Ballade des pendus
From The Art and Popular Culture Encyclopedia
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The Ballade des pendus is the best-known poem by François Villon. It is commonly acknowledged, even if not clearly established, that Villon wrote it during his imprisonment awaiting his execution following the Ferrebouc affair, in which a pontifical notary was wounded in the course of a brawl. It was published posthumously in 1489 by Antoine Vérard.
Contents |
Text of the ballad with English translation
The translation deliberately follows the original as closely as possible.
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Frères humains, qui après nous vivez, Si frères vous clamons, pas n'en devez La pluie nous a débués et lavés, Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
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Human brothers who live after us, If we call you brothers, you must not Rain has drained and washed us Prince Jesus, who commands to all, |
French text
Titre
Dans le manuscrit Coislin, cette ballade n'a pas de titre et, dans l'anthologie Le Jardin de Plaisance et Fleur de rethoricque imprimé en 1501 par Antoine Vérard, elle est juste appelée Autre ballade. Elle est titrée Épitaphe Villon dans le manuscrit Fauchet et dans l'édition de 1489 de Pierre Levet, Épitaphe dudit Villon dans le Chansonnier de Rohan et Clément Marot dans son édition commentée de 1533 la nomme : Épitaphe en forme de ballade, que feit Villon pour luy & pour ses compaignons s'attendant à estre pendu avec eulx. Le titre moderne doit quant à lui être attribué aux romantiques et pose problème dans le sens où il dévoile trop tôt l'identité des narrateurs et compromet l'effet de surprise souhaité par Villon.
Le titre Épitaphe Villon et ses dérivés est impropre et porte à confusion, car Villon s'est déjà rédigé un véritable épitaphe à la fin du Testament (vers 1884 à 1906). De plus, ce titre (et notamment la version de Marot) implique que Villon a composé l'œuvre en attendant sa pendaison, ce qui est toujours sujet à caution (cf ci dessous : Circonstances).
Les historiens et commentateurs de Villon se sont pour la plupart aujourd'hui résolus à désigner cette ballade par ses premiers mots : Freres humains, comme il est de coutume lorsque l'auteur n'a pas laissé de titre.
Circonstances
Il est souvent dit que Villon composa Freres humains à l'ombre de la potence qui lui fut promis par le prévôt de Paris suite à l'affaire Ferrebouc. Gert Pinkernell, par exemple souligne le caractère désespéré et macabre du texte et en conclut que Villon l'a surement composé en prison. Cependant, comme le souligne Claude Thiry : "C'est une possibilité, mais parmi d'autres : on ne peut tout à fait l'exclure, mais on ne doit pas l'imposer". Il remarque en effet que ce n'est pas, loin s'en faut, le seul texte de Villon qui fasse référence à sa peur de la corde et aux dangers qui guettent les enfants perdus. Les ballades en jargon, par exemple, recèlent de nombreuses allusions au gibet, et il serait plus qu'hasardeux de les dater de cet emprisonnement. De plus, Thiry montre aussi que Freres humains, pour peu que l'on fasse abstraction du titre moderne qui fausse la lecture, est un appel à la charité chrétienne envers les pauvres plus qu'envers les pendus, et que contrairement à l'immense majorité de ses textes, celui-ci n'est pas présenté par Villon comme autobiographique. De même, le caractère macabre de la ballade se retrouve aussi dans son évocation du charnier des innocents des huitains CLV à CLXV du Testament.
Fond
Pour plus de détails, voir les notes se reportant au poème
Ce poème est un appel à la charité chrétienne, valeur très respectée au Moyen Âge (Car, si pitié de nous pauvres avez,/ Dieu en aura plus tost de vous merciz., car si vous avez pitié de nous/Dieu aura plus vite pitié de vous-aussi'). La rédemption est au cœur de la ballade. Villon reconnaît qu'il s'est trop occupé de son être de chair au détriment de sa spiritualité. Ce constat est renforcé par la description très crue et insupportable des corps pourrissants (qui fut probablement inspirée par le spectacle macabre du charnier des innocents) qui produit un fort contraste avec l'évocation des thèmes religieux. Les pendus exhortent d'abord les passants à prier pour eux, puis dans l'appel, la prière se généralise à tous les humains.
Forme
Il s'agit d'une grande ballade (3 dizains, 1 quintil, vers décasyllabiques)
- Tous les vers du poème comportent 10 syllabes (décasyllabes).
- Répétition du dernier vers dans chaque strophe (car c'est une Ballade).
- Les trois premières strophes comportent 10 vers, et la dernière en comporte 5.
- Les rimes reviennent aux mêmes endroits dans chacune des strophes.
- Présence de nombreux enjambements.
Texte de la ballade et transcription en français moderne
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Frères humains qui apres nous vivez |
Frères humains qui après nous vivez, |
Notes
Vers 4 : merciz : "miséricorde" (à rapprocher de l'anglais "mercy" qui a le même sens). Le 'z' final (qui équivaut à un 's') a été rajouté Indûment par Villon (comme cela était admis dans la versification médiévale) pour faciliter la rime
Vers 6, 7 et 8 : nourrie (...) pourrie (...) pouldre : ces trois rimes se retrouvent au huitain CLXIV du Testament qui décrit le charnier des innocents et qui par ailleurs se termine par : "Plaise au doulx Jesus les absouldre!".
Vers 7 : dévorée : peut signifier "mangée (par les oiseaux)", mais aussi et c'est le sens premier : "décomposée"
Deuxième strophe : Villon dévoile enfin la cause du décès des corps parlant (par justice), après avoir laissé le doute dans la première strophe pour laisser le lecteur les prendre en horreur et en pitié.
Vers 13 : Par justice : double sens : "Ce n'est que justice" et "Par décision de justice". Justice pourrait aussi être une allégorie (très présentes dans la poésie des Template:XIVe siècle et Template:XVe siècle), mais l'absence de majuscule incite à ne retenir que ces deux premiers sens.
Vers 14 : Que tous hommes n'ont pas le sens rassiz voir le Lais vers 2 et 3 : Je, François Villon, escollier,/Considérant, de sens rassis,....
Vers 15 : transis : un transi est une représentation d'un corps en décomposition que l'on trouvait couramment dans les livres d'heures et sur les tombeaux au Template:XVe siècle.
Vers 19 : harie du verbe harier : moquer, insulter
Vers 23 : cavez participe passé de caver qui signifie "creuser des galeries" et s'applique plus spécifiquement aux animaux fouisseurs (taupes...)
Vers 28 : Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre : réminiscence du Dit de la mort, poème anonyme où le corps est picoté [par les vers, cette fois] comme ung day pour coudre.
Envoi : Les morts n'ont maintenant plus besoin des vivants pour intercéder et interpellent directement Jésus, tout en incluant les vivants dans leurs prières.
Postérité
Frères Humains a été l'objet d'une adaptation en chanson, sous le titre La ballade des pendus. Elle a été interprétée notamment par Léo Ferré, Serge Reggiani, Bernard Lavilliers et Jacques Douai.
Ressources et bibliographie
Sources historiques
Manuscrits
- Paris, Bibliothèque Nationale, ms. fr. 20041, dit « manuscrit Coislin » du nom d'un ancien propriétaire, après 1464 : Versions incomplètes du Lais et du Testament, quatre poésies diverses.
- Berlin, Bibliothèque Nationale, Cabinet des Estampes, ms. 78 B 17, dit « Chansonnier de Rohan », vers 1475 : trois poèmes du Testament et deux poésies diverses.
- Stockholm, Bibliothèque Royale, ms. V.u.22, dit « manuscrit Fauchet » du nom d'un ancien propriétaire, après 1477 : Versions incomplètes du Lais et du Testament, six poésies diverses et cinq ballades en jargon.
Imprimés
- François Villon, Le grant testament villon et le petit. Son codicile. Le iargon et ses ballades, Pierre Levet, Paris, 1489, présumé être l'édtion princeps : Versions incomplètes du Lais et du Testament, cinq poésies diverses et six balldes en jargon
- Anthologie, Le Jardin de Plaisance et Fleur de de rethoricque, Antoine Vérard, Paris, 1501 : Ballades du Testament et six poésies diverses
Études
Les ouvrages ayant servi à la rédaction de cet articles sont notés par : Template:Plume
- Gert Pinkernell :
- François Villon et Charles d'Orléans, d’après les Poésies diverses de Villon, Universitätsverlag C. Winter, Heidelberg, 1992
- François Villon: biographie critique et autres études, Universitätsverlag C. Winter, Heidelberg, 2002) ;
- Collectif, publié par Jean Dérens, J. Dufournet et M. Freeman Villon hier et aujourd’hui. Actes du Colloque pour le cinq-centième anniversaire de l’impression du Testament de Villon, Bibliothèque historique de la ville de Paris, Paris, 1993 ;
- Jean Favier, François Villon, Fayard, Paris, 1982 Template:Plume;
- François Villon, Poésies complètes, éditée et commentée par Claude Thiry au Livre de poche, Paris, 1991, (ISBN 2253057029) Template:Plume ;
- André Burger, Lexique complet de la langue de Villon, Droz, Genève, 1974 ;
- Pierre Champion, François Villon. Sa vie et son temps, Champion, Paris, 1913 (réimpr. 1984).
- Anthologie, La littérature française du moyen-âge, tome II. Théatre & poésie, Présenté et traduit par Jean Dufournet et Claude Lachet chez Flammarion, Paris, 2003, (ISBN 2080711725)Template:Plume
Voir aussi
- Le Bal des Laze (Paroles : Pierre Delanoë, musique : Michel Polnareff, 1968) forme un écho contemporain de la Ballade des Pendus : "Je serai pendu demain matin"
Articles connexes
- œuvres principales de Villon : le Lais et le Testament ;