La Jeune Belgique  

From The Art and Popular Culture Encyclopedia

(Difference between revisions)
Jump to: navigation, search
Revision as of 10:42, 1 December 2007
Jahsonic (Talk | contribs)

← Previous diff
Revision as of 10:43, 1 December 2007
Jahsonic (Talk | contribs)

Next diff →
Line 1: Line 1:
{{Template}} {{Template}}
-'''''La Jeune Belgique''''' was a Belgian French language literary and arts review founded on [[December 1]], [[1881]] which appeared from [[1881]] to [[1897]]. It was centered around [[Iwan Gilkin]], [[Max Waller]] and [[Albert Giraud]], and inspired by [[Parnassianism|Parnassianism]] and modeled on ''[[La Jeune France]]''.+'''''La Jeune Belgique''''' was a Belgian French language literary and arts review founded on [[December 1]], [[1881]] which appeared from [[1881]] to [[1897]]. It was centered around [[Iwan Gilkin]], [[Max Waller]] and [[Albert Giraud]], and inspired by [[Parnassianism|Parnassianism]] and modeled on ''[[La Jeune France]]''. Contributors to the review included [[Georges Rodenbach]], [[Eugene Demolder]], [[Émile Verhaeren]], [[Maurice Maeterlinck]], [[Georges Eekhoud]], [[Camille Lemonnier]] and [[Auguste Jennart]].
- +
-==Contexte social==+
-Le [[December 1]] 1881, sur le modèle de ''[[La Jeune France]]'', la revue belge est fondée dans un contexte marqué par de profondes mutations sociales et politiques. Depuis [[1860]], c'est l'âge d'or du [[libéralisme]] et la [[Belgique]] devient une petite puissance économique grâce à la métallurgie et l'industrie textile soutenue par le commerce. La prospérité de la bourgeoisie contraste cependant avec la paupérisation d'un prolétariat urbain issu des campagnes. Ainsi, les historiens relèvent en [[1866]] plus de cinquante-trois pour cent d'analphabètes dans la population.+
- +
-Après une période d'apathie, la classe ouvrière se révolte. Au printemps [[1886]] éclate une explosion sociale très violente. À [[Liège]] et dans le [[Province de Hainaut|Hainaut]], les manifestations et les grèves se multiplient. Des usines sont pillées et incendiées. La répression armée est à la mesure de la violence des émeutes : morts, blessés, arrestations. Les provinces sont en état de siège. Avec ces événements, la classe dirigeante prend conscience qu'il est urgent d'apporter des solutions à la « question sociale ». Syndicats et dirigeants [[Socialisme|socialistes]] qui viennent de fonder le Parti Ouvrier Belge, centrent leurs efforts sur l'organisation de la classe ouvrière en créant des coopératives et des sociétés de secours mutuels. +
- +
-Au milieu de ces turbulences, le renouveau littéraire et artistique est mis en œuvre par des jeunes gens, nés entre les années [[1850]] et 1860, contestant le conservatisme de leur milieu et portés par un élan de sympathie pour la cause ouvrière. Diplômés pour la plupart de l'[[Université libre de Bruxelles]], juristes souvent, ces jeunes écrivains partagent une conception progressiste de la fonction de l'œuvre d'art.+
- +
-==Contenu==+
- +
-Sous la bannière de Max Waller, la ''Jeune Belgique'' va d'abord cristalliser un esprit de novation et de liberté en devenant l'organe de ralliement de tous les poètes qui se réclament de l'avant-garde. S'y retrouvent également les [[Naturalisme (littérature)|naturalistes]] [[Camille Lemonnier]] et [[Georges Eekhoud]] ; Jules Destrée, le futur fondateur de l'Académie. Dans ''Une vie d'écrivain'', Lemonnier retrace la naissance de la revue :+
- +
-: « La Jeune Belgique à ses origines est un acte d'amour. Elle sort d'une communion spirituelle et elle a l'effusion sacrée d'une croisade. Ses poètes ont des airs de héros et d'apôtres: il y a un certain mysticisme exalté dans ce qu'ils pensent et écrivent. C'est l'âge de la foi, du désintéressement, de l'aspiration au martyre. On est ensemble des lévites d'une religion qui a ses rites et qui s'agenouille devant la beauté qu'ils définissent ''l'art pour l'art''. Aucune originalité bien précise encore; c'est une des chapelles de la grande église des lettres françaises, avec des officiants élégants, des enfants de chœur qui manœuvrent adroitement l'[[encensoir]] et des voix chaudes de chantres au lutrin. Ils ont appris la messe chez Leconte de Lisle, [[Théodore de Banville|Banville]], [[Victor Hugo|Hugo]]. Leur évangile est celui des maîtres de [[France]]. [...]+
-: Ensemble ils se proposent la plus jeune littérature de France. Ils auraient pu s'appeler les nouveaux ''Jeune France''. Ils tiraient orgueil de n'avoir du Belge que leur nom. Ce sont des Français de [[Wallonie]] et de [[Flandre]], de Flandre surtout. Et chose spécieuse, quelques-uns apparaissent plus [[flamand]]s que les Flamands dans leur langue. »+
- +
-A ses débuts, la revue prend parti pour un naturalisme tempéré, celui de [[Alphonse Daudet|Daudet]] plutôt que celui de [[Émile Zola|Zola]], et pour la théorie de l'Art pour l'Art. Cette association paradoxale a l'avantage de laisser aux écrivains une grande liberté. Max Waller et les siens rejettent surtout l'académisme et l'art social. En Belgique, le naturalisme a ses références, ses propres sources. La place accordée à la subjectivité et au tempérament de l'écrivain reste prépondérante. En outre, le jeu de miroirs n'a jamais cessé de fonctionner entre la peinture et l'écriture. L'écrivain naturaliste belge a puisé les critères de son esthétique dans la critique d'art. On peut analyser cette interaction dans le roman ''Happe-chair'' de Lemonnier : la description des ouvriers du Pays noir s'inspire des tableaux de [[Constantin Meunier]]. Lemonnier, d'ailleurs, définit l'originalité de ce naturalisme : « La part de documentation nécessaire réservée, le ''Mâle'' sortit de ma propre nature, de ma sauvagerie foncière, de mon amour pour les bois, de mes passions. »+
- +
-Cette orientation explique la prise de position de la ''Jeune Belgique'' en faveur du naturalisme. Pourtant, au sein de la revue, les tendances les plus diverses s'affrontent. Pour éviter l'éclatement, les naturalistes, les [[Parnasse (littérature)|parnassiens]] et les individualistes s'accordent sur la formule de l'Art pour l'Art. Mais on reproche alors à la revue son conservatisme.+
- +
-==''L'Art moderne''==+
- +
-[[Edmond Picard]], qui débute dans la littérature en [[1865]] après de brillantes études de droit, plaide avec passion pour l'art social. Il fonde, en mars 1881, la revue ''[[L'Art moderne]]'' qui prône l'inspiration nationale par l'action politique et sociale. Les conflits graves de 1886 justifient, à ses yeux, l'existence d'une littérature engagée. Les aînés, Lemonnier, [[Émile Verhaeren]] et [[Georges Rodenbach]] le rejoignent.+
- +
-C'est ''L'Art moderne'' qui lance, en [[1884]], l'expression « [[Art Nouveau|art nouveau]] » pour désigner toutes les productions de l'art décoratif qui ont rejeté l'académisme. La revue, sous l'influence d' [[Emile Verhaeren]], devient le porte-parole d'une avant-garde très active. Le comité de rédaction (écrivains, peintres et hommes politiques de gauche) se réunit à Bruxelles, dans le luxueux Hôtel de la Toison d'Or. Camille Lemonnier y rencontre le peintre [[Constantin Meunier]] qui deviendra le meilleur illustrateur de ses romans.+
- +
-==Conclusion==+
- +
-Ces revues, de l'''[[Uylenspiegel]]'' à ''L'Art moderne'', ont enregistré les fluctuations du climat esthétique de la fin du XIXe siècle. Elles ont été le creuset des grandes œuvres naturalistes et plus tard, symbolistes belges. Le voisinage d'écrivains de sensibilité différente a été positif. D'une part, il montre que la coupure entre naturalisme, parnasse et [[Symbolisme (art)|symbolisme]] est plus artificielle qu'on l'a dit. D'autre part, il témoigne qu'en quelques années, la Belgique a rattrapé le retard pris à l'époque du [[romantisme]] sur la France, l'[[Angleterre]] et l'[[Allemagne]]. Rappelons que [[Charles De Coster]] est mort inconnu en [[1879]], en pleine atonie de la vie littéraire.+
- +
-Dans ces années [[1890]], la Belgique va même ouvrir la voie aux initiateurs de l'art nouveau. [[James Ensor]], [[Félicien Rops]] et [[Ferdinand Khnopff]], par exemple, ne tardent pas à jouir d'une réputation mondiale. De même, la décennie 1886-[[1895]] voit la reconnaissance des symbolistes Rodenbach, Verhaeren et [[Maurice Maeterlinck]].+
- +
-== Article connexe ==+
-* [[Albert Giraud]]+
{{GFDL}} {{GFDL}}

Revision as of 10:43, 1 December 2007

Related e

Wikipedia
Wiktionary
Shop


Featured:

La Jeune Belgique was a Belgian French language literary and arts review founded on December 1, 1881 which appeared from 1881 to 1897. It was centered around Iwan Gilkin, Max Waller and Albert Giraud, and inspired by Parnassianism and modeled on La Jeune France. Contributors to the review included Georges Rodenbach, Eugene Demolder, Émile Verhaeren, Maurice Maeterlinck, Georges Eekhoud, Camille Lemonnier and Auguste Jennart.



Unless indicated otherwise, the text in this article is either based on Wikipedia article "La Jeune Belgique" or another language Wikipedia page thereof used under the terms of the GNU Free Documentation License; or on research by Jahsonic and friends. See Art and Popular Culture's copyright notice.

Personal tools