Le fétichisme dans l'amour  

From The Art and Popular Culture Encyclopedia

(Difference between revisions)
Jump to: navigation, search
Revision as of 20:30, 14 October 2007
Jahsonic (Talk | contribs)

← Previous diff
Revision as of 20:30, 14 October 2007
Jahsonic (Talk | contribs)
(Le culte des objets matériels (Chapitre II))
Next diff →
Line 16: Line 16:
« Quant au sujet dont l’affinité sexuelle se porte sur les clous de souliers de femme, son obsession donne lieu à quelques autres conséquence logiques. Il cherche à voir les clous de bottine de femme ; il examine avec soin leur trace dans la neige ou sur la terre humide ; il écoute le bruit qu’ils font sur le pavé de la rue ; il trouve un plaisir ardent à répéter des mots qui sont destinés à aviver l’image de ces objets ; ainsi, il se complait dans l’expression : "Ferrer une femme". Comme il arrive presque toujours, ce malade s’adonne à la masturbation qui joue ici le rôle de caisse de résonance ; car, pendant ces pratiques, il pense à ses clous avec toute l’intensité que l’excitation génitale peut donner à l’imagination. Un jour on l’arrêta dans la rue pendant qu’il se livrait à son vice habituel devant la devanture d’un cordonnier » « Quant au sujet dont l’affinité sexuelle se porte sur les clous de souliers de femme, son obsession donne lieu à quelques autres conséquence logiques. Il cherche à voir les clous de bottine de femme ; il examine avec soin leur trace dans la neige ou sur la terre humide ; il écoute le bruit qu’ils font sur le pavé de la rue ; il trouve un plaisir ardent à répéter des mots qui sont destinés à aviver l’image de ces objets ; ainsi, il se complait dans l’expression : "Ferrer une femme". Comme il arrive presque toujours, ce malade s’adonne à la masturbation qui joue ici le rôle de caisse de résonance ; car, pendant ces pratiques, il pense à ses clous avec toute l’intensité que l’excitation génitale peut donner à l’imagination. Un jour on l’arrêta dans la rue pendant qu’il se livrait à son vice habituel devant la devanture d’un cordonnier »
-== +== Le culte d’une qualité psychique (Chapitre III) ==
-Le culte d’une qualité psychique (Chapitre III) ==+
- +
-« C’est bien ce qui s’est passé chez Rousseau. S’il aime se courber, se prosterner, s’aplatir devant une maîtresse adorée, s’il appelle les coups d’une blanche main sur son échine, c’est que ces divers actes, quoique douloureux pour la sensibilité physique et morale, ont acquis, par association, la propriété d’éveiller la volupté. [...] Remarquons encore que ce qui donne à ce phénomène un caractère à part, c’est qu’il réside dans l’accolement de deux sentiments contraires. L’acte douloureux en lui-même devient agréable non par les idées accessoires qu’il réveille mais par les sentiments dérivés qui se sont joints a lui. Aussi, la juxtaposition de ces deux sentiments opposés produit-elle les mêmes effets de contraste que la juxtaposition de deux couleurs complémentaires, le vert et le rouge ». +
 +« C’est bien ce qui s’est passé chez Rousseau. S’il aime se courber, se prosterner, s’aplatir devant une maîtresse adorée, s’il appelle les coups d’une blanche main sur son échine, c’est que ces divers actes, quoique douloureux pour la sensibilité physique et morale, ont acquis, par association, la propriété d’éveiller la volupté. [...] Remarquons encore que ce qui donne à ce phénomène un caractère à part, c’est qu’il réside dans l’accolement de deux sentiments contraires. L’acte douloureux en lui-même devient agréable non par les idées accessoires qu’il réveille mais par les sentiments dérivés qui se sont joints a lui. Aussi, la juxtaposition de ces deux sentiments opposés produit-elle les mêmes effets de contraste que la juxtaposition de deux couleurs complémentaires, le vert et le rouge ».
== Définition dernière du fétichisme (Chapitre IV - Conclusion) == == Définition dernière du fétichisme (Chapitre IV - Conclusion) ==
« L’anecdote suivante, permettra de préciser la distinction que nous avons faite entre le sentiment artistique et le sentiment sexuel. Un élève d’Ingres, M. Amaury Duval, raconte, dans un livre écrit sur l’atelier de son maître, qu’un jour, à l’école des Beaux-Arts, une femme posait toute nue devant plusieurs élèves ; elle n’était nullement gênée par tous les regards dirigés sur sa chair. Tout à coup, au milieu de la séance, elle quitte la pose en poussant un cri et court à ses vêtements pour couvrir sa nudité ; elle venait d’apercevoir à travers une lucarne la tête d’un ouvrier couvreur qui se penchait curieusement pour la regarder » (A. BINET, Le fétichisme dans l’amour). {{GFDL}} « L’anecdote suivante, permettra de préciser la distinction que nous avons faite entre le sentiment artistique et le sentiment sexuel. Un élève d’Ingres, M. Amaury Duval, raconte, dans un livre écrit sur l’atelier de son maître, qu’un jour, à l’école des Beaux-Arts, une femme posait toute nue devant plusieurs élèves ; elle n’était nullement gênée par tous les regards dirigés sur sa chair. Tout à coup, au milieu de la séance, elle quitte la pose en poussant un cri et court à ses vêtements pour couvrir sa nudité ; elle venait d’apercevoir à travers une lucarne la tête d’un ouvrier couvreur qui se penchait curieusement pour la regarder » (A. BINET, Le fétichisme dans l’amour). {{GFDL}}

Revision as of 20:30, 14 October 2007

Related e

Wikipedia
Wiktionary
Shop


Featured:

Du Fétichisme dans l’amour is an essay by Alfred Binet first published in the Revue philosophique of 1887. It was the first text to apply the word fetishism in a sexual context.

Contents

Fétichisme religieux et amoureux (Introduction)

« On pourrait croire que les observations précédentes, que nous avons résumées d’un mot, et sur lesquelles nous aurons à revenir, sont des monstruosités psychologiques ; il n’en est rien ; ces faits existent en germe dans la vie normale : pour les y trouver, il suffit de les chercher ; après une étude attentive, on est même étonné de la place qu’ils y occupent ».


Le culte des objets corporels (Chapitre I)

« Nous connaissons tous cette supériorité de l’imagination sur la réalité ; jamais une femme n’est aussi belle que lorsqu’elle nous apparaît dans nos rêveries et dans nos songes. On comprend un peu la conduite de cet amant dont parle Rousseau ; il s’éloignait de sa maîtresse pour avoir le plaisir de penser à elle et de lui écrire ».


Le culte des objets matériels (Chapitre II)

« Quant au sujet dont l’affinité sexuelle se porte sur les clous de souliers de femme, son obsession donne lieu à quelques autres conséquence logiques. Il cherche à voir les clous de bottine de femme ; il examine avec soin leur trace dans la neige ou sur la terre humide ; il écoute le bruit qu’ils font sur le pavé de la rue ; il trouve un plaisir ardent à répéter des mots qui sont destinés à aviver l’image de ces objets ; ainsi, il se complait dans l’expression : "Ferrer une femme". Comme il arrive presque toujours, ce malade s’adonne à la masturbation qui joue ici le rôle de caisse de résonance ; car, pendant ces pratiques, il pense à ses clous avec toute l’intensité que l’excitation génitale peut donner à l’imagination. Un jour on l’arrêta dans la rue pendant qu’il se livrait à son vice habituel devant la devanture d’un cordonnier »

Le culte d’une qualité psychique (Chapitre III)

« C’est bien ce qui s’est passé chez Rousseau. S’il aime se courber, se prosterner, s’aplatir devant une maîtresse adorée, s’il appelle les coups d’une blanche main sur son échine, c’est que ces divers actes, quoique douloureux pour la sensibilité physique et morale, ont acquis, par association, la propriété d’éveiller la volupté. [...] Remarquons encore que ce qui donne à ce phénomène un caractère à part, c’est qu’il réside dans l’accolement de deux sentiments contraires. L’acte douloureux en lui-même devient agréable non par les idées accessoires qu’il réveille mais par les sentiments dérivés qui se sont joints a lui. Aussi, la juxtaposition de ces deux sentiments opposés produit-elle les mêmes effets de contraste que la juxtaposition de deux couleurs complémentaires, le vert et le rouge ».

Définition dernière du fétichisme (Chapitre IV - Conclusion)

« L’anecdote suivante, permettra de préciser la distinction que nous avons faite entre le sentiment artistique et le sentiment sexuel. Un élève d’Ingres, M. Amaury Duval, raconte, dans un livre écrit sur l’atelier de son maître, qu’un jour, à l’école des Beaux-Arts, une femme posait toute nue devant plusieurs élèves ; elle n’était nullement gênée par tous les regards dirigés sur sa chair. Tout à coup, au milieu de la séance, elle quitte la pose en poussant un cri et court à ses vêtements pour couvrir sa nudité ; elle venait d’apercevoir à travers une lucarne la tête d’un ouvrier couvreur qui se penchait curieusement pour la regarder » (A. BINET, Le fétichisme dans l’amour).



Unless indicated otherwise, the text in this article is either based on Wikipedia article "Le fétichisme dans l'amour" or another language Wikipedia page thereof used under the terms of the GNU Free Documentation License; or on research by Jahsonic and friends. See Art and Popular Culture's copyright notice.

Personal tools