que le milieu ambiant, ne tarde pas à surnager, mais dans une position inclinée, la tête en bas, de sorte que l'extrémité seule de leur abdomen sort de l'eau, et c'est par les stig- mates situés à celle extrémilé, et qu'ils découvrent en soulevant leurs élytres, que l'air pénètre dans leurs trachées. S'ils veulent retourner au fond de l'eau, ils recouvrent au contraire ces mêmes stigmates en abaissant promptement leurs élytres; ainsi l'eau ne peut jamais pénétrer dans leurs or- ganes respiratoires.

D'après ce que nous venons de dire, l'on voit que les Dytiques sont à l'étal de larves exclusive- ment aquatiques, qu'ils deviennent terrestres sous la forme de nymphes, et que ce sont de vérita- bles amphibies lorsqu'ils sont parvenus à l'état d'insecte parfait.

Plusieurs entomologistes, principalement M. Léon Dufour, se sont occupés de l'anatomie des Dy- tiques; nous en avons parlé dans nos généralités sur la famille.

Restreint comme il l'est maintenant, le genre Diiiiscus ne renferme plus qu'une vingtaine d'es- pèces, presque toutes appartenant à l'Europe; quelques-unes cependant habitent l'Amérique septen- trionale, et d'autres le nord de l'Afrique; celles-ci, pour la plupart, se retrouvent aussi en Sicile, en Italie, et dans le midi de la France. Ce sont tous des insectes de grande taille, de couleur sombre, toujours noire, tirant plus ou moins sur le vcrdàtre.

Plusieurs groupes, formés aux dépens des Dijiiscn.t, n'ont géné- ralement pas été adoptés; les deux principaux sont ceux des :

1° Lcionotiis ().£io;, lisse; vmto;, dos, Kirby, Feuina Borsihc Amerïcana, 1857), créé pour quelques espèces américaines, remar- quables en ce que les femelles n'ont pas les élytres striés, ainsi que cela a lieu chez le plus grand nombre de nos espèces européennes;

2" Mcladcma (uieXaî, noir; <%»;, corps, Castelnau, Eludes ento- moloifiqucs, 180.5), qui correspond à celui des Scuioptcnis, Escli- scholtz, et dont le type est le F), coriaccu.i, Iloffmansegg, que la plupart des entomologistes rangent dans le genre Colymbètes, ainsi que nous le dirons bientôt.

Les espèces que l'on rencontre aux environs de Paris ont reçu les noms de D. piwctulalus, Fabricius; ilimid'iHlus, Bergston; mar- pig. 302. — d. laiissimus.

i'J' 26



202


HISTOIRE NATURELLE.


(j'inalis, Linné; cïrcumc'mclua, pcrptc.riis, Dojcan, Lacordaire; et chciimflexus, Fabricius. Nous ci- terons encore le D. laliss'imiis, Linné, la plus grande et la plus belle espèce du genre, que l'on a cru pendant longtemps exclusivement propre à l'Allemagne, mais que M. Lepaige a pris dans le dé- partement des Vosges, il y a plus de vingt ans, et que l'on a depuis également retrouvé sur plusieurs points de la France, et ciilin nous indiquerons le D. Lapponicits, Gyllenhall, qui semblait particulier aux parties septentrionales de l'Europe, et que récemment M. Gbiliani a indiqué comme habitant le Piémont, et qu'en 1849 M. Cogordan a découvert en France dans les hautes régions des Pyrénées.



Fig.S65. — ll.Schuc- kard\


i"-'" GENRE. - HYDÉRODES. IIYDERDDES. Hope, 1838.

Coleoplorisl's Abniial. yStM^fi-;, liyjroplque.

Corps court, arrondi, à corselet ayant en arrière la largeur des éljtres; palpes courts : les labiaux ayant presque la même longueur que les maxillaires; pattes simples chez les femelles, les antérieures ciliées dans les deux sexes; tarses an- térieurs des mâles ayant les trois articles basilaires dilatés en palme arrondie, les intermédiaires avec une palme plus allongée; tarses postérieurs des femelles ciliés en dessus; ceux des mâles simples; les crochets droits.

Ce genre, surtout remarquable par sa forme presque globuleuse, ne renferme qu'une seule espèce, //. Sclntcliaidi, Ilope, propre à la Nouvelle-Hollande.


o"" GENRE. - EDMCTES. EUNECTES. Ericlison, 1852.

CcMicia Djiiscoruiii. Emrx-r,:, bon n.i^'eur.


Corps déprime, elliptique, plus large en arriére; antennes sétacées, à dcuxiime arlicle court; épistome largement échancré; labre court; menton trilobé; palpes maxillaires à trois premiers articles courts, le troisième beaucoup plus long que les trois autres réunis : labiaux ayant les deux pre- miers articles très-courts, le dernier plus long et fortement renflé en dehors ; prosternum comprimé, terminé en pointe; élytres aplatis, dilatés en arriére, lisses dans les deux sexes; pattes antérieures des mâles à trois premiers ar- ticles dilatés en une palette garnie de cupules; intermédiaires simples dans les deux sexes : postérieures larges, aplaties; tarses ciliés, terminés par deux crochets presque égaux.

Ce genre, séparé des Diilisciis par Erichson {Gciieta Dijlisc, 1852), sous la dénoniinalion d'Eiinccics, a été désigné par M. de Caslelnau {Anit. Soc. au. de Fr. , 1" série, t. Il, 1 855) sous le nom à'Erclcs (jpsTïi;, rameur),

et par Eschsçliollz (Dejcan, Cal. Coh'opl., 1855) sous celui de Nogrus (nom propre).

On ne connaît qu'inie espèce de ce genre, VEitnecics siicl'ictts, Linné [E. griscu.i, Fabricius),

insecte de petite taille, qui varie considérablement, et se rencontre dans toutes les parties du globe;

il n'est pas rare dans le midi de la France.



Fig.3C4.— £. jiise;;


G""' GENRE. - ACILIE ACILIVS. Leach, 1817.

Zool. niiM'olliiiiy. Aciha (mylliologic), nom il'nn iloiivu lio Sicile.


Corps rUi|»li(iuo, sinivmt dcpriiiu', qurlqinTnis oy:iU\ :isse/. convexe; antennes sêtarêes ;> second


COI,ÉOPTÈRES.


205


article court; épislome coupé carrément; labre court; menlon trilobé; mandibules bidentées à l'ex- trémité; mâchoires très-aiguës, ciliées en dedans; palpes à premier article court, les deux suivants assez longs, le dernier plus long que les autres; prostenium spatuliformo ; élytres aplatis, dilatés en arrière, lisses dans les mâles, sillonnés ou en partie recouverts de petites impressions linéaires dans les femelles; tarses antérieurs des mûtes dilatés en une palette garnie de cupules de dimension très-inégale; pattes intermédiaires simples dans les deux sexes : les postérieures larges, compri- mées, à tarses ciliés et terminés par deux crochets inégaux.



Fig. 365. — A. tulcatus (mâlel.


Fig. 366. — A . sulcatm (femelle).


Les insectes qui composent ce genre habitent l'Europe et l'Amérique septentrionale; quelques- uns se rencontrent aussi dans les Antilles. Ce sont des insectes de taille moyenne. La larve d'une espèce (^4. sulcains) de ce groupe a été décrite par DeGeer (//ist. nat., vol. IV, lab. 15) et par Rœsel (Hist. nat. Ins., lab. 3), et plus récemment M. Westwood s'en est occupé de nouveau dans son IiitroU. to tlic modem cla.ss. Ins., I, 1839. Cette larve est plus étroite que celle des Dijtiscus mar- ginalis; sa tète est plus longue; en arrière, le premier segment du corps est très-étroit; le corps est plus continu, les segments n'étant pas séparés par des incisions.

On connaît une vingtaine d'espèces d'Acilius, qui peuvent être réparties en deux sous-genres par- ticuliers.

1" SOUS-GENRE. — .\CIUE. ACILIUS. Leach, 1817.

Zool. misccllany.

Éljtres sillonnés chez les femelles; pattes antérieures des mâles de grandeur très-inégale. Type, A. stilcatiis, Linné, qui se trouve assez communément dans presque toute l'Europe.


2""= SOUS-GENRE. — TIIERMONECTE. TERMONECTVS. Eschschollz, Aube

.'^pi cies des Hyjrocantlisrcs.

Qcfy.t,:, chaleur; vr.xT-fl;, n«geur.


1838.


Élytres non sillonnés chez les femelles ; pattes antérieures des mâles â cupules peu inégales. Type, T. medialus, Say, des États-Unis d'Amérique. Ce sous-genre est essentiellement américain.


GENRE. — HYDATIQUE. HYDATICUS. Leach, 1817.

Zool. misccllany. \Sxz\/.o;, aquatique.


Corps ovalaire, un peu convexe; antennes sétacées, à deuxième article court; épistome coupé carrément; labre court, transversal, largement échancré et cilié au milieu; menlon trilobé; mandi-


20.i


IlISTOinE NATURELLE.


billes bidciitces au bout; mâchoires ii'és-aiyues, eiliées en dedans; palpes maxillaires à premier ar- ticle très-court, le deuxième et le dernier allongés, le pénultième le plus long de tous; prosternuni spaluliforme; élytres ovalaires, peu convexes, lisses dans les deux sexes, ayant cependant parfois, dans les femelles, de petites impressions irrégulières sur la région liumérale ; tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés en une palette garnie de cupules; intermédiaires légèrement dilatés; pattes postérieures larges, comprimées, à tarses ciliés, et terminés par deux crochets iné- gaux, dont un seul mobile.



»1 ^-^^ ^'

Fig. 5G7. — U. grammicus.



Fi. 568. — U. biUnealus.


Ce genre se compose d'insectes de taille moyenne, qui se rencontrent sur toute la surface du globe; sur les cinquante espèces qu'on y comprend, dix seulement sont européennes.

Depuis la création du genre Ihjilaûcus, par Leach, diverses coupes génériques ont été formées à ses dépens; mais, à l'exemple de M. le docteur Aube (Spccies des llijdrocantharcs, 1858), nous ne les considérons ici que comme des sous-genres.


1" SOUS-GIÎNRE. — IIYD.\TIQIjE. UYDATICUS Lracli, Esclischollz. Uejean, 1838.

C;it. Colcopi.

Tarses intermédiaires des mâles ayant quatre rangées de cupules.

Ce sous-genre renferme plus de trente espèces propres à l'Europe, l'Afrique méridionale et sep- tentrionale, l'Inde, l'archipel Indien, Madagascar, l'Océanie, l'Amérique, etc. Nous indiquerons comme types les H. transverscdis, Fabricius, et Ilijbncri, Fabricius, qui se trouvent dans toute l'Europe.

'2" SOUS-GEKRE. — GRAPIIODÈRE. cnAPHODERUS. Esdiscliollz, Aube, 1838. Siiecies des llydiocniiiliarcs. rpaçr., écrit; Sifn, col.


Tarses intermédiaires des mâles n'ayant que deux rangées de cupules.

Une dizaine d'espèces, particulières â l'Europe, l'Asie, Madagascar, l'Amérique boréale; la plus connue est le G. chtercus, Linné, qui est commun dans toute l'Europe.



KiM. 1. — Vhnfuiolu^ nioniliis


K|o. 2 — l.iinniKs nrhuhi



Kiîi. .">. — CfiiiisiHiiuillius tiiiiiihi.



Kl*;. 4 — do Inrthi irs


i iii il, — l.iiiiiliriiiiii n-vi'ii.


l'i I.-


COLEOPTERES. 205


5™e SOUS-GEJNRE. — Aube, 1838. Sjieoit's lies HydrocaiillKircs.

Tarses internu^di.iii'cs des mâles simples; les antérieurs garnis de cupules. Une espèce, qui habile l'Autriche et la Prusse, //. Au.siiiucits, Dejean, Sturm, et qui était placée 'avec les Graplwdcrus.


4"" SOUS- GENRE. — Aube, 1858. Species (les llydfocainharcs.

Tarses intermédiaires des mâles simples.

Le Diiihcus vcrrucifcr, Sahlberg, particulier à la Finlande et à la Sibérie, et que Dejean {Cat. Colcop., 1835) réunissait encore aux Graplwdcrus, entre seul dans ce sous-genre, qui n'a pas reçu de nom particulier, ainsi que le précédent.


8""= GENRE. - COLYMBÈTES. COLYMBETES. Clairvillc, 180G.

Eulomologie hcivélique. K'.).uu.ër,Tï,:, plongeur.

Corps ovalaire, légèrement aplati; antennes sétacées, à second article tantôt plus court, tantôt de même longueur que les autres; épistome coupé carrément; labre court, transversal, plus ou moins échancré et cilié; menton trilobé; mandibules bidentées; mâchoires très-aiguës, ciliées; palpes maxil- laires à premier article très-petit, les deux suivants assez longs, presque égaux, le dernier un peu plus long que les autres : labiaux ù premier article très-court, le second allongé, plus long que le troisième, qui est aussi allongé ; prosternum droit, comprimé en carène, terminé en pointe; élytres ovalaires, semblables dans les deux sexes dans la grande majorité des cas; tarses antérieurs et in- termédiaires des mâles à trois premiers articles garnis de cupules très-petites; les crochets de ces mêmes pattes souvent inégaux ; pattes postérieures larges, comprimées, à tarses ciliés et terminés par deux crochets de grandeur très-inégale, dont un seul mobile.

Le genre Colipnbctcs, tel qu'il a été établi par Clairville aux dépens de l'ancien genre Dijliscits, de Linné, renferme plus de cent espèces différentes, qui ont la plus grande analogie entre elles, et dont l'élude est extrêmement diflicile. Aussi, pour la rendre un peu plus facile, des entomologistes ont-ils proposé d'établir dans ce groupe plusieurs nouvelles coupes génériques. Leach le divisa en deux; Eschscholtz, dans un travail inédit, trouvant des caractères dans la forme des pattes des mâles, éleva le nombre de ses divisions à six; plus tard, Erichson, dans son Gcncra Dijtiscorimi, 1832, réduisit ses nouveaux genres à trois seulement; cette dernière division, adoptée par M. Aube dans son Spccics des Ihjdrocanlhares , 1858, sera suivie ici; seulement nous indiquerons comme sous-genres les coupes génériques d'Eschscholtz.

D'après M. Westwood, les larves des Colymbètes diffèrent de celles des Dijtiscits parla forme plus large des segments antérieurs, et par les appendices de la queue, qui sont plus longs; mais l'auteur anglais ne donne la description d'aucune espèce en particulier.

Tel qu'il est ainsi restreint, le genre Colijmbctcs renferme encore près de cinquante espèces, qui habitent toutes les parties du monde, mais dont le plus grand nombre, toutefois, est propre à l'Eu- rope. Ces insectes sont de taille moyenne, rarement grande, noirâtres, et sont généralement assez communs.


200


HISTOIRE NATURELLE.



Fig.3G9.-


1" SOUS-GENlili. — MiiLADEMK. MELADE.MA. Caslehiau, 18j5.

Ktuilcs diloinologiiiucs.

McXa;, noir; Ss^i.y.;, corps.

Tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles dilatés transversale- ment: les trois premiers seulement garnis de cupules.

Cette division, qui correspond à celle des Scutoptères, Scitiopterus (cxuro;, caché; nTsfcv, aile; Eschschoilz, inédit dans Dejean, Cat. Colcop , 1853), ne renferme que quatre espèces, deux européennes, M. coriacctis, Iloffmansegg, du midi de l'Europe ainsi que du nord de l'Afrique, cl M. pinululaliis, Rossi, d'Italie, une troisième de l'ile de Madère, et une dernière des Cordillères d'A- mérique.


2"^' SOUS-GENRE. — CYMATOI'TbEE CYMATorTEllVS. Eschscholtz, Dejean, 1833.

\ / Caliilaloguo dos Colc'ii|iUTes.

K'j|7.a, vague; titjjov, aile.


Tarses antérieurs des milles à trois premiers articles dilatés transversale- ment et garnis de cupules, le quatrième comprimé; erochets tarsiens anté- rieurs et intermédiaires égaux dans les deux sexes.

Une dizaine d'espèces, presque toutes européennes, entrent dans celte divi- sion; la plus commune, et que l'on rencontre abondamment partout, est le C. slr'ialus, Linné, Colijmbctes fusciis. Gyllcnliall.



Fiff. 370. — C. slrialus.



Fig. 371. — fi. notalus.


S"" SOUS-GENRE. — RANTUS. RAXTUS. EsclisclioUz, LacorJaire. 1830.

Faune ciiloiiiologique des environs île Paris.

PavTcr, mouillé.


Tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles dilatés transversale- ment et garnis de cupules : le quatrième comprimé; crochets tarsiens anté- rieurs et intermédiaires inégaux dans les mâles.

Quinze espèces environ proviennent de l'Europe et de l'Amérique; celles que nous indiquerons comme type sont R. nolalits, Fabricius, et adspcrsiis, Fa- bricius; Tt. agilis, Lacordaire, que l'on rencontre, mais peu communément, aux environs de Paris.



/i""^' SOUS-GENRE. — COLYMBETES. COIYMDETES. Clairville, 180G; Dejean, 1833.

Enlonio'.ogic licivélique.


Tarses antérieurs des mâles à trois premiers articles comprimés, garnis de cupules.

Une douzaine d'espèces de tous pays, et dont le C. Grapïi, Gyllenhall, (]. n'iijcr, llliger, Lacordaire, que l'on rencontre dans toute l'Europe, mais (jui est rare partout, est le type de cette division.


COLÉOfTÈRES.


207


9'"' GENRE. — ILYBIE. ILYBIUS. Ericlison, 1852.

Cciu'r.1 Dyiisci'oriim. D.u;, loiirnnnl d'ciu ; Pisw, je vis.


Corps ovale, allonge, allénué en arrière et forlement convexe; antennes sétacées, à second article presque aussi long que les autres; épislome coupé carrément; labre court, fortement édiancré au milieu et cilié; mandibules bidentées; mâchoires très-aiguës, ciliées; palpes maxillaires et labiaux à premier article très-petit, les deux suivants assez longs, presque égaux, le dernier un jieu plus long que les antres; prosternum droit, comprimé en carène, terminé en pointe; clytrcs ovalaires, atté- nués en arrière, très-convexes, semblables dans les deux sexes; pattes anlérieures et intermédiaires des mflles à tarses ayant les trois premiers articles à peine dilatés et garnis de très-petites cupules, et les crochets égaux dans les deux sexes : postérieures larges, comprimées, à tarses ciliés et termi- nés par deux crochets peu inégaux, dont un seul est mobile.

Les Ilybies, que l'on a séparés des Colymbètes, s'en distinguent non-seule- ment par les caractères déjà indiqués, mais aussi par leur faciès, qui est tout particulier. En effet, ils sont toujours relativement plus allongés et surtout beaucoup plus convexes; du reste, ils sont également noirûtres, de taille moyenne, et ont le même genre de vie. On en connaît une dizaine d'espèces, qui habitent toute lEurope; quelques-unes se rencontrent aussi dans l'Amé- rique du Nord.

Nous indiquerons comme type les /. alcr, De Gecr; fcncstralus, Fabricius; fidiçjinosus, Fabricius, etc., que l'on rencontre dans toute l'Europe, et qui ne sont pas rares auprès de Paris.



10"'= GENRE. — AGABE. AGADUS. Leach, 1817.


Zoologicil niiscell;niy. Nom d homme.


Corps ovale plus ou moins allongé, plus ou moins convexe; antennes sétacées, à second article de la longueur des autres; épistome coupé carrément; labre court, un peu échancré et cilié au milieu; menton trilobé; mandibules bidentées; mâchoires très-aiguës, ciliées; palpes maxillaires et labiaux à premier article très-court, le second et le troisième assez longs et égaux, le dernier plus long que les autres; prosternum droit, comprimé en arrière, terminé en pointe; élytres ovalaires, semblables dans les deux sexes; tarses antérieurs et intirmédiaires des mâles à trois premiers articles à peine dilatés et garnis de cupules avec les crochets égaux dans les deux sexes : postérieurs lai'ges et com- primés, à jambes ciliées en dessus et en dessous dans les mâles; en dessus seulement dans les fe- melles, à tarses terminés par des crochets égaux et mobiles.

C'est a Leach que l'on doit la création de ce genre, seulement il l'a établi sur une seule espèce, dont les antennes sont dilatées dans les mâles. Erichson, et depuis M. le docteur Aube, y ont com- pris tous les anciens Colymbètes ayant les caractères particuliers que nous venons de signaler. Ces insectes ont absolument la même manière de vivre que les Colymbètes et les Ilybies. On en a décrit plus de soixante espèces, qui se rencontrent pour la plupart en Europe et dans le nord de l'Afri- que ; quelques-unes cependant appartiennent également à l'Amérique.

On peut former, dans le genre Açiabus, les subdivisions suivantes, que nous donnerons sous le nom de sous-genre, quoiqu'elles n'aient réellement pas une valeur subgénérique.


208


HISTOIRE NATURELLE.



1^ SOCSGENP.E. — AGABE. AGADVS. Leacli, 1817. Zoological miscellanv.


Fig. 374. — A . serri- cornis.


Antennes des mâles dilatées à l'extrémité et dentées en scie. Une seule espèce, \'A. scrricorn'is, Paykull, qui habite le nord de l'Europe, la Suède, la Laponie et la Finlande.



Fig. 575. — L. oblongus.


2™' SOUS-GENRE. — LIOPTÈRE. LIorTEnVS. Esclisclioltz, Drjcaii, 1833. Calaloguc des Coléoptères. Aïic:, lisse; ijteîcv, aile.

Antennes fdiformes dans les deux sexes, tarses antérieurs et intermédiaires des mâles à trois premiers articles dilatés transversalement.

Le L. oblonçius, lUiger, qui se rencontre assez communément dans toute l'Europe, forme à lui seul cette division.


5""^ SOUS-GEXRE. — NECTIQOE. AECTIcrs. llopc, Aube, 1SÔ8. Monogiailiie des Hydrocaiilhares.

Antennes (iliformes dans les deux sexes; tarses antérieurs et intermédiaires des mâles comprimés.

Cette division, qui rentre dans le genre Coliimhclcs, d'Eschschoitz et de Dejean, ainsi que de M. Lacordaire, comprend près de soixante espèces, dont la plupart sont européennes. Les espèces que l'on rencontre le plus fréquemment dans presque toute l'Europe sont les .4. faiiornlis, Paykull; Sturmii, Sclioënherr; chalconolus, Panzer; maculants, Linné; nhlnrrialns. Fabriciiis; diiliimus, Olivier; paltidosiis, Fabricius; hipiinclatiis. Fabricius; (iiiitaliis, Paykiiil; Inpnstulains, Linné, etc. Certaines espèces de ce genre sont particulières aux régions septentrionales de l'Europe et de l'A- mérique, et ce sont parfois les derniers représentants des animaux dans les régions polaires.

Une espèce curieuse à'Açiabui;, A. (jlacuilis, a été décrite par M. llochliutii dans l'ouvrai^e inti- tulé Enmncralion des Carab'iqucs cl Hijdrocnntliarcs du Caucase, lSi(), qu'il a publié en collabo- ration ave<' M. de Chaudoir. Cette espèce a été trouvée au mois de juin près du soiuuict des monta- gnes d'Abbastouman, à sept mille pieds environ d'élévation, sous les pierres, au bord des ruisseaux qui découlent des amas de neige.

M. Ilope {Colcop. man., 1858) forme avec quelques-unes des espèces de ce sou.s-genre un groupe distinct, celui des Neclicus (vmtwo;, habile à nager), dont l',-!. b'ipusiulaïus est le type; nous avons cru devoir employer ce nom pour indiquer ce troisième sous-genre, mais il est bien entendu que nous parlons ici de la division de M. Aube, et non du genre de M. Ilope.


11"'^ GENRE. — COPÉLATE. COPELATUS. Eridisou, I8r,2.

r.eneta Uyiisceoruiu. KwryiXa— /;:, rameur.


Corps ovale, plus ou moins allouée, d('|iiiiiiè; antennes sétacées, à premier article beaucoup plus long que les autres; menton trilobé, le bdie médian sans la moindre échnncrure ; prosternum non comprimé en carène, mais simplement arrondi; éiylres ovalaires striés lungituninalement dans les


COLÉOPTÈRES.

deux sexes, parfois réticulés dans l'intervalle des stries diez les femelles ; tarses antérieurs et intermédiaires des mules à trois premiers articles seu- lement un peu dilatés et garnis de cupules; jambes postérieures ciliées en dessus et en dessous dans les deux sexes, ce qui n'a lieu que pour le mule dans les Agahus.

Ce genre ne diffère pas d'une manière bien notable de celui des Agabes. On en connaît une vingtaine d'espèces presque toutes américaines; quel- ques-unes se trouvent en Afrique; l'on n'en connaît qu'une seule d'Asie, C. Ibicolatus, d'Urville, et aucune d'Europe. Le type est le C. jwsticulus, Fabricius, propre au Brésil, à Caycnne et aux Antilles.


'209



Fig. 376. — C. sulcipennis.


12"" GENRE. — MATUS. MATUS. Aube, 1837.

Iconographie dos ColéopUTes d'Europe. MaTo;, aclidn de cberclier.


Corps ovalaire; antennes sétacées, à premier article plus long que les autres; épistome largement échancré; labre court, large; menton trilobé; mandibules bidentécs; mâchoires très-aigués, ciliées en dedans; palpes maxillaires à pre- mier article très-court, les deux suivants un peu plus longs, et le quatrième presque aussi long que tous les autres réunis : labiaux à deux premiers articles assez allongés, égaux, le troisième un peu plus long que les autres; prosternum droit, profondément sillonné; élylres ovalaires, semblables dans les deux sexes; tarses antérieurs et intermédiaires des mâles à trois premiers articles â peine dilatés, comprimés et garnis de très-petites cupules avec leurs crochets égaux dans les deux sexes; pattes postérieures larges, comprimées.

Ce genre a été fondé pour une seule espèce de l'Amérique du Nord, le C. bi- carinatus, Say.


Fis



13"" GENRE. — COPTOTOME. COPTOTOMUS. Say, 1834.


Trans- of the Aiiirr. |iliil. Sociely. Kc-Td), je coupe.


Corps ovalaire; antennes sétacées à premier article un peu plus long que les autres; épistome coupé carrément; labre court, un peu échancré; menton trilobé, à lobe médian court, bifide; mandibules bidentées; mâchoires très-aiguës, den- tées en dedans; palpes à premier article très-court, les second et troisième un peu plus longs, le dernier le plus long de tous, échancré obliquement à son sommet; prosternum droit, très-fortement comprimé; élytres ovalaires, sem- blables dans les deux sexes; tarses antérieurs et intermédiaires des mâles à trois premiers articles à peine dilatés, comprimés et garnis de petites cupules; les cro- chets égaux dans les deux sexes; pattes postérieures larges, comprimées, â tarses ciliés et terminés par deux crochets égaux.

Ce genre ne renferme que deux espèces propres à l'Amérique, le C. interro- gattis {Dtilhcm), Fabricius, de la Caroline, et le C. scrripaipus, Say, des États-Unis réunit ces deux espèces, mais M Aube croit que c'est à tort.



578. — C. inter- rogalus.

M. BruUé


20


27


210


HISTOIRE NATURELLE.


14"" GENRE. - ANISOMÈRE. ANISOMEHA. RruUé, 1855.


Histoire u;tluic'llo (les Ihm-iIi-s,


Corps étioil, allongé, déprimé; aiiU-iines sélacées, as.sez fortes, à premier article plus long que les autres; épislonie largeiuent et peu protouiiémeiU éehancré; labre, court; menton trilobé, à loiic médian court, légèrement sail- lant à son sommet; palpes maxiilaiies à premier article très-court, les deux suivants un peu plus grands, égaux, le dernier ovalaire, légèrement plus long que le pénultième : labiaux à premier article tré.s-court, le second assez al- longé, le troisième un peu plus court que le pénultième, ovalaire, tronqué au sommet; prosternum droit, à peine comprimé sur les côtes, et presque aplati; élytres allongés, déprimés; tarses antérieurs et intermédiaires à quatre pre- miers articles courts, le cinquième presque aussi long que les autres réunis. Ce genre a été fondé sur un seul individu femelle rapporté du Chili par M. Gay, et qui a reçu le nom d'A. bistriala, Brulle.



Fis. 379. — A. bistriata.


15°" GENRE. — NOTÈRE. NOTEIWS. Clairville, 1800.

Kiiluuiuloeic hilvéliquc. NcTEpc:, luiriiidi'.



Fig. 380. — iV. crassicor


Corps ovalaire, un peu obconique; antennes des mâles dilatées vers le milieu; labre et épistome coupés presque carrément; menton trilobé, à lobe médian bifide; mandibules bidentées; mâchoires aiguës, ciliées eu dedans; palpes maxillaires à trois premiers articles courts, le dernier piesque aussi long (jue les autres réunis : labiaux à premier article très- petit, le second plus grand, le dernier plus grand que les autres réunis: prosternum droit, arrondi en arrière; écusson invisible; élytres ovalaires semblables dans les deux sexes; cuisses antérieures échancrécs sur les côtés dans les mfties; jambes élargies à l'extrémité et armées d'un éperon court, recourbé; tarses aniérieuis et intermédiaires des mâles à trois premiers articles dilatés et garnis de petites cupules : les mêmes organes simples dans les femelles; pattes postérieures larges, comprimées; tarses ciliés, et terminés par deux crochets égaux et mobiles.

Le genre Notcrus renfei'me de pi'tils insectes pourvus d'ailes, et \ivant dans les eaux stagnantes. Ce genre, démembré de celui des Dijùscus, de Linné, comprend seulement trois espèces, toutes propres à l'Eurojie; le type est leiV. crasskornis, Mùller, que l'on rencontre communément ])artout, et dont M. Westwood {fiiirodintiou to tlic iiioïkni. class. lus, t. I, p. 1(12, n"' et 7) a donné la description de la larve d'après M. llope. Cette larve est des plus singulières : sa tète est prolongée m avant en une assez longue corne frontale; le dernier segment du corps porte, comme dans les autres larves de Dytiscites, deux a|)pendices fdiformes, entre lesquels on voit une pointe allongée, cette larve est brune, avec deux bandes jaunes transverses sur le dos.


10"" GENRE. - IIYOROCANTIIE. HYDROCANTJWS. Say, 1804.

li'.ins. ul llu' aiiiei". (iliil. Suciely. \Sio(, eau ; xavOiov, cscarbot.


idpes labiaux pins largement dilatés que dans les Noterus, presque toujours sans écliancrure;


COLÉOPTÈRES.

prosterniim à extrémité postérieure trés-lait;e, coupée carrément; pattes pos- térieures ayant deux crochets tarsiens égaux, mobiles.

Les insectes qui composent ce genre sont d'une petite taille; ils sont peu nombreux en espèces, et tous étrangers A l'Europe. On n'en décrit que sept espèces : quatre propres ;\ l'Amérique, deux qui liabilent l'Afrique, et enfin une autre qui se trouve aux Indes orientales. Le type est 1'//. irkolor, Say, Nolerus oblongus, Dejeaii, qui vit dans les États-Unis d'Amérique et à la Ciuadeloupe.

Du reste, les Hijilrocantluis diffèrent d'une manière peu notable des No- lerus, avec lesquels MM. de Castelnau et BruUé les ont confondus.


211


W'y



lig. 581. — U. grandis.


W"^ GENHE. — SUI'IIIS. SUPIllS. Aube, 1838.

Si)ecies gémirai dt'S ColL'opl^^es : IIydri)c:iiiltiJrL'S. ï'jtpo;, ilMe à cochons.


Corps ovoïde, trè.s-court, très-convexe, presque globuleux; antennes séta- rées, semblables dans les deux sexes; labre légèrement échancré; menton tri- lobé, à lobe médian entier; palpes maxillaires à trois premiers articles courts, égaux, le dernier presque aussi long que les autres réunis, et bifide à son extrémité : labiaux ;\ premier article très-coupt, le second un peu plus long et plus large, le dernier aussi long que les deux autres réunis; prosternum droit, large en arrière, où il est coupé carrément; pattes postérieures avec deux crochets égaux, mobiles.

Le genre Siiphh a beaucoup de rapport avec les iVofcr».? et les Uijdrocan- lliiis; mais sa forme presque globuleuse l'en différencie facilement. On n'en connait que deux espèces, l'une du Oièsil, il. chnico'ulcs, Aube, et l'autre de l'Amérique S. gibbulus, Dejean {Ilijdroporus).



Fit;.ôS2 — S.cimicoid€.\.


du Nord,


18"" GENHE. — L.\CCOFIIILE. LACCUPHILI'S. Leach, 1817.

Zodlogical miscelkinv. (VîKxo;, lac; tpùew, j'aime.

Corps ovalaire, déprimé; antennes sétacées; labre échancré, cilié au milieu; épistonie coupé pres- que carrément; menton trilobé, à lobe médian petit, légèrement échancré; mandibules bidentées;



Fijj. 583. — L. vanef/atu


FiJ. 584. — L. nûnutus.


mâchoires très-aiguës, ciliées en dedans; p^dpcs à pieniler article trè.s-petii, les deux siiivaiils un peu plus longs, le dernier le plus long de tous, aciculaire; prosteruuni dioil, luiiil, iuilciiient cum-


212


HISTOIRE NATURELLE.


primé en arrière, terminé en pointe; écusson invisible; élytres ovalaires, presque toujours couverts de taches irrégulières, semijlables dans les deux sexes; tarses antérieurs et intermédiaires des mûIes à trois premiers articles à peine dilatés et garnis de cupules assez grandes; pattes postérieures lar- ges, comprimées; tarses postérieurs très-comprimés, dilatés, terminés par deux crochets très-iné- gaux, dont un seul mobile; les quatre premiers articles de ces pattes présentent en dehors un appen- dice assez long, dirigé en arrière et appliqué le long du bord externe du suivant.

Les Laccopliilits habitent toutes les parties du monde; on en connaît plus de vingt espèces, dont quatre seulement sont propres à l'Europe. Ce sont des insectes de petite taille, ayant la même ma- nière de vivre que les Dytiques, et dont le type est le L. mimitns, Fabricius, qui n'est pas rare aux enviions de l'aris. Ce n'est qu'avec doute que nous rapportons à cette espèce la larve décrite par MM. Pritchard et Lerebours (galerie microscopique), et qui n'est pas connue d'une manière suffisante.


TROISIEME TRIBU.


IIYDROPORIDES. HYDROPORIDES. Aube, 1838.

Species général des CoU'opliTfs : HvdrocaDlliares. Hydroporus, llyHropore.


Corps ovalaire, plus ou moins allongé; tarses antérieurs et intermédiaires n'offrant en apparence que quatre articles distincts, mais, en réalité, composés de cinq articles, le quatrième très-petit, étant caché dans l'éthancrure du troisième; les miles se distinguent à peine des femelles, et n'en diffèrent que par un peu plus de largeur dans les trois premiers articles des tarses aiitérieurs et intermédiaires qui, dans les deux sexes, sont garnis de petites brosses soyeuses.

Les Hydroporides sont tous de petite taille; on forme deux divisions principales dans cette tribu. La première, composée d'insectes dont l'écusson est visible (genre unique, Celina), et la seconde, dont l'écusson est invisible (genres Ihjpliijdrus, Vatcllus, Ilijdroporus).


1" GENRE. — CÉLINE. CELINA. Aube, 1858.

Specirs ijètii'ral des (-:oli'0|ilèr('S : Hydrocanlliares Nom piopro


Corps ovalaire, très-allongé, assez convexe; antennes sétacces; labre étroi- tement échancrè, cilié au milieu; épistome coupé presque carrément; menton trilobé, à lobe médian petit, entier; palpes à premier article très-petit, les suivants plus longs, presque égaux, le dernier le plus long de tous, fusifornie; prosternum court, droit, terminé en une spatule bicanaliculée; écnsson appa- rent; élytres ovalaires, allongés, semblables dans les deux sexes; tarses anté- rieurs et intermédiaires à trois premiers articles aussi larges que longs, garnis de petites brosses soyeuses, le quatrième très-petit; jambes antérieures et postérieures larges, aplaties; les postérieures longues, grêles, à peine aplaties, ayant deux crochets égaux, mobiles.

On n'a encore décrit que trois espèces de ce genre, loiiles trois d'Amérique. Le type est \' Ihjtltoporus Imipcs, Hrullé, de l'intérieur du Brésil.



Fig. 385 — r. lalipes.


COLEOPTERES.


215


2™ GENRE. — VATELLUS. VATELLUS. Âubé, 1838.

Species général des Coléopièrcs : Hydrocanthares. Vates, prophète.



Corps ovalaire; antennes snliiiliformes; labre larj^ement échancré; épistome recourbé, caché par le front; menton trilobé, à lobe médian petit, étroit, entier; palpes maxillaires à premier article très-petit, les deux suivants à peine plus longs, le quatrième fusiforme, presque aussi long que les autres réunis: labiaux très-petits, presque égaux, le dernier un peu plus long que les autres, fusi- forme; prosternum coudé, :\ angle presque droit, terminé postérieurement en fer de lance; écusson invisible; élytres ovalaires, semblables dans les deux sexes; tarses antérieurs et intermédiaires à trois premiers articles plus de deux fois Fis-ZSG.— v. tarsatus. aussi longs que larges, écartés, garnis de petites brosses; pattes postérieures longues, grêles, à-peine aplaties; crochets tarsiens postérieurs égaux, mobiles.

Le type de ce genre est \' Iltjdropovuis tarsaiiis, Castelnau, propre à Cayenne. M. L. Duquel en a fait connaître une seconde espèce, V. grandis, qui a été trouvée dans les parties latérales du lit du haut Ovapole (Guyane française), dans les flaques d'eau et sous des détritus.

M. de Castelnau {Élml. culomotori'uiucs. p. 106, 1855) ayant désigné et caractérisé ce genre sous le nom de Leucorca (nom propre), cette dénomination, antérieure de trois ans à celle de Va- tellus, devra être préférée ; nous n'avons conservé ici la désignation de Vatellus que parce qu'elle est plus généralement admise.



5-"= GENRE. - HYPHYDRE. HYPHYDRUS. lUiger, 1807.

SlJg. dcr Insccl. Tç'j'îic;, plongé dans l'eau


Corps ovoïde, très-court, très-épais; antennes sétacées; labre coupé carrément, cilié; épistome largement échancré, caché par le front; menton trilobé, à lobe médian petit, entier; mandibules bidentées; miiihûires aiguës, ciliées eu dedans; palpes maxillaires à prenûer ar- ticle très-petit, les deux suivants un peu plus longs, égaux, le dernier long, fusiforme : labiaux à premier article petit, le second beaucoup plus long, obconique, le dernier de la longueur du précédent, fusi- forme, renflé; prosternum arqué, terminé en arrière en une pointe mousse; tarses antérieurs et iiilermédiaires à trois premiers articles une fois et demie aussi longs que larges, très-serrés, garnis de petites brosses spongieuses, le quatrième très-petit, presque imperceptible,

le dernier également petit, engagé, ainsi que le précédent, dans l'échancrure du troisième; pattes postérieures longues, grêles, légèrement comprimées, ciliées, terminées par deux crochets inégaux, dont un seul est mobile.

Illiger, le premier, fit remarquer que quelques petites espèces de Dytiques n'avaient que quatre articles bien visibles aux pattes antérieures et intermédiaires, et proposa de les réunir sous le nom générique d'Iliipliijilnis; depuis lors, Clairville, ignorant les travaux d'Illiger, établit aussi ce genre, qu'il nomma Ilijdroporus. Latreille, à son tour, reconnaissant des caractères particuliers à quelques espèces de ce groupe, crut nécessaire de le diviser en deux genres distincts; il conserva au premier le nom que lui avait assigné Illiger, et au second celui donné par Clairville. Fabricius les désignait siius la {léïKiiiiinaliun d'//(/(/)o»(f(, nom précédemment employé pour un autre genre d'animaux.


Fig. 387. — U. ovalus


214


HISTOIRE NATURELLE.


Les llijjiliijdrus sont de petite taille, et se renronlrent dans tontes les parties dn monde; on en connaît une douzaine d'espèces, parmi lesquelles les plus communes fn Europe ont recules noms d'y/, ovattts, Linné, et varïc(jatus , Aube.


4"" GENRE. — HYDROPORE. HYDROPORUS. Clairville, 180C.

Eiuoinol(i(iie helvélique. ïJw;, c.iu ; TTcprJM, je passe.


Corps ovalaire et déprimé, ou ovoide, raccourci et très-convexe; antennes sétacées à troisième et quatrième articles plus courts que les autres; labre échancré, cilié; épistome échancré ou coupé carrément; menton trilobé, à lobe médian petit, entier; mandibules bidentées; mâchoires très-aiguës^ ciliées en dedans; palpes maxillaires ù trois premiers articles courts, le dernier le plus long de tous, l'usiforme; prosternum légèrement comprimé, terminé en pointe; tarses antérieurs et intermédiaires à trois premiers articles aussi longs que larges, ou ù peine plus courts, garnis de petites bro.sses soyeuses, le quatrième très-petit, caché dans l'échancrure du troisième, et très-diflicilement per- ceptible, le dernier court, à peine engagé dans l'échancrure du troisième'; pattes postérieures lon- gues, grêles, un peu comprimées, ciliées, terminées par deux crochets égaux, mobiles.

Ce genre, dont nous avons indiqué l'origine en parlant de celle des Ihipiujihnn. comprend des insectes de petite taille, ayant les mœurs de tous ceux de la même famille. On en a décrit près de cent cinquante espèces, qui se rencontrent dans toutes les parties du monde, mais dont la plu- part se trouvent assez communément dans les régions froides et tempérées de l'Europe.

On peut ainsi subdi\iser ce groupe :


1" SOUS-GENUE — UYDROrORE. IlYDROPORUS. Clairville, 1800. EiUiiiiKilogie heIvL*tii)iie.

Corps en ovale allongé, peu bombé.

Presque toutes les espèces du genre entrent dans cette subdivision; parmi celles que l'on ren- contre plus ou moins communément en France, nous citerons les //. duoilcchn-pustulatus, Fabri- cius; (lorsalis. Fabricius; ptanus, Fabricius; qrisco-sinntits, Dejean; picipes, Fabricius; flavipes, Fabricius; mhnu'iss'imns, Germar; etc.



t'ig. 588. — //. Vl~)msUiltttus


l-'ig 389. — U. griseo-slrialu


COLEOPTERES.


Si-n^ SOUS-GENRE. — HYGROTUS. IlYGROTUS. Slepliens, 1828.


llliiM. Rril. oiiuim.. l II. T-ypcTT,;, liimiittilc.


Corps court, bombe, épais.

Ce sous-genre, qui ne diffère pas d'une manière bien notable de celui des Hyitropoi-its, ne renferme qu'un petit nombre d'espèces ; les plus connues, et qui habitent les environs de Paris, sont les //. rcthiilalits, Fabricius; pic- tîis, Fabricius; et confluens, Fabricius.



Fig.


Î'JO. — //. rovfîucii'i


b'"' GENRE. — DESMOPACHHIE. DESMOPACnniUS. P.abington, 1841.

Tiiins. t^iitom. Snc Loiiiircs. iciu.o;, lien; ~i/.u;, épais; axpov, aiguillon-


Corps presque globuleux; antennes courtes, les trois articles basilaires allongés, le dernier arti- cle égalant les deux précédents en longueur; palpes maxillaires externes à trois premiers articles très-courts, transverses, obconiques, lequaliiènie très-grand, allongé, épais: internes atténués, ;i premier article allongé, cylindrique, le second la moitié plus petit : labiaux à trois iiremiers articles courts, transverses, le quatrième grand, ovale, oblus; menton à lobe intermédiaire avec une petite dent aiguë : les lobes latéraux presque pointus; écusson non apparent; pattes courtes; tarses pos- térieurs n'ayant que quatre articles apparents.

Ce genre, qui a de nombreux rapports avec le sous-genre Hijgrotus, dans le genre Iliiihoponis, s'en distingue parliculièrement par la disposition des antennes et des palpes. Une seule espèce, D. nitida, liabington, de iliu-Janeiro, s'y trouve placée.


6""' GENRE. — HYDROPOROMORPliE. UïUnOP01lOMOI{PHA. Babinglon, 1841.

Tiaiis. Soc. ciiioin. Lmidies. Ilijdrapnrus, Ilyilr'ipoi'c; [J.coor, fui-rni'

Corps allongé, déprime; anlennes insérées au-dessous des yeux, a premier arlicle long, le second un peu plus long que le troisième, les autres égaux entre eux, obcoiii(|ues, le quatrième grand, at- ténué; labre A deux premiers arlicles transverses, le troisième plus grand que les précédents, ob- conique, le quatrième allongé, tronqué; menton présentant le lobe iiit( riiiédiaire avec une dent ob- tuse ; écusson court, large, triangulaire ; les quatre pattes antérieures n'ayant que quatre articles ap- parents au tarse, les postérieures avec cinq arlicles.

Ce genre diffère principalement des Hijdroporus par la forme des màcboires internes et des pal- pes, et par la présence d'un écusson. On n'y |)laie qu'une seule espèce, 1'//. parallela, Babington, de Rio-Janeiro.


7-"" GENRE. — ANODOCIIEILE. /lAO/>OC/y£yL6'5. Babington, '1842.

Ti'jiis. Si)C. eiitiiin. de Londres. A privalif; c5w;, dcnl ; '/.e'.).o;, Icvrc.


Corps ovalaire, déprimé; antennes courtes, à deux premiers arlicles épais, allongés, le troisième long, atténué, obconique, le quatrième court, transverse, cinquième au dixième assez épais, le termi-


210


HISTOIRE NATURELLE.


liai li'ès-long, |)ointii; palpes maxillaires externes à deux premiers articles courts, Iransverses, le troisième long, obconique, le dernier très-grand, allongé, fusiforme, tronqué : internes de deux articles seulement : labiaux à trois premiers articles courts, transverses, le dernier très-grand, épais, tronqué; menton sans lobe intermédiaire : les lobes latéraux arrondis; écusson non apparent; tarses de cinq articles; crochets égaux.

Le genre Anodoclieilus se distingue principalement des Ihjdroporus par l'absence de dent au milieu de l'échancrure du menton. On n'en a décrit qu'une seule espèce, A. maculattis, Babington, de Rio-Janeiro.



Fig. 5',tl — Sligninto abdoniinnl Irùs-gfi'ossi d'un Dytisqiic



Flg. j'.2. — Dtilhciis lalissimiis.



Kin 1 _ t„,„lniihl\lu^ furllivl



Ki? 2 — .lli/i«/„H llinimn



Kiu 5. — Chili iih, mus Mue Lriiii



Ki;;. 4. — GnUiillius Uelesserlh


KilX ô — Stiniihii'tis Mfjeiin.


l'i. ii;


COMLOrililŒS. 217


QUATRIEME FAMILLE.


GYHINIENS. GYRINII. Erichsoii.

K;ilVr der iii.irck Uiaiidebury.


Corps ovalaire, plus ou moins convexes en dessus, plat en dessous; tête en partie engagée dans le corselet; deux paires d'yeux, l'une supérieure et l'autre inférieure; antennes très-courtes, de onze articles : le premier trés-pelit. le second très-gros, presque spliérique, le troisième triangulaire, di- rigé en dehors en forme d'oreilles, les huit suivants très-serrés, à peine distincts et formant une petite massue allongée : ces organes insérés dans une cavité laierale. profonde, située un peu en avant des yeux supérieurs; menton très-profondément échancré ; mandibules courtes, bidentées; mâ- choires très-aiguès, ciliées en dedans; palpes au nombre de quatre, les maxillaires internes n'exis- tent pas d'après M. Aube, contrairement à l'opinion d'autres entomologistes; corselet Iransversal; écusson tantôt apparent, tantôt invisible; élytres tronqués à l'extrémité, ne couvrant pas entièrement l'abdomen; ailes conslantes; prosternum très-court, comprimé en carène; pattes antérieures très- longues, grêles, ayant les tarses garnis de brosses soyeuses dans les mâles, se plaçant dans le re- pos dans un sillon situé sur les côtés de la poitrine : intermédiaires assez éloignées des antérieures et étant, ainsi que les postérieures, très-courtes, larges, fortement comprimées, presque membra- neuses, garnies en dehors de petits cils aplatis; tarses â articles au nombre de cinq, presque tous confondus, le premier large, triangulaire, les deuxième et troisième très élroits, longuement pro- longés en dehors, le quatrième également étroit et supportant, â son extrémité, le cinquième, qui est très-petit et armé de deux petits crochets peu visibles : ces deux dernières paires de pattes pro- pres â la natation ; hanches postérieures ayant un prolongement peu saillant, offrant de chaque côté une espèce de sillon pour loger les pattes postérieures.

LesGyriniens, qui faisaient partie des llydrocanthares de Latreille. sont des insectes éminemment carnassiers; ils vivent tous dans l'eau, particulièrement dans les petits ruisseaux et dans les mares. Presque toujours placés â la surface de l'eau, ils y reçoivent la lumière d'une manière directe, et comme ils sont d'une couleur noirâtre très-brillante, souvent avec des reflets bronzés, on croirait voir autant de perles s'agiter sur l'eau quand le soleil frappe de ses rayons ces insectes pendant qu'ils exécutent leurs évolutions. Ils se meuvent dans toutes les directions avec une vitesse et une aisance que ne présentent pas les poissons les plus agiles ; mais leurs mouvements sont plus par- ticulièrement circulaires, ce qui leur a valu le surnom vulgaire de Tourniquets. Néanmoins il leur arrive parfois de demeurer tout â fait immobiles, et l'on pourrait croire alors que rien ne serait plus facile que de s'en emparer, lorsque tout à coup ils disparaissent avec la rapidité de l'éclair, soit en se dirigeant horizontalement d'un point à un autre, soit en plongeant perpendiculairement. La disposition de leurs yeux, qui leur permet de voir ce qui se passe en dessus comme en dessous d'eux, leur donne la facilité d'échapper aux surprises. On peut s'en procurer la preuve en les pla- çant dans un verre d'eau; après avoir fait quelques tours en nageant, ils Unissent par rester tran- quilles sur la surface du liquide; mais dès qu'on approche la main du verre ou que l'on fait quel- que mouvement, sans cependant toucher le vase dans lequel on les a renfermés, ils s'agitent de nouveau et s'enfoncent ordinairement dans l'eau. Ces insectes se réunissent souvent en grand nom- 21 28


(.'


218 IlISTOmE NATURELLE.

bre à la surface de l'eau; alors seiilemoiil on peut espérer de s en procurer quelques-uns à l'aide d'un lilel et en s'y prenant adroitemciil; car presque tous échappent à leur ennemi par leur vi|;i- lance et la promptitude de leur fuite. On en voit quelques-uns qui se précipitent au fond de l'eau, où ils s'accroclient à la lii;e des plantes aquatiques; dans ce cas, il se forme à l'extrémité de leur corps une petite bulle d'air qui ressemble à un globule de mercure. On en rencontre également quelquefois qui se transportent d'une mare à une autre eu volant; car leurs ailes bien développées leur permettent, comme aux Dytisciens, la locomotion aérienne.

Les insectes de celte famille soûl généralement très-petits ; cependant quelques espèces étran- gères à rEurojie sont de taille moyenne et atteignent jusqu'à trois centimètres de longueur: on en voit pendant toute la belle saison dans les lacs, les marais, les étangs, et dans toutes les eaux tran- quilles; ou eu trouve également dans de petites mares formées monienlanément dans quelques ca- vités par les pluies, (juelques-uns se rencoulreut particulièrement dans les flaques d'eau sauniàtre, sur les bords de la mer, et le nom de l'une des espèces européennes (Gyriuus mnrbuis) indique ce genre d'habitat; enlin certaines espèces se voient, mais eu petit nombre, dans de petits rni.s- seaux dont l'eau est courante.

Les Gyriniens font suinter de leur corps, quand on les a saisis, une liqueur laiteuse d'une odeur très-forte et désagréable, qui persiste longtemps après cpi'on les a touchés.

M. Léon Dufour, dans le tome 111, 1" série, des Annales des Sciences (i(((i(/(7/c.'(, a donné de niiuibi'cuses observations anatomiques sur l'espèce d'Europe, la plus commune de cette famille Ciiriuus iiiiliiior. Le tube digestif a quatre fois la longueur de tout le corps; l'u'sophage est gros, vu la petitesse de l'insecte; le jabot est très-lisse, simplement membraneux, sans aucune apparence de rulians musculeiix, soit en long, soit en travers; il n'est pas rare que la portion de ce jabot qui pénètre dans l'abdomen offre un renflement latéral, de manière qu'alors l'œsophage s'y insère tout à fait par coté, et cette poche est presque constamment remplie d'une pâte alimentaire noirâtre; le gésier est ovale-obloug, rénitcnt, élastique, et, à travers ses parois, on reconuail qu'il est garni intérieurement de pièces brunes destinées à la trituration; le ventricule chylifîque est court, hérissé de grosses papilles coniques très-distinctes; l'intestin grêle est filiforme, remarquable par sa lon- gueur, qui égale la moitié de tout le canal digestif; le cœcum n'est pas latéral comme dans les Dy- tiques; il est peu renflé et séparé de l'intestin grêle par une légère contracture : examiné à une forte loupe, ou y découvre quelques traces de plissures transversales, ce qui, joint à sa texture membraneuse, le rend susceptible d'être gonflé par l'air. Les testicules sont tout autrement orga- nisés que cviw des autres Coléoptères carnassiers; au lieu d'être formés par les replis d'un vais- seau spern)ati(pie, ils consistent chacun en un sachet oblong, cylindroide, i)lus ou moins courbé, obtus par un bout, dégénérant in.seusiblement par l'autre en un canal déférent sans qu'on observe aucune trace d'épididyme, et qui va s'insérer dans la vésicule séminale correspondante, tout près de l'endroit où celle-ci s'unit à sa congénère pour la formation du canal éjaculateur; ces vésicules, au nombnMle deux, sont longues, liliformes, diversement repliées; l'armure copulatrice se com- pose de li'ois lames prini-ipales, cornées, allongées, droites, comme tronquées à leur extrémité ; les latérales, qui .sont les panneaux de l'intermédiaire, se terminent par des soies blanches assez roi- des, longues, épaisses vers leur base: la lauK^ intermédiaire forme plus particulièrement l'étui de la verge : celle-ci est dépourvue de soies, et offre dans son milieu une fente longitudinale. Chacun des ovaires des femelles forme un faisceau d'une vingtaine de gaines ovigères, lesquelles abou- tissent :i un calice cupnliforme. Le vaisseau sécréteur de la glande sébacée est renllé, et ce ren- flement se termine par un petit filet lubuleux; il .s'abouche à la partie postérieure du réservoir, qui est ovalaire. Les crochets vulvaires sont bruns, très-ciliés.

L'accouplement des Cyriniens a lien à la surface de l'eau; presque toujours le maie est [dus étroit que la feiui Ile. Celle-ci déiiose ses œufs sur les feuilles des plantes aquati((ues. Les œufs, d'après l)e (Jeer, ont la forme de petits cylindres d'un blanc jaunàtie; mais cela ne doit très-probablement s'ap|diquer qu'à la larve du Ciivhms nalator, Linné, qui est seule véritablement bien connue, et à laipu'lle peni s':qiprK|ner ce que nous allons dii'c des larves d'une manière générale. C'est environ huit jours ajirrs la poule (pi'a lieu l'écbisidn des larves. Celles-ci ont une forme toute particulière qui leur donne des ra])ports avec les larves de quelques Névroptéres, tels que les Éphémères, les l'Iiryganes ei qiiehjnes autres insectes. Cette forme est due à la présence d'appendices flottants iu-


r.OLÉOrTÈRES. '^19

sérés sur les eûtes de oliaouii des anneaux do l'abdomen, et qui ont fait comparer ces larves, avec quelque raison, à des Scolopendres, dont elles présentent l'aspect au premier abord. Leur tète est beaucoup plus allongée que celle des larves des Dytisciens ; elle présente de clia(|ne côté un groupe formé de plusieurs petits yeux, et offre des rudiments de palpes et d'antennes. Leur lèvre supé- rieure n'est pas articulée, elle est seulement indiquée par des saillies du bord de la tète ; les trois segments qui viennent après la tête portent, comme à l'ordinaire, clia(nin une paire de pattes, et le premier est plus long que les autres. Chacun des segments de l'abdomen est accompagné, sui' le côté, d'un appendice tlotlant qui doit servir à la respiration; cet appendice est dirigé un ])eu en arrière, où il se termine en pointe; il est presque aussi long que les pattes et garni de deux franges de poils. L'avant-dernier anneau du corps porte de chaque côté deux appendices plus longs, plus grêles, et dirigés en arrière. Le dernier segment est très-petit, armé de quatre crochets qui sem- blent articulés et qui sont courbés en dessous; la larve les remup continuellement, tandis que les appendices des segments précédents ne semblent pas avoir de mouvement propre, ce qui empêche de penser qu'ils puissent servir à l'insecte d'organes locomoteurs. D'après cela, les larves des Gy- riniens sont très-différentes de celles des Dytisciens; leurs mandibules ne sont pas percées vers le haut comme chez ces derniers, et leurs pattes ne sont pas non plus garnies de poils.

Selon les remarques de Modéer, publiées dans les mémoires de r.Xcadémie d'Upsal, c'est dans les premiers jours du mois d'août que la larve des Gyriniens sort de l'eau pour se rendre sur les feuilles des roseaux et autres plantes aquatiques; elle s'y enveloppe dans une coque ovale, pointue aux deux extrémités, et formée d'une matière qu'elle extrait de son corps, sans doute par quelque partie de la bouche, et q\ii devient semblable à du papier gris. C,'est dans cette coque, fixée à la feuille qui la supporte, qu'elle se transforme en nymphe, et, après avoir passé près d'un mois dans cet état, elle devient insecte parfait. Celui-ci, aussitôt son éclosion, se jette à l'eau, et ne tarde pas ù s'accoupler.

Du reste, il parait que les larves des Gyriniens sont irès-diffîciles à élever; elles sont beaucoup plus rares que celles des Dytisciens, ce qui semble prouver qu'elles sont moins vagabondes que ces dernières, ou qu'elles peuvent s'échapper plus aisément. Modéer semble être le seul naturaliste qui ait pu suivre leur entier développement sur le Gijrinus uatalor. Toutefois, dans ces derniers temps, M. Westwood a signalé les niétan:orphoses d'une antre espèce de la même famille, VOrcilocliàln.s villosus, Fabricius, qui n'est pas rare tians plusieurs parties de l'Europe.

Les Gyriniens ont été primitivement réunis au genre Dytiscns, de Linné, puis séparés par Geof- froy, sous le nom de Giirinus, et enfin divisés en plusieurs genres distincts. Dans cet état, ils ont souvent été regardés comme devant faire partie de la famille des llydi'ocanthares, qui était compo- sée de ces insectes et des Dytisciens proprement dits. Cependant, si l'on considère leur forme gé- nérale, la construction de leurs antennes et de leurs pâlies, et surtout le nombre de leurs yeux, on sera naturellement conduit à les séparer des Dytisciens, avec lesquels ils n'ont réellement de com- mun que leur vie aquatique.

Le caractère que nous venons d'indiquei', le nombre de leurs yeux, est surtout des plus impor- tants; en effet, ces organes sont séparés en deux par les parties latérales de la tète, de sorte qu'il semble y avoir quatre yeux, deux en dessus et deux en dessous ; quelques naturalistes pensent même que les yeux inférieurs sont indépendants des supérieurs, et qu'ils en auraient par conséquent réel- lement quatre, ce qui serait une siugidière anomalie dans l'ordre des insectes. Latreille a Irès-bien senti que ces insectes offrent des différences trop grandes pour être réunis aux Dytisciens, et les a, dans son Gcnera Criistaceoruni et Insec:orum, rapprochés des Paniiis, avec lesquels ils n'ont que peu de rapport. Erichson, considérant les Gyriniens comme un groupe très-naturel et distinct de tous les autres groupes des Coléoptères, garda cependant le silence à leur égard dans son Gênera Dijlhceorum ; mais plus tard, dans les Ka(fr iler inarci; firnudebiirçi, il les isola dans une famille distincte, et son exemple a été suivi par la plupart des entomologistes modernes, principalement par M. Brullè, dans son Histoire des Insccles, et par .M. .\ubé, dans son Sjjecies ijéncral des llijdro- caiilliares et des Giirinieiis, 18Ô8.

On ne connaît guère, aujoui'd'hui même, qu'une centaine d'espèces de Gyriniens, qui se rencon- trent sur tous les points du globe, et dont un assez petit nondjre habite l'Europe.

Peu de genres entrent dans cette famille; nous avons cru cependant devoir les partager, de même


220 . HISTOIRE NATUnEU,K.

que M. Aube, en deux divisions que nous indiquerons sous les noms de Gyrinides et de Dineu- tides (i).

GVRINIDES iJ\liIMI)i;s. l»esm;iicst, 18J0. A. ICCUSSON AIi'.\niïM DANS TOIITKS I.F.S ESl'ÈrES.

Parmi les génies peu nombreux de eelte division, le plus iniporl;int est celui des (iijriiiiis : ou peut encore citer les genres Enhtjdrus et Oirriixitc'iliis

1" GENRE. — ENHYDRE. ENHYDRUS. Castelnau, 1855.

Eludes ojiiomologiques. Evjjpc;, .iquitique.

Corps ovale, fortement déprimé; épistome coupé carrément; labre iransversai, arrondi, entier, cilié en avant; menton échancré; antennes à dernier article cou|)é un peu obliquement; palpes maxil- laires à trois premiers articles petits, le dernier tronqué obli((uement, aussi loni; que les trois autres léunis: labiaux à premier article très-petit, le second et le troisième un peu plus loni^s, égaux; élytres marqués de sillons longitudinaux; pattes antérieures très longues, à jambes élargies à l'extrémité; tarses des mâles à articles dilatés en une large palette ovalaire, garnie en dessous de petites brosses soyeuses; pattes intermédiaires beaucoup plus rapprochées des postérieures que des antérieures; abdomen à dernier segment aplati, arrondi.



Fi!;. Ô97i. — F. nus'.ralis. V\« 59i — E. siilciilm.

Ce genre, qui a été établi |iar M. de Castelnau, a été indique par Es(-lischi)ltz dans un travail

inédit, et cité dans le Caialoçjne du comte Dejean, en 1857, sous la dénomination d'£/)JHerM(.« 

[tT.Kiifi, je (lotte sur l'eau)


(1) Los iiualre l'Mmilles nue nous venons d'éluitier successivement, c'esl-à-dirc celles des Cicindéièles, Caniliiques, Dy- listiens el Gyriniens, coiislituenl. punr [j^treille ( /féf/ne animal de G. Ciivier. 18'29) b première tamille des Coléoptères pent:inières, celle des Carnnssieis [Carnivora, G. Cuviei', Adelophaga, Clairville), qui a pour caractères deux palpes à chaque mâchoire; antennes presque toujours en forme de 111 on de soie cl simples ; mâchoires se terminant par une pièce écailleusc en griffiî ou crochue, à côté intérieur ^arni de cils ou de petites épines; laniiuctte oucliàssée dans une échancrure du menton ; pattes aniérieures insérées sur les côtés d'un sternum comprimé, el portées sur une i;randc ro- tule ; pattes postérieures ayant un fort trociianter à leur naissance, à premier article grand, paraissant conlondu avec l'ai-rièrc-poitrine, et ayant la forme d'un trianj^le curvilii^ne, avec le cijLé extérieur excavé. Latreiile suhdivise ses Carnassiers en terrestres et aquatiques. Les terrestres, partagés eux-mêmes en deux trihus (Cicindéièles et Carabiques', ont des pieds uni((nement propres à la coiu'se, et dont les quatre postérieiu^s sont insérés à éfïalcs distances; les mandi-


COLI'OPÏKRES.


221


On n'a encore décrit que trois espèces d'Eiilnidiiis, loiiles étrangères à l'Europe, et la patrie de deux seulement est connue : 1° \'E. siilrattis, Wiedniann, du Brésil; et 2" \'E. ohlmigiix, Bois- duval {E. austmlis, Brullé), de l'Océanie. Ce sont des insectes d'assez i;rande taille, iclativement anx Gijiitiifi.

2-"' GENRE. - GYBIN. GVniNUS. Geoffroy, 1 7f4

llisloiro iwlurcllo des Inscrlos, ru-,c;. cercle


Corps ovale, plus ou moins convexe; épislmne coupé carréineni; labre transversal, arrondi, eiilicr, cilié en avant; menton fortemciit échancré; anleniies à dernier article légèrement arrondi; palpes maxillaires à trois premiers articles petits, le dernier aussi long que les trois autres réunis, et entier : labiaux à premier et second articles très-petits, le dernier au moins aussi long que les deux antres réunis, entier; élytres le plus souvent marqués de stries longitudinales de points enfoncés; pattes antérieures de médiocre longueur, à jambes légèrement élargies à l'extrémité; tarses des mâles à articles dilatés en une palette ovalaire plus ou moins allongée, garnie en dessous de petites brosses soyeuses : pattes intermédiaires presque aussi rapprochées des antérieures que des postérieures; abdomen à dernier segment aplati, arrondi.

Geoffroy est le premier qui ait séparé ce genre des anciens Uylisciis; il le nomma Giirhius, on Tourniquet, nom qu'il porte encore vulgairement, à cause des évolutions circulaires qu'il fait à la surface de l'eau. Linné (Siisicina nnlurœ, 1706) a adopté ce genre, qui, aujourd'hui, est le type d'une fandlle distincte.

Les Gyrins sont des insectes de taille moyenne et petite; car les uns ont plus de seize millinu'ties de longueur, et les autres n'atteignent même pas cinq millimètres. Ils sont tous noirâtres, mais avec des retlets plus ou moins brillants. Leurs mœurs ont fourni à la science des détails inléressaiiLs que nous avons exposés dans nos généralités sur la famille.

M. Léon Dulour a étudié l'anatomie du Gijr'inus nalalor, ainsi ipie nous l'avons dit précédemment, et M Westwood (hilroil. lo llic mo-.krn. class. Ins. 18"8, t. I, p. 100, fig. 6, n° 18) décrit la larve d'une espèce de ce genre, ipi'il lapporte avec doute au même G. natnlor. Cette larve est longue, étroite, déprimée, semblable à un petit myriapode. composée de treize segments, y compris la tcte, séparés l'un de l'anlie par des incisions latérales; de chaque côté du corps on remarque huit lilanients grêles, transparents, munis chacun d'une trachée dilatée (pii sert à la respiration, et qui s'unit à la base aux trachées latérales ordinaires; leur corps est terminé par de petites pointes qui servent à la locomotion.

Les espèces du genre Gyrin sont très-nombreuses, et répandues dans toutes les parties de la terre. On eu a décrit plus de cinquante, dont une <[ninzaine habitent l'Europe. M. Aube, dans sou Spccir.^ ijnu'rid des Htjdfocanllifin's cl des Gijrhiiens, 1838, subdivise ainsi ces diverses espèces :



Fm. 395


G . natator


(forloinent grossi)


iiulc- sont eiiliùiemciit découvcrlcs; la pièce lorminant les mricliciire.s, ilioite iiuérieurcinent, est seuleiueiil cuurhée à suii exlrémilé; leur corps est le plus souvent oblong, avec les yeux saill.inls. Les aquatiques, qui ne reiil'eiinenl ipi'uue seule tribu (Ily.linraulliares ou Nageurs, Hi/Jrocanlhaii, Lalreille), sont caiaclérisés pir leurs pieds propres a la n.ilation. les quatre derniers it.inl comprimés, ciliés ou en fiirmc de lime : les deux derniers plus éloignés des autres ; les ni.uidiliii- les sont presque entièrement recouvertes; le corps est presque toujours ovale, avec les yeux peu s.idianis et le corselet licaucoup plus large que long; enfin le crochet qui termine les mâchoires est ar.jué dès sa base, et ceux du bout des tar- ses sont souvent inégaux.

La famille des C irnassiers, de Latreille, n'est plus .idoplée par les entomoliigistes inodernos ; elle est subdivisée en qua- tre familles distiiules, ipie nous avons nommées au ciMiiiiinii cniriil de celte note, cl que nous avons cru devoir adopter dans cet ouvrage


009


lllSTOIliF, NATURFJ.LIv


a. Espèces chez lesquelles les clytres n'ont pas de lignes longitudinales de points enl'oneés.

Ces Gyrins habitent généralement l'Amérique méridionale et l'Oeéanie. Le type est le G. striolatus, Boisduval, de la Nouvelle-llôllaiide.

p. Espèces chez lesquelles les élytres sont marqués de lignes longitudinales de points enfoncés.

1. Corselet et élytics n'élniit pas liuiilés de j^iun».



Fig. 50G. — G. na- tator.


De nombreuses espèces propres à presque tonte la terre, et parmi les(|uelles celles qui se rencontrent le plus communément en Europe sont les (',. nntnlor, Linné; b'icolor, raykull; m'uiulus, Fabricius; r/or.sfi/i.'i, Cyllenball; iniu-inns. Gyl- (euliall; ur'inalor, Illigei'.

Une remarque que nous devons j)lacerici, c'est que, tandis que la plu|iai't des espèces de ce groupe se plaisent exclusivement dans les eaux douces, le G. nala- tor, par exeuqile, d'antres, comme li^ G. maiiiiiis, recherchent les eaux saumàtres.



b. Corselet et élvlres Ijonlés de iaune.


Une dizaine d'espèces propres à plusieurs régions du globe, mais principale- ment particulières an cap de Bonne-Espérance. Toutefois, une espèce, le G. slria- Fig. 397.— c.s/im- lus, Fabricius, habile les eaux douces du centre de l'Europe.


3'"' GENRE. — PÂTRUS. PATIWS

riî.TpM;, (rareiil.

Corps ovale, convexe; épistome coupé carrément; labre transversal, arrondi, entier, cilié; men- ton fortement échancré; antennes à dernier article un peu obliquement arrondi; palpes maxillaires à trois premiers articles petits, le dernier aussi lung que les trois autres réunis, entier : labiaux à premier article irès-pelit, le second un peu plus long, le dernier encore plus Imig que le jtrecédent. entier; élytres tronqués à l'extrémité; pattes antérieures de médiocre grandeur, à jand)es courtes, élargies : intermédiaires ;\ très-peu de chose près aussi rapprochées des antéiienres que des po.s- lérieures; abdomen à dernier anneau triangulaire, allongé, pyramidal.

Le genre Pnlrn.s diffère de celui des Gijrmus par le dernier article des palpes labiaux, à peine plus allongé que l' avant-dernier, etsurtout j)ar le dernier segment de l'abdomen, qui est pyramidal; il se rapproche beaucoup des (hectoclicilits , mais s'en dislingue par le labre couit, tran.sversal, et |>ar le dernier article des palpes, qui est enlier. 11 ne se compose, juscpi'à ce pnir, ([ue d'une seule espèce, le P. JariDiiis, Anbé, propre à l'ile de .lava.


4-"^ GENRE. - ORECTOCIIEILE. OliECTOCUEIlVS. Es.di.scholtz, isn

Dejcaii, Cal. Coleoplcres. OpsxTCC, étendu; x='^. lalirc.


Corps ovalaire, légèrenUMil convexe; épistome à peine échancré; labre avancé, nu peu arrondi eu avant, cilié; menton échancré; antennes à dernier article tionqné presque .carrément; palpes maxil- laires à trois premiers articles petits, le dernier aussi lo ig que les trois aulres lénnis, troiupu' : labiaux à i)i'emier article liès-peiit, le second un peu [dus long, le dernier pins long encore, trun-


COLEOI'TÈr.ES.


'i-2T


que; paltes aiilcM'ii'iircs de nu'iliocre longueur, à jambes un peu élargies à l'extrémité; tarses des m;*des dilatés en une paleite ovalaire, allongée, garnie en dessous de petites brosses soyeuses; pattes intermédiaires à pou de cliose près aussi rapprochées des antérieures que des postérieures; abdomen à dernier segment allongé, triangulaire, pyramidal.

Ce genre, créé par Esclisciioll/, a été caractérisé par M. Lacordaire. dans sa Faune aUnmolo(ji(inc des environs de Paris. On en connaît une vingtaine d'espèces, dont quelques-unes, assez grandes, sont propres à SierraLeone, à Madagascar, à la cote de la Guinée, à l'Egypte, aux Indes orientales, aux îles l'hilippincs, à Java. Une seule, l'O. nillosits, Fabri- cius, se trouve dans prcs(|ue toute l'Europe; elle se tient de préférence dans les rivières, où on la ti'ouve soit à la surface de l'eau, soit sous les pierres, les petits corps flottants et sous les feuilles des plantes aqua- tiques. M. Westwood (hilrod. In llie modem cluss. Ins.. t. I") dit quel- ((ues mots de la larve de ÏOreclocheilus villosiis, qui n'est pas encore connue d'une manière suflisante.

La couleur des insectes de ce genre n'est pas seulement bronzée comme celle de plusieurs espèces de Gvriiiiens, mais elle présente aussi des re- liefs bleuâtres et violets. Fig.SOS. - o. miiosus.



DliNEliTlUliS. lil.\f;VTIDES. Desmaresl, 1S50.


K. li


liCUSSON INVISIBLE D.VNS TOUTES LES ESPECES.


Le |)rincip:d genre de cette division est celui des Dineutes.


GENRE. - GYRÈTES. GYIîETES. Rrnllè, 185^..

Histoire nnlurolie ilrs Insectes. TjpuM, je loiii'iic.


Corps ovalaire, convexe; èpislonie légèrement écliaiicré; labre avancé, un peu èchancré eu avant, cilié; menton fortement ècliancré; antennes à dernier article presque pointu; palpes maxillaires à trois premiers articles petits, le dernier aussi grand que les trois autres réunis, tronqué : labiaux

\ premier article très-petit, le second un peu plus long, le troisième grand, tronqué; pattes anté-

rieures de médiocre grandeur, à jambes un peu élargies à l'extrémité; tarses des mâles à articles liilatés eu une palette allongée, gai'nie en dessous de petites brosses soyeuses; pattes intermédiaires pre.s([ue aussi rapprochées des antéiieures que des postérieures ; abdomen à dernier segment trian- gulaire, allongé, pyramidal.

Ce genre, caractérisé par M. Rrullé, avait été indiqué par Eschscholtz {Cat., Dejean, dSoo) sous la dénomination deCiiInsler (/.<£iavr,-r,a, qui fait la culbute), nom qui avait déjà été employé en 1827 par Curtis pour un genre de Dytisciens. Ces insectes ressemblent beaucoup aux Oreeloelieiliis, doiU ils ne diffèrent que par l'aliseiice d'écusson et par les antennes presque pointues. Ils sont de lailh' moyi'nne, tous étrangers à l'Europe, et presque exclusivement propres à l'Amérique méridionale. Un en connaît une dizaine d'espèces, dont le type est le G. bidens, Olivier, de Cayeniie.


99!


IilSTOll',1': .NATLIRELLF..


ti"'* GENRE. — PORRORllYNQUE. PORRORHYNCHUS Caslolnaii. IS.'Ô.

Éludi'S ('nliimiiloc;ii]ues. rioffw, au loin; fj'jyc;, roslre.



Hoi'ps ovalaii'e, peu convexe; épistumc léyéiemeiil cchaiieré; labre trian- y:ulaire, t'orUment avancé, terminé en pointe mousse, cilié; menton pro- fondément échancré; antennes à dernier article tronqué presque carrément; palpes maxillaires à trois premiers articles petits, le deriiiei- un peu plus court que les trois autres réunis, tronqué ; labiaux à deux premiers articles très-petits, le dernier plus long que les deux autres réunis, tronqué : pattes antérieures très-longues, à jambes un peu élargies en avant; tarses des mâles à articles dilatés en une palette allongée, garnie en dessous de petites brosses soyeuses; pattes intermédiaires presque aussi rapprochées des antérieures que des postérieures; abdomen ;\ dernier segment aplati, étroitement arrondi à son extrémité. Ce genre, déjà indiqué par Dejean {Cataloçiue Colcopt., 1855) sous le nom de Tiigonocbeilus (i-pi-jw/o;, triangulaire ; /.aXo;, lèvre), a été décrit pour la première fois par M. de Castelnau, sous la dénomination qne nous lui avons conservée. Il ne renferme, jusqu'à présent, qu'une seule espèce d'assez grande taille, le P. marcfinalus, Castelnau ; Trhiouvcliciliis ruslriilus, de llaan (dans Dcjean, Cat. Colcopl ). qui se trouve dans l'ile de Java.


Ft'_', r^nO — P marginatif^


3""^ GENRE — DINEUTES. DINEUTES. Mac Leay. IStJ:.

Aiiriulosa Javuijic;i. Mrrfic:, qui tourne aisémcul


Cor|is o\;daire, nn peu déprime ; épistome à peine écbancré ; labre légèrement saillant, arrondi en avant, cilié; menton fortement échancré ; antennes à dernier article tronqué obliquement; palpes maxillaires à trois premiers articles petits, le dernier prcs<jue aussi long que les liois autres réu- nis : labiaux à deux premiers articles très-petits, le dernier plus long que les deux autres réunis, tronqué; pattes antérieures très-longues, à jambes un peu élargies en avant; tarses des mâles à ar- ticles dilatés en une palette allongée, garnie en dessous de petites brosses soyeuses; pattes inter- médiaires presque aussi rapprochées des antérieures que des postérieures; abdomen à dernier seg- ment aplati, arrondi à son extrémité.

Mac Leay a le premier séparé ce genre des autres Gyrinicns. Escbscholtz (dans Dejean, Cal. Co- U'opt., 1853), ne pouvant saisir les caractères trop vagues assignés par Mac Leay à son genre Hi- neutes, a lui-même créé, avec les insectes qui en font partie, une coupe générii[uc particulière qu'il nomma Cijclous (xux/.oç, cercle); cl aniérieurenieut, Kirbv leur avait ajipliqné le nom de (-'<;- dimis (jfjx'/.c;, cercle).

Les Dineutes sont les plus grands insectes de la famille des Gyriniens, et la loirguenr totale de certaines espèces atteint presque vingt millimètres. On en counail plus de vingt espèces, et, à l'ex- clusion de rEurojte, on les rencontre dans toutes les parties du monde. Us sont noirâtres, mais présentent cependant des reflets assez brillants. 1-e type esi le l>. poinm, Mac l>eay ; Cijclous ma- jor. Dejean, qui habite l'ile de Java.


COLEOPTKRES.


225


4™" GENRE. — ADELOTOPE. ADELOTOPUS Hope, I8M.


Traiis. do la Soc. cniom. de Londres. AorAor, obscur; to-tzc:, lieu.


Cni'pspciit, ohlong-, arrondi en avant et en arrière; tête courte; antennes à premier article Irès- grand, second plus petit, arrondi, troisième petit, grêle; labre Iransverse; mandiindes fortes, cor- nées; mâchoires à lobe interne pointu, falcifornie ; palpes maxillaires courts, à Irois premiers arti- cles égaux, le dernier arrondi, Ironqué : labiaux à premier arlicle petit, le second plus grand, le troisième le plus grand de ions, tronqué; corselet conique; pieds courts, à jambes dilatées; tarses simples, égalant en longueur les jambes; crochets droits.

Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, 1'^ . (jijrhw'iihfs, llope. propre à la Nouvelle-Hollande, et qui a quelques rapports avec le Gifriniis hicolor, Fahrieius, mais qui ressemble également à des insectes du genre fSijn-hu.':. qui appartiennent à une auli-e famille. Aussi, à l'exemple de M. Ilope, n'est-ce qu'avec doute que nous le plaçons à la fin de la série des genres de la famille des Gyri- niens.



Fli; 4(10,


■ Stetnii^ iitpr.


2^2


29


220 HISTO'IRE NATURELLE.


CINQUIÈME FAMILLE.


HYDROPHILIENS. HYDROPlIILll. L:m:m\. 1817.

Ariin sans vcilrliros. nydrnphittix, i;oiiro prinrip;ii de I.i f;miillo.


Antcnnrs courtes, insérées sous les bords latéraux de la tète, et à derniers ariieles en massue; palpes maxillaires filiformes, souvent plus longs que les aiitennes, et toujours au moins aussi grands; tarses de cinq articles à toutes les pâlies, à peu d'exceptions près : le premier, et quel- quefois les deux premiers courts, peu apparents; pieds propres à la natation dans le plus grand nombre des espèces; menton grand, corné; mandibules cornées, peu apparentes à l'état de repos; corps parfois étroit et allongé, habituellement ovalaire ou presque hémisphérique, convexe ou voûté.

Le caractère le plus saillant des insectes de cette famille consiste dans la longueur remarquable des palpes maxillaires, composés de quatre articles, et qui, dans les espèces aquatiques, paraissent destinés à remplir lesfonctionsdes antennes, et justifientle nom de Palpicornes (/m/;jh,s, palpe; coniîf, corne), que Latreille a appliqué à la plupart des genres de cette famille. La tête, toujours penchée, quelquefois inclinée, offre habituellement la forme d'une sorte de triangle; le front est générale- ment uni, rarement sillonné; les joues sont souvent confondues avec l'épislome; les yeux, placés sur les côtés du front, sont le plus souvent à fleur de tète, ou à peine proéminents; les antennes, rarement d'un tiers plus longues que la tète, sont composées d'un nombre variable d'articles qui ne dépasse jamais celui de neuf : dans quelques espèces, qui font partie des Clavicornes de Latreille elles sont terminées en massue; l'épistome est grand, pentagonal; les mandibules, toujours cor- nées, au moins au côté externe, sont fortement arquées, bidenlées à l'extrémité, et souvent ar- mées intérieurement d'une ou de plusieurs dents simples ou bifides; les mâchoires, cornées en presque totalité, sont divisées en deux lobes souvent peu séparés, généralement frangés ou garnis de poils spiniformes au côté interne; les palpes labiaux, assez courts, ne sont composés que de trois articles; le corselet, quelquefois tronqué ou légèrement arqué en devant, est coupé, dans le plus grand nombre des cas, de manière à embrasser la tête jusqu'aux yeux; il est transversal, plus large que la tête, et sa .surface est unie ou ponctuée, ou bien marquée de fossettes; l'écusson, dans quelques cas peu apparents, varie de forme depuis celle d'un demi-cercle ou d'un trianHe jusqu'à une forme étroite et allongée, les élytres, quelquefois presque hémisphériques, ordinaire- ment ovales ou oblnngs, et rarement elliptiques, protègent entièrement l'abdomen; ils sont glabres ou garnis de poils plus ou moins nombreux, ornés de stries ou de points sérialement disposés; les ailes, quelquefois assez développées, sont entièrement cachées par les élytres; le prosternum se resserre ou s'élargit selon le volume ou la direction des hanches; le mètastcrnnm présente quel- ques variations dans sa dis])nsition; les pieds se modifient très-notablement dans leur forme, sui- vant le genre de vie diffèrent des divers genres, et il en est de même des parties qui les composent, telles que les iianches, les cuisses, les jambes, qui sont toujours terminées par deux éperons, et surtout les tarses et les ongles; les pieds, examinés d'une manière générale, sont longs et grêles chez les insectes destinés à marcher sur le sol ou à se cramponner à divers corps : ils sont, au con- traire, courts et comprimés dans les espèces qui fouissent la terre, et d'autres fois ils sont dis- posés pour la natation, un peu conime ceux des Dytisciens, et ceux de devant sont parfois plus grands chez les mâles que chez les femelles; l'abdoujcn offre quelques particularités dans sa [lartie


COLEOPTERES. 2'-21

inférieure du ventre, qui varie en étendue suivant le développement des derniers segments du roips.

D'assez nombreux travaux ont élé faits sur les métamorphoses des insectes de cette famille, et, à ee sujet, nous devons principalement citer les ouvrages de Friscli, Rœsel, l.yonnet, De Geer, Illiger, et ceux de MM. Westwood, E. Blanchard et Mulsant {Palpicornes de France, 1844).

FjCs larves ont une tète écailleuse, offrant quelquefois la partie supérieure concave, et l'inférieure convexe; les mandibules sont cornées, en général dentées au côté interne, soit courtes et trés- arquées, soit allongées et moins courbées; les mâchoires servent d'appui à des palpes labiaux de trois à quatre pièces; la languette porte des palpes de deux articles; les yeux sont lisses, en nombre variable, situés sur les côtés de la tête; les antennes sont composées de trois à quatre pièces d'iné- gale longueur; le corps, composé de onze à douze anneaux, parfois peu distincts, est allongé, gra- duellement rétréci, porte au-dessous de chacun des trois premiers anneaux une paire de pieds, et présente les côtés de la plupart des autres garnis latéralement d'appendices, ou armés d'une dent, et munis de tubercules. Ouelques-unes de ces larves sont terrestres, mais la plupart d'entre elles vivent dans les eaux, et principalement dans celles des mares et des étangs; mais ces dernières sont obligées, pour respirer, de sortir de l'eau et de venir humer l'air atmosphérique. Presque toutes les larves des IJydrophiliens sont carnassières, et se nourrissent ordinairement de larves plus faibles qu'elles ; quelques-unes nagent avec une grande facilité; d'autres restent accrochées aux plantes aquatiques; certaines se tiennent retirées au fond des eaux ou errent sur le sol, et enlin il en est que l'on trouve sous les pierres entièrement inuiiergées. Quelques larves ne peuvent nager, et restent constanmienl à la surface de l'eau. 11 en est qui, comme celles des Élophorides et des Parnides, semblent ne se nourrir uniquement que de détritus végétaux. D'autres, telles que celles desLimnébies, paraîtraient, d'après l'observation de Miger, être terrestres, et il en est de même de celles des Sphœridies, que M. Mulsant fait connaître. La durée de la vie des insectes de cette fa- mille à l'état de larve varie beaucoup depuis un mois jusqu'à six. Lorsque les larves aquatiques vont se transformer en nymphes, après être restées quelque temps sans se mouvoir, elles sortent de l'eau, et se creusent, à peu de distance du rivage et à une petite profondeur, une cavité sphé- rique dont elles durcissent les parois par la pression, et, au bout de huit à dix jours, leur peau des- séchée se tend sur le dos, et livre passage à la nymphe.

Celle-ci présente déjà en grande partie les formes générales de l'insecte parfait; la tête est in- clinée; les pieds sont couchés symétriquement sur la poitrine et sur le ventre; les élytres et les ailes sont cachés dans leur enveloppe, embrassant le flanc des segments du corps; le corps, courbé en arc, ne porte qu'à ses deux extrémités; le ventre est pourvu sur les côtés de filets assez semblables à ceux que l'on voit également sur le corps. Ces nymphes, qui, dans le principe, sont d'une couleur blanchâtre, prennent en peu de temps une teinte plus foncée, et, au bout de huit jours pour les unes, d'un mois pour les autres, l'enveloppe qui cachait l'insecte parfait disparaît.

Comme tous les insectes qui viennent d'éprouver leur dernière métamorphose, les Hydrophiliens sont d'abord d'une grande faiblesse, mais ils ne tardent pas à devenir plus robustes, et ceux qui provenaient de larves aquatiques se hâtent de regagner l'eau; mais, tandis que les larves étaient presque exclusivement carnassières, les insectes parfaits deviennent purement phytophages; les uns rongent les feuilles des plantes, les autres attaquent quelques parties de leurs tiges. Ce fait très- curieux semble aujourd'hui bien démontré, quoique certains entomologistes le nient encore, et pensent que la plupart des Hydrophiliens, à l'étal parfait, vivent de la même manière que les Dylis- ciens, c'est-à-dire de matière animale.

Parmi ces insectes, quelques-uns seulement nagent avec une assez grande facilité, mais jamais aussi bien que les Dytisciens, et surtout que les Gyriens; d'autres se fixent au pied ou aux racines des plantes marécageuses; il en est qui errent sur les tiges des végétaux, se cachent sous leurs feuilles, ou parcourent à la renverse la surface des eaux tranquilles; d'autres se cramponnent aux pierres placées dans l'eau; enfin, quelques espèces sont terrestres, et se trouvent presque toujours au bord des ruisseaux. Ainsi que nous l'avons dit, les Hydrophiliens ont besoin de respirer l'air en na- ture, et les espèces qui vivent dans les eaux doivent s'approvisionner d'une certaine quantité de ce gaz; souvent ils l'emontcnt à la surface de l'eau pour respirer, et alors ils se présentent dans une posi- tion presque horizontale ou légèrement inclinée d'avant en arrière; leurs antennes leur sont alors d'un grand usage, car ils les élèvent de manière à établir par leur secours, principalement auprès


2^28 IllSTUlUK NAl'Ur.KLl-E.

des tempes, des intersliees par lesquels l'aii- peut se glisser dans le corps. Dans quelques circon- stances, et surtout lorsque le sol est hunieclé par les eaux, on voit quelquefois certains de ces in- sectes, mcnie des plus aquatiques, s'avancer sur la lerre, et, quand les mares dans lesquelles ils vivent viennent à se dessécher, ils se retirent sous les pierres voisines ou s'enfoncent dans la vase, et y restent parfois jusqu'au moment où les ])luies nouvelles leur permettent de reprendre leur genre de vie habituel. Ils peuvent aussi, au moyen de leurs ailes, se transportci- d'une mare à une autre, et c'est principalement le soir ou la nuit qu'ils effectuent leurs voyayes. Parmi ceux prov( - nanl de larves terrestres, cpiclques-uns, à l'état parfait, se rendent dans les eaux; mais le plus grand nombre restent sur la terre; les uns se réfugient dans les bouses des Mammifères, principale- ment des Solipèdes, et s'y creusent de nombreuses j^aleries; les autres se eaithent sous les détritus de végétaux, ou se réfugient sous des pierres, le plus ordinairement au bord des eaux.

Le système de coloration des llydrophiliens est généralement sombre; tantôt entièrement noir, brun ou gris, avec quelques taches rougeàtres dans quelques cas assez rares; d'antres fois gris verdàtre, avec des reflets métalliques assez brillants. La taille de ces insectes varie considéra- blement; les Hydrophiles proprement dits, et surtout Y Iliidrophiliia p'icctis, sont assez grands, tandis que la plupart des espèces, comme les Klophores, les KImis, etc., sont, au contraire, tiès- petites. Lorsqu'on les poursuit, les espèces aquatiques se réfugient dans la vase; ces insectes peu- vent cependant se défendre au moyen d'une pointe acérée que porte leur sternum, et en font quel- quefois usage; ils contrefont souvent le mort, et emploient encore quelques autres ruses pour échapper à leuis ennemis.

Presque tous habitent les eaux ou dans leur voisinage; les uns se cachent dans les mares ou même dans les étangs sauroâtres ou salés; les autres se plaisent dans les ruisseaux des plaines; il en est qui ne vivent que dans les fleuves les plus rapides, et même dans les torrents, et enfin ijuclques uns, comme nous l'avons déjà dit, sont essentiellenieiit tenesires. La pliqiart semblent avoii' une vie sans repos, et tous )iarcourent en un an les diverses phases de leur existence. Les espèces qui. comme les Sphieridies, sont destinées à faire disparaître les matières e.xcrémentiticlles des grands mammi- fères, ont une vie plus active et des métamorphoses plus promptes à se succéder que les autres espèces. Ces dernières, et ceci s'appli((ne plus spécialenn'Ul a\ix Hydrophiles, meiteni un an à l'ac- conq)!issement de leurs destinées; iLs ne parviennent à Uui' deiiiier état de dévehqipenu'nt qu'au commeneemeut de l'automne, et ils )iassent l'hiver dans des trous qu'ils se creusent dans la boue, et où ils restent engourdis; au printemps, ils sortent de leurs retraites, et racconplemeut, dernier but de leur vie, ne tarde pas à avoir lieu. Les femelles, à l'aide de deux fdières éi'ailleuses, coniques, situées à la partie postérieure de leur abdomen, construisent et lient aux feuilles des plantes aqua- tiques une sorte de coipie de soie ovoide, et lerniiiu'e |iar un pédicule relevé; elles déposent dans ce réceptacle une cinquantaine d'œufs, verticalement disposés en demi-cercle, et séparés entre eux par un duvet cotonneux. (Juehpu's femelles même renferment leurs œufs dans une espèce de sa(' qu'elles portent sous le ventre. Au bout d'une quinzaine de jours, les jeunes larves éclosent, res- tent quelque temps dans les environs de leur berceau, et s'en chiignent bii'nlùl pdur connnenccr vôrilablciuenl leur vie.

Les llydrophiliens se Ironveiil répandus sur toute la surface du globe; mais comnu' la majorité des espèces sont difticiles à trouver en raison de leur petitesse, ce sont principalenu'nl les espèces europêeiMU's (pii ont été décrites jusqu'ici. Un n'eu connail ])as, au reste, un irês-grand nombre, et les genres sont assez restreints.

L'anatomie de plusieurs Coléoiitères de cette famille a été étudiée par divers naturalistes, M. Léon Dufour, dans la i" série tics AiiikiIcs des Sciences )i(iliii-(IU-s. a ilnnnè (piclipu's détails à ce sujet; siuis ce point de vue, ces insectes, et prini-ipalement ceux (pii sont essentiellement na- geurs, connue les llvdinphiles proprement dits, prêsenleni une analogie assez grande avec les l)y- tisciens. Malgré cela, il n'ont pas de vessie natatoire, ni d'ap|iareil excrèmentitiel comme ces der- niers. Leurs organes ont en général chez les mâles de nombreux ra])ports avec ceux des Clavieornes, deLatreille; (piehpu's mâles, chez les Hydrophiles pi'opreuu'ut dits, ont eiu:ore le dernier ai'licle des tarses aniêrieurs disposé en palette connue chez les l)yti((ues. L'appareil digestif de la larve, (pu est exclusivenu'nt carnassière, est assez court, et il s'opère île grandes modilicalioiis |:endant la nu'Ianiorpliose de ce même oigaiie dans l'iusecte parfait, (pii. lui. est li.diilnelli nu ni liriiiiMire; ccl



FiJi. 1. — Thoiecles puiicticuKi


Fii^. 2, — Geohius trwunn.



Fiii. ?> — Lnraims mctalhcus



Fi-f. 4, — Hi-.rodoii Monfamlonu.


Fij;. 5. — Gfap/iii'nis rm^iicollis.


n 17.


I


COLÉOPTÈRES. 22'J

appareil esl Irès-graïul, et acquiert quatre ou cinq fois la luugueur ilu corps de l'insccle, et il rap- pelle, pai' sa coiilextui'e, celui des Scarabéides ou Lamellicornes.

La classiiication des Iljdropliilieiis, aujourd'hui assez complète, a donné lieu pendant lon£(lemps à d'assez grands tâtonnements de la part des anciens entomologistes, et cela dans moins d'un siècle : depuis Liuué, qui, eu 17(Jl, les plaçait dans les genres Scayabiiits, Dcnmsic.'i, S'iliilin, CiKniicUn, Chnjsoiiicla, Dupreslis, Dijlisciis, jusqu'à M. Mulsant, qui, en IS/pi {U'ifii.nrv. iialiinllc des Culcop- ihrs de France : Palpicorucs), a donné un bon travail sur les insectes de cette famille, mais qui ne s'est occupé malheureusement que des espèces françaises. Sans citer tous les auteurs qui ont donné des travaux sur les Ilydrophiliens, nous nous bornerons à indiquer Geoffroy (1702), Ite Geer (1774) et Fabricius (177.">), qui fondèrent véritablement ce groupe, et l.atreille (1790), Leacli (1812), ainsi que .MM. Solier (1805), Brullé (1855), Eriehson (1857), Ilope (1858) et Mulsant (1S41.\ qui augmentèrent successivement le nombre des genres, tandis qu'une foule d'autres entomologistes augmentaient considérablement le Catalogue des espèces.

La place que les llvdrophiliens doivent occuper dans la série des Coléoptères a plus ou moins varié; Latreille les mettait immédiatement avant les Lamellicornes, qui, dans son système, termi- nent la section des Pentamères; mais, dans une classification véritablement naturelle, on devait rapprocher ces insectes des Dytiseiens, et c'est ce que nous avons fait, imitant en cela plusieurs de nos prédécesseurs. A l'exemide de M. E. Blanchard et de plusieurs naturalistes, nous comprenons dans cette famille les Puriiiis. Eluàs, Hctcroccrns, et quelques genres voisins que l'on place assez souvent avec lesClavicornes, de Latreille.

Nous divisons les Ilydrophiliens en cinq tribus particulières.


PREMIERE TRIBU.

ELMIDIÎS. ELMID.E. Desniarest 18S0.


Corps allongé; corselet terminé par des angles aigus; pattes contractiles, grêles; tarses n'avanl quelquefois que quatre articles.

Les insectes de cette tribu étaient compris par Latreille sous le nom de Macrodacl ,lcs {u.-jy.-y_:, grand; 'Ϋz.tu).o;, doigt), dans la famille des Clavicornes; mais par l'ensemble de leurs (taractères, qui les rapprochent un peu des Dytiseiens, ils peuvent aussi rentrer dans la famille naturelle des Ilydrophiliens. Les Elmides sont des insectes aquatiques de petite taille, très-peu agiles quoique quelques-uns puissent voler au soleil, dont le corps n'est ni ovoïde ni aplati, et qui ne semble ])as construit pour nager. Ce cor|is est pourvu de pattes très-minces, dont la largeur démesurée rend la marche très-lente ; munies d'un long article ft l'extrémité de leurs tarses, qui quelquefois n'ont que quatre articles, et armées de forts crochets recourbés, ces pattes errent lentement sur le sol du fond des eaux, ou sur les corps qui y sont plongés, et se fixant lour à tour, à l'aide de leurs crochets, à la surface de ces corps, elles y adhèrent fortement; quand on soulève une pierre dont la base est plongée dans l'eau, on ajterçoit dans les crevasses et dans les interstices ((u'clle présente quelques-uns de ces insectes qui s'y tiennent solidement cramponnés, le dos tourné vers le sol. C'est dans les eaux toujours mouvantes des ruisseaux, des torrents et des fleuves qu'on les rencontre en général; mais quelques espèces se tieiuienl aussi dans les lieux humides, sur le bord des rivières et des fleuves, et même dans les lieux inondés, et ne |iai'aissent pas aller dans l'eau. D'après ces ha- bitudes aquatiques, l'on conçoit que les insectes de cette tribu ont dû échapper aux recherches des voyageurs, et l'on n'est pas étonné d'apprendre que presque toutes les espèces sont propres à l'Eu- rope, à l'exception de quelques Di-tjojis. qui ont été signalés dans les autres parties du globe. Du reste, l'uniformité de leurs habitations leur permet de s'étendre sur une grande surface, et l'Europe presque entière en a fourni aux recherches des entomologistes. Certaines espèces, comme la plu- part des .Macronyques, des Dryops et des Elmis, préfèrent les régions chaudes de ce continent.

Les genres de celte tribu sont ceux des Di-ijopa, Poldimipliilns, Gcoiissns, Elmis et Matruiiijclnis.


>ô()


HISTOIRE NATURELLE.


i" f.EiNRE. - DRYOPS. DRYOPS. Olivier

Encjcl. iiiêl. Entumolugii'. Dryops, nom mythologique.


1791.



Fig. 401 — II. i^rnli- fericurnin.


Corps obloiii,'; jiaipps pre.sque égaux, terminé.s par un article ovalaire un peu plus gros; mandibules forles, dentées à l'extrémité; antennes courtes, se logeant dans une cavité au-dessous des yeux, de dix articles : le deuxième très-grand, dilaté en forme d'oreillettes, les suivants formant une massue fusi- forme, légèrement dentée en scie; tète grande; corselet presque carré; écusson triangulaire; élytres allongés, convexes ci/Uvrant l'abdomen; tarses allongés, liliformes.

Ce genre a été créé en 1791 par Olivier, qui lui donna pour type le Dcr- meste à oreilles, de Geoffroy. L'année suivante, dans son Entomologie sijslé- niaû(juc, Fabricius adopta ce genre, mais lui assigna le nom de Purnus (éty- mologie incertaine), dénomination qui, quoi(|ue un peu plus récente, a été à tort adoptée par le pins gi'and nombre des entomologistes. Selon Leacli, une espèce de ce groupe, D. Dumerilù, Latreille, du midi de la France, constitue- rait seule le genre Drijops, tandis que toutes les autres formeraient le genre Parnits ; mais les caractères différentiels qu'il indique sont trop peu importants pour que l'on puisse adopter ces deux groupes. En effet, pour Leacli, les Dnjops présentent des anteinies avec des dents aiguës, tandis que chez les Parniis ces dents sont obtuses, et qu'en outre le corselet offre un sillon de cha- que côté, outre le bourrelet latéral.

Les Diyo])s se trouvent au bord des eaux, dans la vase ; leur corps est gris ou noirâtre, granu- leux et couvert de xillosités en des.sus; la structure des antennes est des plus remarquables et pré- sente quelque analogie avec celle des Gyrins, ce qui les a fait quelquefois placer dans la même famille que ces derniers. On ne sait rien sur leurs métamorphoses. Plus de vingt espèces sont com- prises dans ce genre, et sont propres à l'Europe, à l'Amérique et à l'Afrique. Celle que nous indi- querons comme type est le D. prulifcricoriiis, Fabricius, insecte de petite taille, qui n'est pas rare aux environs de Paris.


2"' GENRE. — POTAMOPHILE. POTAMOPHILUS. Germar, 1807

Fauiia Insfcioiuui Gerniania!. noTaaoî, lleuve; aO.iui, j'aime.



Pi)l(imi>pli\lii> (Ml < lomail


Corps allongé; palpes courts, les maxillaires plus grands que les labiaux, terminés par un article plus gros, tronqué, presque oblique; mandibules ar- quées, tridentées; labre peu échancré; yeux saillants; antennes de onze arti- cles : le premier très-long, arqué, le second court, globuleux, les siiiv.inls courts, transversaux, un peu en scie et formant une massue presque cylin- drique, obtuse à son extrémité; tète inclinée, légèrement rétrécie en avant; corselet transversal, rebordé, bombé dans son milieu, plus étroit à la partie antérieure; écusson triangulaire, petit; elytres allongés, parallèles, peu bom- bés, recouvrant l'abdomen; pattes allongées; jambes grêles, sans épines à l'extrémité.

Placés d'abord avec les Dnjops, Latreille a créé pour les insectes de ce groupe un genre Ilijdcra (uJw?, eau), nom que Germar a cliangé en celui de

, qui a été ado|)té généralement.

sept espèces de ce genre se rapportant à l'Ameriipie. à .lava, et une a l'Europe cen-


COLROPTEP.ES.


2r.l


Iralu et méridionale, el se trnuvanl quelquefois, mais rarement, aux environs de Paris. Celte der- nière espèce est le P. acnmhuiius, Fabriciiis, qui, d'après la plupart des entomologistes, se ren- contrerait au bord des eaux sur les plantes aipiatiques, mais qui, selon diverses observations, en- core confirmées récemment à Paris même par M. L. Fairmaire, se tiendrait ]ikitôt à la suitace des eaux, et suivrait le courant des grands fleuves. Cet insecte est petit, brun, revêtu d'un duvet très- court et qui lui donne une nuance un peu roussâtre.


5"'" GENRE. - GÉORYSSE. GEORYSSUS. Latreille, i803.

riciicia înscclorurn cl Ciuslac. Tï). terre; op'Juam, je fouille.


V /



Fig 405. — fi , pifgmœus.


Corps globuleux; palpes courts, presque égaux, à dernier article en massue; mandibules grandes, obtuses; antennes de neuf articles : le premier et le qua- trième allongés, cylindriques, les autres courts, et les trois derniers en massue solide, globuleuse; corselet arrondi, rétréci antérieurement; élytres globuleux; pattes assez grandes; tarses de quatre articles.

Ces insectes, par leur faciès, rappellent en miniature les Pimelies, et l'on comprend aisément pourquoi Fabricius avait placé dans ce genre l'espèce type, tandis que Panzer en faisait un Tro.v

Les Géorisses, tout en étant globuleux, sont cependant plus longs que lar- ges; leur corselet cache presque entièrement la tète; leurs tarses n'ont que quatre articles, ce qui présentait une anomalie fort irrégulière dans le syslème de Latreille, qui pla- çait ces insectes dans la division des Pentaméres. Sous le rapport de leurs habitudes, ils se ra]ipn;- chent assez notablement des Dryops et des Ilétérocères, tout en en ayant aussi avec les Piyrrhes, à côté desquels on les place souvent. Ils vivent dans le sable humide et peuvent fouir la terre au moyen de leurs pattes, qui sont assez fortes. Tous sont petits, de couleur noirâtre, et laissent transsuder de leur corps une matière gluante qui retient la poussière du terrain qu'ils babilent el leur en donne la couleur; moyen employé par la nature pour les dérober plus facilement à leurs en- nemis.

On connaît une quinzaine d'espèces de Gcoiis.sits, toutes propres à l'Europe, et dont le plus grand nombre, particulier à la Russie, a été décrit par M. Molschoulsky dans la monographie qu'il a donnée de ce genre (Bull. Soc. Moscou. iSlô). L'espèce type est le Gcorissiis piifinuriis {l'itiirlid pilfliud'ii. Fabricius), qui se trouve auprès de Paris, ainsi que dans une grande parlie de l'f^uropc boréale.


4"'<- GENRE. — ELMIS. ELMIS. Latreille, 1803.

Histoire naiurelle des liisccles. EXu.tv;, ver, insecte.


Corps nblong ou convexe; palpes très-courts : maxillaires un peu plus longs que les labiaux, le dernier article le plus grand de tous, ovale, cylindrique; antennes insérées au-dessous des yeux, presque filiformes, de onze articles courts, presque cylindriques : le dernier un peu plus gros, acuminé; tête ar- rondie, setnblant cachée; cor.selet presque carré, convexe et rebordé; écusson petit, arrondi ; élytres convexes, embrassant l'abdomen, et légèrement acu- minés à rextrèmité; pattes allongées; cuisses un peu renflées; tarses allongés, à dernier article plus grand que les trois précédents et armé de deux cro- chets.

Le genre Elm'i.s fut fondé par Latreille pour un insecte que Marsham plaçait dans le genre ChnjsonKla, tandis que Panzer en faisait une espèce



de Dijùsc


us. miser


•23ii iiisKtiisE N.vryREM.i;.

désigna depuis ce genre sous le nom de Liiuucus (/.ipr,, marais), qui est aujourd'hui généralemeiu abandonné, ainsi que celui de Cnem'uhlus (y.nm;. uJo;, botte; w;, mto,-, anse), proposé par Panzer; dénomination reprise plus récemment pour distinguer un genre de Dytisciens, voisin de celui des Halïplus.

Les Elmis sont de petits insectes ordinairement de couleur bronzée, et revêtus de poils soyeux sur les parties inférieures; le corps est plus ou moins allongé et souvent inégal; les élytres présen- tent des stries profondes et quelquefois des côtes saillantes; ils n'ont presque jamais d'ailes au- dessous des élytres, et leurs jambes simples et grêles, leurs tarses jilus grêles encore et terminés par un long article, leur donnent une physionomie singulière. Le corselet se prolonge en avant sous la tète, comme dans les Macronyques, et vient fermer exactement la bouche, dont la lèvre su- périeure forme la paroi opposée de cette espèce de limite : elle est cependant presque toujours eutr'ouverte après la mort de l'insecte, et les palpes se voient alors; mais, dans certaines circons- tances, cette cavité est tout à fait close. Les Elmis sont des insectes de petite taille, qui sont aqua- tiques, mais qui ne nagent pas. Selon M. L. Dufour, leur démarche, quoique liès-loin d'être vive, est cependant moins lente que celle des Macronyques. Ils habitent les eaux rapides des fleuves et des torrents, au milieu des plantes submergées et sous les pierres; ils se plaisent surtout dans les racines chevelues et mortes flottant entre deux eaux; ils partagent ce domicile avec quelques Dryops <t Élophores. M Westwood signale, mais avec doute (/h(»0(/. Ins class., I. I, lig. 7, n* Iti, 17 et 18), une larve comme se rapportant à ce genre.

On connaît aujourd'hui une vingtaine d'espèces d'Elmis. La plu|)art appartiennent à l'Europe, nwis quelques-unes sont propres à l'Aniéiicpie.

M. Léon Dufour a pnqiosé de former deux genres avec celui des Elmis; mais, à l'exemple de .M Urullê. nous indiquerons ces groupes < omme de simples subdivisions sous-génériques.


1" SOLS-t;i;M\K. — STlîlNtiLMlS. STENELVIS. L. lUifmii, 1828

.Viina'is des .siiciici s nalurcllcs. ÏTjvc;, ûlroll; £'/|J.iv:, elmis.

Corps très-étroit, allongé; pattes allongées, dernier segment abdominal un peu échancré.

Deux espèces, toutes deux propres aux environs de Paris, entrent dans ce sous-genre, qui cor- respond entièrement au genre Limncns. Ce sont l'Elm'm atiiarnHlalii>i, Cyllenhall, dont M. L. Dii- fiiur .sépare, peiil-êire à lorl, une espèce qu'il désigne sons le nom île cuiisoliriniis, et Y h^linis pa- mllcliji'qicdus, .Mldlcr.

2""^ SOUS-GENUE. — ELMIS. ELMIS. Latrcillc.

Corps ovalaire on elli)tsoidal et uniformément convexe ; pattes un peu moins longues (pie dans l;i subdivision précédente; dernier segment abdominal entier et arrondi; corselet de la largeur des elylres, ofl'raiil jiresipie toujours une ligne longitudinale Iracée à ipn'kpie distance du Imrd la- téral.

C'est dans ce sous-genre que l'on place pres(|ue toutes les espèces (\' Elmis. Le type est l'/i. Mai:- ijctii. Latreille, qui se rencontre assez fréquemment dans certaines parties de la Seine, auprès de l'ari.s.

Le genre i.Ummiu ( = /,',.-, marais; jwu,-/.. corpsl. signalé par M. Motschonlsky [liidl. de la Soc. de MoxiUH, 18'k")j, est au moins irès-voisin des I']lmis, .s'il ne rentre pas même dans ce genre.



Fiff. l — Atlisnnlhl Ifiricohi.


Fiiï. 2. — rri'iiittshH-lieilii^ hnttt^



Fig. 5 — Goliaihus micans



Fiir. 4 — Pariicriislis itianijiennr


Fig. 5 — lliili'la iiiililiellii.


PI 18.


COLÉOPTÈRES. , 255

5"" GliNRE. — MACaONYQUE. MACRONYCIWS. Miillor, llliger, 180(5.

Mjs^siii d'cntoiiiologic. M-.x;c;, grand; vi'i\, ongle.

Coi'ps ovalaire, allontfé; palpes très-courts : le dernier article des maxillaires plus gros et ovale, et le dernier des labiaux tronqué obliquement, légèrement séeuriforine ; mandilmles très-courtes, fortes, bifides à l'extrémité; antennes très-eourtes, de six articles, presijue liliformes, terminées par un article plus gros, ovalaire, et formant une massue, insérées sous les yeux et se logeant sous le bord latéral et antérieur du corselet ; tète arrondie, enfoncée en partie dans le corselet : celui-ci oblong, presque cylindrique, fortement rebordé; écusson petit, triangulaire; élytres oblongs, con- vexes, embrassant l'abdomen ; pattes allongées; cuisses cylindriques ; tarses avec leurs quatre pre- miers articles courts : le dernier aussi long que les autres pris ensemble, renflé à son exlrémité, avec deux croebets forts, courbés, très-aigus.

On n'a longtemps placé dans ce genre qu'une seule espèce, le Macromjchus quadrilttbcrndaïus , Midler, que l'on trouve dans plusieurs parties de l'Europe, et qui a donné lieu à des observations du plus liaut intérêt, dues à MM. Contarini et L. Dufour. Assez récemment on en a découvert une nouvelle espèce en Europe, deux dans l'Amérique du Nord, et une au cap de Bonne-Espérance, et c'est probablement à cause des habitudes tout à fait aquatiques de cet insecte, puisqu'il vit entiè- rement sous l'eau, qu'on n'en a pas encore rencontré un plus grand nombre d'espèces.

D'après M. L. Hufour, le corps du Mnciviiijclnts (iKadiilnbciciilaliis piésente des ailes (aniôl très-courtes, rudimentaires, impropres au vol, tantôt plus longues que le corps, parfaitement dé- veloppées et ployées transversalement vers le milieu dans le repos, et pouvant servir pour le vol. Les pattes ont une longueur qui dépasse celle de tout le corps de l'insecte, en sorte que celui-ci, qui les tient habituellement étendues et distantes les unes des autres, a un peu la tournure d'une Aranéide; ces pattes sont simples et glabres, avec les cuisses allongées et droites, à peine amincies vers leur insertion, les jambes grêles et inermes, les tarses aussi longs que les jambes, de cinq articles à peine saillants sur un côté. Les sexes ne se distinguent extérieurement que par une taille moindre dans le mâle. Les courants les plus rapides des rivières et des ruisseaux sont le séjour de prédilection de ces insectes, quoiqu'ils soient inhabiles à nager. Us s'attachent au moyen de leurs pattes, admirablement conformées pour cet usage, à tous les uorps flottants sur l'eau, se plaisent sur l'écorce sapée et soulevée des branches mortes, et semblent en cela partager quelques habitudes des Xylophages. Ouand on relire les Maeronyqucs de l'eau pour les placer à sec sin- le sol, ils contrefont les morts; mais, au lieu de ramasser leurs pattes vers le tronc, comme beaucoup de Coléoptères, ils les tiennent étendues, roides, immoi;iles, avec les tarses plus ou moins fléchis sur les jambes, ce qui leur donne une attitude grotesque : ils ne vivent pas au delà de deux ou trois heures quand on les prive d'eau ou d'humidité. Si, peu de temps après les avoir retirés de l'eau on les y replace, ils en gagnent aussitôt le fond, les pattes étendues mais immobiles, le corps étant tantôt en supination tantôt en pronation; quand ils marchent dans l'eau, ils tiennent étalés leurs palpes et leurs antennes. La pubescence qui recouvre leur corps parait servir à retenir une cerlaine quantité d'air autour de leur corps, et est peut-être destinée à permettre à l'insecte de monter à la surface et de redescendre au fond de feau ; dans le premier cas, la bulle d'air observée par M. Con- tarini deviendrait plus grosse, et elle diminuerait, au contraire, dans le second. On peut expliquer ainsi comment les Macronyques peuvent respirer sous l'eau; nous avons indiqué une autre expli- cation en parlant de certains Carabiques qui vivent également sous l'eau, tels que Wlipus Itohinii et le Ticcliiis nifcscens. L'accouplement de ces insectes dure quelques heures; la femelle vient dé- poser ses œufs sur quelque branche ou quelque morceau de bois flottant à la surface de l'eau; elle les place en séries régulières et transversales, de manière à former de petites masses carrées, ova- laircs. Fixés à l'aide d'une substance glutineuse qui ne se dissout pas dans l'eau, ces œufs sont blancs au moment de la ponte, mais ne tardent pas à devenir d'un cendré roussâtre. D'après M. Con- tarini, plusieurs femelles se réuniraient poui' produire ces petits groupes d'œufs; mais, comme le '2'2' 30



— M . fjuadri- culatiis.


de leurs Lois; il r


pattes, il l'aul di'sart


HISTOIRE NATURELLE .

fait remarquer M. Brullé, il est plus probable que ebaque femelle peut former un de ces amas. La durée des métamorpboses serait, dit-on, de huit mois, depuis le moment où les œufs viennent d'être pondus jusqu'à celui où les in- sectes sont en état de se reproduire. Les larves, que M. Contarini a étudiées, mais dont il n'a malbeureusement donné ni la description ni la lî,^ure, se cour- bent en forme de cercle, et ressemblent, en petit, à celles du Hanneton ; ces larves se nourrissent de la substance même des petites brandies sur lesquelles elles sont écloses, et vivent entre l'écoree et l'aubier. L'insecte parfait semble aussi se nourrir de substance lit^neuse. Souvent ces Coléoptères se réunissent en grand nombre et se groupent d'une manière si intime à l'aide des crocbets de leurs tarses, qu'on ne peut leur faire Iflcher piise sans briser quelqu'une

en est de même lorsqu'un de ces insectes est mort fixé à quelque fragment de

iculer ses crocbets pour parvenir à l'en séparer.


DEUXIEME TRIBU.

IIÉTÉROCÉRIDES. IIETEROCERIDM. Desmarest, 18S0.


Corps oblong ; pattes contractiles; jambes aplaties, épineuses ; tarses de quatre articles, au moins en appaicnce.

Les insectes qui constituent cette tribu, et qui rentrent tous dans un seul genre, celui des Hctcro- ccrtts, sont véritablement anomaux dans la série des Coléoptères; mais, par le plus grand nombre de leurs caractères, ils doivent se rapportera la famille naturelle des llydroplnliens, si l'on com- prend dans celle-ci les Elinis, Drijops, et genres voisins.

Latreille en faisait la tribu des Acuiiiliopodcs (i^x^Oor, épine; tzw;, pied), dans sa famille des Cla- vicornes, et il les caractérisait principalement par leurs jambes aplaties, larges, armées extérieure- ment d'épines, et par leurs tar.ses de quatre articles en apparence : le cinquième, suivant Gyllenhall, existant réellement, mais étant excessivement petit et à peine visible à une forte loupe.


V GENRE. — HÉTÉROCÈRE lIElEROCEnUS Rose, 1825.

Acl. (le la Sor. iriiisi. iiai. de Paris, l. I. EtcJio:, différent; xejx;, aiilcniiL.


Corps ovale, aplati; palpes liliformes, courts, avec le dernier article des maxillaires un peu plus long que les autres, ovalaire; mandibules fortes, larges, bidentées; antennes courtes, de onze ar- ticles ; le premier grand, allongé, rentlé, velu, le deuxième court, les suivants petits et les trois derniers courts, serrés, formant une massue allongée, comprimée, un peu dentée en scie; tête avancée, inclinée, rétrécie et arrondie en avant; élytres légèrement bombés, presque parallèles, arrondis à l'extrémité; pattes fortes; jambes triangulaires, aplaties, larges, épineuses ou ciliées ex- térieurement, surtout les deux premières; tarses courts, de quatre articles filiformes, se repliant sur les côtés extérieurs des jambes, et à premier arlide très-petit; corselet court, transversal, sans rebord, avec ses côtés arrondis.

Les insectes de ce genre sont surtout remarquables par leur tête, qui forme une sorte de mu- seau dû à la saillie d'une lèvre supérieure, demi-circulaire et marquée d'une petite entaille au mi- lieu, et par leurs pattes courles et robustes, conformées comme celles de tous les insectes que leur genre de vie expose à faire dc,^ efforts contenus pour pénétrer dans un milieu résistant, et ra|)pelant un peu celles des Oiiiopliions. En effet, les Iktcrocerus se trouvent enfoncés dans le sable liumide ou la vase, sur le bord des ruisseaux et des marais, et leurs pattes leur servent beaucoup plus à fouir le sol qu'à marcher. Devant vivre dans les lieux bumides, ils ont été revêtus d'un duvet très-



COLEOPTERES. 235

sevré qui Ips ronil iniiH'iii'li'alilos à l'o;m; ce tliivel est plus loiiy que celui des Dryops, el a pour liul. selou M. L. Dufiiur, demeilre les orilices respiratoires à l'altri de l'inlluence immédiate el perni- cieuse de l'eau. Les llétérocéres, pourvus d'ailes sous leurs élytrcs, volent quelquefois au milieu du jour. On croit qu'ils sont carnivores, et M. Curtis rapporte avoir trouvé un insecte de ce genre creusant des trous sous de petits crabes laissés sur la plage par le retrait des eaux de la mer.

Les métamorphoses de ces insectes ont été observées pour la première fois par lUigcr, et elles ont été récemment le sujet d'observations de M!\L Kiesen- wetter et Marskel (Gcrnt Zcic/(.) et Ericbson (Nalnrcj.. dcrhtsccl. Dcutsclil.). Les larves vivent dans les mêmes lieux que l'insecte parfait; leur tête et les trois anneaux tlioraciques sont très-larges, et les autres anneaux du corps sont beaucoup plus étroits et presque cylindriques.

On indiquait cinq espèces de ce genre, dont une appartient à l'Amérique du Nord, deux à la Sibérie, une à l'Espagne, et enfin la dernière, la plus ancien- nement connue, se rencontre aux environs de Paris C'est 1'//. marghtalus, ISosc, très-petit insecte d'une ligne et demie de long, dont la coloration varie beaucoup, ce qui a fait créer par certains entomologistes plusieurs prétendues espèces; on le trouve en grand nombre sur la grève sablonneuse des rivières, et en particidier sur les bords de la Seine; et si l'on jette, lorsqu'on en a dé- couvert quelques-uns, un peu d'eau sur le sable, de manière à mouiller les parties qui ne le sont pas, on en fait quelquefois sortir en abondance. Tout récemment M Kiesenwetter a fait connaître environ quinze espèces nouvelles de ce genre, et toutes propres à l'Allemagne.


TROISIEME TRIBU.

ELOPIIORIDES. ELOPHORWM. Desmarest, 1850.


Corps oblong; tarses de cinq articles, à dernier article aussi long que les précédents réunis; leur tète est visible en dessus; leur corselet est plus étroit à la base que prés de la tète, et il est bossue ou creusé de sillons ou de fossettes; les cuisses sont peu déprimées, presque cylindriques ou fai- blement renflées.

Les insectes de cette tribu ont le corps généralement oblong ou allongé; leur coloration ordinaire est le vert plus ou moins brun ou violacé, avec des reflets quelquefois métalliques; mais certaines espèces sont entièrement noires; toutes sont de petite taille. Quelques-uns de ces Coléoptères sem- blent se plaire uniquement sur les rivages ou dans les lieux humides; mais le plus grand nombre habite les eaux : les uns se cachent dans les sables des torrents, ou vivent cramponnés aux pierres et aux rochers qui s'y rencontrent; la plupart des autres se trouvent dans les eaux stagnantes, soit dans celles qu'alimentent les sources les plus pures, soit dans celles qui croupissent dans les mares et les fossés, soit même dans celles formées parfois par l'eau de la mer. La conformation de leurs pieds montre qu'ils ne sont pas destinés à nager; ils parcourent les eaux, le plus souvent à la renverse, ou en suivant les tiges des plantes qui y croissent; c'est ainsi, dans quelques cas, qu'ils arrivent à la surface pour respirer l'air; mais d'autres fois ils s'y rendent plus proniptement en abandonnant les objets auxquels ils étaient accrochés, et en laissant aller leur corps, qui s'élève par l'effet de sa légèreté. Presque tous les auteurs disent que les Elophorides sont carnassiers, et qu'ils font la guerre aux petits animaux aquatiques qu'ils rencontrent; mais M. iMulsant pense qu'ils se nourrissent exclusivement de végétaux.

Les larves sont encore peu connues; en décrivant les genres nous parlerons de celles qu'on a signalées; faisons seulement remarquer, avec Vaudouer, que ces larves rongent les racines des plantes aquatiques.

Presque toutes les espèces connues d'Élophorides sont européennes; on les répartit en un petit nombre de genres, dont les deux plus importants sont ceux des Eloplioms et des Ihjdrana.


23C


HISTOIRE NATURELLE.


i" GENRE. - IlYDROnUE. IliDROCIIUS. Lcach. 1817.

Z0ul03ic.1l MiscelLiny. Yjwf, c;iu; c/.o;, qui contient.


Tète avancéo, rélrécie anléficurpment, à yeux g-lobulrux; mandibule.s cornées, arquées, terminées m poitite aiguë; inâclioifcs allout^ées, cornées au cùte exierne; menton corné, presque concave; palpes maxiMaires moins longs que la tête, à dernier article fusiforme, le plus long de tous : labiaux courts, à dernier article ovalaire; antennes de sept articles : les trois derniers formant une massue pubcscente, et le dernier presque aussi grand que les deux précédents réunis; corselet souvent plus long que large, creusé en dessus de deux rangées transversales de fosseltes; écusson petit, ellipti- que; corps allongé ou oblong; ventre de cinq segments apparents; jambes sans éperons; tarses à quatre premiers articles très-courts, et le premier caché, le dernier article des postérieurs aussi long que tous les précédents réunis.

Le genre Jlijdroiliiis a été fondé par Leacli aux dépens des Etoplionts, et com- prend des espèces de petite taille qui habitent les eaux stagnantes et les ruis- seaux, que l'on trouve également sous les pierres et parmi les herbes qui gar- nissent les rives, et qui volent peu. On n'en a décrit qu'une dizaine d'espèces, presque toutes particulières à l'Europe, trois seulement étant propres à l'Aniè- 'M'. — u rlim- rique septentrionale. I^e type est \' lliidruvlius domjaius, Tabricius, qui n'est »"""• pas rare aux environs de Paris, et que Schaller rangeait dans le genre SUplia.



2">' GENRE. - ÉLOPIIORE. ELOPHORUS. Fabricius, 1775.

Sysicma eiitoinologise. E'.c;, marais; çopuu, je corroni|is.


Tête inclinée; chaperon entier; mandibules cornées, arquées, terminées par une dent aiguë; mâ- choires courtes, arquées, pointues; palpes maxillaires de quatre articles graduellement plus épais : labiaux poilus, assez allongés, à premier article globuleux; menton corné, rétréci d'arrière en avant; antennes courtes, de neuf articles : le premier allongé, anpié, les suivants petits, grenus, et les trois derniers en massue ovale, légèrement perfoliée; corselet une fois environ plus long que large; écusson petit, en triangle curviligne; élytres légèrement bombés, presque parallèles, arron- dis à l'extrémité; ventre de cinq segments apparents, plans : le dernier non caréné; jiattes, avec les cuisses, un peu renllées; jambes grêles, munies de petits éperons : les antérieures élargies à l'ex- Irémité; tarses postérieurs à dernier article moins long qtie tous les autres réunis; corps ovalaire, assez allongé.

Le genre Elophanis, que ([iicbpies entomologistes orthographient Helopliorits, a été créé par l'abricius, et adopté par tous les naturalistes Les Elophores sont des insectes de petite taille, peu agiles, nageant mal, volant rarement, et se tenant habituellement sur les plantes aquatiques, où ils agitent sans cesse leurs palpes, en tenant cachées leurs antennes sous les côtés de la tête, à moins qu'ils ne soient en marche. Quelques-uns de ces insectes se rencontrent sur le rivage des étangs ou des mares; mais le plus grand nombre habite les eaux stagnantes; ils se cachent parmi les végétaux ai|uatir|iics, cl semblent devoir se nourrir de Icur.s parties submergées qui commencent à se llétrir, (|ii(ii(iiie Schranck assure que leur nourriture liabiluelle consiste en larves d'autres insectes et en dépouilles de Grenouilles. Dans les belles soirées du printemps, il n'est pas rare d'en voir crampon- nés, immobiles, aux plantes qui s'élèvent au-dessus de l'eau. Plusieurs se préparent de la sorte à leurs pérégrinations aériennes. Leur instinct ne les conduit pas alors toujours dans des lieux aqna- tiipies; car on en trouve iiaifuis dans les bois, au pied des arbres ou sous les feuilles humides. Peut être, ainsi que le croit .M. Mulsanl, ne faul-il voir dans ceux-ci que des individus égarés ou



COLÉOPTÈRES. i'û

fatigués de la roule, et ayant pris terre pour se reposer avant de continuer leur voyage aventureux Toutefois, ces migrations d'une mare à l'autre ne sont pas toujours un acte purement volontaire : le besoin les force quelquefois à quitter leur demeure, quand les marécages où ils se trouvent vien- nent ;\ se dessécher; mais néanmoins plusieurs de ces insectes se bornent alors à se blottir dans la vase, où ils peuvent braver pendant des mois entiers les effets de la chaleur et de la sécheresse.

On ne connaît qu'une dizaine d'espèces de ce genre, et toutes, d'assez petite taille, sont propres à l'Europe. Les espèces les plus connues de ce genre sont les E. aqttaticus, Linné; E. ijramlis, Illiger; Dcriiirsie bronze, Geoffroy, et (irannlur'ts, Linné, qui toutes ii:ibitent les environs de Paris.

Nous indiquerons comme simple subdivision des Eloplionis le genre Eiuplcitrc, Emplcnrus, Hope (îjrf.susoM, j'atlaque en liane, Colcop. Muiiiiul, 1858), qui ne comprend que \'E. nnbitus, Fabricius, espèce qui se distingue particulièrement par les côtes de son prolhorax non mousses ni tuberculeuses, rélrecies faible- ment, mais jamais au point de paraître interrompues. Cette espèce habite toutes les parties de la France; elle se tient sur le bord des eaux stagnantes, soit dans n-. 'i08 — /;.«</«<,- la vase, soit sous les feuilles ou autres objets épars sur le rivage. '"■"'■


5""= GENRE. — OCHTHÉRIE. OCIITIIEBIUS. Leach, 1817.

Zoological niisccllany. 0/Jln, rivage; pieu, je vis.

Tête avancée, rélrécie antérieurement, à yeux globuleux, saillants; mandibules peu apparentes, arquées, cornées au côté externe, membraneuses au côté interne; mâchoires cornées, à deux lobes fdiformes; palpes maxillaires plus courts que les antennes, à dernier article assez grèlc, court, et à troisième article épais; antennes de neuf articles : les deux premiers assez grands, les suivants petiis, peu distincts, et les cinq derniers formant une massue; corselet presque orbiculaire, échancré en avant; écusson peu distinct, triangulaire; élytres peu bombés, presque parallèles, arrondis à l'ex- trémité; pattes allongées, grêles; tarses à dernier article à peu près aussi grand que tous les précé- dents réunis.

Les Ochthébies, confondus anciennement avec les Élophores, présentent parfois dans leurs cou- leurs, dans la profondeur des impressions ou des sillons du corselet et des stries des élytres, dans la concavité des intervalles de celles-ci, des différences a,ssez notables, dues principalement à la manière dont ces insectes se sont desséchés lorsqu'ils ont passé de l'état de nymphe à celui d'in- sectes parfaits. Ils sont de très-petite taille, parés quelquefois d'une couleur métallique très-vive, qui, du vert brillant ou semi-doré, passe facilement chez quelques uns au noir plus ou moins pro- fond. Presque tous se trouvent dans les eaux stagnantes douces ou saumàtres, cachés parmi le,' plantes ou accrochés r,ux brintlilles desséchées et tombées dans les mares; quelques-uns se rencon- trent dans les ruisseaux et les torrents, tantôt parmi les grains de sable, tantôt, et plus baliituel- lement, cramponnés aux pierres et aux rochers. Quand les Ochthébies se trouvent être séparés des corps auxquels ils étaient fixés, ils nagent péniblement pour retrouver un point d'arrêt, sus- pendus entre deux eaux, sans mouvement particulier, et les pattes étendues, s'abandonnant au cou- rant, prêts à saisir le premier objet qui se présentera; on peut parfois en observer plusieurs unis volontairement par les pieds, et formant une sorte de chaîne pour arriver plus proniptenicnt à se fixer. Us volent principalement le soir; toutefois, on en a observé volant également au milieu du jour, pendant des pluies d'orage.

M. Mulsant {Ilist. tua. des Col. de Fr. : Pulpicorncs, 1841 pi. 1, fig. --l) a fait connaître une larve qu'il croit devoir rapporter à YOeltlIieliiits (jranulaliis, quoiqu'il n'ait pu la voir arriver à sa dernière métamorphose. Cette larve, qui vit de la mousse qui couvre les pierres en partie saillantes hors des eaux, a le corps obconiquc, ou en espèce de triangle très-allonge, d'un gris-brun, composé de douze anneaux, non compris la tête : celle-ci est pourvue de deux antennes plus longues qu'elle, à


■s


208


HISTOIRE NATURELLE.


Irois ailiclcs, dunl rinlcrmcdiaiR' presque égal aux deux autres réunis; les segments tlioi'aciques portent chacun en dessus une paire de pieds; ils offrent tous en dessus quatre légères impressions : le premier de ces anneaux est beaucoup plus grand que la tcle, les autres graduellement moins longs et plus étroits, ceux de l'abdomen sont plus courts, progressivement rétrécis, garnis de poils, le dernier est terminé par deux appendices servant à la respiration; les ongles qui terminent lr< pi{'ds sont forts.



Fig. 409. — 0. ri/januA'.


Fig. 410. — 0. hybernicus.


M. Wails (Enlomol., Maçiaz., n° 5) parle aussi des métamorphoses d'une espèce du groupe des Enicoccnts. D'après cet entomologiste, cette espèce, que l'on ne connaît .spéciliquement pas bien, se trouve dans les crevasses des pierres des. ruisseaux. A l'automne, on y trouve avec l'insecte parfait des larves cl des nymphes. Les premières sont noires, atténuées postérieurement avec les parties latérales, garnies de poils courts : quand elles ont pris tout leur accroissement, elles quit- tent l'eau, et forment sur le bord des pierres une petite cellule, en employant des fragments de ma- tières minérales. Les nymphes sont d'une couleur orangée, renfermées dans un cocon que l'insecte parfait, venant à éclore, déchire avec ses mandibules pour se faire un passage.

Ce genre renferme une vingtaine d'espèces, dont toutes, à l'exception d'une seule, VO. scriccns. Dejean. d'Egypte, sont propres à l'Europe; mais l'on peut dire, et cette observation doit s'appliquer à plusieurs des genres que nous étudions dans cette famille, que si l'on recherchait les insectes avec autant de soin dans les autres parties du monde qu'on le fait en Europe, on en connaîtrait un bien plus grand nondjre d'espèces.

On a proposé de former plusieurs genres aux dépens de celui des Ochtlicbius ; nous ne croyons devoir indiquer ici ces subdivisions que comme de simples sous-genres.



Fiiî. 411. — E. (jranu- (uiuî.


1" SOUS-GENRE. - ENICOCKRE. EKICOCERVS. Stephens, 1829.

Illusl. brit. Evi/.',;, uniciuc; «ja:, corne.


Antennes ;'i second article obconique, plus large près de son point de jonc- tion avec le troisième; corselet plus ou moins membraneux sur les colés; élytres striés, glabres, métalliques, ayant quelques-uns de leur inlervalles plus élevés.

Nous citerons parmi les espèces les E. granuUUits, Mulsaiil, et ifMmana, Millier, iiui habitent la France.


S'"' SOUS-GI^.N'Ui;. — tICIlTllI'tili:. ochtiIEUIVS. LcuIi.


Antennes à second article progressivement rétréci depuis son milieu jusqu'à son point de jonc-


COLÉOPTKnES.


239


lion avec le troisième; corselet en partie bordé d'une membrane sur les colés : élanl plus ou moins transversal ou en forme de coupe, sans rétrécissement brusque dans sa parlie cornée, ou rétréci seulement aux trois cinquièmes de ses bords latéraux; élytres n'ayant pas des intervalles sensible- ment plus élevés que les autres.

Ce sous-genre coni|irend les Odilhchiu.s propriiuent dus, et \'0. pijipntcua, Tabrit-ins, peul être pris pour type; il n'est pas rare dans presque toute l'Europe.


ô'"^ SOUS-GENRE. — llYMENOOES. UÏME.\OI)ES. Jliilsaiit, ISW. nisloire iiiilciit'llo des Coléoplf'rts ilc riaiiio : [',ii|iii'Oiiics.

Antennes à second article progressivement rétréci d('[iuis son milieu jusqu'à son point de jonction avec le troisième; corselet bordé en partie d'une membrane sur les côtés, cordil'orme, brus(|uemei!t ou fortement rétréci à partir du tiers, ou au plus des deux cin(piièmes antérieurs de ses bords laté- raux; élytres sans intervalles sensiblement plus élevés que les antres.

Peu d'espèces entrent dans cette subdivision, et nous en indiquerons comme type 1'//. puucia- tiis, Stepbens, qui habite les parties méridionales de la France.


4™ GENRE. — HYDRENE. HYDIÏJENA. Kugelann, 1794.

SclirU'iJer, Magasin. T^paivo), je lave


Tête avancée, en triangle tronqué; labre incliné, fendu; mandibules cachées, courtes, arquées extérieurement; palpes maxillaires plus grands que les antennes, à premier article petit, globuleux, deuxième grand, arqué, troisième plus court que le suivant, qui est fusiforme : labiaux courts, peu visibles; menton penlagonal, antennes de sept ar- ticles : le premier allongé, les quatre suivants formant une massue; corselet presque hexagonal; écusson petit; élytres avec une dent un peu au-devant de l'extrémité; corps peu convexe, oblong ou allongé; pattes allongées, grêles, parfois à cuisses renflées; tarses postérieurs à dernier article presque aussi grand que les autres réunis.

Ce genre a été fondé par Kugelann; llliger, Olivier et Latreille, en l'adoptant, prirent ù tort pour type une espèce d'Ocbthébie; c'est à Gyllenliall que l'on doit la rectification des erreurs de ses devanciers.

Les Hydrénes sont des insectes de petite taille, d'une coloration gri- sâtre, et dont les élytres sont généralement plus pâles que le disque

du corselet. Ces insectes vivent parmi les plantes qui croissent dans les eaux stagnantes, ou cachés sous les pierres qui bordent les ruisseaux ; on en rencontre également quelquefois marchant dans l'eau ou à sa surface. Tous ceux que l'on connaît sont d'Europe; M. Mulsant en dé(-rit se]it espèces, parmi lesquelles nous citerons la plus connue comme type du genre : c'est V llijdrunu ripuiiu, Kugelann, qui habite les environs de Paris.



Fig. 412 — //. loncjipaljiis .


240 HISTOIRE NATURELLE.

QUATRIÈME TRIBU.

UYDROPIIILIDES. UYDliOFHIUDJî:. Banchard, 1845.

Hcst. ual. des Insectes.


Corps ovalaire; mâchoires entièrement cornées; tarses de cinq articles, très-rarement quatre, le premier beaucoup plus court que les suivants.

Les insectes de cette tribu ont le corps présentant, suivant les espèces, toutes les transitions en- tre la forme presque elliptique ou en ovale allongé, et celle qui se rapproche du cercle; sa surface offre de même des degrés de convexité très-différents; leur labre n'est pas caché par l'épistome; le corselet est Irapèzoide, plus étroit près de la tète que vers les élytres; les cuisses sont compri- mées et généralement assez sensiblement élargies à la base ou dans le milieu. Ils se font remarquer par la longueur extrême de leurs palpes, qui est beaucoup plus considérable que celle des antennes, et ils ont une pointe sternale très-acérée qui est redoutable, chez les grosses espèces, quand on les saisit sans précaution. Leurs pattes postérieures, plus ou moins aplaties et ciliées, sont propres à la nata- tion. Ce sont des insectes dont les couleurs, en général, sont tristes et lugubres, telles que le noir mo- dilié par diverses nuances, le brun, le fauve, le gris ou le livide; certaines espèces cependant, comme les Béroses, ont la tête et le corselet parés d'un éclat métallique et brillant. Ils sont répandus dans tous les pays, mais ils paraissent inliiiiment plus rares dans les pays chauds, probablement, comme le fait observer M. E. Blanchard, parce que les eaux des étangs et des mares y sont plus vite dessé- chées. Tous les llydrophilides se plaisent dans les eaux, pariicnlièrenient dans celles dont la surface forme une nappe immobile; quelques-uns se trouvent dans les petits ruisseaux qui fertilisent les prairies; certains même se rencontrent dans les canaux ou étangs salés de communication plus ou moins ra]iproehes de la mer. Dans diverses circonstances toutefois, on prend de ces insectes hors des lieux qui sont leur demeure habituelle : ainsi, pendant l'été, quelques-uns restent sous les pierres après l'évaporation des eaux qui submergeaient ces dernières, et pendant l'hiver d'au- tres se tiennent cachés sous les feuilles entassées sur le bord des mares, ou parmi la mousse qui pousse sur les rives; ils semblent pouvoir, sous ces abris, supporter les privations et braver des sé- l'heresses d'une assez grande durée, car M. Mulsant a nourri des llijilropliiliix ciiraboide'; qui, apivs être restés près de trois mois oubliés dans de la vase desséchée, où ils étaient à moitié ensevelis, avaient repris au bout de ce temps le mouvement et la vie, un instant après avoir été plongés dans l'eau. Ces insectes émigrent parfois d'une mare à l'autre, et c'est principalement le soir ou la nuit qu'ils voyagent ; leur vol est bruyant et sonore, surtout dans les grandes espèces. Plusieui'S llydro- philides, de même que les Élophorides, parcourent les eaux eu marchant à la renverse sur leur sur- face ou en cheminant sur les plantes; mais d'autres, comme les Dytisciens, nagent avec une agilité plus ou moins grande, au moyen de leurs pattes disposées pour ce genre de locomotion. Ces Co- léoptères viennent souvent à la surface de l'eau pour y respirer; d'après les observations d'Au- douin. c'est au moyen de leurs antennes canaliculées qu'ils retiennent l'air en les repliant contre leur corps lorsqu'ils redescendent dans l'eau; car alors ils parviennent à faire pénétrer dans leurs stigmates les bulles d'air ainsi retenues. lVa]irès la remarque de M. Mulsant, on doit aussi, dans l'acte physiologique de la respiration, observer le rôle que jouent les poils dont sont quelquefois cou- vertes les anieimes ainsi que d'anties parties de ces insectes. Les femelles, au moment de la poule, filent un cocon soyeux qu'elles fixent aux piaules aquatiques, et logent leurs œufs, au nombre d'une soixantaine par individu, dans son intérieur. Quelque temps après, les larves éclosent; elles sont très-agiles, fort longues, atténuées en arrière, et terminées par deux filets; leur tête est large et carrée, munie de mandibules robustes et très-grandes qui leur permcllent de saisir facilement leur proie. Ces larves, de même que les insectes parfaits, sont très-carnassières ; on les trouve en abon- dance au printemps, dans toutes les mares, s'accrochant souvent aux plantes aquatiques. On croit (pi'il faut aux llydrophilides à peu près trois mois pour arriver, du moment de l'cclosion des œufs.


coléoptRres.


241


àl'él;!! d'insfitc p^n-fiiit, et pcniliuit t is Iransforniaiions, le tube digestif, selon les observations de M C. llnmciil, subit des niodilifations notables; de court qu'il était clioz la larve vivant de proie, il s'allonge contorniément aux besoins de l'inseete parfait, qui est beaucoup plus berbivore.

Celte tribu se compose d'un assez grand nombre de genres, dont les espèces sont de taille va- riable, les unes grandes, les autres petites. Les genres principaux sont ceux des Berosus. Ilijdro- pliiliis et Hijfjrobius.


i" GENRE. — LIMNÉBIE. LIMNEBIUS. Leach, 1817.

Z«ological miscellaiiy. \w:m, élaiig; ptcw, je vis.


Tète en triangle tronqué eu avant; labre transversal penché; mandibules courtes, arquées et cor- nées au côté externe, coriaces et presque droites au côté interne ; niâcboires à deux lobes coriaces, un peu fiangées; palpes maxillaires plus longs que les antennes, grêles, lilifnnnes, ayant leurs trois derniers articles d'une longueur presque égale, les deuxième et troisième rentles, cl le dernier sub- liliforme : labiaux courts, grêles, à dernier article ovale; menton corné ; languette saillante; anten- nes de huit articles, le premier allongé, cylindroïde, grand, et les trois derniers formant une mas- sue obconique ; corselet transversal, élargi d'avant eu arriére ; écusson triangulair<' ; cuisses garnies dans la seconde moitié de leur partie postérieure de poils parfois usés; tarses antérieurs parais- sant n'avoir que trois articles : les postérieurs semblant composés de quatre et garnis à leur côté interne de longs cils peu épais, caducs.

Le genre Limnébie, formé aux dépens de celui des Hydrophiles, est composé d'espèces de très- petite taille, généralement de couleur noire. Quelquefois cette teinte lugabie s'éelaircit soit chez les individus d'espèces différentes, soit chez ceux qui appartiennent ù la même, en passant au brun ou au tcstacé plus ou moins clair; et ces différences de coloration ont servi à différents naturalistes pour fonder de soi-disant espèces qui n'ont pas dû être conservées. Ces insectes vivent dans les eaux stagnantes un peu courantes; quelquefois on les voit marcher à la renverse sous la surface de celles-ci; mais ordinairement ils se tiennent cachés sous les piaules, auxquelles ils restent accrochés dans l'état de repos, et dont ils minent les tiges en cheminant assez vite. En agitant les herbes aquali(]ucs qui croissent piès des rives des mares et des étangs, qui tapissent les bords des fon- taines ou ombragent les cours des ruisseaux, on oblige ces Coléoptères à s'élever sur l'eau, où ils cherchent, en nageant péniblement, à gagner quelque point d'appui pour s'y lixer. Les miles sont généralement plus grands que les femelles, leur corselet est plus arqué sur les côtés, l'article basilaire des tarses antérieurs est dilaté, et la plupart présentent en outre, selon les espèces, des caractères particuliers. Les deux derniers segments du ventre sont glabres ou peu garnis de poils.

Miger (Ami. du Musniin, t. XIV, 1809) cite la larve d'une espèce de ce genre, celle du Lhnnchiiis irimcnielliis, comme étant terrestre et aquatique; mais il n'en a malheureusement ])as donné la description.

On ne connaît que quatre espèces de ce genre, et toutes sont européennes. Le type est le L. alomu.i, Duftschniidt {Ilijdropliiliis minutissimus, Germar), qui n'est pas rare, surtout en automne, dans presque toute la France. Fi'^.i\ô. — L.nimm,s.



2""- GENRE. — GLOB.\RI.\. GWBAniA. Latreille, 1829.

Cuvier, Fic'gne animal. Globum, boule.


Corps de forme arrondie, globulaire, nn peu comprimée latéralement; palpes maxillaires un peu plus courts que les antennes; antennes de huit articles : le cintpiième dilaté an côté interne en


r.t


'2i'2


HISTOIRE NATURELLE.


forme d'épine, les trois suivants formant la massue, dont le dernier article est conique; chaperon entier; yeux gros, saillants; corselet semi-circulaire; écusson petit, triangulaire, allongé; élytres recouvrant entièrement l'abdomen; pattes antérieures offrant à leur extrémité un très-long faisceau de poils.

Ce genre, fort remarquable par sa forme, qui est presque celle d'un globe, ne ._^ .._ renferme qu'un très-petit nombre d'espèces étrangères à l'Europe, et dont le

type est la G. slriato-punctata, Dupont (G. Leachïï, Latreille), propre aux Indes orientales.

M. llope {Coleopl. Manual, 1838) propose de changer le nom de ce genre, et de lui appliquer la dénomination de Sphéroïdes {ic^xi^cuSr,;, semblable à une sphère).



S"" GENRE. — .\MPIIIOPS. AMPHIOPS. Erichson, 1845.

Wicgmann Archives. Au.'.fi, (les lieux côtés; <ui{/, œil.


Corps globuleux; mâchoires peu cornées; antennes de huit articles.

Les Amplûops, très-voisins des Globaria, sont surtout remarquables par leurs yeux, dont ils semblent avoir une paire de chaque coté de la tète. Ces insectes sont d'un noir brillant ou bronzé; leur taille est petite, et ils sont particuliers à Madagascar. Erichson en a décrit deux espèces, qu'il nomme A. globus et A. Iiicidus.


4">= GENRE. — VOLVULE. VOLVULUS. Brullé, 1835.

Hisloirc naturelle des Insectes. Volvo, je roule.



Fiï.'il5. - V.iiiflalus


deux espèc de Ceylan.


Corps comprimé; palpes maxillaires à dernier article beaucoup plus long que le précédent; jambes antérieures élargies, armées à l'extrémité d'une rangée de petites dentelures, et offrant un éperon au coté externe et un autre à l'interne : les antérieures à deux premiers articles comprimés dans les mâles et velus en dessous; tarses formés seulement de quatre articles : les deux premiers des pattes antérieures comprimés dans les mâles, plus épais que les autres, et garnis en dessous d'une brosse de poils.

Ce genre, qui offre quelque rapport avec celui des Berosiis, ne renferme que es étrangères à l'Europe, le V. uiflaliis, Brullé, de l'Ile-de-France, et le V. œneus, Brullé,


GENRE. — BEROSUS. BEIÏOSUS. Leach, 1817.

Zcological miscellauy. Berosus, Montagne Hn Taurus.


Tète trè.s-pencbée; palpes maxillaires moins longs que les antennes, à dernier article fusiforme, plu.s grand que le précédent: labiaux à dernier article subulé; labre transversal; mandibules cornées, terminées par une dent aigui", armées d'une dent seinblable'au coté interne; mâchoires â deux lobes coriaces, frangés; antennes de huit articles : le premier allongé, un peu arqué et légèrement renflé, le second long, conique, les troisième et quatrième petits, le cinquième presque confondu avec les trois derniers, qui forment une massue pubescente; corselet transversal; corps oblong, convexe,


COLÉOPTÈRES. 245

arqué longituJinalemcnt; élytres à dix stries, ou rangées striales de points avec le commeiiceinent d'une onzième, située à la base, entre la suture et la seconde; pieds allongés; cuisses larges; jam- bes et tarses intermédiaires et postéiicurs garnis de longs cils; tarses postérieurs avec une brosse^ de poils eu dessous.

Les Bcrosns, créés aux dépens des Ilijdropinlus , sont petits, de couleur sombre. Ce sont des in- sectes nageurs, d'une très-grande agilité. Leur activité leur fait, plus souvent qu'aux autres llydro- philietis, éprouver le besoin de respirer l'air extérieur; pour arriver à la surface de l'eau, ils n'ont ([u'à laisse!' aller leur corps, qui s'élève sans peine; mais, pour redesi'endre, n'ayant pas les tarses postérieurs comprimés en forme de rames, ils sout obligés de nager, en produisant des mouvï- nienls de bascule. Ces insectes vivent des débris des plantes, et sont carnassiers dans l'occasion.


\-'--^.



Fig. 410. — D liviclus. Fis. 417. — B. Ikjani,


On connaît une quinzaine d'espèces de ce genre, propres à presque toutes les parties du monde; l'Europe en possède quatre, dont le U. Inridiis, Linné (Ilijdropliilus fiiscus, De Gecr), des parties froides et tempérées de la France, est le Ij'pe. ainsi que le B. lividiis. C'est auprès de ce genre que l'on doit placer le groupe des Ptjloplùlcii, Piilopliilus (jr'jXyi, porte; (çO.or, ami), indiqué par M. Mols- <-iioulsky {Bull. Soc. Moscou, 1845), mais dont il n'a pas publié les caractères; une seule cs|ièce, propre au nord de l'Europe, le Bcrusus griscns, entre dans celle subdivision.


G"= GENRE. — SPERCIIÉE. SPEBCHEUS. Kugelann, 1798.

Illigpr. Kaf. Preuss. S-£jX<"i je me hâte.

Tète forte, inclinée, à chaperon échancré; mandibules assez courtes, cornées, bidentces à l'extré- mité; mûchoires à deux lobes : le supérieur arqué, mobile, corné, grêle, terminé en alêne, l'infé- rieur coriace, muni d'une dent cachée sous la frange du côté interne; palpes maxillaires allongés, .subcylindriques, à quatrième article le plus grêle et le plus long do tous : labiaux peu allongés, à troisième article fusiforme, aussi grand que les deux autres réunis; menton en carré transversal; antennes courtes, de six articles, dont les cinq derniers forment une massue irrêgulière; cor.-sclct transversal, plus étroit à la base que dans le milieu des côtés; sternum sans carène; écussoii trian- gulaire; élytres plus larges que le corselet, très-bombés, arrondis à l'exlrémité; ventre de cin([ segments apparents; pattes assez grandes, fortes; éperon rudimentaire; plantule très développée; ongles forts.

Les insectes de ce genre habitent les eaux stagnantes, où ils se tiennent au pied des plantes aquatiques : en arrachant ces dernières, on trouve souvent des Sperchées accrochés à leurs racines. Ces insectes volent rarement; les femelles portent leurs oeufs dans une sorte de sac, retenu et em- brassé par leurs pattes postérieures, logé sous le ventre, et elles ont, du moins après la ponte.


244


HISTOIRE NATURELLE,


l'abdomen moins développé que celui des mâles. L'insecte parfait produit, probablement à l'aide du frollement de ses élytrcs et de la partie supérieure de l'abdomen, un bruit faible, mais, malgré cela, très-sensible.

" L'espèce type de ce genre est le Sperclicus emarçiinatus, que Sclialler plaçait dans le genre Df/fi.çcH.s, cl que Fabricius réunissait aux IliiiIropliUns. Cette espèce, rare aux environs de Paris, liabiu: principalement, les contrées froides et tempérées de l'Europe. Deux autres espèces font partie du même genre; ce sont les S. plaliiceplinlus, Castelnau, de Java, et 6'c)UY/a/cnsis, Castelnau, du Sénégal.

M. Kiesenwetler (Soc. cnl. de Stcllcii. 1840) a fait connaître les métamorphoses du Spcrchciis ciiiaighialii.s, et M. Leprieur a fait à la Société entomologi([ue de Erance (séance, du 22 mui 1850) une communication sur le même sujet. Les larves du S. eiuaryinalit.i sont aplaties, nuinics de lon- gues pattes, longues d'un millimètre et demi environ, noires, et se meuvent avec rapidité à la sur- face de l'eau; leurs mandibules sont très-fortes, munies à l'extrémité de deux dents presque égales, qui semblent indiquer dans ces larves la nécessité d'une nourriture animale, probablement des Limnadies, des Cyclopes et des Infusoires.

M. Mulsant fait une famille particulière du genre Sperclicus, et il leur assigne pour caractères : labre invisible en dessus, caché par l'épistome, qui est largement entaillé; écusson en triangle, presque une fois aussi long que large; cuisses presque cylindriques; pieds marcheurs; corps ovale, for- tement convexe, arqué sur sa longueur. Mîiis comme les insectes de ce genre semblent pouvoir rentrer dans la tribu des llydropliilides, il nous a semblé inutile d'augmenter sans motif le nombre déjà trop considérable Fig,41S-— s,emu>v/i»a;ii,î, des divisions.



l""" GENRE. — HYDROPHILE. IIYDROPIIILUS. Geoffroy, 1764.

Hisloirc altiYgcc des UiscrliS. Viî<.)p, ciiu; 'fiXsoi, j'aime.


Palpes maxillaires à second article arqnc, un peu plus grand que le suivant : labiaux de trois ar- ticles, le dernier moins renllé et plus coiiit que le précédent; mandibules armées au côlé interne de deux dents transversales, parallèles, déprimées, d'épaisseur égale, presque bifides à l'extrémité ; menton arqué en dessous, avec une écliancrure sur les côtés pour donner passage aux palpes la- biaux; épistome très-saillant en forme de dent à ses angles externes; antennes à septième et hui- tième articles ciliés à l'extrémité externe, le cinquième irrégulièrement en losange; yeux très-sail- lants sur les côtés de la tête; corps en ovale allongé; écusson grand; prosternuni petit, triangulaire, avec la pointe dirigée vers le menton, creusé en gouttière pour recevoir la saillie antérieure du mé- tasternum; pointe de la carène métasternale prolongée au delà de l'extrémité des trochanters des pieds de derrière; jambes intermédiaires non garnies de longs cils sur l'arête inférieure; tarses des quatre derniers pieds comprimés, ciliés intérieurement, à premier article court et second plus long (pie les deux autres réunis; ongles des quatre |)ieds postérieurs armés en dessous d'un fort crochet.

('■eoffroy donna le nom d' Ilijdropliilus aux (Coléoptères aquatiques à antennes en massue, dont Linné avait fait d'abord une simple division des Dijùscus, et dont plus tard il forma le genre Ihj- drims. Leacli, en IVaclionnaiit les Hydropliiliens, appli([ua le nom linnéen aux espèces chez les- quelles le sternum offre un prolongement plus remarquable, et conserva aux autres celui d' flijdro- pliiliis; mais, à l'exemple de MM. Rrullé et Mulsant, nous restituerons cette dernière dénomination à la première des espèces décrite par Geoffroy, et nous donnerons le nom d' Ihidrous aux autres espèces.

Les I!ydrn]diiles sont des insectes de grande taille, à corps convexe, très-arqnè dans sa longueur, et diinl la l'nrnie elli]iliqi!e se rétrécit d'une manière |ires(pie égale à ses deu'v extiémilès ; leur cor- selel est plus large que long; leur tète, au coiilraire, e,^l plus Idiigiie (|iie laige, inclinée, avec les



i-'i^. 1.— Oiycli!-^ nasicuiini


Kii;. 'i — A)i<itt^Ui LdjerUi.



Iiii-Ô — l.uciiiuis Ttlunu.-i.



I"i^ 4. — .{nci-iliosomn Klii


'}».



Kiî. 5 — Anristroiouia farinosu


IM lu


CULEOnEHES. 245

yeux ronds et saillants; les pattes intermédiaires et postérieures sont longues, robustes et aplaties en forme de rame, avec l'extrémilé des tibias armée d'éperons longs, très-aigus, et les tarses, qui participent de l'aplalissenuMil des tibias, sont très-allongés et ciliés dans toute leur longueur. Par la disposition de leurs membres, ils sont disposés pour une progression aquatique dilTéivnte de celle des Dytiques; aussi ces insectes, au lieu de faire jouer simultanément les pieds d'une même paire, les font mouvoir l'un après l'autre, il résulte de cette progression que les Hydrophiles se meuvent d'une manière moins rapide que les Dytiques; mais ils n'ont pas besoin de l'agilité excessive indis|)ensable aux carnassiers aquatiques pour saisir leur proie, puisque, à leur état par- fait, ils sont herbivores. Ces insectes habitent les eaux stagnantes; ils parviennent hahiluellemint pendant l'été ou vers le milieu de l'automne à leur dernière forme, et passenf l'hiver au fond des mares dans un état léthargique complet ; mais, \ers le mois d'avril ou mai, quehpiefois même dès celui de mars, les femelles coniniencent ;\ s'occuper du soin d'assurer le sort de leur postérité; elles construisent alors, pour y mettre leurs œufs en sûreté, une espèce de coque, et la matière dont elles composent ce berceau sort de deux lilets écaillenx, coniques, situés à l'extrémité de l'abdo- men, composés chacun de deux articles inégaux, et doués d'une grande mobilité, grâce à deux ap- pendices charnus situés à leur base et aux muscles du dernier arceau ventral, auxquels ils se lient. Un grand nombre d'auteurs, et principalement Lyoïuiet {Mnuoirt's postiuiincs), Mouffel {llisi. des Ins.), Miger (Ami. du Mus., t. XIV), et MM. lirullé (//(.v(. des Ins.), Westwood (hlv. lo tlic mo- dem class. Ins.), et Mulsanl (Wi.sV. nal. des Colcopt. de France : Palpicor net), ont décrit avec soin les métamorphoses d'une espèce de ce genre, Vlliidropliilus piccus. Cette larve est longue d'environ huit centimètres quand elle a acquis tout son développement ; sa tête est d'un brun-rouge, presque ronde, bombée en dessous, longitudinalement concave en dessus dans sa parlie médiane; les ni;.udibules sont cornées, longues, faiblement arquées, inégalement uuidentées au coté interne; les mâchoires sont subcylindriques, terminées par un palpe de quatre articles; la languette sail- lante, formée de deux pièces subcordiformes : l'antérieure plus |)etite, portant deux palpes; les antennes sont sétacées, aussi longuemcnl prolongées que les mandibules, de quatre articles, le ba- silaire petit, globuleux, le deuxième plus long que les deux autres réunis; le corps est d'un brun cendré, de onze anneaux, les trois premiers graduellement moins longs et un peu plus larges, por- tant chacun en dessous une paire de pieds : les anneaux suivants progressivement rétrécis, trans- versalement ridés en dessous, latéi'alement munis d'un njamelon armé d'une épine : le dernier énorme, pourvu de deux appendices charnus. Cette larve se nourrit principalement de mollusques fluvialiles qui se tiennent à la surface des eaux dormantes ; grâce â la facilité avec laquelle elle peut renverser la tête, elle saisit ces animaux en dessous, brise leur coquille en l'appuyant sur son dos comme sur un point d'appui, et les dévore ensuite sans peine. Lorsqu'on la prend, ou quand elle est rencontrée par le bec d'un oiseau aquatique, elle l'end son corps flasque et mou comme nue vieille dépouille, avec laquelle sa peau coriace lui donne de l'analogie. Si cette ruse n'obtient pas de succès, elle lance par l'anus une liqueur noirâtre qui, troublant l'eau qui l'entoure, la dérobe parfois à ses ennemis. La durée de la vie des larves est de deux mois environ, et pendant ce temps elles chan- gent plusieurs fois de peau. Lorsqu'elles arrivent à l'époque de leur métamorphose, elles sortent de l'eau et entrent dans la terre, où elles se creusent, à l'aide de leurs mandibules et de leurs pattes, une cavité à peu près sphérique, très-lisse à sa partie inférieure, et ne laissant apercevoir aucune issue. C'est là que se fait la transformation en nymphe; celte dernière, longue de treize â quatorze lignes, est d'une couleur blanchâtre ; ses appendices postérieurs sont fourchus â leur extrémité, et l'on remarque sur chacun des deux angles antérieurs du corselet trois aigrettes de substance cornée qui sont recourbées en avant de la tète. L'état de nymphe dure environ un mois, pendant lequel toutes les parties cornées de l'insecte se colorent graduellement.

Lorsque la dernière transformation va avoir lieu, une longue enveloppe blanche se fend sur le dos de la nymphe, qui déjà est presque complètement en insecte parfait; l'Hydrophile se renverse sur le dos, et, â l'aide de ses pattes et du mouvement onduleux de ses anneaux, il parvient â se dé- barrasser entièrement de cette enveloppe. Aussitôt les élytres, qui étaient appliqués sur le ventre, se placent sur le dos; les ailes se déploient et restent étendues jusqu'à ce qu'elles aieTit pris de la fermeté; mais bientôt l'insecte les retire sous ses étuis encore blancs et sans consistance, se relève sans efforts et se pose sur ses pattes encore mal affermies L'insecte parfait prend en vingt-quatre


246 HISTOIRE NATURELLE.

heures la couleur brune qui lui est propre, et cependant il reste une douzaine de jouis dans la terre sans faire aucun mouvement; ce temps expiré, il commence à s'ai^iter, et la dureté de ses pattes et de ses mandibules lui permettant alors de forcer sa prison, il s'échappe par une ouverture assez pe- tite, à la faveur de la llexihilité de ses élylres et de la comprcssibilité de son corps. D'après ce que nous venons de dire, on voit qu'il faut environ trois mois pour que les mélamorphoses de cet Hy- drophile puissent s'opérer.

Le cjenre II\jdrophUus , d'après les retranchements successifs qu'il a éprouvés, se borne aujourd'hui pour l'Europe à trois espèces, auxquelles on a réuni une soixantaine d'espèces exotiques, la plupai't non encore décrites, nommées seulement dans les caialoj^ues, et qui, mieux étudiées, devront très-probablement donner lieu à la création de plusieurs L^enres distini-ts. L'espèce type est le grand Hydrophile, de Geoffroy (//;/(/io/)/ii/H.s- /hcck.s, Linné), qui se trouve dans tonte l'Europe, et n'est pas rare aux environs de Paris; les deux autres espèces européennes sont Y H. iiUinniii.i. Esciischollz (fl. »(orio,ltejean), de l'Allemagne et de la Suisse, elVIl.pisiaceiis, Dabi, de la Sicile. L'Amérique en com|irend un grand nombre d'es- ]ic(es, dont la plus connue est 1'//. atcr, Kabricius, de (Mayenne; l'Afrique et l'Asie n'en renferment que très-peu, et la Nouvelle-Hol- lande on possède une, 1'//. ntlicorms, Latreille (//. rc.spleiulcm, Esciischollz).

Deux divisions formées par M. Solicr (Anit. Soc. ciiloinot. de France, \" série, l. HI, 1850) aux dépens des Uijdropliilus, et qui n'ont généralement pas été adoptées par les entomologistes, sont celles des : Stéthoque, Sletlwxiis \a~tM;, poitrine; cçu:, pointu), qui ont les palpes maxillaires i dernier article subliliforme; tarses antérieurs à cinquième article non dilaté en palette dans les mâles. Type, //. ater, Fabricius, de Cayennc, et Temnoptère, Temiwplerus, que nous allons indiquer comme section du genre Hydrophile.

Nous citerons aussi, mais avec beaucoup de doute, les divisions des Mcsocanlliiciis (;i-=<i'.,-, qui est au milieu; anïvOc;, épine) et Tcimcantlûais (T=Tja, quatre; ax.av9a, épine), créées par M. Hope dans son Coleoptcrist's manuni, 1858.

M. deCaslelnau {Hisl. nul. des Ins. : Colcopt., 1840) divise les Hydrophiles en quatre sections, que nous désignerons comme sous-genres ;



//. piceus.


i" so^JS-GE^Rt;. — iiyurophile. hydropuilus. Gcofiioy, nu-i.

Palpes grêles, filiformes, pointus à l'extrémilé ; élylres entiers; é])ine slernale très-longue. Type, //. piccus, de Paris.

2""= SOUS-GEMUC. — IIYDROSOIIE. IIYDROSOMA. Caslclnau, 1840. Towp, eiu , awu.a, corps.


Palpes maxillaires très-longs, à articles comprimés, élargis : le deuxième très-fortement dilaté antérieurement en forme de triangle, et le dernier un peu arqué, creusé et arrondi à l'cxlrémité; élytres entiers; épine stcrnale dépassant peu l'insertion des dernières pattes.

Espèce unique, //. liitipalpus, Casteinan, de la Nouvelle-Hollande.


COLÉOI'TÈIIES.


247


5"« SOIJS-GE.NIIK. — llYDUOtlÈMK. llYDItODESIA. Castelnau, 1840. T(ît>f, eau; ^e;^.a;, corps.

Palpes maxillaires longs, épais : à premier article plus large que les autres, et à dernier tron- qué au bout; élytres entiers; épine slernale très-courte, ne dépassant pas l'insertion de la der- nière paire de pattes.

Type et espèce unique, 17/. alliipes , Castelnau, de la Nouvelle-Hollande.


4">= SOUS-GEMÎE. — TEMNOPTÈRE. TEJI.\OPTERVS. Solier, 1834. Tcjj.'Ho, je partage; TTTsfov, aile.


Palpes maxillaires longs, grêles, à dernier article un peu élargi et tron- qué obliquement à l'extrémité ; éljtres échancrés et biépineux au bout ; épine sternale très forte et très-longue.

Type, H. spinipcnms , Guérin, du Sénégal.


Fig. 420 — r spinipennis .



8°" GENRE. — TROPISTERNE. TROPISTERNUS. Solier, 18ôi

Annales de la Sociëlé ciitnmologniiie de Kranoe. TpcTîi,-, carène: otejvov, sternum.


Palpes maxillaires à dernier article presque de la longueur du précé- dent, et un peu ovalaire : le deuxième droit; prosternum creusé en gout- tière; tarses antérieurs semblables dans les deux sexes.

Les Tropislcrnes, qui sont très-voisins des Hydrophiles, ne s'en distin- guent guère que par les caractères que nous venons d'indiquer. Ce sont de petits insectes, ornés le plus habituellement de jolies couleurs, et sur- tout de lignes ou de bordures jaunes, ce qui est une exception parmi les Coléoptères de cette famille. On en trouve un nombre assez considérable d'espèces en Amérique, et l'on peut indiquer comme type le T. colluris, Fabricius, du Rrésil.



Fig. 421. — r. glaber.


9"" GENRE. — STERNOLOPHE. STERNOLOPHUS. Solier, 1854.

Atiiialos de la Soi'iéié enloinologiiiue de France. ÏTEfvov, puilrine ; '-o;, crête.


Palpes maxillaires à dernier article plus long que le pénultième; menton offrant au luilieu du bord antérieur une petite fossette qui le fait paraître échaiicrè; mètasternum relevé en carène; prosternum saillant en arrière en une pointe très-courte; tarses antérieurs à cinq articles distincts.

On ne place dans ce genre, démembre de celui des Ihjdrophïlus , dont il offre presque tous les caractères, que trois espèces; le type est le S rufipcs, Fabricius, provenant du Sénégal, de la Nubie, et même aussi de l'Egypte.


248


HISTOIRE NATOHELLE.


10""- GENRE. — IIYDROÉ. HYDROUS. Linné, Leacli, 1817.

Zoological misL'Ollany. TfÎMp, eau; u;, cochon.


Palpes maxillaires à second article ik peine plus i^rand que le suivant; mandibules cornées, très- arquées au côté externe, terminées par une dent bilide, coriaces et munies au colé interne, entre cette dent et celle de la base, d'une membrane pectinée inégalement dans l'une et dans l'autre; men- ton en carré transversal; épistome tronqué en lit;ne à peu prés droite en devant; yeux médiocre- ment .saillants; antennes à septième et buitiéme articles non ciliés à l'extrémilé externe : le neuvième irrégulier, subpenlagonal; corps plus large vers sa partie postérieure qu'à l'antérieure; prosternum élevé en carène tranchante et terminée en pointe à son extrémité; pointe postérieure de la carène i\u métasternum dépassant à peine la base des trochanters des pieds de derrière : partie médiane du dernier anneau ventral lisse.


I



U. caraboides.


Fig. 423. — Tarse et ongles d'une patle anléiieure.


Ce genre, ainsi que nous l'avons vu précédemment, établi par Leach, a reçu de MM. Brullé et Mulsant le nom appliqué par l'auteur anglais aux insectes du genre Uifdyoph'ilns. Latreille {Famillcx (lu Rcfine nmmal, \S'lb) l'indique sous le nom d'iljilrocliares, et quelquefois aussi sous celui A'ihjdiocliara (jJm?, eau; y.o"?M, je me réjouis).

La larve et la nymphe d'une espèce de ce genre, VU. caraboides. Linné, que l'on trouve coniniunémcnl aux environs de Paris, ont été décrites et figurées [lar Rœsel (/»$. livlast'icj., I. Il, Ins. (Kjitat., pi. 4, fig. 3 à 8), et par Lyonnet (Rcclierclics, V partie, p. 129, pi. 12, iig. 47 et 48). La tête de la larve est d'un brun-marron, presque carrée, plus étroite postérieurement, inégale en dessus, brune et déprimée dans le milieu; les mandibules sont allongées, cornées, armées d'une dent au milieu du cote interne, et d'une plus petite près de la base; les màcjjoires allongées, presque cylin- driques, terminées par un palpe de quatie articles ; la languette saillante, formée de deux pièces: la basilaire en espèce de triangle tronqué, et l'antérieure parallèle, presque carrée; les antennes sont moins longuement prolongées que les mandibules, de quatre articles : le premier petit, glo- buleux, le second deux fois et plus aussi giaud que les deux réunis; le corps est ardoisé, parsemé de petits poinis noirs : de onze anneaux, les trois thoraci(pies gr:i(luellenu'nl moins longs et un peu plus larges, portant chacun en dessous une paire de pieds, les quatrième à onzième gra- duellement rétrécis; enfin l'extrémité du corps est munie de deux appendices charnus. Cette larve se tient tantôt à moitié cachée dans la vase, allendant la proie que le hasard lui fournira, tantôt elle va cher(hei' dans l'eau les petits animaux dont elle se nourrit, (juand elle en a saisi un, elle élève


COLEOPTERES.


249


liors de l'eau les mandibules entre lesquelles elle le retient, afin de paralyser sa résistance et de pouvoir le déchirer plus facilement. Souvent, au bout d'un mois, cette larve a atteint toute sa taille, et est en état de se métamorphoser en nymphe.

Les Hydroès mâles n'offrent aux tarses antérieurs ni la dilatation ni l'inégalité des ongles qu'on remarque chez ceux du genre /7;/(/)0/3/(i/H.ç. D'après M. Mulsanl, les sexes peuvent se reconnaître faci- lement, en ce que cliez les mules les ongles sont courbés à angle droit, tandis que chez les femelles ils sont faiblement arqués.

On ne place dans ce genre que deux espèces, les H. curaboïdcs, Linné, et flavipcs, Steven, qui se rencontrent assez communément en France.


11'"^ GENRE. — MYDROBIE. [IVDROBWS Leach, 1817.

Zoological Miscetiany. Tfîùjp, eau; piooj, je vis.


Corps ovale, oblong, quelquefois presque hémisphérique; mandibules ciliées ù la partie membra- neuse du côté interne; palpes maxillaires courts, à dernier article fusiforme, plus grand que le pré- cédent; menton en carré transversal; antennes de neuf articles, les trois derniers faiblement Irans- verses ou globuleux, formant une massue allongée; trochanter des cuisses postérieures en formiî de virgule et paraissant confondu avec la cuisse; tarses postérieurs un peu comprimés, garnis de longs cils et munis d'une dent rudimenlaire.

Ce genre renferme un certain nombre d'insectes de taille moyenne, la plupart propres à l'Eu- rope, et dont quelques-uns se rapportent à r.\mérique méridionale et aux Indes. Les types sont \' Hjidropitilus obloiifinx, Herbst, qui habite diverses parties de la France, et le Scarabœm aqiia- ticiis, Fabricius, commun dans presque toute l'Europe.

On peut, avec M. Mulsant, partager les lîijdrobïiis en trois groupes distincts, en se servant de con- sidérations tirées des particularités de leur tète, de leur épistome et de leur lame métasternale.

Les larves de plusieurs espèces de ce genre, telles que celles des H. picipes, fiiscipes, luridus, imniis et lividiis, ont été décrites par Miger {Ami. Se. nat , t. XIV, et Bull. Soc. pli'il., iS\2); elles ne différent pas très-notablement des larves que nous avons décrites précédemment, et surtout de celle de X'Hijdrous carnboides.

C'est à côlé de ce gioupe que l'on doit placer le genre Cryni- phile, Ciiiniphilus {/.nn, front; çùo:, ami), fondé par M. Mol- schoulsky dans le Bulletin de la Société du Muséum, 1845, mais dont il n'a pas publié les caractères. Ces insectes, dont on connaît neuf espèces propres à la Russie, ont pour types les Ilijdiophilu.s rntilmiu.i. Fabricius. et //. pnnciulalus, Ullerich. Fiçr 42} _ r7TNni,s.



la"-" GENRE. — LACCOBIE. LACCOBIUS. Erichson, 1837.

K^ifir (1er Mareli. Br^ndebur^. AaxKc;, lac; Picw, je vis.


Corps presque hémisphérique ; mandibules terminées par une dent bifide, cornées au côté ex- terne et membraneuses au côté interne; mâchoires à deux lobes frangés; palpes maxillaires épais, à dernier article le plus grand de tous, subfusiforme : labiaux à dernier article à peine moins court que le précédent; antennes de huit articles, les trois derniers pubescents et composant une mas- a4 3a



2J0 HISTOIRE NATURELLE.

sue; épistome échancré en devant; métasternum en forme de lame saillante; troehanter des cuisses postérieures presque d'égale largeur sur toute sa lon- gueur, détaché de la cuisse.

Une seule espèce, la Perle aifuniuiuc, de Geoffroy, Chrifsomela minuta, Linné {Hijdropliiliis coccincUoides, Rossi), entre dans ce genre. C'est une es- pèce qui, comme l'indique son nom, est de très-petite taille; qui varie consi- lMi;.425 — ;,. miiiu- dérablement de couleur, et habite les eaux stagnantes de presque toutes les '«•'• parties de l'Europe; sa forme rappelle celle des Coccinelles.


iô"" GENRE. — BR.\CHYPALPE. BRACHYPALPUS. Castelnau, 1840.

Hist. lies anim. arlinil. Bpîix'j;, court; iriÂrro;, (lalpc.

Corps très-bombé, presque hémisphérique ; palpes maxillaires à dernier article de la longueur du précédent; antennes à massue composée de quatre articles non espacés entre eux, mais, au con- traire, très-serrés; jambes et tarses sans grands cils; jambes postérieures arquées; tarses courts, postérieurs plus allongés que les antérieurs.

Les Brachypalpes ne comprenaient que quatre espèces propres au climat de Paris; mais, selon M. Mulsant, ces insectes ne doivent former que deux espèces rentrant dans deux genres établis déjà précédemment; les D. bipimclatiis, Fabricius, type du groupe, et pallidus, Castelnau, n'étant au- tres que le Laccobius mimilus, et les D. (flobidus, PaykuU, et similis, Castelnau, se rapportant à Yllildrobius (jlubnlufi. Si les vues de l'entomologiste lyonnais devaient être adoptées, le genre Bra- chypalpe devrait donc être entièrement supprimé.


U"'^ GENRE. — UÉLOPIIILE. HEWPIULVS Muisani, 1844

Coli'o[il' re |i;ilini-., I'"aiine fr:lnçai^e. KXo;, m. irais ; cptX&ç, aiiii.


Corps ovale oblong; mandibules cornées, arquées, pourvues, du côté interne, d'une petite dent au-dessous de celle de l'extrémité; mâchoires ù deux lobes frangés; menton en carré, transversal; palpes labiaux courts, à dernier article moins renflé et ù peine aussi long que le précédent ; anten- nes de neuf articles : le sixième en forme de courbe, servant de base aux trois derniers, qui com- posent une massue pubescente; écusson de moitié plus long que large ;\ la base; mésosternum n'of- frant à sa partie antérieure qu'un tubercule plus ou moins faible et parfois légèrement caréné.

On ne place dans ce genre que deux espèces, \'H. Uvidus, Forster, qui a reçu de divers entomo- logistes les noms lï Ilydropbilus obscunis, (irisais, erijlhroccplialus, varicfjalus, et qui se trouve communément dans les eaux douces et sanmâtres d'une partie de la France, et Vif. mclanophilial- iHus, Mulsant, découvert en Espagne par M. L. Pufour.

La femelle de 1'//. Uvidus est remarquable par le soin qu'elle a de ses œufs : elle les porte en- veloppés dans un sac couché sur son ventre et retenu à l'aide de ses cuisses postérieures. Dans les premiers temps où elle a construit le petit sac soyeux qu'elle transporte avec elle, la femelle sem- ble moins attachée au dépôt qu'il renferme, et l'abandonne plus volontiers que quand on la poursuit, à une époque plus rapprochée de l'éclosion des œufs : lorsque ceux-ci commencent à prendre une teinte obscure ou bleuâtre, la femelle, selon l'observation de Lyonnet, grimpe sur la tige de quel- que plante aquatique, et y colle, un peu au-dessus de la surface, des eaux, le paquet qu'elle avait jus([Me-lâ porté avec tant de sollicitude. Les larves de celte espèce ont été décrites par M. Mulsant : leur tète est presque carrée, grande, dè|iriniée et longitudinalement sillonnée dans son milieu; ses mandibules sont cornées, arquées, armées d'une dent vers le milieu de leur côté interne; les ma-



COLÉOPTÈRES. 251

choires sont subcylindriques, plus largement prolongées que les mandibules, terminées par un palpe de trois articles; la languette avancée, saillante; les antennes moins longues que les mâchoires, de quatre articles; les yeux noirs, situés derrière la base des antennes; le corps conique, composé de onze anneaux successivement plus étroits : les trois premiers portant chacun en dessous une paire de pieds, et le dernier pourvu d'appendices. Ces larves, en marchant à la renverse sous la surface des eaux, tiennent leurs palpes maxillaires dans une agitation continuelle, et se servent de ces or- ganes pour aller en quête de leur nourriture, qui est composée de matière animale. On n'a pas pu jusqu'ici observe" leurs métamorphoses en nymphe. Miger semble avoir connu les larves de plu- sieurs espèces de ce genre, mais il n'en a pas publié la description.


15"= GENRE. — PHILHYDRE. PIIILIIYDRUS. Solier, 1834.

Ann. Soc. eiU- fr , t III

  • I>ùo;, ami; uuwp, e;iu.

Corps ovale; mandibules cornées, arquées, faiblement bidentées à l'ex- trémité; mâchoires à deux lobes frangés ; palpes labiaux courts, ;\ dernier article subcylindrique, au moins aussi long et aussi gros que le précédent; antennes de neuf articles, dont les trois derniers forment massue; méta- sternunr présentant à sa partie antérieure une lame ou une sorle de dent comprimée et très-saillante.

Ce genre a été formé aux dépens des Hijdrobms, restreint lui-même par M. Mulsant, et ne renfermant plus qu'un petit nombre d'espèces, dont les deux que l'on rencontre en France sont le P welaiioccplialus, Olivier, qui F]^. 4-20 — p. fuhipes. varie beaucoup pour sa coloration, et a reçu plusieurs noms différents,

et le P. marginellus, Fabricius, qui vivent dans les eaux stagnantes douces, et parfois nséme, par- ticulièrement la première espèce, dans l'eau de la mer.


16"" GENRE. — CIIyETARTHRlE. CHMIARnilUAS. Waterhouse, 1855.

Slfphens, IMuil., t. V. XaiTv:, crin; apOpov, arlide.

Corps subglobuleux ; mandibules cornées au côté externe, très-arquées, presque membraneuses et laciniées au côté interne; mâchoires à deux lobes frangés ; palpes maxillaires courts : labiaux à dernier article un peu moins court que le précédent; menton en carré transversal; antennes de neuf articles: le sixième servant de base à la massue ovoïde formée par les trois derniers; mésosternum armé antérieurement d'une lame peu développée.

Ces insectes sont remarquables par la forme de leur corps, qui les rapproche des Agathidies; ils présentent un caractère intéressant : les deux premiers anneaux de leur ventre sont couverts par deux sortes d'écaillés contiguës transversalement et arquées chacune à leur bord postérieur; quand on soulève ces espèces de plaques, qui semblent formées d'une substance analogue à de la gomme, on peut compter les deux segments qu'elles cachent : le premier est court, le second est creusé de deux fossettes arrondies et profondes, voilées par des cils naissant du bord postérieur de. l'anneau précédent.

Une seule espèce, le C. scminulum, Paykull, entre dans ce genre, formé par M. Waterhouse aux dépens des Cyclonotum, et a été désignée par Erichson (/û(/'ej' t/cr J/«jc//. Drand., 1857) sous le nom de CijUidhun (xuXXo;, roulé; uîea, forme), adopté par M. Mulsant. Cette espèce habite toutes les parties de la France ; on la trouve dans les eaux stagnantes, et quelquefois aussi dans la mousse et sous les feuilles sèches.


252


HISTOIRE NATURELLE.


CINQUIEME TRIBU.

SPIIÉRIDIDES. SPUElilDIDJE. Mulsaiil.

Colt'itplrrcs pnlpîr.. l'auno rrancaisi'.


r.nrps hémisphérique; mâchoires cornées, à lobe interne membraneux; tarses de cinq articles, le premier do la longueur du suivant.

Chez ces insectes, le corps est convexe, arqué longitudinalement, souvent ovalaire, quelquefois plus rapproché de la forme arrondie, et représentant alors une demi-sphère. Leur labre est trans- versal, peu apparent ou en grande partie caché sous l'épistome; les yeux sont à fleur de tête; le cor- selet élargi d'avant en arriére; l'écusson triangulaire, un peu allongé ; les élytres sont presque tou- jours tronqués ou oblusément arrondis à l'extrémité ; le sternum est saillant; les jambes sont aplaties et fortement denticulées sur leurs bords. Quelques espèces se trouvent dans les eaux, où elles se nour- rissent de matières végétales; mais le plus grand nombre fréquentent les bouses et les matières ca- davériques, et forment des trous dans la terre; enfin quelques-unes semblent rechercher diverses .substances cryptogamiques en voie de décomposition.

La plupart de ces insectes ont une robe plus ou moins lugubre, le plus souvent tachée ^e rougi' ou (le rouge livide. La plupart sont européennes, et un petit nombre seulement a été recueilli dans d'autres régions, principalement dans la zone tropicale. Leurs larves, et nous ne parlons ici que de celles des Sphéridies, les seules connues, ont le corps étroit, allongé, et d'une forme rap- prochée de celle des llydrophilides; leur tête est armée de deux mandibules cornées et notablement plus longues qu'elle.

Parmi les genres peu nombreux de cette tribu, celui des Sphœr'idïum est le plus important.


1" GENRE. — CYCLONOTE. CYCLONOTUM. Dejean, 1857.

Kriclison, K;tfiT M;ui'li Braitd. Ku*/.t,;, cei'cli;; vwto;, dos.



Pf^JAL—Corbiaila


Cor|is hémisphérique; mandibules bidentées à l'extrémité, cornées au côté

externe, coriaces et frangées inlérieurcmenl; mâchoires coriacées, à deux

bords frangés; labre peu apparent; palpes maxillaires et labiaux courts, à

dernier article en pointe obtuse; menton corné, concave, en carré transversal;

antennes de neuf articles : le premici' formant le quart de la longueur totale,

les trois derniers en massue subiyliiidrique, peu serrée, allongée; languette

saillante; métasternum rétréci antérieurement; prosternum en triangle moins

long que large; jambes sans gouttière vers l'extrémité; tarses postérieurs à

premier article à peine aussi long que le dernier.

Latreille avait depuis longtemps remarqué que Y Ifijdroporus orbicularis. Fabricius, devait être

])lacé parmi les Sphéridies, dont il offre les principaux caractères; M, Rrullé {[lisl. nul. des Ins.,

t. H, 1855) forme pour cet insecte un genre qu'il appelle Cœlostoiua U'm.o;, creux; (it<;|a«, bouche);

mais M. Mac Leay ayant déjà établi une division générique sous la dénomination de Cœloslomus,

Erichson appliqua à celle dont il est ici question le nom de Cijclonuiitm, proposé par le comte

Uejcan.

La seule espèce européenne (|ui entre dans ce genre est le C. oïliiciildic, Fabricius, nommée par Ceolfroy VlliidrapliUc noir Imc, à point, que M. de Castelnaii décrit sous le nom de Caiostoma ullubroi.r, et qui habite toutes les parties de la Franco, ainsi (pie l'Algérie, se trouvant dans les eaux stagnantes et {juihiuefois sous les feuilles ou les débris rassemblés sur le bord des mares.



COLÉOPTÈRES. 253

Les autres espèces, assez peu nombreuses, se rencontrent dans l'Amérique méridionale, à l'Ile-de- France et au cap de Bonne-Espérance.


2'"" GENRE. - TRICHOPODE. TRICHOPODA. Brullé, 1835,

Hist. nal. Ins. 0piE, cheveu; uou;, itoSo;, sabot.


Corps globuleux; tête large, transversale; menton très-enfoncé au milieu; an- tennes à trois derniers articles en massue très-serrée et formant une petite pa- lette; corselet plus large que les élytres; ceux-ci grands, très-convexes, dépassant l'abdomen; pattes fortes, un peu dentelées; tarses assez courts, très-velus en dessous.

Ce genre, très-voisin de celui des Cyclonotes par plusieurs de ses caractères, ne Fig.428.— r. cas- comprend qu'une espèce propre à Madagascar, le T. canxidceformis, Brullé. sidœformis.


o" GENRE. — SPH.'ERIDIE. SPHJERWWM. Fabricius, 1775.

Syst. entoinol. S-j)7.ipi'î'.'-v, pptite boule.

Corps hémisphérique; tête en ovale, transversale; mandibules cornées, arquées, terminées en pointe aiguë, sinueuses et ciliées au coté interne, munies d'une large molaire à la base; mâchoires cornées extérieurement, à deux lobes membraneux; palpes maxillaires assez courts, à dernier arti- cle plus court que les autres, grêle : labiaux velus, presque cylindriques; menton écbancré au de- vant; labre transversal, peu apparent; antennes de huit articles, le dernier irrégulièrement rétréci versTexlrèmité; yeux à ileur de tête; écusson étroit, en triangle au moins deux fois aussi long que large; métasternum anguleux en avant; mésosternum comprimé; prosternum triangulaire; jamces armées de longues épines irrégulièrement disposées sur les arêtes et sur la page interne : les anté- rieures creusées vers l'extrémité d'un sillon destiné à loger une partie des hanches; tarses posté- rieurs l\ premier article plus long que le dernier et aussi grand que les trois suivants réunis.

Ce genre, dont la plupart des espèces étaient comprises avec les Denncstcs et les llisicrs des an- ciens auteurs, a été fondé par Fabricius; mais ce célèbre entomologiste y admit des espèces étran- gères à la tribu qui nous occupe; Laicharting le restreignit dans des limites plus naturelles.

Les Sphœridies sont des Coléoptères de petite taille, habitant particulièrement les déjections ex- crémentitielles des Solipèdes et des Ruminants. Quand on les poursuit dans leurs retraites, ils sui- veut avec une grande agilité les détours obscurs où ils se cachent, et ils tâchent de pénétrer jusque dans le sol, où ils restent immobiles tant que le danger semble les menacer. Lorsque l'on parvient à les saisir, ils échappent souvent aux doigts qui les retiennent par la vivacité de leurs mouvements, la forme hémisphérique et le poli de leur corps. Dans le milieu du jour et dans les soirées chaudes de l'été, ils volent par troupes nombreuses, .et l'on voit alors sur l'enveloppe sèche qui recouvre les bouses, une grande quantité de trous par lesquels ils entrent et sortent. Ils se montrent dès les premiers jours chauds du printemps, et se laissent voir pendant tout l'été. Les mâles ont le corse- let plus dilaté latéralement que les femelles, et ils présentent, dans les tarses et les ongles des pieds antérieurs, des caractères distinctit's faciles à saisir; c'est ainsi que les mâles ont le cinquième article des tarses antérieurs gros, élargi antérieurement, échancré, comprimé avec un enfoncement en dessous, dans lequel on observe un crochet grand et épais, et un autre moins grand et courbé, tandis que les femelles ont le premier article des tarses postérieurs plus long quelles trois suivants réunis. La couleur de ces insectes n'est pas brillante; elle est presque constamment noire, relevée par des macules rouges ou jaunâtres.

Les métamorphoses des Sph;cridies sont peu connues; toutefois, M. Mulsant (l'uliikvrucs de


254


HISTOIRE NATURELLE


France, 1844) dit que les larves se cachent dans la terre et mettent un mois à peine à parvenir ù leur dernier état, et que celles qu'il a eues sous les yeux étaient nées dans des matières où se trouvaient divers Âphodius. L'entomologiste lyonnais se demande si ces larves n'auraient pas un genre de vie (]ui les rapprocherait de celle des Ilydrophilides, c'est-à- dire si, au' lieu d'avoir la même nourriture que les Coprophai;es, elles ne vi- vraient pas aux dépens de la postérité de quelques Aphodius. Mais cette hypo- thèse ne pourra être conlirmée ou infirmée que par des observations nouvelles. Les deux espèces de ce genre les mieux connues sont les S. scarabœoidcs, Linné, et bipusiulatiis, Fabricius, qui se trouvent communément en France, et qui comprennent plusieurs variétés que l'on a regardées à tort comme des espèces. Les pays étrangers à l'Europe, tels que l'Amérique méridionale, le cap de Bonne-Espérance, Java, etc., en renferment quelques-unes, et, sans nul doute, quand on les recherchera avec plus de soin qu'on ne l'a fait jus- qu'ici, on en découvrira un plus grand nombre.



' Fie;. 429. — s. scaru b'poidcs.


GENRE. - CERGYON. ŒllCYON. Leach, 1817.

Zuol. Miscell, t. m. Nom d'un briiraml de hi lubie.


Corps ovalaire; mandibules cornées, peu arquées, terminées en pointe, sinueuses et frangées au côté interne, munies d'une molaire à la base; mftchoires cornées au côté externe, à deux lobes mem- braneux au côté interne; labre transversal, peu apparent; palpes maxillaires à quatrième article fusiforme : labiaux courts, subcylindriques, velus; menton corné, en demi-cercle; antennes de neuf articles, les trois derniers formant une massue brièvement pubescente, serrée et en ovale allongé; écusson en triangle subéquilatéral, à peine de moitié plus long que large; mélasternum terminé an- guleusement à la partie antérieure; mésosternura comprimé en lame horizontale sur la tranche; pros- ternum en triangle, caréné; jambes armées de rangées longitudinales d'épines; tarses postérieurs à premier article plus long que le dernier, presque aussi grand que les trois derniers réunis.

Ce genre a été établi aux dépens des Sphéridies, et dans ces derniers temps il a été lui-même partagé en plusieurs coupes génériques particulières; il correspond au groupe des Combrus (nom propre) indiqué par Megerle dans le catalogue de Dahl, publié en 1823, et à celui que Latreille désigne, probablement par erreur, sous le nom de CcrcijiUoii.

Les Cercyons sont des insectes de très-petite taille, qui tous ont sur les élytres des stries longi- tudinales de points enfoncés; leur couleur est généralement sombre, et ils présentent parfois, dans les mêmes espèces, des modifications souvent considérables, suivant le déve- loppement qu'a pris la matière colorante. Presque tous ont les mêmes mœurs que les Sphéridies; quelques espèces, cependant, se rencontrent souvent dans les endroits humides, sous les pierres, les mousses, ou sous les plantes à moitié pourries entassées au bord des eaux. On a décrit près de trente espèces de ce genre, et la plupart se rapportent ù l'Europe, quoique quelques-unes f^^^^^^/X habitent l'Amérique méridionale, et une le cap de Bonne-Espérance. M. Mul-

sant en indique quinze comme exclusivement parliculières à la France; parmi ces dernières, nous citerons les C. hœmorrho'uUdc, Fabricius, (inisciuiimm, Fig.^jO. — c.o6.so(ciuiji. Linné, el minulum, Fabricius.



5-"" GENRE. - PÊLOSOME. PELOSOMA. Mulsani, 1841.

ColOop. |ial|iicorne.^. Faune fraiiçaisc- rieXo;, noir; aw|/.a, corps.


Antennes à massue ovoïde, serrée; joue non engagée dans les cornées; écusson triangulaire, à


COLÉOrTERES.


255


peine de moitié plus long que large à la base; mésosternum parallèle dans la plus grande partie de sa longueur, anguleux en devant, et tronqué postérieu- rement.

Les Pélosomes ont beaucoup d'affinité avec les Cercyons et les Méga- sternes. Une seule espèce entre dans ce genre, c'est le P. Lafcrtei, Mulsant, qui a été découvert, près de Chinon, par l'entomologiste dont il porte le nom.



p. Laferlei.


e-»' GENRE. - MÉGASTERNE. MEGASTERMJM. Mulsant, 18M.

Coléop. palpicorues, Fauuo française. Ms-faç, grand ; arepvov, slernum.


Corselet ayant les côtés non repliés en dessous; prosternum en espèce de losange faiblement tronqué à sa partie antérieure, bidenté postérieurement et caréné dans son milieu ; jambes antérieures perpendiculairement échan- crées ou coupées dans leur moitié supérieure, vers l'extrémité, et offrant ainsi une forte dent.

Une seule espèce, placée précédemment dans le genre Ccrcyon, le M. bo- letophaguni, Marshall, compose ce genre, et se trouve, dans plusieurs parties de l'Europe, dans les Bolets.



Fig. 432 — .1i. boUtofha- gum.


!'"•' GENRE. — CRYPTOrLEURE. CRYPTOPLEURUM. Mulsant, 1844.

Coléop. palpicornes, Faune française. KpuitTot, caché; itXeupa, côtés.


Corselet ayant les côtés repliés en dessous en forme de triangle, dont le bord latéral constitue la base; prosternum en pentagone, offrant à la partie antérieure son côté le plus large; jambes antérieures non échancrécs à leur extrémité.

Le Sphœrkthtm alomariiim, Fabricius, petit Coléoplère que l'on trouve communément en Europe, dans les fumiers, dans les bouses, les crottins et dans divers produits cryptogamiques, est l'espèce unique de cette coupe gé- nérique.



Fig- 433 — C. atoma- rium.


256 HISTOIRlr NATURELLE.


SIXIÈME FAMILLE.


SILPIIALES. SILPHALES. Nobis, 18150.


Les insectes de celte famille ont pour principaux caractères : les mandibules comprimées, allon- gées, terminées en une pointe forte, entière ou bifide; les antennes non coudées, habituellement courtes; le prosternum non dilaté à sa partie antérieure; les pattes non contractiles, insérées à égale distance les unes des autres, et les jambes offrant tout au plus des cils ou de petites épines; tarses de cinq articles.

La famille des Silphales renferme des espèces assez grandes; d'autres, au contraire, petites, et quelques-unes de taille moyenne. Ces insectes ne sont pas parés de couleurs brillantes, et sont ha- i)itucllement bruns ou noirâtres, présentant quelquefois des taches d'une coloration rougeâlre ou jaune qui tranche parfaitement avec la couleur générale du corps. Tous, à un très-petit nombre d'exceptions près, se nourrissent de matières organisées en décomposition : ainsi, la plupart, tels ([ue les Nécrophores et les Silphes, vivent dans l'intérieur des cadavres putréfiés des animaux, et quelques-uns font leur nourriture de champignons plus ou moins pourris. Par l'instinct que la na- ture leur a donné, ils trouvent facilement les matières décomposées qui leur sont destinées, et leur rôle consiste à nous débarrasser de substances qui, par leur putréfaction, pourraient devenir nui- sibles:'! Tiotre santé; nous dirons bientôt les moyens adroits que les Nécrophores emploient pour en- terrer les cadavres de petits animaux qui, après avoir été leur pâture, doivent servir de berceau à leurs œufs et de nourriture à leurs larves. Car, en effet, c'est presque constamment dans l'intérieur de charognes, ou bien dans l'intérieur de champignons dont la décomposition est commencée, que les Sil[ibales subissent toutes leurs transformations, quoique quelques-uns, qui sont moins carni- vores, se métamorphosent dans le sein de la terre ou dans le sable. C'est habituellement dans les campagnes découvertes qu'on les rencontre; mais cependant certaines espèces préfèrent les bois et les lieux humides. On ne connaît encore les larves que d'un nombre assez restreint d'espèces, prin- cipalement de quelques-unes des genres Necroplionts et Silplia; et nous donnerons avec détail l'his- toire des métamorphoses des Nccrophorus Immaior et de la Silplia obscura.

Ij'anatomie des organes intérieurs de ces Coléoptères, commencée par Hamdohr, a été complétée en partie par les observations de M. Léon Dufour, qui a spécialement étudié sous ce point de vue le iXccrodcs liiiardlis; nous en parlerons en donnant l'histoire du genre Silplia, et nous nous borne- rons seulement à faire remarquer maintenant que l'œsophage de ces insectes est très-court et suivi d'un gésier oblong ou elliptique, que le tube intestinal est filiforme, assez long, replié sur lui- même, et que le ventricule chylifique est aussi assez notablement allongé.

Aucun travail général n'a encore été publié sur les Silphales; et l'on n'en connaît qu'un nombre assez peu considérable, deux cent cinquante à trois cents espèces, réparties dans une trentaine de genres ou de divisions sou.s-génériques, n'ayant quelquefois que des caractères distinctifs peu fa- ciles à sai.sir. Ces espèces sont répandues sur toute la .surface du globe, mais sont surtout com- munes eu Europe.

i'our Udus, à l'exemple de plusieurs entomologistes allemands, les Silphales ne comprennent qu'iui démembrement des Nécrophages des premiers ouvrages de Latreille, qui, dans les dernières publications de notre illustre compatriote, sont devenus sa famille des Clavicornes (1). Nous n'y


(I) l..ilr(>illf, PU <Triint, ilniis son Uniera Cru!:t<icenriim cl Inseclorum, 1807, la l'ariiille îles NiVi'o|iIi.tïps, y coiii|in'iKiil i|iiatre li'ilius: cellos îles .Sil|iliale.<. Nilicliilairo.s, S<a|ilii(lili's et Dernicslins : plus lanl, dans \p. liéqne animal de il. Cu-



l-'ii; I — l.eiic'iwlis eusl,il,n-lfi


I iu '2. — (hnlhinii ani.ihih'



I'Il; 7, — M,;,alullniHl haillon.



l"i^. -i. — fi\iinufti\ iiihil't



l- 1;^ -"( — AiKuhilii rrpii! hcttiiii .


l'I.id


COLÉOFTÈUES. 2r.7

plaçons que deux tribus, celles des Silplialides et des Scaphidiles, qui corresp.ondenl presque en- tièrement aux deux grands gen.'es des Silplia et ScapliUliiim.


PREMIERE TRIBU.

SILPUAUDES. SILPHAUD.Ii. Nobis, 1850.


Mandibules terminées en une pointe entière, ou sans échancrure ni fissure; antennes générale- ment de onze articles, terminées en une massue le plus souvent perfoliée, composée de quatre à cinq articles; niiicboires ayant ordinairement une seule dent au côté interne; corps convexe, à forme d'un bouclier; élytres présentant au bord extérieur, chez la plupart des espèces, une gouttière for- tement rebordée; tarses antérieurs souvent dilatés, surtout dans les mâles.

Les Silphalides, qui portent aussi le nom de Silplialcs, Silplialicns et Silpliidcs, sont des insec- tes de taille moyenne, vivant, pour la plupart, dans les cadavres des animaux. On a quelques no- tions sur l'anatomie de plusieurs espèces de cette tribu, ainsi que nous le dirons en exposant l'his- toire du genre Silplia; les métamorphoses de plusieurs Necrophorus et Silplia sont également connues.

Ces insectes sont répandus sur tcute la surface de la terre, mais les mêmes espèces ne se ren- contrent pas dans des contrées fort éloignées entre elles ; quelques-unes sont propres à l'Europe et au nord de l'Afrique, elles s'étendent même sur le périple de la Méditerranée, mais on ne les re- trouve pas ailleurs. L'Amérique septentrionale est le pays qui offre le plus de Necrophorus, et la plus grande espèce de ce genre est originaire de cette partie de la terre. L'Europe, au contraire, est la patrie de beaucoup d'espèces de Silplia et des genres NecroUes, Necropliilus, Sphœrites et Ayyrtes.

Peu de genres entrent dans cette tribu ; nous venons de nommer les principaux.


1" GENRE. — NÉCROPHORE. NECROPHORUS Fabricius, 1775.

SysWma eutoniologia?.

Nsicpoç. morl; <()opo:, porteur.

Palpes à dernier article plus étroit que les autres, cylindrique; mandibules arquées, édentées; antennes plus longues que la tète, de onze articles : le premier grand, les quatre derniers en massue


vier, 1829, il n'admit plus la division des Nécropliagcs, et il en lit la l'amille des Ciavicornes, à Laquelle il assigne pour caractères : quatre palpis et des étuis recouvrant le dessus de l'abdomen dans sa plus grande portion; antennes presqui' toujours plus grosses vers leur extrémité, souvent même en massue perfoliée ou solide, plus longues que les palpes masil- laires, avec la base nue ou à peine recouverte; pieds n'étant pas propres à la natation; tarses, au moins les postérieurs. à articles entiers. La famille des Clavicornes renferme des insectes qui n'offrent que peu de rapports entre eux, et elle est partagée en dix tribus, qui ont reçu les noms de : Palpeurs (genre principal, Scydaenus), llistéroîdes (Hister), Sil- pliales {Necrophorus cl Silpha), Scapbidiles [Scaphidium) , Nitidulaires [Nitidula) , Engidites [Engis], Dermestins (Der- mesles), Byrrhicns (Bi/rrlius), Acantliopodes (Heteroceriis) et Macrodactyles (Dryops et Elmis). — Nous croyons, et en cela nous ne faisons que suivre les rrrements de nos prédécesseurs, tant en France qu'à l'étranger, nous croyons ne pas de- voir adopter toutes les tribus de L.atreille; quelques-unes seront pour nous des familles distinctes, et d'autres, au con- traire, rentreront dans des familles avec lesquelles elles ont beaucoup d'aflinité. C'est ainsi que les Acanthopodes et les Macrodaclyles ont été réunis aux Hydrophiliens et rapprochés le plus possible des Gyriniens; que les Palpeurs seront joints aux Psélapliiens, et les Engidites, au moins en grande partie, aux Erotyliens; que les Silphales et Scapliidites for- meront notre famille dos Silphales, et que les llistéroîdes, tiermestins et Byrrhiens constitueront des familles particu- lières, de même que les Nitidulaires, que nous aurions probablement, à l'exemple de M. de Gaslelnau, placés comme simple tribu îles Silphales, si les récents travaux d'Erichson [ZeUschrift fur die Entomoloyie, t. III et IV, 1845-1844, et Nalur- yeschichte der ïnsecten Deutschîands, 1845), en augmentant considérablement le nombre des genres de celte division, n'avaient montré l'importance des caractères (jui doivent en faire une famille distincte.


258


HISTOmE NATimEM-E.


perfoliée ; tête rétrécie en arrière; yeux grands; corselet arrondi, tronqué antérieurement, aplati en dessus, légèrement tubercule, longuement rebordé; écusson grand, triangulaire; élytres plus courts que l'abdomen, assez aplatis, un peu élargis, tronqués en arrière; pattes fortes; tarses antérieurs des mâles à quatre premiers articles dilatés, en forme de peigne, garnis en dessous de longs poils.

Les Nécrophores, nommés Portc-morls ou Enterretirs, ont l'odorat des plus subtils; ils parcou- rent l'espace d'un vol rapide pour saisir sous le vent la trace de quelques Taupes, Souris, Cra- pauds, etc., morts récemment Aussitôt qu'ils ont h'il une découverte semblable, ils se mettent, au nombre de quatre ou cinq, à fouir la terre sous ces petits animaux jusqu'à ce qu'ils soient complé- lemenl enterrés, et même, dit-on, enfouis à plus de trente centimètres au-dessous du sol, ce qui exige au moins vingt-quatre heures d'un travail assidu. Ils se repaissent ensuite de ces cadavres, et les fe- melles y déposent des œufs qui se développent promptement en larves. Celles-ci sont d'un blanc gri- sâtre, assez longues; leur corps est composé de douze anneaux garnis antérieurement, à leur partie su- périeure, d'une petite plaque écailleuse d'un brun ferrugineux; les plaques des derniers anneaux sont munies de petites pointes élevées; leur tète est dure, brune, écailleuse, garnie de mandibules for- tes et tranchantes; elles ont six pattes écailleuses, très-courtes, attachées aux trois premiers an- neaux du corps. Quand ces larves ont acquis tout leur accroissement, elles s'enfoncent à près de trois cents millimètres en terre, et se construisent une loge ovalaire qu'elles enduisent d'une ma- tière gluante qui durcit bientôt beaucoup, et dans laquelle elles se transforment en nymphe. Trois ou quatre semaines après, l'insecte parfait en sort, va reproduire son espèce et mourir peu de temps après.




l'ij; 'iô4 — N. fossor.


Fifr. 45,") — JV. Germanicus


( )

Fig. 450. — A', ruspalor.


Ce que nous venons de dire des métamorphoses des Nécrophores en général peut plus particu- lièrement s'aiipliquer au Nccrophorus Innnator, dont Kœsel {Hist. des Ins.), et depuis M. West- wood {Inlroil. lo llic iimlcm chtss. of Ins., t. I, p. 158, fig. 10), ont donné la description et des figures de la larve et de la nymphe. La larve du Nccropliorus vcspillo, Linné, que M. Brullé {llisl. nat. des Ins., d85&) indique, se fait surtout remarquer par son dernier segment portant deux appendices carrés, entre lesquels se laisse voir le tube saillant où s'ouvre l'anus, et par une tache orangée que l'on voit sur chacun des segments de leur corps.

Gleditsch, le premier, a observé les mieurs si curieuses d'une espèce de ce genre, et il la désigne simplement sous le nom de Vespillo; \Àmè et De Geer regardaient ces insectes comme devant ren- trer dans le genre Silphu, et Geoffroy en avait fait des Dermestcs. C'est à Kabrieius cpie l'on doit la création du genre IS'ccnii)liorus.

Ou connaît [iliis de cinquante espèces de ce groupe, la plupart propres a l'Europe, à l'Amérique boréale et à l'Asie ; toutes sont d'assez grande taille. Les esjièces que l'on trouve eu 1 rauce ont sou vent le corps couvert en dessus d'un très-grand nombre d'Acarns, et elles exhalent une odeur dés- agréable qui a quelque analogie avec celle du musc. Le type du genre est le Nccropliorus vespillo, Linné, qui est noir avec des poils jaunes sur le corselet et les bords latéraux du corps, avec les élytres traversés par deux bandes dentelées d'un fauve vif, et la massue des antennes rougeàtre. Cette espèce se trouve sur les cadavres de petits Mammifères. Le Nccropliorus Germauicus, Fabri-


COLEOPTERES.


259


cius, enlièrement noir et plus gros que le précédent, a des habitudes semblables à celles du Ae- crophoriis iicspUlo; mais tandis que chez ce dernier on voit souvent plusieurs individus travailler ensemble autour de la même proie, il parait que chaque femelle du Nécrophore germanique travaille seule. Le A', humalor, Fabricius, plus petit que le germanique, n'est pas rare non plus dans les matières animales putréfiées, et il cherche particulièrement les grosses charognes, comme les Sil- plia. Enfin, le N. morltiorum, Fabricius. le plus petit de tous, et qui se distingue du N. vespilto par ses antennes noires, paraît rechercher les champignons, et ne se rencontre jamais sur les ca- davres, mais seulement dans des champignons. Les quatre espèces de ce genre dont nous venons de parler habitent toutes les environs de Paris. La plus grande espèce de ce genre est le N. gran- dis, Fabricius, de l'Amérique septentrionale.

Les entomologistes modernes ont cherché à former dans ce genre des coupes génériques parti- culières, et M. Ilope (Co/eoj». Manual, 1840) ne laisse dans le genre Nécrophore proprement dit que les espèces chez lesquelles les tibias sont droits, tandis qu'il forme avec celles dans lesquelles les tibias sont arqués son genre Cyrtoscelis («upTc;, convexe, ctxeXi;, tibia), qui n'a généralement pas été adopté.



Fig 437 — ;/. iirmatus-


C'est à côté de ce genre que A. G, Desmarest (Maçi. de zool., t. Il, pi. 24, 1S32) plaçait son genre Hyporephntus (uito, en dessous; xstpaXYi, tète), qui, par le nombre des articles de ses tarses, par ses cuisses postérieures très-grosses et ses jambes arquées, se rapproche un peu du genre Ne- crophorus, tandis que la forme de ses élytres allongés, ovalaires et pointus à l'extrémité, et son aspect général l'en éloignent. Mais, à l'exemple des entomologistes modernes, qui ne suivent plus ri- goureusement la classification artificielle de Latreille, nous ne placerons pas ici ce genre remar- quable, propre à la province de Minas Geraes du Brésil, et nous en parlerons lorsque nous aurons exposé les caractères des Spondylis, avec lesquels il a également quelques rapports, tout en con- stituant à lui seul une division particulière.



'JfiO IIISTOinE NATURELLE.

^■^= GENRE. — NÉCRODES. NECRODES Wilkin, 1815

Leaiii, Znol. njiscellany, t. II. Tii/.t(oSr,;, mort.

Palpes peu sailhinls : le dernier article assez court, cjliiidrique; antennes composées d'articles légùremeiit pcrfulies, terminées par une massue allongée de cinq articles; tête découverte; cor- selet orbiculaire; écusson grand; èlylres plans, presque carrés, un peu élargis en arrière, coupés carrément à l'extrémité; pattes grandes; cuisses postérieures renflées dans les mules, avec un sillon court, dentelé sur les deux bords pour recevoir la base des jambes ; les jambes postérieures ar- quées dans le même sex,, (arses antérieurs et intermédiaires des mâles à quatre premiers articles dilatés.

Les Nécrodes, qui étaient anciennement confondus avec les Silpliu, dont ils se distinguent particulièrement [lar leurs pattes postérieures grandes, avec les cuisses renllées dans les mâles, sont des insectes de taille moyenne, et, comme les Nccropliorus et les Silplia, vivent de matières animales en putréfaction. On les trouve parfois par milliers sur les carcasses d'animaux rejetées par les eaux sur les bords des rivières.

M. Lcon Dufûur a fait l'anatomie du Nccroilcs ritloralis, dont l'organisa- tion interne ne diffère pas notablement de celle des Silpliii. On en connaît une quinzaine d'espèces, parmi lesquelles deux seulement, Fig. 4Ô8 — iv liiioraits. les A'. Htloralis, Fabricius, et smplicipcs, Dejean, se trouvent en Europe, et ne sont même pas rares aux environs de Paris; les autres proviennent de l'Aiiiérique, de l'ile de Java, et une enfin, le JV. Imripnosa, Sclireiber, est particulière â la Nouvelle-Hollande, et a servi de type à M. Hope {Coleop. Mamial, 1840] pour la création de son genre Plomophila (îttwu.!, destruction; (oiXoç, ami). •

Kiiby, dans sa collection, indiquait ce genre sous le nom de Cycloplionis {/tjxXo?, cercle; çopc;, qui porte).

o"" GENRE. — liOUCLIER. SILPHA. Linné, 1758.

Sjïstema naïuix, fb" cdit. Sù.cpïi. sorte d'insecle. probablemenl la Bhitle.

Palpes filiformes, d'inégale longueur; antennes à articles légèrement pcrfoliés, terminées par une massue allongée, composée de quatre articles; mandibules courtes, fortes, aiguës; tète inclinée, cacbée sous le corselet, rétrécie en arrière; corselet arrondi latéralement, coupé plus ou moins car- rément en arrière; élytres plus ou moins convexes, se rétrécissant en arrière, arrondis â l'cxlrèniité : leur bord externe relevé et formant une gouttière plus ou moins profonde; pattes courtes et fortes; tarses antérieurs des mâles â quatre premiers articles dilates.

La forme générale des insectes de ce genre est celle d'un bouclier ovale, ainsi que l'indique leur nom français. La jilupart sont de moyenne taille, de couleur noire ou sombre, et tous e.vlialent une odeur nauséabonde qui provient de leur genre de nourriture. En effet, les Silpha ne vivent que de cadavres en putréfaction et d'excréments, et paraissent destinés par la nature, surtout à l'état de larves, à purger la terre des immondices que la destruction et la décomposition des êtres organisés entraînent sans cesse après elles; mais ils n'enterrent pas ces matières, ainsi que le font les Nécro- pbores. Lorsqu'on les saisit, ils répandent par la bouche et par l'anus une liqueur noire et fétide, dont l'usage parait être d'accélérer le ramollissement des chairs à demi putréfiées. Quelques es- pèces se nourrissent de proies vivantes; telles sont, entre autres, la Silpha quadripunciuia, Linné, et la S. llwracica, Fabricius, qui vivent de chenilles, et on les voit souvent- courir sur les arbres après celles ci à la première apparition des feuilles. D'autres espèces grimpent sur les plantes, no-


COLÉOPTÈRES. 2(11

tamment sur les tiges du blé. où se tiennent de petites espèces du genre Hélix, dont elles font leur nourriture. Mais c'est presque constamment sur les cadavres d'animaux en putréfaction qu'on les rencontre: souvent anssi on les voit à terre, où elles courent avec agilité.

L'anatomie de plusieurs espèces de ce genre, ou plutôt de toute la tribu des Silphales, a été donnée d'abord par Ramdohr (/IWiW. ziir Anat. Ins.. 18011), mais surtout par M. Léon Dufour, dans les Anmiles des .factices naturelles, t. 1 à VHI, 1824. Le canal intestinal a environ trois fois la long*ur du corps, et il est fdiforme, replié sur lui-même; l'œsopbage est très-court et suivi d'un gésier ellipsoïde, lisse à l'intérieur, un peu roussâtre, avec sa tunique interne de consis- tance scarieuse et hérissée de soies pointues dirigées en divers sens et disposées en huit bandes longitudinales que séparent des intervalles lisses dans le Necrodes liiiomlis, que, pour son orga- nisation intérieure, on peut ranger avec les Silplia. Le ventricule chylilique est assez long pour faire sur lui-même une circonvolution ou une anse plus ou moins grande : il est hérissé dans toute sa longueur de papilles as.sez prononcées. La surface externe de l'intestin e.st couverte de points sail- lants, granuleux, visibles à la loupe dans les Silpltn; tandis que chez les Neerophorus cette sur- face offre des rubans musenleux, transversaux, formant des plissures annulaires. L'intestin s'ouvre latéralement chez la i". obscura. et directement pour la .S', shuiata et le Necrodes liltoralis, dans un renflement lisse que l'on peut comparer à un crecuni; avant sa terminaison, l'intestin reçoit une bourse pédicellée, ovalaire, appartenant à l'appareil des sécrétions excrémenlitielles. 11 y a quatre vaisseaux biliaires prenant leurs insertions autour de l'extrémité du ventricule chvlifique : ces vais- seaux sont jaunes ou diaphanes, grêles, très-longs, très-repliés et flottanis par un bout qui s'enfonce dans le tissu adipeux de la partie postérieure de l'abdomen. Les organes mâles de la reproduction sont séparés, ovalaires, revêtus d'une lunique vaginale, et formés intérieurement de nombreuses capsules spermatiques. Chez la femelle» des gaines ovigères, au nombre d'une douzaine environ pour chaque côté, sont placées en deux rangées, et l'oviducie est tubuleux. Le vaisseau sécréteur de l'appareil excrémentitiel est simple, flottant, flcxueux, presque de la longueur du corps, et s'insère à l'origine du conduit excréteur; la vessie est ovalaire; le conduit excré- teur est très-court et s'ouvre près de l'anus sur les côtés du rectum; les tra- Fi?. 4ô0. — s. thoracwa. chées sont tubulaires; le tissu adipeux splanchnique se présente sous la forme de grumeaux blancs, abondants.

On connaît aujourd'hui les métamorphoses de plusieurs espèces de S'ilpha : De Geer (Mcni. sur les Inscclcs, vol. IV, tab. 5 et 6) et Schœlfer (AbhundhuKjen, vol. III, pi. 7) ont décrit les larves des S. atrata et rnçjosa; Freisch a publié quelques remarques sur celle de la S. obscura, et récemment M. Blisosn {Ann. Soc. eni. France, 1846, pi. 2, n° I) a complété leur histoire; M. le docteur Ileer (Obscrvalions cnlomolo(j\iiues) s'est occupé de la S. Alpina, et M. Westwood {Inlr. lo tlie niodcrti clnss. Ins., t. I, p. 135, iig. 10) a dit quelques mots des métamorphoses de la S. ihoracica, que Schœffer avait également iigurées. Les larves, en général, sont ovalaires, plus larges que celles des Nécrophores, et ce qui les rend surtout remarquables, c'est l'angle saillant que forme en arrière chacun des anneaux de leur corps. Les anneaux sont tous de consistance solide et amincis sur les côtés; ils forment ainsi un large rebord dans toute la longueur du corps de la larve. Le dernier porte deux appendices cylindriques entre lesquels on voit le tube anal. La tête présente deux antennes composées de trois articles assez grands, et les trois segments qui la suivent ont chacun une paire de pattes terminées par un crochet assez court. Ces larves se nourrissent de chair putréfiée; pour subir leurs nielaniorphoses, elles s'enfoncent en terre à la manière des larves des Neerophorus, et n'en sortent qu'à l'état d'insecte parfait. On ignore le temps qu'elles mettent à y parvenir, mais il est probable qu'il ne doit pas être très-long. D'après M. Blisson, la larve de la Silplia obscura est, en dessus, d'une couleur blonde ou terre d'ombre, plus claire sur les prolongements latéraux falci- fnrmes des .anneaux; le dessous du ventre est grisâtre; la tête est ronde, légèrement déprimée, de même couleur que le dessus du corps, mais un peu plus foncée près du bord antérieur du corselet; les mandibules sont petites, couleur marron; les antennes sont composées de trois articles, à peu près de même couleur que les mandibules ; les deux premiers sont plus gros; derrière la base des an- tennes, on aperçoit deux petits points ou espèces d'ocelles brunâtres; les bords latéraux des anneaux



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HISTOIRE NATURELLI'


ont (k's dents au prolongement en forme de faux; les anneaux, sur le dos, sont oinés d'une ligne de petits traits d'un brun bleuâtre s'arrètant vers la moitié de la longueur de chacun d'eux, et de deux ran£;s sous-dorsaux de petits points allongés; on voit sur les côtés des trois premiers anneaux plusieurs autres points, disposés circulairement sur le premier et carrément sur les deux suivants; de ciiaque côté du dernier anneau, à son extrémité, se trouvent deux épines, et, à la base de celles-ci, deux autres très-petites; les cuisses ont une tache brune ; les stigmates sont représentés par un point brun, et placé un peu au-dessous des dents latérales; les pattes sont longues et couvertes, surtout vers leurs extrémités, de poils roides et courts. La nymphe est d'un blanc légèrement couleur de chair; la tête est inclinée sous le corselet, et l'extrémité des palpes se trouve à la hanleur du pre- mier article des tarses des premières pattes; les dernières pattes sont très-saillantes sur les côtés, surtout à l'endroit de l'articulation de la cuisse et de la jambe; vue du côté du dos, cette partie avancée se trouve entre deux poils; les extrémités de ces pattes se rendent jusque vers les trois quarts de la longueur de l'avant-dernier anneau; le dernier anneau est terminé par deux prolonge- ments cylindriques à l'extrémité desquels est un long poil, couleur marron, trés-roide, arqué inté- rieurement; chaque anneau porte sur les côtés un poil long, gros à la base, roide, de même couleur, et sur le bord antérieur du corselet se trouvent, de chaque côté, derrière les yeux, deux autres poils plus courts; sur le dos, on voit une ligne vasculaire couleur terre d ombre. Celte nymphe se meut et tourne sur elle-même avec une grande vivacité quand on la touche, et alors elle relève son abdomen en arc de cercle. La larve a été rencontrée, courant par terre au milieu d'un champ très- sablonneux entre des herbes, vers le milieu du mois d'août : elle s'est transformée en nymphe dans le sable quelques jours après, et l'insecte parfait, éclos le 20 septembre, n'a pris toule sa colora- tion que quatre ou cinq jours après. Ces lar\es de la Siljjlia uhsciira atteignent donc toutes leur taille dans les derniers jours d'août; et il est probable qu'elles vivent de petites chenilles on de larves plus faibles qu'elles; mais, toutefois, selon M. Bïisson, il ne serait pas impossible qu'elles prissent également pour aliment des substances végétales.

Le genre Silpha, que Geoffroy désignait sous le nom de Peltis, et que Fa- bricius confondait avec celui des Ilisters , renferme aujourd'hui plus de soixante espèces, propres à toutes les parties du monde; aussi a-t-on cherché A créer ;\ ses dépens plusieurs genres distincts; mais, comme ces divisions, principalement dues à Leach, n'offrent pas de caractères bien iniporlants, nous ne les considérerons ici que comme des sous-genres, tout en faisant observer qu'il serait peut-être même suflisant de ne faire dans les Silplia que deux subdivisions, l'une comprenant les espèces chez lesquelles le corselet est échancré antérieurement, type : S. Americana, Fabricius, et l'autre celles, au contraire, dont le corselet n'est pas échancré antérieurement, type : Fig.440.— s. /u6eicu((i(tt. .S. atrata, Fabricius.



1" SOUS-GENRE.



TIIANATOl'IllLE. THANATOPUILVS. Leach, 1817. Zooliigical miscellaiiy.

0(X.vaTo;, mort; <f0.o;, ami.


Antennes à extrémité disiinc enient perfoliée ou composée d'articles trans- versaux, à l'exception du derniei, où la massue est brusquement terminée; élytres échancrés à leur extrémité, au moins dans les femelles.

Deux espèces entrent dans ce sous-genre; ce sont les N. siiiiinta. Fabricius, qui est commune aux environs de Paris, et ilispar, llliger, particulière au T.sinuuius midi de la France


COI.EOPTERKS.


2G5


2"« SOUS-GENRE. — OICKOPTOME OICEOPTOVA. I.cacli, 1817.

Zoo!oi;t(Ml miscelktiiy. OixEM, j'habite; tcvwu.i, cadavre.

Antennes semblables à celles des Thanatophilus; élytres entiers et non échancrés à leur extrémité.

Un assez grand nombre d'espèces, propres plus particulièrement à l'Eu- rope et ft l'Amérique du Nord, et parmi lesquelles nous citerons les S. iliora- cica, Fabricius, qui est noire, avec la tête rouge, et (juadripunclala, Fabri- cius, remarquable par sa coloration jaune, présentant quatre points noirs, et surtout en ce qu'elle se rencontre presque constamment dans les bois, sur les chênes et sur l'aubépine; toutes deux sont de Paris; et enfin les S. Ameri- cana, Fabricius, et Capensli, Dejean, dont les noms indiquent la patrie.



Fig. 442. — 0. jtmeri- cana.


3"^ SOUS-GENRE. — BOUCI.IliR. SILPIIA. Leacli, 1817. Zoologie»! niisccllany.

Antennes perfoliées à leur extrémité, mais dont la massue est formée graduellement.

Les espèces assez nombreuses qui restent dans ce sous-genre sont de couleur noire; telles sont les 5. opaca, Fabricius; obsciira, Fabricius; reliciilata, Fabricius; lœvigala, Fabricius, etc., qui, toutes, se rencontrent en France.


i'"" SOUS-GENRE. — PHOSPHUGE. PIWSPHVGA. Leacli, 1817. Zooiogical niisccllaiiy.

«Ptu;, lumière; (fE'j-jM, je l'uis.


les de


Antennes n'étant pas ncttonicnt perfoliées à leur extrémité niers articles presque globuleux.

Deux espèces seulement font partie de ce sous-genre; les S.utidta, Fabri- cius, et Pcdcwontana, Olivier : la première est commune aux environs de Paris et fréquente les bois ombragés, où elle se nourrit de limaçons; et la seconde habite les pays les plus élevés de l'Europe, tels que les Alpes, les Pyrénées, et les montagnes de la Prusse et de l'Ecosse.



— p. atrala.


S"» SOUS-GENRE. — NECROBORE. NECROBOnA. Hope, 1840.

Coleojilerisl's Manual, S' partie.

Nsxpoç, mort; P'-p^î, qui dévore.


Le sous-genre que Kirby avait créé précédemment [Fauna borcalïs Amencaiia, iS58) sons la dénomination de Nccropliila (vEupo;, mort; tp^xo;, ami), nom qui n'a pu être adopté parce que Latreille avait antérieurement appelé i\'cfro/j/fi/î/« un autre genre de la même division, ne renferme que quatre espèces propres à l'Amérique septentrionale. Le type est la S. Amcncana, Linné, l'une des plus grandes et des plus belles espèces du genre, et l'on peut citer les S. terminata, uffinis et Canadcnsis, Kirby.


501


HISTOIRE NATURELLE.


4"" GENRE. — NECROPIIILE. NECROPIIILVS. Latrcille, 1829.

Cuvier, Itègne animal, 2* cdil. NExpoç, mori ; fi>.-M, j'iiime.



w6(fiï-


Palpes maxillaires à dernier article de la longueur des deux précédents réunis; antennes de onze articles : le premier et le troisième longs, les cinq derniers formant une massue abrupte, perfoliée; tète inclinée; corselet échan- cré antérieurement, arrondi sur les côtés, tronqué carrément à sa partie pos- térieure; écusson triangulaire; élytres bombés, rebordés, arrondis; pattes fortes; cuisses renflées; jambes dilatées à l'extrémité; tarses antérieurs sem- blables, dilatés à leur base.

Ce genre, créé par Latreille pour une espèce de Styrie, le N. sublcrra- neiis, qu'llliger plaçait avec les Silplta, renferme aujourd'hui trois autres es- pèces, les N. hydroplnlouks, Escbscholtz, de Sitha; picipes, Motschoulsky, de la Daourie, et çjluber. Gliiliani, de la Suède.


5-' GENRE. — ÂGYRTES. AGYRTES. Frœlicb, 1799.

Natuiforsch. Appr/..', jongleur.

Palpes maxillaires à dernier article ovoïde, renflé; antennes de onze articles assez serrés : les cinq derniers formant une massue perfoliée; corselet presque carré, très-légèrement bouclé, écusson triangulaire; élytres ovales, bombés, non rebordés; pattes assez fortes.

Ce genre, dont Fabricius confondait le type avec \cs Mijcctopliagns, n'est composé que d'un très- peiit nombre d'espèces propres à l'Europe et à l'Amérique boréale occidentale. Les deux espèces que l'on rencontre, mais rarement, aux environs de Paris, sont les A. casianeus, Gyllenhall, et hicolor, Castelnau, qui sont ailés, et se trouvent habituellement dans les sables.

M. Rudd, d'après Stephens {Col. Man., 1839), applique à ce genre la dénomination de Ecaliis (r./.a/.o;, pacifique).


6""' GENRE. — SPHERITES. SPILEHITES. Duftschmid, 1805.

Kauiin Ausiriaca. ïœaipiTT.î, arrondi.



l'i;.'. 445. -

hratu


S. gla-


iliais peut-être aurait


Palpes assez courts, presque d'égale longueur, avec le dernier article obtus, cylindrique; mandibules cornées, dentées au côté interne; mâchoires membra- neuses, avec deux petites dents; antennes de onze articles : les trois derniers serrés, formant une massue ovale, solide; tète inclinée; corselet presque carré; écusson grand, arrondi; élytres recouvrant presque tout le corps, légèremeiit bombés; pattes assez grandes; jambes longues, étroites, épineuses; tarses longs, à dernier article très-long, avec deux forts crochets et deux soies au milieu.

Le genre Sphœrites ressemble aux liistcv, avec lesquels Fabricius le pla- çait; mais il s'en distingue par ses antennes perfoliées, ce qui nous a engagé

\ ne plus le mettre auprès des Hololepia, ainsi que le fait M. de Castelnau;

■il été préférable de le placer, avec Gylleidiall, dans la famille des Nitidulaircs.



l'iii 1 — lfrifi)\iiiiiii rvrsiralor.


l'iji- ."■ — PhijUfcHi (jiivniiti



\-'\'^. 5. — laniiif 'inroanln .



Kit;. \. — Ag^ifniiiihi'i li.nndcs


f\. 5. — Stencida Trohn-tt.


PI '21


COLÉOPTÈRES. 205

On n'en connaît f|n'unc senle espèio, \c S. fit/dmiius, Fabririus, qui habite rMlemapc et la Suède, pour laquelle M. Fisclier de WaUllieim (1821, Enlomogr. de l'empire russe) a eréé son i^enre Sn- rapiis (ffapaTTo;, qui a les pieds plais), et dont Gyllcnhall faisait une espèce du genre Aiiidiila.

C'est auprès du genre Spliwrilcs que la plupart des entomologistes s'accordent aujourd'hui à ranger le genre Pleroloma, Schœnherr, qui ne renferme qu'une espèce, le P. Forslrocmn, Gyllen- hall, du Kamtschaïka, et que nous avons à tort, à l'exemple de Dejean, placé dans la famille des Carabiques, tribu des Âcanthognathes, division des Nébriides Le genre Pleroloma, auquel M. Schil- ler (Beiiranr), Eut. Faitna, t. 1, 1829) a appliqué le nom de Holocncmïs (o>.o;, entier; xvrp/;, cuisse), tout en présentant les caractères principaux du groupe des S'tlpha, en diffère toutefois par son cor- selet plus étroit que les élytres, et son faciès général le rapproche, au premier coup d'œil, des Ncbria et des Leislus.

Nous citerons aussi, comme devant être placé à c5té des Sphérites, le genre Diamcsns (îto(u.îacç, intermédiaire), créé par M. llope {Cotcopt. Mamial, 18i0), mais dont il n'a pas donné les caractères.


DEUXIÈME TRIBU.

SCAPniDIDES. SCAPHIDID.E. Lalreille, 1817. Cuvier, Règne animal.

Mandibules fendues ou bidenlées à l'extrémité; palpes à dernier article conique; antennes généra- lement aussi longues au moins que la tête et le corselet réunis, un peu plus longues, terminées en une massue allongée de cinq articles; pieds allongés, grêles; tarses de cinq articles bien distincts, entiers, identiques dans les deux sexes, excepté chez quelques espèces de Calops; corps ovalaire, rétréci aux deux bouts, arqué ou convexe en dessus, épais au milieu, avec la tète basse, reçue pos- térieurement dans un corselet trapézoide, point ou très-faiblement rebordé, plus large en arrière.

Les insectes de cette tribu sont peu nombreux en espèces, et appartiennent presque exclusivement à l'Europe, quoiqu'on en rencontre aussi -quelques-uns dans les autres parties du monde. Ils sont généralement très-agiles, et à leur état de larve, aussi bien qu'à celui d'insecte parfait, ils vivent dans les champignons, les bois pourris, et même parfois dans les carcasses d'animaux desséches. Les mœurs de ces Coléoptères ont été peu étudiées jusqu'ici, et l'on n'a pas décrit d'une manière suffisante leurs larves, que l'on a vues cependant assez souvent dans l'intérieur de champignons, mais dont on n'a pas pu suivre les transformations. Leur anatomie n'a point été observée.

On n'en connaît qu'un nombre assez restreint de genres, qui tous ne sont que des démembre- ments de ceux des Seapliidium et Calops.


I" GENRE. - SCAPIIIDIE. SCAPIIIDIUM. Fabricius, 1801.

Systunia eleulheraiorniii. ÏX7.ÇY1, esquif <Siy, forme.

Palpes filiforme"!, les maxillaires saillants et à dernier article subuliforme, labiaui ires-courls; mandibules bifides à l'extrémité, presque recouvertes par le labre; antennes de onze articles un peu velus : les six premiers allongés, renflés à l'extrémité, et les cinq derniers hémisphériques, légère- ment comprimés, formant une espèce de massue allongée; tête avancée, étroite, inclinée; corselet convexe, presque trapézoide, un peu plus étroit antérieurement, sinué à sa partie postérieure, et lé- gèrement rebordé; élytres un peu plus larges que le corselet, un peu élargis au milieu, tronqués ù l'extrémité; corps épais, ayant une forme naviculaire; abdomen dépassant les élytres; pattes longues, assez grêles; tarses filiformes.

Les Scaphidies vivent, soit dans les champignons, soit dans le vieux bois très-humide et en dé- 2-.' 3-4


2CG



Fig. 440. — 5". quadri- maculalum


HISTOIRE NATURELl-i:.

composition, soit même sous les écorces des arbres. Ce sont des Coléop- tères de petite taille, de forme ovale, de couleur foncée, souvent ornés de taches ronges ou jaunes, et toujours lisses et brillants. Selon M. Chevrolat, la larve du Scapliidium iiuadrlmaculaiiim, qui se trouve presque partout en Europe, est assez longue, cylindrique, blanche, fortement velue, avec les yeux de couleur jaunâtre. On connaît une trentaine d'espèces de ce genre appartenante l'Europe, à l'Afrique, à l'Amérique et à l'Asie, et dont plusieurs sont particulières au climat de l'aris.

Kirby (Fauna bor. Amer., ISôS) a changé le nom de ce genre, et le désigne sous la dénomination de Scaphhnn (a/.-j.m, esquif), que quelques entomologistes ont adoptée pour y placer diverses espèces, dont le S. Im- maculaluiii, Olivier, de France, est le type.


2'"" GENRE. - SCAPHISOME. SCAPHISOMA. Leach, 1829.

.'^U'jjlicns, A SJ^lelll.llic C,ilal of Uiil Irisfcls. 2z5itsY), esquif; (iwp.a, corps.


Mêmes caractères que les Scnph'ulhim, dont il ne diffère qu'en ce que l'écusson n'est point visible, tandis qu'il est toujours apparent dans le genre précédent.

On ne place dans ce genre que deux petits insectes, les S. a()cmciiium, Linné, et Boleti, Panzer, que l'on rencontre à peu près dans toute lEurope, sur le vieux bois recouvert de ch:im])ignons.

C'est auprès de ce genre, et quelquefois aussi dans la famille des Nilidulaires, que l'on place le genre Leptine, Lcptbuis (xetito;, chèlif), créé par Millier {Fauna Eiiropœa, ■1817), et qui ne com- prend que deux espèces, les L. tesiciceus, Millier, d'Allemagne, et Cuiicasicus, Molschùulsky, pro- |)re aux montagnes du Caucase.


5'" GENRE. - CATOPS. CATOPS. Paykuhl, 1798.

F.iutm Siircicit. KxT», en dessous; wi}'- "^i'-


Palpes maxillaires très-saillants, ;\ dernier article conique et pointu : labiaux [lelits; antennes de la longueur de la tète et du corselet, grossissant vers l'extrémité, insérées au-dessous des yeux, de onze articles plus ou moins ])erfoliés : le huitième petit, le dernier jiresque rond, et terminé en pointe; tète inclinée, presque de la largeur du ('orselet; nianiliiiulcs cuurleK; yeux petits; corselet reborde; élytres de la largeur du corselet, tronqués, recouvrant les ailes; abdomen terminé en pointe; corps ayant en général une farine navieulaire; tarses filiformes, à an ides allongés, entiers : les trois premiei's des lar.ses antérieurs dilatés et velus dans les milles.

Le genre Cnlops, créé par Paykuhl, et dont les espèces étaient antérieurement ]ila<'ées avec les Ucrmcslcs par DeGeer, et avec les Ihlups par Panzer, a re^u deLatreille (PircisilcsCaracl. ilcs Ins., 179C)lenomdeCholève, Cliolcva (xw).6u«,je boite), et d'llliger(&'«/'(;r Pruss., 1798), celui dcPlonia- pliage, Ploinaplwijiis (-tmu.i, cadavre; vxy.). je mange), l-e nom de Lalreille, ayant l'antériorilé sur celui de Paykuhl. aurait dû être adopté; mais, pour nous conformer li l'usage, nous nous sommes servi de celui de C.iitopa, tout en reconnaissant que c'est avec raison que certains naturalistes emploient de préférence la dénomination de Cholcva.

Les Caiops sont des insectes de petite taille et de couleurs foncées, ordinairement brunâtres et très-peu variées. Ils sont très-vifs, nocturnes, et se brisent avec la plus grande facilité. On les trouve sous les bûches humides, sons les ])icrres et sous les fouilles mortes, presque coM.'^tamnu'nl dans les buis. On a décrit plus de (piaranle espèces de ce genre particulières à l'Amériiiue du Nord,


COLÉOPTÈRES.


2G7


cl surtout à l'Europe : les C. riifcxcen.i, mor'io, açiilis, et Iruncalus, Fabririus, ne sont pas rares dans les environs tie Paris. M. Spence {Trans. Soc. Linn. de Londres, t. XI) a publié une bonne monographie des espèces de ce genre qui se rencontrent en Angleterre; il indique seulement dix- huit espèces, qu'il range dans trois sections basées sur la forme du thorax, ainsi que sur celle des



'"^.. <; ^ ...--^^



Fig. 447 — C. ineridionatis.


Fig. 448. — C. quadraticoUi:


antennes. Erichson a décrit un assez grand nombre d'espèces nouvelles propres à l'.MIemagne,; et, tout récemment (Ann. Soc. eiiiom. de France, 1850), M. Aube en a décrit deux nouvelles espèces, les C. merkl'wnnli.t, de Sicile, el (itiadricolli.i, des environs de Paris.


4""- GENRE — CATOPSIMORPHE. GATOPSIMORPIIUS. Aube, 1850

Ann. de la Socicic ciUnniolui;- lie France Calops, C.ilops; p-'^ ??., forme.


Palpes maxillaires de quatre articles: le premier petit, le second un peu en massue, le troisième obconique, le dernier conique, moitié plus petit que le troisième: labiaux de trois articles, assez fortement éehan- crés; lèvre inférieure membraneuse; labre largeminl et profondément échaucré, muni en avant d'une petite membrane très-mince, fortement échancrée au milieu, ciliée dans l'écliancrure; mandibules cornées, den- ticiilées à l'extrémité, garnies en dedans d'une membrane ciliée; mâ- choires avec le lobe interne terminé par un petit crochet, et l'externe mousse, velu à son extrémité; antennes trés-aplaties, de on-^e articles : le huitième aussi étroit que le précédent et le suivant, et à peine plus court; épistonie coupé à peu près carrément; tarses de cinq articles.

Le faciès de ce genre est tout à fait analogue à celui des Calops; mais il en diffère par plusieurs caractères el surtout par la forme des antennes. M. Aube n'y place qu'une espèce, le Calops'mwrplius oricn- talis, dont il n'a vu que deux individus appartenant au sexe femelle, et qui proviennent des environs de Conslantinople.



FiL'. Ud.


■ c. orienfahi.


208


HISTOIRE NATURELLE.


5"" GENRE. - MYLÈQUE. MYLOECHUS. Lalreille, 1807.

Gênera Crusiaceomm et Insectorum, i. II. MuXn, meule; 01x^(^11, je cours.


Palpes maxillaires terminés brusquement en alêne; antennes de onze articles, plus courtes que la tête et le corselet pris ensemble : le huitième article plus tfrantl que le précédent, et presque és;al au suivant : la massue formée de quatre articles, dont le dernier est arrondi et obtus au sommet; cuisses et jambes pos- térieures offrant des dentelures.

Ce genre, créé aux dépens de celui des Catops, dont il ne diffère pas très- notablement, correspond à celui des Colon (AoiL'yi. intestin), de Hcrb.^t (J\'atur{i. Kœfcr, 1795); dénomination qui aurait dû prévaloir sur celle de Latreille, puis- qu'elle a Fantériorité. Du reste, ce genre n'est pas adopté par tous les auteurs, et MM. Spence et Dejean le confondent avec celui des Catops. Le.s Mylèques sont des Coléoptères de petite taille dont on connaît, d'après Ericlison (Die Kafer lier Mardi Braudcbiirfi, crslcr Band), une vingtaine d'espèces, toutes propies au nord de l'Eu- rope. Erichson et M. Chaudoir en ont décrit récemment plusieurs nouvelles espèces. On peut citer, comme types, le .V. appnidicitlutus, Sahberg, de la Finlande, et le iV. hriiiincus, Latreille, que lou a pris quelquefois, mais rarement, aux environs de Paris.



. 450. — M. brun- neus.


6"'= GENRE. — ADÉLOPS. ADELOPS. Tellkampt, 18-14.

Wiegmann, Archiv. ASïiXc;, obscur; w}, œil

Palpes maxillaires à dernier article pointu, conique; mâchoires terminées intérieurement par un onglet corné; antennes longues, épaisses, à huitième article petit; yeux non visibles; tarses antérieurs à quatre articles, les postérieurs en ayant cinq, tous à premier article beaucoup plus long que les suivants; ailes nulles.

Ce genre ne renferme que deux espèces de petite taille : les ,4. bijfs'nta et moiilnna, que l'on ren- contre en Allemagne dans des champignons. 11 se rapproche beaucoup des Catops, mais s'en dis- tingue particulièrement par quelques particularités de sa structure intérieure, et est propre à l'Alle-


7"» GENRE. — ST.\GOBIE. STAGOBIUS. Schiœdte, 1849.

Wiegniaiin, Aichiv. ïrï-^uv, gouUelcUe; P«;, vie.


Palpes maxillaires à dernier article pointu, conique; mâchoires terminées intérieurement par des spinules; languette membraneuse; antennes grêles, plus longues que le corps, à articles allongés, le huitième plus petit que les autres; pas d'yeux visibles; ttte allongée, ovalaire, inllecliie; corselet subcylindrique; èlylres connés, amples, elliptiques, très-allongés; pas d'ailes; pieds allongés, très- grêles; tarses tilii'ormcs, assez longs, les antérieurs à quatre articles, les postérieurs à cinq, tous à premiers articles grands; crochets allongés.

Ce genre, voisin de celui des Adclops, ne renferme qu'une espèce, le S. trujilodiiU's, Schiœdte, particulière à 1 Allemagne, et qui est très-petite.



v,^../



l-'i^r, I — Sli'iiu]>lr -n Miniritiwicu'^


Fij. 2. — Syi'-.liita luulata.



V\il. 5- — SfellofiiKiNiii fiinfiilitlit


Vv^. l. — 'rionu-i Siii'.'ion



li;4 î> — l'rwiiiis DiMiKi n'\i


v\. n.


COLÉOPTÈRES. 5s69


SEPTIÈME FAMILLE.


NITIDULAIRES. NITIDULARL^. Latreille, 1829.

Règne animal Je G. Cuvier.


Les Coléoptères ([ui rentrent dans cette famille ont pour earactères communs : mandibules bifides ou écliancrées à leur extrémité; palpes courts, filiformes ou un peu plus gros à leur extrémité; an- tennes de onze articles, à massue toujours perfoliée, composée de deux ou de trois articles, le plus ordinairement courts et rarement un peu allongés; élytres généralement courts, tronqués dans plusieurs genres, et ne recouvrant pas alors tous tes segments abdominaux; corps souvent en forme de bouclier et alors rebordé; pattes peu allongées, avec les jambes souvent élargies à leur extré- mité; tarses garnis de poils ou de pelotes, semblant ordinairement n'être composés que de quatre articles, le premier elle suivant, dans les uns, ne se montrant qu'en dessous et n'y formant qu'une petite saillie, le pénultième, dans les autres, étant très-petit, et sous la forme d'un nœud, renfermé entre les lobes du précédent.

Les Nitidulaires, ordinairement petits et rarement de taille moyenne, ne se trouvent que rarement au milieu des matières animales en putréfaction ; c'est plutôt dans l'intérieur des champignons, sous les écorces des arbres, dans le bois pourri, et même sur les fleurs, qu'on les rencontre. Leur colo- ration est habituellement sombre, jaune, brune, verdâtre ou noire, et ce n'est que par exception que quelques espèces présentent des teintes plus vives et plus brillantes, ou bien des taches se delachant sur la teinte généi'ale.

Ce système de coloration varie suivant les habitudes de ces insectes : les espèces qui se tiennent sur les fleurs ont habituellement des couleurs vertes ou jaunâtres ; celles dont la demeure est dans le corps de quelque animal mort sont ornées de taches claires et diversement disposées ; enfin, celles qui vivent exclusivement de matières végétales sont noires ou brunes, parfois brillantes. Les Niti- dulaires sont très-rarement velus. La forme offre aussi de grandes variations : tantôt les élytres sont ovales, munis d'un rebord en gouttière, ce qui donne à tout le corps la forme d'un bouclier, et les rapproche des Silphales, chez lesquels on remarque presque constamment cette particularité ; tantôt ils sont coupés en arrière, ne recouvrent pas tout le corps, et offrent, à un moindre degré, l'aspect des Staphyliniens. Les élytres peuvent être aplatis, c'est même le cas le plus ordinaire; souvent aussi ils sont convexes ; le corps devient alors hémisphérique, et ce caractère est appli- cable aux Strongylides, tandis que les Ipsides ont, au contraire, une forme quadrangulaire, repré- sentant un carré allongé.

M. Léon Dufour {Annales des se'tcnees ualunilcs, V série, t. I à VIII) a donné des détails sur l'a- natomie des insectes de cette famille, et plus spécialement sur une espèce d'assez grande taille: le Tlujnmlus limbatus. Le tube digestif a un peu moins de trois fois la longueur du corps; l'œsophage et le jabot sont confondus en un tube court et très-lisse. Le ventricule chylifique est droit, oblong, assez ample, présentant des granulations presque imperceptibles. L'intestin grêle est lisse, flexueux, et se termine par un cœcum allongé, droit. 11 y a six vaisseauxbiliaires, insères d'une part au ventri- cule chylifique, et de l'autre au cœcum, oii ils sont implantés ensemble sur un même point de sa face inférieure: ces vaisseaux sont gros, pointillés de brun foncé, s'amincissant et se décolorant à leurs extrémités ventriculaires. tandis que les insertions cœcales semblent conserver toujours leur


270 HISTOIRE NATURELLE.

diamètre. Chaque ovaire se compose dune vingtaine de gaines ovigères groupées en faisceaux bilo- eulaires. Le calice est cupuliforme. L'oviducte, renflé à son origine, est cylindrique, plus ou moins courbé. Les œufs sont ovalaires, blanchâlres, peu développés. Le tissu adipeux splanclinique est peu abondant.

Les métamorphosés des Nilidulaires ne sont pas connues dune manière suffisante : cependant on a fait connaître les larves de plusieurs espèces, telles que celles des TrMjosha Maurilankus, Ne- iiioMima elonfjalniu, Stronguliis fcrnig'mcus, IhiHtrus toiiicnlosus, Mlidula çiriscact obsulcla, etc. Ces larves sont généralement petites, blanchâtres; leur corps est aplati, et porte six pattes qui leur servent pour l'acte de la locomotion, outre des appendices placés à chaque segment du corps; leur métamorphose en nymphe se fait dans le lieu où elles habitaient, et, après être restées quelque temps dans ce dernier état, elles se transforment en insectes parfaits. Les larves qu'on a observées jus- qu'ici ont été trouvées sous les écorces des arbres malades, dans des champignons, et, dans quel- ques cas, dans des matières animales putréfiées. Nous reviendrons sur ce sujet en faisant l'histoire particulière de chacun des genres de cette famille.

Les Nitidulairessont nombreux en espèces ; en effet, on en connaît plus de quatre cents, réparties «laiis une s.,ixantaine de genres particuliers. Ces insectes se trouvent répandus sur toute la surface du globe; mais jusqu'ici c'est l'Europe qui en a fourni un plus grand nombre d'espèces; toutefois, on en connaît beaucoup d« l'Amérique, et, dans ces derniers temps, on en a décrit plusieurs qui provenaient de l'Océanie, de Madagascar, du Sénégal, de l'Algérie, etc. Du reste, il est probable qu'on en trouvera en abondance dans tous les pays du monde, maintenant que les voyageurs com- mencent à recueillir les petites espèces aussi bien que les grosses.

Cetie famille ne formait qu'une tribu, celle des Nilidulaires, Nitldulariœ, dans la famille des Né- crophages de Latreille (Gênera Cruslaceorum et hueclornin, 1807), ainsi que dans la famille des Clavicornes, que le même auteur a postérieurement créée (Tîèi/ne animal de G. Cuvïcr, 1829). C'est Eiichson [Zciisclirifi fur die lùtiomoloiiic von Germar, t. IV et V, 1843 et 1844, et Natitrgc- sclùclne dcr Insecten, Dcutselilamls, Fama von Stitrni, 1844 et 1845) qui a érigé les Nitidulaires en famille particulière, et qui en a donné une monographie que nous suivrons presque textuellement dans cet ouvrage Nous croyons, en effet, utile de faire ainsi connaître, surtout en France, l'excel- Icnl travail, encore peu connu, d'Eiichson; mais nous nous permettrons de faire observer que plu- sieurs des genres que nous indiquerons d'après lui ne nous semblent pas fondés sur des caractères bien tranchés, et qu'on aurait pu en diminuer considérablement le nombre. La tendance actuelle des naturalistes, et principalement des entomologistes et des ornithologistes, est de créer des genres .sur des caractères qui n'ont réellement souvent qu'une valeur spécifique, et il ne peut en résulter qu'une difficulté énorme dans l'étude des sciences, et nul avantage pour le but que l'on doit toujours se proposer: celui d'arriver le plus facilement possible à la détermination de l'espèce. Il faudrait donc chercher à ne créer que des genres ayant des caractères bien prononcés , bien dis- liiicls, faciles à saisir, et rejeter ceux qui ne présentent que des différences peu sensibles. Quoi (ju'il en soit, n'ayant pu voir en nature tous les types des genres d'Eiichson, genres fondés, en gé- néral, sur des es|ièces excessivement rares cl manquant dans les colleclions de Paris, nous avons eru devoir les indiquer tous, en regrettant que les diagnoses caracleristiciues soient souvent trop (tourtes.

Les genres compris, il y a moins de six ans, dans cette famille, étaient peu nombreux, et se bor- naient presque à ceux dea'Pellis, Tliijmaliis. ( (Mucus, Hrloia, Ip^, Mlidula, Mdi(jellies. Slronçu]- lus, Cercus, etc. Aujourd'hui on en a décrit plus de soixante, fondés, soit sur des espèces nouvelles, soit sur des espèces qui rentraient dans les Nilidules et les Strongyles; et, en outre, on y réunit plusieurs genres, tels que ceux des Trofjosita, Nemosomn, Rlnto^iliacjus, t\.c., qui étaient anléiieu- renient rangés avec' les Xylophages.

De même quEriclison, nous diviserons la famille des Nilidulaires en .six tribus; seulement nous idacerons ces divisions dans un autre ordre que celui adopté par le célèbre entomologiste allemand, parce que nous chercherons à former la série des espèces en mettant au commencement celles qui .se rapprochent le jilus des Silpliales, et à la fin celles qui ont le plus de rapport avec les Staphyli- nicns. Nous donnerons à ces tribus les noms de reltidcs, Ipsides, Strongylides, Nitidiilides, Carpo- philides et Gercides.


COLÉOPTÈRES. 271


PREMIERE TRIRU.


l'ELTlDES PELIID^. Nol)is. 1850. l'illis, geiii-e |>Liiici|)Lil lie \j liiliu.


Joncs (les mfii'lioiros doubli^s; tarses A premier article le [tins petit de tous.

Cette li'ibu, formée par Latreille, e.st adoptée par Ericlison, qui l'indique sou.s le nom de Trocjo- silina; mais ce dernier naturaliste ^ ainsi que nous le faisons dans cet ouvrage, y compiviid plu- sieurs genres, tels que ceux des Ncniosomn. TrocjosUa, que l'on plaçait généralement dans la famille desXylophngcs, et avec lesquels, dans ces derniers temps, on a formé plusieurs coupes généri(iues distinctes.

Les insectes plaeés parmi les Peltides sont les plus grands de la famille des Nilidulaires: ils sont répandus dans presque toutes les parties du monde, et un assez grand nombre se rencontrenten Eu- rope. Leur coloration est assez obscure, quoique quelques espèces, comme les Trofjosila, soient assez brillantes ; ils vivent, en général, sous les écorces des arbres ou dans l'intérieur des champi- gnons. L'anatomie d'une espèce de Tliijiualiis a été donnée, ainsi que nous l'avons dit précédemment. On ne connaît les métamorphoses que d'un nombre très-restreint d'espèces : nous citerons particuliè- rement celles du Troçjosita Manrïtamcus et du iVc/Ho.soH/n eloiujatum.

On range à peu près quinze genres dans celte tribu ; parmi ceux qui y étaient le plus anciennement placés, nous citerons les llclola, Tltijumlns, Pcllis, Colobiciis; et, parmi ceux qui étaient réunis avec les Xylophages, les genres Trogo.iha, Tannosclicila, Niinosonm, etc., ce dernier devant plutôt être rangé ;'i coté des Colijdlum et des Lijclus.


1" GEiNRE. — IIÉLOTE. IIELOTA. Mac-Leay, 1855.

^Il!tulo^a Jav.niHCJ.

Palpes maxillaires à dernier article presque tubulé : le même des labiaux court, épais, cylindrique, tronqué à l'extrémité; labre membraneux; menton transversal, carré; mâchoires courtes, cornées à la base, avec l'extrémité membraneuse, lamellaires, troni[uées, presque carrées, ciliées; antennes courtes, insérées sous le chaperon près de la base des mandibules, de onze articles, le premier épais, presque conique, le second globulaire, le troisième plus long, presque conique : la massue formée des trois derniers, élargie, épaisse, velue, comprimée; tête horizontale, arrondie; corselet grand, presque carré, convexe en dessus, lobé en arrière; écusson petit; élytres ovalaires; corps déprimé; tarses courts, à premier article peu visible, les trois suivants velus en dessous, le dernier long.

Une seule espèce, Vliclota Vitjorsii, Mac-Leay, propre à Java, entre dans ce genre, remarquable par son aspect tout particulier, qui doit probablement l'éloigner de la famille des Nilidulaii'cs, dans laquelle Erielison ne le place pas; nous avons cependant cru devoir le ranger ici pour ne j)as trop l'éloigner de la famille des Silphales.


2"" GENRE. — TllYMALE. TNYMALUS. Latreille, 1802.

Itisioire imturi'lli' des 1usi\'U'S. Thyniahis, nom d'un poisson.

Antennes à massue moins large proporlionnellement que celle des Pcllis: leur troisième article et les suivants plus minces que le second; corps presque hémisphérique, avec le bord postérieur du corselet régulièrement circulaire.


975


HISTOIRE NATURELLE.


Ce genre, auquel Erichson assigne pour caractères : deux yeux latéraux, transverses; fiont ironqué à son extrémité ; joues des mâchoires terminées à l'intérieur par un ongle corné; tibias niutiques, ne comprend qu'une seule espèce, le Tliiininlits Ihnbalus, Fabncius, propre au climat de Paris, qu'Olivier plaçait avec les Ashia et Fabricius avec les Pellis, dont il ne diffère pas d'une manière très-notable. L'anatomie de cette espèce a été donnée par M. Léon Dufour, ainsi que nous le disons dans nos généralités sur les Nilidulaires.

Dans son Catalogue des Coléoptères (3" édition, 4857), Dejean place, entre le genre Tlnjmuhis et celui des Colobicus, les genres Tlujrcosoma (OupEo;, bouclier; aw(;.a, corps), Lasioderma (>,a«c;, velu; Jesp-a, peau) et Sclcnodcrus (acXv.rd, lune; h^r,, col), qui n'ont pas été caractérisés et que nous n'avons pas vus en nature. Les Thytéosomes ne renferment que deux espèces, dont l'une, le T. cassidoides, Dejean, habite Buénos-Ayres; les Lasiodermes ont pour espèce unique le L. squa- liditiii, Lacordaire, propre à Cayenne, et les Sélénodères, deux espèces particulières à Cayenne, les S. Caijciinciisis, Dejean, et lamina, Lacordaire.



— T. limbatus


o"-' GENRE. - l'ELTIS. PELTIS Geoffroy, 17G4.

Histoire alii'6gf'e des Iiispcles nEXTïi, lioiiclier



gro3sa.


Palpes à dernier article légèrenu'iit renfle, presque ovale; antennes de onze articles, le huitième de la longueur du suivant, les trois derniers en massue comprimée, ovalaire : les deux premiers articles de cette massue transversaux, arrondis, le troisième plus grand, orbiculaire ; tête enfoncée dans le corselet, avec la bouche découverte et les mandibules avancées, bifides; corselet transversal, fortement échaneré en avant, son bord pos- térieur sinueux; écusson large, triangulaire; élytres couvrant enliérement l'abdomen; corps aplati; pattes assez fortes; tarses allongés, le dernier article plus long que les autres réunis ensemble.

Ce genre, créé par Geoffroy aux dépens des Sitplia, correspond en partie à celui des Thymnlits de Latreille, et doit être particulièrement caractérisé, d'après Erichson, qui en a publié une monographie, par les joues des mâchoires, ter- minées en dedans par unonglecorné; par les tibias antérieurs ayant à l'extrémité une épine crochue; par le front tronqué à son extrémité, et deux yeux latéraux transverses. Ces insectes, de taille moyenne, sont nocturnes et lignivores, se rencontrent habituellement sous les écorces des arbres. L'on en a décrit jusqu'ici neuf espèces, parmi lesquelles cinq appartiennent à l'Europe, principale- ment à ses parties septentrionales, deux à l'Afrique (Madagascar et le cap de Bonne-Espérance), une à l'Asie et une à l'Amérique. On peut prendre pour type le Pellis grossa, Fabricius, dont la Suède est la patrie.

C'est auprès de ce genre que l'on place le genre Eitrijiarxuf: (ejou,-, large ; rapoc;, tarse), que Dejean {(au. (loléopt., 7>'cdii., 18")?) a indiqué, mais dont on n'a pas encore publié les caractères. L'espèce unique de ce groupe est VE. aiisiralis, Dejean, de la Nouvelle-Hollande.


V- GENRE. - COLOBIQUE. COLOBICUS. Latreille, 1807.

GeiiOfa Ciust.icrorum el Insoiinmni. Kcî.oëo;, tronqué.


Palpes terminés par un article un peu plus gros que le précédent : labiaux plus petits que les


COLI'OPTERES.

maxillaires; antennes avec leur troisième article deux fois plus loui,' que le sui- vant, à massue orbiculaire solide, composée de deux articles; tète arrondie en avant recouvrant les parties de la bouche; élytres recouvrant l'abdomen; corps ovale, déprimé; tarses à premiers articles entiers, garnis en dessous de poils serrés.

Ce genre, très-voisin de celui des Pclûs, s'en distingue principalement par la massue des antennes, de forme orbiculaire et composée seulement de deux articles. Latreille l'a fondé sur une seule espèce, qu'il nomme Colobicits ninrtji- natiis, la même que la Nitidula Inrlii, Piossi, et qui se rencontre, mais rarement, sous les écorces aux environs de Paris. Dejean, dans la troisième édition de son catalogue de Coléoptères, en désigne deux autres espèces, l'une de l'Amérique boréale, qu'il nomme Americnna, et l'autre de Guinée et que Schoënherr a décrite sous la dénomination de /*t7((.s rtigosiis.

Erichson n'adopte pas le genre Colobicus dans son travail sur la famille des iN


i73



FIl'. 4Jû.


itidulairt


b"" GENRE. - AN.\Cn\PTE. ANACfiYPrA. llliger, 1807,

Jlag:iz <iil., 1 VI Av»., en arrière; /.J'jtïtc;, cnché.


Quatre yeux, convergents supérieurement, rapprochés les uns des autres; front presque courbé vers son extrémité; joues des mâchoires séparées à l'intérieur, en forme de soie.

Ce genre, auquel Dalmann {Epliem. entom , 1824) a appliqué la dénomination i'Acrops (œzsc-, dessus de la tète; <oi{/, œil), ne renferme qu'une espèce provenant de Sumatra, 1*^4. punclata, ([ue Fabricius plaçait dans le genre Nilidula, et à laquelle Weber a appliqué le nom de i\'uiilulu bii- prestoiUes.


6"" GENRE. — GYMNOCIIEILE. GYMNOCflEILA. Klug, 1854.

Dejo.iii, Calaliigiie des Coléoiilc'iTS, 2" édil. pju.'ic;, nu; ytO.cç, lèvre.

Quatre yeux placés en dessus de la tète, éloignés les uns des autres; front avec trois stries à l'extrémité; languette cordiforrae; joues des mûchoires distinctement séparées à l'intérieur.

Ce genre, dont Eiichson a modifié le nom en celui de Giimiwcliîla, ne renferme que deux espèces, dont le type est le G. vcstila, Klug, rangé quelquefois dans le genre Troijosita.


T" GENRE. — LÉPERINA. LEPERUSA. Erichson, 1844.

Zcilsclinfl liirdip Eiitumologie \iiii (leniiar, 1. IV. AcTTSo;, rugneux.


Deux yeux latéraux, réniformes; front avec trois stries à l'extrémité; joues des mùcboires distinc- tement séparées à l'intérieur; languette cornée, entière.

Ce genre ne renferme que deux espèces : le Trogosita decorala, Erichson, et le Vdùsarjuamulnla, Gébler, de Sibérie.

2{\ 55


274


IIISTOIHE NATUP.F.LIJ'.


8"'° GENRE. — TIIOGOSITE mOGOSITA Olivier, 170(1.

Ktiumiolo^i»* (le rr.iiryflopéJie nn'ilio li<|iio. Tfw-)-w, je racle; oito;. blé.



Fij. 4ji. — T. Matir tanica.


Antennes plus eouites que le corselet, moniliformes, comprimées, renflées ou en massue à leur exlrémité; mandibules prûcminentcs, fortes, irigoiies, avec leur extrémité bidenlée et le milieu du côté interne bidenticulé; palpes courts: maxillaires un peu plus longs que les labiaux, avec leur dernier article plus long que les autres, ovale ou cylindrique; miklioires n'ayant qu'un, seul lobe coriace, aplati, long et étroit, un peu arque en dedans, cilié à son extrémité; corps allongé, assez large, l'ortement déprimé ; abdomen disjoint du corselet par un pédoncule très-court, très-étroit.

Ce genre, créé par Olivier pour y placer des espèces que Linné rangeait avec les Tcncbiio et Geoffroy avec les Plaiijccius, était placé dans la famille des Xylopliages, et renfermait une soixantaine d'espèces propres à l'Europe, àl'Afrique et à l'Amérique; mais, dans ces derniers temps, Eririison (Zcilscluift fur Eiilomolofjic, 18i4) l'a placé dans la famille desNitidulaires et l'a considérablement restreint, et n'y laisse plus qu'un assez petit nombre d'espèces ayant pour caractères communs : deux yeux latéraux, transverses; front avec trois stries à l'extrémité; joues des màclioires déprimées intérieurement; languette cornée, presque carrée, entière; tibias mutiques.

Le type est le Tcuebrio Maurilanicus, Linné (Trocjosita carubuidcs, Fabriciu-s), qui est très-petit, d'un brun noirâtre, et se trouve dans les vieux bois, dans toutes les parties du globe, mais plus particulièrement dans le midi de la France. La larve de celle espèce a éié déi'rite par M. Ilanimer- schmid (Ins. Dan. Vknn., 18"iîJ), ainsi que par M.M'estwood (Inir. to tlic modem class. Ins.); elle est petite, blancli;'iire, et vit aux dépens du blé, dont elle détruit une assez grande quantité; dans le midi de la France elle porte le nom de C.mlclk.


O-^-' GENRE — PROSTOME. PROSTOMIS. LaUeille, ISOâ.

Ik-neia Cru>laccoiuni et InseclOJUiii. riso, en avant; a-c^.y., bouche.



rii;. 455. — - P. vifindibuktri


Antennes de onze articles, un peu plus longues que le corselet, à pre- miers articles moniliformes, les cinq derniers allant en augmentant un peu de grosseur; mandibules plus longues que la tête, avancées parallèlement; languette étroite entre les palpes; mûclioires munies de deux lobes; corselet carré, un peu plus long que large, avec les cotés arrondis; élytres un peu plus longs que le corselet, un peu plus larges que ce dernier à leur base, mais se rétrécissant notablement a leur extrémité; corps assez long, très- déprimé, beaucoup plus étroit que dans les Trofjosha; tarses de quatre articles : les trois premiers courts, le dernier aussi long que les précédents réunis.

(ie genre, qu'Erichson, dans sa Révision des Nitidulaires, ne range pas à côte des Troijusila, offre cependant des caractères qui l'en rapprochent beaucoup, au point que Fabricius et Sturm le réunissaient à ce genre. La seide espèce placée dans ce genre est le Prostoniis mamllbular'is. Latreille, d'Allemagne.


COLÉOPTÈRES. 275


lO"'» GlilNRE. — ALliNDUE. ALUSDRA. Eiichsoii, 1844. -

ZL-ibilirili lur liio Kiiluiijui0;;u' vuii Germar. A).iv<)V), jo luuriic.

r)c'u\ yt'iix I;itoi;ui\ , réiiifoiiiies; front avec troi-s stries à rcxtrémilé; joues des mâchoires dépri- niées iiiléiifiirfiiifiil; iaiiyuctle coi'diforme; tihias épineux, denticuiés en dehors.

Erichson a formé ce genre avec trois espèces placées précédemment avec les Troyosita, les T. ijnuuiis, Olivier, du Sénégal ; speclabilis, Khig, de Madagascar, et cylindrica, Olivier, de l'Amé-


ri(iue du Nord.


Il"" GEM'.E. - MÊLAMBIE MELAMBIA. Erichson, 1844.

Zi-ilsclirirt rùr (lie Eruoiiiolo'iio san Gt'rmar. Ms).a;xêio;, obscur.

Deux yeux latéraux , rénifornies ; front éniarginé vers l'extrémité , avec deux stries de chaque côté ; joues des mâchoires déprimées à l'intérieur ; languette hilide ; tibias épineux, dentés.

Ce genre, forme par Erichson aux dépens des Troijosila, et qui, par conséquent, devrait rentrer dans la famille des Xylophages, selon les anciennes classifications, ne renferme qu'un petit nombre d'espèces étrangères à l'Europe. Nous citerons le M. ifujas, Fahricius, de la Guinée, et le M. opaca, KIng, du Sénégal.


12"" GENRE. — TEMNOSCHEILE. TEMNOSCHEILA. Westwood, 1833.

Zoul. Journal. Teu.vM, je coupe; y.^Oxi, lèvre.

Deux yeux latéraux, transverses; front avec trois stries à son extrémité; joues des mâchoires dé- primées intérieurement ; languette bifide ; tibias mutiques.

Ce genre, qui a été créé par Westwood sous la dénomination de Tcninosclieila, a été adopté par Erichson, qui en a modifié le nom en celui de Tcmiwcliila. Le type est le Troçjosiia ccnitca, Oli- vier, qui se rencontre dans plusieurs parties de l'Europe méridionale; et, d'après cela, il devrait rentrer dans la famille des Xylophages, suivant les anciens entomologistes.


15""= GENRE. — NEMOSO.ME. NEMOSOMA. A.- G. Desmarest, 1804.

Latrcillc, Gci)lm.i Cru&laceoruiifei ïiisccioruni. N'/iy.7., fil; aoitj.x, corps.

Antennes en massue, perfoliées, à peine plus longues que la tête, de dix articles; mandibules fortes, allongées, dentées à leur extrémité; palpes filiformes, presque égaux, ayant leur dernier article beaucoup plus long que les précédents; mâchoires membraneuses, un peu diaphanes, à un seul lobe allongé, presque trigone , et avec le côté interne droit, velu; labre court, presque carré, membraneux; yeux très-retirés, peu apparents; tête et corselet cylindriques, très-allongés; corps


'i7G



HISTOIRE NATURELLE.

long, linéaire; jambes antérieures triangulaires, dentées extérieurement; tarses Irès-gréles, allongés; abdomen cylindrique, pédoncule à sa base.

Ce genre, que les entomologistes français, à l'exemple de Latreille, rangent dans la famille des Xjlopliages, tribu des Boslricbiens, auprès des Cohidiiim et des LijclHs, est placé par Erii lison dans la famille desNitidul-iires, avec la carac- téristique suivante : deux yeux latéraux, arrondis, déprimés; antennes de dix ou onze articles, perfoliées, à massue composée de trois articles; front bilobé; joues des mâchoires déprimées à l'inlérieur; tibias mutiques.

Le genre Némosome ne renferme qu'un nombre peu considérable d'espèces, liabilant l'Europe et l'Amérique. Ericlison n'en indique que trois. Le type est le Ncinosomu cloiiçiatinn, A. -G. Desmarest, qui est d'un noir brillant et finement ponctué, et qui se trouve, mais rarement, aux environs de Paris, dans l'inté- Heur des bois de liéire. La larve de cette espèce a été indiquée par Erichson (7».s, Dctilsclilands fainia), ainsi que par M. Weslwood {lut. to the imclern clnss. Ins.).


14"" GEiM'iE. — ACALANTIIE. ACALANTIJIS. Erichson, 1844.

Zcilsclirifl lui (lie Eiiloiiiologic von (Jcniiiir AiCîiAavOi;, poilu.


Deux yeux latéraux, arrondis, proéminents; antennes de dix articles, assez épais, à massue formée de deux articles; tibias épineux.

Une seule espèce, de l'ile de Chiloé, VA. qtiudiis'ujuaia, Erichson, qui porte aussi le nom A'Aca- lanllin (jnmlrix'ujnala .


15'"' GENRE. — EGOLIE. EGOLIA. Erichson, 1842.

Archive fur Nalurgoscliiclile. Nom inytliologi(iue.

Deux yeux latéraux, arrondis, proéminents; antennes de dix articles, à massue solide; front émarginé :'i l'extrémité; tibias mutiques. Une seule espèce, propre à Van Diémen, entre dans ce genre, c'est l'/s. varicçiaia, Erichson.


DEUXIEME TRIBU.


irSIDE.S. Il'SlDJE. Nobis, 1850. Ips, gfnre priiui|ia\ ilc la Irllm.


.loues des mâchoires doubles; labre caché ; tarse A quatrième article le plus petit de tous.

Erichson {Zàlsclir'ifl fin- die Eulonioloçftc von Ccrnuir, IV, 1844) a créé cette tribu sous la dé- nomination û' IjinKi, cl il y a placé principalement le genre //),s; tin autre genre, celui des (Wiiplar- (ha, créé aux dépens des Nilidules; un genre nouveau, et le genre Jllih.opli(uiii.s, fondé aux dépens des Lyctus, et qui, jusqu'à lui, était rangé dans la famille des Xylophages.

Les Ipsides sont des insectes de petite taille, vivant dans les bois, et qui sont quelquefois |)ares


COLÉOPTÈRES.


277


de couleurs brillantes; presque tous sont européens. On ne connaît que peu de chose sur leurs mœurs, et leurs métamorphoses sont encore inconnues. Les genres constituant cette tribu sont ceux des Cryptarclin, Ips, Rhizophagus et Cybocephalus.


1" GENRE. - CRYPTARCHA. CRYPTARCHA. Shuciiard, 1859.

Eli'iii. Bnl. lîiil. XpuiTToç, caché; œpy.r, origine.

Antennes de onze articles, à massue composée de trois articles; prosternum avancé postérieure- ment; niésosternum avancé en dessus.

On connaît dix espèces de ce genre, presque toutes propres à l'Amérique, et dont deux, que l'on peut prendre pour type , et qui ont été successivement placées dans les genres Niiidula et Slron- f/illus, se rencontrent en Europe ; ce sont les C. slrigata, Fabricius, et imperialis, Fabricius.


2"" GENRE. - IPS. IPS. Fabricius, 1776.

Syslenia Eleulticialoruni. ^ , ver.


Antennes ayant leur troisième article plus long que le suivant, et la mas- sue étroite, ovalaire et abrupte; palpes courts, filiformes, presque égaux, à dernier article tronqué, mandibules dissemblables : la gauche tronquée, tridentée, et la droite élargie, fortement allongée; tète grande; coi'selet transversal, carré; écusson arrondi; élytres légèrement déprimés, paral- lèles, allongés, ne recouvrant pas entièrement l'abdomen; pattes assez fortes; jambes antérieures au moins élargies à leur extrémité ; tarses avec leurs trois premiers articles, toujours dans les mâles et quelquefois seule- ment dans les femelles, courts, larges, échancrés, bilobés.

Ce genre renferme des insectes de petite taille, de formes allongées avec une coloration assez brillante On en trouve la plupart des espèces sous les écorces des arbres ou sur le bois; mais quelques-unes ont même été rencontrées dans nos habitations. Dejean en signalait trente-trois espèces

propres à l'Europe, à l'Amérique, au Sénégal, à Madagascar; mais Ericbson restreint beaucoup ce groupe générique, auquel il assigne pour caractères : antennes de onze articles, ;\ massue de trois articles; sternum simple, et dans lequel il ne place plus que neuf espèces : six appartenant à l'Amé- rique du Nord, et trois à l'Europe. Le type est VIps (juadr'Kinllnla , Fabricius, d'Allemagne, d'un uoir brillant, avec une tache blanche bilobée au milieu de la base des élytres et une autre double de celle-ci un peu au delà du milieu.



Fi,,'. 457 — I. abbreviata.


o-" GENRE. - RIIIZOPIIAGE. RHIZOPHAGUS. Ilerbst, 1795.

Natjrsgclscli.ilile Ka'IVr, l. V. Pt^a, racine; V*7'î' mangeur.


Antennes de dix articles, le premier beaucoup plus gros que le suivant; mâchoires non rétrécies, grêles, niembnineuses ; tète avancée en triangle, corselet plus long que large, rebordé; élytres tronqués à leur extrémité; corps étroit, allongé; tarses de quatre ou de cinq articles.


278


HISTOIRE NATURELLE.


Ce groupe générique, qui, pour Fabricius, rentrait dans le genre Lijciiis. et, pour Olivier, dans celui des Ips, est placé, par la plupart des auteurs, dans la famille des Xylopliages, iribu des Monotomides, à cùté du genre Ccrifloii, de Latreille, avec lequel il a de grands rapports; mais Erichson, dans son travail de révision de la famille des Mtidulaires, le range auprès des Ips, et lui assigne pour caractères : antennes de iieuF articles, à massue solide; tarses hétéromètres chez les mâles.

Les Rliizophages , aussi bien à l'état parfait qu'à celui de larve, se rencontrent sous les écorcesdes arbres et également sur les racines de ceux qui sont morts ou en décomposition, de même que dans les cl)ani]>ignons. Ce sont de petits insectes, dont on connaît une vingtaine d'espèces originaires d'Europe , d'Amérique et d'Afrique, et dont le type est le R. polïlus , Fabricius, que l'on trouve souvent,

aux environs de Paris, dans les bolets. Erichson restreint le nombre d'espèces de ce genre, et

prend pour type le //. nanns, Erichson, de la Caroline.

On a donné l'histoire des métamorphoses de deux espèces de ce genre : le /<*. b'ipusiulaiiii. que

Westwood {Int. lo llic nwilcrii class. Ins.) fait connaître, et le R. Uepressus, décrit mais non tiguré

par Erichson (Deiitsli. Inscclcn).


Fi



4~)S. — li efihip-


4°" GENRE. — CYBOCÉPllALE. CYBOCEPHALiS Erichson, \Ui.

Zeitschrilt l'ur dii' Enlomologie von (ieiin.ir. K'joo;, cube: /.s'ya).-/), Icte.

Prosternum simple, très-court; niétasternum diminuant antérieurement; tibias mutiques; tarses égaux, à trois premiers articles dilatés, villeux en dessous.

Ce genre ne renferme qu'un petit nombre d'insectes très-petits, et dont le type est le C. exifittits, du nord de l'Europe, dont la femelle a été décrite par Sahlberg sous le nom d' Anisoloma cx\(jim, et le mâle sous celui d'.4. riificcps. Une autre espèce, propre à Madagascar, est le C. untiqnus, Klug.


TROISIEME TRIBU.


STUONGYLIDES. STROSGYLID.H Nobis, 1850.

Stroiigijliis, nom ilii genre principil tic l.i tnhii.


Joues des mâchoires doubles; labre distinct; élytres couvrant seulement quatre segments abdo- minaux ou l'abdomen tout entier; proslernum présentant une protubérance à sa terminaison; tarses à quatrième article plus petit que les autres.

Les Slrongylides constituent une tribu qu'Erichson a créée sous le nom de Stronfiiilbin, et qui comprend près de vingt genres, dont les deux plus anciennement créés sont ceux des Mclirjetlies et des Slronçiiihis, et qui tous sont fondés sur des espèces nouvellement découvertes ou qui étaient rangées avec les Nitidules.

Ces insectes, assez grands relativement aux Nitidules, habitent presque toutes les parties du monde; mais c'est en Europe et en Amérique qu'on en rencontre le plus grand nombre; quelques- unes sont propres à Madagascar, et l'une d'elles, le Gaulodes costalits, a été prise à la Nouvelle- Hollande. Leur coloration est en général sombre; l'habitat des espèces que l'on a étudiées plus spécialement est en général l'intérieur de certains champignons, dans lequel leurs larves se déve- loppent. C'est au moins ce qu'on a pn obseiNcr pour une espèce du genre Stronfiijhi.t.

Les genres les plus remarquables de celte liilm sont ceux des Piiri. .McHticllics, Lordilcs, Slion- f/ijlus, etc.


COLÉOPTEUES.


•279


d" GENIiE. - TIIALYCRE. TIIALYCRA. Eiichson, 1845.

Zoilschiifl fur die EiilomulORie von Goiiiinr, I. IV. 0aXu/.3cç, audacieux.


Pas de sillons pour loger les antennes; niésosternum simple; tibias postérieurs offrant des épines intérieurement; tarses égaux, ayant les trois premiers articles légèrement dilatés, villeux en dessous.

Ce genre est fondé sur le Slroiujijlns scricciis, Sturm, N'uhlulu fcivida, Gvllenhall, propre à l'Allemagne.


2"" GENRE. - yETIIINE. jETHINA. Ericlison, 1845.

Zeiisclirift fijr die Enlomoidgie von Geiinar. A'.ôivcr, aduslus, combustible.

Sillons des antennes droits; mésosternum très-légèrement caréné; tibias simples; larscs égaux, les trois premiers articles un peu dilates, villeux en dessous. Une espèce de Madagascar, \'/E. pubesccns, Klug.


o"" GENRE. - PRIA. PRIA. Kirby, 1850.

Slephcns, lllusi. Bril. enl. IlfiMï, scie.


Mandibules très-larges, fortes, très aplaties, arquées; labre recouvert en dessus par la base des mandibules, qui est triangulaire, élargie en arriére; antennes de onze articles, le premier très-petit, les deuxième et troisième gros, élargis, plus grands que les autres : ceux-ci allongés, presque cylin- driques; et les quatre derniers formant une massue large, perfoliée, aplatie; corselet presque carré, transversal, un peu plus étroit antérieure- ment; écusson grand, arrondi; élyires assez aplatis, plus larges en avant qu'en arrière, presque tronqués à l'extrémité; pattes fortes, très-larges.

Ce genre, crèèparStcphenssous lenomde/*/-ia, l'a été depuis par M. de Castelnau ' Hisl nat. des Ins., 1840) sous celui de Conmjphora (xopu-or, tronc; oc::!.), je porte). Le type est le Pr'iu diilcnmam, qui a reçu successive- ment les noms de Pria tnmcalclla, Stepliens, ('oninipliora iiiaiidibitlans, Castelnau, Nilidiila diilcaiiiara, llliger pour la femelle, el Mduicllics did- camara-, Slephens. Cet insecte, propre à l'Allemagne et au Portugal, a été également trouvé dans l'Anjou.

Ericbson assigne à ce genre pour caractères : massues des antennes de quatre articles chez les mâles, et seulement de trois dans les femelles; mésosternum tuberculeux antérieurement, avec une im- pression en arrière; tibias miitiques; tarses égaux, les trois premiers articles dilatés, tous villeux en dessous. Outre l'espèce type, Erichson en indique trois autres, dont une, P. niçirilitla, Klug, de Madagascar.



P dahamara.


tiSU


HISTOIRE natikelm:.


4"" GENRE. - MÉLIGÈTHES. MELIGETHES Kiiby, 1850.

Stephcns, lllu.^l. Bril. etit. MtXi-j-ï.Br,;, qui cause unu douce joie.

Sillons des antennes droits, parallèles; niésosterniini tuberculeux anté- rieurement, avec une impression postérieurement; tibias antérieurs denti- culés, les postérieurs avec des épines; tarses égaux, à trois premiers articles dilatés, villeux en dessous.

Ce genre comprend un grand nombre d'espèces, la plupart européennes et dont les types sont les M. pcdiciilaris, Fabricius, et rufipes, Gyllenliall. Les Mélygèthes vivent sur les fleurs et ne diffèrent des Nilidulcs que par leur corps plus convexe, les côtés du corselet tré.s-peu déprimés, par les pattes .courtes, élargies, les cuisses postérieures très-grosses, les jambes en forme de lames, et par leurs élytres ponctués, mais non striés. Erichson {Zt'Uscli. fiir Eiiioniologic, 1844) donne quelques détails sur ce genre.



Fi.ï. 400. — .W. rufipes


5"" GENRE. — HEB.\SCUS. IIEBASCUS. Erichson, 1840.

Zeilsihr II fur die EiitoiDuIngie voii Cciniar. HêaiTxù), je deviens jeune.

Sillons des antennes droits, convergents; mésosternum fortement caréné; tibias muliques; tarses égaux, à trois premiers articles dilatés, villeux en dessous.

Ce genre, qui est entièrement américain, ne renferme que quatre espèces, dont le type est 17/. anniis, du Brésil, que Fabricius rangeait dans le genre Spliirridium.


G"" GENRE. — GAULODES. GAULODES. Erichson, 1840.

Zeilsuliiifl fur die Eiitoiiiolugif vnn Oniiar, rauXcî, vase à Irairc le lail.

Sillons des antennes droits, convergents; mésosternum simple; tibias mntiques; tarses égaux, à trois premiers articles à peine dilatés, villeux en dessous.

Une seule espèce, le G. costaïus, Erichson , propre à la Nouvelle-Ilollaiide, entre dans ce genre.


7"-' GENRE. — LORDITES. LORDITES. Erichson, 184Ô.

Zeitsclirifl fur die EiUoiiiold^ïie voii (ionnar. Acpoc:, peuflié en av.iiil.

Sillons des antennes se recourbant derrière les yeux; niésoslernum simple; tibias muliques; tarses égaux, à trois premiers articles dilatés, villeux en dessous.

Oiiatre espèces fiirment ce genre; deux sont de Madagascar, et celle qu'on doit regarder comme typique est le L. procenis, Erichson, propre au liré-sil.



l-i,;. 1 — .VI//..A/" Hi;/ila.



j.'i^ 2 — t Uidcjtlim m ruf'O'hs



|.-i^ Ti — Vrlrit'imilhu^ U'II'"^



[■■,„ 5. — .IruiMiii ro.Mini/ii.


|.'|,^ i — Sleriiiiliimi^ "/"■


l'L '25.


COLEOPTERES. 281


8™^ GENRE — POCADIE. POCADIUS. Ericlison, 1843.

Zeitschrifl fiir tlie Kntomologie von Gorni.ir. Uo/.y.;, laineux.

Sillons des antennes se recourbant derrière les yeux; niésosternuni avec de légères impressions; tibias niudques; tarses simples, égaux.

Ce genre, dont le type est le P. fcrrncfmcus, Fabricius, placé successivement dans les genres Nititlula, Siroiigiilits et Cijckramus, et qui se trouve communément dans plusieurs contrées de l'Europe, renferme quatre autres espèces propres à l'Amérique.


9""- GENRE - CAMPTODES. CAMPTODES Ericbson, 1844

Zeilselirifl fur dk' Entomologie von Gfrniar. Ki^.-KToi, courbé.

Mésosternum caréné; tibias mutiques; tarses égaux, à trois premiers articles dilatés, villeux en dessous; crochets des tarses simples, ou ayant leur base dentelée.

Ce genre comprend, d'après Ericlison, Irente-neuf espèces, presque tontes propres à l'Amérique méridionale, et il a pour type le C. sciitellatits. An Brésil, placé par Sturm dans le genre Spliœndiuin.


10""' GENRE. — CYLLODES. CYLLODES. Ericbson, 1843.

Zeilschvifi lûr dio EnUimologie von Gcrmar. KuXXo;, tortn.

Mésosternum caréné, presque recouvert; tibias mutiques; tarses égaux, à trois premiers articles dilatés, villeux en dessous.

Ce genre renferme quatre espèces du Brésil, et une cinquième provenant de Madagascar. Le type est le SlronfjDliis alcr, llerbst, que Paykul place dans le genre Spliaiidiuiii; Gyllenliall, dans celui des IShiilula, et dont Kugelann fait le type de son genre Volvo.vis, sous la dénominatiou de F movio: il habite le Brésil.


11""^ GENRE. — STRONGYLE. STRONGYLUS. llerbst, 1792.

NjluiS)>t. AU. Ins. 2:p&-f-^uXo;, arrondi.

Antennes à massues assez courtes, à premier article renflé : ceux de la massue peu comprimés ; menton échancré; corselet à côtés non aplatis, les angles antérieurs arrondis (!t ne dépassant pas les yeux, et les postérieurs légèrement prolongés en arrière; sternum caréné.

Créé aux dépens des Nitidiilu, ce genre a reçu d'Hcrbst, en 1792, le nom de Sirongijlus; pos- térieurement, Kugelann, en 1794 (Schneider Magasin), lui donna celui de Cychranms ( Ku^x.pac-o;, .roi des cailles), qui est adopté par Ericbson; et Kirby, en 1830 { Slcphcns Illuslr. brii. enl.), l'appela Cunipia {x7u.-7c;, courbé), dénomination qui n'a pas été adoptée. Les insectes de ce genre sont, en général, plus grands que les Nilidules; selon la plupart des auteurs français, on en indi- querait plus de quatre-vingts espèces particulières à toutes les parties du globe; mais, d'après Erich-


282


HISTOIRE NATURELLE.


son, ce genre serait restreint à trois espèces; deux assez communes dans presque toute l'Europe : les S. litlcus{Spliirri(ruim), Fabricius, et S. ijua- drijmnclalus, \lerhs.l {Splucridiiinicotou, ¥i\lmdus), et une autre, parti- culière à l'Allemagne, le S. adruslus (Cjiclirarmts), Erichson; et il aurait pour caractères : mésosterniiin simple ; tibias iiuitiques; taises égaux, à trois preiniers articles dilatés, vilknix en dessous.

Les insectes de ce genre vivent, en général, dans les lycoperdons, où leurs larves subissent leurs transformations. Bouché (Natur. der Iiiscct.) et, depuis, M. Weslwood, ont donné quelques détails sur la larve d'une espèce ancienneaieiit placée dans le genre Slronçiyltis, le S. [ervuçj'meus, dont Erichson fait un genre distinct.

Cette larve est petite, blanchâtre, cylindrique, couverte de poils

courts; la tête est arrondie; le dernier anneau du corps terminé par deux petits appendices; elle se

trouve souvent dans la vesseloup, Lijcopcrdon bovisla.

C'est auprès de ce genre que l'on doit placer le genre Lasiodiictijlnx (xcmo;, velu; Sc.xrj>.o;, doigt),

de Perty (bckrlœ cniim. art., 1850); et M. de Castelnau propose même de l'y réunir.



Fi. 4GI. — S. atiT.


12'"^ GENRE.


BYTURE. BYTURUS. Latreille, 180i.


CciiiTa Cru'laceorura et Iiisefloium. BJTupc;, nom d'uii vermisseau destructeur des Jirbres.


Antennes ayant leur deuxième article plus grand que le troisième : celui-ci à peu près de la longueur du suivant; massue des antennes oblongue; palpes filiformes, légèrement renflés à l'extrémité ; corselet trapézoide; élytres recou- vrant entièrement l'abdomen, arrondis à leur extrémité; corps oblong, arrondi en dessus; jambes longues, grêles, presque linéaires.

Ce genre, que l.atreille a fondé sur une espèce commune aux environs de ■Paris, le Ihiiurii.s tomnilosns, Fabricius, était confondu par Geoffroy avec les Dcnnestcs; et, par Olivier, avec les Ips, et Linné lui appliquait le nom de Dcnuesic.s fiiinaliis. Les métamorphoses de cette espèce ont été décrites par MM. Bouché, Ilamniersrhmidt et Weslwood; et, selon M. Shuckard, la larve, qui est petite et blanchâtre, ferait, en Angleterre, de grands dégâts dans les plantations de framboisiers; l'insecte parfait vit constamment sur les fleurs. Une seconde espèce a été placée dans le même genre par Dejean ; c'est le Byiunis Amcrictnius, pro- venant des provinces boréales de l'Amérique.

Ce genre, qu'Erichson ne range pas dans la famille des Nitiilulaires, a quel(|ne analogie avec les Slroiujijhiii, ce qui nous a engagé a le jdacer ici, quoique, par sa forme généiale, il se rapproche davantage des Ccrcns, dont il diffère sensiblement par ses élytres grands, recouvrant entièrement l'abdomen.



462. — B. tompii- tosus


I.V"- GENRE. - BRACHYLEPTE. BflACHÏLEPrUS. Motschoulsky, 1845.

Ilulk'lins (le la Sociélé impériale de Moscou. Bpayu;, cnnrl ; Xeit-o;, pri'il/v


Antennes en massue globuleuse ; élytres très-raccourcis.

M. Motschoulsky ne donne que la caractéristique précédente pour un nouveau genre, qu'il range auprès des Slroufijiliis. Le type est le Brcuhijkplus amcscnis, Motschoulsky, de la taille de la Nilidiiln sordidii, trcs-convexe, et tout à fait couvert d'une |uil)esceiice grise très-épaisse; l'abdo-


COLÉOPTÈRES. 283

nicn se rétrécit vers l'extrémité; par son faciès, cette espèce a beaucoup de ressemblance avec un Brucluis; elle se trouve en Arménie et en Ânatolie. Selon M. Motsclioulsky, le Siioiujijtiis tinclus, Mannerheim, de Californie, se rapporterait probablement au même genre.


iV- GENRE. - AMPlilCRUSSE. AMPHICRUSSUS. Erichson, 1845.

Zi'ilsclirifl liir liii- iLiitimiologie vim GiTinar. Ap.tfi , des deux lolcs; .tpoaoc; , limbré

Mésosternum proéminent; tibias mutiques; tarses antérieurs à trois premiers articles dilatés, vil- leux en dessous, les postérieurs simples.

Ce genre ne comprend que trois espèces, toutes d'Amérique, et dont le type est VA. cUiaius (Nitidula), Olivier, particulier au nord de l'Amérique.


15'« GENRE. - PALLODES. PALLODES. Erichson, 1845.

Zeilscliiitt liir iliL' Kriioiiioliiiiie voti Gt'niiar. Ktjmologic inceitaine.

Mésosternuni simple, avec des impressions; tibias mutiques; tarses inégaux, les antérieurs dilatés, les postérieurs allongés.

Le type est le Stroiigijliis aniiitlifer, Castelniu, du Brésil. On y place ti'ois autres espèces, dont deux habitent Madagascar.


!()""• GENRE. — OXYCMÈME. OXYCMEMUS. Erichson, 1843.

Zfilsi'hrill fur die Enlomologie Von Ccniisr. OÇu;, aigu; Kv»i[j.r,, tibia.

Mésosternum simple, caché; tibias pointus à leur extrémité; tarses antérieurs légèrement dilatés, les postérieurs un peu allongés. Une seule espèce, VO. fulvus, Erichson, du Brésil, entre dans ce genre.


17"" GENRE — TRIACANE. TRIACANUS Erichson, 1843.

Zeitsdiiift fur die Eiiloiiiolosie Von GiTinai'. Ti£t:, trois; ax.a.vo;, tète épineuse.

Mésosternum caréné; prosternum avec trois pointes à sa terminaison; tibias pointus vers l'extré- mité; tarses inégaux, les antérieurs dilatés, les postérieurs allongés. Une seule espèce de Manille, le T. apicalh, Erichson, placé antérieurement avec les N'iiïdidu.


284


lllSTOHiE NATURELLE.


yilATlUEME TRIBU.

NITiriULlDES. NITIDULW^. Nobis, 18ôO.

Xilidula, genre [irineipal Je la tribu.

Joues des mâchoires simples; labre distinct; élytres couvraiil tantôt seulement lont l'ahdomen, tantôt laissant le pygidinm découvert; sternum simple; tarses à qnatrième article petit.

Cette tribu, fondée par Erichson sous la dénomination de Niiidulinœ, renl'erme quinze genres tous créés aux dépens de celui des Nilidulu, et totis dus, à une exception près, à l'entomologiste que nous venons de nommer.

Les Nitidulides sont presque tous exclusivement européens, quoique l'on en rencontre des espèces dans presque toutes les parties du monde • ce sont des Coléoptères de petite taille, semblant phy- tophages, puisqu'on les rencontre le plus souvent sur les fleurs, sous les écorces et dans des cham- pignons, mais dont quelques espèces, toutefois, se trouvent sur les charognes de grands animaux. On en connaît un grand nombre d'espèces. Les larves de quelques-unes d'entre elles, principalement celle de la Niiidula ijrisca, ont été décrites.

Les genres les plus connus sont ceux des Niiidula et des Psilotiis.


i" GENRE. - EPUR.-EA. EPVRMA. Erichson, 1843.

Zeilscliiill [iir (lie Entuiiiologic von (irniiar. Em, en dessus; cupa queue.



Antennes peu distinctes; labre bilobé; mandibules simples à leur termi- naison; palpes labiaux épaissis; tarses dilatés; pygidium grand au dernier segment anal du mâle.

Ce genre, fondé par Erichson aux dépens des Niiidula, et comprenant trente espèces, la plupart particulières à l'Rurope et quelques-unes particu- lières à l'Amérique et à Madagascar, est subdivisé en deux groupes : le pre- mier comprenant les espèces chez lesquelles les pattes postérieures sont rapprochées, telles \'E. deccm-(]uttata, Fabricius, de Suisse, et le second renfermant les espèces dans lesquelles les pattes postérieures sont dis- tantes, comme \'E. liinbala, d'Allemagne


^"'^ GENRE. — NITIDULE. NITIDULA. Fabricius, 1775.

Sysleiiin entoiiio!('giaî. NitiditM, brilI.Tut.


Palpes filiformes très-légèrement renflés à l'extrémité; mandibules échancrées ou bifides; antennes avec le troisième article plus long que le suivant: les trois derniers en massue adrupte, ovale ou ronde; la tête déprimée, enfoncée dans le corselet: celui-ci trianguhiire, coupé droit eu arriùe; écusson court; élytres larges, ovales, peu convexes; pattes courtes; jambes assez fortes; tarses avec leurs trois premiers articles, du moins dans les mules, larges, courts, bilob;s : le quatrième article très-))etit; des brosses en dessous des tarses.


COLÉOPTÈRES.


285



Fig. 4G4. — iV. bipuslulala


Les Nilidules sont des insectes de petite taille, compris par Linné dans le genre Silplia, et se trouvant dans l'intérieur des fleurs, dans les champignons, sous ou sur les écorces des arbres malades, et quelque- fois aussi dans les matières animales en décomposition. La N. grisea vit sur les saules, et, assure-t-on, de la matière moisie produite par la larve du Rciincliœnus lapallti.

Dejean comprenait dans ce groupe soixante et une espèces propres à toutes les parties du monde ; mais ce genre a été partagé en un nombre assez considérable de divisions, et Erichson, dans un travail monogra- phique sur les Coléoptères de celle tribu, n'y place plus que six es]ièces, auxquelles il assigne pour caractères : sillons des antennes droits, con- vergents; labre émarginé; mandibules bifides à l'extrémité; palpes labiaux filiformes; tarses dilatés. Les espèces indiquées par Ericbson comme

rentrant dans ce groupe sont: 1" N. bipuslulala, Linné; 2° N. obscura, Fabricius; rufipes, Ste- fhens; Z" (luadnpustulata, Fabricius; A" flcxuosa, Fabricius; flavomaculala, Rossi: toutes quatre propres à l'Europe; 5° N. ziczac, Say, de l'Amérique septentrionale, et 6° N. ciliata, Erichson, d'Egypte.

Les métamorphoses de deux espèces anciennement placées dans ce genre ont été publiées; elles se rapportent à la N. çiriseâ. Linné, dont Curtis (Linn. traus.), et depuis M. Westwood [Inlr. lo llie modem class. Ins.), a fait connaître la larve, et à la N. obsokla, Gyllenhall, dont Bouché (Nalurergi- sïhen Inseclen, p. J 88) dit quelques mots de la larve, sans toutefois la figurer. La larve de la première espèce que nous venons de citer est très-petite; son corps est aplali, muni de six pattes, et se ter- mine par quatre soies relevées en l'air, dont les inférieures sont plus longues que les autres, servant probablement à la marche de l'animal; chacun des segments du corps est muni sur les côtés d'un petit appendice. Cette larve, dont on ignore la durée de la vie dans ce premier état, se nourrit du bois de l'intérieur des saules, qu'elle réduit en très-petits fragments, et où elle se transforme en nymphe. Les deux appendices terminaux du corps, ceux des côtés du ventre et ceux du bord anté- rieur du corselet, rajjpellcnt l'organisation de plusieurs nymphes des Hydrophilides et des Dermes- tides; ils doivent servir à soutenir la nymphe et à lui permettre de se soulever en partie : elle reste ainsi dans les lieux où elle a vécu sous la forme de larve, et ne les quitte qu'après avoir subi sa der- nière transformation.

Laicharting (Tijrol Ins., 1784) désignait ce genre d'insectes, ainsi que celui des Pellis, sous le nom d'Ostoina («o/, œuf; arcu.»., bouche).


S"-» GENRE. — PÉRILOPE. PERILOPA. Erichson, 1845.

Zeilschril'l fur die Erilouiologie vuri Ct'tuiar. Ilsfi, autour; Xwtvo;, peau.


Sillons des antennes droits, convergents; labre entier; mandibules simples à leur terminaison; palpes labiaux épais; tarses dilatés.

Ce genre ne comprend que deux espèces, dont le type est le P. peltidea, Erichson, de Colombie.


286


HISTOIRE NATURELLE.



Fig. 465. — S. punctatissima


4-°» GENRE. — SORONIE. SORONIA. Eridison, 1845.

Zeilschrift lùr die EiiUimolugie \oii Gcniiar. ïopoivi;, ancien sapin.


Sillons des anteniios droits, convergents; labre éniara;iné; mandibules simples à leur terminaison; mâchoires libres; palpes labiaux filiformes; tarses simples.

Ce genre , créé aux dépens des Niûdulu , ne comprend que deux espèces, que l'on trouve assez communément dans toute l'Europe; ce sont les S. pini(7«((s.siHift, lUiger, et Si/p/ia cp-ïsca, Linné: cette dernière est plus connue dans les collections sous la dénomination de ?iUïdula varia, qui lui a été appliquée par l'abricius.


5>"« GENRE. — PROMÉTOPIE. PROMETOPIA. Erichson, 1843

Zettschrin fûi' die Lnlouiologie vol) Germai', npo, eu avant; y-STmitov, front


Sillons des antennes droits, convergents; labre large, presque entier; mandibules bifides à leur terminaison; menton très-large, couvrant en entier les mâchoires; palpes labiaux filiformes; tarses légèrement dilatés.

Deux espèces seulement entrent dans ce genre : la première, des Etats-Unis d'Amérique, est la Nitidula sex-mucnlaia, Say, et la seconde, la l'ioiiictopia cou fl tiens, Erichson, de Colombie.


6">« GENRE. — PSILOTE. PSILOTUS. Fischer de Waldheim, 1820.

Buileliii de la Soc.ii^ii' imiiérialc des naluralisies de Moscou. «l'iXoTïi;, nudité.


Sillons des antennes droits, convergents; labre bilobé, rejeté en arrière; mandibules présentant deux pointes à leur terminaison, fortement allongées dans les mâles; menton large, couvrant en partie les mâchoires; palpes labiaux à dernier article ovalaire, tronqué; tarses dilatés.

L'espèce type des Psïlolus est le P. cornulus, Fischer de Waldheim, iiropre à Cayenne, et qui est remarquable par un corps très-déprimé, sa tète large, transversale, les deux autres espèces, l'une du Brésil et l'anire de Santa-Fé de Bogota, sont indiquées par Erichson sous les noms de P. vciUrulis et carbunaria.

Le genre Psilotii.i coirespond en partie à la première division des Nitidula, que M. de Castelnau {llisl. nat. des Ins., 1840) désigne sous la dénomination de Ccropliorus (y.epa:, corne; tpopoç, porteur) et à laquelle il assigne pour caractères : deux appendices en forme d'oreillettes placés de chaque côté de la tête, au-dessus de la base des antennes; élytres et corselet présentant un rebord très- large, tandis qu'il place dans une seconde division, qui conserve la dénomination de Nitidula, les espèces qui n'uni point dappeiulices en forme d'oreillettes aux côtés de la tète, et dans lesquelles les élytres, ainsi <nie le corselet, n'olïreiit pas un rebord très-large.



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l'I 2'i


COLÉOPTÈRES. 287


7"- GENRE. - PLÂTYCHOUE. PLATYCHORA Erichson, 1844.

Zeilsclirifl fur die Entomologie von Germar. nXoiTU;, large; X"?'> région

Sillons des antennes rlroits, convergents; l.iljie large, bilobé; mandibules avec deux pointes obtuses à leur terminaison; menton large, cachant en partie les mâchoires; palpes labiaux filiformes; tarses simples.

Ce genre, créé par Erichson, ne renferme que deux espèces, nommées par lui P. Lclmsii et pro- venant de Colombie, et P. polita, habitant le Brésil.


8"" GENRE. - AXYRE. AXYRA. Erichson, 1843.

Zeilsclirifl fur die Eninmologie vû:i Germiir. A^ujo;, obliis.

Sillons des antennes droits, convergents; labre large, bilobé; mandibules obtuses, légèrement arrondies; palpes labiaux filiformes; tarses simples.

Une seule espèce, VA. bntnncn, Erichson, qui a été rapportée de la Guinée.


g-"» GENRE. - 1SCH.\ENE. ISCHAENA. Erichson, 1845.

Zeilsclirifl fiir die Emoniologie von Geriuar. la/^avao), coliibeo.

Sillons des antennes droits, convergents; labre large, bilobé; mandibules simples à leur termi- naison ; palpes labiaux filiformes; tibias présentant une légère épine; tarses simples. Deux espèces décrites par Erichson et dont le type est 1'/. ançitisKiia. de Java.


•lO""' GENRE. — IPIDIE. IPIDIA. Erichson, 184Ô.

Zeilsclirifl fiir die Emoniologie von (ierm.Tr. Ips, Ips: l'îs»., aspect

Sillons des antennes droits, parallèles; labre émarginé; mandibules terminées par deux petites pointes; palpes labiaux épaissis; tarses simples.

L'Ips quadrinutaliis, propre à l'Allemagne et au nord de l'Europe, qui a semblé à Erichson de- voir être rangé à côté des Nitidula, est le type de ce genre, qui doit son nom à ce que, par son aspect général, il rappelle un peu les Ipx.


288


HISTOIRE NATURELLE.



Fig. 466. — A. marffinata.


ir^ GENRE. - .\MriIOTIS. AMPIIOTIS. Ericlison, 1843.

Zciisclirifl fur die Eiitomnlfiijic' viiii C.einiar. Au.tpwTi;, avec Jeux oreille.';.


Sillons des antennes se recourbant derrière les yeux ; mandibules terminées par deux légères poinles; palpes labiaux filiformes; front un peu lobé au-dessus de l'insertion des antennes; tarses médiocrement dilatés.

Ce genre a pour type et espèce unique la Nitidula mnrgbiata, Fabri- cius, petite espèce propre aux environs de Paris, et que M. deCastelnau range dans le sous-genre Ceropliorus.


l^"" GENRE. — LOBIOPE. WBfOPA. Ericbson, 1843.

Zeilsclirifl (ûr die Enioinologie von Gcrmar.

Aaêiov, follicule; taij/, aspect. *

Sillons des antennes se recourbant derrière les yeux; mandibules légèrement dentées, et presque simples jusqu'à leur terminaison ; palpes labiaux filiformes; front lobé au-dessus de l'insertion des antennes; tarses simples.

Ce genre, qui ne diffère de celui des Amphoùs que parce que ses mandibules sont simples pres- que jusqu'à la fin, et qu'elles ne se terminent pas par deux petites pointes, renferme dix espèces, la plupart propres à l'Amérique méridionale, mais dont quelques-unes pioviennent aussi de Java. On peut prendre pour type le L. dïmïdïala, Ericlison, décrit par M. de Castelnau, qui le plaçait dans le genre Niiidiila, sous-genre Ceropliorus, et le faisait connaître sous le nom d'Insularis; il se trouve en Colombie.



Fig. 467. — 0. rlepressa.


iù-"' GENRE. — OMOSITE. OMOSITA. Erirhson, 1845.

Zeilsclirifl ffir die lùitoiiinlosie voii Girinar. fJ(/.ca'.7c;, eniclivorc.


Sillons des antennes se recourbant derrière les yeux; mandibules simples à leur terminaison; palpes labiaux filiformes; tarses légèrement dilatés.

Ce genre, créé par Ericlison aux dépens de celui des Niiiditla, ne renferme que trois espèces: les (). dcpressa {Silplin), Linné; colon {SUplin), Linné; et discoidca (Nilidula), Fabriciiis, que l'on trouve dans presque toute l'Europe.


14""^ GENRE. — PIIÉMOLIE. PUKMOUA. Eridison, 1843.

Zeilsclirifl fur die Eiiiomolngie von Gcrmar. Flymologie incerlaine.


Sillons des antennes se recourbant derrière les yeux; mandibules bidentées à leur leiminaison; palpes labiau.x épais; tarses antérieurs légèrement dilatés.

Une seule espèce, propre à la Pcn.sylvanie, la NUiditla fp-ossa, Fabiiciiis, inhe dans ce genre.



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l'I. -25.


COLEOPTI-RES. 289


15""- GENRE. - STELIDOTE. STELIDOTA Ericlison, 1845.

Zi'itwhrilt liir ilic Eiiiiiinoldnii' viiii r.fniiar. ÏTrAr,, cnlonnc; ccl\o;, propre.

Sillons des antennes se recourbant derrière les yeux; mandibules bidenticulées :'i leur terminai- son; palpes labiaux un peu épais; tarses dilatés.

Ce genre comprend sept espèces, dont deux faisaient anciennement partie des Nïiulida; on les trouve dans l'Amérique, à Cuba et à Madagascar. Le type est la Nitidula çjemïnala, Say, de l'Amé- rique septentrionale.


CINQUIEME TRIBU.

CARPOPHILIDES. CARPOPHILID.E. Noliis, 1850.

Carpophilus, genre princip:!! de la triliii

Joues des mâchoires simples; labre distinct; élytres courts, ne couvrant que les deux ou trois premiers segments de l'abdomen; tarses à quatrième article très-petit.

Cette tribu a été créée, par Erichson, sous le nom de Cai-popliUinœ, et se compose d'un petit nombre de genres formés aux dépens des Nitidules, et dont le principal est celui des Carpophilus .

Les Carpophilides sont des insectes de petite taille que l'on rencontre partout, mais plus particu- lièrement dans l'Europe, ainsi que dans l'Amérique méridionale et à Madagascar; un genre, celui des Braclujpeplus, provient de Van Dicmen. Chez ces insectes, les élytres sont courts, ce qui semble établir un rapprochement avec les Staphyliens, particularité qui avait fait placer dans celte dernière famille les genres Cillœiis et Conolclus, qu'Erichson a démontré devoir rentrer dans la famille des Nitidulaires. Le système de coloration est sombre, et l'habitat est le même que celui des Nitidulides. On n'a pas de détails sur leurs mœurs ni sur leurs métamorphoses.

On ne connaît qu'un petit nombre d'espèces et de genres de cette tribu. Les Cillœus et les Car- popliilus sont les deux genres les mieux connus.


1" GENRE. - MYSTROPS. MYSTROPS. Erichson, 1845.

2eiisclirift fîir die Entomologie von Gcrmar MuoTftv, cuiller; cul), nspecl.

Labre bilobé; mandibules simples à leur extrémité; palpes labiaux fdiformes; abdomen composé de segments presque égaux : le dernier segment anal très-peu développé dans les deux sexes et n'étant pas visible sans un fort grossissement.

Ce genre, composé de trois espèces étrangères à l'Europe, ne renferme que des insectes de pe- tite taille et dont l'un était précédemment placé avec les Cei-ciis. Deux espèces sont du Brésil, les M. ilitnis et debïlïs, Erichson, et la dernière, M. dispnr, Klug, a été rapportée de Madagascar par M. Goudot.


28 57


290 HISTOIRE NATURELLK.

2"^ GENRE — COLASTE. COLASTUS. Erichson, 1843.

Zi'ilschrill fur ilic Knioniologie von (lermar. KoXaarïi;, qui punil.

Lalire bilobé; mandibules dentelées avant leur extrémité; palpes labiaux à dernier article presque sécuriformc; abdomen ayant les quatre premiers segments courts, le cinquième grand, et le petit segment anal à peine visible dans les deux sexes.

Le genre Colastii.s, créé par Ericbson aux dépens des Nitidula, renferme une vingtaine d'espèces provenant presque toutes de l'Amérique méridionale, et parmi lesquelles nous citerons seulement les C. ruplHs, Fabricius, do Colombie, et C. melanoceplialns, L. Duquel, de Cayenne.

â"" GENRE. - RRACHYPÈPLE. BRACIIYPEPLUS Ericbson, 1845.

Wici^niann, Arrhiv. Bpay_u:, court; ttsttXc;. yjpp/um

Labre presque entier; mandibules légèrement denticulées avant leur terminaison ; palpes labiaux à dernier article presque sécuriforme; abdomen à premier et second segments très-petits, troisième et quatrième grands, cinquième très-grand; le petit segment anal grand cliez le niàle seulement.

(Juatre espèces seulement entrent dans ce genre; ce sont les B. miiiilatiis, Erichson; planiis, Erichson; depressus, Erichson, et basalis, Schager, tous propres à Van Diemen.

4"'= GENRE. - CILLŒUS. CILLOEUS. Castelnau, 1855.

Études entomologiques. KiXXio;, brunâtre.

Antennes courtes, de douze articles : le premier grand, le deuxième plus long que les suivants, et ceux-ci courts; les quatre derniers formant une massue renflée ; mandibules fortes, arquées, presque entièrement recouvertes par le chaperon; labre fortement échancré, à côtés très-avancés, et offrant ail milieu deux faibles dents; tète grande, un peu rélrécie derrière les yeux; corselet pi'esque carré, un peu arrondi latéralemc:.i; ècusson large, triangulaire; élytres en carré long; abdomen déprimé: corps déprimé, très-allongé, à côtés presque parallèles; pattes fortes; cuisses larges, tarses à quatre premiers articles de toutes les pattes très-élargis et formant une palette spongieuse.

(]e genre a été créé par M. de Castelnau, qui le rangeait dans la famille des Staphyliniens, à côté des (hnal'imn, et y plaçait six espèces propres à l'ile de Madagascar, et dont le type est le C. cnsln- vcns. Ericbson a reconnu que ce genre doit rentrer dans la division des Nitidulides; il lui donne pour caractéristique: labre entier; mandibules terminées en deux pointes à l'extrémité; palpes la- I)iaux très-épais, à dernier article ovalaire; abdomen allongé, à deux premiers segments très-courts, les autres allongés; le dernier segment anal grand chez les mâles, et il donne la description d'une espèce de Colombie, le C. l'mearis.

b'"' GENRE. — CONOTÈLE. CONOTELUS. Erichson, 1843.

Zeisichrifl fur die Eiilomologie von Germar. Kuvo;, cône; teXo;, terminaison.

Labre entier; mandibules denticulées ;'i leur terminaison; ji-ilpes labiaux a.ssez épais, tronqués à



|.|„ 1 — l'iiii'l j'iila liiisiih'


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l'I. '211


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l'I. 'il.


COI.ÊOPTERKS.


29 f


l'extrémité, abdomen ayant les deux premiers segments très-petits, les troisième et quatrième grands, le cinquième allongé, conique; le dernier segment anal assez développé chez le mâle.

Eriehson, créateur de ce genre, fondé avec des insectes que Fabricius comprenait dans le genre Steniis, y comprend huit espèces, la pln])art américaines Un peut indiquer comme type le B. couicus, Fabricius; les autres espèces sont nouvelles et décrites pour la première fois par Eiichson.


e-»^ GENRE. - CARPOPHILE. CARPOPHILUS Leach, 1830.


Sii'|ili('n>. Mliislr Brl. Km. KaoTic;, fniil; cpi>.oç, qui aime.



Labre bilobé ; mandibules unidentées vers leui' extrémité ; palpes labiaux à dernier article presque sécuriforme ; abdomen ayant les deuxième et troisième segments, le sixième dans le nulle, le cinquième dans les femelles, très-petits : les premier et cinquième assez grands; le segment anal du mâle grand, presque orbiculaire à la région ventrale.

Ce genre a été créé par Leach et caractérisé par Stephens, et il com- prend, d'après Erichson. vingt-sept espèces propres à presque toutes les parties du monde, principalement à l'Europe et à l'Amérique, et il était anciennement confondu avec celui des Nilhbilii. Les espèces les plus remarquables sont: 1° le C. Iiemipierus, que Linné rangeait dans le genre Dcrmcsics, et qui a reçu successivement les noms de Nitidula flexuosa, Paykul; N. bïmaculata, Olivier; N. (jiiadrata et cadaverinn,

Fabricius, Stemis ficus, Fabricius, et Caierclex irimidiaitis. Heer, et qui se trouve dans presque toute l'Europe; 2° C. taiipesdvus, Erichson, de Cuba; 5° C. langnidiis, Erichson, de Colombie, et 4° C. Iimneralis (Nitldnla), Fabricius, de Madagascar. Toutes les espèces de Carpophiles, qui, comme l'indique leur nom, se nourrissent habituellement de fruits, sont petites et ont beaucoup d'analogie avec les Nitidules.


Fif; 468 — C. hemiplervs.


T"' GENRE. — ECNOMAÉUS. ECNOMAEVS. Erichson, 18-45.

Zeitsohritt Kir dit' Entomologie von Ceniuir Exvou.o;, coiilre l'usage.

Labre émarginé; mandibules simples à leur terminaison; élytres arrondis postérieurement, ne couvrant que les trois premiers segments de l'abdomen : celui-ci ayant les deux premiers segments très-petits, et les autres de médiocre grandeur; pieds comprimés; tarses simples.

Erichson, dans l'ouvrage cité plus haut, ne plaçait dans ce genre qu'une seule espèce provenant du Sénégal, appartenant à M. L. Duquel, et à laquelle il assigne le nom d'£. plamis; mais dans le tome V des Zeilsclirifl fïir die Enlomolocjie von Germar, 1844, il en indi(|ue deux autres.


SIXIEME TRIBU.


CERCIDES. CERCIDyE. Nohis, IS'iO.

remis, gcurc principal ilù la triliu.


Joues des mâchoires doubles; labre distinct ; élyircs ne cachant que les premiers segments de l'abdomen et laissant les autres découverts; tarses à quatrième article très-pelit.


292


HISTOIRE NATURELLE.


Erichson a fondé cette tribu sous la dénominalion de Caleretes, tirée du nom appliqué parllerbst au genre que Latreille et, d'après lui, tous les entomologistes, désignent sous la dénominalion de Cerciis.

Les Cereides sont des Coléoptères de taille moyenne, de eouleur sombre, vivant le plus ordinaire- ment sur les fleurs et habitant principalement l'Europe, quoique quelques espèces aient été signalées en Amérique. Leur abdomen n'est jamais entièrement recouvert par les élytres, ce qui les rapproche des Staphyliniens, et nous a engagé à n'y pas comprendre le genre Bijtiinis, qui, quoique offrant une grande analogie avec les Cerques, a des élytres grands et cachant entièrement le ventre.

Deux genres seulement, ceux des Cerciis et des Rradnipteiiis, entrent dans cette tribu.


1" r.ENRE. — CERQUE. CERCllS Latreille. 170G.

Précis des caractères des Insecle^ . Ktpxcç, petite bêle qui ronge la vigne


a même grandeur : le troisième de la longueur


Antenises à deux premiers articles à ])eu près de du suivant ; la massue allongée, conique, en forme de poire ; corps déprimé , élytres tronqués.

Le genre Ccrqne ne renferme qu'un nombre assez restreint d'espèces qui, mal observées, avaient été placées mal à propos parmi les Dcrmesles et les Stenu.i, et il correspond presque entièrement au genre Calerelcs (xara, avec; Epsr/i;, rameur), créé en 1797 par Ilerbst {Natiirsijsi. Kwfer, t. V.), que l'on a parfois orthographié Kntercles. Ces insectes sont très-voisins des Nirulntu, ne se ren- contrent que sur les tleurs, sont de petite taille et se font surtout remarcjuer par leur.s élytres, qui, courts, ne recouvrent pas entièrement l'abdomen, ce qui leur donne quelque rapport avec les Staphyliniens. Dejean, dans son Catalogue, en indique seize espèces, douze propres à l'Europe et quatre particulières à l'Amérique méridionale. Erichson iZcitschrift fur dk Entomoloçi'ie, von Germar, t. III, IS-iri) n'y place plus que six espèces toutes européennes, et aux([uelles il assigne pour caractères communs : palpes laliiaux à dernier article ovale ; crochets tarsiens simples: pygi- dium simple dans les deux sexes.



Fig. 469 — r. pe'iicuhirix.


Fig. 470. — (■ biiiustuliitus


Nous citerons comme lypt : le (atcus peiliciilar'is, Latreille, dont Ilowitt [in Stephens, llliislr. Ihil. cul , t. V) a fait sou genre Anisom-a («.viuo;, inégal; xe?».,-, antenne), et Spry et Shuckard {Uni. Cal. Delhi., 1840) leur genre Anomœoccra (avcjAcio:, inégal; y.=;x:, antenne), et que ces ciilo- mologistes désignent sous la dénominalion spèciii{|ue de .sp'iicd'; et le Cciciis liij}ii.siiil(ilii>i, l'aykul. La première espèce se troiivuiil auprès de l'aris et l'autre en Suisse.



l-'ii; I — lilaphijrav serniltil'i-


|.'j^. o — Omiierales uxillarn



Fi;;, ô _ Cliusmuloi'lr'-U^ /llïVlis



lis. 4, — PheroruMii filjdunniKilr


|.-|„ 5 _ lleleruclielus coiiiLdus.


l'I. '2.S


COLÉOPTÈRES.


293


2""' GEiNRE. — BRACIIYPTERE. BRACIIYPTERUS. Kugelanii, 179i.



Schiieiiler Magazin. Bpaxu;, court; WTEpcv,


aile.


Fig. 471.-


Palpes labiaux à dernier arlicle suljglobiileu.\ ; crochets tarsiens den- telés; pygidium du mâle grand, formant une pointe au dernier segment anal.

Ce genre, créé par Kugelann aux dépens des Cntcretes d'Herbst, n'a pas été adopté par les entomologistes français, qui en réunissent les espèces au genre Ccrciis ; mais Ericbson, dans son travail de révision de la tribu des Nitidulaires, l'adopte et y range neuf espèces, toutes propres à l'Europe, et parmi lesquelles nous citerons les B. gravidus, Illiger, et (juadralus, Creutzer.


FIN DU VOLUME.



Fifî- ■472 — Lucanus cervus.


GOLÉOPTKUKS.


^9h



Fig. 1. — Iluochemus Jayeri


Fig. '2. — Rembus poUlus




Fig. 4. — Mifjadops ovaUs.


Fi};. 5. — Migadops virescens.


COLKOI'TI^]RI^:S.


21t7



l"'ipi. I — Acinojnis mcjaiephulnf'


Tig. 2. — i ic^ndcîa pi iiicriis



\' lii r> — l'(ii/i-nis rufii>



Vv^. 4. — L'iipror.f.iis fdsciiiiun


ïig, 5. — (■innsliiiil'i lliitciillpnn


•2^^


58


COLÉOPTÈRES


[)%



V\>^. I. - Aijyrlefi iiiljtn(jer.


Vi'j. "2 — Milœc/ius britnneus.



l'v^. 3 — .{noiihtkalitiii'* SchnmUii



Fi- '*. l'itzin lipdnimif!


l'i^;. 5. — MiinnriiJla i>ijn»


COLEOI'TEUKS


r)(ii



Ir^ 1 — lliiinhnlern liiiibuhi


Klj;. - — Ueinhulntm i'/j/jrt'ii^/n.



riu; 3- — Iteiiibu^ lutlfrons



l'ii:. 4, — l.irinus cassUea^



l'iil. 5 — Hiitln,l.iii,ti fil' riihifii


COLEOPTKRRS.


503



Kig. ! — Itliamltodera vir(jnUi,


V\'^ '"i — hminorfinrus l'ilfifei



Fi". 5. — Dtfiitnvs (iihtironis.



f'g^. 4. — ftalracio?} chtilcoruitiu}!.


Fi;î. 5. — Myi.t chalybeus.


TABLE ALPHABÉTIQUE


FAMILLES, TRIBUS, DIVISIONS, GENRES ET SOIS-GENRES


DECHUS ou INDIQUES


DA\S lE PREMIER VOLDJIE DE L'HISTOIRE NiTHREI.LE DES COLEOPTERES.


LES GENRES MARUHÉS n't'N ' SONT EUROPÉENS.


Abaccle. Abacelus )22

Abaris. Abarù 101

Wbax. Abax 155

Abdominaux 58

Abrope. Abropus 126

Âbroscèle. Abrosceîis. 25

Acalanthc. Acalanihis 276

Acantho.ïéuie. Acantborjenuis 91

ACANTHOGNATHES. Acanlhor/niKhes 30

Acanthoscèle. Acmithosrelis 98

"Acilie. Acilius 202 205

'Acinope. Acitiopus 110

AciNOPiDES. Acinopidœ 109

Acorie. Acorius 164

'Acrodon. Acrodon. . 109

Acrops. Acrops 275

Aclène. Acteiia . . 79

Actenonyx. Actenojiyx 73

" Acténnpbilc. Aclenophilus 156

'Acupalpe. Acupalpus 150

Adclops. Adelops 268

' KAehi'ie. Adelosia 156

Adclotopc. Adelotopus 225

Adole. Adoîus 37

Ailrimc. Adrunus 122

/Epa. Mga 188

énigme. Mnigma 90

  • /Epe. Mpus 186

/Ephnidie. Jipimidius 168

.liUiine. jEthînn 279

'vEtophore. Miophorus 71

Agaasonic. Atjaasoma. 134

' Kgihe. Agabus 207 208

Aijalhe. Agat/tus 75

'Agellée. Agellœa 171

29


'AggjTtcs. Aggyrlen 264

■ Agone. .IjoîMim 140

Agonochùilc. Agonocheila 77

'Agonodèine. Agonudemus 1.jO

Agonodère. Agonoderus 113

Agre. Agra 02

Alindre. Alindra 275

'Alpéc. Alpœus 55

■ Arnare. ylniatYi 165 167

Amabides. Amaridiv J6I

Amalliile. Amatliitis 109

Amlïlyclicile. ^ï?i6^î/c/(e//a i7t

AmblygiiaUie. Ambiggnatlius HO

Ambtystouie. Ambhjstomu-s 130

'Amidylùle. Ambhjtehis l^iO

' Amphalis. 4nî;)/iO(is 268

Ampliicrussc. Amphicrussus 283

Ampliiops. Amphiops 212

Amphosii;. Amphosia 170

Anacrypte. Anacrypla 275

Anaulaque. Anaulachus 168

' Ancliomôiic. ^7jc/io»ie??u5 l.'O

Anciiomémdes. AnchomenidfP 138

Anclionodère. Anchonoderus .... 139

Aniare. Aîimra l(;

Anisocére, Anisocera 292

Anisocnùme. Anisocnemus IJO

Wnisodactyle. Anisodactghis Hg

Aulsonièrc. Anisomera 210

Anisotai'se. Anisotursus Ijg

Anodocbéile. Anodocheilus 215

Anomœccre . Anomœcera 292

'Anomœô. Anomœus 7.4

Anophlbalme. Anophtfialutus 195

Antarctic. Antarctia. 170

39


506 HISTOIRE

Anlliio. Antfiin 92

Apiodcrc. Apiodera 58

Aploas. Ajiloas 78

Aplolliorfix. Aplothorax 52

Apolome Apoiomus 108

Apotonioplore. Apolomoplera 50

Aprislc. Aprislus 77

Aplcme. Aplema 16

Aptcroessc. Apleroessn - . . 22 24

Aplinc. Aptinus 85

' AiMchnoîdie. Arachnoidius 149

Artlislome. Ardistomis 102

Arélharce. Arctharca 194

■ Arp;utor. .tiYyi((o!- 147

■ Aiiste. Jrisius 106

Aruidie. Arnidius 99

Arppphore. Arpeplionis 99

Arsinoe. Arsiiwe 87

Asp.'isie. Aspana 76

Aspidoi^lo.^se. Aspidoglossa 102

Aspistonte Aspistomvs 90

Aspoi'ine. Asporiva 176

'Astingis. Astingis 156

Aiigasiiiosomc. Augasmosoma 173

Aœinidie. Axinidius 102

Axinopaîpe. Axinopalpus 69

Axinophors Axiiiopkorus 87

Axiiiopsoplie. Axinopsophus 87

Axinotomc. Axinolomn 115

Axyre. Axijra 287

■ BailislCT. Itadister 174

Barypc. lUirijpus 152

Barysome. Bnnjsomus 111

Ba-^uleia. lîaaaieiu 87 103

Baloscèle. Batoscelis 113

Balrachion. Batrackion 125

Bélûoptère. Behoplerus 82

IV'Ionognathc. Belonognalha , . 82

'Bcmbiilion. Bembidhim 190 191

Bemcipionide^. Bembidioiiidtp ........ 189

' Bcrosc. Berosiis 242

mi'AUTIS. Iliparli 95

" Rlûclirc. lUecfints 70

'Blùmi!. Blemus 185

■ BIcthise. nlelhisa 31

Dolrioptère. Botriopterus 156

■ Botrioptère. BoIriupteruR 147

' Bouclier. Silpha 200

' Bracliin. Brachinus 83

Braciiiîsides. Brachinid(V 83

BraeliycJ'le. Brachycalus 115

Brachyiinathc. Brachiiynathus 180

Bi'ailijlcpte. Bracitylepins 282

'Bracliypalpc. Zïraf;A///jrt/;)».s 250

Bracliyprplc. Bmchypeplus 290

'Brachyptère. Brac/iyptcrun 295

Brachystilc. Brachystilus 151

Bradybaènc. Bradyhaentis 127

Bradycelle. BradyceUus 129

'Brailjle. Bradytus \(\~

Braacosome. Brascosomn 113

'Bryobic. Bryubius 151

Bupreste 44

■lîjliMc Ilyluru.t 282


NATURELLE.

"Calallie, rahithus |3(i

CALATIIIDES. ealalhidœ. 134

Calibé Calibe 188

Calk'ide. Calteida 72

Callidème. Caïlidcma 17

Callimosome. CaHimosoma 41

■Callislc. Callisliis 178

  • Callisl!iùao. Callislhenes 55

Calochroa. Calocliroa 22

Cahphrne. CaJnphaeua 06

'Caloptète. Catopierus 152

'Galosonic. CnJosoma 54

Caniaragnatbe. Camaraynathus 158

Campta. Camjila 281

Gamptode. Camptodes 281

Camptodonte. Camplodontes 100

Camploscclc. Caniploscelis 158

Caniptolome. Camptotoma 150

CampijlocTième. Campylociiemix 105

  • CaraI»e. Carabiis 44

Carabides 37

Caraeides. Carabidœ 42

CARABIQUES. Carahidi 29

' G iriliodère. Cardîodenis 133

"Cardiomèrc. Cardiomera . . 142

Gardiopblhalme. Cardiophthahnus ItiO

Carériie. Carcnium 99 '

  • Carénostylc. Careuoslylus 146

Caris. Cari.i 28

'Carpopbile. Carpophilus 291

CABPnrHILIllES. CarpopUindw 289

■"Caitôrc. Cartcrus 107

Ca.^cellie. CascelUus 126

Castionie. Casnonia 57 58

Catadiome. Caladromus 145

Catvdhomides. Catadromida' 143

Calapiésis. Catapienis 105

Calarùlo. Calaretes 292

Catascope. Catascopus SI

"Galops. Calops 206

'Calopsimorplic. Catopsimurphus 207

■Cûlic. CeUd 109

Céline. Celiiia 212

Gi'îloprosope. Ctd'iprosnpu.r 82

CélosLomc. Cdostoinus 167

Ctnlrochéik. Centroclieile 15

•Céphalote. Ceplialotes 160

'Cépbène. Cephenus 50

GERGIDES. Cercidip 291

'Gercyon. Cercyon 2ij4

Céi'oglossc. Ceroyîossa 50

Cérophore.Cerophorus 286

'Ccrque. Cercus 292

Ccrydion. Cerydion 254

'Giix'larllirie. Chœtnrthria 251

Cbalfoclnous. Cliulcochrous. 158

Ghoilonjipie. Chcilonychtts 21

Gliéloiiodème. Cltelouodema 76

'Gliéporc. Chcforus 155

Cliilolomc. Chilotnmus 107

GiiL.ïsiDES. Chlœrtid<p 176

Cldœnides 173

■Gbiœiiie. ChUvnius 177

Cholh-e. Choiera 206

Chrysiistiymc. Chrys(t^liifma 55


COLÉOPTÈUES.


307


"CiciiulMu. Cîciii(lt;hi. .

CICINDÉLÈTES. Cicindeliles

CICINDKLIDICS. Cicmdelidœ

Cillée. CiUœu.-

  • CiJit'Ilé. CiUenum

' divine. Clivina

Cnéiïiacanlhe. CneniacaïUkus

' Ciiéinïtioiî^. Cnemidotus l'J8

Cœlostome, Çmïosioma

Colaste. Colastus

Coïliurifi. ColUtiris

COLLVYllUES. Co»yrirfa.

Colljris. CoUijTis. . .

'Colobique. Cuhbicus

' Coton. Colon

Colpodes. Colpodes

'Colymbèlu. Colymbeles 200

Coinbre. Combrun

Conotèle. Co7(0^e/us

Copélate. Copelalus

  • Gopliose. Copfiusus

Coplie. Coptia

  • Coplodùre. Coptodera

Coptolahre. Coptolabrus

Coptolère. Coptolera

CoptoloniG. Coplotomiis

Coi'diste. Cordistes

Cormyphore. Cormijpkora. . ,

" Corsyre. Corsyra

Coscinie. Coscinia

  • Coscinioptère. Cosc('nto/)/eru5

Craspédophovë, Craspedophorus

Cratacantlie. Cralacaiilhus

Cratocére. Cratocerus

Cratocère. Cratocerus.

CralO'j^nnihc. Cratognathua

Cratosccre. Craloscerus

Cre'obie. Creobius

Crosso7iyque. Crossonychus

Cryniphile. Cryniphihs

'Cryobie. Cri/oiiiiis

'Cryplarque. Criptarohus

Cryptoljale. Cryptobalis

Cryplodùrc. Cryptoderus

Cryptomme. Cryptoinma

■ Cryptupleure. Cryptopleiirus

"ClûnipL'. Cteiiiptis

Clénodactyle. Clenoduclyhi

Cténojinalhc. Ctenognaihus

Cténomère. Ctenomerus

Clénoslonic. Clenostoma

CTÉN'OSTOMIDliS. Climstomidœ

'Curlonole. Ciir/onofus

"Cybisler. Cybisler 199

Cybocépliale. Cybocephalus

Cychrame. Cychramus

■ Cyclirc. CychrM

CïCiiBiiiES. Cychridœ

CycUne. CycUnus

Cyclonie. Cyclomus

■ Cyclonole. Cyclotiotum

Cyclopliore. Cyclophorus

Cyclosome. Cyclosoma

Cyclolrachcle, Ci/ctorofAfiiu

Cyclous. Cyclous


18

11

17

290

190

100

159

2Ô2

252

290

26

25

20

272

208

81

20G

254

290

208

152

181

77

50

70

209

06

279

75

108

152

39

114

158

115

112

115

127

69

249

153

277

76

165

101

255

136

61

159

125

28

26

167

223

278

281

38

38

224

147

252

260

118

161

224


Cylindèrc. Cylùnlera 25

Cyllidie Cytlidium 251

Cjlloilo. Cylhdes 281

Cylloscùle. f!/noscf(is 114

■ Cyniatoptèrc. Cymatopterus 20l'i

■Cymindis. Cymrndis 73

Cymiïidoidée. Cymindoidea 74

Cynthie. Cynthia 121

Cyphoyéiiie. Cyphogenius. 112

Cyrloscùlc. Cyrloscelis 259

Dailodonte. Dailodoiitus 91

Damasler. Damuskr 39

• Uapte. Vaplus 112

Daptomorplie. I)aj)(omorj)/i«s 112

Déiuûliide. flfmffrù/a 71

■ Démùtiie. Demeirias 71

LIercyle. Dercylua 181

Desùi'e. Desera 07

Desmopaclirie. SJesinopachriiis 215

Diacfirome. DiacUromus 125

Difimése. Diamesua 265

lliaphore. Diop/ionis 68

Uiaidinroniùre. Diaphoromerus 125

bicheire. Vicimrus 126

llicœlc. Dicœlus 175

Dicœlinde, Dicœlindus 175

Diiieute Diiieutcs 224

DiSECTiKES. Diiieutidw 223

■ Diiiodcs. Dinodes 178

Dioryche. Viorychus 168

' Diorycliod'jrc. Diurychoderus 153

Diplocheite Diptoclieila 175

Dirute. Dirolus 175

' Discliiri5c. Vischiriu3 101

Displiùrique. Disphœricus 40

Uistipsidère. Distipsidcra 22

Disti'igue. Distrigus 121

' Dilome. Ditomus 105

UiTOMiDES. Dilomidœ. . '. 105

' Doiique. DoUchus 134

Urépane. Drepanus . 86

Drimostome. Drimostomus 122

Di'omica. Dromica 23

  • Dromie. Dromius 69

'Dryops. Vryops 230

'iDryple. Drypia 67

Dysclirome. Dyschromiis 122

Dyscole. Dyscolus. - . . 86

Dysidie. Dysidius 147

Dylicus 200

'Dytique. Dijtiscus 200

DYTISCIUÈS. DylhcidiB 198

DYTISCIENS Dytiscii 195


Ecale. Ecalus

Echimanlhe. EcliimaïUhus. Ecnomaée. Ecnomaeus. . . Egolie. Egolia

■ Elaplire. Ehiphrus. . . . ELAl'URIUES. Elaphridœ

Elaphrides

ELMIDES. Elmidœ

  • EIniis. Ehnis

■ Elopliore. Elophorus. . . .


231


264

76

291

276

31

31

30

229

232

236


508


HISTCMRE NATURELLE.


ELOI'llÛltlUES. Ehphoridœ iiô5

Etosome. Ehsoma 252

Emalodère. Emalodera 187

' Empkure. Empleurus 257

Encélade. Eiiceladus 96

Enhydre. Enhydrus 220

" Enicoccre. Enicocerus 258

Entame. Enloma 100

' Epapliie Epaphius 185

Epinecle. Epinectus 220

■ Epomis. Epomis 177

Epurée. Epurcea 28-i

ErHe. Eretes 202

Ericale. Ericatus 112

Eripe. Eripus 172

Eiic.imptognathe. Eucaïuptognathus 120

Encéphale. Eucephnîus. 112

Eucliéile. Eucheila 85

Euchlamys. Euohlamys 158

Euihroa. Euchroa 121

Eudrome. Eudromus 195

Eul.impre. Eulampra 22

Eulopte. Euleptus 142

■ Eunccle. Eumctes 202

Eunoste. Eunostus 67

Uiipi'osope. Euprosopus. . 24

■ Euryarlliron. Euryarthron 28

Eurycliik. Eurychiles 25

Eurycolée. Earyculeus 78

Eurydère. Eurydera 80

Euryderus. Euryderus 80

Eurymorplie. Eurymorpha 15

Euryode. Euryoda 20

Eurysome. Eurysoma 180

Eurylarse. EuryUirsus 272

Eustre. Eusti'a 88

Eutrachèle. Eiilrtivhelu^i 58

" Eutroctc. Eulroclei 104

Féronides. Feronidœ 144

' Féronie. Feronia 144

Fcroniens 151

Galéritc. Gaîeriia , 65

Gaiilode. Gcuhdes 280

Géobèiie. Geobie'tus 110

Géobie. Geobius 182

Géodrome. Geodromus 128

' Géorysse. Geory.'nus 251

Globarie. Globaria 241

■ Glycie. G/ycw 75

GlyplioJaclylc. Glyphodaclyla 155

•Glyple. Glyptus 107

Glyploplcr(^ Glyploplerwi 152

Gnatho. Gnalho Ki

Gnatophanc. Gnalhophanus 188

Gn(itho.Tys. Gnathoxys 07

Goniolrope. Goniolropis 88

Gonoyénie. Gonoyenia 02

Grandipalpes 58

Giaphiplère. Graphipterus 04

GBAi'mrTÉniDKS. Grapliiplcridiv 89

' Grapbodère. Crop/ior/criis 204

Gymnoclu'iln. Oymnoclieila. . . 275

■ Gynaiidiomorphe. G!/H(in</roniory)/ius llu


Gynandrope. Gynandropxin 120

Gynandrolarse. Gi/iiandro(arsu8 110

Gyrète. Gyretes 225

  • Gyrin. Gyrinus 221

Gyp.inides. Gyrinidœ 220

GYRIMEKS. Gyrinii 217


Ilaliple. Baliphts

HALIPLIDES. Ilahptidœ

Haplocèle. Uapïocœlus

Haptodèrc. Haptoderus

Ilarpale. Uarpalus

llAnrAUDES. Barpalidœ

Harpaliens

Hébasque. Hebatcus

llclhio. Ilelluo

Helluodes. Belluodei

Ilelluomorpbe. HeUuomorpfia

' llûlobie. Iletohia

Htjlœtrèi[ue. Helœtrechus

' Ilélophile. Helophilus

ïlHophore. Belophorus

Ht'lote. Belota

Ilémitèles. Bemiteles

Heptadonte. Beptadonta

Hétéracanthe. Beteracantha. . *

  • Ilétérocère. Beteroceriis

HÉTÉROCÉRIDES. Belerocendœ

Ilctérodactyle. Beterodactylus

Uetéroscéle. Heterosceîis

llexagonie. Hexagonia

lIl[ipolûtis. Bippolœtis

llispale. Hispalis

Bolocnème. BoIocnemU

liololisse. BoloUssus

Ilomaloiiiorpbe. Bttmalomorpka

IlumoUies. Bomothes

UopUte . BopUtns

■ llydatiijue. Bydalkus 203

Bydère. Bydera

llydijcude. ByJerodes

Bydrachne. Bydrachna

' HvdrèiïC. Bydrœna

  • Ilydroiiie Bydrobius

Bydrocantkares

Ilydrocantbe. Bydrocanthu^i

Bydrochare. Bydrockara

Ilvdrodèmo. Bydrodema

llvdroé Bydrotis

  • llvdi'npbile. HydropInUi-s

llVnUOPlIILlDES. //;/rfro,,/iiWrr.

HYDROPHILIENS. Bydrophilii

' Ilydroporo. Bydroporus

IIyduopouides. Bydroporidœ . . .

llydroporoniorpbc. Bydroporomorphus

  • Ilydi'oque. Bydroclius

' llydrosoiiie. Bydrosoma

Byyrobie. Byyrobia

  • llygrolC- Byyrotus

■ llyiiiùnode Bymenodes

IIypi;rion. Bypcrion

Ilypbarpax. Byphurpax

■ Hypliydie. Byphydrus

llypméplialf. Ilypocephalux

■ llypolithc. Bypoltthus


107 197 146 151 125 117 100 280 90 90 92 55 187 250 250 271 104 20 162 254 254 117 103 79 128 120 265 87 104 157 197 204 230 202 199 239 249 195 210 248 247 248 244 240 226 214 212 215 236 246 199 215 239 103 168 213 259 124


COLÉOPTÈRES.


309


Hyshcrpes. llijsherpes


Ictinc. Ictinus

Idioinorplio. îdiomoTphu ' Idiopachus, Idiopac/ius,

'Ilybie. llijbius

"Ipùlie. Ipidia

'Ips. /;«,


IPSIDES. Ipsidœ

Irésic. Iresia

IrichTous. [richroua 39

Ischètie. hchœna

Isoplcure. îsopUurus. .

Itance. Itancus


140


171

52

207

287

277

276

17

40

287

195

88


Labocéphak. Labocephalus 80

Laccobie. Laccobius 249

Laccophile. Laccophilus 211

Lacliùne. Lachenus 101

Laclinopliore. Lacimophorus 189

Lagare. Lagarus l'>'l

Lampria^. Lamprias 76

Laphyre. Laphijra 23

Lasioct^re. Lasiocera 59

Lasiodactyle. Lasiodattylus 282

Lasioderme, Lmioderma 272

"Lébie. Lebia 75

LÉBIIDES. Lebiidie 69

Leiochiton. Leiochiton 161

Leiocnème. Leiocnemus 169

Leionote. Leionotus 201

Leire. Leirus 167

  • Leiste. Leistus 36

' Léja. Leja 192

Lémosthèiie . Lemostkenus 156

  • Léperiiie. Leperina 273

Leptine. Leptinus 266

Leptodaclyk. Leptodactyla 57

Leptolraclièle. Leptotrachelus CO

"Lestignathe. Lestignathus 136

Lestique. Lesticus 120

Leucorée. Leucorea 213

Lia. Lia 76

'Licine. Licinus 174

Licinides. Licinidœ 173

'Limnébie. Limnebius 241

Limiiée. Limneuni 232

'Lioptère. Liopterus 208

Lissauchène. Lissauchenus 178

Lissoplère. Lissoplerus 157

"Lissotarse. Lissotarsus 151

Listrope. Listropus 97

Lobiopc, Lobiopa 288

Loboilontc. Lobodonlus 80

"Loplia. Lopha: 193

Lopbiilie. Lophidius 170

Lorditc. Lordites 280

  • Loricère. Loricera . 182

Loxocrépis. Loxocrepis 76

Losonière. Loxomerus. . . . ■ 116

Lupèrèe. Luperea 96

Lymnée. Lymnœum. 186

'Ljonique. Lyonichus. . 69

'Lypùi-ù. Lyperus ]5.i

■ Lyrotboi-ax. Lyrotliorax 150


Macracanthe.il/acracantAus 116

Macrochéile. Macroclieilus 90

Macrodactyles 229

'Maci'onyque. Macronyckits 233

Macrothorax Macroîhorax 52

Maiiticore. Manlicora . 12

MANTICORIUES. Manlicorida- 11

Marsyas. Marsyas 157

'Masorée. Nasoreus 170

Matus. Matus 209

Miicoilème. Mecodema 157

'Mi'gacépalo. Megaci'phaîa ■. . 15

MÉGACÉPI1.\LI[)ES. Meyacephalidœ 14

MégaJonte. Mcyadontus 50

Mégalommc. HJeyalomma 22

Mcgalonyque. Jileyalonychus 141

Mégalostyle. Megahstylus 146

' yi^'^iislernc. Megaslernum 255

■mWMme.Meladana 201 206

Mélœne. Melwnus 108

Mélambie. Melambia 275

Melanius 154

Mélanote. Dlelanotus ■ 133

Méhgèthes. Meligethes 280

Mélisodère. Melisodera 104

Mc'socatïthique. Mesocanthicus . 246

"Métablète. Metabletus 69

"Métallophilc Melallophilus 148

Mélius. Metius 126

Métrius. Metriits 37

Microcéphale. Microcephalus 120

Microchéile. Microcheila 121

Microdère. Microderes 113

Miscèle. Miscejus 57

'Miscodère. Miscodera 161

Moluhre. Molobrus 98

  • Molops. Molops 155

Molopside. Molopsida 189

Moi'ioii. Morio 103

MoRiONiDES. Morionîdœ 102

Morniolyco. MornioJyce 63

MUIUIOLYCIDES. Mormolycidœ 62

My.as. Myas 159

'Mylcque. Mylœcfius 268

Myniiccoptcrc, Slynnecoptera 24

Myrnicsille. MyrnicsiUa 28

Mystiopomc. Myslropomus 88

Mystrops. Mystrops 289

Myslroplcrc. Ulyslropierus 106

'Nébrie. Nebria 34

Nébr[ides. Nebriidœ 34

Kectique. Necticus 208

'Nécrobore. Necrobora 263

'Nécrodes. Xecrodes 260

Nécropkages 256

'Nécrophile. Necrop/nlus 264

'Nécrophore. Kecrophorus 257

  • Némosome. Nemosoma 275

MTIDl'LAIRES. Mlidulariœ 269

■Kitidiilo. Mlulula 284

NITIUULIDES. mtidulidœ 284

Nogre. Xogrus 202

Nomale. Nomalus 153

Nomie Nomius 89


310


HISTOIRE NATURELLE.


■ Notaplie. Xotuphus 191

■ Notère. A'ofcrus 210

Notiobie. Notiobia 36

'Noliopliile. jVo(ïo/)/ii(us 3'2

Nyctéis. Di'yctcin 81

•Oclithcbie. Oc/i(Ae/«uj '237 258

Octydrovie. Octydrontus 179

'Ocys. Oryj 180

"OdacantliL:. 0(iaca7i(Aa 59

Odacantiiides. 0dacanthid(8 57

Odogéiiie. Odogmius 100

Odoutocare. Odoiitocares 105

Odonlochéilc. Odunlucheila 21

Odoiilonyx. Odonlonyx 137

Odoiitùscéle. Odonlosceîia 160

"Oiocéoplome. Vioceoptuma 263

Olistope. 0/is(ojJU3 142

Omale. Omalus 193

Omalomorpke. Otnalomorpha 73

Oiiialosomc. Omaîoso7iia 157

"Omasée. Omasieus 154

  • 0mopl)rO!i. Omophron 53

Omopiibosides. Omophronidœ 53

Oniosile. Omosi/a 288

Omphro. Omphra 89

Oinphré. Omphreus 134

Omus. Omi« 14

Onypléi'ygie. Onypieryrjia 135

  • Oodes. Oades '176

Ooidie. Ooidius 128

Ooplère. Ooplerua 187

Ophionée. Ophiunea 58

' Opiione. Ophonus l25

Ophi'yodactyle. Ophryodactylus 86

Opisthie. Opisthius 31

Oploj.'iiatlie. Oplor/nalhun 88

'OrectoclK'ile. Oreclocheilus 222

'Oréopliile. Oreophilus 149

Oi'tliogcnie. Orthorjenium Hl

Ortliogone. OrMojojiius 78

'Orthome. Orthomus 147

Osime. Osimus 153

Ostome. Ostoma 285

Oxychéile. Oxycheila 14

Oxycncme. Oxycnemus 285

Oxycrèpe. Oxycrepis 122

Oxyglosse. Oxyglosstis 140

Oxygiiallie. Uxyynathus 99

Oxygone. Oxyyonia 25

' 0\ysùh])hc. Oxyselaphus 141

Osystomc. Oxyslomus 99

Ozùiie. Ozeita 87

Pacliycliare. Pacliycharus 100

'Pachycranioii. Pachycranion 52

Pachymorphe. Packymorpha 92

Pdcliyinorphe. Pachymorphtis 154

Pachytèlc^ Paclnjlcîen 57

"Pœlubic. Pœlobius 198

Pallode. Pallodes 283

Palpiconies 220

Paiiiboru. Pamburus 41

'Panagéo. Panayœus 181

PANAGÉIDES. tana^cidœ 180


Paiiyue. Paiiyus 128

Parallélomorphe. PiiruUelojnorphus 97

Paranièque. Paramecus 114

Paranome. Paranumus 80

Parnus. Parnus 250

Pasimaquf, Pasiniachus 08

PATIÎLLIMANES. PalelUnmnes 173

  • Patrobc. Pa/rof;m 152

Palrus. Pairus 222

Pélécie. Pelecium 172

Péliocype. PHiocypns /2

Pélobale. Pelobalus 104

■Pélopbile. Pe/o/)Ai7a. • 52

■Pélor. Pelor 105

'Pélosome. Pelosoma 254

Peltides. Peltidœ 271

•Peltis. Pelth 272

•Penthc. Penthus 107

l'ercosie. Perco^ia 168

Pérîcaîh, PeTicallua 82

Périgone. Periyotia 104

Pôrilope. Pcrihpe 285

' Perque. Perçus 153

'Pérypbe Peryphus 192

■Pélrophile. Petrophilus 149

Phémolie. PhemuUa 288

Phéropsopbc. Pheropsuphus 85

Pliilhydre. Pliilhydrus 251

•Philochlhe. Philochtim 193

Philoyée. Phihyeus 182

Philophlée. PhUoplilœuH 74

Philurize. Philorizus 70

Philotecne. Pliilotecnus 74

'Piiospliuge. Phospliuya 263

Phyllodrome. Phyllodromu 21

Physéç. Pftysea 89

Physodère. Physodera 70

Physodeutèrt. Physodeutera 22

Piûzie. Piezia 94

Pioiiyque. Pionycha 01

Plagioihytis. Playiorhytis 58

Plaiiéles. Planeles 91

Plalycbile. Plalychik 13

Platycliore. Plalychora 287

Plalydére. Plalyderiis 137

Platymélope. /'/a/i/mf/oy)iis 111

■Plalyne. Platyiius 141

Platyiiode. Platynodes 103

■ Platyptére. Ptalypterun 152

'Plalysaie. Platysma 150

Plalylare. Plalytarus 74

•Plectes, Plectes 50

PleuracanUie. Phuracanthus 91

Pleurosonie. Phurosoina 180

Plochiocère. Plochiocera 21

■Plocbione. Pluchionus 78

Podacie. Podacius 281

■ Pœcile. Pacilus 145

'Pogone. Pogonus 153

PoGONiDES. Poyonidœ 152

Pogonophore. Poyoïiophorus *>0

Pogonostotne. Pogonostojna 27

Polysilc. Pohjxilus lt)4

■Polysliquo. Pohjsliehus l>8

Porioiliyiiquc. Porrorhynohtus 224


COLÉOPTÈRES.


3H


■ Polamopliilc. Pnlamophilus 231)

"Pria. Prin 279

Vrislodaclyle. Vrisloildrliilii 157

'Pristonyque. Pristonyckus 155

Procéplialc. Proce/j/ia/iis 27

' Procère. Procerus '42

' Pfocruste. Procrustcs 45

Proniécodère. Promccoderus 117

Promécognathe. Promecognalhus 172

Promécoplcre. Promecoptera 79

Prométopie. Prometopia 286

■ Proslome. Prostomis 274

Prolhynie. Prothijrtia 25

Psélaphopctie. Pselaphopelitis 188

Pscuilaptine. Pseudaptiiius 85

■ Pseudomasée. Pseudomasfus 150

Pseudomorphe. Pseiidomorphus 86

Pseudoophones . Pseudoopitouus 124

'PsoudorLhomc. Pseitdorlhoitius 154

'Pscudoslérope. Psf((Jo.î^ero/ïHS 150

Pscudoxychéilc. Psntdoxycheila 15

Psilocère. P.-iilocera 27

Psilote. PsitoUm 286

' Psychobic. Psyckobius 149

PliTOglosse. Ptero'jlosiMS 127

•Pturoiome. Pleloroma 56 265

■plérosliqiic. Pleroilichus . 148

Ptilie. Plilius 71

Ptomaphafjc. Ptomaphaf/a 266

Ptomophile. Ploniophilus 2(t0

Pylopltile. Pylophitus 243

Pvramis. Pyramis ICI

QUADRIMANES. C'i'<if'»-im,.ii)ii 109

'Rante. fianfMs 206

Raptor. Raptor 155

Ralliyme. Rathymus 162

■Rembus. Rcmhus 174

Rhagocrépis. Rliayocrepis 61

RbngodacLyle. Rkayodactylus 129

'Rliizophagc. /i/ti3o;)/ia*yu.9 277

Rliombodèro. Rliombodera 98

Rhylidèrc. Rhytiderus 70

Risopkile. Risopkilus 71

Ropalotère. Ropaloteres 28

Sarape. Sarapus 265

Scales. Scaîes 174

SCAPHIDIDES. SrapAidirfa- 265

'Scaphidie. Scaphidinm 265

Scapbinote. Sciphinolus 40

Scaphiodactylc. Scaphîodactyîus 158

' Scapbisomc. Scapkisoma 2r>6

Scaphium. Scaphium 266

Sciplcrc. Scapterus 99

Scaraphitis. Scaraphites 98

■ Scarilc. Scan/es 97

SCARITIDES. Scarilidœ 96

Scarilides 95

Scllidonyque. Scliidonyclius 62

Sdiizogénic. Schizogevius 102

  • Scopodes. Scopodes 75

Sculoplêre. Scutoplerus 206

Sélénoàère. Selenoderus 272


Sélénophoro. Sektiophorus 12S

Sericodu, Sericodn 70

  • Siagone. Siagona 95

SiAGONiDES. Siago)iidœ. 95

■SILPHALES. Silphates 256

SlI.PIIAUllES. Silphalhlœ 2.57

•Silpbe. SiJpha 260

Sitphomnrphe. SUphomorpha 73

Siniodonle. Simodontus 122

  • Singile. SingUis ' 7-4

Sirdène. Sirdenus 153

'Sogines. Sogines 145

Somoplate. Somophteus 116

  • Soronic. Soronia 286

' Sfcrchic. Sperclieiis 243

Sp/iaUomorpfie. Sphnllomurpha 73

Sphéracre. Spheracra 61

SPIIÉRIDIDES. Spha-rididir 252

'Splu'ridic Sphœridium 255

' Spliéritûs. Sphœrites 264

Sphérodère. Spkœrodems 40

Sphéroïde. Sphœroides 242

Sphc'roslyh. Sphœrostylus 88

'Spliodro. Splwdrus 138

Spongops. Spongopus 124

'Stagobic. Stagobius 268

Stélidole. Steliduta 289

■Stéiiclinis. Stenelmia 252

SIénidie. Stenidia 61

Stêuocère. Stenncera 27

Stéiioclicdc. Sienocheila 59

Slénocncnie. Slenocnemus 155

Sténoglosse. Slenoglossn 77

Sténognntbc. Sletmgnalhus 139

'Sténolophe. Stenolophus 129

Sténoniorphc. Slenomorphiis 134

Slérijocère. Stereocerus 157

Stcrnolopho. Sternolophus 247

"Stérope. SIeropus 150

Sléllioqiie. Stelhoxus 2-i6

Stoiiides. Stomidœ 171

'Stomis- Stomis 171

Stratiote. Stralioles 100

Slnpe. Strigia 162

'Strongylo. Strongylus 281

STUONGYLIDES. SIrongylidœ 278

SUBULIPALPES. Sii6i//i>a/;)fs 182

Stiphis. Suphis 211

Syncothète. Syucotllftus 156

Syniome. Syniomiis 70

Synuqiie. Synuchus 137

Tachybène. Tachybienus 27

'Tachype. Tachypus 193

Tachypus 44

■ T.icliys. Tackys 191

Tachyle. Tachyla 193

Tanyslome. Tanystoma 139

•Tapliric. Taphria 137

Parus. Tm-iis 74

Teffle. Tefjlus 41

ïciimoplèrc. Temnoplerus 247

■ Teninosi'héile. TcmîioscAft/a 275

Tèlracanlhique. Tetracanthicus 246

Tétragonodère. Tetragonoderus 130


312


HISTOIRE NATURELLE.


Téli'aque. Tetracha 10

Tli.ilassobio. Thalassubiui 189

Thalycre. Thalycra. . . - 279

■ Tlianatophile. Thanatophilus . 262

Tliérates. Therates 25

Thermoneclc. Thermonectus 205

Thermophile. Thermophilus 92

Thiraniraate. Tfiirammalns 146

'Tliymale. Thijmalus 271

Thyréoplire. TInjreopterus 79

Thyri5osonie. Thijreosoma 272

Tkijsanote. Thysanotits 80

Tradiélize. Trachelizus 89

■ Trachypaque. Trachypachus 169

Tkéciiides. Trechidœ 184

'Trè(\ae. Trechiis 184 185

Triacane. Triacanits 283

Tiichis. Tricliis 60

Trichognallie. Trichoynalha 67

Trichopode. Tricliopodn 253

Trichopsélaphe. Trichopselaphus 114

Tiiconiiylc. Tricondyla 26


Tiiyonochcile. Trigonocheilus 224

Trigonodactvlt,'. Triijimodavtyla 56

TuiGONonACTVLiDES. Trifioiludiictylidii' 56

Ti'igonoliime, Trigunnloma 143

Trimorphe. Trimorphus 174

Triplecire. TripIcctruK 118

Trochak. Trochalus 199

Ti-ogosite. Trogoîila 274

Trogue. Trogus 199

TRO?iCATlPENNES. Troncalipmnes 56

ïropistcrne. Tropisternus 247

Trychine. Trychine 108

Valelle. Valenus 213

A'ertague. Vertagus 179

Volvule. Yolvulus 242

Xaiitlirophéc. Xanthrophrra 72

'Zahrc. Zabrus 1G2

ZuriUDF,?. Zuphidœ 65

'Ziiphie. ZH;)/it«m 68



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