Prose pour des Esseintes  

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-[[Stéphane Mallarmé]] was so pleased with the publicity his verse had received from ''[[A Rebours]]'' that he dedicated one of his most famous (and most obscure) poems, ''[[Prose pour des Esseintes]]'' to its hero, the [[aesthete]] [[des Esseintes]].+''[[Prose pour des Esseintes]]'' is a poem by [[Stéphane Mallarmé]] dedicated to the [[aesthete]] [[des Esseintes]] from ''[[À rebours]]''.
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 +<table border="0" width="541" height="414">
 + <tr>
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 + <td width="537" height="410" valign="top" align="left"><h1><small>Prose pour des Esseintes</small></h1>
 + <p>Hyperbole! de ma mémoire <br>
 + Triomphalement ne sais-tu <br>
 + Te lever, aujourd'hui [[grimoire]] <br>
 + Dans un livre de fer vêtu: <br>
 + &nbsp; <br>
 + 
 + Car j'installe, par la science, <br>
 + L'hymne des coeurs spirituels <br>
 + En l'oeuvre de ma patience, <br>
 + Atlas, herbiers et rituels. <br>
 + &nbsp; <br>
 + Nous promenions notre visage <br>
 + 
 + (Nous fûmes deux, je le maintiens) <br>
 + Sur maints charmes de paysage, <br>
 + O soeur, y comparant les tiens. <br>
 + &nbsp; <br>
 + L'ère d'autorité se trouble <br>
 + Lorsque, sans nul motif, on dit <br>
 + 
 + De ce midi que notre double <br>
 + Inconscience approfondit <br>
 + &nbsp; <br>
 + Que, sol des cent iris, son site <br>
 + Ils savent s'il a bien été, <br>
 + Ne porte pas de nom que cite <br>
 + 
 + L'or de la trompette d'Été. <br>
 + &nbsp; <br>
 + Oui, dans une île que l'air charge <br>
 + De vue et non de visions <br>
 + Toute fleur s'étalait plus large <br>
 + Sans que nous en devisions. <br>
 + 
 + &nbsp; <br>
 + Telles, immenses, que chacune <br>
 + Ordinairement se para <br>
 + D'un lucide contour, lacune, <br>
 + Qui des jardins la sépara. <br>
 + &nbsp; <br>
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 + Gloire du long désir, Idées <br>
 + Tout en moi s'exaltait de voir <br>
 + La famille des iridées <br>
 + Surgir à ce nouveau devoir. <br>
 + &nbsp; <br>
 + Mais cette soeur sensée et tendre <br>
 + 
 + Ne porta son regard plus loin <br>
 + Que sourire, et comme à l'entendre <br>
 + J'occupe mon antique soin. <br>
 + &nbsp; <br>
 + Oh! sache l'Esprit de litige, <br>
 + À cette heure où nous nous taisons, <br>
 + 
 + Que de lis multiples la tige <br>
 + Grandissait trop pour nos raisons <br>
 + &nbsp; <br>
 + Et non comme pleure la rive <br>
 + Quand son jeu monotone ment <br>
 + À vouloir que l'ampleur arrive <br>
 + 
 + Parmi mon jeune étonnement <br>
 + &nbsp; <br>
 + D'ouïr tout le ciel et la carte <br>
 + Sans fin attestés sur mes pas <br>
 + Par le flot même qui s'écarte, <br>
 + Que ce pays n'exista pas. <br>
 + 
 + &nbsp; <br>
 + L'enfant abdique son extase <br>
 + Et docte déjà par chemins <br>
 + Elle dit le mot: Anastase! <br>
 + Né pour d'éternels parchemins, <br>
 + &nbsp; <br>
 + 
 + Avant qu'un sépulcre ne rie <br>
 + Sous aucun climat, son aïeul, <br>
 + De porter ce nom: Pulchérie! <br>
 + Caché par le trop grand glaïeul. </td>
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Prose pour des Esseintes is a poem by Stéphane Mallarmé dedicated to the aesthete des Esseintes from À rebours.

Prose pour des Esseintes

Hyperbole! de ma mémoire
Triomphalement ne sais-tu
Te lever, aujourd'hui grimoire
Dans un livre de fer vêtu:
 
Car j'installe, par la science,
L'hymne des coeurs spirituels
En l'oeuvre de ma patience,
Atlas, herbiers et rituels.
 
Nous promenions notre visage
(Nous fûmes deux, je le maintiens)
Sur maints charmes de paysage,
O soeur, y comparant les tiens.
 
L'ère d'autorité se trouble
Lorsque, sans nul motif, on dit
De ce midi que notre double
Inconscience approfondit
 
Que, sol des cent iris, son site
Ils savent s'il a bien été,
Ne porte pas de nom que cite
L'or de la trompette d'Été.
 
Oui, dans une île que l'air charge
De vue et non de visions
Toute fleur s'étalait plus large
Sans que nous en devisions.
 
Telles, immenses, que chacune
Ordinairement se para
D'un lucide contour, lacune,
Qui des jardins la sépara.
 
Gloire du long désir, Idées
Tout en moi s'exaltait de voir
La famille des iridées
Surgir à ce nouveau devoir.
 
Mais cette soeur sensée et tendre
Ne porta son regard plus loin
Que sourire, et comme à l'entendre
J'occupe mon antique soin.
 
Oh! sache l'Esprit de litige,
À cette heure où nous nous taisons,
Que de lis multiples la tige
Grandissait trop pour nos raisons
 
Et non comme pleure la rive
Quand son jeu monotone ment
À vouloir que l'ampleur arrive
Parmi mon jeune étonnement
 
D'ouïr tout le ciel et la carte
Sans fin attestés sur mes pas
Par le flot même qui s'écarte,
Que ce pays n'exista pas.
 
L'enfant abdique son extase
Et docte déjà par chemins
Elle dit le mot: Anastase!
Né pour d'éternels parchemins,
 
Avant qu'un sépulcre ne rie
Sous aucun climat, son aïeul,
De porter ce nom: Pulchérie!
Caché par le trop grand glaïeul. </td> </tr> </table>



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